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BBC

Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78

Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.

Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.

The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.

Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.

A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)

The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.

Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."

Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".

"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.

Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."

Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.

"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.

Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.

"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."

Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.

"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."

He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.

In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.

In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.

In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".

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Valeurs Actuelles

[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».

Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.

France24 - World

Observers Direct: The fight against homophobia and transphobia in Cameroon

The Observers Direct

Issued on: 07/04/2022 - 15:47Modified: 07/04/2022 - 15:48

Hardly a week goes by in Cameroon without a video emerging that documents violence against gay or transgender people. Our Observers, LGBT rights activists, brought this worrying phenomenon to our attention. In this episode of The Observers Direct, we visited them on the ground to see how they help victims and fight to change public attitudes.

Caught "in the act" with a partner, lured into an ambush or singled out for their appearance – LGBT people in Cameroon face daily threats, violence and suspicion. They are often the victims of beatings, evictions from their homes, prison sentences or even death, all because of their sexual orientation or gender expression. 

This violence has existed for a long time but has been steadily increasing in recent years. A group of associations has compiled a list of incidents that have taken place online or in person. The figures speak for themselves: there were more than 3,500 cases documented in 2021, compared with 200 in 2016.

'Cameroon, a country facing multiple crises'

The rise in identified cases can be partly explained by increased vigilance and organisation from LGBT activists. However, the phenomenon largely arises from the fact that Cameroon is facing multiple crises, according to our Observer Nickel Liwandi, director of the association CAMFAIDS. The country is dealing with an armed conflict in its western English-speaking regions as well as a population of displaced persons from the Central African Republic in the east.  

The Covid-19 pandemic has further amplified the trend. Lockdowns and curfews have increased the risk of domestic violence for those who are forced to stay at home. Plus, many transgender people who work in nightlife or who are forced into prostitution have seen their incomes plummet during the pandemic.

The 'Shakiro' incident shines a light

A series of events have also exacerbated public scrutiny of LGBT people. In February 2021, transgender activist Shakiro, who is well known online, was arrested along with her partner Patricia, also transgender, in a restaurant in Douala.

The two women were finally released on bail in July 2021, but the high-profile case drew the public's attention to transgender people in Cameroon, something which many people had been previously unaware of, or had preferred to ignore, our Observers say. 

Other similar cases have made headlines and gone viral on social networks, such as a Cameroonian man's marriage to a Swiss businessman, or a sex tape between the former captain of Cameroon's women's national football team and another woman. 

Transgender people the targets of violence 

"Some people don't need much justification to take action," laments Liwandi. And transgender people are among the populations most targeted by violence. Like Bijou, a 27-year-old waitress who was accosted by two men in her bar on her birthday. They offered her a drink elsewhere, took her phone and forced her to follow them to another bar. 

It isn't clear whether they knew she was transgender from the beginning, but Bijou ended up being attacked by about twenty people, beaten, stripped and humiliated. A third party had to intervene before one of the aggressors agreed to take Bijou to the police station.

But at the police station, she was the one who was arrested, while her attackers went free. Three months later, an assailant was finally sentenced to six months in prison, 450,000 CFA francs (about 690 euros) in damages and 250,000 CFA francs (about 380 euros) in fines. 

It's rare for those who attack LGBT people to be punished, due to Article 116 of Cameroon's penal code which outlaws same-sex relations and is often used to condemn anyone who is even suspected of being homosexual.

Educating society on what it means to be transgender

At the heart of the fight for transgender people's rights is an association called Positive Vision, which is run by our Observer, Akiki. She talks to people who are questioning their own identities and gives them advice on how to protect themselves. She hopes to "educate" society on what transgender identities are:

Akiki's association also comes to the aid of transgender people who are forced to prostitute themselves. In our report, we were able to meet Jennifer, 27 years old, and a sex worker since she was 12 years old. It wasn't her choice, she says: transgender people are discriminated against everywhere, it's almost impossible to find conventional employment.

Her daily routine is filled with jobs that end in beatings when the client discovers that she is "not really a woman". She says she barely makes any money, "just enough to buy clothes", which is an essential expense for transgender people to be able to better express their gender identity.

Like many of the LGBT people we met in Cameroon, Jennifer has one dream: to leave her country for a place where she can live out her identity and sexuality without being forced to "blend in". 

Fighting through fear

Our Observers' fight against violence and discriminatory laws takes courage. While their associations are legal, their missions are sensitive: one of them asked to stay anonymous in our report and some activists preferred to use pseudonyms. 

Their fear isn't unfounded. Some activists – even some lawyers – were taken into custody themselves when they went to the police station to help an LGBT person who was detained. 

And they know that change won't happen overnight. Raising awareness and protecting LGBT people in Cameroon will also require the goodwill of authorities.

In November 2021, shortly after Bijou was attacked, the Ministry of Communication finally published a response to the widespread outrage directed at LGBT people.

"It's not up to each and every one of us to take justice into their own hands and punish those who may be convinced of [homosexuality]," the ministry said. 

But in the same statement, the ministry explained, "Homosexuality remains contrary to our reality, to our convictions and to our culture, as well as to our duties of procreation."

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Opex 360

La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

France24 - World

The marshes of Bourges in France's Loire Valley

Issued on: 04/04/2022 - 17:37

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The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.

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L’Italie veut porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% du PIB en 2028

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

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Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

Issued on: 04/04/2022 - 17:04

FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

Humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon pollution, UN climate experts warned Monday, with any delay to peak greenhouse gas emissions likely to result in smashing through warming targets.  

The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change said emissions have to peak before 2025 and drop sharply to keep even the more conservative Paris treaty warming goal of two degrees Celsius in play.   

"We are at a crossroads," said IPCC chief Hoesung Lee. "The decisions we make now can secure a liveable future. We have the tools and know-how required to limit warming." 

Reports from the Intergovernmental Panel on Climate Change are considered the most authoritative assessments of the state of global warming, its impacts and the measures being taken to tackle it.

The cut-off point for data in the report was last autumn. As such the impact of recent sanctions on Russia as a result of the war in Ukraine have not been included.

Governments agreed in the 2015 Paris accord to cap global warming at 1.5 degrees Celsius this century in order to avoid a climate catastrophe, but many experts say doing so will require drastic cuts to greenhouse gas emissions.

How to keep a world addicted to fossil fuels liveable 

The UN Intergovernmental Panel on Climate Change on Monday presented options for slashing greenhouse gas emissions and extracting CO2 from the air in order to avert catastrophic climate change.

Burning fossil fuels and deforestation have heated Earth's surface 1.1 degrees Celsius above mid-19th century levels, and nations have pledged under the 2015 Paris Agreement to cap global warming at "well below" 2C, or 1.5C if possible. 

Here are some of the landmark 2,800-page report's key findings:

Peak emissions by 2025

Failing to sharply curb greenhouse gas emissions beyond national pledges before 2030 would put a 1.5C world "beyond reach".

Current carbon-cutting policies would lower emissions only slightly by 2050, leading to global warming of 3.2C by century's end.

Even a 2C cap would become hugely challenging: annual emissions would need to decline by 1.5 billion tonnes of CO2 or equivalent gases (GtCO2-eq) every year from 2030 to 2050 – roughly the same annual decrease as in 2020 when Covid lockdowns paralysed the global economy.

To keep global temperatures below 1.5C, 2C or even 2.5C, emissions must peak before 2025. 

But in 2021 emissions recovered to record pre-pandemic levels of more than 40 billion tonnes of CO2 (40 GtCO2).

At 2019 levels of emissions, Earth's "carbon budget" for a two-thirds chance of staying under the 1.5C threshold will be used up within eight years. 

Replace energy from fossil fuels... 

If current oil, gas and coal energy infrastructure were to operate without sequestering emissions for their designed lifetime, capping global warming at 1.5C would be impossible.

Limiting the rise in global temperature to 2C would mean that 30 percent of oil, 50 percent of gas, and 80 percent of coal reserves cannot be burned unless technology is used to catch and store the CO2 released. 

"The economic impact of stranded assets could amount to trillions of dollars," the report warns.

Eliminating fossil fuel subsidies could reduce emissions by up to 10 percent by 2030, while freeing up cash for building low-carbon public transport and other public services.

...with clean energy 

By 2050, the world must transition to a "net zero" global economy in which almost all energy – not just electricity – comes from non-carbon-polluting sources to keep the Paris temperature targets in play.

Global wind capacity grew by 70 percent while solar photovoltaic (PV) rose by 170 percent from 2015 to 2019.

But solar and wind together only accounted for eight percent of total electricity generation in 2019.

Taken together, low-and zero-carbon electricity generation technologies – including nuclear and hydro power – produced 37 percent of global electricity. The rest came from fossil fuels, especially coal.

Reduce demand for energy 

So-called demand-side strategies – plant-based diets, electric vehicles, car-free mobility, telecommuting, climate-proof buildings, enhanced energy efficiencies, fewer long-haul flights – could cut CO2 emissions by 40-70 percent by 2050.

"Rapid and deep changes in demand make it easier for every sector to reduce greenhouse gas emissions in the short and medium term," the report said.

Globally, households with income in the top 10 percent contribute up to 45 percent of total greenhouse gas emissions.

Curb methane 

The potent greenhouse gas methane – 21 times more powerful than CO2 over a 100-year time span –accounts for nearly 20 percent of global warming. 

A third of that in 2019 was from fossil fuel production leaks. It is also generated by livestock (cows and sheep) and landfills. There are natural sources of methane as well.

To cap warming at 1.5C or even 2C methane emissions – which have been rising steadily – will need to drop 50 percent by 2050 compared to 2019 levels.  

Suck CO2 from the air 

Even in optimistic emissions scenarios, several billion tonnes of CO2 will need to be extracted each year from the atmosphere by 2050, and an accumulated total of hundreds of billions of tonnes by 2100. 

"Carbon dioxide removal (CDR) is necessary to achieve net zero CO2 and greenhouse gas emissions both globally and nationally," the report says.

Strategies ranging from tree-planting to machines that chemically extract CO2 from thin air will compensate for sectors of the economy that most likely won't be able to decarbonise by 2050 such as aviation, shipping and cement.

If global warming overshoots the Paris treaty targets, CDR will be also be needed to lower Earth's surface temperature.

Action is costly but... 

Capping global warming at 1.5C without overshooting the mark by a wide margin will require investing about $2.3 trillion a year in the electricity sector from 2023 to 2052. If 2C is the target, that figure drops to $1.7 trillion.

In 2021, about $750 billion was spent on clean energy technologies and efficiency worldwide, according to the International Energy Agency (IEA).

Overall, investment in CO2 reduction is deeply inadequate.

Wealthy nations are spending two to five times less than required. The shortfall is four to eight times below the $1.6 trillion to $3.2 trillion per year needed in developing and emerging countries.

Emissions reduction "pathways" likely to limit warming to 2C would see a drop in global GDP of 1.3 percent to 2.7 percent in 2050, compared to a continuation of current policies. Limiting warming to 1.5C would drive down GDP 2.6 percent to 4.2 percent.

...doing nothing costs more 

These GDP estimates, however, do not account for economic upside of avoided climate impacts, ranging from extreme weather disasters to ecosystem collapse to reduced food supply.

"The benefits of pathways likely to limit warming to 2C outweigh mitigation costs over the 21st century," the report concludes.  

The economic benefits of reduced air pollution – which causes some seven million premature deaths each year -- would be on the "same order of magnitude" as the costs of cutting emissions, potentially even larger.  

Providing universal access to modern energy services – increasing global greenhouse gas emissions by only a few percentage points – would also bring huge quality-of-life improvements.

(FRANCE 24 with AFP)

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La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022

Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

France24 - World

'Swiss poll' providing radically different outcome in French election disavowed by paper

Issued on: 07/04/2022 - 22:05

James CREEDON Follow

The Geneva-based Swiss newspaper Le Temps has issued a denial via one of its editors on Twitter, saying that a poll conducted in its name was not in reality ordered by the paper at all. The results of the bogus poll on the French presidential election showed that Emmanuel Macron would not make it into the second round and that far-right candidate Eric Zemmour would comfortably defeat far-left candidate Jean-Luc Mélenchon in the run-off. All other polls show Macron being narrowly re-elected. We tell you more in this edition of Truth or Fake.

The Debate

Race for the Élysée 2022: Macron's lead narrows ahead of first round of French election

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Le Pen shrugs off market 'doom-mongering' as French election race tightens

Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Nucléaire, la leçon ukrainienne

Jean-Pierre Pernaut : “La France dont je parle dans mon journal, c’est la mienne”

Patrick Stefanini : “Macron a échoué sur toute la ligne”

Frédéric Micheau : “Les sondages et la présidentielle sont devenus indissociables”

“Une politique contradictoire et irresponsable”

Roubaix, la conquête tranquille de l’Islam

Pascal Perri : la gauche écologiste véhicule « une vision très négative de la présence humaine »

Nuit du bien commun : 5 ans déjà !

Michael Shellenberger: “L’alarmisme est une attitude mimétique”

Le Figaro

DIRECT - Masters d'Augusta : c'est parti pour le 2e tour, le leader Sungjae Im en action

  • Par  Laurent Louët, avec Romain Schneider (envoyé spécial à Augusta)
  • Mis à jour le 08/04/2022 à 15:48
  • Publié le 08/04/2022 à 12:24

Lors de chaque tour jusqu'à dimanche, retrouvez les commentaires de nos journalistes sur la 86e édition du Tournoi des Maîtres, qui se déroule sur l'Augusta National Golf Club, en Géorgie (E.-U.).

A VENIR : Début du direct : 08/04/2022 à 12:25

EN COURS : Mis à jour à 15:48

TERMINE : Fin du direct :

Masters d'Augusta 2022 : le leaderboard en temps réelRetrouvez le classement complet en temps réel de la 86e édition du Masters d'AugustaLe leader Sungjae Im en actionL'Allemand Bernhard Langer en pisteC'est reparti à Augusta !

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April 8, 2022La météo à Augusta (Géorgie, E.-U.), aujourd'hui

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April 8, 2022Les positions des drapeaux du 2e tour

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April 8, 2022Woods débutera son deuxième tour à 19h41 heure française

Les principaux tee-times du 2e tour:

10h12 (16h12 en France) : Dustin Johnson, Billy Horschel, Collin Morikawa

110h45 (16h45 en France) : Matthew Fitzpatrick, Brooks Koepka, Rory McIlroy

13h10 (19h30 en France) : Bryson DeChambeau, Cameron Smith 13h41(19h41 en France) : Tiger Woods, Louis Oosthuizen, Joaquin Niemann

Le revenant Tiger Woods est dans le coupMasters : Tiger Woods a enflammé Augusta pour son grand retourLe Sud-Coréen Sungjae Im, leader à l'issue du 1er tourMasters : Le Coréen Im prend les commandes à Augusta, Woods répond présentBienvenue sur Le Figaro Golf pour suivre le Masters d'Augusta 2022Masters d'Augusta 2022 : revivez le film du premier tour

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France24 - World

Turkish court suspends Khashoggi trial, confirms transfer to Saudi Arabia

Issued on: 07/04/2022 - 12:15

NEWS WIRES

 A Turkish court ruled Thursday to suspend the trial in absentia of 26 Saudis accused in the gruesome killing of Washington Post columnist Jamal Khashoggi and for the case to be transferred to Saudi Arabia.

Khashoggi, a United States resident who wrote critically about Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman, was killed on Oct. 2, 2018, at the Saudi Consulate in Istanbul. He had gone into the consulate for an appointment to collect documents required for him to marry his Turkish fiancee, Hatice Cengiz. He never emerged from the building.

Turkish officials alleged that Khashoggi was killed and then dismembered with a bone saw inside the consulate by a team of Saudi agents sent to Istanbul. The group included a forensic doctor, intelligence and security officers and individuals who worked for the crown prince’s office. His remains have not been found.

The Istanbul court's decision comes despite warnings from human rights groups that turning the case over to the kingdom would lead to a cover up of the killing, which has cast suspicion on the crown prince.

It also comes as Turkey, which is in the throes of a deep economic downturn, has been trying to repair its troubled relationship with Saudi Arabia and an array of other countries in its region. Some media reports have claimed that Riyadh has made improved relations conditional on Turkey dropping the case, which had inflamed tensions between two countries. 

The move would pave the way to a resolution of disputes between the two regional heavyweights since the 2011 Arab Spring, including Turkey’s support for Islamist movements like the Muslim Brotherhood, which Riyadh considers a terrorist group. Turkey also sided with Qatar in a diplomatic dispute that saw Doha boycotted by Bahrain, Egypt, Saudi Arabia and the United Arab Emirates.

Last week, the prosecutor in the case recommended that it be transferred to the kingdom, arguing that the trial in Turkey would remain inconclusive. Turkey’s justice minister supported the recommendation, adding that the trial in Turkey would resume if the Turkish court is not satisfied with the outcome of proceedings in the kingdom. It was not clear , however, if Saudi Arabia, which has already put some of the defendants on trial behind closed doors, would open a new trial. 

The court ruled to halt the trial in line with the Justice Ministry's “positive opinion,” the private DHA news agency reported.

Human rights advocates had urged Turkey not to transfer the case to Saudi Arabia, arguing that justice for Khashoggi would not be delivered by Saudi courts. 

“It's a scandalous decision,” said Emma Sinclair-Webb, the Turkey director for the New York-based Human Rights Watch, asserting that the court had "rubber stamped" a political decision that would allow the government to repair its ties with Saudi Arabia. 

“In the interest of realpolitik, Turkey is ready to sacrifice justice for an egregious crime on its own soil,” she told The Associated Press. “(The decision) opens the way for other countries to commit assassinations on Turkish territory and get away with it.”

Cengiz, Khashoggi's fiancee, said she would continue to seek justice. 

“We will continue this (judicial) process with all the power given to me, as a Turkish citizen,” she told reporters outside the courthouse. 

“The two countries may be making an agreement, the two countries may be opening a new chapter ... but the crime is still the same crime,” she said. “The people who committed the crime haven't changed. Governments and states must have a principled stance.”

At the time of the crime, Turkey apparently had the Saudi Consulate bugged and shared audio of the killing with the CIA, among others.

The slaying sparked international outrage and condemnation. Western intelligence agencies, as well as the U.S. Congress, have said that an operation of such magnitude could not have happened without knowledge of the prince.

Turkey, which had vowed to shed light on the brutal killing, began prosecuting the defendants in absentia in 2020 after Saudi Arabia rejected requests for their extradition. The defendants included two former aides of the prince. 

Some of the men were put on trial in Riyadh behind closed doors. A Saudi court issued a final verdict in 2020 that sentenced five mid-level officials and operatives to 20-year jail terms. The court had originally ordered the death penalty, but reduced the punishment after Khashoggi’s son Salah, who lives in Saudi Arabia, announced that he forgave the defendants. Three others were sentenced to lesser jail terms.

(AP)

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Saudi court sentences eight to prison but commutes death sentences in killing of Jamal Khashoggi

SAUDI ARABIA

One year on, murder of Jamal Khashoggi still haunts Saudi Arabia

MIDDLE EAST MATTERS

Jamal Khashoggi's fiancée on his murder: 'We need a neutral and independent trial'

Le Figaro

Parler d'incertitude aux patients, un défi pour les médecins

PSYCHOLOGIE - Annoncer un diagnostic ou un pronostic incertain nécessite des compétences que les soignants ne possèdent pas toujours.

Le modèle vertical du médecin qui prend seul les décisions pour ses patients est révolu: de plus en plus, ces derniers veulent co-construire les modalités de soins avec les soignants. Et la question prend une acuité particulière lorsque le diagnostic et/ou l'espoir de guérison sont incertains... Hélas, peu de médecins sont formés à parler d'incertitude avec leurs patients. La communication est pourtant un pilier de leur travail: en moyenne, chacun réalise entre 100.000 et 120.000 entretiens au cours de sa carrière, rappelle Yves Libert, psycho-oncologue clinicien et chercheur en psychologie de la communication au sein de la relation soignant-soigné en oncologie à L'Institut Jules Bordet, à Bruxelles.

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Et les cliniciens se rendent bien compte de leurs lacunes. «Nos collègues oncologues sont venus nous voir en nous racontant les problèmes qu’ils rencontraient pour évoquer l’incertitude avec leurs patients, ce qui nous a motivé à réaliser des études sur le sujet», se souvient Yves Libert. Les psychologues ont alors pu identifier les difficultés des médecins et proposer des pistes pour améliorer leurs compétences communicationnelles, avec des programmes d’entraînement dédiés. Car bien communiquer sur l'incertitude suppose quelques étapes clef.

« On essaie de s'adapter au rythme du patient plus qu'à notre rythme à nous, praticiens. C'est un défi constant car on manque cruellement de temps et que nos consultations sont parfois trop courtes. »

«La première chose à faire, c’est de vérifier s’il est possible pour le patient de parler d'incertitude, détaille Yves Libert. Cela comprend la disposition psychique à discuter de ce qu’il peut arriver dans l’avenir et la représentation que se fait le patient de sa situation. C’est une étape où le médecin passe généralement beaucoup de temps avec le patient.» Un temps après lequel on court sur le terrain : «On essaie de s’adapter au rythme du patient plus qu’à notre rythme à nous, praticiens. C’est un défi constant car on manque cruellement de temps et que nos consultations sont parfois trop courtes», déplore Amandine Quivy, oncologue au Centre Hospitalo-Universitaire de Bordeaux.

Si le patient a une représentation irréaliste de ce qui l’attend, le médecin doit le ramener à la réalité : «Tant que le patient anticipe quelque chose qui est de l’ordre du possible, que ce soit très optimiste ou très pessimiste, la représentation est réaliste, détaille Yves Libert. À l’inverse, il y a des situations où le patient se représente un avenir qui ne peut pas arriver. Le ramener à la réalité est une étape primordiale afin de pouvoir évoquer l’espoir, c’est-à-dire les souhaits du patient et les ressources qu’on peut mettre en place pour les réaliser.»

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Faire un pronostic est une situation délicate pour le médecin. «On est très frileux à communiquer des statistiques aux patients car elles ne reflètent pas les évolutions individuelles, raconte Amandine Quivy. Les seules indications qu’on donne sont généralement très larges, par exemple que le temps qu’il reste à vivre au patient est compris entre quelques semaines, quelques mois et / ou plusieurs années. Dans ma pratique, les patients sont demandeurs de ces données. Pourtant, j’ai l’impression qu’elles génèrent plus d’anxiété qu’autre chose. Personnellement, je préfère dire à mes patients qu’on va les accompagner et les rassurer au jour le jour en faisant des évaluations régulières et en assumant mon ignorance vis-à-vis de l’évolution précise de leur maladie.» Paradoxalement, l’incertitude, en ne figeant pas l’avenir, semble être comprise et même appréciée par les patients car elle ouvre des perspectives là où les chiffres apportent une sentence parfois loin de la réalité individuelle du patient.

« Il faut avoir opéré un gros travail de prise de distance et se dire qu'au final on est là pour proposer et accompagner le patient pour ce qui lui semble bien pour lui. S'il possède toutes les informations, qu'il a compris les enjeux et que sa décision est prise en connaissance de cause, il faut l'accepter. »

Une fois que la «photo» de la maladie est la même pour le médecin et le patient, il faut passer à la projection dans l’avenir, et donc discuter des souhaits du patient et de comment il envisage le futur. Le clinicien peut alors faire face à un patient qui refuse une proposition thérapeutique, avec une perte de chance, ou qui à l'inverse supplie pour que les soins continuent alors qu’il n’y a plus d’espoir, voir que ces soins lui feront plus de mal que de bien... «Dans ces situations, il faut avoir opéré un gros travail de prise de distance et se dire qu’au final on est là pour proposer et accompagner le patient pour ce qui lui semble bien pour lui. S’il possède toutes les informations, qu’il a compris les enjeux et que sa décision est prise en connaissance de cause, il faut l’accepter», explique Amandine Quivy. Un dilemme éthique se pose alors: faut-il respecter les souhaits du patient, ou ne pas déroger au principe premier de la médecine qui est de ne pas nuire avant tout?

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Les formations visent à aider le médecin à se décentrer et à être plus à l’écoute du patient : «Mes premières consultations étaient très standardisées avec un plan défini à l’avance de tout ce qu’il fallait que j’évoque et dans quel ordre. Aussi, je préparais beaucoup mes consultations pour être sûr de tout maîtriser», se souvient Amandine Quivy. L’oncologue nous confie être beaucoup plus à l’écoute du patient désormais, en lui laissant du temps de s’exprimer afin de ne plus le submerger de détails techniques mais de lui délivrer une information adaptée. Les bénéfices sont pluriels: les patients se sentent dans un environnement plus sécure pour évoquer leurs peurs et leurs doutes, et ont une reconnaissance bien plus grande envers des médecins qui se sentent par conséquent moins stressés par ce genre de situation, et peuvent relâcher la pression en acceptant parfois de ne pas savoir.

Malheureusement, ces compétences de communication ne s'acquièrent pas facilement... «Je me suis formée toute seule, en cherchant moi-même les formations proposées au sein d'instituts privés et en lisant beaucoup de littérature sur la question, raconte Amandine Quivy. Ces formations sont trop rares, trop théoriques et trop courtes dans les études de médecine. Au sein de mon équipe à Bordeaux, nous proposons des modules pour les étudiants en cinquième année et un programme de formation continue avec des mises en situation à l'aide d'un comédien en santé.»

Jeux de rôle

«Il faut donner un peu de théorie aux médecins, mais pas en excès, note Yves Libert. D’autant plus que la difficulté n'est pas tant de comprendre les aspects théoriques que de les mettre en application. C'est pourquoi on leur montre une vidéo d'interaction modèle entre le formateur jouant le rôle du médecin et un comédien jouant le rôle du patient. Enfin, l'essentiel de la formation réside dans le jeu de rôle où les médecins prennent séquentiellement le rôle du patient et celui du médecin et ce plus de 300 fois.» Et cela demande du temps et des moyens, insiste l'expert: «La littérature scientifique suggère que les formations efficaces doivent se faire en petit groupe (6 à 8 personnes maximum) et durer 20 à 30 heures minimum. La raison majeure pour laquelle les médecins sont très peu formés aujourd'hui est celle des moyens.»

En se concentrant excessivement sur les aspects techniques du soin, les études de médecine ont vraisemblablement mis de côté ces compétences fondamentales du soin que sont communiquer, c’est-à-dire évaluer, donner de l’information et soutenir. Des choix politiques et stratégiques qui créent actuellement des médecins qui savent beaucoup de choses, mais ne savent pas toujours adapter ce savoir au patient qui vient les consulter. Espérons que l’émergence des nouvelles relations soignant-soigné change cette dynamique.

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L'Humanité

Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »

Actu

En meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm Sakhi

Villeurbanne (Rhône), envoyé spécial.

À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.

Eric Bocquet à Bercy

Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.

Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.

Soutien de Bernard Thibault

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »

Présidentielle 2022Fabien Rousselévasion fiscalecabinet de conseil McKinsey
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France24 - World

Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

Issued on: 07/04/2022 - 10:25

Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID

In Chuhuiv, thousands of Ukrainians have been living underground since the war started nearly six weeks ago. This small town south-east of Kharkiv has been caught in the crossfire – until recently cut off from the outside world when it was surrounded by Russian troops. Evacuations are too dangerous to risk, so these civilians are doing what they can to survive where they are. FRANCE 24's Catherine Norris Trent, Roméo Langlois and Achraf Abid report. 

Denis, a factory worker, has been living in an underground bunker with his extended family of 16. "It seems safe in here but nothing is 100% sure. If we're going to get hit, we'll get hit, so be it," he says. 

Running for cover is part of their daily routine. 

The outskirts of the town have borne the brunt of fighting – houses reduced to rubble by powerful blasts. Soldiers pointing to a huge crater say it was caused by a 500-kilo bomb. 

At a local hospital, the wounded are being rushed in as the sound of shelling rings out. We're told not to film the facade of the hospital, for the staff are afraid of targeted strikes.

Andriy Mykolaiyovch, a doctor, says, "We don't have any choice, we have to treat the patients. That's our duty and that's that". 

Our interview with the town's mayor, Halyna Minayeva was suddenly cut short by incoming rocket fire. After changing locations and stopping to assist a woman asking where she could find humanitarian aid, the mayor told FRANCE 24, "I'm not afraid. I'm not allowed to be afraid. I've got too much work to do".

Ukrainian fighters are holding the Russians at bay for now but the sound of shelling continues throughout the day. Between resignation and stoicism, the citizens of Chuhuiv have been forced to adapt to the conflict raging just down the road.

To watch the full report, click on the video player above. 

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Ukraine braces for fresh Russian offensive in east

France24 - World

War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

Issued on: 08/04/2022 - 12:48Modified: 08/04/2022 - 12:49

Gwendoline DEBONO

The war in Ukraine is being waged on many fronts. From Odesa on the Black Sea to Irpin in the north, via Mykolaiv and the capital Kyiv, FRANCE 24's Gwendoline Debono has followed the trail of violence and devastation. Our reporter met fighters joining the war, civilians hiding in underground bunkers and women giving birth amid Russian shelling. She witnessed the horror of the morgue of Mykolaiv, where bodies are brought in all day long for families to identify. She also followed volunteer ambulance workers who take huge risks to try to save those trapped by the fighting.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

 

>> Click here to see more of Gwendoline Debono's reporting.

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WAR IN UKRAINE

On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire

L'Humanité

Magie des écrivains

Chronique

L’anagramme de MAGIE, c’est IMAGE. Ceci ne veut en aucun cas dire que les images, en soi, sont magiques mais plutôt qu’il faut s’en méfier, qu’elles recèlent leur poids de falsification. En un mot, qu’elles peuvent mentir, créer l’illusion en lieu et place de la réalité et que, en conclusion, leur pouvoir est…magique. Faut-il ajouter que les poètes – et les écrivains en général – sont des grands fournisseurs d’images (le mot change ici d’acception), des illusionnistes si l’on préfère ?

Vincent RoyLe goût de la magie

Dès lors que l’on parle de magie, à quoi fait-on référence ? Un petit livre intitulé Le goût de la magie répond à cette question en faisant la part belle aux écrivains, qui, d’une certaine façon, sont des magiciens. « La littérature est née le jour où un jeune garçon a crié ‘’au loup, au loup !’’ alors qu’il n’y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important : c’est qu’entre le loup au coin du bois et le loup au coin d’une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c’est l’art littéraire », explique Vladimir Nabokov dans la leçon inaugurale d’un cycle de conférences (1941-1948), qu’il prononça dans plusieurs universités américaines où il enseignait la littérature européenne. « La littérature est une invention », poursuivait-il, « la fiction est fiction ». L’écrivain, selon l’auteur de Lolita, est un enchanteur et, partant, un magicien. C’est donc la part de magie propre au génie (au style qui caractérise le génie), que le lecteur cherche à percer. 

Depuis L’ Odyssée, les magiciennes et les magiciens font recette en littérature : prenez Circé au chant X. Dans Les Métamorphoses d’Ovide, Orphée enchante magiquement par son chant tant les êtres humains des deux sexes que les animaux et les végétaux. Dans le livre de « L’Exode » de L’Ancien Testament, les magiciens ont leurs mots à dire – et les faits s’ensuivent ! Shakespeare, dans La Tempête, invente un magicien : c’est Prospero. Ce dernier réussit à « obscurcir le soleil dans la splendeur de son midi ». La liste des exemples est longue. 

Bon, les écrivains ont compris notre fascination pour ce qu’on ne comprend pas. Nous questionnons sans relâche le visible et l’invisible, le possible et l’impossible, le vrai et le faux. Le mystère nous attire. Et la magie, son pendant !

Littérature
Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 44e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir le port stratégique de Marioupol dans les prochains jours, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv - deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants - et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.

Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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France24 - World

What economic policies are France’s presidential candidates proposing?

Issued on: 05/04/2022 - 12:27

Aude MAZOUE

Economic policy has taken something of a back seat in a French presidential campaign initially focused on cultural and identity issues, then overshadowed by the war in Ukraine. But as the country prepares for the April 10 first round, the various candidates are offering different visions of France’s economic future.  

The French economy performed better than expected after the calamitous effects of the Covid crisis, with 7 percent growth in 2021 – higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment sank to 7.4 percent in the fourth quarter of 2021, its lowest rate since 2008.

But despite President Emmanuel Macron’s “whatever it takes” approach – throwing as many resources as necessary at dealing with the fallout from Covid – France’s public debt remains substantial, at 112.9 percent of GDP in 2021 (although down from 115.7 percent in 2020), according to the national statistics office INSEE. France was the only country in Europe to see public spending surpass 60 percent of GDP in 2020.

FRANCE 24 looks at what all the candidates are proposing on the economy.

Centrist

Emmanuel Macron has moved to the right on cultural issues since entering the Élysée Palace in 2017, along with the centre ground of the French electorate. But on economic policy he remains true to the en même temps (“at the same time”) approach at the core of his original presidential campaign, keeping a foot in both the centre-right and the centre-left.

The incumbent and favourite wants to renew the dirigiste (interventionist) approach Charles de Gaulle used in the 1960s for the fourth industrial revolution – proposing to pump €30 billion into high-tech industries including semiconductors, space exploration and the life sciences.   

Macron is looking anew to protectionist policies –  much like those favoured by his main election rival, nationalist-populist Marine Le Pen – and is looking for a way to force the state to buy French products, although it is unclear how he would circumvent the EU’s restrictive state aid laws

At the same time, Macron wants to increase the inheritance tax threshold from €100,000 to €150,000 while widening the threshold’s application to indirect relatives of the deceased, such as nephews, nieces and step-children.

As a social liberal, Macron also wants to recognise “how families have transformed” by giving couples who live together the same tax status as married couples or those in a civil partnership.

Conservative

Valérie Pécresse, candidate for the traditional conservative Les Républicains (The Republicans or LR) party, has based much of her campaign around the charge that Macron is merely a “pale imitation” of a centre-right leader. As such, she hopes to go further than Macron in economic liberalism, proposing to get rid of France’s famous 35-hour working week in sector-by-sector agreements between business groups and trade unions. Pécresse wants to cut 150,000 civil service jobs and abolish companies’ “social solidarity” contributions – which she sees as an “absurd” tax that dents firms’ competitiveness. She also wants to reduce VAT on electricity, housing and cultural goods.

Pécresse is keen to reach out beyond LR’s bourgeois core support base with a proposal to guarantee a 10 percent increase in the net salary of people earning less than €2,800 per month within the next five years.

Far right

Keen to attract LR voters that are members of what he terms the “patriotic bourgeoisie”, far-right pundit-turned-candidate Éric Zemmour wants to prove his credentials as an economic liberal, proposing a 15 percent tax cut for small businesses, artisans and farmers. He also wants to reduce the inheritance tax, abolish the tax entirely for the transfer of family companies and allow people to transfer property to relatives tax free.  Zemmour also proposes exempting primary residences from property tax and eliminating the annual TV licence fee.

But the far-right candidate also has a protectionist streak, calling for the “full reimbursement” of any state subsidies given to firms that take jobs offshore. He also wants low-salaried workers to receive a 13th month of pay, funding it by reducing national insurance contributions.  

Targeting a working-class core vote, nationalist-populist Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen has a more statist economic platform than her far-right rival. She wants to intervene to set prices, give out subsidies to prop up faltering sectors of the economy and set up a French sovereign wealth fund to invest in strategic sectors.

Le Pen also favours replacing the current property tax with a wealth tax directed at the rich, totally exempting primary residences. Keen to attract the youth vote, Le Pen wants to get rid of income tax for workers aged under 30 “so that they stay in France and start families here”.

Le Pen’s nationalist-populist rival Nicolas Dupont-Aignan of Debout la France (Stand Up France) is also looking to court workers with the promise of an 8 percent wage increase for all. He has also proposed expanding the role of employees in managing companies and restoring the wealth tax Macron abolished.

Left and far left

The most popular candidate on France’s flagging left and Le Pen’s biggest rival in the battle for a ticket to the second round, La France Insoumise (France Unbowed) leader Jean-Luc Mélenchon hopes to pass a “social emergency law” as soon as possible after taking office, increasing the minimum wage to €1,400 per month (from €1,269.03 at present) and capping salary differences between workers and CEOs at 1 to 20.

He also wants to give 800,000 public sector workers on temporary contracts permanent tenure – while preventing the top companies listed on the French stock exchange, the CAC 40, from paying dividends.

What’s more, Mélenchon wants to bring capital gains tax up to the same level as income tax, introduce a progressive corporate tax and seize all inheritances greater than €12 million (a measure of dubious constitutionality).

The once venerable Socialist Party is a shadow of its former self, having lost votes to Macron in the centre as well as Mélenchon on the far left in 2017. The party’s candidate, Paris Mayor Anne Hidalgo, nevertheless proposes an ambitious economic programme looking to increase the minimum wage by 15 percent, recruit tens of thousands of civil servants and create a new wealth tax she believes will raise €4 billion to spend on environmental “transition”.

Hidalgo also hopes to institute a €5,000 endowment for people who reach 18 to spend on professional or private projects.

Like many of her presidential rivals, Hidalgo wants to reduce the inheritance tax, exempting all fortunes below €300,000 – which would ensure that 95 percent of the population would not pay anything.

Hidalgo’s leftist rival, Yannick Jadot of the Green party, wants to increase the minimum wage by 10 percent and to reduce the hours people have to work. Jadot favours a universal basic income, paid to everybody from the age of 18, and recruiting more than 200,000 new public sector workers.

Jadot also favours increasing VAT on energy to encourage more environmentally friendly behaviour. As the French Greens have so far enjoyed little appeal outside urban areas, Jadot is trying to reach out to rural voters by proposing financial incentives to pass family farms down to relatives.  

Betting that the likes of Hidalgo and Jadot have little appeal to the French working class, Communist candidate Fabien Roussel has distinguished himself a throwback to the post-war left, hoping to appeal to a nostalgic nation. Roussel proposes creating 500,000 new civil service posts, increasing civil service salaries by 30 percent, and equalising pay between both men and woman and private and public sector employers within a year.

Far-left candidate Nathalie Arthaud of the communist Lutte ouvrière (Workers’ Fight) party wants to abolish VAT, end “banking secrecy”, exempt workers from “fuel taxes”, and expropriate the entirety of both wealthy people’s fortunes and corporate profits.

Arthaud’s fellow far-leftist Philippe Poutou wants to nationalise energy and pharmaceutical companies, create one million public sector jobs and increase all incomes by €400.

Nationalisation is also on the agenda for Jean Lassalle, leader of the small Resistons! (Resist!) party. Formerly an acolyte of perennial centrist candidate François Bayrou, the rurally-focused Lassalle proposes a “new Marshall Plan” to revitalise the countryside and to exempt firms located in places with fewer than 15,000 from corporation and property taxes.

This article was translated from the original in French.

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Le Figaro

Appels, SMS et courriels personnalisés: comment les candidats ciblent les électeurs français

Claudia Cohen

DÉCRYPTAGE - En s’appuyant sur les données accumulées au fil du temps, les équipes cherchent à pousser la thématique (sécurité, famille, pouvoir d’achat..) adéquate, selon le public visé. Cette communication ciblée doit néanmoins respecter certaines règles.

Dans la course à la conquête des 48,7 millions d’électeurs, les prétendants à l’Élysée ont misé sur les stratèges en big data pour convaincre les Français de glisser leur nom dans les urnes ce dimanche 10 avril. En s’appuyant sur les jeux de données accumulés au fil du temps, les équipes cherchent dans cette dernière ligne droite à cibler au maximum leur propagande électorale. Messages vocaux, SMS, mails et lettres personnalisés, l’objectif est de pousser le message et la thématique (sécurité, famille, pouvoir d’achat…) adéquates, selon le public visé.

«Nous visons en priorité, et à travers tous les canaux, les électeurs de François Fillon, qui représentent un tiers de notre électorat potentiel», martèle Samuel Lafont, responsable numérique de la campagne d’Éric Zemmour. Ces derniers jours, de nombreux Français ont reçu sur leur téléphone un message vocal de trente secondes d’Eric Zemmour, résumant son programme et appelant à voter «pour la sécurité, contre l’immigration». La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) explique avoir reçu des signalements en lien avec cette campagne, et s’être «rapprochée» du candidat Reconquête. «Le message vocal ne fut pas précédé des mentions des moyens de s’opposer à ce démarchage politique, explique la CNIL. Or, chaque citoyen dispose du droit de s’opposer sans condition à la prospection politique au moyen d’automates d’appel. Cette possibilité ainsi que ses modalités d’exercice doivent être précisées dès le début du message».

En d’autres termes, lorsqu’un candidat fait appel à un prestataire de service spécialisé dans le démarchage téléphonique automatisé, il doit, pour respecter la loi, envoyer un premier message pour demander à la personne sollicitée d’accepter d’écouter son second message, cette fois politisé. Le message doit également indiquer un numéro de téléphone ou une adresse mail à joindre si la personne souhaite s’opposer à tout démarchage.

Muscler sa communication

La candidate LR Valérie Pécresse a également déployé une vaste campagne d’appels automatisés, qui respectent toutefois les règles de la CNIL. Plus discret pour dévoiler les «électeurs visés» par les Républicains, Geoffroy Didier, directeur de la communication de Valérie Pécresse, explique que des «millions de citoyens» ont par ailleurs reçu dans leur boîte aux lettres le programme de seize pages de la candidate. La communication par voie postale de LREM dépasse aussi le traditionnel envoie (financé par l’État) des professions de foi. Le programme d’Emmanuel Macron a été envoyé depuis le 14 mars à des millions d’électeurs.

Les partis politiques disposent de précieuses bases de données. Sur les plateformes de campagne en ligne, ou à travers des opérations spéciales, les Français ont été invités ces derniers mois à communiquer leur mail, adresse et centres d’intérêt. Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et Emmanuel Macron revendiquent une base supérieure à 400.000 courriels. En lançant la pétition «StopCensure» après la suspension temporaire sur Twitter de comptes affiliés à son parti, Reconquête avait par exemple obtenu 40.000 mails. Afin de cibler au mieux les électeurs, les architectes des campagnes croisent ces données avec plus de 4000 variables territoriales: résultats de bureaux de vote, données de l’Insee, de la CAF, de Pôle emploi ou du ministère de l’Intérieur.

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Les start-up de la «civictech» comme Poligma et Hatis, qui espéraient équiper les QG des candidats pour la Présidentielle de leur logiciel de campagne électorale, n’ont finalement réussi à convaincre aucun parti. Seule la plateforme de la société Qomon a été utilisée par les militants de Valérie Pécresse et de Yannick Jadot. «Contrairement à 2017 où nous avions fait appel au privé, nous avons préféré cette fois internaliser l’expertise tech en créant Je m’engage», explique l’équipe de campagne de la majorité présidentielle. Dans la main des militants LREM depuis les premiers jours pour repérer en temps réel les portes où aller frapper, ce logiciel de big data doté d’une «cartographie intelligente» est aussi utilisé pour identifier les électeurs indécis.

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De leur côté, La France insoumise, avec «Action Populaire», et le RN ont également développé leur propre outil. «Après avoir utilisé celui d’un prestataire externe lors des régionales pour plusieurs milliers d’euros par mois, nous avions conclu que la valeur ajoutée électorale était trop faible», explique Jean-Philippe Tanguy, adjoint de la campagne de Marine Le Pen. Pour sa part, Reconquête! a créé la plateforme Épervier, en s’aidant de l’éditeur de logiciels américain NationBuilder, qui combine la création de site, la gestion de données ainsi que la possibilité d’envoyer des messages de propagande électorale. Faute de «moyens financiers illimités» et face à la hausse des prix du papier, le parti EELV, a quant à lui ciblé exclusivement par mail les Français qui ont voté «au moins une fois pour les écologistes» ces dix dernières années, «soit 15% de la population».

Interdiction du ciblage sur les réseaux sociaux

Pour muscler sa communication, LREM a fait appel à des courtiers en données, comme Zecible et SelfContact. Chaque internaute qui a un jour autorisé que ses «coordonnées soient confiées à des partenaires», en se baladant sur un site, est susceptible d’apparaître dans une liste de ces «data brokers». «La location de bases externes aide à parler à des personnes que nous connaissons moins, avec des critères d’âge, de hobbies ou CSP+», explique LREM. Le parti a engagé des «dizaines» d’opérations SMS avant le premier tour. La France Insoumise pratique également la communication ciblée par SMS. Alors qu’il est difficile de prouver son efficacité, cette méthode s’avère coûteuse: un SMS envoyé a 45.000 habitants est facturé 10.000 euros.

Malgré la démocratisation de l’usage du big data, la réalité française reste bien loin du mythe de la campagne politique 2.0, initiée par Barack Obama en 2008. Les cadres financiers et légaux qui entourent nos campagnes ne permettent pas d’avoir un marché d’hyperciblage électoral aussi développé qu’aux États-Unis. L’utilisation de données à des fins politiques est encadrée par la Cnil. Le ciblage sur les réseaux sociaux est interdit et les candidats sont soumis au Règlement général sur la protection des données (RGPD). À ce jour, la Cnil a reçu trente plaintes autour de mentions d’information «insuffisantes» sur des sites de candidats, et une cinquantaine de signalements, concernant une prospection «intrusive» par courriel, SMS et téléphone.

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GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

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INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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L'Humanité

Quand les salariés paient l’addition de la guerre en Ukraine

Actu

Économie La présence de groupes français en Russie, tels Leroy Merlin, Decathlon ou Renault, pèse sur leurs employés dans l’Hexagone, tiraillés par les décisions de leurs directions.

Cécile Rousseau

La guerre a fait irruption dans son magasin sans prévenir, un soir de mars, aux alentours de 19 heures. « L’homme est entré en brandissant un drapeau ukrainien, raconte Lisa Maruskin, vendeuse au Decathlon de la Madeleine (Paris) et élue CFDT. Il a crié “Decathlon assassin !” Les vigiles l’ont interpellé dans l’allée centrale et l’ont raccompagné vers la sortie. Cela ne m’a pas affectée plus que ça, mais une collègue inquiète m’a dit récemment : “Un jour, quelqu’un va débarquer ici et péter les plombs…” »

Chez Decathlon, Auchan ou Leroy Merlin, les rumeurs de la guerre qui se déroule à plus de 2 000 kilomètres se sont invitées dans le quotidien des salariés, pris en tenaille entre la crainte des répercussions économique en cas de départ de la Russie et la solidarité envers les collègues russes ou ukrainiens. Faut-il partir de Russie, quitte à y laisser des plumes ? Faut-il rester, au risque de se retrouver accusé de financer – indirectement – les bombes qui pleuvent sur Marioupol ? Dans l’enseigne de bricolage qui salarie toujours près de 45 000 travailleurs sur le sol russe, ces questions hantent les employés depuis cette funeste nuit du 21 mars. Le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, est alors pulvérisé par un bombardement de l’armée russe. Au moins huit personnes trouvent la mort. Sur Instagram, le compte officiel de Leroy Merlin Ukraine publie une photo d’un magasin dévasté par l’explosion barrée de la mention « Stop sales in Russia » (arrêtez les ventes en Russie). L’onde de choc gagne la France.

« Un peu partout dans le pays, on me rapporte des incidents, assure Bernard Vigourous, élu FO de l’enseigne de bricolage. Des clients nous traitent de suppôts de Poutine… “J’espère que vos enfants mourront sous les bombes”, nous a dit quelqu’un. Certains collègues gardent une capacité de recul, d’autres sont choqués. Je n’ai pas de problème avec les clients qui nous boycottent au nom de leurs convictions. Mais ceux qui achètent chez nous et nous insultent ensuite… »

Pris à partie par les clients

Le délégué syndical nous a envoyé quelques photos prises dans les Leroy Merlin au cours des dernières semaines. Sur l’une d’entre elles, on voit une image de bombardement ornée de cette phrase s’adressant aux clients potentiels : « Ce magasin continue de financer le régime de Poutine. Chaque euro dépensé ici finance l’armement de la Russie. Chaque euro dépensé ici coûte des vies humaines en Ukraine. » « Il y a bien sûr des magasins où il ne se passe rien du tout, reprend Bernard Vigourous. Dans d’autres, des clients mécontents lancent quelques phrases aux personnels de caisses, avant de partir. Se prendre ça en pleine figure, c’est violent… »

Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de 500 entreprises françaises employant 160 000 salariés étaient implantées en Russie, dont 35 multinationales du CAC 40. Depuis, sous la pression, un certain nombre ont plié bagage, à l’image de Decathlon. « La direction a suspendu ses activités en Russie, mais uniquement parce qu’elle ne pouvait plus approvisionner ses magasins en raison des sanctions internationales, précise Sébastien Chauvin, de la CFDT. Nos containers passent par les ports européens, où ils se sont retrouvés bloqués. On a entendu dire que les salariés russes continueraient à percevoir leur rémunération : la direction n’agit pas par pure générosité, mais pour s’assurer que les salariés seront toujours là quand ils rouvriront ! Avec un salaire moyen en deçà de 400 euros par mois, cela ne pèse pas trop sur les finances du groupe… »

Pour sa part, Leroy Merlin a décidé de garder ses magasins ouverts, arguant qu’une fermeture pourrait être considérée comme une « faillite préméditée » « ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie ». Les syndicalistes que nous avons interrogés sont divisés. Un élu du groupe Mulliez nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Je suis totalement solidaire du peuple ukrainien. Mais je vois mal ce qu’on aurait à gagner en quittant la Russie : cela risque de retomber sur la figure des salariés russes, qui pourraient se retrouver licenciés, sans pour autant arrêter Poutine. Si on veut prendre des mesures économiques efficaces, arrêtons d’importer du gaz de Russie ! » Réaction diamétralement opposée de Lisa Maruskin : « J’étais totalement opposée à ce que Decathlon reste là-bas. C’est d’ailleurs une position partagée par environ 60 % des salariés de mon magasin… Notre direction est gouvernée par des préoccupations uniquement financières. »

Après l’intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant l’Assemblée nationale dénonçant le maintien du groupe Auchan en Russie (spécialisé dans le hard-discount), le PDG, Yves Claude, s’était expliqué dans le Journal du dimanche, assurant que « le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première, qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays (Russie et Ukraine) ». Face à ces arguments, les employés sont tiraillés. « Ce n’est pas évident de se positionner. Le conflit aura un impact mais nous n’avons aucune visibilité pour l’instant, résume Christophe Delay, élu FO au CSEC. C’est compliqué en termes d’image et en même temps, les salariés sur place n’y sont pour rien. » Alors que le pays représente 10 % du chiffre d’affaires global (3,2 milliards d’euros de ventes en 2021, avec des pertes à venir en 2022), le groupe a tout de même annoncé le blocage des investissements en Russie.

renault réfléchit aux « options possibles »

Il n’y a pas que la famille Mulliez qui aurait beaucoup à perdre en cas de départ : de toutes les grandes entreprises françaises, Renault est probablement l’une de celles qui jouent le plus gros. Sa division auto y réalise la moitié de son résultat opérationnel, ce qui est considérable. Le 23 mars, la direction s’est résignée à annoncer la suspension des activités de son usine de Moscou, tout en assurant réfléchir aux « options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ », premier constructeur russe (40 000 salariés). De quoi donner des sueurs froides à certains. « Les conséquences financières peuvent être très importantes, redoute Laurent Giblot, de la CGT. Depuis 2018, nous accumulons les problèmes : d’abord une crise de gouvernance de deux ans (suite à l’arrestation de Carlos Ghosn – NDLR), ensuite la Covid, puis la crise des composants… Heureusement que l’État a mis la main à la poche pour financer nos salaires à coups de chômage partiel. Mais le groupe est très affaibli. Le marché russe est le deuxième plus gros du constructeur, et je crains des répercussions très fortes sur l’emploi. »

Les salariés suivent l’évolution du conflit à travers l’intranet de Renault, où ils reçoivent parfois des messages de leurs collègues russes. « Les travailleurs d’AvtoVAZ, on les connaît depuis des années, raconte Florent Grimaldi (CGT). Tout le monde se sent concerné. Beaucoup d’entre nous sont choqués par la communication de Renault, qui ne parle que de “crise ukrainienne” et très peu de “guerre”. Sur l’intranet du groupe, nous recevons des réactions très touchantes. Il y a quelques jours, un collègue russe a osé écrire qu’il avait peur d’être doublement victime de ce conflit : d’abord parce qu’il se retrouve embringué dans une guerre qu’il n’a pas voulue et qu’il dénonce ; ensuite parce qu’il pourrait subir les conséquences sociales d’un éventuel départ de Renault. »

Nul ne sait si la direction finira par se désengager pour de bon, ni si elle prendra prétexte des conséquences de la guerre pour annoncer de nouvelles restructurations. « Le sentiment qui domine, c’est que les salariés seront perdants quoi qu’il arrive, soupire Florent Grimaldi. La direction commence déjà à nous expliquer qu’il va falloir accélérer le programme de réduction des coûts, sans faire de lien direct avec la Russie. Une chose est sûre : s’ils s’estiment perdants, c’est à nous qu’ils feront payer les pots cassés. »

Guerre en Ukrainedécathlonrenaultauchan
France24 - World

Crisis-hit Sri Lanka hikes rates as protests spiral

Issued on: 08/04/2022 - 15:26

Colombo (AFP) – Cash-strapped Sri Lanka's central bank hiked interest rates by a record 700 basis points Friday as police fired tear gas at hundreds of students protesting about the economic crisis.

Severe shortages of food, fuel and electricity have led to widespread anti-government demonstrations with calls for President Gotabaya Rajapaksa to resign.

The latest protests saw students try to march to the national parliament on Friday.

Elsewhere demonstrators nationwide carried placards demanding Rajapaksa step down over the country's worst economic crisis since independence in 1948.

Buddhists monks, who had largely led Rajapaksa's election bid in November 2019, were also seen joining demonstrations in the capital Colombo.

The Central Bank of Sri Lanka said its benchmark lending rate had been raised to 14.5 percent to "stabilise the exchange rate" after the rupee tumbled over 35 percent in a month.

The rate for deposits was also increased by seven percentage points to 13.5 percent as reports said Sri Lanka's rupee was the worst performing currency in the world, edging out the Russian ruble.

The bank said the shock-treatment rate hike was due to its belief that the embattled island's inflation, which is already at record levels, could get worse.

The Colombo Consumer Price Index rose 18.7 percent in March while food inflation stood at more than 25 percent, but private analysts placed inflation at over 50 percent in the month.

International rating agencies have downgraded Sri Lanka as fears grow that it could default on its $51 billion external debt after foreign reserves fell below $2 billion at the end of March.

This week Rajapaksa appointed a panel of experts to organise a restructuring of foreign debt.

His government is preparing for bailout negotiations with the International Monetary Fund, and finance ministry officials told AFP the panel will prepare a programme for sovereign bond holders and other creditors to take a haircut.

"What Sri Lanka is keen to do is avoid a hard default," a source from the ministry who requested anonymity told AFP.

"It will be a negotiated restructuring of the debt with the help of the IMF."

Meetings with the IMF are set to begin by next week but finance minister Basil Rajapaksa -- the president's brother -- resigned on Sunday night along with nearly the entire cabinet.

The country is still without a replacement, with his successor quitting after just one day in office.

Public anger is at fever pitch, and thousands of people were expected to take part on Saturday in what likely will be the biggest protest since the crisis began.

Recent days have seen civil servants and schoolchildren join in demonstrations largely organised through social media.

In an apparent bid to head off more protests, the government on Thursday declared extra public holidays for next week to coincide with the traditional Sinhalese and Tamil New Year.

Opposition parties have rejected an overture from the president to form a unity administration and instead joined calls for him to step down.

The shortages of essentials have been caused by a wide-ranging import ban as Sri Lanka seeks to conserve its meagre foreign currency reserves to pay its debts.

In recent years the vital tourism sector has also been hit hard by Islamist bomb attacks in 2019 and the coronavirus pandemic, which dried up remittances from Sri Lankans abroad.

Economists say the crisis has been exacerbated by government mismanagement, years of accumulated borrowing and ill-advised tax cuts.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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L'Humanité

Barbara Hannigan : « Tout est affaire d’authenticité »

Entretien

Musique. Depuis deux décennies, la chanteuse et cheffe d’orchestre canadienne dynamite avec un succès ininterrompu les codes du chant lyrique et de la musique contemporaine. Entretien.

Clément Garcia

Dans le domaine codé et feutré de l’art lyrique, Barbara Hannigan est un véritable phénomène. Ses interprétations incandescentes du Grand Macabre de Ligeti ou de Lulu, héroïne de l’opéra éponyme d’Alban Berg, avaient notamment marqué les esprits et l’époque. Familière du répertoire contemporain qu’elle stimule d’une fougue peu commune, courtisée par les plus grands compositeurs du moment, elle suscite une attention permanente en montant des projets toujours plus audacieux. Après trois saisons de résidence à la Maison de la Radio et de la Musique, auprès de l’Orchestre philarmonique de Radio France, la soprano et cheffe d’orchestre décapante prolonge le bail en inaugurant le poste de «première artiste invitée”, pour trois nouvelles saisons. L’occasion pour le public de partir à la rencontre d’une personnalité hors du commun. Cueillie par internet à New-York, où elle faisait escale entre Hambourg et Paris, l’artiste suractive nous a accordé un entretien.

Quels ont été les moments forts de la collaboration que vous avez nouée avec l’Orchestre de Philarmonique de Radio France?

Il y en a eu beaucoup ! Je pense au concert de dernière minute que nous avons ajouté au début de la pandémie, en juillet 2020. C’était très spécial, un signe de confiance fort envers moi et les musiciens, avec un programme sérieux, Stravinsky, Haydn et Britten. Je pense encore à un programme en janvier dernier sur les animaux et la nature, deux thèmes qui me tiennent à cœur. Et c’était un programme joyeux, comme celui que nous avons monté en mai 2022 avec la Gaité Parisienne d’Offenbach, Pucinella de Stravinsky. Offenbach n’est pas facile à jouer, Il nécessite d’avoir le cœur ouvert, de ne pas faire de demi-pas. Il faut vraiment plonger ensemble dans la musique, et j’adore ça ! J’aime mêler le sérieux à la joie, la bonne humeur, le rire. Nous avons noué une relation de confiance avec l’orchestre qui nous permet d’être ouverts à des styles de musique différents.

Vous effectuez des allers-retours permanents entre le répertoire classique et contemporain. Ce choix s’est-il imposé naturellement ?

Oui, tout à fait naturellement. Je ne pense jamais à la date de composition d’une œuvre. Ca ne représente rien pour moi. La musique me touche par sa matière dramatique et sa construction dramaturgique. Le lien entre les œuvres n’est pas une question d’époques, de siècles. Je regarde, j’écoute, j’étudie les partitions, et puis je fais mes choix avec le cœur. Dans un autre domaine, lorsque je vais au musée, j’aime les expositions thématiques, et moins chronologiques ou dédiées à une époque.

Comme sur votre album récent, La Passionne, où une symphonie de Haydn est insérée entre Djamila Boupacha, œuvre de Luigi Nono consacrée à la célèbre résistante algérienne torturée par l’armée française, et les « Quatre chants pour franchir le seuil » de Gérard Grisey….

Oui, cet album reflète parfaitement ma démarche. C’était le même choix qui présidait à un album précédent, Crazy Girl Crazy avec des œuvres de Bério, Berg et Gershwin. Pour moi, c’est normal de fonctionner ainsi.

Djamila Boupacha, que vous deviez également jouer sur scène, s’insère parfaitement dans cette thématique de « la passion » qui vous est chère.

Djamila Boupacha est un chant sur l’espoir, la recherche et la perte de liberté. Je devais le chanter en concert mais nous l’avons remplacé par un chant ukrainien qui traite du printemps, de l’espoir, de l’amour. Il a la même fonction dramatique selon moi. Je veux faire de ce chant quelque chose de moderne, avec un arrangement pour voix seule où l’on retrouve la gamme très « élastique » de Djamila Boupacha. J’utilise le mot « passion » dans ses différentes acceptions : la passion dans un sens religieux, mais aussi la passion nécessaire pour entrer en communion sur scène avec les musiciens et le public. C’est quelque chose de très spirituel pour moi.

Le programme que vous jouez à la Maison de la Radio est en effet très spirituel, entre le concerto de Berg et le Requiem de Mozart…

Oui, c’est un programme lourd. Le concerto de Berg « à la mémoire d’un ange », est dédié à la fille d’Alma Mahler et Walter Gropius, décédée jeune.  Et dans le Requiem de Mozart, il y a des moments de pure panique. Ce n’est pas seulement un hommage aux morts. Il évoque le désespoir, la crainte qui modifie l’équilibre de chaque personne et des sociétés. Et aujourd’hui avec la pandémie, la guerre en Ukraine, hier avec la guerre en Syrie, le monde entier vit dans cette angoisse, cette crainte.

D’où vous vient cette passion pour la musique contemporaine ?

Je viens d’un petit village de Nouvelle-Ecosse, au Canada où, enfant, je n’écoutais pas de musique contemporaine, ni celle de Berg ou de Mahler. Mais tout le monde chantait, jouait de piano. La musique était au centre de ma vie. J’ai aussi eu la possibilité de forger une discipline, avec des professeurs de très bon niveau, puis j’ai commencé des études au conservatoire de Toronto. J’y ai découvert la musique contemporaine, mais aussi classique. J’avais une curiosité pour tout, mais refusais les stéréotypes, les catégories. Car toutes les musiques sont compliquées et fonctionnent avec les émotions, le cœur. J’ai observé qu’autour de moi, pas grand monde n’était passionné par la musique contemporaine. Mais moi, oui. J’ai tout de suite senti une vocation et j’ai choisi de lui consacrer mes efforts. « Noblesse oblige », comme on dit... 

Que vous a apporté le fait de travailler directement avec des compositeurs ?

Je travaille avec les compositeurs depuis très longtemps. A 17 ans, j’ai joué ma première création mondiale, puis j’ai continué. Les compositeurs vivent souvent isolés, et je les vois comme des personnes très vulnérables. Spécialement au moment où ils doivent offrir leur musique aux musiciens. C’est comme s’ils confiaient leur bébé. C’est aussi une situation de confiance qui se créée, de fragilité, quasi-psychologique, qui nécessite un dialogue. La manière de travailler est toujours différente selon le compositeur. Nous cherchons ensemble, parfois avant, parfois après l’écriture. Des compositeurs m’ont ouvert des possibilités qui m’étaient inconnues. Par exemple, Pascal Dusapin ou le saxophoniste John Zorn, avec lequel je joue en ce moment, ont révélé des possibilités qui nichaient en moi, des choses que je considérais techniquement impossibles en observant la partition. Je dis toujours à Pascal, c’est une blague entre nous : « Je suis Pascal Dusapin !». Et il me répond « Je suis Barbara Hannigan ! ». Quand je chante la musique de Pascal, je suis en représentation de Pascal.

Le corps, la danse occupent centrale dans votre manière de chanter. Et vous venez de sortir un album intitulé « Dance With Me ». L’expression corporelle relève-t-elle pour vous de la nécessité ?

Je pense que c’est naturel. Quand j’étais jeune, je ne savais pas rester assise à écouter. Et c’est beaucoup plus confortable pour moi de bouger lorsque je chante. Je ne sais pas rester fixe, ce n’est pas moi. Sur scène, mon souffle est plus libre et je chante bien mieux quand je suis en mouvement.

Vous dirigez des orchestres, en plus de chanter. Comment voyez vous le rapport entre ces deux activités ?

Après douze ans de direction, je dirais que c’est de plus en plus la même chose. En répétition, récemment, j’ai dit aux musiciens que je ne souhaitais pas donner le tempo. Le but, pour moi, est de trouver le bon geste, qui n’est pas forcément un geste orthodoxe. Les musiciens sentent instinctivement l’authenticité d’une proposition. Vous pouvez être très précis sans que l’orchestre comprenne. Et vous pouvez avoir une gestuelle plus vague et l’orchestre comprendra tout. Tout est affaire d’authenticité.

Vous venez de mener un nouveau projet avec le saxophoniste d’avant-garde John Zorn. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’adore John Zorn. C’est un esprit absolument libre qui a véritablement changé ma vie. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, il y a cinq ans, c’était différent de tout ce que j’avais fait jusqu’ici. Il monte sur scène quand je chante, m’a initié à l’improvisation, a révélé en moi une puissance et une force que je peux ensuite offrir pour d’autres collaborations, avec les jeunes musiciens que je dirige ou avec d’autres compositeurs. Les concerts que nous avons joués à Hambourg relevaient de l’impossible : 3 pièces « Jumalattaret », « Song of Songs » et « Pandora’s Box » où l’ensemble des musiciens communient dans l’énergie, la générosité, le risque. C’était superbe. Et vous pourrez bientôt voir ça en France !

Pouvez-vous nous parler de vos projets futurs ?

Les orchestres sont en train annoncer leur programmation, je ne peux donc pas trop m’avancer. C’est de toute façon difficile pour moi de penser mes projets six mois en avance. Je vis les choses au temps présent malgré les plannings pour les répétitions, les nécessités administratives. C’est très ennuyant... Aujourd’hui, je dirige Debussy et Haydn, et c’est ça qui m’occupe. Je suis « là ». C’est difficile de me projeter dans autre chose.

Mathieu Amalric vous a filmée à plusieurs reprises et l’on vous voit dans différents projets documentaires. Êtes-vous attirée par d’autres projets, au cinéma par exemple ?

Le cinéma, non... Les trois documentaires que nous avons faits avec Mathieu relevaient du dialogue, et j’ai adoré ça, c’était quelque chose de très spécial. Un autre film va sortir en avril, Fuoco Sacro, un film réalisé par Jan Schmidt-Garre au sujet du « feu sacré » de la voix. Autour de trois chanteuses lyriques, moi, Ermonela Jaho, et Asmik Grigorian.

Musique
France24 - World

Bucha residents return to scene of civilian killings

Issued on: 08/04/2022 - 15:12Modified: 08/04/2022 - 15:10

Bucha (Ukraine) (AFP) – Hanna Predko fled Bucha on the first day of Russia's invasion. With her three children, Hanna left as soon as the first bombs began to fall.

Her mother, Natalia Predko, 69, joined Hanna on March 11, slipping out in a civilian evacuation operation while the town was under Russian occupation.

Fighting around the town never ceased completely and, at the end of March, Russian troops pulled out.

Dozens of civilian corpses were found after their exit, a number of them with their hands tied behind their back.

"We're all very happy that our forces have chased the bastards away," Hanna said, as she and her mother returned to the suburban town near the capital Kyiv on Thursday.

"Now, everyone knows this place, sadly for an enormous cost," the 31-year-old said, pulling up outside the town hall with her mother in her car, the boot full of food to share with locals.

Perched on the arm of a cherry-picker, a local official raised the Ukrainian flag above the municipal building for the first time since the occupation by Moscow's forces.

- Spring weather -

"I am very very happy to have come back and to see our national flag after the liberation of our town by the army of Ukraine. Glory to Ukraine!" said Natalia, as she watched the blue and yellow standard flapping in the wind.

She is pleased, too, to have found her husband safe and sound after leaving him behind because he had refused to leave his home.

"We're planning to stay here," Hanna said when asked where they will live from now on.

"Lots of my friends live abroad, we were invited and there were possibilities to leave. But we decided to come back, even if the town is in ruins," she said.

In a small square in front of the town hall, volunteers handed out food.

Dozens of residents lined up, mostly older people, dressed for mid-winter despite the gentle spring temperatures. They trotted away slowly, pulling a trolley or swinging plastic bags full of supplies.

With the sun out, Boris Byguik decided to take his bike to inspect his son's house.

Byguik, 63, whose son is a policeman and was away when the occupation began, is currently based in the nearby town of Vorzel.

"The curfew ended today. I decided to come and fix my son's gate, since the neighbours said it was broken. The Russians stole everything in the house, broke the doors and the windows," he says.

"I was scared to go inside because there could be traps. You can't rule anything out from these 'fascists' -- we saw them!" said the retired police officer.

- 'They looted everything' -

Russian soldiers came to Vorzel, too, and stayed there a month.

Byguik recalled how the son of their neighbour was killed one night, "because Russians equipped with a thermal camera fired grenades from a drone on anyone that stepped outside".

A week ago, when the Russian troops withdrew "they took with them anything they could carry. They looted everything, their armoured vehicles were brimming with stolen possessions", he said, getting back on his bike.

He left before a convoy of United Nations 4x4s pulled up in front of the town hall.

In front of a mass grave dug by the Ukrainians, where some of the bodies are still only half-buried, the British diplomat listened to a local official's account of how civilians were killed in Bucha.

"The world is already deeply shocked" by the events in Bucha, Griffiths said, adding that "the next step is conducting investigations".

By the mass grave, in the shadow of a white church with two golden domes, archbishop Svyatoslav Shevchuk, the head of the Greek Catholic church in Ukraine, said a prayer.

"We have seen the genocide of the Ukrainian people here," he told AFP.

"We pray because the most important judge is almighty God, but justice must be done here, too. If we do not condemn a crime like this, it will be repeated."

© 2022 AFP

France24 - World

Act or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia

Issued on: 07/04/2022 - 15:59Modified: 07/04/2022 - 18:40

Leela JACINTO Follow

In his first address to the UN Security Council since the Russian invasion, Ukrainian President Volodymyr Zelensky this week called on the 15-member body to reform itself or face dissolution. That may be easier said than done. But the response to reports of Russian atrocities in Bucha, near Kyiv, highlights how the broader UN system, if not the Security Council, is doing its job in responding to Moscow’s actions. 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky was not mincing his words when he addressed the UN Security Council via video link on Tuesday, April 5.  

Scowling into the camera, in his now trademark military green gear, Zelensky focused on the failure of the premier global body to fulfill its mission to maintain international peace and security. 

“You could do two things: Either remove Russia as an aggressor and a source of war so it cannot block decisions about its own aggression,” said the TV actor-turned wartime president. “Or, if there’s no alternative, then the other option is for the Security Council to dissolve itself altogether.”  

Zelensky’s address came a day after his much-publicised visit to Bucha, where he once again accused Russian troops of committing war crimes and genocide while they occupied the Kyiv satellite city. 

In his first address to the UN Security Council since his country was invaded, Zelensky informed the 15-member body that, “We are dealing with a state that is turning the veto of the United Nations Security Council into the right to die,” before warning: “If it continues, countries will rely not on international law or global institutions to ensure security, but rather, on the power of their own arms.” 

The war in Ukraine has once again highlighted the imperfections and imbalances of the world’s pre-eminent security forum, where five permanent members – the US, UK, France, Russia and China – have the power to veto resolutions in the 15-member body that also includes 10 non-permanent members are elected for two-year terms by the General Assembly.

Proposals to reform what is sometimes called “the broken” UN system – from ditching the veto power to enlarging the elite club of permanent members – clog academic libraries across the world.  

But by calling for reform of the existing UN system, Zelensky may be asking for more than he bargained for. The international response to the war in Ukraine may have sparked unity among Western powers and their allies. But it has also highlighted the failure of major emerging powers to jettison economic interests and patronage links that may not align with what Zelensky called Ukraine’s “moral right to propose a reform of the world security system”. 

Expanding the elite club 

The veto power, which is the source of much of the UN Security Council’s difficulties, dates back to the 1945 San Francisco conference that laid the basis for the formation of the successor to the League of Nations, which had failed to prevent World War II. 

In his discussions with Soviet leader, Joseph Stalin, US wartime president, Franklin D. Roosevelt, argued for a veto to be restricted to a limited number of countries with the manpower for expeditionary military forces. Consensus among a smaller group of nations, Roosevelt believed, would enable the new international body to overcome the problems the League of Nations faced due to the lack of unanimity among members. “But two years after the setting up of the UN, the Cold War began – that was the end of the consensus that Roosevelt was trying to set up with Stalin at that time,” explained Yves Doutriaux, a former French deputy ambassador to the UN.

The end of the Cold War was supposed to unfreeze the deadlock, but that did not happen. In recent times, the Security Council’s voting list shows Russia – often in conjunction with China – dominating the “No” votes with 23 vetoes since 2010, primarily over the Syrian conflict. The US comes next, with four vetoes over the same period, mostly over “the Palestinian question”. The UK and France have not used their veto since 1989.   

Meanwhile emerging powers, such as India, Brazil and South Africa, argue that the wartime restrictions of five permanent members in the 15-member Security Council does not reflect the world’s changing balance of power.  

The limitation, which harks back to the 19th century Concert of Europe, does not represent the world’s population either. As former US ambassador to the UN, Samantha Power, argued in a 2009 column, the permanent five once spoke for 40 percent of the world’s population. These days, they speak for only 29 percent. 

The obvious solution would be to include the world’s most populous nations, including India, Brazil and Indonesia. Reform proposals have also called for the inclusion of one or more African nations such as Nigeria, Ethiopia as well as Egypt. 

“It’s a prestige issue: India feels it has more credible power than the UK, which it believes is now a diminished power. The primary driver for India is the prestige and power of the veto,” explained Avinash Paliwal of London University’s School of Oriental and African Studies. 

Arms, anti-colonial struggles block ‘global alliance’ in ‘free world’ 

The Ukraine war though has shown that many of the top Security Council aspirants have failed to join what Michael Beckley and Hal Brands in a Foreign Affairs article called a “global alliance that unites democracies” that “secures the free world” against autocrats with expansionist plans.

But many of the world’s emerging and biggest democracies have not joined the condemnations of Russia’s aggression and breach of Ukraine’s sovereignty. Nor have they signed up for US and EU-led calls to sanction Moscow for its actions. 

In a March 3 UN General Assembly vote condemning the Ukraine invasion, 35 countries – including India and South Africa – abstained. While the resolution passed with an overwhelming 141 votes in the 193-member General Assembly, the abstentions included 16 African countries that have close links to Russia.  

A reliance on cheap Russian military hardware combined with a sympathy for Moscow during anti-colonial and anti-apartheid struggles accounts, in some measure, for many of the abstentions.  

>> Read more: India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is awkward partner

Russia has also exploited anti-West sentiment in several African, South Asian and Latin American nations, targeting countries such as India, Pakistan, Mali and the Central African Republic with disinformation campaigns.

Patrons in permanent member ranks 

Over the past few weeks, there has been much media focus, for instance, on India’s abstentions over the Ukraine invasion. But New Delhi’s discomfort over Russia’s actions is evident in its strongly worded statements in the UN calling for the “respect for the sovereignty and territorial integrity of states” – albeit without naming Russia.

For countries such as India, the balancing act hinges not just on a dependence on Russian arms, but also on a diplomatic debt for Moscow’s past support in the Security Council on issues related to New Delhi’s regional and foreign policy interests.  

It is a well-known fact in UN circles that most countries find a “patron” among Security Council permanent members that will veto any resolutions directed against them in return for diplomatic, economic, or security benefits. 

Paliwal argues that enlarging the Security Council’s permanent members “might enable India to take much more autonomous decisions particularly since it relies on the Russian veto on issues relating to India’s national interests”. 

While most permanent members officially state their support for an enlargement, in practice, the move is blocked by behind-the-scenes opposition from current veto holders as well as geopolitical rivals of countries that have been proposed for a permanent seat. 

“The UN Security Council is by design stymied because the UN is set up that way,” said Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch. “Security Council reform has been on the agenda for a long time, but it can’t go anyplace unless the five permanent members agree and there’s no consensus on this.” 

Broken, but not defeated 

But Roth cautions against dismissing the UN system as broken.  

“The Security Council may be stymied, but the other UN bodies are acting within what they can do,” Roth said, noting the General Assembly vote condemning the Ukraine invasion, as well as the activities of treaty bodies such as the International Criminal Court (ICC) and the UN Human Rights Council (UNHRC). “The ICC is very actively collecting evidence of war crimes in Ukraine, which are very likely to lead to charges being filed,” he added.  

Just days after Zelensky’s address, the UN General Assembly on Thursday voted to suspend Russia from the UN Human Rights Council. Of the 193 members of the assembly, 93 voted in favour of suspension while 24 voted against and 58 abstained – including Brazil, India and South Africa.

Final vote of the United Nations General Assembly resolution to kick Russia out of the UN Human Rights Council.Russia is out. pic.twitter.com/wp4lffFS6b

April 7, 2022

Ahead of Thursday’s vote, Moscow had warned select General Assembly members that abstentions or “yes” votes on the resolution to suspend Russia from the UNHRC will be viewed as an "unfriendly gesture" with consequences for bilateral ties, according to a note sent to some countries that was seen by news organisations.

Thursday’s General Assembly vote record of 58 abstentions and 24 members voting against Russia’s suspension signals a weakening international unity against Moscow.

Nevertheless, the General Assembly did succeed in pushing through the second ever suspension of a country from the UN Human Rights Council. Libya was the first, in 2011.

Russia may have a lock on the Security Council, but the actions of most UN member states, as well as individual governments, are ensuring that while all members may not be equal in the UN system, they still uphold the principles of equality and justice.  

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France24 - World

Live: Dozens of civilians fleeing eastern Ukraine killed in rocket attack on train station

Issued on: 08/04/2022 - 06:37

FRANCE 24 Follow

At least 39 people were killed, including four children, and over 100 were believed wounded in a Russian rocket strike on a railway station in eastern Ukraine on Friday as civilians tried to evacuate to safer parts of the country, the state railway company said. Meanwhile, Ukrainian forces regained control of the entire northeast region of Sumy along the border with Russia, its governor said. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].

3:34pm: Experts set to travel to Ukraine to identify the war's dead

An international organisation formed to identify the dead and missing from the 1990s Balkan conflicts is preparing to send a team of forensics experts to Ukraine as the death toll mounts more than six weeks into the war caused by Russia's invasion.

Authorities in Kyiv have reached out to the International Commission on Missing Persons to help put names to bodies that might otherwise remain anonymous amid the fog of war.

A team made up of a forensic pathologist, forensic archeologist and an expert on collecting DNA samples from bodies and from families to cross-match, is expected to travel to Ukraine early next week, Director-General Kathryne Bomberger told AP on Friday.

They will help identify the dead, but also document how they died – information that can feed into war crimes investigations in the future. The organisation's laboratory in an office block on a busy street in The Hague will build a central database cataloging evidence and the identities of the missing.

3:21pm: Russia complains to Turkey over drones sales to Ukraine

Russia has complained to Turkey over its sale of Bayraktar TB2 armed drones to Ukraine, a high level Turkish bureaucrat said on Friday, but added the sales were by a private Turkish company and not state-to-state deals.

"Russians are upset and from time to time they are complaining about the drone sales. They used to complain and they are complaining right now," the bureaucrat said at a meeting with foreign media. "But we have already given the answer [...] that these are private companies and these drone purchases had been done before the war as well."

3:11pm: Lithuania plans military purchases from US, Germany amid Ukraine war

Lithuania said on Friday it plans to buy military equipment for over 1 billion euros ($1.09 billion) each from the United States and Germany, for deliveries until 2027.

The Lithuanian defence ministry said the purchases were triggered by the war in Ukraine and will include Switchblade and other drones, Javelin anti-tank systems, radars and armoured vehicles from the US. It said it will soon launch a purchase of 10-ton trucks from Germany.

3:08pm: Russian soldiers looting 'everything that they can get their hands on'

"Apart from rape and murder of Ukrainian citizens by Russian soldiers, one of the other things that the Russians are accused of is looting indiscriminately in the cities and towns they've taken over -- taking washing machines, televisions, computers, scooters; everything that they can get their hands on, often calling their families back in Russia to find out what they would like them to steal," FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reported.

"And what is happening here is a display that has been put on by private citizens here in Lviv to show the sort of things that are being taken [...] and to try to persuade other people in other countries to do the same sort of thing outside Russian embassies and consulates, to shame the Russians into stopping doing this sort of thing."

 

2:56pm: Russia declares British think tank Chatham House 'undesirable'

Russia said Friday that it will add the UK think tank Chatham House to a blacklist of "undesirable" international organisations, calling it a threat to national security. Russia's Prosecutor-General's Office said in a statement that it had taken the decision "to declare the activities of the international NGO undesirable on Russian soil".

Chatham House is the informal name for The Royal Institute of International Affairs, a respected, more than century-old research institute in London that focuses on international affairs and is widely cited by media.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff Andriy Yermak and Foreign Minister Dmytro Kuleba have recently taken part in events organised by Chatham House.

2:55pm: Still 'very dangerous in Kharkiv'

"It certainly is very dangerous here in Kharkiv, still," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports. "In the last few minutes we've heard a series of very loud explosions and seen plumes of smoke rising up, coming from the north of the town, it seems. We've seen for ourselves the smoke rising from buildings this morning -- and early this morning there was the noise of an air strike on [the] town; so both Grad missiles falling on the city and air strikes as well. And that seems to have intensified in the past few days."

2:34 pm: Zelensky urges 'Molotov cocktail' sanctions on Russia

Ukrainian leader Volodymyr Zelensky Friday asked the West to impose "Molotov cocktail" sanctions on Moscow, including a ban on Russian gas, and appealed for more weapons as he addressed Finnish MPs.

Scolding "those who are making us wait, wait for the things that we need badly, wait for the means of protecting our lives," Zelensky called on Western leaders to impose a "sanctions cocktail" against Russia that "would be remembered just like Molotov cocktails".

Molotov cocktails are improvised incendiary devices popularised by the Finns in their war against the Soviet Union during World War II.

2:32 pm: Moscow accuses Ukraine of staging Kramatorsk attack

Russia on Friday accused Kyiv of carrying out a deadly attack on a railway station in the city of Kramatorsk in eastern Ukraine that claimed dozens of lives.

"The purpose of the Kyiv regime's attack on the railway station in Kramatorsk was to disrupt the mass exit of residents from the city in order to use them as a 'human shield' to defend the positions of Ukraine's armed forces," the defence ministry said in a statement.

The ministry claimed that the attack was carried out by Ukraine's forces from the town of Dobropillya, some 45 kilometres (27 miles) southwest of Kramatorsk.

2:31 pm: Lavrov says Belarus should become security guarantor for Ukraine

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that Belarus should provide security guarantees for Ukraine in the future, once Kiev affirms its neutral status.

"At the request of the Ukrainian side, its neutral, non-bloc, non-nuclear status should be accompanied by security guarantees," Lavrov said.

1:19 pm: 39 killed, including four children, in train station strike

A strike on a train station in eastern Ukraine on Friday killed 39 people, including four children, Ukraine's SBU security service said.

"Russian fascists bombed Kramatorsk station, 39 killed including four children," SBU spokesman Artem Dekhtyarenko said on Facebook.

1:04 pm: No Ukrainian troops were at station hit by rockets, Zelensky says

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said no Ukrainian troops were at a railway station in east Ukraine that was hit by rockets on Friday.

Zelensky told Finnish parliament that more than 30 civilians had been killed in the attack and added: "Russian forces hit the train station in Kramatorsk, (firing) on an ordinary train station, on ordinary people, there were no soldiers there."

Russia's defence ministry denied Russian forces carried out the rocket strike.

12:15 pm: Kremlin says Russia's operation in Ukraine could end 'in foreseeable future'

The Kremlin said on Friday that what it calls Russia's "special operation" in Ukraine could end in the "foreseeable future" since its aims were being achieved and work was being carried out by both the Russian military and Russian peace negotiators.

Kremlin spokesperson Dmitry Peskov also said Moscow understood that some countries that had tried to adopt a balanced position had been subjected to pressure to vote on Thursday to suspend Russia from the UN Human Rights Council.

11:58 am: Ukraine prepares for a Russian assault on the Donbas

Russia is currently redeploying its troops to eastern Ukraine, where Ukrainians are anticipating the heaviest assault yet. The situation is static for the moment but it is expected that the Russians will have deployed sufficiently to launch an intense attack in about a week. FRANCE 24's Rob Parson reports. 

 

11:29 am: Zelensky says Russia displays 'evil with no limits' in railway attack

Ukrainian President Volodymyr Zelensky described a Russian rocket attack on a train station in eastern Ukraine, which killed at least 35 people, as "evil with no limits".

"They are cynically destroying the civilian population. This is an evil that has no limits. And if it is not punished, it will never stop," Zelensky said in a statement on social media after the strikes on a hub that has been used by many civilians in recent days to flee an anticipated Russian advance.

11:13 am: EU adopts new sanctions against Russia including coal import ban

The European Union on Friday formally adopted its fifth package of sanctions against Russia, including bans on the import of coal, wood, chemicals and other products.

The measures also prevent many Russian vessels and trucks from accessing the EU, further crippling trade, and will ban all transactions with four Russian banks, including VTB.

10:41 am: At least 30 evacuees killed in Russian rocket strike on train station, rail company says

At least 30 people were killed and over 100 were wounded in a Russian rocket strike on a railway station in eastern Ukraine on Friday as civilians tried to evacuate to safer parts of the country, the state railway company said.

It said two Russian rockets had struck a station in the city of Kramatorsk, which is being used for the evacuation of civilians from areas under bombardment by Russian forces.

"Two rockets hit Kramatorsk railway station," Ukrainian Railways said in a statement. It later added: "According to operational data, more than 30 people were killed and more than 100 were wounded in the rocket attack on Kramatorsk railway station."

Reuters could not verify the information. Russia did not immediately comment on the reports of the attack and the casualty toll. Moscow has denied targeting civilians since invading Ukraine on February 24.

9:33 am: Ukrainian forces control Sumy region bordering Russia

Ukrainian forces are in control of the entire northeast region of Sumy along the border with Russia, its governor said Friday, warning residents against returning while it was being cleared of mines.

"The area is free of orcs," Sumy regional governor Dmytro Zhyvytsky said on social media, referring to invading Russian troops. "The region is not safe. There are many areas that have been mined and are still not cleared," he said.

9:23 am: Ukrainian negotiator says Bucha deaths affect mood at talks with Russia

Ukraine and Russia are "constantly" holding peace talks online but the mood has been affected by events including the deaths of civilians in the town of Bucha, Ukrainian negotiator Mykhailo Podolyak said in televised comments on Friday.

Ukrainian officials accuse Russian troops of carrying out extra-judicial killings in Bucha, outside Kyiv. Moscow denies targeting civilians in Ukraine and has said the deaths in Bucha were a "monstrous forgery" staged by the West to discredit it.

9:09 am: Ukrainian defences holding in Luhansk region

The governor of Ukraine's eastern region of Luhansk said on Friday Russia was accumulating forces in eastern Ukraine but had not broken through Ukrainian defences.

8:50 am: Russia's Polymetal says auditor Deloitte resigns

Russian precious metals producer Polymetal International Plc said on Friday its auditor Deloitte LLP has resigned, as the auditing firm decided to stop its operations in Russia and Belarus in the aftermath of the Ukraine crisis.

Polymetal said Deloitte took the decision as the firm would not be able to carry out an audit of a company whose majority of assets and operations are in Russia.

For many Russians, the biggest impact of western sanctions so far has been the rise in prices. Our colleagues at France 3 report from Zvenigorod, west of Moscow:

7:50 am: Ukrainian President Zelensky to meet EU's von der Leyen on Friday

In a show of support, European Commission President Ursula von der Leyen traveled to Kyiv on Friday with the bloc's diplomatic chief Josep Borrell for talks with Zelensky.

The prospects for peace talks, meanwhile, appeared to fade further as Russia accused Ukraine of shifting its position from earlier discussions in Istanbul.

Ukrainian residential adviser Mykhaylo Podolyak warned Moscow to "lower the degree of hostility" if it was interested in peace.

FRANCE 24's correspondent Dave Keating, reports from Brussels. 

6:27 am: UK says Russian forces have fully withdrawn from northern Ukraine

Russian forces have now fully withdrawn from northern Ukraine to Belarus and Russia, British military intelligence said on Friday.

At least some of these Russian forces will be transferred to East Ukraine to fight in the Donbas, the Ministry of Defence said on Twitter. The forces will require replenishment before being deployed further east, with any mass redeployment from the north likely to take at least a week, the ministry added.

The ministry said Russian shelling of cities in the east and south continues and Russian forces have advanced further south from the city of Izium, which remains under their control.

6:12 am: Volunteers aid evacuation effort in eastern Ukraine

Severodonetsk, in eastern Ukraine, is the city furthest to the country’s east that is still under Ukrainian control. Our colleagues at France 2 met Alexei Paveliev, a former taxi driver who is volunteering to evacuate civilians as the city comes under heavy fire from Russian forces:

4:32 am: Pentagon says Putin has given up on taking Kyiv but ‘significant battle’ still ahead for southeastern Ukraine

US Defense Secretary Lloyd Austin said Thursday that Russian President Vladimir Putin has given up on conquering Kyiv after his forces were soundly beaten back by the Ukrainian military.

“Putin thought that he could very rapidly take over the country of Ukraine, very rapidly capture this capital city. He was wrong,” Austin told a hearing of the Senate Armed Services Committee in Congress.

“I think Putin has given up on his efforts to capture the capital city and is now focused on the south and east of the country,” said Austin.

But the path of the overall war, six weeks after Russia invaded Ukraine, remains uncertain, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, General Mark Milley, told the same hearing.

For Ukraine to “win” the fight, it needs to remain a free and independent nation, with its recognised territory intact, he said.

“That’s going to be very difficult. That’s going to be a long slog,” Milley said.

“The first part of it has probably been successfully waged,” he said of the war that began on February 24.

“But there is a significant battle yet ahead down in the south-east, down around the Donbas region where the Russians intend to mass forces and continue their assault,” he said.

“So I think it’s an open question right now, how this ends.”

2:12 am: Lviv sees new refugee influx as Ukraine warns civilians to flee Donbas

Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk urged civilians in eastern Ukraine to evacuate to safer regions before it was too late, after Moscow announced plans to concentrate its forces in the east.

As a result, aid organisations in the western city of Lviv are welcoming a new wave of refugees. FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reports on the ground:

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

The France 24 Interview

'Compromise with Russia is impossible after Bucha,' says Ukraine's ex-president Poroshenko

L'Humanité

Entre eux

Billet

Maurice Ulrich

« L’égalité ne peut régner qu’en ­nivelant les libertés. » On ignore si Nicolas Beytout, le directeur de l’Opinion, est un lecteur de Charles Maurras, à qui on doit cette pensée, mais il s’inquiète dans son dernier éditorial de « la dérive égalitaire » que représente le temps de ­parole équivalent accordé aux candidats validés par le Conseil constitutionnel ­pendant les quinze jours précédant le scrutin. Comment, la parole d’un Emmanuel Macron, d’une Marine Le Pen, d’une Valérie Pécresse « doit être strictement équivalente à celle d’un Philippe Poutou ou d’un Jean Lassalle » ? Voilà donc « le piège dans lequel s’enferme une démocratie qui donne autant de chances à des candidats prêts à gouverner qu’à ceux qui ne sont là que pour témoigner ». Peut-on suggérer à Nicolas Beytout de déposer lui-même les listes des candidats qui pourraient être agréés selon ses vœux, par un aréopage de personnalités libérales et du CAC 40, à la condition de disposer d’un certain patrimoine comme d’une fortune les autorisant à intervenir dans le débat public entre eux ?

le billet de Maurice UlrichPrésidentielle 2022nicolas beytoutl'opinion
L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin a réduit la place des débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

Roubaix (Nord) : « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #7. La guerre des clips

A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

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Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

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« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Services publics : jeu de dupes à droite et au RN

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

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L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions »

Vidéo

À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l'Humanité Magazine, le 7 avril, ou à retrouver ici (abonnés) « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».

L'Humanité

A VOTÉ #7 - La guerre des clips

Vidéo

Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

L'Humanité

VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

Vidéo

Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

A VOTÉ #6 - Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

L'Humanité

L'Humanité soutient le SPF : face aux horreurs de la guerre, l’arme de la solidarité

Actu

Au cours d’une soirée pour la paix, l’Humanité a remis, mardi, au Secours populaire français plus de 150 000 euros récoltés auprès de ses lecteurs pour aider les réfugiés ukrainiens.

Camille Bauer

« En attendant la paix, la solidarité est indispensable », a rappelé Henriette Steinberg, mardi 5 mars, à l’occasion de la soirée de soutien à l’Ukraine organisée par l’Humanité.

De sa voix forte, la secrétaire générale du Secours populaire français a expliqué l’engagement concret de son organisation auprès de ceux qui vivent sous les bombes.

Entouré de la direction de la rédaction, le directeur du journal, Fabien Gay, lui a remis un chèque de plus de 150 000 euros, fruit de la collecte organisée auprès des lecteurs. « Ensemble, nous avons donc décidé d’œuvrer à cette solidarité qui nous tient tant à cœur, nous avons décidé de la mettre en actes et de contribuer. (…) C’est tout le sens de la campagne d’appel aux dons », a-t-il expliqué à la bonne centaine de participants réunis dans la salle de la Bellevilloise, à Paris.

Les besoins sont immenses

Cette solidarité s’est exprimée d’abord en faveur du peuple ukrainien, dont les besoins sont immenses. « Nous savons qu’il va falloir beaucoup d’argent pour aider les familles à survivre, à manger », a indiqué Henriette Steinberg. Tous les éléments de la vie courante font défaut aux 10 millions de déplacés et plus encore à ceux qui sont restés sur place : nourriture, accès à l’hygiène, etc. Le peuple russe, coincé entre dirigeant autocrate et sanctions, n’a pas non plus été oublié. « Il est très difficile de mettre en regard ce qui arrive à la population russe et ce qui arrive à la population ukrainienne, qui reçoit les bombes », a néanmoins rappelé la chercheuse Anna Colin Lebedev.

Un appel a aussi été lancé pour que l’incroyable élan dont bénéficient les réfugiés ukrainiens soit étendu à tous ceux qui fuient la guerre et la répression. L’ex-députée européenne et actuelle vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, a d’ailleurs regretté que l’Union européenne n’ait accordé la protection temporaire qu’aux seuls Ukrainiens. « C’est le moment de défendre l’égalité des droits et la liberté de circuler », a-t-elle martelé.

Il s’agissait aussi de mieux comprendre la situation. Les reporters de l’Humanité sont venus raconter les difficultés à couvrir ce conflit. « Il n’est pas possible d’approcher de la zone de combat et il y a un climat de suspicion », a relaté Pierre Barbancey. Tentant de tracer des perspectives, l’ex-député européen Francis Wurtz a dit la nécessité de voir fonctionner les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Il a souhaité la création d’un « grand mouvement de masse pour la paix et la solidarité ». Plus inquiète, Anna Colin Lebedev a estimé que « la coupure entre les deux camps est en train de s’approfondir », évoquant une « déshumanisation réciproque ».

Un peu de poésie est tout même venu éclairer la soirée. Avant la chanteuse Garance Bauhain, le comédien Olivier Rabourdin et l’écrivain Laurent Gaudé sont venus dire des textes. Dans un rôle inhabituel, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui déclamé le poème d’Aragon le Chant pour la paix.

La campagne de soutien au peuple Ukrainien continue !

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »

Entretien

Pour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.

Gaël De Santis

Raphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS

Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?

On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.

La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?

La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.

Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?

La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.

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L'Humanité

Pour une sécurité alimentaire mondiale

Chronique

L’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.

Patrick Le Hyaric

Dans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.

La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.

L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.

L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.

Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.

On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :

Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.

Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.

Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.

Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.

Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.

C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.

Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.

La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.

Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !

alimentationGuerre en Ukraine
L'Humanité

Analyse. Après Boutcha, l’ONU se penche sur les crimes russes

Actu

DROIT INTERNATIONAL Volodymyr Zelensky a demandé la création d’une commission d’enquête. Moscou accuse les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis ». À charge pour la CPI de définir la nature des actes commis en Ukraine.

Christophe DeroubaixLina Sankari

Tolkien, le maître de la fantasy, a à son tour fait son entrée sur le terrain de guerre. Et avec lui, ses « Orques », des créatures abjectes avides de massacre. C’est désormais ainsi que certains Ukrainiens désignent l’armée russe. Les centaines de corps de civils retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, après le départ des troupes de Vladimir Poutine, semblent leur donner raison, mais, insiste sur son compte Twitter Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, « en tant que sociologue, je ne peux évidemment pas souscrire aux thèses de la monstruosité. Notre tâche est de comprendre ce qui s’est passé ». Reste donc à définir ces crimes.

Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé en direct lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Une première en six semaines de conflit. L’ombre de Boutcha a plané sur cette réunion prévue de longue date. La veille, il s’était rendu sur place une demi-heure, où il a accusé les forces russes de «  crimes de guerre », qui seront, selon lui, « reconnus comme génocide ». Après avoir détaillé la liste des crimes de guerre et des exécutions sommaires, le président ukrainien a indiqué que Boutcha n’était qu’un exemple parmi d’autres. Disant disposer de « preuves irréfutables, (d’)images satellitaires », il a demandé l’ouverture d’une enquête, la comparution des responsables russes « devant un tribunal comme celui de Nuremberg », en référence à la cour qui jugea les nazis en 1945. Une allusion loin d’être anodine, puisque ce procès constitue la première étape de l’établissement d’une juridiction pénale internationale. Volodymyr Zelensky a également exhorté à la suspension de la Russie, qui par son droit de veto bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité. Autre point fort de son intervention, la réforme du système des Nations unies pour que la paix soit préservée de manière effective. Pour ce faire, le président ukrainien propose une « conférence internationale à Kiev ». Le Kremlin évoque « falsifications » et mises en scène tandis que son représentant à l’ONU nie l’existence de preuves et de témoignages. Et contre-attaque en accusant les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis (…) dans la bonne tradition de Goebbels ».

la russie ne reconnaît pas la cour pénale internationale ; l’Ukraine, si

C’est ici que la Cour pénale internationale (CPI) entre en piste. L’Ukraine n’en est pas membre, mais a accepté, en 2014, la juridiction de l’instance. La Russie a, quant à elle, révoqué sa signature du statut de Rome (qu’elle n’avait par ailleurs jamais ratifié), fondateur de la CPI, en 2016. En clair, des Russes ne pourront répondre de leurs actes que s’ils venaient à être arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte cette juridiction. Le retrait russe était alors motivé par un rapport du procureur daté de la même année spécifiant que « la Fédération de Russie déploie ses forces armées pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire ukrainien sans le consentement du gouvernement de ce pays ». Le droit continuerait toutefois à s’appliquer, puisque le territoire de la Crimée et de Sébastopol subit, selon la définition internationale, un état d’occupation. À cet égard, la CPI peut donc avoir compétence sur d’éventuels crimes si le Conseil de sécurité des Nations unies donne son feu vert.

Depuis le procès de Nuremberg, relève des crimes de guerre tout « assassinat, mauvais traitement ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences mi litaires ». L’emploi du mot génocide ne peut pas non plus être pensé en dehors de sa définition juridique qui prend également sa source à Nuremberg. Dans l’acte d’accusation, on peut lire que les criminels de guerre nazis « s’étaient livrés au génocide délibéré et systématique, c’est-à-dire à l’extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés afin de détruire des races ou classes déterminées de populations et de groupes nationaux, raciaux ou religieux ». En janvier 1946, la première session de l’Assemblée générale des Nations unies explicite ce qu’il convient d’entendre par «  génocide », avant que cette définition ne soit gravée dans le marbre par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948.

L’article II stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale o u partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ». Ce qui caractérise un génocide n’est donc par en soi l’un des actes répertoriés mais l’intention, via ces « moyens » employés, de détruire un groupe pour ce qu’il est. Ni un massacre révoltant, ni un accablant bilan en nombre de morts ne constituent, au regard du droit international, un « génocide ».

On pourrait objecter : en quoi le droit prime lorsque, avec un mot, on peut alerter, sensibiliser sur un drame vécu par des êtres humains ? Qualifier de « génocide » tout crime de guerre, voire un crime contre l’humanité peut revenir à nier la nature singulière de ce qu’est réellement un génocide, et d’une certaine façon à le banaliser. L’ONU reconnaît pour sa part trois génocides : celui des Arméniens par l’Empire ottoman, en 1915-1916 ; celui des juifs par les nazis, de 1941 à 1945 ; celui des Tutsis par le pouvoir hutu, au Rwanda, en 1994. Quant à la notion de « crime contre l’humanité », elle a elle aussi été créée lors du procès de Nuremberg et désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». En tout état de cause, c’est la CPI qui est habilitée à déterminer la nature des faits commis en Ukraine, personne d’autre.

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La population moldave face à la guerre en Ukraine

Reportage

ACCUEIL Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie demeure avec la Pologne le principal pays à s’occuper de l’arrivée quotidienne et massive de réfugiés. Malgré la crainte de l’extension du conflit, la solidarité se poursuit.

Émilien Urbach

Chisinau, Palanca (Moldavie), envoyé spécial.

Svletana est debout, un sac rose à ses pieds, à côté de la guérite des gardes-frontières de la République de Moldavie. Immobile, elle balaye depuis Palanca, dans le sud-est du pays, l’horizon pluvieux et l’Ukraine juste en face, dont elle vient. Soudain, un homme, son cousin, court vers elle, l’étreint et la prend par la main jusqu’à sa voiture. « J’ai vu mon père mourir devant moi, raconte la jeune femme aux yeux clairs, encore hantée par la mort et les bombes. Je suis restée cachée deux jours dans les ruines de mon immeuble à attendre que les soldats s’en aillent. »

Au volant de sa camionnette bleue, à moins d’un kilomètre de là, Zaccaria roule sur une longue route bordée de lavande et de vignes. Après le bombardement d’une raffinerie dans la banlieue d’Odessa, sur les bords de la mer Noire, à 50 kilomètres de là, l’homme se dit résigné : « On verra bien ce qui se passera. Mais la guerre, on connaît », dit-il en pointant la région voisine de Transnistrie, dans l’est du pays. Une façon d’évoquer les trente dernières années et le conflit qui a éclaté en 1992 opposant les populations de l’est du pays, en majorité slavophones, aux troupes de l’État moldave.

Les autorités de cette région frontalière de l’Ukraine avaient unilatéralement déclaré l’indépendance du territoire, la République moldave du Dniestr (RMD) en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique et de l’indépendance de la Moldavie. Ni l’ONU ni la Russie ne l’ont reconnue. Près de 1 400 militaires russes sont encore déployés le long du Dniestr dans une opération de maintien de la paix qui regroupe aussi des forces de Moldavie et de Transnistrie. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe à la mi-mars.

Avec un quart de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, la Moldavie fait partie des pays les plus pauvres d’Europe. Militairement neutre dans leur Constitution, avec un gouvernement libéral résolument engagé dans le projet d’adhésion à l’Union européenne (UE) et une population consciente de l’hyperdépendance aux ressources russes et ukrainiennes, chacun retient son souffle à chaque avancée russe vers sa frontière. « À l’heure actuelle, aucune information ne permet de confirmer la mobilisation de troupes russes dans la région de Transnistrie », a indiqué, dimanche, le ministère des Affaires étrangères moldave en réponse à la déclaration de l’état-major général ukrainien évoquant « des provocations et des actions de démonstration à la frontière ».

La Moldavie ne s’est pas alignée sur le processus de sanctions occidentales contre Moscou. Sa participation dans cette guerre réside dans l’accueil des réfugiés avec 400 000 personnes qui ont fui l’Ukraine depuis le 24 février. « Les premiers fuyaient parce qu’ils avaient peur, explique Zaccaria. Ceux qui arrivent maintenant ont véritablement connu les combats, les destructions, les coupures d’eau et d’électricité. » Ils sont souvent moins fortunés aussi.

« Dans les premiers jours, les Moldaves ont vu arriver des personnes dans de belles voitures », explique Popa, un responsable de Médecins sans frontières France (MSF), installé à la périphérie de la capitale, Chisinau. « Une certaine défiance s’est instaurée à l’égard des réfugiés venus d’Ukraine. Ici, un médecin du service public, avec vingt ans d’ancienneté, ne gagne pas plus de 750 euros par mois », explique-t-il. Attablé au bar d’un hôtel huppé, dans le centre-ville de Chisinau, Pavel, artiste plasticien, confirme cet état d’esprit : « L’Ukraine est un pays riche. La population vivait bien mieux là-bas qu’ici en Moldavie. C’est un peu paradoxal d’avoir aujourd’hui à les aider. »

Depuis plusieurs jours, les réfugiés qui passent la frontière sont ceux qui n’avaient pas forcément les ressources ou la possibilité de partir au début de l’invasion russe. Si la plupart des premiers réfugiés ont pu rejoindre de la famille ou des amis dans d’autres pays, ceux qui restent dans les centres d’hébergement d’urgence ou dans des familles d’accueil ne savent pas vraiment où aller. 100 000 seraient dans cette situation. « Nous sommes le pays le plus pauvre d’Europe, mais nous avons aussi le cœur le plus grand, s’enorgueillit timidement Stella, dans l’immense salle de la Maison du gouvernement. Dans le cadre du dispositif “Moldova pentru pace” (Moldavie pour la paix, MPP – NDLR), nous tentons d’orienter les dons en fonction des besoins. Le gouvernement a lancé un appel à projets, dès le 24 février, pour s’appuyer sur la société civile afin d’organiser l’accueil. »

Le gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’hébergement, dont l’un regroupe spécifiquement les populations d’origine rom. « On fuit une guerre terrible, nous aussi », insiste Drima, assise dans les escaliers de l’université désaffectée de relations internationales, à Chisinau. C’est ici que les autorités ont choisi de placer les familles tziganes. « Il ne faut pas y voir de discrimination, jure Madalina, bénévole en charge de leur accueil pour MPP. C’est simplement qu’ils ont des besoins propres à leur communauté », justifie-t-elle… Ce n’est pas l’avis de Popa. « En Roumanie, on me disait, enfant, lorsque je faisais une bêtise : “On va te donner aux Roms”, relate l’humanitaire. Ils subissent un véritable racisme dans toute l’Europe de l’Est. Ce n’est pas nouveau et ça se retrouve dans la façon dont sont organisés leur départ d’Ukraine et l’accueil, ici, en Moldavie. »

Cette réalité n’empêche pas, dans la cour de l’ancienne université, des dizaines d’enfants roms de jouer. « J’ai eu des problèmes pour passer la frontière, confirme néanmoins Drima. Surtout côté ukrainien, car je n’avais pas de papiers. » Avant la guerre, ils étaient entre 250 000 et 400 000 Roms vivant en Ukraine et subissant régulièrement des actions violentes de groupes d’extrême droite et de la police. Le responsable de MSF constate : « Même au sein de nos équipes locales, il y a eu un véritable travail d’éducation, reprendre des bénévoles qui refusaient de donner des couvertures aux Roms plutôt qu’aux autres réfugiés. »

De l’autre côté de la capitale, dans un centre d’accueil installé aux abords d’un bucolique point d’eau, le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) est venu en appui de l’effort d’accueil moldave. Le lieu sert habituellement de parc des expositions. Il se nomme Modexpo. Des familles y sont réparties dans deux grands bâtiments, plutôt bien équipés. Mais là aussi, la situation précaire des derniers arrivés est criante. « Je suis ici depuis douze jours, explique Victoria, 85 ans, dans sa chaise roulante. Je ne connais personne. » Sylvia, une bénévole de MPP est à ses côtés. Elle lui caresse la main, souriante, tout en essayant d’accrocher son regard. « Depuis deux jours, elle accepte de nous parler. Sa fille a pu rejoindre une amie en Allemagne mais pas elle. » Tatiana, elle, vit ici avec sa sœur et ses deux enfants depuis moins d’une semaine. « Je ne sais pas où aller. Nous avons d’abord été accueillis par des amis, mais ils n’avaient plus les moyens de nous garder chez eux. »

Pour le Parti communiste des Républiques moldaves (PCRM), le pouvoir libéral pro-européen n’est pas à la hauteur pour permettre à la population de faire face à cette nouvelle crise. « Les dirigeants nous disent que les “bons temps” sont terminés. Et ils nous promettent des “temps difficiles”. »

Avec l’afflux ininterrompu des réfugiés venus d’Ukraine, les autorités parient sur l’aide des ONG internationales. À Palanca, dans le campement de réfugiés à quelques centaines de mètres de la frontière, MSF a installé deux containers chauffés. « Nous y menons un accompagnement psychologique des enfants, explique Popa. Ceci en parallèle du travail de formation des personnels hospitaliers à la médecine de guerre. En cas d’intensification du conflit dans le sud de l’Ukraine, ils vont devoir faire face à un afflux de personnes blessées. »

Émilien Urbach

UkraineGuerre en Ukrainemoldavie
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

À Odessa, chacun se prépare à sa façon à l’offensive russe

Reportage

Le grand port de la mer Noire a été la cible de bombardements dimanche. Et Zelensky affirmait ce lundi encore que le Kremlin avait pour objectif d'occuper Odessa. De quoi raviver les craintes, mais également la mobilisation : elle ne faiblit pas dans la ville, qu’il s’agisse de collecter de la nourriture pour les soldats ukrainiens, fabriquer des gilets pare-balles ou participer à un entraînement militaire. Reportage.

Pierre Barbancey

Odessa (Ukraine), envoyé spécial.

Les bombardements qui ont détruit une raffinerie et trois dépôts de carburant dans la banlieue d’Odessa, dimanche matin, viennent de rappeler brusquement à ce grand port de la mer Noire que la guerre, pratiquement invisible jusque-là, se trouvait bel et bien à ses portes. Plusieurs énormes colonnes de fumée noire et des flammes s’élevaient au-dessus d’une zone industrielle. Des tirs de roquettes qui n’ont fait aucune victime, selon l’armée.

« La région d’Odessa fait partie des cibles prioritaires de l’ennemi. Celui-ci poursuit sa pratique sournoise de frapper des infrastructures sensibles », a expliqué un officier du commandement régional sud, Vladislav Nazarov, réitérant l’interdiction de toute publication sur la localisation ou les dégâts des frappes.

Ces derniers jours, l’étau militaire et psychologique s’était comme desserré. Le couvre-feu démarrait à 21 heures et non plus 19 heures. Et surtout, l’alcool, prohibé depuis le début des combats le 24 février, était de nouveau en vente libre. Dans les magasins, vins et spiritueux reprenaient le chemin des rayons et des devantures.

De quoi réjouir adolescents et jeunes adultes, qui, régulièrement, se faisaient attraper dans la rue, en plein couvre-feu, des bières à la main. Une infraction punie de vingt pompes à exécuter immédiatement, si la brigade territoriale leur mettait la main dessus.

Des rues barrées de barbelés et de « hérissons tchèques »

Vendredi, le week-end s’annonçait déjà chaud. Les balles traçantes rouges qui déchiraient la nuit et les explosions qui ont suivi – trois missiles Iskander dont on ne sait s’ils ont atteint leur but ou ont été détruits en vol – n’ont pas entamé cette soif de vie comme on pouvait le voir samedi : des familles entières partaient se promener, pique-nique dans les paniers agrémenté de quelques bonnes bouteilles.

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Si le couvre-feu a été allégé, les défenses mises en place dans la ville, en revanche, ont été renforcées. C’est particulièrement le cas dans le centre, où les monuments historiques sont à peine visibles. Des murs de sacs de sable ont été érigés devant le vénérable opéra, tandis que la statue du duc de Richelieu n’est même plus perceptible.

Dans ce périmètre, les rues ont été barrées à l’aide de barbelés et de ce qu’on appelle des « hérissons tchèques », des obstacles antichars composés de pièces d’acier soudées entre elles à angle droit. De drôles de croix, tel un cimetière militaire en souffrance.

L'attaque peut aussi venir de la mer

Le fameux escalier, décor d’une scène mémorable du film Potemkine, de Eisenstein, n’est plus que l’ombre de lui-même. De là, on aperçoit cependant la baie d’Odessa balayée par le vent, comme sciée par les vagues. Comme d’autres, Maks, un jeune artiste, vient scruter l’horizon, voir si un navire russe ne pointe pas son nez, annonçant un débarquement amphibie sur les plages de Chernomorsk et Zatoka. C’est ce qu’affirmait, au début du mois de mars, Alexander Velmozhko, en charge de la communication pour les brigades de défense territoriale. Plus personne ne sait quoi penser. À l’instar de Maks : « Vous croyez que les Russes vont essayer de prendre la ville ? »

Une attaque contre Odessa peut effectivement venir de la mer. Mais également de l’est, où l’armée russe contrôle déjà le port de Kherson et avance vers celui de Mykolaïv, verrou d’Odessa. L’ouest reste exposé puisque des troupes russes se trouvent en Transnistrie, une langue de terre entre la Moldavie et l’Ukraine.

Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana

Les bombardements de ces derniers jours ont ravivé les craintes, mais également la mobilisation, qui prend les formes les plus diverses dans une espèce d’unité où l’attaque de la Maison des syndicats, en mai 2014, par l’extrême droite, faisant une soixantaine de morts, semble définitivement oubliée.

« Chaque petite aide peut amener la victoire »

« Tous les Ukrainiens peuvent être utiles d’une manière ou d’une autre, estime Dima, 31 ans. Tout le monde n’a pas besoin de combattre. Chaque petite aide peut amener la victoire. C’est pas seulement les armes. Le style warriors c’est pour les Studios Marvel. »

 Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure », veut croire Dima.

À la tête d’une agence immobilière dans le « civil », il ne manque pas d’idées. Exempté d’armée pour des raisons physiques, il a eu l’idée de fabriquer des gilets pare-balles. « Je ne sais pas tuer mais je peux sauver des vies », relève-t-il. Après avoir mis sa femme et sa fille à l’abri, il vend sa voiture, prend contact avec des entreprises et lance le projet en utilisant les locaux inoccupés d’une boutique de vêtements. Des volontaires affluent pour assembler les plaques puis envoyer le matériel là où l’armée le demande.

« Après la guerre, tout va changer, on aura une vie meilleure, veut-il croire. Et si on n’est pas contents de ce que fait Zelensky, on retournera à Maïdan » (place de Kiev théâtre des événements de 2014 – NDLR). Agacé par nos questions –  « je ne les aime pas », dit-il avec agressivité – sur l’Alliance atlantique et les États-Unis, il concède néanmoins que « si l’Ukraine était membre de l’Otan et qu’il fallait faire la guerre à la Russie, je me battrais contre cette décision. On ne choisit pas ses voisins mais je ne veux pas faire la guerre ». Dehors, un garçon et une fille finissent de taguer un tee-shirt : « Stop the war. »

Collecte de bouteilles vides pour faire des cocktails Molotov

Comme les films à sketchs des années 1960, où les personnages se croisent d’une histoire à l’autre, les trajectoires individuelles entrent en interférence. Vania, par exemple, n’a que 21 ans mais évolue dans ce qu’il appelle le marché digital.

Lui aussi s’est demandé quoi faire, le 24 février. Dans un quartier d’Odessa, via un café dont il connaissait les patrons, aidé par des amis, il collecte des bouteilles de verre vides pour la fabrication de cocktails Molotov. Les casiers se remplissent vite.

Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

« Puis, on a décidé d’aider les soldats. » Une mise de fonds commune à 20 000 hryvnia (la monnaie ukrainienne), soit un peu plus de 600 euros, permet de fournir de l’eau et des vivres. L’initiative se répand sur les réseaux sociaux, la somme initiale est triplée. « On s’est alors lancés dans les équipements militaires, via des boîtes du coin », souligne Vania.

Le centre d’entraînement de la division 55

Le lien avec Dima se fait automatiquement pour les gilets pare-balles, mais il faut aussi fabriquer des cagoules, des vêtements thermiques… Toujours à la recherche d’argent, Vania a demandé à des coiffeurs et des tatoueurs de venir exercer dans les locaux du café et de reverser leurs appointements.

L’autre bout de cette chaîne se trouve quelque part dans la banlieue d’Odessa. Une usine désaffectée a été transformée en centre d’entraînement pour les volontaires. C’est la division 55. Lorsque nous arrivons, plusieurs groupes composés d’une dizaine de personnes – femmes et hommes – sont en ligne dans la cour, face à leur instructeur qui leur montre une kalachnikov.

Tous apprennent ainsi à porter l’arme et à se déplacer avec. La véritable formation, avec tirs à balles réelles, est réservée à ceux qui veulent entrer dans les brigades territoriales.

« La seule solution, c’est la capitulation russe »

Sur une cible, la tête de Poutine et cette inscription : « Tuez ce bâtard. » Au bout de quarante jours de guerre, personne ne veut être pris au dépourvu. À l’instar d’Oksana, 40 ans. Dreadlocks rouge et noir, revêtue d’une tenue de moto en cuir bleu, elle est, normalement, spécialisée dans les produits pour enfants. Elle vient là pour la quatrième fois « car on ne sait pas ce qui va se passer ».

À ses yeux, les négociations en cours entre l’Ukraine et la Russie « ne sont pour l’instant que des paroles ». Si elle espère « ne plus entendre les sirènes d’alerte », elle refuse « de laisser Donetsk, Lougansk et la Crimée aux Russes, après tous ces morts et toutes ces destructions. La seule solution, c’est la capitulation russe ».

Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare.

Aleks, tatoueur

Aleks, 28 ans, tatoueur de son état, qui a maintenant accès au stand de tir, dit vouloir « acheter une arme pour pouvoir (se) défendre. Si ça arrive, (je) serai prêt ». Contrairement à Oksana, il ne voit aucun inconvénient à « lâcher des territoires où les populations avaient déjà décidé de se séparer de l’Ukraine. Mais il faut organiser un référendum ».

Lui dont la fiancée est russe prédit que « ce conflit va être long. Avant les événements en Crimée, j’étais prorusse. Mais j’ai changé, parce que la Russie est agressive et barbare. Je ne veux pas vivre dans un tel environnement ». Sur ces paroles, il saisit son fusil, ajuste la cible et appuie sur la détente, sûr de lui.

Guerre en Ukraineodessaukrai
L'Humanité

L’ONU évoque des « crimes de guerre » près de Kiev

Actu

Les témoignages se multiplient sur le massacre de civils par l’armée russe à Boutcha et Irpin. La Russie dénonce des fausses nouvelles et des falsifications.

Vadim Kamenka

Les images qui proviennent de Boutcha et d’Irpin depuis plusieurs jours s’avèrent effroyables. La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est déclarée « horrifiée », lundi, face aux massacres potentiels perpétrés par l’armée russe dans les environs de Kiev. « Les informations qui se font jour, de cette zone et d’ailleurs, soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire », a-t-elle indiqué, appelant aussi à « préserver toutes les preuves ». Des preuves, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, n’en a pas besoin. Pour lui, l’affaire est entendue : il s’agit d’un « génocide » perpétré par Moscou.

En attendant de nouvelles sanctions, réclamées notamment par la France et l’Allemagne, contre Moscou, l’Union européenne va envoyer des équipes d’enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, évoquent déjà avoir recueilli des témoignages confirmant des viols, des meurtres et des actes de violence contre des personnes détenues par les forces russes, et qui devraient faire l’objet d’enquêtes en tant que « crimes de guerre ».

violences insoutenables

« Il est essentiel qu’une enquête indépendante conduise à une responsabilisation efficace », a confirmé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais Moscou estime qu’il s’agit de fausses nouvelles et de « provocations haineuses » commises par l’Ukraine, et appelle à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. « Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations », a confirmé le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, ce lundi. Et d’indiquer à la presse que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de « falsifications vidéo » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d’un massacre. Dmitri Peskov a appelé les dirigeants étrangers à ne pas avancer « d’accusations hâtives » à l’égard de Moscou et que « cela fasse l’objet de discussions internationales ».

En Russie, la communication du Kremlin tourne autour de trois récits : un faux massacre ; des Ukrainiens qui ont tué des « partisans russes » ; les morts à Boutcha sont en fait des soldats russes. De son côté, Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques à l’université Paris-Nanterre, s’interroge face aux preuves « qui s’accumulent des actes de violence insoutenables perpétrés par l’armée russe. (…) Comment un jeune homme ordinaire se ­retrouve-t-il meurtrier de civils, ou tortionnaire, ou génocidaire ? » Et elle constate deux choses : « L’armée russe n’est pas une armée de mercenaires entraînés exécutant de sang-froid des ordres. Côté soldats, appelés et contractuels, nous avons de très jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, issus de milieux modestes et de provinces. Ces soldats ont été propulsés là sans préparation et sans information. » La seconde remarque porte sur la société russe, qui, depuis des années, connaît « une militarisation et la brutalisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ». Et « ce n’est pas un hasard si c’est le nazisme que le régime poutinien pointe comme adversaire en Ukraine ».

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L'Humanité

Solidarité. L’accueil exemplaire des Ukrainiens en France

Reportage

La générosité envers les familles qui ont tout perdu, à la suite de l’invasion de l’armée russe, prouve qu’un accueil digne pour tous ceux qui fuient les conflits est possible. C’est cette solidarité qui sera à l’honneur le 5 avril lors de la soirée pour la paix et la solidarité avec le peuple Ukrainien, durant laquelle l’Humanité remettra au Secours Populaire Français le fruit de la collecte de dons engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs.

Eugénie Barbezat

Depuis ce 24 février, où l’armée de Vladimir Poutine a attaqué l’Ukraine, plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont quitté leur domicile, et même leur pays pour 4 millions d’entre eux.

Si la France a pour l’instant accueilli sur son sol un peu moins de 40 000 réfugiés ukrainiens, Emmanuel Macron a indiqué qu’elle était en situation d’en accueillir au moins 100 000. Une enveloppe de 400 millions d’euros a été débloquée par le ministère des Finances pour assurer l’accueil, l’aide alimentaire ou encore le logement de ces personnes. Avant même que l’État et les collectivités locales ne prennent les choses en main, les citoyens et les associations se sont immédiatement mobilisés, à l’instar du Secours populaire français (SPF).

Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »

« Ce matin, je reviens avec ma famille, et deux autres ! » lance Julia en passant la porte du local du Secours populaire de Pantin (Seine-Saint-Denis). Originaire de Korostychiv, à l’ouest de Kiev, la quadragénaire s’est installée en France il y a neuf ans. Depuis la mort de son mari, elle élève seule ses deux adolescents en enchaînant divers emplois : femme de ménage, garde d’enfants, professeur de violon… « Depuis le début de la guerre, je suis aussi devenue interprète et un peu assistante sociale », plaisante-t-elle.

À huit dans un petit appartement

Dès le déclenchement du conflit en Ukraine, elle a insisté pour que sa cousine Hanna la rejoigne à Pantin avec ses enfants. « Ils ne voulaient pas partir, mais quand une bombe est tombée juste à côté de chez eux, ils ont pris un bus pour Varsovie. De là, ils ont pris le train pour Berlin, avant de rejoindre Paris en car. Plus de deux jours de voyage… Ils sont arrivés épuisés, le 8 mars. Heureusement qu’ils ont fui à temps. Désormais, l’autoroute entre Jytomyr et la frontière a été bombardée et on ne peut plus passer », raconte Julia, qui a ouvert sa porte à sa cousine, élégante jeune femme d’une trentaine d’années, à ses deux enfants Sophia et Bogdan, de 5 et 2 ans, ainsi qu’à deux neveux de Hanna, Oleh, 15 ans, et Sacha-Olexander, 9 ans.

Depuis trois semaines, leur quotidien est rythmé par les démarches administratives. « Préfecture, Office français de l’immigration et de l’intégration, assurance-maladie, inscription des enfants à l’école… Sophia a déjà plein de copines et sait dire bonjour et merci en français », se félicite Hanna, qui était comptable en Ukraine. Uri, son mari, est mobilisé, mais il les appelle tous les soirs. « Les petits sont tristes, ils pleurent. Leur papa et leur maison leur manquent », confie la frêle jeune femme, les larmes aux yeux. Même s’ils sont plus grands, ses neveux souffrent aussi de l’absence leurs parents. « Leur mère est médecin, elle est restée pour soigner les blessés. Et leur père, qui dirige une entreprise de menuiserie, est devenu chauffeur d’ambulance », explique Julia.

La mère de famille a dû pousser les meubles pour qu’ils puissent tenir à huit dans son petit appartement. « Heureusement, le Secours populaire nous aide beaucoup. On a pu récupérer des vêtements, une poussette, des chèques alimentaires et aussi de la nourriture, car je ne pouvais pas tout assumer. Et ils nous ont même offert une entrée pour visiter le château de Versailles », détaille-t-elle. « Nous prêtons aussi des ordinateurs pour que les étudiants puissent suivre les cours en ligne, Sacha aura le sien la semaine prochaine », promet Nicolas Romarie, le secrétaire général de l’antenne du SPF de Pantin, tandis que Pia, une énergique bénévole, en prépare un pour Diana, 19 ans, étudiante en littérature, très motivée pour suivre ses cours « en attendant de rentrer bientôt à la maison ».

Avec sa mère Lubov, qui a décidé de partir quand le restaurant où elle était chef cuisinière a fermé, sa tante Natalya, qui travaillait dans une boulangerie, et ses deux cousins, Angelyna et Evgeny, ils sont arrivés le 5 mars en bus d’Ivano-Frankivsk, une ville de l’ouest de l’Ukraine. Ils sont hébergés pour quelques semaines à l’hôtel, en attendant un logement plus pérenne, et surtout de retrouver leur pays.

Un temps de latence mis à profit par les services de la protection de l’enfance du département pour effectuer un bilan au sein même des lieux d’accueil, en Seine-Saint-Denis. «Ces personnes restent au maximum un mois sur place, donc nous n’engageons pas un véritable suivi. Mais nous avons fait intervenir des psychologues pour permettre aux enfants d’évacuer le traumatisme de leur départ précipité », souligne Gladys Moueza, responsable de la protection maternelle et infantile (PMI) à Noisy-le-Grand.

« Chaque semaine, de nouvelles familles arrivent »

L’antenne du SPF de Pantin est devenue un point nodal de la socialisation des réfugiés qui arrivent d’Ukraine. Outre l’aide matérielle, ils trouvent dans le grand bâtiment de l’école, mis à disposition de l’association les samedis par la municipalité, un lieu de convivialité où reprendre goût à la vie. « On organise des lotos, des jeux pour les enfants et, pour Pâques, on prépare une grande chasse aux œufs », énumère Marylène Claire, en charge de l’accueil et qui coordonne la joyeuse équipe de bénévoles. « Chaque semaine, de nouvelles familles ukrainiennes arrivent à notre permanence. On en aide déjà une bonne quinzaine depuis début mars », ajoute-t-elle en consultant les fiches où sont recensés leurs besoins.

Souvent, c’est un ou une compatriote installé en France qui les oriente vers le SPF. C’est le cas de Vita qui, avec sa petite fille de 4,5 ans, a rejoint il y a un mois sa mère, installée à Pantin depuis plusieurs années. Olga, leur voisine originaire d’Ivano-Frankivsk, les a accompagnées jusqu’à la permanence de l’association, ainsi qu’une autre jeune maman récemment arrivée. « C’est dur pour eux de tout quitter, on doit être solidaires. Mais ma famille a aussi des difficultés car mon mari et moi, même si on travaille et que nos enfants vont à l’école ici, n’arrivons pas à avoir nos papiers. Peut-être qu’avec la guerre, la France n’osera pas nous renvoyer », espère la jeune femme blonde au doux regard translucide.

Dans les Alpes-Maritimes, département par lequel transitent 45 % des Ukrainiens arrivant en France, le SPF est également aux avant-postes. « À Nice, dès la fin février, nous avons renforcé les permanences avec des bénévoles russophones pour pouvoir expliquer aux nouveaux arrivants les démarches à accomplir, identifier leurs besoins les plus urgents », explique Jean Stellittano, secrétaire général de la fédération départementale du SPF. Des cours de français ont démarré, souvent assurés par des enseignants retraités.

Un camion du SPF, dans lequel des bénévoles proposent du café et une écoute, est installé devant la préfecture, où les familles font la queue parfois des heures afin de s’enregistrer dans ce département. « On a aussi équipé des logements proposés aux familles afin qu’elles puissent avoir quelques meubles et appareils électroménagers en arrivant. Il a fallu aussi mettre en place des connexions Internet pour que les étudiants et les lycéens puissent suivre leurs cours en ligne et que les appels vers leurs proches restés en Ukraine soient moins chers », précise Jean Stellittano.

Toujours en partant des besoins exprimés par les bénéficiaires, l’association propose un coffre-fort numérique pour conserver leurs documents et leur facilite l’ouverture d’un compte en banque où déposer leurs économies et encaisser leurs premiers salaires.

3 200 réfugiés présents en Île-de-France 

Quant aux simples citoyens, leur solidarité s’est immédiatement concrétisée par des dons ou des propositions d’hébergement pour les réfugiés. Sébastien Champalone, 42 ans, a ainsi décidé de mettre ses compétences professionnelles au service de l’accueil des Ukrainiens. « J’ai vu un reportage montrant des mères et des enfants en train de fuir l’Ukraine. Ces images me hantaient, j’ai cherché ce que je pouvais faire pour aider. J’ai fait un tour rapide sur Internet et constaté qu’il n’existait pas encore de plateforme pour centraliser les propositions et les demandes d’ hébergement. Comme je suis développeur Web, j’ai décidé d’en créer une », raconte ce père de famille domicilié dans le Morbihan.

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Deux jours plus tard, il mettait en ligne le site solidarite-accueil-refugies-ukrainiens.fr, un outil multilingue, simple et intuitif. Son initiative a tout de suite rencontré un grand succès, avec plus de 1 000 visites quotidiennes, d’autant que le site du gouvernement n’a été mis en place que plus d’une semaine après. « Aujourd’hui, nous recensons plus de 2 500 propositions d’hébergement, et plus de 300 ont déjà trouvé preneur. Les retours sont très positifs et très touchants », ajoute-t-il pudiquement.

« Les hébergements citoyens, c’est formidable, mais cela ne suffira pas, réagit néanmoins Jean Stellittano. Nous allons, hélas, devoir penser les conséquences de ce conflit sur le temps long. D’ailleurs, on anticipe déjà les vacances d’été. En juillet, un village “Copains du monde” accueillera des petits Ukrainiens et leur mère, ainsi que des enfants marocains, des Sénégalais, et des sinistrés de la tempête Alex. Notre principe, c’est d’accueillir tout le monde sans discrimination et de mélanger nos p ublics. »

Même réflexion de la part de Stéphane Troussel, président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement concerné par l’accueil des réfugiés ukrainiens. Sur les 3 200 présents en Île-de-France, un millier est hébergé dans les cinq centres d’accueil du département où, après un premier bilan, ils sont répartis dans la France entière en fonction de leurs désirs et des attaches qu’ils peuvent y compter.

« Cette expérience nous prouve que l’accueil des réfugiés est possible, s’il est organisé. Il ne peut pas y avoir de droit d’asile à double vitesse. Cela doit être une leçon pour la suite », affirme Stéphane Troussel. « Ce qui est mis en place aujourd’hui pour les Ukrainiens correspond à ce que prévoit la convention de Genève : mise à l’abri systématique, libre circulation des personnes, droit de travailler et accès aux soins. »

« C’est ce que nous demandons de longue date pour tous ceux qui fuient les conflits, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, abonde Carine Rolland, présidente de Médecins du monde. Or, depuis trente ans, on est dans une politique de rejet des exilés précaires. Si, tout à coup, on change de logiciel, tout le monde va peut-être comprendre que cette politique humaine que l’on réclame est réaliste. »

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L'Humanité

Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs

Pas honte

Alors que 90 % des 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays seraient des femmes et des enfants, les alertes sur les risques d’exploitation des êtres humains se multiplient.

Alexandra Chaignon

C’est l’une des conséquences délétères de la guerre en Ukraine : ici, en France, les agences matrimoniales, notamment celles spécialisées dans les rencontres avec des femmes de l’Est, font face à un afflux de propositions d’hébergement de la part d’hommes.

Des intentions pour la plupart douteuses, loin d’une quelconque vocation humanitaire, qui masquent une réalité sordide : profiter de l’exil de ces femmes vulnérables. Si la plupart n’aboutissent pas, elles révèlent combien la crainte, relayée par de nombreuses organisations humanitaires, est à prendre au sérieux : l’exploitation des êtres humains.

Des cibles pour les réseaux criminels

Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés : autant de cibles pour les réseaux criminels. Le 23 mars, la commissaire européenne aux affaires intérieures s’est d’ailleurs inquiétée du « risque énorme » de trafic de femmes et d’enfants, après que l’agence européenne de police Europol eut publié un communiqué sur le sujet.

Cette dernière estime qu’« à court terme les risques les plus élevés concernent le ciblage potentiel des victimes par des criminels sous prétexte de promettre un transport, un logement gratuit, un emploi ou d’autres formes de soutien immédiat ».

Les exemples ne manquent pas. « En Pologne, certaines femmes se voient proposer un hébergement en échange de faveurs sexuelles », avance pour sa part Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas France du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains.

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Selon le Fonds des Nations unies pour la population, « la violence basée sur le genre est un problème grave que des millions de femmes et de filles, qui vivent dans l’ombre du conflit dans l’est de l’Ukraine depuis huit ans, ne connaissent que trop bien ».

Selon une enquête réalisée en 2019 pour l’organisation, près de 75 % des femmes du pays rapportent avoir subi « au moins une forme de violence depuis l’âge de 15 ans et une sur trois des violences physiques ou sexuelles ».

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Souveraineté alimentaire et réduction des gaz à effet de serre

Chronique

Absentes du projet de réforme de la Politique agricole commune (PAC) applicable de 2023 à 2027, les pratiques inspirées de l’agroécologie et la mise en place progressive de l’agroforesterie permettraient de produire mieux en réduisant le bilan carbone de l’agriculture.

Gérard Le Puill

Pour la réforme de la Politique agricole commune (PAC) applicable entre 2023 et 2027, la Commission européenne avait proposé deux textes qui se voulaient complémentaires. Le premier, intitulé « Green deal » en anglais et « Pacte vert » en français, promettait une politique agricole plus écologique. Le second, intitulé « De la ferme à table » est déjà mis en cause par les pays membres de l’Union européenne. Il proposait une jachère obligatoire sur 4 % de la superficie de chaque ferme en Europe, soit 4 millions d’hectares au total afin de favoriser la biodiversité. Les agronomes savent que la jachère n’est ni le seul, ni le meilleur moyen pour parvenir à ce résultat. D’autant plus que la flambée des prix des céréales, favorisée au niveau mondial par l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et par des sécheresses dans plusieurs pays producteurs de blé, fait planer une menace de famine dans les pays pauvres et de forte inflation déjà visible en France.

Produire en réduisant le recours aux engrais et aux pesticides est indispensable. Mais réduire de 4 % les superficies cultivables n’apporte pas de solution pérenne de type environnemental si aucune modification agronomique n’est apportée sur les 96 % qui restent en cultures ou en prairies. Les solutions existent. Dans les zones céréalières, le non-labour consiste à griffer le sol sans retourner la terre à la charrue. Il permet de stocker davantage ce carbone, surtout si on introduit des intercultures herbacées entre deux cultures céréalières pour servir d’engrais vert et apporter de la matière organique par cette pratique. Mais, pour éviter que les semis de blé, d’orge, de maïs ou de colza ne soient pas étouffés par des végétaux indésirables au moment de la levée, il faut parfois utiliser un peu de glyphosate afin de détruire ces adventices. Ce qui provoque la protestation indignée d’écologistes militants dépourvus d’un minimum de connaissances agronomiques.

Capter l’azote de l’air, puisqu’il est gratuit

Les engrais azotés coûtent de plus en plus cher en raison de la flambée du prix du gaz, lequel est indispensable pour les produire. Mais il est possible de réduire considérablement le recours à ces engrais en associant des graminées et des légumineuses dans les prairies, comme dans les cultures annuelles. Les trèfles et la luzerne sont des légumineuses qui captent naturellement l’azote de l’air pour en faire un fertilisant grâce à leur système racinaire. Ce fertilisant est aussi consommé par les graminées associées aux légumineuses. Ces graminées sont souvent du ray-grass ou du dactyle dans les prairies naturelles, mais aussi les prairies temporaires qui peuvent durer sept à huit ans. Mieux encore, quand on retourne la prairie pour produire des céréales pendant deux ou trois ans avant d’y semer de l’herbe à nouveau, le stock d’azote cumulé ajouté à la matière organique issu de l’herbe et des déjections des herbivores durant des années a rendu la terre assez fertile pour éviter le recours aux engrais azotés.

Sur les terres céréalières les semis associés de blé et de protéines végétales comme le pois protéagineux ou de féverole permet aussi de réduire sensiblement l’usage des engrais azotés. Ces graines mûrissent en même temps et sont récoltées à la moissonneuse-batteuse. Une trieuse sépare ensuite les graines de blé plus fines que celle du pois ou de la féverole. Cette pratique à cours depuis des décennies au GAEC Ursule à Saint-Mars – des-Prés en Vendée, en agriculture biologique depuis plus 1997. Le blé bio est vendu pour faire du pain, les protéines végétales sont transformées sur la ferme, associées à des céréales secondaires pour nourrir les deux élevages de poulets de chair et de pintades.

Promouvoir l’agroforesterie sur les terres agricoles

Quand mon dernier livre intitulé « Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim »(1) est sorti en novembre de la même année, on ne savait pas encore ce que serait le contenu détaillé de la réforme de la PAC pour les années 2023 à 2027. Dans le chapitre 12 de ce livre, j’ai consacré 13 pages à l’agroforesterie. Cette pratique validée par un quart de siècle de plantations expérimentales observées par l’Institut national de la recherche agronomique et environnementale (INRAE) consiste à planter une cinquantaine d’arbres par hectare dans les prairies, comme dans les plaines céréalières. Le coût de plantations est d’environ 700 € par hectare. Je proposais que le budget de la PAC subventionne chaque année 4 % de la superficie de chaque exploitation sur la base du volontariat entre 2025 et 2050 afin d’être en phase avec l’objectif européen de tendre vers la neutralité carbone en 2050 dans tous les secteurs de l’économie. Il est possible en France de planter du bois d’œuvre, mais aussi des arbres producteurs de nourriture et d’huile parmi lesquels figurent les châtaigniers, les oliviers, les noyers, les noisetiers et les amandiers.

Subventionner ces plantations sur 4 % des superficies agricoles du pays chaque année serait beaucoup plus pertinent que de subventionner 4 % des terres agricoles en jachère permanente. Ce serait aussi plus favorable à la biodiversité et au freinage du réchauffement climatique grâce au cumul des conséquences positives de la croissance de cette agroforesterie au fil des ans. Car en France, comme dans d’autres pays, le taux de mortalité des arbres des forêts est en augmentation constante du fait, notamment, d’une réduction de la pluviométrie, imputable, elle aussi, au réchauffement climatique.

Mais tout cela semble échapper au collège des commissaires européen infiltré depuis des décennies par une multitude de lobbyistes ayant leurs bureaux au siège de la Commission. Ces lobbyistes préparent des projets de réforme qui vont toujours dans le sens des intérêts des multinationales de l’agrochimie et de l’agro-industrie en général. Leurs solutions vont à l’encontre des intérêts bien compris des paysans comme des consommateurs que nous sommes.

  1. « Choses apprises en 2020 pour agir contre la faim », de Gérard Le Puill, éditions du Croquant, 220 pages, 12 €

L'Humanité

Autoportrait d’un académicien en rebelle

Chronique

Jean-Claude LebrunMes révoltes

L’habit, même vert, ne fait pas forcément le moine. Derniers exemples en date, l’hommage d’Hélène Carrère d’Encausse à une révolutionnaire russe dans son livre Alexandra Kollontaï, la Walkyrie de la Révolution (Fayard). Ou le discours de réception sous la Coupole de François Sureau, pas vraiment un modèle de conformisme. Mes révoltes ne le leur cède en rien, tant sur la liberté de ton que sur le fond de la réflexion. Présenté comme un roman, le livre se fonde en fait sur l’axiome qui, très tôt, a dirigé l’existence de son auteur : « Très vite je compris que ce qui m’excitait, me passionnait, dans la littérature, c’était la vie. » C’est bien une vie qui ici se donne à voir, avec une visible sincérité, sous les allures du plus pur romanesque.

Commencé sous les lumineux auspices de l’impressionnisme, Édouard Manet et Berthe Morisot apparaissent sur son arbre généalogique l’itinéraire de Jean-Marie Rouart, contre toute apparence, tient plus d’un cours méandreux que de la ligne droite. À de nombreuses reprises, l’écrivain a évoqué son appartenance à la branche modeste, pour ne pas dire terne, de la famille, comme ses échecs scolaires, les rebuffades des débuts littéraires, les rapports tumultueux avec Raymond Aron, Jean d’Ormesson, la direction du Figaro, les cinq candidatures à l’Académie… Tout ce qui pourrait laisser accroire à une maudissure si, parallèlement, on ne le voyait affermir sa position dans la haute société comme auprès des puissants. Tout cela raconté avec un ton nouveau d’ironie et d’autodérision.

Car, aujourd’hui, Jean-Marie Rouart s’attache à une constante intimement liée à son goût pour la littérature : son romantisme et son exigence de justice, dont témoignent ses articles, mal reçus, sur le procès et le suicide de Gabrielle Russier en 1969, la répression des Basques espagnols, les ententes mafieuses entre pétroliers. Plus tard, il y aurait l’opposition à la prise de contrôle du Figaro par Hersant, le combat contre le proxénétisme ( « exploitation sexuelle d’une classe sociale par une autre ») et surtout la défense acharnée, huit années durant, contre les certitudes aveugles de la machine judiciaire du jardinier marocain Omar Raddad accusé du meurtre de sa patronne. Jean-Marie Rouart dérangeait, était lui-même attaqué en justice et perdait accessoirement sa place au Figaro. Ses révoltes n’étaient pas que de papier, elles tenaient au « lien mystérieux » qui chez lui unit littérature et justice. La beauté de la langue est aussi une beauté de l’âme. Son livre, souvent caustique et toujours émouvant, le démontre à l’envi.

Littérature
L'Humanité

Fabien Roussel à Gentilly : « Des poches pleines pour remplir le panier »

Actu

Fabien Roussel s’est rendu à Gentilly, à quatre jours du scrutin. Les préoccupations sociales étaient au cœur des discussions avec les habitants.

Naïm Sakhi

Après une vie au travail, sa pension n’est que de 1 100 euros, soit au niveau du seuil de pauvreté. À la terrasse d’un café, béret sur la tête, Marcel savoure l’un des rares apéritifs qu’il partage avec ses amis. « Quand j’en ai les moyens, je paye ma tournée, elle me coûte 16 euros », raconte cet ancien agent, catégorie C, de la fonction publique.

À la retraite depuis deux ans, il est contraint de calculer ses dépenses au centime près. « La vie est de plus en plus chère, les prix augmentent, mais pas nos retraites », déplore-t-il. Quand les fins de mois sont intenables, il est contraint de réclamer de l’aide à ses enfants pour faire ses courses. « Ça me permet au moins de remplir le congélateur », assure-t-il.

Difficultés à boucler le mois

La présidentielle ? Ce fan d’Eddy Mitchell a arrêté son choix. Ce sera Fabien Roussel. « Il parle vrai, sans chichi, et ne nous juge pas. Et son programme est bon », argumente Marcel. D’ailleurs, le candidat communiste est assis non loin de lui, à la table d’à côté. Le député du Nord achève une déambulation sur un marché populaire de Gentilly.

Dans cette municipalité communiste du Val-de-Marne, mercredi 6 avril, les difficultés à boucler les fins de mois monopolisent les discussions avec les électeurs. « J’ai perdu sur les deux tableaux, 20 euros sur ma complémentaire et aussi sur ma pension générale », s’inquiète Marie-Jeanne, une ancienne aide-soignante. « D’un côté, on vous distribue un chèque pour faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, mais de l’autre, on vous prend les sous dans la poche », s’agace Fabien Roussel, rappelant au passage sa mesure d’un minimum retraite de 1 200 euros. Et d’ajouter, « ce soir, je mettrai les pieds dans le plat au journal télévisé », promettant ainsi à cette retraitée de relayer son témoignage. Avec une amie, Marie-Jeanne est conquise. Mais comme nombre d’électeurs, son choix n’est pas arrêté : « Voter Fabien Roussel ? C’est une possibilité. » Elle précise avoir « toujours voté à gauche ».

Un peu plus loin, le candidat est interpellé par un commerçant. « J’ai ouvert ma boucherie en 2006, et depuis je ne peux que constater la baisse du panier moyen des clients, malgré les promotions », confie-t-il. « Pour remplir le panier, il faut d’abord que les poches soient pleines », répond le communiste. Loin des fantasmes de l’extrême droite autour du « grand remplacement », le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français dans cette élection (cité par 57 % d’entre eux, selon un sondage Elabe). Pour y répondre, Fabien Roussel souhaite relever le Smic à 1 923 euros brut par mois et revaloriser les salaires des fonctionnaires de 30 %, afin de rattraper le gel du point d’indice. À quatre jours du scrutin, et à la veille de son ultime meeting, le communiste entend jeter toutes ses forces dans la bataille. « Jusqu’à la dernière seconde, je veux convaincre ceux qui hésitent. Les choses peuvent bouger », insiste-t-il.

