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France24 - World

Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Issued on: 02/06/2022 - 16:27Modified: 02/06/2022 - 16:29

Much of the wildlife in Ivory Coast has become virtually extinct after decades of heavy deforestation. But a nature reserve nestled in the centre of the country is doing its best to restore the region's fauna. In just over 20 years, the N’zi River Park has managed to recreate an animal ecosystem, fight poaching and organise its own safaris. Our correspondents report.

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Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

Les forces aériennes chinoises ont harcelé un avion de patrouille maritime canadien près de la Corée du Nord

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

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La semaine passée, les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies une nouvelle résolution visant à sanctionner encore plus sévèrement la Corée du Nord pour ces derniers tirs de missiles balistiques. Seulement, en raison de leur qualité de membres permanents, la Russie et la Chine y ont mis leur veto.

Cela étant, les sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 n’ont nullement empêché Pyongyang de poursuivre ses activités nucléaires – un nouvel essai pourrait avoir lieu prochainement – et le développement de son arsenal de missiles balistiques…

Pourtant, en janvier 2018, et afin de documenter les violations de ces sanctions, l’ONU a mis en place l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure chargée de surveiller les trafics illicites en haute mer, dans les environs de la péninsule coréenne. La Marine nationale y engage ponctuellement des moyens, dans le cadre de l’opération « AETO ».

Le Canada participe également à cette mission de surveillance, via l’opération « NEON », laquelle mobilise généralement une frégate et/ou un avion de patrouille maritime CP-140 Aurora, celui-ci étant basé à Kadena [Japon] durant son engagement.

Or, les missions de l’UNSC ECC ne plaise apparemment à tout le monde… Ainsi, ce 2 juin, et alors qu’un CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne [ARC] vient d’achever une mission d’un mois au titre de l’opération NEON, Ottawa a dénoncé l’attitude d’avions de combat chinois à son égard.

« Les Forces armées canadiennes peuvent confirmer qu’à plusieurs reprises au cours de cette plus récente itération de l’opération NEON, des interactions se sont produites entre nos aéronefs de patrouille à long rayon d’action CP-140 Aurora de l’Aviation royale canadienne et des aéronefs de la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] », a en effet indiqué le ministère canadien de la Défense.

« Lors de ces interactions, les avions de la PLAAF n’ont pas respecté les normes internationales de sécurité aérienne », a-t-il ajouté, avant de dénoncer un comportement « non professionnel » de la part des pilotes chinois.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef intercepteur », explique le ministère canadien, précisant que de tels incidents se sont produits dans l’espace aérien international.

Dans le détail, « plusieurs avions de la PLAAF », dont le type n’a pas été précisé par Ottawa, se seraient approchés suffisamment du CP-140 Aurora pour tenter de le « détourner de sa trajectoire de vol ».

Selon la chaîne canadienne Global News, qui cite des sources au fait de ces incidents, les avions de combat chinois auraient « fréquemment volé à des distances de 6 à 30 mètres de l’avion de patrouille maritime de l’ARC. Ce qui, au regard de la vitesse élevée de ces appareils ne peut qu’accroître le risque de collision…

Global News

« La principale préoccupation des Forces armées canadiennes est la sécurité de notre équipage et l’importance que les aéronefs de la PLAAF maintiennent une distance professionnelle par rapport aux aéronefs des FAC volant dans le cadre d’une mission sanctionnée par l’ONU se déroulant dans l’espace aérien international », a souligné le ministère de la Défense, regrettant par ailleurs que de « telles interactions » sont « préoccupantes et de plus en plus fréquentes ».

En novembre dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait affirmé que, durant son récent engagement dans l’opération AETO, un Falcon 200 de la Flottille 25 avait été « régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois […] alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ». Mais il n’avait pas fait état d’interactions « dangereuses », comme vient de le faire le ministère canadien de la Défense.

France24 - World

'Instead of rescue teams, they sent riot police': Building collapse triggers outrage in Iran

Issued on: 03/06/2022 - 18:47Modified: 06/06/2022 - 10:44

Alijani Ershad Follow

The deadly collapse of a building under construction on May 23 in Abadan, a city in Iran's Khuzestan province, has sparked a wave of outrage in the country. At least 41 people died in the tragedy and dozens are still missing. Two weeks after the collapse, hundreds of protestors blaming the authorities for negligence and corruption are still in the streets. 

Iran's Supreme Leader, Ayatollah Ali Khamenei, has called for those responsible for the tragedy to be prosecuted and punished. The regional judiciary also announced that it had arrested thirteen people, including the mayor of Abadan and two of its former mayors.

The protests, however, are not letting up. Protesters accuse the owner of the 10-storey building, Hossein Abdolbaghi, a businessman close to the government, of corruption. The unrest has spread to other towns across the southwestern region of Iran. 

ویدیو دیگری از مقاومت مردم آبادان که ثانیه به ثانیه‌اش درخشان از شجاعت این مردم است. pic.twitter.com/KUrjOXKuc6

May 29, 2022

Emergency workers are still pulling bodies from the rubble. On June 6, the death toll rose to 41, Iranian officials said, but they fear that more bodies have yet to be recovered. Residents worry that up to a hundred people may still be trapped under debris. 

🔴 لحظه ای که متروپل فروریخت pic.twitter.com/k1zU8Fj6ly

May 25, 2022

 

لحظه ریختن #برج_متروپل از زاویه‌ای دیگر...#تخریب_نکنید pic.twitter.com/b6utRDttMD

May 24, 2022

'You have to dig and crawl under tonnes of gravel and cement to find the bodies'

The Iranian Red Crescent Society and fire brigade have been dispatched to help the victims. However, the search and rescue operations are mainly carried out by residents, according to our Observer, Leili (not her real name), an Iranian activist who lives in Abadan. After the building collapsed, she rushed to the site.

The bulk of the relief effort falls on the shoulders of the residents. The fire brigade and the Red Crescent seem overwhelmed. No one knows what is going on at the site. There is no clear rescue plan. 

The fire brigade and the Red Crescent have told me that they don't have enough equipment. They also told me that there was no one to give directions.

تصاویر هوایی منتشر شده از ساختمان ریزش کرده #متروپل_آبادان نگاه کنید به ارتفاع سازه، شرایط قرار گرفتن آن در مرکز شهر تا به ابعاد این فاجعه پی ببرید.فکر کنید بقیه این ساختمان آماده فرو ریختن است.#آبادان#متروپل pic.twitter.com/sS8tnzn5Kh

May 23, 2022

What is worse is that the crisis management agency had ordered a large number of riot police to be deployed in the city, all of whom were dispatched from other regions. They have been all over the city since the building collapsed and even before the protests started.

بنویسید در کشوری زندگی می کنیم که به جای نیروی امداد، نیرویی ضد شورش می فرستن واسمون😪#آبادان#متروپل pic.twitter.com/9eYfhAyqNv

May 26, 2022

Volunteers tried to dig out survivors and bodies with rudimentary tools. 

They brought all sorts of tools they thought would be useful: hacksaws, shovels and even pots to remove the gravel. And I must say that the volunteers have done and are still doing most of the work.

The rescue teams are working with big machines to clear the area, but that is a small part of the job. Because you have to dig and crawl under tons of gravel and cement to find the bodies. This has to be done by hand, not by machines, and this work is done by the volunteers, not the rescue groups. Brothers or fathers dig on their own to find their relatives' bodies.

ویدیویی توسط «شهروند آنلاین» منتشر شده که در آن شهروندان آبادانی به امید نجات عزیزان خود از زیر آوار با قابلمه آواربرداری میکنند.#متروپل_آبادان #آبادان pic.twitter.com/Xlj34UGKMl

May 24, 2022

The organisation pointed out certain risks, including the addition of three extra floors to the building, which was already considered unstable. They have reported these irregularities to three successive mayors of the city and the city council since January 2022.

گویا مهندس ناظر #متروپل_آبادان که امروز فرو ریخت، دستور توقف عملیات اجرایی را داده ولی قدرت و نفوذ حسین عبدالباقی در آبادان به حدی است که گزارش ناظر بی اهمیت شمرده میشود و بهای آن را شهروندان مظلوم آبادانی با خون خود میدهند. واقعا شخص حسین عبدالباقی با چه جرعتی توانست pic.twitter.com/k4GgQk8p2n

May 23, 2022

Authorities initially said that Abdolbaghi had been arrested before announcing that he was inside the building when it collapsed and that he had died. Police said they were able to identify his body through DNA tests and identification documents found on the body. But many did not believe the announcement, our Observers in Iran told us.

A security force directly shooting at a protester after telling him to move back… #IranProtests #abadan #تير_نزن #آبادان pic.twitter.com/mYKt1cCD0m

May 28, 2022

'They used so much tear gas that rescue teams and volunteers had to suspend rescue operations'

People believe that the owner of the building was arrested, but was later killed to cover up important information about corruption.

The protests have been brutally repressed and many protesters have been arrested, including well-known activists. There are more and more people outside Abadan prison looking for their arrested relatives. 

They shot at people with tear gas and beat them. They used so much tear gas that rescue teams and volunteers had to suspend rescue operations. 

Protests have rocked the country for several weeks, particularly since the government lifted subsidies on flour and increased the prices of basic food items such as oil and dairy products.

>> Read on The Observers: ‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran

'The resentment and desire for change is widespread throughout the country'

Mahdi Hajati is an Iranian political analyst and former member of the Shiraz city council. He was arrested after revealing a network of corruption among city officials and protesting against the arrest of some Baháʼí citizens in Shiraz in 2018 and 2019. The Baháʼí faith has long been persecuted in the Islamic Republic of Iran. Hajati had to leave the country to avoid serving another prison term.

People have lost hope in any meaningful reform of the system. And when you look at the slogans of the last four years, you see that they are aimed at the system itself.

The protests, regardless of the direct cause and regardless of the region, have a single demand: regime change. The resentment and desire for change is widespread throughout the country.

آبادان الان چهارم خرداد ۱۴۰۱: ما اشتباه کردیم که انقلاب کردیم pic.twitter.com/2bBeDm83b1

May 25, 2022

'People have said "Death to Khameini"'

Hajati continued:

The slogans can be divided into three categories:

There are slogans that target the highest level of power: people have said "Death to Khamenei", Iran's supreme leader.

Others are against every pillar of the Islamic Republic's ideology that relies on him. For example, they use the slogan: "No to Gaza, no to Palestine, we will sacrifice [only] for Iran", or "Our enemy is here, they are lying, it is not America".

The third part consists of slogans in favour of the Pahlavi dynasty [Editor's note: The former ruler of Iran who was overthrown in the 1978 revolution by Islamists and leftist political groups].

در ویدیو گفته میشود: حالیأ الفلاحية يوم الثلاث: الان سه‌شنبه شادگان. ده خرداد ۱۴۰۱. pic.twitter.com/YZmjA0w4b1

May 31, 2022

The deep corruption is something that I observed firsthand myself. This demand for overthrowing the system is based on the common experiences of people like me, who thought we could make a change from the inside, until experience proved otherwise.

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France24 - World

Mali junta announces two-year delay until democratic rule

Issued on: 07/06/2022 - 01:16

NEWS WIRES

Mali's military rulers announced on Monday they would delay until March 2024 a return to civilian rule following double coups that have been denounced by countries in the region and foreign powers.

Junta leader Colonel Assimi Goita signed a decree read out on state television saying that "the duration of the transition is fixed at 24 months (from) March 26, 2022".

Mali has undergone two military coups since August 2020, when the army ousted elected president Ibrahim Boubacar Keita. 

Its military rulers had pledged to return power to civilians by February 2022 but subsequently extended the timetable, incurring regional sanctions.

Mali is struggling under those sanctions imposed by other countries in West Africa for its perceived foot-dragging over restoring civilian rule.

Anger at the mounting toll in the country's battle against jihadists unleashed protests against Keita, paving the way for the coup by disgruntled army officers in August 2020.

A second de-facto coup occurred in May 2021, when strongman Goita pushed out an interim civilian government and took over the presidency.

The violence gripping Mali since 2012 has involved attacks by jihadists linked to Al-Qaeda and the so-called Islamic State group, but also an assortment of self-declared militias and bandits.

(AFP)

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ECOWAS leaders postpone decision on sanctions in Mali, Burkina Faso and Guinea

Bomb kills two UN peacekeepers in central Mali

UN Secretary-General's report: An exclusive look into Mali's security situation

Opex 360

Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

Après un nouveau référendum, le Danemark va adhérer à la politique de défense de l’Union européenne

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

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En 1992, après les électeurs danois eurent rejeté le Traité de Maastricht instituant l’Union européenne [UE], Copenhague obtint des clauses d’exemption en matière de citoyenneté, de politique monétaire, de défense et de justice lors du Conseil européen d’Édimbourg. Ce qui permit de soumettre à nouveau le texte au vote et de l’adopter.

La conséquence de cette réticence des Danois à adopter le Traité de Maastricht tel qui leur fut initialement proposé est que le Danemark, par ailleurs membre de l’Otan, ne participe pas à la Politique de sécurité et de défense commune [PSDC] et ne contribue donc pas aux missions militaires conduites par l’UE. En outre, il se tient à l’écart de l’Agence européenne de défense [AED].

Pour autant, cette clause d’exemption n’a pas empêché le Danemark de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention [IEI], ouverte aux pays européens non membres de l’UE, ou encore d’apporter son soutien à la France lors de l’opération Serval, au Mali [2013] et de participer à la force européenne Takuba, au Mali [même si l’expérience tourna court, en raison d’un imbroglio diplomatique avec Bamako, nldr].

Cela étant, Copenhague aurait pu se satisfaire de cette situation, même si celle-ci ne lui a pas toujours facilité les choses, notamment quand il s’est agi de lancer une mission contre la piraterie dans le golfe de Guinée, la marine danoise ne pouvant pas participer au concept européen de « présence maritime coordonnée ».

Ainsi, le gouvernement danois a souvent été tenté d’organiser un nouveau référendum pour faire annuler cette clause d’exemption en matière de défens européenne. En 2011, il dut même y renoncer, faute de consensus politique pour une telle organisation.

Par la suite, et alors que le contexte sécuritaire en Europe venait d’être bousculé par l’annexion de la Crimée par la Russie et l’activité accrue des forces russes dans le voisinage du Danemark, un référendum put se tenir en décembre 2015. Mais 53,1% votes exprimés n’allèrent pas dans le sens souhaité par le gouvernement alors dirigé par le pro-européen Lars Løkke Rasmussen.

Celui ayant été battu aux élections législatives de juin 2019, celle qui lui a succédé, Mette Frederiksen, du parti social-démocrate, a estimé que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait être un opportunité pour mettre un terme à cette clause d’exemption. « Les périodes historiques appellent des décisions historiques », avait-elle justifié, lors de l’annonce d’un nouveau référendum sur cette question.

Et cela, après avoir indiqué qu’un nouvel accord défense allait être conclu avec Washington, afin de permettre la présence de troupes américaines sur le territoire danois. « L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », fit en effet valoir Morten Bødskov, le ministre danois de la Défense, quelques jours avant l’attaque de l’Ukraine par la Russie.

Quoi qu’il en soit, les partis pro-européens danois ont fini par obtenir ce qu’ils voulaient. En effet, lors du référendum promis par Mme Fredreriksen, qui s’est tenu le 1er juin, environ 67% des votants se sont prononcés en faveur de la fin de cette clause d’exemption européenne dans le domaine de la défense. L’argument selon lequel l’Otan ne pouvait être que la seule garante de la sécurité du Danemark, comme l’a avancé Morten Messerschmitt, le chef du Parti populaire danois, n’aura donc pas pesé.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal très important à nos alliés en Europe, à l’Otan et [au président russe Vladimir] Poutine. Nous montrons que lorsque Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous nous unissons », a commenté Mette Frederiksen, une fois les résultats du référendum connus. « Le Danemark peut désormais participer à la coopération européenne en matière de défense et de sécurité. Et pour cela, je suis très, très heureuse », a-t-elle ajouté.

L’offensive russe en Ukraine a fait évoluer des postures que l’on pensait presque intangibles… La Finlande et la Suède, membres de l’UE, ont décidé de renoncer à leur neutralité pour rejoindre l’Otan… Et l’Allemagne entend investir 100 milliards d’euros pour « réparer » ses capacités militaires longtemps négligées.

Valeurs Actuelles

En Ecosse, l’Eglise soutient la suppression de l’examen médical pour le certificat de changement de genre

En Ecosse, il n’est désormais plus nécessaire d’avoir une dysphorie de genre diagnostiquée lors d’un examen médical pour déclarer une transition sexuelle et obtenir un certificat de reconnaissance de genre. La mesure, portée par le Parti national écossais (centre-gauche pro-Union européenne) au pouvoir, a été soutenue par l’ensemble de l’éventail politique écossais, à l’exception de la droite conservatrice. Même l’Eglise d’Ecosse, protestante, s’y est montrée favorable, relate The Herald Scotland.

La nouvelle loi, qui se veut donc bien plus permissive à l’égard des transsexuels, prévoit aussi d’abaisser de 18 à 16 ans l’âge minimum obligatoire pour demander un nouveau certificat de genre. C’est d’ailleurs le seul point sur lequel l’Eglise d’Ecosse a émis un doute, admettant que la limite des 16 ans avait suscité des débats dans ses rangs. Jusqu’à présent, les transsexuels demandant un nouveau certificat de genre devaient avoir fait leur transition depuis plus de deux ans. Ce délai a été réduit à trois mois, plus trois mois de réflexion supplémentaire une fois la demande de formulaire effectuée.

Prioriser les « besoins émotionnels » des concernés

David Bradwell, porte-parole de l’Eglise d’Ecosse, a estimé que « beaucoup de temps s’est écoulé » depuis la dernière législation en 2004. Selon lui, « il y a eu des développements significatifs dans la compréhension du public des problèmes auxquels sont confrontées les personnes transgenres ». Il pense également que l’Eglise doit « mette davantage l’accent sur les besoins pastoraux et émotionnels de la personne qui demande une reconnaissance de genre » et « s’aligner sur un nombre croissant d’autres juridictions à l’échelle internationale ».

Selon The Herald, David Bradwell a notamment cité les recommandations de l’OMS, « selon lesquelles l’identité transgenre ou de genre divers n’est pas un trouble mental ou comportemental ». Un changement de braquet qui, selon toutes ces organisations, rend inutile et inapproprié un diagnostic médical…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Éditorial. Germes

Éditorial

Sébastien Crépel

Par Sébastien Crépel

Non, l’événement électoral du week-end n’est pas (seulement) l’élimination de Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger. Le crash somme toute prévisible de la candidature à la législative de l’impopulaire ancien premier ministre, recyclé sous l’étiquette présidentielle, cache un mal bien plus profond qui ronge la majorité sortante. Partout, chez les électeurs qui votaient par anticipation la semaine passée, les candidats d’Emmanuel Macron enregistrent de lourdes pertes en scores, et même en voix, dans un contexte de participation pourtant en hausse. Plus de 15 000 voix se sont évaporées entre 2017 et 2022 pour les tenants de la majorité sortante.

Plus la peine de cacher le malaise. Les mines sont renfrognées et les fronts plissés. Cette fois, ce n’est pas un sondage, mais une première secousse d’importance, d’autant qu’elle frappe au cœur un électorat à l’aise dans la mondialisation, a priori acquis à Emmanuel Macron. En pourcentages, ce n’est pas un recul, c’est une déroute : – 27 points dans les 6e et 10e circonscriptions, – 21 dans la 1re, – 19 dans la 3e et la 7e, – 16 dans la 11e… La majorité présidentielle régresse dans dix circonscriptions sur onze. Mention spéciale pour la 5e, avec un repli de 35 points : belle performance, Manuel Valls. Même en y ajoutant – soyons beaux joueurs – le résultat du « dissident » sortant, le déficit est encore de dix points. Bien sûr, on nous dira que tout cela sera effacé au second tour, que les candidats du parti présidentiel devraient retrouver sans difficultés leurs sièges. On verra.

Pour l’heure, s’il y a un perdant au premier tour – sans compter LR, battu partout –, c’est qu’il y a aussi un gagnant, ou plutôt une gagnante, la Nupes. Sa qualification face aux représentants du macronisme dans tous les seconds tours sauf un, avec près de 30 % des suffrages en moyenne, dont deux circonscriptions où elle passe en tête, est déjà une sacrée victoire. En 2017, la gauche n’était présente que dans cinq seconds tours, le candidat qualifié ayant parfois rassemblé à peine 10 % des voix au premier. Les graines de l’union germent déjà. Et la récolte s’annonce prometteuse.

Législatives 2022Emmanuel MacronNupesfrançais de l'étranger
France24 - World

Saudi Arabia: Pioneering female car mechanics flout gender stereotypes

Issued on: 03/06/2022 - 18:14Modified: 03/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Only four years ago, women in Saudi Arabia were banned from driving. But now, a handful of pioneering women have gone from behind the wheel to under the hood, taking on jobs as trainee mechanics and challenging gender stereotypes in the still deeply conservative country.

L'Humanité

Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet

Actu

Pas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.

Lea Desportes

Le fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.

Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.

Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.

Un allié des femmes

Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.

Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.

Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini

Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin

  1. Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
  2. Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
  3. Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
  4. Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
  5. Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
  6. Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
  7. Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
  8. Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.

Note anisée. Un muscadet loin des clichés

Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros

Minéral. Accord local

Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros

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Bon et sainrecettes
France24 - World

'Justice for Genivaldo': Outrage in Brazil after Black man suffocates in police car

Issued on: 02/06/2022 - 19:09

Sam BALL

Outraged protesters took to the streets of Sao Paulo, Brazil, on June 1 to demand justice in a case of alleged police brutality in which a Black man suffocated after being shut inside the trunk of a police car with an open gas canister.

Opex 360

Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.

Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…

La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…

La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…

Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.

Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.

Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.

Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.

« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.

« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.

En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.

Sécurité alimentaire : Pour le chef d’état-major américain, forcer le blocus du port d’Odessa serait trop risqué

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.

Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…

La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…

La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…

Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.

Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.

Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.

Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.

« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.

« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.

En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.

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Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.

Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…

La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…

La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…

Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.

Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.

Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.

Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.

« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.

« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.

En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.

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Avec le blocus qu’elle impose au port d’Odessa, la Russie dispose d’un atout maître de son jeu puisqu’elle empêche l’Ukraine d’exporter les 15 à 20 millions de tonnes de blé qu’elle a en stock par la voie maritime, qui est, de loin, la plus pratique. N’ayant plus de débouché en Europe pour écouler ses céréales, Moscou entend réserver ses récoltes aux pays « amis », c’est à dire ceux qui ne sont pas associés aux sanctions visant son économie.

Au-delà de l’inflation que cette situation provoque [le prix de la tonne de blé a pratiquement doublé sur le marché Euronext, ndlr], il y a désormais un risque de pénuries alimentaires, le blé étant l’aliment de base dans de nombreux pays, la Russie et l’Ukraine représentant à eux deux près du tiers des exportations mondiales de cette céréales. Et c’est sans compter aussi les difficultés d’approvisionnement en engrais. Difficultés susceptibles de réduire les rendements agricoles…

La nourriture peut également être une « arme silencieuse », a d’ailleurs fait valoir Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et cette arme prend les responsables occidentaux au dépourvu. Pour autant, il n’est pas question de lever les sanctions infligées à Moscou pour son invasion de l’Ukraine, alors que, justement, les autorités russes en font un préalable pour lâcher du lest…

La semaine passée, la Lituanie a proposé de mettre en place une « coalition navale internatioale » pour briser le blocus du port d’Odessa et escorter les navires commerciaux chargés de blé ukrainien. Et si possible rapidement étant donné que la prochaine récolte arrive…

Ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], l’amiral américauin James Stavridis s’est dit favorable à une telle idée, en établissant un parallèle avec l’action menée par l’US Navy dans les années 1980 afin sécuriser les exportations de pétrole depuis le golfe Persique, au milieu des tensions avec l’Iran.

Seulement, le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, n’est pas favorable à une telle opération, même conduite sous la bannière des Nations unies. « Actuellement, les voies maritimes sont bloquées par des mines [mouillées par les forces ukraniennes pour empêcher tout débarquement dans le secteur d’Odessa] et la marine russe » et « pour ouvrir ces voies maritimes, cela nécessiterait un effort militaire très important de la part d’un pays ou d’un groupe de pays », a-t-il dit à son arrivée au Royaume-Uni, le 31 mai.

Une telle entreprise doit être « basée sur le coût, le risque, les bénéfices et les probabilités de succès. [Or], je dois dire que ce serait une opération militaire à haut risque, qui exigerait un effort important », a insisté le général Milley. D’autant plus que le président américain, Joe Biden, a le souci d’éviter tout risque de confrontation avec les forces russes.

Le même jour, le président français, Emmanuel Macron, a dit avoir proposé à son homologue russe, Vladimir Poutine, le vote d’une résolution à l’ONU visant à lever le blocus russe du port d’Odessa.

« J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz samedi dernier [28 mai], au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a déclaré M. Macron, à l’issue du dernier Conseil européen organisé à Bruxelles.

« La décision dépend d’un accord de la Russie et des garanties qu’elle apporte : face au déminage [du port d’Odessa] qui est indispensable pour que les vraquiers et bateaux puissent être acheminés et prendre ces céréales, [il faut] des garanties de sécurité apportées aux Ukrainiens pour éviter qu’ils ne soient attaqués », a ensuite développé le président français. L’Ukraine a besoin de « garanties légitimes de sécurité, c’est le cadre des Nations unies qui nous permettra de le faire », a-t-il continué, avant de souligner le « rôle très important de la Turquie, compte tenu de sa responsabilité dans la mer Noire [via la convention de Montreux, ndlr] » et de ses relations avec Moscou et Kiev.

En attendant, les seules solutions possibles passent par la route et les voies ferrées. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens à mobiliser, elles paraissent très compliqué à mettre en oeuvre, en plus d’être coûteuses. Au mieux, selon un responsable européen cité par l’AFP, elles permettraient de transporter seulement un tiers des stocks de blé ukrainiens.

France24 - World

Climate talks start in Bonn as Ukraine war overshadows threat of global warming

Issued on: 06/06/2022 - 05:49

NEWS WIRES

Negotiators from almost 200 countries will meet in Bonn Monday for climate talks tasked with reigniting momentum on tackling global warming, as Russia's invasion of Ukraine overshadows the threat from rising emissions.

The conference will set the stage for a fresh round of major United Nations talks later this year in Egypt.

It will also be a chance to test the resolve of nations facing a catalogue of crises, including escalating climate impacts, geopolitical tensions, bloodshed in Ukraine and the threat of a devastating global food crisis.

"Climate change is not an agenda we can afford to push back on our global schedule," said outgoing UN climate change chief Patricia Espinosa ahead of the meeting. 

She said it is imperative that nations arrive at the UN COP27 meeting in Sharm el-Sheikh in November prepared to show they are taking "bold, concrete steps -- backed by specific plans -- to deliver the urgent and transformational climate ambition we simply must see before it's too late".

Governments have already accepted that climate change is a grave threat to humanity and the planet, and have advocated immediate action to cut fossil fuel emissions and prepare for the accelerating impacts of warming.

The summary to this year's landmark climate report from the Intergovernmental Panel on Climate Change concluded that any further delay in action "will miss a brief and rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all".

But as things are going, the world is unlikely to be able to meet the Paris climate deal's commitment to limit warming "well below" 2 degrees Celsius above pre-industrial levels.

"There is this disconnect between the scientific evidence of global crisis in the making, of potentially rushing towards unmanageable climate impact, versus the lack of action," Johan Rockstrom, director of the Potsdam Institute for Climate Impact Research, told AFP.

"This is a deep worry."

The world has warmed nearly 1.2C so far -- enough to usher in a crescendo of deadly heatwaves, floods and storm surges made worse by rising seas.

Funding focus 

While the June 6 to 16 conference in Bonn is a largely technical meeting aimed at preparing for Egypt, there are a number of key issues up for debate.

A particular focus will be funding from rich polluters to help vulnerable developing nations least responsible for global heating to cope with its increasingly ferocious consequences.

A promise of $100 billion a year from 2020 to help them adapt to a warming world has still not been met.

Meanwhile, there are growing calls for "loss and damage" funding for countries already struck by devastating climate impacts, with a specific dialogue on the subject slated for this week. 

The Alliance of Small Island States has warned that the Bonn conference must not be "just another talk shop", calling for a "clear view" on when and how this financing will be put in place.

'Fragile' world 

UN Secretary General Antonio Guterres last week warned that Russia's invasion of Ukraine risked slowing action to combat the climate crisis.

"But I think this war has demonstrated one thing: how fragile the world is in its dependence to fossil fuels," he added.

The invasion has prompted countries, particularly in Europe, to scramble to shore up energy supplies. It has also caused wheat and fertiliser prices to soar.

Fears of a food crisis have intensified in recent weeks, with India moving to ban wheat exports after the hottest March and April on record -- blamed largely on climate change -- hit harvests.

One opportunity for exhibiting political will comes on Wednesday when the European Parliament votes several hotly debated planks of the bloc's sprawling "Fit for 55" climate plan.

EU member states have set themselves the target of reducing their greenhouse gas emissions by 55 percent by 2030 compared to 1990, and achieving carbon neutrality for the continent by 2050.

In May, an analysis from non-profit groups found that countries in the G20 group of major economies have yet to strengthen greenhouse gas reduction goals, despite agreeing to revisit their plans.

Last year in Glasgow, countries made new pledges to slash methane emissions, stop deforestation and other measures that -- in addition to existing national carbon cutting pledges -- could theoretically cap warming under 2C, said Rockstrom. 

But that means the focus at this year's meetings needs to be on "accountability", he added. 

"We are now in the delivery phase".

(AFP)

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L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
Opex 360

Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

Safran va fournir le train d’atterrissage pour un avion de nouvelle génération développé par Lockheed-Martin

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

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Le groupe français Safran en a trop dit… ou pas assez. Via un communiqué diffusé le 31 mai, il a en effet indiqué que sa filiale « Safran Landing Systems Canada Inc » venait de remporter un contrat auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour concevoir, développer et qualifier une « structure de train d’atterrissage » destinée à un avion militaire de « nouvelle génération ».

L’industriel n’a pas livré plus de détails, si ce n’est que « cette structure comprendra une conception inédite et sur mesure du train d’atterrissage avant et principal ». De son côté, Lockheed-Martin n’a rien dit au sujet de cette annonce bien mystérieuse.

Outre le F-35, qui n’est désormais plus de « nouvelle génération », Lockheed-Martin développerait l’avion de combat sur lequel doit reposer le NGAD [Next Generation Air Dominance], un programme visant à développer un « système de systèmes » au profit de l’US Air Force. Un démonstrateur a effectué un premier vol en 2020.

Un autre piste serait celle du LMXT, l’avion-ravitailleur pour lequel Lockheed-Martin s’est associé avec Airbus pour répondre à l’appel d’offres KC-Y lancé par l’US Air Force. Enfin, il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un nouveau drone, comme le SR-72, un appareil hypersonique développé par sa division « Skunk Works », chargée des projets « spéciaux » du Pentagone.

« Nous sommes fiers de travailler avec Lockheed-Martin sur ce projet à la pointe de la technologie en vue du développement de cette future plateforme », a commenté Deane Weatherby, le Pdg de la filiale canadienne de Safran.

Cette dernière « apportera à Lockheed-Martin toute son expertise d’ingénierie en matière de structure et de systèmes complets de trains d’atterrissage, afin de répondre aux exigences élevées du marché actuel », a-t-il assuré.

France24 - World

South Korea, US launch missiles in response to North Korea tests

Issued on: 06/06/2022 - 05:56

NEWS WIRES

South Korea and the United States fired eight ballistic missiles on Monday in response to North Korean weapons tests the previous day, Seoul's military said.

The Joint Chiefs of Staff said the allies launched the ground-to-ground Army Tactical Missile System (ATACMS) missile at targets in the East Sea, also known as the Sea of Japan, in the early morning.

The 10-minute volley comes a day after North Korea launched eight short-range ballistic missiles following a South Korea-US joint military exercise involving a US aircraft carrier.

"Our military strongly condemns the North's series of ballistic missile provocations and sternly urges it to immediately stop acts that raise military tensions on the peninsula," it added.

Pyongyang has doubled down on upgrading its weapons programme this year, despite facing crippling economic sanctions, with officials and analysts warning that the regime is preparing to carry out a fresh nuclear test.

Monday's launches mark the second such joint show of force by the allies under South Korea's hawkish new President Yoon Suk-yeol, who has vowed a tougher stance against Pyongyang's provocations.

Last month, Seoul and Washington carried out combined launches after Pyongyang fired three ballistic missiles -- including a suspected intercontinental ballistic missile -- in their first such joint move since 2017.

(AFP)

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Biden in Japan after South Korea visit focused on economic, security concerns

North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia

Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes

Opex 360

L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.

Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.

D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.

Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.

« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.

Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.

A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.

Photo : Diehl Defence

L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 1 juin 2022

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Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.

Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.

D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.

Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.

« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.

Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.

A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.

Photo : Diehl Defence

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Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.

Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.

D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.

Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.

« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.

Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.

A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.

Photo : Diehl Defence

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Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.

Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.

D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.

Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.

« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.

Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.

A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.

Photo : Diehl Defence

Valeurs Actuelles

Dans le Vaucluse, Jordan Bardella veut réitérer l’effet « vote utile »

Cela se voulait être le grand meeting de mobilisation pour la zone sud, en réponse au grand raoult du nord, dimanche 5 juin. Ce fut finalement une réunion publique pour cadres et candidats de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plus de 300 sympathisants se sont réunis à l’hippodrome de Cavaillon, samedi 4 juin, pour écouter Laure Lavalette, Julien Sanchez, David Rachline et Jordan Bardella, appeler à continuer le combat, à une semaine du premier tour des élections législatives.

Pour réunir ses militants, le Rassemblement national avait d’abord pensé à l’hippodrome du Pontet, le Vaucluse ayant placé Marine Le Pen en tête à 52% au second tour de la présidentielle. Celui-ci indisponible, c’est donc dans la deuxième circonscription du Vaucluse que les cadres se sont réunis. Une circonscription ancrée à droite où la conseillère régionale et municipale RN à Cavaillon, Bénédicte Auzanot, affronte le médiatique président de Génération Zemmour, Stanislas Rigault.

Un duel à distance

Un choix volontaire ? Eric Zemmour déplorait déjà la visite de Jordan Bardella dans la 4e circonscription du Var, où il se présente, le 27 mai dernier pour soutenir Philippe Lothiaux. « Il ne va pas dans les circonscriptions macronistes ou mélenchonistes, le RN a choisi son adversaire », regrette celui qui avait appelé à l’union pour les législatives. Du côté de Stanislas Rigault, on essaye de ne pas y accorder plus d’importance que cela. Le jeune candidat de Reconquête arpentait les allées du marché du Thor au même moment, avec ses militants, bénéficiant de sa notoriété médiatique et de son caractère avenant.

Si Jordan Bardella renouvelle son respect pour le fondateur de Génération Z, il insiste pour rappeler que « c’est Reconquête qui a fait le choix d’envoyer de Paris des candidats sur des circonscriptions où le RN est très implanté ». Les allusions se répètent d’ailleurs sur la scène de l’hippodrome. Laure Lavalette demande au public d’accueillir « la seule candidate patriote légitime à Cavaillon », Bénédicte Auzanot. La candidate investie par Marine Le Pen terminera d’ailleurs son discours en reprenant à son compte le célèbre final d’Eric Zemmour durant la présidentielle : « Et surtout, surtout, vive… le RN ». Le président par intérim du parti affirme ne pas considérer Reconquête comme un adversaire et rappelle le ticket RN-R ! accordé à Marie-France Lorho, dans la 4e circonscription du Vaucluse. Les principales menaces restent « les pleins pouvoirs à Macron » et « la vague rouge » qui pourrait déferler sur l’Assemblée nationale. Cependant, un troisième danger guette le Rassemblement national.

« Si j’arrive à limiter l’abstention, je gagne »

Le RN craint plus que tout l’abstention chronique de ses électeurs. Pour y remédier, chaque candidat a sa technique, certains préférant cibler leur action militante autour des bureaux de vote ayant placé Marine Le Pen en tête à la présidentielle. Candidat dans la 7e circonscription du Var, Frédéric Boccaletti passe sa campagne à « rappeler aux électeurs que Marine Le Pen a réalisé près de 53% dans ma circonscription, ce que peu savent en réalité, je ne recherche pas de nouveaux électeurs », confie-t-il. « Si j’arrive à mobiliser mon électorat et à limiter l’abstention, je gagne », mise le conseiller régional.

Après une mobilisation et une nouvelle déception à la présidentielle, une partie de la base électorale du RN délaisse massivement les urnes lors des élections intermédiaires. « Dans certains bureaux de vote, je suis passé de 880 voix à la présidentielle à 350 aux législatives en 2017 », se souvient Hervé de Lépineau, candidat sur la 3e circonscription du Vaucluse, alors que certains de ses électeurs lui ont admis avoir préféré « des sardinades » à leur devoir citoyen le dimanche du vote. C’est cette même désaffection des urnes qui avait ravi la victoire à Thierry Mariani aux élections régionales en PACA, même si les sondages lui donnaient une large avance sur Renaud Muselier.

Jordan Bardella aimerait bien voir le scénario de la présidentielle se réécrire les 12 et 19 juin prochains. Marine Le Pen avait, selon plusieurs sondages, bénéficié d’un fort vote « utile » dès le premier tour, afin d’éviter la qualification de Jean-Luc Mélenchon. Eric Zemmour en avait fait principalement les frais. « Nous sommes la seule force d’opposition patriote en capacité d’accéder au second tour et d’entrer en force à l’Assemblée nationale », estime-t-il, appelant les électeurs LR et Reconquête à se tourner vers le « vote utile », les candidats du Rassemblement national.

Mobiliser sur les fondamentaux

L’actualité aidant, l’immigration et la sécurité reviennent sur le devant de la scène. Le jeune président du parti capitalise sur le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, « à deux pas » de son lieu de naissance, où des bandes issues des banlieues ont semé le chaos parmi les supporters. « Un tournant dans le chaos migratoire et sécuritaire que nous subissons », commente Jordan Bardella qui pointe du doigt « l’indifférence », « la banalisation » et « l’ensauvagement ».

Plus encore que la sécurité et l’immigration, le président du RN met l’accent sur la question sociale : « Marine a fait du pouvoir d’achat l’une de ses priorités absolues ». Il insiste sur la « lutte contre l’inflation » et la baisse des taxes sur l’énergie, reprenant le slogan de la présidentielle : « rendre aux Français leur argent ». Le président par intérim du RN propose également d’augmenter les salaires de 10% par une diminution des charges patronales. L’occasion de tirer à boulets rouges contre son principal adversaire, Emmanuel Macron, qui « saccage notre modèle social en repoussant l’âge de la retraite à 65 ans ». Lui vante « tous ces Français qui font des métiers de force, cette France travailleuse qui a le droit de partir à la retraite sans avoir le dos cassé ». Une manière d’affirmer sa différence avec le président réélu, contre une hausse de l’âge de départ en retraite à laquelle une majorité de Français est hostile.

Difficile pour Jordan Bardella de donner un objectif chiffré du nombre de députés RN à l’Assemblée nationale. S’il croit possible « cinq députés sur cinq dans le Vaucluse », l’objectif est « au minimum » d’avoir un groupe dans l’hémicycle pour « lutter contre la république McKinsey d’Emmanuel Macron, et la république Traoré de Jean-Luc Mélenchon ». « Ce sera la dernière occasion de limiter les pouvoirs d’Emmanuel Macron, qui est un personnage autoritaire », prévient le poulain de Marine Le Pen qui mise sur la « dynamique » du RN dans les derniers sondages, face à un bloc de gauche (NUPES) et Renaissance qui baisseraient.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
Opex 360

L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

L’Inde lie l’achat de chasseurs embarqués à un accord sur d’importants transferts de technologies

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

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En 2017, la marine indienne [Indian Navy] a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin de se procurer 57 avions de combat embarqués multi-rôles pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin, ndlr] que CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt]. Ce qui a limité les candidats possibles au Rafale Marine de Dassault Aviation et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

En janvier, les capacités du Rafale M à décoller depuis un pont d’envol muni d’un tremplin ont été évaluées à la base navale INS Hansa [Goa]. Et, apparemment, ces essais ont été concluants. Ces derniers jours, deux F/A-18 Super Hornet ont subi un traitement similaire. Mais on en ignore encore les résultats.

ont subi

Pour mettre plus de chances de son côté, la France aurait proposé à l’Inde de lui céder quatre Rafale M prélevés sur la flotte de la Marine nationale en vue d’admission prochaine au service actif de l’INS Vikrant, le premier porte-avions conçu par l’industrie indienne. Sans doute que ce sujet a été évoqué lors de la récente visite à Paris de Narendra Modi, le Premier ministre indien… Mais aucun détail n’a filtré depuis…

En attendant, cette semaine, New Delhi a précisé ses plans au sujet du programme MRCBF. En premier lieu, la réduction de la cible, de 57 à 26 appareils, a été confirmée. Sur ce point, l’Indian Navy voudrait huit avions biplaces pour l’entraînement de ses pilotes et, éventuellement, pour prendre part à des missions de combat. Ce qui ne plaide pas en faveur du Rafale M, qui n’existe qu’en version monoplace…

Ensuite, l’Inde n’envisage pas de louer de chasseurs embarqués, préférant un achat d’avions neufs, dans le cadre d’un contrat de gré à gré. Mais celui-ci devra être lié à un « accord stratégique plus large » avec le pays d’origine de l’avion qui sera sélectionné selon les recommandations de I’Indian Navy.

En effet, selon le quotidien Hindustan Times, qui cite des responsables indiens, New Delhi a l’ambition de développer des moteurs d’avions dans le cadre de l’intiative « Atmanirbhar Bharat », qui vise à renforcer l’autonomie stratégique indienne.

quotidien Hindustan Times

Déjà, le français Safran, qui produit les réacteurs M88 du Rafale, a pris les devants, dès février 2021, en nouant un partenariat avec Hindustan Aeronautics Limited [HAL] pour, notamment, la conception et le développement de réacteurs à forte poussée de 110 kN, destinés au programme AMCA [Advance Medium Combat Aircraft], qui consiste à mettre au point un chasseur-bombardier de 5e génération.

pris les devants

Cependant, le ministère indien de la Défense, précise Hindustan Times, étudie une possible coopération avec les États-Unis, étant donné que le chasseur HAL Tejas est propulsé par un moteur GE-404… Et que le GE-414 pourrait être envisagé pour l’AMCA…

Par ailleurs, l’Inde a également l’intention de réduire la voilure concernant un autre programme, destiné cette fois à l’Indian Air Force. En effet, selon des informations du journal Business World, le projet MRFA [Multi-Role Fighter Aircraft], évalué à 20 milliards de dollars, viserait à commander 57 appareils au lieu des 114 prévus initialement. Et tous devront être fabriqués localement, au titre du programme « Make in India ». Pour rappel, Lockheed-Martin [F-21] et Boeing [F/A-18 Super Hornet], Saab [Gripen E/F], le consortium Eurofighter [Typhoon], MiG [MiG-35] et Dassault Aviation [Rafale] sont sur les rangs pour ce marché.

du journal Business World

Cela étant, sans doute que l’intention prêtée aux autorités indiennes va favoriser la candidature du Rafale… En octobre 2020, interrogé sur une éventuelle commande d’un second lot de l’avion de combat français, le chef d’état-major de l’IAF, l’Air Chief Marshal Bhadauria, évita de s’engager… Cependant, avait-il dit, « une telle décision impliquerait mécaniquement une réduction du nombre d’avions à commander via l’appel d’offres MRFA ».

avait-il dit
France24 - World

Russian superyacht in Fiji handed to US authorities

Issued on: 07/06/2022 - 10:06Modified: 07/06/2022 - 10:04

Wellington (AFP) – A Fiji court on Tuesday handed a Russian superyacht to US authorities and said it can be removed from the Pacific nation, ending a contested eight-week stay.

The $300 million Amadea, linked by the United States to billionaire Russian politician Suleiman Kerimov, a target of sanctions, was impounded on arrival in Fiji in April at Washington's request.

Supreme Court President and Chief Justice Kamal Kumar on Tuesday dismissed an application lodged last week by the vessel's registered owners, Millemarin Investments, to delay execution of the court order.

Director of Public Prosecutions Christopher Pryde said the judge's ruling meant a US Justice Department warrant to seize the boat had been accepted.

"The decision acknowledges Fiji's commitment to respecting international mutual assistance requests and Fiji's international obligations," Pryde said in a statement.

"The court accepted the validity of the US warrant and agreed that issues concerning money laundering and ownership need to be decided in the court of original jurisdiction, in this case, the US District Court of Columbia.

"The Amadea has been handed over to US authorities and will now leave Fiji."

It ends a drawn-out legal process in which Fijian defence lawyer Feizel Haniff had denied Kerimov was the owner and argued that the Fijian law under which the 348-foot (106-metre) Amadea was detained did not allow the United States to take it away.

Haniff earlier filed appeals arguing the boat's real owner was Eduard Khudainatov, a wealthy Russian not under sanctions.

The United States sanctioned Kerimov in 2018 for alleged money laundering, and he has since been further sanctioned by several countries as well as the European Union following Russia's invasion of Ukraine.

FBI agents boarded the Amadea soon after its arrival at the Fijian port of Lautoka in mid-April.

In the US warrant to seize the vessel, the section listing reasons to believe Kerimov is the yacht's owner was partly blacked out.

The warrant said ownership was transferred to Millemarin Investments in August 2021 and the seizure was based on probable "violations of US law, including the International Emergency Economic Powers Act, money laundering and conspiracy".

The yacht has a helipad, pool, jacuzzi and "winter garden" on deck, according to tracking website superyachtfan.com.

© 2022 AFP

L'Humanité

Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique

Actu

Celle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.

Cyprien Caddeo

Exit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.

La « magie » des trois huit à l’usine

Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…

Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

Le sous-marin nuclaire d’attaque Suffren enfin prêt à être admis au service actif

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

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Quand le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Suffren, premier d’une série qui en comptera six, fut remis à la Marine nationale, en novembre 2020, son admission au service actif promettait de se concrétiser assez rapidement. Du moins après son déploiement de longue durée [DLD], passage obligé pour tous les nouveaux navires. En effet, cette phase, que l’on peut assimiler à une période de garantie, vise à s’assurer que tout fonctionne normalement à bord d’un bâtiment et, surtout, à valider ses capacités militaires. Et ce n’est donc qu’après qu’il pourra entamer sa carrière opérationnelle.

Seulement, et alors que ses essais en mer furent menés en moins de six mois sous la supervision de Naval Group, du CEA, de TechnicAtome et de la Direction générale de l’armement [DGA], qui plus est dans un contexte rendu compliqué par la pandémie de covid-19, le Suffren a connu quelques problèmes techniques durant son DLD, dont une fuite sur l’une de ses turbines. Un souci important car, comme le confia un spécialiste au journal L’Opinion, il « limitait la puissance de manière significative » et donc « les capacités opérationnelles du sous-marin », sauf dans les « phases discrètes ».

Cela étant, il n’y avait rien d’exceptionnel : les phases de tests servent justement à découvrir des problèmes et à y remédier. Cependant, l’admission au service actif du Suffren n’a donc pu être prononcée en novembre 2021, comme prévu… alors que la Marine nationale devait alors se passer du SNA Perle, victime d’un incendie en juin 2020.

Finalement, il aura fallu attendre huit mois pour ce nouveau sous-marin soit déclaré apte au service. En effet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est attendu à Brest, le 3 juin, pour « l’admission au service actif » du Suffren. L’annonce vient d’être faite par le ministère des Armées.

Que la mise en service officielle du Suffren soit effectuée à Brest peut sembler curieux étant donné que les SNA de la Force océanique stratégique [FOST] sont tous basés à Toulon. D’ailleurs, le nouveau sous-marin avait été remis à la Marine nationale par la DGA sur le site de la base varoise.

Le second SNA de la classe Barracuda, le Dugay-Trouin, devrait être mis à l’eau d’ici la fin de l’été prochain. Un préalable avant la divergence de son réacteur. Et, selon la Presse de la Manche, ses premiers essais en mer ne débuteraient qu’en fin d’année, ce qui fait qu’il sera livré à la Marine nationale, au mieux, qu’en 2023.

Pour rappel, les SNA de type Barracuda affichent une longueur de 99 mètres pour un diamètre de 8,8 mètres et un déplacement de 5.300 tonnes en plongée. Ils sont équipés des dernières technologies en matière de capacités sous-marines [automatisation, mât optronique, numérisation, recours à l’intelligence artificielle, etc]. Plus discret que ceux de la classe Rubis, et aussi plus manoeuvrables, grâce aux barre en X de leur appareil à gouverner, ils peuvent naviguer à une profondeur supérieure à 300 mètres. Enfin, ils emportent des missiles de croisière navale [MdCN], des missiles antinavires Exocet SM39 modernisés, des torpilles lourdes filoguidées F-21 et des mines.

France24 - World

Royal workshop: Brazil gets first cricket bat factory

Issued on: 07/06/2022 - 08:58Modified: 07/06/2022 - 08:57

Poços de Caldas (Brazil) (AFP) – In a workshop with a stunning view of the mountains of southeastern Brazil, self-taught carpenter Luiz Roberto Francisco is chipping at a piece of pine and turning it into a rare artifact for this football-mad country: a cricket bat.

Francisco, 63, is the proud owner of Brazil's first cricket bat factory, based in the small city of Pocos de Caldas in Minas Gerais state, population 170,000.

Not coincidentally, the leafy spa city is also the headquarters of Cricket Brasil, an organization headed by Matt Featherstone, an English ex-cricketer who has set the ambitious goal of getting 30,000 Brazilians playing the sport he loves in the next three years.

Since Featherstone, 51, retired from professional cricket and moved here with his Brazilian wife in 2000, he and Cricket Brasil's 19 staff have managed to grow the sport exponentially.

There are now more than 5,000 cricketers in Brazil, thanks mainly to the organization's 63 community youth programs, and the women's national team have won four of the past five South American championships.

But that all ground to a halt when the Covid-19 pandemic hit, leaving those spreading the gospel of cricket without one key import: bats.

Enter Francisco, a retired electrician at the local Alcoa aluminum plant who is known around Pocos de Caldas as a deft handyman and ingenious problem solver.

Featherstone sought him out.

"He told me he needed someone to make cricket bats, and asked me: 'Are you up to the challenge?'" Francisco says.

"I told him, 'I accept!'"

Gumption and YouTube

Francisco had never held a cricket bat in his life.

But he used a combination of YouTube videos, trial and error, and sheer gumption to turn the woodworking shop on the porch of his house into Royal Bats, his new company.

From a YouTube video on crafting cricket bats, he learned he would need to apply two tonnes of pressure to the wood to bring it to the right density.

"There was no machine in Brazil to do that," says the bespectacled woodworking whiz, giving a tour of his tidy shop.

"So I tried some different things, and ended up inventing one myself."

He wasn't sure what kind of local wood would work best, so he started picking up scraps and branches anytime he came across them.

After months of trial and error, he and Cricket Brasil settled on pine.

Francisco can now churn out a bat in about five hours.

They cost about 100 reais (about $20) apiece -- roughly 70 times less than a premium bat imported from overseas.

As cricketing culture continues to spread, Francisco is expanding his product line.

He now makes wickets and foldable cricket chairs, as well.

© 2022 AFP

France24 - World

No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

Issued on: 06/06/2022 - 18:37

Tom WHEELDON

Boris Johnson faced the greatest threat to his premiership yet after the necessary 54 Tory MPs triggered the parliamentary party’s vote of no confidence on Monday, after the long-simmering Partygate scandal saw Platinum Jubilee crowds jeer him over the weekend. Analysts did expect him to win the necessary majority of Conservative MPs for now – 211 voted in Johnson’s favour on Monday evening, 148 against – but said the vote itself likely signalled a looming departure from Downing Street.

One of the great poets of the English Renaissance, John Dryden, wrote that “even victors by their victories are undone”. Such could well be the case for Boris Johnson.

Johnson powered his inexorable rise by tying his jovial persona to the inexorable rise of Tory anti-Europeanism – from his first flash of fame writing funny, often untrue stories about Brussels for The Daily Telegraph to the moment he got Brexit done. But since Britain left the EU, blunders and scandals have marred Johnson’s premiership.

Johnson’s crowning achievement was the December 2019 general election, the Brexit election that finally enabled divorce from the EU as the Conservatives won their biggest majority since Margaret Thatcher’s third landslide in 1987. “Boris, Brexit and Corbyn” were the three dominant factors behind this historic victory – defying the forces of political gravity after the Tories’ nine years in power – noted an article in scholarly review Parliamentary Affairs.

However, Brexit no longer animates British politics, and hard-leftist Jeremy Corbyn no longer leads the Labour Party. Johnson’s 2019 election victory effectively banished both of them – leaving his personal popularity as the one card he had to left to play. And now Partygate has removed it.

‘Jaw-dropping moment’

Since high-ranking civil servant Sue Gray’s damning report was published in late May, polls suggest a majority of the British electorate want Johnson to resign after revelations that he and his staff broke lockdown rules they imposed on the country in 2020 and 2021 – with particular outrage over two Downing Street parties held the night before Prince Philip’s funeral in April 2021, at which Queen Elizabeth II sat alone in accordance with Covid regulations.

The Platinum Jubilee provided a thunderous demonstration of the contrast between the reverence for the head of state and the contempt for the head of government. When Johnson arrived for the Thanksgiving service at St Paul’s Cathedral honouring the Queen’s 70-year-reign on Saturday, the crowds honouring Her Majesty greeted Johnson with a cacophony of boos and jeers.

The scene at St Paul’s was a “jaw-dropping moment in British politics”, said Jonathan Tonge, a professor of politics at Liverpool University. “It graphically showed that Johnson has become an electoral liability. If those 54 letters hadn’t already been in before the booing, they’d definitely have been sent soon after.”

It looks like the Tories are on track to discover just what an electoral liability Johnson can be, unless the situation changes dramatically: A poll in The Sunday Times forecast a heavy defeat to Labour in the June 23 Wakefield by-election. The Conservatives’ vote share of the vote is expected to plunge by 19 percent in this classic northern English seat – where shifting ideological trends prompted swaths of Labour voters to switch to the Tories over the past two decades, creating a crucial part of the new Conservative coalition.

‘Doesn’t look like an election winner’

In such circumstances, the Tories are well-known for their ruthlessness against electorally unpopular leaders – a proud attribute of the world’s most electorally successful political party. In 1990, Conservative MPs even removed Thatcher after they thought she had stayed in Downing Street for too long to be re-elected.

As well as engaging in such cold calculations, Conservatives have long fixated on projecting an image of competent leadership to appeal beyond their ideological base, making Partygate especially damning for Johnson, according to Tonge. 

“There is no great ideological dispute at work here. Johnson was never ideological; his one ideological vision was getting Brexit done, and even that was just because he sensed that was the way the wind was blowing," said Tonge. "It’s all about competence, statecraft, winning elections – and now he’s fallen into disrepute and doesn’t look like an election winner, that’s the big problem.”

Many observers perceived a lack of discipline following Johnson’s early victories. The prime minister’s popularity dipped after he was slow to impose Covid lockdowns in 2020 – and after he reneged on the Tory manifesto to increase National Insurance contributions earlier this year, amid an intensifying cost of living crisis. But it was Partygate that changed the dynamic and kicked in the Tory survival instinct.

“While Labour was only occasionally ahead in the polls and even then not by very much, MPs who were frustrated with Johnson were nevertheless prepared to give him the benefit of the doubt,” noted Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. “In the last few weeks, under the pressure of Partygate and the cost of living crisis, there’s been mounting evidence from surveys and focus groups that he’s not going to be able to save enough of their seats at the next election to persuade them to stick with him.”

‘Under pressure like no other’

Johnson has retained his cabinet’s support. Some of the most prominent ministers (and potential leadership contenders) including Foreign Secretary Liz Truss have expressed their utmost support for the prime minister. So far the most prominent minister to break ranks is Johnson’s “Anti-Corruption Champion” John Penrose – hardly a household name.

“Stranger things have happened but I don't think he's likely to lose tonight, although the vote against him may well run into three figures – and possibly well into three figures,” Bale had surmised before the vote.

Yet even with Johnson winning a majority of Tory MPs on Monday night with 211 voting in his favour and 148 against, past precedent suggests votes of no confidence are symptomatic of problems that lead to a Conservative prime minister’s departure before too long. Stuck in the Brexit mire, Theresa May won the necessary majority of Tory MPs in 2018 – but she was ousted within a year.

“In the past, this has done for Tory leaders,” said Tonge. “If anyone can escape it, it’s him. But I suspect this is the beginning of the end; he’s under pressure like no other.”

On the surface, the paucity of natural successors to Johnson looks like a potential means of escape. Chancellor of the Exchequer Rishi Sunak was hailed for his management of the Covid crisis, notably in creating the furlough scheme to preserve jobs during lockdowns. But Sunak’s popularity took a hit in April when he was fined for Partygate lockdown breaches, like Johnson – and when it was revealed that his multi-millionaire wife Akshata Murthy has non-domiciled status, meaning she did not pay tax on income earned overseas while residing in the UK.

Other potential candidates like Local Government Secretary Michael Gove and ex-health secretary Jeremy Hunt are seen as competent administrators but lack personal popularity.

“No doubt the best thing that ever happened to Johnson was that Sunak got that fine and his wife’s non dom status was discovered; there was an heir apparent then and there’s not now,” said Sir John Curtice, Professor of Politics at Strathclyde University. “None of the contenders cut through to the public. But the problems the Tories face is that the six months they’ve spent trying to defend Johnson have failed.”

“The lack of an obvious, sure-fire successor isn’t ideal,” Bale added. “But the idea that that is a necessary condition for a leadership contest is nonsense: if things look bad enough, parties will always look for someone, anyone, other than a leader who looks as if they're leading the party to defeat.”

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Britain's Conservative Party lawmakers begin vote of confidence in PM Boris Johnson

PARTYGATE

Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit

UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package

L'Humanité

La Nupes défie les macronistes dans les circonscriptions de l’étranger

Actu

Les Français de l’étranger ont voté dimanche pour le premier tour des élections législatives. Dans dix circonscriptions sur onze, le second tour opposera dans une semaine des candidats macronistes à des candidats de la gauche rassemblée au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Aurélien Soucheyre

Parmi toutes les circonscriptions des Français de l’étranger, celle sur laquelle les projecteurs se sont les plus braqués dans la nuit de dimanche à lundi est évidemment la 5e, celle de la péninsule ibérique, où Manuel Valls était candidat. L’ancien premier ministre, soutenu par Emmanuel Macron, sort vaincu dès le premier tour. Le candidat de la Nupes Renaud Le Berre arrive en tête avec 27,88 % des voix, devant le député sortant Stéphane Vojetta que LaREM n’avait pas souhaité réinvestir et qui obtient 24,59 % des suffrages. Manuel Valls arrive troisième, avec 16,16 % des voix. Stéphane Vojetta a d’ores et déjà sollicité le soutien du gouvernement et indiqué qu’il souhaite siéger avec les élus macronistes à l’Assemblée.

Législatives 2022  Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

L’ancienne ministre de l’égalité femmes-hommes d’Emmanuel Macron, Élisabeth Moreno, est de son côté candidate dans la 9e circonscription, qui rassemble le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest (où le député sortant M’Jid El Guerrab ne se représentait pas et risque un an de prison ferme pour l’agression à coups de casque du socialiste Boris Faure). Sur ce territoire, le second tour verra s’opposer le candidat de la Nupes Karim Ben Cheikh, qui a obtenu 39,99 % des voix, à l’ex-ministre qui a reçu 28,05 % des suffrages au premier tour.

Deux autres circonscriptions des Français de l’étranger auront quoi qu’il arrive un nouveau député. La 6e d’abord, qui rassemble la Suisse et le Liechtenstein où le député sortant Joachim Son-Forget a obtenu 4,43 % des voix (élu sous l’étiquette LaREM en 2017, il avait fini son mandat en soutenant Eric Zemmour à l’élection présidentielle). Au second tour, le candidat LaREM Marc Ferracci (36,48 % des voix) sera ici opposé à la candidate Nupes Magali Mangin (20,27 %). La 2e circonscription ensuite, celle de l’Amérique latine et des Caraïbes, où la députée sortante Paula Forteza (ex-LaREM devenue soutien de l’écologiste Yannick Jadot par la suite) ne se représentait pas. Le second tour se fera entre la candidate LaREM Éléonore Caroit (33,98 %) et celui de la Nupes Christian Rodriguez (27,72 %).

Le député LaREM et président de la commission des Affaires économiques Roland Lescure s’est de son côté de nouveau présenté dans la 1 ère circonscription, celle de l’Amérique du Nord. Il obtient 35,87 % des voix et affrontera la candidate de la Nupes Florence Roger qui a rassemblé 33,43 % des suffrages exprimés.

Macronistes et candidats de la gauche rassemblée s’affronteront également au second tour dans la 3 e circonscription, celle de l’Europe du Nord, où le député LaREM sortant Alexandre Holroyd (38,51 % des voix) fera face à Charlotte Minvielle (31,46 %). Idem dans la 4e circonscription, celle du Benelux, où le sortant LaREM Pieyre-Alexandre Anglade (38,92 %) affrontera Cécilia Gontard (32,46 %). Mais aussi dans la 7e circonscription, celle d’Europe centrale, où le sortant Modem Frédéric Petit (34,57 %) se mesurera au second tour à Asma Rharmaoui-Claquin (26,06 %).

La situation est identique dans la plus grande circonscription des Français de l’étranger, la 11e, qui rassemble 49 pays de l’Europe orientale, de l’Asie et de l’Océanie, où la députée LaREM sortante Anne Genetet (38,14 %) se qualifie pour le second tour face à l’ancienne journaliste de l’Humanité Dominique Vidal (24,78 %). Dans la 10 e, qui va pour la Proche-Orient et l’Afrique, la sortante LaREM Amélia Lakrafi (32,74 %) sera face à la candidate de la Nupes Chantal Moussa (22,53 %).

En 2017, les macronistes avaient raflé dix des onze circonscriptions des Français de l’étranger. La seule leur ayant échappé est la 8e, qui comprend Israël, la Turquie, l’Italie et la Grèce. Le député UDI sortant Meyer Habib se représente et a obtenu 28,85 % des voix. Il fera face à la candidate LaREM Deborah Abisror-de Lieme, ancienne cheffe de cabinet d’Olivier Véran au ministère de la Santé, qui a rassemblé 27,77 % des suffrages.

Au final, Manuel Valls est le seul candidat investi par LaREM à ne pas s’être qualifié pour le second tour. La Macronie est même arrivée en tête du premier tour dans huit circonscriptions sur onze, challengé partout (sauf dans une circonscription) par la seule alternative possible : celle de la Nupes.

Législatives 2022Élections 2022français de l'étrangermanuel valls
France24 - World

Mexico's Lopez Obrador to skip Biden's Summit of the Americas over 'exclusion' of some countries

Issued on: 06/06/2022 - 18:48

NEWS WIRES

Mexico President Andres Manuel Lopez Obrador announced Monday he would skip the regional Summit of the Americas in the United States due to Washington’s failure to invite countries it views as undemocratic.

The White House confirmed that President Joe Biden would not be inviting Cuba, Venezuela and Nicaragua to this week’s summit in Los Angeles.

“I’m not going to the summit because they are not inviting all the countries of America and I think it is necessary to change the policy that has been imposed on us for centuries: exclusion,” said Lopez Obrador in his daily press conference.

Lopez Obrador said Foreign Minister Marcelo Ebrard would be representing Mexico in his place.

The leftist populist had threatened last month to stay away from the summit unless all countries were invited.

Cuba’s President Miguel Diaz-Canel announced he would not attend even if invited, while Guatemala’s conservative leader Alejandro Giammattei pulled out after Washington sanctioned his top prosecutor.

The White House had said last week that Biden was eager for Lopez Obrador to attend.

“You cannot have a Summit of the Americas if you do not have all the countries of the Americas attending,” said Lopez Obrador, who has also urged the US to end sanctions against Cuba.

“Or you can have it, but we see that as the old policy of interventionism, lack of respect for nations and their people.”

The United States will host the Ninth Summit of the Americas the week of June 6-10 right here in the @CityofLosAngeles with a focus on “Building a Sustainable, Resilient, and Equitable Future” for our hemisphere.🌎 #SummitAmericas #IXSummit #TogetherForTheAmericas pic.twitter.com/5b3buA2wzv

June 2, 2022

A senior US official told AFP that “the US continues to maintain reservations regarding the lack of democratic space and the human rights situations” in the three barred countries.

“As a result, Cuba, Nicaragua and Venezuela will not be invited to participate in this summit.”

Lopez Obrador said his snub would not affect his “very good relations” with Biden, whom he said was under “pressure from the Republicans” to keep out the three countries.

“I’m really disappointed about this situation, but I do not accept that anyone puts themselves above the countries, I don’t accept hegemony, not from China, not from Russia, not from any country,” he said.

The Mexican president said that he would still visit the White House in July where he would look to discuss pan-American “integration.”

“That’s how they created the European Community and then that became the European Union. That’s what we need to do in America,” he said.

The summit is due to focus on migration, climate change, the Covid-19 pandemic and “the fight for freedom and democracy,” the White House has said.

The United States has stepped up criticism of Cuban authorities following the arrest of hundreds of people for taking part in anti-government protests last July.

The Biden administration refuses to recognize Venezuelan President Nicolas Maduro or Nicaraguan President Daniel Ortega due to alleged election irregularities.

(AFP)

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Mexican President Lopez Obrador wins low-turnout recall vote, early count shows

World at ‘inflection point’ warns Biden, raising alarm at democracy summit

Mexican president Lopez Obrador offers apology to Yaqui indigenous people

L'Humanité

Législatives. Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Entretien

L’invité du mardi. Chaque semaine, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable de l’un des partis qui composent la Nupes. Aujourd’hui, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, assure que cet accord est « une chance exceptionnelle » de conquérir l’Assemblée.

Julia Hamlaoui

Les premiers résultats de la coalition de gauche, avec 10 candidats qualifiés au second tour sur les 11 circonscriptions des Français de l’étranger, sont de bon augure. Pour le secrétaire national du PCF, il n’en faut pas moins « mener campagne tous azimuts », pour transformer l’essai et imposer une majorité de gauche à Emmanuel Macron.

Pour 63 % des Français, le pouvoir d’achat est le sujet qui comptera aux législatives, selon Harris Interactive. Emmanuel Macron promet une loi après les élections, Marine Le Pen mène campagne sur ce thème, que leur opposez-vous ?

Ni l’un ni l’autre n’apportent de véritable réponse. Macron propose des primes à la tête du client. Quant à Le Pen, elle n’est en rien une alternative : la hausse des salaires qu’elle évoque est de seulement 3 % et sans cotisations, nous aurons donc à payer de notre poche pour la Sécurité sociale. Il n’existe qu’une seule loi efficace, c’est celle qui portera,­ dès juillet, le Smic à 1 500 euros net, et nous organiserons une conférence sociale générale pour l’augmentation des salaires. En cas d’échec de celle-ci, il faudra remettre à l’ordre du jour l’échelle mobile des salaires, c’est-à-dire leur hausse automatique en fonction de celle du Smic. De même, les pensions de retraite devront être alignées avec au minimum 1 500 euros pour une carrière complète, la demi-part fiscale rétablie et la CSG réduite. C’est ce que nous proposons avec l’alliance des forces de gauche et écologistes.

Vos adversaires vous opposent que ces mesures seraient insoutenables…

Nous accompagnerons les petites entreprises en baissant les charges financières, assurantielles, d’énergie et par des prêts à taux bonifiés. Le deuxième levier réside dans la création d’emplois dans les services publics, la transition écologique et la relocalisation de l’activité : la hausse des salaires doit aller de pair avec une relance de la production de biens et services produits en France.

Ces gains de pouvoir d’achat ne risquent-ils pas d’être aspirés par l’inflation ?

L’inflation est mise sur le dos de la guerre en Ukraine. Mais, en réalité, une grande partie de la hausse des prix est liée à la spéculation en Bourse et à de grands groupes qui, sous couvert de crises, augmentent leurs tarifs. Ils ont accumulé 300 milliards de dollars de dividendes pour le seul premier trimestre 2022. Il faudra donc des mesures fortes de blocage des prix et taxer les profiteurs de guerre.

Face à la logique de la Ve République, la gauche peut-elle vraiment l’emporter ?

L’accord historique que nous avons scellé est une chance exceptionnelle d’envoyer une majorité de députés de gauche à l’Assemblée. Trop souvent, nos concitoyens pensent que le chef de l’État étant élu et son gouvernement nommé, tout est déjà joué. Or, c’est bien en fonction de la couleur de l’Assemblée que le premier ministre est désigné. Nous sommes en tête dans les sondages, c’est à portée de vote. Au minimum, nous pouvons empêcher qu’Emmanuel Macron ait les mains libres avec une majorité absolue. L’abstention est notre principale adversaire. Nous devons mener campagne tous azimuts pour parvenir à mobiliser les 32 % d’électeurs qui ont choisi l’un des candidats de gauche à la présidentielle.

Les libéraux promettent une France en faillite en cas de victoire de la Nupes. Que répondez-vous ?

Ils sont très mal placés pour donner des leçons. Avec leur politique, nous avons perdu notre souveraineté industrielle et énergétique. Ils ont conduit nos hôpitaux publics à la ruine. La faillite de la France, c’est eux. Avec la pandémie et la guerre en Ukraine, les règles du pacte de stabilité ont volé en éclats. Si la gauche l’emportait, le poids politique et économique de la France au sein de l’Union européenne ouvrirait la possibilité d’écrire un nouveau traité fondé sur l’exigence de progrès social. Nous savons bien que les forces capitalistes seront pleinement mobilisées contre nous et nous aurons besoin de mobilisations sociales puissantes, dans les entreprises et dans la rue, pour rendre incontournables les changements attendus.

L’accord de la Nupes compte 650 mesures, comment ferez-vous entendre les spécificités communistes lors du mandat ?

Cet accord nous a permis de nous entendre sur une série de mesures mais il prévoit aussi pour chacun un groupe plus fort à l’Assemblée. Pour les communistes, ce sera l’occasion de porter les propositions que nous avons défendues pendant la présidentielle pour la France des jours heureux. Des nouveaux droits et pouvoirs aux salariés, à la nationalisation des banques, en passant par notre conception de la République et de la laïcité ou le mix nucléaire-renouvelable.

Vous semblez douter du mot d’ordre « élire Mélenchon premier ministre », vous n’avez pas participé à certaines initiatives de la Nupes… Est-ce une prise de distance ?

Non, pas du tout. D’abord, j’ai simplement rappelé que le premier ministre n’est pas élu. La confusion et la personnalisation du régime sont déjà suffisamment grandes, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Et ma seule prise de distance, c’est avec Paris. Je suis le seul responsable d’un parti de la coalition à enchaîner présidentielle et législative, et à vivre en dehors de la région parisienne. Je veux m’y consacrer à temps plein car je fais face à une extrême droite très forte ici.

Au-delà du résultat des législatives, comment voyez-vous l’avenir de la Nupes et de la gauche ?

C’est une œuvre de longue haleine de regagner la confiance et l’intervention du peuple, des salariés. Et c’est à la lecture des résultats que nous pourrons faire un premier bilan. Pour la hausse du Smic, le revenu étudiant, la retraite à 60 ans, le milliard d’euros contre les violences faites aux femmes, quoi qu’il arrive, nous mènerons des combats communs. ­Le rendez-vous de la Fête de l’Humanité, en septembre, sera un moment fort pour faire converger ces luttes.

Vous avez été élu à la tête du PCF avec l’ambition de le remettre sur le devant de la scène. Comment envisagez-vous les prochaines étapes ?

La présidentielle a été une étape importante qui a permis de mettre en lumière des propositions et notre projet dans le débat politique. Depuis, beaucoup de gens m’interpellent pour me féliciter de la campagne, du souffle qu’elle a donné pour construire un autre avenir à la France, à la gauche, au mouvement populaire et du coup de jeune qu’elle a apporté à notre parti. Nous écrirons la suite avec l’ensemble des communistes après le scrutin et avec un congrès début 2023. Nous devons continuer dans cette voie, continuer de travailler notre projet pour la France et de rassembler ­largement, pour de nouvelles conquêtes sociales.

Législatives 2022Fabien RousselNupespcf
L'Humanité

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (3/4)

Le débat

Après deux années de crise sanitaire, les services hospitaliers saturés et le personnel épuisé vivent une situation intenable. Des lits sont supprimés. Les urgences sont submergées.

Pierre Chaillan

Concernant le Samu, le problème est profond. Tous les rapports s’inscrivent dans le mépris du travail, la casse du service public et la privatisation.

Patrick Pelloux, médecin urgentiste, président de l’Amuf

Clemenceau disait : « Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission. » C’est ce qui vient d’être fait par le président de la République, le 31 mai, lors de son déplacement à l’hôpital de Cherbourg (Manche). En maintenant éloigné le personnel par les policiers, il ne pouvait pas y avoir de contradiction. Un rapport va donc être fait. Pendant ce temps, les services d’urgences ferment, le personnel démissionne, l’hôpital s’écroule en attendant le drame d’un malade mort faute de secours. Le problème est plus profond. Il y a un mépris du travail. Citons le rapport « Sortir des urgences », rendu public le 29 mars par les sénateurs Catherine Deroche et Bernard Jomier. Ou encore celui du député Thomas Mesnier ­réalisé avec le professeur Pierre Carli, vice-président de Samu-urgences de France, publié le 23 décembre 2019. Comme par hasard, le président de ce syndicat, le docteur Braun, est chargé du rapport dit Flash (personne ne sait ce que cela veut dire). Ainsi, ce syndicat distille ses idées et devient la pensée médicale du président et de la Macronie. Toujours le même syndicat, toujours la même pensée : les gens qui viennent aux urgences peuvent aller ailleurs, le remplacement du Samu par le service d’accès aux soins, et la e-santé !

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (2/3)

Surtout, ne pas parler des sujets évoqués par les autres syndicats : la hausse de la rémunération de la ­permanence des soins, c’est-à-dire du travail de nuit et du week-end, la hausse des salaires du personnel, l’égalité de rémunération entre privé et public, la réouverture des lits fermés, la formation du personnel… Ils n’en veulent pas car cela remettrait en question leur casse du service public. Le fameux Ségur de juillet 2020 n’a servi à rien car l’argent n’est jamais arrivé ! Tout est comme avant : fermetures, harcèlement, abandon. Pire, attendez-vous dans ce rapport Flash aux idées suivantes : filtrage des arrivées aux urgences, fin des médecins dans les ambulances des Samu, paramédicalisation à l’américaine, fermeture des petites structures d’urgences, création de centres privés d’urgences et ouverture à la concurrence du Samu. Sans parler de l’arrivée de la nébuleuse e-santé qui va vous soigner avec l’intelligence artificielle et toujours moins de médecins. Ce rapport sera un Flash-Ball pour la population !

Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (1/3)

Le problème n’est pas le Covid ou la variole du singe, ou d’autres épidémies qui nous sont agitées pour nous faire peur, mais toutes les questions suivantes. Où vais-je hospitaliser la personne âgée malade et abandonnée ? Où vais-je trouver une place en réanimation ? Où cette femme va- t-elle accoucher ? Où vais-je pouvoir faire opérer dans la nuit cette main ouverte ? Où trouver un médecin pour aller signer un certificat de décès ? Comment trouver des infirmières pour ouvrir des lits ? Comment éviter que les médecins ne s’en aillent ? Et je n’évoque pas la faillite de l’université médicale, qui a désormais une mentalité de casse du ­service public et de privatisation. Désormais, le seul vœu qui compte, c’est d’avoir une bonne santé.

Le droit constitutionnel à la santé est menacé par des politiques de restrictions budgétaires. Il faut une loi rectificative de financement de la Sécurité sociale.

Maryse Montangon, membre de l’exécutif, responsable de la commission santé du PCF

Tout le monde s’accorde à dire que notre système de santé n’est pas en capacité de répondre à l’ensemble des besoins de santé de la population. Même Élisabeth Borne a fait de la santé une de ses trois priorités… Déserts médicaux, hôpitaux publics en détresse vitale, services d’urgences qui ferment, incapacité donnée à nos aîné·e·s de vivre et vieillir dans la dignité, déshumanisation de la psychiatrie, prévention réduite à peau de chagrin, voilà la triste perspective qui est donnée à nos concitoyen·ne·s en ce début du XXI e siècle.

Effectif, le droit à la santé ? Comme le proclame le préambule de notre Constitution, ou comme le définit l’OMS, « un état de bien-être complet, physique, mental et social ». On en est loin et on s’en éloigne de plus en plus. Alors, pourquoi tout notre système s’écroule-t-il alors que les avancées des connaissances et des technologies en matière de santé ne cessent de croître ? À l’origine de ce dysfonctionnement, les politiques publiques de ces trente dernières années, qui ont privilégié les restrictions budgétaires au détriment de la qualité de soins, des conditions de travail du personnel, des investissements dans le matériel, du maintien des établissements de santé de proximité, des capacités d’accueil des hôpitaux et de la démocratie sanitaire.

La pandémie a mis en exergue des hôpitaux publics « malades » dans un environnement de médecine de proximité complètement altéré, quels que soient les territoires, entraînant des renoncements aux soins très problématiques pour une partie de la ­population. Le principal poste des dépenses de la santé, c’est l’assurance-maladie, autrement dit la prise en charge ­socialisée de la santé. Or, depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs n’ont eu de cesse d’assécher les ressources de la Sécurité sociale à coups d’exonérations de cotisations, de Cice, mais aussi avec la montée du chômage. Et ensuite de crier au fameux « trou de la Sécu » et à la nécessaire austérité budgétaire avec une maîtrise comptable des dépenses.

Pourtant, nous avons plus que jamais besoin, avec le pouvoir d’achat des Français·es en berne, la précarité galopante pour une partie de la population et de la jeunesse, de cette prise en charge collective et socialisée de l’offre de soins. Le quinquennat Macron a poursuivi méthodiquement cette politique d’affaiblissement de la santé.

Aujourd’hui, il y a une forte attente sur les embauches, les salaires, les conditions de travail et la démocratie pour enrayer l’hémorragie en cours à l’hôpital public et dans les Ehpad ; réponses fortes également attendues par la population, les ­élu·e·s en matière de médecine de proximité, avec un véritable projet politique d’organisation de l’ambulatoire autour d’hôpitaux de proximité et de centres de santé. Il y a urgence à voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité sociale et nos nouveaux parlementaires élu·e·s le 19 juin s’y emploieront avec fermeté.

Pour aller plus loin. Le site de la commission de santé du PCF

SantéHôpital publicpcf
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Concept

Billet

Maurice Ulrich

On attribue à Spinoza l’idée selon laquelle le concept de chien n’aboie pas. Mais il y a deux options. Soit le concept de chien, existant avant les chiens concrets, vient s’incarner dans chacun d’entre eux. Soit nous nous formons l’idée générale du chien à partir des chiens réels. Pour l’écrivain Jean-Yves Jouannais, s’agissant spécialement de la guerre en Ukraine dans un entretien de l’Obs, c’est clair : « Il n’y a pas eu plusieurs guerres depuis le début de l’humanité, mais un seul phénomène, qu’on appelle “la guerre” et dont on s’étonne à intervalle plus ou moins régulier qu’il réapparaisse. » Et donc, dit-il : « Je ne peux pas m’empêcher de voir dans le conflit d’aujourd’hui ce qui s’est passé entre Achille et Hector. » Depuis la guerre de Troie, leurs âmes errantes cherchaient probablement la bonne occasion de retrouver un corps. Achille en Poutine, c’est plutôt flatteur. Jean-Yves Jouannais, écrivain de qualité par ailleurs, devrait raconter ça aux Ukrainiens. Ça pourrait les rassurer de savoir que c’est un concept qui les bombarde.

Guerre en Ukrainele billet de Maurice Ulrichl'obs
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Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?

Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.

Daniel Roucous

Lundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.

Il y a deux possibilités :

  • Le lundi de Pentecôte n’est pas la Journée de solidarité dans votre entreprise

C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).

Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.

Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.

Référence : article L3133-3 du code du travail.

  • Le lundi de Pentecôte est prévu comme Journée de solidarité dans votre entreprise

Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.

Références : articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.

Comment fonctionne la Journée de solidarité ?

A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf  le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.

Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :

  • travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
  • ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
  • ou encore à effectuer  7 heures supplémentaires non rémunérées  fractionnées dans l’année.

Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires

A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.

Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.

En liens

jours fériés
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VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

Reportage

Les salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.

Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.

Climat de tensions

Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.

Le fonctionnement des Ehpad

Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.

La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». 

Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros

Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an

« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».

L'Humanité

Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?

Emission

Depuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Résister en donnant une vraie chance à tous les films

cinéma

L'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.

L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »

L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.

Plus d'infos sur le site de l'Acid.

L'Humanité

Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives

Reportage

Jean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.

Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.

Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.

"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

La dynamique des gauches rassemblées

Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."

La Nupes au coude-à-coude avec LaREM

Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.

"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".

LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".

Processus démocratique

"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.

Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.

Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."

Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."

L'Humanité

L’union de la gauche, toute une histoire

Emission

Alors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

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La Nupes défie la Macronie chez les Français de l’étranger

Actu

Législatives La coalition de gauche s’impose de plus en plus comme la seule alternative possible face à la majorité sortante. Elle s’est qualifiée, dimanche soir, pour le second tour dans dix des onze circonscriptions des Français de l’étranger.

Aurélien Soucheyre

En 2017, les macronistes avaient raflé haut la main la quasi-totalité des circonscriptions des Français de l’étranger. Une seule leur avait échappé. Et la gauche n’était parvenue à se qualifier pour le second tour que dans cinq d’entre elles. La donne a considérablement changé cette année puisque, à l’issue du premier tour qui s’est achevé dimanche, la Nupes réalise une percée en se qualifiant pour le second tour dans dix circonscriptions sur onze. La plus scrutée d’entre toutes était sans doute la 5 e (péninsule Ibérique et Monaco), où Manuel Valls était candidat. L’ancien premier ministre, soutenu par Emmanuel Macron, sort vaincu dès le premier tour (16,16 %). C’est le candidat de la gauche Renaud Le Berre (27,88 %) qui arrive en tête, devant le député Stéphane Vojetta que LaREM n’avait pas souhaité réinvestir (24,59 %).

La Nupes arrive également première dans la 9 e circonscription (Maghreb et l’Afrique de l’Ouest), où le sortant M’Jid El Guerrab ne se représentait pas. Sur ce territoire, le candidat de la Nupes, Karim Ben Cheikh (39,99 %), devance l’ancienne ministre de l’Égalité femmes-hommes d’Emmanuel Macron, Élisabeth Moreno (28,05 %). Deux autres circonscriptions auront, quoi qu’il arrive, un nouveau député dans une semaine. La 6 e,  d’abord (Suisse et Liechtenstein), où le macroniste Marc Ferracci (36,48 %) sera opposé à la candidate Nupes Magali Mangin (20,27 %), et où le sortant Joachim Son-Forget a obtenu 4,43 % des voix (élu sous l’étiquette LaREM en 2017, il a fini son mandat en soutenant Zemmour à la présidentielle). La 2 e, ensuite (Amérique latine et Caraïbes), où la députée sortante Paula Forteza (ex-LaREM devenue soutien de Jadot par la suite) n’a pas brigué de nouveau mandat. Le second tour se jouera entre la candidate LaREM, Éléonore Caroit (33,98 %), et celui de la Nupes, Christian Rodriguez (27,72 %).

Plus que jamais, la coalition de gauche a incarné l’alternative à Macron, dont les candidats ont enregistré de moins bons scores qu’en 2017. Des duels les opposeront ainsi dans la 1 re circonscription (Amérique du Nord), où le sortant LaREM, Roland Lescure (35,87 %), affrontera Florence Roger (33,43 %). Idem dans la 3 e (Europe du Nord), où le député LaREM, Alexandre Holroyd (38,51 %), fera face à Charlotte Minvielle (31,46 %), et dans la 4 e (Benelux), où le sortant LaREM, Pieyre-Alexandre Anglade (38,92 %), se mesurera à Cécilia Gontard (32,46 %). Mais aussi dans la 7 e (Europe centrale), où le député Modem, Frédéric Petit (34,57 %), se retrouve contre Asma Rharmaoui-Claquin (26,06 %). La situation est identique dans la plus grande circonscription, la 11 e, qui rassemble 49 pays de l’Europe orientale, de l’Asie et de l’Océanie, où la députée LaREM, Anne Genetet (38,14 %), se qualifie face à l’ancienne journaliste de  l’Humanité, Dominique Vidal (24,78 %), et dans la 10 e (Proche-Orient et Afrique), où la sortante LaREM, Amélia Lakrafi (32,74 %), sera face à Chantal Moussa (22,53 %).

La Nupes échoue à atteindre le second tour dans la 8 e (Israël, Turquie, Italie et Grèce). Le député UDI, Meyer Habib (28,85 %), y affrontera la macroniste Deborah de Lieme-Abisror (27,77 %). Il s’agit de la seule circonscription qui avait échappé à LaREM en 2017. Il se pourrait qu’il y en ait bien plus en 2022.

Aurélien Soucheyre

Législatives 2022Nupesgauchemacronie
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Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Actu

Gauche Le député communiste sortant sera le suppléant de Yannick Monnet, qui entend porter des projets de loi pour mettre fin au sentiment de relégation des habitants de sa circonscription.

Diego Chauvet

Lurcy-Lévis, Moulins (Allier), envoyé spécial.

« I l faut savoir laisser la place, s’effacer. Même si je n’ai pas l’intention d’être un suppléant de paille. » En réunion publique, le 30 mai, à Lurcy-Lévis, Jean-Paul Dufrègne rassure l’assistance. Le député communiste sortant de la première circonscription de l’Allier a décidé de passer le relais. C’est Yannick Monnet, conseiller régional PCF, qui porte les couleurs de son parti et de la Nupes pour cette élection législative. Mais Jean-Paul Dufrègne est candidat comme suppléant et prend pleinement part à la campagne. Élu à l’Assemblée nationale en 2017, il avait présidé le département de 2008 à 2015. « Avec notre binôme, nous voulons démontrer que nous sommes des candidats de gauche, mais aussi d’un territoire et de ses habitants », enchaîne alors Yannick Monnet.

Neuf autres candidats sont en lice, dont un dissident du PS. Comme dans les circonscriptions voisines, le RN a réalisé ici un haut score à la présidentielle, surfant sur le sentiment de « relégation » des habitants. Marine Le Pen y est arrivée en tête au premier tour avec 27,3 % des voix, suivie d’Emmanuel Macron avec 26,6 %, puis de Jean-Luc Mélenchon à 16,3 %. Au second tour, la candidate d’extrême droite a réalisé 47,6 % des suffrages. Aussi, le candidat communiste fixe pour sa campagne la priorité numéro 1 pour sa circonscription : la santé. Avec trois mesures pour les 120 000 habitants de ce territoire, mais aussi tous ceux concernés par les problématiques de la ruralité : renforcer l’hôpital public, sortir de la tarification à l’activité et ouvrir des centres de santé avec des médecins salariés. « Si on ne le fait pas, on ne pourra pas rétablir l’attractivité de nos territoires », prévient Yannick Monnet.

Endiguer le problème de désertification médicale

Car, dans la salle, ils sont nombreux à mettre en avant le problème de la désertification médicale, sur une circonscription qui compte un médecin pour 1 500 habitants. Et pas seulement en zone rurale. Un peu plus tôt à Moulins, Éric, un infirmier psychiatrique, décrivait combien l’hôpital public a été démoli, y compris en ville. « En psychiatrie, nous n’avons plus de lits pour les enfants de 6 à 12 ans dans le département. Ils doivent donc aller en hôpital de jour ou en famille d’accueil », déplore ce soignant qui parle de « perte de sens » dans son métier. D’autant qu’il faut composer avec toutes les autres urgences sociales…

Sur le marché des Champins, quartier populaire de Moulins, le candidat essaie ainsi de convaincre un homme d’aller voter. « Pour quoi faire ? interroge-t-il. Ça me gonfle de me déranger pour rien. Je suis trop vieux, même les gamins ne votent pas. » Il évoque également sa situation personnelle : « Je me chauffe au pétrole chez moi parce que c’est une passoire énergétique. Le chauffage électrique, ça me coûte trop cher. » D’autres reconnaissent Yannick Monnet, secrétaire départemental du PCF. « Je voterai pour toi, deux fois même », lui lance un habitant du quartier. La veille à Lurcy-Lévis, Jean-Paul Dufrègne pointait l’origine du sentiment d’abandon de beaucoup de citoyens de l’Allier : « Les politiques de rigueur qui ont attaqué nos services publics, et dévitalisé nos territoires. » Même s’il doit faire face à la dissidence d’un candidat divers gauche, Yannick Monnet entend mener le combat contre ces politiques à l’Assemblée, quelle que soit la couleur de la future majorité.

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Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite

Reportage

Bruay-la-Buissière, Hénin-Beaumont, Lens et Liévin. Dans ces circonscriptions du Pas- de-Calais détenues par le Rassemblement national, la Nupes présente aux législatives des candidates et candidats PCF, EELV, La FI et PS. Après le résultat encourageant réalisé par une liste Union de la gauche lors des départementales de 2021, tous les espoirs sont permis.

Ludovic Finez

Les portières claquent et, en à peine quelques secondes, la douzaine de militants se répartit en petits groupes sous un soleil de plomb. Mission de ce début d’après-midi : tracter dans le quartier du Moulin, à Avion. Le maire communiste de la ville et vice-président du conseil départemental les accompagne. Jean-Marc Tellier est le candidat titulaire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en tandem avec Donata Hochart, maire socialiste de Fouquières-lès-Lens, dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais qui englobe 13 communes, dont Lens. Coup de sonnette. Après un temps d’attente, Emmanuel ouvre sa porte. « Vous faisiez la sieste ? Désolé… » s’excuse Jean-Marc Tellier, invité à entrer. Visiblement au courant de sa candidature, Emmanuel prend volontiers le tract qu’on lui tend. Cet ancien peintre en bâtiment, en invalidité après avoir été infecté par un staphylocoque à l’hôpital, vit seul. « Je m’en sors mais je me serre la ceinture à la fin du mois. La priorité, ce serait d’avoir un peu plus de sous pour faire les courses », confie-t-il. À côté de l’augmentation du Smic, la profession de foi du candidat met également en avant la « garantie autonomie jeune à 1 063 euros », la « retraite à 60 ans », la « planification écologique » et un budget de « 1 milliard d’euros contre les violences faites aux femmes ». Dans la maison suivante, un monsieur de 75 ans avoue n’avoir « jamais voté de (s)a vie ». « Il y a deux ans, tu m’avais dit que tu irais t’inscrire sur les listes électorales. Tu ne l’as pas fait… » le sermonne le maire avec un petit sourire.

Porte-à-porte, ville par ville

Il est l’heure de remonter en voiture pour se rendre à Lens. Au centre socioculturel François-Vachala, le groupe grossit d’une quinzaine de militants socialistes autour de leur maire, Sylvain Robert. On s’équipe de bouteilles d’eau pour affronter la chaleur. En piste pour un porte-à-porte dans la cité 4, un ancien coron minier. Rue Saint-Amé, de nombreuses maisons sont vides, porte et fenêtres condamnées par un grillage métallique. Le plan de rénovation du quartier prévoit l’aménagement d’un parc urbain, des démolitions et des reconstructions de logements. Un peu isolé au milieu des maisons promises à la destruction, un vieux monsieur accueille avec bienveillance la propagande électorale de la Nupes, satisfait de l’alliance à gauche : « Je préfère ça plutôt qu’ils se battent. » « La rue va être démolie. On m’a proposé un autre logement mais qui ne me convient pas. J’attends, c’est angoissant… Pour la fin de l’année, il faut qu’on soit partis », nous raconte-t-il. Jules accepte le tract mais dit ne pas voter : « Tout le monde galère, les gens ont des petits salaires… Même un petit boulot, on ne dirait pas non. Le seul problème, c’est le transport, je n’ai pas de voiture. » Malgré cela, Jules a du mal à croire à la promesse d’un Smic à 1 500 euros.

Lens, Hénin-Beaumont, Liévin et Bruay-la-Buissière – qui se tiennent dans une zone d’une quarantaine de kilomètres – sont les quatre circonscriptions du Pas-de-Calais actuellement aux mains de l’extrême droite. Dans ces quatre villes, Marine Le Pen a engrangé des scores de 58 à 69 % au deuxième tour de la présidentielle, pour une moyenne de 57,5 % dans le département. À Lens, après le décès en janvier dernier du député José Evrard, ancien communiste passé au Front national puis aux Patriotes avant de finir à Debout la France, son suppléant, Emmanuel Blairy, resté fidèle au RN, a hérité du poste. « On ne les a pas vus pendant cinq ans, assure Jean-Marc Tellier. Ici, il faut un député de terrain, qui travaille avec les maires du coin et qui défend les dossiers locaux. » À commencer par celui, très sensible, de l’habitat. « Pour rénover correctement un logement minier, il faut 80 000 euros, à multiplier par 60 000 logements », calcule le candidat. Autant dire que les budgets promis sont loin du compte. « Des rénovations ont déjà été réalisées, reconnaît Jean-Marc Tellier, mais beaucoup de ces logements sont des passoires thermiques. Certains habitants ont vu leur facture de gaz flamber. » Le maire d’Avion veut également porter à l’Assemblée son combat pour l’interdiction des coupures d’énergie, après avoir convaincu une vingtaine de maires du secteur de voter un arrêté dans ce sens.

« Divisés, nous perdons. unis, nous gagnons »

À Liévin, face au député sortant RN Bruno Bilde, le tandem des candidats de la Nupes réunit également le PS et le PCF, avec pour candidat titulaire le premier adjoint socialiste de Liévin, Jérôme Darras, et sa remplaçante communiste Christelle Buissette, adjointe à Grenay. Le 13 mai, c’est même ensemble que les duos de ces deux circonscriptions ont officialisé leurs candidatures, dans un local du centre de Lens plein à craquer. Pourtant, les relations ont longtemps été difficiles entre les deux formations, particulièrement dans cette partie du bassin minier. « J’ai beaucoup employé le terme de “guerre froide”, sourit Hervé Poly, secrétaire départemental du PCF. Mais le RN impose une prise de conscience. Divisés, nous perdons ; unis, nous gagnons. » Il rappelle ainsi les trois cantons perdus par l’extrême droite dans l’agglomération de Lens-Liévin au profit de candidatures communes PS-PCF lors des départementales de 2021. Ce soir-là, les discours d’union se succèdent. « Nous avons besoin d’une vraie gauche de transformation sociale ! lance ainsi Pierre Boutry, référent local FI. Il n’a pas été possible de faire l’union au premier tour de la présidentielle, désormais la Nupes soulève un nouvel espoir. » Côté majorité présidentielle, Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de l’Industrie, lorgnait la circonscription de Lens. Peut-être échaudée par le score de Marine Le Pen dans la ville – 40 % au premier tour de la présidentielle –, elle a renoncé et passé le relais à son compagnon, Nicolas Bays, ex-député PS puis chef de cabinet de Jean-Michel Blanquer. Face à la Macronie et à l’extrême droite, Dominique, militant PS, après avoir assisté à la présentation commune des candidats de la Nupes de Lens et Liévin, commente : « Ce qui faisait la force de la gauche, c’était d’être le parti des travailleurs. Il faut remettre le travail à l’honneur. J’en ai marre qu’on dise que les jeunes sont des fainéants », assure le syndicaliste CFDT, salarié d’une mission locale.

Le faux débat sur la question du voile

Le matin même, c’est sur le marché d’Hénin-Beaumont que s’étaient donné rendez-vous les forces de la Nouvelle Union populaire, qui présente dans cette circonscription Marine Tondelier (EELV), en binôme avec la socialiste Cécile Yosbergue. La première est conseillère municipale à Hénin-Beaumont et conseillère régionale, la seconde adjointe au maire de Carvin et conseillère départementale. Face à elles, la députée sortante Marine Le Pen. Nasser et Aïcha, derrière leur étal de vêtements, accueillent avec plaisir les deux candidates de gauche. « On ne veut pas de Le Pen, expliquent-ils. Elle pense être en terrain conquis mais si les Français ouvrent les yeux… » Le couple s’agace du débat « sur le foulard » qu’elle a lancé pendant la présidentielle : « Nous en avons assez que ce soit toujours la même population qui trinque, la communauté maghrébine. On n’est pas tous des voleurs et des délinquants ! » Eux votent dans une circonscription voisine, mais leur fille habite avec son mari à Hénin-Beaumont. « Elle travaillait pour la mairie avant son accouchement, raconte Aïcha. Ensuite, elle a envoyé des courriers pour revenir. Elle a su par d’autres employés de la ville que si elle n’était pas encartée au RN, elle n’avait aucune chance. » David prend le tract qui annonce la première réunion de l’assemblée populaire, à laquelle il compte se rendre. « Ce qui m’intéresse le plus, c’est l’union de la gauche. » L’accord Nupes, « c’est politiquement judicieux. Mais il y a des trucs que j’aime moins, notamment les positions de Jean-Luc Mélenchon sur la police », nuance-t-il.

S’imposer sur les dossier locaux

Accueil très différent, quelques dizaines de mètres plus loin. Jean Guido et sa compagne Evelyne Dessailly annoncent d’emblée : « On est au FN ! » Et de poursuivre : « On n’est pas bien à Hénin-Beaumont ? Il y a tout ici. Depuis que Steeve Briois (le maire RN de la ville, suppléant de Marine Le Pen aux législatives – NDLR) est là, il a relancé les commerces avec son équipe. Il est à l’écoute des gens. » Un ancrage local de longue date indéniable, qui fait cependant cruellement défaut à Marine Le Pen. « Nous sommes deux militantes de terrain, elle a sa vie à Paris », commente Cécile Yosbergue. « Elle ne sait même pas qu’un habitant de Carvin peut mettre une heure et demie pour aller travailler à Lille », assure-t-elle, évoquant les bouchons qui saturent régulièrement l’A1, entre ces deux villes pourtant distantes de seulement 25 kilomètres. Autre dossier local : les suites de la fermeture de Metaleurop, il y a près de vingt ans, notamment les « taux de plomb inquiétants dans le sol », pointe Marine Tondelier. « Les habitants voient la valeur de leur maison chuter. Des villes se sont engagées en décidant un abattement de la taxe foncière, mais l’État ne compense pas », résume-t-elle. Les deux candidates ont lancé une « assemblée populaire de campagne », qui s’est réunie pour la première fois le 18 mai et qui doit perdurer après l’élection, « ouverte à toutes celles et ceux qui veulent avoir leur mot à dire ». Un peu plus loin, un attroupement se forme. Marine Le Pen, Steeve Briois et leur délégation, suivis par plusieurs caméras, font leur entrée sur le marché. Tout sourires, la candidate RN se prête aux demandes de selfies et s’arrête pour discuter avec une femme. Avec un air grave et compassionnel, il est question d’« insécurité » et de « caméras ». Les candidates de la Nupes le savent, elles ne se présentent pas dans la circonscription la plus facile. Mais, lancent-elles comme une évidence : « Nous habitons ici. »

« La principale insécurité, c’est la pauvreté »

Challenge difficile, également, à Bruay-la- Buissière. Les négociations nationales au sein de la Nupes ont accordé la candidature pour la circonscription à la FI, dont le comité électoral tenait à investir une femme, qui n’a pu être trouvée chez les militants locaux. « Cette candidature m’a été proposée au regard de mon militantisme dans l’Oise », explique Sandrine Coquerie. Cette dernière s’est présentée aux départementales de 2021 dans le canton de Méru, ville dans laquelle Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête le 10 avril dernier, avec 37,6 %. « On a raison de se préoccuper des quartiers populaires, note la candidate, mais il ne faut pas oublier la ruralité, les problèmes de transport, la situation des agriculteurs… » « Ici (à Bruay – NDLR), le vote RN semble avant tout basé sur la misère », constate-t-elle. « Il y a de petites incivilités, des activités de débrouille, mais la principale insécurité, ici, c’est la pauvreté », confirme Jean-Luc Lambert, militant insoumis local, ironisant sur le thème majeur de l’extrême droite.

Élu député de la circonscription en 2017, Ludovic Pajot est devenu en 2020 le deuxième maire RN du Pas-de-Calais, en décrochant la ville de Bruay, laissant alors son siège parlementaire à sa remplaçante, Myriane Houplain. Pour l’investiture aux législatives, le RN a préféré à cette dernière Thierry Frappé, premier adjoint de Bruay. Dénonçant une « trahison », elle a rallié Éric Zemmour. Dans la circonscription, « les taux de vote pour le RN suivent ceux de la pauvreté », souligne Jean-Luc Lambert. Le logement et le pouvoir d’achat feront logiquement partie des priorités de campagne de Sandrine Coquerie. « Nous irons là où le RN ne va pas, notamment dans les petits villages », annonce-t-elle. Arnaud Vanderhaeghe, autre militant bruaysien de FI, acquiesce : « Nous voulons montrer qu’il existe une réelle opposition au RN, que les gens peuvent espérer. »

Entretien. « Le clivage droite-gauche revient au premier plan »

Pour le chercheur Luc Rouban, l’émergence de la Nupes contribue à recentrer le débat politique sur le choix du modèle économique et social. Mais la mobilisation, notamment des classes populaires, pourrait faire défaut aux législatives.

Le pouvoir d’achat, en tête du programme de la gauche et dont se sont saisis le RN comme Emmanuel Macron, sera-t-il un sujet de premier plan pour les législatives ?

C’est une préoccupation majeure. Selon la dernière enquête Ipsos, dont le Cevipof est partenaire, le pouvoir d’achat est cité par 57 % des plus de 11 000 enquêtés, devant l’environnement (31 %) et le système de santé (26 %). Il est particulièrement haut parmi ceux qui pensent voter pour la Nupes (60 %) et le RN (67 %). On voit là l’effet de la campagne présidentielle de Marine Le Pen qui a consisté à se décentrer par rapport aux thèmes identitaires classiques de l’extrême droite pour adopter un positionnement plus populiste. Elle a visé l’électorat populaire à la fois contre le macronisme mais aussi contre une gauche, plus radicale que le PS, qui parle davantage à ces catégories. Mais au sein du RN, cette revendication n’est pas adossée à une critique du capitalisme, à un ensemble de considérations sur les inégalités sociales — 11 % des électeurs RN citent la lutte contre celles-ci, contre 39 % de ceux de la Nupes. C’est un vote de colère qui reste assez désorganisé sur le plan idéologique.

Qu’en est-il du risque d’abstention des catégories populaires ?

Elle risque d’être assez forte. Les enquêtes la situent autour de 50 %, comme en 2017 — plus de 60 % parmi les ouvriers et les employés. Les raisons de l’abstention sont toujours complexes, plus encore aux législatives où des enjeux locaux se greffent à des questions plus nationales. Mais nous ne sommes pas sortis du malaise démocratique : une crise de confiance, une mise à distance d’un monde politique qui ne semble plus avoir beaucoup de prise sur la réalité. L’abstention peut aussi être amplifiée en juin par le sentiment que c’est plié d’avance, qu’Emmanuel Macron obtiendra une majorité.

Face à cela, la gauche unie a-t-elle une carte à jouer ?

La gauche a construit une offre, elle reste encore théorique, il faudra voir comment ses électeurs vont se positionner. Face à l’idée qu’Emmanuel Macron a été réélu par défaut, profitant d’une situation chaotique, de beaucoup d’abstention et de l’émiettement de la gauche alors même qu’existent une demande d’égalité et un sentiment d’injustice sociale très fort, ce rassemblement suscite beaucoup de sympathie. Au vu des règles du scrutin, toutefois, les chances que la Nupes obtienne une majorité absolue sont très faibles, mais elle peut, plus certainement, être la première force d’opposition.

Qu’est-ce que cela change, alors que le RN revendiquait jusque-là cette position ?

La question purement identitaire qui a marqué la présidentielle autour de Zemmour passe vraiment au second plan. Là, la question, c’est l’avenir du modèle socio-économique face à une contradiction de fond : on ne peut pas être à la fois pour le libéralisme et le capitalisme et, en même temps, défendre l’environnement. De là découlent des choix sociaux, fiscaux, budgétaires qui remettent au premier plan le clivage droite-gauche. La Nupes, au-delà des divergences réelles entre ses composantes sur certains points, apporte une certaine prise de conscience de ce besoin d’un nouveau modèle. Cela concrétise ce que les écologistes n’ont jamais pleinement réussi à faire : articuler l’écologie avec un projet économique et social.

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L'Humanité

Nupes. Jean-Luc Mélenchon, sa stratégie pour gagner

La rencontre

À l’approche d’élections législatives décisives et inédites, Jean-Luc Mélenchon veut convaincre les classes populaires de voter pour les candidats de la gauche rassemblés au sein de la Nupes. Il est possible de « vivre autrement, affirme-t-il. Pour cela, il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail ». Entretien

Diego ChauvetJulia Hamlaoui

Jean-Luc Mélenchon en est convaincu : « la force d’entraînement fera la décision », lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Le score de la gauche, sous la bannière de la Nupes, pourrait en effet bouleverser le rapport de forces dans l’Hémicycle, au point de contrecarrer les projets de réformes du président Emmanuel Macron et de contenir l’extrême droite. Le vote des jeunes et des classes populaires, qui comptent parmi les plus abstentionnistes, sera déterminant. Pour « l’Humanité magazine », le chef de file de la France insoumise, qui compte faire son entrée à Matignon, revient sur sa stratégie de conquête et d’exercice du pouvoir, son rapport au peuple, à la lutte des classes et à la planification écologique, ainsi qu’au combat contre les discriminations.

Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron

Avec l’inflation, le pouvoir d’achat est plus que jamais la préoccupation majeure des Français. Emmanuel Macron, qui promet une loi à l’été, comme Marine Le Pen durant la présidentielle se sont emparés de cette question. En quoi faites-vous la différence ?

En prenant la mesure de la gravité de la situation et en apportant des réponses concrètes, à l’inverse des propositions creuses de monsieur Macron. Voyez sa « prime » de 6 000 euros, par exemple. Le chiffre claque fort. Mais il n’y a rien d’obligatoire : tout dépend du bon vouloir du patron. L’an dernier, la « prime » n’a été donnée qu’à 20 % des salariés. C’est du verbiage. Pourtant, 400 000 personnes sont devenues pauvres durant le quinquennat. Quant à Marine Le Pen, elle a jeté l’éponge. Quand elle parle, c’est pour dire qu’elle ne peut pas gagner l’élection. C’est un renfort direct à Macron. Pour nous, c’est le contraire : précis et concret avec un vrai changement de vie à la clé. C’est le Smic à 1 500 euros net, la retraite à 60 ans avec 40 annuités, le dégel du point d’indice, le blocage des prix et des loyers à la baisse… Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens.

La carte des candidats Nupes, c'est par ici !

Vos adversaires vous reprochent des mesures infinançables...

Oui, on a l’habitude de ce genre de commentaires. Notre scénario économique est passé par la matrice économique de la Banque de France : nos 250 milliards de dépenses génèrent 267 milliards de cotisations, des taxes. Nous gérons mieux qu’eux.

Ceux qui ont le plus intérêt aux changements sont aussi ceux qui votent le moins. L’abstention est-elle l’ennemie à abattre pour les législatives ?

Notre camp a gagné en cohésion et en clarté. Cela sera entraînant face à une droite désunie. Tous les sondages nous placent en tête, sauf un qui réduit à 47 % la participation seulement. Du jamais-vu. Et la situation est totalement nouvelle. La coutume faisait des législatives une formalité administrative après la présidentielle. Elle est prise à revers. Qui sera mobilisé ou pas, en effet ce sera déterminant. C’est la force d’entraînement qui fera la décision. D’où l’importance des slogans qui montrent clairement le chemin victorieux : troisième tour de la présidentielle, appel à m’élire premier ministre en élisant une majorité de députés Nupes. D’ores et déjà, de nombreux indices montrent que les jeunes et les quartiers populaires restent mobilisés. À l’inverse, parmi les classes moyennes supérieures – celles gagnant plus de 2000 euros –, l’illusion Macron s’est épuisée. La start-up nation ne fait plus recette. Beaucoup ne veulent plus brûler leur vie pour des illusions.

Nous voulons éteindre les incendies inflationnistes dus à la spéculation en faisant payer les profits, pas les gens. Un vrai changement de vie à la clé.

Face au RN, ambitionnez-vous toujours de convaincre les « fâchés pas fachos » ?

Évidemment. Encore faut-il bien comprendre ce qui se passe. Refusons la thèse selon laquelle les milieux populaires sont acquis à Le Pen. Car la fraction du peuple la plus opprimée, la plus dépossédée, est de notre côté. Nous sommes la première force à la présidentielle chez les revenus de moins de 1 000 euros, dans le 1 % des villes les plus pauvres, chez les chômeurs, les CDD, les intérimaires. On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement, et que pour cela il faut répartir différemment le fruit de la richesse produite entre capital et travail.

Un parlement de la Nupes « constructif et insolent »

Au fil des rendez-vous électoraux, vous êtes passé d’une stratégie populiste de gauche à l’union de la gauche avec la Nupes pour ces législatives. Pourquoi ?

Quand j’ai quitté le Parti socialiste, il y a quatorze ans, sa stratégie le condamnait à mort. Il rêvait d’un compromis avec le capitalisme financier transnational de notre temps. C’est impossible, car sa vocation est de déréguler sans fin. L’affrontement avec ce social-libéralisme suicidaire qui l’y aidait était nécessaire. Dès lors, l’union était impossible tant que le pôle de la rupture n’était pas central. Tout simplement parce qu’il est impossible d’unir la classe salariale et le peuple contre ses propres intérêts. La dernière présidentielle a tranché. Les gens en ont par-dessus la tête de cette société. Après avoir rendu centrale la ligne de la rupture, tendre la main n’est pas un changement de pied, c’est une nouvelle étape de la même stratégie : l’Union populaire. C’est pourquoi notre accord n’est pas qu’électoral, il est programmatique, avec 650 mesures. Quand toute la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans avec 40 annuités, quelque chose de substantiel est acquis.

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Si vous arrivez au pouvoir, comment comptez-vous vous assurer des marges de manœuvre face au capital ?

Tenir tête au capital financier est une rude tâche. Pour l’instant, nous avons un rapport de forces électoral. Mais il ne suffira pas à lui seul. Avec des mesures comme le Smic à 1 500 euros qui bouscule toute la grille de salaires, nous encouragerons les mobilisations sociales. Quand elles ont fait défaut, l’union de la gauche du passé a échoué. C’est vrai : le rapport de forces entre le capital financier et la société qu’il parasite peut paraître aujourd’hui très défavorable pour nous. Mais c’est une apparence, car tout le modèle d’économie productive sur lequel il est installé est en panne. Par exemple les chaînes longues d’approvisionnement, qui permettent de négocier le coût du travail toujours plus à la baisse, se sont rompues à l’occasion du Covid et on voit la difficulté à les remettre en route. Surtout, le marché est incapable de proposer la moindre solution à la crise. Au contraire, il l’alimente. Le marché, c’est le chaos et ça se voit. Les dirigeants ne valent pas mieux. Par exemple, l’augmentation des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne n’aura aucune conséquence sur l’inflation. Ça ne fera baisser ni le prix de l’essence, ni celui du blé. En revanche, cela contractera la demande. Dès lors, le capital productif lui-même est à son tour mis au pied du mur. Notre politique a besoin d’investissements, de relocalisation et de production pour faire la bifurcation écologique. Un nouveau compromis social est donc possible avec le capital productif. Mais, s’il n’en veut pas, on se passera de lui.

Quand la gauche dit oui à la planification écologique ou à la retraite à 60 ans, quelque chose de substantiel est acquis.

Et dans ce cas, jusqu’où êtes-vous prêt à aller ?

Aussi loin que la nécessité le commandera. On fera sans lui via les pôles publics que nous avons prévus. Prenons un exemple : ou bien Sanofi et quelques autres grands groupes comprennent qu’il faut relocaliser la production des molécules pharmaceutiques sur notre territoire, ou bien on le fait sans eux. Le plus important est de réamorcer le cycle de la confiance démocratique : voter sert à quelque chose ! Et le mandat populaire sera respecté.

Dans « l’Ère du peuple », vous décriviez le peuple urbain comme l’acteur de la révolution citoyenne. Qu’en est-il des zones dites périphériques, désindustrialisées ou encore des entreprises comme lieu d’affrontement de classes ?

Ma thèse décrit un acteur politique nouveau : le peuple. Pourquoi ? Parce que le nombre de gens dont la vie dépend de l’accès aux réseaux collectifs et de leur nature publique ou privée constitue un ensemble de rapports sociaux qui matrice toute la société. D’ailleurs, les plus grandes insurrections sont liées à l’impossibilité d’y accéder. La mise en cause de l’accès à ces réseaux-là a été le point de départ des gilets jaunes. Le peuple inclut la classe salariale et ces zones périurbaines. Ceci dit, attention à un certain simplisme sociologique qui réduit les individus à une seule de leurs facettes. Ils sont des sujets sociaux mais aussi de culture, de tradition. Enfin dans l’entreprise, c’est surtout le statut social des salariés qui compte.

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Car le capital financier a réussi à disloquer nos forces sociales, en multipliant les CDD, les contrats d’intérim, les contrats de mission… Vous pouvez avoir sur le même chantier des gens qui font exactement la même tâche, mais qui dépendent de 4, 5, 6 entreprises. Le devoir de notre gouvernement sera l’homogénéisation sociale des salariés. C’est pourquoi la titularisation immédiate des 800 000 contractuels des fonctions publiques n’est pas juste une mesure sociale. C’est aussi une mesure politiquement unificatrice. Dans le secteur privé, c’est pareil. Il s’agit d’imposer des quotas maximaux : 5 % de CDD pour les grandes entreprises, 10 % pour les petites, et l’interdiction du travail détaché. À quoi s’ajoutent des mesures de démocratie dans l’entreprise qui reconstruisent politiquement la classe salariale. L’Union populaire est un projet d’unification du peuple et de la société.

Alors pourquoi affirmez-vous que « le paradigme révolutionnaire n’est plus un paradigme de classe » ?

À propos du concept de classe, Karl Marx dit des choses différentes. Tantôt que le rapport social capital-travail constitue la classe révolutionnaire, tantôt que c’est sa conscience d’elle-même. Mais pour lui les deux faisaient un tout : à la fois une relation sociale et une conscience d’une alternative. Je fais de même. Comment le peuple devient-il le nouvel acteur ? D’abord, c’est son rapport au réseau du collectif : cette relation sociale matérielle explique la lutte populaire contre l’oligarchie qui s’est approprié les réseaux. Ensuite, c’est sa conscience collective. Elle l’entraîne loin. Qui comprend qu’il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété. Le paradigme révolutionnaire, pour moi, c’est donc l’intérêt général humain. Le projet en découle : l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature. Pourquoi ne pas parler de révolution socialiste ? Parce que la « révolution citoyenne » a un contenu socialiste, mais elle a aussi un contenu écologique et démocratique. Sa motivation fondamentale est de reprendre le contrôle, dans sa vie et dans la cité. Et dans l’entreprise au cœur du rapport social capitaliste. Jean Jaurès disait : « Les ouvriers sont rois dans la cité parce qu’ils votent. Ils restent serfs dans l’entreprise. »

Quand on 1er tour, les cités populaires votent pour moi, c'est du communautarisme ? Et quand au 2e tout elles votent pour Macron, c'est quoi ?

L’entreprise reste donc un lieu clé de cet affrontement…

La citoyenneté y est à conquérir. C’est une des clés de la bifurcation écologique, qui nécessite de savoir ce que l’on produit et comment. L’autre clé, c’est la commune, parce que c’est la structure de base, le compte-gouttes du peuple politique.

Avec le vote des banlieues populaires qui vous a été très favorable à la présidentielle, il vous est reproché – par Emmanuel Macron notamment – une forme de communautarisme. Que répondez-vous ?

Quand au premier tour, les cités populaires votent massivement pour moi, c’est du communautarisme ? Et quand au deuxième tour elles votent massivement pour monsieur Macron, c’est quoi ? Ça suffit les insultes ! Les gens qui y vivent sont déterminés par des logiques de survie qui touchent tous les aspects de leur vie, les aspects sociaux, mais aussi les aspects humains, culturels. Ils ont voté pour les insoumis et ils voteront Nupes par dignité sociale, et aussi parce qu’ils adhèrent à l’idée que je me fais du rapport de l’État à la religion. La laïcité est une séparation du religieux et du politique. Ce n’est pas un athéisme d’État. Monsieur Macron n’est pas à la hauteur de son rôle avec de tels propos.

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Lutte contre les discriminations et universalisme sont-ils conciliables, et si oui, comment les articuler ?

L’universalisme est une ligne d’horizon, des droits égaux pour tous. Mais elle bute tous les jours sur le contraire : les discriminations, les inégalités, la brutalité des relations hommes-femmes… Notre engagement consiste à lever tous ces obstacles pour atteindre l’égalité réelle des droits. La conciliation entre les deux est évidente de notre point de vue. Ce sont les libéraux et leurs discriminations sociales incessantes qui y échouent. Chez nos adversaires, existe une forme d’obscurantisme qui consiste à rendre la question insoluble. Ils opposent l’universalisme et la foi religieuse. C’est absurde : on peut être un parfait universaliste et être croyant. L’autre obscurantisme, c’est de faire passer des faits de science pour une ligne politique. L’intersectionnalité est un outil de sociologie pour voir comment s’empilent les discriminations. Depuis Frantz Fanon, c’est un thème assez banal. Monsieur Blanquer et madame Vidal, avec leur chasse absurde à l’islamo-gauchisme, ont été trop loin. Nous avons d’abord subi cette bataille, mais nous reprenons la main.

Qui comprend qu'il y a des biens communs met le pied dans le communisme. Car cela impose une limite au droit de propriété.

Au-delà du résultat des législatives, quels vœux formez-vous pour l’avenir de la Nupes ?

Nous aimerions qu’elle soit pérenne. D’abord capable de coordonner l’action institutionnelle. Pour cela, il y aura un intergroupe parlementaire. Il faudrait aussi qu’elle soit capable d’organiser et d’impulser les actions à la base. Car sans mobilisation, le pouvoir de l’Union populaire serait affaibli. Si nous ne sommes pas majoritaires, la pérennité sera la condition à remplir pour la suite, maintenant qu’on a déterminé où est le centre de gravité politique à gauche.

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Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

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La liste de tous les candidats de la Nupes

CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022
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Quelles institutions pour faire vivre la démocratie ?

Agoras

citoyenneté Une réforme institutionnelle est nécessaire pour faire primer l’intérêt général et relever les nombreux défis de notre temps. La tâche figure en haut de l’agenda de la future alliance de gauche. Comment y parvenir ?

Latifa Madani

Charlotte Girard, Eleonora Bottini, Christian Salmon

Montée de l’abstention, défiance croissante envers les représentants, un Parlement qui ne reflète qu’une minorité de la société, un pouvoir trop vertical, des contre-pouvoirs affaiblis… Les institutions de la Ve République sont à bout de souffle, notre démocratie est en danger : 83 % des Français demandent plus et mieux de démocratie, selon un sondage Harris Interactive d’octobre 2021. De nouvelles formes d’engagement émergent, en particulier chez les jeunes. Il est plus que temps de réformer les institutions, de revitaliser la démocratie et de permettre l’intervention citoyenne et, pourquoi pas, de passer à la VIe République. Voici l’un des grands chantiers auxquels devra s’atteler la Nupes.

Comment expliquer la crise démocratique que traverse notre pays ?

Charlotte Girard Elle s’explique d’abord par un problème de représentation. Les gens ne se sentent plus représentés par les politiques. Quoi qu’ils fassent, c’est la même politique qui est menée. Les revendications de changement ne sont jamais honorées. Au contraire, les mêmes politiques sont mises en œuvre et, à chaque fois, de façon plus étendue. Le sentiment selon lequel « quoi que je vote, c’est toujours la même chose » se renforce, et l’abstention avec. De plus, il n’y a plus de lien entre le représentant et le représenté. Il n’y a pas de moyen concret d’interpeller l’élu et de lui demander des comptes.

Eleonora Bottini Tout d’abord, il faut mentionner que la France n’est pas le seul pays à traverser ce que l’on peut appeler une crise de la représentation. Il s’agit d’un phénomène plus global. Il y a néanmoins des spécificités françaises qui expliquent en partie cette crise. Ce qui domine en France, c’est le sentiment, chez le citoyen, que son vote a peu d’impact, particulièrement lorsqu’on est dans l’opposition. L’un des principes de la démocratie est que, lorsqu’on perd, on ne perd pas tout. L’alternance permet de gagner une prochaine fois, et on doit garder la possibilité d’être entendu, même entre deux élections. Le sentiment d’impuissance, celui d’un vote qui compte peu, est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le mode de scrutin majoritaire à deux tours, mis en place sous la Ve République. Par définition, ce mode de scrutin réduit les chances de pouvoir compter avec son vote, notamment si on donne sa voix à un parti, ou à un candidat qui n’est pas dans un « grand » parti. Ensuite, en lien avec le mode de scrutin, le fait majoritaire : les principales institutions de l’État sont sur la même ligne politique, elles se soutiennent mutuellement, sauf exception en cas de cohabitation (mais il n’y en a plus depuis 2002). Les institutions de contre-pouvoir, comme devrait l’être le Sénat, ont un rôle très limité.

Christian Salmon Il s’agit d’une crise de souveraineté. L’hégémonie du néolibéralisme, mondialisé depuis trente ans, a dépouillé l’État de sa souveraineté au profit des multinationales, des marchés financiers et, en Europe, de la Commission de Bruxelles. Face à l’hypercrise actuelle (sanitaire, financière, écologique et militaire), l’État a démontré son impuissance. Les vraies décisions sont prises ailleurs. D’un côté, des pouvoirs anonymes prennent des décisions. De l’autre côté, des visages impuissants s’affairent pour alimenter l’illusion d’un décisionnisme politique. C’est le syndrome McKinsey.

La démocratie ne se limite pas au seul vote, au seul scrutin électoral…

Charlotte Girard Surtout pas. D’où la question de la participation concrète des citoyens à l’activité politique du pays. Les modes de participation réelle à la vie publique sont extrêmement rares. Une séparation est organisée entre le monde dit politique et les citoyens, comme s’ils n’en faisaient pas partie. C’est un choix très ancien, celui de l’exclusivité du régime représentatif au détriment de la démocratie directe. Ce choix a atteint aujourd’hui des limites inacceptables.

Christian Salmon Le suffrage universel, clef de voûte de la Ve République, ne fait plus recette auprès des électeurs. Les Français l’utilisent de plus en plus comme un droit de veto, plutôt que comme un vote d’adhésion. C’est l’essence du vote antisystème. On n’élit plus, on élimine… Sarkozy fut élu sur la rupture (avec Chirac) ; Hollande, pour en finir avec Sarkozy. Les primaires ne font qu’accélérer le mouvement. Après Hollande, empêché de se représenter, Sarkozy fut sèchement congédié, Juppé et Valls éliminés. L’électeur stratège se comporte en parieur averti qui mise à la baisse, comme s’il avait davantage à gagner au discrédit des favoris qu’à l’espoir d’une alternance tant de fois déçue. Le discrédit est si puissant, sa vague est si haute que les candidats n’ont d’autre choix que de surfer sur elle, de se mettre de son côté, dénonçant le système, promettant la rupture, affichant leur transgression.

Faut-il en finir avec la Ve République ? Et comment ?

Eleonora Bottini Il faut distinguer changer la Constitution et changer de Constitution. Pour en finir avec la Ve République, il faut savoir si on souhaite remplacer entièrement le texte constitutionnel, ou seulement le réformer. L’option la plus radicale consisterait à changer de Constitution par le processus de l’Assemblée constituante. Mais selon quels critères ? Avec quel mode de scrutin ? L’autre option est de modifier la Constitution. Mais de le faire de façon suffisamment substantielle dans ses équilibres institutionnels de manière à passer de fait à une VIe République. C’est le cas dans d’autres pays. L’Italie en est à la IIe République sans avoir changé de Constitution, mais après avoir réformé largement le système politique. Une des façons d’en finir avec la Ve République serait de remettre en question le régime hybride actuel, un régime parlementaire mais à tendance présidentialiste. Un des fondements de ce régime est l’irresponsabilité politique de l’exécutif dans son ensemble : nous avons un chef de l’État irresponsable politiquement et un gouvernement qui doit être responsable devant l’Assemblée nationale, mais qui, en réalité, ne l’est pas en raison du fait majoritaire.

Christian Salmon La Ve République est déjà morte. Elle ne se survit qu’à l’état spectral. De la nation, tant vénérée par les auteurs de la Constitution, il ne reste qu’un État fantôme, tout juste une hallucination, est-on tenté de dire. On a pris l’habitude de dénoncer le caractère monarchique de la Ve République. Mais la donne a changé, ce n’est plus le pouvoir personnel qui mène la danse, c’est un pouvoir impersonnel : les marchés, les agences de notation, les organisations transnationales… La guerre en Ukraine le démontre encore. L’homme réputé le plus puissant de la nation est un homme sans pouvoir, contraint de jouer les négociateurs. Même renforcé par la présidence de l’Union européenne, il n’a pas de prise sur les événements, il fait des coups médiatiques. À l’abri de l’élection présidentielle, qui accrédite tous les cinq ans le mythe d’une nation souveraine, c’est « un gouvernement d’affaires courantes » qui se poursuit entre les élections. L’essentiel se joue ailleurs.

Charlotte Girard Bien sûr, il faut en finir avec la Ve Répu­blique, en raison précisément de cette crise profonde entretenue par les institutions actuelles. Il faut en finir en permettant aux citoyens de se réemparer des institutions. Ils doivent redevenir les auteurs de leur régime politique.

Comment y parvenir ?

Charlotte Girard En mettant le peuple aux commandes du processus constituant. L’Assemblée constituante est la formule qui me semble la plus démocratique, à condition qu’elle réponde à certaines caractéristiques, en particulier qu’elle ne se contente pas de rééditer le geste électoral, à savoir juste élire des constituants et les laisser faire. Il faut veiller à ce qu’il y ait une implication populaire constante durant le processus. Un pouvoir d’initiative permanent, ce serait véritablement nouveau.

Quels changements substantiels introduire dans une nouvelle Constitution ?

Eleonora Bottini Si on reste sur la question clé de la responsabilité de l’exécutif, il faut déjà revoir la logique de la Cour de justice de la République, créée en 1993. Celle-ci a instauré une responsabilité pénale des ministres se substituant à la responsabilité politique, inexistante. Nous avons vu, durant la crise sanitaire, la faille que constituait cette absence de responsabilité. Il faut, ensuite, élargir les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité politique du gouvernement. Par exemple, la procédure actuelle limite considérablement les motions de censure. Et, bien évidemment, revoir le mode de scrutin afin d’intégrer une composante proportionnelle.

Charlotte Girard Ce qui permettrait de raviver la flamme démocratique, ce sont des dispositifs d’intervention populaire. Actuellement, nous sommes  confinés, soit dans des échéances électorales soit dans des référendums qui ne viennent pas ou qui n’ont lieu que selon le bon plaisir du prince (du président de la République). Des référendums qui soient d’initiative populaire, réellement, doivent être remis à l’ordre du jour. Ils doivent produire des textes constitutionnels, pas que législatifs. La Constitution doit pouvoir faire l’objet d’une révision à l’initiative directe du peuple. De la même manière, il faut prévoir que cette initiative soit dirigée contre ou pour d’autres représentants, aux fins de déclencher une nouvelle élection. Il s’agit, en résumé, de rebattre les cartes, de façon que le peuple joue le rôle premier, que le président ne soit plus l’acteur principal. Je serais carrément pour l’abolition de la présidence de la République telle qu’elle existe actuellement avec le suffrage universel direct. D’ailleurs, pourquoi avoir un président de la République ? On pourrait avoir un exécutif collectif. De la même manière, on peut imaginer un régime beaucoup plus parlementaire, qui ne soit pas contrôlé uniquement par une majorité inamovible. Il faut pouvoir discuter des options majoritaires, pouvoir les remettre en cause en cours de mandat, réviser les orientations politiques de façon à réhabiliter la délibération.

Changer la Constitution suffira-t-il à garantir une meilleure représentation et une réelle souveraineté populaire ?

Christian Salmon La réponse est dans la question. Ne pas s’en tenir à des dispositions juridiques. Ce n’est pas seulement une architecture des pouvoirs qu’il faut imaginer. C’est la vie politique qu’il faut revitaliser. À tous les niveaux, communal, régional, national. C’est un processus de refondation démocratique. Seule une Assemblée constituante peut dessiner un nouvel horizon démocratique. Seule une repolitisation des exclus ou des déçus de la démocratie peut conjurer l’épuisement d’un certain régime de « croyance » dans le politique, c’est-à-dire le crédit que l’on fait aux hommes et aux institutions. C’est une crise symbolique autant que juridico-politique.

Eleonora Bottini Nous sommes dans une démocratie représentative, essentiellement. Dès lors, comment instaurer la part de démocratie directe que la Constitution promet ? Actuellement, le référendum est entre les seules mains du chef de l’État, le référendum d’initiative partagée ne peut être mis en œuvre, créant ainsi une illusion de démocratie directe. Les référendums d’initiative citoyenne ne sont pas la solution. Personnellement, je serais davantage pour le modèle des conventions citoyennes. Mais il faudrait que ce soit les citoyens qui en aient l’initiative. Ainsi pourraient-ils, par exemple, avoir la possibilité de demander la convocation d’une convention par une récolte de signatures, sur un thème déterminé.

Charlotte Girard La Constitution ne peut pas pourvoir à tout. Mais, pour garantir une meilleure représentation et une vie démocratique réelle, il faut une éducation politique et citoyenne profonde. Cela veut dire imaginer et mettre en place des mécanismes qui permettent à beaucoup plus de gens de différents milieux de s’impliquer politiquement. Faire en sorte que le statut de personnage politique ne soit plus réservé qu’à une certaine classe sociale.

Christian Salmon La création de la Nupes est le premier événement qui déjoue la spirale du discrédit. Il faut le souligner sans esprit partisan. Depuis le deuxième tour de la présidentielle, l’histoire semble bégayer. Elle ne se satisfait pas d’une élection apparue comme inachevée. Pas de débat. Pas de mandat. Un autre agenda a pris le dessus. Un troisième tour, « la belle ». Le cours des événements refuse de rentrer dans le lit constitutionnel. C’est un événement aux conséquences imprévisibles qui remet en marche l’horloge de l’histoire. Il faut saluer la vista de Jean-Luc Mélenchon, qui redonne crédit à l’action politique et ouvre un nouveau champ de possibilités et d’expériences politiques. 

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L'Humanité

« Tu vas parler de capoeira ? »

Chronique

Charlotte Recoquillon

La saison des événements bat son plein. Comme de nombreux week-ends depuis plusieurs mois, je participais à trois jours de stages de capoeira, ce que nous appelons les « baptêmes ». Cette semaine, nous sommes en Seine-Saint-Denis, et de nombreux enfants recevaient leur nouvelle corde. Mais j’avais la tête un peu ailleurs, je devais rendre cette chronique. Petite pause entre deux entraînements, je prends mon ordinateur et je m’installe travailler dans une petite salle du centre de loisirs qui nous accueille.

Deux enfants de 9 ans jouent à côté et se demandent ce que je fais. Je réponds que je suis journaliste et que je dois écrire un article. « Tu vas parler de capoeira ? » me demande le petit garçon. J’aimerais bien… Mais je lui explique que j’ai prévu de parler du fiasco de la finale de la Ligue des champions, pas loin de chez eux, la semaine d’avant. Les violences policières qui se sont abattues sur les supporters au Stade de France ont scandalisé et ridiculisé la France aux yeux du monde entier. À deux ans des jeux Olympiques, on aurait pu imaginer meilleure publicité.Je voulais expliquer que les autorités ont désigné les jeunes de banlieue (il faut comprendre entre les lignes, non-blancs) comme des boucs émissaires. Ils auraient tenté d’accéder à un événement qui ne leur était pas destiné et auquel ils n’avaient pas les moyens d’assister. « Ce n’est pas juste », me dit le petit, d’origine tunisienne. On désigne toujours les mêmes . « Et même que les musulmans, ils sont toujours accusés, comme avec le terrorisme », poursuit-il. À 9 ans, la stigmatisation et le racisme façonnent déjà sa vision de rapports sociaux inégalitaires dans lesquels il vit. La petite fille y va de son anecdote aussi. Elle veut me raconter l’histoire de son copain Abdoulaye, qui vivait dans un hôtel social. À la suite d’un incendie, il a dû être relogé. Mais très loin de l’école, dans une autre ville. Il ne peut plus venir qu’une ou deux fois par semaine. Et il lui manque, « il est super gentil en plus ».

Je voudrais leur dire que le fiasco du Stade de France est d’autant plus scandaleux que les habitants de la Seine-Saint-Denis subissent de plein fouet les dommages collatéraux du chantier olympique. Nuisances sonores et pollution, travaux dans tous les sens, perturbation des transports en commun et du quotidien des habitants, pollution, gentrification et morts sur les chantiers… la liste est longue. Mais ils le savent déjà.

D’ailleurs, le quartier dans lequel nous nous trouvons est éventré par les travaux de prolongement du métro et d’aménagement du tramway. Quelques minutes avant, dans la même rue, j’avais croisé une dame qui repartait à pied après avoir attendu son bus en vain. Celui-ci avait encore changé d’itinéraire. « L’arrêt change toutes les semaines en ce moment », lui répondait en écho un monsieur. Je ne parlerai pas de capoeira.

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Démocratie et recherche

Chronique

Sylvestre Huet

L’élection de notre Assemblée nationale approche. Le moment de s’interroger sur les projets des futurs élus pour la science, dont leur rapport à l’autorité politique. Car, Emmanuel Macron en a un. Ses mots-clés ? Autoritarisme et bureaucratie.

Autoritarisme ? Un décret du 28 avril 2022 donne encore plus de pouvoir aux dirigeants nommés par le gouvernement sur le recrutement et la carrière des chercheurs. En particulier au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Au détriment de la participation des jurys collectifs et mixtes, formés de scientifiques élus par leurs pairs et d’autres nommés par le pouvoir politique.

Bureaucratie ? C’est l’empilement sans fin des évaluations paperassières des projets nés dans les laboratoires, par une Agence nationale de la recherche où règne le conformisme. La mise en concurrence acharnée des établissements, laboratoires et individus au détriment d’une politique cohérente fondée sur l’intérêt général.

En synergie avec la chicheté des budgets de la recherche publique, cette stratégie délétère pourrait bien déclencher le démantèlement du CNRS. Un vieux rêve de la droite. Le pouvoir politique actuel préfère le saborder, avec nos capacités scientifiques, que de revenir à ses excellents principes, dont la délibération des politiques scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, posée lors de sa véritable fondation en 1945.

L’historien Jean-Pierre Vernant, le 18 décembre 1984, recevant la médaille d’or du CNRS (1), évoquait ainsi ces principes  : « André-Georges Haudricourt a opposé la mentalité des peuples pasteurs à celle des peuples jardiniers. La domestication des animaux aurait conduit les pasteurs à concevoir la domination du roi sur ses sujets. Le sceptre royal est un bâton. Les peuples jardiniers prendraient pour modèle de l’exercice du pouvoir l’horticulteur, dont l’intervention ne vise ni à soumettre ni à contraindre, mais, en ac cord avec l’élan de chaque plante, à la laisser mieux pousser. Quand il nous a pris sous sa tutelle, le CNRS n’a pas voulu nous dominer : il a déblayé et irrigué le terrain autour de nous, écartant les obstacles, écrasant les trop grosses mottes, nous apportant l’eau dont nous avions besoin. La recherche est un jardin. Pour qu’il fleurisse, ceux qui en ont la charge doivent se faire jardiniers plutôt que bergers. »

la chronique scientifique de sylvestre huetRecherche scientifiquecnrs
L'Humanité

Cœur brisé

Chronique

Audrey Vernon

Je ne voulais pas écrire ce texte, ni même aborder ce sujet et le voilà encore dans l’actualité. Le fils d’un chef étoilé a été tué par un chauffard, un délinquant multirécidiviste. Un enfant a été enlevé à sa famille par une voiture volée. Les détails sont atroces. Un jeune homme a tué un autre jeune homme. Ils étaient nés la même année. Un drame des inégalités. Un jeune homme bien a été tué par un délinquant. Un jeune homme favorisé a été assassiné par un jeune homme défavorisé. Un espoir a été tué par une racaille, disent certains.

Je ne regarde pas, je ne m’y intéresse pas. Trop douloureux. J’aimerais que quelqu’un d’autre écrive un texte, parle de ça : pourquoi notre société fait-elle en sorte qu’une connerie (certes grave) en arrive à tuer une autre personne grâce à des objets que nous avons fabriqués et qui n’existaient pas il y a soixante-dix ans. Un moment d’inattention, un problème matériel, une minute d’énervement conduisent à des meurtres. On ne parle jamais de ceux qui ont tué car on leur a mis une arme entre les mains en leur disant « amuse-toi bien », et dont la vie est détruite elle aussi.

Je repense à Günther Anders et au fameux décalage entre notre puissance technique et nos capacités d’imagination. Imagination rendue impossible par la propagande, dans les films, les publicités autour des voitures surpuissantes. Ni enfants, ni cyclistes, ni piétons. Jamais d’embouteillages, de vieux au volant ou de smartphones en main à toute blinde.

J’aimerais que celui qui va écrire ce texte que je ne peux pas écrire puisse aussi parler de ce que la voiture fait sur l’âme, l’empathie, l’isolement dans l’habitacle, l’invulnérabilité, cela modifie probablement psychiquement l’être qui est au volant… Est-ce en mieux ? Soixante-dix ans après sa diffusion en masse, où sont les études sur l’humanité créée par la voiture ?

80 % de l’espace public, les sols bétonnés, l’air aspiré… Impossibilité pour les enfants de courir dans les rues, stress permanent d’être frôlé par ces monstres d’acier.

Ce ne sont pas des accidents, ce sont des meurtres prémédités : urbanistes, ingénieurs, publicitaires, pouvoirs publics sont complices. Si nous avions le choix comme pour l’ascenseur ou l’avion de refuser de les prendre, si elles étaient dans un espace dédié avec des personnes consentantes, mais personne ne peut refuser de partager le monde avec des voitures.

Je repense à certaines autres brèves qui m’ont brisé le cœur. Sixtine renversée par un poids lourd sur un passage piéton en allant à l’école, un homme écrasé par un bus touristique à la suite d’une altercation, 4 adolescents morts dans le Jura… Solal et ses 4 amis noyés dans un lac dans lequel leur voiture est tombée parce que nous avons bâti un monde dans lequel nos enfants doivent monter dans une voiture pour aller s’amuser.

Reconnaissance à celui ou celle qui signera le texte qui scellera définitivement la mort de la bagnole.

Carte blanche à Audrey Vernon
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Suppression du corps diplomatique : tout un symbole !

Chronique

Francis Wurtz

Grève au Quai d’Orsay, ce 2 juin ! Le fait est suffisamment rare pour que l’on s’y arrête : il n’y a qu’un seul précédent (en 2003) dans toute l’histoire de ce ministère emblématique. Le malaise du « Quai » ne date pas d’hier, tant l’écart s’est creusé, année après année, entre l’ambition affichée en haut lieu d’une diplomatie universelle et les moyens, en recul constant, mis à la disposition de cette administration jadis si prestigieuse (diplomatie : – 30 % en dix ans ; défense : + 23 % en cinq ans !). Macron aura réussi à faire déborder le vase. L’ironie du sort veut que ce soit le président dont nombre de diplomates attendaient un sursaut en matière de politique étrangère qui assène à ce secteur le coup le plus rude : la suppression, par décret, du corps diplomatique ! Si cette « réforme » voit effectivement le jour, comme prévu, le 1 er janvier 2023, les futurs « conseillers des affaires étrangères » et autres « ministres plénipotentiaires », chargés de représenter la France dans le monde et d’analyser, en retour, les réalités internationales, en transformation perpétuelle – à une époque où les interdépendances impactent tous les domaines de la vie – ne seront plus des professionnels de la diplomatie. Ils seront choisis parmi les « administrateurs de l’État », vaste vivier de hauts fonctionnaires interchangeables : préfets, inspecteurs des finances ou… diplomate à Abidjan, à Bogota ou à Pékin !

Ancien parlementaire européen, j’ai pu, au gré de mes missions internationales, mesurer et apprécier – à de rares exceptions près – les compétences interdisciplinaires, la culture enrichie au fil des expériences successives et l’indispensable motivation à exercer ce métier si particulier, de nos diplomates. Maîtriser l’histoire des peuples, sinon leur langue ; être à l’aise dans les arcanes des relations internationales ; savoir gérer avec doigté des crises délicates ou des rapports de forces complexes, cela ne s’improvise pas. Être consul général à Jérusalem-Est, en charge du suivi des territoires palestiniens occupés et en négociations constantes avec les autorités israéliennes, ne s’apprend pas dans un institut chargé de former des « administrateurs » ! Représenter dignement la France au Brésil ou en Afrique du Sud a peu de choses à voir avec les prérogatives d’un préfet de région ! Siéger au Conseil de sécurité des Nations unies suppose d’autres affinités que d’exercer ses talents – au demeurant utiles, mais d’une tout autre nature – d’inspecteur des finances.

Cette décision, qui risque de faire de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, est tout un symbole : celui d’un déclassement de la diplomatie française au profit d’une illusoire « puissance » militaire ; celui d’un hyperprésidentialisme accordant au chef de l’État le privilège de nommer « ses » représentants à travers le monde ; celui, enfin, d’un mépris pour tout corps intermédiaire, fût-il aussi spécifique et indispensable que le corps diplomatique, les discours flamboyants ou les coups de com médiatiques du Prince tenant lieu de « parole de la France ». Toute notre solidarité aux diplomates en rébellion contre cette régression historique !

diplomatie française
L'Humanité

Ensemble contre l’exploitation

Chronique

Arthur Hay

Bordeaux, nous sommes plusieurs organisations à réfléchir à cette question, plutôt complexe : comment aider les livreurs de plateformes ? Cette alliance de circonstance se noue sur le manque de moyens intrinsèques à nos organisations, trop spécifiques pour régler un vaste problème qui impacte la société et la vie des gens. L’idée nous est venue en discutant avec l’équipe de la « mission squat » de Médecins du monde Bordeaux. Ils vont dans les squats de la ville pour apporter une aide en lien avec la santé. Certains de ces lieux de vie sont habités uniquement par des livreurs de plateformes. Les occupants ont donné une réponse assez claire sur l’origine de leurs problèmes de santé : leur travail. Blessures mal soignées, journées de plus de 10 heures dans la rue, sur un vélo ou un scooter. Sans compter la fatigue psychologique, qui est très importante.

J’ai fait le même métier et pourtant j’ai du mal à imaginer l’étendue de ce que vivent mes collègues. Privés de droits, ils finissent exploités aux yeux de tous, commandés à distance par des patrons qui déclarent sur tous les tons que vous êtes heureux alors que vous vivez dans un immeuble non chauffé. Immeuble que vous finirez tout de même par regretter quand la police vous en expulsera. À cela s’ajoute « le respect » dont témoignent certains clients : « Dépêche-toi esclave. Je vais te donner un centime, tu ne mérites que ça. » C’est le message qu’a reçu Yaya Guirassy pendant une livraison ; il vient de gagner un procès contre l’abrutie qui lui a écrit ça. Médecins du monde a donc pris la décision d’aborder, à travers la question du travail, le problème de la santé des livreurs de plateformes et des travailleurs des vignes, parqués dans des bidonvilles par les plus grands châteaux du Bordelais.

Etu’Récup est, de son côté, une association qui propose un accompagnement vers la mobilité douce. Depuis quelques années, ses ateliers de réparation de vélos voient de plus en plus de livreurs venir avec des bécanes plus qu’usées car surutilisées, parfois par plusieurs personnes. L’association, qui se donne pour mission la lutte contre la précarité, a donc décidé d’aller au-delà de l’accompagnement mécanique pour ces livreurs. Parmi les idées que nous avons eues, l’une d’elles est en phase de concrétisation : une maison des coursiers où nous pourrons accueillir les collègues pour un accompagnement de santé adapté, avec un espace atelier et une formation à la sécurité. Des permanences syndicales pour aider à créer le lien entre travailleurs sont aussi prévues. Ce sera un lieu officiel, où toutes les organisations qui veulent aider à améliorer la situation peuvent être complémentaires.

Il y a plus d’un an, la mairie de Bordeaux s’est engagée à mettre à notre disposition un lieu. Bien sûr, ce sont les employeurs qui devraient payer pour tout cela. Mais que pouvons-nous attendre d’un modèle économique basé sur l’exploitation ? Il n’y changera pas grand-chose. Pas plus que le gouvernement, qui a officiellement abandonné ces travailleurs à la plus grande des précarités.

la chronique d'arthur hay
L'Humanité

Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

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L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

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Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

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Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
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Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions

Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :

  • Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
  • Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
  • Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
  • Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
  • L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
  • Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
  • Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
  • Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
  • Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
  • Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
  • Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
  • Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
  • Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
  • Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
  • Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
  • Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
  • Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
  • Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
  • Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
  • Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
  • Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
  • Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.

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Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

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Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

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Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

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Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

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Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

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Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

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Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

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Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
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Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Entretien

Yurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.

Pierre Barbancey

Comment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?

L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.

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Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?

Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.

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Quant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.

Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?

C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.

Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Que pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?

La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.

Europe. Course au réarmement, les affaires décollent

Comment parvenir à la paix ?

Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.

Guerre en Ukrainepaix
L'Humanité

Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »

Reportage

Bombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.

Vadim Kamenka

Marioupol (Donbass), envoyé spécial.

D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.

Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »

Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.

Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

« On n’est plus sortis pendant un mois »

Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).

Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre. 

Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Dans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.

Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : «  Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »

L’air empli d’une odeur de brûlé

Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Le quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.

Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »

Guerre en UkraineUkraineRussie
L'Humanité

Utopia à Lille, de l’art aux mises en garde

Nos recommandations culturelles

Arts plastiques La nouvelle saison culturelle de la capitale du Nord propose, pour sa 6e édition, des expositions marquées, avec force, par l’inquiétude environnementale.

Maurice Ulrich

Lille (Nord), envoyé spécial.

À la gare de Lille Flandres, une immense sculpture, à la fois arachnéenne et organique, suspendue aux voûtes du hall, accueille les voyageurs. En sortant sur le parvis, ils découvrent, sur l’avenue Faidherbe, autrement appelée la Rambla, juchés sur leur piédestal, les enfants verts du sculpteur finlandais Kim Simonsson. La grande sculpture de la gare est due à Joana Vasconcelos. Nommée Simone, elle est, pour l’artiste portugaise, une de ces Walkyries qui parcouraient les champs de bataille pour emmener au Valhalla les guerriers morts. Les enfants verts sont des vagabonds des forêts nordiques, entre le monde humain et le monde végétal.

Deux œuvres emblématiques de la nouvelle édition de Lille 3000, nommée Utopia, la sixième depuis celle de 2004 – quand la ville fut nommée capitale européenne de la culture –, qui avait transformé son image. Utopia, utopie, c’est à la fois une référence au pays imaginaire de Thomas More, sans lequel, selon Oscar Wilde, aucune carte du monde ne saurait être regardée, et une déclinaison au travers de multiples expositions et manifestations des questionnements pressants d’aujourd’hui autour des hommes et de la nature.

Parmi les multiples lieux investis, pour le meilleur et parfois le moins bon, le Tri postal occupe une place essentielle. Il accueille une exposition conçue par la Fondation Cartier pour l’art contemporain intitulée « les Vivants », consacrée pour l’essentiel à des œuvres souvent remarquables d’artistes amérindiens et qui vont bien au-delà de simples considérations esthétiques. L’anthropologue Bruce Albert, commissaire de l’exposition, proche des tribus indigènes et du chef Davi Kopenawa, qui fut il y a quelques mois le rédacteur en chef d’un jour de notre journal, lançait non seulement un cri d’alarme pour le devenir de la forêt amazonienne et de ceux qui y vivent, mais dénonçait avec force la politique de destruction de Bolsonaro.

À l’hospice Comtesse, toujours l’un des lieux majeurs de Lille 3000, l’exposition appelée « le Serpent cosmique » se veut tournée vers la place de ce reptile dans nombre de cultures, ses pouvoirs supposés dans l’esprit du chamanisme. Ce dernier est devenu à la mode ces temps-ci, ce qui est agaçant mais il faut accorder à Fabrice Bousteau, commissaire de l’exposition, que son intérêt est bien antérieur à cet engouement et mieux étayé. L’exposition est donc tournée vers des hybridations entre hommes et animaux, vie et cosmos, etc. Le tout forme un séduisant ensemble baroque, souligné a contrario par la sérénité heureuse d’une pièce entièrement tapissée de feuilles mortes, une œuvre phare de Giuseppe Penone.

Le musée des Beaux-Arts, l’un des plus importants de France avec celui de Lyon, n’est pas en reste, qui a choisi d’évoquer, avec le thème de la forêt magique, plus que l’arbre qui la cache, ce qui se cache derrière l’arbre. Cérémonies secrètes, grouillement animal et délires végétaux, elfes et lutins… tout cela nous est offert avec un ensemble rare de tableaux inconnus et inattendus qui nous font passer d’un surprenant et massif tronc d’arbre de John Constable à des paysages de neige de Pekka Halonen, d’une cueillette du gui à l’arbre de Bouddha, de visions sereines à des images hallucinées d’arbres aux formes humaines… Nous étions des hommes et nous voici des arbres, disent les suicidés dans la Divine Comédie. Peut-être nous suicidons-nous. En attendant, il n’est pas besoin d’attendre la célèbre braderie pour un week-end à Lille et un marathon d’expositions.

arts plastiqueslilleart contemporain
L'Humanité

Shirley Jaffe ou le chant clair du monde

Nos recommandations culturelles

Le Centre Pompidou consacre une éblouissante exposition à la peintre américaine, dont les œuvres singulières composent une symphonie de la couleur et des formes.

Maurice Ulrich

C’est la deuxième belle Américaine de la peinture française au XXe siècle. Le XIXe en compte une, Mary ­Cassatt, impressionniste. Shirley Jaffe, Joan Mitchell… La seconde s’était installée à Vétheuil, sur les bords de Seine, tout près de Giverny, là où Monet s’était absorbé dans ses toiles et l’étang de ses « Nymphéas ». La première, à qui le Centre Pompidou consacre une très belle exposition conçue par Frédéric Paul qui fut de ses proches, arrivée en France en 1949, a toujours peint à Paris, jusque dans son petit appartement-atelier du Quartier latin, rue Saint-Victor. Elles se connaissaient très bien. Leurs parcours sont d’abord proches. Les années d’après guerre voient, en France comme aux États-Unis, la floraison d’une nouvelle forme d’abstraction. Autant elle tendait auparavant à une certaine rigueur, au moins une géométrisation poussée au plus loin par Mondrian, comme une tentative de mise en ordre du monde, autant, dans les années 1950, le geste, la sensibilité, l’émotion deviennent les moteurs d’une peinture a priori libre, voire spontanée. On parle en France d’abstraction lyrique (Schneider, Estève, Poliakoff…), aux États-Unis d’expressionnisme abstrait (Pollock, Kooning, Kline…).

Fille de parents migrants de Russie et d’Autriche-Hongrie intégrés aux États-Unis, la jeune femme a 26 ans quand elle suit son mari venu, grâce à une bourse, étudier à la Sorbonne, comme de nombreux autres artistes américains. Elle se lie avec Sam Francis, James Bishop, le Canadien Jean-Paul Riopelle, compagnon précisément de Joan Mitchell. Elle sous-loue un appartement à la grande artiste Louise Bourgeois, qui a fait le chemin inverse en s’installant aux États-Unis dès 1938.

La découverte de l’abstraction

Les peintures de Shirley Jaffe des années 1950 et 1960 sont de beaux flux et tourbillons de couleurs, des orages, évoquant tantôt des feuillages, du feu, des paysages solaires. Le geste est vif, parfois rageur. Elle tend peu à peu à des compositions plus ordonnées, une certaine géométrisation, mais c’est en 1968 que sa peinture change d’une manière assez radicale avec une toile au titre emblématique, « Little Matisse ».

Encore adolescente, Shirley Jaffe a découvert Kandinsky. C’est, avec Kupka, l’un des tout premiers abstraits. Il ira peu à peu vers des constructions complexes de ronds, de triangles. Avec Matisse, c’est la révolution des papiers découpés de la série « Jazz », ou de « la Tristesse du roi ».

Directrice du musée Matisse de Nice, Claudine Grammont, si elle récuse les rapprochements purement formels entre Matisse, donc, et Shirley Jaffe, n’en évoque pas moins le choc que fut pour cette dernière la découverte de ses papiers découpés, dès 1961. Claudine Grammont évoque son propre regard sur une des toiles de Jaffe de la collection du musée (« Sans titre », 1972) : « Je ne peux me lasser de la regarder, de suivre de près le mouvement de ses formes nettes, d’entendre son chant clair. » C’est ce chant, quand bien même il est soutenu par des noirs intenses (« Playground », 1995), qui fait de l’ensemble de ses œuvres une symphonie de la couleur et des formes, singulière et heureuse, semble-t-il.

Disparue en 2016, totalement impliquée dans la vie artistique de Paris, hors mondanités, elle n’a jamais cherché la lumière. Elle la trouvait dans ses tableaux. « Je suis toujours, disait-elle dans un entretien avec le critique ­Robert ­Kushner, à la recherche d’une surprise dans le monde. » Elle voulait « que chaque élément parle, qu’il ait sa voix et qu’il se confronte à tous les autres ». Cette surprise, « je ne peux pas la découvrir d’emblée. C’est au fur et à mesure de mon travail sur un tableau qu’il se passe quelque chose que je réinvente. Je recherche cette réinvention ». Mais aussi : « Mon travail paraît heureux, alors que beaucoup de mes œuvres sont le fruit d’une sorte de désespoir. »

Expositions
Le Figaro

Hôpital : nouvelle journée de mobilisation, au moins 50 rassemblements prévus

Essorés par le Covid, déçus par le «Ségur», inquiets pour l'été : neuf syndicats et collectifs tentent de relancer le mouvement social à l'hôpital.

En pleine crise des urgences et à quelques jours des législatives, neuf syndicats et collectifs hospitaliers organisent une journée de mobilisation mardi, pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs sans attendre le résultat de la «mission flash» commandée par Emmanuel Macron.

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Pour cette première journée d'action du second quinquennat Macron, la CGT et ses alliés ont prévu des rassemblements dans au moins cinquante villes. À Paris, les manifestants sont attendus devant le ministère de la Santé à partir de 13H30.

D'autres actions sont annoncées, souvent devant les hôpitaux, à Grenoble, Marseille, Nantes et Toulouse, mais aussi dans de plus petites localités comme Aurillac, Épernay ou Cherbourg, où Emmanuel Macron est venu la semaine dernière annoncer une «mission flash» sur les services d'urgences.

Car c'est bien là que le feu couve: faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France. C'est d'ailleurs son président François Braun qui devra rendre les conclusions de la «mission flash» au chef de l'État d'ici fin juin.

Un délai justifié afin de «regarder service d'urgence par service d'urgence et Samu par Samu, territoire par territoire où il y a des besoins», a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien à la presse régionale vendredi, promettant de «prendre des décisions d'urgence dès juillet».

Mais ses opposants y voient surtout un stratagème pour «repousser les décisions après les législatives» des 12 et 19 juin, alors que le système de santé est déjà «en situation de catastrophe», a dénoncé l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, lundi sur RFI.

«On s'attend à un mois de juillet particulièrement difficile et un mois d'août horrible» et «cette mission flash, c'est un peu une insulte pour nous», a même estimé Pierre Schwob-Tellier, du collectif Inter-Urgences, lors d'une conférence de presse jeudi.

«Secouer les tabous»

La critique vise aussi le choix de M. Braun, chef des urgences du CHR de Metz et référent santé du candidat Macron lors de la récente campagne présidentielle. L'intéressé a assuré mercredi sur Franceinfo qu'il n'entendait pas produire «un énième rapport» mais bien «rédiger l'ordonnance» attendue par les hospitaliers, ajoutant avoir «déjà des pistes».

Certaines figurent dans un courrier envoyé à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, le jour de sa nomination et publié sur le site internet de Samu-Urgences de France. Elles sont parfois consensuelles, comme la revalorisation du travail de nuit et du week-end, «très pénible» mais majoré de seulement un euro de l'heure pour les infirmières, ce qui est «complètement aberrant», a-t-il souligné.

D'autres idées inquiètent, comme l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en œuvre à Cherbourg ou à Bordeaux. Un scénario «injouable» pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui prédit une explosion des appels vers des Samu «déjà débordés». Avec un risque de perte de chance pour les patients.

L'option a toutefois des défenseurs dans la majorité, à l'instar du député de Charente Thomas Mesnier, lui aussi urgentiste, qui a jugé nécessaire dans le Journal du dimanche de «se remettre en mode gestion de crise pour passer le cap de l'été», quitte à «recentrer» ces services «sur leur vrai métier, les urgences vitales».

Désireux de «secouer les tabous», l'élu plaide même pour des «Smur sans docteurs», avec seulement des infirmiers dans l'ambulance pour pallier l'absence de praticiens par endroits, et suggère de transformer en «antennes de jour» les services d'urgence que «nous ne parvenons plus à maintenir ouverts» en permanence.

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Des propositions peu à même d'apaiser le «bouillonnement de mécontentements» observé par la secrétaire générale de la CGT-Santé, Mireille Stivala. Pour accroître la pression, Patrick Pelloux envisage d'ailleurs de «lancer un mouvement de grève aux urgences avant l'été».