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Présidentielle. Pour Fabien Roussel, «les gens ont besoin de retrouver de l’espoir »

La rencontre

Après un an à arpenter le pays, le député du Nord a réussi à creuser son sillon dans la présidentielle. Le candidat communiste a marqué la campagne, fort d’un projet positif qui s’attaque à la finance et redonne du pouvoir aux salariés. Rencontre avec Fabien Roussel heureux et fier de défendre les classes populaires.

Julia HamlaouiCédric Clérin

À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, Fabien Roussel nous a reçus, entre un déplacement à Besançon, dans le Doubs, et un plateau télé. Le candidat communiste n’en démord pas ; il veut s’adresser à cette France populaire, encore indécise : « Je souhaite les convaincre, comme ceux qui ont voté à droite ou à l’extrême droite, ou qui ont été abstentionnistes», affirme le député du Nord, fier du chemin parcouru depuis le lancement de sa campagne pour des « Jours heureux ».

Le premier tour n’est plus qu’à quelques jours, dans quel état d’esprit êtes-vous alors que cette campagne présidentielle – la première avec un candidat PCF depuis quinze ans – arrive à son terme ?

D’abord, je mesure le chemin parcouru. Depuis son lancement, il y a presque un an, notre campagne s’est élargie, nous rassemblons bien au-delà des communistes. Nous finissons avec de nouvelles forces à nos côtés, d’anciens socialistes, les Radicaux de gauche, la Gauche républicaine et socialiste, le Mouvement républicain et citoyen, etc. J’ai aussi mesuré combien les Français s’attachent autant aux contenus qu’à la personne qui les porte. C’est une élection qui reste très personnalisée. J’ai aussi un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention. C’est un risque, car on a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine. A contrario, j’ai été frappé par le fait que les gens ont besoin de retrouver de l’espoir, qu’on les respecte, qu’on les défende. C’est pour cela que j’ai jusqu’au bout mis ma campagne aux couleurs des « Jours heureux ». On en a tellement besoin.

J’ai un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention.

Ce parcours est-il conforme à ce que vous imaginiez au départ ?

Nous savions que ce serait un immense défi, un chemin parsemé d’embûches. On n’a pas été déçu.Mais je n’avais pas imaginé non plus à quel point ce serait une campagne enthousiaste. En réalité, j’aimerais que ça continue : j’ai cet appétit des rencontres avec les Français. Je pense aux salariés des Fonderies du Poitou, qui n’ont pas de repreneur, à ceux de la SAM auxquels on demande de dégager, aux étudiants pour lesquels Macron estime que le stress de Parcoursup est salutaire. Je veux continuer de les défendre, me battre à leurs côtés, faire respecter leur boulot.

Après le Covid, la guerre en Ukraine a bouleversé la campagne. Face à une telle crise, quelles seraient vos premières décisions à l’Élysée ?

La situation évolue très vite, mais je serais guidé par deux priorités. La première, c’est donner toute sa force à la diplomatie pour un cessez-le-feu le plus rapide possible. Tout doit être fait pour peser sur Vladimir Poutine, obtenir un cessez-le-feu, et éviter l’embrasement. Il faut renforcer les sanctions contre les oligarques. Elles s’appliquent aux patrimoines d’au moins 5 milliards d’euros. Au début, c’était même 10 milliards. À ce tarif, ils ont de quoi voir venir. Ma deuxième priorité serait de mesurer l’impact de chaque décision sur la vie des Français. Parce que je n’accepterais pas davantage de dégradation de leur pouvoir d’achat ou de l’emploi.

Je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires.

Dès le départ, vous avez fait de la lutte contre la vie chère un enjeu majeur de votre campagne. Alors que la plupart des candidats – parfois contraints et forcés par l’actualité – se sont saisis de la question du pouvoir d’achat, en quoi faites-vous la différence ?

Je mets en première ligne l’augmentation des salaires et des pensions. C’est tellement urgent que même la droite a été obligée de s’y mettre. Mais, attention, certains la proposent à la mode des assureurs, avec un petit astérisque « sans hausse des cotisations », voire « avec baisse des cotisations ». Bien sûr ils ne le précisent jamais, mais cela signifie en vrai, « demain, sans Sécurité sociale ». J’alerte donc sur ces arnaqueurs. À gauche, l’une des différences que j’ai revendiquées, c’est que nous voulons non seulement mieux répartir les richesses, mais aussi décider comment nous les produisons. Pour cela, il faut se réapproprier nos moyens de production en partageant le pouvoir dans les entreprises. Ce n’est pas une mesure fiscale, mais démocratique. Elle consiste à prendre le pouvoir sur la finance. C’est le cœur de mon projet pour la France.

Ça ne coûte rien – au-delà d’abroger les lois El Khomri et les ordonnances Macron – de donner du pouvoir aux salariés dans les comités d’entreprise, dans les conseils d’administration pour décider de produire mieux en respectant les êtres humains, les ressources naturelles, la biodiversité, l’égalité salariale... L’autre volet, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance. À 80 %, ce sont des emplois féminins avec des horaires décalés, sous-payés, alors qu’ils sont essentiels.

Au-delà de ces profonds changements, comment, au lendemain de l’élection, si vous étiez au pouvoir, les Français pourraient-ils finir leur mois plus facilement ?

Pour tout de suite donner un coup de fouet au pouvoir d’achat des Français par la loi, je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires. Si nous n’y parvenons pas par le dialogue, je mettrai en place un mécanisme, qui a existé dans les années 1980 : l’échelle mobile des salaires, pour les indexer sur l’évolution du Smic. Nous nous engagerons aussi sans tarder dans la relocalisation de notre production. C’est déterminant, parce que si les gains de pouvoir d’achat servent à acheter des produits venus de l’étranger, ça ne marche pas. C’est ce qu’on a appris des années 1980. Il faut à la fois un choc de la demande et de l’offre locale.

Nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État.

Emmanuel Macron, en tête dans les sondages, promet retraite à 65 ans et RSA conditionné à des heures d’activité. Vous y opposez des « Jours heureux », des « réformes positives », dont la retraite à 60 ans et l’augmentation des minima sociaux. Où en trouvez-vous les moyens ?

D’abord, nous dépenserons mieux l’argent public. Le plan de relance d’Emmanuel Macron, c’est 100 milliards d’euros. Donner gratis à des multinationales comme Amazon ou Total, qui viennent de faire 160 milliards d’euros de bénéfices, c’est hors de question. Nous conditionnerons les versements à des investissements, au respect de règles climatiques et sociales. Second levier : nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital plutôt que du travail, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État. La Banque centrale européenne doit aussi jouer un tout autre rôle. Le pacte de stabilité est mort, et nous voulons faire définitivement sauter le verrou budgétaire pour investir, non pas principalement dans des dépenses d’armement, mais dans des politiques sanitaires, les services publics, la formation, l’école. Enfin, créer des emplois bien rémunérés dans les services publics ou avec la relocalisation de la production, sécuriser l’emploi et la formation tout au long de la vie afin d’éradiquer le chômage de masse, ça produit des ressources tout de suite avec les cotisations sociales, la TVA, les impôts… Avec une France où les salariés sont bien payés, heureux au travail comme dans leur vie, respectés, on est beaucoup plus efficace économiquement, malgré ce que prétendent les libéraux et le Medef.

L’extrême droite est historiquement forte et occupe le débat public avec des saillies racistes, notamment de Zemmour, encore inimaginables il y a quelques années. La gauche a-t-elle été à la hauteur de cette menace ?

Ces dernières années, on a trompé les Français en leur faisant croire que leurs problèmes de salaire, de travail, du quotidien étaient liés à l’immigration. C’est une honte : tout a été fait pour les diviser en fonction de leurs origines, de leur couleur, de leur religion, même de leur prénom. Cela a aussi permis de ne pas parler des vrais sujets, des questions sociales. C’est dans un tel contexte qu’une partie de la gauche s’est détournée des classes populaires, qu’elle n’a pas su ou voulu répondre à leurs attentes, y compris la sécurité et la tranquillité publiques. On m’a aussi reproché de parler de souveraineté, d’alimentation, de « bonnes bouffes ». Or, ce sont des questions qui comptent. Je souhaite parler aux classes populaires, aux classes moyennes, des banlieues comme de la campagne, sans distinction. Parler de justice sociale, de justice fiscale, de tranquillité publique… sans complexes. Par ailleurs, tout le monde joue avec l’extrême droite en la mettant au centre du débat. Depuis un an, on nous dit que l’élection est pliée et que ce sera un duel Macron-Le Pen. Combien de fois l’ai-je dénoncé ? On récolte ce que l’on sème.

Vous avez en effet été attaqué au fil des semaines. Qu’est-ce qui vous a paru le plus injuste ?

J’en retiens deux. Lorsque j’ai défendu le droit de manger une bonne viande, tout en précisant qu’il fallait en manger moins, mais mieux. Je le répète une nouvelle fois : je suis pour la réduction de 20 % de la consommation de viande et pour qu’elle soit produite en France, alors qu’elle vient aujourd’hui à 50 % de l’étranger. Cela m’a valu une déferlante sur les réseaux sociaux. Comme lorsque j’ai plaidé pour le mix énergétique et la nécessité d’investir dans le nucléaire. Avec la même réaction en chaîne. Mais, cela est davantage passé sous les radars médiatiques, j’ai surtout été beaucoup soutenu, énormément même. Au-delà de ma famille politique.

Une de mes priorités, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance.

Vous plaidez pour une écologie qui « ne culpabilise pas les classes populaires », dites-vous, notamment sur l’alimentation ou l’usage de la voiture, mais un changement des modes de consommation n’est-il pas nécessaire face à l’urgence climatique ?

Justement, je défends une vraie révolution de nos modes de production, de déplacement, de consommation. Mais de manière positive, heureuse. Prenons l’exemple de la mobilité : je veux rendre accessibles les transports non polluants avec la gratuité la plus étendue possible des transports en commun, avec un investissement massif dans le rail, ou encore dans 100 000 kilomètres de pistes cyclables. Néanmoins, ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture doivent pouvoir la changer pour un véhicule propre avec une prime à la conversion, plutôt que de se voir interdire l’accès aux grandes villes. Moi, je ne demanderai pas à ceux qui ont déjà des petits salaires et des petites retraites de payer en plus. Je suis le seul à proposer cette économie positive, à mettre sur la table 65 milliards d’euros d’investissements publics, pour les transports, les logements, l’agriculture.

Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger.

Pourquoi jugez-vous nécessaire de porter le fer sur le terrain de la sécurité, d’ordinaire terrain privilégié de la droite et de l’extrême droite ?

Parce que c’est un droit fondamental. Et, avec le pouvoir d’achat, c’est l’une des principales préoccupations des Français. Quand j’entends la droite ériger ce sujet en étendard tout en disant qu’il faut privatiser la police ou développer les polices municipales, je dis qu’ils sont dangereux ! C’est un terrain de combat idéologique avec la droite et l’extrême droite que je veux assumer. D’autant que ce sont eux les responsables. On a fermé des commissariats, des gendarmeries, on a réduit les services publics et affaibli nos communes. Cela pose des questions réelles pour la tranquillité publique comme pour la lutte contre les trafics. Par exemple, on continue de supprimer des postes de douaniers alors que la drogue arrive par conteneurs entiers au Havre ou à Marseille. S’y ajoutent la prostitution, les trafics d’êtres humains… Et on n’aurait pas le droit de parler de tout ça ? Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger, permettre aux quartiers populaires de vivre paisiblement, sauver la justice du sinistre actuel. Une politique de gauche, de progrès social, portée par l’État en matière de tranquillité publique est indispensable. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de police et de gendarmerie – au passage, les bleus ont des petits salaires, ce sont des ouvriers de la sécurité –, c’est aussi une question de République, de services publics, de moyens pour nos communes, nos écoles, nos transports publics…

Vous avez défendu tout au long de cette campagne une « République sociale et laïque ». En quoi consiste-t-elle ?

Les deux vont de pair. « La République sera sociale si elle est laïque », disait Jaurès. Et c’est un combat qui prend tout son sens aujourd’hui. D’abord, parce que tout a été fait pour qu’on évite de parler des questions sociales, du pouvoir d’achat. Et, d’autre part, parce que la laïcité a été dévoyée, utilisée notamment pour stigmatiser une partie de la population – je pense aux personnes de confession musulmane. Je souhaite pour ma part porter une République qui garantisse l’égalité des droits, l’égalité de tous les citoyens, la paix sociale. Et donc une République à la fois sociale et laïque. Sans y ajouter d’adjectifs : toute la laïcité, rien que la laïcité, celle contenue dans notre belle et grande loi de 1905.

Une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi.

Une partie des autres candidats évoque un vote utile en leur faveur. Quel rôle peut jouer le bulletin de vote à votre nom, au vu des rapports de forces de cette présidentielle ?

D’abord, une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quels échecs, à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi. Il n’y a pas de vote inutile. D’ailleurs, j’entends tout le monde le dire à gauche. Je sais que des électeurs resteront indécis jusqu’au jour J. Je veux jusqu’au bout m’adresser à ceux qui doutent, qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite. Je leur demande de voter pour eux, pour leur porte-monnaie, l’avenir de leurs enfants. Je leur dis qu’avec ma candidature ils votent pour un projet de rassemblement et de reconstruction d’une gauche qui retrouvera le chemin du pouvoir parce qu’elle tournera la page du passé. Ils peuvent être assurés de mon engagement et de ma sincérité, pleine et entière.

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Face aux indécis, Fabien Roussel cherche à convaincre

Actu

CAMPAGNE Le candidat communiste participait lundi soir à un porte-à-porte dans un quartier populaire de Malakoff. Aux habitants, il a dit vouloir rendre leur vote le plus utile possible et « redonner de l’espoir ».

Diego Chauvet

« Il reste 30 % de Français qui n’ont pas encore fait de choix. C’est énorme, et ça peut tout changer », mesure Fabien Roussel. Alors lundi soir, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le candidat PCF à la présidentielle s’est déplacé dans un bâtiment de la commune pour un porte-à-porte aux côtés des militants. Avec cet objectif : convaincre les abstentionnistes et ceux qui hésitent encore. Entouré d’une nuée de caméras et de micros, le secrétaire national du PCF s’engouffre dans le hall. Direction le 17e étage de ce HLM, où il commence à sonner aux portes. C’est Lydie, une retraitée, qui lui ouvre et le reconnaît. « Je ne peux plus faire grand-chose, mais je parle autour de moi, dit-elle d’emblée. Ce que je veux, c’est que le fascisme ne passe pas. » Du coup, question presque naturelle d’un journaliste : « Fabien Roussel est-il un bon candidat ? Il est derrière Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. » Réponse de Lydie : « Je vais voter quand même pour Fabien Roussel. » Le candidat communiste n’a pas besoin de convaincre Lydie, seulement de l’écouter parler de sa petite retraite pour constater que son programme en la matière (la retraite à taux plein à 60 ans) correspond à ses besoins et attentes.

Quelques étages plus bas, c’est un futur retraité qui lui ouvre. Fonctionnaire catégorie C à Paris, il s’arrêtera en octobre 2023. Et déjà, il s’inquiète : « Je vais devoir me débrouiller avec 1 400 euros par mois, c’est-à-dire avec 600 euros de moins, après toute une vie de travail. » Il constate amer que les « primes » qui ont complété son salaire ne comptent pas dans le calcul de sa retraite. « Je suis pour que l’on calcule les pensions sur les dix dernières années de carrière », lui rappelle alors Fabien Roussel.

« donner de la force »

Le futur retraité écoute, acquiesce. Il dit ne pas avoir encore choisi pour qui il votera, et qu’il se déterminera à la dernière minute. Une autre fonctionnaire, catégorie C également, se plaint de la faiblesse de sa rémunération et de l’augmentation des prix. « Je propose le dégel du point d’indice des fonctionnaires, souligne Fabien Roussel.  Et la baisse des factures de gaz et d’électricité. »

À un autre étage encore, c’est un homme qui se dit « déchiré » qui ouvre sa porte au candidat. « Déchiré » par le choix qu’il devra faire dimanche dans les urnes. « Je regrette qu’il n’y ait pas d’union de la gauche », dit-il au candidat communiste, en affichant sa proximité avec ses idées et son programme. « J’hésite malgré tout à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le problème, c’est la porte ouverte actuellement à Macron et Le Pen », redoute-t-il. « Je voudrais que votre vote soit le plus utile possible », lui répond alors Fabien Roussel. « Comment peut-on imaginer que toutes ces idées que j’ai défendues dans la campagne soient balayées ? Ou pas utiles ? Je veux leur donner du poids, de la force. » Le candidat PCF rencontre ensuite d’autres indécis qui n’en disent pas plus sur leurs hésitations. Puis il évoque la situation des handicapés et son programme pour l’écologie avec un jeune de 18 ans qui votera pour la première fois le 10 avril.

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L'Humanité

Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale

Actu

Campagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm SakhiJulia Hamlaoui

Villeurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.

Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».

Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député.  C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.

« La casa de Roussel »

La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat  ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !» 

Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République  ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale.  »

« pour que l’argent serve les gens »

À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.

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L'Humanité

L’urgence démocratique est là

Éditorial

Fabien Gay

Considérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.

À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.

Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande ­Sécurité ­sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du ­libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.

Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.

Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.

Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.

Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, ­associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du ­gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.

Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.

Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.

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Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

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Le Figaro

Impôt : l'accès en ligne à la déclaration des revenus suspendu après des erreurs de pré-remplissage

L'administration fiscale a fait cette annonce ce vendredi, au lendemain du début de la campagne de déclaration des revenus de 2021.

La direction générale des finances publiques (DGFiP) a annoncé vendredi la suspension «à partir d'aujourd'hui» de l'accès au site de déclaration de revenus en ligne «au moins pour le week-end», après des erreurs de pré-remplissage des déclarations, notamment pour des professeurs.

«L'accès à la déclaration en ligne est temporairement suspendu à partir d'aujourd'hui, le temps de mener les investigations nécessaires», a expliqué à l'AFP un porte-parole de la DGFiP, après le signalement par des contribuables de montants surévalués des revenus pré-remplis, au lendemain du début de la campagne de déclaration des revenus pour 2021.

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L'alerte est venue de professeurs qui s'inquiétaient de l'écart entre leurs revenus réels et celui de leurs déclarations pré-remplies. «Nous avons constaté des écarts sur certaines catégories dont les professeurs et des travaux d'expertise sont en cours en ce moment», a déclaré à l'AFP le représentant de la Direction générale des Finances publiques. Certaines réactions sur les réseaux sociaux parlent de majorations des revenues comprises entre 30% et 60%.

Quelques nouveautés cette année

La DGFiP estime que les écarts constatés n'affecteront pas le montant de l'impôt prélevé mais a préféré suspendre les télédéclarations «le temps de mener les contrôles nécessaires». «Si vous avez validé une déclaration comportant une erreur de préremplissage, il sera possible de la corriger ultérieurement et toutes les informations vous seront données dès la réouverture du site», assure l'administration dans un communiqué publié vendredi.

À lire aussiImpôt sur le revenu: ce qui change en 2022

La campagne de déclaration 2022 des revenus 2021 a débuté jeudi, avec quelques nouveautés comme la revalorisation du barème kilométrique décidée face à la hausse des prix des carburants. Pour la quasi-totalité des ménages français qui choisissent de l'effectuer en ligne, la date limite s'échelonne du 24 mai au 8 juin, en fonction de leur département de résidence. Les ménages qui ne peuvent pas faire de déclaration en ligne et remplissent donc encore une déclaration papier, ont de leur côté jusqu'au 19 mai à minuit pour la renvoyer.

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Le Figaro

La Russie expulse 45 diplomates polonais en mesure de représailles

EN COURS : Mis à jour le 8 avril 2022 à 15:47

Le 23 mars, la Pologne avait annoncé, par la voix de son ministre de l'Intérieur Mariusz Kaminski, l'expulsion 45 «espions russes se faisant passer pour des diplomates».

La Russie et l'Ukraine «désireuses» de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie

La Russie et l'Ukraine restent «désireuses» de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie malgré les récentes exactions survenues notamment à Boutcha, a affirmé vendredi un haut responsable turc.

«La Russie et l'Ukraine sont désireuses de s'entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d'un accord sur un texte commun», a indiqué à des journalistes ce responsable de haut niveau, refusant d'être nommé.

Près de 700 personnés tuées à Tcherniguiv depuis le début de l'invasion russe

Près de 700 personnes ont été tuées dans des bombardements russes à Tcherniguiv, centre régional situé au nord de Kiev, la capitale de l'Ukraine, près de la frontière bélarusse, a indiqué vendredi le maire de cette ville cité par l'agence de presse Unian.

«Je peux donner un chiffre approximatif, 700 personnes. Il s'agit des militaires et civils», a indiqué le maire Vladyslav Atrochenko cité par l'agence Unian tout en précisant que deux tiers des habitants avaient quitté cette localité.

L'Allemagne annonce un important plan d'aide aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre

Le gouvernement allemand a présenté vendredi un programme d'aides de plusieurs milliards d'euros aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment à cause des coûts de l'énergie et des pénuries de matériaux.

Ce plan contient notamment une enveloppe de «100 milliards d'euros» de prêts garantis par l’État, «7 milliards d'euros» de prêts publics à taux réduit et ouvre la voie à des «aides en capital» et des «subventions» pour alléger la facture énergétique des entreprises, a détaillé le ministère de l’Économie.

Moscou accuse l'Ukraine d'avoir délibérément tiré sur la gare de Kramatorsk

La Russie a accusé vendredi les forces armées ukrainiennes d'avoir délibérément tiré un missile sur la gare bondée de Kramatorsk, dans l'est du pays, faisant au moins 39 morts. «Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d'empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain», a accusé le ministère russe de la Défense, assurant que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

L'Ukraine ne peut pas attendre les armes et les sanctions occidentales, plaide Zelensky

L'Ukraine ne peut pas attendre davantage de nouvelles armes occidentales et a besoin de sanctions «puissantes» contre la Russie dignes des «cocktails Molotov» popularisés par la résistance finlandaise en 1939-40, a plaidé vendredi son président Volodymyr Zelensky devant le Parlement finlandais.

Le chef de l’État ukrainien a critiqué «ceux qui nous font attendre, attendre les choses dont nous avons profondément besoin, attendre pour les moyens de défendre nos vies». «Nous avons besoin d'armes dont disposent certains de nos partenaires de l'Union européenne», a-t-il réaffirmé.

Le dirigeant a appelé l'Europe à prendre un «cocktail Molotov» de sanctions contre la Russie, en allusion au nom des bombes incendiaires popularisées par les Finlandais lors de leur guerre contre l'Union soviétique durant la Seconde guerre mondiale. «Combien de temps l'Europe peut-elle ignorer un embargo contre le pétrole russe? Combien de temps?», a-t-il insisté.

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième série de sanctions contre Moscou. Mais Kiev demande plus, notamment contre le pétrole et le gaz.

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La Slovaquie fournit à l'Ukraine le système de défense anti-aérien S-300

Le premier ministre slovaque a confirmé sur Twitter que la Slovaquie avait fourni à l’Ukraine le système de défense anti-aérien S-300. «La nation ukrainienne défend courageusement son pays souverain et nous aussi. C’est notre devoir d’aider, de ne pas rester immobiles et d’ignorer la perte des vies humaines sous l’agression russe», a-t-il commenté.

Attaque sur la gare de Kramatorsk: 39 morts, dont quatre enfants selon Kiev

Au moins 39 personnes dont quatre enfants ont été tuées dans l'attaque au missile vendredi sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les services de sécurité ukrainiens (SBU), revoyant à la hausse un précédent bilan.

«Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants», a indiqué sur Facebook le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko.

L'UE a déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes

Les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, selon un décompte encore partiel annoncé vendredi par la Commission européenne.

Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des oeuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation «est toujours en cours» a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, «plus de la moitié d'entre eux» ont communiqué le bilan de leurs mesures.

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L'armée russe dément avoir frappé Kramatorsk et dénonce une «provocation» ukrainienne

L'armée russe a démenti vendredi tout tir de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, dénonçant une «provocation» des forces de Kiev, alors que cette frappe a fait au moins 35 morts. «Toutes les déclarations des représentants du régime nationaliste de Kiev sur le fait que la Russie a mené une attaque de missile contre la gare ferroviaire de Kramatorsk sont une provocation et ne correspondent pas à la vérité», a dit le ministère de la Défense,

«Nous soulignons tout particulièrement que les missiles tactiques Totchka-U, dont les débris ont été retrouvés dans les environs de la gare de Kramatorsk et (dont les images) ont été diffusées par des témoins, ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes», a-t-il poursuivi. La Russie dément systématiquement être à l'origine de morts civils en Ukraine, où elle a lancé une vaste offensive militaire le 24 février.

L'UE «condamne fermement» l'attaque sur la gare de Kramatorsk

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a condamné «fermement» l'attaque qui a touché vendredi la gare de Kramatorsk, dans l’est de l'Ukraine, accusant la Russie, qui a démenti en être l'auteur, de «causer des souffrances humaines».

«Je condamne fermement l'attaque aveugle de ce matin contre une gare à #Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés», a déclaré Josep Borrell sur Twitter. «Il s'agit d'une nouvelle tentative de fermer les voies d'évacuation pour ceux qui fuient cette guerre injustifiée et de causer des souffrances humaines», a-t-il dénoncé.

Londres sanctionne les filles de Poutine et de Lavrov

Le Royaume-Uni a sanctionné vendredi les deux filles du président russe Vladimir Poutine et celle du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en raison de l'invasion de l'Ukraine, disant vouloir s'en prendre au «train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin». Katerina Tikhonova et Maria Vorontsova, filles de Vladimir Poutine avec son ex-femme Lioudmila, ainsi que Ekaterina Vinokourova, fille de Sergueï Lavrov, sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé, a indiqué dans un communiqué la diplomatie britannique, qui prend ainsi la suite de Washington et Bruxelles.

Zelensky dénonce un «mal sans limite» après l’attaque sur la gare de Kramatorsk

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé vendredi un «mal sans limite» déchaîné par la Russie après l'attaque à la roquette sur la gare de Kramatorsk dans l’est, d'où évacuaient des civils, qui a fait au moins 35 morts. «Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils détruisent cyniquement la population civile. C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais», a écrit le président ukrainien sur Telegram, dénonçant les méthodes «inhumaines» des forces russes.

Le Japon va cesser d'importer du charbon russe, parmi d'autres sanctions

Le Japon a annoncé vendredi de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie en protestation de ses violations du droit international en Ukraine, dont l'interdiction d'importation de charbon russe. «Nous allons interdire l'importation de charbon russe. Nous adopterons des alternatives et en réduisant progressivement les importations, nous réduirons notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie», a déclaré le premier ministre nippon Fumio Kishida lors d'une intervention retransmise à la télévision.

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Au Danemark, des «villages ukrainiens» pour recevoir les réfugiés

Le gouvernement danois se prépare à instaurer des «villages ukrainiens» temporaires pour pouvoir accueillir les déplacés venant d'Ukraine qui pourraient atteindre 100.000 personnes, cinq fois plus que précédemment estimé, a annoncé vendredi le ministre des Migrations. «Nous nous préparons à ce que les Ukrainiens soient hébergés dans des sortes de villages ukrainiens, où il pourrait y avoir des garderies et un enseignement dispensé aux enfants en ukrainien, auxquels les Ukrainiens eux-mêmes pourraient participer», a dit Mattias Tesfaye, dans un entretien avec le quotidien Berlingske.

Ces «villages», éparpillés à travers le Danemark et dont le nombre n'a pas été spécifié, pourraient être installés dans d'anciens complexes hospitaliers, scolaires, des casernes ou des maisons de retraite désaffectées. Ils rassembleraient à chaque fois une centaine de personnes. Cette mise en place rompt avec les pratiques d'accueil habituelles du pays scandinave où les demandeurs d'asile et les réfugiés sont traditionnellement disséminés à travers le royaume de 5,8 millions d'habitants.

La Banque centrale russe baisse par surprise son taux directeur de 20% à 17%

La Banque centrale russe a abaissé par surprise son taux directeur à 17% vendredi, après l'avoir augmenté drastiquement à 20% dans la foulée des premières sanctions après l'entrée des troupes russes en Ukraine. Cette baisse, effective à partir de lundi, est justifiée par le fait que «les risques pour la stabilité financière sont toujours présents, mais ont cessé d'augmenter pour l'instant», note la Banque de Russie dans un communiqué, notamment en raison des stricts contrôles de capitaux qu'elle a mis en place.

Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV annonce 2 milliards de perte depuis le début de la guerre

Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a annoncé vendredi une perte de deux milliards d'euros au premier trimestre, en raison de l'impact des sanctions sur ses activités en Russie après l'invasion de l'Ukraine. «OMV a annulé les intérêts liés au projet Nord Stream 2 et il s'agit d'une perte de valeur qui sera signalée comme un effet spécial au premier trimestre 2022», a écrit l'entreprise dans un communiqué de présentation de ses résultats préliminaires.

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«La dépréciation» de ses sociétés gazières en Russie, déclenchée par «les contre-sanctions annoncées par le gouvernement russe», est aussi comptabilisée et «traduit une perte d'un milliard d'euros», a-t-elle précisé. Le 5 mars, OMV s'est retiré du projet de gazoduc Nord Stream 2 qu'il a cofinancé et qui avait été suspendu le 22 février par l'Allemagne, à la suite de la reconnaissance par Moscou de provinces ukrainiennes prorusses.

Funérailles du nationaliste Jirinovski en présence de Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage vendredi au défunt trublion ultranationaliste Vladimir Jirinovski, un opposant conciliant, en déposant un bouquet de roses rouges au pied de son cercueil lors de funérailles à Moscou. La mort de Jirinovski, à 75 ans, a été annoncée mercredi. Haut en couleur mais pas rebelle à Vladimir Poutine, il était une figure majeure de la scène politique russe depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

Après une messe en la Cathédrale du Christ-Sauveur, une cérémonie d'hommage à cercueil ouvert s'est tenue, lors de laquelle M. Poutine a fait une brève apparition, déposant un bouquet et s'inclinant sans mot dire devant le mort. La mise en terre de Jirinovski était prévue dans l'après-midi.

Jirinovski a participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne et son Parti libéral-démocrate (LDPR, extrême droite) a toujours été représenté dans les instances locales et nationales. Ce sont ses diatribes, ses élans guerriers et ses apparitions tumultueuses qui restent dans les mémoires des Russes, comme la fois où il a jeté un verre d'eau dans un débat en insultant son adversaire ou celle où il s'est battu avec un député. Son dernier coup d'éclat remonte au 22 décembre, lorsqu'il avait prédit que 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

La gare de Kramatorsk touchée par deux roquettes, au moins 35 morts et 100 blessés

Au moins 35 personnes ont été tuées et 100 blessées vendredi après que deux roquettes se sont abattues sur la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, par laquelle des milliers de personnes sont évacuées depuis plusieurs jours. Un volontaire humanitaire qui participe à l'évacuation des corps a affirmé à l'AFP qu'au moins 35 personnes étaient mortes. Un journaliste de l'AFP a vu les corps, dans des sacs mortuaires et sous des bâches, d'au moins 20 personnes. Présent sur place plus tôt, il avait constaté que des centaines de personnes espéraient encore y trouver un train pour quitter la ville, sous menace d'une offensive russe majeure.

Le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a lui évoqué 30 morts et plus de 100 blessés, dénonçant sur sa chaîne Telegram une «frappe délibérée». Quatre voiture étaient brûlées devant la gare. L'intérieur et l'entrée de la gare étaient eux couverts de sang, de longues traces s'étendant par endroits sur le trottoir et des rangées de banc étant carbonisées. Sur le parvis devant la gare, les restes d'un missile était toujours visible, sur lequel on pouvait lire en russe «Pour nos enfants». Des bagages abandonnés et d'innombrables débris et éclats de verre brisés jonchaient aussi le parvis et les environ de la gare.

Les corps, déposés devant des petites boutiques attenantes à la gare, ont ensuite été évacués dans des camions de l'armée, selon le correspondant de l'AFP. «Deux roquettes sont tombées sur la gare de Kramatorsk», avait dans un premier temps annoncé la compagnie ferroviaire ukrainienne.

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Le Japon annonce l'expulsion de huit diplomates russes

Le Japon a annoncé vendredi l'expulsion de huit diplomates et responsables russes pour exprimer son indignation devant la mort de nombreux civils en Ukraine, en qualifiant les actions de Moscou de violations du droit international «absolument inacceptables». «En conséquence d'une évaluation complète par notre pays, nous avons demandé l'expulsion de huit diplomates de l'ambassade de Russie au Japon et de fonctionnaires de la représentation commerciale de la Fédération de Russie», a déclaré la porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Hikariko Ono.

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Les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs «plus hauts niveaux jamais enregistrés», à cause de la guerre en Ukraine qui «provoque des chocs» sur les marchés des céréales et des huiles végétales, a annoncé vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu au mois de février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une nouvelle hausse de 12,6% d'un mois sur l'autre, indique l'organisation dans un communiqué.

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Le Monténégro ordonne l'expulsion de quatre diplomates russes

Le Monténégro a ordonné l'expulsion de quatre diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Ces diplomates ont «violé les normes diplomatiques», a précisé le ministère dans ce communiqué diffusé jeudi soir. Ils ont une semaine pour quitter le territoire du Monténégro et s'ajoutent à un diplomate russe expulsé auparavant, après le début de l'invasion russe sur l'Ukraine. Selon le quotidien Pobjeda, citant une source gouvernementale commentant la décision des autorités monténégrines, les diplomates concernés se sont livrés à des «activités subversives» et «une ligne rouge a été franchie».

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De nombreux pays européens comme la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche ou la Grèce, ainsi que les États-Unis ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l'invasion de la l'Ukraine par la Russie. Le Monténégro s'est joint de manière déclarative aux sanctions imposées à la Russie par l'Union européenne mais ne les toujours pas mis en œuvre. L'ancienne République yougoslave, qui a déclaré son indépendance en 2006, a adhéré à l'Otan en 2017.

Plus de 9600 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

Plus de 9600 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué. Selon les derniers chiffres de la «cellule Ukraine» installée rue de Grenelle, 9637 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré. Cette cellule a été mise en place dès le début de l'invasion russe de l'Ukraine, fin février pour anticiper l'accueil et la scolarisation des élèves réfugiés ukrainiens.

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Ces chiffres, arrêtés jeudi à 16 heures, augmentent rapidement puisque vendredi dernier, on comptait 6800 élèves ukrainiens scolarisés en France. Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, la Normandie ou encore Créteil.

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La région de Soumy, frontalière avec la Russie, est «libérée» des forces russes

La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l'Ukraine, a été totalement «libérée» des forces russes, a annoncé vendredi le chef de l'administration régionale Dmytro Jivitsky. «Le territoire de la région est libéré des Orcs», a-t-il annoncé sur Telegram, en utilisant le surnom, tiré du livre Le Seigneur des anneaux, qui est fréquemment donné aux soldats russes en Ukraine. Il a ajouté toutefois que la zone n'était «pas sûre» et que des opérations de déminage étaient en cours.

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Avec ce départ des troupes russes de la région de Soumy, Moscou a désormais totalement évacué le nord de l'Ukraine. Soumy, ville de 250.000 habitants capitale de la région éponyme, a été assiégée dans les premiers jours de la guerre par les troupes russes qui n'ont pas réussi à la contrôler entièrement, puis en ont été repoussés. L'accès à la ville est resté très compliqué et des milliers d'étudiants étrangers, notamment originaires de plusieurs pays d'Afrique de l'Est ou australe, y sont restés coincés plusieurs semaines.

Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes?

Qu'elles participent ou non à une forme de propagande de guerre, les images authentifiées de tanks éventrés par des missiles, calcinés ou échoués sur le bas-côté émaillent les réseaux sociaux depuis fin février. Certains d'entre eux auraient même été capturés par des fermiers locaux après leur abandon sur le bord de la route. Ces pertes non négligeables donnent l'étrange impression que le char d'assaut, arme offensive par excellence de l'armée de terre depuis son invention lors de la Première Guerre mondiale, est tombé en désuétude et n'est plus adapté aux combats asymétriques modernes. Lire notre décryptage.

Von der Leyen et Borrell annoncent être en route pour Kiev

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell ont annoncé vendredi être en route pour Kiev, signe de soutien à l'Ukraine face à l'invasion russe. «Hâte d'être à Kiev», a écrit sur Twitter Ursula von der Leyen, accompagnant son message d'une photo d'elle avec Josep Borrell et le premier ministre slovaque, sur le quai d'une gare à côté d'un train aux couleurs de l'Ukraine. «Je vais à Kiev», a de son côté indiqué le chef de la diplomatie européenne.

«Cette guerre ne s’arrêtera pas dans les jours qui viennent», selon Emmanuel Macron

À deux jours du premier tour, Emmanuel Macron a évoqué le sujet de la guerre en Ukraine sur RTL, et en a profité pour attaquer le parti de sa concurrente Marine Le Pen. «J’ai noté l’absence coupable de tous les parlementaires du Front national (sic) au Parlement européen quand il s’est agi de sanctionner la Russie, ce qui vous montre l’ambiguïté de certains avec ce pays», a déclaré le président candidat.

Emmanuel Macron a également estimé que «cette guerre ne s’arrêtera pas dans les jours qui viennent». «Il est à peu près sûr que, pour Vladimir Poutine, le 9 mai doit être un jour de victoire et donc je pense que les Russes vont concentrer leur effort dans le Donbass, je pense que nous allons vivre des scènes très difficiles dans les prochains jours et prochaines semaines dans le Donbass», a estimé le chef de l’État sortant. Avant d’ajouter: «Chaque jour qui passe et chaque scène de guerre comme nous l’avons vécu, insoutenable, rend plus difficile le jour d’après. Or il n’y aura pas de paix en Europe si nous n’arrivons pas à construire le jour d’après».

Pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Face aux murs crénelés rouges du Kremlin, les soldats en rangs répondent à Vladimir Poutine: «Hurrah, hurrah, hurrah!» Visiblement satisfait, le chef d'État assiste à un défilé de ses troupes. Chaque année, pour le 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie, des cérémonies patriotiques sont organisées. À Saint-Pétersbourg, une partie de la flotte du nord glisse sur l'eau devant les ors des palais des Tsars. Mais cette année, le 9 mai pourrait revêtir une symbolique particulière. Le président russe, qui justifie sa guerre comme une «dénazification» de l'Ukraine, aurait choisi cette date pour crier victoire. L'information a été glissée à CNN par les services de renseignement américain. Lisez notre décryptage.

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En Ukraine, l'escalade de l'horreur: le témoignage de la photographe du «Figaro Magazine»

«Quand nous avons entendu les rumeurs qui disaient que des cadavres avaient été retrouvés à Irpin et à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, après le départ des troupes russes, nous avons décidé de nous rendre sur place aussi vite que possible. Nous avons aperçu les premiers corps, dont certains avaient été brûlés et recouverts de vieux pneus. Malgré moi, j'ai pensé à Pompéi tant leurs membres et leurs ­visages tannés par les flammes me ­rappelaient les victimes romaines de l'éruption du Vésuve».

La guerre en Ukraine a définitivement changé de physionomie pour montrer son vrai visage, celui d'un conflit d'une violence inouïe, raconte Véronique de Viguerie pour Le Figaro MagazineÀ VOIR AUSSI - «Mon fils est parti»: à Boutcha, la difficile recherche des proches

26 corps découverts dans les décombres de deux immeubles près de Kiev

Vingt-six corps ont été découverts par les secouristes ukrainiens dans les décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. C'est «la ville la plus détruite de la région» de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook. «Rien que sous les décombres de deux immeubles d'appartements bombardés, 26 corps ont été extraits», a-t-elle dit, ajoutant qu'«il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts» au total à Borodianka. «Seule la population civile a été visée: il n'y a aucun site militaire» dans cette localité récemment reprise par les forces ukrainiennes après le retrait des troupes russes de la région de Kiev, a poursuivi la procureure.

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Iryna Venediktova a affirmé que les Russes y avaient utilisé des bombes à sous-munitions et des lance-roquettes multiples lourds «qui apportent la mort et la destruction». «Il y a des preuves des crimes de guerre des forces russes à chaque tournant», a-t-elle encore écrit. «L'ennemi a traîtreusement bombardé les infrastructures résidentielles le soir, quand il y avait un maximum de gens chez eux», a assuré la procureure. Elle a accusé les soldats russes de s'être livrés à «des meurtres, des tortures et des passages à tabac» de civils, ainsi qu'à des viols, soulignant que les forces de l'ordre recueillaient des preuves pour les tribunaux locaux et internationaux.

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Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

Assis au milieu d'un fouillis de cartons remplis d'équipement médical, à l'arrière de l'ambulance, Taras Pierre Pankevych ne sait pas exactement où il va, ni s'il va voir des vivants ou des morts. Dans l'ambulance conduite par le jovial Sergueï au bonnet vissé sur la tête, flanqué de la caustique infirmière Victoria, l'as de la logistique, le trio s'enfonce dans les faubourgs dévastés de la région de Kiev. Cet ancien chirurgien militaire ukrainien âgé de 56 ans, qui s'est engagé dans la Légion étrangère française au sein de la compagnie d'infanterie à Orange en 1994 avant de reprendre la vie civile pour exercer la médecine dans le sud de la France, a essuyé de nombreux bombardements russes alors qu'il partait récupérer des blessés au plus fort des combats. Il est l'un des nombreux volontaires français venus aider l'Ukraine que nous avons rencontrés.

Découvrez la suite du récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale en UkraineÀ VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: ces volontaires français participent à un stage militaire en vu de rejoindre le pays

Les pro-russes annoncent 5000 civils morts à Marioupol et des combats qui dureront

Les autorités pro-russes ont chiffré les pertes civiles à Marioupol à environ 5000 personnes et les logements détruits à «60-70%» dans cette ville qu'ils assiègent depuis des semaines avec l'armée russe, et dont ils ont admis que la prise de contrôle «prendrait du temps». Proclamé «nouveau maire» de la ville seulement mercredi par les forces pro-russes à Marioupol, Konstantin Ivachtchenko a livré dès jeudi son bilan à l'agence d’État russe TASS, estimant les pertes civiles à «environ 5000 personnes», tandis qu'«environ 60 à 70% du parc de logements a été détruit ou partiellement détruit». Quelque 10% des logements seraient dans un état «irréparable, bon à démolir», a-t-il ajouté.

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Il a également estimé que 250.000 personnes avaient quitté la ville mais qu'au moins autant, voire 300.000, restaient sur place. L'Ukraine estime plutôt à 100.000 le nombre de personnes encore en ville, où la situation humanitaire est catastrophique. Ces citations sont des extraits d'une interview dont TASS a annoncé la publication vendredi.

«Dernière chance» pour les civils d'évacuer l’est de l'Ukraine

Les jours à venir constitueront pour les civils de l’est de l'Ukraine «la dernière chance» d'évacuer la région, ont averti jeudi les autorités locales sur fond de crainte d'une offensive majeure de l'armée russe. «Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi», a alerté sur Facebook son gouverneur, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes «étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie».

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«N'hésitez pas à évacuer», a-t-il martelé, après avoir assuré plus tôt sur Telegram que les autorités «n'autoriseront pas de deuxième Marioupol», en référence à cette ville portuaire du sud de l'Ukraine assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février. La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Lougansk, «se détériore», a-t-il ajouté. «Les évacuations sont compliquées» et «il n'y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact». «Nous sortirons des gens par autocars jusqu'au dernier jour, jusqu'à ce que les Russes lancent une attaque», a-t-il toutefois dit.

Le point sur la situation militaire, en trois cartes

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Le front de l’est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le nord et par le sud.

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Au nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée – avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk – qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville.

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à cette nouvelle journée de guerre depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de jeudi ici.

La Russie expulse 45 diplomates polonais en mesure de représailles

Le 23 mars, la Pologne avait annoncé, par la voix de son ministre de l'Intérieur Mariusz Kaminski, l'expulsion 45 «espions russes se faisant passer pour des diplomates».

La Russie et l'Ukraine «désireuses» de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie

La Russie et l'Ukraine restent «désireuses» de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie malgré les récentes exactions survenues notamment à Boutcha, a affirmé vendredi un haut responsable turc.

«La Russie et l'Ukraine sont désireuses de s'entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d'un accord sur un texte commun», a indiqué à des journalistes ce responsable de haut niveau, refusant d'être nommé.

Près de 700 personnés tuées à Tcherniguiv depuis le début de l'invasion russe

Près de 700 personnes ont été tuées dans des bombardements russes à Tcherniguiv, centre régional situé au nord de Kiev, la capitale de l'Ukraine, près de la frontière bélarusse, a indiqué vendredi le maire de cette ville cité par l'agence de presse Unian.

«Je peux donner un chiffre approximatif, 700 personnes. Il s'agit des militaires et civils», a indiqué le maire Vladyslav Atrochenko cité par l'agence Unian tout en précisant que deux tiers des habitants avaient quitté cette localité.

L'Allemagne annonce un important plan d'aide aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre

Le gouvernement allemand a présenté vendredi un programme d'aides de plusieurs milliards d'euros aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment à cause des coûts de l'énergie et des pénuries de matériaux.

Ce plan contient notamment une enveloppe de «100 milliards d'euros» de prêts garantis par l’État, «7 milliards d'euros» de prêts publics à taux réduit et ouvre la voie à des «aides en capital» et des «subventions» pour alléger la facture énergétique des entreprises, a détaillé le ministère de l’Économie.

Moscou accuse l'Ukraine d'avoir délibérément tiré sur la gare de Kramatorsk

La Russie a accusé vendredi les forces armées ukrainiennes d'avoir délibérément tiré un missile sur la gare bondée de Kramatorsk, dans l'est du pays, faisant au moins 39 morts. «Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d'empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain», a accusé le ministère russe de la Défense, assurant que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

L'Ukraine ne peut pas attendre les armes et les sanctions occidentales, plaide Zelensky

L'Ukraine ne peut pas attendre davantage de nouvelles armes occidentales et a besoin de sanctions «puissantes» contre la Russie dignes des «cocktails Molotov» popularisés par la résistance finlandaise en 1939-40, a plaidé vendredi son président Volodymyr Zelensky devant le Parlement finlandais.

Le chef de l’État ukrainien a critiqué «ceux qui nous font attendre, attendre les choses dont nous avons profondément besoin, attendre pour les moyens de défendre nos vies». «Nous avons besoin d'armes dont disposent certains de nos partenaires de l'Union européenne», a-t-il réaffirmé.

Le dirigeant a appelé l'Europe à prendre un «cocktail Molotov» de sanctions contre la Russie, en allusion au nom des bombes incendiaires popularisées par les Finlandais lors de leur guerre contre l'Union soviétique durant la Seconde guerre mondiale. «Combien de temps l'Europe peut-elle ignorer un embargo contre le pétrole russe? Combien de temps?», a-t-il insisté.

Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième série de sanctions contre Moscou. Mais Kiev demande plus, notamment contre le pétrole et le gaz.

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La Slovaquie fournit à l'Ukraine le système de défense anti-aérien S-300

Le premier ministre slovaque a confirmé sur Twitter que la Slovaquie avait fourni à l’Ukraine le système de défense anti-aérien S-300. «La nation ukrainienne défend courageusement son pays souverain et nous aussi. C’est notre devoir d’aider, de ne pas rester immobiles et d’ignorer la perte des vies humaines sous l’agression russe», a-t-il commenté.

Attaque sur la gare de Kramatorsk: 39 morts, dont quatre enfants selon Kiev

Au moins 39 personnes dont quatre enfants ont été tuées dans l'attaque au missile vendredi sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les services de sécurité ukrainiens (SBU), revoyant à la hausse un précédent bilan.

«Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants», a indiqué sur Facebook le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko.

L'UE a déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes

Les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, selon un décompte encore partiel annoncé vendredi par la Commission européenne.

Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des oeuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation «est toujours en cours» a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, «plus de la moitié d'entre eux» ont communiqué le bilan de leurs mesures.

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L'armée russe dément avoir frappé Kramatorsk et dénonce une «provocation» ukrainienne

L'armée russe a démenti vendredi tout tir de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, dénonçant une «provocation» des forces de Kiev, alors que cette frappe a fait au moins 35 morts. «Toutes les déclarations des représentants du régime nationaliste de Kiev sur le fait que la Russie a mené une attaque de missile contre la gare ferroviaire de Kramatorsk sont une provocation et ne correspondent pas à la vérité», a dit le ministère de la Défense,

«Nous soulignons tout particulièrement que les missiles tactiques Totchka-U, dont les débris ont été retrouvés dans les environs de la gare de Kramatorsk et (dont les images) ont été diffusées par des témoins, ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes», a-t-il poursuivi. La Russie dément systématiquement être à l'origine de morts civils en Ukraine, où elle a lancé une vaste offensive militaire le 24 février.

L'UE «condamne fermement» l'attaque sur la gare de Kramatorsk

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a condamné «fermement» l'attaque qui a touché vendredi la gare de Kramatorsk, dans l’est de l'Ukraine, accusant la Russie, qui a démenti en être l'auteur, de «causer des souffrances humaines».

«Je condamne fermement l'attaque aveugle de ce matin contre une gare à #Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés», a déclaré Josep Borrell sur Twitter. «Il s'agit d'une nouvelle tentative de fermer les voies d'évacuation pour ceux qui fuient cette guerre injustifiée et de causer des souffrances humaines», a-t-il dénoncé.

Londres sanctionne les filles de Poutine et de Lavrov

Le Royaume-Uni a sanctionné vendredi les deux filles du président russe Vladimir Poutine et celle du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en raison de l'invasion de l'Ukraine, disant vouloir s'en prendre au «train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin». Katerina Tikhonova et Maria Vorontsova, filles de Vladimir Poutine avec son ex-femme Lioudmila, ainsi que Ekaterina Vinokourova, fille de Sergueï Lavrov, sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé, a indiqué dans un communiqué la diplomatie britannique, qui prend ainsi la suite de Washington et Bruxelles.

Zelensky dénonce un «mal sans limite» après l’attaque sur la gare de Kramatorsk

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé vendredi un «mal sans limite» déchaîné par la Russie après l'attaque à la roquette sur la gare de Kramatorsk dans l’est, d'où évacuaient des civils, qui a fait au moins 35 morts. «Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils détruisent cyniquement la population civile. C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais», a écrit le président ukrainien sur Telegram, dénonçant les méthodes «inhumaines» des forces russes.

Le Japon va cesser d'importer du charbon russe, parmi d'autres sanctions

Le Japon a annoncé vendredi de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie en protestation de ses violations du droit international en Ukraine, dont l'interdiction d'importation de charbon russe. «Nous allons interdire l'importation de charbon russe. Nous adopterons des alternatives et en réduisant progressivement les importations, nous réduirons notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie», a déclaré le premier ministre nippon Fumio Kishida lors d'une intervention retransmise à la télévision.

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Au Danemark, des «villages ukrainiens» pour recevoir les réfugiés

Le gouvernement danois se prépare à instaurer des «villages ukrainiens» temporaires pour pouvoir accueillir les déplacés venant d'Ukraine qui pourraient atteindre 100.000 personnes, cinq fois plus que précédemment estimé, a annoncé vendredi le ministre des Migrations. «Nous nous préparons à ce que les Ukrainiens soient hébergés dans des sortes de villages ukrainiens, où il pourrait y avoir des garderies et un enseignement dispensé aux enfants en ukrainien, auxquels les Ukrainiens eux-mêmes pourraient participer», a dit Mattias Tesfaye, dans un entretien avec le quotidien Berlingske.

Ces «villages», éparpillés à travers le Danemark et dont le nombre n'a pas été spécifié, pourraient être installés dans d'anciens complexes hospitaliers, scolaires, des casernes ou des maisons de retraite désaffectées. Ils rassembleraient à chaque fois une centaine de personnes. Cette mise en place rompt avec les pratiques d'accueil habituelles du pays scandinave où les demandeurs d'asile et les réfugiés sont traditionnellement disséminés à travers le royaume de 5,8 millions d'habitants.

La Banque centrale russe baisse par surprise son taux directeur de 20% à 17%

La Banque centrale russe a abaissé par surprise son taux directeur à 17% vendredi, après l'avoir augmenté drastiquement à 20% dans la foulée des premières sanctions après l'entrée des troupes russes en Ukraine. Cette baisse, effective à partir de lundi, est justifiée par le fait que «les risques pour la stabilité financière sont toujours présents, mais ont cessé d'augmenter pour l'instant», note la Banque de Russie dans un communiqué, notamment en raison des stricts contrôles de capitaux qu'elle a mis en place.

Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV annonce 2 milliards de perte depuis le début de la guerre

Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a annoncé vendredi une perte de deux milliards d'euros au premier trimestre, en raison de l'impact des sanctions sur ses activités en Russie après l'invasion de l'Ukraine. «OMV a annulé les intérêts liés au projet Nord Stream 2 et il s'agit d'une perte de valeur qui sera signalée comme un effet spécial au premier trimestre 2022», a écrit l'entreprise dans un communiqué de présentation de ses résultats préliminaires.

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«La dépréciation» de ses sociétés gazières en Russie, déclenchée par «les contre-sanctions annoncées par le gouvernement russe», est aussi comptabilisée et «traduit une perte d'un milliard d'euros», a-t-elle précisé. Le 5 mars, OMV s'est retiré du projet de gazoduc Nord Stream 2 qu'il a cofinancé et qui avait été suspendu le 22 février par l'Allemagne, à la suite de la reconnaissance par Moscou de provinces ukrainiennes prorusses.

Funérailles du nationaliste Jirinovski en présence de Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage vendredi au défunt trublion ultranationaliste Vladimir Jirinovski, un opposant conciliant, en déposant un bouquet de roses rouges au pied de son cercueil lors de funérailles à Moscou. La mort de Jirinovski, à 75 ans, a été annoncée mercredi. Haut en couleur mais pas rebelle à Vladimir Poutine, il était une figure majeure de la scène politique russe depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

Après une messe en la Cathédrale du Christ-Sauveur, une cérémonie d'hommage à cercueil ouvert s'est tenue, lors de laquelle M. Poutine a fait une brève apparition, déposant un bouquet et s'inclinant sans mot dire devant le mort. La mise en terre de Jirinovski était prévue dans l'après-midi.

Jirinovski a participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne et son Parti libéral-démocrate (LDPR, extrême droite) a toujours été représenté dans les instances locales et nationales. Ce sont ses diatribes, ses élans guerriers et ses apparitions tumultueuses qui restent dans les mémoires des Russes, comme la fois où il a jeté un verre d'eau dans un débat en insultant son adversaire ou celle où il s'est battu avec un député. Son dernier coup d'éclat remonte au 22 décembre, lorsqu'il avait prédit que 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.

La gare de Kramatorsk touchée par deux roquettes, au moins 35 morts et 100 blessés

Au moins 35 personnes ont été tuées et 100 blessées vendredi après que deux roquettes se sont abattues sur la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, par laquelle des milliers de personnes sont évacuées depuis plusieurs jours. Un volontaire humanitaire qui participe à l'évacuation des corps a affirmé à l'AFP qu'au moins 35 personnes étaient mortes. Un journaliste de l'AFP a vu les corps, dans des sacs mortuaires et sous des bâches, d'au moins 20 personnes. Présent sur place plus tôt, il avait constaté que des centaines de personnes espéraient encore y trouver un train pour quitter la ville, sous menace d'une offensive russe majeure.

Le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a lui évoqué 30 morts et plus de 100 blessés, dénonçant sur sa chaîne Telegram une «frappe délibérée». Quatre voiture étaient brûlées devant la gare. L'intérieur et l'entrée de la gare étaient eux couverts de sang, de longues traces s'étendant par endroits sur le trottoir et des rangées de banc étant carbonisées. Sur le parvis devant la gare, les restes d'un missile était toujours visible, sur lequel on pouvait lire en russe «Pour nos enfants». Des bagages abandonnés et d'innombrables débris et éclats de verre brisés jonchaient aussi le parvis et les environ de la gare.

Les corps, déposés devant des petites boutiques attenantes à la gare, ont ensuite été évacués dans des camions de l'armée, selon le correspondant de l'AFP. «Deux roquettes sont tombées sur la gare de Kramatorsk», avait dans un premier temps annoncé la compagnie ferroviaire ukrainienne.

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Le Japon annonce l'expulsion de huit diplomates russes

Le Japon a annoncé vendredi l'expulsion de huit diplomates et responsables russes pour exprimer son indignation devant la mort de nombreux civils en Ukraine, en qualifiant les actions de Moscou de violations du droit international «absolument inacceptables». «En conséquence d'une évaluation complète par notre pays, nous avons demandé l'expulsion de huit diplomates de l'ambassade de Russie au Japon et de fonctionnaires de la représentation commerciale de la Fédération de Russie», a déclaré la porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Hikariko Ono.

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Les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs «plus hauts niveaux jamais enregistrés», à cause de la guerre en Ukraine qui «provoque des chocs» sur les marchés des céréales et des huiles végétales, a annoncé vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu au mois de février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une nouvelle hausse de 12,6% d'un mois sur l'autre, indique l'organisation dans un communiqué.

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Le Monténégro ordonne l'expulsion de quatre diplomates russes

Le Monténégro a ordonné l'expulsion de quatre diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Ces diplomates ont «violé les normes diplomatiques», a précisé le ministère dans ce communiqué diffusé jeudi soir. Ils ont une semaine pour quitter le territoire du Monténégro et s'ajoutent à un diplomate russe expulsé auparavant, après le début de l'invasion russe sur l'Ukraine. Selon le quotidien Pobjeda, citant une source gouvernementale commentant la décision des autorités monténégrines, les diplomates concernés se sont livrés à des «activités subversives» et «une ligne rouge a été franchie».

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De nombreux pays européens comme la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche ou la Grèce, ainsi que les États-Unis ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l'invasion de la l'Ukraine par la Russie. Le Monténégro s'est joint de manière déclarative aux sanctions imposées à la Russie par l'Union européenne mais ne les toujours pas mis en œuvre. L'ancienne République yougoslave, qui a déclaré son indépendance en 2006, a adhéré à l'Otan en 2017.

Plus de 9600 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

Plus de 9600 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l’Éducation nationale dans un communiqué. Selon les derniers chiffres de la «cellule Ukraine» installée rue de Grenelle, 9637 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré. Cette cellule a été mise en place dès le début de l'invasion russe de l'Ukraine, fin février pour anticiper l'accueil et la scolarisation des élèves réfugiés ukrainiens.

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Ces chiffres, arrêtés jeudi à 16 heures, augmentent rapidement puisque vendredi dernier, on comptait 6800 élèves ukrainiens scolarisés en France. Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, la Normandie ou encore Créteil.

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La région de Soumy, frontalière avec la Russie, est «libérée» des forces russes

La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l'Ukraine, a été totalement «libérée» des forces russes, a annoncé vendredi le chef de l'administration régionale Dmytro Jivitsky. «Le territoire de la région est libéré des Orcs», a-t-il annoncé sur Telegram, en utilisant le surnom, tiré du livre Le Seigneur des anneaux, qui est fréquemment donné aux soldats russes en Ukraine. Il a ajouté toutefois que la zone n'était «pas sûre» et que des opérations de déminage étaient en cours.

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Avec ce départ des troupes russes de la région de Soumy, Moscou a désormais totalement évacué le nord de l'Ukraine. Soumy, ville de 250.000 habitants capitale de la région éponyme, a été assiégée dans les premiers jours de la guerre par les troupes russes qui n'ont pas réussi à la contrôler entièrement, puis en ont été repoussés. L'accès à la ville est resté très compliqué et des milliers d'étudiants étrangers, notamment originaires de plusieurs pays d'Afrique de l'Est ou australe, y sont restés coincés plusieurs semaines.

Les chars d'assaut ont-ils toujours leur place dans les conflits modernes?

Qu'elles participent ou non à une forme de propagande de guerre, les images authentifiées de tanks éventrés par des missiles, calcinés ou échoués sur le bas-côté émaillent les réseaux sociaux depuis fin février. Certains d'entre eux auraient même été capturés par des fermiers locaux après leur abandon sur le bord de la route. Ces pertes non négligeables donnent l'étrange impression que le char d'assaut, arme offensive par excellence de l'armée de terre depuis son invention lors de la Première Guerre mondiale, est tombé en désuétude et n'est plus adapté aux combats asymétriques modernes. Lire notre décryptage.

Von der Leyen et Borrell annoncent être en route pour Kiev

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell ont annoncé vendredi être en route pour Kiev, signe de soutien à l'Ukraine face à l'invasion russe. «Hâte d'être à Kiev», a écrit sur Twitter Ursula von der Leyen, accompagnant son message d'une photo d'elle avec Josep Borrell et le premier ministre slovaque, sur le quai d'une gare à côté d'un train aux couleurs de l'Ukraine. «Je vais à Kiev», a de son côté indiqué le chef de la diplomatie européenne.

«Cette guerre ne s’arrêtera pas dans les jours qui viennent», selon Emmanuel Macron

À deux jours du premier tour, Emmanuel Macron a évoqué le sujet de la guerre en Ukraine sur RTL, et en a profité pour attaquer le parti de sa concurrente Marine Le Pen. «J’ai noté l’absence coupable de tous les parlementaires du Front national (sic) au Parlement européen quand il s’est agi de sanctionner la Russie, ce qui vous montre l’ambiguïté de certains avec ce pays», a déclaré le président candidat.

Emmanuel Macron a également estimé que «cette guerre ne s’arrêtera pas dans les jours qui viennent». «Il est à peu près sûr que, pour Vladimir Poutine, le 9 mai doit être un jour de victoire et donc je pense que les Russes vont concentrer leur effort dans le Donbass, je pense que nous allons vivre des scènes très difficiles dans les prochains jours et prochaines semaines dans le Donbass», a estimé le chef de l’État sortant. Avant d’ajouter: «Chaque jour qui passe et chaque scène de guerre comme nous l’avons vécu, insoutenable, rend plus difficile le jour d’après. Or il n’y aura pas de paix en Europe si nous n’arrivons pas à construire le jour d’après».

Pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Face aux murs crénelés rouges du Kremlin, les soldats en rangs répondent à Vladimir Poutine: «Hurrah, hurrah, hurrah!» Visiblement satisfait, le chef d'État assiste à un défilé de ses troupes. Chaque année, pour le 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie, des cérémonies patriotiques sont organisées. À Saint-Pétersbourg, une partie de la flotte du nord glisse sur l'eau devant les ors des palais des Tsars. Mais cette année, le 9 mai pourrait revêtir une symbolique particulière. Le président russe, qui justifie sa guerre comme une «dénazification» de l'Ukraine, aurait choisi cette date pour crier victoire. L'information a été glissée à CNN par les services de renseignement américain. Lisez notre décryptage.

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En Ukraine, l'escalade de l'horreur: le témoignage de la photographe du «Figaro Magazine»

«Quand nous avons entendu les rumeurs qui disaient que des cadavres avaient été retrouvés à Irpin et à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, après le départ des troupes russes, nous avons décidé de nous rendre sur place aussi vite que possible. Nous avons aperçu les premiers corps, dont certains avaient été brûlés et recouverts de vieux pneus. Malgré moi, j'ai pensé à Pompéi tant leurs membres et leurs ­visages tannés par les flammes me ­rappelaient les victimes romaines de l'éruption du Vésuve».

La guerre en Ukraine a définitivement changé de physionomie pour montrer son vrai visage, celui d'un conflit d'une violence inouïe, raconte Véronique de Viguerie pour Le Figaro MagazineÀ VOIR AUSSI - «Mon fils est parti»: à Boutcha, la difficile recherche des proches

26 corps découverts dans les décombres de deux immeubles près de Kiev

Vingt-six corps ont été découverts par les secouristes ukrainiens dans les décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova. C'est «la ville la plus détruite de la région» de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook. «Rien que sous les décombres de deux immeubles d'appartements bombardés, 26 corps ont été extraits», a-t-elle dit, ajoutant qu'«il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts» au total à Borodianka. «Seule la population civile a été visée: il n'y a aucun site militaire» dans cette localité récemment reprise par les forces ukrainiennes après le retrait des troupes russes de la région de Kiev, a poursuivi la procureure.

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Iryna Venediktova a affirmé que les Russes y avaient utilisé des bombes à sous-munitions et des lance-roquettes multiples lourds «qui apportent la mort et la destruction». «Il y a des preuves des crimes de guerre des forces russes à chaque tournant», a-t-elle encore écrit. «L'ennemi a traîtreusement bombardé les infrastructures résidentielles le soir, quand il y avait un maximum de gens chez eux», a assuré la procureure. Elle a accusé les soldats russes de s'être livrés à «des meurtres, des tortures et des passages à tabac» de civils, ainsi qu'à des viols, soulignant que les forces de l'ordre recueillaient des preuves pour les tribunaux locaux et internationaux.

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Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

Assis au milieu d'un fouillis de cartons remplis d'équipement médical, à l'arrière de l'ambulance, Taras Pierre Pankevych ne sait pas exactement où il va, ni s'il va voir des vivants ou des morts. Dans l'ambulance conduite par le jovial Sergueï au bonnet vissé sur la tête, flanqué de la caustique infirmière Victoria, l'as de la logistique, le trio s'enfonce dans les faubourgs dévastés de la région de Kiev. Cet ancien chirurgien militaire ukrainien âgé de 56 ans, qui s'est engagé dans la Légion étrangère française au sein de la compagnie d'infanterie à Orange en 1994 avant de reprendre la vie civile pour exercer la médecine dans le sud de la France, a essuyé de nombreux bombardements russes alors qu'il partait récupérer des blessés au plus fort des combats. Il est l'un des nombreux volontaires français venus aider l'Ukraine que nous avons rencontrés.

Découvrez la suite du récit de Margaux Benn, notre envoyée spéciale en UkraineÀ VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: ces volontaires français participent à un stage militaire en vu de rejoindre le pays

Les pro-russes annoncent 5000 civils morts à Marioupol et des combats qui dureront

Les autorités pro-russes ont chiffré les pertes civiles à Marioupol à environ 5000 personnes et les logements détruits à «60-70%» dans cette ville qu'ils assiègent depuis des semaines avec l'armée russe, et dont ils ont admis que la prise de contrôle «prendrait du temps». Proclamé «nouveau maire» de la ville seulement mercredi par les forces pro-russes à Marioupol, Konstantin Ivachtchenko a livré dès jeudi son bilan à l'agence d’État russe TASS, estimant les pertes civiles à «environ 5000 personnes», tandis qu'«environ 60 à 70% du parc de logements a été détruit ou partiellement détruit». Quelque 10% des logements seraient dans un état «irréparable, bon à démolir», a-t-il ajouté.

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Il a également estimé que 250.000 personnes avaient quitté la ville mais qu'au moins autant, voire 300.000, restaient sur place. L'Ukraine estime plutôt à 100.000 le nombre de personnes encore en ville, où la situation humanitaire est catastrophique. Ces citations sont des extraits d'une interview dont TASS a annoncé la publication vendredi.

«Dernière chance» pour les civils d'évacuer l’est de l'Ukraine

Les jours à venir constitueront pour les civils de l’est de l'Ukraine «la dernière chance» d'évacuer la région, ont averti jeudi les autorités locales sur fond de crainte d'une offensive majeure de l'armée russe. «Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi», a alerté sur Facebook son gouverneur, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes «étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie».

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«N'hésitez pas à évacuer», a-t-il martelé, après avoir assuré plus tôt sur Telegram que les autorités «n'autoriseront pas de deuxième Marioupol», en référence à cette ville portuaire du sud de l'Ukraine assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février. La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Lougansk, «se détériore», a-t-il ajouté. «Les évacuations sont compliquées» et «il n'y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact». «Nous sortirons des gens par autocars jusqu'au dernier jour, jusqu'à ce que les Russes lancent une attaque», a-t-il toutefois dit.

Le point sur la situation militaire, en trois cartes

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au nord, au sud et à l’est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au sud, la ligne de front est immobilisée.

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv – deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants – et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Le front de l’est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le nord et par le sud.

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Au nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée – avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk – qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville.

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin – au moins temporaire – de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle – premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique – et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes: il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus – puisqu'ils se sont retirés de la région – cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du nord apparaissait comme le plus stratégique.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à cette nouvelle journée de guerre depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de jeudi ici.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 44e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Le Figaro

En Ukraine, l'escalade de l'horreur: le témoignage de la photographe du Figaro Magazine

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EN IMAGES - La guerre en Ukraine a définitivement changé de physionomie pour montrer son vrai visage, celui d'un conflit d'une violence inouïe, raconte Véronique de Viguerie. Attention, certaines photos sont susceptibles de choquer.

«Ce que j'ai vu»

Quand nous avons entendu les rumeurs qui disaient que des cadavres avaient été retrouvés à Irpin et à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, après le départ des troupes russes, nous avons décidé de nous rendre sur place aussi vite que possible. Nous nous sommes d'abord arrêtés dans un village, puis nous avons ­continué sur la route où nous avons ­commencé à voir plusieurs voitures abandonnées. C'est alors que nous avons aperçu les premiers corps, dont certains avaient été brûlés et recouverts de vieux pneus. Malgré moi, j'ai pensé à Pompéi tant leurs membres et leurs ­visages tannés par les flammes me ­rappelaient les victimes romaines de l'éruption du Vésuve. Autour des voi­tures calcinées, des coulées de métal en fusion s'étaient incrustées dans le sol.

En poursuivant notre avancée, nous avons vu encore d'autres corps. Certains avec des traces d'impact, d'autres dont les mains semblaient avoir été ­attachées… Quelques-uns avaient été déplacés et entassés les uns sur les autres. Impossible de dire s'il s'agissait de femmes ou d'hommes, mais je n'ai pas vu d'uniformes.

Plus loin, nous sommes tombés sur un char russe touché par des tirs. Il ressemblait à un énorme insecte. Près de la tourelle démantelée, j'ai vu émerger la tête d'un soldat. Malgré le feu qui l'avait saisi dans la mort, je voyais bien qu'il était jeune. Il avait les cheveux noirs et les traits asiatiques. Un Sibérien mort ici, pour rien, en Ukraine.

Voir ces corps carbonisés et difficilement identifiables était insupportable. On ne comprenait pas ce qui s'était passé. J'ai déjà couvert de nombreux conflits et vu, malheureusement, trop de scènes d'horreur, mais là… Je crois que ce qui m'a le plus mis mal à l'aise, c'est de ne pas comprendre pourquoi tout cela est arrivé. Cette question tourne encore dans ma tête.

Véronique de Viguerie

En Ukraine, l'escalade de l'horreur

À VOIR AUSSI - «Génocide», «crime de guerre», «crime contre l'humanité»: comment qualifier ce qu'il s'est passé à Boutcha?

El País (ESP)

SANS TITRE

Los arroces de verduras no gozan de gran predicamento en España, donde parece que el pescado, el marisco, el pollo o el conejo deben pasar por la paella para que lo que salga de ellas no resulte triste o insustancial. Por suerte, esa mentalidad empieza a cambiar, gracias en parte a algunos cocineros que están reivindicando el valor de las hortalizas en todo tipo de platos. Y demostrando que, bien tratadas, pueden dar las mismas satisfacciones al paladar que los productos de origen animal.

El suculento arroz vegano de La Zorra, en Sitges (Barcelona) es un gran ejemplo de esta tendencia: festivo, exhuberante y de sabor intenso, es la antítesis del tedio. Su autor es el cocinero Pablo Albuerne, también conocido como Gipsy Chef, que no duda en saltarse las convenciones que haga falta para dar con platos explosivos. Si quieres ver cómo lo prepara -y se salta varias reglas de oro del arroz seco, como la de no removerlo mientras se está cociendo-, dale al play en el vídeo de arriba.

ARROZ VEGANO DE LA ZORRA

Ingredientes

Para 2 personas

Caldo tostado de verduras

  • 4 champiñones
  • 1,5 cebollas moradas cortadas en trozos grandes
  • 1 puerro cortado en trozos grandes
  • 1 tomate con sus ramas
  • 1/2 bulbo de hinojo
  • 1/2 cabeza de ajos
  • 2 zanahorias cortadas en trozos grandes
  • 1 chorro de aceite de oliva virgen extra
  • 3 litros de agua
  • 50 ml de salsa de soja
  • 1 manzana en cuatro trozos

Sofrito

  • 500 g de tomate a dados en conserva
  • 250 g de cebolla picada muy fina
  • 1/2 cucharadita de pimentón de la Vera
  • 50 ml de aceite de oliva virgen extra
  • 1/2 cucharada de azúcar moreno (opcional)
  • Sal

Pasta de cebolla caramelizada

  • 500 g de cebolla picada
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Azúcar
  • Sal

Raita (opcional y no vegana)

  • 1 pepino pequeño
  • 2 cucharadas de yogur griego
  • 1 limón
  • 1 cucharada de menta picada
  • 1/4 cucharada de comino
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Sal y pimienta negra

Arroz

  • 250 g de arroz
  • 1 litro aproximadamente de caldo caliente de verduras
  • 50 g de brócoli (sólo floretes)
  • 50 g de coliflor (ídem)
  • 50 g de zanahoria picada
  • 50 g de garbanzos cocidos
  • 50 g de puerro picado
  • 5 espárragos verdes cortados en láminas no muy finas
  • 5 champiñones portobello
  • 1 cucharadita de jengibre picado
  • 25 g de cebolla tostada
  • 25 g de sofrito
  • 1 chorrito de yondu (aderezo de soja y verduras)
  • 100 ml de jerez
  • 1/2 cucharadita de alcaravea
  • 5 hebras de azafrán
  • 2 cucharaditas rasas de curry
  • 1 cucharada de cebollino picado
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Vinagre
  • Sal y pimienta negra
  • Berros

Preparación

  1. Para el caldo, tostar las verduras y la manzana en el horno o en una sartén con un chorrito de aceite de oliva. Juntarlas con el agua y la soja en una cazuela y hervir durante 2 horas, retirando la espuma de cuando en cuando. Colar y reservar.
  2. Para el sofrito, rehogar en una cazuela la cebolla con el aceite y sal. Cuando esté blanda, añadir el pimentón, remover bien, e inmediatamente después, sumar el tomate. Cocinar a fuego bajo removiendo de vez en cuando, hasta obtener una pasta espesa. Añadir el azúcar si está muy ácido.
  3. Para la pasta de cebolla, rehogarla a fuego suave en una sartén con una pizca de sal y de azúcar, hasta que esté muy caramelizada y se deshaga. Escurrir, triturar y reservar el aceite.
  4. Para la raita, si se hace, rallar y escurrir bien el pepino en un colador. Mezclarlo con el yogur griego, sal, una pizca de comino, pimienta negra, aceite de oliva, el zumo del limón y la menta picada, añadiendo ésta en el último momento.
  5. Una vez listos estos preparados, calentar el horno a 220 grados y arrancar con el arroz. Dorar en una paella con un chorrito de aceite a fuego vivo el brócoli, la coliflor y la zanahoria. Salpimentar ligeramente, remover y dejar lo justo para que se doren ligeramente las verduras.
  6. Añadir los garbanzos, la cebolla tostada y el sofrito y rehogar un minuto más.
  7. Sumar el arroz y rehogar un minuto.
  8. Mojar con un poco de yondu y remover. Añadir el azafrán, el curry, un chorrito más de aceite de oliva virgen extra, y la alcaravea. Remover y salar ligeramente.
  9. Añadir el jerez y remover.
  10. Mojar con el caldo bien caliente y cocinar durante unos 12 minutos. Remover suavemente como se ve en el vídeo, y repartir el puerro por encima cuando el caldo haya espesado.
  11. Cuando el arroz haya absorbido casi todo el caldo, añadir los espárragos y meter al horno para que se termine de hacer.
  12. Servir con un chorrito más del aceite de la cebolla, champiñones laminados, berros aliñados con aceite, vinagre y sal por encima, cebollino y si se quiere, con raita a modo de alioli.
El País (ESP)

SANS TITRE

Los arroces de verduras no gozan de gran predicamento en España, donde parece que el pescado, el marisco, el pollo o el conejo deben pasar por la paella para que lo que salga de ellas no resulte triste o insustancial. Por suerte, esa mentalidad empieza a cambiar, gracias en parte a algunos cocineros que están reivindicando el valor de las hortalizas en todo tipo de platos. Y demostrando que, bien tratadas, pueden dar las mismas satisfacciones al paladar que los productos de origen animal.

El suculento arroz vegano de La Zorra, en Sitges (Barcelona) es un gran ejemplo de esta tendencia: festivo, exhuberante y de sabor intenso, es la antítesis del tedio. Su autor es el cocinero Pablo Albuerne, también conocido como Gipsy Chef, que no duda en saltarse las convenciones que haga falta para dar con platos explosivos. Si quieres ver cómo lo prepara -y se salta varias reglas de oro del arroz seco, como la de no removerlo mientras se está cociendo-, dale al play en el vídeo de arriba.

ARROZ VEGANO DE LA ZORRA

Ingredientes

Para 2 personas

Caldo tostado de verduras

  • 4 champiñones
  • 1,5 cebollas moradas cortadas en trozos grandes
  • 1 puerro cortado en trozos grandes
  • 1 tomate con sus ramas
  • 1/2 bulbo de hinojo
  • 1/2 cabeza de ajos
  • 2 zanahorias cortadas en trozos grandes
  • 1 chorro de aceite de oliva virgen extra
  • 3 litros de agua
  • 50 ml de salsa de soja
  • 1 manzana en cuatro trozos

Sofrito

  • 500 g de tomate a dados en conserva
  • 250 g de cebolla picada muy fina
  • 1/2 cucharadita de pimentón de la Vera
  • 50 ml de aceite de oliva virgen extra
  • 1/2 cucharada de azúcar moreno (opcional)
  • Sal

Pasta de cebolla caramelizada

  • 500 g de cebolla picada
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Azúcar
  • Sal

Raita (opcional y no vegana)

  • 1 pepino pequeño
  • 2 cucharadas de yogur griego
  • 1 limón
  • 1 cucharada de menta picada
  • 1/4 cucharada de comino
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Sal y pimienta negra

Arroz

  • 250 g de arroz
  • 1 litro aproximadamente de caldo caliente de verduras
  • 50 g de brócoli (sólo floretes)
  • 50 g de coliflor (ídem)
  • 50 g de zanahoria picada
  • 50 g de garbanzos cocidos
  • 50 g de puerro picado
  • 5 espárragos verdes cortados en láminas no muy finas
  • 5 champiñones portobello
  • 1 cucharadita de jengibre picado
  • 25 g de cebolla tostada
  • 25 g de sofrito
  • 1 chorrito de yondu (aderezo de soja y verduras)
  • 100 ml de jerez
  • 1/2 cucharadita de alcaravea
  • 5 hebras de azafrán
  • 2 cucharaditas rasas de curry
  • 1 cucharada de cebollino picado
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Vinagre
  • Sal y pimienta negra
  • Berros

Preparación

  1. Para el caldo, tostar las verduras y la manzana en el horno o en una sartén con un chorrito de aceite de oliva. Juntarlas con el agua y la soja en una cazuela y hervir durante 2 horas, retirando la espuma de cuando en cuando. Colar y reservar.
  2. Para el sofrito, rehogar en una cazuela la cebolla con el aceite y sal. Cuando esté blanda, añadir el pimentón, remover bien, e inmediatamente después, sumar el tomate. Cocinar a fuego bajo removiendo de vez en cuando, hasta obtener una pasta espesa. Añadir el azúcar si está muy ácido.
  3. Para la pasta de cebolla, rehogarla a fuego suave en una sartén con una pizca de sal y de azúcar, hasta que esté muy caramelizada y se deshaga. Escurrir, triturar y reservar el aceite.
  4. Para la raita, si se hace, rallar y escurrir bien el pepino en un colador. Mezclarlo con el yogur griego, sal, una pizca de comino, pimienta negra, aceite de oliva, el zumo del limón y la menta picada, añadiendo ésta en el último momento.
  5. Una vez listos estos preparados, calentar el horno a 220 grados y arrancar con el arroz. Dorar en una paella con un chorrito de aceite a fuego vivo el brócoli, la coliflor y la zanahoria. Salpimentar ligeramente, remover y dejar lo justo para que se doren ligeramente las verduras.
  6. Añadir los garbanzos, la cebolla tostada y el sofrito y rehogar un minuto más.
  7. Sumar el arroz y rehogar un minuto.
  8. Mojar con un poco de yondu y remover. Añadir el azafrán, el curry, un chorrito más de aceite de oliva virgen extra, y la alcaravea. Remover y salar ligeramente.
  9. Añadir el jerez y remover.
  10. Mojar con el caldo bien caliente y cocinar durante unos 12 minutos. Remover suavemente como se ve en el vídeo, y repartir el puerro por encima cuando el caldo haya espesado.
  11. Cuando el arroz haya absorbido casi todo el caldo, añadir los espárragos y meter al horno para que se termine de hacer.
  12. Servir con un chorrito más del aceite de la cebolla, champiñones laminados, berros aliñados con aceite, vinagre y sal por encima, cebollino y si se quiere, con raita a modo de alioli.
Le Figaro

Premier tour de la présidentielle: l’abstention peut-elle tout changer?

Dinah Cohen

DÉCRYPTAGE - Face à cette donnée difficile à mesurer, candidats et sondeurs restent vigilants.

«Prudence». Voilà le mot que se font passer les équipes des candidats, dans cette dernière ligne droite. Prudence à ceux qui sont donnés favoris, prudence à ceux qui ne le sont pas mais espèrent créer la surprise, prudence à ceux qui croient que les jeux sont faits. Car l’issue du scrutin reste menacée par une inconnue. Une abstention imprévisible, potentiellement massive et susceptible de faire basculer les pronostics. Cinq ans après avoir marqué le second tour de l’élection présidentielle, et quelques mois après avoir bouleversé les élections intermédiaires.

Cette menace, les candidats l’ont tous en tête. Les sondeurs aussi, tant ils se savent attendus au tournant. «On ne va pas se mentir, c’est le cas à chaque élection», sourit Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’Ifop. Lui rappelle qu’il n’y a pas eu d’«erreur sérieuse d’appréciation en 2017», et que le souvenir amer laissé par les derniers scrutins ne doit pas se transformer en généralité. «L’abstention reste le composant le plus difficile à déceler», reconnaît-il toutefois. D’abord parce qu’elle n’est pas toujours assumée par les électeurs, ensuite parce que son fonctionnement n’est pas figé. «On voit une nouvelle abstention présentée comme un acte politique, un symbole», explique ainsi le spécialiste. Une option qui pourrait être privilégiée notamment par les électeurs de gauche, déçus de voir leur camp si fragmenté.

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Pour limiter la casse, les sondeurs prennent leurs précautions. Depuis plusieurs semaines, seules les personnes absolument certaines d’aller voter sont prises en compte dans la plupart des instituts. «C’est un métier où l’on apprend toujours des différentes expériences. On est évidemment très vigilants», témoigne Bernard Sananès, président de l’institut d’études Elabe. Une prudence d’autant plus de mise que l’année 2022 se résume déjà comme étant un rendez-vous électoral «atypique». «Les sondés nous parlent d’une campagne bizarre», assure-t-il.

«Effets dévastateurs»

«Une abstention massive peut avoir des effets totalement dévastateurs sur les résultats. Ça peut être la bérézina totale», souffle encore un sondeur qui préfère rester discret, et signale le flou régnant autour des conséquences d’un tel scénario. Le manque de mobilisation des classes populaires, traditionnellement les plus touchées, pourrait en effet affaiblir Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mais l’abstention des jeunes et de certains actifs pourrait également faire du tort à Emmanuel Macron.

«Si les milieux populaires ne vont pas voter, nous serons écrasés», martèle ainsi le candidat des Insoumis pour convaincre son camp de se rendre dans les urnes. «Il ne faut rien lâcher», complète Jean-Philippe Tanguy, directeur de campagne adjoint de Marine Le Pen. «La bonne nouvelle, c’est qu’on a de bons retours de la ruralité et des villes populaires. Après, qu’est-ce qu’ils vont vraiment faire? On ignore les raisons profondes de la participation aux municipales et aux régionales, donc on ne sait pas. Ce sont des ressorts tellement compliqués», poursuit-il, alors que le parti à la flamme avait été le plus touché par l’indifférence des électeurs. Avant de formuler un espoir: que la dynamique actuellement donnée dans les enquêtes d’opinion crée un cercle vertueux. En somme, que le suspense qui s’intensifie incite à la mobilisation et au vote utile.

Un scénario redouté par la macronie, alors que le président sortant, contraint par la guerre en Ukraine, s’est parfois contenté d’une campagne minimaliste. «On est un peu déçus», reconnaît en privé un jeune Marcheur, qui avoue ne pas comprendre le choix d’Emmanuel Macron de ne pas participer à l’émission «Élysée 2022», mardi soir dernier, sur France 2. «C’est le genre de moment qui motive les militants et peut convaincre des gens», regrette-t-il. Sur le terrain, il assure ne pas ressentir un fort rejet, mais plutôt un désintérêt. Alors pour contrer la tendance, les militants s’activent jusqu’au bout dans leurs opérations de tractage et de collage. Mercredi soir, l’équipe de campagne a également diffusé une vidéo interactive d’une quinzaine de minutes mettant en scène l’hésitation d’une jeune femme à aller voter. «On ne sait pas ce que ça va donner. On a une incertitude face à nous qui est un peu vertigineuse», s’inquiète-t-on.

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Derrière le trio de tête, l’on veut aussi croire que la volatilité - particulièrement forte pour ce scrutin - jouera un rôle. «Moi, ce que je vois, c’est que les électeurs sont perdus et que l’on peut avoir un scénario que personne n’a vu venir», se persuade Guilhem Carayon, porte-parole de Valérie Pécresse. «On ne peut pas être si bas, ce n’est pas du tout le sentiment que donnent les déplacements, notre courant politique a un espace plus grand dans ce pays», abonde un proche d’Anne Hidalgo.

Au-delà du sort de leurs propres écuries, les équipes s’entendent sur un point. Un fort taux d’abstention ne serait véritablement profitable à personne. Dans un contexte de défiance grandissante, il enverrait plutôt un signal préoccupant, et installerait finalement le «cataclysme» des régionales comme un phénomène durable.

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Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

L'Humanité

Bilan : le retour des inégalités « naturelles »

Chronique

Pierre Serna

Avant de songer aux deux derniers candidat·e·s dans la course pour l’Élysée, il s’agit de ne pas oublier ce qui n’a cessé d’être pointé dans la politique de l’extrême centre durant le quinquennat : tout faire pour reproduire le second tour de 2017, en espérant que la médiocrité de la représentante de l’extrême droite construise le boulevard d’une réélection facile. Entre-temps, le réel et les conséquences d’une politique néolibérale dévastatrice sont venus quelque peu gripper le projet. En effet, en tant que candidat longtemps invisible, le président Macron doit assumer son bilan.

Concrètement, en défendant cette vision des premiers de cordée comme moteurs de la société, en défendant systématiquement la caste des oligarques qui désormais s’avancent dans le contrôle systématique des médias, le président a rompu un pacte démocratique et républicain dont il est le garant. En sabotant l’égalité des chances par la déstructuration permanente de l’éducation nationale, de l’université et de leurs diplômes, les inégalités se sont creusées, jusqu’à devenir « naturelles », comme une logique d’une lutte pour la survie, comme une règle prétendue imparable du monde tel qu’il est. La déconstruction des services publics, la dernière affaire McKinsey, dévoilant l’authentique système d’une République s’en remettant à des sociétés privées et incompétentes, démontrent que l’État entre dans un système de vénalité, comme avant 1789.

Tournant le dos au projet émancipateur d’une République démocratique et sociale, refusant la construction d’une société où les richesses sont à partager de façon équitable, ne prenant même pas la peine de cacher les préférences systématiques dans les nominations aux plus hauts postes, notamment dans le domaine de l’audiovisuel, le président a renforcé une politique de la verticalité. En ne cherchant même pas à créer de l’empathie avec un peuple qui a manifesté son désarroi, il a encore renforcé le poison de cette monarchie républicaine qu’est devenue la Ve République. Face à cette construction d’une société hiérarchisée et bloquée, trop visible pour ne point provoquer une colère légitime, sa réélection devient plus difficile.

Vénalité, privilèges, mépris de caste, fatalisme conservateur, refus d’une démocratie participative et, désormais, aveuglement écologique quand l’urgence à proposer une autre société, fondée sur les nouveaux droits du vivant, montre que, de l’extrême centre, la France macronienne est devenue réactionnaire et, désormais, assume des idéaux contre-révolutionnaires. Voilà le bilan de l’extrême centre qui s’imaginait une victoire jupitérienne.

Présidentielle 2022pierre serna
Le Figaro

Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais

Emmanuel Macron avait accusé le chef du gouvernement polonais d'«antisémitisme d'extrême droite».

L'ambassadeur de France en Pologne a été convoqué vendredi 8 avril au ministère des Affaires étrangères à la suite des propos d'Emmanuel Macron accusant le chef du gouvernement polonais d'«antisémitisme d'extrême droite», a annoncé Varsovie.

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«Suite aux déclarations contenues dans l'interview du président de la République française Emmanuel Macron au Parisien, le ministre (polonais, NDLR) Zbigniew Rau a décidé de convoquer l'ambassadeur de France», a indiqué sur Twitter, le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères.

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L'Humanité

À gauche, nombre d’indécis choisiront dans l’isoloir

Actu

Coincés entre leurs convictions, les divisions entre partis et l’envie d’éviter le même second tour qu’en 2017, les électeurs de gauche se montrent très hésitants cette année.

Aurélien Soucheyre

Que se passe-t-il dans la tête des électeurs de gauche ? À quelques jours du premier tour, ils sont à peine plus d’une moitié à être certains de leur vote, et ce quel que soit l’institut de sondage. Ainsi, 50 % de ceux qui ambitionnent de voter Fabien Roussel précisent qu’ils pourraient changer d’avis une fois dans l’isoloir. Et 58 % des électeurs qui prévoient de se saisir d’un bulletin au nom de Yannick Jadot se disent capables de changer d’avis au dernier moment. Des chiffres stables depuis des mois. Seul Jean-Luc Mélenchon progresse sur ce plan, puisqu’il est passé en quelques semaines de 66 % à 79 % d’électeurs potentiels se disant définitivement convaincus de voter pour lui.

« Un œil sur les sondages »

Malgré cette évolution notable pour l’un des candidats, la volatilité observée à gauche reste très forte pour les autres, ce qui rend le scrutin de dimanche d’autant plus illisible. « J’hésite sans cesse entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Entre se donner une chance de battre Le Pen ou donner du poids à une candidature qui reconstruit la gauche », souffle ainsi Bouchra, juste après avoir vu le candidat communiste en déplacement au marché de Gentilly (Val-de-Marne). « D’un côté, je suis plus proche du projet de Roussel, notamment sur le nucléaire, et puis Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % en 2017. Mais, d’un autre côté, éliminer Le Pen d’emblée, puis avoir une confrontation et un débat public entre Mélenchon et Macron au second tour, c’est tentant », ajoute-t-elle. Le candidat insoumis est d’ailleurs celui qui bénéficie le plus d’un « vote de barrage » ou « vote contre », au premier tour, puisque 21 % de ceux souhaitant voter pour lui disent le faire afin d’empêcher un autre candidat d’y accéder, selon les enquêtes d’opinion. Bouchra n’a pas rejoint ces électeurs-là. Elle hésite encore. « Je garde un œil sur les sondages et je verrai au dernier moment », conclut-elle.

Une indécision qui se retrouve de la sortie de la station de métro Jules-Joffrin jusqu’à la fin de la rue commerçante du Poteau, à Paris, où militants PCF, FI, EELV et PS tractent régulièrement. « Moi, ne me demandez pas, je vote Hidalgo, je suis déjà prêt à prendre une claque  ! » assène Gérard, quand d’autres électeurs historiques du PS confient hésiter entre Roussel, Mélenchon et Jadot. « Je change d’avis tout le temps. Un coup, je me dis que mon vote naturel va à Yannick Jadot ; un coup, je me dis qu’à en croire les sondages, si je veux qu’il y ait un candidat qui défende la bifurcation écologique au second tour, il va falloir que je vote Mélenchon, même si je ne peux pas le supporter. Et puis, je me dis que, de toute façon, Mélenchon va rater le second tour, alors je repars sur Jadot, et mon raisonnement tourne en boucle », confie Marc.

« Si c’est juste pour faire barrage…»

« C’est perdu d’avance. Mélenchon sera en haut d’un champ de ruines, dont il est l’un des grands responsables, avec François Hollande. Alors moi, je vote pour repartir sur des bases saines. J’ai toujours voté PCF, et la gauche a besoin d’un PCF fort. Dans son histoire, elle n’a jamais rien fait de bien sans ce parti », mesure pour sa part Fanny, qui trouve que Fabien Roussel a réussi sa campagne. « Il risque de se faire siphonner un peu à la fin. L’argument du vote utile en faveur de celui qui est en tête à gauche, ça marche toujours, surtout quand l’extrême droite est en embuscade. Mais le fait que Mélenchon ne soit pas clair sur sa consigne de vote en cas de duel Macron-Le Pen, franchement, ça ne me donne pas envie de voter pour lui », regrette Paolo, qui ne sait toujours pas ce qu’il fera le 10 avril.

Par rapport à 2017, le nombre de Français ne se déclarant pas certains d’aller voter a augmenté de 11 %. « Je n’ai pas trop suivi cette année. Je m’en fous un peu. On sait très bien que Macron et Le Pen sont donnés devant depuis des mois, mais la gauche n’a rien tenté pour gagner cette élection. J’aurais bien voté Taubira. Une candidature de rassemblement avec un programme qui va à tout le monde à gauche, c’était une bonne idée. Je n’ai pas compris pourquoi personne n’a suivi », regrette Stéphanie, qui ira sans doute voter « pour faire barrage à Le Pen, quand même ». « Si c’est juste pour faire barrage, je vais plutôt attendre le second tour et voter pour un candidat qui me plaît au premier tour, reste à savoir qui entre Jadot et Hidalgo, car c’est un peu la même chose, non ? » expose ensuite Valérie. Sa fille, qui n’a pas encore le droit de vote, à deux mois près, lève les yeux au ciel. « Moi non plus, je ne sais pas ce que j’aurais fait car les partis de gauche se font la guerre pour rien, alors que l’urgence est là ! » tance-t-elle.

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L'Humanité

Récit. Une campagne présidentielle atone, avec des airs d’élection confisquée

Récit

Pandémie mondiale, guerre en Ukraine, course aux sondages, gauche souvent inaudible, duel à l’extrême droite médiatisé à outrance… la présidentielle 2022 semble s’être jouée dans une sorte de désintérêt général, des éléments venant empêcher le nécessaire débat de fond.

Aurélien Soucheyre

Le langage est loin d’être soutenu mais on ne saurait lui donner complètement tort. « C’est une campagne de merde !  » s’indigne Jean Lassalle au sujet de la présidentielle de 2022. Ce regard cruel n’est pas seulement porté par un candidat à l’Élysée lui-même. C’est aussi le ressenti de nombre de Français, qui, à quelques jours du premier tour, ont l’impression que la « grande explication » et la promesse de débat démocratique consubstantielle d’une telle élection leur sont passées sous le nez. L’un après l’autre, des éléments perturbateurs sont venus empêcher les échanges de fond dans une succession, certes, inattendue, mais suffisante pour dévitaliser un système démocratique déjà plus que balbutiant. Récit, par étape, d’une campagne empêchée.

L’ombre du Covid

Tout a très mal commencé, dès l’automne 2021. En résumé, la pandémie était toujours là, mais l’espoir d’un « monde d’après », né durant le premier confinement, s’était déjà envolé. Les failles et injustices béantes de notre modèle de société mises en lumière par le Covid s’étaient comme normalisées. Seuls restaient les restrictions contre les libertés publiques, les freins à tracter, faire du porte-à-porte, organiser des grands meetings et tenir des réunions publiques, en plus de la crainte à venir d’une nouvelle vague – ce qui fut le cas avec le variant Omicron. Certes, il restait bien les réseaux sociaux et la télévision pour parler d’écologie, de justice sociale, de service public, de souveraineté industrielle et alimentaire, mais c’est là qu’un nouveau diable est sorti de la boîte de Pandore : Éric Zemmour.

La zemmourisation des débats

L’éditorialiste d’extrême droite est ouvertement pétainiste, misogyne et xénophobe. L’avenir ne lui promet qu’une chose : les poubelles de l’histoire, dont il vient, un temps, de ressortir. Et pourtant, le cercle médiatique se met à tourner en boucle autour de lui dès septembre 2021. L’agenda politique, donc le débat public, se retrouve vampirisé par les sorties du candidat sur les « prénoms français » et par sa promotion du concept détestable et mensonger de « grand remplacement ». Les projecteurs se braquent même sur le « duel » à l’extrême droite entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, avec chaque jour un nouveau sondage les donnant pendant des mois et des mois au coude-à-coude.

La gauche renvoyée à ses divisions

Embourbée depuis cinq ans, voire dix ans, la gauche reste globalement hors des radars à l’automne, puis pendant l’hiver. À chaque fois que l’un de ses candidats arrive avec une proposition forte sur les salaires, la retraite, la transition écologique, la première question des journalistes vient invariablement renvoyer la gauche à ses divisions : « La gauche a de nombreux candidats, tous donnés éliminés dès le premier tour. Pourquoi ne pas vous unir ? » Cette question du rassemblement, posée sans cesse pendant des mois et des mois, va venir installer l’idée que la gauche a déjà perdu et qu’elle n’est pas venue pour gagner. Qu’elle joue davantage sa recomposition que la conquête du pouvoir. Ce qui peut avoir un effet démobilisateur. L’organisation de la primaire populaire, fin janvier 2022, qui verra Christiane Taubira s’imposer avant qu’elle ne jette l’éponge, installe elle aussi une nouvelle séquence médiatique durant laquelle seule la dispersion de la gauche est interrogée, au-delà de son programme.

Des primaires désertées

Très peu investis dans les différentes primaires organisées, avec des participations très basses chez EELV, fin septembre, et surtout chez LR, début décembre (à peine plus de 100 000 votants dans les deux cas), les électeurs semblent alors se détourner du scrutin qui s’annonce. Le débat s’enlise dans une sorte de ventre mou. Valérie Pécresse, coincée entre d’un côté Emmanuel Macron et de l’autre l’extrême droite, ne trouve aucune mesure marquante à défendre, si ce n’est sa reprise du pseudo-concept de « grand remplacement », lors d’un meeting catastrophique mi-février, qui tient plus de la farce et renforce l’impression que cette campagne est une supercherie. Les jours s’égrènent et certains candidats marquent des points, notamment Fabien Roussel, qui réalise une percée, là encore mi-février, en expliquant qu’il souhaite que tout le monde puisse manger des produits sains, de bonne qualité et locaux. Il invite, comme Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, à augmenter les salaires. Mais ce sentiment étrange que la campagne n’a toujours pas commencé, et qu’elle pourrait ne jamais décoller, semble s’installer durablement.

La guerre en Ukraine

Et c’est là, le 24 février, qu’un nouveau coup de massue s’abat, avec l’invasion russe et le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’avant-dernier rapport alarmant du Giec sur la situation climatique passe d’ailleurs complètement inaperçu. Et Emmanuel Macron, qui n’était toujours pas entré en campagne, s’envole mécaniquement dans les sondages. Sa posture de chef d’État, de pôle de réassurance, qui s’était déjà confortée lors de la crise sanitaire, s’en trouve de nouveau renforcée, avec cette idée très présente dans les enquêtes d’opinion qu’« on ne change pas de capitaine dans la tempête ». La guerre en Ukraine monopolise alors tous les débats. Chaque candidat tente pourtant de montrer que son programme, tant sur les relations internationales, sur les politiques de souveraineté énergétique et alimentaire, sur l’Union européenne et l’Otan, est le bon.

Un président sortant qui refuse le débat

Le match paraît alors plié. Et il est assez curieux de constater comment il a semblé l’être tout du long, alors même que les Français disent majoritairement ne pas vouloir d’un second tour opposant une nouvelle fois Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le président sortant, qui se déclare enfin début mars, semble lui-même persuadé de marcher sur l’eau. Non seulement, il refuse de débattre avec les autres candidats, mais il rejette même l’idée d’une interview par Anne-Sophie Lapix sur France 2. Une attitude qui condense son mépris des Français et son caractère monarchique de par son refus non seulement d’être contesté, mais même d’avoir à répondre à la moindre question qu’il pourrait trouver dérangeante.

Le chef de l’État, qui aurait pu être plombé par son bilan, s’enivre de lui-même à force de voir les planètes s’aligner de nouveau en sa faveur, et croit alors qu’il pourra l’emporter les doigts dans le nez, même en proposant tout et n’importe quoi. C’est là que, sûr de son fait, il indique à la mi-mars qu’il décalera l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Et la proposition s’abat alors sur la tête des Français, quasiment comme une fatalité. Pendant des semaines, le président de la République n’apparaît pas comme l’un des candidats les plus antisociaux qui soient, mais comme celui qui dialogue avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky dans le but d’éviter le pire et de mettre fin à la guerre. Ce qui a pour effet d’anesthésier la campagne française.

Les sondages plutôt que les programmes

La situation politique semble alors bloquée. Pourra-t-elle se retourner au pied du mur ? C’est ainsi, début avril, quelques jours avant le scrutin, que le dernier rapport du Giec est tombé : il ne reste plus que trois ans pour tout changer si l’humanité veut éviter la catastrophe climatique. Et c’est alors que les Français réalisent, peut-être, qu’ils n’ont qu’à peine parlé de cette question pendant la campagne, comme tant d’autres… Beaucoup disent d’ailleurs n’avoir suivi la présidentielle qu’à travers les sondages, comme une course de petits chevaux. Beaucoup disent aussi qu’ils détermineront leur vote en fonction de ces sondages, au dernier moment. Près de 30 % disent vouloir s’abstenir. Et près de 30 % de ceux qui se disent certains d’aller voter ne sont pas encore sûrs de leur vote. Un désarroi qui en dit long sur la tenue de la campagne.

Un troisième tour social ?

Reste à savoir si un réveil est à espérer. Le fait que Macron se soit mis à baisser dans les sondages peut indiquer que son état de grâce se termine, et que sa proposition sur les retraites est finalement entrée dans les oreilles, suffisamment pour provoquer des envies de refus. Une certaine latence fait que, même l’affaire McKinsey, à la suite de la commission d’enquête sénatoriale initiée par les communistes, a rattrapé le président, mais plusieurs jours après la présentation de ses résultats, le 17 mars. Comme s’il existait des temporalités différentes entre la sortie d’une information et sa concrétisation dans les esprits… Reste une certitude : si jamais le jeu électoral s’avérait se dérouler comme le prévoient les sondages, les Français n’en auront pas fini pour autant avec la politique, malgré cette campagne atone. « Non seulement le premier tour du 10 avril n’est pas joué d’avance, tout comme le second. Mais il est, de plus, fort possible que le troisième tour soit social et se joue dans la rue, avec de grandes mobilisations citoyennes, passé l’élection », prévient le politologue Jérôme Fourquet.

Présidentielle 2022
Le Figaro

Salmonellose : les autorités belges ordonnent la mise à l'arrêt de l'usine des chocolats Kinder

L'agence de sécurité alimentaire belge déplore «les informations incomplètes» fournies par le géant italien de la confiserie Ferrero.

L'agence de sécurité alimentaire belge (AFSCA) a annoncé vendredi avoir ordonné l'arrêt de la production de l'usine des chocolats Kinder à l'origine de contaminations à la salmonellose, déplorant «les informations incomplètes» fournies par le géant italien de la confiserie Ferrero.

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«Après investigations (...) et suite aux constats de ces dernières heures que les infos fournies par Ferrero sont incomplètes, l'Agence procède aujourd'hui au retrait d'autorisation de l'usine de production de Ferrero d'Arlon», indique un communiqué de l'AFSCA, qui ordonne aussi le rappel de tous les produits de la gamme Kinder issus du site.

Le groupe italien a déjà été contraint de rappeler certains lots fabriqués en Belgique dans plusieurs pays européens (France, Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Suède et Pays-Bas) en raison d'un lien «potentiel» avec des cas de salmonelle. Le rappel a même été étendu aux détaillants implantés aux Etats-Unis. «Il n'y a pas de cas confirmé aux États-Unis à ce jour et aucun autre produit Kinder ou Ferrero n'est concerné par ce rappel», a précisé dans un communiqué le groupe.

21 cas signalés en France

Quelque 63 cas de salmonellose ont déjà été identifiés au Royaume-Uni. En France, 21 cas ont été signalés et 15 ont déclaré avoir consommé les produits Kinder qui font maintenant l'objet d'un rappel, selon Santé Publique France. Si huit d'entre eux ont été hospitalisés, tous sont rentrés à domicile, selon SPF. «Les investigations menées par Santé publique France ont mis en évidence la consommation de certains produits de marque Kinder faisant l'objet de ce retrait-rappel dans les jours précédant l'apparition des symptômes chez les 15 malades qui ont pu être interrogés à cette heure», a ajouté l'agence sanitaire. Ces produits ont été fabriqués dans une seule et même usine, à Arlon, en Belgique, qui est donc désormais à l'arrêt sur décision des autorités belges.

Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines

La mesure vise à fragiliser le système financier russe et à rapprocher la Russie d'un défaut de paiement.

Ukraine : l'UE décide un embargo sur le charbon et la fermeture des ports européens aux navires russes

Les Vingt-Sept ont également annoncé l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

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La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles

Moscou a menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays «inamicaux» qui refuseraient de payer en roubles.

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L'Humanité

« Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »

Entretien

À la veille du premier tour, le danger que le « camp national » – selon l’expression de Marine Le Pen – ne s’impose n’a jamais semblé aussi prégnant. Il a dicté ses thèmes dans le débat et la cheffe du RN a adouci son image et son discours. En façade tout au moins.

Benjamin König

Raphaël Llorca Doctorant à l’EHESS en philosophie du langage et expert à la Fondation Jean-Jaurès

C’est à Perpignan, plus grande ville dirigée par le RN avec Louis Aliot, que Marine Le Pen a tenu ce jeudi son dernier meeting. La fin d’une campagne marquée par l’émergence d’Éric Zemmour, qui a apporté à la cheffe du RN de potentielles réserves de voix, une médiatisation sans précédent des thèmes de l’extrême droite, mais aussi – par contraste – une image de sérieux et de modération. Une dissimulation qui cache un danger mortel : la possibilité de voir l’héritière du FN accéder à l’Élysée. Auteur du récent ouvrage les Nouveaux Masques de l’extrême droite (éditions de l’Aube, février 2022), Raphaël Llorca décode les stratégies et les évolutions qui ont conduit à voir l’extrême droite aux portes du pouvoir.

Dans une note de la Fondation Jean-Jaurès, vous écrivez que cette campagne restera comme celle qui a étendu plus que jamais la sphère d’influence de l’extrême droite. De quelle façon et pour quelles raisons ?

Tout d’abord, il y a le constat arithmétique. Marine Le Pen a de grandes chances de faire un meilleur score qu’en 2017, mais avec un Éric Zemmour en plus. Au premier comme au second tour, l’extrême droite n’a jamais été aussi puissante. Ce qui me frappe, c’est sa capacité, dans une bataille de long terme qui semble se cristalliser sur les douze derniers mois, à imposer ses mots, ses images, ses raisonnements. Je pense à l’expression « grand remplacement », longtemps cantonnée à une frange marginale, et qu’une partie de la droite républicaine a reprise. Dans le jargon des communicants, on parle d’élargissement de la fenêtre d’Overton (théorie qui situe les idées et opinions considérées comme acceptables dans le débat public – NDLR). Première conséquence : les discussions des thèmes radicaux dans le débat public ont explosé. La seconde est que, par effet de contraste, toutes les propositions historiques de Marine Le Pen apparaissent comme modérées, adoucies. On ne discute même plus des conséquences philosophiques et idéologiques de la préférence nationale, on ne parle pas non plus de l’interdiction du voile dans l’espace public. On se rend compte qu’Éric Zemmour a été d’une aide assez extraordinaire pour Marine Le Pen. Sur la guerre en Ukraine, il a aussi servi de paratonnerre.

Elle ne parle pas de « grand remplacement » mais de « dissolution du peuple français »… Comment analysez-vous cette nouvelle stratégie de la dissimulation, alors que les fondamentaux sont là : préférence nationale et référendum contre l’immigration ?

Son analyse est de dire : « Quand la société est d’accord avec mes idées, la brutalité devient inutile. » C’est sa différence avec Zemmour. Au fond, elle peut conserver la charge radicale de son programme tout en la neutralisant, en multipliant les signes d’unité, d’adoucissement, et même, pour reprendre l’expression malheureuse de Darmanin, de « mollesse ». Mais il faut insister sur trois points quand on parle de son programme : le référendum sur l’immigration, l’interdiction du voile dans l’espace public et la préférence nationale, qui est une rupture majeure de l’égalité des citoyens. Le tout accompagné d’une forme de sérénité, de rires, de « cocooning », qu’elle a beaucoup travaillée : rien n’est laissé au hasard. Il faut faire abstraction des horreurs qu’a prononcées Éric Zemmour pour retrouver une capacité d’indignation sur des points de programme défendus par Marine Le Pen.

Précisément, le fait qu’il y ait une « hydre à deux têtes » marque une nouveauté dans cette campagne ?

Je parle à ce sujet de « deux faces d’une même pièce », en rappelant la citation de Guy Debord : « Pour que le spectacle fonctionne, il faut qu’il y ait de fausses oppositions. » À force de vouloir les distinguer, les comparer, on oublie qu’il y a une différence de degré, mais pas de nature.

D’ailleurs, dans son entretien au Figaro, Marine Le Pen parle à nouveau « d’unité du camp national », regrettant la candidature de Zemmour…

Il ne faut pas s’y tromper : demain, si Marine Le Pen est présidente, son gouvernement fera de la place aux zemmouristes. Les deux sont en tandem. Je parle dans le livre de force centrifuge et force centripète : l’une part de la marge pour s’adresser au centre et cherche à gagner des franges plus modérées de la société, l’autre (Zemmour) veut radicaliser le centre de la société, les 40 % de Français qui ne s’estiment ni modérés ni radicaux, notamment la bourgeoisie patriote. Cet électorat n’a jamais pensé voter Le Pen, pour des raisons sociologiques et culturelles, et a une tradition intellectuelle d’extrême droite, avec Maurras, Bainville. Zemmour apporte ainsi à Marine Le Pen des réserves de voix dont elle ne disposait pas jusqu’ici.

Après la « dédiabolisation », la stratégie de Marine Le Pen tend vers une « normalisation ». Comment la désamorcer, quand les alertes sur les dangers qu’elle représente et les appels au front républicain semblent inopérants ?

Elle s’est arrogé la carte de la « campagne thérapie » qui historiquement n’est pas celle de l’extrême droite, et qui est très difficile à déconstruire car elle entre en résonance profonde avec l’état de la société. Marine Le Pen vient coller aux émotions dominantes du pays en essayant d’accompagner dans ce registre les Français. Une façon de déconstruire cette posture est de prendre le contrepied de cette image de psy démago qui brosse dans le sens du poil les pulsions de ses patients.

Pour la gauche, quelles sont les réponses à apporter pour déconstruire ce récit ?

Retrouver cette capacité d’indignation sur le programme de Marine Le Pen, qui est aujourd’hui banalisé. Ce ne sera pas suffisant, mais c’est nécessaire. Deuxième élément : mener la bataille de l’émotion, ne pas lui laisser le monopole de la compréhension émotionnelle de la société. Enfin, s’attaquer à sa stratégie du « cocooning », qui vise à endormir le front républicain. Elle parie non pas sur une conquête d’électeurs, mais sur le fait que, notamment au second tour, des gens de gauche ne votent pas Macron. Il ne faut pas leur jeter la pierre, et Macron a une énorme responsabilité, mais le problème est qu’elle joue à plein là-dessus. Si le loup entre dans la bergerie, il sera trop tard.

Extrême droiteMarine Le PenÉric ZemmourPrésidentielle 2022
Le Figaro

Guerre en Ukraine : la Russie n'est qu'à moitié isolée du monde

Alexis FeertchakOcéane HerreroService Infographie

INFOGRAPHIES - Plus encore après la révélation des massacres de Boutcha, l'État russe est mis au ban des puissances occidentales et a même été exclu ce jeudi du Conseil des droits de l'homme à l'ONU. Mais cet isolement est loin d'être total.

Les images de Boutcha en Ukraine resteront gravées dans les mémoires comme l'un de ces moments de l'histoire où la sauvagerie l'a emporté, au mépris de toutes les lois de la guerre et au-delà de toute morale. Depuis, les déclarations des chancelleries résonnent pour qu'un jour, le plus tôt possible, la justice internationale mette des mots sur ce qui s'est passé à l'ouest de Kiev. Un «crime de guerre»? Sans aucun doute. Un «génocide», probablement pas à ce stade, mais un «crime contre l'humanité», peut-être. Dans ce contexte, la Russie a même été exclue du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU lors d'un vote ce jeudi à l'Assemblée générale de l'organisation internationale.

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Parmi les communiqués diplomatiques de ces derniers jours, certains d'entre eux se remarquent peut-être plus que d'autres. L'Inde s'est dite «profondément troublée» par l'assassinat des civils ukrainiens. Certes, elle n'a pas condamné la Russie, mais elle a demandé une «enquête indépendante». Ces quelques mots ne sont pas anodins. Même la Chine, désormais classée sans ambiguïté parmi les «alliés stratégiques» de la Russie, s'est officiellement émue de la tragédie ukrainienne. «Les informations et les images de civils morts à Boutcha sont profondément dérangeantes», a reconnu un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui a aussitôt rappelé que «toute accusation [devait] être fondée sur des faits». Le message est là encore clair: pas question pour Pékin d'incriminer directement la Russie.

«Discrédit de la parole occidentale»

En filigrane de ces nuances et de ces subtilités, se niche un fait massif qu'un certain tropisme occidental peut faire oublier. On voit midi à sa porte, mais toutes les horloges ne sont pourtant pas remontées à la même heure. L'impression d'isolement total de la Russie, que l'on peut ressentir à Washington, Londres, Paris ou Berlin, est en effet trompeuse. Que l'on songe ainsi à une carte représentant les réactions internationales à l'invasion russe de l'Ukraine, à la fois au sein de l'ONU et en fonction de l'application de sanctions.

En bleu clair, le premier volet est celui du vote le 2 mars dernier d'une résolution concernant l'«opération militaire spéciale» russe à l'Assemblée générale de l'ONU. «En langage diplomatique, les mots ont leur importance: ce texte ne 'condamnait' pas l'invasion, mais la 'déplorait', note en préambule Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l'IRIS et ancien ambassadeur de France en Russie. Condamner, c'est incriminer; déplorer, c'est regretter. Par le choix de ce terme, l'idée était d'obtenir l'adhésion la plus large possible en faveur de cette résolution».

Quel fut le résultat ? Sur les 193 États reconnus par l'ONU, 141 approuvèrent le texte, soit quasiment les trois quarts d'entre eux. «C'est une réussite diplomatique d'autant que la résolution demandait le retrait des troupes russes, ce qui est pour le coup assez fort», commente l'ancien diplomate, qui observe malgré tout un biais notable. Si les cinq pays qui ont voté contre cette résolution - la Russie elle-même, avec en plus la Biélorussie, l'Érythrée, la Corée du Nord et la Syrie - sont ultra-minoritaires et très isolés sur la scène internationale, en revanche 35 États se sont abstenus, et non des moindres. Parmi eux figuraient la Chine, l'Inde, l'Iran, l'Irak, le Pakistan et 17 pays africains, dont le Mali, le Sénégal, l'Algérie et l'Afrique du Sud. Mine de rien, ces 40 États qui n'ont pas «déploré» l'invasion russe comptent ensemble pour plus de la moitié de la population mondiale.

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Ce jeudi, l'assemblée générale de l'ONU s'est de nouveau prononcée, et a cette fois-ci décidé d'exclure la Russie du Conseil des droits de l'Homme, en réaction aux massacres de Boutcha. Cette décision est bien sûr hautement symbolique, mais le détail des votes ne change pas la conclusion générale quant à un éventuel isolement russe. «La résolution a été adoptée par 93 votes pour, 24 votes contre et 58 abstentions. Le texte devait obtenir une majorité des deux-tiers (sans tenir compte des abstentions) pour être adopté», précise un communiqué des Nations unies.

On le voit à travers les deux résolutions, qui n'ont aucune conséquence réelle pour Moscou : l'idée d'un isolement de la Russie est excessive. Mais c'est surtout le second volet, celui des sanctions appliquées contre la Russie, qui est le plus marquant. L'espace coloré en bleu foncé sur la carte frappe par sa forme. Il dessine ni plus ni moins que les frontières du monde occidental, à peine élargi: l'Amérique du Nord (et encore sans le Mexique), l'Europe, l'Australie et, en Asie, la Corée du Sud et le Japon. «On ne pouvait pas faire moins que de voter des sanctions, mais quand on regarde la carte, celle-ci représente seulement le bloc occidental. Personne d’autre ne veut les appliquer», observe Jean de Gliniasty, qui déplore que «la parole des Occidentaux ne soit plus jugée fiable ailleurs dans le monde». «Le message des droits de l'Homme, auquel je crois, ne porte plus, et depuis longtemps, déplore le chercheur. Il fait suite au bombardement de la Serbie, à la guerre en Irak, à l'intervention en Libye. Je suis frappé par ce discrédit qui touche l'Occident. C'est terrible car il concerne les trois quarts de l'humanité. Il faudra beaucoup de temps pour l'effacer».

«La Russie n'est pas isolée, 'l'Occident' non plus», résume sobrement sur Twitter Bruno Tertrais, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Certes, parler d'isolement n'est donc pas juste, à l'échelle de la planète en tout cas. Mais de coupure d'avec l'Occident, la chose est chaque jour plus vraie. Certes, les sanctions économiques ne sont pas encore totales - les banques russes liées au secteur énergétique ne sont pas coupées du système Swift notamment -, mais l'on voit se dessiner des options de plus en plus fermes qui pourraient aboutir, en définitive et selon l'évolution du conflit, à un embargo occidental total sur le charbon, le pétrole et in fine le gaz russes.

Dépendance énergétique

Ces dernières années, sur le plan économique, les liens avec l'Europe se distendent, mais ne se rompent pas pour autant. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014, la Russie a en effet dû composer avec une salve de sanctions européennes et américaines. Les pays occidentaux ont ainsi gelé les actifs de certaines personnalités russes, des compagnies pétrolières se sont vues couper l'accès aux financements, et les exportations d'armes et technologies militaires vers la Russie ont été interdites. La Russie a elle-même répliqué en imposant des restrictions sur ses importations occidentales, et en a profité pour rendre son économie plus résiliente face à des sanctions futures. Exemple emblématique: la Russie produit désormais elle-même certains fromages français ou italiens, comme le brie ou le parmesan. En 2020, sur les quelque 330 milliards de dollars d'exportations russes comptabilisés, un peu moins de la moitié ont été livrés à l'Europe. Un cap symbolique.

Pour autant, les échanges commerciaux entre la Russie et l'Europe ne se sont pas effondrés: l'Europe est en effet particulièrement dépendante des hydrocarbures, désormais au cœur des discussions concernant les nouvelles sanctions à infliger à la Russie. Alors que 65% du gaz consommé en Allemagne provient de Russie, le gouvernement allemand a jugé impossible de se passer de ces flux «pour le moment». La Russie, elle, est dans une situation moins critique : elle pourrait résister à «plusieurs années» de réduction des exportations d'hydrocarbures vers l'Europe, selon Emma Ashford, experte de l'Atlantic Council, interrogée par le New York Times. Cela n'a pas empêché la Russie de revoir ses flux commerciaux pour les orienter vers l'Asie ces dernières années. Et en particulier vers la Chine : la Russie est ainsi devenue un fournisseur majeur de pétrole, de gaz et de charbon pour le pays. Le ministre russe de l'Économie a d'ailleurs annoncé le 25 février dernier sa volonté de maintenir ce virage vers l'est pour minimiser l'impact des sanctions occidentales à l'avenir, alors qu'elles ne cessent de s'accumuler.

Malgré tout, pour compenser un isolement d'avec l'Occident qui s'annonce désormais beaucoup plus radical, Moscou n'aurait pas d'autre choix que d'accélérer brutalement le virage vers son Est asiatique, qu'elle esquisse depuis de longues années. C'est la victoire des partisans les plus jusqu'au-boutistes de la doctrine Primakov - du nom de l'ancien premier ministre de Boris Eltsine - bâtie à la fin de la décennie 90: la Guerre froide achevée, l'avenir de la Russie n'est pas à son intégration dans le bloc occidental au sein d'une Europe réunie, mais au retour de la puissance russe dans un monde multipolaire où les grands émergents - symbolisés par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) - mettent un terme à «l'unilatéralisme» occidental. Dans cette perspective, les dernières déclarations du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, sont éloquentes. Le dirigeant, critiqué pour son refus de condamner fermement l'invasion russe de l'Ukraine, s'en est pris ce jeudiau Conseil de sécurité de l'ONU, qu'il juge «dépassé» et pas assez représentatif des pays émergents.

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«Mais la Russie n'est pas une puissance asiatique. En Chine, Vladivostok est vue comme une ville européenne. En se coupant de l'Occident, Vladimir Poutine coupe son pays de ses sources historiques. Quand on fait une erreur de cette ampleur, on finit par le payer», prédit Jean de Gliniasty. Il en est ainsi: la Russie n'est certes pas isolée du reste du monde, mais se coupe de l'Occident. Et rien ne dit que Moscou pourra résister longtemps à cette hémiplégie.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : en cas de défaite, Valérie Pécresse fera part de son vote mais ne donnera pas de consigne

Dinah Cohen

La candidate des Républicains dira pour qui elle vote mais estime que les Français sont «libres».

À 20h01, dimanche 10 avril au soir, il ne faudra pas s'attendre à ce que Valérie Pécresse éclaire ses électeurs. Si la candidate des Républicains n'est pas qualifiée pour le second tour, elle fera part de son vote personnel mais n'ira pas jusqu'à donner une quelconque consigne. Alors que le scénario se profilant dans les sondages est celui d'un match retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la possibilité d'un appel à voter pour le président sortant était dernièrement source de divisions au sein du parti de droite.

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«Je pense que les Français ne veulent pas de consigne. (...) Je ne donnerai jamais de consigne parce qu'ils sont libres et ce sont eux qui votent», a ainsi affirmé la candidate, interrogée par un auditeur sur France Inter ce vendredi matin. «J'espère être au deuxième tour, et je pense que c'est moi qui l'emporterai», a-t-elle aussi ajouté, malgré son retard grandissant dans les intentions de vote.

Si Emmanuel Macron sort vainqueur de cette élection, Valérie Pécresse a également souhaité éclaircir les choses. Elle à qui l'on a souvent reproché de porter le même projet que le chef de l'État. «Non, je ne souhaite pas avoir de responsabilités avec un président de la République qui fait une politique que je réprouve, qui n'est pas la mienne, qui est une politique qui est défaillante en matière d'autorité, en matière d'immigration, en matière de service public et en matière de réforme et en matière de valorisation du travail», a-t-elle déroulé.

Sur les réseaux sociaux, la candidate a précisé son propos, se montrant moins catégorique. En cas d'élimination, «je dirai clairement quel sera mon vote et je dirai le chemin que je pense le bon pour la France», a-t-elle affirmé.

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Le Figaro

Le Donbass, un enjeu stratégique pour l'Ukraine

Amaury Coutansais Pervinquière

DÉCRYPTAGE - La Russie va désormais «concentrer ses efforts» dans cette région séparatiste de l'est de l'Ukraine. Depuis plusieurs jours, ses troupes se réorganisent et se rassemblent pour passer à l'offensive.

La Russie se renforce pour «prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass» et réaliser un «pont terrestre» avec la Crimée, a prévenu mardi Jens Stoltenberg, le patron de l'Otan. Face à elle, 40% de l'armée ukrainienne défend la partie du Donbass, au sud-est du pays, demeurée sous le contrôle de Kiev après 2014. Le gouvernement dit se préparer à une situation «très difficile». «Dans le Donbass et à Marioupol, dans la direction de Kharkiv, l'armée russe se renforce en prévision d'attaques puissantes», a prévenu le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution dans la nuit de jeudi à vendredi dernier.

En effet, «nous constatons une jonction par le sud entre les forces de Crimée et celle de la République de Donetsk avec le siège de Marioupol d'un côté. De l'autre, une pression sur l'aile gauche des Ukrainiens depuis le nord dans un mouvement de tenaille», analyse le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

«Une deuxième phase de la guerre»

L'armée russe, retirée du nord de l'Ukraine, achemine des troupes vers le Donbass pour le «libérer» selon la logorrhée officielle. Objectif : contourner les soldats ukrainiens retranchés devant le Donbass contrôlé par les séparatistes depuis 2014. Mais au sud, le port de Marioupol résiste aux assauts conjugués des forces russes et de la république séparatiste de Donetsk.

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Pour Moscou qui s'est fixé le 9 mai - anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie - comme date butoir, la conquête du Donbass serait un semblant de victoire. Deux jours avant l'invasion, Vladimir Poutine avait reconnu l'indépendance des républiques de Louhansk et Donetsk sur la totalité des deux oblasts ukrainiens. Pour asseoir leur domination, les séparatistes devront faire reculer les soldats de Kiev. Pour l'heure, les séparatistes russophiles ont conquis près de 90% de l'oblast de Louhansk (2 millions d'habitants) et 50% de celui de Donetsk (le plus peuplé d'Ukraine, environ 4 millions d'habitants).

«C'est quasiment une deuxième guerre qui va commencer pour l'Ukraine», prévient Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI). «Son armée s'est renforcée en moral, en détermination mais aussi en matériel, livré par les Occidentaux ou pris sur les Russes», poursuit-il. «Les Ukrainiens ne sont pas restés inactifs depuis 2014 dans le Donbass et sont particulièrement organisés. Ils ont une position défensive de plusieurs lignes, ils ont aménagé le terrain», explique le général Kempf qui loue un dispositif «remarquable».

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Les combats s'annoncent d'une extrême violence. «Il faut s'attendre à une importante utilisation de l'artillerie et à des mouvements de blindés mécanisés. La Russie, comme dans le nord du pays, pourrait avancer très vite, mais sans consolider ses positions ce qui permettrait aux Ukrainiens de monter des opérations de guérilla sur leurs arrières», suggère Joseph Henrotin. L'utilisation de ces blindés pourrait être affectée par une pénurie de carburant de part et d'autre, chaque camp visant de plus en plus les dépôts de l'adversaire. Les frappes de missiles russes contre ces dépôts s'intensifient et des hélicoptères ukrainiens se sont avancés à 40 kilomètres dans le territoire russe pour bombarder une réserve de carburant.

Un enjeu pour de futures négociations

Plusieurs scenarii se dessinent. Soit l'armée russe, qui a pris la ville stratégique d'Izyoum, poursuit son avancée avec des bombardements intensifs pour faire reculer les lignes ukrainiennes. Soit l'armée ukrainienne parvient à contenir l'invasion, voire à mener une contre-offensive. De cette issue militaire, dépendra aussi l'avancée des négociations sur le statut du Donbass et l'avenir de la guerre. Vladimir Poutine «peut chercher à sauver ce qui peut l'être en partant du principe que ses troupes vont prendre le Donbass et établir une ligne de défense empêchant l'Ukraine de le reprendre», suggère Joseph Henrotin. Une victoire tactique comme réponse à la démobilisation des soldats russes et comme argument de poids dans les négociations.

Comme en 2014, le concept politico-historique de Novorossia (Nouvelle-Russie, un territoire colonial datant de l'empire russe et s'étendant sur le sud et l'est du pays) refait surface dans la propagande du Kremlin. «C'est important puisque cette capitalisation politique permet de justifier l'invasion auprès de l'opinion publique russe», analyse le rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale. Cette région historique allant jusqu'à la Transnistrie (région séparatiste pro-russe bordant l'Ukraine à l'est de la Moldavie), rien n'indique qu'une victoire dans le Donbass suffirait à Vladimir Poutine.

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«Elle tente déjà de faire croire que la focalisation sur le Donbass annoncée le 25 mars par l'état-major russe a toujours été l'objectif, alors que celui-ci était de faire tomber Kiev en deux jours. Ce repli vers l'Est est un aveu d'échec, que la propagande russe parvient à présenter comme une réussite totale. Quelle que soit l'issue du conflit, Poutine revendiquera la victoire, et sa machine de propagande tournera à plein régime pour imposer son récit partout dans le monde. Jusqu'à ce que la réalité le rattrape», conclut Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem).

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RÉCIT - Un collectif ukrainien de veille sur internet désigne comme coupables des soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.

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REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

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Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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L'Humanité

Quelle est la nouvelle logique économique des « Jours heureux » ?

Agoras

Fabien Roussel se distingue dans le débat de l’élection présidentielle sur les questions liées au travail et à l’emploi. Cette démarche très singulière sous-tend un programme économique cohérent et chiffré qu’il présente aux suffrages des électeurs.

Pierre Chaillan

Concomitante à la crise sanitaire et ses enseignements, cette campagne électorale du premier tour aura été marquée par le retour d’un débat politique autour de la réponse aux besoins sociaux et à la question du pouvoir d’achat. Les propositions audacieuses de Fabien Roussel auront irrigué cette nouvelle prise de conscience qu’il n’est plus possible de mener une politique austéritaire et que les moyens existent pour insuffler d’autres choix économiques. Trois militants et acteurs politiques et sociaux donnent les clés de cette dynamique des « Jours heureux ».

Qu’est-ce qui différencie le programme des « Jours heureux » et en fait la cohérence ?

Frédéric Boccara Le projet répond d’abord aux besoins sociaux et écologiques (emploi, salaires, retraites, services publics, pouvoir d’achat, nouvelle production…). Pour cela, nous rompons avec l’austérité et « commençons par l’emploi », la formation et les salaires dans les services publics (hôpital, éducation, justice, culture, recherche…) et dans les entreprises (productions nouvelles, écologiques et sociales). Ces emplois vont progressivement créer des richesses. Il faut pour cela qu’ils soient appuyés par un effort massif de formation et par des investissements matériels efficaces – créateurs d’emploi, de valeur ajoutée –, économisant carbone et matières. Les travailleurs vont créer les richesses avancées, dépensées en début de quinquennat, soit, au bout de cinq ans, 650 milliards de PIB supplémentaires et 5 millions d’emplois. Notre logique est celle d’un double choc : de demande (revenus, dépenses) et d’offre efficace (production s’appuyant sur l’emploi, la formation et l’investissement efficace). Le développement qui s’ensuit va ensuite s’autoentretenir. Dans notre logique, l’emploi est créateur de richesse, au lieu d’être un coût ou un simple résultat de l’activité… Nous inversons les fins et les moyens. C’est révolutionnaire. En commençant par l’emploi, nous donnons sa pleine puissance créatrice au travail humain. Car l’emploi, ce n’est pas seulement « du travail », comme le prétend Emmanuel Macron avec la création de France Travail, qui sonne comme une injonction : « France, travaille ! Et tais-toi ! » L’emploi, c’est un statut, c’est une situation dans un collectif, une possibilité de coopérer pour réaliser un service ou une production. L’emploi, ce sont des protections. L’emploi, c’est un salaire. Bref, tout un ensemble de dispositifs qui permettent de donner au travail sa pleine créativité et son efficacité. Il faut aussi former massivement. Nous proposons des prérecrutements massifs, notamment dans la santé et l’éducation nationale, ainsi qu’un revenu étudiant pour toutes et tous. L’industrie aussi crève du manque de formation de qualité.

Marie-Claire Cailletaud La logique du programme les « Jours heureux » est profondément marxiste. Elle part du principe que c’est le travail qui crée les richesses et que celles-ci doivent être mises au service de toute la société, de l’intérêt général, des services publics. Pour cela, chacun doit avoir accès à un emploi pour participer à cette création de richesse collective, grâce à un travail émancipateur, utile socialement. Fabien Roussel parle du travail, mais en revenant aux racines comme c’est indiqué dans l’article 5 de la Constitution de 1946 : « Chacun a le droit de travailler et d’obtenir un emploi. » C’est fondamental ! Il permet de prendre le contre-pied de théories mortifères. Après la société postindustrielle et l’entreprise sans usines, qui ont fait tellement de dégâts et ont justifié la désindustrialisation massive de notre pays et fragilisé toute l’économie, on nous ferait maintenant le coup de la fin du travail ou de l’entreprise sans travailleurs… La proposition de construction d’un droit universel à l’emploi et à la formation mettant en place les mécanismes de sécurisation du travailleur en lui permettant d’alterner les périodes de travail et de formation percute le besoin du capitalisme d’avoir une armée de réserve de chômeurs pour fonctionner, mettre en concurrence les uns et les autres. Ceux qui travaillent et ceux qui sont au chômage ou encore les travailleurs français et immigrés. Les propositions des « Jours heureux » permettraient de travailler tous, mieux et moins.

Liêm Hoang-Ngoc Le programme de Fabien Roussel fixe l’horizon de « Jours heureux » pour les travailleurs, car eux seuls créent la richesse. Il propose de rémunérer la force de travail à sa juste valeur et de réduire la peine au travail tout au long de la vie. Il met l’activité économique au service de l’intérêt général en développant les services publics et en relocalisant les activités utiles à la nation. Les salaires, la dépense publique, l’impôt, l’industrie, les nationalisations, les 32 heures, la retraite à 60 ans ne sont plus des gros mots. La philosophie de ce programme est de permettre aux salariés de se réapproprier peu à peu le fruit de leur travail. En leur octroyant de nouveaux droits dans le conseil d’administration des entreprises, il instaure un contrôle plus collectif de la production. Il rétablit la justice fiscale, envisage de renationaliser des entreprises stratégiques et se distingue à tous égards des politiques actuellement menées au bénéfice de la rente financière.

Quels sont les principaux leviers à actionner pour réussir cette politique de transformation sociale ?

Frédéric Boccara Il faut deux choses : de l’argent, pour créer tout de suite les emplois, augmenter les salaires, les minima sociaux ; et changer la façon de faire des entreprises et des banques, leur gestion et leur utilisation de l’argent. L’argent de tous les profits du CAC 40 n’y suffirait pas (137 milliards) ! Notre programme prévoit 143 milliards de dépenses publiques supplémentaires dès la première année et 237 par les entreprises. Il faut donc faire des avances, par le crédit bancaire. Les milliards de la BCE à 0 %, et ceux des banques doivent être utilisés pour cela, pas pour le capital ! Ce mouvement sera appuyé par une réforme de la fiscalité, une réorientation des aides publiques et une consolidation des cotisations sociales (et non de la CSG). Il faut dans le même temps des réformes de structure pour changer la façon de faire des entreprises et des banques, sinon il en sera comme avant et l’argent ira au capital. Nous en proposons cinq principales : nouveau service public de l’emploi et de la formation, nationalisations avec des pouvoirs aux travailleurs, pôle financier public pour un autre crédit, conférences permanentes et nouvelles institutions démocratiques de planification, de financement et de suivi des engagements des entreprises et des banques, en enfin, un fonds de développement économique, social et écologique. Dans le même temps, nous tendons la main à tous les pays pour de nouveaux traités internationaux de coopération et de développement des biens communs. Baisser le coût du capital et changer l’utilisation de l’argent par des réformes de structures à l’appui des luttes, aucun autre programme ne le propose. Ni la droite (baisser le « coût du travail »), ni l’extrême droite (dénoncer le coût du « voisin », immigré ou allocataire), ni de gauche (baisse « sympa » du coût du travail payée par l’État, pour EELV et le PS ou, pour Jean-Luc Mélenchon, un « pari » soumis à la bonne volonté du patronat et des entreprises, l’État payant « en dernier ressort »).

Liêm Hoang-Ngoc Trois leviers devront être mobilisés. D’abord, le levier financier : tant que nos concitoyens préféreront rester dans l’euro, il faudra proposer de suspendre définitivement le pacte de stabilité, qui empêche les gouvernements de changer la vie « quoi qu’il en coûte ». La renégociation du pacte est, cette année, à l’ordre du jour des travaux du Conseil de l’Union européenne. Le président élu en mai doit creuser ce chantier. Il doit demander la remise à plat des textes encadrant le régime des aides d’État. Car, dans l’euro, puisque les États ne peuvent pas dévaluer leur monnaie nationale en cas de déséquilibre extérieur, ils doivent pouvoir mobiliser la politique industrielle pour redessiner le tissu productif de leurs économies respectives. Enfin, la BCE ne doit pas cesser ses programmes de rachats de dettes (ce qu’elle vient malheureusement d’annoncer), afin de permettre aux États de financer à bas taux d’intérêt la transition écologique et les relocalisations. Ensuite, le levier social : les réformes sociales proposées devront être appuyées, comme en 1936, par une mobilisation syndicale permettant d’inverser le rapport de forces dans la négociation sociale. Et enfin, le levier politique : les idées économiques libérales se sont malheureusement propagées dans notre camp au cours de ces trente dernières années. Le programme économique défendu par la gauche sociale et républicaine, aujourd’hui porté par Fabien Roussel, doit redevenir majoritaire au sein de la gauche. Toute la gauche républicaine et sociale doit pour cela commencer par se rassembler pour mener campagne commune dès les prochaines élections législatives.

Marie-Claire Cailletaud Pour réussir cette profonde transformation sociale, remettre au centre l’humain, il faut redresser l’économie et prendre la main sur le secteur productif afin que les fruits du travail servent l’intérêt général. Cela ne se fera pas sans réindustrialiser le pays, qui a vu son industrie fondre comme neige au soleil. Les grands groupes préfèrent aller produire là où l’exploitation des hommes leur est la plus aisée, et sans se soucier des dégâts environnementaux causés par la production et la circulation des marchandises. L’industrie au plus près des besoins, dans une économie circulaire, boostée par la recherche et des collectifs de travail stables et créatifs, acteurs des décisions dans l’entreprise, fournira les biens et services pour améliorer la vie de chacun. Nous aurons besoin pour cela du sang de l’économie, l’énergie. Cette question, déjà centrale avant la guerre en Ukraine, revient en force sur le devant de la scène. Nous n’avons pas le choix. Pour notre indépendance énergétique, la réponse aux besoins des populations, la réindustrialisation du pays tout en sortant des énergies carbonées, nous aurons besoin de produire plus d’électricité. De l’électricité bas carbone et pilotable. En cela, le programme des « Jours heureux » est le seul à porter clairement cette question : oui, nous aurons besoin d’une filière industrielle du nucléaire, aucun autre candidat à gauche ne porte cela, mais dans un grand service public, avec un statut de haut niveau pour tous les salariés, permettant une appropriation sociale du secteur. Ce que ne porte aucun candidat de droite.

L’objectif affiché est de vivre des « Jours heureux ». En quoi peut-on parler d’un projet de société et même d’une véritable révolution anthropologique ?

Marie-Claire Cailletaud Vivre les « Jours heureux » est déjà un formidable projet de société en lui-même. Parler de bonheur et d’espérance fait du bien dans la morosité et la période anxiogène traversée, dans une société fracturée qui va jusqu’à trier les réfugiés… Le bonheur, c’est contagieux ! Plus fondamentalement, le programme présenté prend à bras-le-corps la nécessité de produire et consommer autrement en conjuguant cause écologique et cause anthropologique afin que l’homme vive bien et en harmonie avec la nature. C’est donc bien un changement d’ordre civilisationnel. Pour cela, il faudra que ce projet collectif soit encore mis en débat démocratiquement afin qu’il soit partagé. Il faut arriver à rendre hégémoniques, dans la tête d’un plus grand nombre, des grandes propositions du niveau de la Sécurité sociale, dont l’obtention par des luttes massives et victorieuses cranterait la sortie du capitalisme. Sortir du capitalisme pour aller vers les biens communs, passer du « capitalocène » au « communocène », c’est un beau projet.

Liêm Hoang-Ngoc L’esprit des « Jours heureux » est celui du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Celui-ci était porteur, pour reprendre les termes de Bernard Friot, d’îlots de « déjà-là » communistes : la Sécurité sociale gérées par les travailleurs, les services publics, les entreprises et les banques nationales, le plan indicatif, le Code du travail, etc. Cet esprit a également imprégné le programme commun, qui était la poursuite du programme du CNR. Contrairement à la propagande officielle, la politique qui s’en est inspirée en 1981 était pertinente. Elle fut piteusement abandonnée lors du tournant de la rigueur, opéré en 1983 pour ancrer le franc au mark dans la perspective de la monnaie unique, alors promue par Jacques Delors, le ministre des Finances de l’époque. Quarante ans plus tard, le « peuple de gauche » dit désormais « non à l’Europe libérale ! »   et demande simplement à ses représentants de s’unir et de travailler à l’élaboration d’un nouveau programme commun, adapté aux urgences sociales et planétaire du XXIe siècle. Il faut remercier Fabien Roussel d’avoir créé les conditions de ce rassemblement et de ce travail au sein du Conseil national de la République (CNR).

Frédéric Boccara La démocratie est au cœur de ce projet pour donner un sens au travail mais aussi à la vie en société, qui exige une réduction massive du temps de travail. Le projet de sécurité d’emploi ou de formation, d’éradication du chômage, ne nie pas le travail, mais pour une émancipation bien au-delà du travail, sans s’y enfermer avec l’immense enjeu des services publics. En mettant la formation et la sécurité en son cœur, la société se donnerait aussi comme but le développement de chacun et chacune. Les  « Jours heureux »,   c’est un sacré défi face à la domination du capital, pour des idées qui vont nourrir autant les élections que les luttes à venir et les constructions qui s’ensuivront.

les jours heureuxPrésidentielle 2022Fabien Rousseléconomie
Le Figaro

Présidentielle 2022 : Taubira va voter Mélenchon au premier tour pour «barrer la route» à «l'extrême droite»

Pierre Lepelletier

L'ex-garde des Sceaux, éphémère prétendante à la présidentielle, juge que le candidat de LFI est le seul candidat «de gauche» à empêcher Marine Le Pen de se qualifier au second tour.

Christiane Taubira promettait qu'elle ferait part de son vote pour le premier tour. Promesse tenue : à deux jours de l'ouverture des bureaux de vote, l'ancienne ministre de la Justice a annoncé dans un communiqué qu'elle glisserait le bulletin de Jean-Luc Mélenchon dans l'urne dimanche. Il représente, selon elle, le seul «candidat de gauche en situation» de «barrer la route» à l'extrême droite - à savoir Marine Le Pen - dès le premier tour.

Éphémère candidate, après avoir remporté la Primaire populaire en janvier, Christiane Taubira s'était donnée comme mission de rassembler la gauche. Lancée dans la course, et face au refus de ses concurrents, elle affirmait vouloir tout de même se maintenir, au risque d'ajouter de la division à la division. Faute de parrainages nécessaires, l'ancienne ministre avait finalement dû renoncer début mars.

Mélenchon la remercie

«L'extrême droite au pouvoir parut longtemps une idée délirante. Il y a cinq ans, cette hypothèse semblait encore extravagante, tout en appelant la vigilance. La perspective devient plausible à l'échéance de cette élection présidentielle», juge aujourd'hui Christiane Taubira. Avant de déplorer : «Toute la gauche le savait. Un nécessaire rassemblement exigeait des efforts pour que la gauche et l'écologie ne soient pas éliminées dès le premier tour». L'ancienne ministre en sait quelque chose. Son score à la présidentielle de 2002 avait sans doute empêché le socialiste Lionel Jospin de se qualifier au second tour à la place de Jean-Marie Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon a remercié Christiane Taubira sur Twitter quelques minutes après son communiqué : «Merci pour son appel à construire un deuxième tour digne de notre Histoire». L'ancienne ministre a par ailleurs été saluée par l'eurodéputé Nouvelle Donne, Pierre Larrouturou, soutien de la candidate lors de sa courte aventure présidentielle. «Une prise de position digne et responsable de Christiane Taubira : face au risque d'une victoire de l'extrême-droite, il faut voter dimanche pour lui barrer la route. Avec un bulletin Jean-Luc Mélenchon», a-t-il estimé sur Twitter.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: ces 10 défis que le futur locataire de l'Élysée devra absolument relever

Guyonne de MontjouJudith WaintraubNadjet CheriguiJean-Marc GoninCarl MeeusGhislain de Montalembert

EXCLUSIF - Alors que s'achève un quinquennat marqué par plusieurs crises, Le Figaro Magazine a demandé à dix experts de définir les principaux défis qui se présentent à notre pays pour les cinq ans à venir.

1. Prendre les moyens juridiques d'enrayer l'immigration

Par Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel

Le plafonnement des flux migratoires se heurte aujourd'hui à plusieurs principes constitutionnels, en particulier au droit au regroupement familial, à la supériorité du traité sur la loi et à l'existence d'un contrôle de conformité des lois et règlements à la Constitution et aux engagements européens et internationaux de la France. Reprendre le contrôle de l'immigration supposerait d'opérer un renversement radical entre souveraineté populaire et pouvoir juridictionnel, entre droit ­national et droit international.

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Un préalable s'imposerait donc : l'adoption d'un texte constitutionnel disposant que la loi fixe toutes mesures utiles pour que le nombre d'étrangers en provenance des pays extra-occidentaux (disons hors OCDE) n'augmente pas annuellement en France dans une proportion supérieure à X %. La loi serait appelée à déterminer, par origine géographique et par nature du titre de séjour, le nombre d'étrangers autorisés à entrer chaque année en France pour y résider. Certaines mesures d'application du plafonnement pourraient aussi déroger à la Constitution (telle la fin de la double intervention du juge ­administratif et du juge judiciaire en matière d'éloignement des étrangers en situation irrégulière) ou au droit européen (telle l'obligation, sauf exception, de déposer une demande d'asile en dehors du territoire national).

Deux autres précisions devraient être apportées par le texte constitutionnel : tout d'abord, il devrait instaurer un « bouclier constitutionnel » pour sécuriser les lois et règlements pris pour son application (en énonçant que ces lois et règlements ne peuvent être ni déclarés contraires à la Constitution, ni censurés ou écartés par une juridiction française au ­titre des engagements internationaux ou européens de la France) ; ensuite, il devrait placer hors quotas soit le droit d'asile en général, soit des situations exception­nelles d'afflux de réfugiés comme celle que nous connaissons avec l'Ukraine aujourd'hui.

Eu égard aux considérables implications d'un tel texte, sa ratification par référendum s'imposerait. Il s'agirait d'un référendum constitutionnel (article 89 de la Constitution), qui doit être approuvé dans les mêmes termes par les deux assemblées avant d'être soumis au suffrage universel. Les pouvoirs publics devraient ­ensuite définir le champ d'application du plafonnement : inclut-on les demandeurs d'asile ? Les étudiants ? L'immigration de travail ?

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Le projet requerrait une volonté politique résolue et des efforts d'explication. La mise en œuvre de quotas migratoires susciterait un psychodrame en France comme en Europe et ailleurs (au Maghreb en particulier). Le bouclier constitutionnel anticontentieux, nécessaire à ­l'effectivité des quotas, serait inévitablement dénoncé comme une sortie de l'État de droit et ferait ranger la France dans la catégorie des démocratures. La Hongrie et la Pologne se sont fait tancer pour moins que cela.

Audace et persuasion diplomatiques seraient de mise. Les quotas migratoires entreraient en effet en collision avec de multiples engagements européens et internationaux (convention de Genève, directives européennes « asile » et « retour », système Schengen, accords bilatéraux). Le moratoire devrait s'accompagner de renégociations de directives et d'accords bilatéraux (notamment avec l'Algérie) et de dénonciations d'accords. Une relance des initiatives sur la frontière extérieure et le rôle de Frontex serait également nécessaire, ce qui supposerait de chercher des alliés parmi les États membres, y compris au sein du groupe de ­Visegrád (Hongrie, Pologne, Tchéquie et ­Slovaquie), que nous accusons aujourd'hui de pratiques « xénophobes ». Il faudrait aussi ­assumer la désapprobation ou les sanctions des instances de l'Union et des deux cours européennes (Luxembourg et Strasbourg).

La mise en œuvre des quotas migratoires réclamerait surtout de l'esprit de suite. La révision constitutionnelle ne serait qu'un préalable. Il faudrait ensuite de multiples mesures d'application législatives, réglementaires et ­matérielles pour rendre effectifs les quotas. Une bonne partie du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile serait à réaménager. Il faudrait toucher à d'autres législations (nationalité, sécurité intérieure, droit pénal et administratif…). À défaut de rétablissement de la frontière nationale, l'effectivité d'une pause migratoire suppose de pouvoir compter et identifier les étrangers sur le territoire et donc d'exercer des contrôles aujourd'hui proscrits par les textes, la jurisprudence et les mentalités.

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Ajoutons à tout cela le calendrier. Le référendum ne pourrait être organisé au plus tôt qu'à l'automne 2022. une fois l'habilitation constitutionnelle obtenue, sa mise en œuvre législative et réglementaire et son accompagnement logistique prendraient au moins une année. Les résultats du plafonnement ne seraient observables qu'à la moitié du quinquennat.

2. Reconquérir les zones de non-droit

Par Maurice Berger, pédopsychiatre, auteur de «Faire face à la violence en France», L'Artilleur

Comment reconquérir les zones de non-droit ?

Dans une zone de non-droit, un individu est d'abord membre d'un groupe dont les codes se ­situent au-dessus des lois de notre République. Il doit penser, agir comme le groupe ou comme ses leaders. La loi du plus fort règne. Comment l'État peut-il se faire respecter, donc craindre ? Pour cela, il nous faut modifier notre fonctionnement judiciaire. Lorsqu'un individu n'éprouve aucune empathie à l'égard d'autrui, seule une sanction immédiate, certaine, et matérialisée par la prison peut mettre une butée à ses violences, car le sursis est compris comme synonyme d'effacement de l'acte commis. Le code pénal est appliqué trop aléatoirement et sa réécriture est indispensable pour donner priorité à la protection physique des personnes.

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Ainsi, après une agression et dès le deuxième jour d'ITT (incapacité temporaire de travail), les coups doivent être considérés comme un délit (à partir du huitième jour actuellement) et entraîner une peine de prison. La loi doit devenir impérative, donc comprendre une peine minimum, différente des anciennes peines planchers percés. L'individualisation et l'éventuelle excuse de minorité ne devraient porter que sur 20 % de la peine minimum. Sans cette certitude, l'action de la police perd une partie de son sens, elle ne représente pas l'autorité, car l'autorité, c'est l'application de la loi. Ces actions nécessitent, par ailleurs, des préalables comme celui de l'arrêt de l'immigration, mineurs inclus.

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Un exemple : dans la politique de prévention du Danemark concernant les quartiers dits difficiles, les parents ne touchent des aides que si leur enfant vient 25 heures par semaine en crèche à partir de l'âge de un an, on y joue avec lui, il apprend à faire semblant, à gagner et à perdre, à parler le danois, à se comporter correctement en groupe, et à obéir quand on lui dit non. Cette politique coûteuse n'est possible que parce qu'elle a été précédée d'une décision de tous les partis politiques d'arrêter l'immigration, sinon le pays se trouvait face à un tonneau des Danaïdes, une arrivée continue de familles répétant une inégalité violente homme-femme, des fonctionnements claniques transposés tels quels.

3. Conjuguer écologie et croissance

Par Ferghane Azihari, essayiste, délégué général de l'Académie libre des sciences humaines

Comment concilier croissance économique et écologie ?

Trop souvent, l'opposition entre qualité de l'environnement et croissance économique est mise en avant dans le débat public. Or, celle-ci n'a pas de fondements, tant historiques que géographiques. Les données, à l'échelle mondiale, montrent au contraire que les pays les plus pauvres sont exposés à des pollutions bien plus ravageuses que celles qui affectent les habitants des grandes métropoles occidentales.

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De même que les villes modernes sont finalement bien moins polluées que ne l'étaient les villes préindustrielles. Aujourd'hui, ce sont les pays les plus riches qui, grâce aux technologies qu'ils maîtrisent, sont les plus propres et les mieux armés face au changement climatique. Malheureusement, la pensée écolo­gique reste très fortement imprégnée d'un rousseauisme qui considère le progrès technique comme une sorte de corruption nous éloignant d'un état de nature édénique. Les écologistes sont ainsi les adversaires les plus farouches des solutions les plus évidentes pour affronter les ­défis qui sont les nôtres aujourd'hui.

Le nucléaire fait-il partie des solutions à promouvoir ?

On ne peut pas décréter que le carbone est l'ennemi public numéro 1 et rejeter le nucléaire qui est aujourd'hui la solution la plus crédible pour décarboner la production au moindre coût économique et social. C'est la seule énergie qui, à ce jour, est à la fois pilotable, disponible de jour comme de nuit, propre, efficace à grande échelle… ­Depuis les années 2000, plus de 5 000 milliards de dollars ont été dépensés, à l'échelle mondiale, dans l'éolien et le solaire pour un résultat parfaitement médiocre, les énergies renouvelables ne produisant que 13 % de l'électricité mondiale.

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Cessons de dilapider l'argent public dans ces solutions à l'efficacité plus que douteuse et concentrons nos efforts sur la construction de nouveaux réacteurs – dans des proportions plus significatives que le minimum syndical évoqué par le président de la République. Il faut relancer en France un programme ­nucléaire ambitieux pour répondre aux besoins croissants liés à l'électrification des usages et ­limiter le plus possible le recours aux énergies fossiles. Gardons-nous, par ailleurs, d'avoir, en ce domaine, une approche franco-centrée. La question climatique étant internationale, la France a une responsabilité particulière à exercer compte tenu de son avance technologique. Il faut ressusciter une filière nucléaire française ambitieuse et conquérante, capable de frapper à la porte des pays du Nord comme du Sud qui voudront investir dans la modernisation de leurs systèmes électriques et énergétiques. C'est une opportunité formidable pour la France.

4. Donner la priorité aux familles !

Par Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous

Comment jugez-vous la politique familiale du quinquennat ?

Ce qui me frappe, c'est la façon dont Emmanuel Macron a saboté l'idée de famille. Pendant le confinement, il n'a cessé de mettre en garde les Français, comme si leur foyer était un lieu de dysfonctionnements contre les enfants, où les pères seraient nécessairement violents. Ce discours contribue à les disqualifier dans leur rôle à leurs propres yeux et à ceux de leurs enfants. C'est un paradoxe car il a allongé le congé paternité. Dans le fond, je constate que la droite n'a pas de ­vision globale de la famille et que la gauche, qui a ­façonné Emmanuel Macron, est pleine de suspicion à son ­endroit, ce qui explique sans doute sa volonté de décons­truction.

Par quelles mesures concrètes réhabiliteriez-vous le principe de la famille, si vous étiez présidente ?

Avec les mesures prises depuis quinze ans, nous allons toujours davantage vers la famille fondée sur le contrat (devant notaire par exemple, lorsque deux femmes veulent se faire ­reconnaître comme les deux mères d'un enfant né de PMA). Voilà qui fragilise la famille, pourtant structure la plus ­humaine, la plus solide, parce que fondée sur les liens affectifs et de sang.

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Sur le plan matériel, je redonnerais la liberté aux parents de choisir lequel d'entre eux souhaite prendre un congé parental jusqu'aux 3 ans de l'enfant, plutôt que de leur imposer une alternance, source de difficultés. J'accorderais une prime de 700 € aux couples qui se marient pour les aider à s'installer. J'inciterais les mairies à prendre en charge le conseil conjugal, qui peut aider les couples à dépasser leurs difficultés et à se replacer dans un cercle vertueux et constructif. Les séparations conjugales sont toujours douloureuses et précarisent les enfants dans leur construction personnelle.

Avec 1,83 enfant par femme, notre taux de naissance est historiquement bas. Comment inverser cette tendance ?

Plutôt que de légaliser l'autoconservation des ­gamètes sans motif médical, sachant que seules 17,2 % des PMA sont couronnées de succès, je ­ferais mener de véritables recherches sur l'infertilité, le mal de notre siècle. Je réinstaurerais l'universalité des allocations familiales. Selon moi, la solidarité horizontale qui existait, sans indexation sur les revenus, sous-entendait que les familles nombreuses, quels que soient leurs revenus, bénéficiaient à toute la société. En même temps, je créerais les 19 000 places de crèches promises il y a cinq ans qui n'ont pas vu le jour et j'augmenterais le nombre de postes en PMI, pour mieux accompagner les parents durant les 1000 premiers jours de la vie de leur enfant.

5. Rendre l'État plus efficace

Par David Lisnard, président de l'Association des maires de France

C'est le nœud gordien qu'il faut trancher aujourd'hui », estime David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF). Pour le maire de Cannes, « l'État ­apparaît comme l'élément le plus fragile dans l'organisation des pouvoirs publics. Cela se ­retrouve dans les témoignages humains comme dans les réalités statistiques ». Quelques chiffres : « En vingt ans, le nombre de textes de loi a augmenté de 70 %, celui des règlements de 50 %. Le code de l'environnement est passé de 100.000 mots à 1 million de mots ! La France détient le triste record du montant de la dépense publique et de celui des prélèvements obligatoires. »

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Pour lui, il est donc indispensable de « retrouver du sens et de la performance publique. Les deux sont profondément liés ». Or, trop souvent les propositions des dirigeants ne s'appuient que sur l'un des deux. « Le moteur de la prospérité, c'est la liberté et la justice. » Selon David Lisnard, réduire le nombre de fonctionnaires n'est pas « une fin en soi. C'est une modalité pour pouvoir rendre de l'efficacité, augmenter leur nombre là où il y a des besoins et mieux les rémunérer ». Il prend l'exemple du taux d'agents qui sont dans les fonctions administratives. En France, ce chiffre s'élève à 34 % du nombre des fonctionnaires. « Si on arrivait à descendre au niveau de pays comme l'Allemagne ou la Suède (qui sont entre 23 et 24 %), on pourrait récupérer 450.000 fonctionnaires. » Et cela ­permettrait de baisser les dépenses, mettre plus d'agents sur le terrain et revaloriser leur traitement. « Il ne faut pas avoir une vision comptable, mais une vision qui redonne du sens. »

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À cet égard, le patron de l'AMF n'est pas hostile a priori au recours à des cabinets de conseil. « On a besoin, pour moderniser le fonctionnement des organisations complexes, d'aller chercher des conseils ailleurs. Le problème n'est pas là. Il est dans le recours exponentiel à ces cabinets et à la question de savoir si on en a pour notre argent. ­Mettre un milliard d'euros si à la fin on arrive à baisser les déficits et à rendre un meilleur service, pourquoi pas. Mais là, ces cabinets entretiennent un conformisme de la pensée. À une technocratie publique, on a substitué une technocratie privée. Cela révèle une double organisation car il n'y a jamais eu autant de dépenses publiques et une performance aussi faible. »

6. Contrecarrer l'islamisation des banlieues

Par Naïma M'Faddel, auteur de «Et tout ça devrait faire d'excellents Français», Le Seuil

Le phénomène d'islamisation s'amplifie – on l'a encore vu ­récemment à Roubaix. Comment ce phénomène a-t-il pu s'installer et prendre une telle ampleur ?

La question du séparatisme et de l'intégrisme religieux dans certains de nos territoires n'est pas nouvelle. On a regroupé les immigrés dans ces quartiers qui jouent souvent le rôle d'accueil des primo-arrivants dans ces mêmes quartiers. Au nom d'un clientélisme assumé et complètement ­décomplexé, on s'est appuyé sur les « grands frères » ou les responsables religieux qui ont fait de ces no man's land leurs fonds de commerce. On a alors ouvert les yeux, ou plutôt entrouvert. Avec la politique de la Ville, on a fragmenté les territoires, détaché les quartiers de la dynamique de la ville dans sa globalité et renforcé la ghettoïsation et le communautarisme. Les habitants vivent, étudient et travaillent au même endroit. Parallèlement, les cadres de ­socialisation et d'intégration comme l'armée, l'école ou les syndicats se sont progressivement évanouis.

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Si vous deviez conseiller le futur président sur la politique à mener pour enrayer l'islamisation des banlieues, que proposeriez-vous ?

Il faut une politique qui marche sur ses deux jambes : la fermeté et la justice. La fermeté, c'est-à-dire la tolérance zéro pour tous ceux qui menacent nos principes républicains, fondements de notre contrat social, que ce soit à l'école, à l'hôpital, dans les services publics ou les clubs de sport. La laïcité est un bien commun que nous devons chérir. Pour en finir avec le chantage électoral et le clientélisme, j'interdirais les baux emphytéotiques pour les projets à vocation religieuse. Seul l'État autorisera la construction de lieux de culte. Il faudrait supprimer les écoles de quartier au profit d'un accueil dans les établissements scolaires de centre-ville, pour ­favoriser l'altérité, l'écosystème de la réussite et de l'excellence.

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La situation dans certains quartiers est très compliquée, est-ce encore possible d'agir ?

C'est possible si on transmet à nos enfants l'amour de ce pays. À l'école, parler de nos ancêtres les Gaulois est ­devenu un tabou. Comme plus de 20 % de mes concitoyens, je suis née moi-même de parents étrangers, je n'ai jamais été gênée par cela car je savais que c'est ce qui faisait la France et son histoire. Mes ancêtres ne sont pas les Gaulois et pourtant, je me sens appartenir à cette histoire qui a ­accouché de la Révolution française et sa vocation universaliste.

7. Rester une puissance souveraine

Par François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, auteur de Retour de la guerre, Odile Jacob

La montée du souverainisme, prôné par plusieurs candidats, doit-elle se traduire à l'avenir par une France plus affirmative au sein de l'Union européenne et de l'Otan ?

Cette montée n'est pas conjoncturelle mais structurelle. Lors de la présidentielle de 2017, les candidats demandant la sortie de l'Otan, sa suppression, ou encore ceux hostiles à toute extension des pouvoirs de l'UE ont réuni 48 % des voix. Cette fois-ci, les intentions de vote donnent à peu près le même chiffre. C'est donc une tendance stable que nul responsable politique ne saurait ignorer. Ceci dit, on ne doit pas confondre souveraineté et souverainisme. Ce n'est pas parce qu'on est souverainiste que l'on va renforcer la souveraineté. L'électorat est très attaché à tout ce qui relève de la souveraineté nationale.

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Si telle est la définition du souverainisme, tout le monde est pour. Mais dans le monde des prédateurs d'aujourd'hui, face à la Chine, aux États-Unis ou à la Russie, il vaut mieux s'avancer en meute. Par exemple, pour se défendre contre le « big data », s'organiser à l'échelle européenne. De même, pour faire face à une superpuissance nucléaire, il est préférable de s'adosser à une autre superpuissance nucléaire. Face à la Russie, quand on n'est pas dans l'Otan, on devient l'Ukraine ! Défendre la souveraineté passe donc, pour une bonne partie, par l'appartenance à un ensemble plus large. Quant à la méthode pour s'affirmer davantage, la France – qu'il s'agisse de Macron ou de ses prédécesseurs – éprouve les plus grandes difficultés à convaincre ses partenaires. Par exemple, lorsque nous leur parlons d'autonomie stratégique européenne, nous sommes parfaitement inaudibles parce que nous ne savons pas les convaincre.

À quoi cela tient-il ?

À des effets d'image : nous avons la réputation, pas tout à fait usurpée, de considérer qu'il suffit que la France parle pour qu'elle convainque ses partenaires, sans les consulter au préalable. Exemple : quand Macron déclare que l'Otan est en état de « mort cérébrale », il n'a prévenu ni les Allemands, ni les Britanniques, ni les Italiens. Il dégoupille une grenade, la lance et n'avertit pas ses alliés de l'explosion. Et quand elle a lieu, on les retrouve meurtris. Notre arrogance, qui ne date pas d'aujourd'hui, est un obstacle.

Vous avez écrit qu'une défense européenne signifierait pour la France de consentir des sacrifices comparables à l'abandon du mark par l'Allemagne. Y sommes-nous prêts ?

Avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, j'aurais répondu par la négative. Jusqu'ici, c'était une sorte de moulin à prières que les Français actionnaient régulièrement. Ceci nous arrangeait parce qu'elle n'avait aucune chance de se concrétiser et la France n'aurait donc aucun choix difficile à effectuer. Aujourd'hui, je serai plus nuancé. L'Union européenne s'est transformée. Cela a commencé avec la pandémie où la Commission a conduit la stratégie vaccinale. Avec beaucoup de difficultés au ­départ mais, finalement, avec un certain succès.

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En tout cas, un meilleur résultat que si les États avaient acheté des vaccins en ordre dispersé. Pour la première fois, la ­Commission a agi comme une puissance. Avec la guerre d'Ukraine, rebelote. L'UE confie des responsabilités aux institutions européennes en matière d'aide à l'Ukraine, y compris militaire, ainsi que pour l'achat de gaz. L'Union change de nature. De leur côté, les Allemands s'aperçoivent que la défense est un sujet d'importance. Enfin, on ­redécouvre avec ce conflit que, face à la superpuissance ­nucléaire russe, on doit travailler avec les États-Unis. Et ceci au moment où les Américains ont coopéré de façon remarquable avec leurs alliés européens. Ceci nous incite tous à réfléchir de manière plus pragmatique loin du moulin à prières.

Au bout du compte, qu'est-ce que la France doit ­céder ?

Il n'y aura pas d'armée européenne sans État européen et il n'y aura pas d'État européen avant très longtemps… s'il y en a un. En revanche, il existe des domaines où les États peuvent donner des délégations à l'Union, notamment dans le financement et l'organisation de l'acquisition d'armements. On a commencé avec le Fonds européen de défense, géré de ­façon supranationale – ce qui est toujours mieux que se plier à la supranationalité américaine ! – mais il est très ­insuffisant : 8 milliards d'euros sur sept ans. Avec une telle somme, ­impossible de convaincre industriels et états-majors. Les Français proposent de mettre 100 milliards d'euros sur la ­table. Ce serait un sacrifice de souveraineté mais aussi la voie d'approche vers une défense commune.

Selon vous, le souverainisme va nous conduire à moins de souveraineté ?

Mieux vaut apprendre à chasser en meute et à être le plus efficace au sein de la meute.

8. Contenir l'explosion de la dette publique

Par Nicolas Baverez, avocat, économiste et essayiste

La campagne présidentielle a soigneusement occulté la dérive de la dette publique de la France et la question de sa soutenabilité. Un consensus s'est établi pour estimer que le caractère gratuit et illimité de l'argent ­public constituait un régime permanent, justifié hier par l'épidémie de Covid, aujourd'hui par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le mur de la dette publique serait une pure fiction, et ce d'autant que le retour de l'inflation, qui atteint 4,5 % en rythme annuel, la réduirait de manière aussi souterraine qu'efficace.

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Pourtant, l'explosion de la dette publique, passée de 20 % du PIB en 1980 à 60 % en 2000 et 112,9 % fin 2021, constitue une exception française et un péril majeur. Par son ­niveau puisqu'elle s'élevait à 2 813 milliards d'euros au 31 décembre 2021, ce qui représente un passif de 42 000 euros – soit une année de salaire moyen – pour chacun des 67 millions de Français. Par sa dyna­mique puisqu'elle s'est envolée de 540 milliards au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron. Par son emploi puisqu'elle sert majoritairement à financer les charges courantes de l'État et les transferts sociaux, et non pas des investissements. Par sa divergence avec la majorité des pays de l'Union européenne (dette moyenne de 90 % du PIB) et de la zone euro (98 % du PIB), rangeant notre pays parmi les nations du sud sous-productives et surendettées.

Le risque est donc très élevé pour la France d'être rattrapée par un choc financier sur sa dette au cours du prochain quinquennat. La guerre en Ukraine entraîne un double choc d'offre, frappée par les pénuries et les hausses du prix de l'énergie et des matières premières, et de demande, le ­revenu des ménages étant amputé par la flambée d'inflation. Le ciseau entre la baisse de la croissance autour de 1 % et la montée des taux pourrait ainsi provoquer une nouvelle accélération de l'endettement public, qui atteindrait 130 à 140 % du PIB en 2030. La menace serait alors réelle de connaître une situation comparable à celle de l'Italie en 2011, provoquant par ailleurs une crise majeure de la zone euro. Loin d'être accessoire, la maîtrise de la dette publique constitue donc une priorité dans la stratégie de redressement de la France. Elle reste possible mais suppose un véritable tournant de notre politique économique.

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Le niveau record des recettes publiques, qui culminent à 53 % du PIB, exclut toute hausse des prélèvements, et ce d'autant que les profits des entreprises comme les revenus des ménages vont être fortement amputés par les conséquences de la guerre d'Ukraine. Dès lors, la reprise du contrôle de la dette publique suppose de réunir trois conditions : le maintien de taux réels négatifs ; le soutien de la croissance ; la maîtrise des dépenses publiques.

La soutenabilité de la dette française dépend tout d'abord de la BCE, qui s'est non seulement engagée dans une stratégie de taux négatifs mais qui est devenue le premier acheteur et détenteur des emprunts d'État français. Pour notre pays comme pour les pays méditerranéens – dont la dette publique atteint 121 % du PIB pour l'Espagne, 130 % pour le Portugal, 155 % pour l'Italie et 200 % pour la Grèce –, il est vital que les taux d'intérêt réels demeurent négatifs. La BCE pourrait y contribuer en relevant très progressivement ses taux et en poursuivant ses achats de titres.

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Le levier le plus puissant et le plus sûr contre le surendettement demeure la croissance. Mais celle-ci exige une transformation radicale du modèle économique français. Alors qu'il repose depuis plusieurs décennies sur la consommation largement financée par la dette publique, il doit être basculé vers la production, l'investissement et l'innovation. Ceci implique de restaurer un écosystème de compétitivité, dont la dérive du déficit extérieur qui s'est établi à 85 milliards d'euros en 2021 souligne la dégradation. En travaillant à l'amélioration de tous les facteurs de production : qualité et flexibilité du travail, efficacité du capital, disponibilité d'une énergie abondante et décarbonée, innovation.

La maîtrise de la dette suppose surtout de mettre fin à la dépense publique tous azimuts. L'État ne peut pas compenser les pertes de pouvoir d'achat des ménages et de revenus des entreprises, tout en modernisant l'éducation, la santé, la police et la justice et en investissant dans la réindustrialisation, le réarmement et la transition écologique : ­depuis trop longtemps s'est installée l'idée que « présider, c'est dépenser », alors que Pierre Mendès France soulignait à juste titre que « gouverner, c'est choisir ». Simultanément, l'organisation de l'État doit être revue et décentralisée afin d'assurer l'efficacité des services publics de base, en même temps que le cadre de gestion de la fonction publique a vocation à être rapproché de celui des salariés du ­secteur privé. Enfin, la dépense sociale doit être placée sous contrôle, ce qui exige de relever l'âge de la retraite à 65 ans et de cibler les aides sur les personnes les plus vulnérables.

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Demeure une inconnue majeure. Tous les pays développés qui ont réduit avec succès leur dette publique en réformant l'État ont conduit au préalable un vaste débat public et ont fait valider leur stratégie par les électeurs. L'absence de la dette publique dans le débat présidentiel de 2022 ne donnera aucun mandat au futur président de la République pour faire de sa maîtrise une priorité de son quinquennat. Du fait de cette défaillance de notre démocratie, ce sont une nouvelle fois les crises, que nous n'aurons pas su ni voulu anticiper, qui risquent de dicter leur loi aux dirigeants et aux citoyens français.

Dernier livre paru : «(Re) Constructions», Éditions de l'Observatoire (2021).

9. Changer la gouvernance de tout le système de santé

Par Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'Hôtel-Dieu, directeur médical de Doctissimo

Comment rebâtir un hôpital performant ?

En changeant la gouvernance, pas seulement de l'hôpital, mais de tout le système de santé. La région est l'échelon de décision pertinent, mais les Agences régionales de santé (ARS) sont dirigées par des administratifs qui prennent des décisions aberrantes, sur des bases comptables, sans règles déontologiques ni priorité aux soins. Il faut inverser la démarche : d'abord on soigne, ensuite on voit si on peut faire des économies. Mais on n'y parviendra pas tant que ceux qui décident ne sont pas ceux qui font et ne rendent pas de comptes à la population.

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En Allemagne, les hôpitaux sont aussi gérés par des administratifs et la population ne s'en plaint pas…

Mais en Allemagne, la proportion d'administratifs dans les hôpitaux tourne autour de 25 %, alors qu'elle atteint presque 35 % chez nous. Et dans les Länder, le ministre qui prend la décision de fermer une maternité en répond devant ses électeurs. Les ARS ne répondent devant personne. Il faut repolitiser la santé, au bon sens du terme, au niveau régional, et ­médicaliser la gouvernance à tous les échelons avec une direction bicéphale, un professionnel du soin directeur médical à mi-temps, pour ne pas se couper du terrain, et un directeur administratif et financier.

Faut-il plus d'argent ?

Il en faut différemment. Le métier de soignant doit retrouver de l'attractivité par la bienveillance dans le management, y compris sur les arbitrages financiers mais pas seulement. Il faut rapprocher les statuts hospitaliers et libéraux, introduire de la variabilité à l'hôpital, avec notamment la reconnaissance du travail et des possibilités d'évolution de ­carrière pour les infirmières.

10. Rehausser d'urgence le niveau de l'école

Par Barbara Lefebvre, essayiste, ancien professeur en collège et lycée publics, auteur de «2022, les Français ont choisi !», Plon

Par où commencer une réforme de l'éducation ?

Le problème de l'Éducation nationale est si ­profond que les rustines quinquennales ne parviennent plus à le maquiller. Le mépris d'Emmanuel Macron pour le « petit fonctionnaire » m'a, en partie, décidée à me mettre en disponibilité de mon poste de prof d'histoire-géographie, et ce qu'il annonce pour un second mandat est pire encore. Il n'y a rien à attendre d'un nouveau quinquennat sur le volet éducation. La logique néolibérale des process et blablas managériaux est incompatible avec nos services publics du quotidien qui ne sauraient être régis par une logique comptable. Je suis convaincue que mes collègues travaillent pour l'intérêt général, mais c'est le sens de leur métier qu'on leur a ôté.

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Que préconiseriez-vous ?

Il faudrait que les enseignants soient valorisés dans leur travail. Qu'ils bénéficient d'une formation disciplinaire solide, accompagnés par des professeurs aguerris plutôt que par de soporifiques théoriciens. Les jeunes enseignants devraient effectuer un stage de deux fois six mois en fin de formation, au sein d'une classe en binôme avec un professeur chevronné, avant d'être titularisés. Il faudrait que le Capes, au lieu d'être supprimé comme le promet Emmanuel Macron, soit réhabilité. Le concours est à la base de tout. C'est un investissement de bien former un professeur heureux dans son travail, compétent et valorisé, qui ne quitte pas son poste épuisé au bout de dix ans, qui susciterait aussi des vocations chez ses élèves.

Quelles réformes pourraient être engagées, concernant la scolarité des élèves ?

L'urgence est de restaurer des examens de passage à certains moments clés car certains élèves accumulent des lacunes au fil des années. Le système actuel de cycles étale les acquisitions sur trois ans, sans redoublement, c'est catastrophique. On enfonce des élèves dans l'échec ! Imaginez, aujourd'hui, le cycle du primaire se termine en fin de sixième ! Si l'enfant n'a pas acquis les fondamentaux à l'issue du CP ou du CM2, il faudrait le mettre dans une classe à effectif réduit avec un professeur spécialisé dans l'aide aux élèves en grande difficulté. En sixième, on accueille encore trop d'élèves qui ne savent pas bien lire et écrire. Plus anecdotique, mais il faudrait aussi l'interdiction absolue des téléphones portables au sein des écoles et collèges, que les familles soient mieux informées sur ces machines à amplifier l'inattention et le harcèlement.

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Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

Le Figaro

Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien

La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.

Les passagers d'une rame de la ligne de métro 8 à Paris sont restés coincés dans le noir et sans électricité près de deux heures avant d'être évacués, a constaté vendredi une journaliste de l'AFP présente dans un des wagons.

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«En raison d'un train en panne, la rame stationne entre Invalides et Concorde» a précisé la RATP sur la page Twitter de la ligne 8. Le train «s'est arrêté vers 07H10 entre les stations Invalides et Concorde, lumières éteintes», a rapporté la journaliste. «Dans mon wagon, les gens sont restés calmes et patients, appelant pour certains leurs employeurs pour les prévenir du retard et prenant des photos comme preuve. La conductrice nous parlait juste d'avarie du train et nous demandait de ne pas ouvrir les portes», a-t-elle poursuivi.

Interrogée, la RATP a évoqué quant à elle une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques. C'est seulement «vers 08H55» que les agents ont entrepris l'évacuation du train, selon la journaliste de l'AFP. Le trafic, interrompu entre les stations La Motte-Picquet-Grenelle et Concorde, a repris progressivement à partir de 10H30, a précisé la RATP.

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Journée «zéro transport» : faible mobilisation des salariés des transports ce lundi pour réclamer des hausses de salaires

Transports urbains, transport routier, transport aérien ou encore taxis étaient concernés par l'appel à la mobilisation.

Faut-il revenir à des allocations familiales égales pour tous?

GRAND DÉCRYPTAGE - Deux candidats à droite veulent relancer une «vraie» politique familiale, cassée par François Hollande, avec comme corollaire le décrochage de la natalité.

Macron veut indexer les retraites sur l'inflation «dès cet été»

Le président-candidat dit vouloir prendre en compte la flambée des prix pour protéger le pouvoir d'achat des retraités.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré

Les marchés des céréales et des huiles végétales sont particulièrement impactés.

Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs «plus hauts niveaux jamais enregistrés» en raison de la guerre en Ukraine, qui «provoque des chocs» dans les marchés des céréales et des huiles végétales, a annoncé vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

À VOIR AUSSI - «En 30 ans, il n'y a jamais eu de pénurie de poisson»: le fish & chips anglais souffre des sanctions russes et de la hausse du prix de l'énergie

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L'indice FAO des prix alimentaires, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu en février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une nouvelle hausse de 12,6%, indique l'organisation dans un communiqué. Cette augmentation est principalement imputable à l'indice FAO des prix des céréales, qui a «enregistré une hausse de 17,1% par rapport à février, sous l'effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires, principalement dues à la guerre en Ukraine».

Les prix alimentaires sont également tirés vers le haut par les huiles végétales, dont l'indice FAO «a bondi de 23,2%, porté par la hausse des cours de l'huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l'Ukraine». Dans le même temps, les prix des huiles de palme, de soja et de colza progressent aussi nettement, «sous l'effet d'une hausse de la demande mondiale à l'importation due à des ruptures d'approvisionnement en huile de tournesol».

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Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines

La mesure vise à fragiliser le système financier russe et à rapprocher la Russie d'un défaut de paiement.

Covid-19 : Easyjet annule plus de 200 vols depuis ce week-end

La compagnie a dû recourir à des annulations en raison de nombreux cas de Covid-19 détectés dans le personnel de vol.

La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles

Moscou a menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays «inamicaux» qui refuseraient de payer en roubles.

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Le Figaro

Costa Rica : un avion-cargo se casse en deux lors d'un atterrissage d'urgence

L'accident n'a pas fait de victime mais a provoqué la fermeture temporaire de l'aéroport, selon les autorités.

Un avion-cargo de transport de courrier et de colis s'est cassé en deux jeudi lors d'un atterrissage d'urgence sur la piste de l'aéroport de San José, au Costa Rica. L'accident n'a pas fait de victime mais a provoqué la fermeture temporaire de l'aéroport, ont indiqué les autorités.

Regarder la vidéohttps://video.lefigaro.fr/figaro/video/au-costa-rica-un-avion-cargo-se-casse-en-deux-lors-dun-atterrissage-durgence/

«Les deux personnes (qui étaient à bord) sont en bonne santé», a indiqué à la presse le chef des pompiers du Costa Rica, Hector Chaves. Les deux hommes d'équipage, de nationalité guatémaltèque, ont été transportés par précaution à un hôpital pour y être examinés, a indiqué Guido Vasquez, un secouriste de la Croix-Rouge. L'appareil, un Boeing-757 du groupe allemand DHL, avait décollé depuis 25 minutes de l'aéroport de San José avec pour destination Guatemala lorsque le pilote a signalé un problème du système hydraulique et a demandé à faire demi-tour, selon Julian Belliard, directeur des opérations et de la sécurité de la société publique Aeris qui gère l'aéroport.

Los de l'atterrissage d'urgence peu avant 16H30 GMT, l'appareil a dérapé, a quitté la piste et s'est cassé en deux. L'accident a provoqué la paralysie totale des opérations de l'aéroport Juan Santamaria (de San José), le plus grand du pays, pendant 05H30, impactant une centaine de vols et 8.500 passagers. L'activité de l'aéroport est redevenue normale, «aussi bien pour les arrivées que pour les départs», a ensuite indiqué Ricardo Hernandez, directeur général de Aeris, l'entreprise publique qui gère l'aéroport.

Washington interdit à la Russie de payer sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines

La mesure vise à fragiliser le système financier russe et à rapprocher la Russie d'un défaut de paiement.

Ukraine : l'UE décide un embargo sur le charbon et la fermeture des ports européens aux navires russes

Les Vingt-Sept ont également annoncé l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

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La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles

Moscou a menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays «inamicaux» qui refuseraient de payer en roubles.

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Le Figaro

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

Margaux Benn

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Envoyée spéciale à Kiev

En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.

Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.

Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées

«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.

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«Pourquoi?»

«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.

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Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.

Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.

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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.

Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle

Des «crimes de guerre»

Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.

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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».

Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux

Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.

Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.

Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.

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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.

Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.

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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»

Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

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Le Figaro

«Présidentielle 2022: le mal abstentionniste»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Toutes les études l’annoncent, l’abstention pourrait être, comme jamais auparavant, le premier parti de France ce dimanche. Si tel était le cas, de quoi serait-elle le signe, de quoi serait-elle le nom?

Les plus pessimistes y verront, bien sûr, le symptôme d’une démocratie fatiguée. À force de ne pas tenir leurs promesses et de ne pas reconnaître leurs responsabilités, les politiques ont perdu l’attention de leurs électeurs, qui pensent que leur vote ne sert à rien. Pas une des quatre consultations intermédiaires de ce quinquennat (européennes, municipales, régionales, départementales) n’a enregistré une participation supérieure à 50 %! À ce rejet, prononcé dans les catégories populaires, s’ajoutent peut-être chez les jeunes - où l’indifférence au débat électoral grandit de façon vertigineuse - le refus de l’autorité et le fait que l’individualisme l’emporte aujourd’hui sur le collectif dans notre société. Génération abstention?

Le mal abstentionniste peut cependant être analysé sous un jour moins sombre. Et être observé comme un phénomène heureusement temporaire, réversible. La faible participation constatée au premier tour en 2002 (72,6 %) fut suivie, cinq ans plus tard, par une mobilisation très élevée (84 %). Celle-ci ponctuait un débat qui fut passionné et passionnant - en l’absence du président sortant - entre Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Caractéristique que l’on ne retrouve vraiment pas cette année. Au terme d’une campagne perturbée par la crise sanitaire, puis par la guerre en Ukraine, plutôt terne sur le front des idées et dont il a été longtemps dit que l’issue était écrite à l’avance, il n’y a rien d’étonnant à ce que les sondages relèvent une démobilisation certaine de la population.

À quarante-huit heures du scrutin, la donne peut-elle encore changer? Quels candidats pourraient alors en bénéficier? Un suspense demeure.

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FIGAROVOX/CHRONIQUE - Alors que certains commentateurs politiques insistaient sur l'affadissement de sa figure, l'avocat s'étonne de voir Marine Le Pen de nouveau affublée de l'étiquette d'«extrême droite», quand la dynamique des sondages lui est favorable.

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ENTRETIEN - Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l'encontre du cabinet de conseil. Cette affaire peut perturber le futur quinquennat d'Emmanuel Macron s'il est réélu, note l'ancien juge d'instruction et avocat Hervé Lehman.

Présidentielle: «La grande dépolitisation»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

Le Figaro

Revivez le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Un premier bilan de la campagne a été tiré dans ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le treizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à Paris II. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Charles Jaigu, grand reporter au Figaro Magazine et chroniqueur au Figaro (Débat et opinion), de Claire Bommelaer, grand reporter au service Culture du Figaro, et de Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro Économie.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?», «Un thème ou des thèmes ont-ils été oubliés ?», «Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

«Qui, parmi les prétendants, a fait la meilleure campagne ?»

À quelques jours du premier tour, seuls deux des actuels douze candidats à l'Élysée seront qualifiés dimanche pour la finale de ce scrutin présidentiel. D'où cette question : qui a fait la meilleure campagne ? Si Marine Le Pen a su retrouver une dynamique après avoir posé ses jalons depuis plusieurs mois sur la thématique du pouvoir d'achat, Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, connaît une même poussée dans l'opinion. À l’inverse, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, pour des raisons bien différentes, ont décroché sous les 10% dans les sondages. Pendant ce temps, Emmanuel Macron accélère pour ne pas voir son avance s'éroder.

«Un thème a-t-il été oublié ?»

Alors que le Covid, la guerre en Ukraine et le pouvoir d'achat ont marqué la campagne ces derniers mois, des thématiques ont-elles été oubliées ou effacées au fil des débats ? C'est la question que beaucoup se posent dans un contexte national mais surtout international qui a parfois peu laissé de place à l'émergence d'autres enjeux qui préoccupent pourtant les Français.

«Que faut-il penser généralement de la campagne ?»

Au moment où la première partie de la campagne se termine, beaucoup en ressortent déçus face à une période électorale très poussive et qui n'a pas imprimé dans l'opinion. Covid, Ukraine, entrée tardive du président-candidat... le faible intérêt que portent les Français à cette élection présidentielle a de quoi interroger et fait craindre un fort taux d'abstention dimanche prochain.

» Voir l'émission du mardi 5 avril :

» Écouter l'émission en podcast :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

Regarder la vidéo

Retraite à 65 ans: la promesse la plus clivante du président-candidat

Ce point-clé du programme d’Emmanuel Macron est largement rejeté par les Français.

L'Humanité

Roman Toute ressemblance avec une présidentielle existante...

Prescription culture

Marie-José Sirach

Neuf jours avant le second tour de la présidentielle, Philippe Rex, le grand magnat propriétaire de la chaîne d’info Rex News, est enlevé. On ignore tout du ravisseur passé sous les radars des renseignements généraux, mais son profil, ancien volontaire au Donbass en Ukraine en 2014, survivaliste, a de quoi inquiéter les autorités. Sa seule revendication : un débat avec le président-candidat (Macron) en direct sur Rex News.

Deuxième roman de David Dufresne, 19 h 59 tient du roman d’anticipation, du thriller politique, dans la veine des polars des années 1980, à la manière d’un Frédéric Fajardie. Si le fond idéologique, les magouilles et les marigots sont restés un peu les mêmes, la lepénisation des esprits a bien creusé son sillon et les outils de communication (pour ne pas dire de propagande) ont changé la donne : les #ceci ou #cela, les fakes news qui courent la Toile, les tweets intempestifs, l’hyperréactivité émotionnelle remplacent l’analyse. Les gourous de la com, théoriciens de la phrase-buzz et de la gestuelle de leurs candidats, pensent tirer les ficelles de l’Histoire. Toute ressemblance avec des personnages existants n’étant pas fortuite, on reconnaît pas mal de notre personnel politique et médiatique sous la plume féroce de Dufresne.

On a coutume de dire que la réalité dépasse la fiction. C’est désormais la fiction qui dépasse la réalité, une réalité fictionnée jusqu’à l’os. Jusqu’à quand ? La frontière est ténue entre doute et complotisme. L’exercice d’écriture dans ce court roman consiste à revendiquer le premier et à dénoncer le second. Exercice compliqué quand le complotisme se diffuse bien plus vite que l’information. « Les gens ne veulent plus être informés. Ils veulent se sentir informés », dixit le patron-fondateur de Fox News. Phrase en exergue rapportée au début du livre en guise d’avertissement. Derrière le constat d’un monde politique à la dérive gangrené par la soif du pouvoir et de l’argent, de citoyens méprisés considérés comme de la chair à consommer, Dufresne dénonce la concentration financière et idéologique des médias, leur capacité de nuisance, le cynisme permanent, les confusions idéologiques. À lire de toute urgence.

LittératurePrésidentielle 2022david dufresne
Le Figaro

Guerre en Ukraine : Marianna, la femme enceinte de Marioupol, manipulée par les médias russes ?

DÉCRYPTAGE - La jeune femme ukrainienne, devenue le symbole de la frappe contre une maternité le 9 mars, est réapparue sur une chaîne YouTube d'un blogueur russe et récuse la version ukrainienne.

Le visage blême, les yeux cernés, la femme enceinte de Marioupol, Marianna Vishegirskaya, est réapparue le 2 avril sur une vidéo pro-russe d'une trentaine de minutes. Trois semaines après le drame à la maternité de Marioupol, bombardée par l'armée russe, la jeune ukrainienne, aujourd'hui maman, est interrogée par le blogueur russe Denis Seleznev. On se souvient du visage ensanglanté de la jeune femme, descendant rapidement les escaliers d'une maternité endommagée, photographiée par l'agence Associaced Press (AP). Le cliché avait rapidement fait le tour du monde, et avait fait de Marianna un symbole ukrainien, représentant les crimes de guerre de l'envahisseur. Mais devant le blogueur russe, elle tient un tout autre discours.

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Immobile sur le canapé, adossée à un coussin blanc, Marianna prend la parole en russe. Lors de l’entretien, elle commence par détailler sa vie à Marioupol, sa rencontre avec son mari... Ensuite, son arrivée à la maternité le 6 mars, son déplacement d'un bâtiment à l'autre, du fait de la présence de soldats ukrainiens. Le blogueur lui demande alors de retracer précisément sa journée du 9 mars, le jour du drame. Elle donne un récit précis, s’appuyant sur trois conclusions : des soldats ukrainiens étaient dans l'un des bâtiments ; il n'y aurait pas eu de frappes aériennes ; et enfin, les journalistes de l'AP l'auraient filmée contre son gré.

Quelques minutes avant la fin de la vidéo, un écran noir. Le cadre change. Elle se tient droite, face à la caméra, les yeux rivés vers l'objectif. Son regard a lui aussi changé. Le blogueur lui demande de faire une déclaration à Zelensky, qui selon lui, regardera l'entretien. Elle déglutit et commence : «Cher président de l'Ukraine Vladimir Alexandrovitch, vous nous aviez promis que l'armée ukrainienne pourrait nous protéger, mais finalement la ville s'est transformée en cage. Plus personne ne peut en sortir. (...) La majorité de la ville n'existe plus, sans parler de toute une partie de la population. Les habitants sont en train de mourir, des soldats des deux côtés, aussi. Les gens ont perdu espoir, l'espoir qu'ils pourraient survivre et s'en sortir (...) S'il vous plaît, il faut essayer de se mettre d'accord, de trouver des compromis, parce que c'est devenu insupportable. C'est douloureux de voir tout ça, et, là-bas, on vit dans la peur. Il faut essayer de trouver une solution à ce problème.»

Manipulation des Russes ?

Une fois publiée, l'interview est immédiatement repartagée par un compte du gouvernement russe à Genève, mais aussi sur le compte Telegram de la jeune femme, dont les réseaux n'avaient pas été réactivés depuis au moins trois semaines. Dans un message publié le 1er avril, elle écrit : «J'ai raconté ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu et ce que des témoins ont dit, et j'ai tiré mes propres conclusions». Alors que son discours sonne désormais pro-russe, la véracité de ses propos est tout de suite remise en cause. Sur Twitter, bon nombre de personnes affirment que Marianna se trouve désormais entre les mains des Russes, dont Thomas Van Linge, cartographe néerlandais, qui écrit sur Twitter : «Une nouvelle très préoccupante. Marianna, la fille enceinte de Marioupol, s'avère être une réfugiée qui a été emmenée en Russie en violation de l'accord d'évacuation. Là, ils l'ont mise devant une caméra et lui ont fait dire qu'il n'y avait pas eu d'attaque aérienne contre l'hôpital».

Qu'en est-il vraiment ? Les Russes pourraient-ils se cacher derrière cette vidéo ? Le général François Chauvancy, consultant en géopolitique et docteur en sciences de l'information et de communication, répond : «pour le moment, nous ne sommes qu'au stade des suppositions». Toutefois, il admet que «la Russie a des moyens pour faire pression sur quelqu'un». En ce qui concerne la localité de la jeune femme, impossible en l'espèce de savoir où elle est. Mais là encore, d'après le général, «si elle est sur une chaîne prorusse et qu'elle a été tamponnée par les Russes, il y a de grandes chances qu'elle ne se trouve pas physiquement du côté ukrainien».

Rappelons tout de même qu'elle a contribué à donner cette image de crime de guerre à la Russie, et que d'un autre côté, elle est une icône temporaire des Ukrainiens. Elle ne doit pas être dans une position très facile.

Un autre détail laisse laisse planer le doute : la jeune femme, influenceuse, a réactivé ses réseaux uniquement pour cette interview. Sur Instagram, le même jour que la publication de l'entretien, elle justifie cette absence par la coupure d'Internet et des réseaux sociaux actuellement en Ukraine. Mais d'autres éventualités peuvent être aussi envisagées : «Si la jeune femme n'apparaît que par moments, c'est soit qu'elle n'est pas forcément libre de ses mouvements, soit qu'elle ne veut pas forcément trop se mettre en avant du fait de ses positions». Rappelons tout de même «qu'elle a contribué à donner cette image de crime de guerre à la Russie, et que d'un autre côté, elle est une icône temporaire des Ukrainiens», note alors le général, avant d'admettre : «Elle ne doit pas être dans une position très facile».

Une chose est sûre, c'est que sa photographie prise par AP il y a trois semaines a créé une émotion et en a fait le symbole de Marioupol : «Et souvent, ces images émotionnelles peuvent influencer la géopolitique», rappelle le général Chauvancy. Il prend alors l'exemple de l'image du corps sans vie de l'enfant syrien de trois ans, retrouvé sur une plage turque : «Elle aussi a fait le tour du monde et a eu un réel impact sur l'émotion des Occidentaux». «Sans dire qu'il y a une manipulation, mais il faut faire attention à la diffusion d'images qui reposent sur des témoignages directs et qui suscitent une émotion énorme. L'émotion prime alors sur l'information», relève-t-il. Une question finale reste alors à se poser : «Comment être sûr qu'une information n'a pas été manipulée par l'un des deux belligérants ?».

Associated Press réfute les accusations

Suite à ces accusations, le 3 avril, Associated Press a publié un article réfutant point par point les accusations de la femme enceinte. Au sujet des affirmations concernant la frappe aérienne qui n'en serait pas une, AP écrit que les récits de témoins oculaires et les vidéos des journalistes de l'agence AP à Marioupol fournissent des preuves d'une frappe aérienne, «notamment le bruit d'un avion avant l'explosion, un cratère à l'extérieur de l'hôpital d'une profondeur d'au moins deux étages et des entretiens avec un officier de police et un soldat présents sur les lieux qui ont tous deux qualifié l'attaque de 'frappe aérienne'».

Ensuite, concernant les affirmations de Marianna Vishegirskaya qui déclarait ne pas vouloir être filmée, «les enregistrements des interactions des journalistes d'AP avec elle contredisent cette affirmation», écrit encore AP. «Pendant les échanges avec les journalistes, Mme Vishegirskaya sait qu'elle est filmée et ne fait aucun signe indiquant qu'elle ne souhaite pas être filmée. Les journalistes d'AP ont également déclaré que ni elle ni son mari n'ont jamais indiqué qu'ils ne souhaitaient pas être filmés ou interviewés lorsqu'ils ont parlé avec le couple le 11 mars, le lendemain de son accouchement», note l'agence de presse.

Enfin, dans une vidéo enregistrée ce jour-là, elle a parlé de ce qu'elle a vu et entendu à l'hôpital. La question de savoir si l'hôpital a été touché par des frappes aériennes ou des bombardements n'a pas été explicitement abordée. La seule référence que Marianna Vishegirskaya a faite à ce sujet est qu'elle n'était pas sûre de l'origine de la frappe. Donc il y aurait bien eu une frappe.

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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 44e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

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REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

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Le Figaro

La météo du vendredi 8 avril : tempête Diego et fortes pluies, sept départements en alerte orange

Le Figaro

La tempête Diego placera les deux tiers nord du pays sous la pluie. La neige pourrait tomber sur le nord des Alpes.

La météo s'annonce contrastée sur l'ensemble du territoire ce vendredi 8 avril, avec l'arrivée d'une tempête nommée Diego. Cette dépression traversera tout le pays, allant du golfe de Gascogne le matin vers l'Alsace le soir. Son passage provoquera de fortes rafales de vent atteignant parfois 100 km/h. Sept départements sont ainsi placés en alerte orange par La Chaîne Météo*, soit la Charente, la Charente-Maritime, le Cher, la Creuse, l'Indre, la Haute-Vienne et enfin la Savoie.

Ce matin en Bretagne des rafales de vent ont atteint 94km/h à Lorient et une moyenne de 70 à 90 km/h sur le reste du littoral. Entre le nord et le sud de la Loire, des écarts de températures importants seront observés. Le thermomètre indiquera aussi un écart de 10° entre le nord et le sud de l'Île-de-France.

Par ailleurs, Météo France a étendu la vigilance orange pour vents violents à la Haute-Loire et au Puy-de-Dôme.

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La météo de votre région :

De la Bretagne et des Pays de la Loire à la Normandie, le temps est à la pluie ou aux averses dès le matin. Le vent souffle fort des côtes sud de la Bretagne à la Vendée avec des rafales de 80-90 km/h, localement 100 km/h sur le littoral, 70-80 km/h dans les terres. Dans l'après-midi, quelques éclaircies reviennent par l'ouest de la Bretagne mais le risque de pluie ou d'averses parfois fortes persiste. Le vent de Nord-Est est soutenu en Manche. Le vent de Sud-Ouest continue de souffler fort sur les Pays de la Loire. Les températures sont contrastées l'après-midi avec 6 à 9°C près de la Manche mais 13-14°C au sud de la Loire.

Du Centre-Val de Loire et de l'Ile-de-France aux Hauts-de-France, nuages et pluies ou averses dominent tout au long de cette journée. Le vent souffle fort de la Touraine et du Berry au sud du Bassin parisien l'après-midi avec des rafales de 70 à 90 km/h. Les températures sont très contrastées l'après-midi avec 4 à 6°C dans les Hauts-de-France mais 13-14°C en Centre-Val de Loire.

Du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est chargé avec de fréquentes précipitations qui sont parfois soutenues. La neige tombe sur les hauteurs des Vosges et sur les Alpes au-dessus de 1800 à 2000 m. Le vent se renforce l'après-midi avec des rafales de 60 à 80 km/h en plaine mais parfois plus de 100 km/h sur les reliefs. Les températures sont contrastées l'après-midi avec 5°C dans les Ardennes mais 18°C à Lyon.

De la Nouvelle-Aquitaine à l'Occitanie, des pluies circulent une bonne partie de la journée sur le nord de ces régions avec de violentes rafales de vent entre les Charentes et le Limousin. Sur les régions proches des Pyrénées et de la Méditerranée, le temps reste sec avec des éclaircies et de la grande douceur. Les températures de l'après-midi sont comprises entre 13 et 21°C.

En PACA et Corse, le temps reste sec avec de belles périodes ensoleillées et de la grande douceur. Le vent d'Ouest souffle fort entre Corse et continent. Les températures dans l'après-midi atteignent 18 à 23°C.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

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La météo du mardi 5 avril : des températures plus douces et des nuages

L'arrivée d'un air plus doux en provenance de l'Atlantique réchauffera un peu le territoire français, malgré l'arrivée de nuages et de quelques pluies. Les gelées régresseront mais resteront marquées dans le centre-est du pays.

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Gel : Météo France enregistre sa nuit la plus froide depuis 1947 pour un mois d'avril

Après le retour de la neige la semaine dernière, les températures sont toujours aussi basses, jusqu'à battre le record de la nuit la plus froide entre dimanche et lundi, selon Météo France.

L'Humanité

bd La politique hors champ

Prescription culture

Sophie Joubert

L’origine de ce roman graphique collectif est une pièce de théâtre de Vincent Farasse née d’un appel à témoignages. À quels souvenirs intimes les présidentielles de 1995 à 2017 sont-elles associées ? C’est par exemple la rencontre, le soir de la première élection de Jacques Chirac, entre les parents de deux ados fugueurs qui réalisent qu’ils sont de bords politiques opposés. Le 21 avril 2002, un couple savoure l’arrivée du printemps. Ils ont tous les deux omis de faire une procuration et plaisantent sur le résultat du premier tour, selon eux couru d’avance. Un inconnu au crâne rasé pénètre soudain dans le jardin… La troisième histoire, dessinée conjointement par David Prudhomme, Alfred, Anne Simon et Sébastien Vassant, se passe le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy dans un hôpital où un vieil homme vient de mourir. Ses enfants se disputent pour savoir s’il s’agit d’une erreur médicale tandis qu’au-dehors, les CRS frappent des manifestants. Premier titre de la collection « Virages graphiques », les Représentants provoque une sensation de malaise, de désenchantement. Comme dans ce jeu de rôle entre un homme et une femme qui font semblant de croire que l’élection de François Hollande va changer la vie. Dans chaque histoire, la politique est hors champ mais pèse comme une chape de plomb. Dessinée par Sébastien Vassant, la dernière nouvelle saisit les prémices de l’ère macroniste dans un monde ubérisé où une femme est obligée d’accorder des faveurs sexuelles à un maire pour sortir de son logement insalubre. C’est sordide, dérangeant, terriblement juste. S. J.

bande dessinée
L'Humanité

Polar Et les fauves sont lâchés…

Prescription culture

Marie-José Sirach

Dans une de ses récentes chroniques, Jean-Claude Lebrun écrivait tout le bien qu’il pensait du dernier ouvrage de Jérôme Leroy, les Derniers Jours des fauves. Dans le mini-éventail des livres qui abordent de face l’échéance de l’élection présidentielle, cette petite piqûre de rappel pour vous dire combien ce roman, sur fond de réchauffement climatique et de coups bas sur l’échiquier ­politique, est rondement mené et instructif.

Émeutes sporadiques à répétition, répression, effondrement démocratique, extrême droite aux aguets… la plume acérée de Jérôme Leroy fait mouche. Son sens de la dramaturgie et du suspense, ainsi que son humour noir ravageur et sa connaissance des ­arcanes politiques sont incontestables. Leroy peut agacer par moments, mais il a un talent indéniable. M.-J. S.

polars
Le Figaro

À Rouen, déferlement de violence contre trois policiers lors d'une interpellation

Margaux d'Adhémar

RÉCIT - Les fonctionnaires de police ont été pris à partie par une bande d'une vingtaine d'individus alors qu'ils interpellaient trois jeunes venant de violenter un homme à coups de batte de baseball.

Alors qu'ils patrouillaient en compagnie de leurs chiens Rocky et Buck, trois policiers sont intervenus à Notre-Dame-de-Bondeville, non loin de Rouen, après avoir reçu un message radio les prévenant qu'un individu venait d'être agressé par trois hommes. La victime avait été rouée de coups à l'aide d'une batte de base-ball, rapporte au Figaro une source policière, confirmant une information de Valeurs Actuelles .

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Sur place, les forces de l'ordre ont découvert un certain Jonathan L., 37 ans, blessé au visage. Alors que ce dernier est transféré à l'hôpital CHU Charles Nicolle de Rouen, les policiers ont tenté de retrouver les trois fuyards.

Des individus déjà interpellés

Informés que les auteurs des violences se trouvaient à bord d'une Citroën blanche de type C3 et que l'un d'eux portait un jogging de couleur bleue, les enquêteurs font le lien avec un véhicule qu'ils avaient eux-mêmes contrôlé la veille. À son bord se trouvaient alors quatre individus : Kamel G., 19 ans, Koussai B., âgé également de 19 ans, Edwin N., 24 ans, et Pacôme C., 17 ans. Le dénommé Koussai avait alors été verbalisé pour «usage illicite de stupéfiants». La majorité d'entre eux était domiciliée sur la commune de Canteleu, une banlieue de Rouen.

Les policiers s'y rendent et finissent par tomber sur une Citroën blanche dont l'immatriculation correspond à celle identifiée comme étant le véhicule des agresseurs de Jonathan L. Un homme en jogging bleu est aperçu et interpellé.

Reconnaissant le chien Rocky avec lequel les forces de l'ordre l'avaient interpellé hier, l'homme tend spontanément aux policiers «un petit flacon contenant une tête d'herbe de cannabis et une boulette de résine de cannabis», nous indique une source policière. Un brin interloqués, les gardiens de la paix remarquent sur la chaussure droite de l'homme en jogging bleu des traces de sang.

Le courage du chien Rocky

«Agissant dans le cadre de la flagrance», les policiers décident de menotter l'individu en question. Mais ce dernier ne se laisse pas faire et devient violent. Face à l'agressivité de cet homme, le chien Rocky lui saute au visage pour lui infliger une «percussion muselée» sur le haut du corps. Au même moment, l'homme assène un coup de poing à l'un des policiers. Une bagarre s'engage et, au milieu des coups, un homme, sorti de nulle part, intervient et filme la scène. «Il prend plaisir à invectiver les policiers en ces termes : 'c'est des violences policières, vous n'avez pas le droit, vous êtes en train de lui casser le bras et lui briser l'épaule'», nous rapporte la même source. Puis l'homme à la caméra appelle «ses amis» en «hurlant».

Immédiatement, «une vingtaine d'individus hostiles, capuchés et porteurs de masques» déferlent sur les policiers, tentant d'empêcher l'interpellation de l'individu en jogging bleu en encerclant les forces de l'ordre et en leur jetant des pierres, des pavés, des arbustes et même, une balance. D'autres habitants du quartier interviennent en insultant les agents et en encourageant des violences policières à leur égard. Deux membres des forces de l'ordre se retrouvent à terre, «exposés physiquement». Rocky est alors démuselé, les policiers espérant intimider leurs agresseurs. Mais ces derniers ne deviennent pas moins violents : l'un des agents, couché au sol, reçoit un coup de pied, pendant que d'autres individus s'en prennent à leur véhicule, brisant notamment l'une des vitres arrière et tentant de pénétrer dans l'habitacle.

Dans la cohue, l'homme au jogging bleu n'a finalement pas pu être interpellé. «La situation devenant extrêmement menaçante pour l'intégrité physique des policiers», ces derniers sont finalement contraints de laisser partir l'interpellé qui «prend la fuite avec les menottes au poignet gauche». Les violences continuent malgré tout, forçant l'un des policiers à sortir son arme en direction des individus.

Ce n'est qu'à l'arrivée des renforts que les agresseurs ont finalement déguerpis. Une batte de baseball a été retrouvée dans la Citroën et une enquête est en cours.

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Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

Théo Luhaka et ses frères condamnés pour escroquerie aux contrats aidés

La fratrie a été déclarée coupable de l'utilisation de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'«emplois d'avenir».

Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin

La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.

L'Humanité

Bande Dessinée Dans les coulisses du pouvoir

Prescription culture

Sophie Joubert

Ils sont communicants, lobbyistes, plumes, conseillers des ministres ou du président de la République. On ne les voit jamais, certains n’apparaissent même pas dans les organigrammes des ministères, mais ils jouent un rôle essentiel dans les rouages du pouvoir.

Publié conjointement par la Revue dessinée et les Jours, À l’oreille des politiques rassemble plusieurs enquêtes de la journaliste Aurore Gorius, mises en images par Vincent Sorel.

On y apprend comment, depuis 1968, le patronat français s’est structuré pour donner une image positive de l’entreprise, notamment dans les écoles, ou comment les méthodes de propagande éprouvées pendant les deux guerres mondiales ont été utilisées par l’industrie du tabac ou par McDonald’s.

Très précis et documenté, ce numéro spécial s’intéresse aussi aux lieux de pouvoir comme la Maison de la chimie, à Paris, l’agence Publicis ou le palais de l’Élysée, où les conseillers se livrent une guerre feutrée digne de la cour d’un roi. S. J.

bande dessinée
Le Figaro

Comment gérer son cerveau anxieux?

NOS CONSEILS - Jamais le futur n'a semblé si incertain. Dans un tel climat délétère, certains cerveaux saturent, et déclenchent les signaux d'alarmes. L'anxiété n'est pas une fatalité: les conseils du psychiatre Jean-Christophe Seznec pour mieux vivre.

Il suffit d'un rien. Un SMS de sa banque, un collègue de bureau pris d'une quinte de toux, des oiseaux près la piste de décollage... et le cerveau d'Eliott, expert-comptable de 42 ans, entre en surchauffe. «Le SMS va m'annoncer que mes comptes sont vides, mon collègue a le Covid, pire, un nouveau variant va me contaminer, les oiseaux vont être pris dans le réacteur et mon avion va se crasher…» Ces flashs s'accompagnent souvent de sueurs froides, son cœur s'emballe, la panique le gagne. Après deux années de pandémie qui l'ont déjà bien éprouvé, depuis le début de la guerre en Ukraine, le quadra confie être souvent incapable de sortir de chez lui. «J'ai toujours été quelqu'un d'anxieux . Quand j'étais enfant, les grandes vacances n'avaient rien de joyeux pour moi car je savais qu'elles annonçaient le passage dans une autre classe, qui m'était inconnue et que je m'imaginais forcément terrible», se souvient-il.

Loin d'être rare, l'anxiété est aujourd'hui le trouble psychiatrique le plus répandu, avec près de 20% de la population française concernée. Autant de cerveaux anxieux plus enclins au pessimisme, à la rumination aussi. L'anxiété affecte les compétences: difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets. Et provoque des symptômes physiques: douleurs musculaires, tachycardie, troubles digestifs, vertiges même. «L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel, une réponse transitoire d'adaptation de l'organisme pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique», résume le psychiatre Jean-Christophe Seznec, auteur du Guide pratique de survie en cas de crise (1).

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Héritage de Cro-Magnon

Notre cerveau émotionnel est un héritage de la préhistoire: il fallait anticiper les dangers pour survivre. Depuis, notre physiologie ne s'est pas adaptée aussi vite que notre évolution. «Ce système de traitement de données, conçu pour analyser un environnement d'homme des cavernes, peut dérailler dans une rame de métro bondée où les stimuli sont trop nombreux, résume Jean-Christophe Seznec. Par ailleurs, il y a des sensibilités à l'anxiété, tout comme nous n'avons pas tous les mêmes compétences musculaires, nos cerveaux ne sont pas tous équipés de la même manière.»

L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique

À Bordeaux, Anna Beyeler, chercheure Inserm au Neurocentre Magendie, cheffe de l'équipe Circuits neuronaux de l'anxiété, s'est lancé le défi de révéler certains des mécanismes en jeu: «L'anxiété pathologique touche près d'une personne sur cinq et pourtant son origine biologique reste mal connue». Seule certitude à ce jour: il n'y a pas de gènes de l'anxiété. «La recherche a mis en évidence plusieurs régions cérébrales jouant un rôle: le cortex insulaire et l'amygdale. Elles sont alors suractivées», avance-t-elle.

Quatre réflexes à adopter pour apprivoiser un cerveau anxieux

Pour apprivoiser un cerveau anxieux il faut: anticiper. De même qu'on n'attend pas d'avoir une carie pour adopter une bonne hygiène bucco-dentaire, il faut ici développer son hygiène émotionnelle. Le psychiatre Jean-Christophe Seznec a conçu un plan de bataille en quatre phases: agir sur soi, passer à l'action, muscler son humanité et prendre soin de soi. «Il s'agit en premier lieu de s'ancrer dans le présent, grâce à la méditation , pratiquer la cohérence cardiaque  permet de faire baisser le niveau de tension intérieure», explique-t-il.

L'activité physique est aussi préconisée. «Elle a une vertu anxiolytique et antidépressive, assure le docteur Seznec. Surtout si elle est pratiquée à l'extérieur. Passer à l'action signifie également tenir un journal pour purger par l'écrit ses émotions et noter ses fiertés ou encore se valoriser en s'adonnant à des tâches pour lesquelles nous sommes douées, le jardinage par exemple.»

Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre

Faisant fi des directives sanitaires, le psychiatre recommande aux grands anxieux de «serrer leurs proches dans leurs bras. Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre», clame celui qui a vu débarquer dans son cabinet une vague d'adolescents dont les dépressions s'expliqueraient par la privation de contacts physiques. Enfin, pour prendre soin de soi, le médecin ne voit pas meilleur médicament que… le rire !

Ce qu'il faut éviter

Pour ne pas alimenter son anxiété, il faut absolument éviter la surinformation. Exit donc les chaînes d'infos en continu et autres notifications sur le téléphone. «Il ne faut pas hésiter à prendre des pauses électroniques, tous ces écrans nourrissent un imaginaire anxiogène», assure le psychiatre. De même les oiseaux de mauvais augure sont à bannir de son entourage. Certes, les relations humaines apaisent, mais attention: il faut identifier les personnes-ressources! Si un simple bavardage, une discussion anodine, permet de faire baisser le niveau d'anxiété, ressasser les dernières déclarations de Vladimir Poutine avec son alter ego anxieux ne peut que mener à l'escalade émotionnelle.

«Le futur est très incertain, plein de danger partout qu'il ne faut pas dénier. Mais attention à notre biais de négativité du cerveau. Personnellement je juge l'humanité bien immature mais je préfère retenir deux révolutions majeures de notre temps: l'espérance de vie qui a doublé et le bien vieillir. Regardez Iggy Pop du haut de ses 78 ans: on peut vieillir sans être vieux», conclut-il.

(1) Guide pratique de survie en cas de crise, de Jean-Christophe Seznec, à paraître aux éditions Leduc le 12 avril.

Un tiers des mères souffrent de burn-out maternel

Sans une seconde à elles et soutenues de façon inégale, 34% des mères se disent épuisées par la parentalité sur le plan physique et émotionnel. C'est le résultat d'un sondage Ifop dévoilé mardi 5 avril.

Pourquoi fait-on les choses à moitié?

Ce petit geste presque complet, que l'on commence sans jamais le terminer. La philosophe Géraldine Mosna-Savoye explique d'où vient cette manie de toujours faire les choses à moitié.

«Je n'ai pas ressenti de connexion» : Serena Williams se confie sur le difficile attachement à son bébé pendant sa grossesse

Dans une tribune publiée dans le numéro d'avril du magazine ELLE US, la star du tennis revient sur sa grossesse contrastée et l'accouchement éprouvant de sa fille Olympia, aujourd'hui âgée de 4 ans.

Le Monde

Dennis Meadows : « Il faut mettre fin à la croissance incontrôlée, le cancer de la société »

Dans un entretien au « Monde », le physicien, coauteur il y a cinquante ans du rapport du Club de Rome « Les Limites à la croissance », estime que l’impératif est aujourd’hui de changer « les valeurs et les objectifs » des sociétés contemporaines, qui courent à leur perte.

C’est un texte qui a fait date. En 1972, répondant à une commande du Club de Rome, un think tank basé en Suisse, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiaient The Limits to Growth, un rapport montrant que la croissance économique ne pouvait se poursuivre indéfiniment dans un monde aux ressources finies. Il prévoyait que la population et la production industrielle et de nourriture finiraient par ralentir puis reculer, contraintes par les limites de la planète – disparition des ressources naturelles et capacité limitée de la Terre à absorber les émissions.

Dennis Meadows : « La démocratie a échoué à traiter le problème environnemental »

L’un de ses coauteurs, le physicien américain Dennis Meadows, 79 ans, a répondu aux questions du Monde, à l’occasion du cinquantième anniversaire du rapport, et de la publication d’une nouvelle version de ce best-seller, le 3 mars, Les Limites à la croissance (dans un monde fini), aux éditions Rue de l’Echiquier (488 pages, 14,90 euros).

Quel bilan tirez-vous, cinquante ans après la publication du rapport de 1972 ?

Notre empreinte écologique est trop élevée : nous consommons plus de ressources que la Terre ne peut en régénérer, qu’il s’agisse de combustibles fossiles, de sols fertiles, d’eau propre, etc. En 1972, nous avions encore une chance de ralentir ce processus, et de garder la démographie et la consommation à des niveaux soutenables. L’une de nos principales conclusions était que plus nous agissions tôt, meilleurs seraient les résultats. Mais pendant cinquante ans, nous n’avons pas agi. Nous sommes donc au-delà de la capacité de la Terre à nous soutenir, de sorte que le déclin de notre civilisation à forte intensité énergétique et matérielle est inévitable. Le niveau de vie moyen va baisser, la mortalité va augmenter ou la natalité être réduite et les ressources diminueront.

La plupart des gens pensent que l’épuisement des ressources ne nous affecte que lorsqu’il n’y a plus rien dans le sol. C’est plus complexe que cela. Les limites à la croissance sont liées au fait que, progressivement, le coût des ressources devient si élevé que nous ne pouvons plus nous permettre de les utiliser en si grandes quantités. Nous sommes actuellement dans cette situation où, par exemple, le prix du pétrole devient trop cher pour les consommateurs.

L’un de vos scénarios prévoyait que la croissance s’arrêterait autour de 2020. Est-ce vraiment ce que l’on observe maintenant ?

Cette possibilité est en train de se réaliser : les ressources sont de plus en plus chères, la demande est de plus en plus importante, de même que la pollution. La question est désormais de savoir non pas si mais comment la croissance va s’arrêter. Ce que nous voyons, c’est que la population diminue maintenant dans certains pays, au Japon, en Russie et bientôt en Chine. Bien sûr, le PIB continue de croître, mais ce n’est pas un bon indicateur du bien-être humain, car il augmente avec les activités néfastes telles que la réparation des dégâts de la guerre en Ukraine.

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L'Humanité

Roman Tous présidents ou la joyeuse révolte

Prescription culture

Sophie Joubert

Tout a commencé dans un train, autour d’un coloriage et d’une très sérieuse discussion à propos d’une vache peut-être prénommée Mireille. Hélio, le petit-fils de la narratrice, engage la conversation avec Simon, un jeune homme de 19 ans qui dit très naturellement : « Je suis fou. »

Quelques jours plus tard, Simon confie à la narratrice, lors d’une promenade au jardin du Luxembourg, qu’il a un grand projet, sans lui dire lequel. Peu après, la radio informe la population que le président de la République fait des visites surprises dans un collège de Seine-Saint-Denis, dans un lycée, à la Sorbonne, où, coiffé d’un béret basque, il hurle une citation de Kant dans un mégaphone.

Alors que l’Élysée finit par dénoncer l’imposture, un mouvement grandit dans le pays : une jeune comédienne, déguisée en président, rappelle l’importance de la culture, un ouvrier parle du « stade grotesque du capitalisme », un infirmier en psychiatrie, des maîtresses d’école, un chauffeur de bus coiffé d’une perruque… tous font entendre leurs revendications sur l’éducation, l’hôpital, l’écologie.

C’en est trop pour le pouvoir en place et les partis réactionnaires, qui expriment leur peur et répriment cette joyeuse révolte dont les enfants prennent la tête en recouvrant les murs de graffitis. « Cantine = nul », écrit l’un d’eux, suivi par des milliers d’autres dont Hélio, ravi.

Entre roman et théâtre, Leslie Kaplan met en scène les mensonges et le vide de la parole politique, et la subvertit en inventant des slogans et des actions minuscules qui, mis bout à bout, expriment un désir salutaire de renouveau et, pourquoi pas, de révolution. Une fable réjouissante et salutaire sur la démocratie, l’utilisation du langage et les dérives autoritaires du pouvoir. S. J.

Littérature
Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - La quatrième dose de vaccin est ouverte aux personnes de plus de 60 ans.

  • La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de plus de 60 ans, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé le 7 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran. Cette mesure, qui n'est pas obligatoire, concerne 500.000 Français. Le 12 mars, Jean Castex avait annoncé l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus mais n'y voient pas de bénéfice pour les personnes de moins de 60 ans.

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  • Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 6 avril 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,4 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,2% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 40,3 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

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L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Covid-19 : les hospitalisations toujours en hausse

Le nombre de cas de Covid-19 reste élevé en France, aussi bien pour les contaminations que pour les hospitalisations, selon les chiffres des autorités sanitaires dimanche.

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : la longue traîne de l'épidémie

Camille Lestienne

Malgré l'absence de restriction sanitaire dans les bureaux de vote, l'épidémie pourrait peser sur le scrutin.

Bonjour,

Le nombre des contaminations a beau rester élevé, le Covid-19 semble sorti de nos préoccupations. À tel point que le rouge à lèvres a repris sa place dans la trousse à maquillage des Françaises. Signe que le temps du Covid est derrière nous, le premier tour de l'élection présidentielle dimanche prochain se tiendra sans restriction sanitaire. L'épidémie pourrait toutefois ne pas se laisser oublier si vite car la crise sanitaire a renforcé l'émergence d'électeurs antisystème. Gilets jaunes, antivax et antipasse pourraient peser sur le scrutin.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

1. Présidentielle sous Covid

Impact sanitaire. Après que le protocole sanitaire pour l'élection présidentielle a été dévoilé jeudi dernier, le professeur Gilles Pialoux s'est inquiété d'une explosion des contaminations entre les deux tours, jusqu'à un million de cas en deux semaines. Les épidémiologistes interrogés par Le Figaro sont plus sereins et estiment que les interactions dans les bureaux de vote sont suffisamment limitées pour ne pas trop peser sur la courbe des indicateurs. Les assesseurs toutefois devraient se protéger avec des masques FFP2 et avoir un passe vaccinal à jour, recommandent-ils.

Impact électoral. Si le déroulement du vote n'est pas perturbé par le Covid, la crise sanitaire a toutefois favorisé l'émergence d'une frange d'électeurs réfractaires, aujourd'hui courtisés par les candidats, rapporte le service politique du Figaro. «Il y a deux façons de s'opposer au système, indique le politologue et sondeur Jérôme Sainte-Marie. Ne pas voter du tout ou se tourner vers des forces politiques antisystème.» Autrement dit: Antivax ou antipasse constituent des réservoirs de voix non négligeables pour Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon à moins que l'abstention ne rafle la mise.

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2. Les dernières infos

Les chiffres. La pandémie de Covid-19 continue de sévir, selon les données de Santé publique France, même si l'on constate une amorce de décrue. Les contaminations ont ainsi cessé de monter : avec 161.950 cas positifs enregistrés en 24 heures la moyenne des sept derniers jours s'établit à 134.991, après avoir dépassé 140.000 vendredi dernier. La tendance reste toutefois à la hausse à l'hôpital. En Moselle, le CHR Metz-Thionville a annoncé mardi déclencher son plan blanc pour tenter de faire face à l'augmentation du taux d'incidence et de la pression hospitalière.

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Les chiffres à retenir en France

  • 1561 malades en soins critiques (+9 depuis la veille)
  • 23.014 patients hospitalisés (+4 depuis la veille)
  • 161.950 nouveaux cas détectés (contre 169.024 il y a une semaine)
  • 116 décès en 24 heures à l'hôpital (142.012 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,4 millions de personnes avec un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
  • 40,3 millions de doses de rappel administrées

Source : Santé publique France au 6 avril

Vaccin. En France, la deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé ce jeudi matin le ministre de la Santé Olivier Véran. En Europe, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert mercredi à une deuxième dose de rappel (ou quatrième dose) de vaccin pour les personnes de plus de 80 ans. Pour les adultes de moins de 60 ans dotés d'un système immunitaire normal, il n'existe actuellement «aucune preuve concluante» que la protection vaccinale contre les maladies graves diminue et qu'une quatrième dose ait une valeur ajoutée, ont conclu les institutions.

Allemagne. L'Allemagne renonce à lever l'obligation d'isolement pour les personnes positives au Covid à partir du 1er mai. «C'était une erreur dont je suis personnellement responsable. Cela a donné un mauvais signal», a déclaré à la presse le ministre de la Santé, Karl Lauterbach.

Europe. Le Covid-19 «a contribué» à diminuer la population carcérale en Europe en 2020, selon une étude publiée mardi par le Conseil de l'Europe. Et cela, en partie grâce aux «restrictions de circulation» imposées durant la pandémie. L'étude réalisée par l'Université de Lausanne invoque également «le ralentissement des systèmes judiciaires» et «les programmes de libération» instaurés «dans certains pays pour prévenir ou freiner la propagation» du virus.

Et aussi. La semaine du 14 mars où l'obligation du port du masque a été levée, les ventes de rouge à lèvres ont bondi de 35 % dans les parfumeries, selon le cabinet NPD. Un regain de forme cependant insuffisant pour regagner le terrain perdu pendant deux ans d'épidémie. Chewing-gums et dentifrices sont aussi en hausse nous signale-t-on.

3. Voyager (presque) tranquille

Les restrictions de voyage continuent de s'alléger un peu partout en Europe et au-delà selon la carte tenue à jour par le service voyages du Figaro . Il n'y a par exemple plus de test obligatoire pour les vaccinés voulant atterrir au Brésil ou au Canada. Mais attention, voyager vers les départements d'Outre-mer nécessite encore un test. Certains ont même maintenu des restrictions voire le passe sanitaire comme en Martinique. Enfin, voyager peut encore réserver des surprises aux personnes vaccinées et testées. Le week-end dernier, la compagnie Easyjet a dû annuler plus de 200 vols en raison de nombreux cas de Covid-19 détectés parmi son personnel navigant.

4. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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5. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

6. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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À la semaine prochaine.

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4 conseils imparables pour ne pas envoyer l'e-mail que vous allez regretter

Vous savez, cet e-mail qui a provoqué un tsunami au bureau parce que vous avez répondu spontanément - et pas très gentiment… Nos conseils à retenir pour éviter de prochains moments gênants.

Vous commencez à ne plus en pouvoir des dossiers «hyper urgent» jetés sur votre bureau, des coups de fil incessants de la comptable et, encore pire, des e-mails de votre N+1 le samedi à 18h et le dimanche matin… La colère monte et vous sentez que vous êtes à deux doigts d'envoyer l'e-mail que, c'est sûr, vous allez regretter. Sauf que la dernière fois que vous avez écouté votre instinct, vous avez écrit un roman en mettant en copie la terre entière. La direction a moyennement apprécié. Pour éviter un cataclysme, suivez le guide avec Noémie Le Menn, psychologue du travail et coach.

En vidéo, 8 conseils pour se créer des moments de respirations au travail

Respirer et attendre

Cela peut paraître «bête» mais au lieu de sauter sur votre clavier, fermez les yeux un instant pour prendre le temps de faire de profondes respirations : inspirez sur 3 temps, retenez votre respiration sur 4, expirez sur 4 et retenez de nouveau votre respiration sur 3, et reprenez le cycle 4 ou 5 fois. Après cet exercice, vous devriez avoir les idées un peu plus claires et vous éviter de rédiger dans la précipitation ou sous le coup de l'émotion – qui n'est jamais bonne conseillère.

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Écrire un brouillon

Là, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Vous n'en pouvez plus que cette collègue – toujours la même – vous demande les mêmes informations à chaque dossier. Vous allez de ce pas lui faire un petit e-mail pas piqué des hannetons pour la remettre à sa place… Halte-là jeune gens ! Ok pour mettre les choses au clair par écrit, mais uniquement si vous n'indiquez pas d'expéditeur : «L'objectif est simplement de vider votre sac. Écrivez tout ce qui vous passe par la tête mais ne l'envoyez surtout pas !», prévient la coach. Ensuite, laissez reposer votre brouillon et relisez le 24 heures après. «Est-il vraiment nécessaire de l'envoyer ? Ce message va-t-il favoriser l'atteinte de vos objectifs que ce soit éclaircir la situation, servir d'avertissement ou éliminer un malentendu ? Si la réponse est non, supprimez», explique-t-elle.

Pratiquer une activité physique

Pas besoin de se lancer dans le semi-marathon : l'idée est plutôt d'aller prendre l'air à l'extérieur, de s'étirer ou, tout simplement, de marcher. L'objectif : prendre du recul et bénéficier des bienfaits du mouvement : votre corps se met en marche pendant que votre esprit se met plus ou moins en veille, ce qui lui permet de réfléchir. Et c'est bien connu, l'hormone du bien-être, la sérotonine, augmente et celle du stress, le cortisol, diminue. Doublé gagnant !

Votre réaction est peut-être le signe d'un débordement dont il faudrait traiter les causes profondes

Prendre son téléphone

C'est bien connu. Parfois, les choses sont plus claires à l'oral. À l'écrit, malgré les smileys et les points de suspension, le malentendu pointe et la nuance n'est pas toujours perceptible. Prenez votre courage à deux mains et crevez l'abcès directement au téléphone avec la personne concernée. Dans la majorité des cas, vous aurez mal pris ou mal compris un e-mail rédigé trop rapidement, et la discussion va très vite désamorcer le conflit. Si vous ne vous sentez pas capable d'aborder frontalement votre interlocuteur, choisissez d'en parler d'abord à quelqu'un qui saura prendre du recul par rapport à la situation.

Si chaque semaine, vous vous retenez d'envoyer un e-mail assassin à la même personne, c'est qu'il y a probablement un problème avec elle. «Posez-vous les bonnes questions : que se passe-t-il ? Souffrez-vous d'un manque de reconnaissance ? D'un trop-plein de travail, de fatigue ? Votre réaction est peut-être le signe d'un débordement dont il faudrait traiter les causes profondes, atteste Noémie Le Menn. Sinon, l'e-mail qu'il ne faut surtout pas envoyer partira un jour ou l'autre…»

«Je ne me suis connecté que 17 fois aujourd'hui»: derrière ces accros à LinkedIn, un réseau social très lucratif

Des posts inspirants, de nouvelles opportunités, des contacts… Depuis son rachat par Microsoft en 2016, LinkedIn est devenu le réseau social professionnel incontournable, au point de rendre certains utilisateurs accros. Une stratégie lucrative, notamment grâce à la montagne de données collectées.

Ces Chinoises qui se hissent parmi les femmes les plus riches du monde

Sur plus de 100 self made women milliardaires, les deux tiers sont chinoises. Entrepreneures dans le bâtiment, la pétrochimie, la pharmacie ou encore la joaillerie, elles cumulent des fortunes colossales.

Le Figaro

Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»

Clémentine Maligorne

EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».

ÉPISODE 9/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...En politique, convaincre c'est séduire, et tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à s'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 2012.

Le 6 mai 2012, comme si de rien n'était, François Hollande devient président de la République. À 57 ans, il entre dans l'Histoire comme le deuxième président socialiste de la Ve République. Pourtant, personne n'aurait parié sur sa victoire quelques mois plus tôt.

Le candidat «normal»...

À un an de la présidentielle, c'était Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI, qui faisait figure de favori face à Nicolas Sarkozy. Mais son arrestation aux États-Unis, quelques mois avant l'été 2011 pour agression sexuelle sur une femme de chambre dans la suite 2806 de son hôtel new-yorkais, rebat les cartes.

François Hollande, dont personne ne se méfiait, se lance dans la course à l'Élysée. Pour entrer dans la peau de candidat à la présidentielle, l'ancien patron rondouillard du PS, travaille son image. Il s'impose un régime, endosse des costumes mieux taillés, change de lunettes - plus modernes - qui affinent son visage. Celui qui était surnommé «M. Petites Blagues» adopte un ton plus grave pour paraître «présidentiable».

François Hollande construit aussi son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre l'hyperprésident Nicolas Sarkozy, qualifié par ses détracteurs de «président des riches». Le 22 janvier, François Hollande prononce au Bourget (Seine-Saint-Denis), devant 20.000 partisans, le discours fondateur de sa campagne présidentielle. Avec cette tirade : «Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, de visage, pas de parti, et pourtant il gouverne, c'est le monde la finance».

Ses meetings - comme ceux des autres candidats - sont retransmis en direct sur les chaînes d'informations en continu. Les équipes de campagne confient à des sociétés de production l'exclusivité des tournages. «C'est une étape supplémentaire dans la fabrique de l’image des candidats», souligne Christophe Piar, enseignant à Sciences Po et spécialiste de la communication politique. «Les journalistes sont considérés comme courroies de transmission des candidats.» Mais ils ripostent. «Dans leurs sujets télévisés, obligés de reprendre des images fournies par les équipes de campagne, les médias réduisent le temps de parole des candidats pour davantage montrer et décrypter leur stratégie», ajoute Christophe Piar.

...contre l'hyperprésident

Ces images de shows à l'américaine, véritables démonstrations de force se retrouvent aussi dans le camp adverse. Comme ci-dessous, lors du meeting de Nicolas Sarkozy, le 11 mars 2012 au Parc des expositions de Villepinte.

Le président sortant, Nicolas Sarkozy, qui pensait affronter DSK, se retrouve en posture de challenger face à François Hollande. Dans cette campagne il veut en finir avec son image de «président des riches». Il se pose en sauveur de la crise de 2008, fait campagne sur son sérieux. Mais son image de président «bling-bling» lui colle à la peau depuis sa victoire du 6 mai 2007 qu'il a fêté au Fouquet's, ce restaurant chic des Champs-Élysées. «Si c'était à refaire, je ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque ça a été vraiment le feuilleton», déclare-t-il d'ailleurs sur le plateau du 20 heures de France 2. François Hollande en joue. Lors du débat d'entre-deux tours, il prononce cette nouvelle tirade qui restera : «Moi, président de la République…»

Contrairement à 2007, Nicolas Sarkozy ne peut se présenter comme le candidat de la rupture. À son tour, en tant que sortant et «hyperprésident», aux manettes de la France durant cinq ans, il est comptable de son bilan.

Les Français choisissent l'alternance. François Hollande l'emporte avec 51,64% des suffrages exprimés contre Nicolas Sarkozy avec 48, 36%. François Hollande promet d'être un «président normal». Peut-être un peu trop...

24 heures photo du 4 avril 2022

EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.

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Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement

EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.

Le Figaro

Albina du Boisrouvray, itinéraire d’une femme libre

Anne Fulda

PORTRAIT - Petite-fille du roi de l’étain, elle aurait pu se contenter d’être une riche héritière. Mais la mort de son fils a conduit cette ancienne productrice de cinéma à céder l’essentiel de sa fortune pour s’occuper des plus pauvres.

Son livre s’appelle Le Courage de vivre (Flammarion). Le courage de vivre à tout prix. Malgré les chemins balisés, les convenances. Malgré le destin - la mort de son fils unique, aux commandes de son hélicoptère - qui aurait pu l’anéantir, mais l’a finalement portée. Poussée à devenir une autre.

L’ardent courage de vivre, cher à Hannah Arendt, eut été un titre encore plus juste mais c’était trop long, a tranché l’éditeur. L’ardeur est pourtant une qualité qui définit bien Albina du Boisrouvray. Dans le bonheur comme dans le malheur. Celle qui a créé l’ONG FXB (les initiales de son fils François-Xavier Bagnoud) a, en effet, peu de goût pour la tiédeur, la langueur, le laisser-aller. Et, dépouillée «comme un oignon» de ses «pelures bourdieusiennes», de toutes ces couches protectrices accumulées au fil des ans, cette ancienne productrice de cinéma a décidé après ce coup tragique du sort de changer le sens de sa vie. L’ordre de ses priorités. Elle a ainsi vendu les trois quarts de sa fortune pour se consacrer aux plus déshérités. Manière de tourner définitivement la page de sa vie d’avant. «Mon bonheur, c’était François-Xavier. J’avais tout fait tourner autour de lui. Heureusement qu’il a été ma priorité, je ne sais pas comment je me sentirais aujourd’hui si cela n’avait pas été le cas. D’une certaine façon, je suis sereine», dit-elle aujourd’hui.

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On la croit. Car Albina du Boisrouvray est avant tout une femme forte. Et une femme d’action. Généreuse et impérieuse, entière et obstinée. Une comtesse, cousine du prince Rainier et marraine de Charlotte Casiraghi, qui assure trouver quelque peu anachronique son titre au XXIe siècle et aime à se décrire comme une sorte de sauvageonne. Cela peut faire sourire mais ce n’est pas faux. Au fond d’elle, derrière les intonations parfois un peu snobs de sa voix, se cache une forme de brutalité, voire de sourde violence. Elle raconte ainsi que sur le tournage éprouvant de Fort Saganne, en Mauritanie, elle fut à deux doigts de s’emparer d’un couteau pour le planter dans le ventre de Gérard Depardieu qui venait de s’en prendre à son ex-mari Georges Casati…

«Ceux qui comptent»

Albina du Boisrouvray n’est pas exempte de contradictions qu’elle assume sans ciller. La riche héritière a ainsi eu des penchants révolutionnaires et été proche des pionniers de l’écologie. Elle découvre Bakounine à 15 ans, s’identifie aux anarchistes, soutient toutes les luttes de peuples opprimés. Mais elle se perd dans le même temps dans le tourbillon des nuits parisiennes ou new-yorkaises, évoluant dans la jet-set comme un poisson dans l’eau. Le futur président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy lui fait des avances, elle danse le cha-cha chez Régine, se lie d’amitié avec Clara Saint. Et, en dehors des quelques années qu’elle passe en Suisse après avoir épousé le père de son fils, Bruno Bagnoud, elle évolue dans un monde que l’on n’appelle pas encore la gauche caviar mais qui y ressemble fort. Elle s’amourache de Georges Kiejman, de Pierre Hebey mais aussi de George Soros (avant qu’il ne fasse fortune), se lie d’amitié avec Françoise Giroud, Jean Daniel, Paul Guimard, Jean-Jacques Sempé, Philippe Labro, Bernard Kouchner. Un milieu qu’elle a choisi mais qui, constate-t-elle fine mouche, peut être «tout aussi snob et dogmatique» que celui dont elle est issue.

Aujourd’hui encore, la dame aime réunir autour d’elle des esprits brillants et connaît toujours «ceux qui comptent» qu’elle n’hésite pas à solliciter pour organiser des dîners caritatifs ou pour plaider une cause qui lui tient à cœur. Mais l’essentiel n’est pas là. Ayant désormais transmis les rênes de son association, Albina du Boisrouvray peut - et c’est sa plus grande fierté - se targuer d’un bilan estimable. Elle a ainsi introduit, en France et en Suisse, les soins palliatifs à domicile. Elle a inventé le modèle des villages FXB, en Afrique, instituant le don à la place du microcrédit pour que les bénéficiaires puissent créer leur petite entreprise. «Cela a accéléré l’autonomie économique de familles dans l’extrême pauvreté.» Elle a également œuvré pour «donner avenir et dignité» aux orphelins du sida et de la guerre, en Inde, en Ouganda ou au Rwanda.

Enfant rebelle

Pourquoi se soucier du malheur à l’autre bout du monde plutôt qu’en bas de chez soi? Peut-être parce qu’Albina du Boisrouvray se sent avant tout comme une femme métissée, une enfant de sang mêlé. Avec, du côté de son père, Guy Jacquelot du Boisrouvray, qui fut un résistant de la première heure, la tradition, la France éternelle ; et de celui de sa mère, Luz Mila Patino Rodriguez, chola au teint basané qui tentait de blanchir sa peau avec du lait, les hauts plateaux de Bolivie et la fortune bâtie par son grand-père, Simon Patino, le roi de l’étain… L’alliance d’un nom et d’une fortune, un classique du genre mais qui ne garantit cependant pas une enfance heureuse. Entre une «mère socialement surclassée et ethniquement déplacée», et une «famille paternelle où l’on vivait dans les souvenirs glorieux d’un monde disparu», la petite fille a longtemps cherché sa place. Tiraillée entre un milieu «titré et raffiné, très conservateur» et un autre «obscènement et ostentatoirement riche et jet-set, occultant ses origines», la rebelle pointe vite le bout de son nez, brûlant déjà d’envoyer balader les conventions, les routes toutes tracées.

Ne se sentant pas «toujours totalement civilisée» malgré son éducation de petite princesse. Ses premières années ressemblent en effet furieusement à la vie de l’héroïne de Kay Thompson, Eloïse. Élevée un temps au Plaza, à New York, par une nourrice, contrainte d’être affublée de bigoudis pour avoir de jolies boucles et d’enduire ses jambes d’eau sucrée pour que ses chaussettes ne tombent pas, elle suit les pérégrinations de sa famille de «nomades opulents». De palace en palace, d’une pension anglaise à une école privée à Neuilly-sur-Seine, ne manquant matériellement de rien sauf de l’affection de ses parents et surtout de sa mère, trop empêtrée dans ses propres abîmes. La petite fille, attentive au sort de ceux qui l’entourent, comprend vite que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et - lors de l’heure imposée de sa sieste - s’imagine à l’avenir gérer un petit pays pour le bien-être de tous…

Elle ne réalisera pas ses rêves d’enfant. Enfin pas exactement comme elle l’avait imaginé. Mais ces années-là vont forger la femme qu’elle va devenir. Avec ses yeux verts et sa chevelure de jais, Albina du Boisrouvray aurait pu être une star de cinéma. Elle aurait pu aussi continuer sa carrière dans le 7e art, elle qui a produit de nombreux films dans les années 1970-1980, de Fort Saganne aux Zozos en passant par Police Python 357 ou L’Important c’est d’aimer (dont le titre lui a été soufflé par Romain Gary). La mort brutale de son fils a rebattu les cartes. Et l’a confortée dans son désir d’être toujours et avant tout une femme libre.

Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»

Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.

Le fisc sur la piste des piscines dissimulées

RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.

Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés

RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.

Le Monde

Guerre en Ukraine : les Européens décident d’un embargo sur le charbon russe

Il s’agit surtout d’une mesure symbolique, alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rend à Kiev vendredi. Mais les Vingt-Sept ne pourront éviter le débat sur des sanctions supplémentaires sur le gaz et le pétrole.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, ne voulait pas arriver les mains vides à Kiev, vendredi 8 avril, où elle devait rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Par un hasard heureux », commente un diplomate, l’information a fuité, jeudi, selon laquelle l’exécutif communautaire rendrait son avis en juin sur la recevabilité de la demande de Kiev à rejoindre l’Union européenne (UE). En clair, la Commission décidera alors si l’Ukraine peut être, ou pas, officiellement candidate.

Là où d’ordinaire il lui faut entre quinze et dix-huit mois, cette fois, la Commission, si elle respecte ce calendrier, aura pris à peine quatre-vingt-dix jours et envoyé un signal politique à l’Ukraine que son cas mérite un traitement de faveur. En réalité, cette étape ne fera que lancer une procédure appelée à durer des années, au cours de laquelle le pays devra s’aligner sur les standards européens.

Guerre en Ukraine : les Européens prêts à un embargo sur le charbon russe

Plus concrètement, Ursula von der Leyen pourra se prévaloir auprès du président ukrainien du cinquième paquet de sanctions que les Vingt-Sept ont adopté, à l’unanimité, dans la soirée de jeudi. Ils ont tout d’abord décidé d’un embargo sur le charbon russe, une mesure politiquement symbolique parce que c’est la première qui concerne l’énergie et qu’il y a encore quinze jours elle était inenvisageable. Mais cela « ne va pas vraiment fragiliser l’économie russe », juge Simone Tagliapietra, du centre de réflexion belge Bruegel. « Les Européens payent 15 millions d’euros par jour pour acheter du charbon russe. Pour le gaz et le pétrole russes, c’est 850 millions », argue le chercheur.

Les Etats membres ont également décidé de continuer à s’en prendre au secteur financier russe en mettant fin aux transactions avec quatre de ses grandes banques. Ils vont aussi interdire aux navires russes (sauf ceux qui transportent les produits agricoles et alimentaires, l’aide humanitaire et l’énergie) l’accès aux ports de l’UE et fermer leurs frontières aux camions russes et biélorusses.

Exercice délicat

Afin de fragiliser sa base industrielle, les Européens n’exporteront plus vers la Russie certains biens stratégiques, comme les ordinateurs quantiques ou les semi-conducteurs. Ils se privent ainsi de 10 milliards d’euros de revenus annuels, soit un peu plus de 10 % de leurs exportations vers la Russie. Les Vingt-Sept avaient déjà arrêté d’y vendre leurs produits de luxe (3,5 milliards par an).

Sur les achats de biens russes, les choses sont moins simples, tant les Européens ont multiplié les dépendances à l’égard de Moscou. Alors qu’en 2021 ils ont dépensé 159 milliards d’euros en importations de Russie, ils ont décidé, jeudi, de ne plus lui acheter de bois, de ciment, de caviar et de vodka (pour 5,5 milliards d’euros par an). Ces dernières semaines, ils avaient également cessé d’importer certains produits en acier pour un montant annuel de 3,3 milliards.

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Le Monde

Présidentielle 2022 : retour sur une campagne atone dans une France éprouvée par les crises

Ivanne Trippenbach Julie Carriat Laurent Telo Solenn de Royer Olivier Faye

Publié aujourd’hui à 05h27, mis à jour à 12h28

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RécitA deux jours du premier tour, le principal rendez-vous démocratique paraît ne pas intéresser les Français. Le paysage politique semble en plein brouillard, tandis que la société est en proie à des crispations profondes.

Ça sent mauvais. Des plaisantins ont jeté des boules puantes au fond de la salle, obligeant à ouvrir les baies vitrées pour aérer. Le public, environ 250 personnes, a mis du temps à arriver dans la Maison des sports et des associations de Louviers (Eure), en cette matinée du samedi 26 mars. Le slogan « Avec vous » barre les affiches sur les murs. S’il n’y avait pas le visage d’Emmanuel Macron dessus, on se croirait dans une campagne pour les municipales.

Sébastien Lecornu, micro sous le menton, vante l’action du chef de l’Etat, « à hauteur d’homme » et soucieuse de « l’indépendance » nationale. Une femme interrompt le ministre des outre-mer, sardonique : « En vendant les fleurons français ? » De l’extérieur provient un bruit sourd. Celui d’une vingtaine de « gilets jaunes », qui chantent et soufflent dans des cornes de brume.

Bruno Le Maire descend de l’estrade pour mieux embrasser la salle. Le ministre de l’économie s’étonne du climat d’atonie de la campagne, qui voit les sondages promettre une réélection confortable à Emmanuel Macron lors du scrutin des 10 et 24 avril, sur fond d’abstention et de guerre en Ukraine. Comme si les Français avaient la tête à l’Est, ou tout simplement ailleurs. « C’est l’élection la plus importante et je sens monter une certaine indifférence… », s’inquiète-t-il.

L’« accident démocratique » qui verrait la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, l’emporter « peut toujours arriver », a prévenu Sébastien Lecornu. « Ne vous laissez pas voler cette élection ! », appuie Bruno Le Maire, soulevant enfin quelques vivats. Une femme saute alors sur scène pour protester contre le passe vaccinal. Elle est aussitôt évacuée.

Emmanuel Macron intensifie ses attaques contre Marine Le Pen dans un entretien accordé au « Parisien »

Drôle de campagne présidentielle, dont l’inanité apparente cache des crispations profondes. Depuis l’apparition du Covid-19, en mars 2020, la vie politique française semble prise dans un brouillard ; peut-être était-il arrivé avec la victoire d’Emmanuel Macron, en 2017. Toujours est-il que le principal rendez-vous démocratique du pays n’intéresse pas. Le niveau record d’abstention enregistré en 2002 (28,4 %), élection marquée par le coup de tonnerre de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour, pourrait de nouveau être atteint, préviennent les enquêtes d’opinion.

« Les présidents se suivent et rien ne se passe »

« Inquiétude », « incertitude » et « fatigue » : voilà les trois premiers sentiments exprimés par les Français quand les instituts de sondage les interrogent sur leur état d’esprit. Or, « quand tu es fatigué, tu veux partir en vacances, pas t’occuper de politique, reconnaît un ancien conseiller du pouvoir. Il y a un problème de demande, pas d’offre. »

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Le Monde

Abstention générationnelle

Editorial du « Monde ». Commencée en temps de pandémie et achevée en temps de guerre, cette campagne présidentielle suspendue entre deux périls débouche sur un premier tour menacé par un double danger. Le premier vient de loin, et n’a jamais été aussi grand : c’est l’abstention. Les projections du vote de dimanche 10 avril laissent entrevoir une participation qui pourrait être encore inférieure au plus bas enregistré un 21 avril 2002 de funeste mémoire. L’élection majuscule, qui domine depuis des décennies notre vie démocratique, pourrait ainsi constituer un nouveau jalon de son affaissement.

Abstention à l’élection présidentielle : vers un « syndrome 2002 » ?

Il pourrait paraître rassurant de considérer que c’est cette campagne tronquée, aux débats escamotés et au cours percuté par des événements majeurs, qui est responsable de ce surcroît de désintérêt. Ce serait se mentir. Tout, dans les secousses des derniers mois, aurait dû stimuler la controverse électorale. L’agression de l’Ukraine par l’armée d’un Vladimir Poutine qui entend annihiler toutes les libertés qui le menacent ; les remaniements géopolitiques, les répercussions sur le secteur de l’énergie, les risques de pénurie alimentaire qui en découlent ; les rapports successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) détaillant la catastrophe climatique qui prend forme et les voies qui subsistent pour la limiter ; les dizaines de millions de morts et de malades de longue durée qu’a engendrées une pandémie de Covid-19 qui ne disparaît pas. Chacun de ces sujets aurait pu nourrir un débat sur les efforts que nous sommes prêts à consentir pour défendre notre liberté, pour protéger notre santé, pour préserver notre espèce et son milieu naturel. Mais aussi pour déterminer les mécanismes compensatoires indispensables afin que les plus fragiles et les plus exposés ne supportent pas le plus gros des sacrifices.

Tout, dans cette conjonction, signale la fin d’une époque, celle d’une mondialisation qui s’est mise en place il y a trente ans, après l’effondrement du bloc soviétique, et dont l’économie avait pris les commandes, comme une sorte de pilote automatique qui suivait les courants de la libre circulation des marchandises. Mais, alors que partout la politique reprend le contrôle, l’électeur français s’apprête à s’absenter de l’isoloir au moment du choix majeur qui lui est proposé, comme tous les cinq ans.

Cette lassitude ne peut pas s’expliquer seulement par le sentiment d’assister à la répétition d’une compétition jouée d’avance. Elle puise dans des raisons plus anciennes et plus profondes qui portent sur le personnel politique tout autant que sur les citoyens, le court-termisme des uns aggravant l’érosion du sens de l’intérêt général des autres, entre autres multiples explications. Ce tableau n’est pas incompatible avec l’émergence de nombreuses nouvelles formes de mobilisation et de militantisme. Mais celles-ci se trouvent de plus en plus souvent totalement déconnectées de l’acte de voter, notamment chez les jeunes, chez qui Brice Teinturier, le directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos, décèle la mise en place d’un phénomène d’abstention générationnelle. Durant les semaines intenses que nous venons de traverser, l’agenda de la campagne aura ainsi coexisté sans vraiment interagir avec la mobilisation en faveur des réfugiés ukrainiens ou la prise de conscience de la catastrophe climatique encore accrue par les rapports du GIEC.

Election présidentielle 2022 : le risque d’une abstention historique au premier tour

Comment réarticuler ces nouveaux engagements politiques avec le goût du vote ? A l’évidence par une adaptation en profondeur de tous nos processus démocratiques, dont la mise en chantier pourrait s’enclencher dès le début d’un nouveau mandat. De ce point de vue, celui qui s’achève n’aura pas fait avancer les choses. Du soliloque du grand débat national, consécutif au mouvement des « gilets jaunes », à la déception de la convention citoyenne pour le climat, les tentatives de renouvellement lancées par Emmanuel Macron sont restées sans suite.

Effet d’optique

A vrai dire, l’urgence de ces grands travaux civiques doit apparaître relative au président sortant, dont l’électorat ne paraît pas le plus touché par cette usure démocratique. Qu’elles soient plus aisées ou plus âgées que le reste de la population française, les catégories les plus enclines à voter (comme à répondre à un sondage) sont celles qui sont aussi les plus conservatrices. Comme l’a montré le sociologue Vincent Tiberj (dans Esprit, janvier-février 2022), c’est cet effet d’optique qui fait prendre la partie pour le tout, un morceau de l’électorat pour le pays entier, qui entretient en partie l’impression que la population se droitise toujours davantage.

A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les risques d’un scrutin incertain

Logiquement, comme le montre le total des scores projetés par les sondeurs au premier tour de cette présidentielle, c’est la gauche qui souffre le plus de l’abstention massive, notamment des jeunes. Cette désaffection française explique, au moins en partie, que, dans le grand effondrement promis aux anciennes formations dominantes, ce soit le Parti socialiste qui subisse les plus gros dégâts, avec le très faible score annoncé à Anne Hidalgo. Ou encore que la prise de conscience des enjeux environnementaux, très prégnante chez nombre de jeunes abstentionnistes, ne parvienne pas à imposer la proposition écologiste représentée par Yannick Jadot comme une des candidatures qui pourrait peser dans ce vote, autant qu’elle compte en Allemagne, par exemple.

L’action oui, les urnes non : paroles d’une jeunesse engagée mais abstentionniste

Ces phénomènes ne font que renforcer l’autre péril de cette élection. Pour la deuxième fois d’affilée, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, dispose de bonnes chances de participer au second tour. Et, pour la première fois, si l’on en croit les sondages, les probabilités qu’elle puisse l’emporter avec un programme d’extrême droite ne sont pas nulles. Bien sûr, ces hypothèses doivent être formulées avec prudence. La tendance n’en est pas moins assez nette pour que le président de la République, dont l’avance aux deux tours s’effrite depuis qu’il est entré en campagne, concentre ses critiques sur sa concurrente, tout en reconnaissant cet autre échec de son quinquennat, son impuissance à endiguer l’extrême droite.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Les raisons de la situation inédite de la candidate du Rassemblement national ont été largement commentées. L’opinion dominante est qu’elle doit beaucoup à la présence de l’autre candidat d’extrême droite, Eric Zemmour, qui, après avoir manqué de la désarçonner, contribue involontairement aujourd’hui, par ses outrances, à la crédibiliser et à adoucir son image, tout en constituant un réservoir de voix inespéré pour le second tour. Pourtant, il suffit d’écouter l’agacement avec lequel Marine Le Pen évoque l’ancien chroniqueur du Figaro pour constater que la gêne provoquée par sa présence surpasse toujours la satisfaction de l’avoir vu échouer à la supplanter.

Le candidat de Reconquête ! représente en effet une menace permanente sur la fragile stratégie de dédiabolisation de la candidate. Par sa violence verbale, par le ressassement de ses obsessions racistes et xénophobes, il rappelle à chacune de ses interventions ce que Marine Le Pen s’ingénie à ne plus mettre en avant depuis des années, et qui demeure encore au cœur de son programme et de son parti, comme nos enquêtes l’ont démontré ces derniers mois. Elle se retrouve obligée de critiquer la forme de ses interventions, sans jamais en démentir le fond. Et de supporter cet encombrant voisin qui dit tout haut ce qu’elle ne chuchote même plus, de crainte de perdre son pouvoir d’attraction sur de nouveaux électeurs.

Dans cette quête de voix supplémentaires, c’est l’apparence du changement qui compte. La recherche de proximité et la posture de bienveillance masquent opportunément l’isolement politique et le clanisme dans la gestion du petit parti formé autour d’un noyau familial. Dès le début de l’offensive russe sur l’Ukraine, un camouflage a dû être aussi déployé sur ses relations internationales. Il a fallu faire oublier au plus vite, au-delà du prêt consenti par une banque moscovite, l’admiration pour le maître du Kremlin, la complaisance envers un ultranationalisme purificateur toujours opposé à l’élan démocratique des peuples qui s’émancipent. De fait, l’éventuelle élection de Marine Le Pen à la tête de l’Etat nous placerait dans le camp du pire en Europe, le poutinisme, et du pire des Etats-Unis, le trumpisme.

Marine Le Pen, une dynamique qui vient de loin

Ces rappels à la vraie nature de leur parti et de leur idéologie ont le don d’exaspérer la candidate du Rassemblement national et ses proches. Elle qualifie ainsi de « paresse intellectuelle » le travail d’enquête légitime qui ne se contente pas de la description d’un changement d’image, mais cherche à éclairer l’idéologie contenue dans le programme électoral pour anticiper les conséquences de son éventuelle application au pouvoir.

Ces critiques donnent l’occasion de le rappeler ici, comme il y a cinq ans : le rôle du Monde, journal et site d’information, dont la rédaction est indépendante de tout pouvoir, n’est pas de soutenir un candidat, encore moins d’appeler à voter pour lui. Ce journalisme non partisan n’en est pas moins fondé sur des valeurs, qui peuvent nous inciter à alerter sur un certain nombre de dangers. Dès sa création, notre titre s’est constitué autour d’un intérêt majeur pour les questions internationales, qui l’attache notamment à la construction européenne, ce qui ne vaut pas approbation des erreurs commises au cours des deux dernières décennies dans l’édification, trop peu politique, si peu sociale, de l’Union. A la tentation du repli derrière des frontières, nous opposons la conviction que rien n’est possible dans un seul pays. La résolution des crises climatiques et géopolitiques, la guerre atroce qui revient frapper notre continent, les mouvements de réfugiés, les menaces toujours vivaces du terrorisme, la prise en compte des risques sanitaires, la résorption des inégalités et des injustices imposent une association toujours plus confiante avec nos voisins.

En résumé, ce qu'il faut savoir sur les douze candidats à l’élection présidentielle

Notre progressisme nous situe aussi du côté de la cohésion sociale, de l’égalité entre femmes et hommes, de la solidarité entre générations et des libertés publiques. Enfin, tout en étant lucides sur ses dysfonctionnements actuels, nous défendons la démocratie, attaquée de toutes parts. Cela nous conduit à conseiller à chacune et à chacun de participer au vote de ce dimanche. Mais aussi à affirmer que, parmi les candidatures majeures à ce scrutin, deux d’entre elles, celles de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, sont incompatibles avec tous nos principes, tout autant qu’elles sont contraires aux valeurs républicaines, à l’intérêt national et à l’image de la France.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)

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Vision caricaturale

Chronique. Le jour où le monde entier découvre effaré les images d’horreur de Boutcha, Viktor Orban, triomphalement réélu dimanche 3 avril à Budapest, a classé Volodymyr Zelensky comme un « adversaire ». Le président ukrainien est en bonne compagnie : les bureaucrates de Bruxelles, George Soros et les médias internationaux, autant de cibles attaquées jusqu’à plus soif par le leader populiste. Définir Zelensky comme un ennemi, en pleine guerre en Ukraine, apparaît comme une nouvelle transgression de Viktor Orban, qu’il croit pouvoir se permettre en raison de la grande largeur de sa victoire « qu’on peut voir de la Lune ».

En Hongrie, Viktor Orban écrase l’opposition aux législatives

A défaut de la Lune, les images des atrocités de Boutcha ont été vues de tous les coins de la planète, sans émouvoir outre mesure à Budapest. Le chef d’Etat ukrainien avait osé attaquer le premier ministre hongrois lors d’un conseil européen, « Écoute, Viktor, sais-tu ce qui est en train de se produire à Marioupol ? » En le sommant : « Tu dois décider une fois pour toutes dans quel camp tu es. » Budapest a convoqué l’ambassadeur ukrainien mercredi 6 avril. « Il est temps que les dirigeants ukrainiens cessent d’insulter la Hongrie et reconnaissent le choix du peuple hongrois », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Peter Szijjarto.

Toujours prêt à pousser les limites jusqu’au bout, sans jamais rompre, le premier ministre hongrois fait le service minimum côté occidental en ne s’opposant pas aux sanctions et en votant contre l’invasion russe à l’ONU, mais s’oppose fermement aux livraisons d’armes défensives. Le déclenchement de la guerre n’a pas nui à la campagne de Viktor Orban. Au contraire, il lui a permis d’ajouter une cartouche à la vision caricaturale de l’opposition présentée par les médias aux ordres de Hongrie : l’opposition c’est la guerre, Orban c’est la paix. Cela a fonctionné : un sondage de l’institut Publicus a montré en mars que seulement 44 % des partisans du Fidesz-MPP considéraient que la Russie était l’agresseur en Ukraine.

Le lendemain de la large victoire de Viktor Orban, Vladimir Poutine l’a félicité en souhaitant « malgré une situation internationale difficile, le développement futur des liens bilatéraux et de partenariat » entre les deux pays. Le même jour, le président russe a salué un autre ami, triomphalement réélu en Serbie, Aleksandar Vucic, en des termes encore plus chaleureux : « J’estime que vos actions en tant que chef de l’Etat vont continuer à favoriser un renforcement du partenariat stratégique qui existe entre nos pays. Incontestablement, c’est dans l’intérêt des peuples frères que sont la Russie et la Serbie. »

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Le Monde

Peu de marge

Soixante-dix huit francs de l’heure. C’était le niveau, en anciens francs du premier salaire minimum interprofessionnel garanti, le SMIG, instauré au sortir de la guerre en 1950. On travaillait 45 heures par semaine, et il s’agissait de lutter contre la pauvreté et de relancer la consommation. L’objectif reste le même. La France est le pays d’Europe où le salaire minimum, touché par 13 % des Français, se rapproche le plus du salaire médian (50 % des salariés au-dessus).

Face à la flambée des prix de l’énergie et à l’inflation, des augmentations de salaires jugées trop faibles

La revalorisation régulière a accéléré cette convergence. Avec les retraites, le smic est le seul revenu indexé sur l’inflation. Sa revalorisation, au minimum annuelle, est fonction de l’évolution de l’indice des prix et du pouvoir d’achat. De ce fait, le smic est un totem. Rares sont les candidats à la présidentielle à ne pas promettre un généreux coup de pouce.

L’accélération soudaine de l’inflation vient singulièrement compliquer cette architecture. Depuis octobre, il a été augmenté de plus de 5 % en cumulé. Ce qui engendre deux effets collatéraux compliqués. Du fait de son taux élevé, la hiérarchie des salaires s’est progressivement écrasée à ses alentours. Désormais presque 7,6 millions de Français, soit un tiers des salariés, gagnent jusqu’à 1,3 smic. Ceux qui sont juste au-dessus se retrouvent rattrapés, voire dépassés par le smic, générant un sentiment de déclassement.

Des minima salariaux parfois inférieurs au smic dans 108 branches professionnelles

Charge à eux, bien sûr, de se retourner vers leurs employeurs pour tenter de se rattraper. Bien peu y parviennent, et, c’est l’autre effet collatéral du dispositif, les employeurs ont bien souvent trop peu de marge pour augmenter les salaires. En effet, depuis vingt ans, les bas salaires ont massivement migré vers les métiers de services non automatisables ni délocalisables. La restauration et les services à la personne représentent la majorité des smicards. Des professions à la rentabilité et aux salaires plus faibles que dans les autres services ou l’industrie. La solution d’une augmentation générale par des accords de branche est possible, mais elle conduirait à repasser le mistigri de l’inflation au consommateur, ce qui ralentirait l’économie très dépendante de la consommation. Le piège de l’inflation est en train de se refermer.

Le Figaro

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L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
Le Monde

SANS TITRE

  • Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions « dévastatrices » contre la Russie, accusée de crimes de guerre en Ukraine. Ces nouvelles mesures américaines interdisent « tout nouvel investissement » en Russie et vont appliquer les contraintes les plus sévères possibles aux grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank ainsi qu’à plusieurs importantes entreprises publiques. Elles visent également les filles du président russe, Vladimir Poutine.
  • Le président du Conseil européen, Charles Michel, a estimé mercredi que l’UE devrait « tôt ou tard » prendre des sanctions sur le pétrole et le gaz russes. Mais les discussions sont toujours en cours entre les 27 Etats membres.
  • Interrogé sur TF1 sur le conflit en Ukraine, Emmanuel Macron a qualifié d’« infondées » et de « scandaleuses » les critiques émises par le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, à propos des entretiens téléphoniques entre M. Poutine et le président français.
  • Sur le terrain, Kiev a appelé mercredi les habitants de l’est de l’Ukraine à évacuer la région « maintenant », face à la menace d’une offensive majeure de l’armée russe dans le Donbass. Des obus et roquettes se sont abattus à intervalles réguliers sur Sievierodonetsk, la ville la plus à l’est tenue par l’armée ukrainienne.
  • Un convoi de sept autobus et d’environ quarante véhicules privés sous protection du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est arrivé mercredi du sud-est de l’Ukraine à Zaporijia (Sud). Il transportait environ cinq cents personnes qui avaient fui le siège de Marioupol.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Factuel. Exactions à Boutcha, en Ukraine : de nombreux pays accusent la Russie, qui conteste

Décryptage. Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russe

Reportage. A Tbilissi, les exilés russes n’envisagent pas de « retour possible »

Récit. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens

Décryptage. Les pays baltes cherchent à se sevrer du gaz russe

Entretien. « En Russie, les crises ne sont pas l’exception, elles sont la règle »

Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
L'Humanité

Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

Actu

Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

Rosa Moussaoui

La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

« variable d’ajustement »

15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

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Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

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Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

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Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

«En fait, on n'a pas du tout envie de la même société...» : Louise et Gaspard, le couple mi gauche mi-droite

POLITIQUE EN FAMILLE (6/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la gauche, à la droite.

«Un homme de droite ne peut pas être progressiste» : bienvenue chez les M., royalistes de père en fils

POLITIQUE EN FAMILLE (5/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

«Tant qu'il ne vote pas Mélenchon...» Chez les Ferrari, le football est un sujet plus sanglant que la politique

POLITIQUE EN FAMILLE (4/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la gauche, à la droite.

«Notre fille en a marre d'être une blanche privilégiée» : bienvenue dans la famille C., où l'on vote bien à droite

POLITIQUE EN FAMILLE (3/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

Un café avec la mère socialiste, l'aîné communiste et le cadet pro-Zemmour

POLITIQUE EN FAMILLE (2/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

Chez les Martin, «on est de gauche, enfin pas de la gauche qui ne parle que droits des LGBT»

POLITIQUE EN FAMILLE (1/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'invite dans des familles afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor, Pierre Bouvier et Fatoumata Sillah

  • Des vidéos, dont certaines ont pu être authentifiées, montrent des militaires ukrainiens exécutant des prisonniers de guerre russes. La présidence ukrainienne promet que les responsables seront traduits en justice, mais certains officiels sont plus ambigus.
  • L’Union européenne (UE) a décidé, jeudi, un embargo sur le charbon russe, qui entrera en vigueur au début d’août, et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d’une cinquième salve de sanctions contre Moscou. Dans le même temps, l’UE a proposé d’augmenter de 500 millions d’euros le financement pour fournir des armes à l’Ukraine, qui serait porté à un total de 1,5 milliard depuis le début de l’invasion.
  • L’Assemblée générale de l’ONU, composée des 193 pays membres, a, elle, suspendu, jeudi, la Russie de son siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Moscou a dénoncé une suspension « illégale et politiquement motivée, visant à punir de manière ostentatoire un Etat membre souverain de l’ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante », et a décidé d’une « résiliation anticipée » de ce conseil.
  • Le « nouveau maire » proclamé par les forces prorusses à Marioupol, Kostiantyn Ivachtchenko, a annoncé qu’« environ 5 000 personnes » étaient mortes parmi la population civile de cette ville ukrainienne, assiégée depuis des semaines par l’armée russe et ses alliés séparatistes. Les estimations des autorités ukrainiennes sont plus élevées.
  • Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d’habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev. La situation dans cette ville a été qualifiée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de « bien plus horrible » qu’à Boutcha, où des massacres de civils ont été commis.
  • Les troupes russes ont desserré leur étau autour de Kiev ces derniers jours en vue, selon Moscou, d’une concentration de l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine. Les jours à venir seront pour les civils de l’est du pays « la dernière chance » d’évacuer la région, ont averti, jeudi, les autorités locales.
  • La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rend vendredi à Kiev pour exprimer son « soutien indéfectible » à l’Ukraine dans son combat contre l’invasion russe. La Commission avait annoncé cette visite en compagnie du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. Ils doivent notamment rencontrer le président ukrainien.
  • Moscou a reconnu des « pertes importantes » au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans les quantifier. « C’est une immense tragédie pour nous », a-t-il déploré.

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Décryptages. Les forces ukrainiennes accusées d’exactions envers des soldats russes

Reportage. Les Géorgiens s’identifient aux Ukrainiens et critiquent leur gouvernement

Récit. La Suisse, championne du monde des bunkers

Décryptages. Imbroglio européen autour de la collection d’art Morozov

Reportage. Tour de France des initiatives en faveur des réfugiés ukrainiens

Vidéo. A Boutcha, les rues transformées en cimetière à ciel ouvert

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Monde

Au menu du vendredi 8 avril

Live animé par Jérémie Lamothe et Brice Laemle

Un direct quotidien. A deux jours du premier tour de l’élection présidentielle et à un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Ultime journée de campagne. Pour ce dernier jour de campagne officielle, qui se termine samedi à minuit, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (Rassemblement national) est à Perpignan, tandis que Valérie Pécresse (Les Républicains) est attendue à 10 h 45 à Cairanne (Vaucluse).

Le candidat écologiste, Yannick Jadot, se rend à Lyon, pendant que le communiste, Fabien Roussel, organise son « Apéroussel de fin de campagne », à midi, à Paris. Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, donne rendez-vous en ligne de 7 heures à minuit « pour un multistream géant sur plusieurs réseaux sociaux avec de nombreux participants ».

Rendez-vous. On fait le bilan de cette campagne présidentielle inédite avec notre journaliste Abel Mestre, à 15 h 30. Venez poser vos questions à quelques heures du premier tour.

Dans le poste. Emmanuel Macron répond aux questions des journalistes Rémy Buisine et Thomas Snégaroff, sur Brut, à 19 heures. Avant que Valérie Pécresse puis la candidate socialiste, Anne Hidalgo, ne soient interrogées lors du journal de TF1, à partir de 20 heures.

Meetings. Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, organise son dernier rassemblement à Grenoble, à 19 heures, tandis que sa camarade trotskiste, la candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, invite ses soutiens à venir l’écouter à partir de 19 heures à Rouen.

Nos articles pour approfondir

Retour sur une campagne atone dans une France éprouvée par les crises

Le dîner secret entre Hidalgo et Hollande crée de vives tensions au sein du Parti socialiste

A Perpignan, Marine Le Pen conjure ses électeurs de voter pour « une nouvelle ère »

Les sondages se sont-ils toujours trompés depuis 1995, comme l’affirme Eric Zemmour ?

Les essentiels de la campagne

Le Figaro

Présidentielle 2022 : les interrogations de la presse étrangère sur une «possible» victoire de Marine Le Pen

Erwan Drouillac

Alors qu'Emmanuel Macron est encore en tête des intentions de vote, la candidate soutenue par le Rassemblement national connaît une forte progression dans les sondages.

L'issue du scrutin n'a jamais paru aussi incertaine. À trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la presse étrangère s'interroge : et si Marine Le Pen pouvait l'emporter ? La candidate soutenue par le Rassemblement national «n'a jamais été aussi proche de la victoire», rapporte le quotidien italien Il Corriere della Sera. Un sondage Harris Interactive du 4 avril 2022 la crédite notamment de 48,5% d'intentions de vote, dans l'hypothèse d'un second tour face à Emmanuel Macron.

À lire aussiDIRECT - Présidentielle : la soirée électorale du candidat Macron prévue dans le 19e arrondissement de Paris

Outre-Manche, les chiffres interpellent. D'autant plus que le chef de l'État a connu une forte hausse dans les sondages suite à l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février. «La guerre en Ukraine (lui a permis) d'être considéré comme un homme d'État expérimenté», analyse The New Statesman. Un atout qui l'a néanmoins contraint à repousser son entrée dans une campagne électorale bien entamée par ses adversaires. «Il y a un sentiment croissant qu'il esquive», renchérit l'hebdomadaire britannique.

Candidate «du pouvoir d'achat» contre «président des riches»

Le président candidat à sa réélection reste le favori, mais connaît depuis plusieurs jours une dynamique décroissante. Pour le quotidien catalan El Periódico, Emmanuel Macron pâtit des conséquences de la guerre en Ukraine sur les Français. Flambée des prix de l'essence et du gaz, hausse des prix de l'alimentation... Autant de retombées économiques dont profite Marine Le Pen, qui a fait du pouvoir d'achat la pierre angulaire de sa campagne électorale, selon le Süddeutsche Zeitung allemand.

«Marine Le Pen s'est positionnée comme la candidate du pouvoir d'achat», ajoute le quotidien milanais Il Corriere della Sera. Une image qui contraste avec celle de «président des riches» dont Emmanuel Macron peine à se défaire. «Une grande partie de la gauche se sent trahie par sa politique», analyse le New York Times. Le quotidien américain ajoute que la candidate soutenue par le Rassemblement national «pourrait être renforcée» par les électeurs de gauche déçus de la politique économique menée par le chef de l'État.

«Le nom de Marine Le Pen n'est plus un tabou»

Pas de doute : le «rapport de force» entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a bel et bien «changé» par rapport à 2017, selon le Giornale. «Le nom de Marine Le Pen n'est plus un tabou», renchérit le quotidien italien. Un changement imputable à une stratégie de «dédiabolisation» opérée par la candidate d'extrême droite depuis plusieurs années. «Elle a adouci son image, notamment en faisant référence à son amour des chats», analyse le Guardian britannique.

Une «banalisation» favorisée ces derniers mois par la candidature de l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour. Son «radicalisme» et son «agressivité (...) ont fait apparaître Marine Le Pen modérée», décrypte le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Pour le New York Times, le candidat Reconquête «a rendu service» à Marine Le Pen, et l'a aidé «dans sa tentative de gagner en légitimité et d'avoir une image plus présidentiable».

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Si une reconduction d'Emmanuel Macron reste «quasi certaine» pour le Giornale italien, une élection de Marine Le Pen apparaît aujourd'hui comme une «possibilité». Selon l'hebdomadaire britannique The New Statesman, une victoire de la candidate d'extrême droite «dépendra d'une bonne performance» durant l'entre-deux-tours et de «sa capacité à éviter les gaffes» de 2017. Une élection sur laquelle plane le risque d'un important taux d'abstention qui, pour le journal espagnol El Periódico, « menace de devenir le principal protagoniste » de la présidentielle.

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Le premier ministre luxembourgeois en meeting pour Macron

INFO LE FIGARO - Xavier Bettel participera jeudi à Strasbourg à une réunion publique en faveur de la réélection du chef de l'État.

À Versailles, Bellamy et Lisnard soutiennent Pécresse en traçant des perspectives pour une droite responsable

Les deux élus membres des Républicains ont rappelé les enjeux de la présidentielle à cinq jours du scrutin, et affiché la convergence de leurs analyses politiques sur l'état de la France et les moyens de la relever.

Guillaume Tabard: «Le coup d’envoi d’une clarification à droite»

ANALYSE - Alors que la campagne présidentielle touche à sa fin, les attitudes dans chaque camp sont scrutées attentivement.

Le Monde

Le dîner secret entre Hidalgo et Hollande crée de vives tensions au sein du Parti socialiste

L’organisation d’un conclave par la maire de Paris, sans le premier secrétaire du PS, a des conséquences dévastatrices au sein du parti, à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle.

C’est un dîner dont la digestion pourrait se révéler laborieuse, voire douloureuse, pour le Parti socialiste (PS), depuis que le secret qui devait garantir son efficacité politique a été éventé. Mercredi 6 avril, Anne Hidalgo, la candidate du PS à l’élection présidentielle, réunissait six convives qui avaient beaucoup de choses à partager sur l’avenir d’un mouvement à reconstruire de fond en comble.

A 20 heures, dans la salle à manger de la questure du Sénat, boulevard Saint-Michel, à Paris, étaient présents, autour de l’élue, le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, l’ancien président de la République François Hollande, la maire de Lille, Martine Aubry, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Nantes et directrice de campagne d’Anne Hidalgo, Johanna Rolland.

Un dîner secret entre Hidalgo, Hollande et Aubry pour dynamiter le Parti socialiste

L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve était aussi convié. Mais, selon Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, il a fait preuve d’une « sagesse », d’une « intelligence » et d’une « retenue » qui sont « précieuses » en ne s’y rendant pas. « Si j’avais été au courant, je n’y serais pas allée, conclut-elle. Faire une telle tambouille… Est-ce le bon moment de réfléchir à tout ça ? »

Les six se sont quittés vers 22 h 30, un peu dépités car, entre-temps, l’existence de ces agapes très privées avait fuité dans la presse. « C’était un dîner amical entre proches de la campagne d’Anne, qui ne remet nullement en cause l’organisation du PS, soupire Patrick Kanner, contacté jeudi matin. Nous avons évoqué deux sujets : le message à faire passer au soir du premier tour. Et quels seront les enjeux des législatives. » Il ne pouvait en dire beaucoup plus. Il ne pouvait surtout pas évoquer que l’idée d’une direction collégiale était à l’étude, prémice de l’édification d’un nouveau mouvement social-démocrate qui dépasserait largement le PS. Malgré tout, Patrick Kanner ajoute, au risque de dévoiler le véritable ordre du jour, qu’il fut quand même « beaucoup » question du mot « rassemblement ».

« Nauséabond »

Ce repas avait lieu quatre jours seulement avant un premier tour qui s’annonce historiquement catastrophique pour le PS, et deux mois avant des élections législatives qui seront cruciales pour sa survie. Or, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, n’était pas invité. Il n’en avait même pas été informé. Au même moment, il était assis à Morlaix (Finistère) à une table plus rustique aux côtés de militants bretons. Un contraste avec le dîner sous les ors du Sénat qu’il s’est empressé de mettre en scène sur Twitter.

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L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
Le Monde

« Le Pen à l’Elysée, l’hypothèse devient crédible » : la campagne présidentielle vue par la presse étrangère

Plusieurs titres de presse internationaux soulignent l’érosion des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron et affirment que rien n’est joué pour le président sortant face à la candidate du Rassemblement national.

« Et si Macron perdait l’élection présidentielle ? », interroge Le Soir. Pour le président sortant, ça devait être « du tout cuit », mais, « imperceptiblement, le vent a tourné », note le quotidien belge, mardi 5 avril, en évoquant la percée de Marine Le Pen.

Selon la neuvième vague de l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean-Jaurès pour Le Monde, l’écart entre Emmanuel Macron et la candidate du Rassemblement national (RN) continue de se resserrer. Au premier tour, ils sont crédités respectivement de 26,5 % et de 21,5 % des intentions de vote. Le président candidat connaît une érosion des intentions de vote en sa faveur (− 4 points en un mois) quand, sur la même période, la prétendante d’extrême droite gagne 7 points. Au second tour, en cas de duel Macron-Le Pen, la candidate du RN obtiendrait 46 % des suffrages (+ 3 points).

Marine Le Pen estime que les Français « ne croient plus au loup-garou »

Dans l’histoire de la Ve République, plusieurs candidats qui apparaissaient en tête dans les sondages ont raté l’épreuve des urnes, souligne Le Soir. En 1981, « comme prévu, [Valéry Giscard d’Estaing] arriva en tête du premier tour (…). Pourtant, le 10 mai, François Mitterrand l’emporta avec 51,76 % » des voix. Edouard Balladur en 1995 et Lionel Jospin en 2002 avaient, eux aussi, de bonnes raisons de croire que leur heure était arrivée, rappelle encore le journal. Ils arrivèrent finalement en troisième position.

« Le Pen à l’Elysée, l’hypothèse devient crédible » et « il serait imprudent de l’exclure d’un revers de la main », estime Dorian de Meeûs, rédacteur en chef de La Libre Belgique. « Le pouvoir d’achat tétanise les citoyens. Le Pen l’a compris et en fait son cheval de bataille », écrit-il dans son éditorial publié samedi 2 avril. La candidate d’extrême droite « lisse son message et édulcore son programme. Son nom, et l’héritage politique qu’il incarne, ne semble plus représenter un obstacle en soi. La campagne anxiogène, monothématique et caricaturale d’Eric Zemmour est une aubaine pour Marine Le Pen, au point de la rendre “présidentiable” aux yeux des électeurs », ajoute-t-il.

The election of Marine Le Pen is now a possiblity

« Une campagne électorale terne »

« Les sondages montrent que, si la société a autrefois considéré [Marine Le Pen] comme le “diable” de la République, la perception du public à son égard s’est adoucie », abonde The Guardian, dans un article daté du lundi 4 avril. La candidate d’extrême droite a également su faire oublier sa proximité avec le président russe, Vladimir Poutine, en se focalisant sur le pouvoir d’achat, analyse le quotidien britannique.

The Guardian souligne qu’il s’agit de la campagne présidentielle « la plus marquée par l’extrême droite de l’histoire moderne de la France » : avec plus de 33 % des intentions de vote, l’extrême droite est, de loin, la famille politique la plus forte du pays. Le journal évoque notamment le discours « incendiaire » d’Eric Zemmour qui a « ancré la théorie complotiste du “grand remplacement” ». « Au lieu de nuire à Le Pen, Zemmour l’a renforcée » car sa radicalité a contribué à donner une image moins extrême de la candidate du RN.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Le Financial Times ne manque pas non plus d’insister sur « la marge beaucoup plus étroite » dont bénéficierait Emmanuel Macron face à Marine Le Pen par rapport à l’élection de 2017. Ces derniers jours, « une campagne électorale terne, assombrie par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a été électrisée par les espoirs de l’extrême droite », peut-on lire dans un article du quotidien britannique publié mardi 5 avril. « La France pourrait devenir la prochaine démocratie occidentale à tomber sous l’emprise d’un dirigeant populiste sceptique à l’égard de l’OTAN et de l’UE, protectionniste sur le plan économique et favorable à un contrôle strict des migrants non européens », écrit le journal économique et financier, qui ajoute : « Même si Le Pen perd, il est probable qu’elle réalise la meilleure performance pour son parti d’extrême droite depuis que son père, Jean-Marie Le Pen, a fondé le Front national (…) en 1972. »

Pour The New York Times, la guerre en Ukraine et les tentatives de médiation d’Emmanuel Macron ont fortement contribué à son décrochage dans les sondages. La thématique, explique le journal américain, est trop éloignée des préoccupations quotidiennes des Français. « L’idée que Le Pen gagne n’est pas impossible », ce qui « aurait semblé ridicule il y a un mois », ajoute le quotidien dans cet article daté du lundi 4 avril. Marine Le Pen, alors devancée par Eric Zemmour, « avait l’air has been après avoir échoué en 2012 et 2017 ». « En devenant le candidat de la xénophobie pure et simple, [Eric Zemmour] a aidé la candidate du Rassemblement national dans sa quête de “banalisation”. »

« Le scénario le plus inquiétant pour M. Macron est que le vote de M. Zemmour se reporte sur Mme Le Pen au second tour, et que celle-ci soit encore renforcée par la large section de la gauche qui se sent trahie ou qui est simplement viscéralement hostile au président, ainsi que par certains électeurs de la droite et du centre pour qui l’immigration est une question centrale », analyse également The New York Times.

Emmanuel Macron rattrapé par le pouvoir d’achat après s’être focalisé sur l’Ukraine

« Explosion de la droite française »

Le journal espagnol El Pais se fait lui aussi l’écho, jeudi 31 mars, du « vent d’optimisme » qui souffle sur la campagne de la candidate du RN. « Avant que Zemmour entre en campagne, on donnait pour acquis que le duel de 2017 se reproduirait en 2022 : Macron contre Le Pen. Tout a changé en quelques semaines. Avec ses coups d’éclat rhétoriques, son érudition de pilier de bar et ses tirades contre les musulmans et les étrangers qui l’ont conduit plusieurs fois devant les tribunaux, l’animateur de talk-show a déstabilisé la cheffe du RN. Et a bouleversé les prévisions », rappelle le quotidien. Mais, « comme souvent au cours de sa carrière, Marine Le Pen a été écartée prématurément », ajoute El Pais, qui revient ensuite sur l’entreprise de « dédiabolisation » de la candidate. Puis, comme de nombreux titres de presse, le journal espagnol explique qu’Eric Zemmour a permis à Marine Le Pen « d’apparaître plus modérée, alors que leurs idées sur l’immigration ne sont pas si différentes ».

Emmanuel Macron reconnaît qu’il « n’a pas réussi à endiguer » le vote en faveur des extrêmes durant son mandat

Autre élément saillant de cette campagne, selon Le Temps, « l’explosion de la droite française ». Dans un article publié dimanche 3 avril, le quotidien suisse affirme que « les coups de boutoir portés par Eric Zemmour ont bel et bien fracturé Les Républicains ». La candidate de la droite, Valérie Pécresse, n’est pas parvenue à imposer « son mot d’ordre d’assainissement à la hussarde des finances publiques ».

« Plus grave : la droite populaire et rurale (…) n’a pas rallié le panache de la présidente de la région Ile-de-France. C’est vers Marine Le Pen, en grande forme durant cette fin de campagne, que cet électorat semble vouloir se tourner », ajoute le journal suisse, avant de lancer cet avertissement : « Le 10 avril pourrait bien être (…) le jour où le cordon sanitaire entre droite et extrême droite s’est brutalement rompu. Le jour où Eric Zemmour, même s’il rate son pari du second tour, aura réussi à imposer son agenda et sa personne. »

Comparez les programmes des 12 candidats à l’élection présidentielle 2022

Marie Slavicek

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L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
Le Figaro

Toulouse : un suspect interpellé après la découverte d'un engin explosif dans la cathédrale

Guillaume Poingt

Cet individu déjà connu des services de police est soupçonné d'avoir déposé un engin explosif improvisé, a priori sans dispositif de mise à feu, vendredi matin dans la cathédrale Saint-Étienne.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé vendredi 8 avril en début d'après-midi sur Twitter l'interpellation de «l'individu suspecté d'avoir déposé le colis s'apparentant à un engin explosif improvisé dans la cathédrale Saint-Étienne à Toulouse». Il a été placé en garde à vue et va être entendu. «Il était connu des services de police pour conduite en état d'ivresse, outrage à agent, stupéfiants et avait été mis en cause dans d'autres affaires et par deux fois déclaré pénalement irresponsable», a détaillé à l'AFP le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta Simon.

À lire aussi«On est dégoûtés, un lieu de culte c'est sacré» : les fidèles catholiques outrés après la profanation de deux églises en Seine-Saint-Denis

Le suspect a été recherché pendant plusieurs heures avant d'être localisé à Balma, une banlieue résidentielle de Toulouse. Plus tôt dans la matinée de vendredi, le ministre de l'Intérieur avait indiqué sur Twitter qu'une opération de police dans le centre-ville de Toulouse était en cours. Avant de préciser 45 minutes plus tard : «Grâce à l'intervention rapide des services de déminage, opération de police terminée à Toulouse. Aucune victime. Merci aux agents».

Un engin explosif improvisé

Selon nos informations, un individu a déposé un carton au pied de l'autel de la cathédrale Saint-Étienne, vers 8h30 en pleine messe, avant de partir en courant et de bousculer un sacristain qui voulait l'arrêter. Le sacristain a immédiatement demandé aux fidèles d'évacuer la cathédrale, qui jouxte la préfecture, et a alerté la police après l'incident qui n'a pas fait de blessé.

«Un homme est entré avec un colis sous le bras. Je l'ai pris pour un livreur. Il a traversé la nef et a déposé le colis devant les marches de l'autel. Il m'a bousculé, il a dit quelque chose et il est parti», a déclaré le sacristain à un correspondant de l'AFP. L'homme a déposé «un paquet blanc qui faisait entre 20 et 25 cm de large», a ajouté pour sa part l'abbé Jean-Jacques Rouchi qui célébrait la messe ce vendredi matin. «Je n'ai réalisé qu'après que ça pourrait être un attentat. Il n'y avait que 40 personnes, c'était un jour de semaine», a-t-il précisé.

Le quartier a aussitôt été bouclé par les forces de l'ordre et les services de déminage ont été dépêchés sur les lieux. Ces derniers ont neutralisé un colis s'apparentant à un engin explosif improvisé a priori sans dispositif de mise à feu. «Aucune revendication n'aurait été proférée», avait précisé Gérald Darmanin lors d'un point presse en fin de matinée.

À VOIR AUSSI - Terrorisme: où en est la menace en France ?

Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

Théo Luhaka et ses frères condamnés pour escroquerie aux contrats aidés

La fratrie a été déclarée coupable de l'utilisation de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'«emplois d'avenir».

Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin

La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.

Le Monde

Le patron de Casino souhaite doubler son salaire fixe

Le PDG Jean-Charles Naouri sollicite une augmentation lors de l’assemblée générale du groupe de grande distribution prévue le 10 mai. Une demande qui hérisse les syndicats dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat pour les salariés.

Le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, chercherait-il à protéger son pouvoir d’achat de l’inflation ? Lors de l’assemblée générale du groupe, qui se tiendra le 10 mai, le dirigeant actionnaire de 73 ans sollicitera auprès des actionnaires un renouvellement de son mandat en même temps qu’un doublement de son salaire fixe brut. « La rémunération fixe du président-directeur général est portée à 825 000 euros brut », peut-on lire dans le document d’enregistrement déposé le 31 mars auprès de l’Autorité des marchés financiers.

Jean-Charles Naouri, PDG de Casino : « L’hypermarché est un format déclinant »

Accompagnée d’une explication : d’un montant brut de 700 000 euros « lors de sa nomination en 2005 », sa rémunération fixe avait été « diminuée en 2013 à 480 000 euros brut selon le souhait du président-directeur général », pour que ses émoluments puissent correspondre à ses performances. Rien de plus donc qu’un simple rattrapage, d’après le document, à savoir sa « rémunération fixe d’origine indexée sur l’inflation depuis 2013 ».