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Ce dispositif avantageux est pourtant méconnu. On vous explique la marche à suivre pour en bénéficier.

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La direction du groupe d'Ehpad privés indique avoir pris cette décision en raison de résultats financiers moins bons qu'attendus. Les employés disent refuser de «payer la facture» du scandale qui touche l'entreprise.

L'Humanité

Idéologie. L’extrême droite à travers l’histoire

Nos recommandations culturelles

Lukas Tsiptsios

Malgré les succès électoraux et sa position de force idéologique en France et ailleurs, quasiment aucun parti ne se revendique d’extrême droite. Cela pourrait interroger la pertinence même de cette notion. Faudrait-il employer d’autres termes plus appropriés ? Fascisme, droite extrême, droite nationaliste, droite révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, ultradroite ? Chacun a ses limites et ne permet pas forcément d’englober l’hétérogénéité de ces différents mouvements nationalistes et xénophobes à travers le monde. C’est pourquoi ­Grégoire Le Quang, qui dirige ce nouveau dossier des « Cahiers d’histoire », fait le choix conscient de maintenir le terme d’extrême droite et d’étudier ses évolutions, en tant qu’entité certes composite, mais qui garde aussi une cohérence. Ce dossier permet ainsi d’explorer l’extrême droite, de ses origines contre-révolutionnaires au XIXe siècle jusqu’au phénomène Trump. On y retrouve en outre l’Action française et la violence de ses graffitis, ou encore les évolutions du terrorisme de l’extrême droite ouest-allemande. Le Quang nous met cependant en garde : les réflexions présentes et passées sur l’extrême droite ont pour but de combattre la menace qu’elle représente. Cela s’avère pourtant toujours insuffisant, compte tenu de la progression constante de ce qui est devenu un « style de gouvernement », y compris en démocratie libérale.

Extrême droitecahiers d'histoire
Le Figaro

Blanquer aspergé de chantilly: les professeurs dénoncent une Éducation nationale «en chute libre»

Les deux enseignants ont publié une vidéo dans laquelle ils expliquent leur revendication, dénonçant entre autres la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire. Ils seront jugés le 4 juillet.

Les deux professeurs qui ont reconnu avoir aspergé de crème chantilly Jean-Michel Blanquer, en campagne pour les législatives samedi à Montargis, ont expliqué lundi 7 juin à l'AFP ne pas avoir prémédité leur acte et dénoncent sur Twitter une Éducation nationale en «chute libre».

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Jean-Michel Blanquer faisait campagne sur un marché lorsqu'il a reçu de la crème chantilly au visage, avant de déposer plainte. Sur leur compte Twitter «ProfsChantillyonneurs» qu'ils ont créé dimanche, Christophe et Olivier, deux enseignants de technologie et d'arts plastiques en collège REP, expliquent longuement leur geste dans une vidéo potache intitulée «Blanquer mousse-Montargis-Chantilly gate».

Violence subie au quotidien

«On allait sur le marché et c'est la saison des fraises», a précisé à l'AFP Christophe, qui dément toute volonté préméditée de s'en prendre au candidat Blanquer. Enseignants depuis 20 ans, les deux hommes de 51 et 57 ans accusés d'avoir fait usage de la violence face à l'ancien ministre, racontent dans leur vidéo la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire. «La violence, c'est 12% d'élèves qui arrivent en 6ème et qui ne sont pas capables de lire ou de comprendre un texte. Combien sortent du système scolaire humiliés, méprisés, et sans solution d'avenir?», interrogent-ils.

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«La violence ce sont les agressions physiques et les insultes au quotidien», c'est «le manque d'adultes pour protéger nos enfants, les éduquer, les aider: pas d'infirmières, pas de psychologues, pas de surveillants en nombre suffisant. La violence c'est de mépriser les enfants et les parents en embauchant des gens non formés en 30 minutes», scandent-ils en chœur.

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Jugés pour «violences en réunion»

Point d'indice «gelé depuis des années», pourvoir d'achat «en berne», «l'Éducation nationale est en chute libre mais Jean-Michel Blanquer a lui son parachute pour les législatives à Montargis», critiquent les enseignants, qui dénoncent tout autant la candidature de l'ancien ministre dans leur circonscription que son bilan au ministère. Ils ajoutent vouloir détailler dans une prochaine vidéo «leurs conditions d'arrestation et leurs 8h00 de garde à vue».

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Les deux quinquagénaires comparaîtront le 4 juillet à 9h00 au tribunal judiciaire de Montargis pour une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, ou plaider-coupable. Ils devront répondre de «violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail», délit pour lequel la peine encourue est de trois ans d'emprisonnement.

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Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon

La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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L'Humanité

Économie. La monnaie, un outil de domination ?

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Jean-Christophe le Duigou

L’histoire, à chaque période, a vu s’installer une puissance dominante dont la monnaie a été acceptée internationalement. Les États-Unis, depuis la Seconde Guerre mondiale, sont dans ce rôle et bénéficient de ce privilège. Est-ce bientôt le tour de la Chine de prendre leur place ? Analysant les contradictions qui découlent de la suprématie du dollar, les auteurs plaident pour une réforme approfondie du système monétaire international, sous l’égide d’un « Fonds monétaire international libéré enfin de la contrainte du dollar ». Ils rappellent que l’objectif de la Chine n’est pas de remplacer le dollar en tant que devise dominante, mais d’ouvrir des discussions sur le principe même de l’existence d’une devise clé. Ce défi s’engagerait sous nos yeux, tandis qu’à la faveur des mutations de la numérisation, la Chine transformerait sa monnaie. La création d’une monnaie digitale de banque centrale, qui bouleverserait les systèmes de paiement, rebat les cartes.

monnaiemichel aglietta
L'Humanité

Le sexe des hommes est aussi une idée préconçue

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THÉÂTRE S’inspirant des écrits philosophiques de Simone de Beauvoir, Mickaël Délis propose avec « Le 1er sexe », une pièce drôle qui met en pièces la prétendue virilité.

Gérald Rossi

De la coulisse, une voix se fait entendre, à la mode des humoristes qui chauffent la salle, en mode potache aussi. Mais c’est pour que chacun soit en confiance. Des deux côtés de la scène. Car s’il ne manque pas d’humour, Mickaël Délis n’est pas là pour blaguer. C’est sa sixième création, et il se met en scène avec la complicité de Vladimir Perrin. Mais pour la première fois, il est seul face aux projecteurs. Avec trois fois rien, une chemise blanche, un foulard, une fourrure (fausse) et un tabouret, il raconte, se raconte. Avec plus ou moins de pudeur, mais surtout beaucoup de drôlerie et d’humanité offertes en partage.

Intitulée « Le premier sexe » et sous titrée « La grosse arnaque de la virilité », la pièce est un récit autobiographique. Un genre assez en vogue mais « casse-gueule » comme l’on dit, donc très risqué. Mickaël Délis a choisi, lui de jouer gros, et de s’inspirer, d’une certaine façon, de la somme philosophique (1071 pages chez Gallimard) publiée en 1949 par Simone de Beauvoir et intitulée « Le deuxième sexe ». Ouvrage dans lequel elle précise : « On ne naît pas femme on le devient ». Expression reprise depuis notamment par les mouvements féministes.

On l’a compris, pour Mickaël Délis, on devient homme, on se découvre petit à petit quand on naît avec « avec un sexe qui pendouille entre les jambes ». Mais rien n’est simple pour autant. Enfant, il portait les cheveux longs, et on le prenait souvent pour une fille. Plus tard il a découvert son homosexualité, et il lui a fallu se construire ainsi, sans se nier ni se renier face à son miroir et face aux autres. « C’est à tout cela que j’ai voulu m’attaquer, épaulé par une armée de personnages qui m’ont aidé, guidé, violenté, et qui m’ont fait avancer », dit-il.

Et le tout fait un moment que l’on est heureux de découvrir, « dans un format accessible et pop, vivant et inspirant ». Successivement le comédien est lui-même enfant, ado, adulte… mais il est aussi sa maman, impayable et tellement réaliste, son psy, des potes, des copines, etc. Dans cet univers qui oscille entre l’hostile et le bienveillant, Mickaël Délis trace sa route. Et l’on a envie, du bord du chemin, de l’encourager, de faire un bout de route avec lui. Parce qu’avec l’air de rien ou presque, le jeune frisé aux grands yeux bleus regarde en face une société patriarcale étouffante qui craque de tous les côtés. Et c’est bien vu.

Théâtre
Le Figaro

Salariés : ces avantages dont vous ignorez l'existence

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Dans le monde de l'entreprise, certains avantages sont parfois invisibles ou incompréhensibles. Mais ils existent bel et bien, et chacun peut y prétendre.

Vous vouliez savoir mais vous n'avez jamais osé le demander : Le Figaro met la lumière sur ces avantages salariés qui sont souvent méconnus, et qui pourtant peuvent faire toute la différence... Le digital rend un grand service à l'écosystème des avantages salariés. Longtemps, ce fut un monde de paperasse et d'administratif indigeste. Désormais, dans de nombreux cas, ils tiennent dans notre poche, sur une application pour smartphone. Stéphan Dixmier est le papa de Bimpli, une app qui permet justement de recenser et de regrouper les avantages salariés - aussi divers soient-ils - sur la même plateforme et de les rendre accessibles.

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Premier enseignement : il existe des avantages peu connus des salariés... mais aussi des avantages que les entreprises ignorent ! Pour Le Figaro, Stéphan Dixmier liste des avantages auxquels tous les salariés peuvent prétendre, et qui sont souvent accessibles en quelques clics. Le premier exemple de ces avantages : le titre CESU dématérialisé. Longtemps, le CESU prenait la forme de chèques physiques, dont l'utilisation était assez floue... Désormais ils sont totalement dématérialisés et il existe de plus en plus de situations dans lesquelles les utiliser. «Plus que jamais, c'est un excellent produit qui correspond aux besoins d'un salarié en 2022, analyse Stéphan Dixmier. Le CESU peut à la fois permettre de payer un plombier venu réparer une fuite d'eau, une baby-sitter, un jardinier, ou même quelqu'un qui vient chez vous monter un meuble IKEA que vous n'avez pas le temps de monter vous-même.» Avec ses possibilités d'utilisation décuplées et adaptées aux nouveaux modes de travail - à distance notamment - le CESU est devenu agile et totalement ancré dans l'air du temps.

Les titres mobilités pour se déplacer «vert»

Les visages du trajet maison-bureau ont eux aussi bien changé... Les façons de se déplacer aussi, a fortiori en ville. Pour accompagner la transition énergétique, ces trajets ont désormais une couleur : le vert. Dès qu'un actif se déplace, il faut que le trajet soit le plus vert possible et l'empreinte carbone quasiment nulle. Et pour sensibiliser les salariés à la mobilité durable et verte, il existe des titres mobilités, dont la dotation maximum est de 600 euros par an. «C'est un produit qui va énormément se développer dans les années à venir, prédit Stéphan Dixmier. Que ce soit pour acheter une trottinette ou louer un vélo électrique, le salarié n'a qu'à solliciter la RH et peut jouir de cette somme comme il l'entend. Le covoiturage est également éligible.» Un avantage qui est encore assez méconnu, surtout chez les moyennes et petites entreprises... Prendre soin de la planète ou vous déplaçant peut donc aussi vous faire gagner de l'argent. À méditer !

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L'épargne salariale est aussi un sujet ! Il s'agit là de l'un des plus beaux avantages salariés en France. C'est d'ailleurs un avantage très franco-français puisqu'il n'existe nulle part ailleurs sous cette forme… C'est un paradoxe, puisque dans le même temps, les salariés s'y intéressent très peu, pour différentes raisons. «Les salariés connaissent très peu ce monde qu'ils ne maîtrisent pas du tout, souligne Stéphan Dixmier. Il est urgent de démocratiser l'épargne salariale et la rendre accessible. La plupart des gens se contentent d'aller deux fois par an sur le site de l'épargne salariale… Et ne comprennent rien !» Comment la rendre accessible, compréhensible, et surtout, donner envie aux salariés de s'y impliquer, de la même manière que l'on s'intéresse à une assurance vie ou un livret A ? Grâce au digital, évidemment... Plusieurs start-up - à l'instar d'EPSOR par exemple - se sont mis en tête de dépoussiérer l'épargne salariale. Il est vrai que l'on se sent beaucoup plus impliqué dès lors qu'une application est à portée de main, et que l'on «vulgarise» ce produit financier.

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Enfin, il existe un avantage salarié auquel on pense assez peu : l'acompte sur salaire. Le principe est enfantin : pour des raisons qui l'arrangent et ne regardent que lui, le salarié peut demander à être payé en avance, en évoquant ce souhait auprès de la RH ! Sauf que, jusque très récemment, l'acompte sur salaire était une vraie plaie en matière de process et de lourdeurs administratives. Ce qui engendrait une frilosité de la part des salariés et des RH sur ce sujet... Désormais, la digitalisation des logiciels de paie rend le concept beaucoup plus simple à réaliser, et un mail à votre RH suffit à obtenir votre acompte ! «De manière générale, on se rend compte que petit à petit, lentement mais sûrement, le digital dépoussière absolument tous les avantages salariés, conclut Stéphan Dixmier. Certains signes ne trompent pas comme la dématérialisation récente des chèques vacances, et celle des titres-restaurants, par exemple.» Désormais, il ne reste plus aux entreprises qu'à faire de la pédagogie autour de ces dispositifs...

L'Humanité

Le DVD de la semaine – « Torso » de Sergio Martino

Nos recommandations culturelles

L’un des nombreux giallos (ou gialli) qui furent produits en Italie dans les années 1960-70. Au-delà de ses références à l’art classique italien côtoyant des obsessions érotiques, « Torso » est un des précurseurs du « slasher film », qui inspireront tout un courant du cinéma d’horreur américain des années 1980.

Vincent Ostria

Exploration du giallo, suite, avec « Torso » (1973), un des (nombreux) fleurons du genre, qu’illustre ici pour la dernière fois Sergio Martino, maestro du cinéma bis transalpin. Ce film de sexploitation émaillé d’accents érotiques est comme souvent une histoire de serial killer. En même temps, cette œuvre est, comme « la Baie sanglante » de Mario Bava, père du giallo, une de celles qui influencèrent largement un sous-genre florissant dans les années 1980 aux États-Unis, le « slasher film ». Il est clair que des franchises comme « Halloween » et « Vendredi 13 » viennent directement du giallo et de films comme « Torso ». Le récit est en grande partie situé à Pérouse, capitale de l’Ombrie, au centre de l’Italie, avec en arrière-plan la splendeur de l’architecture italienne, et diverses références à la peinture classique (notamment au Pérugin, dont un professeur est le spécialiste). Dans cette ville célèbre pour son université, des étudiantes sont la proie d’un assassin masqué (donc John Carpenter s’est sûrement inspiré pour le look de son tueur Michael Myers), qui les étrangle puis lacère leur torse. A l’origine, tout semble désigner un de leurs condisciples sexuellement frustré, mais les évidences vont graduellement s’estomper jusqu’au coup de théâtre final. Le déroulement et les éléments du récit restent de facture absolument classique. Tout est exécuté avec doigté et une grande sûreté ; le filmage, le montage dynamique, l’emploi optimal de la musique, rendent l’expérience prenante sinon terrifiante. Parmi les caractéristiques du giallo largement présentes ici, citons par exemple les plans subjectifs traduisant le point de vue du voyeur/tueur en train d’observer ses proies : cela deviendra un des gimmicks du « slasher cinéma ». De tels accents (et accès) se combinent à merveille dans la longue séquence finale située dans une vaste et vieille maison. Suspense ininterrompu dans lequel est engluée l’héroïne qui assiste, impuissante, aux horribles activités du meurtrier. On trouve dans « Torso » une parfaite adéquation entre érotisme, concupiscence masculine, pulsion scopique, et besoin de tuer. Le meurtre comme exutoire des désirs inassouvis : une vieille rengaine, certes, mais une source inépuisable de littérature, et bien sûr du cinéma. A notre époque néo-moraliste cela frise le sujet tabou. Mais quoi qu’il en soit, sans frustration (sexuelle), pas de thriller, pas de Hitchcock.

« Torso » de Sergio Martino. Italie, 1973, 1 h 30

DVD – Ed. The Ectasy of films

vodcinéma
L'Humanité

Noirmoutier : les écrivains dans l’île

Nos recommandations culturelles

Un nouveau festival organisé par les créateurs d’ Écrivains en bord de mer se tient ce week-end dans l’île. 8 écrivains invités pour cette nouvelle édition

Alain Nicolas

Un week-end de pentecôte à Noirmoutier, il y a les plages, les crustacés… et maintenant, les livres. Bernard et Brigitte Martin, les créateurs des éditions joca seria et d’ Écrivains en bord de mer ‑dont la 26 èmeédition se tiendra le 8 juillet à La Baule –ont décidé de faire vivre dans l’île un nouveau festival littéraire.

Ces rencontres ne sont pas une déclinaison d’un événement qui a fait ses preuves, encore moins une anticipation de ce qui aura lieu un mois plus tard sur le continent, mais se jouent sur un concept différent : « recevoir des auteurs dont les œuvres récentes ont un rapport de près ou de loin avec la mer ».

L’ambition, cependant, reste la même : allier qualité et décontraction, faire mieux connaître les auteurs confirmés, et donner aux lecteurs l’occasion d’entendre les nouvelles voix qui feront la littérature de demain.

On découvrira ainsi des auteurs qui pour la plupart sont familiers aux lecteurs de l’Humanité : Abigail Assor, Emmanuelle Bayamack-Tam (prix Étonnants Voyageurs 2013, prix du Livre Inter 2019), Aliona Gloukhova, Elitza Gueorgieva, Victor Jestin, Nathalie Kuperman, Hugo Lindenberg (prix du Livre Inter 2021), Guillaume Poix.

Le comédien Yves Arcaix lira des textes des auteurs invités

On assistera à la projection du film d’Elitza Gueorgieva « Notre endroit silencieux »

Si l’on en juge par le succès connu par les réalisations des organisateurs, c’est pour Noirmoutier qu’il faudra s’embarquer ce week-end.

Du 4 au 6 juin

Salle du Blanc-Moutier 85330 Noirmoutier-en-l’Île

En partenariat avec la librairie Trait d’Union

Programme et infos : http://noirmoutier-festival-litteraire.fr/

festivalLittérature
L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

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L'Humanité

Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

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Le Figaro

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

Paule Gonzalès

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Une première mise en examen qui devrait permettre de lever un coin du voile sur la mystérieuse vague d’agressions à la seringue. Pour la première fois, après des mois de violences perlées aux quatre coins du pays, un individu a été interpellé dans la nuit de vendredi à samedi, à Toulon, sur une plage du Var, lors de l’enregistrement d’une émission de TF1. Une information judiciaire a été ouverte, ce qui a permis de placer en détention provisoire le mis en cause. De quoi, pour le parquet de Toulon, mettre fin au sentiment d’impunité des délinquants. En effet, une vague inexpliquée de piqûres touche depuis début avril des jeunes dans des boîtes de nuit, bars et festivals de toute la France, avec des plaintes déposées à Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, ainsi qu’à Grenoble, Nancy, Lyon, Besançon, Valence ou encore Toulouse.

À Toulon, à la fin du week-end, le parquet avait enregistré vingt et un signalements. À ces derniers s’ajoutent deux personnes - une jeune femme et une adolescente - qui, lors d’une altercation avec l’individu, l’ont formellement vu portant une seringue. Fait non négligeable, la quasi-totalité des victimes sont des femmes. Le mis en cause, âgé de 20 ans, d’origine tunisienne, sans titre de séjour, sans emploi connu de la justice, est en état de récidive légale. Il a déjà été condamné, en 2020 pour violences conjugales sur sa compagne, qui aurait été entendue ce week-end. Père d’un enfant, il est difficilement expulsable. L’individu continue de nier vigoureusement les faits, malgré les dires de deux témoins.

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La procédure d’information judiciaire a été ouverte au titre de violences aggravées par deux circonstances, la préméditation et l’arme par destination que constitue la seringue. La peine encourue est de 5 ans d’emprisonnement. Pour l’instant, le parquet de Toulon reste réservé quant à «l’administration d’une substance nuisible». Huit examens cliniques sont déjà en cours. Dans sept cas, des impacts de seringue ont été constatés. La majorité des victimes n’ont développé aucun symptôme.

Analyses en cours

La seule pour qui c’est le cas est l’agent de sécurité de l’émission, une femme. Cette dernière a eu une altercation avec le mis en cause, qui entendait passer très vite les contrôles. Durant leur échange sous tension, elle a ressenti une piqûre à la main. Une trace d’un diamètre légèrement supérieur à celui d’une seringue a été constatée. À la suite de quoi, elle a effectivement fait un malaise. Les analyses sont en cours pour déterminer la cause. Mais rien ne dit que cela soit lié à une substance. Tout l’enjeu pour le parquet et les services d’enquête est désormais de savoir si la multiplication de ces agressions à la seringue est un «effet de mode malsain d’agression» qui s’accompagne ou pas d’inoculation de produit.

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Il y a un mois, le parquet de Toulon a mis en place un protocole fondé sur des examens de sang et d’urine, et des prélèvements capillaires, un mois après les faits. Ce qui trouble les enquêteurs, c’est que l’administration de substances comme le GHB, ou drogue du violeur, pour abuser des victimes, notamment dans des lieux de nuit, ne nécessite pas l’usage d’une seringue. Toulon a enregistré, au cours de ces derniers mois, plusieurs plaintes concernant des agressions à la seringue dans des établissements de nuit. Le juge d’instruction a désormais un long chemin d’enquête devant lui, car il lui appartient de croiser l’ensemble de ces faits.

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Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon

La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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L'Humanité

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

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L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 7 juin 2022 à 10:05

REPORTAGE - En ce vendredi de juin, des hommes en uniforme bleu foncé marchent dans le village. Accompagnée de magistrats et de policiers ukrainiens, une équipe de 17 gendarmes français a été envoyée sur place pour enquêter sur les crimes de guerre, dans le cadre de la coopération franco-ukrainienne. Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

» À LIRE, le récit de l’envoyée spéciale du Figaro ici

Livraisons d’armes de longue portée

À Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté mis en garde lundi les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée. Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington. Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper l'artillerie adverse en restant hors d'atteinte.

Les États-Unis accusent la Russie de vol de blé

L'autre grande bataille, économique celle-ci, est celle des ressources en blé de la superpuissance céréalière qu'est l'Ukraine. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé «crédibles» les informations selon lesquelles la Russie «vole» des tonnes de céréales, «pour les vendre à son propre profit», avec son blocus naval des ports ukrainiens, qui empêche les exportations de céréales et fait craindre des crises alimentaires notamment en Afrique.

À VOIR AUSSI - L'export du blé ukrainien s'annonce «très difficile» à cause de la guerre, prévient l’Union européenne

Selon le New York Times, Washington a averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des «céréales ukrainiennes volées». Antony Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains. L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara avait accusé dès vendredi la Russie de «voler» et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

«Les Russes «sont en train de détruire la ville», selon le maire de Severodonetsk, Oleksandr Striouk

Les Russes «sont en train de détruire la ville... Comme ils n'ont pas réussi à la prendre en un ou deux jours, ils utilisent des frappes aériennes, de l'artillerie lourde», a témoigné lundi soir Oleksandr Striouk, responsable de l'administration de Severodonetsk, s'inquiétant d'une évacuation des civils rendue «quasiment impossible» désormais. Le maire de Severodonetsk, Oleksandre Striouk, a confirmé lundi que «la situation changeait toutes les heures» et que d'«intenses combats de rue» se déroulaient dans sa ville, sous le feu des projecteurs depuis plusieurs jours.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la situation à Severodonetsk reste «extrêmement difficile», selon Zelensky

Lutte pour Severodonetsk

Les combats se poursuivaient mardi pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine soumise à un déluge de feu russe, où la situation évolue «d'heure en heure» selon Kiev. «Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D'intenses combats de rue se poursuivent», a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans sa dernière adresse vidéo, lundi soir. «Dans la région de Donetsk, en plus des tirs d'artillerie, l'ennemi tire depuis des avions et des hélicoptères», selon le premier bulletin de l'état-major de l'armée ukrainienne mardi matin, confirmant que Severodonetsk reste «le coeur de cible de l'ennemi».

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud et l'est du pays.

Vous pouvez retrouver toutes les informations du direct d'hier ici.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine

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Les États-Unis accusent la Russie de vol de blé

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Selon le New York Times, Washington a averti mi-mai 14 pays, principalement en Afrique, que des cargos russes transportaient des «céréales ukrainiennes volées». Antony Blinken a fait référence à cet article du quotidien américain, sans toutefois confirmer directement l'alerte adressée aux pays africains. L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara avait accusé dès vendredi la Russie de «voler» et d'exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie.

«Les Russes «sont en train de détruire la ville», selon le maire de Severodonetsk, Oleksandr Striouk

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Lutte pour Severodonetsk

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Bonjour à tous

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DÉCRYPTAGE - Lancées dans une guerre d'usure, la Russie et l'Ukraine ont déjà perdu beaucoup de soldats et de matériel.

Le Figaro

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

Margaux Benn

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Envoyée spéciale à Kharkiv et Vilkhivka

L’école n’est plus qu’une masse grise, calcinée et éventrée par les bombes. Devant flotte un drapeau ukrainien dont les couleurs, par contraste, semblent particulièrement éclatantes. À quelques kilomètres, les forces ukrainiennes se livrent à d’âpres combats pour libérer d’autres villages: les frappes d’artillerie, fréquentes, résonnent. Une fumée noire s’échappe alors dans le ciel.

Longeant la route qui mène à l’établissement, Marina et sa fille Sophia errent dans ce décor apocalyptique. Sur son petit vélo, l’enfant de 7 ans insiste pour bifurquer vers le parvis noirci. «En septembre prochain, elle aurait dû commencer l’école ici», explique Marina d’un air las. L’imposante trentenaire, chaussée de simples sandales, a les pieds couverts de crasse ; dans le village, l’eau et l’électricité ne sont pas encore revenues. La famille possède une petite datcha non loin: «Là-bas, le gaz fonctionne. C’est déjà ça», décrit Marina. Elle s’interrompt pour aller chercher sa fille, afin d’éviter qu’elle ne s’aventure trop parmi les débris: «Le village a été déminé après sa libération, mais on ne sait jamais.»

Dans le village de Vilkhivka, en lisière de Kharkiv, la deuxième ville du pays, les soldats russes ne sont pas restés longtemps. «On ne leur a pas laissé le loisir de s’installer pour commettre leurs crimes, comme dans la périphérie de Kiev», lance «Viking». Ce colosse recouvert de tatouages évoquant les mythologies slave et nordique a quitté la vie civile et sa forge de couteaux pour se battre contre «les hordes de Russes» qui tentent d’envahir son pays. Il est l’un des membres fondateurs de Kraken, le nouveau bataillon de volontaires qui a émergé après le début de la guerre dans sa région de Kharkiv, sous l’égide de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien. La libération de ce hameau fut son premier fait d’armes.

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Pour continuer à discuter, il faut se mettre à l’ombre: ayant subi trop de contusions et de traumatismes crâniens, «Viking» ne peut rester trop longtemps au soleil. En 2014, lorsque Moscou a envahi la Crimée et une partie du Donbass, il a combattu au sein d’un groupe de volontaires, puis n’a jamais cessé de s’entraîner au tir et aux arts martiaux. Le 24 février dernier, lorsque les Russes ont commencé à bombarder sa ville, il est aussitôt reparti au front, près du quartier de Saltivka-Nord, qui serait presque entièrement détruit pendant les semaines qui ont suivi. «Là-bas, nous étions tout un groupe de gens qui s’entendaient bien. Nous nous connaissions parfois depuis des années. Nous nous respections mutuellement en tant que combattants et avons décidé de former notre propre unité d’élite», explique-t-il.

Tout comme le régiment Azov doit son nom à la mer au sud de l’Ukraine, Kraken évoque une créature marine issue des légendes scandinaves. Elle est propre à Kharkiv, et composée principalement d’habitants de la région.

C’est la guerre. C’est laid. En tout cas, moi, je n’ai rien à me reprocher

Officiellement, le groupe est représenté par Konstantin Nemitchev, un jeune politicien local du Corps national, un parti nationaliste d’extrême droite créé par Andrii Biletsky, le fondateur du régiment Azov. «Mais nous, les combattants, nous ne sommes pas politisés», tient à souligner «Viking». «Tout comme la propagande russe tentait de présenter Azov comme un ramassis de néonazis en raison de l’appartenance politique de ses fondateurs, elle utilise la même rhétorique pour nous», insiste-t-il.

Tout comme le régiment Azov, dont sont issus certains de ses membres, Kraken est en fait composé de hooligans, d’adeptes des arts martiaux, d’amateurs de la scène de musique métal, ou encore de militaires originaires de Kharkiv et ayant demandé à y être transférés pour défendre leur région… «Patriotes mais, pour la majorité d’entre nous, pas du tout d’extrême droite!», abonde «Drozak», un ancien de la Légion étrangère qu’il a quittée en 2014 pour combattre, «avec plus de liberté», les Russes dans le Donbass et en Crimée. Ce natif d’un pays d’Europe de l’Est s’est ensuite marié avec une Ukrainienne et, le 24 février dernier, il a su qu’il reprendrait la lutte auprès de son «peuple de cœur». «Lorsqu’on combat au sein de Kraken ou d’Azov, on sait qu’on est parmi les meilleurs. La politique, on la laisse à ceux qui n’ont que de la gueule», souligne-t-il en français.

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Reste que des membres du bataillon ont été accusés, à une reprise, de crime de guerre: lorsqu’une vidéo a fait surface sur les réseaux sociaux montrant des hommes tirant dans les jambes de prisonniers de guerre russes. La BBC a obtenu la confirmation que le bataillon opérait dans la zone de l’incident, au moment où il s’est déroulé. «Viking» dit n’en rien savoir: «C’est la guerre. C’est laid. En tout cas, moi, je n’ai rien à me reprocher.»

Aujourd’hui, le régiment Azov est largement diminué pour avoir tenté de repousser, jusqu’au bout, les Russes de Marioupol. Kraken semble en passe de prendre la relève pour devenir le principal groupe de volontaires assimilé à des «forces spéciales».

«Karma», seule femme du bataillon sur le front

La libération du village de Vilkhivka, fin mars, filmée par des drones et prises à la GoPro et au téléphone portable ont été largement diffusées sur les réseaux sociaux. «À un moment donné, les Russes nous ont pris en embuscade. On n’avait d’autre choix que de se replier vers une position de l’armée ukrainienne, qui se trouvait en haut d’une colline. Sur le chemin, il y avait des dizaines de mines antichars. Alors, en déjouant les obus et mortiers qui s’abattaient tout autour de nous, il a fallu régulièrement descendre du véhicule pour déplacer les mines à la main », raconte «Viking». Depuis ce coup d’éclat, lui et sa bande ont mené plusieurs autres opérations.

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«Karma» est de toutes les missions. Affichant un sourire défiant, elle explique avoir choisi ce surnom car «le karma, c’est la conséquence de tes actes. Si les Russes nous attaquent, je suis là pour eux». Ses longues mèches rouges relevées en queue-de-cheval, elle est l’une des infirmières de Kraken, et la seule femme du bataillon à aller sur le front. Ses exploits - en tant que soignante mais aussi comme combattante - sont si nombreux que «Viking» l’a recommandée auprès de la hiérarchie pour obtenir une médaille.

Alors que les obus et les mortiers pleuvaient sur Vilkhivka, quatre membres de son unité de six personnes sont touchés. «L’un d’eux est mort quasiment sur le coup. Deux autres étaient gravement blessés, dont le commandant de l’unité, et un plus légèrement touché», relate-t-elle. Elle leur prodigue «les plus urgents des premiers secours» avant de remarquer, à quelques mètres de là, une voiture garée. «Par chance, il y avait la clef dedans. Et un civil non loin, terré dans sa maison. J’ai mis les deux hommes dont les états étaient les plus critiques dans la voiture, et j’ai dit au civil de les conduire en sécurité. Moi, je suis restée avec le troisième blessé.» Enfin, un véhicule d’un bataillon médical a surgi. «J’ai mis le dernier blessé dedans. C’est là que j’ai réalisé que le chauffeur avait un tourniquet autour de la jambe. Il avait été blessé, s’était lui-même mis un garrot pour stopper l’hémorragie et continuer de sauver des blessés sur le front.»

Si «Karma» a su garder son sang-froid, c’est, explique-t-elle, parce que «moi, je fais ça depuis longtemps», avant de préciser avec bienveillance: «Les autres étaient pétrifiés, mais c’est une réaction humaine normale lorsqu’on se retrouve sous les bombes et au milieu des tirs. Avec l’entraînement et l’expérience, on apprend à maîtriser ses émotions.»

En 2014, lorsque Moscou décide d’envahir la Crimée et le Donbass, la jeune fille a 16 ans. «Je n’ai pas hésité une seconde: je me suis inscrite à des formations pour apprendre à tirer et à dispenser des soins d’urgence. Mes parents ne le savaient pas, mais parfois je ratais l’école pour y aller!», rit cette fille d’infirmière, qui a aussi insisté pour faire des stages à l’hôpital auprès de sa mère, sans que celle-ci se doute qu’elle se destinait à la médecine de guerre. «Dès que j’ai atteint la majorité, je me suis enrôlée dans un bataillon spécial de volontaires. Le seul qui acceptait les femmes. Là, j’ai enfin pu me battre contre les Russes.»

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Bien vite, elle réalise que sur cette guerre de position, gelée, «on n’avait pas trop besoin de mes services à la kalachnikov. Alors, je me suis plongée à fond dans les soins d’urgence.» En 2021, la jeune femme avoue à ses parents sa double vie: «Ils étaient persuadés que j’étais une sage étudiante, alors que, régulièrement, j’allais sur le front tirer à la kalachnikov ou évacuer les blessés. Ils l’ont plutôt mal pris, surtout ma mère, qui est très inquiète pour moi en plus de se ficher de la politique. Mais moi, je ne peux pas laisser les Russes nous envahir sans rien faire!» Dès le 24 février, à Saltivka-Nord, elle retrouve «Viking et les autres héros» qui seront les membres fondateurs de Kraken.

Ce samedi marque son 24e anniversaire ; alors, elle s’autorise quelques jours de répit. Les autres membres du bataillon lui ont offert un immense bouquet de fleurs. «Mais bientôt, j’y retourne. Sinon, je m’ennuie!», rit-elle.

Les Russes frappent nos drones à 3 000 euros avec des missiles qui doivent coûter le triple!

À quelques kilomètres de là, «Horus» arrive en trombe à bord de son 4×4 dans le centre d’entraînement de la 92e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne. Cet homme d’affaires âgé de 30 ans, qui combat depuis plusieurs années au sein du régiment Azov, dirige plusieurs combattants de l’unité régionale de Kharkiv d’Azov SSO, les forces spéciales du célèbre bataillon. Lorsqu’ils ne combattent pas les soldats russes aux abords de la ville, ils s’entraînent sur ce large périmètre doté d’une bâtisse désaffectée. Aujourd’hui, le lieutenant-colonel Olexandre forme une partie du groupe au maniement de pièces d’artillerie.

Un peu à part, d’autres hommes pilotent des drones de reconnaissance: simulant une opération souvent répétée sur le terrain, ils font survoler leurs engins civils - financés et acheminés par des bénévoles - au-dessus d’un lieu, avant d’indiquer aux artilleurs où diriger les tirs. «C’est une méthode qui coûte cher, car les Russes abattent régulièrement nos drones. Mais ça vaut le coup: ils frappent nos drones à 3000 euros avec des missiles qui doivent coûter le triple!», se félicite «Kenochnik» («le cinéaste»), un réalisateur de 24 ans qui a récemment rejoint les forces spéciales d’Azov.

«Rapidité d’apprentissage»

L’allure du jeune homme chétif, affublé de lunettes ainsi que les autres pilotes de drones, détonne. «Chacun sa mission: inutile d’être un champion de MMA qui arrache les oreilles des Russes pour rejoindre notre équipe!», souligne «Horus». «Les principales qualités de tous ces hommes, c’est l’intelligence, la rapidité d’apprentissage et la capacité à s’adapter. Le reste, ça vient en s’entraînant.» Le recrutement se fait surtout sur la base de recommandations. Ainsi «Gorynish», un autre pilote de drones s’étant donné pour surnom celui d’un dragon de la mythologie slave, avait-il intégré en mars la Défense territoriale, ce groupe de volontaires civils armés dont la mission est surtout de garder les checkpoints qui émaillent le pays et d’apporter une aide logistique. «Quelqu’un a eu vent de mes compétences spécifiques et m’a recommandé pour cette unité», explique-t-il.

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«Tout comme la guerre de 2022 diffère de celle de 2014, elle continue d’évoluer», note «Horus». «Depuis deux semaines, par exemple, les Russes, repliés sur des positions plus lointaines, tirent de leur territoire, de l’autre côté de la frontière. Il faut constamment s’adapter et repenser la manière de se battre. Nous n’avons plus seulement besoin de guerriers, mais aussi de techniciens, d’analystes et autres experts qui ne ressemblent pas à l’idée qu’on se fait d’un combattant d’Azov. C’est ce qui fait la force d’Azov SSO.»

Guerre en Ukraine : quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

DÉCRYPTAGE - Lancées dans une guerre d'usure, la Russie et l'Ukraine ont déjà perdu beaucoup de soldats et de matériel.

Panama : deux femmes portant des «narcoperruques» arrêtées à l'aéroport, une méthode «inédite»

L'une des deux femmes portait sous sa perruque 68 emballages cylindriques noirs contenant de la cocaïne, a indiqué le bureau du procureur général du pays.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

Le Figaro

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Claire Conruyt

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

Ses propos ont fait polémique. Et provoqué l'ire de l'opposition. À la suite d'une intervention policière qui s'est soldée par un mort et un blessé grave, Jean-Luc Mélenchon a déclaré dans un tweet : «Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?»

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Deux jours plus tard, le leader de la France insoumise a renchéri : «La police tue, et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour ''refus d'obtempérer''. La honte c'est quand ?» Invité ce matin sur France Inter, le député sortant à Marseille assume son propos. «C'est mon devoir de le faire», a-t-il affirmé. Avant de justifier son second tweet : «Ce que je disais [dans un premier temps] ne rencontrait aucun écho. Comme ça n'a rien donné, j'ai monté le ton. Et j'obtiens ce que je veux. Des milliers de gens entendent qu'il y a un responsable politique qui n'accepte pas l'évolution de l'usage de la force de police telle qu'elle est définie par le pouvoir politique qui commande.»

Balayant les critiques de l'opposition, venant, selon lui de «la droite ou de l'extrême droite», le chef des Insoumis a précisé : «Si vous votez pour moi, je changerai la doctrine d'usage de la force de police dans notre pays et je dis que ce n'est pas normal qu'on tue quelqu'un parce qu'il refuse d'obtempérer.» Jean-Luc Mélenchon s'est ensuite défendu d'être «anti-flic». «Je l'ai jamais été. Je suis contre un usage disproportionné de la violence», a-t-il conclu.

L'ancien premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, a de son côté déclaré sur Twitter ce matin : «La police nous protège. Des policiers tombent chaque année pour assurer la protection des Français. Ils méritent notre respect. Les insulter et les salir par électoralisme et par pur cynisme est irresponsable et indigne.» Le maire de Nice, Christian Estrosi, estime les propos de Jean-Luc Mélenchon «inqualifiables». «Il faut le mettre hors d'état de nuire», a-t-il poursuivi. «S'attaquer à la police, c'est nuire à la République et à la démocratie.»

«S'il gagne, je me tire» : Michel Sardou menace de quitter la France en cas de victoire de Mélenchon, qui lui répond

Le chanteur français menace de «déclarer la Normandie duché» et d'y «mettre des barrières partout» en cas de victoire de la Nupes aux élections législatives. Le leader Insoumis lui propose une rencontre.

«Tenues islamiques» à l'école : Macron veut «de la clarté» et que «la loi s'applique»

«Pour tous les élèves dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient», a affirmé le président.

Sondage: faible soutien au gouvernement d’Élisabeth Borne

BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République baisse de 4 points pour s’établir à 37%.

L'Humanité

La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac

Actu

Stéphane Guérard

Mégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».

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L'Humanité

Emna Charrad, une vie en miettes

Un jour avec

Cette femme de ménage de 64 ans a vu les employeurs défiler à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse au gré des attributions de marchés publics. Elle se mobilise pour des salaires et conditions de travail dignes.

Rosa Moussaoui

Elle travaille ici depuis près d’un quart de siècle ; à 64 ans, elle s’use encore à la tâche. L’horizon de la retraite est incertain : l’an prochain, peut-être, sans espoir de percevoir une pension décente, après une vie de travail pénible. Emna Charrad est femme de ménage à l’université Sorbonne Nord de Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis. Avec ses collègues, ce jeudi, elle a posé seaux, chiffons et balais, pour 59 minutes : ces travailleuses exigent de leur employeur, le groupe Agenor, un salaire meilleur, des conditions de travail moins éprouvantes et, surtout, qu’on les respecte, que cessent les injonctions et les brimades. « Cette société nous en fait voir de toutes les couleurs. Avant, c’était Arcade, Arc-en-ciel, puis Derichebourg. Agenor, c’est le pire, soupire-t-elle. Ils nous menacent, nous chargent de travail. J’ai douze salles de cours à faire chaque jour. Ils nous obligent à travailler de 6 heures à 9 heures, puis de 17 heures à 20 heures, alors que l’université ne s’oppose pas au regroupement de nos heures le matin : ils savent qu’on fait bien notre travail et ça ne change rien pour eux. » Ce fractionnement du temps de travail rend la vie impossible à celles qui habitent loin, à Aubervilliers, Dugny, Noisy-le-Sec, contraintes à d’épuisants allers-retours en transports en commun. Il est arrivé que certaines femmes de ménage prennent l’initiative de faire leurs six heures d’affilée pour desserrer les contraintes que cette organisation du travail impose à leur vie privée et familiale : elles ont aussitôt écopé d’avertissements.

« ils ont un mépris pour nous… »

Emna décrit l’indifférence qui entoure son travail, indispensable à la vie sociale mais invisibilisé. Elle met en cause un management brutal, autoritaire, dit travailler sous pression, dans l’angoisse permanente de sanctions toujours prêtes à tomber. « La cheffe d’équipe fait peur aux gens. Elle nous humilie. Elle a cassé le chantier », accuse-t-elle. « Ces travailleuses essentielles sont l’objet de brimades, sans aucun égard pour leur dignité. On les prend pour des serpillières », confirme Selim Hocini, de l’union locale CGT.

Sous les verrières du forum, vêtues de leurs blouses gris et fuchsia, les femmes de ménage sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, discrètes mais fières du défi que cette mobilisation lance à leur employeur. Des représentants des personnels de l’université défilent au micro pour dire leur solidarité. La tête à leurs examens, les étudiants, pressés, jettent au passage un regard surpris vers cet inhabituel tintamarre. Autour des grévistes, leurs homologues travaillant pour la municipalité de Villetaneuse, en blouses bleues, sont venues les soutenir à l’appel de la CGT. Parmi elles, Odile, cheveux blonds et courts, regard clair, verbe mordant, le poignet serré dans une orthèse. Elle souffre d’un syndrome du canal carpien, un trouble musculo-squelettique jamais reconnu jusqu’ici dans son cas comme maladie professionnelle. D’une chute au travail, voilà quatre ans, elle a aussi gardé quatre vis dans l’épaule. Elle a commencé à travailler à 16 ans. Âgée de 60 ans, elle ne peut pas encore partir à la retraite : ses années d’apprentissage et l’arrêt de travail de deux ans consécutif à son accident sont déduits du cumul de ses annuités. Les mêmes mots viennent aux deux femmes pour décrire leur condition : « Ils ont un mépris pour nous… »

la mieux armée du groupe

Amplifiés par les mégaphones des militants CGT, les slogans fusent : « Ménage, esclavage ! », « Sous-traitance, maltraitance ! » Parmi les femmes de ménage du campus, pour la plupart originaires d’Afrique, certaines n’ont jamais emprunté le chemin de l’école : celles-là ne savent ni lire ni écrire. D’autres maîtrisent mal la langue française et moins encore le jargon administratif. L’une d’entre elles, racontent les grévistes, a été invitée à signer une lettre de démission dont elle n’avait même pas pu décrypter le sens. Venue au début des années 1980 du sud de la Tunisie, Emna semble la mieux armée du groupe, la moins vulnérable. C’est elle qui a convaincu ses camarades de se mobiliser. Elle a poussé alors la porte de l’union locale CGT, qu’elle avait repérée dans sa rue. Elle ne le regrette pas : « On n’avait jamais trouvé un syndicat qui nous défende comme ça. » « On ne demande pas grand-chose : du respect, travailler 35 heures, gagner un peu mieux notre vie, sourit-elle. Mon mari est malade, il ne travaille plus, je gère tout, je ramène le seul salaire à la maison. Je gagne 1 100 euros par mois, avec un loyer de 700 euros. On a élevé nos enfants avec ces miettes-là. » Tout au bout d’une vie de labeur, Emna veut relever la tête.

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Le Figaro

Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers

Le Figaro

L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.

L'avocat des trois policiers en garde à vue, Laurent-Franck Liénard, a déclaré à l'antenne de BFMTV qu'il existait une vidéo relatant les évènements de samedi 4 juin. Lors d'une course-poursuite après un refus d'obtempérer, les policiers avaient ouvert le feu, causant la mort de la passagère et blessant le conducteur.

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Selon Laurent-Franck Liénard, la scène a «été filmée», il l'a lui-même visionné dans le cadre de la garde à vue. Les tirs des policiers auraient été «totalement simultanés», explique l'avocat, appuyant sa théorie de légitime défense, «les trois personnes, à des positions différentes, ont tous les trois ressenti la dangerosité de la manœuvre de la voiture et l'urgence de réagir». Il estime que huit à neuf cartouches ont été tirées au moment des faits. Les policiers, âgés entre 25 et 30 ans, «ne sont pas connus pour des faits de violence».

Ses clients ont estimé que s'ils n'avaient pas tiré, «il y aurait eu de toute façon des blessures graves voire des morts dans nos rangs», souligne Me Laurent-Franck Liénard.

Deux enquêtes ouvertes

D'après l'avocat, les trois policiers encerclaient la voiture : «l'un se trouvait sur le côté gauche, un autre se trouvait devant et un autre policier se trouvait sur la droite du véhicule». Le conducteur, qui tentait d'échapper à un contrôle, aurait cherché à retourner son véhicule contre les forces de l'ordre.

Ibrahima, l'un des passages du véhicule, a été interrogé sur sa version des faits par RTL : «On était à un feu rouge et un policier est venu taper à la vitre du conducteur pour lui demander de se mettre sur le côté pour un contrôle». Il avoue que son ami «a avancé un peu» au lieu de s'arrêter, mais se dit choqué par les tirs dans «la tête de la fille». La jeune femme est décédée dimanche de ses blessures. Dans la journée, les fonctionnaires de police ont été placés en garde à vue et le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes, l'une les visant et la seconde concernant le conducteur.

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L'homme de 38 ans est connu des services de police. Il possède 80 mentions au fichier de traitement des antécédents judiciaires. Selon BFMTV, il n'était libre que pour le week-end, samedi dernier. Purgeant une peine de prison depuis le 14 avril dernier, il aurait bénéficié d'une permission de sortie.

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PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Le Vatican suspend des ordinations sacerdotales dans le diocèse de Fréjus-Toulon

La décision sans précédent est vécue comme un «choc» par une partie de la communauté catholique. Elle ne vise pas les séminaristes mais les options pastorales de l'évêché, qui accueillerait trop largement des traditionalistes.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Le Figaro

Trafic d’antiquités: Jean-Luc Martinez, ancien patron du Louvre, précise sa ligne de défense

Claire Bommelaer

ENQUÊTE - Mis en examen pour complicité d’escroquerie et blanchiment, l’ancien président du Louvre fait connaître sa position par l’intermédiaire de ses avocats.

C’est une onde de choc qui déferle sur le monde de l’égyptologie. Elle secoue le marché, des collectionneurs mais aussi des musées, dont la vénérable institution du Louvre et son petit frère, le Louvre Abu Dhabi. Elle met en lumière un possible réseau de trafiquants mus par l’appât du gain, et ayant profité de la guerre en Syrie et du printemps arabe en Égypte, pour faire sortir des antiquités, puis les blanchir.

En cercles concentriques, l’enquête au long cours menée par le juge Jean-Michel Gentil et l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) depuis 2018 a atteint l’ancien président directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez. Placé en garde à vue pendant trois jours, il a finalement été mis en examen le 25 mai dernier pour «complicité d’escroquerie et blanchiment». Ce dernier aurait fait preuve, au minimum, d’un manque de vigilance, au pire de complicité, lors de l’acquisition en 2016, par le Louvre Abu Dhabi d’une stèle royale égyptienne, soupçonnée d’avoir été sortie illégalement d’Égypte.

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Jean-Luc Martinez ne cesse de contester sa mise en cause dans ce dossier. Au Figaro, ses avocats, Mes Jacqueline Laffont et François Artuphel (cabinet Haïk et associés), indiquent qu’il «se tient à l’entière disposition du magistrat pour apporter tous les éclairages nécessaires sur un sujet complexe, qui constitue un des engagements majeurs de sa carrière. Il ne doute pas que ses explications contribueront à établir les faits et les responsabilités dans ce dossier, et permettront de lever une mise en examen qui n’est fondée ni en droit ni en fait».

Les prémices de cette affaire à rebonds se constituent il y a quatre ans. En 2018, une enquête préliminaire est ouverte à la suite de la vente, un an plus tôt, pour 3,5 millions d’euros, au Metropolitan Museum de New York, du sarcophage doré du prêtre Nedjemankh. L’objet prestigieux, au centre d’une grande exposition, a été vendu par l’intermédiaire de Christophe Kunicki, expert français reconnu. Hélas pour le Met, l’enquête établit qu’il avait été volé l’année du soulèvement contre le président Moubarak, alors que l’expert a laissé croire, pièces à l’appui, que le sarcophage avait quitté le pays en toute légalité en 1971. Le sarcophage est finalement restitué à l’Égypte, en 2019.

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L’affaire du Metropolitan lance la justice sur la piste d’un possible réseau. En juin 2020, plusieurs personnes sont mises en garde à vue, et Christophe Kunicki et son mari Richard Semper, mis en examen. Deux ans plus tard, l’affaire rebondit, avec la mise en examen de Roben Dib, directeur de la galerie Dionysos à Hambourg, pour des chefs «d’escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée». L’OCBC pense qu’il a fourni de fausses licences d’exportation, et «blanchi» des objets archéologiques volés. Il cherche également à déterminer les conditions d’acquisition par le Louvre Abu Dhabi, par son intermédiaire, de sept antiquités - dont la stèle - entre 2013 et 2018, et valant un peu plus de 50 millions d’euros (dont un buste de Cléopâtre, de 30 millions d’euros). Le galeriste, aujourd’hui incarcéré, est un proche de Christophe Kunicki. Voilà donc tous les regards portés vers le «Louvre des sables», inauguré en grande pompe en 2017.

S’il était établi que des œuvres illicites ont été acquises par le Louvre Abu Dhabi, Jean-Luc Martinez serait, comme les institutions qu’il a eu la charge de conduire, victime des trafiquants

Jusqu’à cette date, le système d’acquisition du Louvre Abu Dhabi s’appuyait autant sur l’expertise française que sur celle des Émiratis. Il était régi par un comité, présidé par les autorités émiraties, avec pour vice-président, celui qui était à la tête du Louvre à l’époque, Jean-Luc Martinez. Douze membres y siégeaient, dont sept désignés par la France. «À l’époque, la commission étudiait et débattait sur les dossiers, lesquels étaient instruits par la direction scientifique de l’Agence France Muséums, cheville ouvrière du projet du Louvre Abu Dhabi», signale un proche du dossier. Le président de la commission d’acquisition, un Émirati, avait par ailleurs un droit de veto, qu’il n’exercera pas pour l’achat des sept antiquités égyptiennes (la fameuse stèle funéraire, un ensemble funéraire, un portrait du Fayoum, un modèle d’embarcation, un hippopotame en faïence, une statue d’Isis), aujourd’hui sur la sellette. Toutes ont obtenu un vote unanime des 12 membres de la commission. Les œuvres vont être acquises en plusieurs lots, un buste de la reine Cléopâtre entrant dans les collections plus tard, en octobre 2018 - moment où les Émiratis ont changé de système et repris complètement la main sur leurs acquisitions.

Entre 2013 et 2017, Jean-Luc Martinez avait-il conscience que certains certificats étaient de complaisance? «Il était l’un des 12 membres de la commission d’acquisition du Louvre Abu Dhabi et n’y avait aucune voix prépondérante. Il n’était pas davantage en charge de l’instruction de la provenance des œuvres. S’il était établi que des œuvres illicites ont été acquises par le Louvre Abu Dhabi, il serait, comme les institutions qu’il a eu la charge de conduire, victime des trafiquants, qui auraient réussi à tromper aussi bien le Met que les autorités égyptiennes», poursuivent ses avocats.

Au moment de l’inauguration du Louvre Abu Dhabi, toutes les antiquités égyptiennes sont en majesté dans les nouvelles vitrines, notamment la grande stèle faisant référence à Toutankhamon - ce qui donnera lieu à une bronca sur les réseaux sociaux égyptiens. Dans la foulée, le 19 septembre, les autorités égyptiennes, connues pour leur vigilance, publient un communiqué indiquant «qu’aucune pièce exposée» aux yeux de tous n’est sortie illégalement du pays. Depuis, l’Égypte n’a pas pris position sur le conflit.

Mais la stèle (8,5 millions d’euros) n’attire pas que l’attention des réseaux sociaux ou des visiteurs. Elle fait briller l’œil de tous les égyptologues, dont Marc Gabolde. Spécialiste du pharaon, professeur à l’université de Montpellier, ce dernier veut publier un article scientifique sur cet objet royal, et se penche sur son histoire et sa provenance, en 2019. Confronté à des doutes, il dit avoir écrit un mail à Olivier Perdu, égyptologue et titulaire d’une chaire au Collège de France, et à Vincent Rondot, directeur du département des antiquités égyptiennes au Louvre, pour leur en faire part (tous deux seront mis en garde à vue, puis relâchés). Marc Gabolde sera ensuite reçu par Jean-Luc Martinez pour en discuter. «J’ai eu le sentiment de déranger», dira-t-il aux enquêteurs de l’OCBC, selon des propos rapportés par Libération. Jean-Luc Martinez, lui, aurait alors recommandé de se retourner vers le Louvre Abu Dhabi, qui détient la stèle, et possède donc les certificats. Pourquoi, alors, Martinez n’en a-t-il pas lui même informé Abu Dhabi? Par souci de ne pas troubler les relations entre Paris et les Émirats?

L’article de Gabolde est publié en 2020, dans le numéro 69 de la prestigieuse revue d’égyptologie - en dépit des doutes sur la trajectoire de l’objet. Libération affirme que le Louvre aurait fini par conduire une discrète enquête à l’été 2021, qui aurait conclu, à son tour, à des doutes sur l’authenticité des certificats.

Aujourd’hui, Marc Gabolde affirme, au téléphone, que la stèle est sortie dans les années 1930, et qu’un autre éminent égyptologue, Jean Yoyotte, décédé en 2009, «aurait vu la stèle à Bâle», en 1998. Ce qui indiquerait qu’elle n’est pas sortie d’Égypte au moment du printemps arabe. Mais où, à Bâle, exactement? Dans son article, il ne le précise pas mais remercie, dans une note de bas de page, Olivier Perdu pour ses indications. Marc Gabolde, que l’on sent dépassé par les événements, martèle désormais qu’«il y a d’un côté des trafiquants, et de l’autre, les musées, qui sont des victimes».

Derrière cette histoire, se profilent une opération mains propres, mais aussi une possible crise diplomatique. Le Louvre Abu Dhabi, fruit d’un accord intergouvernemental de 2007 entre la France et les EAU, est un dossier éminemment politique. Depuis une semaine, le Quai d’Orsay s’agite d’ailleurs, consultant à tout va et tentant de comprendre s’il est à l’aube d’un scandale d’État. Vendredi soir, afin de donner des gages à son partenaire émirati, il a pris une décision alambiquée: par voie de communiqué, rédigé conjointement avec le ministère de la Culture, il a fait savoir que «dans l’attente d’une clarification de sa situation judiciaire, Jean-Luc Martinez était mis en retrait à titre conservatoire» d’une partie de ses fonctions d’ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, poste qu’il occupait depuis 2021. Seul le «volet relatif à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels» est officiellement concerné par cette mise en retrait - sans que l’on comprenne comment Martinez peut tout simplement travailler dans ses conditions.

Quant à la nouvelle ministre de la Culture, qui avait plaidé pour la nomination de Jean-Luc Martinez en tant qu’ambassadeur, elle a annoncé un groupe de travail, destiné à «faire le point sur le cadre juridique, les procédures d’acquisitions et leur mise en œuvre» au Louvre Abu Dhabi, qui doit rendre ses conclusions à l’été. Tant le Quai d’Orsay que le ministère prennent soin de souligner «l’importance que la France attache au partenariat avec les Émirats». Pour l’instant, ces derniers restent prudents. «Il est encore trop tôt pour savoir si le Louvre Abu Dhabi, qui est la principale victime de cette affaire, va devoir restituer les œuvres», fait savoir Jean-Jacques Neuer, avocat ténor dans le milieu de l’art, et chargé de sa défense. Si tel était le cas, le scandale serait immense.

Enquête sur le «scantrad», le piratage de mangas à l'échelle industrielle

Lancé ce jeudi 16 juillet, le mouvement #WeLoveManga invite lecteurs, éditeurs, libraires et pirates à se construire un avenir commun. Mission impossible?

Le photographe Julien Magre remporte le prix Niépce 2022

Ce «Goncourt» de la photographie récompense une création à la fois intime et poétique avec une place prépondérante de la femme.

Michel Sardou : «Ce qu'Emmanuel Macron dit, il ne le fait pas»

À 75 ans, le chanteur ne cache plus sa déception face à la politique et menace de quitter la France si Mélenchon arrive à Matignon. Sur Twitter, le patron de LFI tente de l'en dissuader.

L'Humanité

« On ne spécule pas dans le commerce équitable »

Entretien

Alternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.

Stéphane Guérard

Julie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France

Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.

Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?

Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.

Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?

Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.

L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?

Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.

À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…

On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.

Que réserve l’année 2022 ?

Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.

Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?

Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.

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Le Figaro

Beaugrenelle, premier centre commercial français à accepter les paiements en cryptomonnaies ce mercredi

Emma Confrere

À partir de mercredi, il sera possible de régler ses achats en cryptomonnaies dans le centre Beaugrenelle à Paris.

Il s'agit d’une première. À Paris, le centre commercial Beaugrenelle va accepter les paiements en cryptomonnaies dans ses 115 boutiques. Du 8 juin jusqu'à la fin du mois, les clients auront la possibilité d'acheter une carte-cadeau via l'application française Lyzi.

À lire aussiAux États-Unis, la crypto séduit les non-bancarisés

Le principe est simple, il suffit d'indiquer un montant en euros sur la plateforme, qui affiche l'équivalence en cryptomonnaie et génère un QR code. Les commerçants n'ont plus «qu'à scanner ce QR code pour valider la transaction et être payé en euros». En tout, 21 cryptomonnaies peuvent être utilisées, comme le bitcoin ou l'ether.

Dans un communiqué de presse, le centre commercial précise qu'il «propose ainsi à ses clients d'utiliser leurs cryptomonnaies pour régler leur carte-cadeau, utilisable dans toutes les boutiques et tous les restaurants des bâtiments Magnetic et Panoramic de la rue Linois du XVe arrondissement de la capitale». Un bonus de 10% sera également offert par Beaugrenelle à chacun de ses clients.

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Si l'utilisation des cryptomonnaies reste encore floue pour la plupart des Français, les utilisateurs de Lyzi pourront être formés à cette nouvelle façon de payer. Des salariés seront présents dans le centre commercial entre le 8 juin et le 8 juillet pour présenter la solution.

Elon Musk accuse Twitter de rétention d'informations et évoque un possible retrait de son offre

L'entrepreneur affirme dans un document boursier publié ce lundi que Twitter «résiste activement» à ses demandes d'informations sur les bots et les spams.

Départ surprise de Sheryl Sandberg, la femme qui a fait la fortune de Facebook

DÉCRYPTAGE - Embauchée en 2008, la numéro deux du groupe a fait du réseau social un géant controversé de la publicité.

L'Union européenne pourrait conclure un accord sur le chargeur universel le 7 juin

Attendue depuis des années, la directive contraindra les constructeurs à prévoir un câble et un port de charge compatibles pour tous les smartphones, les ordinateurs portables, les consoles et autres tablettes.

El País (ESP)

Por qué hay que hacer un crucero en familia al menos una vez en la vida

CRUCEROS

En las travesías no hay tiempo para el aburrimiento, los más pequeños disfrutan de actividades pensadas para ellos y se suma la comodidad de descubrir destinos a bordo de un hotel flotante

No nos engañemos. Hasta hace pocos años éramos los típicos mochileros que solo hacían un día de parada en la playa de turno y porque quedaba de paso en la ruta. Nuestra prioridad era ver lugares de manera incansable, dejando al margen el tiempo para el descanso, así que oír hablar de un crucero nos causaba más indiferencia que otra cosa.

Pasó el tiempo, y aprendimos a disfrutar un poco más del viaje. El ansia viva por conocer nuevos sitios se fue apaciguando y surgió la oportunidad de hacer un crucero, así que dijimos: “¿Por qué no? Vamos a probar”. Y una vez más aprendimos que abrir la mente a nuevas experiencias puede resultar de lo más placentero.

Dicho esto, si estáis en este momento de vuestras vidas en el que os estáis planteando si hacer o no un crucero quizá nuestra experiencia os ayude.

Los cruceros son una especie de todo incluido itinerante (obviamente, cada uno tiene sus circunstancias, pero en todos se suele incorporar, al menos, el servicio de comidas —las bebidas pueden ir aparte—). En ellos, una vez embarcas y te asignan camarote, tienes al alcance de tu mano la comodidad de conocer diferentes puertos y las ciudades o poblaciones más cercanas a los mismos, sin necesidad de ir cargando con la maleta de un lado a otro. El barco se encarga de llevarte, habitualmente durante la noche.

Los hay pensados solo para adultos, pero también los hay que hacen disfrutar a toda la familia, como por ejemplo los ambientados en Disney y sus personajes. Ya veis que el mundo crucerista es amplio… Nosotros hemos hecho un par de ellos, de los enfocados a todo tipo de pasajeros y de todas las edades. El primero lo hicimos con nuestra hija Daniela y el segundo, también con Oliver.

Los barcos ofrecen actividades pensadas para toda la familia que todos acabamos disfrutando mucho. Puedes ir con los más pequeños a los espectáculos diarios en su teatro, a las piscinas o parques infantiles, a proyecciones de cine, jugar a minigolf, a ping pong, trepar por un rocódromo, subir a toboganes imposibles, y disfrutar con ellos de decenas de instalaciones inimaginables si nunca has visto un barco de este tipo por dentro. Quizá no será lo más llamativo, pero guardamos un muy buen recuerdo del crucero con los peques cuando disfrutábamos todos juntos del desayuno en el balcón del camarote todas las mañanas, o de las clases de baile, de las de cocina… Ya veis que no hay tiempo para el aburrimiento en familia.

De manera adicional, tenéis que saber que este tipo de travesías suelen ofrecer una especie de servicio de guardería en el que aceptan a peques de todas las edades y, muchas veces, una vez que entran no quieren salir. Esto es porque allí hacen amigos (algunos de otras nacionalidades, lo cual está genial para que socialicen con niños que tienen otras costumbres e idiomas), y los monitores (también de diversas partes del mundo) cuidan de ellos mientras realizan actividades variopintas a la vez que divertidas. Un día se disfrazan, otro se pintan las caras, otro construyen su propia obra de arte, otro día cocinan, tienen su propia discoteca… Vamos, que se lo pasan pipa y los padres tienen la confianza de que están bien cuidados el tiempo que pasan allí.

Normalmente, los servicios básicos están incluidos en el precio del crucero, pero os recomendamos que antes de contratar uno u otro preguntéis qué servicios requieren cargos adicionales. Tened en cuenta que se suele pagar por acceder a internet, por bebidas premium, por masajes o peluquerías… pero los espectáculos o actividades como los ya nombrados suelen estar comprendidos.

Datos prácticos si hacéis un crucero con niños

En el terreno gastronómico, algo muy útil es que los cruceros suelen incluir un rincón de comidas pensadas para los niños. Así que, si la restauración es un problema, olvidaos, será difícil que no encuentren algo que les guste en un bufé de semejantes dimensiones.

Otra cosa importante: normalmente los barcos disponen de tiendas en su interior para comprar cosas básicas si en un momento dado os hacen falta por ejemplo pañales. Si no se da el caso y os habéis dejado en tierra parte de la maleta, tendréis que esperar a llegar a puerto para comprar más, pero en caso de necesidad, hablad con la tripulación, siempre tienen un plan B por si acaso.

A la hora de bajar a puerto, cuando el crucero hace parada suele existir la posibilidad de recorrer las inmediaciones por cuenta propia, de montarte tu propia excursión o de contratar alguna de las que ofrece el barco. En el caso de las excursiones contratadas, siempre suele haber alguna especialmente diseñada para los más peques.

Último dato: normalmente el precio del crucero marca la calidad del mismo (salvo chollos y grandes ofertas, ¡claro!), pero las actividades o la comida suelen ser sensibles a estas variaciones de precio. A mayor categoría del barco, mejores son estas cosas…

Y a modo de reflexión, podemos decir que a pesar de que mirábamos a los cruceros con algo de recelo, nos parecen un tipo de vacaciones que merece la pena plantearse hacer al menos una vez en la vida, y si es con peques, genial, puesto que te permite disfrutar de las actividades cotidianas (y de algunas más especiales) con tus hijos, sin las prisas del día a día y con la comodidad de ir descubriendo destinos a bordo de un hotel flotante.

Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Tanto en su blog como en su canal de YouTube, cuentan cómo recorren el mundo en compañía de sus hijos, Daniela y Oliver.

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L'Humanité

Les entreprises ont-elles les moyens d’augmenter les salaires ?

Le débat

Alors que l’inflation atteint près de 5 % sur un an, la hausse des salaires, et en particulier du Smic, pour préserver le pouvoir d’achat est défendue par la gauche et les syndicats.

Pierre-Henri Lab

Après les hausses de salaires, les entreprises ne peuvent distribuer que ce qu’elles gagnent. La prime Pepa est une réponse pour maintenir le pouvoir d’achat.

Éric Chevée, vice-président de la confédération des petites et moyennes entreprises, chargé des affaires sociales

L’Insee a annoncé une croissance nulle au premier trimestre 2022 et une inflation de près de 5 % en avril, en France. Et déjà, la consommation des ménages ralentit en raison d’une crainte vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. Avec la hausse du Smic (+5,85 % en un an), 85 % des branches professionnelles sont en deçà de ce seuil alors qu’elles viennent, pour certaines d’entre elles, de finaliser leurs négociations annuelles sur les salaires. Les entreprises sentent monter la pression autour des salaires. Bien évidemment, elles respectent le Smic, mais c’est autrement plus contraignant d’ouvrir une nouvelle négociation salariale qui impactera toute la grille de salaires.

Principe de réalité oblige, l’entreprise ne peut augmenter les salaires que lorsque c’est possible, car elle ne peut distribuer que ce qu’elle gagne. Une augmentation des salaires induit une hausse des cotisations sociales. Les entreprises, tous secteurs confondus, sont confrontées à une augmentation du coût de l’énergie et des matières premières nécessaires à leur activité, et parfois à des pénuries engendrant des surcoûts non négligeables. Par conséquent, les entreprises qui déjà subissent un ralentissement de leur activité soit réduisent leurs marges, soit augmentent leurs prix. Certaines sont inquiètes pour leur modèle économique, voire craignent pour leur pérennité.

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Pour autant, il est possible d’agir pour le pouvoir d’achat, l’entreprise pourrait recourir à la prime Pepa, si le nouveau gouvernement la pérennise. Cette prime, à l’initiative et à la charge de l’employeur, est exonérée de cotisations sociales dans certaines limites. La CPME soutient non pas l’augmentation de cette prime, mais son intégration définitive dans le Code du travail afin de donner une visibilité aux chefs d’entreprise en matière de politique salariale. Cela répondrait à une véritable attente des chefs d’entreprise en termes de baisse du coût du travail, mais également des salariés qui, par ce moyen, verraient leur pouvoir d’achat croître.

Le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne.

Tout cela est à mettre en relation avec le coût du travail en France, qui est bien supérieur à la moyenne européenne. Au-delà de l’exonération sur les bas salaires, il conviendrait, comme cela a été fait pour les impôts de production, de baisser les cotisations sociales assises sur le travail, notamment pour les rémunérations supérieures à 1,6 Smic ne bénéficiant plus d’allégements de charges sociales. La CPME appelle ainsi à une fusion des allègements de cotisations patronales en un dispositif unique et à les rendre progressives pour encourager les salariés à progresser au sein de l’entreprise et diminuer le coût de la main-d’œuvre qualifiée. Enfin, la CPME demande que soient réactivées la suppression des cotisations patronales et la défiscalisation des heures supplémentaires.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) attachera une attention particulière au projet de loi sur le pouvoir d’achat qui vient d’être annoncé pour que ses propositions soient prises en compte.

Les entreprises du CAC 40 peuvent augmenter les salaires. Une politique de réduction des taux bancaires permettrait aux PME de faire de même.

Nasser Mansouri-Guilani, économiste, membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental

La hausse des salaires, surtout en bas d’échelle, est légitime et nécessaire socialement, économiquement et écologiquement. Elle permet de sortir de la trappe à bas salaires et de réduire les inégalités salariales et sociales. Elle génère une demande supplémentaire, indispensable pour soutenir l’activité économique. Elle permet aux travailleurs à revenus modestes de consommer mieux et d’avoir une vie décente. L’État, le plus grand employeur, doit assumer ses responsabilités et valoriser les traitements, surtout pour les basses catégories. Il doit aussi donner un coup de pouce au Smic. C’est indispensable pour dynamiser l’évolution salariale et aussi améliorer la situation des femmes, qui représentent 60 % des smicards.

D'où viennent les 80 milliards que vont distribuer les groupes du CAC40 aux actionnaires ?

Face à ceux qui brandissent le chiffon du déficit budgétaire, rappelons que, pour soutenir l’emploi et l’activité économique, la hausse des salaires est autrement plus efficace que les dizaines de milliards d’euros d’aides accordées chaque année aux entreprises. Les entreprises ont les moyens d’augmenter les salaires. À l’instar de celles du CAC 40 qui s’apprêtent à verser 80 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 11 milliards de plus qu’en 2021. Entreprises qui paient aussi des salaires et primes exorbitants à leurs dirigeants.

Moins d’argent versé aux actionnaires et directions des entreprises, c’est plus de moyens pour augmenter les salaires. On nous dira : mais toutes les entreprises ne se trouvent pas dans la même situation que le CAC 40. Heureusement, sinon la situation économique et sociale serait pire encore. Ceci posé, les choses ne vont pas si mal pour les autres entreprises. L’indicateur qui en témoigne est le « taux de profit brut » (excédent brut d’exploitation). Pour l’ensemble des entreprises, ce taux est de 34,5 %, son niveau le plus haut depuis 1950.

Il conviendrait de baisser les cotisations sociales assises sur le travail.

Les mesures gouvernementales de soutien des entreprises ont contribué à améliorer les profits. D’où une autre piste d’action : conditionner les aides, entre autres et surtout, à la hausse des bas salaires. Autre levier : le coût des emprunts (intérêts et commissions). Il est généralement plus élevé pour les PME. Il est possible d’appliquer des mécanismes conduisant les banques à réduire ces coûts, ce qui permettra de faire des économies ; économies qu’on pourra utiliser pour augmenter les salaires.

Enfin, à ceux qui brandissent le chiffon de la compétitivité et le risque d’une dégradation du commerce extérieur, rappelons que le « coût du travail » a moins augmenté en France que dans les autres pays européens et que, selon plusieurs études, ce qui handicape les exportations françaises, c’est bien la « compétitivité hors coût », reflet de l’insuffisance de l’investissement dans les capacités humaines et l’innovation.

On voit bien que, dans tous ces domaines, il y a deux enjeux : le contenu des choix politiques, et le pouvoir de négociation des salariés et de leurs représentants. Bref, derrière la hausse des salaires, se profile aussi un enjeu de démocratie.

Pour aller plus loin

« Augmenter les salaires, c’est possible » sur le site cgt.fr

« L’impact de la hausse du prix de l’énergie » sur le site cpme.fr

Salaires et pouvoir d'achathausse des prixinflationrevalorisation du smic
L'Humanité

Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

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Bricolage
Le Figaro

Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

François-Xavier Bourmaud

ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.

D’un extrême à l’autre. Après l’affrontement avec Marine Le Pen pour l’élection présidentielle, c’est désormais avec Jean-Luc Mélenchon qu’Emmanuel Macron se retrouve en tête-à-tête pour les élections législatives. Deux adversaires que le président de la République renvoie dos à dos. Qu’il s’agisse du Rassemblement national ou de La France insoumise, c’est un même «projet de désordre et de soumission», a-t-il dénoncé samedi dans un entretien à la presse quotidienne régionale. Un même épouvantail qu’il s’agit désormais d’agiter pour sonner la mobilisation de son électorat. «Il est possible d’avoir une majorité mélenchoniste», s’alarme un poids lourd de la macronie. Inquiétude mi-feinte, mi-réelle.

Depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril dernier, le président de la République a laissé le champ libre à Jean-Luc Mélenchon pour déployer sa campagne et demander à ses électeurs de l’envoyer à Matignon. La nomination de la première ministrea pris du temps, tout comme l’annonce de la composition du gouvernement, laissant l’impression d’un flottement au sommet de l’État. Il s’agissait alors de gagner du temps pour une campagne des législatives inhabituellement longue, six semaines alors qu’elle n’en dure que quatre d’ordinaire. Mais les polémiques se sont enchaînées. D’abord avec les accusations d’agression sexuelle à l’encontre du ministre des Solidarités, Damien Abad, ensuite avec les débordements du Stade de France et la mise en cause du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. De quoi largement réduire l’effet de souffle de la présidentielle sur les législatives.

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«On n’a pas entendu tant que cela parler de Damien Abad, assure un ministre candidat. En revanche, les débordements du Stade de France ont fait des dégâts. Il y a une très forte attente d’ordre public.» Si l’exécutif identifie un risque, c’est celui de voir les électeurs se détourner des candidats macronistes renvoyés à une forme de «laxisme» sur les questions de sécurité. D’où les pressions exercées par Emmanuel Macron sur Gérald Darmanin pour qu’il monte en première ligne sur l’«affaire» du Stade de France. «J’ai demandé au gouvernement de clarifier ce qui s’est passé, de déterminer les responsabilités et de les expliquer dans les moindres détails à nos compatriotes», assure ainsi Emmanuel Macron. En espérant réussir à tourner la page.

J’ai lu le programme de la Nupes. Ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l’esprit du programme…

Car pour le reste, le chef de l’État parie toujours sur le fait que les électeurs ne se désavoueront pas pour les élections législatives et lui donneront la majorité dont il a besoin pour appliquer sa politique. «Nous sommes dans un moment de déstabilisation très forte qui va se traduire par des changements très lourds, observe un membre de l’exécutif. Il y a une demande de stabilité de la part de nos concitoyens.» D’où la charge contre Jean-Luc Mélenchon lancée par Emmanuel Macron dans la dernière ligne droite de la campagne.

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D’abord pour dénoncer le programme de La France insoumise. «J’ai lu le programme de la Nupes, raconte Emmanuel Macron. Ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l’esprit du programme… C’est un projet de liberté sans doute? Cela ne va pas rendre les gens fous, ça?» Ensuite pour démonter l’idée que le leader des Insoumis pourrait s’installer à Matignon en cas de victoire aux législatives. «Le président choisit la personne qu’il nomme premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président», tranche Emmanuel Macron.

Faire planer la menace Mélenchon

Le bras de fer est installé. Quitte à en rajouter sur la menace que représenteraient Jean-Luc Mélenchon et ses troupes. Malgré une poussée de la Nupes dimanche pour les élections législatives des Français de l’étranger, ce sont bien les troupes macronistes qui sont arrivées en tête du scrutin. De quoi écarter la perspective d’une majorité absolue pour la Nupes à l’Assemblée nationale au soir du second tour, le 19 juin prochain. Reste toutefois une hypothèse qui inquiète à l’Élysée, celle de voir le scrutin déboucher sur une majorité relative pour le président de la République.

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Dans ce scenario, Emmanuel Macron se verrait contraint de passer des accords avec d’autres groupes parlementaires pour mener à bien sa politique. Pieds et poings liés à ceux qui lui permettraient ainsi de faire passer ses textes, à commencer par la réforme des retraites. Pour écarter l’hypothèse, il lui faut donc mobiliser ses troupes. Et continuer à faire planer la menace Mélenchon sur le pays.

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Xavier Bertrand voit «un agenda caché» de Macron après les législatives

Le président LR de la région Hauts-de-France a également considéré le Conseil national de la refondation, voulu par le chef de l'État, comme un «gadget» et un «déni de démocratie».

Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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L'Humanité

Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso

Actu

En couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.

Théo Gobbi

Après une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !

Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.

Pour toutes les bourses

Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.

Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. 

Bien-être
Le Figaro

Jacques Julliard: «La proportionnelle, oui mais…»

CHRONIQUE - À quelques jours du premier tour des législatives, l’historien et essayiste examine les vertus et les défauts des deux grands modes de scrutin que nous avons tour à tour connus en France pour l’élection des députés: le scrutin uninominal et majoritaire à deux tours d’une part et la proportionnelle d’autre part.

Jacques Julliard est éditorialiste de l’hebdomadaire «Marianne».

Dans la plupart des démocraties du monde, quand les affaires politiques vont mal, on s’efforce généralement de les améliorer grâce à des réformes négociées entre les partis. Il en va tout autrement en France. Quand la politique va mal, on change la règle du jeu. Tantôt brutalement, c’est ce que l’on appelle une révolution ; tantôt en douceur, et alors on change le système électoral. Voilà pourquoi la France modifie si souvent la procédure de désignation de ses représentants. Le système électoral n’est pas qu’un règlement technique, c’est une variable d’ajustement à l’intérieur de l’univers politique. Mais c’est aussi une véritable philosophie politique.

Derrière les modes de scrutin, des philosophies politiques

Sous la IIIe République, le scrutin d’arrondissement, c’est-à-dire le scrutin uninominal à deux tours, s’identifie avec la République et notamment avec le parti qui en est le cœur et le symbole: le Parti radical. Déjà, en 1875, c’est ce système, dont on dit pourtant qu’il a été imaginé par Napoléon III, qui accompagne la naissance du nouveau régime, et en garantit l’existence contre les menaces de restauration monarchique. Et surtout, en 1889, alors que l’on assiste depuis trois ans à la montée en puissance du général Boulanger, il suffit d’un retour au scrutin d’arrondissement, accompagné, il est vrai, de la pusillanimité du «brave général», pour balayer la tentation d’un régime personnel et autoritaire. Ce n’est pas pour autant que le scrutin emblématique des radicaux ait les faveurs de toute la gauche. Aristide Briand, en une formule passée à la postérité, dénonce les «mares stagnantes» du scrutin d’arrondissement, tandis que l’extrême gauche socialiste prend parti pour la représentation proportionnelle.

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Scrutin majoritaire, scrutin proportionnel: deux méthodes, mais aussi deux façons d’organiser les rapports du peuple, du Parlement, du gouvernement. C’est qu’en vérité une élection générale n’a pas un, mais deux objectifs. Le premier va de soi: il s’agit de désigner les représentants du peuple à l’intérieur du système. Mais on oublie souvent de mentionner le second, qui n’est pas moins important: il s’agit de se prononcer sur la coalition destinée à gouverner, autrement dit sur la majorité qui a les préférences du plus grand nombre des électeurs. Le système proportionnel est évidemment le plus équitable, le plus conforme à l’objectif de représentativité: il s’agit en somme de faire de l’assemblée élue le modèle réduit le plus fidèle du peuple souverain tout entier, dans toutes ses nuances - c’est son mérite - mais aussi dans toutes ses contradictions - c’est son écueil. À l’inverse le système majoritaire peut écraser les minorités, si la même majorité politique se retrouve dans chacune des circonscriptions. Le premier s’identifie à une sorte de narcissisme de la pluralité démocratique ; le second à un réducteur des contradictions sociales.

La proportionnelle prive le citoyen de la moitié de son pouvoir

Ici, avantage incontestable à mes yeux au scrutin uninominal et majoritaire à deux tours. C’est, quel qu’en soit l’inventeur, l’un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain appliqué à la politique, puisqu’il permet à l’électeur au premier tour d’exprimer sa couleur politique particulière et au second, le type de coalition qui a sa préférence. À l’inverse, l’immense inconvénient de la proportionnelle, c’est qu’elle ne permet pas à l’électeur de se prononcer sur la nature de la coalition politique qui a ses faveurs. Le scrutin majoritaire, c’est l’individualisme appliqué à la politique sur la base d’un contrat d’homme à homme ; le second, c’est la prépondérance absolue des partis. Dans ce système, ce sont eux qui, avant le scrutin, établissent les listes de candidats et l’ordre de l’élection dans la liste, au prorata des voix obtenues ; ce sont encore eux qui, une fois les contingents d’élus des partis obtenus par le vote, décident de la majorité.

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Ainsi, récemment en Allemagne, la majorité dirigée par le chancelier Scholz comporte au terme d’une longue négociation postélectorale les socialistes, les libéraux, les écologistes. Mais eût pu tout aussi bien se composer des démocrates-chrétiens, des socialistes et des écologistes, ou de telle ou telle autre combinaison possible, pourvu qu’elle dispose d’une majorité au Parlement, sans que l’électeur ait rien à dire ou à redire sur le sujet.

«Tout discours de la méthode est un discours de circonstance», disait profondément Gaston Bachelard. Il ne s’agit donc pas de discourir dans l’idéal sur l’excellence de tel ou tel des systèmes en présence, mais de juger des avantages et surtout des inconvénients de chacune d’entre eux, dans une situation donnée. Dans la France de 2022, l’inconvénient du système majoritaire à deux tours est souligné avec raison par tous les partis d’opposition. Il est anormal que dans le Parlement qui vient à renouvellement, le parti de Marine Le Pen n’ait pas disposé des 15 députés qui permettent de constituer un groupe, alors qu’elle-même avait figuré au second tour de l’élection présidentielle en remportant le tiers des suffrages. Tout se passe en somme comme si l’électorat français tout entier avait si bien compris et intériorisé la logique du système présidentiel qu’il donne automatiquement une majorité parlementaire à celui qui vient d’être envoyé à l’Élysée. Les Français sont beaucoup plus présidentialistes que leur classe politique: ils ont parfaitement intégré la cohérence des institutions, qu’ils ont eux-mêmes ratifiées par référendum en 1962.

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En vérité, pour rendre compte de la faveur actuelle de la «RP» comme on disait jadis - soit 78% des personnes interrogées -, il faut tenir compte de la dérive, non pas exactement présidentialiste mais personnelle du pouvoir, qui fait qu’Emmanuel Macron intervient dans beaucoup plus de domaines que le général de Gaulle. Celui-ci ne régissait que les grandes orientations du pays, notamment la politique étrangère. Ainsi, les plus grands présidents de la Ve République: de Gaulle, Pompidou, Mitterrand ont autant sinon plus marqué la période par leur ascendant personnel que par l’exercice de leurs prérogatives constitutionnelles. Leurs successeurs ont trop gouverné et pas assez régné, voilà la vérité ; voilà la source du malaise actuel et la raison de la faveur accordée à la proportionnelle y compris par les trois principales personnalités du pays, Macron, Mélenchon, Le Pen, les bons apôtres!

La RP, un scrutin pervers

Quant aux inconvénients de la représentation proportionnelle en France, en l’an de grâce 2022, ils tiennent principalement à la nature et à la structure des partis, ou de ce qu’il en reste. Les deux principaux piliers de la Ve République, le parti gaulliste à droite sous ses divers avatars, du RPR des origines jusqu’aux Républicains d’aujourd’hui, et le Parti socialiste à gauche, ont été, lors de la dernière présidentielle, réduits à l’état d’ectoplasmes. Ajoutons que le vieux Parti communiste ne va guère mieux. Et c’est à ces îlots lilliputiens que l’on voudrait confier, entre autres, grâce à la proportionnelle, le destin de la France? J’ai trop de souvenirs historiques et personnels, de la défunte IVe République, pour adhérer, fût-ce du bout des ongles, à un tel projet de naufrage collectif.

La vérité est que nous n’avons plus de partis en France, mais des groupes inorganisés dirigés de façon discrétionnaire par des chefs de bande. Je viens de citer les trois principaux d’entre eux: leur pouvoir, à l’intérieur de leur bande, n’obéit à aucune règle démocratique, à aucun contrôle, et cela va sans dire, à aucune trace de proportionnalité. La proportionnalité entre ces potentats de Bas Empire, c’est le pouvoir partagé équitablement par le renard et les volailles au sein du poulailler.

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Mais au total, si la France, à la lumière de l’expérience, paraît le moins bien fait des peuples de la terre, à pouvoir s’accommoder de la proportionnelle, c’est qu’il y a en lui - quitte à sacrifier un instant à la psychologie des peuples - une tendance naturelle à la scissiparité. À peine un groupement, association, syndicat, parti se constitue-t-il chez ces Gaulois querelleurs, qu’on y voit surgir une ou plusieurs minorités, toujours prêtes, au moindre désaccord, à la scission. La RP est plus faite pour un peuple comme le peuple allemand, fidèle, au sein des vicissitudes de la vie politique, à trois ou quatre tendances majeures. À l’inverse, instituez la proportionnelle en France et je vous donne mon billet qu’en peu d’années, les partis assurés d’obtenir une représentation minimale, se multiplieront comme les lapins dans la garenne.

Le Français, né malin, est plus que tout autre peuple, sensible au narcissisme de la petite différence, qui tend vite à rendre le pays ingouvernable. Combien symbolique à cet égard est la figure du général de Gaulle qui dans l’euphorie de la Libération, se laissa convaincre par les charmes du scrutin de liste proportionnel ; mais bien vite ne tarda pas à reconnaître son erreur, en reconnaissant en lui l’infernal instrument du «système des partis». C’est pourquoi, à son retour en 1958, il en revint au scrutin uninominal et majoritaire. Décision capitale.

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Un éminent observateur, Jean-Claude Casanova, directeur de Commentaire, fit un jour remarquer, que dans le domaine institutionnel, la révolution gaullienne de 1958-1962 pouvait se résumer à l’adoption de deux nouvelles lois électorales: le scrutin majoritaire à deux tours pour les députés ainsi que pour l’élection du président de la République, agrémenté ici de la sélection pour le second tour des deux candidats arrivés en tête au premier.

Alors, supprimons le premier ministre…

Alors que faire? Si le scrutin majoritaire est trop injuste pour les minorités et le scrutin proportionnel trop dangereux pour l’unité du pays, à quel saint se vouer? Je me suis prononcé à plusieurs reprises à la suite de François Hollande, en faveur d’un véritable système présidentiel (1), grâce à la suppression du poste de premier ministre. Quoi! s’écrie le chœur enflammé des parlementaristes à tous crins, vous voulez encore renforcer le pouvoir du président qui n’en a déjà que trop! Pardonnez-moi, c’est exactement le contraire.

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Le premier ministre est dans le système de la Ve République, l’équivalent du «souffre-douleur» dans certaines sociétés aristocratiques, c’est-à-dire l’ami du jeune prince chargé de recevoir les coups à sa place quand celui-ci a fauté. En vérité, la France ne vit pas aujourd’hui dans un régime semi-présidentiel, comme on l’a dit quelquefois, mais dans un régime ultra-présidentiel, où le président dispose de presque tout le pouvoir, sans jamais en porter la responsabilité. Le président prend-il une mesure qui déplaît au Parlement? C’est son premier ministre qui est tenu de l’assumer: quitte, dans les cas extrêmes, à être mis en minorité et obligé de démissionner.

Système absurde, et en vérité bien peu conforme au principe essentiel de la démocratie qui suppose que là où réside le pouvoir, là doit se trouver aussi la responsabilité. Le véritable régime présidentiel comporte beaucoup moins d’arbitraire que le nôtre. Il implique aussi qu’outre la suppression du premier ministre, soit retiré au président le pouvoir de dissoudre l’Assemblée, et à cette dernière celui de renverser l’exécutif. Ce que l’Assemblée perd ainsi théoriquement, elle le regagne largement en devenant l’interlocuteur obligé du président, notamment dans la négociation des moyens financiers de ses projets. Le passage de l’hyper-présidentialisme à la française au présidentialisme à l’américaine est en vérité le seul moyen de donner aux deux branches du pouvoir leur dignité, et l’obligation de collaborer. C’est ce qui se passe aux États-Unis.

Dans un vrai régime présidentiel, oui à la RP!

Mais voici le plus important pour notre sujet. Dès lors qu’il est privé du pouvoir discrétionnaire de renverser l’exécutif au gré de ses humeurs, le Parlement peut parfaitement être élu à la proportionnelle, et même à la proportionnelle intégrale. Ce sont alors deux représentations de la souveraineté nationale qui se font face et qui se complètent. La première, en la personne du président, incarne l’unité de la nation. La seconde, constituée par le Parlement, représente dans toutes ses nuances la diversité du peuple.

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Certes, on ne manquera pas de faire remarquer qu’il existe un risque de blocage, lorsque, à propos d’une affaire importante, un désaccord surgit entre le législatif et l’exécutif. Cela arrive aux États-Unis. Mais n’est-ce pas déjà le cas dans l’actuel système français, lorsque le président ne bénéficie pas d’une majorité au Parlement? C’est ce que nous nommons la cohabitation. La réponse, c’est en pareil cas, le retour à la pratique gaullienne: celle du référendum.

Ma conclusion, on l’a compris, est claire: la proportionnelle à l’intérieur du système actuel: jamais de la vie! Ce serait, à plus ou moins longue échéance, allier la guerre civile à l’impuissance. Dans un régime présidentiel authentique, il serait au contraire un heureux complément à notre Ve République.

La solution proposée ici n’est pour le moment défendue que par François Hollande, fort de son expérience. Ayant peu de partisans déclarés, elle ne compte en principe que peu d’adversaires. Elle est la seule à concilier les exigences actuelles d’exercice du pouvoir, qui requièrent la personnalisation de son chef, avec celles, traditionnelles, de la démocratie représentative, qui nous pressent de rendre au Parlement la dignité qu’il a perdue.

(1) «Supprimer le premier ministre», «Marianne», 23 mai 2022.

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L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Le Figaro

La fibre pour tous, une promesse intenable

Elsa Bembaron

DÉCRYPTAGE - Immeubles ou maisons oubliées, réseaux sous-dimensionnés, travaux bâclés: les ratés d’un déploiement.

En 2025, tous les Français auront accès à la fibre optique a promis le gouvernement. Tous? Non. Une partie de nos concitoyens en sera privée. Il ne s’agit pas d’un village gaulois qui résisterait à l’arrivée de cette nouvelle technologie, mais des oubliés de la fibre, des naufragés d’internet. Ils sont répartis sur tout le territoire, habitant dans des immeubles en centre-ville, des banlieues résidentielles ou à la campagne.

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«Mon immeuble a une double entrée, en plein centre de Paris. Du fait de cette particularité, mon adresse n’existe pas pour les opérateurs télécoms. Nous n’avons pas la fibre alors que tout le quartier en dispose!», raconte une abonnée désabusée. «J’ai déboursé 2000 euros pour que la fibre parcoure les derniers mètres de trottoir entre l’armoire de rue et ma maison à l’Île de Ré. Sinon, je serais encore en train d’attendre», relate un autre. Les élus locaux ne tarissent pas d’anecdotes sur des raccordements mal effectués, des câbles tirés à la hâte et traversant la chaussée sans autre forme de protection, des rues dans lesquelles seules une partie des maisons sont reliées à la fibre - les autres ont été «oubliées» -, des installations déjà saturées alors que tous les logements ne sont pas raccordés.

«C’est justement parce que la France est un village gaulois peuplé de râleurs que ces situations sont insupportables. Ne pas avoir la fibre quand personne ne l’a, c’est une chose. Mais ne pas l’avoir quand son voisin d’en face en dispose, ça devient insupportable!», résume un expert du secteur.

15% à 20% d’échec

Et c’est là tout le problème. D’un point de vue macro, le plan fibre est un succès. Avec près de 30 millions de locaux raccordés, plus de 14,5 millions d’abonnés, la France est très en avance sur ses voisins européens. Allemands et Britanniques s’arrachent nos experts pour déployer la fibre chez eux. La très grande majorité des abonnés à la fibre en sont très satisfaits. Alors, ne parle-t-on que des trains qui arrivent en retard et pas de ceux qui arrivent à l’heure? Pas tout à fait. «Le réseau est structurellement fragile, du fait de l’importance des liaisons aériennes (les câbles suspendus à des poteaux et non pas enterrés, NDLR). Compte tenu de l’importance des connexions internet, une tempête comme celle de 1999 serait une catastrophe», alerte Antoine Darodes, directeur du département investissements transition numérique à la Caisse des dépôts. De 6 à 7 milliards d’euros seraient nécessaires pour enfouir l’intégralité des réseaux et construire un système d’information précis, pour que, en cas de problème, les opérateurs sachent retrouver rapidement les tuyaux sous la terre, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

À chaque fois qu’un de mes voisins me dit qu’il souscrit à la fibre, je tremble

Nul besoin d’attendre la tempête du siècle pour entendre l’exaspération des consommateurs. Les difficultés s’accumulent au quotidien, souvent concentrées dans des villes, voire des quartiers. «15 à 20% des raccordements à la fibre pour de nouveaux clients se soldent par un échec», estime Philippe Le Grand, président d’InfraNum, une fédération d’entreprises. «75% des points de branchement optique ne sont pas conformes, 90% sont dégradés», s’emporte Patrick Chaize, président de l’Avicca, une association d’élus locaux. Les origines des problèmes varient. Certains réseaux ont été sous-dimensionnés. Tous les locaux - logements, commerces, entreprises - ne peuvent pas être raccordés.

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Cette situation implique une reprise des travaux de déploiement, essentiellement des opérations de génie civil. Peu de locaux sont concernés mais la facture est salée. 500.000 à 700.000 logements sont concernés. Mais le coût global des travaux nécessaires pour les raccorder pourrait atteindre 3 à 4 milliards d’euros , estime Antoine Darodes. Et il ne s’agit pas de logements isolés, du type d’une bergerie des Pyrénées transformée en résidence secondaire! Pour ceux-ci, encore moins nombreux, l’accès au très haut débit fixe passe par d’autres technologies. Les raccorder au réseau optique coûterait bien trop cher, alors que le satellite apporte une solution viable économiquement. Dans certains cas, l’accès se fera via la 4G ou la 5G mobile.

Dans d’autres cas, le réseau existe, mais il est sous-dimensionné. Localement, la fibre est tirée pour desservir un certain nombre de logements. Or, dans certaines communes, les maires ont pris le parti de la densification de l’urbanisme. Cette politique répond à la nécessité de réduire l’empreinte des villes, de limiter l’emprise de l’habitat sur les terrains agricoles, de rapprocher les logements des commodités. Mais ajouter des dizaines ou des centaines de logements sur un réseau télécoms ne se fait pas en un claquement de doigts. Des immeubles flambant neufs, par exemple dans l’Essonne (Île-de-France) ne sont pas raccordés à la fibre, faute de capacité disponible. Dans d’autres cas, nul besoin de nouveaux logements pour saturer les réseaux! Dès le départ, les installations ont été construites a minima, avec une conséquence désormais bien connue des utilisateurs: l’abonné débranché au profit d’un nouvel arrivant. «À chaque fois qu’un de mes voisins me dit qu’il souscrit à la fibre, je tremble», relate un Francilien exaspéré par les coupures à répétition. Ce type de situation conduit tout droit les consommateurs aux portes de l’enfer des services de relation avec les clients. Ces derniers passent d’opérateur en opérateur, sans plus savoir à quel saint se vouer.

Cette pratique tient aussi à la structure économique du secteur. Les opérateurs commerciaux (Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR) ne sont pas nécessairement les opérateurs d’infrastructure. En clair, cela signifie que ce n’est pas celui qui vend le service qui est propriétaire du réseau. Du moins pas toujours, ni partout.

Trois zones, trois problèmes

Cette situation pour le moins compliquée tient à des choix politiques. Dans les zones très densément peuplées, les quatre opérateurs installent leur fibre, sachant que dans les immeubles, Orange est généralement le seul à monter dans les étages, les trois autres se branchent ensuite. Le régulateur (Arcep) et les pouvoirs publics misent sur la concurrence pour inciter les opérateurs à assurer la couverture à 100% de cette zone. Ce qui n’est pas encore le cas, et l’Arcep ne dispose d’aucun levier pour les y obliger. Dans les zones moyennent denses, Orange et SFR déploient, avec respectivement 80% et 20% de part de marché. Ils sont tenus contractuellement de couvrir 100% de cette zone. Bouygues Telecom et Free co-investissent ou louent des lignes. Enfin, dans les zones rurales, les collectivités locales sont à la manœuvre et mandatent des opérateurs d’infrastructures pour réaliser les travaux. Ce qui explique pourquoi les élus locaux se trouvent en première ligne: ils font la promotion de la fibre et quand elle ne fonctionne pas, font face à l’ire de leurs administrés! Or, les collectivités locales ne sont «que» les donneurs d’ordres.

Orange et SFR partagent le marché des réseaux d’initiative publique avec d’autres acteurs, comme Axione, Altitude, ou encore TDF. Ces opérateurs d’infrastructures font de plus en plus appel à des sous-traitants pour effectuer les branchements de leurs clients. Ces sous-traitants sous-traitent eux-mêmes… En cascade jusqu’à six ou sept rangs d’entreprises ou autoentrepreneurs. Il est parfois impossible de savoir qui a fait quoi et où!

La perte de contrôle est totale et les derniers maillons de la chaîne sont payés au lance-pierre, ce qui peut les pousser à bâcler les interventions et négliger la qualité des travaux effectués. Payés à la tâche, certains intervenants ne font pas dans la dentelle, allant au plus rapide pour percevoir leur rémunération, sans respecter les règles de l’art. Face à cette situation qui menace la pérennité du réseau, les acteurs du secteur se sont mis autour de la table et sont parvenus à un accord visant à améliorer la qualité des interventions et à limiter le nombre de sous-traitants. «Mais nous n’avons aucun moyen de vérifier que ces engagements sont tenus», avoue-t-on dans les couloirs de l’autorité des télécoms (Arcep).

Tout n’est pas noir. Au contraire, la situation s’améliore. Les opérateurs télécoms y travaillent d’arrache-pied. «Nous avons mis en place un plan d’action cofinancé par les opérateurs, visant à la fois à traquer les malfaçons et à endiguer les actes de vandalismes», précise Liza Bellulo, présidente de la Fédération française des télécoms. Encore un peu de patience, et le village gaulois aura sa connexion au réseau du XXIe siècle.

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Le Figaro

Royaume-Uni : Boris Johnson sauve son poste en remportant un vote de défiance

Arnaud De La Grange

Affaibli par le scandale du « Partygate », le premier ministre britannique a obtenu lundi soir 211 votes en sa faveur, lui permettant de rester à Downing Street.

Correspondant à Londres

Au lendemain de son jubilé, celle qui a déjà connu quatorze premiers ministres aurait pu s'en voir offrir un quinzième. Mais la reine Elizabeth II continuera à recevoir Boris Johnson toutes les semaines, du moins pour le moment. BoJo a survécu lundi soir à un vote de défiance déclenché au sein de son parti. Après des mois d'escarmouches et d'atermoiements, les députés conservateurs avaient finalement actionné l'arme nucléaire pour faire tomber un leader empêtré depuis des mois dans le «Partygate».

Il fallait 180 «rebelles», soit plus de la moitié des 359 parlementaires tories, pour faire tomber Johnson. Ce dernier a réussi à sauver sa peau, avec 211 votes en sa faveur et 148 contre. Il a jugé le résultat « convaincant et décisif », permettant à son gouvernement de « passer à autre chose et se concentrer sur les choses qui comptent vraiment ».

Le vote avait été déclenché lundi matin, quand le président du comité 1922 du Parti conservateur, Graham Brady, avait annoncé que le seuil fatidique des 54 lettres de députés - soit 15% du groupe parlementaire - demandant le départ du dirigeant avait été atteint. Boris Johnson en avait été personnellement informé dimanche après-midi, juste avant la grande parade finale du Jubilé.

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Toute la journée, le clan Johnson avait battu le rappel des troupes. Et les annonces de membres du gouvernement le soutenant s'étaient succédé, y compris de la part de ministres à qui l'on prêtait encore récemment l'ambition de le remplacer, comme le Chancelier de l'Échiquier Rishi Sunak ou la patronne du Foreign Office Liz Truss.

Dans le même temps, les « rebelles » avaient donné de la voix et des personnalités importantes comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt - possible prétendant à la succession - avaient annoncé leur intention de voter contre le premier ministre. Le «tsar anti-corruption» de Johnson, John Penrose, avait de son côté démissionné et dit son intention de voter la défiance, estimant que le premier ministre avait violé le sacro-saint «Code ministériel».

Une cote d'impopularité

Selon le Times, un «memo» a circulé parmi les députés conservateurs durant la pause du Jubilé, qualifiant Johnson de «Corbyn conservateur», une allusion au leader travailliste qui avait été un boulet électoral pour son camp. Il liste treize raisons de se débarrasser de BoJo, pointant sa cote d'impopularité rendant impossible toute victoire aux élections de 2024 et rappelant que le premier ministre a été hué à l'entrée de la messe du Jubilé à la cathédrale St Paul. Selon un dernier sondage YouGov, 40% des conservateurs voudraient que Johnson soit destitué.

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Pour inverser la tendance, le premier ministre s'est exprimé devant sa majorité dans l'après-midi, lui promettant notamment des baisses d'impôts et un nouveau plan pour la croissance. Dans une lettre adressée à tous ses députés, il a cherché à les rallier en faisant valoir que ce vote offrait «une occasion en or de laisser (le scandale) derrière nous». «Si nous pouvons nous montrer unis dans les jours à venir, alors nous pourrons gagner de nouveau et regagner la confiance des 14 millions d'électeurs qui ont voté pour nous» a-t-il écrit, mettant en avant son aura de «machine à gagner» les scrutins.

Un «canard boiteux»

Cela fait plus de six mois que le premier ministre est affaibli par le scandale des fêtes à Downing Street pendant les confinements. Sur fond de guerre en Ukraine et après la conclusion de l'enquête de la police et la remise du rapport interne de Sue Gray, on avait cru Boris Johnson tiré d'affaire pour quelque temps. Mais depuis dix jours, une mauvaise musique s'était mise en route. Chaque jour, un député conservateur excédé de plus annonçait sa défection…

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Selon les nouvelles règles en vigueur chez les Tories, Boris Johnson ne peut théoriquement pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an. Mais même si les députés conservateurs ont choisi d'éviter le saut dans l'inconnu, il n'est pas définitivement tiré d'affaire. Certes, aucun successeur évident ne se profile derrière Johnson et la période n'est pas aisée pour prendre les rênes du pays, avec notamment une crise du coût de la vie portée par une inflation record. Mais BoJo apparaît de plus en plus comme un «canard boiteux», qui aura du mal à redresser son image malgré son apparente insubmersibilité politique. Et la rébellion est forte : le chiffre de 148 votes «contre» est élevé (soit 59% de soutien du parti pour BoJo seulement), plus important que ceux essuyés par Theresa May fin 2018 (63% de soutien). Et cette dernière avait dû démissionner sept mois plus tard…

Dès le 23 juin, les conservateurs vont devoir affronter deux élections partielles qui s'annoncent délicates. Une épée de Damoclès pend au-dessus de Boris Johnson : une autre enquête sur le Partygate, parlementaire cette fois-ci, doit déterminer s'il a trompé la Chambre des Communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles. En cas de réponse positive, il devrait démissionner.

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L'Humanité

En période de canicule, comment lutter contre les coups de chaud ?

Actu

Très désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.

André Goulven

L’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.

Fuir les « îlots de chaleurs urbains »

Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.

En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles. 

Santé
L'Humanité

Famille. Garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

Actu

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances ! Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes. Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper. Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien. La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ? C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables. D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

Famillevacances
Le Figaro

Après la tuerie de Buffalo, l'État de New York prend des mesures plus strictes sur les armes

Comme dans six autres États américains, un seuil d'âge de 21 ans sera désormais requis pour l'achat d'un fusil semi-automatique.

Age minimum de 21 ans pour acheter un fusil semi-automatique, limitation des chargeurs à grande capacité: après la tuerie raciste de Buffalo et le massacre dans une école au Texas, l'État de New York a pris lundi 6 juin une série de mesures pour restreindre l'accès aux armes à feu.

À lire aussiFrançois d'Orcival: «Fusillade au Texas: les Américains vivent-ils sur une autre planète?»

«La violence par arme à feu est une épidémie qui déchire notre pays. Les pensées et les prières ne régleront pas le problème, mais des actions fortes le feront», a déclaré lundi Kathy Hochul, la gouverneure démocrate du quatrième État le plus peuplé des États-Unis (près de 20 millions d'habitants), où se trouve la ville de Buffalo. Elle s'exprimait lundi après avoir promulgué plusieurs lois votées la semaine dernière par le parlement local.

Le président américain Joe Biden a lui-même appelé la semaine dernière à interdire au niveau national la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme c'était le cas de 1994 à 2004, ou à défaut de relever l'âge minimum d'achat de 18 à 21 ans, mais les négociations n'ont pour l'instant pas abouti à un accord entre démocrates et républicains.

À VOIR AUSSI - Tuerie de Buffalo: «Le suprémacisme blanc est un poison», déclare Joe Biden

Des fusillades quotidiennes

Les deux auteurs des tueries de Buffalo (10 morts afro-américains dans un supermarché le 14 mai), et de l'école primaire d'Uvalde au Texas (19 enfants et deux enseignantes tués) avaient 18 ans et portaient ce type d'arme. Derrière ces deux drames qui ont choqué le pays, les fusillades sont quotidiennes aux États-Unis, à l'instar de celles survenues à Philadelphie (trois morts) et à Chattanooga (Tennessee, trois morts) ce week-end.

D'après l'organisation Giffords Law Center, seuls six États américains appliquaient avant New York un seuil d'âge de 21 ans pour l'achat d'un fusil semi-automatique. L'ensemble de lois adopté par l'État de New York prévoit aussi que les acquéreurs d'un fusil d'assaut devront posséder un permis, synonyme de contrôle de leurs antécédents. Parmi les autres mesures, figurent l'interdiction d'acheter ou de vendre des gilets pare-balles (comme en portait le tireur de Buffalo) sauf pour certains métiers comme la police, une extension des professions pouvant activer signaler («red flag») à la justice une personne à risque pour lui confisquer son arme.

Lire le dossierÉtats-Unis: face aux fusillades de masse, la question du contrôle des armes à feu

L'État de New York dispose déjà d'une des législations sur les armes à feu les plus strictes dans le pays et figurait en 2020 parmi les cinq États du pays où la mortalité par armes à feu était la moins élevée, selon une récente étude du «Johns Hopkins Center for Gun Violence Solutions».

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Guerre en Ukraine : Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent de Severodonetsk

L'armée russe a affirmé samedi que des unités militaires ukrainiennes se retiraient de la ville-clef…

Mélenchon redemande à Macron d'être nommé à Matignon en cas de victoire de la gauche

Dans «tous les pays du monde, le roi ou le président désigne le chef de la majorité qui est en place»…

Stade de France : un syndicat de police demande au préfet de police de Paris de «prendre ses responsabilités»

L'un des principaux syndicats de police, Unité SGP Police, demande jeudi 2 juin au préfet de police de…

Le Figaro

Croatie-France : les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial

Baptiste Desprez

La ferveur du public croate, la présence des Titis du PSG, les difficultés de Ben Yedder ou le mental défaillant des Bleus… Retrouvez les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial lors du match Croatie-France (1-1).

Envoyé spécial à Split

Nos coups de cœur

Maignan-Kimpembe-Nkunku : les Titis parisiens au rendez-vous

Qui a dit que le PSG ne formait aucun jeune digne de ce nom ? Au coup d'envoi, dans le relooking opéré par Didier Deschamps lundi soir à Split avec dix changements, ils étaient six anciens du Paris SG présents d'entrée de jeu. Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Mattéo Guendouzi, Adrien Rabiot, Moussa Diaby et Christopher Nkunku. Autant le dire tout de suite, les deux premiers cités ont rayonné dans l'enfer du stade Poljud, avec deux prestations abouties et l'assurance d'un statut renforcé auprès du sélectionneur. Un verdict qui prévaut aussi pour Nkunku, solide et parfois brillant en l'absence des stars d'attaque. Pour les autres, ce fut plus discutable, mais la formation du PSG en sort grandi malgré tout.

À lire aussiLes notes des Bleus: Maignan impérial, Ben Yedder (encore) trop juste

Le public croate a parfaitement joué son rôle

Un stade Poljud à l'ancienne, dans son jus, avec des tribunes désuètes, qui respire à plein nez l'ex-Yougoslavie, une sono qui crache à fond les musiques locales reprises par 34.000 personnes… L'avant-match des retrouvailles entre Croates et Français fut au rendez-vous lundi soir avec une ambiance des grands soirs. Et l'hommage à Luka Modric, pour sa 150e sélection, valait aussi le coup d'être présent. Si le soutien s'est montré plus timide lors d'un premier acte ennuyeux, les fans dalmates ont donné de la voix pour faire entrer en fusion l'enceinte de l'Hadjuk Split après le but égalisateur. La suite se passe de commentaire. Du bruit, un vacarme parfois assourdissant et un soutien sans faille pour tenter de faire plier les Bleus, à deux doigts de rompre. Un public à la hauteur de sa réputation.

Nos coups de griffe

Ben Yedder, le plafond de verre

Les sélections se suivent et se ressemblent pour Wissam Ben Yedder. Certes, il est passeur décisif sur le but d'Adrien Rabiot, mais sa prestation d'ensemble reste insipide. Sa passe sauve sa soirée, disons le clairement. Comme perdu, bousculé dans les duels, fantomatique lors du premier acte (8 ballons touchés, dont 4 dans son camp et le coup d'envoi du match), le Monégasque n'a pas répondu aux attentes. Dans ce rassemblement, «DD» l'a répété à maintes reprises, l'objectif est de donner du temps de jeu aux habituels remplaçants. Ben Yedder coche cette case. Et il n'est pas près d'en sortir. Dans l'ombre, Olivier Giroud rode plus que jamais.

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Le mental défaillant des Bleus

Que ce soit contre le Danemark vendredi ou face à la Croatie lundi, l'équipe de France a cédé, après avoir mené, dans les dernières minutes de la rencontre. À Split, la fin de match a été suffocante pour des Bleus proches de la rupture. D'accord, le turnover XXL de Deschamps, la fatigue et la pression des Croates sont autant de raisons valables pour expliquer, en partie, cette répétition. Pour autant, quand cela se passe quasiment de la même façon à trois jours d'intervalle les interrogations demeurent. Des doutes qu'il faudra dissiper dès vendredi à Vienne contre l'Autriche.

France-Danemark : les coups de cœur et coups de griffe de nos envoyés spéciaux

ANALYSE - Retrouvez les bons et mauvais points décernés par les journalistes du Figaro présents au Stade de France vendredi soir lors de la défaite des Bleus contre les Danois (1-2).

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Croatie-France : 5 questions sur le match du rachat

DÉCRYPTAGE - Enjeu, état de forme, statistique... Retrouvez toutes les informations avant Croatie-France.

France-Danemark : 5 questions sur le «match d'après» au Stade de France

DECRYPTAGE - Horaire, contexte, enjeu… Tout savoir sur le match de Ligue des Nations entre la France et le Danemark attendu ce vendredi du côté de Saint-Denis.

Le Figaro

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

Le Figaro

La météo du mardi 7 juin : nuages au nord de la Loire, soleil dans le Sud-Est

Mistral et tramontane se lèvent ce mardi et vont souffler jusqu'à vendredi. Avec le soleil et la chaleur, cela va accentuer la sécheresse et le risque d'incendies de forêt.

Les températures sont globalement de saison en ce début de semaine sur la France. Ce mardi 7 juin, mistral et tramontane vont se lever et souffler jusqu'à vendredi. D'après le bilan hebdomadaire de La Chaîne Météo*, «le flux océanique orienté à l'Ouest-Sud-Ouest véhicule de l'air plus humide sur la France». Dans ce flux, des perturbations atténuées vont circuler, apportant peu de pluie mais conférant un temps assez mitigé sur les deux tiers du pays.

À lire aussiLa météo déjoue les parachutages commémoratifs du Débarquement de Normandie

Le Sud-Est reste à l'écart, «protégé» par le mistral et la tramontane. Cette configuration était un grand classique lors des étés des années 1970 à 1990, mais l'est devenue nettement moins depuis une quinzaine d'années. On peut découper la France en moitié Nord et moitié Sud, avec la référence assez connue de la «Loire», censée faire une délimitation climatique de la France.

La météo dans votre région

Ainsi, le long des côtes de la Manche, de la Bretagne aux Hauts-de-France en passant par la Normandie, le temps restera assez nuageux avec un peu de vent. Quelques averses circuleront mais seront éparses. Les températures seront de saison (18° à 20°C) mais le ressenti sera assez mitigé.

Des Pays de la Loire au Centre, bassin parisien et Nord-Est, le temps est assez nuageux malgré des éclaircies, plus belles l'après-midi. En effet, des averses circulent en matinée mais n'apporteront pas beaucoup d'eau. Ces averses tomberont surtout au Nord-Est l'après-midi, en étant parfois ponctuées d'un coup de tonnerre. Les températures atteindront de 20 à 22°C l'après-midi.

Au Sud-Ouest, le temps restera sec, hormis quelques gouttes possibles, insignifiantes. Mais le ciel sera souvent assez nuageux, surtout au sud de la Garonne le matin. L'après-midi, des éclaircies se développeront et les températures seront aussi de saison, entre 23° et 25°C.

Au Centre-Est, de très belles éclaircies prédomineront dans les plaines et grandes vallées intramontagnardes, et il fera très doux, le matin comme l'après-midi (proche de 25° à Lyon par exemple). Attention aux orages qui vont s'accrocher sur les reliefs de la Franche-Comté et surtout sur les Savoies.

Au Sud-Est, mistral et tramontane soufflent de façon assez soutenue (60 à 70 km/h). Le soleil sera un peu voilé mais il continuera à faire chaud, toujours proche des 30°C. Le temps sera calme, beau et chaud (mais moins que ce week-end) en Corse.

* La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.

Week-end de la Pentecôte orageux, appel à la prudence sur les routes

Des phénomènes orageux violents sont à prévoir sur l'hexagone ce week-end, en particulier dans la nuit de samedi à dimanche, a mis en garde la Chaîne Météo ce jeudi.

La météo du lundi de Pentecôte : retour des pluies par l'Ouest, amélioration du temps ailleurs

La menace d'orages disparaît, mais le temps reste néanmoins hésitant avec l'arrivée d'une perturbation venue de l'Atlantique dans après-midi.

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La météo du jeudi 2 juin : fortes chaleurs et risque d'orages

Le temps va se dégrader sur de nombreuses régions, avec par endroits des chutes de grêle et des précipitations assez fortes.

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Le Figaro

Running : ces erreurs qui ruinent tout en rentrant chez soi

Ophélie Ostermann

Manger immédiatement après l'effort, sauter un repas par manque d'appétit, prendre trop de protéines... Nombreuses sont les erreurs que nous pouvons commettre en rentrant du running.

Manger immédiatement après son jogging

Certes, si l'on court directement en quittant le bureau ou son poste de télétravail, il est fort possible d'avoir faim quand les baskets sont à l'arrêt. Mais mieux vaut attendre au minimum quinze minutes avant de manger, pour le cerveau. Le coach sportif William Chanconie explique : «au même titre qu'en début de course, le corps a besoin d'un petit quart d'heure pour se plonger dans l'effort. Après le running, l'organisme et le cerveau ont aussi besoin de saisir que l'effort est terminé et que la phase de récupération peut commencer».

À lire aussiQue manger en rentrant de son footing ?

Attendre trop longtemps pour manger

En attendant trop longtemps, vous ruinez littéralement vos efforts. Si l'on cherche à gagner en performance en vue d'une course ou simplement par défi personnel, c'est même le pire des schémas selon le coach sportif : «en retardant le dîner, on perd de la masse musculaire. Pendant l'effort, le muscle a consommé tout ou grande partie du glycogène musculaire. Si on ne le ravitaille pas en glucides et en protéines, il le fait lui-même en s'autodégradant.» Mais on nuit également à la récupération de l'organisme, selon Nicolas Aubineau, diététicien et nutritionniste du sport (1) : «le processus de reconstruction accélère pendant les trente minutes qui suivent l'effort, pour diminuer avec le temps. C'est en profitant de ce laps de temps que l'on récupère au mieux».

Ne rien avaler parce que l'on n'a pas faim

Après avoir sué sang et eau, il n'est pas rare de passer l'étape alimentation pour filer sous la douche puis sous la couette. Or, «en zappant le repas, on abîme la machine. Dans tous les cas, il faut réapprovisionner le corps pour éviter les crampes, la fatigue et les carences», précise le coach sportif William Chanconie.Bon à savoir : privilégiez le liquide. Le diététicien l'explique : «le sang se trouve principalement dans les muscles et non dans le système intestinal, il faut de préférence mettre le tube digestif au repos. On opte pour des potages, ou une boisson de récupération riche en protéines, glucides et minéraux». Ne pas hésiter à saupoudrer le tout d'épices santé comme le curcuma.La recette du diététicien : mélanger un lait végétal riche en protéines, un peu de sirop d'agave, de sureau ou du miel pour le sucre, puis broyez un kiwi et des graines de courge ou de tournesol pour les acides gras essentiels.

En vidéo, pourquoi marcher est bon pour la santé

Manger n'importe comment

Si l'on filtre les aliments à l'entrée de la bouche avant et pendant le running, en rentrant de la course, on relâche souvent les efforts. «On a détruit le corps pendant le sport, il faut donc le reconstruire en apportant des protéines (animales avec les viandes blanches ou végétales), des glucides et des minéraux. Prendre le temps de le faire c'est s'assurer une prochaine séance tout aussi voire plus performante», indique le diététicien et nutritionniste. Pour ce faire, on élimine les graisses saturées, la viande rouge, le fromage, ou encore la charcuterie ; en clair : tous les mauvais nutriments difficiles à digérer et qui ne servent pas à la récupération.

Manger trop de protéines

Si un apport de protéines est indispensable pour reconstituer le muscle, rien ne sert d'en prendre plus que nécessaire. «Les réactions de l'organisme sont limitées, le corps, par exemple, ne peut en moyenne pas digérer plus de 20 grammes de protéines en apport immédiat. Au-delà, la surcharge non traitée par l'organisme pèse sur les reins, entraînant une augmentation de la filtration mais aussi de l'acidification du corps», explique le diététicien et nutritionniste. N'oublions pas que l'excès de protéines demandera davantage d'énergie à l'organisme pour les digérer, entraînant une fatigue. Dernière mauvaise nouvelle, et non des moindres, «ne sachant pas quoi faire de tout cet apport de protéines, le corps les stocke sous forme de graisse sous cutanée ou viscérale», ajoute le coach William Chanconie.

Ne pas boire assez

On se contente souvent d'un ou deux grands verres pour étancher sa soif, les joues aussi roses que celles du prince Harry après un après-midi de polo. Seulement problème, l'hydratation doit durer pendant plusieurs heures après l'effort. «Il est conseillé de boire environ un demi-litre par heure après le running, afin d'apporter les minéraux perdus en transpirant et d'évacuer par les urines les toxines dégagées par le muscle pendant l'effort», explique Nicolas Aubineau. «On boit par petites gorgées pour éviter les ballonnements et ne pas remplir son estomac d'eau sans avoir mangé», conseille le coach William Chanconie. Sans une bonne hydratation, le corps ne peut fonctionner correctement. Au programme des réjouissances : fatigue, risques accrus de blessures et capacités physiques diminuées.Bon à savoir : les eaux gazeuses post-effort permettent, grâce au bicarbonate, de tamponner l'excès d'acidité du corps engendré par l'exercice.La boisson post-effort du coach : dans une bouteille d'eau d'un litre et demi, versez un litre d'eau, un demi-litre de jus de raisin, un citron pressé et ajoutez deux pincées de sel. Vitamine C, sodium, magnésium et sucre : cette boisson est un véritable booster.

(1) Auteur de Running Food, Édition Mango, 128 pages, 12, 95 €.

Selon Victoria Beckham, être mince est «démodé» : «Aujourd'hui, les femmes veulent des seins et des fesses»

Pour promouvoir sa nouvelle ligne de vêtements allant du 34 au 46, Victoria Beckham s'est exprimée dans le magazine Grazia sur le diktat de la minceur et la libération de tous les corps.

En vidéo, Victoria et David Beckham s'affrontent dans un défi gainage

Le couple Beckham s'est lancé dans un challenge sportif filmé par leur fille Harper et posté sur le compte Instagram de l'ancienne star du football.

L'Humanité

Savoir négocier son salaire lors de l’entretien d’embauche

Actu

Pour les candidats, aborder la question de la rémunération durant cette étape clé s’avère souvent délicat. Comment en effet vendre ses compétences au prix fort sans apparaître comme uniquement intéressé par le gain ? Nos conseils pour s’y préparer au mieux.

Mélanie Mermoz

Avec l’inflation en plein boom, le salaire est plus que jamais une préoccupation essentielle des candidats. Encore aujourd’hui, trop d’entreprises ne précisent pas le salaire dans les offres d’emploi, particulièrement pour des postes de cadre, mais se contentent des classiques « salaire à définir » ou « selon expérience ». Pour les candidats, c’est alors le casse-tête. À quel moment faut-il aborder la question de la rémunération ? Trop tôt, ce serait risquer d’apparaître comme uniquement motivé par l’aspect financier et non par le contenu du travail. Ne pas le faire, c’est peut-être vendre ses compétences au rabais. La situation idéale est que ce soit le recruteur qui aborde le sujet à la fin de l’entretien. La formulation la plus fréquente est : « Quelles sont vos prétentions ? » « C’est plus intéressant pour le candidat que : “Quelle est votre rémunération actuelle ?”, car le changement d’entreprise est souvent l’occasion d’augmenter son salaire », souligne Alexandre Martins, consultant développement professionnel à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

Mieux vaut avoir anticipé la question en vous renseignant sur les rémunérations proposées dans le secteur pour un poste équivalent, salaire brut annuel mais aussi éventuels avantages en nature, part variable… Attention, mesdames, à ne pas vous sous-évaluer. « Les comparateurs salariaux sont alors un outil intéressant, notamment, bien sûr, celui de l’Apec. Le site glassdoor.fr est une autre ressource, il recense les avis de salariés et d’ex-salariés sur les entreprises et ceux-ci sont invités à préciser leur rémunération », ajoute-t-il. Mieux vaut alors ne pas donner un chiffre, mais plutôt une fourchette : en bas, votre minimum acceptable, en haut votre salaire annuel idéal, l’écart est souvent de 5 000 euros.

Retour à l’employeur

Autre stratégie, n’hésitez pas à renvoyer la question à votre recruteur. En cas de bonne surprise, si les chiffres énoncés sont plus hauts que ce que vous pensiez, cela vous évite de partir sur une base plus basse que ce que vous auriez pu obtenir. « Cette stratégie, inspirée des méthodes commerciales, est plutôt efficace, mais tous les candidats et toutes les candidates ne se sentent pas capables de l’utiliser », observe Alexandre Martins. Mieux vaut alors s’y préparer et, pourquoi pas, la répéter avec un proche.

Il arrive qu’à l’issue du premier entretien, la question de la rémunération n’ait pas été abordée. Deux possibilités s’offrent alors au candidat. Il peut se dire que cela sera abordé lors du second entretien. Le premier est parfois réalisé par un opérationnel pour évaluer les compétences, et la question est renvoyée au second, où les RH seront présents. Le candidat peut aussi l’aborder même si le terrain est un peu glissant. Attention toutefois à la manière de le faire. « Mieux vaut privilégier une formulation du type “nous n’avons pas parlé de rémunération, c’est peut-être volontaire...” », propose Alexis Martins. Une manière de respecter la convention un peu hypocrite qui voudrait qu’on ne travaille pas pour de l’argent.

droit du travail
Le Figaro

Macron et les législatives: «Un étrange climat»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

On dit le président de la République inquiet. Les élections législatives pourraient certes réserver quelques surprises. La stratégie qui avait consisté à faire très peu campagne avait fonctionné pour la présidentielle. Cette fois, elle a connu des ratés et des accrocs. Le gouvernement d’Élisabeth Borne n’a guère suscité d’enthousiasme. Pire, deux de ses ministres, et pas des moindres, ont défrayé la chronique. Damien Abad représentait pourtant une belle prise de guerre sur la droite. Promu aux avant-postes dans la nouvelle équipe, Gérald Darmanin était censé incarner cet esprit régalien qui a fait défaut au premier mandat. L’un et l’autre doivent aujourd’hui en rabattre. Le parachutage de Manuel Valls dans une circonscription des Français de l’étranger a, quant à lui, lamentablement échoué. À cela s’ajoute un horizon économique chargé de mauvais nuages avec le retour de l’inflation. Résultat, pour dimanche prochain, la dynamique des sondages - qu’il convient de relativiser - va à la troupe de Jean-Luc Mélenchon, opposant en chef autoproclamé.

Certains estiment que le chef de l’État ne fait que payer son mépris pour le débat politique. À force de ne rien dire de ses projets, d’anesthésier le pays, de se retrancher derrière les urgences du coronavirus, puis de la guerre en Ukraine, il a fini par installer un étrange climat. Serait-ce le calme avant une possible tempête? Derrière la morne plaine, les colères volcaniques d’une partie des Français subsistent et, faute d’avoir été prises à bras-le-corps depuis longtemps, elles pourraient un jour se réveiller. De fait, les fractures sont multiples: sociale,générationnelle, géographique, culturelle, ethnique… L’épisode des «gilets jaunes» a laissé des traces et donné un avant-goût de ce qui pourrait arriver.

Emmanuel Macron avait décidé de dévoiler le moins possible ses intentions dans cette double séquence électorale. Sans doute y avait-il là une part de calcul. Mais cette absence de prise de risque masque mal aussi l’incapacité présidentielle à faire des choix et à s’y tenir. Et ce n’est pas la création d’un Conseil national de la refondation, nouvel avatar improvisé du principe de non-décision, qui éclairera l’avenir.

Gérald Darmanin et le Stade de France: «Faux tickets, vraie défausse»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Stade de France: «En ne nommant pas les responsables, les macronistes tentent de draguer la gauche “mélenchonisée”»

TRIBUNE - L'exécutif se garde de dénoncer les individus des quartiers sensibles pour éviter une mobilisation électorale en faveur de Jean-Luc Mélenchon aux législatives, analyse Arnaud Benedetti. Une stratégie qui révèle l'absence d'idéologie du macronisme, ajoute l'expert en communication.

«En pointant du doigt l'insécurité, François Ruffin essaie de rapprocher la gauche des catégories populaires»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le député proche de la France insoumise a publié un texte exhortant son camp à se saisir de l'insécurité du quotidien. Pour Georges Kuzamnovic, les questions de sécurité, d'immigration et l'islamisme sont des tabous à gauche.

Le Figaro

Les passoires thermiques ne doivent pas être louées, pour 80% de propriétaires

Actualité

Ce soutien inattendu des propriétaires cache une réalité financière: ils ne veulent pas payer la majorité du coût des travaux.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 07/06/22, 04:00

Publié le 07/06/22, 04:00

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Dès le 1er janvier 2023, les logements les plus énergivores seront interdits à la location (sauf les locations saisonnières). L’échéance approche lentement mais sûrement et cette mesure devient un vrai casse-tête pour les propriétaires de passoires thermiques (classées F ou G sur le Diagnostic de performance énergétique). Ai-je les moyens de réaliser les travaux nécessaires? Dois-je vendre mon logement? Ce qui est sûr, c’est que la proximité de cette date oblige de plus en plus de propriétaires désireux de louer leur logement à se pencher sérieusement sur la question.

» LIRE AUSSI - Le casse-tête des propriétaires de passoires thermiques

«Les Français ont pris conscience de ces impératifs: nous traitons désormais près de 40.000 demandes d’aides par mois et finançons un chantier toutes les 3 minutes sur l’ensemble du territoire», explique Nicolas Moulin, président de PrimesÉnergie.fr, spécialiste de rénovation énergétique. D’ailleurs, 80% des Français sont favorables à l’interdiction de louer une passoire thermique. Mais qu’en pensent les propriétaires, eux qui seront directement impactés par cette mesure?

Et là, la réponse est plus inattendue: ils sont également 80% à l’approuver. Mais, pour Nicolas Moulin, ce n’est pas si surprenant. «On dit que les Français sont climatosceptiques. En réalité, chacun se dit le plus écolo mais ne veut pas payer pour la transition écologique. Les propriétaires et les passoires thermiques, c’est la même chose. Ils sont prêts à tout accepter, sauf à avancer les frais des travaux», décrypte le président de PrimesÉnergie.fr.

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La preuve, quand on leur demande qui doit être le principal payeur: les Français, répondent à 32%, l’État. Les autres citent les fournisseurs d’énergie (24%) et, en troisième position, les particuliers mais avec seulement 9%. À noter que 19% déclarent ne pas savoir qui devrait financer les travaux de rénovation énergétique. «On a trop habitué les Français à ce que ces travaux soient subventionnés. C’est une erreur!», déplore Nicolas Moulin qui se dit favorable à ce que ces travaux soient de plus en plus rendus obligatoires.

Pas de hausse de loyer dès le 25 août 2022

Pour l’heure, les Français semblent répondre à cette contrainte par une forme de protestation - la vente de leur passoire thermique - plus qu’une approbation. Mais, dans ce cas, ils sont généralement sanctionnés par la décote qu’ils doivent souvent subir à la vente. Et plus on s’éloigne des grandes villes, plus cette décote est élevée, si l’on en croit une récente étude des notaires. «La valeur verte devient une réalité et pénalise les logements énergivores», soulignent-ils.

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Et pourtant, Effy, autre acteur majeur de la rénovation énergétique, souligne que les bailleurs peinent à passer à l’action car seulement 2% des aides Ma Prime Rénov’ ont été versées à des bailleurs, selon l’Agence nationale de l’habitat. On peut aussi penser que certains propriétaires n’ont pas fait appel à cette prime parce qu’ils n’en avaient pas besoin. «La faiblesse de ce chiffre vient surtout du fait que les propriétaires-bailleurs méconnaissent souvent les aides à la rénovation énergétique mais connaissent beaucoup mieux les dispositifs type déficit foncier qui existent depuis longtemps», précise Audrey Zermati, directrice de la stratégie d’Effy. En attendant, une autre échéance, encore plus proche celle-là, risque de créer des sueurs froides à certains propriétaires: le 25 août prochain, il ne sera plus possible d’augmenter le loyer d’une passoire thermique, lors d’un changement de locataire.

Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.

Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis

Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.

L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.

Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?

Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.

Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription

Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.

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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.

Méthodologie

Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.

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L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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La députée LREM, invitée sur France 2, a déclaré «prendre au sérieux» la nouvelle union de gauche.

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Le Figaro

«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage

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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.

Bénédicte Menu

L'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.

Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…

Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…

Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.

Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.

Au sommaire de ce spécial Méditerranée

  • Grèce : Cythère, une beauté céleste
  • Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
  • France : Narbonnaise, nature occitane
  • Espagne : Formentera, un rêve éveillé
  • Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
  • City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
  • Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
  • To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
  • Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :

  • Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
  • Portraits : six créateurs nomades à suivre
  • Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
  • Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
  • S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
  • Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
  • Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
  • Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting

Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.

En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr
Le Figaro

Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin

Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.

Fête des pères: un homme, un parfum

Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.

Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?

Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.

Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots

QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.

En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram

Des hommages pleins d'amour et d'humour

Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !

À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.

Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute

Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.

Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères

Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...

La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses

EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.

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Fête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète

SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.

Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen

Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.

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Charlotte Casiraghi : «Ce qui m'attache à la philosophie, c'est qu'elle ne s'éloigne jamais du feu de camp autour duquel nous déployons nos vies»

Présidente et fondatrice des Rencontres philosophiques de Monaco*, dont Madame Figaro est partenaire, Charlotte Casiraghi rappelle la force de la pensée capable de sortir de soi et de s'ouvrir à l'autre.

La philosophie ne vaudrait pas une heure de peine si elle ne faisait que construire des châteaux d'abstractions. Or ce qui m'attache à elle, c'est qu'elle ne s'éloigne jamais de ce feu de camp au­tour duquel nous déployons nos vies, tantôt mordues par l'ombre, tantôt tirées vers la lumière et la joie. Il est vain d'espérer que par des discours rassurants elle garantirait paix, sérénité et bonheur.

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C'est de nos braises qu'elle sourd, de nos craintes, de nos inquiétudes, de nos doutes, de nos questionnements les plus intimes et de nos pensées tremblantes. Ce qu'elle offre, ce sont les moyens d'en rendre raison. En ce sens, la philosophie me paraît être un vecteur de liberté, car elle offre à chacun(e) la possibilité de se réapproprier sa vie par l'exercice méthodique de son esprit critique.

En vidéo, Cannes 2022 : interview de Charlotte Casiraghi

En ces temps incertains, elle est encore plus nécessaire, car, pour les comprendre, nous avons besoin de rendre notre pensée plus aiguisée et flexible, une pensée capable de «sortir de soi», de mettre à l'épreuve ses convictions, d'in­tégrer le point de vue de l'autre, une pensée soucieuse de l'état du monde, de la préservation du vivant, du maintien des solidarités. Voilà pourquoi, chaque année, je m'engage avec passion, au nom des Rencontres philosophiques de Monaco, à proposer à la rédaction de Madame Figaro des sujets de réflexion qui fassent comme un « pont » entre la philosophie et le grand public, et soient au plus près de nos préoccupations ac­tuelles, de nos urgences.

*Les Rencontres organisent du 7 au 12 juin une Semaine PhiloMonaco, gratuite et ouverte à tous. Au programme : débats, leçons, tables rondes, avec de nombreux invités. Thèmes abordés : l'écologie, l'éducation, le soin, les femmes, le plaisir de philosopher. Détails sur philomonaco.com et @philomonaco

Thomas Ostermeier adapte Vernon Subutex : «J'espère bien faire entrer la vie dans le théâtre!»

Le metteur en scène culte signe l'adaptation de Vernon Subutex 1, premier volet du best-seller de Virginie Despentes.

Valeria Bruni-Tedeschi : «Le besoin d'aimer et d'être aimé dure toute la vie»

Elle a présenté à Cannes son 5e long-métrage, Les Amandiers. Un retour passionné sur sa jeunesse, et ses débuts d'actrice.

L'homme que je ne devais pas aimer, le roman ébouriffant d'Agathe Ruga à lire cet été

Dans L'homme que je ne devais pas aimer, son deuxième roman, l'autrice et blogueuse explore la passion destructrice d'Ariane, une femme mariée et apparemment comblée, pour un jeune barman. Ultramoderne bovarysme...

Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

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Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Sachez reconnaître les petites bêtes utiles au jardinier

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  2. Jardin

INFOGRAPHIE - Pour espérer avoir un jardin en bonne santé, mieux vaut savoir bien s’entourer. Tour d’horizon des bienfaits liés à la présence des diverses espèces d’insectes.

Nicole TriouleyreService Infographie

Un beau jardin est un jardin qui respecte la biodiversité. Cet espace vert est un véritable vivier où se développent de nombreuses espèces animales et végétales : le vivant ! Loin d’être nocifs, certains insectes contribuent à la saine croissance de nos massifs. Les abeilles et autres pollinisateurs sont indispensables à la reproduction de nombreuses plantes, arbres et fleurs. Grâce à eux, le jardin produit plus de fruits ou plus de graines. D’autres insectes dits «recycleurs» aident les bactéries à transformer de la matière végétale ou animale morte en sels minéraux.

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Le gîte et le couvert

Pour attirer les insectes dans son massif, l’une des mesures les plus importantes consiste à planter ou à laisser se développer des végétaux en tout genre. N'arrachez pas les mauvaises herbes : elles leur sont très utiles pour se nourrir et s’y développer. Laissez un tas de bois, des herbes hautes, des feuilles mortes... Vous pouvez également installer des hôtels à insectes. Cultivez aussi des plantes mellifères et nectarifères, installez des plates-bandes de fleurs, donnez-leur de l’eau et bannissez les pesticides. Bref, laissez-les vivre.

Le Figaro

Patricia Kelly chante toujours sous la pluie

Olivier Delcroix

PORTRAIT - La dernière épouse de Gene Kelly, le légendaire acteur, danseur et chorégraphe, célèbre le 70e anniversaire de Singin’ in the rain qui ressort en salle pour l’occasion.

Sur la Croisette, sous les palmiers et le soleil cannois, elle apparaît sourire aux lèvres, pimpante, cheveux blonds coupés court, veste claire. Patricia Ward Kelly, 63 ans, dernière épouse du grand Gene Kelly (1912-1996), est tout heureuse que la version restaurée 4K de Chantons sous la pluie ait été diffusée en grande pompe lors du 75e Festival de Cannes.

La célébration du 70e anniversaire de la mythique comédie musicale signée Stanley Donen et Gene Kelly passe bien sûr par la ressortie du film dans toute la France, mais également par la diffusion d’une série d’émissions sur France Musique (1) consacrées à l’inoubliable Don Lockwood de Singin’ in the Rain, le bondissant Jerry Mulligan d’Un Américain à Paris ou encore le romantique Andy dans Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy.

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Lorsqu’on demande à cette infatigable gardienne du temple quand elle a vu pour la première fois Chantons sous la pluie, elle répond simplement: «C’était en 1985, alors que je venais de passer une semaine en compagnie de Gene Kelly. Nous tournions une émission spéciale sur le Smithsonian Museum, à Washington. J’avais 26 ans, et j’avais été intégrée à l’équipe en tant que scénariste. Gene était le narrateur de ce film documentaire.» (Rires.) Cette rencontre au sommet, la jeune femme ne l’avait évidemment pas prévue.

Séduction mutuelle

À l’époque, cette fille de famille dont le père est professeur d’université, passe son temps le nez plongé dans les livres, et se voit devenir romancière. «Étudiante, se souvient-elle, mes sujets d’étude tournaient autour de l’entomologie et des grands auteurs américains, de Eudora Welty à Herman Melville, l’auteur de Moby Dick. Je rêvais de devenir une grande spécialiste de Melville. Il n’y avait pas tellement de femmes expertes dans ce sujet, cela me laissait un boulevard.»

Le destin en décidera autrement. Lors de cette fameuse semaine passée en compagnie de Gene Kelly, tout va très vite pour cette apprentie scénariste. «Je ne savais absolument pas qui était Gene Kelly , confesse-t-elle. Issue d’une lignée de fermiers ayant réchappé à la Grande Dépression, le fait d’aller au cinéma chaque semaine ne faisait pas partie des habitudes de la famille.En revanche, j’étais un rat de bibliothèque. Je me rappelle d’ailleurs que Gene a essayé de me tester à peine l’avais-je rencontré. “ Je parie que vous ne savez pas qui est Montgolfier”,m’a-t-il demandé. À sa grande surprise, je le savais. Il m’a ensuite mis au défi de réciter le poème de Yeats L’Île sur le lac, à Innisfree. Là encore, j’ai su répondre à son pari 

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Malgré une différence d’âge importante, quarante-sept ans, Gene Kelly et la jeune Patricia ne tardent pas à se séduire mutuellement. «Il avait une facilité déconcertante pour les langues étrangères, se souvient-elle. Il parlait français, italien, yiddish et lisait le latin. En milieu de semaine, j’étais complètement sous le charme. Il était d’une curiosité insatiable et avait un sens du merveilleux intact, comparable à celui d’un enfant. Quand il est parti, avant de monter dans sa limousine, il m’a embrassée. Une amie de l’équipe de tournage m’a mise au parfum. J’ai foncé dans un vidéoclub et j’en suis ressortie avec 48 cassettes VHS. J’ai passé le week-end à regarder tous ses films sans pouvoir m’arrêter.»

Cette semaine surréaliste à Beverly Hills, dans sa demeure de Rodeo Drive, s’est terminée par un mariage et cinq ans de vie commune

À l’époque, Patricia Ward Kelly se décrit comme «une jeune femme brune aux longs cheveux, portant des chemises de bûcheron à carreaux, et des pantalons multicolores, sans maquillage. Je ressemblais à un dessin du New Yorker! Je crois que Gene n’avait jamais vu de filles comme moi. Il avait 73 ans, et moi 26. Mais, pour moi, la différence d’âge n’avait aucune importance. Je ne m’en suis même pas aperçue»

Six mois après cette première rencontre, Gene Kelly lui téléphone et l’invite à venir en Californie pour travailler sur un projet de Mémoires. «En fait, cette semaine surréaliste à Beverly Hills, dans sa demeure de Rodeo Drive, s’est terminée par un mariage et cinq ans de vie commune», reconnaît-elle sobrement.

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Entre 1985 et 1996, cette femme charmante, déterminée, d’une droiture peu commune, mais relativement discrète, se fera l’intervieweuse du grand acteur réalisateur et chorégraphe.«Au début, il faisait des réponses très contrôlées. Il a fallu des années avant qu’il laisse tomber l’armure.» Quand on évoque la colère de l’acteur contre le film Orange mécanique, où Stanley Kubrick utilise la fameuse chanson de Chantons sous la pluie, Patricia Kelly répond: «Kubrick et Gene Kelly étaient amis. Ils avaient un projet de comédie musicale ensemble. Il a été blessé que Kubrick se serve de son célèbre numéro, sans même lui demander… ni le payer. C’était une trahison professionnelle. Gene était quelqu’un de l’ancienne école. Il signait un contrat avec une poignée de mains.»

«Contradiction irlandaise»

Plus elle évoque ce fascinant personnage, contradictoire à plus d’un titre («Il appelait cela l’“Irish contradiction”, la contradiction irlandaise, cette tristesse contenue dans la joie»), plus on prend conscience que Gene Kelly était un artiste complexe aux multiples talents. «En 1960, il fut le premier chorégraphe américain à écrire un ballet pour l’Opéra Garnier, rappelle-t-elle. Il était tellement en avance sur son temps. Il aurait voulu être reconnu pour avoir changé le visage de la danse au cinéma et pour avoir créé un style de danse américain.»

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Sur son amitié avec Jacques Demy, Patricia Ward Kelly est intarissable: «Ils s’adoraient tous les deux. Il y avait un respect mutuel entre eux. Dans Les Demoiselles de Rochefort, en 1967, c’est lui qui a orchestré les mouvements de caméra sur la séquence de la chanson d’Andy. Au départ, la caméra était fixe, et la chorégraphie se déroulait de cette façon. Gene a eu l’idée de faire bouger la prise de vues et cette scène dansante dans la rue avec des enfants s’est métamorphosée. Jacques Demy a d’ailleurs reconnu que cela avait changé toute la dynamique de la scène…»

Avec un débit enthousiaste, jamais blasé, cette gardienne du temple Gene Kelly transmet son amour pour celui dont elle partagea les dernières années. Sa flamme flamboie en rythme et ne semble pas près de s’éteindre.

(1) «Gene Kelly et moi», série de huit émissions radiophoniques diffusées le dimanche de 11 heures à 12 heures sur France Musique, cet été à partir du 4 juillet.

Meilleur démarrage de l'année, Top Gun: Maverick détrône Doctor Strange au box-office

En seulement une semaine d'exploitation en France, le film de Joseph Kosinski avec Tom Cruise a réuni 1,5 million de spectateurs, reléguant à la seconde place le long-métrage de Sam Raimi et ses 340.000 entrées.

Jean-Christophe Buisson: «Filmo ego sum»

CHRONIQUE - Une plongée féroce dans les coulisses de la préparation d’un film, avec Penélope Cruz et Antonio Banderas, grandioses.

Obi-Wan Kenobi: quarante ans après, une guest-star retrouve le «costume» de Dark Vador

Dans la trilogie originale Star Wars, l'acteur James Earl Jones prêtait sa voix à l'obscur personnage. Les fans de la franchise ont eu la joie de le retrouver.

Le Figaro

Le nouveau siège de BlaBlaCar adopte les codes du télétravail

Actualité

EN IMAGES - La start-up française de covoiturage loue de nouveaux bureaux qu’elle transforme en lieux de vie, d’échanges, et non plus uniquement de travail.

Par Marine Richard

Mis à jour le 07/06/22, 04:00

Publié le 07/06/22, 04:00

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«Pourquoi venir au bureau alors que l’on peut travailler à distance? Car ce nouvel immeuble est plus qu’un lieu de travail, c’est un village avec un auditorium, une salle de sport, un studio de musique et une salle de yoga», explique Nicolas Gagneux, président de 6e Sens Immobilier qui a livré en décembre dernier le nouveau siège du réseau de transport BlaBlaCar.

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Les salariés prennent progressivement possession des nouveaux locaux de 5000 m², rue Saint-Sabin, dans le 11e arrondissement de Paris, à deux pas de la Place de la Bastille, répartis sur 9 niveaux. Les postes de travail en flex office leur permettent de se déplacer au bureau lorsqu’ils le souhaitent, à savoir tous les jours, une fois par semaine ou une fois par mois. 26% des employés sont 100% en télétravail et ne viennent qu’une fois par mois au siège ce qui offre à la start-up la possibilité de proposer 200 postes de travail seulement à ses 500 salariés français. «78% des 200 places disponibles au siège sont occupées quotidiennement. Les mardis et les jeudis sont les jours les plus fréquentés», comptabilise Nicolas Brusson, le cofondateur et directeur général de BlaBlacar. Les 200 autres postes sont utilisés par d’autres entreprises en sous-location pour des durées variables d’un à deux ans.

Les parties communes comme lieux d’échange

En plus de cette flexibilité, BlaBlaCar a tout misé sur les espaces de loisir comme le studio d’enregistrement pour concrétiser des projets musicaux, l’espace de fitness, la salle de repos et le rooftop de près de 500 m² végétalisé qui offre une vue sur les toits de Paris, afin de plaire à ses salariés dont la moyenne d’âge est de 32 ans. «Un bureau en 2022 ne peut pas ressembler à un bureau en 2019», assure Nicolas Brusson.

Les parties communes sont pensées comme des lieux d’échange et non plus des lieux où l’on se croise uniquement. «Dès que l’on sort d’un ascenseur, on tombe sur une tisanerie, ce qui donne une fonction supplémentaire aux lieux de passage», développe l’architecte Vincent Eschalier. Un souci constant de favoriser les relations sociales qui se manifeste dans la structure de la façade composée de 86 panneaux de verre courbé transparent. L’objectif étant de «créer une épaisseur et projeter la façade vers la ville pour inciter les occupants à venir à la fenêtre», selon l’architecte.

Le Figaro

Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros

Paul Carcenac

CLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.

En France, nous avons parfois tendance à être moins curieux quand on en vient aux vins venus d'ailleurs. À notre décharge, il s'agit aussi de composer avec des faiblesses dans la distribution : les vins étrangers qui sortent des sentiers battus ne se trouvent pas aisément sur le marché hexagonal. Surtout quand ce sont des cuvées confidentielles, produites avec de faibles volumes.

Place au sangiovese de Toscane, au pinot noir californien, à l'emblématique grüner veltliner autrichien ou encore au tempranillo de la Rioja. Nous avons choisi de débusquer, grâce aux données de Wine Lister (Groupe Figaro), ces pépites méconnues, venues de tous les coins du monde. Nous présentons dans notre palmarès ci-dessous 50 bouteilles passées «sous le radar».

Ce sont des vins qui tout en ayant les meilleures notes de critiques, sont les moins recherchés en ligne et les moins présents à la carte des grands restaurants. Ils ont tous un point commun qui explique cette rareté : ce sont des cuvées avec de faibles volumes, produites à quelques milliers de bouteilles par an. Mais ici, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié la disponibilité de chaque référence dans l'e-commerce français ou européen.

Il y a les grands classiques de la production viticole (Italie, Espagne, Nouvelle-Zélande, États-Unis, Australie, Afrique du Sud, Argentine...) mais aussi des pays souvent oubliés du consommateur français (Hongrie, Autriche, Allemagne...).

Méthodologie : Pour établir ce classement des vins étrangers selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 1500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine Best Wine List Awards...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.

Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock et introuvables, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.

Notre sélection

Pelissero Langhe Long Now 2013 (Italie). Entre les villages de Treiso et de Nevigle, dans la région des Langhes, les vignes de nebbiolo où est produite cette cuvée ne peuvent revendiquer l'appellation «Barbaresco», à quelques dizaines de mètres près, pour des raisons topographiques. Ces raisins sont donc assemblés avec le cépage barbera, comme il était coutume de le faire dans les temps anciens. Ce vin a pour nom «Long Now» (comprendre: «Le temps long maintenant»). C'est un hommage à une horloge conçue pour fonctionner 10.000 ans avec la même précision sans jamais se dérégler. Le message est passé. Avec ou sans l'appellation, ce vin restera une valeur sûre. Où le trouver : Ce vin peut se commander chez Superiore (Allemagne), ou de Leuvin (Belgique).

St. Urbans-Hof Ockfener Bockstein Riesling Auslese 2016 (Allemagne). Pour les amoureux du riesling, le vignoble de Bockstein, et ses pentes abruptes, est un incontournable. Cet «Auslese» (sélection), provient d'une minuscule parcelle d'un demi-hectare qui est produit par Nik Weis, et est - selon le site Wine-Searcher- le deuxième vin de Bockstein le mieux noté par les critiques de tous les temps. Pourtant... il n'est produit qu'à 1300 bouteilles par an. Un vin «oublié», par excellence, pour les amoureux des blancs à la sucrosité affirmée. «Ce sont des vins de garde, on peut les conserver plusieurs décennies», indique Nik Weis. Les fans de riesling peuvent aussi s'offrir un morceau d'histoire. Car au-delà de l'activité de vignoble, Nik Weis, comme son père et son grand-père avant lui, œuvre à la préservation génétique des plus vieux pieds de ce cépage phare.Où le trouver : sur des sites allemands, fort logiquement, comme Winecom et El-Shagis Weinselektion.

Sandhi Mt. Carmel Pinot Noir 2014 (États-Unis). Cette petite cuvée (à l'échelle californienne) - environ 13.000 bouteilles - est un pinot noir venu des vignes du Mont Carmel, les plus hautes de l'appellation Santa Rita Hills. Le cépage est parfaitement adapté au climat frais de ces pentes escarpées : «l'un des meilleurs endroits pour le travailler», nous explique le propriétaire Rajat Paar, qui gère le domaine avec le maître de chai Sashi Moorman. Avec le domaine Sandhi, on s'offre aussi une part de l'«American dream». Né à Calcultta, en Inde, Rajat «Raj» Paar n'avait jamais goûté de vin avant l'âge de 20 ans. D'abord livreur dans un restaurant en Californie, il a gravi les échelons jusqu'à devenir l'un des sommeliers les plus en vue des États-Unis à la fin des années 2000. Puis, il est passé à la production, avec une réussite certaine que l'on peut vérifier avec ce pinot noir. Où le trouver : il faut passer par l'Italie, pour le trouver sur le continent européen, sur le site Xtrawine.

Vecchie Terre di Montefili Bruno di Rocca 2010, 2017 (Italie). Cette cuvée lilliputienne (à peine plus de 2300 bouteilles), assemblage de cabernet sauvignon et de sangiovese, est un «Super Toscan», nom donné aux vins fait avec des cépages non-indigènes. Il s'agit ici de comparer les deux millésimes encore disponibles dans le commerce : le 2010 et le 2017. Car entre ces dates, le domaine a été vendu et il y a eu, en 2015, l'arrivée de la jeune et douée vigneronne Serena Gusmeri. Elle a su redynamiser ce domaine historique de la région et lui donner une nouvelle image.

David and Nadia Grenache 2018 (Afrique du Sud). La culture de la vigne n'est pas millénaire dans la région du Swartland, à l'ouest de l'Afrique du Sud. On y produisait au milieu du siècle dernier, des vins peu réputés, - pour les caves coopératives. À partir des années 2000, de jeunes vignerons avec des idées neuves, attirés par les prix attractifs du foncier, se sont lancés avec de nouvelles idées : surtout le respect de la vigne et de la nature. Ils se sont regroupés en label : le «Swartland Independent Producers» dont font partie David et Nadia Sadie, qui gèrent ce domaine familial basé au nord de Malmesbury. Avec ce grenache, produit en petite quantité (6000 bouteilles), le couple veut montrer que c'est le cépage rouge qui convient le mieux au climat aride de ce coin d'Afrique du Sud. Un petit côté méditerranéen, donc. Où le trouver : sur le site de Gute Weine (Allemagne).

Chez Mattin, à Ciboure: le plus authentique

De Bayonne à Saint-Jean-de-Luz, de nombreux restaurants proposent de la cuisine basque.

«C'est tout bon» N°10 : Tour de piste au Mans

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - La course des 24 heures du Mans aura lieu le samedi 11 juin, mais les festivités commencent dès aujourd'hui. Sélection d'adresses gourmandes qui tiennent la route.

Le garum, la botte secrète des chefs

DÉCRYPTAGE - Partout dans le monde, des étoilés se réapproprient ce condiment issu de la fermentation d’entrailles de poisson, omniprésent dans la Rome antique. Exhausteur de goût, antigaspi et bon pour la digestion, il est aussi accessible au grand public.

Le Figaro

Les très élevés frais d'incident bancaire, une spécialité française selon UFC-Que Choisir

L'association de défense des consommateurs demande au gouvernement de «mettre au pas les excès des banques» à l'occasion du projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat.

Les frais d'incident bancaire sont beaucoup plus élevés en France que dans les pays voisins, dénonce mardi 7 juin l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui appelle le gouvernement à les réduire. Ces frais qui s'appliquent notamment en cas de rejet de prélèvement sont à l'origine d'une «scandaleuse ponction bancaire de 1,8 milliard d'euros sur le budget des consommateurs», selon l'association qui constate dans un communiqué «l'inefficacité de la concurrence» à les juguler.

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Preuve en est que le plafond de 20 euros en cas de rejet de prélèvement est systématiquement appliqué par toutes les banques, selon l'UFC-Que Choisir, dont 8 euros au titre d'une «commission intervention». L'association a calculé que la durée moyenne de ces interventions était inférieure à 1 minute 30, et évalué les marges des banques françaises sur ces frais d'incident à 86%. Les frais de rejet de prélèvement sont 17 fois plus élevés en France qu'en Allemagne, 8 fois plus qu'en Italie et 3 fois plus qu'en Belgique, précise l'UFC-Que Choisir.

Lorsque le prélèvement est effectué malgré un compte dans le rouge au-delà du découvert autorisé, seule la commission d'intervention est prélevée mais «une banque sur quatre (24%), toutes membres du groupe Banques Populaires-Caisse d'Épargne (BPCE), ne trouve rien de mieux que d'alourdir la note en adressant à leurs clients une lettre «d'information» à 10,70 euros en moyenne», détaille le communiqué.

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Devant ces pratiques, l'UFC-Que Choisir exhorte le gouvernement «à mettre au pas les excès des banques en matière de frais d'incident» à l'occasion du projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat que le gouvernement veut présenter après les législatives. «Dès lors que la concurrence ne fonctionne pas, les pouvoirs publics sont selon nous légitimes pour intervenir à réguler le marché» et seraient «bien avisés de revoir à la baisse les montants» que les banques peuvent prélever pour les incidents de paiement, dit à l'AFP Matthieu Robin, chargé de mission Banque/Assurance à l'UFC-Que Choisir.

L'association estime que les consommateurs pourraient gagner plus d'un milliard d'euros si les frais de rejet étaient limités à 8 euros. Elle demande aussi plus de transparence aux banques dont seules deux - la Banque postale et la Bred - rétrocèdent systématiquement les doubles facturations des rejets qui se produisent lorsque le compte du client n'a pas été alimenté avant la deuxième tentative de prélèvement d'une facture.

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Le groupe sort d'une année compliquée, puisque son chiffre d'affaires a dévissé de 93% avec le Covid-19.

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Disant avoir «un super mauvais pressentiment sur l'économie», son patron Elon Musk aurait mentionné dans un e-mail la nécessité de supprimer 10.000 emplois.

Le Figaro

Les Français doivent-ils avoir peur de la démondialisation?

Jean-Pierre Robin

DÉCRYPTAGE - Un choc d’inflation peut en cacher un autre. Outre la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, les consommateurs européens devront-ils se passer des produits bon marché fabriqués dans les pays à bas coûts?

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et la mondialisation qui paraissait «l’horizon indépassable de notre temps» ne fait pas exception. C’est «l’équivalent économique d’une force de la nature, comme le vent ou l’eau», prétendait dans les années 1990 le président Bill Clinton. Et l’Américain se jeta à corps perdu pour faire entrer la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, provoquant un tsunami mondialiste.