« Le désarroi le plus total »

Mais dans le contexte actuel tendu sur le pouvoir d’achat des ménages, il n’en fallait pas plus pour faire bondir les syndicats. « C’est le désarroi le plus total, alors que les augmentations de salaire qui viennent d’être négociées pour l’ensemble du personnel du groupe varient de 2,8 % à 3 % au maximum, s’insurge Ali Eloued, responsable CGT du Groupe Casino. Comment impliquer les salariés et leur donner envie de s’investir dans ces conditions ? » Les tracts syndicaux qu’il a prévu de distribuer dans les magasins sont déjà prêts. Avec dessin humoristique et illustrations de cacahuètes, le document se termine par une demande de réouverture des négociations salariales « afin de rattraper l’augmentation des prix de 3,6 % depuis début janvier 2022 ».

Casino : Jean-Charles Naouri obtient trois ans de répit

Au sein du groupe, on comprend le décalage et la symbolique, mais on laisse entendre qu’il faut comparer ce qui est comparable. « Au regard des pratiques de marché, il doit être tenu compte de l’importance des responsabilités et du rôle ainsi que des compétences du président-directeur général dans un secteur d’activité en forte mutation et dans un environnement de plus en plus complexe à forts enjeux stratégiques de transformation », indique un porte-parole. En outre, « le niveau de rémunération fixe était anormalement bas par rapport aux pratiques de marché de sociétés et pour des niveaux de responsabilités comparables ».

La rémunération totale du patron de Casino est, certes, très loin de celle de son homologue de Carrefour, Alexandre Bompard

Complétée par une part variable « soumise à des objectifs financiers précis » lui ayant rapporté moins de 100 000 euros en 2021 compte tenu de piètres résultats, la rémunération totale du patron de Casino est certes très loin de celle de son homologue de Carrefour. En 2020, Alexandre Bompard a perçu 7,2 millions d’euros, dont 1,5 million d’euros de rémunération fixe et 2,475 millions d’euros de rémunération variable, faisant de lui, selon le dernier rapport annuel sur les rémunérations des dirigeants de Proxinvest, la société de conseil aux investisseurs, « le patron dont la part de [rémunération] variable a été la plus élevée parmi tous les dirigeants du SBF 120 ».

Peu de suspense néanmoins quant à l’approbation de ces nouvelles dispositions lors de la prochaine assemblée générale : M. Naouri étant l’actionnaire majoritaire de Casino au travers de la holding Rallye, qui en détient 51 %.

Cécile Prudhomme

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L'Humanité

Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

Décryptage

Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

Julia Hamlaoui

Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

 

1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

 

2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

 

3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

 

4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot
Le Monde

Impôt sur le revenu : les dates limites et les principales nouveautés de la déclaration de revenus

La campagne de déclaration de revenus 2022, qui concerne, donc, ceux perçus en 2021, a été lancée jeudi 7 avril. Les dates limites varient en fonction des départements. Un nouveau barème kilométrique s’applique.

Depuis le 7 avril matin, les contribuables peuvent accéder au service de déclaration des revenus à partir de leur espace personnel, sur le site des impôts, Impots.gouv.fr.

La date limite pour déposer sa déclaration est fixée au 24 mai à 23 heures 59 pour les contribuables de la zone 1 (départements numérotés 1 à 19) et les non-résidents, au 31 mai à 23 heures 59 pour ceux habitant en zone 2 (départements numérotés 20 à 54) et au 8 juin, à 23 heures 59, pour la zone 3 (départements numérotés 55 à 974/976).

Pour ceux qui ne peuvent pas s’y prendre en ligne, la déclaration « papier » doit être envoyée au plus tard le 19 mai, 23 h 59, y compris pour les non-résidents, le cachet de la Poste faisant foi.

Impôts : ce qu’il faut savoir pour remplir sa première déclaration de revenus

Comme les deux années précédentes, quelque 11 millions de foyers fiscaux vont recevoir une déclaration automatique. Il leur suffit de vérifier les informations et les montants préremplis. Si ces données sont exactes et complètes, ils n’ont rien d’autre à faire. Leur déclaration sera automatiquement validée.

Direction générale des finances publiques

En revanche, si certains éléments doivent être modifiés et/ou complétés, ils doivent déposer une déclaration. Comment ? En cliquant sur le bouton « déclarer en ligne », à partir de leur déclaration automatique.

Quant à ceux qui étaient éligibles à la déclaration automatique l’année dernière mais qui ne le sont plus cette année, ils vont recevoir courant avril un mail les informant qu’ils doivent déposer une déclaration cette année.

Barème kilométrique

A la suite de la revalorisation exceptionnelle du barème kilométrique – il a été augmenté de 10 % pour tenir compte de l’envolée du prix des carburants –, la direction des finances publiques invite les salariés qui utilisent leur véhicule personnel pour leurs trajets domicile/lieu de travail et leurs déplacements professionnels à vérifier s’ils n’ont pas intérêt à déduire leurs frais réels.

Pour leur permettre d’estimer plus facilement les frais liés à l’utilisation de leur véhicule personnel, un simulateur a été mis en place. Et s’ils optent pour la déduction de leurs frais réels alors qu’ils auraient eu intérêt à conserver la déduction forfaitaire de 10 % ? Celle-ci leur sera tout de même automatiquement appliquée lors du calcul de l’impôt.

Impôts : pourquoi les habitants de Bourg-en-Bresse ou de Laon déclarent-ils toujours avant les autres ?

Autre point sur lequel l’administration fiscale a souhaité attirer l’attention lors de sa conférence de presse de lancement de cette campagne de déclaration 2022 : la complexe question des revenus issus des plates-formes Internet – ces revenus que vous engrangez en vendant des vêtements sur Leboncoin, si vous êtes adepte du covoiturage, si vous louez votre appartement sur Airbnb, ou encore en proposant du baby-sitting sur un site.

Ces revenus sont désormais (sauf exceptions) transmis directement par les plates-formes au service des impôts. Un tableau récapitulatif vous indique les montants connus du fisc. Mais il vous appartient de vérifier que tous les revenus que vous avez perçus ont bien été répertoriés. Et de déterminer s’ils sont imposables ou pas, en consultant les fiches pratiques à disposition sur le site des impôts.

Ce qu’il faut retenir, c’est que ce n’est pas parce que certains revenus apparaissent dans le récapitulatif qu’ils sont forcément imposables, et à l’inverse que ce n’est pas parce qu’ils n’apparaissent pas qu’ils ne sont pas imposables !

Impôts et frais liés au télétravail : les limites des mesures annoncées par le gouvernement

Si les sommes que vous avez encaissées sont imposables, vous devrez ensuite déterminer de quelle catégorie de revenus elles relèvent (bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices non commerciaux, locations meublées, etc.) pour pouvoir les déclarer dans les rubriques adéquates. Pas simple…

Nathalie Cheysson-Kaplan

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Le Monde

En Israël, au moins deux morts dans une attaque à Tel-Aviv, l’assaillant tué par les services de sécurité israéliens

La fusillade a fait de nombreux blessés. Le tireur, un Palestinien de la Cisjordanie occupée, a été tué après une nuit de traque.

Une nouvelle attaque armée a fait au moins deux morts et de nombreux blessés, jeudi 7 avril au soir, dans le centre de la métropole israélienne de Tel-Aviv. Les services de sécurité israéliens ont annoncé, vendredi matin, avoir tué l’assaillant au terme d’une chasse à l’homme de plusieurs heures.

« Le terroriste qui a perpétré l’attaque armée hier à Tel-Aviv a été localisé et neutralisé », ont déclaré des responsables, précisant que l’homme, un Palestinien de la Cisjordanie occupée, avait été tué près d’une mosquée dans le quartier de Jaffa.

« Après une nuit difficile, et au terme de longues heures de travail de la police israélienne, des services de sécurité intérieurs et de l’armée, nous avons réussi ce matin (…) à resserrer l’étau autour du terroriste, qui a été tué dans un échange de tirs », a déclaré, dans un communiqué le commissaire en chef de la police israélienne, Yaacov Shabtai, précisant qu’aucun officier n’avait été blessé dans cet échange.

Jeudi soir, des témoins sur place ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) entendre des coups de feu et assister à des scènes de chaos dans le centre de Tel-Aviv. « C’est une ambiance de guerre, des soldats et des policiers partout ; ils ont fouillé un restaurant, des gens pleurent et courent dans tous les sens », a déclaré un témoin, qui travaille près du lieu de l’attaque, à l’Agence France-Presse (AFP).

Plus de 1 000 policiers déployés à Tel-Aviv

La Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge, a dit que seize blessés avaient été transférés dans des hôpitaux locaux. « Nous avons reçu, jusqu’à présent, dix blessés, mais malgré les efforts du personnel médical, deux d’entre eux ont succombé à leurs blessures », a, de son côté, fait savoir l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, dans un bref communiqué.

Le retour des attentats dans les villes israéliennes

Dans un communiqué, les forces de l’ordre avaient demandé à la population de ne pas sortir, afin d’éviter d’être la cible de tirs. « Le terroriste a pris la fuite et nous faisons tout ce que nous pouvons pour le traquer », avait déclaré la porte-parole de la police israélienne, Mirit Ben Mayor. Le porte-parole de la police, Baruch Honig, a fait savoir que plus de 1 000 policiers ont été déployés à Tel-Aviv.

« Quiconque a aidé [le terroriste], indirectement ou directement, en paiera le prix », a déclaré dans la soirée le premier ministre israélien, Naftali Bennett, alors que l’assaillant était toujours recherché.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a condamné « l’attaque terroriste » et a déclaré que Washington « continuerait à être en contact régulier avec [ses] partenaires israéliens, avec lesquels nous nous tenons résolument face au terrorisme et à la violence insensés ».

De leur côté, le mouvement islamiste palestinien Hamas a « célébré » une « opération héroïque », et le Jihad islamique a « salué » une attaque qu’il considère comme une « réponse naturelle » aux « crimes » d’Israël, dont le raid récent à Jénine.

Le gouvernement israélien perd sa majorité

Quatrième attaque en trois semaines dans le pays

C’est la quatrième attaque en trois semaines dans le pays, et la seconde en neuf jours à Tel-Aviv. La semaine dernière, un Palestinien de Cisjordanie occupée avait ouvert le feu sur la foule en circulant en voiture dans la ville juive orthodoxe de Bnei Brak, près de Tel-Aviv, tuant cinq personnes, dont deux Ukrainiens et un policier arabe israélien. Quelques jours plus tôt, deux policiers, dont une jeune Franco-Israélienne, avaient été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI) à Hadera (nord du pays).

Le 22 mars, à Beersheva, grande ville du désert du Néguev (sud), quatre Israéliens ont été tués dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un enseignant, condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l’EI.

Dans la foulée de ces attaques, l’armée, la police et les services de sécurité intérieurs israéliens ont arrêté des dizaines de personnes soupçonnées de lien avec l’EI en Israël, et multiplié les opérations en Cisjordanie occupée, notamment à Jénine, secteur du nord de ce territoire palestinien d’où était originaire l’assaillant de l’attaque de Bnei Brak.

Au moins trois membres du Jihad islamique, second mouvement armé palestinien après le Hamas, ont été tués lors d’échange de tirs en lien avec ces opérations à Jénine.

Israël de nouveau sous la menace de l’Etat isIamique

Cette attaque dans le centre de Tel-Aviv intervient alors que les forces de police israélienne se préparaient à se placer en haute alerte pour la première grande prière du vendredi depuis le début du ramadan à l’esplanade des Mosquées de Jérusalem. En 2021, des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens en marge des grands rassemblements à Jérusalem-Est, secteur occupé depuis 1967 par Israël, avaient conduit à une guerre de onze jours entre le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël.

Le Monde et AFP

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Le Figaro

Gers : un homme mis en examen pour des faits de violences envers ses compagnes et 28 enfants

Cet homme de nationalité ivoirienne est poursuivi pour faits de viol sur son épouse, actes de torture et barbarie sur deux de ses enfants, ainsi que de faits de violence sur l'ensemble des enfants et sur ses trois concubines.

Un homme de 42 ans, qui exerçait une emprise violente sur quatre femmes, dont son épouse, et 28 enfants dans le Gers a été mis en examen à Agen et placé en détention jeudi, a appris l'AFP vendredi 8 avril auprès du parquet. Cet homme de nationalité ivoirienne est poursuivi pour faits de viol sur son épouse, actes de torture et barbarie sur deux de ses enfants, ainsi que de faits de violence sur l'ensemble des enfants et sur ses trois concubines.

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Les faits se sont déroulés à Nogaro, dans l'ouest du département, en 2020 et 2021. «Les révélations viennent de l'une des compagnes qui a fui», a déclaré à l'AFP le vice-procureur de la République Franck Didier, précisant que l'homme avait été mis en garde à vue mardi puis placé en détention jeudi.

Trois des femmes également mises en examen

Décrivant «un cadre de violences intrafamiliales» fort, le vice-procureur a ajouté qu'«ils habitaient dans une grande bâtisse, dans des conditions miséreuses». Trois des femmes ont également été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour violences volontaires sur mineurs et non dénonciation de crimes.

Le vice-procureur a expliqué s'attendre à une instruction longue «au regard de la complexité des faits» qui a justifié la saisie du pôle criminel d'Agen. «Des investigations restent à faire», a-t-il souligné à propos de l'enquête menée par la brigade de recherche de gendarmerie d'Auch.

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L'homme est le père de 27 des 28 enfants, qu'il a eus avec son épouse et ses trois compagnes, un seul étant issu d'une précédente union. Trois sont désormais majeurs. Tous les mineurs ont été placés par les services sociaux.

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La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.

Le Monde

Les sondages se sont-ils toujours trompés depuis 1995, comme l’affirme Eric Zemmour ?

Les Décodeurs

Publié hier à 18h00, mis à jour hier à 18h44

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DécryptagesEn baisse dans les intentions de vote, le candidat d’extrême droite a assuré que « rien n’est joué » puisque « les sondages se sont toujours trompés depuis 1995 ».

C’est une vieille habitude parmi les hommes politiques, en particulier les candidats à l’élection présidentielle, de s’attaquer à la fiabilité des sondages lorsque les résultats de ceux-ci leur sont défavorables. Mardi 5 avril, Eric Zemmour n’a pas échappé à la règle.

Ce qu’il a dit

Face aux journalistes de France 2 qui lui faisaient remarquer sa baisse des derniers mois dans les sondages (entre 8 et 11 % des intentions de vote, alors qu’il approchait les 15 % mi-février), l’ancien journaliste a estimé que « rien n’est joué », puisque « les sondages se sont toujours trompés depuis 1995 ».

Le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole

Pourquoi c’est très exagéré

Plus les sondages d’intentions de vote sont éloignés de la date de l’élection présidentielle, moins ils sont fiables. Notamment parce que la liste des candidats qui se présenteront effectivement est inconnue, obligeant les sondeurs à tester de nombreuses hypothèses qui brouillent la lisibilité. Mais plus on se rapproche du premier tour, plus les résultats des différents instituts se sont avérés fiables dans le passé.

Pour appuyer son propos, Eric Zemmour a cité l’exemple de l’élection présidentielle de 1995 : « A une semaine du scrutin, il y avait dix points entre Edouard Balladur et Jacques Chirac, ça a fini à un [point] et demi» Certes, l’écart entre les deux candidats de droite était moins important que l’avaient anticipé les sondages (2,5 points, et non 1,5 point comme l’affirme le candidat de Reconquête !), mais les sondeurs avaient bien anticipé le duel entre Lionel Jospin et Jacques Chirac au second tour.

Hormis la surprise de la présidentielle de 2002 et la qualification au second tour de Jean-Marie Le Pen qu’aucun institut n’avait anticipée, les sondages réalisés entre la publication de la liste officielle des candidats et le premier tour de l’élection présidentielle (soit une période d’environ un mois) ont toujours donné les deux qualifiés à l’avance.

Comme le montre notre infographie ci-dessous, les décalages entre les intentions de vote mesurées par les sondeurs et les résultats officiels n’ont été que très marginaux depuis 2007 :

Consultez l'intégralité des données utilisées.

Les sondages sont loin d’être une science exacte et ils doivent être interprétés avec beaucoup de précautions, mais il est faux de dire, comme l’affirme Eric Zemmour, qu’ils se trompent tout le temps depuis 1995.

Election présidentielle 2022 : les questions à se poser face à un sondage d’opinion

Les Décodeurs

Le Figaro

Une élue dénonce une mosquée radicale puis est convoquée pour diffamation

Luc Lenoir

À Saint-Chamond (Loire), Isabelle Surply est attaquée en diffamation par la mosquée Attakwa, qu'elle dénonçait. Son imam, pourtant suspendu en juillet dernier pour des propos contre les femmes, a, lui, repris ses prêches.

Isabelle Surply, une élue de Saint-Chamond (Loire), a été convoquée en vue d'une mise en examen après une plainte pour diffamation déposée par le Conseil départemental du culte musulman. Une situation qui interpelle, car cette conseillère municipale avait dénoncé des propos radicaux tenus dans la mosquée de la ville, qui avaient abouti à une suspension de l'imam. Ce dernier semble moins inquiété. Il a pu reprendre ses prêches au bout de quelques mois.

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Tout a commencé en juillet dernier, quand Isabelle Surply, élue ex-RN et désormais divers droite, avait lancé l'alerte en publiant une vidéo d'un prêche dans lequel l'imam déclarait : «Vous, femmes musulmanes, tâchez d'obéir au doigt de vos maris, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l'islam». Deux jours plus tard, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demandait la convocation en préfecture des instances dirigeantes de la mosquée. Beauvau incriminait notamment le prêche mis en avant par Isabelle Surply. L'imam de 35 ans, Mmadi Ahamada, avait été alors suspendu de ses fonctions par la préfète de la Loire, Catherine Séguin. De nationalité comorienne, il avait été également frappé d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Isabelle Surply avait, dans les jours suivants, publié deux tweets, dans lesquels elle décrivait que la mosquée «se revendique proche d'un salafiste», «voile les petites filles», ou encore «place la femme au rang de sous-citoyenne». Une dénonciation qui a déplu au Conseil départemental du Culte musulman de la Loire, et l'a amené à la poursuivre en diffamation en décembre dernier.

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L'élue victime de menaces

L'élue souligne au Figaro avoir reçu, depuis le début de son engagement municipal, «des centaines de messages de menaces de mort, de viol, de décapitation». Après plusieurs dépôts de plainte «infructueux», elle réfléchit désormais demander une protection policière. Mais le soutien de l'État tarde à venir. Au contraire, l'élue a reçu une convocation pour un interrogatoire de première comparution le 15 avril prochain, dans le dossier de diffamation de la mosquée. Dans le courrier, le juge d'instruction dit «envisager la mise en examen» d'Isabelle Surply. Le parquet de Saint-Etienne tempère et indique au Figaro qu'elle est simplement «convoquée devant le juge d'instruction en charge du dossier». La mise en cause confie néanmoins son étonnement : «Dans cette procédure, j'avais été convoquée à une audition libre le 4 mars, où il m'avait semblé clair que le dossier était vide et qu'à l'issue de cet entretien, il y avait une possibilité d'ordonnance de non-lieu. Je ne comprends pas cet acharnement alors que j'ai simplement dénoncé des propos dangereux, qualifiés d'intolérables par le ministre de l'Intérieur lui-même !».

L'imam a repris ses prêches

De son côté, l'imam a repris ses prêches début 2022, selon l'AFP citant un représentant de la mosquée. Sur le plan judiciaire, l'homme a également saisi le tribunal administratif de Lyon, pour se défendre face à la décision de la préfecture. Il a obtenu satisfaction sur plusieurs points. En premier lieu, le tribunal a rejeté le motif de «menace à l'ordre public» invoqué par la préfecture. De même, l'interdiction de retour sur le territoire français d'une durée d'un an a été annulée. Enfin, le tribunal a autorisé l'État à ne pas renouveler sa carte de séjour, mais plutôt en raison d'un problème de forme : celle-ci présentait la mention «visiteur», alors que l'imam était salarié, en CDI. Contacté, l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) confirme au Figaro qu'il lui a été proposé mercredi dernier une «aide au retour volontaire».

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Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

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Meurthe-et-Moselle : une femme soupçonnée d'avoir écrasé son concubin

La procédure avait été initialement ouverte pour «tentative d'homicide volontaire», mais la conductrice sera finalement présentée mardi à un juge d'instruction pour «meurtre par conjoint», a précisé le procureur.

L'Humanité

« Ce qu’on veut, c’est une augmentation »

Reportage

Mobilisation sociale Quelque 80 000 personnes ont participé jeudi aux 160 rassemblements et manifestations sur les salaires, qui se tenaient à l’appel de la CGT, la FSU, Solidaires, d’organisations de jeunesse, rejoints par l’Unsa.

Stéphane Guérard

Elles sont arrivées bien en avance. Les véhicules syndicaux se positionnent à peine pour structurer le cortège parisien que Latifa et Cathy débouchent avec entrain sur le boulevard Magenta, à Paris. Pancartes rouges en l’air sur lesquelles sont inscrites leurs revendications d’accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), ces dames pétillantes puisent dans l’utilité de leur métier et le sens de leur mission un tonus qu’on imagine inépuisable.

Avec ses trente heures par semaine à accompagner plusieurs élèves, la première, contractuelle, va être contrainte de donner des cours particuliers à un second élève pour passer la barre des 1 000 euros par mois. « On gagne bien plus à l’heure en faisant du soutien scolaire pour la mairie qu’avec ce que nous paye l’éducation nationale », regrette sa collègue, dont les vingt-trois heures d’AESH lui réservent « un salaire déplorable ». Battre à nouveau le pavé, c’est pour elles ajouter leur brique à un mur de colère sociale en construction. Une colère aux multiples facettes.

Julien Bottemanne partage celle des gens énervés par les annonces gouvernementales d’un monde meilleur, du moins si Emmanuel Macron est réélu. Quelques jours après l’assurance de la ministre de la Fonction publique d’une augmentation générale des agents publics l’été prochain, via le dégel du point d’indice qui n’a plus bougé depuis douze ans, l’employé de la Caisse des dépôts et consignations ne croit que ce qu’il voit. Son salaire actuel « ne permet plus de rattraper l’inflation et l’augmentation des prix ». Ce père de famille descend pour la deuxième fois de sa vie dans la rue, car, « s’il n’est pas à plaindre, on a moins de moyens qu’avant pour s’offrir des loisirs. On peut moins profiter de la vie ». Sa solution est simple : « Une augmentation des salaires indexée sur l’inflation ».

Les promesses d’un « monde d’après » rêvé durant les confinements, Valérie Bistone n’y croit pas. L’infirmière de l’hôpital de gériatrie de Sevran a bien touché les 183 euros de plus grâce au Ségur de l’hôpital. « Mais on part de tellement loin que ce n’est même pas un rattrapage des douze ans de gel du point d’indice. Et tout est passé dans les augmentations des prix de l’essence, du gaz et de l’électricité. » Elle, présidente, aurait sa solution : « Sous Jospin, ils avaient mis en place des taxes flottantes sur les carburants. Pourquoi ne le font-ils pas maintenant ? »

 

la retraite complète les motifs de colère

Dans les rangs du cortège un peu plus clairsemés que celui du 27 janvier dernier, Frédéric Hemery a la colère de ceux qui voient les grands groupes afficher des profits record et réserver la majeure partie du fruit du travail des travailleurs aux actionnaires. Laurent, solide salarié d’Otis, a bien vu que la multinationale de l’ascenseur avait réalisé plus de 3 milliards d’euros de profits en 2021. La direction française n’a accordé aucune revalorisation générale, mais une enveloppe pour des primes au mérite. « Les plus jeunes ont trouvé la parade : comme le secteur recrute, ils vont voir ailleurs pour faire jouer la concurrence et augmenter leur salaire. Mais, passé 45 ans, ça ne marche plus. » La combine n’a donc qu’un temps. Le groupe pourrait bientôt voir une intersyndicale se créer sur les salaires. Une première.

Non loin de lui, portant le même gilet rouge CGT, Frédéric Hémery a lui aussi expérimenté la même injustice. L’ouvrier de l’usine Poissy de Stellantis (ex-PSA) raconte : « Fin février, le groupe a consenti 2,8 % d’augmentation générale, soit à peine le niveau de l’inflation, qui a depuis augmenté. Le jour suivant, le groupe annonçait plus de 13 milliards d’euros de bénéfices. Ils ont bien lâché ensuite 3 500 euros d’intéressement pour calmer les collègues. Mais l’intéressement, c’est pour une fois. Quand on touche 1 400 euros par mois, ce qu’on veut, ce n’est pas une prime, c’est une augmentation de salaire, avec des cotisations, pour que tu n’aies pas une retraite de misère. »

La retraite, justement, complète les motifs de colère. Avec les gilets bleus de l’Unsa – l’organisation a rejoint pour la première fois l’intersyndicale –, Martine Vitre, 64 ans, fonctionnaire au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis depuis quarante-deux ans, manifeste « en priorité pour la retraite ». Elle aussi a sa solution pour une vie plus digne : « On demande au moins le Smic pour les retraités. » À 30 et 33 ans, les fils de Martine vivent encore chez elle : « Financièrement, ils s’y retrouvent. » Peut-être se joindra-t-elle à la journée de manifestation des retraités, jeudi prochain. Les cheminots prendront le relais la semaine suivante. Les salaires indignes n’ont pas fini de faire défiler les gens.

Salaires et pouvoir d'achatcgtfsusolidaires
Le Figaro

Nord : alerte à la circulation de «Buddha blues», une drogue de synthèse, dans un lycée

Une alerte a été lancée par un proviseur de lycée après l'hospitalisation de deux élèves, liée à la consommation d'un cannabis de synthèse.

Le proviseur d'un lycée de Fourmies (Nord) a lancé une alerte aux parents d'élèves sur la circulation au sein de son établissement de «Buddha blues», un cannabis de synthèse, après l'hospitalisation de deux élèves, a appris l'AFP vendredi 8 avril auprès du rectorat.

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«Un produit nommé Buddha blues, appelé également PTC “pète ton crâne”, circule actuellement sur tout le territoire Sambre-Avesnois-Thiérache», a mis en garde le proviseur, dans son courrier aux parents daté du 4 avril et révélé par La Voix du Nord. Il s'agit «d'une substance chimique de synthèse qui provoque les effets du THC, la molécule psychotrope du cannabis», explique-t-il. Ce produit se consomme «sous forme d'additif liquide dans les cigarettes électroniques».

Mettant en avant «l'extrême toxicité de ce stupéfiant», le proviseur cite parmi ses effets «détresse respiratoire», «violents maux de tête», «tachycardie», «crise de paranoïa», «paralysie» ou encore «hallucinations». Selon le rectorat, le proviseur a «préféré aller vite» pour sensibiliser les parents, après «deux hospitalisations dans les derniers 15 jours» de lycéens de son établissement ayant consommé cette drogue. Mais «à l'échelle de l'académie, aucun autre cas n'est remonté», y compris de la part de la quinzaine d'établissements du même secteur que le lycée de Fourmies, directement contactés par le rectorat, a ajouté ce dernier.

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À l'initiative du proviseur, une intervention de prévention sera menée à la rentrée des vacances de printemps afin de sensibiliser les élèves. Cette drogue de synthèse, vendue sous forme liquide ou de poudre, circule depuis plusieurs années de manière sporadique dans les établissements scolaires en France. Lors d'une des premières alertes rendues publiques, dans un établissement de Brest, la brigade des stupéfiants du Finistère avait notamment fait état de «crises de paranoïa» parmi des adolescents consommateurs de ce produit qualifié de «hautement dangereux».

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Mort d'Yvan Colonna : nouveaux heurts à Bastia, un manifestant blessé

La famille du militant indépendantiste, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a annoncé mercredi avoir engagé une action en justice contre l'État pour son agression mortelle par un co-détenu dans la prison d'Arles.

Le FLNC tapi dans l’ombre d’un retour à la lutte armée en Corse

Les services de renseignement observent les tensions que connaît actuellement l’île de Beauté.

Genre «autre» dans un test d'anglais en 3e : le ministère de l'Éducation nationale évoque une «erreur»

Dans un examen de langue vivante destiné aux élèves de troisième, les candidats étaient invités à mentionner leur sexe : masculin, féminin... ou «autre». Le ministère a reconnu une «erreur» et a retiré la proposition.

L'Humanité

À Villeurbanne, les fourchettes solidaires se mobilise pour les familles à la rue

Des associations villeurbannaises se mobilisent pour organiser des cantines populaires dont les recettes servent à mener des actions sociales d’urgence. Fin mars, l’édition des Fourchettes solidaires a permis de financer des nuits d’hôtel pour une famille sans abri.

Loan Nguyen

Au milieu des effluves d’oignons et de poivrons qui mijotent dans une énorme casserole sous l’œil expert de Taous, 62 ans et bénévole à l’association Monod Solidaire, une quinzaine de militants s’activent à couper, éplucher, mélanger dans les locaux de l’Île égalité.

Situé dans le quartier de Cusset, à Villeurbanne, cet ancien atelier de cordonnerie laissé à l’abandon a été réquisitionné par le collectif Solidarités Cusset en novembre 2020. Entre des fresques de dinosaures – traces d’une précédente occupation –, un graff « Liberté » surplombe des peintures murales de personnages réclamant un logement pour tous et toutes et la régularisation de tous les sans-papiers, des flyers appelant au boycott d’Israël jouxtent des dessins d’enfants.

« Des épiceries gratuites»

« On était en plein confinement, la plupart des associations avaient suspendu leurs activités, notamment la distribution alimentaire.  L’idée, en réquisitionnant cet immeuble, c’était à la fois de loger des gens – une dizaine de personnes sont hébergées ici – mais surtout d’avoir un lieu pour organiser des initiatives comme des épiceries gratuites », explique Frédéric, 27 ans, membre du collectif Solidarités Cusset.

Après plusieurs mois de bras de fer avec la fondation propriétaire du terrain, les défenseurs de l’Île égalité ont obtenu de la municipalité de Villeurbanne qu’elle préempte le terrain, laissant au collectif Solidarités Cusset un peu de répit face à la menace d’expulsion. « On est en train d’essayer de négocier une convention avec la mairie pour pérenniser vraiment notre action », précise Frédéric.

Un squat pas comme les autres

En attendant, ces militants sont parvenus à développer de nombreuses activités et à s’inscrire dans le paysage associatif local, donnant une légitimité particulière à ce squat pas comme les autres. Rayonnant bien au-delà du strict milieu anarchiste – même si l’autogestion reste la règle ici –, l’Île égalité draine habitants du quartier, bénévoles du centre social, associations locales comme Entraidons-nous et l’association Monod Solidaire parmi de nombreux autres adeptes. Des cours de français langue étrangère aux permanences d’aide administrative en passant par des ateliers d’autodéfense féministe, une laverie gratuite, des projections, des activités pour enfants, des soirées de soutien aux salariés en lutte comme les livreurs à vélo ou les General Electric, les initiatives sont multiples mais toujours à vocation sociale et politique.

Un réseau de parents et d’enseignants

Ce dimanche-là, c’est salade, pizza et crumble au menu des Fourchettes solidaires, une cantine populaire dont la recette sera reversée ce jour-là au collectif Renan sans toit, composé de parents et d’enseignants de l’école voisine pour héberger des familles sans abri. Pendant que la pâte à pizza lève, Dan, administrateur du centre social voisin, Mustapha, primo-arrivant marocain, et Adrien, membre fondateur du collectif Solidarités Cusset, s’affairent à détailler pommes et bananes pour le dessert. « C’est la troisième fois que je viens ici », explique Mustapha, 27 ans, qui a connu l’Île égalité en prenant des cours de français.

« Faire de la politique d’une autre manière »

Pour Adrien, ces actions très concrètes sont l’occasion de « faire de la politique d’une autre manière ». « On mène aussi bien des actions de solidarité immédiate comme celle-ci que des initiatives de soutien à un ensemble de luttes anticapitalistes, féministes, antiracistes… en mettant nos locaux à disposition », explique Adrien.

Aya Nakamura dans la sono, on achève les derniers préparatifs en dansant pendant que certains commencent à sortir tables et chaises devant le local. Safia, elle aussi administratrice au centre social, fait revenir des tranches d’aubergine accroupie devant un réchaud pendant que son fils de 7 ans joue avec d’autres enfants dans un coin jeux spécialement aménagé. « On va jouer à l’école ! » propose Kyllian, 12 ans, en écrivant à la craie sur un tableau noir improvisé. « C’est souvent un problème pour pouvoir assister à des initiatives militantes quand on a des enfants dans le milieu alternatif. Ici, je peux venir avec eux, ils ont une place », apprécie Safia.

Financer des nuits d’hôtel

Vers midi et demi, c’est l’heure de faire les pizzas : Norbert, pizzaiolo pendant trois ans et maintenant retraité, décide de former Mustapha à l’art délicat de l’étalage de pâte et de l’enfournage dans l’authentique four à pizza qui trône, imposant, à côté des sacs de frappe destinés aux sports de combat dans l’ex-salle des machines de l’atelier de cordonnerie. « T’as le coup de main ! T’es un pizzaiolo dans l’âme ! » se réjouit Norbert, alors que les dizaines de personnes qui arrivent se délectent des premières parts. Au final, ce repas solidaire aura permis à Renan sans toit de récolter environ 200 euros, de quoi financer un week-end de nuits d’hôtel à la famille que le collectif héberge la semaine à l’école voisine.

www.solidarites-cusset.org

« Il a fallu occuper l’école pour mettre des enfants à l’abri »

3 questions à…    Anne-Sophie Huchard, représentante du collectif Renan sans toit

Comment est né le collectif Renan sans toit ?

Nous faisons partie du réseau Jamais sans toit, qui fédère les comités de soutien de différentes écoles de l’agglomération lyonnaise. À l’école Ernest-Renan, le collectif regroupant enseignants et parents s’est créé à l’automne, quand nous avons vu arriver énormément d’élèves sans abri, puisqu’un bidonville s’était installé sur le secteur. Face à l’afflux de familles, nous avons décidé d’occuper le gymnase municipal car l’école était trop petite pour héberger ces 50 personnes. Petit à petit, les familles ont pu être orientées vers d’autres solutions d’hébergement, mais, entre-temps, de nouvelles familles sont arrivées dans le bidonville. Nous avons réussi à leur trouver une solution, mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait encore une autre famille qui vivait isolée dans une caravane et qui ne nous avait jamais sollicités.

Quelle est la situation de cette famille actuellement ?

Il s’agit d’une famille de deux parents et un enfant de 6 ans scolarisé en maternelle. Ils ont vécu en tente avant de trouver une caravane, mais ils n’ont ni eau ni électricité. Avec leur accord, nous avons décidé d’occuper l’école Ernest-Renan depuis le 21 mars pour leur permettre de souffler un peu, mais il va falloir que l’État leur trouve un hébergement d’ici les prochaines vacances car nous ne pourrons pas occuper l’école pendant les vacances. Et, pour l’instant, la Maison de la veille sociale nous dit que les places sont toutes pourvues et qu’ils n’ont pas l’intention d’en ouvrir de nouvelles.

Le collectif Jamais sans toit occupe chaque année des écoles pour mettre à l’abri des familles sans domicile, comment expliquer que cette mission repose encore sur les enseignants et les parents ?

Nous répétons à longueur de temps que l’hébergement d’urgence est un droit. Or, dans la métropole de Lyon, on recense encore 94 enfants qui dorment dans la rue. Et il ne s’agit que de ceux dont nous avons directement connaissance, donc on peut probablement multiplier ce chiffre par trois. C’est scandaleux qu’en 2022, des enfants dorment encore dehors ! Même s’il y a eu un peu plus de moyens accordés, ça ne suffit pas. Quand on connaît le nombre de logements vides qui existent, on sait qu’il y aurait largement de quoi héberger toutes ces personnes.

solidaritéAssociations
Le Monde

Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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Les trésors d’Antibes

Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

La Presqu’île et le Cap d’Antibes

Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

Juan-les-Pins, côté nature et jazz

Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

www.antibesjuanlespins.com

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Le Figaro

Envoyer un CV sert-il encore vraiment à quelque chose?

Frédéric De Monicault

NOS CONSEILS - De plus en plus de candidatures arrivent sous forme d'une vidéo. Simple effet de mode ou tendance que les recruteurs suivront, qu'ils le veuillent ou non ?

Démodé, le CV? En tout cas, les candidats ne prennent plus systématiquement la peine d'adresser un déroulé complet de leur parcours. Qu'il s'agisse de répondre à une offre ou de se manifester spontanément, ils sont de plus en plus nombreux à «pitcher» leur candidature en quelques mots seulement : nom, prénom et deux ou trois indications supplémentaires, pas plus.

Il est vrai que d'autres médias que le fichier PDF ou Word se prêtent bien à une telle présentation succincte. Une courte vidéo peut mettre en scène ces quelques mots ou la présentation d'un projet auquel le candidat a participé dans sa carrière. Reste le poids de l'héritage : les entreprises, habituées à trier des CV, se contentent-elles d'une mise en relation aussi condensée?

Pénurie de compétences

«Le candidat qui réduit son CV à sa plus simple expression et ne s'embarrasse pas d'une lettre de motivation se dit que le marché a trop besoin de compétences pour ne pas exiger des figures obligées», observe Christophe Hebert, dirigeant de Bluecoders, une plateforme de recrutement dans les technologies.

Ce sont des marchés tendus comme la tech où il n'y a pas suffisamment de profils pour répondre à la demande des entreprises. «On arrive à un point où la situation fonctionne presque en sens inverse : à charge pour l'employeur de séduire le candidat. Ce serait presque à l'entreprise d'écrire une lettre de motivation !»

Trajectoires semblables

Dans de nombreux secteurs en quête de talents, le CV est d'autant moins un sésame que la plupart des parcours se ressemblent : des formations similaires, des stages dans les mêmes entreprises, une bonne maîtrise des langues, des activités extraprofessionnelles valorisantes… Pour un peu, un recruteur qui reçoit un message très bref d'un candidat sait déjà que celui-ci coche beaucoup de cases.

Goût pour l'innovation

Et si les entreprises reprenaient cette démarche à leur compte, en incitant à se passer de CV? «Le recrutement sans CV est une approche innovante. Elle ouvre la porte à de nouveaux profils ainsi qu'aux meilleurs talents tout en différenciant l'entreprise par rapport à la concurrence», expose Éric Ravoire, directeur général de Gallimo, gestionnaire d'immobilier commercial.

S'affranchir d'un résumé formaté des expériences et des diplômes permet d'identifier des candidatures qui n'émergent pas avec les procédures classiques de sélection. «C'est une nouvelle voie qui fait passer les savoir être et les aptitudes avant les diplômes, une voie très utile pour identifier les profils les plus motivés», estime Éric Ravoire.

Nouveaux outils

Galimmo réfléchit actuellement à la mise en place de ce type de processus de recrutement, beaucoup moins académique que par le passé. De nouveaux outils sont en gestation, comme un questionnaire précis, tourné à la fois vers les compétences, les connaissances et les qualités humaines.

«Une approche plurielle qui convient bien à notre secteur en mutation, commente Éric Ravoire. L'entreprise est à la recherche de profils sachant intégrer une multiplicité d'enjeux : investissement, consommation, urbanisme, environnement, réglementation…»

Prudence malgré tout

Tous les dirigeants ne sont pas sur la même ligne sur cette idée d'un CV en pointillé. «Très souvent, ce document permet de structurer un échange, insiste Xavier Pinon, cofondateur de Selectra, un comparateur d'offres dans de nombreux domaines (énergie, internet, assurances…), les différents éléments du CV vont même guider les questions du recruteur.»

Autre cas de figure : après une entrée en matière sans CV, l'entreprise demandera au candidat qu'il lui transmette une série d'informations. Bref, le CV arrivera tôt ou tard dans la boucle…

Grohe: «Nous croyons dans la valeur de nos équipes»

Grohe France occupe la 14e place du palmarès Bestworplaces dans la catégorie 50 à 249 salariés.

Accenture: «Un nouvel équilibre entre travail et vie privée»

Accenture occupe la 5e place du palmarès Best Workplaces dans la catégorie 2500 salariés et plus.

Koesio: «Créer une culture commune»

Koesio occupe la 8e place du palmarès Best Workplaces dans la catégorie 2 500 salariés et plus.

L'Humanité

Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer

Actu

À l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.

Marcel Guedj

Avant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.

Durabilité

Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.

Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.

Matériel

  • Spatule
  • Cutter
  • Savon liquide
  • Papier abrasif à grain fin
  • Alcool à brûler
  • Chiffon

La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes

  1. Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
  2. Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
  3. Laisser sécher un quart d’heure.
  4. Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
  5. Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
  6. Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.

Pour une excellente étanchéité

Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bricolage
Le Monde

Aix-en-Provence, une pépite de destination

Une destination de rêve en toutes saisons

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La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.

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Une ville multifacettes où l’on se promène

Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !

Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.

Une parenthèse d’art et de culture

Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.

Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.

La campagne aux portes de la ville

Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.

Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.

www.aixenprovencetourism.com

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L'Humanité

Compte formation piraté. Le mode d’emploi pour faire rétablir vos droits

Actu

Si, comme des milliers de bénéficiaires, vous avez été victime d’arnaque visant à siphonner votre « compte formation », pas de panique, ces sommes ne sont pas perdues. Suivez le guide.

Mélanie Mermoz

Depuis juillet 2021, il n’est plus possible de transférer ses heures acquises au titre du droit individuel à la formation sur son compte personnel formation (CPF). Le rythme des appels et emails concernant ce sujet ont ralenti, sans disparaître tout à fait. Après les escroqueries à la rénovation énergétique, les arnaques CPF ont été la plaie des derniers mois.

Le procédé est toujours le même

Il faut dire que le public potentiel est important : en France, 38 millions d’actifs bénéficient de droits au titre du CPF. Entre 2020 et 2021, 4 948 signalements ont été remontés aux services de l’administration (chiffre RTL). Le nombre de victimes est sans doute encore plus important.

Ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF.

Le procédé est toujours le même : vous recevez un appel ou un courriel vous invitant à profiter d’une formation « gratuite ». Au téléphone, la personne, qui dit appartenir à la plateforme Mon compte formation, vous propose de vous aider à faire valoir vos droits à la formation. Pour cela, elle a simplement besoin que vous lui donniez votre numéro de Sécurité sociale et le mot de passe de votre compte personnel de formation. Si vous n’avez pas encore créé de compte, elle vous propose de vous aider à le faire.

Pas question d’accepter : ni la Caisse des dépôts, qui gère la plate­forme, ni Pole emploi, ni le ministère du Travail n’appellent au sujet de votre CPF. Le but de votre interlocuteur est de vous soutirer ces informations et de vous inscrire à une formation « bidon », et donc de récupérer l’argent de votre CPF.

Inscrit à votre insu ? C’est une fraude !

Si vous avez été victime de cette arnaque, tout n’est pas perdu. La première chose à faire est d’immédiatement changer votre mot de passe – le mieux est d’en créer un complexe, dédié à ce seul usage, et de le noter.

Ensuite, consultez votre historique CPF. Vous pourrez alors voir les connexions dont vous n’êtes pas l’auteur. Si vous vous rendez compte que vous avez été inscrit à votre insu à une formation, il s’agit bien sûr d’une fraude. Avant de la signaler, multipliez les captures d’écran pour pouvoir appuyer votre plainte.

Effectuer un signalement

Vous allez, en effet, avoir besoin de différents éléments : le numéro de téléphone ou l’adresse e-mail avec laquelle les escrocs vous ont contacté, les dates et heures auxquelles ils se sont connectés à votre compte, le nom de la formation à laquelle ils vous ont inscrit, les coordonnées de l’organisme de formation, le numéro du dossier de formation, le montant détourné...

Vous pouvez vous faire aider par la plateforme Info escroqueries du ministère de l’Intérieur, au 0 805 805 817 (appel gratuit). Ces éléments collectés, vous pouvez effectuer alors un signalement sur la page « Avertissement » de la plateforme Mon compte formation. Cette démarche a une utilité à la fois collective (faire radier les organismes malhonnêtes) et individuelle : si la tromperie est avérée, votre CPF sera recrédité du montant détourné. Porter plainte auprès de la police est la dernière étape.

droit du travailformation professionnelle
Le Figaro

TikTok est devenu l'application où les internautes dépensent le plus d'argent

Chloé Woitier

Les utilisateurs du réseau social ont dépensé 840 millions de dollars entre janvier et mars pour offrir des cadeaux virtuels à leurs créateurs favoris.

TikTok vient de réaliser une petite révolution. La plateforme vidéo chinoise est devenue au premier trimestre 2022 l'application où les internautes ont dépensé le plus d'argent. Habituellement, le sommet du classement est réservé aux jeux mobiles, et plus particulièrement à ceux ciblant en premier lieu les joueurs chinois comme Honor of Kings ou PUBG Mobile. TikTok vient secouer ces vieilles traditions.

D'après le cabinet Data.ai (le nouveau nom de AppAnnie), pas moins de 840 millions de dollars ont été dépensés dans TikTok au premier trimestre, soit 40% de plus qu'en fin d'année 2021. Ce bond est dû au marché américain : à lui seul, il représente 310 millions de dollars de dépenses, soit 37% du total. Suit la Chine, avec 218 millions de dollars (26%). «Les autres principaux marchés incluent le Koweït, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite, le Royaume-Uni, la Russie, le Japon, la France et l'Italie», poursuit Data.ai.

Des cadeaux virtuels pour se faire remarquer des influenceurs

Mais dans quoi les internautes dépensent-ils de l'argent ? Cela n'est pas très connu des non-utilisateurs de TikTok, mais l'application vend une monnaie virtuelle. Cette dernière sert à acheter des «cadeaux virtuels», qui prennent la forme d'émojis. Ces cadeaux peuvent être envoyés à des créateurs de contenus quand ils diffusent une vidéo en direct.

Par exemple, une rose virtuelle vaut une pièce, un donut 30 pièces, une casquette 99 pièces, un canard 299 pièces, un chat 3999 pièces et un bélier 9999 pièces. Un pack de 36 pièces vaut 0,50 euro, un pack de 700 pièces s'échange contre 11,39 euros, et il faut dépenser 116,15 euros pour obtenir 7000 pièces.

L'envoi de cadeaux virtuels a deux utilités. Tout d'abord, donner de l'argent à l'influenceur. Ce dernier peut convertir ses cadeaux en «diamants», une autre monnaie virtuelle échangeable contre des euros ou des dollars. Au passage, TikTok empoche 50% de commissions. L'envoi de cadeaux augmente aussi les chances de se faire remarquer par le créateur, et que celui-ci dise un petit mot pour le généreux spectateur.

Des abus

Certains créateurs peu scrupuleux n'hésitent pas à abuser de ce système pour pousser leurs fans les plus influençables à leur envoyer des cadeaux virtuels. D'autres font la promotion de comptes TikTok tiers, et poussent leurs spectateurs à s'y abonner, si leurs propriétaires leur envoient de généreux cadeaux.

À lire aussiQuand les réseaux sociaux encouragent les internautes à financer les influenceurs

Les créateurs de vidéos sont aussi incités à acheter des pièces afin d'accroître la visibilité de leurs contenus sur la plateforme. Et ainsi gagner plus de fans.

Ce sont les plateformes chinoises de vidéos en direct qui ont inventé le système des cadeaux virtuels. Ce principe a depuis été copié par les autres réseaux sociaux occidentaux. On peut aussi envoyer des cadeaux sur Twitch, YouTube, ou Facebook Live.

À VOIR AUSSI - Aurélie David : «TikTok est devenu incontournable pour les marques»

Flop pour Truth Social, le réseau social créé par Donald Trump

Le réseau social lancé par l’ancien président américain en février, après ses déboires avec Twitter, a désormais disparu dans les tréfonds des téléchargements sur l’App Store américain.

Un robot Spot de Boston Dynamics patrouille sur le site archéologique de Pompéi

«Spot» aide les équipes de préservation et les archéologues à mieux protéger les zones mises à jour de la cité antique.

Le groupe qui doit fusionner avec le réseau social de Donald Trump s'affaisse en Bourse

L'action DWAC a perdu 14% à l'ouverture du Nasdaq.

Le Figaro

Un «délit de non-partage des tâches domestiques», est-ce bien sérieux?

Aziliz Le Corre

ANALYSE - La reconnaissance d’une sphère publique et d’une sphère privée permet de limiter la puissance de l’État-Léviathan et de se prémunir contre l’extension incontrôlée de tout pouvoir.

«Le privé est politique.» C’est ce qu’a déclaré Sandrine Rousseau le 21 mars dernier dans l’émission Twitch «La présidentielle selon Madmoizelle». Elle a ajouté qu’elle souhaitait instaurer un «délit de non-partage des tâches domestiques» qui permettrait de sanctionner le conjoint qui ne prend pas sa part des tâches ménagères ou parentales. Selon une enquête Ifop paru le 7 avril 2022, aussi étonnant que cela puisse paraître, une femme interrogée sur deux (50%, contre 44% des hommes) se dirait aujourd’hui favorable à l’instauration de ce délit.

Le slogan, que la membre du parti EELV reprend à son compte, est emprunté à l’activisme du féminisme radical des années 1970. Selon ces militantes, le sexisme était d’abord une affaire personnelle et la vie privée, le lieu privilégié de la «domination masculine».

À lire aussiPrimaire écologiste: les sorties polémiques de Sandrine Rousseau qui ont fini par agacer les Verts

La part importante des sondés adhérant à l’instauration de ce délit pose question. Certes, il soulève l’absence d’équité dans la division sexuelle du travail domestique: la majorité des Françaises (57%) déclarent toujours en faire «plus» que leur conjoint, contre 37% qui disent en faire «à peu près autant» et seulement 8% qui se prévalent d’en faire «moins» que lui. Mais, pour la majorité des personnes favorables à cette infraction, celle-ci serait avant tout symbolique.

Dans les faits, le sondage nous indique que seuls 14% des personnes en couple pourraient y avoir recours, ce qui représente cependant un potentiel d’un million de plaintes, si l’on extrapole le pourcentage de personnes «certaines» d’y avoir recours (sur la base des 30 millions de personnes vivant actuellement en couple).

Cette irruption du politique dans la sphère privée romprait avec la distinction philosophique et juridique d’espaces privé et public, héritée des Lumières. Selon la tradition libérale, le «public» désigne l’État, les pouvoirs publics et leurs représentants au service du bien commun, quand le «privé» relève de la vie personnelle des individus.

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La reconnaissance d’une sphère publique et d’une sphère privée permet de limiter la puissance de l’État-Léviathan et de se prémunir contre l’extension incontrôlée de tout pouvoir. Pour séparer ces deux sphères, les penseurs libéraux du contrat social ont élaboré la théorie d’une communauté politique neutre. Ainsi, la vie publique préserve la dimension universelle de l’individu, et en exclut les particularismes, comme les traditions culturelles ou religieuses des personnes. Il ne peut donc pas, non plus, interférer dans la gestion des tâches domestiques.

Mais ne faut-il pas penser, comme Sandrine Rousseau, que la séparation qu’opère la modernité entre homme public et homme privé est une illusion? Selon Marx, «l’émancipation humaine» ne peut se réaliser «que lorsque l’homme a reconnu et organisé ses propres forces comme forces sociales et ne sépare donc plus de lui la force sociale sous la forme de la force politique». Autrement dit, on ne peut scinder le lieu politique des éléments qui l’engendrent (conditions sociales, appartenances religieuses et communautaires…), sinon la politique se prive des moyens d’agir efficacement sur la société, estime-t-il. Ce serait donc, au contraire, en tenant compte des particularismes des individus que le politique pourrait réellement transformer la vie des citoyens. Ce raisonnement sera à l’origine de la pensée des mouvements activistes des années 1960 et 1970.

Renoncer aux libertés

Au XIXe siècle, Tocqueville nous mettait déjà en garde contre cette tendance, qu’il nommait le «despotisme démocratique». En confiant progressivement chaque parcelle de leur intimité à l’État, les individus déposent entre ses mains l’intégralité de leur vie. L’État est sommé de mettre en œuvre les moyens de leur épanouissement, en intervenant jusque dans la vie du foyer. Chacun renonce ainsi, pas à pas, à ses libertés pour satisfaire ses passions: celle de l’égalité et celle du bien-être, du confort matériel, ses «petits et vulgaires plaisirs», écrit l’auteur de La Démocratie en Amérique.

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Contre cette insertion d’un État tout puissant, mû par des intentions bienveillantes et égalitaires, dans la vie intime des citoyens, une des exigences essentielles de la politique contemporaine est de maintenir un espace qui protège l’intimité des individus.

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Louise El Yafi: «Beaucoup de Français d'origine immigrée n'en peuvent plus d'être assignés»

ENTRETIEN - Dans son premier essai Lettre à ma génération, la juriste refuse toute assignation à résidence identitaire, et explique que la droite radicale et la gauche radicale ont prospéré en l'absence d'un vrai récit républicain.

«Disney, école, sport, réseaux sociaux... Le lobbying trans s'introduit à tous les niveaux de la société»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Disney promet de favoriser les personnages issus de la communauté LGBT et des minorités raciales. Ces grandes firmes culturelles participent à la promotion de l'idéologie trans, en faisant fi des intérêts de l'enfant, expliquent les cliniciennes Caroline Eliacheff et Céline Masson.

Condamnation de Nicolas Sarkozy: «François Hollande a créé le PNF pour casser la droite et ça a porté ses fruits»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'ancien président de la République a été condamné à trois ans de prison dont un ferme dans l'affaire des écoutes. Pour l'ancien juge d'instruction et avocat de Paris Hervé Lehman, ce verdict contraste avec les peines prononcées à l'égard d'un ancien ministre socialiste.

L'Humanité

Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie

Actu

Un nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.

Noé Blouin

Un nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.

« Empathie naturelle »

S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.

Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.

La naissance d’une fratrie

Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.

Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »

Famille
Le Figaro

Affaire Jean-Jacques Bourdin: l’enquête pour agression sexuelle classée sans suite

Le journaliste de RMC était depuis janvier visé par une enquête du parquet de Paris après la plainte de l’ex-présentatrice météo de BFMTV, Fanny Agostini.

L’enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin a été classée sans suite, a annoncé vendredi le journaliste dans un communiqué transmis par son avocat, Me Christian Saint-Palais. Une décision prise le 7 avril pour prescription de l’action publique, a confirmé le parquet de Paris. «J’ai toujours fermement contesté les faits qui m’étaient reprochés», a souligné Jean-Jacques Bourdin, dénonçant «l’instrumentalisation publique de cette procédure».

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En janvier dernier, Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de BFMTV, avait déposé plainte contre l’intervieweur politique pour «tentative d’agression sexuelle» pour des faits remontant à 2013, à Calvi, en Corse, en marge d’un tournoi de pétanque entre personnalités. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris. Et alors que l’intéressé avait immédiatement nié les faits, la direction de BFMTV/RMC avait ouvert une enquête interne pour «s’assurer qu’aucun fait de ce type n’a été porté à la connaissance des managers».

» LIRE AUSSI - Jean-Jacques Bourdin dit attendre «sereinement les décisions qui seront rendues» par la justice

Si dans un premier temps, Jean-Jacques Bourdin a été maintenu à l’antenne de BFMTV et RMC, il est rapidement devenu difficile pour le journaliste d’exercer son métier. Plusieurs de ses invités, dont Yannick Jadot, ayant annulé leur venue à son micro à cause des accusations qui pesaient sur lui, Marc-Olivier Fogiel, le patron de la chaîne info, a préféré le suspendre de l’antenne le temps de l’enquête. L’affaire étant désormais classée, quid de l’avenir de Bourdin sur BFMTV et RMC? Reviendra-t-il prochainement? Cette saison de la présidentielle était censée être la dernière du journaliste de 72 ans à la tête de l’interview politique.

Le Figaro

Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage

Léa Mabilon

Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.

De vieux dossiers ressurgissent depuis la gifle donnée par Will Smith à Chris Rock, lors de la cérémonie des Oscars, le 27 mars dernier. Alors que chacun commente, et souvent condamne, l'acte violent du comédien oscarisé (pour son rôle dans La méthode Williams), une vidéo datant de 2019, diffusée sur la plateforme Reddit, vient de refaire surface sur Internet. Celle-ci provient d'un ancien live Instagram tourné par Jada Pinkett Smith, chez le couple, dans laquelle cette dernière interroge Will Smith sur leur mariage.

Dans ce court extrait, l'actrice et mère de leurs trois enfants - Jaden, Willow et Trey-, commence par évoquer leur thérapeute, Esther Perel, invitée de son émission Red Table Talk , diffusée sur Facebook Watch. L'objectif pointé sur le visage de son mari, Jada Pinkett Smith demande alors : «Dirais-tu qu'elle a contribué à ce que toi et moi nous redéfinissions notre relation ?» Et l'interviewé de rétorquer : «Je dirais surtout que tu n'as pas à me filmer sans me le demander.»

Si le ton reste cordial entre les deux conjoints, l'insistance de Jada Pinkett Smith semble continuer d'irriter l'acteur. «Dirais-tu qu'elle nous a aidés à guérir les blessures que nous nous sommes causées?». Ce à quoi, Will Smith reprend : «Ma présence sur les réseaux sociaux est mon pain et mon beurre, d'accord ? Tu ne peux pas m'utiliser comme ça pour tes réseaux sociaux. Je suis tranquille chez moi, donc ne commence pas.»

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Mensonges et trahisons

Peu de temps après cette vidéo, Jada Pinkett Smith s'était confiée sur son mariage, dans le cadre de son talk-show. Face à la thérapeute, elle avait abordé les questions de trahison et d'infidélité au sein des couples. «Tout le monde pense que dès que vous découvrez qu'il y a une liaison, vous devez divorcer», avait déclaré l'épouse de l'acteur, comme le rapporte News Week . Et d'ajouter : «On me demande souvent s'il y a eu de l'infidélité dans ma relation avec Will. La réponse est non, mais il y a eu d'autres trahisons du cœur qui ont été bien plus importantes que de l'infidélité.» En 2020, soit près d'un an plus tard, elle avouera cependant avoir eu une relation extraconjugale avec le chanteur August Alsina.

Will Smith et son épouse ont connu des hauts et des bas et ne s'en sont jamais cachés. En 2015, l'acteur du Prince de Bel-Air expliquait d'ailleurs lors d'une interview au site Entertainment Online : «Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que ce soit facile. C'est comme si notre mariage était la chose la plus difficile, atroce et épuisante de notre vie». Atroce, mais durable.

Le couple Brigitte et Emmanuel Macron : "Leur 'charnellité' est très présente"

Le 25 août 2021, l'auteure Gaël Tchakaloff publiait Tant qu’on est tous les deux, et tentait de raconter l’amour de Brigitte et Emmanuel Macron, resté intact face au pouvoir.

«J'aurais dû être prise en charge» : Alicia Vikander révèle qu'elle ne s'est pas sentie «protégée» durant le tournage de scènes de sexe

La comédienne s'est confiée au magazine Harper's Bazaar sur «la pire chose qui soit» à filmer selon elle : les scènes intimes.

Six mois d'amour : Lily-Rose Depp de nouveau immortalisée avec un jeune rappeur français

Lily-Rose Depp et Yassine Stein ont été photographiés ensemble, bras dessus, bras dessous, lors d’une sortie à Los Angeles, le lundi 4 avril.

L'Humanité

Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri

Actu

Peu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !

Noé Blouin

Du goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs. 

Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.

Osez la version sucrée

Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec. 

Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I

l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.

Côté branche : velouté gourmand

Ingrédients pour 4 personnes :  600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.

  1. Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
  2. Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
  3. Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
  4. Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
  5. Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
  6. Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.

Côté rave : ravioles de céleri aux champignons

Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.

  1. Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
  2. Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
  3. Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
  4. Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
  5. Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
  6. Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.

    À lire

    Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.

        À voir

        Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.

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        Bon et sainrecettes
        Le Figaro

        Rugby : Dan Carter réussit son défi fou de réussir 1.598 pénalités en 24 heures (vidéo)

        David Reyrat

        SCAN SPORT. L'ancienne star a accompli cet exploit afin de récolter des fonds pour l'Unicef.

        Il voulait voir ce qu'il avait «encore dans le ventre». À 40 ans, le jeune retraité peut être rassuré. Dan Carter s'était lancé le défi de réussir 1.598(comme le nombre de points qu'il a inscrit sous le maillot noir, un record mondial) pénalités en 24 heures afin de récolter des fonds pour l'Unicef en faveur des enfants démunis des îles du Pacifique.

        Au bout de l'effort, l'ancienne star des All Blacks a relevé le pari. En métronome. À l'Eden Park d'Auckland, terrain de ses nombreux exploits passés, il a tapé 1.637 coups de pied (sur la ligne des 22 mètres) pour atteindre les 1.598 réussis. Soit un pourcentage de réussite de 98% ! Et 66 coups de pied tentés en moyenne par heure...

        « Quand vous faites quelque chose de beaucoup plus grand que vous et voir les dons qui montent à l'écran, ça vous inspire vraiment à tenir ».

        Dan Carter a reconnu avoir terminé en serrant les dents à cause de «grosses douleurs» aux quadriceps, qu'il a dû se faire régulièrement masser. «Mais quand vous faites quelque chose de beaucoup plus grand que vous et voir les dons qui montent à l'écran, ça vous inspire vraiment à tenir», a ajouté la légende. Qui s'est dit « très ému» à la fin de ces 24 heures. «Je veux juste aller dans le Pacifique et leur donner l'argent », a-t-il aussitôt commenté. Précisant cependant que sa «priorité immédiate » était d'aller… dormir.

        Plus de 240.000 euros recueillis

        Cette performance a permis à Dan Carter de récolter 380.000 dollars néo-zélandais (soit 240.000 euros) pour améliorer l'assainissement de l'eau destinée à 134 000 enfants à Kiribati, aux Îles Salomon et à Vanuatu. Une somme qui peut encore grossir puisque l'appel aux dons est toujours ouvert via le site dédié à ce ''kickathon'' : (https://dancarter.com/kickathon).

        Top 14: Le bel hommage de Dupont et Ntamack à Ugo Mola

        Romain Ntamack et Antoine Dupont sont en tournée de promotion pour la mise en avant du film « Le Stade…

        Rugby : quand Dupont et Ntamack ... rencontrent Macron à la radio

        LE SCAN SPORT - Les deux stars du Stade Toulousain et du XV de France ont croisé le président de la République ce matin dans les locaux de France Inter.

        Rififi à Biarritz : Blanco évincé, "Galactiques" révoqués, Brusque élu, la justice saisie

        Exclu de l'association amateur du BO, Serge Blanco a convoqué une Assemblée générale. Qui a voté à l'unanimité la mise à l'écart de la direction actuelle et nommé Nicolas Brusque président. La justice tranchera le 19 avril.

        L'Humanité

        Rive gauche à Paris, sur la piste des communards

        Actu

        Si Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.

        Lea Desportes

        Entre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.

        Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.

        à défaut de mémorial, une place

        Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery­ Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.

        Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.

        un toast au « temps des cerises »

        Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.

        Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.

        Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles

        1. Départ de la station de métro les Gobelins.

        2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).

        3. La manufacture des Gobelins.

        4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.

        5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.

        6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.

        Découverte
        Le Figaro

        Mali : la famille du journaliste Olivier Dubois déplore «un an de néant» et demande sa libération

        Amaury Coutansais Pervinquière

        Le journaliste Olivier Dubois, enlevé au Mali le 8 avril dernier, est le seul otage français détenu par un groupe terroriste.

        Olivier Dubois, journaliste qui collaborait avec Libération, Le Point et Jeune Afrique est retenu depuis un an au Mali. Il est, à ce jour, le seul Français détenu par un groupe terroriste. Le 8 avril dernier à Gao, dans le nord du Mali, les séides du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), l'un des principaux groupements terroristes sahéliens, l'enlève. Depuis, «tous les efforts sont déployés, sans relâche, par les différents services compétents de l'État pour obtenir sa libération», garantit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

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        L'Élysée «assure [la famille] de son indéfectible soutien, de sa compassion dans cette douloureuse épreuve et de la pleine mobilisation des services de l'État pour mettre un terme à cette insupportable séquestration» et de «la condamnation par la France de toutes les formes de terrorisme». Auprès de nos confrères de FranceInfo , la sœur d'Olivier Dubois, Canèle Bernard, déplore le manque de communication du ministère des Affaires étrangères : «C'est un an de néant».

        Reçue à deux reprises au Quai d'Orsay, la famille n'a pas obtenu d'informations sur sa localisation ou son état de santé : «À chaque fois, ces rencontres ont eu lieu après des interventions dans les médias. Ce qui nous embête, c'est de devoir passer par la presse pour avoir une réaction du gouvernement. Pourquoi est-ce que le silence est le plus total sur sa situation ?», ajoute sa sœur. Pour le ministère, «en matière d'enlèvement à caractère terroriste, la discrétion est une condition essentielle de l'efficacité de l'action de l'État et de la sécurité de nos compatriotes détenus en otage». «Un travail inlassable est mené par nos équipes diplomatiques, nos militaires et les services compétents», avait déjà assuré Emmanuel Macron le 11 janvier lors de ses vœux à la presse.

        La famille a publié une vidéo sur les réseaux sociaux montrant plusieurs personnalités comme les journalistes Elise Lucet, Gilles Bouleau et Florence Aubenas mais aussi l'acteur Yvan Attal, ainsi qu'une pétition se concluant par : «c'est pourquoi nous demandons aux Français aux Africains d'être signataire de cette pétition pour faire libérer Olivier, qui est une victime française du terrorisme à l'étranger».

        Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

        VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

        Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

        Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

        Regarder la vidéo

        Guerre en Ukraine : les bourreaux des civils massacrés à Boutcha identifiés

        RÉCIT - Un collectif ukrainien de veille sur internet désigne comme coupables des soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov.

        Le Figaro

        «C'est tout bon» N°2 : Ensemble, tout devient possible

        laurence Haloche

        LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - À deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, on vote pour les alliances heureuses : accords mets et vins de Loire à la Paulée de Chartres, nouveau mariage d'un chocolat avec le cognac, blanquette à partager en mémoire de Simenon et «main dans la main» avec Guy Savoy.

        Chers gastronomes,

        Ce dimanche sera marqué par une soirée électorale dont on sait à l'avance que les résultats gaveront certains, donneront la nausée à d'autres, rassureront d'autres encore peut-être… Pied de nez à cette amère perspective, propice à la discorde, je vous propose de prendre le parti, il est vrai horriblement consensuel, de l'harmonie : tout ce qui dans la gastronomie peut se marier, dialoguer, se conjuguer, vivre ensemble… « Être modéré à l'excès », aurait écrit Jim Harrison. Pour commencer, je vous convie à partager le dîner de la 38e Paulée des vins de Loire où, dimanche dernier, d'excellents flacons s'accordaient à la cuisine du chef alsacien doublement étoilé Olivier Nasti. Puis, je vous invite à découvrir les nouvelles tablettes chocolatées de Yannick Alléno et Aurélien Rivoire, spécialement cuisinées pour se marier avec du cognac et du champagne. Enfin, c'est chez Guy Savoy qu'a été présenté le sublime Ouvre-vin du sculpteur Michel Audiard. Un objet d'art testamentaire unique qui immortalise l'empreinte de la paume de la main de son propriétaire. À suivre à la ligne près…

        Bonne lecture et bon week-end

        Avec une semaine d'avance, on a surtout voté blanc au dîner de la 38e Paulée des vins de Loire qui se déroulait dimanche dernier à l'hôtel du Grand Monarque, à Chartres. Muscadet, pouilly fumé, saumur… De belles cuvées représentaient dignement leur couleur lors de cette fête bacchique où viticultrices et viticulteurs de la région viennent traditionnellement proposer des bouteilles en accord avec la cuisine d'un grand chef. Cette année, Nathalie et Bertrand Jallerat qui perpétuent avec un enthousiasme contagieux la bonne tenue de ces agapes vigneronnes, créées en 1983 par Georges Jallerat et Jacques Puisais, avaient sollicité Olivier Nasti, Meilleur Ouvrier de France. Le chef du Chambard avait quitté Kayserberg le matin même pour rejoindre les cuisines du Georges. Avec Thomas Parnaud, chef étoilé du restaurant, et leurs équipes, ils n'ont pas chômé derrière les fourneaux et en salle pour servir à 170 convives des assiettes au cordeau : timing à la rigueur alsacienne, cuissons maîtrisées, divins accords mets et vins, nés de la dégustation d'une quarantaine de flacons avec les sommeliers Olivier Poussier et Nicolas Duclos.

        Il y avait à boire et à manger… Et c'est ici un compliment. Dès l'entrée, des petits pois «goutte d'eau», laitue braisée et caviar osciètre de la maison Kaviari installaient l'élégance d'une simplicité chic, d'une fraîcheur qui favorise la spontanéité du plaisir. Des pois tendres et charnus, des billes noires iodées restées fermes roulaient sur la langue comme sur la feutrine verte d'un billard. Sans jamais se percuter. Un régal sublimé par un pouilly fumé «MCMLV» 2020 du domaine du Bouchot. Suivait une anguille dite au vert, légèrement fumée et laquée aux agrumes, associée à un anjou «Zerzilles» 2020 du Château de Plaisance, et un saumur «Les Pouches» 2019 de La Porte Saint Jean. Vous n'êtes pas fan de la bestiole aquatique ? Oubliez l'image de cette veuve noire qui se dandine et se faufile sous roche, et goûtez plutôt le plat signature d'Olivier Nasti dont la recette, confiée à Marie-Christine de la Roche, a été publiée dans les colonnes du Figaro : L’anguille du Rhin par Olivier Nasti

        Entre deux interventions de jeunes viticultrices et viticulteurs, talentueux, dynamiques, d'une solidarité exemplaire face aux crasses d'une météo qui gèle leurs vignes, un pâté de chamois et fruits noirs d'été fermenté est venu tenir chaud au cœur et à l'estomac de chacun. Ce plat de chasseur convoquait le premier vin rouge de la soirée : un bourgueil «Busardières» 2015 du domaine de la Chevalerie, avant que ne soit servie, sans assiette ni couverts, une tartelette garnie d'un nuage de munster escorté d'un pinot gris brand 2015 du domaine Albert Boxler. Enfin, un dessert à la rhubarbe Valentine et fraise confite en coque meringuée et un touraine «Première vendange» 2021 du domaine Marionnet couronnaient ce festin donné en hommage à Jacques Puisais. «Je goûte donc je suis», affirmait le créateur de l'Institut du goût, disparu en 2020. Pas besoin de lever les yeux au ciel pour sentir sa présence. On a trinqué jusque tard dans la nuit, à lui, à la vie… Pas à d'utopiques jours heureux, mais plus sûrement aux lendemains qui feront encore chanter «Ohé, ohé, ohé/la Paulée chez les Jallerat».

        LE PRODUIT : LE CACAO MONTE EN DEGRÉ

        Un nouveau chocolat à marier au cognac

        Pourquoi attendre Pâques pour déguster du chocolat ? Un croc dans une tablette ne peut se plier à la rigueur d'une occasion particulière : c'est tous les jours si on veut, où on veut ! Rendez-vous donc à la nouvelle et belle boutique parisienne du chef multi-étoilé Yannick Alléno et de son chef pâtissier Aurélien Rivoire. Leur ambition est de vous proposer des «créations cuisinées» innovantes. Promesse tenue. Les garnitures - sauces inspirées des techniques d'extractions du chef, inserts de fruits, confits… - changent la donne, sans forcément plaire à tout le monde. Pour sortir en douceur des sentiers balisés, les Sticks, excellents pralinés, sont un premier pas facile à franchir. Tout comme les gousses de chocolat noir garnies d'un onctueux caviar de vanille de Tahiti. Un terme un peu pompeux, mais justifié. Un vrai bonbon.

        Pralin aux fruits confits

        Autres curiosités, les premières tablettes de la collection Terroirs de France pensées pour s'accorder avec un champagne et un cognac. S'il faut un regard de loupe pour décrypter sur l'emballage les compositions, à lire plutôt sur le site, on voit clair dans la proposition. La recette dédiée au spiritueux marie du chocolat noir 55% Équateur, de la mangue, de l'orange, du gingembre, de la graine de lin, de l'amande… On a dégusté cette nouveauté avec un cognac XO Hennessy. Complexité aromatique complémentaire, présence du pralin aux fruits confits, harmonie persistante en bouche… Entre «la liqueur de feu» d'Alfred de Vigny et «la boisson des dieux » mayas, le mariage est délicieusement consommé. D'autres accords avec des vins doivent suivre. On vous avertira.

        9, rue du Champ-de-Mars, Paris 7e, (Chocolat-allenorivoire.fr et sur le site Epicery).

        Un conseil : croquer d'abord dans le chocolat pour qu'il tapisse l'ensemble du palais, puis boire par petites gorgées le cognac.

        OUVERT LE DIMANCHE

        Partagez avec Simenon le goût de la blanquette

        Au Petit Tonneau, 20 rue Surcouf, Paris 7e (01.47.05.09.01).

        Restons dans le sillon viticole, du moins pour l'enseigne, avec Le Petit tonneau, situé à deux enjambées des Invalides et de la Tour Eiffel. Fin gourmet, Georges Simenon y avait sa place. Une plaque en atteste. Presque dans chacun de ses ouvrages, l'écrivain mitonnait pour le commissaire Maigret, des petits plats de famille et de bistrot. Je me suis régalée ici de l'une de ses recettes préférées : une blanquette de veau à l'ancienne, riz pilaf. Il serait un crime de passer à côté de ce classique de la maison parfaitement cuisiné par Vincent Neveu, un ancien d'Éric Frechon. La sauce, souple comme un ruban de soie, est veloutée et légère, la viande se fend presque à la fourchette, le riz batifole entre carottes et oignons. Ce plat généreux a même l'élégance de laisser de la place pour une tarte tatin dont les pommes caramélisées sont chapeautées, comme il se doit, d'une savoureuse crème crue normande. Une dernière bouchée, et après, on filera voir le Maigret de Patrice Leconte où Gérard Depardieu est magistral : le film est encore projeté au cinéma de L'Épée de bois. Un miracle.

        L'ART PASSE À TABLE

        Quand le tire-bouchon prend la main

        Capsule ou bouchon à vis… Ouvrir une bouteille de vin à la main est désormais possible, mais qu'il est triste de sacrifier pour ce rite épicurien le beau geste et le convivial « plob !» que musicalise le tire-bouchon. À chacun le sien. Le plus rustique en cep de vigne nécessite d'avoir des biceps plein les manches comme disait Nougaro, le «Général de Gaulle », les bras aériens, a compris qu'il était temps de faire levier. Puis, à partir de 1979, le Screwpull a soulagé toutes les petites poignes et pas seulement féminines. La semaine dernière, un déjeuner à la Monnaie de Paris, dans l'excellent restaurant de Guy Savoy, m'a permis de découvrir l'Ouvre-vin du sculpteur Michel Audiard, associé dans l'aventure à l'entrepreneur Sébastien Forest, à la tête de la maison de luxe Empreinte par Audiard. Ouvre-vin : le mot se hausse un peu du col, mais il ne va pas si mal à cet objet d'art hédoniste, vraiment unique puisqu'il est réalisé à partir de l'empreinte de votre main. Capture des lignes de la paume, définition de l'épiderme... La reproduction des détails qui personnalisent le manche impressionne. 15 opérations sont nécessaires. Tout est fait à la fonderie de Rochecordon, en Touraine.

        Gérard Depardieu a déjà le sien avec pour signature le sertissage d'un caillou de sa vigne. Guy Savoy l'a choisi en bronze avec une patine sculpture : « Il y a des maisons de famille, il y aura des tire-bouchons de famille », a lancé le chef au moment où le sommelier ouvrait, pour la première fois « à l'ancienne », confessait-il, un Château Bellegrave 2011 servi avec une pintade au chou et à la truffe. Même si la matrice est conservée pendant 25 ans, on anticipe déjà les possibles chamailleries qui pourraient survenir lors de l'ouverture d'un testament. À chacun ses arguments, l'exaltation de ses émotions... Le fameux Je me souviens de Georges Perec ! Et d'imaginer un scénario chabrolien où, dans une famille bourgeoise tourangelle, les discussions s'emballeraient autour d'un poulet au vinaigre, avant de se régler tire-bouchon au poing.

        LA CITATION DU WEEK-END

        Elle m'a été soufflée par ma voisine de table à la Paulée de Chartres par la sympathique vigneronne Coralie Delécheneau du domaine La Grange Tiphaine, à Amboise.

        «L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre.» Antoine de Saint-Exupéry

        À VOIR AUSSI - Gastronomie : la résurrection de l'œuf mayo

        Alain Ducasse se lance dans le burger... végétal

        Le chef multi-étoilé poursuit son travail sur les légumes et les céréales en lançant Burgal, le 8 avril, dans un kiosque place de la Bastille, à Paris.

        Le déjeuner du dimanche de… Sugio Yamaguchi

        En attendant d’ouvrir un nouveau lieu, il teste tous les jours, y compris le dimanche, de nouvelles recettes.

        2019, meilleur millésime de Bordeaux depuis 2010 : notre sélection des 100 meilleurs vins rouges, enfin disponibles en bouteille

        EXCLUSIF - Depuis la mi-décembre, nous avons dégusté plus de 300 bordeaux d'un millésime 2019 jugé exceptionnel, afin de sélectionner les 100 meilleurs vins dorénavant en bouteille, qui n'attendent plus que d'intégrer votre cave.

        France24 - Monde

        En direct : des dizaines de civils fuyant l'est de l'Ukraine tués dans l'attaque d'une gare

        Publié le : 08/04/2022 - 06:36Modifié le : 08/04/2022 - 15:02

        FRANCE 24 Suivre

        Au moins 39 personnes ont été tuées, vendredi, lors d'une attaque perpétrée contre la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, d'où cherchaient à partir des civils. Les autorités s'efforcent de procéder à des évacuations dans l'est de l'Ukraine, menacé par une offensive russe. Suivez notre direct.

        • 14 h 36 : la Russie et l'Ukraine "désireuses" de tenir de nouveaux pourparlers

        La Russie et l'Ukraine restent "désireuses" de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie, malgré les récentes exactions survenues notamment à Boutcha, a affirmé un haut responsable turc.

        "La Russie et l'Ukraine sont désireuses de s'entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d'un accord sur un texte commun", a indiqué à des journalistes ce responsable de haut niveau, refusant d'être nommé.

        • 14 h 04 : plus de 4,38 millions de réfugiés

        Plus de 4,38 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

        Le HCR recensait exactement 4 382 316 réfugiés ukrainiens vendredi. Ce sont 62 822 de plus que lors du précédent pointage, la veille.

        "Le personnel du HCR a observé que les réfugiés nouvellement arrivés proviennent de diverses régions du pays, y compris de l'est, certains déclarant avoir passé des semaines à se terrer chez eux ou dans des abris dans des conditions désastreuses", a déclaré un porte-parole du HCR, Matt Saltmarsh, lors d'un point de presse à Genève.

        L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.

        • 13 h 51 : l'Allemagne annonce un important plan d'aide aux entreprises

        Le gouvernement allemand a présenté un programme d'aides de plusieurs milliards d'euros aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment à cause des coûts de l'énergie et des pénuries de matériaux.

        Ce plan contient notamment une enveloppe de "100 milliards d'euros" de prêts garantis par l'Etat, "7 milliards d'euros" de prêts publics à taux réduit et ouvre la voie à des "aides en capital" et des "subventions" pour alléger la facture énergétique des entreprises, a détaillé le ministère de l'Économie.

        • 13 h 36 : le Premier ministre slovaque annonce avoir fourni à l'Ukraine le système de défense anti-aérien S-300

        Eduard Heger a annoncé que la Slovaquie avait fourni le système de défense aérienne S-300 à l'Ukraine. Selon le Premier ministre slovaque, ce "don" est une réponse de son pays à une demande d'assistance formulée par l'Ukraine dans l'exercice de la "légitime défense", en vertu de l'article 51 de la Charte des Nations unies.

        Le système mobile multicanal de missiles sol-air S-300, de conception russe, a fait partie des demandes ukrainiennes précises de livraisons d'armes en provenance des pays occidentaux.

        Le Premier ministre slovaque a souligné que la livraison du système "ne signifie pas que la République slovaque soit devenue partie prenante du conflit armé en Ukraine". 

        • 13 h 09 : le bilan de l'attaque de la gare de Kramatorsk passe à 39 morts, dont quatre enfants

        "Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants", a indiqué sur Facebook le porte-parole des services de sécurité ukrainiens (SBU), Artiom Dekhtiarenko. Un précédent bilan faisait état de 35 décès.

        >> À lire - "Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine

        • 12 h 34 : l'UE a déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes

        Les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, selon un décompte encore partiel annoncé par la Commission européenne.

        Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation "est toujours en cours" a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, "plus de la moitié d'entre eux" ont communiqué le bilan de leurs mesures.

        • 12 h 21 : l'UE dénonce une attaque "horrible" de la Russie

        Des responsables européens ont accusé la Russie d'avoir mené une attaque "horrible", qui a fait plusieurs dizaines de morts, contre la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine

        "Horrible de voir la Russie frapper l'une des principales stations utilisées par les civils évacuant la région où la Russie intensifie son attaque", a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, sur Twitter.

        Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack.Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to #Ukraine are under way from the EU. 5th package of EU sanctions just approved.

        April 8, 2022
        • 11 h 51 : l'armée russe dément avoir frappé Kramatorsk, dénonce une "provocation" ukrainienne

        L'armée russe a démenti tout tir de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, dénonçant une "provocation" des forces de Kiev.

        "Toutes les déclarations des représentants du régime nationaliste de Kiev sur le fait que la Russie a mené une attaque de missile contre la gare ferroviaire de Kramatorsk sont une provocation et ne correspondent pas à la vérité", a dit le ministère de la Défense, affirmant même que seules "les forces armées ukrainiennes" utilisent ce type de missile Totchka-U.

        "Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d'empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain", a encore accusé le ministère, assurant que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

        • 11 h 24 : Londres sanctionne les filles de Poutine et de Lavrov

        Le Royaume-Uni a sanctionné les deux filles du président russe Vladimir Poutine et celle du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en raison de l'invasion de l'Ukraine, disant vouloir s'en prendre au "train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin".

        Katerina Tikhonova et Maria Vorontsova, filles de Vladimir Poutine avec son ex-femme Lioudmila, ainsi que Ekaterina Vinokourova, fille de Sergueï Lavrov, sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé, a indiqué dans un communiqué la diplomatie britannique, qui prend ainsi la suite de Washington et Bruxelles.

        • 11 h 21 : Zelensky dénonce un "mal sans limite" après l’attaque sur la gare de Kramatorsk

        Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" déchaîné par la Russie après l'attaque à la roquette sur la gare de Kramatorsk dans l'Est, d'où évacuaient des civils, qui a fait au moins 35 morts.

        "Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils détruisent cyniquement la population civile. C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais", a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram, dénonçant les méthodes "inhumaines" des forces russes.

        • 11 h 12 : le Japon va cesser d'importer du charbon russe, parmi d'autres sanctions

        Le Japon a annoncé vendredi de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie en protestation de ses violations du droit international en Ukraine, dont l'interdiction d'importation de charbon russe.

        "Nous allons interdire l'importation de charbon russe. Nous adopterons des alternatives et en réduisant progressivement les importations, nous réduirons notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie", a déclaré le Premier ministre, Fumio Kishida, lors d'une intervention retransmise à la télévision.

        • 10 h 53 : au moins 35 morts dans une attaque sur la gare de Kramatorsk 

        Deux roquettes qui se sont abattues sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, selon la compagnie ferroviaire ukrainienne, alors que des centaines de civils s'y trouvaient pour tenter de quitter la région.

        Un volontaire humanitaire qui participe à l'évacuation des corps a affirmé à l'AFP qu'au moins 35 personnes étaient mortes.

        Plus tôt, le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, avait évoqué 30 morts et plus de 100 blessés, dénonçant sur sa chaîne Telegram une "frappe délibérée".

        • 10 h 28 : l'expulsion de la Russie du Conseil des droits de l'Homme saluée par les ONG

        L'expulsion de la Russie du principal forum de l'ONU de défense des droits de l'Homme renforce l'institution et lance un puissant message : les pays coupables de violations ne peuvent pas en être membre, estiment plusieurs ONG.

        • 10 h 27 : les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré 

        L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs "plus hauts niveaux jamais enregistrés" en raison de la guerre en Ukraine, qui "provoque des chocs" sur les marchés des céréales et des huiles végétales.

        • 9 h 24 : la région de Soumy "libérée" des forces russes

        La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l'Ukraine, a été totalement "libérée" des forces russes, a indiqué le chef de l'administration régionale, Dmytro Jivitsky. "Le territoire de la région est libéré des Orcs", a-t-il annoncé sur Telegram, en utilisant le surnom, tiré du livre "Le Seigneur des anneaux", qui est fréquemment donné aux soldats russes en Ukraine. Il a ajouté toutefois que la zone n'était "pas sûre" et que des opérations de déminage étaient en cours.

        • 7 h 55 : des centaines de réfugiés affluent à Lviv

        Les messages du gouvernement ukrainien appelant les civils à fuir l'est du pays ont conduit des centaines de milliers d'Ukrainiens à prendre la route et à s'abriter dans des camps de fortune, comme l'explique Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 à Lviv.   

        • 7 h 05 : rencontre entre Ursula von der Leyen et Joseph Borrell et le président Volodymyr Zelensky

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, se rendent aujourd'hui à Kiev pour exprimer leur "soutien indéfectible" à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe. Ils doivent notamment rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

        • 6 h 30 : l'Ukraine s'efforce d'évacuer les civils dans l'Est

        Redoutant une offensive russe contre les régions de l'Est, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé la population civile à les quitter.

        Les forces russes ont "endommagé la voie ferrée à Chtchastia. Désormais, l'évacuation aura lieu uniquement par bus", a indiqué le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "Toutes les horreurs que nous avons connues risquent d'empirer. Ne vous condamnez par à la mort vous-mêmes ! Partez ! Les prochains jours seront la dernière chance" pour une évacuation, a-t-il lancé sur Facebook.

        Et à Donetsk, le chef de l'administration militaire régionale, Pavel Kirilenko, a indiqué que trois trains d'évacuation avaient été immobilisés temporairement après une frappe russe contre une voie ferrée.

        Un autre nouvel appel concernait notamment la ville de Severodonetsk, la plus à l'Est, tenue par les forces ukrainiennes, pilonnée par les troupes russes et où des journalistes de l'AFP ont vu jeudi des civils évacués par cars, pendant que des explosions retentissaient régulièrement à sa périphérie.

        Avec AFP

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        New York Times - World

        Live Updates: At Least 39 Killed in Strike on Train Station, Ukraine Says, as Thousands Flee From East

        Kyiv April 8, 4:51 p.m.

        Moscow April 8, 4:51 p.m.

        Washington April 8, 9:51 a.m.

        The station in the eastern city of Kramatorsk had been a main point of evacuation as the region braced for a scaling up of Russia’s offensive. The European Union formally approved a new set of sanctions against Russia, including a ban on coal imports.

        Megan Specia

        Here are the latest developments in the war in Ukraine.

        A missile strike at a crowded train station in eastern Ukraine on Friday killed at least 39 people and wounded nearly 90, according to Ukrainian officials, who blamed Russia for hitting a major evacuation point for the many trying to flee before an expected stepped-up offensive.

        Platforms at the station, in the city of Kramatorsk, had been jammed in recent days with people rushing to safer areas in Ukraine’s west, and officials said there were about 4,000 people at the railway station at the time of the strike. Photos provided by Ukrainian officials of the aftermath showed people splayed on the ground, surrounded by scattered luggage and debris. In a video from the scene, a woman screams, “There are so many corpses, there are children, there are just children!”

        As the war enters its seventh week, the strike appeared to continue a Russian approach of targeting civilians and infrastructure that has devastated cities such as Kharkiv and Mariupol, intended to demoralize populations. Russia’s Defense Ministry called the reports that Russia was responsible for an attack in Kramatorsk a “provocation.”

        Officials have warned that the window is closing for civilians to flee as Russian troops withdrawing from the north regroup for a major push in the east. Ukraine’s railway service said after Friday’s attack that evacuations from the east of the country would continue from nearby Sloviansk. President Volodymyr Zelensky of Ukraine, who has called on the West to go even further to counter Russia, accused Moscow of “cynically destroying the civilian population.”

        Russia is already facing new sanctions imposed by Western countries in response to mounting evidence of atrocities in Bucha and other suburbs of Kyiv. On Friday, the European Union formally approved a ban on coal imports, as well as sanctions against high-profile Russians and two daughters of President Vladimir V. Putin. It is the bloc’s fifth round of sanctions since the war began.

        In other developments:

        Mr. Zelensky of Ukraine warned in a speech late Thursday that the scale of devastation in the southeastern city of Mariupol, which has been bombarded for weeks, was likely to be even greater. “There, on almost every street, is what the world saw in Bucha and other towns in the Kyiv region after the withdrawal of Russian troops,” he said in his nightly address.

        Mr. Zelensky warned that the Russian forces in Mariupol could try to stage scenes to make it look as though Ukrainian forces had killed civilians. The situation in the southern city has grown dire, local officials say, though they denied Russian-backed forces’ claims of having captured central Mariupol.

        The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said in an interview with Sky News on Thursday that Russia had suffered “significant losses of troops,” which he called “a huge tragedy.” It was a stark official acknowledgment of the scale of Russian losses.

        The president of the European Commission, Ursula von der Leyen, and Slovakia’s prime minister said that they would visit Kyiv on Friday.

        Microsoft said it had obtained a court order in the United States to disrupt the activities of a group connected to the intelligence arm of the Russian military. Microsoft said the cyberespionage group had been targeting Ukrainian institutions, including media organizations, and think tanks in the U.S. and Europe.

        Rick Gladstone

        The United Nations Children’s Fund, which has been delivering tons of emergency supplies to Kramatorsk, expressed shock over the deadly attack on the train station. “We do not know yet how many children were killed and injured in the attack, but we fear the worst,” said Murat Sahin, UNICEF’s Ukraine representative.

        Chris Stanford

        Driven by disruptions caused by the war, world food prices rose sharply last month to their highest levels ever, the United Nations reported on Friday. Russia and Ukraine are key suppliers of the world’s wheat and other grains.

        Megan Specia

        The U.S. Embassy in Kyiv called the attack on the train station in Kramatorsk “another atrocity committed by Russia in Ukraine,” adding that “the world will hold Putin accountable.”

        Eshe Nelson

        Russia cuts interest rates to 17 percent as ruble recovers.

        Russia’s central bank said on Friday that it would cut its interest rate to 17 percent, from 20 percent, beginning Monday amid signs that financial stability risks in the country were easing thanks to capital controls.

        The unscheduled rate change came after the ruble had regained most of its losses since Russia invaded Ukraine. The central bank said inflation would continue to rise but that recent data had pointed to a slowdown in price increases, in part because of the ruble’s gain. The annual rate of inflation neared 17 percent at the start of April, but weekly the inflation rate slowed to just under 1 percent.

        At 17 percent, Russia’s interest rate remains significantly higher than normal. The rate was more than doubled in late February — to 20 percent from 9.5 percent — after the ruble plunged following the invasion of Ukraine and the central bank took emergency measures to halt the outflow of money from the country. While the rate will be brought down slightly, the central bank said on Friday that “external conditions” for the Russian economy were still “challenging” and constraining activity.

        Source: Bank of Russia

        By The New York Times

        The United States and Europe have led sanctions against Russia, intended to isolate it from the global economy. Access to the central bank’s foreign currency and gold reserves held overseas were blocked. Many Western companies and banks have pulled out of the country. Major financial institutions have also been affected by sanctions, and governments are increasingly targeting Russia’s energy exports, a crucial source of income. Last month, Russia’s central bank governor, Elvira Nabiullina, said that almost all companies were experiencing disruptions in their production and supply chains and in their dealing with foreign counterparties.

        On Friday, the British government said Russia was heading for its “deepest recession since the collapse of the Soviet Union,” estimating that the economy could shrink by as much as 15 percent this year.

        But the Russian central bank said more rate cuts could be announced at upcoming meetings depending on the path of inflation and economic growth. The next scheduled policy meeting is on April 29.

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        Thomas Gibbons-Neff

        Andriy, a resident of Kramatorsk who declined to provide his last name, said that he had arrived at the train station 40 minutes after the attack and that he had seen about 20 people dead on the ground. He said the strike had seemed to target the passenger platforms.

        Jane Arraf

        Kramatorsk’s mayor says that at least two children were among the civilians killed in the attack on the train station. He says officials are trying to find buses and cars for emergency evacuations.

        Megan Specia

        The mayor of Kramatorsk said there were 4,000 people at the city’s railway station in eastern Ukraine at the time of the attack, and that most were women, children and older people.

        Ivan Nechepurenko

        After the attack on the Kramatorsk train station, people rushed to leave the station’s platforms, which were suddenly strewn with the dead and wounded. “There are so many corpses, there are children, there are just children,” one woman screamed, according to a video from the scene shared on Telegram and verified by The New York Times.

        Eshe Nelson

        Russia’s central bank said it would cut its interest rate from 20 percent to 17 percent beginning Monday, saying that capital controls had effectively stopped financial stability concerns from worsening. Despite increasing sanctions on the economy, Russia’s currency has regained most of its losses since the war began.

        Megan Specia

        The death toll in the train station attack rises to 39, the local council says.

        The Kramatorsk City Council said that by 1 p.m., the death toll from the shelling of a train station in the eastern Ukrainian city on Friday had grown to 39, and that 87 people had been wounded.

        “The Russians are deliberately trying to disrupt the evacuation of civilians,” the City Council said in a statement.

        The local government body vowed that evacuations would continue, however. “Anyone who wants to leave the region will be able to do so,” it said.

        Megan Specia

        Ukraine’s railway service said that while the deadly attack on the Kramatorsk train station meant it would be closed, evacuations from the east of the country would continue from nearby Sloviansk. “The exact time of departure is currently unknown, trains will depart as they fill up,” a statement said.

        Maria Varenikova and Andrew E. Kramer

        With Russian forces gone, Kyiv starts to reopen.

        KYIV, Ukraine — On Feb. 25, the day after Russia invaded Ukraine, Kolya Rybytva gathered his grandmother and younger sister and left Kyiv “quickly and without unnecessary sentiments,” he said, heading west. His parents and brother stayed behind to help in the war effort.

        “The decision was made in minutes,” Mr. Rybytva said, “and it was one of the most difficult in life, but we all understood that war does not provide comfortable solutions.”

        At the time, Mr. Rybytva, 24, understood that he might never return. But two weeks ago, he did, re-entering Kyiv, the capital, just as Ukrainian forces were starting to push Russian troops out of the suburbs and, eventually, into a full retreat. After a month of artillery attacks that ravaged buildings and had Kyiv residents seeking shelter in the subway stations, a sense of relative calm is being restored.

        And people like Mr. Rybytva are returning to their homes.

        “The feelings are strange,” he wrote in a series of text messages. “It’s hard to explain. It’s not just a house. It is a symbol. And of course, I really wanted to hug my family and friends.”

        In Kyiv this week, instead of seeking shelter in the subway, people are now riding it; it is running on all lines, though not all of the stops are open. About 150 buses and 30 trams are working again. The City Council reported that more than 500 businesses had reopened within the last week. The Kyiv school district has started online instruction for students, including those in western Ukraine and locations elsewhere in Europe.

        Though many residents had evacuated Kyiv, others were defiant in staying behind, despite lingering dangers. City officials estimate that close to half of Kyiv’s prewar population of around three million remained in the city.

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        Monika Pronczuk

        E.U. countries have so far frozen Russian and Belarusian assets valued at almost €30 billion (about $33 billion), the European Commission said on Friday, including helicopters, real estate, boats and artwork. They have also blocked transactions valued at over €196 billion, it said.

        The New York Times

        ‘The Daily’ explores why Germany’s approach to Russia backfired.

        Thirty years ago, Germany put forth a theory on how to work with Russia: Major energy deals, leaders believed, would keep Russia from going to war with its neighbors. As a new episode of “The Daily” podcast explains, however, that approach has not only failed in the wake of the war in Ukraine, but has backfired.

        Listen to ‘The Daily’: How Germany’s Approach to Russia Backfired

        Ivan Nechepurenko

        Russia’s Defense Ministry called reports that Russia was responsible for an attack on a train station in Kramatorsk a “provocation.” The ministry said in a statement that the type of missile used in the strike, Tochka-U, were used only by Ukraine’s armed forces and that Russian troops had not made any strikes against Kramatorsk on Friday.

        Matina Stevis-Gridneff

        An E.U. leader calls for further sanctions after a Ukrainian train station is attacked.

        Reacting to images of dozens of reported civilian casualties at a train station in eastern Ukraine on Friday, the president of the European Council said the European Union should adopt more sanctions against Russia.

        “Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack,” the European official, Charles Michel, said on Twitter. “Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to Ukraine are under way from the EU.”

        His remarks came shortly after the European Union formalized its fifth round of sanctions against Russia since the war began.

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        Megan Specia

        In a video shared by the Ukrainian government of the aftermath of a strike on a train station in the eastern city of Kramatorsk, the inscription “for the children” could be seen scrawled in white lettering on the side of the missile.

        Victoria Kim

        Ukraine asks for non-Soviet weapons for the next phase of war.

        Ukraine is asking Western governments to provide it with more modern, NATO-made weapons rather than the Soviet-made equipment that its forces have been heavily relying on for the first weeks of war, according to the country’s defense minister.

        The Soviet-era weapons are decades old and often in poor condition, and the ammunition for them is running out, the minister, Oleksii Reznikov said in a speech addressed to “partnering states” late Thursday.

        The Soviet-made weapons were useful early on because of the Ukrainian troops’ familiarity with them, he said. But as the war grinds on and Russia regroups for what he called a “protracted phase,” he said Ukraine needed the more modern weapons that NATO countries use.

        Such reinforcements would send “a powerful signal to Russia that it will not succeed in depleting the Ukrainian Army” as the war increasingly becomes a competition of resources, Mr. Reznikov said.

        His comments came on the same day that Slovakia’s prime minister, Eduard Heger, said that his country was ready to provide Ukraine with Soviet-made anti-aircraft missiles once it secures a replacement system for its own defenses.

        Russia has said it would consider any arms supplies a “legitimate target.”

        The United States said last week that it would work with allies to transfer Soviet-made tanks to Ukraine. A list of $300 million in security assistance that the Pentagon said it would provide Ukraine includes “non-standard” weapons and ammunition — a term that the Defense Department typically uses to refer to Soviet-designed weapons.

        Megan Specia

        The head of Ukraine’s railway service called the strike on a station in Kramatorsk, in eastern Ukraine, “a deliberate blow to the passenger infrastructure of the railway and the residents of Kramatorsk,” in a statement posted to Telegram.

        Hikari Hida

        Japan will expand its sanctions against Russia, including a ban on the import of machinery, wood and vodka starting as soon as next week, Prime Minister Fumio Kishida announced. The new sanctions will also freeze assets held by two major Russian lenders, Sberbank and Alfa Bank.

        Matina Stevis-Gridneff

        The European Union has formally approved a new set of sanctions against Russia, including a ban on coal imports, as well as sanctions against high-profile Russians such as billionaire industrialist Oleg Deripaska, and two daughters of President Vladimir V. Putin, Katerina Tikhonova and Maria Vorontsova.

        Megan Specia

        A Russian attack hits a train station in Ukraine’s east where crowds had been evacuating.

        A Russian strike on a crowded train station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk left about 30 people dead and 100 wounded on Friday morning, Ukrainian officials said, in what appeared to be a major attack on a main point of evacuation for thousands trying to flee before an expected Russian offensive.

        President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a statement that the Kramatorsk railway station had been hit with a Tochka-U short-range ballistic missile as “thousands of peaceful Ukrainians were waiting to be evacuated.”

        “Lacking the strength and courage to stand up to us on the battlefield, they are cynically destroying the civilian population,” Mr. Zelensky said. “This is an evil that has no limits. And if it is not punished, it will never stop.”

        The strike appeared to continue a Russian strategy of indiscriminate bombing that has devastated cities such as Kharkiv and Mariupol, targeting civilians and infrastructure to demoralize populations. Ukrainian officials had been urging civilians to escape the eastern Donetsk and Luhansk regions as they braced for a heavier offensive by Russia after its forces withdrew from the north of the country.

        “Thousands of people were at the station during the missile strike, as residents of Donetsk region are being evacuated to safer regions of Ukraine,” the governor of the region, Pavlo Kyrylenko, said in a statement posted to the Telegram social media app. He said that dozens were feared dead in the attack.

        Mr. Kyrylenko shared a jarring photo that showed a number of dead and potentially wounded people lying on the ground, with blood visible, surrounded by luggage and some debris. In another photo the governor shared, the distinctive exterior of the Kramatorsk station was visible, with smoke rising from it, and what appeared to be bags and debris.

        The head of Ukrainian Railways, Alexander Kamishin, shared additional images and video that tallied with Mr. Kyrylenko’s posts from the scene. “This is a deliberate blow to the passenger infrastructure of the railway and the residents of Kramatorsk,” Mr. Kamishin said in a statement posted to Telegram.

        Railways have been a main mode of evacuation from the east, and photos taken at Kramatorsk station in recent days showed people cramming on to platforms as they awaited trains to safer areas in Ukraine’s west.

        Joanne Liu, a doctor who was part of a team from Doctors Without Borders was part of a team that recently evacuated a number of medically vulnerable people by train from the Donetsk and Luhansk regions.

        On Thursday, the fourth such train arrived in the west, with 40 patients on board, but Dr. Liu said it had grown increasingly dangerous to bring civilians out on this route, after news of the targeting of station.

        “There’s a real sense of urgency and distress,” she said.

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        Megan Specia

        A Russian strike on a train station in Kramatorsk, a main point of evacuation for thousands trying to flee Ukraine’s embattled eastern regions, has left “dozens” dead and injured, according to the governor of the Donetsk region. “Thousands of people were at the station during the missile strike, as residents of Donetsk region are being evacuated to safer regions of Ukraine,” the governor, Pavlo Kyrylenko, said in a statement.

        Hikari Hida

        Japan’s Foreign Ministry said the country would expel eight diplomats from the Russian Embassy in Tokyo, becoming the latest country to take such a step in response to Russia’s war in Ukraine.

        Victoria Kim

        Microsoft said it had obtained a court order in the United States to disrupt the activities of a group connected to the intelligence arm of the Russian military. Microsoft said the cyberespionage group had been targeting Ukrainian institutions, including media organizations, and think tanks in the U.S. and Europe.

        Victoria Kim

        Russian forces have completed their withdrawal from northern Ukraine and retreated into Belarus, Britain’s Defense Ministry said in an intelligence update. Some of those troops will be redeployed to the east to fight in the separatist Donbas region, the ministry said, but that will take at least a week because many of them require “significant replenishment.”

        Yan Zhuang

        Australia said on Friday that it would send three armored vehicles to Ukraine following a request from President Zelensky last week, with 17 more to follow. The Bushmaster personnel carriers can be used to transport Ukrainian soldiers and civilians while shielding them from mines, shrapnel and small arms fire, the Australian government said.

        Megan Specia

        A missile strike on the Odesa region launched by Russian warships in the Black Sea has damaged infrastructure in the area, the city council said in a statement posted on Telegram. It was not immediately clear how extensive the damage was.

        Ben Dooley

        Japan’s trade minister, Koichi Hagiuda, said the country would gradually reduce its coal imports from Russia. “We are aiming in the direction of ultimately stopping imports,” he told reporters. Resource-poor Japan depends on Russia for a substantial portion of its power-generation needs and has been reluctant to take action against the country’s energy sector.

        Victoria Kim

        The United States announced sanctions against two major Russian state-owned enterprises: Alrosa, one of the world’s largest diamond mining companies, and United Shipbuilding Corporation, which constructs many of the country’s military warships. The Treasury Department said the move would cut off revenue for Russia’s war against Ukraine.

        Kashmir Hill

        Ukraine uses facial recognition software to spot Russian soldiers and spies.

        In the weeks after Russia invaded Ukraine and images of the devastation wrought there flooded the news, Hoan Ton-That, the chief executive of the facial recognition company Clearview AI, began thinking about how he could get involved.

        “I remember seeing videos of captured Russian soldiers and Russia claiming they were actors,” Mr. Ton-That said. “I thought if Ukrainians could use Clearview, they could get more information to verify their identities.”

        In early March, he reached out to people who might help him contact the Ukrainian government. One of Clearview’s advisory board members, Lee Wolosky, a lawyer who has worked for the Biden administration, was meeting with Ukrainian officials and offered to deliver a message.

        Mr. Ton-That drafted a letter explaining that his app “can instantly identify someone just from a photo” and that the police and federal agencies in the United States used it to solve crimes. That feature has brought Clearview scrutiny over concerns about privacy and questions about racism and other biases within artificial-intelligence systems.

        The tool, which can identify a suspect caught on surveillance video, could be valuable to a country under attack, Mr. Ton-That wrote. He said the tool could identify people who might be spies, as well as deceased people, by comparing their faces against Clearview’s database of 20 billion faces from the public web, including from “Russian social sites such as VKontakte.”

        Mr. Ton-That decided to offer Clearview’s services to Ukraine for free, as reported earlier by Reuters. Now, less than a month later, the New York-based Clearview has created more than 200 accounts for users at five Ukrainian government agencies, which have conducted more than 5,000 searches. Clearview has also translated its app into Ukrainian.

        “It’s been an honor to help Ukraine,” said Mr. Ton-That, who provided emails from officials from three agencies in Ukraine, confirming that they had used the tool. It has identified dead soldiers and prisoners of war, as well as travelers in the country, confirming the names on their official IDs. The fear of spies and saboteurs in the country has led to heightened paranoia.

        Images from conflict zones have become more widely and instantaneously available in the social media era, conveying a visceral sense of war. But those kinds of images can now offer something else: a chance for facial recognition technology to play a significant role.

        Critics warn, however, that the tech companies could be taking advantage of a crisis to expand with little privacy oversight, and that any mistakes made by the software or those using it could have dire consequences in a war zone.

        Jesus Jiménez

        The W.H.O. verifies 103 attacks on Ukrainian health care facilities and ambulances since the war began.

        In what it described as a “grim milestone,” the World Health Organization said on Thursday that it had verified 103 attacks on Ukrainian health care sites and ambulances since Russian forces invaded the country on Feb. 24.

        The organization said in a statement that the attacks had resulted in 73 deaths and 51 injuries. Most of the attacks were on heath care facilities, while 13 affected transportation of the sick and wounded, including ambulances, the statement said.

        Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, the W.H.O.’s director general, said that the organization was “outraged that attacks on health care are continuing” and that attacking health care was a violation of international humanitarian law.

        “Peace is the only way forward,” he said. “I again call on the Russian Federation to stop the war.”

        Among the attacks on health care facilities was a missile strike on a maternity hospital in the coastal city of Mariupol in March that killed at least three people. President Volodymyr Zelensky of Ukraine described the attack on the hospital as “proof that the genocide of Ukrainians is taking place.”

        The W.H.O. said that Ukraine’s health care system would suffer long-term consequences from the attacks, and that such attacks were “a major blow” to the country’s progress on health reform and realizing universal health coverage.

        In some cases, Ukrainians have had to leave the country to receive medical treatment. More than 300 children with cancer and their parents have been evacuated to clinics in Europe, Canada and the United States, according to the Ukrainian government.

        Across the country, there are 1,000 health care facilities near or in areas of conflict, said Dr. Jarno Habicht, a W.H.O. representative in Ukraine.

        “When people are prevented from seeking and accessing health care, either because the facilities have been destroyed or out of fear that they may become a target, they lose hope,” Dr. Habicht said. “The mental health toll wreaked by the war cannot be underestimated, affecting civilians and the health work force alike.”

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        Mauricio Lima

        A street artist entertained children with giant soap bubbles in Lviv, in western Ukraine, on Thursday. The city has been a major transit point for hundreds of thousands of Ukrainians fleeing violence since the beginning of the war.

        Anushka Patil

        Pink Floyd says it will release its first new track in decades to support Ukraine.

        Pink Floyd, the 1970s psychedelic rock band, is releasing its first new track in almost three decades on Friday to raise money for the people of Ukraine, the band said on Thursday.

        The recording, “Hey Hey Rise Up,” is a reworking of a protest song from World War I and features the Ukrainian rock star Andriy Khlyvnyuk of the band Boombox.

        Mr. Khlyvnyuk was on tour in the United States when the war started and returned to Ukraine’s capital, Kyiv, to enlist in his country’s army. The vocals on the Pink Floyd track come from a viral video the Ukrainian singer posted three days into the war of himself clad in combat gear, carrying a rifle and singing a Ukrainian protest anthem in Kyiv’s Sofiyskaya Square.

        The anthem, “The Red Viburnum in the Meadow,” was written during World War I and has been sung at Ukrainian solidarity rallies around the world since Russia’s invasion began. Pink Floyd gives it a soaring rock treatment, with David Gilmour providing an anguished guitar solo and Nick Mason’s steady drums driving it forward. Guy Pratt plays bass, and Nitin Sawhney adds keyboard. Roger Waters, who left the group in 1985, was not involved.

        The anthem’s last line, “Hey, hey, rise up and rejoice,” was the inspiration for the track’s title. Proceeds from its sale will go to the Ukraine Humanitarian Fund.

        Mr. Gilmour said Mr. Khlyvnyuk had given his blessing for the song from the hospital where he is recovering from a mortar shrapnel injury.

        Mr. Gilmour described coming to know Mr. Khlyvnyuk in 2015, when Boombox backed him at a show in support of a persecuted Belarusian theater group.

        Both Pink Floyd and Mr. Gilmour, who has Ukrainian family members, pulled their music from digital providers in Russia and Belarus in March and said they stood with the world in “strongly condemning Russia’s invasion of Ukraine.”

        The move was one of several solidarity efforts from the music industry in recent weeks. The Grammy Awards last week featured remarks from President Volodymyr Zelensky and performances from the Ukrainian singer Mika Newton and the poet Lyuba Yakimchuk, who recently fled the country.

        In March, a benefit concert featuring stars including Ed Sheeran and Camila Cabello reportedly raised $17.6 million.

        Jesus Jimenez

        In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said damage sustained in the Kyiv suburb of Borodianka appeared to be “much worse” than in Bucha, adding that there were “even more victims of the Russian occupiers.”

        Andrew E. Kramer

        Photographs by Lynsey Addario

        Reporting from Kyiv, Ukraine

        ‘He is a child of war’: Women and doctors recount births amid the chaos.

        Keeping calm for her baby became Alina Shynkar’s quiet, personal battle in the Ukraine war. She checked into Maternity Hospital No. 5 in the capital, Kyiv, before the war began in late February for bed rest because of a risk of preterm labor, only to witness the hospital unravel into a chaotic, panicked state weeks later.

        “The girls were under so much stress they started to deliver” prematurely, she said. Doctors in her hospital moved frightened pregnant women, some of them already in labor, in and out of a bomb shelter multiple times a day. Some were crying and some were bleeding.

        The Russian assault on Ukraine has been a nightmare for expectant mothers, particularly in cities like Mariupol, Kharkiv and Chernihiv that have been under almost constant bombardment from the beginning of the war in late February.

        In the besieged city of Mariupol, in southern Ukraine, last month, Russian artillery struck a maternity hospital, resulting in the death of a woman and her unborn child and wounding a number of pregnant women, according to the Ukrainian authorities.

        Women in war zones throughout the country have been forced to give birth in cold, decrepit basements or subway stations crowded with people cowering from shelling, and without electricity, running water or midwives to assist them.

        As of late March, Russian missiles, bombs and artillery had destroyed at least 23 hospitals and health clinics.

        Even those pregnant women fortunate enough to escape the war torn areas are deeply stressed, racing in and out of shelters during air raids or enduring arduous and perilous journeys to the relative safety of western Ukraine or to neighboring European countries.

        An estimated 265,000 Ukrainian women were pregnant when the war broke out, according to the United Nations Population Fund, the organization’s sexual and reproductive health agency. About 80,000 births are expected in the next three months.

        The war poses both immediate and long-term risks to mothers, fathers and newborns. Among them are premature births, which can lead to a host of complications both immediately and later in life.

        Dr. Jeanne Conry, the president of the International Federation of Gynecology and Obstetrics, said a lack of access to medication to prevent postpartum hemorrhage could result in an increase in deaths of mothers. Babies are at risk, she said, because physicians might not have immediate access to the necessary equipment to resuscitate them, and they have only moments to catch their first breath.

        Dislocation and stress are affecting virtually all of Ukraine’s pregnant women. Doctors say that refugees who are pregnant and their babies face a higher risk of disease, death during childbirth and mental health issues that can carry over after the birth. Displaced people have higher rates of premature birth, low birth weight and stillbirth, according to doctors.

        When an air-raid siren wailed one recent day at the hospital, the stairway filled with women from the maternity ward clutching their bellies and shuffling down to the shelter, a warren of low-ceilinged corridors and storage rooms. One room was converted into a makeshift post-operation observation room and neonatal site. Another, still cluttered with filing cabinets, became a birthing room. Women rested on mats on the floor.

        In Kyiv, another complication is a 9 p.m. to 6 a.m. curfew that leaves pregnant women wholly reliant on ambulances.

        Yulia Sobchenko, 27, said she went into labor around midnight on March 20 and took an ambulance to the hospital. But she was delayed by Ukrainian soldiers at checkpoints who, fearful of saboteurs, insisted on opening the ambulance door to verify that it was a woman about to give birth.

        Her child was delivered at 2:55 a.m. Within two hours, she was ushered into the basement because of an air-raid alert.

        “Me in my sleeping shirt and with a cloth between my legs and a tiny baby just after giving birth, and my husband with all our bags, had to go to the basement,” she said.

        Her son, Mykhailo, was healthy and weighed 6 pounds 3 ounces at birth, she said, and “is a child of war.”

        Advertisement

        Jim McKinley

        At least 26 bodies have been pulled from rubble of two destroyed houses in the small town of Bordyanka outside Kyiv, Ukraine’s prosecutor general, Irina Venediktova, said on Facebook. The town of 13,000 was one of several hit hard by Russian strikes, and the acting mayor said this week that dozens of people who were sheltering in basements and apartments were missing and presumed dead.

        Farnaz Fassihi

        The U.S., speaking last at the United Nations General Assembly, said suspending Russia from the U.N. Human Rights Council was “an important and historic moment.” Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador, said the world was looking to the U.N. to see whether it would be a haven for human rights abusers or would live up the ideals of its charter. “We ensured a persistent and egregious human rights violator will not be allowed to occupy a position of leadership on human rights at the U.N.,” she said.

        Andrew Higgins

        Reporting from Bratislava

        Slovakia’s leader, heading to Kyiv, says his country could soon deliver air defenses to Ukraine.

        On the eve of a potentially risky trip to Ukraine, the prime minister of neighboring Slovakia said on Thursday that his country was ready to provide the Ukrainian government with Soviet-made antiaircraft missiles, but must first secure a permanent replacement system to defend itself.

        The Slovak leader, Eduard Heger, who will travel to Ukraine’s capital, Kyiv, on Friday with the president of the European Commission, Ursula Von der Leyen, said that Ukraine needed additional weapons because “they need not just to resist but to win” against invading Russian forces.

        He declined to say how the two would travel to Kyiv for security reasons. An earlier delegation to Kyiv, which included the leaders of Poland, the Czech Republic and Slovenia, went by train.

        “We need to help Ukraine in every possible way to win this war,” Mr. Heger said in an interview in Bratislava, the Slovak capital. The defense ministry in Bratislava announced on Thursday that Slovakia and the Czech Republic expected to help Ukraine repair captured Russian tanks and military vehicles as well as damaged Ukrainian hardware.

        Hungary, Slovakia’s neighbor and fellow NATO member, has barred all weapons transfers through its territory, while Slovakia has joined Poland and Romania, also members of the American-led alliance, in allowing the passage of arms to Ukraine.

        Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, warned last month that Moscow “will not allow” the transfer to Ukraine of Soviet-era S-300 air defense missile systems, which Slovakia has used since its time as a member of the Soviet-led Warsaw Pact during the Cold War. All arms supplies to Ukraine, Mr. Lavrov said, are a “legitimate target.”

        Germany and the Netherlands have transferred American-made Patriot missiles to Slovakia on a temporary basis. But Mr. Heger said Slovakia needed “permanent” air defense systems before it could send its S-300 missiles to Ukraine.

        Le Figaro

        L'enfer vécu par Hélène, victime présumée de viols incestueux chez les témoins de Jéhovah

        Etienne Jacob

        ENQUÊTE - Cette femme, âgée aujourd'hui de 34 ans, affirme avoir été violée par son père pendant son enfance. Elle témoigne auprès du Figaro.

        Parfois, l'effroyable côtoie l'inimaginable. L'histoire racontée par Hélène, mère de famille de 34 ans, pourrait sortir d'un mauvais thriller. Cette Lorientaise, désormais professeure de piano, dit avoir été victime de viols et agressions sexuelles par son père, de ses 8 ans jusqu'à ses 21 ans. Avec la complicité, la maltraitance présumée de sa mère, et l'omerta généralisée de la communauté des témoins de Jéhovah, dont sa famille fait partie. «Ma vie est finie, je me bats pour mes enfants. Un pédocriminel est dans la nature», balaye celle qui n'a déposé une première plainte qu'en 2019, poussée par son mari, dont l'envie d'obtenir justice est au moins aussi forte que sa femme. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte et est toujours en cours, selon le parquet de Lorient. Pour accélérer les procédures et faire en sorte qu'un juge d'instruction soit nommé, Hélène s'est constituée partie civile en décembre 2021, révèle Le Figaro. «On passe d'une situation passive, à une situation où on est dans l'action», se félicite l'avocate Karine Shebabo, contactée par nos soins.

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        Dans l'histoire d'Hélène, les faits ne sont pas prescrits, ayant eu lieu il y a moins de 30 ans - ce qui est plutôt rare en matière d'inceste. Les premiers sévices sexuels qu'elle aurait subis, la trentenaire bretonne s'en souvient parfaitement. Elle avait tout juste 8 ans. Comme souvent, les soirs, la famille regardait la télévision. Ce jour-là, c'était Croc-Blanc, adaptation sortie en 1991 du roman culte de Jack London. «Il y a eu une scène violente dans le film, quelqu'un avait été poignardé», se remémore-t-elle. Ce genre de scènes étant réprimées par les témoins de Jéhovah, la mère d'Hélène lui a alors demandé d'aller dormir... avec son mari, dans le lit conjugal. La petite fille qu'elle était se rappelle avoir senti le sexe de son père, sur ses jambes, lui qui dormait quasiment nu. «Mon père aimait les jeunes filles, ça l'excitait», commente-t-elle.

        Devenu routier après une éphémère vie de musicien, le père d'Hélène, au physique imposant, cheveux châtain clair toujours coiffés sur le côté, semblait déborder de libido. Il aurait lui-même grandi dans un climat incestueux, assistant au viol de sa propre sœur Linda par son grand-père par alliance, confie celle qui est aussi la tante d'Hélène. «Ma mère le frustrait, le trouvait dégoûtant, et ça s'est répercuté sur nous», avance pour sa part Hélène. Dès ses 8 ans, à l'aube de la préadolescence, son père se fait plus insistant. Une «échelle de perversité» survenue sous les yeux de sa mère, qui «feignait l'ignorance». Laquelle préfère «traiter» sa fille de «coincée», lorsqu'il dépasse les bornes. Moment marquant de cette période: à 10 ans, Hélène se déchire l'hymen par accident en faisant du sport. Son père devient alors «fasciné» par le fait de «voir à quoi ressemble un hymen déchiré».

        Climat pervers et incestueux

        Dans les années qui suivent, Hélène dit avoir été contrainte à des pénétrations anales digitales, mais aussi avec divers objets comme «des bananes, crayons ou petites cuillères lorsqu'elle faisait la vaisselle, qu'elle était dans la douche ou qu'elle se baissait», a pu lire Le Figaro dans sa plainte. Son père aurait eu pour habitude de lui caresser ou pincer les seins ou les fesses, raillant régulièrement son manque de «formes». Des faits niés en bloc par l'intéressé. «Je n'ai rien fait, j'aime trop mes enfants pour leur faire du mal», répond-il aux policiers lors d'une audition, le 4 mai 2021. Interrogé sur le fait d'avoir «soupesé» la poitrine de sa fille, il déclare aux forces de l'ordre: «Elle se plaignait tout le temps (...) Quand nous avions eu cette conversation sur ses seins, nous avions essayé de la consoler». Hélène accuse son père de lui avoir, à certains moments, caressé tout le corps, le matin au réveil, lui maintenant les mains au-dessus la tête pendant qu'il commettait ses méfaits. La mère d'Hélène aurait été présente lors de plusieurs agressions, ce qui a valu à la plaignante de l'accuser de «complicité». Devant les policiers, elle a, elle aussi, fermement nié les faits. Était-elle contente d'avoir eu Hélène comme fille ? «Le médecin m'avait dit un garçon donc c'est vrai que cela m'a fait bizarre», a-t-elle admis lors de son interrogatoire. «J'ai eu d'autres patientes qui ont été victimes de viol, attouchements, sévices sexuels et [elles] ont les mêmes réactions que Madame», a témoigné la sage-femme d'Hélène devant la police.

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        Ces violences auraient été commises dans un climat incestueux généralisé, où le père se baladait nu dans l'appartement familial, situé en haut d'une tour HLM. Il usait, d'après sa fille, de blagues perverses et graveleuses à outrance, lui demandant de se déshabiller pour «voir son évolution physique», ou encore de laisser la porte ouverte lorsqu'elle allait aux toilettes ou à la salle de bains. D'après Hélène, il justifiait aussi ses agissements par des prétextes religieux, accusant au contraire ses enfants de fanatisme à la lecture d'Harry Potter, ou à la vue d'un match de football: «Nous devions tout le temps être en robe ou jupe car nous devons honorer Dieu par notre tenue et être prêt à rendre témoignage en toutes circonstances à l'extérieur», relate-t-elle. Le bourreau présumé aurait été en proie à des crises de démences liées à ses croyances de fin du monde imminente. «Il parlait au Diable, l'entendait, se levait parfois la nuit pour ça. Ça a hanté notre enfance», se remémore-t-elle. «Je sais qu'il existe», a confirmé l'intéressé devant les policiers. Comme cette fois où, en balade sur le littoral, il aurait fait crier à ses enfants: «Je t'aime Jéhovah». «On ne criait pas assez fort donc il m'a secoué, m'a hurlé dessus j'étais terrifiée, il me claquait, me prenait par les cheveux et me disait de le dire plus fort. Je n'ai pas pu. Il m'a donc dit que je n'aimais pas Jéhovah, que je mourrai à Armageddon (le moment de la guerre finale entre les gouvernements humains et Dieu, à l'issue de laquelle il rétablira son royaume, NDLR)», décrit Hélène.

        Jérémie, le frère d'Hélène, a été auditionné à plusieurs reprises en 2019. Il a, devant les policiers, confirmé la plupart des faits décrits par sa sœur, notamment à propos de son père. «Avec elle, il ne faisait que parler de sexe», indiquait-il en août 2019. «Il prenait Hélène sur ses épaules et on sentait qu'il prenait plaisir à avoir les fesses d'Hélène proche de sa tête», donnait-il comme exemple. Et de résumer: «Je sais que mon père prenait des plaisirs sur des choses qui ne sont pas saines». Concernant les scènes à caractère sexuel, «il y a des choses que je ne peux pas vous dire. J'avais décidé de l'enfouir loin et je ne peux pas le ramener. Tout ce que je peux dire c'est que je ne le ferai jamais à mes enfants», avait-il déclaré, énigmatique. «Il finira par parler, si un juge est nommé», espère Me Karine Shebabo.

        «Mon père a une attirance pour les enfants, c'est indéniable», martèle Hélène. Elle cite l'exemple de petites filles gardées par sa mère, assistante maternelle, à son domicile, qui auraient elle aussi été touchées par son père. «Il le faisait dès que ma mère avait le dos tourné», assure-t-elle. Ces enfants, soulève-t-elle, auraient été à plusieurs reprises frappés, mal nourris et mal pris en charge lors de leurs passages à la maison. «Les fesses de Erwan* étaient rouges donc nous pensions qu'elle ne changeait pas régulièrement ses couches», a déclaré aux policiers la mère d'un «petit» dont la mère d'Hélène avait la garde. Malgré certains doutes pour certains, les parents n'ont pas explicitement fait état de trace de coups, ou d'attouchements devant les forces de l'ordre. Lors de ces interrogatoires, on apprend d'ailleurs que l'agrément de la mère d'Hélène lui a été retiré depuis plusieurs années, mais pas pour des raisons de maltraitance. «C'est aussi pour ces enfants que je me bats», fait valoir Hélène.

        L'omerta chez Jéhovah?

        Cette souffrance, Hélène assure l'avoir endurée en vase clos, au sein d'une famille vivant dans un cercle très restreint: celui des témoins de Jéhovah. «Nous n'avions pas le droit de côtoyer les gens du monde», souligne-t-elle. Chacun des membres de la communauté est noté. Ceux qui choisissent de maintenir des relations avec l'extérieur, ou des principes contraires à leurs valeurs (Noël, anniversaires, sport en compétition, fumer, etc) prennent le risque d'être mis à l'écart ou, pire, d'être excommuniés, c’est-à-dire exclus. D'après Hélène, les membres de ce cocon aux allures de bocal étaient, pour la majorité, au courant des violences. «Tout a toujours été géré en interne», déplore-t-elle. «Ce contexte communautaire, de non-dénonciation de crime, est très important et différencie cette affaire des autres affaires d'inceste», souligne Me Shebabo.

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        La plainte d'Hélène fait état d'un évènement, survenu en 2013, qui va dans ce sens. Son frère venait d'avoir un deuxième enfant. Il a alors eu une violente altercation au téléphone avec leur père. Comme le veut la règle dans la communauté lors d'un incident de ce type, un «ancien», chargé de chapeauter et surveiller la famille, a été mis au courant. Le frère lui aurait alors révélé les horreurs subies par sa sœur. Un comité disciplinaire a été organisé, malgré la rétractation du plaignant. Lors de cette réunion, où les anciens ont confronté Hélène avec son père, ce dernier aurait alors déclaré: «Je ne m'en souviens pas, mais si je l'ai fait je m'en excuse».

        L'ancien aurait alors conseillé à Hélène d'aller porter plainte. Les autres lui ont, a contrario, enjoint de «ne plus en parler au motif que de telles dénonciations allant salir le nom de Dieu et de la communauté et, qu'après tout, son père s'était excusé», peut-on lire dans la plainte. Personne n'a alerté les services de police et aucune sanction n'a été prise à l'encontre du père, qui continue de vivre à Lorient, avec son épouse, et à pratiquer le porte à porte, comme le font les fidèles. Si la communauté des témoins de Jéhovah de Lorient a, dans un premier temps, certifié avoir détruit toutes ses archives papiers, au motif de la loi RGPD de 2020, un document relatant ce «comité disciplinaire» a finalement été retrouvé. Cette réunion «est constituée(e) uniquement pour décider si la personne incriminée peut rester membre de l'assemblée ou non» et son action «n'interfère en rien avec la procédure judiciaire devant les autorités», avait précisé le Béthel, nom de la filiale française des témoins de Jéhovah, dans un courriel transmis à l'AFP en 2021.

        « J'ai toujours peur de mourir car j'ai trahi Jéhovah »

        L'omerta, chez les témoins? Il faut dire que les textes de la communauté n'aident pas. L'un d'eux stipule qu'«une fois que ces anciens ont sérieusement examiné une affaire de cette sorte et qu'une décision a été rendue, nul ne doit chercher à en connaître le pourquoi et le comment. Tous devraient accepter humblement la décision des anciens et continuer à soutenir ces étoiles de la congrégation». Une «tour de garde», leur revue internationale, diffusée en 1995, notifie également: «S'il y a de bonnes raisons de penser que l'agresseur présumé commet toujours des agressions sur des enfants, il faudra peut-être lui donner un avertissement. Dans une telle circonstance, les anciens de la congrégation peuvent apporter leur aide. Mais si ce n'est pas le cas, ne vous précipitez pas. Avec le temps, vous vous accommoderez peut-être de ne pas donner suite à l'affaire».

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        Concernant l'histoire d'Hélène, le Béthel a réagi, lorsque l'affaire a été rendue publique: «Cette situation nous peine grandement, car la victime, si les faits sont avérés, risque de souffrir longtemps des atteintes subies. Notre première pensée est donc une pensée de compassion». Désormais mère de trois enfants, Hélène reconnaît être «formatée» à vie par les témoins de Jéhovah, tout en affirmant que ses croyances restent intactes. Elle se peint comme traumatisée, n'ayant pas respecté Exode 20:12, texte biblique qui demande à chacun d'«honorer sa mère et son père», elle qui a vécu avec eux jusqu'à ses 22 ans. Après avoir lancé une telle procédure judiciaire, Hélène l'admet: «Je crains les représailles et d'être excommuniée», ce qui pourrait entraîner une rupture totale avec ses enfants. Sans parler de sa «peur de mourir», après avoir «trahi Jéhovah».

        *Le prénom a été changé.

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        Le Figaro

        Parcoursup 2022: dernier jour pour rédiger son projet de formation motivé

        Par Sophie de Tarlé • Publié le 05/02/2021 à 14:07 • Mis à jour le 08/04/2022 à 09:26

        Vous avez finalement jusqu’au 8 avril pour rédiger votre projet de formation sur Parcoursup. Voici nos conseils et deux exemples de lettre à adapter à votre profil bien sûr.

        Quel message faire passer? Comment convaincre que j’ai le niveau pour suivre cet enseignement exigeant? Sur Parcoursup, les candidats doivent rédiger ce qu’on appelle un projet de formation motivé. Il s’agit tout simplement d’une lettre de motivation. Vous devez rédiger votre projet de formation motivé en 1 500 caractères maximum, sauf quelques rares formations qui peuvent demander une rédaction plus longue.

        Initialement, les candidats avaient jusqu’au 7 avril 2022 23h59 (heure de Paris) pour le rédiger et le valider. Mais en raison de pannes survenues sur la plateforme ce mercredi 6 avril, Parcoursup a finalement décidé d’accorder un jour de délai supplémentaire. Ainsi, les vœux doivent être confirmés et les dossiers remplis au maximum ce 8 avril 2022 23h59.

        Le site #Parcoursup est de nouveau accessible. Pour vous permettre de compléter votre dossier et de confirmer vos vœux, vous bénéficiez d'un délai supplémentaire de 24 heures : la date limite est reportée au vendredi 8 avril.Nous vous remercions pour votre compréhension. pic.twitter.com/zrQjBVL12z

        April 6, 2022

        Concernant le projet de formation motivé, Armelle Riou, présidente de Mental’O, réseau de conseil en orientation scolaire et professionnelle conseille de faire son introspection au moment d’écrire sa lettre. «Vous pouvez, sur un brouillon, noter toutes les idées, tous les faits qui vous caractérisent, même ce qui peut vous paraître anodin».

        » LIRE AUSSI - Comment fonctionne Parcoursup? Les réponses à toutes vos questions

        1. Montrez qui vous êtes

        En introduction, commencez par vous présenter: votre lycée, votre filière et les éventuelles options ou parcours que vous suivez. Si vous avez obtenu des prix: concours général, concours national de la résistance, olympiades de chimie, Big challenge. C’est le moment de le préciser. Essayez d’être authentique afin de séduire le jury en mettant des anecdotes personnelles.

        2. Parlez de vos expériences

        C’est le moment de mettre en avant vos activités extrascolaires (musique, sport), mais aussi vos stages, vos voyages à l’étranger, ou les séjours linguistiques ou culturels.

        3. Expliquez vos choix d’orientation

        Dans les paragraphes suivants, veillez à répondre à ces trois questions: pourquoi est-ce que je choisis cette formation? Pourquoi est-ce que je choisis cet établissement en particulier? Pourquoi est-ce que vous pensez réussir dans cette voie? Si vous n’avez pas de projet professionnel précis, mentionnez au moins un secteur qui vous intéresse, ou une fonction.

        4. Montrez que vous êtes taillé pour la formation visée

        Vous allez sans doute postuler dans une formation exigeante (BUT, prépa, IEP). Montrez que vous êtes fait pour ce type de formation. Écrivez que vous êtes un élève sérieux, ponctuel, assidu, et que le challenge ne vous fait pas peur. Si vous n’avez pas particulièrement brillé durant l’année de terminale, montrez que vous en avez tout de même sous le pied. Si vous travaillez mieux en étant sous pression, dites-le.

        5. Adaptez la forme au type d’établissement

        Toute lettre doit refléter d’excellentes capacités rédactionnelles. Néanmoins, il est utile d’adapter son discours en fonction du type de formation que vous visez. Pour une prépa littéraire, sortez votre plus belle plume et mettez en avant votre goût pour la culture et votre culture générale. Pour une prépa scientifique, le ton doit être plus factuel et le discours plus concis: le candidat doit aller droit au but. Enfin, pour une prépa en commerce, le candidat doit mettre l’accent sur ses qualités personnelles et son expérience de vie: il doit insister sur la dimension humaine, ses capacités de leadership

        6. Faites relire la lettre par plusieurs personnes

        Demandez l’avis de vos proches qui peuvent vous suggérer des arguments que vous auriez oubliés, puis sollicitez une personne dont vous êtes plus éloigné. Son jugement sur vous sera plus objectif et exigeant. La lettre doit donner envie de vous rencontrer. Un petit détail marquant, insolite ou drôle peut vous démarquer des autres candidats. «Un jeune que j’ai accompagné expliquait dans sa lettre qu’il était passionné de cerf-volant. En entretien, un membre du jury s’est souvenu de ce candidat grâce à ce détail», raconte Armelle Riou.

        ■ Exemple de projet de formation motivé pour une candidature en classe préparatoire aux grandes écoles de commerce.

        Élève en terminale, spécialité maths/sciences économique et sociale, je souhaite intégrer la classe préparatoire ECG du lycée Montaigne. L’actualité et l’économie me passionnent depuis longtemps. J’apprécie les émissions économiques sur YouTube comme Datagueule, Stupid economics, et Heu?reka. Je lis aussi des articles du Figaro Économie, Alternatives économiques et Les Échos. L’histoire fait aussi partie de mes centres d’intérêt: en 3e, j’ai été primé lors du Concours national de la Résistance. Je suis à l’aise en anglais et j’écoute régulièrement la BBC pour améliorer mon accent. Sportif, je suis arbitre au club de hockey. Et j’ai montré mon sens des responsabilités en aidant à l’encadrement des enfants du club. Plus tard, j’aimerai m’orienter vers la banque, notamment la finance de marchés. Lors d’un tchat organisé par la Revue banque, j’ai pu m’entretenir avec des professionnels du secteur. C’est pourquoi, j’ai choisi la classe préparatoire ECG du lycée Montaigne afin d’intégrer une grande école de commerce telle que l’Edhec dont le master est reconnu. La pédagogie mise en place dans vos classes préparatoires convient parfaitement à mon tempérament. Studieux, sérieux, j’ai néanmoins besoin d’un encadrement pour donner le meilleur de moi-même. J’apprécie la compétition, mais aussi le travail en équipe car je sais qu’on n’arrive à rien seul. Ces deux années me permettront de me doter d’une culture générale et de solides méthodes de travail qui me serviront toute la vie.

        ■ Exemple de parcours personnel pour postuler à Sciences Po Paris

        Parmi les trois écrits à rédiger, l’un porte sur le parcours personnel du candidat. Voici un exemple inspiré d’une lettre réelle à adapter à votre profil, et aux contraintes de longueur qui seront imposées par Sciences Po.

        Troisième d’une famille de quatre enfants, j’ai grandi à Tarascon dans les Bouches-du-Rhône. Élève en terminale spécialités maths/SES au lycée Daudet, c’est surtout le théâtre qui occupe le plus clair de mon temps libre. J’en fais depuis la 6e, et je passe l’option au bac cette année. Le théâtre m’a appris à être un bon orateur, et j’ai pris goût à être sur scène. J’ai vu récemment Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde au théâtre, une pièce que j’ai beaucoup aimée. Mais j’ai vu aussi d’autres pièces plus contemporaines. L’histoire est également ma deuxième passion. Avec l’âge, je me suis rendu compte qu’elle n’est pas que dans les livres, et qu’elle s’écrit en permanence. Je me suis intéressé à l’actualité, surtout à la politique française. Je lis le journal, Le Figaro notamment mais aussi Le Monde, j’écoute aussi beaucoup la radio Europe 1, la télévision (les documentaires d’Arte surtout), ainsi que des médias plus alternatifs issus du web comme Datagueule. J’ai eu la chance de faire mon stage de 3e à La Provence où j’ai eu l’opportunité d’écrire quelques articles dont un sur la fête locale de mon village. Ce qui m’a permis de rencontrer des élus. En effet, même si j’ai choisi les spécialités sciences économiques et sociales et maths, j’ai toujours eu un côté très littéraire. Je lis beaucoup, surtout de la science fiction comme Isaac Asimov, j’ai même écrit quelques histoires. Je suis inscrit au club de lecture de l’école, et l’année dernière j’ai participé au jury du Goncourt des lycéens. Les relations internationales me fascinent aussi. Au lycée, j’ai beaucoup aimé participer à une simulation des Nations unies en anglais à Paris. Il s’agit d’FMUN (French Model United Nations). Et j’ai participé en juillet 2019 à un chantier de jeunesse en Estonie avec l’association Concordia. Je suis donc parti à Novã pour vivre une expérience passionnante, qui m’a permis de découvrir d’autres cultures, avec des jeunes venus essentiellement d’Allemagne, de Russie, de Pologne, de République Tchèque... En outre, j’apprends l’allemand depuis le collège, et j’ai participé à deux échanges avec des garçons de Bonn et de Düsseldorf. Il est important d’apprendre l’allemand, car les liens avec ce pays restent étroits. Autant d’expériences qui ont nourri mon envie de m’intéresser à la vie politique, sociale et économique.

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        Le Figaro

        «Je souhaite me consacrer à d’autres projets»: Alessandra Sublet met un terme à sa carrière d’animatrice télé

        • Par  Cécile Brelot
        • Mis à jour le 08/04/2022 à 11:50
        • Publié le 08/04/2022 à 11:46

        Après 20 ans à la tête d’émissions, la présentatrice a annoncé vouloir se consacrer exclusivement à la comédie.

        «Je quitte mon costume d’animatrice télé», confie Alessandra Sublet au Parisien dans un entretien qui paraît ce jeudi 7 avril. Après vingt ans de carrière à la télévision, celle qui présente encore «C Canteloup» et «Le Grand Concours des animateurs» jusqu’à la fin de la saison, souhaite se lancer à 100% dans la comédie. «Un choix mûrement réfléchi», assure-t-elle, qu’aucun argument ne semble faire flancher.

        » LIRE AUSSI - Alessandra Sublet: «Être une femme n’est pas une faiblesse dans ce métier»

        Bien consciente des risques, l’actrice novice raconte avoir eu le déclic en jouant son tout premier rôle dans Handi Gang, téléfilm de TF1 dont la diffusion est prévue d’ici quelques semaines sur la chaîne. Cette expérience de tournage lui a «fait ressentir beaucoup de choses» au point de comprendre qu’elle «n’éprouvait plus autant de plaisir sur un plateau de télévision».

        « Une carrière à la Michel Drucker n’était pas mon ambition. »

        Alessandra Sublet, dans Le Parisien

        Après ses débuts en 2003 dans «Combien ça coûte» sur TF1, puis «Incroyable Talent», «L’amour est dans le pré» ou encore le talk-show «C à Vous» qu’elle a monté de toutes pièces, aux côtés de son ami et producteur Pierre-Antoine Capton, Alessandra Sublet affirme «avoir réalisé tous ses rêves d’animatrice». «Une carrière à la Michel Drucker n’était pas mon ambition», ajoute la mère de Charlie et Alphonse.

        Au terme de sa troisième et dernière saison au sein du jury de Mask Singer, Alessandra Sublet sait que ce sera bientôt à son tour d’être jugée. «Je pense être crédible, après, suis-je une bonne actrice? L’avis aux téléspectateurs...», indique-t-elle. En attendant la diffusion de Handi Gang, où elle jouera aux côtés du nageur paralympique Théo Curin, Alessandra Sublet travaille déjà sur un autre projet. Son premier livre, T’as le blues, baby, publié en 2013, va être adapté en téléfilm pour TF1, l’ex animatrice radio y sera scénariste et actrice.

        Qui pour la remplacer dans «C Canteloup»?

        Si TF1 et le patron des programmes Ara Aprikian soutiennent le choix de l’une de leurs figures, la chaîne va devoir trouver lui trouver un(e) remplaçant(e) dans «C Canteloup». Depuis 2018, l’animatrice qui avait succédé à Nikos Aliagas, assistait l’imitateur dans ses sketchs. «Pourquoi pas une humoriste?», suggère-t-elle.

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        En tant qu’animatrice télé, Alessandra Sublet a aussi présenté «Classé Confidentiel» ou encore «La Nouvelle Star» sur M6, des programmes que l’actrice Virginie Efira avait elle aussi présentés avant de se lancer dans le cinéma. Sans savoir si elle suivra les pas de son ex-collègue, Alessandra Sublet commence ce nouveau chapitre en se répétant «que rien n’est impossible».

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        Le Figaro

        Entre codes bourgeois et rejet du luxe, la stratégie mode de Valérie Pécresse

        Sabrina Pons

        Dans la course à la présidentielle, le style n'est pas qu'un détail. Portrait vestimentaire de la candidate des Républicains.

        Hasard ou calcul ? S'il est une constante vestimentaire dont Valérie Pécresse ne se défait pas, c'est son allure sans relief, très lisse, contrastée par un élan loyal (si ce n'est royal) pour le rouge. Elle le porte par touches, ou de manière plus appuyée avec une veste, un manteau. Et cela fait tiquer, jusqu'à susciter questions. «Ça donne bonne mine !» professe Valérie Pécresse aux journalistes qui viendraient l'interroger sur sa teinte fétiche. «On lui a souvent reproché d'être fatiguée, cela lui permet d'afficher un certain peps», relève Jamil Dakhlia, chercheur en communication et politique et directeur de l'Université de la Sorbonne Nouvelle. L'astuce lui aurait été glissée par Ségolène Royal lors d'un dîner organisé en 2015. D'après Le Point, ce soir-là, l'ancienne candidate à la présidentielle aurait recommandé d'opter «le plus souvent possible» pour «des tailleurs et des vestes rouge vif, jamais de couleurs sombres ou pâles». Valérie Pécresse en a-t-elle pris bonne note ? Difficile à dire, mais voilà près de vingt-cinq ans qu'elle s'est saisie du rouge, une passion entamée alors qu'elle enfilait le costume politique auprès de son mentor, Jacques Chirac.

        Des couleurs symboliques

        Depuis que la candidate fait campagne pour la présidence, elle mise aussi sur le triptyque bleu, blanc, rouge. Une symbolique évidente, celle du drapeau français, que l'on retrouve illustrée en images léchées sur la mosaïque de son compte Instagram. «Le rouge lui permet de se distinguer, et le blanc, couleur associée au féminisme, de prendre l'ascendant sur ses concurrentes à la présidentielle. Cet argument coloré aurait pu être récupéré par la gauche, mais Valérie Pécresse l'a fait avant Anne Hidalgo, du coup, elle en garde la primeur, analyse Saveria Mendella, doctorante à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialisée dans la mode et son langage.» Un effort visuel déployé pour se positionner sur un terrain qui n'a pas toujours été sa carte de prédilection. Et qu'elle prend garde de définir à sa manière, rappelant qu'elle ne prêche pas pour un féminisme «antagoniste» qui chercherait à «déconstruire les hommes».

        «Je ne suis pas coquette»

        Quand elle était ministre, il lui arrivait de porter des robes. Mais échaudée par les commentaires sexistes, elle a fini par céder à une «masculinisation» de son vestiaire, en optant principalement pour le jean, qu'elle privilégie sur le terrain - à l'exception de ce jour de 2013 où elle en a porté un à l'Assemblée nationale -, et le tailleur-pantalon qu'elle ne quitte plus, à l'instar de ses consœurs dans cette course à la présidentielle. «On n'est pas sur une jurisprudence Merkel qui décline sa veste de tailleur sur une infinité de couleurs. Ni sur une singularisation par l'accessoire, comme peut le faire Anne Hidalgo, qui a aussi choisi de porter l'uniforme tailleur-pantalon en campagne», note Jamil Dakhlia.

        Là où ses consœurs se démarquent avec un peu de fantaisie, un bijou ou encore une écharpe, Valérie Pécresse se refuse de montrer toute forme d'appétence pour l'apparat. «Je ne suis pas coquette, je suis efficace, je ne suis pas une femme qui fait des chichis», lançait-elle au micro de RTL en février dernier. Pour Jamil Dakhlia, «la forme rejoint le fond», son message vestimentaire indique que «si elle n'était pas femme politique, elle s'habillerait de la même manière».

        Codes bourgeois

        Pour se glisser dans un costume présidentiable peu enclin aux signes extérieurs de richesse, Valérie Pécresse n'a pas eu besoin d'éliminer de sa garde-robe des éléments pouvant être perçus comme prétentieux ou trop coûteux. Elle n'a jamais manifesté d'intérêt ostentatoire pour les marques de luxe. Pour autant, le stéréotype de la fille de bonne famille lui colle à la peau. Cliché qu'elle doit à son éducation bourgeoise à Neuilly, à un mari polytechnicien rencontré sur le banc des grandes écoles, ou encore à une vie de famille ordonnée à Versailles. «Son image répond à un certain nombre de codes qui la précèdent, et qui ne bougent pas, comme son carré et son tailleur, précise Jamil Dakhlia. On le note aussi au port de la boucle d'oreille qui est inexistant. On sait que le détail de l'oreille percée est mal vu par une certaine partie de la bourgeoisie française».

        Le style Pécresse c'est plutôt Zara, Mango, ou Comptoir des Cotonniers et The Kooples, du moins les noms de marque qu'elle avance quand on lui demande ce qu'elle porte. «Elle joue la carte de la proximité en citant des marques grand public, et montre qu'elle ne s'habille pas dans le luxe. Mais on se doute bien qu'elle ne fait pas les soldes chez Zara», ajoute Jamil Dakhlia qui note un manque de cohérence et «un faux pas» dans ses propos au regard de la «fabrication compromettante de certaines marques». À l’instar de la marque espagnole, qui fait face à des accusations de travail forcé de la minorité Ouïghoure en Chine. «Cela montre qu'elle ne s'en préoccupe pas».

        Eva Longoria et son maillot une pièce couvrant, tendance phare de l'été 2022

        En vacances au Mexique, l'actrice de Desperate Housewives anticipe la tendance du maillot de bain sculptant, qui aura une place de choix lors de nos vacances estivales.

        En minirobe à plumes, la dernière et divine apparition de Rihanna enceinte

        La nouvelle tenue de la star enceinte embrasse la tendance de la saison.

        Piscine, rollers et minishort : Lily-Rose Depp, Californian girl accomplie dans une nouvelle vidéo pour Chanel

        L'actrice se dévoile dans une vidéo mêlée d’humour et de glamour, avec un nouvel objet de désir : le nouveau sac Chanel 22.

        Le Figaro

        Pourquoi il faut relire Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin

        LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Chronique d'une fantastique utopie, ce roman nous parle du rêve d'une seconde France, amazonienne et tropicale, à six mille kilomètres de sa matrice.

        Didier Decoin est romancier et scénariste, auteur notamment de John l'Enfer, prix Goncourt 1977, et de La Femme de chambre du Titanic (1991). Il a été élu à l'Académie Goncourt en 1995, il en est le président depuis 2020.

        Parodiant le prologue de l’Évangile de Jean qui s’ouvre sur les mots « Au commencement était le Verbe », on pourrait dire à propos de la démarche littéraire de Jean-Christophe Rufin qu’au commencement est le Vrai, le fait historique dément recensé, avéré, et surtout si minutieusement relaté qu’on ose à peine le soupçonner de relever de la fiction. Ainsi en était-il déjà dans L’Abyssin, prix Goncourt du premier roman 1997, de l’ambassade que conduit auprès du Négus, empereur d’Éthiopie, un certain Jean-Baptiste Poncet, apothicaire, humanitaire avant l’heure, rêveur impénitent, et surtout Cyrano d’une impossible Roxane : la ravissante Alix de Maillet, fille du consul du Caire .

        «Rouge Brésil», un livre de la sélection «Le meilleur du prix Goncourt»

        Le meilleur du prix Goncourtsur le Figaro Store

        Nonobstant des obstacles qui seraient insurmontables pour tout autre qu’un héros de roman, l’histoire d’amour de Jean-Baptiste Poncet et de sa belle Alix finira en conte de fées, inspirant à Rufin l’un de ses meilleurs livres.

        Quatre ans plus tard, l’auteur confirme et sa méthode et surtout son extraordinaire talent de conteur. Car il y a en lui du Dumas mais aussi du Jules Verne, et sans doute aussi un zeste de Melville pour la perfection des scènes maritimes, ce qui fait de Rufin cette denrée rare : un romancier tout à la fois de l’Histoire et de la Géographie, double étiquette dont Michel Tournier affirmait qu’elle était le signe de l’écrivain parfait comme il existe un œuf parfait dont, après cuisson, le jaune doit avoir une texture de crème et le blanc conserver toute son élasticité.

        Preuve de son excellence, l’histoire se résume aisément : deux enfants de onze et treize ans, Just et sa ravissante sœur Colombe aux yeux bordés d’un godron d’or , sont embarqués comme truchements, on dirait aujourd’hui fixeurs, avec mission d’assister les marchands français fraîchement débarqués en servant d’intermédiaires entre eux et les autochtones – on partait en effet du principe qu’il suffisait de quelques semaines à un jeune enfant pour intégrer n’importe quelle tribu indigène et en parler couramment l’idiome, là où un adulte aurait besoin de dix ans pour avoir la pratique de quelques mots familiers. A priori, l’expédition placée sous les ordres du chevalier de Villegagnon envisage de recruter des petits gueux, des misérables, parce que c’est là une denrée plus facile à trouver – et à négocier. Mais, en 1555, cette « marchandise » s’est déjà raréfiée : l’orphelin de base est devenu presque introuvable, et Villegagnon va devoir « se contenter » de Just et de Colombe, rejetons de bonne condition dont la mère est morte et le père soudainement disparu.

        Digne descendant de L'Abyssin, Rouge Brésil est en effet un formidable roman d'aventures… mais pas que

        Ma tragédie est faite, disait Racine, je n’ai plus qu’à l’écrire : Rufin a planté le décor, déroulé l’argument, « casté » ses personnages, il n’a plus qu’à laisser l’écran de son roman prendre les dimensions du plus spectaculaire des CinemaScope et autres Cinérama – et que l’Aventure (oui, ce A majuscule est intentionnel) commence.

        Autrefois, quand j’avais l’âge de Just et ma sœur celui de Colombe, un des rituels du jeudi, alors jour du congé hebdomadaire des écoliers, dont l’après-midi était pour nous dédié au cinéma, consistait à consulter Le Figaro qui donnait les programmes des cinémas parisiens en assortissant chaque titre de film d’une abréviation : A C, notre préférée, signifiait « film d’Aventures en Couleurs ». Si Rouge Brésil était un film (ce que d’ailleurs il est d’une certaine façon tellement il « cavale » le mors aux dents, enchaînant les scènes d’action comme autant de palanques, de haies, d’oxers ou de barres de Spa – l’amateur de concours hippiques sait ce dont je parle), il aurait figuré dans le peloton de tête des A C.

        Digne descendant de L’Abyssin, Rouge Brésil est en effet un formidable roman d’aventures… mais pas que : Jean-Christophe Rufin, médecin, écrivain, ambassadeur, alpiniste fou des Dolomites, essayiste, académicien, est un auteur protéiforme qui écrit comme l’aquarelliste superpose ses couleurs à la façon des Japonaises de l’époque Heian enfilant l’une sur l’autre quinze robes de soie, chacune d’une teinte différente, pour que, au final, l’addition chromatique donne naissance à une couleur nouvelle à laquelle Dame Nature n’avait pas songé. Ainsi Rouge Brésil est-il aussi la chronique d’une fantastique utopie, le rêve d’une seconde France, amazonienne et tropicale à six mille kilomètres de sa matrice – et il s’en est fallu de peu que ce beau songe ne devînt réalité, tant la France a été longtemps prisée des élites brésiliennes : le français, qui fut obligatoire à l’école jusque dans les années 1960, avait même failli devenir langue officielle…

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        Las ! le beau rêve devait s’effilocher, et même s’ensanglanter. Les conquistadores à la française, qui avaient imaginé peupler leur future France Deuxième de protestants auxquels ils avaient fait miroiter le Brésil comme un royaume de liberté où rien ni personne ne viendrait entraver leurs pratiques religieuses, avaient négligé le bellicisme des Portugais qui se prétendirent les premiers à occuper les lieux et furent surtout premiers à contaminer les paysages idylliques de la baie de Rio avec le virus de l’intolérance et ses mutants : la haine, l’injustice, la cruauté…

        Mais si le désenchantement a sonné le glas d’une France brésilienne de Lille à Manaus, et si les perroquets en Technicolor n’ont pas remplacé les pigeons gris de Paris, si la sarabande des singes n’est pas venue s’ajouter au sabbat des embouteillages, cette France de l’autre côté de l’eau aura tout de même eu le mérite d’inspirer un livre qui procure ce même sentiment d’enthousiasme et d’émerveillement que l’on ressent en écoutant les quatre Suites de Découverte du Brésil d’Heitor Villa-Lobos…

        Vol. 3 : Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin, ISBN 978-2-8105-0945-4 Prix public : 12,90 € – 512 pages. Parution le 7 avril 2022 en kiosque (le 21 avril 2022 en librairie).

        > Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.

        J'EN PROFITE

        Joli succès pour le festival Quais du polar de Lyon

        NOUS Y ÉTIONS - Après une édition 2021 décalée à juillet, Covid oblige, en plein air, sous la pluie et sans auteurs étrangers, l'édition 2022 devait être celle du retour à la normalité. Ce fut le cas. Malgré le froid et la neige.

        Amélie Blanckaert ou l’éloquence pour tous

        PORTRAIT - Cette normalienne à la tête d’une agence de conseil de stratégie en communication vient de publier un livre dans lequel elle dispense les règles à connaître pour convaincre ses interlocuteurs.

        Djaïli Amadou Amal, sacrée autrice de l’année 2021

        À l’occasion de la troisième cérémonie des Trophées de l’Édition, les lecteurs de Livres Hebdo ont sacré l’auteure et Prix Goncourt des lycéens 2020 pour son livre Les Impatientes. Elle succède à Vanessa Springora.

        Le Figaro

        En images, les fiançailles d'Avril Lavigne sur une péniche à Paris

        La chanteuse a annoncé sur son compte Instagram, le jeudi 7 avril, qu'elle s'apprêtait à célébrer son union avec le chanteur Mod Sun.

        Tout a commencé durant l'enregistrement de l'album Love Sux (traduisez, «L'amour, ça craint»), début 2021. Avril Lavigne, tout juste séparée de Pete Jonas, décide alors «de faire une pause avec les hommes». C'était sans compter sur sa «connexion très forte et irrésistible» avec Mod Sun, le chanteur qui collabore avec elle à cet opus de rupture. «Deux jours plus tard, mes bonnes résolutions étaient passées à la trappe !», poursuit Avril Lavigne dans les colonnes de People. La romance entre l'Américain et la Canadienne débute en mars 2021. Depuis, le couple file le parfait amour.

        Au point que Mod Sun vient tout juste de demander sa compagne en mariage. En témoigne une série de clichés, dévoilée sur le compte Instagram de l'interprète de Sk8er Boi. On y voit le musicien agenouillé sur une péniche, face à la Tour Eiffel, et la chanteuse, vêtue de noir, qui lui sourit à pleines dents, avant de lui sauter dans les bras. Des photographies sur lesquelles l'artiste arbore une bague de fiançailles en forme de cœur. «Oui ! peut-on lire en légende du post, rédigé en français. Je t'aime pour toujours. Dimanche. 27. Mars. 2022.» Ce à quoi Mod Sun a répondu, en commentaire : «Je t'aime tant ! Pour toujours mon ange.»

        En vidéo, Adele interrompt son concert pour laisser place à une demande en mariage

        «Ensemble pour toujours»

        De son côté, Derek Ryan Smith - de son vrai nom - a lui aussi partagé de multiples images de cet instant. Le musicien s'est par ailleurs fendu d'une véritable déclaration en légende de la publication. «Le jour où nous nous sommes rencontrés, j'ai su que tu étais la bonne personne, a-t-il écrit. Ensemble pour toujours, jusqu'à la fin de nos jours. J'ai rêvé que je faisais ma demande à Paris. J'ai sorti une bague et t'ai demandé de la porter.»

        Avant d'ajouter : «J'étais agenouillé lorsque je t'ai regardée dans les yeux. Tu es trop belle pour que mes mots te décrivent. J'ai attrapé ta main et inspiré une dernière fois. J'ai dit : "Veux-tu m'épouser ?" et elle a dit oui. Je t'aime Avril."» La chanteuse s'est, quant à elle, émerveillée de ce moment dans les colonnes de People. «C'était la demande la plus parfaite et romantique que j'aurais pu souhaiter, a-t-elle expliqué. Nous étions à Paris, sur un bateau voguant sur la Seine. Il y avait un joueur de violon, du champagne et des roses. C'était comme si le temps s'était arrêté, et qu'il n'y avait que nous deux.»

        En photos, ces couples de stars qui se sont mariés à Las Vegas

        Mariage fugace, impulsif ou extravagant... Las Vegas et ses sosies d'Elvis Presley ont vu succéder nombre de mariages entre célébrités. Qui ont même parfois duré.

        En robe de dentelle transparente, Chloë Sévigny enterre sa vie de jeune fille... après son mariage

        L'actrice et icône de mode est connue pour ne rien faire comme tout le monde. Et en a donné la preuve lors de ce séjour entre amies sur l'île des Grand Caïmans.

        Les photos du «mariage» de Kourtney Kardashian, célébré à 2 heures du matin à Las Vegas

        La vedette de télé-réalité a créé la surprise en dévoilant sur son compte Instagram, mercredi 6 avril, les photos de sa fausse cérémonie de mariage avec Travis Barker dans une chapelle locale.

        Le Figaro

        À Perpignan, Marine Le Pen appelle à la mobilisation pour son «grand soir»

        Charles Sapin

        REPORTAGE - En dynamique dans les sondages, la candidate RN donnait son dernier meeting avant le premier tour ce jeudi.

        Mobiliser jusqu'au bout. Au-delà de tout autre message politique, c'est un appel aux urnes qu'à lancer pour son ultime meeting de campagne avant le premier tour, Marine Le Pen. «Si le peuple vote le peuple gagne. Notre cher pays a besoin de vous. Le dimanche 24 déterminera le sort du pays. Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L'histoire ne peut pas s'écrire sans vous», a lancé la candidate devant près de 3000 supporters rassemblés, ce jeudi, au Parc des expositions de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales. Sous un gigantesque «M» éclairé de bleu, entourée de deux écrans géants où un compte à rebours rappelle l'imminence du moment de vérité, Marine Le Pen insiste: «Ce grand soir ne peut pas se faire sans vous […] Je vous conjure d'aller voter. On ne s'abstient pas. Surtout si on est patriote. Surtout si le pays a besoin d'un sursaut.»

        À lire aussiDIRECT - Présidentielle 2022 : Marine Le Pen continue sa percée dans les sondages

        La candidate Rassemblement national jouit en cette fin de campagne d'une dynamique inédite. Une progression de cinq points ces deux dernières semaines selon l'Ifop qui la place désormais à seulement deux points derrière le chef de l'État au soir du premier tour, avec 24% des intentions de vote. Et au coude à coude avec lui au second. Une dynamique que n'a jamais connue Marine Le Pen lors de ses deux précédentes campagnes présidentielles. «En 2017, personne ne croyait véritablement à la victoire. Là il se passe quelque chose. Les gens y croient, même chez Emmanuel Macron», piaffe dans la salle l'eurodéputé Jean-Lin Lacapelle. Dans la salle, cet élan rend plus réactif et plus galvanisé qu'à l’accoutumée les supporters de Marine Le Pen qui scandent avec une régularité de métronome : «On va gagner» et «Marine Présidente».

        «L'abstention est un risque»

        Le traumatisme laissé par les dernières régionales n'est pas moins prégnant. La participation s'était partout en France effondrée, chez les classes populaires notamment. Avec pour conséquences pour l'ensemble des candidats RN des scores très en deçà de toutes les prévisions. «L'abstention est évidemment un risque. Mais nous n'avons jamais eu autant de demande de procuration. C'est le signe d'un regain de mobilisation», se persuadait peu avant le raout Louis Aliot. À la tribune, en introduction du discours de Marine Le Pen, le maire de Perpignan appelle pourtant les militants à garder la tête froide: «Ne croyons surtout pas que le premier tour est joué, que la victoire est déjà là ou que ce sera facile. Restez calme restez serein et déterminé.»

        À lire aussiPrésidentielle 2022 : les interrogations de la presse étrangère sur une «possible» victoire de Marine Le Pen

        Avant de dérouler plusieurs thématiques de son programme présidentiel, la finaliste malheureuse de 2017 a cédé à l'anticipation de sa possible qualification au second tour. Et concentré toutes ses flèches contre le président-candidat contre lequel elle espère prendre sa revanche le 24 avril prochain. «Comme chef d'État, Monsieur Macron a failli», attaque-t-elle. Vilipendant «le mépris» ces cinq dernières années du chef de l'État contre les fonctionnaires. Sa propension à «laisser sans protection individuelle ou collective» le citoyen. Comme à être directement responsable de la «fracture territoriale, sociale et identitaire» qui touche le pays. «Nous n'avons pas eu besoin, nous, d'apprendre à aimer les Français», tacle Marine Le Pen avant de lancer un appel à tous les Français «de droite de gauche ou d'ailleurs, de métropole, d'Outre-mer et du monde» à participer à ce qu'elle appelle son «union nationale». Contre Emmanuel Macron, évidemment. «La question désormais est : qu'est qui pèsera le plus, le rejet d'Emmanuel Macron ou celui de Marine Le Pen ? Rien n'est certain», anticipe Louis Aliot.

        Éric Zemmour: «Je suis le seul vote vital pour sauver la France et rebâtir la droite»

        GRAND ENTRETIEN - Le candidat de Reconquête! assure ne pas croire aux sondages et dit sa certitude d’être au second tour de l’élection présidentielle.

        Mort de Jérémie Cohen : le père de la victime reçu ce mardi au QG d'Éric Zemmour

        INFO LE FIGARO - À sa demande, le père de Jérémie Cohen, un jeune homme de confession juive écrasé en février par un tramway après une agression par une dizaine d'individus, est reçu ce mardi par Éric Zemmour.

        Nicolas Sarkozy sifflé par le public au meeting de Valérie Pécresse : «S'il y a eu des électeurs tristes, c'est la réalité», réagit la candidate

        L'ancien président de la République, qui n'a pas soutenu la candidate LR pour la présidentielle, a été hué par une partie de la foule.

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        Le Figaro

        Covid-19 : 2174 classes fermées sur l'ensemble du territoire

        Aude Bariéty

        Toutes les classes d'Île-de-France sont cependant ouvertes.

        2174 classes sont fermées en raison du Covid-19, contre 2897 la semaine dernière, a annoncé le ministère de l'Éducation nationale ce vendredi 8 avril dans un communiqué. Les académies les plus touchées sont celles de Nancy-Metz, Aix-Marseille et Montpellier, tandis qu'aucune classe n'est fermée en Île-de-France.

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        Par ailleurs, sur tout le territoire français, aucune structure scolaire n'est fermée, contrairement à la semaine dernière, où quatre établissements avaient fermé leurs portes. Le ministère ajoute enfin que 69.599 élèves et 9674 personnels ont été testés positifs au coronavirus. Des chiffres en baisse par rapport à ceux du 1er avril.

        De plus en plus d'élèves ukrainiens

        Depuis la semaine dernière, le vendredi est aussi le jour où le ministère de l'Éducation nationale publie les chiffres liés à l'accueil des enfants ukrainiens dans les établissements scolaires. 9637 jeunes sont actuellement scolarisés en France, dont 18% à l'école maternelle, 41% à l'école élémentaire, 31% au collège et 10% au lycée.

        À lire aussiPlus de 9600 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

        Le dernier point de situation, daté du 1er avril, faisait état de 6873 élèves ukrainiens accueillis dans des établissements scolaires français. Les académies accueillant le plus de jeunes restent les mêmes : Nice, Versailles et Grenoble.

        À VOIR AUSSI - La gestion des réfugiés ukrainiens est «l'un des plus grands défis que l'Europe» ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale, selon Macron

        Mort d'Yvan Colonna : nouveaux heurts à Bastia, un manifestant blessé

        La famille du militant indépendantiste, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a annoncé mercredi avoir engagé une action en justice contre l'État pour son agression mortelle par un co-détenu dans la prison d'Arles.

        Le FLNC tapi dans l’ombre d’un retour à la lutte armée en Corse

        Les services de renseignement observent les tensions que connaît actuellement l’île de Beauté.

        Le fisc sur la piste des piscines dissimulées

        RÉCIT - Les services de l’État ont recours à un logiciel d’intelligence artificielle dont les erreurs irritent les propriétaires.

        France24 - Monde

        Agir ou disparaître : le défi lancé par Volodymyr Zelensky au Conseil de sécurité de l'ONU

        Publié le : 08/04/2022 - 09:38

        Leela JACINTO

        Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi le Conseil de sécurité de l’ONU à se réformer ou à se dissoudre, pointant du doigt sa défaillance dans le maintien de la paix. Avec cinq membres permanents disposant d'un droit de veto, dont la Russie, ce système qui date de la Seconde Guerre mondiale montre désormais ses limites. Décryptage.

        Volodymyr Zelensky n'a pas mâché ses mots, mardi 5 avril, pour son premier discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de l'invasion de son pays par la Russie. Le président ukrainien, vêtu de sa désormais caractéristique tenue militaire, a mis l'accent sur l'incapacité du principal organe mondial à remplir sa mission de maintien de la paix et de la sécurité internationale.

        "Vous pouvez exclure la Russie en tant qu'agresseur à l'origine de la guerre, afin qu'elle ne bloque pas les décisions relatives à sa propre agression", a déclaré Volodymyr Zelensky. "Ou, s'il n'y a pas d'alternative, la prochaine option serait de carrément vous dissoudre."

        Volodymyr Zelensky a tenu ce discours au lendemain de sa visite très médiatisée à Boutcha, où il accuse les troupes russes d'avoir commis "des crimes de guerre" et "un génocide" pendant qu'elles occupaient cette ville au nord-ouest de Kiev.

        Devant les 15 États membres de l'organe exécutif de l'ONU, il appelé à l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité et à une réforme du système des Nations unies, afin que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir". Avant d'avertir : "Si cela continue, les pays ne pourront compter que sur la puissance de leurs propres forces pour assurer leur sécurité, et non plus sur le droit international, sur les institutions internationales," et "les Nations unies n'auraient plus qu'à fermer."

        Une fois de plus, la guerre en Ukraine a mis en lumière les imperfections du principal organe de sécurité mondial, au sein duquel cinq membres permanents – la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie – ont le pouvoir de bloquer le vote de résolutions. D'ailleurs, les débats autour de ce système des Nations unies et les propositions de réforme sont légion depuis sa création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

        Élargir le cercle des membres permanents

        Le droit de veto – qui est à l'origine d'une grande partie des difficultés actuelles du Conseil de sécurité – a été mis en place dès à la conférence de San Francisco, en 1945, devant jeter les bases de l'ONU en créant un successeur à la Société des nations (SDN), qui s'est avérée impuissante à empêcher la Seconde Guerre mondiale.

        Lors de discussions avec le dirigeant soviétique Joseph Staline, le président américain d'alors, Franklin D. Roosevelt, avait plaidé pour que le droit de veto soit limité à un nombre restreint de pays disposant des effectifs nécessaires à des expéditions militaires. Selon Roosevelt, le consensus – plus facile à trouver avec un groupe de pays restreint – devait permettre au nouveau Conseil de sécurité de surmonter les problèmes que connaissait la SDN.

        "Mais deux ans après la création de l'ONU, la Guerre froide a commencé, et ce fut la fin du consensus que Roosevelt essayait d'établir avec Staline à cette époque", explique sur France 24 Yves Doutriaux, ancien ambassadeur adjoint français à l'ONU.

        La fin de la Guerre froide n'a pas pour autant permis de surmonter les blocages. Depuis 2010, la Russie, souvent associée à la Chine, a utilisé son veto à 23 reprises, principalement dans le conflit syrien. En comparaison sur la même période, les États-Unis ne s'en sont servis que quatre fois, principalement sur la "question palestinienne". Le Royaume-Uni et la France n'ont pas utilisé leur droit de veto depuis 1989.

        Outre la question du droit de veto, des puissances émergentes comme l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud affirment que la limitation du Conseil de Sécurité à cinq membres permanents ne reflète pas l'évolution de l'équilibre des pouvoirs dans le monde, ni la population.

        Comme l'a fait valoir en 2009 l'ancienne ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Samantha Power, les cinq membres permanents représentaient au départ40 % de la population mondiale, contre seulement 29 % maintenant.

        Parmi les propositions de réforme, on retrouve des appels à l'élargissement du Conseil aux nations les plus peuplées du monde - l'Inde, le Brésil ou encore l'Indonésie - ou encore à l'inclusion d'une ou plusieurs nations africaines - le Nigeria, l'Éthiopie ou l'Égypte.

        Difficulté d'une "alliance mondiale" qui "sécurise le monde libre"

        Cependant, la guerre en Ukraine a montré que bon nombre des aspirants au Conseil de sécurité n'ont pas rejoint une "alliance mondiale unissant les démocraties" et qui "sécurise le monde libre", comme l'expliquent Michael Beckley et Hal Brands dans un article pour le magazine américain Foreign Affairs.

        Plusieurs d'entre eux ne se sont pas joints aux condamnations de l'agression de la Russie et de la violation de la souveraineté de l'Ukraine. Ils n'ont pas non plus répondu présents aux appels lancés par les États-Unis et l'UE pour sanctionner Moscou.

        Quelque 35 pays, dont l'Inde et l'Afrique du Sud, se sont abstenus le 3 mars lors du vote de l'Assemblée générale des Nations unies condamnant l'invasion de l'Ukraine. Si la résolution a été adoptée à une écrasante majorité (141 voix sur les 193 pays membres), 16 pays africains entretenant des liens étroits avec la Russie se sont abstenus.

        La dépendance à l'égard du matériel militaire russe bon marché et la sympathie pour Moscou lors des luttes anticoloniales et anti-apartheid expliquent, dans une certaine mesure, la plupart de ces abstentions. La Russie a aussi tiré profit du sentiment anti-Occident dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie du Sud et d'Amérique latine, ciblant des pays comme l'Inde, le Pakistan, le Mali et la Centrafrique avec des campagnes de désinformation.

        Pas de consensus, pas de réforme

        La position de l'Inde, par exemple, est ambiguë concernant l'invasion de l'Ukraine. New Delhi s'est abstenu à plusieurs reprises de la condamner, mais son malaise face aux actions de la Russie est évident dans ses déclarations fermes à l'ONU appelant au "respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États" – sans toutefois nommer Moscou.

        >> À lire aussi : Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

        Pour l'Inde comme pour d'autres pays, cet exercice d'équilibre ne repose pas seulement sur la dépendance à l'égard des armes russes, mais aussi sur une dette diplomatique pour le soutien passé de Moscou au Conseil de sécurité sur des questions liées aux intérêts régionaux et de politique étrangère de New Delhi.

        Dans la tradition diplomatique onusienne, les pays membres de l'Assemblée générale s'associent généralement à un des membres permanents du Conseil de sécurité. Ce dernier opposera son veto à toute résolution dirigée contre eux en échange d'avantages diplomatiques, économiques ou sécuritaires.

        Bien que la plupart des membres permanents se déclarent officiellement favorables à un élargissement, dans les faits, le mouvement est bloqué en coulisses par les détenteurs du droit de veto, ainsi que par des rivalités géopolitiques.

        "Le Conseil de sécurité est bloqué à dessein, car les Nations unies ont été bâties ainsi", note Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW). "La réforme du Conseil de sécurité est à l'ordre du jour depuis longtemps, mais elle ne peut aller nulle part, à moins que les cinq membres permanents ne soient d'accord. Or, il n'y a pas de consensus à ce sujet."

        Des organes de l'ONU actifs malgré un Conseil de sécurité "dans l'impasse"

        Cependant, le responsable de HRW met en garde contre les critiques excessives qui ferait du système onusien un système défaillant. "Le Conseil de sécurité est peut-être dans l'impasse, mais les autres organes de l'ONU parviennent à agir dans leur périmètre", explique Kenneth Roth. Il cite par exemple le vote de l'Assemblée générale condamnant l'invasion de l'Ukraine, ainsi que les activités d'organes tels que la Cour pénale internationale (CPI) et le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU (CDH).

        Signe de son activité, l'Assemblée générale des Nations unies a voté, jeudi 7 avril, la suspension de la Russie du CDH en raison de "violations et d'abus flagrants et systématiques des droits de l'Homme" en Ukraine. Quelque 93 voix se sont déclarées favorables à cette suspension, 24 pays ont voté contre et 58 se sont abstenus – dont l'Inde.

        New Delhi a cependant durci sa position et a explicitement condamné, en début de semaine, les "rapports de meurtres de civils à Boutcha" et a soutenu les appels à une enquête indépendante – également demandée par l'Ukraine.

        Moscou avait averti, de son côté, certains membres de l'Assemblée générale de l'ONU que les abstentions ou les votes positifs sur la résolution seraient considérés comme un "geste inamical" ayant des conséquences sur les relations bilatérales. Après le vote, le porte-parole du Kremlin a averti que la Russie continuera de "défendre ses intérêts par tous les moyens légaux".

        La Russie peut avoir un contrôle sur le Conseil de sécurité avec son droit de veto, mais les actions de la plupart des États membres de l'ONU, ainsi que des gouvernements individuels, garantissent que, même si tous les membres ne sont pas égaux dans le système onusien, ils respectent les principes d'égalité et de justice.

        Article traduit de l'anglais par Jean-Luc Mounier. L'original est à lire ici.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

        LE FIL DU 6 AVRIL

        Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

        LE FIL DU 5 MARS

        Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

        L'Humanité

        Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »

        Témoignage

        Éducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.

        Olivier Chartrain

        Ce n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.

        Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.

        Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

        « C’est le sujet des repas entre profs »

        Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : «  Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »

        En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.

        « Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »

        Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).

        Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

        Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…

        Un phénomène qui rappelle l’affaire France  Télécom…

        Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.

        Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…

        Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.

        Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

        Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.

        Ils témoignent

        « Nos élèves sont en état de détresse »

        « En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.

        Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.

        Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »

        Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.

        « Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

        « Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

        Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »

        Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.

        « La réalité du terrain, c’est de la souffrance »

        « Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.

        Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »

        Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.

        * Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.

        Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes
        Le Figaro

        Bien-être des Français en berne: comment y remédier?

        Brigitte Fanny Cohen

        NOS CONSEILS - La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont eu un impact flagrant sur le bien-être des Français. Avec l’arrivée des beaux jours, beaucoup ont envie de le retrouver.

        Santé et bien-être: deux notions distinctes? Pas du tout! «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité», affirme l’OMS. C’est dire si notre bien-être doit se trouver au centre de nos préoccupations. Et pourtant, selon la dernière enquête CoviPrev (menée du 7 au 14 février 2022), la santé mentale des Français reste dégradée. «Au mois de février, près d’un tiers des personnes interrogées déclarent un état anxieux ou dépressif», indique la HAS (Haute Autorité de santé).

        À lire aussiLe bien-être, une approche globale

        Actuellement, le marketing surfe sur cette lame de fond: les Français ont envie d’aller mieux et sont à l’affût de solutions pour y parvenir. Que faire? Méditation, yoga, compléments alimentaires? «Attention à ce que la recherche du bien-être ne provienne pas de personnes qui souffrent de dépression ou de troubles anxieux non diagnostiqués. Si cette quête est déterminée par une vraie maladie, faire du yoga ou de la sophrologie n’aura aucun effet positif. Il faut consulter», avertit le Pr Michel Lejoyeux, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Bichat et auteur de livres à succès sur ce sujet (1).

        Si je me demande tous les jours si j’ai bien fait ma demi-heure de sophrologie ou de gymnastique, c’est anxiogène et culpabilisant

        Depuis quelques années, les ouvrages de développement personnel, la publicité et les médias nous incitent à aller mieux. Cette quête frénétique du bien-être peut virer à l’obsession. «Si je me demande tous les jours si j’ai bien fait ma demi-heure de sophrologie ou de gymnastique, c’est anxiogène et culpabilisant. D’une manière générale, on ne peut pas tout positiver. On peut diminuer les impacts d’un deuil ou d’un divorce mais pas en faire des événements positifs», précise le Pr Lejoyeux. Une fois ce postulat posé, il faut commencer par analyser son mode de vie: c’est la charpente de notre bien-être. Notamment l’activité physique.

        L’activité physique, un antidépresseur naturel

        «Aujourd’hui, notre activité, c’est d’être assis devant un ordinateur! La sédentarité a abouti à un grand nombre de pathologies chroniques comme la dépression. Une maladie qui n’existait sans doute pas chez l’homme de Cro-Magnon qui se dépensait toute la journée pour chasser», souligne le Dr Thierry Bouillet, cancérologue au CHU de Bobigny et fondateur de la Fédération nationale sport et cancer (Cami). La sédentarité provoque en particulier deux phénomènes: la sarcopénie (diminution de la masse musculaire) et une nouvelle répartition des graisses qui se concentrent sur la bedaine. «Cette graisse abdominale provoque une inflammation chronique qui augmente la sécrétion de cytokines, des molécules qui passent dans le sang et accentuent la sarcopénie débutante. Elles vont jusqu’au cerveau, y déclenchent des réactions en cascade, aboutissant à une perte d’estime de soi, des dépressions, des troubles du sommeil et du caractère», affirme le Dr Bouillet. Bouger est un antidépresseur naturel qui aide le cerveau à fabriquer davantage d’endorphines, ces molécules du plaisir et du bien-être. Sans oublier les vertus préventives de l’activité physique: elle réduit le risque de maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et de démences. Une belle alliance du corps et de l’esprit!

        Quel sport choisir? Les médecins sont unanimes: tous se valent à condition d’y éprouver du plaisir pour pouvoir les pratiquer au moins trois fois par semaine quarante-cinq minutes. Plus, c’est mieux. Quelle intensité? Il faut dépasser ses capacités, transpirer mais sans se mettre en danger. On peut commencer en douceur. Des études ont montré que marcher six minutes de façon rapide augmentait déjà de 30 % son niveau de bonne humeur!

        16 % des Français souffrent d’insomnies

        Autre pilier du bien-être: le sommeil. «Durant la nuit, nous produisons les neurotransmetteurs qui nous permettent d’être bien dans nos baskets. On arrête de fabriquer les hormones du stress, notamment le cortisol et la noradrénaline. Quand nous dormons, les tensions nerveuses s’apaisent et les rêves régulent les émotions. Bien dormir permet d’être plus zen le lendemain», affirme le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et docteur en neurosciences (2). Selon la dernière enquête INSV/MGEN, 45 % des Français ont présenté un trouble du sommeil, et 26 % une moins bonne qualité de sommeil durant le deuxième confinement. D’une façon plus générale, 16 % des Français souffrent d’insomnies chroniques. Conséquence de ce manque de sommeil: une fatigue quotidienne et des répercussions sur l’humeur.

        L’hygiène de vie est le meilleur traitement de l’insomnie

        Améliorer son sommeil n’est pas une mince affaire. «En théorie, les somnifères doivent favoriser l’endormissement. En vérité, ils procurent une anesthésie légère qui empêche de se réveiller la nuit. Ils provoquent une dépendance et de nombreux effets secondaires. En revanche, la mélatonine à libération prolongée procure un sommeil plus naturel, elle est assez efficace. Globalement, l’hygiène de vie est le meilleur traitement de l’insomnie», souligne le Dr Lemoine. Il faut tout d’abord respecter ses rythmes biologiques: si on a tendance à se coucher tard, ne pas se forcer à dormir tôt et inversement. Attention aux dîners trop copieux et aux excitants (café, thé, boissons énergisantes ou alcoolisées…) qui gênent le sommeil.

        Le bien-être est dans l’assiette

        L’alimentation est également un pilier de notre bien-être. «Les aliments gras et sucrés font du mal au cerveau et au moral: ils diminuent l’hormone qui permet aux neurones de pousser - le facteur de croissance neuronal - et bloquent les endorphines», explique le Pr Lejoyeux. Le bien-être est dans l’assiette et il vaut mieux cultiver son jardin que d’arpenter les rayons des supermarchés à la recherche de produits ultratransformés, bourrés de sucres, de graisses et d’additifs. «Quand on veut faire déprimer une souris en laboratoire, on lui fait manger de la junk food. L’intestin et le cerveau communiquent entre eux car ils sont reliés par des nerfs et échangent des neurotransmetteurs», souligne le Pr Gabriel Perlemuter, chef du service hépato-gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Antoine-Béclère (3).

        Ce n’est pas un germe particulier qui induit une dépression mais un déséquilibre dans la variété, la composition et la concentration des différentes bactéries

        Notre intestin est comme une planète surpeuplée qui comprend 100.000 milliards de bactéries: c’est le microbiote intestinal. Des études ont observé que sa composition est différente chez les sujets dépressifs. «Ce n’est pas un germe particulier qui induit une dépression mais un déséquilibre dans la variété, la composition et la concentration des différentes bactéries. En cas de dépression, des bactéries pro-inflammatoires sont surreprésentées et d’autres, anti-inflammatoires, sont sous-représentées», explique le Pr Perlemuter.

        Il faut donc protéger son microbiote en misant sur les fruits et légumes, riches en fibres, et sur les aliments anti-inflammatoires, pauvres en sucres et en graisses: c’est l’alimentation méditerranéenne!Se méfier des faux-amis: un verre de vin détend, une cigarette déstresse… Lorsque ces comportements sont addictifs, le bien-être est menacé: la nicotine, comme l’alcool, diminue la production des hormones de la bonne humeur, notamment la sérotonine. C’est pourquoi fumer et boire de façon chronique augmentent le risque de déprime et de suicide. Briser ces dépendances est très efficace pour retrouver la pêche! Lorsqu’on a corrigé son hygiène de vie, le bien-être remonte en flèche. Si cela n’est pas suffisant, on peut s’aider de toutes les méthodes qui permettent de le booster. Comment les choisir? C’est très personnel. Méditation, sophrologie, yoga, thalassothérapie, thermalisme… Il faut tenter, tester et à chacun de trouver celle qui lui fait bien.

        (1) Les 4 Temps de la Renaissance et Tout déprimé est un bien-portant qui s’ignore, Le Livre de Poche.

        (2) Auteur de Docteur, j’ai mal à mon sommeil, Odile Jacob.

        (3) Auteur de Et si la solution venait de nos bactéries?, Flammarion.

        Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

        TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - La quatrième dose de vaccin est ouverte aux personnes de plus de 60 ans.

        Covid-19 : 116 morts en 24 heures, 161.950 nouveaux cas

        LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

        Covid-19 : 203.021 nouveaux cas en 24 heures, 140 morts dans les hôpitaux français

        LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        ‘The City Lives’: With Russian Forces Gone, Kyiv Starts to Revive

        The anxiety remains, but in Ukraine’s capital, large lines of cars are now forming on highways into the city and businesses are reopening.

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        By Maria Varenikova and Andrew E. Kramer

        KYIV, Ukraine — On Feb. 25, the day after Russia invaded Ukraine, Kolya Rybytva gathered his grandmother and younger sister and left Kyiv “quickly and without unnecessary sentiments,” he said, heading west. His parents and brother stayed behind to help in the war effort.

        “The decision was made in minutes,” he said, “and it was one of the most difficult in life, but we all understood that war does not provide comfortable solutions.”

        At the time, Mr. Rybytva, 24, understood that he might never return. But two weeks ago, he did, re-entering Kyiv, the capital, just as Ukrainian forces were starting to push Russian troops out of the suburbs and, eventually, into a full retreat. After a month of artillery attacks that ravaged buildings and had Kyiv residents seeking shelter in the subway stations, a sense of relative calm is being restored.

        And people like Mr. Rybytva — who also works for the Free Belarus Center, a group dedicated to helping people flee the brutal Lukashenko government in Belarus — are returning to their homes.

        “The feelings are strange,” he wrote in a series of text messages. “It’s hard to explain. It’s not just a house. It is a symbol. And of course, I really wanted to hug my family and friends.”

        In Kyiv this week, instead of seeking shelter in the subway, people are now riding it; it is running on all lines, though not all of the stops are open. About 150 buses and 30 trams are working again. The City Council reported that more than 500 businesses had reopened within the last week. The Kyiv school district has started online instruction for students, including those in western Ukraine and locations elsewhere in Europe.

        There are still checkpoints and barricades on some streets, and sandbags are part of the city’s architecture. But there are also large lines of cars now forming on highways into the city, a reversal from the first days of the war when tens of thousands fled and traffic jams clogged the roads out.

        The deputy head of Ukraine’s presidential office, Andriy Smyrnov, told Ukrainian news media organizations that city officials were considering restarting hearings in the courts because a sufficient number of judges had returned to the capital.

        Though many residents evacuated Kyiv, others were defiant in staying behind, despite lingering dangers. City officials estimate that close to half of Kyiv’s prewar population of around three million remained in the city.

        Like Mr. Rybytva’s parents and brother, a large number of those who stayed behind joined an army of volunteer activists, a component so important to Ukraine’s defense that Oleksandr Danylyuk, a former secretary of the National Security and Defense Council, called it the country’s “fourth branch of the military.”

        Volunteers, including many who in ordinary life were far removed from military matters, provided body armor, bought rifle scopes online and gave them to soldiers. They organized a system of battlefield medical evacuation and set up field kitchens to feed forces at checkpoints.

        This flurry of volunteer activity highlighted a key difference between the Russian and Ukrainian armies: Russia’s military is top down, while Ukrainian society and even its armed forces are largely organized horizontally, Mr. Danylyuk said.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        “Let me get to the heart of it,” he said. “Volunteers are another force in this war. Without them we would have half of the capacity to fight. Volunteers are doing a phenomenal job, sometimes with risk to their lives. I’m proud of this.”

        Now, as businesses open up, they are blending support for the army with a return to for-profit activities. Yana Zhadan, a restaurateur and a founder of the Foodies gastronomic group, reopened a pizzeria called Bus Station last weekend. She said her company had been providing free pizza to soldiers and civilians.

        “I see three main goals in our work,” Ms. Zhadan said in an interview. “To support the company’s employees, to support the city’s economy and livelihood with taxes and utility payments, and volunteering.”

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        The head chef had at any rate been cooking free meals over the past month, she said, but a shift to regular business activity was needed to sustain the operation. “Everyone wants to be able to do their job, because that’s how you can influence the most, help the most effectively,” she said.

        “The city lives — there are children on the streets, flowers in the markets — and Kyivans want to be close to each other,” she said. “And it is food that helps to feel safe, at least for a while.”

        When Mr. Rybytva headed west with his grandmother and sister, he did some volunteer work, but soon he was yearning to return. “The feelings are strange,” he said. “You seem to be returning to your usual life, realizing that it will never be normal again.”

        Just to be able to return, he said, was “real happiness.”

        When you see the first familiar streets, you can’t even believe you’re here,” he said. “It is strange, joyful and painful.”

        His apartment was not damaged, he said. In the corridor, which his family used as a shelter, there were blankets scattered on the floor as they had left them, and a board game, “which we tried to distract ourselves with.” There was uneaten soup in the kitchen.

        Despite the disruption to his life, returning to Kyiv provided a kind of “triumphant feeling,” he said. “But you understand that it is deceptive — victory is far away, security is fragile, and in many parts of the country, everything is getting worse. You are not happy, and you cannot be happy, remembering what happened in the suburbs,” he said, referring to atrocities like those in Bucha.

        “There is no joy, only anger and indifference, infinite gratitude to all those involved, that you have a place to return to. Pride that Kyiv resisted.”

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon

        Publié le : 08/04/2022 - 15:01

        FRANCE 24 Suivre

        L'Union européenne a officiellement adopté, vendredi, une cinquième salve de sanctions contre la Russie, prévoyant notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois et de produits chimiques. Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 30 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses sont gelés.

        L'Union européenne (UE) a officiellement adopté, vendredi 8 avril, son cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie, qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois, des produits chimiques et d'autres produits.

        Ces nouvelles sanctions empêcheront également de nombreux navires et camions russes d'accéder à l'UE et interdiront toute transaction avec quatre banques russes, dont VTB.

        L'embargo sur les importations de charbon sera pleinement effectif à partir de la deuxième semaine d'août et aucun nouveau contrat ne pourra être signé à partir de vendredi, date à laquelle les sanctions seront publiées au journal officiel de l'UE.

        Les contrats en cours devront être résiliés avant la deuxième semaine d'août, ce qui signifie que la Russie pourra continuer à recevoir des paiements de l'UE pour ses exportations de charbon jusqu'à cette date.

        L'interdiction du charbon russe, une perte de 8 milliards d'euros par an

        "Ces dernières sanctions ont été adoptées à la suite des atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d'autres lieux sous occupation russe", a déclaré le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans un communiqué.

        Selon le Kremlin, les accusations occidentales selon lesquelles les forces russes ont commis des crimes de guerre en exécutant des civils à Boutcha sont une "falsification monstrueuse" visant à dénigrer l'armée russe.

        La Commission estime que l'interdiction du charbon russe représente, à elle seule, une perte de revenus de 8 milliards d'euros par an pour la Russie.

        Outre le charbon, les nouvelles sanctions de l'UE interdisent les importations de nombreuses autres marchandises et produits en provenance de Russie, dont le bois, le ciment, les engrais, les fruits de mer et les alcools, pour une valeur totale estimée à 5,5 milliards d'euros par an.

        L'UE a également restreint l'exportation vers la Russie d'un certain nombre de produits, dont le kérosène, les ordinateurs quantiques, les semi-conducteurs avancés, l'électronique haut de gamme, les logiciels, les machines sensibles et les équipements de transport, pour une valeur totale de 10 milliards d'euros par an.

        Au total, plus de 29,5 milliards d'euros d'avoirs gelés

        Dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses, selon un décompte encore partiel annoncé par la Commission européenne.

        Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation "est toujours en cours", a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, "plus de la moitié d'entre eux" ont communiqué le bilan de leurs mesures.

        Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a invité "instamment tous les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les sanctions et ceux qui ne l'ont pas encore fait à faire rapport à la Commission sans délai".

        "Adopter des sanctions ne suffit pas. Il est également important de les mettre en pratique et de suivre nos progrès", a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

        Avec AFP

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Guerre en Ukraine : la Russie estime que les sanctions pourraient provoquer la chute de l'ISS

        La chronique de l’éco

        Sanctions contre la Russie : l'UE peut-elle se passer du charbon russe ?

        LE FIL DU 22 MARS

        Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

        Le Figaro

        Mort d'Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil : deux adolescents condamnés à 10 ans de prison

        La collégienne est morte le 8 mars 2021 après un guet-apens tendu par deux camarades de classe. Le parquet de Pontoise a annoncé faire appel.

        Ils lui avaient tendu un «guet-apens» duquel elle n'a eu aucune chance de sortir vivante. Deux adolescents ont été condamnés jeudi 7 avril à dix ans de prison pour le meurtre d'Alisha, 14 ans, à Argenteuil (Val-d'Oise), une sanction que sa famille ne «comprend pas». Le lendemain, le parquet de Pontoise a annoncé faire appel de la décision.

        À lire aussi«Il a beaucoup changé depuis qu’il traîne avec sa copine»: quel engrenage a conduit à la mort d’Alisha à Argenteuil ?

        «C'est pas normal, j'attendais quelque chose de la loi. Eux, ils vont sortir dans dix ans. Ma fille a été tuée. Ils ont tué ma fille, ils l'ont jetée dans l'eau», a crié la mère de la victime dans les couloirs du palais de justice de Pontoise. Quelques minutes plus tôt, le tribunal pour enfants de Pontoise, peu habitué à se pencher sur des faits aussi graves pour des mineurs de cet âge, a rendu sa décision dans une salle pleine.

        À VOIR AUSSI - Pontoise : deux adolescents jugés pour l'assassinat d'Alisha

        Les faits requalifiés en meurtre

        Les prévenus, un garçon et une fille âgés de 16 ans, ont été condamnés à dix ans de réclusion criminelle assortie de mesures éducatives judiciaires. Ils devront également s'acquitter solidairement de 180.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à la famille d'Alisha.

        Debout dans le box, tous deux - lui cheveux bouclés au carré, elle chignon et fines lunettes -, sont restés silencieux à la lecture du jugement. Ils comparaissaient initialement pour «assassinat», un crime qui implique la préméditation, passible de vingt ans de prison avec l'excuse de minorité.

        Au terme de quatre jours de procès à huis clos, le tribunal a finalement décidé de requalifier les faits en «meurtre sur mineur de 15 ans». «Il n'apparaît pas d'éléments suffisamment caractérisés» prouvant la volonté «d'actes préparatoires» en vue de la mort de la jeune fille, a déclaré le président du tribunal. Les adolescents ont toutefois eu «pleine conscience» de la situation et «ne pouvaient ignorer l'état manifeste de la victime» qui les a «suppliés», a-t-il ajouté.

        La décision a été accueillie avec incompréhension et colère par les parties civiles et leurs nombreux soutiens qui arboraient des T-shirt blancs floqués du portrait de l'adolescente et des slogans #JusticepourAlisha, #stopharcèlement et «Je suis Alisha». «C'est une décision remplie de sagesse et aussi de mesure par rapport aux faits qui ont été évoqués. Ils ont l'un et l'autre été condamnés à une peine de dix années, en deçà des réquisitions», a de son côté souligné Me Frank Berton, l'avocat de l'adolescent.

        Jetée dans la Seine

        La collégienne a succombé le 8 mars 2021 après un guet-apens tendu par deux camarades de classe à Argenteuil, au nord-ouest de Paris, selon les éléments rapportés par le procureur Éric Corbaux à l'époque des faits. Au pied des piliers du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, la jeune fille avait retrouvé une fille de sa classe, avait-il retracé.

        Quelques minutes plus tard, le garçon s'était approché de la victime pour lui asséner de multiples coups dont certains au visage, avait détaillé le magistrat. La victime avait ensuite été jetée dans la Seine. L'autopsie a conclu à une mort par noyade.

        Rien ne présageait ce scénario macabre quand les trois protagonistes s'étaient rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre-ville d'Argenteuil. Les relations au sein du trio scolarisé en troisième s'étaient pourtant dégradées les semaines précédant le drame, entre amourettes et «futilités» adolescentes, avait pointé le procureur.

        Un mois avant les faits, Alisha avait vu son téléphone être piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. À cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles et la colère du jeune homme, qui ruminait l'affront d'une insulte à l'encontre de son père décédé. Face à cette escalade, l'établissement avait temporairement exclu les deux mis en cause pour le harcèlement de la victime. Après les faits, c'est la mère du jeune homme qui, voyant son fils rentrer les vêtements couverts de sang, a prévenu la police.

        L'affaire avait suscité une vive émotion dans tout le pays et remis en lumière le fléau du harcèlement sur les réseaux sociaux. Plus de 2.000 personnes avaient défilé lors d'une marche blanche en mémoire de cette jeune fille au visage doux et cheveux de jais qui, selon sa mère, se rêvait «expert-comptable».

        Le procès en appel des deux adolescents se tiendra devant la chambre des mineurs de la cour d'appel de Versailles.

        À VOIR AUSSI - À Argenteuil, des milliers de personnes rendent hommage à Alisha

        Une épaisse fumée noire au-dessus de Paris après l'incendie d'un bus

        EN IMAGES - Le feu était complètement éteint en fin de journée mais son origine demeure inconnue à ce stade.

        Regarder la vidéo

        Tours : un homme agresse un soutien d'Éric Zemmour et lui crache dessus

        Une plainte a été déposée et une enquête est en cours pour identifier l'agresseur.

        Affaire Jubillar : «L'enquête n'est pas au point mort», affirme l'avocat des parties civiles

        Alors que l'oncle et la tante de Delphine Jubillar ont été entendus par la justice pour la première fois vendredi dernier, le pénaliste explique que de nouvelles recherches ont été lancées.

        France24 - Monde

        En piste avec Quartararo: "On n'a plus beaucoup de points forts" avec Yamaha

        Publié le : 08/04/2022 - 15:34

        Austin (Etats-Unis) (AFP) – Devenu l'an dernier le premier Français champion du monde en MotoGP, Fabio Quartararo raconte sa saison à l'AFP: après trois courses, il évoque les difficultés de Yamaha, une moto qui n'a "plus beaucoup de points forts", et son futur avec la firme japonaise.

        Cinquième après trois courses, avant le Grand Prix des Amériques aux Etats-Unis dimanche, Quartararo dresse un premier bilan: "Au Qatar (9e) on a eu des difficultés tout le week-end, c'était clair qu'on n'allait rien faire de spectaculaire. En Indonésie, le week-end s'est très très bien passé (2e). Ensuite, en Argentine c'était un petit peu bizarre (8e)".

        "Tout le week-end s'est bien passé, on était très rapide, mais en course on a eu un manque de grip (adhérence, NDLR) les trois premiers tours et après on était bloqué derrière, je n'arrivais pas à faire mon rythme, je devais conduire d'une façon différente et ça s'est terminé avec un résultat pas très bon".

        Un week-end symptomatique des difficultés de la Yamaha du Français de 22 ans: "avec la Yamaha on a un style totalement différent des autres motos, et dès qu'on se retrouve derrière, on a plus de difficultés, on a du mal".

        "Souvent l'année dernière, j'ai gagné mes courses en partant premier et tout seul. Quand on est seul et qu'on peut dérouler son style de pilotage, on peut aller très vite, mais quand on est bloqué derrière, on peut aller très doucement".

        - "Je pousse énormément Yamaha" -

        En cause, un "déficit de vitesse" criant en ligne droite. Un défaut qui ne peut plus être excusé par la technologie moteur utilisée par Yamaha, selon "Quarta".

        "Avant il y avait toujours l'excuse de dire que les V4 (disposition des cylindres en forme de "V", utilisé par Ducati, Honda, KTM et Aprilia) allaient plus vite que les 4 cylindres en ligne (choisi par Yamaha et Suzuki), mais au Qatar, ceux qui ont fait la plus grosse vitesse de pointe, c'était Suzuki, donc il va falloir trouver une solution pour améliorer ça".

        S'il pense que Suzuki a "mieux travaillé (...) pendant le développement du moteur", le jeune champion en appelle à son équipe pour rectifier le tir: "je pousse énormément Yamaha pour avoir des évolutions, pour essayer d'être au niveau des autres, parce que là on est un petit peu en arrière".

        "On n'a plus beaucoup de points forts, parce que les motos ont énormément évolué par rapport à l'année dernière, et nous on a stagné. Je pense que le freinage est un de mes points forts personnels, et que la moto arrive à m'aider, et on va dire aussi la stabilité", continue-t-il.

        "En temps voulu"

        Pour lui, il n'y a plus de chasse gardée sur des tracés estampillés "circuits Yamaha": "Avant la moto pouvait tourner énormément, avec beaucoup de stabilité. Quand il y avait beaucoup de virages on disait que c'était un circuit Yamaha, mais en ce moment toutes les motos tournent bien et toutes ont beaucoup de puissance".

        Cinquième du général, il est néanmoins devant Joan Mir (Suzuki), Francesco Bagnaia (Ducati) ou Marc Marquez (Honda), autres favoris désignés.

        "Oui c'est intéressant de voir que même si on a qu'une seule bonne course sur trois, on n'est qu'à dix points du premier (Alex Espargaro/Aprilia). Ensuite on va arriver en Europe, ce sera des circuits un petit peu plus pour nous, donc il va falloir rester concentré, ne pas trop penser à ce déficit de vitesse".

        Et si Yamaha ne lui fournit pas la moto pour jouer le titre, ira-t-il voir ailleurs à la fin de son contrat cette saison? Le néo-champion ne ferme aucune porte même s'il "ne pense pas à ça pour l'instant".

        "Je pense au présent, essayer de faire de mon mieux sur cette course, sur la prochaine. Sur mon futur, j'ai mon agent (Eric Mahé, NDLR), une personne de confiance, et on aura une discussion en temps voulu".

        Quand? "Je n'ai pas de délai, ce sera quand je me sentirai prêt, quand j'aurai l'envie de faire un choix je parlerai avec mon agent".

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        La basilique Saint-Denis, une nécropole royale oubliée

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        REPORTAGE - Saccagée et profanée en 1793 pendant la Terreur, située dans un ex-bastion du parti communiste dont les habitants sont majoritairement immigrés, la dernière demeure des rois de France a résisté tant bien que mal aux outrages du temps et des hommes. Joyau gothique de notre patrimoine, la basilique reste le témoin fragile d'une histoire millénaire.

        On a beau s'affirmer cartésien et condamner la superstition, force est de constater que le chiffre 13 porte malheur autant que malaise. Telle est la pensée qui vient à l'esprit lorsqu'on emprunte la ligne de métro Châtillon-Montrouge-Saint-Denis. Celle qui dessert, ­depuis Paris, la basilique-cathédrale Saint-Denis, nécropole des rois de France et haut lieu de notre geste ­nationale. Une tour de Babel montée sur rail, où le niqab côtoie le boubou et où se croisent toutes les nationalités. Aucun béret basque, sauf les jours de match de rugby, lorsque les ­supporters du XV national se rendent au Stade de France.

        À lire aussiLa Basilique de Saint-Denis va-t-elle retrouver sa flèche historique?

        Quand on émerge de la station Basi­lique de Saint-Denis, même constat: on vient pour voir le berceau du ­gothique, mais on tombe sur la ZAC (zone d'aménagement concerté) Îlot 8. Une pustule de béton signée Renée ­Gailhoustet, militante communiste et architecte adulée dans la banlieue rouge des ­années 1970. On lui doit notamment la tour Lénine d'Ivry-sur-Seine. Tout un programme. Si la religion est l'opium du peuple, l'urbanisme en est le poison…

        La sépulture du martyr Denis

        Après avoir slalomé entre des hit­tistes (c'est par cette expression imagée que les Algériens appellent les jeunes inactifs traînant dans les rues: littéralement ceux «qui tiennent les murs»), on arrive enfin devant la ­façade de la basilique-cathédrale. Là encore, choc des cultures. À la ­gauche de l'édifice, l'ex-siège de L'Humanité dessiné par Oscar ­Niemeyer avec le mauvais goût très sûr que chérissaient les camarades ; à sa droite, l'ancienne abbaye transformée par Napoléon Ier en maison d'éducation de la Légion d'honneur et réservée aux descendantes des ­récipiendaires. Nos bons rois s'en retourneraient dans leurs tombes, mais ils n'y sont plus. Ou du moins pas tous et pas entièrement.

        Pour comprendre, suivons le guide: Serge ­Santos, administrateur du ­bâtiment pour le Centre des monuments ­nationaux et coauteur avec Michaël Wyss d'une Petite Histoire de la basilique royale de Saint-Denis. Car Saint-Denis est à la fois église (avec une messe du mardi au samedi tous les matins et trois le dimanche) et musée, ouvert de 10 heures à 18 h 15. Un trésor du patrimoine, ­injustement négligé, à cause de l'environnement et de l'insécurité – les demoiselles de la ­Légion d'honneur doivent par exemple se faire accompagner tous les week-ends par un agent de sécurité pour regagner leur internat! Les statis­tiques sont ­éloquentes et se passent de commentaire: une moyenne de 150.000 visiteurs par an, soit 100 fois moins que pour Notre-Dame avant l'incendie… C'est dommage car l'endroit vaut le détour!

        Celui qui en fera véritablement une nécropole royale, en ­commandant 16 gisants, c'est Saint Louis. Pour lui, Saint-Denis est une machine à légitimer le monarque

        En quelques phrases, Serge Santos, qui pourrait conférer des heures sur le sujet, tente de nous faire comprendre le lieu: «C'est d'abord la sépulture de saint Denis, considéré comme le premier évêque de Lutèce et décapité par les Romains au IIIe siècle. Lieu de pèlerinage et de ­vénération, le sanctuaire deviendra église puis basilique sous l'impulsion de sainte Geneviève et du roi Dagobert. Les aristocrates se bousculaient pour s'y faire enterrer auprès des saintes reliques. C'est ensuite la genèse de l'architecture gothique au XIIe siècle avec les innovations réalisées par l'abbé Suger, maître des ­croisées d'ogives et des ­vitraux de ­lumière.»

        «Mais celui qui en fera véritablement une nécropole royale, en ­commandant 16 gisants, c'est Saint Louis. Pour lui, Saint-Denis est une machine à légitimer le monarque, poursuit Serge Santos. Y réunir les tombes de ses prédécesseurs depuis Dagobert est une ­façon de montrer au peuple la continuité entre toutes les dynasties: mérovingienne, carolingienne et capétienne (la sienne). Le message est clair: la ­monarchie est une, indivisible et de droit divin. C'est la raison pour ­laquelle Saint-Denis regroupe aujourd'hui plus de 70 tombeaux sculptés: des rois, des reines, des princes mais aussi de grands capitaines comme Bertrand Du Guesclin Une collection unique au monde qui a bien failli disparaître à la Révolution, tout comme l'écrin gothique qui les contient: la basilique fut ­reconvertie en grenier à céréales…

        Restaurée par Napoléon

        Le premier à tirer la sonnette d'alarme fut Chateaubriand dans Génie du christianisme, ouvrage publié en 1802: «Saint-Denis est désert ; l'oiseau l'a pris pour passage, l'herbe croît sur ses autels brisés ; et au lieu du cantique de la mort qui retentissait sous ses ­dômes, on n'entend plus que les gouttes de pluie qui tombent par son toit découvert, la chute de quelque pierre qui se détache de ses murs en ruine, ou le son de son horloge, qui va roulant dans les ­tombeaux vides et les souterrains ­dévastés.»

        Pareillement affligé par ce spectacle, Napoléon Ier y rétablit le culte et ordonne une première restauration en 1805. Il commande une nouvelle ­sacristie, supervisée par Vivant ­Denon et décorée par dix tableaux ­relatant l'histoire de la basilique. La pièce (dont la lunette vitrée est frappée du N impérial!) est toujours en service et, ironie de l'Histoire, contient les chasubles servant aux prêtres et aux monarchistes venant commémorer la mort de Louis XVI, le 21 janvier de chaque année. «De Vercingétorix à Robespierre, j'assume tout»: fidèle à sa formule, l'Empereur souhaitait ­réconcilier l'ancien et le nouveau ­régime. Non sans arrière-pensée puisqu'il comptait également ancrer sa ­lignée dans la nécropole royale en s'y faisant inhumer (comme Napoléon III l'aurait réclamé ultérieurement, dit-on). Les Anglais en déci­dèrent autrement pour le premier, les Prussiens pour le second…

        Souverain peu charismatique (euphémisme de politesse), Louis XVIII a eu au moins le mérite de poursuivre le chantier lancé par l'«Usurpateur», ainsi que les Bourbons surnommaient le Corse. On lui doit l'ouverture des deux fosses communes où les conventionnels avaient jeté les ­dépouilles de 42 rois, 32 reines, 63 princes et 10 grands serviteurs du royaume. C'était en 1817 et, la chaux ayant fait son œuvre, il ne restait plus que des ossements non identifiables. La technique ADN n'existant pas à l'époque, on réunit pêle-mêle tous ces restes autrefois prestigieux mais maintenant anonymes dans des ­coffrets. Lesquels furent ensuite transférés dans un ossuaire aménagé au sein de ce qui avait été le caveau du maréchal Turenne avant la profanation.

        Deux plaques de marbre noir fixées sur les murs de la crypte, gravées des noms et des dates de celles et ceux qui ont fait notre Histoire: avec le cœur de Louis XVII (l'enfant du ­Temple), conservé dans un vase de cristal juste à côté, c'est tout ce qu'il reste de quinze siècles de monarchie. Sic transit gloria mundi. Rouvrir cet ossuaire pour se livrer à un macabre puzzle sur le thème de «Qui est qui?» serait une entreprise aussi onéreuse qu'indécente. Résultat: on en reste là.

        Un chantier pour notre siècle

        Restauration, monarchie de Juillet, second Empire: utilisant les tech­nologies issues de la révolution ­industrielle (verrières polychromes, ­charpentes en métal, portes en bronze), Saint-Denis survivra aux outrages des hommes et du temps. Même si la flèche nord (86 mètres de hauteur) frappée par la foudre en 1837 et menaçant de s'écrouler fut ­démontée par Viollet-le-Duc en 1847. Après la rénovation de la façade ouest entre 2012 et 2015, celle – en cours – du déambulatoire médiéval sous l'égide du ministère de la Culture, la reconstruction de cette fameuse flèche est le nouveau pari de la basilique-cathédrale. Il a fallu des années pour boucler le budget: 25 millions d'euros, dont 20 millions proviennent du FS2i (Fonds de ­solidarité interdépartementale par l'investissement, qui regroupe sept communes de la petite couronne) et 5 millions de la région Île-de-France. Prévu pour dix ans, le ­chantier débutera en 2023.

        Parallèlement, un atelier-école qui s'autofinancerait sur le modèle du château de Guédelon (apprentissage de la taille et de la forge), est ­envisagé pour optimiser cette spectaculaire résurrection. Il sera installé dans le jardin public côté nord, celui-là même ou furent creusées les ­indignes et sinistres fosses de la ­Révolution et que les passants foulent chaque jour sans savoir qu'ils marchent sur plusieurs dynasties royales et françaises. On en revient toujours à la phrase de Lampedusa dans Le Guépard: «Il faut que tout change pour que rien ne change.»

        À voir

        La visite virtuelle sur Basilique360.fr

        Actuellement et jusqu'au 30 septembre, une exposition-installation se tenant dans la crypte, intitulée «Lux Continua» et réalisée par Olivier Darné, évoque la symbolique de la lumière dans les églises à travers les âges.

        À partir du 23 avril, le déambulatoire du chevet accueillera l'exposition «La Vie illustrée de l'abbé Suger, moine et homme d'État, créateur de l'art gothique à Saint-Denis», par Nayel Zeaiter.

        À faire

        À partir du 24 avril et pour les plus de 6 ans, une découverte combinée (visite guidée de la basilique et initiation au travail de la pierre) sur réservation.

        À lire

        La Basilique Saint-Denis et ses chantiers, par Jean-Michel Leniaud, Éditions du Patrimoine.

        Par Jean-Louis Tremblais (texte) et Olivier Coret pour Le Figaro Magazine (photos) - Édition web par Arthur Bayon

        Le Figaro

        La première mission privée vers la Station spatiale internationale s'envole vendredi

        Trois hommes d'affaires et un ancien astronaute doivent décoller à 11h17 heure locale depuis le centre spatial Kennedy, en Floride.

        Trois hommes d'affaires et un ancien astronaute doivent décoller vendredi à bord d'une fusée de SpaceX pour la première mission entièrement privée vers la Station spatiale internationale, où ils resteront plus d'une semaine. Le décollage est prévu pour 11h17 heure locale (15h17 GMT) depuis le centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral en Floride.

        À lire aussi«Rien n'a changé» pour la Station spatiale internationale, réaffirme la Nasa

        Des novices se sont déjà rendus dans la station spatiale (ISS), notamment dans les années 2000. L'année dernière, la Russie y a envoyé une équipe de tournage de film, puis un milliardaire japonais. Mais ceux-ci volaient à bord des fusées Soyouz, accompagnés de cosmonautes. Cette fois, c'est la société Axiom Space qui a organisé le voyage, en collaboration avec SpaceX et la Nasa, rétribuée pour l'utilisation de sa station.

        Le commandant de la mission, nommée Ax-1, est l'Américano-Espagnol Michael Lopez-Alegria, un ancien astronaute qui s'est déjà rendu dans l'ISS. Les trois autres membres d'équipage ont payé plusieurs dizaines de millions de dollars chacun pour l'expérience. Le rôle de pilote est occupé par l'Américain Larry Connor, à la tête d'une société immobilière.

        Également à bord : le Canadien Mark Pathy, patron d'une société d'investissement, et l'ex-pilote Eytan Stibbe, co-fondateur d'un fonds d'investissement. Ce dernier sera le deuxième astronaute israélien de l'Histoire, après Ilan Ramon, mort en 2003 dans l'explosion de la navette spatiale américaine Columbia, à son retour de l'ISS. «C'était un bon ami», a déclaré Eytan Stibbe lors d'une conférence de presse la semaine dernière. «Je continuerai une expérience qu'il a commencée il y a 19 ans, focalisée sur l'observation des orages», a-t-il souligné.

        Expériences scientifiques

        Les quatre hommes ont un programme bien rempli, avec quelque 25 expériences, sur le vieillissement, la santé cardiaque, ou encore les cellules souches. «Les expériences que j'emporte là-haut, qui proviennent d'universités canadiennes et d'institutions de recherche, n'auraient probablement pas eu l'opportunité d'être testées dans l'espace» sans cette mission, a fait valoir Mark Pathy. Pour cette raison entre autres, les membres d'Ax-1 refusent d'être qualifiés de touristes spatiaux.

        «Je pense qu'il est important de différencier les touristes spatiaux des astronautes privés», a estimé Larry Connor. Les premiers «passent 10 à 15 heures à s'entraîner, cinq à 10 minutes dans l'espace. (...) Nous avons passé entre 750 et plus de 1000 heures à nous entraîner.» Lui et Michael Lopez-Alegria ont été formés au système de la capsule de SpaceX, Dragon. Et tous ont appris comment réagir en cas de situation d'urgence dans la station. Mais aussi à réaliser des tâches de la vie quotidienne, comme se laver en apesanteur.

        Leur formation est toutefois moins poussée que celle d'astronautes professionnels, qui doivent pouvoir effectuer des sorties spatiales, ou encore réparer les équipements. Les membres d'Ax-1 «vont utiliser les toilettes, mais s'ils cassent, notre équipage les réparera», est allée jusqu'à préciser jeudi une responsable de la Nasa, Dana Weigel.

        Future station privée

        La capsule Dragon doit s'amarrer à l'ISS samedi vers 07h30 (11h30 GMT). À leur arrivée, l'équipage recevra une visite guidée de la station, puis se mettra au travail. Il s'agit seulement de la sixième fois que SpaceX fait voler des humains (la cinquième vers l'ISS). Le premier vol a eu lieu il y a moins de deux ans. Axiom Space a conclu un accord pour un total de quatre missions avec SpaceX, et la Nasa a déjà formellement approuvé le principe d'une deuxième, Ax-2.

        Pour Axiom Space, il s'agit d'une première étape vers un but ambitieux: la construction de sa propre station spatiale. «C'est important pour nous de pouvoir répéter» de telles missions «à une plus petite échelle», a déclaré Michael Suffredini, le patron de l'entreprise. Le premier module de cette station privée doit être lancé en septembre 2024. La structure sera d'abord rattachée à l'ISS, avant de prendre son autonomie lorsque cette dernière sera mise à la retraite, a priori autour de 2030.

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        Ce mouvement de privatisation de l'orbite basse est encouragé par la Nasa, qui souhaite générer des revenus grâce à ces missions privées, et à terme, ne plus devoir gérer l'exploitation d'une station, mais plutôt louer les services de structures privées, afin de se concentrer sur l'exploration lointaine.

        À VOIR AUSSI - Ukraine: les combinaisons des trois cosmonautes arrivés à bord de l'ISS surprennent le monde entier

        Ariane 6: la nouvelle fusée européenne apporte la preuve de ses capacités et de sa compétitivité

        DÉCRYPTAGE - Le choix controversé de la polyvalence d’Ariane 6 lors du lancement du programme fin 2014 a finalement payé.

        La fusée Ariane décroche le «contrat du siècle» avec Amazon

        DÉCRYPTAGE - Jeff Bezos commande 83 fusées à trois partenaires, dont 18 fusées européennes à Arianespace.

        Aucun risque de pénurie alimentaire en France avant l'été, selon Leclerc

        Michel-Edouard Leclerc appelle les consommateurs à ne pas surstocker inutilement. Le PDG du groupe Leclerc ne voit pas de risque de pénurie avant l'été mais prévoit une hausse de l'inflation.

        L'Humanité

        « Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »

        Actu

        La proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.

        Olivier Chartrain

        Coanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation

        Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?

        Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.

        Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?

        Le PCF a toujours été pour une école « poly­technique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.

        Quels moyens pour réaliser tout cela ?

        Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne ­seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.

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        France24 - Monde

        Toulouse : un engin explosif déposé dans la cathédrale, le suspect en garde à vue

        Publié le : 08/04/2022 - 15:33Modifié le : 08/04/2022 - 15:49

        FRANCE 24 Suivre

        L'homme soupçonné d'avoir placé, vendredi matin, un engin explosif artisanal dans la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été interpellé en début d'après-midi par la police, a-t-on appris auprès du procureur. La cathédrale avait été évacuée en pleine messe, suite à l'irruption d'un homme qui a déposé un colis suspect au pied de l'autel avant de s'enfuir.

        La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été évacuée, vendredi 8 avril en pleine messe, après qu'un homme a déposé un colis contenant un engin explosif artisanal, a priori sans dispositif de mise à feu, a-t-on appris de sources concordantes.

        Le suspect a été interpellé en début d'après-midi par la police. "La personne suspectée d'avoir déposé le colis a été interpellée et placée en garde à vue, il va être entendu", a dit à l'AFP le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta Simon.

        Il était connu des services de police pour conduite en état d'ivresse, outrage à agent, stupéfiants et avait été "mis en cause dans d'autres affaires et par deux fois déclaré pénalement irresponsable", a-t-il ajouté.

        >> À lire : Dix ans après, Toulouse rend hommage aux victimes des attentats de mars 2012

        Pris pour un livreur par le sacristain

        Vers 8 h 30, la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse a été évacuée en pleine messe. 

        Quelques instants plus tôt, un homme coiffé d'une casquette, pris pour un livreur par le sacristain, a traversé la nef pour déposer au pied de l'autel un paquet.

        Alors qu'il s'enfuyait en courant, il a bousculé le sacristain qui tentait de le retenir.

        Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait signalé sur Twitter une "opération de police dans le centre-ville de Toulouse" en demandant d'éviter le secteur, a ajouté moins de 45 minutes plus tard que l'opération était "terminée. Aucune victime".

        L’individu suspecté d'avoir déposé le colis s’apparentant à un engin explosif improvisé dans la cathédrale Saint-Étienne à Toulouse a été interpellé. Merci à nos services de police. https://t.co/dDN21FgUJZ

        April 8, 2022

        Le suspect a été recherché pendant plusieurs heures avant d'être localisé à Balma, une banlieue résidentielle de Toulouse.

        Après l'incident, le sacristain a demandé aux fidèles d'évacuer la cathédrale, qui jouxte la préfecture, et a alerté la police.

        Les abords de la cathédrale ont été bouclés le temps que les démineurs neutralisent le dispositif explosif qui ne contenait pas de détonateur.

        "Célébrer la Semaine sainte avec confiance"

        Le colis s'apparentait "à un engin explosif improvisé, a priori sans dispositif de mise à feu", a précisé Gérald Darmanin lors d'une déclaration à la chaîne Cnews.

        "Des produits artisanaux mélangés étaient contenus dans une caisse en bois. (Le suspect) va être interrogé par la PJ, qui va essayer de comprendre ses motivations", a précisé le procureur de Toulouse.

        Le suspect a déposé "un paquet blanc qui faisait entre 20 et 25 cm de large", selon la description de l'abbé Jean-Jacques Rouchi, qui célébrait la messe devant environ 40 personnes.

        "Je condamne fermement cet acte et regrette que dans notre pays, un lieu de prière ainsi que ses fidèles soient visés par un engin explosif", a réagi l'archevêque de Toulouse, Guy de Kerimel, dans un communiqué, appelant les catholiques "à célébrer la Semaine sainte avec confiance".

        Avec AFP

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        France24 - Monde

        L'enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin classée sans suite

        Publié le : 08/04/2022 - 15:32

        Paris (AFP) – L'enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin a été classée sans suite, a annoncé vendredi le journaliste dans un communiqué transmis par son avocat, Me Christian Saint-Palais.

        Cette enquête a été classée sans suite le 7 avril pour prescription de l'action publique, a confirmé le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

        Le 19 janvier, quelques jours après la révélation d'une plainte contre M. Bourdin d'une ancienne journaliste de BFMTV/RMC pour des faits remontant à 2013, le parquet de Paris avait indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour agression sexuelle, confiée au commissariat du XVIe arrondissement.

        Mi-février, la journaliste Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo de RMC-BFMTV, passée ensuite par Thalassa, avait révélé dans Mediapart être à l'origine de cette plainte. Selon elle, les faits se seraient produits en 2013 en Corse, à Calvi.

        Quelques jours plus tard, une seconde femme avait aussi déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle, accusant M. Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980.

        "J'ai toujours fermement contesté les faits qui m'étaient reprochés", rappelle dans son communiqué le journaliste qui avait été écarté des antennes de BFMTV et RMC le 23 janvier, quelques jours après l'ouverture de l'enquête.

        "Je dénonce l'instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle", ajoute-t-il.

        Ce "classement n'est pas une surprise puisque la plainte était effectivement prescrite", a réagi auprès de l'AFP Me Laure Heinich, avocate de Fanny Agostini, regrettant toutefois n'avoir été avisée "d'aucun acte d'enquête, ni par les policiers, ni par le parquet".

        © 2022 AFP

        France24 - Monde

        Le Sri Lanka s'enfonce dans la crise alors que le président Rajapaksa refuse de quitter le pouvoir

        Publié le : 08/04/2022 - 15:24Modifié le : 08/04/2022 - 15:28

        Après une profonde crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 et aux décisions du gouvernement, le pays fait face à d’importantes pénuries et subit des contrecoups de la guerre en Ukraine. Une situation qui a incité les sri lankais à sortir dans la rue pour manifester leur mécontentement, et demander la démission du gouvernement des frères Rajapakse, comme l'explique Alban Alvarez, envoyé spécial de France 24 à Colombo.

        L'Humanité

        L’éducation réactive la lutte des classes

        Actu

        Enjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?

        Olivier Chartrain

        Dans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…

        Un thème cher au clivage droite/gauche

        L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.

        Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi­-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.

        Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.

        Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.

        Embauches massives de personnels

        Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.

        C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.

        Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.

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        French Presidential Election

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        ‘La French Tech’ Arrives Under Macron, but Proves No Panacea

        The president has brought innovation, jobs and growth. Still, resentments fester on the eve of the presidential election.

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        By Liz Alderman and Roger Cohen

        PARIS — In full Steve Jobs mode, President Emmanuel Macron of France donned a black turtleneck in January and took to Twitter to celebrate the creation in France of 25 “unicorn” start-ups — companies with a market value of over 1 billion euros, or almost $1.1 billion.

        He declared that France’s start-up economy was “changing the lives of French people” and “strengthening our sovereignty.” It was also helping to create jobs: Unemployment has fallen to 7.4 percent, the lowest level in a decade.

        The start-up boom was a milestone for a young president elected five years ago as a restless disrupter, promising to pry open the economy and make it competitive in the 21st century.

        To some extent, Mr. Macron has succeeded, luring billions of euros in foreign investments and creating hundreds of thousands of new jobs, many in tech start-ups, in a country whose resistance to change is stubborn. But disruption is just that, and the president has at the same time left many French feeling unsettled and unhappy, left behind or ignored.

        As Mr. Macron seeks re-election starting on Sunday, it is two countries that will vote — a mainly urban France that sees the need for change to meet the era’s sweeping technological and economic challenges, and a France of the “periphery,” wary of innovation, struggling to get by, alarmed by immigration and resentful of a leader seen as embodying the arrogance of the privileged.

        Which France shows up at voting booths in greater numbers will determine the outcome.

        In many Western societies, the simultaneous spread of technology and inequality has posed acute problems, stirring social tensions, and France has proved no exception. If the disenchanted France prevails, Marine Le Pen, the perennial candidate of the nationalist right, will most likely prevail, too.

        Worried that he may have lost the left by favoring start-up entrepreneurship and market reforms, Mr. Macron has in the past week been multiplying appeals to the left, resorting to phrases like “our lives are worth more than their profits” to suggest his perceived rightward lurch was not the whole story.

        He told France Inter radio that “fraternity” was the most important word in the French national motto, and said during a visit to Brittany that “solidarity” and “equality of opportunity” would be the central themes of an eventual second term.

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        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        The pledges looked like signs of growing anxiety about the election’s outcome. After several months in which Mr. Macron’s re-election had appeared virtually assured, the gap between him and Ms. Le Pen has closed. The leading two candidates in Sunday’s vote will go through to a runoff on April 24.

        The election will be largely decided by perceptions of the economy. In Mr. Macron’s favor, the country has bounced back faster than expected from coronavirus lockdowns, with economic growth reaching 7 percent after a devastating pandemic-induced recession.

        The most significant cultural transformation has come in the area of tech, where Mr. Macron’s determination to create a start-up culture centered around new technology has brought changes the government considers essential to the future of France.

        Cédric O, the secretary of state for the digital sector, wearing jeans and a white dress shirt, no tie, admits to being obsessed. Day after long day, he plots the future of “la French tech” from his spacious office at the Finance Ministry.

        Five years ago, that may have seemed quixotic, but something has stirred. “It’s vital to be obsessed because the risk France and Europe are facing is to be kicked out of history,” Mr. O, 39, said, borrowing a line often used by Mr. Macron. “We have to get back into the international technological race.”

        Toward that end, Mr. Macron opened Station F, a mammoth incubator project in Paris representing France’s start-up ambitions, and earmarked nearly €10 billion in tax credits and other inducements to lure research activity and artificial intelligence business. A new bank was created to help finance start-ups.

        The president wined and dined multinational chief executives, creating an annual gathering at Versailles called “Choose France.”

        Since 2019, France has become the leading destination for foreign investment in Europe, and more than 70 investment projects worth €12 billion have been pledged by foreign multinationals at the Versailles gatherings, said Franck Riester, France’s foreign trade minister.

        In the past four years, IBM, SAP of Germany and DeepMind, the London-based machine learning company owned by Google’s parent, Alphabet, have increased investment in France and created thousands of jobs.

        Facebook and Google have also bolstered their French presence and their artificial intelligence teams in Paris. Salesforce, the American cloud computing company, is moving ahead with over €2 billion in pledged investments.

        “Macron brought a culture shift where France was suddenly open to the world of funders,” said Thomas Clozel, a doctor by training and the founder in 2016 of Owkin, a start-up that uses Artificial Intelligence to personalize and improve medical treatment. “He made everything easy for start-up entrepreneurs and so changed the view of France as an anticapitalist society.”

        François Hollande, Mr. Macron’s Socialist Party predecessor, had famously declared in 2012: “My enemy is the world of finance.” As a result, Mr. Clozel said, securing funds as a French start-up was so problematic that he chose to incorporate in the United States.

        No longer.

        “Today, I am thinking of reincorporating in France,” he said. “The ease of dealing with the government, the consortium of start-ups helping one another, and the new French tech pride are compelling.”

        Among the start-ups that have had a significant effect on French life are Doctolib, a website that allows patients to arrange for medical appointments and tests online, and Backmarket, an online market for reconditioned tech gadgets that just became France’s most valuable start-up, at $5.7 billion.

        They began life before Mr. Macron took office, but have grown exponentially in the past five years.

        “I have made 56 investments in the last two years, and 53 of them are in France,” said Jonathan Benhamou, a French entrepreneur who founded PeopleDoc, a company that simplifies access to information for human resources departments.

        Now funding new ventures and focusing on a new start-up called Resilience in the field of personalized cancer care, Mr. Benhamou credits Mr. Macron with “giving investors confidence in stability and creating a virtuous cycle.”

        Talented engineers no longer go elsewhere because there is an “ecosystem” for them in France, Mr. O said.

        Mr. Macron has insisted that opening the economy is consistent with maintaining protections for French workers and that the arrival of la French tech does not mean the embrace of the no-holds-barred capitalism behind the churn of American creativity.

        Despite the president’s overhauls, France remains one of the most expensive countries for payroll taxes, according to the Organization for Economic Cooperation and Development, with hourly labor costs of nearly €38, close to levels seen in Sweden, Norway and other northern European countries.

        “We know that we have to go further,” Mr. Riester, the foreign trade minister, said in a recent interview. “We still have some brakes that could be taken off the economy, and we have to cut some red tape in the future.”

        Who Is Running for President of France?

        The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:

        The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.

        A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.

        A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.

        The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.

        A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.

        “But we are also convinced we will maintain a different system than in the United States,” he added. “It’s our culture and history, and at the end of the day, we think it could be better for attracting talent from all over the world.”

        Before Mr. Macron was elected, unemployment hovered around 10 percent, growth was anemic and a wealth tax, among other fiscal measures, had deterred foreign investment. France was widely perceived as an anti-entrepreneurship nation.

        Mr. Macron cut France’s corporate tax rate to 25 percent from 33 percent and introduced a 30 percent flat tax on capital gains. He simplified the labyrinthine labor code, making hiring and firing easier. His government channeled billions of dollars into retraining programs and made it tougher to keep receiving unemployment benefits.

        These policies have spurred the economy while generating much hostility toward the president in a France still deeply wedded to its system of social solidarity. It is a country that tends to believe that if work has its place, quality of life should hold a greater place. The anger and alienation that set off the Yellow Vest movement in 2018 still lurk just beneath the surface.

        Mr. Macron’s campaign proposal that the retirement age be raised to 65 from 62 — rejected by Ms. Le Pen — has been greeted with widespread outrage.

        While entrepreneurs are creating new companies faster than ever, many jobs are precarious. Delivery workers for UberEats, Deliveroo, Amazon and other online shopping portals have little income security and scarce benefits. A number of French industries remain troubled, despite Mr. Macron’s vows to forge a manufacturing revival.

        The troubles in these parts of the economy are deeply felt, and that is where Mr. Macron is vulnerable.

        An abrupt rise in the cost of living, driven in part by Russia’s war in Ukraine, has quickly become one of the biggest issues facing candidates.

        During a recent visit to a working-class area of Dijon — one of very few campaign stops by a president who has often seemed more concerned about discussing the war in Ukraine with President Vladimir V. Putin of Russia than talking about the looming election — Mr. Macron was hectored by the crowd.

        “You don’t realize,” said one man. “Put yourself in the place of a French family. Shopping, paying for gas, it’s horrible!”

        Asked by a woman how it was possible to survive on the minimum government handout of about $620 a month, Mr. Macron said, “I have never thought that giving a check to people in distress was the way to solve their problems.”

        Rather, he said, the essential thing was to find ways to help them back into the workplace.

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        L'Humanité

        Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

        Actu

        Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

        Olivier Chartrain

        Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

        1. Concurrence à tous les étages

        Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

        Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

        Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

        C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

        L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

        2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

        Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

        Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

        Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

        L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

        Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

        3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

        Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

        Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

        « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

        Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

        InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

        De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

        Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : au consulat de Lviv, les ukrainiens dénoncent les pillages de l'armée russe

        Publié le : 08/04/2022 - 15:14Modifié le : 08/04/2022 - 15:30

        À Lviv, grande ville ukrainienne proche de la frontière polonaise relativement épargnée par les bombardements, des milliers de réfugiés sont de passage avant de fuir le pays. Devant le consulat russe, des ukrainiens ont entreposé toutes sortes d'objets pour dénoncer le pillage des soldates de l'armée russe dans les habitations, comme l'a constaté Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 sur place.

        L'Humanité

        « C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »

        Reportage

        Éducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.

        Olivier Chartrain

        Les super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.

        Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.

        Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles  pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).

        On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.

        Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles

        Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la ­logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?

        AESHÉducation nationaleval de marne
        Le Figaro

        Alexis Pinturault : «Je ne suis pas mort, juste très fatigué»

        Cédric Callier

        ENTRETIEN - Auteur – de son propre aveu – de la pire saison de sa carrière, le skieur français est longuement revenu pour Le Figaro sur ce qui n'a pas marché pour lui. Et sur la façon dont il envisage un rebond.

        Envoyé spécial à la Plagne

        Le sourire retrouvé, déguisé en panthère rose : tel est apparu Alexis Pinturault lors du Super Slalom disputé le week-end dernier à La Plagne. Loin des larmes de Pékin, où son rêve de devenir champion olympique s'est évaporé. A l'image d'une saison, «la pire de (s)a carrière», sans la moindre victoire au compteur, ce qui ne lui était plus arrivé depuis… sa première saison découverte en Coupe du monde en 2010-2011. Un an après avoir conquis le gros globe de cristal récompensant le vainqueur du classement général, la chute a été très douloureuse. Mais le skieur de Courchevel a déjà pris le temps de l'analyser, et de comprendre les raisons pour mieux relever la tête. Entretien.

        Alexis, de participer au Super Slalom à La Plagne met-il un peu de baume au cœur à l'issue d'une saison délicate pour vous ?Alexis Pinturault : Je ne sais pas si on peut parler vraiment de baume au cœur car durant cette saison, malgré tout, j'ai quand même pris du plaisir par moments. Disons que sur ce Super Slalom, je suis venu sans pression, sans stress, pour profiter d'un moment convivial avec des amis et des amateurs de skis, et cela fait du bien.

        Avez-vous pris le temps de faire le bilan de cette saison et de l'analyser ?Le bilan a déjà été fait très rapidement. J'avais identifié le problème, ou en tout cas ce que j'avais ressenti. Je me suis trouvé psychologiquement très fatigué et du coup, je sentais que la réaction nerveuse de mes muscles n'était pas aussi bonne qu'elle ne l'était par le passé. Je l'ai traîné tout l'hiver. Et forcément, quand on aborde la saison très fatigué, on la finit éreinté. Il a fallu que je m'adapte et que je fasse avec, car le mental on ne le récupère pas du jour au lendemain. Maintenant, l'objectif est de trouver des solutions.

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        Un an auparavant, quand vous réalisez l'un de vos rêves en décrochant le gros globe de cristal, avez-vous eu un sentiment de vide après ?L'an dernier, je me souviens qu'à la fin de la saison, j'avais eu une sensation de paix intérieure. C'était la première fois que je ressentais cela. Derrière, j'ai voulu prendre plus de temps avant de reprendre l'entraînement. Mais malgré tout, cela n'était pas suffisant.

        Est-ce la motivation qui vous a manqué ?A la fois oui et non. Non car consciemment, j'étais très motivé. Mais oui, car inconsciemment, lorsqu'on est très fatigué, on a tendance à être davantage amorphe et cela se ressent sur la niaque, la motivation. Cela devient aussi plus difficile de mettre toutes les petites pensées négatives de côté. Quand tout va bien psychologiquement, on a tendance à surmonter tout plus facilement. A l'inverse, quand la tête ne va pas, elle a tendance à entraîner tout le reste vers le bas.

        Je pense surtout avoir sous-estimé l'impact de cet accomplissement que j'ai connu en remportant le gros globe. C'est le rêve de tout grand skieur. Et nous en avons sous-estimé les conséquences

        D'une certaine façon, vous êtes donc passé d'un moment de paix intérieur à une sorte de guerre avec vous-même pour retrouver votre niveau de la saison dernière…C'est exactement ça. Il a fallu que je me fasse la guerre car j'étais dans cette situation et je ne voulais pas mettre en danger mon intégrité physique. C'est compliqué de disputer une course en donnant le meilleur de soi-même, tout en sachant que mon meilleur n'était pas là. J'ai bien appris cette saison que le mental faisait une différence énorme entre être premier et 7e ou 10e. J'étais donc dans une situation où il était difficile pour moi d'être pleinement présent psychologiquement, et pour autant il fallait que je le sois car en ski, la blessure, potentiellement grave, arrive très vite. On a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

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        Estimez-vous avoir sous-estimé l'approche mentale de cette saison ?Je pense surtout avoir sous-estimé l'impact de cet accomplissement que j'ai connu en remportant le gros globe. C'est le rêve de tout grand skieur. Et nous en avons sous-estimé les conséquences. Quand je dis «nous», je parle d'abord de moi, mais aussi de mon staff, de la Fédération. J'en ai parlé avec David (Chastan, le directeur de l'équipe de France de ski alpin) et je lui disais que j'aurais dû prendre beaucoup plus de temps que je ne l'ai fait pour récupérer avant d'attaquer cette nouvelle saison.

        Le poids de plus grandes attentes a-t-il pesé ?Pas du tout. Déjà, quand il y avait Marcel Hirscher, j'étais considéré comme le numéro 2. Certes, Marcel prenait toute la lumière mais quand il a pris sa retraite, je suis automatiquement devenu numéro 1. L'année où il est parti, je me suis retrouvé sur le devant de la scène après trois années où j'étais justement attendu comme le numéro 1. A ce moment-là, je peux vous dire que le poids des attentes était très fort et au moment d'aborder cette saison, cela n'était pas plus fort. Donc finalement, de gagner ce gros globe n'a pas changé grand-chose, si ce n'est l'impact que cela a eu sur moi, avec une difficulté à retrouver de la fraicheur pour bien aborder l'hiver.

        Avez-vous été blessé par certaines critiques ?Je pense que c'est notre société actuelle qui a la mémoire très courte. On se souvient de belles choses pendant deux semaines et puis après, c'est déjà oublié. Cela ne m'a pas forcément trop dérangé car cela fait partie du jeu. Quand on est athlète de haut niveau, on sait qu'on est exposé médiatiquement, vis-à-vis de tous nos supporteurs mais aussi de nos détracteurs. Mais le premier qui était critique et dérangé par la situation, c'était moi. Je n'étais pas content de mes résultats, de ce que je réalisais, encore moins aux Jeux qui ont été hélas la continuité de l'hiver. A Pékin, j'espérais créer la surprise, je m'accrochais à cette idée que je pouvais y retrouver mon meilleur niveau mais ce n'est pas arrivé. Quand on n'est pas à 100% sur ce type d'événement, et même quand on n'est pas à 100% durant tout l'hiver, il n'y a jamais de bonne surprise à la fin. Pour en revenir à votre question, évidemment, je préfère recevoir des éloges mais les critiques font partie du jeu. Et j'ai été agréablement étonné de voir la compréhension des gens de mon milieu, que ce soit mes partenaires ou ceux qui me soutiennent. J'ai eu le sentiment que beaucoup comprenaient qu'après dix ans de carrière à me battre pour décrocher des titres et ce gros globe, je puisse avoir une saison moins bonne. Sans compter que je ne me suis jamais dérobé. J'ai toujours dit d'où venait le problème et affirmé que je n'étais pas capable de jouer aux avant-postes.

        C'est la pire depuis dix ans, avec seulement trois podiums dans l'hiver.

        Cette saison est peut-être la pire…(Il coupe) C'est la pire depuis dix ans, avec seulement trois podiums dans l'hiver. Je termine quand même 5e du classement en géant, ce qui est très correct. Sauf que ce n'était pas du tout à la hauteur de ce que j'espérais. C'est mon plus mauvais bilan depuis mes débuts en Coupe du monde.

        De passer de votre meilleure à votre pire saison, de telles montagnes russes vous font-elles envisager la suite différemment ?Oui, automatiquement. Avec la saison que j'ai vécue, je ne peux pas dire que je vais revenir et que je vais tout claquer. Je sais que j'ai besoin de temps pour moi, pour récupérer. Physiquement, je sais que mon corps est bien, qu'il peut récupérer très vite que dans ce domaine, je fais partie des meilleurs. Mais à l'inverse, mon esprit a besoin de temps, et celui-ci n'est pas quantifiable. C'est la difficulté pour un athlète. Et je suis prêt à prendre le temps nécessaire avant de retourner sur les entraînements. Quitte à modifier mon programme si besoin.

        Comment fait-on pour soigner son mental, son esprit ?(Il réfléchit) Je pense que nous sommes tous confrontés à ce moment où l'on se dit qu'on a besoin de vacances, de couper totalement. Tout le monde est d'accord là-dessus. Simplement, je crois que les miennes devront être plus longues que seulement deux ou trois semaines pour pouvoir me dire, à la fin, que cela m'a réellement fait du bien. C'est là qu'il faudra que je sois bien à l'écoute de mes sensations, de mes réactions. L'énervement, la fatigue, le fait d'être dans son lit et de ne pas vouloir en sortir sont autant de signes qu'il faut prendre en considération. Cela nous donne des alertes et il faut savoir les entendre. Mon vrai but est d'aborder la saison prochaine en étant rechargé psychologiquement à 100%.

        Les psychologues ont souvent dit que la première phase de la rémission était l'acceptation. Pour moi, cela a été très important d'accepter la situation dans laquelle j'étais pour pouvoir l'évacuer et mettre des mots dessus

        Comment fait-on pour ne pas trop douter après une saison comme celle-ci ?Je fais partie de ceux qui ne doutent pas trop d'eux-mêmes. Autant j'ai pu douter durant la saison de quelles étaient mes motivations et de ce que je voulais faire à l'avenir, autant je n'ai pas douté de mes capacités à briller et à regagner des courses. Je peux m'appuyer sur ce que j'ai réalisé ces dix dernières années. Je doute peu de moi et je dois m'en servir.

        Tirez-vous une certaine fierté de ne jamais vous être dérobé, comme vous le disiez ?Je pense que c'était le meilleur moyen pour moi de rebondir et d'avancer. Les psychologues ont souvent dit que la première phase de la rémission était l'acceptation. Pour moi, cela a été très important d'accepter la situation dans laquelle j'étais pour pouvoir l'évacuer et mettre des mots dessus. Ce sont des étapes incontournables pour pouvoir ensuite passer à autre chose. Et puis je fais partie des gens qui peuvent être fiers de réussir, et qui ne vont pas prétendre être quelqu'un d'autre quand la réussite n'est plus là. Je fais un sport individuel car cela m'a toujours plu de pouvoir me battre avec moi-même autant que face à mes adversaires, mais aussi d'assumer quand cela fonctionne moins bien. J'ai toujours été quelqu'un d'honnête, de par mon éducation, et généralement quand on l'est, les gens comprennent mieux.

        Etes-vous déjà pressé d'aborder cette prochaine saison, pour effacer celle-ci ?Oui, j'ai très envie de repartir. J'avoue qu'en milieu de saison, je me suis demandé si cela avait un sens que je sois là, si c'était toujours ce que je voulais… Quand on sent qu'on n'arrive pas à tout bien aligner, on se pose des questions. Et puis en fin de saison, avec les Jeux et les finales à Courchevel, j'ai trouvé ma réponse : oui, j'ai encore envie d'être là. Je commençais à en avoir marre de ne plus être à ma place, à me battre pour les podiums ou les victoires. Cela m'énervait, ce qui est plutôt très bon signe parce qu'au début, ce n'était pas toujours le cas. De retrouver cet esprit de mauvais perdant d'une certaine manière, c'est important. J'ai retrouvé cette envie de me battre avec les meilleurs. Et c'est cette envie-là que je veux entretenir toute la saison prochaine, et aussi pour plusieurs années.

        Alexis Pinturault n'est donc pas mort…Non, il est juste très fatigué (sourire). Mais il n'est pas mort. Tant que je suis là, toujours debout, j'entends bien me battre pour renouer avec la victoire.

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        Tessa Worley : «Je veux prendre le temps de savourer»

        ENTRETIEN - Victorieuse du globe de cristal en géant cette saison, la Française a eu vite fait de faire oublier son échec aux Jeux. Reste désormais à voir si elle poursuivra sa carrière ou pas.

        L'Humanité

        Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

        Un jour avec

        Relativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.

        Olivier ChartrainOlivier Chartrain

        Dès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six ­semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…

        Le dernier gisement d’économies

        Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.

        Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »

        La classe de « grands décrocheurs » supprimée

        Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».

        L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.

        Un rassemblement devant le ministère

        Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’édu­cation prioritaire.

        Éducation nationaleéducation prioritairegennevilliers Éducation nationaleéducation prioritaire
        France24 - Monde

        Élection présidentielle française : mode d'emploi

        Publié le : 01/02/2022 - 16:53

        Romain BRUNET Suivre

        Les 10 et 24 avril, les Français éliront leur futur président de la République, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois seulement. Le scrutin est uninominal majoritaire à deux tours. Règles de financement, de parrainage, de participation au scrutin, dates limites de candidature, temps de paroles… Explications.

        Les électeurs français doivent choisir en 2022 leur nouveau président de la République – ou reconduire l'actuel chef de l'État pour un second et dernier mandat. Le scrutin se déroulera les 10 et 24 avril, au suffrage universel direct. France 24 fait le point pour mieux comprendre les règles entourant cette élection majeure.

        • Qui peut être candidat ?

        Quelques conditions sont à remplir. Pour être candidat, il faut être de nationalité française, être majeur – c'est-à-dire avoir au moins 18 ans –, être inscrit sur les listes électorales, ne pas être privé de ses droits d'éligibilité par une décision de justice, ne pas être placé sous tutelle ou sous curatelle, et avoir satisfait aux obligations imposées par le code du service national. Dernière condition : le ou la candidat.e doit faire preuve de "dignité morale". Une notion pour le moins floue qui n'a jamais été précisément définie.

        Par ailleurs, pour être candidat, 500 parrainages d'élus provenant d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer différents sont nécessaires. Une obligation qui vise à écarter les candidatures jugées peu sérieuses. Ces signatures peuvent être accordées par : les membres du Parlement (députés et sénateurs) ; les maires des arrondissements de Paris, Lyon et Marseille ; les présidents de métropoles, de communautés urbaines, de communautés d'agglomération et de communautés de communes ; les conseillers de Paris et de la métropole de Lyon ; les conseillers départementaux et régionaux ; les conseillers territoriaux de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon ; les membres élus des assemblées de Corse, de Guyane, de Martinique, de la Polynésie française, des Assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie et de l'assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna ; le président du conseil exécutif de Corse, le président du conseil exécutif de Martinique, le président de la Polynésie française et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ; les conseillers de l'Assemblée des Français de l'étranger ou les présidents des conseils consulaires.

        Les candidats doivent enfin envoyer au Conseil constitutionnel une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d'intérêts et d'activités, rendues publiques par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

        La date limite pour déposer sa candidature est fixée cette année au 4 mars. Le Conseil constitutionnel publiera le lundi 7 mars la liste officielle des candidats.

        • Quelles sont les règles de financement ?

        Le financement des campagnes électorales est limité par un plafond. Pour l'élection de 2022, celui-ci est fixé à 16 851 000 euros pour les candidats présents au premier tour et à 22 509 000 euros pour ceux présents au second tour.

        L'État rembourse 47,5 % du plafond des dépenses des candidats obtenant au moins 5 % des suffrages. Pour les autres, le remboursement ne va pas au-delà de 4,75 % du plafond des dépenses. Le reste du financement doit être issu de fonds privés, provenant notamment des partis et des dons des particuliers – les entreprises ne sont pas autorisées à effectuer des dons. Chaque particulier peut donner jusqu'à 4 600 euros par an.

        Concernant les prêts, seuls ceux octroyés par des partis politiques ou par des banques ayant leur siège social dans l'espace économique européen sont autorisés. Nouveauté de 2022 : il est désormais interdit à un État étranger ou à une banque non européenne de prêter de l'argent à un candidat ou à un parti.

        Les candidats ont enfin l'obligation de tenir un compte de campagne qui devra ensuite être déposé dans les deux mois suivant l'élection à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Celle-ci est chargée de les contrôler et de veiller au respect du plafonnement des dépenses. Des sanctions pécuniaires et pénales sont prévues en cas d'infraction.

        • Qui peut prendre part au scrutin présidentiel ?

        Les personnes françaises, âgées d'au moins 18 ans, au plus tard la veille du premier tour du scrutin, jouissant de leurs droits civils et politiques et inscrites sur les listes électorales sont autorisées à voter à l'élection présidentielle.

        Il est possible de s'inscrire sur les listes électorales au plus tard le sixième vendredi précédent la veille de l'élection, soit le vendredi 4 mars cette année. Les personnes étant dans une situation particulière (18e anniversaire dans les dernières semaines de la campagne, déménagement, acquisition de la nationalité française, droit de vote recouvré) peuvent s'inscrire jusqu'au dixième jour précédent le premier tour de l'élection.

        • Comment se déroulent l'élection et la campagne électorale ?

        Il s'agit d'un scrutin uninominal majoritaire à deux tours au suffrage universel direct. Pour être élu, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés. Aucune participation minimale n'est exigée. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue à l'issue du premier tour, il est procédé à un second tour entre les deux candidats arrivés en tête. Les dates de l'élection présidentielle de 2022 ont été fixées au 10 et au 24 avril. Le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

        Concernant la campagne électorale, une règle d'équité du temps de parole entre les candidats prévaut dans les médias audiovisuels entre la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel et le début de la campagne officielle, fixée au deuxième lundi précédant le premier tour, soit le lundi 28 mars cette année. Lors de cette période, les médias audiovisuels doivent répartir le temps de parole en fonction de la représentativité des candidats, qui est appréciée en tenant compte des résultats obtenus aux précédentes élections et des sondages d'opinion.

        Puis, entre le début de la campagne officielle et le dernier vendredi avant le jour du scrutin, soit le vendredi 8 avril cette année, une règle d'égalité stricte du temps de parole est à observer par ces mêmes médias.

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        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        DEMAIN A LA UNE

        Présidentielle en France : une campagne dans un contexte particulier

        France24 - Monde

        En meeting à Perpignan, Marine Le Pen appelle au vote pour faire "gagner le peuple"

        Publié le : 07/04/2022 - 21:35

        Romain BRUNET Suivre Clovis CASALI Suivre

        La candidate du Rassemblement national a tenu son dernier meeting jeudi soir à Perpignan où elle a appelé "le peuple", et en particulier les abstentionnistes, à voter dimanche pour la placer en tête du premier tour de l'élection présidentielle.

        "Cela dépend de vous. N'oubliez jamais et répétez autour de vous : si le peuple vote, le peuple gagne !" Le message était clair, jeudi 7 avril, pour son dernier meeting : à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a enjoint ses électeurs et les abstentionnistes à faire l'effort de se rendre aux urnes, dimanche 10 avril, pour la qualifier au second tour.

        "Ce grand soir, il ne peut pas se faire sans vous. L'Histoire ne peut pas se faire sans vous. (…) Je vous conjure d'aller voter. Aucun résultat n'est acquis. À la présidentielle, on ne s'abstient pas !", a-t-elle insisté devant les 4 000 spectateurs – selon les organisateurs – venus la soutenir au parc des expositions de Perpignan, ville tenue depuis 2020 par le vice-président du Rassemblement national (RN), Louis Aliot.

        >> À lire : Quand le vote utile devient l'enjeu majeur pour accéder au second tour

        "On va gagner ! On va gagner ! On va gagner !", lui ont répondu ses soutiens dès les premières minutes du meeting, agitant frénétiquement drapeaux tricolores et drapeaux "Marine présidente", plus certains que jamais que cette année est la bonne pour leur candidate.

        « On va gagner ! On va gagner ! », scandé les soutiens de @MLP_officiel à Perpignan pic.twitter.com/p8Y6OVPJFX

        April 7, 2022

        Ils auraient tort de ne pas y croire. La candidate d'extrême droite bénéficie depuis plusieurs semaines d'une dynamique favorable, à en croire les sondages. Ces derniers lui accordent des intentions de vote en constante progression : 24 % des Français seraient prêts à voter pour elle, selon le dernier sondage Odoxa, alors qu'ils n'étaient que 16 %, selon plusieurs sondages, à la mi-mars.

        "Elle n'a jamais été aussi proche de la victoire, veut croire Mathieu, agent de sécurité de 22 ans. Je la soutiens parce qu'elle pense d'abord aux Français et pas seulement aux riches, comme Emmanuel Macron."

        Encore plus dédiabolisée grâce à Éric Zemmour

        Marine Le Pen fait le pari qu'une partie des Français ne profite pas de la mondialisation et que certains ont le sentiment d'avoir été méprisés par le chef de l'État, dont elle a fait sa cible privilégiée. "N'oubliez pas ce que vous avez vécu : les Gilets jaunes, les retraités, les jeunes à qui on a pris deux années pour des raisons pas toujours justifiées, ces Français dont on a dit qu'ils n'étaient rien", a rappelé la candidate du RN en référence à des propos tenus par Emmanuel Macron en juillet 2017. "Ce qui se joue ce 10 avril, c'est le retour du débat entre nationaux et mondialistes", a-t-elle promis.

        >> À lire : Les Gilets jaunes, une menace électorale pour Emmanuel Macron ?

        Marine Le Pen a multiplié les références aux petites phrases d'Emmanuel Macron et aux affaires ayant émaillé son quinquennat. De l'affaire Benalla au récent scandale McKinsey, tout est bon pour bien signifier qui est, à ses yeux, son seul adversaire. En face d'elle, le public siffle tant qu'il peut le président de la République. À les voir et à écouter la candidate, le remake du duel de 2017 ne fait aucun doute. La concurrence de Jean-Luc Mélenchon, actuellement troisième dans les sondages et lui aussi porté par une bonne dynamique, était d'ailleurs totalement absente de son discours.

        Dernier meeting de @MLP_officiel ce jeudi soir à Perpignan avant le 1er tour de la présidentielle dimanche. #MarineLePen pic.twitter.com/uzcZHFzUfP

        April 7, 2022

        La fille de Jean-Marie Le Pen semblait pourtant un temps menacée par l'arrivée dans le paysage politique d'un autre candidat d'extrême droite n'hésitant pas à tenir ouvertement des propos radicaux sur les étrangers et les musulmans : Éric Zemmour. L'ancien polémiste a su attirer vers lui les identitaires les plus extrêmes, plusieurs cadres du Rassemblement national, ainsi que Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen. Les sondages lui ont accordé jusqu'à 16,5 % d'intentions de vote en février. Mais sa candidature bat de l'aile depuis le début de la guerre en Ukraine et sa présence dans la course à l'Élysée semble finalement avoir rendu service à Marine Le Pen. Totalement dédiabolisée, elle apparaît désormais comme beaucoup moins dangereuse aux yeux des électeurs en comparaison avec l'ex-journaliste condamné pour provocation à la haine raciale.

        "Je trouve qu'elle s'est adoucie, témoigne ainsi Mandy, 27 ans, infirmière. Avant, j'étais de gauche et j'ai voté Philippe Poutou en 2017. Mais cette année, je vais voter Le Pen car j'en ai ras-le-bol, les Français ont trop souffert et en ont marre de se faire entuber. Beaucoup de gens autour de moi franchissent le pas comme moi car ils se disent qu'elle n'est pas son père. Je n'aurais jamais pu voter pour Jean-Marie Le Pen. Mais elle, elle est différente et, surtout, elle est la seule à pouvoir battre Macron."

        "C'est aux Français qu'il revient de dire qui entre et qui doit quitter le pays"

        "Pour moi, il y a une grande différence avec Éric Zemmour qui est un fasciste, un sexiste et un macho qui représenterait mal la France", abonde Amaël, 19 ans, qui vient de passer le concours de la gendarmerie. Selon lui, pas besoin d'être aussi "hard" qu'Éric Zemmour. Les propositions de Marine Le Pen suffisent.

        Amaël, 19 ans, préfère @MLP_officiel à @ZemmourEric qu’il juge trop « hard » et qu’il qualifie de « fasciste » pic.twitter.com/2cWxyO6txE

        April 7, 2022

        Car les fondamentaux du parti d'extrême droite n'ont pas été oubliés malgré la dédiabolisation : bien que moins présente qu'il y a cinq ans, toute une séquence du meeting a été consacrée à l'immigration et à l'insécurité. "C'est aux Français qu'il revient de dire qui entre et qui doit quitter le pays. (…) C'est aux Français de dire quelle loi s'applique chez eux. Ce ne sera ni celle des caïds, ni celle des islamistes, ni celle d'un État financier", a-t-elle affirmé, promettant "25 000 places de prison en plus et un centre éducatif fermé par département, des procédures simplifiées, des coopérations nationales afin que les étrangers purgent leur peine dans leur pays".

        Enfin, Marine Le Pen a réussi un tour de force : faire oublier son naufrage du débat d'entre-deux-tours de la présidentielle de 2017. "Nous sommes prêts !", a-t-elle assuré devant un public qui la trouve désormais mieux préparée.

        "Elle a changé par rapport à 2017, affirme Benjamin, un cuisinier de 27 ans. Elle ne veut plus sortir de l'Union européenne, elle a compris que c'était une mauvaise idée. Je trouve aussi qu'elle parle mieux dans les médias, elle est plus sûre d'elle, elle connaît mieux ses dossiers. Je suis confiant. Cette année, c'est son année", conclut-il, sourire aux lèvres.

        Benjamin, 27 ans, estime que @MLP_officiel a changé depuis 2017. « Elle est mieux préparée. » pic.twitter.com/NJ0HhTxh8H

        April 7, 2022

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        New York Times - World

        The Biggest Promoter of Mexico’s Presidential Recall Election? The President.

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        The vote has the potential to upend the country’s political system. But many fear it will amount to nothing more than a tool for propaganda.

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        By Natalie Kitroeff

        MEXICO CITY — Strolling through Mexico’s capital these days, it would be easy to assume the country’s president is at imminent risk of losing his job.

        City streets are littered with signs, fliers and billboards urging Mexicans to vote on whether to remove President Andrés Manuel López Obrador from office in a recall election this Sunday.

        Only it isn’t the opposition telling people to rush to the polls. It’s the president’s loyalists.

        “Support President López Obrador,” reads one flier. “If you don’t participate, the corrupt ones will take away the scholarships, assistance, and pensions that we receive today.”

        For the better part of a century, Mexican presidents have served out six-year terms without fail, whether or not they were fairly elected — or came to be despised by much of the population. The recall election, proposed by Mr. López Obrador and the first of its kind in Mexico, has the potential to upend the country’s political system, by giving citizens a powerful new avenue to hold their leaders accountable.

        On Sunday, voters will be asked to decide whether Mr. López Obrador “should have his mandate revoked due to loss of confidence,” or “continue in the presidency of the Republic until his term ends.” To become binding, 40 percent of the electorate must participate.

        The one wrinkle is that the vote’s most enthusiastic promoter — and the person most keen on putting the president’s well-established popularity to the test — has been the president himself. Opposition leaders have told their followers to boycott the exercise, and analysts believe turnout could be too low for the results to even count.

        So, while Mr. López Obrador has called the recall “an exercise in democracy of the highest order,” many fear it could amount to something far less significant: a marketing tool aimed mainly at bolstering the president’s claim to power.

        “This is supposed to be a mechanism for civic control of power, but it has become instead an instrument of political propaganda,” said Carlos Bravo Regidor, a political analyst and critic of the administration. The governing party, Mr. Bravo Regidor said, “wants this to be a show of force, of muscle, and capacity to bring people into the streets and make explicit their support for López Obrador.”

        On a balmy Monday in Mexico City, volunteers in the president’s camp fanned out across a residential neighborhood armed with fliers and wide grins, cheerfully advertising nearby polling stations and telling anyone who would listen to go vote in the recall.

        Allan Pozos, one of the group’s leaders, said he hoped the exercise would “set a precedent” so future leaders could be kicked out if needed. This time, though, he just wants the president to know he’s loved.

        “It’s to show Andrés Manuel that he has the strong backing of the people,” said Mr. Pozos. “Andrés often feels alone, because he has to go against an entire system and doesn’t have support.”

        Such a show of support could not come at a better time for the president, who has passed the midpoint of his term while struggling to deliver on key campaign promises that swept him into office in a landslide victory in 2018. He vowed a “transformation” of the country that would drive down poverty, jump start the economy and tackle endemic violence at its roots.

        But after a pandemic and a global recession, poverty rates remain stubbornly high, economic growth is anemic and homicides are still hovering near record levels.

        But Mr. López Obrador has remained very popular, with more than half of Mexicans approving of his performance, polls show. His government has sought to improve the lot of the poor, raising the minimum wage four times and boosting welfare spending.

        Mr. López Obrador has also won points with symbolic gestures, like turning the presidential mansion into a museum open to the public, and flying commercial, even when visiting the United States.

        His high favor with voters is also a tribute, supporters and critics agree, to his relentless broadcasting of an official narrative in which he portrays himself as a lone warrior for the people, going up against a corrupt establishment.

        “The results have been below the expectations of the government itself,” Jorge Zepeda Patterson, a prominent Mexican columnist who has supported the president, said, referring to Mr. López Obrador’s achievements during his tenure.

        “Polarization is very profitable politically, especially if you don’t have results,” said Mr. Zepeda Patterson, adding, “at least you can build the narrative that you are fighting.”

        The main risk of the recall for the president is the possibility that large swaths of the country just ignore the exercise altogether, especially as it takes place on Palm Sunday. By law, for the vote to become binding, at least 37 million Mexicans need to participate in it — significantly more than the number of people who voted for the president in the 2018 elections that swept him into office in a landslide.

        But Mr. López Obrador has already identified a scapegoat in case of low turnout: the country’s electoral watchdog.

        For months, he has been attacking the National Electoral Institute over what he sees as a failure to dedicate enough resources to advertising and administering the recall vote.

        “They should have promoted the referendum from the start, not acted dishonestly, keeping silent, not promoting the vote so that people wouldn’t know about it, putting polling booths as far away as possible,” the president said at a recent news conference, referring to the electoral institute. “They’re openly against us, against me.”

        The institute asked the federal government for more money to oversee the contest, to little avail. With only about half the budget it said it needed, the watchdog installed about a third of the polling stations it would in a normal election.

        Lorenzo Córdova, the leader of the electoral institute, known by its Spanish acronym I.N.E., says he’s being set up to fail.

        “It’s not just the president,” Mr. Córdova said, “there is an orchestrated, systematic and well designed campaign to discredit the I.N.E.” The point, he said, is to “damage the referee, and eventually pave the way for its political capture.”

        The nation’s Supreme Court has said political parties cannot advertise the recall, and yet, Mr. López Obrador’s face has cropped up on signs around the country.

        Mr. Córdova says the electoral institute has not determined who is paying for all of the ads, but said there are at least twice as many of them in states where the president’s party will compete in elections for governor in June.

        “It makes you suspect there’s political intentionality,” behind the marketing campaign, Mr. Córdova said.

        There are, of course, strategic benefits that could come from asking the country to weigh in on whether or not they like the president at this particular moment. Mr. López Obrador founded his political party and has an obvious interest in doing everything possible to ensure its victory in general elections to replace him in 2024.

        The voting patterns in the recall will tell the president where his side’s weaknesses are — and which of the potential candidates for president can get people to the polls.

        “It’s a kind of experiment, a rehearsal,” said Blanca Heredia, a professor at CIDE, a Mexico City research institution. “Looking ahead to 2024, he can measure the capacity of his operators to mobilize the vote.”

        Whatever happens on Sunday, for many in Mexico, it’s hard to see how the country’s first-ever presidential recall will seriously damage this president.

        “Andrés Manuel has this thing where even when he loses, he wins,” said Ms. Heredia. “He always has a way of turning a defeat into a triumph.”

        Oscar Lopez contributed reporting from Mexico City.

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        Le Figaro

        Le journal du mercato : Liverpool en passe de s'offrir une nouvelle pépite

        L'offre XXL du PSG pour Mbappé, la prolongation de Gnabry ou Carvalho à Liverpool : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 8 avril 2022.

        Liverpool s'offre Fabio Carvalho

        «Here we go». D'après le très informé Fabrizio Romano, Liverpool aurait bouclé l'arrivée du prometteur Fabio Carvalho en vue de la prochaine intersaison. Le milieu offensif âgé de 19 ans aurait déjà passé avec succès ses examens médicaux. Le montant de l'opération s'élèverait à 5 M€, plus 2,7 M€ de bonus ainsi qu'un pourcentage à la revente. L'actuel joueur de Fulham devrait être lié aux Reds jusqu'en juin 2027. L'officialisation du transfert devrait intervenir au mois de mai. Cette saison, le Portugais a inscrit 7 buts et délivré 7 offrandes en 29 rencontres de Championship. Il avait déjà été sur le point de rejoindre le Merseyside lors des dernières heures du marché des transferts hivernal, mais un retard administratif avait empêché la transaction.

        Une offre gargantuesque du Paris Saint-Germain pour convaincre Kylian Mbappé ?

        Tous les yeux sont rivés sur Kylian Mbappé. Alors que son contrat expire au terme de la saison, l'attaquant parisien assure qu'il n'a toujours pas pris de décision concernant son avenir : «Tout le monde sait que je n'ai pas pris ma décision. Je réfléchis parce qu'il y a de nouveaux éléments, plein de choses, plein de paramètres et je n'ai pas envie de me tromper, j'ai envie de faire le bon choix. Après, je sais que ça tarde un peu pour les gens, on en parle tous les jours», expliquait-il au micro d'Amazon Prime Vidéo dimanche dernier, en marge du large succès du Paris Saint-Germain face au FC Lorient (5-1). Concrètement, comme l'a révélé Fabrizio Romano, le choix de «KM7» est simple : soit, il prolonge dans la capitale française, soit il rejoint le Real Madrid et son grand ami Karim Benzema ; aucun autre club n'entrerait dans l'équation.

        À VOIR AUSSI - Kylian Mbappé, le deuxième meilleur buteur de l'histoire du Paris Saint-Germain

        Mais alors que la tendance il y a encore quelques semaines était à un départ vers l'Espagne, les choses seraient désormais beaucoup plus ouvertes. Le Paris Saint-Germain serait vraiment prêt à tout pour conserver l'ex-Monégasque, qui porte littéralement sur ses épaules le club parisien. D'ailleurs, selon Guillem Balague - qui s'est exprimé sur El Partidazo de COPE - les Rouge et Bleu auraient offert une offre gargantuesque au natif de Bondy pour le convaincre de rester encore deux années supplémentaires : on parle ni plus ni moins d'une prime à la signature de 150 M€, d'un salaire annuel de 40 M€ - hors commissions. Ce seraient «les nouveaux éléments» évoqués par Kylian Mbappé en interview. Seront-ils suffisants pour le séduire, lui qui parle beaucoup de projet sportif ? Réponse dans plusieurs semaines.

        Bayern Munich : Serge Gnabry bientôt prolongé ?

        Depuis plusieurs semaines, le Bayern Munich se montre particulièrement actif sur le marché des transferts pour préparer l'avenir. En témoignent ses offensives pour recruter les deux joueurs de l'Ajax Amsterdam, Ryan Gravenberch et Noussair Mazraoui. Mais la formation bavaroise ne concentre pas tous ses efforts sur la recherche de renforts. Elle tente aussi de conserver ses meilleurs éléments. Comme Serge Gnabry (26 ans), dont le contrat expire dans un peu plus d'un an. Selon Fabrizio Romano, les dirigeants du «FCB» négocieraient avec l'agent de l'attaquant allemand en vue de trouver un accord pour une prolongation. Avec 11 buts et 6 passes décisives au compteur en Bundesliga, le membre de la Mannschaft est l'un des joueurs majeurs de l'effectif bavarois. Le Bayern Munich arrivera-t-il à le convaincre de poursuivre un peu plus longtemps ?

        Le Barça en passe de prolonger Ronald Araújo

        Les négociations ont bien avancé ces derniers temps. À en croire les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le FC Barcelone aurait (enfin) trouvé un accord avec Ronald Araújo en vue de prolonger son contrat...qui expire dans un peu plus d'un an. Le défenseur uruguayen, qui est pratiquement devenu incontournable dans l'effectif catalan, devrait parapher un nouveau bail le liant aux Blaugrana jusqu'en juin 2026. Une clause libératoire de près d'un milliard d'euros devrait être incluse dans l'accord. «La déclaration officielle n'est plus qu'une question de jours», précise le journaliste spécialisé. Âgé de 23 ans, Ronald Araújo a rejoint le FC Barcelone à l'été 2018 en provenance de Boston River (Uruguay).

        Le journal du mercato : Ten Hag vers Manchester United, le Barça «travaille» pour prolonger Dembélé

        Le futur entraîneur d'United, la prolongation de Dembélé ou encore le rêve de l'Inter Milan : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 7 avril 2022.

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        The Saturday Profile

        For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

        Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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        By Valerie Hopkins

        KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

        “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

        Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

        In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

        Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

        “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

        Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

        Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

        He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

        Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

        Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

        In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

        In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

        Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

        Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

        “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

        Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

        “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

        Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

        He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

        In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

        When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

        “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

        In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

        While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

        Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

        He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

        In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

        “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

        In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

        “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

        And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

        “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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        Présidentielle : un rendez-vous manqué pour l’écologiste Yannick Jadot ?

        Publié le : 07/04/2022 - 12:16

        Romain BRUNET Suivre

        Le candidat écologiste, qui tient son dernier meeting de campagne jeudi soir à Nantes, est à la peine dans les sondages, qui le placent très loin du second tour. Si l’heure n’est pas encore au bilan pour Yannick Jadot, cette fin de campagne a de quoi laisser des regrets.

        Yannick Jadot veut encore y croire. Pas question pour lui d’acter la défaite avant que les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ne tombent, dimanche 10 avril à 20 h. Pour son dernier meeting de campagne, jeudi 7 avril à Nantes, il se projettera à nouveau comme futur président de la République. Il énumérera devant son auditoire les mesures qu’il prendra pour lutter contre le réchauffement climatique ou pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.

        Nul doute, également, qu’il rappellera les sondages des dernières européennes, en 2019, qui lui accordaient moins de 10 % d’intentions de vote alors que la liste qu’il portait avait finalement obtenu 13,47 % des suffrages. Yannick Jadot a raison. Il ne faut préjuger de rien dans cette campagne incertaine. Les électeurs peuvent encore créer la surprise.

        Mais au sein d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) et de l’équipe de campagne du candidat écologiste, le moral n’est plus vraiment le même qu’en janvier, lorsque Yannick Jadot prenait la lumière en étrillant Emmanuel Macron au Parlement européen. "Vous resterez dans l’Histoire comme le président de l’inaction climatique", avait-il alors lancé, le 19 janvier, au président de la République assis devant lui.

        >> À lire aussi : "Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour"

        Les planètes semblaient pourtant alignées. Après le bon score aux européennes et les marches massives pour le climat de 2019, les écologistes ont raflé plusieurs villes importantes – Lyon, Bordeaux, Strasbourg notamment – lors des municipales de 2020. Yannick Jadot se sentait alors pousser des ailes et prenait l’initiative d’une tentative de rassemblement de la gauche au printemps 2021. Sa candidature confirmée par une victoire – de justesse – à la primaire écologiste en septembre 2021, à laquelle plus de 120 000 personnes ont participé, il n’y avait plus qu’à battre la campagne.

        "Le problème, c’est que l’idée d’un président écolo ne passe pas auprès des Français", analyse Daniel Boy, directeur de recherche émérite au Cevipof et spécialiste de l'écologie politique, contacté par France 24. "Un maire, oui, mais pour la présidentielle, les écologistes sont encore considérés comme des extraterrestres. Tous les autres candidats ou presque sont dans les partis depuis toujours, alors que les écolos viennent d’autres horizons. Yannick Jadot, par exemple, vient de Greenpeace. C’est manifestement encore un handicap."

        L’enjeu climatique passé sous silence

        La candidature de Yannick Jadot n’a pas non plus été aidée par le contexte d’une présidentielle reléguée au second plan par la guerre en Ukraine et dans laquelle les enjeux environnementaux ont été passés sous silence.

        "Avec seulement 3 % d’espace médiatique accordé au climat et d’autres candidats qui préfèrent parler de sujets annexes comme le grand remplacement, c’est difficile d’exister et d’imposer nos thématiques", regrette Mélissa Camara, porte-parole de Yannick Jadot, contactée par France 24, s’appuyant sur des mesures de L’Affaire du siècle.

        🤦‍♀️Après tout, l'Etat n'est que doublement condamné pour inaction climatique... #Elysée2022 #PasDeClimatPasDeMandat pic.twitter.com/xlYZjJzoPJ

        April 5, 2022

        De fait, les médias n’ont quasiment pas interrogé les candidats à l’élection présidentielle sur ce sujet. L’urgence climatique est pourtant un enjeu planétaire qui a de nouveau été rappelé par le dernier rapport du Giec, publié mardi 5 avril, qui prévient que l’humanité dispose de moins de trois années pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre si elle veut conserver un monde "vivable".

        Le climat a occupé 3% du débat public ces dernières semaines, on peut s’interroger sur notre responsabilité collective. #Elysee2022#Jadot2022 pic.twitter.com/RJpHsYh9Oo

        April 5, 2022

        Résultat, Yannick Jadot a été contraint de tenter des coups médiatiques en se raccrochant à l’actualité afin d’exister. Il était ainsi de toutes les manifestations : mardi 5 avril, au côté des accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) à Paris, ou encore samedi 2 avril avec l’association AVA France manifestant contre la chasse à courre à Compiègne.

        Mais le député européen d’Europe Écologie-Les Verts a surtout cherché à se démarquer à gauche, en particulier de Jean-Luc Mélenchon, en se saisissant de la guerre en Ukraine, quitte à s’éloigner de la tradition pacifiste du parti écologiste. Il n’a ainsi pas hésité à adopter une position des plus fermes et à endosser les habits d’un chef de guerre en qualifiant Vladimir Poutine de "dictateur", en appelant à l’envoi d’armes françaises aux Ukrainiens et en accusant la multinationale française TotalEnergies de "complicité de crimes de guerre" car coupable selon lui de poursuivre ses activités en Russie.

        "On a vu un Yannick Jadot qui faisait tout ce qu’il pouvait pour faire parler de lui, analyse Daniel Boy. Il a été amené à en rajouter sur tout ce qui pouvait aller dans le sens de l’indignation des gens. Le problème, c’est qu’il a souvent donné l’impression de se forcer, de mimer l’indignation."

        Le choix de cibler Jean-Luc Mélenchon

        Même s'il a parfois durement attaqué Emmanuel Macron durant la campagne, comme mardi soir lors de l'émission "Élysée 2022" sur France 2, Yannick Jadot a pris le parti de tirer à boulets rouges sur Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de "complaisance" vis-à-vis de Vladimir Poutine et d’être "prêt à sacrifier les Ukrainiens". Le candidat écologiste avait de bonnes raisons de cibler son concurrent de la gauche radicale : son programme pour l’environnement est jugé égal, voire meilleur que le sien, par les ONG environnementales, et une partie de l’électorat EELV hésite entre les bulletins Jadot et Mélenchon. Mais cette stratégie ne semble pas avoir porté ses fruits puisque, à en croire les sondages, les intentions de vote, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, ne cessent de grimper côté Mélenchon (d’environ 11 % à environ 16 %) quand celles de Jadot stagnent (environ 5 %).

        >> À lire aussi : "Présidentielle : comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon"

        La campagne de Yannick Jadot a également souffert de problèmes internes. Il y a d’abord eu les accusations d’agressions sexuelles visant Nicolas Hulot, qui ont contraint le candidat écologiste à écarter de l’équipe de campagne le député Matthieu Orphelin, un proche de l’ancien ministre de la Transition écologique qui avait été nommé porte-parole de Yannick Jadot à l’automne.

        Et puis il y a le cas Sandrine Rousseau. Nommée à l’automne présidente du "conseil politique" de Yannick Jadot, la finaliste de la primaire écologiste n’a jamais été réellement intégrée à la campagne du candidat EELV et s’est régulièrement permise, en retour, de critiquer la stratégie de son ancien rival. Une liberté de parole qui a fini par pousser Yannick Jadot à l’exclure de sa campagne le 4 mars.

        🗣 Evaluation des candidats sur les enjeux climatiques ➡️ "Le programme qui coche le plus de cases est celui de la France insoumise”, dit Jean-Marc Jancovici. “On n’a pas jaugé la compatibilité des mesures économiques avec ce qui est proposé” sur l’environnement, dit-il. pic.twitter.com/dhkX7l3xXe

        March 29, 2022

        "Je ne crois pas que ces problèmes aient vraiment eu un impact", balaie Mélissa Camara, qui préfère se focaliser sur des signaux positifs. "On reste une force politique en ascension, on n’est pas comme d’autres partis qui sont en train de s’effondrer, souligne-t-elle. Les européennes et les municipales l’ont montré et quoi qu’il arrive dimanche, nous continuerons de nous battre pour placer l’écologie politique le plus haut possible."

        "C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, on verra dimanche soir à 20 h ce que les Français ont décidé pour le premier tour", a répété de son côté Yannick Jadot à la presse, le 2 avril, lors de la manifestation antichasse. Parmi les manifestants ce jour-là, peu savaient qu'il devait venir. Le candidat, qui a pris la parole, a été chaleureusement applaudi. Mais certains participants, a rapporté l’AFP, l'ont admis : "Je ne sais pas qui c’est."

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        Guerre en Ukraine : Yannick Jadot engage un bras de fer avec TotalEnergies

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

        Élysée 2022

        Présidentielle française 2022 : Sandrine Rousseau exclue de la campagne de Yannick Jadot

        Le Figaro

        Bertrand Périer: «Bien gouverner, c'est savoir bien parler»

        Aliénor Vinçotte

        ENTRETIEN - Alors que le premier tour de l'élection présidentielle approche, Le Figaro a demandé à Bertrand Périer, avocat et spécialiste de l'art oratoire, de décrypter les qualités oratoires des candidats.

        Un bon orateur fait-il un bon président de la République ? Peut-on se passer de cette qualité durant une campagne présidentielle ? Ces derniers mois, les candidats n’ont pas manqué de mots et formules pour faire parler d’eux. Pour le meilleur et pour le pire… Avocat spécialiste de l'art oratoire et auteur de Sauve qui parle, (Lattès), Bertrand Périer analyse pour Le Figaro les éléments de langage de ces figures politiques.

        LE FIGARO. - L’art oratoire est-il un art politique ?

        Bertrand PÉRIER. - Totalement puisque c’est le signe même de la démocratie. C’est le signe aussi que le pouvoir se conquiert par la parole. Si le pouvoir se conquiert par la force, on est en dictature. Il n’y a rien de plus symbolique de la démocratie que la conquête du pouvoir par la parole en démocratie.

        Quelles sont les spécificités oratoires des principaux candidats à la présidentielle ? Qui se démarque parmi les «petits» candidats ?

        Jean-Luc Mélenchon est un improvisateur, c’est quelqu’un qui harangue la foule, qui la galvanise. Valérie Pécresse parle essentiellement par slogan et c’est quelqu’un qui a montré sa difficulté dans l’exercice du meeting. Éric Zemmour est quelqu’un qui est resté malgré tout un chroniqueur politique, encore plus qu’un candidat, et sa parole reste celle d’un “puncheur” chroniqueur. Quant à Emmanuel Macron, il a eu la parole très rare durant cette campagne puisqu'il a cherché à éviter tout débat. Marine Le Pen s'est aussi, et finalement, rarement exprimée et quand elle l'a fait, c'était toujours avec un souci de normalisation et d’adoucissement de son éloquence. Parmi les petits candidats, on peut relever l’art oratoire, sans filtre, de Jean Lassalle qui est une sorte d’ovni rhétorique, lui qui ne se soucie ni des traditions ni des convenances.

        À lire aussiPrésidentielle 2022 : LR va désigner une liste d'orateurs habilités à s'exprimer dans les médias dimanche soir

        Quelles sont les erreurs d'expression les plus fréquentes chez les candidats ?

        Tous les candidats sont de bons orateurs. Néanmoins, on peut souligner le meeting raté de Valérie Pécresse. Pourquoi a-t-il été raté ? Parce qu’elle s’accrochait à son texte. Elle voulait absolument jouer son texte et non pas être dans la sincérité. C'est là le principal écueil des candidats : jouer comme un comédien et ne pas vivre comme un homme politique. La parole n’est pas une pièce de théâtre, la politique n’est pas du théâtre. On n’est pas un homme politique comme on est comédien. Donc l’erreur serait soit de trop lire, soit de surjouer un texte et de le surinterpréter. Les hommes politiques qui sortent du lot sont précisément ceux qui arrivent à incarner leur texte, à le porter mais certainement pas à le jouer.

        Est-ce que le candidat Macron de 2017 est semblable à celui de 2022 ?

        Non, absolument pas. L’Emmanuel Macron de 2017 est d’abord quelqu’un qui avait une parole très exaltée, on se souvient de sa formule «c’est notre projet» et de sa voix qui se brise. C’était un orateur un peu novice dans l’exercice de l’art oratoire. Là, on a quelqu’un qui maîtrise beaucoup mieux sa parole contrairement à il y a cinq ans où il était à la conquête du pouvoir. Maintenant, il est à la fois dans l’exercice du pouvoir et sa conquête ou dans sa reconquête. Il est beaucoup plus apaisé et moins exalté. S’il est moins présent dans le débat aujourd’hui, c’est plus une question de stratégie politique. Elle n’est pas absurde à partir du moment où il considère qu’il n’a rien à gagner au débat...

        Quelles sont leurs marottes ? Certains utilisent toujours les mêmes mots, qu’est-ce que cela traduit ?

        Il y a le fameux «ben voyons» chez Éric Zemmour devenu quasiment un slogan. Chaque candidat a ses formules qu’il aime bien utiliser. «Je suis à la tête d'une équipe de France», dit souvent Valérie Pécresse. Les mots traduisent une idéologie. Zemmour parle d’histoire, de gloire passée, de déclin. Macron parle de libérer, protéger, rassembler. On a une logique qui s’incarne dans des mots qui leur sont propres.

        Que révèle leur gestuelle ?

        Il y a des candidats qui ont une gestuelle très naturelle comme Jean-Luc Mélenchon qui se promène et se balade. Certains candidats ont une gestuelle plus stéréotypée et trop travaillée. On a l’impression que chaque geste est étudié. Alors qu’il faut que la gestuelle soit naturelle et non pas relâchée ou au contraire trop sophistiquée. Par exemple, Valérie Pécresse, si on reprend l’exemple de son premier meeting, on a l’impression qu’on lui a dit de faire ce geste et que ce geste lui est imposé et qu’il n’est pas naturel.

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        Assiste-t-on à une mode des « petites phrases » au détriment de véritables idées politiques ? Cela se fait-il au détriment de l’art oratoire ?

        Il y a bien sûr un triomphe de la petite phrase. Cela fait des années que les formules ou les slogans font partie de la rhétorique politique. Les réseaux sociaux ont eu leur part d’influence là-dedans parce qu’il faut pouvoir être repris le lendemain dans un tweet. C’est un mouvement de long terme sur lequel on ne reviendra pas.

        En quoi le discours politique a-t-il changé en cinq ans ?

        Il n'a pas fondamentalement changé, sauf dans les thématiques. On a des thèmes qui sont apparus notamment avec la candidature d’Éric Zemmour. Il a inscrit dans le débat des termes qui n’y étaient pas auparavant. Je pense au «grand remplacement» qui n’était pas une thématique acceptable. Si ces formules et thématiques sont nouvelles, je ne pense pas qu’on puisse dire que la parole se soit dégradée. Bien parler, c’est bien gouverner. Et bien gouverner, c’est savoir bien parler.

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        L'Humanité

        Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

        Actu

        Le volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.

        Olivier Chartrain

        Après la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

         

        1. Bienvenue dans le marché scolaire

        Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.

         

        2. Personnels : marche ou crève

        Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.

         

        3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier

        Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

        écoleÉducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquer
        Le Figaro

        Emmanuel Macron, de la «start-up nation» au grand retour de la planification d’État

        William PlummerAnne de Guigné

        RÉCIT - Le jeune président libéral, qui s’était engagé en 2017 sur un programme d’émancipation et d’autonomie des citoyens, a, sous la contrainte des crises - des «gilets jaunes» à la guerre en Ukraine en passant par la pandémie - organisé au contraire l’expansion de l’État dans l’économie.

        «Alors oui, pouvons-nous être vraiment les mêmes qu’il y a cinq ans?» Pour incarner son mantra de la continuité dans le changement, Emmanuel Macron a lancé un pont, lors de son discours fleuve de samedi dernier à l’U Arena de la Défense, entre sa candidature actuelle, aussi poussive qu’évidente, et la tension conquérante qui l’avait porté au pouvoir en 2017. «Le monde de marche en avant continue du progrès que nous avions fini par croire inébranlable, tout cela semble se défaire sous nos yeux», a reconnu le président-candidat, sacrifiant même à l’inévitable «retour du tragique dans l’Histoire». Une note inquiète, bien éloignée du ton triomphant, affiché il y a cinq ans. «Je crois à l’esprit des Lumières qui fait que notre objectif est bien l’autonomie de l’homme libre, conscient et critique», avançait alors un Emmanuel Macron obsédé par l’idée de donner à chacun les moyens de son émancipation. Libéral, le jeune président assumait un retour à la pensée des révolutionnaires de 1790, fondé sur la responsabilité des individus. Citant Sieyès et Mirabeau, il promettait devant le Congrès réuni à Versailles de s’attaquer «aux forces de l’aliénation» qui entravent la société française.

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        Sur le volet économique, la «start-up nation» incarnait cette ambition d’autonomie. À peine élu, Emmanuel Macron déclarait ainsi vouloir faire de la France «un pays de licornes, le pays des géants de demain» et s’enthousiasmait pour les autoentrepreneurs. Une vision que le président s’appliqua ensuite lui-même à caricaturer au rythme de ses fameuses petites phrases, du prosaïque «je vous trouve un travail en traversant la rue», jusqu’au lapidaire «il y a ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien». Las, de crise en crise, «gilets jaunes», Covid, Ukraine…, la réussite ne structure plus la pensée macroniste. L’horizon des rêves d’émancipation est désormais collectif. Absorbant tous les chocs, l’État est devenu omnipotent dans l’économie, au point que, fin 2021, les dépenses publiques représentaient près de 60% de la richesse nationale. La souveraineté et les relocalisations rythment désormais les discours présidentiels, en réponse à l’effroi des Français découvrant au printemps 2020 que la production nationale était incapable de les fournir en équipements médicaux les plus simples. «J’assume d’avoir une volonté de planification» pour les secteurs stratégiques, avançait même le candidat, lors de son premier discours de campagne.

        L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas

        Le premier acte de ce changement de ton survient fin 2018. Après une année hyperactive toute dédiée aux réformes, l’exécutif est soudain rattrapé par un mouvement qu’il n’avait pas vu venir, la colère des «gilets jaunes», ces désormais fameux habitants de la «France périphérique». La contestation née sur les ronds-points exprime un rejet radical du projet présidentiel de responsabilisation de tous et, en corollaire, une demande virulente d’un État toujours plus protecteur. La France se déchaîne. Les symboles de la République - Arc de triomphe, ministères… - sont attaqués, la préfecture de Haute-Loire est la proie aux flammes. Au Puy-en-Velay, en décembre 2018, Emmanuel Macron se retrouve lui-même, quelques jours après l’incendie, pris pour cible par des manifestants. La violence de la contestation fait vaciller les certitudes du chef de l’État. Il promet «un changement de méthode», s’engage à construire «l’État-providence du XXIe siècle» et à réinventer «le partage social». La «start-up nation» a vécu.

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        Sous la pression sociale, Emmanuel Macron signe un chèque de 17 milliards d’euros, premier d’une longue série, afin d’apaiser les esprits. Il baisse les impôts sur le revenu des classes moyennes, s’engage à geler les prix de l’énergie et à élargir la prime d’activité. Plus de 1 million de foyers supplémentaires percevront cette prestation. «Le gouvernement est venu financer une partie du revenu des plus modestes. C’est un geste extrêmement interventionniste sous teinte d’un pragmatisme contraint», analyse le sociologue et spécialiste de la protection sociale, Julien Damon. Dans l’urgence, l’exécutif concède aux contestataires que l’État a les moyens, du moins sur le court terme, de répondre aux maux socio-économiques du pays. Le sémillant ministre de l’Économie de François Hollande qui, pour provoquer son camp, estimait en 2015 qu’on ne pouvait pas «tout attendre de l’État», s’est rangé.

        Retour aux recettes traditionnelles

        À l’occasion de cette inflexion, Emmanuel Macron assume de s’affranchir de la règle européenne limitant le déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB). «Un vrai changement de matrice s’est opéré début 2019, concède un ancien conseiller gouvernemental. On avait auparavant un œil averti sur les dépenses, mais depuis notre regard s’est complètement décomplexé.» La promesse de lutte contre les inégalités de destin, axe fort du macronisme, semble aussi passer au second rang. Le gouvernement assume, le temps de ces crises, un retour aux recettes traditionnelles françaises du saupoudrage des aides. Les priorités données à l’école et à la santé pour la campagne 2022 expriment toutefois le net souhait de revenir, pour un éventuel second mandat, sur cette ligne.

        L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas

        Le dossier de la réforme de l’assurance-chômage témoigne encore des ambiguïtés du président autour de sa vision de l’État-providence. La refonte du système passe par un durcissement des conditions d’éligibilité des chômeurs, une baisse de leur indemnisation mais aussi une ouverture du régime aux démissionnaires et aux travailleurs indépendants. Elle semble ainsi acter la conversion du modèle assurantiel traditionnel français vers un système anglo-saxon, dit de filet de sécurité. En plaçant tout le monde sous la protection de la puissance publique, la réforme assume aussi un mouvement d’étatisation aux dépens des corps intermédiaires, jusqu’ici en charge de la gestion de l’assurance pour perte d’emploi. «Se cache derrière cette emprise l’idée que la haute administration défend l’intérêt général et qu’elle le fait mieux que quiconque. L’État ne fait pas confiance aux citoyens, aux partenaires sociaux et aux entreprises. Le problème c’est que ça coûte “un pognon de dingue” et que ça ne fonctionne pas», alerte un économiste, écouté dans les couloirs des ministères.