Une génération plus tard, on ne parle plus que de «démondialisation». Le mot est certes barbare, mais il est facile d’en donner une mesure simple et incontestable. Alors que dans les années 1980-2017 le commerce international progressait deux fois plus rapidement que le PIB mondial (le premier a été multiplié par 6,8 et le second par 3,5, selon l’Insee), le mouvement s’est désormais inversé. L’OMC prévoit que la production mondiale devrait augmenter plus vite que le commerce en 2022 (respectivement de 4% et 3%), chiffres provisoires, mais qui témoignent d’une relocalisation progressive de l’activité productive sur le territoire national.

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«L’Europe en particulier a bénéficié de la globalisation. La part du commerce dans le PIB de la zone euro est passée de 31% en 1999 à 54% en 2019. L’intégration des chaînes internationales de production a conduit à réduire les prix des importations, à la diffusion des technologies et à des gains de productivité du fait de la division internationale du travail», rappelait récemment Christine Lagarde. Et tout en se félicitant de «l’autonomie stratégique ouverte» (sic), le nouveau mot d’ordre de la Commission européenne, soucieuse de la souveraineté de l’Union européenne (UE), la présidente de la BCE reconnaît que la médaille a son revers: «Un changement rapide de fournisseurs à bas coût vers d’autres à coûts élevés aura des conséquences sur la dynamique d’inflation». Un mauvais coup pour le pouvoir d’achat des consommateurs et une revanche pour les salariés français en concurrence avec les ouvriers de Shanghaï? Qui perdra, qui gagnera?

La mondialisation n’a plus le vent en poupe

La guerre en Ukraine a remis en cause «le doux commerce» dont on croyait qu’il était gage de paix. La crise sanitaire de l’hiver 2019-2020 a pour sa part grippé les chaînes internationales de production par lesquelles transitent 80% les échanges mondiaux de marchandises (selon le Peterson Institute de Washington). Et la guerre commerciale sino-américaine déclenchée par Donald Trump au printemps 2018 a sonné le grand retour du protectionnisme. Les attaques volent en escadrille à l’encontre de la mondialisation! Ce n’est pas la première fois que le cycle s’inverse. La Première Guerre mondiale avait provoqué un reflux violent et durable des échanges: il faudra attendre 1970 pour que le commerce international retrouve son niveau de l’année 1913 (en proportion du PIB).

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La cassure actuelle remonte en réalité à la crise financière de 2008, qui aura marqué un pic, tant pour le commerce de marchandises que pour les investissements transnationaux. Même les mouvements de migrants ralentissent (ils représentent maintenant 1,1% de la population mondiale chaque année au lieu de 1,4% en 2008, selon l’ONU). Reflux relatifs s’entend, car il n’y a pas d’effondrement: le commerce (addition des importations et des exportations) a seulement perdu 4 points de pourcentage, revenant à 47% du PIB mondial. Les économistes de Goldman Sachs préfèrent parler de «slowbalization» (ralentissement) que de «deglobalization», ou de «newbalization» (nouvelle). L’envolée des services de communication et de données qui ont été multipliées par 115 depuis 2008, selon l’International Telecom Union (YouTube, Facebook, Instagram, Netflix, entre autres), prouve que le monde ne cesse de se connecter.

Que les échanges portent de plus en plus sur des services et du virtuel, et de moins en moins sur des marchandises, n’en constitue pas moins un changement de régime majeur. Prenant acte des tensions géopolitiques, «les entreprises et les gouvernements du monde vont être incités à repenser leurs lieux de fabrication et d’assemblage», avertit dans une lettre à ses actionnaires Larry Fink, le patron de BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs financiers au monde. La fragmentation des marchés, voire leur rétrécissement, augure-t-elle une moindre efficacité, plombant la prospérité et augmentant les coûts?

Baisse générale des prix en 50 ans

Les quarante dernières années de la «mondialisation libérale» - pour reprendre la terminologie de ses adversaires qui en font porter la paternité au couple Thatcher-Reagan arrivé au pouvoir en 1979 et 1980 - ont été marquées du sceau de «la grande modération». Les économistes qualifient ainsi cette longue période de croissance économique et de faible inflation. Depuis 1999, instauration de l’euro, et jusqu’en 2021, cette dernière a été inférieure à 2% l’an en France notamment. Qui aurait prédit, au moment de l’arrivée de l’Union de la gauche au pouvoir en 1981 un retour à la stabilité des prix digne du XIXe siècle et de l’étalon or?

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Alors qu’on s’alarme de la recrudescence inopinée de l’inflation, c’est le moment ou jamais d’observer que «la baisse des prix est quasi-générale depuis un demi-siècle» en France, comme le rappelle un brin provocateur Alexandre Mirlicourtois, le directeur de la conjoncture et de la prévision du cabinet d’études Xerfi. Il en apporte la preuve la plus simple et convaincante qui soit. Partant du fait qu’en 1978 le smic horaire était de 10,90 francs et qu’il est aujourd’hui de 10,85 euros, il suffit de comparer les prix en euros de 2022 à ceux de 1978 en francs. On constate alors que, pour leur immense majorité, ils ont baissé «en valeur réelle» (le pouvoir d’achat du salaire minimum a progressé pour la plupart des produits).

Deux exemples extrêmes parmi cent: la baguette de pain vaut aujourd’hui en moyenne entre 0,95 et 1 euro alors qu’elle coûtait 1,27 franc en 1978, soit une baisse de 27 % en 45 ans. D’autre part, la Renault 5 était vendue dans sa version d’entrée de gamme 19 400 francs en 1978, soit 1 800 heures d’un smicard, ce qui se compare à 11 900 euros pour la Sandero de Dacia, modèle équivalent en 2022 (doté en outre de performances techniques supérieures), soit 1 060 heures de travail d’un acheteur payé au smic.

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L’amélioration de pouvoir d’achat est spectaculaire, reflétant les gains de productivité d’une époque à l’autre. Le progrès économique n’est donc pas un vain mot et la mondialisation en a été pour une bonne part le vecteur. Autre façon de voir les choses, le smartphone dont on n’avait pas la moindre idée en 1978. Il constitue aujourd’hui l’un des produits emblématiques des chaînes internationales de production (l’iPhone fait appel à des composants émanant d’une dizaine de pays). Produit phare du moment, il se joue des classes sociales: 94% des jeunes de 15 à 29 ans sont équipés de smartphone selon l’Insee (et au total 99% de cette population a un téléphone portable). La globalisation de la production et des échanges a été un adjuvant puissant de la société de consommation et de sa démocratisation.

La feuille de paie et le caddie

Les consommateurs français le reconnaissent et 49% d’entre eux déclarent «bénéficier du commerce international» (Eurobaromètre 2019). La Banque de France a calculé que le pouvoir d’achat de chaque ménage français s’est accru d’environ 1000 euros chaque année, soit 30 milliards d’euros par an au total, grâce aux importations de produits chinois (Impact of Imports from Low-Wage Countries on French Consumer Prices). Et il semblerait que les ménages à bas revenus en bénéficient relativement plus, privilégiant les achats bon marché. «En cas de retour à l’autarcie, les pertes de pouvoir d’achat seraient quatre fois plus élevées pour les consommateurs français situés dans la tranche des 10% des plus bas revenus que pour ceux appartenant à la tranche des 10% des plus hauts revenus», note l’économiste Lionel Fontagné. Mais dans son livre, La Feuille de paie et le Caddie (Sciences Po, Les Presses), il prend grand soin de mettre en regard les gains de pouvoir d’achat sur les prix d’un côté et les pertes d’emplois ou de salaires de l’autre.

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Et c’est là que le bât blesse car la comparaison entre les gagnants et les perdants souffre d’une triple asymétrie. Certes, tout le monde est effectivement plus ou moins gagnant dans son Caddie, sauf que les 104.000 Français mis au chômage du fait des importations chinoises (selon les chiffres de Clément Malgouyres, chercheur à la Paris School of Economics) peuvent regretter d’avoir «cédé leur droit d’aînesse pour un plat de lentilles». La deuxième source d’inégalité est territoriale, comme l’a montré à l’envi le mouvement des «gilets jaunes». Et de façon tout aussi brutale, la mondialisation a accru les disparités salariales aux dépens des tâches routinières et codifiables, pénalisant les Français dont le salaire est fixé en réalité à New Delhi où vivent leurs véritables concurrents.

La robotisation en embuscade

Les souverainistes doivent-ils se réjouir d’un reflux même partiel de la mondialisation, «une vision du monde qui ne revient qu’à faire fabriquer par des esclaves pour vendre à des chômeurs», a pu dire Marine Le Pen (en 2017)? «Rien n’est moins sûr, dans la mesure où la relocalisation, si elle se produit, passera largement par la robotisation de ces tâches, tandis que ce qui n’est pas robotisable reviendra beaucoup plus cher, au détriment du pouvoir d’achat», prévient Lionel Fontagné. Même ramenée au continent européen, la division internationale du travail continuera d’être complice de ces deux tendances de fond que sont l’automatisation des tâches et la numérisation, sans compter les défis de la transition climatique fort coûteux. «L’économie mondiale est trop intégrée pour être détricotée du jour au lendemain. En revanche, de nouveaux modèles économiques se développent. Ils privilégient la fiabilité et la résilience plutôt que l’efficacité des coûts. La globalisation “low cost”, c’est fini», prédit Stéphane Garelli, professeur émérite à l’IMD Business School de Lausanne. La vie va être de plus en plus chère.

Au Bénin et au Togo, les motos-taxis roulent à l’électrique

M Auto ambitionne de déployer 50.000 véhicules deux-roues «verts» cette année et de les produire sur place.

Orages : après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle

«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l'agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

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Pétrole, gaz: les Européens convoitent l’eldorado africain

DÉCRYPTAGE - Les États membres de l’UE cherchent des fournisseurs d’hydrocarbures alternatifs à la Russie. L’Afrique est pleine de promesses, et de difficultés.

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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Le Figaro

Écoresponsable, plus résistant, plus mode : le maillot de bain en pleine mutation

Véritable pièce de style, au marché en forte croissance, le maillot de bain a su aussi plonger dans l'éthique. Analyse d'un engouement insubmersible

Raz-de-marée

Avant la crise sanitaire, le marché mondial du maillot de bain pesait déjà, en 2020, 16,8 milliards d'euros, selon un rapport publié par la plateforme d'analyse de données Research and Markets. Avec un taux de croissance annuelle estimé à 6,3 %, ce chiffre devrait atteindre 27,6 milliards d'euros en 2026. «Si le secteur du swimwear a fortement été affecté par ces années de privation, la fermeture des piscines publiques, des hôtels et l'interdiction de voyager n'ont en rien écorché l'envie des gens de se jeter à l'eau, analyse Alex Lyles, cofondateur de Splash Paris, un salon du maillot de bain axé sur le haut de gamme. Nager est plus que jamais synonyme d'évasion et de liberté, un loisir accessible à tous et, surtout, très bon pour la santé.» Aux États-Unis, le secteur du swimwear connaît une progression ininterrompue, tandis qu'il s'envole en Chine… Dans le pays le plus peuplé du monde, où chacun semble s'être épris des sports d'eau, la natation est vue comme le meilleur des exercices physiques. De quoi booster les ventes de maillots !

En vidéo, comment prolonger la durée de vie de votre maillot de bain

Effets de style

Longtemps, le maillot de bain fut un métier de niche réservé aux labels spécialisés. Aujourd'hui, la plupart des marques de prêt-à-porter proposent chaque saison leur microligne. «Une épaule qui se dénude, une taille qui se dévoile sous des jeux de découpes graphiques, un une-pièce que l'on ceinture à la taille, un tissu qui affiche un effet froissé ou côtelé, des anneaux en métal qui signent une allure : l'univers du maillot parle plus que jamais de style et de tendances», assure Alex Lyles. Au-delà du symbole des vacances par excellence, le petit bout d'étoffe seconde peau est devenu une véritable pièce mode, au point d'être détourné en ville par les célébrités, telles Kim Kardashian, Hailey Bieber ou Emily Ratajkowski, qui le glissent sous un top transparent ou une chemise XXL, avec un jean, une jupe ou un pantalon fluide.

Les célébrités et leurs maillots de bain

Vague green

Confectionnés à partir de tissus respectueux de l'environnement ou upcyclés dans des ateliers locaux et, parfois même, dotés de filtres SPF intégrés, les labels 2022 de maillots de bain rivalisent d'ingéniosité pour imaginer des modèles écoresponsables, alliant plus que jamais mode et éthique. «Le beachwear connaît une incroyable montée en puissance du tissu durable, confirme Alex Lyles. Et ce qui est génial avec ce travail d'innovation, c'est qu'il joue également sur la qualité des maillots. En plus d'être green, ils sont aussi plus résistants et confortables.» La matière star ? L'Econyl, un polyamide recyclé fabriqué à partir de filets de pêche et de chutes de tissus, dont la demande a augmenté de… 300 % au cours des dernières années. La bonne nouvelle : il est 80 % moins impactant pour le climat qu'un polyamide conventionnel et permet, en plus, de réduire le volume de déchets plastiques dans les océans. La moins bonne : un bikini écofriendly est environ 12 % plus cher qu'un autre. Mais si c'est le (petit) prix à payer pour ne pas naviguer en eaux troubles, on plonge direct.

Audrey Millet : «Porter un maillot de bain, c'est porter le droit aux vacances, ainsi que deux cents ans de revendication pour l'égalité»

À la fois symbole d'émancipation et injonction à des normes de beauté, le maillot de bain raconte le corps des femmes et le regard de la société. Dans son dernier essai, l'historienne Audrey Millet analyse le poids de ce bout de tissu, loin d'être futile…

Épuré, graphique, échancré… Quand le maillot de bain joue avec le corps

Épurés ou graphiques, volontiers monochromes et d'une éclatante sensualité, les maillots s'en donnent à corps joie… Un hymne à l'été !

Le Figaro

Paris : les commerçants de la rue de Rivoli, interdite aux voitures, tirent la sonnette d'alarme

Laetitia Lienhard

Les commerces de la zone déplorent une chute de leur chiffre d'affaires, qui serait liée à la fermeture de l'artère aux voitures.

Alors que la célèbre rue de Rivoli, dans le centre de Paris, n'est plus accessible aux voitures, à l'exception des taxis, bus et véhicules d'urgence, depuis mai 2020, les commerçants à proximité se mobilisent pour changer les choses. «Il faut l'ouverture d'une nouvelle voie de circulation pour les automobilistes. Certaines boutiques sont très impactées avec une baisse de 30% à 40% de leur chiffre d'affaires et on assiste à plus de 10% de fermetures de magasins», déplore Thierry Véron, président de la fédération des associations d'artisans et de commerçants de Paris (FACAP).

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La fin de l'accès aux automobilistes provoquerait une baisse de la fréquentation, notamment du côté des touristes. «Il y a de moins en moins de groupes de touristes (organisé par des tour-opérateurs, NDLR) car les touristes ne sont pas toujours assez en bonne santé pour se déplacer à pied ou à vélo ou ce n'est pas toujours pratique pour eux, comme pour les familles avec enfants», confirme David Pariente, gérant de la boutique de souvenirs Arcades Rivoli. Même son de cloche du côté d'une boutique de joaillerie située dans la rue : «On constate une baisse de notre clientèle d'un certain âge».

La fermeture de cette rue, qui longe notamment l'hôtel de ville et le Louvre, aux automobilistes est intervenue au moment de la pandémie de coronavirus. «C'est difficile de savoir par quoi exactement est causée la perte de chiffre d'affaires», reconnaît David Pariente, qui a connu une baisse de ses ventes pouvant aller jusqu'à 80%.

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D'après Thierry Véron, de la FACAP, une première réunion avec la mairie de Paris s'est tenue début avril, à propos d'un potentiel réaménagement de la rue. Une seconde rencontre devrait avoir lieu prochainement. Contactée, la mairie de Paris n'a pour le moment pas donné suite.

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Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi

FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.

Voiture électrique à 100 euros par mois : le dispositif ne s'adressera «pas à tous les Français»

Le dispositif de location doit permettre aux ménages les plus modestes d'utiliser un véhicule moins polluant.

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Le Figaro

La Chine essuie un revers dans le Pacifique Sud

Sébastien Falletti

DÉCRYPTAGE - À l’instar des Fidji, qui ont repoussé les avances de Pékin, de nombreuses îles craignent d’être aspirées par la rivalité sino-américaine.

La tranquille Suva avait rarement connu pareille effervescence diplomatique. La petite capitale des Fidji a reçu en grande pompe Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois, le 30 mai, en point d’orgue d’une tournée au long cours dans le Pacifique Sud, affirmant les ambitions grandissantes de la seconde économie mondiale dans cette région longtemps périphérique, mais nouvel enjeu de la rivalité sans merci entre la Chine et les États-Unis. «Un voyage de paix, prospérité et coopération», a proclamé le madré diplomate, qui a livré un message du président Xi Jinping, lors d’un sommet virtuel avec ses homologues de la région sous le regard scrutateur de Washington, Canberra ou Paris. Quelques jours plus tôt, Penny Wong, la nouvelle ministre des Affaires étrangères australienne, débarquait à Suva pour proclamer les bonnes intentions du nouveau gouvernement travailliste d’Anthony Albanese, fraîchement élu, envers le petit archipel désormais courtisé par les grandes puissances.

Mais l’offensive de charme du régime communiste s’est enlisée dans les sables des Fidji, où plusieurs États de la région ont rejeté ses avances notamment en matière de sécurité. Le Forum des îles du Pacifique (PIF) a refusé de conclure un ambitieux accord de coopération régional proposé par Pékin, englobant aussi bien le commerce, la protection des fonds marins que la controversée formation de la police de ces États. Une rebuffade pour Wang Yi, qui n’a pu même arracher un communiqué conjoint à l’issue du sommet, et devra poursuivre les négociations pour apaiser les craintes suscitées par les ambitions chinoises dans la région, dénoncées avec force par Washington et Canberra. Les propositions chinoises risquent de «fracturer la paix, la sécurité et la stabilité régionales», avait mis en garde David Panuelo, le président des États fédérés de Micronésie, proche de Washington, posant son veto en coulisse.

Gendarme régional

La formation de la police par le régime autoritaire, qui exerce ses méthodes musclées de Hongkong au Xinjiang, soulève des réserves parmi ces micro-États dont nombre sont dépourvus d’armée, faisant craindre une mise sous tutelle régalienne. Le rejet poli de l’accord régional négocié à la hâte à huis clos souligne les limites de l’activisme diplomatique chinois qui tente de contrer le retour en force de l’Amérique en Asie, symbolisé par la première tournée de Biden dans la région en mai. «Ce projet d’accord est une réplique au Quad et à l’Aukus, pour démontrer que Pékin est également en mesure de générer des alliances régionales. Mais son spectre ambitieux dépasse les capacités véritables de Pékin», estime Graeme Smith, professeur à l’Australian National University, à Canberra, qui juge les craintes occidentales «exagérées». Retranché derrière la grande muraille du «zéro Covid», le président Xi mise sur les pays du Sud et les Brics émergents (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud) pour contrer l’ordre occidental sous la bannière de sa Global Security Initiative (GSI), dévoilée en avril au Forum Boao.

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La tournée spectaculaire d’île en île de Wang, qui l’a mené du Vanuatu à la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu’au 4 juin, a attisé l’inquiétude des puissances occidentales qui redoutent l’établissement d’un point d’appui militaire chinois dans ces immensités océaniques, dans le dos de Guam, la forteresse américaine au cœur du Pacifique. Déjà premier partenaire commercial de la région, Pékin aspire à un rôle de gendarme régional comme l’affiche «un pacte de sécurité» conclu en avril avec les îles Salomon, nouvel allié de choix de la République populaire, depuis qu’elles ont abandonné Taïpei, sous la houlette du premier ministre Manasseh Sogavare.

Une annonce qui a semé l’alarme en Australie, où la perspective d’une possible base chinoise à 2000 km de ses côtes a accentué le spectre d’une menace grandissante de l’empire du Milieu, en pleines tensions bilatérales. Wang Yi a juré que la Chine «ne construirait pas de base militaire» aux Salomon, mais cette formule n’exclut pas l’établissement d’un port civil où la marine de l’Armée populaire de libération (APL) pourrait faire escale, jugent les analystes, offrant un point d’appui précieux à dix mille kilomètres de ses côtes. Fin avril, la Maison-Blanche a dépêché à la hâte Kurt Campbell, l’architecte de la stratégie indo-pacifique de l’Administration Biden, pour rehausser l’engagement américain dans ces confettis d’îles. Paris scrute également ce «grand jeu» Pacifique, qui enveloppe la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Enjeu environnemental

Les États du Pacifique Sud naviguent avec pragmatisme dans ce nouveau contexte géopolitique, à l’image des Fidji, jouant les grandes puissances l’une contre l’autre pour défendre leurs intérêts, mais redoutant que la région soit aspirée dans un conflit dévastateur. L’archipel de 300 îles au décor de carte postale, dont près d’un quart des 900.000 habitants vit sous le seuil de pauvreté, rechigne à s’aligner, mais entretient de bonnes relations avec tous.

Les Fidji «ne sont l’arrière-cour de personne», a proclamé le premier ministre Frank Bainimarama, qui a reçu Antony Blinken, le secrétaire d’État américain en février, ainsi que ses homologues australien, japonais et chinois depuis. Le dirigeant a rejoint le nouveau Cadre économique pour l’Indo-Pacifique (Ipef) de l’Administration Biden qui vise à contrer l’usine du monde sur le front technologique, quelques jours avant d’accueillir Wang Yi sur le tarmac de l’aéroport. «Ces micro-États n’ont rien de naïfs, ils ont joué avec des empires depuis des siècles. Leur priorité est de profiter de cette nouvelle attention des grandes puissances pour pousser leurs priorités et obtenir des subsides. Pour eux, le changement climatique est la menace principale pour leur sécurité, bien plus que la Chine», explique Nic Maclellan, coauteur de La France dans le Pacifique (La Découverte, 1992). La montée des eaux est un enjeu existentiel pour ces nations îliennes, à l’image des Kiribati, l’un des premiers États qui pourrait être submergé en cas de fonte de la calotte glaciaire selon les scientifiques. D’où leurs demandes de soutien financier auprès des pays «pollueurs». Pékin, Canberra et Washington se mettent au diapason, et placent désormais l’enjeu environnemental au cœur de leur argumentaire pour séduire ce chapelet d’îles.

Le Pacifique Sud redoute d’être rattrapé par une rivalité maritime toujours plus intense entre l’US Navy et l’APL, avec un possible dérapage dans le détroit de Taïwan dont le spectre plane sur l’immensité océanique. «Ces pays craignent que l’affrontement entre Chine et États-Unis n’entraîne une militarisation de la région», juge Nic Maclellan. La peur d’une troisième guerre mondiale rattrape ainsi ces atolls, déjà théâtre de sanglants combats lors du second conflit planétaire, dont témoignent toujours les myriades d’épaves gisant dans des eaux turquoise menacées parfois de marée noire. «De nombreux îliens jugent qu’avant de préparer la prochaine guerre, il faudrait déjà nettoyer les dégâts causés par la précédente», résume Maclellan.

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Les services américains s’interrogent sur la santé vacillante de Poutine

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Le Figaro

Incidents aériens entre la Chine, le Canada et l'Australie

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a dénoncé lundi les «actions irresponsables» et la «provocation» de la Chine à la suite d'un récent incident aérien dans l'espace international asiatique.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a dénoncé lundi 6 juin les «actions irresponsables» et la «provocation» de la Chine à la suite d'un récent incident aérien dans l'espace international asiatique qui a de nouveau fait monter la tension entre les deux pays. Dimanche, l'Australie avait elle aussi accusé la Chine d'avoir mis en danger un de ses avions militaires, le 26 mai, au-dessus de la mer de Chine méridionale.

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Ottawa et Pékin sortent à peine d'une longue crise diplomatique, qui a duré près de trois années, après avoir été déclenchée par l'arrestation par le Canada en 2018 de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou, à la demande des États-Unis. «Les actions de la Chine sont irresponsables. Et c'est une provocation dans ce cas, et nous continuons à croire fermement qu'elles mettent des gens en danger», a déclaré le chef du gouvernement canadien à la presse.

La semaine dernière, Ottawa a accusé l'armée de l'air chinoise de conduite «non professionnelle» ayant mis «en danger la sécurité» après que des avions canadiens se sont trouvés, en plein vol, face à des avions militaires chinois qui cherchaient manifestement à les faire changer de trajectoire. Le déploiement de ces avions canadiens au-dessus du Japon s'inscrivait dans le cadre des efforts multinationaux pour faire respecter les sanctions contre la Corée du Nord.

Justin Trudeau a poursuivi en affirmant que les actions de la Chine «ne respectaient pas les décisions de l'ONU de faire appliquer les sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord». Plus tôt dans la journée, le ministère chinois de la Défense avait appelé Ottawa à s'abstenir de «tout comportement provocateur», faute de quoi le Canada «devra assumer toutes les graves conséquences qui pourraient en découler».

Autre incident aérien avec l'Australie

Dimanche, l'Australie avait elle aussi accusé la Chine, avec laquelle elle est en froid, d'avoir mis en danger un de ses avions militaires, le 26 mai, au-dessus de la mer de Chine méridionale. Pékin a aussitôt fustigé l'Australie lundi, appelant Canberra à la «prudence» afin d'éviter des «erreurs d'appréciation» qui pourraient entraîner de «graves conséquences».

Au nom de raisons historiques, Pékin revendique la quasi-totalité de cette vaste mer où plusieurs autres riverains (Vietnam, Philippines et Malaisie notamment) contrôlent ou souhaitent contrôler plusieurs îles et récifs. Proche alliée des États-Unis, l'Australie a accusé dimanche la Chine, avec laquelle elle est en froid, d'avoir mis en danger un de ses avions militaires, le 26 mai, au-dessus de la mer de Chine méridionale.

Selon Canberra, un chasseur chinois a intercepté de façon téméraire un appareil de surveillance australien P-8, s'approchant de près et lançant des fusées éclairantes avant de passer brusquement devant lui. «L'armée chinoise mène ses opérations, conformément aux exigences opérationnelles en matière de sécurité, de normes et de professionnalisme», a répliqué Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine appelle encore une fois l'Australie à respecter nos intérêts en matière de sécurité et nos principales préoccupations, ainsi qu'à faire preuve de prudence dans ses paroles et ses actes, afin de ne pas engendrer des erreurs d'appréciation pouvant déboucher sur de graves conséquences.» Le lieu de l'incident n'a été précisé ni par Pékin ni par Canberra.

L'Australie, comme les États-Unis, considèrent que la majeure partie de la mer de Chine méridionale fait partie des eaux internationales et que la navigation et le survol y sont donc libres, même pour des avions militaires. «La Chine ne permettra à aucun pays de violer sa souveraineté et sa sécurité en brandissant le prétexte de la liberté de navigation», a souligné Zhao Lijian.

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Les relations sino-australiennes sont tendues depuis plusieurs années, Pékin voyant d'un mauvais œil le renforcement de l'alliance entre Australiens et Américains pour endiguer l'influence chinoise en Asie-Pacifique.

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Le Figaro

Le saviez-vous ? C'est l'Yonne qui traverse Paris, pas la Seine !

Jean-Marc De Jaeger

Le deuxième plus long fleuve de France devrait en réalité porter le nom de l'un de ses affluents. Explications.

«Sous le pont Mirabeau coule la Seine»... Ce célèbre vers du poète Guillaume Apollinaire comporte une erreur géographique. Car, contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas la Seine qui coule à Paris... mais l'Yonne ! Comment expliquer cette «méprise» qui a traversé les siècles ? La réponse est à trouver à 80 km au sud de la capitale. C'est dans la commune de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) que les deux fleuves se rejoignent. Mais c'est bien l'Yonne qui apporte le plus d'eau, avec un débit de 93 m3 par seconde, contre 80 m3 pour la Seine. Selon les règles hydrographiques, c'est donc la Seine qui se jette dans l'Yonne.

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Deuxième plus long fleuve de France

Pourquoi le nom «Seine» a-t-il donc perduré ? «La Seine était considérée comme sacrée par des druides et donc décrétée supérieure aux autres, puis la rivière Sequana (Seine) a été élevée au rang de divinité par les Romains. Pour ceux qui la contrôlaient, imposer la Seine était une manière d'asseoir leur pouvoir», explique Yves Boquet, géographe, dans le journal L'Yonne républicaine .

Ailleurs dans le monde, plusieurs cours d'eau portent un nom qu'ils ne méritent pourtant pas, toujours en raison des règles hydrographiques. Aux États-Unis, c'est le cas du Mississippi, qui devrait se nommer Ohio. En Europe, le Danube vole la vedette à l'Inn, tandis que le Rhin aurait dû s'appeler l'«Aar».

Plus long fleuve de France après la Loire (1006 km), la Seine (775 km) prend sa source dans le plateau de Langres, dans la bien nommée commune de Source-Seine (Côte-d'Or), et se jette dans la Manche, entre Le Havre (Seine-Maritime) et Honfleur (Calvados). Parmi les lieux d'intérêt qui la bordent, citons la Maison de Claude Monet à Giverny, la ville de Rouen et les villages pittoresques de La Roche-Guyon et Caudebec-en-Caux. Outre les croisières fluviales, la meilleure façon de la découvrir est à bicyclette. L'itinéraire La Seine à vélo relie sur 420 km la capitale au Havre (ou à Deauville, selon la rive empruntée). Là même où se trouve l'embouchure de la Seine – enfin... de l'Yonne !

Surtourisme : des quotas en Corse pour les vacanciers dès cet été

L'Assemblée de Corse a adopté un rapport prévoyant la mise en place de quotas, notamment sur les îles Lavezzi des Bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud) pour gérer la fréquentation touristique.

Vacances scolaires : été, rentrée, dates et calendrier 2022-2023 pour chaque zone

Consultez le calendrier scolaire 2022-2023 à Paris et partout en France afin de connaître les dates de début et de fin des prochaines vacances pour la zone A, B et C.

Le Figaro

Mal de dos: les anti-inflammatoires en question

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - Une étude soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos.

Le risque est grand, pour chacun d’entre nous, de souffrir au moins une fois dans notre vie d’une lombalgie, c’est-à-dire d’une douleur dont la source est située entre la 12e vertèbre thoracique et le pli interfessier. Très désagréable, voire franchement handicapant, ce mal de dos aigu se résout, dans 90% des cas, en moins de quatre à six semaines. Comment?

Le meilleur traitement pour soigner une lombalgie - le seul, en réalité, à avoir prouvé scientifiquement son efficacité - n’est pas intuitif: c’est l’activité physique. «Le pire que l’on puisse faire, c’est de rester allongé, car cela prolonge les douleurs et augmente le risque d’arrêt de travail», rappelle le Pr Julien Nizard, chef du centre de la douleur au CHU de Nantes. Il est au contraire recommandé de bouger autant que la gêne le permet pendant la crise, et, une fois le problème réglé, de maintenir une activité sportive d’endurance (natation, jogging, vélo…) pour éviter les récidives.

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Même si «aucun médicament antalgique n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë de lombalgie» et la prévention de sa chronicisation, rappelle la Haute Autorité de santé dans ses dernières recommandations sur le sujet, en 2019, il n’est pas interdit d’y recourir pour soulager la douleur et ainsi permettre une reprise plus rapide de l’activité. En première intention, les experts préconisent le paracétamol ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, par exemple). Pour ces derniers, il est précisé que la prescription par le médecin tiendra compte des risques individuels éventuels du patient, et portera sur «la plus courte durée possible, à la dose efficace la plus faible».

On sait que l’inflammation est utile à l’organisme quand elle ne s’emballe pas trop

Les AINS ne sont en effet pas exempts d’effets indésirables, notamment digestifs. Par ailleurs, une étude parue récemment dans Science Translational Medicine soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos. Une lombalgie est dite chronique dès lors qu’elle dure plus de trois mois. Si cette forme ne concerne que 7% des patients déclarant avoir mal au dos, elle pèse pour 90% des traitements consommés pour cette maladie et s’accompagne d’un risque de désinsertion sociale et professionnelle pour le malade.

Dans l’étude conduite par les scientifiques du centre de recherche sur la douleur de l’Université McGill, à Montréal, des analyses conduites sur 98 personnes ont montré une différence notable entre le groupe débarrassé de son mal de dos trois mois après la première crise, et celui qui en souffrait encore. Les premiers patients présentaient des signes d’intervention de neutrophiles, une classe de globules blancs médiateurs de l’inflammation, alors que l’autre groupe n’en avait pas trace. Dans un second temps, la même équipe a observé, grâce aux données de l’Assurance-maladie canadienne, que les personnes ayant pris des AINS pour un mal de dos étaient deux fois plus nombreuses parmi les lombalgies chroniques.

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«On sait que l’inflammation est utile à l’organisme quand elle ne s’emballe pas trop», souligne le Pr Nizard. Or les AINS, comme leur nom l’indique, étouffent cette réaction. Pour autant, les preuves sont à ce stade insuffisantes pour interdire ces molécules dans le traitement des lombalgies, poursuit le médecin, rappelant que la règle est déjà d’en limiter l’usage autant que possible. Il rappelle par ailleurs que d’autres facteurs de risque de chronicisation du mal de dos ont été identifiés et doivent appeler à la vigilance: l’anxiété, la dépression, l’isolement ou encore des problèmes au travail.

Le Covid en passe de devenir un virus saisonnier

DÉCRYPTAGE - Si le nombre de cas repart à la hausse, avec l’émergence de nouveaux variants en France, les spécialistes ne craignent pas de nouvelle vague importante avant cet automne.

Covid-19 : l'épidémie amorce un rebond en France

La moyenne des cas sur sept jours est en hausse depuis lundi. Une reprise liée à une «moins bonne application des gestes barrières» et à la diffusion des variants BA.4 et BA.5, selon Santé publique France.

Covid-19 : 25.365 nouveaux cas en 24 heures, 41 morts dans les hôpitaux français

La pression sur les hôpitaux français continue de se réduire: 14.640 patients étaient hospitalisés ce jeudi contre 14.850 mercredi.

Le Figaro

L’incroyable histoire de Rafael Nadal à Roland-Garros: le roman de sueur et de larmes du roi de Paris

Jean-Julien Ezvan

RÉCIT - Entre 2005 et 2022, le champion espagnol a soulevé 14 fois la coupe des Mousquetaires, s’ancrant toujours plus dans la légende de son sport, qu’il ne souhaite pas quitter malgré un corps fragilisé.

L’histoire d’amour a débuté par un premier rendez-vous raté. En 2004, celui qui est annoncé comme la nouvelle étoile du circuit doit, la mort dans l’âme, renoncer à participer à Roland-Garros en raison d’une fracture au pied gauche. Rafael Nadal entre dans l’arène en 2005. Roland-Garros le découvre et le regarde avec stupéfaction. Loin des polos sans plis et de l’étiquette, ses biceps explosent dans un tee-shirt sans manches, un short corsaire danse sous ses genoux, un large bandeau dompte une épaisse chevelure de jais. Visage cuivré, joues lisses, il capte tous les regards.

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La tenue accompagne une attitude extrêmement déterminée. À l’entraînement, comme à l’heure du match. L’échauffement impressionne ses rivaux, les spectateurs et les observateurs. Comme s’il était posé sur un trampoline, le jeune Espagnol saute pour se réchauffer avec les rayons du soleil, avant de sprinter avec rage vers le fond du court. Ses narines fument, ses semelles lâchent des flammes. Et ses coups n’ont pas encore jailli. Ils ont la vivacité du diable, décochés par un boxeur habité d’une rage rare. Ses coups droits lasso bondissent à hauteur d’épaule et scient, à force de répétition, la résistance de ses adversaires, ses revers flippers traversent le court à la vitesse de l’éclair et construisent une défense qui ne semble pas avoir de faille. Rafael Nadal marque les esprits.

«J’ai appris à aimer la souffrance»

Cette année-là, le jeune prodige affronte les sifflets du public sur une balle litigieuse contre Sébastien Grosjean en 8es de finale. Il reste de marbre. Avant de souligner: «Je ne crois pas que le public ait vraiment fait ce qui convient sur un court de tennis. Il a explosé sans raison et il faut bien le dire sans la moindre éducation.» Trois tours plus tard, il tombe à la renverse, foudroyé par l’émotion d’un premier titre. L’image deviendra un classique. À tel point qu’en 2009, porté par son désir débordant de voir Roger Federer enfin triompher à Paris, le public parisien conspue la sortie de Rafael Nadal assommé par le Suédois Robin Söderling. Plus que l’élimination, le chahut dégoulinant des tribunes affecte profondément le joueur et son clan. «Ils le disent eux-mêmes et c’est vrai, le public parisien est stupide. Je crois que les Français n’aiment pas quand les Espagnols gagnent. Souhaiter la défaite de quelqu’un est une façon vaniteuse de s’amuser. Ils se comportent avec la vanité des gens qui se croient supérieurs», tranche Toni Nadal, son oncle et entraîneur désabusé.

Rafael Nadal s’attachera à reconquérir le trophée, en restant lui-même, simplement déterminé à toujours donner le meilleur sur le terrain. L’endroit où il se donne sans réserve. Sublime mise à nu. Fort de cet état d’esprit, il traverse les années et les épreuves, résiste au poison de la suspicion (Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports qui avait assuré que l’Espagnol était «très certainement dopé» a, en 2017, été condamnée par le tribunal correctionnel à 500 euros d’amende avec sursis et à 10.000 euros de dommages et intérêts). Et à la menace de la monotonie, de l’usure et de l’ennui que sa domination aurait pu engendrer. Certains champions sanglés dans leur implacable réussite se sont éloignés des spectateurs. Beautés froides sans aspérités observées avec respect ou défiance, ce fut le cas de Jacques Anquetil, Eddy Merckx ou Michael Schumacher. Rafael Nadal se forgera une place de choix en faisant battre les cœurs à la lumière éclatante d’une rivalité sportive et médiatique haletante avec Roger Federer, puis Novak Djokovic.

Son envie, sa détermination, sa façon de toujours faire évoluer son jeu (au service, en revers, à la volée) pour briller sur toutes les surfaces et sa résistance à la douleur vont devenir légendaires. Sous le choc d’une demi-finale épique conclue 9-7 au 5e set contre Novak Djokovic en 2013, sur un court en terre cuite chauffée par un soleil de plomb, le romancier espagnol Javier Cercas écrit dans El Pais : «Bien que le Serbe joue son meilleur tennis, Rafa n’abandonne pas: souffrant de manière inhumaine, il s’accroche au court et tient bon. Il était mort, mais il est revenu à la vie. Il n’est pas nécessaire d’avoir joué au tennis pour comprendre que c’est incompréhensible. Rafa a expliqué après sa victoire : “J’ai appris à aimer la souffrance de ce genre de matchs. Je souffre, mais j’aime vraiment ça. J’aime la souffrance.” Rafa n’est pas seulement un joueur de tennis: c’est un philosophe tragique. Il a, un autre jour prononcé cette phrase (qui semble être influencée par les stoïciens, ou simplement par Archiloque): “Il ne faut pas tomber dans la grande euphorie ou les grands drames.” Ou cette autre, proche de Schopenhauer: “Parfois, quand on gagne, il semble qu’on a fait un match nul.” Ou encore ces deux-là, d’inspiration nietzschéenne évidente: “Évidemment, j’aime gagner, mais ce que j’aime, c’est l’effort, avoir le sentiment de faire de son mieux.” “Je ne refuse pas de perdre, je refuse de jeter l’éponge. C’est ce qui me rend heureux: savoir que j’ai fait de mon mieux, et si j’ai perdu, j’ai perdu”.»

La dimension sportive, émotionnelle, psychologique et l’incomparable capacité de rebond de Rafael Nadal tiennent dans ces quelques phrases. Il en a, de jour, comme de nuit, arpenté toute la gamme à Roland-Garros, comme une finale coupée en deux, terminée un lundi en raison de la pluie en 2012. En 2015, Novak Djokovic se montre intraitable en quarts de finale. Certains imaginent avoir vu défiler le générique de fin pour l’Espagnol. Rafael Nadal, en phase de reconstruction après une blessure au dos, repousse la sentence: «J’ai perdu en 2009, et ce n’était pas la fin, j’ai perdu en 2015 et ce n’est pas la fin. J’ai l’intention de revenir en 2016 pour défendre à nouveau mes chances.» En 2016, blessé au poignet gauche, il devra déclarer forfait avant le 3e tour contre son compatriote Marcel Granollers. La suite sera étourdissante avec quatre titres consécutifs. Infernal Nadal…

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Avant lui, Roland-Garros a été le tournoi d’un joueur, Björn Borg (6 titres entre 1974 et 1981). Le «King of clay» (roi de la terre) suédois, homme de glace, de lift et de mystères, a été dépassé dans le livre des records. Avant Nadal, l’Espagne avait remporté 7 titres du Grand Chelem durant l’ère Open avec Andres Gimeno, Manuel Orantes, Sergi Bruguera, Carlos Moya, Albert Costa et Juan Carlos Ferrero. Rafael Nadal en compte désormais 22. Avant lui, l’Espagne avait passé dix semaines au sommet du tennis mondial avec Ferrero et Moya. Il y est resté deux cent neuf semaines. Avant lui, l’Espagne avait remporté une Coupe Davis. Avec lui, l’Espagne a triomphé à quatre reprises… Nadal, quatorze titres à Roland-Garros, le recordman des recordmen (Djokovic compte neuf titres à l’Open d’Australie ; Federer huit à Wimbledon). Une série sans équivalent dans le sport mondial.

Nadal, le joueur ultime. Le combattant magnifique. Si son corps le laisse en paix… À Rome, dernière station avant Roland-Garros 2022, Rafael Nadal grimace. Le masque se fissure comme rarement. La douleur s’est réveillée au 3e tour contre le Canadien Shapovalov. Il doit supporter des coups d’épée dans le pied gauche. Touché, éliminé, il confesse ses doutes, son désarroi: «Je ne suis pas blessé. Je suis un joueur qui vit avec une blessure (syndrome de Müller-Weiss). C’est tout. Ce n’est pas nouveau. C’est quelque chose qui est là. Mon quotidien est difficile. Je fais des efforts. C’est difficile d’accepter la situation parfois. Cela peut être frustrant que je ne puisse pas toujours m’entraîner de la bonne façon. Mais je dois accepter la situation et de me battre. Je dois revenir. J’ai toujours un objectif. Je vais continuer à rêver de cet objectif tant que je le supporterai et que ma tête acceptera le défi. Arrivera un moment où ma tête me dira “basta” je suppose. Parce qu’on ne peut pas vivre continuellement en souffrant autant au quotidien…»

Avant de laisser entendre qu’il pourrait vivre son dernier match à Roland-Garros et plus largement son dernier match tout court. Un aveu escorté d’une vague d’amour qui déferla sans relâche sur chacune de ses séances d’entraînement prises d’assaut et tous ses matchs au cours desquels il a pu s’appuyer sur le soutien inconditionnel des supporteurs à Roland-Garros. «Le fait de jouer ici, l’endroit le plus important, un endroit particulier pour moi, notamment dans ma carrière tennistique, de sentir le soutien du public est difficile à décrire. Je vais tout faire pour continuer à jouer et revenir», a-t-il confié avant la finale. «Les souvenirs sont pour toujours. Depuis la première fois jusqu’à aujourd’hui, c’est une histoire d’amour avec ce tournoi», résumait-il en 2016.

«Il ne se plaint jamais»

Au fil des ans, son corps s’est épaissi, ses cheveux se sont clairsemés mais son regard noir, posé sous des sourcils circonflexes n’a jamais faibli. La flamme de la lutte brûle toujours. Face à l’ascension éclair de Carlos Alcaraz qu’il a vu grandir, il aurait pu s’offusquer de voir son étoile pâlir. Il y a puisé une source de motivation.

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Pour se relancer. Lui qui s’inscrit comme une source d’inspiration. Avant de le défier en finale, le Norvégien Casper Ruud avait avoué: «J’ai beaucoup travaillé sur mes émotions. Jeune, je pleurais beaucoup, j’étais trop négatif, j’ai grandi, je suis devenu plus mûr. J’ai essayé de faire comme Rafa (Nadal). Il ne se plaint jamais, il est toujours concentré, toujours parfait. C’est un exemple parfait de ce qu’il faut faire sur un court. Il a toujours été mon idole.» «C’est incroyablement inspirant», avait avoué Roger Federer après le titre conquis par l’Espagnol lors de l’Open d’Australie en janvier dernier. Nadal, un joueur toujours prêt à relever tous les défis. Le plus délicat semblant toujours de faire face à sa légende. À Roland-Garros, où il a pris l’habitude de fêter son anniversaire. Où tout a commencé et où tout le ramènera toujours.

En 2005, Zinédine Zidane au faîte de sa gloire lui avait remis le premier trophée d’une longue série à Roland-Garros. L’ancien stratège des Bleus est passé voir un match du joueur fan du Real Madrid cette année, lors de son 2e tour contre le Néerlandais Botic van de Zandschulp. Lui qui est un jeune grand-père. Les années filent, Rafael Nadal résiste aux assauts du temps. Sa statue plantée à l’entrée du stade Roland-Garros l’observe et l’attend pour figer la folle histoire du maître des lieux. Sa légende, elle, courra longtemps…

Chiffres clés

0 défaite en finale à Roland-Garros

4 éditions remportées sans perdre un set (2008, 2010, 2017, 2020)

91 matchs joués sur le court Philippe-Chatrier

112 victoires en 115 matchs (défaites contre Robin Söderling en 8es de finale en 2009 et Novak Djokovic en quarts de finale en 2015 et en demi-finales en 2021)

Ses 14 sacres

2005 bat Mariano Puerta (Arg) 6-7 (6/8), 63, 6-1, 7-5

2006 bat Roger Federer (Sui) 1-6, 6-1, 6-4, 7-6 (7/4)

2007 bat Roger Federer 6-3, 4-6, 6-3, 6-4

2008 bat Roger Federer 6-1, 6-3, 6-0

2010 bat Robin Söderling (Suè) 6-4, 6-2, 6-4

2011 bat Roger Federer 7-5, 7-6 (7/3), 5-7, 6-1

2012 bat Novak Djokovic (Ser) 6-4, 6-3, 2-6, 7-5

2013 bat David Ferrer (Esp) 6-3, 6-2, 6-3

2014 bat Novak Djokovic 3-6, 7-5, 6-2, 6-4

2017 bat Stan Wawrinka (Sui) 6-2, 6-3, 6-1

2018 bat Dominic Thiem (Aut) 6-4, 6-3, 6-2

2019 bat Dominic Thiem 6-3, 5-7, 6-1, 6-1

2020 bat Novak Djokovic 6-0, 6-2, 7-5

2022 bat Casper Ruud (Nor) 6-3, 6-3, 6-0

Nadal, avant l'abandon de Zverev : «J'étais en mode survie»

L'Espagnol s'est qualifié vendredi pour sa quatorzième finale Porte d'Auteuil après un match écourté par la blessure d'Alexander Zverev, contraint d'abandonner avant le tie-break du deuxième set.

Roland-Garros : pourquoi les vainqueurs du tournoi ne repartent pas avec les véritables trophées

LE SCAN SPORT - Les magnifiques trophées d'argent de Roland-Garros ne restent jamais bien longtemps entre les mains des vainqueurs même si Roger Federer a eu le droit à un traitement de faveur en 2009.

Roland-Garros : Le programme des demi-finales hommes vendredi

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L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
Le Figaro

Guerre des puces électroniques: l’empire Samsung contre-attaque

Sébastien Falletti

DÉCRYPTAGE - Le conglomérat coréen investit massivement dans les puces de nouvelle génération sur fond de conflit entre Pékin et Washington.

Correspondant à Séoul

«Jay Y» a sollicité une autorisation exceptionnelle de sortie du territoire auprès du tribunal de Séoul. Le vice-président de Samsung Electronics n’assistera pas aux prochaines audiences de son procès, en raison d’un voyage d’affaires urgent aux Pays-Bas. Lee Jae-yong embarque ce 7 juin pour une mission cruciale chez ASML, le fabricant néerlandais de machines de lithographies de pointe, nerf de la «guerre des puces» qui secoue la planète tech. Un enjeu «d’intérêt national» pour l’héritier du plus gros conglomérat sud-coréen, qui se déplace en personne pour tenter de décrocher le maximum de commandes de ces machines EUV (extreme ultra-violet) chiffrées à 150 millions de dollars pièce, seules capables de graver les semi-conducteurs les plus pointus du marché. Il y a urgence, car le grand rival taïwanais TSMC a déjà raflé de précieuses commandes pour les années à venir, alors que la pénurie mondiale de puces menace, sur fond de tensions géopolitiques croissantes de l’Ukraine à la Chine. «La demande dépasse largement nos capacités de production. C’est du jamais-vu!», a prévenu Peter Wennink, le PDG d’ASML, au cœur d’un bras de fer sans merci entre Washington et Pékin.

L’héritier de l’empire Samsung va sortir le carnet de chèques pour poursuivre la course à l’infiniment petit, faire monter en cadence la production et s’accrocher dans la roue du leader taïwanais TSMC. Le diplômé de Harvard aux airs de gendre idéal aura des arguments sonnants et trébuchants: Samsung Electronics a annoncé un plan d’investissement massif de 356 milliards de dollars sur cinq ans, le 24 mai dernier, pour répondre à la demande insatiable de la planète pour des ordinateurs et mobiles toujours plus puissants à l’heure de la 5G. Une hausse de 30% par rapport au dernier plan quinquennal du numéro un mondial de puces mémoires, qui met les bouchées doubles pour combler son retard sur les puces destinées aux processeurs, fer de lance de la quatrième révolution industrielle. 80% de ce pactole sera dépensé en Corée du Sud, en matière de recherche et développement, en particulier sur les semi-conducteurs, qui sont plus que jamais la vache à lait du groupe. Le numéro un mondial de la téléphonie mobile voit par ailleurs la demande mondiale de smartphones s’essouffler.

Duopole mondial

Malgré des revenus records encore empochés au premier trimestre, en hausse de 51%, ce plan d’investissement spectaculaire trahit l’anxiété à Suwon d’être distancé sur le segment clé des puces de demain, essentiel à l’intelligence artificielle. «Samsung prend du retard face à TSMC sur les puces pour processeurs. Ils ont trop investi sur la mémoire, alors que la révolution vers l’économie mobile va encore plus vite que prévu», juge Chang Sea Jin, professeur à la National University of Singapore (NUS). Les ingénieurs sud-coréens peinent à délivrer la puce de 3 nanomètres promise pour le premier semestre 2022, selon le JoongAng Daily, alors que le rival taïwanais passera à la commercialisation d’ici à l’automne. Le chaebol se heurte à un défi technique, mais aussi logistique faute de précieuses nouvelles machines EUV pour équiper ses usines de Hwaseong ou Pyeongtaek qui tournent déjà à pleines capacités. TSMC a renforcé sa position de leader en matière fonderie de puces de pointe, équipant les derniers MacBook et iPhone, alors qu’Apple se méfie du rival sud-coréen, également présent sur le marché du mobile.

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Ce mano à mano sur les semi-conducteurs les plus avancés, aux allures de duopole mondial, est un aiguillon pour Samsung, mais aussi une garantie pour l’avenir dans la nouvelle guerre froide sino-américaine. Washington veut empêcher Pékin de rattraper son retard dans le secteur. Alors que Taïwan est dans la ligne de mire du président Xi Jinping, qui agite la menace d’une «réunification» par la force de l’île, la Corée du Sud de Samsung et SK Hynix offre une diversification d’approvisionnements indispensable aux mastodontes de la tech américains.

Lee a accueilli en personne Joe Biden pour une visite guidée de l’usine de Pyeongtaek, le 20 mai, à l’orée de la première tournée asiatique du président américain, s’affichant en partenaire naturel pour contrer les ambitions chinoises. Samsung va construire une nouvelle usine au Texas, chiffrée à 17 milliards de dollars, dont l’ouverture est prévue en 2024. Elle bénéficiera d’importantes subventions au nom de la «sécurité économique » américaine. Le conglomérat surfe à plein sur ce nouveau «grand jeu» technologique, où l’Europe peine à prendre sa part, malgré l’activisme du commissaire Thierry Breton.

L’héritier doit faire ses preuves

L’heure de vérité a sonné pour «Jay Y» qui doit enfin faire ses preuves, pour s’imposer à la tête de l’empire familial fondé en 1938, devenu mastodonte mondial tentaculaire, de l’électronique à la construction navale, en passant par la construction de la tour Burj Khalifa à Dubaï, sous l’égide de son père Lee Kun-hee. À 53 ans, le fils aîné de «l’empereur»décédé en 2020 voit enfin son horizon judiciaire se dégager. Il a été libéré de prison en août dernier, au nom de «l’intérêt national», tournant la page de la lourde condamnation suite à un scandale de corruption à l’origine de la chute de la présidente Park Geun-hye en 2017. L’héritier, dont la fortune personnelle est estimée à 11 milliards de dollars, termine une rude traversée du désert derrière les barreaux, assortie d’une condamnation sulfureuse pour usage répété de Propofol, un puissant anesthésique.

La nouvelle donne politique intérieure, comme le contexte international, joue désormais en la faveur du timonier du groupe qui pèse près de 20 % des exportations sud-coréennes. L’élection à la présidence de Yoon Seok-youl, issue des rangs conservateurs traditionnellement proches des chaebols, ouvre la voie à un possible «pardon» prochain.

Lee Kun-hee est un roi nu, et ne pourra jamais être aussi puissant que son père. Car les nouvelles générations n’acceptent plus d’obéir à un empereur

Une nouvelle fois, la dixième économie mondiale serre les rangs derrière son champion national, dont la famille doit verser 10 milliards de dollars de frais de succession. Alors que la Chine renaissante se fait menaçante, que Kim Jong-un multiplie les tests balistiques, Séoul mise sur les puces de Samsung, les voitures électriques de Hyundai, ou les batteries de LG pour fortifier son alliance avec le protecteur américain. En sous-main, les grands groupes américains clients de Samsung poussent aussi à la clémence, selon le Financial Times. La famille Samsung se pose à nouveau en sauveur de la patrie, comme lorsque Lee Kun-hee avait porté la candidature des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang au CIO en contrepartie d’un «pardon» présidentiel, effaçant une condamnation pour évasion fiscale.

La guerre des semi-conducteurs est une opportunité pour le vice-président de s’emparer pleinement de la barre du paquebot, et de s’imposer aux yeux de l’équipage, dans une société sud-coréenne en pleine mutation. «Il est déjà le patron, et il va sortir de l’ombre une fois qu’il aura obtenu un pardon», juge Chang Sea Jin. «Mais il est un roi nu, et ne pourra jamais être aussi puissant que son père. Car les nouvelles générations n’acceptent plus d’obéir à un empereur», juge le professeur à la National University of Singapore. Ce dernier n’avait pas hésité à appeler ses cadres à «tout changer sauf de femme» en 1993, lors d’un discours musclé devenu légendaire. Adepte d’un style managérial plus policé et international, son fils mise sur l’innovation externe, et de nouveaux secteurs porteurs, comme la santé, développant à grand pas sa filiale Samsung biologics, qui fabrique les vaccins Moderna. Ou une joint-venture avec le constructeur automobile Stellantis pour développer ses batteries au lithium. Mais sans jamais lâcher les rênes de l’empire fondé par son grand-père, dans une épicerie de la provinciale Daegu.

Voiture électrique à 100 euros par mois : le dispositif ne s'adressera «pas à tous les Français»

Le dispositif de location doit permettre aux ménages les plus modestes d'utiliser un véhicule moins polluant.

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Elon Musk appuie fort sur le frein chez Tesla

DÉCRYPTAGE - L’entrepreneur, qui croit à la récession, demande aux dirigeants du constructeur de réduire de 10 % les effectifs.

Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi

FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
Le Figaro

Apple présente une nouvelle puce électronique mais toujours pas de réalité virtuelle

Lors de sa conférence annuelle, Apple a dévoilé ce lundi un nouveau MacBook Air et une mise à jour complète de son système d'exploitation pour les voitures (CarPlay).

Apple a ouvert lundi 6 juin sa conférence annuelle pour les développeurs sans évoquer les deux sujets sur lesquels le géant des technologies est attendu au tournant : sa plateforme de téléchargement des applications mobiles et les réalités augmentée et virtuelle. La présentation inaugurale a eu lieu en présence de centaines d'ingénieurs et journalistes sur le campus du groupe, dans la Silicon Valley, pour la première fois depuis le début de la pandémie.

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Divers directeurs produits ont défilé pour dévoiler, entre autres, une nouvelle puce électronique fabriquée maison, un écran de garde de l'iPhone à personnaliser, un nouveau système de paiement pour les commerçants, la possibilité de corriger ou supprimer des messages, des outils sophistiqués à base d'intelligence artificielle, une mise à jour complète de son système d'exploitation pour les voitures (CarPlay) et un nouveau MacBook Air.

Une fois n'est pas coutume, «Apple répond à la liste de courses des usagers», a constaté Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies. «Ils écoutent ce que les consommateurs disent et ils font des changements. Ils ont éliminé beaucoup de frictions de leur système d'exploitation», assure-t-elle, un enjeu «essentiel quand nous passons plus de temps en ligne pour travailler, nous distraire, faire des courses... depuis la crise sanitaire».

Certaines fonctionnalités ont des allures de rattrapage, notamment sur Apple Maps, l'application de cartographie qui a longtemps été à la traîne par rapport à la très populaire Google Maps. Mais pour l'experte, la star du show c'est la puce M2. Fin 2020, le groupe a lancé une nouvelle gamme d'ordinateurs portables équipés de sa propre puce, la M1, au lieu de celles d'Intel, marquant le début d'une transition sur deux ans. «Ils ont mentionné beaucoup de choses qu'ils ne pouvaient pas faire avant (...) comme les jeux vidéo de très haute qualité», a-t-elle noté.

Pas un mot en revanche au sujet des réalités dites «mixtes» (augmentée et virtuelle), piliers du métavers, cet avenir de l'internet que de nombreuses sociétés numériques ont entrepris de construire, de Meta (Facebook, Instagram) à Fortnite et Roblox du côté des jeux vidéo. Les rumeurs enflent depuis des mois autour d'un casque de VR Apple qui serait en préparation pour cette année. Fin janvier, le patron Tim Cook avait indiqué qu'il voyait «beaucoup de potentiel dans cet espace» et qu'il y «investissait en conséquence».

Apple n'a pas non plus évoqué l'App Store, son incontournable plateforme de téléchargement des applications, qui suscite la colère de nombre de ses voisins californiens à cause de ses règles strictes en matière de confidentialité et de paiement des commissions.

Elon Musk accuse Twitter de rétention d'informations et évoque un possible retrait de son offre

L'entrepreneur affirme dans un document boursier publié ce lundi que Twitter «résiste activement» à ses demandes d'informations sur les bots et les spams.

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Le Figaro

Arte raconte l’histoire populaire des impôts, du Moyen Âge aux «gilets jaunes»

La chaîne franco-allemande revient sur les origines historiques de cette taxe, son impact sur les peuples, depuis le Moyen Âge jusqu’aux gilets jaunes.

Certains l’ont déjà remplie, d’autres n’ont que jusqu’à demain pour le faire: depuis des semaines, la fameuse déclaration de revenus occupe les esprits de la plupart d’entre nous. Arte nous propose ce soir de nous plonger dans l’histoire des impôts, une série documentaire en deux épisodes. Du Moyen Âge aux révoltes populaires qui agitent aujourd’hui la France, comme les gilets jaunes, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, la chaîne franco-allemande déroule une histoire comparée de l’impôt, «reflet des transformations de l’État et de la relation des citoyens à ceux qui les gouvernent».

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Fouillé et, sans nul doute, destiné aux passionnés du sujet, le documentaire, inédit, souligne que l’une de principales raisons de la grogne dans les pays, est, bien entendu, les impôts avec la préoccupation de savoir «où va l’argent?». Or, sans imposition, il n’y a pas de gouvernement, nous explique-t-on. En France, on s’en souvient, c’est la taxe carbone qui a mis le feu aux poudres lors de la très longue crise des gilets jaunes en 2019. Après l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, l’État-providence s’impose: France, Allemagne et Royaume-Uni se dotent de systèmes de protection sociale. La création du marché économique européen entraîne la généralisation progressive de la TVA, initialement française. En 1982, sous Mitterrand, l’instauration de l’impôt sur les grandes fortunes relance l’évasion fiscale…

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Le documentaire de Xavier Villetard («André Malraux, l’épreuve du pouvoir»), coécrit avec l’historien Gérard Noiriel, remonte le cours des luttes qui ont opposé, depuis le Moyen Âge, les peuples français, allemand et britannique à leurs gouvernants en matière fiscale. Pendant longtemps, l’impôt était une ponction arbitraire. Les Anglais sont les premiers à l’avoir rendu démocratique: en 1215, ce qu’on appelle la «Magna Carta», fixe la règle du consentement à l’impôt. Imposée à Jean Sans Terre par les Barons Anglais, elle oblige le roi à demander une permission. Cet acte infuse en Europe les prémisses d’une démocratie parlementaire. Les Rois de France, quant à eux, envisagent les questions budgétaires d’une autre façon.

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Entre privilège des puissants et ambitions redistributives, entre consentement et évitement, cette série documentaire mêle archives et éclairages d’anciens ministres, comme George Osborne, Éric Woerth ou Wolfgang Schäuble, de députés, d’inspecteurs des finances, d’économistes… pour décrypter la tumultueuse histoire d’un «outil qui est le miroir des métamorphoses de l’État et de la société».

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

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Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Le Figaro

Aux Kerguelen, le casse-tête de l’éradication des chats sauvages

Vincent Jolly

REPORTAGE - Les félins ont proliféré sur l’archipel et mettent en danger les populations d’albatros. Si elle est jugée nécessaire, leur élimination se heurte à plusieurs obstacles, logistiques et politiques.

Envoyé spécial aux îles Kerguelen

«On nous a demandé de ne pas trop vous en parler.» Souhaitant combler le silence gêné qui suit sa remarque, notre interlocuteur part à la recherche d’une éponge pour essuyer le café que le roulis du Marion Dufresne a fait déborder de nos tasses posées sur le tapis antidérapant du bar du navire fondant à vive allure vers les Kerguelen. Puis de concéder: «Mais oui, on essaye depuis longtemps de réguler la population de chats sur l’île.» Réguler? «La castration, chimique ou autre, c’est super cher et très compliqué. Donc on les élimine.» Éliminer, pour ne pas dire chasser? «Je ne sais pas vraiment si on peut parler de chasse», esquive-t-il, en continuant de nettoyer machinalement le comptoir déjà propre.

Le malaise de notre ami avec qui nous faisons route vers les îles australes des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) n’est pas surprenant: de toutes les espèces que le royaume animal abrite, quelle figure plus attendrissante que le chat? Mais, depuis son introduction par l’homme sur l’archipel mythique au milieu du XXe siècle, le félin non domestiqué a retrouvé sa vraie nature. Celle d’un prédateur. D’un prédateur terriblement efficace. Problème: s’il y avait bien des rats à chasser sur les Kerguelen, eux aussi apportés par les diverses expéditions ayant atteint l’archipel depuis sa découverte par Yves Joseph de Kerguelen il y a 250 ans, les oiseaux en ont aussi fait les frais. Des chats qui chassent des oiseaux? La belle affaire. Sauf qu’ici, isolés sur Kerguelen depuis les premiers matins du monde, ces volatiles n’ont jamais pris l’habitude d’avoir à se soucier d’un prédateur terrestre.

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Tout particulièrement le grand albatros, ou albatros hurleur (diomedea exulans). «Ce sont des oiseaux marins, qui passent les six premières années de leur vie d’adulte en mer», nous raconte Christophe Barbraud, directeur de recherche au CNRS, que nous rencontrons à Port-aux-Français sur Kerguelen. Il est membre de l’équipe prédateurs marins du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC) et responsable du programme OrnithoEco 109, de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (Ipev). «C’est un peu comme avec les manchots royaux (qui sont aussi des oiseaux, NDLR) sur Crozet ou Kerguelen: comme ils n’ont jamais été habitués à fréquenter l’homme, ils sont très curieux et on peut facilement les approcher.»

«Un tsunami de violence et de mort»

Avec une population de félins estimés entre 7000 et 8000 par les chercheurs de l’Ipev, l’archipel Kerguelen est devenu l’illustration d’un fléau écologique complexe: celui de l’effet des chats sauvages sur la biodiversité. «Ils sont un tsunami de violence et de mort pour les espèces natives», comme le disait le ministre de l’Environnement australien en 2015, lorsque la décision fut prise sur l’île-continent de tuer 2 millions de chats sauvages. Pour les scientifiques, le danger que représentent les chats en termes de conservation des espèces n’est plus à prouver depuis le milieu du XXe siècle. Rien qu’aux États-Unis en 2013, dans un article publié dans Nature, des chercheurs estimaient que les chats tuaient entre 1 à 4 milliards d’oiseaux chaque année dans 48 États (hors Hawaï et l’Alaska). Qu’ils soient domestiqués ou non, les chats éliminent chaque année plusieurs milliards d’oiseaux dans le monde. Un phénomène parfaitement normal dans beaucoup de réseaux trophiques, notamment dans des milieux continentaux. Mais les écosystèmes insulaires sont beaucoup plus problématiques. Or Kerguelen est un chapelet de 311 îles très isolées de toute autre terre.

Du reste, les études précises et sérieuses documentant la prédation des chats sont très rares. L’une d’entre elles, publiée en mars 2021 dans la revue suisse Springer Nature par une équipe de chercheurs emmenée par Christophe Barbraud, est parvenue à démontrer un lien entre prédation féline et diminution des chances de reproduction chez les albatros de Kerguelen. «Le succès de reproduction où les attaques (sur les poussins, NDLR) ont été enregistrées était faible (12%) par rapport aux zones sans attaques (86%)», écrivent les auteurs qui ont utilisé des pièges photographiques posés sur la péninsule Courbet, à l’est de Grande-Terre.

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Sur cette grande étendue tourbeuse, au bord de laquelle viennent se reproduire quelque 200.000 manchots royaux, nous avons pu observer de grosses taches blanches jalonnant un paysage émeraude hérissé par l’imposante silhouette du mont Ross enneigé. Ces taches blanches sont des gigantesques albatros. Et malgré la puissance qui se dégage de leurs ailes, ils demeurent vulnérables à un danger face auquel ils n’ont jamais appris à se défendre. Particulièrement face à des chats éprouvés par le rude climat de l’île qui tiennent plus du puma que du matou de canapé. Les chercheurs ont documenté 17 attaques sur 13 poussins. Sur ces 13 poussins, seuls 3 ont survécu. Ce qui porte le succès de chasse de ces chats à 76% - un taux plus élevé que le chat à pieds noirs d’Afrique australe, réputé pour être le tueur le plus efficace de toute la famille des félins.

Éradiquer les chats n’est pas une chose aisée et pour bien faire, il faut d’abord comprendre le fonctionnement et le comportement de ces animaux

C’est pour cette raison que, dans les conclusions de leurs études, Christophe Barbraud et ses confrères estiment que «les efforts de conservation devraient se concentrer sur l’éradication des chats, puisqu’il faudra attendre longtemps avant de pouvoir mitiger les autres menaces pour cette espèce, notamment les prises dans les filets de pêche, les contaminations par les polluants ou le changement climatique». Fort heureusement, les autorités des Taaf n’ont pas attendu 2021 pour tenter d’endiguer le problème. Car, si la consigne donnée est de ne pas trop faire de publicité autour de l’éradication des chats, surtout auprès des journalistes, cela fait bien longtemps que la chasse aux félins est ouverte sur Kerguelen (elle reste interdite et punie par la loi sur le reste du territoire français).

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En témoigne une carabine neutralisée et accrochée au mur de la résidence du disker (chef de district de Kerguelen). «Pour musée de Kerguelen (futur!). L’ancienne arme Ipev/PopChat*», est-il inscrit sur un papier collé sur la crosse en bois de l’arme, vraisemblablement un calibre 12 - un très mauvais choix, si l’on en croit des chasseurs interrogés sur la question, qui conseillent plutôt des munitions 22 long rifle de calibre 5,56. Il y a aussi les messages laissés par les VSC (volontaires de service civique) dans les cahiers des différentes cabanes réparties sur l’archipel. Au coin d’une page, la tête d’un félin souriant y est dessinée avec un «pan!» écrit à côté d’une liste de surnoms.

Aujourd’hui, la gestion du problème des chats échoue dans les mains des agents de la réserve naturelle, créée en 2006 et récemment agrandie par Emmanuel Macron (la RNN des Terres australes englobe les îles australes et leurs aires marines pour un total d’1,6 million de kilomètres protégés, dont plus de 7000 km² de surface terrestre). Problème: les moyens ne sont pas à la hauteur de cette tâche difficile. Les agents de la réserve, par exemple, sont aujourd’hui les seuls à pouvoir manier l’arme à feu à disposition sur un district. Mais souvent, ces jeunes volontaires ne disposent ni de permis de chasse, ni d’expérience du maniement des fusils. Et ils ne sont pas assez nombreux. Ce qui provoque des situations cocasses, avec des militaires rompus au tir présents sur les différentes îles qui, eux, ne sont plus autorisés à chasser. Une absence de logique qu’avait tenté de combler Dominique Pontier, spécialiste des félins ayant dirigé pendant vingt ans le programme PopChat de l’Ipev. «Éradiquer les chats n’est pas une chose aisée et pour bien faire, il faut d’abord comprendre le fonctionnement et le comportement de ces animaux, explique la scientifique. Par exemple, si on supprime totalement le chat, on aura une explosion de lapins, une autre espèce invasive introduite sur l’île. Et les lapins, ça peut tout désertifier très rapidement.»

Peur du scandale

Lorsqu’elle travaillait sur les districts avant la création de la réserve naturelle, la scientifique avait proposé à des militaires en station de participer à l’effort de guerre en les envoyant chasser des félins sur certaines zones. «Ils avaient le savoir-faire et la possibilité d’aller là où je ne pouvais pas forcément me rendre», poursuit la chercheuse qui se rappelle que les militaires pouvaient supprimer jusqu’à 100 chats en quelques mois… Celle qui a quitté les Taaf en 2018, après l’arrêt du programme PopChat, regrette un manque d’écoute des gestionnaires de la réserve naturelle: «Toutes ces espèces, le chat donc mais aussi le lapin, le renne, le mouflon et la vache ont été introduites sur ces territoires au siècle dernier à un moment où il n’y avait aucune pensée écologique. Tout ça pour qu’aujourd’hui des décisions grand-guignolesques soient prises en dépit du bon sens et sans vraiment se concerter.»

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Derrière ces décisions en demi-teinte, une peur de la part d’une réserve naturelle qui semble vouloir ne présenter qu’une vision idyllique et harmonieuse de ces territoires. Peur de s’attirer les foudres du scandale: il y a cinq ans, la décision du gouvernement australien évoquée plus haut avait défrayé la chronique et les organisations de défense des animaux - dont l’actrice Brigitte Bardot - s’étaient émues de la mise à mort des félins. Mais ne pas agir reviendrait à prendre le risque de potentiellement mettre en danger des espèces endogènes, et même endémiques des Taaf. Dans son article, Christophe Barbraud précise que les poussins d’albatros d’Amsterdam pourraient, eux aussi, être menacés par les félins. Estimés à seulement 600 spécimens aujourd’hui, ils n’étaient qu’une dizaine à la fin du siècle dernier. Le très faible taux de reproduction observé dans les années 1990 sur cette espèce qui niche sur le plateau des Tourbières serait potentiellement lié aux chats. Cela remet en cause l’heureuse renaissance d’une espèce qui semblait vouée à l’extinction…

* Pour «Population Chat», le nom d’un ancien programme de l’Institut polaire visant à étudier les dynamiques des populations de chats sur l’archipel Kerguelen.

Le Covid en passe de devenir un virus saisonnier

DÉCRYPTAGE - Si le nombre de cas repart à la hausse, avec l’émergence de nouveaux variants en France, les spécialistes ne craignent pas de nouvelle vague importante avant cet automne.

Covid-19 : l'épidémie amorce un rebond en France

La moyenne des cas sur sept jours est en hausse depuis lundi. Une reprise liée à une «moins bonne application des gestes barrières» et à la diffusion des variants BA.4 et BA.5, selon Santé publique France.

Covid-19 : 25.365 nouveaux cas en 24 heures, 41 morts dans les hôpitaux français

La pression sur les hôpitaux français continue de se réduire: 14.640 patients étaient hospitalisés ce jeudi contre 14.850 mercredi.

Le Figaro

Nabilla a donné naissance à un deuxième garçon

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 07/06/2022 à 09:14
  • Publié le 07/06/2022 à 09:08
Nabilla Benatti au gala de l’amfAR à Cannes.Nabilla Benattia vient tout juste de donner naissance à Leyann, son deuxième fils.Nabilla Benattia tenant la main de Leyann, son deuxième fils.Milann, deux ans et demi, rencontre son petit frère, Leyann.La mère et la grand-mère de Nabilla Benattia sont venues lui rendre visite à l’hôpital.Nabilla Benattia avec ses deux fils, Milann et Leyann.Nabilla Benattia avec ses deux fils, Milann et Leyann.

L’influenceuse de 30 ans, qui a accouché de Leyann ce week-end, a partagé l’heureuse nouvelle avec ses 7 millions de followers sur Instagram.

Depuis le dimanche 5 juin, Nabilla Benattia nage dans le bonheur. En effet, la jeune femme est la maman d’un deuxième petit garçon. À l’instar de la naissance de Milann, né le 11 octobre 2019, l’ancienne star de téléréalité a annoncé la nouvelle sur Instagram. «Enfin parmi nous», a-t-elle simplement posté en commentaire d’une photo d’elle, de son mari Thomas Vergara et de leur nouveau-né prénommé Leyann. Un message très largement commenté et liké plus d’un million de fois.

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Une publication partagée par Nabilla Vergara (@nabilla)

Fidèle à elle-même, Nabilla n’a pas tardé à publier plusieurs clichés sur le réseau social dont notamment celui immortalisant la rencontre entre les deux frères. «Notre famille au complet. Je suis tellement émue, je n’ai pas les mots pour vous décrire ce moment. Je vis un rêve éveillé», a-t-elle écrit.

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Une publication partagée par Nabilla Vergara (@nabilla)

Comme pour Milann, l’influenceuse de 30 ans avait choisi de revenir en France pour accoucher. «Je vais être très honnête, c’est aussi pour ça que je vais à Paris. Ma grand-mère peut venir me voir, elle va pouvoir rester des semaines et des semaines avec moi, enfin le maximum en tout cas. Il y a mon papa aussi qui va venir, il est à Genève donc il prend le train. Ma maman aussi qui est entre Dubaï et Genève. Ces personnes sont tellement importantes pour moi et c’est compliqué de les faire venir à Dubaï», s’était-elle justifiée sur Snapchat. C’est ainsi, qu’au lendemain de la naissance de Leyann, la mère et la grand-mère de Nabilla sont venues lui rendre visite à l’hôpital.

Dix jours avant, Nabilla Benattia avait fait sensation à Cannes. Accompagnée de son mari Thomas Vergara, elle avait gravi les marches du palais du 75e Festival de Cannes. Ensemble, ils avaient assisté à la projection de Stars at Noon. Le lendemain, la jeune femme avait participé au dîner de gala de charité de l’amfAR dans une robe ouverte sur son ventre très rond.

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Le Figaro

«Il a tissé sa toile autour de moi» : comment le conjoint peut isoler de la famille et des amis

TÉMOIGNAGES. - Proches de leur famille, appréciés de leurs amis, d'aucuns s'en éloignent pourtant quand ils tombent amoureux. Sous le joug d'un conjoint manipulateur, d'un couple fusionnel ou dysfonctionnel, ils s'isolent.

Par amour, Élise, 31 ans, a pris ses distances avec sa copine Cassandre. Puis elle s'est éloignée de la rigolote Pauline. Elle a aussi arrêté de voir Julien, Alexandre, Emilie, Faïma, Géraldine, France. Et quand sa sœur lui a annoncé qu'elle était enceinte, de six mois déjà, elle s'est aperçue qu'elle s'était aussi isolée de sa famille. Par amour, vraiment ? «Avec Axel, tout est allé très vite, un vrai coup de foudre», raconte-t-elle. En 2017, le couple emménage au bout de deux mois à peine, fait un enfant avant même de fêter leur premier anniversaire, se marie dans la foulée. À l'extérieur, Axel est charmant, prévenant. Mais en coulisses, il dévoile peu à peu une tout autre personnalité. «Il a tissé sa toile autour de moi, m'emprisonnant dans ses manipulations, m'isolant de tous», martèle Elise en relevant le menton comme un geste de défi envers cet ex qu'elle a quitté il y a un an maintenant.

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Axel ne lui a jamais interdit de voir qui que ce soit. Comment alors s'est-elle isolée des siens ? «C'était insidieux, un soir il me courtisait, il avait envie de passer la soirée avec moi, une autre fois il venait de passer une journée atroce et avait besoin de mon support. Ensuite, il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils. Moi, j'étais tout pour lui, lui devait être tout pour moi», analyse-t-elle. Il y a eu du chantage affectif, des menaces aussi : il partirait et elle ne reverrait jamais leur enfant puisqu'ils ne lui suffisaient pas. «Il était toxique, un pervers narcissique», tranche-t-elle. Deux termes qui ont fait couler beaucoup d'encre, tant le sujet est sensible. Line Mourey, psychologue, appelle à se méfier de cette notion, récente (elle date des années 1980) et pour laquelle les recherches manquent encore. «Ce que l'on sait, c'est que chez les trois-quarts de ces personnes, ce n'est pas une perversion consciente mais une angoisse qui les dirige. Elles sont très vulnérables, si l'autre ne leur est pas totalement dévoué : ils angoissent», informe la psychologue.

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Ensemble c'est tout

Si le pervers narcissique a vite fait d'isoler l'autre, dans d'autres cas, l'éloignement ne se fait pas dans la souffrance. D'aucuns, entretenant pourtant des relations saines avec leur entourage, prennent leurs distances dès la rencontre avec leur conjoint, parce que la dynamique de leur couple est fusionnelle. «Ils se suffisent à eux-mêmes», résume Line Mourey. C'est le cas de Laurent et Carole, 38 ans dont 12 passés ensemble. «Notre quotidien, nos loisirs ou nos passions se vivent à deux, il n'y a qu'au travail où nous sommes séparés», explique Laurent. «Mon meilleur ami m'a reproché que là où pour tout un chacun 1+1=2, dans notre dynamique de couple 1+1=1. J'entends quand il me dit que nos sorties entre potes lui manquent ; là, par exemple, on ne s'est pas vus depuis huit mois, mais je ne ressens pas ce même besoin. Pour moi, une soirée n'est réussie que si elle est partagée avec Céline», raconte-t-il.

Il a commencé à dénigrer mes amis puis à me faire culpabiliser de ne pas trouver mon mari suffisant, de voler du temps à notre fils

Si la phase de fusion est tout à fait normale, une étape presque obligatoire en début de relation, certains couples n'en sortent jamais, s'y enferrant jusqu'à la symbiose. Le mot a des dehors romantiques, mais sous ses aspects «fleur bleue», les «je» risquent la perdition dans le «nous». De ces couples où les prénoms s'accolent jusqu'à n'être plus que prononcés ensemble, systématiquement, dans un même souffle. À terme, cette dynamique peut mener au repli sur soi et conduire l'union à devenir une étroite prison. Ce genre de relation créé une codépendance où l'un ne peut plus exister sans l'autre. La psychologue Line Mourey rappelle : «On ne tombe pas amoureux de n'importe qui : on va trouver celui ou celle qui nous ressemble ou qui comble nos failles. Il peut aussi arriver que l'un des deux soit malade, souffrant d'un cancer, d'agoraphobie ou autre, ce qui crée une codépendance très forte». La psychologue nuance toutefois : «Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques, le monde extérieur leur paraît dangereux. Ensemble c'est tout.»

Distance physique et émotionnelle

Et il y a ces situations que d'aucuns qualifieraient de banales. Celles où l'entourage devient source de tension ; où un jeu de loyauté délétère infuse en famille. «Chaque fois que Lina se retrouve en présence de ma mère, cela fait des étincelles», raconte Dan, 44 ans. Alors sans éliminer complètement son entourage de l'équation, l'homme a mis de la distance : physiquement et émotionnellement aussi. Il a accepté une mutation à l'autre bout du département, dans les Landes, et s'est centré sur son couple. «J'ai toujours entretenu des relations normales avec ma famille, et quelque part je ne crois pas que s'éloigner quand on construit sa propre famille soit anormal, lance Dan. On ne peut pas jouer à fond sur tous les tableaux. On est forcés de prioriser.»

Parfois, chacun des partenaires est normal au sens des normes de la société, mais c'est ensemble qu'ils deviennent psychotiques

Comment réagir ?

Que peut faire l'entourage ? «Se poser les questions : y a-t-il de la souffrance ? Une emprise ? Si ce n'est pas le cas, il vous faut accepter cette fusion, estime Line Mourey. C'est leur choix. Leur bonheur à deux, sans vous. Mais s'il y a une violence, qu'elle soit physique, sexuelle, psychologique : surtout ne rompez jamais le dialogue. Tenez bon, vous êtes un refuge.»

Dans certains cas, un événement, un électrochoc, ouvre les yeux de celui ou celle qui s'éloigne sous le poids d'une relation toxique. Pendant six ans, Romain n'a pas vu ou presque sa famille, sous l'influence de sa femme. Au fur et à mesure de la relation, l'homme de 41 ans, qui était pourtant proche des siens, se renferme. Ses sœurs tentent de comprendre cette distance, mais rien n'y fait. Romain est prisonnier de son union dysfonctionnelle. Et puis un jour, tout change. À la mort de son beau-frère, il se rend aux funérailles en cachette de sa femme. La fratrie se retrouve dans la cuisine. Il se souvient : «C'est quand j'ai vu ma sœur en pleurs me dire qu'elle avait besoin de moi que quelque chose a cédé en moi». De quoi raviver les liens du passé.

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Simulation, zones érogènes, poly-orgasmes masculins… Dans les coulisses de la jouissance

Longuement ignorée, voire méprisée, la sexualité féminine est aujourd'hui scrutée. Une approche psychocorporelle qui révolutionne l'essence du plaisir. La sexologue Magali Croset-Calisto nous livre sans tabou son traité de jouissance positive. Échanges libérateurs.

Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Le Figaro

Fonds de commerce: l’érosion des ventes se poursuit

Corinne Caillaud

INFO LE FIGARO - Malgré un rebond en 2021, les cessions ne retrouvent pas leur niveau d’avant la crise sanitaire.

Après avoir chuté de 10,5% en 2020, les ventes et cessions de fonds de commerce ont progressé de 9,6% en 2021, avec 27 .756 transactions, selon une enquête réalisée par le cabinet Altares, spécialiste de l’information sur les entreprises, et que Le Figaro dévoile en avant-première. Toutes les activités ont bénéficié de ce rebond, à quelques exceptions près, dont la restauration, secteur traditionnellement clé de la transmission. Les ventes et cessions de fonds de commerce n’ont toutefois pas retrouvé leur niveau d’avant la crise sanitaire - elles s’établissaient à 28.291 en 2019. Si la pandémie de Covid-19 a perturbé le marché, une réalité demeure: les transactions s’érodent depuis 2010, où elles s’élevaient alors à 40.000.

Le prix de vente moyen des fonds de commerce est en revanche en augmentation continue depuis cinq années. Et, pour la première fois, il a dépassé la barre des 200.000 euros en 2021. C’est pour les pharmacies qu’il reste le plus élevé, même s’il a chuté de 9,6% l’an dernier. Il faut en effet compter plus de 1 million d’euros pour l’acquisition d’un fonds d’officine. «Les pharmacies ont bénéficié de la crise sanitaire. L’activité est porteuse, avec des clients captifs, et racheter un confrère permet d’éliminer un concurrent», observe Thierry Millon, le directeur des études d’Altares.

Se classent ensuite les supermarchés, avec un prix de vente moyen de 494.872 euros, suivis des hôtels (332.076 euros) et des commerces automobile (320.506 euros). La restauration traditionnelle arrive en dixième position (170.125 euros).

Si les repreneurs ont répondu présent dans la restauration rapide (+ 4,1% de transactions), ils se sont faits discrets dans la restauration à table (- 15,8%). Les rachats de café reculent également (- 10,3%) ainsi que ceux des boucheries (- 1,3%). À l’inverse, avec 1 715 boulangeries-pâtisseries cédées en 2021 (+ 25,8%), ces activités retrouvent un volume de transactions similaire à celui de 2017, tandis que, avec 1 091 opérations, les salons de coiffure (+ 13,2%) reviennent à celui de 2019.

Des reprises plus pérennes

C’est logiquement en Île-de-France, premier pôle économique du pays, que se concentre le plus grand nombre de ventes et cessions de fonds de commerce (plus de 4500), suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (près de 4000). C’est aussi dans la région capitale qu’ils se valorisent le plus cher, avec un prix de vente moyen de 245.000 euros, en recul de 3,1%. Dans les Pays de la Loire (en deuxième position), les opérations se sont conclues en moyenne à 212.000 euros. Si une transaction sur cinq s’effectue dans l’une des 50 plus grandes villes de France, les communes de moins de 3000 habitants, qui représentent 90% de l’ensemble des villes françaises, en concentrent seulement un quart. «C’est regrettable pour la revitalisation des territoires, d’autant que l’on constate que les entreprises qui se lancent dans le cadre d’une reprise de fonds de commerce sont plus pérennes que les créations ex nihilo», pointe Thierry Millon. Un sujet sur lequel la Banque de France est en train de mener une réflexion, en lien avec l’association nationale Cédants et repreneurs d’affaires (CRA).

Au Bénin et au Togo, les motos-taxis roulent à l’électrique

M Auto ambitionne de déployer 50.000 véhicules deux-roues «verts» cette année et de les produire sur place.

Orages : après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle

«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l'agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

Regarder la vidéo

Pétrole, gaz: les Européens convoitent l’eldorado africain

DÉCRYPTAGE - Les États membres de l’UE cherchent des fournisseurs d’hydrocarbures alternatifs à la Russie. L’Afrique est pleine de promesses, et de difficultés.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Le Figaro

Vente ou redressement judiciaire? L'avenir de La Provence à un tournant

Au terme d'une audience qui se tient à huis clos mardi, le tribunal de commerce de Bobigny doit autoriser ou non la cession du journal à l'armateur CMA CGM, à l'origine de la seule offre de reprise retenue.

La Provence sera-t-elle finalement vendue à l'armateur CMA CGM? C'est l'enjeu d'une audience mardi 7 juin au tribunal de commerce de Bobigny qui, s'il décide de bloquer cette cession, entraînera le placement en redressement judiciaire du groupe de presse, prévient son PDG.

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Malgré la validation, lors d'un conseil d'administration début mai, de l'offre de reprise déposée par CMA CGM, poids lourd du transport maritime mondial basé à Marseille, l'avenir d'un des groupes de presse phare du Sud de la France publiant La Provence et Corse Matin, et de ses 850 salariés, paraît toujours incertain. Au terme d'une audience qui se tient à huis clos mardi, le juge-commissaire doit autoriser ou non la cession de La Provence à l'armateur, à l'origine de la seule offre de reprise retenue, car mieux-disante, des 89% de La Provence détenus par le Groupe Bernard Tapie (GBT), en liquidation judiciaire depuis 2020.

Mais les recours déposés par sa concurrente NJJ, holding du fondateur de Free Telecom Xavier Niel, qui détient 11% de La Provence et dont l'offre de reprise a été écartée par les liquidateurs, pourraient prolonger une saga qui dure depuis des mois.

Le projet de CMA CGM a été agréé par le conseil d'administration de La Provence, en dépit des votes contre de NJJ qui, en sa qualité d'actionnaire minoritaire, pouvait s'opposer à l'entrée au capital de l'armateur. Mais les votes de NJJ ont été invalidés par le président du conseil d'administration et PDG de La Provence, Jean-Christophe Serfati, qui a considéré que la holding manifestait un évident conflit d'intérêts. Dénonçant un «passage en force», NJJ a lancé une procédure en référé pour demander la suspension de la décision du conseil d'administration, recours qui doit être jugé jeudi. L'examen sur le fond pour demander la nullité de cette décision aura lieu le 29 juin.

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«Ce serait quand même très surprenant que le juge-commissaire, en l'état du référé, statue sur la vente» de La Provence, a estimé auprès de l'AFP Me Christian Lestournelle, avocat marseillais de NJJ, tout en laissant entendre que si la vente était malgré tout prononcée, son client lancerait un nouveau recours.

On ne veut pas que la vente soit bloquée parce que ce serait la mort du journal »

Au regard de la situation financière critique du groupe, son PDG, Jean-Christophe Serfati, et Frédéric Avazeri, mandataire judiciaire chargé de superviser la cession de l'entreprise, jugent pourtant la vente du groupe plus urgente que jamais, comme ils l'ont exposé aux salariés lors d'un comité social et économique extraordinaire jeudi. «Si la vente n'est pas actée, les procédures vont nous amener jusqu'en fin d'année, voire début d'année prochaine et je n'aurai pas la trésorerie nécessaire pour tenir», a déclaré Jean-Christophe Serfati à l'AFP, confirmant qu'il serait alors obligé de solliciter le placement du groupe en procédure de sauvegarde, puis en redressement judiciaire, «la pire des solutions».

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Les élus et représentants syndicaux majoritaires chez les salariés appellent à ce que cette cession à CMA CGM se fasse, jugeant que «seuls les investissements et la mise en œuvre du projet de relance» peuvent permettre d'éviter la procédure de sauvegarde s'ils interviennent rapidement. «On ne veut pas que la vente soit bloquée parce que ce serait la mort du journal», a expliqué à l'AFP Sophie Manelli, élue du Syndicat national des journalistes (SNJ) de La Provence, qui fait partie de l'intersyndicale La Provence/Corse Matin. De son côté, CMA CGM a indiqué dans un communiqué être «prêt à mettre en place son projet de redressement dès la cession des titres prononcée».

D'autres syndicats minoritaires, qui demandent depuis des mois à ce que les deux offres de reprise leur soient soumises, jugent toutefois que le tableau financier de La Provence a été sciemment noirci «afin de précipiter la vente». Nous «nous interrogeons sur l'intérêt d'une vente rapide, qui pourrait être remise en cause dans quelques mois» étant donné les recours déposés par NJJ, écrivent dans un communiqué commun la CFDT, la CFE-CGC, Filpac CGT et FO Livre, précisant que NJJ, également propriétaire de Nice-Matin, s'est engagé à soutenir financièrement le groupe si nécessaire. Mais pour Me Avazeri, si la vente à CMA CGM est prononcée, «peu importe derrière qu'il y ait des recours, l'entreprise aura été reprise en main, restructurée, refinancée».

Deux cadavres découverts dans la soute d'un avion à l'aéroport d'Alger

Les corps sans vie de deux hommes ont été découverts samedi dans la soute d'un avion à l'aéroport international…

Entre le Parc Astérix qui repart fort et l'activité montagne à réinventer : la Compagnie des Alpes fait le bilan

Le groupe sort d'une année compliquée, puisque son chiffre d'affaires a dévissé de 93% avec le Covid-19.

Le patron de la compagnie Algérie Ferries limogé par le président algérien

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont plaints du fonctionnement de la plateforme de réservation d'Algérie Ferries et de ne pas réussir à acheter de billets pour une traversée durant l'été.

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Travail et vacances : deux univers opposés devenus liés

Quentin Périnel

CHRONIQUE - «Gîte de charme idéal pour télétravailler» : la démocratisation du télétravail a donné naissance à un nouveau segment de marché pour le tourisme.

En 1966, Pierre Perret évoquait dans une chanson – que vous allez inévitablement avoir en tête à la lecture de ces lignes – les charmes des jolies colonies de vacances, et louait la générosité de papa et de maman. En 2022, il s'agirait, dans le même esprit, de vanter les charmes du « full remote » et du travail hybride délocalisable. Nombreux sont les actifs – a fortiori chez les cadres – qui se sont déjà adonnés au tourisme du télétravail. Ce n'est plus un secret pour personne. Il est possible de télétravailler sur son lieu de vacances.

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Tourisme et monde du travail sont, désormais, deux univers qui s'entrecroisent. Groupes hôteliers, résidences de tourisme, chambres d'hôtes… Chacun a saisi qu'il y avait là un joli filon à exploiter. « Maison de charme, idéale pour télétravailler », peut-on par exemple lire sur une annonce Airbnb décrivant une maison sur la presqu'île de Crozon, dans le Morbihan. Nous n'en sommes pas encore à « connexion internet assez optimale pour réaliser des conf-call et des réunions en visio », mais l'esprit y est.

«Full remote» version bretonne

« J'ai passé dix jours au Club Med aux Seychelles, dont trois en télétravail », se targue Baptiste, « marketeux » dans un grand groupe immobilier. Il se targue, justement, parce qu'il est parfaitement conscient que d'autres n'ont pas cette chance. Et ce propos ne met pas en cause le quotidien de son métier, mais bien le management. Car son supérieur hiérarchique est bien évidemment au courant. Et il accepte de faire cette « fleur » à son collaborateur pour une raison toute simple : parce qu'il a confiance en lui, et qu'il sait qu'en télétravail – que ce soit chez lui ou sous des cocotiers – il rendra en temps et en heure ses missions.

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Et dans la même entreprise, dans une équipe voisine, cela n'est pas vraiment la même réalité. La présence, la distance, le travail hybride, et toutes ces notions qui sont encore très fraîches, ne sont pas encore comprises, ni tolérées par tous les managers. « J'ai une collègue, commerciale, dont le boss exige que tout le monde soit là chaque vendredi après-midi, comme s'il craignait que tout le monde parte en week-end avant lui », s'amuse Baptiste.

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C'est pourtant un signe des Temps. Dans les Maisons de la Presse balnéaires, un autre détail ne trompe pas : le rayon des cartes postales s'est lui aussi adapté au télétravail. Exemple : dans le Morbihan, en plus d'acheter son Figaro, il est également possible d'acheter une carte postale illustrée du « télétravail en Bretagne » représentant une femme en costume traditionnel breton, sur la plage. Le « full remote » en carte postale. Vous savez ce qu'il vous reste à faire cet été… À vos cartes postales de télétravail !

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NOS CONSEILS - Dans le monde de l'entreprise, certains avantages sont parfois invisibles ou incompréhensibles. Mais ils existent bel et bien, et chacun peut y prétendre.

L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

Bruno Canard, l’expert des coronavirus «sauvé» par l’épidémie de Covid-19

Vincent Bordenave

RÉCIT - Le chercheur, dont l’équipe était au bord du gouffre en 2019, vient de recevoir un prix prestigieux de l’Institut de France.

Envoyé spécial à Marseille

Quand la crise du Covid éclate début 2020, la France est prise de court. Et pour cause, un seul laboratoire travaille spécifiquement sur ces virus «à couronne» que tout le monde connaît maintenant sous le nom de coronavirus: il s’agit du groupe Réplicases virales: structure, mécanisme et drug-design de Bruno Canard. Rattachés administrativement au laboratoire de biologie structurale Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB) du campus universitaire de Luminy, à Marseille, la vingtaine de chercheurs qui le compose s’entassent dans des bureaux trop petits situés à l’entresol d’un autre bâtiment appartenant à l’école d’ingénieurs Polytech.

Fin 2019, la petite structure survit à peine. «Nous n’avions qu’un contrat et étions pris au piège, car nous ne pouvions travailler que sur ce projet», se souvient le scientifique qui dispose désormais de suffisamment de contrats «pour voir venir sur les cinq prochaines années». Le scientifique d’origine toulousaine vient également de recevoir le grand prix scientifique 2022 de la Fondation Simone et Cino Del Duca de l’Institut de France, sur proposition de l’Académie des sciences, pour ses recherches sur «les thérapies antivirales contre les virus à ARN émergents». Une distinction qui récompense notamment son travail tout au long de la crise du Covid-19.

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Arrivé en 1998 dans la Cité phocéenne, le chercheur avait «d’abord travaillé sur les structures des protéines virales». «C’est ce qui petit à petit m’a amené à me spécialiser sur les coronavirus en 2002, explique-t-il. En janvier 2020, Étienne Decroly (un des virologues de l’équipe, NDLR) nous alerte sur le danger du Sars-CoV-2. Je me souviens qu’il nous parlait de 100.000 morts. Pour être honnête, nous n’y croyions pas trop à l’époque…» L’équipe qui travaille depuis plus de dix ans sur le Sars-CoV-1 se met tout de même sur le pied de guerre. Elle remplit en moins de trois semaines des dossiers de subvention qui prennent normalement plus d’un an. «En plus de ce travail administratif, nous avons étudié sous toutes ses coutures ce nouveau virus, analysé sa machinerie moléculaire pour comprendre ses méthodes de réplication et de multiplication pour cibler quels pouvaient être les meilleurs antiviraux pour le bloquer», se souvient Étienne Decroly.

«Un des étudiants les plus brillants»

S’il ne prendra jamais autant la lumière que le directeur de l’IHU Méditerranée infection, Didier Raoult, Bruno Canard est néanmoins invité lui aussi à Matignon le 5 mars 2020 avec de nombreux autres scientifiques, dont le directeur de l’Institut Pasteur, Stewart Cole, qui est aussi son ancien directeur de thèse. Une semaine plus tôt, son interview, publiée dans le journal Le Monde, aurait tapé dans l’œil du président de la République. Bien qu’il soit un des seuls spécialistes des coronavirus dans le pays, il ne rejoindra toutefois pas le futur Conseil scientifique. Peut-être parce que la composition de ce conseil est plus orientée sur la médecine et les sciences sociales que sur la recherche fondamentale. «Peut-être aussi parce qu’il ne s’est jamais privé de dénoncer publiquement le fonctionnement de la recherche en France», murmure-t-on dans son laboratoire. Le 5 mars, il publie d’ailleurs une lettre sur le site Université ouverte intitulée «La science ne marche pas dans l’urgence et la réponse immédiate» racontant les déboires de son laboratoire. «C’est vrai que Bruno ne mâche pas ses mots et peut s’emporter, concède Stewart Cole, qui le connaît bien. Mais je suis bien forcé d’admettre que beaucoup de ce qu’il dit est vrai. Il est sans doute fatigué de former de nombreux jeunes talentueux qui ne trouvent pas d’embauche en France, faute de moyens.»

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Après deux ans de pandémie, Bruno Canard s’étonne d’ailleurs que la recherche ait été à ce point absente des débats électoraux. Il aurait aimé qu’un ministre de plein exercice, détaché de l’Enseignement supérieur, soit nommé. «En nous intégrant à l’Enseignement supérieur, on devient un peu une variable d’ajustement, explique-t-il. Et pourtant, il y a un véritable problème de financement dans le pays. Quand on se compare à l’international on se rend compte qu’on ne joue pas dans la même catégorie. Au début de la crise Covid, nous avons noué un partenariat avec une biotech chinoise parce qu’elle disposait de huit cryomicroscopes électroniques, quand on n’en compte que quatre dans toute la France… Et pourtant on arrive encore à faire de la recherche de qualité et à former de bons chercheurs. C’est peut-être ce qu’il y a de plus frustrant.»

Avant de poser ses valises à Marseille, le chercheur a lui aussi essuyé les plâtres d’un système décourageant. Après sa thèse soutenue en 1991, il est embauché à Nice par le CNRS pour travailler sur la génétique de la souris. «C’est un des étudiants les plus brillants que j’ai eus sous ma tutelle, se souvient Stewart Cole. Il a compris beaucoup de choses sur la manière de décrypter l’ADN un peu avant tout le monde.» Avec un de ses collègues de l’époque, Simon Sarfati, il met au point un procédé innovant permettant le séquençage d’ADN à haut débit. «À l’époque on séquençait manuellement, ce qui était très cher et prenait un temps fou aux scientifiques, raconte Bruno Canard. Avec Simon, qui nous a quittés depuis, nous avons mis au point une technologie qui accélère le processus grâce à l’utilisation d’une enzyme. J’ai d’ailleurs exposé cette découverte dans quelques congrès de séquençage et de génomique.» De cette aventure il dit garder un souvenir «à la fois drôle et tragique»: «Je me suis fait virer du laboratoire niçois, car je n’avais pas été embauché pour travailler là-dessus. Mon invention a même été qualifiée de “verrue technologique”qui n’avait rien à faire dans un labo de génomique. J’ai tout perdu: financement, équipement. J’ai été contraint de quitter le laboratoire. C’est comme ça que j’ai fini par rejoindre en 1995 le laboratoire Tabor et Richardson au Harvard Medical School (États-Unis)

Nous avons perdu beaucoup de données expérimentales, mais nous nous en remettrons, d’autant que maintenant nous avons de quoi voir venir

Entre-temps, l’Institut Pasteur récupère le brevet de son invention (par l’intermédiaire de Simon Sarfati)… mais l’abandonne en 1998 pour des raisons financières. Une erreur stratégique majeure. «C’est précisément à cette date que les Britanniques d’Illumina, l’actuel leader mondial sur le séquençage, entrent en jeu, raconte Bruno Canard. Ils ont recruté l’ancienne étudiante de Simon, à l’Institut Pasteur. C’est notamment elle qui participera activement à la mise en place de la technologie qui fait le succès de l’entreprise. Au-delà de mon cas personnel, il y a eu un immense raté de la part de beaucoup de nos instances qui a permis à Illumina, en Angleterre, de sortir grand vainqueur.» De l’aveu de l’actuel directeur de l’Institut Pasteur, cette histoire n’est que l’illustration du retard pris par la France sur le dossier du séquençage. Retard qui fut particulièrement criant au plus fort de la crise du Covid.

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Après un passage aux États-Unis, Bruno Canard revient donc en France, il est accueilli par l’université d’Aix-Marseille. Il connaît des hauts et des bas. «Je me mets sur Twitter en 2018 pour faire connaître mon labo… sans quoi nous allions mourir!», se souvient-il. Depuis, la situation s’est améliorée, mais reste fragile. En novembre dernier, des pluies diluviennes ont frappé Marseille. C’était un dimanche, personne n’était présent sur le site de Luminy à l’exception d’un gardien. L’électricité est tombée en panne, les frigos se sont éteints. Cinq ans de travaux ont été détruits, parce que personne n’a pu allumer à temps le groupe électrogène. «Nous avons perdu beaucoup de données expérimentales, mais nous nous en remettrons, d’autant que maintenant nous avons de quoi voir venir, explique le chercheur. Mais ce qui m’embête le plus, c’est que je sais que de nombreux laboratoires qui travaillent dans d’autres domaines sont exactement dans la même situation que nous il y a deux ans…» Et il n’y aura probablement pas de pandémie pour les sortir de l’anonymat.

Le Covid en passe de devenir un virus saisonnier

DÉCRYPTAGE - Si le nombre de cas repart à la hausse, avec l’émergence de nouveaux variants en France, les spécialistes ne craignent pas de nouvelle vague importante avant cet automne.

Covid-19 : l'épidémie amorce un rebond en France

La moyenne des cas sur sept jours est en hausse depuis lundi. Une reprise liée à une «moins bonne application des gestes barrières» et à la diffusion des variants BA.4 et BA.5, selon Santé publique France.

Covid-19 : 25.365 nouveaux cas en 24 heures, 41 morts dans les hôpitaux français

La pression sur les hôpitaux français continue de se réduire: 14.640 patients étaient hospitalisés ce jeudi contre 14.850 mercredi.

L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
Le Figaro

«Dieu seul le sait» N°35 : Une autorité autoritaire dans l'Église catholique ?

Jean-Marie Guénois

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

Chers lecteurs,

Les chrétiens fêtent ce dimanche la Pentecôte. Elle est, selon les Évangiles, une force venue d'en haut, un «Esprit» qui donnent clairvoyance et paix. De paix on en a bien besoin. Quant à la force, cela me donne l'occasion de réfléchir avec vous, sur une dérive possible qui semble s'emparer de l'Église catholique et que l'on pourrait qualifier d'autorité autoritaire.

C'est un reportage que j'ai pu réaliser au Vatican qui me conduit à cette idée. Il a été publié dans le Figaro Magazine dont il a fait la couverture. J'avais réalisé le même travail pour le Figaro quotidien il y a un an. J'ai été frappé par la dégradation du climat romain, entendez celui du Vatican.

Beaucoup se plaignent, dans cette instance de gouvernement de l'Église catholique qui est le siège apostolique, d'un durcissement des relations, d'une peur diffuse. Loin en tout cas d'une sérénité dont j'ai été le témoin lors de mes années romaines, sous Jean-Paul II mais aussi sous Benoît XVI même si rien n'est jamais idéal dans ce lieu de combat spirituel.

On pourrait me reprocher d'opposer les pontificats... Absolument pas. Mais force est de constater le contraste évident entre des ambiances d'hier et celles d'aujourd'hui. C'est un fait. Le pape François est aussi un patron. Contrairement à ses prédécesseurs, il s'occupe de tout dans la vie du Vatican, et dans le détail. Il n'hésite pas à trancher, à écarter parfois ceux qui ne sont pas dans sa ligne et sans prendre de gants. Il veut avancer. Il veut réformer. Cela n'apaise pas les relations. Le sentiment de crainte est courant alors que la confiance devrait régner même sous un régime de dynamique réformatrice.

En écrivant cela, je me méfie du prisme déformant d'une administration centrale quelle qu'elle soit. Elle s'oppose par nature à toute évolution la concernant. Elle grogne, elle freine comme un vieux chat dès qu'un nouveau leader ose dérégler les petites horloges administratives individuelles ou les prés carrés de tel ou tel service, où tout est huilé et calé au micron près. Un vent d'évolution prend aussitôt les proportions océaniques d'un jour de tempête.

Il faut ajouter à ces drames la psychologie très particulière des prêtres et prélats. Sauf leur respect, ils sont par nature des célibataires confirmés. Ils ont, comme tous, leurs habitudes. Leur vœu d'obéissance n'est jamais vécu comme celui d'un militaire du rang. D'autant que beaucoup sont bardés de diplômes d'études supérieures, parlent souvent plusieurs langues, passant de l'une à l'autre avec une aisance déconcertante. Ce sont pour la plupart des cadres de bons niveaux et qui ont tout donné - leur vie - pour la cause de l'Église. Beaucoup sont exigeants avec eux-mêmes. Et exigeants pour l'Église. Ils entendent, et c'est bien normal, être respectés un tant soit peu.

Ajoutons à ce facteur clérical, le facteur Italien. Sans aucun mépris pour cet élément dont je me suis imprégné et dont je parle la langue en ayant vécu dix années sur place comme journaliste et en y retournant très régulièrement, sauf ces deux dernières années chaotiques, je peux dire que j'aime profondément cette culture tellement humaine et relationnelle. Mais travailler au Vatican dans une Italie toujours au bord du gouffre - mais qui n'y tombe jamais, c'est son secret - est un privilège envié par les romains. L'emploi y est mal payé mais il est garanti à vie et l'on ne travaille souvent qu'une longue matinée par jour, de 8 h à 14h ou 15h et seulement deux fins d'après-midi par semaine, sauf exception, parfois le samedi matin.

François veut modifier les règles de recrutement, imposer un turn-over, internationaliser, faire la preuve de la compétence. Il a raison. Jean-Paul II avant lui s'y était essayé. Mais on « entrait » jusque-là au Vatican sur recommandation d'un évêque, d'un prêtre, d'un oncle, d'un grand-père qui connaissait quelqu'un qui connaissait tel autre, qui connaissait tel prélat…Cosi via. Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que les Italiens qui composent les 90 % des employés du Vatican, bloquent lentement mais sûrement les réformes, comme ils savent le faire, avec brio et élégance. Ce qui crée de hautes tensions. Même si tous ne sont pas comme cela évidemment.

Par ailleurs, le Vatican n'est pas l'Église, fort heureusement et il ne faut pas s'y tromper. L'Église dépasse infiniment «son» plus petit État du monde. Il en est toutefois la centrale de commandement et il est révélateur des grandeurs et des craquements de ce système clérical, unique au monde. D'où l'intérêt de le suivre en connaissant les limites de l'exercice.

Le Vatican, comme l'Église institutionnelle, ne vont pas bien en ce moment comme vous pourrez le lire dans cet article qui a eu un impact international impressionnant, en Italie en premier lieu et aux États-Unis notamment. Peut-être exprimait-il la profondeur d'un malaise que peu osent décrire publiquement ? Ce qui est, au passage, l'intérêt du journalisme et de ce métier.

Mais il est un autre facteur que je décrivais et dont on vient de vivre une nouvelle manifestation. En France, le diocèse de Fréjus Toulon en fait les frais : la montée, dans l'Église, de l'autorité autoritaire.

Pour Fréjus Toulon, vous pourrez lire l’article que j'ai publié sur le site du Figaro et une analyse dans l'édition print du samedi 4 juin. Je vous résume en quelques mots l'argument : trois semaines avant les dix ordinations prévues dans ce diocèse, Rome a décidé de les reporter sine die, sommant son évêque, Mgr Dominique Rey, de s'expliquer sur sa « politique d'accueil ».

Elle est effectivement ouverte à tout le spectre des sensibilités dans l'Église, des charismatiques aux traditionalistes. Ce qui pose, lui reproche-t-on, des problèmes de discernement. Et il y a eu, effectivement de graves problèmes, connus.

Mais cette situation était repérée depuis longtemps. Cet évêque œuvre là-bas depuis deux décennies. On ne sait pas pourquoi le couperet tombe aujourd'hui sur dix jeunes hommes qui se préparaient à donner leur vie à Dieu alors qu'ils ne sont pour rien dans les problèmes reprochés à leur évêque !

Cela ressemble à une « prise d'otage » comme je le décris dans l'analyse. Je ne vois pas d'autre mot.

C'est aussi le signe d'une dérive autoritaire inquiétante. Et contradictoire avec l'esprit synodal particulièrement prôné cette année Rome prépare un synode sur la synodalité voulant insuffler plus de démocratie et de participation dans l'Église.

D'un autre côté, il y a des difficultés dans ce diocèse et qui serait contre la nécessité de traiter ce qui ne tournerait pas rond ? Mais à condition de s'attaquer au problème tel qu'il est. Ou à la personne en cause. Pourquoi une punition collective sur des personnes non concernées, jeunes qui plus est ? Espère-t-on, comme au billard, obtenir un effet indirect, par répercussion sur l'évêque et sa politique ? La méthode est objectivement tordue.

À noter, enfin, depuis ma dernière lettre, la nouvelle promotion des cardinaux que le pape a annoncée par surprise le 29 mai. Ils sont tous choisis exclusivement dans sa ligne - ce que ne faisaient pas ses deux prédécesseurs, c'est un fait – comme l'illustrent ces excellentes pages de nos confrères de La Croix . Nouvelle promotion de cardinaux qui donne cette fois une majorité absolue dans le prochain conclave aux cardinaux qui auront été choisis par François.

J'ai pu également rencontrer le cardinal Filoni, un grand diplomate de l'Église qui a connu sur place trois guerres, une en Iran et deux en Irak, qui médite sur la paix. Passionnante rencontre. Il y a au Vatican des personnalités exceptionnelles dont l'expérience internationale est unique.

Pour finir, l'autorité, me semble-t-il, n'a pas besoin d'être autoritaire pour s'exercer. Faut-il penser à Charles de Foucauld qui a été canonisé ? L'autorité qui recourt à l'autoritarisme démontre qu'elle se crispe parce qu'elle n'arrive plus à s'imposer d'elle-même, naturellement. C'est souvent le signe d'une crise de confiance dans le leader. L'Église avance souvent en trébuchant depuis 2000 ans, elle n'aime pas marcher au pas de charge.

Merci de votre attention et fidélité.

À ceux qui s'y retrouvent je souhaite une belle Pentecôte. À ceux qui ne s'y retrouvent pas, un excellent dimanche.

Jean-Marie Guénois

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Notre classement exclusif des villes où il fait bon faire ses études... et celles où il faut se méfier

PALMARÈS - Sécurité, logement, coût de la vie, loisirs... À l'heure des résultats de Parcoursup, nous avons comparé les données de 61 villes françaises, pour aider les jeunes (et leurs parents) à éviter les déconvenues.

Un journaliste français du Canard enchaîné aurait été un espion de l'Est

Jean Clémentin, un journaliste du Canard enchaîné, aurait agi pour le compte des services secrets de la Tchécoslovaquie pendant plus de dix ans.

Le Figaro

La série Stranger Things rhabille les adolescents à la mode de 1986

Hélène Guillaume

DÉCRYPTAGE - Ce n’est pas un hasard si la série a choisi cette année-là comme toile de fond de sa nouvelle saison.

Le 28 mai, alors que la Croisette rangeait son tapis rouge, notre confrère Jean-Christophe Buisson concluait le festival avec un édito très juste intitulé «Cannes 2022 hanté par le fantôme de 1986», recensant les références à cette année-là, de la sortie du premier Top Gun à une quantité de scénarios à la couleur vintage s’ancrant pile trente-six ans en arrière. Mais, ce que le journaliste ne savait peut-être pas encore, c’est que la veille était sortie, sur Netflix, la saison 4 de Stranger Things, que la série allait battre le record de temps de visionnage de la plateforme dès le premier week-end (286,79 millions d’heures vues dans le monde), et que l’intrigue se déroulait en… 1986 (comme l’indique, à de nombreuses reprises, l’habillage graphique des premiers épisodes). Quasiment dans la foulée,Running Up that Hill, de la Britannique Kate Bush se retrouvait en tête du classement iTunes et Spotify mondial. Sorti en 1985, le tube était devenu quelques mois plus tard un succès populaire, tournant en boucle dans les Walkman dont celui de Maxine, l’une des héroïnes de Stranger Things.

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Depuis dix jours, sur TikTok, la jeune génération rejoue donc les scènes cultes de sa série préférée, avec musique à la clé, mais aussi ses références ciné (Carrie, Alien, War Games…) et, évidemment, ses looks gentiment caricaturaux - et encore, rappelons que le style de l’époque ne faisait pas dans la dentelle. La costumière Amy Parris résume l’esthétique de l’année en question à travers le vestiaire de la douzaine d’adolescents (et quelques adultes) à l’affiche, balayant tous les archétypes: le nerd, le «métalleux», l’intello, le surfeur, le coincé… «Le public adore scruter les vêtements des personnages et je veux leur donner quelque chose à regarder, raconte la costumière. Mais il y a eu des moments où les frères Duffer (créateurs de la série, NDLR), m’ont dit: “Oui, nous aussi, on aime regarder leur look, mais ils doivent rester crédibles.”»

L’âge d’or de Madonna et de Lady Di

Si, depuis le premier épisode, la série a pris pour décor la petite ville de Hawkins, dans l’Indiana (et sous ladite ville, dans le monde parallèle d’Upside Down), cette fois, elle s’offre aussi de courtes vacances en Californie, le nouveau temple du «cool». C’est ainsi dans une ville imaginaire de la Côte ouest, Lenora Hills, qu’apparaît le nouveau héros aux cheveux longs de la saison, Argyle, plus connu sous le nom de Surfer Boy Pizza. Netflix va nouer deux partenariats autour de ce personnage: une marque de pizzas surgelées vendues chez Walmart aux États-Unis et une collection avec Quiksilver (photo ci-dessous), soit des répliques du pantalon ample à motifs et de la veste de surfeur qu’il porte à l’écran, commercialisée dans le monde entier.

Plus largement, c’est de Californie que nous est venue, en 1986, la mode du fluo et des imprimés flashy, des chouchous dans les cheveux et des bijoux en plastique, avec l’avènement du streetwear et de l’aérobic. C’est l’âge d’or de Madonna mais aussi de Lady Di, qui hésite encore alors entre son look de jeune fille nunuche en blouse lavallière et jupe satinée aux couleurs pastel (repris quasiment tel quel pour la garde-robe du personnage de bonne élève Nancy Wheeler) et ses nouveaux habits de femme émancipée à bandeau torsadé de fitness (qui inspirent les tenues de sa mère, Karen Wheeler).

Autre lieu où se joue l’intrigue, les contrées «hostiles» de l’URSS. Non sans second degré, l’uniforme des soldats soviétiques et la chapka habillent l’archétype du méchant russe, qui n’est pas sans rappeler celui des films d’action de la décennie 1980 (Rocky, Die Hard, Rambo…). Alors que 1986, qui voit la rencontre ratée de Reykjavik entre Reagan et Gorbatchev sur l’abolition des armes nucléaires, sonne le glas de l’Union soviétique, elle est au cœur de deux autres fictions récentes, Chernobyl, sur HBO, en 2019 et Deutschland 86, sur Amazon Prime, en 2018, qui ont également marqué le public par leurs costumes typiques de la période. Cette esthétique de l’Est a d’ailleurs bel et bien influencé la mode de cette époque, en témoigne le défilé «Hiver russe», de Thierry Mugler, en 1986, hommage aux tsarines en bottes de cosaque et aux costumes militaires…

Il n’en fallait pas plus pour que les marques de fast fashion s’engouffrent dans ce énième revival des années 1980 tandis que les 15-25 ans partent en quête des reliques de l’époque dans les placards familiaux ou sur les plateformes d’occasion tel Vinted. Mais, en se glissant littéralement dans les habits de leurs parents, ne sont-ils pas les victimes de «l’épidémie globale de nostalgie», celle d’un passé fantasmé, selon la théorie de la rétrotopie du sociologue Zygmunt Bauman? On ne se lasse pas en tout cas d’observer cette fameuse GenZ, au nez collé sur son écran, qui glorifie le temps des talkies-walkies.

Fête des pères: un homme, un parfum

Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.

La TAG Heuer Monaco passe du côté obscur

NOUVEAUTÉ - À l’occasion Grand Prix de Monaco, TAG Heuer a dévoilé une nouvelle édition spéciale de sa montre culte éponyme. Une pièce en titane revêtu de DLC.

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «La France peut-elle éviter une récession en 2022, année de tous les chocs?»

Jean-Pierre Robin

CHRONIQUE - Emploi, épargne, aides de l’État, les facteurs de résilience sont limités.

«Une tempête parfaite»: les Anglo-Saxons désignent ainsi la concomitance d’événements météorologiques exceptionnels qui, tout en étant indépendants, cumulent leurs effets pour produire une catastrophe. À moins d’être adepte de la théorie du complot, la pandémie de Covid, toujours pas éteinte au point de bloquer encore l’économie chinoise, n’a rien à voir avec la guerre russo-ukrainienne. De même les pénuries de semi-conducteurs, si pénalisantes pour les constructeurs automobiles, ainsi que les chocs sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, ont commencé bien avant l’invasion russe, qui en a démultiplié la sévérité.

Autant de perturbations hors norme qui conjuguent leurs forces pour constituer une «tempête parfaite». Avec pour conséquence le retour violent et quasi universel de l’inflation des prix (à l’exception notable de la Suisse et du Japon). Les États-Unis et l’Europe sont ramenés quarante ans en arrière. «Ce qui est réellement étonnant, c’est que l’économie mondiale, à ce jour, ne soit toujours pas retombée en récession. Le nombre de chocs qui, seuls ou combinés, auraient dû provoquer un retournement du cycle économique est tout de même sidérant. Pourquoi n’est-on pas déjà en récession?», s’interroge Bruno Cavalier, le chef économiste de la Banque Oddo BHF. À la liste des facteurs susceptibles de faire dérailler l’économie mondiale, il en ajoute un autre, délibéré celui-ci: «En réaction au choc d’inflation, les banques centrales ont presque toutes resserré leur rhétorique et leur politique monétaire. Selon nos estimations, le “taux directeur mondial” a été relevé de 60 points de base (bp) depuis le début de l’année, après + 30 bp en 2021, et dépasse à nouveau son niveau pré-Covid. Il n’y a pas de précédent récent d’un resserrement monétaire aussi global et aussi fort», souligne Bruno Cavalier.

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Saluées comme des sauveurs de l’humanité pendant la pandémie de Covid, et même depuis la grande crise financière de 2008-2009, où elles ont commencé à faire tourner la planche à billets, les banques centrales se retrouvent au pied du mur et face à leur mission originelle de maîtrise de l’inflation. C’est tout particulièrement impératif pour la Banque centrale européenne (BCE), dont le slogan officiel stipule «que la stabilité des prix est la meilleure contribution que la politique monétaire peut apporter à la croissance économique et à la création d’emplois» (sic). Or, contrairement à la Fed américaine, qui en est à sa deuxième hausse de taux cette année, la BCE n’a encore rien fait pour contrecarrer la marée inflationniste, dont le caractère hybride l’embarrasse. Celle-ci s’exerce en effet à la fois sur l’offre (renchérissement du pétrole et des matières premières, multiples pénuries) mais aussi sur la demande (gonflée par la création ininterrompue de monnaie depuis une dizaine d’années).

Ralentissement de l’activité

Devant cette «inflation hybride», Christine Lagarde a donné l’impression d’être comme une poule qui a trouvé un couteau. «Si j’augmente les taux aujourd’hui, cela ne fera pas baisser le prix de l’énergie!», déclarait, quelque peu agacée, la présidente de la BCE, le 24 avril. Depuis lors, elle s’est ravisée, annonçant elle-même la perspective d’une première hausse des taux dès juillet, alors que l’inflation dans la zone euro atteint 8,1% sur un an. Un tel niveau n’oblige-t-il pas à réduire l’activité pour calmer les prix, conformément à la loi élémentaire de l’offre et de la demande?

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La porte est étroite. «Si tout le monde espère qu’un ralentissement de l’activité freinera l’inflation, personne ne veut voir le moteur caler», résume William De Vijlder, le chef économiste de BNP Paribas. Outre-Atlantique, la Fed a une grande habitude, et depuis la Seconde Guerre mondiale, sur les quatorze épisodes de resserrement de la politique monétaire, onze se sont soldés par une récession de l’économie, font observer les experts de la banque Goldman Sachs. Rappelons qu’une récession se définit de façon technique comme le recul du PIB pendant au moins deux trimestres consécutifs.

L’Europe est quant à elle très loin d’avoir une telle expérience, surtout pas la France, qui, pendant les Trente Glorieuses (1945-1974), a fonctionné comme une économie administrée à la chinoise, parvenant à maintenir une croissance ininterrompue. Depuis 1945, notre pays n’a connu que quatre récessions: en 1975 (après le premier choc pétrolier), en 1993 (du fait de la politique monétaire très restrictive de l’Allemagne, qui réagissait à sa réunification), en 2009 (après la grande crise financière mondiale) et enfin en 2020, la plus profonde, avec le Covid (recul de 5,7% du PIB au premier trimestre 2020 et de 13,5% au deuxième). Bien sûr, on espère toujours que, «cette fois, c’est différent», que l’économie dispose de capacités de résilience. Il en existe effectivement au moins trois: l’emploi en France et dans la zone euro n’a jamais été aussi solide, les ménages disposent d’un stock d’épargne exceptionnel (175 milliards d’euros, 7,5% du PIB, accumulés durant la crise Covid, certes inégalement répartis), et les boucliers tarifaires de l’État, d’autant plus efficaces qu’ils seront ciblés.

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Ces atouts suffiront-ils? D’ores et déjà, le PIB a reculé de 0,2% au premier trimestre 2022 selon l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages s’est contracté de 1,8% et leur consommation de 1,5% (elle constitue la moitié de la demande totale). En outre, les périodes électorales, synonymes d’attentisme, ne sont jamais propices à l’activité économique et le climat politique a rarement été aussi fantomatique qu’en ce printemps. Aux Français de trouver en eux les forces nécessaires, à l’instar du Baron de Münchhausen se prenant lui-même par les cheveux pour échapper à la noyade?

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Le Figaro

«En Turquie, la défiance à l'égard de l'Occident transcende les clivages politiques»

Ronan Planchon

ENTRETIEN - La Turquie s'apprête à lancer une opération militaire en Syrie, dans l'optique de faire reculer les forces kurdes. En difficulté à un an de l'élection présidentielle, Recep Tayyip Erdogan cherche à raviver le sentiment nationaliste, explique Fabrice Balanche.

Fabrice Balanche est maître de conférences en géographie à l'Université Lyon 2 et chercheur associé au Washington Institute (think-tank).

LE FIGARO. - Depuis plus d'une semaine, Erdogan menace d'une nouvelle offensive en Syrie, qui, selon le président turc, permettrait de viser les combattants kurdes qu'il qualifie de terroristes. Comment l'interpréter ?

Fabrice BALANCHE. - Le principal objectif de la Turquie en Syrie, depuis son rapprochement avec Moscou en août 2016, n'est plus la chute de Bachar al-Assad, mais de détruire le projet d'autonomie kurde. Ankara considère qu'un proto-Etat kurde dans le Nord de la Syrie constitue une menace pour l'intégrité territoriale de la Turquie, car Erdogan a peur que cela n'encourage le séparatisme des Kurdes de Turquie. Qui plus est, l'Administration Autonome du Nord et de l'Est de la Syrie (AANES) est protégée par la milice YPG qui possède des liens étroits avec le PKK. Ces mêmes YPG constituent la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes, principal allié de la Coalition Internationale contre Daech en Syrie, sans qui la libération du Nord-Est syrien n'aurait pas été possible. Cette guerre contre le terrorisme, toujours en cours, a coûté à la vie à 11.000 combattants kurdes, permettant ainsi à la Coalition Internationale de préserver ses hommes. En échange les Kurdes espéraient être soutenu dans leur revendication nationale. Cependant, lorsque la Turquie a envahi le district kurde d'Afrin en 2018 et ensuite ceux de Ras al-Aïn et de Tel Abyad, en 2019, les Occidentaux ont laissé faire. Ces deux offensives se sont faites en concertation avec la Russie qui en échange a obtenu pour le régime de Bachar al-Assad des compensations territoriale au détriment des rebelles à Idleb.

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Erdogan veut créer une ceinture de sécurité de 30 km au sud la frontière turque. Dans le Nord-Est, cela signifie l'élimination de la population kurde, et pas seulement de la milice YPG, remplacée par des populations arabes venues d'Idleb. En fait, Erdogan veut construite une ceinture arabe et islamiste dans le Nord de la Syrie, de la Méditerranée au Tigre. Elle est déjà constituée dans le Nord-Ouest, entre Idleb et Jerablous, région sous protectorat turc. La Turquie y puise à loisir des mercenaires pour faire le coup de feu contre les Kurdes syriens mais aussi pour supporter les interventions turques en Libye et celle de son allié azéri contre les Arméniens du Karabagh. Le régime d'Erdogan a ainsi réinstauré le corps des bachi-bouzouks de l'époque ottomane, connu pour leur indiscipline et leur gout pour le pillage. Ce sont eux qui constituent l'Armée Nationale Syrienne, avec laquelle la Turquie contrôle le Nord-Ouest du pays. Eux et leurs familles sont les premiers bénéficiaires des terres et des immeubles volés aux Kurdes à Afrin et Ras al-Aïn.

La Turquie a également bloqué la candidature de la Suède et de la Finlande à l'Otan faut-il y voir une volonté de raviver les tensions avec l'Occident ?

Officiellement, Erdogan refuse leur adhésion car ces deux pays soutiendraient la cause kurde. C'est un prétexte pour rappeler aux Américains et aux Européens qu'il faut choisir entre défendre les Kurdes au Moyen-Orient ou contrer l'expansion de la Russie en Europe. Il existe, bien sûr, d'autres intérêts telle que la levée des sanctions américaines sur l'armement à destination de la Turquie. Après avoir acquis des missiles sol-air S 400 russes, la Turquie s'est retrouvée au ban de l'Otan. Elle n'a jamais accepté de renoncer à cet achat et persiste à vouloir les mettre en action. Par conséquent les États-Unis ont interrompu la participation de la Turquie dans de nombreux programmes militaires, tel que celui du nouvel avion de combat F35. Erdogan espère donc profiter du besoin de renforcement de l'Otan pour frapper les Kurdes et obtenir sa réintégration dans les programmes militaires de l'Otan mais sans renoncer aux missiles russes.

Erdogan doit affronter un grave mécontentement social lié à sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et surtout à l'ampleur de la crise économique.

On peut aussi se poser la question d'une éventuelle collusion avec la Russie dans ce véto turc. Depuis 2016, la stratégie turque consiste à faire monter les enchères des deux côtés. Elle peut paralyser le fonctionnement de l'Otan pour le compte de la Russie. Mais elle peut aussi s'aligner sur l'Otan pour gêner la Russie : la fermeture du Bosphore et des Dardanelles aux bateaux militaires russes. Le président turc n'agit que dans l'intérêt égoïste de la Turquie. Il s'efforce de tirer profit des Occidentaux qui ont peur de le voir basculer complètement dans l'alliance eurasiatique menée par le tandem Chine-Russie.

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Quel est l'intérêt du pouvoir turc?

Erdogan a en ligne de mire les élections parlementaires et présidentielles de juin 2023 qui s'annoncent compliquées pour l'AKP, son parti. Mais ces élections pourront-elles se dérouler librement ? Le régime turc est devenu des plus autoritaires : les médias sont muselés, des journalistes et les politiciens de l’opposition sont jetés en prison sous prétexte d'intelligence avec le terrorisme, des milliers de juges et de fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, etc. L'élection d'un candidat d'opposition à la mairie d'Istanbul en 2020 est l'arbre qui cache la forêt. Cependant, depuis deux ans, Erdogan doit affronter un grave mécontentement social lié à sa mauvaise gestion de la crise sanitaire et surtout à l'ampleur de la crise économique. Or, l'inflation galopante est aujourd'hui accentuée par la crise ukrainienne. La sécurité énergétique est menacée par sa forte dépendance vis-à-vis de la Russie. Enfin, son rêve de devenir un carrefour énergétique entre la Russie et l'Europe avec South Stream s'est évanoui.

Par conséquent, la Turquie cherche à obtenir des compensions financières des membres de l'Otan. Elle met dans la balance le coût de son engagement en faveur de l'Ukraine, en plus de celui de l'entretien des millions de réfugiés syriens, afghans, irakiens qui attendent de pouvoir traverser la mer Egée. Même s'il est clair que la Turquie ne rentrera jamais dans l'Union Européenne, le processus d'adhésion est toujours en cours, ce qui lui permet de recevoir des milliards de subventions de Bruxelles, en plus de l'aide pour l'accueil des réfugiés. Enfin, Erdogan exige que les visas d'entrée dans l'UE pour les Turcs soient levés, comme Bruxelles s'y était engagé en mars 2016, lors de la signature de l'accord migratoire, mais qui a finalement été repoussé.

Erdogan affrontera les urnes dans un an, en juin 2023, au cours d'élections présidentielle et législatives qui s'annoncent risquées pour lui.

En février dernier, six partis d'oppositions ont constitué une alliance électorale en vue des élections présidentielles et législatives de juin 2023. Cette alliance va du parti kémaliste (CHP) aux dissidents de l'AKP dont Ahmet Davutoglu, l'ancien ministre des affaires étrangères d'Erdogan. Cependant, le HDP, le parti pro-kurde, reste à l'écart. Les derniers sondages indiquent qu'Erdogan serait battu au deuxième tour face à un candidat de l'opposition[1]. Mais encore faut-il que les élections puissent se dérouler librement. Il ne faut pas oublier que les médias sont désormais aux ordres du pouvoir ainsi que la justice. Les principaux leaders de l'opposition sont sous la menace d'incarcération pour injures ou liens avec des organisations terroristes. Le HDP est particulièrement frappé puisque nombre de députés et des militants sont en prison. Néanmoins, si la situation économique continue de se dégrader, l'AKP pourrait effectivement perdre le pouvoir.

La politique étrangère d'Ankara est-elle dictée par la politique intérieure, dans un contexte d'inflation galopante ?

La livre turque (LT) n'en finit pas d'être dévaluée : en mai dernier la LT a atteint le seuil symbolique de 15 LT pour un 1 dollar, en cinq la valeur de la devise turque par rapport au dollar a été divisée par cinq. La dévaluation s'accélère car Erdogan refuse d'augmenter les taux d'intérêt pour sauvegarder la croissance économique et la capacité d'emprunt des ménages. Mais dans un contexte de renchérissement des matières premières et énergétiques les prix à la consommation explosent. L'inflation dépasse les 70% sur une année et près de 100% pour les produits alimentaires. La hausse des prix de l'énergie a conduit le gouvernement à augmenter récemment de 40% les tarifs du gaz et de l'électricité. La Turquie est très dépendante de la Russie pour ses besoins énergétiques (45% des importations de gaz) et alimentaires (70% du blé). Elle n'a donc pas voté de sanctions économiques pour ménager son économie et bien sûr sa relation avec Moscou.

L'opposition turque est très critique à l'égard d'une politique étrangère jugée populiste et aventureuse.

Selon les statistiques officielles le taux de chômage serait de 12% en 2021, il serait en baisse grâce au retour à la normale après la pandémie qui a durement frappé l'économie turque. Cependant, des voix s'élèvent pour dénoncer un mode de calcul tronqué qui ne prendrait en compte que moins de la moitié des chômeurs. Dans ce contexte l'accueil de près de 4 millions de réfugiés syriens apparaît désormais comme une lourde charge pour le pays. Dans le Sud-Est de la Turquie, où se concentrent les réfugiés, mais aussi à Istanbul, les Syriens sont victimes de fréquentes agressions. La population réclame leur retour de force ou de les laisser passer en Europe. Erdogan justifie ainsi sa stratégie de zone de sécurité pour y renvoyer les réfugiés syriens. En 2018, il avait même demandé à l'Union Européenne de financer la construction de villes et de villages dans le Nord de la Syrie dans cet objectif. C'est une autre raison pour laquelle, Erdogan doit ménager la Russie. Si cette dernière décide de lancer l'offensive sur la poche jihadiste d'Idleb, ce sont au minimum deux millions de personnes supplémentaires qui seront déplacées et qui voudront traverser la frontière turque. Le mur qu'elle a construit peut dissuader les passages individuels mais pas un flot de population apeurée par les bombardements. La Turquie est également victime d'un chantage migratoire par la Russie.

Quel regard porte l'opposition sur la politique étrangère turque ?

L'opposition turque est très critique à l'égard d'une politique étrangère jugée populiste et aventureuse. Elle considère que l'absolutisme d'Erdogan est responsable de cette dérive. Le fait de revenir à un régime parlementaire permettrait de redonner le pouvoir aux institutions. Elle promet de meilleures relations avec les pays voisins. Ahmet Davotoglu, lorsqu'il était ministre des affaires étrangères, était le chantre du « zéro problème avec les voisins ». Cela correspond également à la traditionnelle politique kémaliste de prudence vis-à-vis du Moyen-Orient.

Cependant, les différents partis possèdent des divergences à l'égard de la crise syrienne. Le parti kémaliste souhaite rétablir de bonnes relations avec Bachar al-Assad. Il considère que la stabilisation du pays est la meilleure solution pour que les réfugiés syriens puissent retourner chez eux. En revanche les partis islamistes, comme celui d'Ahmet Davotoglu, sont opposés à cette normalisation, considérant que Bachar al-Assad a trahi les valeurs de l'Islam en réprimant son peuple. Quant au HDP, il soutient le projet d'autonomie kurde en Syrie, contrairement aux autres partis d'opposition. Les interventions militaires turques contre les Kurdes en Syrie n'ont pas entraîné pas de réprobation de leur part du reste.

Les Turcs pensent que l'Occident agit contre la Turquie, qu'il s'efforce de minorer sa place dans le monde.

À l’égard de la relation avec la Russie, les États-Unis et l'Europe, nous n'avons pas de grande différence entre l'opposition et l'AKP. Un sondage réalisé par le think tank américain The Center for American Progress montre qu'il n'y a guère de différence entre les sympathisants de l'AKP et du CHP vis-à-vis de la relation avec l'Otan, la confiance dans les États-Unis et l'adhésion à l'Union Européenne. Paradoxalement, les sympathisants de l'AKP et le parti ultranationaliste (MHP) sont plus attachés à l'OTAN que ceux de l'opposition

Le sentiment que l'Occident agit contre la Turquie traverse-t-il la société turque ?

C'est un sentiment effectivement partagé par une large part de la population. À propos de la guerre en Ukraine, 33,7% des Turcs pensent que la Russie est responsable du conflit tandis que 48,3% pensent que la faute incombe aux États-Unis et à l'Otan. Il existe une réelle défiance à l'égard de l'Occident qui transcende les clivages politiques en Turquie. Les Turcs pensent que l'Occident agit contre la Turquie, qu'il s'efforce de minorer sa place dans le monde. Ce sentiment puise ses racines dans l'histoire turque depuis le déclin de l'Empire Ottoman au XIXe siècle, le syndrome du traité de Sèvre en 1920, où après l'Empire, c'est le territoire turc actuel qui a failli être complètement démembré. Erdogan dénonce régulièrement les traités inégaux dont la Turquie aurait été victime : le traité de Lausanne en 1923 qui lui a permis de récupérer la Cilicie, au détriment des Arméniens, mais où elle a dû renoncer aux îles de la Mer Egée au profit de la Grèce, ce qu'elle conteste aujourd'hui avec ces manœuvres agressives autour de l'île de Kastellorizo, pour agrandir son territoire maritime et sa zone économique exclusive.

Du côté de l'AKP, on dénonce la politique antimusulmane en Europe. Tandis que pour les kémalistes et le HDP l'Occident est responsable d'avoir favorisé l'arrivée au pouvoir des islamistes en Turquie. Les Turcs se sentent donc victimes de l'Occident. L'Eurasisme progresse dans la société et un tiers de la population pense que la priorité est de se tourner vers la Russie et la Chine. L'adhésion à l'Union européenne n'est plus une priorité pour la majorité des Turcs. C'est le produit d'un mélange de déception face à une adhésion sans cesse repoussée, le maintien des visas d'entrée dans l'UE et un traité migratoire jugé humiliant. Ce rejet de l'Occident est bien sûr encouragé par les médias à la solde du pouvoir qui justifient tous les déboires de la Turquie par ce «complot occidental» qui irait jusqu'au soutien des «terroristes» du PKK en Syrie.

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TRIBUNE - Le professeur de droit public Anne-Marie Le Pourhiet expose l’état de la question au plan juridique et les écoles de pensée qui coexistent à la Cour suprême.

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Le Figaro

Rugby : les supporters de Bayonne célèbrent la remontée en Top 14 de leurs héros (en vidéo)

Le Figaro

Au lendemain de leur victoire sur Mont-de-Marsan synonyme de retour dans l'élite, les joueurs de l'Aviron Bayonnais ont fait la fête avec leurs supporters.

Une fête à la hauteur de l'événement. Bayonne remonte en Top 14 un an après une douloureuse relégation grâce à sa belle victoire devant Mont-de-Marsan (49-20), dimanche en finale de la Pro D2. L'Aviron a maîtrisé d'un bout à l'autre ce duel en inscrivant six essais et n'a laissé aucune chance au Stade Montois.

Ce lundi, les Bayonnais ont célébré cette remontée avec leurs fervents supports. Des milliers d'entre eux s'étaient réunis place de la Liberté dans une incroyable ferveur. Par ailleurs, le maire Jean-René Etchegaray, qui a reçu les joueurs, a annoncé que les joueurs de l'Aviron lanceront les clés depuis le balcon de la mairie pour l'ouverture des Fêtes de Bayonne qui auront lieu à partir du 27 juillet, rapporte France Bleu Pays Basque.

Rugby : le patron de la Coupe du monde 2023 renvoyé en correctionnelle

Selon L'Équipe, Claude Atcher est à son tour cité à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Paris. Il rejoint les autres mis en cause, Bernard Laporte, Serge Simon et Mohed Altrad.

Top 14 : chronologie d'une soirée folle jusqu'au bout

Lyon qui y a cru avant le terrible réveil rochelais ; la victoire in extremis du Racing face à Toulon ; Brive qui n'a jamais tremblé… Revivez cette 26e et dernière journée décisive de la saison régulière minute par minute.

Rugby : cinq franchises sud-africaines disputeront les Coupes d'Europe la saison prochaine

L'EPCR, organisateur de la Champions Cup et de la Challenge Cup a officialisé ce jeudi leur intégration dès la saison prochaine.

Valeurs Actuelles

Meurtre d’Alban Gervaise : pas d’hommage national 

Le médecin en chef Alban Gervaise, qui avait été fait chevalier de l’ordre national du Mérite le 22 avril, décoré de la médaille d’honneur du Service de Santé des armées, était un homme courageux. Pas seulement dans l’exercice de ses fonctions, comme radiologue praticien professeur agrégé depuis 2020, et comme belle figure d’officier au service de la France pendant vingt-deux ans. Mais aussi lorsqu’il a été égorgé de dix coups de couteaux par Mohammed L., le 10 mai, alors qu’il venait chercher ses deux enfants de 7 et 3 ans à la sortie de l’école et qu’il a voulu les préserver. Alban Gervaise est mort le 27 mai après avoir reçu un protocole de soins extrêmement rare ; un dispositif de thérapies maximalistes, dont l’objectif est de sous-traiter et externaliser tous les organes et qui est habituellement réservé aux grands blessés de guerre. À Marseille, comme dans le reste de la France, la communauté des médecins militaires a été bouleversée par l’annonce de son décès.

« On a l’impression qu’une bulle de silence s’est abattue sur ce fait divers dramatique », décrypte un officier. Un silence qui a été expressément demandé par l’épouse d’Alban Gervaise pour protéger ses enfants.  Mais un silence coupable au plus haut niveau de l’État. Un silence « écrasant », pour le député LR des Bouches-du-Rhône, Guy Teissier, et « surprenant de la part des médias si prompts à s’enflammer dans certains cas… mais pas celui là ». « Un silence qui a transformé ce crime sordide, odieux, barbare perpétré devant son enfant en un simple fait divers », ajoute le député Éric Ciotti. « Tout a été fait pour que la médiasphère ne s’empare pas d’un sujet qui serait au crédit de l’extrême droite », ajoute un militaire pour qui « le gouvernement ne veut plus entendre parler de terrorisme et encore moins dans une ville devenue le porte étendard de l’islamisme en France ».

« La dissimulation de ce drame »

L’agresseur, Mohammed T., présenté dans les médias comme un déséquilibré, n’était pas connu des services de renseignement mais il l’était des services de police. Ce musulman s’en est pris à un père de famille devant une école catholique. Il aurait commis ce crime au nom d’Allah. « Je suis choqué par la dissimulation de ce drame, on a l’impression que tout est fait pour occulter la gravité de ce meurtre, pour en dissimuler les causes, celle de l’islamisme », poursuit Éric Ciotti. Une dissimulation qui s’est illustrée jeudi 2 juin, alors qu’Emmanuel Macron visitait une école publique justement à Marseille avec son ministre de l’Éducation Pap Ndiaye. Le chef de l’État n’a eu ni un geste ni un mot sur ce drame. « Ce geste aurait été bienvenu ; il ne s’est pas produit. Cela participe à cette banalisation qui  est déjà une forme de soumission et de renoncement », tempête Éric Ciotti. Et de lâcheté.

Victime de guerriers islamistes, Alban Gervaise ne peut pas être mort dans l’indifférence. Samedi 3 juin, un communiqué du ministère des Armées indiquait qu’un hommage serait rendu à Alban Gervaise mardi 7 juin à l’hôpital militaire Laveran où il exerçait, sans présence d’élus « du fait d’une période de réserve liée aux élections ». La cérémonie religieuse se déroulera le même jour à 11 heures en l’église Saint-Jérôme, suivie de l’inhumation dans la plus stricte intimité, “sans fleur ni couronne”. Et sans hommage de la nation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Figaro

Des vélos électriques hors norme pour tous les usages

Pascal Grandmaison

LA SÉLECTION DU FIGARO - Aux allures de moto vintage, façon utilitaire ou en mode draisienne, ces modèles hors norme proposent une autre façon de vivre la mobilité douce. Notre test.

Il faut l’avouer, les vélos électriques ont tendance à tous se ressembler. Si certains mettent l’accent sur l’autonomie, la puissance, le poids, le prix ou des options de connectivité avancées, il reste difficile, à l’image du monde automobile, de s’extirper de la masse lorsque l’on doit répondre à des cahiers des charges similaires. Et si l’offre apparaît aujourd’hui pléthorique, le consommateur ne sait pas toujours quel produit lui apportera une réelle plus-value par rapport à ses concurrents. La solution se trouve peut-être auprès de concepts radicalement différents qui pourront séduire autant par leur design insolite que par leurs capacités uniques. Pour le savoir, nous avons passé quelques jours avec trois modèles atypiques en milieu urbain.

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1. Rétro mais pas trop

Dès la seconde où l’on pose les yeux sur le Ringo de l’espagnol Rayvolt (à partir de 2700 €), on reste aimanté comme face à une œuvre d’art. Ce vélo électrique tout terrain arbore des lignes typées vintage de toute beauté, dans l’esprit des motos des années 1930. C’est d’ailleurs ce concept qui avait donné naissance au Cruzer, le premier vélo emblématique de Rayvolt. Cette fois, la marque barcelonaise a ajouté une selle biplace, parfaite pour partir en balade à deux, ainsi que des pneus épais de 4 par 20 pouces qui pourront s’aventurer sur n’importe quel terrain. Côté moteur, le Ringo profite en standard d’une batterie 36 V (10,5 Ah) lui octroyant 40 km d’autonomie en 2h30 de charge. Plusieurs options sont disponibles et l’on peut adopter la version 48 V à 14 Ah qui autorise des excursions de 60 km. À l’essai, le Ringo nous a impressionnés par sa tenue de route à toute épreuve. La selle accueille deux personnes dans un confort comparable à celui d’une moto et les pneus absorbent presque tous les cahots de la route. Pavés, sentiers, petits obstacles… Rien ne lui résiste! À condition d’enclencher l’assistance électrique, limitée réglementairement à 25 km/h. Car l’objet pèse son poids (29 kg), surtout en montée.

Avec notre modèle de test (le premier prix), il fallait jouer de la pédale pour ne pas trop se traîner dans les grands dénivelés, surtout à deux. À l’intention de ceux qui doivent mettre pied à terre, pour avancer sur un trottoir par exemple, Rayvolt a ingénieusement intégré un bouton de marche, limité à 6 km/h, qui propulse le vélo à allure raisonnable afin de ne pas se fatiguer. Précisons que, comme tous les Rayvolt, le Ringo dispose d’un ingénieux système de rétropédalage qui active le frein et recharge la batterie. À l’usage, c’est très pratique et diablement efficace! En revanche, on n’essaiera pas de monter ses 29 kg dans un escalier ni de le faire entrer dans un ascenseur où il apparaîtra un peu encombrant (169 × 98 × 7 cm). Pour le parking, on privilégiera un box fermé pour plus de sécurité, car l’objet ne passe pas inaperçu. Lors de nos balades, tous les regards se sont portés sur lui. Les badauds venaient régulièrement nous interroger à propos de cette intrigante moto… C’est là sa force et sa faiblesse! À trop attirer les regards, le Ringo pourrait devenir la cible potentielle des voleurs. Nous conseillerons donc de prévoir un double cadenas et de ne jamais le laisser stationner longtemps au même endroit.

2. Le cargo à taille de guêpe

Avec les courses de la semaine à l’arrière, avec les fruits et légumes à l’avant et les deux enfants à l’arrière, en amoureux avec un chien sur la roue avant… Les configurations de chargement du Lundi 20 du vosgien Moustache Bikes semblent presque sans fin. Ce vélo cargo électrique a troqué la traditionnelle et encombrante benne avant pour des porte-bagages avant et arrière prêts à accueillir toutes sortes d’accessoires: sièges, paniers, caisses… Ce format rallongé, aussi appelé «Longtail», s’avère beaucoup plus facile à manœuvrer dans la circulation et moins compliqué à parquer. Pour ne rien gâcher, il peut se ranger à la verticale, voire rentrer dans un ascenseur, grâce à des appuis en caoutchouc qui protègent le vélo, ou le parquet d’un appartement. On appréciera de ne pas supporter ses 36 kg dans des escaliers… Dans le détail, le Lundi 20.5 Dual (6999 €, mais il existe des versions moins puissantes à partir de 4999 €) exploite un puissant moteur Bosch Cargo Line, des roues asymétriques de 20 × 2,32 pouces, des freins à disques hydrauliques et deux batteries de 500 W pour une autonomie gargantuesque de 226 km en mode éco. Soit le top de la technologie du moment!

Signalons également un ingénieux garde-boue arrière intégral qui évitera aux enfants de se salir ou de se coincer les doigts, ou encore une tige de selle télescopique réglable en hauteur depuis le guidon afin de garder les deux pieds ancrés sur le sol au feu rouge… Précisons que cette machine de guerre peut supporter une charge arrière de 70 kg sans broncher et un poids total de 200 kg. Dès la prise en main, nous comprenons que nous avons affaire à du matériel haut de gamme. Accélérations, freinages, virages… Il répond au quart de tour à toutes nos sollicitations. Ceci avec une parfaite sensation de sécurité. Malgré sa longueur de 193 cm (30 cm de plus que la moyenne), le Lundi 20.5 se conduit exactement comme un modèle ordinaire. Excepté sa puissance exceptionnelle qui permet de décoller en un clin d’œil et d’aborder les montées sans inquiétudes. Dans une petite descente, nous avons facilement atteint 45 km/h (en pédalant évidemment). Revers de la médaille, il reste difficile à manœuvrer dans un couloir et à parquer en intérieur. Mais grâce à un centre de gravité bien placé, le Lundi bascule facilement en arrière pour un rangement vertical. En bonus, il agrémentera la décoration d’un salon un peu terne…

3. La mobylette du XXIe siècle

Drôle d’oiseau que ce vélo électrique sans pédale évoquant la draisienne. Le Vässla Bike, de la start-up suédoise Vässla, profite d’une nouvelle réglementation française publiée en janvier (décret n° 2022-31 du 14 janvier 2022), autorisant les vélos électriques sans pédales sur les pistes cyclables et les chaussées dont la vitesse est limitée à 30 ou 50 km/h (donc uniquement en agglomération). Compact (1,37 m de long), le Vässla dispose d’une batterie amovible de 3,5 kg, pour un poids total de 25 kg, capable de l’emmener jusqu’à 40 km à la vitesse maximum de 25 km/h. Autre initiative originale, le produit n’est disponible qu’en abonnement longue durée. Pour 79 € par mois, sans engagement, l’utilisateur profite d’un service haut de gamme incluant un casque de protection, un antivol, une assurance, un service de conciergerie, la réparation et le remplacement du vélo en 48 heures en cas de problème…

La start-up s’occupe elle-même de la livraison et du retour des produits au domicile des clients. Limité à Paris dans un premier temps, le service a déjà conquis Stockholm, Madrid, Barcelone et Berlin en 2021. À l’usage, le Vässla est un modèle de maniabilité. Il démarre prestement et nous propulse en quelques secondes à la vitesse maximum. Fait notable, il ne faiblit jamais, même en montée, quel que soit le dénivelé de la côte. Confortable malgré son petit gabarit (merci à la selle moelleuse, à l’énorme suspension arrière et aux cale-pieds), il se faufile sans souci dans la circulation et se range facilement dans une cour ou un appartement parisien. Seul inconvénient, il faudra rentrer à pied en cas de panne de batterie. Sans oublier l’écueil d’un abonnement dont le prix final pourra rebuter certains autant qu’il alléchera les usagers occasionnels et les allergiques à l’entretien. La révolution sera électrique!

Freestyle, le vidéoprojecteur surdoué

Mini, silencieux et élégant, le Freestyle de Samsung anime la maison sans sacrifier au design. Notre test.

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
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Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Le Figaro

À Trouville-sur-Mer, l'hôtel Flaubert réenchante les Planches

Valérie Sasportas

À deux heures et demie de Paris, sur la promenade Savignac, l'illustre hôtel du bord de plage inauguré en 1936 rouvre à la fois métamorphosé et fidèle au made in Normandie.

Une maison de vacances. C'est immédiatement l'impression que l'on a quand on entre au Flaubert, avec ses cirés jaunes suspendus aux patères au-dessus du banc blanc sur le parquet de bois qui a retrouvé son lustre, ses meubles anciens et ses vieilles affiches habillant des murs repeints d'un bleu profond. Face à la réception, le bar Bovary a lui aussi troqué les teintes rouges pour du bleu autour du zinc doré et des fenêtres en bow-window fleuries d'hortensias. Il pleut. Mais les cirés sont là pour les photos, l'ambiance. « Nous venons de commander des parapluies pour nos hôtes », sourit Renaud Magnoux, le maître de maison qui veille aux ajustements en cette période de préouverture de l'établissement auquel deux entrepreneurs viennent d'accrocher leur nom. Pierre-Antoine Capton, producteur, président de Mediawan et de 3e Œil Productions et Jean-Philippe Cartier, fondateur des hôtels H8 Collection (notamment) en sont les deux nouveaux heureux propriétaires.

Le premier en avait rêvé. « Parce que je suis né à Trouville, que ma famille y vit encore, cet hôtel est symbolique. J'ai eu une attraction depuis toujours pour lui. Ma chance est d'avoir appris, pendant le confinement, qu'il était fermé et à vendre », confie-t-il. Le second a saisi l'opportunité. Les deux hommes l'ont acquis via leur société commune 2C Invest qui a déjà permis leur prise de participation dans les restaurants Loulou (Paris, Val-d'Isère, Ramatuelle). Ils ont dormi dans plusieurs des 31 chambres, pour écouter les bruits, améliorer l'éclairage…

Une demeure où Gustave Flaubert... ne séjourna jamais

Nous avons testé la suite numéro 11 dans le prolongement de la plage, d'où il semblerait pouvoir, à marée haute, se couvrir de la mer comme d'un drap. Toutes ont leur atmosphère, de la plus petite de 17 m² à la plus grande de 45 m², côté mer comme côté terre. La déco repensée par Natalia Megret insuffle un vent de fraîcheur. Le voici à nouveau tout en haut de l'affiche. Celle de Savignac impose ses couleurs sur le côté de la demeure de style néonormand où Gustave Flaubert ne séjourna jamais. L'écrivain qui vint dès l'âge de 14 ans régulièrement à Trouville préférait une maison du port. Mais lors de son ouverture sur les planches en 1936, le maire Fernand Moureaux eut l'ingénieuse idée d'associer l'année des premiers congés payés au centenaire des vacances de l'auteur de L'Éducation sentimentale sur les bords de la Touques. Depuis, l'hôtel est un emblème, même s'il n'a ni restaurant, ni spa, ni même de salle de petit déjeuner. Car on y trouve l'essentiel : se sentir comme chez soi.

Hôtel Flaubert, rue Gustave-Flaubert, 14360 Trouville-sur-Mer. Tél. : 02 31 88 37 23. À partir de 195 € la nuit.

Du tout petit prix au palace, dix hôtels pour séjourner à Jaipur

LA SÉLECTION DU FIGARO - La capitale du Rajasthan compterait plus de 2000 établissements hôteliers, à tous les prix et pour tous les goûts. Nous en avons retenu dix pour leur bon rapport qualité-prix, leur situation au calme et leur supplément d'âme.

L'hôtel Hoy à Paris, l'avis d'expert du Figaro

Ce refuge urbain centré autour du « bien vivre » dévoile un véritable concept contenu dans les trois lettres de son nom : House of Yoga. On a testé.

France24 - Monde

Royaume-Uni : malgré l'échec du vote de défiance, le "début de la fin" pour Boris Johnson ?

Publié le : 06/06/2022 - 22:42

Hué lors du jubilé de platine d’Elisabeth II ce week-end, Boris Johnson, empêtré dans le Partygate, est sorti victorieux, lundi soir, de la motion de défiance initiée contre lui par 54 députés conservateurs. Mais les analystes l'affirment : ce vote signale un départ imminent de Downing Street.

John Dryden, l’un des grands poètes de la Renaissance anglaise, écrivait : "Même les vainqueurs par leurs victoires sont défaits". Cela pourrait bien s’avérer être le cas pour Boris Johnson. Sorti victorieux de la motion de défiance initiée par 54 députés conservateurs lundi 6 juin, le Premier ministre britannique, embourbé dans le Partygate, vit néanmoins la plus grande crise de son mandat. Les experts assurent que ce vote annonce son départ prochain de Downing Street.

De ses débuts remarqués de journaliste au Daily Telegraph, pour lequel il écrivait des articles humoristiques et souvent mensongers sur Bruxelles, jusqu’à l’achèvement du Brexit, la fulgurante ascension du Premier ministre britannique s’est construite sur sa personnalité débonnaire, associée à l’inexorable montée en puissance des conservateurs pro-Brexit. Mais depuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne en janvier 2020, les gaffes et les scandales n’ont cessé d’entacher le mandat du Premier ministre.  

>> Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Politiquement, Boris Johnson a atteint son pic de popularité lors des élections générales de décembre 2019, lorsque les conservateurs ont remporté un nombre record de sièges, jamais vu depuis le raz de marée thatchérien de 1987. Selon la revue Parliamentary Affairs, trois facteurs pouvaient alors expliquer cette victoire historique pour les conservateurs, malgré neuf années de pouvoir : "Boris, Brexit and Corbyn".  

Mais aujourd’hui, le Brexit n’anime plus la vie politique britannique et Jeremy Corbyn a été poussé vers la sortie du Parti travailliste. La victoire éclatante de Boris Johnson en 2019 a acté la fin de l’un comme de l’autre. De ses trois atouts, il ne reste plus au Premier ministre que sa popularité, sérieusement émoussée depuis l’éclatement du "Partygate".

"Moment époustouflant" 

Depuis la publication fin mai de l’accablant rapport sur l’organisation, par Boris Johnson et son équipe, de fêtes en violation des confinements pour lutter contre le Covid-19, les sondages suggèrent qu’une majorité de l’électorat britannique souhaite sa démission. Deux pots de départ, organisés à Downing Street la veille des funérailles du Prince Philip en avril 2021, font particulièrement scandale : les images de la reine, assise seule pour assister aux obsèques de son époux, avaient alors symbolisé la rigueur du confinement imposé au Royaume-Uni.   