        Socialiser les chocs

        Le Covid va définitivement emporter les subtilités du «en même temps» macronien. Face à l’épidémie, l’État français, comme tous ses pairs occidentaux, ouvre grand les vannes des dépenses pour contrer le risque d’effondrement de l’économie. Fonds de solidarité, chômage partiel, prêts garantis par l’État, plan jeunes… Pour soutenir les entreprises comme les particuliers, Bercy met les moyens. Au total, pendant cette longue année qui s’écoule, de confinements en restrictions, plus de 120 milliards sont dépensés. Ces aides massives permettent aux Français de surmonter le choc mais ne s’attaquent en rien aux faiblesses structurelles du pays. Ainsi, en sortie de crise, il apparaît que les personnes les plus fragiles n’ont jamais été aussi loin de la réinsertion. Alors que le taux d’emploi des Français atteignait un record fin 2021, celui des non-diplômés était au point bas. De quoi offrir de nouvelles marges de manœuvre pour étendre la solidarité de l’État. En début d’année, le gouvernement a ainsi lancé le contrat d’engagement jeunes: une aide de 500 euros, conditionnée au suivi d’un parcours d’insertion, destiné à tous «les invisibles» qui n’ont plus de lien avec les services publics. Dispositif qui pèsera, chaque année, plus de 2,6 milliards d’euros.

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        La fin du mandat sera marquée par les questions de pouvoir d’achat liées à l’inflation galopante provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et, plus tôt, par la rapide reprise économique post-Covid. Au total, depuis l’automne, près de 30 milliards d’euros d’aides ont été annoncés pour supporter le choc. Tous les conducteurs bénéficient ainsi déjà de la très populaire remise à la pompe. La facture devrait continuer à gonfler. De nouvelles aides ayant été promises par tous les candidats, et singulièrement Emmanuel Macron, pour soutenir le revenu des Français dans les prochains mois. En trois ans, semble ainsi s’être imposé le principe que le coût de tout choc externe subi par le pays doit être socialisé et pris en charge par la collectivité, c’est-à-dire, au final, via la dette, par les futures générations. Ainsi, de crise en crise, le jeune président libéral qui voulait replacer le principe de responsabilité au cœur de la vie politique aura basculé dans un étatisme triomphant. Un nouveau paradigme qui s’est imposé apparemment sans mal à cet ancien haut fonctionnaire.

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        France24 - Monde

        Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

        Publié le : 07/04/2022 - 17:26

        FRANCE 24 Suivre

        Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.

        Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.

        Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.

        Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.

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        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        Publié le : 05/04/2022 - 17:08

        Romain BRUNET Suivre

        Pour un candidat à l’élection présidentielle, le choix des mots n'est jamais anodin. Tout au long de la campagne, France 24 vous explique les raisons ayant poussé un candidat à l’Élysée à prononcer un mot ou une expression. Cette semaine, le "vote utile" et ses dérivés utilisés aussi bien par Jean-Luc Mélenchon que par Marine Le Pen.

        "Aujourd’hui, il est évident que le vote utile, à gauche, c’est Mélenchon." Avec cette déclaration prononcée le 16 février sur BFMTV, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, lançait la bataille du vote utile à gauche.

        Depuis, le candidat insoumis préfère parler de "vote efficace". Longtemps victime des appels au vote utile favorisant le Parti socialiste, le candidat à l’élection présidentielle se refuse à reprendre à son compte cette expression, assurant qu’il n’y a pas de "vote inutile". Pour autant, le "vote efficace" qu’il appelle de ses vœux a bien la même fonction : il s’agit ici de convaincre des électeurs hésitants à miser sur le candidat de leur famille politique – en l’occurrence la gauche – le mieux placé, selon les sondages, pour atteindre le second tour, à savoir Jean-Luc Mélenchon (entre 15 et 17 % des intentions de vote selon les sondages).

        Le soutien de @RoyalSegolene est le bienvenu. Mais je n'aime pas le terme « vote utile », le vote inutile n'existe pas, chacun déploie une conviction et met un bulletin de vote en pensant à l'intérêt du pays. #LaFranceDansLesYeux pic.twitter.com/9VJmBZGklI

        February 17, 2022

        En face, Anne Hidalgo tente de convaincre que seul le Parti socialiste peut représenter un vote utile. "S’il y a un vote utile, c’est celui d’une gauche en capacité de rassembler une majorité de Français et de mener une vraie politique. Je suis cette gauche-là qui peut conduire au pouvoir et au gouvernement", a-t-elle affirmé le 20 février sur Radio J. Quant à Yannick Jadot, il insiste sur la nécessité de voter par conviction. "On agite le mirage d’un vote utile ou efficace. Mais le vote utile au premier tour, c’est le vote de conviction", a lancé le candidat écologiste le 27 mars lors de son meeting au Zénith de Paris, estimant que le vote écologiste était un "vote de lucidité".

        Le vote utile est également invoqué à l’extrême droite. Consciente du danger Mélenchon qui pourrait la priver d’un second tour, Marine Le Pen a appelé les électeurs tentés par un vote Éric Zemmour de voter utile. "J’en appelle aux électeurs qui sont attachés à la France, parce que Jean-Luc Mélenchon soutient des théories racialistes, des groupements islamistes (…). Tous ceux qui sont des patriotes doivent regarder cette situation et voter en conscience pour permettre à une candidate nationale de pouvoir être présente" au second tour, a-t-elle déclaré le 21 mars sur Franceinfo. Elle se veut même très explicite dans l'un de ses clips de campagne : "Ni abstention, ni dispersion. Mais un vote utile, très utile." Réponse d’Éric Zemmour dimanche 3 avril dans Le Figaro, à nouveau formulée mardi 5 avril sur France 2 : "Il n’y a pas de vote utile, je suis le vote vital."

        A tout les patriotes, a tout le peuple tous aux urnes le 10 avril et voter #MarineLePen 👏 Le seul vote utile de cette #Presidentielle2022 c'est de voter Marine Le Pen 🇫🇷 mettons un terme à #MacronCNon#JeVoteMarine #MarinePresidente #Marine2022 #DynamiqueMarine #avecmarine pic.twitter.com/DfPh2oKNFZ

        March 28, 2022

        D’où vient l’expression "vote utile" ?

        La question du "vote utile" est apparue dans le débat politique français après l’élimination du candidat socialiste Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, selon l’observatoire des médias Acrimed. Favori des sondages, l'ancien Premier ministre avait dû composer avec sept autres candidatures de gauche, n'obtenant au soir du premier tour que 16,18 % des voix, derrière Jacques Chirac (19,88 %) et Jean-Marie Le Pen (16,86 %). Dans une enquête publiée en 2019, Acrimed note que le terme "vote utile" n’a été utilisé que 39 fois par les médias lors de la campagne présidentielle de 2002, contre 1 075 fois en 2007, 1 068 fois en 2012 et 1 503 fois en 2017.

        Le concept est simple : il s’agit pour un électeur de voter pour le candidat de sa famille politique le mieux placé dans les sondages afin de lui assurer une qualification au second tour, plutôt que de voter par conviction pour un autre candidat, dont les chances d’accéder au second tour son quasi nulles – le but étant d’éviter une dispersion des voix, comme ce fut le cas en 2002 pour la gauche.

        Est-il utile d’appeler au vote utile ?

        En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait pleinement profité du vote utile pour finir avec 19,58 % des suffrages, tandis que le candidat socialiste d’alors, Benoît Hamon, ne recueillait que 6,36 % des voix. Pour accéder au second tour de la présidentielle de 2022, le député des Bouches-du-Rhône sait qu’il a besoin d’une dynamique similaire, détaillée par une récente note de la Fondation Jean Jaurès. Convaincre les électeurs hésitants de voter pour lui même s’il ne représente pas leur choix de cœur est donc primordial pour le candidat insoumis.

        La même logique est à l’œuvre chez Marine Le Pen, qui a besoin de réduire au maximum le score d’Éric Zemmour, autre candidat d’extrême droite. Son objectif semble en passe de se réaliser : alors que les deux candidats étaient encore proches dans les sondages à la mi-février, leurs courbes ont depuis pris des chemins inverses, Marine Le Pen dépassant désormais les 20 % d’intentions de vote, Éric Zemmour se situant sous les 10 %.

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        Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : dernière semaine de campagne pour les candidats

        France24 - Monde

        JO-2024, infrastructures et passion football… Le programme sportif des candidats

        Publié le : 06/04/2022 - 19:02Modifié le : 07/04/2022 - 17:41

        Romain HOUEIX Suivre

        À quelques jours du premier tour, le sport a été un parent pauvre de la campagne présidentielle qui s'achève. Les douze prétendants à l'élection suprême française ont peu mis en avant leur proposition en la matière, alors que le prochain mandat sera marqué par les jeux olympiques à Paris en 2024. 

        Pour la présidentielle française, les métaphores sportives ne manquent pas : un "marathon à la vitesse d'un sprint", une "course de chevaux", un "combat"ou un "match" entre les candidats… Cependant, le thème du sport et des politiques sportives est resté absent du débat public.

        Si la plupart des douze candidats – Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Éric Zemmour – ont formulé au moins quelques propositions, celles-ci n'ont jamais pris la lumière.

        Si le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a bien tenté de remédier à cela en organisant un grand oral le 17 mars, seuls trois candidats sur les huit conviés ont répondu à l'invitation. La preuve d'un désintérêt pour le sujet à moins de deux ans et demi des JO de Paris ? Pourtant, les politiques n'hésitent pas à instrumentaliser les événements sportifs quand ils peuvent booster leur popularité…

        France 24 vous propose un tour d'horizon des programmes et passions sportives des douze candidats (par ordre alphabétique).

        Nathalie Arthaud

        Sport et marxisme font rarement bon ménage. Pourtant, Nathalie Arthaud est loin d'être anti-sport. Elle a même suivi un cursus sport-études volley au lycée, au sein duquel elle dit avoir découvert le militantisme. Côté football, cette Drômoise affichait son attachement aux Verts et à Saint-Etienne, dans une interview à SoFoot en 2017.

        Internationaliste convaincue, elle n'admire pas particulièrement l'équipe de France, même si elle lui reconnaît une vertu : être le reflet de l'intégration à la française. 

        Mort de raymond Kopaszewski dit kopa, fils d'immigrés polonais et légende du football français. Le sélectionneur ne s'appelait pas #Le Pen.

        March 3, 2017

        Sur son site Internet, le sport est cependant complètement absent des programmes de Lutte ouvrière. Par le passé, la candidate s'était exprimée sur les dérives du football actuel : "La vie politique et économique se reflète vraiment dans le football, avec ces capitaux qui font leur marché sur celui du foot. […] Dans le foot comme dans la société : qui a l'argent tient la victoire", a-t-elle notamment déclaré. Elle s'était également prononcé contre l'organisation des JO-2024 à Paris et aussi pour un accès pour tous au sport et aux infrastructures sportives.

        Nicolas Dupont-Aignan

        Quand la politique l'énerve, le député de l'Essonne a une solution très simple : il part nager un kilomètre. Nicolas Dupont-Aignan s'est en effet découvert une passion pour la natation lors de sa première campagne présidentielle en 2012. "C'est une école d'endurance. La régularité, l'effort constant, porte toujours ses fruits. Comme en politique, ce qui compte en natation, c'est la persévérance et la rectitude", assurait-il au Figaro en 2018.

        Pour sa troisième campagne, le sport n'est pas oublié. Le candidat de "Debout la France" lui a consacré un volet entier dans son programme. Il y place les clubs et l'économie sociale et solidaire au cœur de son projet en la matière. Il propose 14 mesures concrètes sur 3 axes : encourager la pratique du sport pour tous les Français et réduire les inégalités d'accès à la pratique sportive, renforcer la compétitivité du sport de haut niveau en France et moderniser le fonctionnement de nos fédérations sportives et de nos clubs.

        Parmi celles-ci, la piscine n'est évidemment pas délaissée, puisque le candidat veut déployer un "plan piscine à 1 euro" pour faciliter l'accès à ces infrastructures publiques et développer l'apprentissage de la natation.

        Anne Hidalgo

        Maire de Paris depuis 2014, Anne Hidalgo s'est pleinement engagée pour la candidature de sa ville pour l'organisation des JO-2024. La représentante du Parti socialiste, a fait sien dans cette campagne le slogan de Tony Estanguet, président de Paris 2024, en se déclarant "candidate qui sait que le sport change la vie".

        Anne Hidalgo promet, si elle est élue, "du sport pour toutes et tous" en imposant plus de sport à l'école, en développant notamment les classes à horaires aménagés et en réalisant un grand plan de rénovation et construction des équipements de proximité de 3 milliards d'euros. Elle promet également un ministère de plein exercice consacré au Sport qui aura un budget d'au moins 1,5 milliard d'euros et qui gagnera ses arbitrages budgétaires.

        À Lyon, ville où elle a vécu son adolescence, la maire de Paris avait créé, avec sa sœur Mary, une section de foot féminin dans le quartier de la Duchère. Elle a également pratiqué le handball puis le volley. Désormais, elle se contente de s'entretenir avec de la musculation, du vélo d'appartement et un peu de natation, selon une interview à Gala.

        Yannick Jadot

        Yannick Jadot n'a pas peur des clichés, quitte à arriver à son meeting du Zénith de Paris le 27 mars à vélo pour la photo. Ou encore à se dire fan de Saint-Etienne, un comble pour le candidat des Verts qui répète souvent qu'il possédait un poster de Dominique Rocheteau, "l'ange vert", dans sa chambre, enfant. 

        Arrivé à vélo au Zénith #ZenithJadot pic.twitter.com/feIcam5C0M

        March 27, 2022

        Au niveau politique sportive, Yannick Jadot avoue avec une honnêteté désarmante avoir laissé plus compétent que lui rédiger le programme : Régis Juanico, député de la Loire, vice-président de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation, mais aussi capitaine du onze parlementaire. En revanche, le candidat connaît sur le bout des ongles les propositions. Il fait du sport un outil au service de la santé. "Chaque adulte devra avoir accès à une demi-heure de sport par jour", a-t-il promis.

        Les Écologistes souhaitent la création d'une Fête du Sport, au mois de septembre. Ils souhaitent également que chaque jeune se voit prêter un vélo, vélo "Made in France" pour participer à la réindustrialisation de la filière. Yannick Jadot se montre également préoccupé par le harcèlement sexiste et sexuel dans le milieu du sport et veut renforcer les moyens alloués aux cellules d'écoute dans ces domaines. Il veut également faire répondre toutes les compétitions sportives à une charte d'éco-responsabilité, en matière de respect des droits sociaux et humains et se dit opposé à la privatisation des compétitions internationales, afin éviter que des dictatures ne s'emparent des compétitions pour véhiculer des messages politiques à l'encontre des valeurs du sport. Il espère que les JO de 2024 seront un événement modèle, notamment sur l'égalité hommes-femmes.

        Jean Lassalle

        Jean Lassalle est un grand fan de sports. Élu du sud-ouest oblige, il y a avant tout le rugby. Son fils Thibault est d'ailleurs professionnel à Oyonnax et a ainsi réalisé un vieux rêve de papa avant une blessure aux ligaments. Cependant, le "candidat berger" ne renie pas le ballon rond. Il est fan des Girondins de Bordeaux, comme il le disait à SoFoot en 2017, et avait d'ailleurs invité l'ancienne star Marouane Chamakh à figurer sur sa liste pour les régionales en 2010.

        Pourtant, dans son programme 2022, le sport n'apparaît que très peu. Il indique seulement vouloir créer une grande Fête du Sport le 21 septembre sur le modèle de la Fête de la Musique et "encourager les temps d'activités périscolaires" à l'école pour dégager du temps notamment pour le sport et la culture. Il aimerait également favoriser l'apprentissage des arts martiaux, une véritable école de la vie selon le candidat.

        Dans la dernière ligne droite de la campagne, il a également affirmé que lui président, il retirerait l'organisation de la prochaine Coupe du monde au Qatar. Une prérogative qui ne dépend cependant pas du président français.

        Marine Le Pen

        Au Rassemblement national, le sport ne semble pas être la priorité de la campagne : aucun des livrets thématiques, ni des 22 mesures de départ de Marine Le Pen ne sont tournés vers le sujet.

        Néanmoins, la candidate et son entourage ont laissé filtrer quelques idées sur le sujet dans la campagne, notamment à franceinfo. Marine Le Pen veut notamment laisser la religion et la politique dans les vestiaires. Pourtant, elle s'est rarement privée de le faire, comme quand elle critiquait Benzema en décembre qui ne chantait pas La Marseillaise. Une fois au pouvoir, elle entend créer une fête du sport dans chaque école et favoriser les compétitions interécoles.

        Au quotidien, la députée du Pas-de-Calais n'est pas une grande sportive. Dans une interview à Gala, elle admet qu'avec son emploi du temps d'élue et la campagne, elle n'a que peu de temps à consacrer à ces loisirs. À peine s'entretient-elle à la salle de sport avec un peu de musculation. Sa véritable passion reste cependant l'équitation qu'elle pratique depuis l'adolescence et à laquelle elle aime s'adonner durant ses congés.

        Emmanuel Macron

        Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron s'est rêvé en nouveau Valéry Giscard d'Estaing. Président hyper-actif, il a multiplié les opérations de communication où il joue au football, fait du vélo avec sa femme, supporte l'équipe de France de foot en Russie, soucieux d'apparaître comme un jeune président dynamique. Ce fan de l'Olympique de Marseille s'est également affiché avec Kylian Mbappé, pourtant star du Paris Saint-Germain pour faire passer ses messages.

        La photo déjà collector d'Emmanuel Macron explosant de joie dans les tribunes de la finale du Mondial https://t.co/YALtHgHiNe pic.twitter.com/Hmb8vG5n2f

        July 16, 2018

        Pourtant au niveau de l'action politique en matière de sports, le bilan est moins dynamique. Le quinquennat avait pourtant bien débuté, avec l'annonce en grande pompe d'une loi sport et société. Celle-ci a finalement été adoptée en catimini à la toute fin de la mandature, avec un texte – si ce n'est une mesure sur la parité des fédérations sportives, largement à la traîne sur ce terrain – bien maigre. Sur les 36 fédérations olympiques, seules trois sont dirigées par des femmes. Elles devront représenter 50 % au prochain renouvellement en 2024. 

        Une séquence illustre notamment le rendez-vous manqué entre le sport français et Emmanuel Macron. Lors d'une réception à l'Élysée des médaillés des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, le président français a appelé les athlètes à "faire plus" en vue de Paris 2024. Un tançage en règle qu'ont assez peu goûté les sportifs. "La France est une grande nation de sport, mais se dire qu'on va faire 90 médailles à Paris 2024, non. Il faut faire beaucoup plus de choses pour prétendre à 90 médaillés dans trois ans. Il fallait investir déjà sept ans en arrière dans le sport, massivement", a notamment estimé Teddy Rinner.  Dans la foulée, le président a cependant annoncé en octobre 2021 un un grand plan d'aide aux équipements de proximité à hauteur de 200 M€ gérés par l'Agence national du sport pour créer 5 000 petites structures – citystades, terrains de basket, dojos, skateparks .–  d'ici à 2024.

        Jean-Luc Mélenchon

        Dans "L'Avenir en commun", le livre-programme de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, le sport n'est pas négligé. Un livret de 24 pages est consacré au sujet, coécrit notamment par Bally Bagayoko, militant associatif et ancien joueur de basket ainsi que Sarah Soilihi, doctorante en droit et championne du monde de kick-boxing, pour "une pratique sportive populaire et émancipatrice".

        Président de la République, Jean-Luc Mélenchon entend lancer un grand d'investissement dans des infrastructures sportives de proximité aux normes écologiques. L'insoumis entend également favoriser la gratuité de la pratique pour les populations modestes. Il veut également un grand plan pour lutter contre le dopage et toutes les dérives du sport, s'inscrivant ainsi dans les pas de Marie-Georges Buffet, ministre des Sports de 1997 à 2002 du gouvernement Jospin.

        Au niveau personnel, Jean-Luc Mélenchon est loin d'être un adepte du sport. Contrairement à nombre de ses concurrents, le leader de la gauche dans les sondages avoue ne pas faire vraiment de sport : "L'ascension des escaliers du métro en courant. Voilà le sport que je pratique dans la journée. Mais, selon la ligne que je fréquente, il peut y avoir beaucoup de marches", expliquait-il à Ouest-France en février 2022. Et sinon, Jean-Luc Mélenchon s'est converti à l'OM depuis qu'il est député des Bouches-du-Rhône. Lui qui a longtemps, et en paraphrasant Marx, fait du foot "l'opium du peuple".

        Valérie Pécresse

        Ministre pendant cinq ans de Nicolas Sarkozy (2007-2012), Valérie Pécresse est sortie exténuée et hors de forme de cette période de sa vie. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle puis aux législatives, elle décide de se reprendre en main. La boxe est une première révélation. Le Pilates est la suivante. Mais sa grande passion reste le tennis.

        Valérie Pécresse a voulu faire du sport, un des axes majeurs de sa campagne. Dès le 19 février, elle a avancé ses propositions pour devenir la "présidente du sport français". Elle résume ses priorités sur quatre axes : protéger les athlètes de haut niveau, ouvrir le sport à tous, lancer un grand plan d'investissement sportif et mettre le sport au centre des politiques publiques.

        Contactés, Teddy Riner et Leïla Slimani n'étaient pas au courant. Réponse du judoka depuis le Brésil : "😂". Réponse de la romancière : "Je trouve ça très inélégant. Rien ne me ferait plus horreur ! Ceci dit ça ferait une belle idée de roman !". No comment chez Pierre de Villiers https://t.co/RufSisPol4

        March 19, 2022

        La présidente de la Région Île-de-France a connu un couac lors de sa campagne. Alors qu'elle déclamait son gouvernement de rêve, elle a évoqué la possibilité de voir le judoka Teddy Rinner, comme ministre dans son gouvernement. La légende vivante du judo français lui a répondu par un simple émoji hilare, selon franceinfo.

        Philippe Poutou

        Tout comme dans celui de l'autre candidat trotskiste à l'élection présidentielle, Nathalie Arthaud, le sport n'apparaît nulle part dans le programme du Philippe Poutou (NPA).

        Pourtant, le conseiller municipal de la ville de Bordeaux n'est pas avare en sortie sur le sujet, notamment quand il s'agit de dénoncer les dérives ultralibérales du football professionnel :"Il [faute] mener un combat rigoureux contre le chauvinisme, le racisme et l'homophobie qui y règnent. Ensuite, il s'impose de libérer le foot du pognon, en revenir à un sport amateur dans l'esprit du moins", expliquait-il dans une interview à SoFoot lors de sa candidature de 2017.

        Et le candidat-ouvrier n'hésite pas aller à l'encontre de l'humeur du moment pour défendre ses positions. En juillet 2018, après la victoire contre la Belgique en demi-finale du Mondial et les scènes de liesse sur les Champs-Élysées, il n'avait pas hésité à ironiser, récoltant une volée de bois vert au passage : ""Il se passe quoi sur les Champs-Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l'accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf", avait-il écrit.

        Il se passe quoi ce soir sur les champs Élysées ? Y a du monde bizarre ! Y a une manifestation contre les attaques antisociales du gouvernement ? Un réveil de la population qui se mobilise enfin contre les licenciements ou pour l’accueil des réfugiés ? Ça devait arriver. Ouf.

        July 10, 2018

        Sur le plan personnel, le Bordelais est un fan historique des Girondins de Bordeaux. Il ne faut cependant pas y voir là une récupération électorale pour accéder au conseil municipal en 2020 : Philippe Poutou n'y a pas plus remis les pieds depuis l'inauguration du nouveau stade le Matmut Atlantique… "La seule raison de passer à cette nouvelle enceinte consistait à engranger plus d'argent, notamment avec le naming", regrette-t-il.

        Fabien Roussel

        Vendredi 25 mars, le candidat communiste a fait le buzz en encourageant publiquement "son grand garçon", Kevin Oumar, combattant de MMA. Fier papa d'une famille recomposée, Fabien Roussel considère le fils aîné de son ex-compagne comme son fils aîné. "Oumar, c'est le nom de son père", explique le candidat à BFMTV. "Je l'ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée. C'est mon grand fils."

        En bon communiste, Fabien Roussel est passé dans sa jeunesse par la FSGT, Fédération sportive et gymnique du travail, la fédération sportive d'éducation populaire créée au début du 20e siècle par un journaliste de l'Humanité. Il dit garder de cette période de sa vie la capacité à "marcher sur les mains et faire des saltos arrières, deux compétences très utiles en politique". Désormais, il préfère courir quand son emploi du temps le permet, entre "8 et 10 kilomètres" par session.

        Aujourd'hui mon grand garçon va combattre en MMA à l'UAE Warriors Africa à Abu Dhabi.Vas y mon grand, t'es le meilleur!#KevinOumar #Fiertédepapa pic.twitter.com/tMvNH3Jtge

        March 25, 2022

        Le candidat du PCF entend investir massivement dans le sport. Un ministère de plein exercice y sera dédié et aura 3 milliards de budget, soit 1 % du budget total. S'inspirant du général de Gaulle, il veut lancer un nouveau plan d'investissements dans les piscines et, plus globalement, dans les infrastructures de proximité. Enfin, il veut permettre à tous les enfants d'avoir accès à davantage d'heures d'éducation physique et sportive.

        Éric Zemmour

        S'il arrive au pouvoir, le polémiste d'extrême droite entend "remettre le sport au service de la France et des Français", selon les mots de son programme. Pour Éric Zemmour, cela passe par deux axes qui n'ont pas peur d'être paradoxaux : remettre le sport au service de la nation tout en le protégeant des idéologies et des lobbies.

        L'ex-éditorialiste en campagne souhaite notamment relancer les Jeux de la Francophonie et de la Méditerranée pour en faire un vecteur d'influence – à noter que ces deux évènements existent toujours. Il veut également imposer la neutralité politique aux athlètes et interdire aux femmes voilées la pratique du sport et imposer aux transsexuels de concourir dans la catégorie de leur sexe de naissance.

        Le candidat de "Reconquête !", grand défenseur du virilisme, se décrit évidemment comme un sportif invétéré. Selon Gala et Paris Match, pendant la campagne, il trouverait le temps d'aller nager et de jouer au tennis. Malgré sa défense de la neutralité, il sait l'influence que peut avoir le sport sur la société. Le multi-condamné pour provocation à la haine avait ainsi donné une interview à Pierre Ménès, le très populaire éditorialiste sportif sous le coup d'une enquête pour harcèlement sexuel. Début avril, il a également tenté de créer un événement en se rendant dans un complexe sportif appartenant à la famille Zidane, à Marseille. Le candidat a été raccompagné à l'extérieur du terrain à la demande du frère du champion du monde.

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        Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : dernière semaine de campagne pour les candidats

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        L'Humanité

        L’école a plus souffert de son ministre que du Covid

        Actu

        Ces deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.

        Olivier Chartrain

        Cela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.

        La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné

        La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »

        Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

        Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…

        Un feu continu de dénigrement des enseignants

        Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.

        Témoignages : comment ces 2 ans de Covid ont infecté toute la société

        Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »

        L’accroissement du décrochage

        Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…

        Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »

        « Retour de la conflictualité »

        Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».

        Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire.  »

        Éducation nationalecoronavirus covid-19crise sanitairejean-michel blanquer
        L'Humanité

        Entre soulagement et inquiétude, l’école se démasque

        Actu

        Envie de retrouver des conditions de classe normales, mais crainte de la remontée des contaminations amènent les syndicats enseignants à interroger les raisons de la fin de cette mesure barrière.

        Olivier Chartrain

        À partir de ce lundi matin, 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire en classe, de l’école primaire (maternelle et élémentaire) au lycée. « Chez nos collègues, le soulagement domine », note Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). « On va enfin pouvoir retrouver le visage de nos élèves, exercer notre métier dans des conditions normales… Tout le monde était fatigué de porter le masque. Maintenant, était-ce vraiment le bon moment pour le faire ? Les contaminations remontent dans beaucoup d’endroits… » s’inquiète-t-elle, traduisant les sentiments contradictoires de nombre de familles et de personnels.

        Le retour au niveau 1 du protocole sanitaire implique trois principales évolutions : d’abord, la fin du port obligatoire du masque, en extérieur (ce qui était déjà le cas) comme en intérieur, pour les élèves comme pour les personnels, de la maternelle au lycée et sur tout le territoire métropolitain. Cependant, le masque reste obligatoire dans les transports et « fortement recommandé » pour les personnes positives après leur période d’isolement (dont sont dispensés les moins de 12 ans et les personnes présentant un schéma vaccinal complet).

        Guislaine David voit là un premier souci potentiel : « En novembre 2021, quand il a fallu remettre les masques après les avoir enlevés, ça a été compliqué à gérer, mais au moins l’obligation était toujours là. Cette fois, elle n’y est plus. » Sa collègue Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (secondaire), remarque : « Nous avons demandé au ministère d’anticiper, en indiquant à partir de quel taux d’incidence du virus en population scolaire on pourrait revenir au port du masque. On nous a répondu que c’était une bonne idée, mais que c’était trop compliqué ! »

        « limiter les brassages trop importants »

        Autres conséquences du passage au niveau 1 : toutes les restrictions aux activités sportives, en extérieur ou en intérieur, sont levées. Enfin, alors que les mesures d’hygiène (lavage des mains, aération des lieux fermés et désinfection des surfaces de contact) restent en vigueur, les dispositions visant à limiter le brassage des élèves sont levées. Enfin, pas tout à fait puisqu’il est recommandé « dans la mesure du possible » de « limiter les brassages trop importants », notamment lors des récréations et à la cantine…

        Mais la fin du masque obligatoire implique aussi que, face à un cas positif dans une classe, l’ensemble de celle-ci, enseignants inclus, devient cas contact. La gestion des cas contacts risque de devenir un casse-tête, en particulier au lycée puisque, avec la réforme du bac, ses spécialités et ses options multipliant les brassages, « de fait, il n’y a plus de groupe classe », explique Sophie Vénétitay : « Comment pourra-t-on recenser tous les groupes avec un élève positif ? À ce rythme, je crains qu’il ne faille pas longtemps avant qu’un lycée de taille moyenne soit entièrement cas contact ! » D’autant que les premiers examens ont lieu dès la mi-mai, et que la vaccination des élèves, note la syndicaliste, reste « très inégale, notamment dans les territoires les plus défavorisés ou dans les lycées professionnels ». C’est l’une des raisons pour lesquelles elle juge « précipitée » la fin de l’obligation du port du masque, suspectant qu’il s’agit avant tout d’une « décision politique ».

        coronavirus covid-19masquesÉducation nationale
        France24 - Monde

        Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu

        Publié le : 07/04/2022 - 22:10Modifié le : 08/04/2022 - 07:14

        FRANCE 24 Suivre Gwendoline DEBONO

        Au moins deux personnes ont été tuées et 16 autres blessées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv, la quatrième attaque de ce type en moins d'un mois en Israël.  Après une chasse à l'homme de plusieurs heures, l'assaillant présumé a été tué par les forces de sécurité.

        Une nouvelle attaque armée, provoquant des scènes de chaos et une chasse à l'homme de plusieurs heures au cœur de Tel-Aviv, a fait au moins deux morts et de nombreux blessés jeudi 7 avril dans la soirée, endeuillant encore Israël après une série récente d'attentats.  

        "Le terroriste qui a perpétré l'attaque armée hier à Tel-Aviv a été localisé et neutralisé", ont indiqué vendredi matin des responsables israéliens précisant que l'homme, un Palestinien de la Cisjordanie occupée, avait été tué près d'une mosquée dans le quartier de Jaffa.

        La Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge israélienne, a indiqué que 16 blessés avaient été transférés dans des hôpitaux locaux en lien à cette attaque sur la rue Dizengoff, en plein cœur de Tel-Aviv avec ses bars et ses cafés.

        "Nous avons reçu plusieurs blessés graves avec différents types de blessures, principalement à la poitrine, à l'abdomen et certains au visage (...) malheureusement deux d'entre eux sont décédés et nous menons actuellement un combat pour sauver des vies", a déclaré jeudi à l'AFP le directeur de l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, Ronni Gamzu.

        Scènes de chaos

        Des témoins sur place ont indiqué à l'AFP entendre des coups de feu et vu des scènes de chaos dans le centre de Tel-Aviv où la police israélienne était lourdement déployée.

        "C'est une ambiance de guerre, des soldats et des policiers partout... Ils ont fouillé le restaurant, des gens pleurent et courent dans tous les sens", a déclaré à l'AFP Binyamin Blum, qui travaille dans un restaurant près du lieu de l'attaque.

        Dror Yeheskel, 39 ans, buvait un verre tranquillement avec son frère sur la rue Dizengoff, lorsque l'attaque a débuté. "À 21 h 03 les gens commençaient à courir vers un restaurant en criant 'il y a un terroriste'. Nous avons couru à l'intérieur du restaurant. Dans la cohue, les gens tombaient les uns sur les autres. Le personnel poussait les gens vers la cuisine. Nous étions entassés et un peu paniquées", a-t-il témoigné à l'AFP.

        Le porte-parole de la police, Baruch Honig, a déclaré que plus de 1 000 policiers ont été déployés à Tel-Aviv. La police a demandé à la population de ne pas sortir afin d'éviter d'être la cible de tirs ou d'entraver le travail des officiers qui menaient une chasse à l'homme.

        Le Premier ministre Naftali Bennett a lui tenu des entretiens avec les hauts responsables de la sécurité du pays au terme desquels il a décidé de "renforcer" la présence des forces de l'ordre à Tel-Aviv, après cette quatrième attaque en moins de trois semaines en Israël qui ont fait au moins 13 morts.

        Washington condamne

        Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a condamné "l'attaque terroriste" et a déclaré que Washington "continuerait à être en contact régulier avec nos partenaires israéliens, avec lesquels nous nous tenons résolument face au terrorisme et à la violence insensés."

        Jeudi soir, le mouvement islamiste palestinien Hamas a "célébré" une "opération héroïque" et le Jihad islamique a "salué" une attaque qu'il considère comme une "réponse naturelle" aux "crimes" d'Israël, dont un raid récent à Jénine.

        Avec AFP

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        Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie

        Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine

        Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique

        Le Figaro

        «En fait, on n'a pas du tout envie de la même société...» : Louise et Gaspard, le couple mi gauche mi-droite

        Madeleine Meteyer

        POLITIQUE EN FAMILLE (6/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leurs membres sur leur rapport à la gauche, à la droite.

        21h30, brouhaha dans l'entrée, Gaspard rentre du travail. À 21h30 ? «Il est dans la finance» justifie Louise en finissant de touiller une saine fricassée de poireaux qu'elle mangera le lendemain entre 12h50 et 13h20 dans sa salle de classe. Cette blonde aux traits fins est institutrice en maternelle dans le XIème arrondissement de Paris. «On commande indien?» propose son compagnon - ils sont pacsés - après l'avoir embrassée, en ébouriffant sa chevelure dense et peignée en arrière («des cheveux de riches» rit-il.)

        Comme on paraît surpris de le trouver si Monsieur à 28 ans, en chemise et veston, Louise rit «Il a une tête de mec de droite, hein ?» en servant à chacun un petit verre de bière. Oui et à ce compte-là, elle a une tête de fille de gauche. Une frange séparée en deux, des oreilles doublement percées de fins anneaux, un pull fluo, qui sont comme chacun sait l'apanage des filles de ce bord.

        La remarque de sa compagne amuse Gaspard : leur dualité politique est une composante de leur relation. Ils forment un couple au sujet duquel on ergote : digère-t-elle son refus de l'accompagner aux manifestations pour le climat? Que pense-t-il quand elle raille ses années de scoutisme? Et, surtout, Louise respectera-t-elle le choix de Gaspard en votant pour lui, car il sera «en train de faire du bateau», au premier tour de la présidentielle? Elle sourit malicieuse, «ah, ah, on verra...»

        Quand Louise et Gaspard se sont rencontrés, par des amis communs, en 2015, ils avaient 21 ans. Elle se préparait à travailler dans le secteur du tourisme et était «bien moins de gauche qu'aujourd'hui» dit Monsieur. Lui projetait déjà de gagner des K en série «même s'il était moins matérialiste» dit Madame. «Aujourd'hui il se passionne pour des valeurs abstraites comme son bonus annuel» plaisante-t-elle en arrachant un bout de naan au persil. N'étant ni l'un ni l'autre ni aveugle ni sourd, ils mesurèrent vite le fossé entre leurs vues du monde. Mais «on se plaisait physiquement, et on avait des intérêts communs, on était d'accord sur l'Histoire par exemple».

        Si Louise a grandi en région parisienne, elle est originaire de Vendée et donc au fait des exactions républicaines commises sur cette terre en 1783-1794. La famille de Gaspard est bretonne, noble et chouanne. Tous deux ont hérité de la mémoire de cette période violente. Les tourtereaux s'accordent donc pour dénoncer 221 ans plus tard les colonnes infernales du général Turreau qui ravagèrent la Vendée, violèrent et tuèrent ses habitants.

        D'accord sur Robespierre

        Hors ces conversations, la vie de leurs 21 ans est légère. Le moment de se dire «qu'est-ce qu'on a en commun déjà?» repoussable à l'envi. Trois ans passent. En 2018, ils se séparent («on n'était plus heureux».) Et quand ils se retrouvent 2 ans plus tard, l'antagonisme s'est creusé. «J'étais devenu un peu plus capitaliste et elle beaucoup plus revendicatrice, grimace Gaspard en avalant son riz au safran et beurre doux. Avant elle n'allait jamais manifester, maintenant oui. Moi ça me paraît hors sol de bloquer des centaines de personnes pour réclamer des droits. Les revendications, c'est dans les urnes.»

        «Moi je fais des manifestations sociales, pas corporatistes», se défend Louise, «les manifs où je vais servent à toute la société. Je vais à la grève du 8 mars pour le droit des femmes, aux marches pour le climat...»

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        Où Gaspard ne l'accompagne jamais. «Et je n'irai jamais» tranche-t-il. Ces sujets ne font même pas partie de ses priorités. «Y'a trois trucs qui m'intéressent : l'économie, les relations internationales et les réformes sociétales, pas sociales, sociétales hein.» Ce dernier intérêt est une survivance de son éducation catholique, laquelle le fait se questionner sur toutes les supposées «avancées» égalitaires.

        Macron président !

        Fille d'enseignants du centre-gauche, Louise ne voit pas au contraire pourquoi il faudrait craindre «des nouveaux modèles de famille qui ne retirent aucun droit à personne.» Ainsi et bien qu'elle soupire chaque fois qu'il est question de lui, elle sait gré à Macron d'avoir fait voter la PMA pour toutes «qui s'oppose au cléricalisme en s'opposant à la famille traditionnelle». Quand, pour Gaspard, c'est le point le plus gênant du bilan présidentiel... Car oui, levons le mystère, le 10 avril, notre conseiller en fusion-acquisition donnera sa voix à l'ancien conseiller en fusion-acquisition.

        Et Louise? Après avoir voté Hamon en 2017, elle votera Jadot «pour lutter contre l'élevage intensif, les violences faites aux femmes. Sur ce sujet, Macron, c'est une blague !» On lui rappelle le Grenelle dédié à ce sujet, la loi du 28 décembre 2019 visant à suspendre les droits des parents violents... «Il y a de plus en plus de féminicides, argue-t-elle, les plaintes ne sont pas prises dans certains commissariats, rien que d'avoir gardé Darmanin en ministre (alors qu'il était accusé de viol, NDLR), ça en dit long...» Soudain elle braque les yeux qu'elle a très verts sur Gaspard et soupire : «En fait, on n'a pas du tout envie de la même société...» «Ah ouais, à ce point?» s'étonne-t-il surpris. Alors qu'on pensait avoir déréglé une mécanique conjugale avec nos questions sur l'élevage intensif, Louise redevient badine : «Bah ouais, à ce point. T'es un libéral conservateur, y'a pas pire!»

        Un peu d'ambition, que diable

        Pourtant elle prévoit de faire ce libéral-conservateur le père de ses enfants... Comment vont-ils au juste se débrouiller pour leur donner une éducation cohérente? «Bah, on est un peu d'accord quand même. Par exemple, on trouve les mêmes enfants mal élevés». Ce n'est pas rien. Mais autrement, que transmettront-ils? Le respect des institutions? Un goût pour la révolte? La foi?...

        Sur ce sujet, Gaspard avoue être inquiet. Dans sa famille, «qui remonte à 1400!» dit-il fiérot, «on se transmet un héritage immatériel....», «l'obligation d'aller au catéchisme par exemple» le taquine Louise. «La religion, c'est vrai, reprend Gaspard. Et ça me fait flipper parce que je suis avec quelqu'un d'assez extrême. (Louise opine) Si je veux emmener mes enfants au caté ou aux scouts plus tard, tu t'arracherais les cheveux, non?» «Pas pour le caté, commence Louise. C'est intéressant l'étude du fait religieux.» Mais, pour les scouts, oui «c'est trop communautaire».

        Semi rassuré, Gaspard anticipe «ça me ferait mal que mon enfant ne soit pas baptisé.» «Nos enfants seront Français et catholiques de culture», le rassure la jeune femme. «Et aussi si un de mes enfants manque d'ambition, ça me ferait chier, continue Gaspard, parti sur sa lancée. Si mon fils veut faire médecine, j'aimerais qu'il soit médecin, pas infirmier. Pour que son salaire ne soit pas plafonné toute sa vie...»

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        «Ah oui, Louise se prend le front dans les mains, parce qu'il veut un fils, pour transmettre son nom. Il m'a dit un jour que ce serait, je le cite, “un gâchis” s'il n'avait que des filles, il est maboule, non?» Nous rappelons notre position d'observateur strictement neutre.

        «Nos enfants feront ce qu'ils veulent, c'est marrant que tu planifies à ce point» conclut la jeune femme. Et si l'un d'eux veut devenir militaire? Une mouche vole. «Ah, bredouille-t-elle. Je me suis déjà posé la question.» «Et donc?», la cuisine Gaspard. «Là, j'avoue, je me demanderais ce que j'ai raté.» Ah! triomphe-t-il. Qu'est-ce qui l'ennuie dans la vocation militaire? «Je ne comprendrai pas cet intérêt pour les armes, ce goût de l'autorité» «Mais t'es prof et t'es la plus directive que je connaisse!», s'étrangle Gaspard en riant.

        Là, l'observateur neutre intervient pour demander «que transmettrez-vous en commun à vos enfants?» «Notre sens de l'humour, notre respect, même si ça ne se voit pas forcément pour les idées de l'autre, notre capacité à être les caricatures de nous-mêmes».

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        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

        ‘He Is a Child of War’: Giving Birth Amid Chaos in Ukraine

        Ukrainian women with their children and partners last month in the basement shelter of Maternity Hospital No. 5 in Kyiv, Ukraine.Credit...

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        As artillery shells fall, pregnant women are delivering prematurely, being shuttled in and out of bomb shelters or having babies in basements without even a midwife to help. Tens of thousands more are displaced.

        By Andrew E. Kramer

        Photographs by Lynsey Addario

        KYIV, Ukraine — Before the war, Alina Shynkar’s gynecologist advised her to avoid stress during her pregnancy, suggesting she spend time “just watching cartoons and being silly.” It was simple enough advice, but not so easy to follow after air-raid sirens wailed, artillery booms rattled windows and vicious street fighting broke out a few miles away from her maternity hospital.

        Then, keeping calm for her baby became Ms. Shynkar’s quiet, personal battle in the Ukraine war. She checked into Maternity Hospital No. 5 in the capital, Kyiv, before the war began in late February for bed rest because of a risk of preterm labor, only to witness the hospital unravel into a chaotic, panicked state weeks later.

        “The girls were under so much stress they started to deliver” prematurely, she said. Doctors in her hospital moved frightened pregnant women, some of them already in labor, in and out of a bomb shelter multiple times a day. Some were crying and some were bleeding.

        “They were scared,” Ms. Shynkar recalled. “It was hard to see.”

        The Russian assault on Ukraine has been a nightmare for expectant mothers, particularly in cities like Mariupol, Kharkiv and Chernihiv that have been under almost constant bombardment from the beginning of the war in late February.

        In the besieged city of Mariupol, in southern Ukraine, last month, Russian artillery struck a maternity hospital, resulting in the death of a pregnant woman and wounding a number of others, according to the Ukrainian authorities.

        Women in war zones throughout the country have been forced to give birth in cold, decrepit basements or subway stations crowded with people cowering from shelling, and without electricity, running water or midwives to assist them.

        And the recent reprieve as Russian forces pulled back won’t help all that much in many locations. As of late March, Russian missiles, bombs and artillery had destroyed at least 23 hospitals and health clinics.

        Even those pregnant women fortunate enough to escape the war torn areas are deeply stressed, whether racing in and out of shelters or enduring arduous and perilous journeys to the relative safety of western Ukraine or to neighboring European countries.

        An estimated 265,000 Ukrainian women were pregnant when the war broke out, according to the United Nations Population Fund, the organization’s sexual and reproductive health agency. About 80,000 births are expected in the next three months.

        The war poses both immediate and long-term risks to mothers, fathers and newborns. Among them are premature births, which can lead to a host of complications both immediately and later in life.

        “Prematurity because of the conditions of the war sets the baby up for death or for complications for the rest of his life,” said Dr. Jeanne Conry, the president of the International Federation of Gynecology and Obstetrics. While data is not available yet, she said that doctors in Ukraine were reporting an increase in premature babies, who are more likely to have respiratory, neurological and digestive problems later.

        Dr. Conry said a lack of access to medication to prevent postpartum hemorrhage could result in an increase in deaths of mothers. Babies are at risk, she said, because physicians might not have immediate access to the necessary equipment to resuscitate them, and they have only moments to catch their first breath.

        Evidence from World War II shows that starvation in pregnant mothers can lead to high blood pressure and diabetes in the child later in life. Dr. Andrew Weeks, a professor of international maternal health at the University of Liverpool, said that war makes it harder for babies to be monitored during labor, which raises the chances of brain damage in the child.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        Dislocation and stress are affecting virtually all of Ukraine’s pregnant women. Doctors say that refugees who are pregnant and their babies face a higher risk of disease, death during childbirth and mental health issues that can carry over after the birth. Displaced people have higher rates of premature birth, low birth weight and stillbirth, according to doctors.

        Some pregnant women in Ukraine have had elevated blood pressure and, in isolated instances, a stress-related inability to produce breast milk, which can be temporary, doctors said. Stress has also caused pre-eclampsia, a complication of elevated blood pressure that can be lethal.

        When an air-raid siren wailed one recent day at the hospital, the stairway filled with women from the maternity ward clutching their bellies and shuffling down to the shelter, a warren of low-ceilinged corridors and storage rooms. One room was converted into a makeshift post-operation observation room and neonatal site. Another, still cluttered with filing cabinets, became a birthing room. Women rested on mats on the floor.

        Dr. Olena Yarushchuk, the deputy chief doctor at Maternity Hospital No. 5, directed the women to benches along the walls, where they sat in near silence in the dim space, waiting the few minutes for the imminent danger to pass.

        Dr. Yarushchuk said she had made video calls to assist women giving birth in the basements of apartment buildings in the Kyiv suburb of Bucha, a few dozen miles away but, at the time, cut off from the capital by fighting.

        “Our work has changed,” she said.

        After Russian forces retreated from Bucha last week, dozens of corpses were found strewn around the city — bloated, charred bodies of civilians, including children. Some, with hands bound, had been shot in the head.

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        In Kyiv, another complication is a 9 p.m. to 6 a.m. curfew that leaves pregnant women wholly reliant on ambulances, which can operate at any time. Any travel by private car, whatever the circumstances, risks an accidental shooting at a checkpoint by jittery Ukrainian soldiers patrolling for Russian saboteur groups after curfew.

        Yulia Sobchenko, 27, said she went into labor around midnight on March 20 and took an ambulance to the hospital. But she was delayed by Ukrainian soldiers at checkpoints who, fearful of saboteurs, insisted on opening the ambulance door to verify that it was a woman about to give birth.

        Her child was delivered at 2:55 a.m., and within two hours, she was ushered into the basement because of an air-raid alert.

        “Me in my sleeping shirt and with a cloth between my legs and a tiny baby just after giving birth, and my husband with all our bags, had to go to the basement,” she said.

        Her son, Mykhailo, was healthy and weighed 6 pounds 3 ounces at birth, she said, and “is a child of war.”

        After the birth, these families face other troubles. New mothers who recently left Maternity Hospital No. 5 have said they are unable to breastfeed, something Dr. Yarushchuk attributed to stress.

        Finding calm was the strategy for Ms. Shynkar, who worked as an event organizer before the war. Her maternity hospital in Kyiv has allowed women, their husbands and children to check in three weeks before their due dates to prevent them from getting separated from the medical facility by the shifting front lines of the war.

        Speaking from her hospital room a few days before she gave birth on March 25, she beamed with a broad smile and seemed so calm as to be almost unaware of the swirl of lethal violence just outside. She said she never watched or read any news of the war.

        “I’m trying to focus on the baby,” she said. “Can I help fight the war? I want to, but I cannot, not now. But I cannot panic,” she said. “I can keep myself safe. That is what I can do.”

        Ms. Shynkar gave birth to a daughter, Adeline.

        “It was a natural birth in a very pleasant, intimate setting,” she said of her delivery at the hospital. “My husband was present at the birth and cut the umbilical cord. To be honest, I have no idea if there were air-raid sirens because I was completely in the process.”

        It was a small personal victory amid a much larger battle raging all around her.

        For herself and for her country, she gave her baby the middle name Victoria.

        Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, and Emma Bubola from London.

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        L'Humanité

        En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

        Il était une fois

        Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

        Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

        On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

        Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

        La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

        Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

        La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

        Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

        C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

        Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

        Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

        Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

        Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

        Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

        La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

        En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

        Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

        C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

        La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

        Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

        Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées

        Publié le : 07/04/2022 - 17:41

        Sébastian SEIBT Suivre

        Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.

        Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués". 

        Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW). 

        Des mines à capteurs sismiques

        L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.

        #Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS

        March 30, 2022

        C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.

        Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.

        Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.

        Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.  

        Le déminage rendu plus difficile et dangereux

        En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles. 

        Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.

        Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça". 

        Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.

        Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch. 

        C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il. 

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        Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

        COULISSES

        Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        Le Figaro

        En Occitanie, la Narbonnaise, une autre idée de la Méditerranée

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        GRAND REPORTAGE - De la mer aux étangs, du massif de la Clape au vignoble, le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée est une «petite Aude» qui invite à vivre autrement.

        Poser ses valises sur le quai de la gare de Narbonne, chausser ses lunettes de soleil, respirer l'air du Sud… Parce que dans la ville de Charles Trenet, on sait qu' «il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie», l'esprit illico s'allège. Le chauffeur de taxi est aimable, causant: il est né ici. Quelques questions, et les intonations de son accent méridional font chanter sa fierté d'être narbonnais: «Avec la mer et la montagne, le climat, le vin… C'est un peu chauvin de le dire, mais on a une belle région!» Sans parler du patrimoine culturel et historique de l'Aude qui ne se limite pas aux seules renommées trompettées de la cité de Carcassonne et des châteaux cathares.

        La voiture file vers le sud, passe devant l'Arena où y'a d'la joie à écouter d'autres fous chantants ; elle laisse, sur sa droite, le nouveau musée Narbo Via, dont l'architecture contemporaine de Norman Foster abrite une fabuleuse collection de lapidaires et de peintures murales de ­l'époque romaine. Puis, quelques minutes suffisent pour voir poindre les premières vignes, le massif de la Clape, ses ­falaises de calcaire chapeautées de pins d'Alep… «Une autre vie s'invente ici», claironne la devise touristique du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée. Elle dit vrai: entre mer et étangs, sable et garrigue, la ­liberté de s'octroyer plusieurs bribes de vie est infinie.

        VOIR LE DOSSIER - Occitanie : le guide de voyage du Figaro

        Des plages de carte postale

        Serviette de bain sur l'épaule, les estivants rejoindront tête baissée les stations balnéaires. Sur 45 kilomètres de littoral, les plages de sable font toujours la carte postale. Narbonne-Plage attire les familles. Leucate a ses inconditionnels, qui lui accordent parfois plus qu'un coin de mémoire. Il y a ­quarante-cinq ans, l'artiste nancéen Laurent Weiss découvrait «ce paradis», où il a, depuis, installé son atelier de vannerie: «La nature est tellement magique et le biotope de l'étang ­fabuleux, dit-il. Je me lève le matin, avec devant les yeux, les flamants roses. Il faut voir en janvier les amandiers en fleur, la garrigue blanche et rose, ses orchidées, ses iris… On fait des confitures de figue, de grenade, on récolte des poireaux et des asperges sauvages. Après, c'est différent, l'été brûle tout.» Mais ne refroidit pas l'enthousiasme les vacanciers qui, ­entre juillet et août, multiplient par dix la population de Gruissan, dont les rues du vieux village en circulade s'escargotent autour de la tour Barberousse.

        Sur la plage des Chalets, les 1330 constructions sur pilotis ont beau parfois avoir perdu de leur authenticité, afficher des prix en location à donner le tournis (plus de 1200€ la semaine en haute saison), ce site immortalisé par Jean-Jacques Beineix dans le film 37°2 le matin, ­attire toujours autant. «C'est devenu Boboland», ­dénoncent certains autochtones. Dans quel monde vit-on ? En ­vacances, on se le choisit. Qui préfère sortir des sentiers ­balisés a l'embarras du choix. À l'écart des fronts de mer bétonnés, les plages des Mimosas de ­Vendres, des Cabanes de Fleury ont conservé un caractère plus sauvage. La Franqui, plus ancienne station du littoral languedocien, a gardé son charme. Et pour ceux que la Méditerranée ne prend pas dans ses rets, il est un jeu d'enfant de faire un pas de côté pour sauter à pieds joints dans d'autres ­paysages, dans des lieux plus atypiques.

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        Un art de vivre hédoniste

        Inauguré en septembre, le Château Capitoul compte parmi ces destinations hôtelières qui répondent à de nouvelles attentes: trouver une plus grande proximité avec une nature préservée, découvrir le patrimoine de la région de façon moins convenue, partager un art de ­vivre hédoniste qu'incarne parfaitement l'œnotourisme. C'est avec une certaine audace que Karl O'Hanlon et Laurent Bonfils, à la tête de la collection ­Domaine & Demeure, se sont lancés dans la création d'un concept hybride ­innovant.

        «Comment le définir? C'est un peu comme pour l'assemblage d'un vin, on a pris le meilleur des ­différents modèles existants, explique le Dublinois, ­installé avec sa famille dans le Narbonnais depuis 2006. Au cœur d'un vaste domaine viticole, on propose à la fois le luxe d'un hôtel, le côté pratique et autonome de villas haut de gamme avec prestations hôtelières, et les services d'un resort avec piscine, tennis, terrain de pétanque…» Du passé, l'hôtelier et le vigneron n'ont pas fait table rase. L'historique demeure du XIXe siècle a ­superbement été restaurée. Avec ses huit chambres et suites à la décoration néoclassique raffinée, personnalisée d'objets chinés par Karl O'Hanlon et sa femme Anita Forte, elle offre le charme intimiste des belles maisons bourgeoises – avec spa des Cinq Mondes, et table gastronomique, le Méditerranéo.

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        Les bâtiments du ­domaine viticole toujours en activité ont, en revanche, été repensés, parfois reconvertis pour accueillir notamment la réception et l'Asado, restaurant avec sa vaste terrasse. L'architecture contemporaine et épurée épouse le caractère minéral du site où s'inscrit désormais un ­hameau sorti de terre après deux ans et demi de travaux. À flanc de colline, 44 villas de propriétaire en location s'égrènent le long de deux ruelles dont le calme n'est perturbé la nuit que par le froissement des ailes de pipistrelle soprane et de noctule de Leisler qui se nichent dans les murets en pierre sèche.

        Façades rose poudré talochées à la main, tuiles en terre cuite de récupération, ­matériaux traditionnels, décoration soignée, grandes superficies (100 à 220 m²) en font des habitations écoresponsables haut de gamme: 26 d'entre elles possèdent une piscine privée, toutes sont dotées d'une terrasse avec un jardin orienté sud-ouest, donnant sur les vignes. Grâce au travail du pépiniériste et botaniste Olivier ­Filippi, spécialiste des jardins secs sans engrais ni herbicides, et du paysagiste James Basson, les jeunes plants de lavande, de ciste, de romarin, de lomelosia… ont déjà relevé la tête et ne manqueront pas de s'épanouir avec le temps. «C'est un jardin très technique, car dans la Clape, milieu le plus sec de France, nous n'avons pas le droit d'arroser, explique ce dernier. Un autre défi était de préserver l'intégrité du lieu, d'embellir le jardin du XIXe aux essences exotiques, et de ramener davantage de diversité.»

        Prisées des familles, ces maisons de vacances correspondent à un désir croissant d'échapper à la foule, aux hôtels aseptisés et standardisés, d'être plus en prise directe avec vie locale. On peut ici se préparer des boles de picolat achetées aux halles de Narbonne et les déguster sur sa ­terrasse avec un verre de maëlma, ou, selon, préférer l'ambiance festive d'une soirée tapas à l'Asado ou un dîner à deux au Méditerranéo, dont la cuisine créative du talentueux ­Valère Diochet régale les gourmets. «Tout est fait pour que chacun se sente libre, rappelle Karl O'Hanlon qui prône les valeurs d'un luxe informel, d'une élégance ­décontractée favorable aux moments de partage. Chez nous, vous pouvez voir un architecte barcelonais discuter avec un rugbyman ­irlandais, des Perpignanais parler vin avec des Parisiens.»

        Avec ses 240 hectares de vignes, ­d'oliviers et de garrigue, le domaine du Château Capitoul vous met aux premières loges pour découvrir le monde ­viticole. «Le travail de la vigne s'accomplit sous vos yeux, confirme Thomas Bonfils, dont la famille possède 17 propriétés en Languedoc. Des visites guidées, des dégustations au caveau sont notamment proposées… À chacun de se créer ses propres émotions.» La nature s'en charge aisément tant on ne sait où porter le ­regard.

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        Flamants roses, hérons, aigrettes…

        Si du château un plan rapproché convoque le vignoble, au loin se dessine la vaste étendue de l'étang de Bages. Les Corbières et le Canigou se dessinent lorsque la météo ne les bâche pas d'un voile opaque. On se délecte de la beauté de cette aquarelle peinte par l'homme en gestes effleurés. ­Selon l'heure, les ciels s'hystérisent d'orangés, de violets et de roses ou se tamisent, en fin de journée, de blonds dont les ors se reflètent dans le miroir métallique des marais de la Narbonnaise. Cent soixante hectares acquis par le Conservatoire du littoral composent un monde discret sans vagues ni écume où contempler le peuple des eaux mêlées réclame de l'attention.

        Sur une des voies migratoires les plus fréquentées entre l'Europe occidentale et l'Afrique, le roc de Conilhac s'avère un excellent poste d'observation pour surprendre flamants roses, hérons, aigrettes, martins-pêcheurs, cigognes blanches… Depuis le village de Peyriac-de-Mer, emprunter «les passadoux» traçant un sentier de passerelles autour de l'étang du Doul, permet de découvrir des mollusques, des annélides, les herbiers de Ruppia spiralis où s'épanouissent de mai à juin des fleurs en forme de spirale. Aux lignes alanguies des lagunes répond le relief tourmenté du massif de la Clape, classé site Natura 2000.

        «C'est un monde en soi», assure l'animateur nature ­Mickaël Falguera, aussi intarissable sur la centaurée en voie de disparition, que sur la Fée Bistande ou le cers, ce puissant vent du nord qui n'agace que les touristes. Dans le clapas, tas de pierres en occitan, le gouffre de l'Œil-Doux, vertige liquide d'eau sombre au mystérieux réseau souterrain difficile à cartographier, est une curiosité géologique à voir.

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        «Le soleil dans la parole»

        La chapelle Notre-Dame-des-Auzils vaut également la grimpette pour ses ex-voto, dont certains sont reproduits en trompe-l'œil de façon bluffante, et son point de vue sur la côte et la Méditerranée. On y revient sans cesse: l'eau trace dans la région un trait d'union permanent entre la mer, les étangs, les salins… Celui de l'île Saint-Martin de Gruissan vous expose dès le printemps à un étourdissement de la ­rétine. L'eau, dont la surface est peignée pendant les récoltes par les sauniers, se farde alors d'un rose vif hallucinant: «C'est dû à la dunaliella salina, une algue verte microscopique qui se trouve dans l'eau de mer, une des rares bactéries qui ­résiste à des salanités très fortes, précise Lony Gabanou, responsable de la production. Tout ici est fait avec la nature: la cristallisation a lieu grâce au vent et au soleil!»

        S'attabler à La Cambuse du Saunier, où sont proposés à la bonne franquette des moules, des couteaux, des huîtres, s'avère un bon moyen d'apprécier la fleur de sel qui vient sublimer les poissons qui arrivent en direct de Port-La Nouvelle. Pêche de Marc Cabrol, excellents vinaigres de Granhota, légumes des jardins d'Estarac… L'Aude est un garde-manger béni des dieux. Aux ­cabanes de l'étang de l'Ayrolle, entre 11 h et midi, quelques pêcheurs vendent des dorades royales, des loups, des ­mulets, des plies, des anguilles… Iro Gaumer y pêche tous les jours depuis plus de vingt ans. Tout se fait à l'ancienne, au filet, à la force des bras… Le sens de la dérision muscle l'énergie.

        Impasse de la sieste, un panneau ­l'affirme: «Les gens du Sud ont le soleil dans la parole et le sourire dans l'accent.» Une convivialité qui se retrouve dans les cabanons du village ostréicole du Grau de Leucate. «On est des maisons de bienfaisance», assure Christophe Guinot, surnommé Cul d'oursin. Humour, authenticité, convivialité… On se sent loin de tout. «Assieds-toi, c'est le soir, et souris, c'est l'été», dirait Aragon. Le temps, calqué sur les ­lignes que trace l'alternance de la terre et de l'eau, s'étire à l'horizontal. Le plus tard possible, on remontera à ­Paris… par la Nationale 7.

        Carnet pratique

        UTILE

        Agence de développement touristique de l'Aude (04 68 11 66 00).

        Parc naturel régional de la Narbonnaise (04 68 42 23 70).

        OÙ DORMIR

        À Narbonne, le Château Capitoul (04 48 22 07 24) propose un hôtel de 8 chambres dont 2 suites (à partir de 200€) et 44 villas (à partir de 441€). Spa des Cinq Mondes avec piscine, piscine extérieure, tennis… Deux restaurants: L'Asado et sa superbe terrasse, avec à la carte grillades, produits de la marée… Et la table gastronomique, Méditerranéo, avec une cuisine inspirée et originale du chef Valère Diochet. Menus: 70€, 90€. Le groupe Domaine & Demeure possède également deux autres établissements de charme, le Château Les Carrasses à Quarante, et le Château Saint Pierre de Serjac à Puissalicon.

        NOS BONNES TABLES

        À Narbonne

        Coup de cœur pour la Maison Saint-Crescent (04 68 41 37 37), table de Lionel Giraud, chef doublement étoilé. Qualité des produits, partis pris créatifs, saveurs affirmées… Une cuisine de caractère. Menus: 80€, 105€, 145€. Juste à côté, sa cave à manger et à boire (04 68 45 67 85) propose des plats bistrotiers exécutés avec la même exigence. On choisit son vin dans les rayons (2500 références). Une adresse conviviale appréciée des Narbonnais.

        Chez Bebelle (06 85 40 09 01). Vous l'entendrez peut-être avant de le voir. Dans les Halles de Narbonne, Gilles Belzons assure le show ! L'ancien rugbyman commande à l'hygiaphone et récupère à la volée steak, poulet, tripes, magret… des stands voisins. Plats grillés, servis avec salade et frites. On y va bille en tête. Environ 30€.

        À Leucate

        Le Grand Cap (09 67 78 13 73). Si la vue sublime sur la mer subjugue, notre attention est vite captée par les assiettes du chef étoilé Erwan Houssin. Inspirées par les produits de saison locaux – daurade royale cuite au sel de cade du plateau, barbue de ligne… –, ses recettes revisitent les classiques sans fausses notes. Menus: 65€, 85€, 105€, 128€.

        Biquet Plage (07 69 60 83 63). Plage de Mouret, Guillaume Corona et le chef Fabrice Mignot ont fait de cette «paillote», décorée d'objets chinés, un spot incontournable. On y mange très bien (riz noir au poulpe et gambas extra), le service est sympathique, on y fait la fête à tout âge. Que demander de plus? Menu déjeuner à 28€.

        À Gruissan

        La Cambuse du Saunier (04 84 25 13 24). Face au salin, en terrasse, on y déjeune à la bonne franquette. Au menu: poissons et viandes cuits en croûte de sel, padènes de poissons, cassoulet de seiche, fruits de mer… Environ 60€.

        Le Mamamouchi (04 68 32 10 95). Cuisine locale ou fusion – poke bowl, ramen de crevettes, pêche sauvage de l'étang de l'Ayrolle – on voyage ici en restant à quai. Environ 50€.

        QUELQUES HUÎTRES…

        À Port-Leucate

        Chez Cul d'Oursin (04 68 40 92 06). Un nom de cabanon qui se retient et un patron, Christophe Guinot, dont on n'oublie pas gouaille et trouvailles. Ses huîtres excitent les papilles, son assiette «l'orgasme à hurler» ne laisse pas de marbre, et ses accords parmesan, concombre, orange rendent infidèles au citron. Vente à emporter.

        Allary Frères (04 68 40 92 41). Ostréiculteurs depuis plus de trente ans, la famille est réputée pour ses huîtres à la chair ferme, au goût de noisette, avec une belle longueur en bouche. Leur best-seller? La Caramoun, médaillée d'or au Salon de l'agriculture en 2018. Vente à emporter.

        À VOIR ET À FAIRE

        À Narbonne, le nouveau musée Narbo Via (04 68 90 28 90) vous replonge dans le passé de la «fille de Rome». Impressionnant mur de 1700 blocs et fragments lapidaires, superbes collections de peintures murales et d'objets romains. Une scénographie très réussie rend la visite aussi passionnante que ludique.

        Zélie Pech est passée par la maison Hermès en maroquinerie et le sellier nîmois Pujolas avant de créer en 2021 Alek Atelier (06 33 40 86 86). Cette reine du point sellier réalise des objets de décoration d'inspiration équestre, des accessoires de bureau, des ceintures sur mesure… Cuir au tannage végétal. Visites d'atelier au château Ricardelle, sur rendez-vous.

        Aux portes de Narbonne, l'abbaye de Fontfroide ! (04 68 45 11 08) est l'une des plus belles de l'Aude. Fondée du XIe siècle par les bénédictins, elle devient sous l'ordre de Cîteaux l'une des plus puissantes d'Europe. De son passé, préservé par la famille Fayet, reste un riche patrimoine classé: église abbatiale, grande chapelle du XIIe siècle, cloître… Expositions, concerts sont régulièrement présentés. Les jardins, labellisés Jardin remarquable, donnent envie de prendre le temps de voir éclore une à une les 2000 merveilles de la roseraie.

        Ancien ingénieur, Laurent Faure a quitté Paris pour revenir dans son village natal, Coursan, et y ouvrir sa vinaigrerie, Granhota (06 32 92 62 20). De vins locaux ou de ses propres vignes naissent des vinaigres artisanaux: des classiques, des aromatisés, des balsamiques de grande qualité. Visites et vente sur place.

        À Leucate, le vannier Laurent Weiss (06 13 23 65 08 ; traces.weiss@hotmail.fr) est connu pour ses très belles créations contemporaines originales. Cet artiste primé à plusieurs reprises est l'un des rares à poncer l'osier et à l'enduire. Visites sur rendez-vous.

        Mickaël Falguera (06 84 43 82 30) connaît sur le bout des doigts sa région. Balades et randonnées sont organisées autour de Narbonne de 2 à 3 heures (12€ par personne).

        À Fleury, la Manade Margé (04 68 33 77 01) propose une visite en remorque tractée accompagnée par un ganadero pour découvrir leur élevage de taureaux. Rustique et insolite.

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        France24 - Monde

        Petro Porochenko, ex-président ukrainien : "Plus de compromis possible avec Moscou après Boutcha"

        Publié le : 07/04/2022 - 22:38

        Marc PERELMAN

        L'ancien président ukrainien, Petro Porochenko, a accordé un entretien à France 24 depuis Kiev. Il a insisté sur Boutcha, le nouveau symbole des exactions des troupes Russes en Ukraine et a martelé qu'un "compromis avec la Russie est maintenant impossible". Il a ajouté qu'une société normale ne pouvait pas négocier avec "le diable" Poutine", qui veut tous les Ukrainiens "morts". Il a enfin appelé à un cessez-le-feu généralisé avant tous pourparlers, à la différence de la position de Kiev.

        Petro Porochenko, président de l'Ukraine de 2014 à 2019, a appelé tous les partenaires internationaux du pays à "revenir en Ukraine", dans des lieux où des atrocités ont été commises, comme à Boutcha, pour "commencer à incarner un symbole de solidarité avec l'Ukraine". Il faut "punir ses barbares. Les sanctions doivent être plus fermes, plus dures", a-t-il affirmé. 

        L'actuel député de la Rada a également remercié les sénateurs américain d'avoir voté en faveur d'un décret facilitant les ventes d'armes à l'Ukraine, et a demandé à la France de suivre cet exemple.

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        Petro Porochenko, ex-président ukrainien : "Poutine est faible quand nous sommes unis"

        CHRONOLOGIE

        Ukraine : de Maïdan à la guerre, en passant par Minsk, huit ans de tensions avec la Russie

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        L'Humanité

        Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

        Il était une fois

        Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

        Pascal Cauchy

        L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

        Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

        Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

        Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

        1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

        Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

        Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

        Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

        Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

        L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

        La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

        Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

        Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

        La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

        Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

        Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

        Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

        La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

        Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

        Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

        L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

        Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

        En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

        De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

        L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

        enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
        Le Figaro

        Joaillerie: l’éclosion des bijoux Vever au Printemps

        Elodie Baërd

        Le grand magasin du boulevard Haussmann, à Paris, accueille la première boutique de ce nom mythique de la joaillerie française relancé récemment par deux membres de la famille.

        Elles ont toutes les deux le même objectif: réveiller la Belle au bois dormant. Mais chacune a sa Belle. Dans le cas de Camille Vever, il s’agit de ramener à la vie une marque portant son nom, restée dans les annales de l’histoire de la joaillerie grâce à son arrière-arrière-grand-oncle, Henri Vever, un des maîtres du style Art nouveau. Quant à Laurence Nicolas, directrice générale du Printemps depuis tout juste un an, elle aspire «à secouer la vieille dame qu’est ce grand magasin parisien emblématique où entrent en moyenne 50.000 personnes chaque jour» avec un plan stratégique déployé depuis ce mois-ci.

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        Soulignons que les deux institutions sont nées à la même époque (dans la deuxième moitié du XIXe siècle), dans le même quartier de Paris, et partagent un goût commun notable pour l’innovation, l’audace, la flore et la féminité. Après quelques années à Metz, Vever s’installe en 1872 rue de la Paix, et prend son envol grâce à la troisième génération, sous l’impulsion de Paul et Henri, deux frères visionnaires et complémentaires: le premier est polytechnicien et s’occupe de la partie commerciale, quand le second est diplômé des Beaux-Arts, grand érudit (auteur de La Bijouterie française au XIXe siècle, qui reste une référence aujourd’hui dans le milieu) et ultracréatif. Les deux s’inscrivent en rupture du classicisme de l’époque et décrochent quatre prix aux Expositions universelles.

        Deux enfants du quartier de l’Opéra

        Le premier grand magasin de la rive droite, lui, est né d’une histoire d’amour entre un chef de rayon du Bon Marché, Jules Jaluzot, et une de ses fidèles clientes, Augustine Figeac, actrice à la Comédie-Française et dotée de moyens financiers qui permettent au couple de concrétiser un projet qui leur tient à cœur: ouvrir leur propre grand magasin dans un quartier alors en pleine effervescence avec les travaux entrepris par le baron Haussmann et la construction de l’Opéra de Paris. Ils seraient les premiers à avoir ritualisé les soldes, à chaque fin de saison, pour laisser place à la nouveauté, à avoir construit une façade métallique apparente (juste avant l’édification de la tour Eiffel), à éclairer entièrement à l’électricité l’intérieur de ce bâtiment public… «C’est aussi là que les premiers escalators furent installés, ajoute Laurence Nicolas. Le Printemps est le grand magasin des premières fois. Ses liens historiques avec les Parisiens et l’histoire de la ville ont toujours été forts, mais ils se sont distendus ces dernières décennies, notamment en misant beaucoup sur les touristes. Or, je sais que les vrais Parisiens qui habitent le quartier adorent ce lieu et regrettaient qu’on ne s’adresse plus vraiment à eux. Nous voulons ressusciter le style rive droite.»

        Pour y parvenir, l’entreprise passe par un nouveau logo et une identité visuelle rafraîchie, un site internet neuf, mais aussi une offre revue mettant en avant la création et la nouveauté, à l’image du slogan d’origine: «Au printemps tout est nouveau, frais et joli comme son titre: Au Printemps.» Dans ce cadre, Laurence Nicolas, qui connaît bien le marché de la joaillerie pour avoir notamment passé dix-sept ans auprès de Victoire de Castellane chez Dior Joaillerie, a été séduite par l’initiative de Camille Vever.

        Des diamants de laboratoire

        La renaissance du joaillier colle en effet avec ce qu’aime l’époque, c’est-à-dire une histoire, un concept, des engagements et une stratégie digitale. Après de grandes heures au début du XXe siècle, et des parures Art nouveau en émail qui atteignent des records de nos jours en salle des ventes, Vever a piqué du nez autour des années 1980. Mais il est resté tout ce temps entre les mains de la famille fondatrice. Camille Vever et son frère triplé Damien (le troisième est avocat) ont décidé l’an dernier de faire revivre cette illustre signature. Ils s’inscrivent dans le sillage esthétique de ses aïeux avec des collections où le thème floral domine, à l’instar des poétiques pièces Ginkgo en or recyclé ou des bagues ouvertes et boucles d’oreilles Elixir figurant une tige s’enroulant sur le doigt ou le lobe. Quant à l’audace disruptive emblématique de la maison, ils la déploient à travers des engagements encadrés et audités par le statut particulier d’«entreprise à mission», excluant les pierres de mines et prônant une fabrication 100 % française. Tous les diamants utilisés sont donc des gemmes de laboratoire.

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        L’aventure est repartie au printemps dernier, avec une stratégie axée sur le digital, et le soutien d’investisseurs comme Luximpact. «Nous avons reçu un accueil très encourageant dès le début, raconte Camille Vever. Les gens nous suivent sur les réseaux sociaux, achètent en ligne ou au showroom. Le digital est un outil formidable pour rayonner, échanger avec les clients, mais, contrairement à nos prévisions, nous avons réalisé que rien ne remplace un point de vente physique pour faire vivre une marque. Outre les affinités qui nous liaient au Printemps, leur proposition d’ouvrir un stand à l’étage joaillerie est une étape importante pour nous. En deux semaines à peine, la visibilité qu’il nous apporte est incroyable.» En 1898, Henri Vever disait: «La nature me fait monter les larmes aux yeux.» Aujourd’hui, c’est l’immense affiche Vever posée depuis mardi dernier sur la façade du grand magasin boulevard Haussmann, sous le logo du Printemps en mosaïque de style Art nouveau, qui a fait monter les larmes aux yeux de Camille Vever.

        Le monoï de Tahiti, entre nature et culture

        Premier cosmétique à décrocher une AOC en 1992, l’huile de soin traditionnelle, au parfum indissociable de l’été, enrichit, chaque année, plus de 10 millions de produits dans le monde.

        Qui a dit que les fiançailles étaient ringardes?

        ENQUÊTE - La tradition de la bague d’engagement est en vogue. La popularité des posts des célébrités, le trafic sur les e-shops des grands joailliers et le nombre de marques digitales qui ont fleuri ces dernières années en témoignent.

        France24 - Monde

        États-Unis : le milliardaire Elon Musk inaugure une nouvelle méga-usine Tesla au Texas

        Publié le : 08/04/2022 - 09:51

        FRANCE 24 Suivre

        L'entrepreneur américain Elon Musk a inauguré jeudi une nouvelle usine Tesla baptisée "Giga Texas" à Austin, dans une ambiance et un décor pharaonique. L'usine couvre un terrain équivalent à une centaine de terrains de football. C'est la cinquième méga-usine de Tesla, après celles du Nevada, de New York, Shanghai et Berlin.

        Des invitations par milliers, un patron adulé par ses fans et un décor de discothèque : l'inauguration de la nouvelle usine Tesla à Austin, jeudi 7 avril, avait des allures de concert de star, dans la tradition désormais rodée d'Elon Musk, qui célèbre la croissance hors norme de son entreprise et son implantation au Texas, loin de la culture californienne.

        Chapeau de cowboy et lunettes noires, le fantasque milliardaire est arrivé sur scène en décapotable devant une forêt de smartphones, au son d'un morceau de rap, sous les acclamations de la foule. La retransmission en direct sur Internet a même montré le visage d'une jeune femme essuyant une larme d'émotion.

        pic.twitter.com/ft2zujMvkK

        April 7, 2022

        L'événement était prévu pour accueillir jusqu'à 15 000 personnes, sur invitation uniquement, avec, au programme, des animations, barbecue, open bar, tatouages, groupes de musique, feux d'artifice...

        Baptisée "Giga Texas", l'usine couvre un terrain équivalent à une centaine de terrains de football. Opérationnelle depuis fin 2021, c'est la cinquième "méga-usine" de Tesla, après celles du Nevada, de New York, Shanghai et Berlin.

        >> À lire aussi : "Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter"

        Le bâtiment est "plus long que le Burj Khalifa", a assuré Elon Musk, en référence au plus haut gratte-ciel au monde, situé à Dubaï. "C'est l'usine automobile la plus sophistiquée jamais vue sur Terre", a-t-il ajouté. "Les matériaux entrent d'un côté, les voitures en sortent de l'autre."

        Il a passé en revue les futurs produits de la marque de véhicules électriques haut de gamme, comme le pick-up Cybertruck, dont la production doit commencer en 2023, ou le robot humanoïde Optimus, qui "fera ce que les humains ne veulent pas faire".

        Enter Elon 🤠 @elonmusk pic.twitter.com/moCXhZ0Ijz

        April 8, 2022

        "On va s'assurer qu'il ne se comporte pas comme Terminator", a-t-il plaisanté, en référence à un film de science-fiction avec un robot tueur.

        L'entrepreneur a aussi de nouveau promis un "robot-taxi" complètement autonome.

        "Un grand jour pour le Texas"

        Dans l'immédiat, il a fixé comme objectif à l'usine de produire 500 000 Model Y par an.

        "Tesla a un problème de riche : la demande dépasse l'offre au point que les Model Y et certains Model 3 sont livrés avec cinq à six mois de retard dans certaines parties du monde", souligne l'analyste Dan Ives, de Wedbush Securities. "La solution se trouve principalement à Austin et à Berlin."

        Comme Oracle, Hewlett Packard Enterprise et d'autres entreprises californiennes qui ont mis le cap sur le Texas ces dernières années, Elon Musk a déménagé le siège de Tesla à Austin fin 2021.

        "C'est un grand jour pour le Texas", estime Courtlan Ross, un natif d'Austin et investisseur immobilier qui se réjouit à l'idée que les prix des propriétés augmentent, grâce à l'affluence d'entreprises technologiques dans son État.

        L'ouverture de l'usine est une "bonne chose", juge aussi Davis Galassini, un jeune analyste. "Je suis plutôt fan d'Elon Musk. Et je pense qu'il va amener plein d'emplois."

        D'autres habitants s'inquiètent cependant de l'arrivée en masse de start-up californiennes. "C'est très récent. Austin était une petite ville de province avant, mais c'est différent maintenant, c'est devenu immense", remarque David Delarosa, père au foyer de 28 ans.

        "Crise d'identité"

        Le Texas est connu pour ses politiques conservatrices – l'État a fait les gros titres récemment pour avoir adopté une loi particulièrement restrictive sur l'avortement – et pour ses incitations fiscales : il n'y pas d'impôts sur les sociétés, ni sur les revenus.

        Selon le Austin American-Statesman, Tesla a bénéficié d'exonérations d'impôts évaluées à plus de 60 millions de dollars pour construire sa méga-usine, censée employer 10 000 personnes à terme.

        Le Texas est aussi synonyme de pétrole et de grosses voitures polluantes. "Je crois qu'Elon Musk fait un peu une crise d'identité. Il a oublié qui étaient ses clients", commente l'analyste indépendant Rob Enderle.

        Mais l'entrepreneur sud-africain, devenu l'homme le plus riche du monde, a maille à partir avec la Californie et la Silicon Valley, où il a fondé Tesla en 2003.

        En février, l'État démocrate a engagé des poursuites contre l'usine de Fremont, près de San Francisco, pour discrimination raciale. Le site est aussi connu pour des échecs de tentatives de syndicalisation.

        Et en mai 2020, au début de la pandémie, quand les autorités refusaient de rouvrir immédiatement cette même usine à cause des mesures sanitaires, Elon Musk les avait mises au défi de venir "l'arrêter".

        Le comté d'Hidalgo, dans le sud du Texas, avait sauté sur l'occasion, en lui proposant de venir installer ses activités sur son territoire. Mais c'est celui de Travis, en banlieue de l'attractive – et démocrate – Austin, qui a remporté les faveurs du très courtisé homme d'affaires.

        Avec AFP

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        New York Times - World

        Lockdowns in China Block Truck Shipments and Close Factories

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        China’s Covid lockdowns and restrictions are holding up truck drivers who carry crucial components among factories and bring products to ports, posing a new disruption to the global supply chain.

        By Keith Bradsher

        BEIJING — China’s mounting Covid-19 restrictions are creating further disruptions to global supply chains for consumer electronics, car parts and other goods.

        A growing number of Chinese cities are requiring truck drivers to take daily Covid P.C.R. tests before allowing them to cross municipal borders or are quarantining drivers deemed to be at risk of infection. The measures have limited how quickly drivers can move components among factories and goods from plants to ports.

        Shanghai and other major Chinese cities have imposed lengthy, stringent lockdowns to try to control Covid outbreaks. Previous interruptions in the supply of goods from Chinese factories to buyers around the world mainly involved the temporary closure of shipping ports, including in Shenzhen in southeastern China in May and June last year and then near Shanghai last summer.

        “The problem is not ships, it’s that there’s no cargo coming because there are no trucks,” said Jarrod Ward, the chief East Asia business development officer in the Shanghai office of Yusen Logistics, a large Japanese supply chain management company.

        The testing of truck drivers has been held up because some cities are doing mass testing of residents. Shanghai tested essentially all 25 million people within its borders in a single day on Monday and detected another 21,000 cases on Thursday.

        Now, there is an acute shortage of truck drivers in Shanghai and in nearby cities like Kunshan, a center of electronics production. Many electronics components manufacturers are shutting down in Kunshan.

        “The key electronics suppliers to Apple, to Tesla, they’re all based there,” said Julie Gerdeman, the chief executive of Everstream, a supply chain risk management affiliate of DHL that is based in San Marcos, Calif.

        Apple declined to comment, and Tesla had no immediate reply to questions.

        Many factories have tried to stay open by having workers stay on site instead of going home. Employees have been sleeping on mats on the floor for as long as four weeks in some cities in northeastern China. Companies have been storing goods in nearby warehouses while waiting for normal truck traffic to resume.

        But as lockdowns stretch on in cities like Shanghai, Changchun and Shenyang, factories are starting to run out of materials to assemble. Some are sending their workers home until further notice.

        Making car seats, for example, requires different springs, bolts and other materials. Mr. Ward said car seat producers have run out of components. Volkswagen said the company closed a factory outside of Shanghai.

        The Russia-Ukraine War and the Global Economy

        Rising concerns. Russia’s invasion on Ukraine has had a ripple effect across the globe, adding to the stock market’s woes. The conflict has already caused​​ dizzying spikes in energy prices and is causing Europe to raise its military spending.

        The cost of energy. Oil prices already were the highest since 2014, and they have continued to rise since the invasion.  Russia is the third-largest producer of oil, so more price increases are inevitable.

        Gas supplies. Europe gets nearly 40 percent of its natural gas from Russia, and it is likely to be walloped with higher heating bills. Natural gas reserves are running low, and European leaders worry that Moscow could cut flows in response to the region’s support of Ukraine.

        Food prices. Russia is the world’s largest supplier of wheat; together, it and Ukraine account for nearly a quarter of total global exports. Countries like Egypt, which relies heavily on Russian wheat imports, are already looking for alternative suppliers.

        Shortages of essential metals. The price of palladium, used in automotive exhaust systems and mobile phones, has been soaring amid fears that Russia, the world’s largest exporter of the metal, could be cut off from global markets. The price of nickel, another key Russian export, has also been rising.

        Financial turmoil. Global banks are bracing for the effects of sanctions intended to restrict Russia’s access to foreign capital and limit its ability to process payments in dollars, euros and other currencies crucial for trade. Banks are also on alert for retaliatory cyberattacks by Russia.

        While Shanghai’s cases increase, its main rival in electronics manufacturing, Shenzhen, has emerged from lockdown. That is freeing workers and factories there to resume full-speed production.

        Retailers and manufacturers in the West have tried to adapt to previous supply chain difficulties in China by switching from ships to air freight, but air freight rates have more than doubled from last year.

        The near-total suspension of passenger flights in and out of Shanghai has roughly halved the air freight capacity there, said Zvi Schreiber, the chief executive of Freightos, a freight booking platform. The war in Ukraine has forced many airlines to schedule longer flights around Russia and Ukraine, which means each plane can make fewer trips in a week and often can carry less weight on each flight.

        The war in Ukraine is also starting to hurt the availability of Soviet-era Antonov freighters, Mr. Schreiber said. These workhorses of the air freight industry have been kept going in recent years almost entirely by Ukrainian maintenance bases that are now closed.

        For companies, any additional disruptions to the global supply chain would come at a particularly fraught moment, on top of rising prices for raw materials and shipping, along with extended delivery times and worker shortages.

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        Le Figaro

        Jusqu'à dix ans de prison ferme requis contre des artistes cubains dissidents

        Le rappeur Maykel Castillo dit «Osorbo» et le performeur Luis Manuel Otero Alcantara sont emprisonnés depuis près d'un an. Ce dernier est considéré par le gouvernement cubain comme un agent au service des États-Unis.

        «Ils sont innocents et ne devraient pas passer une minute de plus en prison», a écrit, sur son compte Twitter, la militante cubaine d'opposition Anamely Ramos Gonzalez, en réaction aux réquisitions prononcées à l'encontre des artistes dissidents Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Castillo.

        Des peines de 7 et 10 ans de prison ont été demandées par la justice cubaine à l'encontre des artistes Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Castillo, emprisonnés depuis plusieurs mois, selon une publication postée jeudi sur le compte Facebook de l'un d'eux.

        Le rappeur Maykel Castillo est déjà emprisonné pour résistance, outrage à la justice et agression pour sa participation le 4 avril 2021 à une manifestation à La Havane contre des policiers venus l'arrêter. L'homme de 39 ans est le coauteur de la chanson controversée Patria y Vida devenue un hymne des contestataires et considérée comme polémique pour sa référence au célèbre La patrie ou la mort lancé par Fidel Castro. «Le peuple est fatigué» clame la chanson sortie mi-février et qui cumule 10,8 millions de vues sur Youtube. Le gouvernement a dénoncé une «campagne contre Cuba».

        Luis Manuel Otero Alcantara, 34 ans, a été arrêté le 11 juillet 2021 quand des milliers de Cubains ont déferlé dans les rues de l'île, aux cris de «Nous avons faim» et «Liberté». L'artiste est un des meneurs du mouvement contestataire San Isidro lancé en 2018 en réponse à un décret officiel controversé réglementant le travail des artistes.

        À lire aussiÀ Cuba, la colère éclate dans les rues

        Prisonnier de conscience selon Amnesty international

        La Havane ne considère pas Luis Manuel Otero Alcantara comme un artiste mais comme un agent au service des États-Unis pour tenter de déstabiliser le gouvernement cubain. Il a été désigné parmi les 100 personnalités de 2021 par le magazine Time , et prisonnier de conscience par Amnesty International.

        La justice lui reproche entre autres, une incitation à commettre un délit, un outrage aggravé et un désordre public, tous antérieurs au 11 juillet 2021. Washington n'a cessé de demander à La Havane de libérer les deux artistes. Mercredi 6 avril 2022, le secrétaire d'État américain adjoint chargé des Amériques, Brian Nichols, a exhorté sur Twitter «les responsables cubains à fournir des soins médicaux immédiats à LMOAlcantara qui reste gravement malade et détenu».

        Sur ce réseau social, l'ambassade des États-Unis à Cuba a relevé que «Maykel Osorbo, lauréat d'un Grammy latino, croupit dans une prison cubaine depuis mai 2021 après des mois de harcèlement pour son soutien pacifique à la liberté».

        Pourquoi il faut relire Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin

        LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Chronique d'une fantastique utopie, ce roman nous parle du rêve d'une seconde France, amazonienne et tropicale, à six mille kilomètres de sa matrice.

        Un convoi russe transportant des œuvres d'art «inestimables» saisi à la frontière finlandaise

        PATRIMOINE - Les camions ont été interceptés ce week-end alors qu'ils rapatriaient en Russie des collections prêtées par plusieurs musées, dont l'Ermitage. Leur valeur a été assurée à plus de 42 millions d'euros.

        Notre critique de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu?: Clavier et Lauby font le sketch

        CRITIQUE - Le duo formé par les deux acteurs n’a rien perdu de son abattage comique pour incarner une vieille France conservatrice.

        France24 - Monde

        Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

        Publié le : 06/04/2022 - 20:26

        Bahar MAKOOI Suivre

        Dès le 24 février et le début de l’invasion russe en Ukraine, France 24 a envoyé de nombreux reporters dans ce pays en guerre pour rendre compte de la situation sur le terrain. De retour, deux d’entre eux répondent à vos questions sur leur couverture du conflit, notamment à Kiev, à Odessa et à Mykolaïv.

        France 24 déploie actuellement six reporters en Ukraine pour couvrir le conflit qui oppose les Ukrainiens à l’armée russe depuis le 24 février. Plusieurs journalistes sont déjà rentrés, d’autres sont repartis. Nos équipes se succèdent sur le terrain. Comment se déroule un reportage en Ukraine ? Deux de nos envoyés spéciaux, David Gormezano et Julie Dungelhoeff, de retour de Kiev, d’Odessa et de Mykolaïv, répondent aux questions que vous nous avez posées sur Facebook, Instagram et Twitter.

        Comment avez-vous fait pour ne pas vous faire tirer dessus et pour échapper aux bombardements là où vous vous trouviez ? Existe-t-il encore des endroits sûrs en Ukraine ?

        David Gormezano : Non, il n’y a plus vraiment d’endroit "sûr" en Ukraine. Depuis un mois et demi, il y a des frappes de toutes sortes (missiles tirés depuis la Russie, depuis la mer, tirs d'artillerie plus proches) sur l’ensemble du territoire. Nous consultons de nombreuses sources pour nous informer des activités militaires sur place. Elles émanent d'organismes comme l'Institute for the Study of War qui collectent des informations à disposition de tous. Quand c'est possible, nous parlons sur le terrain avec les personnes qui tiennent les checkpoints [points de contrôle sur les routes du pays, NDLR]. Et à France Médias Monde [la maison mère de France 24, RFI et MCD, NDLR], nous bénéficions d’un dispositif pour veiller à notre sécurité sur le terrain. Une personne est chargée de nous suivre tous les jours et d’évaluer le risque.

        Julie Dungelhoeff : Je rejoins David. Il n'y a plus d'endroits sûrs en Ukraine. À Odessa et à Mykolaïv, nous ne nous sommes pas rendus dans des zones dites de "combats d’homme à homme", donc nous n'avions pas de risques de nous faire tirer dessus. Les plus gros risques étaient ceux liés aux bombardements. La plupart du temps – ça n’est pas infaillible –, les boucliers antimissile repèrent les bombardements et une sirène retentit. Il faut alors se mettre à l’abri au plus vite pour ne pas être exposé. Si on ne trouve pas de sous-sol pour s’abriter, il faut s’éloigner de la zone. Cela m'est arrivé une fois à Mykolaïv lorsque j'ai entendu les sirènes, car je n’ai pas trouvé d’abri. Nous sommes aussi vigilants à ne pas nous retrouver près d’un site qui peut être visé, comme une administration ou un site militaire. Comme de nombreux Ukrainiens, j’avais aussi installé sur mon téléphone portable une application qui déclenche une très forte alarme, quelques secondes avant que la sirène d’avertissement antibombardement ne retentisse.

        À France 24, nous sommes formés aux règles de sécurité élémentaires. Avant tout déplacement, nous vérifions les positions des différentes armées et les routes que nous pouvons emprunter pour éviter les combats intensifs, qui tient quel checkpoint, etc. Des renseignements que nous vérifions avec notre responsable interne de la sécurité, les autorités locales et tous nos contacts sur place des points de départ et d’arrivée.

        Comment vous abritiez-vous la nuit ?

        D. G. : À Kiev, nous étions hébergés dans l’un des rares hôtels encore ouverts du centre-ville. Nous avions choisi celui-ci car on y trouvait de la nourriture, du chauffage, Internet et un abri anti-aérien. On a d'ailleurs dû s’y réfugier plusieurs fois, le temps de comprendre ce qu’il se passait et de savoir si les bombardements avaient touché notre quartier. Notre hôtel était occupé au tiers seulement. Il m’a semblé que les personnels de l’hôtel avaient fait venir leur famille sur place, dans des chambres, pour les mettre à l’abri et aussi pour éviter d'avoir à se déplacer pour venir travailler chaque jour.

        J. D. : Dans la zone que je couvrais, il était question au départ que je dorme à Mykolaïv, mais un hôtel du centre-ville a été touché, alors on a préféré faire des allers-retours avec Odessa. Nous avons trouvé un hôtel encore ouvert à Odessa, avec un abri souterrain. J’ai pris une chambre au premier étage, au cas où l’hôtel serait bombardé.

        Pourquoi ne pas être restés sur place plus longtemps alors que la guerre continue ?

        D. G. : Être en reportage dans une zone de guerre comme l’Ukraine, c’est quasiment du 24 heures sur 24. Nous avons adopté à France 24 une organisation où les équipes de journalistes se relèvent tous les quinze jours environ, parce qu’on estime qu’au bout de deux semaines, on est épuisés, et qu’on a besoin de se régénérer pour conserver de la lucidité et continuer à faire correctement notre travail de journaliste. Cela permet aussi de garder une forme de recul. Le risque, c'est de finir par adopter le point de vue d’une seule des deux parties au conflit.

        J. D. : Ces zones sont compliquées à couvrir d’un point de vue physique et psychologique. On mange très peu, on dort très peu. Or cela nécessite de rester en forme et de respecter sa condition physique pour pouvoir assurer le travail. Systématiquement quand une équipe rentre, une équipe part.

        Avez-vous approché les soldats russes sur le terrain ? Pourquoi n'interviewez-vous pas l’armée russe en Ukraine pour avoir aussi leur point de vue, afin de recouper les informations ?

        D. G. : Dans ce contexte de guerre de haute intensité, il nous est très difficile de franchir les lignes de front. Les deux armées – les Russes comme les Ukrainiens – ne nous y autorisent pas. C’est notre sécurité personnelle que nous mettons en jeu si nous cherchons à les franchir. Les équipes de confrères qui ont fait des reportages avec les forces russes, ou dans des zones qui sont sous leur contrôle, l’ont souvent fait en arrivant par la Russie.

        J. D. : Nous étions du côté ukrainien et il ne nous est pas possible de franchir la ligne de front pour nous rendre côté russe. Par ailleurs, pour que vous compreniez comment cela fonctionne concrètement, pour aller sur la ligne de front, il faut l’accréditation de l’armée ukrainienne ou être emmené par l’armée ukrainienne. Or, dans la zone où je me trouvais, elle ne prend pas beaucoup de journalistes avec elle pour des questions de sécurité. Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de passer de l’autre côté du front tout seul car on risque de se faire tirer dessus.

        Mais en soi, il n’est pas impossible d’avoir accès aux soldats russes, pour cela il faut partir en "embed" [en étant embarqué, NDLR] avec l’armée russe, en partant depuis la Russie. Pour cela, il faut négocier avec les autorités russes et obtenir des autorisations.

        Nous n'avons pas pu lire et voir de reportages dans des villes et des zones occupées par l'armée russe en Ukraine. Pourquoi n’y êtes-vous pas allés ? Est-ce que l'armée russe interdit à la presse d'y travailler ?

        J. D. : J’aimerais beaucoup m’y rendre. J’ai demandé des accréditations aux autorités autoproclamées pour la LNR et la DNR [les Républiques séparatistes de Louhansk et de Donetsk, NDLR] et j’ai essuyé des refus, comme de nombreux journalistes.

        Moscou parle de combattants "nazis" côté ukrainien. En avez-vous vu ? Avez-vous vu des combattants du régiment Azov ?

        D. G. : Nous avons rencontré les membres d’un mouvement nationaliste, l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dans les environs de Kiev. Ce sont ces groupes que le gouvernement russe qualifie de "nazis". Ce sont des ultranationalistes qui se revendiquent d’un héritage politique comprenant la collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, ce groupe n’est pas formellement intégré à l’armée ukrainienne, il a une autonomie militaire. En revanche, comme l’expliquait le responsable que nous avons rencontré, ces hommes se placent volontiers sous le commandement de l’armée.

        Y a-t-il un espoir de reconstruire l’Ukraine après votre constat sur le terrain ?

        D. G. : Mon sentiment, c’est que cette guerre ne fait que commencer. La partie russe semble décidée à poursuivre ses opérations militaires et les Ukrainiens paraissent prêts à résister à tout prix à cette invasion. Plus le temps passera et moins ils seront enclins à accepter un compromis avec Moscou.

        Il me semble que le point de non-retour a été atteint dès l’invasion le 24 février. Le dernier des pacifistes ukrainiens a cessé de l’être. Ça m’a particulièrement marqué lorsque j’ai rencontré une troupe de théâtre à Kiev. Ce sont des artistes, et j’ai senti chez eux non seulement une haine de la Russie mais aussi des Russes, qu'ils seraient prêts désormais à combattre même au péril de leur vie.

        J. D. : On n’est pas encore au stade de la reconstruction, mais toujours à celui de la destruction. À Mykolaïv, où je me suis rendue, ça bombardait tous les jours, tout le temps. Et ça continue.

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        Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

        Il était une fois

        Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

        Patrick Apel-Muller

        Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

        Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

        Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

        À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

        Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

        « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

        C’est le temps des choix, des apprentissages

        La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

        Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

        Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

        Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

        Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

        En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

        Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

        Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

        Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

        Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

        « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

        Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

        Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

        Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

        Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

        Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

        « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

        À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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        New York Times - World

        Political Turmoil in Pakistan

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        Pakistan’s Supreme Court Blocks Imran Khan’s Move to Stay in Power

        The prime minister will now face a no-confidence vote, which he had tried to avoid by dissolving Parliament, a move his opponents called a coup.

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        By Christina Goldbaum

        ISLAMABAD, Pakistan — Pakistan’s Supreme Court on Thursday overturned Prime Minister Imran Khan’s move to dissolve Parliament, setting the stage for a no-confidence vote widely expected to remove him from office and offering a major victory to opposition leaders, who said that Mr. Khan had attempted an “open coup.”

        Mr. Khan, the international cricket-star-turned-politician, and his allies dissolved Parliament on Sunday, effectively blocking a no-confidence vote. The move plunged the country into a constitutional crisis and sharply escalated the political instability that has embroiled Pakistan for weeks.

        The recent developments have revived fears of unrest in the nuclear-armed nation of 220 million that has experienced repeated military coups since its founding 75 years ago.

        The prospect of Mr. Khan being ousted by opposition parties, former allies and defectors from within his own party in Parliament is likely to damage his ability to rally widespread support ahead of the next elections. While no prime minister in Pakistan has ever completed a full five-year term in office, Mr. Khan would be the first to be removed in a no-confidence vote.

        In its verdict Thursday, the court agreed that the move violated the Constitution and ordered the no-confidence vote take place on Saturday morning. If he loses that vote, as expected, an interim government will be formed and the country will prepare for elections in the coming months.

        The ruling seemed to turn the political tides for the opposition parties, which had been taken aback when Mr. Khan evaded the no-confidence vote on Sunday. In the days since, Mr. Khan, a populist leader, had dominated the political narrative and rallied support around his allegations of an American-led conspiracy against him.

        Now, it is likely that both the opposition and Mr. Khan must turn their attention to new elections. They will be a referendum on Mr. Khan’s political brinkmanship after a public rebuke to his leadership from both the country’s courts and lawmakers, including some of his political allies.

        “Imran Khan will lose face,” said Ayesha Siddiqa, a research associate at SOAS University of London. “It will become very clear that he lost the confidence of the Parliament, including members of his own party.”

        The elections will also test whether the coalition of opposition parties — typically at loggerheads, but teaming up around the goal of the no-confidence vote — can remain united.

        In a country where the military controls the main levers of power, the elections are also widely seen as an opportunity for military leaders to choose and elevate new political partners.

        “Pakistani politics has two parallel strands,” said Arifa Noor, an Islamabad-based political analyst. “One is public support, and the other is military. One without the other doesn’t land you in the big seat.”

        Moments after the court issued its ruling, opposition supporters flooded the street outside the Supreme Court in Islamabad and erupted in cheers. Pumping their fists in the air, they shouted: “Long live the Constitution!” and “Go Imran Go!”

        Speaking to reporters, the opposition leader Shehbaz Sharif said that the top court’s decision has saved the country and maintained its independence.

        “The court definitely fulfilled the people’s expectations,” Mr. Sharif said.

        In an apparent effort to plot his next move, Mr. Khan convened a meeting of his cabinet and top political committee in parliament on Friday, and plans to address the nation Friday evening, according to Fawad Chaudhry, the information minister.

        Mr. Khan, 69, came to power on a nationalist platform and pledges to tackle corruption. His popularity has taken a hit in recent months as inflation has surged. His relationship with key military leaders also soured after he refused to back the appointment of a new chief of the country’s intelligence agency last year.

        Last month, a coalition of opposition parties called for a no-confidence motion and secured the votes needed to win. But minutes before the vote was to take place on Sunday, Mr. Khan’s allies in the National Assembly blocked it and announced that he planned to dissolve the body, a move he later confirmed in a televised speech. He also called for early elections.

        Hours later, Mr. Khan and his allies justified his moves by asserting that the opposition was conspiring with the United States government to oust him. American officials have denied involvement in the campaign to remove Mr. Khan.

        In recent days, Mr. Khan has tried to use such accusations to whip up support among his core base and draw people into the streets — offering a glimpse of the approach he will most likely use to attract public support ahead of the general elections.

        On Monday night, thousands gathered in Islamabad at a political rally for Mr. Khan’s Pakistan Tehreek-e-Insaf party. Men and women draped the party flag around their shoulders or hoisted it in the air while party leaders rallied the crowd.

        Standing atop a platform above the crowd, the defense minister, Pervez Khattak, shouted, “The youth will go to every street of the country to convey the message that they will oust traitors, and Imran Khan has promised that the country will not be a slave!”

        The crowd erupted in applause. Below him, a group of women began chanting: “Traitors! Traitors! Traitors!”

        If the no-confidence vote proceeds as expected and Mr. Khan is voted out, then many expect Mr. Sharif, the younger brother of former Prime Minister Nawaz Sharif and a former chief minister of Punjab Province, to become interim prime minister.

        The country’s election commission, an independent federal body responsible for organizing and conducting elections to the national Parliament, announced on Thursday that general elections could be held in October at the earliest.

        It is unclear how Mr. Khan would fare in elections without the full backing of the country’s military, which was widely seen as having undermined the 2018 elections to pave the way for his victory. Mr. Khan has denied that accusation, as has the military.

        The Supreme Court’s ruling on Thursday also casts doubt on his political narrative that the United States conspired to oust him from power, and it is likely to cost him public support.

        “This is a more significant political blow to Imran Khan than a mere vote of no-confidence loss would have been, especially as it dents his U.S. regime change conspiracy narrative,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace.

        Still, the fallout from Mr. Khan’s recent bid to remain in power could have long-lasting consequences.

        Amid the turmoil, the Pakistani rupee sank to an all-time low on Thursday. And the current crisis has further polarized the country and could escalate into unrest ahead of the upcoming elections, analysts say.

        “I’m not sure how an election campaign in which people are really charged up, and there’s a high level of intolerance, remains peaceful,” said Ijaz Khan, former chairman of the department of international relations at the University of Peshawar. “I have a real fear there will be more violence.”

        Reporting was contributed by Salman Masood and Ihsanullah Tipu Mehsud from Islamabad, Austin Ramzy from Hong Kong, and Zia ur-Rehman from Paris.

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        Le Figaro

        24 heures photo du 4 avril 2022

        EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.

        » À OFFRIR OU À S’OFFRIR: Découvrez les Unes du Figaro et les plus belles photos du Figaro Magazine sur Le Figaro Store Photos

        Clichés de campagne (8/10) : 2007, le renouvellement

        EN IMAGES - Une nouvelle génération de candidats se présente à l'élection présidentielle de 2007. Innovant en matière de communication politique, ils parviennent à intéresser les Français à cette campagne.

        Clichés de campagne (9/10) : 2012, le candidat «normal» défie l'«hyperprésident»

        EN IMAGES - François Hollande construit son image de candidat en promettant d'être un président «normal» et rassembleur, contre Nicolas Sarkozy qui ne parvient pas à ôter son étiquette de «président des riches».

        France24 - Monde

        Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

        Publié le : 31/03/2022 - 20:32

        Bahar MAKOOI Suivre

        Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.  

        L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros). 

        Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes. 

        Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.

        Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul. 

        Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre. 

        "Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis. 

        "Ils ne feront jamais de concessions"

        "Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.

        Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.   

        "Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".  

        Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine. 

        Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes 

        "Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.  

        "Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".

        Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.  

        "Ne punissez pas tous les Afghans"  

        Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf. 

        "Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane". 

        Avec AFP

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        En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

        Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

        Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

        L'Humanité

        L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

        Il était une fois

        Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

        Gaël De Santis

        Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

        Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

        La « partitocratie » est à son comble

        Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

        Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

        À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

        Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

        Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

        C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

        Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

        Une mort civile des suspects

        Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

        Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

        Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

        Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

        Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

        Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

        Le tribunal populaire et médiatique

        Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

        À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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        France24 - Monde

        Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

        Publié le : 27/03/2022 - 14:39

        Marc DAOU Suivre

        Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

        Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

        Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

        Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

        At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

        March 25, 2022

        Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

        Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

        March 25, 2022

        S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

        Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

        "Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

        Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

        "Missile monstre"

        Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

        Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

        NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

        March 24, 2022

        Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

        Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

        "Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

        Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

        Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

        Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

        Avec AFP 

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        Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

        La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

        La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

        L'Humanité

        En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

        Il était une fois

        Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

        Bernard Frédérick

        Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

        Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

        La revanche de Vichy

        Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

         Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

         Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

        Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

        Condamner le gouvernement du Front populaire

        Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

        Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

        Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

        « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

        Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

        Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

        Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

         De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

        Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

        Léon Blum et Édouard Daladier accusent

        Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

         Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

        Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

        Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

        Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

        En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

        Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

        Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

        Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

        Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

        Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

        www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
        France24 - Monde

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        Publié le : 05/04/2022 - 20:13

        Stéphanie TROUILLARD Suivre

        Depuis près d'une vingtaine d'années, le prêtre français Patrick Desbois identifie les sites ayant servi à l'extermination des juifs en Europe de l'Est au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir fait un travail analogue auprès des Yazidis victimes du groupe État islamique en Irak et en Syrie, il a décidé de collecter des témoignages des victimes de la guerre actuelle en Ukraine.

        À la tête de l'association Yahad - In Unum, le prêtre français Patrick Desbois documente depuis près de vingt ans les crimes commis par les nazis contre les juifs en Europe de l'Est lors de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses équipes, ce petit-fils de déporté enquête sur les exécutions de masse. Il a aussi accompagné des Yazidis victimes des exactions du groupe État islamique en Irak et en Syrie.

        Dès le début de l'invasion russe en Ukraine, le père Desbois a décidé de lancer une collecte de témoignages sur ce conflit. Directeur du conseil académique du mémorial de Babi Yar à Kiev – un site qui contient les restes de près de 34 000 juifs massacrés en 1941 alors que la ville était sous occupation nazie –, il a commencé à interroger des victimes de la guerre en Ukraine. Avec l'aide de médiateurs sur le terrain, il a pu enregistrer ces entretiens en utilisant une application de visioconférence.

        France 24 : Pourquoi avoir décidé de lancer cette collecte de témoignages sur la guerre actuelle en Ukraine ?

        Patrick Desbois Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, un de mes meilleurs amis, Ruslan Kavatsiuk, le directeur-adjoint du mémorial de Babi Yar, m’a dit cette phrase terrible : "Patrick, tu vas revenir pour nos fosses communes à nous." Je ne pensais vraiment pas qu’il y en aurait. Mais quand on a commencé à voir les massacres de civils sans aucune motivation militaire, cela m’a semblé évident de faire ce travail de collecte. Si je ne le fais pas, qui va le faire ? Il y a vingt ans qu'on travaille en Ukraine. En tout, on a interrogé 8 000 personnes de l’ex-Union soviétique témoins de la Shoah par balles. On connaît énormément de gens, les villages, la topographie.

        Father Patrick Desbois starts investigation of crimes committed by the Russian Federation in #Ukraine. The goal of the project: Discovering the horrors of the crimes committed on a massive scale against the Ukrainian civilian population. @desbois_patrick pic.twitter.com/x3MZQbyb24

        March 25, 2022

        De quelle façon procédez-vous pour recueillir ces témoignages ?

        On est une équipe de quatre personnes ici en Europe de l’Ouest et on a une équipe d'une douzaine de médiateurs sur place. L'un d'eux est à Irpin et il cherche des témoins. Il connaît beaucoup de gens et nous introduit. On sent aussi l'urgence de le faire. Les témoins peuvent rapidement se disperser.

        Les gens acceptent de parler à visage découvert, en zoom et en donnant leur vraie identité. Cela m'a surpris. Quels que soient les dommages qu’ils ont subis, ils veulent rester dans leur pays et le défendre. Dans toutes les enquêtes que j’ai faites, je n'ai jamais vu ça. J'ai en tête le témoignage d'une femme blessée et qui se trouvait à l'hôpital. Elle avait perdu une partie de sa famille alors qu'ils étaient en voiture. Elle a presque pleuré pendant l’entretien, mais quand elle a fini, elle a dit : "Dès que je vais mieux, je reprends ma vie et je vais aider les gens." Je n’en revenais pas. Il y a vraiment un esprit de résistance.

        Comment le travail que vous avez déjà effectué sur les crimes de masse vous a-t-il aidé ?

        En Irak, on a filmé 450 Yazidis qui venaient de sortir de chez Daech et qui cherchaient à identifier leurs violeurs ou leurs assassins. Sans ces précédentes enquêtes, on ne pourrait pas faire ce travail aujourd'hui. On sait gérer ce genre d'entretiens. Je pense à une femme qui était en voiture avec son fils de trois ans sur les genoux. Elle nous a dit qu’elle avait tout de suite compris qu’une balle avait traversé le corps de son enfant. On lui a demandé beaucoup de détails sur la couleur de la voiture, si elle avait pu être confondue avec un véhicule militaire ou encore le lieu exact de l’attaque. Il fallait pouvoir la situer sur une carte interactive et voir s’il n’y avait pas d’objectifs militaires dans cette zone car il est clair que les Russes vont dire qu'il s'agit de dégâts collatéraux et qu’il n’y a pas d’atteintes envers les civils.

        Cette dénégation récurrente des Russes me frappe tout particulièrement. Quand ils bombardent une maternité, comme à Marioupol, ils disent que ce n'était plus une maternité et qu’il n’y avait pas de femmes enceintes. Ils dénient le crime dès qu'il est dénoncé. Pour les corps retrouvés dans la ville de Boutcha, ils disent qu'ils ont été placés là, qu'ils ne sont pas morts et que les cadavres bougent. Historiquement, je n’avais jamais vu cela. Chaque fois qu’un crime est découvert, ils le dénient le jour même en détail. C’est comme si à Oradour-sur-Glane, le jour même, les Allemands avaient dit : "Non, ce sont les résistants qui ont tiré sur les habitants. On n'a tué personne."

        Ces démentis rapides s'expliquent par l’accélération due aux médias sociaux et par le fait que la guerre menée par Poutine est appuyée par une propagande inimaginable. Toute faille à la propagande doit être comblée tout de suite. Je pense aussi qu'après les annonces d'ouvertures d'enquête par la Cour pénale internationale ou de jugement en France ou en Allemagne, les Russes savent que des actions en justice vont être menées. Ils cherchent une protection immédiate. Les témoignages que nous recueillons seront des preuves pour ces enquêtes.

        Je me souviens de Kherson, de son rabbin, de sa synagogue et de son aide aux plus pauvres. Je me souviens des fosses communes des juifs fusillés. Et mon coeur est avec vous. On annonce Kherson est tombée. Poutine n'a pas libéré Kherson, il l'a anéantie. pic.twitter.com/oGdmjjMtWY

        March 3, 2022

        Qu'avez-vous ressenti en découvrant les images des exactions commises dans la ville de Boutcha ?

        Cela m’a fait songer aux rues de Kigali. On savait que des crimes avaient été commis en Ukraine, mais jusque là, on ne savait pas que les Russes avaient fusillé des gens en masse et qu'ils avaient utilisé la méthode des fosses communes. En diffusant ces images, on montre aux autorités russes qu’elles sont sous notre regard. Nous leur disons : "Nous savons que vous tuez des civils, nous savons que vous violez des femmes, nous savons que vous pillez des appartements. Toute la planète vous regarde et vous serez jugés. Vos démentis ne tiendront pas." Malgré tout, je crains que les Russes se disent qu'ils ont fait une erreur à Boutcha et qu'ils décident désormais de faire disparaître les preuves, comme cela s'est beaucoup fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils savent qu’on expose leurs victimes et leurs crimes et ils peuvent décider de donner des ordres dans ce sens.

        Est-ce qu’il y a aussi des similitudes avec les témoignages que vous avez recueillis sur la Seconde Guerre mondiale ?

        Les gens à qui on a lavé la tête par la propagande se transforment en criminels, avec viols, vols et assassinats. J’ai vu cela plusieurs fois dans des villages touchés par les Allemands. Ils venaient soi-disant "avec la pureté de la race" et disaient qu’ils ne faisaient qu’éliminer une "sous-race". Mais quand on les voyait sur le terrain, ils violaient des femmes, ils massacraient des familles et ils pillaient des appartements. Il n’y a pas de crime pur, cela n’existe pas. Et de voir qu'aujourd'hui, quelqu'un a pu lancer une idéologie qui mobilise ainsi une population et une armée et que cette propagande continue de marcher, c'est presque irréel. Les gens pensent que l’humanité a avancé sur ces questions-là, mais apparemment le degré de liberté de conscience est très fragile.

        C’est presque incroyable que ces crimes commis quasiment en public arrivent aux frontières de l’Europe, à deux heures et demie d’avion de Paris. Tout le monde est révolté en voyant Boutcha, mais je me demande ce que cela va être quand Marioupol va être libérée ? Il faut s’attendre à des scènes de massacres beaucoup plus larges. Il y aura des Boutcha un peu partout.

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        Au Yémen, entre trêve et bouleversement politique, l'espoir de la paix ?

        Publié le : 07/04/2022 - 19:50

        Cyrielle CABOT

        Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a annoncé jeudi transmettre ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays. Parmi les objectifs affichés derrière ce bouleversement politique : ramener la paix dans ce pays ravagé par la guerre depuis 2014. Une nouvelle lueur d'espoir pour la population, alors qu'un cessez-le-feu fragile est déjà appliqué depuis le 2 avril.

        "Je délègue de manière irréversible mes pleins pouvoirs à ce conseil présidentiel." Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du Yémen, a annoncé, jeudi 7 avril, céder l'ensemble de ses pouvoirs à un conseil présidentiel pour diriger le pays. Figure controversée dans ses rangs, en exil en Arabie Saoudite depuis 2015, il espère ainsi unifier son camp en guerre contre les rebelles Houthis depuis bientôt huit ans et avancer vers un processus de paix. 

        Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à un conflit entre les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, et les forces gouvernementales, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite et qui inclut notamment les Émirats arabes unis. Cette guerre a provoqué l'une des plus graves tragédies humanitaires au monde, causant la mort de près de 380 000 personnes, selon l'ONU et faisant des millions de déplacés.

        Ce bouleversement politique est d'ailleurs intervenu au dernier jour de pourparlers sur le Yémen organisés par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad, sans la présence des Houthis qui ont refusé tout dialogue en territoire "ennemi". 

        Le départ d'Hadi, une nouvelle donne politique ? 

        "Abd Rabbo Mansour Hadi était un président fictif. Il vit isolé, en exil, dans un palais mis à sa disposition en Arabie Saoudite", explique auprès de France 24, François Frison-Roche, chercheur au CNRS spécialiste du Yémen. "Et il ne jouit d'aucune légitimité. En 2012, il a été élu alors qu'il était le seul candidat. À l'origine, son mandat devait durer deux ans. Depuis, aucune élection n'a été organisée à cause des combats", détaille le spécialiste.

        Le camp gouvernemental est loin d'être unifié. Le président est contesté par les séparatistes du Sud, eux aussi anti-Houthistes, qui accusent son gouvernement de "corruption". Et à l'échelle  régionale, ces forces sudistes sont soutenues par les Émirats arabes unis qui ne voient pas d'un bon œil la proximité d' Abd Rabbo Mansour Hadi avec des figures des Frères musulmans, bêtes noires d'Abu Dhabi dans la région.

        En déléguant ses pouvoirs, le président espère unifier son camp. Le conseil présidentiel sera ainsi présidé par l'ancien ministre de l'Intérieur et conseiller du président Hadi, Rashad Al-Alimi. Il comprend huit membres : quatre venant du Nord du pays et quatre du Sud. Le groupe inclut notamment Aidarous al-Zoubaïdi, le chef du Conseil de transition du Sud, organe politique des séparatistes du Sud. Parmi les autres membres figurent Tareq Saleh, le neveu de l'ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, assassiné par les Houthis en 2017, et Sultan al-Arada, gouverneur de Marib, le dernier bastion du gouvernement dans le Nord, au cœur d'une bataille clé avec les Houthis. Il n'est cependant pas clair si Abd Rabbo Mansour Hadi conservera un poste honorifique de président ou s'il se retirera de la vie politique.

        "Cette annonce est "l’un des changements les plus importants survenus au sein du bloc anti-Houthis depuis le début de la guerre", a salué sur Twitter Peter Salisbury, de l'ONG Crisis Group. "Un changement important devait arriver pour mettre les parties en conflit sur la voie d'un processus politique (...) Ce transfert des pouvoirs présidentiels pourrait être ce changement", a abondé Elisabeth Kendalll, chercheuse à l'Université d'Oxford, auprès de l'AFP.

        "Mais il y a tout de même une question majeure qui se pose : quelle sera la légitimité de ce conseil présidentiel ? Rien ne prévoit ce type de scénario dans la Constitution yéménite. "On se maintient dans une fiction juridique et politique", nuance François Frison-Roche. "D'autant plus qu'il risque d'être difficile pour ce groupe hétérogène de travailler ensemble."

        Les rebelles yéménites ont vu dans la création de ce conseil "une tentative désespérée de resserrer les rangs des mercenaires […] Le chemin vers la paix passe par l'arrêt de l'agression, la levée du blocus et le retrait des forces étrangères du pays", a réagi leur porte-parole, Mohammed Abdelsalam, sur Twitter.

        Une trêve "symbolique" au milieu d'un "conflit qui s'enlise"

        Cette décision intervient une semaine après l'entrée en vigueur d'une trêve de deux mois grâce à un accord arraché par les Nations unies aux belligérants. 

        Selon l'accord, les offensives militaires doivent cesser, permettant l'entrée de pétroliers dans le port d'Hodeida, sur la Mer rouge, et la reprise de vols commerciaux à Sanaa. Deux villes contrôlées par les Houthis. Habituellement, la coalition, qui contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen n'autorisent que les vols de l'ONU à atterrir à Sanaa. Des mesures dénoncées comme un "blocus" par les Houthis. 

        "Nous sommes en période de Ramadan. Il y a évidemment une forte portée symbolique à décréter une trêve et à permettre à la population de vivre dans un climat un peu moins anxiogène à ce moment-là", note François Frison-Roche. 

        "Du côté des Houthis, notamment, cela répond aussi certainement aussi à une nécessité, après huit ans de guerre, de poser les armes temporairement et à faire cesser des combats quotidiens", analyse-t-il. "Nous sommes dans un contexte où le conflit s'enlise. Actuellement, la victoire n'est envisageable ni d'un côté, ni de l'autre et aucune des parties n'a envie de céder. Avoir cette trêve permet aux belligérants de reprendre leur souffle." 

        "La guerre en Ukraine fait craindre le pire"

        Le 2 avril, le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé l’espoir que cette trêve aboutirait à "un processus politique" pour régler le conflit. De son côté, François Frison-Roche se montre plutôt pessimiste : "Je crains que ce conseil présidentiel et cette trêve ne changent pas vraiment la donne dans une guerre aussi longue que celle-ci", estime-t-il. "La guerre au Yémen est une guerre nationale, mais aussi régionale et internationale. Rien ne se règlera tant que tous les acteurs ne s'installeront pas tous ensemble autour de la table des négociations." 

        "Sans compter que cette guerre se joue aussi au Conseil de sécurité de l'ONU puisque la France, les États-Unis et le Royaume-Uni y ont des intérêts financiers. Et pour l'instant, leurs yeux sont rivés sur l'Ukraine."

        "Ce qui m'inquiète le plus, c'est que le Yémen est déjà dans une situation humanitaire catastrophique, et cela va encore empirer avec la guerre en Ukraine. Le pays ne sera pas en mesure de faire face à la hausse des prix, notamment du blé", craint le spécialiste. Le Yémen dépend quasi entièrement de ses importations alimentaires. Et 30 % du blé consommé dans le pays provient d’Ukraine, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

        "Cette trêve, pour le temps qu'elle durera, permettra au moins l'arrivée de pétrole qui pourra fournir un peu d'électricité à la population et l'acheminement d'aides alimentaires supplémentaires", termine-t-il. 

        De son côté, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) semble vouloir y croire. Dans le communiqué final publié jeudi soir, les participants ont appelé le nouveau conseil présidentiel à "engager des négociations avec les Houthis sous l'égide des Nations unies pour parvenir à un règlement politique global et final".

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        Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

        Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

        Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

        L'Humanité

        Macron, un candidat ne devrait pas faire ça

        Récit

        À 48 heures du premier tour, retour sur la campagne éclair choisie par le président sortant. Confiant en son socle électoral et la faiblesse de ses oppositions, Emmanuel Macron a délibérément esquivé les débats mais a été perturbé par l’affaire des cabinets de conseil.

        Cyprien Caddeo

        « Président autant que je le dois, candidat autant que je le peux. » En réalité, Emmanuel Macron a été candidat aussi peu qu’il l’a voulu. Décidé dès la rentrée à se présenter le plus tard possible, conscient que le rôle de capitaine à la barre du pays lui va mieux que celui de punching-ball pour ses adversaires, le président sortant a fait moins que le minimum syndical. « Les crises m’ont forgé », lâche-t-il au Figaro. La gestion du Covid puis la guerre en Ukraine lui ont surtout fourni de parfaits prétextes pour retarder son entrée dans l’arène, en plus de le crédibiliser en tant que chef de l’exécutif.

        Récit. Une campagne présidentielle atone, avec des airs d’élection confisquée

        Il a fallu attendre le 3 mars, soit la veille de la date limite de déclaration de candidature, pour voir l’ancien ministre de François Hollande tuer le faux suspens et se déclarer candidat dans une « lettre aux Français ». La Russie a alors envahi son voisin ukrainien sept jours plus tôt, forçant Emmanuel Macron à annuler un premier grand meeting envisagé à Marseille.

        Mais peu importe, puisque le chef de l’État a de toute façon choisi l’évitement. Le 4 mars, ses équipes de campagne lance « Le Candidat », une web série hebdomadaire consacrée à sa campagne. Fait amusant, ces vidéos sont dédiées entièrement à ses pérégrinations, ignorant le travail de terrain des militants (bien moins nombreux qu’en 2017 il est vrai) et des ministres envoyés multiplier les réunions publiques.

        Emmanuel Macron assume de ne pas débattre avec ses adversaires. En Macronie, on justifie la décision du Prince : un plateau à douze comme il y a cinq ans risquerait de se transformer en pugilat. Rendre des comptes devant ses adversaires, vous n’y pensez pas ? Le président préfère débattre directement avec les Français. Le format « grand débat national » est ressorti du chapeau. Problème, à Poissy, le 7 mars, la presse se rend vite compte que les citoyens « choisis au hasard » pour interroger le candidat sont pour partie des membres du conseil municipal de la ville, soutien du chef de l’État. Il réitérera l’exercice à Pau ou encore à Dijon, dans des formats plus spontanés (notamment à Pau, devant les lecteurs de Sud Ouest). Mais à Poissy, plus c’est gros, plus ça passe : les questions sont écrites à l’avance pour lui permettre de dérouler les grands axes de son programme.

        Et quel programme… L’ex-banquier d’affaires démarre certes en retard, mais en trombe, et à droite toute. Deux mesures chocs parmi ses promesses de campagne : le recul de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 65 ans, et le conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures de travail hebdomadaire. La guerre sociale est (à nouveau) déclarée. Emmanuel Macron peut se le permettre : les sondages lui promettent une balade de santé au premier tour. Dopé par l’effet « Ukraine et chef de guerre », il est même crédité par certaines enquêtes de plus 30 % des intentions de vote.

        Quand, soudain, un premier accroc. Une commission d’enquête sénatoriale, initiée par les communistes, révèle l’affaire dite McKinsey, du nom d’un de ses nombreux cabinets de conseil que le gouvernement arrose d’argent public pour des missions qui se substituent aux compétences de l’État. Le cabinet américain McKinsey, au sein duquel on retrouve ou on a retrouvé plusieurs profils proches de La République en marche (Karim Tadjeddine, Paul Midy…)… et qui ne paie pas ses impôts en France.

        L’affaire embarrasse. Le programme oublie, lui, de cajoler l’électorat social-démocrate. À cela s’ajoute les dynamiques de fin de campagne de Jean-Luc Mélenchon et surtout Marine Le Pen. Le scénario idyllique de la Macronie s’enraille un peu : les courbes se rapprochent avec le RN et la victoire de l’extrême droite au second tour apparaît comme une hypothèse envisageable.

        LaREM s’offre son premier et seul grand baroud militant à Nanterre, le 2 avril. La Défense Arena, 40 000 places, est remplie aux trois quarts. Emmanuel Macron s’offre une entrée à l’américaine, avec jeu pyrotechnique et interminable bain de foule. Là, son discours se veut plus social. Le « président des riches » fait applaudir les soignants, les enseignants, « ces artisans de la République », qu’il promet de mieux rémunérer. Tout en assumant le « travailler plus et travailler plus longtemps », car « il n’y a toujours pas d’argent magique ». Reste que l’événement est une incontestable réussite sur la forme. Drogué à lui-même, le président n’est jamais meilleur que quand il est seul et sans contradicteur. Le 5 avril, il refuse d’ailleurs de se rendre dans l’émission Élysée 2022 et de répondre aux questions de la journaliste de France 2 Anne-Sophie Lapix. Un déplacement dans le Finistère lui est préféré. France 2 diffuse à la place… des extraits de son super-show à La Défense, au nom de l’égalité des temps d’antenne. Il faudra attendre le 10 avril pour savoir si les Français sanctionnent ou non ce flagrant déni de démocratie.

        Emmanuel MacronPrésidentielle 2022
        New York Times - World

        From Dalí to Picasso, a Museum With a Masterpiece Collection Partially Reopens

        Caracas’s Museum of Modern Art, a symbol of a westernized Venezuela, was dismantled by the Socialist governments. Its modest recovery offers hope to the troubled nation.

        Sculptures decorating the gardens that lead to the Museum of Modern Art of Caracas.Credit...

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        By Anatoly Kurmanaev and Isayen Herrera

        Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

        CARACAS, Venezuela — In a decaying housing complex filled with garbage-strewn hallways, shuttered shops and barren gardens lies one of Latin America’s greatest art treasures.

        The vaults above inundated basements contain the region’s largest public collection of Pablo Picasso’s works, as well as hundreds of millions of dollars worth of paintings and drawings by masters such as Joan Miró, Marc Chagall and Lucian Freud.

        Nearby, 700 sculptures by iconic artists, including Salvador Dalí and Fernando Botero, are crammed in a large room to protect them against encroaching humidity.

        This is Venezuela’s Caracas Museum of Modern Art, or MACC, once a regional reference for cultural education, that has fallen victim to economic collapse and authoritarianism.

        Buoyed by Venezuelan oil wealth, the museum hosted exhibitions by internationally renowned artists, bought masterpieces and fostered groundbreaking local artists, projecting an image of a confident nation speeding toward modernity and prosperity. Now, the museum’s underpaid workers and cultural officials are working to preserve and exhibit the collection after years of deterioration, technical closures and official indifference.

        The museum’s decline illustrates the long-lasting effect of political polarization on national culture. A “cultural revolution” launched by Venezuela’s Socialist Government in 2001 turned every institution into a political battleground and divided citizens along ideological lines, tearing apart the shared cultural heritage over the last two decades.

        “The culture, like everything else, became divided,” said Álvaro González, a Venezuelan art conservation expert working in the museum. “We have lost the moorings of who we are as a nation.”

        Thanks to the work of Mr. González’s team and the Culture Ministry, as well as pressure from Venezuela’s civil society and local media, the museum partially reopened in February to the public after a two-year closure, reflecting the country’s recent modest, uneven economic recovery.

        Workers have repainted five of the museum’s showrooms, sealed the leaking ceiling and replaced burned light bulbs with modern fixtures. Museum officials says repairs are underway in the remaining eight rooms.

        The renovated space showcases 86 selected masterpieces from the museum’s 4,500 collected works. A visit by The New York Times to the main storage vault in February found the museum’s most important works in apparently good condition.

        Some officials believe MACC’s partial reopening will presage a wider recovery of the art scene, as the authoritarian government of President Nicolás Maduro abandons radical socialist economic and social policies in favor of a more moderate approach designed to attract private investment.

        “The collection of our museums is the heritage of all of Venezuelan people, and that’s why it’s so important that the spaces are in optimal condition for its preservation,” said Clemente Martínez, president of the National Museums Foundation, which oversees Venezuela’s public museums.

        However, several prominent Venezuelan art experts say the museum’s partial renovation masks deeper problems that continue to threaten its collection. They warn that the museum will not recover without major new investments and a profound change in how the Venezuelan state views culture.

        Most of the museum remains shut. The experienced technical staff is mostly gone, having fallen victim to the political purges of the former Socialist leader, Hugo Chávez, or having escaped the economic downfall under his successor, Mr. Maduro.

        Years of hyperinflation gutted the institution’s budgets, forcing most of the staff to emigrate or move to the private sector, which pays in U.S. dollars. Top MACC officials last year earned an equivalent of $12 a month and the museum received a daily budget of $1.50 to maintain its 100,000 square feet of facilities, according to a former employee who spoke on condition of anonymity for fear of reprisals.

        The Ministry of Culture and MACC’s director, Robert Cárdenas, both declined to comment.

        “People can’t work indefinitely just for the love of art,” said María Rengifo, a former director of Venezuela’s Fine Arts Museum, MACC’s sister institution. “It’s very hard seeing everyone who had dedicated their lives to the museums leave.”

        The economic hardships have pushed some employees to theft.

        In November 2020, Venezuelan police officials detained MACC’s head of security and a curator for participating in the theft of two works by the renowned Venezuelan artists Gertrud Goldschmidt and Carlos Cruz-Diez from the vaults.

        Art experts say the collection will remain at risk until the state starts paying living wages, installs basic security systems and buys an insurance policy.

        The museum’s main works were worth a combined $61 million in 1991, the last time it carried out an evaluation. Today, art dealers say parts of its collection, such as the 190 paintings and engravings by Picasso and 29 paintings by Miró, are worth around 30 times more, putting the combined value at hundreds of millions of dollars and making it a target for crime.

        The economic crisis has also devastated the museum’s building, which forms part of a social housing project called Central Park. Built during Venezuela’s oil boom in the early 1970s, Central Park adopted the slogan “a new way of living” to symbolize the country’s rapid modernization.

        The 25-acre complex included schools, swimming pools, restaurants, office blocks, a metro station, a church and a theater, along with hundreds of luxury apartments in what were the tallest buildings in Latin America until 2003. Many of the apartments were offered to working-class residents under heavily subsidized mortgages.

        Today, Central Park’s hallways and passages are spattered with garbage, leaking water, used condoms and the remains of dead animals. The once lush gardens are barren grounds punctuated with mosquito-riddled puddles. The underground parking has been abandoned to the rising groundwaters.

        Central Park’s decline has affected the MACC, which relied on the complex’s central air conditioning and maintenance budget to protect its collection from humidity.

        Yet, art experts believe the greatest blow to the museum came not from the economic downturn but the Socialist Party’s policies.

        After winning the presidency in 1998, Mr. Chávez, a former paratrooper born into a poor provincial family, sought a radical break from the discredited traditional parties, who had alternated power since the 1950s.

        Mirroring the slogans of his mentor, Fidel Castro, the Cuban leader, Mr. Chávez proclaimed a “cultural revolution,” seeking to elevate Venezuela’s traditional music, dance and painting styles at the expense of what he called the elitist culture of his predecessors.

        One of his first targets was the MACC, which was founded and managed since its inception by the seminal Venezuelan art patron Sofía Ímber. To Mr. Chávez, Ms. Ímber represented everything that was wrong with the country: a member of a closed elite circle who had monopolized Venezuelan oil wealth.

        Two years after taking power, Mr. Chávez fired Ms. Ímber from the MACC on live television.

        It was the first time in 42 years that a Venezuelan president had intervened in the cultural centers, presaging Mr. Chávez’s wider dismantling of democratic institutions.

        “The museum represented a vision of the country, a space where artistic excellence reinforced democracy and the free exchange of ideas,” said María Luz Cárdenas, who was the MACC’s chief curator under Ms. Ímber. “It clashed with Chávez’s government project.”

        Mr. Chávez’s “cultural inclusion” policies ended abruptly after oil prices and the country’s economy collapsed soon after his death in 2013. His successor, Mr. Maduro showed little interest in high culture, focusing his shrinking economic resources on keeping power by force amid mass protests and American sanctions.

        “When crude prices fell, the entire economic system that supported cultural policy had collapsed,” said Jacques Leenhardt, an art expert at the School of Advanced Studies in Social Sciences in Paris. “The Maduro populist government, now penniless, did nothing to protect this cultural heritage.”

        Mr. Maduro’s crisis management differed greatly from that of his allies, Cuba and Russia, who have largely shielded their artistic treasures during the worst years of their downturns.

        Today, the neat premises of Havana’s Fine Arts Museum contrast with the MACC’s dilapidation. Havana itself has become an international art destination, as Cuba’s Communist government mounts exhibitions and festivals to earn hard currency and boost its reputation.

        In contrast, Mr. Maduro never followed Cuba’s cultural example.

        Yet, paradoxically, Venezuela’s economic collapse could now help revive the country’s cultural institutions, said Oscar Sotillo, who directed the MACC last year.

        To survive the sanctions, Mr. Maduro has over the last two years quietly started courting private investors and returned some expropriated businesses to their previous owners.

        The forced moderation is spreading into the art world. Adriana Meneses, the daughter of Ms. Ímber, said the government had recently contacted her about collecting financing support for cultural projects from Venezuela’s traditionally anti-government diaspora, a development that was unthinkable a few years ago.

        The government also recently began repairing Caracas’s iconic Teresa Carreño Theater and the Central University of Venezuela, a UNESCO World Heritage site. Venezuela’s lauded state-run network of children’s orchestras is negotiating private sponsorships.

        Caracas’s private galleries are booming, as oligarchs and Western-educated officials invest wealth in art, mimicking the lifestyles of Venezuela’s traditional moneyed elites.

        “Art has this possibility to transcend politics,” Mr. Sotillo said. “And what is a country if not its culture? Heritage doesn’t have a price.”

        Ed Augustin contributed reporting from Havana, and Robin Pogrebin from New York.

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        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : la distribution des professions de foi fait à nouveau polémique

        On prend les mêmes, et on recommence. À un peu plus de 48 heures du premier tour de l’élection présidentielle, une petite musique autour de la distribution de la propagande électorale se fait à nouveau entendre. Beaucoup de Français n’ont toujours pas reçu les professions de foi des douze candidats. Jeudi 7 avril, seul la moitié d’entre eux les avait reçu. Une distribution qui pourrait, en plus, être compliquée par plusieurs préavis de grève déposés par des salariés de la Poste, vendredi. « Un vrai problème », a expliqué à BFMTV Michel Verpeaux, professeur émérite de droit public à l’université Panthéon-Sorbonne.

        Selon lui, les populations qui ne reçoivent pas la propagande électorale peuvent en concevoir un « sentiment d’injustice et d’iniquité ». D’autant que tous les Français n’ont pas le même besoin de ce service public. L’envoi des professions de foi est aujourd’hui surtout utile aux personnes âgées, moins connectées et généralement moins informées sur la campagne. « Aujourd’hui, il y a d’autres moyens de s’informer », note Jean-Philippe Rosier, également professeur de droit public.

        Un marronnier des saisons électorales

        Toujours est-il que l’expédition des professions de foi demeure une obligation, arrêtée par l’article L241 du Code électoral, vers toutes les communes de plus de 2 500 habitants. Pour les plus petites communes, précise BFMTV, l’expédition est à la charge des candidats. Demeure une question : si une partie importante de la population ne reçoit pas la propagande électorale, l’élection présidentielle peut-elle être invalidée ? Loin s’en faut, tempère Jean-Philippe Rosier. Pour ce faire, il faudrait « prouver que la commission n’a pas rempli son obligation, or son obligation concerne l’envoi, pas la réception » des professions de foi. Rien qui ne devrait perturber la tenue de l’élection, donc.

        D’ailleurs, la question de la distribution des professions de foi est un véritable marronnier des périodes électorales. Lors de l’élection présidentielle de 2017, par exemple, 76% des préfectures avaient signalé des dysfonctionnements dans la distribution des professions, se souvient BFMTV. En 2021, les élections régionales et départementales avaient également fait émerger une vaste polémique sur l’utilisation, par le ministère de l’Intérieur, de la société privée Adexo en appui de La Poste – un soutien privé qui n’avait pas empêché de grandes difficultés. Dans la foulée des élections, le gouvernement avait annoncé mettre fin à ce partenariat. Sans être parvenu, semble-t-il, à améliorer la distribution des professions de foi.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson confirmée à la Cour suprême, une première historique

        Publié le : 07/04/2022 - 20:20Modifié le : 07/04/2022 - 20:34

        FRANCE 24 Suivre

        Le Sénat américain a procédé jeudi à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, dont elle sera la première magistrate afro-américaine. Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer la juriste de 51 ans dans le temple américain du droit.

        Le Sénat américain a procédé, jeudi 7 avril, à la confirmation historique de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, dont elle sera la première magistrate afro-américaine. La Maison Blanche a salué un "jour historique". 

        Tous les élus du parti démocrate et trois sénateurs républicains modérés ont voté pour faire rentrer cette brillante juriste de 51 ans dans le temple américain du droit.

        Cette magistrate avait été choisie fin février par le président démocrate Joe Biden qui avait promis pendant sa campagne de nommer, pour la première fois, une femme noire à la plus haute institution judiciaire du pays, vieille de 233 ans.

        "C'est un jour merveilleux, un jour joyeux, un jour inspirant", a salué le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer.

        Comme pour souligner le caractère historique de cette nomination, Kamala Harris, la première femme noire à accéder à la vice-présidence des États-Unis, a présidé la séance de vote.

        "Qualifications extraordinaires"

        La confirmation, que la juge Jackson a regardée en direct depuis la Maison Blanche aux côtés de Joe Biden, a été accueillie par une ovation debout des démocrates dans l'hémicycle.

        Sur les 115 juges ayant jusqu'ici siégé à la Cour suprême, il n'y a eu que cinq femmes - quatre blanches et une hispanique - et deux hommes noirs, dont l'un, Clarence Thomas, a été nommé par George Bush père et siège toujours.

        À la Cour suprême, Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin.

        Le président Biden n'a eu cesse de vanter les "qualifications extraordinaires" de cette diplômée d'Harvard, qui possède une expérience dans le privé et le public; et a été avocate et juge fédérale.

        Il s'agit pour le dirigeant démocrate de sa première nomination à la haute cour. Elle ne changera toutefois pas le rapport de force au sein du prestigieux collège de neuf magistrats, dont la mission est de veiller à la constitutionnalité des lois et de trancher les importants débats de société aux Etats-Unis, comme l'avortement ou le mariage homosexuel.

        "Laxisme"

        Avant Joe Biden, Donald Trump a en effet eu l'occasion de nommer trois juges à la Cour suprême, ancrant l'instance dans le conservatisme, possiblement pour plusieurs décennies.

        En raison de ce faible enjeu, les élus républicains ont surtout utilisé l'audition de Ketanji Brown Jackson devant le Sénat pour faire résonner leurs thématiques de campagne à sept mois de législatives cruciales, à commencer par la criminalité, qui augmente selon eux à cause du "laxisme" de Joe Biden.

        En écho à cette thèse, ils ont attaqué la candidate sur son bilan en tant que juge, l'accusant d'avoir prononcé des peines légères dans plusieurs dossiers de pédopornographie, ce à quoi "KBJ" a parfois opposé une certaine lassitude.

        "Aujourd'hui l'extrême gauche a obtenu la juge de la Cour suprême qu'elle voulait", a fustigé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell juste avant le vote.

        Les démocrates, qui feront sans aucun doute campagne sur le caractère historique de cette nomination à l'heure où Joe Biden est à la peine dans les sondages, ont au contraire loué son expérience et le soutien dont elle dispose auprès de syndicats de policiers et d'anciens procureurs.

        "Vous êtes ici parce que vous le méritez" et "personne ne me volera ma joie!" a lancé le sénateur noir Cory Booker lors de l'audition, dans une envolée qui a arraché une larme à la magistrate.

        Mère de deux filles, Ketanji Brown Jackson est mariée à un éminent chirurgien.

        Avec AFP

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        États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

        PORTRAIT

        États-Unis : Ketanji Brown Jackson, la première femme noire aux portes de la Cour suprême

        Valeurs Actuelles

        À Perpignan, Marine Le Pen termine son premier tour en préparant déjà le second

        Les gradins ont tremblé. Littéralement. Drapeau français à la main, « Marine Présidente » dans la voix, certains militants affichaient une moue circonspecte face aux sons pour le moins intriguants émanant çà et là de la structure métallique installée pour l’occasion. Tout a tenu, malgré une ferveur particulière. Celle des grands jours à venir ? « Il se passe quelque chose là », souffle un cadre du parti, tout sourire, en désignant du menton la foule en délire.

        Sur le papier, on était pourtant loin du grand rassemblement populaire référence. Au Parc des Expositions de Perpignan, ils étaient entre 3500 et 4000 à être venu soutenir une dernière fois Marine Le Pen avant le premier tour. Mais l’esprit des militants n’est plus tourné vers l’échéance de dimanche soir. Celui de Louis Aliot non plus. « Il nous reste 17 jours ! », lance fièrement l’édile perpignanais depuis la scène.

        Macron n’est pas préparé. Il a tenté d’enjamber l’élection, et je pense que ça peut lui coûter cher. Ça va être du 50-50.

        Assis au premier rang, Jordan Bardella acquiesce. Le Président du parti est confiant : « Macron n’est pas préparé. Il a tenté d’enjamber l’élection, et je pense que ça peut lui coûter cher. Ça va être du 50-50. » Plutôt 53-47 si l’on se fie au dernier sondage BVA réalisé pour RTL et Orange. Mais qu’importe : au Rassemblement national, la confiance règne. Un peu trop ? « Ne croyez surtout pas que le premier tour est déjà joué », tempère un tant soit peu Louis Aliot. Le risque d’une abstention particulièrement élevée chez les classes populaires et les jeunes — le cœur électoral du “Front” — rôde toujours.

        « La météo devrait être clémente et le temps idéal pour se rendre au bureau de vote ! » Derrière cette boutade de Marine Le Pen se cache une réelle inquiétude. La seule peut être d’une campagne marquée du reste par une certaine sérénité dégagée par la candidate : « À ceux qui ont pu rompre avec le réflexe civique par colère, par dégoût, par désillusion, par fatigue, je leur dis : je vous comprends, mais là, redevenez citoyen. » 

        Son dernier discours, qu’elle a coécrit avec son fidèle conseiller Philippe Olivier, s’est voulu une nouvelle fois rassembleur. L’idée lancée à l’automne de former un gouvernement d’union nationale a pris en épaisseur ces dernières semaines. Au micro de RTL hier, Marine Le Pen a réaffirmé qu’elle restait ouverte à ouvrir son portefeuille ministériel à la « gauche chevènementiste ». Une nouvelle main tendue vers un électorat social que la candidate n’aura cessé de choyer.  Outre ses mesures phare sur le pouvoir d’achat, Marine Le Pen s’est permis quelques clins d’œil appuyés à l’attention des Gilets jaunes, à ces « retraités appauvris, ouvrières humiliées, familles  qu’on a abandonnées, ces Français dont on disait qu’ils “n’étaient rien” ou qu’ils “étaient “non-essentiels”. » Comprenez, à tous ceux qui ont pu se sentir floués par le quinquennat d’Emmanuel Macron. 

        Le « tout sauf Macron » se met en place

        Alors que les fins observateurs de la vie politique s’écharpent autour de l’existence (ou non) d’un “vote caché”, Marine Le Pen tente d’imposer le “vote de rejet”. Son entourage en est désormais persuadé : le cordon sanitaire a changé de victime. Si second tour face au chef de l’Etat il devait y avoir, l’équipe de la candidate croit en une vague de ralliements. Certains attendus, d’autres moins. Un “tout sauf Macron” qu’il faut désormais entretenir : « Ne soyez pas amnésiques, n’oubliez pas ce que vous avez vécu […] rappelez-vous les mensonges, les affaires, l’infantilisation du peuple. Tous ceux qui ont été au pouvoir, ils ont tous échoué. Aux Français, je pose la question : et si on essayait autre chose ? »

        Marine Le Pen ratisse large. Comme lorsqu’elle critique l’absence de femme parmi la liste des chefs d’Etats français. « Comme si une femme n’en était pas capable. Personne, en tous cas de sérieux, n’en doute. Notre pays y est prêt et ce serait, je crois, un signe de maturité démocratique, à l’image de tous les grands pays européens. » Plus que jamais, Marine Le Pen fait “sa campagne”, comme elle l’entend. La Marseillaise finale n’était pas assez puissante à son goût ? Une deuxième est entonnée, pour son plus grand plaisir. On profite mieux de la vie quand tout semble vous réussir.

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        France24 - Monde

        Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

        Publié le : 07/04/2022 - 18:36

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        Seul otage français recensé dans le monde, le journaliste Olivier Dubois est retenu par un groupe jihadiste au Mali depuis le 8 avril 2021. Sa famille souhaite faire de l'anniversaire de sa captivité une opportunité pour "faire du bruit". Emmanuel Macron a exprimé vendredi son "indéfectible soutien" à l'otage. 

        C'est un triste anniversaire que célèbrent vendredi 8 avril les proches d'Olivier Dubois, seul otage français recensé au monde. Le journaliste, collaborateur notamment du quotidien Libération, est retenu par un groupe jihadiste au Mali depuis un an.

        Emmanuel Macron a assuré de "la pleine mobilisation" de l'État pour mettre un terme à "l'insupportable séquestration" du journaliste Olivier Dubois. Le président français a également exprimé dans un communiqué son "indéfectible soutien" à l'otage, "enlevé dans l'exercice de son métier de journaliste", "sa famille, ses amis et les rédactions pour lesquelles il travaille".

        "Nous sommes en plein stress depuis un an, mais nous gardons de l'énergie pour aider Olivier en faisant du bruit et en parlant de lui", a déclaré jeudi à l'AFP sa sœur, Canèle Bernard.

        Pour cela, la famille du journaliste, représentée par sa mère, sa sœur et le conjoint de celle-ci, a réalisé une vidéo pour sensibiliser le public.

        Mise en ligne sur YouTube jeudi soir, elle montre les visages de personnalités françaises comme les journalistes Élise Lucet, Gilles Bouleau et Florence Aubenas (elle-même otage en Irak en 2005), le groupe de rap IAM ou l'acteur Yvan Attal. 

        Cette vidéo se clôt sur un appel à signer la pétition lancée le 6 janvier, qui revendique plus de 80 000 signatures.

        "C'est cette pétition qui a permis qu'on parle d'Olivier", estime sa sœur.

        Parallèlement, une banderole de soutien sera dévoilée à Montpellier (sud de la France) vendredi à 18 h par Reporters sans frontières (RSF), après 19 autres villes ces derniers mois. Et une marche est organisée vendredi à Metz (est de la France).

        Et 42 sociétés de journalistes, dont celle de Libération, du Point et de France 24, qui emploient Olivier Dubois, ont publié jeudi une lettre ouverte pour plaider sa cause. Elles demandent que sa libération soit "une priorité" de celui ou celle qui sera élu(e) à la présidence de la République française le 24 avril.

        Olivier Dubois a été enlevé il y a un an. Plus de 40 sociétés de journalistes, dont celle de @Libe, et @RSF_inter appellent le ou la futur·e locataire de l’Elysée à tout mettre en œuvre pour sa libération. #FreeOlivierDubois Découvrez cette lettre ⬇️ https://t.co/DYKwddrkON

        April 7, 2022

        Le journaliste indépendant de 47 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, a couvert la tourmente sécuritaire traversée par le pays sahélien pour Libération ou l'hebdomadaire Le Point.

        Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.

        Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

        RFI et France 24 coupés au Mali

        Olivier Dubois est le seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

        Le 13 mars, une nouvelle vidéo de lui a circulé sur les réseaux sociaux, sans qu'on connaisse sa provenance et la date à laquelle elle a été tournée.

        L'otage, qui apparaît en bonne santé, s'adresse à ses parents, à la mère de ses deux enfants, à ses sœurs et au gouvernement français, auquel il demande de "continuer à faire son possible" pour sa libération.

        Peu après, le 17 mars, la junte malienne a suspendu la diffusion de la radio RFI et de la chaîne de télévision France 24, dans un contexte de tensions avec la France. Or, RFI diffusait régulièrement des messages des proches d'Olivier Dubois à son intention.

        "Quatre jours après cette preuve de vie, ça a été une douche froide, puisqu'il qualifiait nos messages sur RFI de 'bouffée d'air frais'" dans la vidéo, souligne sa sœur.

        "Pour lui, c'est une double peine, il n'est plus relié au monde", poursuit Canèle Bernard, qui déplore régulièrement un "manque d'information" de la part du gouvernement français.

        "Je ne dis pas que l'État ne fait rien, mais qu'il doit informer les familles. Sinon, ça laisse supposer qu'il ne se passe peut-être pas grand-chose, et c'est pour ça que nous montons de plus en plus au créneau", assure-t-elle.

        "En matière d'enlèvement à caractère terroriste, la discrétion est une condition essentielle", a répondu à l'AFP un porte-parole du Quai d'Orsay.

        Le ministère, via son centre de crise, maintient "un contact très étroit avec tous les membres de la famille d'Olivier Dubois, ses parents et ses sœurs en France comme son ex-compagne au Mali. Il les accompagne et leur transmet toutes les informations qu'il est en mesure de partager", a-t-il ajouté.

        Avec AFP

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        Mali : une religieuse colombienne libérée après plus de quatre ans de captivité

        SAHEL

        Le journaliste français Olivier Dubois, otage au Mali depuis 7 mois

        Déborah Al Hawi Al Masri, compagne d'Olivier Dubois, otage au Mali : "Je ne perds pas espoir"

        L'Humanité

        L’abstention, une aubaine pour Macron

        Actu

        Difficile de prédire l’ampleur de la démobilisation électorale dimanche. On sait en revanche que les abstentionnistes seront surtout des 18-30 ans et des classes populaires. Au risque d’une surreprésentation de l’électorat sénior et aisé, acquis à LaREM.

        Cyprien Caddeo

        À Aubervilliers, le 17 mars, un journaliste pique au vif le président de la République. Estime-t-il avoir une responsabilité - en commençant sa campagne au dernier moment et en refusant le débat - dans le taux élevé d’abstention qui s’annonce ? Emmanuel Macron reprend de volée : « Vous (les médias - N.D.L.R.) êtes autant responsables que moi. Plutôt que de dire : ’Ça va être un drame, cette élection n’a aucun intérêt’, expliquez aux compatriotes que c’est une élection essentielle. » Une façon de botter en touche sur l’absence de confrontation directe avec ses adversaires, forcément dommageable pour la démocratie.

        Abstention, la clé du scrutin présidentiel ?

        Alors certes, le monde médiatique a de quoi balayer devant sa porte. Le temps d’antenne dévolu à la campagne a été réduit, du fait de la pandémie puis de la guerre en Ukraine. Et beaucoup de plateaux ont dépensé beaucoup d’énergie à palabrer sur le thème d’une élection jouée d’avance pour Macron, plutôt que d’aborder les préoccupations des Français - voir le peu de cas fait de l’écologie par exemple. « Cela signifie moins de place pour aborder des sujets importants, pour faire exister d’autres polémiques ou d’autres thèmes sur lesquels il faudrait s’exprimer, relève le politologue Vincent Tiberj.  Cette campagne resserrée a aussi facilité le travail de Le Pen et Zemmour, qui ont réussi pendant une longue période à imposer un agenda autour de l’immigration et l’identité au détriment d’autres sujets. »

        Mais ce qu’Emmanuel Macron oublie de dire, c’est que l’abstention, au fond, lui est profitable. Car tout le monde ne s’abstient pas en même proportion. « On ne peut pas prédire le taux d’abstention de dimanche mais on sait d’avance qui s’abstient et qui vote, affirme Jean-Yves Dormagen, sociologue et spécialiste de l’abstention.  Il n’y a jamais aucune surprise sur le profil sociologique des abstentionnistes : jeunes, classes populaires… C’est une sociologie constante, et ce dans tous les pays occidentaux. » De fait, cela rend certains candidats plus fébriles que d’autres face aux aléas de participation : « La question est de savoir qui a le plus à perdre avec l’abstention, entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. J’ai tendance à penser que c’est elle, car la structure de son électorat correspond en grande partie aux profils des abstentionnistes : ouvriers, catégories peu diplômées, peu de séniors… » La candidate du Rassemblement national garde un souvenir amer de la désillusion des régionales, où le RN, annoncé en tête un peu partout par les sondages, avait réalisé des scores bien en deçà de ses attentes.

        La gauche aussi est concernée, a fortiori la gauche dite radicale, qui espère porter la voix des classes populaires, comme la FI ou le PCF. Chez les écologistes, c’est le taux de mobilisation des jeunes qui sera particulièrement scruté. Quant à Jean-Luc Mélenchon, l’inconnue se situe surtout autour du taux de participation dans les banlieues, où l’insoumis avait réalisé de très bons scores en 2017 mais où l’abstention a battu tous les records lors des différentes élections « intermédiaires » du quinquennat. La FI cherche pour cela à convaincre que la gauche n’est pas battue d’avance, qu’un « trou de souris » existe bel et bien. « Quand il y a un espace politique entier qui ne semble pas pouvoir se qualifier au second tour, c’est forcément démobilisateur », confirme Jean-Yves Dormagen.

        À l’inverse, Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse n’ont pas grand-chose à craindre de l’abstention. À eux deux, le président sortant et la candidate LR capteraient, selon les différents sondages, entre 55 et 60 % du vote des séniors, génération qui s’abstient le moins. En 2017, le taux de participation des plus de 70 ans était de 88 %, contre 71 % pour les 18-34 ans. Idem si l’on prenait en compte la variable du revenu : l’abstention passe du simple au double selon que l’on touche plus de 3 000 euros par mois (16 %) ou moins de 1 250 euros (30 %). Or en 2022, selon l’Ifop, chez les 20 % des Français les plus riches, 41 % s’apprêtent à voter Macron, 16 % Valérie Pécresse.

        De là le risque d’un faux plébiscite pour le président sortant, dont le haut score devra autant à sa capacité de rassembler qu’aux inégalités de participation. Jean-Yves Dormagen alerte : « une minorité sociale est en train de devenir une majorité électorale. Quand l’abstention est haute, le corps électoral est très différent du pays : plus âgé, plus diplômé… C’est la France qui va bien et celle des retraités qui décide pour les jeunes et les actifs les moins aisés. » Et qui enfonce la démocratie représentative un peu plus profondément dans la crise.

        Cyprien Caddeo

        abstentionJean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022
        France24 - Monde

        Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale

        Publié le : 07/04/2022 - 18:31Modifié le : 07/04/2022 - 18:41

        FRANCE 24 Suivre

        La Cour suprême du Pakistan a jugé, jeudi, inconstitutionnel le processus qui a permis au Premier ministre Imran Khan d'éviter une motion de censure et d'obtenir la dissolution de l'Assemblée nationale, conduisant à la convocation d'élections anticipées. Elle a annulé la dissolution et ordonné que les députés procèdent au vote sur la motion de censure présentée.

        La Cour suprême du Pakistan a annulé, jeudi 7 avril, la dissolution de l'Assemblée nationale et ordonné que celle-ci procède au vote sur la motion de censure présentée par l'opposition contre le Premier ministre Imran Khan.

        La plus haute instance judiciaire du pays a considéré comme "contraire à la Constitution et sans effet légal" le refus du vice-président de l'Assemblée nationale, un fidèle du Premier ministre, de soumettre dimanche cette motion au vote, ce qui avait permis à Imran Khan d'éviter d'être très probablement renversé.

        L'opposition avait annoncé avoir rallié suffisamment de voix pour faire perdre sa majorité parlementaire à M. Khan, 69 ans, une ancienne star du cricket qui avait remporté les élections en 2018.

        Mais elle avait été surprise par la manœuvre de dernière minute du vice-président de l'Assemblée, qui avait refusé de faire voter la motion au motif qu'elle était inconstitutionnelle car résultant d'une "ingérence étrangère".

        Imran Khan avait plusieurs fois ces derniers jours accusé les États-Unis de s'immiscer dans les affaires intérieures pakistanaises avec la complicité de l'opposition, dont il a dénoncé la traîtrise.

        Il reprochait à Washington, qui a nié toute implication, de vouloir obtenir son départ, en raison de son refus de s'aligner sur les positions américaines concernant la Russie et la Chine.

        Un pays habitué aux crises politiques

        Le chef du gouvernement avait ensuite obtenu dimanche du président de la République, Arif Alvi, un autre de ses alliés, la dissolution de l'Assemblée, ce qui entraînait automatiquement la convocation de législatives anticipées sous 90 jours.

        Il n'y aura donc pas d'élections dans l'immédiat après le jugement de la Cour suprême et Imran Khan semble désormais n'avoir aucune chance de survivre à la motion de censure.

        "Cette décision a sauvé le Pakistan et sa Constitution. Elle a accru l'honneur et la dignité de la Cour", a réagi le chef de l'opposition à l'Assemblée, Shehbaz Sharif, leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) et pressenti pour devenir Premier ministre si la motion de censure est approuvée.

        Le Pakistan, une république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire, qui fête cette année ses 75 ans d'existence, est habitué aux crises politiques.

        Aucun Premier ministre n'est jamais allé au bout de son mandat dans ce pays qui, depuis son indépendance en 1947, a connu quatre putschs militaires réussis et au moins autant de tentatives de coups d'EÉtat, et a passé plus de trois décennies sous un régime militaire.

        Avec AFP

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe

        Publié le : 08/04/2022 - 13:28

        Gwendoline DEBONO

        D'Odessa à Kiev, en passant par Mykolaïv et Irpin, Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24, a parcouru un chemin marqué par la guerre et la mort. Elle a rencontré les combattants volontaires, les civils qui se terrent dans les sous-sols et les femmes qui accouchent sous les bombes. Elle a constaté l’horreur du conflit à la morgue de Mikolaïv, où s’entassent les cadavres que les familles viennent identifier. Elle a suivi le travail des ambulanciers qui essaient inlassablement de venir au secours de celles et ceux qui sont bloqués par les combats.

        Retrouvez tous les reportages et interventions de Gwendoline Debono en cliquant ici.

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        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        GUERRE EN UKRAINE

        Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves

        EXCLUSIF

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

        L'Humanité

        « Pourquoi nous avons choisi les Jours heureux »

        Premier plan

        Présidentielle Salariés dans le privé ou le public, venus du monde de la culture, du mouvement social, habitants de la ville ou de la campagne, ils soutiennent Fabien Roussel.

        Julia Hamlaoui

        C’est la grande crainte pour le premier tour de la présidentielle. L’abstention pourrait atteindre des sommets dimanche, peut-être même frôler le record de 2002 (28,4 %). Ce sont ces classes populaires qui, en général, sont celles qui boudent le plus les urnes que le candidat communiste, Fabien Roussel, a tenté de convaincre au fil des mois.

        « Je veux être le candidat de la dignité retrouvée », a-t-il répété, multipliant les appels à reprendre le chemin des urnes. Face aux crises, alors que le « there is no alternative » si cher aux libéraux guette, le communiste a pris le parti de « redonner espoir », choisissant les « Jours heureux » comme slogan et nom de son programme. « Nous avons aussi besoin d’un horizon positif », explique-t-il encore ce jeudi, à quelques heures de son dernier meeting à Lille, sur ses terres du Nord.

        Au menu, la lutte contre la vie chère : hausse du Smic à 1 500 euros net, des salaires et pensions, accès à une alimentation de qualité pour tous, baisse des taxes sur l’essence… Et qu’on ne vienne pas lui dire que c’est « trop cher » : « Ce sont les riches qui nous coûtent cher », réplique du tac au tac celui qui a donné un nom à sa contre-théorie du ruissellement : le « roussellement ». Prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, retour et triplement de l’ISF, partage du pouvoir dans les entreprises, nationalisation de banques pour baisser les « vraies charges des entreprises, celles de la finance »… Là aussi, les propositions sont pléthore.

        Alors, face à la pression du « vote utile », Fabien Roussel en est persuadé : « Il n’y a pas d’électeurs inutiles, je dis aux indécis : Votez pour vos idées. » Eux ont entendu son appel. Infirmière, ouvrier agricole, étudiant, enseignante, cuisinière, écrivain, économiste, militants bien connus… ils nous livrent les raisons de leur choix de dimanche pour des « Jours heureux ».

        « Il faut inverser la priorité entre revenu du capital et du travail »

        « C’est le moment de rappeler que, dans notre histoire, le Parti communiste et ses élus ont joué un rôle essentiel à chaque fois que des avancées sociales ont été obtenues. C’est lorsqu’il était le plus influent que les droits des salariés ont progressé, que des mesures économiques ont été prises en leur faveur. Il me semble opportun de rappeler cette évidence à l’heure du choix, même si j’aurais préféré, comme beaucoup, que la gauche soit plus rassemblée pour cette élection.

        Je me réjouis aussi de voir la gauche porter l’idée de “Jours heureux”. La formule, au-delà du slogan qui attire l’attention, est un rappel de l’histoire. Mais elle nous permet de nous projeter dans l’avenir de manière tout à fait différente de tous ceux – et ils sont nombreux, singulièrement à droite mais aussi à l’extrême droite – qui assombrissent notre paysage chaque jour un peu plus.

        Face à la très longue période que nous vivons, où les revenus du capital sont prioritaires sur les revenus du travail, il faut absolument trouver les moyens d’inverser la situation. C’est ce que propose Fabien Roussel. Il réaffirme notamment la nécessité de renforcer les prérogatives d’institutions comme l’Organisation internationale du travail quand 6 emplois sur 10 dans le monde sont aujourd’hui informels. Cela compte pour chacun de nous. Car, quand on nous parle de compétitivité, cela signifie en réalité compétition entre les travailleurs, ce qui se traduit par du moins-disant social pour tous. »

        BERNARD THIBAULT Syndicaliste

        « La fin des devoirs à la maison, c’est s’attaquer aux inégalités »

        « Pour nous, le quinquennat qui s’achève a été rude. Je travaille en zone d’éducation prioritaire, ce gouvernement a promis monts et merveilles, mais l’objectif n’a jamais vraiment été que les élèves des milieux populaires puissent réussir comme les autres. Malgré une communication omniprésente, le ministre ne nous a jamais entendus, affichant en permanence son mépris. Pendant la période de confinement, par exemple, il a commencé par promettre une école à distance dont nous n’avions pas du tout les moyens. Quand on est revenus, l’institution a fait comme si rien ne s’était passé, une catastrophe pour les enfants les plus éloignés de l’école. Et ce alors que, depuis Sarkozy, de nombreuses heures ont été supprimées : on a externalisé les difficultés, demandé aux parents de prendre en charge ce qui relève de l’école.

        À la clé, ce sont toujours plus d’inégalités. Et c’est à cela que s’attaque Fabien Roussel en proposant d’allonger le temps scolaire et la fin des devoirs à la maison : remettre l’école au centre des apprentissages. Cela va, bien sûr, de pair non pas avec l’allongement du temps de travail des enseignants ou le recours à toujours plus de contractuels, mais avec le recrutement, la formation de professeurs et du temps pour le travail en équipe. Évidemment, comme pour les autres fonctionnaires, le gel des salaires nous met aussi à mal depuis bien trop longtemps. Au milieu de ce marasme, sortir de cette dynamique de dépression et aller vers un projet optimiste, qui vise du mieux pour tous au lieu de se contenter de s’opposer, fait beaucoup de bien. »

        Claire Bordachar Enseignante

        « Hausse du Smic et 32 heures nous changeraient la vie »

        « Dans l’hôtellerie-restauration, on n’imagine pas l’avancée que représenterait, pour tous les employés, le passage aux 32 heures couplé à une hausse du Smic, comme le propose Fabien Roussel. Au contraire, nous avons tendance à ne pas compter nos journées, sans pour autant être rémunérés de nos heures supplémentaires, avec des horaires décalés.

        C’est d’autant plus vrai pour les saisonniers comme moi, où l’embauche se fait avec un salaire le plus bas possible. Des conditions de travail qui rendent difficile une vie privée épanouie. D’ailleurs, depuis le confinement, mon milieu professionnel a du mal à recruter. Des collègues ont pu goûter à la vie de famille et aux loisirs, et ont fait le choix d’arrêter ces métiers. Le programme des “Jours heureux” nous changerait donc la vie. Je pense aussi à ma sœur, qui a du mal à financer ses études. Le revenu étudiant est une réponse convaincante. Autant de propositions qui m’ont poussée à m’engager au PCF. »

        Nora Flacelière Cuisinière

        « Quand j’entends parler du report de l’âge de la retraite, je vois rouge »

        « Depuis des années, je désespérais d’entendre une voix sincèrement de gauche. Mais avec Fabien Roussel, nous avons un discours qui revient aux fondamentaux de la gauche, axé sur les luttes sociales traditionnelles. Issu d’une famille d’ouvriers et de petits employés, j’ai vu l’usure précoce provoquée par le travail. Dans ma famille, ceux qui ont pu atteindre la retraite n’ont vécu, au mieux, que deux ou trois ans au-delà. Alors, quand j’entends parler du ­report de l’âge de départ, je vois rouge. La retraite à 60 ans proposée par Fabien Roussel est un marqueur important de mon soutien, tout comme son engagement en faveur de l’éducation nationale. Sans les professeurs du collège à Bagneux, jamais je ne serais arrivé là où j’en suis. Je le vois autour de moi, les enseignants sont épuisés, démoralisés et ont l’impression d’être pris pour rien. C’est contre cette maltraitance que la gauche d’habitude agit. On est heureux si les conditions matérielles de notre existence permettent d’accéder au bonheur. Il était temps de rompre avec les discours sociaux-démocrates. Ils ont complètement failli, au point de se fondre avec Emmanuel Macron. Le désespoir profite aux puissants, aux cyniques, les “Jours heureux” redonnent un espoir consistant, loin des vaines paroles. Enfin, je suis frappé que le mot “fraternité” ait disparu du langage politique. La liberté et l’égalité, tout le monde les revendique, mais la fraternité, beaucoup plus ancrée à gauche, me semble nécessaire ces jours-ci. »

        « Des droits et une protection pour tous les réfugiés »

        « Face à la véritable imposture sociale de Marine Le Pen, qui se moque du monde puisqu’elle défend l’exclusion et le chacun-pour-soi, un discours clair, qui s’attaque sans démagogie aux problèmes de notre société, est indispensable. C’est ce que j’ai trouvé dans cette campagne des “Jours heureux”, que j’ai vu monter en puissance : percer le mur du silence avec un discours qui redonne de l’espoir en un autre monde. Parler des réalités du quotidien, de ce que vivent tous les laissés-pour-compte, d’augmenter les salaires, d’améliorer les conditions de travail, de permettre l’accès à un logement digne, à la culture… c’est complètement à contre-courant du discours ambiant et c’est ouvrir la possibilité de penser qu’on peut faire autrement. Un autre message essentiel porte sur le sort des réfugiés, mis en lumière par la guerre en Ukraine. Tous – ceux qui fuient ce conflit mais aussi tous les autres – doivent bénéficier de droits et de protection quand ils arrivent dans notre pays. La hiérarchie et le tri sont insupportables. En ce ­domaine, comme pour la préservation de nos libertés, nous ­devons faire vivre les grands principes de notre République. C’est une graine semée qui doit continuer à germer parce que je suis convaincue qu’un autre monde – un monde qui ne serait pas complètement soumis à la finance – est possible. »

        Dominique Noguères Militante des droits humains Gilles Leroy Écrivain, Prix goncourt 2007

        « Le revenu étudiant résoudrait mes problèmes »

        « En 2017, j’avais voté pour Emmanuel Macron… mais c’était avant d’être obligé de prendre un boulot pour financer mes études. À force d’enchaîner les petits jobs, j’ai réalisé que la vie comme les fins de mois sont parfois ­difficiles. Avec mon premier appartement étudiant, j’ai été contraint de payer l’électricité, en plus de l’assurance de ma voiture et son essence. Fabien Roussel a commencé à me convaincre, il y a six mois. Sa proposition d’un revenu étudiant de 850 euros au minimum résoudrait nombre de mes problèmes. Dans cette campagne, je prends énormément de plaisir à m’engager. Non pas comme communiste, car je ne souhaite pas m’investir dans un parti politique, mais comme “rousseliste”. Dans son programme, je retiens également son engagement en faveur du nucléaire, la mise en place des 32 heures de façon négociée dans les branches professionnelles, ou encore la retraite à 60 ans. Ce sont des marqueurs déterminants dans mon choix. La campagne des “Jours heureux” permet de tourner le dos aux quinze dernières années et leurs discours politiques déprimants. Revendiquer le droit au bonheur devrait être un élan national ! »

        Baptiste Durand Étudiant

        « Les 100 milliards d’évasion fiscale seraient mieux employés pour nos écoles »

        « Dans sa lutte contre l’évasion fiscale, Fabien Roussel a pleinement le soutien du gaulliste social que je suis, quand bien même nous ne portons pas forcément les mêmes regards sur d’autres enjeux économiques. Comme lanceur d’alerte de l’affaire UBS, j’ai toujours reçu le soutien des communistes. Il faut en avoir du courage pour aller chercher cet argent, même caché dans des pays européens comme le Luxembourg. Dans cette campagne, il a été le seul à crier haut et fort que les 80 à 100 milliards qui s’évaporent chaque année dans les paradis fiscaux seraient mieux employés dans nos écoles ou pour nos hôpitaux.

        D’ailleurs, face au Covid, on pourrait penser que, si on avait eu ces sommes, nous aurions eu plus de lits, que les soignants auraient été épargnés, que Sanofi aurait pu mettre sur pied un vaccin…

        Un certain nombre de candidats ont ajouté cette lutte dans leurs projets. Mais, dès le départ, Fabien Roussel a proposé un ministère dédié à la lutte contre l’évasion et les fraudes fiscales. Grâce à un discours franc et sincère sur ces valeurs, il est la révélation de cette campagne, sans transiger sur les sujets transpartisans et régaliens. Comme Fabien Roussel, j’appelle à la reconstitution d’un Conseil national de la Résistance de notre temps. Quand il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation, les idées priment. La lutte contre l’évasion fiscale fait partie de ces intérêts-là. »

        Nicolas Forissier Lanceur d’alerte UBS

        « Les classes populaires doivent prendre les commandes  »

        « La France, les travailleuses et les travailleurs, les classes populaires ont besoin d’un grand parti démocratique qui représente les classes populaires, qui défend résolument les principes de la République et la laïcité. Un parti qui se bat pour l’augmentation des salaires, pour la défense et l’extension de la protection sociale, du service public et du droit du travail. Un parti qui se bat pour la transition écologique, mais qui veut que celle-ci ne pèse pas sur les classes populaires. Un parti qui sait que rien ne pourra être fait sans la mise en cause de la propriété privée des moyens de production, sans la socialisation des grandes entreprises et des institutions financières.

        Le régime actuel, où l’évolution de l’économie est décidée par les grandes entreprises capitalistes, où ces dernières comme les institutions financières sont gérées dans l’intérêt de leurs actionnaires, où l’État se donne comme objectif d’assurer leur rentabilité, prétend améliorer l’attractivité du pays en faisant pression sur les salaires et la protection sociale, en dégradant le service public.

        Face à ces logiques qui conduisent à l’explosion des inégalités sociales, à l’instabilité financière, à la catastrophe écologique, un tournant est nécessaire et urgent vers une société sobre, solidaire, égalitaire, socialiste. Les classes populaires doivent prendre les commandes de l’État, des grandes entreprises, des institutions financières. C’est ce programme que porte en France le Parti communiste. Le 10 avril, je voterai pour Fabien Roussel, qui incarne son combat. »

        Henri Sterdyniak Économiste

        « Je suis révoltée par le traitement indigne des enfants handicapés »

        « Je suis AESH depuis 2018. Je travaille 21 heures par semaine, sur deux villes. Je n’ai jamais reçu de formation pour l’accompagnement d’enfants handicapés dans leur scolarité. Heureusement que j’avais effectué un stage au sein d’un institut médico-éducatif avant d’être embauchée dans les écoles. Les enfants dont je m’occupe ne bénéficient pas de toutes les heures auxquelles ils ont droit. Je suis très impliquée auprès des élèves dont j’ai la charge, et révoltée par cette façon indigne dont ils sont traités par le gouvernement. J’ai été scandalisée d’entendre Emmanuel Macron dire que les AESH avaient été “titularisées” : ce n’est pas le cas, il s’agit au mieux de CDI ! Nous ne sommes ni formées ni intégrées dans l’éducation nationale.

        Le programme des “Jours heureux” y répond avec un service public des métiers du lien. Les communistes sont les premiers à nous défendre lors des débats à l’Assemblée nationale et sont parmi les seuls à proposer que nous bénéficiions d’une vraie formation qui nous permettrait d’être titularisées. Et au-delà de notre cas, Fabien Roussel est sensible aux discriminations subies par les porteurs de handicap. Il est pour la déconjugalisation et l’augmentation de l’allocation aux adultes handicapés. J’aime son programme, les valeurs qu’il porte, l’être humain qu’il est. Alors que dans notre société, il n’y a plus beaucoup d’écoute, c’est aussi ce côté fraternel, qui me pousse à voter pour lui le 10 avril. »

        Lauranne Esseul Accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH)

        « Enfin un responsable politique de gauche qui ne nous fait pas la morale »

        « Après les cinq années ­d’Emmanuel Macron à l’Élysée, c’était important que quelqu’un, à gauche, soit pleinement aux côtés des habitants des zones rurales. Les enjeux y sont nombreux, de la défense du service public aux déserts médicaux, en passant par les fermetures d’écoles. Fabien Roussel propose d’ailleurs de recruter 100 000 soignants et 90 000 enseignants. Plus largement, étant un jeune ouvrier agricole, sa candidature m’a convaincu d’abord parce que c’est un responsable politique de gauche qui ne nous fait pas la morale sur nos modes de consommation ou de transport. Ici, prendre sa voiture n’est souvent pas un choix mais une nécessité. Ensuite, parce que l’augmentation des salaires ne peut plus attendre. Porter le Smic à 1 923 euros brut par mois est une urgence absolue face à l’augmentation des prix de l’essence ou des aliments. Les “Jours heureux” font référence à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, où la France a mis en place la Sécurité sociale. Alors, comme syndicaliste, cela me parle forcément. »

        Nicolas Chanudet Ouvrier agricole

        « Pour les soignants, il y a urgence »

        « Infirmière, j’ai fait toute ma carrière à l’hôpital public. Au fil des ans, j’ai pu constater à quel point les conditions de travail se sont dégradées : stress, heures supplémentaires non rémunérées, vie de famille hachée… Et ce sont, au final, les patients qui en paient le prix. Le recrutement de 100 000 personnels soignants, tout comme la hausse de 30 % des salaires dans la fonction publique comptent ainsi à mes yeux parmi les mesures indispensables du programme des “Jours heureux”. D’autant qu’il y a urgence : avec le gel du point d’indice, nos rémunérations sont bloquées depuis dix ans. De longue date, Fabien Roussel fait preuve d’un soutien sans faille aux soignants et plus généralement au service public. Je n’oublie pas le tour de France des hôpitaux, initié par les parlementaires communistes lors de ce quinquennat, avant même la crise du Covid. Un vrai point d’appui pour nos luttes, alors qu’avant la pandémie, les soignants étaient dénigrés, vus comme une charge pour le pays. C’est une candidature qui porte la lutte des classes, et nous en avons besoin ! »

        Aglawen Véga Infirmière à l’hôpital Cochin

        « La défense des services publics est centrale »

        « Dès juillet 2022, si rien ne change, nos conditions de travail se dégraderont. Notre temps de travail sera allongé, des primes comme des jours de repos seront supprimés. Il est prévu de nous imposer tout ça afin d’être prêts pour l’ouverture à la concurrence, en 2025.

        Ce sont les politiques libérales qui sont responsables de ces attaques, qui auront des répercussions sur la qualité du service pour les usagers. Fabien Roussel veut mettre fin à la privatisation à tout-va du service public, sans lequel aucune société ne peut bien se porter. Qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’éducation ou de la sécurité, leur place est centrale. Il faut les développer, c’est vrai pour le fret ou la gratuité des transports en commun. Et surtout, arrêter de dire que ça nous coûte trop cher.

        L’argent existe bel et bien, encore faut-il aller le chercher. C’est une conception du vivre-ensemble en société. Les “Jours heureux”, pour moi, c’est prendre le temps de vivre sans être pressé par le temps, l’argent, la crainte de ne pas être à la hauteur dans la société. »

        Linda Chakatill Conductrice de bus à la RATP

        France24 - Monde

        Cette vidéo ne prouve pas que les morts de Boutcha ont été tués après le départ de l’armée russe

        Publié le : 07/04/2022 - 19:27

        Arthur Bamas Suivre

        D’après des comptes prorusses, une vidéo tournée le 2 avril à Boutcha serait la preuve que les civils retrouvés morts le lendemain dans cette ville ukrainienne n’ont pas été tués par l’armée russe. La vidéo ne montre pas de corps de civils, mais elle a été prise loin du lieu de découverte des cadavres. Et d’autres preuves visuelles permettent de confirmer que certains corps jonchaient déjà les rues avant le départ de l’armée russe. 

        La vérification en bref

        • Une vidéo de 7 minutes postée par la police ukrainienne montre des hommes en uniforme patrouiller le 2 avril dans la ville de Boutcha.
        • D’après des comptes pro-russes, ces images démontreraient qu’il n’y avait aucun cadavre de civils dans les rues de la ville à ce moment, suite au départ de l’armée russe le 30 mars. 
        • En réalité, ces images ont été prises à 2 kilomètres de la rue où ont été découverts, le 3 avril, plus d’une dizaine de corps de civils. Des images satellites prouvent que certains de ces cadavres étaient d'ailleurs déjà présents dans la ville avant le départ de l’armée russe. 

        Le détail de la vérification

        "Zéro victime civile dans les rues". Depuis le 5 avril, des comptes Twitter et Facebook prorusses partagent une vidéo publiée le 2 avril par la chaîne Youtube de la Police nationale ukrainienne. On y voit des hommes en habits militaires patrouiller dans les rues de Boutcha. D’après ces comptes prorusses, cette vidéo démontrerait que, le 2 avril, il n’y avait aucune trace des victimes civiles retrouvées à la suite du départ de l’armée russe. Mais cette vidéo n’a pas été tournée dans la zone où ont été découverts ces corps, et d’autres preuves permettent d’affirmer que des cadavres jonchaient bien certaines rues de Boutcha, alors que l’armée russe occupait encore la ville. 

        Retracer le parcours des policiers

        Dans cette vidéo, les hommes portant des uniformes de la police ukrainienne arpentent bien les rues de Boutcha le 2 avril, donc après le départ de l’armée russe. Certains échangent avec des civils rencontrés sur leur parcours, tandis que d’autres, dont les uniformes portent la mention de "spécialistes des explosifs", inspectent des véhicules abandonnés avant de les écarter des routes.

        Le détail qui retient l’attention des comptes prorusses est qu’aucun cadavre de civil n’est visible dans la vidéo, qui dure plus de sept minutes. (Un seul cadavre apparaît à la vingt-quatrième seconde de la vidéo, mais il s’agit d’un militaire en uniforme). Or, puisque ces policiers patrouillent dans Boutcha, ce serait la preuve que les victimes civiles découvertes le 3 avril n’étaient pas encore dans les rues la veille. Et donc, qu’ils auraient été tués après le départ de l’armée russe. Mais cette démonstration est fausse.

        Nous avons retracé le parcours emprunté par ces policiers. Pour cela, nous avons identifié plusieurs indices visuels tels que des panneaux remarquables, des immeubles de couleur, ou encore des enseignes de magasins et de pharmacies. Puis, nous les avons géolocalisés grâce à l’outil Google street view.

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        Ce parcours emprunté le 2 avril par les policiers ukrainiens débute à l’est de Boutcha. Leur convoi entre dans la ville par la route E373 qui devient ensuite la rue Shevchenka sur laquelle ils inspectent plusieurs véhicules abandonnés. Après avoir atteint un grand centre commercial, ils font demi-tour et repartent vers les rues Shevchenka et Vokzalna.

        Une zone éloignée du lieu de découverte des corps

        Or, ce parcours est éloigné de la zone où ont été découverts, le 3 avril, plusieurs corps de civils. Les cadavres filmés dans cette vidéo partagée massivement jonchaient en effet la rue Yablonska, située à au moins deux kilomètres de la patrouille des policiers. 

        Plusieurs médias, dont le New York Times, ont identifié les lieux de découverte de corps de civils. Or, aucun de ces lieux n’est situé sur le trajet des policiers ukrainiens. De plus, d’autres preuves permettent d’affirmer que des corps étaient présents dans la ville de Boutcha avant le départ de l’armée. 

        Ce sont par exemple les images satellites datées du 11 mars sur lesquelles des journalistes du New York Times ont identifié certains des civils découverts le 2 avril. Ou encore, la vidéo d’un tank russe abattant un cycliste circulant dans la rue Yablonska. Ces images authentifiées par le site Bellingcat ont été filmées avant le 11 mars.

        Télécharger l'application

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        France24 - Monde

        Cour suprême aux États-Unis : la longue marche de Ketanji Brown Jackson

        Publié le : 08/04/2022 - 11:41Modifié le : 08/04/2022 - 11:43

        Julien CHEHIDA Suivre

        À la une de la presse ce vendredi 8 avril, une nomination historique à la Cour suprême américaine, deux destins ukrainiens à Marioupol et le retour d'un groupe de rock britannique mythique.

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        Une nomination "historique" pour le New York Times. À la une du quotidien américain s'affiche le sourire du président, Joe Biden, félicitant la nouvelle juge à la Cour Suprême, Kentaji Brown Jackson. Après plusieurs jours de débat, elle va devenir la première juge afro-américaine à accéder à la Cour suprême. C’est une première en 233 ans d’existence. Elle va remplacer un autre juge démocrate, Stephen Breyer qui, à 83 ans, prendra sa retraite dans quelques mois.

        President Biden congratulated Judge Ketanji Brown Jackson in the White House as the Senate voted on Thursday to confirm her to the Supreme Court. She was confirmed on a 53-47 vote, with three Republicans joining all 50 Democrats in backing her. https://t.co/AZRjG7s3OO pic.twitter.com/FlUUybHyxG

        April 7, 2022

        Le chemin vers la plus haute cour de justice américaine n’a pas été un long fleuve tranquille. Le camp des Républicains s’était donné pour mission de faire craquer Kentaji Brown Jackson lors de son audition avec des questions parfois "grossières ou provocantes", rappelle le Washington Post. Un spectacle, qualifié de “honteux” pour la démocratie américaine, notamment lorsque les sénateurs les plus conservateurs ont accusé la juge d’avoir défendu des pédophiles et des terroristes. Des allégations "sans fondement", rappelle le journal, qui accuse les Républicains d’avoir utilisé ces auditions comme d’une tribune politique à quelques mois des élections de mi-mandat, en novembre 2022.

        En Ukraine, de nouveaux corps de victimes des bombardements russes sont découverts chaque jour à Marioupol. Au moins 300 civils ont été tués dans le bombardement du théâtre de la ville, d’après les autorités ukrainiennes. Dans le Guardian, Dmitry Yurin témoigne. Il se trouvait dans les environs, le 16 mars, au moment de l’attaque. Il décrit "l’explosion massive, les cris, et puis les corps d’adultes et d’enfants couverts de sang". Après ce drame, il décide de quitter la ville mais elle est encerclée par les troupes russes. Dès lors, il se fabrique un équipement de fortune pour prendre la fuite via la mer d’Azov : 2h30 de nage dans une eau froide pour fuir les Russes en direction de l’Ouest. Au bout d’un peu plus de 3 kilomètres, il atteint une station balnéaire contrôlée par les Russes mais il passe sans encombre les points de contrôle et parvient à se mettre en sécurité.

        D'autres n'ont pas eu cette chance. La presse internationale avait fait mention, ces derniers jours, de la mort du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, en tournage à Marioupol. Ce cinéaste reconnu avait tourné un documentaire sur cette ville portuaire en 2016. Il souhaitait, disait-il, tourner une forme de suite à l'occasion de l'invasion russe en Ukraine. Le quotidien lituanien Lietuvos Rytas apporte de plus amples informations sur sa mort. Sa compagne, à ses côtés au moment de sa mort, affirme que les soldats russes l’ont arrêté, après l’avoir reconnu, et l’ont exécuté.

        La guerre en Ukraine a "dégoûté" David Guilmour, guitariste des Pink Floyd, au point de l'amener à rappeler ses vieux amis pour sortir une chanson inédite, en soutien au peuple ukrainien. Il s'agit du premier titre du groupe de rock britannique depuis 28 ans.

        Here is the official video for 'Hey Hey Rise Up', Pink Floyd’s new Ukraine fundraiser feat Andriy Khlyvnyuk of Boombox. Stream / download from midnight. https://t.co/4U3P3WAQOZ

        April 7, 2022

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        La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson confirmée à la Cour suprême, une première historique

        LE FIL DU 7 AVRIL

        Guerre en Ukraine : la situation à Borodianka, "plus horrible" qu'à Boutcha, selon Zelensky

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

        New York Times - World

        Palestinian Who Killed 2 in Tel Aviv Is Shot Dead After Manhunt

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        The gunman initially escaped after his attack outside a busy bar at the heart of Israel’s most cosmopolitan city. After a nightlong search, police forces said they killed the gunman in a shootout near a mosque in Jaffa.

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        By Patrick Kingsley

        JERUSALEM — Israeli security forces on Friday morning shot dead a Palestinian gunman who had fled the night before after killing two people and wounding 13 others outside a busy bar in central Tel Aviv. The gunman’s attack was the latest in the deadliest wave of terrorism in Israel since 2016.

        The police said the shootings in Tel Aviv had occurred just after 9 on the last night of the Israeli workweek, outside a bar filled with people enjoying the start of the weekend. The gunman initially escaped, prompting security forces to embark on a nine-hour manhunt. They ordered residents to stay home as they combed the city in search of the gunman, effectively placing central Tel Aviv under a lockdown.

        At 6 a.m. Friday, Israel’s internal security service, the Shin Bet, said police forces had killed the gunman in a shootout near a mosque in Jaffa, the southernmost district of the Tel Aviv municipality. The Shin Bet later said the gunman was a 28-year-old from the West Bank, which Israel has occupied since capturing it from Jordan in 1967.

        The shooting outside the bar was the fourth lethal attack in Israel in less than three weeks, and brought the total death toll since March 22 to 13. The assault heightened fears of an even more intense surge of violence over the next 10 days, when the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter is expected to raise tensions further between Israelis and Palestinians.

        Ten casualties were taken to Ichilov Hospital in Tel Aviv, two of whom later died and four of whom were in critical condition, the hospital said. Five others were either physically or psychologically hurt, the police said.

        Video from the scene showed a man wearing dark clothing approaching a seating area outside Ilka Bar on Dizengoff Street, and then opening fire with what appeared to be a handgun before escaping.

        The attack set off surreal chaos in the heart of Israel’s most cosmopolitan city, as crowds ran to take shelter in nearby apartment buildings, bar basements and elevators, some of them knocking on the doors of strangers to find shelter. Many were stuck there overnight.

        In the mayhem, one wounded man, Mark Malfeyev, said he initially had not realized he was hurt. After hearing the shots outside the bar and seeing its window shatter, he started sprinting for shelter, unaware he had been shot in the back. “Then I saw a lot of blood,” Mr. Malfeyev said in a video filmed from his hospital bed and broadcast by Kan, the Israeli public broadcaster.

        Soldiers in full combat gear then ran through the city center searching for the suspect, many of them filmed live by journalists who jogged beside them. Other video showed soldiers going from apartment to apartment, knocking on doors as they searched for the gunman.

        Medics at the scene said it summoned memories of past attacks in Israel, including a wave of violence between 2000 and 2005, known as the second Palestinian intifada, or uprising, that killed at least 1,000 Israelis and 3,000 Palestinians.

        “It’s been like this since I was born,” said Shragi Kirschenbaum, a medic for United Hatzalah, an emergency medical service that treated victims at the scene. “I am 37 years old — I don’t think I had a year without a war or some kind of terror attack.”

        Yisrael Weingarten, a paramedic with Magen David Adom, another emergency medical group, treated some of the victims, and said he witnessed “a large commotion at the scene, with dozens of people running in the streets,” and saw six people “lying on the sidewalk.”

        The attack on Thursday occurred 10 days after a gun attack in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv, in which a Palestinian attacker killed three Israelis and two Ukrainians.

        That episode came just two days after a gun attack in which two Arab citizens of Israel, armed with heavy automatic weapons, fatally shot two police officers in Hadera, a coastal city in northern Israel.

        The string of deadly attacks began March 22, when an assailant stabbed three people and rammed another with his car in a city in southern Israel, killing all four. Before the March 22 assault, there had also been two other nonlethal stabbing attacks in the space of a week in Jerusalem.

        The Recent Rise in Terrorist Attacks in Israel

        A rash of violence. The recent wave of terrorism across Israel has become one of the deadliest periods in the country in several years. A shooting on April 7 was the fourth lethal attack since March 22, and brought the total death toll in recent weeks to at least 13 people.

        Concerns of more attacks. The violence has heightened fears of more attacks this month, when the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter is expected to raise tensions further between Israelis and Palestinians.

        Why these attacks are different. Before this, recent violence in Israel was generally carried out with knives, so this current surge in the use of firearms has been of particular concern to security officials, because it implies a different level of forethought and resources.

        A test for Israel’s government. The attacks have presented a stark challenge to Prime Minister Naftali Bennett’s fragile coalition, which has come under criticism from both ends of the political spectrum for policies that critics claim have compounded the risk of violence.

        Most attacks in recent years have been carried out with knives, so the surge in the use of firearms has been of particular concern to security officials, because it implies an unusual level of forethought and resources.

        At the time of the attack, the Israeli prime minister, Naftali Bennett, was visiting the Israeli Army headquarters in a nearby district of Tel Aviv, and was briefed there about the assault.

        The backgrounds of the recent attackers have varied. Three of the attackers have been Arab citizens of Israel who were believed to support the Islamic State, the extremist group that is not part of the Palestinian nationalist movement. Two gunmen in Tel Aviv and Bnei Brak were Palestinians from the Jenin area in the northern part of the occupied West Bank.

        One of them, the shooter in Tel Aviv, had no history of militant activity, Israeli officials said. The gunman in Bnei Brak had previously served 30 months in an Israeli jail for conspiracy to commit manslaughter and for throwing objects at vehicles.

        No Palestinian militant group claimed responsibility for any of the attacks, but some groups, including Hamas, the Islamist militant group based in the Gaza Strip, praised them and said that they were a natural response to the Israeli occupation. Israel has occupied the West Bank since 1967 and, with Egypt, has maintained a blockade of the Gaza Strip since 2007.

        While the Palestinian Authority manages about 40 percent of the West Bank, the Israeli Army still conducts daily raids even in areas run by the authority, and Israel operates a two-tier justice system in the territory — one for Israeli settlers and one for Palestinians.

        Mr. Kirschenbaum, the medic, said he took heart from the presence of both Arab and Jewish emergency responders at the scene. “We’re all working together against terror, to save lives,” he said. “Jews and Arabs together,” he added.

        Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Haifa, Israel.

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        Valeurs Actuelles

        La lettre de M. de Rastignac : Veillée d’armes

        Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.

        Nous voilà au soir de la bataille, mon cousin. Quand vous recevrez cette lettre, les prétendants n’auront plus que quelques heures pour tenter de convaincre les derniers sceptiques. Ensuite, viendra cette journée creuse, ce samedi saint de la démocratie, jour étrange des espérances impossibles et des inquiétudes lucides. Il faudrait être fou pour se risquer à dire avant la fin de la partie qui remportera la mise, mais les hasards de Paris ont fait que j’ai pu m’entretenir en cette semaine décisive avec les plus sérieux de nos candidats.

        Laissons de côté M. Méricourt et ses accents thermidoriens : nous devions nous voir pour prendre le thé mais les tasses ont refroidi à force d’attendre une rencontre qui n’a finalement pas eu lieu. L’enragé apparemment se ménage avec, pour seul souci, convaincre les jacobins et les défenseurs des petits oiseaux de le rejoindre.

        Monsieur d’Arthez, il me semble, est habité de sentiments mêlés. Il sait, son intelligence est grande, que ses hautes espérances se sont dissipées au moment où le tsar a lancé sa funeste guerre. Depuis les fils se distendent un à un. Sa conquête a été stoppée net. Reste cependant ces foules immenses, ces jeunes gens qui le suivent avec une ferveur extraordinaire et l’incroyable aventure d’un simple gazetier devenu en quelques mois l’une des figures les plus renommées de la vie politique. Je vous l’ai souvent écrit : rares sont ceux qui le croyaient capable d’une telle métamorphose et je fus moi-même le premier surpris.

        Mme de l’Estorade pour sa part a vécu un véritable calvaire. Elle fut quelques jours fashionable avant de recevoir une à une toutes les flèches de l’infortune. Éloquence défaillante, partisans malveillants, elle a même été atteinte, au pire moment, par le miasme chinois. Le silence de Martial Kropoly, enfin, aura ajouté à cette épreuve une profonde amertume. Elle pousse avec vaillance les jours les uns après les autres mais il lui arrive, me dit-on, de s’interroger sur le prix mirobolant de ce supplice.

        Chez Mme du Halga, à l’inverse, l’heure est au soulagement. Une atmosphère prudente mais sereine flotte dans les couloirs du méchant immeuble qui accueille ses partisans. Amphytrite (puisque tout Paris ne l’appelle plus que par son prénom) dissimule une satisfaction certaine derrière une ambition gourmande. Croit-elle qu’elle peut cette fois l’emporter ? Elle l’assure crânement sans que l’on sache quelle victoire elle annonce. Le triomphe final ou sa revanche éclatante sur tous ceux – M. d’Arthez en tête – qui prononçaient déjà son oraison funèbre ? Elle promet que cette grande bataille est sa dernière : je n’en crois rien. Il faudra compter très longtemps encore avec Mme du Halga.

        M. de Marville enfin est entouré de conseillers, de ministres et de députés qui assurent, à mi-voix, que la défaite est possible. C’est ce que je vous écrivais la semaine passée. L’assurance que montre le chef de l’État indique, il me semble, tout le contraire. L’homme est concentré comme l’exigent les heures que nous vivons. Il conserve cette étonnante énergie qui depuis cinq ans le caractérise, son souci permanent sinon de convaincre, au moins de séduire, et pour finir cette certitude que le destin l’a placé au sommet parce qu’il ne pouvait en être autrement… Vous avez vos préférences, j’ai les miennes, mais reconnaissez avec moi que la politique forge des êtres qui sacrifient tout – amour, famille, amis, loisirs – au pouvoir du hasard ou de la providence. Mettre toute sa vie, comme on pousse ses pions, sur la table de jeu exige un mélange de courage et de folie que l’on peut juger insensé, mon cousin, mais qu’il est impossible, croyez-moi, de mépriser…

        Paul-Mathieu Méricourt : candidat de La France insoumise ; Éric d’Arthez : candidat de Reconquête ! ; Sidonie l’Estorade : candidate LR ; Amphytrite du Halga : candidate RN.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Mexique : le long périple des réfugiés ukrainiens à la frontière américaine

        Publié le : 07/04/2022 - 14:36

        Depuis quelques semaines, les ressortissants ukrainiens et Russes sont de plus en plus nombreux à affluer à la frontière sud des États-Unis pour demander l'asile. Si les premiers parviennent à passer la frontière sans grande difficultés, les Russes, qui fuient le la répression du régime de Vladimir Poutine, sont souvent refoulés. Ils rejoignent les rangs des milliers de migrants bloqués à Tijuana.

        ActuElles

        Pour les réfugié.e.s d’Ukraine, un risque d’exploitation sexuelle par les réseaux mafieux

        LE FIL DU 6 AVRIL

        Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

        LE FIL DU 20 MARS

        Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine

        New York Times - World

        How a Saudi-Led Alliance Battling an Iran-Backed Militia Devastated Yemen

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        Yemen was already the Arab world’s poorest country before its civil war began in 2014. Then a Saudi-led coalition joined the fight against the Iran-backed Houthi militia, spreading the ruin.

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        By Ben Hubbard

        BEIRUT, Lebanon — Months after a rebel movement aligned with Iran seized control of Yemen’s capital in 2014, Saudi Arabia pulled together a military coalition and unleashed a rain of bombs aimed at driving the rebels back to their homes in the mountains.

        It didn’t work.

        Instead, it set off an escalating cycle of violence that heavily damaged Yemen’s cities and killed an untold number of civilians while creating new threats to the global oil supply and maritime traffic around the Arabian Peninsula.

        Seven years in, victory for Saudi Arabia, which receives extensive military aid from the United States, remains elusive. Now, the kingdom is searching for a way out of the war by backing a cease-fire and a new presidential council to lead the Yemeni government, which was announced on Thursday.

        Here is a look back at how the war settled into a grinding stalemate that has shattered communities, sent starving children to depleted hospitals, and spread diseases such as cholera across Yemen in what United Nations officials have deemed one of the world’s worst humanitarian crises.

        How did the Yemen war begin?

        The conflict began as a civil war in 2014, when the Houthis, seeking to take over the country, took control of the northwest and the capital, Sana, sending the government into exile in Saudi Arabia.

        The Saudi-led coalition soon intervened, but the Houthis stayed put while the coalition’s bombs fell, often killing civilians and destroying factories and infrastructure in what was already the Arab world’s poorest country.

        Saudi Arabia and its coalition partner, the United Arab Emirates, also backed various Yemeni fighting groups to battle the Houthis.

        What went wrong?

        Early on, the coalition heavily bombarded Saada Province, the Houthis’ ancestral homeland, embittering its residents and providing an opening for accusations that it was committing war crimes by not differentiating between civilian and military targets.

        Elsewhere, Saudi bombs repeatedly fell on civilian gatherings, including weddings. An attack on a high-profile funeral in Sana in 2016 killed more than 100 people, including political figures who might have helped bridge gaps between Yemenis to end the war.

        That and other strikes made the war hugely unpopular in Washington and other Western capitals whose governments had sold the Saudis many of the weapons being used to kill civilians.

        The Saudis and their allies said they adopted protocols to ensure better targeting.

        But then in 2018, they bombed a school bus, killing at least 44 people, most of them young boys on a field trip. That renewed questions about whether the Saudi air force had poor targeting skills or just did not care enough to take the necessary precautions.

        The harshness of the bombing campaign and the imposition of a blockade that hobbled the economy and left more Yemenis dependent on limited international aid made the Saudis deeply unpopular in parts of the country and increased support for the Houthis’ idea that they were fighting unjust aggression.

        “First, they gave them the moral high ground by attacking civilians, then they made it possible for the Houthis to recruit by applying economic sanctions that impoverished the population and made enlisting in the Houthi forces the only survival option,” said Abdulghani Al-Iryani, a senior researcher at the Sana’a Center for Strategic Studies.

        How did Iran get involved?

        Iran, the Saudis’ regional nemesis, had a relationship with the Houthis before the war but dramatically ramped up military aid to the movement after the fighting began.

        Understand the War in Yemen

        A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

        The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

        Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

        A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

        The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

        Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

        A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce. President Abdu Rabbu Mansour Hadi also announced his abdication, another sign that his Saudi backers may be looking for a path out of the bloodshed.

        It was a win-win for the anti-Saudi team.

        The Houthis needed help to fight back against a much wealthier and better equipped foe, and Iran found a new way to menace Saudi Arabia and weaken its defenses without attacking the kingdom directly.

        Over time, the Houthis progressed from targeting spots along the Saudi border with short-range missiles to targeting the Saudi capital, Riyadh, with large ballistic missiles as well as using exploding drones to attack Saudi oil facilities deep inside the kingdom.

        “When we are talking about the Houthi movement, the biggest inflection is the military capability, which has allowed them to have an outsized effect on the region and put them in the position where they are the gatekeepers to peace in Yemen,” said Katherine Zimmerman, a fellow at the American Enterprise Institute.

        Does this mean the war will end?

        Saudi officials have argued that they had no choice but to fight the Houthis and often ask what the United States would do if a violent militia seized control of territory across its border and started firing missiles at American cities. Wouldn’t it bomb them, too?

        The Houthis also stand accused of committing war crimes, including using child soldiers, and they rule their areas with an iron fist that leaves no room for disagreement with their policies.

        The Yemeni government’s new presidential council, announced on Thursday and backed by the Saudis, is supposed to lead peace talks with the Houthis, and a two-month cease-fire that went into effect on Saturday could also provide an opening for negotiations. Both are indications that Saudi Arabia is intensifying efforts to find a way out of the war.

        But some analysts question whether the Houthis want to end a war that has so greatly expanded their power, and that costs Saudi Arabia so much to pursue.

        “It is expensive for the Saudis, and it is certainly more expensive for them than it is for their enemy, which is always a problem, even if you are the rich guy,” Ms. Zimmerman said.

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        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : Christiane Taubira appelle à voter Jean-Luc Mélenchon

        Après avoir renoncé à la course à la présidentielle, Christiane Taubira ne se fait pas oublier. L’ex-candidate a donné une consigne de vote. Elle a appelé à glisser un bulletin dans l’urne en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Et ce, dans le but de « barrer la route » aux candidats « d’extrême droite ». Dans un communiqué relayé par BFM TV, ce vendredi 8 avril, Christiane Taubira a également déclaré : « L’accession de l’extrême droite au pouvoir est un risque auquel nous ne pouvons nous résoudre. » En manque de parrainages, elle avait renoncé le 2 mars dernier à se présenter à l’élection présidentielle – dont le premier tour doit se tenir dans deux jours.

        D’autres ne donneront pas de consignes

        L’ancienne garde des Sceaux est allée à contre-courant de certains candidats, à commencer par Jean-Luc Mélenchon. Le chef de file de La France insoumise a déclaré ce vendredi matin sur BFM TV qu’il ne comptait pas donner de consignes de vote aux Français. Pour lui, « les consignes n’ont plus de sens aujourd’hui de manière générale ». Valérie Pécresse s’est avérée être du même avis. Sur France Inter, le même jour, la candidate Les Républicains a fait la promesse de ne « jamais donner de consigne de vote »« Les Français sont libres et ce sont eux qui votent », a-t-elle également déclaré.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Le sens de la démocratie

        Éditorial

        Sébastien Crépel

        Le poison du présidentialisme aura fait son œuvre sans relâche jusqu’aux dernières heures de la campagne. D’abord en promettant depuis des mois, par le jeu d’un mode de scrutin qui écarte les voix de dizaines de millions d’électeurs d’un tour à l’autre, la réédition du duel final de 2017 Macron-Le Pen, dont la majorité des Français ne veulent pas. Et même quand est apparue une lueur d’espoir de déjouer ce funeste scénario au second tour, que croit-on qu’il advint ? La logique toxique du présidentialisme a repris le dessus, transformant l’espoir en chantage au « vote utile » pour des centaines de milliers d’électeurs de gauche.

        Il n’y a que dans l’élection présidentielle française, qui allie scrutin majoritaire à deux tours et concentration des pouvoirs unique au monde entre les mains du vainqueur, que l’on peut trier les suffrages des électeurs pourtant égaux en droit entre votes « utiles » et ceux qui ne le seraient pas. Dans ce système, les soutiens des candidats crédités de moins de 15 % dans les sondages doivent rentrer dans le rang, sous peine d’être accusés de favoriser l’adversaire commun. Le moyen et la fin sont inversés : les querelles de tactique électorale prennent le pas sur l’adhésion à un projet de société. L’extrême droite contre laquelle chacun se bat est constamment remise au centre du jeu, tandis que des électeurs convaincus de voter à gauche sont repoussés vers l’abstention faute de se laisser dicter leur choix.

        La candidature de Fabien Roussel fait au contraire le pari que c’est en retrouvant le sens de la démocratie que l'on fera reculer la droite et l’extrême droite. Nombre d’électeurs ont confié leur soulagement de voir leurs idées retrouver droit de cité avec Fabien Roussel comme porte-parole. Il est redevenu possible de débattre du mode de production énergétique dans le cadre de la lutte pour sauver le climat ou de donner de la noblesse au mot « populaire ». Surtout, il est redevenu possible de parler de « Jours heureux ». L’intérêt suscité par la campagne du candidat communiste montre que le pays et la gauche en ont grand besoin.

        Présidentielle 2022Fabien Rousselgauchepcf
        France24 - Monde

        Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

        Publié le : 07/04/2022 - 20:24

        Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

        Depuis la découverte de dizaines de cadavres habillés en civil à Boutcha, l'évocation des crimes de l'armée russe en Ukraine a pris une nouvelle dimension. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky évoque un génocide, un terme repris par l'Espagne et la Pologne. Washington, Paris et Berlin parlent, eux, de crimes de guerre. Une enquête a été ouverte par l'ONU et la Cour pénale internationale. De son côté, Moscou nie toute implication et continue de désinformer, notamment sur les réseaux sociaux.

        Une émission préparée par Élise Duffau, Franck Lalanne et Morgane Minair.

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        • Cécile COUDRIOU, Présidente d'Amnesty International France
        • Nicolas TENZER, Enseignant à Sciences Po et directeur de la publication de Desk Russie
        • Maître Emmanuel DAOUD, Avocat au barreau de Paris, spécialiste en droit pénal international
        • Général Dominique TRINQUAND, Ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU
        • Stéphane SIOHAN, Correspondant France 24 à Kiev
        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        L’invité du jour

        Reed Brody, avocat : "Jamais la justice internationale ne s'est mobilisée aussi vite" qu'en Ukraine

        Les Occidentaux veulent enquêter sur les "crimes de guerre" de l'armée russe à Boutcha

        L'Humanité

        Guerre d’Algérie. Paroles d’appelés

        Prescription culture

        Sohir Belabbas

        Après des décennies de silence, ils libèrent leur parole. Ils ont fait partie des deux millions de Français appelés du contingent à avoir accompli, à partir de 1957, leur service militaire en Algérie. Au moment de leur incorporation, ils ne savent pas qu’ils partiront dans ce territoire dont ils ignorent tout. « Une simple opération de maintien de l’ordre », leur a-t-on dit. Ces appelés découvrent les relations entre Européens et Algériens, l’injustice, la misère et la guerre. Avec des images et des témoignages inédits, ce documentaire en deux parties raconte les épreuves qu’ont vécu ces jeunes, embarqués malgré eux.

        Télévision
        Valeurs Actuelles

        [Tribune] Jean-Frédéric Poisson : “Affaire McKinsey, que reste-t-il de la ‘République exemplaire’ promise par Emmanuel Macron ?”

        En 2017, Emmanuel Macron avait été élu en promettant de moraliser la vie publique, de recréer une « République exemplaire », et de redonner aux citoyens confiance dans la démocratie… À l’époque, le côté novateur de son programme traduit par le slogan « penser printemps » avait fait oublier aux Français qu’il appartenait au sérail politique depuis son passage à Bercy, et qu’il baignait lui-même depuis longtemps dans le milieu de la finance, milieu sujet lui aussi à des affaires de corruption. Sa communication fondée sur cette soi-disant nouveauté, sur son honnêteté supposée et sur sa jeunesse lui avait conféré un poids électoral que ne possédaient pas les autres candidats à la fonction suprême. Le tout habilement mis en exergue par les soupçons d’emplois fictifs de François Fillon. Aujourd’hui, l’affaire des costumes de luxe qui a enterré la campagne présidentielle des Républicains de 2017 paraît ridiculement dérisoire face à l’ampleur du nouveau scandale qui frappe le locataire de l’Élysée. Le « penser printemps » a du plomb dans l’aile…

        Rappelons qu’Emmanuel Macron s’était plaint, en 2018, de dépenser un « pognon de dingue » pour garantir les minimas sociaux de milliers de Français dans la misère.

        En effet, l’affaire McKinsey constitue le point final d’un trop long quinquennat truffé de scandales, de corruptions, et d’affaires louches. Le rêve de « République exemplaire » promis par le candidat En Marche ! a laissé place au cauchemar d’un pays dirigé par des cabinets de conseil que personne n’a élu et qui décident de la pluie et du beau temps chaque fois que le Président rencontre une crise particulière. Que le chef d’État ait recours à ces cabinets n’est pas nouveau, certes. Depuis les années 2000, les gouvernements successifs en usent et en abusent. À titre d’exemple, Valérie Pécresse y avait eu recours alors qu’elle était ministre de l’Enseignement supérieur en 2008 . Il y aurait déjà à redire sur cette utilisation régulière d’entreprises privées pour décider des politiques publiques françaises. Mais que ces recours soient systématiques alors que l’État paye « en même temps » des fonctionnaires pour effectuer ce travail, interroge sur la manière qu’ont nos gouvernants de gérer les fonds publics. Soit dit en passant, rappelons qu’Emmanuel Macron s’était plaint, en 2018, de dépenser un « pognon de dingue » pour garantir les minimas sociaux de milliers de Français dans la misère. Pourtant, c’est approximativement un milliard d’euros d’argent public qu’il a dépensé pour la seule année 2021 en cabinets de conseils , parmi lesquels le cabinet anglo-saxon McKinsey bien sûr, sollicité pour la calamiteuse gestion de crise du covid-19 ; mais également Roland Berger pour le grand débat national de 2019 à la suite du mouvement des Gilets Jaunes, ou encore Eurogroup pour la convention citoyenne sur le climat . Ces cabinets prennent-ils leurs décisions en fonction des intérêts des Français ou préfèrent-ils poursuivre leurs intérêts personnels ?

        L’affaire prend un tour encore plus sérieux lorsqu’on apprend que McKinsey n’a payé aucun impôt sur les sociétés en dix ans grâce à une optimisation fiscale agressive, alors même que son responsable du pôle secteur public, Karim Tadjeddine, a affirmé lors de son audition par les sénateurs le 18 janvier dernier : « Je le dis très nettement : nous payons l’impôt sur les sociétés en France. » Nous savons aujourd’hui qu’il ne le payait pas, pour la bonne et simple raison que les bénéfices effectués par McKinsey remontent à la maison mère dont le siège social est situé dans l’État du Delaware aux États-Unis, paradis bien connu des spécialistes de l’évasion fiscale. Par ailleurs, il est étonnant d’apprendre que de nombreux membres de McKinsey ont aidé Emmanuel Macron en le conseillant durant sa campagne présidentielle de 2017 . Certains n’hésitent donc pas à pointer du doigt le traitement de faveur de ce cabinet tout au long du quinquennat et parlent d’un retour d’ascenseur du Président à la structure qui a largement contribué à son élection.

        Les citoyens ont la possibilité, le 10 avril prochain, de montrer directement leur mécontentement en évacuant, pour de bon, le candidat Président de l’Élysée.

        Face à ce scandale, que pouvons-nous espérer pour la suite ? Emmanuel Macron a conseillé à ceux qui s’interrogent sur cette affaire d’aller « au pénal ». C’est ce qu’ont décidé de faire Stéphane Ravier, Sébastien Meurant et Guillaume Peltier qui ont saisi le parquet national financier. Celui-ci vient donc d’ouvrir une enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale. Les citoyens ont, en outre, la possibilité le 10 avril prochain de montrer directement leur mécontentement en évacuant, pour de bon, le candidat Président de l’Élysée et en portant au pouvoir quelqu’un qui aura véritablement à cœur la protection des Français et de leurs intérêts.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Le Paris des Arts de Florence Thomassin

        Publié le : 08/04/2022 - 12:10

        Valérie FAYOLLE Suivre

        Cette semaine, notre invitée est la sculptrice et comédienne Florence Thomassin. Elle nous emmène à la Halle Saint-Pierre, temple de l'art brut en France, découvrir l'exposition "Hey ! Le dessin". Nous allons aussi à la rencontre de la chanteuse Chloé Mons, qui nous parle de son album de reprises sur les thèmes de James Bond façon jazzy, "Globe Trotter (Ode to Bond)".

        Remerciements

        Galerie Grès

        Halle Saint-Pierre

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        Une émission préparée par Valérie Fayolle, Stéphanie Cheval et Pauline Heilmann.

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        L'Humanité

        L’homme du jour. Olivier Dubois

        Homme du jour

        Caroline Constant

        Le journaliste a été enlevé voici tout juste un an, le 8 avril 2021, à Gao, au Mali. La confirmation de sa captivité est arrivée, via une vidéo, le 4 mai 2021. Âgé de 47 ans, d’origine martiniquaise, Olivier Dubois travaille pour le Point Afrique, Libération et Jeune Afrique. Il est aujourd’hui le seul otage français à l’étranger. Une pétition lancée par ses parents sur Change.org a déjà recueilli plus de 82 000 signatures. En février, Emmanuel Macron a assuré qu’un « travail inlassable » était mené pour le faire libérer. Aujourd’hui, les sociétés de journalistes et de personnels de la plupart des sociétés de rédaction françaises, dont celle de l’Humanité, ont interpellé le président de la République pour lui demander de traiter ce dossier de façon prioritaire.

        olivier duboisotages françaisMali
        Valeurs Actuelles

        “Elles n’ont plus de sens” : Valérie Pécresse et Jean-Luc Mélenchon ne donneront pas de consignes de vote à l’issue du premier tour

        « Je pense que les Français ne veulent pas de consigne. » Valérie Pécresse en est certaine, elle n’influencera pas la population à voter pour un candidat en particulier en vue du second tour de l’élection présidentielle. À deux jours du premier tour du scrutin présidentiel, la candidate Les Républicains (LR) a indiqué au micro de France Inter, vendredi 8 avril, qu’elle ne donnera « jamais de consignes de vote ». Sa raison : « Les Français sont libres et ce sont eux qui votent. » Valérie Pécresse a toutefois indiqué qu’elle dira pour qui elle votera.

        .@vpecresse : « Si je ne suis pas au deuxième tour, je ne donnerai jamais de consigne de vote. Je dirai pour qui je voterai mais je ne donnerai pas de consigne. » #le79Inter #Elysée2022 pic.twitter.com/AR9cHQql8C

        — France Inter (@franceinter) April 8, 2022

        Une « décision sage » selon Marine Le Pen

        Comme Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon a également assuré qu’il ne donnera pas de consignes de vote aux Français : « Je ne me donne pas un droit que je n’ai pas. » Avant de juger, sur BFM TV ce vendredi matin, inutile de donner une consigne qui « ne fera de toute façon pas l’unanimité ». Pour le candidat de La France insoumise (LFI), « les consignes n’ont plus de sens aujourd’hui de manière générale ». La promesse de Valérie Pécresse a, en tout cas, été accueillie à bras ouverts par Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) était invitée sur le plateau de franceinfo ce vendredi 8 avril. Elle a salué la « décision sage » de sa concurrente de droite. Sans faire la même promesse que ses concurrents, Marine Le Pen a estimé sur franceinfo que « les consignes de vote servent à peu de choses ». La députée RN du Pas-de-Calais a jugé que les Français sont « totalement libres de leur vote ». Si elle est qualifiée au premier tour, Marine Le Pen ne compte d’ailleurs pas se tourner vers Éric Zemmour : « Pourquoi j’appellerais Éric Zemmour ? »

        Si elle se qualifie pour le second tour de la #presidentielle2022, Marine Le Pen n’appellera pas Éric Zemmour. « Pourquoi? », interroge la candidate du RN. Elle estime par ailleurs « Emmanuel Macron très agressif » et se défend : la préférence nationale n’est pas du « racisme ». pic.twitter.com/8gxw0N3hJa

        — franceinfo (@franceinfo) April 8, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : la situation à Borodianka, "plus horrible" qu'à Boutcha, selon Zelensky

        Publié le : 07/04/2022 - 06:35Modifié le : 07/04/2022 - 22:19

        FRANCE 24 Suivre

        L'Assemblée générale des Nations unies a adopté jeudi une résolution suspendant la Russie du Conseil des droits de l'Homme, en raison des atteintes "flagrantes et systématiques" aux droits humains et au droit international humanitaire qu'elle a commises dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine. Sur le terrain, le président ukrainien alerte sur la situation dans la ville de Borodianka, "plus horrible" que Boutcha. Voici le fil de la journée du 7 avril.

        • 2 h 13 : l'Ukraine s'attend à ce que la Russie suspende les hostilités lors d'un éventuel voyage du pape

        "Nous avons discuté de nombreux sujets à l'ordre du jour, notamment d'une possible visite de Sa Sainteté en Ukraine", a dit l'ambassadeur ukrainien au Vatican, Andri Yourach, lors d'une interview donnée en marge d'un événement diplomatique à Rome. "J'ai présenté des arguments supplémentaires expliquant pourquoi cette visite devait se faire aussi rapidement que possible et dans les circonstances (actuelles)", a-t-il ajouté.

        "Si la Russie comprend que le pape se rendra en Ukraine, elle arrêtera les bombardements au moins dans les parties centrale et septentrionale, c'est certain", a déclaré Andri Yourach. L'ambassadeur ukrainien a déclaré qu'après ces réunions au Vatican, il avait le sentiment qu'"il y a beaucoup de désir spirituel interne (de faire le voyage)", mais qu'aucun engagement ne lui avait été donné.

        • 0 h 41 : plus de 100 attaques confirmées contre des services de santé selon l'OMS

        "À ce jour, l'OMS a vérifié 103 attaques contre les services de santé, avec 73 personnes tuées et 51 blessées, dont des agents de santé et des patients", a déclaré le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse, qualifiant ce bilan de "sombre". Parmi les attaques confirmées, 89 ont touché des établissements de santé et la plupart des autres des services de transport, notamment des ambulances.

        "Nous sommes scandalisés par la poursuite des attaques contre les services de santé", a poursuivi le chef de l'OMS, ajoutant qu'elles constituaient "une violation du droit humanitaire international".

        S'exprimant lors d'une précédente conférence de presse à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le directeur de la branche européenne de l'OMS, Hans Kluge, a déploré que certaines zones touchées restaient restaient hors de portée de l'aide sanitaire. "L'OMS a été capable de livrer du matériel permettant de sauver des vies dans de nombreuses zones touchées, mais il est vrai que certaines restent très difficiles", a-t-il reconnu. "Je pense que la priorité, clairement, est Marioupol", a-t-il affirmé.

        • 0 h 16 : Macron évoque le "cynisme" de Poutine et un "refus explicite" concernant Marioupol

        Le président français, Emmanuel Macron, a évoqué jeudi un dialogue "ingrat" et le "cynisme au rendez-vous de chaque discussion" avec son homologue russe Vladimir Poutine, affirmant avoir reçu "un refus explicite" à une opération humanitaire à Marioupol.

        "Ce rôle de dialogue avec le président russe est ingrat, je passe des heures à discuter. Le cynisme est au rendez-vous de chaque discussion, ce n'est jamais une partie de plaisir... Mais c'est mon devoir", a-t-il répondu à des lecteurs du journal français Le Parisien. Il a ajouté ne pas espérer de "débouché" au conflit russo-ukrainien avant "mi-mai", tout en soulignant que le dialogue "aura été utile pour préparer la paix demain".

        Il accuse en outre le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, qui l'avait critiqué pour dialoguer avec Vladimir Poutine, d'être "un antisémite d'extrême droite, qui interdit les LGBT".

        • 23 h 33 : le Canada renforce son soutien financier à l'Ukraine

        Le Canada a prévu dans son budget, annoncé jeudi, des ressources additionnelles pour soutenir l'Ukraine, y compris un prêt au gouvernement Zelensky via le Fonds monétaire international (FMI) ainsi qu'une aide militaire supplémentaire.

        "Le Canada offrira au gouvernement ukrainien jusqu'à un milliard de dollars canadiens [730 millions d'euros, NDLR] en nouvelles ressources de prêt par l'entremise d'un nouveau compte administré pour l'Ukraine au FMI afin que le gouvernement puisse continuer à fonctionner", est-il précisé dans le Budget 2022. À cela s'ajoute également un "montant supplémentaire de 500 millions de dollars en 2022-2023 pour fournir une aide militaire supplémentaire à l'Ukraine". 

        • 23 h 08 : "Les indications de viols, de tortures, d'exécutions" en Ukraine "sont une insulte à l'humanité", dit Joe Biden

        "Les indications de viols, de tortures, d'exécutions – avec dans certains cas des corps profanés – sont une insulte à l'humanité", a déclaré Joe Biden jeudi à propos de l'Ukraine, après que l'Assemblée générale de l'ONU a écarté la Russie de son siège au Conseil des droits de l'Homme. Le président américain a, dans un communiqué, "applaudi" ce vote, estimant que "les mensonges de la Russie ne tiennent pas face aux preuves incontestables de ce qui se passe en Ukraine".

        • 22 h 36 : la situation à Borodianka, près de Kiev, "bien plus horrible" qu'à Boutcha, selon Zelensky

        La situation à Borodianka, une localité au nord-ouest de Kiev récemment reprise par les Ukrainiens aux Russes, est "bien plus horrible" qu'à Boutcha, où des massacres de civils ont été commis, a déclaré jeudi soir le président ukrainien.

        "Il y a plus de victimes" dans cette petite ville que dans celle de Boutcha, également au nord-ouest de la capitale, a ajouté Volodymyr Zelensky dans un message vidéo.

        • 22 h 25 : le Nobel de la Paix Dmitri Mouratov attaqué dans un train en Russie

        "Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal russe sur sa chaîne Telegram. "Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a déclaré Dmitri Mouratov, cité dans cette publication. "Il a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.

        🔴🇺🇦 Le Prix Nobel de la Paix Dmitri Mouratov, ex-rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, attaqué et recouvert d'un liquide rouge dans un train, selon un compte Telegram du média d'opposition russe. Menaces physiques contre les opposants à la guerre #Ukraine #Russie pic.twitter.com/kb5en19vbd

        April 7, 2022
        • 21 h 53 : l'UE propose de débloquer 500 millions d'euros de plus pour financer des armes pour l'Ukraine

        Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a proposé d'augmenter de 500 millions d'euros le financement pour fournir des armes à l'Ukraine, a annoncé jeudi le président du Conseil européen Charles Michel, exprimant son "soutien" à cette initiative.

        "Une fois rapidement approuvée, cette proposition portera à 1,5 milliard d'euros l'aide de l'UE fournie à l'Ukraine pour du matériel militaire", a tweeté le responsable qui représente les 27 de l'UE.

        • 21 h 05 : 26 corps découverts dans les décombres de deux immeubles près de Kiev

        Vingt-six corps ont été extraits par les secouristes ukrainiens des décombres de deux immeubles d'habitation bombardés à Borodianka, au nord-ouest de Kiev, a annoncé la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

        C'est "la ville la plus détruite de la région" de la capitale, a-t-elle souligné sur Facebook, ajoutant qu'"il est difficile de prévoir combien il va y avoir de morts" au total à Borodianka, où "seule la population civile a été visée".

        • 20 h 49 : l'Union européenne décide un embargo sur le charbon russe

        Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE.

        Ce paquet "très substantiel" prévoit également l'interdiction d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, à hauteur de 10 milliards d'euros, et de nouvelles sanctions contre des banques russes, selon la même source. Il avait été proposé par la Commission après la découverte de dizaines de cadavres de civils le weekend dernier à Boutcha, près de kiev.

        • 19 h 25 : le G7 annonce de nouvelles sanctions économiques et financières contre la Russie

        Les pays du G7 ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Russie, dont une interdiction de tout nouvel investissement dans des secteurs clés en réaction à "la poursuite de l'escalade de la guerre" en Ukraine.

        "Nous interdisons de nouveaux investissements dans des industries clés de l'économie russe, y compris l'énergie", indiquent les puissances du G7 dans un communiqué, qui annonce aussi "des sanctions supplémentaires contre le secteur de la défense russe" et contre des "élites" qui soutiennent la guerre décidée par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

        • 19 h 02 : les États-Unis révoquent officiellement le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie

        Par un vote au Congrès, les États-Unis ont officiellement révoqué jeudi le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie en réponse à la guerre en Ukraine, ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs contre ces deux pays.

        En coordination avec ses alliés européens, le président américain Joe Biden avait annoncé cette mesure le mois dernier afin "d'isoler davantage la Russie sur la scène mondiale", mais cette nouvelle sanction devait être validée par les élus de la Chambre et du Sénat. La mesure a bénéficié d'un fort soutien transpartisan dans les deux chambres.

        En privant la Russie de sa "clause de la nation la plus favorisée", un principe de réciprocité de base dans le libre-échange, les Occidentaux la couperaient de facto du jeu mondial du libre-échange, et se donneraient le droit de taxer lourdement les importations de produits russes.

        • 18 h 35 : le Kremlin regrette la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU

        Le Kremlin a regretté jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, avertissant que Moscou comptait "continuer à défendre ses intérêts par tous les moyens légaux".

        "Nous en sommes désolés et nous continuerons à défendre nos intérêts par tous les moyens légaux et à nous expliquer", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, sur la chaîne britannique Sky News.

        De son côté, le ministère des Affaires étrangères russe a jugé cette suspension comme "illégale et politiquement motivée, visant à punir de manière ostentatoire un État membre souverain de l'ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante", et a décidé d'une "résiliation anticipée" de ce Conseil.

        • 18 h 22 : le Kremlin reconnaît des "pertes militaires importantes" en Ukraine

        La Russie a reconnu des "pertes importantes" au sein de son armée déployée en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, sans les quantifier.

        "Nous avons subi des pertes militaires importantes", a-t-il déclaré lors d'une interview à la chaîne britannique Sky News, "c'est une immense tragédie pour nous".

        • 18 h 16 : l'Ukraine "reconnaissante" pour la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU

        L'Ukraine a déclaré jeudi qu'elle était "reconnaissante" de la décision de suspendre la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, affirmant que les "criminels de guerre" ne devraient pas y être représentés.

        "Les criminels de guerre n'ont pas leur place dans les organes de l'ONU visant à protéger les droits de l'Homme", a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.

        • 18 h 11 : Antony Blinken estime que les Russes commettent de nouvelles atrocités "en ce moment même"

        Les États-Unis estiment que la Russie continue à commettre des "atrocités" en Ukraine "en ce moment même", comme l'a laissé entendre le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à l'issue d'une réunion de l'Otan.

        Au-delà de Boutcha, localité près de Kiev où l'Ukraine et les Occidentaux accusent Moscou d'avoir commis un "massacre" de civils, "il y a beaucoup d'autres villes que la Russie a occupées et d'autres villes qu'elle occupe encore, des endroits où nous devons estimer que les soldats russes commettent davantage d'atrocités en ce moment même", a-t-il dit devant la presse à Bruxelles.

        • 17 h 56 : la présidente de la Commission européenne annonce se rendre à Kiev vendredi

        La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait vendredi à Kiev pour exprimer son "soutien indéfectible" à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe.

        "Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C'est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi)", a déclaré la dirigeante européenne lors d'une conférence de presse à Stockholm. "Je veux envoyer un message de soutien indéfectible au peuple ukrainien et son combat courageux pour nos valeurs communes", a-t-elle affirmé.

        • 17 h 50 : la Russie suspendue du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies

        L'Assemblée générale de l'ONU, composée des 193 pays membres, a suspendu jeudi la Russie de son siège au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies en raison en raison des atteintes "flagrantes et systématiques" aux droits humains et au droit international humanitaire qu'elle a commises dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine.

        En ne recueillant que 93 voix favorables, le vote a traduit un effritement de l'unité internationale face à Moscou.

        Vingt-quatre pays ont voté contre cette suspension - la deuxième de l'histoire de l'ONU après l'éviction de la Libye en 2011 -, initiée par les États-Unis. Et 58 pays se sont abstenus, mais les abstentions, un choix dénoncé par Kiev, n'étaient pas prises en compte dans la majorité des deux-tiers requise parmi les seuls votes pour et contre.

        • 16 h 18 : le chef de la diplomatie ukrainienne accuse son homologue russe d'être "complice des crimes" russes

        Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé son homologue russe Sergueï Lavrov d'être "complice des crimes" commis par l'armée russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

        "Le fait qu'il justifie les bombardements d'un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d'autres villes et villages d'Ukraine (...) le rend complice de ces crimes", a déclaré M. Kouleba lors d'une conférence de presse, après une rencontre avec les chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Bruxelles.

        • 15 h 54 : les membres de l'Otan vont renforcer leur soutien à l'Ukraine

        Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a annoncé que les membres de l'Alliance se sont accordés pour renforcer leur soutien à l'Ukraine.

        • 15 h 34 : selon la Turquie, les événements de Boutcha ont "éclipsé" les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie

        Les "images honteuses et inacceptables" des exactions commises à Boutcha et Irpin, près de Kiev, ont "éclipsé" les pourparlers initiés entre la Russie et l'Ukraine, a regretté l'un de leurs artisans, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

        "Les images de Boutcha, Irpin et d'autres régions sont inacceptables. Ces images ont éclipsé les négociations", a déclaré le chef de la diplomatie turque.

        Cependant, "la Russie et l'Ukraine semblent disposées à se réunir de nouveau à Istanbul", a assuré le ministre qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.

        • 15 h 18 : Kiev demande à l'Otan des armes "maintenant" ou "ce sera trop tard"

        L'Ukraine a besoin des armes des pays de l'Otan "maintenant", ou "ce sera trop tard", a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Bruxelles.

        "Je ne doute pas que l'Ukraine aura les armes nécessaires pour combattre. La question, c'est quand", a-t-il insisté après avoir rencontré ses homologues des pays de l'Otan, réclamant aussi avec la même urgence que les Occidentaux cessent d'acheter du pétrole et du gaz russes.

        • 15 h 15 : une enquête sur Boutcha est "la prochaine étape", selon l'ONU

        Une enquête sur les circonstances de la mort de personnes habillées en vêtements civils, retrouvées mortes à Boutcha par les autorités ukrainiennes après le retrait de l'armée russe, est "la prochaine étape", a déclaré un haut responsable de l'ONU lors d'un déplacement dans cette ville proche de Kiev.

        "Le monde est déjà profondément choqué", a affirmé Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, à un responsable de la mairie de Boutcha, assurant que "la prochaine étape est de mener une enquête".

        • 14 h 17 : Kiev appelle Moscou à "réduire son degré d'hostilité" dans les négociations

        Kiev a appelé Moscou à "réduire son degré d'hostilité" dans les négociations après que la Russie a accusé l'Ukraine de revenir sur des propositions faites durant leurs pourparlers fin mars à Istanbul.

        "Si Moscou veut montrer qu'il est prêt au dialogue, il doit réduire son degré d'hostilité", a déclaré sur Twitter un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, également membre de la délégation ukrainienne en charge des discussions avec la Russie.

        De son côté, la Russie accuse l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement.

        Mercredi, "la partie ukrainienne a présenté au groupe de négociateurs un projet d'accord dans lequel il est évident qu'elle revient sur les dispositions les plus importantes déterminées le 29 mars à Istanbul", a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

        • 13 h 52 : l'OMS dit se préparer à d'éventuelles attaques chimiques en Ukraine

        "Compte tenu des incertitudes de la situation actuelle, rien ne garantit que la guerre n'empirera pas", a souligné jeudi le directeur régional de l'OMS pour l'Europe, Hans Kluge, dans un communiqué envoyé aux journalistes présents à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

        "L'OMS étudie tous les scénarios et prépare des plans pour répondre à toutes les situations qui pourraient affecter le peuple ukrainien, des soins à apporter à un afflux massif de victimes aux conséquences d'attaques chimiques", dit-il sans autre précision.

        • 13 h 50 : Moscou accuse Kiev de "faire s'éterniser voire de faire échouer les négociations" de paix

        La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'être revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites lors de pourparlers fin mars à Istanbul, et que Moscou avait dit accueillir positivement. 

        "Cette incapacité une fois de plus à trouver un accord négocié démontre les véritables intentions de Kiev, sa ligne visant à faire s'éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées", a déclaré dans une vidéo le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

        Il a également déclaré jeudi que l'Ukraine avait présenté à la Russie un projet d'accord de paix incluant des points "inacceptables", mais que Moscou poursuivrait néanmoins les discussions et ferait pression pour satisfaire ses propres exigences, rapporte l'agence russe Interfax.

        • 13 h 40 : le G7 condamne les "atrocités" commises à Boutcha 

        Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont dénoncé dans un communiqué commun les "atrocités" commises par les troupes russes en Ukraine et promis un soutien accru militaire et financier accru à l'Ukraine.

        Les chefs de la diplomatie des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et le haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, ont déclaré, dans ce communiqué, "condamn(er) dans les termes les plus vifs les atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d'autres villes ukrainiennes".

        "Nous continuerons de lutter contre l'impunité de tous les complices de cette guerre choisie par Moscou, et notamment du régime d'Alexandre Loukachenko en Biélorussie", ajoutent-ils.

        Les ministres des Affaires étrangères du G7, qui se sont réunis ce jeudi en présence de leur homologue ukrainien Dmitro Kuleba, l'ont assuré de leur volonté commune de "fournir une assistance accrue, notamment en termes de matériel militaire et de moyens financiers" pour permettre à l'Ukraine de se défendre contre l'agression russe et de se reconstruire.

        • 13 h 33 : les députés européens plaident pour un embargo sur le gaz, pétrole et charbon russes

        Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée l'imposition d'un embargo "total et immédiat" sur les importations "de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz" russes.

        La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). "C'est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front", a commenté la présidente de l'institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.

        La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept d'accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, qui représentent 45 % du total des importations de charbon de l'UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes. Les modalités de ce 5e train de sanctions sont actuellement discutées entre les représentants des États membres.

        Le Parlement exige donc d'aller plus loin, mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25 % du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45 % du total) fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences. Le sujet doit être discuté lundi lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères.

        Avec cette résolution, les eurodéputés demandent également "d'intensifier les livraisons d'armes à l'Ukraine", ce que Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a encore réclamé jeudi lors d'un déplacement au siège de l'Otan à Bruxelles.

        • 13 h 20 : la Biélorussie veut participer aux négociations sur la "guerre" en Ukraine 

        Le président de la Biélorussie, principal allié de la Russie, a réclamé de participer aux négociations sur la "guerre" en Ukraine, utilisant le terme dont l'emploi a été banni par Moscou.

        La Russie a appelé son offensive "opération militaire spéciale" et a interdit, notamment aux médias, d'utiliser les termes de "guerre" ou d'"invasion", sous peine de lourdes peines de prison.

        Visiblement agacé de ne pas participer aux pourparlers en cours entre Moscou et Kiev, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui a prêté son territoire à l'armée russe, a martelé devoir être associé à ce processus.

        "Nous considérons cela comme une guerre qui est juste à la porte de notre pays. Et elle a des effets sérieux sur la situation en Biélorussie. C'est pourquoi, il ne doit pas y avoir d'accord dans le dos de la Biélorussie", a-t-il insisté lors d'une réunion de son conseil de sécurité. 

        Selon lui, Moscou "comprend" cette position, mais pas l'Occident, qui n'entretient presqu'aucune relation avec Minsk du fait de la répression interne massive de l'opposition et de son alliance avec la Russie.

        L'Ukraine ne veut pas de Minsk à la table des négociations, car il a laissé l'armée russe lancer son offensive sur Kiev depuis le territoire biélorusse.

        • 13 h 13 : la Russie réclame des œuvres d'art russes à la Finlande

        "L'ambassadeur de Finlande à Moscou, Antti Helantera, a été convoqué le 7 avril au ministère russe des Affaires étrangères", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué, en précisant avoir "protesté fermement" contre la saisie des œuvres d'art appartenant à des musées russes qui transitaient via la Finlande.

        La Finlande a annoncé mercredi la saisie de ces œuvres, d'une valeur dépassant les 40 millions d'euros, dans le cadre des sanctions européennes contre Moscou. Pour sa part, la diplomatie russe a dénoncé une décision "juridique arbitraire".

        "Le retour des biens culturels qui se trouvaient légalement à l'étranger dans le cadre d'une coopération entre les musées, ne peut pas faire l'objet de restrictions", insiste-t-elle.

        "Moscou s'attend à ce que les autorités finlandaises prennent le plus vite possible la décision d'assurer le retour des œuvres d'art des musées en Russie", selon la même source.

        • 13 h 06 : l'Estonie va cesser d'importer du gaz russe 

        L'Estonie cessera d'importer du gaz russe et louera à la place un terminal d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) à la Finlande d'ici à l'automne, a déclaré mardi la Première ministre Kaja Kallas, selon des propos rapportés par l'agence de presse BNS.

        "Nous devons cesser d'acheter du gaz au régime de Poutine, qui utilise cet argent dans la guerre contre l'Ukraine, le plus tôt possible", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Tallinn.

        >> À lire aussi : Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l'autonomie énergétique

        Le gouvernement estonien, qui dit vouloir acheter 1 térawattheure d'approvisionnement, n'a toutefois pas fixé de date pour la fin des importations de gaz en provenance de Russie. Son voisin lituanien a annoncé samedi dernier qu'il n'importerait plus de gaz russe.

        • 12 h 54 : le G7 réclame la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

        Les pays du G7 ont demandé jeudi la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, dans une déclaration commune.

        "Nous sommes convaincus que le moment est venu de suspendre l'adhésion de la Russie au Conseil des droits de l'Homme", proposition qui sera soumise au vote jeudi de l'Assemblée générale de l'ONU, indiquent les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7. 

        Ils promettent en outre que les auteurs du massacre de Boutcha "devront rendre des comptes et seront poursuivis". 

        Les États-Unis et le Royaume-Uni avaient réclamé lundi la suspension de la Russie de cette instance internationale, en réponse "aux images de Boutcha", où ont été retrouvés de nombreux cadavres après le départ des forces russes. L'Assemblée générale de l'ONU doit procéder au vote à 14 h GMT.

        • 12 h 39 : Volodymyr Zelensky demande le "soutien de la Grèce" pour aider Marioupol

        "Marioupol a besoin d'un soutien imminent", notamment par l'aide humanitaire, "les Russes l'attaquent avec des forces terrestres, aériennes et maritimes (...) mais avec le soutien de la Grèce, nous allons gagner", a affirmé le président ukrainien, invité à parler devant le Parlement par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

        "Je vous exhorte à utiliser votre influence en tant que membre de l'UE pour mieux organiser tout sauvetage pouvant être effectué à Marioupol", a-t-il souligné.

        Il a évoqué la "coexistence paisible", avant la guerre, entre les Ukrainiens et la communauté grecque de Marioupol, ville industrielle au bord de la mer Noire, où sont restés quelque 100 000 habitants malgré les combats.

        "La grande majorité des bâtiments ont été détruits (...) les Russes ont attaqué les civils, il faut les arrêter", a dit le président ukrainien réitérant son appel à la communauté internationale à "arrêter les barbares".

        Le président ukrainien a également appelé à interdire "l'accès des tankers ayant des intérêts russes aux ports européens", et a exhorté à "fermer la porte" du système financier international aux banques russes.

        Le président ukrainien a été chaleureusement applaudi par les parlementaires grecs réunis pour l'écouter. Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, avait déjà proposé il y a deux semaines d'acheminer une aide humanitaire à Marioupol.

        • 11 h 52 : pour Moscou, le soutien militaire américain à l'Ukraine "ne contribuera pas au succès des pourparlers"

        La Russie a déclaré que la décision américaine de continuer à fournir des armes et un soutien militaire à l'Ukraine pourrait compromettre les chances de réussite des négociations de paix entre Moscou et Kiev.

        Envoyer des "armes en Ukraine ne contribuera pas au succès des pourparlers russo-ukrainiens", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d'une conférence avec des journalistes, ajoutant que cela aurait "très probablement un effet négatif".

        Dmitri Peskov a, par ailleurs, fait savoir qu'une décision sur la participation du président russe, Vladimir Poutine, au sommet du G20 en octobre serait prise en fonction de l'évolution des événements.

        Plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, se sont exprimés en faveur d'une exclusion de la Russie du groupe des vingt pays aux économies les plus développées en raison de l'invasion de l'Ukraine.

        • 11 h 38 : "dernière chance" de partir pour les habitants de l'Est 

        Les jours à venir seront pour les civils de l'est de l'Ukraine "la dernière chance" d'évacuer la région, ont averti les autorités locales sur fond de crainte d'une offensive majeure de l'armée russe.

        "Les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir. Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu ennemi", a averti sur Facebook le gouverneur de la province, Serguiï Gaïdaï, indiquant que les Russes "étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie".

        "N'hésitez pas à évacuer", a-t-il martelé, après avoir assuré plus tôt sur Telegram que les autorités "n'autoriseront pas de deuxième Marioupol", en référence à cette ville portuaire du sud de l'Ukraine assiégée et dévastée par l'armée russe depuis fin février.

        La situation à Roubijne et Popasna, deux villes de la région de Lougansk, "se déteriore", a-t-il ajouté. "Les évacuations sont compliquées" et "il n'y a pas un hôpital de la région qui soit toujours intact".

        "Nous sortirons des gens par autocars jusqu'au dernier jour, jusqu'à ce que les Russes lancent une attaque", a-t-il toutefois dit.

        • 11 h 12 : Moscou interdit Google de diffuser de la publicité pour ses plateformes en Russie

        Le gendarme russe des télécommunications a annoncé jeudi interdire à Google de faire sa publicité en Russie, accusant sa plateforme YouTube de diffuser de fausses informations sur les forces russes engagées en Ukraine.

        Moscou a engagé une répression tous azimuts pour juguler la diffusion d'informations ne correspondant pas à la ligne officielle. 

        "YouTube est devenu une plateforme clé pour la diffusion de 'fakes' sur l'opération militaire spéciale sur le territoire de l'Ukraine, discréditant les forces armées russes", indique Roskomnadzor, qui reproche aussi au site de publier les contenus d'"extrémistes" ukrainiens.

        Il l'accuse encore de censurer les médias d'État russes, dont les chaînes YouTube ont été fermées. En conséquence, Google n'aura plus le droit "de faire la réclame de Google LLC" et de ses plateformes en Russie. 

        Par ailleurs, les moteurs de recherche russes devront indiquer que Google et ses filiales violent la loi russe lorsqu'une recherche est effectuée sur leurs noms.

        • 10 h 51 : à Marioupol, le quotidien des enfants sous les bombes

        À cause de l'offensive prévue à l'est de l'Ukraine par les Russes, la population craint que les villes du Donbass ressemblent à Marioupol. Bombardée sans relâche depuis 43 jours, la ville du sud de l'Ukraine abrite encore quelques survivants, dont des enfants. Ils ont appris à vivre terrés et au rythme des bombes

        • 10 h 30 : l'Ukraine accuse la Hongrie d'"aider Poutine" 

        Kiev a accusé jeudi la Hongrie d'"aider Poutine" dans la guerre contre l'Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l'Union européenne.

        "Budapest est passé à l'étape suivante : aider Poutine à continuer son agression contre l'Ukraine", a fustigé dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, estimant que la Hongrie "détruisait l'unité de l'UE" avec cette position.

        Kiev "analyse les déclarations hongroises se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles comme une position inamicale contre notre État", a-t-il appuyé, jugeant en outre "cynique" la proposition hongroise d'organiser des discussions de paix russo-ukrainiennes à Budapest. 

        "Si la Hongrie veut vraiment mettre un terme à la guerre, voilà ce qu'elle doit faire: arrêter de détruire l'unité de l'UE, soutenir de nouvelles sanctions contre la Russie, aider militairement l'Ukraine", a-t-il ajouté. "Et non pas créer des sources supplémentaires de financement pour la machine militaire russe"

        • 10 h 09 : Paris convoque l'ambassadeur de Russie en France

        L'ambassadeur de Russie en France a été convoqué jeudi matin au Quai d'Orsay, annonce le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter.

        "Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Boutcha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie", écrit le ministre.

        "Nous continuerons à lutter contre toutes les manipulations russes de l'information sur la guerre en Ukraine", poursuit-il.

        Face à l'indécence et la provocation de la communication de l'ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j'ai décidé la convocation au Quai d'Orsay ce matin de l'Ambassadeur de Russie.

        April 7, 2022
        • 10 h 05 : l'Autriche expulse à son tour quatre diplomates russes

        "Le ministère autrichien des Affaires étrangères révoque le statut diplomatique de trois membres de l'ambassade de Russie à Vienne et d'un membre du consulat général de Russie à Salzbourg", a indiqué une porte-parole dans un communiqué transmis à l'AFP. 

        "Ces personnes ont commis des actes incompatibles avec leur statut diplomatique et sont invitées à quitter le territoire au plus tard le 12 avril", a-t-elle ajouté. 

        De nombreux pays européens comme la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Slovénie ou la Grèce ont massivement expulsé des diplomates russes depuis lundi. 

        Ces expulsions interviennent alors que les Occidentaux affichent leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des Russes qui desserrent l'étau sur la capitale.

        • 9 h 12 : Shell prévoit jusqu'à 5 milliards de dépréciations et charges liées à la Russie

        Le géant pétrolier britannique Shell a prévenu jeudi que son retrait d'activités en Russie dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine allait entraîner 4 à 5 milliards de dollars de dépréciations et charges dans ses résultats du premier trimestre, qui seront publiés le 5 mai.

        "Shell n'a pas renouvelé ses contrats de plus long terme pour le pétrole russe" mais le groupe est en revanche "légalement obligé de prendre livraison du brut acheté dans le cadre de contrats qui ont été signés avant l'invasion" russe en Ukraine, a précisé l'entreprise dans un communiqué.

        Le groupe avait annoncé fin février se séparer de ses parts dans plusieurs projets avec le géant gazier russe Gazprom, des actifs évalués à 3 milliards de dollars fin 2021 et qui avaient généré un bénéfice ajusté de 700 millions de dollars l'an dernier.

        • 9 h 09 : l'UE pourrait annoncer jeudi ou vendredi de nouvelles sanctions contre la Russie 

        L'Union européenne pourrait s'accorder jeudi ou vendredi sur un cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie, a déclaré jeudi le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.

        "Cet après-midi, peut-être, ou demain au plus tard", a déclaré le chef de la diplomatie européenne à son arrivée à une réunion de l'Otan.

        Les diplomates de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'accorder mercredi sur cette nouvelle série sanctions que la Commission européenne a proposées mardi.

        Par ailleurs, onze États membres ont plaidé jeudi pour que l'UE "avance avec détermination vers la transition verte", ce qui permettrait de réduire la dépendance européenne à l'égard des énergies fossiles russes. Cette déclaration commune, à l'initiative du Danemark, a été signée par l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, la Finlande,l'Irlande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède.

        Le ministre danois du Climat, Dan Jorgensen, a précisé que ces pays appelaient à une "nouvelle voie verte vers l'indépendance de l'Union européenne à l'égard des énergies fossiles russes, aussi rapidement que possible."

        • 8 h 56 : à Kharkiv, les quartiers nord sont des "spectacles de désolation"

        Une pluie de bombes s'abat sur Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, alors que les forces russes concentrent leurs efforts sur l'est du pays. Les explosions ont ravagé les quartiers nord de la ville, décrits comme des "spectacles de désolation" par notre envoyé spécial à Kharkiv, Roméo Langlois.

        • 7 h 50 : l'Ukraine demande à l'Otan de lui fournir plus d'armes

        "Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées", a plaidé jeudi Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à son arrivée au siège de l'Otan à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des pays de l'Alliance atlantique. 

        "L'Ukraine a le droit de se défendre. Nous allons écouter les besoins que va nous soumettre Dmytro Kuleba et discuter comment répondre", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

        "Nous avons besoins d'avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne", a insisté le ministre ukrainien.

        "J'appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l'Ukraine tout ce dont elle a besoin", a-t-il insisté.

        • 7 h 45 : Kiev appelle les civils à fuir "avant qu'il ne soit trop tard"

        Alors que la Russie prépare une grande offensive à l'est de l'Ukraine, Kiev a demandé aux habitants de quitter le plus vite possible le Donbass. 

        Pour Sylvain Rousseau, notre envoyé spécial à Lviv, où des milliers d'Ukrainiens ont trouvé refuge, cet appel des autorités vise à éviter, "avant qu'il ne soit trop tard", que les civils soient pris au piège des bombardements. 

        • 7 h 32 : Washington resserre l'étau économique sur Moscou

        Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières contre la Russie, qu'ils qualifient de "dévastatrices" et qui visent notamment les grandes banques et les filles du président russe Vladimir Poutine.

        Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s'effondrer de quelque 15 % cette année. Les précisions de notre correspondante à Washington, Sonia Dridi.

        • 6 h 47 : l'ONU va voter sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme

        L'Assemblée générale des Nations unies doit voter jeudi sur une proposition soumise par les États-Unis concernant la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme en raison de rapports faisant état de "violations et d'abus flagrants et systématiques des droits de l'Homme" par les forces russes en Ukraine.

        Un vote réunissant une majorité des deux tiers des 193 États membres de l'Assemblée générale de l'ONU, qui siège à New York, peut suspendre un pays du Conseil des droits de l'Homme pour atteintes graves et systématique aux droits humains.

        Les diplomates occidentaux sont convaincus de bénéficier d'un soutien suffisant pour parvenir à l'adoption d'une résolution visant à suspendre Moscou de l'instance onusienne basée à Genève.

        Un projet de résolution fait part de "graves préoccupations concernant la crise humanitaire et (le respect des) droits humains en Ukraine", particulièrement après les rapports d'abus des droits de l'homme par la Russie.

        • 6 h 30 : l'Est ukrainien se prépare à de violents combats

        Les forces russes ont bombardé mercredi plusieurs localités dans l'est de l'Ukraine, dont Severodonetsk ou Rubizhne, faisant au moins un mort, a dénoncé mercredi soir le gouverneur de la région de Louhansk encore sous contrôle ukrainien, Serguiï Gaïdaï.

        "Je demande aux gens d'évacuer, parce que nous voyons clairement qu'avant de passer à l'offensive totale, l'ennemi va juste détruire complètement tous ces endroits", a-t-il déclaré, interrogé par une chaîne de télévision ukrainienne. "S'il vous plaît, partez" pendant qu'il en est encore temps, a-t-il insisté.

        La vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk, a également lancé depuis Kiev mercredi un appel aux habitants de l'est du pays à évacuer la région "immédiatement", en raison des craintes d'une offensive majeure de l'armée russe sur le Donbass (est) dont la Russie a désormais fait sa cible numéro un.

        Avec AFP

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        Guerre en Ukraine : les très discrètes filles de Vladimir Poutine dans le viseur des Occidentaux

        Publié le : 07/04/2022 - 14:05

        FRANCE 24 Suivre

        Les États-Unis ont annoncé mercredi une nouvelle volée de sanctions économiques et financières qu'ils qualifient de "dévastatrices" contre la Russie, visant notamment les deux filles du président russe, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, soumises désormais à un gel de leurs avoirs dans le pays. Une sanction inédite dans l'entourage immédiat de Vladimir Poutine.

        Les États-Unis ont voulu frapper fort. Washington a franchi un cap en sanctionnant, pour la première fois, la famille du maître du Kremlin. La Maison Blanche a annoncé, mercredi 6 avril, un nouveau train de sanctions à l'encontre de la Russie, visant notamment des banques et des élites du pays, mais aussi l'entourage du président russe Vladimir Poutine, en imposant des sanctions contre les filles de ce dernier, en raison des "atrocités en Ukraine" après l'invasion russe. Leurs avoirs sont gelés et elles n'ont plus accès au système financier américain.

        Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, âgées d'une trentaine d'années, sont issues du mariage de Vladimir Poutine avec Lioudmila Poutina, dont le président russe a annoncé qu'il divorçait en 2013. 

        >> À lire aussi : "Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes"

        L'aînée, Maria Vorontosa, est sanctionnée pour son rôle dans Nomenko, une importante société de projets d'investissement dans le secteur de la santé qui procure "des sources substantielles de revenus" au gouvernement russe, selon le document.

        Sa sœur, Katerina Tikhonova, dirige un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes, fondé par des compagnies dont les dirigeants "sont des membres du cercle d'oligarques proches" de Poutine, selon la même source.

        Des oligarques russes aux filles de Poutine 

        Les deux filles du président russe Vladimir Poutine sont toujours restées à l'écart de la sphère publique, et on ne sait que peu de choses à leur sujet.

        Le Trésor américain a identifié les deux femmes comme Katerina Tikhonova, "une dirigeante de la tech qui soutient (...) l'industrie de défense russe", et Maria Vorontsova, qui dirige un programme de recherche en génétique financé par l'État russe et "supervisé personnellement par Poutine".

        Selon un haut responsable américain, Washington est convaincu que des "actifs de Poutine sont cachés à travers des membres de sa famille".

        >> À voir : "Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir"

        La biographie officielle du président russe sur le site du Kremlin affirme que sa fille Maria est née en 1985 avant que la famille ne déménage à Dresde, en Allemagne de l'Est, où Vladimir Poutine était envoyé comme agent du KGB.

        Sa seconde fille, Katerina, est née l'année suivante dans cette ville. La seule photo des deux femmes les montre en petites filles avec des rubans dans leurs tresses blondes.

        À travers quelques rares remarques au fil des ans, Vladimir Poutine révèle que ses filles ont reçu leur éducation supérieure en Russie, parlent plusieurs langues européennes et vivent en Russie.

        Mais le grand public ne connaît que peu de choses à leur sujet au-delà de ces quelques informations, le Kremlin ayant gardé la vie de famille de Vladimir Poutine résolument en dehors de la sphère publique.

        Endocrinologue et mathématicienne

        Selon certains médias russes, Maria Vorontsova est une endocrinologue travaillant au sein d'une grande entreprise de recherche médicale focalisée sur les traitements contre le cancer et qui possède des liens avec l'État russe.

        Les médias russes ont également identifié Katarina Tikhonova comme une mathématicienne qui dirige une fondation scientifique et technologique affiliée à la principale université d'État de Russie.

        Elle est également danseuse professionnelle de rock'n'roll acrobatique, ayant participé à de prestigieuses compétitions internationales, selon ces mêmes médias.

        Des vidéos issues de ces tournois la montrent vêtue de costumes scintillants, prenant notamment appui sur les mains de son partenaire avant d'être catapultée dans les airs pour un retourné acrobatique.

        Lors d'une conférence de presse en 2019, Vladimir Poutine avait refusé de répondre directement à une question sur l'influence grandissante de ses filles en affaires et leurs liens avec l'État.

        Le président russe ne reconnaissait pas en outre que Maria Vorontsova et Katarina Tikhonova étaient ses filles, les désignant simplement comme des "femmes".

        Plusieurs années plus tôt, lors d'une autre conférence de presse, Vladimir Poutine avait pourtant affirmé être "fier d'elles".

        "Elles continuent d'étudier et de travailler", avait-il dit, avant d'ajouter qu'elles n'étaient "impliquées dans aucune activité d'affaires" ni "en politique".

        En 2020, à l'occasion d'une interview, le président russe affirmait qu'il ne voulait pas partager d'informations sur sa famille, en raison de "problèmes de sécurité", précisant tout de même qu'il avait des petits-enfants, sans pour autant donner leur nombre.

        "J'ai des petits-enfants, je suis heureux. Ils sont très bons, tellement gentils. J'apprécie de passer du temps avec eux", déclarait alors Vladimir Poutine.

        Avec AFP 

         

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        Sanctions contre la Russie : l'UE peut-elle se passer du charbon russe ?

        PRIX DU PÉTROLE

        Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

        L'Humanité

        Dayan dépoussière son divan

        Prescription culture

        Télévision Le psychanalyste incarné par Frédéric Pierrot reprend du service auprès de nouveaux analysants qui doivent faire face aux conséquences de la pandémie de Covid.

        Grégory Marin

        Depuis la fin de la première saison, cinq années ont passé. Si le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015 cogne encore à bas bruit dans la conscience française, un autre est venu le concurrencer : la pandémie de Covid et ses conséquences, au premier rang desquelles le confinement.

        Philippe Dayan (Frédéric Pierrot), après son divorce, doit affronter un procès à la suite de la mort d’Adel Chibane (Reda Kateb), le policier qu’il suivait en 2015, parti combattre Daesh en Syrie. Un contexte particulier pour recevoir de nouveaux analysants : Lydia (Suzanne Lindon), étudiante qui nie son cancer ; Inès (Eye Haïdara), avocate qu’il avait suivie des années auparavant, avec un difficile rapport à la famille ; Alain (Jacques Weber), chef d’entreprise poursuivi par la justice… Outre l’affaire Chebane, le lien avec la première saison passe par le jeune Robin (Aliocha Delmotte), qui accepte mal la séparation de ses parents Léonora et Damien (Clémence Poésy et Pio Marmaï). Pour faire face à cette patientèle qui réveille ses propres questionnements, il fait appel à Claire (Charlotte Gainsbourg), une consœur qui va le bousculer dans ses convictions.

        Le fond ne change pas : il s’agit de questionner l’intime à partir d’un traumatisme partagé. « On ne peut pas aller voir son père à l’Ehpad, on ne peut pas prendre l’avion… C’est une série sur ce qui nous empêche », explique Éric Toledano, qui assure avec Olivier Nakache la cohérence de la série, dont la réalisation est tournante : Agnès Jaoui, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Emmanuel Finkiel… « On a de la chance de les avoir », insiste le duo, qui réalise aussi quelques épisodes.

        « J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse »

        Cette saison voit aussi s’installer de nouveaux acteurs face à Frédéric Pierrot. Jacques Weber, « séduit » par un texte « fort et intelligent », mais aussi par ce duo qui fonctionne : « Si Frédéric n’est pas là, je ne suis pas là », avance-t-il… avant de lâcher : « J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver en analyse. » Même sensation pour Suzanne Lindon, « portée », dit-elle, par « l’écoute et le regard de Frédéric ». Eye Haïdara a carrément « abordé le tournage comme une thérapie »  ! « J’ai appris à vivre avec le personnage (mais) je n’ai eu le sentiment de pouvoir le jouer qu’à la fin du tournage. D’ailleurs, on a retourné la première scène après coup. »

        Sans doute ne faut-il pas exagérer le côté cathartique de la série, prévient son acteur principal : « Je ne suis pas sûr que Dayan soit un bon praticien. C’est le héros de la série, mais je trouve normal de s’interroger sur sa pratique. Cette question, le public va se la poser. » D’où l’importance du personnage de Claire, approchée par Dayan pour devenir sa superviseuse, et qui préférera entamer avec lui une analyse. Une opposition forte, mais volontairement éloignée de celle qu’il avait avec Esther (Carole Bouquet) dans la première saison : « On ne voulait pas refaire le match de la saison 1 », assure Clémence Madeleine-Perdrillat, scénariste. Mêmes ingrédients, mais recette revisitée. La marque des grands chefs ?

        Séries téléviséesArtecharlotte gainsbourgjacques weber
        BBC

        SANS TITRE

        The death toll in Kramatorsk has now risen to 40, according to the city's mayor.

        Speaking on Newshour, on the BBC World Service, Mayor Oleksander Honcharenko said 40 people had now died, including 10 children after a "huge rocket" hit the city's train station earlier.

        "It happened at 10:30am, at that time we had about 4,000 people on the railway station, waiting for the first train," he said.

        He added that he was certain it was a Russian rocket, and that there were no Ukrainian military targets around the station where the rocket hit.

        It remains unclear whether the train station was the intended target of the missile, or who exactly is responsible for the attack.

        Montenegro has imposed unspecified sanctions on Russia, according to an announcement by the country's deputy prime minister.

        Writing on Twitter on Friday, Dritan Abazovic said: "[The Montenegrin government] has adopted restrictive measures in response to Russia's war of aggression against Ukraine.

        "Thankful to all the ministers for their cooperation."

        Montenegro is a Nato member and a candidate for EU membership, but had previously appeared reluctant to introduce sanctions.

        The country attracts a significant amount of investment and tourism from Russia, and many wealthy Russians also have property or keep yachts there.

        Montenegro had earlier closed its airspace to Russian planes, and on Thursday expelled four Russian diplomats for violations of diplomatic norms.

        On Monday, the US ambassador to the country called on its government to implement all the sanctions imposed by the EU.

        UK officials have condemned the strike that hit the packed Kramatorsk train station killing dozens, according to Ukrainian officials.

        Defence Secretary Ben Wallace said the striking of civilians and critical infrastructure "is a war crime" and said precision missiles were aimed at people trying to seek humanitarian shelter.

        Foreign Secretary Liz Truss said she was "appalled" by the attack and reiterated that the "targeting of civilians is a war crime".

        "We will hold Russia and Putin to account," she added.

        Russia has denied carrying out a targeted strike.

        Joe Inwood

        Reporting from Kramatorsk railway station

        Just a few hours after the attack and the clear-up operation is already well under way.

        The dozens of bodies that were clearly visible in the gruesome videos of the aftermath are gone. Only a few patches of blood remain. Most of the luggage has been removed too, a sign of journeys to safety that ended in tragedy.

        The once busy station is almost entirely deserted now, save for a few police officers and the workmen boarding up the broken windows.

        There are four burned-out cars in front of Kramatorsk railway station, but step a few dozen metres away from the building and you see a far more remarkable sight.

        The back half of a missile lies embedded in the earth. On its side are written the words "for children".

        There are conflicting reports about where the missile came from and whether the train station was its intended target. What we do know is that, once again, it is Ukrainian civilians, including children, who have paid the price.

        The BBC's Joe Inwood has arrived at the scene of the station blast in Kramatorsk and has just sent these photos of a missile and burned out cars.

        We'll bring you more from him as soon as we get it.

        EU and US leaders have been responding to the strike at Kramatorsk railway station this morning, where the latest estimate from Ukraine is at least 39 people have been killed and many more injured.

        President of the European Council, Charles Michel, said it was "horrifying" to see the missile hit one of the main stations used by civilians evacuating the region.

        EU foreign policy chief, Josep Borrell, strongly condemned this morning's attack and called it "yet another attempt to close escape routes for those fleeing this unjustified war".

        And a White House spokeswoman decried the "horrific and devastating images" of the attack in an interview with CNN, cited by Reuters.

        Elsewhere in Ukraine, the governor of the Sumy region in the north-east of the country says the Ukrainian military has regained full control of the area.

        Dmytro Zhyvytskyy wrote on social media that Russian forces had withdrawn from Sumy but he warned residents against returning before mines were cleared.

        The city, which is close to the Russian border, was the scene of heavy bombardment and fighting early in the invasion.

        Britain's Ministry of Defence said this morning that Russian forces have now fully withdrawn from northern Ukraine.

        The remnants of one of the missiles dropped near Kramatorsk station appears to have the words "for the children" written on it in Russian.

        The phrase - "za detei" in Russian - suggests it was fired in support of children, or in retaliation to an attack on children, rather than aimed at children.

        Ukrainian officials say the railway station strike in Kramatorsk has killed at least 39 people including four children. The station was being used to evacuate civilians from the Donbas region in eastern Ukraine, where fighting has intensified in recent days.

        The European Union has agreed further sanctions targeting Russia.

        The EU says this fifth package of "restrictive measures" is aimed at ramping up economic pressure on the Kremlin and aims to "cripple its ability to finance its invasion of Ukraine".

        The latest sanctions package includes:

        Additional sanctions are being considered by the EU, including targeting oil imports and transaction methods. The EU has said reducing its dependency on Russian energy imports is a priority.

        Thousands of people - most of them women and children and the elderly - were at the railway station in Kramatorsk when it was hit by rockets, the city's mayor Oleksander Honcharenko has said.

        The station, which lies in eastern Ukraine, was being used to evacuate civilians from the Donbas region in the east.

        These were the scenes at Kramatorsk train station earlier in the week as people waited for trains. Russia is believed to be stepping up its offensive in Donbas as it withdraws from the north.

        Russia has denied involvement in the strikes on the railway station in Kramatorsk.

        The country's defence ministry said accusations that Russia had attacked the station were "a provocation" and "absolutely untrue".

        Moscow has issued similar denials in recent days as evidence has emerged of attacks on civilians around the capital Kyiv.

        The war in Ukraine has rattled grain and vegetable oil markets, causing world food prices to jump to a new record high in March, the UN Food and Agriculture Organization (FAO) says.

        Ukraine and Russia are major exporters of basic foodstuffs, and the war has hit crop production, driving up prices.

        Some 30% of the world's wheat comes from Ukraine and Russia, and the conflict has affected exports.

        Russia also produces enormous amounts of nutrients, like potash and phosphate - key ingredients in fertilisers, which enable plants and crops to grow.

        Thirty-nine people were reportedly killed after two rockets hit Kramatorsk train station, according to the region's governor.

        Writing on Telegram, Pavlo Kyrylenko said the death toll had risen to 39, and that 87 people had also been wounded.

        He added that many had suffered serious wounds.

        There are differing figures emerging from Ukraine about the total number wounded in the attack, with President Zelensky saying around 300 were injured.

        Kyrylenko said that despite the bombardment, evacuations from the region would continue.

        UK Home Secretary Priti Patel has apologised "with frustration" for visa delays that have prevented thousands of Ukrainian refugees entering the UK.

        Just a quarter of the 40,900 people who have successfully applied have reached the UK.

        Of those, only 1,200 people have arrived under the Homes for Ukraine scheme, which allows people to sponsor refugees.

        The programme's been criticised for the amount of bureaucracy involved in making an application, forcing some to make alternative arrangements.

        Patel told BBC News: "I'll be very candid, it has taken time. Any new scheme takes time, any new visa system takes time."

        The Refugee Council charity has accused the government of "choosing control over compassion".

        Read more on the home secretary's apology and refugee figures here.

        Two children have reportedly died in the strike on Kramatorsk railway station, according to the chairman of Ukraine's state railway company.

        Writing on Telegram, Oleksandr Kamyshin said that according to operational data, at least two children had died during the attack.

        Some images coming in from Kramatorsk rail station, independently verified by the BBC, show the devastation after this morning's attack.

        Train company officials say at least 30 have been killed and 100 injured in the attack.

        Ukraine's President Volodymyr Zelensky has condemned the attack on the Kramatorsk train station, where around 30 people are believed to have been killed.

        Writing on Instagram, Zelensky said: "Lacking the strength and courage to stand up to us on the battlefield, they are cynically destroying the civilian population.

        "This is an evil that has no limits. And if it is not punished, it will never stop."

        Some more details now from Kramatorsk, where the state rail company says at least 30 people were killed this morning in a missile strike at the town's train station.

        Nathan Mook, chief executive of the World Central Kitchen charity, was at the station just moments before the attack and spoke to the BBC about what he witnessed.

        "We were driving by the station over an overpass, we could see well over a thousand people. It was crowded, just like it was yesterday and the day before," he said.

        Mook says he then heard the sound of five to 10 explosions "two minutes after we had driven by".

        "You feel it before you hear it. The explosion rattles you on the inside."

        "One of our guys at the [food] warehouse said he had seen Ukrainian air defences intercept one of the rockets. These were missiles."

        After driving back to the site of the attack, Mook describes a scene of devastation: "The remnants of one of the missiles in the parking lots, blown out windows, a couple [of] dozen casualties."

        "Emergency crews were on the ground very quickly, tending to people that were injured and had been killed," he added.

        Mook posted the video below yesterday, which gives some sense of the crowds at the station.

        The UK has imposed sanctions on Russian President Vladimir Putin's two adult daughters.

        His daughters' names - Katerina Vladimirovna Tikhonova and Maria Vladimirovna Vorontsova - have now been added to the UK's sanctions list.

        It is part of a "coordinated" effort with the US, who has already imposed sanctions on the two women.

        The UK government has also imposed sanctions on Russian foreign minister Sergei Lavrov's daughter, Yekaterina Sergeyevna Vinokurova.

        In a Foreign Office press release, the UK government said it was further targeting the "lavish lifestyles of the Kremlin's inner circle", with travel bans and asset freezes imposed on the three.

        According to the UK government, more than £275bn of Putin's war chest has now been frozen by co-ordinated UK and international sanctions in recent weeks.

        It added that Russia is heading for the deepest recession since the collapse of the Soviet Union as sanctions hit President Putin's ability to wage war in Ukraine.

        Paul Adams

        BBC diplomatic correspondent

        This is Olaf Scholz’s first visit to London since being appointed German chancellor last year. In his brief time in office, dominated by events in Ukraine, he’s already presided over a sea change in Germany’s approach to Russia.

        He’s sharply increased defence spending, gone along with EU sanctions and agreed to supply Ukraine with weapons. But in Boris Johnson, he’ll meet a man who wants him to go further and faster.

        Germany has just agreed to the latest round of EU sanctions, which includes a ban on the import of Russian coal, but Johnson will be urging the chancellor to speed up moves against Russian gas and oil.

        That’s a much tougher prospect. Germany depends on Russia for a quarter of its energy needs. Weaning itself off that kind of dependence, Berlin says, cannot happen overnight without wrecking the German economy.

        BBC

        Ukraine War: Kremlin spokesman Peskov admits 'significant' Russian losses

        Russia has admitted suffering "significant losses of troops" in Ukraine, as the invasion enters its 44th day.

        Presidential spokesman Dmitry Peskov told British channel Sky News the casualties were "a huge tragedy for us".

        He said he hoped Moscow would reach its war goals "in the coming days".

        Mr Peskov's comments followed Russia's expulsion from the United Nations Human Rights council on Wednesday.

        Some 93 of the 193 members of the UN General Assembly voted in favour of the diplomatic rebuke, which followed allegations of mass human rights abuses by Russian troops in the formerly occupied town of Bucha in northern Ukraine. Moscow announced its resignation from the council in response.

        The body expressed its "grave concern at the ongoing human rights and humanitarian crisis", and Ukraine's President Volodymyr Zelensky accused Russia of further atrocities in Borodyanka, a town near the capital Kyiv.

        Mr Peskov denied any suggestion that Russian troops were responsible for executions in the town of Bucha and told the broadcaster that "we're living in days of fakes and lies". He baselessly claimed that images of civilians murdered in the town were staged.

        However, his admission that Russia has suffered significant casualties is striking. On 25 March, Russia's Ministry of Defence said 1,351 of its soldiers had been killed in combat. Ukraine puts the Russian deaths at almost 19,000.

        Neither Russia nor Ukraine's estimates of Russian losses can be independently verified - and analysts have cautioned that Russia may be downplaying its casualty rate, while Ukraine could be inflating it to boost morale. Western leaders believe that between 7,000 and 15,000 Russian soldiers have been killed.

        Mr Peskov, who has served as Russian President Vladimir Putin's spokesperson since 2000, also claimed that Russia is searching for ways to end the war.

        "Our military are doing their best to bring an end to that operation," he said. "And we do hope that in coming days, in the foreseeable future, this operation will reach its goals or will finish it by the negotiations between Russian and Ukrainian delegation."

        Russia has pulled troops away from Kyiv and shifted most of the focus of its war to eastern Ukraine - but the fighting shows no signs of ending.

        Ukraine's deputy prime minister has urged Ukrainians living in the east to flee while they still can, and the intensity of the shelling there is already hampering evacuations.

        On Thursday, Western nations imposed further sanctions on the Russian economy in retaliation for alleged war crimes in Ukraine.

        The US Senate voted unanimously to remove Moscow's "most favoured nation" trade status, opening the door to damaging new tariffs and import controls on products like platinum, chemicals, iron and steel.

        And the EU agreed to gradually impose a ban on imports of Russian coal, worth around $4bn (£3.3bn) a year to the Russian economy, over the next 120 days.

        Speaking to Russia's parliament, the state Duma, Prime Minister Mikhail Mishustin admitted that the cumulative impact of extensive sanctions means the country is facing its worst economic outlook in decades.

        "No doubt, the current situation could be called the most difficult in three decades for Russia," he said. "Such sanctions were not used even in the darkest times of the Cold War."

        But he claimed that the impact of Western sanctions has been limited, telling MPs that the "financial system, the lifeblood of the entire economy, has held up".

        After collapsing to a historic low at the end of February, Russia's currency the rouble has rebounded to its pre-war level.

        Ukraine's President Zelensky has renewed his calls for fresh supplies of heavy weapons from the West, saying his forces need "weapons which will give it the means to win on the battlefield and that will be the strongest possible sanction against Russia".

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        Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura

        Publié le : 07/04/2022 - 16:53

        FRANCE 24 Suivre

        L'émissaire de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a demandé jeudi un accès "impératif" à la localité de Moura (centre) où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'un massacre fin mars. Face aux accusations d'exactions sur des civils commises, la justice militaire malienne a annoncé mercredi soir l'ouverture d'une enquête.

        L'émissaire de l'ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a réclamé, jeudi 7 avril, au gouvernement malien d'autoriser un accès "impératif" à la localité de Moura (centre) où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'un massacre fin mars.

        "La mission [Minusma, NDLR] a cherché à accéder à la zone et a pu effectuer un survol de reconnaissance le 3 avril", a-t-il dit lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais "l'autorisation de déploiement d'une mission intégrée n'a, jusqu'à présent, pas été autorisée malgré un engagement important auprès des autorités nationales", a déploré l'émissaire.

        "Si l'annonce, hier soir [mercredi], par le procureur du tribunal militaire de Mopti de l'ouverture d'une enquête, y compris le déploiement sur le terrain du personnel requis, est une initiative bienvenue, il est impératif que les autorités maliennes apportent la coopération nécessaire à ce que la Minusma ait accès au site des violations alléguées, conformément à son mandat", a souligné El-Ghassim Wane.

        "Plus généralement sur les droits humains, la Minusma a ouvert 17 enquêtes sur des allégations d'attaques aveugles contre des civils, d'arrestations extrajudiciaires, de mauvais traitements, de disparitions forcées et d'exécutions extrajudiciaires dans le centre du Mali depuis le début de cette année", a aussi déclaré l'émissaire.

        >> À lire aussi, le décryptage France 24 : Massacres à Moura dans le centre du Mali, les dessous d'une opération militaire

        "Nous finalisons actuellement une mise à jour sur la situation des droits humains qui couvrira la période de janvier à mars de cette année", a-t-il indiqué.

        L'armée malienne a dit avoir mené du 23 au 31 mars une opération de "grande envergure" dans la localité de Moura, comptant plusieurs milliers d'habitants. En dehors de 203 "terroristes" tués, 51 autres ont été capturés, a-t-elle affirmé.

        L'ONG Human Rights Watch a pour sa part fait état dans un rapport de l'exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers.

        Ces derniers sont présumés relever de la société russe Wagner, déployée depuis quelques mois au Mali. Bamako dément la présence de ces mercenaires, ne reconnaissant la présence au Mali que d'"instructeurs" déployés dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale avec la Russie.

        Avec AFP

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        Au Mali, la justice militaire ouvre une enquête sur les événements de Moura

        Mali : HRW accuse des soldats maliens et présumés russes d'avoir exécuté 300 civils en mars

        DÉCRYPTAGE

        Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire

        L'Humanité

        Football. Un nouveau fair-play financier en version light sauvera-t-il le football européen ?

        Actu

        Censé rendre les finances des clubs de football professionnels en Europe mieux équilibrés, le fair-play financier tel qu’il a été appliqué depuis 2010 par l’Union européenne de football vit ses dernières heures pour faire place à un système plus souple mais plus ciblé. Une fausse bonne nouvelle ?

        Éric Serres

        En août 2009, Michel Platini, alors président de l’UEFA, avait annoncé le lancement du fair-play financier. Ce contrôle économique sur les clubs, avait pour idée simple : un club ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne. Un an plus tard, ce principe entrait en vigueur et permettait de réduire sensiblement les pertes. Jeudi, l’UEFA a remis les choses à plat et annoncée une autre réforme de ce fair-play. Dorénavant, il sera plus souple, mais plus ciblé. « La principale innovation va être l’introduction d’un contrôle des frais liés à l’équipe » a déclaré le président de l’instance européenne du football, Aleksander Ceferin. Les contrôles seront plus réguliers (tous les trimestres), promet l’UEFA, qui sera moins tolérante à ce propos.

        Pour ne pas précipiter une vague de faillites -pour rappel le déficit cumulé du FC Barcelone est de 1,3 milliards-, l’instance européenne décide donc d’assouplir l’appréciation des déficits depuis le printemps 2020. L’UEFA s’éloigne de la stricte logique comptable du fair-play financier. Il ne s’agira plus d’exiger l’équilibre des comptes mais de limiter les dépenses allouées aux salaires, indemnités de transfert et commissions d’agent, considérés comme le principal problème économique du football.

        Ainsi l’UEFA va doubler le déficit autorisé sur trois ans (à 60 millions d’euros) mais obligera les clubs à limiter leur masse salariale à 90 % de leurs revenus en 2023-2024, puis 80 % et enfin 70 % à partir de la saison 2025-2026, le temps que les contrats -souvent de trois ans- en cours arrivent à échéance. Pour Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football CIES de Neuchâtel ce système permettra tout du moins aux investisseurs de gagner en prévisibilité : « ils peuvent chiffrer leur budget s’ils choisissent de dépenser au-delà du plafond salarial. »

        L’UEFA met ainsi en place une forme soft de « plafond salarial » ou « salary cap », si courant en Amérique du nord dans le foot américain ou basket-ball. Soft car, les 55 fédérations sous la coupe de l’instance européenne du football ne possèdent pas les mêmes règles sociales et comptables.

        Une fois les règles établies restent les sanctions. Les fautifs subiront des amendes préétablies selon l’ampleur du dépassement. Cette « taxe de luxe » imposée aux moins vertueux sera par la suite redistribuée parmi les clubs qui seront restés dans les clous. Mais il ne faut pas rêver, les retombées pour ces derniers seront des plus modestes.

        Par ailleurs, l’UEFA prévoit des interdictions de recruter, limitations de prêts, mais en cas d’entorses graves ou répétées, des sanctions sportives : « interdiction d’utiliser un joueur précis acquis sur le marché, détaille Andrea Traverso, directeur financier à l’UEFA.

        La déduction de points, déjà existante dans les règlements mais jamais appliquée, fera également peser une vraie menace. Dès la saison prochaine, mais encore davantage à partir de 2024, lorsque la Ligue des champions aura une formule Championnat dans sa première phase. Enfin, une dernière mesure toujours en discussion risque de voir le jour. Il s’agirait de reléguer un club d’une compétition à une autre. Qualifiée pour la C1, une équipe pourrait se retrouver en Ligue Europa. Ou en Ligue Europa Conférence si elle devait normalement disputer la Ligue Europa. Les conséquences seraient donc sportives, mais aussi économiques, puisque les retombées financières des trois compétitions sont très différentes.

        Toutes ces nouvelles règles joueront dans la bataille entre clubs historiques et nouveaux mastodontes aux ressources illimitées et ce d’autant plus que l’abaissement progressif du plafond salarial laissera à ces derniers de flamber encore deux saisons pour faire le plein. Andrea Traverso, quant à lui, réfute cette idée de laisser-aller qui permettrait aux clubs les plus dépensiers comme le PSG ou City de faire comme bon leur semble : « Nous avons simplement voulu corriger les faiblesses du système, le rendre encore plus transparent. Mais les clubs ne peuvent pas faire tout ce qu’ils veulent, car ils seraient sévèrement punis. Et ils le savent. » Affaire à suivre…

        uefafootball
        L'Humanité

        Fatima Oussoufa, femme de combat, gardienne d’idéaux

        Prescription culture

        Télévision Julien Blanc-Gras suit le quotidien de la concierge de son immeuble, militante pour la démocratie aux Comores, son pays d’origine.

        Sohir Belabbas

        « Non, je ne me doutais pas que ma concierge attaquait des ambassades entre deux coups de serpillière. » Le récit à la première personne du réalisateur Julien Blanc-Gras s’intéresse à sa concierge, Fatima Oussoufa. Depuis deux ans, elle se bat pour destituer le colonel Azali Assoumani, président des Comores. La gardienne d’immeuble fait partie de l’appel de Paris aux Comores, un collectif d’opposants au régime. Comme d’autres compatriotes (ils sont au total 400 000 en France, l’équivalent d’un tiers de la population de l’archipel), Fatima ne supporte pas la misère et les atteintes aux droits humains perpétrées par le régime. À 8 000 kilomètres de son pays d’origine, avec son collectif, elle espère provoquer un mouvement social, un printemps comorien.

        Fatima Oussoufa travaille à Paris et vit en banlieue avec ses trois enfants. Il y a vingt ans, elle a quitté son pays, puis son mari, et se démène depuis pour s’en sortir. Sans rien lâcher de ses combats : pendant qu’elle organise les actions avec un camarade au téléphone, elle frotte les portes et sort les poubelles. Le président des Comores doit arriver pour une visite officielle en France, son collectif organise un comité d’accueil. À défaut de surprendre « Gozibi », le mal-aimé en comorien, Fatima enfarine son conseiller. Elle est arrêtée à l’aéroport, la vidéo circule sur les réseaux sociaux. Elle devient une figure de proue du mouvement et une opposante désormais fichée par les autorités comoriennes. Mais le soulèvement au pays ne prend pas.

        Le film suit le quotidien de cette militante, entre engagement politique, vie professionnelle et vie familiale. Il montre la difficulté de concilier tous ses combats au quotidien, comme sa légitimité à lutter de l’extérieur. Une histoire d’immigration, de « double absence », comme la décrivait si bien le sociologue Abdelmalek Sayad.

        Télévisiondocumentairefrance 2comores
        New York Times - World

        French Presidential Election

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        What You Need to Know About France’s Presidential Election

        The French are choosing their president in April, an election that is crucial for France and key for Europe. President Emmanuel Macron is favored to win, but the race has gotten closer.

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        By Aurelien Breeden

        PARIS — The French are going to the polls this month to choose their president, who holds the most powerful office in France and has considerable control of domestic and foreign policy, in one of the European Union’s most populous and influential member states.

        The war in Ukraine has dominated news coverage in France and largely overshadowed the campaign. President Emmanuel Macron has been accused of using his status as a wartime leader and Europe’s diplomat in chief to avoid facing his opponents and cruise into a second term, with some critics worrying that the lopsided campaign has lacked substantive debate.

        But the race has opened up recently with a surge from his main challenger, Marine Le Pen, the far-right leader with an anti-E.U., anti-NATO and pro-Russia platform that would reverberate globally if she won.

        Here is what you need to know about the vote, which will be held over two rounds on April 10 and April 24.

        What’s at stake?

        France, a nation of over 67 million people, is the world’s seventh-largest economy, the world’s most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.

        France’s next president will have to help the country navigate two forces currently buffeting Europe: a brutal Russian invasion of Ukraine that has displaced millions on the continent’s doorstep, and a pandemic-related economic recovery that is straining supply chains.

        While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. The next president will have to juggle those worries with other long-term issues on voters’ minds, like France’s clean energy transition, the sustainability of its generous welfare model, fears of immigration and hand-wringing over the place of Islam in the country.

        Broad disillusionment with politics has also become a major source of concern, with worries that this election could see the lowest voter turnout for a presidential race in decades.

        What are the powers of the French presidency?

        French presidents have formidable powers at their disposal — more than most Western leaders, with fewer of the checks and balances that limit the executive branch in other countries.

        Learn More About France’s Presidential Election

        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        Unlike British prime ministers or German chancellors, who are chosen by the parties that control the most seats in Parliament, French presidents are elected directly by the people for five-year terms. Shortly after that election, France returns to the polls to vote for representatives in the National Assembly, the more powerful house of Parliament, where terms also last five years.

        Having both of those elections on the same five-year cycle strongly increases the likelihood that France will vote in lawmakers who back their newly elected president, meaning French presidents do not need to worry as much as some other leaders about internal party turmoil or midterm elections. France’s prime minister, as the head of government, plays an important role in the constitutional system, as does Parliament. But the president, who appoints the prime minister, sets much of France’s agenda.

        Who is running?

        There are 12 official candidates, but polls suggest that only a handful have a shot at winning.

        The current favorite is Mr. Macron, 44, a former investment banker who was elected in 2017 with little political experience and is running for a second term. He was elected on the ruins of France’s traditional political parties with a strong pro-business platform. He overhauled the labor code, eliminated a wealth tax and reformed the national railway company. But his reformist zeal was tempered by massive strikes over his pension reform plans, Yellow Vest protests and the coronavirus pandemic. The war in Ukraine put him ahead in the polls but his lead has dwindled recently, to roughly 25 percent in voter surveys.

        Mr. Macron’s main challenger is Ms. Le Pen, 53, the perennial far-right leader who is running for the third time and who lost to him in 2017. She leads the National Rally, a movement long known for antisemitism, Nazi nostalgia and anti-immigrant bigotry that she has tried to sanitize and turn into a credible, governing party. Ms. Le Pen has faced criticism of her past sympathy for President Vladimir V. Putin of Russia, but inflation and rising energy prices play well into her protectionist platform. She is currently polling in second place, with about 20 percent support in voter surveys.

        Several candidates are jostling for third place and polling between 10 and 15 percent, hoping for a last-minute surge that would send them into the second round of voting.

        Jean-Luc Mélenchon, 70, is the leader of the far-left France Unbowed party, and the left-wing candidate best positioned to reach the runoff. A veteran politician and skilled orator known for his fiery rhetoric and divisive personality, he has vowed to invest in green energy, lower the legal retirement age, raise the monthly minimum wage and redistribute wealth by taxing the rich. He also wants to radically overhaul France’s Constitution to reduce presidential powers.

        Valérie Pécresse, 54, is a politician who presides over the Ile-de-France region of France, an economic and demographic powerhouse that includes Paris. She is the candidate for Les Républicains, the mainstream French conservative party. Several of her economic proposals, like raising the legal retirement age to 65, are similar to Mr. Macron’s. But in an election where more radical voices have set the tone of the debate on the right, she has taken a hard turn on issues like immigration and crime, leaving her struggling to stand out from other right-wing candidates.

        Éric Zemmour, 63, is a far-right writer, pundit and television star who has been a fixture in the French media for years but whose campaign, with echoes of Donald J. Trump, has scrambled French politics. He is a nationalist who conjures images of a France in steep decline because of immigration and Islam, and he has been convicted multiple times for running afoul of laws that punish defamation or acts provoking hatred or violence on the basis of race and religion. His prospects have recently been fading.

        The remaining candidates are polling in the single digits and have little chance of reaching the runoff. Among them are Anne Hidalgo, 62, the mayor of Paris and the candidate for the moribund Socialist Party, and Yannick Jadot, 54, the candidate for the Green party, which has struggled to make headway despite growing support in France for environmental causes.

        How does it work?

        A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, an unlikely outcome that has not occurred since 1965 — the first time a French president was chosen by direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.

        French election regulations are strict, with stringent limits on campaign finances and airtime, and with financial and logistical support from the state that is intended to level the playing field. (Still, many news outlets are owned by the rich, giving them an avenue to influence elections.)

        Campaign spending is capped to roughly 16.9 million euros for candidates in the first round, or about $18.5 million, and roughly €22.5 million for those who reach the second one. Those who flout the rules — like Nicolas Sarkozy, France’s former right-wing president — face fines and criminal penalties.