Le jubilé de platine a fourni la démonstration éclatante du contraste entre le respect accordé par le peuple britannique à son chef de l’État et le mépris qu’il voue à son chef du gouvernement. Lorsque Boris Johnson est arrivé à la Cathédrale Saint-Paul, samedi, pour assister à la messe donnée en l’honneur des 70 ans de règne de la reine, la foule l’a accueilli avec des huées.  

Une telle scène est un "moment époustouflant dans la vie politique britannique", analyse Jonathan Tonge, professeur de politique à l’Université de Liverpool. "Cela montre à quel point Boris Johnson est devenu un repoussoir électoral. Si ces 54 lettres [pour demander la motion de censure NDLR], n’avaient pas déja été envoyées, elles l'ont assurément été juste après."  

Les conservateurs vont bientôt découvrir à quel point Boris Johnson est devenu un boulet électoral. Un sondage du Sunday Times prévoit une lourde défaite des Tories contre le Parti travailliste lors de l’élection partielle du 23 juin à Wakefield, près de Leeds, dans le nord de l'Angleterre. Les votes conservateurs devraient plonger, notamment parmi les anciens pro-Labour passés conservateurs ces vingt dernières années, jusqu’à devenir cruciaux dans l'électorat conservateur.

"Il ne semble plus être en mesure de faire gagner des élections"

En pareille circonstance, les Tories sont connus pour être impitoyables envers leurs leaders. En 1990, les députés conservateurs avaient ainsi destitué Margareth Thatcher en personne, pensant qu’elle était restée trop longtemps à Downing Street pour être réélue.  

En plus de ces calculs purement électoralistes, les conservateurs se sont toujours montrés soucieux d'apparaître comme des dirigeants compétents, afin de séduire au-delà de leur base idéologique. Le Partygate est en cela particulièrement accablant pour Boris Johnson, remarque Jonathan Tonge. "Ce n'est pas une bataille idéologique. Johnson n’a jamais été un idéologue. Sa seule vision idéologique était de réussir le Brexit, et encore parce qu'il sentait que c’était dans le sens du vent. C'est avant tout une question de compétences, d’art politique, de victoires électorales – mais maintenant, il est discrédité et ne semble plus être en mesure de faire gagner des élections, ce qui est un gros problème."  

De nombreux observateurs ont perçu un manque de discipline parmi les députés conservateurs à la suite des premières victoires de Boris Johnson. Sa popularité a chuté lorsqu’il a tardé à imposer des mesures de confinement en 2020, et un peu plus cette année, quand il a rejeté un manifeste conservateur appelant à augmenter les contributions à l’Assurance nationale, alors que la crise du coût de la vie s’intensifiait. Mais c’est le Partygate qui a réellement inversé la tendance et réveillé l’instinct de survie des Tories.  

"Quand le Parti travailliste passait en tête des sondages, et jamais de beaucoup, les députés déçus par Boris Johnson étaient encore prêts à lui accorder le bénéfice du doute", souligne Tim Bale, professeur de politique à l’Université Queen Mary de Londres. "Mais au cours des dernières semaines, sous la pression du Partygate et de la crise du coût de la vie, les sondages ont démontré qu’il n’allait plus être en mesure de sauver suffisamment de sièges aux prochaines élections pour persuader les députés conservateurs de continuer à le soutenir."  

"Sous pression comme personne"  

Boris Johnson conserve néanmoins le soutien de son cabinet. Certains de ses ministres les plus éminents (et potentiels successeurs), comme la ministre des Affaires étrangères Liz Truss, lui ont exprimé leur plus grand soutien. Le ministre le plus proéminent à avoir rompu les rangs est John Penrose, le "champion de la lutte anti-corruption" de Johnson, un nom peu familier du grand public.  

Mais même si Boris Johnson a remporté, lundi, le nombre nécessaire de votes pour rester au pouvoir, 148 députés conservateurs (sur 359 votants) ont tout de même voté contre lui. Et les exemples passés suggèrent que les votes de défiance traduisent des problèmes qui finissent à terme par conduire les Premiers ministres à démissionner.

Embourbée dans le Brexit, Theresa May avait ainsi remporté la majorité des votes des députés conservateurs lors d’une motion de défiance en 2018, avant d'être poussée à la démission moins d’un an plus tard.  

"Dans le passé, ça s'est toujours passé ainsi…. Mais si quelqu’un peut y échapper, c’est lui [Boris Johnson], nuance Jonathan Tonge. Je soupçonne néanmoins que c’est le début de la fin. Il est sous pression comme personne."  

À première vue, l’absence de successeur naturel peut donner une chance à Boris Johnson d’échapper à son sort. Le chancelier de l’Échiquier, l'équivalent du ministre des Finances, Rishi Sunak, bénéficiait jusque-là d’une importante popularité grâce à sa gestion saluée de la crise causée par la pandémie de Covid-19. Mais la popularité de Rishi Sunak a été entachée en avril dernier, lorsqu’il a été condamné à une amende pour avoir participé à une fête du Partygate aux côtés de Boris Johnson. Il a également été révélé que son épouse, la milliardaire indienne Akshata Murphy, bénéficiait du statut de "non domiciliée", qui lui permet de ne pas payer d’impôts sur les revenus qu’elle génère à l’étranger alors qu’elle réside au Royaume-Uni. 

D’autres candidats potentiels, comme le secrétaire d'État à l'Égalité des chances, au Logement et aux Communautés, Michael Gove, et l’ancien secrétaire d’État à la Santé, Jeremy Hunt, sont considérés comme des administrateurs compétents, mais manquent de popularité.  

"Il ne fait aucun doute que la meilleure chose qui soit jamais arrivée à Boris Johnson a été la condamnation de Sunak à une amende et le scandale concernant sa femme. Il était le dauphin évident, et maintenant il n’y en a plus", explique John Curtice, professeur de Politique à l’Université de Strathclyde. "Aucun des potentiels candidats n'est parvenu à séduire le public. Mais les Tories sont confrontés au problème suivant : les six mois qu’ils ont passé à essayer de défendre Boris Johnson n'ont servi à rien."  

"L’absence d’un successeur incontestable est loin d'être idéale, ajoute Tim Bale. Mais l’idée qu’il faut un dauphin pour organiser des élections internes est absurde : si la situation paraît mauvaise, les partis politiques chercheront toujours un nouveau leader, n’importe qui d’autre qu’un chef qui semble les mener à la défaite."  

Adapté de l'anglais par Lou Roméo. La version originale de l'article est disponible ici

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Le Figaro

D'Ars-en-Ré à Villebois-Lavalette, dix villages irrésistibles made in Charentes

l'île de Ré

Dispersés entre un littoral lumineux, de ravissantes campagnes et les rives d'un fleuve indolent, les villages charentais constituent un trésor à découvrir absolument.

De l'Atlantique aux frontières du Périgord en passant par la vallée de la Charente ou l'estuaire de la Gironde, les Charentes déploient des paysages enjôleurs : falaises dorées, marais peuplés d'oiseaux, rangs de vignes bien ordonnés, prés verdoyants ou forêts touffues se succèdent avec harmonie. Enchâssés dans ce décor attrayant, les villages de la région ne manquent pas de séduire aussi les visiteurs. Difficile de résister au charme des venelles fleuries de roses trémières, à l'éclat de la pierre calcaire des maisons, aux rondeurs et arabesques des églises romanes, à la noblesse des châteaux et forteresses mais aussi au pittoresque des ports maritimes ou fluviaux… Voici nos douze villages préférés, à égrener lors d'un séjour actif au cœur des Charentes.

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La Flotte (Charente-Maritime)

Ce petit port de l'île de Ré enchante grâce à ses quais élégants, où se blottissent demeures d'armateurs et maisonnettes blanches. Dès que le soleil brille, les terrasses sont prises d'assaut ; il est alors plaisant d'arpenter le cours Felix-Faure, ombragé de platanes, ou de musarder dans les ruelles bordées de maisons basses. Construit en 1802 et ouvert tous les jours de l'année, le marché affiche des accents médiévaux avec ses bancs et tréteaux en bois. Non loin, le musée du Platin éclaire sur l'histoire et les traditions locales. On ne peut quitter le village sans s'accorder une longue balade le long de la mer, face aux parcs à huîtres.

Comment s'y rendre ?

Accessible par un pont payant, l'île de Ré se trouve à 14 km de La Rochelle. Pour rejoindre La Flotte, il faut ensuite compter 10 km via la D735. Depuis la gare de La Rochelle, le bus régional n°3/3E assure des liaisons régulières avec le village.

Une pause iodée ?

Au nord de La Flotte, la cabane ostréicole des Copains Bâbord propose de délicieuses huîtres et fruits de mer, à déguster face à l'océan.

Les Copains Bâbord, 4 chemin du Petit-Praud, 17630 La Flotte. Tél. : 05 46 01 35 51.

Ars-en-Ré (Charente-Maritime)

À l'extrémité nord de l'île de Ré, Ars déroule ses ruelles encadrées de maisons aux volets verts jusqu'à un adorable petit port, posté au terme d'un long chenal traversant les marais. Symbole du village, le clocher bicolore de l'église Saint-Étienne, peint de noir et blanc, sert de repère aux navigateurs depuis des siècles ; à ses pieds, un délicat portail roman mérite toute l'attention des promeneurs. Le destin d'Ars est lié aux marais salants du Fier, qui se déploient au nord de la commune. La Coopérative des Sauniers de l'île de Ré entretient ce savoir-faire ancestral, proposant dans sa boutique fleur de sel et sels marins.

Comment s'y rendre ?

Accessible par un pont payant, l'île de Ré se trouve à 14 km de La Rochelle. Pour rejoindre Ars, il faut ensuite faire 23 km sur la D735. Depuis La Rochelle, le bus régional n°3/3E assure des liaisons régulières avec le village.

Un déjeuner sur le pouce ?

Face à l'église Saint-Étienne, le café-épicerie de La Tour du Sénéchal propose planches, brunchs et plats du jour, à déguster dans la salle cosy ou en terrasse.

La Tour du Sénéchal, 7 pl. Carnot, 17590 Ars-en-Ré. Tél. : 05 46 29 41 12.

Le Château-d'Oléron (Charente-Maritime)

Place forte du XVIIe siècle réaménagée par la suite par Vauban, le Château-d'Oléron dresse son imposante citadelle et ses remparts face à de vastes marais, où s'affinent les fameuses huîtres Marennes-Oléron. Les portes fortifiées sont demeurées intactes malgré les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Au cœur du bourg, la place principale accueille un marché couvert ainsi qu'une jolie fontaine, décorée de colonnes torsadées et dauphins sculptés. Sur le port ostréicole, une partie des cabanes colorées a été convertie en bistrots gourmands, boutiques d'artisans ou ateliers de créateurs.

Comment s'y rendre ?

Accessible par un pont gratuit, l'île d'Oléron se trouve à 30 km de La Rochelle. On rejoint ensuite Le Château d'Oléron en 5 km via la D734. Le bus régional n°6/6E relie le village à Rochefort, le n°7 à La Rochelle.

Une table marine ?

Postée sur le port du Château-d'Oléron, la cabane de La Courtine régalera les amateurs de poisson frais et de fruits de mer. Réservez une table en terrasse !

La Courtine, 5 av. du Port, 17480 Le Château-d'Oléron. Tél. : 05 46 36 00 74.

Aix (Charente-Maritime)

Échouée face au Fort Boyard, accessible uniquement en bateau et interdite aux voitures, l'île d'Aix constitue un vrai paradis. Le bourg déploie ses rues rectilignes et fleuries à l'abri d'impressionnantes fortifications. La façade néoclassique de l'ancienne Maison du gouverneur détonne au milieu des petites maisons blanches : c'est ici que Napoléon Ier séjourna juste avant de se rendre aux Anglais, en juillet 1815. Un musée aménagé à l'intérieur du bâtiment fait revivre les dernières heures de l'Empereur sur le sol français à travers une collection de documents, objets et peintures. En sortant, un tour de l'île à pied ou à vélo s'impose pour découvrir plages, estrans et forts.

Comment s'y rendre ?

L'île d'Aix et son bourg sont accessibles toute l'année par bateau depuis Fouras, à 30 km au sud de La Rochelle. En saison, des liaisons maritimes sont assurées vers La Rochelle, Rochefort et l'île d'Oléron.

Où dormir ?

Installé dans une demeure historique fréquentée jadis par Georges Simenon, l'Hôtel Napoléon abrite une vingtaine de chambres joliment arrangées. Nuit à partir de 100 €.

Hôtel Napoléon, rue Gourgaud, 17123 Île-d'Aix. Tél. : 05 46 84 00 77.

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Brouage (Charente-Maritime)

Citadelle perdue au milieu des marais entre Rochefort et Oléron, Brouage a tout du mirage. Difficile d'imaginer que jusqu'à la fin de la Renaissance, elle fut un port majeur de la côte atlantique, spécialisé dans le commerce du sel. Fortifiée par Richelieu, Brouage devient une place forte avant de tomber dans l'oubli quand l'océan se retire à plusieurs kilomètres. Aujourd'hui, il faut longer ses longues rues droites avant de faire le tour des remparts pour profiter d'un superbe panorama sur les marais environnants. Dans l'église du bourg, des vitraux retracent l'épopée de Samuel de Champlain, natif de Brouage et fondateur de la ville de Québec.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 19 km de Rochefort via la D3 et le pont du Martrou (gratuit).

Mornac-sur-Seudre (Charente-Maritime)

Village médiéval établi au cœur des marais de la Seudre, Mornac a longtemps prospéré grâce à ses marais salants avant de se consacrer à l'ostréiculture. Sa belle halle médiévale témoigne de son importance passée, tout comme son église Saint-Pierre, bâtie dès le XIe siècle avec de belles pierres de Saintonge. Dans la rue principale, les maisons de pêcheurs accueillent désormais des ateliers d'artistes. Entièrement à sec à marée basse, l'ancien port est le lieu idéal pour déguster un plateau d'huîtres affinées en claires ou goûter à l'éclade de moules.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 12 km au nord de Royan via la D733.

Talmont-sur-Gironde (Charente-Maritime)

Une superbe église romane, dressée sur une falaise blonde face à l'estuaire de la Gironde… Talmont est certainement l'un des villages les plus emblématiques des Charentes. La promenade sur ses anciens remparts offre des vues saisissantes sur la côte et ses carrelets, ces cabanes de pêche sur pilotis typiques de la région. Ancienne bastide, le village est constitué de petites maisons blanches qui s'alignent comme à la parade, laissant parfois place à des jardins fleuris. Ici aussi quelques artistes ont installé leurs ateliers dans les ruelles…

Comment s'y rendre ?

Talmont-sur-Gironde se trouve à 20 km à l'est de Royan via la D25.

Goûter au vin local ?

Plantées face à l'estuaire, les vignes des Hauts de Talmont produisent de bons vins charentais élevés en biodynamie ainsi que du cognac. Le caveau se trouve au centre du village.

Les Hauts de Talmont, angle rue du port et rue de l'église, 17120 Talmont-sur-Gironde. Tél. : 06 61 67 17 17.

Saint-Savinien-sur-Charente (Charente-Maritime)

Au cœur de la Saintonge et dans une boucle de la Charente, ce village s'étageant sur une douce colline fut un port très actif pour le commerce du sel, de la pierre et du cognac. Durant son âge d'or, les fameuses gabares sillonnaient ici le fleuve en tous sens. Si ses quais bordés de maisons de pêcheurs ne manquent pas d'allure, prenez le temps de grimper dans la ville haute pour découvrir l'ancien château et l'église romane ainsi que quelques maisons troglodytiques.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 34 km de Rochefort via la D739 et à 19 km de Saintes via la D114.

Villebois-Lavalette (Charente)

En arrivant aux abords de ce village établi sur les coteaux vallonnés du Sud Charente, impossible de manquer son imposant château qui domine toute la région. Construite sur un oppidum romain, la forteresse a conservé ses sept tours médiévales et son logis du XVIIe, aménagé par le duc de Navailles, un maréchal de France proche de Mazarin. Aujourd'hui, le château est patiemment restauré par un propriétaire privé qui a mis au jour une salle enterrée du XIIe siècle. Dans le bourg, on ne peut manquer la superbe halle, construite au XVIIe siècle. Elle s'anime chaque samedi à l'occasion d'un vivant marché local.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 24 km au sud d'Angoulême via la D81.

Envie d'une douceur ?

Villebois est fière de ses cornuelles, des sablés triangulaires décorés de petites perles d'anis rosées. On en trouve chez le boulanger Philippe Jean.

Boulangerie Philippe et Sandrine Jean, 2 Grand-Rue, 16320 Villebois-Lavalette. Tél. : 05 45 64 71 49.

Aubeterre-sur-Dronne (Charente)

Aux portes du Périgord, perché sur une falaise calcaire dominant la vallée de la Dronne, ce village ne peut laisser indifférent. Son histoire est au moins millénaire, comme en témoignent l'étonnante église souterraine de Saint-Jean ou celle de Saint-Jacques, avec son portail roman sculpté de motifs orientaux. Les rues du bourg grimpent toutes vers la jolie place Ludovic-Trarieux, envahie de terrasses ombragées. Si le château du XVe siècle n'est pas accessible, on prend plaisir à découvrir les belles demeures historiques du village ainsi que son ancien lavoir. Boutiques d'antiquaires et ateliers d'artisans animent les rues à la belle saison.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 50 km au sud d'Angoulême via la D674 et à 53 km de Périgueux via la D710.

Un apéritif entre amis ?

Installé sur la plus belle place d'Aubeterre, Au Vin d'Abord est l'endroit rêvé pour boire un verre au soleil dans une ambiance chaleureuse. Grand choix de vins et planches de charcuteries ou fromages.

Au Vin d'Abord, 2 pl. Ludovic-Trarieux, 16390 Aubeterre-sur-Dronne. Tél. : 05 45 78 88 05.

Tusson (Charente)

Le village s'est développé grâce à la présence d'une importante abbaye où séjourna Marguerite d'Angoulême, sœur de François Ier. On peut encore en apercevoir les vestiges autour du Logis du Prieur. L'élégante maison du Patrimoine, bâtie à la Renaissance, cache d'harmonieuses cours intérieures qui s'ouvrent sur un odorant jardin de simples. Au long des ruelles fleuries de Tusson, le promeneur découvre aussi une belle variété de maisons anciennes, parfois dotées de tourelles ou de grands porches typiques de l'architecture viticole charentaise.

Comment s'y rendre ?

Le village se situe à 43 km au nord d'Angoulême via la N10 puis la D737.

Verteuil-sur-Charente (Charente)

Construit sur les rives de la Charente, ce village bucolique est dominé par un imposant château qui a appartenu à la famille La Rochefoucauld pendant plus d'un millénaire. C'est d'ailleurs ici que François, le plus célèbre de la famille, écrivit nombre de ses Maximes autour de 1664. Une balade dans les venelles du bourg permet de passer en revue tout un patrimoine ancien comme un joli moulin, l'ancien couvent des Cordeliers, une sénéchalerie Renaissance ou une église du XIIe siècle, abritant une rare Mise au Tombeau en terre cuite… Et bien sûr, de jouir de superbes vues sur le château, qui ne se visite malheureusement plus.

Comment s'y rendre ?

Le village se trouve à 42 km au nord d'Angoulême via la N10 puis la D31.

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Sur la route qui mène à Barcelone, Gérone possède un patrimoine remarquable, à l'image de son quartier juif, superbement conservé. C'est aussi une ville coquette, à taille humaine, qui vibre la nuit et séduit par sa gastronomie.

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Inscrit au Patrimoine mondial immatériel de l'Unesco depuis 2020, le couscous est de toutes les fêtes au Maroc, et de toutes les tables familiales le vendredi, jour de congé traditionnel.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

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Législatives : David Lisnard apporte la nouvelle énergie à Guilhem Carayon

Sur la place Jean-Jaurès à Castres, Guilhem Carayon attend avec impatience le quatrième poids lourd venu le soutenir durant cette campagne. « Rares sont les candidats qui auront reçu autant de soutiens dans cette campagne », se réjouit son père, Bernard Carayon, maire de Lavaur. Après Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez et le surprenant Jean Lassalle, c’est David Lisnard qui vient dans la troisième circonscription du Tarn, ce 3 juin. De quoi ponctuer une « belle campagne », saluée par ses proches mais aussi certains adversaires.

Aux côtés du maire de Cannes, le jeune candidat croit au renouveau de la droite, avec l’émergence de nouveaux visages, et d’un nouveau discours. « David Lisnard apporte un nouveau souffle, ce n’est pas le cas d’autres cadres qui sont jeunes mais ont un discours vieillissant », confie le Tarnais. Les deux hommes avaient fait connaissance en 2021, lorsque Guilhem Carayon se lançait dans la course à la présidence des Jeunes républicains. Outsider, il obtint le soutien de nombreux cadres, dont David Lisnard et passe un accord avec la liste concurrente lui permettant de battre le favori après une tournée effrénée des fédérations. « Un coup de génie, il m’a surpris », se souvient son père, qui assure ne jamais lui avoir livré quelconque place sur un plateau.

En position d’outsider

Guilhem Carayon espère réitérer l’exploit. Dans une circonscription ayant toujours choisi un député de la majorité présidentielle, le jeune candidat pour sa première élection est loin d’être favori. « Ça va être serré, mais si j’arrive au second tour, on peut gagner », lance-t-il à ses supporters. Pour cela, il lance un appel aux électeurs de Marine Le Pen, Jean Lassalle, Eric Zemmour et « ceux qui se sentent trahis par le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron », pour « ne pas gâcher leur voix » dès le premier tour du scrutin législatif. Un seul objectif : « battre le député LREM playmobil ».

Enchaînant les porte-à-porte depuis le mois de janvier, le candidat avoisine les « 20.000 électeurs » rencontrés sur la troisième circonscription. Tournée des marchés, des manifestations associatives et culturelles, il entend imprimer sa marque en battant campagne différemment des politiciens classiques. Le coup de maître intervient le jeudi 26 mai, lorsqu’il accueille Jean Lassalle dans une fête de village où le candidat à l’élection présidentielle avait recueilli 16% des suffrages. Désormais, il est le seul postulant LR à la députation à pouvoir afficher le soutien du Béarnais sur ses affiches, aux côté du logo LR et des Centristes.

Fixer un cap entre le macronisme et « les extrêmes »

Après Laurent Wauquiez, David Lisnard vient illustrer ce que Guilhem Carayon souhaite incarner : le renouveau de la droite. « C’est un homme clair dans ses convictions dans une époque où règnent les girouettes », félicite le président des jeunes LR qui préfère rester « loyal et fidèle, quitte à être ringard ». De son côté, le maire de Cannes vient « porter témoignage des compétences, de la qualité et de la force d’engagement » du fils Carayon. Selon lui, en cas d’élection à l’Assemblée nationale, « il sera un atout pour le Tarn et défendra à Paris les intérêts locaux ». La figure montante des Républicains mise sur une « alternative claire et raisonnable » entre « le conformisme du pouvoir et la démagogie des extrêmes ». Le fondateur du parti Nouvelle énergie souhaite fixer un cap en résistant aux effets de mode. Surtout, il entend arrêter de réagir sans cesse à l’émotion mais de bâtir une politique claire et cohérente sur le long terme, « dans le seul intérêt du pays ». A l’heure où une « nouvelle gauche » se met en place, David Lisnard compte sur Guilhem Carayon pour faire émerger « une nouvelle droite ».

Des inquiétudes pour les mois prochains

La prochaine mandature s’annonce périlleuse. Le président de l’AMF avertit sur le risque d’une recrudescence des violences à l’entrée de l’hiver prochain. La faute à une crise de l’offre, notamment en matière énergétique. « On nous le cache aujourd’hui pour des raisons électorales », déplore-t-il. Surtout, les Français se sont habitués à « l’argent magique », distribué par le chéquier « sans provision d’un État surendetté ». Un chéquier qui devrait être rangé d’ici quelques semaines, selon le maire de Cannes, soit juste après le second tour des législatives. Devant les dirigeants d’une entreprise de BTP, près de Castres, comme devant les militants, réunis vendredi au Parc des expositions, David Lisnard tente de diagnostiquer les problèmes de notre société, prenant exemple sur sa gestion de la ville de Cannes, régulièrement plébiscitée. Baisse de la dette, lutte contre les incivilités et contre le déclassement éducatif… « Tout n’est pas parfait, mais on le fait ! », se félicite-t-il. Un exemple dont il espère inspirer la nouvelle génération d’élus des Républicains pour rebâtir la droite après la cuisante défaite de la présidentielle.

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France24 - Monde

Crise des urgences à l'hôpital : une nouvelle journée de mobilisation attendue mardi

Publié le : 07/06/2022 - 05:52Modifié le : 07/06/2022 - 07:56

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Sans attendre le résultat de la "mission flash" commandée par Emmanuel Macron, neuf syndicats et collectifs hospitaliers ont appelé les personnels soignants à se mobiliser mardi pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs.

Première journée d'action du second quinquennat Macron : à quelques jours des élections législatives, neuf syndicats et collectifs hospitaliers organisent une journée de mobilisation mardi 7 juin, pour réclamer des hausses de salaires et d'effectifs.

Des rassemblements sont prévus dans une cinquantaine de villes. À Paris, les manifestants sont attendus devant le ministère de la Santé à partir de 13 h 30. D'autres actions sont annoncées, souvent devant les hôpitaux, à Grenoble, Marseille, Nantes et Toulouse, mais aussi dans de plus petites localités comme Aurillac, Epernay ou Cherbourg, où Emmanuel Macron est venu la semaine dernière annoncer une "mission flash" sur les services d'urgences.

Car c'est bien là que le feu couve : faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France. C'est d'ailleurs son président, François Braun, qui devra rendre au chef de l'État les conclusions de la "mission flash" avant la fin du mois.

Un délai justifié afin de "regarder service d'urgence par service d'urgence et Samu par Samu, territoire par territoire où il y a des besoins", a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien à la presse régionale vendredi, promettant de "prendre des décisions d'urgence dès juillet".

Une mission jugée tardive

Mais ses opposants y voient surtout un stratagème pour "repousser les décisions après les législatives" des 12 et 19 juin, alors que le système de santé est déjà "en situation de catastrophe", a dénoncé l'urgentiste Christophe Prudhomme, de la CGT-Santé, lundi sur RFI.

"On s'attend à un mois de juillet particulièrement difficile et un mois d'août horrible", a même estimé Pierre Schwob-Tellier, du collectif Inter-Urgences, lors d'une conférence de presse jeudi. "Cette mission flash, c'est un peu une insulte pour nous".

>> À lire : Pénurie de soignants : le modèle hospitalier français au bord de la rupture

La critique vise aussi le choix de François Braun, chef des urgences du CHR de Metz et référent santé du candidat Macron lors de la campagne présidentielle. L'intéressé a assuré, mercredi sur Franceinfo, qu'il n'entendait pas produire "un énième rapport" mais bien "rédiger l'ordonnance" attendue par les hospitaliers, ajoutant avoir "déjà des pistes".

Certaines figurent dans un courrier envoyé à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, le jour de sa nomination et publié sur le site Internet de Samu-Urgences de France. 

Des idées suscitent l'inquiétude, comme l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en œuvre à Cherbourg ou à Bordeaux. Un scénario "injouable" pour Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui prédit une explosion des appels vers des Samu "déjà débordés".

Pour accroître la pression, ce dernier envisage d'ailleurs de "lancer un mouvement de grève aux urgences avant l'été".

Avec AFP

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Crise des services d'urgence : Emmanuel Macron lance une mission d'un mois

REPORTAGE

À l’hôpital public, "j’ai des collègues qui pleurent quand ils viennent travailler"

Pénurie de soignants : "Les urgences crient à l'aide depuis des années"

France24 - Monde

Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

Publié le : 06/06/2022 - 18:46

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Le président du Mexique a annoncé, lundi, qu’il ne participerait pas au Sommet des Amériques, organisé par Joe Biden et qui débute aujourd’hui à Los Angeles, pour protester contre la décision américaine d’exclure Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.

Le Sommet des Amériques, censé inaugurer une nouvelle ère dans les relations entre les États-Unis et l'Amérique latine, sera-t-il un rendez-vous manqué ?

Après des semaines de suspense, le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a finalement mis sa menace à exécution et annoncé qu'il ne participerait pas à l'événement diplomatique organisé par Joe Biden, qui débute lundi à Los Angeles.

"Je ne vais pas au sommet parce qu'on n'invite pas tous les pays de l'Amérique. Je crois en la nécessité de changer la politique qui a été imposée depuis des siècles : l'exclusion", a déclaré devant la presse Andrés Manuel López Obrador.

Cuba, le Nicaragua et le Venezuela ne sont en effet pas invités au Sommet des Amériques, a confirmé, lundi, à l'AFP, un responsable de la Maison Blanche soulignant "les réserves" des États-Unis face "au manque d'espace démocratique et au respect des droits humains" dans ces trois pays.

Des dirigeants de toute la région sont toutefois attendus pour une semaine d'échanges, Washington souhaitant montrer les muscles face à la Chine, qui avance ses pions dans une zone longtemps considérée par les Américains comme leur pré carré.

Une région "sûre" et "démocratique"

Le principal conseiller de Joe Biden pour l'Amérique latine, Juan Gonzalez, a indiqué à la presse que le président américain entendait "promouvoir une vision d'une région sûre" et "démocratique", ce "qui est au fond dans l'intérêt stratégique des États-Unis".

Joe Biden va, selon lui, faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19 ainsi que contre le changement climatique.

Le démocrate de 79 ans espère aussi conclure un accord de coopération régionale sur un sujet politiquement explosif, et qui lui vaut de violentes critiques de l'opposition républicaine : l'immigration.

Le nombre de personnes cherchant à entrer aux 1tats-Unis après avoir fui la pauvreté et la violence en Amérique centrale et à Haïti est en hausse.

L'administration Biden n'a, jusqu'ici, pas tenu sa promesse de mener une politique d'immigration rénovée, qu'elle veut plus humaine que celle du mandat Trump.

Concurrence chinoise

Washington s'est assuré de la venue de certains dirigeants majeurs, aussi bien le président argentin de centre-gauche, Alberto Fernandez, que le chef d'État d'extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro.

Mais l'absence du président mexicain sera perçue comme "significative", selon Benjamin Gedan, qui dirige les études sur l'Amérique latine au Woodrow Wilson International Center for Scholars.

Sa menace de boycott avait déjà occasionné "un rebondissement véritablement malvenu pendant la préparation du sommet, car cela a mobilisé une énorme quantité d'énergie diplomatique américaine", note-t-il.

Très populaire dans son pays, Andrés Manuel López Obrador a indiqué qu'il pourrait rencontrer, en juillet à la Maison Blanche, le président Joe Biden, avec qui il affirme très bien s'entendre.

Benjamin Gedan relève par ailleurs que, là où la Chine investit lourdement dans la région, le président américain n'a jusqu'ici pas annoncé d'effort économique substantiel.

"Il faudra juger le sommet à l'aune des propositions des États-Unis en termes d'accès commercial, de prêts et d'assistance pour financer la reprise et les infrastructures dans la région", déclare encore Benjamin Gedan. "Et sur ces points, les États-Unis décevront, c'est inévitable", estime-t-il.

Influence politique en berne  

Le Sommet des Amériques avait été lancé en 1994 à Miami par le président Bill Clinton, désireux de lancer un vaste accord régional de libéralisation du commerce.

Mais le libre-échange n'a plus le vent en poupe, ni aux États-Unis ni ailleurs, et en la matière, Joe Biden n'a sur le fond pas rompu avec les réflexes protectionnistes de son prédécesseur Donald Trump.

Eric Farnsworth, vice-président du Conseil des Amériques ("Council of the Americas", une organisation qui promeut les échanges commerciaux à l'échelle du continent américain) a récemment estimé, lors d'une audition parlementaire, que chaque édition du Sommet des Amériques était "moins ambitieuse" que la précédente.

Michael Shifter, chercheur à l'organisme Inter-American Dialogue, voit dans la controverse autour de la liste des invités un indice de l'influence déclinante des États-Unis. Surtout que les difficultés politiques de Joe Biden, impopulaire et qui risque de perdre le contrôle du Congrès après des élections cet automne, n'échappent pas aux dirigeants de la région.

Les États-Unis "ont encore beaucoup de ‘soft power’", constate-t-il, c'est-à-dire d'impact en termes de contenus culturels ou d'habitudes de consommation. Mais leur "influence politique et diplomatique baisse chaque jour".

Avec AFP

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Joe Biden noue un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique avec 13 pays

LE FIL DU 8 MARS

Joe Biden ordonne un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes

Washington allège certaines sanctions contre le Venezuela pour favoriser le dialogue politique

Valeurs Actuelles

Législatives: David Lisnard apporte la nouvelle énergie à Guilhem Carayon

Une circonscription donnée à la gauche

L’évêque de Toulouse sème le trouble en interdisant à ses séminaristes de porter la soutane

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Législatives 2022 : La réconciliation surprise entre La Ligue du Sud et le Rassemblement national

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Législatives: Laure Lavalette, l’étoile montante du RN

Législatives 2022 : Wauquiez cultive ses ambitions aux côtés de Carayon

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« Je suis une fois de plus anéantie » : Véronique Monguillot réagit à la requalification des charges contre les meurtriers de son mari

L'Humanité

Législatives. «L’écologie s’invente sur ce territoire»

Actu

Marie Pochon, la candidate de la Nupes dans la 3e circonscription de la Drôme, au riche parcours associatif, est comme un poisson dans l’eau dans ce territoire rural et écolo.

Benjamin König

Il y a des lieux particulièrement agréables pour battre campagne électorale. À l’ombre du sud-Vercors, en contrebas de l’immense montagne du Glandasse, voici Châtillon-en-Diois, un petit village d’environ 700 âmes qui a gardé son patrimoine médiéval et son mode de vie rural. C’est là que la candidate de la Nupes, Marie Pochon, arpente les allées du marché, entre artisanat local et produits régionaux, bio pour la plupart. On cultive ici un mode de vie alternatif axé sur la protection de l’environnement : des mœurs qui correspondent parfaitement à la militante écologiste.

« Ah mais je vous reconnais, vous êtes partout sur les affiches ! », répond Jérôme quand Marie Pochon lui tend un tract. Son visage sera bientôt sur les panneaux de bois de l’école voisine, prêts à accueillir les affiches officielles pour les législatives. Pour Jérôme, qui nous affirme dans un clin d’œil « voter depuis des années pour l’Humanité », l’affaire est entendue : « Elle a toutes ses chances ! » C’est aussi ce que pense la petite équipe de militants, tous citoyens de gauche, insoumis pour la plupart, enthousiastes à l’idée d’envoyer une écologiste à l’Assemblée. Pressentie pour être candidate avant l’accord qui a scellé le rassemblement de la gauche, Marie-France Duflot glisse dans un sourire : « On n’a pas tiré le mauvais lot… On est très contents d’avoir Marie. »

Car Marie Pochon a un parcours qui plaide pour elle. « Le point de départ de mon engagement militant, se souvient-elle, c’est mon stage aux Amis de la Terre. » Elle y a travaillé sur la question de « la réhabilitation du Jourdain dans les territoires palestiniens ». Une expérience de la gestion de la ressource en eau comme enjeu politique qui l’a marquée. Puis ont suivi quatre années à Istanbul, sur l’accueil des réfugiés, juste avant l’accord entre l’UE et la Turquie qui intervient en 2016. À son retour en France, elle s’engage dans les mouvements associatifs « Eau bien commun » puis « Notre affaire à tous ».

C’est en 2019 qu’elle commence à être « politiquement active » au sein d’EELV, avec les élections européennes. Elle suit à Bruxelles Marie Toussaint, la fondatrice de Notre affaire à tous. Au Parlement européen, elle travaille notamment sur les sujets de l’écocide, des droits du vivant, ou des luttes aux côtés des collectifs contre les « grands projets inutiles ». Puis vient 2020 : « EELV me dit ’’On a besoin de toi contre Wauquiez’’ ». Ni une, ni deux, Marie Pochon déménage à Lyon, où elle avait déjà fait une partie de ses études. Nouveau changement de décor après l’accord de la Nupes, elle est désignée par EELV dans cette circonscription échue au parti écolo. Quelques voix se font entendre contre un « parachutage », mais pas bien longtemps : « Je suis née à Grenoble, et j’ai grandi à Chavannnes », un petit village de la Drôme des collines, où sa mère est viticultrice et son père dans l’Éducation nationale.

Pour autant, la victoire à cette législative ne sera pas une partie de plaisir, dans cette très grande circonscription, qui regroupe des territoires aussi différents que la vallée de la Drôme, Nyons et les Baronnies, des villes proches de Valence mais aussi une partie du Vercors et de la basse vallée du Rhône, autour de Grignan et du Tricastin. « L’accueil est bon, hier j’étais dans les Baronnies, où il y a de nombreux maires communistes pour la commémoration du maquis. Tout le monde m’aide, y compris la sénatrice socialiste. » Une « circo » dont la députée sortante est Célia de Lavergne, un des piliers du groupe LaREM à l’Assemblée, dont elle est toujours porte-parole. Mais ici, la gauche est forte, encore plus lorsqu’elle est unie : « Jean-Luc Mélenchon a obtenu un score de 26 % au premier tour, et la gauche au total fait 36 % », résume Marie Pochon. Qui ajoute : « Ici, l’extrême droite ne prend pas, sauf dans quelques communes du couloir rhodanien ». Mais au total, la « circo » en compte 238 communes, rurales pour la plupart. « L’écologie s’invente sur ce territoire, mais pas une écologie de centre-ville - où est d’ailleurs notre cœur électoral EELV », s’enthousiasme la candidate.

C’est ici également que se trouve le village de Saillans, devenu célèbre lorsque les habitants ont monté une liste citoyenne aux municipales de 2014. Un véritable laboratoire démocratique observé partout en France. Si elle est élue, elle se voit comme « une députée animatrice, accompagnatrice » de ce qui se crée localement. Une vocation qu’elle n’a pas vu venir. Malgré un dynamisme contagieux, avant de plonger dans le bain de la campagne, elle n’aurait jamais pensé devenir candidate, et éventuellement députée. « Je ne l’aurais jamais fait de moi-même. Il faut beaucoup de courage, de force, et surtout se sentir légitime, ce qui n’est pas très féminin… » Ce sont souvent les petites victoires qui font changer de grandes choses.

Législatives 2022Nupes
Le Figaro

Face à Israël, le Liban incapable de défendre ses frontières maritimes

Sibylle Rizk

ENQUÊTE - Un litige oppose depuis 2011 le pays du Cèdre à Israël. Les frontières revendiquées par l’État hébreu empiètent de 860 kilomètres sur l’espace maritime revendiqué par le Liban. L’amateurisme de Beyrouth l’empêche de faire avancer ses positions.

Beyrouth

La plateforme de production en eaux profondes affrétée par la compagnie pétrolière internationale Energean a quitté son port de Singapour début mai et devrait incessamment arriver à destination, le champ gazier de Karish situé à la frontière entre Israël et le Liban. «Cette arrivée consacre le fiasco libanais en matière de défense de ses frontières maritimes», s’indigne l’experte en énergie Laury Haytayan, qui, sur Twitter, fait quotidiennement le décompte des jours restant aux autorités libanaises pour réagir.

À lire aussiLa vallée de la Qadisha au Liban, bastion de la foi

«Dès lors que débutera l’extraction du gaz (prévue par Energean dans trois mois, NDLR) le Liban perdra une carte maîtresse face à Israël», estime Michel Ghazal, consultant auprès de l’équipe libanaise déléguée en octobre 2020 pour conduire des pourparlers indirects avec Israël, au poste frontalier de Nakoura, sous l’égide de l’Onu et des États-Unis. La délégation libanaise a alors annoncé revendiquer un nouveau tracé frontalier - la ligne 29 - traversant le champ Karish. «Notre objectif était de sortir de la guerre de position qui durait depuis dix ans déjà. Cela supposait que le Liban inverse le rapport de force, grâce à une revendication qui, en droit international de la mer, a pour effet de contraindre les parties à suspendre toute exploitation dans la zone disputée», poursuit l’expert international, fondateur du Centre européen de la négociation basé à Paris. «Nous comptions sur la volonté israélienne de mener à bien l’exploitation de Karish pour l’amener à transiger et sortir de l’impasse.»

Médiation américaine

Un an et demi plus tard, le constat est amer. Alors que le potentiel gazier du bassin levantin de la Méditerranée a été identifié il y a plus de vingt ans, et qu’Israël vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle adjudication pour des licences d’exploitation, le Liban est totalement absent de la reconfiguration stratégique en cours dans la Méditerranée consécutive à la guerre d’Ukraine. La volonté européenne de réduire sa dépendance du gaz russe a réactivé l’intérêt pour ses voisins, mais le Liban n’en profite pas. «Aucune compagnie n’est disposée à investir dans un État aussi dysfonctionnel», commente Diana Kaissy, consultante en gouvernance dans le secteur de l’énergie. Le consortium Total, Eni et Novatek, qui a remporté une licence d’exploitation dans deux des dix blocs libanais, n’a effectué qu’un forage infructueux, et vient d’obtenir des extensions de délais de plusieurs mois pour poursuivre l’exploration, conformément à ses obligations contractuelles. «Le Liban en est réduit à ces marchandages, tandis qu’il y a visiblement très peu d’appétit pour le deuxième appel d’offres pour l’attribution de licences, dont la clôture est prévue le 15 juin», poursuit Diana Kaissy.

Un échec en large partie imputable au fait qu’à ce jour, le Liban n’a d’accord frontalier avec aucun de ses trois voisins. À l’ouest, un accord a été conclu en 2007 avec Chypre mais jamais ratifié. Au nord, les revendications respectives de la Syrie et du Liban font apparaître une zone disputée potentielle de 750 km2. Aucune discussion n’a cependant été entamée à ce sujet. Au sud, le litige est constitué depuis 2011, date à laquelle Israël a déposé à l’ONU les coordonnées de sa frontière, connue sous l’appellation de ligne 1, empiétant de 860 km2 sur l’espace revendiqué par le Liban, quelques mois plus tôt à travers la notification à l’ONU des coordonnées de la sienne: la ligne 23. Une médiation a été confiée au diplomate américain Frederic Hof qui a proposé en 2012 aux deux parties de s’accorder sur la ligne d’équidistance stricte, une construction technico-juridique reconnue en droit maritime international, se situant entre les deux lignes 1 et 23, rejetée par le Liban.

Menace d’une opération armée

Les frontières sont tracées à partir de points de base situés sur une ligne côtière et l’une des fonctions du droit et de la jurisprudence est d’examiner le caractère équitable des choix faits en la matière si une configuration géographique spécifique donne un avantage à l’un ou l’autre des pays concernés. La ligne Hof est une ligne d’équidistance attribuant plein effet à l’îlot israélien Tekhelet, alors que la ligne 29, fondée sur l’équidistance également, attribue un effet nul à ce même îlot. Quant à la 23, initialement notifiée à l’ONU comme la ligne d’équidistance, il est apparu ensuite qu’elle correspondait à une logique différente, dont les fondements technico-juridiques sont remis en cause par l’armée libanaise, qui s’est dotée depuis 2014 de services hydrographiques modernes.

Lors de la relance des pourparlers indirects fin 2020 à Nakoura, la nouvelle position de négociation de la délégation officielle libanaise, qui porte désormais sur la ligne 29, élargissant la zone disputée de 1430 km2 par rapport à la ligne 23, est rejetée catégoriquement par Israël, ce qui a pour effet d’interrompre les négociations. Motif invoqué: il n’y a pas de raison de diverger de ce que l’État libanais considère, dans son propre droit interne et dans ses notifications à l’ONU, comme sa ligne frontalière, à savoir la ligne 23.

La question gazière est indissociable des enjeux géopolitiques. Derrière les identités mouvantes de la scène politique locale, il y a deux camps : le Hezbollah et ses amis ; les alliés des États-Unis au sens large

«Nous savions que c’était notre point de faiblesse, dit l’un des membres de la délégation qui tentait depuis des mois d’y remédier. Le texte de l’amendement du décret 6433 qui a fixé en 2011 la frontière à la ligne 23 était prêt. Fin juillet 2020, il était sur le point d’être présenté au Conseil des ministres en dehors de l’ordre du jour par le président de la République qui nous soutenait alors pleinement, mais un changement a eu lieu à la dernière minute.» Le gouvernement a ensuite démissionné après l’explosion du port de Beyrouth et est resté en situation d’expédier les affaires courantes pendant des mois. Des tentatives pour faire passer l’amendement malgré tout se sont révélées infructueuses. «Il suffisait de réunir les signatures adéquates. Nous avons obtenu celles des deux ministres de tutelle sur ce dossier, celle du premier ministre mais il manquait celle du président de la République qui, contre toute attente, ne l’a pas apposée», relate Michel Ghazal.

Les États-Unis, qui appuient la position israélienne concernant la ligne 23, proposent une mission de bons offices confiée à Amos Hochstein. En février 2022, le diplomate présente à Beyrouth une proposition qui, selon des sources concordantes, est un hybride de la ligne Hof et de la ligne 23. Début juin, la réponse officielle du Liban se fait toujours attendre. Et le flou le plus total continue de régner quant à la position des autorités concernant cette question stratégique. Une lettre adressée à l’ONU fin janvier 2022 récuse la souveraineté israélienne sur Karish et affirme que le Liban «se réserve la possibilité d’amender le décret 6433» et s’en abstient pour l’instant «afin de préserver la voie des négociations». La lettre a été envoyée sur instruction du président de la République, affirme un membre de la délégation de Nakoura, pourtant, quelques jours plus tard, dans une interview, Michel Aoun réaffirme la primauté de la ligne 23. Le chef de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, crée la surprise en prenant son contre-pied. Dans une interview publiée début juin à son retour d’une visite officielle aux États-Unis il met en garde Israël contre tout empiètement au nord de la ligne 29. Abbas Ibrahim est présumé proche du Hezbollah. De même que le ministre des Travaux publics, auquel est rattachée la question des frontières. Ce dernier n’a cependant pas activé le processus d’amendement de la 6433. Tandis que le chef du Hezbollah laisse planer la menace d’une opération armée sur les installations maritimes israéliennes afin de «protéger» les droits libanais. Une telle éventualité pourrait embraser la région.

Intérêts personnels et influences étrangères

«Le Liban est un grand bazar», se désole Laury Haytayan. Secrétaire générale du parti d’opposition Taqaddom dont deux candidats viennent d’être élus députés. Elle promet d’œuvrer à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider les responsabilités politiques, dans un pays où intérêts personnels et influences étrangères liées à des intérêts géopolitiques priment sur l’intérêt national. L’une des questions qu’elle pose est de savoir «pourquoi la ligne 29, la position de négociation la plus favorable, pourtant identifiée dès 2011 dans un rapport de l’office hydrographique britannique UKHO n’a jamais été officialisée pendant une décennie entière».

«Non seulement la ligne 23 comporte de nombreux défauts d’un point de vue du droit international, notamment celui de démarrer en mer et non pas sur le rivage, mais la ligne 29 est la plus solide techniquement et juridiquement, en totale conformité avec la Convention internationale du droit de la mer», fait valoir Najib Messihi, lors d’une conférence organisée en mars 2021 par l’équipe de négociateurs libanais. Basé à Genève, il est l’expert juridique de la délégation présidée par Bassam Yassin, général de l’armée libanaise (retraité depuis). Dans le rapport britannique UKHO resté confidentiel dont le Figaro a pris connaissance, deux tracés plus au sud que la 23 sont identifiées, dont l’équivalent de la 29. «Comment se fait-il que les autorités ont adopté et envoyé à l’ONU les coordonnées de la ligne 23 en 2011 alors que le rapport UKHO propose deux tracés plus avantageux? Pourquoi ce rapport n’a-t-il pas été porté alors à la connaissance du Conseil des ministres ?», demande le général Bassam Yassin.

À lire aussiLe Liban au bord de la rupture de stock de blé

Face à toutes les polémiques relayées par la presse libanaise concernant les frontières maritimes, un analyste, fin connaisseur du dossier rappelle que «la question gazière est indissociable des enjeux géopolitiques. Derrière les identités mouvantes de la scène politique locale, il y a deux camps: le Hezbollah et ses amis ; les alliés des États-Unis au sens large. Les premiers n’ont pas intérêt à un accord avec Israël indépendant d’une solution régionale impliquant l’Iran. Les seconds ne peuvent pas se permettre de déplaire à Washington dont la priorité est de défendre les intérêts israéliens.»

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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Panama : deux femmes portant des «narcoperruques» arrêtées à l'aéroport, une méthode «inédite»

L'une des deux femmes portait sous sa perruque 68 emballages cylindriques noirs contenant de la cocaïne, a indiqué le bureau du procureur général du pays.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

France24 - Monde

Gaz offshore : la frontière maritime entre le Liban et Israël au cœur de nouvelles tensions

Publié le : 06/06/2022 - 20:43

Marc DAOU Suivre

L'arrivée, dimanche, dans la zone maritime contestée avec Israël d'une unité flottante destinée à commencer à produire du gaz pour l'État hébreu a provoqué la colère du pouvoir libanais, alors que les négociations indirectes entre les deux pays autour du conflit frontalier sont au point mort. Décryptage. 

Dans l'impasse depuis plus d’une décennie, le contentieux entre le Liban et Israël autour de la délimitation de leur frontière maritime a refait surface, dimanche 5 juin. La présidence libanaise a mis en garde le gouvernement israélien contre toute "action agressive" dans la zone maritime que les deux pays se disputent. Une étendue hautement stratégique en vue de l'exploitation des ressources en hydrocarbures offshore qu’elle renferme.

Beyrouth a vu rouge suite à l'arrivée, dimanche, d'une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) appartenant au groupe Energean et qui, à la demande du gouvernement israélien, doit commencer l’exploitation du champ gazier de Karish.

Problème : le Liban et Israël n’ont jamais officiellement tracé leurs frontières. Ils sont même toujours techniquement en guerre, faute d'avoir signé un traité de paix et malgré un armistice paraphé en 1949. Or selon Beyrouth, Karish se situe dans une zone contestée d'une surface de 860 km2, en pleine Méditerranée orientale, où de très importantes réserves gazières ont été repérées ces dernières années.

Beyrouth en appelle à la médiation américaine

Lundi, le pouvoir libanais a même invité au Liban l’émissaire américain Amos Hochstein, chargé par le président Joe Biden de jouer les médiateurs entre les deux pays, et "à reprendre les négociations concernant la délimitation des frontières maritimes".

Tous travaux "d'exploration, de forage ou d'extraction effectués par Israël dans les zones contestées constituent une provocation et un acte d'agression", poursuit un communiqué conjoint signé par le président Michel Aoun et le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

 

De son côté, l’État hébreu considère que le champ gazier de Karish est situé dans sa zone économique exclusive et donc non concerné par la zone maritime contestée par le pays du Cèdre. Selon Energean, la plateforme, qui a été construite sur mesure pour le champ de Karish, devrait permettre de livrer du gaz à Israël d’ici au 3e trimestre 2022.

"Avec l’arrivée de cette plateforme, tout va aller très vite pour les Israéliens, la production et la vente de gaz va pouvoir commencer dans trois ou quatre mois, puisque des contrats sont déjà signés avec notamment des compagnies israéliennes, explique à France 24 Laury Haytayan, experte libanaise en géopolitique des hydrocarbures et directrice du programme régional au Moyen-Orient de l’organisation indépendante Natural Resource Governance Institute (NRGI). Sans compter qu’Israël aura en plus l’opportunité d’exporter son gaz en Europe, où la demande est importante en raison de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie".

Selon l'experte, l'arrivée de cette plateforme était attendue et annoncée, le pouvoir libanais ne peut don prétendre être surpris puisque les Israéliens devaient commencer la production sur le site de Karish l’année dernière. "Sauf que pendant tout ce temps, le Liban est resté dans le flou, indique Laury Haytayan. La classe dirigeante du pays n'a toujours pas de position unifiée et claire sur la question des frontières maritimes et les pourparlers n’ont pas pu avancer".

La résolution du litige est capitale pour que le Liban, qui est englué depuis 2019 dans une inextricable crise économique, puisse entamer l'exploration et l'exploitation de ses réserves d'hydrocarbures dans la zone contestée, où se trouve une partie du bloc 9 de la zone économique exclusive (ZEE) libanaise. Situé au large du Sud-Liban, ce bloc est considéré comme l'un des plus prometteurs en termes de ressources gazières.

Sauf que les négociations indirectes entre le pouvoir libanais et le gouvernement israélien sont au point mort.

Des négociations indirectes stoppées net

Les pourparlers, placés sous l'égide de l'ONU et une médiation américaine, avaient commencé en octobre 2020 et avaient pour objectif de régler le contentieux qui dure depuis plus d'une décennie entre les deux pays.

Pour résoudre le litige, le diplomate et médiateur américain Frederic Hof, chargé du dossier entre 2010 et 2012, avait divisé cette zone en deux parties inégales. La "ligne Hof" attribuait au Liban 55 % de la zone contre 45 % à son voisin israélien. Un partage que la partie libanaise, qui s'estime être dans son bon droit en se basant sur les normes internationales reconnues par les Nations unies, s’est abstenue de valider. 

Après plusieurs années d'interruption, les discussions redémarrent donc en octobre 2020 au siège de la Force intérimaire de l’ONU à Naqoura, au Liban-Sud, après l'annonce d'un accord-cadre sur le mécanisme des négociations. Mais elles se retrouvent deux mois plus tard dans une nouvelle impasse en raison d'une surenchère de la délégation libanaise, composée d'experts militaires et civils, revendiquant 1 430 km2 supplémentaires au sud, et portant en conséquence le conflit maritime non plus sur 860 km2, mais sur un total de 2 290 km2. 

Sauf que cette nouvelle exigence, rejetée en bloc par les Israéliens et basée sur un rapport technique de l’Institut hydrographique du Royaume-Uni datant de 2011 et sur les données du Bureau hydrographique libanais, n'a pas été officialisée par Beyrouth auprès des Nations unies – pourtant le seul moyen pour le Liban de mettre officiellement à jour les droits revendiqués.

Pour ce faire, il aurait fallu amender le décret 6433/2011 définissant la zone économique exclusive sur 22 700 km2 et l’envoyer à l’ONU, pour mettre à jour la revendication libanaise. Ce qui n’a jamais été fait par Beyrouth. Le président Michel Aoun, qui avait dans un premier temps appuyé la surenchère libanaise, a estimé que son amendement pouvait "mettre un terme aux négociations" avec Israël, qui a affirmé, en octobre 2021, être prêt à résoudre son différend avec le Liban tout en refusant que Beyrouth "dicte" les termes des pourparlers. 

Depuis, le négociateur en chef de la délégation libanaise, le général Bassam Yassine, à l'origine de la dernière surenchère, a été mis à la retraite.

Les négociations ont failli reprendre cette année, après qu’Israéliens et Libanais se sont déclarés disposés à reprendre les pourparlers indirects, alors que l'émissaire américain Amos Hochstein s'était déplacé dans la région. En vain.

Au terme d’une visite de deux jours à Beyrouth, en février, ce dernier avait appelé les autorités libanaises à adopter une position unifiée afin de pouvoir "aller de l’avant". Il avait notamment balayé d’un revers de la main l’option de la ligne 29, et donc implicitement donné un feu vert aux Israéliens pour exploiter Karish .

"Tout le monde sait (…) que le différend qui dure depuis une décennie concerne la ligne 1 et la ligne 23, et qu’il faut aboutir à une solution qui assure la sécurité stratégique et nationale", avait-il confié à la chaîne libanaise LBCI.

En février 2022, le président libanais a fini par affirmer que la ligne 23 était bel et bien la frontière maritime libanaise, semblant faire marche arrière alors qu’il était l’un de ceux qui appuyaient la position maximaliste de la ligne 29, précise Laury Haytayan. "Le revirement présidentiel est en réalité un signal, un geste de bonne volonté, qui était attendu par le médiateur américain pour lui permettre de faire reprendre les négociations, ajoute-t-elle. Sauf que les négociations sont restées bloquées".

"Il est temps de la trancher !"

Calculs politiques, frictions politiciennes, volonté de montrer patte blanche aux Américains ? Le retard pris pour signer le décret, puis le revirement présidentiel sont restés inexpliqués. Et si à l’époque les polémiques s'étaient multipliées, elles se sont vite dégonflées pour laisser de côté le dossier des hydrocarbures. Et ce, le temps de la longue campagne électorale des législatives, organisée le 15 mai, durant laquelle la classe politique s’est totalement focalisée sur son propre avenir.

"La classe politique libanaise ne pense pas aux intérêts de la population et à la prospérité du pays, elle ne pense qu’à assurer sa propre survie, déplore Laury Haytayan. C’est pour ça qu’elle n’a pas jugé important de régler la question de la frontière maritime, pendant que les Israéliens, eux, appuyaient sur l’accélérateur".

"Il faut voir si l’émissaire américain sera intéressé de venir négocier avec eux, ironise Laury Haytayan. Les dirigeants libanais veulent-il négocier à partir de la ligne 23, alors position officielle de 2011 ou à partir de la ligne 29, une position revendiquée depuis 2020 mais qui n’a jamais été officialisée ?"

La question est capitale. "Et il est temps de la trancher ! Si le Liban veut négocier à partir de la ligne 23, alors le champ de Karish n’est pas dans la zone disputée, comme l’indiquent les Israéliens. Mais si c’est à partir de la ligne 29, alors il y a un problème, puisque Karish se retrouve, en partie, dans la zone disputée", résume Laury Haytayan.

"Les Israéliens sont plus que jamais en position de force"

"Le Liban n’a plus de temps à perdre, il a besoin de reprendre les négociations et d’en finir en aboutissant à un accord qui ne lui soit pas défavorable, poursuit-elle. Pour cela, Beyrouth doit pousser toutes les parties à revenir à la table des négociations, sachant que si aujourd’hui le champ de Karish continue à produire, les Israéliens, qui sont plus que jamais en position de force et n’ont jamais changé de position sur la zone disputée, n’auront aucun intérêt à discuter avec les Libanais".

Pour l’experte, seul un amendement du décret 6433 pourrait mettre la pression sur Energean et sur le gouvernement israélien, pour les forcer à arrêter les travaux dans ce champ.

"Ainsi, les Américains et les Israéliens seront en quelque sorte obligés de revenir négocier afin de signer un accord le plus tôt possible, estime Laury Haytayan. C’est comme ça que les Libanais pourront sauver leur gaz, car tout le secteur est actuellement en danger".   

Le conflit frontalier et les tensions permanentes entre l’État hébreu et le Hezbollah, le mouvement politico-militaire chiite qui s’est autoproclamé défenseur des hydrocarbures libanais, font craindre un risque d’escalade dans la région avec l’arrivée de l’unité flottante d’Energean.

Le secrétaire général du parti pro-iranien, Hassan Nasrallah, a menacé à plusieurs reprises Israël de bombarder ses installations en cas de prospections unilatérales dans les blocs contestés, et mis en garde contre toute tentative de normalisation avec l'État hébreu en échange d'un éventuel accord sur la frontière maritime.

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Gaz offshore : le Liban dos au mur avant des discussions avec Israël sur la frontière maritime

Le Liban et Israël annoncent des négociations sur les frontières maritimes disputées

LIBAN

Conflit avec Israël, risque de corruption... le gaz libanais en eaux troubles

Le Figaro

Randonnée en été : dix indispensables à glisser dans votre sac à dos

Gourde filtrante, matériel de sécurité, vêtements techniques... Notre sélection de nouveautés utiles pour vos balades, en altitude notamment.

En randonnée, même à la journée, le paquetage à une importance déterminante ! Pour être sûr de ne rien oublier tout en marchant léger, voici nos suggestions d'indispensables à glisser dans le sac à dos. Rappelons-le : les objets les plus lourds, comme la boisson et la nourriture, doivent être disposés dans la partie centrale du sac de façon qu’ils adhèrent le plus au dos. Et tout ce que l'on souhaite avoir à portée de main se range dans la partie supérieure et dans la tête du sac. En route.

Lire le dossierRandonnée : itinéraires, conseils... Notre guide complet

Le sac à dos parfait pour la journée

Plus votre sac à dos est grand, plus il sera lourd … Car vous le remplirez ! Il est donc primordial d'ajuster la taille du sac à votre programme : pour une sortie à la journée, un volume de 20 à 25 litres est suffisant. Le modèle emblématique Tempest 20L de la marque Osprey, fabriqué en nylon recyclé, est reconnu pour son confort et sa technicité et s'avère aussi léger que robuste. Le système de portage et les réglages possibles du dos, de la ceinture ventrale et des bretelles assurent une bonne répartition du poids et ainsi la stabilité et la liberté de mouvement recherchées. La poche en Powermesh sur l'avant permet d'y glisser facilement un vêtement mouillé, par exemple, les petites poches zippées de chaque côté de la ceinture donnent accès rapidement à son téléphone ou aux barres de céréales. Enfin, les systèmes d'attaches pour casque, bâtons et piolets permettent d'envisager tous types de sorties.

Sac à dos Tempest (version femme) Talon (version homme) Osprey 20 L. – Prix :140 €

La gourde qui rend l'eau potable

La technologie de filtration de Life Straw transforme l'eau micro-biologiquement contaminée en liquide potable. Développée en priorité dans les pays en voie de développement avec son programme humanitaire Give Back, elle est également proposée pour les activités outdoor. Cette gourde équipée de son filtre permet donc aux randonneurs de boire sans aucun risque l'eau des torrents, lacs, rivières… et même des flaques boueuses.

Gourde 1 Litre GO Life Straw - Prix : 56,95€

La lampe frontale rechargeable

Idéale en cas de retour tardif ou de visite de grotte sur le chemin ! Elle ne pèse que 100 grammes, résiste à l'eau et dispose d'une luminosité puissante avec plusieurs options de faisceaux. La lampe frontale 500-R de Black Diamond est surtout rechargeable et sans batterie amovible. Avec son port de charge micro-USB, elle se recharge facilement depuis une prise murale mais aussi une voiture, une source d'alimentation portable ou encore un panneau solaire. À savoir qu'en termes d'impact environnemental, il est préférable de mettre au recyclage après plusieurs années d'utilisation une batterie Lithium-ion comme celle de cette lampe, que de jeter régulièrement des piles.

Lampe frontale 500 R Black Diamond. Prix : 65€

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Le couteau multi-fonctions, avec tire-tique intégré

La marque savoyarde de couteaux Opinel propose un modèle taillé sur mesure pour les escapades natures. En plus de sa lame efficace et robuste, le Numéro 12 Explore dispose d'un sifflet pour se signaler… et d'un tire tique. Ce dernier est un outil sûr et efficace pour enlever rapidement les tiques qui viennent se fixer sur les humains comme sur les animaux de compagnie.

Opinel N°12 Explore Tire Tique. Prix : 39,90€

La boîte isotherme pour manger chaud ou frais

Ce récipient à double paroi totalement étanche conserve les aliments à leur température originelle et empêche toute condensation pendant plusieurs heures. Rien de tel qu'une bonne soupe chaude en arrivant au sommet ou, au contraire, une salade de tomates bien fraîche à déguster à la pause pique-nique ensoleillée. L'acier inoxydable évite tout transfert de saveur et la large ouverture la rend très pratique pour y plonger directement sa fourchette !

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L'application pour bien se préparer et se repérer

Appli mobile lancée sur les «stores» en 2017 depuis Chamonix, Whympr est déjà une référence dans le milieu montagnard. Elle est fiable, précise, et cumule de nombreuses fonctionnalités et outils. Ceux-ci permettent, en amont, de préparer au mieux la sortie via différentes propositions d'itinéraires agrémentées d'informations actualisées, d'outils très utiles comme des bulletins météo, des BERA (Bulletins d'estimation Risque Avalanche), les inclinaisons de pentes etc… Et, aussi une fois sur place, de s'orienter précisément et de repérer les sommets, les glaciers et les cols grâce à la carte topographique 3D ou IGN détaillée.

Whympr. Application gratuite sur son format de base, avec des services payants. Prix Whympr Premium: 3 mois 19,99 € - 1 an 29,99€;

À lire aussiSavoie-mont Blanc : nos dix plus belles randonnées en altitude

La balise pour être suivi à distance

Cette balise intègre dans ses dimensions minuscules (115 x 70 x 12 mm pour 88gr) une nouvelle technologie de géosécurisation et de suivi en temps réel permettant de suivre et de localiser quelqu'un de manière très précise en montagne, y compris dans les zones non couvertes par les réseaux téléphoniques ! Vos échappées montagnardes peuvent ainsi être suivies à distance par vos proches et, en cas d'accident, vous pourrez alerter ces derniers simplement en appuyant sur son bouton SOS. Une fois prévenus, les secours sont en mesure de localiser très précisément et très rapidement la balise K-IP. Autonome 24 h en activité́ et plus d'un mois en veille, ce concentré de technologie est protégé des jets d'eau, détectable même 6 m sous la neige, et résistant aux températures de -20°C à +60°C.

Balise K-IP. Prix : 349€ (pour la balise et 2 ans d'abonnement avec accès aux services).

Le kit secours de base

Pour soigner les petites égratignures, coupures et autres aléas des sorties en pleine nature, cette petite trousse de secours élaborée par les équipes spécialisées trek et randonnée de Decathlon se révèle très pratique. L'essentiel est rassemblé avec une quinzaine de pansements de tailles différentes, une bande de crêpe, des lingettes désinfectantes, des compresses, des bandes pour suture, une paire de ciseaux, de gants et un savon. On ajoutera simplement la couverture de survie pour s'isoler et se protéger du froid en cas d'immobilisation.

Trousse de secours randonnée Forclaz-Decathlon. Prix : 13€ + couverture de survie Forclaz : 3€.

La parfaite strate de chaleur

Légère comme une plume. L'isolation naturelle du duvet d'oie garantit à la fois un réel apport de chaleur, une grande légèreté et une grande compressibilité. Idéal pour les sorties par temps frais ou les pauses au sommet, ce « pull-doudoune » original se range dans sa petite poche de poitrine. La marque américaine Patagonia, profondément engagée pour la protection de la planète, utilise ici un revêtement en nylon 100% recyclé, fabriqué à partir de filets de pêche.

Alpine Downlab Patagonia. Prix : 250€

À lire aussiRandonnée dans les Alpes au Grand-Saint-Bernard, l'autre route Napoléon

La veste de pluie compactable

Pièce essentielle à avoir dans son sac : la veste imperméable. Celle-ci est signée Picture, marque française engagée dans l'éco-conception. L'Abstral est donc imperméable et respirante, fabriquée en polyester dont 46% est recyclé et pourvue d'un traitement déperlant garantie sans PFC (perfluorocarbures : ces fameuses substances polluantes qui s'avèrent également cancérigènes et perturbateurs endocriniens). Côté technique : les coutures sont entièrement étanches, le tissu extensible et la capuche élastique. Côté pratique : cette veste se roule dans sa propre poche.

Veste imperméable Picture Abstral. Prix: 160€

Bonus : le hamac pour une petite sieste en apesanteur

Cet objet a le pouvoir de suspendre le temps et de plonger instantanément les corps et les esprits qui s'y balancent, en vacances. Créé par un Français à Bali, Ticket To The Moon fabrique des hamacs à la fois pratiques, compacts et confortables. Côté matériaux, le textile de nylon froissé utilisé est labélisé et de haute-qualité, les crochets en acier inoxydable et les mousquetons en aluminium permettent de fixer très facilement le hamac autour d'un arbre. Le modèle Lightest peut résister jusqu'à 150kg, ne pèse que 228gr et s'avère hypercompressible : une fois rangé dans son sac, il tient dans la main.

Hamac Le Lightest de Ticket To The Moon – Prix: 69,95€

Ouverture des refuges de montagne : cinq spots idéaux pour l'été

La saison estivale démarre début juin dans nos refuges d'altitude français. Ces abris chaleureux et bien gardés ne sont pas réservés aux alpinistes et grimpeurs chevronnés, mais accessibles à toute la famille. Notre sélection de repaires perchés dans les Alpes et les Pyrénées

France24 - Monde

États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole

Publié le : 07/06/2022 - 03:18

FRANCE 24 Suivre

L'ex-chef des Proud Boys et quatre membres de cette milice d'extrême droite ont été inculpés lundi pour sédition, une accusation passible de 20 ans de prison. Ils sont accusés d'avoir coordonné l'intrusion d'une centaine de leurs membres dans le Capitole, le 6 janvier 2021.

Après les Oath Keepers, ce sont l'ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, et quatre membres de la milice d'extrême droite qui ont été inculpés pour "sédition" pour leur rôle dans l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021 à Washington, a annoncé lundi 6 juin le ministère de la Justice.

Âgés de 31 à 45 ans, les cinq hommes étaient détenus depuis plusieurs mois, faisaient jusqu'à présent l'objet de poursuites pour "association de malfaiteurs" ayant pour objectif d'entraver une procédure officielle, ou pour violences.

L'accusation de "sédition" va plus loin : les procureurs fédéraux accusent les cinq hommes d'avoir comploté en amont et encouragé des partisans de Donald Trump à empêcher les élus du Congrès de certifier la victoire électorale de Joe Biden lors de l'élection présidentielle de novembre 2020. Ils auraient alors coordonné l'intrusion d'une centaine de membres de cette milice dans le Capitole.

Enrique Tarrio n'était pas sur place. Deux jours plus tôt, il avait été interpellé pour la destruction d'une banderole "Black Lives Matter" et alors qu'il se trouvait en possession de chargeurs d'arme interdits dans la capitale fédérale. Il avait été remis en liberté le 5 janvier 2021 avec l'ordre de rester hors de Washington. Selon l'acte d'accusation, il n'avait pas immédiatement obtempéré et avait même rencontré Stewart Rhodes, son homologue chez les Oath Keepers, avant de quitter la ville.

Une accusation rarement utilisée

En janvier, onze membres de cet autre groupe d'extrême droite, les Oath Keepers, ont été inculpés pour "sédition" pour leur rôle similaire présumé dans l'assaut meurtrier contre le Capitole.

Il est rare que les procureurs fédéraux inculpent des suspects pour conspiration séditieuse, qui est punie d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.

En parallèle, une commission d'enquête parlementaire tente de faire la lumière sur le rôle joué par l'ex-président républicain et ses proches dans ce coup de force. Elle doit présenter jeudi ses premières conclusions lors d'une audition très attendue.

Avec AFP et Reuters

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Un an après l'assaut du Capitole, Donald Trump veut venger "sa victoire volée"

Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi

États-Unis: le chef d'un groupe d’extrême droite arrêté pour son rôle dans l'assaut du Capitole

New York Times - World

Ukraine Live Updates: E.U. Leaders Pin Global Food Worries on Russia

Kyiv June 7, 11:20 a.m.

Moscow June 7, 11:20 a.m.

Washington June 7, 4:20 a.m.

Moscow shifted blame for food shortages to sanctions. Both Ukraine and Russia are claiming to have inflicted decisive losses against one another in recent days in the fight for a key eastern city.

Victoria Kim

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Russia is facing mounting criticism that it is holding hostage millions of tons of Ukrainian wheat, a vital food supply, for political gain amid a worsening hunger crisis.

Charles Michel, president of the European Council, on Monday accused Russia of using its leverage over the world’s food supply as “a stealth missile against developing countries.” The European Union’s top diplomat, Josep Borrell Fontelles, said Monday that a Russian missile had destroyed a major grain terminal in the Black Sea port of Mykolaiv in recent days, contradicting Moscow’s claims that it wasn’t responsible for blocking Ukraine’s food exports from reaching those in need.

“This is driving up food prices, pushing people into poverty and destabilizing entire regions,” Mr. Michel said at the U.N. Security Council as Russia’s ambassador to the U.N. walked out of the room in protest. “Russia is solely responsible for this food crisis.”

Moscow has instead sought to blame the sanctions on Russia for fanning global food insecurity. A food crisis could benefit Russia on the world stage: The African Union president last week echoed the Kremlin’s position that sanctions had added to Africa’s difficulty in accessing grain, calling President Vladimir V. Putin of Russia his “dear friend.”

The U.S. has warned that the Kremlin was seeking to sell grain it plundered from Ukraine to desperate nations with few choices to feed its people. The Ukrainian government has accused Russia of stealing up to 500,000 tons of Ukrainian wheat, worth $100 million, since February.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Monday that he had spoken to the Turkish president about getting Turkey’s help in securing safe passage for ships carrying grain exports through the Black Sea. The bottleneck of about 22 million to 25 million tons of grain stuck in Ukraine will get far worse after the fall harvest, when the stock will balloon to 75 million tons, he said.

“We now have Russia’s information narrative that food shortages are due to Ukraine, due to the fact that we do not export. This is untrue, and you know it very well,” he said.

In other developments:

The Ukrainians and Russians are claiming to have inflicted decisive losses against each other in recent days in the grueling fight for the city of Sievierodonetsk. Russian forces stepped up artillery attacks and set Ukrainian forces back after a counteroffensive.

Britain on Monday promised to send Ukraine mobile multiple-rocket launchers, improving the range and accuracy of Ukrainian artillery, days after President Biden committed to sending similar weapons.

The State Department on Monday accused Russia of threatening American journalists in Moscow and rejected Kremlin charges that the Biden administration has censored Russian journalists within the United States.

The United States issued seizure warrants for two planes owned by Roman Abramovich, a Russian billionaire.

Mike Ives

Fiji hands over a superyacht that the U.S. says is tied to a Russian oligarch.

Fiji has handed over to the United States a $325 million superyacht that American investigators say is owned by a Russian billionaire on a U.S. sanctions list, the island nation’s top prosecutor said on Tuesday.

The handover of the yacht, the Amadea, was based on a decision by Fiji’s Supreme Court and is a new development in a global effort to seize the assets of oligarchs with ties to President Vladimir V. Putin of Russia.

The Amadea was held in Fijian waters in April in response to a U.S. request for assistance and seized last month based on a warrant that had been issued by a federal court in Washington and accepted by a Fijian court.

The Amadea’s ownership structure is murky. American investigators say that the yacht was sold last year to Suleiman Kerimov, a Russian government official and billionaire investor who has been on the U.S. sanctions list since 2018. But Feizal Haniff, a lawyer in Fiji who represents a company in the British Virgin Islands that controls the vessel, has argued that its true owner is Eduard Khudainatov, a wealthy Russian who is not under U.S. sanctions.

Fiji’s Court of Appeal dismissed Mr. Haniff’s appeal in late May but said that the judgment would not take effect for seven days. Last week, he filed another application asking the Fijian authorities to delay enforcing the U.S. warrant.

On Tuesday, the country’s Supreme Court ruled that the yacht could leave Fiji in the care of the U.S. authorities, Christopher Pryde, the country’s director of public prosecutions, said in a statement.

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Mike Ives

Fiji handed a $325 million superyacht over to the U.S. authorities, the island nation's top prosecutor said. U.S. investigators say it is owned by Suleiman Kerimov, a Russian billionaire on a U.S. sanctions list.

Victoria Kim

A Russian missile strike destroyed a major grain terminal in Mykolaiv in Ukraine, adding to worries of global food shortages, said Josep Borrell Fontelles, the E.U.’s top diplomat. He said Russia was spreading disinformation by saying it was not hindering grain exports.

Michael Crowley

Russia threatened American reporters in Moscow, the State Dept. said.

The State Department on Monday accused Russia of threatening American journalists in Moscow and rejected Kremlin charges that the Biden administration has censored Russian journalists within the United States.

Ned Price, a spokesman for the State Department, condemned reports that Russia’s foreign ministry had summoned American journalists to a meeting on Monday and warned that their visas and credentials could be at risk in retaliation for what it called U.S. government hostility toward Russian reporters in America.

“Threatening professional journalists for simply trying to do their jobs and seeking to seal off Russia’s population from any foreign information illustrates the flimsiness and the fragility of the Russian government’s narrative,” Mr. Price said.

Reuters first reported on Monday that a Russian foreign ministry spokeswoman, Maria Zakharova — who was sanctioned by the Biden administration last week — told American journalists at the meeting that Russian journalists in the United States have faced problems with visa renewals, harassment by U.S. intelligence agencies and blocked bank accounts. Ms. Zakharova reportedly warned that American journalists in Russia could face similar problems with visas, credentials and banking.

Mr. Price said the Biden administration continues to issue visas to “qualified” Russian journalists in the United States, and has not revoked their credentials.

The Treasury Department last month sanctioned three media outlets that it said were directly or indirectly owned by the Russian state: Russia-1, Channel One and NTV. Mr. Price said their revenues “support President Putin’s war.” “Many other both independent and state-linked entities remained unsanctioned,” he added.

Major private American media platforms like YouTube and Google have blocked other Russian media outlets funded by the Kremlin, including RT and Sputnik, though not at the behest of the U.S. government.

Mr. Price said that Moscow was making a “false equivalency” by suggesting that the U.S. was censoring reporting about Russia’s invasion of Ukraine. He noted that Russia has criminalized the use of the word “war” to describe its military campaign, which the Kremlin has described as a “special operation.” A new law signed by President Vladimir V. Putin of Russia in March also allows prison sentences of up to 15 years for people who spread “fake” information about the conflict.

“The Russian government fundamentally and willfully disregards what it means to have a free press, as evidenced by them blocking or banning nearly every independent Russian outlet seeking to report inside their country,” Mr. Price said.

Anushka Patil

Heavy, close-quarters urban combat has left the situation in the key eastern city of Sievierodonetsk unclear and control is likely flipping frequently, the Institute for the Study of War said in an analysis of Monday’s developments. The institute added that it had been unable to verify if Ukrainian forces had lost territory that the regional governor, Serhiy Haidai, said had been claimed over the weekend, or if the territory had not been retaken by Ukraine at all.

Anushka Patil

Bridget A. Brink, who filled the role of U.S. ambassador to Ukraine after it sat empty for three years, said on Monday that she had met with Oleksii Reznikov, Ukraine’s defense minister. Reznikov praised her appointment as “an important step in strengthening bilateral cooperation.”

I was very pleased to have the 1st personal meeting with newly appointed @USAmbKyiv Ms. Bridget A. Brink. Appointment of the @USAmbKyiv is not only a signal of strong diplomatic support,but also an important step in strengthening bilateral cooperation 🤝 for the benefit of 🇺🇦&🇺🇲 pic.twitter.com/kEcQh4xw5g

Anushka Patil

President Zelensky also said he spoke with President Andrzej Duda of Poland on Monday about defense support and Ukraine’s bid to join the European Union, which Poland has supported. “I believe that this will be a decision not only about Ukraine, but also about the entire European project. About whether it has a future as a really strong union,” Zelensky said in his nightly address.

Cassandra Vinograd

The parliament of Ukraine said lawmakers had met with a visiting delegation from South Korea, noting that the two nations have “a lot in common.” “Both countries have an inadequate dictatorship neighbor, both are young democracies,” it said in a Telegram statement. “South Korea has undergone a period of recovery and become one of the world’s most powerful economies. It can become a role model for us in rebuilding the country.”

Anushka Patil

President Volodymyr Zelensky in his nightly address urged the public to continue bringing global attention to Ukraine’s “struggle for freedom,” saying he was also preparing new appeals for international support. One example he cited was Spain's newly issued postage stamp in support of Ukraine. "It may seem that the postage stamp can’t change anything. But it is a symbol of the attention to our struggle that millions of people will see," he said.

Anushka Patil

Russia’s U.N. ambassador walked out of a U.N. Security Council meeting on Monday while being directly addressed by Charles Michel, the president of the European Council, who accused Russia of engineering and weaponizing a global food crisis.

The Kremlin is using food supplies as a stealth missile against developing countries. This is driving up food prices, pushing people into poverty, and destabilising entire regions. Russia is solely responsible for this food crisis. Despite its campaign of lies.@UN #UNSC pic.twitter.com/luL28xXUWB

“You may leave the room, maybe it’s easier not to listen to the truth, dear ambassador,” said Mr. Michel, as the Russian ambassador, Vassily Nebenzia, exited the meeting.

Ana Swanson

The U.S. issues seizure warrants for 2 planes owned by Roman Abramovich, a billionaire tied to Putin.

Biden administration officials said Monday that they had obtained seizure warrants for two airplanes owned by Roman Abramovich, a Russian businessman with ties to the Kremlin who fell afoul of U.S. sanctions when the aircraft were flown into Russia in March.

The Commerce Department also levied administrative charges against Mr. Abramovich, saying he had failed to obtain a license needed for the U.S.-origin aircraft — a Boeing 787-8 Dreamliner and a Gulfstream G650ER — to enter Russia after sanctions were levied on March 2.

The actions come as the Biden administration tries to step up the economic pressure on Russia over the invasion of Ukraine. The United States has seized luxury yachts and millions of dollars held by Russians in accounts across the United States, as well as imposing sanctions on powerful Russians who are deemed to have ties to President Vladimir V. Putin.

Mr. Abramovich, the former longtime owner of the Chelsea Football Club in London, has not been personally hit by the U.S. sanctions, but officials previously warned that his aircraft faced potential penalties for violating prohibitions that prevent American technology from being sent into Russia.

“Russian oligarchs such as Abramovich will not be permitted to violate U.S. export regulations without consequence,” said John Sonderman, director of the Office of Export Enforcement at the Commerce Department’s Bureau of Industry and Security.

Le Figaro

Ces dix mots japonais que l’on utilise au quotidien

«Tsunami», «kamikaze», «sushi»... Les mots japonais se sont fait une place dans notre vocabulaire. En voici dix que vous utilisez sans cesse.

Que ce soit dans les secteurs de l’alimentation, de la météo ou de la littérature, les apports linguistiques du japonais sont nombreux. Doté d’une culture qui a su s’exporter dans le monde entier, le «pays du soleil levant» a su tirer profit de la mondialisation pour s’imposer comme une référence. Voici dix mots devenus déversés dans le langage courant et qui viennent tous de la langue nippone.

● Kamikaze

Contraction des mots «kami» (divin) et «kaze» (vent), le mot kamikaze a fait son apparition pour désigner les pilotes japonais qui, lors de la Seconde Guerre mondiale, se sacrifiaient avec leur avion pour provoquer un maximum de dégâts. Cette expression est aujourd’hui employée pour désigner une opération condamnée à l’échec.

● Tsunami

Ce mot vient du japonais «tsu nami» qui signifie littéralement «vague du port». Particulièrement dévastateurs, les tsunamis désignent ces phénomènes météorologiques malheureusement fréquents au Japon mais qui touchent aussi d’autres territoires (Tahiti par exemple).

● Typhon

Voilà un mot qui dissimule bien son origine nippone! Un typhon est un cyclone venu des régions tropicales. Si certains spécialistes affirment que l’origine de ce mot serait cantonaise, son arrivée dans la langue française s’explique par l’emploi du mot «taifu» au Japon.

● Karaoké

«Karaoké» est issu de la contraction des mots «kara» (vide) et «oke» (orchestration). Ce terme désigne une activité très popualire au Japon qui a su s’exporter en Occident: le fait de se retrouver entre amis ou en famille pour chanter des chansons populaires.

● Emoji

Ce mot a su se faire une place de premier plan dans notre vocabulaire avec l’émergence des smartphones. Issu de la contraction de «e» (image) et de «moji» (caractère), «emoji» désigne ces petits personnages que nous insérons sans cesse dans nos messages. Les emoji ont aujourd’hui complètement remplacé les «smileys» qui s’appuyaient sur des signes dactylographiques.

● Manga

Ces bandes dessinées, qui se lisent de droite à gauche, ont envahi les rayons de nos librairies jeunesse. Élément essentiel de la culture japonaise contemporaine, le «manga» est issu des mots «man» qui signifie «divertissant» et «ga» qui désigne un dessin.

● Futon

Les Japonais ont l’habitude de dormir directement sur des futons posés à même le sol ou sur un tatami. Le mot «futon» vient donc bien du japonais et signifie littéralement «tapis rond de massette».

● Origami

Certes, nous avons tous déjà réalisé une grenouille à l’aide d’une feuille de papier. Pourtant la pratique de l’origami peut s’avérer bien plus complexe et constitue un art au Japon. Le mot origami vient d’ailleurs des termes «oru» (plier) et «kami» (papier).

● Judo

Discipline sportive dans laquelle la France excelle, le judo nous vient aussi du Japon. Le nom de cette activité est né de l’association des mots «ju» (doux) et «do» (moyen, méthode): un choix logique puisque le judo consiste à déséquilibrer l’adversaire en souplesse et sans arme.

● Sushi

Comment évoquer le vocabulaire japonais sans parler de ce phénomène culinaire planétaire! Ce plat réservé aux grandes occasions au Japon et constitué de riz et de poisson cru est une incarnation de la culture japonaise. Le mot vient de «su» qui signifie vinaigre et «shi» qui veut dire riz.

Qui sont (vraiment) les personnages du Petit Prince?

Le mouton, la rose, le renard… Pour les 75 ans du chef d’œuvre de Saint Exupéry, nous vous proposons de percer les mystères du monde du petit voyageur céleste.

«Apéronomie», «Fooding», «Souping»… Quand le ridicule s’invite dans nos assiettes

Ces fantaisies langagières fleurissent sur les vitrines des restaurants et dans les rayons des épiceries.... Jusqu’à plus soif.

Le curieux langage (inventé) de Boris Vian

«Pianocoktails», «députodrome», «trumeaux»... La rédaction vous propose de vous immerger dans le vocabulaire de l’auteur de L’Écume des jours.

New York Times - World

The Museum Was Built So No One Would Forget. Now It’s Falling Apart.

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Organizers at the Monument of Heroes in the Philippines are racing to preserve documents related to the Marcos regime before the dictator’s son takes office.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — The television that used to play footage of Ferdinand E. Marcos declaring martial law is no longer working. The biographies of the people who struggled against the Filipino dictator were tucked away after heavy rains caused the ceiling to cave in. Naked wires now hang overhead.

The Monument of Heroes is one of the few places in the Philippines dedicated to preserving the bitter memory of the Marcos regime, when tens of thousands of political prisoners were tortured and detained. Its mission when it opened in 2007 was to make sure people did not forget the sacrifices made for democracy.

The building is now mostly in disrepair, damaged by Typhoon Ulysses in 2020 and closed for more than two years because of the coronavirus pandemic before reopening in February. But with the recent election of Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former dictator, the Monument of Heroes has seen a surge of interest from Filipinos trying to make sense of how the scion of the country’s most divisive political dynasty could glide to the presidency in a landslide last month.

Many of those who have gathered at the museum are young people who voted for Leni Robredo, Mr. Marcos’s opponent who placed a distant second in the race. They say they are terrified about the prospect of the country’s violent history under Marcos being censored or erased when the son takes office on June 30.

“We have been in a regime where one disappointment came after the next and then the next,” said May Rodriguez, the executive director of the museum. “But this time, this is the first real serious disappointment of our young people.”

Ms. Rodriguez, 68, is leading a group of volunteers in an effort to digitize documents dating from the Marcos era. She said she is determined to “fight very hard” if the new government tries to take back the land that the museum sits on in Quezon City, one of the main sites of the uprising that toppled Mr. Marcos’s father in 1986.

Already, a pitched battle over the truth is being waged across the Philippines. Celebrities and influencers have gone on TikTok and YouTube to tell their followers about the human rights abuses of the Marcos era, while the head of the Philippines’ intelligence agency has accused a local publishing house of trying to “subtly radicalize” young Filipinos by selling books on martial law to children.

Colloquially known as Bantayog, or “monument” in Filipino, the museum has received roughly 50 queries from people wanting to visit and learn more about the dictatorship since Mr. Marcos won the race, according to Ms. Rodriguez.

There was similar enthusiasm in 2016, when President Rodrigo Duterte agreed to relocate the older Marcos’s remains to the Philippines’ equivalent of Arlington National Cemetery. Thousands of people gathered in Manila to protest Mr. Duterte’s decision, which many saw as a shameless attempt to help rehabilitate the Marcos family name.

It also “woke people up,” Ms. Rodriguez said. “Especially the young.”

Edicio G. De La Torre, a trustee at the museum, recently told a group of four young visitors that he was worried about the institution’s future. Mr. De La Torre, who was a political prisoner for nine years, acknowledged during the conversation that he and his peers had not done enough to educate young people about martial law.

“Whenever I feel down or depressed, I feel guilty,” he said.

Ilia Uy, one of the young visitors, said she only learned of the museum three years ago, and that, as a child of the post-1986 generation, she felt as though democracy was a birthright in the Philippines.

“What is lacking is the connection between your generation and our generation,” she told Mr. De La Torre. “I guess it is dawning on our generation that we have to fight,” she said. “And we are not used to it.”

At the museum, visitors are invited to stand in a replica of a prison cell created from the memory of a victim who was raped and tortured during the regime. The Wall of Remembrance, a towering black wall outside the building, lists the names of those who were killed.

Mr. De La Torre, 78, said he knew many of them. “And I think, if my name were up there, what would I want the survivors to do?”

The Marcoses were exiled from the Philippines in 1986, the year the People Power revolt brought down their regime. But when the family returned in the early 1990s, no one was imprisoned, despite the government saying the Marcoses had looted as much as $10 billion from the country’s Treasury.

With no one held accountable, conflicting narratives spread, some arguing for the family’s innocence, others for its guilt.

Marcos supporters have used social media to describe the government’s accusation of theft as a political witch hunt meant to distort a “golden era” of economic development. Textbooks have glossed over the consequences of martial law. No Truth and Reconciliation Commission was ever formed to allow the country to examine its past.

Mr. Marcos, who has repeatedly said he would not apologize for his father’s legacy, has shunned most media requests and said little about his family after winning the election. He called his victory in May a “valuable expression of trust.”

Ms. Rodriguez, the executive director, was herself a victim of martial law, arrested twice in 1975 and 1983 for writing and distributing articles that criticized the government. She was charged with distributing “subversive materials.” Soldiers put cigarettes out on her body, beat her up and sexually assaulted her, she said.

She became executive director of the Monument of Heroes in 2015. The organization runs mostly on donations, and a shortage of funds is “our biggest threat at the moment,” she said.

If she can get enough money, Ms. Rodriguez said, the goal is to make the museum more interactive, with video clips so visitors can “deconstruct the half truths” online. “When they come into the museum, I want them to understand that the last two or three years — maybe even longer — has been a battle for truth and lies,” she said.

With a second Marcos presidency just a few weeks away, many martial law victims worry that the line between truth and lies will be irreversibly blurred.

On a recent Thursday afternoon at the museum, Cora de Guzman Navarro, 68, brought a bouquet of pink roses, the color of Ms. Robredo’s campaign, to place in front of her brother’s name at the Wall of Remembrance.

His name was Lucio de Guzman, a founder of the New People’s Army, the armed wing of the Communist Party of the Philippines. She hadn’t been at the museum in more than two years. She started weeping as she recalled her brother’s torture and death at the hands of the military.

Ms. de Guzman Navarro turned to a woman who was standing nearby and asked for a hug. Rose Bueno-Esteban placed her arm around her. She, too, was there to remember her own brother, whose name was David T. Bueno, a human rights lawyer who was shot by a gunman outside his office in Ilocos Norte, the Marcos family’s stronghold.

The women learned that both men were killed in 1987, when Corazon Aquino was president. Although Mrs. Aquino had banned torture, she retained some of the Marcos security forces, many of whom continued to carry out extrajudicial killings.

“I know it’s been years since 1987 and we have to move on,” Ms. de Guzman Navarro said, her eyes wet with tears. “But it’s still there, the pain.”

Camille Elemia and Jason Gutierrez contributed reporting.

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France24 - Monde

A New York, faire rire de l'avortement malgré l'Amérique qui se divise

Publié le : 07/06/2022 - 09:58

New York (AFP) – L'Amérique se divise sur l'avortement. Mais sur scène à New York, la comédienne Alison Leiby fait rire de sa propre expérience pour lever les tabous et défendre ce droit fondamental.

Le sujet est délicat, car l'avortement n'est pas un acte anodin pour une femme et peut s'avérer une expérience douloureuse.

Mais sur les planches du Cherry Lane Theater, à Greenwich Village, on préfère se gausser des aventures d'une brune trentenaire, aux yeux pétillants derrière ses lunettes, auteure et interprète de "Oh God, a Show about abortion" ("Mon Dieu, un spectacle sur l'avortement").

Avec une grosse dose d'autodérision, Alison Leiby se dépeint en antihéroïne new-yorkaise, loin de tout rêve de maternité, elle qui s'estime incapable de tenir son budget ou de faire pousser une plante.

Le public, très majoritairement féminin, éclate de rire au récit de son test de grossesse, "aussi positif qu'un test pour le Covid après un mariage en Floride".

Ou celui de sa perplexité quand, à la clinique où elle se fait avorter, il est question d'entendre les éventuels battements de coeur du fœtus, ou d'essayer de savoir si "ce sont des jumeaux".

"Chance"

Mais surtout, Alison Leiby tente de dédramatiser les choses: son intervention s'est bien déroulée, les jours qui ont suivi aussi, sans mal-être ni culpabilité.

"Dans la culture populaire, les fictions ou les documentaires, je n'entends jamais parler de l'avortement que j'ai eu, qui est quelque chose d'incroyablement commun, pas traumatisant, en tout cas quand il est autorisé", raconte à l'AFP la comédienne de 38 ans, dans sa loge.

"Je veux faire rire", mais "je veux aussi aider les gens à commencer à parler de quelque chose de difficile", poursuit-elle, consciente d'avoir "la chance d'être une femme blanche, hétérosexuelle, cisgenre, qui vit dans un Etat où l'avortement est légal".

La fuite, au soir du 2 mai, du projet de décision de la Cour suprême américaine, qui est prête à annuler le droit à l'avortement, ouvrant la perspective d'un pays coupé en deux sur la question, "cela a donné plus de sens, pour moi, au fait de jouer ce spectacle. C'est plus politique".

L'avant-première avait vu se déplacer des VIP comme la star de Sex and the City, Cynthia Nixon, ou la directrice de Vogue, Anna Wintour.

Il y a quelques jours, la représentation a été suivie d'une séance de questions-réponses avec la présidente du centre pour les droits reproductifs, Nancy Northup.

"Ce spectacle est formidable, parce qu'il traite de la stigmatisation de l'avortement", dit cette militante à l'AFP. "Elle y met de l'humanité et en même temps, à la fin, ce sentiment d'urgence que nous devons en parler davantage", explique-t-elle, rappelant qu'une Américaine sur quatre subit un avortement durant sa vie.

Crue

Alison Leiby aborde aussi -- et de manière crue -- d'autres questions encore entourées de tabous, comme l'éducation sexuelle, la contraception, les douleurs et l'inconfort des règles -- plus de 2.000 jours dans une vie, soit six ans, calcule-t-elle sur scène -- l'angoisse à l'idée d'être enceinte et, surtout, la difficulté de s'assumer en tant que femme qui ne veut pas d'enfants.

Des thèmes qui parlent au public. "Je ne veux pas avoir d'enfants à moi (...), je suis concentrée sur ma carrière. Mais en même temps, on traverse toutes cette phase où on se demande si on ne devient pas trop vieille" pour enfanter, raconte Briana Gio, une travailleuse sociale de 30 ans, après une représentation.

"Et les gens vous disent +Tu vas le regretter toute ta vie+", ajoute la jeune femme, qui a grandi dans l'Oklahoma, un Etat qui vient de passer une loi pour interdire l'avortement.

Alison Leiby est partagée à l'idée d'entamer une tournée et sortir des terres aux moeurs libérales de New York.

"Je voudrais offrir ce spectacle à un public différent. Je reçois des messages: +Venez dans le Kentucky, venez en Virginie-Occidentale+. Mais ceux qui veulent la fin de l'avortement sont très actifs, très impliqués, d'une manière qui me fait un peu peur", avoue-t-elle.

A New York, son spectacle de stand-up a été prolongé jusqu'au 30 juin.

© 2022 AFP

New York Times - World

Boris Johnson No-Confidence Vote

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How Boris Johnson Shattered His Own Invincibility

The prime minister survived a no-confidence vote, but has been politically wounded by the same baffling mix of strengths and foibles that propelled his rise: rare political intuition, and breathtaking personal recklessness.

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By Mark Landler

LONDON — When Boris Johnson won a landslide election victory for his Conservative Party in 2019, he loomed as a colossus over British politics, the man who had redrawn the country’s political map with a vow to “get Brexit done.”

With an 80-seat majority in Parliament, the greatest amassed by a Conservative leader since Margaret Thatcher in 1987, Mr. Johnson seemed assured of five years in power. Some analysts predicted a comfortable decade in 10 Downing Street for Mr. Johnson, the most reliable vote-getter in British politics.

Now, just two and a half years after that triumph, Mr. Johnson’s political invincibility has been shattered. Rebels in his party fell short of ousting him in a dramatic no-confidence vote on Monday. But with 148 of 359 Tory lawmakers voting against him, he has been damaged, perhaps irretrievably, as an effective, credible leader. Though he remains prime minister, he may be living on borrowed time.

It is one of the most head-spinning reversals of fortune in modern British political history.

What happened?

To some extent, Mr. Johnson’s standing crumbled because of the same confounding mix of strengths and foibles that propelled his rise: rare political intuition offset by breathtaking personal recklessness; a sense of history not matched by a corresponding sense of how he should conduct himself as a leader; uncanny people skills vitiated by a transactional style that earned him few allies and left him isolated at dangerous moments.

It is that last quality, analysts say, that made Mr. Johnson so vulnerable to the setbacks he has suffered. With no underlying ideology beyond Brexit and no network of political friends, the prime minister lost the support of lawmakers in his party when it became clear they could not count on him to win the next election.

“Johnson’s such an accomplished escape artist, and his colleagues so craven and cowardly that you can’t rule out him living to fight another day,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary University of London. “But for what precisely? ‘There’s no there there,’ as the saying goes.”

Mr. Johnson, after all, is the politician who decided to back Brexit after writing two columns — one making the case for leaving the European Union; the other arguing against it — the night before announcing his position. He won in 2019 by promising to “Get Brexit done,” but having accomplished that goal within months of the election, he often seemed like a prime minister without a plan.

Events, as another British prime minister, Harold Macmillan, once put it, have also played a role. Like other world leaders, Mr. Johnson was thrown off course by the coronavirus pandemic, his government upended by a rolling health crisis, in which he played a highly visible but not always reassuring role.

Mr. Johnson reacted late to the looming threat of the virus, imposing a lockdown on the country a week after neighboring European countries. That delay, critics argued, made the first wave of the pandemic worse in Britain than elsewhere. In April 2020, with the virus circulating in Downing Street, Mr. Johnson himself contracted Covid, ended up in an intensive care unit and nearly died.

But Mr. Johnson also pushed for Britain to be a pioneer in developing a vaccine. When Oxford University and AstraZeneca produced one, he rolled it out faster than almost any other major country. He also made a fateful decision — one later copied by other leaders — to reopen society after a significant percentage of the population had been vaccinated. Britons, he said, must learn to live with Covid.

It was during the darkest days of the pandemic that the seeds of Mr. Johnson’s current troubles were sown. While the rest of the country was enduring stifling lockdowns, the prime minister and his top aides were taking part in social gatherings at Downing Street that violated their own lockdown restrictions.

The first reports of illicit parties emerged late last November, prompting Mr. Johnson to issue a blanket denial that any laws had been broken. A subsequent police investigation found that was not true: Mr. Johnson himself was fined for attending his own birthday party in violation of the rules.

Allies of Mr. Johnson argue that “Partygate,” as the London tabloids nicknamed it, is a trivial distraction at a time when Europe is confronting its first major land war since World War II. The prime minister swiftly staked out a position as Ukraine’s staunchest defender, shipping powerful weapons to its army and placing regular phone calls to his new friend, President Volodymyr Zelensky of Ukraine.

At first, the war eclipsed the scandal, giving Mr. Johnson the chance to wrap himself in a statesman’s mantle. But as the fighting ground on, disenchantment resurfaced at home. The Metropolitan Police levied fines, and an internal investigation by a senior civil servant painted a lurid portrait of partying in the heart of government.

Understand Britain’s ‘Partygate’ Scandal

Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that has threatened his hold on power. Here is what to know:

Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.

Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which has also conducted an investigation, levied several fines. Mr. Johnson was among those fined.

A series of apologies. In January, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband. He apologized once again after being fined by the police.

No-confidence vote. In June, Mr. Johnson survived a dramatic no-confidence vote over the lockdown parties, as detractors within his Conservative Party failed to muster the simple majority needed to oust him as party leader. But the 211-to-148 result left the prime minister badly wounded and set off a volatile period in which he may have to fend off potential Tory challengers.

The taint of moral hypocrisy corroded the prime minister’s popularity with the public. On Friday, when he and his wife, Carrie Johnson, climbed the steps to St. Paul’s Cathedral for a thanksgiving service in honor of Queen Elizabeth II’s 70 years on the throne, he was roundly booed by the crowd. It was an omen.

Beyond that, the economic winds began blowing against Mr. Johnson. The supply-chain disruptions from the pandemic — combined with price shocks on food and fuel after Russia’s invasion — drove inflation into double digits and raised the specter of “stagflation.” The last time Britain faced that, its Labour government went down to a crushing defeat against Mrs. Thatcher’s Conservatives.

The prospect of history repeating itself helps explain why lawmakers are turning against Mr. Johnson. The 2019 Conservative victory was fueled by winning seats in longtime Labour districts in the country’s Midlands and industrial north, known colloquially as the “red wall.” But as Mr. Johnson himself acknowledged after the victory, the Tories had rented these seats, not won them in perpetuity.

Instead of appealing to those new Tory voters with innovative policies, Mr. Johnson lurched from scandal to scandal. In addition to Partygate, the prime minister became embroiled in an uproar over the expensive refurbishment of his apartment in Downing Street, which was funded by a Tory party donor.

He defended a Tory lawmaker who was accused of lobbying improperly while in office and then had to back down, a humiliating setback that presaged some of the troubles to come within his own party. He got caught up in a vicious and damaging public feud with his former chief adviser, Dominic Cummings.

By themselves, these issues might not have been enough to trip up a politician known for his Houdini-like escapes. But against an economic backdrop that the head of the Bank of England described as “apocalyptic,” they contributed to fears in the party that the Conservatives face a ferocious voter backlash.

“All we can say with any level of certainty is that ordinary Brits are going to find it tough going economically for the rest of this year — and probably well into the next,” Professor Bale said. “And that spells trouble for the Tories, Johnson or no Johnson.”

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France24 - Monde

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Publié le : 07/06/2022 - 09:18Modifié le : 07/06/2022 - 09:16

Paris (AFP) – Les places européennes ont ouvert en baisse mardi, inquiètes à quelques jours d'une réunion de la Banque centrale européenne qui devrait arrêter ses rachats nets de dette qui soutenaient jusqu'à présent les marchés.

A 09H00, la Bourse de Paris a démarré la séance en repli de 0,47% et celle de Francfort de 0,45%. Seule la place de Londres a ouvert proche de l'équilibre, à +0,01%, après que Boris Johnson a sauvé son poste de Premier ministre lundi soir en remportant un vote de défiance de sa majorité.

© 2022 AFP

France24 - Monde

En Ukraine, la guerre en cours est déjà au musée

Publié le : 07/06/2022 - 09:16Modifié le : 07/06/2022 - 09:14

Kiev (Ukraine) (AFP) – "Toucher la guerre du doigt": les Ukrainiens se pressent à Kiev pour observer casques, rations alimentaires et missiles récupérés suite au retrait de l'armée russe des zones occupées et montrés dans une exposition créée en temps réel.

Nommée "Ukraine - Crucifixion", cette initiative du Musée de l'Histoire de l'Ukraine dans la Seconde Guerre mondiale rassemble d'authentiques objets, collectés entre le 4 avril et le 5 mai, notamment dans la région "libérée" au nord de Kiev.

Elle a été inaugurée le 8 mai, son montage en un temps record ayant été rendu possible par une coopération étroite avec l'armée, la présidence, le gouvernement ukrainien et les autorités régionales.

Dans le hall d'entrée, des bottes militaires rassemblées au centre d'une grande étoile rouge posée sur le sol.

Les notes personnelles et les cartes de crédits des soldats russes tués au front sont présentées sous des vitrines.

Sur des passeports, les dates de naissance témoignent de leur jeunesse, tandis qu'une plaque défoncée, immatriculée en Sibérie, prouve que certains viennent de loin.

Les grands bocaux de borchtch - soupe traditionnelle ukrainienne préparée dans plusieurs pays slaves - se déclinent aussi en version halal, pour convenir aux Tchétchènes enrôlés par leur dirigeant Ramzan Kadyrov.

Des missiles sont encastrés dans une fenêtre, noircie et à moitié fondue à cause d'une explosion, évoquant bombardements et destructions massives de maisons.

"Ici on peut voir et toucher la guerre du doigt", explique à l'AFP le commissaire Iouri Savtchouk. "C'est aussi le but: choquer les gens pour qu'ils se rendent compte de ce qui se passe".

"Très dur à voir"

Dans les caves du musée, un abri de fortune est reconstitué à l'identique à partir de photos.

Il abritait pendant 37 jours des dizaines de civils, donc plusieurs enfants et un nourrisson de six mois.

Des briques posées au sol matérialisent la perte de deux personnes, mortes dans ce souterrain insalubre et humide, tandis que sur un écran de télévision accroché au mur, la maman du nourrisson livre son témoignage glaçant.

"En fait c'est vraiment très dur de voir ça", lance Zoïa Didok, 26 ans, une visiteuse qui travaille dans le secteur bancaire.

"Heureusement que je n'habitais pas dans l'un de ces villages quand les Russes y étaient".

Au premier étage, le portail d'une église éventré par un éclat d'obus ouvre sur une salle consacrée à des compositions.

Des artistes ukrainiens se sont emparés de ces matériaux pour exprimer leur douleur.

Ainsi, des cierges consumés, rassemblés au pied d'un tableau représentant le Christ et touché par un éclat d'obus, rendent hommage aux nombreux morts et au patrimoine religieux endommagé.

Une grenade dissimulée sous un jouet dans un bac à sable rappelle l'enfance volée de millions de jeunes Ukrainiens.

Un mémorial de la Seconde Guerre mondiale, brisé dans la commune de Gostomel, donne un terrible sentiment de déjà-vu et dresse un parallèle entre les deux guerres, les envahisseurs d'aujourd'hui étant les descendants des héros d'hier.

"On veut aussi répondre à la propagande russe qui a monté une exposition à Moscou sur le soi-disant fascisme qu'il faudrait combattre en Ukraine", explique Iouri Savtchouk.

© 2022 AFP

Le Figaro

Le français Nfinite lève 100 millions de dollars

Enguérand Renault

La plateforme de visualisation des produits en 3D a déjà conquis les géants américains de l’e-commerce.

Créée en pleine pandémie en 2021, la plateforme Nfinite connaît une croissance fulgurante. La start-up a développé une plateforme par abonnement (en mode Saas, ou Software as a Service) qui permet aux géants mondiaux de l’e-commerce de numériser en 3D leurs catalogues de produits à vendre et de les présenter sur leurs sites. Cette technologie permet de multiplier très facilement les visuels sous tous les angles, dans toutes les couleurs et dans tous les environnements possibles sans passer par de longues et coûteuses séances de prises de vues photographiques.

 Aujourd’hui, les consommateurs de l’e-commerce ont évolué. Ils veulent voir le produit sous toutes ses coutures avant de se décider. Il est prouvé que plus il y a de photos du produit, plus il y a de trafic et, au final, plus il y a d’actes d’achat. Un produit mis en scène avec notre technologie multiplie par cinq le taux de conversion» explique Alexandre de Vigan, fondateur de Nfinite. Grâce à sa technologie 3D, Nfinite permet à ses clients distributeurs de multiplier quasiment à l’infini les productions visuelles et donc de proposer des expériences interactives et un contenu personnalisé en temps réel. En clair, en confiant tout ou partie de leur catalogue à Nfinite, les géants de l’e-commerce réduisent leurs coûts et augmentent leurs ventes. La martingale gagnante.

Revenus quadruplés

En quelques mois, et sans aucune force de vente aux États-Unis, cette plateforme a séduit trois des cinq premiers acteurs mondiaux du retail, dont les plus importants américains, qui représentent déjà 60% des revenus de Nfinite. En France, Conforama fut le premier distributeur spécialisé séduit par Nfinite. Il a été suivi par Leclerc et But, qui utilisent déjà cette plateforme.

Pour accompagner cette croissance, la start-up, fondée à Bordeaux, lève 100 millions de dollars auprès du fonds d’investissement américain Insight Partners, principal pourvoyeur d’argent frais, ainsi que d’US Venture Partners, qui avait déjà misé 15 millions de dollars lors de la précédente levée de fonds, en août 2021. L’opération, sécurisée juste avant le krach du secteur de la technologie, «valorise Nfinite pratiquement comme une demi-licorne», concède Alexandre de Vigan.

Après avoir réalisé une multiplication par quatre de son chiffre d’affaires en 2022, Nfinite vise 50 millions d’euros de revenus en 2023. La croissance provient principalement de la plus grande utilisation de la plateforme par les clients existants qui confient une plus grande partie de leurs catalogues produits. Mais elle provient également de nouveaux clients, notamment dans le luxe ou dans la consommation.

«L’avantage de notre technologie est à la fois sa simplicité d’utilisation mais aussi la possibilité de mettre en scène un produit sur n’importe quel support: sites internet marchand, réseaux sociaux et même métavers», ajoute Alexandre de Vigan.

L'Humanité

Aux États-Unis, des tueries à un rythme quasi quotidien

Actu

Armes à feu Depuis la mort des écoliers du Texas, la liste de nouvelles victimes du carnage provoqué par le marché libre n’a cessé de s’allonger, avec trois attaques sanglantes dénombrées durant le seul week-end qui vient de s’écouler.

Bruno Odent

Le funeste bilan du marché libre des armes à feu ne cesse de s’alourdir aux États-Unis depuis le carnage commis dans une école élémentaire du Texas. Durant le week-end, deux tireurs ont tué samedi au moins 3 personnes et en ont blessé 12, pour la plupart grièvement, en tirant dans un groupe de piétons rassemblés dans une rue très passante de Philadelphie. Quelques heures plus tard, 3 autres personnes devaient succomber à la suite d’une altercation entre porteurs de flingues qui a mal tourné à la sortie d’une boîte de nuit à Chattanooga dans le Tennessee (14 blessés). Et quasiment au même moment, d’autres fins de festivités ont gravement dégénéré à Phoenix en Arizona et Chester en Virginie, ainsi qu’à Summerton, en Caroline du Sud, occasionnant 3 morts supplémentaires et quelque 22 blessés, dont des enfants.

Le bilan s’était déjà alourdi dans les jours qui ont suivi immédiatement les deux carnages les plus retentissants de la dernière quinzaine : celui qui a coûté la vie aux 19 écoliers et à leurs deux institutrices d’Uvalde (Texas) et celui qui l’avait précédé, frappant 10 Noirs, tombés sous les balles d’un raciste à Buffalo (New York). Au cœur d’un centre hospitalier de Tulsa (Oklahoma), un assassin a vidé son chargeur le 1er juin sur des personnes qui ont juste eu le tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Bilan : 4 morts et une dizaine de blessés. La litanie de ces crépitements de balles intervient à un rythme si régulier, quasi quotidien, qu’elle fait resurgir, encore plus douloureusement, l’émotion ressentie par toute une population à la suite du choc de l’assassinat des enfants d’Uvalde.

Les statistiques établissent un rapport accablant entre l’augmentation de la circulation des armes et celle des « tueries de masse », selon les termes de la nomenclature criminelle officielle. Quelque 18 574 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année, victimes d’une arme à feu par suicide ou d’une de ces tueries, relève l’ONG Gun Violence Archive (GVA). Quelque 393 millions de flingues en tous genres – plus que la population du pays – circulaient en 2020. Le Washington Post a pu établir que plus de 300 000 enfants ont été répertoriés comme «  victimes physiques ou témoins traumatisés d’une fusillade dans une école », depuis l’une des tragédies les plus terribles à Columbine, dans le Colorado, en 1999 (15 morts, dont les deux assaillants, et une vingtaine de blessés).

En dépit d’un tel passif, la question d’introduire enfin une législation permettant de contrôler et de limiter l’accès aux armes à feu devrait continuer à marquer le pas. La capacité de nuire du surpuissant lobby des armes à feu, la NRA (National Rifle Association), ne semble toujours pas affectée par ces massacres à répétition. Tant son « droit » de financer les campagnes électorales et donc de corrompre un monde politique – principalement son arc républicain mais pas uniquement lui – , demeure intact.

États-Unisarmes à feutueries
France24 - Monde

En direct : les combats acharnés se poursuivent à Severodonetsk

Publié le : 07/06/2022 - 08:57Modifié le : 07/06/2022 - 09:06

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Les combats se poursuivent mardi pour la prise de contrôle de Severodonetsk, où l'armée russe "détruit la ville", selon un responsable local. L'autre grande bataille est celle des ressources en blé : Washington accuse Moscou de faire un "chantage" aux exportations de blé. Suivez notre direct.

  • 9 h 05 : les canons Caesar français sur le front du Donbass

À Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a mis en garde les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée. Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington. Par ailleurs, depuis quelques jours, les redoutables canons Caesar français sont utilisés sur le front de l'est par l'armée ukrainienne.

  • 8 h 15 : d'une guerre éclair à une guerre d'usure ?

Les invités du débat de France 24 analysent les derniers développements du conflit en Ukraine alors que Kiev peine à faire face à l'afflux de troupes russes sur Severodonetsk, plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Louhansk.

  • 4 h 51 : la lutte pour Severodonetsk se poursuit

Les combats se poursuivaient pour la prise de contrôle de Severodonetsk, où la situation évolue "d'heure en heure" selon Kiev. "Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D'intenses combats de rue se poursuivent", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans sa dernière vidéo publiée lundi soir.

Les Russes "sont en train de détruire la ville... Comme ils n'ont pas réussi à la prendre en un ou deux jours, ils utilisent des frappes aériennes, de l'artillerie lourde", a témoigné Oleksandr Striouk, responsable de l'administration de Severodonetsk, s'inquiétant d'une évacuation des civils rendue "quasiment impossible" désormais.

  • 23 h 10 : la Russie accusée "d'intimider" les correspondants des médias américains

Les États-Unis ont accusé la Russie d'"intimider" les correspondants des médias américains à Moscou. "Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vos collègues pour leur 'expliquer les conséquences de la ligne hostile de leur gouvernement dans la sphère médiatique'", a déclaré à la presse à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

"Soyons clairs, le Kremlin mène une attaque en règle contre la liberté de la presse, l'accès à l'information et la vérité", a-t-il affirmé, dénonçant un "effort clair et flagrant pour intimider des journalistes indépendants".

  • 22 h 53 : Washington juge "crédible" que Moscou "vole" du blé ukrainien

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, "pour les vendre à son propre profit".

"Tout cela est délibéré", a-t-il dit lors d'une conférence virtuelle sur l'insécurité alimentaire, accusant le président russe Vladimir Poutine de faire du "chantage" pour obtenir une levée des sanctions internationales. Il a estimé que Moscou avait, en outre, commencé à garder ses propres exportations de nourriture, après avoir imposé un "blocus naval en mer Noire qui empêche les récoltes ukrainiennes d'être acheminées" à travers le monde.

Avec AFP et Reuters

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Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

LE FIL DU 6 JUIN

Bombardements sur Kiev, la "moitié" de Severodonetsk sous contrôle selon l'Ukraine

LE FIL DU 6 JUIN

Ukraine : la situation sur le front de l'Est est "difficile", reconnaît Volodymyr Zelensky

Le Figaro

Le curieux langage (inventé) de Boris Vian

«Pianocoktails», «députodrome», «trumeaux»... La rédaction vous propose de vous immerger dans le vocabulaire de l’auteur de L’Écume des jours.

On le connaît pour L’Écume des jours, L’Arrache-coeur, L’Herbe rouge ou pour J’irai cracher sur vos tombes : voici Boris Vian et son cortège d’influences, du jazz à la littérature américaine, en passant par la philosophie française et la botanique. Celui qui fut ingénieur, écrivain, menuisier, trompettiste, mécanicien ou encore chanteur révèle, par le choix de ses métiers pratiqués, une formidable inventivité. Une créativité qui s’incarne dans ses néologismes. Le Figaro vous propose de se pencher sur quelques formules étonnantes de Boris Vian, en s’intéressant à leurs origines.

«Cormarin», «senciaire», «sarcastifleur»

Disciple de Lewis Carroll, Boris Vian créa de nombreux «mots-valises». Ces néologismes que Carroll appelait «portmanteau» se retrouvent dans tous les livres de Boris Vian, et leurs créations relèvent souvent d’une critique peu tendre de l’Homme. Dans L’Arrache-cœur, où les villageois se comportent de manière bestiale voire inhumaine, Boris Vian crée des termes pour décrire une nature dont les espèces végétales sont humanisées. Le «romarin» prend «corps» et devient un «cormarin», «senciaire» pourrait être le mélange de «sensitive» et «cinéraire» tandis que «cannaïs» serait la juxtaposition de «canne à sucre» et «maïs».

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À l’inverse, certains néologismes mots-valises décrivent de manière directe et avec satire les comportements humains: «sarcastifleur» rassemble «sarcastique» et «persifleur», «terne» et «vitreux» forment «tertreux» (L’Herbe rouge), «bedon» vient de «bidon» et de «bedeau» tandis que «députodrome» mêle «aérodrome» et «député» (L’Écume des jours).

Boris Vian s’amuse des comportements humains en transformant les expressions françaises et crée des pléonasmes les grossissant. Il écrit dans L’Écume des jours: «- j’en ai pour cinq minutes d’indulgence» ou encore «baver de convoitise». Tout, ou presque, est tourné en dérision: Boris Vian écrit «la sacristoche» pour parler de l’Église catholique (L’Écume des jours) et l’amour possessif de Clémentine (L’Arrache-cœur) est également dénoncé. Ses triplés en plus d’être qualifiés de «trumeaux» dans le livre, sont appelés «Noël», «Joël» et «Citroën»: Beatriz Vaz Leão souligne dans Boris Vian, un précurseur de l’Oulipo que ces prénoms accentuent l’objectification des trois enfants faite par leur mère.

Boris Vian, mélomane et anglophone

L’Écume des jours ne serait pas devenu ce chef-d’œuvre sans son «pianococktail», mot-valise désignant un piano alliant plaisir gustatif et auditif, créateur d’ivresses sur commande et d’harmonies sur mesure. Le jazz imprègne la totalité de L’Écume des jours. Chloé s’appelle ainsi en référence au morceau éponyme de Duke Ellington, tandis que Paris se dote de nouvelles avenues («avenue Louis-Armstrong»), rues («rue Sydney-Bechet»), et adresses («maison Gerschwin») aux noms des incontournables du jazz. Le fidèle ami de Colin (le personnage principal) se prénomme dans le manuscrit originel «Jacques Chickago», puis dans la version finale «Chick». Bien que le prénom soit raccourci, l’influence aux séries noires américaines est encore évidente et Chick se fera abattre par des policiers tous nommés Douglas, comme le souligne l’écrivain et professeur de littérature française Gilbert Pestureau dans Boris Vian, «L’Écume des jours» et les influences anglo-saxonnes.

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Bec fin, Vian joue alors sur la polysémie des mots et sur leurs changements de significations en fonction de la langue usée. Alors que relatif se serait traduit en français par «proche» ou «parent», Boris Vian préfère ne pas le traduire et écrit «Chloé est partie avec des relatifs dans le Midi». De la même façon, l’anglais engagement (qui signifie «mariage») n’est pas traduit et est utilisé dans un dialogue entre Colin, répétant vouloir rencontrer son âme-sœur, et Nicolas, qui raconte le programme de ses réunions politiques. Le double-sens est alors maintenu, par un effet de bilinguisme, entre l’engagement associatif et marital. Qu’ils soient donc anglais ou français, les mots de Boris Vian sont décidément bien, ce que son ami Jacques Bens, appelait «un langage-univers».

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Ces fantaisies langagières fleurissent sur les vitrines des restaurants et dans les rayons des épiceries.... Jusqu’à plus soif.

L'Humanité

L’impair diplomatique de Joe Biden avec l’Amérique latine

Actu

Atlantisme  Les États-Unis accueillent, à Los Angeles, le 9e sommet des Amériques. Le président entend marquer une première rupture avec Donald Trump et concurrencer la Chine.

Vadim Kamenka

Et si la 9e édition du sommet des Amériques, qui a débuté lundi à Los Angeles, s’affichait comme un revers pour le président des États-Unis ? Cet événement avait été lancé en 1994, à Miami, par le président démocrate Bill Clinton afin de signer des accords régionaux de libre-échange, dont l’Alena (qui regroupe les États-Unis, le Canada et le Mexique). En 2022, en pleine guerre d’Ukraine, Joe Biden entend, lui, illustrer une rupture avec son prédécesseur Donald Trump sur un certain nombre de dossiers comme la politique d’immigration, la transition énergétique, les partenariats, l’environnement… Pour ces cinq jours de sommet, la thématique est : « Construire un avenir durable, résilient et équitable » pour notre hémisphère.

Seulement, l’unité et la coopération entre le nord et le sud du continent promises par Washington se heurtent à la réalité. « Le problème est que, depuis que Biden est arrivé à la Maison-Blanche, il n’a rien fait en direction de l’Amérique latine », rappelle le chercheur à l’Iris, Christophe Ventura. Cette nouvelle ère diplomatique souhaitée par Washington débute par une fronde. De retour d’Arabie saoudite, le président états-unien, qui s’est autodéclaré chef de la « principale démocratie dans le monde », a exclu ce qu’il jugeait être des régimes autoritaires parmi ses invités : Cuba, Venezuela, Nicaragua. Son administration justifiant cette décision au nom de la charte démocratique de l’Organisation des États américains (OEA).

Immédiatement, l’un des principaux partenaires et voisins des États-Unis, le Mexique, a condamné cette décision. « Aucun pays ne doit être exclu de ce sommet  ! » a lancé le président Andrés Manuel Lopez Obrador, qui refuse de se rendre à Los Angeles si « tous les pays n’y sont pas ». Les présidents du Guatemala et de Bolivie ont eux aussi annoncé leur boycott. L’administration Biden a donc dû s’assurer de la venue de dirigeants majeurs. Le président argentin de centre gauche, Alberto Fernandez, et le dirigeant d’extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro, ont donné leur accord.

L’essor de la Chine dans cette région, qui reste considérée comme un pré carré par les États-Unis, apparaît comme l’autre grand volet diplomatique de cette édition. Pékin se classe désormais comme le premier partenaire commercial de nombreux pays d’Amérique latine. « Si la Maison-Blanche ne parvient pas à prendre des mesures concrètes pour relever ces défis et fournir un substitut viable à l’influence croissante de la Chine, cela aura un impact dévastateur sur la position des États-Unis dans la région », analyse un ancien responsable de la Maison-Blanche sur les questions sud-américaines, Benjamin Gedan, dans le Washington Post.

Washington n’entend pas abdiquer

En plus de leur interventionnisme aigu dans les affaires internes des pays d’Amérique latine, les États-Unis ont commis un certain nombre de ratés récents liés à la pandémie de coronavirus, à l’accès vaccinal et à la lutte contre l’inflation qui expliquent la rivalité grandissante de la Chine. Dans cet affrontement géopolitique, un certain nombre de diplomates américains veulent que Biden concurrence Pékin dans les financements en augmentant davantage les programmes d’aide et d’investissement.

Washington n’entend pas abdiquer. Le dirigeant américain, qui sera présent une bonne partie du sommet avec sa vice-présidente, Kamala Harris, devrait annoncer des soutiens économiques. Ils porteraient sur des initiatives pour lutter contre le changement climatique, l’insécurité alimentaire et une approche collaborative face à une crise migratoire régionale. Son principal conseiller pour l’Amérique latine, Juan Gonzalez, a indiqué à la presse que le président démocrate pourrait faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Au même moment, une nouvelle caravane de migrants est partie de Tapachula, une ville à la frontière entre le Mexique et le Guatemala, vers les États-Unis via la route côtière. Elle regroupe plus de 15 000 personnes. « Il s’agit de la plus grande migration humaine que j’ai vue depuis au moins dix ans. Les femmes et les enfants représentent 70 % de ces déplacés », a déclaré Luís Villagran, un des organisateurs et directeur du Centre pour la dignité humaine. Un phénomène en augmentation du fait de l’instabilité économique et des désastres climatiques.

amérique latineÉtats-UnismexiqueSommet des Amériques
France24 - Monde

Les Pékinois fêtent la réouverture des restaurants

Publié le : 07/06/2022 - 08:46

Pékin (AFP) – "J'avais hâte!": après un mois coincée chez elle, Chen Chunmei profite de la levée des restrictions anti-Covid à Pékin pour déguster une montagne d'écrevisses sautées. Comme elle, une foule d'habitants célèbre la réouverture des restaurants.

Depuis début mai, la capitale chinoise, peuplée de 22 millions de personnes, avait fermé bars, cafés, salles de sport, gymnases, musées, ou encore des dizaines de stations de métro afin d'affronter une flambée épidémique.

"J'avais hâte d'être là, surtout parce que je n'ai pas pu sortir pendant si longtemps", déclare une Chen Chunmei souriante à l'AFP. "Tous les jours, je me commandais à manger ou je cuisinais. Donc j'avais vraiment envie de me faire un resto."

Seules quelques dizaines de nouveaux cas journaliers étaient enregistrés à Pékin, mais comme ailleurs en Chine, la municipalité a appliqué une stratégie zéro Covid afin d'empêcher la propagation du virus et les décès.

Les habitants étaient contraints pendant plusieurs semaines d'effectuer un test PCR au moins toutes les 48 heures, des immeubles ont été confinés et des personnes placées en quarantaine.

"Vraiment barbant"

Chen Chunmei explique que son complexe résidentiel a été placé sous confinement durant deux semaines, après la détection d'un cas positif. Mais après ces 15 jours, c'est sa station de métro qui a à son tour fermé.

"Depuis ce moment-là, je restais à la maison", explique-t-elle. "Au début, j'aimais bien travailler chez moi. Mais au bout d'un moment, ça devient vraiment barbant."

Avec la chute progressive du nombre de nouveaux cas positifs à Pékin (seulement deux annoncés mardi), les autorités permettent désormais aux habitants de retourner au bureau. Les écoles pourront, elles, rouvrir graduellement à partir du 13 juin.

Le parc d'attractions Universal Studios a, lui, annoncé sa réouverture pour le 15 juin. Les cinémas et les salles de sport ont également rouverts - à 75% de leur capacité pour l'instant.

Manger au restaurant est donc de nouveau possible, sauf dans deux districts pékinois qui continuent à appliquer des restrictions en raison de la découverte de cas positifs.

Tests PCR maintenus

Si les mesures anti-Covid ont permis de limiter les décès dus au coronavirus, elles ont évidemment entraîné des pertes économiques pour les restaurateurs.

"Notre chiffre d'affaires en mai a chuté d'environ 65% par rapport à l'an dernier", se lamente Zhang Shengtao, directeur des opérations chez Beijing Huda Catering, qui gère une populaire chaîne de restaurants spécialisés dans les écrevisses à l'ail et aux piments.

"J'attendais la reprise avec impatience", souffle Wu Ziwen, le gérant d'un restaurant Nanjing Dapaidang, une autre chaîne qui propose des spécialités de l'est de la Chine.

"C'est sûr qu'on a perdu de l'argent" pendant le mois écoulé, même si les livraisons à domicile ont permis d'amortir un peu le choc, explique-t-il à l'AFP.

La reprise n'est toutefois pas encore totale. Les établissements ne peuvent fonctionner qu'à 50% de leur capacité "même si les clients affluent", souligne M. Wu.

Les Pékinois doivent également avoir un test PCR négatif datant de moins de 72 heures afin d'entrer dans la plupart des bâtiments et d'emprunter les transports en commun.

© 2022 AFP

New York Times - World

British Journalist and Indigenous Expert Are Missing in Amazon After Threats

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Dom Phillips and Bruno Araújo Pereira were last seen Sunday morning traveling in a boat in the northern Brazilian state of Amazonas.

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By Jack Nicas and Manuela Andreoni

RIO DE JANEIRO — A British journalist and a Brazilian expert on Indigenous peoples have been reported missing deep inside the Amazon rainforest, after the expert’s organization said it had received threats for its work monitoring illegal mining and fishing in the area.

Dom Phillips, a freelance writer for the British news organization The Guardian, and Bruno Araújo Pereira were last seen early Sunday while traveling in a boat on the Itaquaí River in the northern Brazilian state of Amazonas, near the border with Peru.

Search parties made up of local Indigenous people have found no trace of the men or their boat. By late Monday, the Brazilian Navy said that it had dispatched a search team to the area, and the Brazilian Army said that it was planning to do so.

Mr. Phillips, 57, was in the remote region to interview Indigenous people who were patrolling the area for illegal miners and fishers with an organization called Univaja. Mr. Phillips was planning to use the reporting for a book about the Amazon, according to The Guardian.

He was traveling with Mr. Pereira, who had been working with the Univaja patrol teams. Those teams had recently faced threats in the area for their work, including in the past week, Univaja said in a news release. The organization added that it had reported some of the threats to the local authorities.

Leonardo Lenin, an official with the Observatory for the Human Rights of Isolated and Recently Contacted Indigenous Peoples, another Indigenous advocacy group that works with Univaja, said that Mr. Pereira was well known in the region because for years he had led the Brazilian government’s efforts to protect the Indigenous tribes there.

In response to his work, Mr. Pereira had long received death threats, Mr. Lenin said. “Bruno always acted fiercely against illegal activities in the region,” he said. “They were trying to intimidate him to stop monitoring the territory.”

The Amazon has for decades been plagued by violence between people who want to exploit the rainforest for profit and those who are trying to stop them. Amazonas, where Mr. Phillips and Mr. Pereira went missing, has suffered increased deforestation in recent years and is among the forest’s most violent areas. The men were last seen near an area bordering Brazil, Colombia and Peru that is common for drug trafficking.

In a statement, Mr. Phillips’s wife, Alessandra Sampaio, called on the Brazilian authorities to increase their efforts to find the missing men. “In the forest, every second counts; every second can be life or death,” she said. “Brazilian authorities, our families are desperate. Please respond to the urgency of the moment with urgent actions.”

Brazilian journalists and Indigenous activists criticized the authorities’ search efforts late Monday, in part because it appeared that they had still not used a helicopter, which could be crucial in finding the men in such a vast and remote area. The army also initially said late Monday that it had not received authorization to dispatch a search team, before announcing it would do so just after 7:30 p.m. local time.

“A crucial day passed and the Brazilian authorities didn’t make any helicopters available to try to find Bruno Pereira and Dom Phillips,” Eliane Brum, a prominent Brazilian journalist and author, said on Twitter.

The navy said it would use a helicopter in its search on Tuesday. A spokesman said that the army had only speedboats in the area and that it would take time to get a helicopter from roughly 700 miles away in Manaus, the capital of Amazonas.

Data from a satellite communication device showed that Mr. Phillips and Mr. Pereira had stopped along the Itaquaí River for a planned meeting at 6 a.m. Sunday, Univaja said. They were last seen on their boat downstream from that spot. They should have arrived in the small city of Atalaia do Norte at 8 a.m. but did not.

The area is a maze of waterways, and it can be easy to get lost there, though Univaja noted that Mr. Pereira “has profound knowledge of the region.” The men were traveling in a new boat with a 40-horsepower motor and 70 liters of gasoline, which was enough for the journey, Univaja said.

Mr. Phillips has lived in Brazil since 2007, reporting for a number of newspapers, including The New York Times, for which he wrote about two dozen stories in 2017. In recent years, he has been a regular contributor to The Guardian. Through the 1990s, he wrote and edited for Mixmag, a British magazine about electronic dance music, where he coined the term “progressive house” to describe a genre of music, according to the magazine.

In a second act of his career, Mr. Phillips fell in love with Brazil, and especially with reporting on isolated regions of the Amazon and the conflict there.

“He’s an immensely curious guy who’s fascinated by the details and by what’s driving everything that’s happening in the Amazon,” said Tom Phillips, The Guardian’s Latin America correspondent. “He also has a really huge heart and is someone who really likes people, and that kindness and decency is what drives him.”

André Spigariol contributed reporting from Brasília, and Leonardo Coelho from Rio de Janeiro.

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Le Figaro

La lettre du Figaro du 7 juin 2022

Louise Darbon

L'inquiétude de l'Élysée pour les législatives, un reportage avec les bataillons Azov et Kraken en Ukraine et une histoire de trafic d'antiquités.

Très chers abonnés,

Depuis sa réélection, Emmanuel Macron a eu tendance à prendre son temps. Pour nommer son premier ministre, pour désigner les membres de son gouvernement, … Jean-Luc Mélenchon en a profité pour lancer sa campagne pour les législatives et grappiller des points dans les sondages. Alors, le chef de l'État a décidé qu'il était temps de dire tout le mal qu'il pensait du programme des Insoumis et de leurs amis. Et puis, si cela peut mobiliser ses troupes et éviter que la majorité doive se contenter d'une majorité relative seulement au Palais Bourbon, tant mieux.

Aujourd'hui, nous fêtons les Gilbert, bonne fête à eux! Passez une bonne journée, chers lecteurs!

Louise Darbon

• À la une

Législatives : l'inquiétude monte à l'Élysée

Nouvelle élection, nouvel adversaire. Pour les législatives, l'ennemi public numéro un de la majorité n'est pas à l'extrême droite mais de l'autre côté. La macronie commence en effet à craindre sérieusement de voir le Palais Bourbon se remplir d'un tas de mélenchonistes à la fin du mois.

Le président a bien pris son temps pour confier Matignon à Élisabeth Borne. Une nomination tardive qui ne rend pas les choses aisées, surtout quand elle intervient juste avant la période de réserve qu'imposent les élections. Mais dans son entourage, on ne s'inquiète pas, elle est très bien à sa place.

Le temps, on l'a aussi pris pour faire connaître le nom des ministres. Un moyen de raccourcir une campagne législative plus longue que d'habitude - et d'éviter les bourdes éventuelles. Raté. Les accusations d'agression sexuelle contre Abad et le chaos au Stade de France qui a éclaboussé Darmanin ont secoué un gouvernement tout jeune.

Alors Emmanuel Macron s'est lui-même impliqué dans les choses. Si vous n'avez pas lu le programme de la Nupes, le président l'a fait pour vous et prévient: «Ils y citent 20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction, ce qui donne une idée assez claire de l'esprit du programme… C'est un projet de liberté sans doute ?». Apparemment pas.

Mélenchon a donc beau se voir à Matignon, le chef de l'État lui rappelle que c'est lui qui choisit.

Petit avant goût du 12 juin: dimanche, les Français de l'étranger ont voté avant tout le monde. La Nupes a connu une poussée mais la majorité reste en tête. L'Élysée peut souffler - l'alliance des gauches ne devrait pas avoir la majorité absolue. Mais la bataille est loin d'être gagnée car la perspective que les macronistes n'obtiennent qu'une majorité relative est bien réelle.

• L'éditorial

Macron et les législatives: «Un étrange climat »

On dit le président de la République inquiet. Les élections législatives pourraient certes réserver quelques surprises. La stratégie qui avait consisté à faire très peu campagne avait fonctionné pour la présidentielle. Cette fois, elle a connu des ratés et des accrocs. Le gouvernement d'Élisabeth Borne n'a guère suscité d'enthousiasme. Pire, deux de ses ministres, et pas des moindres, ont défrayé la chronique. Damien Abad représentait pourtant une belle prise de guerre sur la droite. Promu aux avant-postes dans la nouvelle équipe, Gérald Darmanin était censé incarner cet esprit régalien qui a fait défaut au premier mandat. L'un et l'autre doivent aujourd'hui en rabattre. Le parachutage de Manuel Valls dans une circonscription des Français de l'étranger a, quant à lui, lamentablement échoué. À cela s'ajoute un horizon économique chargé de mauvais nuages avec le retour de l'inflation. Résultat, pour dimanche prochain, la dynamique des sondages - qu'il convient de relativiser - va à la troupe de Jean-Luc Mélenchon, opposant en chef autoproclamé.

Certains estiment que le chef de l'État ne fait que payer son mépris pour le débat politique. À force de ne rien dire de ses projets, d'anesthésier le pays, de se retrancher derrière les urgences du coronavirus, puis de la guerre en Ukraine, il a fini par installer un étrange climat. Serait-ce le calme avant une possible tempête ? Derrière la morne plaine, les colères volcaniques d'une partie des Français subsistent et, faute d'avoir été prises à bras-le-corps depuis longtemps, elles pourraient un jour ­­se réveiller. De fait, ­­les fractures sont multiples : sociale, générationnelle, géographique, culturelle, ethnique… L'épisode des « gilets jaunes » a laissé des traces et donné un avant-goût de ce qui pourrait arriver.

Emmanuel Macron avait décidé de dévoiler le moins possible ses intentions dans cette double séquence électorale. Sans doute y avait-il là une part de calcul. Mais cette absence de prise de risque masque mal aussi l'incapacité présidentielle à faire des choix et à s'y tenir. Et ce n'est pas la création d'un Conseil national de la refondation, nouvel avatar improvisé du principe de non-décision, qui éclairera l'avenir.

• Le reportage du jour

Avec les volontaires des forces spéciales d'Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

«Lorsqu'on combat au sein de Kraken ou d'Azov, on sait qu'on est parmi les meilleurs. La politique, on la laisse à ceux qui n'ont que de la gueule» assène «Drozac». L'ancien légionnaire, croisé par notre envoyée spéciale dans la région de Kharkiv, combat les Russes depuis 2014 dans le Donbass et la Crimée. Depuis février, il a intégré le nouveau venu, le bataillon de volontaires «Kraken», officiellement représenté par un membre du parti nationaliste d'extrême-droite, Corps national, dont le fondateur est aussi à l'origine du régiment Azov. Ces bataillons que la Russie accuse de n'être que des meutes de néonazis.

Chacun sa mission : inutile d'être un champion de MMA qui arrache les oreilles des Russes pour rejoindre notre équipe !

Mais au sein de Kraken, on retrouve surtout des hooligans, des amoureux d'arts martiaux, des métalleux ou des militaires originaires de la région qui voulaient défendre leur terre. «Viking» avait sa forge de couteaux avant de s'engager, «Karma» est infirmière, «Horus», homme d'affaires, et «Kenochnik» est réalisateur. Il y a de tout et, chacun y met du sien pour repousser les assauts russes.

• Les informations à connaître en vous levant

Royaume-Uni : Boris Johnson sauve son poste en remportant un vote de défiance - Affaibli par le scandale du « Partygate », le premier ministre britannique a obtenu lundi soir 211 votes en sa faveur, lui permettant de rester à Downing Street. [En savoir plus]

Les très élevés frais d'incident bancaire, une spécialité française selon UFC-Que Choisir - L'association de défense des consommateurs demande au gouvernement de «mettre au pas les excès des banques» à l'occasion du projet de loi pour la défense du pouvoir d'achat. [En savoir plus]

Législatives 2022 : Marine Le Pen donnée gagnante dans sa circonscription du Pas-de-Calais, selon un sondage - L'ancienne leader nationaliste pourrait même être élue dès le premier tour, dimanche prochain, avec 51% des voix. [En savoir plus]

• Le rendez-vous de la semaine à ne pas rater

Les législatives sont juste au coin de la rue. «Le Club Le Figaro Politique» est donc (et bien évidemment) l'émission parfaite pour s'y préparer. L'affiche de ce soir est belle: Yves Thréard recevra Emilie Zapalski, communicante politique, Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique, Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie et Wally Bordas, journaliste au service Politique. Ne loupez pas le rendez-vous, c'est à 20h tout pile.

• Les articles immanquables du jour

Jacques Julliard: «La proportionnelle, oui mais… »

À une petite semaine des législatives, Jacques Julliard vous dit ce qu'il pense des deux grands modes de scrutin qui se sont succédé chez nous. Uninominal majoritaire à deux tours (celui de dimanche prochain) et proportionnel (celui dont tout le monde parlait pendant la présidentielle) ont chacun leurs plus et leurs moins. Le second est plus équitable et le premier peut écraser les minorités politiques. Mais le premier est aussi un «chef-d'œuvre de l'esprit humain appliqué à la politique» qui permet à l'électeur de voter pour sa couleur politique mais aussi pour une coalition.

Le scrutin majoritaire, c'est l'individualisme appliqué à la politique sur la base d'un contrat d'homme à homme ; le [scrutin proportionnel], c'est la prépondérance absolue des partis.

Jacques Julliard ne rejette pas pour autant la proportionnelle. Mais elle ne fonctionnerait que si on instaure un régime présidentiel à l'américaine, sans ce premier ministre «souffre-douleur» et avec un réel équilibre des pouvoirs entre législatif et exécutif.

La fibre pour tous, une promesse intenable

Les Français aiment se plaindre, certes. Mais ne leur jetons pas la pierre: parfois, c'est justifié. Il en est ainsi de la fibre optique, que le gouvernement a promis de rendre accessible à tous d'ici 2025. Un vœu pieux à voir les obstacles auxquels le déploiement est confronté. Car si le plan fibre est un succès (une fierté même si on se compare à nos voisins européens), une partie de la population en est toujours privée. Et ce ne sont pas forcément les coins reculés de l'Hexagone qui pâtissent: les oubliés de la fibre peuplent tout le territoire. Ils sont les victimes de réseaux sous-dimensionnés, de travaux mal réalisés, d'une densification urbaine qui sature les réseaux,… Et d'autres soucis dont Elsa Bembaron vous parle.

Refus d'obtempérer: polémique autour de la garde à vue de trois policiers

Samedi à Paris, un conducteur a refusé d'obtempérer. Les policiers ont tiré sur la voiture, faisant un mort et un blessé. Et causant une réaction quasi immédiate de Jean-Luc Mélenchon dénonçant «un abus de pouvoir inacceptable» et enchaînant dimanche sur Twitter avec une déclaration qui n'a pas fait que des heureux: «La police tue». Le chef des Insoumis s'en est aussi pris au syndicat Alliance, qu'il a qualifié de «factieux». Ce que le syndicat de policiers n'a pas particulièrement apprécié. Darmanin a twitté lui aussi mais pour défendre gendarmes et policiers et leur «travail courageux». L'occasion de piquer Mélenchon en affirmant que «les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner».

Trafic d'antiquités: Jean-Luc Martinez, ancien patron du Louvre, précise sa ligne de défense

Il se passe des choses pas nettes dans le monde de l'égyptologie. Une enquête menée depuis 2018 sur un réseau de trafiquants d'antiquités qui aurait profité de la guerre en Syrie et du printemps arabe en Égypte pour voler et blanchir des objets archéologiques, est remontée de fil en aiguille jusqu'à l'ancien président directeur du Louvre. Car les malfrats ont d'abord entourloupé le Met, mais auraient aussi embobiné le Louvre Abu Dhabi. Reste à voir si le comité d'acquisition du musée était au courant ou non de la provenance des antiquités. Les avocats de Jean-Luc Martinez contactés par Le Figaro disent que non. L'affaire est délicate puisqu'il va falloir veiller à ne pas froisser les Émirats arabes unis.

• Un tableau pour bien commencer la journée

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Paul Gauguin, né le 7 juin 1848 à Paris. Alors, en ce mardi, voyageons à Tahiti avec ce peintre qui fut l'un des plus importants du XIXe siècle, une figure du postimpressionnisme français et un précurseur de l'art moderne.

Paris : un homme dans un état grave après être tombé dans la Seine à la suite d'une bagarre

Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue pour «tentative de meurtre».

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La reine Elizabeth II annule sa présence à la messe du jubilé vendredi

La reine a ressenti «un certain inconfort» au premier jour des festivités organisées pour ses 70 ans de règne, a annoncé jeudi le palais de Buckingham.

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La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine

DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.

New York Times - World

Assassinations Become Weapon of Choice for Guerrilla Groups in Myanmar

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A movement to restore democracy has evolved into deadly warfare between a ruthless military and a resistance force with limited weaponry.

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By Richard C. Paddock

The gunman entered the small government office in central Myanmar, walked up to the man in charge and shot him four times in the head. “You are the ward administrator!” the gunman shouted, according to a brief video clip that captured part of the shooting.

U San Mu, the military-appointed ward administrator of Kyakan village, fell dead at his desk as the assassin and an accomplice fled by motorbike. Hours later, a resistance group known as Nga Pyae Ma claimed responsibility for the killing, posting the video clip on Facebook and Telegram.

A spokesman for Nga Pyae Ma said in an interview that the group targeted Mr. San Mu because he had collaborated with the military regime that seized power in Myanmar last year.

“Local people were unjustly arrested and tortured by the military because of him,” said the spokesman, who uses the nom de guerre Bo Nga Khu. He added that he took the video and drove the getaway motorbike. “He was warned several times before being killed, but his actions did not stop.”

Across Myanmar, assassinations have become a regular tool of the resistance. More than 400 local armed groups like the Nga Pyae Ma have formed since the coup; many carry out targeted killings for which they later claim responsibility. The assassinations come as the movement to restore democracy has evolved into deadly warfare between a ruthless, well-supplied military known as the Tatmadaw and a resistance movement that has broad public support but limited weaponry.

The shadow National Unity Government, which was formed by ousted elected officials and some ethnic leaders, says it is waging a revolutionary war against the regime. The conflict has taken a huge toll on the civilian population. Nearly a million people have been displaced, the economy has contracted sharply and the health care system is in crisis, even as the military blocks delivery of humanitarian aid.

U Naing Htoo Aung, the unity government’s defense ministry secretary, said that ward administrators are legitimate targets because they engage in “the surveillance and coercion of the public” and are essential to the regime’s “dictatorial control of the country.”

The unity government’s People’s Defense Force has more than 60,000 fighters organized into battalions, he said, and a similar number make up local resistance groups such as the Nga Pyae Ma. The organized battalions are mainly engaged in fighting the Tatmadaw in the jungles, while the resistance groups operate in towns and cities, where they carry out guerrilla attacks.

Although Russia’s invasion of Ukraine has overshadowed the fighting in Myanmar, clashes between the Tatmadaw and resistance forces take place daily. The National Unity Government says it now controls half the country’s territory, although most of that is in the hands of armed ethnic groups that have long battled the military in remote borderlands.

The unity government claims that at least 14,890 regime soldiers have died in the fighting, while it has lost just 1,000 fighters. The regime refuses to discuss casualty figures. But earlier this year, the junta acknowledged that military-appointed ward administrators were being killed at a rate of more than one a day. Nearly as many have been wounded. Many were shot in their homes or offices; one resistance group claimed responsibility for gunning down a ward administrator while he was flying a kite.

“We are witnessing the people’s revolution in which everyone takes part, collectively making history,” Duwa Lashi La, the unity government’s acting president, said last month.

Zachary Abuza, a professor at the National War College in Washington, said the People’s Defense Force has done surprisingly well on the battlefield and has upgraded its arsenal by capturing weapons.

As the war in Ukraine continues to drain Moscow’s resources, he said, the Tatmadaw will find it harder to get weapons, ammunition and replacement parts from Russia, a major supplier. Unable to contain the rebel forces, the Tatmadaw has mounted continuing attacks on the civilian population, Mr. Abuza said, including torching villages and waging a relentless bombing campaign.

“The reliance on arson, indiscriminate artillery fire and air attacks is indicative of a loss of control on the ground,” he said. “The Tatmadaw is experiencing an unprecedented degree of casualties and defections. They are now having to fight and defend supply lines in places that were previously secure.”

He added, “I think we are looking at a long stalemate.”

Local resistance units are not the only ones carrying out assassinations. In recent weeks, armed groups tied to the regime have stepped up their own campaign of targeted killings. According to the National League for Democracy, which shared power with the military before the coup, at least 18 of its members and supporters have been killed by regime-sponsored groups since late April.

Family members said the victims were taken from their homes and driven away in military and police vehicles. Their bodies were found the next day, dumped by roadsides.

The military began replacing thousands of locally elected ward administrators with regime supporters soon after the coup on Feb. 1, 2021. Many of its appointees were quickly accused of being informers, known as dalan, who handed suspected rebels over to the security forces to be imprisoned and tortured.

One such ward administrator was U Tun Naing Oo, from a district near Mandalay, the second-largest city in Myanmar. He was shot dead in the street in January by a local resistance group calling itself the Zarmani Guerrilla Force. The group claimed responsibility for the assassination on Facebook in slang meant to circumvent censors, saying he was “taken to the dog’s path,” meaning killed, “by four lipsticks,” or bullets.

A neighbor, Ko Than Soe, said the targeted official had been the local leader of a pro-Tatmadaw militia and had informed on resistance fighters. “He more than deserves to be dead,” said Mr. Than Soe. “Even though he is dead, I would say he is lucky because his family is still safe.”

No one has been arrested or charged in the killings of ward administrators.

Perhaps the resistance groups’ most prominent target is the deputy governor of the Central Bank, Daw Than Than Swe, who was shot and wounded by a gunman in April at her Yangon home. A local resistance force claimed responsibility.

But such guerrilla warfare tactics, with the risk of mistaken killings, can sometimes backfire, alienating people previously sympathetic to the rebel cause.

In February, attackers from the rebel group Zero Guerrilla Force in central Myanmar shot and killed a retired government employee, saying he was dalan and a militia leader supporting the Tatmadaw.

Friends and family members said the victim, U Myint San, 65, was a literature lover who started a library with his own money and encouraged children to read. He had also donated money to a local resistance group, his son said.

“U Myint San was a good person who did good for the community,” said Ko Si Thu, the leader of a local activist group, suggesting he may have been set up by someone with a grudge. “He was not dalan. He has been active in the revolution since the coup.”

The Zero Guerrilla Force leader, U Thet Naing Aung, said the group acted on information from another local rebel group in assassinating U Myint San. “If he was killed by mistake, we will apologize only after the revolution,” he said. “Now I want to focus on the revolution.”

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France24 - Monde

Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger

Publié le : 06/06/2022 - 14:05

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Le camp du président Emmanuel Macron et l'alliance de gauche Nupes sont arrivés en tête du vote des Français de l'étranger et vont s'affronter dans 9 des 11 circonscriptions, selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Ensemble!, la coalition menée par le parti de la majorité présidentielle, est arrivée en tête dans huit des 11 circonscriptions des Français de l'étranger, contre deux pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon les résultats définitifs du premier tour des législatives publiés lundi 6 juin.

Exception notable : l'élimination dès le premier tour de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, qui avait annoncé dès dimanche soir sa défaite dans la cinquième circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe l'Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre. "Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n'a pas convaincu", a déclaré l'ancien chef du gouvernement sur Twitter. "Il m'appartient lucidement d'en tirer les conséquences", a-t-il ajouté, avant d'appeler à faire barrage au second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre, arrivé en tête devant le député sortant et candidat dissident de la majorité, Stéphane Vojetta.

La Nupes est arrivée également en tête des suffrages dans la neuvième circonscription, qui couvre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest, avec le diplomate Karim Ben Cheikh. L'alliance de gauche est aussi parvenue à décrocher la deuxième place presque partout, à l'exception de la huitième circonscription du pourtour méditerranéen, dont l'Italie et Israël, où le député sortant UDI Meyer Habib est arrivé en tête.

Dans la première circonscription (Amérique du Nord), Roland Lescure, député macroniste sortant, est arrivé en tête, mais il est talonné par la candidate de la Nupes, Florence Roger.

Dans la sixième circonscription (Suisse), le député sortant Joachim Son-Forget, élu en 2017 pour La République en marche avant de flirter avec l'extrême droite, a été éliminé, au profit de Marc Ferracci, économiste proche d'Emmanuel Macron.

Les Polynésiens, qui votaient dès samedi, ont eux aussi placé en tête les candidates investies par la majorité présidentielle dans les première (Nicole Bouteau, 41,9 %) et deuxième circonscriptions (Tepuaraurii Teriitahi, 33,2 %). Dans la troisième, c'est en revanche le sortant Moetai Brotherson, qui siégeait avec les communistes à l'Assemblée, qui est arrivé en tête (34,2 %), deux points devant le candidat macroniste.

Une forte abstention attendue

Le second tour pour les Français de l'étranger, qui votaient une semaine avant les électeurs résidant sur le territoire national, se tiendra les 18 et 19 juin. Cette année, les électeurs semblent s'être davantage mobilisés qu'en 2017 (19,1 %), alors qu'un record d'abstention est attendu au niveau national pour un premier tour des législatives (52 ou 53 % selon les sondages), qui se déroulera le 12 juin en France métropolitaine.

L'abstention des jeunes et des classes populaires pourrait avantager la majorité actuelle, qui s'appuie sur un électorat plus âgé et plus aisé que celui du Rassemblement national ou de la Nupes, estiment des spécialistes. Mais "l'inquiétude est là" chez les macronistes, expliquait dimanche soir sur LCI le sondeur Frédéric Dabi (Ifop) car "il y a des hypothèses qui donneraient des majorités relatives" au camp d'Emmanuel Macron, sous la majorité absolue des 289 sièges.

L'union inédite des gauches emmenée par le camp de Jean-Luc Mélenchon, lequel s’est imposé en acteur principal de la gauche française lors de la présidentielle, ambitionne d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

À l'extrême droite, Marine Le Pen a assuré dimanche dans le Pas-de-Calais qu'il était "encore temps d'empêcher Macron de disposer de tous les pouvoirs" et de "vaincre la malédiction d'un mode de scrutin injuste, qui maintient en place un système vermoulu".

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"

Législatives 2022 : l'ancien Premier ministre Manuel Valls éliminé dès le premier tour

Cybersécurité

Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger

L'Humanité

Israël. Les autorités prolongent la détention administrative de Salah Hamouri

Arrêté le 7 mars et emprisonné pour trois mois, il devait sortir ce 6 juin. Les Israéliens refusent de rendre publique le dossier judiciaire ni même révéler les charges retenues contre l’avocat franco-palestinien. Ils entendent le maintenir en prison jusqu’au 5 septembre mais pourront très bien prolonger de nouveau cet enfermement.

Pierre Barbancey

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, enfermé depuis le 7 mars 2022 et qui devait recouvrer sa liberté lundi 6 juin, a vu sa détention administrative renouvelée pour trois mois, soit jusqu’au 5 septembre. Les autorités israéliennes détiennent ainsi des centaines de Palestiniens en vertu d’une procédure mis en place par les Britanniques du temps de leur mandat sur la Palestine historique. La détention administrative peut être prononcée pour 6 mois et renouvelable à l’infini. Son autre particularité est que le dossier judiciaire est classé secret. Ni l’accusé/prisonnier ni ses défenseurs ne connaissent l’acte d’accusation pas plus que les motifs de l’emprisonnement.

Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

Outre le fait qu’il s’agit d’un véritable déni de justice, cette détention administrative est également utilisée comme une torture psychologique. En effet, le prisonnier ne sait pas si à l’issue de sa détention administrative il sera libéré ou restera en cellule.

La police israélienne aurait utilisé Pegasus pour espionner des opposants

Depuis des années, Salah Hamouri subit le harcèlement des autorités politiques et judiciaires israéliennes. Son épouse et ses enfants n’ont pas l’autorisation de le rejoindre pour vivre avec lui. Outre les emprisonnements, elles ont récemment décidé de lui retirer sa carte de résident de Jérusalem, ville où il est né. Elles lui ont également supprimé son assurance maladie. Mais surtout, il s’avère que le téléphone de Salah Hamouri, avocat qui défend notamment les prisonniers politiques palestiniens au sein de l’association Addameer, a été piraté à l’aide du logiciel Pegasus, mis au point et commercialisé par la société israélienne NSO. Jusqu’à présent on ne sait toujours pas qui est le donneur d’ordre d’espionnage de son téléphone et de plusieurs autres personnalités actifs dans des associations pour la défense des droits des Palestiniens.

Israël. Salah Hamouri ou l’enfer de la détention administrative

Dès sa détention connue, au mois de mars, l’Humanité avait interpelé le ministère français des Affaires étrangères pour savoir notamment ce que la France mettait en œuvre pour obtenir la libération immédiate et sans conditions de Salah Hamouri. Au-delà des paroles, il semble malheureusement que pas plus le Quai d’Orsay que l’Élysée n’agissent réellement. Ils ne font des déclarations que lorsqu’ils sont sollicités par la presse. C’est d’autant plus étonnant que récemment, lorsqu’a été rendue publique l’arrestation de deux ressortissants français en Iran le 11 mai, Paris n’a pas attendu pour s’exprimer. Dès le lendemain le ministère des Affaires étrangères a dénoncé des arrestations « sans fondement » et d'appeler à leur libération immédiate.

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Or, si Israël se permet de traiter ainsi Salah Hamouri, c’est bien parce que la France n’émet pas de protestation publique par la voix de son président et n’envisage aucune action coercitive pour forcer Israël à respecter les droits humains. Une nouvelle bataille commence pour en finir avec la détention administrative.

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Le Figaro

Notre critique de la série Irma Vep sur OCS: le cinéma dans tous ses états d’âme

Constance Jamet

CRITIQUE - Orchestrant plusieurs films dans le film, le cinéaste français Olivier Assayas sublime la frontière ténue entre l’art et la vie et livre une comédie enlevée sur les affres de la création.

Une fiction vertigineuse en forme de poupées russes de mises en abyme et autoréférences à notre pop culture obsédée par les super-héros et la célébrité. Peut-être la comédie tendre et acide de l’été, doublée d’une éducation cinéphile ludique. Dans le panthéon d’œuvres fétiches d’Olivier Assayas, le film-feuilleton Les Vampires de Louis Feuillade, récit des méfaits d’une bande de criminels dévalisant tout Paris en dix épisodes sortis en salle en 1915 et 1916, tient une place à part. En 1996, il y consacrait un film, Irma Vep, imaginant le tournage névrosé d’un remake de ce classique du cinéma muet. Un quart de siècle plus tard, il transpose son long-métrage en série de huit épisodes sous l’égide de HBO et du studio hérault du cinéma indépendant américain, A24.

En imaginant un remake du remake le réalisateur enchâsse les films: celui de Louis Feuillade, la version de 1996 avec Maggie Cheung, celui que réalise les protagonistes de sa série, les coulisses de ce tournage qui part en vrille. Le jeu de réfraction savoureux d’autodérision offre un commentaire des états d’âme du cinéma d’auteur, pris en étau entre franchises et le tsunami sériel, plus efficace que n’importe quel livre blanc, en évitant le piège de l’entre-soi et du snobisme. «Je ne fais pas une série, mais un long film en huit morceaux», s’égosille le double d’Assayas, René Vidal, qui a les traits distraits et bonhommes de Vincent Macaigne.

Entre l’art et la vie

Pour camper le rôle-titre d’Irma Vep, gangster en justaucorps noir et génie de la cellule de malfaiteurs, Vidal mise sur Mira, vedette américaine de blockbusters désireuse de donner à sa carrière un tour risqué. Problème, Vidal, sous camisole médicamenteuse, peine à contenir ses angoisses, sa colère. Lucide, il confie à sa vedette: «Je ne suis jamais heureux». Ses techniciens ne sont pas mieux lotis. La régisseuse (Nora Hamzawi) est corvéable à merci, y compris pour fournir en drogue le plateau, la costumière femme fatale est de toutes les fêtes (Jeanne Balibar), le jeune premier à l’accent anglais à couper au couteau (Vincent Lacoste) drague sans finesse.

Malgré une rupture qui la déstabilise, Mira découvre dans ce chaos une liberté inédite. La frontière plus que ténue entre l’art et la vie s’estompe. «Irma Vep est une déclaration d’amour au septième art et à l’aventure d’une vie consacrée au cinéma, prévient Vincent Macaigne. Olivier interroge: “D’où viennent les fantômes? Pourquoi s’emparent-ils des personnages qui deviennent hantés par leurs rôles?”» La comédienne danoise Alicia Vikander (Royal Affair, The Danish Girl) qui incarne l’intrépide Mira, trouve en tout cas dans cette profession de foi un rôle enfin digne de son Oscar de meilleure actrice.

Enquête sur le «scantrad», le piratage de mangas à l'échelle industrielle

Lancé ce jeudi 16 juillet, le mouvement #WeLoveManga invite lecteurs, éditeurs, libraires et pirates à se construire un avenir commun. Mission impossible?

À Delphes, l'intrigante transformation du sanctuaire d'Apollon en cité chrétienne

ARCHÉOLOGIE - L'École française d'Athènes a mis en évidence un développement du site au tournant des Ve et VIe siècles.

L'ancien bateau à moteur de Johnny Hallyday reprend vie sur le bassin d'Arcachon

Le chanteur avait fait importer la vedette des États-Unis en 1975. Vendue aux enchères quarante ans plus tard, elle retrouve enfin les rivages de l'Atlantique.

France24 - Monde

Législatives 2022 : l'ancien Premier ministre Manuel Valls éliminé dès le premier tour

Publié le : 05/06/2022 - 22:55

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Investi par la majorité présidentielle pour représenter les Français de l'étranger d'Espagne, du Portugal, de Monaco et d'Andorre, Manuel Valls a été éliminé dimanche dès le premier tour, un nouveau fiasco pour l'ex-Premier ministre après l'échec de sa candidature aux municipales à Barcelone.

L'ancien Premier ministre de François Hollande et candidat de la majorité présidentielle Manuel Valls a annoncé dimanche 5 juin sa défaite aux élections législatives dans la cinquième circonscription des Français de l'étranger.

"Je prends acte des résultats sur la 5ème circo des FDE (Français de l'étranger)", a-t-il écrit sur Twitter. "Mes remerciements vont aussi à la majorité présidentielle pour son investiture et son soutien. Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n’a pas convaincu. Une élection est un moment de vérité", a-t-il ajouté.

"Il m'appartient lucidement d'en tirer les conséquences. La vie est suffisamment belle pour tourner tranquillement les pages", a continué Manuel Valls, avant de fermer son compte Twitter.

🔴 Le tweet de Manuel #Valls, « Adieu Twitter », publié quelques minutes avant qu’il ne supprime son compte Twitter. L’ancien Premier ministre a été éliminé au premier tour des élections #législatives2022. pic.twitter.com/QzOgQdIhgc

June 5, 2022

Manuel Valls avait été investi par La République en marche – rebaptisée depuis "Renaissance" – au détriment du député sortant Stéphane Vojetta, qui s'est présenté en dissident.

C'est le candidat de l'alliance de gauche – la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) –, Renaud Le Berre, qui est arrivé en tête selon sa formation, dans cette cinquième circonscription des Français de l'étranger, qui regroupe l'Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre et compte environ 120 000 électeurs inscrits.

Appel à "faire barrage"

Cet échec marque un nouveau revers pour Manuel Valls, ancien poids lourd du Parti socialiste qui avait quitté la vie politique française il y a quatre ans pour tenter de conquérir en vain en 2019 la mairie de Barcelone, sa ville natale.

Persuadé de pouvoir "gagner" ces municipales, après son échec en 2017 à la primaire socialiste pour la présidentielle française, il n'était arrivé que quatrième avec environ 13 % des voix, derrière le candidat indépendantiste catalan et la maire sortante de gauche, Ada Colau, qui avait été reconduite.

En couple avec Susana Gallardo, riche héritière d'une société pharmaceutique catalane, Manuel Valls avait finalement quitté en 2021 le conseil municipal de Barcelone pour faire son retour en France comme chroniqueur dans des émissions de télévision.

L'annonce le 5 mai de l'investiture de l'ex-Premier ministre avait fait l'effet d'une bombe dans la cinquième circonscription des Français de l'étranger, surtout chez les Français résidant en Espagne.

Stéphane Vojetta a annoncé sur Twitter s'être qualifié au second tour des élections législatives le 19 juin prochain face à Renaud Le Berre.

"Les résultats définitifs le confirment : je suis qualifié pour le second tour face au candidat de la Nupes. Cela confirme le bien-fondé de ma démarche depuis le premier jour. Je demande maintenant le soutien de ma famille politique et de la majorité présidentielle pour le second tour", a-t-il écrit.

De son côté, Manuel Valls appelle les électeurs de la circonscription à "faire barrage" au candidat de la Nupes.

Les macronistes en tête

Dans les autres courses, les candidats macronistes sont arrivés majoritairement en tête. Sur les onze circonscriptions des Français de l'étranger, la Nupes est parvenue à placer ses candidats en tête dans deux d'entre elles, et à décrocher la deuxième place presque partout, à l'exception de la huitième circonscription qui regroupe les Français vivant dans huit pays du pourtour méditerranéen, dont l'Italie et Israël. Dans cette circonscription, le député sortant Meyer Habib, candidat de l'UDI, est arrivé en tête.

Dans la première circonscription, qui regroupe les Français d'Amérique du Nord, Roland Lescure, député macroniste sortant, est arrivé en tête, mais il est talonné par la candidate de la Nupes, Florence Roger.

Dans la sixième circonscription (Suisse), le député sortant, Joachim Son-Forget, élu en 2017 pour La République en marche, a été éliminé. En rupture avec son parti et au centre de multiples polémiques, il a été largement écarté par les électeurs au profit de Marc Ferracci, économiste proche du président Emmanuel Macron.

Les Polynésiens, qui votaient dès samedi, ont eux aussi placé en tête les candidates investies par la majorité présidentielle dans les première (Nicole Bouteau, 41,9 %) et deuxième circonscriptions (Tepuaraurii Teriitahi, 33,2 %). Dans la troisième circonscription, c'est en revanche le sortant Moetai Brotherson, qui siégeait avec les communistes à l'Assemblée, qui est arrivé en tête (34,2 %), deux points devant le candidat macroniste.

Avec Reuters et AFP

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En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives

Cybersécurité

Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger

LÉGISLATIVES 2022

Législatives : les clips de campagne du 1er tour

L'Humanité

Les femmes du jour. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic

La femme du jour

Emilio Meslet

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais à Roland-Garros ? Dimanche, juste avant le quatorzième titre de Rafael Nadal porte d’Auteuil, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont venues à bout de la doublette américaine Gauff-Pegula (2-6, 6-3, 6-2), lors de la finale du double féminin. Elles ont ainsi décroché leur deuxième titre commun sur la terre battue parisienne, après celui de 2016. « Il n’y a pas de meilleur titre pour nous », a lâché Caroline Garcia après leur triomphe. Surtout qu’en raison de leur classement, celles qui ont gagné une Fed Cup en 2019 n’auraient jamais dû jouer la compétition : c’est la Fédération française qui leur a accordé une invitation. À signaler également : le Français Gabriel Debru, 16 ans, s’est lui imposé dans le tournoi juniors.

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Valeurs Actuelles

La Pride des banlieues se heurte à « l’homophobie systémique » du 9-3

« Bienvenue au Wokistan ! » « Queer fières et vener » « Pédé séropo islamo-gauchiste ». Le ton était donné à la “Pride des Banlieues” à Saint-Denis. Des slogans hurlés à tue-tête par des militants bariolés à grand renfort de techno à quelques pas de la nécropole des rois. Tout un symbole. Ce samedi 5 juin, ils étaient près de 5.000 à défiler dans la moiteur orageuse pour soutenir les revendications « LGBTQIA+ des quartiers populaires ». Des queers aux non-binaires, des neuro-atypiques jusqu’aux trans, ce petit monde s’était rassemblé dans la cité dionysienne pour aspirer à la convergence avec les « racisé·es ».

La Pride et l’islamisme : “c’est la carpe et le lapin”

L’intersectionnalité des luttes, proclamaient-ils. « C’est absolument incompatible et antinomique. Comme si c’était naturel que les LGBT revendiquent les mêmes libertés que les salafistes ! » s’exclame l’ancien préfet Michel Aubouin. Et le spécialiste de la question des cités de poursuivre : « la Pride sur un territoire où l’islam intégriste et le salafisme sont très présents et très organisés, c’est la carpe et le lapin. »

L’utopie intersectionnelle s’est d’ailleurs rapidement heurtée à la république bananière de Saint-Denis. Si quelques injures et moqueries ont fusé, les locaux ont montré une indifférence écrasante face à la Pride. La première édition en 2019 avait été le théâtre de plusieurs altercations filmées. L’ex-élu Madjid Messaoudene avait pris à partie Lyes Alouane, jeune homosexuel de Gennevilliers, régulièrement agressé, l’accusant de faire le jeu « du Rassemblement national ». Un passant avait également déclaré aux manifestants que l’homosexualité était « contre-nature ».

Ah les marcheurs de Saint-Denis qui viennent manifester contre la stigmatisation de l’homophobie en banlieue, se retrouvent face à leur propre contradiction. Il leur dit que l’homosexualité est « contre-nature », qu’il est contre et l’autre lui sort « y’a aussi les escargots ». pic.twitter.com/IASdpZ21Co

— MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) June 9, 2019

Selon le haut-fonctionnaire, « ce qui est étonnant c’est qu’il ne se passe rien ». Et de pointer le risque pris par Didier Lallement, préfet de Police de Paris, d’autoriser la seconde édition de cette manifestation qui a notamment scandé « Police partout, justice nulle part » tout juste une semaine après les incidents gravissimes du Stade de France.

« La réalité des homosexuels en banlieue, c’est soit tu te caches, soit tu crèves ».

Sauf que le dispositif des forces de l’ordre était d’ampleur ce samedi. En uniforme et en civil, les effectifs de la polices nationale et municipale ont quadrillé le cortège et le lieu d’arrivée. La place Jean-Jaurès investie par la manifestation et les stands des ONG d’extrême-gauche contrastait étonnamment avec ses alentours : magasins communautaires, boutiques de hidjabs, cafés composés exclusivement d’hommes… Coïncidence frappante : le cortège folklorique est passé à quelques mètres de l’immeuble de Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du Bataclan.

L’extrême-gauche en sous-main

Mehdi Aïfa, l’ancien président de l’amicale des jeunes du Refuge est très remonté contre ce qu’il appelle un véritable « pinkwashing ». « Ce sont des militants woke, donc des racialistes, indigénistes qui se servent de la cause de l’homophobie pour blanchir les banlieues et les quartiers populaires d’une homophobie systémique » déclare-t-il effaré. Avant de poursuivre, en colère : « la réalité des homosexuels en banlieue, c’est soit tu te caches, soit tu crèves ». En septembre 2021, un jeune homme « accusé » d’homosexualité était violemment roué de coups par une dizaine de personnes dans une cité de Montgeron (Essonne). Ce constat dramatique, Mehdi Aïfa l’a vécu dans sa chair, lui jeune homosexuel d’origine maghrébine. Affichant sans complexe ses positions universalistes, le militant LGBT se fait régulièrement qualifier de « Harki », d’« arabe de service » ou encore de « juif » sur la Toile.

Dans une tribune publiée dans Libération, les manifestants et les organisateurs affichent d’ailleurs des revendications différentes de la marche des fiertés parisienne : « Ce n’est pas du tout une manifestation qui vise à dénoncer l’homophobie c’est bien au contraire une manifestation qui vise à dénoncer le racisme d’état, le racisme institutionnel, qui demande la régularisation de tous les sans papiers » indique Mehdi Aïfa. Interrogé par Le Parisien, Axel, un participant antillais, l’exprime sans fards en pointant « un problème de représentation » dans le défilé national. La marche « est très blanche ». Tout le contraire de ce que souhaite afficher La Pride des banlieues.

L’organisation du cortège de Saint-Denis le montre explicitement, ici le communautarisme en non-mixité règne en maitre. En tête, les « personnes LGBTQIA+ racisé·es ». En deuxième position, les « personnes afrocaribéen·nes et afrodescendant·es ». En troisième, les « personnes lesbiennes » (et non les femmes). Et enfin, le cortège calme… Valeurs Actuelles a contacté un notable de Saint-Denis, choqué par cette « hiérarchisation des races » : « Ils avaient mis les Arabes devant, les Noirs après. On ne peut pas combattre les discriminations en discriminant ». Lui voit donc clairement une « manif typique d’extrême-gauche ». Il a alerté le maire socialiste Mathieu Hanotin et ses adjoints. « La mairie est complètement gênée », assure-t-il. En catastrophe, le schéma du cortège a donc été modifié le 25 mai. Plus aucune mention de couleur de peau.

La marche sera organisé selon l’ordre suivant pic.twitter.com/PNdOQKEtX0

— Pride des Banlieues (@pride_banlieues) May 25, 2022

« Le maire les a appelé et leur a dit d’arrêter, donc ça a été ripoliné » pense le notable. Depuis il s’est heurté au silence radio de l’édile : « Maintenant ils se sont tus. Ils ont fermé leur gueule comme d’habitude. A la mairie de Saint Denis, ils sont comme ça. » Drapeau arc-en-ciel sur son fronton, la municipalité ne pouvait pas se dédire. Pire, elle subventionne l’association organisatrice de la Pride. Sollicités, le maire et deux adjointes n’ont pas répondu à nos questions. Participant évidemment à la marche, le député LFI de Saint-Denis Eric Coquerel a lui évoqué dans les colonnes du Parisien un département « où tous les gens sont particulièrement discriminés et vivent les inégalités. » A défaut de se concrétiser, la stratégie intersectionnelle se révèle ainsi un formidable tremplin électoral pour la NUPES. A quelques jours des législatives, l’extrême-gauche aura réussi à mobiliser ses troupes…

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Le Figaro

Olivier Assayas: «Irma Vep cherche à retrouver l’innocence du cinéma des origines »

Constance Jamet

ENTRETIEN - En adaptant en série son long-métrage de 1996, le cinéaste français signe, avec l’aide d’Alicia Vikander et Vincent Macaigne, une belle déclaration d’amour au septième art et un hommage au classique du muet Les Vampires de Louis Feuillade.

Vingt-six ans après son film culte avec Maggie Cheung, Olivier Assayas n’en a toujours pas fini avec Irma Vep. À travers son héroïne, il rend hommage au classique du ciné-roman muet Les Vampires de Louis Feuillade. Un film dont les dix volets comblèrent les cinéphiles de 1915. Le réalisateur de Personal Shopper signe pour HBO et OCS une version série de ce tournage d’un remake de cette page du septième art, qui vire à la catastrophe. Une variation sur le même thème, drolatique, dont trois épisodes ont été projetés au Festival de Cannes.

Rencontre avec un chef d’orchestre, à peine redescendu de l’ouragan de la Croisette et toujours en plein marathon de postproduction, et son double de fiction, campé par Vinent Macaigne.

LE FIGARO. - Pourquoi ressusciter et revisiter en série Irma Vep?

Olivier ASSAYAS. - Malgré le succès de ma première minisérie Carlos, le format feuilleton ne m’attirait pas. Mon agent insistait: la concurrence exacerbée entre plateformes et diffuseurs offrait aux créateurs les conditions de liberté et de financements dont j’avais besoin. Geste de désir face à l’inertie du cinéma d’auteur, le film Irma Vep avait été écrit en neuf jours, tourné en quatre semaines. Il y avait tant de réflexions que je n’avais pu déployer à l’époque: le rapport à la magie, à l’invisible, l’actrice de Feuillade, Musidora, pionnière méconnue du cinéma. Elle a écrit des pièces, des romans, peignait, fréquentait Colette…Cela aidait d’avoir sous la main une Irma potentielle et muse en la personne de mon amie Alicia Vikander. HBO a immédiatement dit oui, lançant d’une certaine manière sa première série française.

Vincent MACAIGNE. - Irma Vep est un des films qui ado m’a ramené vers le cinéma d’auteur français qui me paraissait arriéré, sclérosé, incapable de s’ouvrir au monde. Au contraire Irma Vep débordait d’ampleur et de fantaisie.

Qui est René, le réalisateur excentrique au cœur de la série? Que doit-il à Olivier? Lui ressemble-t-il?

V.M. C’est un cinéaste que j’imagine plutôt doué et mais qui est en conflit ouvert avec sa création et l’industrie du cinéma. J’aime beaucoup ce que ce personnage dit du cinéma. Bien sûr, je me suis inspiré un petit peu d’Olivier mais la fantaisie vient de l’écriture. Une déclaration d’amour au septième art et à l’aventure d’une vie consacrée cinéma. En le jouant, j’ai ressenti une énergie et une énorme tendresse pour ceux qui font du cinéma. Ce que la série demande avec encore plus d’insistance que le film: d’où viennent les fantômes? Pourquoi s’emparent-ils des personnages qui deviennent hantés par leurs rôles?

O.A. René croit au cinéma en tant qu’art et évocation de l’invisible. Ce qui ne rend pas aisé le processus de fabrication et de financement d’un film, ni son rapport aux autres. Son honnêteté est aberrante.

Dans la série, votre double de fiction, le cinéaste René Vidal, utilise le mot film pour désigner son feuilleton en huit parties. Un débat sémantique que vous tournez en dérision. Y a-t-il besoin d’ériger une frontière entre le cinéma et le format plus long de la série?

O.A. Pas vraiment. C’est pourquoi je m’en amuse dans ma série. Distinguons-nous entre un roman publié en fascicule comme Le Père Goriot et Crime et Châtiment édité d’un bloc? Je n’ai pas de problème avec le fait d’appeler séries les formes longues du cinéma. J’adore les films muets qui pouvaient durer plus de quatre heures. Lorsque je regarde Napoléon d’Abel Gance, je le fais par tranche de 45 minutes. La durée permet de raconter plus de choses. J’ai eu plus de moyens, de costumes, de décors, de confort sur cette série que sur mes longs-métrages. En revanche les délais et conditions de finition ont été beaucoup plus dures, réalisés dans l’urgence. Mais film ou série, je tourne de la même manière, avec les mêmes équipes.

Que raconte Irma Vep des arcanes du cinéma?

Qui d’autre qu’une chaîne m’aurait suivi avec des moyens de superproduction pour remettre le couvert huit heures durant sur un film qui date de 1996, a fait 25000 entrées? L’économie du cinéma est rattrapée par une logique de consommation. Disney est le studio qui donne le la. Marvel, Star Wars… Son modèle économique est fondé sur le système de la franchise, du reboot, de la suite ou du prologue. C’est la possibilité infinie de créer des martingales. Le public en redemande comme il plébiscite les marques de fringues. Cela minimise les risques.

J’ai été avalé, comme Marcel Proust, par ma ­création

Pourquoi était-il important, en parallèle du film, de montrer les scènes originales de Louis Feuillade?

O.A. La raison pour laquelle on détient une copie de Vampires s’appelle Henri Langlois. Le fondateur de la Cinémathèque française a récupéré les internégatifs qu’il a copiés à ses frais, à la fin des années 1940. En montrant ces images, je souhaitais retrouver la grâce, l’innocence, la beauté du cinéma des origines qui était habité par un imaginaire vierge de toute image animée, façonné par la poésie, la littérature, la nature. Aujourd’hui, notre imagination est structurée par les écrans. Quand je fais Irma Vep en 1996 ou en 2022, c’est pour toucher cette strate, ce point zéro qui vient d’ailleurs, du monde des esprits. J’ai toujours été intéressé par l’idée de faire un film sur le temps. De fil en aiguille, je suis devenu mon propre protagoniste. J’ai été avalé, comme Marcel Proust, par ma création.

VM. Ce qui est beau dans ce film dans le film, c’est cette vérité, l’idée que les personnages traversent les époques et viennent nous hanter. Le film de Feuillade, l’Irma Vep de 96, le film que nous tournons dans la série et la série en elle-même. La série démontrequ’on peut pas se débarrasser de ses souvenirs et qu’on doit se construire avec.

Quelle curiosité aimeriez-vous faire germer dans l’esprit du spectateur?

O.A. J’ai essayé de raconter le cinéma d’une manière inédite et drôle. Puisse le spectateur percevoir le processus de fabrication d’un film et la passion des artistes derrière. Ils font ça dans les conditions qui ne sont pas celles de l’industrie, mais d’une liberté chèrement payée. Puisse le spectateur aimer un peu plus les films présents et passés. Si certains décidaient de se replonger dans les œuvres de Feuillade, j’en serai ravi.

VM. J’espère que la série fait percevoir la forme d’amour qui ne niche dans la fiction, celle d’un créateur qui à la foi dans le fait d’être entendu.

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France24 - Monde

Législatives : Muriel Fusi et le Parti animaliste veulent "imposer la cause animale aux gros partis"

Publié le : 05/06/2022 - 15:53

Romain BRUNET Suivre

Candidate du Parti animaliste pour les élections législatives à Paris, Muriel Fusi consacre l’essentiel de son temps libre à se battre pour la protection des animaux. L’enjeu, pour elle, n’est pas d’être élue mais d’imposer la cause animale comme une thématique majeure.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Le rendez-vous a été avancé d’une heure, samedi 4 juin, en raison des alertes aux orages menaçant Paris. Il est 15 h et Muriel Fusi, candidate du Parti animaliste dans la 13e circonscription parisienne (située dans la partie sud du 15e arrondissement) pour les élections législatives des 12 et 19 juin, retrouve Lionel, Alexis et Jean-Luc, d’autres militants de la cause animale, pour tracter porte de Versailles.

À cet instant, il fait grand bleu et le soleil tape. La petite troupe interpelle les usagers du tramway qui attendent à l’arrêt. Les nuages se font discrets, mais les électeurs potentiels également. Entre touristes étrangers et électeurs peu concernés, la distribution des tracts ne se passe pas comme prévue. Une erreur stratégique qui rappelle que le Parti animaliste reste un jeune parti, créé en 2016 et dépendant de l'énergie de citoyens engagés.

"On est un petit parti, donc on n’a pas les moyens de s’arrêter de travailler ou de salarier des gens pour s’occuper de la communication ou de l’organisation, regrette Muriel Fusi, 42 ans. On fait tout nous-mêmes. Je suis juriste d’entreprise, mais dès que j’ai du temps libre, je le consacre à la cause animale. J’y passe mes soirées, mes week-ends, mes vacances."

Décision est prise de se rabattre sur le carrefour très passant des rues de Vaugirard et de la Convention, situé quelques centaines de mètres plus au nord. Sur le trottoir d’en face, David Amiel, le candidat du parti présidentiel dans la même circonscription, est lui aussi présent, sans doute le signe que la chasse aux électeurs devrait être ici bien meilleure.

"J’ai toujours eu à cœur de défendre les animaux et ça ne cessera jamais, raconte la candidate. Mes grands-parents avaient une ferme dans l’Isère, donc j’ai eu la chance d’être au contact de poules, de canards, de lapins. J’ai tout de suite eu la conviction que les animaux n’étaient pas traités comme ils devraient l’être, que leur sensibilité n’était pas prise en compte, qu'ils subissaient des traitements injustes car on les considérait comme des objets."

Quelques jours avant qu’elle investisse les panneaux électoraux de votre circonscription, découvrez en exclusivité notre nouvelle affiche de campagne ! C’est la première fois que l’affiche, à travers un caneton, met en lumière un animal élevé pour sa chair. #legislatives2022 pic.twitter.com/1PwXAXEw3H

May 25, 2022

Le déclic de l’engagement intervient à ses 30 ans, quand elle découvre sur Internet des vidéos de l’association L214 dénonçant la maltraitance des animaux dans les abattoirs. Muriel Fusi se lance alors dans le militantisme au sein de plusieurs associations, dont L214 et la Fondation Brigitte Bardot.

"Mais j’ai fini par me rendre compte des limites de l’action militante et associative, et je me suis dit qu’il fallait faire plus, en particulier au niveau politique, là où tout se joue. Le Parti animaliste s’est créé à peu près au même moment, donc je l’ai rapidement rejoint."

"Une préoccupation croissante chez les gens"

Le contexte actuel, marqué par la question du pouvoir d’achat, n’est pas forcément favorable à la cause animale. Il y a aussi de nombreux citoyens qui n’ont pas la tête aux élections législatives et qui refusent d’emblée les tracts tendus sans même regarder de quoi il s’agit. Mais, de temps en temps, certains s’arrêtent.

>> À lire aussi : "Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député"

"C’est un sujet important. On mange trop de viande et je suis contre les conditions indignes dans lesquelles on élève les animaux pour les tuer", affirme d’emblée Catherine, 73 ans, électrice de gauche indécise vis-à-vis de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Je n’aime pas vraiment Jean-Luc Mélenchon, donc je suis embêtée. Je voterai peut-être pour le Parti animaliste."

Un peu plus tard, Christine, 59 ans, vient réclamer des tracts. Acquise à la cause, elle explique que c’est sa fille, 22 ans, qui l’a convertie. Comme pour les élections européennes de 2019, elle votera à nouveau Parti animaliste aux législatives.

"On sent vraiment que c’est une préoccupation croissante chez les gens, juge Muriel Fusi. Après les européennes, nous avons eu un afflux d’adhérents et de personnes qui voulaient être candidates. Si bien que nous avons dû faire une sélection. Nous avions 147 candidats aux législatives en 2017. Nous en présentons 421 cette année."

Selon un sondage Ifop paru en septembre 2021, 84 % des Français jugent la protection des animaux importante et 47 % des Français estimaient alors que les propositions des candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet pouvaient influencer leur vote.

"Quand on donne un tract, on plante des graines"

Le Parti animaliste a recueilli 1,17 % des voix aux élections législatives de 2017 et 2,16 % aux européennes deux ans plus tard. "On espère faire mieux en 2022, d’autant que beaucoup d’électeurs ont été frustrés de ne pas pouvoir voter pour nous à la présidentielle", affirme Muriel Fusi. La candidate du parti, Hélène Thouy, n’était pas parvenue à obtenir les 500 parrainages nécessaires pour se présenter.

>> À lire aussi : "Comprendre les élections législatives françaises en six questions"

Si ces scores ne font pas élire des députés, ils permettent en revanche de faire de la cause animale un sujet dont on parle. "Ce qui importe, ce ne sont pas les candidats. Moi, je ne cherche pas à être célèbre et, d’ailleurs, nos photos ne sont même pas sur nos tracts, souligne Muriel Fusi. Nous nous battons avant tout pour la cause animale et pour imposer cette thématique aux gros partis afin qu’elle soit prise sérieusement en considération."

Le Parti animaliste milite notamment pour la fin de l’élevage intensif et industriel, la création d’un ministère de la Condition animale, l’interdiction de la chasse, des corridas, des combats de coqs ou encore des delphinariums.

"En fait, quand on donne un tract, on plante des graines, estime la candidate. On espère que les gens le liront une fois assis dans le métro et qu’ils se poseront des questions. Le déclic ne se fait pas forcément tout de suite, il faut parfois un peu de temps."

La stratégie porte petit à petit ses fruits puisque le sujet était évoqué par la plupart des candidats à la présidentielle. Une loi contre la maltraitance animale a même été adoptée en 2021 par le gouvernement. Des avancées concrètes qui maintiennent la flamme de Muriel Fusi intacte. Il est bientôt 17 h en ce samedi après-midi et la pluie finit par tomber. L’heure de remballer pour les militants du Parti animaliste.

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Législatives : les Français de l'étranger et la Polynésie appelés aux urnes

Législatives 2022

Législatives : Naïma M’Faddel et Ali Camille Hojeij, hérauts des Français de l'étranger "mal aimés"

LÉGISLATIVES 2022

Mélenchon à Matignon : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", assure Macron

L'Humanité

Tennis. Nadal, l'extra terrestre !

L’Espagnol a soulevé, ce dimanche à Paris, pour la 14e fois de sa carrière la Coupe des Mousquetaires de Roland-Garros. Le Majorquin, malgré une blessure qui ne le lâche plus, a balayé le jeune Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). Un exploit unique, mais peut-être le dernier ?

Éric Serres

La joie illuminait son visage, la Coupe des Mousquetaires était sienne encore et encore et encore une fois. La quatorzième fois. Rien que cela ! Certes les années passent, les blessures se multiplient, les douleurs s'amplifient, mais à Roland-Garros « Rafa » est le roi, avec un règne en années tennis aussi long que celui de la Reine d’Angleterre qui a fêté ses 70 années de couronne. Rafael Nadal depuis ses 19 ans a empoché 22 titres du Grand Chelem. Deux jours après avoir fêté ses 36 ans, l'Espagnol n’a fait qu’une bouchée d’un jeune prince encore trop inexpérimenté et trop tendre à ce niveau de la compétition. Il a battu en trois sets secs le Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). « Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Je n'aurais jamais pensé être compétitif à 36 ans, ni même (il y a quelques mois) être en mesure de jouer ici une fois de plus », a déclaré Nadal.

Tennis. Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros

L'Espagnol voulait ce trophée, et il l’a eu. Dès le premier set, il a mis la main sur le match en attrapant son adversaire par le col de la chemise pour lui expliquer que la jeunesse de suffisait pas à s’imposer (6-3). Dans le deuxième, il a encore une fois secouer le jeune prunier qui ne déméritait pourtant pas, mais voilà. Et puis dans le 3e set Nadal quelqu’un de reconnu pour son empathie, n’en n’a guère eu cette fois-ci (6-0).

Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible » Rafael Nadal

Une roue de bicyclette qui sonnait l’envie du majorquin de ne pas s’éterniser trop sur un court qui l’a fait tant de fois roi, mais qui aujourd’hui le fait souffrir plus que tout autre. Le syndrome de Muller-Weiss , le hante à chaque minute. Cette nécrose de l’os scaphoïde du pied gauche, une pathologie rare, est le prix qu’il doit payer aujourd’hui à chaque match. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, mais Rafael ne veut pas encore abdiquer : « Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible », a-t-il promis à la foule qui dès l’échauffement avait les yeux de Chimène pour son sublime torero. « C'est fou ce qui m'arrive cette année. Sans ma famille et mes proches, j'aurais déjà pris ma retraite », a-t-il expliqué à la fin du match pour nous narrer une saison décidément pas comme les autres. Après l'inimaginable titre en Australie où il s'était imposé en janvier après six mois d'arrêt pour soigner son pied puis un covid, Nadal a donc réalisé l'improbable à Roland-Garros en s'imposant malgré une préparation réduite et une première partie de saison sur terre battue assez quelconque. Mais tout le monde ne s’appelle Nadal.

En totale reconquête

Le n°5 mondial a traversé ces deux semaines en totale reconquête après une demi-finale perdue l’an dernier. Un parcours exténuant avec un 8e de finale de cinq sets et 4h21 contre Félix Auger-Aliassime, puis un quart de quatre sets et 4h12 contre Novak Djokovic et enfin une demi-finale de 3h13 pour... même pas deux sets contre Alexander Zverev qui a dû abandonner, mais un parcours digne d’un Richard Cœur de Lion revenant des croisades. Mais voilà, il y a les espoirs d’un homme qui ne connaît pas la renonciation et un corps qui semble définitivement lui dire stop. La pression retombée, Rafa du haut des 14 titres a fini par souffler en conférence de presse que : « Dans les circonstances actuelles, je ne peux pas et je ne veux pas continuer de jouer. » Qui aura raison de l’autre ? Personne ne peut le dire à ce jour.

tennisrafael nadal
Valeurs Actuelles

Législatives : Marine Le Pen donnée à 51% au premier tour dans le Pas-de-Calais

Une nouvelle fois battue lors de l’élection présidentielle, Marine Le Pen pourrait bien faire un retour électoral éclatant à l’Assemblée nationale. Selon un sondage Ifop-Fiducial réalisé pour LCI, la députée sortante de la 11e circonscription du Pas-de-Calais bénéficie d’intentions de vote particulièrement flatteuses : l’ancienne présidente du Rassemblement national (RN) pourrait obtenir 51% des voix dès le premier tour. Un très joli score qui la placerait loin devant la concurrence.

En deuxième position, selon cette même enquête, Marine Tondelier (NUPES) n’obtiendrait que 30% des voix – un bel exploit dans l’absolu, mais loin d’être suffisant pour rattraper son retard. Lessivé, Alexandrine Pintus, le candidat de la majorité présidentielle, fermerait le podium avec 12% des voix.

Vers une élection au premier tour ?

Contrairement aux apparences, un tel score ne permettrait cependant pas nécessairement à Marine Le Pen d’être élue dès le premier tour. Pour y parvenir lors d’une élection législative, il faut rassembler au moins 25% des inscrits, en plus de 50% des suffrages exprimés. Une performance rendue très difficile par l’abstention record qui s’annonce… du moins partout ailleurs.

Très implantée et appréciée dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen pourrait créer la surprise : l’Ifop estime, en effet, que « compte tenu des rapports de force mesurés au premier tour, l’hypothèse d’un second tour parait à ce stade improbable ». Au reste, Marine Le Pen peut dormir tranquille : même en cas de second tour, elle est donnée gagnante contre sa rivale de la NUPES (56% – 44%).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Sabine Weiss, Fixeurs, Des gens bien ordinaires... Les programmes à voir ou à éviter cette semaine

Blaise De ChabalierValérie DuponchelleBenjamin PuechJulia BaudinAlice Bosio

CRITIQUE - À l’écoute de la photographe Sabine Weiss, un hommage aux «fixeurs» de guerre, ou une plongée pour sauver les océans, que regarder, ou pas, cette semaine sur nos écrans.

18/20

«Sabine Weiss, une vie de photographe», France 4/culture box, mardi, 21 h 10

C’est formidablement émouvant d’entendre la voix de Sabine Weiss, avant même que n’apparaisse son visage mutin, frange châtain et longs cils bien maquillés. Puis ses photos d’enfants débraillés et rieurs, son atelier gorgé d’ex-voto et de tableaux de feu son mari, le peintre surréaliste Hugh Weiss, ses vernissages, de Moscou à Paris, son shooting tout sourire dans les rues de Marseille. Sabine Weiss est morte le 28 décembre 2021, à Paris, sur le chemin de ses 97 ans. Et l’été dernier encore, quoiqu’en fauteuil roulant, elle goûtait le bonheur d’être en vedette aux Rencontres d’Arles, de son exposition à l’Arlaten à sa prestation, le soir venu, au Théâtre antique. C’est une voix très particulière, décidée et sans agressivité, mesurée dans ses propos sans excès ni superlatifs, enjouée et porteuse d’espérance pour l’humain. Une certaine idée du quant-à-soi qui donnait à cette femme gaie, chantre de la joie de vivre coûte que coûte, ce charme absolument irrésistible.

Le documentaire de Franck Landron fait un peu de même en reculant de deux pas pour ne laisser parler qu’elle, de sa voix nette, que les ans n’altèrent pas. Loin des magazines sophistiqués pour lesquels elle travaille sur commande, Sabine Weiss se promène, ou plutôt promène son regard vif, bienveillant, rapide sur le Paris de l’après-guerre. Sur les gamins qui jouent à la vie dans les terrains vagues, sur les villes et le monde, sur une vieille dame seule dans le métro ou une autre avec son chien devant son pavillon, en grosses chaussettes et pantoufles. «J’aime beaucoup les solitudes, les solitaires, les paumés un peu perdus, pas heureux. Parce que ma façon de les photographier leur apporte quelque chose de positif», explique-t-elle à sa master class lors de son exposition à Moscou en 2010. Elle fut choisie par Steichen pour figurer dans son mythique accrochage «Family of Man» au MoMA de New York en 1955. Elle l’évoque sans se gargariser. Et raconte comment Doisneau l’a mise sur les rails de son art en lui disant qu’il ne fallait pas tout montrer, mais choisir ses clichés sur la planche-contact et agrandir les élus avec soin.

17/20

«Fixeurs», BrutX, à partir de mercredi

C’est un admirable hommage aux «fixeurs», ces hommes et ces femmes qui guident et protègent les journalistes, en particulier dans les zones de guerre, que propose le grand reporter Charles Villa. Sans ces intermédiaires, l’envoyé spécial de la plateforme BrutX, comme tous ses confrères, ne pourrait filmer au cœur des conflits. On suit Charles Villa lors de ses reportages de ces dernières années jusqu’à aujourd’hui. Le journaliste donne la parole à ses fixeurs. Certains sont débutants, à l’image de Sasha, qui vit à Kiev. Cette rédactrice en chef d’une émission de télévision ignorait ce qu’était un fixeur, avant qu’une amie ne lui propose d’accompagner un reporter français jusque dans l’horreur de Boutcha. D’autres sont des habitués, comme Aref, en Syrie. Cet ancien instituteur est fixeur depuis 2018. À Raqqa, en 2019, avec Charles Villa, il se souvient d’avoir eu très peur: «Je ne t’ai pas laissé à l’hôtel, je t’ai invité chez mon frère. Parce que c’est la responsabilité du fixeur de prendre soin de son journaliste.» Quant à Miguel, au Mexique, expert pour les contacts avec les narcotrafiquants, c’est un véritable professionnel. Il vient même de publier son autobiographie. Lui comme les autres fixeurs, dont le travail et le talent sont habituellement sous-estimés, sont ici mis merveilleusement en valeur.

16/20

«Des gens bien ordinaires», 8 épisodes, Canal+, lundi, 23 h 05

Dans cette série de fiction, Romain, 18 ans, étudiant en sociologie d’origine provinciale petite-bourgeoise, décide de tenter l’expérience du porno, qu’il voit naïvement comme la manière la plus excitante ou la plus transgressive d’échapper définitivement à son milieu. Passé l’émotion des premières secondes, il y découvre les mêmes normes, les mêmes stéréotypes, les mêmes artefacts, les mêmes (petits) principes et les mêmes gens, finalement bien ordinaires. Le postulat n’est pas banal. Tant s’en faut. Des gens bien ordinaires, écrite et réalisée par Ovidie, autrefois star du X, aujourd’hui écrivain, chercheuse, journaliste, documentariste, féministe engagée et docteur en lettres modernes, explore le passage à l’âge adulte autant que la permutation des genres et l’inversion des pouvoirs. De quoi amener le téléspectateur à se poser la question du sexisme et des relations hommes-femmes à travers le prisme de la dystopie et de l’industrie pornographique. Une série coup-de-poing, soutenue par Canal+, et un jeune acteur magnifique, Jérémy Gillet, vu dans la série d’Arte Mytho, notamment.

15/20

«Le brasier: 1871 le Louvre sous le feu de la Commune», Histoire TV, lundi, 20 h 50

Brûler pour faire table rase du passé. Durant la semaine du 21 mai 1871, les insurgés de la Commune déversent de la poix et jettent de la poudre dans des lieux symboliques du pouvoir, de l’hôtel de ville aux Tuileries. Ces milliers d’hommes s’opposent aux conservateurs, menés par Thiers - qui réprimera leur mouvement dans le sang -, et à la paix signée avec l’ennemi prussien. La guerre civile déchire Paris. La place de la Concorde s’entoure de sacs de sable, comme le montrent les impressionnantes images d’archives. Les combats s’approchent bientôt du Louvre. Dans ce documentaire, l’historien Nicolas Chaudun raconte avec brio - et un peu de préciosité - les heures lors desquelles le musée a manqué de partir en fumée. L’établissement doit sa survie, apprend-on, aux efforts de son conservateur, Barbet de Jouy, et au courage d’un officier, Bernardy de Sigoyer, qui ont œuvré pour éviter la propagation du feu dans les galeries. Plus tôt, une folle expédition avait déjà permis d’évacuer 293 tableaux, dont La Joconde, dans la plus grande discrétion. Comme le note le film, ce chapitre du Louvre pris par les flammes reste étonnamment méconnu. Parce qu’il entache le mythe entourant l’insurrection populaire?

13/20

«Les éclaireurs de l’eau», Canal+, jeudi, 23 h 10

Une beauté irréelle. La caméra se promène dans les airs, au-dessus des montagnes couvertes de végétation, puis sous l’eau, face aux récifs de corail. Sur l’île de Moorea, en Polynésie française, un jeune homme tente de revitaliser l’océan, abîmé par le réchauffement climatique. Ce natif des lieux a déjà replanté avec son équipe des centaines de coraux par le moyen de boutures. Son association a pris de l’ampleur grâce à un efficace travail de communication. Il s’agit de l’une des trois initiatives que ce documentaire engagé met en lumière, avec un optimisme encourageant. La seconde initiative est celle d’une Américaine devenue protectrice des baleines au large du Mexique. La troisième, celle d’un maire d’une île située à trois heures de la cote du Honduras. Des quinze tonnes de bouteilles et autres détritus en plastique qui s’échouent chaque année sur les plages, l’édile a fait un composant pour fabriquer du ciment. On ne saura pas vraiment de quelle manière. Le documentaire aurait pu s’attarder davantage sur les aspects techniques ou scientifiques des actions qu’il décrit. Et couper dans certains discours sur l’environnement…

9/20

«Arnaques à l’italienne», France 5,mardi, 21 heures

Qui n’est pas sensible aux effluves des lasagnes ou au réconfort d’un tiramisu? La cuisine italienne fait recette: une vingtaine de restaurants ou boutiques ouvrent chaque année à Paris, et les traiteurs de quartier comme les pizzerias pullulent dans toute la France. Pourtant, sur les 150 milliards d’euros générés par l’exportation de produits agroalimentaires italiens, 50 seulement viennent de la Botte. En cause, le faux «made in Italy», qui joue sur les codes vert, blanc, rouge (nom, aspect, parfois goût), mais vient en réalité d’Allemagne, de France ou d’ailleurs. Six produits alimentaires italiens sur dix relèveraient ainsi de la contrefaçon. Un «braquage gastronomique» pourtant légal. Cette enquête le met en lumière, mais nous perd dans l’évocation de la diversité des arnaques. Elle sort même parfois de son sujet. À l’image de cet industriel italien dont les pâtes surgelées singent l’artisanal. De quoi déboussoler le consommateur, que la certification délivrée par la Chambre de commerce italienne à 10 000 établissements seulement, risque de ne pas complètement rassurer.

Enquête sur le «scantrad», le piratage de mangas à l'échelle industrielle

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Le photographe Julien Magre remporte le prix Niépce 2022

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New York Times - World

Israel’s Government Teeters Again, Losing Vote on Law that Supports West Bank Settlers

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The vote’s failure — from defections within the governing bloc and a power move by usually pro-settler opposition lawmakers — could topple the government and throw a lifeline to former Prime Minister Benjamin Netanyahu.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — The Israeli Parliament voted on Monday against applying Israeli civilian law to Israelis in the occupied West Bank, a decision that edged the fragile coalition government closer to collapse and undermined the two-tier legal system that distinguishes between Israeli settlers and Palestinians in most of the territory.

Prime Minister Naftali Bennett was unable to keep his tenuous coalition in line to pass the legislation, which allows Israeli settlers to live according to civilian law in the 61 percent of the West Bank that falls under direct Israeli control, instead of the military law by which Israel generally governs Palestinians living in the same area. The vote was the first chance to extend the law before it expires at the end of the month, and the effort failed by 58 votes to 52.

Technically a temporary measure, the application of civilian law to settlers in the West Bank was first enforced after Israel’s occupation of the West Bank in 1967, and has usually been extended with ease by lawmakers every half decade since. The two-tier system is at the heart of accusations, long denied by the Israeli government, that Israel operates an apartheid-like system in the West Bank.

Mr. Bennett, who is a right-wing champion of the Israeli settlement movement, had pushed for the law to be extended. But the first vote failed because of dissent from two camps within Parliament.

One group included several leftist and Arab members of Mr. Bennett’s government who are ideologically opposed to the measures. Even though some left-wing lawmakers voted in favor of the extension in order to strengthen the government, others decided they could not vote against their conscience, even if it hastened the demise of their alliance.

The other involved right-wing opposition lawmakers who support former Prime Minister Benjamin Netanyahu and in the past would automatically favor policies that help Israeli settlers — but this time saw an opportunity to deal a blow to Mr. Bennett and raise the chances that Mr. Netanyahu could return to power.

If at least some lawmakers do not change course by the end of June — and another vote could come as soon as next week — the move could topple Mr. Bennett’s government; throw a political lifeline to Mr. Netanyahu, the leader of the opposition who lost power last June; and place the governance of West Bank settlements in chaos, legal experts said.

Gideon Saar, the justice minister, hinted last week that if Parliament did not enact the extension by the end of the month, his right-wing party could leave the government and join a new alliance led by Mr. Netanyahu.

The dozens of right-wing opposition members who voted against extending the law were seeking to put pressure on pro-settlement members of the government like Mr. Saar to defect to a Netanyahu-led government that could easily pass such legislation without relying on leftist and Arab lawmakers.

A fragile alliance of eight ideologically incompatible parties, the coalition was formed nearly a year ago because of its members’ shared desire to force Mr. Netanyahu from power. But that shared sense of purpose was undermined in recent months. An escalation in violence across Israel and the occupied territories — including clashes at a holy site in Jerusalem, a rise in Arab attacks on Israelis and a heavy Israeli military response in the West Bank — exacerbated differences between the right- and left-wing members of the coalition, and placed the alliance under constant threat of collapse.

One right-wing member of the coalition defected in March, removing the government’s majority. Just one more resignation could allow Mr. Netanyahu to return to power as the head of what analysts say would be one of the most right-wing governments in Israeli history. His opponents fear a new term in power would allow Mr. Netanyahu, who is on trial for corruption, to take measures undermining the judiciary and even the prosecutors in his court case. Mr. Netanyahu has denied that he has any such intention.

In the West Bank, officials and legal experts said that a failure to extend the legislation would upend daily life for Israeli settlers.

“The expiration of the regulations will make the management of Israeli life in Judea and Samaria difficult to impossible,” Avital Sompolinsky, a deputy attorney general, wrote in a government briefing last week. In particular, the failure to extend regulations would considerably limit the Israeli police’s ability to work in the West Bank and undermine Israel’s legal basis for jailing Palestinians inside Israeli jails, the briefing added.

The exact effect of the move would differ from case to case, and may take time to become clear, said Liron A. Libman, a former chief military prosecutor for the Israeli Army, and a legal expert at the Israel Democracy Institute, a Jerusalem-based research group.

But it may affect the provision of health care, health insurance, voting rights, social security and tax collection for roughly half a million Israeli settlers in the occupied West Bank, Mr. Libman added.

“Generally, I think it would be chaos,” Mr. Libman said. At the very least, it will take time to ascertain what measures can be circumvented by other existing laws or military orders. “That alone will cause confusion and uncertainty,” he added.

The vote does not indicate a change of heart among Israeli politicians about the legitimacy of Israeli settlements. Most of the world considers all settlements illegal under international law. But most Israeli lawmakers back the presence of at least some settlements, because they believe they are built on land promised to Jews by God, or because they think Israel’s security depends on its control of the West Bank.

Had Mr. Netanyahu’s allies voted in line with their pro-settler stance, the vote would have passed by a large majority. But since Mr. Netanyahu’s main goal is to return to power, his allies have refused to vote in favor of any draft laws proposed by the government — even if they agree ideologically with the premise of the legislation.

The intention is to persuade right-wing coalition members like Mr. Saar that the only way to enact right-wing legislation is by replacing the current government with one led by Mr. Netanyahu rather than Mr. Bennett.

The members of the current coalition overcame their considerable differences last June because of one shared goal — Mr. Netanyahu’s political downfall — and also to end a prolonged period of political instability that had led to four elections in two years.

The coalition had some initial success, not only removing Mr. Netanyahu but passing the first national budget in more than three years and deepening Israel’s growing ties with parts of the Arab world.

But its heterogeneity and slender majority made it increasingly prone to crisis, with lawmakers from its left and right constantly threatening to resign if their personal demands were not met. To stave off a potential defection from the coalition’s left, Mr. Bennett often made promises that angered the coalition’s right, or vice versa, meaning that the coalition is always on the verge of disintegration.

Reporting was contributed by Hiba Yazbek and Myra Noveck in Jerusalem, and Gabby Sobelman in Rehovot, Israel.

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France24 - Monde

Législatives : les clips de campagne du 1er tour

Publié le : 06/06/2022 - 17:06

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives auront lieu comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.

 

 

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

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Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille

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Tour du monde à la voile : le défi 100 % féminin d'Alexia Barrier

Actu

Toutes dans le même bateau ! Dans un monde de la course au large dominé par les hommes, la navigatrice monte un projet d’équipage entièrement féminin en vue du Trophée Jules-Verne pour partir à l’assaut du record du tour du monde en multicoque. Récit.

Nicolas Guillermin

« C’est un projet qui a du sens, pas seulement un exploit sportif. On ne veut pas juste écrire une page de l’histoire de la voile en devenant, je l’espère, le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un multicoque… On veut aussi entraîner dans notre sillage des jeunes filles et des femmes qui, aujourd’hui, n’osent pas plein de choses. On souhaite leur donner confiance en elles et l’envie de réaliser leurs rêves. » Après avoir terminé le Vendée Globe (24e en 2021), Alexia Barrier veut s’attaquer fin 2024 au Trophée Jules-Verne, le record du tour du monde, détenu par Francis Joyon (quarante jours) depuis 2017. Un défi 100 % féminin pour faire « bouger les lignes ».

Le démâtage de Tracy Edwards

La course au large est un des rares sports où la mixité existe, mais force est de constater que les hommes sont ultra-majoritaires. Sur les 33 skippeurs qui ont franchi la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021, tour du monde en solitaire sur des voiliers de la classe Imoca (18,28 mètres), 6 seulement étaient des femmes. En multicoque, ces dernières ne sont tout simplement pas représentées.

Voile. Jeanne et Julia Courtois, les jumelles qui courent en double

Dans l’histoire du Trophée Jules-Verne, créé il y a tout juste trente ans, notamment par Titouan Lamazou et Florence Arthaud, 26 tentatives ont été recensées, dont une seule par un équipage féminin. En 1998, à bord de « Royal Sun Alliance », un catamaran de 92 pieds (28 m), la skippeuse anglaise Tracy Edwards avait été contrainte d’abandonner, en raison d’un démâtage au beau milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle se trouvait dans les temps du record.

La course aux moyens

Vingt-quatre ans après, Alexia Barrier est bien décidée à reprendre le flambeau, même si elle reconnaît ne pas avoir de véritable expérience en multicoque océanique. « C’est un record qui me fascine depuis mon plus jeune âge, nous explique-t-elle. J’ai été déçue d’avoir autant de difficultés à racheter un bateau performant pour le prochain Vendée Globe. Tout était compliqué, il y a eu une flambée des prix sur les bateaux… Ce mode de fonctionnement ne me convenait plus. Comme j’avais très envie depuis longtemps de bâtir un équipage féminin pour le Trophée Jules-Verne, je me suis dit que c’était le moment de sauter le pas et de foncer ! »

Pour se donner les moyens de réussir, la Niçoise a mis en vente son Imoca tout en se lançant à la recherche de sponsors. « De grands groupes internationaux se montrent enthousiastes, ça bouge, mais ça prend du temps, glisse-t-elle, car on présente un programme international avec deux ans de préparation, composé de records comme San Francisco-Yokohama ou Miami-New York. »

Voile. François Gabart : « Sur ces bateaux, on essaie de rendre les risques acceptables »

La navigatrice vise un budget de 12 millions d’euros sur quatre ans. « C’est raisonnable par rapport à un projet gagnant sur le Vendée Globe, qui peut monter jusqu’à 20 millions d’euros sur quatre ans, étant donné ce qu’on propose en termes d’image et de visibilité. Une banque est très intéressée et pourrait apporter un tiers du budget jusqu’en 2025. Ça nous permettrait de démarrer rapidement le projet dès cet été. »

8 femmes à bord

Pour accomplir sa révolution, Alexia Barrier avoue avoir un faible pour « Idec Sport », le bateau détenteur du record, mais il n’est pas à la vente. Elle pourrait donc racheter l’ex-« Actual » d’Yves Le Blévec, un trimaran Ultim de 32 mètres, afin de participer à la Route du rhum 2022 en novembre puis s’entraîner à bord avec son équipage après avoir réalisé des « évolutions en chantier ».

Si le sponsor tarde à prendre sa décision, le projet démarrera sur un MOD 70, un multicoque de 21 mètres prêté par un propriétaire italien « en attendant de réunir les fonds nécessaires ». « Les filles sont super-motivées, elles rêvaient d’avoir une place un jour sur le Trophée Jules-Verne, s’exclame celle qui a terminé 2e de la Route de l’équateur en 2007, avec Florence Arthaud et Luc Poupon. On sera 8 à bord mais je forme un groupe de 10 femmes, ou peut-être plus, car sur trois ans il peut se passer plein de choses, c’est mieux d’avoir plus d’équipières… »

« On veut établir un temps de référence féminin »

Plusieurs navigatrices de renom ont déjà donné leur accord, comme Marie Riou et Marie Tabarly, l’Irlandaise Joan Mulloy, l’Américaine Sara Hastreiter, l’Anglaise Dee Caffari, la seule femme à avoir bouclé le tour du monde à la voile dans les deux sens, la Suédoise Helena Darvelid, équipière de Tracy Edwards, ou encore la Suissesse Élodie-Jane Mettraux.

Alexia Barrier peut déjà compter sur la participation de navigatrices chevronnées comme Dee Caffari (à gauche) et Marie Tabarly  (à droite). Photos AFP

Pour les aider à se préparer et réussir, plusieurs skippeurs renommés en multicoque comme Paul Larson, Brian Thompson ou Giovanni Soldini ont proposé leurs services bénévolement. « Ils sont enthousiastes et même fiers, car ils ont vraiment envie de porter un équipage féminin au plus haut niveau en multicoque, souligne Alexia Barrier. On veut établir un temps de référence féminin et, si on rencontre des conditions météorologiques optimales, pourquoi pas battre le record de quarante jours ? »

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Battered by Russian Shells, a Monastery Remains Loyal to Moscow

A monk in the doorway of a building heavily damaged by Russian artillery at the Sviatohirsk monastery complex on Friday.Credit...

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The monks and nuns cloistered in a monastery complex in eastern Ukraine absorb daily bombardments from Russian artillery. And yet they remain loyal to the Russian Orthodox Church.

By Andrew E. Kramer

Photographs by Ivor Prickett

SVIATOHIRSK, Ukraine — Of the hundreds of battle sites all across Ukraine, the Sviatohirsk Monastery of the Caves surely ranks among the most incongruous.

The sprawling complex of onion-domed churches built into a high bank of the Siversky Donets River is considered one of the five holiest sites in the Russian Orthodox Church. Yet it is directly in the line of fire of the Russian Army in its advance in eastern Ukraine.

Russian shells aimed at Ukrainian troop positions regularly go astray and strike the monastery, with terrifying shrieks and metallic booms that echo through the churchyards. They tear through building walls and leave gaping holes in the grounds; at least four monks, priests or nuns have been killed, the Ukrainian police say.

The shelling is yet another example of the collateral damage the Russians are inflicting with errant or indiscriminate artillery strikes. And it has forced the monks and nuns cloistered here into a form of wartime rationalization.

Along with many of the hundreds of displaced people who sought safety in the complex, they are faithful in the Russian church and loyal to its leader in Moscow, Patriarch Kirill, who has blessed the Russian invasion. But the constant bombardment by the Russian Army presents a contradiction that they are forced to reconcile.

“Yes, they shell the monastery but they are probably just following orders,” one nun, Sister Ioanna, said of the Russian soldiers. “We pray for them, too, asking that they realize what they are doing.”

Sister Ioanna was praying in the corridor of a monastery building last Tuesday morning — reciting the Psalms of the Sixth Catechism, she recalled — when a shell struck, exploding a wall. Bricks and shrapnel flew about.

A brick wounded her on the head, she said later in an interview in a hospital. A monk beside her was struck with shrapnel in his stomach and died before he could be evacuated, Sister Ioanna said.

During a recent visit to the monastery, shells striking the grounds threw up columns of dirt and smoke, followed a few seconds later by the pattering noise of debris falling down on the church domes. Monks ran for cover, their black robes flapping.

Those who did not survive earlier barrages are now buried in fresh-cut graves in a courtyard.

Around the site, the whitewashed walls are pocked from shrapnel spray, windows are blown out. Holes blown in walls and craters in the churchyards attest to direct hits.

Inside the buildings, the basement walls are festooned with Orthodox icons. The people huddling there crossed themselves with each shuddering thud outside. Many had come seeking shelter from shelling in their own villages.

“I feel God will protect me here,” said Volodymyr Slipuchenko.

But as the booms echoed, Mr. Slipuchenko added hesitantly, “I don’t know if it’s really safe.”

A woman crossed herself and muttered, “God save us.”

Over the weekend, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that about 300 civilians, including about 60 children, were sheltering in the monastery. The regional police say they cannot evacuate the children because the access road is regularly shelled.

The destruction at the site is likely to reverberate in Orthodox Christian politics.

The post-Soviet schism of the Russian and Ukrainian churches has been a religious backdrop to the war. Ukraine’s church has asserted independence but thousands of parishes in Ukraine remain loyal to Kirill, the Patriarch in Moscow. If Ukraine wins, the Russian church will almost certainly be expelled for good.

In the meantime, many Russian Orthodox parishes in Ukraine, as well as around the world, have rejected any alliance with Kirill, a political ally of President Vladimir V. Putin.

But not the monks in the Sviatohirsk monastery; they remain aligned with Russia. Indeed, this has been seen for years as the most Russian-oriented of the major religious sites in Ukraine.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“They justify themselves and try to avoid facing the reality, which is that Russia invaded Ukraine” and is striking their monastery, said Ihor Kozlovsky, a theologian and authority on Orthodox churches in Ukraine.

Over the past week or so, the front line around the town of Sviatohirsk advanced to within about a mile of the monastery gates. Russian artillery appears to be targeting a bridge over the Siversky Donets River — only 15 to 20 yards from the wall of the monastery — and Ukrainian positions nearby. But predictably with unguided projectiles, there are wayward shots that hit the monastery instead.

Ukrainian officials accuse Russian forces of being reckless and careless in their shelling.

“Nothing is sacred for them,” Anton Gerashchenko, a deputy minister of the interior, said of the destruction of the monastery. “They could go around, but they decided to shoot their way through instead.”

This past weekend, the fighting started a fire that burned the wooden All Saints Hermitage church, the largest wooden church in Ukraine, Ukrainian officials said. Russia blamed Ukrainian forces for the fire.

The monastery, dating to the 16th century, is a historically, culturally and religiously important site for both Russians and Ukrainians.

“It is a gem of Orthodoxy,” Mr. Kozlovsky, the theologian, said.

It has also been a place difficult for the Ukrainian government to balance religious freedom against loyalty in wartime.

The monastery’s monks, who are viewed as traitors by Ukrainian nationalists, have for years been staunchly pro-Russian, asserting they have a right to follow the religious path of their choosing even if their country is at war.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Military aid. Britain said that it would join the United States in providing long-range rocket systems to help Ukraine hold off Russia’s assault in the east. The announcement came a day after President Vladimir V. Putin threatened to attack new targets if Western nations supplied Ukraine with the weapons.

On the ground. The seesaw battle for Sievierodonetsk, a city that is key to controlling the entire eastern region of Donbas, continues as the Russians ramped up artillery attacks and erased some of the Ukrainians’ gains. Ukrainian forces had clawed back ground in recent days in pitched street-by-street battles.

Grain exports. Russia is trying to sell stolen Ukrainian grain to countries in Africa, American officials warned. Western leaders have accused Russia of holding up food supplies in order to weaponize them; many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

The monastery’s leadership, for example, has subordinated itself to a senior cleric in Donetsk, the capital of one of the two Russian-backed breakaway regions in eastern Ukraine. They “explain the war by saying that it is God’s plan, but not the plan of the Russian Army,” said Mr. Kozlovsky.

Last Monday, the day before Sister Ioanna was wounded, artillery killed a priest, a monk and a nun, according to the Ukrainian police. The monks have been burying the dead in graves in the churchyards.

The authorities say it would be dangerous now to evacuate those sheltering at the site. A precarious, winding road leads to the monastery, running through the Holy Mountain Wilderness, a national park of dense broad-leaved trees, and then onto a high, grassy plateau. There, smoke from fresh artillery strikes rises in many separate columns, as if someone had been lighting campfires on the plain.

The pavement on this road is pocked in places with shell craters. Closer to the monastery, the route is lined with boarded-up stands that once sold icons and holy water to the pilgrims who arrived in peacetime.

After Russia invaded in February, believers came expecting safety. The monastery had been sheltering internally displaced people for years, dating to Ukraine’s conflict with Russian-backed separatists that started in 2014. “This is what they thought,” said Col. Svyatoslav Zagorsky, a regional police chief. “But look, as we see, experience is showing us exactly the opposite.”

The Russian military first fired artillery that struck the monastery in March. But the most intensive bombardments began two weeks ago.

Among the buildings that have been damaged is the Church of the Intercession of the Blessed Virgin, according to a list of strikes on the site provided by the Ukrainian government.

During the visit on Friday by a reporter and photographer, artillery shells slammed with a deafening bang into a park bordering the monastery, landscaped with yellow roses near the riverbank.

A horrible sensation of pressure waves from the explosions rippled through the churches.

Some monks gathered in the stairway to a basement, sweating and wide-eyed and seeking safety. But while they wished for the hostilities to stop, they declined to condemn the Russian Army.

One monk, Brother Prokhor, said, “We pray for peace in the whole world, so nobody shoots anywhere.”

But asked what he thought of the Russians shelling the monastery, he was hesitant to answer. “I don’t know who is firing,” he said. “They shoot from far away — I cannot see them.”

Maria Varenikova contributed reporting.

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New York Times - World

Mexico President Will Not Attend Americas Summit in Blow to Biden

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President Andrés Manuel López Obrador of Mexico said he made the decision because Cuba, Nicaragua and Venezuela were not invited.

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By Oscar Lopez

MEXICO CITY — In a rebuke to President Biden, the president of Mexico, Andrés Manuel López Obrador, said Monday that he would not attend the Summit of the Americas in Los Angeles after news emerged that the United States would not invite Cuban, Venezuelan and Nicaraguan leaders to the meeting.

Mr. López Obrador had threatened to boycott the summit for weeks unless all countries in the Americas were invited, but he made good on his promise during his morning news conference, announcing that Foreign Minister Marcelo Ebrard would attend in his stead. The weeklong summit began Monday.

“There can be no Americas Summit if all the countries of the American continent do not participate,” Mr. López Obrador said. “Or there can be, but we believe that means continuing with the politics of old, of interventionism, of a lack of respect for the nations and their people.”

The announcement was a blow to the Biden administration, coming just hours before the start of a meeting meant to demonstrate the resurgence of U.S. leadership in the region.

Instead, the summit will go ahead without the leader of one of the United States’ most important trading partners, and the second-largest economy in Latin America. Mr. López Obrador did say that he would meet with President Biden separately in July.

During a White House press briefing on Monday afternoon, press secretary Karine Jean-Pierre said Washington had engaged with Mr. López Obrador and other regional leaders on the issue of invitations for more than a month.

President Biden’s “principal position is that we do not believe that dictators should be invited,” Ms. Jean-Pierre told reporters. “We look forward to hosting Foreign Secretary Ebrard as the Mexican representative.”

On Monday, Mr. López Obrador blamed pressure from Republican and Democratic lawmakers, notably Senator Robert Menendez of New Jersey, as well as the influence of the Cuban American community for the administration’s decision to exclude leaders of the three countries.

In a statement, Senator Menendez said the meeting is an “opportunity for democracies — not authoritarian thugs — from across the hemisphere to forge an agenda that advances our shared prosperity and democratic values.”

The last-minute decision by Mr. López Obrador is likely to dampen expectations that the meeting will re-establish U.S. influence in a region largely ignored by former President Donald J. Trump. But it may also undercut Mr. López Obrador’s own wish to be seen as a leader in the region.

“It’s going to reveal in many ways that his ability to lead the rest of Latin America is simply not there,” said Tony Payan, a Mexico expert at Rice University’s Baker Institute for Public Policy. “It aligns Mexico against its own interests with what is really three, rather small, impoverished, dictatorial nations. In the end, Mexico is giving up a valuable seat at the table.”

Mr. López Obrador’s announcement follows weeks of negotiations during which Washington has sought to convince regional leaders to attend the summit. In the case of Presidents Jair Bolsonaro of Brazil and Alberto Fernández of Argentina, the negotiations apparently succeeded, with both leaders confirming their attendance despite some initial skepticism.

Still, Mr. López Obrador is not alone in boycotting the event.

In addition to Mexico, Honduras has announced that it would be represented by its foreign minister at the summit, and not President Xiomara Castro. The participation of Bolivia also remains in doubt after President Luis Arce also vowed to boycott the event unless all countries in the region were allowed to attend.

And the president of Guatemala, Alejandro Giammattei, announced last month that he would not attend the meeting after the State Department barred the Central American nation’s attorney general from entering the United States “due to her involvement in significant corruption.”

The bickering over the participation of states like Venezuela and Nicaragua, countries rife with human rights abuses, as well as the snub from Mexico’s president, will likely add to criticism of the summit as a whole, and reignite speculation over whether a meeting of such disparate interests is worthwhile.

In an opinion essay published in the Los Angeles Times last week, Dan Restrepo, a Latin America adviser to President Barack Obama, argued that “the Summit of the Americas is a fatally flawed forum that doesn’t serve its purpose and limits our country’s focused attention on its closest neighbors to a once-every-three-years event.”

In the lead-up to the summit, Washington announced several priorities for the meeting, including tackling climate change and corruption. However, there has been no mention of new trade initiatives for a region battered by the coronavirus pandemic, with officials instead promising to build on existing trade agreements.

The White House has also emphasized migration as a key topic for the meeting, but given that Mexico is the largest source of migrants to the United States, and continues to be the United States’ most important partner in tackling the crisis, Mr. López Obrador’s decision diminishes the chances of any substantial deal on migration.

With doubts over the purpose and potential of the summit swirling for months, Mr. López Obrador’s widely expected announcement will only dampen expectations further, and serve as a reminder of the challenges facing the Biden administration in a complex and highly fractured region.

“It‘s very difficult for Washington to really get all 30 plus countries in Latin America on a single step — it’s just impossible,” Mr. Payan said. “In some ways Mexico’s absence just comes to highlight the idea that Latin America is really adrift and Washington has no strategy toward it.”

Michael D. Shear contributed reporting from Washington.

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L'Humanité

Finale femmes de Roland-Garros : Swiatek contre Gauff, gros combat en perspective

Actu

Tennis. La Polonaise Iga Swiatek et l’Américaine Coco Gauff représentent l’avenir du tennis féminin. Elles s’affrontent ce samedi à partir de 15 heures en finale de l'édition 2022 de Roland-Garros. Une finale pleine de promesses.

Éric Serres

La N°1 mondiale, la polonaise, Iga Swiatek, qui avait empoché en 2020 son premier Roland Garros, retrouve ce samedi en finale, la jeune Américaine Coco Gauff. La numéro 1, qui a fêté ses 21 ans mardi dernier, enchaînera-t-elle un 35e succès d’affilée depuis le début de la saison ? Sa dernière défaite remonte à plus de cent jours. C’était un 16 février au tournoi de Dubaï en huitièmes de finale contre la lettone Jeļena Ostapenko.

Swiatek assume parfaitement son nouveau statut

À ce jour, Roland-Garros 2020 reste, malgré tout, le seul Grand Chelem inscrit à son palmarès. Certes en janvier dernier, elle avait atteint le dernier carré à l’Open d’Australie, battue par l’Américaine Danielle Collins, mais son tableau d’honneur reste vierge d’un autre grand succès majeur.

John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »

Malgré tout, un an et demi après son sacre surprise Porte d’Auteuil, Swiatek n’est dorénavant plus une inconnue et assume parfaitement ce nouveau statut mondial, obtenu en avril après l’arrêt de carrière de l’Australienne Ashleigh Barty. « J’ai l’impression que cette saison, tout s’est mis en place. Tout le travail que j’ai réalisé physiquement, tennistiquement et mentalement est là. L’année dernière, je prenais encore de l’expérience. Maintenant, j’utilise mon expérience pour que tout fonctionne comme il faut », a déclaré la jeune polonaise qui n’a laissé qu’un set en route pour rallier cette finale à Paris.

La tête sur les épaules et un tennis de feu

Mais il faudra franchir un dernier obstacle pour décrocher un deuxième titre majeur, car son adversaire, l’Américaine Coco Gauff (23 e mondiale), est tout à la fois une révélation et la confirmation d’un talent entraperçu depuis quelques années. Il y a trois ans, à 15 ans seulement, elle s’était offert le scalp de Venus Williams au premier tour de Wimbledon 2019 pour atteindre finalement les huitièmes de finale.

Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »

Elle s’était de nouveau distinguée en janvier 2020, en éliminant Naomi Osaka, alors championne sortante, au 3e tour de l’Open d’Australie. La voilà désormais la plus jeune finaliste de Roland-Garros depuis plus de vingt ans (Kim Clijsters en 2001). Et la plus jeune en Grand Chelem depuis Maria Sharapova à Wimbledon en 2004. Le tout sans perdre le moindre set.

Roland-Garros 2021. Avec Coco Gauff, la maturité n’attend pas

Du haut de ses 18 ans, la Floridienne a donc la tête sur les épaules, un tennis de feu et des idées bien arrêtées. Ainsi après sa demi-finale, remportée face à l’Italienne Martina Trevisan (6-3, 6-1), elle n’a pas hésité à profiter de sa notoriété pour envoyer un message télévisuel fort à ses compatriotes. « Paix. Mettez un terme à la violence armée. », a-t-elle écrit sur une caméra suite à la tuerie dans l’école primaire d’Uvalde au Texas : « Il y a des gens qui regardent ce match dans le monde entier. J’espère que ce message pourra être reçu. Pour moi, c’est très important. C’est un problème en Amérique et c’est une thématique qui me tient à cœur depuis longtemps. Il faut vraiment faire quelque chose. Maintenant que j’ai 18 ans, j’essaie aussi d’être plus consciente de certaines thématiques, parce que je suis en mesure de voter, par exemple, et j’essaie d’utiliser la médiatisation dont je fais l’objet de manière sage. » Deux têtes bien pleines donc, au tennis agressif pour une finale qui devrait tenir toutes ses promesses.

tennis fémininroland-garros
France24 - Monde

Ligue des nations : face à la Croatie, la France concède le nul et ne se rassure pas

Publié le : 06/06/2022 - 22:38Modifié le : 07/06/2022 - 07:05

FRANCE 24 Suivre

En déplacement en Croatie dans le cadre de la Ligue des nations, les Bleus ont encore souffert lundi. Les champions du monde en titre pensaient avoir fait le plus dur après l'ouverture du score d'Adrien Rabiot mais leurs adversaires ont égalisé sur penalty.

Deuxième match d'affilée sans victoire pour les Bleus : l'équipe de France a été tenue en échec 1–1 par la Croatie lors de la deuxième journée de la Ligue des nations, lundi 6 juin, dans la chaleur étouffante de Split.  

Avec un effectif grandement remanié – Karim Benzema, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann étant laissés sur le banc au coup d'envoi – les Bleus ont ouvert le score grâce à Adrien Rabiot (52e) en seconde période. Mais sur un penalty provoqué par Jonathan Clauss, Andrej Kamaric a égalisé pour les Croates à moins de dix minutes du terme de la rencontre (83e). Et sans les parades magistrales de Mike Maignan (71e, 87e), les hommes de Didier Deschamps seraient repartis des Balkans avec un zéro pointé.

"Il y a eu de bonnes choses et de la maîtrise, surtout compte tenu des changements" mais "notre fin de match a été beaucoup moins cohérente que ce qu'on avait fait pendant 80 minutes", a reconnu Deschamps.

Avec un point en deux rencontres, la France se complique très sérieusement la tâche en vue d'une qualification pour le "Final 4". Il faudra réagir vendredi en Autriche, avant d'accueillir les Croates le 13 juin pour la manche retour.

Une solidité partiellement retrouvée

À Vienne vendredi, l'atmosphère ne sera peut-être pas aussi surchauffée qu'au stade Poljud, antre à ciel ouvert du Hajduk Split, logée entre le massif du Mosor et la mer Adriatique. Ce cadre, inédit pour la France, a donné des idées au sélectionneur Didier Deschamps, désireux de "relever la tête" comme de préserver les organismes mis à rude épreuve par la chaleur et une saison harassante.

Au coup d'envoi, il n'a ainsi envoyé sur la pelouse que deux champions du monde, Benjamin Pavard et Presnel Kimpembe, et un seul rescapé de la défaite face aux Danois, Aurélien Tchouaméni. Toujours gêné à un genou, Kylian Mbappé ne s'est même pas échauffé. Même l'infatigable Antoine Griezmann a été ménagé au coup d'envoi, une première en 22 matches, avant d'entrer en jeu pour la dernière demi-heure.

Mais après huit matches de suite en 3–5–2, l'ajustement le plus inattendu concernait le schéma tactique, avec le retour du système de la finale du Mondial-2018 : sept joueurs à vocation défensive et une défense à quatre.

Si l'objectif de la soirée était de retrouver de la solidité après les brèches entrevues face aux Danois, celui-ci n'a été atteint que partiellement, avec une fin de rencontre à oublier et de multiples imprécisions en début de match,qui auraient pu coûter très cher. Jusqu'au penalty, les Bleus ont systématiquement trouvé le moyen de gommer leurs erreurs et rattraper leurs bourdes, notamment grâce à la vigilance de leur capitaine du soir, Kimpembe.

En face, les vibrants chants des 30 000 supporters croates ont guidé des Vatreni également en reconquête après avoir subi une humiliation à domicile vendredi, face à l'Autriche (3–0).

La majorité des acclamations furent majoritairement – et logiquement – destinées à Luka Modric : le meneur de jeu du Real Madrid, récemment sacré champion d'Europe, a démarré sa soirée par une belle accolade avec Benzema, avant de recevoir un immense hommage, tifo à l'appui, pour sa 150e sélection. 

Le joueur a même failli marquer sur une frappe lointaine, arrêtée par Maignan. Et il a pu jubiler à l'égalisation des siens depuis le banc de touche, aux côtés de tout le stade, heureux comme si sa sélection avait gagné.

Avec AFP

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Football : l'équipe de France s'incline sur le fil à domicile face au Danemark

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

FOOTBALL

Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer

L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières
Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer à Paris : Mélenchon qualifie le syndicat Alliance de “groupe factieux” après les tirs de trois agents

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour « refus d’obtempérer ». La honte c’est quand ?

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022

Une plainte va être déposée

Mélenchon « fait exprès d’ignorer la loi »

Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 6, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat

Publié le : 06/06/2022 - 18:00

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Elon Musk a averti, lundi, qu'il pourrait renoncer à son offre d'achat de Twitter, pour une somme de 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros), si le réseau social ne lui fournissait pas les données qu'il réclame sur les faux comptes d'utilisateurs.

Elon Musk menace Twitter. Dans un document publié lundi 6 juin, l'homme d'affaires envisage de retirer son offre de rachat du réseau social, établit à 44 milliards de dollars (41,1 milliards d'euros).

Dans une lettre rendue publique conformément à la réglementation boursière, le multimilliardaire accuse Twitter de "résister activement" à ses demandes d'informations sur les spams et les faux comptes, dénonçant une "violation importante et manifeste" de ses obligations et dit se réserver le droit de mettre fin à leur accord de fusion.

C'est la première fois que l'entrepreneur menace Twitter directement, et par courrier, d'abandonner son projet de rachat, une possibilité qu'il avait toutefois déjà évoquée dans des messages publiés sur le réseau social lui-même.

Twitter, qui n'a pas réagi immédiatement lundi, avait auparavant minimisé ce risque en estimant que l'avertissement d'Elon Musk n'avait aucune valeur juridique.

"Musk pense que Twitter refuse clairement d'honorer ses obligations dans le cadre de l'accord de fusion, ce qui soulève de nouveaux soupçons sur une possible volonté de la société de dissimuler les données demandées en raison des craintes de ce que l'analyse des données par Musk mettra au jour", affirme la lettre de lundi.

La "méthodologie laxiste" de Twitter

Elon Musk, qui se présente comme un défenseur sans réserve de la liberté d'expression, a mis en cause la sincérité des données publiées par Twitter selon lesquels les faux comptes représentent moins de 5 % de sa base d'utilisateurs, en affirmant que la proportion réelle pourrait dépasser 20 %.

Il réclame donc au réseau social des données censées lui permettre de procéder à sa propre analyse de la base d'utilisateurs et affirme ne pas se fier à "la méthodologie de tests laxiste" de sa cible.

"Il est clair que Musk est en droit d'avoir accès aux données demandées pour lui permettre de préparer le transfert des activités de Twitter sous son contrôle et de faciliter le financement de cette transition", estiment ses avocats dans la lettre.

Elon Musk, par ailleurs directeur général du constructeur de voitures électroniques Tesla et fondateur de la société aérospatiale SpaceX, assure avoir bouclé le financement du rachat de Twitter en complétant son apport personnel par des emprunts.

À Wall Street, l'action Twitter perdait 5,4 % en début de séance.

Avec Reuters et AFP

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Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

New York Times - World

Dozens Killed and Hundreds Burned in Bangladesh Depot Disaster

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A fire set off a series of explosions, killing at least 49 people, including firefighters. Many others were in critical condition.

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By Saif Hasnat

DHAKA, Bangladesh — At least 49 people were killed and hundreds more suffered burns when a fire at a container depot in Bangladesh set off a series of explosions, officials said on Sunday, the latest such disaster in a country where mass-casualty fires have become a recurring problem.

Many people were in critical condition in hospital burn wards, according to local officials, who feared the death toll would rise. By afternoon, two dozen firefighter units were still trying to contain the blaze, which began around 10:45 p.m. Saturday at B.M. Container Depot in the town of Sitakunda, about 10 miles from Chattogram, Bangladesh’s main port.

After the first firefighters arrived, a large explosion rocked the depot, causing the flames to spread. At least five firefighters were killed in that blast, and 14 others were wounded, officials said. More explosions followed, continuing well into Sunday morning.

“The window glasses of my house are broken. Not just ours — we heard from the other people that their windows were also broken, even at two to three kilometers away from the depot,” Majharul Islam, 26, a store owner who lives about 100 meters from the depot, said about the initial explosion.

Mr. Islam said he provided supplies to the vast depot’s canteen and that at any time as many as 500 to 600 people could be working there.

“The explosion took place on one side,” he said, “that is a small part given the whole depot.”

Bangladesh’s prime minister, Sheikh Hasina, issued a statement that expressed “deep shock” over the depot fire and that offered “condolences to the families of the deceased.” Her government’s state minister for labor and employment announced financial help to families that were affected — about $2,200 for the victims and about $500 each for the treatment of those wounded.

The cause of the disaster, at one of Bangladesh’s largest inland container depots, was not immediately clear. Attempts to contact executives at the company that runs the depot were not immediately successful.

Shahadat Hossain, the senior government official for Sitakunda, said that a large amount of hydrogen peroxide may have been stored at the depot, along with other goods. “We cannot say anything further right now,” he said.

Hundreds of people were admitted to Chittagong Medical College Hospital, said Dr. Mohammed Elias Chowdhury, the civil surgeon for Chattogram, which is also known as Chittagong. “Many of them are critical,” he said. “Some people have 60 to 70 percent burns on their bodies.”

Photographs from the hospital showed wounded people laid out on the floor, waiting for treatment. Dr. Chowdhury said all leave had been canceled for doctors and other staff members at the hospital.

Hasan Mahmud Arafat, 25, a university student who volunteered to help at the hospital, said all beds in the burn units were full and that ambulance sirens had blared all night. Many people came to the hospital to donate blood, he said.

“I saw locals come to the hospital with hand fans,” Mr. Arafat said. “They were fanning the patients who were waiting to get a bed or who were admitted to the makeshift beds.”

Mass-casualty fires and industrial disasters, particularly in garment factories, which account for 80 percent of the country’s exports, have been a recurring problem in Bangladesh. The steady economic growth of the country of 170 million people has been a regional success story in recent years, but human rights and labor organizations have long expressed concern about poor working conditions and workplace safety measures.

The worst of the disasters happened in 2013, when the collapse of an eight-story garment factory killed more than 1,100 people. Last July, a factory fire in the city of Narayanganj killed at least 51 people.

Mujib Mashal contributed reporting from New Delhi.

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L'Humanité

« Il faut interdire les pavillons de complaisance dans le maritime »

Entretien

Candidat de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale à sa réélection dans la 6e circonscription de la Seine-Maritime, le député communiste Sébastien Jumel mène campagne contre le dumping social dans le secteur des ferries. Entretien.

Sébastien Jumel Député PCF de Seine-Maritime

Le syndicat de marins britanniques RMT appelle à boycotter la P&O Ferries. Soutenez-vous cet appel ?

La colère du syndicat RMT est légitime. Il faut tout faire pour contraindre P&O à renoncer aux pavillons de complaisance, ainsi qu’à l’exploitation d’une main-d’œuvre étrangère payée au lance-pierre et privée de droits sociaux.

En 1998, déjà, P&O annonçait son retrait de la ligne Dieppe-Newhaven par un télex de trois lignes...

Je me souviendrai toute ma vie de cet épisode car, à l’époque, le patron de P&O avait été contraint de venir s’expliquer devant le préfet de région. Sur place, le patron était resté debout pour lire son communiqué de quelques lignes. Il ne voulait pas s’asseoir et nous avions dû protester pour qu’il s’explique. Il prétendait que la rémunération n’était pas aussi importante qu’il le souhaitait !

Le recours aux pavillons de complaisance, ainsi qu’aux agences de manning, qui fournissent la main-d’œuvre aux armateurs, précarise le travail des marins. Que proposez-vous pour y remédier ?

Je combats depuis vingt ans les pavillons de complaisance. Je souhaite que l’on interdise ces pavillons en France dans le transport maritime, ainsi que les pavillons du « registre international ». Y compris, bien entendu, le « RIF », le pavillon international français. Ces pavillons n’ont rien à faire dans nos ports car ce sont eux qui permettent le dumping social. Nos marins doivent cotiser à l’Enim (Établissement national des invalides de la Marine) et être protégés par notre législation. C’est pour défendre ces standards sociaux et de sécurité que nous avons organisé la rencontre de ce mardi soir à Dieppe (lire l’encadré).

La Brittany Ferries a touché plusieurs centaines de millions d’euros d’aides publiques au cours de ces dernières années. Dix de ses navires battent pavillon français « premier registre », mais un 11e bat pavillon chypriote. Faut-il imposer aux compagnies aidées par le contribuable qu’elles renoncent aux pavillons de complaisance, et naviguent exclusivement sous pavillon tricolore ?

Oui, tout à fait. Et pas seulement à la Brittany ferries. Il faut absolument l’imposer à l’ensemble des compagnies qui touchent des aides publiques. Sur toutes les lignes de délégation de service public, le pavillon doit être français premier registre.

Marins, syndicalistes, acteurs économiques, usagers et élus se rassembleront ce mardi 7 juin, à Dieppe (Seine-Maritime) afin de défendre « un haut niveau de garanties sociales et de sécurité » sur la liaison transmanche. En présence de Pierrick Samson, secrétaire général de la fédération nationale des syndicats maritimes CGT, Thierry Le Guével, secrétaire général de l’union fédérale maritime CFDT, Nicolas Langlois, maire de Dieppe, conseiller départemental, et Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime. Rendez-vous à 18 heures, salle Paul-Éluard, 5, rue Thiers, à Dieppe.

dieppesébastien jumeltransports maritimes
France24 - Monde

“Interdit aux étrangers” : nos Observateurs dénoncent les discriminations à l’entrée des boîtes de nuit en Corée du Sud

Publié le : 06/06/2022 - 20:19Modifié le : 06/06/2022 - 20:27

Thaïs Chaigne Suivre

En Corée du Sud, certaines boîtes de nuit et autres lieux festifs interdisent systématiquement l’entrée aux étrangers. Une politique jugée xénophobe et qui cible plus particulièrement les personnes racisées, largement documentée sur TikTok et Instagram par ceux qui la subissent.

Les fêtards qui vivent en Corée du Sud le savent : impossible de se rendre dans certains lieux nocturnes si l’on n'est pas Coréen. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus d’étrangers qui vivent à Séoul documentent cette discrimination à l’entrée de certaines boîtes de nuit, bars ou même parfois des restaurants. 

Une vidéo publiée le 15 mai sur TikTok et visionnée près de 400 000 fois a récemment relancé le débat.

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat Pat

Elle a été publiée par Patrick Ramos, alias “Theexpatpat,” sur les réseaux sociaux. On le voit face à un videur qui lui demande d’arrêter de filmer avant de saisir son poignet, puis de le plaquer au mur. Selon une de ses amies contactée par la rédaction des Observateurs, le videur a continué de le violenter après avoir arrêté de filmer.

Selon le Korean Herald, Patrick Ramos était en train de tourner un live alors qu’il passait devant la boîte de nuit “Owl Lounge”, connue pour interdire l’accès aux non-Coréens. L’établissement se situe à Itaewon, un quartier pourtant très cosmopolite de Séoul.

Sur un écriteau à l’entrée de l’établissement, visible sur un cliché publié par le Korean Herlad, il est indiqué que seules les personnes possédant une carte d'identité nationale et les étrangers disposant d’un visa F-4 (délivré aux membres de la diaspora coréenne) étaient autorisés à rentrer.

@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis

 

Contactés par la rédaction des Observateurs, plusieurs expatriés en Corée du Sud nous ont confirmé avoir fait l’objet de ce type de refus à l’entrée des établissements nocturnes, sous prétexte qu’ils n’étaient pas Coréens. 

Les établissements concernés ont déjà donné plusieurs arguments pour justifier ce filtrage : le fait que le personnel ne parle pas anglais, un mauvais comportement passé de certains étrangers, ou plus récemment le Covid.

In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H

February 3, 2020

De graves abus commis par certains soldats américains basés en Corée du Sud en boîte de nuit (notamment des cas de viols et agressions sexuelles) seraient également en cause - notamment dans la ville de Daegu, près d’une base importante de l’armée américaine. 

La boîte de nuit OWL lounge, qui n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations, a par exemple expliqué au Korean Herald exclure les étrangers, car s’ils venaient à commettre un acte répréhensible, un harcèlement sexuel notamment, ils pourraient fuir le pays en toute impunité.  

 

@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ

 

Quentin F. (“Denoz”) explique à la rédaction des Observateurs : 

“Je vis à Daegu, où il y a très peu d'étrangers, et il y a plusieurs boîtes de nuit qui ne nous laissent pas entrer. Certains étrangers peuvent entrer dans des clubs réservés aux Coréens s'ils ont un garant sud-coréen - de préférence une célébrité, qui se porte garant d'un comportement approprié”. 

Les personnes à la peau foncée et noire particulièrement discriminées

Ce tri ciblerait selon nos Observateurs plus particulièrement les personnes noires, sud-asiatiques et nord-africaines.

 

@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152

Kirsten Kreels est une étudiante afro-américaine installée à Séoul. C’est une amie de Patrick Ramos. Elle essaye comme lui d’attirer l’attention sur cette discrimination à l’entrée de certains lieux nocturnes. Pour elle, il ne fait aucun doute que tous les étrangers ne sont pas logés à la même enseigne. 

Je me suis rendue dans un club assez “hype” de Gangnam [quartier chic de Séoul : NDLR] il y a deux ans. J’étais la seule personne noire parmi mes amis, le videur est allé dire à mon ami blanc : “il y a certaines personnes du groupe qui ne peuvent pas entrer”, tout en me regardant de haut en bas. Il a dit que mes habits n’étaient pas conformes au “code vestimentaire”. On avait tout vérifié, j ‘étais habillée comme toute Coréenne qui sort en boîte de nuit. (…) La façon dont il m’a regardé, je sentais que je n’étais pas la bienvenue.”

La plupart du temps, ils ne disent pas ça directement, mais disent plutôt  : “c’est complet”, ou “pas d’étrangers”. Mais on voit des personnes blanches entrer.

 

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat

 

Il y a même des images de panneaux qui indiquent : “interdit aux Africains” qui ont  circulé sur les réseaux sociaux, ou des messages des gérants de la boîte de nuit sur Kakaotalk (Whatsapp coréen : NDLR) qui indiquaient “pas de personnes noires"

Toutes les personnes noires que j’ai rencontrées m’ont raconté avoir subi des discriminations dans les discothèques, et même ailleurs.  

>> LIRE AUSSI SUR LE SITE DES OBSERVATEURS DE FRANCE 24 : Corée du Sud : une vidéo révèle les conditions de détention humiliantes d’un migrant marocain

 

 

Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi

April 29, 2022

Michelle est métisse et vient des États-Unis. Elle est professeure d’anglais à Daegu, ville du centre du pays. Elle aussi dit s’être déjà vu refuser l’entrée d’une boîte de nuit alors que des personnes blanches ont pu y avoir accès sous ses yeux. En tant que femme métisse dans une ville peu habituée aux étrangers, Michelle détaille comment cette différence de traitement va bien au-delà des boîtes de nuit : 

On me dévisage souvent dans la rue. Et comme j’ai les cheveux très bouclés, des inconnus me les touchent sans me demander.

 

@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages

 

J’ai entendu certains enfants m’appeler la “professeur singe”. j’imagine bien qu’ils ont dû apprendre cela quelque part. Et encore, je ne comprends pas tout ce qu’on me dit. Entre étrangers qui vivent en Corée du Sud, on se dit que plus on apprend à maîtriser le Coréen, plus ça devient compliqué au quotidien, parce qu’on comprend ce que les gens disent sur nous.” 

Kirsten Keels, qui a grandi dans un État du sud des États-Unis et dit avoir l'habitude des remarques racistes, y voit aussi de l’ignorance et de la curiosité qui peut être bienveillante, dans une société exposée depuis peu à l’immigration : 

Il arrive que des gens ne veuillent pas s’asseoir à côté de moi ou disent à leur enfant qu’il ne faut pas me parler (…). Mais je dirais que c’est surtout du racisme ordinaire, ou simplement parfois même de l’ignorance, ou encore de la curiosité, parce que certains n’ont jamais parlé à des étrangers. Alors j’essaye de leur donner une image positive.

Pour pouvoir profiter de la vie nocturne, Kirsten Keels a donc décidé de regrouper les lieux considérés comme “tolérants” sur une liste qui a été publié dimanche 5 juin.

On a fait cette liste "verte" pour que les personnes noires-américaines, sud-asiatique, africaines.. qui sont de plus en plus nombreuses à vivre en Corée du Sud puissent s’amuser sans se dire : “ je vais peut-être subir une discrimination”. 

C’est aussi une façon de rassembler cette communauté, et de dire qu’on est ensemble et qu’on est présents. Et que le racisme et les discriminations ne sont pas acceptables. 

Selon nos deux Observatrices, les lieux qui refusent les personnes selon leur ethnie ou nationalité restent minoritaires, mais difficile à dénoncer. Les noms des boîtes de nuit et autres lieux discriminatoires sont souvent tus ou cachés sur les réseaux sociaux. Nos Observateurs n’ont pas non plus souhaité communiquer le nom des clubs incriminés. En cause : la loi punissant la diffamation, qui en Corée du Sud est largement utilisée en cas d’accusation, parfois même aux dépens de la vérité. 

Il n’existe aucune loi pour punir des pratiques discriminatoires en Corée du Sud, que ce soit en raison de la nationalité, de l’origine ethnique, du genre ou encore de l’orientation sexuelle.

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France24 - Monde

Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

Publié le : 06/06/2022 - 17:19

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Les magistrats tunisiens ont entamé une grève d'une semaine, lundi, pour protester contre "l'ingérence permanente du président dans le pouvoir judiciaire", suite à la révocation de 57 de leurs confrères par Kaïs Saïed.

À l'appel des principaux syndicats professionnels, les magistrats tunisiens ont entamé, lundi 6 juin, une semaine de grève, accusant le président Kaïs Saïed d’ingérence dans la justice du pays.

"La grève a commencé dans tous les tribunaux du pays et selon nos informations, elle est très suivie", a déclaré à l'AFP le président de "l'Association tunisienne des jeunes magistrats", Mourad Massoudi.

La grève, pour une semaine renouvelable, est observée à l'appel des principaux syndicats professionnels des magistrats pour protester contre le limogeage, jeudi, par le président, de 57 juges, accusés notamment de corruption.

Dans un communiqué publié samedi, ces syndicats ont "fermement condamné l'ingérence permanente du président dans le pouvoir judiciaire". Ils l'accusent de s'octroyer le pouvoir de les révoquer "sans le moindre recours" possible, "violant le droit le plus basique à se défendre, garanti dans la Constitution".

Kaïs Saïed, qui s'est octroyé les pleins pouvoirs en juillet dernier, a révoqué les 57 magistrats en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.

 

Crainte d'une dérive autocratique

Parmi les magistrats limogés qui pourront faire l'objet de poursuites, on trouve un ancien porte-parole du pôle de lutte contre le terrorisme, un ancien directeur général des douanes et l'ancien président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Les révocations concernent aussi des magistrats soupçonnés d'avoir entravé l'enquête sur les assassinats en 2013 de deux dirigeants de gauche, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, imputés à des jihadistes.

Kaïs Saïed a aussi fait amender la loi qui régit le CSM, autorité de tutelle de la justice tunisienne, pour pouvoir les révoquer, invoquant une "atteinte à la sécurité publique ou à l'intérêt suprême du pays".

Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l'intérêt du pays, Kaïs Saïed concentre tous les pouvoirs et dirige la Tunisie par décrets-lois, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau du Printemps arabe.

Pour sortir de l'impasse provoquée par son coup de force, qualifié de "coup d'État" par ses opposants, le président a proposé une feuille de route qui prévoit un référendum sur la Constitution le 25 juillet et des législatives anticipées le 17 décembre.

Avec AFP

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En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum

Tunisie : heurts lors d'une manifestation contre le référendum à Tunis

New York Times - World

Un historiador descubre en los archivos del Vaticano secretos ‘asombrosos’

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El perfil del sábado

David Kertzer ha pasado décadas escudriñando la historia oculta del Vaticano. Su trabajo ha ganado un Pulitzer y captado la atención de Hollywood. Su nuevo libro examina el papel del papa Pío XII en el Holocausto.

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Por Jason Horowitz

CIUDAD DEL VATICANO — David Kertzer dejó su capuchino, se echó la mochila al hombro y fue en busca de más secretos del Vaticano.

“Hay una parte que es como estar buscando un tesoro”, comentó Kertzer, un historiador de 74 años.

Unos momentos después, atravesó una multitud que estaba formada para ver al papa Francisco, le mostró su permiso a la Guardia Suiza y entró al archivo de la antigua sede de la Santa Inquisición.

En las últimas décadas, Kertzer ha invertido los papeles inquisidores con la Iglesia. Gracias a los propios archivos del Vaticano, este profesor de voz suave, investigador de la Universidad Brown y síndico de la Academia Estadounidense en Roma se ha convertido, sin duda, en el excavador más eficiente de los pecados ocultos del Vaticano, sobre todo de los que se cometieron justo antes y durante la Segunda Guerra Mundial.

Kertzer es hijo de un rabino que participó como capellán del ejército en la liberación de Roma y creció en un hogar que había adoptado a una chica cuya familia había sido asesinada en Auschwitz. Dichos antecedentes familiares y su activismo contra la guerra de Vietnam cuando estaba en la universidad le proporcionaron una conciencia de indignación moral que fue moderada por la prudencia del intelectual.

Como resultado, su obra incluye trabajos con los que ha ganado el Premio Pulitzer, captado la imaginación de Steven Spielberg y puesto al descubierto, en ocasiones de manera muy cruda, a una de las instituciones más sombrías de la tierra.

El libro más reciente de Kertzer, The Pope at War, analiza la participación de la Iglesia en la Segunda Guerra Mundial y el Holocausto, lo que él considera el acontecimiento formativo de su propia vida. El libro documenta el proceso personal de toma de decisiones que llevó al papa Pío XII a no pronunciarse prácticamente para nada sobre el genocidio de Hitler y sostiene que se subestima la influencia del pontífice en la guerra. Y no de forma positiva.

“Algo de lo que quiero hacer es demostrar la importancia del papel de Pío XII”, señaló.

En 2019, Francisco, el actual papa, dijo: “La Iglesia no le teme a la historia”, cuando ordenó que se abrieran los archivos de Pío XII. Pero mientras Francisco resuelve con cuánta firmeza repudiar a un dictador, esta vez al de Rusia, Vladimir Putin, Kertzer ha descubierto algunas pruebas alarmantes sobre el costo que tiene guardar silencio acerca de asesinatos masivos.

Kertzer argumentó que el enorme pavor al comunismo que tenía Pío XII, su creencia de que las potencias del Eje ganarían la guerra y su deseo de proteger los intereses de la Iglesia lo motivaron a no contrariar ni a Adolfo Hitler ni a Benito Mussolini, cuyos embajadores habían colaborado para ponerlo en el trono. Según el libro, al papa también le preocupaba que ponerse contra el Führer alejara a millones de católicos alemanes.

El libro también revela que un príncipe alemán y nazi acérrimo fungió como canal extraoficial secreto entre Pío XII y Hitler y que el asesor principal del Vaticano en asuntos judíos lo exhortó en una carta a no manifestarse en contra de la orden del régimen fascista de arrestar y enviar a los campos de concentración a la mayor parte de los judíos italianos.

“Eso me dejó pasmado”, comentó Kertzer sobre esa carta.

Los defensores de Pío XII, cuyos argumentos a favor de su canonización siguen evaluándose, han alegado durante mucho tiempo que trabajó tras bambalinas para ayudar a los judíos y que enemigos anticatólicos han tratado de manchar a la institución mancillando al pontífice.

“Una impugnación más abierta no habría salvado a ningún judío, sino que habría hecho que murieran todavía más”, escribió Michael Hesemann, quien considera a Pío XII defensor de los judíos, en respuesta a las pruebas divulgadas por Kertzer, a quien calificó como alguien “muy sesgado”.

Hesemann, quien también es autor de un libro reciente sobre el papa de los tiempos de la guerra que se basa en los archivos del Vaticano, sostuvo que este, aunque mantuvo su posición neutral, ocultaba judíos en los conventos y distribuía fes de bautismo falsas.

Kertzer alega que los documentos descubiertos dan una imagen más matizada de Pío XII y no lo muestran ni como el monstruo antisemita a quien con frecuencia denominaban “el papa de Hitler” ni como un héroe. Pero, según Kertzer, la insistencia en proteger la reputación de Pío es reflejo de una resistencia más amplia en Italia —y entre los defensores del Vaticano— a aceptar su complicidad en la Segunda Guerra Mundial, el Holocausto y el asesinato de los judíos de Roma.

El 16 de octubre de 1943, los nazis capturaron a más de mil judíos en toda la ciudad, incluyendo a cientos en el gueto judío, mismo que ahora es una atracción turística frecuentada por multitudes que se agasajan con las alcachofas al estilo judío cerca de la iglesia donde obligaban a los judíos a asistir a los sermones de conversión.

Los alemanes mantuvieron a los judíos durante dos días en un colegio militar cerca del Vaticano mientras revisaban quién estaba bautizado o tenía un cónyuge católico.

“No querían ofender al papa”, señaló Kertzer. En su libro demuestra que los altos asesores de Pío XII solo intercedieron ante el embajador alemán para liberar a los “católicos no arios”. Fueron liberados cerca de 250 y más de mil fueron asesinados en Auschwitz.

En una calle cercana, Kertzer se agachó junto a uno de los adoquines de latón que recuerdan a las víctimas. Sobre él se alzaba el Tempio Maggiore, la Gran Sinagoga de Roma.

“No puedo pensar en esa sinagoga”, dijo Kertzer, “sin pensar en mi padre”.

Cuando el 5º Ejército de Estados Unidos llegó a Roma, el padre de Kertzer, el teniente Morris Kertzer, un rabino nacido en Canadá, estaba con ellos y ofició en la sinagoga.

Un soldado estadounidense, un judío de Roma que había emigrado a Estados Unidos cuando Mussolini introdujo las leyes raciales en Italia, le pidió a Morris Kertzer que hiciera un anuncio para ver si su madre había sobrevivido a la guerra. El rabino colocó al soldado a su lado; cuando comenzó el servicio, se escuchó un grito y la madre del soldado corrió para abrazar a su hijo.

“Es el que más recuerdo de los relatos que contaba mi padre”, afirmó David Kertzer.

Un año antes del nacimiento de Kertzer en 1948, sus padres adoptaron a una adolescente sobreviviente de Auschwitz. Cada vez que aparecían en la televisión imágenes de soldados nazis, David y Ruth, su hermana mayor, corrían a apagar el aparato para proteger a Eva, su hermana adoptiva.

Para ese momento, su padre había llegado a ser director de asuntos interreligiosos en el Comité Judío Estadounidense principalmente para tratar de eliminar el antisemitismo de las iglesias cristianas. Como parte del trabajo de normalización, el joven David Kertzer apareció en el programa Tonight Show de Jack Paar cantando plegarias en el séder de Pésaj de la familia.

Su activismo contra la guerra de Vietnam en la Universidad Brown estuvo a punto de hacer que lo expulsaran e hizo que lo encarcelaran junto con Norman Mailer. Siguió estudiando y se enamoró tanto de la antropología como de Susan Dana, una estudiante de Religión de Maine.

Con el fin de estar cerca de ella, en 1969 se inscribió en la escuela de posgrado de la Universidad Brandeis, donde un profesor de antropología le planteó que su interés por la política y la religión encontraría tierra fértil de estudio en Italia.

Los resultados fueron un año de investigación en Bolonia, Italia, con Susan, para entonces su esposa, y su primer libro, Comrades and Christians. Después de obtener su doctorado, consiguió empleo en la Universidad Brown y en Bowdoin College, tuvo dos hijos, entabló una relación de por vida con Italia y una familiaridad cada vez mayor con los archivos italianos y luego, por casualidad, con los del Vaticano.

A principios de la década de 1990, un profesor de historia italiano le contó sobre Edgardo Mortara, un niño de 6 años de Bolonia hijo de padres judíos. En 1858, el inquisidor de la Iglesia ordenó que detuvieran al chico porque tal vez una sirvienta cristiana lo había llevado a bautizar en secreto, por lo que no podía permanecer dentro de una familia judía.

Esta historia lo condujo a lo que Kertzer llamó “un doble cambio de trayectoria”: a escribir para un público general y acerca de temas judíos.

El producto de esto fue su libro de 1998, El secuestro de Edgardo Mortara, finalista en la categoría de no ficción para el Premio Nacional del Libro. El trabajo llamó la atención de su amigo, el dramaturgo Tony Kushner, quien después se lo dio a Steven Spielberg, mismo que, a su vez, le dijo a Kertzer que quería llevarlo a la pantalla. Mark Rylance se integró al equipo para representar el papel de Pío XII y Kushner escribió el guion; ahora, todo lo que necesitaban era a un niño que hiciera el papel de Edgardo.

“Le hicieron pruebas a 4000 —no a 3900— niños de 6 a 8 años de cuatro continentes”, aseguró Kertzer. “Spielberg nos dice que no está conforme con ninguno de los chicos”.

El proyecto se detuvo, pero Kertzer no. Salió de los archivos para publicar Los papas contra los judíos, acerca del papel de la Iglesia en la aparición del antisemitismo moderno. En 2014, publicó The Pope and Mussolini, en el que analiza la participación de Pío XII en el surgimiento del fascismo y las leyes raciales antisemitas de 1938. Este libro se hizo acreedor al Premio Pulitzer.

Desde entonces, los archivistas del Vaticano lo reconocen y, en ocasiones, lo alientan.

“Tal vez hasta se alegran de que alguien de fuera puede sacar esto a la luz, porque es incómodo tal vez que algunos de ellos lo hagan”, dijo.

Luego de pasar una mañana reciente en los archivos, Kertzer salió de ahí con una sonrisa infantil. Acababa de descubrir que incluso durante la ocupación alemana de Roma, el papa Pío XII seguía concentrado principalmente en los peligros del comunismo. Los más altos cardenales del papa le aconsejaron “crear un partido católico. Son los orígenes del partido Demócratas Cristianos”, dijo Kertzer, refiriéndose a una fuerza que dominaría a Italia durante décadas.

“Dudo que alguien lo haya visto antes”, dijo. “Bueno, fuera del Santo Oficio”.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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France24 - Monde

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur

Publié le : 06/06/2022 - 22:06

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Malgré la colère qui gronde après des mois de scandale, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a obtenu, lundi, la confiance de sa majorité au Parlement lors d’un vote des députés conservateurs.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a sauvé son poste, lundi 6 juin, en remportant un vote de défiance de sa majorité, dont il risque cependant de sortir encore davantage affaibli.

Deux ans et demi après sa victoire triomphante dans les urnes, le dirigeant de 57 ans, de plus en plus contesté, a encore démontré sa capacité à se sortir des situations les plus périlleuses. Mais il reste enlisé dans l'affaire du Partygate, les fêtes très arrosées organisées à Downing Street pendant les confinements, et le vote de lundi a montré les divisions profondes au sein du Parti conservateur. Il devrait laisser des traces.

Sur les 359 députés conservateurs ayant voté, 211 se sont prononcés en faveur de l'ancien maire de Londres, contre 148 qui souhaitaient l'évincer, un groupe considérable de frondeurs susceptibles de paralyser l'action du gouvernement.

Fin 2018, Theresa May avait survécu à une motion de défiance avec une marge plus large que son successeur, avant de démissionner quelques mois plus tard, trop fragilisée pour diriger.

Boris Johnson a jusqu'à présent totalement refusé de démissionner.

Après des semaines de spéculations, les événements se sont précipités lundi matin, à peine refermée la parenthèse festive des célébrations des 70 ans de règne d'Elizabeth II. Le président du comité 1922 du Parti conservateur, Graham Brady, a annoncé que le seuil fatidique de 54 lettres de députés, soit 15 % du groupe parlementaire, demandant le départ de M. Johnson, avait été atteint, déclenchant le vote.

En cas de défaite, une élection interne aurait été convoquée pour désigner un nouveau leader du parti, qui serait devenu chef du gouvernement, dans un contexte délicat de guerre en Ukraine et d'inflation au plus haut depuis 40 ans.

Victorieux, il ne peut pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, selon les règles actuelles.

"Le gouvernement ne peut pas tout"

Plaidant sa cause devant ses troupes avant le vote, Boris Johnson les avait exhortés à mettre fin à une saga n'intéressant, selon lui, que les médias pour "parler exclusivement de ce que nous faisons pour les gens de ce pays", selon un responsable du Parti conservateur.

S'adressant à leur fibre thatchérienne, il avait fait miroiter baisses d'impôts et coupes dans l'administration, tranchant avec les interventions publiques massives de ces dernières années à la faveur de la pandémie, ou plus récemment de la crise du coût de la vie.

"Le moment est venu de reconnaître que parfois le gouvernement ne peut pas tout", a-t-il martelé.

Ces explications, et les efforts déployés toute la journée par ses ministres les plus loyaux à la télévision, sont loin d'avoir convaincu tout le monde.

Après l'ancien ministre Jeremy Hunt, considéré comme un possible successeur, le chef des conservateurs en Écosse, Douglas Ross, avait annoncé qu'il voterait contre Boris Johnson, invoquant la "colère" du public concernant les violations des règles sur le Covid.

Une majorité de Britanniques souhaitent son départ

Malgré l'accumulation des scandales et la colère du public et de sa majorité, Boris Johnson s'est maintenu ces derniers mois en mettant notamment en avant son rôle moteur dans la réponse occidentale à l'invasion russe de l'Ukraine.

Il a aussi été favorisé par l'absence de successeur évident dans les rangs des conservateurs, au pouvoir depuis 12 ans au Royaume-Uni, surtout depuis que l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak, longtemps le chouchou du parti, s'est brusquement ternie en raison de sa fortune et des arrangements fiscaux de sa femme, en période de hausse du coût de la vie.

L'effondrement de la popularité de Boris Johnson a déjà infligé de lourds revers aux conservateurs à des élections locales début mai. La majorité doute de plus en plus de la capacité de "BoJo", hué par la foule pendant les célébrations du jubilé de la reine, à remporter les législatives de 2024.

Longtemps un atout, sa personnalité fantasque, souvent désinvolte, agace désormais bien des Britanniques.

Selon un sondage publié lundi par YouGov, 60 % des Britanniques voulaient que les conservateurs évincent leur leader - mais seulement 32 % des électeurs de la majorité.

Les répercussions du Partygate ne sont en outre pas finies. Après la police et la haut-fonctionnaire Sue Gray, une autre enquête est prévue, celle-ci parlementaire. Si cette dernière conclut, a priori à l'automne, que Boris Johnson a trompé la Chambre des communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

Avec AFP

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Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

Valeurs Actuelles

Nîmes : plusieurs mois après sa fugue, une adolescente de 12 ans retrouvée séquestrée et prostituée

C’est une affaire sordide qui vient d’être mise en lumière à Nîmes dans le Gard. Comme l’a fait savoir Actu17 le 9 mars, une jeune fille de 12 ans a été retrouvée le visage tuméfié mardi 8 mars dans le sud de la ville. Après avoir été transportée à l’hôpital par les secours, l’adolescente a été entendue par la police. Elle a confié aux forces de l’ordre qu’elle était en fugue depuis le mois d’octobre dernier après s’être enfuie du foyer où elle vivait. Elle a aussi expliqué avoir depuis été séquestrée durant ces longs mois et avoir été contrainte de se prostituer. Enfin, la jeune fille a assuré avoir été violée et frappée de manière régulière par ses ravisseurs et clients.

Rixe et arrestations

L’adolescente a été retrouvée alors que la police était initialement intervenue pour une rixe entre plusieurs personnes dans la rue Claude-Nicolas-Ledoux. Durant l’opération, quatre mineurs, dont deux jeunes filles de 14 ans connues des services de police, ont été interpellés et placés en garde à vue pour avoir participé à la bagarre. D’autres individus ont aussi été arrêtés plus tard dans la journée. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville.

Nîmes : les dernières actualités

Nîmes : un homme toujours recherché à proximité d’une école

Affaire de la supérette de Nîmes : le voile qui a brisé une vie

Pécresse, future ministre de Macron ? « Ce n’est même pas un piège, il y a un fossé qui nous sépare ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Lazarus : les pirates informatiques dont Pyongyang ne peut plus se passer

Publié le : 01/06/2022 - 17:45

Sébastian SEIBT Suivre

Le principal groupe de cybercriminels nord-coréen, Lazarus, mène depuis au moins 2020 une vaste opération de cyberespionnage visant des grands groupes du secteur de l’aérospatial et de la défense dans le monde entier, révèle un rapport de la société de cybersécurité Eset. Une opération qui illustre à quel point ce groupe est devenu important pour le régime de Pyongyang.

Ils se font passer pour des recruteurs de Lockheed Martin ou du géant britannique de la défense et de l’aérospatial BAE Systems. Ces soi-disant chasseurs de tête font miroiter des perspectives lucratives de carrière et des postes à responsabilité. Mais ce n’est que du vent. En réalité, il s’agit de cyberespions nord-coréens cherchant à voler des secrets industriels de groupes de défense ou du secteur de l’aérospatial, révèle Eset, une société slovaque de sécurité informatique, dans un rapport publié mardi 31 mai.

Cette opération, toujours en cours en mars 2022 et pilotée depuis Pyongyang, avait déjà été détectée il y a deux ans. Mais à l’époque, "nous pensions que les cibles se trouvaient essentiellement en Europe", note Jean-Ian Boutin, directeur des recherches sur les cybermenaces chez Eset.

Sur LinkedIn, WhatsApp et Slack

En réalité, la plupart des continents ont été visés et des victimes ont été recensées en France, en Allemagne, en Espagne, en Ukraine, en Turquie, au Qatar, aux États-Unis ou encore au Brésil.

Le mode opératoire est toujours le même et peut surprendre pour des hackers venus d’un pays coupé du monde et des principaux outils technologiques modernes. Ces cyberespions prennent généralement contact avec leur cible via le réseau social professionnel LinkedIn où ils ont créé des faux profils.

Ils ont même parfois copié des éléments de vraies campagnes de recrutement de grands groupes mondialement connus – comme des photos de séances de recrutement qui ont réellement eu lieu – pour asseoir la crédibilité de leur démarche.

Après un premier contact, ces pirates informatiques à la solde du régime nord-coréen proposent parfois de poursuivre les discussions sur WhatsApp ou la messagerie professionnelle Slack. "Au départ, ils se montrent très avenants et amicaux. Mais ensuite, ils deviennent de plus en plus pressants", décrit Jean-Ian Boutin.

Leur but : pousser la victime à télécharger des documents parfois présentés comme des formulaires à remplir mais qui contiennent, en réalité, un logiciel malveillant. C’est ainsi qu’ils peuvent ensuite s’introduire sur les serveurs des sociétés de défense ou d’aérospatial qu’ils visent.

Eset ne dit pas à quel point ces hackers ont réussi à dérober des secrets industriels, mais l’échelle à laquelle cette opération est menée et sa durée témoignent de son importance aux yeux des autorités nord-coréennes.

L’objectif n’est écrit nulle part noir sur blanc, mais l’une des principales hypothèses est que la Corée du Nord cherche à acquérir ainsi des technologies militaires que le pays ne peut pas obtenir légalement à cause de l’étau des sanctions internationales, suggère Jean-Ian Boutin.

Cela coïnciderait, en outre, avec l’une des principales raisons d'être de Lazarus, le groupe à la manœuvre dans cette opération, d’après Eset. Ce sont les spécialistes nord-coréens des cyberopérations les plus ambitieuses "pour servir les intérêts nationaux du régime", écrit Bruce Klingner, spécialiste de la péninsule coréenne pour le think tank américain The Heritage Foundation, dans une note sur la cybermenace nord-coréenne publiée fin 2021.

Lazarus et "l’arme magique" de Kim Jong-un

Au fil des ans, Lazarus est devenu synonyme de hacking "made in Corée du Nord". À tel point que, même au sein de la communauté de la sécurité informatique, "on utilise Lazarus comme une sorte d’appellation parapluie pour désigner tout un ensemble de sous-groupes qui dépendent du Bureau général de reconnaissance [service de renseignement extérieur nord-coréen spécialisé dans les opérations clandestines, NDLR]", explique Benjamin Read, directeur des recherches sur le cyberespionnage pour Mandiant, l’un des principaux groupes américains de cybersécurité, qui a publié en mars 2022 un état des lieux des activités de Lazarus.

La montée en puissance de Lazarus depuis ses débuts en 2007 témoigne à la fois de l’évolution des priorités du régime nord-coréen et de la place toujours grandissante des pirates informatiques dans l’appareil d’État. En 2013, Kim Jong-un comparait d’ailleurs la "cyberguerre" à une "arme magique" et une "épée que la Corée du Nord abat sur ses ennemis à l’instar des missiles et de l’arsenal nucléaire".

C’était un an avant que Lazarus, jusque-là surtout cantonné à des attaques plutôt discrètes contre des cibles en Corée du Sud, fasse une entrée fracassante sur la scène internationale en piratant les serveurs de Sony Pictures. Pyongyang voulait punir le studio qui avait produit le film "The Interview", accusé de ridiculiser le régime nord-coréen. "C’est Lazarus qui a été le premier groupe de pirates informatiques à utiliser du cybersabotage et des vols de données afin d’exercer une pression géopolitique", rappelle Benjamin Read. En l’occurrence, Pyongyang voulait le retrait du film "The Interview".

Quelques années plus tard, c’est encore Lazarus qui a fait prendre conscience des effets dévastateurs que peuvent avoir les rançongiciels. Ce sont ses pirates qui ont infecté plus de 300 000 ordinateurs dans le monde avec le logiciel malveillant WannaCry en 2017. Une opération qui avait semé la panique dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni où plusieurs établissements de santé avaient été touchés, leur service informatique ayant été bloqué et leur fonctionnement ainsi paralysé.

Mais Lazarus, c’est aussi bien plus que ça. À partir de 2015, ce groupe a mis en place des équipes dédiées aux crimes financiers. "Au fur et à mesure que la communauté internationale réussissait à limiter les activités illégales traditionnelles – comme la contrefaçon et le trafic d’antiquités – qui avaient longtemps permis à Pyongyang de gagner de l’argent, le régime a misé toujours davantage sur ses cybercriminels", souligne Bruce Klingner dans son étude sur la cybermenace nord-coréenne.

Les "plus grands braqueurs de banques du monde"

Il y a même un sous-groupe spécifique à Lazarus, baptisé BlueNoroff, dont la mission unique est de rapporter des devises dans les caisses de l’État. Et ses cybercriminels se sont montrés très créatifs. Ils ont été les premiers à exploiter une vulnérabilité du système de messagerie interbancaire Swift pour attaquer en 2016 une banque centrale, celle du Bangladesh. Une opération qui leur avait rapporté plus de 80 millions d’euros.

Ces cybercriminels ont aussi monté des vastes attaques contre les réseaux de distributeurs d’argent. En 2018, ils ont ainsi réussi à voler des dizaines de millions de dollars à des banques en Afrique et en Asie en utilisant un logiciel malveillant qui forçait les machines à distribuer des billets.

Lazarus a "effectivement transformé la Corée du Nord en plus grand braqueur de banques du monde", avait résumé en 2021 John Demers, l’ancien procureur général adjoint des États-Unis.

Et quand les banques n’ont plus suffi, Lazarus s’est attaqué aux plateformes d’échanges de cryptomonnaies. En 2018, ils ont ainsi pu piller Coincheck, un site japonais, amassant un butin de plus de 500 millions de dollars.

En près de 15 ans d’existence, Lazarus "a évolué en diversifiant le type d’attaques menées et en visant toujours davantage de cibles", résume Benjamin Read. C’est devenu une véritable machine à gagner illégalement de l’argent ou à punir les ennemis de Kim Jong-un.

S’il est difficile de savoir combien de cybersoldats travaillent ainsi pour Lazarus, "cela se compte en milliers", assure Jean-Ian Boutin. Dans une présentation faite en septembre 2021, le renseignement britannique estimait que plus de 6 000 hackers travaillaient pour cette structure. Et ils ne travaillent pas tous depuis la Corée du Nord, où l’accès à Internet est limité. Lazarus est soupçonné d’avoir des antennes en Chine, en Biélorussie, en Russie, en Inde ou encore en Malaisie, selon les services de renseignement britanniques.

C’est donc une organisation qui a tout d’une pieuvre aux multiples ramifications, et que n’importe quel méchant d’un film de James Bond aimerait diriger. Sauf qu’il s’agit bel et bien de la réalité et qu’il n’y a pas de 007 à l’horizon.

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Pyongyang nie toute responsabilité dans le piratage "vertueux" de Sony

ÉTATS-UNIS

Washington accuse la Corée du Nord d'être à l'origine de la cyberattaque mondiale Wannacry

La Corée du Nord accusée d'avoir volé plus de 300 millions de dollars de cryptomonnaies

Valeurs Actuelles

Sur TikTok, le curieux phénomène des « chrétiennes voilées »

La mantille ferait-elle un soudain retour en force, des années après être tombée en désuétude ? La Croix a, en tout cas, constaté que de plus en plus de jeunes femmes qui se revendiquent chrétiennes s’affichent avec un « voile chrétien » sur le réseau social TikTok. Un phénomène que l’hebdomadaire estime récent – quelques mois tout au plus – mais qui semble prendre de l’ampleur. Quand on demande à ces jeunes femmes pourquoi, mille explications différentes surviennent : l’une souhaite « renouer avec (ses) origines espagnoles » en revenant à la mantille, l’autre assure vouloir imiter la Vierge Marie et se rapprocher de Dieu. Les mots « recommencement », « renforcement dans la foi », etc. sont également cités.

Les profils des concernées sont tout aussi variés : elles peuvent être catholiques, protestantes ou orthodoxes. L’ensemble, note La Croix, évoque un curieux mélange spirituel dans lequel ces jeunes chrétiennes piocheraient de quoi vivifier leur vie de foi. Un syncrétisme qu’illustre par exemple l’utilisation récurrente de l’expression « Que Dieu nous facilite », pourtant issue de la tradition islamique. « Depuis Vatican II, tout ce qui relève des pratiques corporelles – comme le jeûne – a beaucoup perdu de vitesse », explique à La Croix la sociologue Isabelle Jonveaux, spécialiste des religions en ligne : « Il y a un manque de contraintes dans le catholicisme qui est comblé par des pratiques parfois issues d’autres traditions religieuses ».

Frontières religieuses brouillées

En quelque sorte, poursuit la sociologue, ces jeunes filles chercheraient à « retrouver des formes concrètes d’ascèse » et une vie religieuse plus profonde. Il est alors assez facile de s’inspirer de l’islam, dont le voile ou le ramadan sont des expressions extérieures qui peuvent sembler plus marquantes que d’autres traditions chrétiennes. Mais au-delà de cette éventuelle inspiration islamique, ces chrétiennes de TikTok semblent « écouter et regarder de tout dans une forme d’œcuménisme », tout particulièrement en ce qui concerne les trois principales branches du christianisme.

« Depuis les années 1970-1980, on assiste dans les pratiques individuelles des croyants chrétiens à beaucoup de brouillage des frontières entre ce qui relève de leur propre tradition et ce qui relève d’influences extérieures », poursuit Isabelle Jonveaux auprès de La Croix, évoquant notamment l’apport « des religions orientales comme le bouddhisme ». Un phénomène désormais largement amplifié par Internet et les réseaux sociaux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Enquête. Comment P&O Ferries a pu licencier 786 marins en trois minutes

Premier plan

Dumping social. L’Humanité a enquêté en Angleterre afin de retracer la façon dont, le 17 mars, la compagnie britannique a remplacé ses équipages par une main-d’œuvre intérimaire étrangère, employée par une société tiers et sous-payée.

Jean-Baptiste Malet

Londres, Douvres (Royaume-Uni), envoyé spécial.

Quand Joe (1) embarque pour la première fois sur le Pride of Kent en 1998, il est âgé de 16 ans et rêve de devenir cuisinier. Une photographie prise à Douvres (Kent) cette année-là le montre souriant et fier en train d’exhiber, aux côtés de sa mère, un trophée récompensant le meilleur gâteau de Noël confectionné par un apprenti de la compagnie maritime P&O.

Vingt-quatre ans plus tard, le 17 mars 2022, en fin de matinée, Joe travaille toujours, coiffé de sa toque de cuisinier, à bord du Pride of Canterbury, lorsqu’un commando d’une quinzaine d’hommes portant des bottes de combat, des pantalons de treillis noir, des menottes accrochées à la ceinture et des blousons de sécurité jaunes lui intime l’ordre de débarquer. « Vous venez d’être licenciés ! » aboient les hommes de main à l’ensemble de l’équipage. Recruté par la société de sécurité privée Interforce, le commando agit pour le compte de la compagnie P&O Ferries.

Au même instant, une scène similaire se produit sur toute la flotte de la compagnie. Des timoneries aux salles des machines en passant par les ponts-garages, les boutiques hors taxes, les bars et les restaurants, marins et officiers sont sommés de débarquer. Les commandos d’Interforce tambourinent aux portes des cabines afin de réveiller ceux qui viennent d’achever leur quart et les chassent de leur couchette. « À bord du Spirit of Britain, parmi les membres de mon équipage, certains avaient le visage blême, hagard. D’autres pleuraient ou criaient d’indignation, raconte Tom (1). Nous avons ensuite débarqué du navire, et des marins intérimaires étrangers nous ont remplacés sur-le-champ. »

Le précédent d’Irish Ferries, la « Ryanair des mers »

Cette scène épouvantable illustre la brutalité de la mise en concurrence internationale des travailleurs du transport maritime. Pour analyser cette lutte entre le capital et le travail, et reconstituer cet épisode dont la violence, inouïe, n’avait pas été égalée en Angleterre depuis le thatchérisme, l’Humanité a enquêté à Londres et à Douvres. Nous nous sommes procuré des documents confidentiels et avons interviewé une dizaine de marins, britanniques ou non, parmi lesquels des syndicalistes. Aucun n’a accepté de témoigner sous sa véritable identité. Les uns travaillent toujours pour la compagnie et redoutent des représailles. Les autres ont signé un accord de confidentialité en échange de leur prime de licenciement.

Au temps où l’Angleterre était la première puissance économique mondiale, la P&O – Peninsular and Oriental Steam Navigation Company – incarnait l’omnipotence de sa marine marchande. Trafic d’opium, commerce du thé, acheminement de colons… De son apogée, au XIXe siècle, à son dépeçage, au cours de la seconde moitié du XXe, la trajectoire de la P&O a épousé les conquêtes autant que les ­vicissitudes de l’Empire britannique. La branche ferries de cette compagnie a été vendue, puis restructurée plusieurs fois entre les années 1980 et 2000. En 2006, elle a été rachetée 4,62 milliards d’euros par la multinationale DP World, le troisième exploitant portuaire mondial contrôlé par le gouvernement de Dubai, aux Émirats arabes unis. L’histoire du licenciement illégal que P&O Ferries a planifié le 17 mars ne commence cependant pas dans le golfe Persique, mais en mer d’Irlande.

Surnommée la « Ryanair des mers », la compagnie Irish Ferries est l’une des plus assidues, depuis 2005, à poignarder les droits sociaux des marins. Cette année-là, Irish Ferries affale le pavillon irlandais de ses navires, hisse celui de Chypre, puis fait monter à bord de sa flotte des commandos d’une société de sécurité privée afin d’ordonner à ses marins ­irlandais qu’ils cèdent leur poste à des Polonais, Lettons et Lituaniens payés 3,60 euros de l’heure. Des équipages protestent et se mettent en grève. D’immenses manifestations syndicales sont organisées en Irlande. Et, le 14 décembre 2005, à la suite d’un accord, Irish Ferries est contrainte de relever son salaire horaire à celui du salaire minimum irlandais pour tous les navigants, quels que soient leur nationalité et le pavillon du navire : 7,65 euros de l’heure. Ce n’est cependant qu’une victoire en demi-teinte pour les syndicats, car Irish Ferries obtient la « démission volontaire » de ses marins irlandais en leur proposant des primes de départ. Désormais, Irish Ferries recrutera ses marins de diverses nationalités via des agences de manning : des fournisseurs de main-d’œuvre maritime. L’armateur imposera à sa main-d’œuvre des temps d’embarquement plus longs et des conditions de travail plus rudes.

Douze heures de travail quotidien, sept jours d’affilée

À bord d’un ferry, le chargement et le déchargement des marchandises, des véhicules et des passagers ponctuent le ballottement cadencé du travail de l’équipage. Ces opérations ne marquent pas le début et la fin du labeur des marins, car les rotations des navires s’enchaînent immuablement afin d’amortir leurs coûts fixes. Pour un armateur, un ferry ne rapporte de l’argent que lorsqu’il navigue. Au cours de leur embarquement, les marins travaillent douze heures par jour, par rotation de deux équipes, sans une seule journée de repos, y compris ceux qui bénéficient des meilleurs standards sociaux. Sur la liaison transmanche, les rotations, courtes et fréquentes, ne leur laissent aucun répit.

Avant les licenciements du 17 mars, le temps d’embarquement de la P&O Ferries était de sept jours à bord, suivis de sept jours de repos. La compagnie souhaitait doubler le temps de travail afin de réaliser des économies. Mais le syndicat RMT (The National Union of Rail, Maritime and Transport Workers) s’y est opposé. Une enquête réalisée par l’université de Cardiff (pays de Galles) démontre que l’allongement du temps de travail des marins accroît aussi la pénibilité et la dangerosité, tant pour l’équipage que pour le navire. Accoudé au comptoir du White Horse, un pub de Douvres fréquenté par les marins, Robert (1), licencié de la P&O et adhérent du syndicat RMT, résume un aspect essentiel de son métier : « La question du temps d’embarquement et du temps de repos est cruciale pour les équipages. C’est sur ce point, bien plus encore que sur celui des salaires, que les ­armateurs organisent le dumping social. » Sur les navires d’Irish Ferries, les marins embarquent six semaines, au cours desquelles ils travaillent douze heures par jour, puis bénéficient de trois semaines de repos.

En mars 2021, Irish Ferries décide d’ouvrir une ligne entre Calais (Pas-de-Calais) et Douvres. Du fait de son modèle social low cost, la « Ryanair des mers » devient aussitôt un concurrent de poids pour les autres compagnies de la liaison transmanche. Non seulement parce qu’Irish Ferries propose des prix bas à ses clients. Mais également parce qu’elle engendre un problème de surcapacité sur cette route maritime déjà concurrencée par le transport aérien et le tunnel sous la Manche. En 2019, l’activité d’Eurotunnel représentait 40 % du marché du transport de camions entre la France et le Royaume-Uni.

La crise du coronavirus, suivie de l’envolée des prix du pétrole a parachevé ce tableau. P&O Ferries a perdu 235 millions d’euros entre 2020 et 2021, notamment parce qu’elle a engagé un onéreux plan de licenciement. Son intention était de renvoyer 1 100 salariés, mais les syndicats s’y sont opposés, et la compagnie a dû réviser ce chiffre à la baisse : 400 salariés ont finalement été licenciés. Au sein de l’état-major de l’entreprise, les dirigeants ont néanmoins estimé que cette saignée n’était pas suffisante.

« Le 16 mars 2022, raconte Paul (1), P&O a donné un ordre inédit à ses commandants : regrouper toute la flotte dans les ports de Douvres, Hull (Yorkshire de l’Est) et Kirkwall (Orcades, Écosse) , et de ne plus accepter de passagers.  » Quelque chose d’étrange couvait, mais nul, parmi les équipages, ne savait quoi. Le lendemain, vers 7 h 30, les salariés reçoivent un courriel de la direction de P&O : « Une annonce importante va vous être faite à 11 heures, par ­visioconférence. » Pendant ce temps, dans des hôtels disséminés à proximité des ports de Douvres, Hull et Kirkwall, plusieurs centaines de marins venus d’Inde, du Guatemala, du Honduras, de Colombie, de Maurice, de Roumanie, de Pologne, de Bulgarie, d’Ukraine, de Russie, d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Macédoine et de Croatie revêtent des combinaisons de travail orange à bandes réfléchissantes, tandis qu’on leur distribue des casques de sécurité. Recrutés par des agences de manning, parmi lesquelles Clyde Marine Recruitment, Columbia Shipmanagement et International Ferry Management (IFM), ces travailleurs ressentent encore la fatigue du décalage horaire car ils sont arrivés en Angleterre la veille ou l’avant-veille, via les aéroports londoniens de Gatwick et d’Heathrow.

« Cette annonce continue de me hanter la nuit, dans mon sommeil »

Aucune de ces recrues n’a réservé un billet d’avion ou rempli un formulaire administratif afin de demander un visa de travail : les agences de placement se sont occupées de tout. Ces marins étrangers ignorent sur quel navire et pour quelle compagnie ils s’apprêtent à travailler. La plupart ne s’en soucient guère : ils escomptent seulement gagner en quelques mois d’embarquement, au prix d’un intense labeur, l’équivalent de trois à quatre fois le salaire mensuel moyen de leur pays d’origine. Parmi eux, certains ont déjà navigué sur des cargos, mais jamais sur un ferry.

Habillés et casqués, ces marins intérimaires tirent leur valise à roulettes sur le parking de leur hôtel, enfoncent leur bagage dans la soute d’un autocar, donnent leur nom à un instructeur chargé de faire l’appel, puis montent à bord de véhicules. Les chauffeurs reçoivent la consigne de se rendre à proximité des ports mais de ne pas y stationner, et de rouler sans but en faisant des rondes inutiles dans les quartiers des environs pour ne pas attirer l’attention des autochtones.

À 11 heures, tous les membres d’équipage de la P&O Ferries scrutent un écran d’ordinateur ou de téléphone lorsque le visage pixélisé d’un dirigeant de la société apparaît dans une fenêtre. « La compagnie est en difficulté financière depuis quelques années, elle a perdu environ 100 millions de livres sterling (118,4 millions d’euros) par an au cours des deux dernières années », débute-t-il d’un ton monocorde. Il omet de préciser que, l’an dernier, DP World, propriétaire de P&O Ferries, a réalisé 1,12 milliard d’euros de bénéfice et versé 350 millions d’euros de ­dividendes à ses actionnaires. De même, il ne mentionne pas que DP World a dépensé des millions d’euros, depuis 2020, afin de sponsoriser une écurie de Formule  1, la Renault DP World F1 Team. Ainsi que l’European Tour, une prestigieuse compétition de golf, ­renommée en 2022 le DP World Tour.

« La société a pris la décision de confier l’équipage de son navire à un fournisseur tiers, annonce le dirigeant. Par conséquent, je suis désolé de vous informer que votre emploi est ­terminé avec effet immédiat pour cause de licenciement. Votre dernier jour de travail est aujourd’hui. » Le bureaucrate indique aux marins médusés que P&O Ferries leur offre une indemnité de départ d’un montant supérieur aux exigences légales. Il ajoute que cette offre n’est valable que deux ­semaines. Après quoi, son crâne chauve disparaît de l’écran.

« À ce moment-là, je n’ai pas seulement vécu ma dernière journée de travail chez P&O, mais le pire jour de ma vie, confie Katie (1), toujours émue, plus de neuf semaines après les faits. Certains de mes collègues pleuraient, d’autres n’arrivaient plus à parler. Nous ne savions pas quoi dire, quoi penser. J’ai travaillé plus de vingt ans pour cette compagnie, j’ai toujours bien fait mon travail, j’aimais les gens avec qui je travaillais. Pour moi, cette annonce de trois minutes a été d’une incroyable brutalité, et elle continue de me hanter la nuit, dans mon sommeil. »

Les dirigeants se sont comportés « comme des gangsters »

« Je ne souhaite à personne de voir tous ses collègues de travail anéantis et humiliés de cette manière, poursuit Paul (1). Imaginez : vous êtes aux côtés de femmes et d’hommes avec qui vous travaillez depuis vingt ans, et un type que vous n’avez jamais vu vous annonce soudain depuis son bureau qu’il a décidé de vous liquider, sans que vous puissiez faire quoi que ce soit. Il n’y a pas de mots pour qualifier ce que ces voyous nous ont fait. » Les commandos de la société Interforce reçoivent l’ordre de lancer l’assaut. Ils montent à bord de tous les bateaux, ordonnent au personnel licencié de débarquer, vident les cabines de leurs occupants. Sidérés, les marins n’ont pas le temps de réfléchir ou de s’organiser : ils quittent leur navire sans incident. Les autocars remplis de travailleurs étrangers approchent des ferrys. Après plusieurs années, voire plusieurs décennies de bons et loyaux services pour la P&O, les marins britanniques débarquent, et la nouvelle main-d’œuvre étrangère les remplace instantanément.

Le jour même, les 786 licenciés commencent à recevoir par la poste un contrat. À condition qu’ils renoncent à entamer des poursuites contre P&O et qu’ils s’engagent à respecter une clause de confidentialité leur interdisant de s’exprimer dans les médias à propos de leur licenciement, ce document propose aux salariés une indemnité trois fois supérieure à celle prévue par la législation britannique du fait du non-respect de leur préavis de licenciement. Au lieu d’une semaine de salaire par année d’ancienneté, P&O leur propose deux semaines et demie d’indemnités, assorties d’une prime de treize semaines supplémentaire. Un marin ayant plus de seize ans d’ancienneté peut donc prétendre à une prime de départ équivalente à son salaire annuel. « Comment pouvions-nous lutter contre ça ? demande Mick (1), membre du syndicat RMT. C’était rusé de la part de P&O. Le syndicat ne pouvait pas dire à ses adhérents de refuser cette prime et d’engager une procédure qui leur aurait rapporté moins d’argent. » C’est un crève-cœur pour les syndicalistes, mais ils signent. Sur les 786 marins licenciés, 785 acceptent le chèque de la P&O Ferries. Ainsi, après avoir enfreint la loi, la compagnie entérine sa transgression grâce à ses millions, avec « l’accord » de ses ex-employés.

La méthode P&O provoque un émoi général au Royaume-Uni, ainsi que de grandes manifestations syndicales. Durant plusieurs semaines, tous les médias fustigent les pratiques déloyales de la compagnie en soulignant qu’elle ne respecte ni la durée légale de préavis ni la décence la plus élémentaire. Grant Shapps, le secrétaire d’État en charge des transports, annonce des poursuites judiciaires contre l’armateur. Indigné, le parti travailliste constitue au sein de la Chambre des communes une commission d’enquête afin d’élucider pourquoi les dirigeants de la P&O Ferries se sont comportés « comme des gangsters », selon les mots du député Andy McDonald. Le directeur général de P&O Ferries, le Britannique Peter Hebblethwaite, rémunéré 381 000 euros par an, doit s’expliquer. Face aux députés, il évoque les « difficultés » de son entreprise, puis affirme qu’il lui fallait « changer de modèle » afin d’en adopter un « deux fois moins cher ». « Notre ancien modèle d’exploitation obligeait la P&O à avoir quatre équipages pour chaque navire sur Douvres-Calais, justifie-t-il. Le nouveau modèle opérationnel exige que nous ayons deux équipages, et que nous payions les gens (uniquement) lorsqu’ils travaillent. »

Au regard des législations britannique, française et européenne actuelles, le fait que des marins étrangers embarquent et débarquent quotidiennement des marchandises, des véhicules et des passagers depuis la France ou l’Angleterre ne suffit pas à les protéger. Une convention du travail maritime, connue sous le nom de Déclaration des droits des gens de mer, ratifiée par 101 États membres de l’Organisation internationale du travail, est bien entrée en vigueur en 2013. Mais elle ne prévoit que des standards sociaux minimaux, alignés sur ceux des pays du Sud, parmi lesquels un salaire mensuel minimum de 600 euros.

Durant près d’une heure, les parlementaires britanniques déroulent l’écheveau du dumping social dans le transport maritime. Chaque fois qu’ils mettent en scène leur indignation morale, Hebblethwaite leur répond calmement en affirmant que le nouveau modèle international de navigation maritime de sa compagnie sera  « conforme aux modèles du monde entier et (à celui de ses) concurrents ». L’Humanité a consulté des listes d’équipage ainsi que deux contrats de travail de marins étrangers travaillant actuellement pour la P&O (2). Ces contrats ont été établis par l’agence de manning IFM, domiciliée à Malte et contrôlée par Antonio Ciriale, un Italien mentionné dans les Paradise Papers. Ces deux contrats indiquent une même durée d’embarquement : dix-sept semaines. « Ce temps d’embarquement est fou, ­irresponsable ! » s’indigne Robert (1).

Lors de son audition à la Chambre des communes, Hebblethwaite indique que le salaire horaire minimum des marins, auparavant fixé à 10,50 euros, est désormais de 6,46 euros. Soit un taux horaire inférieur au salaire minimum britannique. Le syndicat RMT conteste ces chiffres : selon lui, lorsqu’on prend en considération les heures supplémentaires des nouveaux marins étrangers, leur salaire horaire moyen s’établirait plutôt autour de 2,10 euros...

Sur la liaison transmanche, bien que tous les marins fassent le même métier, deux modèles sociaux s’affrontent. Des compagnies telles que Brittany Ferries ou DFDS battent un pavillon français « premier registre », qui oblige l’armateur à immatriculer son navire dans le port français le plus proche de son siège, à embaucher des marins sous contrat français et à respecter une convention collective. Mais des compagnies telles que P&O Ferries et Irish Ferries utilisent des pavillons de complaisance et sous-traitent leur recrutement à des agences de manning domiciliées à l’étranger, en appliquant les méthodes de gestion utilisées sur les cargos. Et ce, alors même que les rouliers de la liaison transmanche ne subissent pas la concurrence internationale des traversées au long cours. Par conséquent, le temps d’embarquement des équipages s’accroît, la fatigue des marins également, et cela réduit d’autant plus leur capacité à réagir aux aléas.

« Le gouvernement johnson doit réagir pour éviter des accidents et des morts »

En plus de précariser le travail des marins, ce phénomène contribue à rendre la Manche plus périlleuse. Emprunté par 25 % du trafic maritime mondial, c’est un des couloirs de circulation les plus encombrés au monde. Depuis Londres, Danny McGowan, du syndicat des officiers Nautilus International, rappelle que la sécurité d’un navire en mer n’a rien à voir avec celle d’un bâtiment à terre : « Sur un ferry, la défaillance d’un seul homme peut conduire au naufrage. » Ce fut le cas, le 6 mars 1987, du Herald of Free Enterprise, au large de Zeebruges en Belgique : 193 morts.

Les accidents du travail sont nombreux sur les rouliers battant un pavillon de complaisance. Trois marins travaillant sur les navires de Seatruck Ferries sont morts au travail depuis 2018, au cours de trois accidents différents. Le 15 mai 2019 également, un membre de l’équipage du Isle of Inishmore, d’Irish Ferries, est décédé durant son service. « Les armateurs attendent des marins recrutés par une agence de manning qu’ils soient immédiatement opérationnels, y compris lorsqu’ils embarquent sur des navires qu’ils ne connaissent pas, explique Danny McGowan. Mais c’est impossible. Si les marins vont de contrat en contrat, en passant d’un cargo à un ferry, ils ne connaîtront pas leur navire et ne seront pas suffisamment formés. » Une inspection récente du Pride of Kent, de la P&O, réalisée par l’agence maritime des gardes-côtes britanniques, accrédite ce propos : les inspecteurs ont découvert pas moins de 47 défaillances à bord – un record –, parmi lesquelles des canots de sauvetage inopérants et des dysfonctionnements graves des systèmes de sécurité incendie et de navigation. Pour Darren Procter, secrétaire national de RMT, « l e gouvernement Johnson a beaucoup parlé à la suite des licenciements. Mais depuis, rien n’a été fait. S’il ne réagit pas immédiatement face à la gravité de la situation, il y aura des accidents graves et des morts ». Inconséquent face aux 786 licenciements illégaux, l’État britannique réprime les contestataires. Le 28 mai, au cours d’une manifestation organisée à Larne, en Irlande du Nord, la police a procédé à l’arrestation de syndicalistes appelant au boycott de P&O. Selon Mick Lynch, secrétaire général de RMT, « le gouvernement ferait mieux de saisir les navires de la P&O et de les placer sous le contrôl e du secteur public ».

Le sultan Ahmed bin Sulayem, PDG de DP World, ne ­partage pas cette opinion. Invité à revenir sur les licenciements au cours du Forum économique mondial de Davos, il a affirmé que ses navires étaient sûrs et que, le 17 mars, « la direction de la P&O Ferries a réalisé un travail remarquable ».

transports maritimesferriesdumping socialRoyaume-uni
France24 - Monde

Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore

Publié le : 01/06/2022 - 12:48

Nicolas BAMBA

À l'issue d'un nouveau duel de titans, Rafael Nadal a triomphé mardi de Novak Djokovic en quarts de finale du tournoi de Roland-Garros. Malgré un corps en souffrance et une concurrence féroce, l'Espagnol, à l'aube de ses 36 ans, a toujours de l’appétit. Même s’il a bien conscience que son aventure tennistique approche de sa fin.

Le 59e opus Novak Djokovic-Rafael Nadal, classique depuis 2006 et affiche la plus récurrente de l'histoire du tennis, a tenu toutes ses promesses. Commencé mardi 31 mai sur le court Philippe-Chatrier à 21 heures, ce quart de finale du tournoi de Roland-Garros 2022 s'est achevé à 1 h 16 mercredi 1er juin sur la victoire de l'Espagnol.

Si le Serbe avait renversé son adversaire en demi-finale ici l'année dernière, après un duel déjà homérique, "Rafa" a remis les pendules à l'heure cette fois. Le numéro un mondial, vaincu, n'a pas tari d'éloges à propos de son bourreau de la nuit.

"Il a démontré pourquoi il était un immense champion. Rester fort mentalement et terminer le match comme il l'a fait... Mes félicitations à lui et son équipe. Il mérite sans aucun doute cette victoire", a applaudi Novak Djokovic.

Rafael Nadal a livré une performance éblouissante, alors que le Majorquin doit encore une fois composer avec un physique défaillant. "C'est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d'être capable de jouer au niveau dont j'avais besoin pour avoir vraiment une chance", a confié le vainqueur nocturne, lui-même "surpris" par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement.

🤩 What a set! What a comeback! 🤩 🤔 Is 14 next for @RafaelNadal ?#RolandGarros pic.twitter.com/0Wa4mjZoau

May 31, 2022

Souvent touché, toujours de retour

Depuis 2005, année où il remporta son premier tournoi de Roland-Garros, l'actuel numéro cinq mondial souffre du syndrome de Müller-Weiss au pied gauche, une nécrose de l'os scaphoïde qui le fait beaucoup souffrir. 

L’été dernier, cette maladie dégénérative qui provoque des douleurs chroniques l'avait poussé à déclarer forfait pour Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open et à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. "J'ai encore besoin de temps pour récupérer, il faut que je change quelque chose peut-être. Je veux comprendre l'évolution de cette blessure qui m'a freiné dans ma carrière toutes ces années", expliquait alors le gaucher.

Son pied gauche, encore bien douloureux ces dernières semaines, s’ajoute aux nombreuses autres blessures accumulées depuis ses débuts professionnels, il y a 20 ans. Genoux, dos, tendinites, abdominaux... Rafael Nadal est un habitué des kinés, des médecins et des chirurgiens. Jouer au tennis en souffrant est devenu une habitude pour lui.

Plus d'une fois, on l'a donné perdu pour le tennis, victime de son propre jeu mêlant puissance et engagement total. Et pourtant, cette année encore, le "Taureau de Manacor" résiste et ressuscite, toujours prêt à déjouer les pronostics les plus pessimistes.

"Je ne sais pas ce qui peut arriver"

Déjà en janvier, Rafael Nadal avait livré un récital pour renverser le Russe Daniil Medvedev et remporter l'Open d'Australie, malgré plusieurs mois loin des courts. Rattrapé par une fracture de fatigue à une côte et son pied gauche au printemps, l'Espagnol paraissait un cran en-dessous de Novak Djokovic et de son compatriote Carlos Alcaraz avant d’aborder Roland-Garros.

Le Serbe et le jeune phénomène espagnol ont pourtant pris la porte dès les quarts de finale. Tandis que le maître des lieux, treize fois titré porte d’Auteuil, s’apprête lui à disputer sa demi-finale vendredi 3 juin, le jour de ses 36 ans. Le champion olympique allemand Alexander Zverev, 25 ans, l’attend pour une nouvelle rencontre au sommet. Mais Rafael Nadal a bien préparé tout le monde : ce sera peut-être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne.

C’est le paradoxe d’un champion formidable, auteur d’un coup d’éclat mais conscient d’être au crépuscule de sa carrière. Deux jours avant de défier Novak Djokovic, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem évoquait déjà ses possibles adieux à Roland-Garros. Son discours n’a pas changé après sa victoire épique :

"Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici. J'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire."

Rafael Nadal n’est pas éternel. Les années passent et le physique flanche de plus en plus. Mais même diminué, le plus grand joueur de l’histoire sur terre battue reste exceptionnel. Novak Djokovic peut en attester. Et que personne ne s’y trompe : blessé ou pas, le boss vise une 14e coupe des Mousquetaires le 5 juin. "L'objectif est de me maintenir au niveau de jeu que j'ai produit (face à Novak Djokovic)", a prévenu "Rafa". Alexander Zverev sait à quoi s’en tenir.

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Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros

Tennis : fin de saison et pas d'US Open pour Rafael Nadal, blessé au pied

L’invité du jour

Nelson Monfort : "Rafael Nadal est capable de gagner une 14e fois Roland-Garros"

New York Times - World

La reina Isabel celebra el Jubileo de Platino: su reinado en fotos

Las imágenes muestran que la celebración es sobre todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Credit...Chris Jackson/Getty Images

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Por Mark Landler

Produced by Mona Boshnaq

El Jubileo de Platino de la reina Isabel II, que celebra sus 70 años en el trono británico, es ante todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Su reinado ha abarcado prácticamente toda la era posterior a la Segunda Guerra Mundial, convirtiéndola en testigo de turbulencias culturales desde los Beatles hasta el brexit; de avances tecnológicos desde la radio inalámbrica hasta Zoom, y de líderes políticos desde Winston Churchill hasta Boris Johnson.

Desde las imágenes sepia de su coronación en 1953 hasta su emotivo discurso por televisión a una nación sumida en la pandemia en 2020, la reina ha sido una presencia permanente en la vida británica durante casi todo el tiempo que la mayoría de los británicos han estado vivos.

Sus triunfos —las visitas históricas a Sudáfrica e Irlanda— han emocionado al país. Sus penas —los días tensos tras la muerte de Diana, princesa de Gales, en un accidente automovilístico en París, o el aislamiento forzado por la covid durante su duelo por la muerte de su esposo, el príncipe Felipe— se han convertido en las penas de la nación.

Quizá ninguna persona viva haya conocido a tantos personajes famosos, una galería de héroes y villanos que van desde Nelson Mandela hasta Vladimir Putin. Pero son sus innumerables encuentros con la gente común y corriente los que han dejado quizá la huella más duradera de la monarca británica que más tiempo ha estado en funciones.

Las fotografías que siguen son una pequeña representación de su reinado:

La reina en el Castillo de Balmoral, Escocia, con uno de sus corgis en septiembre de 1952.

La coronación de Isabel en junio de 1953, tras la muerte de su padre, el rey Jorge VI, en febrero de 1952.

Tenía 25 años cuando subió al trono en 1952.

Cabalgando delante del príncipe Felipe, el duque de Edimburgo, de camino al Horse Guards Parade de Londres para la ceremonia de desfile del estandarte en mayo de 1956.

Asistiendo a una cena con Winston Churchill y su esposa, Clementine, en la residencia oficial del primer ministro en el número 10 de Downing Street, en Londres, en abril de 1955.

La reina en una gira real por Nigeria en 1956.

Una caravana acompañó a la reina Isabel por la avenida Pennsylvania hasta la Casa Blanca en Washington en 1957, durante su primer viaje a Estados Unidos como monarca británica.

Isabel y Felipe con sus tres hijos —el príncipe Carlos, a la derecha, la princesa Ana, a la izquierda, y el príncipe Andrés— en Balmoral en septiembre de 1960.

Pasando revista a las tropas con el presidente Heinrich Lubke de Alemania Occidental en mayo de 1965.

Montando en un elefante después de una cacería de tigres, durante una gira real por Nepal en febrero de 1961.

La reina Isabel y el príncipe Felipe en el Muro de Berlín durante una visita a Alemania Occidental en mayo de 1965.

Con el emperador Haile Selassie de Etiopía en las cataratas Tis Isat o del Nilo Azul en febrero de 1965.

En el vuelo de regreso después de una visita a Yorkshire en una fotografía tomada durante el rodaje del documental Royal Family en 1969.

Isabel y Felipe al salir de Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, durante una visita a Canadá en 1978.

En la embajada británica de Kuwait en febrero de 1979.

Visitando el Fuerte de Nizwa en Omán en febrero de 1979.

La reina Isabel con el primer ministro británico Edward Heath, a la izquierda, y el presidente Richard Nixon y la primera dama, Patricia Nixon, en Chequers, la casa de campo oficial del primer ministro, en 1970.

En Mount Hagen, Papúa Nueva Guinea, en octubre de 1982.

Cabalgando por los terrenos del Castillo de Windsor con el presidente Ronald Reagan, durante su visita de Estado a Inglaterra en 1982.

La reina Isabel con el Canciller de Alemania Occidental Helmut Kohl, a la izquierda, el presidente Ronald Reagan y la primera ministra británica Margaret Thatcher en el Palacio de Buckingham en 1984.

En el mausoleo del primer emperador Qin, en Xi’an, China, en 1986.

Con los príncipes Guillermo y Enrique en el Guards Polo Club de Windsor en 1987.

Visitando a la paciente de maternidad Molly Mavunda y a su bebé de 4 días, Caswell, en el Hospital Baragwanath de Johannesburgo, Sudáfrica, en 1995.

Con el presidente Nelson Mandela de Sudáfrica en el Palacio de Buckingham en julio de 1996.

Estrechando la mano de mujeres innu durante su visita a la aldea de Sheshatshiu en el centro de Labrador, Canadá, en junio de 1997.

Viendo las ofrendas florales y otros recuerdos a la difunta Diana, princesa de Gales, en el Palacio de Buckingham en septiembre de 1997.

Con la banda de pop Spice Girls en el Teatro Victoria Palace de Londres en 1997.

La reina Isabel con el presidente ruso Vladimir Putin de camino al Palacio de Buckingham en 2003.

Visitando el Royal Albert Hall de Londres con motivo del final de las obras de restauración en 2004.

En 2006, la reina recibió un pergamino de Bruce Two Dogs Bozsum en la catedral de Southwark, Londres, donde asistió a la bendición fúnebre para Mahomet Weyonomon, un jefe nativo estadounidense de la tribu mohegan que murió en 1736 y fue enterrado en una tumba sin nombre en el recinto.

El presidente Barack Obama y Michelle Obama, la primera dama, con la reina Isabel y el príncipe Felipe en Winfield House, la residencia del embajador de Estados Unidos en Londres, en 2011

Plantando un árbol en Dublín en 2011, ante la mirada de la presidenta de Irlanda, Mary McAleese, durante la primera visita de un monarca británico desde 1911.

Junto a Anna Wintour, la editora jefa de Vogue; Angela Kelly, modista de la realeza; y Caroline Rush, la directora ejecutiva del British Fashion Council, en el desfile de Richard Quinn en Londres en 2018.

La reina Isabel con Carlos, el príncipe de Gales, en el centro a la derecha, y Camila, la duquesa de Cornualles, en segundo lugar a la derecha, en la ceremonia de apertura del Parlamento en la Cámara de los Lores en Westminster en 2019

En un acto conmemorativo del Día D en Portsmouth, Inglaterra, con el presidente Donald Trump y la primera dama, Melania Trump, en junio de 2019.

La familia real en el balcón del Palacio de Buckingham en junio de 2019 durante el desfile anual por el cumpleaños de la reina.

Recibiendo al presidente Joe Biden y a la primera dama, Jill Biden, en el castillo de Windsor en 2021.

En el funeral del príncipe Felipe, fallecido a los 99 años, en la capilla de San Jorge del Castillo de Windsor en 2021.

Conduciendo su Range Rover durante el Festival Ecuestre Royal Windsor en el Castillo de Windsor en 2021.

La reina reunida con el personal del proyecto de transporte Crossrail de Londres en la estación de Paddington en mayo.

La reina con uno de sus perros, un corgi llamado Candy, en el castillo de Windsor en febrero.

Mark Landler es el jefe del buró de Londres. En sus 27 años en el Times, ha sido jefe del buró en Hong Kong y Fráncfort, corresponsal en la Casa Blanca, corresponsal diplomático, corresponsal económico europeo y reportero de negocios en Nueva York. @MarkLandler

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Valeurs Actuelles

Stade de France : des policiers français déployés au Royaume-Uni et en Espagne pour prendre les plaintes des supporters

La police français se délocalise. Il y a bientôt dix jours, des centaines de supporters britanniques et espagnols étaient victimes de bandes d’individus malintentionnés aux alentours du Stade de France, en marge de la finale de la Ligue des Champions. Des dizaines d’agressions gratuites, parfois sexuelles, et de vols à l’arrachée étaient alors signalés, provoquant une indignation mondiale autour des conditions de sécurité en Seine-Saint-Denis. Un bilan que les policiers français vont pouvoir découvrir de plus près à compter de ce lundi 6 juin, relate CNews.

Depuis ce lundi, les supporters ont désormais la possibilité de porter plainte depuis Liverpool ou Madrid, pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de le faire en France. Sur les sites internet des ambassades de France au Royaume-Uni et en Espagne, les modalités de ces dépôts de plainte délocalisés ont été diffusées. Surtout, cinq policiers français ont été dépêchés sur place pour accueillir les supporters concernés, et recueillir leurs doléances.

Outre-Manche, la colère gronde

Une fois remplies auprès des policiers envoyés à Liverpool et Madrid, les lettres de plaintes devront être envoyées aux parquets de Bobigny et Paris, précise CNews. Deux institutions judiciaires qui peuvent s’attendre à crouler sous les courriers : en Angleterre, tout particulièrement, la gestion de la sécurité autour du Stade de France et les justifications de Gérald Darmanin continuent de faire polémique. Steve Rotherham, maire de Liverpool, a déjà fait part de sa colère quant aux « accusations du ministre Darmanin contre les supporters anglais et la façon que les autorités ont eu de se décharger de leurs responsabilités ». Assurément, l’édile britannique sait de quoi il parle : le 28 mai dernier, il s’est fait dérober son téléphone portable et sa montre…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut

Publié le : 30/05/2022 - 17:33

Sébastian SEIBT Suivre

L’auteur de la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle 21 personnes ont perdu la vie, avait utilisé un fusil semi-automatique produit par Daniel Defense. Cette société apparaît comme l’une des plus agressives aux États-Unis pour vendre ses armes d’assaut au commun des Américains.

Il ne s’est pas rendu ce week-end à la convention de la NRA – le puissant lobby américain des armes à feu – au Texas. Une semaine à peine après la tuerie d’Uvalde, au cours de laquelle un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans une école primaire et fait 21 victimes, le fabricant d’armes Daniel Defense fait profil bas.

"Nous avons décidé de ne pas assister à ce rendez-vous de la NRA à cause de l’atroce tragédie à Uvalde au Texas où une de nos armes a été utilisée criminellement", a précisé ce groupe dont le siège est en Géorgie.

Un bambin avec un fusil semi-automatique

Le tueur avait en effet acquis un AR-15 DDM4 V7, le fleuron des fusils semi-automatiques de Daniel Defense, pour fêter ses 18 ans. Quelques jours plus tard, équipé de cette arme, il entrait dans l’enceinte de l’école Robb pour y perpétrer un massacre qui a choqué l’Amérique entière.

Sur son site aussi, Daniel Defense a rapidement mis en ligne un message assurant que "toutes nos prières et nos pensées vont aux familles et communautés dévastées par cet acte maléfique. [...] Nous allons collaborer pleinement aux enquêtes des autorités locales et fédérales."

Daniel Defense en a profité pour faire disparaître un autre message, à la une du site jusqu’au lendemain de la tuerie d’Uvalde, qui faisait la promotion d’une "loterie permettant de gagner jusqu’à 15 000 dollars à dépenser en munitions ou armes à feu".

Un type de publicité qui est devenu une sorte de marque de fabrique pour cette société qui, par bien des aspects, "est l’une des pionnières d’une approche commerciale agressive pour la vente d’armes à feu", assure le New York Times. "Daniel Defense incarne plus que quiconque dans le métier des techniques outrancières de marketing", confirme Ryan Busse, un ex-responsable pour un fabricant américain d’armes à feu devenu détracteur de ce milieu, interrogé par le Washington Post.

Une image en particulier, publiée sur Twitter par Daniel Defense dix jours avant la tragédie d’Uvalde, est devenue le symbole des pratiques de cette société qui ne semble reculer devant rien ou presque pour promouvoir ses armes lourdes auprès du très grand public. On y voit un bambin qui doit à peine avoir appris à marcher serrant dans ses bras le même type de fusil semi-automatique qui allait être utilisé par le tireur d’Uvalde. Un cliché, déjà provocateur en lui-même, accompagné d’un appel à "éduquer vos enfants de la bonne manière afin, qu’une fois adultes, ils ne se séparent plus [de leur arme]".

La découverte de ce tweet après le massacre à l’école primaire Robb a valu à Daniel Defense une avalanche de critiques en ligne. À tel point que le groupe a décidé de passer son compte Twitter en privé et de limiter la possibilité de faire des commentaires sur sa page Facebook.

Un PDG fan de Donald Trump

Mais ce n’est probablement pas ce qui va pousser Daniel Defense à changer son fusil commercial d’épaule ou à reconnaître que la vente d’armes de guerre à des jeunes adultes devrait être mieux régulée, à défaut d’être interdite.

Car ce n’est pas la première fois que les armes de cette société se retrouvent sur les lieux d’une tuerie. En 2017, quatre de ses fusils semi-automatiques faisaient partie de l’arsenal du tireur de Las Vegas qui a fait 58 victimes. À l’époque aussi, Daniel Defense avait adressé "ses pensées et prières" aux familles des victimes, mais sans rien changer à ses pratiques commerciales.

Marty Daniel, PDG et fondateur du groupe, n’a exprimé des regrets qu’une seule fois, après une fusillade dans une église baptiste au Texas qui avait fait 27 victimes en 2017. À l’époque, il s’était exprimé en faveur d’un léger durcissement de la loi sur le port d’arme, tout comme l’avait fait la NRA. Mais quelques jours plus tard, il avait changé d’avis, s’excusant auprès de tous ceux qui "défendent le droit constitutionnel de détenir des armes".

La personnalité hors norme de Marty Daniel explique en grande partie la stratégie commerciale du groupe. Ce fan de Donald Trump et grand donateur aux candidats républicains ne manque pas une occasion de raconter comment il est tombé dans le métier un peu par hasard après une sortie prématurée du cursus universitaire. Il se présente comme un touche-à-tout qui a vendu aussi bien des fenêtres que des cheminées.

Son amour pour les armes à feu serait né après avoir échoué à faire son trou dans le golf. Il assure avoir alors découvert le "plaisir" de tirer avec une arme à feu grâce à un ami de golf qui lui aurait dit que ce "sport" lui conviendrait mieux.

Marty Daniel fonde son groupe en 2000 et obtient son premier contrat avec l’armée américaine deux ans plus tard. Depuis lors, son entreprise a décroché plus d’une centaine d’appels d'offres du Pentagone.

Mais les seuls militaires ne suffisent pas à faire la fortune de ce petit fabricant d’armes qui produit seulement un peu plus de 50 000 fusils semi-automatiques – sa spécialité – par an, soit à peine 1 % des parts de marché aux États-Unis.

Pas que pour les militaires

C’est pourquoi Daniel Defense courtise tous azimuts le commun des Américains à partir de 2004. L’interdiction de vendre des armes d’assaut aux simples citoyens sur le sol américain a, en effet, expiré cette année-là.

Depuis lors, l'entreprise veut convaincre tous les fans d’armes à feu qu’ils ont droit aux mêmes AR-15 que les soldats équipés par elle ces 20 dernières années. Elle a même réalisé une publicité en ce sens, qu’elle voulait diffuser durant le Super Bowl en 2014. Mais les organisateurs de cette grand-messe sportivo-médiatique ont refusé de servir de plateforme à la promotion de fusils d’assaut.

Malgré ce revers, Marty Daniel réussit à toucher un public toujours plus large et entre dans le club des 25 plus importants vendeurs d’armes à feu du pays alors qu’"il y a plus de 500 sociétés qui commercialisent des fusils semi-automatiques depuis 2004", rappelle le Washington Post.

L’AR-15 DDM4 V7 utilisé par le tireur d’Uvalde est l’un des 19 modèles fabriqués par Daniel Defense pour que les Américains puissent, selon le slogan de la société, "protéger leur maison et leur famille". Mais il est clair que le groupe ne vise pas que les pères de famille.

L’un de ses derniers clips montre un adolescent qui s’entraîne à tirer, tandis que le groupe a, à plusieurs reprises, utilisé une imagerie de jeux vidéo comme "Call of Duty" ou de films tels que "Star Wars" pour "attirer un public plus jeune", analyse le New York Times.

Un autre fabricant d’armes – Remington – avait utilisé les mêmes ficelles pour vendre ses fusils à des jeunes. Cela lui a coûté cher puisqu’en février 2022, des familles de victimes du massacre de Sandy Hook de 2012 ont obtenu qu’il leur verse 72 millions de dollars (environ 66 millions d'euros) pour avoir utilisé un "marketing irresponsable". Le tireur avait, en effet, utilisé un AR-15 produit par l’une des filiales de Remington.

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Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa

Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes

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New York Times - World

‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África

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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.

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Por Declan Walsh

Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.

En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.

Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.

El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.

“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.

Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.

De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África

El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.

El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.

Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.

El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.

Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.

En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.

Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.

Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.

Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.

Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.

“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.

¿Dónde opera Wagner?

Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.

En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.

Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.

Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.

En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.

En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.

Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.

Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.

Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.

Más que mercenarios

Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.

El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.

En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.

“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.

Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.

Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.

En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.

Recompensas para Putin

Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.

Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.

Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.

Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.

En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.

Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.

Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.

Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh

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France24 - Monde

Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement

Publié le : 29/05/2022 - 12:27

Cyrielle CABOT

Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.

Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux. 

Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes. 

"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."

"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"

Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.

Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.

Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé." 

La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.

Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse. 

"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"

Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.

Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."

Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."

"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.

Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée

Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.

Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."

"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500." 

De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."

Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021. 

Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente. 

"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."

Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"

Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement. 

"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.

Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle. 

"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."

"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."

Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.

Vers une explosion des avortements à la maison

Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.

Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration. 

Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom. 

Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."

De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."

*Le prénom a été modifié

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New York Times - World

Invadan Haití, exigió Wall Street, y eso hizo Estados Unidos

Invadan Haití, exigió Wall Street, y eso hizo Estados Unidos

La larga ocupación estadounidense de Haití comenzó con la presión del banco que se convirtió en Citigroup, según revelan décadas de correspondencia diplomática y otros registros.

La larga ocupación estadounidense de Haití comenzó con la presión del banco que se convirtió en Citigroup, según revelan décadas de correspondencia diplomática y otros registros.

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Por Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter y Constant Méheut

En el sopor vespertino de una tarde de diciembre, ocho infantes de la Marina estadounidense ingresaron a la sede del banco nacional de Haití y salieron con 500.000 dólares en oro, empacados en cajas de madera.

Llevaron el botín en un remolque hasta la orilla y pasaron frente a los soldados estadounidenses vestidos de civil que vigilaban a lo largo de la ruta. Una vez en el agua, cargaron las cajas y se dirigieron a toda velocidad a una lancha de guerra que los esperaba.

En pocos días, el oro estaba en la caja fuerte de un banco de Wall Street.

La operación ocurrió en 1914 y fue precursora de la invasión a gran escala de Haití. Las fuerzas estadounidenses tomaron el país el verano siguiente y lo gobernaron con fuerza bruta durante 19 años, una de las ocupaciones militares más largas de la historia de Estados Unidos. Incluso después de que los soldados se marcharan en 1934, Haití siguió bajo el control de las autoridades financieras estadounidenses que movieron los hilos del país durante otros 13 años.

Estados Unidos declaró que la invasión de Haití era necesaria. Según su justificación, el país era tan pobre e inestable que, si Estados Unidos no se hacía cargo, lo haría otra potencia, nada menos que en el patio trasero de Estados Unidos. El secretario de Estado, Robert Lansing, también describió la ocupación como una misión civilizadora para acabar con la “anarquía, el salvajismo y la opresión” en Haití, convencido de que, como escribió una vez, “la raza africana carece de toda capacidad de organización política”.

Pero décadas de correspondencia diplomática, informes financieros y registros de archivo revisados por The New York Times muestran que, más allá de las explicaciones públicas, había otro actor que también presionaba con fuerza a Estados Unidos para que interviniera y tomara el control de Haití por la riqueza que prometía: Wall Street y, en particular, el banco que luego se convirtió en Citigroup.

Bajo la fuerte presión del National City Bank, predecesor del Citigroup, los estadounidenses hicieron a un lado a los franceses y se convirtieron en la potencia dominante en Haití durante las siguientes décadas. Estados Unidos disolvió el parlamento de Haití a la fuerza, mató a miles de personas, controló sus finanzas durante más de 30 años, envió una gran parte de sus ganancias a banqueros de Nueva York y dejó a un país tan pobre que los agricultores que ayudaron a generar los beneficios a menudo vivían con una dieta “cercana al nivel de inanición”, según determinaron funcionarios de las Naciones Unidas en 1949, poco después de que los estadounidenses soltaran las riendas.

“Yo ayudé a que Haití y Cuba fueran un lugar decente para que los chicos del National City Bank recolectaran ganancias”, escribió en 1935 el mayor general Smedley Butler, líder de la fuerza estadounidense en Haití, describiéndose a sí mismo como un “extorsionista para el capitalismo”.

Durante más de un siglo, Haití ha sido calificado como un desastre, un caso perdido, un lugar tan desamparado, endeudado, carente y sin ley que necesita ser salvado todo el tiempo. El asesinato del presidente en su habitación, los secuestros en la capital, las oleadas de inmigrantes haitianos que se dirigen a Estados Unidos, todo apunta a un país en un vórtice de desesperación interminable que las grandes potencias del mundo, ya sea con tropas o con toneladas de ayuda, no han conseguido arreglar.

Sin embargo, los documentos y registros financieros que recabó este diario en Haití, Estados Unidos y Francia muestran a qué grado la miseria de Haití ha sido ocasionada desde afuera y cuán a menudo la intervención ha sido presentada como una mano amiga.

Para cuando las fuerzas estadounidenses llegaron en el verano de 1915, Haití ya había pasado más de medio siglo entregando una enorme porción de sus escasos ingresos a Francia. Aunque los haitianos derrocaron a sus esclavistas franceses, a las fuerzas de Napoleón y declararon su independencia en 1804, los buques de guerra franceses regresaron a las costas haitianas décadas después, para exigir enormes cantidades de efectivo bajo la amenaza de la guerra.

Haití se convirtió en el primero y único país donde los descendientes de personas esclavizadas pagaron reparaciones durante generaciones a las familias de los propietarios esclavistas, lo cual obstaculizó su capacidad para construir una nación casi desde su nacimiento.

Después vinieron los banqueros franceses, con el ofrecimiento de préstamos a un país diezmado por décadas de pagos a Francia. Se llevaron tanto en comisiones, intereses y cargos que, en unos años, los beneficios de sus accionistas franceses fueron mayores que el presupuesto de obras públicas del gobierno haitiano para todo el país.

Luego vinieron los estadounidenses, que a veces hacían pasar su intervención por una manera de defender la “soberanía” haitiana. Y al igual que para las generaciones de banqueros parisinos, Haití resultó rentable para Wall Street. En su audiencia ante la Comisión de Finanzas del Senado en 1932, el National City Bank dijo que obtuvo uno de sus mayores márgenes durante la década de 1920 gracias a la deuda que controlaba en Haití.

En la actualidad, Citigroup casi ha eliminado de su perfil público toda esa historia. Haití apenas se menciona en su cronología oficial. La empresa se negó a facilitar el acceso a sus archivos y dijo que no logró encontrar ninguna información sobre algunos de sus mayores préstamos a Haití.

Sin embargo, según casi dos decenas de informes anuales publicados por funcionarios estadounidenses y revisados por el Times, una cuarta parte de los ingresos totales de Haití se destinó a pagar deudas controladas por el National City Bank y su filial en el transcurso de una década, casi cinco veces la cantidad gastada en escuelas gestionadas por el gobierno en Haití durante ese tiempo.

Y en el transcurso de algunos años, los funcionarios estadounidenses que controlaban las finanzas de Haití gastaron más dinero en sus propios salarios y gastos de lo que destinaron a la salud pública de toda la nación, de unos dos millones de habitantes.

“Hemos estado bajo el dominio absoluto” de Estados Unidos, declaró Georges Léger, un abogado haitiano, ante los senadores estadounidenses en 1932, para explicar lo mucho que los haitianos resentían el control financiero y político de su país “solo para satisfacer a un grupo de banqueros de Nueva York”.

Al principio, muchos legisladores estadounidenses no querían saber nada de Haití y se negaban rotundamente a reconocer su independencia. Aunque los haitianos habían luchado junto a los estadounidenses durante la guerra de Independencia, Estados Unidos se negó a reconocer a Haití durante casi seis décadas, por temor a que pudiera inspirar a las personas esclavizadas a sublevarse y derrocar a los propietarios esclavistas en el sur de Estados Unidos.

Pero a principios del siglo XX, a medida que la huella estadounidense se ampliaba en el hemisferio, los estadounidenses vieron un imperativo… y una oportunidad. Querían reducir la influencia europea en la región, en particular la alemana, pero también reconocieron lo que los franceses habían sabido desde el principio: había mucho dinero de por medio.

Los historiadores siguen debatiendo el legado de la invasión estadounidense y cómo moldeó, o sigue moldeando, el Haití de hoy. Algunos le atribuyen a la ocupación el mérito de imponer orden en Haití en una época de violencia y golpes de Estado, mientras que otros señalan que los estadounidenses aplastaron la disidencia, dispararon contra manifestantes civiles, cometieron ejecuciones extrajudiciales e impusieron la ley marcial durante un largo periodo.

Algunos historiadores citan ganancias tangibles, como hospitales, unos 1300 kilómetros de carreteras y una administración pública más eficiente, pero también señalan que los estadounidenses recurrieron a los trabajos forzados, en los que los soldados ataban a civiles con cuerdas, los obligaban a trabajar sin remuneración y disparaban contra los que intentaban huir.

Otros afirman que la expropiación estadounidense de tierras en Haití desencadenó una de las crisis más intrincadas que asolan el hemisferio en la actualidad: la enorme migración de haitianos a países de toda la región.

Los expertos de las Naciones Unidas que visitaron el país a finales de la década de 1940, poco después del fin del control financiero estadounidense, encontraron una nación empobrecida “con un rezago aún mayor que el de otros países y territorios de la región”. La mayoría de los pueblos no tenían luz, alcantarillado ni calles pavimentadas. Solo uno de cada seis niños iba a la escuela.

Los funcionarios financieros estadounidenses se habían centrado tanto en pagar los préstamos de Haití —incluidos los que Estados Unidos había impuesto al país a pesar de las fuertes objeciones— que una comisión designada por el presidente Herbert Hoover para investigar la ocupación cuestionó “la sabiduría de este curso.”

“Podría haber sido mejor”, decía su informe en 1930, haber mantenido “más dinero en el país donde la experiencia ha demostrado que era muy necesario”.

Más de un siglo después de la llegada de las fuerzas norteamericanas, Estados Unidos sigue siendo un elemento permanente de la política haitiana. Washington ha apoyado a los sucesivos presidentes, a veces incluso a los Duvalier, los dictadores, padre e hijo, que gobernaron durante casi tres décadas tras la ocupación. Jovenel Moïse, el presidente que fue asesinado en su habitación el pasado mes de julio, también gozó del respaldo público de dos presidentes estadounidenses a pesar de las crecientes pruebas de los abusos de su gobierno, lo que enfureció a quienes se oponían a su régimen autocrático.

Cuando el diplomático estadounidense de mayor rango en Haití, Daniel Foote, renunció a su cargo el año pasado, condenó el maltrato estadounidense contra los refugiados haitianos a golpe de látigo. Pero también mencionó un argumento que no recibió la misma atención: que la intervención extranjera había tenido consecuencias desastrosas en Haití.

“Lo que nuestros amigos haitianos realmente quieren, y necesitan, es la oportunidad de trazar su propio camino, sin la manipulación internacional”, escribió Foote.

‘Perjudicial para los intereses estadounidenses’

“Tomemos la delantera”, dijo a sus compañeros legisladores Robert Y. Hayne, senador por Carolina del Sur en 1826: la independencia de Haití era un tema que “la paz y la seguridad de gran parte de nuestra Unión no nos permite siquiera mencionar”.

Durante décadas, a los hacendados del sur les había preocupado Haití, la primera nación del mundo moderno que emergió de un pasado esclavista, y Hayne era un emisario natural de sus temores: un defensor acérrimo de la esclavitud que había nacido en una plantación de arroz y que llegó a esclavizar a 140 personas.

Fue fiscal general del estado durante la fallida insurrección de personas esclavizadas liderada por Denmark Vesey, un hombre libre de las Indias Occidentales, y al igual que algunos de sus contemporáneos, Hayne creía que reconocer a Haití —o incluso debatir sobre la esclavitud— “pondría en peligro nuestros más queridos intereses”.

“Nuestra política con respecto a Haití es clara”, declaró en su discurso ante el Congreso. “Nunca podremos reconocer su independencia”.

Solo durante la guerra de Secesión, después de que los estados del sur abandonaron la Unión, el presidente Abraham Lincoln reconoció a Haití. Lo vio, junto con Liberia, como un destino viable para los hombres libres de Estados Unidos y envió a algunos cientos de ellos allí para establecer un asentamiento.

En los primeros años del siglo XX, Haití se encontraba en el nexo de múltiples intereses estadounidenses. Estaba al otro lado del mar Caribe desde el canal de Panamá, que estaba en construcción. Estados Unidos había tomado el control de Puerto Rico y se invirtieron grandes cantidades de dinero en las plantaciones de azúcar en Cuba. Los impuestos de importación y exportación en la República Dominicana, que comparte una isla con Haití, estaban bajo control estadounidense.

Los franceses seguían ejerciendo su influencia en Haití, pero en 1910, Estados Unidos vio la oportunidad de abrirse paso: la reestructuración del banco nacional de Haití.

El banco era nacional solo de nombre; estaba controlado por su consejo de administración en París y había sido creado en 1880 por el banco francés Crédit Industriel et Commercial para darles beneficios inmensos a sus inversores y accionistas franceses. Controlaba el tesoro de Haití —el gobierno haitiano ni siquiera podía depositar o gastar dinero sin pagar comisiones—, pero las autoridades haitianas acabaron por acusar al banco nacional de fraude y encarcelaron a algunos de sus empleados.

A medida que aumentaba la desconfianza de los haitianos hacia el banco nacional, los inversionistas franceses y alemanes se apresuraron a reestructurarlo bajo una nueva propiedad europea. Estados Unidos puso el grito en el cielo: el Departamento de Estado calificó la propuesta de amenaza no solo para Estados Unidos, sino también para el bienestar y la independencia del pueblo haitiano.

Un alto funcionario del Departamento de Estado arremetió contra el acuerdo de 1910 por considerarlo “tan perjudicial para los intereses estadounidenses y tan despectivo para la soberanía de Haití” que no podía permitirse.

El secretario de Estado estadounidense, Philander Knox, invitó a algunos bancos de Wall Street a Washington y los animó a invertir en el banco nacional de Haití. Cuatro bancos estadounidenses, entre ellos el National City Bank de Nueva York, compraron una parte importante de las acciones del banco. Otra parte fue a parar a un banco alemán. Pero la mayor parte se quedó en París.

Ningún haitiano tenía una participación de control. El Banco Nacional de la República de Haití estaba, una vez más, bajo el mando de extranjeros.

“Fue la primera vez en la historia de nuestras relaciones con Estados Unidos en la que intervinieron de manera tan manifiesta en nuestros asuntos”, escribió Jean Coradin, historiador haitiano y exembajador ante las Naciones Unidas.

Poco después de su creación, el nuevo banco nacional hizo lo mismo que su predecesor: cobrar al gobierno por cada depósito y gasto, mientras generaba grandes beneficios para sus accionistas en el extranjero. También concedió un préstamo al gobierno haitiano. Una vez deducidas las comisiones y los beneficios, Haití recibió unos nueve millones de dólares, pero aun así tuvo que pagar el valor nominal completo de casi 12,3 millones de dólares.

Los haitianos empezaron a preguntarse qué políticos habían sido sobornados para conseguir un acuerdo tan malo y el banco se hizo tan poderoso que un presidente haitiano se preguntó públicamente si su país había cedido su independencia.

A los accionistas franceses les inquietaba el creciente control estadounidense y con buena razón. La inversión estadounidense en el banco nacional fue el comienzo de la campaña estadounidense para expulsarlos de Haití y hubo un hombre en particular que la alentó.

El reclamo del oro

Roger Leslie Farnham había sido periodista y se había convertido en cabildero cuando el National City Bank lo contrató en 1911.

Su misión consistía en defender los intereses del banco en el extranjero y Haití fue una de sus primeras escalas. Atravesó el país en caballos que importó de Wyoming y, en el camino, se convirtió en la fuente más fiable del gobierno estadounidense sobre Haití.

Farnham, ya conocido en Washington por sus maquinaciones para persuadir al Congreso a fin de que eligiera a Panamá para el canal, acudía con frecuencia al Departamento de Estado y era muy cercano a William Jennings Bryan, el secretario de Estado del presidente Woodrow Wilson.

Bryan no sabía mucho sobre la nación caribeña. Así que, en 1912, invitó a John H. Allen, un gerente del banco nacional de Haití que llegó a ser vicepresidente del National City Bank, a “contarme todo lo que hay sobre Haití”.

Según el relato de Allen sobre la reunión, Bryan quedó sorprendido por lo que escuchó. “¡Caramba, piénsalo! Negros hablando en francés”, relata Allen que dijo el secretario de Estado.

Aunque Bryan había expresado su hostilidad hacia Wall Street en las campañas políticas y declaró: “No crucificaréis a la humanidad en una cruz de oro”, confiaba en el consejo de Farnham. Los dos hombres se reunieron en Washington, intercambiaron telegramas y se escribieron cartas confidenciales. Llegaron a estar tan unidos que Bryan pedía la aprobación de Farnham para las nuevas contrataciones del gobierno.

Farnham utilizó esta relación para ejercer presión para invadir Haití con el fin de asegurar los intereses comerciales de Estados Unidos, y atrajo la atención de Washington al plantear el espectro de una toma de poder por parte de Alemania. En ese momento, la huella del National City Bank en el país se estaba expandiendo y Wall Street comenzó a ejercer su influencia sobre los líderes de Haití mediante la retención del dinero que controlaba en el banco nacional.

En los meses siguientes, el Departamento de Estado adoptó lo que los diplomáticos llamaron el “Plan Farnham”, en el que se establecía que Estados Unidos controlaría los impuestos de importación y exportación de Haití, una fuente vital de ingresos para el país.

Aunque los estadounidenses seguían siendo accionistas minoritarios del banco nacional, Farnham declaró ante el Congreso que Francia había quedado muy mermada por la Primera Guerra Mundial como para dirigirlo, por lo que “la gestión activa se ha realizado desde Nueva York”. El Departamento de Estado redactó un convenio basado en el plan de Farnham y lo envió a él para que ayudara a ejecutarlo.

Los legisladores haitianos arremetieron contra su ministro de Relaciones Exteriores por el acuerdo. Lo acusaron de “intentar vender el país a Estados Unidos” e incluso intentaron descargar su furia mediante “duros golpes”, que lo obligaron a huir de la Asamblea Nacional “en medio de la más desenfrenada excitación”, según un telegrama del Departamento de Estado.

El banco nacional los hizo pagar por su atrevimiento: retuvo los fondos, y el gobierno de Haití, que ya se tambaleaba por la agitación política y económica, se volvió aún más inestable. El país cambió de presidente cinco veces en tres años durante sucesivos golpes de Estado, algunos de ellos financiados por comerciantes alemanes que operaban en Puerto Príncipe, según dijeron en aquel entonces funcionarios estadounidenses.

Después, en diciembre de 1914, el Departamento de Estado intervino con más fuerza. Bryan autorizó la operación de los infantes de Marina mediante la cual se incautaron 500.000 dólares en oro tras una consulta de última hora con Farnham.

El gobierno haitiano estaba indignado y dijo que la operación era un robo descarado de los fondos del banco central, además de una “invasión flagrante de la soberanía” de una nación independiente. Pero Estados Unidos se encogió de hombros ante la queja, con el argumento de que había tomado el oro para proteger “los intereses estadounidenses que estaban bajo un gran peligro”.

Los historiadores observan que los políticos y financieros estadounidenses no siempre coincidían en sus posturas. “La relación entre Wall Street y Washington era compleja”, dijo Peter James Hudson, profesor asociado de la Universidad de California en Los Ángeles que imparte las materias de Estudios Afroestadounidenses e Historia, quien ha escrito un recuento de las acciones de Wall Street en el Caribe. “Hay mucha confabulación, pero a veces es contradictoria”.

En ocasiones, Bryan vaciló sobre el papel de Estados Unidos en Haití. Creía que Haití necesitaba la tutela estadounidense, pero se resistía a ser una herramienta para Wall Street. “Tal vez haya motivos suficientes para intervenir, pero no me gusta la idea de una injerencia forzosa por motivos puramente comerciales”, le escribió al presidente Wilson.

Pero Farnham insistió y lanzó lo que el historiador Hans Schmidt llamó una amenaza: todas las empresas estadounidenses abandonarían Haití, advirtió Farnham, a menos que el gobierno de Estados Unidos interviniera para proteger sus intereses.

Al final, Bryan le escribió a Wilson a favor de la invasión.

“Los intereses estadounidenses están dispuestos a permanecer allí, con miras a comprar una participación de control y convertir el banco en una sucursal del banco estadounidense”, afirmó. “Están dispuestos a hacerlo siempre y cuando este gobierno tome las medidas necesarias para protegerlos”.

‘El triunfo del lobo’

En julio de 1915, una turba iracunda sacó a rastras al presidente haitiano del Consulado francés y lo asesinó, como parte de la agitación política que Wall Street temía y que, según algunos historiadores, empeoró al retener el dinero del tambaleante gobierno haitiano y confiscar el oro.

Los soldados estadounidenses ocuparon el país ese mismo día.

La invasión siguió un plan detallado concebido por la Marina de Estados Unidos un año antes. El ejército estadounidense tomó la oficina presidencial y las aduanas que manejaban los impuestos de importación y exportación.

Los estadounidenses instalaron un gobierno títere y para el otoño de ese mismo año, Haití había firmado un tratado que otorgaba a Estados Unidos el control financiero total. Estados Unidos nombró a funcionarios de su país, a los que llamaron asesores, pero el término apenas transmitía su verdadero poder: supervisaban la recaudación de ingresos de Haití y aprobaban, o denegaban, sus gastos.

La ley marcial se convirtió en la norma del país. Los periódicos privados fueron amordazados y los periodistas encarcelados.

Los estadounidenses justificaron la invasión con el argumento de que Haití estaba destinado a caer en manos de europeos, en particular de Alemania.

“Si Estados Unidos no se hubiera hecho cargo, alguna otra potencia lo habría hecho”, declaró después el secretario de Estado Lansing, quien había sustituido a Bryan un mes antes de la ocupación.

Lansing también estaba cegado por los prejuicios raciales. En una ocasión, escribió que los negros eran “ingobernables” y que tenían “una tendencia inherente a volver al salvajismo y a dejar de lado los grilletes de la civilización que son molestos para su naturaleza física”.

El racismo determinó muchos aspectos de la ocupación. Muchos de los administradores nombrados por Estados Unidos procedían de estados del sur y no ocultaban su manera de ver la vida.

John A. McIlhenny, un heredero de la fortuna de la salsa Tabasco de Luisiana que había luchado en el regimiento de caballería de voluntarios conocido como Rough Riders (“Jinetes Duros”, en español) comandada por Theodore Roosevelt durante la guerra hispano-estadounidense, fue nombrado asesor financiero de Estados Unidos en 1919, con amplia autoridad sobre el presupuesto de Haití.

En una comida oficial antes de su nombramiento, McIlhenny no podía apartar la mirada de un ministro del gobierno haitiano porque, como le dijo más tarde a Franklin D. Roosevelt, “ese hombre habría alcanzado 1500 dólares en una subasta en Nueva Orleans en 1860 para ser un semental”.

Poco después de la ocupación, los supervisores estadounidenses comenzaron a construir carreteras para conectar el interior montañoso de Haití con su costa. Para ello, resucitaron la corvée, una ley haitiana del siglo XIX sobre el trabajo en régimen de servidumbre.

Según la ley, los ciudadanos estaban obligados a trabajar en proyectos de obras públicas cercanos a sus hogares durante algunos días al año en lugar de pagar impuestos, pero el ejército estadounidense, en contubernio con la policía que entrenaba y supervisaba, secuestró a los hombres y los obligó a trabajar lejos de su residencia sin remuneración. Los haitianos ricos pagaban para evitar la servidumbre, pero los pobres no tenían escapatoria de la ley.

Para los haitianos, esto representaba un regreso a la esclavitud y se rebelaron. Hombres armados, llamados cacos, huyeron a las montañas y comenzaron una insurgencia contra las fuerzas estadounidenses. Los jornaleros obligados a trabajar en el régimen de la corvée huyeron de sus captores y se unieron a la lucha. Un líder de los cacos, Charlemagne Péralte, invocó la revolución de Haití contra Francia para pedir a sus compatriotas que “arrojaran a los invasores al océano”.

“La ocupación es un insulto en todos los sentidos”, se leía en un cartel pegado a las paredes de la capital, Puerto Príncipe.

“Que viva la independencia”, decía el cartel. “¡Abajo los estadounidenses!”.

Estados Unidos respondió con mano dura. Los soldados ataron a los trabajadores con cuerdas para evitar que huyeran. Cualquiera que intentara escapar de la corvée era tratado como un desertor y muchos fueron fusilados. Como advertencia, los estadounidenses mataron a Péralte y distribuyeron una imagen de su cadáver atado a una puerta, evocando una crucifixión.

Documentos militares filtrados de la época mostraban que la “matanza indiscriminada de nativos continuó durante algún tiempo” y cobró la vida de 3250 haitianos. Cuando el Congreso comenzó a investigar en 1921, los soldados estadounidenses disminuyeron la cifra y dijeron que 2250 haitianos habían sido asesinados en la ocupación, una cifra que los funcionarios haitianos condenaron por ser un conteo insuficiente. También murieron al menos 16 soldados estadounidenses.

“Fue un régimen militar estricto, el triunfo del lobo”, escribió en 1936 Antoine Bervin, periodista y diplomático haitiano.

Los primeros años después de la invasión aportaron pocos beneficios económicos a Haití. Los asesores estadounidenses nombrados por el presidente de Estados Unidos cobraron hasta el cinco por ciento de los ingresos totales de Haití en salarios y gastos, lo cual a veces era más que el gasto en salud pública de todo el país.

En 1917, Estados Unidos ordenó a la Asamblea Nacional de Haití que ratificara una nueva Constitución para permitir a los extranjeros poseer tierras. Desde su independencia, los haitianos habían prohibido la propiedad de tierras a los extranjeros como símbolo de su libertad y para protegerse de una invasión.

Cuando los legisladores haitianos se negaron a cambiar la Constitución, el general Butler disolvió el parlamento con lo que denominó “auténticos métodos de la Marina”: los soldados entraron a la Asamblea Nacional y obligaron a los legisladores a dispersarse a punta de pistola. Los estadounidenses aprobaron entonces una nueva Constitución que Franklin Roosevelt afirmó más tarde en un mitin de campaña que había escrito él mismo.

Las empresas estadounidenses arrendaron miles de acres de tierra para plantaciones, lo cual obligó a los agricultores a servir como mano de obra barata en su país o migrar a los países vecinos en busca de mejores salarios. La Haitian-American Sugar Company alguna vez se jactó ante sus inversionistas de que solo pagaba 20 centavos por un día de trabajo en Haití, en comparación con 1,75 dólares en Cuba.

Según la historiadora haitiana Suzy Castor, las mujeres y los niños de Haití cobraban 10 centavos al día.

Los campesinos desplazados se fueron a Cuba y a la República Dominicana, lo que, según los historiadores, provocó el efecto más duradero de la ocupación estadounidense: la migración masiva de haitianos a otros países del continente americano.

“Ese es el gran legado”, dijo Weibert Arthus, embajador de Haití en Canadá e historiador.

Como el secretario de Estado Bryan sugirió en su carta antes de la invasión, Farnham no estaba satisfecho con su participación en el banco nacional de Haití, así que trabajó con el Departamento de Estado para orquestar una toma de control absoluta. Para 1920, National City Bank había comprado todas las acciones del banco nacional por 1,4 millones de dólares y, en la práctica, remplazaba a los franceses como el poder financiero dominante en Haití.

Con el banco nacional de Haití bajo su control y los intereses estadounidenses bajo la protección del ejército, Farnham comenzó a actuar como un enviado oficial y viajaba con frecuencia a bordo de buques de guerra estadounidenses, según dicen los historiadores.

“La palabra de Farnham prevalece sobre la de cualquier otra persona en la isla”, escribió James Weldon Johnson, secretario ejecutivo de la Asociación Nacional para el Progreso de las Personas de Color, quien visitó Haití en 1920.

Farnham tampoco tuvo reparos en expresar su opinión sobre Haití y su gente.

“Se puede enseñar al haitiano a convertirse en un trabajador bueno y eficiente”, dijo a los senadores que investigaban la ocupación. “Si los jefes militares lo dejan en paz, es tan pacífico como un niño e igual de inofensivo”.

“De hecho”, continuó, “ahora no hay más que niños grandes”.

‘Haití no quiere este préstamo’

Durante cinco años, los funcionarios estadounidenses insistieron en que Haití pidiera préstamos a los bancos de Nueva York para saldar sus deudas del pasado. Y durante cinco años, los haitianos se resistieron.

“Haití no quiere este préstamo. Haití no necesita este préstamo”, escribió Pierre Hudicourt, un abogado haitiano que representó a Haití en las negociaciones de la deuda.

Los haitianos sabían muy bien que cualquier nuevo préstamo ampliaría la autoridad de los asesores financieros estadounidenses que determinaban el futuro del país a la distancia. McIlhenny, el heredero de la salsa Tabasco designado como asesor financiero, pasó gran parte del año en su plantación de piñas en Luisiana mientras cobraba un gran sueldo de los ingresos de Haití. También suspendió los salarios de los altos funcionarios haitianos que no estaban de acuerdo con él.

Para 1922, Estados Unidos estaba decidido a concertar un préstamo con Wall Street. Cansados de la resistencia haitiana, los estadounidenses instalaron como presidente a Louis Borno, un político sagaz que simpatizaba con la ocupación.

Borno admiraba a Mussolini y aspiraba a un ideal fascista de rápido desarrollo en Haití bajo control estadounidense, afirman los historiadores. Una vez escribió que la invasión “vino a nosotros cuando estábamos al borde de un abismo sangriento y nos salvó”. Semanas después de asumir el cargo, dio luz verde a un préstamo de Nueva York.

El National City Bank, que ahora era propietario del banco nacional de Haití a través de una filial, emitió el primer préstamo tras incluir una garantía inicial que consistía en que Estados Unidos gestionaría las finanzas de Haití hasta que se pagara la deuda. El banco acabó controlando casi toda la deuda externa de Haití.

Igual que sucedió en el siglo XIX, Haití casi siempre estaba demasiado endeudado para invertir en su gente. Hasta Borno, dirigiéndose a los peces gordos del National City Bank en Nueva York, señaló que la deuda de Haití se pagaba más rápido que la de Estados Unidos.

Esta situación prevaleció hasta la caída de la bolsa de valores de 1929 y la devastación económica posterior. Años de austeridad ayudaron a gestar el descontento y la caída mundial de los precios del café agravó las dificultades en un país que dependía bastante de ese cultivo. Las protestas estallaron contra Estados Unidos y el gobierno de Borno que hacía su voluntad.

Los estudiantes se manifestaron contra el retiro de las becas. Los empleados de las aduanas en Puerto Príncipe irrumpieron en su lugar de trabajo para exigir un aumento de sueldo. En la ciudad de Los Cayos, más de mil campesinos protestaron contra sus precarias condiciones de vida. Un destacamento de 20 infantes de la Marina estadounidense se enfrentó a la multitud y mató al menos a una decena de personas. Este acontecimiento se conoce como la masacre de Los Cayos.

Ante el clamor internacional, Estados Unidos comenzó a contemplar su retirada.

Casi cinco años después, en agosto de 1934, los últimos soldados estadounidenses abandonaron Haití. Pero Estados Unidos mantuvo el control financiero durante otros 13 años, hasta que Haití pagó la última de las deudas que tenía con Wall Street.

La responsabilidad de Estados Unidos en la inestabilidad crónica de Haití sigue siendo objeto de un fuerte desacuerdo.

Algunos historiadores dicen que los pagos originales que Francia le exigió a Haití como castigo por su independencia infligieron una cicatriz más profunda en el desarrollo de la nación. Otros sostienen que la causa principal es la larga historia de enriquecimiento personal de los gobernantes haitianos. Pero muchos dicen que, en conjunto, más de 130 años de enviar una gran parte de los ingresos de Haití al extranjero tuvieron un efecto devastador, ya que mermaron su capacidad de construir una nación desde sus inicios.

“Hasta cierto punto, estas debacles financieras sucesivas son responsables de la situación en la que nos encontramos ahora”, dijo Hudson, profesor de la Universidad de California en Los Ángeles, y añadió que la ocupación estadounidense fue un “golpe psíquico” que cercenó la independencia de Haití durante décadas.

“Creo que eso es tan importante como cualquier tipo de pérdida financiera”, dijo.

Colaboraron con este reportaje Harold Isaac desde Puerto Príncipe; Sarah Hurtes desde Bruselas; Kristen Bayrakdarian desde Nueva York y Audrey Kolker desde New Haven. Edición de fotografía por Craig Allen. Producido por Rumsey Taylor. Producción adicional por Gray Beltran.

Selam Gebrekidan, reportera de investigación de The New York Times, está radicada en Londres. Previamente fue reportera de datos y empresas para Reuters, donde escribió sobre la migración a Europa y la guerra en Yemen, entre otras historias. También ha cubierto los mercados petroleros de Estados Unidos.

Matt Apuzzo es un reportero ganador del Premio Pulitzer y está radicado en Bruselas. @mattapuzzo

Catherine Porter, corresponsal en el extranjero radicada en Toronto, ha reporteado desde Haití más de dos decenas de veces. Es autora de un libro sobre el país,A Girl Named Lovely. @porterthereport

Constant Méheut escribe desde Francia. Se incorporó a la oficina de París en enero de 2020. @ConstantMeheut

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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France24 - Monde

Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Publié le : 06/06/2022 - 15:01

Sabrina HAESSLER Suivre

Il a avoué, il s'est excusé, mais il refuse de démissionner. Le scandale du Partygate, qui a révélé que des fêtes avaient été organisées à Downing Street en plein confinement, poursuit Boris Johnson depuis des mois. Désormais, le Premier ministre britannique doit faire face, lundi, à une motion de défiance au sein de son propre parti. Retour sur cette affaire qui a fortement entamé la popularité de "BoJo".

L'exaspération a gagné les rangs des Tories : le Premier ministre britannique, Boris Johnson, va affronter lundi 6 juin un vote de défiance des députés du Parti conservateur. En cause, le scandale du Partygate, qui a révélé la tenue de plusieurs fêtes à Downing Street alors que le Royaume-Uni était soumis à un confinement strict.

La popularité de Boris Johnson est en chute libre depuis ces révélations, au point que des huées lui ont été adressées lorsqu'il est apparu lors des célébrations pour le jubilé de platine de la reine pendant le week-end.

Le chef du gouvernement exclut pourtant de démissionner et le vote de lundi, s'il tourne à son avantage, est présenté par ses équipes comme une manière de "tirer un trait" sur le Partygate et de "passer à autre chose".

Retour chronologique sur ces embarrassants rassemblements festifs organisés à Downing Street et leurs conséquences.

  • 19 juin 2020

Une fête d'anniversaire surprise est organisée en l'honneur du Premier ministre à Downing Street. Jusqu'à 30 personnes y prennent part, selon ITV. Une porte-parole de Downing Street affirmera plus tard que Boris Johnson a participé "moins de dix minutes" à ce "bref rassemblement" de ses collaborateurs.

  • 13 novembre 2020

Une fête réunit des collaborateurs de Boris Johnson à son appartement malgré un deuxième confinement. Le dirigeant assurera que "les règles ont tout le temps été respectées".

  • 15 décembre 2020

Le Premier ministre, flanqué de deux collaborateurs, participe à un quiz en ligne. Après la publication d'une photo par le Daily Mirror, Downing Street admet que le dirigeant a "brièvement" participé à l'événement, soulignant qu'il était virtuel.

  • 18 décembre 2020

Une conseillère de Boris Johnson a dû démissionner après avoir plaisanté, dans une vidéo devenue virale, sur une fête qui aurait réuni une quarantaine de personnes ce jour-là à Downing Street. Se disant "furieux", le Premier ministre a affirmé qu'il lui avait "été assuré à plusieurs reprises" depuis le début de l'affaire qu'"il n'y avait pas eu de fête" et qu'"aucune règle" n'avait été enfreinte.

  • 16 avril 2021

Selon le Daily Telegraph, deux pots de départ "arrosés" sont organisés à Downing Street la veille des funérailles du prince Philip, époux d'Elizabeth II. Ces fêtes contrastent avec les images des obsèques, lorsque la reine s'assoit seule, à distance de ses proches, dans la chapelle du château de Windsor.

Boris Johnson affirme ne pas avoir participé à ces événements – où de l'alcool a été introduit clandestinement dans une valise – car il était dans sa résidence de campagne de Chequers. Downing Street s'est excusé auprès de la reine.

  • 31 janvier 2022

Les grandes lignes du rapport de Sue Gray, haute fonctionnaire chargée d'enquêter sur les infractions au confinement commises par l'administration Johnson, sont rendues publiques. "Il y a eu des échecs de leadership et de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents. Certains événements n'auraient pas dû être autorisés", estime le rapport.

Boris Johnson dit accepter les conclusions du texte et promet des changements dans le fonctionnement de son cabinet, mais exclut de démissionner.

  • 3 février 2022

Démission de quatre influents collaborateurs de Boris Johnson, impliqués à divers degrés dans l'organisation des fêtes à Downing Street.

  • 12 avril 2022

Boris Johnson est sanctionné pour le rassemblement le jour de son anniversaire : il écope d'une amende (de 50 livres sterling, ou 60 euros, selon la presse), du jamais-vu pour un Premier ministre en exercice. La semaine suivante, devant la Chambre des communes, il s'excuse "sans réserve".

Son épouse Carrie et son ministre de l’Économie et des Finances, Rishi Sunak, reçoivent également des amendes.

  • 21 avril 2022

Les députés britanniques approuvent l'ouverture d'une enquête parlementaire pour déterminer si Boris Johnson a sciemment induit en erreur le Parlement à propos des soirées organisées à Downing Street. Celle-ci est toujours en cours début juin.

  • 19 mai 2022

La police de Londres annonce avoir clos l'enquête sur les infractions au confinement à Downing Street et avoir infligé 126 amendes au total pour huit événements impliquant Boris Johnson et/ou ses collaborateurs, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021.

  • 25 mai 2022

Le rapport de Sue Gray est publié dans son intégralité. La veille, de nouvelles photos sont diffusées dans les médias, montrant Boris Johnson partageant un verre à Downing Street pendant le confinement en novembre 2020. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", déclare le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses et excluant de nouveau de démissionner.

  • 6 juin 2022

Un vote de défiance est organisé au sein du Parti conservateur à l'encontre de Boris Johnson. Le président du Comité 1922 au sein du parti, Graham Brady, annonce que le seuil des 54 lettres de députés demandant son départ, soit 15 % du groupe parlementaire, a été atteint. Si Boris Johnson est défait, une élection interne devra désigner un nouveau dirigeant pour le parti, qui deviendra Premier ministre. En cas de victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an.

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"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Quand nos féministes de gauche sont plus ridicules que précieuses

Hors de la détestation du mâle blanc, point de combat salutaire. Les exemples pullulent de ce que la lutte des nouvelles féministes s’arrête à la frontière invisible de la Seine-Saint-Denis ou des barrières d’immeuble du nord de Marseille.

Ni Caroline de Haas ni Clémentine Autain ne sont émues des agressions de femmes et même de gamines au Stade de France telles que les ont décrites témoins et policiers. Certaines ont même été dénudées. Il est vrai que les membres des hordes déchaînées ne correspondaient que médiocrement au portrait-robot du mâle détesté. En conséquence, nos féministes extrêmement à gauche et leurs relais médiatiques du Monde, de Libération et de l’audiovisuel de sévices publics lavèrent ces informations dégoûtantes dans un grand bain d’eau de Cologne pour qu’il n’en reste rien.

Je vous conseille également l’édifiante lecture du Figaro de samedi. Nadjet Cherigui y décrit le calvaire des habitants de certains quartiers nord de Marseille où des réseaux de Nigérians en situation irrégulière ont mis en place un système mafieux. Parmi leurs activités les plus lucratives, la traite violente de femmes contraintes à la prostitution. Je vous mets au défi de trouver la moindre protestation de nos féministes, capables par ailleurs de fondre sur le malheureux client français d’une femme se prostituant volontairement.

C’est ainsi qu’au conseil municipal de Rouen la représentante de la gauche, une dame Slimani, a crié son indignation parce qu’un homme de droite avait osé dire que Joséphine Baker était une “belle personne”…

Mais la scène la plus tristement cocasse nous aura été offerte par Mesdames Laure Adler et Sonia Devillers de France Inter. Sur la chaîne de service public France 5, elles commentaient sans la connaître une affaire judiciaire. Celle en l’occurrence ayant opposé Amber Heard à Johnny Depp et ayant déchaîné les passions que l’on sait. À l’instar de nos féministes, de Haas et Rousseau, ces dames ne voulaient pas en démordre : Amber avait raison parce que femme. Nous n’étions même plus dans l’a priori sexiste mais dans l’a posteriori, la justice populaire ayant osé trancher pour l’ex-mari.

Imaginez le tort fait aux vraies femmes battues par ces prises de position systématiques décrédibilisant tout débat objectif. Sonia Devillers, indignée, fera cette déclaration qui marquera l’histoire des commentaires judiciaires : « C’est simplement le fait d’avoir dénoncé médiatiquement qui vaut à Amber Heard trois semaines d’enfer sur terre. » Madame Jourdain venait de donner sans le savoir l’exacte définition de la diffamation.

Dans sa rage, Laure Adler se laissa aller à dire que Johnny Depp était devenu “moche”. Mon imagination est impuissante à décrire le sort funeste qui serait le mien, si j’osais porter la même appréciation esthétique sur Madame Laure Adler. Quand bien même, mon commentaire, par hypothèse hardie, eut-il été laudateur. C’est ainsi qu’au conseil municipal de Rouen la représentante de la gauche, une dame Slimani, a crié son indignation parce qu’un homme de droite avait osé dire que Joséphine Baker était une “belle personne”…

Quand nos féministes de gauche sont encore plus ridicules que précieuses.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

À Sète, le temps est le meilleur allié du documentaire

Nos recommandations culturelles

Photographie Le festival ImageSingulières, désormais impulsé par son centre photographique, fête sa 14e édition avec une programmation qui approfondit des sujets inédits plus que jamais connectés à l’actualité.

Magali Jauffret

Sète (Hérault), envoyée spéciale.

Camille Gharbi a choisi une forme plasticienne chirurgicale pour dénoncer les ­féminicides français. Dans la première de ses trois séries, Preuves d’amour, elle « fait face », du nom de son exposition, à la litanie des victimes, aux lieux et dates des décès, après que des objets quotidiens anodins ont été, le temps du crime, détournés de leur fonction pour devenir de fatals objets contondants. Le marteau, le coussin, le fer à repasser, le tournevis, la corde, le couteau, l’enceinte acoustique, les ciseaux ont bel et bien fait passer l’être aimé de vie à trépas…

Et voyez comment la photographe opère : moins l’artiste montre, plus son œuvre est froide, plus cela devient chaud bouillant dans nos têtes. Ainsi, lorsqu’elle poursuit son enquête en nous mettant en présence des agresseurs montrés, certes de dos, mais contextualisés un maximum, on se rend compte que ceux que l’on prend pour des monstres – un DJ, un coiffeur, un mécanicien, un chauffeur de poids lourd, une aide-ménagère – sont récupérables, leur crime non inéluctable. Une chambre à soi permet aux victimes de se reconstruire dans ce cocon où elles se sentent en sécurité et peuvent se projeter.

On sort de l’exposition en ayant le sentiment que le temps passé à enquêter, que l’accompagnement bienveillant de l’écrivain Ivan Jablonka, des psychologues Carole Groulet et Lorraine de Foucher, très présentes dans le livre édité par The Eyes, vont permettre à la société à son tour de « faire face ».

C’est une drôle d’année car la programmation de cette édition, qui s’est fait attendre deux ans à cause de la pandémie, résonne avec l’actualité de façon plus aiguë et lancinante que d’ordinaire. Il en est ainsi lorsqu’on se retrouve, au lendemain des déclarations irresponsables de Donald Trump sur la prolifération d’armes à feu américaines, face à la série de Laurent Élie Badessi, photographe de mode français qui a eu l’idée, vivant là-bas, de questionner la possession d’armes à feu par les enfants. Bien qu’il ait pris soin de s’adresser à des familles des deux camps, il a renoncé à montrer ce travail sur place tant tout peut se retourner et jouer en faveur du lobby de l’armement.

Bravo à Patrick Wack, du collectif à suivre Inland, qui, alors qu’il vivait en Chine, a passé des années dans la région autonome du Xinjiang pour documenter au plus près la vie et la culture du peuple ouïghour et, en creux, la répression du gouvernement de Pékin dans ce qui peu à peu, à coups de destructions massives, est devenu un obscène parc d’attractions géant pour touristes chinois. Assourdissant est aussi le silence des internés psychiatriques de Poutine, oubliés, déshérités de Russie, auprès desquels le Suédois Kent Klich a passé vingt années empathiques. Quel engagement que ce témoignage visuel et sonore glaçant, à la belle esthétique et aux douces teintes pastel, réalisé avec le concours des enfermés, des soignants et des activistes qui luttent contre l’existence de pareilles structures !

Un récit polyphonique où sujets et esthétiques dialoguent avec grâce

Hommage aussi à la grande Gabrielle Duplantier qui, sortie de son Pays basque pour venir à Sète en résidence artistique, a produit une vision renouvelée de la ville, tout en sculptures de lumière et en révélations de gris mises au service de portraits habités, avec fièvre et fêlures, de fantasmagories nocturnes au sein d’une nature organique (le livre est édité par Le Bec en l’air). Tout aussi poétique est le travail imaginaire intense, lui aussi au long cours, produit par le Belge Sébastien Van Malleghem au sein de la nature puissante, d’un bout du monde norvégien aux créatures mythiques.

Devenu Centre photographique, donc mieux identifié, doté d’un lieu pérenne dont la superficie, qui a doublé, autorise désormais une programmation à l’année, le festival a retrouvé, pour son quartier général de quelques jours, le fameux cœur battant des Chais des Moulins, où les fans de ce festival gratuit si humain, si chaleureux, se sont pressés devant les stands des éditeurs de France PhotoBook.

Là, Fragiles, la commande passée par le ministère de la Culture au collectif Tendance floue (le livre est paru chez Textuel), est présentée en majesté et en format monumental. Une plongée dans un récit polyphonique où sujets et esthétiques dialoguent avec grâce autour de l’angoisse de la disparition du monde, mais aussi de la possibilité de croire encore à ce qu’il suscite en nous d’émerveillements…

photographiesètefestival
France24 - Monde

Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

Publié le : 06/06/2022 - 16:15

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Pour avoir tenté de quitter l’Irak en emportant des morceaux de pierres et de céramiques, un géologue britannique à la retraite a été condamné lundi à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté.

Un Britannique de 66 ans reconnu coupable de trafic d’antiquités en Irak : géologue britannique retraité, James Fitton a été condamné, lundi 6 juin, à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad. Son co-accusé, Volker Waldmann, psychologue allemand de 60 ans, a été quant à lui acquitté.

Les deux hommes étaient venus en Irak en voyage organisé au mois de mars. Ils ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages morceaux de pierre, fragments de poteries brisées et céramiques antiques.

L'Irak, l'ancienne Mésopotamie qui a notamment abrité l'empire d'Akkad et la ville antique de Babylone, craint pour son patrimoine archéologique dont les vestiges font l'objet de juteux trafics. Le pays punit très sévèrement toute tentative de l'altérer ou de s'approprier indûment toute pièce antique.

La peine prévue pour le crime commis par James Fitton "est la mort par pendaison", mais le tribunal a décidé de "réduire la peine à 15 ans de prison en raison de l'âge avancé de l'accusé", a indiqué le juge dans le verdict.

Les deux hommes ont plaidé "non coupable"

La famille de James Fitton s'est dite "anéantie" par ce verdict, estimant qu'il équivalait à une "condamnation à mort". L'avocat du Britannique a déclaré qu'il ferait appel de cette décision. Par contre, le tribunal n'a pas trouvé de "preuves suffisantes" pour condamner Volker Waldmann, acquitté et autorisé à rentrer chez lui.

Les deux hommes ont comparu non menottés devant la cour pénale d'Al-Karkh à Bagdad mais vêtus de la combinaison jaune des prisonniers en Irak, selon une journaliste de l'AFP présente à l'audience.

>> À voir : Irak : le trafic d'antiquités en forte hausse pendant la pandémie

Lorsque le juge leur a demandé s'ils se considéraient "coupable ou non coupable de trafic d'antiquités", ils ont chacun leur tour répondu : "non coupable". Les deux hommes ne se connaissaient pas avant ce voyage organisé.

Le bagage de James Fitton renfermait dix fragments de pierres, des éclats de poteries brisées ou de céramiques. Volker Waldmann était en possession de deux morceaux qui lui ont été remis, selon lui, par son compagnon de voyage.

"Intention criminelle"

Le juge a estimé dans son verdict que James Fitton était "conscient" que le site sur lequel il a ramassé ces fragments était "un site archéologique" et qu'il est "illégal" de se les approprier. Il a conclu qu'une "intention criminelle" était établie, ce qu'a nié l'avocat de la défense, Thaer Saoud, pour qui ce jugement est "extrême".

Dans le cas de Volker Waldmann, la justice a reconnu, comme l'avançait son avocat, que l'accusé ignorait que les pièces remises par James Fitton étaient des antiquités.

À l'ouverture de leur procès en mai, les deux hommes ont invoqué leur bonne foi, disant ignorer que les pièces en leur possession pouvaient être considérées comme des antiquités.

Ils comparaissaient en vertu d'une loi de 2002 régulant le patrimoine et les antiquités, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable "d'avoir intentionnellement sorti ou tenté de sortir d'Irak une antiquité".

Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qu'a connus le pays, notamment après l'invasion américaine de 2003, puis l'arrivée des jihadistes du groupe État islamique (EI) en 2014, qui se sont adonnés à ce trafic pour renflouer leurs caisses.

Après des décennies de conflits et de pillages, l'Irak s'ouvre timidement au tourisme mondial et accueille des voyageurs occidentaux, malgré des infrastructures touristiques quasi-inexistantes.

Avec AFP

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En Syrie et en Irak, la stratégie de la menace permanente du groupe EI

Focus

Trafic d'espèces menacées en Irak : Bagdad, plaque tournante de la vente illégale d'animaux

REPORTAGE

Blocage politique en Irak : sans président ni Premier ministre, la population aux abois

Valeurs Actuelles

Une cinquantaine de personnes victimes de piqûres sauvages lors de la Féria de Nîmes

Le phénomène des piqûres sauvages vient troubler la Féria de Pentecôte de Nîmes, dans le Gard. Depuis le début des festivités, jeudi 2 juin, une cinquantaine de personnes ont déclaré avoir subi des piqûres sauvages, rapporte Midi Libre. C’est l’adjoint à la sécurité de la ville qui en a fait l’annonce auprès du quotidien régional. Les victimes se sont présentées auprès des postes avancés de la Croix-Rouge, qui gèrent la sécurité sanitaire de l’événement festif. Au total, entre le jeudi 2 juin et le lundi 6 juin, fin de la Féria, ce sont 51 personnes qui ont été victimes de ce phénomène inquiétant.

Moins d’une dizaine de plaintes

Cependant, moins d’une dizaine de ces victimes ont déposé plainte à l’hôtel de police de Nîmes. Jeudi 2 juin, deux jeunes nîmois ont été interpellés, soupçonnés d’avoir piqué un jeune homme. Après un interrogatoire, l’audition de témoins, des vérifications, et l’exploitation de téléphones et de la vidéosurveillance, faute de preuves, les deux suspects ont été relâchés, a annoncé le procureur de Nîmes, vendredi 3 juin. « Nous avons une quinzaine de personnes par nuit qui se présente à nos trois postes de secours pour signaler des piqûres », constate Georges Labonne, président de la Croix Rouge. « La plupart de ces personnes ne présentent pas de symptômes. » explique-t-il. La Féria de Pentecôte s’est conclu lundi 6 juin.

Nîmes : les dernières actualités

Nîmes : un homme toujours recherché à proximité d’une école

Affaire de la supérette de Nîmes : le voile qui a brisé une vie

Pécresse, future ministre de Macron ? « Ce n’est même pas un piège, il y a un fossé qui nous sépare ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Iannis Xenakis revient avec le Polytope de Cluny

Nos recommandations culturelles

Musique L’œuvre emblématique des années 1970, et qui n’avait jamais été redonnée depuis 1974, va marquer le festival ManiFeste de l’Ircam. Aperçus d’un programme ambitieux.

Maurice Ulrich

C’est un peu une résurrection et c’était assurément un défi. Il y a cinquante ans, le Polytope de Cluny, de Iannis Xenakis, dont on fête cette année le centenaire de la naissance, imprimait une marque nouvelle à la musique du XXe siècle en faisant se rencontrer, dans un même lieu, le son et la lumière à l’aide d’une électronique alors à ses débuts. Sa reconstitution, samedi 11 juin, par l’Ircam (I’Institut de recherche et de coordination acoustique/musique créée par Pierre Boulez) est l’événement de son festival ManiFeste, du 8 juin, c’est-à-dire demain, mercredi, au 2 juillet.

Les Polytopes, comme le note le musicologue Makis Solomos, représentent peut-être la « quintessence » de la création de celui qui fut compositeur, ingénieur, architecte, aussi bien, on ne saurait l’oublier, que résistant au nazisme et combattant dans sa Grèce natale, en 1944, les occupants anglais avec les communistes et sa compagnie Lord Byron, au prix de la blessure qui devait le défigurer. Ce n’est pas sans lien avec ses conceptions musicales et son ambition. Il a souvent indiqué que les chocs, dans ses œuvres, des masses musicales lui avaient été inspirés par les vagues sonores des manifestations contre les Anglais, de même que par les bombardements, les faisceaux des projecteurs dans le ciel. Mais Makis Solomos, à juste titre, met en garde. Il ne s’agit pas, comme avec certains des futuristes italiens (Marinetti particulièrement), de parler de la beauté de la guerre mais de la « transmutation », des années plus tard, d’un événement traumatique en œuvre artistique dans une sorte de sublimation. On pourrait parler là encore de « la rose sur la croix de l’expérience ». Deux cent mille personnes, à l’époque, ont vu ce Polytope suivi par le Diatope, devant le Centre Pompidou, et le Polytope de Mycènes, ces deux dernières œuvres en 1978. La re-création du Polytope, qui aura lieu dans la salle Stravinsky de l’Ircam, a été une entreprise complexe. Il a fallu retrouver puis numériser la partie sonore, réinventer les dispositifs techniques. Au regard de cette complexité, le Polytope, devenu une sorte de légende musicale, n’avait jamais été redonné depuis 1974.

l’orchestre est un « réservoir de possibles »

C’est aussi une réflexion sur l’orchestre, son rôle et son devenir, qui devrait retenir l’attention pendant le festival avec, dès le concert d’ouverture, trois œuvres de Misato Mochizuki, Marco Stroppa et Philippe Manoury. Pour ce dernier, loin d’être une formation monolithique, l’orchestre est un « réservoir de possibles » dans lequel il tente de créer des groupes presque autonomes. Pour Marco Stroppa, « aucun autre corps sonore ne possède cette richesse de plans » due au nombre d’instruments, à la possibilité de réaliser des effets de masse.

ManiFeste aujourd’hui, et sous l’impulsion de Frank Madlener, le directeur de l’Ircam, n’est pas que musique et son. Jeudi 9 juin, au Centre Pompidou, les Rencontres « Fichiers-Science » vont évoquer la figure et les travaux d’Alan Turing, le décrypteur du code nazi et de sa machine Enigma, suicidé après une castration chimique liée à son homosexualité. Ce sera aussi une réflexion sur les liens, plus que jamais problématiques, entre l’humain et ses machines.

ircamfestival
New York Times - World

‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma

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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).

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Por Mitra Taj

LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.

“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.

Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.

Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.

El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.

Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.

La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.

“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.

Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.

“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.

El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.

En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.

Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.

Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.

Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.

“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.

El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.

“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.

Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.

Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.

“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.

Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.

Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.

Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.

“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.

Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.

Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.

Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.

A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.

En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.

En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.

Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.

“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.

El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.

Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.

No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.

De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.

Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.

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France24 - Monde

Algérie : Saïd Bouteflika, frère de l'ancien président, condamné à huit ans de prison

Publié le : 06/06/2022 - 14:54

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En Algérie, Saïd Bouteflika, frère cadet du défunt ancien président Abdelaziz Bouteflika, a écopé lundi de huit ans de prison ferme dans une affaire de corruption, selon les médias. Déjà en détention, il avait été condamné en octobre à deux ans de prison ferme pour "entrave à la justice".

Une nouvelle condamnation pour le frère du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika. Saïd Bouteflika, qui purge déjà une peine dans une autre affaire, a été condamné, lundi 6 juin, à huit ans de prison ferme pour des faits de corruption, selon les médias.

Son co-accusé, l'ancien patron des patrons Ali Haddad, également condamné dans plusieurs affaires, a été sanctionné de quatre ans de prison ferme.

Les deux accusés ont été également condamnés à verser des amendes au Trésor public.

Le parquet avec requis dix ans ferme contre Saïd Bouteflika, 64 ans, et Ali Haddad, 57 ans, qui ont comparu devant le tribunal de Sidi M'hamed à Alger pour "trafic d'influence", "abus de fonction", "blanchiment d'argent" et "non déclaration des biens".

En octobre, Saïd Bouteflika et Ali Haddad avaient été condamnés chacun à deux ans de prison ferme pour "entrave à la justice".

Le clan Bouteflika visé par la justice

Ali Haddad a été condamné dans d'autres affaires de corruption avec une sanction de quatre ans de prison en janvier 2021. En novembre 2020, il a été condamné en appel à douze ans de prison ferme et fin mars 2020, il a été condamné dans un autre procès en appel à quatre ans de prison ferme.

Ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), de 2014 à mars 2019, Ali Haddad avait été arrêté à un poste-frontière avec la Tunisie en possession de deux passeports et condamné en juin 2019 à six mois de prison pour détention illégale des deux documents de voyage.

Les deux hommes sont aussi poursuivis dans d'autres affaires.

Après la chute de Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression du mouvement de protestation du Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur des affaires impliquant des membres de son entourage.

Avec AFP

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Guerre d'Algérie : la France ouvre ses archives des affaires judiciaires et policières

L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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L'Humanité

Refusons l’inhumain ! Osons l’hospitalité !

Critique

L’ouvrage collectif, Refusons l’inhumain ! Les écrivains aux côtés des migrants, dirigé par Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris, sera présenté ce week-end au festival Etonnants Voyageurs.

Malou Lebellour-Chatelier

L’hospitalité oui, mais pas la même pour tout le monde. Face au conflit en Ukraine, les politiques migratoires des pays européens se sont en réalité révélées discriminatoires. L’Europe, qui avait par le passé accueilli certains réfugiés de guerre, n’avait jamais déployé autant de moyens que pour les exilés ukrainiens, trouvant en un temps record ressources et logement pour les accueillir.

C’est contre cette hospitalité sélective que s’élèvent les vingt-trois voix du collectif « Les écrivains aux côtés des migrants ». Après un premier livre, Osons la fraternité ! paru en 2018,  Patrick Chamoiseau et Mélani Le Bris dirigent un nouvel ouvrage Refusons l’inhumain !. 

Sous formes de poèmes, de tribunes ou de témoignages, écrivains et philosophes nous invitent à reconnaître avec dignité le visage que le migrant donne à voir, celui de l'humaine condition. Ils nous rappellent que « Je est un autre » et que la guerre, aussi bien que les conséquences du réchauffement climatique, pourraient bien faire de nous les prochains demandeurs d’asiles. 

Geste littéraire, geste solidaire

Venus de tous les horizons, du Brésil au Cameroun, en passant par la Bosnie, ils ne constatent pas seulement l’inhumanité humaine, mais nous incitent à inventer de nouvelles formes de solidarité, à oser l’hospitalité pour tous, à ré-enchanter le monde. 

Par sa forme même, collective et polyphonique, l’œuvre nous amène à imaginer un langage grâce auquel tout le monde pourrait se faire entendre. « Tous ensemble, nous sommes bien plus grands que nous. C’est ce « plus grand » qu’il nous faut devenir. Qu’il nous faut invoquer. »

L’ouvrage, geste littéraire de soutien aux migrants, est également un geste de solidarité concrète, puisque la totalité des droits d’auteurs seront reversés au Gisti, groupe d’information et de soutien aux immigrés. 

Littérature de l’autre, l’ouvrage est soutenu par le festival Etonnants Voyageurs qui, depuis 1990, est ouvert aux vents du monde et s’attache à faire émerger ce qui nous lie. Ce dernier se tient du 4 au 6 juin à Saint-Malo. Refusons l’inhumain ! sera quant à lui présenté le Samedi, en présence  des auteurs. 

Refusons l’inhumain, ouvrage collectif, Philippe Rey, 240 p. 19 euros

France24 - Monde

Ukraine: livraisons d’armes, la ligne rouge ?

Publié le : 06/06/2022 - 13:45

Raphaël KAHANE Suivre

Jusqu'où peut aller l'Occident pour armer l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie ? Considérée comme une question de légitime défense par certains pays, cette aide massive amène d'autres nations à considérer les Occidentaux comme acteurs du conflit. Et elle les prive d’une partie de leur arsenal pour demain, pouvant ainsi, qui sait, les exposer ? Les réponses de nos reporters et notre grand témoin, le général Jean-Paul Paloméros.

ARMES LOURDES

Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev

MENACE BALISTIQUE

Guerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie

DÉCRYPTAGE

Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

footballrugbypsg
France24 - Monde

Stéphane Duguin : "Il y a énormément de campagnes de cyberattaques" depuis l’invasion de l'Ukraine

Publié le : 06/06/2022 - 11:34

Damien COQUET

Le cyberconflit que se livrent la Russie et l'Ukraine depuis plus de trois mois fait de lourds dégâts. Si certains dommages ont éclaté au grand jour, d’autres mettront du temps car ils n’ont pas encore été découverts par l’adversaire. Stéphane Duguin, directeur exécutif de l'ONG CyberPeace Institute à Genève et observateur avisé de la cybersécurité, apporte son éclairage sur cette guerre de l’ombre.

L'entretien de l'intelligence économique

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Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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How a French Bank Captured Haiti

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - Monde

Ukraine : une guerre d'usure ?

Publié le : 06/06/2022 - 20:29

Stéphanie ANTOINE Suivre

Au 103ème jour de guerre, les affrontements dans le Donbass continuent de faire rage. La situation "s'est aggravée" à Severodonetsk, en raison de bombardements intensifs des soldats de Vladimir Poutine. Dans le même temps, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n'a pas pu se rendre en Serbie car trois pays européens ont fermé leur espace aérien. Une mesure jugée "scandaleuse" par le Kremlin, qui menace les Européens après de nouvelles annonces de livraisons d'armes à l'Ukraine. 

Une émission préparée par Arnaud Le Pape et Léa Lucas. 

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Ukraine: livraisons d’armes, la ligne rouge ?

LE FIL DU 6 JUIN

Ukraine : la situation sur le front de l'Est est "difficile", reconnaît Volodymyr Zelensky

DEMAIN A LA UNE

Céréales ukrainiennes : Lavrov en Turquie le 8 juin pour "discuter de corridors sécurisés"

Valeurs Actuelles

Législatives : un candidat RN en Haute-Saône agressé en public

Une violente agression. Dimanche 5 juin, un candidat du Rassemblement national aux législatives aurait été agressé par le président d’une association de pêcheurs dans une commune de la Haute-Saône. D’après un communiqué publié par le candidat, Antoine Villedieu, il se serait fait agresser par Eric Maujean, président des « Amis de la gaule », une association de pêcheurs, qui participait à la Fête nationale de la Pêche. « Monsieur Eric Maujean m’a agressé en tentant de m’étrangler avec le col de ma chemise et mis deux coups de poing devant de nombreux témoins », détaille le communiqué. La ou les raisons de l’altercation ne sont pas précisées.

Dépôt de plainte

Après cette agression publique, Antoine Villedieu a annoncé avoir déposé plainte contre son agresseur présumé, lequel lui aurait, par ses coups, occasionné six jours d’incapacité totale de travail (ITT). Antoine Villedieu précise cependant que « son comportement violent n’entache en rien la vision positive que j’ai de la pêche et des pêcheurs, ni de l’association dont il est président, qui m’avait accordé jusqu’à cet incident un accueil chaleureux ». Antoine Villedieu conclut : « Il est temps que le débat démocratique et la campagne électorale puissent se tenir dans des conditions sereines et loyales. »

Haute-Saône : les dernières actualités

Haute-Saône : positif aux opiacés, il assure avoir pris du sirop pour la toux et en appelle à Darmanin

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Haute-Saône : la famille d’une retraitée battue à mort lance une cagnotte pour engager un avocat

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le projet de parc éolien au large d’Oléron s’impose dans la campagne des législatives

Tous les candidats ont dû se positionner sur le sujet. Lundi 6 juin, le projet du parc éolien au large d’Oléron (Charente-Maritime) s’est invité au cœur de la campagne des élections législatives, rapporte Sud Ouest. D’après le quotidien régional, ce projet est au cœur des préoccupations des habitants de la 5e circonscription de Charente-Maritime. Peu ou prou, tous les candidats affichent leur hostilité au projet éolien. À l’instar de la candidate du Rassemblement national, qui ne cache nullement son opposition farouche aux éoliennes : « Je suis opposée à ce projet depuis le début. Certains ont attendu de voir comment le vent allait tourner pour se positionner et retourner leur veste. Moi non », souligne l’élue de Saint-Pierre-d’Oléron, qui pointe « des conséquences écologiques et économiques néfastes, notamment sur la pêche. » D’autres sont plus nuancés comme le candidat de La République en Marche, obligé au grand écart entre les aspirations populaires et les postions officielles du gouvernement, pro-éolien.

Entre 33 et 66 éoliennes

Le projet en lui-même est assez important : il s’agit de l’implantation de 33 à 66 éoliennes situées entre 10 et 30 kilomètres du littoral. Le projet est porté par le ministère de la Transition écologique. Le rejet de ce projet par la population locale est franc et massif. D’où les louvoiements des candidats LREM et NUPES, et l’opposition frontale de ceux du RN et des Républicains.

Charente-maritime : les dernières actualités

La Rochelle : interdit de territoire, un clandestin albanais revient en France pour poignarder son ex-femme

A La Rochelle, le retour des paquebots de croisière fait bondir les écologistes

Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Pologne : le corridor de Suwalki, prochain objectif militaire des Russes ?

Publié le : 06/06/2022 - 15:47Modifié le : 06/06/2022 - 15:49

Fadile BHAYAT Suivre

Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l'inquiétude monte dans les pays voisins. Cette crainte est présente en particulier aux alentours du corridor de Suwalki qui relie l’oblast de Kaliningrad, une enclave russe située entre le nord de la Pologne et le sud de la Lituanie, à la Biélorussie. Dans cette région stratégique, les habitants craignent une potentielle invasion russe. Une hypothèse pour laquelle les forces de l'Otan se préparent assidûment.

Guerre en Ukraine

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

ANALYSE

Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?

Reportage

Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"

Valeurs Actuelles

Robert Ménard annonce qu’il ne briguera pas un troisième mandat de maire de Béziers en 2026

Pour lui, cela s’arrêtera en 2026. Dimanche 5 juin, Robert Ménard a annoncé qu’il ne se représenterait pas à la mairie de Béziers pour un troisième mandat en 2026, rapporte France Bleu Hérault. « Je suis maire depuis huit ans et je vous assure que je ne serai pas candidat à ma réélection », a affirmé Robert Ménard dimanche midi sur l’antenne de BFM TV. Le maire de Béziers, élu en 2014 puis réélu dès le premier tour en 2020, ne sera donc pas le prochain maire de la ville pour la mandature 2026-2032.

« C’est épuisant »

Pour justifier sa décision, Robert Ménard a tout d’abord expliqué : « Deux fois, ça suffit. C’est épuisant, sauf si vous le faites comme un certain nombre d’hommes politiques. » « J’aurai servi ma ville pendant 12 ans et j’ai fait de la politique parce que c’est chez moi. Je n’irai pas le faire dans un autre endroit de France », a terminé l’élu biterrois. Robert Ménard a profité de son passage sur BFM TV pour critiquer durement Éric Zemmour, qu’il accuse d’avoir « fait du mal à nos idées parce qu’il les caricature », jugeant qu’il en « rajoute une couche, dans l’excentricité et l’extrémisme ». Robert Ménard soutient ainsi la décision du RN de ne pas s’être allié avec les candidats Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour, pour les législatives à venir. « Marine Le Pen a raison de ne pas se mettre d’accord avec lui. Elle ne va pas faire à droite ce qu’a fait Jean-Luc Mélenchon à gauche, où c’est n’importe quoi », a-t-il jugé. L’actuel édile de Béziers se retirera donc à l’issue de son second mandat, mais nul ne sait pour l’heure qui pourrait bien lui succéder, ou si même s’il adoubera un dauphin.

Béziers : les dernières actualités

Béziers : une femme tuée sur le Plateau des poètes, la piste du viol envisagée

Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine

“Des commissariats seront pris pour cible” : les policiers de Béziers reçoivent des menaces de mort

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine

Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49

Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.

La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

BILLET RETOUR

Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe

TOUR D'EUROPE

Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

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Valeurs Actuelles

“D-Day Land” : un projet de parc d’attractions sur le débarquement en Normandie fait polémique

La mémoire des combattants piétinée ?

Le 27 mai dernier, des familles de vétérans américains, canadiens et britanniques ont fait part de leur opposition au projet. Dans un communiqué dont se fait l’écho La Croix, ils ont indiqué que le parc ferait oublier « la valeur et la douleur des sacrifices » de leurs combattants. Ils ont même déploré que leurs morts soient « réduits au rôle de figurants d’un spectacle » et ne vaudraient donc « pas plus qu’un ticket d’entrée dans un parc à sensations ». Au niveau local, des comités se sont créés pour s’opposer au projet de mémoire qui devrait générer d’importants revenus : « Plus on s’intéresse à l’argent des touristes, moins on s’intéresse à l’hommage aux héros de la Seconde Guerre mondiale », a dénoncé auprès de La Croix, Bertrand Legendre, membre d’un comité de Sainte-Marie-Du-Mont dans la Manche.

« Un documentaire vivant »

Normandie : les dernières actualités

Législatives 2022 : Édouard Philippe affiche son soutien à Élisabeth Borne dans le Calvados

Une relique contenant le “Précieux Sang” du Christ volée à Fécamp

Une ligne à haute tension reconnue responsable des pertes d’un éleveur de vaches normand

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - Monde

Séoul et Washington répondent au test nord-coréen en lançant des missiles balistiques

Publié le : 06/06/2022 - 05:26

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Au lendemain du lancement par Pyongyang de huit missiles balistiques à courte portée, la Corée du Sud et les États-Unis ont tiré lundi le même nombre de missiles balistiques sur des cibles situées dans la mer de l'Est.

La Corée du Sud et les États-Unis ont tiré huit missiles balistiques lundi 6 juin en réponse au lancement du même nombre de missiles par la Corée du Nord la veille, a annoncé l'armée sud-coréenne.

Les chefs d'état-major interarmées ont déclaré que les alliés avaient lancé le missile sol-sol du système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) sur des cibles situées dans la mer de l'Est, également appelée mer du Japon, lundi à l'aube.

Cette salve de dix minutes intervient au lendemain du lancement par Pyongyang de huit missiles balistiques à courte portée, à la suite d'un exercice militaire conjoint entre la Corée du Sud et les États-Unis auquel participait un porte-avions américain.

"Notre armée condamne avec force la série de provocations par missiles balistiques de la part du Nord et l'exhorte fermement à cesser immédiatement les actes qui accroissent les tensions militaires sur la péninsule", ajoute l'armée sud-coréenne dans son communiqué.

Un essai nucléaire en préparation ?

Pyongyang a redoublé d'efforts cette année pour améliorer son programme d'armement, malgré des sanctions économiques drastiques. Des responsables et des analystes ont averti que le régime de Kim Jong-un se préparait à effectuer un nouvel essai nucléaire.

Les tirs de lundi constituent la deuxième démonstration de force conjointe des alliés sous la direction du nouveau président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, qui a promis de durcir sa position face aux provocations de Pyongyang.

Le mois dernier, Séoul et Washington ont procédé à des lancements combinés, leur première action conjointe de ce type depuis 2017, après le tir par Pyongyang de trois missiles balistiques, dont un présumé à portée intercontinentale.

Avec AFP

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ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang

Corée du Nord : face à la propagation du Covid-19, Kim Jong-un blâme son gouvernement

La Corée du Nord tire trois nouveaux missiles après la visite de Joe Biden en Asie

Valeurs Actuelles

Vague d’agressions à la seringue : un clandestin tunisien interpellé

La vague d’agressions à la seringue continue de frapper la France, sans qu’une explication ait été trouvée pour l’heure. Plusieurs cas ont déjà été recensés à Lille, Béziers, Nantes, Rennes, Strasbourg, ainsi qu’à Grenoble, Nancy, Lyon, Besançon, Valence ou encore Toulouse, liste Le Figaro. A Toulon, pas moins de 21 cas ont été signalés en l’espace d’un week-end. Mais un suspect a interpellé : un clandestin tunisien de 20 ans a été arrêté sur une plage à proximité de Toulon (Var), où TF1 enregistrait une émission. Une jeune femme et une adolescente l’ont formellement identifié après avoir eu une altercation avec lui, alors qu’il était équipé d’une seringue.

Sans titre de séjour et sans emploi connu, le jeune homme interpellé est connu des services de police : en 2020, il avait déjà été condamné pour violences conjugales sur sa compagne. Malgré cette condamnation, il est décrit par Le Figaro comme « difficilement expulsable ». Cependant, l’ouverture d’une information judiciaire a permis de le placer en détention, ce qui laisse espérer aux enquêteurs de premiers éclaircissements. La procédure judiciaire a été ouverte au titre de violences aggravées par deux circonstances, la préméditation et l’arme par destination que constitue la seringue. Le jeune Tunisien risque jusqu’à cinq ans de prison.

Beaucoup de travail pour les enquêteurs

Beaucoup de choses demeurent très étranges : ainsi, la majeure partie des victimes déclarées semblent bel et bien avoir été piquées, mais n’ont pas toutes développé de symptôme. Aussi, pour l’heure, le parquet de Toulon se dit réservé quant à « l’administration d’une substance nuisible ». Huit examens médicaux sont cependant toujours en cours, relate Le Figaro. L’information judiciaire ouverte devra donc s’atteler à démêler le vrai du faux : la multiplication des agressions à la seringue est-elle due à « un effet de mode malsain » ou existe-t-il au contraire un lien entre toutes ces attaques

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - Monde

78e anniversaire du Débarquement : le retour des vétérans en Normandie

Publié le : 06/06/2022 - 07:33Modifié le : 06/06/2022 - 07:42

FRANCE 24 Suivre

Après deux années de pandémie, des vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale participent de nouveau cette année aux commémorations du Débarquement.

"C'était un jour terrible. Ce n'était que sang et eau" autour des bateaux qui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie. Comme Richard Dick Rung, une trentaine de vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale participent depuis ce week-end aux commémorations de cette étape clé de la Libération.

"C'est si important pour moi. Cela m'a affecté, vous savez. Le jour J, parfois, pour moi, ce n'est pas il y a 78 ans, c'est hier", confie le vétéran de 97 ans, installé dans une chaise roulante, casquette "Omaha Beach 6-6-44" sur la tête.

🎖️29 vétérans américains ont atterri à Deauville ce matin. Ils nous font l'honneur de leur présence en Normandie pour assister aux différentes cérémonies de commémorations du #DDay et de la #BatailledeNormandie. 🪖 6 d'entre eux faisaient partie de la 1ère vague du 6 juin 1944.🙏 pic.twitter.com/U4L0vL4lxP

June 2, 2022

Des vétérans presque centenaires

Cet habitant de l'État de New York a atterri jeudi dernier avec une trentaine de vétérans afin de participer aux commémorations du 78e anniversaire du Débarquement organisées jusqu'à lundi.

Ils ont été accueillis par une fanfare et des dizaines de personnes, élus locaux et militaires américains. La plupart ont descendu les escaliers de l'avion avec difficulté avant de prendre place dans des chaises roulantes.

Le voyage est un effort important pour ces hommes presque centenaires. "Je suis venu en tremblant pour ainsi dire. Nous venons ici pour plusieurs jours. C'est beaucoup. Ma femme me manque", dit en souriant l'ancien combattant.

"Quand notre bateau est arrivé, il y avait des corps partout. Il y avait beaucoup de blessés que nous n'avons pu prendre dans le bateau parce qu'on était chargés", raconte Richard Dick Rung.

𝑫𝑬́𝑩𝑨𝑹𝑸𝑼𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻 78𝒆 #𝑫𝑫𝒂𝒚 🇺🇸 🇫🇷 Les vétérans ont été ovationnés à leur arrivée à la Fière. pic.twitter.com/7ZV4r6cWWu

June 5, 2022

"Agir pour la paix"

Comme plusieurs de ses camarades anciens combattants, il invite la jeune génération à "agir pour la paix", même si "ce n'est pas toujours facile" et que "je sais ce que font les Russes en ce moment". En 1944, "j'avais 19 ans, je ne savais pas", ajoute cet habitant de Pennsylvanie.

"J'ai débarqué avec 30 amis à Utah Beach. C'est la première fois que je reviens" en 78 ans, explique de son côté, la gorge serrée par l'émotion, Dick Ramsey, 98 ans, avant d'ajouter en français "Merci beaucoup".

Wallace, dit "Wally King", 98 ans, était pilote d'avion et s'est retrouvé près de Sainte-Mère-Église au cours de l'été 1944, selon la Best Defense Foundation, l'association américaine qui a organisé leur voyage.

Il revient pour la première fois en Normandie, pour les hommes de son unité qui ont trouvé la mort durant le conflit. "Ce sont eux qu'il faut honorer", leurs "sacrifices", souligne-t-il.

Avec AFP

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Débarquement : il y a 75 ans, tout ne s'est pas déroulé en Normandie

France

Débarquement en Normandie : ces femmes qui ont contribué à la victoire des Alliés

REPORTAGE

75e anniversaire du Débarquement : des passionnés font revivre le Jour J

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
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From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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France24 - Monde

Nigeria : attaque meurtrière d'une église durant la messe de la Pentecôte

Publié le : 05/06/2022 - 20:17Modifié le : 06/06/2022 - 12:12

FRANCE 24 Suivre Edwige WAMANISA

Selon un premier bilan officiel, 21 personnes sont mortes dimanche dans l'attaque d'une église catholique au Nigeria durant la messe de la Pentecôte. Le pape François a assuré prier "pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d'un moment de célébration".

Des hommes armés ont attaqué, dimanche 5 juin, une église catholique dans l'État d'Ondo, dans le sud-ouest du Nigeria, tuant 21 personnes durant la messe de la Pentecôte, selon un premier bilan communiqué par les autorités locales.

"De la dynamite a explosé dans l'église (...), les assaillants ne sont même pas entrés dans l'église, ils ont tiré à travers les fenêtres", a précisé à l'AFP le porte-parole du gouverneur de l'État d'Ondo, Richard Olatunde.

Cette attaque s'est produite pendant l'office du matin à l'église catholique St Francis dans la ville d'Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, habituellement épargné par les jihadistes et les bandes criminelles actifs dans d'autres régions du pays.

La responsabilité de l'attaque n'a pas été revendiquée. Ses motivations et son bilan n'étaient pas connus dans l'immédiat, mais le président Muhammadu Buhari a condamné le "meurtre odieux de fidèles". Le gouverneur de l'État d'Ondo, Oluwarotimi Akeredolu, a appelé dans son communiqué les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette "attaque ignoble et satanique".

Au moins cinq hommes armés 

Un témoin, qui n'a donné que son prénom, Abayomi, a déclaré à l'AFP qu'au moins 20 fidèles avaient péri dans l'attaque. "Je passais dans le quartier quand j'ai entendu une forte explosion et des coups de feu à l'intérieur de l'église", a-t-il dit. Il explique avoir aperçu au moins cinq hommes armés à l'intérieur de l'église avant de s'enfuir pour se mettre en sécurité.

"Le pape a appris l'attaque (survenue) à l'église d'Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte", a indiqué le service de presse du Vatican dans un communiqué. "Alors que les détails de l'incident sont en train d'être clarifiés, le pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d'un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu'il envoie son Esprit pour les consoler", a-t-il ajouté.

L'armée nigériane est déployée sur de nombreux fronts pour tenter d'enrayer l'insécurité dans le pays. Une insurrection jihadiste fait rage depuis douze ans dans le nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et centre, tandis que le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Avec AFP

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Nigeria : trois policiers tués dans une nouvelle attaque jihadiste à Adavi

Au Nigeria, des attaques contre trois villages font des dizaines de morts

Nigeria : une attaque jihadiste fait au moins 30 morts dans l'État de Borno

France24 - Monde

Kazakhstan : une majorité de "oui" au référendum pour tourner la page Nazarbaïev

Publié le : 05/06/2022 - 22:40Modifié le : 06/06/2022 - 07:50

FRANCE 24 Suivre Julien CHEHIDA Suivre

La réforme constitutionnelle au Kazakhstan a été approuvée par 77 % des voix lors d'un référendum organisé dimanche dans ce pays d'Asie centrale et censé clore l'ère de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev et de son clan, au pouvoir pendant 30 ans.

Le Kazakhstan a approuvé, dimanche 5 juin, une modification de sa Constitution. La réforme a été adoptée par 77 % des voix lors d'un référendum censé clore l'ère de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev et de son clan, aux commandes de ce pays d'Asie centrale pendant 30 ans.

"Le référendum peut être considéré comme validé", a déclaré le président de la Commission électorale centrale, Nourlan Abdirov, en annonçant ces résultats et précisant que le taux de participation a dépassé 68 %.

>> À voir : "Kazakhstan : une volonté de tourner la page à Almaty"

Le Kazakhstan, riche en minerais et en hydrocarbures, a été secoué en janvier par des violences qui ont fait plus de 230 morts.

Ces troubles, les plus meurtriers depuis l'indépendance de ce pays en 1991, avaient été précédés par des protestations pacifiques contre la hausse du prix du carburant, puis ont dégénéré en affrontements entre forces de l'ordre et civils.

Avant les émeutes, l'actuel président kazakhstanais Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, était largement considéré comme l'homme de main de Noursoultan Nazarbaïev, 81 ans, qui avait démissionné en 2019, tout en continuant à jouer dans l'ombre un grand rôle.

Mais les violences de janvier ont marqué un tournant, Kassym-Jomart Tokaïev semblant avoir profité de la crise pour brider l'influence de son prédécesseur et évincer certains de ses proches.

Noursoultan Nazarbaïev ne sera plus "chef de la Nation"

Les changements constitutionnels, soumis au référendum de dimanche, prévoient une modification d'environ un tiers des articles de la Loi fondamentale kazakhstanaise et, tout particulièrement, le retrait à Noursoultan Nazarbaïev du titre d'"Elbassy" – "chef de la Nation" –, un statut qui lui donne une autorité considérable.

Un amendement prévoit que les proches des dirigeants ne puissent pas occuper des fonctions gouvernementales majeures, une mesure visant manifestement la famille Nazarbaïev.

Selon Kassym-Jomart Tokaïev, la révision constitutionnelle a pour but de supprimer l'actuel régime "superprésidentiel", longtemps marqué par le culte de la personnalité de Noursoultan Nazarbaïev.

Aucune campagne pour le "non" n'a eu lieu dans cet État connu pour réprimer toute voix critique.

À Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan, de petites files d'attente s'étaient formées devant les bureaux de vote, a constaté l'AFP.

Ayan, un étudiant de 18 ans qui a voté pour la première fois de sa vie, s'est dit satisfait que le statut privilégié de Noursoultan Nazarbaïev soit supprimé. L'ex-président "a une place dans nos livres d'histoire, mais tous les citoyens devraient être égaux devant la Constitution", a-t-il déclaré.

Toutefois, dans la capitale Noursoultan, Bolat, un homme d'affaires de 46 ans, a expliqué qu'il ne voterait pas car ce référendum "est une formalité destinée à consolider la position du pouvoir actuel".

Les émeutes de janvier, un tournant

Les causes précises des émeutes de janvier restent mystérieuses. Elles avaient dévasté le centre d'Almaty mais épargné Noursoultan, l'ancienne Astana, rebaptisée en 2018 en l'honneur de Noursoultan Nazarbaïev.

Le président Tokaïev avait accusé des "terroristes" d'avoir voulu prendre le pouvoir.

L'arrestation, le 8 janvier, d'un proche de Noursoultan Nazarbaïev, Karim Massimov, alors chef du Conseil de sécurité nationale, avait toutefois alimenté les conjectures sur une lutte de pouvoir.

Après la crise, Kassym-Jomart Tokaïev a aussi critiqué Noursoultan Nazarbaïev publiquement, l'accusant d'avoir protégé les "riches". Un neveu de l'ex-chef de l'État, Kaïrat Satybaldy, a été arrêté en mars, accusé de détournements de fonds.

Kassym-Jomart Tokaïev a néanmoins également loué les travaux accomplis par Noursoultan Nazarbaïev, un ancien cadre du Parti communiste qui a développé cet immense pays couvert de steppes en s'appuyant sur la manne des hydrocarbures.

Noursoultan Nazarbaïev et Kassym-Jomart Tokaïev prônent tous deux des liens étroits avec la Russie voisine, tout en maintenant des partenariats avec les Occidentaux et la Chine.

Au moment des émeutes, Kassym-Jomart Tokaïev avait appelé à l'aide Moscou, qui avait envoyé des troupes, dans le cadre de l'alliance militaire unissant les deux pays. Le Kremlin assure que cette intervention n'a eu aucune contrepartie politique.

>> À lire aussi : "Avec la guerre en Ukraine, les pays d'Asie centrale s'éloignent de Moscou"

Depuis janvier, Noursoultan Nazarbaïev n'a quasiment pas fait d'apparitions publiques. Mais il a donné lundi une interview dans laquelle il a appelé à voter en faveur de la révision constitutionnelle.

Avec AFP

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Le président du Kazakhstan accentue la mise à l'écart de Noursoultan Nazarbaïev

Au Kazakhstan, plus de 450 arrestations après les émeutes meurtrières du début de l'année

L'Entretien de France 24

Pour le chef de la diplomatie du Kazakhstan, des "étrangers terroristes" ont participé aux émeutes

France24 - Monde

RD Congo : Félix Tshisekedi n'a "aucun doute" quant au soutien du Rwanda au M23

Publié le : 06/06/2022 - 05:03

FRANCE 24 Suivre

Alors que l'ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars) est remontée en puissance récemment dans l'est de la République démocratique du Congo, le président congolais Félix Tshisekedi a estimé dimanche que le Rwanda soutenait ces rebelles.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a affirmé dimanche 5 juin n'avoir "aucun doute" sur le soutien du Rwanda à une rébellion venue "agresser" son pays, tout en répétant son souhait d'entretenir des relations apaisées avec ses voisins.

La nouvelle crise congolo-rwandaise, provoquée par la résurgence dans l'est de la République démocratique du Congo de l'ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars), était au menu de discussions ce week-end entre Félix Tshisekedi et son homologue et voisin congolais Denis Sassou Nguesso dans le fief de celui-ci à Oyo, à quelque 400 km au nord de Brazzaville.

Le gouvernement de Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, que de violents combats ont opposé fin mai à l'armée de République démocratique du Congo. Kigali dément, mais en représailles, Kinshasa a suspendu les vols sur son territoire de la compagnie RwandAir et convoqué l'ambassadeur du Rwanda pour lui notifier une "mise en garde sévère".

Le président Tshisekedi n'avait pas encore évoqué publiquement cette crise. "J'ai toujours soutenu qu'il fallait plutôt construire des ponts que construire des murs", a-t-il déclaré à la radio-télévision publique congolaise. "Malheureusement, aujourd'hui, nous en sommes là où nous sommes", a-t-il regretté.

"Pas de doute"

"Le fait de vouloir la paix, la fraternité et la solidarité n'est pas une faiblesse", a-t-il affirmé. "Cela ne doit pas constituer une occasion pour des voisins de venir nous provoquer."

"J'espère que le Rwanda a retenu cette leçon parce que, aujourd'hui c'est clair, il n'y a pas de doute, le Rwanda a soutenu le M23 pour venir agresser la RDC", a poursuivi Félix Tshisekedi.

Le chef de l'État a rappelé que ces rebelles avaient été vaincus, "totalement défaits", en 2013 par l'armée congolaise et "leur arsenal confisqué". "Si aujourd'hui ils ont repris du poil de la bête, ça veut dire qu'ils sont partis de quelque part, (ont été) armés par quelque part", a-t-il conclu.

Le président Sassou Nguesso s'est de son côté déclaré "confiant" quant à la résolution de cette crise. "Je pense que nous allons rapidement surmonter ces difficultés et ramener la paix à travers le dialogue", a-t-il déclaré.

Avec AFP

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Tensions grandissantes entre Kigali et Kinshasa : l'Union africaine appelle au calme

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Tensions entre le Rwanda et la RD Congo : Kigali "ripostera" en cas d'attaque

BBC

SANS TITRE

An official installed by Russia in Ukraine's southern region of Kherson has signalled that Moscow could attempt to stage a vote on annexation to Russia.

"It will most likely be a referendum," said Kirill Stremousov, the deputy head of the administration put in place by the Kremlin.

He gave no date for any potential vote. It seems unlikely that a credible vote could be held in a region in the middle of a war, and Ukrainian forces have launched a counter-offensive in Kherson.

The regional capital Kherson was the first major Ukrainian city to fall during the invasion - and Moscow has attempted to bring the Russian rouble into circulation there.

Russian officials have already spoken in favour of holding referendums in captured areas of southern Ukraine but there is little chance of any vote being viewed internationally as free or fair. A vote in 2014, which saw Russia annex Ukraine's Crimean peninsula, was condemned by Western nations as illegal and a sham.

The bodies of some Ukrainian fighters killed defending the key port city of Mariupol from Russian forces at the Azovstal steel plant have been handed over to Kyiv, the families of Ukraine's Azov unit of the national guard have said, Reuters news agency reports.

Ukrainian forces defending Mariupol were holed up in the steelworks for weeks as Russian forces tried to capture the city.

They eventually surrendered last month and were taken into custody by Russian forces.

There seems to have been no let-up to the fighting in Severodonetsk and Lysychansk - which have become "dead cities" according to President Zelensky.

Battles for Severodonetsk are in "full swing", says the regional governor. Writing on the messaging app Telegram this morning, Serhiy Haidai adds that several more injuries have been reported in Lysychansk after Russian fire hit the likes of a market and school.

A morning update from the Ukrainian armed forces gives further confirmation of hostilities in the area.

It claims Russia's "main efforts" are focused on Severodonetsk - where the Ukrainians are inflicting damage on their enemy - and on nearby Bakhmut, where another counter-attack has been launched.

The update adds that ten attacks across the eastern Donbas region were repelled over the previous day.

It was not possible for the BBC to verify the details of the fighting.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

These two cities are now taking the full force of Russia’s invasion.

Sitting each side of a strategically important river, Severodonetsk and Lysychansk have been all but destroyed, as Russian artillery units try to pound the Ukrainian defenders into submission.

“They are dead cities,” said President Zelensky – all but devoid of life.

It is in Severodonetsk that the fighting is most intense, with conflicting reports about who controls the city. The Ukrainians had claimed a counter-offensive, recapturing half of the centre - but they appear to have fallen back once again.

In truth, knowing what is really happening in Severodonetsk is increasingly difficult.

On Monday, it was confirmed that Russia has lost another top commander. Russian state media said Major Gen Roman Kutuzov was killed leading an assault on a Ukrainian village.

Ukraine now claims to have killed 12 Russian generals – unprecedented in modern warfare.

Russia needs some sort of "breakthrough" on one of its axes of attack if it wants to control the whole eastern Donetsk region, according to the UK's Ministry of Defence.

Its morning update says:

Good morning and welcome back to our coverage of the war in the Ukraine.

Here’s a quick look at some of the latest updates.

Thanks for following our coverage of the war in Ukraine, we're going to pause live updates for now.

We'll be back tomorrow but in the meantime, here's a roundup of the key developments today.

Western weapons: Top Kremlin officials - including Russian President Vladimir Putin - warned the West over increasing arms supplies to Ukraine. Putin said his forces would strike new targets if the US gave Kyiv longer-range missiles, while Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said his country would respond by pushing back Ukraine's frontline.

Hope in the east: In the face of "fierce" fighting, Ukraine's President Zelensky said he believes there is "every chance" his country can hold Severodonetsk. His remarks came before the eastern city's mayor said Ukrainian troops would not surrender.

On the ground: Despite Zelensky's optimism, reports suggest Russia's bombardment of eastern Ukraine continues at an alarming rate. An update from Ukrainian officials said Russian troops were firing on people along the "entire line of contact".

War to defend Johnson: In the UK, where PM Boris Johnson faces a vote of no confidence this evening, some of his allies have used Johnson's handling of the war in Ukraine to try to persuade people to vote in his favour. "He has delivered on ... supporting Ukraine in the face of Russian aggression," Foreign Secretary Liz Truss said.

For the latest updates on Johnson's confidence vote, head to our live coverage here.

Earlier we reported Ukrainian President Volodymyr Zelensky's comments about Russia holding more than 2,500 Ukrainian defenders of Mariupol as POWs.

Now it has emerged that dozens of corpses of Ukrainian soldiers who died defending the city's Azovstal steel plant have been returned to Kyiv, according to the Associated Press.

The remains are now being identified through DNA testing, Ukrainian military commander Maksym Zhorin said in an exclusive report by the agency.

For months Ukrainian soldiers camped out in the besieged steel plant prevented Russian forces from claiming control over all of Mariuopol.

But in May the site's defenders finally gave up the massive steel mill to Russian forces.

BBC Monitoring

The world through its media

A popular Ukrainian streaming platform was hacked during the national team's World Cup playoff against Wales on Sunday evening and replaced with "Russian propaganda", the Ukrainian government said.

Oll.tv was streaming the match - which Ukraine lost 1-0 - when the feed cut to Russian news, the State Service for Special Communications and Information Protection said on Telegram.

Broadcasts on four TV channels - Football 1, Indigo Ukraine, Ukraine 24 and UA:First - were affected, it said.

"The attackers probably managed to gain unauthorised access to one of the CDNs (Content Delivery Networks) and redirect traffic," the state service said.

Ukrainian IT specialists "temporarily stopped the broadcast, localised the affected CDN and restarted traffic flows", it said.

The streaming service continued its work after the cyber-attack had been repelled, it said.

Some news from the US. Authorities there have charged Russian businessman Roman Abramovich with flying two planes of US origin to Russia without a licence.

Federal prosecutors are now seeking to seize the two aircraft, court papers say.

A licence is required due to sanctions the US has imposed on Moscow in response to its invasion of Ukraine.

Abramovich has been the target of UK sanctions. The sanctions hit Chelsea football club, which he owned and decided to sell as a result.

More from Ukraine's President Zelensky now, who says his Defence Ministry is working to bring home the troops captured by Russian forces at the battle for the Azovstal steelworks in Mariupol.

Speaking to reporters, the wartime leader said this fight alone had led to more than 2,500 Ukrainian prisoners of war (POWs) being held by Russia. He demanded their safe return.

"The HUR [Main Intelligence Directorate of the Ukrainian Defence Ministry] is dealing with the issue," Zelensky said. "A special joint body has been created on its basis, [but] the prisoners are, unfortunately, in the hands of the Russian Federation... [who] cannot be trusted."

He added that he "personally" trusted the HUR to get the troops home, saying this was "the only result" he would accept.

At the end of last month, Denis Pushilin, the leader of Ukraine's breakaway Donetsk People's Republic, said the POWs would be tried there. He also said Western representatives would be invited to watch.

Bethany Bell

BBC News, Vienna

The head of the UN’s nuclear watchdog, the IAEA, says he is working to organise a mission to the biggest nuclear plant in Europe, which is in Ukraine but under Russian occupation.

The IAEA-led mission to ZaporizhzhyaNPP (ZNPP) will carry out essential nuclear safety, security and safeguards work at the site, Rafael Grossi said at a meeting of the IAEA’s board of governors in Vienna.

Despite it being occupied, Ukrainian staff are still running the plant.

Grossi said he had “taken note" of an appeal by the Ukrainian government for him and UN Secretary-General Antonio Guterres "to redouble their efforts to find ways of liberating the ZNPP from Russian invaders as soon as possible".

Kyiv asked for assistance in returning the station to Ukraine and restoring the station's security, he said.

Grossi added he had repeatedly expressed “grave concern at the extremely stressful and challenging working conditions under which Ukrainian management and staff are operating the plant".

He said the situation "has not only raised serious and pressing humanitarian concerns but is also a clear and present risk to the safety, security and safeguards at the nuclear power plant".

Russia's foreign minister says his troops will respond to the UK and US sending long-range missiles to Ukraine, by pushing back Ukrainian forces further.

"The longer the range of the weapons that [the West] supplies, the further we will push back the line from which Neo-Nazis can threaten the Russian Federation," Sergei Lavrov told a news conference, responding to a question from BBC Russia Editor Steve Rosenberg.

Russia has claimed that neo-Nazism is rife in Ukraine - a claim that's been dismissed by Kyiv and Western nations as baseless.

The Ukrainian army says it has pushed Russian vessels back more than 100 km from Ukraine's Black Sea coast, where Moscow's ships have been carrying out a naval blockade for weeks.

"As a result of our active actions aimed at defeating enemy naval forces, the group of ships of the Russian Black Sea fleet was pushed back from the Ukrainian shores," Ukraine's defence ministry said on Telegram.

"We have deprived the Russian fleet of total control over the north-western part of the Black Sea, which has become a 'grey zone'," the ministry said, adding that Moscow was currently trying to regain control there.

But according to Kyiv, "the threat of Russian missile strikes from the sea remains".

Ukraine's navy has had some well-publicised successes in the war, most notably sinking the cruiser Moskva, the flagship of Moscow's Black Sea fleet.

Some more now from the Ukrainian president, who has been giving a media briefing in Kyiv.

Ukrainian forces are "holding out" against Moscow's troops in the eastern city of Severodonetsk but are outnumbered by a "stronger" Russian force, Volodymyr Zelensky says.

"We're holding out" but "there are more of them and they are stronger", he told journalists, adding that Severodonetsk and neighbouring Lysychansk were both "dead cities now".

The fall of Severodonetsk to Russia would mean Moscow controls almost all of Luhansk region, which makes up half of the Donbas.

More updates now from Severodonetsk - which was earlier said by Ukraine's military intelligence chief to be the current focal point of the conflict.

"Fierce" street battles continue there, says city mayor Oleksandr Stryuk.

But Ukrainian troops will not leave the strategically-important eastern city, he's quoted by the UNIAN news agency as saying.

"The situation changes every hour," Stryuk adds - but he vows there are "enough forces and means" to fully take the city back from the Russians.

More now from Ukraine's president during his media briefing.

Volodymyr Zelensky says as many as 75 million tonnes of grain could be still stuck in Ukraine in the autumn, if a Russian blockade of its ports on the Black Sea continues.

Zelensky estimates that 22-25 million tonnes are currently unable to be sent overseas, according to Reuters.

Ukraine is one of the world's top exporters of grain including wheat - and the war has triggered warnings of global food supply shortages.

Russia's President Putin last week denied his country was blocking Ukrainian exports.

The UK is joining the US in sending M270 multiple-launch rocket systems to Ukraine - something it's not done before.

In its announcement, the government said its support for Ukraine so far was worth more than £750m.

Here's are some of the other arms it's previously pledged to Kyiv:

Read more detail here.

As we reported earlier, President Vladimir Putin has warned the West that Russia will strike new targets if the United States starts supplying Ukraine with longer-range missiles.

Speaking in an interview for Rossiya-1 television, Putin said the US supplying multiple launch rocket systems was nothing new, but warned against sending missiles with longer ranges.

President Zelensky has also had his say on fighting in the frontline city of Severodonetsk in the east.

Russian forces have a numerical advantage there but that Ukraine has "every chance" of fighting back, he says, according to comments cited by the Reuters news agency.

Referring to the eastern Donbas region more widely, Zelensky says the situation could become very difficult for Ukraine if Russia makes further gains.

Zelensky was quoted during a media briefing saying the situation was "threatening" in the south as well, as Russia wants to occupy the city of Zaporizhzhia.

Valeurs Actuelles

Pas-de-Calais : des ados piqués avec une seringue dans un festival du Touquet

Agression. Trois mineurs ont été piqués par un individu qui tenait une seringue ou une aiguille sur la plage du Touquet alors qu'ils participaient au festival du Touquet music beach.

Ils vivent depuis dans l’angoisse explique La Voix du Nord. Deux adolescentes et un jeune garçon de 14, 15 et 16 ans ont été piqués « par un objet très pointu » au festival electro du Touquet music beach, vendredi 25 août. Selon le journal, l’une des victimes a déposé plainte et les deux autres devraient faire de même dans les prochains jours. L’affaire est prise « très au sérieux » par les autorités.

Si l’objet par lequel les ados ont été piqués n’a pas été identifié exactement, les autorités envisagent le scénario le plus inquiétant. Ainsi, un traitement préventif assez lourd a été prescrit aux trois jeunes qui attendent anxieux les résultats de leurs analyses de sang explique La Voix du Nord. Ils devraient aussi subir des tests de dépistage du VIH et de virus hépatiques. L’enquête judiciaire se poursuit pour définir la nature exacte de l’objet utilisé lors de l’agression.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Issued on: 07/06/2022 - 03:20

NEWS WIRES

A leader of the Proud Boys and four other members of the far-right group were indicted on sedition charges on Monday in connection with the January 6 assault on the US Capitol.

Henry "Enrique" Tarrio, 38, is already facing other charges related to the failed attempt by supporters of former president Donald Trump to block Democrat Joe Biden's election victory.

A superseding indictment unveiled on Monday added the more serious charge of seditious conspiracy to the charges against Tarrio, the former "national chairman" of the Proud Boys, and the four other members.

Tarrio was arrested in Miami in March and is also charged with conspiracy to obstruct an official proceeding, obstruction of law enforcement, destruction of government property and other offenses.

More than 800 people have been arrested in connection with the storming of Congress by Trump supporters, according to the Justice Department, but only a handful face the charge of seditious conspiracy, which carries a sentence of up to 20 years in prison.

Stewart Rhodes, 56, founder of another far-right organisation, the Oath Keepers, has been charged with seditious conspiracy along with 10 other members of the group.

Three members of the Oath Keepers have pleaded guilty.

According to the superseding indictment, Tarrio was not in Washington on January 6 but he met with Rhodes on January 5 in an underground parking garage in Washington and was in contact with members of the Proud Boys who breached the Capitol.  

Along with Tarrio, four other members of the Proud Boys -- Dominic Pezzola, 44, Joseph Biggs, 38, Ethan Nordean, 31, and Zachary Rehl, 36 -- were charged with seditious conspiracy in addition to their previous charges.

The indictment comes three days ahead of a public hearing by the House select committee investigating the storming of the US Capitol.

The committee is trying to see if Trump or members of his circle had a role in planning or encouraging the violent attack, and has subpoenaed advisors and aides to the former president.

The assault on the Capitol left at least five people dead and 140 police officers injured and followed a fiery speech by Trump to thousands of his supporters near the White House.

Trump was impeached for a historic second time by the House after the Capitol riot -- he was charged with inciting an insurrection -- but was acquitted by the Senate, where only seven members of his own Republican party voted against him.

(AFP)

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Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

US Capitol Siege

Texas man convicted on all counts in first trial of Capitol Hill rioters

BBC

Boris Johnson will know his opponents are thwarted, not defeated

By Chris MasonPolitical editor, BBC News

The first rule of politics: learn how to count. Mathematically, Boris Johnson was the winner in Monday's confidence vote.

The second rule of politics: numbers often only tell so much of the story. You can claim victory and be robbed of authority in the same moment.

History tells us some things: Sir John Major in 1995 and Theresa May in 2018 both won confidence votes with a bigger proportion of their MPs supporting them.

Sir John was crushed in a general election two years later. Mrs May was out of power six months later.

There is a difference now: Boris Johnson can point to his own thumping majority from the last election for a start.

But the simple truth is when more than four in ten of your own MPs think the country would be better off without you, you have a problem.

That number - 148 - will hang around Boris Johnson's neck for the some time; perhaps the rest of his time as prime minister. His supporters know that, as do his critics.

Let me offer you a brief glimpse into my WhatsApps and the private exchanges I've had with Conservatives of various ranks, and various outlooks on Boris Johnson.

Before that - I know what you might be thinking: why can't reporters name the people who whisper things to them?

Well, in just the same way as there may, just may, be things you say about members of your family or friends or colleagues to others that you'd rather them not hear you say, the journalistic convention of being told something "off the record" formalises that approach in a professional context. It can allow for a greater candour.

'He can survive'

A cabinet minister texts to say they "think the margin is enough to work with" but that "due respect" will need to be shown to the 148 rebel MPs.

They add: "And as we know, unlike Theresa May and John Major, Boris can defy all the normal rules when it comes to rehabilitation. If events go his way he can survive."

A cool headed reflection, shorn of the public rhetoric about a decisive win.

Another minister spots further danger - for the party, as well as the leader - the prospect of what they call "civil war".

We got a glimpse of that amid the skirmishes to determine Boris Johnson's fate: a current cabinet minister, Nadine Dorries having a right old pop (and there's no gentler but equally accurate way of putting it) at a former one, Jeremy Hunt, who spoke out bluntly about what he sees as the prime minister's failings.

The culture secretary's intervention incensed some of her colleagues. Others may have blushed at her directness, but agreed wholeheartedly with the sentiment.

'The game's up'

Another rule of politics: when the leadership question is being asked, the prospect of poisonous rows dripping public venom about a political party goes skywards.

And so where do the rebels find themselves now?

One of them says: "It's time for the cabinet to show some leadership and realise the game's up for the PM."

An arresting demand which highlights how seriously they take this - how convinced they are Boris Johnson is now a loser.

Expect the prime minister to attempt a reset later this week with a focus on housing and his longer term vision.

But he will know his internal opponents are thwarted, not defeated.

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Valeurs Actuelles

Seine-et-Marne : un chauffard alcoolisé fonce sur un policier au cours d’un cortège de mariage

Un cortège de mariage a largement dégénéré à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), samedi 4 juin. A l’issue de la cérémonie, une trentaine de véhicules a d’abord bloqué la circulation dans le centre-ville, avant de s’engager sur la Francilienne et d’y rééditer l’opération. Selon Le Figaro, les invités ont immobilisé leurs véhicules sur la voie, avant de sortir danser sur la chaussée, équipés de fumigènes.

Plusieurs policiers de la compagnie départementale d’intervention de Seine-et-Marne sont alors intervenus. Arrivée en queue du cortège, ils ont repéré un véhicule zigzaguant sur la voie, n’hésitant parfois pas à emprunter la bande d’arrêt d’urgence. Les policiers ont alors fait usage d’un « stop stick », un outil qui permet de dégonfler les pneus d’une voiture en fuite. Mais au moment de s’approcher du véhicule, le conducteur a brusquement redémarré après avoir fait semblant de se plier aux consignes des policiers. L’un d’entre eux s’est jeté sur le côté au dernier moment, évitant de peu d’être fauché.

Procès en novembre

Le chauffard a finalement été interpellé quelques instants plus tard, alors qu’il était coincé dans la circulation à proximité du centre-ville de Pontault-Combault. Décrit par Le Figaro comme très alcoolisé, il s’est montré particulièrement agressif au moment de son arrestation, commettant plusieurs actes de violence contre les policiers. Âgé de 25 ans, il a été placé en garde à vue. A cette occasion, les policiers ont pu découvrir qu’il circulait sans permis de conduire – un délit pour lequel il a déjà été condamné par le passé. Un passage devant le tribunal correctionnel est prévu pour le 30 novembre prochain.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Veteran British journalist Dom Phillips missing in Amazon

By Alys DaviesBBC News

A British journalist and a Brazilian indigenous expert have gone missing in a remote area of the Amazon rainforest.

Dom Phillips, a regular contributor to the Guardian newspaper in Brazil, was last seen in the Javari region, Amazonas state at the weekend.

He was travelling the area with Bruno Pereira while researching a book. The two had received threats days before, say indigenous groups.

Mr Phillips' family say "every second counts" in the hunt for him.

Federal police and navy are searching for the two in the remote region.

Two fishermen were arrested in connection with the men's disappearance on Monday evening, Brazilian newspaper O Globo reports. They have since been released.

Mr Phillips, 57, has written extensively on the Amazon and has lived in Brazil for over a decade.

Mr Pereira, who is currently on leave from his post with the government's indigenous affairs agency Funai, is an expert on isolated tribes in the Amazon.

The two had been in the district for about a week and had travelled by boat to Jaburu lake on Friday.

They were then expected to return to Atalaia do Norte city on Sunday afternoon, according to two indigenous groups. But the pair never arrived.

The men's families have expressed their alarm since the two went missing.

"Please answer the urgency of the moment with urgent actions," Mr Phillips' wife Alessandra Sampaio said in a statement.

"In the forest every second counts, every second could be the difference between life and death," she added.

Former Brazilian President Luiz Inacio Lula da Silva tweeted: "Phillips interviewed me for the Guardian in 2017. I hope they are fine, safe and will be found quickly."

O indigenista Bruno Araújo Pereira e o jornalista inglês Dom Phillips estão desaparecidos na Amazônia. Estavam na região reportando invasões de terras indígenas. Phillips me entrevistou para o @guardian em 2017. Espero que sejam encontrados logo, que estejam bem e em segurança. pic.twitter.com/nuyJfmyOqr

The Guardian said it was "very concerned" about Mr Phillips and was "urgently seeking information about Mr Phillips' whereabouts and condition."

The north-western Javari region - home to over 20 indigenous groups - has been hit by violence in recent years with a rise in illegal mining, fishing and hunting.

The government's indigenous affairs agency, Funai, which has a base in the region, has also been attacked several times there in recent years.

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'We fight for the right to exist'

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France24 - World

Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia

Issued on: 06/06/2022 - 20:41

NEWS WIRES Gulliver CRAGG

French President Emmanuel Macron has sparked a new wave of criticism and incomprehension over his calls to avoid humiliating Russia in Ukraine, showing up splits in the Western alliance. 

French President Emmanuel Macron has sparked a new wave of criticism and incomprehension over his calls to avoid humiliating Russia in Ukraine, showing up splits in the Western alliance. 

Speaking to French media last Friday, Macron reiterated his belief that Russian leader Vladimir Putin must be given an exit from what he called his "historic and fundamental mistake" of invading Ukraine. 

"We must not humiliate Russia so that the day when the fighting stops we can build an exit ramp through diplomatic means," the French head of state said, reprising an argument he made in early May.

But the statement immediately prompted new tensions with Kyiv where President Volodymyr Zelensky is known to be sceptical about Macron's insistence on trying to talk Putin into ending the war.

Despite publicly backing Ukraine and authorising weapons deliveries to the besieged country, Macron has made dozens of calls to Putin since the turn of the year.

"I am convinced that it is France's role to be a mediating power," Macron added in the interview to regional media.

"Calls to avoid humiliation of Russia can only humiliate France and every other country that would call for it," Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba replied on social media on Saturday.

He urged Russia to be "put in its place" in order to "bring peace and save lives".   

War crimes

Macron's remarks underline a difference in approach to the conflict between France on one hand and Ukraine, eastern European nations, and the United States and Britain on the other.

Ukraine and its closest allies in the fight against Russia's aggression see the war as a battle for the survival of Ukrainian statehood and democracy that will only be settled by Russian defeat.

Suspected Russian war crimes, from the murder of civilians to the targeting of housing and other non-military infrastructure, leave no desire for a face-saving compromise with Putin.

Some fear France and Germany are keen for Ukraine to cede territory to end the fighting – although no public statements from Paris or Berlin support this argument. 

"The French president is still looking for ways to save war criminal Putin from humiliation," the head of the foreign affairs commission in the Estonian parliament, Marko Mihkelson, wrote on Facebook.

"What would Macron say to this girl in Ukraine?" he asked next to a photo of a girl with an amputated leg. "And to the thousands of others whose lives have been destroyed forever as victims of the evil empire."

The remark sparked incomprehension in the United States and Britain whose governments have set objectives of weakening Putin and expelling Russia from Ukraine.

"Putin will only negotiate when his army can't keep marching forward, humiliated or not. Macron should focus on creating that condition," former US ambassador to Moscow, Michael McFaul, wrote on Sunday.

John Chipman, the head of the International Institute for Strategic Studies, a London-based think-tank, said that "saving face" was "a weak diplomatic aim. Putin can take personal responsibility for his face." 

"Humiliation: a mild punishment for war crimes," he wrote on Twitter.

The end of French exceptionalism. Once you claim your main role to be a mediator between right and wrong, days of grandeur are over. ‘Saving face’ is a weak diplomatic aim; Putin can take personal responsibility for his face.Humiliation: a mild punishment for war crimes. https://t.co/Y6LdFLP4aW

June 4, 2022

Historical parallels? 

Macron is keen for France to retain its historically close diplomatic relations with Russia and has repeatedly warned about the risk of a wider conflict involving the West.

A keen student of history, he is also wary of the desire among some allies to punish Moscow for its aggression, citing the Versailles treaty imposed on a defeated Germany at the end of World War I in 1919.

Its punitive conditions have been blamed by some historians for the rise of the Nazi party in the 1930s and the outbreak of hostilities again in Europe in 1939.

Speaking at the European parliament in Strasbourg on May 9, Macron warned for the first time about wanting to humiliate Russia.

"Tomorrow we'll have a peace to build, let's never forget that," he told reporters. "We will have to do this with Ukraine and Russia around the table. 

"The terms of the discussion and negotiation will be set by Ukraine and Russia, but that will not be done through... the exclusion of one another, nor even in their humiliation."

Macron is under increasing pressure to visit Ukraine for the first time since the outbreak of war on February 24.

While other Western leaders have made the trip to symbolically show support for Zelensky and his country, Macron has declined, saying that he will only travel when it is "useful."

(AFP)

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France confirms volunteer fighter killed in combat in Ukraine

AS IT HAPPENED

Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

AS IT HAPPENED

Macron and Germany’s Scholz urge Putin to hold ‘direct negotiations’ with Zelensky

El País (ESP)

Así se convirtió en un éxito Wikiloc: la plataforma española de rutas al aire libre con más de 10 millones de usuarios

SENDERISMO

Nacida en 2006, hoy es en un referente mundial del ocio al aire libre. Ofrece más de 30 millones de rutas de hasta 80 actividades diferentes por todo el mundo, creadas y compartidas por los usuarios

Nada hacía sospechar a Jordi Ramot (Sant Feliu de Guíxols, 49 años) que su interés por compartir sus rutas al aire libre podría coincidir con el de tanta gente. En 2006, este informático de profesión decidió crear una web donde iba a ir subiendo los recorridos que hacía con su bicicleta de montaña, acompañados con fotografías e información útil. Un experimento, aplaudido entonces por su entorno que le animó a profesionalizarlo, que ha ido creciendo a lo largo de los años hasta convertirse en una de las aplicaciones móviles y plataformas web más demandadas por los usuarios de ocio y deporte al aire libre en todo el mundo.

Wikiloc nació en el momento y en el sitio adecuados. “Empezaban a aparecer las primeras redes sociales que cultivaban ese espíritu de comunidad”, cuenta Ramot a El Viajero. “La idea era que cualquiera pudiera registrar y documentar las rutas que realizaba por la montaña o un entorno rural para que otros también pudieran hacerlas, seguir a otros usuarios, compartir intereses y experiencias…”, añade. 

Aunque en los primeros años los usuarios ya se contaban por miles, fue en 2011, con la creación de la aplicación móvil para los sistemas operativos Android e iOS, cuando Wikiloc comenzó su extraordinario crecimiento. “Supuso la democratización de las rutas guiadas, sin tener que transferir los recorridos del ordenador al GPS”, explica. Otro hito para la start up española fue el acuerdo que firmó con Google Earth, la plataforma cartográfica del gigante tecnológico que habilitó las rutas de Wikiloc en su sistema. “La pandemia también contribuyó aún más a popularizar las actividades al aire libre”, añade Ramot. 

La comunidad de Wikiloc ha alcanzado en 2022 los 10 millones de usuarios en todo el mundo y 32 millones de rutas compartidas de hasta 80 actividades diferentes: desde las más comunes como senderismo, ciclismo o rutas para correr hasta itinerarios a caballo, para observar aves, para personas con discapacidad visual, de esquí, en segway o canoa, e incluso de plogging, en las que se aprovechan las excursiones a pie para retirar basura de los entornos naturales.

La aplicación de los turistas activos

Wikiloc es una herramienta para descubrir nuevos lugares, ya sea durante escapadas cercanas al lugar de residencia o en viajes más lejanos. “Lo utilizan principalmente personas que buscan realizar un turismo activo cuando visitan algún lugar”, explica su fundador. En España, con una geografía privilegiada en variedad, existen rutas por todo el territorio. Según datos de la propia compañía, donde más se utiliza Wikiloc es en Baleares y Canarias.

En todos estos años, Ramot y su equipo no han empleado grandes recursos en la promoción de Wikiloc, su expansión ha sido principalmente orgánica, “del boca a boca”. “Los españoles también somos muy viajeros, y en los inicios de la plataforma fueron los propios usuarios de los que abrieron nuevas rutas en otros países”, recuerda este emprendedor. “O de repente una comunidad de Islandia o de Irán se agrupan para hacer senderismo y empiezan a utilizar la aplicación. Esto permite seguir los pasos de personas locales”, celebra. Este tipo de uso ha hecho posible que ya existan recorridos por todo el mundo, desde el continente americano hasta islas remotas en el sureste asiático, pasando por países africanos, e incluso la Antártida. La plataforma está disponible en 24 idiomas. “No queríamos que la barrera idiomática frenara su uso”, matiza su creador.

Pero Wikiloc no se queda únicamente en los entornos naturales. En los últimos años, ha crecido el afán también por registrar rutas urbanas. “Hace poco, en Barcelona, eché un vistazo a la app y vi que alguien había subido una ruta siguiendo diferentes lugares relacionados con arquitectura gótica de la ciudad”, pone de ejemplo Ramot. La compañía también ha habilitado una opción para que marcas y entidades turísticas puedan promocionarse a través de Wikiloc. 

La plataforma dispone de una versión gratuita para descubrir y seguir nuevas rutas, grabar las propias, seguir a otros usuarios y descargar los mapas que ofrece la aplicación. Pero también ofrece una opción premium por 9,99 euros al año (o trimestral por 4,99 euros) que permite realizar todas estas acciones sin conexión a internet y acceder a rutas con filtros más avanzados. El 1% de la recaudación de Wikiloc se destina a ONG que trabajan para proteger el planeta. 

La start up ha recibido premios de entidades como Google Maps España, National Geographic, Ashoka Changemakers, Garmin o la Sociedad Geográfica Española (SGE). Para su fundador, supone un reconocimiento del potencial que aún tiene Wikiloc: “Todavía quedan muchos lugares por descubrir”. El pequeño equipo que conforma la plataforma, de apenas 16 personas, busca seguir creciendo en usuarios y para ello trabajan en mejorar sus experiencias. “Cualquier aspecto técnico que pueda facilitar su uso”, apunta Ramot, “pero no vamos a inventarnos nada nuevo, queremos mantenernos fieles a nuestra identidad”.

Escoger una ruta depende de muchos factores: el lugar, el tiempo del que se dispone, la intensidad, el tipo de actividad que se quiere realizar… Wikiloc ofrece filtros para que la búsqueda y elección del recorrido sean más fáciles. Pero si, aun así, a uno le puede la indecisión, en la sección Discovery de la plataforma se encuentran algunos de los mejores planes basados en la popularidad que tienen entre la comunidad.

Con la llegada del verano y el calor, puede ser una buena idea hacer recorridos nocturnos, con temperaturas más agradables y con la posibilidad también de observar las estrellas. Los usuarios de Wikiloc recomiendan algunos de los mejores lugares del mundo para esta práctica y rutas para llegar hasta ellos. En España, un entorno privilegiado para observar el cielo de noches es el pico Roque de los Muchachos y su famoso observatorio astronómico, en la isla de La Palma. En países como Tanzania, Chile, Sri Lanka o Estados Unidos también se dan indicaciones para descubrir magníficos lugares alejados de la contaminación lumínica.

Si con estas rutas lo que se pretende es descubrir volcanes activos, La Palma también podría ser un buen destino, además de otros, como la vecina Tenerife y el Teide; la zona de Fimmvörðuháls, en Islandia; el volcán Erta Ale, en Etiopía; el complejo estratovolcánico de Kawah Ijen situado en una caldera de 16 kilómetros en la isla de Java Oriental (Indonesia); o el monte Fuji de Japón.

También hay rutas para explorar parajes impresionantes de la península Ibérica, como el parque nacional de Picos de Europa, en Asturias: recorridos a lo largo del río Cares, por los lagos de Covadonga, pasando por el Naranjo de Bulnes —en el corazón del parque— o para observar los Puertos de Áliva desde el teleférico de Fuente Dé.

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L'Humanité

Plus d’armes, plus de morts

Chronique

Christophe Prudhomme

Une approche en termes de santé publique du nouveau massacre dans une école aux États-Unis peut permettre de replacer le débat autour de la notion d’intérêt collectif. En tant que médecin travaillant depuis plus de trente-cinq ans au Samu 93, je prends en charge un certain nombre de patients blessés par arme à feu. Le contexte est soit celui d’un suicide, soit celui d’une agression. La plupart du temps, il s’agit d’armes de poing avec un seul impact. En l’absence d’organe vital touché, la majorité des patients transportés vivants à l’hôpital ont un bon pronostic. Lors de l’utilisation d’armes de guerre avec des projectiles à haute vélocité, la mortalité initiale est beaucoup plus importante. Ces armes sont peu fréquentes en France, à la différence de ce qui existe outre-Atlantique (lire aussi page 15). Un élément central des études épidémiologiques est qu’il existe une corrélation directe entre le nombre d’armes à feu dans un pays et le nombre de morts : 120 armes/100 000 habitants aux États-Unis et 33 000 décès, contre 20 armes/100 000 habitants en France (dont une grande partie d’armes de chasse) et 1 800 décès (dont 80 % de suicides). Un autre chiffre inquiétant est qu’en 2020 les décès par armes à feu sont devenus la première cause de mortalité chez les enfants et les adolescents aux États-Unis (4 400 morts). Certains pro-armes, dont Donald Trump, évoquent le fait que la plupart des massacres seraient provoqués par des personnes souffrant de troubles mentaux. Il s’agit là d’une affirmation démentie par les études scientifiques, même si des drames largement médiatisés peuvent le laisser penser. Enfin, dernier chiffre affolant : la police américaine a tué plus de 1 000 personnes par balle en 2021.

L’ensemble de ces données doit donc nous amener à réfléchir aux solutions pour diminuer la mortalité liée aux plaies par arme à feu en mettant en avant des priorités de santé publique. Cela passe essentiellement par des mesures de prévention dont l’efficacité paraît probable, sinon évidente. En premier, il est nécessaire de diminuer le nombre d’armes en circulation. Deuxièmement, il s’agit de contrôler leur achat, puis d’assurer leur traçabilité. Troisièmement, sans vouloir être intrusif et restreindre les libertés individuelles, il semble important de conditionner l’octroi d’une autorisation de port d’armes à un examen de santé physique et psychologique. Quatrièmement, le surarmement des forces de sécurité, notamment des polices municipales comme cela est préconisé dans certains programmes politiques, ne peut qu’augmenter mathématiquement le nombre de blessés et de morts, y compris du côté de ceux qui auront été armés prétendument pour améliorer leur sécurité. Car, quand on met le doigt dans cet engrenage, il n’y a plus de limites, comme cette proposition faite par certains aux États-Unis d’armer les enseignants ! Il est utile pour conclure de citer Gandhi : « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te le fera perdre. »

Le billet du Dr Christophe Prudhommearmes à feuÉtats-Unisfusillade
Valeurs Actuelles

Agressions, viols, prostitution : huit mois après, le déplacement des toxicomanes à la Villette tourne au désastre

Le 24 septembre dernier, des dizaines de toxicomanes jusque-là regroupés autour du parc d’Eole et de la place Stalingrad, dans le nord-est parisien, étaient déplacés par la préfecture de police de Paris. Objectif de la manœuvre : soulager les habitants des 18 et 19e arrondissements de Paris, excédés par des semaines de cohabitation avec les consommateurs et leurs dealers. Destination de ces derniers : la porte de la Villette, en Seine-Saint-Denis. Une zone choisie par les services de l’Etat car plus éloignée des habitations et des commerces, se souvient Le Parisien.

Quelques mois plus tard, l’argument a fait long feu : « Cela fait huit mois et 12 jours que nous vivons une situation sans précédent avec un square transformé en camp du crack à proximité immédiate des riverains et commerçants », ont écrit des habitants du quartier à la préfecture de police et à la mairie de Paris. Un collectif de riverains est à l’origine de cette lettre aux accents autoritaires : « Il vous est solennellement fait sommation de faire déplacer ce camp du crack et de la mort de la porte de la Villette sur un autre site distant de toute habitation et de tout commerce. »

Un square privatisé par les dealers

Il faut dire que les riverains ont de quoi perdre patience : depuis l’installation des toxicomanes, leur quotidien est devenu un enfer. En quelques semaines, ces derniers ont totalement pris le contrôle du square Forceval et de la place Auguste-Baron. Jusqu’à 800 consommateurs peuvent s’y retrouver en même temps. Des habitants du quartier expliquent au Parisien que « le square, ouvert 24 heures sur 24, a été totalement privatisé par les dealeurs ». Les toxicomanes sont si nombreux que cet épouvantable « camp du crack » s’étend désormais « jusqu’à Stalingrad, et même maintenant jusqu’à la gare Saint-Lazare ».

Forcément, un tel voisinage n’est pas anodin. Me Moser, qui représente une association de riverains, évoque auprès du Parisien des scènes à peine croyables : les habitants expliquent avoir vu « des corps inanimés sur le sol, des corps meurtris jusqu’au sang et des plaies béantes, voire plusieurs victimes évacuées sur des civières recouvertes d’un drap blanc ; de la prostitution de toxicomanes dans les cages d’escalier, les berges et les rues ; des viols sur la voie publique en plein jour ; l’installation de squats dans les immeubles. »

Le quotidien francilien narre la vie d’un quartier qui se barricade. Les rares touristes qui s’aventurent dans le coin sont agressés, comme ce couple d’américains menacé par un toxicomane armé d’un couteau, tandis que ce dernier se servait dans leur assiette. Un pharmacien a été blessé au cutter par un autre consommateur, et les magasins aux alentours recrutent des vigiles à tour de bras. En conséquence, le collectif de riverains en colère réclame désormais l’évacuation des toxicomanes, et une réparation du préjudice moral pour un montant de 100 000 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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France24 - Monde

France : au Lido, un jeune Népalais prend la relève du plumassier

Publié le : 03/06/2022 - 17:18

Samia METHENI Suivre

Plumassier officiel du Lido, Dominique de Roo crée des costumes féériques depuis 50 ans. Mais en 2020, lorsque le covid stoppe net spectacles et défilés de mode, il se résigne à fermer. C'est alors que la relève arrive, sous les traits d'un jeune Népalais de 20 ans.

Valeurs Actuelles

Un militant de Reconquête! agressé par un multirécidiviste algérien, protégé par un collectif d’extrême gauche

Mardi 31 mai au soir, aux abords de la gare du RER A, à Nogent-sur-Marne, un militant Reconquête! s’est fait violemment agresser par un individu alcoolisé, qui s’avère être un délinquant multirécidiviste, de nationalité algérienne. François N., militant de 51 ans, informaticien de profession, tractait ce soir-là pour la candidate de Reconquête! aux législatives, Stéphanie Veyssière, en compagnie d’une autre militante porteuse d’un handicap physique. « À chaque tractage, on a l’habitude de se faire insulter, cracher dessus ou cogner », glisse-t-il, néanmoins surpris par la violence de l’agression dont il a été la cible.

🔴 Le 31 mai à Nogent-sur-Marne, un militant #Reconquête de 51 ans, père de famille nombreuse, a été agressé par un #Algérien multirécidiviste, visé par une OQTF en 2016. A l'époque, un anthropologue du CNRS s'était opposé à son expulsion. Enquête à lire:https://t.co/g3LUf9MpVf pic.twitter.com/IPekNZBQBm

— Amaury Bucco (@AmauryBucco) June 6, 2022

Il est environ 19 heures lorsqu’un homme s’approche des deux militants et saisit le tract qui lui est tendu. « En le voyant, j’ai tout de suite senti que ça allait mal se passer », se souvient François. De fait, non seulement l’individu semble ivre, mais il se met rapidement à insulter les militants en les traitant de « fachos » et de « racistes ». Puis il brûle le tract qu’il tient entre les mains, tente de s’emparer de la pile de tracts que détient François, lui crache dessus, cherche à en découdre, puis envoie un coup de pied au quinquagénaire effrayé. Une vidéo, que Valeurs actuelles a pu se procurer, permet de voir la fin de la scène. « J’étais presque content qu’il s’en prenne à moi, et non pas à la jeune femme qui tractait avec moi et qui risquait beaucoup, à cause de son handicap, précise le militant. Je me suis dit : ça peut mal se terminer. Dans la réalité, ce n’est pas comme dans les films. Un simple coup de poing peut tuer. »

60 mentions au TAJ et 12 condamnations

François N. se réfugie à l’intérieur de la gare, ou un gendarme en civile tente de s’interposer. « Après nous avoir traité de racistes, notre agresseur a traité le gendarme de vendu parce qu’il était métis », déplore-t-il. Avertie par la RATP, la police se rend rapidement sur les lieux, interpelle l’agresseur, puis le place en garde à vue du fait de la plainte déposée par François. L’agresseur est identifié comme étant Mohamed B., 39 ans, Algérien et détenteur d’un titre de séjour en règle malgré un lourd passif de délinquant. Arrivé en France en 1997, expulsé en 2012, puis revenu en France, il est connu des services de police pour plus de soixante mentions au traitement des antécédents judiciaires (TAJ) ainsi que douze condamnations, selon une source bien informée. Son casier judiciaire indique qu’il a été condamné pour la première fois en 2002 et pour la dernière fois en 2007, pour différents types d’actes : vols, outrages, stupéfiants ou encore violences volontaires.

En 2016, Mohamed B. se voit signifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF), qui lui vaut, un an plus tard, en 2017, d’être interpellé par la police et placé dans un centre de rétention administratif (CRA) fermé en vue de son expulsion vers l’Algérie. Le juge des libertés et des détentions, chargé de statuer sur le bien-fondé de la procédure administrative enclenchée par la préfecture, en décide pourtant autrement et exige la libération de Mohamed B.

Protégé par un anthropologue au CNRS

Pour justifier cette étonnante décision, le juge des libertés s’appuie notamment sur la parole de Laurent Bazin, anthropologue au CNRS, qui explique alors écrire un livre spécialement sur la vie de Mohamed B. et sur son parcours en France, avec l’appui de la mairie de Tremblay-en-France et des éditions La Découverte. Le juge note que Laurent Bazin « travaille quotidiennement avec Mohamed B. dont la présence est nécessaire à la finalisation du projet ».

Sur diverses pages internet, Laurent Bazin précise en effet qu’il effectue depuis 2016 un « travail de recherche-action expérimental et collaboratif engagé à partir de la co-écriture du récit autobiographique de Moha [diminutif de Mohamed B., ndlr] » dont « l’objectif est triple : connaître et faire connaître à travers le récit d’une trajectoire singulière comment politiques et institutions publiques conjuguent leurs effets dans la mise en œuvre des formes contemporaines d’exclusion en France ; analyser les processus de production de l’étranger ; enfin, faire apparaître le poids de l’histoire commune franco-algérienne dans le présent de la société française ».

« L’identité nationale est une arme de guerre idéologique »

Une interview croisée de Mohamed B. et Laurent Bazin est publiée sur le site Nontification le 4 janvier 2017, sous le titre « L’identité nationale est une arme de guerre idéologique », dans laquelle ils précisent leur projet de créer un site internet intitulé Leparia.fr, dont l’objectif, pour l’anthropologue est que « Mohamed cesse d’être l’objet des institutions (police, tribunaux, prison, expulsion) et se constitue en sujet. C’est en ce sens que nous avons choisi ce titre : leparia.fr. Les “parias” d’aujourd’hui sont le pur produit de l’ultralibéralisme. Ils sont rejetés dans les marges, altérisés, contenus au-delà des frontières géographiques, symboliques, administratives, religieuses, etc. Ce sont les murs que l’on dresse tout autour de l’Europe, c’est la construction de l’islam comme “problème” public, c’est aussi la frontière de plus en plus infranchissable entre les “Français de souche” (…). »

En fin d’article, un court paragraphe nous apprend que Mohamed B., né en 1983 à Oran, et cuisinier de formation, « a vécu une jeunesse insoumise qui l’a conduit à plusieurs reprises en prison ». Toujours actif, le site Leparia.fr se présente aujourd’hui comme un média en ligne, traitant des sujets suivants : « incarcération, déportation, racisme, islamophobie, violence policière, état d’urgence, déchéance, identité nationale ». Ce qui pourrait en partie expliquer l’attitude violemment hostile de Mohamed B. envers les deux militants de Reconquête!, mardi 31 décembre. Contacté par Valeurs actuelles, Laurent Bazin, l’anthropologue au CNRS, n’a pour le moment pas donné suite.

« Moha, comme tant d’autres, est constamment harcelé par les forces de sécurité en tout genre »

En 2017, après la décision du juge des libertés et des détentions de relâcher Mohamed B., la préfecture fait appel, ce qui n’empêche pas Mohamed B. d’être relâché (l’appel n’étant pas suspensif), conformément aux vœux de Laurent Bazin. En appel, la justice donne finalement raison à la préfecture et ordonne la prolongation du séjour en rétention de Mohamed B., pour une durée de vingt-huit jours. Ce qui ne mène vraisemblablement pas à son expulsion puisqu’en juin 2018 le site Leparia.fr fait un appel à la mobilisation pour défendre « Moha », « cofondateur et coprésident du collectif Le paria », qui s’apprête à être jugé pour avoir été victime de « violences policières » selon les administrateurs du site. « Moha, écrivent-ils, comme tant d’autres, est constamment harcelé par les forces de sécurité en tout genre. » Une cagnotte est mise en ligne pour financer ses frais de justice. La comédienne Rachel Rita Cohen écrit un long texte en soutien à « Moha », publié en mars 2018 sur le site Paria.fr, qui s’achève en ces termes :

« On lui dit “bougnoule” et on tabasse. Moha né en Algérie mais Français. C’est ça qui t’anime LAURENT BAZIN ANTHROPOLOGUE, c’est ça qui met ton corps en jeu. La voix de Moha. Que Moha s’exprime. La voie de Moha. Son chemin. À venir. Moha Laurent exilS pluriels le pays de votre langue »

Ce texte est par la suite lu et interprété par la comédienne Rachel Rita Cohen lors d’une soirée intitulée « Le racisme, au nom de la loi », organisée dans un théâtre associatif en mars 2018 par le collectif Le paria, dans le cadre de la semaine « anticoloniale et antiraciste ».

Contre toute attente, Mohamed B. parvient finalement à obtenir un titre de séjour quelques années plus tard, au motif de sa « vie privée et familiale » (une partie de sa famille ayant la nationalité française) auprès de la sous-préfecture du Raincy, réputée pour sa complaisance dans l’octroiement des titres de séjours.

Placé en garde à vue après l’agression du militant de Reconquête!, Mohamed B. a été déféré devant un procureur et demeure sous contrôle judiciaire jusqu’à son procès.

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Opex 360

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

France24 - Monde

Au Sénégal, le plus grand navire-hôpital civil du monde fait ses débuts à Dakar

Publié le : 02/06/2022 - 17:53

Samia METHENI Suivre

Le Global Mercy, plus grand navire-hôpital civil du monde, a fait ses débuts lundi en Afrique, dans le port de Dakar, où il doit rester quatre semaines pour former des professionnels de santé.

Valeurs Actuelles

Un pompier décède d’une crise cardiaque en participant au marathon de Caen

Une course à pied qui tourne au drame. Dimanche 5 juin, un coureur est mort d’un arrêt cardiaque lors d’un marathon à Caen, dans le Calvados, rapporte Ouest-France. Ce pompier professionnel s’est effondré brutalement au bout de quarante kilomètres de course, à deux kilomètres de l’arrivée, victime d’un malaise cardiaque. Malgré les soins d’une équipe de secouristes, arrivée rapidement sur place, l’homme est décédé vers midi et demi. « Bruno Meunier est tombé aux environs du 40e kilomètre, à deux kilomètres de l’arrivée », explique l’organisation. « Cela s’est déroulé rue Bosnières à Caen, à une centaine de mètres de l’un de nos postes de secours situé à la sortie du Jardin des plantes », détaillent les organisateurs.

Le président de l’événement précise les faits

Le président de l’événement, Dominique Le Dret, a expliqué que la victime, un pompier professionnel du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Landerneau (Finistère) âgé de 41 ans, était parfaitement entraînée, ayant déjà couru le très exigeant marathon de Paris. « Il avait couru le marathon de Paris en avril 2022 dans un temps de 3h19. Pour celui du Marathon de la Liberté à Caen, il était parti sur les bases de 3h30. Réaliser ce genre de chrono nécessite un entraînement assez poussé », a détaillé le président. Ce dernier a affirmé n’avoir pas communiqué sur le décès du coureur à la fin de la manifestation, car « dans un premier temps, [il n’a] été informé que d’un malaise. Je n’ai appris sa mort qu’en fin de journée », explique-t-il. Avant de préciser : « Je n’étais pas certain que la famille de la victime soit prévenue. Je n’ai donc pas souhaité communiquer à ce sujet. »

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“Honte à eux” : à Caen, Valérie Pécresse s’en prend à Éric Zemmour et Marine Le Pen au sujet de l’Ukraine

Normandie : un couple mis en examen pour le vol de 60 000 litres de carburant

Le local de l’UNI de la faculté de Caen saccagé par les antifas

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Sénégal : l'usine de dessalement d'eau de mer de Dakar, un chantier qui inquiète

Publié le : 01/06/2022 - 17:09Modifié le : 01/06/2022 - 18:01

Laura MOUSSET Suivre

Le président Macky Sall a lancé, mardi 31 mai, le chantier de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de Dakar et de son agglomération confrontées à des coupures d'eau fréquentes. Mais depuis 2015, ce projet inquiète les défenseurs de l'environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.

Valeurs Actuelles

Un mort et un blessé dans une fusillade à Marseille

Une énième fusillade ensanglante Marseille. Dans la soirée du dimanche 5 juin, une fusillade a causé la mort d’une personne, et en a blessé une autre dans une cité du 15e arrondissement de Marseille, rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les faits ont eu lieu vers 23h30, au pied d’une tour de la cité de La Bricarde, dans les quartiers nord de la cité phocéenne, indiquent les marins-pompiers, alertés pour deux blessés par balle. Mais l’une des victimes n’a pas survécu à ses blessures et est morte sur place, tandis que l’autre a été transportée à l’hôpital de la Timone.

Énième règlement de comptes

D’après les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un nouveau règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Le ou les tireurs n’ont pour l’heure pas été identifiés ni retrouvés par les forces de l’ordre. Marseille est tristement réputée pour ces fusillades violentes qui endeuillent régulièrement la ville. La cité de La Bricarde a déjà été le théâtre de plusieurs règlements de comptes de ce genre en 2021. La victime décédée est la quatorzième à mourir dans ces conditions depuis le début de l’année 2022. Le 23 mai dernier, des individus circulant en scooter ont abattu un homme de 22 ans d’une balle en pleine tête, cité du Castellas, située aussi dans le 15e arrondissement.

Marseille : les dernières actualités

A Marseille, les habitants excédés par les voitures désossées

Le déplacement « purement électoraliste » d’Emmanuel Macron et Pap Ndiaye dans une école à Marseille

Marseille : Pap Ndiaye et Emmanuel Macron testent “un système scolaire plus inclusif”

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Yvelines : des policiers blessés par des tirs d’airsoft lors d’une rixe

Une bagarre générale a éclaté, samedi 4 juin, lors de la fête foraine de Mantes-la-Ville (Yvelines). C’est un peu avant minuit que les esprits se sont largement échauffés. Au total, rapporte le site Actu.fr, plus d’une trentaine de personnes ont été impliquées dans la rixe. Les policiers municipaux, chargés d’assurer la sécurité de la fête foraine, ont donc rapidement été dépassés par l’événement, au point de devoir appeler la police nationale en renfort.

Arrivés sur place, les agents ont dû faire usage de leurs lanceurs de lacrymogène afin de disperser les bagarreurs. Mais, au cours de l’affrontement, relate Actu.fr, plusieurs policiers ont été la cible de tirs depuis des bâtiments adjacents. Fort heureusement, ce sont avec des armes d’airsoft que ces derniers ont été pris à partie. Trois d’entre eux ont tout de même été blessés, notamment à la tempe et sous les yeux – preuve que les tireurs visaient la tête. Ils ont été conduits à l’hôpital de Mantes-la-Jolie.

Des agissements « intolérables »

Sur Twitter, Christophe Le Hot, candidat Reconquête ! pour la 9e circonscription des Yvelines, n’a pas manqué de réagir à l’affaire, condamnant des « agissements intolérables témoignant d’un laxisme de la part de l’État ». Pour l’heure, aucune information n’a été communiquée sur l’identité des tireurs, les motifs de l’agression ou l’ouverture d’une éventuelle enquête.

Des policiers des #Yvelines blessés par des tirs d’airsoft provenant de bâtiments à proximité d’une zone d’intervention à Mantes-la-Ville.

Ces agissements sont intolérables et témoignent d’un laxisme de la part de l’État.

Soutien aux forces de l’ordre.https://t.co/9pVnbejHSx

— Christophe Le Hot (@Christophe_LH_) June 5, 2022

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - World

Step aside football: women's cricket booms in Brazil

Issued on: 07/06/2022 - 08:58Modified: 07/06/2022 - 08:57

Poços de Caldas (Brazil) (AFP) – On a concrete playground in a poor hillside neighborhood in Brazil, ecstatic children are chasing a ball at top speed.

But in an unusual scene for the football-mad country, they are indifferent to the goalposts nearby, instead swinging cricket bats and fielding drives.

Welcome to Pocos de Caldas, a city of 170,000 people that is the capital of a lovably quirky quest to turn the land of Pele and Neymar into a passionate cricketing nation.

Defying stereotypes, Brazil is emerging as a force to be reckoned with in cricket, especially the women's national team, who were given professional contracts in 2020 -- making the country the first in the world to take its women's team pro before the men's.

Most players have learned the game from 63 community youth programs run by the organization Cricket Brasil, whose president is ex-professional cricketer Matt Featherstone, an Englishman who married a Brazilian and moved here two decades ago.

"My wife thinks I'm mad" for trying to get Brazilians playing cricket, jokes Featherstone, 51, a strapping sportsman with infectious enthusiasm.

But his charisma and community spirit have turned Pocos de Caldas, a tiny spa hub nestled in the green mountains of southeastern coffee country, into what Mayor Sergio Azevedo boasts is "the only city in Brazil where more kids play cricket than football."

Cricket, samba style

When Featherstone moved to Brazil in 2000, he tried spreading his love of cricket at private schools, but soon realized he was competing against rugby, hockey, sailing and "everything else you can imagine," he says.

But in poor neighborhoods, where the options were "football or football," he discovered families were elated to have a new sports program.

Unlike in England, where cricket is sometimes seen as a game for rich men, "here we have a blank piece of paper to invent cricketing culture as we wish," he says.

Roberta Moretti Avery, the women's team captain, recalls her first reaction seeing cricket on TV.

"It wasn't the best impression," laughs the 36-year-old.

"I didn't understand it, I just saw all these people dressed in white. And it seemed to last forever."

But she noticed the sport was similar to a Brazilian street game she liked, known as "bats" or "taco."

The story goes that Brazilian slaves invented the game, played with broomsticks for bats and bottles for wickets, after seeing cricket played by Brits brought over to build Brazil's railroads in the 19th century.

The enthusiasm and openness at Cricket Brasil ended up winning her over, says Moretti Avery, a petite dynamo with a wide grin and a mean swing honed by playing golf.

Brazil has put its own stamp on cricket. The women's team play Brazilian funk at practice, samba before matches, and prefer loud parties at the grounds to tea and cucumber sandwiches.

"The way cricket was developed here was really cool. We've made it fun," says Moretti Avery.

Expanding horizons

Thanks to the community projects, launched in 2009, Pocos de Caldas has more than 5,000 cricket players.

Cricket Brasil wants to reach 30,000 and expand to other cities.

Some are winning international recognition.

In October, Laura Cardoso, a 16-year-old all-rounder, made world headlines with what one sportswriter called a "miraculous" performance, bowling a hat-trick as Brazil took five wickets in six balls in the final over to win a dramatic one-run victory over Canada in the T20 World Cup qualifiers.

It was a feat never accomplished in a women's T20 international.

Just back from a stint playing professionally in Dubai, Cardoso, a natural athlete with a powerfully compact physique, could well become one of the world's top players, Featherstone says.

The young phenom, now 17, takes it all in stride.

"Oh my gosh, what did I do to get here?" she says with a laugh near the national team's training center, donated by the city government.

Brazil's women currently stand 28th in the T20 international rankings, and are aiming a lot higher.

They have won four of the past five South American championships.

And with success comes cash from the International Cricket Council and sponsors.

Cricket Brasil's annual budget has grown from around $5,000 a decade ago to $350,000, enabling the organization to launch a trainee coach program and send promising talents to university.

Cricket has been life-changing for players like 20-year-old Lindsay Mariano.

"Before I played, I didn't even have a passport," she says, on a break from training for the national team's upcoming African tour.

"Now, I've traveled around the world thanks to cricket."

© 2022 AFP

France24 - World

English-language students swerve UK post Brexit

Issued on: 07/06/2022 - 08:52

Edinburgh (AFP) – At the top of Calton Hill overlooking Edinburgh and the North Sea, a visiting English language student from France is in no doubt about the view: "Amazing!" he exclaims.

Covid has meant that the number of foreign students on such visits to the UK has fallen sharply.

But Britain's departure from the European Union is not helping the recovery, as post-Brexit administrative requirements have raised travel costs.

About 50 college students from France's Alsace region have taken advantage of the lifting of UK Covid restrictions. Others, however, have opted to learn English in EU nations such as Ireland or Malta -- or simply sign up for language courses at home.

Teacher Sarah Lepioufle, accompanying her college's Edinburgh trip, said the changes introduced since Brexit -- the extra paperwork involved -- had made applying for courses an "obstacle course".

Non-EU students living in France are suddenly facing visa costs of £100 (118 euros, $126), whereas before Brexit they could travel on a collective travel document.

"I had to give up because I am Russian," said Elisabeth Shpak, left out of the Scotland trip because of the fees involved.

Major financial losses

The British Educational Travel Association, whose members help organise such visits, estimates that Brexit could cost the sector up to £3 billion annually.

Having spoken to stakeholders in the sector, they felt voyages would be 60 to 70 percent down compared to before Brexit and the pandemic, said Steve Lowy at BETA.

Before Britain's EU exit, Britain welcomed "well over one million" such students per year, he said.

Now "there is a perception of us not being welcoming, and not open to people from Europe. And that is a harder thing to overcome".

While a BETA poll showed Britons favoured relaxing the post-Brexit travel rules, Lowy argued that overcoming the new negative perception was "potentially a long-term issue".

For those students who have managed to travel to Scotland, the experience is celebrated, especially coming out of Covid restrictions.

"There have been no trips, everything has been cancelled because of lockdowns," said 13-year-old Aaron Schaetzel.

Collective travel

The UK authorities say they can already offer students a so-called "collective passport".

But this document -- the product of a 1961 European treaty -- has not been signed by all current EU members.

As for the French travel sector, it is waiting on its own government's guidance regarding use of the collective passport for the first time.

The UK government, meanwhile, cites security risks for some students now needing individual visas, something Lowy finds hard to accept.

"Youth travel is low risk," he insisted.

"These students and their teachers are here for cultural and educational purposes, and that is only good for the UK -- not just the initial revenue they bring but for the long-term impact."

On Calton Hill, tour guide Marilyn Hunter passionately tells the French students about Scotland's landscape, its history and major exports whisky and salmon.

But Brexit seems to have spoiled the opportunity for some EU-based students to visit the UK.

The previous week, a group visiting from Germany had been forced to leave behind four students who had not obtained their visas in time.

© 2022 AFP

BBC

From The Conversation

Up to 30% of people with depression don't respond to treatment with antidepressants. This may be down to differences in biology between patients and the fact that it often takes a long time to respond to the drugs – with some people giving up after a while. So there is an urgent need to expand the repertoire of drugs available to people with depression.

In recent years, attention has turned to psychedelics such as psilocybin, the active compound in "magic mushrooms". Despite a number of clinical trials showing that psilocybin can rapidly treat depression, including for cancer-related anxiety and depression, little is known about how psilocybin actually works to relieve depression in the brain.

Now two recent studies, published in The New England Journal of Medicine and Nature Medicine, have shed some light on this mysterious process.

Psilocybin is a hallucinogen that changes the brain's response to a chemical called serotonin. When broken down by the liver (into "psilocin"), it causes an altered state of consciousness and perception in users.

Previous studies, using functional MRI (fMRI) brain scanning, have shown that psilocybin seems to reduce activity in the medial prefrontal cortex, an area of the brain that helps regulate a number of cognitive functions, including attention, inhibitory control, habits and memory. The compound also decreases connections between this area and the posterior cingulate cortex, an area that may play a role in regulating memory and emotions.

An active connection between these two brain areas is normally a feature of the brain's "default mode network". This network is active when we rest and focus internally, perhaps reminiscing about the past, envisioning the future or thinking about ourselves or others. By reducing the activity of the network, psilocybin may well be removing the constraints of the internal "self" – with users reporting an "opened mind" with increased perception of the world around them.

Interestingly, rumination, a state of being "stuck" in negative thoughts, particularly about oneself, is a hallmark of depression. And we know that patients with higher levels of negative rumination tend to show increased activity of the default mode network compared with other networks at rest – literally becoming less responsive to the world around them. It remains to be seen, however, if the symptoms of depression cause this altered activity, or if those with a more active default mode network are more prone to depression.

The key to psilocybin's effectiveness might lie in how it changes our "default mode network" (Credit: Getty Images)

The most compelling evidence of how psilocybin works comes from a double-blind randomised controlled trial (the gold-standard of clinical studies) that compared a group of depressed people taking psilocybin with those taking the existing antidepressant drug escitalopram – something that's never been done before. The trial was further analysed using fMRI brain scans, and the results were compared with other fMRI findings from another recent clinical trial.

Just one day after the first dose of psilocybin, fMRI measures revealed an overall increase in connectivity between the brain's various networks, which are typically reduced in those with severe depression. The default mode network was simultaneously reduced, while connectivity between it and other networks was increased – backing up previous, smaller studies.

The dose increased connectivity more in some people than others. But the studies showed that the people who had the biggest boost in connection between networks also had the greatest improvement in their symptoms six months later.

The brains of people taking escitalopram, on the other hand, showed no change in connectivity between the default mode and other brain networks six weeks after treatment started. It is possible that escitalopram may bring about changes at a later time point. But the rapid onset of psilocybin's antidepressant effect means it may be ideal for people who don't respond to existing antidepressants.

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The study proposes that the observed effect may be due to psilocybin having more concentrated action on receptors in the brain called "serotonergic 5-HT2A receptors" than escitalopram. These receptors are activated by serotonin and are active throughout network brain areas, including the default mode network. We already know that the level of binding by psilocybin to these receptors leads to psychedelic effects. Exactly how their activation leads to changes in network connectivity is still to be explored though.

This does raise the question of whether altered activity of the brain's networks is required for treating depression. Many people taking traditional antidepressants still report an improvement in their symptoms without it. In fact, the study showed that, six weeks after commencing treatment, both groups reported improvement in their symptoms.

According to some depression rating scales, however, psilocybin had the greatest effect on overall mental wellbeing. And a greater proportion of patients treated with psilocybin showed a clinical response compared with those treated with escitalopram (70% versus 48%). More patients in the psilocybin group were also still in remission at six weeks (57% versus 28%). The fact that some patients still do not respond to psilocybin, or relapse after treatment, shows just how difficult it can be to treat depression.

What's more, mental health professionals supported both treatment groups during and after the trial. The success of psilocybin is heavily dependent on the environment in which it is taken. This means it is a bad idea to use it for self-medicating. Also, patients were carefully selected for psilocybin-assisted therapy based on their history to avoid the risk of psychosis and other adverse effects.

Regardless of the caveats, these studies are incredibly promising and move us closer to expanding the available treatment options for patients with depression. What's more, internalised negative thought processes are not specific to depression. In due course, other disorders, such as addiction or anxiety, may also benefit from psilocybin-assisted therapy.

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France24 - World

Live: Russia starts returning bodies from Azovstal steel mill

Issued on: 07/06/2022 - 06:17Modified: 07/06/2022 - 06:24

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

Dozens of Ukrainian fighters killed at the Azovstal steelworks have been returned to Ukraine by the Russian occupiers of the fortress-like plant in the destroyed city of Mariupol, according to AP. Follow our liveblog for the day's events as they unfold. All times are Paris time (GMT+2).

10:05am: Russian superyacht in Fiji handed to US authorities

Fiji's top court has handed a Russian superyacht to US authorities, ending a contested eight-week stay.

The $300 million Amadea, linked by the US to billionaire Russian politician Suleiman Kerimov, a target of sanctions, was impounded on arrival in Fiji in April at Washington's request.

Fiji's Supreme Court President and Chief Justice Kamal Kumar on Tuesday dismissed an application lodged last week by the vessel's registered owners, Millemarin Investments, to delay execution of the court order.

The ruling meant a US Justice Department warrant to seize the boat had been accepted, said Fiji's director of public prosecutions. "The decision acknowledges Fiji's commitment to respecting international mutual assistance requests and Fiji's international obligations," the prosecutor's office said in a statement.

7:56am: Russia's progress on Popasna axis has stalled, says UK

Ukrainian forces recaptured parts of Severodonetsk over the weekend, but Russian forces are likely to continue to occupy the city’s eastern districts, according to a daily British defence intelligence update.

Russia's progress made through May on the southern Popasna axis stalled over the last week amid reports of heavy shelling near Izium, which suggests that Moscow is preparing to make a renewed effort on the northern axis, said the defence ministry in a tweet.

"Russia will almost certainly need to achieve a breakthrough on at least one of these axes to translate tactical gains to operational level success and progress towards its political objective of controlling all of Donetsk Oblast," the ministry said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 7 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/wlN06HEVws🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/BiDv2cZSCv

June 7, 2022

7:14am: Ukrainian troops ‘outnumbered’ in Severodonetsk, says Zelensky

Ukrainian troops are outnumbered by "stronger" Russian forces in the flashpoint eastern city Severodonetsk, said President Volodymyr Zelensky in his latest nightly video address.

"We're holding out" in the key city but "there are more of them and they are stronger", said Zelensky. "Fierce street fighting continues" in Severodonetsk and other towns and cities in the Donbas region, Zelensky added. Despite the pressures, the Ukrainian president said "the Ukrainian Donbas stands. It stands firmly."

6:45am: Ukraine recovers bodies from Mariupol steel plant 

Russia has begun handing over over the bodies of Ukrainian fighters killed at the Azovstal steelworks, the fortress-like plant in the destroyed city of Mariupol where the fighters' last-ditch stand became a symbol of resistance against Moscow’s invasion, according to an AP exclusive report.

The dead taken from the ruins of the bombed-out mill were transferred to the Ukrainian capital, Kyiv, where DNA testing is under way to identify the remains, according to both a military leader and a spokeswoman for the Azov Regiment.

The Azov Regiment was among the Ukrainian units that defended the steelworks for nearly three months before surrendering in May under relentless Russian attacks from the ground, sea and air.

It was unclear how many bodies might remain at the plant.

5:50am: Russia imposes sanctions on 61 US citizens

Russia’s foreign ministry announced Monday that is levying sanctions on 61 US nationals. It said the move was being taken “in response to the ever-expanding US sanctions against Russian political and public figures, as well as representatives of domestic business".

The list includes US officials and former and current top managers of large American companies, such as Treasury Secretary Janet Yellen, Energy Secretary Jennifer Granholm, White House communications director Kate Bedingfield and Netflix CEO Reed Hastings.

3:45am: Japan to freeze assets of two Russian banks

Japan will freeze the assets of two more Russian banks and one more Belarusian bank as part of additional sanctions on Russia after its invasion of Ukraine, Japan's foreign ministry said on Tuesday.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia

AS IT HAPPENED

Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

Focus

Could Poland's Suwalki gap be Russia's next military target?

BBC

Nadya Karpova: The Russia striker speaking out against war in Ukraine

Last updated on 6 June 20226 June 2022.From the section Women's Football

Nadya Karpova's full first name - Nadezhda - means 'hope' in Russian. She has a small tattoo with the word in English on the front of her neck. She had it done when she was 21, but doesn't even remember what hopes she had at that time. Now it has real significance.

Since Russia invaded Ukraine in the early hours of 24 February, only a small number of Russian sportspeople have spoken out against it.

Among the country's current international footballers, just three have done so.

From the Russian men's team, Dynamo Moscow's Fedor Smolov posted a 'No war!' message on Instagram in February. He has been silent since. Aleksandr Sobolev from Spartak Moscow also posted a message on the day the war started but deleted it a few hours later.

Karpova, who plays club football for Espanyol in Spain, is the third. She is the only member of the Russian women's team to have voiced her opposition, and she does so almost every day. Since the war started, more than three months ago, she has been posting anti-war messages on Instagram, where she has 143,000 followers.

"I can't just look at this inhumanity and stay silent," she says. "I don't know what would happen if I was in Russia, not in Spain, but I feel a special responsibility to speak out."

Our interview takes place in Barcelona, where the 27-year-old lives, having moved to Spain in 2017. She has played 24 times for Russia, including at the last European Championship, five years ago. The next are just around the corner - in England from 6-31 July - but the Russian team won't be there. They are banned - a result of the country's invasion of Ukraine.

Meeting at a Chinese restaurant, she doesn't touch her food once we start talking about Ukraine. She'd arrived early, hungry, and ordered hotpot; a broth that's placed on to a small stove burner built into the table. Diners finish the dish themselves - adding vegetables, meat and noodles.

While we are talking, the broth starts to bubble, then boil away. Karpova doesn't even look at it.

She is careful with her words. But it is not that she is trying to censor herself - even though a new Russian law can lead to up to 15 years in jail for spreading anything the authorities consider to be 'fake news' about the military.

She isn't afraid to say something wrong, as is common among Russian athletes. Instead she is afraid of forgetting something important. And she is also trying hard not to speak only in swear words. The longer the interview goes on, the less careful she becomes.

"Russian propaganda is trying to persuade Russians that we are a very special nation and the whole world is against us and our 'unique mission'," she says.

"What unique mission are you talking about? I don't think that Russians are special. At the same time, I am not ashamed to be Russian, as Russia doesn't mean the government and Vladimir Putin.

"Putin took everything from us, he took our future. At the same time, he did it with our tacit consent. They [the government], didn't witness strong resistance. Most people were just closing their eyes to injustice, thinking it's not their business.

"I took part in two opposition rallies, the last one in support of [the main Russian opposition figure Alexei] Navalny when he was poisoned and imprisoned, but still, I don't think that I've done enough.

"These people who justify the war, they are hostages to propaganda. I feel sorry for them, and I believe we need to do everything to release them from it."

Karpova was 22 when she arrived in Spain. Valencia had seen enough to offer her a contract after Euro 2017, even though she only made three substitute appearances as Russia failed to reach the knockout stage in the Netherlands.

A year earlier she'd been 'Backed by Lionel Messi' - the only female among nine young footballers from all over the world chosen to feature alongside the Argentine in an Adidas advertisement campaign.

Karpova's main motivation for relocation was mainly the level of women's football. The weather was a factor too - it is not much fun to play football in winter in Russia. But after moving to Spain, something fundamental changed within her.

"I stopped being afraid of certain things, for instance to speak out," she says. "I also understood that no one would blame me for living with a girl and that there is no stigma here for being a lesbian.

"Your coach can ask you here: 'Will your girlfriend come to a game?' I just thought wow. In Russia, people only ask if you have a boyfriend, here they say 'partner' - 'pareja'.

Since childhood, Karpova had been trying to hide her homosexuality, or least not to talk about it publicly. She tells a story about talks over her first professional contract.

The owner of the club, Rossiyanka, was trying to persuade her father to sign, promising that they would "look after your daughter, a lesbian".

Karpova says: "According to these people, lesbians needed special treatment. I was 18 then. My dad told this guy to… go away. He said that he was ready to discuss only football, not my sexual orientation.

"The difference between here and Russia, as an LGBT person, was huge."

In 2013, the 'promotion of homosexuality' among minors was made illegal in Russia under a new law supporters said was designed to protect so-called "traditional Russian values".

There are no openly gay national team athletes in Russia. Karpova has never spoken publicly about her sexuality before. She even only told her mother a year ago.

"It's not a secret to anybody that the main problem of gay kids is that you are always in the closet," she says. "You are afraid to be judged by society. And when your state becomes the one who bullies you, it's just absurd.

"Now Russian propaganda is trying to discredit people who speak out against the war, by outing them.

"For instance, when Margarita Simonyan [editor-in-chief of state media outlet RT], was talking about [comedian and presenter] Maxim Galkin's anti-war position, she said: 'He is actually gay!' Like being gay means that you are a bad, disgusting person with no moral values."

In March, Karpova was joined at Espanyol by fellow striker Tamila Khimych, who is Ukrainian.

"When I first met with her, she looked at me cautiously," Karpova says. "Like she was not sure if I was pro-war and considered Ukrainians enemies.

"I wanted to cry. I was thinking about her family and friends, and if they are OK. It was such a horrible feeling to understand that she could lose loved ones.

"I'm just overwhelmed with emotions. I still can't believe sometimes that it is real, and it is happening."

Karpova was very glad to learn that her new team-mate's relatives are safe. But thousands have been killed, a lot of Ukrainians are still in danger as the war continues, and no one knows when it will end.

She admits that she is very glad that her current job is not connected to the Russian state in any way - in contrast to most professional Russian athletes. She thinks that it will probably be wise to skip a trip to Russia to visit her parents and friends this summer.

But still, she hopes for change.

"I wish more and more Russians - Russian athletes too - would speak out so other people who are against the war know that they are not a minority," she says.

"You can't just pretend that nothing is happening, not any more. The time of silence should be over.

"They [this government] will go away one day, they are all old. When this happens, we will still be alive, and we should be ready to sort everything out.

"I hope it will happen very soon."

BBC

Ukraine war: EU blames Russia for food crisis prompting walkout

By Alys DaviesBBC News

Russia's UN ambassador has stormed out of a UN Security Council meeting after the European Council president blamed Russia's invasion of Ukraine for causing a global food crisis.

Charles Michel said Russia was using food supplies as a "stealth missile" against the developing world, forcing people into poverty.

The Russian envoy Vassily Nebenzia accused Mr Michel of spreading lies.

The war has left food stuck at Ukrainian ports.

Ukraine is a large exporter of cooking oil as well as cereals such as maize and wheat. Russia also exports vast amounts of grains as well as fertiliser. The lack of these exports has caused the price of alternatives to soar.

"Mr Ambassador of the Russian Federation, let's be honest, the Kremlin is using food supplies as a stealth missile against developing countries," Mr Michel said during the Security Council meeting in New York.

"The dramatic consequences of Russia's war are spilling over across the globe, and this is driving up food prices, pushing people into poverty, and destabilising entire regions.

"Russia is solely responsible for this food crisis."

He added that he had seen for himself the millions of tons of grain stuck in the Ukrainian port of Odesa because of a naval blockade enforced by Russia.

It is Russia's tanks, bombs and mines that are preventing #Ukraine from planting and harvesting. The Kremlin is also targeting grain storages and stealing grain from areas it has occupied while shifting the blame on others.This is cowardly. This is propaganda.@UN #UNSC

Mr Michel also accused Russia of stealing grain and preventing crop planting and harvesting in Ukraine because of its military activities there.

His comments led to Mr Nebenzia storming out. As he left, Mr Michel addressed him directly: "You may leave the room, maybe it's easier not to listen to the truth".

Mr Nebenzia told Reuters he couldn't stay because of "the lies that Charles Michel came here to distribute".

In a separate meeting, US Secretary of State Antony Blinken also said Russia was preventing Ukrainian grain exports from leaving the country and accused Russian forces of destroying Ukrainian agricultural infrastructure.

Speaking during a virtual roundtable with philanthropists, non-governmental organisations and private sector entities, Mr Blinken said: "There's somewhere around 20 million tons of wheat that's trapped in silos near Odesa, and in ships literally filled with grain that are stuck in the Odesa port because of this Russian blockade."

Like Mr Michel, he said there were credible reports that Russia was "pilfering" Ukraine's grain to sell for its own profit.

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Macron leads in overseas legislative vote, ex-PM Valls eliminated

Issued on: 06/06/2022 - 14:20

NEWS WIRES

President Emmanuel Macron's bloc has come out on top in most of the overseas constituencies of French voters who went to the polls ahead of the rest of France, but with a stronger challenge from the left compared to 2017.

Eleven seats out of 577 in parliament are reserved for geographical zones where French citizens live abroad, such as one for those in Canada and the United States and another for Central and Eastern Europe.

Macron's "Ensemble" alliance won the largest number of votes this weekend in eight of them, while the left-wing coalition NUPES led by leftist Jean-Luc Melenchon, was ahead in two.

Nine out of the 11 constituencies that voted will see a second round run-off between Ensemble and NUPES, an improved performance for the left from 2017, when it qualified for the second round in five constituencies, thanks to an unprecedented alliance formed between left-wing parties to challenge the presidential majority this year. Those votes will take place on June 18-19.

Voters in France will cast their ballots in two rounds on June 12 and 19.  An IFOP poll showed for the first time last week that Ensemble may fall short of an absolute majority in parliament, potentially complicating Macron's agenda.

The only candidate backed by Macron who did not make it through to the second round was Manuel Valls, a former Socialist prime minister under Francois Hollande, who ran in the Iberian peninsula constituency, covering Spain, Portugal, Andorra and Monaco.

Macron backed Valls at the expense of his 2017 candidate, Stéphane Vojetta, who went onto run a dissident campaign against Valls and won to face the left-wing candidate in the run-off.

"An election is a moment of truth," Valls tweeted in acceptance of defeat before deleting his Twitter account.

An absolute majority requires a minimum of 289 seats in parliament.

The IFOP poll showed Ensemble winning 270-310 seats in the second round, and gave NUPES 170-205 seats. On the right, Les Republicains were forecast in the same poll to get 35-55 seats and the far-right Rassemblement Nationale was projected to win 20-50.

Melenchon, who is running on a hard-left ticket with proposals to lower the retirement age, raise the minimum wage and offer more social and environmental protections, casts Macron as a liberal who will further unwind workers' rights and serve the interests of the rich.

If Macron wins the legislature after his re-election in April, he has said his government's priorities will include action to combat climate change and raising the retirement age.

(REUTERS)

 

French legislative elections © FRANCE 24

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France24 - Monde

Inarrêtable, Rafael Nadal remporte son 14e Roland-Garros en corrigeant Casper Ruud

Publié le : 05/06/2022 - 17:31Modifié le : 05/06/2022 - 18:10

Romain HOUEIX Suivre

Rafael Nadal a remporté dimanche la finale de Roland-Garros face à Casper Ruud en trois sets (6-3, 6-3, 6-0). Roi incontesté de la Porte d'Auteuil, il a soulevé sa 14e Coupe des Mousquetaires.

Quatorze finales de Roland-Garros, quatorze finales remportées. Rafael Nadal a continué d'écrire la légende de l'Open de France dimanche 5 juin. Face à Casper Ruud, il ne lui a fallu que trois sets pour soulever une nouvelle fois la Coupe des Mousquetaires (6-3, 6-3, 6-0) – sa 22e victoire en Grand Chelem, un record absolu. Il compte désormais deux longueurs d'avance sur ses deux rivaux historiques, Roger Federer et Novak Djokovic (20 chacun).

Pour sa première finale de Grand Chelem, Casper Ruud a le trac. Normal quand on affronte une de ses idoles – dont le Norvégien avait vu depuis les tribunes son huitième sacre. Depuis, Rafael Nadal a disputé cinq finales supplémentaires sur le court Philippe-Chatrier, toutes remportées. Il fait parler son expérience et en profite, s'adjugeant très rapidement le premier jeu, en un peu plus de quatre minutes. Le roi de la terre battue fait le break dans la foulée.

2013: 14-year-old @CasperRuud98 watching Rafael Nadal from the stands at @rolandgarros (📸: Casper Ruud)2022: @CasperRuud98 about to play Rafael Nadal on court in the @rolandgarros finals! pic.twitter.com/G3uRWF9Tw1

June 4, 2022

Le Norvégien n'est cependant pas en finale pour faire de la figuration. Il trouve rapidement ses marques et debreake sur le jeu suivant. Mais, alors que Casper Ruud s'offre deux balles d'égalisation, Rafael Nadal ne s'avoue pas vaincu. Il les efface une par une avant de prendre le jeu de service de son adversaire (3-1).

Un set, puis deux, puis trois...

Derrière, le "taureau de Manacor" déroule et enlève le set (6-3), même si Casper Ruud se montre peu à peu davantage menaçant en multipliant les montées au filet.

"Je ferai tout mon possible... comme ont fait les treize autres avant moi", avait promis Casper Ruud avant le match.

Le huitième mondial tient sa promesse et se montre plus entreprenant dans la deuxième manche. Casper Ruud fait jeu égal avec Rafael Nadal et pense faire basculer le match avec le break dans le quatrième jeu. Mais le roi Nadal refuse de laisser passer ce crime de lèse-majesté. Il empêche le Norvégien de confirmer son avantage puis lui inflige un jeu blanc dans la foulée pour égaliser. La suite du set est une balade de santé pour le Majorquin (6-3).

Casper Ruud transparent

La dernière manche est une formalité. Rafael Nadal se paie le luxe d'infliger une humiliante "bulle" à son adversaire transparent. Après les longs combats face à Félix Auger-Aliassime en huitième de finale et Novak Djokovic en quart, et les trois heures de match face à Alexander Zverev, Rafael Nadal est repassé en mode machine pour la dernière marche.

Sur le podium de remise du trophée, il a fait taire les rumeurs l'envoyant à la retraite après ce dernier combat : "Je ne sais pas ce qu'il va se passer à l'avenir, mais je vais continuer à me battre", a-t-il promis.

Avant la finale, il se disait "sans doute" prêt à échanger cette nouvelle Coupe des Mousquetaires contre un nouveau pied gauche. À le voir utiliser son pied actuel dans cette finale et remporter un 22e Grand Chelem, on se dit qu'il pourrait pourtant continuer encore longtemps à gagner avec.

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TENNIS

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BBC

SANS TITRE

As Boris Johnson tries to move on from last night's confidence vote, he will meet his cabinet this morning.

As a reminder, the cabinet has backed Johnson - with Health Secretary Sajid Javid saying he secured "a fresh mandate" and Education Secretary Nadhim Zahawi saying he won "handsomely".

Despite that loyalty, there have been reports that a reshuffle - even a small one - might be on the cards in the coming weeks.

Last night's confidence vote on Boris Johnson's future resulted in 211 Tory MPs backing him, while 148 voted against - meaning 41% of his MPs wanted him to go.

Johnson said it was a "decisive". But how does it compare to previous confidence votes in Tory leaders?

Boris Johnson has been photographed leaving Downing Street, via the back entrance, the morning after 41% of his party voted to oust him.

The prime minister was accompanied by his dog and wore casual clothes.

He is due to meet his cabinet later today in a bid to "refresh" and move on from Partygate.

Chris Mason

Political editor

The press release from No10 pinged in at 06:02 this morning.

It might as well have been headlined: "Let's talk about something, anything, else."

Boris Johnson will try to use the clout of incumbency to do stuff and move on.

Expect a big speech from Johnson on Thursday, focusing on the economy and housing.

But first, he meets his cabinet this morning, his praetorian guard yesterday, who fanned out to every patch of grass in Westminster to try to prop him up.

A cabinet minister texts me this morning: "Interesting days and weeks ahead." They added that too many backbenchers "don't currently feel part of things" and acknowledged there is "work to do".

And a rebel rings me back just after 7am.

I was pointed to an article in the Daily Telegraph from 2019, described as the "best exposition" of the case for changing the leadership rules, allowing another confidence vote within months, rather than having to wait a year.

They're not done yet.

Now here's some more from Deputy Prime Minister Dominic Raab's morning media round.

Asked about Tobias Ellwood's comment that cabinet ministers could provide "the direction of travel" in getting Boris Johnson to "step back", Raab says Tory MPs must instead back the government's "positive agenda".

Pressed on whether he would at any point tell Boris Johnson it was time to go, Raab tells BBC Radio 4's Today programme: "I will always put first and foremost the good of country and I've resigned from cabinet previously when I thought that was at stake.

"I don't think that is the issue now, I believe passionately and unflinchingly that what we need to do is get back on the front foot, and the way you do that is the positive agenda and support for the prime minister."

No prizes for guessing what the UK's newspapers focus on this morning. The headlines call Boris Johnson everything from "humiliated" (Guardian) to "wounded" (Times, Financial Times, the i) to "unbowed" (Daily Express).

Read the full round up here.

Deputy prime minister Dominic Raab says Boris Johnson has not been put off by last night's confidence vote - and instead has "redoubled in his commitment and focus" on the government's agenda.

He tells BBC Breakfast the prime minister won the ballot "very clearly" - and that while it is "important to listen to dissenting voices", the result should be respected.

He says the Conservatives must now "galvanise together" and talk to voters about the issues that matter to them.

Raab says Johnson has the energy and commitment to enact the government's "packed agenda" - from helping families with the cost of living to "levelling up", fighting crime, and continuing to support Ukraine.

Labour's deputy leader Angela Rayner says Boris Johnson's calls for the country to "move on" from Partygate won't sit well with people who lost loved ones during the pandemic.

"They followed the rules and they feel the hypocrisy of a prime minister who set the rules and broke them ... multiple times," she tells BBC Breakfast.

"No 10 received more [Covid] fixed penalty notices than any other house in the country... it's shambolic."

Johnson reacted to last night's confidence vote by saying the "decisive" result meant that "as a government we can move on".

Asked about her potential hypocrisy, considering she and Labour leader Sir Keir Starmer are under investigation for the so-called Beergate incident, Rayner said she and her boss had "been very clear".

"We've said that if we're found to have broken the rules, we will resign," she said. "We think that's integral to the British people."

Tory rebel and chairman of the defence select committee Tobias Ellwood says despite voting against the PM in the confidence vote, he accepts the result - albeit "with huge caveats".

He tells BBC Radio 4's Today programme the outcome was "far from the conclusive result that we wanted - it's not a defeat but it's not a win", but urges colleagues to accept it.

Ellwood - who has been calling for Boris Johnson to resign since February - describes the 41% of Tory MPs who voted against the PM as a "significant chunk" of the party, who had "concerns" about the direction of the party and who must now be "included in shaping the party's future".

Citing the Times article by Lord Hague, Ellwood says the "honourable way forward" would be for the PM to "step back" and accept the task of uniting the party to win the next general election is "too big".

He says for this to happen, cabinet ministers would need to "provide that direction of travel".

But he adds that "we don't have that kind of cabinet, we don't have that sort of prime minister, we have to deal with the reality that those days of an honourable resignation are not there".

Chris Mason

Political editor

The first rule of politics: learn how to count. Mathematically, Boris Johnson was the winner in Monday's confidence vote.

The second rule of politics: numbers often only tell so much of the story. You can claim victory and be robbed of authority in the same moment.

History tells us some things: Sir John Major in 1995 and Theresa May in 2018 both won confidence votes with a bigger proportion of their MPs supporting them.

Sir John was crushed in a general election two years later. Mrs May was out of power six months later.

There is a difference now: Boris Johnson can point to his own thumping majority from the last election for a start.

But the simple truth is when more than four in ten of your own MPs think the country would be better off without you, you have a problem.

Read more from Chris here

Boris Johnson may have won a confidence vote last night, but there are different opinions about what the result means for his tenure.

Here are some of the most significant - and polarised - reactions.

Health Secretary Sajid Javid said his boss had "secured a fresh mandate" from the Conservative Party following his 63-majority win.

"Now we need to unite and focus on the country's challenges," he tweeted.

Another cabinet minister, Education Secretary Nadhim Zahawi said the PM won "handsomely". "I hope we can draw a line under this issue," he said.

On the opposite side, Labour leader Sir Keir Starmer said the vote - which Johnson won with a smaller majority than Theresa May when she faced a confidence vote - showed "divided Tories [were] propping up Boris Johnson with no plan to tackle the issues".

Tory rebels were equally unhappy. Andrew Brigden, the MP for North West Leicestershire, tweeted the article by Lord Hague in which the former Tory leader called for Johnson to resign.

"The prime minister should now leave with honour and residual affection for what he has achieved," Bridgen wrote.

Meanwhile, Conservative Julian Sturdy, the MP for York Outer, said the scale of the vote against Johnson was "clear evidence that he no longer enjoys the full-hearted confidence of the parliamentary party and should consider his position".

The former Conservative leader Lord Hague has called on Boris Johnson to quit as PM, saying he has experienced a "greater level of rejection" than any of his predecessors.

Writing in the Times, the peer says that while Johnson survived the vote, "the damage done to his premiership is severe".

"Words have been said that cannot be retracted, reports published that cannot be erased, and votes have been cast that show a greater level of rejection than any Tory leader has ever endured and survived," he writes.

"Deep inside, he should recognise that, and turn his mind to getting out in a way that spares party and country such agonies and uncertainties."

As well as being Conservative leader for four years, Lord Hague is a former foreign secretary and leader of the House of Commons.

He noted he did not face a confidence vote while party leader from 1997 to 2001, saying he "would have regarded my position as completely untenable if more than a third of my MPs had ever voted against me".

"The nature of this particular revolt makes it qualitatively as well as quantitatively devastating," he writes.

Some quotes after winning the vote of confidence:

Good morning and welcome to our coverage of the reaction to Boris Johnson surviving last night's confidence vote.

Today's live page was edited by Owen Amos, Jasmine Taylor-Coleman, Rob Corp, Claudia Allen and Chris Giles.

The writers were Emily McGarvey, Richard Morris, Joseph Lee, Sam Hancock, Justin Parkinson, Craig Hutchison, Mary O’Connor.

Before we do let's remind you of tonight's developments.

Iain Watson

Political correspondent

If there is a brace of by-election defeats later this month, Boris Johnson's critics may well say something along the lines of, "We told you so".

Some have told me they hope some ministers will now try to persuade the PM to go.

And the pressure will mount again when a cross-party committee soon begins to probe whether he deliberately mislead Parliament over Partygate.

The PM will try to drown out that noise with a range of policy announcements – and possibly promotions for some who stayed loyal in a pre-summer reshuffle.

But the breadth of opposition to the PM – some of those who backed Brexit, some who backed Remain, some of the 2019 intake, some long-standing MPs - means that policies designed to appeal to one wing of his party might alienate others.

So victory tonight for Boris Johnson, but he may have won a battle and not the war inside his own party.

Conservative MP Andrew Bridgen says the PM had a Pyrrhic victory tonight, adding that Johnson received "far worse results than Theresa May had a couple years ago, and the vote that brought down Thatcher".

He adds that both leaders went on to resign following the outcome of their votes - and hopes that given the mood of the public and the vote tonight, that the "cabinet would tell the prime minister that the gig's up".

He told the BBC he predicts there will be a new leader of Conservatives by this year's party conference, which is due to be held in October.

According to Bridgen, Boris Johnson told MPs ahead of the confidence vote: "Vote for me tonight and end all this uncertainty".

However, he says "that's not the case," adding that uncertainty remains as the Commons committee looking into whether the PM deliberately misled parliament over Partygate won't report its findings until October.

Bridgen says that while the PM is safe for another year under current rules, until another confidence vote can be held, he adds that "rules can be changed in extreme cases".

Iain Watson

Political correspondent

Boris Johnson said he got more support tonight from his MPs than he received in the Conservatives' leadership election of 2019.

Well, up to a point...

He got the backing tonight of 59% of his MPs whereas in the run-off with Jeremy Hunt he got 66% of the vote. That, however, was a ballot of the members, not the MPs.

But a number of his supporters are tonight quoting a figure of 51% support from MPs in 2019.

This refers to the percentage he gained when he was facing TWO other opponents – Hunt and Michael Gove.

So there was a three-way split in that vote, whereas tonight it was a binary choice.

And some rebels believe that by talking up tonight’s result, support may further erode not solidify.

Valeurs Actuelles

Nigeria : au moins 21 morts dans une attaque contre une église catholique

La célébration de la Pentecôte a tourné au massacre. Des hommes armés ont fait irruption près de l’Église Saint-Francis à Owo, dans l’État d’Ondo, au sud-ouest du Nigeria, dimanche 5 juin, rapporte La Croix. « De la dynamite a explosé dans l’église (…), les assaillants ne sont même pas entrés dans l’église, ils ont tiré à travers les fenêtres », a déclaré le porte-parole du gouverneur de l’Etat d’Ondo, Richard Olatunde.

D’après le premier bilan officiel donné par les autorités locales, 21 personnes, dont des enfants, ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées. « Cette attaque est l’acte le plus ignoble qui puisse se produire dans une société », a réagi le gouverneur de l’État d’Ondo, Oluwarotimi Akeredolu.

Le pape François a été « profondément attristé » par « l’horrible attaque » de l’église, a indiqué lundi 6 juin le Vatican. Le Pape a également assuré à « tous ceux qui sont affectés par cet acte de violence indicible de sa proximité spirituelle ».

Une action terroriste paraît « assez improbable »

Alors que cette attaque n’a pas été revendiquée jusqu’ici, une action terroriste une action terroriste de Boko Haram paraît « assez improbable », selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement de l’université de Paris, interrogé par le quotidien. « Ce type d’attaque dans le sud-ouest du pays est inhabituel (…) Dans le Sud, les violences ciblant des églises sont d’ordinaire liées à des règlements de comptes entre les cult societies », a ajouté le chercheur. 

La tuerie de dimanche est survenue à la veille du lancement par le parti au pouvoir, l’APC, de ses primaires en vue de la présidentielle de l’an prochain. De fortes tensions existeraient au sein du parti et favoriseraient un recours à la violence, selon le directeur de l’institut.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Top Gun maker Paramount sued over copyright breach

By Annabelle LiangBusiness reporter

The family of the Israeli writer whose article inspired the 1986 Tom Cruise movie Top Gun is suing film studio Paramount Pictures for copyright infringement over its sequel.

They claim the studio did not have the rights to Ehud Yonay's 1983 story "Top Guns" when it released the sequel Top Gun: Maverick last month.

The film earned $548m (£438m) globally in its first 10 days of release.

Paramount says the claim was "without merit" and vowed to contest it.

Top Gun: Maverick sees Cruise reprise his role as US navy pilot Pete "Maverick" Mitchell from the original 1986 film.

It had the fourth biggest opening weekend of any film in the Covid-era, behind the best-selling Spider-Man: No Way Home, second-place Doctor Strange in the Multiverse of Madness and then The Batman.

The lawsuit - filed on Monday at the Los Angeles federal court by Shosh and Yuval Yonay, Ehud's widow and son - alleges that Paramount failed to reacquire the rights to Ehud's magazine article after it was terminated under the US Copyright Act.

They are seeking unspecified damages from the film studio, including profits from Top Gun: Maverick.

According to the lawsuit, Paramount's Top Gun franchise would not have existed without Ehud's "literary efforts and evocative prose and narrative".

The lawsuit said that in 2018, the Yonays informed Paramount that its rights to Ehud's article would be terminated two years later.

It added that the studio lost the copyright for the piece in January 2020.

"Much as Paramount wants to pretend otherwise, they made a sequel to Top Gun after they lost their copyright," lawyer Marc Toberoff, who is representing the Yonays, told the BBC.

Paramount said in a statement: "These claims are without merit, and we will defend ourselves vigorously."

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Mitra Ahouraian, a Los Angeles-based entertainment attorney, told the BBC that Paramount's plans to produce Top Gun: Maverick in 2018 and release it in 2019 were delayed because of the Covid-19 pandemic.

"Timing is going to be very important in this case because the notice of termination was sent... to have an effective date of 2020," Ms Ahouraian explained.

The sequel sees Maverick return to the Top Gun flying academy as an instructor in charge of training a new generation of pilots.

It gave Hollywood superstar Cruise his first $100m (£80m) opening weekend at the box office. His previous biggest opening weekend came in 2005 with War of the Worlds, which raked in $64m (£51m).

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Royaume-Uni : après Elizabeth II, quel avenir pour le Commonwealth ?

Publié le : 05/06/2022 - 17:53

Diana Liu Suivre

Avec 54 membres, dont le Royaume-Uni et certaines de ses anciennes colonies, le Commonwealth constitue un élément majeur de l’influence britannique dans le monde. La reine Elizabeth II, qui a défendu avec détermination cette institution née en 1949, reste par ailleurs la cheffe d’État de 15 pays. Alors que Londres fête les 70 ans de son règne, beaucoup s’interrogent sur l'avenir du club, notamment lorsque le prince Charles prendra place sur le trône.

Plongeant ses racines dans l'Empire britannique, le groupe de 54 membres du Commonwealth a vu le jour dans sa forme actuelle en 1949 avec la Déclaration de Londres, qui reconnaissait les États membres comme "libres et égaux", alors que de nombreux territoires étaient encore officiellement des colonies britanniques. L'adhésion à l'organisation n'était pas subordonnée à la reconnaissance du monarque britannique comme chef d'État.

Le roi George VI a été le premier chef de l'association politique, et Elizabeth II a pris la relève en 1952 avec son accession au trône. Elle demeure aujourd'hui la monarque de 15 États membres, 33 autres étant des Républiques et cinq autres pays des monarchies avec un monarque propre. La vaste majorité de ces États sont d'anciennes colonies britanniques.

Fondée sur une coopération libre et volontaire, l'organisation représente un poids démographique non négligeable, environ un quart de la population mondiale. Tous les membres doivent partager les valeurs de la démocratie et des droits de l'Homme, et se font les champions de la jeunesse et de l'environnement, notamment. Au-delà de ces principes, ils n’ont toutefois aucune obligation les uns envers les autres.

Ils participent à une réunion bisannuelle des chefs de gouvernement du Commonwealth, présidée par la reine, et aux Jeux du Commonwealth, un événement sportif international qui a lieu tous les quatre ans.

"Le Commonwealth a été créé comme un moyen alternatif de maintenir des liens d'amitié volontaire et d'intérêt mutuel entre des nations liées par la langue anglaise et, pour la plupart, par leur relation avec le Royaume-Uni en tant qu'anciennes colonies", explique Cindy McCreery, historienne et maîtresse de conférences à l'Université de Sydney.

"L'une de ses principales réussites est de maintenir un grand nombre d'États différents en son sein – notamment le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Inde, les pays des Caraïbes ainsi que les anciennes colonies britanniques d'Afrique", ajoute cette spécialiste de l'histoire de la famille royale britannique. "Le Commonwealth est également remarquable car certains des États qui l'ont quitté y sont revenus, comme l'Afrique du Sud, qui a quitté l'organisation sous l'apartheid et y est revenue volontairement."

Tout au long de son règne, la reine Elizabeth II a joué un rôle crucial dans la défense du Commonwealth et le maintien de son influence. "Le Commonwealth a toujours été une priorité pour la reine, ce qui explique en grande partie pourquoi il est encore actif", analyse Craig Prescott, maître de conférences en droit constitutionnel britannique à l'université de Bangor, au pays de Galles.

"Elle a visité des pays du Commonwealth tout au long de son règne jusqu'à très récemment – son dernier voyage à l'étranger était à Malte en 2015 pour la réunion des chefs de gouvernement. Elle a toujours rappelé l'importance du Commonwealth, que ce soit dans son discours de Noël ou dans son message de la Journée du Commonwealth", ajoute Craig Prescott, se référant au jour où la reine, en tant que cheffe de l'organisation, livre un discours diffusé à travers le monde après un service interreligieux, le deuxième lundi de mars.

"Elizabeth a exercé une énorme influence. Elle s'est beaucoup intéressée au leadership dans les réunions des chefs de gouvernement du Commonwealth, a essayé de régler les différends entre les dirigeants et de faire en sorte que les gens continuent à penser qu'il est pertinent de rester dans l’organisation", souligne Cindy McCreery.

Au-delà d’un "héritage colonial", une plateforme d’influence pour des petits États

Certaines des nations les plus riches du groupe, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, reconnaissent encore la reine britannique comme leur cheffe d‘État. Mais ce n’est pas le cas de tous les membres : les pays des Caraïbes semblent de plus en plus se diriger vers une scission avec la couronne. Au moins six États ont indiqué qu’ils prévoyaient de retirer ce statut à la reine, suivant ainsi la Barbade, devenue une République fin 2021.

Le Premier ministre jamaïcain a ainsi défendu une transition de son pays vers un régime républicain… en pleine visite du prince William et de son épouse Kate Middleton, en mars. Un déplacement du duc et de la duchesse de Cambridge dans les Caraïbes largement considéré comme une tentative de maintenir les liens des pays du Commonwealth avec la monarchie. Mais leur venue a aussi donné lieu à des manifestations au Belize et en Jamaïque, où la population a réclamé des excuses officielles de la part de la famille royale, en particulier au sujet de la traite négrière, et exigé des compensations financières.

>> À lire aussi : "Pourquoi la Barbade s’affranchit de la couronne britannique"

Même si certains micro-États s'apprêtent à rejeter la monarchie, symbole d'un passé colonial dont ils ne veulent plus, rester dans le Commonwealth pourrait être bénéfique, en continuant à bénéficier de certains avantages.

"Lorsque la Barbade est devenue une République, elle n'a plus eu la reine comme chef d'État, mais cela n'a pas changé sa relation avec le Commonwealth. Nous ne voyons pas de pays quitter le Commonwealth en masse lorsqu'ils deviennent des Républiques", analyse Cindy McCreery.

"Seuls, les petits États des Caraïbes n'auraient que très peu de poids sur l’échiquier international. Le Commonwealth est donc leur principal moyen de se faire entendre : l'organisation permet à ces petits États de se regrouper et d'exercer une plus grande influence sur des questions telles que le changement climatique. Elle leur offre une plateforme mondiale pour parler des questions qui les préoccupent, trouver des membres qui partagent des expériences similaires, mais aussi obtenir l'aide de membres plus riches comme l'Australie, le tout dans un esprit d'amitié", ajoute-t-elle. "Il est significatif que 54 nations aient signé pour ce projet. Il ne s'agit pas seulement d'un héritage colonial."

La lutte contre le changement climatique comme objectif ?

Alors que le Royaume-Uni célèbre jusqu’à dimanche 5 juin le jubilé de platine de la reine Elizabeth II, soit les 70 ans de son règne, de nombreux spécialistes se demandent à quoi ressemblera le Commonwealth lorsque le prince Charles, l’héritier du trône d'Angleterre, prendra la tête de l’organisation.

Le Commonwealth a été critiqué pour son inefficacité et son incapacité à accompagner des changements politiques majeurs. Beaucoup ont suggéré que le temps était venu d'en finir.

"Actuellement, le plus grand objectif du Commonwealth est la lutte contre le changement climatique, car de nombreux pays de l'organisation sont susceptibles de souffrir grandement de ses effets. L'organisation pourrait vraiment avoir un rôle à jouer, par exemple en aidant les pays à accéder à la neutralité carbone", explique Craig Prescott.

"Le prince Charles a toujours exprimé un vif intérêt pour la question du changement climatique, ce qui pourrait être intéressant pour les membres du Commonwealth. Mais cela peut nécessiter de repenser la structure de l’organisation – ses ressources et ses capacités. Il n'y a pas vraiment eu de volonté politique pour la faire grandir, peut-être parce qu'elle a été supplantée par d'autres organisations et alliances internationales, comme le G20, tout simplement", ajoute-t-il.

"Je pourrais parier que Charles sera beaucoup plus interventionniste sur des questions comme l'environnement et la jeunesse", ose le chercheur. "Charles pourrait avoir la capacité d'en faire plus qu'Elizabeth, car il a une expérience de travail significative avec des organisations œuvrant dans ces domaines."

Selon l'historien, le Commonwealth a un avenir et un potentiel qui ne sont pas nécessairement liés à la reine.

Au service de la "Global Britain" ?

Selon de nombreux observateurs, l’Australie pourrait être le prochain pays du groupe à devenir une République : dans son gouvernement, le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a nommé un ministre délégué à la République.

"Je pense que davantage de membres du Commonwealth deviendront des Républiques, mais cela est plus lié à leur relation constitutionnelle avec le Royaume-Uni qu'à leur appartenance à l'organisation. Je suis sûr que de nombreux États considéreraient qu'il s'agit d'une bonne organisation dont il faut faire partie, même si ce n'est qu'à titre d'appoint. Le Commonwealth a du potentiel, même si je ne suis pas sûr qu'il atteigne son objectif."

Pour les conservateurs au pouvoir à Londres, un engagement plus étroit avec le Commonwealth pourrait aider le Royaume-Uni dans la stratégie "Global Britain" ("Grande-Bretagne planétaire") du Premier ministre Boris Johnson. Cette dernière consiste à renouer avec "les anciens amis et les nouveaux alliés" dans un monde post-Brexit. Mais son succès reste encore à prouver.

Cet article a été adapté de l’original en anglais par Henrique Valadares.

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Valeurs Actuelles

Nigeria : en un mois, trois prêtres ont été enlevés

Au Nigeria, les enlèvements se poursuivent, rapporte Aleteia, vendredi 1er avril. Le 27 mars dernier, le père Leo Raphael Ozigi, curé du village de Sarkin Pawa, qui se trouve dans l’ouest du pays, a été enlevé en même temps qu’une quarantaine d’autres habitants. Le village où le religieux a été kidnappé est l’un des six villages attaqués entre le samedi 26 et le dimanche 27 mars. Cet événement porte à trois le nombre de prêtres enlevés dans le pays, en mars 2022, précisent nos confrères. 

De nombreuses personnes déplacées et traumatisées 

Au mois de mars, deux autres prêtres ont été enlevés au Nigeria. Tous les deux se trouvaient dans l’Etat de Kaduna, situé au centre du pays. Ainsi, comme rapporté dans un précédent article, le père Joseph Akete Bako, curé de la paroisse Saint-Jean, à Kudenda, avait été enlevé dans la nuit du 8 mars, à l’occasion d’un assaut contre la maison paroissiale. Au cours de ce même assaut, une personne avait été tuée. Quelques jours plus tard, le 24 mars, le père Felix Zakari Fidson, du diocèse de Zaria, avait été enlevé.

Depuis cinq ans, plusieurs groupes terroristes, mais également des groupes armés, ravagent le nord-ouest du Nigeria, rappelle Aleteia. Selon les chiffres officiels, cette vague de violence a causé la mort d’environ 3 000 personnes au cours des dernières années. Toutefois, les personnes présentes sur le terrain assurent que ce chiffre pourrait en réalité atteindre les 36 000 personnes. Et cela, sans prendre en compte les nombreuses personnes déplacées, démunies ou traumatisées.  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Mondial-2022 : l'Ukraine s'incline face au pays de Galles qui s'offre une place pour le Qatar

Publié le : 05/06/2022 - 21:59

FRANCE 24 Suivre

Le pays de Galles s'est qualifié dimanche pour la Coupe du monde de football 2022 qui aura lieu au Qatar, après sa victoire 1-0 contre l'équipe ukrainienne. 

Le rêve aura été aussi fou que la fin est cruelle pour l'Ukraine, battue (1-0) sur un but contre son camp par le pays de Galles, dimanche 5 juin, en finale du barrage pour le Mondial-2022.

Portés par tout un peuple, mais aussi par l'immense élan de sympathie international pour un pays qui souffre depuis plus de trois mois des destructions et des morts causés par l'invasion russe, les bleu et jaune ne verront pas le Qatar.

Au contraire du pays de Galles qui, une fois passé l'hymne adverse respecté et applaudi comme jamais, n'a pas perdu de vue l'enjeu sportif et son objectif de décrocher sa place au Mondial pour la première fois depuis 1958.

Et il n'a pas déjoué contrairement à l'Écosse, battue (3-1) il y a quatre jours chez elle, en demi-finale.

Sous un temps typiquement britannique, les hommes d'Oleksandr Petrakov ont pourtant livré une prestation qui a prouvé qu'ils auraient eu leur place à la Coupe du monde.

Galvanisés par un drapeau signé par des soldats du front accroché au mur de leur vestiaire, ils ont mis tous les ingrédients pour remporter ce match : envie, combat, technique, tactique. Tous sauf un : le réalisme.

Quelques décisions arbitrales, comme le but refusé à Oleksandr Zinchenko sur un coup-franc tiré trop rapidement (3e) ou un pénalty refusé à Andryi Yarmolenko (40e) ont pesé lourd.

Mais les Ukrainiens regretteront surtout les occasions ratées face à un Wayne Hennessey qui aura indéniablement été le héros du côté des rouges, malgré des interventions pas toujours très académiques.

Sur une erreur d'alignement galloise, Roman Yaremchuk s'était ainsi présenté face au gardien, mais sa frappe a été bloquée en deux temps (12e).

Hennessey a aussi difficilement repoussé une frappe de Zinchenko (40e) avant d'avoir un réflexe du pied incroyable pour repousser une déviation de Viktor Tsygankov aux six mètres, Yaremchuk, bien placé pour reprendre, n'arrivant pas à la mettre au fond (55e).

Le miracle d'Hennessey

Quelques minutes plus tard, c'est le défenseur de Tottenham, Ben Davies, qui a été l'auteur d'un sauvetage miraculeux devant Yarmolenko (59e).

Et que dire de l'arrêt miraculeux sur sa ligne d'Hennessey sur une tête puissante d'Artem Dovbyk que tout le stade voyait au fond (84e) !

Le fait que le but encaissé l'ait été sur une déviation de la tête de Yarmolenko, à la suite d'un coup-franc tiré par Gareth Bale (1-0, 34e) qui a pris Georgi Buschchan à contre-pied, ne rendra que plus amère encore la défaite.

Mais dans une seconde période très ouverte et animée, les Gallois auraient aussi pu tuer le suspense bien plus tôt.

Aaron Ramsey, seul à sept mètres du but, a ainsi trop ouvert son pied et raté le cadre (48e).

Dan James a vu sa reprise dans la surface contrée in extremis (62e), le poteau a repoussé une reprise de volée de Brennan Johnson (75e), puis Bale, idéalement servi au deuxième poteau, a trouvé les gants de Buschchan (76e).

Au coup de sifflet final, les larmes des joueurs ukrainiens, qui ont rendu hommage à leurs supporters en tribunes du Cardiff City Stadium, ont évidemment contrasté avec la joie des Gallois, qui ne s'étaient plus qualifiés pour un Mondial depuis 1958.

Au Qatar, ils rejoindront un groupe B très anglophones avec leur voisin anglais, les États-Unis et l'Iran pour offrir à leurs leaders historiques, Bale et Ramsey, une dernière aventure dans la plus belle des compétitions internationales.

Avec AFP

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Mondial-2022 : l'Ukraine "a son propre rêve" pour le match de barrage contre l'Écosse

COUPE DU MONDE 2022

Mondial-2022 : l'Ukraine, brillante et unie, dompte l'Écosse et rêve du Qatar

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « intenses combats de rue » à Severodonetsk, affirme Volodymyr Zelensky

Moscou accusé d’« intimider » les journalistes américains en Russie

Les États-Unis ont accusé la Russie d’ « intimider » les correspondants des médias américains à Moscou, relaie Le Parisien. « Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vos collègues pour leur ‘expliquer les conséquences de la ligne hostile de leur gouvernement dans la sphère médiatique’ », a déclaré à la presse à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

La bataille fait rage à Severodonetsk

Les combats se poursuivent pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville située à l’est de l’Ukraine. « Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D’intenses combats de rue se poursuivent », a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo, lundi 6 juin, rapporte BFMTV. Les Russes « sont en train de détruire la ville », a affirmé Oleksandr Striouk, responsable de l’administration de Severodonetsk. Les forcées armées russes « utilisent des frappes aériennes » et « de l’artillerie lourde », a-t-il ajouté. L’ évacuation des civils serait « quasiment impossible » désormais.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Mohamed Salah: Egypt forward rejected Liverpool request for a pre-match injury scan

Last updated on 6 June 20226 June 2022.From the section Liverpool

Mohamed Salah rejected Liverpool's request to have a pre-match scan on an undisclosed injury before the forward played 90 minutes for his country on Sunday.

The 29-year-old captained the side to a 1-0 victory over Guinea in Cairo as Egypt began their qualifying campaign for next year's Africa Cup of Nations.

"Salah was hit by an injury but played through it," said manager Ehab Galal.

He added Salah's X-ray would take place after the game.

Egypt are scheduled to play an Afcon group match against Ethiopia in Malawi's capital Lilongwe on 9 June and a friendly against South Korea the following Tuesday.

During the first half of Liverpool's FA Cup final triumph over Chelsea last month, Salah was substituted with a groin issue after just 33 minutes. The injury also saw him ruled out of the Reds' Premier League away win at Southampton three days later.

Salah's future is still uncertain as he is yet to sign a new contract with the club, despite his current deal ending in June 2023.

The 2021-22 Golden Boot winner said before the Champions League final in May he would be at Anfield next season "for sure", but would not be drawn further on his current situation.

L'Humanité

Patrick Baudouin, à la tête de la LDH

Un jour avec

L’avocat spécialiste de la justice pénale internationale a été élu président de la Ligue des droits de l’homme, lors du congrès de l’organisation qui se tenait à Marseille.

Eugénie Barbezat

Du plus loin qu’il s’en souvienne, l’injustice l’a toujours révolté. « À 14 ans, au moment de la guerre d’Algérie, je ne supportais pas le discours officiel justifiant la colonisation », se rappelle Patrick Baudouin. Empreint de ces idéaux qui ne l’ont jamais quitté, il endosse aujourd’hui la présidence de la Ligue des droits de l’homme (LDH). « Une responsabilité et un honneur », qu’il compte bien partager avec sa colistière, Marie-Christine Vergiat. « Elle a de grandes compétences en droits des étrangers et connaît les institutions européennes par cœur, on va piloter ensemble », précise le nouveau président, qui, passionné de football et fervent supporter de l’OM, compte bien jouer « collectif ».

Un soutien de la Palestine

Originaire de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Patrick Baudouin fait ses études secondaires à Angers (Maine-et-Loire), puis s’inscrit en droit et sciences politiques à Paris, où il se retrouve aux premières loges lorsque éclate la révolte de 1968. « Le mouvement de contestation contre les dérives autoritaires gaullistes ne m’a pas laissé insensible… J’étais aussi particulièrement attentif au besoin d’égalité sociale. » Diplômé, il intègre, au début des années 1970, un cabinet d’avocats où il passera « les trois meilleures années de (sa) vie ». Et pour cause : c’est là qu’exerce Henri Leclerc, qui, déjà, dénonce les violences policières et défend des membres de la gauche prolétarienne qui comparaissent devant la Cour de sûreté de l’État pour des raisons politiques. Autant de combats qui forcent l’admiration de Patrick Baudouin.

Aux deux autres membres du cabinet, Michel Blum et Daniel Jacoby, il doit son engagement en faveur des droits humains. Dirigeants de la Fédération internationale pour les droits de l’homme (Fidh), à laquelle ils tentent de donner un nouveau souffle, Blum et Jacoby cooptent le jeune avocat de 23 ans au sein de l’organisation en 1972. Enthousiaste, Patrick Baudouin enchaîne les missions d’enquête au Kurdistan irakien, en Afrique et en Europe de l’Est. En 1986, il devient secrétaire général de la Fidh, puis son président neuf ans plus tard. Une fonction qu’il quittera au terme de deux mandats, en 2001, avec la satisfaction d’avoir fait entrer dans les instances dirigeantes plus d’hommes et de femmes issus d’Afrique subsaharienne et du Proche et Moyen-Orient. «  Par ailleurs, j’ai beaucoup œuvré pour que nos organisations soutiennent les demandes de l’Autorité palestinienne devant la Cour pénale internationale. Pendant longtemps, du fait du lourd tribut payé pendant la Shoah par les membres de la LDH et de la Fidh, il y avait des réticences à dénoncer les agissements d’Israël en Palestine. Ce n’est plus le cas désormais. »

Des procès contre Lafarge ou la BNP

La justice pénale internationale est l’un des principaux chevaux de bataille de Patrick Baudouin qui en est un grand spécialiste. « Avec la Fidh, nous travaillons pour défendre et entendre le principe de compétence universelle, qui permet que des individus ayant commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité à l’étranger puissent être jugés par la juridiction du pays où ils ont été arrêtés, comme c’est le cas pour des génocidaires rwandais aujourd’hui en France. »

Pour assurer sa pitance, cet amateur d’art, dont les goûts éclectiques vont de Botticelli et Michel-Ange à Rothko ou Sam Francis, exerce dans un cabinet parisien spécialisé en droit de l’urbanisme et du logement. En parallèle, ce père de trois grands enfants, dont deux filles avocates, met bénévolement ses compétences au service des actions dans lesquelles la Fidh et la LDH sont parties civiles. Défense des familles des moines de Tibhirine (assassinés en Algérie en 1996), procès contre le cimentier Lafarge incriminé pour le financement de groupes djihadistes en Syrie, celui contre la BNP, accusée de complicité de crime contre l’humanité au Soudan pour avoir travaillé avec le régime d’Omar El Béchir entre 2002 et 2008 ; contre la société française Amesys qui a fourni du matériel de surveillance électronique à Kadhafi, sous l’ère Sarkozy, permettant l’arrestation et la torture d’opposants, puis a continué son business criminel, à partir de 2014, avec l’Égypte d’Al Sissi…

Même sans mandat, l’implication de Patrick Baudouin n’a jamais faibli. C’est donc tout naturellement qu’il a répondu favorablement à son ami Michel Tubiana quand, il y a un an et demi, celui-ci lui a proposé de rejoindre le conseil d’administration de la LDH. « Nous étions très proches, avec en commun le goût de la justice, mais aussi celui des grands crus et de la bonne chère », sourit le nouveau président. Bien conscient que « défendre les libertés publiques dans un pays où l’extrême droite a recueilli plus de 40 % des suffrages aux dernières élections et où ses idées se banalisent est une impérieuse nécessité. »

ligue des droits de l'hommeUn jour avec
L'Humanité

Maternité des Lilas : un symbole face à la rentabilité

Article

Le Collectif de soutien à la maternité des Lilas et des élus étaient réunis, jeudi 2 juin, devant le ministère de la Santé, pour exiger la pérennisation de l’établissement sous la menace d'une reprise par un groupe privé.

Perrine BontempsPablo Patarin

Le 29 avril dernier, Myriam Budan, la directrice de la maternité des Lilas, se réjouissait de la prolongation pour un an du droit d’exercer, finalement accordée par l’Agence régionale de santé (ARS) en raison de la crise du Covid. L’établissement associatif est reconnu depuis des décennies pour la qualité de l’accompagnement proposé aux femmes, pour les naissances comme pour les interruptions volontaires de grossesse. Mais sa situation reste précaire, entre des locaux vétustes, un certain endettement et de multiples promesses de sauvetages non abouties ces dernières années. Une délégation, composée de Jeanne Barral, représentante du comité de soutien des usagers de la maternité, de Lionel Benharous, maire des Lilas et d’une sage-femme, a rencontré un conseiller de la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, afin de trouver des solutions pour le sauvetage de la maternité.

« Une épée de Damoclès au-dessus de la tête »

La délégation est ressortie avec des sentiments mitigés. Aucune promesse n’aurait été faite par un conseiller peu au fait du dossier. « C’est une grosse déception de savoir que rien n’a avancé en un mois », soupirait Jeanne Barral à l’issue du rendez-vous. Très remonté, le maire des Lilas a estimé que « c’est à la ministre d’affirmer son soutien. On nous a redit que nous étions sous tutelle de l’ARS, mais l’ARS dépend du ministère. On attend une annonce forte. Ça fait 11 ans que ça dure. » La délégation a aussi rappelé les promesses non tenues, le gâchis financier d’argent public et l’abandon politique dont la maternité a été victime ces dernières années. En 2012, François Hollande promettait ainsi de nouveaux locaux, avant que l’ARS stoppe ce projet en arguant du coût élevé de la mise aux normes. En 2015, un projet d’extension, en partenariat avec la clinique Floréal de Bagnolet, avait été validé par l’ARS… avant d’être retoqué deux ans plus tard. « C’est une histoire aux nombreux rebondissements et déceptions », déplore Arnold Bac, conseiller municipal délégué aux Lilas. D’autant qu’avant même la fin de cette année de sursis, la maternité va devoir faire face dans six mois à la fin de son bail de location.

Les risques du privé

La délégation a également insisté sur la volonté de la maternité de ne pas être reprise par Avec, groupe privé français qui compte 245 établissements sanitaires et médicaux-sociaux dans toute la France. Celui-ci propose une fusion avec sa clinique Vauban, à Livry-Gargan, incluant un éventuel déménagement. Mais le personnel des Lilas refuse catégoriquement cette option, pour des raisons logistiques mais aussi et surtout, en raison des conséquences financières et philosophiques qui en découleraient.

Selon eux, si Avec pourrait redresser la situation financière de la maternité, ce serait en s’inscrivant dans une logique dominée par la recherche de rentabilité, incompatible avec les pratiques novatrices qui ont cours aux Lilas depuis sa création. La réalisation d’IVG au sein de la maternité pourrait ainsi disparaître, de même que les valeurs de respect de la femme et de son projet de naissance, et la pratique d’accouchements naturels dont elle fut l’une des pionnières. « Nous craignons que la maternité perde toute sa singularité qui a répondu et répond encore aux besoins de ses usagers » ont ainsi exprimés les élus communistes, insoumis et citoyens au conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Noël, militant Lutte ouvrière et soutien de la maternité depuis de longues années, exprime ainsi son regret de cette « tendance à rentabiliser la santé ».

Une maternité féministe et innovante

La maternité des Lilas est reconnue pour ses « valeurs humanistes, féministes, et progressistes de la naissance » ; elle revendique son caractère non-lucratif. A l’appui, ses méthodes d’accompagnement respectueux des femmes donnent des résultats chiffrés, avec des taux de césarienne et d’épisiotomie très bas : 0,5% pour cette dernière, là où la moyenne nationale s’élevait à 20% en 2017. « Ma femme a été particulièrement respectée, il n’y a jamais eu d’acte sans notre autorisation », confie Alain, documentariste dont la fille est née aux Lilas. Arnold Bac précise quant à lui qu’à la naissance de son fils, en 1969, « c’était la seule maternité de la région qui acceptait la présence du compagnon ».

Quelque 900 IVG sont également pratiquées chaque année aux Lilas. La disparition de ce service « serait un coup terrible aux droits des femmes », s’insurge Daniel Guiraud, ancien maire (PS) de la ville. À l’heure de la remise en question de l’avortement dans de nombreux pays, la fermeture de cette maternité devient un enjeu fort et symbolique, dans un département où le manque de centres d’orthogénie, tout comme sages-femmes, se fait criant. Pour le maire adjoint, « la loi Veil devient théorique avec ce genre d’actions. De nombreuses femmes pourraient être contraintes de partir à l’étranger, comme autrefois. »

Aujourd’hui, la maternité, qui a toujours bénéficié d’un soutien massif de ses usagers et des élus locaux, refuse de payer sa survie au prix de la remise en cause de son projet. Une pétition, signée par près de 35000 personnes, appelle le ministère à se saisir du dossier et à sauver l’établissement. Le collectif de soutien a annoncé vouloir rencontrer Amélie Verdier, directrice de l’ARS d’Île-de-France, dans le courant du mois de juin, et souhaite faire faire venir la ministre sur place. La mobilisation pour la maternité des Lilas demeure plus que jamais d’actualité.

BBC

LIV Golf Invitational: Phil Mickelson added to Centurion Club field

Last updated on 50 minutes ago50 minutes ago.From the section Golf

Six-time major champion Phil Mickelson will play at this week's opening event of the LIV Golf Invitational Series after a four-month break from the game.

The American has not played since controversial comments about the Saudi Arabian-funded events were published by his biographer in February.

Mickelson completes a 48-strong field in the $25m (£20m) Greg Norman-led event at Centurion Club in St Albans.

The 51-year-old had sought a release from the PGA Tour to play in the event.

However, the PGA Tour has said players taking part in the event could face sanctions.

In a statement on Twitter, Mickelson said taking time away from the sport has been "humbling".

Mickelson lost multiple sponsors and saw his reputation tarnished after he criticised the Saudi regime, yet sought to use involvement with the series to gain leverage over the PGA Tour.

He subsequently missed the Masters for the first time in 28 years as well as last month's US PGA Championship, where he would have been defending champion.

"First and foremost, I want to again apologise to the many people I offended and hurt with my comments a few months ago," he saidexternal-link.

"I have made mistakes in my career in some of the things I have said and done. Taking time away and self-reflecting has been very humbling."

Having missed the past two majors, Mickleson says he intends to play at the US Open - the one major he has not won - at Brookline, Massachusetts, later in June.

He has not spoken to PGA Tour commissioner Jay Monahan but intends to continue playing in the biggest tournaments and said he will not resign his membership of the main tour in the United States.

He added: "I am thrilled to begin with LIV golf and I appreciate everyone involved. I also intend to play the majors.

"I fully realise and respect some may disagree with this decision and have strong opinions and I empathise with that.

"I am ready to come back to play the game I love but after 32 years this new path is a fresh start, one that is exciting for me at this stage of my career and is clearly transformative, not just for myself, but ideally for the game and my peers."

In an interview with American sports magazine Sports Illustratedexternal-link, Mickelson also denied suggestions his involvement with the LIV series is due to financial difficulties caused by gambling losses.

"My gambling got to a point of being reckless and embarrassing," he said.

"I had to address it. And I've been addressing it for a number of years. And for hundreds of hours of therapy. I feel good where I'm at there. My family and I are and have been financially secure for some time."

Asked specifically about Saudi Arabia's human rights record and the murder of journalist Jamal Khashoggi, Mickelson added: "I certainly do not condone human rights violations.

"And addressing what happened to Jamal Khashoggi is awful. But I have seen the good that the game of golf has done throughout history. And I really believe that LIV can be good for the game of golf as well.''

Mickelson joins players such as two-time major winner Dustin Johnson - who has reportedly signed a deal worth $150m to play in the series - England's former world number one Lee Westwood, Ryder Cup stalwart Ian Poulter and Spaniard Sergio Garcia.

In an interview with the Washington Post, Norman said 15-time major winner Tiger Woods had been offered a "mind-blowingly enormous" deal to take part in the series.

"We're talking about high nine digits," he added.

Norman has shelved plans to run the series as a league format, instead each event will run as an invitational tournament until 2024.

"Phil Mickelson is unequivocally one of the greatest golfers of this generation," said Norman. "His contributions to the sport and connection to fans around the globe cannot be overstated and we are grateful to have him.

"He strengthens an exciting field for London, where we're proud to launch a new era for golf."

This initial $255m (£202m) invitational series will feature six more regular season tournaments in 2022 - four in the United States, one in Thailand and one in Saudi Arabia - each having the same $25m (£20m) prize fund, meaning every leg of the series is more lucrative than the richest tournament on the PGA Tour.

The events will feature a team and individual competition, with 12 captains selecting three players in a draft-style format. Each day, the teams of four will tee off at the same time on different holes in what is termed a 'shotgun start'.

Each event's individual winner will take home $4m - by way of comparison, the PGA Tour's flagship event, the Players Championship, earned Cameron Smith $3.6m for his victory in March, while Collin Morikawa won $2m for his Open Championship victory in 2021.

The eighth and final event, at Trump National Doral in Miami in October, will be a $50m 'Team Championship' matchplay knockout tournament featuring 12 teams. The winning team will receive $16m, with each of the four players earning a 25% cut.

Iain Carter, BBC golf correspondent

Mickelson's comments, heavily critical of Saudi Arabia and the PGA Tour, were made public in February and spectacularly derailed the LIV Golf project.

The then reigning US PGA champion was the intended face of a new Formula 1-style golf super league. Instead, he disappeared from public life, admitting he needed to take steps to become a better person.

This was regarded as a huge downfall for one of golf's most popular figures. But despite graphically branding the Saudis as "scary" he is making his return at the first of their events. He is likely to be receiving big appearance money that will run into millions of dollars. Rumours in the US have suggested he has signed a $200m deal.

Mickelson says he will continue to play in the majors but it is significant that he makes no mention of the PGA Tour in a future that now involves, as originally intended, being the LIV project's most illustrious poster boy.

Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : malgré les scandales, Boris Johnson survit à un vote de défiance de son parti

Boris Johnson sauve son poste… pour le moment. Le Premier ministre britannique est sorti vainqueur, lundi 6 juin, d’un vote de défiance au sein de sa majorité conservatrice. 211 députés conservateurs ont voté en faveur de son maintien à la tête du gouvernement contre 148 demandant son départ lors d’un vote à bulletin secret, relaie Le Figaro. « Je pense que c’est un résultat convaincant. Décisif », a déclaré le principal intéressé, en réaction. « Il signifie qu’en tant que gouvernement nous pouvons passer à autre chose et nous concentrer sur ce qui compte vraiment pour les gens. Pour faire avancer ce pays », a-t-il ajouté.

Un vote de défiance après le scandale du « partygate »

Grâce à ce résultat, Boris Johnson sauve son poste de chef du gouvernement du gouvernement brittanique. De plus, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an. Mais il ressort affaibli et plus contesté que jamais. 

Son parti avait estimé lundi que l’organisation d’un vote de défiance offrait une occasion de « tirer un trait » sur les scandales qui l’ont affaibli et de « passer à autre chose ». Le gouvernement conservateur est plombé depuis six mois par le scandale du « partygate », des fêtes très arrosées organisées dans sa résidence de Downing Street pendant les confinements. La publication la semaine dernière d’un rapport administratif détaillant l’ampleur des violations des règles anti-Covid à Downing Street du Premier ministre a provoqué de nouveaux appels à la démission. Boris Johnson, visé par une amende (une première pour un Premier ministre en exercice), a indiqué assumer « l’entière responsabilité de tout ce qui s’est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail au sein du gouvernement.

La prédécesseure de Boris Johnson, Theresa May, avait subi le même genre de vote fin 2018 et avait réussi à garder, un temps, la confiance de son parti avant de démissionner quelques semaines plus tard.

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France24 - Monde

Au Bangladesh, l'explosion d'un entrepôt de conteneurs fait des dizaines de morts

Publié le : 05/06/2022 - 11:02Modifié le : 05/06/2022 - 17:26

FRANCE 24 Suivre

Un incendie suivi d'une gigantesque explosion, samedi, dans un entrepôt de conteneurs au Bangladesh a fait au moins 49 morts et plus de 300 blessés. Des centaines de pompiers et de soldats ont été dépêchés sur place.

Un incendie ayant provoqué une importante explosion de produits chimiques dans un dépôt de conteneurs à Sitakunda, au Bangladesh, a fait au moins 49 morts et blessé plus de 300 personnes, ont indiqué dimanche 5 juin des responsables.

Une aggravation du bilan était à craindre, certains blessés se trouvant dans un état critique. Des sauveteurs bénévoles, parfois chaussés uniquement de tongs, extrayaient des cadavres du dépôt calciné et jonché de débris, et affirmaient qu'il en restait encore à l'intérieur.

L'incendie s'est déclaré samedi vers 21 h 30 (15 h 30 GMT) dans un entrepôt privé de Sitakunda, à environ 40 kilomètres du grand port de Chittagong, dans le sud-est du pays.

"Il reste des corps"

Des centaines de pompiers se sont précipités sur place pour l'éteindre mais, une heure après le déclenchement du sinistre, plusieurs conteneurs de produits chimiques ont explosé, ont indiqué les services d'incendie.

"Plus de 300 personnes sont blessées" et 49 sont mortes, a déclaré à l'AFP Elias Chowdhury, le principal responsable sanitaire de la région. Selon lui, plusieurs personnes sont encore portées disparues, notamment des journalistes qui couvraient l'incendie en direct.

"Il reste encore des corps dans les endroits touchés par le feu. J'ai vu huit ou dix cadavres", a raconté un secouriste aux médias.

Au moins sept pompiers sont morts et quatre sont portés disparus, a indiqué Reazul Karim, un responsable des services d'incendie.

Parmi les blessés figurent 40 pompiers et dix policiers, a déclaré le chef de la police régionale de Chittagong, Anwar Hossain. Selon lui, "le nombre de morts devrait augmenter car certains des blessés sont dans un état critique".

"Des boules de feu dans le ciel"

La gigantesque explosion a fait trembler des immeubles situés à plusieurs kilomètres de là, ont rapporté des témoins.

"Un cylindre a volé environ un demi-kilomètre depuis le lieu de l'incendie pour atterrir dans notre petit étang", a raconté Mohammad Ali, un épicier de 60 ans. "L'explosion a envoyé des boules de feu dans le ciel. Des boules de feu qui tombaient comme de la pluie. Nous avons eu tellement peur que nous avons immédiatement fui."

"L'explosion m'a projeté à une dizaine de mètres de là où je me trouvais. Mes mains et mes jambes sont brûlées", a déclaré pour sa part Tofael Ahmed, un camionneur qui se trouvait dans l'entrepôt.

Le dépôt contenait du peroxyde d'hydrogène, un produit chimique aux multiples usages industriels, a déclaré aux journalistes le brigadier général Main Uddin, chef des pompiers. "Nous n'avons toujours pas pu maîtriser l'incendie en raison de l'existence de ce produit chimique", a-t-il précisé.

Le dépôt employait environ 600 personnes, a indiqué son directeur, Mujibur Rahman, qui a dit ignorer l'origine de l'incendie.

Mominur Rahman, l'administrateur en chef du district de Chittagong, a annoncé l'ouverture d'une enquête. Il a aussi déclaré à l'AFP qu'environ 200 soldats avaient été appelés en renfort, notamment pour éviter que des produits chimiques ne se déversent dans la mer.

Mominur Rahman a précisé que le dépôt contenait aussi des vêtements valant des millions de dollars et qui devaient être exportés vers des pays occidentaux.

Des incendies fréquents

Environ 90 % des quelque 100 milliards de dollars d'échanges commerciaux annuels du Bangladesh transitent par Chittagong. Ce grand port connaît un regain d'activité depuis la fin de l'année dernière grâce à la reprise économique mondiale post-pandémie.

Les incendies sont fréquents au Bangladesh, où les normes de sécurité sont peu respectées.

En juillet 2021, 54 personnes étaient mortes dans l'incendie d'une gigantesque usine de transformation alimentaire située à l'extérieur de la capitale, Dacca.

Et en février 2020, 70 personnes avaient péri dans un autre incendie qui avait ravagé plusieurs immeubles d'habitation à Dacca.

Avec AFP

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Collision meurtrière entre deux bateaux au Bangladesh

DÉSINFORMATION

Du Canada au Bangladesh, les étranges réseaux de soutiens aux “convois de la liberté”

Covid-19 : au Bangladesh, la quête désespérée d'oxygène

Opex 360

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

L'Humanité

Après le gel et la sécheresse, le déluge…

Actu

Intempéries À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

Emilio Meslet

C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

« catastrophe naturelle »

Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Kiev est toujours dans le viseur russe, assure le gouvernement ukrainien

Surclassée, l’armée ukrainienne « tient bon » à Severodonetsk

Selon Volodymyr Zelensky, les forces ukrainiennes qui défendent Severodonetsk « tiennent bon », mais font face à des militaires russes « plus nombreux et plus puissants ». Les combats sont d’une telle intensité que les les villes de Severodonetsk et celle jumelle de Lyssytchansk « sont aujourd’hui des villes mortes », a-t-il ajouté.

La Russie menace de repousser encore plus loin la ligne de front

Lundi 6 juin, le chef de la diplomatie russe s’est montré menaçant avec les Occidentaux, qui continuent à livrer des armes de plus en plus efficaces aux Ukrainiens. « Plus les armes à longue portée que vous livrerez seront performantes, plus nous repousserons loin de notre territoire les lignes » ukrainiennes, a déclaré Sergueï Lavrov.

Kiev toujours dans le viseur russe

Selon Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense ukrainienne, « Kiev demeure l’objectif principal de l’occupant russe ». Une pression constante qui réclame un « soutien constant » de l’Occident, a déclaré la ministre, alors que la capitale ukrainienne a de nouveau été la cible de bombardements dimanche matin.

« La situation s’est aggravée » à Severodonetsk

Le gouverneur de la région a indiqué que la situation dans la ville de Severodonetsk était en train d’empirer. La commune de l’est du pays est au cœur des combats depuis des jours. Alors que l’armée ukrainienne disait récemment avoir repris « la moitié » de la ville, la situation se serait « aggravée », selon le gouverneur. « Nos défenseurs ont réussi à contre-attaquer et à libérer la moitié de la ville, mais la situation s’est aggravée pour nous », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision ukrainienne 1+1.

D’après Kiev, l’armée russe a perdu plus de 31 000 militaires

L’armée ukrainienne a indiqué que son ennemi avait perdu 31 250 militaires russes depuis le début des combats, relate BFM TV. D’un point de vue matériel, la Russie aurait également dit adieu à 1 386 tanks, 211 avions et 176 hélicoptères.

Le Royaume-Uni donne des lance-roquettes à l’Ukraine

Le ministère britannique de la Défense a annoncé faire don de lance-roquettes d’une portée de 80 kilomètres à l’Ukraine, relaie BFM TV ce lundi 6 juin. Ces nouvelles armes permettront à l’armée ukrainienne de faire face à l’offensive russe, en cours depuis plus de 100 jours. Ces lance-roquettes pourront, selon Londres, « augmenter significativement les capacités des forces ukrainiennes ». Le Royaume-Uni a pris cette décision en « étroite coordination » avec les États-Unis, rapporte BFM TV.

Zelensky à la rencontre de ses troupes

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, était en déplacement sur la ligne de front du Donbass, à Lyssytchansk, une commune proche de Severodonetsk, pour rencontrer ses combattants, relate BFM TV. Le chef de l’État a annoncé la nouvelle dans un message vidéo après sa visite. Sans donner davantage d’informations, Volodymyr Zelensky dit avoir « apporté quelque chose à l’armée ». Il a également effectué une visite à Zaporijia, au sud du pays.

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France24 - Monde

Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

Publié le : 05/06/2022 - 10:41

FRANCE 24 Suivre Amar AL HAMEEDAWI Jonathan WALSH

Alors que les forces russes livrent une bataille sans merci pour prendre le Donbass, l’Ukraine renforce ses positions dans plusieurs parties de son territoire. Au nord de Kherson, les soldats tentent de défendre leurs positions mais ils avouent manquer cruellement de matériel militaire.

Si l'armée ukrainienne a repris quelques localités aux abords de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, une contre-offensive majeure n'est pas à l'ordre du jour. L'objectif est surtout d'empêcher une nouvelle poussée des blindés russes. Problème, les unités de l'armée régulière disposent de peu d'armement moderne.

"Nous avons besoin de canons M-777, qui peuvent tirer jusqu'à 30 kilomètres de distance, explique Vtchytel, artilleur. Et cette arme antitank, on ne peut l'utiliser qu'une seule fois."

Les livraisons d'armes occidentales n'ont pas encore produit d'effet majeur sur les lignes de front. L'armée ukrainienne manque notamment de lance-missiles antichar de pointe, comme ce Javelin américain. Un reportage de Jonathan Walsh, Amar Al-Hameedawi et Yurii Shyvala.

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Kiev dit reprendre du terrain à Severodonetsk, Moscou affirme voir un retrait ukrainien

Vu de Russie

Les Russes témoignent de la réalité parallèle

LE FIL DU 3 JUIN

Au 100e jour de l'invasion de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky se dit certain de sa victoire

Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

L'Humanité

Énergie. Tout savoir sur le nucléaire

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Le secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.

cgt mines-énergienucléairecentrales nucléairesÉnergie nucléaire
France24 - Monde

Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils

Publié le : 07/06/2022 - 00:00

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Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, a paraphé lundi un décret fixant à deux ans la durée de la période dite de transition, avant de rendre le pouvoir aux civils. Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire profonde, le pays était sommé de proposer un calendrier par la Cédéao. 

Répondant partiellement aux demandes répétées de la Cédéao de presser la transition, la junte au pouvoir au Mali s'est donné, lundi 6 juin, jusqu'à mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils.

Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret en ce sens lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".

Cette annonce intervient au surlendemain d'un sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a imposé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières – avec pour objectif de forcer la junte à présenter un calendrier "acceptable" de retour des civils au pouvoir. 

En mars, la Cédéao avait notamment demandé aux autorités de transition d'adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé. 

Des prétentions abaissées sous le coup des sanctions

Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction de ce pays se sont dédits de leur engagement initial à céder la place à des civils après des élections programmées en février dernier.

En début d'année, ils projetaient même de gouverner jusqu'à cinq années supplémentaires. Avant le sommet de la Cédéao, alors que les sanctions accentuent la crise dans ce pays pauvre et enclavé, ils avaient ramené leurs prétentions à 24 mois, sans les formaliser comme ils l'ont fait lundi.

À l'approche du sommet de samedi, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir dans la levée des sanctions. Divisés sur la conduite à tenir, les dirigeants ouest-africains ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet le 3 juillet.

Mais ils ont décidé de "continuer le dialogue afin de parvenir à un accord permettant une levée graduelle des sanctions à mesure que les étapes de la transition seront franchies". Reste à savoir si le décret aura un impact.

Avec AFP

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Au Mali, la junte au pouvoir assure avoir déjoué une tentative de putsch

La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

DÉCRYPTAGE

Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : l’armée ukrainienne progresse dans Severodonetsk

L’armée ukrainienne reprend le contrôle d’une partie de Severodonetsk

« La moitié de la ville est sous le contrôle de nos défenseurs », a déclaré Sergueï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk. Severodonetsk est la plus grand ville du Donbass que les Russes ne contrôlent pas encore. Ces dernières semaines, Moscou avait particulièrement concentré ses forces sur la région, dans la foulée de la chute de Marioupol.

L’Espagne va livrer des missiles à Kiev

Selon la presse espagnole, Madrid va livrer des missiles anti-aériens ainsi qu’une quarantaine de chars de combat Léopard à l’Ukraine. L’Espagne devrait également proposer une formation à l’armée ukrainienne, probablement en Lettonie. Membre de l’OTAN, le pays y a stationné 500 soldats. Jusqu’à présent, relate Le Parisien, l’Espagne s’était contentée de livrer des munitions, des équipements de protection et des armes légères à l’Ukraine.

La France cherche à remplacer le pétrole russe

Sur CNews, dimanche 5 juin, Bruno Le Maire a affirmé que la France est en discussion avec les Émirats arabes unis pour remplacer le pétrole russe, que l’Union européenne vient de placer sous embargo. « C’est des discussions qui sont déjà engagées avec les Émirats arabes unis », a expliqué le ministre de l’Economie, qui estime qu’Abou Dhabi peut être « une solution de remplacement au moins temporaire au pétrole et au diesel russes ».

Moscou et Kiev s’échangent les corps de 320 soldats tués  

La Russie et l’Ukraine se sont respectivement restitué les corps de 160 soldats morts, une première depuis le début du conflit, rapporte l’agence de presse américaine Bloomberg, ce dimanche 5 juin. Selon le ministère de la Réintégration des territoires temporairement occupés ukrainien, l’échange a eu lieu dans la région de Zaporijia, le 2 juin. 

Kiev affirme que les Russes ont perdu du terrain à Severodonetsk  

Les forces russes ont perdu du terrain à Severodonetsk, ville-clé de l’est de l’Ukraine et épicentre des combats acharnés pour le contrôle du Donbass, a affirmé le gouverneur régional de Lougansk, rapporte BFM TV, dimanche 5 juin. « Les Russes contrôlaient environ 70 % de la ville, mais au cours des deux derniers jours, ils ont été repoussés. La ville est divisée en deux, ils ont peur de s’y déplacer librement », a-t-il déclaré.  

Plusieurs explosions entendues à Kiev  

Plusieurs explosions ont secoué Kiev ce dimanche matin, a affirmé le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, dans un message sur Telegram. « Plusieurs explosions dans les quartiers de Darnytsky et Dniprovsky de la ville. Les services sont en train d’éteindre » le feu, a-t-il indiqué. 

Zelensky accuse la Russie de détruire la culture ukrainienne 

Dans sa dernière allocution vidéo samedi 4 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de « détruire délibérément et systématiquement la culture ukrainienne et son patrimoine historique, ainsi que les infrastructures sociales comme les logements et tout ce qui est nécessaire à une vie normale », rapporte Le Monde. Selon le chef d’État ukrainien,113 églises ont été endommagées ou détruites au cours de l’offensive lancée par Moscou, dont certaines ont « survécu aux batailles de la Seconde Guerre mondiale, mais pas à l’occupation russe »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

L'Humanité

L’Australie perd un ardent dénégateur

Actu

Marie-Noëlle Bertrand

Les incendies ont fini par le cramer. Scott Morrison, ex-premier ministre australien, climatosceptique endurci et conservateur émérite, a dû céder la place au progressiste Anthony Albanese à la suite de la victoire, la semaine dernière, des travaillistes aux élections législatives.

Outre ses positions homophobes et antisociales, c’est le déni climatique manifeste de Morrison qui a eu raison de lui. De sécheresses en inondations, l’Australie, cinquième producteur de charbon au monde, n’en finit plus d’écoper les effets de son addiction aux énergies fossiles. Mais les Australiens semblent en avoir soupé, et Anthony Albanese l’a compris, lui qui s’est empressé de clamer son ambition de faire de l’île-continent une « superpuissance des énergies renouvelables ». « Albo » promet aussi de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030. Il le dit : le climat est une urgence. Mais saura-t-il l’écrire dans l’histoire ? Pas sûr. Le charbon continuera d’alimenter les centrales thermiques, a-t-il fait savoir, et les mines resteront actives. Rien qui n’éclaire l’avenir de la Grande Barrière de corail, dont une étude montre qu’elle vient de subir un nouveau blanchissement sur 91 % de sa surface, provoqué par la hausse des températures de l’eau.

Charivari
New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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L'Humanité

À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscines

Antoine Poncet

La Venise verte n’a jamais aussi bien porté son nom. À Niort (Deux-Sèvres), on utilise les eaux de la patinoire et des piscines municipales pour arroser les espaces verts. Une grande première. Depuis la fin du mois de mai, une pompe achemine l’eau fondue de la patinoire vers des citernes. L’or bleu est également récupéré dans six piscines de la ville, pour un total de 500 m3 stockés. « Autant d’eau qui ne sera pas prélevée dans les nappes phréatiques, c’est du bon sens », estime le maire, Jérôme Baloge (Parti radical). Et il l’assure, la qualité de l’eau « est tout à fait acceptable pour les plantes ». Mais la quantité recyclée ne représente « pas grand-chose » par rapport aux 100 000 m3 que consomment chaque année les végétaux de la ville de Niort, concède Manuel Gasnier, chef du service espaces verts. Dans les Deux-Sèvres, le seuil d’alerte de vigilance sécheresse a d’ores et déjà été dépassé. Cette mesure pourrait au moins limiter les dégâts.

niortécologiepiscinessécheresse
France24 - World

Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

Issued on: 04/06/2022 - 18:13Modified: 04/06/2022 - 18:19

Romain BRUNET Follow

Jean-Luc Mélenchon’s far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI) party, which came in third in the first round of the 2022 presidential election, has had 17 MPs in the National Assembly since the 2017 legislative elections. They quickly gained notice not only for their ability to create a buzz, but also for blocking certain government texts. 

On May 10, 2022, France’s Greens, Communist Party and Socialist Party all agreed to form a historic alliance with the far-left France Unbowed (La France Insoumise or LFI), ahead of the June legislative elections in hopes of securing a lower-house majority. Despite its small number of members currently, LFI has been very active in the National Assembly over the past five years. It has passed 100 or so bills and more than 60 motions for resolutions, tabled more than 60,000 amendments, established four commissions of enquiry and intervened thousands of times in parliament.

In June 2017, Jean-Luc Mélenchon, who had been a senator in Essonne for 18 years, was the only one of the 17 LFI MPs who knew how parliament worked. In fact, his colleagues were mocked during the first few months of their terms for their lack of experience. In addition to the fact that she had been a nurse’s aide prior to being elected, some of Caroline Fiat’s opponents nicknamed her "the deputy Bac -2", referring to her educational trainng, while Adrien Quatennens, who had previously been a customer advisor for EDF (Électricité de France S.A., a French multinational electric utility company), was given the nickname of "Deputy Call-center".

However, the mockery quickly ceased when it became apparent that the LFI MPs were serious about positioning themselves as the opposition to Emmanuel Macron’s presidential majority during his five-year term.

"The LFI MPs have really been very active, very present and very invested in their roles, both in the committee and the Assembly, doing serious groundwork," said Olivier Rozenberg, a professor at Sciences-Po and specialist in parliamentary life.

"Our goal was simple: to be the first opponent and the first proposer", says Mathilde Panot, MP for Val-de-Marne and president of the LFI parliamentary group in the National Assembly. "We wanted to fight the government both by bringing the country's various social struggles into the National Assembly while making sure, each time, to propose another vision by converting our programme into legislative proposals," she continued. "For example, we are the only group that presented a counter-budget every year and a counter-management plan for Covid."

"Our voice should be heard by as many people as possible"

However, it's the stunts from LFI's MPs that have left the biggest mark. Very early on in the legislature, LFI took advange of Palais-Bourbon’s media platform to make themselves known. Alexis Corbière, MP for Seine-Saint-Denis, pushed back against the government’s decision to reduce the personal housing allowance by €5 by presenting a shopping basket before parliament that contained €5’s worth of food. Adrien Quatennens, MP from the North, encouraged the Republic on the Move (La République en Marche, or LREM) MPs to be "insubordinate" during the revision of the Labour Code. And finally, François Ruffin, MP for the Somme, wore the shirt of an amateur football club when he talked about financing non-professional sport. All these actions created a buzz, with videos widely shared on social media.

If LFI and its newly created coalition secures a majority in parliament, no doubt more attention-grabbing actions will take place. It has pledged to introduce a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establish the wealth tax, repeal Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future and establish a Sixth Republic, an institutional revamp in which the executive’s powers would be reduced in favour of the parliament and people. LFI ran on all these proposals during France’s latest presidential election in April.

"It's true that some of our speeches have had several million views, which was quite unprecedented in the history of the National Assembly," says Panot. "We start from the principle that the words we speak in the Assembly are meant to be heard by the greatest number of people, so you will never hear us talk about amendment no. 6147 aimed at deleting paragraph 4 of Article 2. When Alexis Corbière took out his shopping basket, our primary goal was to bring reality back into the debates."

.@AQuatennens aux députés REM : "Soyez à la hauteur ! N'hésitez pas à vous insoumettre..." https://t.co/9vUOFDUQtY #CodeDuTravail #DirectAN pic.twitter.com/gNVh0LlnqE

July 10, 2017

"This strategy has been effective because it is talked about and remembered," says Rozenberg. "But above all, it was also an opportunity to bring to the forefront, alongside Jean-Luc Mélenchon, new figures within LFI who otherwise would not have existed. The result after five years is therefore rather beneficial. A new generation has been trained."

.@Francois_Ruffin (La France insoumise) crée la polémique en portant un maillot de foot dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale >> https://t.co/Re7vu6fXpo #Football #DirectAN pic.twitter.com/AjjowtCqAy

December 7, 2017

LFI MPs also took advantage of their parliamentary niches, which were granted to the opposition groups so that they could set the National Assembly’s agenda usually established by the government. This meant that bills with which the government was not comfortable could be voted on, including recognising occupational pathologies resulting from burnout, introducing receipts for identity checks, banning glyphosate, capping bank charges, extending the earned income supplement to young people aged between 18 and 25 and introducing a tax on crisis profiteers.

"All these texts were rejected, but since they were popular with the public, they used them to catch the government off guard," says Rozenberg.

Clémentine Autain, the MP for Seine-Saint-Denis, did however manage to get a resolution passed in January 2022 that recognises endometriosis as a long-term medical condition (ALD). Two days after President Macron presented a plan dedicated to it, this subject made media headlines. It would therefore have been difficult for the presidential majority to vote against this recognition, which authorities had been demanding for several years.

"Blocking deliberations raises questions"

However, the actions of LFI MPs have also been obstructed on numerous occasions. Unable to block a bill due to their low numbers, the LFI group wrote several amendments and points of order in order to slow down the examination of certain texts.

At the beginning of 2020, the pension reform thus resulted in the rebel MPs' tabling of 19,000 amendments. "We acknowledge our obstructionism," said Mélenchon on BFMTV. "Because, in the same way that a trade unionist goes on strike for 43, 45, 50 days and loses salary, the MPs would be failing in their duty if they did not use every possible weapon to delay the final decision that could be imposed automatically in the Chamber."

This has happened to such an extent that the presidential majority is worried about what will happen if a very large number of LFI MPs get elected during the legislative elections on 12 and 19 June. "LFI has adopted a chaos strategy. (...) There is a risk of permanent political guerrilla warfare regarding substance and form," says François de Rugy, the former ‘Macronist’ president of the National Assembly, in an article published on 16 May by L'Opinion.

All the more so as the first opposition group is given – in principle – the presidency of the Finance Committee, another subject of concern for the outgoing presidential majority. "LFI could take advantage of this to investigate Bercy in order to highlight this or that problem regarding public spending or to fully inform themselves of the consequences of abolishing the ISF [solidarity tax on wealth]," says Rozenberg. "But I don't think it will create chaos. Rather, it is an opportunity to see important things happen in the Assembly."

"It's true that if there are 150 or 200 of us, then that changes everything. And being in charge of the finance committee would make us even stronger opponents," says Panot. "That being said," she resumes, "the 'Marcheurs' are right to be afraid of us because we don't want to be the first opposition group: we want the majority."

During the last presidential election in April 2022, LFI’s platform was heavily centred on social issues and the cost of living, and Mélanchon garnered 22% of the vote, narrowly losing to Marine Le Pen, who went up against Macron in the second round.

This article has been adapted from the original in French by Mariamne Everett. 

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Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

The Campaign Beat

Jean-Luc Mélenchon's call for a Sixth Republic

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

Opex 360

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

France24 - World

‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad

Issued on: 02/06/2022 - 22:56

French citizens living abroad have been electing their own lawmakers to France’s lower-house National Assembly since 2012. Eleven of the chamber’s 577 deputies represent French expatriates based in as many districts around the world. Often dual nationals, candidates for these seats are hoping their unusual profiles – with one foot in France and another elsewhere – will win over voters. FRANCE 24 takes a closer look at two candidates running to represent French expatriates in Africa.

This June marks the third time France’s expats have gone to the polls for legislative elections. After a five-day window to vote by internet closed on Wednesday, some 1.6 million French voters residing abroad will be called to the polls over the weekend to vote in person. Registered voters can cast their ballots at embassies and consulates on Saturday (in the Americas) and Sunday (in the other districts abroad).

The 11 districts abroad span the planet in constituencies that range from tiny (District 6: Liechstenstein and Switzerland) to massive (District 11: Eastern Europe, Asia, Oceania). Two of the districts encompass French expatriates in Africa: District 9 spans the Maghreb and much of West Africa; Benin, Ghana and Togo are in District 10 along with the rest of Africa and the Middle East.

Political newcomer Ali Camille Hojeij is standing in District 10. Running as an independent, the 36-year-old Franco-Lebanese lawyer nevertheless describes himself as “compatible” with President Emmanuel Macron’s political line. Hojeij says he wants to be the voice of his district’s expatriates, who are “full French citizens but considered as separate”.

“Out of sight, out of mind”, is how Naïma M’Faddel describes it. A candidate for the conservative Les Républicains and close to the party’s 2022 presidential candidate Valérie Pécresse, M’Faddel is standing in District 9. “Politicians come and go, but [the voters] don’t see their problems being solved. Many wonder what purpose there is in going to vote,” she said.  

Indeed, the apparent lack of interest in France’s legislative elections can be seen at the ballot box. Scarcely 20 percent of those registered turned out to vote across the 11 districts in 2017’s legislative first round – less than half the turnout in that election overall.  

One foot in Paris, the other in Africa

Aside from their impression that Paris neglects them, French expatriate voters also feel a sense of injustice fuelled by issues like getting France to recognise pension credits acquired abroad or the fact that expatriates pay into a French social security system they aren’t eligible to benefit from.

“The key government ministry for French residents abroad is Bercy, the Economy and Finance Ministry. And for Bercy, French residents abroad are deserters who have fled their country so they can pay fewer taxes,” said Hojeij.

School fees are another point of contention. Tuition is continually on the rise for expatriates, who – contrary to popular belief – are not all privileged, said M’Faddel. “I want free schooling for [French] children living abroad who attend schools established by France. It’s a matter of equality between citizens and a constitutional principle,” she said.  

“There is a scissor effect: on the one hand, we have school fees that are increasing; on the other, we have local hires that often don’t have the CAPES (secondary-school teaching) diploma and so the quality of teaching is deteriorating,” Hojeij explained. The lawyer defines himself as a pure product of the Agency for French Teaching Abroad (AEFE), which runs a network of 552 schools around the world.  

Born in Bangui in the Central African Republic and the son of a businessman, Houjeij spent his childhood on the African continent before hanging his hat in Paris to study law as an 18-year-old. Today, he claims “sociocultural roots” in Africa and the Middle East, “even though it remains difficult in a district that covers 49 countries”, the political novice recognised.  

To persuade voters, M’Faddel is also emphasising her multicultural path and her links to Morocco. “My brothers and my children live in this district. So the issue of expatriation affects me, too,” said M’Faddel, an essayist and a former elected official in Dreux (central France). Having arrived in France at the age of 8 without receiving any schooling in Morocco, M’Faddel said she “owes France everything”.

Fighting anti-French sentiment in Africa

While making French expatriate voices heard in Paris is a priority for both legislative candidates, M’Faddel and Hojeij also see their role as intermediaries on French foreign policy. That task is all the more important at a time when anti-French sentiment has gone up a notch in several African countries, including the Central African Republic, Mali and Chad.

“French expatriates have a very good reputation and don’t elicit any hostility. The resentment comes from the perception of French policy and manipulations from France’s rivals, Russia in particular,” said Houjeij.

As France’s diplomats rail against a proposed reform that would strip them of their special status, Houjeij holds that a lawmaker with the keys to understand Africa, and with “sociocultural roots” there, could be particularly useful in conducting diplomacy. In his opinion, France and the African continent need interlocutors capable of “advancing the French agenda, but in a manner that is much more respectful of states’ sovereignty”.

M’Faddel, meanwhile, contends that more resources need to go towards fostering relationships. “For the past decade, France has not managed to maintain cultural links between peoples. And the relationships between France and Africa have also been stretched thin on the economic front.” She calls for raising the budgets of cultural institutes and the Francophonie, the international organisation that represents French-speaking countries, “in order to re-establish the fraternal and historical links between Africa and France”.

This article has been adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

Opex 360

La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

Opex 360

La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

France24 - World

'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle

Issued on: 31/05/2022 - 16:53

NEWS WIRES

Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP. 

Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June. 

She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs. 

"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.

"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival. 

"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."

Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.

Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions. 

Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.

French legislative elections © FRANCE 24

'Leader of the masses'                

MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election. 

But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her. 

"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP. 

LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".

"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks". 

"She's what I call a leader of the masses," he added. 

Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.

After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters. 

The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000. 

"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau. 

Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.

"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.

Cleaning is a job that "destroys the body", she said. 

'Symbolic importance'                  

LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election. 

He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen. 

After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.

Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.

"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.

Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket. 

Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote. 

But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.

Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class. 

"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said. 

"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it." 

(AFP)

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Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

French politics

'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest

France24 - World

British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon rainforest

Issued on: 07/06/2022 - 05:37

NEWS WIRES

A British journalist and a Brazilian indigenous expert have gone missing in a remote region of the Amazon rainforest after receiving threats, authorities and indigenous-rights groups said Monday, raising fears for their safety.

Veteran foreign correspondent Dom Phillips, 57, went missing while researching a book in the Brazilian Amazon's Javari Valley with respected indigenous expert Bruno Pereira, said The Guardian newspaper, where Phillips has been a longtime contributor.

The pair had traveled by boat to Jaburu lake, in the northern state of Amazonas near Brazil's border with Peru, and were expected to return to the city of Atalaia do Norte by around 9:00 am Sunday, two rights groups said in a statement.

The men had "received threats in the field" last week, said the groups, the Union of Indigenous Organizations of the Javari Valley (UNIVAJA) and the Observatory for the Human Rights of Isolated and Recently Contacted Indigenous Peoples (OPI).

They did not give further details, but Pereira, an expert at Brazil's indigenous affairs agency FUNAI with deep knowledge of the region, has regularly received threats from loggers and miners trying to invade isolated indigenous groups' land.

FUNAI told AFP it was collaborating with local authorities on the search effort. It added that Pereira was on leave from the agency "to pursue personal interests."

Phillips and Pereira had traveled to the region around a FUNAI monitoring base, and reached Jaburu lake Friday evening, UNIVAJA and OPI said.

They started the return trip early Sunday, stopping in the community of Sao Rafael, where Pereira had scheduled a meeting with a local leader to discuss indigenous patrols to fight the "intense invasions" that have been taking place on their lands, the groups said.

When the community leader did not arrive, the men decided to continue to Atalaia do Norte, about a two-hour trip, they said.

They were last sighted shortly after near the community of Sao Gabriel, just downstream from Sao Rafael.

The pair were traveling in a new boat with 70 liters of gasoline -- "sufficient for the trip" -- and were using satellite communications equipment, the groups said.

The federal prosecutors' office said it had dispatched police to investigate and activated a search operation, to be led by the Brazilian navy.

Two initial searches by indigenous locals "with extremely good knowledge of the region" have found no trace of the men, said UNIVAJA and OPI.

According to the newspaper O Globo, two fishermen were arrested by the police on Monday night, including a person with whom the two men had an appointment. The paper did not specify if it was the local leader in Sao Rafael who never showed.

'Time of the essence'

The missing men's families voiced alarm, along with high-profile organizations and figures including Brazilian ex-president Luiz Inacio Lula da Silva.

"We implore the Brazilian authorities to send the national guard, federal police and all the powers at their disposal to find our cherished Dom," Phillips's sister's partner, Paul Sherwood, wrote on Twitter.

"He loves Brazil and has committed his career to coverage of the Amazon rainforest. We understand that time is of the essence."

The Committee to Protect Journalists and Brazil's Foreign Press Correspondents' Association (ACIE) also voiced their concern and urged the authorities to act "immediately."

"I hope they are fine, safe and will be found quickly," tweeted Lula, the front-runner for Brazil's October presidential elections against far-right incumbent Jair Bolsonaro -- who has faced accusations of fueling invasions of indigenous lands in the Amazon with his pro-mining and agribusiness policies.

The Guardian said in a statement it was "very concerned" about Phillips, whose work has also appeared in The New York Times, The Washington Post and other leading media.

"We condemn all attacks and violence against journalists and media workers. We are hopeful that Dom and those he was traveling with are safe and will be found soon," it said.

Phillips, who is married and based in the northeastern city of Salvador, had previously accompanied Pereira in 2018 to the Javari Valley for a story in The Guardian.

The 85,000-square-kilometer (33,000-square-mile) reservation is home to around 6,300 indigenous people from 26 groups, including a large number with virtually no contact with the outside world.

FUNAI's base there, set up to protect indigenous inhabitants, has come under attack several times in recent years. In 2019, a FUNAI officer there was shot dead.

(AFP)

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French journalist killed in east Ukraine while reporting on evacuating civilians

Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist

Reporters

The 'agricultural mafia' taking over Brazil's Amazon rainforest

Opex 360

Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

France24 - World

Musk says he may drop deal to buy Twitter if fake-account data not provided

Issued on: 06/06/2022 - 17:56

NEWS WIRES

Elon Musk on Monday warned that he might walk away from his $44 billion offer to acquire Twitter Inc if the social media network failed to provide data on spam and fake accounts.

In a letter to Twitter, the billionaire reiterated his request for details on bot accounts and said he reserved all rights to terminate the merger as the company was in a “clear material breach” of its obligations by not providing him with the information.

Twitter shares were down 5.5% at $38.13 and were trading at a steep discount to Musk’s offer of $54.20 per share, suggesting that investors did not expect the deal would close at the agreed price.

Twitter did not immediately respond to a request for comment.

This is the first time Musk has threatened to walk away from the deal in writing as opposed to airing it on Twitter’s social media platform.

“Musk believes Twitter is transparently refusing to comply with its obligations under the merger agreement, which is causing further suspicion that the company is withholding the requested data,” according to the letter.

Twitter had previously downplayed Musk’s warning that the deal was “on hold”, arguing the data would help him prepare for his ownership of Twitter and that it was not meant to carry out due diligence and reopen negotiations.

Earlier in May, Musk said he would put the deal “temporarily on hold”, while he waits for the social media company to provide data on the proportion of its fake accounts.

In response, Twitter Chief Executive Parag Agrawal had said the most advanced spam campaigns used combinations of humans and automation and that he did not believe the calculations could be performed externally, because it required both public and private information that Twitter cannot share.

Musk said in his letter that he needed the data to conduct his own analysis of Twitter users and did not believe in the company’s “lax testing methodologies.”

“He is trying to walk away from the Twitter deal, this is the first shot across the bow,” Wedbush analyst Dan Ives said.

A self proclaimed free-speech absolutist, Musk, who owns 9.6% of Twitter and is its second-largest shareholder, has said one of his priorities will be to remove “spam bots” from the platform.

The Tesla Inc boss has also secured financing for the deal and has pulled in top shareholders, including Saudi Arabian investor Prince Alwaleed bin Talal and Sequoia Capital.

The letter by Musk’s lawyers was addressed to Twitter’s chief legal officer, Vijaya Gadde.

(REUTERS)

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Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump

Musk says Twitter purchase will not go ahead without clarity on spam accounts

BBC

Croatia 1-1 France: Les Bleus yet to win in Nations League

Last updated on Less than a minute agoLess than a minute ago.From the section European Football

Defending champions France have one point from two Nations League games after being held by Croatia in Split.

Didier Deschamps made 10 changes from the side who threw away a lead to lose 2-1 to Denmark on Friday.

They looked on course for victory when Adrien Rabiot's cool finish from Wissam Ben Yedder's ball gave them the lead.

But Andrej Kramaric scored a fine penalty after the video assistant referee awarded him a spot-kick following a foul by Jonathan Clauss.

Denmark now top the group on six points after winning 2-1 in Austria.

France now face an uphill battle to reach next year's Nations League finals after throwing away two leads in five days.

Croatia had chances to win the game but West Ham's Nikola Vlasic was denied by goalkeeper Mike Maignan, who was making his competitive debut, and Luka Sucic dragged a shot wide.

France handed first competitive starts to Arsenal pair Matteo Guendouzi and William Saliba and RB Leipzig's sought-after frontman Christopher Nkunku.

New Aston Villa signing Boubacar Kamara came on for his France debut in the second half.

Real Madrid midfielder Luka Modric won his 150th cap for Croatia.

Denmark overcame Austria in the other game in Group A1 in a game delayed for 90 minutes because of a power failure.

Power went in Vienna's second district before kick-off, causing the long delay, with fans using their phones to shine some light at the Ernst Happel Stadion.

When the game eventually started, a late Danish strike took them top of the group.

Pierre-Emile Hojbjerg swept the Danes into the lead before Xaver Schlager took advantage of some poor defending to level.

Denmark's Christian Eriksen and Austrian forward Marko Arnautovic hit the post as both sides pushed for a winner.

With six minutes left Eriksen found Jens Stryger Larsen, who curled a stunning finish into the top corner.

It was a first defeat for Austria's former Manchester United boss Ralf Rangnick, whose side won 3-0 in Croatia last week in his first game in charge.

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Croatia 1, France 1.

Second Half ends, Croatia 1, France 1.

Attempt missed. Luka Sucic (Croatia) right footed shot from the right side of the box misses to the left. Assisted by Josip Juranovic with a through ball.

Mattéo Guendouzi (France) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Borna Barisic (Croatia).

Offside, Croatia. Mislav Orsic tries a through ball, but Luka Sucic is caught offside.

Corner, Croatia. Conceded by Lucas Digne.

Attempt missed. Antoine Griezmann (France) left footed shot from the left side of the box misses to the right.

Corner, Croatia. Conceded by Mike Maignan.

Attempt saved. Nikola Vlasic (Croatia) left footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner.

Jonathan Clauss (France) wins a free kick on the right wing.

Foul by Borna Barisic (Croatia).

Presnel Kimpembe (France) is shown the yellow card for a bad foul.

Foul by Presnel Kimpembe (France).

Luka Sucic (Croatia) wins a free kick in the attacking half.

Goal! Croatia 1, France 1. Andrej Kramaric (Croatia) converts the penalty with a right footed shot to the bottom left corner.

VAR Decision: Penalty Croatia.

Penalty conceded by Jonathan Clauss (France) after a foul in the penalty area.

Penalty Croatia. Andrej Kramaric draws a foul in the penalty area.

Attempt saved. Luka Sucic (Croatia) left footed shot from the centre of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Mislav Orsic with a through ball.

BBC

For a while, it was more of a workman's drink served in bottles

In Belize's idyllic beach town of Placencia, the buzz of blenders has become something of a soundtrack. The once-quiet fishing village, which sits on the point of a 26km-long southern peninsula flanked by the Caribbean Ocean and a wildlife-rich lagoon, is often described by locals as "the caye you can drive to" because of its laid-back atmosphere. When temperatures soar, locals and travellers head to gaily painted beach bars that not only serve cold daiquiris and piña coladas but also a Placencia speciality: the seaweed shake.

Rather than tasting of salty nori, the creamy beverage is reminiscent of eggnog, thanks to the addition of freshly grated nutmeg, milk, sugar, vanilla and – depending on who's behind the bar – a generous shot of rum. Its thick viscosity, however, can be credited to one particular variety of mineral-packed edible seaweed (Eucheuma isiforme) that has long been harvested along the Belizean coast.

Today, Placencia has become famous for its influx of sustainable seaweed farming initiatives, which in turn, are creating new carbon sinks and helping to restore the region's diverse marine life. And you don't have to go far to find the treasured greens. Stroll along the pedestrian-only Placencia Sidewalk and you'll find a number of restaurants serving seaweed shakes. Strike up a conversation with a local and you'll quickly see the beverage's ties to not just the town's heritage, but also to its ecological and economic future.

"People have been making seaweed drinks in Belize for generations," said Lyra Spang, a Placencia-based culinary anthropologist and founder of Taste Belize Food & Culture Tours. "Placencia is particularly known for seaweed because the Placencia Producers Cooperative, the villages fishing co-op, was the first entity in Belize to attempt cultivation of the seaweed."

Placencia is well known for its sustainable seaweed farming initiatives (courtesy of The Nature Conservancy)

In Belize and other neighbouring Caribbean countries, communities have long consumed seaweed drinks for their supposed health benefits, said Spang, who often introduces travellers to the drink on her Placencia Village Food Tour. As locals say in Belizean Creole, it's "good fi di back" (good for the back), which means it supposedly increases sexual performance and reproductive health, she added. Above all else, it's notably high in protein and dietary fibre, as well as minerals like potassium, magnesium, iron, zinc and selenium – making it the perfect refresher after a long day of scuba diving, snorkelling or marvelling at the multitude of Maya ruins that dot the lush countryside. Although these drinks can be found throughout the country and other Caribbean nations, Placencia is taking things one step further by developing an entire sustainable industry around seaweed farming.

While the exact origin of Belize's seaweed-based drinks is unknown, many believed the recipes arrived in Belize by way of Jamaica, where sea moss smoothies are popular. Many edible marine plants can be used as thickening agents due to their carrageenan content, a jelly-like carbohydrate that's now widely used in the food industry to make desserts like ice cream, puddings and custards. This knowledge was likely brought to the Caribbean from the United Kingdom and Ireland, where the use of Irish moss (Chondrus crispus) in traditional cooking dates back centuries, said Spang.

It wasn't until the advent of blenders and ice that the beverage achieved commercial appeal, with The Galley Restaurant and Bar being one of the first restaurants in Placencia to sell what co-owner and jazz musician Cleveland Berry coined "seaweed punch" in the 1980s.

"For a while, it was more of a workman's drink served in bottles," said Jolie Pollard, whose grandparents Julia and Cleveland Berry founded the restaurant. "The two of them started serving milkshakes and my grandfather started making his seaweed punch in a way that was thick and creamy – almost like ice cream. The trend caught on."

The eggnog-like shake is made of seaweed, nutmeg, milk, sugar and vanilla (Credit: Benedict Kim/Esoteric Vision Photography)

Today, Pollard has continued their legacy by creating Ikooma, a seaweed-based haircare brand. And as for seaweed shakes, other establishments in the village have iterated on the original. The Shak, a locally owned beach cafe beside the main pier, has been serving seaweed shakes for nearly two decades and now offers 32 flavours such as Oreo, peanut butter and coffee. At roadside coffeeshop Brewed Awakenings, you can also find unique blends like spiced chai and orange creamsicle.

Most people expect it to taste fishy but are amazed when all they can taste is the flavour that they've chosen

"When people think about seaweed, they sometimes associate it with the sargassum that plagues the beaches in many instances," said Jacklin B Marroquin, owner of Brewed Awakenings. "Most people expect it to taste fishy but are amazed when all they can taste is the flavour that they've chosen, be that chocolate, coffee or fruits."

To prepare the seaweed for shakes, it's first soaked in hot water before being left to rest. Once it's fully cooled down, it's blended with some water – turning it into a jelly – and stored in containers for use during the day, said Marroquin.

The seaweed used in beverages was once harvested from the wild, where natural patches were heavily guarded secrets among fishermen. Due to issues of overharvesting from the reefs, most restaurants now source their seaweed from farms not far from town, many of which are part of the Placencia Producers Cooperative Society, where Kurt Godfrey Jr, a third-generation seaweed farmer, helps oversee the management of the seaweed farms. He and his family have long been heralded as the pioneers of seaweed farming in Placencia, distributing more than 450kg of seaweed per month since the 1980s and exporting some of it to the US, Mexico and Australia.

Today, seaweed farming is seen as an alternative income source to fishing (courtesy of The Nature Conservancy)

It wasn't until 2013, however, when Belize established a network of marine protected areas, that others began to look to seaweed farming as an alternative income source to fishing. Today, Belize is one of the most progressive countries when it comes to protecting marine life. Home to the world's second-largest barrier reef, it was one of the first countries to ban trawling and recently passed a new bill to ban gill netting. To help displaced fishing communities, The Nature Conservancy (TNC) began supporting seaweed farming initiatives in Placencia. What was launched as a pilot project to support economic growth now has the potential to become a thriving industry that also benefits the environment, said Julie Robinson, the Belize programme director at TNC.

"We quickly realised that this wasn't just about livelihoods – the farms were also providing a habitat for both commercially and ecologically important species," said Robinson. "I was seeing juvenile parrotfish, snappers and even juvenile lobsters. It was almost like there was a little artificial reef around the [seaweed] farms, providing a restorative function."

Part of the goal of the project was to ensure that other ecologically important marine plants weren't removed to make way for farms. TNC provided training to more than 100 people, teaching them how to grow the seaweed along ropes underwater and harvest responsibly. While seaweed farming was once a male-dominated industry, women have since got involved, sparking the creation of the Belize Women's Seaweed Farmers Association (BWSFA) in 2019, said Robinson.

"The women are really passionate about not just having their own farms, but also creating value-added products that uplift their communities," she said. One member of the BWSFA is in the process of creating seaweed salt, while another is making seaweed-based nutritional supplements.

As well as shakes, the seaweed is also used in haircare products, nutritional supplements and condiments (Credit: Benedict Kim/Esoteric Vision Photography)

For travellers, one of the most exciting developments could be a brand-new tourism offering: seaweed farm snorkelling. The BWSFA's president, Mariko Wallen, is using her experience as a tour guide and coral restorer to launch seaweed farm tours in Placencia later this year, where visitors will learn to harvest seaweed while spotting rare marine life like silvery tarpon, curious squid and massive stingrays.

The best reward for a few hours spent working hard as an underwater farmer is none other than a creamy seaweed shake – paired with good conversation and a view of the ocean. Placencia may be diligently striving to build a new industry based on a heritage ingredient, but the act of enjoying the iconic creamy beverage is still a slow, social affair. With the sound of waves lapping, yellow warblers chirping and blenders buzzing, you'll likely develop a newfound appreciation for the forward-thinking Belizean peninsula that still operates on "island time".

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France24 - World

Iraq court hands British retiree 15-year sentence in antiquities case

Issued on: 06/06/2022 - 16:15Modified: 06/06/2022 - 16:43

NEWS WIRES

An Iraqi court on Monday sentenced a British retiree to 15 years’ prison for trying to smuggle antiquities out of the country, but acquitted his German co-accused.

The maximum penalty for the offence is death by hanging but the court decided on a lesser sentence for James Fitton, 66, “because of the advanced age of the accused,” the judge said.

Fitton’s lawyer said that he would appeal.

The court found “insufficient evidence” to convict co-accused Volker Waldmann, 60, who was visiting Iraq with Fitton on an organised tour when they were arrested in March at Baghdad airport.

War-ravaged Iraq’s tourism infrastructure is almost non-existent but the country is timidly opening to visitors.

Iraq has also been trying to recover antiquities that were looted over a period of decades from the country whose civilisation dates back thousands of years.

When the judge asked the men whether they were guilty or not guilty “of trafficking antiquities,” each replied: “Not guilty.”

They appeared in court dressed in yellow prisoners’ clothing, but not handcuffed, said an AFP journalist at the hearing.

They were charged under a 2002 law against “intentionally taking or trying to take out of Iraq an antiquity”.

Retired geologist James Fitton, 66 (centre, white beard), was sentenced in Baghdad for trying to smuggle antiquities out of the country pic.twitter.com/favYdsvF44

June 6, 2022

According to statements from customs officers and witnesses, Fitton’s baggage contained about a dozen stone fragments, pieces of pottery or ceramics.

Waldmann, a Berlin psychologist, allegedly had two pieces but at the trial’s opening on May 15 denied they were his.

When the judge asked Fitton why he tried to take the artefacts out of Iraq, he cited his “hobby” and said he did not mean to do anything illegal.

“I didn’t realise that taking them was against the law,” Fitton said, adding that some of the ancient sites were open and unguarded.

In his verdict the judge found that Fitton was “aware” that the location from where he collected the fragments was “an archaeological site” and that it was illegal to take them.

The judge concluded there was criminal intent.

Defence lawyer Thaer Saoud denied this, and called the judgement “extreme”.

In Waldmann’s case the judge accepted the defence argument that the German did not know the pieces from Fitton were antiquities.

The two men were not acquainted before their trip to Iraq.

They heard the verdict two weeks after court had adjourned to allow time for further investigations at the request of Waldmann’s lawyer, Furat Kuba.

“We don’t have any more details: what site do these pieces come from? What era, what civilisation do they date back to?” Kuba said at the time.

(AFP)

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Egyptian antiques seized from New York's Met museum as part of Louvre probe

Focus

Covid-19 pandemic sees sharp rise in looting of antiquities in Iraq

IRAQ

Video: Iraq’s ancient city of Nimrud reduced to ruins by Islamic State group

BBC

From The Conversation

The world's biggest nation is about to shrink.

China accounts for more than one-sixth of the world's population, yet after four extraordinary decades in which the country’s population has swelled from 660 million to 1.4 billion, its population is on track to turn down this year, for the first time since the great famine of 1959-1961.

According to the latest figures from China's National Bureau of Statistics, China's population grew from 1.41212 billion to just 1.41260 billion in 2021 – a record low increase of just 480,000, a mere fraction of the annual growth of eight million or so common a decade ago.

While a reluctance to have children in the face of strict anti-Covid measures might have contributed to the slowdown in births, it has been coming for years.

China's total fertility rate (births per woman) was 2.6 in the late 1980s – well above the 2.1 needed to replace deaths. It has been between 1.6 and 1.7 since 1994, and slipped to 1.3 in 2020 and just 1.15 in 2021.

By way of comparison, in Australia and the United States the total fertility rate is 1.6 births per woman. In ageing Japan it is 1.3.

This has happened despite China abandoning its one-child policy in 2016 and introducing a three-child policy, backed by tax and other incentives, last year.

You might also like:

Theories differ about why Chinese women remain reluctant to have children in the face of state incentives. One possibility is that the population has become used to small families. Another involves the rising cost of living, while others think it might be to do with the increasing marriage age, which delays births and dampens the desire to have children.

In addition, China has fewer women of child-bearing age than might be expected. Limited to having only one child since 1980, many couples opted for a boy, lifting the sex at birth ratio from 106 boys for every 100 girls (the ratio in most of the rest of the world) to 120, and in some provinces to 130.

After 2021, researchers predict that China's population will decline annually by an average of 1.1% (Credit: Sheldon Cooper/Getty Images)

China's total population grew by a post-famine low of just 0.34 in 1,000 last year. Projections prepared by a team at the Shanghai Academy of Social Sciences have it falling this year – for the first time post-famine – by 0.49 in a thousand.

The turning point has come a decade sooner than expected.

As recently as 2019 the China Academy of Social Sciences expected the population to peak in 2029, at 1.44 billion. The 2019 United Nations Population Prospects report expected the peak later still, in 2031-32, at 1.46 billion.

The Shanghai Academy of Social Sciences team predicts an annual average decline of 1.1% after 2021, pushing China's population down to 587 million in 2100, less than half of what it is today.

The reasonable assumptions behind that prediction are that China's total fertility rate slips from 1.15 to 1.1 between now and 2030, and remains there until 2100.

The rapid decline will have a profound impact on China's economy.

China's working-age population peaked in 2014 and is projected to shrink to less than one-third of that peak by 2100. China's elderly population (aged 65 and above) is expected to continue to climb for most of that time, passing China's working-age population near 2080.

China abandoned its one-child policy in 2016 (Credit: Wang Huabin / Getty Images)

This means that while there are currently 100 working-age people available to support every 20 elderly people, by 2100, 100 working-age Chinese will have to support as many as 120 elderly Chinese.

The annual average decline of 1.73% in China's working-age population sets the scene for much lower economic growth, unless productivity advances rapidly.

Higher labour costs, driven by the rapidly shrinking labour force, are set to push low-margin, labour-intensive manufacturing out of China to labour-abundant countries such as Vietnam, Bangladesh and India.

Already, manufacturing labour costs in China are twice as high as in Vietnam.

At the same time, China will be required to direct more of its productive resources to provision of health, medical and aged-care services to meet the demands of an increasingly elderly population.

Modelling by the Centre of Policy Studies at Victoria University in Australia suggests that without changes to China's pension system, its pension payments will grow five-fold from 4% of GDP in 2020 to 20% of GDP in 2100.

For resource-exporting nations such as Australia, these changes are likely to require a reorientation of exports towards manufacturers outside China. For importers of goods including the United States, the source of goods is set to gradually shift towards new and emerging centres of manufacturing.

Despite forecasts that this will be "the Chinese century", these population projections suggest influence might move elsewhere – including to neighbouring India, whose population is expected to overtake China within this coming decade.

* This is an edited version of an article that originally appeared in The Conversation, and is republished under a Creative Commons licence.

Xiujian Peng works for Centre of Policy Studies, Victoria University. She has received funding from several organisations in the past five years including the Shanghai Academy of Social Sciences, Henan Agricultural University and CHN Energy Economic and Technological Research Institute.

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France24 - Monde

Jeune tué par balle en Guinée : la justice réclame les noms des policiers sur le terrain

Publié le : 06/06/2022 - 23:24

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

En Guinée, la justice a ouvert une enquête pour trouver l'assassin du jeune tué par balle la semaine dernière à Conakry, en marge d'une manifestation entre forces de sécurité et manifestants contre la hausse du prix du carburant. Une marche funèbre prévue ce lundi par le Mouvement FNDC (Front national pour la défense de la constitution) a été reportée. Plus d'explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.

L'attaque par des hommes armés, dimanche 5 juin, d'une église catholique durant la messe a fait au moins 21 morts et une quarantaine de blessés, dont des enfants, dans le sud-ouest du Nigeria, suscitant l'effroi dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Six responsables de l'opposition au Tchad, poursuivis notamment pour "troubles à l'ordre public" après une manifestation contre la France émaillée d'incidents le 14 mai, ont été reconnus coupables lors d'un procès expéditif boycotté par les avocats de la défense. Ils ont été condamnés, lundi 6 juin, à un an de prison avec sursis, une condamnation inférieure aux réquisitions.

Au Sénégal, le rejet de la liste des titulaires de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi sème le trouble à moins de deux mois des élections législatives. Le Conseil constitutionnel a également invalidé la liste des suppléants de la majorité présidentielle Benno Bokk Yakaar. L'invité de ce journal est El Malick Ndiaye, porte-parole des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), formation de l'opposant Ousmane Sonko

Les sonorités gnaoua sont un art musical d’Afrique du Nord inscrit depuis 2019 au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Elles sont à l'honneur du Gnaoua Tour Festival organisé au Maroc, dont la première étape  vient de se dérouler à Essaouira. Le reportage de notre correspondant Jean-Marie Lemaire.

Cheffe d'édition :Célia Caracena

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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

Au Tchad, des centaines de manifestants contre la présence française

Qui est Ousmane Sonko, l'opposant sénégalais dont l'arrestation a embrasé le pays ?

BBC

If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust – Susan Vroman

After months of working from home during the worst of the pandemic, a few months ago Sneha, who works in promotions in the UK, was asked to come back into the office. She and her colleagues have since been going in a few times each week – but her bosses have not. “They come in once every few weeks,” says Sneha, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Not often.”

Now, Sneha and her colleagues complete long and expensive commutes to sit in “a small, dark room” in a co-working space, while the bosses are still working from home. Cramped quarters is the excuse, she says. “But it's demotivating. It feels like us employees are not important, as they never come in to see us.” 

At times, it’s difficult to get hold of her bosses to speak to them, let alone have any actual face time. She says the company on the whole feels fractured. “There's not really a company culture making you want to stay at the job,” she says. 

As pandemic restrictions ease, many managers are requiring their employees, like Sneha, come back to the office. Yet as their workers begrudgingly trudge back in, senior-level employees aren’t always making their way in themselves.

In April 2022, data from workplace-messaging company Slack’s annual Future Forum report showed there was a “large and growing disconnect” between work flexibility for non-executive and executive staff. The researchers found regular staff were nearly two times more likely than executives to work full-time in the office. In other words, junior staff were being asked to come in, while bosses were largely staying home.

Increasingly, workers themselves are also reporting bosses are eschewing their own rules, creating a double standard for the return to office. And it’s not sitting well with the employees back at their desks. 

Not leading by example 

While Sneha’s bosses have claimed a lack of space is keeping them home, others might say they don’t need to come into the office as they are doing different, more high-level work. “They’ll say they don't need to see customers, clients or patients because they are senior, and they look at strategy and policy [instead],” says Cary Cooper, a professor of organisational psychology and health at Manchester Business School, University of Manchester, UK.“But it's not leading by example, is it?”

Bosses' absences can hit morale – especially when there's no explanation to more junior workers (Credit: Getty)

There is also the possibility that some managers see choosing to work from home as a benefit of seniority that their reports don’t share. “Some bosses believe they have the right given that they’re in a leadership role,” says Cooper. “That entitles them to decide for themselves what they do and what other people do.” 

Certain types of top brass may be more prone to impose such an unfair-seeming rule. Cooper calls their management style “command and control”. Typically, they are autocratic and prefer to hold power over others, rather than allowing for the level of autonomy and flexibility that working from home typically enables.

For other people managers, it’s a matter of trust in the new mechanisms of remote work – or lack thereof. For many companies, remote-work strategies implemented during the pandemic were emergency measures that managers do not believe in long-term, says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts, US. “You have managers who are still reticent to trust the process, and reticent to trust their people.” For leaders in this position, calling workers back into the office feels like a safe bet – but one they don’t necessarily need to make for themselves. 

Yet not all managers buck the rules just because they are in power. 

Experts suggest some bosses may be staying home to address their own problems, especially as managers were statistically among the most burned out workers in 2021, a Gallup study showed, with their levels of burnout increasing throughout the year. Workers across the board have experienced high levels of stress during the pandemic, which for many is exacerbated by the return to the office. But managers, more than others, are able to act on the temptation to stay home and reduce stress, even if they would otherwise want to lead by example. “Even if you have the heart of a leader,” says Vroman, “perhaps you’re burnt out.” 

However, although managers may be trying to care for themselves by staying behind, if junior staff don’t know the reasons why their bosses are not coming in, resentment can build – just like in Sneha’s case. 

The impact of an unfair rule 

If a people manager or executive isn’t coming in while they’re asking their staff to, the results are unlikely to benefit the team. In Sneha’s case, her bosses’ absence means there is a lack of care around even the most basic of employee needs – no one is making sure that her office is stocked with things like pens, paper, tea and coffee. 

But the emotional fallout of the double standard can be even more damaging, breeding tension and discord as well as chipping away at the foundational relationships necessary in a workplace.

Trust is likely the first casualty in the employee-manager dynamic. “If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust. That is the biggest problem,” says Vroman. 

This can be particularly destabilising for employees during times of crisis, especially when many have valid fears and concerns around returning to work in person, yet feel ignored or deprioritised. “Getting through a pandemic, we all need to trust that the place where we work is going to do the right thing by us,” she adds.

And the feeling of powerlessness in such an unfair situation can be damaging on a personal level. “From an emotional point of view, lack of control causes people to get stressed and to get ill. It leads to lack of mental wellbeing,” adds Cooper. While managers were hugely burned out during remote work, for workers who are now full-time in office, the Future Forum report showed non-executives’ work-life balance scores were 40% lower than their bosses, and they reported twice the amount of work-related stress and anxiety.

The overall hypocrisy of the situation, coupled with a seeming lack of care from bosses, can also cause negative feelings to flourish. “Employees won’t feel they have any voice,” says Cooper. “When there’s a mismatch between the leaders’ expectation of others and their actual behaviour, that can cause subliminal anger among employees.”

The result of this lack of goodwill between managers and their staff can backfire for the managers themselves, too. It creates “teams that are not motivated because they feel they have no control, no autonomy, aren’t valued and have no say,” says Cooper. For the organisation as a whole, a sustained, widespread reduction in motivation will ultimately impact business outcomes.

‘No one’s on the same page’

For knowledge workers, the shift to remote work was swift and applied across the board. The transition back to the office, however, has been more nebulous.

Companies are struggling to standardise plans, and even when businesses define and attempt to implement them, the ever-shifting situation has made consistency impossible. There is no consensus on how often workers should return to the office, across companies themselves as well as for businesses writ large. This means, in sectors, organisations and even within teams, “no one’s on the same page”, says Vroman. And this has set the stage for this damaging double standard between managers and reports to play out.

Managers may feel they've earned the right to work remotely, yet companies need cohesive policies to avoid losing talent (Credit: Getty)

However, these shifting sands will eventually settle, and when they do, it’s likely that managers will also have to find their way back into offices, or offer more junior staff the same flexibility they are benefitting from.

The first reason? Organisations will realise it is bad business to do otherwise. “They’re going to lose performance and they’re going to lose talent,” says Cooper, adding that younger workers especially are unlikely to stay with workplaces that don’t offer high levels of flexibility, especially if they don’t feel heard by the organisation. Ultimately, he says, such companies “will not attract the next generation of employees, and it will affect their bottom line”.

As organisations firm up their remote policies, it will also give some managers – particularly those in middle management – less room to interpret rules to their own advantage. Ultimately, Vroman says it is unlikely to be individual managers who have the final say on who comes in and who doesn’t. “It’s not the manager’s responsibility to figure out how can we sustain remote, it’s a macro-organisational issue,” she says.

While workers wait for this to happen, what are the options for those back in the office while their managers are not? Cooper sees four possibilities: speak to the boss about the disparity (in a “non-aggressive way”, he advises), bring the issue up with HR, put up with the situation or leave. 

Sneha, for one, is opting to stay. At the moment, she doesn’t plan to leave her job, but she hopes her bosses will change their approach. “I would like them to come in to create a culture and allow for team bonding,” she says. Her wish to spend time with her bosses is also a compliment, in its own way. Despite the double standard, from what she sees online, her bosses seem like nice people – getting the opportunity to know them better in person might prove this to be true.

Valeurs Actuelles

États-Unis : trois morts et une dizaine de blessés après une nouvelle fusillade à Philadelphie

Les drames de ce type se multiplient outre-Atlantique. Alors que le débat sur les armes à feu a repris de plus belle aux États-Unis après une fusillade au Texas causant 21 morts – dont 19 enfants –, le pays est à nouveau en deuil. Une nouvelle fusillade mortelle a éclaté en pleine rue à Philadelphie (Pennsylvanie) aux alentours de 11 heures ce samedi soir, rapporte Le Parisien, ce dimanche 5 juin. À ce stade, les autorités font état de trois morts par balles et d’une dizaine de blessés. Plusieurs individus susceptibles d’avoir participé à la tuerie sont recherchés. 

Deux pistolets retrouvés 

Selon les informations du quotidien américain The Washington Post, un des policiers a tiré sur l’un des assaillants, ne parvenant toutefois pas à savoir s’il l’avait touché. Deux armes, des pistolets semi-automatiques, dont l’un disposait d’un chargeur en plus, ont été retrouvées sur la scène de crime. « Il y avait des centaines de personnes qui profitaient de South Street, comme c’est le cas tous les week-ends, quand la fusillade a débuté », a regretté l’inspecteur de police D.F. Pace, auprès de la presse américaine. Pour rappel, selon l’association Gun Violence Archive, depuis la tuerie au Texas le 24 mai, plus d’une vingtaine de fusillades à victimes multiples ont eu lieu sur le territoire américain.  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Maroc : le Festival Gnaoua Tour de retour avec 150 artistes et 30 concerts dans 4 villes

Publié le : 06/06/2022 - 21:55

Valériane GAUTHIER Suivre

Ce festival célèbre l'universalité de l'art gnaoua, une musique spirituelle initialement portée pas des descendants d'esclaves au Maghreb et inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l'Humanité de l'Unesco. Les traditionnels Mâalem gnaoua, accompagnés d’artistes venus du monde entier, vont faire vibrer des milliers de festivaliers à travers le pays. Pour la première fois de son histoire, le Festival est itinérant et se rendra, après une première étape à Essaouira, à Marrakech, Casablanca et Rabat. Neila Tazi, fondatrice du Festival Gnaoua Tour, explique comment le secteur culturel peut constituer un outil du soft power pour les pays du continent.

L'Ouganda paradis du cannabis thérapeutique

La première ferme de cannabis d'Ouganda a ouvert ses portes en 2018. Cultiver cette plante et la consommer est pourtant illégal dans le pays. Actuellement, seule une entreprise israélienne a obtenu l'autorisation d'en produire, pour l'exportation. Une vingtaine d'autres sociétés ont postulé auprès des autorités, mais sans succès. Le climat et la localisation proche de l'équateur du pays favorisent la production de la plante. 

Sénégal : le combat en chansons de Béni Fadi pour sauver la langue Ménik

La musique est l'arme qu'emploie le chanteur Béni Fadi pour tenter de sauver sa langue maternelle au Sénégal. Le Ménik, parlé par l'ethnie Bédik dans le sud-est, fait partie des 25 langues reconnues du pays. Parlée aujourd'hui par moins de 4 000 personnes, elle est menacée de disparition.  

Les nouveaux trésors de la nécropole de Saqqara dévoilés en Égypte

Les autorités égyptiennes ont annoncé fin mai la découverte de 250 sarcophages et 150 statues de bronze, des trésors mis à jour lors de fouilles récentes dans la nécropole de Saqqara, située au sud du Caire. Parmi les découvertes: une statue du célèbre architecte Imhotep, également vizir et médecin. C'est lui qui avait construit la pyramide à degrés du pharaon Djéser, un des plus anciens monuments à la surface du globe. Les archéologues ont aussi retrouver un papyrus intact.

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Maroc : Essaouira célèbre la reconnaissance de la musique gnaoua par l'Unesco

C'EST EN FRANCE

Le cannabis, une plante aux multiples usages

Focus

Le retour des missions archéologiques françaises en Égypte

BBC

SANS TITRE

(Credit: Netflix/Alamy)

Stranger Things 4

In the new season of Stranger Things, the show goes full horror: its kid protagonists are growing up, and the show is maturing with them, with some absolutely frightening results. This time around, they're fighting a monster called Vecna, who has a unique way of tormenting his victims by preying on their worst fears. As it's the penultimate series, the Netflix blockbuster has begun to wrap up the plot, tying up threads and giving fans some long-awaited answers. One of the best things about this season is how it balances the everyday trauma of being a teenager with that caused by the terrifying otherworldly forces that exist in Hawkins, intertwining its central sci-fi storyline with the minutiae of its characters' everyday lives. Among its enormous ensemble cast, Sadie Sink as the grief-stricken Max gives perhaps the standout performance of this series so far, while her castmate and the show's ostensible lead, Millie Bobby Brown, continues to impress as the tormented, superpowered Eleven. It may be much bigger in budget and scale than when it started, but Stranger Things has kept its core appeal, as a fun but terrifying 1980s time capsule that keeps you on the edge of your sofa. (AC)

Available on Netflix internationally

Station Eleven

On paper, this HBO adaptation of Emily St. John Mandel's acclaimed novel (which began in the US at the end of 2021, but finished up this year, so sneaks in) sounds like the worst viewing possible for this moment in time: telling the story of a world decimated by a pandemic, it certainly should be approached with caution. Yet, in a way that recalls another HBO masterpiece The Leftovers, the drama does something extraordinary with this bleak-sounding premise: through lyricism, philosophical inquiry and deep humanity, it manages to move beyond tragedy and become a profoundly hopeful work that indeed offers a meaningful way to help process recent events. Don't expect to entirely understand it all either: as it flicks between two timelines – the present day, when the devastating flu takes hold, and 20 years later, when a band of Shakespearean actors tour a ravaged world – it can feel confusing at times. But that, in fact, is all part of its imaginative power: it's the kind of TV that, even after the explosion of shows we've had in the last few years, truly shows the boundless possibilities of the form. (HM)

Available on HBO Max in the US and Starzplay in the UK

(Credit: Channel 4/Alamy)

Derry Girls

The third and final series of Lisa McGee's beloved comedy about a gang of four girls and the "wee English fella" living in Derry, Northern Ireland in the 90s has more than lived up to expectations. With the girls growing up and out of school, it incorporates, among other things, 18th birthday parties, exam results, a fantastic flashback to the lives of their mothers and – something no 90s TV show would be complete without – a Spice Girls tribute. At the same time, it also continues to deftly handle the Troubles, the ongoing conflict on the island of Ireland that defined much of its history in the 20th Century. The five leads are as ever complemented by the fantastic Siobhán McSweeney as Sister Michael, whose zingy one-liners are a highlight. And if you've not seen it yet, keep your eyes peeled for a scream-inducing cameo in the series' first episode. (AC)

Available on All4 in the UK and Ireland, and coming to Netflix internationally later in the year

Inventing Anna

If the 2022 TV year will go down as anything, it might be as the year of the scammer: from The Dropout to The Tinder Swindler, a whole of range of shows, both fiction and non-fiction, have fed a zeitgeist-y appetite for stories of grifts and deception. And one of the first out of the blocks was super-producer Shonda Rhimes' series based on the juicy tale of "fake heiress" Anna Delvey, aka Anna Sorokin, the wily twentysomething who conned New York society into believing she was a super-rich German trust-fund baby. It got very mixed reviews overall, but for my money, after some admittedly uninspiring opening episodes, it really takes flight, becoming at once a gripping account of the story of Sorokin's crimes and a sophisticated, postmodern dissection of her "invention" as a totemic 21st-Century pop cultural figure – in which of course, this very show itself has played a hand. (HM) 

Available on Netflix internationally

(Credit: Apple TV+)

Pachinko

To many people's surprise, following a shaky launch, Apple TV+ has been the breakout streaming platform of the year, with a run of critical successes, including Severance (see below), spy thriller Slow Horses and, most praised of all, this emotional Korean period epic based on the book of the same name. Spanning most of the 20th Century, it tells the story of Sunja, a young Korean émigré to Japan who has to deal with prejudice and hardship as she fights to make a life for herself and her child; many decades on meanwhile, in 1980s Osaka, her cocksure banker grandson Solomon is reckoning with his roots. Featuring outstanding performances from an ensemble including recent Oscar winner Youn Yuh-jung as the older Sunja, it’s not perfect – there’s a touch of clunkiness about some of the narrative beats – but its combination of emotional and intellectual force as it deals with big themes like colonialism and makes it one of the year's most impressive and resounding achievements. (HM)

Available on Apple TV+ internationally

Search Party

Few shows have made quite as extraordinary narrative leaps as this HBO comedy-drama has done over the course of its five seasons. What initially started out as a kind of Girls-meets-Raymond-Chandler alt-detective drama, with a New York hipster, Dory, on the hunt for a missing acquaintance, cycled through various genres, including courtroom drama and Misery-style toxic fan thriller – before in this year's final series, centring on a cult and finally veering into post-apocalyptic zombie horror. Underscoring all this, though, was a pitch-perfect satire of a certain privileged millennial mindset, as, in their fickleness, self-involvement and essential purposelessness, Dory and her friends inadvertently brought about the end of the world as we know it. At its heart, meanwhile, was an astonishing, ever-evolving performance from Alia Shawkat: hitherto best known for Arrested Development, she turned Dory into the nightmarish voice of a generation. (HM)

Available on HBO Max in the US

(Credit: HBO/Alamy)

Somebody Somewhere

This new vehicle for the US stand-up Bridget Everett occupies an increasingly popular sub-genre: the comedian-authored semi-autobiographical comedy-drama (see everything from Aziz Ansari's Master of None to Mae Martin's Feel Good). Yet this is one of the very best of these efforts. Charming and bittersweet, it finds a beautiful specificity in telling the story of Everett’s Sam, a woman who has returned to her Kansas hometown following the death of her sister, where, struggling to move on and stuck in a dead-end job, she finds solace in a renegade local choir group, which allows her to put her full-throated singing abilities to use, among other things. A long-time comedian's comedian, Everett shines, her ribald charisma radiating off the screen, while she has a perfect sparring partner in Jeff Hiller as her co-worker and new best friend Joel. It makes for the kind of show that feels so gently immersive, the characters so lived-in, you can't quite believe it when it’s suddenly all over. (HM)

Available on HBO Max in the US and NOW in the UK 

Severance

This psychological thriller might be set in an office, but it is so much more than your average workplace drama. In Severance, the main characters work for a mysterious company called Lumon, who have enormous, sparse headquarters with retro tech and creepy art. But that's not the worst of it. The central team here – and many of Lumon's employees – have undergone a procedure called severance, which is when you are divided into two selves, one inside work and one outside work– meaning that when you're in the outside world you can't remember anything that happens at work, and when you're at work, you have no recollection of your outside life. A fine cast includes Adam Scott, who is subtly fantastic in the role of everyman Mark, and the likes of Britt Lower, Zach Cherry, Patricia Arquette and Tramell Tillman, all in their own ways compelling. But the series truly belongs to John Turturro and Christopher Walken, whose radiant quasi-romantic storyline steals the show. Directed and executive produced by Ben Stiller and written and created by Dan Erickson, Severance creates a deep sense of unease while keeping you totally hooked. (AC)

Available on Apple TV+ internationally

(Credit: Netflix)

Top Boy

Netflix may be facing a reckoning at the moment, financial, critical and otherwise, but among its few 2022 highpoints is undoubtedly the return of this brilliant British drama, which was cancelled by its original UK broadcaster Channel 4 but then picked up by the streamer (via the rapper Drake, who pushed for its revival and these days is the show's executive producer). Now in its second Netflix series, or fourth series overall, it tells an at-once densely detailed yet narratively propulsive story of East London life, which deftly covers everything from gang crime and drug deals to gentrification, coercive relationships and immigration policy, and has only got better and better. The way it films East London is both harsh and beautiful, capturing its vibe in a way that feels truer than any other film or show in recent memory, while the performances are remarkable in their naturalism – among them rapper Kano as the brooding Sully, now living on a canal boat, and Jasmine Jobson as the hard-edged Jaq. (HM)

Available on Netflix internationally

This is Going to Hurt

A harrowing, deeply important and, most of all, funny portrait of the British healthcare system, the National Health Service (NHS), This is Going to Hurt is based on the memoir of the same name by former doctor Adam Kay. Having been a junior doctor in a busy London hospital's obstetrics and gynaecology ward, Kay paints a nuanced portrait of the working conditions he and many others endured, and the serious toll that long hours and intense pressure takes on your life. Ben Whishaw's performance as Kay is a tour de force, delineating the inner turmoil of a man determined to at least try to do the right thing, but who doesn't always pull it off. What's so special about this show is that Kay isn't a likeable character, but you continually root for his success, desperately wishing him, his patients and his colleagues well. It's not a rosy portrait of the realities of life in British hospitals, and there are some truly devastating moments throughout, but the show steadfastly keeps going with humanity and gallows humour, despite the horrors: just as healthcare professionals do every day. (AC)

Available on BBC iPlayer in the UK and AMC in the US

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France24 - Monde

E-sport : les clichés passés au crible

Publié le : 03/06/2022 - 19:44Modifié le : 03/06/2022 - 19:48

Guillaume GRALLET Suivre

En dépit d'une reconnaissance au plus haut niveau de l'État, les idées reçues sur le sport persistent. Ils rendraient obèse, violent, addict, macho et moins intelligent. Contre-exemples dans Tech 24, et entretien avec Kayane, joueuse professionnelle de e-sport.

En 2021, une étude révèle que 9,4 millions d'internautes français de 15 ans et plus s'intéressent au e-sport, soit une hausse de 1,6 million par rapport à 2020. 

Au-delà des jeux de course, de combat et autres jeux à succès, comme Fortnite et Rocket League, le e-sport réserve de nombreuses surprises. Comme le récent engouement qu'il a suscité dans le monde des échecs. La Fédération française d'échecs (FFE) songe d'ores et déjà à muscler sa section e-sport… 

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Valeurs Actuelles

Emmanuel Macron rappelle “l’engagement indéfectible” de la France pour les “droits légitimes” des Palestiniens

Si la guerre en Ukraine occupe les esprits, les relations internationales, pour Emmanuel Macron, ne s’arrêtent pas là. Au cours d’un entretien téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le président de la République a fait part de sa « préoccupation » face à la « détérioration de la situation » dans les territoires palestiniens, rapporte Le Figaro, dimanche 5 juin. Le chef de l’État a également « déploré la poursuite de la politique de colonisation » dans la région, rappelant « l’engagement indéfectible » de la France en faveur du « respect des droits légitimes » des Palestiniens. En effet, depuis la fin mars, les hostilités se multiplient dans la région : dix-neuf personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans des attaques perpétrées par des Palestiniens et des Arabes israéliens, entraînant plusieurs opérations des forces de sécurité israéliennes en réaction. 

« Une paix juste et durable » 

Durant l’appel au président palestinien, Emmanuel Macron a aussi présenté ses « condoléances » au peuple palestinien » après la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, assurant « l’importante pour la France que toute la lumière soit faite sur les circonstances » de son décès. « Le président de la République a dit sa disponibilité pour contenir toute escalade et favoriser la reprise de négociations en vue d’aboutir à une paix juste et durable dans la région », a précisé l’Élysée. 

Lors d’un autre entretien téléphonique, cette fois avec le roi de Jordanie, Abdallah II, Emmanuel Macron a également témoigné de « continuer d’œuvrer à la stabilité de la région, dans le sillage de la Conférence de Bagdad en août 2021, co–présidée par la France et qui avait réuni l’ensemble des acteurs régionaux », relate le quotidien. Les responsables politiques ont tous deux félicité le pensionnaire de l’Élysée pour sa réélection en avril dernier.  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Publié le : 03/06/2022 - 19:20

Sébastian SEIBT Suivre

L’offre d’Elon Musk pour racheter Twitter agite les spécialistes américains des questions de sécurité nationale, observe le Washington Post. En cause : les liens entre le groupe Tesla, qui appartient au multimillionnaire, et la Chine. Selon eux, cette opération risquerait de transformer Twitter en mégaphone pour la propagande antiaméricaine de Pékin.

Lorsqu’Elon Musk avait assuré, mi-avril, vouloir acquérir Twitter au nom de la "liberté d’expression", d’aucuns voyaient déjà le spectre de Donald Trump revenir hanter le célèbre réseau social. D’autres redoutent une autre ombre… celle de la Chine, qui profiterait de l’accession du patron de Tesla et de SpaceX à la tête de Twitter. Cette acquisition pourrait constituer une "menace pour la sécurité nationale américaine", ont ainsi assuré une douzaine d’anciens et d’actuels membres de l’administration, chargés de contrôler les investissements étrangers aux États-Unis, interrogés par le Washington Post, jeudi 2 juin.

"Étant donné le volume d’informations, le nombre d’utilisateurs influents et la quantité de données personnelles sensibles dont dispose Twitter, toute possible influence étrangère dans cette opération sera regardée de très près", assure au Washington Post, Richard Sofield, qui a travaillé au Comité pour l'investissement étranger (CFIUS) durant les présidences de Barack Obama et de Donald Trump. Le CFIUS a d’ailleurs commencé à s’intéresser aux ramifications de cette transaction à l’étranger et plus spécifiquement en Chine, souligne le quotidien de la côte Est. 

La giga-usine en Chine, talon d’Achille de Tesla ?

L’inquiétude porte essentiellement sur les liens entre Tesla et la Chine. Le Comité pour l’investissement étranger n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme : Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, s’est déjà demandé le 26 avril si "Pékin ne venait pas de gagner un peu de moyen de pression sur notre place du village [Twitter] grâce à cette offre". Mais, à l’époque, les observateurs y avaient surtout vu un coup bas porté par l’un de ses principaux concurrents dans la course à l’espace. Jeff Bezos, patron de Blue Origin, aurait sciemment agité le chiffon rouge chinois, conscient que l’administration américaine est très chatouilleuse sur la question.

Interesting question. Did the Chinese government just gain a bit of leverage over the town square? https://t.co/jTiEnabP6T

April 25, 2022

Il n’empêche qu’il est difficile de minimiser la dépendance de Tesla à l’égard de la Chine. "En 2019, Tesla est devenue la première entreprise non chinoise à être propriétaire à 100 % de son usine en Chine et Elon Musk en a profité pour construire une giga-usine qui marche très bien", rappelle Jean-François Dufour, directeur du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse.

Pékin avait par ailleurs déroulé le tapis rouge à l’entrepreneur nord-américain en lui faisant bénéficier "d’aides à l’implantation valant plusieurs milliards de dollars à travers des terrains accordés à bas prix, des prêts à faibles taux d’intérêt et des réductions d’impôts", rappelle le New York Times

En contrepartie, Elon Musk a fait de cette usine la base arrière de son expansion, non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie. Preuve de l’importance de ce site pour le numéro 1 mondial des voitures électriques : en 2021, plus de la moitié des automobiles fabriquées par Tesla dans le monde ont été assemblées précisément dans cette usine. À lui seul, le marché chinois a rapporté plus de 13 milliards de dollars à la marque américaine, soit plus d’un quart de ses revenus, détaille le Wall Street Journal.

Des profits qui pourraient rapidement devenir le talon d’Achille de Tesla si Pékin décidait de s’en servir comme moyen de pression. "Les autorités peuvent très bien restreindre l’accès des voitures Tesla au marché chinois si Elon Musk vient à les décevoir d’une manière ou d’une autre", affirme Jean-François Dufour.

Un précédent en 2019

Un tel scénario n’est pas si abracadabrantesque : en 2019, Pékin avait demandé à Tesla de ne pas envoyer aux États-Unis les données que ses voitures connectées collectaient sur les utilisateurs chinois. Sous pression, le groupe d’Elon Musk avait donc ouvert un centre de données à Shanghai deux ans plus tard. Cette bataille pour le contrôle des données personnelles traduit, selon Jean-François Dufour, "la volonté de Pékin de marquer son territoire et de réaffirmer son autorité sur les acteurs étrangers présents sur son territoire". 

Et Elon Musk avait alors pu voir à quel point Pékin pouvait se montrer vindicatif à l’égard des entreprises ne caressant pas le régime dans le sens du poil. Ainsi, la marque H&M s’est, elle, retrouvée bannie d’Internet en Chine [et des tout-puissants sites d’e-commerce comme Alibaba] pour avoir décidé, en 2021, de ne plus utiliser de coton provenant de la région du Xinjiang, où Pékin est accusé d’avoir recours au travail forcé dans les champs de coton.

La "giga-usine" de Tesla à Shanghai n’est, en outre, pas sa seule source de dépendance économique à la Chine. Il en va de même pour la fabrication des moteurs électriques dont sont équipées les voitures du groupe américain. Dans un rapport de mai 2022 sur les composants utilisés pour la fabrication de ses véhicules, Tesla note que la plupart viennent de fournisseurs chinois et dépendent de matières premières extraites principalement en Chine ou par des groupes chinois.

"Tesla n’est pas plus dépendant de ces fournisseurs chinois que n’importe quel autre constructeur de voitures électriques, mais vu l’influence d’Elon Musk, Pékin peut davantage être tenté d’utiliser cette arme contre Tesla que contre General Motors ou Volkswagen", résume Jean-François Dufour.

Conscient des implications de cette dépendance, Tesla a évoqué la possibilité de se lancer dans l’industrie minière, mais "cela prendrait plus de sept ans pour y parvenir", a estimé Gavin Montgomery, spécialiste des matières premières pour la cabinet américain, Wood Mackenzie, interrogé par le Washington Post. 

Un cheval de Troie de la Chine pour quoi faire ?

Les craintes des autorités américaines de voir Elon Musk se transformer en cheval de Troie de la Chine, s’il rachetait Twitter, viennent aussi du fait que "l’entrepreneur a toujours eu un discours très positif à l’égard de la Chine et de ses intérêts", note Jean-François Dufour. Il a ainsi accepté sans broncher que Pékin ferme son usine à Shanghai au moment du confinement de la capitale économique chinoise en mars. Elon Musk avait pourtant crié au scandale lorsque les autorités californiennes avaient pris une décision similaire avec son usine de Fremont au début de la pandémie, en avril 2020. Il avait même alors menacé de délocaliser toute sa production au Texas.

>> À lire aussi sur France 24 :  Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter

La Chine a donc les moyens d’obtenir d’Elon Musk un traitement de faveur. Mais en quoi cela constitue-t-il un risque pour la sécurité nationale américaine ? D’abord, "un problème évident est l’accès aux données personnelles des utilisateurs de Twitter", affirme au Washington Post un ancien conseiller de Barack Obama, qui a préféré garder l’anonymat.

"La Chine va clairement profiter de cette situation pour demander des informations sur tous ceux qui critiquent Pékin sur Twitter", abonde dans le New York Times, Murong Xuecun, un écrivain chinois qui avait été interrogé par les autorités chinoises en 2019 après deux tweets critiques à l’égard du président chinois Xi Jinping. 

"Si Twitter est interdit en Chine, c’est bien parce que Pékin reconnaît que cela peut être un formidable outil d’influence", résume observe Jean-François Dufour. Et selon l’expert, le régime chinois compte bien s’en servir beaucoup plus librement si Elon Musk prend effectivement les rênes du réseau social : "la crainte est que Twitter deviennent un mégaphone mondial pour la propagande chinoise", note cet expert.  

Les Chinois sont déjà passés maîtres dans l’art de diffuser leur propagande sur les réseaux sociaux, souvent pour critiquer les États-Unis. Mais Twitter tentait jusqu’à présent de réduire cette désinformation en fermant des faux comptes utilisés uniquement pour amplifier le discours officiel chinois, rappelle le Wall Street Journal. Et la vision d’une "liberté d’expression absolue", défendue si ouvertement avec ardeur par Elon Musk, se marierait très bien avec les ambitions chinoises de porter haut et loin leur message sur la scène internationale.

Les autorités manquent de moyens pour empêcher ce rachat au nom de la sécurité nationale. Le Comité pour l'investissement étranger n'a pas vocation à bloquer une opération entre deux Américaines, ce qui est le cas avec Twitter et Elon Musk. Leur seul espoir est que le patron de Tesla décide finalement qu'être à la tête de l'empire des gazouillis ne l'intéresse plus. 

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Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

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Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée). Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

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Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Préhistoire. Homo sapiens est arrivé bien plus tôt en Europe

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

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BBC

Bonn climate conference: World is "cooked" if we carry on with coal, US says

By Matt McGrathEnvironment correspondent

The US envoy on climate change John Kerry has warned that the war in Ukraine must not be used as an excuse to prolong global reliance on coal.

Speaking to the BBC, Mr Kerry criticised a number of large countries for not living up to the promises they made at the COP26 climate summit.

Climate diplomats meet again today in Bonn amid new, energy security worries.

If countries extend their reliance on coal in response to the war, then "we are cooked," Mr Kerry said.

The fragile unity shown in Glasgow last November is likely to be tested in Bonn as countries deal with the fallout from Russia's invasion of Ukraine and the cost of living crisis.

Mr Kerry told the BBC that despite these drawbacks, "as a world we are still not moving fast enough," to rein in the emissions of warming gases that are driving up temperatures.

"We can still win this battle," the former senator said, but it will require a "wholesale elevation of effort by countries all around the world".

Mr Kerry's call was echoed by a leading Ukrainian scientist who urged delegates to speed up their transition away from fossil fuels.

Dr Svitana Krakovska said oil and gas were the "enablers of war".

Today's meeting in Bonn, which will last until the end of next week, is much smaller than COP26 and is mainly a technical negotiation.

It occurs halfway between the big conferences in Glasgow and COP27, to be held in Egypt.

The talks will be carried out by civil servants with limited political input and will review progress on a host of issues agreed in the Glasgow Climate Pact,

So how much progress on climate has been made since COP26

Bluntly, not a lot.

A BBC analysis shows that across a range of issues, very little has been achieved.

The world emerged from Glasgow into an energy crisis sparked by a rapid rise in the price of gas. This has been massively compounded by the Russian invasion of Ukraine and ongoing problems in global supply lines.

Prices for fossil energy have shot up dramatically as governments worry about security of supply.

Governments have also been slow in submitting new carbon cutting plans as they have promised to do by September. The list of laggards includes some very significant countries such as India, and the hosts of COP27, Egypt.

Despite this, there is a belief that political leaders still see climate as a major issue, especially in the light of dramatic heatwaves in India and Pakistan, which were linked to human use of fossil fuels.

The discussions in the former West German capital will tell us if that's true.

"I think we'll see the Bonn talks as a real test for whether political will is just words," said Alex Scott from environmental think tank, E3G.

"Or whether there are real genuine commitments to make the changes in policy and in spending plans that are needed to address these issues."

Will the war in Ukraine influence climate negotiations?

Ukraine and Russia normally send delegates to this event, but it remains to be seen if both countries will participate.

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Dr Svitlana Krakovska, who led the Ukrainian delegation at the approval sessions of the recent IPCC reports, says climate isn't a critical issue right now.

But she hopes negotiators will recognise the role fossil fuels are playing in the war, and act with greater haste to transition away from them.

"The cause of this war, the enabler of this war is from oil and gas," she told BBC News.

"So this is the point for everybody to just think about this and use this opportunity to stop using so much energy and think about our way of life."

Is the world really returning to fossil fuels right now?

"The global thing that has happened are these unprecedentedly high fossil fuel prices," said Lauri Myllyvirta from the Centre for Research on Energy and Clean Air.

"That just means that clean energy is extremely competitive economically at the moment."

Some countries have indeed been increasing their coal production, such as India, where the government has decided to re-open more than 100 coal mines previously considered uneconomical.

But in the first quarter of 2022, India also added 3 gigawatts of solar power capacity.

That's roughly a fifth of the UK's entire solar installation, in just three months.

In Europe, which has tabled plans for a swift move away from Russian energy, many countries are seeking alternative sources of fossil fuels ahead of an anticipated energy crunch this coming winter.

The worry for environmentalists is that some like Germany, are now spending money on long-term fossil infrastructure, such as the recently announced plans for new LNG terminals. This could prolong the use of natural gas and keep emissions high.

What's happening with the really big emitters, China and the US?

The most recent assessment indicates that China, the world's largest emitter, has seen the longest decline in carbon output in at least a decade.

A review of data carried out for Carbon Brief found emissions had fallen since last summer and were down 1.4% in the first quarter of 2022.

This has happened because of last year's slowdown in the real estate market. It's continued because of the resurgence of Covid-19 and the re-introduction of lockdowns which have stemmed economic activity.

There are other changes taking effect in China - production of electric cars and trucks has doubled in a year to 20% of all new vehicles.

The number of wind turbines and solar farms coming on stream in the first four months of 2022 was up 100% on the record levels installed in 2021.

While coal production has ramped up, on balance, observers believe that China's emissions will fall this year, with implications for the rest of the world.

"We could actually see less emissions this year because of increased prices for fossil fuels and because China's economy is in a tailspin," said Lauri Myllyvirta, who carried out the research.

By contrast the US, where President Biden has struggled to get climate legislation on the statute books, has seen another oil boom.

According to analysis from Rystad Energy, flows of crude from the Permian basin are expected to grow by around 1 million barrels per day this year.

The region in West Texas now has higher production than any country apart from Russia and Saudi Arabia.

Where does all this activity leave the 1.5C temperature threshold?

To keep this key goal of the Paris climate agreement alive, carbon emissions need to be slashed essentially in half by 2030.

But recent evidence from the UK Met Office indicates that there's now a fifty-fifty chance of temporarily going past the temperature threshold in the next five years.

For many developing countries and small island states, an increase of 1.5C with knock on effects on sea levels poses existential questions.

And they fear that the lack of political focus by richer nations on this core issue is increasing the threat.

"Fundamentally, the war and cost of living must not be used as an excuse to let the 1.5C goal slip out of reach," said Ambassador Conrod Hunte, from Antigua and Barbuda, who's the lead negotiator for the Alliance of Small Island States in the Bonn talks.

"And adequate, fair climate finance is intrinsic to keeping us on this pathway."

With war and cost of living crises, are there any hopeful signs of progress in Bonn?

Despite the many problems, participants believe there are some grounds for cautious optimism.

This energy crisis has made discussions about heat pumps and electric vehicles part of the mainstream in a way the COPs have failed to do.

The success of climate-focussed candidates in Australia's recent election indicates that voters may be more attuned to voices who are connecting the global crises to rising temperatures.

The Bonn talks could also be a moment when addressing climate become key to dealing with these other challenges as well.

"There are a number of interlinking crises right now, and it is possible for governments to seize this opening to tackle these crises, and take advantage of the opportunities, and build the kind of co-operation globally that's needed," said David Waskow, from the World Resources Institute.

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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Valeurs Actuelles

Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

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Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

sciencesSantémédecine
France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

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BBC

D-Day landings: Salford soldier's fate revealed in film

A documentary revealing the fate of a soldier who went missing after the D-Day landings in France "brings his memory alive again", said his family.

Pte Joe Hewitt, of Salford, was reported missing on 28 June 1944 but his family were only told he had died a year later at the end of World War Two.

Historian Clement Horvath was inspired to tell Mr Hewitt's story by a "moving" wartime letter his uncle wrote.

One of Mr Hewitt's relatives said the film "means he is not forgotten".

The first Allied troops landed on the shores of northern France to liberate it from Nazi Germany on 6 June 1944.

Self-confessed "history buff" and author Mr Horvath, from France, said his curiosity was sparked by a "simple letter" he came across on eBay.

The letter had been written by Mr Hewitt's uncle, James, who had been serving in North Africa.

The letter to Mr Hewitt's mother and grandmother in Salford said he was "certain Joe was safe" and was a prisoner and not to think the worst, Mr Horvath told BBC North West Tonight.

"I was deeply moved by this soldier's optimistic tone," he added.

"[Joe's uncle] was very hopeful about his nephew surviving so I wanted to know if Joe actually survived the war and what happened to him."

Mr Horvath's intrigue soon turned to sadness, he said, after he discovered Mr Hewitt died in Operation Epsom two days after it started on 26 June 1944.

"Joe had, in fact, been killed in action aged only 24 years old," Mr Horvath said.

"Those letters full of hope became painful to read. Poor James had no idea he was dead."

Mr Horvath said he met Mr Hewitt's family during the making of the documentary.

He also visited Scotland where Mr Hewitt's 10th battalion Highland Light infantry regiment, which is attached to the 15th Scottish division, is based as well as the battleground where the soldier spent his last days and where he was buried.

Martin Lee, whose stepfather was Mr Hewitt's younger brother, said it had been emotional to watch the film.

He said his stepfather "mentioned once that he'd lost a brother in Normandy" but said he "never talked about it again".

Mr Lee said the wartime letter was "very sad" as the family thought Mr Hewitt was alive and a prisoner of war.

"For a year they carried on believing this... to the summer of 1945.

"They even put a notice in the Manchester Evening News on 6 January 1945, on his birthday, saying 'we know you'll come home soon'."

The documentary had "brought his memory alive again", he said.

He added that it celebrated the sacrifice of not just his relative but "all the other unknown Joes who gave their lives" in World War Two.

"Joe isn't forgotten anymore," he said.

"He is not just one of the soldiers that died during D-Day or in the days after D-Day," he added.

"He is a soldier from Salford who did his best and unfortunately died trying to free Caen in France.

"It brings him to life for us all. He is a real person; not just a name on a memorial or a number in an Army pay book."

Till Victory - The Missing Highlander, which was previewed at Memorial de Caen on Monday, is due to be released on 28 June.

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Valeurs Actuelles

États-Unis : pour Elon Musk, les démocrates sont devenus le parti de la « division et de la haine »

Le PDG de Tesla révèle qu'il va désormais « voter républicain » lors des prochaines élections aux Etats-Unis.

Elon Musk, qui exprime régulièrement son attachement à la liberté d’expression, est vent debout contre le parti démocrate qu’il accuse d’être devenu « le parti de la division et de la haine » et affirme qu’il va « voter républicain » aux élections de mi-mandat en novembre prochain.

« Je ne peux plus les soutenir et je voterai républicain »

Elon Musk a fait ce commentaire dans un tweet publié mercredi 18 mai, déclarant qu’il a voté pour les démocrates dans le passé. « J’ai voté démocrate, parce qu’ils étaient (principalement) le parti de la gentillesse », déclare le patron de SpaceX. « Mais ils sont devenus le parti de la division et de la haine, donc je ne peux plus les soutenir et je voterai républicain », affirme-t-il avant d’ajouter qu’il se prépare à une «  campagne de coups bas » contre lui de la part du camp démocrate.

La prise de position d’Elon Musk survient après la suspension de l’opération de rachat de Twitter, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

Le PDG de SpaceX avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
France24 - Monde

Ligue des nations : face à la Croatie, des Bleus diminués veulent se relancer

Publié le : 06/06/2022 - 16:55

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Après une défaite surprise vendredi contre le Danemark (1-2), l’équipe de France se rend en Croatie lundi pour son deuxième match de poule en Ligue des nations. Les Bleus veulent renouer avec le succès, malgré un effectif amoindri par les blessures et la fatigue de fin de saison.

La France va devoir se rassurer, lundi 6 juin, pour ne pas laisser la place au doute dans la Ligue des nations. Après avoir remporté l'édition 2021 de cette nouvelle compétition entre sélections nationales, les Bleus ont trébuché d'entrée face au Danemark, vendredi à Saint-Denis. Le but magnifique de Karim Benzema n'a pas suffi à compenser les placements défensifs défaillants qui ont permis à Cornelius d'inscrire un doublé (1-2).

La France ne devra pas reproduire la même prestation lundi soir à Split, sous peine de se mettre en difficulté au classement – il ne lui restera ensuite que quatre matches à disputer pour espérer aller en demi-finale de la compétition dans un an. C'est donc des Bleus en quête de réponses qui se présentent face à la Croatie, elle aussi à la recherche d'un premier succès après sa défaite vendredi contre l'Autriche (0-3) lors de son premier match.

"Il n'y a pas besoin d'attendre (ce match) pour savoir que c'est un coup d'arrêt. Est-ce que c'est un accident ? Il faut faire en sorte d'inverser la tendance", a assuré Didier Deschamps en conférence de presse, de retour aux commandes après quatre jours d'absence en raison d'un deuil familial. Le sélectionneur sait qu'un nouveau revers compliquerait très sérieusement les chances de qualification des Bleus avant un déplacement vendredi en Autriche.

"Il va falloir se racheter", a renchéri le défenseur Presnel Kimpembe, qui portera le brassard de capitaine à la place de Hugo Lloris – remplacé par Mike Maignan au nom de la rotation – et de Raphaël Varane – habituel vice-capitaine, forfait sur blessure vendredi et remplacé par le novice Ibrahima Konaté.

Plusieurs joueurs émoussés

Les quatre matches des Bleus de ce mois de juin font office de préparation en vue du prochain Mondial au Qatar (21 novembre-18 décembre). Après une saison éreintante pour la plupart des joueurs, plusieurs d'entre eux ont paru émoussés face au Danemark.

La chaleur croate ne devrait rien arranger : des températures supérieures à 30 °C sont annoncées dans les Balkans et le match au stade Poljud devrait se tenir à guichets fermés. Dans l'antre du Hajduk Split, club centenaire déchaînant les passions – de nombreux murs de la ville tagués aux couleurs de l'équipe locale en témoignent –, les Bleus vont devoir balayer leurs doutes.

L'équipe de France sera bien inspirée de retrouver son "esprit" de Moscou, quand elle avait battu la Croatie en finale de la Coupe du monde il y a quatre ans (4-2). Les Bleus affichaient alors une force collective et une solidité défensive certaines, que Didier Deschamps ne renierait pas lundi soir.  

Les deux erreurs d'alignement de vendredi et le but d'un Benzema surfant sur sa saison de très haut niveau ne sauraient cacher les manques constatés dernièrement chez les Bleus. Sans doute la fin de saison pèse-t-elle dans les jambes, comme l'atteste l'entraînement collectif de dimanche. Cinq joueurs ont été dispensés de séance : Kylian Mbappé, Karim Benzema, Kingsley Coman, Jules Koundé et N'Golo Kanté.

Kylian Mbappé "a un petit souci dû à une contusion (survenue mercredi à l'entraînement, NDLR) qui n'est pas irrémédiable", a indiqué Didier Deschamps. Autre point d'interrogation : Karim Benzema, qui a seulement trottiné un quart d'heure dimanche, sera-t-il capable d'enchaîner une troisième titularisation d'affilée, dix jours après sa finale de Ligue des champions remportée avec le Real Madrid ?

De leur côté, Kingsley Coman, Jules Koundé et N'Golo Kanté ont pédalé sur un vélo stationnaire. Mais seul le milieu de terrain de Chelsea ne figure pas finalement sur la liste transmise par la France à l'UEFA pour le match de lundi soir. Les Bleus ne compteront ainsi que trois purs milieux de terrain titularisables – Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Aurélien Tchouaméni.

Une chance à saisir pour plusieurs "jeunes" Bleus

"Il y a de l'usure, de la fatigue", a constaté Didier Deschamps, évoquant une nouvelle fois les "saisons chargées" et l'enchaînement inédit de "quatre matches en onze jours".

En attaque, les incertitudes autour de la présence du duo Mbappé-Benzema offrent au moins une place à un second couteau, à qui le sélectionneur a promis du temps de jeu. Le mieux placé dans la hiérarchie semble être Christopher Nkunku, auteur d'une bonne entrée en jeu à Saint-Denis, mais Wissam Ben Yedder et Moussa Diaby sont en embuscade.

Des ajustements sont également imposés en défense avec, outre Kimpembe, une opportunité pour William Saliba et Benjamin Pavard, encore peu utilisé chez les Bleus comme arrière central, mais convoqué pour occuper ce poste. Sur les côtés, Jonathan Clauss et Lucas Digne offrent deux alternatives crédibles à Kingsley Coman et Theo Hernandez, décevants face aux Danois.

En face, l'équipe de Luka Modric, qui fêtera sa 150e sélection, est dans une situation plus alarmante encore après son naufrage contre l'Autriche. Preuve qu'à six mois du Qatar, avoir disputé la finale du dernier Mondial n'offre aucune garantie.

Avec AFP

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Football : l'équipe de France s'incline sur le fil à domicile face au Danemark

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

Le Ballon d'Or ? Benzema ne voit pas comment "faire mieux" en club après la victoire en C1

Valeurs Actuelles

Le milliardaire Elon Musk propose de racheter « 100 % » de Twitter pour 43 milliards de dollars

Elon Musk va-t-il devenir le propriétaire de Twitter ? Déjà le premier actionnaire à hauteur de 9,2 % du réseau social, le président de Tesla a proposé de racheter « 100 % » de l’entreprise, mercredi 13 avril 2022, rapporte Challenges. En proposant de racheter l’intégralité de Twitter au prix unitaire de 54,20 dollars par action, le milliardaire devra débourser 41,39 milliards de dollars (soit 37,9 milliards d’euros). Un prix qui constitue « sa meilleure offre ». En cas d’échec, il menace de « réexaminer sa position d’actionnaire » au sein du réseau social.

Twitter ne remplit pas « sa mission sociétale »

Dans une lettre adressée au conseil d’administration, le fondateur de SpaceX a estimé que le réseau social « ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale [de liberté d’expression] dans sa forme actuelle ». Selon lui, il doit « être transformé en société privée » en la retirant de la Bourse. 

Après cette annonce, le réseau social a annoncé qu’il allait « examiner avec attention » l’offre d’Elon Musk. « Nous avons reçu l’offre non sollicitée et non contraignante d’Elon Musk d’acquérir l’ensemble des actions de l’entreprise (…). Le conseil d’administration de Twitter va examiner avec attention l’offre pour déterminer la ligne de conduite qu’il estime servir au mieux les intérêts de l’entreprise et de tous les actionnaires de Twitter », a indiqué le groupe.

Le milliardaire est connu pour être très actif sur Twitter, avec plus 80 millions d’abonnés au compteur. Une communauté avec laquelle il interagit régulièrement. Le 25 mars dernier, le fondateur de Tesla lançait un sondage : « La liberté d’expression est essentielle au fonctionnement de la démocratie. Croyez-vous que Twitter adhère rigoureusement à ce principe ? » Réponse des internautes : « Non », à plus de 70 %. Et de relancer dans la foulée en demandant à ses fans s’il fallait « créer un nouveau réseau social ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked

Issued on: 06/06/2022 - 17:01

NEWS WIRES

Tunisian judges launched a week-long strike Monday in protest at President Kais Saied’s “interference” in the judiciary, days after he sacked 57 of their colleagues.

Saied—who suspended parliament in a power grab last July—issued a new decree last week extending his control over the judiciary, his latest move against the only democratic system to emerge from the Arab Spring uprisings.

On Saturday, four judges’ unions announced a nationwide court strike, strongly condemning the president’s “continued interference in the judiciary”.

They accused Saied of laying off judges “without the slightest recourse to disciplinary procedures” in an affront to the constitution.

The president had at an earlier cabinet meeting accused unnamed judges of corruption, stalling “terrorism” cases, sexual harassment, collusion with political parties and obstruction of justice.

Mourad Massoudi, head of the Young Judges’ Union, told AFP on Monday that “the strike started today at all courts across the country, and appears to have been widely observed”.

Courts will stay open for terrorism cases.

Saied on July 25 last year sacked the government and suspended parliament, later dissolving the assembly, seizing control of the judiciary and moving to rule by decree.

Many Tunisians initially welcomed his assault on an often deadlocked political system seen as corrupt and ineffective, but opponents have accused him of sweeping away Tunisia’s hard-won democratic institutions.

Saied has inveighed against official corruption and repeatedly called for a total overhaul of the country’s political system.

He plans to hold a referendum on a new constitution—yet to be published—on the anniversary of his power grab.

(AFP)

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Tunisian police clash with protesters demonstrating against Saied referendum

Tunisian president sacks dozens of judges, tightening grip on judiciary

Tunisian president issues decree to hold referendum on new constitution

BBC

Elon Musk threatens to walk away from Twitter deal

Elon Musk has threatened to walk away from his $44bn takeover of Twitter, accusing the social media company of "thwarting" his requests to learn more about its user base.

In a letter filed with regulators, Mr Musk said he was entitled to do his own measurement of spam accounts.

The letter formalises a dispute that has simmered for weeks after Mr Musk declared the deal "on hold" pending further information.

Twitter has defended its estimates.

But Mr Musk has said he believes spam and fake accounts represent a far greater share than the less than 5% of daily users that Twitter reports publicly.

"As Twitter's prospective owner, Mr Musk is clearly entitled to the requested data to enable him to prepare for transitioning Twitter's business to his ownership and to facilitate his transaction financing. To do both, he must have a complete and accurate understanding of the very core of Twitter's business model - its active user base," lawyer Mike Ringler wrote in the letter.

"Based on Twitter's behaviour to date, and the company's latest correspondence in particular, Mr Musk believes the company is actively resisting and thwarting his information rights," the letter said.

"This is a clear material breach of Twitter's obligations under the merger agreement and Mr Musk reserves all rights resulting therefrom, including his right not to consummate the transaction and his right to terminate the merger agreement."

The dispute has raised more doubts about the future of the takeover, which Twitter's board approved in April.

"Twitter has and will continue to cooperatively share information with Musk to consummate the transaction in accordance with the terms of the merger agreement," the company said in a statement.

Twitter, which has said Mr Musk waived typical rights to due diligence in his eagerness to clinch the deal, added that it intended to complete the takeover at the agreed price and terms.

Mr Musk, who faces a $1bn break-up fee and possible lawsuit if he opts out, first raised the issue of the spam accounts on social media last month, saying the deal was on hold but he remained committed to the acquisition.

Analysts have said the Tesla boss might be using the issue to try to renegotiate the price or even walk away. They said Mr Musk's decision to raise the issue on social media was unconventional, making it difficult to establish how serious he was.

When Twitter chief executive Parag Agrawal defended the company's process in a series of tweets, Mr Musk responded with a poo emoji.

Mr Musk has said he believes that bots could account for 20% or more of Twitter users. The letter, filed with the US Securities and Exchange Commission, confirms that the two sides have gone back and forth on the issue since early May.

It says Mr Musk merits "reasonable cooperation" as he tries to line up financing for the deal.

"Twitter's latest offer to simply provide additional details regarding the company's own testing methodologies, whether through written materials or verbal explanations, is tantamount to refusing Mr Musk's data requests," the letter says.

"Twitter's effort to characterise it otherwise is merely an attempt to obfuscate and confuse the issue."

Texas attorney general Ken Paxton entered the debate on Monday, saying he had launched an investigation into Twitter for "potentially false reporting over its fake bot accounts". Twitter has until 27 June to respond to his request for information.

Mr Musk's plans for the company have drawn intense scrutiny from regulators around the world, while raising some alarm among investors of electric car company Tesla and rocket firm SpaceX, which Mr Musk also leads.

He has lined up outside investors to help pay for the takeover and is also using equity and loans backed by his Tesla shares, which have been hit in recent weeks as market turmoil wipes billions from the values of companies including Tesla.

The decline has also made Mr Musk's offer of $54.20 per share for Twitter look even more generous. On Monday, Twitter shares were trading below $39, down 3%, though they later regained some ground. They have yet to return to the highs they hit last month shortly after Mr Musk revealed he had purchased about 9% of the firm's shares.

Susannah Streeter, senior investment and markets analyst at Hargreaves Lansdown, said the letter marked the "strongest signal yet that the Tesla founder is prepared to walk away".

"This is a move Twitter investors have for weeks been steeling themselves for: the moment when Elon Musk's haphazard ruminations in tweets have been distilled into an official letter to regulators," she said. "However, given the added volatility which has hit the tech sector since Mr Musk made his offer, it's highly likely he's after a cheaper price even if Twitter does provide the data requested in support of its initial analysis."

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Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The people making money from just surfing the internet

By Kathryn KyteBusiness reporter

The details of what each of us look at online are an incredibly valuable resource.

This tracked data helps the likes of Google and Facebook earn billions and billions of dollars a year in advertising revenue, as they use the information to target adverts at us.

For example, if you are browsing online fashion retailers to potentially buy a new pair of jeans, you should very soon see adverts for the denim trousers appearing elsewhere on your computer screen. We have all seen this happen regarding whatever we were thinking of purchasing.

The level to which we are being tracked online in this way is somewhat unnerving. The average European has data about his or her internet usage shared 376 times a day, according to one recent study. For US surfers this almost doubles to 747.

But what if you could not only have more control over how much of your data is shared, but actually make money from it?

That is the promise is of a Canadian tech firm called Surf, which last year launched a browser extension of the same name. It rewards people for surfing the internet.

Still in its beta or limited release stage in the US and Canada, it works by bypassing the likes of Google, and instead sells your data directly to retail brands. In return Surf gives you points that can be saved up and then redeemed for shop gift cards and discounts.

Firms signed up so far include Foot Locker, The Body Shop, Crocs, and Dyson.

Surf points out that all the data is anonymous - your email addresses and telephone numbers are not shared, and you don't have to give your name when you sign up. It does however ask for your age, gender and approximate address, but these are not compulsory.

The idea is that brands can use the data that Surf provides to, for example, see what are the most popular websites among 18 to 24-year-old men in Los Angeles. Then can then target their adverts accordingly.

Surf hasn't released details of how much people can earn, but so far it says it has enabled users to collectively earn more than $1.2m (£960,000).

People can also use Surf to limit what data they share, such as blocking information about certain websites they visit.

One Surf user is Aminah Al-Noor, a student at York University in Toronto, Canada, who says she feels that the extension has given her "the control back" over her online data.

"You can pick what you want to give Surf," adds the 21-year-old. "And other times I forget that I have it on, and a week later I will check, and my points just keep going up.

"All tech companies are going to collect our information, but the point is to make our experiences using the technology better, right," adds the 21-year-old.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Surf's co-founder and chief executive Swish Goswami says the firm wants to be "the frequent flyer rewards of internet browsing".

He adds: "From day one we have been clear with users on what we share and don't share, and we give them the ability to control their data as well.

"I think if you are upfront with people, and letting them know you are sharing data with brands, and you are doing it in an anonymised way - i.e. it cannot come back to them because we don't have their first or last name, then people are more comfortable to say 'yes' and share more with us."

Surf is part of a growing movement that some commentators have dubbed "responsible technology", part of which is to give people more control over their data.

Another tech firm in this space is fellow Canadian start-up Waverly, which allows people to compile their own news feeds rather than rely on Google News and Apple News' tracker and advertising-based algorithms.

With Waverly, you fill out the topics you are interested in, and its AI software finds articles it thinks you'd like to read. The Montreal-based firm is the brainchild of founder Philippe Beaudoin who was formerly a Google engineer.

Users of the app can change their preferences regularly and send feedback on what articles are being recommended to them.

Mr Beaudoin says that users have to make a bit of effort, in that they have to tell the app the stuff they are interested in, but that in return they are freed from being "being trapped by advertisements".

"Responsible tech should empower users, but it also shouldn't shy from asking them to do some work on their behalf," he says.

"[In return] our AI reads thousands of articles a day, and places them in an index [for users]."

Rob Shavell's US firm Abine, makes two apps that enable the user to increase his or her privacy - Blur and Delete Me. The former ensures that your passwords and payment details cannot be tracked, while the later removes your personal information from search engines.

Mr Shavell says his view is that the surfing the internet should come with "privacy by design".

Carissa Veliz, an associate professor at Oxford University's Institute for Ethics in AI, says that tech firms need to be "incentivised to develop business models that do not depend on the exploitation of personal data".

"It is worrisome that most of the algorithms that are ruling our lives are being produced by private companies without any kind of supervisions or guidance to make sure those algorithms are supportive of our public goods and values," she adds.

"I don't think transparency is a panacea, or even half of the solution, but policymakers in particular should have access to the algorithms."

Google points to its new "Privacy Sandbox" initiative, which has "the goal of introducing new, more private advertising solutions".

A Google spokesperson says: "That's why we're collaborating with regulators and the web community to create technologies, through the Privacy Sandbox, that will protect people's privacy online while helping keep online content and services free for all.

"Later this year, we'll launch My Ad Center, which expands our privacy controls to give people more direct control over the information used to show them ads."

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France24 - World

UK PM Johnson wins Conservative Party confidence vote by 211 to 148

Issued on: 06/06/2022 - 22:07

NEWS WIRES

British Prime Minister Boris Johnson on Monday survived a vote of no confidence from his own Conservative MPs, after a string of scandals that have left the party’s standing in tatters.

Just over two years after he won a landslide general election victory, the Brexit figurehead again proved his ability to escape political hot water to maintain his grip on power.

But the “Partygate” controversy over lockdown-breaking events at Downing Street, which saw him become the first serving UK prime minister to have broken the law, has still severely weakened his position.

While 211 Tory MPs backed him, 148 did not.

Johnson, 57, needed the backing of 180 MPs to survive the vote—a majority of one out of the 359 sitting Conservatives in parliament.

Defeat would have meant an end to his time as party leader and prime minister until a replacement was found in an internal leadership contest.

In previous Tory ballots, predecessors Margaret Thatcher and Theresa May both ultimately resigned despite narrowly winning their own votes, deciding that their premierships were terminally damaged.

Rebuild trust

Johnson has steadfastly refused to resign over “Partygate”.

He earlier defended his record on delivering Brexit, fighting the Covid pandemic and Britain’s hawkish support for Ukraine against Russia.

“This is not the moment for a leisurely and entirely unforced domestic political drama and months and months of vacillation from the UK,” he told Tory MPs, according to a senior party source.

“We have been through bumpy times before and I can rebuild trust,” the prime minister told his parliamentary rank and file, according to the source, adding: “The best is yet to come.”

Supporters could be heard cheering and thumping their tables in approval.

The source said Johnson had indicated tax cuts could be in the offing as Britain contends with its worst inflation crisis in generations.

But the scale of Tory disunity was exposed in a blistering resignation letter from Johnson’s “anti-corruption champion” John Penrose and another letter of protest from long-time ally Jesse Norman.

The prime minister’s rebuttals over “Partygate” were “grotesque”, Norman wrote, warning that the Tories risked losing the next general election, which is due by 2024.

>> No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

Ex-cabinet member Jeremy Hunt, who lost to Johnson in the last leadership contest in 2019 and is expected to run again if Johnson is deposed, confirmed he would vote against him.

“Conservative MPs know in our hearts we are not giving the British people the leadership they deserve,” Hunt tweeted.

Jubilee booing

After a dismal showing in May local elections, the party is expected to lose two by-elections this month, one of them in a previously rock-solid Conservative seat.

That is focusing the minds of Tory lawmakers, who fear their own seats could be at risk if Johnson leads them into the next election, which is due by 2024 at the latest.

In a snap poll by Opinium Monday of 2,032 people, 59 percent of respondents said the Tories should ditch him as leader.

Among Conservative members, 42 percent want MPs to fire Johnson, according to another poll by YouGov.

Johnson was booed Friday by sections of an ardently patriotic crowd gathered outside St Paul’s Cathedral, ahead of a religious service for Queen Elizabeth II’s Platinum Jubilee.

For wavering Tories, the barracking at a televised national occasion reportedly marked a turning point. Some said they had held back on public criticism of Johnson until after the jubilee.

But cabinet ally Jacob Rees-Mogg dismissed the booing as “muted noise” and insisted that Johnson could survive with the slenderest of majorities.

“He has shown himself to be a good, strong leader who gets the big decisions right, and he has a mandate from the British people,” Rees-Mogg told reporters.

Graham Brady, who heads the backbench committee of Conservatives which oversees party challenges, had earlier confirmed that the threshold of 54 Tory lawmakers seeking a confidence vote—or 15 percent of its MPs—had been met.

Squabbling

Brady told reporters that he had informed Johnson early on Sunday—as four days of jubilee celebrations ended—and that the prime minister had not objected to a rapid ballot.

In a message of thanks for the celebrations of her record-breaking 70-year reign, the queen had expressed hope that “this renewed sense of togetherness will be felt for many years to come”.

Conservative MPs had other ideas, as they openly squabbled on Twitter in often-scathing terms following Brady’s announcement.

Dozens have broken ranks and criticised Johnson after an internal probe into “Partygate” said he had presided over a culture of Covid lockdown-breaking parties in Downing Street.

Some ran late into the night, and one featured a drunken fight among staff, at a time when the government’s pandemic rules forbade ordinary Britons from bidding farewell in person to dying loved ones.

(AFP)

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UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package

ANALYSIS

No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson

PARTYGATE

Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit

Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

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Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

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France24 - World

Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian

Issued on: 30/05/2022 - 19:39

David GORMEZANO

One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills. 

In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.

All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.” 

Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector. 

‘I started taking classes after the invasion’ 

Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.  

Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian. 

Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.

Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.” 

‘It’s not just about learning grammar’ 

Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades. 

Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”  

The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s. 

The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”

‘The Russian language is not guilty’ 

The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.

“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.” 

For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.” 

This article was translated from the original in French.

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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

AS IT HAPPENED

Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas

AS IT HAPPENED

French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine

France24 - World

Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults

Issued on: 31/05/2022 - 14:55

Sébastian SEIBT

The perpetrator of the massacre in Uvalde, Texas, in which 19 children and two adults lost their lives on May 24 – the worst US school shooting in a decade – used a semi-automatic weapon manufactured by the US firm Daniel Defense, one of the most aggressive marketers of assault weapons, notably targeting young adults.

A week after the Uvalde school shooting, Daniel Defense shied away from attending the National Rifle Association convention.

“Daniel Defense is not attending the NRA meeting due to the horrifying tragedy in Uvalde, Texas, where one of our products was criminally misused,” the company’s vice president of marketing Steve Reed said in a statement. “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in Texas at the NRA meeting.”

Indeed, the killer had acquired an AR-15 DDM4 V7 – Daniel Defense’s flagship semi-automatic rifle – to “celebrate” his 18th birthday. A few days later, he entered Robb Elementary School and carried out the massacre that horrified the world, and shocked the US, even if it was the country's 27th school shooting so far in 2022.

“We are deeply saddened by the tragic events in Texas this week,” read a statement on Daniel Defense’s website posted in the wake of the shooting. “Our thoughts and prayers go out to the families and community devastated by this evil act.”

Daniel Defense also took the opportunity to remove a message – on its website’s home page until the day after the Uvalde massacre – promoting a lottery with a prize of $15,000 to spend on guns or ammunition.

This kind of advertising is typical of Daniel Defense’s aggressive promotional approach. “Daniel Defense is basically the poster child of this egregious, aggressive marketing,” Ryan Busse, a former executive at the gun manufacturer Kimber and now a prominent critic of the US gun industry, told The New York Times.

One particular image – which Daniel Defense posted on Twitter 10 days before the Uvalde massacre – is emblematic of its outré marketing style. It shows a toddler clutching the same type of semi-automatic rifle the Uvalde shooter used, with the biblical proverb: “Train up a child in the way he should go, and when he is old, he will not depart from it.”

An online backlash followed the discovery of this tweet after the Uvalde massacre – prompting Daniel Defense to make its Twitter account private and limit people’s ability to comment on its Facebook page.

Trump fan CEO

This is not the first time, however, that Daniel Defense has received an avalanche of criticism for manufacturing weapons subsequently used in mass shootings. Four of its semi-automatic rifles were part of the arsenal used by the shooter who killed 58 people in Las Vegas in 2017. At the time, Daniel Defense sent its “thoughts and prayers” to victims’ families – but did not change anything about its business practices.

Marty Daniel, the company’s CEO and founder, only expressed regret once – after 27 people were killed in a shooting at a Baptist church in Texas in 2017. Daniel endorsed slightly tightening gun control laws in the aftermath of this massacre, as did the NRA. But he changed his mind a few days later.

Daniel Defense’s website portrays the company’s CEO, a Donald Trump supporter and big donor to Republican candidates, as a jack of all trades who sold windows and fireplaces before finding his métier in gun manufacturing.

It also states that Daniel developed a love for firearms after failing to make his mark in golf. “Daniel Defense got its start because Marty’s golf game sucked,” the website reads. “He would spend most of his free time unwinding on the golf course, until the day a friend invited him to shoot his AR.”

Ever-widening audience

Marty Daniel founded the company in 2000 and won his first contract for the US Army two years later. His company has won more than 100 Pentagon contracts since then.

But Daniel Defense has long been keen to market its wares to private US citizens – courting the general public in its promotional efforts since 2004, upon the expiry of the ban on selling new assault weapons for civilian use that was signed into law by then president Bill Clinton in 1994.

Since then, the company has been keen to convince American gun enthusiasts that they are entitled to the same AR-15s as the soldiers it has equipped over the past two decades – making this point explicit in an advert it unsuccessfully sought to air in local media markets during the Super Bowl in 2014.

Yet Daniel Defense’s marketing ploys have reached an ever-widening audience. The firm is now one of the 25 largest US firearms sellers in a crowded market for its niche, with more than 500 companies making semi-automatic rifles since 2004.

The AR-15 DDM4 V7 used by the Uvalde shooter is one of 19 models Daniel Defense makes that are often marketed to teens. A recent advertising clip shows a teenager practicing shooting, and the company has repeatedly used clips from video games like "Call of Duty" and films such as the "Star Wars" franchise to appeal to fans.

A more famous gun manufacturer, Remington, used the same tricks to sell its weapons to young people. That cost Remington dearly when families of the victims of the 2021 massacre at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, were awarded a payout of $72 million in a lawsuit for irresponsible marketing after the shooter had used an AR-15 produced by one of the company’s subsidiaries.

This article was translated from the original in French.

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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre

‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

L'Humanité

« L’impôt est un enjeu majeur des luttes populaires »

Entretien

Télévision Gérard Noiriel est le coauteur du documentaire Histoire populaire des impôts, diffusé sur Arte. Il revient sur les révoltes qui ont souvent la contestation du modèle fiscal comme point de départ.

Antoine Poncet

Gérard Noiriel Auteur et historien

Il est une figure de référence sur l’histoire de la classe ouvrière en France. Gérard Noiriel, auteur d’ Une histoire populaire de la France (éditions Agone, 2018), a été contacté par le réalisateur Xavier Villetard pour raconter l’évolution des sociétés française, allemande et britannique depuis le Moyen Âge. Son outil d’analyse, l’impôt, est le fil rouge du documentaire.

Pourquoi raconter l’histoire populaire à travers l’impôt ?

Au fil de mes recherches, je me suis demandé : qu’est-ce que c’est, « la France » ? Quel est le point de départ de son histoire ? Je voulais me dégager de notions abstraites comme le sentiment d’appartenance, et il m’est apparu que l’enjeu le plus important était la question de l’impôt. Lorsque, au début du XVe siècle, l’impôt royal est intégré à tous les sujets du royaume, cela crée un lien matériel objectif. Ensuite, on s’aperçoit que la question de l’impôt est un enjeu majeur des luttes et des formes de résistance populaire. Ces révoltes permettent progressivement, au cours des siècles, de passer du statut de sujet du roi à celui de citoyen.

Comment en arrive-t-on à des révoltes ?

Il faut faire la distinction entre deux choses : les contestations des classes privilégiées et celles des classes populaires. Les puissants n’ont pas besoin de faire grève ni de manifester, ils peuvent bloquer le système différemment. La façon la plus récente est l’évasion fiscale. Mais les révoltes les plus visibles, les plus massives, sont celles des classes populaires. Depuis le XVe siècle et jusqu’à la Révolution, elles se déroulent selon un schéma récurrent : au départ, le pouvoir décide une taxe ou un impôt supplémentaire, souvent pour financer une guerre. Cela suscite un mouvement de révolte spontané, avec des leaders qui émergent et qui entraînent des dizaines de milliers de personnes dans la rue. Tout ce monde est toujours réprimé dans le sang. Ces soulèvements ne sont jamais gagnants, jusqu’à la Révolution, parce qu’ils sont localisés et que paysans et artisans n’arrivent pas souvent à s’organiser.

Peut-on tisser des liens entre le mouvement des gilets jaunes et les révoltes passées ?

Oui. Les luttes, y compris aux XVIIe et XVIIIe siècles, naissent d’une révolte spontanée contre une imposition et servent de révélateurs à des mouvements plus larges. Au départ, avec les gilets jaunes, on assiste à un refus de la taxe sur le carburant. Puis à des revendications plus larges autour de la citoyenneté. Avec le référendum d’initiative citoyenne, il y a une volonté des classes populaires de participer directement à la vie politique. Et ça, on le retrouve dans le passé. Après la Révolution française, les sans-culottes se plaignent d’avoir pris la Bastille et d’être privés de leur droit d’expression, qui est confié à des porte-parole issus des classes bourgeoises. La question de l’impôt ne se limite jamais à la question économique. Elle enclenche une série de revendications qui démontre la diversité des problèmes auxquels se heurtent les classes populaires.

Comment les débats autour de l’impôt ont-ils évolué ?

Dans l’histoire, on observe des luttes récurrentes entre les syndicats et le patronat. Les capitalistes font toujours pression pour diminuer le taux d’imposition. On retrouve à plusieurs époques des associations de libéraux qui disent qu’il y a trop d’impôts, que l’impôt tue l’impôt, que l’État asphyxie les entrepreneurs. Mais, derrière la question du prélèvement de l’impôt, il y a un paquet de solutions pour lutter contre l’abandon de certains territoires, pour financer l’hôpital public ou même l’école. Cette confrontation entre capitalistes et syndicalistes existait déjà en 1936, à l’époque du Front populaire. Des mesures avaient alors été prises pour corriger les inégalités économiques, mais toute une série de gens fortunés ont retiré leurs capitaux pour faire pression sur l’économie du pays. Ces menaces pèsent encore aujourd’hui sur toute mesure radicale qui serait prise pour corriger les inégalités. Cette histoire-là nous éclaire sur le présent. Mais il y a aussi des évolutions : avec la mondialisation, les rapports de forces ne sont plus seulement nationaux. L’historien doit être capable de montrer ce qui perdure et ce qui change. Depuis que je fais ce métier, j’ai toujours défendu cette idée-là : je ne fais pas de l’histoire uniquement pour produire des connaissances, mais pour qu’on en tire les leçons.

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France24 - World

Brits to celebrate Queen’s Jubilee by spending millions on royal memorabilia

Issued on: 01/06/2022 - 17:45

Joanna YORK

Celebratory events to mark Queen Elizabeth II’s 70th year on the throne will kick off in the UK this week, and all indications are that the British public is keen to mark the occasion: Royal memorabilia – from the distinguished to the bizarre – has been flying off the shelves.  

In London and up and down the UK, final preparations are being put in place for the parties, parades and concerts that will be held in honour of the queen’s Platinum Jubilee this weekend. While workers are looking forward to a shorter work week with national holidays declared for Thursday and Friday, Brits in general seem keen to launch themselves into the celebrations with gusto.  

For many this means buying royal memorabilia. According to the Centre for Retail Research, people in the UK are expected to spend more than £281 million (more than $350 million) on souvenirs, memorabilia and gifts marking the Platinum Jubilee.

“They are selling like hotcakes,” says Pauline Maclaran, professor of marketing and consumer research at Royal Holloway and co-author of “Royal Fever: The British Monarchy in Consumer Culture”.

“You can't get stuff because people are buying so much.”        

Queen, crown and corgis

Queen Elizabeth’s 70 years on the throne make her the longest-serving monarch in Britain’s history, and one that has forged a unique relationship with her subjects. A third of people in the UK claim to have either seen or met the queen in person. She is a reliable and familiar presence in the fabric of public life, rarely putting a foot wrong in her trademark bright outfits and a matching hat, always carrying a handbag.   

Now 96 years old, the queen’s public appearances have been reduced in recent months due to ill health and “mobility issues”. In an unusual turn of events, her attendance at the public celebrations to mark her own platinum Jubilee will only be confirmed “on the day itself”, a Buckingham Palace spokesperson said in May.   

>> Queen to skip Parliament opening for the 1st time in decades

Although the queen herself has recently become less visible in public life, her image has never been more omnipresent – no mean feat for a face that already appears on every UK postage stamp, pound coin and pound note. An abundance of new souvenirs are being produced to honour the Platinum Jubilee, all emblazoned with her image or symbols associated with her; crowns and her favourite dog breed, the corgi, are popular.   

The appearance of these products is no surprise – for centuries, significant royal events have been marked with commemorative souvenirs. When Queen Victoria was on the throne in the 1800s, royal paperweights, handkerchiefs, perfume bottles and biscuit tins were popular.  

But in 2022, the offerings have expanded to include some truly eccentric items. Alongside the traditional crockery sets and biscuit tins there are golf balls, dog leads, scented candles, duvet covers, handbags, pyjamas and even garden gnomes. An exclusive Jubilee Barbie doll, styled to look like the queen, sold out when it hit the market in May and is now being resold for up to £300 (almost $380) on online auction sites. 

Jubilee camp ready - Royal Gnomes at the ready 😂 pic.twitter.com/6lZSZ4axaP

April 9, 2022

Myth of the monarchy 

In the world of royal memorabilia, there are clear categories.

“There is very much a distinction in the royal souvenirs market between the high-end collectibles and the lower-end, basic stuff,” Maclaran says.  At the high end are commemorative coins produced by the Royal Mint and luxury porcelain that will accrue value as collectables. These are often official souvenirs, authorised by the royal family.    

Commissioning these memorabilia is a way to position royal milestones as historic, national events. “The monarchy has always made sure that it is seen as a crucial institution that is at the heart of the nation's history as a way of legitimising its presence within modern Britain,” says Dr Ed Owens, royal historian and author of “The Family Firm”.

“All of these souvenirs, be they official or unofficial, help sustain the myth of the significance of the monarchy to the modern nation.” 

While a committed royalist might buy an expensive plate, someone just looking to join in with the celebratory atmosphere might prefer a cheap, funny mug. “The lower-end souvenirs are typically reflective of the British, rather ironic, sense of humour,” Maclaran says. “These items are about having a really good time, full of laughter and bonding with other people as the prime motive rather than actually celebrating the queen.” 

“A lot of people would write it off as tat,” Owens says. “But for people who see these events as imbued with historic meaning, they see purchasing things to remember the event as a way of participating within the national community.”  

However, some Britons may be taking a rather more irreverent delight in the Jubilee commemorations.  

More than 10,000 pieces of crockery to mark the Jubilee were made and printed in China back in­ May – except they had a typo. Beneath a poorly rendered illustration of the queen’s face were printed the words “Platinum Jubbly”, making them instant collectors’ items.   

Best. Present. Ever.Genuine Jubbly mug from @heatherc1976 Love it! Thank you x pic.twitter.com/sPnJzqzf53

May 28, 2022

Everyday objects with emotional significance

Many of these objects bearing the queen’s face will be given as gifts or kept as a reminder of a good time had with friends and family, in addition to their historical significance. In this way, even a cheap mug can easily become a family heirloom. “It imbues these objects with quite profound emotional meaning,” says Owens.  

These everyday objects, passed between friends or down through generations, further strengthen the connection between the royal family and everyday people. “It’s a way of turning monarchy into something that's extra-ordinary but also very, very ordinary, because people will just have this stuff in their hands,” Owens adds.

“One of the great successes of monarchy is the way that it's embedded itself in everyday life and human emotions.” 

Even the irreverent souvenirs that poke fun at the royal family contribute to this effect. When Prince Charles and Diana, princess of Wales, divorced, unofficial commemorative mugs were printed with black lightning bolts dividing an image of the couple on their wedding day. The jokes may not always be gentle, but “it ingrains the royal family into popular culture in a firmer way because it actually makes them something we would miss”, Maclaran says.

“I mean, who could we possibly mock if we didn't have the royal family? That's a hugely essential role.” 

What comes next? 

This year, there is another reason why people in Britain might be to motivated to buy memorabilia featuring the queen: It is likely that that the Platinum Jubilee will be the last big national celebration in which Elizabeth II plays a starring role.

“The Jubilee is being staged is as Elizabeth II’s last hurrah,” says Owens. “That’s the reason why members of the public are participating in this event as fully as they seem to be, because there is this impending anxiety about what happens next.” 

Republicanism is an increasingly popular concept – especially among younger Britons – but even those who don’t support the monarchy may still find the prospect of a new head of state unsettling. It inevitably means a rethink of national identity.

“The royal family run very deep in our consciousness, even if we wouldn't claim to be royalist,” says Maclaran. 

While the Platinum Jubilee may be a “last hurrah”, it is also a much-needed diversion. Against a backdrop of soaring energy prices, the aftershocks of Brexit and back-to-back global crises, a royal anniversary sounds like good news – and a good excuse for a party. 

Over the four-day weekend, one national pub chain has announced it will sell pints of beer for 6 pence – the same price they were when the queen was crowned 70 years ago. The implications are clear: This is a weekend to get in the celebratory spirit and have fun.

As Maclaran puts it, whether you’re a royalist or not, ­“a fun time at the Jubilee is even funnier if you're wearing a mask with the queen’s face on it”. 

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Elizabeth II marks Platinum Jubilee with ‘Queen Camilla’ announcement

Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes

ENCORE!

Leading lady: Queen Elizabeth II's cinematic moments

Valeurs Actuelles

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova

« Un plan de dépôt de bilan »

Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

L'Humanité

Tennis. Le fabuleux destin de Yannick Noah

Nos recommandations culturelles

Sohir Belabbas

Il est toujours le dernier Français à avoir remporté Roland-Garros. C’était en 1983, il y a presque quarante ans. Les moins jeunes se souviennent de sa victoire en Coupe Davis en 1991. Yannick Noah est à la tête de l’équipe de France et le court vibre au son de « Saga Africa ». Le documentaire de Delphine Jaudeau et Vladimir de Fontenay retrace le parcours du champion franco-camerounais, de Yaoundé à New York en passant par Paris.

Tout commence au Cameroun. La famille s’y installe après que son père, obligé d’arrêter sa carrière de footballeur sur blessure, décide de quitter la France pour rentrer au pays. Les images d’archives personnelles sont pour beaucoup inédites. Elles montrent les premiers coups de raquette avec sa mère, qui lui transmet la passion du jeu. Puis vient la rencontre avec son idole, Arthur Ashe, premier Afro-Américain à remporter un Grand Chelem. Celui-ci le repère lors de sa tournée africaine et l’invite à se perfectionner en France. Les débuts à Nice sont difficiles ; le jeune déraciné de 12 ans n’a pas une technique extraordinaire et fait face au racisme : « Ma seule revanche, c’était de les battre sur le court », confie-t-il. La suite de celui qui deviendra la « personnalité préférée des Français » est racontée par ceux qui l’ont côtoyé, dans la vie et sur le court. Les gentils mots de son rival Ivan Lendl, les anecdotes de Guy Forget, le regard de ses enfants enrichissent le récit. Les réalisateurs déroulent aussi la carrière du chanteur et dressent le portrait d’un homme passionné et animé par ses rêves.

Écrans
Valeurs Actuelles

Qui veut casser AgroParisTech ?

Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.

« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.

En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.

En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.

Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.

Guerre des chapelles avec Hectar

« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.

« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Sudan civilian bloc rejects post-coup crisis talks with military rulers

Issued on: 06/06/2022 - 22:23

NEWS WIRES

Sudan's civilian bloc on Monday rejected UN-facilitated talks with the army to resolve a crisis sparked by last year's military coup, saying the meetings did not tackle the problem.

The push for talks comes amid continued street protests, the latest in months of unrest.

The United Nations, along with the African Union and regional IGAD bloc, have been pushing for Sudanese-led talks to solve the impasse since army chief Abdel Fattah al-Burhan led a military power grab in October, ousting the civilian Forces for Freedom and Change (FFC).

The FFC said it received an invitation from the UN-AU-IGAD trio for a technical meeting with the military on Wednesday, but "conveyed its apologies" and said they would not attend. 

The October coup derailed a fragile transition to civilian rule that had been established following the 2019 ouster of president Omar al-Bashir.

The meeting "does not address the nature of the crisis" and any political process should work on "ending the coup and establishing a democratic civilian authority", the FFC said in a statement.

"This cannot be done by inundating the political process with parties representing the coup camp or linked to the former regime," it added.

UN spokesperson Stephane Dujarric urged factions to take part of the talks "in good faith" and to "continue to work towards establishing a conducive environment for a constructive dialogue."

Burhan also called on political blocs to "engage in the talks".

Tear gas

Anti-coup protests broke out in several parts of Khartoum on Monday, with crowds demanding civilian rule.

They were met by a heavy deployment of security forces, firing a barrage of tear gas canisters, witnesses said.

Since the coup, Sudan has been rocked by near-weekly protests and a violent crackdown that has killed nearly 100 people, according to pro-democracy medics.

Last week, Burhan lifted a state of emergency in force since the coup to set the stage for "meaningful dialogue that achieves stability for the transitional period." 

Military officials have agreed to launch "direct talks" between Sudanese factions.

Authorities have in recent weeks also released multiple civilian leaders and pro-democracy activists arrested since the coup. 

However, the FFC on Monday said that other activists still remain in prison and the iron-fisted suppression of protests continues.

On Saturday, the UN human rights expert Adama Dieng, on his second visit to Sudan since the coup, denounced the killing of protesters and "the excessive use of force" by security forces. 

On Sunday, US Assistant Secretary of State for African Affairs Molly Phee arrived in Sudan to "support the Sudanese-led process to resolve the crisis."

Sudan, one of the world's poorest countries, was already reeling from a plunging economy due to decades of international isolation and mismanagement under Bashir.

But the turmoil has intensified since the coup amid international aid cuts.

In separate unrest in eastern Sudan, crowds blocked main roads leading to Port Sudan, the country's main Red Sea trade hub, to protest a 2020 peace deal.

Protesters from Sudan's eastern Beja people say the fragile peace deal does not represent them.

(AFP)

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Protester killed in Sudan as thousands rally three years after anti-Bashir uprising

Sudan lifts state of emergency imposed since military coup

Protesters in Sudan continue their fight against military rule

L'Humanité

Fiscalité. Les impôts, de la gabelle à la révolte des gilets jaunes

Nos recommandations culturelles

Antoine Poncet

Ils portent une ambition pour le moins audacieuse, faire de la fiscalité, thème peu attrayant s’il en est, la clé de voûte de leur documentaire. Et c’est réussi. Xavier Villetard et Gérard Noiriel racontent les évolutions de nos sociétés depuis le Moyen Âge avec l’impôt pour seul objet d’analyse. À travers lui, on voyage dans le temps. Des soulèvements populaires contre les taxes royales jusqu’aux manifestations des gilets jaunes, de l’État providence jusqu’au tournant néolibéral.

Au départ de ce cheminement, il y a une interrogation : « Où va l’argent de mes impôts ? » À l’écran, ceux qui se posent la question sont des Allemands de l’Est oubliés de la réunification, des gilets jaunes qui vivent en marge des grandes métropoles, ou des partisans du Brexit issus des terres ouvrières du nord de l’Angleterre. Tous ont cette impression de porter seuls le poids des crises économiques.

De l’autre côté du prisme, certains tirent profit des inégalités que l’impôt n’arrive plus à compenser. Avec pédagogie, les ex-ministres, économistes ou militants qui sont interviewés donnent des exemples frappants. Quand, en 2008, la crise des subprimes met à genoux l’économie des pays développés, les États soutiennent les banquiers, qui sont pourtant les premiers responsables. Dans l’histoire récente, toujours, les géants du numérique passent entre les mailles de ce grand filet qu’est l’impôt. Quitte à s’enrichir ostensiblement en pleine pandémie. Le documentaire illustre à merveille ces paradoxes. En témoigne cette image forte du siège du ministère français de l’Économie et des Finances, avec au premier plan une rangée de tentes de sans-abri. Par ce récit historique, Xavier Villetard et Gérard Noiriel nous rappellent que l’impôt permet de construire un modèle de société. Avec cette perspective : l’après-Covid est une époque charnière.

Télévision
France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

France24 - Monde

En images : Rafael Nadal à Roland-Garros, "roi de la terre battue" au palmarès hors norme

Publié le : 06/06/2022 - 12:02

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Rafael Nadal a remporté, dimanche, sa 14e Coupe des Mousquetaires à Roland-Garros face au Norvégien Casper Ruud. Comme un clin d'œil, le "roi de la terre battue" s'est imposé un 5 juin comme lors de son premier titre à la Porte d'Auteuil, en 2005. Retour sur 17 ans de participation du Majorquin, qui n'a concédé que trois défaites au total dans ce tournoi du Grand Chelem.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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France24 - Monde

Italie : la série A féminine devient professionnelle

Publié le : 06/06/2022 - 16:56Modifié le : 06/06/2022 - 17:21

Natalia MENDOZA

En Italie, le sport fait un pas important vers l’égalité homme-femme : le Championnat de football féminin va devenir professionnel dès le début de la prochaine saison. La fédération italienne de football a ainsi entériné un projet mis en place dès 2020, fortement voulu par les sportives de Serie A. Jusqu’à présent leurs rémunérations n’étaient pas encadrées, car le sport amateur ne bénéficiait pas de contrats de travail.

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Climat : à Bonn, des délégations du monde entier réunies pour préparer la COP27

Publié le : 06/06/2022 - 07:20Modifié le : 06/06/2022 - 08:07

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Les représentants de près de 200 pays se retrouvent à partir de lundi en Allemagne pour donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Égypte. Objectif : relancer les négociations autour du réchauffement climatique, passées au deuxième plan avec l'invasion russe en Ukraine et ses répercussions en matière énergétique et alimentaire.

Renforcer la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, concrétiser et élargir l'aide aux plus vulnérables. Six mois après la COP26 de Glasgow, les représentants de près de 200 pays se réunissent, lundi 6 juin, à Bonn, en Allemagne, pour préparer la prochaine conférence climat de novembre en Égypte.

Cette "session intermédiaire" des négociations climat veut préserver les avancées fragiles de la conférence écossaise qui a réaffirmé l'ambition – pour l'heure hors d'atteinte – de contenir le réchauffement à 1,5 °C alors que nous sommes déjà à 1,1 °C depuis que l'humanité a commencé à brûler industriellement gaz et pétrole à la fin du XIXe siècle. Depuis la dernière COP, le monde a été ébranlé par l'invasion russe de l'Ukraine et ses répercussions sur les marchés énergétique et alimentaire.

"Nous avons besoin de décisions et d'actions maintenant, et il incombe à toutes les nations de faire des progrès à Bonn", a lancé en amont de la réunion la Mexicaine Patricia Espinosa, patronne de l'ONU-climat, agence basée dans la ville allemande.

Car des points clés restent en suspens à quelques mois de la prochaine COP27, qui se tient du 7 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge.

À commencer par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement. Le "pacte" conclu à Glasgow enjoignait aux pays de "revisiter et renforcer" leurs objectifs pour "les aligner" avec ceux de l'accord de Paris "d'ici la fin de 2022".

"Contenir l'élévation de la température moyenne de la planète"

Cet accord, clé de voûte de la lutte contre le changement climatique, vise à "contenir l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à 1,5 °C.

Or de nombreux pays ne tiennent déjà pas leurs engagements actuels... qui eux-mêmes laissent pourtant les objectifs de Paris "hors de portée", selon les experts climat de l'ONU (Giec). Ceux-ci estiment que le monde est pour l'instant sur une trajectoire catastrophique de réchauffement de 2,8 °C. Et très peu ont déposé de nouveaux engagements chiffrés. 

Il faut donc relancer la machine pour que la COP de Charm el-Cheikh puisse déboucher, comme le souhaite Patricia Espinosa, sur "des mesures audacieuses et concrètes, soutenues par des plans spécifiques, pour réaliser l'ambition climatique urgente et transformationnelle nécessaire avant qu'il ne soit trop tard".

Car il y a pour l'heure "une déconnexion entre les preuves scientifiques d'une crise mondiale en préparation, avec des impacts climatiques inimaginables, et le manque d'actes", se désole Johan Rockström, directeur de l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique à Potsdam (PIK).

L'aide des pays riches

Autre dossier brûlant sur la table à Bonn, l'aide des pays riches, souvent les plus gros émetteurs historiques, aux plus pauvres, les moins responsables du réchauffement mais souvent en première ligne de ses impacts.

La promesse de les aider à faire face aux défis du changement climatique à hauteur de 100 milliards de dollars par an en 2020 n'est toujours pas tenue. Et face à la multiplication des sécheresses, inondations et incendies ou de la montée inexorable des océans, c'est le dossier d'un financement spécifique des "pertes et préjudices" subis qui est désormais sur la table.

À Glasgow, les pays riches ont bloqué cette demande et un compromis a fini par être trouvé sur la création d'un cadre de "dialogue" jusqu'à 2024 pour "discuter des modalités pour le financement".

Mais la méfiance demeure. Il ne faut pas que Bonn soit "juste un autre forum de discussions" a averti l'Alliance des petits États insulaires (Aosis), qui exigent de repartir avec "une vision claire de quand et comment (sera appliqué) le financement spécifique des pertes et préjudices".

Magnus Benzie, chercheur au Stockholm Environment Institute, estime primordial que les parties arrivent à construire une réponse globale : "Nous devons lier les risques systémiques auxquels le monde fait face, dont la crise alimentaire mondiale qui menace en raison du changement climatique", et dont le conflit en Ukraine a donné un avant-goût. "Mais nous passons à côté de cette occasion, en posant uniquement la question de l'adaptation sous le prisme 'nous' ou 'eux'."

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Une tornade dans l'ouest de l'Allemagne fait des dizaines de blessés et d'énormes dégâts

Élisabeth Borne fixe ses "urgences" à Matignon : pouvoir d'achat, santé et climat

URGENCE CLIMATIQUE

Une "génération climat" adepte des actions coups de poing

France24 - Monde

Sommet de la Terre : 50 ans de discours et l'urgence d'agir (partie 1)

Publié le : 03/06/2022 - 19:05Modifié le : 03/06/2022 - 19:06

Farah BOUCHERAK

En 1972, se tenait le premier sommet de la Terre, organisé par l'ONU à Stockholm. Ces 2 et 3 juin, la capitale suédoise accueille de nouveau la communauté internationale.  Au cours des dernières années, les objectifs climatiques très ambitieux se sont multipliés, tout comme les accords internationaux. Et pourtant, nos émissions baissent encore trop lentement. Pourquoi ? Comment accélérer la transition écologique et éviter le désastre ? 

France24 - Monde

Sommet de la Terre : 50 ans de discours, et l'urgence d'agir (Partie 2)

Publié le : 03/06/2022 - 19:05

Farah BOUCHERAK

En 1972, le premier sommet sur l'environnement de l'ONU inaugurait une prise de conscience à l'échelle mondiale. Cinquante ans après, c'est "l'urgence d'agir", selon ses organisateurs. Pandémie, guerre en Ukraine : comment mettre le climat en haut de l'agenda politique mondial alors que les crises s'enchaînent ? Comment transformer notre modèle économique pour préserver la nature ? Le capitalisme est-il compatible avec la préservation de notre planète ?

France24 - World

Veterans return to Normandy to mark 78th anniversary of D-Day landing

Issued on: 06/06/2022 - 07:40

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World War II veterans and other visitors gather Monday in Normandy for the 78th D-Day anniversary to pay tribute to the nearly 160,000 troops from Britain, the US, Canada and elsewhere who landed there. Several thousand people are expected Monday at a ceremony at the American Cemetery overlooking Omaha Beach in the French town of Colleville-sur-Mer.

This year’s D-Day anniversary comes after two successive years of the Covid-19 pandemic restricted or deterred visitors. The celebrations paying tribute to those who brought peace and freedom to the continent have a special resonance this year as war rages once again in Europe following Russia’s invasion of Ukraine on February 24. 

In the French town of Colleville-sur-Mer on Monday, US Air Force aircraft are to fly over the American Cemetery during the commemoration ceremony, in the presence of Army Gen. Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff. It is the final resting place of 9,386 personnel who died fighting on D-Day and in the operations that followed. 

On the eve of the D-Day anniversary, veterans, their families and French and international visitors braved the rainy weather on Sunday to take part in series of events marking the 78th anniversary of the Normandy landings.

Peter Smoothy, 97, served in the British Royal Navy and landed on the beaches of Normandy on D-Day.

“The first thing I remember are the poor lads who didn’t come back ... It’s a long time ago now, nearly 80 years ... And here we are still living,” he told The Associated Press. “We’re thinking about all these poor lads who didn’t get off the beach that day, their last day, but they’re always in our minds.”

Welcomed to the sound of bagpipes at the Pegasus Memorial in the French town of Ranville, British veterans attended a ceremony commemorating a key operation in the first minutes of the Allied invasion of Normandy, when troops had to take control a strategically crucial bridge.

'We all got a little scared then'

Ray Wallace, 97, a former paratrooper with the US 82nd Airborne Division will be among the dozens of World War II veterans attending the ceremony at the American Cemetery overlooking Omaha Beach in the French town of Colleville-sur-Mer.

On D-Day, his plane was hit and caught fire, forcing him to jump earlier than expected. He landed 20 miles (32 kilometers) away from the town of Sainte-Mere-Eglise, the first French village to be liberated from Nazi occupation.

“We all got a little scared then. And then whenever the guy dropped us out, we were away from where the rest of the group was. That was scary," Wallace told The Associated Press.

Less than a month later, he was taken prisoner by the Germans. He was ultimately liberated after 10 months and returned to the US.

Still, Wallace thinks he was “lucky”. 

“I remember the good friends that I lost there. So it’s a little emotional,” he said, with sadness in his voice. “I guess you can say I’m proud of what I did but I didn’t do that much."

Asked about the secret to his longevity, “Calvados!” he joked, in reference to Normandy’s local alcohol.

'I try to put myself in their place'

On D-Day, Allied troops landed on the beaches code-named Omaha, Utah, Juno, Sword and Gold, carried by 7,000 boats. On that single day, 4,414 Allied soldiers lost their lives, 2,501 of them Americans. More than 5,000 were wounded. 

On the German side, several thousand were killed or wounded.

Wallace, who is using a wheelchair, was among about 20 WWII veterans who opened Saturday's parade of military vehicles in Sainte-Mere-Eglise to great applause from thousands of people, in a joyful atmosphere. He did not hide his pleasure, happily waving to the crowd as parents explained the achievements of WWII heroes to their children. 

Many history buffs wearing military and civilian clothes from the period also came to stage a reenactment of the events.

For 82-year-old Dale Thompson, visiting the site over the weekend was a first. 

Thompson, who travelled from Florida with his wife, served in the 101st Airborne Division of the US military in the early 1960s. He was stateside and saw no combat. 

Walking amid the thousands of marble headstones, Thompson wondered how he would have reacted if he landed at D-Day. 

“I try to put myself in their place,” he said. “Could I be as heroic as these people?”

(FRANCE 24 with AP)

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British memorial opens in Normandy to commemorate D-Day fallen

France commemorates D-Day without crowds amid pandemic

Hubert Faure, French WWII commando who took part in Normandy landings, dies at 106

Valeurs Actuelles

Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

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In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

Valeurs Actuelles

Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.

Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.

L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.

À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.

Un voisinage divisé

« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »

« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »

Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.

En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.

Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Gunmen kill worshippers in Nigeria church attack

Issued on: 05/06/2022 - 20:53

NEWS WIRES Shirli SITBON

Gunmen who attacked a Catholic church in southwest Nigeria on Sunday killed at least 21 worshippers, including children, local officials said.

The violence at St. Francis Catholic Church in Owo town in Ondo State during a Sunday service prompted international condemnation after a rare attack in Nigeria's usually safer southwestern region.

Richard Olatunde, spokesman for the Ondo State governor's office, told AFP that dynamite exploded inside the church before gunmen opened fire.

"They did not even enter the church, they were shooting through the windows," he said, confirming a death toll of 21 people.

National Emergency Management Agency local representative Olanrewaju Kadiri said 22 people were killed, including several children.

No group immediately claimed responsibility for the attack and the motives were not clear.

One witness told AFP he saw at least five gunmen on the church premises during the attack.

President Muhammadu Buhari condemned "heinous killing of worshippers" while Pope Francis offered prayers for the victims.

The UN Special Representative for West Africa and the Sahel, Mahamat Saleh Annadif, condemned what he called a "barbaric terrorist attack."

Nigeria is still fighting a 12-year-long jihadist insurgency in its northeast and heavily armed criminal gangs often carry out raids and mass kidnappings in the northwest.

But large attacks in the country's southwest are relatively rare although kidnappings have become increasingly common.

Boko Haram jihadists in the northeast have targeted churches in the past. The conflict has killed 40,000 and displaced two million more.

(AFP)

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Jihadists kill dozens in Nigeria's northeastern state of Borno

Perspective

The Nigerian activist trying to get safe drinking water to all

EYE ON AFRICA

Ten Nigerian cabinet ministers step down ahead of 2023 presidential elections

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Eoliennes : la Commission de régularisation de l’énergie plaide pour que ceux qui n’en veulent pas “soient privés d’électricité”

Face aux anti-éoliens, Jean-François Carenco ne se laisse pas intimider. Le président de la Commission de régularisation de l’énergie (CRE) a accordé une interview au journaliste Pascal Perri, dans son émission PerriScope sur LCI, mercredi 7 juillet. Le haut fonctionnaire n’a pas hésité à dire que les Français qui refusent l’implantation d’éoliennes devraient être « privés d’électricité ». En effet, la colère gronde, notamment au nord de la France, où des éoliennes devraient être installées dans La Manche. En Bretagne et en Normandie, de gigantesques parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-mer (Calvados), de Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). De grandes manœuvres conduites par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui souhaite doubler le nombre d’éoliennes d’ici 2028. Fin juin, des manifestations anti-éoliennes se sont succédées, notamment à Caen ou à Saint-Brieuc, pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux en cours au large des côtes.

« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ». La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr

— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021

Des « désagréments » à accepter ?

Si Jean-François Carenco a avoué que ces protestations lui faisaient « mal au cœur », il a néanmoins pointé « la volonté d’un certain nombre (de Français) de vivre entre-soi, sans tenir compte des besoins de notre pays ». Le président de la CRE – nommé pour un mandat de six ans, par décret du président de la République Emmanuel Macron – a alors lâché : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! » Il a rappelé que « l’énergie est la vie de notre société ensemble » et que « produire de l’énergie » pouvait « créer des désagréments ». Une « évidence », selon lui. Jean-François Carenco a terminé, sur LCI : « Est-ce que l’on peut accepter un certain nombre de désagréments pour que, tous ensemble, nous vivions un peu mieux ? »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Boris Johnson welcomes 'convincing' confidence vote

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Prime Minister Boris Johnson has won a vote of confidence in his leadership of the Conservative Party by 211 to 148.

Speaking after the results were announced, Mr Johnson said, "it's a convincing, decisive result and what it means as a government is that we can focus on what matters to people".

After securing 58.8% of the total vote, with 41.2% voting against his leadership, the current rules state that he can not face another confidence vote for at least a year.

L'Humanité

Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »

Entretien

Anthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une « véritable mutation anthropologique des cerveaux » en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.

Latifa Madani

Parce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, « il est plus que temps de lever les yeux », alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.

Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’addiction aux écrans.

La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs : lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous « swipons » sur un site de rencontre.

Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur « le coût de l’extraction de l’attention » que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une « économie de l’attention », il décrypte comment le « capitalisme émotionnel » est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.

La guerre de l’attention fait de nombreux dommages : la santé, l’environnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs ?

Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants : retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de l’obésité, de l’agressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau – plus de dix heures chaque jour pour certains ! – cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.

Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif : isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.

Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale) : il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.

Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…

Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie : se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps… Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût ? On l’a vu, le monde avance vers l’abîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.

Nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention. »

Ajoutons qu’une « révolution » est théoriquement portée par un peuple. Or, cette « révolution numérique » que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.

En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle ? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une « bombe à fragmentation » ?

On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire : autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.

On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le « bon usage » suffira, mais, aujourd’hui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.

Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.

Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?

Oui, mais cela demande de la volonté politique : il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Pas de smartphone avant 15 ans », car il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des adolescents vont « bien utiliser » Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.

On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf : pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.

Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale ? Voire anthropologique ?

Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.

Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.

Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son « temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola », l’attention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle n’est, écrivez-vous, que « le dernier mets de leur fastueux banquet ». Pouvez-vous expliquer ?

Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les « capitalistes », au sens des propriétaires des moyens de production, s’en prennent à l’esprit humain, et, en premier lieu, à l’attention. C’est la « dernière frontière » du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le « confort moderne », la publicité s’est imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.

Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du « techno-solutionnisme vert » ?

Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.

Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital ?

Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique : rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.

Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la « contre-culture de l’attention » ?

Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public « humain », financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.

Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette « guerre totale » est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir ?

On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens : nous ne sommes qu’au début de ce chemin que nous appelons de nos vœux !

La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdreéconomie numériquenumérique
France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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BBC

Boris Johnson: Boris Johnson's constituents on whether he should stay

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Some of the prime minister's constituents in Uxbridge and South Ruislip have been telling the BBC whether they think he should still be PM, ahead of a confidence vote happening this evening.

The vote was triggered after at least 54 Conservative MPs sent letters to Sir Graham Brady, the chairman of the 1922 backbenchers committee.

At least 180 Conservative MPs, a majority, will have to vote against the PM tonight, if he is to leave. No 10 says Boris Johnson welcomes the vote as "a chance to end months of speculation".

Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Un avenir très incertain pour la voiture électrique

Actu

Ce dimanche 5 juin n’est pas seulement celui de la fête catholique de la Pentecôte. C’est aussi la journée mondiale de l’Environnement, ce qui donne lieu à toutes sortes de communications qui vont du ramassage des canettes vides à la promotion de la voiture électrique, laquelle patine déjà en cette fin de printemps marquée par des pics de chaleur et par des orages de grêle en France.

Gérard Le Puill

Parmi les multiples communications adressées aux journalistes à l’occasion de cette journée mondiale de l’Environnement, l’une nous dit que concernant « le programme de recyclage de canettes hors foyer, « Every Can Counts » lance la 2 e édition de sa campagne pour sensibiliser les consommateurs au tri des canettes via « l’International Recycling Tour 2022 » ! Cet évènement d’envergure se déroulera simultanément les 3, 4 et 5 juin dans 17 pays à travers le monde (Europe et Amérique latine) sur leurs plus beaux sites touristiques… ». Ça ne concerne toutefois que 17 pays.

Ce vendredi 3 juin, un document publié par « Agir pour le climat » indique que « globalement, l’essentiel des aides agricoles (versées par l’Europe au titre de la politique agricole commune, N.D.L.R.) n’incite pas aux pratiques favorables à l’environnement et aggrave les problèmes de revenus agricoles (…) A l’échelle individuelle des exploitants, les aides au revenu sont nettement moins importantes pour les petites et moyennes exploitations (car liées aux surfaces) et moins élevées (par exploitant) pour l’élevage, qui connaît pourtant des difficultés de revenu les plus pérennes ». Plus grave encore, « de multiples dérogations accordées aux importations multiples dérogations accordées aux importations permettent de déplacer l’utilisation des pesticides et des engrais minéraux dans les pays aux normes peu élevées, ce qui aggrave les problèmes de revenu des agriculteurs français ». Ce sont là les conséquences perverses des accords de libre-échange fondés sur le dumping social et environnemental.

Pénurie de graines pour la moutarde de Dijon…

Ces difficultés sont aggravées par les accords de libre-échange que l’Europe ne cesse de négocier des pays tiers. Peu de gens le savent, mais l’actuelle pénurie de graines de moutarde résulte de l’accord de libre-échange signé en 2016 entre l’Union européenne et le Canada. Suite à cet accord qui supprimait les droits de douane, la graine canadienne était plus compétitive que celle produite en Bourgogne pour la moutarde de Dijon. Les producteurs canadiens pouvaient obtenir des rendements plus élevés que les bourguignons car ils pouvaient utiliser un herbicide interdit dans l’Union européenne. Du coup, les industriels de la moutarde de Dijon ont augmenté les importations et la production bourguignonne de graine de moutarde a été divisée par trois en quatre ans. Après quoi, une sécheresse au Canada en 2021 a réduit les rendements et fait grimper les prix pour cause de pénurie.

.. .Et de métaux rares pour la voiture électrique

Depuis deux ans, la conversion à la voiture électrique nous est présentée comme le moyen le plus sûr d’atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Sans se soucier de savoir comment évolueront les prix des métaux rares pour produire ces voitures et leurs batteries ; sans se soucier davantage de la manière dont sera produite l’électricité. Mais les difficultés surviennent déjà, comme le confirme un article de Lionel Steinman dans « Les Échos » du 2 juin. En voici quelques extraits :

« Les voitures électriques sont vouées à dominer le marché automobile européen d’ici à la prochaine décennie, mais le chemin pour y parvenir s’annonce plus tortueux que prévu (…) les prix ne cessent de grimper, que ce soit pour les modèles premium ou ceux d’entrée de gamme. Celui du Model 3 de Telsa, voiture électrique la plus vendue en Europe l’an dernier, est passé dans sa version de base de 43 800 à 50 990 € sur les six derniers mois (…) D’après le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le cours du lithium était le mois dernier sept fois plus élevé qu’en janvier 2021. Les prix du cobalt et du nickel ont doublé (…) Le risque est que la production de matières premières ne puisse suivre à partir de 2025, lorsque les constructeurs donneront un nouveau coup d’accélérateur à leurs ventes de véhicules à batterie pour répondre au durcissement annoncé de leurs obligations en matière de CO2 ».

Mais on aura de l’essence pour partir en vacances

Ce risque de pénurie de matières premières pour réaliser une telle conversion au niveau planétaire était prévisible. Mais dans la course de vitesse engagée entre les firmes pour tirer profit de ce nouveau filon, les industriels ne voulaient pas regarder la réalité en face. Il en allait de même pour la Commission Européenne comme pour les gouvernements des États membres de l’Union européenne. Pourtant, cette conversion engagée pour prendre des parts de marché et réaliser de gros profits risque d’être le grand fiasco des prochaines années en Europe et au-delà.

En attendant, une dépêche de l’Agence France Presse, publiée à 5H ce vendredi matin, indique que, malgré le boycott progressif du pétrole russe par l’Europe, les professionnels de la filière des carburants « ne prévoient pas de pénurie sur la route des vacances » cet été. « Les approvisionnements sont déjà organisés. Heureusement, on n’attend pas le 3 juillet pour se demander si on va avoir du carburant pour les stations-service pour le week-end qui suit », déclare à l’AFP Olivier Gantois, président de l’UFIP Énergies et Mobilités au nom des grands groupes pétroliers en France.

Nous voilà donc rassurés pour cet été !

pénuries
France24 - World

Could Poland's Suwalki gap be Russia's next military target?

Issued on: 06/06/2022 - 16:03

Fadile BHAYAT Follow Emma JAMES Follow

As war continues to rage in Ukraine, neighbouring countries worry that they might see the conflict spill over into their territory. In Poland, fears are centered around the Suwalki gap, a strip of Polish land that lies between the Russian enclave of Kaliningrad and Belarus. NATO troops are currently training nearby, in anticipation of every possible scenario. Our team reports. 

Talking Europe

Hungary's Russia oil embargo exception 'detrimental to security of Europe': Polish deputy FM

Talking Europe

Europe on the defensive: EU states move towards more military spending, co-operation

Analysis

Amid Russia tensions, Lithuania advocates for more robust Western response

El País (ESP)

ENSALADA DE JUDÍA VERDE CON ALIÑO DE MANTEQUILLA Y AJO

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

Qué os vamos a contar a estas alturas, después de años publicando este menú semanal. Pues que aquí estamos de nuevo con una entrega más de esta sección que tiene a bien promocionar las recetas elaboradas con productos de temporada. Ahora en junio están en su fecha óptima las patatas, el calabacín, el pepino o el pimiento, y claro, es muy difícil no hacer proselitismo de su consumo. Nosotros, desde luego, lo hacemos.

Lunes 6 de junio

Una manera fresca de comer judías verdes, cuyo sabor se viene arriba con la acidez de la manzana verde, el toque de ajo y la cremosidad del aliño.

'NUGGETS' Y 'FINGERS' CASEROS

Asociadas a la comida rápida, las piezas pequeñas de pollo frito se pueden preparar en casa con materia prima de mejor calidad. El secreto para que no queden secas está en el marinado y el rebozado.

POLOS DE ALBARICOQUE Y YOGUR GRIEGO

Estos 'jetapolos' de fruta son perfectos para rechupetearlos sin que te confundan con un oso y refrescarte al mismo tiempo. Solo necesitas un congelador y dos manitas para hacerlos.

Martes 7 de junio

ENSALADA CAMPERA

Una combinación fresca de patata y hortalizas que puede servir desde como hasta de plato único si se ilustra con huevo duro o alguna conserva de pescado.

ESPAGUETIS DE CALABACÍN CON PESTO ROJO DE ANACARDOS

Cortar el calabacín en tiras largas que recuerdan a la pasta italiana nos permite preparar platos ligeros y sabrosos con un simple salteado. Aquí lo acompañamos con un pesto rojo de anacardos.

FRUTA DE TEMPORADA: CEREZAS

Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.

Miércoles 8 de junio

TABULÉ DE LOS INCAS

Un poco de cocina-ficción: por un extraño cruce espaciotemporal, los hijos de Atahualpa se enfrentan a la famosa ensalada sirio-libanesa. Le ponen quínua. Y les sale un platazo.

NASI GORENG DE ARROZ INTEGRAL

Un plato indonesio que allí suele tomarse para desayunar, pero aquí puede servirnos tanto para una comida como una cena. Se prepara con una base de arroz, salsas sabrosas y verduras salteadas, además de un huevo frito.

SORBETES AGRIPICANTES DE MANGO Y SANDÍA

Aquí tienes una receta refrescante para que lo goces en casa haciéndola. Si quieres un sorbete perfecto, vete a una heladería. Si buscas un sabor propio, estás en el lugar indicado.

Jueves 9 de junio

'ESGARRAET' VALENCIANO

Una joya de la cocina popular elaborada con bacalao y pimientos asados que invita a darlo todo mojando una buena hogaza de pan. Las aceitunas y los piñones rematan una receta tan sencilla como sabrosa.

TOSTADAS DE CEVICHE MEXICANO

Aunque el peruano es bastante más conocido, en México también se come ceviche -o cebiche- de manera habitual. En esta receta la merluza se cocina ligeramente para después marinarse en zumo de lima y limón.

FRUTA DE TEMPORADA: SANDÍAS

Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".

Viernes 10 de junio

MEJILLONES CON VINAGRETA DE PIMIENTO, TOMATE Y PEPINO

Lo mejor de la huerta y lo mejor del mar se unen para ofrecer un aperitivo, primer plato o cena ligeros y con mucho sabor.

PATATAS ASADAS CON SALSA DE YOGUR, QUESO Y ALBAHACA

Una salsa cremosa y fresca que dignifica el rulo de cabra, sacándolo de la recurrente ensalada con jarabe de Módena en una alianza con el yogur, la albahaca y los piñones. Ideal para rematar unas patatas asadas.

MELOCOTONES AL VINO

La elaboración de este postre es muy similar a las clásicas y viejunas peras al vino. Consejo para hacerlo en casa: utiliza algún blanco afrutado que te beberías, porque sus aromas impregnarán al melocotón.

Sábado 11 de junio

BONITO CON TOMATE

Es un clásico de la cocina vasca y sabe a gloria si se hace bien. Ésta es nuestra versión de un plato tan emblemático que tuvo el honor de aparecer en la sintonía del mítico programa 'Con las manos en la masa'.

FRUTA DE TEMPORADA: ALBARICOQUES

Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.

Domingo 12 de junio

FIDEUÁ DE MARISCO

Tiene tanta enjundia como un arroz seco, pero es mucho más fácil de preparar: el único secreto para que esta fideuá salga bien es que el sofrito esté bien seco y el caldo de pescado, muy sabroso.

LINGOTE DE CHOCOLATE FUNDENTE CON COULIS DE FRUTOS ROJOS

Un postre denso e intenso solo apto para muy chocolateros, que se refresca gracias a un coulis de frutos rojos. Para cortarlo bien cuando el ambiente es cálido, el único truco es dejarlo reposar en la nevera.

La bebida del finde

GRANIZADO DE CAFÉ A LA SICILIANA

Un clásico siciliano que encantará a los entusiastas del café con hielo y que puede preparar cualquier criatura que sepa hacer café y que tenga congelador: no tiene más misterio.

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Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Putin's threat, a 'slap in the face' for Valls and boos for Boris

Issued on: 06/06/2022 - 15:10

Solange MOUGIN Solange MOUGIN

IN THE PRESS – 06.06.2022: We take a look at how the papers are treating Vladimir Putin's threat of more air strikes across Ukraine. We also find out how the papers are covering former French PM Manuel Valls's latest political defeat and his adieu to Twitter. The Spanish press is widely congratulating Rafael Nadal on his 14th French Open win, but Mediapart tells us of the tournament’s dark side. Finally, after the Platinum Jubilee celebrations, British PM Boris Johnson is fighting for his political life.

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

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France24 - World

Music show: French singer-songwriter Gaspard Royant's third album is 'The Real Thing'

Issued on: 06/06/2022 - 16:31

Aline BOTTIN Eve JACKSON Follow Marjorie HACHE

French singer-songwriter Gaspard Royant has transitioned from recording his poptastic retro rock in analogue studios with a live band, to getting more experimental with keyboards and electronics. The songwriting remains playful, fresh and uplifting as he tackles themes like toxic masculinity and frustration with the modern world whilst telling the stories of dark characters. He stopped by the FRANCE 24 studios to tell Marjorie Hache more about his third album, "The Real Thing".

We also take a look at new releases by Korean pop sensation BTS, the mighty NYC punks Yeah Yeah Yeahs and a cool rock girl-laden compilation whose profits will go to NEFOC (North Eastern Farmers Of Color).

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El País (ESP)

SANS TITRE

Si Isidro López hubiese seguido los consejos de su padre, hubiese sido escultor. O cualquier cosa menos cocinero, pero se hizo cocinero. Si hubiese hecho caso al “donde fueres, haz lo que vieres”, hubiese abierto un bar de tapas con ensaladilla. Si Isidro no fuese un cabezota empedernido, al primer fracaso hubiese echado el cierre. Pero como este cocinero de 29 años tenía claro que lo que hace acabaría funcionando, hoy podemos disfrutar de la cocina de Tiemar, uno de los restaurantes más recomendables de Jerez de la Frontera.

Haciendo como que escuchaba las recomendaciones de su padre, Isidro aparcó su sueño de ser cocinero y estudió arquitectura efímera y diseño de interiores. “Por hacerle caso a mi padre y tener unos estudios, pero desde los tres años yo quería ser cocinero”, cuenta López. Nunca ejerció, así que comenzó a formarse en cocina en la Taberna de Alabardero (Sevilla). Salió de allí y con 23 años montó su restaurante en su pueblo, Jerez: “Nunca he pasado por las cocinas de los grandes chefs. Yo soy partidario de aprender equivocándome solo”.

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Premio del público a un restaurante sin público

En 2017 abrió su primer restaurante con su madre ayudándole en la cocina y su novia en sala. Aquel proyecto se llamó Tiemar, la gastrofábrica. “Estábamos en un barrio alejado del centro, era un local de apenas 40 metros cuadrados y servíamos comida diferente a la que se espera en esta zona. Estábamos al lado de una hamburguesería que estaba siempre hasta los topes y mi restaurante vacío”, cuenta Isidro.

“A los cuatro meses de abrir, ganamos el premio Gurmé de la provincia de Cádiz según el público, pero no teníamos gente. No sé quién nos metió ahí ni como ganamos, pero ganamos”. Eso les dio visibilidad. Algunos periodistas de la zona como Eugenio Camacho o Paz Ivison fueron, comieron y escribieron sobre Tiemar y poco a poco fue ganando clientela. Una clientela que seguía sin entender del todo a Isidro: “Me decían que pusiera ensaladilla, que es por donde se mide la cocina de un restaurante gaditano. En Cádiz si abres un restaurante y no hay ensaladilla, estás loco”. Pues estará loco, porque en Tiemar, la gastrofábrica nunca hubo ensaladilla.

El nuevo Tiemar: de la gastrofábrica al gastroshow

En 2019 buscó una ubicación más céntrica, pero lo que pensaba que iba a ser una mudanza de pocos meses, pandemia, burocracia y obras mediante, se acabó alargando dos años. Finalmente, Tiemar abrió sus puertas en mayo de 2021, esta vez con el nombre Tiemar Gastroshow. “Es la mezcla de gastrobar y showcooking, porque en Tiemar ves cómo preparamos todos los platos. Además, el concepto gastrobar está manoseado. Se le llama gastrobar a locales que aprovechan ese nombre para ofrecer comida con pretensiones y sin calidad”.

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Este nuevo Tiemar de la calle Rosario, 10 tiene barra abierta, paredes oscuras y neones. Un ambiente que se sale de lo convencional en Jerez. “No he inventado nada. Es un concepto, tanto de local como de cocina, que existe y funciona en Madrid, Barcelona, Londres, Nueva York… Me decían que esta idea es muy arriesgada, pero la verdad es que era arriesgada porque no la abrió nadie, no porque no haya público para ella. Sé de gente de Jerez que, cuando viaja, va sitios como éste y lo disfruta”. Del antiguo Tiemar sólo queda en la carta el nigiri y un postre; una carta que cambia según temporada, producto y ganas de divertirse (y donde sigue sin haber ensaladilla).

¿Cómo es la cocina de Tiemar? “Algunos me dicen que es cocina de autor, otros que no saben ni lo que es. Hago la cocina que me gusta, así que supongo que es cocina Isidro”. O, como dijo el jefe comidista, Mikel López Iturriaga: “Cocina asiática pero a su bola con productos de aquí que no cae en gilipolleces fusión”. La cocina que le gusta a Isidro es la que está llena de sabor. Sabores intensos, especias indias, producto local con mezcla del street food de Asia. “Me gusta que la comida reviente en la boca, que sepa. La cocina es uno de los placeres de la vida y salir a la calle tiene que ser salir a comer diferente a lo que te haces en casa: platos con especias, buenos condimentos, sabores. Tampoco me voy a rarezas, busco el sabor”.

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La carta de Tiemar: en busca del sabor

Tiemar no se caracteriza por una carta infinita, de esas que requieren pedirte días de asuntos propios para terminar de leerla: menos de diez propuestas conforman su carta y fuera de carta salada, a unos 16 euros el plato más caro. Y podríamos poner la mano en el fuego a que será difícil que algo de lo que encuentres en esa carta te decepcione.

El nigiri de pasta de arroz suflado con guacamole y mojama de atún es uno de los clásicos, al que le está haciendo la competencia fuertemente la croqueta líquida, muy líquida, súper líquida, y el gazpachuelo. El gazpachuelo -que está sujeto a cambios según temporada-, lleva un dumpling de verdura coronado con gambas ahumadas y todo bañado con el gazpachuelo cremoso de jalapeño.

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Cuando muerdes el brioche de pato tu cerebro empieza a buscar a qué te está sabiendo eso tan rico. Es un bocado elaborado, pero hay algo que te trae un recuerdo más común que no es el del pato ni el de un pan bien hecho: es a BigMac porque tiene una salsa que recuerda al sabor de esta hamburguesa. También hay arroz frito al wok con salsa coreana, huevo frito y atún rojo. Los noodles son los que más cambian según temporada: a veces con alitas de pollo, otras con albóndigas y en el momento en que se escribe este artículo están con cabecero de cerdo y mole poblano.

De postre, las texturas de chocolate, con chocolate en bizcocho, en helado, templado, crujiente y en polvo. O “el cóctel que quería ser helado”, un capricho dulce de chocolate blanco, caramelo y fruta de la pasión. Sin embargo, uno de sus postres más aclamados es la pantera rosa. “Es un postre que teníamos en el primer bar y lo emplatábamos en un plato rosa. Siempre me gustaba ese pastelito de cuando era pequeño, así que lo quería hacer”. En el nuevo Tiemar han cambiado el plato rosa por un plato hecho figura de la Pantera Rosa. “Le comenté la idea a Piñero y ese mismo día tenía el diseño hecho. Fue lo primero que compré para el nuevo Tiemar”. ¿Y qué lleva la pantera rosa más famosa de Instagram? “Crema de vainilla, bizcocho de yuzu y chocolate de fresa y toques cítricos. Recuerda al pastelito de la pantera pero es más ácido y no tan dulce”, dice Isidro.

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En la carta de vinos la apuesta vencedora, pero no única, es Jerez, que para eso estamos aquí. “Pero buscamos bodegas algo más pequeñas y menos comerciales. En la carta de vinos vamos más lentos, nos está echando una mano Juan Ruiz-Henestrosa, de Little John, para traer referencias de aquí y de fuera que vayan bien con nuestra cocina. La compañera de sala se está formando”, señala López.

“Hay que salir de lo habitual. En Cádiz, aunque dicen que está habiendo mucho cambio, yo todavía lo veo muy igual. Hay productos que tengo que buscar en Sevilla o en internet, las especias, sobre todo. Y en cuanto al público, Jerez es una plaza difícil, piensa que es el único sitio del mundo donde abrieron un McDonald’s y lo tuvieron que cerrar”, bromea el cocinero. Hablando de público difícil: ¿Qué le parece ahora a tu padre que seas cocinero? “Es el primero que me apoya. Incluso viene a ayudarme, junto a mi madre, con los recados”.

Tiemar: c/ Rosario, 10. Jerez de la Frontera (Cádiz). Tel: 856 191 303. Mapa.

France24 - World

The giants of the River Seine

Issued on: 06/06/2022 - 17:55

FRANCE 24 Follow

The French port of Rouen hosts some of the biggest cargo ships in the world. But to get there, these giants of the seas have to be guided over the 80 kilometres of the Seine estuary. Navigating the river is risky for these huge ships. To guide them, expert pilots board the cargo ships at sea and take them to port. We go on deck with them.

France24 - World

No, the AstraZeneca vaccine isn't causing monkeypox

Issued on: 03/06/2022 - 21:39

Vedika BAHL Follow

Social media users are claiming that an ingredient in the AstraZeneca Covid-19 vaccine – namely the "chimpanzee adenovirus vector" – is the reason behind the increase in global monkeypox infections. However, the two are completely unrelated. We tell you why in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.

L'Humanité

L’accueil pour toutes et tous

Tribune

Jeanne Barseghian et Damien Carême Coprésidents de l’Association nationale des villes et territoires accueillants

Monsieur le président de la République,

Votre réélection vous confère, une nouvelle fois, la fonction la plus importante de notre République et une responsabilité immense. Il vous reviendra, comme en 2017, de faire vos choix, tout en tenant davantage compte, nous l’espérons, des positions des associations, des syndicats et plus largement des citoyen·ne·s. Ce changement de méthode, que vous appelez de vos vœux, nous semble un préalable incontournable.

La question de l’accueil inconditionnel, de l’ouverture au monde, de notre capacité à accorder l’asile et à recevoir dignement dans le cadre d’un premier accueil, est centrale. C’est le projet politique que nous portons, à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), inspiré de l’expérience de nos collectivités territoriales accueillantes. C’est un projet qui se mène au quotidien et qui se déroule sans heurt, ni clivage. L’accueil et l’inclusion des personnes sont des engagements de tous les instants, Monsieur le président de la République. 

La crise de l’accueil des exilé·e·s n’est pas due à une crise migratoire mais à une volonté politique partagée par de nombreux gouvernements, depuis près de quarante ans, de bloquer et sécuriser les frontières afin, semble-t-il, de freiner l’immigration. L’immigration est pourtant un fait humain naturel, ses bénéfices pour les sociétés d’accueil sont largement étayés, entre autres dans les derniers rapports de l’OCDE. Il est temps de changer de paradigme et de mettre en œuvre des politiques raisonnées et respectueuses des droits humains. De Paris à Marseille, de Lambersart au Pays basque, en passant par les nombreuses collectivités de l’Anvita, un fil conducteur solidaire et inconditionnel transcende notre association.

La guerre en Ukraine a produit des effets sans précédent en Europe et en France, en termes d’accueil des populations réfugiées. L’Union européenne a activé, pour la première fois, la protection temporaire. Nous le saluons, tout en regrettant vivement que sa mise en œuvre n’ait pas été systématique lors des guerres en Syrie et en Afghanistan alors que les personnes exilées aspiraient à la même paix et à la même protection. Comme en 2015, la France accueille bien moins de réfugié·e·s que d’autres pays, notamment l’Allemagne. Pourtant, l’appel à la générosité et à l’accueil a été largement entendu sous des formes diverses, notamment l’hébergement citoyen, signalant que nos concitoyen·ne·s pouvaient s’emparer largement de cette question sans frilosité. Les associations restent, comme toujours, en première ligne. Sans elles, notre capacité à agir serait singulièrement limitée. C’est le fruit d’un travail quotidien, dans le cadre de la loi, pour soutenir et construire l’accueil le plus digne possible de toutes les personnes exilées, quel que soit leur statut. Enfin, les collectivités, dans leur diversité, y ont elles aussi répondu, notamment celles de notre réseau national. C’est aussi cette France qui vous a permis d’être réélu.

L’accueil réservé aux personnes ukrainiennes doit être un exemple répliquable à toute personne venue chercher refuge sur nos territoires. Aujourd’hui, nous assistons à un accueil différencié selon l’origine : l’accès au travail est garanti aux Ukrainien·ne·s alors qu’il est refusé aux demandeur·euse·s d’asile. Des places d’hébergement sont réservées aux Ukrainien·ne·s, quand de nombreuses autres nationalités se les voient refusées.

Il est temps de changer non seulement de méthode, mais aussi de politique, Monsieur le président, afin de mettre en œuvre un projet d’accueil digne, cohérent avec les moyens nécessaires pour permettre à chacun·e de vivre, temporairement ou plus durablement, dans notre pays avec un accès au logement, à la santé, à l’emploi, à l’éducation et à la culture. Sur ce sujet, notre réponse est claire : l’accueil inconditionnel partout et pour toutes et tous ! Notre réseau et ses collectivités territoriales accueillantes sont prêts à travailler ensemble afin d’apporter des réponses à la hauteur des enjeux. 

accueil des migrantssolidaritéEmmanuel Macron
Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Zelensky says Ukraine’s forces ‘holding out’ but outnumbered in Severodonetsk

Issued on: 06/06/2022 - 06:00Modified: 06/06/2022 - 19:17

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Monday said “we’re holding out” in the flashpoint eastern city of Severodonetsk but said of Russian forces there that “there are more of them and they are stronger”. Zelensky's remarks came after he met with frontline troops in neighbouring Lysychansk on Sunday.

This live page is no longer being updated. Follow our liveblog for the day's events as they unfold. For more of our analysis and coverage of the war in Ukraine, click here.

11:00pm: Blinken says reports of Russia stealing Ukraine grain 'credible'

US Secretary of State Antony Blinken gave support Monday to reports that Russia has stolen grain from Ukraine for resale, even as Moscow blocks the country from exporting its own corn.

"There are credible reports ... that Russia is pilfering Ukraine's grain exports to sell for its own profit," Blinken said at a State Department conference on food security issues arising from the invasion of Ukraine.

"Now, Russia is hoarding its food exports as well," Blinken added, outlining the reasons for the sharp surge in global prices for wheat and other grains, and looming shortages.

The war "is having a devastating impact on global food security because Ukraine is one of the breadbaskets of the world", Blinken said. 

The New York Times reported Monday that a number of freight vessels have departed Russia-controlled ports with what US officials have described as "stolen Ukrainian grain".

It said that the United States has alerted 14 countries, mostly in Africa, about the shipments, as many of them are dependent on grain imports and already face severely constrained supplies. 

Blinken said the Russian navy has blocked grain carriers from leaving the Black Sea port of Odesa, in an effort to "blackmail" the world into supporting Moscow's war.

6:52pm: Zelensky praised for Lysychansk visit, says forces are 'holding out' but outnumbered in Severodonetsk

Ukrainian troops suffered setbacks after retaking parts of flashpoint eastern city Severodonetsk, where President Volodymyr Zelensky on Monday warned his forces were outnumbered by a “stronger” Russian side.

“We’re holding out” in the key city but “there are more of them and they are stronger,” Zelensky told journalists in Kyiv, adding that Severodonetsk and neighbouring Lysychansk were both “dead cities now”.

Russia is bringing the weight of its artillery to bear around Severodonetsk – the largest city in the Lugansk region not under Russian control.

Lysychansk was among the areas visited Sunday by Zelensky, who “got himself acquainted with the operational situation on the front line of defence”, the presidency said.

FRANCE 24's Gulliver Cragg tells us more about Zelensky’s trip to Lysychansk and its significance for Ukrainians.

2:51pm: Russia warns West against supplying long-range weapons to Ukraine

Moscow warned Monday that it would respond to Western supplies of long-range weapons to Ukraine by stepping up efforts to push Kyiv’s forces further from its border.

“The more long-range weapons you supply, the further we will push away from our territory” the line of Ukrainian forces, Foreign Minister Sergei Lavrov told reporters.

Russian President Vladimir Putin has warned Moscow would hit new targets if the West supplies Ukraine with long-range missiles.

Washington and London have defied Putin’s warnings against supplying Kyiv with advanced weapons, saying they would send long-range missile systems to Ukraine. The US last week announced it would give Kyiv its high mobility artillery rocket system, known as HIMARS, which can simultaneously launch multiple precision-guided missiles and is superior in range and precision to existing systems Ukraine has.

Britain said Monday it will mirror the United States and send long-range missile systems to Ukraine too.

2:01pm: Rome summons Russian ambassador over media spat

Italy summoned Russia's ambassador Monday after Moscow alleged the Italian media were waging an anti-Russian propaganda campaign through its coverage of the Ukraine war.

The foreign ministry in Rome said it called in ambassador Sergey Razov to reject "insinuations regarding the alleged involvement of our country's media in an anti-Russian campaign".

The ministry's top civil servant, Ettore Francesco Sequi, also "firmly rejected accusations of amorality by some representatives of Italian institutions and media, expressed in recent statements by the Russian foreign ministry".

The spat follows the posting Saturday on the Russian embassy to Italy's Facebook page of purported extracts from a report by the Russian foreign ministry on the "violation of Russian citizens' rights" abroad.

9:18am: Russia's Lavrov cancels Serbia trip due to airspace closures

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has been forced to cancel a visit to Serbia after several of its neighbours prevented his plane from passing through their airspace, according to officials. 

Lavrov had been to due to hold talks on Monday with top officials in Belgrade, one of Moscow's few remaining allies in Europe since the launch of its military offensive in Ukraine earlier this year.

"The countries around Serbia have closed the channel of communication by refusing to authorise the overflight of the plane of Sergei Lavrov who was headed to Serbia," Russian news agencies quoted ministry spokeswoman Maria Zakharova as saying.

"The Russian delegation should have arrived in Belgrade for talks. But the EU and NATO member countries closed their airspace," she said

Serbian daily Vecernje Novosti reported that Bulgaria, Macedonia and Montenegro had refused access to their airspace.

9:14am: 'Impossible to verify' Ukrainian claims in Severodonetsk

Reporting from Ukraine, FRANCE 24's Jonathan Walsh says it's impossible to verify Ukrainian claims that their forces now control "half" of the city of Severodonetsk since no Western journalists are covering that battle in the Donbas region right now.

"The only news we're getting from inside [the city] on a daily basis is from a Ukrainian activist embedded with the Ukrainian forces," explained Walsh, adding that the activist says the 50 percent claim is "exaggerated".

8:51am: Ukraine's position 'worsened a little': Luhansk governor

The position of Ukrainian forces fighting in Severodonetsk has "worsened a little", said the Luhansk regional governor.

"Our defenders managed to undertake a counter-attack for a certain time; they liberated almost half of the city. But now the situation has worsened a little for us again," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai told national television.

8:25am: UK says Russia struck rail infrastructure in Kyiv

Britain's defence ministry has said Russian air-launched cruise missiles struck rail infrastructure in Ukraine capital Kyiv early Sunday as heavy fighting continues in Severodonetsk.

Russian forces are pushing towards Sloviansk, the ministry said in a Twitter update.

Meanwhile at sea, following the loss of the cruiser Moskva in April, Russian forces "have likely moved multiple air defence assets to Snake Island in the western Black Sea, including SA-15 and SA-22 systems," according to British assessments.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 6 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7sDt8fXMK3🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/BwzT24DRlM

June 6, 2022

3:45am: Zelensky visits front lines as fighting rages

Ukrainian President Volodymyr Zelensky met troops on the front lines in Donbas Sunday as heavy fighting raged in the eastern industrial region that Moscow has focused its forces on taking.

Zelensky visited command posts and frontline positions in Lysychansk, which sits across the Siverskyi Donets river from Severodonetsk, where Ukrainian troops were pushing back against Russian forces who had earlier appeared on the verge of taking the strategic city.

He also visited Bakhmut, to the southwest in the Donetsk region of Donbas, and talked with servicemen, the presidency said.

"I am proud of everyone whom I met, whom I shook hands with, with whom I communicated, whom I supported," Zelensky said in his daily evening address after his visit.

The president said he also travelled to Zaporizhzhia in the southeast to meet with residents of Mariupol who had managed to leave the port city that was destroyed by months of Russian bombardment.

1:10am: UK to give Ukraine long-range missile systems

Britain said Monday it will mirror the United States and send long-range missile systems to Ukraine, defying warnings from Russian President Vladimir Putin against supplying Kyiv with the advanced weapons.  

The UK Ministry of Defence said London had coordinated closely with Washington over its gift of the multiple-launch rocket systems, known as MLRS, to help Ukraine defend itself against Russian aggression.

The M270 launchers, which can strike targets up to 80 kilometres (50 miles) away with precision-guided rockets, will "offer a significant boost in capability for the Ukrainian forces," the ministry added.

The US last week announced it would give Kyiv its high mobility artillery rocket system, known as HIMARS, which can simultaneously launch multiple precision-guided missiles and is superior in range and precision to existing systems Ukraine has.

However, US President Joe Biden has ruled out supplying it with systems that could reach as far as Russia, despite Kyiv's repeated demands for them.

Despite that, the US move prompted Putin to warn Sunday that Moscow will strike new unspecified "targets" if the West supplies the missiles to Ukraine and said new arms deliveries to Kyiv were aimed at "prolonging the conflict". 

22:01pm: Ukrainian railways says Russian attacks aim to harm economy and prevent grain exports

Ukrainian authorities have allowed journalists to visit a railway repair works near Kyiv that were hit by Russian missiles early on Sunday morning.

Russia's defence ministry claimed the strikes destroyed tanks and other armoured vehicles provided to Ukraine by European countries.

“There are apparently no tanks here”, said France 24’s Gulliver Cragg, reporting from the location on the outskirts of the Ukrainian capital.

 

20:05pm: Ukraine expects 'major counter-attack' from Russia in Severodonetsk

Ukraine said Sunday its forces controlled half of Severodonetsk, but it expects a major major counter-attack from Russian forces in the coming days.

Lugansk's regional governor, Sergiy Gaiday, said that Russian forces had been tasked with gaining control of the city by Friday, as well as a key transport artery connecting two other nearby cities, Lysychansk and Bakhmut.

"We expect in the near future that all the reserves that they now have access to -- all the reserves, all the personnel that they have -- they will throw to perform these two tasks," Gaiday said.

"In the next five days, there will be a large increase in the number of shellings from heavy artillery," from the Russian side.

Sievierodonetsk is the largest city still in Ukrainian hands in the Lugansk region, which is part of Donbas. Russian forces have been gradually advancing there in recent weeks after having retreated or been pushed back from other areas, including around the capital Kyiv.

19:44pm: Ukraine says it controls 'half' of Severodonetsk

Ukraine said Sunday its forces controlled half of Sievierodonetsk, as Kyiv's military pushes back Russia's attempt to take the eastern city, key to the battle for the Donbas region.

"Our armed forces have cleaned half" of the industrial hub of Russian troops, Lugansk's regional governor Sergiy Gaiday said in an interview posted on his official social media channels. "Half of the city is actually controlled by our forces."

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

 

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As it happened: Zelensky vows victory on 100th day of Russian invasion

AS IT HAPPENED

As it happened: Kyiv says it has regained ground in Severodonetsk; Russia reports Ukrainian retreat

The World This Week

Hundred days of war in Ukraine, Queen's Platinum Jubilee, Verdict in Depp-Heard trial

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Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine

Issued on: 03/06/2022 - 12:02

With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu

France24 - World

DR Congo President Felix Tshisekedi accuses Rwanda of backing rebels

Issued on: 06/06/2022 - 00:56

NEWS WIRES

Democratic Republic of the Congo President Felix Tshisekedi said Sunday there was "no doubt" that Rwanda was backing a rebellion on their territory, but insisted he was still seeking peaceful relations with Kigali.

His remarks were just the latest exchange against the background of the resurgence of the M23 rebels active in the east of the country, near the border with Rwanda.

"I have always maintained that you have to build bridges rather than walls," said Tshisekedi on state television, in his first public remarks on the growing crisis between the two countries.

"Unfortunately, today, we are where we are."

DR Congo's neighbours should not mistake its desire for peace with weakness, he added.

"That does not constitute an opportunity for neighbours to come and provoke us," he said.

"I hope that Rwanda has learned this lesson, because, today, it's clear, there is no doubt, Rwanda has supported the M23 to come and attack the DRC."

Tshisekedi's was speaking as he visited Kinshasa's western neighbour, Congo-Brazzaville, for talks with President Denis Sassou Nguesso.

Kinshasa has accused Rwanda of backing the M23 rebels, who have been involved in a series of clashes with the army since the end of May, allegations Kigali has denied.

Kinshasa has suspended flights of Rwandan airline RwandAir between the two countries and summoned Rwanda's ambassador to warn him of the country's position.

Relations between the DRC and Rwanda have been strained since Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 Rwanda genocide arrived in eastern DRC en masse.

The relationship began to thaw after Congolese President Felix Tshisekedi took office in 2019 but the recent resurgence of M23 violence has reignited regional tensions.

The African Union and UN have both called for calm.

M23 fighters captured Goma in 2012 before the army drove them from the city and crushed their rebellion. 

However, the militia took up arms again in late 2021 after accusing the government of having failed to respect a 2009 agreement that foresaw incorporating its fighters into the army.

(AFP)

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At least 35 killed in attack on DR Congo gold mine: local sources

UN helicopter crashes in DR Congo, killing eight peacekeepers aboard

Dozens of civilians killed in militia attack in eastern DR Congo

France24 - World

Kazakhstan votes to amend constitution in bid to move past Nazarbayev era

Issued on: 05/06/2022 - 22:41

NEWS WIRES

Kazakhs overwhelmingly voted for constitutional changes in a referendum after deadly unrest ended Nursultan Nazarbayev's three-decade grip on Central Asia's richest country, the election commission announced on Monday. 

"The referendum can be considered validated," electoral commission chair Nurlan Abdirov said, citing preliminary results that 77 percent of voters had backed the move. 

It reported a turnout of over 68 percent in Sunday's referendum.  

The January bloodshed -- which grew out of peaceful protests over a spike in car fuel prices -- left more than 230 people dead and prompted authorities to call in troops from a Russia-led security bloc

The drive for a "New Kazakhstan" in the wake of the violence has come from the man that Nazarbayev hand-picked to replace him as president in 2019, Kassym-Jomart Tokayev.

>>Kazakhstan’s President Tokayev voted in as ruling party leader following deadly crackdown

Tokayev has promoted the reform as a foundation for a new social contract in the oil-rich Central Asian country allied with Russia, and analysts say the vote could be seen as a rehearsal for his bid to win a second term as president. 

The commission said that 77.18 percent of votes in the Sunday referendum were in favour of the amendments, which decentralise decision-making. 

Tokayev, 69, describes the snap referendum as a shift from "super-presidential" rule that will strengthen parliament.

But it is the absence of special privileges for 81-year-old Nazarbayev that is the most eye-catching change to the constitution.

Prior to January's crisis, Tokayev was widely seen as ruling in the shadow of Nazarbayev and his super-rich relatives. 

Even after stepping down as president, Nazarbayev retained the constitutional title of "Elbasy", or "Leader of the Nation" -- a role that afforded him influence over policymaking regardless of his formal position.

The new constitution does away with that status. 

Another amendment prevents relatives of the president from holding government positions -- a clear nod to the influence of Nazarbayev's family and in-laws, who lost powerful positions in the aftermath of the violence.

'A formality'

Polling stations in the largest city Almaty saw a slow trickle of voters on Sunday in cloudless, breezy summer conditions.

Ayan, an 18-year-old student voting for the first time, said he welcomed the former president's removal from the basic law. 

"He has his place in our history textbooks, but all citizens should be equal in the constitution," he said, after casting his vote at his university, where a small group of activists protested for the release of political prisoners and against the vote. 

In the capital Nur-Sultan, named for Nazarbayev, a 46-year-old businessman called Bolat told AFP that he did not intend to vote.  

"It's a formality to cement the position of the current leadership. The result will be the same," he said. 

Kazakhstan's New Year crisis remains poorly understood, with a days-long internet shutdown at the peak of the unrest helping to further obscure the events. 

Protests stirred in the oil-producing west over a New Year fuel price hike, but it was Almaty -- 2,000 kilometres (1,200 miles) away -- that became the epicentre of armed clashes, looting and arson.

Nur-Sultan, which was called Astana prior to 2019, remained largely untouched. 

Leadership struggle

Tokayev blamed the violence on "terrorists" seeking to seize power and issued a "shoot-to-kill" order to Kazakh troops.

But the arrest on treason charges of a Nazarbayev ally who served as national security chief at the time fuelled speculation that a leadership struggle was at the heart of the violence.

After stability was restored, Tokayev criticised Nazarbayev for allowing inequality to fester, while crediting his mentor's state-building achievements.

Both former and current presidents are allies of neighbouring Russia, and the arrival of a 2,000-plus detachment of peacekeepers from a Moscow-led security bloc bolstered Tokayev's control over the situation in January.

The Kremlin claimed the intervention requested by Tokayev did not extend to any political settlement, which was "the internal affair of Kazakhstan".  

Nazarbayev has made few public appearances since the crisis, but cast his vote in the capital Sunday, after expressing support for Tokayev and the changes. 

In an interview published Monday he said that his relatives should be "held accountable" if they committed crimes, but were entitled to a fair trial -- an apparent reference to nephew Kairat Satybaldy, a businessman presently detained on embezzlement charges.

(AFP)

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Hundreds detained in Kazakhstan in wake of violent unrest

On the ground

In Kazakhstan, opacity around civilian casualties and arrests of activists

Kazakhstan’s President Tokayev voted in as ruling party leader following deadly crackdown

France24 - World

Rafael Nadal wins French Open for the 14th time

Issued on: 05/06/2022 - 17:31

FRANCE 24 Follow James VASINA

Rafael Nadal won his 14th French Open and record-extending 22nd Grand Slam title on Sunday with a straight-sets rout of Casper Ruud to become the oldest male champion at Roland Garros.

In a disappointing final, 36-year-old Nadal won 6-3, 6-3, 6-0 with victory coming 17 years to the day since he claimed his first French Open as a 19-year-old in 2005.

Nadal won the last 11 games of the final and is now two Slams ahead of old rivals Novak Djokovic and Roger Federer with Sunday's victory coming against all the odds.

Nadal, the oldest winner in Paris since a 34-year-old Andre Gimeno in 1972, had not been certain of taking part after a chronic left foot injury, which has plagued him throughout his career, flared up again.

He also needed the best part of a gruelling 12 hours to see off Felix Auger-Aliassime, Novak Djokovic and Alexander Zverev in the previous three rounds.

His two-hour 18-minute win on Sunday took his record at the tournament to 112 wins against just three losses and also put him halfway to a rare calendar men's Grand Slam last achieved by Rod Laver in 1969.

It never gets old 🏆#RolandGarros | @RafaelNadal pic.twitter.com/QrMdgRSq06

June 5, 2022

Nadal, unbeaten in 13 previous finals in Paris and playing in his 30th Grand Slam decider, got off to a flying start against Ruud, the first Norwegian man to feature in a championship match at the majors.

He broke for 2-0 and even though he handed the break straight back courtesy of a two uncharacteristic double faults, he was quickly back in front again for 3-1.

The Spaniard wrapped up the opener in 49 minutes against his 23-year-old opponent who has trained at his academy in Manacor since 2018.

World number eight Ruud, the in-form player on clay since the start of 2020 with 66 wins on the surface, was under siege again in the second set, having to fight off three break points in the opening game.

There was a sudden glimmer of hope when he broke for 3-1 with Nadal again coughing up a double fault. However, Nadal roared back with a double break for 4-3.

Ruud saved three set points in the ninth game but his first double fault of the final handed Nadal a two-set lead.

Nadal had said on the eve of the final that he would rather lose Sunday's match in exchange for a new foot.

However, without needing to hit top gear, he was in complete control against Ruud, racing away to the title with three breaks in a third set which was over in 30 minutes.

Nadal sealed the win with a backhand down the line, his 37th winner of the final.

Fight to keep going

Rafael Nadal said he would "fight to keep going" after winning his 14th French Open title on Sunday, despite being hampered by injury.

The Grand Slam champion has been suffering from a chronic left foot problem and said earlier this week he was not sure how long he could continue and that every match at Roland Garros could be his last.

On the eve of the final, he even said he'd rather lose Sunday in exchange for a new foot.

"I don't know what can happen in the future, but I'm going to keep fighting to try to keep going," Nadal said after thrashing Ruud. "For me, it's incredible to play here. It's an incredible feeling."

The Spanish champion said he would compete at Wimbledon later this month if his body allowed him to.

"I am going to be in Wimbleodn if my body is ready to be in Wimbledon. Wimbledon is not a tournament that I want to miss," said Nadal.

(With AFP and REUTERS)

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Rafael Nadal meets newcomer Casper Ruud in French Open final

FRENCH OPEN

Nadal advances to his 14th French Open final after Zverev retires with injury

Nadal wins four-set clash with Djokovic to make French Open semis

France24 - World

Six dead, 25 wounded in US mass shootings in Philadelphia and Chattanooga

Issued on: 05/06/2022 - 13:47

NEWS WIRES

Mass shootings in Philadelphia and Chattanooga, Tennessee, left at least six people dead and over 25 others wounded, police said on Sunday in the latest cases of gun violence after recent massacres in Texas, New York and Oklahoma.

Multiple shooters opened fire in Philadelphia's busy South Street, an area with many bars and restaurants, around midnight on Saturday. Two men and a woman were killed, officials said.

A surveillance video from the Philadelphia shooting showed people on a crowded street running in panic in the closing moments of the 22-second clip, presumably after gun shots were fired. The clip had no audio. Reuters was able to verify the video using geolocation.

"There were hundreds of individuals just enjoying South Street, as they do every single weekend when this shooting broke out," Philadelphia Police Inspector D F Pace said.

In a separate incident, three people were dead and 14 suffered gunshot wounds after a shooting near a bar in Chattanooga, authorities said, adding that two people died from gunshot wounds and one person died from injuries after being struck by a vehicle while fleeing the scene.

Three victims were wounded as they attempted to flee and were struck by vehicles, Tennessee officials said, adding several among the injured remained in critical condition.

The incidents followed recent shootings that killed 10 people at a grocery store in Buffalo, New York; 21 victims at an elementary school in Uvalde, Texas; and four people at a medical building in Tulsa, Oklahoma. Gun safety advocates are pushing the U.S. government to take stronger measures to curb gun violence.

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There have been at least 240 mass shootings in the United States so far this year, according to the Gun Violence Archive, a nonprofit research group. It defines a mass shooting as one in which at least four people are shot, excluding the shooter.

Philadelphia police officers observed "several active shooters shooting into the crowd," with one officer "within about 10 to 15 yards" of an individual firing into the crowd, police said. That officer fired at the suspect, they said.

The whereabouts of the Philadelphia shooters were not immediately known, the police said. Two handguns were recovered at the scene, including one with an extended magazine, authorities added. There were no immediate arrests.

Philadelphia Mayor Jim Kenney described the shooting as "horrendous, despicable and senseless." The Philadelphia Inquirer reported that the deceased were aged 22, 27 and 34 while the ages of the people wounded ranged from 17 to 69.

There were multiple shooters in Chattanooga too but Chattanooga Police Chief Celeste Murphy said police believe it was an isolated incident and authorities did not think there was an ongoing public safety threat. Further details on that shooting were not immediately available.

U.S. President Joe Biden on Thursday called on Congress to ban assault weapons, expand background checks and implement other gun control measures to address the string of mass shootings.

Chris Murphy, the lead Democratic U.S. senator working on bipartisan gun safety talks, said on Sunday he thinks a package including investments in mental health and school safety and some changes to gun laws can pass Congress.

A broad majority of American voters, both Republicans and Democrats, favor stronger gun control laws, but Republicans in Congress and some moderate Democrats have blocked such legislation for years.

(REUTERS)

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Uvalde school police chief blamed for slow response to shooting

INSIDE THE AMERICAS

Mass shootings in the US: The impossible reform of gun legislation

Truth or Fake

Uvalde school shooting: Debunking claims that CNN and NBC aired staged interviews

BBC

India's loan scams leave victims scared for their lives

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.

The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.

Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.

He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.

His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.

Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.

The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.

To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.

"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.

In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.

During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.

"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.

"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.

Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.

He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.

But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.

"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.

"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."

This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.

If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.

"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.

"Many don't go to authorities out of shame and fear."

The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.

The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.

Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.

But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.

Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.

The government is expected to respond within the coming weeks.

But any new rules will come in much too late for some.

According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.

According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.

Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.

"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.

"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.

The police are now investigating the case.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - World

Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art

Issued on: 31/05/2022 - 17:53

Sam BALL

The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.

Valeurs Actuelles

Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028

Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.

« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. » 

Mettre fin à « toute une série de clichés »

Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock

À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.

C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.

Bienvenue dans la vie réelle

En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »

À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.

“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.

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France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

BBC

Lebanon crisis: 'A father without his children, it's terrible'

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The number of children going hungry and being sent out to work continues to surge in Lebanon, as the country battles one of the worst economic crises in modern history.

More than 80% of the population is now estimated to be living in poverty, with charities warning of the severe impact on the next generation.

In the northern province of Akkar, a children's shelter has seen double the number of children left by their parents, who can no longer afford to feed them.

Correspondent: Lina Sinjab

Video journalist: Rachael Thorn

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

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Valeurs Actuelles

Controverse autour des travaux d’un château accueillant un festival près de Perpignan

Le château de la discorde. Vendredi 27 mai, une association a dénoncé la destruction de parties du château de Ceret, dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’aménagements nécessaires à la tenue du festival Les Déferlantes du Sud, qui aura lieu début juillet dans le château, rapporte France 3 Occitanie. Le château d’Aubiry date de 1904, et accueille pour la première fois ce festival musical. Pour ce faire, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Mais lesdits travaux ne font manifestement pas l’unanimité.

Le mur de la discorde

Pour l’association ASPAHR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais), un aménagement en particulier pose problème : la destruction du mur d’enceinte du château sur 35 mètres de long. « Tout a été classé monument historique, le parc, l’enceinte, le château. On ne peut pas faire ce qu’on veut et quand on est propriétaire d’un monument historique, on est responsable de l’intégrité du lieu pour les générations futures », argumente l’association dans un communiqué, relayé par le média local. Pourtant, les propriétaires du lieu sont d’accord, et expliquent que le mur « n’est pas d’origine ». Ils affirment aussi que tout cela se fait en concertation avec les collectivités locales, qui délivrent les autorisations au fur et à mesure. En attendant, les travaux d’aménagement du château se poursuivent pour accueillir les festivaliers, début juillet.

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Valeurs Actuelles

À Londres pour le jubilé de platine

Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.

Hotel Café Royal

À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.

“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.

Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.

Hôtel The Goring

Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.

28 £ (33 €), www.thegoring.com.

Hôtel Berkeley

Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.

79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.

Hôtel Mandarin Oriental

Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.

À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.

Hôtel Great Scotland Yard

Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.

Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.

Mary Gillick au British Museum

En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.

Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org

Royal Collection Trust au château de Windsor

Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.

Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.

Le shopping spécial jubilé

Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.

Pour tout savoir

www.platinumjubilee.co.uk

www.visitbritain.com

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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South Africa confirms arrest of Gupta brothers in UAE for corruption

Issued on: 07/06/2022 - 08:09

FRANCE 24 Follow

Dubai police on Tuesday said it was coordinating the extradition to South Africa of Atul and Rajesh Gupta, brothers who face charges of political corruption under former South African president Jacob Zuma. 

The two Indian-born brothers were arrested in the United Arab Emirates (UAE), South African authorities confirmed on Monday, almost a year after Interpol issued a red notice last July.

The Dubai police issued a statement saying the force was coordinating with South African authorities on the extradition of the two brothers following their detention.

“The arrest reflects the continuous efforts of the UAE in combating money laundering crimes through local cooperation among the competent authorities,” police said in a statement posted on Twitter.

The #DubaiPolice arrest brothers wanted by South African authorities for criminal and money laundering charges. pic.twitter.com/vIByqyvGqQ

June 7, 2022

The two countries ratified an extradition treaty in April 2021, a move that South African President Cyril Ramaphosa's government had hoped would lead to the return of the Guptas to face corruption charges.

The brothers are accused of using connections with Zuma, who was in office from 2009 to 2018, to win contracts, misappropriate state assets, influence cabinet appointments and siphon state funds. Zuma and the Guptas deny any wrongdoing.

The Gupta brothers left South Africa after Zuma resigned in 2018. An inquiry was established in 2018 to examine allegations of graft during Zuma's years in power.

South Africa's ministry of justice and correctional services said on Monday there were discussions between various law enforcement agencies in the UAE and South Africa "on the way forward".

South Africa’s largest opposition party on Monday welcomed the arrests.

"We hope that this is indeed the beginning of arrests and prosecution of those who have – locally and abroad – looted our country for years and are directly responsible for the hardships that millions of South Africans face today," the Democratic Alliance said in a statement.

'Racketeering' 

The Guptas came to South Africa in 1993 to build a sprawling business empire in mining, computer technology and media.

They had been granted South African citizenship but fled the country shortly after a judicial commission probing corruption started in 2018.

After four years of investigations, Chief Justice Raymond Zondo compiled a report, revealing how the wealthy brothers became enmeshed in the highest levels of government and the ruling African National Congress (ANC).

In a series of reports published this year, the investigators said procurement contracts at the proprietor of all rail, ports and pipelines amounted to "planned offences of racketeering activity conducted by a racketeering enterprise" linked to the Guptas.

The investigators also concluded that Zuma "would do anything that the Guptas wanted him to do for them".

The corruption scandals engulfing Zuma led to his downfall. He was jailed last year for 15 months for refusing to testify before the investigators. He was released on parole, having served just two months of the term. 

In July last year, Interpol said the Gupta brothers were being sought for fraud and money laundering in connection with a 25-million rand (€1.5 million) contract paid to a Gupta-linked company, Nulane Investment, to conduct an agricultural feasibility study.

Paul Holden, an investigator who runs an NGO alongside a former ANC MP, estimated that the cost of the Guptas' alleged illicit activities in South Africa could be as much as 50 billion rand (€3 billion).

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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From India to ‘buying’ South Africa: the rise and fall of the Guptas

FOCUS

The fall of an empire: Gupta family faces justice in South Africa

EYE ON AFRICA

Gupta firms lose bid to have Bank Baroda remain in South Africa

BBC

Nicola Benedetti cancels Aldeburgh shows due to tendonitis

Violinist Nicola Benedetti has cancelled three of her performances at a festival due to tendonitis in her wrist.

The Scottish-born musician was due to perform on the 9, 15 and 18 June at the Aldeburgh Festival in Suffolk.

Organisers said they hoped Benedetti would be able to perform the festival's final concert with her Benedetti Baroque Orchestra on 26 June.

"We wish her a speedy recovery," they said.

Born in Irvine, North Ayrshire, of Italian heritage, Ms Benedetti began violin lessons at the age of four, studied at Yehudi Menuhin School and has since toured internationally with some of the world's greatest orchestras and conductors.

She was awarded the Queen's Medal for Music in 2017, the youngest ever recipient, and has received nine honorary degrees.

Organisers said they were "very grateful" to Christian Tetzlaff for stepping in to perform on 9 June at Snape Maltings Concert Hall, and Elena Urioste would replace Benedetti on 15 and 18 June at Blythburgh Church.

Last week, the Snape Maltings Concert Hall saw its listed status upgraded by Historic England the the government.

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Valeurs Actuelles

Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence

Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.

Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.

« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.

Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.

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BBC

Love Island stylist gives sneak peek inside the wardrobe

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ITV's Love Island returns for a new series on Monday.

Previously the show has attracted criticism for promoting fast fashion so this year contestants will be wearing a wardrobe of pre-owned items. Amy Bannerman, who has styled the likes of Dua Lipa was selected to curate their outfits.

She gave the BBC a sneak preview of some of the glamorous items she's chosen for this year's Love Islanders.

Video by Samantha Everett

Additional filming by Larissa Kennelly

France24 - World

Nigerian forces hunt for gunmen who killed dozens at church

Issued on: 06/06/2022 - 22:35

Georja Calvin-Smith Follow

Nigeria is in shock after at least 21 people are gunned down at a Catholic church in a rare attack in southwestern Ondo State. As the vice president visits some of the dozens wounded, more questions are raised about the country's worsening insecurity. Also, West African leaders say they'll keep sanctions on Mali. And Ryanair sparks a backlash by forcing South African passengers to take a test in afrikaans.

Valeurs Actuelles

Audi repense le monospace

À la fois « salon roulant » et « bureau mobile ». C’est ainsi qu’Audi présente son concept d’Urbansphere. Cette sorte de supermonospace constitue le troisième et dernier opus d’une série de créations lancée en 2021. Il y eut d’abord l’Audi Skysphere, vision spectaculaire de la GT du futur, puis le concept Grand-sphere, prestigieuse berline à quatre places (déjà évoquée dans ces pages). L’Urbansphere a été imaginé dans les studios d’Audi à Pékin et Ingolstadt pour le public chinois et ses mégapoles. Tout part de l’intérieur pour aller vers l’extérieur. Le souci d’espace dicte des volumes qui se veulent « grandioses », puisque la voiture, de près de 1,8 mètre à la toise, atteint plus de 5,5 mètres de long, avec un empattement (la distance entre les essieux) de plus de 3 mètres. Même l’incroyable Rolls-Royce Ghost doit s’incliner en termes de mensurations. L’Urbansphere est bien l’Audi la plus gigantesque de l’histoire de la marque. Et elle destinée à transporter seulement quatre personnes.

PRESTATIONS

Mais quel confort ! La voiture se pilote elle-même dans des secteurs géographiques spécifiques. C’est le stade 4 sur une échelle à 5 niveaux, dont le degré ultime permet l’autonomie totale en tout lieu. Ici, le conducteur pourra reprendre la main hors des zones urbaines définies ou des portions d’autoroute laissées à l’appréciation de la seule intelligence artificielle. L’Urbansphere viendra chercher ses passagers, trouvera une place de parking et se rechargera sans intervention humaine, la plupart du temps. Le déplacement se veut entièrement tourné vers le bien-être des occupants : absence de pied milieu, portes à ouverture antagoniste pour un accès facilité, fauteuils individuels pivotants avec haut-parleurs intégrés dans les appuie-tête pour un espace sonore à la carte. Un écran de cinéma tombe même du pavillon pour les visioconférences ou bien pour vivre le grand frisson du septième art.

TECHNIQUE

Les spécifications font rêver : quatre roues motrices et directrices, suspension pneumatique, batterie extra-plate de 120 kilowattheures ouvrant droit à 750 kilomètres d’autonomie théorique. Les accus alimentent deux blocs électriques délivrant ensemble jusqu’à 295 kilowatts, soit 400 chevaux, avec un couple de 690 newtons-mètres. La technologie de 800 volts autorise ici 270 kilowatts de puissance de charge. De quoi obtenir 300 kilomètres d’autonomie en dix minutes. Ce concept a-t-il un avenir sur le vieux continent ? Tout dépendra des infrastructures de charge, encore bien vacillantes, mais il est permis de rêver.

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BBC

China's plans to go to the Moon, Mars and beyond

By Wanyuan Song and Jana TauschinskiBBC News

Three Chinese astronauts have begun a six-month mission, to work on the country's new space station.

It is China's latest step towards making itself a leading space power for the decades ahead.

What is the Tiangong space station?

Last year, China put into orbit the first module of its Tiangong or "Heavenly Palace" space station. It plans to add more modules, such as Mengtian science lab, by the end of the year.

Next year, it will launch a space telescope, called Xuntian. This will fly close to the space station, and dock with it for servicing and refuelling.

Tiangong will have its own power, propulsion, life support systems and living quarters.

China is only the third country in history to have put both astronauts into space and to build a space station, after the Soviet Union (and now Russia) and the US.

It has big ambitions for Tiangong and hopes it will replace the International Space Station (ISS), which is due to be decommissioned in 2031.

Chinese astronauts are excluded from the ISS because US law bans its space agency, Nasa, from sharing its data with China.

China's plans to reach the Moon and Mars

China's ambitions do not end there.

A few years from now it wants to take samples from asteroids near the Earth.

By 2030, it aims to have put its first astronauts on the Moon, and to have sent probes to collect samples from Mars and Jupiter.

What are other countries doing?

As China expands its role in space, several other countries are also aiming to get to the Moon.

Nasa plans to return to the Moon with astronauts from the US and other countries from 2025 onwards and has already rolled its new giant SLS rocket at the Kennedy Space Center,

Japan, South Korea, Russia, India, the United Arab Emirates are also working on their own lunar missions.

India has launched its second major Moon mission already and wants to have its own space station by 2030.

Meanwhile, the European Space Agency, which is working with Nasa on Moon missions, is also planning a network of lunar satellites to make it easier for astronauts to communicate with Earth.

Who makes the rules for space?

What is China's history in space?

China put its first satellite into orbit in 1970 - as it went through massive disruptions caused by the Cultural Revolution.

The only other powers to have gone into space by that stage were the US, the Soviet Union, France and Japan.

In the past 10 years, China has launched more than 200 rockets.

It has already sent an unmanned mission to the Moon, called Chang'e 5, to collect and return rock samples. It planted a Chinese flag on the lunar surface - which was deliberately bigger than previous US flags.

With the launch of Shenzhou 14, China has now put 14 astronauts into space, compared with 340 by the US and more than 130 by the Soviet Union (and now Russia).

But there have been setbacks. In 2021, part of a Chinese rocket tumbled out of orbit and crashed into the Atlantic Ocean and two launches failed in 2020.

Who is paying for China's space programme?

Chinese state media Xinhua said at least 300,000 people have worked on China's space projects - almost 18 times as many as currently work for Nasa.

The Chinese National Space Administration was set up in 2003 with an initial annual budget of two billion yuan ($300m, £240m).

However, in 2016 China opened its space industry to private companies, and these are now investing more than 10 billion yuan ($1.5bn, £1.2bn) a year, according to Chinese media.

Why is China going into space?

China is keen to develop its satellite technology, for telecommunications, air traffic management, weather forecasting and navigation and more.

But many of its satellites also have military purposes. They can help it spy on rival powers, and guide long-range missiles.

Lucinda King, space project manager at Portsmouth University, says China is not just focussing on high-profile space missions: "They are prolific in all aspects of space. They have the political motivation and the resources to fund their planned programmes."

China's Moon missions are partly motivated by the opportunities to extract rare earth metals from its surface.

However, Prof Sa'id Mosteshar, director of the London Institute of Space Policy and Law at the University of London, says it probably would not pay for China to send repeated mining missions to the Moon.

Instead, he says China's space programme is driven more by a desire to impress the rest of the world. "It's a projection of power and a demonstration of technological advancement."

Additional reporting by Jeremy Howell and Tim Bowler

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How asteroids could provide Earth's future resources

Nasa's giant new Moon rocket makes its debut

Joint Europe-Russia Mars rover project is parked

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BBC

Who really shot Bobby Kennedy?

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US presidential candidate Robert F Kennedy was murdered in June 1968. It was less than five years after his older brother, President John F Kennedy, was also assassinated.

Sirhan Sirhan was convicted of the crime, but many - including Kennedy's friend Paul Schrade - suspect another gunman was involved.

Schrade was also shot that night and he’s been telling Witness History why he’s campaigning for the case to be reopened.

Witness History: The stories of our times told by the people who were there.

Valeurs Actuelles

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

Les États-Unis envisagent de proposer quatre drones MALE MQ-1C Grey Eagle à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

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Finalement, et après l’annonce faite par le président américain, Joe Biden, dans les colonnes du New York Times, les États-Unis donneront à l’Ukraine seulement quatre systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], lesquels peuvent tirer des munitions guidées contre des positions adverses situées à environ 80 km de distance. Cela sera-t-il suffisant pour inverser le rapport de force face à l’artillerie russe, avec ses BM-30 Smertch, dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km?

Cela étant, d’après l’agence Reuters, un autre équipement moderne pourrait prochainement être livré aux forces ukrainiennes. En effet, l’administration américaine envisagerait de vendre – et non pas de donner – à Kiev quatre drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1C Grey Eagle, un appareil dérivé du MQ-1 Predator de General Atomics.

Ce type de drone peut emporter des missiles air-sol AGM-114 Hellfire et des bombes guidées GBU-44/B Viper Strike. En outre, il met en oeuvre le système d’acquisition de cible multi-spectral AN/AAS-32 ainsi qu’un radar à ouverture synthétique et d’autres capteurs dédiés à la collecte du renseignement. Il est aussi possible de lui ajouter des systèmes de guerre électronique. Ayant une endurance de près de trente heures, il évolue généralement à une altitude maximale de 25’000 pieds [soit 7600 mètres environ].

Seulement, dans le contexte actuel, un tel appareil est-il approprié aux besoins ukrainiens, sachant qu’il devra opérer dans un environnement contesté? En outre, Kiev dispose de drones Bayraktar TB-2 – fournis par la Turquie – qui ont déjà fait leurs preuves à maintes reprises. Et, surtout, il présente un rapport « qualité-prix » imbattable [4 à 5 millions de dollars l’unité, prix catalogue, ndlr]. Cependant, il est vrai que le MQ-1C Grey Eagle est plus évolué sur le plan technologique… et qu’il permet de faire plus de choses. Mais à condition qu’il ne soit pas abattu dès ses premières sorties.

Si, effectivement, les drones ont pu jouer un rôle important dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce serait moins vrai actuellement, comme l’a récemment souligné Jack Watling, du Royal United Services Institute [RUSI], après de l’Associated Press.

« Au fil du temps, à mesure que les Russes s’organisent, la liberté d’utiliser les drones diminue. Et donc, ce que nous voyons maintenant, c’est que les Ukrainiens doivent être prudents » quand ils les font voler.

En outre, la question de la formation des télépilotes et des techniciens ukrainiens susceptibles de mettre en oeuvre des MQ-1C Grey Eagle se pose… D’autant plus que cela peut prendre plusieurs mois. Mais d’après Reuters, l’idée du Pentagone consisterait à sélectionner les plus expérimentés afin de réduire le temps d’une telle formation à une « poignée de semaines ».

Si une telle vente est proposée à l’Ukraine, le Congrès aura son mot à dire… Cela dit, il est très probable que cette étape ne soit qu’une simple formalité. Cette façon de procéder – qui tranche avec la pratique de ces dernières semaines, qui consiste à faire des dons d’équipements militaires à Kiev – pourrait s’expliquer par la nature des MQ-1C, lesquels sont susceptibles de donner une capacité offensive aux forces ukrainiennes [et non plus d’auto-défense]. En clair, cela pourrait aggraver encore davantage les tensions entre les États-Unis [et l’Otan] et la Russie…

Opex 360

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

Futur avion de combat de l’US Air Force, le NGAD est entré dans sa phase de développement

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

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En septembre 2020, le Pentagone révéla qu’un démonstrateur du futur avion de combat de l’US Air Force, sur lequel reposera le programme NGAD [Next Generation Air Dominance], qui vise à développer un « système de systèmes », venait d’effectuer ses premiers vols. Un événement en soi car ce n’était plus arrivé depuis les débuts du projet Joint Strike Fighter [JSF], pour lequel Boeing et Lockheed-Martin avaient respectivement mis au point le X-32 et le X-35.

« Nous avons déjà construit et fait voler un démonstrateur du programme NGAD. Nous avons battu des records en le faisant. […] Nous sommes prêts à construire l’avion de nouvelle génération avec une approche inédite », avait expliqué, à l’époque, Will Roper, alors secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique. Et l’approche en question renvoyait à la « Digital Century Series initiative », laquelle repose sur les avancées de l’ingénierie numérique.

Depuis cette annonce, peu de détails concernant ce nouvel avion de combat ont été dévoilés… Même le nom de son constructeur n’a pas été formellement confirmé, même si, toutefois, il se murmure qu’il s’agirait de Lockheed-Martin. On sait seulement qu’il emportera plus de munitions et de caburant que ses prédécesseurs afin de pouvoir « opérer sur les grandes distances du théâtre indo-pacifique », selon le général Charles Brown, le chef d’état-major de l’US Air Force. Et qu’il évoluera aux côtés de drones de type « loyal wingman » [ailier fidèle] et d’effecteurs connectés.

Cela étant, lors d’une intervention devant l’Heritage Foundation, le 1er juin, Frank Kendall, l’actuel secrétaire à l’Air Force, a donné quelques nouvelles de ce programme… Ainsi, et après avoir révélé que les travaux relatifs à un « prototype expérimental » de cet appareil avaient débuté en 2015, afin de « réduire les risques et développer les technologies clés nécessaires », le NGAD est désormais entré dans la phase d’ingénierie et développement pour la production [EMD – Engineering & Manufacturing Development].

« L’horloge n’a pas vraiment démarré en 2015 : [le programme] commence à peu près maintenant », a dit M. Kendall. « Nous pensons que nous aurons cette capacité d’ici la fin de la décennie », a-t-il ajouté.

En général, après le début de cette phase dite EMD, il faut compter environ sept ans pour disposer d’une capacité opérationnelle initiale. Ce qui signifie que le NGAD pourrait être disponible en 2029. Voire peut-être avant. « L’Air Force doit accélérer ses processus », a estimé M. Kendall, affirmant qu’il n’était « pas intéressé par les démonstrations et les expériences à moins qu’elles ne soient une étape nécessaire pour mettre au point une nouvelle capacité ». Et d’ajouter :  » Si nous n’en avons pas besoin pour réduire les risques, nous devons passer directement au développement pour la production et y arriver aussi vite que possible ».

En attendant, dans son projet de budget qu’elle a adressé au Congrès, l’US Air Force a demandé une enveloppe de 1,7 milliard de dollars au titre de son programme NGAD. Une goutte d’eau si l’on en croit Frank Kendall, qui a récemment avancé que le coût unitaire de ce nouvel avion de combat serait de « plusieurs centaines de millions de dollars ».

a récemment avancé
BBC

Digital fingerprints of a million child abuse images made

Digital fingerprints of a million images of child sexual abuse have been created, the Internet Watch Foundation (IWF) has said.

The UK charity, which is responsible for finding and removing such material online, said the fingerprints, known as hashes, would help companies and police find copies of the images.

It is hoped that by doing this, the reuse of the images can be prevented.

The images are from the government's Child Abuse Image Database.

The database contains some of the most extreme content that appears online - what is known as category A and B material.

The hashes are an identifying code produced by an algorithm and act as a fingerprint for each image or video.

Many tech companies use lists of hashes to search for child abuse material on their systems - by comparing hashes of images to lists of them created by organisations like the IWF.

The system has its limitations, however. Changes to images can change the value of the hash, meaning an image may escape detection - although the IWF insists the technology it uses means an image can be resized, cropped or have its colours changed without changing the hash.

Encrypted images cannot be identified using lists of hashes.

This video can not be played

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Record numbers

Before creating hashes, a human assessor will work out which category criminal material falls under, according to UK law.

The charity also produces accompanying metadata which explains the exact nature of the abuse taking place to the child, which it hopes will also speed up enforcement action.

In a quote provided by the IWF, an image analyst said: "I have three children 11 and under. The job has changed the way I think about them and the internet.

"It has surprised me how much material there is of very young children. Some of them are five, six, or seven years old."

Susie Hargreaves, chief executive of the IWF, said in a statement that the nature of the material is such that its analysts were only allowed to work four-hour shifts, taking regular breaks, and with access to the best counselling and support.

The charity says it has helped remove an unprecedented amount of material.

In 2021, it says it took action to remove 252,000 web pages which it confirmed contained images or videos of children suffering sexual abuse - more than ever before.

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Issued on: 03/06/2022 - 18:13

Sonia BARITELLO Follow Alison SARGENT

In this edition, we're looking at one of the key consequences of climate change: drought. From parched fields, to burning forests, to houses cracking as the ground beneath them dries up, droughts are becoming more frequent in France and around the world. As scientists look for solutions, many are calling for changes to our agricultural model and the way we consume, in the hope of conserving Earth's most precious resource: water.

France has had an exceptionally dry winter, followed by a springtime heatwave, leaving much of the country's water table unable to replenish. We hear from farmers and locals facing the effects of drought.

Meanwhile, some local authorities have created their own mass reservoirs to ensure a supply of water for crops. But this system is controversial.

To understand just how worrisome the lack of water is and discuss solutions, we're joined by Florence Habets, a hydroclimatologist working for France's National Centre for Scientific Research.

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France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

Southern France swelters under record high temperatures for May

Tens of thousands march in climate protests across France

Valeurs Actuelles

Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

L’Allemagne confirme son intention d’acquérir 60 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook

par Laurent Lagneau · 2 juin 2022

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

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« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

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Afin de remplacer la soixantaine d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-53G encore en service au sein de la Bundeswehr, le ministère allemand de la Défense lança un appel d’offres en 2017, en ne sollicitant que deux industriels, à savoir les américains Boeing [CH-47F Chinook] et Sikorky [CH-53K King Stallion]. Un choix aurait dû être annoncé en 2020…

Seulement, la seule décision prise cette année-là consista à annuler la procédure. La raison? Ce « projet aurait eu peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimée », fut-il avancé à l’époque, alors que le coût du programme, appelé « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] était évalué à 5,6 milliards d’euros.

Mais ce n’était que partie remise puisqu’un nouvel appel d’offres pour 45 à 60 appareils fut de nouveau lancé en 2021, avec les mêmes acteurs… mais avec des exigences revues à la baisse. Dès lors, Sikorsky et Boeing se mirent en ordre de marche, en nouant des accords avec l’industrie allemande.

Ainsi, la filiale de Lockheed-Martin s’associa avec Rheinmetall Aviation Services, MTU Aero Engines, Hensoldt ou encore Rohde & Schwarz pour ne citer que les plus connus. De son côté, Boeing en fit autant avec Airbus, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland.

Cinq ans après le lancement du programme STH, Berlin vient d’annoncer son choix. Et, sans surprise, car il était donné favori, le CH-47F Chinook Block II s’est imposé. Grâce au fonds spécial doté de 100 milliards d’euros que le gouvernement allemand entend créer, 60 appareils seront commandés, pour environ 4,3 milliards d’euros. Les livraisons pourraient débuter en 2023 et se poursuivre jusqu’en 2029.

« Boeing est honoré que le gouvernement allemand ait choisi le CH-47F Chinook pour son programme STH. […] Avec le Chinook, l’Allemagne exploitera l’hélicoptère de transport lourd le plus abordable, le plus éprouvé et le plus interopérable de l’Otan. Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements américain et allemand pour finaliser cette vente dans le cadre de la procédure FMS [Foreign Military Sales] », a réagi l’industriel américain.

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

Der CH-47F Chinook soll der neue schwere Transporthubschrauber für die #Bundeswehr werden. Mit diesem Modell stärken wir unsere Kooperationsfähigkeit in Europa. Er ist modern, erprobt & wird er bereits von #NATO-Partnern genutzt. Das Parlament muss dem noch zustimmen. pic.twitter.com/houOlAW2jj

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— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) June 1, 2022

June 1, 2022

« Nous avons soigneusement pesé les avantages et les inconvénients ainsi que les risques, puis nous avons voté à l’unanimité en faveur de ce modèle. Le Chinook est moderne et éprouvé. Avec lui, nous renforçons notre capacité à coopérer en Europe. De plus, nous obtenons une flotte plus importante et gagnons en flexibilité », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, lors d’une séance au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr].

L’un des critères qui aura été déterminé est le prix du CH-47F Chinook Block II, qui, au passage, peut être ravitaillé en vol.

« Le prix unitaire inférieur du CH-47F permet également d’acheter de plus grandes quantités, ce qui signifie une plus grande flexibilité opérationnelle pour les forces armées », a en effet souligné le ministère allemand de la Défense, qui a évoqué une possible coopération avec les Pays-Bas, qui sont aussi dotés de Chinook. « En optant pour un produit disponible sur le marché et utilisé dans le monde entier [sauf en France, ndlr], les risques techniques et financiers sont réduits », a-t-il ajouté.

Pour Boeing, qui a récemment dû faire une croix sur la vente potentielle de F/A-18E/F Super Hornet à la Luftwaffe étant donné que le F-35A de Lockheed-Martin a finalement été retenu pour remplacer les chasseurs bombardiers PANAVIA Tornado, il s’agit du second contrat important gagné en Allemagne en moins d’un an, après celui relatif aux cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

BBC

Monkeypox: Cases outside Africa rise to 780 in three weeks

There have been 780 confirmed cases of monkeypox in countries where the virus is not usually found, the World Health Organization says.

That is roughly triple the 257 cases it reported a week ago.

It says the figure - for the past three weeks - is probably an underestimate and assesses the global risk level as "moderate".

The infection is usually mild, but this is the first time it has spread widely outside Central and West Africa.

The WHO said cases had been identified in 27 countries where it is not already "endemic" - meaning places it is expected to be found.

Most of these new cases are in Europe and North America as well as small numbers in Mexico, Argentina, Morocco and the United Arab Emirates.

The UK has the most cases, with 207, followed by Spain with 156 and Portugal with 138.

In its latest update, the WHO said some countries were reporting that new cases were appearing beyond known contacts of previously confirmed cases, which it said suggested chains of transmission were being "missed through undetected circulation of the virus".

"It is highly likely that other countries will identify cases and there will be further spread of the virus," it added.

While the current risk to human health for the general public "remains low", the public health risk could "become high" if the virus becomes widespread in countries where it is not normally found, it said. No deaths have been reported as a result of the current outbreak.

The global health body said most, but not all, of the reported cases so far have involved men who have sex with men. There is no evidence that monkeypox is sexually transmitted, but it is passed on through close contact.

The organisation said many cases were not presenting with the typical clinical picture for monkeypox, with some describing pustules appearing before symptoms such as fever.

Most cases of the virus clear up on their own within a few weeks. Symptoms include fever, headaches, swellings, back pain, aching muscles, as well as a rash which goes through different stages.

Monkeypox can sometimes be more severe, however, and has been reported to have caused deaths in West Africa in the past.

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Lilibet s’en va-t-en guerre

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.

Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.

Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »

À Buckingham, c’est spartiate

C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »

À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.

C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu

À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».

Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »

Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.

En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.

Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue

« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.

Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rewilding Argentina: Ibera park's gamble is paying off

Issued on: 03/06/2022 - 16:42Modified: 03/06/2022 - 16:56

Tucked away in the north-eastern corner of Argentina is Ibera park, the world's second-largest wetland. Much of its wildlife vanished during the 20th century due to hunting and aggressive agricultural practices. But over the past 15 years, scientists and conservationists have taken a gamble to "rewild" the area by reintroducing endangered or previously extinct native species, including anteaters, scarlet macaws and even jaguars. The initiative is proving beneficial for both the environment and local communities. Our correspondents report.

Focus

Ivory Coast's wildlife enjoys rebirth thanks to nature reserve

Down to Earth

Rewilding: Nature's recovery

Focus

When nature takes over the British countryside

BBC

Shell's Jackdaw gas field given go-ahead by regulators

By Justin RowlattClimate editor

Development of a major North Sea gas field has been approved by regulators.

The Jackdaw field, east of Aberdeen, has the potential to produce 6.5% of Britain's gas output.

The regulatory approval comes as the UK government seeks to boost domestic energy output following Russia's invasion of Ukraine.

Shell's proposals were initially rejected on environmental grounds in October.

UK Business Minister Kwasi Kwarteng welcomed the decision.

"We're turbocharging renewables and nuclear, but we are also realistic about our energy needs now," he said on Twitter.

"Let's source more of the gas we need from British waters to protect energy security."

Under the new plan, Shell plans to start production from the field in the second half of 2025.

The oil and gas company said the approval came "at a time when UK energy security is critically required."

Shell said it expected to spend £500m in the UK to develop the new facility.

It said the Jackdaw field should be able to provide gas to 1.4m British homes, and its carbon emissions should eventually be captured for storage, if a large project in Peterhead secures funding.

But environmental campaigners have condemned the move.

The activist group Greenpeace said it believed the approval could be unlawful and it was considering legal action.

"Approving Jackdaw is a desperate and destructive decision from Johnson's government, and proves there is no long-term plan," said Ami McCarthy, a political campaigner for Greenpeace.

'Lower carbon footprint'

The approval comes as Britain struggles with soaring energy prices in the wake of the Russian invasion of Ukraine on the 24 February.

Energy independence was a major theme of the UK energy strategy announced by Prime Minister Boris Johnson in early April.

The main focus was investing in renewable and nuclear power but it also promised new licences for gas projects in the North Sea arguing that producing gas in UK waters has a lower carbon footprint than doing so abroad.

It is understood that Shell has changed the way it processes natural gas before it brings it onshore.

The plan had been to vent excess gas at an offshore hub to reduce the corrosive CO2 content in the pipes.

Natural gas is methane, a powerful greenhouse gas.

The UK was one of 100 countries that pledged to cut methane gas emissions by 30% over the next 10 years.

Under the new plan Shell will bring a higher percentage of gas ashore.

It was the Cambo oil field, west of Shetland, that got the attention as world leaders gathered in Glasgow seven months ago to show their commitment to tackling climate change.

Cambo was the test of how serious the UK government really was. As minority partner in the development, Shell pulled out. It was expensive, in deep water, and the politics of it made it a riskier investment.

It had other projects to consider first. Jackdaw, a gas field close to existing infrastructure, was what Shell describes as a "vanilla" project - relatively, very straight forward.

Permission to install a tie-back (subsea link) to a nearby platform had been refused last year, on the grounds that production would raise emissions unacceptably.

Shell appealed. It wants to capture those emissions at the carbon capture and storage plant it is helping to plan for St Fergus in Aberdeenshire (but which the UK government put on the back burner). And it plans also to re-power its offshore platforms with renewable electricity rather than burning gas.

Along with the sudden rise in concern about energy security that followed Russia's invasion of Ukraine, those arguments appear to have won over the UK government and its regulator.

The fight doesn't stop here. The industry saw Jackdaw as a test of whether the UK government is serious about energy security: but for environmental campaigners, it's a test of whether the UK government is serious about climate change.

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BBC

Alec John Such: Former Bon Jovi bassist dies aged 70

By Patrick JacksonBBC News

A founding member of the legendary US rock band Bon Jovi, former bassist Alec John Such, has died at the age of 70, the group announced.

Such played with them from 1983 to 1994, when they had such hits as You Give Love a Bad Name, Livin' on a Prayer and Bad Medicine.

He was credited with bringing the band together and was remembered as a dear friend who was "wild and full of life".

No details were given of how or where he had died.

"Alec was integral to the formation of the band," singer-songwriter Jon Bon Jovi tweeted. "To be honest we found our way to each other thru him..."

A childhood friend of drummer Tico Torres, he brought guitarist and songwriter Richie Sambora to see the band perform, Bon Jovi said.

"Today those special memories bring a smile to my face and a tear to my eye," he added. "We'll miss him dearly."

Born in New York on 14 November 1951, Such became a familiar figure on the New Jersey music scene where the band emerged, the Associated Press reports. He originally played in a band called The Message.

As manager of the Hunka Bunka Ballroom in Sayreville, he was responsible for booking Jon Bon Jovi & The Wild Ones before joining the band himself.

He was older than his bandmates, as he remarked years later in an interview for The Asbury Park Press.

"The record company used to lie about my age," he said. "I was 31 when I joined. I was a good 10 years older than the rest of the band. My sister eventually got really mad because the papers would describe her as my older sister when really she was younger."

The age gap was the reason he eventually left, he said.

"When I was 43, I started to get burned out. It felt like work and I didn't want to work. The reason I got into a band to begin with is because I didn't want to work."

Replaced by Hugh John McDonald, he briefly rejoined for the band's induction into the Rock & Roll Hall of Fame in 2018.

"When Jon Bon Jovi called me up and asked me to be in his band many years ago, I soon realised how serious he was and he had a vision that he wanted to bring us to," he said at the time. "And I am only too happy to have been a part of that vision."

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BBC

'I was a poor kid but it put steely determination in me'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.

He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.

"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"

Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.

The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.

It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.

Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.

And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.

Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.

Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.

But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.

"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.

"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.

He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.

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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.

Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.

Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.

Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.

These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.

Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.

Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.

"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."

TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.

"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.

Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.

This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.

Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.

One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."

Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.

"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.

"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."

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How artificial intelligence 'blew up' tennis

By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News

Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.

As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.

One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.

"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."

She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.

"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.

Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.

That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.

Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.

For him the 2015 Australian Open was a key moment.

As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.

"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.

Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.

"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.

"This data changed our sport forever," he says.

That manipulation of data has been taken to a new level.

Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.

"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.

So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.

Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.

"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."

AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.

Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.

He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.

He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.

From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.

BBC: Live French Open scores and order of play

"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.

The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.

"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."

More technology of business:

Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)

"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.

The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.

"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.

Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."

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BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

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On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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Stars get ready to perform at Platinum Jubilee concert

Mummy laughs and cries with us all, says Charles

In pictures: Street parties and celebrations

William and Kate at Cardiff concert rehearsals

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BBC

In pictures: Platinum Jubilee street parties and celebrations

Street parties and celebrations have been taking place across the country, as thousands of people turn out to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The monarch's 70-year reign is being marked with four days of celebrations over the extended bank holiday weekend.

Here is a selection of images, as communities gather together to enjoy the occasion.

Some people in Cardiff had a chance to enjoy a cake baked by a royal - Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte rolled their sleeves up to produce a batch of fairy cakes.

All pictures are subject to copyright.

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BBC

In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving

The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.

Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.

Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.

Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.

Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.

Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.

They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.

Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.

The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.

Once the service started, Mr Johnson gave a reading.

The most senior members of the Royal Family sat together at the front.

The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.

After the service, the family left in a procession.

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BBC

In pictures: The Royal Family at Jubilee celebrations

The Queen has appeared on the Buckingham Palace balcony as part of official celebrations for her Platinum Jubilee.

The 96-year-old monarch was seen watching troops returning from the official Trooping of the Colour ceremony.

Earlier, members of the Royal Family gathered in central London to attend the parade marking the Queen's official birthday.

Trooping the Colour kicked off four days of celebrations for the Jubilee.

First to appear were Catherine, Duchess of Cambridge and Camilla, Duchess of Cornwall in a horse-drawn carriage - together with Princess Charlotte, Prince George and Prince Louis.

Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte are the children of Prince William and Catherine, the Duke and Duchess of Cambridge.

They were followed by Prince Edward and Sophie, Earl and Countess of Wessex, and their children Viscount Severn and Lady Louise Windsor.

Prince Richard, the Duke of Gloucester and a cousin of the Queen, and his wife Birgitte, Duchess of Gloucester rode to the ceremony in another carriage, alongside Princess Anne's husband, Vice Admiral Sir Tim Laurence.

Then Prince Charles, Prince William, and Princess Anne, the Princess Royal, appeared from Buckingham Palace on horseback for their central parts in Trooping the Colour. Prince Charles took the salute from guardsmen and officers at the parade.

Meghan, the Duchess of Sussex, and Prince Harry joined other family who watched the ceremony from a balcony at Horse Guards Parade.

After the ceremony, the family returned to Buckingham Palace. Then the Queen appeared on the balcony, with her cousin Prince Edward, the Duke of Kent.

She was then joined by senior royals for a second appearance on the balcony to watch an RAF flypast.

Only "working royals" and some of their children were invited to join the Queen. Seen here, from left to right: the Duke of Gloucester, and his wife Birgitte, Princess Alexandra, the Duke of Kent, Vice Admiral Tim Lawrence, Princess Anne, Camilla the Duchess of Cornwall, Prince Charles, the Queen, Catherine the Duchess of Cambridge and her children Prince Louis, Princess Charlotte and Prince George, Prince William, the Countess of Wessex, her son Viscount Severn, her daughter Lady Louise Windsor, and the Earl of Wessex.

As is often the case, the children on the balcony stole the show, in particular Prince Louis.

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