        Private companies cannot make campaign donations, and individuals can only donate up to €4,600 for the entire election. Candidates are reimbursed for a portion of their campaign expenditures, and the state pays for some expenses.

        Airtime is closely regulated by France’s media watchdog. At first, television and radio stations must ensure candidates are given exposure that roughly matches their political importance, based on factors like polling, representation in Parliament and prior election results. When the campaign officially starts, two weeks before the vote, all candidates get equal airtime. Campaigning on voting weekends is banned.

        What comes next?

        At 8 p.m. on Election Day, April 10, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to make it into the second round, but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.

        The two runoff candidates will face off in a televised debate before the second round of voting, on April 24. If Mr. Macron isn’t re-elected, the new president will have until May 13 to take office. Attention will then shift to the elections for the National Assembly. All seats there will be up for grabs, in a similar two-round system of voting, on June 12 and June 19.

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        France24 - Monde

        Accord de principe entre le FMI et le Liban pour un plan d'aide de 3 milliards de dollars

        Publié le : 07/04/2022 - 17:23Modifié le : 07/04/2022 - 22:04

        FRANCE 24 Suivre

        Le Fonds monétaire international a annoncé jeudi être parvenu à un accord de principe avec Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars sur quatre ans. Les autorités libanaises "ont convenu d'entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d'administration du FMI", auquel sera soumis pour approbation le programme accordé au pays du Cèdre.

        Après des mois de tractations, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi un accord de principe avec les autorités libanaises pour un plan d'aide de trois milliards de dollars afin d'extirper le Liban d'une des pires crises économiques de son histoire.

        Causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années, la crise a été exacerbée par la pandémie et désormais par la guerre en Ukraine.

        Le FMI exigeait un engagement fort de Beyrouth à mettre en oeuvre des réformes ambitieuses nécessaires pour s'attaquer notamment à la restructuration du secteur financier et à la corruption.

        Le Premier ministre libanais Najib Mikati a salué cet accord et "les réformes nécessaires, qui sont en réalité un visa pour que les pays donateurs commencent à coopérer avec le Liban et le remettent sur la carte de la finance mondiale".

        Mais des experts se montrent sceptiques quant à la volonté de la classe politique de mener ces réformes.

        Peu après l'annonce du FMI, l'Arabie saoudite a annoncé le retour de son ambassadeur au Liban après des mois de crise diplomatique entre Beyrouth et des pays du Golfe, et l'ambassadeur du Koweït devait lui aussi retourner cette semaine.

        Accordé pour une durée de quatre ans au titre du mécanisme élargi de crédit, le plan d'aide doit au préalable recevoir l'aval de la direction du FMI et de son conseil d'administration, a précisé le Fonds dans un communiqué.

        "Les autorités libanaises ont convenu d'entreprendre plusieurs réformes essentielles avant la réunion du conseil d'administration du FMI", a-t-il assuré.

        Les autorités doivent notamment faire adopter par le Parlement une législation destinée à restructurer le secteur bancaire et à "relancer le processus de rétablissement du secteur financier, qui est fondamental pour soutenir la croissance", a détaillé le Fonds.

        Beyrouth avait évalué en début d'année les pertes du secteur financier à 69 milliards de dollars (60 milliards d'euros). C'est ce montant qui avait été retenu comme base de négociation avec le FMI.

        Le Parlement libanais doit notamment amender la loi sur le secret bancaire "afin de la mettre en conformité avec les normes internationales de lutte contre la corruption et supprimer les obstacles à une restructuration et une supervision efficaces du secteur bancaire", a poursuivi le Fonds, qui n'a pas donné d'échéance pour la réunion de son conseil.

        Experts sceptiques

        L'État libanais avait fait défaut sur sa dette souveraine en mars 2020 pour la première fois de son histoire. Cinq mois plus tard, l'explosion du port de Beyrouth avait encore aggravé la situation.

        Dès le printemps 2020, Beyrouth s'était tourné vers le FMI pour obtenir une aide. Mais les discussions formelles n'avaient démarré que le 24 janvier.

        Le mécanisme élargi de crédit "vise à soutenir la stratégie de réformes des autorités pour rétablir la croissance et la viabilité financière, renforcer la gouvernance, la transparence et augmenter les dépenses sociales et de reconstruction", précise le Fonds.

        Ce programme devra toutefois être complété par la restructuration de la dette publique extérieure libanaise avec l'objectif d'y faire participer suffisamment les créanciers pour rétablir la viabilité de la dette, a poursuivi le FMI.

        Mais Nasser Saïdi, un ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Liban, dit douter que les réformes se matérialiseront. "C'est une bonne nouvelle si les réformes monétaires-budgétaires-structurelle et en matière de gouvernance sont menées. Très improbable !", a-t-il écrit sur Twitter.

        "Le Liban est confronté à une crise sans précédent, qui a entraîné une contraction économique dramatique et une forte augmentation de la pauvreté, du chômage et de l'émigration", a rappelé Ernesto Ramirez Rigo, le chef de mission du FMI, à l'issue de la visite qui s'est achevée jeudi.

        Environ 80% de la population libanaise est en effet plongée dans la pauvreté.

        Le responsable du FMI a souligné que cette crise est "une manifestation des vulnérabilités profondes et persistantes générées par de nombreuses années de politiques macroéconomiques non viables qui ont alimenté d'importants déficits".

        Il a aussi évoqué un taux de change surévalué et un secteur financier surdimensionné et relevé de "graves problèmes de responsabilité et de transparence".

        À Beyrouth, le président libanais Michel Aoun et M. Mikati ont affirmé dans un communiqué que l'accord avec le FMI aiderait "à redonner vie au Liban et le mettre sur la voie du redressement et des solutions."

        Mais pour l'analyste financier Henri Chaoul, cet accord est un "non évènement". "Nous sommes à des années-lumière", a-t-il dit à l'AFP. "Nous avons 30 ans d'expérience avec une ligne de régression

        Avec AFP

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        BBC

        French election: Far-right Le Pen closes in on Macron ahead of vote

        By Lucy WilliamsonBBC Paris correspondent

        The least a president might expect, when juggling a war in Europe with an election at home, is a bounce in the polls.

        But Emmanuel Macron has discovered that all the energy he spent dealing with Vladimir Putin's war in Ukraine has been of little help in France's unpredictable vote.

        "Nothing is impossible," President Macron has warned, as polls suggest his far-right rival is closer than ever before to winning the presidency.

        A month ago, Marine Le Pen was trailing President Macron by 10 points and fighting for a place in the second round against him.

        Now she's seen as the clear favourite to challenge him for the presidency after Sunday's first round. If she does make it through to the 24 April run-off, opinion polls suggest for the first time that a Le Pen victory is within the margin of error.

        For this, the National Rally leader can thank two men once seen as dangerous for her campaign: her far-right rival, Eric Zemmour, and Russian President Vladimir Putin, now an international pariah.

        "I would say that [Zemmour's] campaign was destroyed by Ukraine," said Gilles Paris, an election specialist for French daily Le Monde.

        "His pro-Russian attitude was a burden, while Marine Le Pen was smart enough to pivot to a more moderate point of view. She was ready to accept refugees [immediately], while it took two days for Zemmour to understand that these refugees were well accepted in France."

        Ms Le Pen has since picked up a good part of Eric Zemmour's votes.

        President Macron lost most of his "war bounce" two weeks ago, and has also faced criticism from EU partner, Poland, for talking so regularly to Russia's president.

        His frustration burst through when he was asked about it on the campaign trail this week, surrounded by crowds in the Brittany village of Spézet.

        "I'm not the one who is sympathetic to Putin," he snapped. "I'm not the one who looks for funding from Russia. That's other candidates."

        Vladimir Putin publicly backed Marine Le Pen during the last presidential race here, and her National Rally party is currently repaying a loan from a Russian bank. But she has deflected discussion of the war in Ukraine by focusing on her core campaign topic: rising prices at home.

        And as the war has added to price pressures on petrol and basic goods, the Le Pen electoral strategy is continuing to pay off.

        Melina, a care assistant who came to watch President Macron's rally in Spézet this week, said the economic situation had changed her politics.

        "There are a lot of French people here who work but are forced to sleep in their cars because they cannot afford an apartment and nobody helps them," she said. "It's a disgrace. I used to vote for the left but I could very well vote on the right this time."

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        CANDIDATES: Who's in the race to challenge Macron in France?

        HOW IT WORKS: A really simple guide

        At a boulangerie down the road, Sophie was serving a long queue of lunch customers.

        She voted for Macron five years ago, because she was "scared" to vote for Marine Le Pen. But she's not scared any more: Sophie is so sure Marine Le Pen will win, she has made bets with her customers on the outcome of the election.

        "She has evolved," Sophie told me. "She learns from her mistakes. She's more human, and we understand her when she talks."

        France's far-right leader has worked hard over the past five years to win votes like Sophie's, softening her rhetoric and presenting a more moderate, "electable" image.

        She still promises strict limits on immigration, a "French-first" policy when it comes to housing, jobs and benefits, and a ban on the Muslim headscarf in public places. But she has also dropped her plan to leave the EU, and has emphasised her personal life as a single mother who breeds kittens.

        It has helped win over some traditional right-wing voters who once saw her as too extreme, and her party tainted with the toxic attitudes of its past.

        But here again, said Gilles Paris, it was Eric Zemmour's influence on French politics that has given her a boost: "He was a kind of a 'useful fool' [for Marine Le Pen] because he was able to bulldoze the fence that separated the majority of the right from the far-right."

        As a former journalist for a right-wing broadsheet, Eric Zemmour was acceptable to voters on the traditional right, despite policies that were often far to the right of Le Pen's.

        Once traditional right-wing voters had backed him, the theory goes, it was easier for them to switch their support to Le Pen.

        Marine Le Pen has certainly gained from her far-right rival's demise. Less than two months ago, they were neck and neck; now polls put them 15 points apart.

        For President Macron, that makes it all the more urgent to secure votes from the left as well as from the centre right. But five years on from his promise to combine both the centre left and centre right in a new kind of politics, many left-wing voters are disillusioned with a man they've nicknamed "president of the rich".

        While Marine Le Pen has stuck to her mantra of rising prices and help for the working poor, Emmanuel Macron has made waves with his promise to raise the retirement age to 65, and link teachers' pay to their efforts at work.

        He is still tipped to win this election, and poll predictions have left Marine Le Pen disappointed on election day before. But Hervé Berville, an MP with the ruling Republic on the Move party, says there is genuine concern this time.

        "Look at what happened in the last six years," he told me. "Brexit, Trump - we're not trying to scare people, we're just trying to tell them the election matters, voting matters."

        Five years ago, it was Emmanuel Macron who defied expectations, and changed French politics. "Nothing is impossible," says the 44-year-old president. He, more than anyone, should know.

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        Laurent Alexandre : « La crise de la vérité ne fait que commencer en France »

        Valeurs actuelles. La communauté scientifique, à l’image de la société française, paraît de plus en plus fragmentée. Comment expliquer l’hétérogénéité de la parole scientifique durant la crise du Covid-19 ? Laurent Alexandre. En réalité, il y a un effet loupe des médias plus qu’une fragmentation de la communauté scientifique, qui était déjà divisée. La course à l’audience contribue à donner des tribunes à des gens qui naguère n’en auraient jamais eu. Les « fous », en médecine, ont toujours existé. En réalité, ils demeurent marginaux. Mais malheureusement, ils sont de plus en difficiles à combattre. L’Ordre des médecins peine à lutter contre cette parole, bien que la lutte contre le charlatanisme soit l’une des missions principales de l’Ordre des médecins.

        La crise sanitaire a fait émerger médiatiquement des gens qui avaient une parole hétérodoxe et charlatanesque, et qui, jadis, ne se seraient pas exprimés par les voies normales. Avant l’émission d’André Bercoff sur Sud Radio, plein de médecins n’auraient pas eu de tribune. Avant France Soir, Richard Boutry, un “Qanoniste”, ne se serait jamais exprimé. Pour exister dans les médias, Didier Raoult a pris des positions affirmant que le vaccin aggravait l’épidémie, ce qui a conduit à un “clash” avec sa fille révélée dans un article du Monde. La polarisation dans la communauté scientifique est actuellement très forte.

        Cette désacralisation de la parole scientifique durant la crise n’est-elle pas dangereuse ? Cette multiplicité des paroles fait partie du processus de recherche de la vérité. La science met du temps pour arriver à un consensus. Pour convaincre une large partie de l’opinion que le protocole utilisant de l’hydroxychloroquine n’avait aucun effet sur le Covid-19, il a fallu presque deux années complètes. Et encore, beaucoup de personnes restent persuadées de l’efficacité de cette molécule. Et il est fort à parier que, dans cinq ans, il y aura toujours des gens qui le croiront.

        Ces vagues de désinformation sont-elles récurrentes dans l’histoire ? Des vagues de charlatanisme, il y en a déjà eu beaucoup par le passé. Ce n’est pas la première fois qu’un traitement miracle est présenté à l’opinion. Parfois, l’opinion publique met des années, voire des décennies à accepter la vérité scientifique. Ce n’est pas un phénomène nouveau.

        Au XVIIIe siècle, il y a eu des phénomènes de charlatanisme extrêmement forts, et le gouvernement a mis beaucoup de temps à combattre les moutons noirs qui défendaient des produits charlatanesques. Le succès de l’homéopathie prouve que le charlatanisme a toujours fait recette. Tout le monde sait que c’est une médecine inefficace, mais une partie du corps médical et des patients y adhèrent.

        Les médias sont-ils responsables de la banalisation de cette parole ? Les médias n’ont que quelques miettes de ce festin publicitaire capté par Google, Amazon et Facebook, se battent pour quelques queues de cerise. Demander aux médias de ne pas faire d’audience en bloquant les charlatans qui font une audience folle est difficile. Entre un scientifique qui dit que la Terre est plate et un autre que la Terre est ronde, le premier va faire plus d’audience que le second. Il est très difficile, quand on a un modèle publicitaire parfois peu rentable, de résister aux fabricants d’audience.

        Quels enseignements tirer de cette crise ? Qu’il va être très dur de faire taire les fausses infos et les rumeurs. À titre d’exemple, sur les réseaux sociaux circule l’information selon laquelle les frères Bogdanoff seraient morts d’un cancer et non du Covid. Ces infos ont été niées en bloc par la famille et les avocats de la famille.

        Il n’y a pas de limite à la parole charlatanesque et complotiste. La crise de la vérité ne fait que commencer en France. Et encore, ce phénomène-là est beaucoup plus avancé aux États-Unis, avec la présence du mouvement Qanon, qui fédère des milliers d’adeptes. Mais il existe des qanonistes délirants en France, comme le professeur Jean-Bernard Fourtillan.

        Dans certaines de ses vidéos, il explique qu’Emmanuel Macron est mort en 2018 et a été remplacé par un sosie, un homme de paille qui lui ressemble, que Biden est aussi un sosie, et que Trump gouverne réellement aux USA… Le rapport Bronner a été clair sur ce point-là : il n’y a pas de recette miracle pour casser la parole complotiste.

        Il suffit de quelques brebis galeuses, représentées par une dizaine de scientifiques qanonistes, ou délirants, pour déformer l’opinion publique. Cette vague est inarrêtable, sauf à censurer les réseaux sociaux. De plus, ces médecins, souvent très diplômés, bénéficient d’une caution intellectuelle et scientifique. Alors qu’en vérité, ces discours sont uniquement destinés à augmenter la présence médiatique de celui qui les exprime : ils ne correspondent pas du tout à une parole scientifique fondée.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Turkey Transfers Khashoggi Murder Trial to Saudi Arabia

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        The move will almost certainly end the last case aimed at serving justice for a heinous crime that drew global outrage.

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        By Safak Timur and Ben Hubbard

        ISTANBUL — A court in Turkey ordered the transfer of the trial in the murder of the Saudi dissident journalist Jamal Khashoggi to Saudi Arabia, a move almost certain to end the last case that held out some hope of serving justice for a heinous crime that drew global outrage.

        The Turkish decision on Thursday was a blow to human rights advocates who had hoped this trial would at least make public more evidence of who was involved and how Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad in 2018 inside the Saudi Consulate in Istanbul, where he had gone to get paperwork he needed to marry his Turkish fiancée, Hatice Cengiz.

        “Let’s not entrust the lamb to the wolf,” Ali Ceylan, a lawyer for Ms. Cengiz, told the court on Thursday before the decision was announced. “Let’s protect the dignity and honor of the Turkish nation, and let’s not make such a decision.” Mr. Ceylan reminded the court that President Recep Tayyip Erdogan and other Turkish officials had said that justice did not exist in Saudi Arabia.

        A panel of judges granted a request last week by the prosecutor in the trial to transfer the case because none of the 26 Saudi suspects were in Turkish custody. The transfer had been requested by Saudi Arabia in March, and Turkey’s justice minister endorsed the prosecutor’s request.

        Gokmen Baspinar, another lawyer for Ms. Cengiz, told the court that Saudi Arabia’s trial of suspects in the case was already over and that many of the defendants in the Turkish trial had been acquitted there.

        “It would be irresponsible for the Turkish nation to transfer the case to a country with no justice,” Mr. Baspinar said.

        The decision coincided with efforts by Mr. Erdogan, the Turkish president, to improve his country’s relationship with Saudi Arabia. Last week, the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in a televised interview that “concrete steps” were on the way to mend ties with the Arab world’s richest state.

        The chief judge who read the panel’s decision in court on Thursday was assigned to the case recently, and that hearing was only the third he had attended, fueling suspicion among rights activists that he was appointed for political reasons.

        “It is a devastating blow to all of those who have worked on the case,” said Agnès Callamard, who led an extensive investigation of the killing for the United Nations and now heads Amnesty International. “It is cowardly, it is spineless, it is a denial of justice.”

        Her report to the U.N. on the case relied heavily on information provided by the Turkish authorities, including an audio recording of the murder captured by Turkish intelligence. It detailed not only the hit squad’s movements, but also subsequent efforts by Saudi officials to cover up the crime.

        She said the Turks were transferring the case in full knowledge that the Saudis would not pursue it further.

        “Now politics goes ahead of justice,” she said.

        The Turkish trial, which opened in 2020, was largely symbolic from the start because Saudi Arabia had refused to extradite the suspects and Turkish law does not allow convictions of people who have not testified.

        But the trial’s proponents said it would at least make public evidence collected by the Turkish authorities, including possibly the recording of Mr. Khashoggi’s death, and pave the way for a real prosecutions if any of the defendants happened to be taken into custody.

        After the hearing, Ms. Cengiz told reporters that she planned to appeal the decision and that Turkey’s relationship with Saudi Arabia should not affect Turkish courts.

        “The two countries can open a new page in relations, but the crime is the same crime,” she said. “It didn’t change, and neither did the perpetrators.”

        Understanding the Khashoggi Murder Case

        Who was Jamal Khashoggi? Mr. Khashoggi was a Saudi journalist and former adviser to the Saudi royal family who fled the kingdom in 2017, as the rule of Crown Prince Mohammed bin Salman turned increasingly authoritarian. He later wrote columns for The Washington Post that were critical of the prince.

        What happened to him? Mr. Khashoggi vanished on Oct. 2, 2018, after entering the Saudi Consulate in Istanbul to pick up paperwork he needed to marry his Turkish fiancée. Eighteen days later, the royal court admitted that he had been killed inside the consulate, after having insisted for weeks that he had left the consulate safely.

        What else do we know about his death? Turkish authorities said that Mr. Khashoggi was killed and dismembered by a Saudi hit squad; his body was never found. American intelligence officers believe that Prince Mohammed greenlighted the operation, but the Saudi leader has rejected the accusation.

        What is the Saudi stance on the murder? The kingdom has suggested that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation. In 2019, five men were sentenced to death and three to prison terms over the killing; the death sentences were later changed to prison terms.

        How has the case affected the relations between Turkey and Saudi Arabia? The murder aggravated longstanding tensions between the two countries over Turkey’s relationship with political Islamists in the Arab world and its support for Arab Spring uprisings, which Saudi Arabia opposed.

        Where do things stand now? A largely symbolic Turkish trial of the 26 suspects in the murder had opened in 2020. But a court’s decision to order the transfer of the trial to Saudi Arabia seemed to mark the end of the case. The decision coincided with efforts by Turkey to improve its relationship with Saudi Arabia.

        Mr. Khashoggi was a prominent journalist who fell out with his government and moved to the United States, where he wrote columns for The Washington Post that were critical of Crown Prince Mohammed bin Salman and his plans to remake the kingdom. Mr. Khashoggi’s body has never been found.

        Prince Mohammed has insisted he knew nothing of the murder plot in advance. However, the C.I.A. concluded that he had greenlighted the operation to kill or capture Mr. Khashoggi.

        Turkish authorities dribbled out details to keep the case in the spotlight, which, along with the murder, aggravated longstanding tensions between Turkey and Saudi Arabia over Turkey’s relationship with political Islamists in the Arab world and its support for the antigovernment uprisings of the Arab Spring, which Saudi Arabia largely opposed.

        Saudi Arabia had imposed an unofficial boycott of Turkish goods, drastically reducing the flow of Turkish exports to Saudi Arabia, and Turkey has more recently suffered a significant financial crisis that has caused the value of its currency to plummet.

        In 2019, Saudi Arabia sentenced five men to death and three to prison terms over Mr. Khashoggi’s killing. The next year, the death sentences were changed to prison terms after one of Mr. Khashoggi’s adult sons pardoned the killers.

        That trial reinforced the Saudi narrative that Mr. Khashoggi’s death was the result of a rogue operation without the oversight of top officials. The Saudis have never named the men who were sentenced, and a United Nations expert dismissed the trial as “the antithesis of justice.”

        In endorsing the case’s transfer to Saudi Arabia last week, Justice Minister Bekir Bozdag said in a statement that the trial would continue in Saudi Arabia and that Turkey would wait to see convictions and sentences before dropping its own case.

        But it appeared unlikely that Saudi Arabia would hear the case because Saudi officials have said they consider their trial the final word on the matter.

        Safak Timur reported from Istanbul, and Ben Hubbard from Beirut, Lebanon.

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        France24 - Monde

        Steven, 73 ans, vétéran du Vietnam parti combattre en Ukraine

        Publié le : 08/04/2022 - 14:58

        Juste avant de quitter New York pour la guerre en Ukraine, Steven Straub, vétéran américain du Vietnam, s'est fait tatouer le drapeau bleu et jaune du pays sur le bras, ainsi que les mots "Ukraine libre". L'homme de 73 ans est arrivé en Ukraine au milieu du mois dernier, alors que les forces russes encerclaient les grandes villes et se rapprochaient de la capitale Kiev. 

        BBC

        SANS TITRE

        The back of the shampoo bottle I use has a long list of ingredients and a few claims about their origins. It boasts of things like “containing 0% silicones” and natural ingredients, and while I have a reasonable grasp of what goes into soaps and cosmetics, I have often wondered what some of these ingredients do – and whether they are good or bad for the climate.

        The bottle says my shampoo is made from 95% natural-origin ingredients – this breaks down into 73% water, 22% other naturally derived ingredients, with the final 5% made up of synthetic ingredients.

        The main ingredient in liquid soaps, shampoos and conditioners is perhaps unsurprisingly water (or “aqua” on most bottles). But after water, one of the next most voluminous ingredients in my shampoo is sodium laureth sulfate (SLES), which can be made from palm or coconut oil. SLES is used as a surfactant – a chemical that helps to emulsify oils and water. It has several roles in shampoos, as well as toothpastes, soaps and face washes. Firstly it is a detergent, which is a type of chemical which makes proteins and fats soluble in water, making them easier to wash away. It also acts as a foaming agent, without which shampoo would be disappointingly un-bubbly.

        Next on the ingredients of my shampoo are various chemicals that are a mouthful to pronounce, from cocamidopropyl betaine (a coconut oil derivative) to guar hydroxypropyltrimonium chloride (a gum derivative that helps to make hair easier to comb). Some of these chemicals are stabilisers, preservatives, colourants and fragrances that keep the product looking and smelling the same with every use.

        I want to know where these ingredients come from. Are any of them damaging to the climate to produce? And if I produced my own soaps and shampoos, would it be better for the planet?

        To answer that question, I need to know the emissions produced by commercial shampoos.

        The packaging makes a significant contribution to the total emissions from shampoo and shower gel. But refillable bottles can lower these emissions (Credit: Getty Images)

        The environmental impact of washing your hair is highly dependent on your showering (or bathing) habits. The amount of water you use, and the temperature you set the thermostat to, will have a significant impact on the emissions from your shower. Add to this the regional differences in how water is heated, and the source of that power, and coming to a single universal figure for the emissions from one wash is practically impossible.

        In one study based on people showering in Switzerland, one hair wash using one brand of a plant-based shampoo generated greenhouse gas emissions equivalent to 161g CO2 (CO2e) – which is about the same as driving a petrol-powered car half a mile. But Zurich, the city in which the study was conducted, relies on predominantly fossil fuel-based heating, note the authors Hanna Kröhnert and Matthias Stucki from the Zurich University of Applied Sciences. In other cities and countries with lower-carbon sources of heat, the figure might be lower.

        There are a few assumptions in these calculations, including that we use 15 litres of water when we wash our hair, and like our showers to be 38C (100F). If you spend a little longer, or prefer your shower warmer, your emissions will be higher.

        Manufacturing shampoo, including all aspects from heating the offices of the cosmetic companies to the electricity used in the factories, contributed more in CO2e (19% of the total) than the emissions from the production of the ingredients (5%), the manufacturing of the packaging (4%) and distribution to the retailers (8%).

        Solid shampoos can be made at home from plant-based ingredients (Credit: Getty Images)

        But comfortably the biggest contributor to the CO2e emissions from your hair wash is the energy used to heat your shower – 62% of all the emissions come from the water.

        We currently live in an unsustainable world. While the biggest gains in the fight to curb climate change will come from the decisions made by governments and industries, we can all play our part. In Sustainability on a Shoestring, BBC Future explores how each of us can contribute as individuals to reducing carbon emissions by living more sustainably, without breaking the bank.

        What about other impacts on the environment? Kröhnert and Stucki also looked at eutrophication (the leaching of nitrogen and phosphorus into waterways, causing blooms of algae which kills off other aquatic life) and ecotoxicity (where toxins are released that directly kill wildlife).

        The single ingredient that caused the highest amount of eutrophication and ecotoxicity in their shampoo is propanediol, which is used in a lot of cosmetics to give them a runny but viscous texture. Propanediol can be manufactured from petrochemicals or, in this case, from corn. Stucki notes the reason propanediol score quite highly for impact on eutrophication and ecotoxicity is because it makes up a large volume of the ingredients of the shampoo. Corn production uses pesticides, which can leach into the environment. Again, though, the eutrophication and ecotoxicity caused by heating water is greater.

        Another environmental consideration from cosmetics is land use. Kröhnert and Stucki point out that plant-based shampoos, like the one they studied and the one in my bathroom, are likely to use more land than petrochemical-based shampoos.

        After we have rinsed the shampoo from our hair, what happens to those chemicals next? Some bathroom cosmetics, like face scrubs, exfoliators and soaps, contain microbeads – which are usually made from plastics such as nylon or polyethylene. These beads are used to create an abrasive texture to help clean our skin, but they are not only reserved for scrubs – they are also present in shampoos, deodorants and lipstick.

        Essential oils are among the most polluting ingredients in shampoo (Credit: Getty Images)

        After washing down our drains, microplastics leach into our waterways and seas, where they have been found in fish. Because plastic takes so long to degrade, the concern is that once in the food chain it will remain there for a long time, being passed up the chain from species to species. In a recent study from 2022, microplastics were found in blood samples from members of the public for the first time. Their presence is toxic to human cells.

        But some of these climate costs could be avoidable. There is a growing fashion for solid shampoos, which do not contain ingredients like propanediol (because they don’t need to be viscous) or large amounts of water. Reducing the water weight in the product would reduce emissions from transportation, says Stucki. Solid shampoos are also sold as having less packaging, but Stucki is most interested in how they change showering behaviour.

        "It would be interesting to know if using a solid shampoo leads people to take longer or shorter showers with more or less hot water," he says. "Solid shampoo would have the biggest environmental savings, if it would prompt people to use less hot water and less shampoo. That would be an interesting experiment to conduct."

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        Solid shampoos are in essence bars of soap. Could I make my own? I have a little bit of experience making soap. For a few summers while a student I would help my sister with her handmade soap company, so I know that the fundamental ingredients of soap are water, fat and lye – which is another word for sodium hydroxide (sometimes also called caustic soda).

        The lye helps to solidify soap into a hard bar by breaking down the fat into fatty acid chains (liquid soaps and shampoos often also contain sodium hydroxide for its detergent properties).

        Historically, soaps would have been made with rendered animal fats and lye made from ashes mixed with water. Thankfully, we have moved on a bit from then and the soaps I made used coconut and palm oil, and sodium hydroxide powder mixed with water. The process is quite therapeutic – watching over pans of melting coconut oil, the scent of essential oils wafting around.

        Homemade soaps have to be left to cure for several weeks (Credit: Getty Images)

        There are two methods of producing soaps: the "hot" and "cold" processes. They are very similar, except in the hot process the mixture is heated on a hob, which is the one I used. When you drop the lye into the warm oil it starts an endothermic reaction. The pan suddenly goes from warm to very cold as heat is absorbed from the surrounds into the mixture to power the chemical reaction.

        The extra energy used in the hot method speeds up the setting and curing time, but if you were very keen to reduce emissions, you could be patient and opt for the cold method.

        The mixture is then left to set and cure to allow water and any residue sodium hydroxide to evaporate away. Because of the sodium hydroxide, initially the mixture might be very irritating to the touch, so handmade soaps might need to be left for several weeks before they are fully cured and ready to use.

        If you are prepared to wait this long for your bar of soap, it can be a money-saver. Even in small batches, homemade soaps, shampoos and shower gels can be significantly cheaper than consumer products. The soaps I made (in batches of 24) cost between 30-40p (40-50 cents) each.

        There are some unavoidable environmental costs from homemade soap. Some plant-based soaps use coconut and palm oil, which depending on how they are produced can have significant negatives. More than 90% of global palm oil is produced in Borneo, Sumatra and the Malay Peninsula, but oil palm plantations in this region are expanding into tropical forests, leading to 50% deforestation in Malaysian Borneo, for example. Oil palm also contributes to peatland draining and burning in Southeast Asia. Peatlands are enormously important for storing carbon. Despite only covering 3% of the world’s surface, they sequester twice the amount of carbon as the world’s forests.

        Alternatively, you can use other plant-based oils like olive oil and castor oil. Though palm oil can be a good choice if it is sustainably sourced, as it is a more productive crop than other oils.

        If you would like your homemade solid shampoo to have a fragrance, then you will also need to include essential oils. While they only account for a very small fraction of the ingredients (sometimes less than 1% by mass), according to Kröhnert and Stucki’s research they are one of the larger contributors to environmental costs like land use and eutrophication.

        So, if you are keen to reduce the emissions from your shower, perhaps it is worth making your own simple, solid shampoo. But an even easier solution? Turn down the temperature of the water a degree or two.

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        Valeurs Actuelles

        Laurent Alexandre, le progressisme ultra

        L'essayiste signe Jouissez jeunesse !, appel à une génération décliniste dans le sillage de Greta Thunberg. “Fanatisme vert”, déclin occidental, transhumanisme…, son discours hétéroclite contente - parfois -, jusqu'à Marion Maréchal. Et hérisse les documentaristes de Hold-up.

        Sur Twitter, il distribue les punchlines en majuscules. Sur les plateaux, il monte vite dans les tours. Deux théâtres où Laurent Alexandre s’est mué en “piñata” des réseaux sociaux, là où convergent les esprits belliqueux, jamais avares en points Godwin. Cas d’école : une “experte” convoquée dans le documentaire controversé Hold-up commentait, émue aux larmes, un extrait tronqué d’une conférence du “Dr Alexandre” : « Hitlerne disait pas les choses aussi directement », assurait-elle. Son tort : avoir opéré – sans s’en réjouir – la distinction entre “ winners” et “losers” du transhumanisme, telle que prophétisée par l’historien Yuval Noah Harari. De quoi remettre une pièce dans le punching-ball.

        Avec Jouissez jeunesse !, qui entend s’adresser à « ceux qui choisiraient de ne pas croire à la fin du monde » face aux collapsologues, pas sûr que la réputation de Laurent Alexandre s’arrange. Vent debout contre les « factions soviétoïdes qui rêvent de nouveaux bûchers des vanités », affligé d’un État qui « s’intéresse plus au devenir des “végans trans” que des “petits Blancs périurbains” », l’entrepreneur n’a cure de la curée. Formules chocs et simplifications éclairantes : il sait comment capter son audience, collecter les retweets et attiser le buzz. À 60 ans, le cofondateur de Doctissimo vit une existence orgueilleuse et confortable. Il n’a plus rien à prouver, ni même à gagner, depuis la fructueuse vente de son site au groupe Lagardère. Pas même ses droits d’auteur, qu’il décline avec politesse. Alors il investit partout, dans la recherche contre le cancer, dans le séquençage d’ADN, dans la presse – il détient 28 % de la Tribune – jusque dans la bataille gramsciste des idées, à une étape charnière du destin français : « La décroissance ne va pas plaire, les gens commencent à réaliser que les Verts sont casse-c*******. »

        Déclin occidental et “khmaires verts”

        Grand seigneur, Laurent Alexandre nous reçoit à sa table parisienne préférée. Pas l’homme au visage convulsé qui révulse ses adversaires. Mais le haut fonctionnaire, l’urologue, l’auteur à succès qui a fait Sciences Po, l’Ena, HEC. Intelligence artificielle, conquête spatiale, géo-ingénierie, grandeurs et misères de la Silicon Valley… La mise en bouche, à rebours de Greta Thunberg et ses cohortes « d’ayatollahs » passéistes, amène inévitablement au plat de résistance : le déclin de l’Occident, par l’abandon de sa foi en l’avenir.

        Le mariage inattendu du progressisme et du conservatisme plaît à la droite, même s’il a passé l’été à étriller Didier Raoult : intervention face aux élèves de l’Issep de Marion Maréchal, conférence devant le gratin du R N à Fréjus ou pour un parterre conservateur à la “convention de la droite”, déjeuner avec Valeurs actuelles … L’égérie de La Manif pour tous Frigide Barjot vante ainsi une amitié presque paradoxale avec ce défenseur résolu de la PMA, de la GPA et du mariage gay : « Humainement, ce garçon a été moins violent avec moi que beaucoup de personnes de son camp, les dirigeants transhumanistes mondiaux qui veulent remplacer l’humanité biologique. »

        Halte. Est-ce vraiment le dessein du “futurologue” ? « Je ne pense pas qu’il soit vraiment transhumaniste. Il avertit au contraire des conséquences vertigineuses de l’IA et des Gafa sur l’avenir. On n’est jamais vraiment dans un camp », tranche, mesuré, Olivier Babeau, le fondateur de l’Institut Sapiens, qui « échange souvent » avec ce passionné d’ Homodeus, homme-dieu préfiguré par Harari. Laurent Alexandre décrypte alors le monde qui vient en clivages presque trop simples : « néomalthusiens collapsologues » contre « transhumanistes rêvant de coloniser le cosmos ».

        Il serait vain de forcer l’égalité entre des gens aux capacités inégales

        Mais pour ce père de famille, pas loin d’être aussi craintif du déclassement qu’une foule de “gilets jaunes” – qui le haïssent, l’heure est au combat contre le « fanatisme vert ». « Ce monde ultra-complexe fait le lit d’une idéologie millénariste apocalyptique qui aggrave le déclin européen », assure-t-il. À droite, les politiques sont inspirés. Alors pourquoi ce macroniste déçu, tendance 2017, n’investit-il pas davantage le terrain politique ? « J’ai des enfants », résume-t-il. L’ami d’Alain Madelin en a assez vu, quand il était secrétaire national de son parti, Démocratie libérale, il y a une vingtaine d’années.

        Alors depuis, le docteur dresse ses ordonnances, délivre ses diagnostics à qui veut les entendre, surtout à ses copains de droite. En 2019, il publie L’IA va-telle aussi tuer la démocratie ? (JC Lattès), coécrit avec Jean-François Copé, qui se réserve l’interprétation politique de l’exposé scientifique. Trois ans plus tôt, à Alain Juppé, qui l’invite à Bordeaux pour vanter sa nouvelle idée, “le code informatique pour tous”, Laurent Alexandre la balaye d’un revers spontané : « Je lui ai dit que c’était complètement con. » Il serait vain de forcer l’égalité entre des gens aux capacités inégales, explique celui qui valorise tant l’intelligence de son interlocuteur. « Il a très vite pigé. »

        Laurent Alexandre est un optimiste

        Exception accordée à l’ancien maire de Bordeaux, dans Jouissez jeunesse !, le personnel politique, « globalement anti-tech », en prend pour son grade : Bruno Le Maire, qui ne sait pas définir un hectare, Christophe Castaner, qui aligne les contre-vérités sur le glyphosate, Ségolène Royal, chantre d’une écologie « à la Pinocchio », qui devine, au nez, que les pesticides provoquent les cancers du sein, ou encore Michèle Rivasi, qui adoube l’homéopathie et abhorre les vaccins…

        Comme l’indique son titre, l’ouvrage de Laurent Alexandre s’adresse avant tout à la génération Greta. Pour son auteur, même s’il ne le dit pas – mais il lit, en revanche, un grand avenir en Jordan Bardella -, les droites y auraient de quoi moderniser leur logiciel, à l’approche de 2022. Car les “khmaires verts”, intronisés par les élections municipales, dessinent déjà de nouvelles fractures. Low tech contre 5G, décroissance contre « capitalisme cognitif », sapin de Noël contre rejet des traditions, puissance de l’atome contre force de la calèche… Cela paraît mal engagé. Mais Laurent Alexandre est un optimiste.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        Killer of Woman in London Park Is Sentenced to Life in Prison

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        The murder of a schoolteacher, Sabina Nessa, 28, added to a sense of outrage amid fears the authorities were failing to address violence against women.

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        By Isabella Kwai

        LONDON — Sabina Nessa, a popular and admired schoolteacher living in southeast London, was running late to meet a friend at a local pub when she left her home and cut through a park on an evening last September.

        But on what should have been a five-minute route, Ms. Nessa, 28, was ambushed from behind. Koci Selamaj, a garage worker in the park searching for a target, delivered dozens of blows to her head with a metal traffic sign until she was unconscious, before strangling Ms. Nessa in a premeditated attack of “truly evil violence,” prosecutors said.

        A judge at the Central Criminal Court in London on Friday sentenced Mr. Selamaj, a 36-year-old Albanian, to life sentence in prison with a minimum term of 36 years. He admitted in February that he was guilty of her murder.

        “Sabina was the wholly blameless victim of an absolutely appalling murder,” said Justice Nigel Sweeney, adding that her killing added to the insecurity of women walking at night.

        “Words cannot describe how we are feeling even though he got” a life sentence,” Ms. Nessa’s sister, Jebina Yasmin Islam, wrote on Twitter after the verdict was announced. “Forever in our hearts sis & will continue to say your name.”

        Mr. Selamaj refused to attend the sentencing in person or by video link, his lawyer said, and had not expressed remorse. Asked why Mr. Selamaj had killed Ms. Nessa, Mr. Selamaj’s lawyer said: “There is simply no answer.”

        The attack and killing of Ms. Nessa in a public park, part of which was captured on surveillance footage, intensified outrage over what women in particular have viewed as a failure of the authorities to combat gender-based violence in Britain.

        The anger over the killing of Ms. Nessa built on outrage that emerged after Sarah Everard, a 33-year-old marketing executive in London, was kidnapped and murdered by a London police officer, Wayne Couzens, while walking in a public area.

        But coverage of the two cases also opened a broader conversation about whether crimes against women of color drew the same attention as those against white women.

        Her family and other women’s rights advocates have criticized the media for not giving Ms. Nessa, who is British-Bangladeshi, the same level of coverage as Ms. Everard.

        Ms. Nessa’s family has called Mr. Selamaj’s admission of guilt a step toward gaining justice for her murder, but said it would not ultimately end their suffering.

        “Our beautiful, loving, caring and funny daughter is no more,” her parents said in a statement directed at Mr. Selamaj that was read to the court. “You are not a human, you are an animal. Sabina died in a way that no one should die, and this will torment us for the rest of our lives.”

        Facing their first Ramadan without their daughter, a nature and animal lover, was heartbreaking, they said. “Our family will never forget what you did,” said Ms. Islam. “But we will not let you take anything more from us.”

        Ms. Nessa’s death rattled the southeast London community where she was a beloved figure who was passionate about growing produce and cooking food. Staff at Rushey Green Primary School in Catford, southeast London, are raising money to build a garden for Ms. Nessa. They described her as talented, dedicated and kind.

        “She had a lifelong career ahead of her and this was taken away through this senseless murder,” said Lisa Williams, the school’s head, in a statement to the court, describing the emotional toll on the school community. “Our school has lost an incredibly talented teacher, and the teaching community has lost an inspiring individual destined to have lasting impact on so many young lives.”

        Mr. Selamaj did not have any prior convictions, prosecutors said, but his ex-wife had told the authorities that he had a history of violence, including strangling her on two occasions, and that she feared for her life.

        He drove from the town of Eastbourne in Sussex, about 50 miles south of London, that night with the intention of carrying out an attack, the prosecution said, and waited in the Cator Park area around 8 p.m.

        According to surveillance footage, he walked past Ms. Nessa at about 8:30 p.m. and came up behind her, striking her with the traffic sign until she was unconscious, before carrying her to an area of the park that was shrouded in darkness.

        He then strangled her to death, prosecutors said, before covering her body with long grass and driving back to Eastbourne. Her body was not discovered until the evening of the next day.

        Mr. Selamaj denied that the attack was sexually motivated, although he admitted to attacking and strangling Ms. Nessa. On Thursday, his lawyer said that he “did not challenge” the prosecution’s case that the attack was sexually motivated.

        Women’s rights groups have called on the government to not only enact harsher punishments for such crimes but also increase policing and focus on prevention programs to educate men and boys.

        “We are angry and devastated at the senseless killing of Sabina Nessa, one of hundreds of women killed each year by an epidemic of male violence,” said Andrea Simon, director of the End Violence Against Women Coalition, adding that people of color “too often” received less public attention when they went missing or were murdered because of inequalities in the justice system.

        The initial response to the murders of Ms. Nessa and Ms. Everard, she added, focused on superficial measures such as street lighting, and placed the onus of safety on women.

        “There is a desperate need for long-term commitment and funding to address the root causes of male violence against women, and the attitudes that minimize and tolerate abuse,” she said.

        The government said last month that it would carry out a sweeping education campaign to address gender-based violence and harassment after it received 180,000 responses to a public request for personal experiences and views. Policing authorities have said that they will now take violence against women as seriously as terrorism, organized crime and child sexual abuse.

        In 2021, at least 141 British women were killed by men, or in attacks where a man was the primary suspect, according to Counting Dead Women, a project dedicated to tracking such killings.

        Emma Bubola contributed reporting.

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        L'Humanité

        Pour Sansus, Laure de gloire a sonné

        Actu

        Rugby Le XV de France affronte l’Ecosse pour son troisième match du tournoi des Six Nations, dimanche au Scots Toun Stadium de Glasgow. La demi de mêlée Laure Sansus, au sommet de sa forme face à l’Irlande, devrait être à nouveau titularisée.

        Léo Aguesse

        Remplaçante lors du match d’ouverture face à l’Italie (39-6), elle avait réalisé une entrée fracassante. Samedi dernier, la manager Annick Hayraud l’a donc logiquement alignée d’entrée contre l’Irlande (40-5). Un choix payant puisque la demi de mêlée, en inscrivant deux essais, a réalisé une prestation de haute volée qui lui a valu d’être nommée femme du match. Face aux Ecossaises, la numéro 9 des Bleues, co-leaders du tournoi des Six nations (10 points) avec l’Angleterre et le pays de Galles (1) - constituera un sérieux atout dans la quête du Grand Chelem (France 2, 14 heures).

        Lorsqu’on lui sert la comparaison avec le talentueux Antoine Dupont, également demi de mêlée du Stade Toulousain et de l’Équipe de France, la numéro 9 s’esclaffe.  «  Ce n’est pas la première fois qu’on me compare à lui. C’est le meilleur joueur du monde, donc je prends le compliment avec plaisir !  » L’analogie semble évidente, mais la joueuse de 27 ans reste modeste et préfère mettre le collectif en avant.  « Je relativise beaucoup. Sans les 14 filles qui jouent avec moi, je ne ferai pas ce type de prestations  ».

        Pur produit du rugby occitan, l’internationale aux 25 sélections confie, non sans une pointe de fierté, être «  née avec un ballon dans les mains » et évoque les week-ends passés au bord des pelouses du Sud-ouest à scruter avec attention les matchs de son frère aîné. Jusqu’à ses 14 ans, elle joue avec les garçons. «  On s’habitue à évoluer dans un monde qui n’est pas fait pour nous. Forcément, il faut se battre », nous raconte celle qui a fait ses premiers pas au club de Labastide-Beauvoir, en Haute-Garonne.

        Son parcours n’a rien d’un long fleuve tranquille. En 2017, un an après avoir remporté le trophée des Six Nations pour ses débuts en bleu, Laure doit raccrocher les crampons. Vendeuse chez Decathlon, elle a du mal à mener de front travail et sport de haut niveau.  «  On était des salariés lambda, se souvient-elle. Il n’y a vite plus de congés à poser pour partir en sélection. Afin d’avoir un salaire à la fin du mois, j’ai du arrêter le rugby ». Elle revient à ses amours en 2018, toujours sous le maillot rouge et noir mais armée d’un contrat fédéral qui lui permet de se consacrer au rugby, tout en étant employée comme gestionnaire des stocks à la boutique du club, afin de  «  garder la tête sur les épaules  ».

        Au sein du vestiaire, la demi de mêlée cause tactique et stratégie mais ne se considère pas comme un  «  leader d’émotion  », de ceux qui galvanisent les troupes avant le combat. Ses deux essais inscrits face à l’Irlande témoignent d’une philosophie de jeu à son image, authentique et instinctive. En mêlée, Laure guette la brèche qui va lui permettre de s’engouffrer astucieusement dans la défense pour surprendre l’adversaire. Fidèle à elle-même, elle préfère mettre en lumière ses coéquipières qui la font rayonner.  «  En club comme en sélection, dit-elle, j’ai la chance d’appartenir à une équipe dominante, avec des avants qui font le boulot. C’est plus facile de briller dans ces conditions là  ».

        Fortes de deux victoires au compteur, les Bleues peuvent rêver de Grand Chelem. Avec en prime, la perspective excitante de jouer une finale face à leurs  « meilleures ennemies anglaises  », le 30 avril à Bayonne. Avant cela, il faut se concentrer sur l’opposition de dimanche contre l’Écosse, quatrième du classement (2 défaites face à l’Angleterre et le pays de Galles), qui peut vite  «  se transformer en match piège. La météo sera mauvaise, elles seront à domicile et voudront nous faire tomber  ». La demi de mêlée rappelle qu’il ne faut  « pas se laisser endormir » par les succès afin d’éviter la douche froide.  « Tout n’est pas parfait. On est encore en rodage et il reste des automatismes à trouver », tempère-t-elle. À six mois de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, chaque match compte et les performances seront scrutées.  « Au-delà de la victoire, il faut aller en Ecosse avec l’intention de produire un jeu qui nous ressemble », assure la finaliste du championnat de France 2019.

        Remporter le Grand Chelem serait une première pour celle dont la carrière était en suspens lors du dernier exploit des Bleues en 2018. La médiatisation croissante du rugby féminin témoigne en tout cas, selon elle, d’avancées significatives.  « Les barrières tombent progressivement : je vois de plus en plus de petites filles sur les terrains », se réjouit la native du Lauragais, en Haute-Garonne. Avec le Stade Toulousain comme en Équipe de France, Laure Sansus s’épanouit avant tout dans l’esprit d’équipe.  « On a toutes grandi et évolué ensemble. On est en train de construire notre histoire ».

        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : les tomates françaises en danger

        Publié le : 07/04/2022 - 17:39Modifié le : 07/04/2022 - 17:49

        Laura MOUSSET Suivre

        Depuis la flambée des prix du gaz, qui ont atteint jusqu'à dix fois leur cours habituel à cause de la guerre en Ukraine, Jean Guilbaud, cultivateur de tomates, a drastiquement réduit le chauffage dans ses serres. Privées de chaleur, les tomates risquent de pousser moins vite et de développer des maladies, entraînant une chute des rendements.  

        Valeurs Actuelles

        [Exclusif] « Privilège blanc », « racisme systémique », « intersectionnalité » : extraits audio de la conférence anti-discriminations de l’Arcom (ex-CSA)

        L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), issue de la fusion en janvier du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), a organisé le 29 mars dernier une conférence interne, intitulée “Discriminations multifactorielles et inclusivité”, sous- titrée “Genre et ethnicité : comprendre l’intersectionnalité au travail” et animée par Fatima Khemilat, une sociologue militante, décoloniale et pro-CCIF. En voici quelques extraits sonores :

        🔴 [Exclusif @Valeurs] THREAD : extraits de la conférence interne à l’@Arcom_fr (ex-#CSA) animée par une sociologue militante, décoloniale et pro-CCIF #wokisme

        « Les microagressions restent très problématiques parce qu’elles créent un climat délétère en entreprise… » pic.twitter.com/WG2DqsJjiv

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Suicider la diversité : le terme de ‘diversité’ est très largement has been, très largement dépassé et très largement problématique… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/gVSM4D83d3

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Dans les discriminations, il y a toujours des gagnants et des perdants, soit on en bénéficie, soit on la subit. Et on peut en bénéficier de manière complètement inconsciente, c’est ce qu’on appelle les privilèges, notamment le privilège blanc… » #Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/KYNooj0c6s

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Le racisme, c’est submersif. Quand quelqu’un me dit ‘Je ne suis pas raciste’ je ne comprends pas ce que ça veut dire. On est submergé, on évolue dans un environnement, c’est un peu comme l’air, où il y a des stéréotypes racistes et de genre… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/z2Zni9WQXy

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Sur votre carte vitale, quand vous êtes un homme ça commence par le chiffre 1 et quand vous êtes une femme par le chiffre 2… Ça c’est complètement admis, ça fait partie des discriminations administratives… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/xpOSau1YcN

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « La race n’existe pas mais elle tue et elle tue tous les jours et elle tue bien en plus. On ne naît pas femme mais on en meurt en attendant et on en meurt tous les jours… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/QpurWuamcg

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Quand je marche dans la rue je sais qu’on va appréhender ou qu’on va m’étiqueter ou qu’on va penser que, peut-être, étant arabe, je risque de voler un sac, etc., donc je vais toujours avoir ça en tête… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/oiyhtzeKcU

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « L’intersectionnalité a comme unité de base la caution raciale. Quand on est une personne racisée on peut être discriminée parce qu’on est racisée et LGBT et grosse, donc c’est fromage, dessert et salade mais il faut toujours qu’il y ait fromage… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/lONLMsaKUu

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Les discriminations sont être multifactorielles, c’est-à-dire qu’elles peuvent être de plusieurs natures, mais elles sont aussi multisectorielles… C’est pour ça que parfois vous entendez peut-être les termes de racisme ou sexisme systémique… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/5pzNUYsjGs

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Privilégier le terme ‘mesure compensatrice d’inégalité’ ou ‘action positive’ plutôt que ‘discrimination positive’… On dit que ceux qui ont bénéficié de ces systèmes doivent accepter une redistribution des ressources, des privilèges et des postes »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/VmsZm7uZQi

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Pour être dans une logique inclusive il faut être à l’écoute. Si une collaboratrice vient vous voir et vous dit que des microagressions lui ont été faites, on la croit, on l’écoute, les individus sont des experts dans leur vécu… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/n74mQGOdZ8

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Vous avez une discussion informelle, ne pas présupposer que tous vos collaborateurs sont hétérosexuels ‘Alors ton copain il va bien ? Alors ta copine elle va bien ?’ parce que vous mettez l’autre dans la posture de devoir faire son coming out… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/UMcqbQ0Em6

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « On est soit inclusif soit excluant. Et ne pas parler face à une discrimination c’est être complice des discriminations. Quand on se tait, on est complice. Si vous êtes un gagnant passif des discriminations, c’est problématique… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/VQtfvsM35s

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « C’est un modèle qui n’est pas viable, cet entre soi hétéro patriarcal blanc, je suis persuadée que ce n’est plus un modèle qui est tenable et souhaitable. »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/nqocYQF1tE

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Ce qui était possible avant n’est plus possible aujourd’hui… Ça veut dire qu’il y ait des aménagements, des départs à la retraite, peut-être les remplacer par des personnes plus représentatives de la ‘diversité’… et c’est une bonne chose. »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/LeDncKm82o

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Les hommes racisés sont perçus comme des menaces, ça c’est la base… Et quand on fait ça, on nie leur individualité, leur humanité… Ce travail d’animalisation, de bestialisation des personnes racisées les déshumanise… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/S1WxLLyjAI

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Ce qui est triste c’est que quand il y a des volontés d’aller de l’avant, comme par exemple l’ABCD de l’égalité, il y a des résistances du vieux monde réactionnaire qui ne veut pas que les choses changent… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/ostn3ZtPnQ

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        « Dans cette conférence, j’ai parlé de genre, de racialisation, de l’intersectionnalité, ça il y a dix ans c’était impensable. Personne ne connaissait ces termes. Personne ne voulait en entendre parler en France… »#Arcom #CSA #wokisme @Valeurs pic.twitter.com/3XxGYY4PC0

        — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 7, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Mondiaux de Ski-alpinisme. L’irrésistible ascension d’une discipline

        Actu

        Jusqu’au 9 avril, Flaine, en Haute-Savoie, accueille les finales de Coupe du monde de ce sport exigeant où les Français excellent. Des athlètes qui attendent avec impatience d’intégrer le programme des JO de Milan-Cortina, en 2026.

        Georgia Diaz

        Le ski-alpinisme est le versant compétition et technique du ski de ­randonnée. Une discipline d’endurance alternant des ascensions vertigineuses sur des skis légers équipés de peau de phoque ou à pied, skis dans le sac, puis des descentes hors piste. « Quand on aime l’effort et la montagne, c’est juste génial », soutient Axelle Gachet-Mollaret­.

        « Gagner devant mon fils et ma famille »

        À 29 ans, elle est une des meilleures athlètes de la discipline – encadrée en France par la Fédération de la montagne et de l’escalade. À son palmarès, notamment, trois consécrations sur la mythique Pierra Menta (2016, 2018, 2022), un record du monde de kilomètre vertical détenu depuis 2019 et plus d’une ­dizaine de titres de championne du monde, d’Europe et de France.

        La Française a quasiment tout gagné et fait carton plein, cet hiver, sur les courses individuelles de Coupe du monde. Cinq victoires en autant de manches disputées. « Le calendrier était dense. J’ai choisi de renoncer à quelques courses pour pouvoir gérer au mieux ma vie personnelle, professionnelle et sportive (kinésithérapeute, elle est aussi maman depuis août 2020 — NDLR). Les résultats prouvent que c’était une bonne chose. J’ai fait une superbe saison et ce sera un beau défi que de gagner à Flaine devant mon fils et ma famille », avance-t-elle.

        Épreuve reine de la discipline, l’individuelle, avec ses quelque 1 800 m de ­dénivelé positif et sa succession de cinq montées et descentes à réaliser le plus rapidement possible, est le format de course préféré d’Axelle Gachet-Mollaret, qui excelle aussi en vertical race, montée sèche sur 700 mètres de dénivelé…

        Dans l’armée des champions

        Le ski-alpinisme requiert d’être des sportifs « complets tant du point de vue physique que mental. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, il n’y a pas que la montée qui compte ! La descente peut permettre de creuser les écarts au chrono », poursuit la Française.

        « Ski en hiver, vélo et ski-roue en été, préparation physique ­générale, gainage, étirements, récupération : un athlète de haut niveau s’entraîne de 700 à 1 000 heures par an », détaille Thibault Anselmet, 24 ans et déjà numéro 2 mondial chez les hommes. « J’ai commencé le ski alpin à 3 ans, fait mes premières randonnées dans les traces de mon père vers 13 ou 14 ans et j’y ai pris goût », raconte-t-il.

        Membre de l’armée des champions, le groupe de sportifs de haut niveau sous contrat avec le ministère de la Défense, il peut se consacrer pleinement à sa carrière dans un univers majoritairement amateur ou semi-professionnel. « Notre sport évolue. L’implication des athlètes va probablement croître à l’approche des JO, et avec elle, le niveau et la densité de la concurrence », prévoit-il. L’intégration du ski-alpinisme au programme des Jeux de Milan-Cortina en 2026 a été entérinée lors de la 138e session du CIO, en août 2021

        L’ancrage historique de la pratique dans les Alpes ainsi que son dynamisme croissant ont motivé cette décision. « On attend d’avoir plus de précisions quant aux modalités de sélection, nombre de dossards alloués dans chaque discipline et déroulement de la compétition, pour savoir comment s’entraîner et que mettre en place pour performer, mais c’est une chance énorme », se réjouit Anselmet. Et Axelle Gachet-Mollaret­ de renchérir : « Cela fera connaître notre sport et lui permettra peut-être d’avoir un peu plus de moyens. »

        Arêtes vertigineuses

        Et tant pis si, pour répondre aux critères du CIO en matière de présence de public, les épreuves doivent se dérouler au plus près des pistes et perdre peut-être de leur dimension sauvage. « Tant que le parcours est technique, qu’il y a des conversions et des portages, ça nous va. Il n’y a pas besoin de faire des arêtes ­vertigineuses pour que la compétition soit intéressante. »

        À la Fédération française de montagne et d’escalade, le président, Alain Carrière, ne cache pas son enthousiasme. « La France est depuis longtemps dans les nations qui comptent. C’est particulièrement vrai cette année, avec sept titres remportés aux championnats d’Europe, toutes catégories et disciplines confondues. Cela nous met en confiance et ouvre de belles perspectives pour les Jeux. »

        La structuration de la discipline, forte de 7 000 à 8 000 licenciés, s’accélère. En septembre, un pôle espoirs ski-alpinisme doit ouvrir à Font-Romeu. « On travaille aussi au développement du premier pôle France à Chamonix avec l’École nationale des sports de montagne (ENSM) », précise le dirigeant. ­Affaire à suivre.

        ski
        BBC

        SANS TITRE

        How High We Go in the Dark by Sequoia Nagamatsu

        Much of Nagamatsu's debut novel was completed before 2020, and its themes will strike readers with their prescience. Set in the near-future, a team of scientists in Siberia discover a mummified pre-historic female corpse they name "Annie", which holds a disease that sets off a catastrophic pandemic named "the Arctic Plague". Nagamatsu focuses on the human side of the crisis, leaping forward 6,000 years to reveal a society that has commercialised death, and the long-reaching legacy of past decisions. Expansive and genre-defying, it is told through discrete stories that slowly coalesce. "Like a Polaroid photograph, How High We Go in the Dark takes time to show its true colours. When they finally appear, the effect is all the more dazzling," writes the Guardian. It is, writes the New York Times, "a book of sorrow for the destruction we're bringing on ourselves. Yet the novel reminds us there's still hope in human connections, despite our sadness." (RL)

        Burning Questions by Margaret Atwood

        Now in the seventh decade of her remarkable literary career, Margaret Atwood has written her third collection of essays that, says the i newspaper, "brims with enthusiasm and verve". Broadly looking at events of the past two decades, the range of subjects is wide – from censorship and Obama, to #MeToo and zombies. And there are insights into her own craft and the function of fiction. As the i puts it: "Atwood always makes the idea of big questions a little more digestible. You find yourself asking: what can fiction do? What can we do, generally?" The essays are full of a "droll, deadpan humour and an instinct for self-deprecation" says the Guardian. "Atwood remains frank, honest and good company." (LB)

        Bless the Daughter Raised by a Voice in Her Head by Warsan Shire

        This is Warsan Shire's long-awaited, first full-length poetry collection, after two pamphlets, Teaching My Mother How to Give Birth (2011) and Her Blue Body (2015). It arrives nearly six years after the Somali-British poet shot to world-wide fame collaborating with Beyoncé on the latter's ground-breaking visual albums, Lemonade (2016) and Black is King (2020). The poems in Bless the Daughter… draw from Shire's own experiences, bringing to vivid life black women's lives, motherhood and migration. "Shire's strikingly beautiful imagery leverages the specificity of her own womanhood, love life, tussles with mental health, grief, family history, and stories from the Somali diaspora, to make them reverberate universally," writes Dfiza Benson in The Telegraph. (RL)

        (Credit: Europa Editions)

        In the Margins: On the Pleasures of Reading and Writing by Elena Ferrante

        In the Margins is a collection of four essays in which the best-selling, pseudonymous author of the Neapolitan Quartet articulates how and why she writes – and her inspiration, struggles and evolution as both a writer and reader. Ranging from philosophical to practical, the essays give the reader an insight into the enigmatic author's mind, and include an exploration of what a writer is – less an embodied entity, she says, than a stream of "pure sensibility that feeds on the alphabet". As the New York Times puts it: "For those who wish to burrow gopher-like into the author's mind, Ferrante has prepared a tunnel." (LB)

        Moon Witch, Spider King by Marlon James

        The Booker Prize-winning novelist returns with part two of his Dark Star fantasy trilogy, after 2019's Black Leopard, Red Wolf, which the author initially described as the "African Game of Thrones" (he later insisted this was a joke). A female-centric counternarrative to the first novel, Moon Witch, Spider King follows Sogolon, the 177-year-old antihero, and Moon Witch of the title, on an epic and characteristically violent journey. "Like an ancient African Lisbeth Salander," writes the FT, "she dedicates her lonesomeness to meting out lethal rough justice to men who harm women." Praising the novel in The New York Times, Eowyn Ivey writes, "the Moon Witch lit my path and showed me how a woman might navigate this dangerous, remarkable world". (RL)

        Olga Dies Dreaming by Xochitl Gonzalez

        Identity, elites, race and capitalism are the areas explored in this multi-layered novel, the first by Xochitl Gonzalez. This "impressive debut", says the Observer, is "deeply satisfying and nuanced… a tender exploration of love in its many forms". Set in New York City in the months around a devastating hurricane in Puerto Rico, Olga Dies Dreaming follows the story of wedding planner Olga and her congressman brother Prieto. Family strife, political corruption and the notion of the American dream all feature in this "irresistibly warm yet entirely uncompromising" novel, says The Skinny. (LB)

        (Credit: Penguin Random House)

        Glory by NoViolet Bulawayo

        NoViolet Bulawayo became the first black African woman – and first Zimbabwean – to be shortlisted for the Booker Prize, for her 2013 debut, We Need New Names. Nine years later, Glory is an Orwell-inspired fable set in the animal kingdom of Jidada, which satirises the 2017 coup that toppled Zimbabwean President Robert Mugabe (Bulawayo has explained that Glory began its life as a non-fiction account of this history). As a fierce but comedic allegory, Glory can be seen as a companion piece to Wole Soyinka's 2021 satire of Nigerian society, Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth. "By aiming the long, piercing gaze of this metaphor at the aftereffects of European imperialism in Africa, Bulawayo is really out-Orwelling Orwell," writes the New York Times. "Glory," writes the Guardian, "with a flicker of hope at its end, is allegory, satire and fairytale rolled into one mighty punch". (RL)

        French Braid by Anne Tyler

        Anne Tyler's 24th novel is "an extraordinarily rich portrait of a family in flux," according to the Evening Standard. "Tyler's set pieces seem undramatic, but her rhythms are masterly." The novel tells the story of the Garrett family across six decades, and like most of Tyler's works, is an ensemble piece that spans the generations, set in Baltimore. The story starts with a lakeside family holiday, where rifts emerge that are largely unvoiced, and that unravel in the lives of each family member as the years progress. It is "thoroughly enjoyable," says the Guardian, "and at this point any Tyler book is a gift". French Braid is "funny, poignant, generous… it suggests there's always new light to be shed, whatever the situation, with just another turn of the prism." (LB)

        To Paradise by Hanya Yanagihara

        Yanagihara's highly-anticipated third novel follows her bestselling, Booker Prize-shortlisted 2015 breakthrough, A Little Life. To Paradise, which was released in January to both rapturous acclaim and cries of dissent, is, like its predecessor, lengthy (at 720 pages) and dwells on deep suffering rather than joy, which has drawn criticism in some parts. Multi-form, and spanning three centuries, it is a compelling and wildly ambitious work, offering no less than an alternate retelling of the US, through 1890s New York, Hawaii and a dystopian, late-21st Century. "Resolution is not available here, but some of the most poignant feelings that literature can elicit certainly are," writes Vogue, while the Boston Globe calls it "a rich, emotional, and thought-provoking read." (RL)

        (Credit: Doubleday)

        The School for Good Mothers by Jessamine Chan

        Frida Liu is a working single mother in a near future who makes the mistake of leaving her child alone at home for a couple of hours one afternoon. Authorities are summoned by the neighbours, and her daughter Harriet is taken from her. Frida is given the choice to either lose her child permanently, or to spend a year at a state-run re-education camp for mothers where inmates must care for eerily lifelike robot children, equipped with surveillance cameras. Calling this novel "dystopian" doesn't feel quite right, says Wired. "Near-dystopian, maybe? Ever-so-slightly speculative? This closeness to reality is what turns the book's emotional gut punch into a full knockout wallop." The School for Good Mothers is, says the New York Times, "a chilling debut". (LB)

        The Exhibitionist by Charlotte Mendelson

        The Hanrahan family gather for a weekend as the patriarch Ray – artist and notorious egoist – prepares for a new exhibition of his art. Ray's three grown-up children and steadfast wife, Lucia, all have their own choices to make. This fifth novel by Mendelson has been longlisted for the Women's Prize, and has been highly praised. The Guardian points to the author's "succinct specificity of detail," and "a precision of observation that made me laugh frequently and smile when I wasn't laughing". According to the Spectator, Mendelson excels at "vivid, drily hilarious tales about messy families". The Exhibitionist is "a glorious ride. Mendelson observes the minutiae of human behaviour like a comic anthropologist." (LB) 

        Free Love by Tessa Hadley

        Described by The Guardian in 2015 as "one of this country's great contemporary novelists," British writer and academic Hadley has been quietly producing works of subtly powerful prose for two decades. Like her recent novels, The Past (2015) and Late in the Day (2019), Free Love – Hadley's eighth – explores intimate relationships, sexuality, memory and grief, through an apparently ordinary-looking suburban family. But, Hadley writes, "under the placid surface of suburbia, something was unhinged." Set amid the culture clash of the late 1960s, the novel interrogates the counterculture's idealistic vision of sexual freedom, in, writes the i newspaper, "a complex tale of personal awakening and a snapshot of a moment in time when the survivors of war were suddenly painted as relics by a new generation determined not to live under their dour and hesitant shadow." NPR writes, "Free Love is a fresh, moving evocation of the dawning of the Age of Aquarius." (RL)

        Black Cake by Charmaine Wilkerson

        A debut novel, Black Cake tells the backstory of an African-American family of Caribbean origin, and two siblings who are reunited after eight years of estrangement at their mother's funeral where they discover their unusual inheritance. The plot is driven by an omniscient narrator, dialogue and flashbacks. It is, says the New York Times, full of "family secrets, big lies, great loves, bright colours and strong smells". The themes of race , identity and family love are all incorporated, says the Independent, "but the fun is in the reading… Black Cake is a satisfying literary meal, heralding the arrival of a new novelist to watch." (LB)

        Auē by Becky Manawatu

        Told through several viewpoints, Auē tells the story of Māori siblings who have lost their parents, with each sibling telling their tale, and later their mother, Aroha, also telling hers from the afterlife. The novel has already won two awards in New Zealand, and is now gaining wider praise. "The plot reveals are masterful," says The Guardian. "Auē has done well because it is expertly crafted, but also because it has something indefinable: enthralling, puzzling, gripping and familiar, yet otherworldly." (LB)

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        BBC

        Kramatorsk: At least 1,000 at railway station when rockets hit - witness

        More than 1,000 people were crowded into a railway station in eastern Ukraine when it was hit by rockets on Friday, an eyewitness has told the BBC.

        Forty people died, including 10 children when missiles exploded at Kramatorsk station as civilians were queuing to evacuate, according to the local mayor.

        Images from the scene show bodies and abandoned bags lying on the platform.

        Ukraine said Russia targeted civilians, but Russia has denied the attack.

        Nathan Mook, an aid worker who saw people crowding at the station, counted between five and 10 explosions: "Two minutes after we had driven by, you feel it before you hear it: the boom, the explosion."

        Mr Mook said he saw well over 1,000 people at the station just before the attack happened, and the regional prosecutor's office said nearly 4,000 people were there at the time, mainly women and children. More than 80 people were wounded, officials said.

        Officials said a temporary waiting area had been hit and many of the wounded were in a grave condition. Donetsk governor Pavlo Kyrylenko alleged that a Tochka-U missile armed with cluster munitions had been used.

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky said there were no soldiers at the station. "This is an evil that has no limits," the president said, accusing Russia of cynically targeting civilians when it could not win on the battlefield.

        Russia's defence ministry accused Ukraine's armed forces of carrying out the attack and using civilians as a "human shield" and a Russian-backed separatist leader said it was a Ukrainian "provocation". But Mr Kyrylenko said it was another example of Russian fakes and cynicism, aimed at sowing panic.

        For days, crowded trains have been leaving the east, after regional leaders appealed to residents to flee Russia's invading forces.

        Busloads of evacuees have been arriving at the few remaining stations still open, from towns and cities that have come under Russian bombardment. Luhansk administration leader Serhiy Haidai said the town of Popasna was at particular risk of attack, and that 14,000 civilians were still there.

        Russia has shifted its military campaign to eastern Ukraine after a series of defeats around Kyiv and other areas.

        The Kremlin is now aiming to seize the two big eastern regions of Luhansk and Donetsk, and its forces are moving south and west towards Kramatorsk and its northern neighbour Slovyansk.

        Shortly before the missile strike, after 10:30 local time (07:30 GMT), Kramatorsk Mayor Oleksandr Honcharenko posted details of train departures on his Facebook page.

        Debris from one of the rockets could be seen lying on the grass near the station. The message in Russian za detei, meaning for or on behalf of the children, had been daubed on the missile in white.

        Russia's defence ministry insisted it did not use the type of Tochka-U missile that was fired, whereas the Ukrainian military did.

        However, analysts point to images and videos on social media that appear to show the Russian military using the Tochka-U. The Donetsk governor accused the Russian military of using the Tochka-U to detonate cluster munitions in the attack on Kramatorsk.

        "One of our guys at the warehouse said he had seen Ukrainian air defence intercept one of the rockets," said Nathan Mook. "These were missiles, he could see the wings on the missile as it was intercepted."

        Mr Mook's aid group World Central Kitchen was distributing food at the station. He said they were heading to a warehouse to pick up flour and were working on setting up a distribution hub at the station.

        War in Ukraine: More coverage

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        UTMB : du tour du Mont-Blanc au tour du monde

        Actu

        ULTRA-TRAIL Course de référence en montagne, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc donne le coup d’envoi, jeudi 7 avril, de son circuit mondial, l’UTMB World Series. Retour sur une success story française et familiale.

        Nicolas Guillermin

        « On a créé l’Ultra-Trail du Mont-Blanc avec mon mari Michel, en 2003, par passion. On n’avait aucun business plan, on était soutenus par quelques copains. Très vite, nous avons été surpris par le nombre d’inscriptions dès le mois de décembre, alors que la course a lieu en août. 722 coureurs de 25 nationalités ont pris le départ. Les gens nous prenaient pour des fous de vouloir faire le tour du Mont-Blanc. C’était l’année de la grande canicule et la course a coïncidé avec le premier week-end de mauvais temps, beaucoup de coureurs ont abandonné en raison des chemins glissants, 67 seulement ont franchi la ligne d’arrivée. Le mythe était né. »

        Dix-neuf ans plus tard, l’engouement populaire ne s’est pas démenti et Catherine Poletti, qui a cocréé cette épreuve unique, où les traileurs dépassent leurs limites physiques et mentales dans le cadre magnifique des cimes alpines, concède qu’elle ne s’attendait pas « à un tel développement », mais souligne que c’est « le résultat de beaucoup de travail ». Course de référence d’une discipline qui s’est rapidement internationalisée, l’UTMB est devenu une marque et occupe une place centrale dans le calendrier du trail running, qui avait besoin d’une réorganisation pour plus de lisibilité. C’est désormais chose faite avec la première édition de l’UTMB World Series, un circuit mondial d’ultra-trail composé de 25 événements sur 5 continents, dont 15 en Europe, qui débute le 7 avril en Croatie avec l’Istria 100 by UTMB, où plus de 2 000 coureurs sont attendus.

        « Pour participer au tirage au sort de l’UTMB Mont-Blanc, les coureurs devront avoir disputé au moins une course du circuit UTMB World Series, explique Catherine Poletti. Peu importe qu’ils finissent premiers ou derniers. » Victime de son succès, la course de Chamonix est en effet, depuis plusieurs années, obligée de tirer au sort les 10 000 chanceux qui auront le droit de prendre le départ de l’une des 7 courses. « En 2019, on a eu 32 000 demandes ! On a été obligés d’en refuser plus des deux tiers », regrette l’organisatrice, qui travaille avec sa fille et son fils. Face à cet afflux, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc a dû se réinventer afin d’offrir un accès égalitaire à ceux qui veulent prétendre accomplir le défi de parcourir les 170 km autour du toit de l’Europe en passant par l’Italie et la Suisse avec 10 000 mètres de dénivelé positif ou participer à l’une des 6 autres courses plus courtes en distance.

        les amateurs représentent plus de 90 % des participants

        « Pour ne pas sélectionner par l’argent et être le plus juste possible, on a décidé de mettre en place un tirage au sort à partir de 2010, précise Catherine Poletti. Participer à au moins une course montre aussi qu’on a de l’expérience. C’est important en termes de sécurité, car il y a des passages de haute montagne. » Hormis les professionnels qui, de par leurs classements à des épreuves durant la saison, se qualifieront pour le rendez-vous tant attendu du mois d’août, les amateurs devront collecter des « running stones » en terminant au moins un événement. Les « running stones » sont cumulables et chacune offre une chance supplémentaire d’être tiré au sort. Un règlement qui peut sembler compliqué mais qui s’avère nécessaire quand on sait que les amateurs représentent plus de 90 % des participants.

        Pour créer ce circuit, l’UTMB Group, qui compte aujourd’hui 50 salariés, s’est associé à The Ironman Group, spécialiste international de triathlon et notamment de course de VTT, mais reste l’actionnaire majoritaire. Chacune des 25 épreuves sera une déclinaison de l’UTMB de Chamonix, qui est devenu la référence au niveau de l’organisation. « On a un cahier des charges très complet en termes de sécurité, santé, qualité des ravitaillements, marquage des courses, inclusion des habitants, hébergements, respect de l’environnement, transports en commun… L’objectif de ce circuit mondial, précise Catherine Poletti , ce n’est pas que les coureurs disputent les 25 épreuves, bien au contraire. Les courses ont été créées partout où il y a de nombreux bassins de coureurs comme en Europe, où elles sont majoritaires. L’objectif, c’est d’aller vers eux plutôt qu’ils viennent à nous afin d’éviter de parcourir le monde. »

        >

        course à piedmont blanc
        BBC

        'Mariupol is a graveyard': Evacuees recount terror of Russian assault

        By Tom BatemanZaporizhzhia, Ukraine

        Mariupol has been under Russian siege for five weeks, but many residents have managed to flee to other towns in Ukraine. They tell the BBC about the conditions in the besieged city - and the loved ones they left behind.

        People arriving in the town of Zaporizhzhia, which is acting as a hub for refugees, describe a merciless assault on Mariupol in which airstrikes and shelling have flattened entire districts.

        They have risked journeys through Russian and Ukrainian lines that the International Committee of the Red Cross (ICRC) describes as an evacuation "from hell".

        Waiting inside one aid facility was Yuliia, her two daughters and her mother Tatiana. They escaped on 4 April.

        "There are starving people... people are having mental breakdowns. People are being buried in the streets," Yuliia said, speaking to the BBC on condition that her surname was not used, a frequent request from residents still concerned about their safety.

        Her mother, Tatiana, added: "[There are] shallow graves, half a metre deep at best, with some earth on top. Dead bodies, all over the streets."

        The chances of getting out has diminished quickly for many residents.

        "When we were in Mariupol, Chechens were looting. They were taking people's gold. It was becoming really dangerous, we heard they were raping women," said Yuliia.

        "I was frightened for my kids and I realised we had to get them out in any way possible".

        The BBC cannot independently verify the claims. Chechen militants loyal to Moscow have been fighting in Ukraine since the start of the invasion and are reported to have been heavily involved in the siege of Mariupol.

        Elsewhere in Zaporizhzhia, aid workers have been finding homes and handing out money for evacuated families.

        At one refugee staging centre, Liubov, aged 61, was waiting with her son Valerii.

        She had a picture of their apartment block, eviscerated by shelling or an airstrike.

        "On some days [there were] 50 planes, on other days 70. Each carrying two bombs. They were hitting the drama theatre, museums, hotels, apartment buildings. They didn't discriminate at all."

        When the water supply stopped, Luibov said people had to choose between nothing to drink or a deadly venture outside.

        "Russians would take them out from those shelters, take photos of those people and say, 'we came here to liberate you'. People were crying, scared to say anything back. Scared they might get executed or shot.

        "The Russians would say: 'See, these are the tears of joy. People are happy to be free from the fascists'."

        In the refugee staging centre, Liubov wept as she displayed the pictures on her phone, returning again and again to Mariupol's nightmare: the need for mass burials of the dead.

        "They bombed and destroyed Mariupol central market, so people dug a hole in the ground where they would be bringing bodies," she said.

        "We were told they would be buried there. But we still don't know if that happened."

        Liubov and Valerii managed to escape on 19 March. They reached the city of Melekino, also under Russian control, and were searched at a checkpoint where Valerii said the soldiers made him undress.

        All the men in the centre reported the same thing. Russian soldiers looking for fighters strip them to their underwear searching for tattoos or rifle butt marks on men's shoulders.

        On Wednesday, eight buses carrying evacuees were escorted by the ICRC into Zaporizhzhia.

        The arrivals had all the belongings they could carry. They looked exhausted and shell-shocked.

        Some said the communication collapse in Mariupol is so bad they spent weeks not knowing whether the rest of the country had fallen to the Russians.

        One of the first off the buses was Anna. She had made her own way to the town of Berdyansk about 50 miles (80km) away, the closest the ICRC buses could get to Mariupol.

        "Mariupol is a graveyard now. All the neighbourhoods are covered in the graves of civilians," she said.

        "Unfortunately, not everybody got out. We have relatives in Mariupol who we haven't had communications with since the end of February. We don't know if they are alive or not," she added.

        Moscow claims it has evacuated civilians held by "Nazi battalion fighters" in Mariupol. Ukraine says up to 40,000 people have been forcibly deported to Russia, with some held in "filtration camps" where they are investigated.

        Many people have lost contact with close relatives and have no way of knowing whether they have survived.

        Yevhenii Lysenko was also waiting at a refugee centre in Zaporizhzhia. He left Mariupol for a work trip before the war started. The invasion happened the day he was due to return home.

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        He is stuck in Zaporizhzhia, and hasn't heard from his wife Svetlana since their last contact in early March.

        "The message [from her] was we're being bombed," he said.

        He scrolled through pages of text messages to his wife, asking where she was, whether she was safe.

        "Last time I talked to her was 2 March. So for over a month I haven't spoken to her. I don't know what happened to her. I don't know whether she's alive."

        He had considered trying to make a trip to Mariupol, back across Russian lines.

        "[But] if I get caught by the separatists they're going to hand me a rifle and tell me to go and shoot my own people… or execute me if I refuse to do that," he said.

        I asked what he knows about his home.

        He replied: "It doesn't exist anymore, it's been destroyed by shelling or an airstrike. So essentially there is nowhere for me to return to."

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        Russian troops discussed killings in Bucha - report

        'Russian soldiers held us as human shields'

        Sharing space with the dead - horror outside Chernihiv

        Do Bucha civilian killings amount to genocide?

        Putin demands Mariupol surrender to end shelling

        Mariupol's refugees carry wounds of battered city

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        France24 - World

        In Pictures: Shanghai and its 26 million people under lockdown to curb the spread of Covid-19

        Issued on: 08/04/2022 - 14:21

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        Confronted by a sharp increase in Covid-19 infections, authorities across China are stepping up coronavirus control measures, including restrictions on movement, mass testing and new quarantine centres. Shanghai on Friday announced a record 21,000 new cases and a third consecutive day of Covid-19 testing as a lockdown of its 26 million people showed no sign of easing and other Chinese cities tightened curbs – even in places with no recent infections.

        New York Times - World

        ¿El mayor promotor de la revocatoria presidencial en México? El presidente

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        La votación tiene el potencial de cambiar el sistema político del país. Pero hay quienes temen que no sea más que un instrumento de propaganda.

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        Por Natalie Kitroeff

        CIUDAD DE MÉXICO — Al pasear por la capital de México en estos días, sería fácil asumir que el presidente del país está en riesgo inminente de perder su trabajo.

        Las calles de la ciudad están llenas de carteles, volantes y vallas publicitarias que instan a los mexicanos a votar para saber si deben sacar del poder al presidente Andrés Manuel López Obrador en una elección revocatoria este domingo.

        Solo que no es la oposición la que le dice a la gente que vaya a las urnas. Son los leales al presidente.

        “Apoya al presidente López Obrador,” dice un volante. “Si NO participas, los corrupto$ nos quitarán las becas, los apoyos y las pensiones que hoy recibimos”.

        Durante la mayor parte de un siglo, los presidentes mexicanos han cumplido sus mandatos de seis años sin falta, hayan sido o no elegidos limpiamente, o hayan llegado a ser despreciados por gran parte de la población. La elección revocatoria, propuesta por López Obrador y la primera de este tipo en México, tiene el potencial de cambiar el sistema político del país, al dar a los ciudadanos una herramienta nueva y poderosa para hacer que sus líderes rindan cuentas.

        El domingo se pedirá a los votantes que digan si quieren que a López Obrador “se le revoque el mandato por pérdida de la confianza” o “siga en la presidencia de la república hasta que termine su periodo”. Para que sea vinculante, debe participar el 40 por ciento del electorado.

        Lo llamativo es que el promotor más entusiasta de la votación —y la persona más interesada en poner a prueba la consolidada popularidad del mandatario— ha sido el propio presidente. Los líderes de la oposición han pedido a sus seguidores que boicoteen el ejercicio, y los analistas creen que la participación podría ser demasiado baja para que los resultados cuenten.

        Así que, aunque López Obrador ha calificado la revocatoria de mandato como “un ensayo democrático del primer orden”, muchos temen que se convierta en algo mucho menos significativo: una herramienta publicitaria destinada principalmente a reforzar la afirmación de poder del presidente.

        “Se supone que es un mecanismo de control cívico del poder, pero se ha convertido en un instrumento de propaganda política”, dijo Carlos Bravo Regidor, analista político y crítico del gobierno. El partido en el poder, dijo Bravo Regidor, “quiere que esto sea una demostración de fuerza, de músculo y capacidad para sacar a la gente a las calles y hacer explícito su apoyo a López Obrador”.

        En un cálido lunes en Ciudad de México, los voluntarios de la campaña del presidente se desplegaron por un barrio residencial armados con volantes y amplias sonrisas, anunciando alegremente los centros de votación cercanos y diciendo a cualquiera dispuesto a escuchar que fuera a votar en la revocación de mandato.

        Allan Pozos, uno de los líderes del grupo, dijo que esperaba que el ejercicio sentara “un precedente” para que los futuros líderes pudieran ser expulsados si fuera necesario. Esta vez, sin embargo, solo quiere que el presidente sepa que se le quiere.

        “Es para demostrar que Andrés Manuel tiene el fuerte apoyo del pueblo”, dijo Pozos. “Andrés muchas veces se siente solo, porque tiene que ir contra todo un sistema y no tiene apoyo”.

        Tal muestra de apoyo no podría llegar en un mejor momento para el presidente, que ha completado la mitad de su mandato mientras enfrenta dificultades para cumplir con las promesas clave de la campaña que lo llevó al cargo en una victoria arrolladora en 2018. Prometió una “transformación” del país que iba a reducir la pobreza, poner en marcha la economía y atajar la violencia endémica de raíz.

        Pero después de una pandemia y una recesión mundial, las tasas de pobreza siguen siendo persistentemente altas, el crecimiento económico es anémico y los homicidios siguen rondando niveles récord.

        Sin embargo, López Obrador sigue siendo muy popular, ya que más de la mitad de los mexicanos aprueban su gestión, según las encuestas. Su gobierno ha tratado de mejorar la situación de los pobres, al aumentar el salario mínimo cuatro veces e incrementar el gasto en bienestar social.

        López Obrador también ha ganado puntos con gestos simbólicos, como convertir la residencia presidencial en un museo abierto al público, y volar en avión comercial, incluso al visitar Estados Unidos.

        Su alta estima entre los votantes es también un tributo, según coinciden partidarios y críticos, a su implacable difusión de una narrativa oficial en la que se presenta como un guerrero solitario del pueblo, que se enfrenta a los grupos corruptos del poder tradicional.

        “Los resultados han estado por debajo de las expectativas del propio gobierno”, dijo Jorge Zepeda Patterson, un destacado columnista mexicano que ha apoyado al presidente, refiriéndose a los logros de López Obrador durante su mandato.

        “La polarización es muy rentable políticamente, sobre todo si no tienes resultados”, dijo Zepeda Patterson, y agregó: “Al menos puedes construir la narrativa de que estás luchando”.

        El principal riesgo de la revocatoria para el presidente es la posibilidad de que grandes sectores del país simplemente ignoren el ejercicio por completo, especialmente porque tiene lugar el Domingo de Ramos. Por ley, para que el voto se convierta en vinculante, al menos 37 millones de mexicanos necesitan participar, significativamente más que el número de personas que votaron por López Obrador en las elecciones de 2018 y que lo llevaron a la presidencia en una victoria contundente.

        Pero López Obrador ya ha identificado un chivo expiatorio en caso de baja participación: el organismo de control electoral del país.

        Durante meses, el presidente ha atacado al Instituto Nacional Electoral porque considera que ha fracasado al no dedicar suficientes recursos a la publicidad y la gestión del proceso.

        “Desde el principio debieron promover la consulta, no actuar de manera tramposa, guardando silencio, no difundiendo la consulta para que la gente no se enterara, instalando casillas en lo más apartado”, dijo el presidente en una reciente conferencia de prensa, refiriéndose al instituto electoral. “Pura trampa y luego abiertamente en contra de nosotros, en contra mía”.

        El instituto pidió al gobierno federal más dinero para supervisar la contienda, con pocos resultados. Con solo aproximadamente la mitad del presupuesto que dijo necesitar, el organismo electoral instaló aproximadamente un tercio de las mesas que colocaría en una elección normal.

        Lorenzo Córdova, el presidente del instituto electoral, conocido por su acrónimo INE, dice que le están tendiendo una trampa para que fracase.

        “No es solo el presidente”, señaló Córdova, “hay una campaña sistemática y bien organizada para descalificar al INE”. El objetivo, dijo, es “lesionar al árbitro y eventualmente propiciar su captura política”.

        La Suprema Corte de Justicia de la Nación ha dicho que los partidos políticos no pueden hacer publicidad de la revocatoria, y, sin embargo, el rostro de López Obrador ha aparecido en carteles en todo el país.

        Córdova dice que el instituto electoral no ha determinado quién paga por todos los anuncios, pero dijo que hay al menos el doble de ellos en los estados donde el partido del presidente competirá en las elecciones para gobernador en junio.

        “Hay que sospechar que hay una intencionalidad política”, detrás de la campaña de mercadotecnia, dijo Córdova.

        Hay, por supuesto, beneficios estratégicos que podrían provenir de pedir al país que opine sobre si les gusta o no el presidente en este momento particular. López Obrador fundó su partido político y tiene un interés obvio en hacer todo lo posible para asegurar la victoria en las elecciones generales para reemplazarlo en 2024.

        Los patrones de votación en la revocatoria de mandato le indicarán al presidente dónde están los puntos débiles de su lado, y cuál de los posibles candidatos a la presidencia es capaz de lograr que la gente acuda a las urnas.

        “Es una especie de experimento, un ensayo”, dijo Blanca Heredia, profesora del CIDE, un centro de investigación de Ciudad de México. “De cara al 24, para ir midiendo qué capacidad tienen sus operadores para movilizar el voto”.

        Pase lo que pase el domingo, para muchos en México es difícil ver cómo la primera revocatoria presidencial de la historia del país perjudicará seriamente a este presidente.

        “Andrés Manuel tiene esa cosa de que hasta cuando pierde, gana”, dijo Heredia. “Siempre tiene una manera de volver la derrota un triunfo”.

        Oscar Lopez colaboró con reportería desde Ciudad de México.

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        BBC

        Israeli PM vows no limits after two killed by Palestinian attacker

        Israeli Prime Minister Naftali Bennett says security forces will have "full freedom" to act after two Israelis were shot dead in an attack in Tel Aviv.

        The two men were killed and 12 others wounded when a Palestinian opened fire on a bar in one of the city's busiest streets on Thursday night.

        The attacker evaded a huge manhunt for hours, before being shot dead in a gunfight in nearby Jaffa.

        Israel has been rocked by a wave of attacks which have killed 13 people.

        In the latest, Raad Hazem, 28, from Jenin in the occupied West Bank, shot people at the Ilka bar on Dizengoff Street, a main thoroughfare full of restaurants and bars in the heart of Tel Aviv, before escaping.

        More than 1,000 members of the Israeli police, army special forces and the Shin Bet intelligence service poured into the city centre to try to find him, as police warned residents to stay indoors.

        Hazem was found hiding near a mosque in the port of Jaffa, about four miles (6km) away, and was killed in a shootout with counter-terrorism and security agents.

        Speaking in Tel Aviv on Friday morning, Prime Minister Bennett said security forces would have free reign to deal with threats.

        "There are not and will not be limits for this war. We are granting full freedom of action to the army, the Shin Bet [domestic intelligence agency] and all security forces in order to defeat the terror."

        "Every murderer knows we will find them, everyone who helps a terrorist should know that they will pay a heavy price."

        Shin Bet said Hazem had entered Israel illegally and had no known links to militant organisations.

        Palestinian President Mahmoud Abbas condemned "the killing of Israeli civilians", warning that "the killing of Palestinian and Israeli civilians only leads to a further deterioration of the situation", the official Palestinian Wafa news agency said.

        However, the Palestinian militant group Hamas, which controls the Gaza Strip, and Palestinian Islamic Jihad, praised the attack.

        Israeli media reports say Hazem had been sitting outside Ilka bar for about 15 minutes before he opened fire at about 21:00 (18:00 GMT), sparking pandemonium.

        "I was heading north and as we were passing by a bar shots started," Mark Malfiev, who was injured, told the BBC.

        "I saw the window shattering, suddenly people started running and I felt a back pain," he said. "I did not know there was an injury. I was just walking and then I felt a lot of blood, I saw blood."

        CCTV footage showed people drinking then suddenly dashing away at the moment of the attack, overturning chairs in the scramble to escape. Video from Dizengoff Street showed people running away as emergency vehicles streamed into the area, sirens wailing.

        The two men killed were named as childhood friends Eytam Magini and Tomer Morad, both aged 27.

        US Secretary of State Antony Blinken condemned the attack, adding that Washington stood with Israel "resolutely in the face of senseless terrorism and violence".

        Israel's security forces were already on a high state of alert after a spate of deadly attacks in recent days.

        At the end of last month, five people were shot dead by a Palestinian gunman in an ultra-Orthodox Jewish suburb of Tel Aviv. Days earlier, six people were killed in two attacks by three Israeli Arabs in the northern city of Hadera and the southern city of Beersheba. All the perpetrators were shot dead.

        It marks the deadliest period of attacks in Israel since 2006, with fears of further incidents in the lead-up to the rare convergence next week of the Muslim festival of Ramadan, the Jewish festival of Passover and the Christian festival of Easter.

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        Israeli security forces kill Palestinian shooter in deadly Tel Aviv terror attack

        Issued on: 07/04/2022 - 21:44Modified: 08/04/2022 - 06:20

        FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow

        At least two people were killed Thursday and several wounded in a shooting spree in the Israeli coastal city of Tel Aviv, the latest in a surge of violence in Israel and the occupied West Bank since late March. The attacker, a Palestinian, was shot to death on Friday by Israeli security forces.

        The attack sparked mayhem in Dizengoff Street, a popular nightspot full of bars and restaurants.

        Israeli security forces already on high alert when the shooting took place, prompting a major manhunt. The man was killed by Israeli security forces after the hours-long search for him through the city.

        The bar attack was the latest in a string of deadly street assaults that have left 13 people dead and shaken the country.

        Defence Minister Benny Gantz said Israel would broaden its operations against the "wave of terror" and that the attackers and those who send them will pay a "heavy price."

        The officers found the shooter hiding near a mosque in Jaffa, just south of Tel Aviv, Israel's Shin Bet security agency said. During an exchange of fire, the attacker was killed, the agency said.

        Shin Bet identified the shooter as a 28-year-old Palestinian from Jenin, a city in the occupied West Bank, who was in Israel illegally.

        No group immediately claimed responsibility for the attack, but the Palestinian Islamist movement Hamas, which controls the Gaza Strip, and the Islamic Jihad both praised it.

        Witnesses told AFP that they heard gunfire and saw scenes of chaos.

        “It’s an atmosphere of war. Soldiers and police are everywhere...They searched the restaurant, and people are crying,” said Binyamin Blum, who works in a restaurant near the scene.

        Two people were killed and four others seriously wounded, the Magen David Adom emergency service said.

        “Sixteen people evacuated to hospitals, two dead, four seriously wounded,” said spokesperson Zaki Heller.

        Tel Aviv’s Ichilov Hospital confirmed that two people were killed and “several seriously injured”.

        “Most of them were severely wounded with various kind of injuries mainly in the thoracic area, in the abdomen, and some in the face,” hospital director Ronni Gamzu told AFP.

        Police spokesman Baruch Honig said more than 1,000 policemen were deployed in Tel Aviv.

        They cordoned off the scene of the attack, asking people to stay indoors “while they track down suspects”, a police statement said.

        Unverified social media images showed panicked people fleeing the scene, with glass carpeting the ground.

        US Secretary of State Antony Blinken condemned the “terrorist attack” and said Washington would “continue to be in regular contact with our Israeli partners, with whom we stand resolutely in the face of senseless terrorism and violence.”

        ‘State of alert’

        Outside a cafe, a man comforted a woman sitting on a bar stool as heavily armed police deployed nearby.

        Witnesses told AFP they had heard gunshots.

        Brenda Ehrlich, 31, an insurance agent from the Tel Aviv suburb of Holon, said she learnt of the attack as she rode a bus into the city to celebrate a friend’s birthday.

        “I feel like I’m on high alert,” she said, as she and her friends took cover.

        “I feel like I need to look in all directions to not be caught by surprise. We were thinking of heading home but it feels a little dangerous so we might stay inside in Tel Aviv before we go home,” Ehrlich added.

        Prime Minister Naftali Bennett was at army headquarters in the coastal city receiving updates on the fourth attack in just over two weeks in Israel.

        He sent his condolences to the bereaved families in a statement and said that “security forces are in pursuit of the terrorist who carried out the murderous rampage tonight in Tel Aviv.”

        “Wherever the terrorist is—we’ll get to him. And everyone who helped him indirectly or directly will pay a price,” Bennett added.

        On March 29, a Palestinian gunman opened fire with an M-16 assault rifle in Bnei Brak, a mostly Jewish Orthodox city near Tel Aviv.

        He killed two Ukrainian men and two Israeli civilians. An Arab-Israeli officer died of wounds sustained in an ensuing gunfight that also killed the assailant.

        Two days earlier, “terrorists” opened fire and killed two police officers in the northern city of Hadera before officers shot dead the assailants, police said.

        On March 22, a convicted Islamic State group sympathiser killed four Israelis in a stabbing and car-ramming spree in the southern city of Beersheba.

        In the wake of the previous attacks, Israeli security forces arrested dozens of people suspected of IS links.

        And last Saturday, security forces killed three members of the Islamic Jihad militant group who had opened fire during an operation to arrest them near the northern West Bank city of Jenin.

        Four Israeli soldiers were wounded, one of them seriously, in the operation, police said.

        Fears of escalation

        Hamas praised the latest attack.

        “Hamas congratulates the heroic operation that took place this evening, in the middle of so-called Tel Aviv, which led to the killing of a number of occupying soldiers and Zionist settlers,” it said in a statement.

        “It is a natural response in defence of our people and our sanctity and sanctuary.”

        There was also praise from the Gaza-based Islamic Jihad.

        One of its leaders, Yussef al-Hasainah, said: “It confirms that the resistance can penetrate the security system...  and that the resistance will continue and that it is the best choice to deter the arrogant enemy”.

        The Tel Aviv attack also came with Israeli police on alert for the first Friday prayers of the Muslim holy month of Ramadan at Al-Aqsa Mosque in annexed east Jerusalem.

        The third-holiest site in Islam, it is a flashpoint in the long-running Middle East conflict and scene of frequent clashes.

        Last year, nightly demonstrations in Jerusalem and the Al-Aqsa compound escalated into 11 days of war between Israel and Hamas.

        (FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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        Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

        Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel

        Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes

        New York Times - World

        French Presidential Election

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        Elecciones presidenciales de Francia: ¿quiénes son los candidatos, cómo funcionan las votaciones y qué está en juego?

        Los franceses eligen a su presidente en abril, una votación crucial para Francia y clave para Europa. El presidente Emmanuel Macron es el favorito para ganar, pero la carrera se ha puesto reñida.

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        Por Aurelien Breeden

        PARÍS — Los franceses acuden a las urnas este mes para elegir a su presidente, el cargo más poderoso de Francia y que tiene un control considerable de la política interior y exterior, en uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea.

        La guerra en Ucrania ha dominado la cobertura informativa en Francia y ha eclipsado en gran medida la campaña. El presidente Emmanuel Macron ha sido acusado de utilizar su condición de líder en tiempos de guerra y de diplomático en jefe de Europa para evitar enfrentarse a sus oponentes y llegar a un segundo mandato, y algunos críticos se preocupan de que la campaña desigual haya carecido de un debate sustantivo.

        Sin embargo, la carrera se ha abierto recientemente con el auge de su principal contrincante, Marine Le Pen, la líder de extrema derecha con una plataforma anti-UE, anti-OTAN y pro-Rusia que repercutiría globalmente si llega a ganar.

        Esto es lo que hay que saber sobre la votación, que se celebrará en dos rondas el 10 y el 24 de abril.

        ¿Qué está en juego?

        Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.

        El próximo presidente de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.

        Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de la vida. El próximo presidente tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.

        La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas.

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        The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

        ¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?

        Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que limitan el poder ejecutivo en otros países.

        A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.

        El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, lo que significa que los presidentes franceses no tienen que preocuparse tanto como otros líderes por la agitación interna de los partidos o las elecciones de mitad de mandato. El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia

        ¿Quiénes son los candidatos?

        Hay 12 candidatos oficiales, pero las encuestas sugieren que solo unos pocos tienen posibilidades de ganar.

        El actual favorito es Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus. La guerra de Ucrania lo puso por delante en las encuestas, pero su ventaja se ha reducido recientemente, hasta aproximadamente el 25 por ciento en los sondeos.

        La principal contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de sanear y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista. Actualmente ocupa el segundo lugar en las encuestas, con un 20 por ciento de apoyo.

        Varios candidatos, que tienen entre el diez y el 15 por ciento de los votos, se disputan el tercer puesto con la esperanza de lograr un aumento de última hora que los haga pasar a la segunda vuelta.

        Jean-Luc Mélenchon, de 70 años, es el líder del partido de extrema izquierda Francia Insumisa y el candidato de izquierda mejor posicionado para llegar a la segunda vuelta. Político veterano y hábil orador, conocido por su retórica apasionada y su personalidad divisiva, ha prometido invertir en energía verde, reducir la edad legal de jubilación, aumentar el salario mínimo mensual y redistribuir la riqueza poniendo impuestos a los ricos. También quiere reformar radicalmente la Constitución francesa para reducir los poderes presidenciales.

        Valérie Pécresse, de 54 años, es una política que preside la región francesa de Île-de-France, una potencia económica y demográfica que incluye a París. Es la candidata de Les Républicains, el principal partido conservador francés. Varias de sus propuestas económicas, como el aumento de la edad legal de jubilación a los 65 años, son similares a las de Macron. Pero en unas elecciones en las que las voces más radicales han marcado el tono del debate en la derecha, ella ha dado un giro duro en temas como la inmigración y la delincuencia, lo que la deja con problemas para sobresalir entre los otros candidatos de la derecha.

        Éric Zemmour, de 63 años, es un escritor, comentarista y estrella de la televisión de extrema derecha que lleva años en los medios de comunicación franceses, pero cuya campaña, con ecos de Donald Trump, ha revuelto la política francesa. Es un nacionalista que evoca imágenes de una Francia en franca decadencia a causa de la inmigración y el islam, y ha sido condenado en múltiples ocasiones por infringir las leyes que castigan la difamación o los actos que provocan el odio o la violencia por motivos de raza y religión. Últimamente, sus perspectivas se han ido desvaneciendo.

        El resto de los candidatos tienen un porcentaje de votos de un solo dígito y tienen pocas posibilidades de llegar a la segunda vuelta. Entre ellos se encuentran Anne Hidalgo, de 62 años, alcaldesa de París y candidata del moribundo Partido Socialista, y Yannick Jadot, de 54 años, candidato del Partido Verde, que ha tenido dificultades para avanzar a pesar del creciente apoyo a las causas medioambientales en Francia.

        ¿Cómo funciona?

        El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no se produce desde 1965, la primera vez que un presidente francés fue elegido por votación popular directa. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.

        Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).

        Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.

        Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.

        El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación.

        ¿Qué sucede después?

        A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 10 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados previstos, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que pase a la segunda vuelta, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.

        Los dos candidatos a la segunda vuelta se enfrentarán en un debate por televisión antes de la nueva votación, el 24 de abril. Si Macron no es reelegido, el nuevo presidente tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.

        Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd

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        BBC

        SANS TITRE

        MacIntyre +2 (4)

        Robert MacIntyre has settled into his round that since bogey at two, carding successive pars.

        He sits two over par.

        Woods -1 (18:41 BST)

        I suppose the good news for Tiger Woods is that his tee-time will allow him to rest his leg for a little longer.

        However, the flip side to that is, looking at the weather, that wind will have picked up by then so he won't have the advantage of the slightly friendlier conditions earlier on.

        Woods who gave himself a new nickname of Humpty Dumpty earlier this week is currently ranked 973 in the world. Can a player who has not played competitively for 17 months win a sixth green jacket?

        We will learn more about his chances later today.

        Woods -1 (18:41 BST)

        Sir Nick Faldo has just been asked to give his assessment on Tiger Woods' first round.

        Speaking on Sky Sports, the three-time champion said: "I asked him [Woods] about his pain and 08 he said it is 'off the scale [in comparison] - playing with a broken leg was easy.'"

        "Just imagine taking 500 days off doing something you are really good at and comeback and look sharp and o everything, club selection, it makes it off the charts

        "This is the toughest walk on Tour. How do you rehearse that? To come and be competitive against the world's best. He didn't get out of bed for three months. He is 10th [tied for 10th] one under par. He is the rarest of the rarest for what he is able to do. People do not appreciate what he has had to do physically to get back to this."

        Langer +4

        Bernhard Langer hit every fairway in his first round and he is showing the same sort of consistency today making four straight pars.

        The 1985 and 1993 Masters champion is still more than competent around this course.

        Conners -3, Westwood -1, Henley +2 (2)

        Ding, ding! Birdies all round for this trio on the par-five second, and all of a sudden Corey Conners is within two of the lead after moving to three under par. Lee Westwood is into the red numbers and Russell Henley pulls one of those missed putts back.

        Conners -2, Westwood E, Henley +3 (1)

        Ooof. Costly opening hole for Russell Henley on Friday. He's on the green in two and has a long-range birdie putt, rolling it up to within three feet of the pin, but the American then watches his par putt lip out and misses his bogey attempt on the way back too. Nightmare. A four-putt!

        Lee Westwood and Corey Conners both open with a par.

        Rose +5 (1)

        Justin Rose loops his putter up in the air as he opens with a bogey after narrowly missing a par-saving putt from 15 feet.

        That was all about finding the left front bunker with his approach on the first hole.

        Van Rooyen +3 (4)

        Best moustache on Tour?

        South Africa's Erik van Rooyen must be a major contender. Sorry couldn't resist the pun although a bogey on the first and third does not bode well.

        MacIntyre +2 (2)

        Robert MacIntyre cannot recover from that wayward tee shot. It ends up a yard or so behind a tree and he does well to hack it out without splitting his club in half.

        It runs around 30 yards down the side of the fairway but the Scot then finds a greenside bunker, chops out and two-putts for bogey.

        Conners -2, Westwood E, Henley +1

        Lee Westwood has just opened his second round, tickling a wood down the centre of the fairway.

        He's out alongside Corey Conners and Russell Henley. Canadian Conners starts the day three off the lead and nips his opening tee shot towards the left of the fairway to open up a route into the green.

        There was a lot of sparkling golf in the Augusta sunshine on Thursday and we've rounded up some of the best shots from an entertaining first day of the Masters.

        Might as well watch these now before the second round goes full throttle.

        MacIntyre +1 (1)

        Robert MacIntyre opened with a par but the Scot has just hooked his drive on the par-five second into the trees down the right. Will need to see where that lies.

        Woods -1

        The galleries at the Augusta National followed Tiger Woods' every move on Thursday as he made his long-anticipated return to competitive golf with a one under par round of 71.

        To be honest it was impossible not to take note of his progress as a Tiger-related wave of electricity swept round the course with Australia's Cameron Smith, saying, "you just can't not watch him," even as his own round unfolded on the 18th.

        Anyway, just to whet the appetite for later have a watch of this.

        BBC Sport

        As always, you can follow all the action from the Masters on BBC TV, radio and digital platforms.

        You won't miss a crucial shot, or moment of drama, here on the live text commentary, which will run until the end of play each day.

        In our coverage on every day of the tournament, we will also be providing you with in-play clips, reaction and analysis.

        You can watch highlights on BBC Two, BBC iPlayer and online, while our radio colleagues will be commentating from Augusta on BBC Radio 5 Live and Sports Extra every evening.

        As Ken says plenty of food for thought on the second, 15th and 17th.

        McIlroy +1

        Four-time major winner Rory McIlroy was "encouraged" by his opening round in the Masters despite late stumbles in a one-over 73 at Augusta that left him six shots behind leader Im Sung-jae.

        The 32-year-old former world number one is making his eighth attempt to complete the career grand slam.

        "I don't really care where I'm at on the leaderboard, it doesn't matter," said the Northern Irishman.

        "I played well. I hit the ball great from tee to green for the most part."

        Right here are some selected tee-times to watch out for as we get ready for another belting day at the Masters.

        14:39: Im Sung-jae (Kor), Marc Leishman (Aus), Webb Simpson (US)

        15:12: Billy Horschel (US), Dustin Johnson (US), Collin Morikawa (US)

        15:23: Patrick Cantlay (US), Jon Rahm (Spa), Will Zalatoris (US)

        15:34: Viktor Hovland (Nor), Xander Schauffele (US), Jordan Spieth (US)

        15:45: Matthew Fitzpatrick (Eng), Brooks Koepka (US), Rory McIlroy (NI)

        18:08: Max Homa (US), Shane Lowry (Ire), Kevin Na (US)

        18:19: Daniel Berger (US), Tommy Fleetwood (Eng), Kevin Kisner (US)

        18:30: Bryson DeChambeau (US), Cameron Smith (Aus)

        18:41: Joaquin Niemann (Chi), Louis Oosthuizen (SA), Tiger Woods (US)

        18:52: Hideki Matsuyama (Jpn), James Piot (US)*, Justin Thomas (US)

        19:03: Tony Finau (US), Scottie Scheffler (US), Adam Scott (Aus)

        If I've missed a group that you'd like to follow you can get hold of all of Friday's tee-times right here.

        Now then probably a good time to acquaint you with a decent assortment of Friday's tee-times...

        Lowry +1

        Talking of special chips on Thursday...

        Shane Lowry almost had a hole-in-one, but he did find the bottom of the cup with his chip-in on 13 for an eagle.

        Valeurs Actuelles

        Theo Luhaka et sa fratrie condamnés pour avoir détourné des centaines de milliers d’euros de fonds publics

        Les trois frères Luhaka ont été condamnés à différentes peines de prison, jeudi 7 avril, par le tribunal de Bobigny. Théo, qui s’était fait connaître après avoir été blessé lors de son interpellation par les forces de l’ordre en 2017, Gregory et Mickaël étaient accusés d’avoir utilisé, à des fins personnelles, des aides publiques versées à des associations pour l’embauche d’ « emplois d’avenir », relate Le Figaro.

        Deux autres complices ont également été condamnés. Au total, les cinq associés auraient détourné plusieurs centaines de milliers d’euros. « À la fin, cela représente beaucoup d’argent, presque un million d’euros. Un million d’euros qui auraient dû se retrouver dans la poche de jeunes en difficulté, au titre de salaire », a expliqué le tribunal de Bobigny au moment de rendre sa décision.

        Quatre ans de prison pour le frère aîné

        Si Théo est le plus célèbre de ses frères, à son corps défendant, le tribunal a également jugé qu’il était le moins impliqué des trois frères. Il a tout de même été condamné à douze mois de prison avec sursis, assujettis à cinq ans d’interdiction de gérer une entreprise, notamment pour avoir touché des dizaines de milliers d’euros dans le cadre de l’affaire. C’est Mickaël, son frère aîné âgé de 38 ans, qui semble être réellement au cœur du dossier.

        Entrepreneur, détaille Le Figaro, Mickaël Luhaka a été condamné à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir créé les structures juridiques lui permettant de toucher les subventions publiques. Selon Le Figaro, il devrait effectuer sa peine de prison à domicile, sous bracelet électronique. Il a également été condamné à dix années d’interdiction de gestion d’une entreprise ou d’une structure associative.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Six ans de prison pour l’Afghan qui avait agressé sexuellement une femme de 72 ans dans la Creuse

        Avant de commettre les faits qui lui ont valu une condamnation à six ans de prison ferme, Ikmatullah Anwary s’était déjà fait remarquer pour différents troubles à l’ordre public et « comportements perturbateurs » à l’égard des femmes. Rien de tout cela, pourtant, n’était parvenu à remettre en question la validité de sa carte de séjour, accordée en août 2019 par la préfecture de Guéret (Nouvelle-Aquitaine) pour une durée de quatre ans. De source policière, Ikmatullah A. avait d’ailleurs demandé l’asile en 2016, alors qu’il se trouvait en détention (a priori, cause d’une condamnation). Asile qui lui avait été accordé sous la forme de la protection subsidiaire, ce qui explique le renouvellement de sa carte de séjour. Il aura donc fallu attendre ces drames, survenus le soir du 2 février 2022.

        Ce soir-là, relate une source policière, une femme âgée de 72 ans rentrait chez elle après avoir rendu visite à une amie. Elle croisait alors la route de cet Afghan, âge de 31 ans. Ce dernier entreprenait d’abord plusieurs attouchements sur sa victime. Après être parvenu à plaquer la septuagénaire au sol et à l’empêcher de crier, il tentait alors de la sodomiser, puis parvenait à effectuer une pénétration vaginale. Ce n’est qu’alors que la malheureuse femme parvenait à prendre la fuite, et à se réfugier chez elle.

        170 Afghans à Guéret, d’après une source locale

        Le lendemain, la septuagénaire se rendait au commissariat et portait plainte pour viol. Étant parvenue à fournir un signalement précis de son agresseur, elle réussissait à l’identifier « formellement » sur une planche photographique fournie par les policiers. Le même jour, une autre femme âgé d’une trentaine d’année selon France Bleu se présentait devant eux, et identifiait à son tour Ikmatullah A. comme l’auteur d’une agression sexuelle qu’elle avait subi elle aussi le 2 février 2022, juste après le viol présumé de la septuagénaire. Par ailleurs, un autre ressortissant afghan déposait lui aussi plainte contre le même homme qu’il accusait de l’avoir frappé, et de lui avoir dérobé son téléphone portable, à l’aide d’un complice afghan lui aussi.Interpellé dans la foulée du dépôt de plainte de la septuagénaire, Ikmatullah A. avait alors été placé en garde en vue. Lors d’un premier interrogatoire, il avait nié l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés. Finalement jugé à huis clos le 28 mars dernier, il a donc été condamné à six ans de prison ferme pour agression sexuelle, à l’issue desquels il sera soumis à une interdiction définitive du territoire. Selon une source policière, l’Afghan n’a pas pu être jugé et condamné pour viol, ce dernier n’ayant pas pu être avéré. Le développement de ce volet de la plainte de la septuagénaire aurait par ailleurs nécessité le renvoi de l’affaire devant une cour d’assises, prolongeant nettement le traitement du dossier.

        En 2021, avec l’arrivée au pouvoir des Talibans, la ville de Guéret s’était dite prête à accueillir des familles afghanes, rapportait France Bleu. Contactée par Valeurs actuelles à propos de la politique d’accueil de la ville, la mairie nous renvoie vers l’association Viltais, « qui gère l’accueil des réfugiés », mais qui n’a pas répondu à nos sollicitations répétées. D’après une source locale, environ 170 Afghans auraient été accueillis sur le secteur depuis trois ans, dont 50 ces derniers mois avec le retour des Talibans au pouvoir, pour une population municipale d’environ 12 700 habitants.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        'This is how Russia protects Donbas': Dozens killed as rockets strike Ukraine evacuation hub

        Issued on: 08/04/2022 - 15:37

        FRANCE 24 Follow

        At least 39 people were killed and 87 wounded in a missile strike on Friday on a railway station in east Ukraine that was packed with women, children and elderly trying to flee fighting, Ukrainian authorities said. Officials said many of the wounded had lost limbs and were being operated on after the strike in the city of Kramatorsk.

        L'Humanité

        Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

        Actu

        La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

        Luis ReygadaJoseph Korda

        La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

        Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

        Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

        Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

        Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

        Filtrage des camions à l’entrée du site

        Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

        L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

        Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

        Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

        Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

        Des pressions pour briser le mouvement

        Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

        Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

        Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

        L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

        Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

        AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
        BBC

        SANS TITRE

        Man City v Liverpool (Sun, 16:30 BST)

        Simon Stone

        BBC Sport

        Manchester City boss Pep Guardiola is a massive golf fan.

        It is fair to assume he will be keeping a close eye on the Masters and Tiger Woods' remarkable comeback.

        Sadly for him, not quite as close as he would have wanted.

        "I am a little upset the Premier League put this game on when Tiger is back," he joked.

        Man City v Liverpool (Sun, 16:30 BST)

        Manchester City

        Pep Guardiola on how long the rivalry with Liverpool will last:

        "Nadal, Federer and Djokovic was 20 years and we are five years.

        "Footballers run quicker and to maintain success is more difficult than other sports.

        "When I remember my period here and watch and play golf I remember here the biggest rivalry was Liverpool. When you achieve 100 points and 98 points you need someone to push from behind to be so close. You have to make another step.

        "Our chairman and CEO, we want to grow. I'm sure Liverpool and other teams are going to try to do it.

        "The most credit I give is consistency through the years. Both have had four or five years.

        "That's why Federer, Nadal, Djokovic have been at the top for so long.

        "Arriving at these stages to win the titles, we try to do it."

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Everton

        Allan and Michael Keane are both available for Everton's game with Manchester United and manager Frank Lampard says fresh legs will boost his side.

        "It's been a big week for us physically," said Lampard. "Wednesday night to Saturday morning is a tough one so freshness is good.

        "Seamus Coleman is another one who wasn't fit to play at Burnley but is now in consideration. That is a nice boost for the game tomorrow.

        "[Fabian] Delph is in the squad. He is fit and available and Yerry Mina, we hope, will be available to play against Leicester."

        Man City v Liverpool (Sun, 16:30 BST)

        Manchester City

        Guardiola on the Liverpool game and if he enjoys facing them:

        "We know we are going to defend parts of the game and sit back. Not because we want but almost impossible for what they do.

        "They make the pitch wider and higher, quality in the middle. Four, five years ago they were more direct, not too much between the lines.

        "Now they have a good build up with Alisson, Matip, Thiago drops. Threats in behind, Alexander-Arnold is like an exhibition, deep runners in behind. Set pieces, every corner is a threat.

        "It’s fascinating, in this situation, we are fighting to be champions, fighting to be in the Champions League next season, that’s the most important title at the start of the season and hopefully our people will come back up.

        "I’m sure our people will respond, they are ready to face it.

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Everton

        With speculation growing around his future at the club, Everton boss Frank Lampard says he knows what he signed up for.

        "In my relatively short managerial career, I probably spent 18 months at Chelsea where it was the same and I was always two or three games from the sack," said Lampard.

        "Maybe that is a symptom of football and the Premier League. It's pressure and that is fine, you sign up for that. Even if you make the FA Cup final and top four, you still know the rules.

        "We [Everton] are a huge club and people want to talk about it. In football terms, I don't think anyone should be talking about us any differently to other teams in the battle we're in.

        "We have no right to not be fighting the battle of relegation, irrespective of the history. What I am, is proud to manage here and keep the tradition here."

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Everton

        Everton were beaten by Burnley on Wednesday and are now just a point above the relegation zone but manager Frank Lampard said "everyone is trying to lift themselves".

        "It was a disappointing result with the manor of it, after being in a position to win the game and it going away from us late on," said Lampard.

        "But that is the nature of the position we are in. If you are in the position in the table we are, you are not winning games, you are striving to win games so you have to keep a level of balance if you win or lose until you get to where you want to be.

        "Everyone is trying to lift themselves and sometimes a game coming quickly is the best way to do that."

        Man City v Liverpool (Sun, 16:30 BST)

        Manchester City

        Earlier Liverpool manager Jurgen Klopp described Pep Guardiola as the best manager in the world.

        Here's what the Manchester City boss had to say:

        "I didn't become a manager to be the best. I'm not.

        "Thank you so much, but I'm not. I'd like to say I'm the best, but I'm not."

        Man City v Liverpool (Sun, 16:30 BST)

        Manchester City

        Right then, let's hear what Manchester City boss Pep Guardiola had to say to the press ahead of the small matter of Sunday's visit of Liverpool.

        "It will be a massive important three points but there still remains seven games, 21 points and a lot of things involving the Champions League and the FA Cup.

        "We know how important it is."

        #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

        Really looking forward to the game this weekend and hoping for a Reds win! Just wanted to point out how many pundits at start of season didn’t have Liverpool in the top two and some not even in top four altogether - ludicrous! In Klopp we trust.

        Norwich v Burnley (Sun, 14:00 BST)

        Burnley

        Burnley face bottom side Norwich City on Sunday in another relegation 'six pointer' and manager Sean Dyche says his side must have their guard up.

        "Norwich are still fighting, still working and they still believe," said Dyche. "They will be feeling they still have something to play for as we all do. Our guard has to be up.

        "Every game you go out to win but at the end of the day there are certain games where you have a better chance to win. It just means statistically you have games where points are more likely to come from.

        "Just because our record is strong against teams around us it doesn’t mean that you win. All that gets parked very quickly."

        Norwich v Burnley (Sun, 14:00 BST)

        Burnley

        Burnley came from behind to beat Everton on Wednesday and move to within a point of the Toffees in 17th, and manager Sean Dyche said his side "found a way to win".

        "My part wasn’t that important," said Dyche. "Just reminding players of the work they’ve done, the work they’ve got to do.

        "All you can do is guide them in the right direction. We found a way to win and that’s important at this stage.

        "You hope the years of experience help. You’ve got to affect a group in the right way and the players have to affect each other in the right way.

        "We’ve got a good mentality towards the challenge in front of us and we’ve shown that many times over the years."

        Arsenal v Brighton (Sat, 15:00 BST)

        Arsenal

        Mikel Arteta was asked if he has any regrets about letting Pierre-Emerick Aubameyang and Folarin Balogun go:

        “I haven’t heard that question in the last six weeks so I have already forgot about that question.

        "When you remind us with those questions its always after a defeat and I don’t like to comment on things like that.”

        Arsenal v Brighton (Sat, 15:00 BST)

        Arsenal

        Arteta on how damaging the loss against Palace was and the two bits of bad injury news:

        “Embrace the challenge. You lost, now you want to win. Its hurting and you are still hurting we lost two big players.

        "Important players for us for sure but we cant be crying for that because they aren’t going to be available so we have to find other solutions to be as good and as competitive as before."

        Arsenal v Brighton (Sat, 15:00 BST)

        Arsenal

        Arteta also gave a update on Kieran Tierney and if he is ruling him out of Scotland's World Cup play-off semi-final in June:

        "I don’t know. He just had surgery yesterday. Its very early to understand how everything will develop. He will be out for a period we estimate and in which condition after that period I think it will be to soon to say something or not."

        "The player has to do the maximum he can to be in the best possible condition as quick as possible and I am sure Kieran will do that and once he is there and can compete and we can see what kind of risks or not. I am sure he will do that."

        Arsenal v Brighton (Sat, 15:00 BST)

        Arsenal

        Arsenal welcome Brighton to the Emirates Stadium on Saturday and Gunners boss Mikel Arteta will be looking for his side to bounce back following Monday's 3-0 defeat by Crystal Palace.

        "Monday is gone. Really looking forward to playing in front of our fans tomorrow."

        Injury update on Thomas Partay who came off injured against Palace:

        “It is a little ambiguous but he has a significant injury. We have to keep assessing him but he will be out for some weeks.”

        Asked if it was not all doom and gloom then:

        "It could be but it could not be the case because it is an area where he had a previous injury and he felt it straight away. He is not fit."

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Manchester United

        Saturday's opponents Everton are just a point above the relegation zone and Manchester United boss Ralf Rangnick says both sides are aware of the importance of the game.

        "Our game plan and tactics is one thing tomorrow, but the other thing and, probably the most important thing, is our mentality, attitude and physicality," said Rangnick. "These factors will decide [the game]."

        "Character, energy and commitment [will be important] to winning the game in that atmosphere, which will be similar to the one at Leeds.

        "We're all aware of the importance of the game for both sides."

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Manchester United

        Manchester United are close to appointing Erik ten Hag as their new manager, but current boss Ralf Rangnick is in no mood to discuss his successor.

        "I think this is the press conference for tomorrow's game and I don't intend to speak about any possible new managers here," said Rangnick.

        "From what I know, all the managers with whom the club have so far spoken are top managers, top coaches.

        "If this includes Erik ten Hag, then it's also true with him. That's all I can say at this stage."

        Everton v Man Utd (Sat, 12:30 BST)

        Manchester United

        Manchester United travel to Goodison Park on Saturday afternoon and manager Ralf Rangnick has given an update on his squad.

        "Cristiano [Ronaldo] is back again," he said.

        "Luke [Shaw] is still injured. He will be out for the next two or three weeks.

        "[Edinson] Cavani is still injured, [Raphael] Varane is still injured and the same is true with [Scott] McTominay."

        Leicester v Crystal Palace (Sun, 14:00 BST)

        Crystal Palace

        Crystal Palace face Chelsea in the FA Cup semi final next weekend but Patrick Vieira says he is not thinking about it:

        "It’s not in my thinking or the players’ thinking. It won’t have an impact on the starting XI [for Leicester].

        "We have time to think about the FA Cup."

        Vieira on looking ahead to the rest of Palace's season:

        "We do our normal meetings and we had the same training programme. The attitude has been really good and we know what we want to achieve.

        We’ll have an exciting game against Chelsea but the Leicester game is important for us."

        Leicester v Crystal Palace (Sun, 14:00 BST)

        Crystal Palace

        Patrick Vieira spoke about the notion that the reliance on Wilfried Zaha was not as big as it was:

        "This is the strength of the squad and team, to count on the ability of the squad.

        "Of course, Wilfried is a massive, important player for us. We’re stronger with him.

        "Every team in the league has a player who can make that difference and Wilfried is that.

        "I’m glad he’s playing well, creating chances and scoring goals."

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        ‘Todos los días fueron difíciles’: un pueblo ucraniano relata lo que padecieron durante la ocupación rusa

        Detenciones, amenazas y un estricto toque de queda confinó a los habitantes de una población al este de Kiev a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

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        Por Carlotta Gall

        NOVA BASAN, Ucrania — Muy asustados y hambrientos, los residentes de Nova Basan, un pueblo al este de Kiev, emergieron el lunes 4 de abril de sus cabañas y granjas y describieron cómo vivieron el aterrador suplicio de la ocupación rusa: detenciones, amenazas y un estricto toque de queda que los confinó a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

        Nova Basan, a unos 96 kilómetros al este de la capital ucraniana, es uno de una serie de pueblos y aldeas que han sido recuperados del control ruso tras las batallas ocurridas durante la última semana de marzo y que apenas ahora está volviendo a la vida.

        “Fue terrible”, dijo Mykola Dyachenko, el funcionario responsable de la administración del pueblo y las aldeas cercanas. “La gente no se esperaba algo así”. Según Dyachenko, él fue uno de los cerca de 20 prisioneros que las tropas rusas mantuvieron en custodia durante 25 días de la ocupación.

        Dyachenko lucía exhausto. Su rostro estaba pálido y endurecido. Dijo que lo habían sometido unas 15 veces a lo que llamó un “simulacro de ejecución”, mientras lo interrogaban sobre las Fuerzas de Defensa Territorial ucranianas y las municiones almacenadas en la zona.

        Dyachenko contó que los interrogadores dispararon un rifle de asalto sobre su cabeza durante el interrogatorio. Tenía los ojos vendados con cinta adhesiva, pero escuchó y sintió el disparo por encima de su cabeza. “Era presión psicológica”, dijo. “Estaban tratando de sacarme a la fuerza información que yo no estaba compartiendo”.

        Otros dos hombres también describieron haber sido detenidos por soldados rusos, quienes, según relataron, los golpearon con las culatas de los rifles y les dieron puñetazos y patadas. Uno describió haber sido atado con los brazos suspendidos. Otro, Oleksiy Bryzgalin, de 38 años, trabajador de la construcción, narró que estuvo atado a una silla con una granada entre las piernas durante 30 horas y que también le dispararon cerca de la cabeza durante un interrogatorio.

        Los detenidos eran trasladados de un lugar a otro y retenidos en graneros y sótanos. Solo les daban de comer dos papas al día y tenían una sola oportunidad de ir al baño al día, contó Bryzgalin.

        Los detenidos dijeron que escaparon de sus cárceles improvisadas cuando los soldados rusos se preparaban para retirarse el miércoles 30 de marzo. Cinco días después, Bryzgalin afirmó que todavía le dolían las piernas por el hacinamiento y que le costaba conciliar el sueño.

        El administrador de la comunidad, Dyachenko, dijo que todavía no conocía el nivel de bajas civiles y afirmó que apenas estaba comenzando a organizar equipos de búsqueda para monitorear a los residentes. El lunes 4 de abril, informó, se dirigiría a investigar el reporte de una ejecución de seis personas realizada el 28 de febrero por soldados rusos en un pueblo cercano. Eso fue justo después de que las tropas rusas llegaran a la zona.

        Dyachencko afirmó que también sabía de un civil que había sido asesinado en su automóvil en una estación de servicio, cuando las tropas rusas ingresaron por primera vez al pueblo. Además, contó que un miembro herido de la Defensa Territorial había sido encarcelado junto a él, pero que se lo habían llevado y no se le había vuelto a ver desde entonces. El Kremlin ha negado cualquier participación rusa en las atrocidades.

        A pesar del miedo y el trato violento a la población civil; al final, las tropas rusas quizá sufrieron más bajas que la gente del pueblo. La salida rusa fue parte de una retirada planificada anunciada por Moscú hace una semana, pero terminó en un repliegue caótico y sangriento tras una feroz batalla de tanques el jueves pasado, según contaron militares y voluntarios que participaron, así como residentes del pueblo.

        El lunes, un grupo de militares ucranianos estuvieron apilando los cuerpos de los militares rusos abatidos en un remolque tirado por un todoterreno del ejército. Los soldados murieron cuando un tanque ucraniano se escabulló cerca de la entrada del pueblo y abrió fuego contra el puesto de control ruso que custodiaba la intersección principal, según militares y voluntarios que participaron en la ofensiva.

        “Es el primer lote que hemos recogido”, dijo el militar ucraniano a cargo, el sargento mayor Andreiy Soroka, de 38 años. “Nueve cuerpos y medio”, dijo, con total naturalidad.

        Cuatro de los hombres habían muerto en el vehículo blindado destruido por un tanque ucraniano, contó Soroka. Entre los otros militares rusos fallecidos se encontraba un capitán que hallaron en un edificio cercano y un recluta de 18 años que recibió disparos en el jardín de una casa, informó Soroka.

        Un tanque destruido y un vehículo blindado en la carretera fueron los restos de la batalla, en la que un tanque ucraniano abrió fuego contra los vehículos rusos. Eran lo último que quedaba de la presencia rusa, que el día anterior había comenzado a empacar y a abandonar la ciudad.

        Las tropas rusas habían sufrido una gran derrota días antes en Lukyanivka, y no habían conseguido retomar esa ciudad, dijo el comandante de un batallón de voluntarios, Oleksiy Serediuk, quien participó en los combates. “Estaban decepcionados y empezaron a salir de varios lugares”, dijo sobre las tropas rusas. Eso llevó al mando del ejército ucraniano a perseguir al ejército en retirada, dijo.

        “El mando militar tomó una decisión muy inteligente, primero para hacer de su retirada una huida caótica y segundo para cortar su ruta de escape”.

        Dijo que la batalla en Nova Basan fue caótica, ya que los rusos tuvieron que pelear para salir y los ucranianos trataron de cortar su ruta de escape. En la batalla, un vehículo blindado ruso se estrelló contra una fila de tiendas y otro se salió de la carretera, dijo.

        “La mayoría de los ucranianos no creían en esta operación”, dijo, y añadió que los ucranianos eran muchos menos y que los rusos estaban mejor armados. “Pero fue un éxito. Creamos un verdadero caos con solo unas pocas personas y unos pocos vehículos”.

        Mientras hablaba, los soldados estaban sacando el vehículo blindado ruso que se había estrellado contra la fila de tiendas. Un grupo de hombres, taxistas jubilados, examinaba los daños, mientras una fila de mujeres esperaba la primera venta de carne fresca en más de un mes.

        Para el lunes, ya habían pasado cuatro días desde que las tropas ucranianas recuperaron el control de la ciudad, pero muchos de los residentes apenas comenzaban a salir de sus casas. El alivio en sus rostros era sincero.

        “Llevo días sentada en casa, temblando”, dijo Maria Rudenko, de 82 años, quien se asomó con nerviosismo por la esquina de su calle antes de acercarse a un automóvil que repartía asistencia alimentaria. “Estaba tan asustada por el tiroteo que me da miedo caminar por aquí”.

        Durante la ocupación, los militares rusos revisaron las casas y confiscaron teléfonos celulares y computadoras, y les ordenaron a las personas que permanecieran dentro de sus hogares, según afirmaron los residentes. Sin comunicaciones ni servicios públicos, y sin la posibilidad de ir a hacer compras, las personas comenzaron a pasar hambre y sentir miedo.

        “Hubo ocasiones en que pasé tres noches sin una vela”, dijo Rudenko. No había electricidad en la mayor parte del pueblo ni gas. “Todos huyeron y yo me quedé aquí. Solo tenía papas y algunos pepinos para comer”.

        Más adelante en la misma calle, hacia el extremo sur del pueblo, tres amigas comenzaron a llorar mientras recibían bolsas de alimentos de un grupo de voluntarios.

        “Todos los días fueron difíciles, pero el día más duro fue cuando nos liberaron”, contó Olha Vdovichenko, de 70 años. “Todos estábamos escondidos dentro de nuestras casas y rezábamos. El bombardeo comenzó a las seis de la mañana y se prolongó hasta las siete de la noche, sin tregua”.

        Para cuando todo se calmó, los militares ucranianos ya estaban en el pueblo buscando a los militares rusos que quedaban. Una mujer que se identificó como Tania contó que uno de ellos le preguntó si había algún enemigo cerca. “Yo estaba temblando y le dije: ‘¿Quién eres?’”, recordó. “Me contestó: ‘Uno de los tuyos’”. Al final, Tania terminó cocinando dos ollas grandes de borsch para toda la unidad ucraniana.

        Los soldados ucranianos también le dijeron a Olha Maysak, de 66 años, que la ciudad había sido liberada. “A las seis de la tarde vinieron los muchachos a decírnoslo”, dijo.

        Pero Vdovichenko, su vecina, no se dio cuenta de que todo había terminado. Se despertó a las siete de la mañana siguiente y escuchó a unos hombres hablando fuera.

        “Uno dijo que éramos libres, que estábamos liberados”, dijo. “Así me enteré”.

        Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagallFacebook

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        France24 - World

        EU leaders arrive in Ukraine to reassure Zelenskiy on membership

        Issued on: 08/04/2022 - 15:31

        The European Commission chief and the EU's top diplomat arrived in Kyiv on Friday to offer Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy support and reassurance over his bid for EU membership in a capital gradually reviving after Russia pulled back forces. FRANCE 24's Rob Parsons reports from Ukraine.

        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 : des préservatifs décalés pour inciter au vote

        Publié le : 06/04/2022 - 14:48Modifié le : 06/04/2022 - 14:56

        Samia METHENI Suivre

        "Je pense que ça contribue quand même à remettre, malgré tout ce décalage, peut-être une petite impulsion de vote": dans un "love shop" parisien, des préservatifs aux messages électoraux décalés sont alignés en vitrine, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle.

        Valeurs Actuelles

        Jérémy Cohen, la tragédie qui chamboule la campagne

        Mercredi 16 février, Bobigny (Seine-Saint-Denis). Peu avant 20 heures, un homme, la trentaine, est heurté par un tramway de la ligne 1 entre les arrêts Libération et La Ferme. En arrêt cardio-respiratoire et souffrant d’un traumatisme crânien, la victime, Jérémy Cohen, est transportée à l’hôpital en état d’urgence absolue, avant d’y décéder peu après minuit. Le lendemain, la rédaction du Parisien 93, qui ne dispose pas d’informations supplémentaires, rapporte ce fait divers. Un banal accident de voie publique, pense-t-on alors. Le commissariat central de la ville, préfecture du département, ouvre dans la foulée une enquête pour homicide involontaire. Comme l’explique une source proche du dossier au Figaro, les enquêteurs ont privilégié cette piste dans un premier temps, « car les caméras sur la voie publique ne fonctionnaient pas ». L’histoire aurait pu en rester là. Mais « nous ne comprenions pas comment cet accident avait pu se produire », raconte Raphaël Cohen, frère du défunt, le 31 mars, au micro de Radio Shalom. Ne bénéficiant encore d’aucun relais médiatique ou politique et même juridique au lendemain du drame. Ainsi, la famille se résout à prendre seule les choses en main, tant elle est dubitative quant aux conclusions de la police, qui penche toujours vers l’hypothèse de l’accident. Selon nos informations, la famille du défunt se heurte même au refus de plusieurs avocats qui ne souhaitent pas se porter civile dans ce dossier.

        L’émission de Radio Shalom étant passée sous les radars des pouvoirs publics, des auditeurs de la station juive ont décidé de se tourner vers le site très droitier Fdesouche pour relayer l’affaire

        En compagnie de son père Gérald, le cadet décide donc de distribuer des flyers aux passants sur le lieu du drame et se hasarde même à glisser quelques coupons, à la nuit tombée, dans les boîtes aux lettres environnantes. « De manière assez étonnante, nous avons obtenu des retours », relate-t-il encore, au micro de Bernard Abouaf. Remarquant tout de même au passage que le voisinage, souvent évasif, ne semble pas vouloir « mettre en cause des gens qu’ils connaissent » … Faute de source fiable, l’appel à témoins patine, jusqu’à ce qu’un document « déterminant » permette enfin de « relancer l’enquête » : la vidéo d’un jeune homme tabassé par une bande de voyous dans une rue passante, qui tombe, se relève puis, déboussolé, court pour fuir ses agresseurs. On y reconnaît Jérémy Cohen, abruti de coups, qui traverse des voies ferrées sans voir qu’un tramway approche. La suite est connue de tous. Avant que les autorités aient vu le clip, « le dossier a failli être fermé », nous confie Shana Marer, la présidente de Paul Marer, une association d’aide aux handicapés qui a pris sous son aile le jeune Jérémy, souffrant d’une invalidité « non-visible ». Fort heureusement, les Cohen ont effectué un véritable « travail de police » à la place des forces de l’ordre, nous dit Shana Marer, sans quoi l’affaire en serait restée au stade du fait divers. « La famille n’aurait jamais dû avoir à faire tout cela », s’agace-t-elle, mais c’est bien parce qu’elle est « partie porter plainte avec ces nouveaux éléments » qu’une seconde enquête, cette fois-ci pour violences volontaires en réunion, a pu être ouverte. Ne restait plus qu’à faire monter la mayonnaise médiatique.

        L’émission de Radio Shalom étant passée sous les radars des pouvoirs publics, des auditeurs de la station juive ont décidé de se tourner vers le site très droitier Fdesouche pour relayer l’affaire.

        Un “game changer” nommé Zemmour

        Ce que la revue de presse identitaire a fait dès le samedi 2 avril. Mais c’est la vidéo, seulement évoquée par la famille sur Radio Shalom, puis diffusée sur le compte Twitter d’un membre du Crif, qui déclenche un véritable tsunami médiatique le lundi qui suit. Bien qu’elle ait sans doute été diffusée par erreur… Après l’avoir partagée, le tweetos l’a aussitôt retirée. Trop tard. Elle était déjà entre les griffes de Pierre Sautarel, fondateur de Fdesouche, qui la relaie, sincèrement choqué par les images qu’il a sous les yeux et qui donnent, comme l’avait déclaré la famille, un tout autre visage à l’affaire. « Il faut faire buzzer cette histoire », écrit-il sur Twitter, épicentre médiatique de l’affaire.

        Pour cela, Pierre Sautarel peut compter sur l’influence d’un candidat à la présidentielle dont le succès sur la plate-forme n’est plus à démontrer : Éric Zemmour. Contacté via e-mail par Gérald Cohen, las de constater que la mort de son fils ne bénéficiait pas d’une médiatisation suffi sante, le champion de Reconquête ! s’empare aussitôt de l’affaire. « Pourquoi aucun média, ni aucun politicien, ni aucun membre du gouvernement ne parle de la mort de Jérémy Cohen, tabassé par des racailles ? », tweete lundi Éric Zemmour, au sortir d’une conversation d’une quinzaine de minutes avec Gérald Cohen. Au téléphone, le père a demandé à Zemmour d’user de son statut pour faire éclater l’affaire au grand jour, lui confiant que son fils était handicapé et qu’il portait une kippa blanche au soir des faits. Quelques heures plus tard, sur BFM TV, M. Cohen justifie publiquement son choix : « Je l’ai contacté pour qu’il fasse quelque chose et que l’enquête ne soit pas étouffée. » Enfin, la mayonnaise prend. Vers 15 heures, Valeurs actuelles contacte l’attachée de presse d’Éric Zemmour pour recueillir une réaction du candidat. Celle-ci nous propose une tribune, que nous publions sur notre site trois heures plus tard. Il dénonce le « laxisme de la justice et des médias », « l’antisémitisme enragé » dans les banlieues et « le mépris pour la vie humaine chez les racailles ».

        Des politiques s’inquiètent du possible caractère “antisémite” du drame

        Invité le jour même sur le plateau de TF1, dans l’émission 10 Minutes pour convaincre, le descendant de juifs d’Algérie consacre deux minutes de son temps de parole pour « lever l’omerta » sur la mort de Jérémy Cohen. Une partie du monde politique lui emboîte rapidement le pas. À droite, Marine Le Pen et Valérie Pécresse ont respectivement dénoncé un « tabassage » et un « lynchage », s’inquiétant toutes deux du possible caractère antisémite du drame. À gauche, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont pour une fois joint leurs voix, réclamant à l’unisson que la « lumière soit faite ». Une réactivité rare du candidat de La France insoumise sur ce type d’affaires, qui n’est sans doute pas étrangère à son effroyable réputation au sein des institutions juives. À quelques jours du premier tour, mieux vaut essayer de réparer les pots cassés. Trop tard : « Avant, quand un juif était victime d’une agression, sa famille contactait SOS Racisme, la Licra ou le Crif. Désormais, elle contacte Zemmour », souligne sur Twitter Pierre Sautarel. Les temps changent.

        Devant l’ampleur médiatico-politique de l’affaire, le procureur de Bobigny, Éric Mathais, a publié lundi un communiqué de presse qui revient sur les différentes étapes de l’enquête : « Rapidement, les éléments recueillis permettaient de comprendre que, quelques instants avant l’accident, la victime avait subi des violences. Une seconde enquête était ouverte pour violences volontaires en réunion. L ‘hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte », explique le texte. Dans la foulée, les deux procédures sont regroupées en un seul dossier judiciaire. Le 29 mars, l’affaire rebondit. Une information judiciaire, pour “violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner” est ouverte et confiée à un juge d’instruction qui ne retient pas à ce stade la qualification d’antisémitisme. Sa famille, elle aussi, préfère rester prudente sur ce point.

        S’il affirme qu’une kippa a bien été retrouvée à proximité du corps de Jérémy, son frère, Raphaël, ignore s’il la portait au moment de l’agression. Une position partagée par le conseil de la famille, Franck Serfati, mardi, au micro de BFM TV : « Pour l’instant, non, on n’a pas de preuves tangibles [du caractère antisémite de l’attaque, NDLR] . Il serait inutile, mensonger, voire inefficace d’aller aujourd’hui crier à l’acte antisémite. Pour autant, il existe un certain nombre de faits. »

        La longue liste de crimes alimentés par une haine des juifs

        À l’heure où nous mettons sous presse, en effet, aucun élément tangible ne permet de conclure à un acte antireligieux. Toutefois, devant la recrudescence des faits antisémites – 589 selon un rapport public remis le 29 mars 2022 -, cette piste n’est pas à exclure. D’autant que cette agression vient se surajouter à la (trop) longue liste de crimes alimentés par une haine des juifs, d’Ilan Halimi, en 2006, à Mireille Knoll, en 2018, en passant par le massacre de l’école Ozar-Hatorah, en 2012.

        À noter que William Attal, le frère de Sarah Halimi, a d’ailleurs contacté Shana Marer pour en savoir plus sur l’affaire. La mort du jeune Jérémy Cohen lui rappelant sans doute celle de sa sœur, sexagénaire juive défenestrée aux cris d’ « Allahou akbar » en 2017, sans que le motif antisémite du meurtre soit immédiatement reconnu. « La coïncidence est terrible », abonde dans nos colonnes Meyer Habib, député UDI ayant présidé une commission d’enquête parlementaire sur le dossier Halimi. Ironie du sort, la mort de Jérémy Cohen fait les gros titres le 4 avril, « date anniversaire du décès » de la vieille dame, soupire de son côté Shana Marer.

        Qu’elle prenne ou non les contours d’un acte antireligieux, l’agression contre Jérémy Cohen remet de nouveau en lumière la question de l’insécurité et ses conséquences tragiques

        Qu’elle prenne ou non les contours d’un acte antireligieux, l’agression contre Jérémy Cohen remet de nouveau en lumière la question de l’insécurité et ses conséquences tragiques. On la croyait reléguée au magasin des accessoires, escamotée par une sale guerre face à laquelle tout paraissait dérisoire. Et puis, la revoilà, à quelques jours du premier tour de la présidentielle, dans sa cruelle nudité. L’insécurité, ce tabou qu’on aime tant garder sous le boisseau, quand on ne le renvoie pas à une affaire de fausse perception – vous savez, ce fameux « sentiment » -, finit toujours par se rappeler au souvenir de ceux qui ne veulent pas voir.

        Comme l’affaire “Papy Voise”, en 2002, du nom de ce retraité violemment agressé chez lui, à Orléans (Loiret), trois jours avant le premier tour de la présidentielle, la mort de Jérémy Cohen heurte de plein fouet cette fin de campagne. Il y a vingt ans, le visage tuméfié du retraité devant sa maison incendiée était devenu le symbole de l’insécurité en France et du laxisme supposé du Premier ministre, Lionel Jospin, éliminé lors du premier tour, le 21 avril. L’histoire, dit-on, se répète toujours deux fois.

        Conscient du potentiel éruptif de ce nouveau drame abondamment médiatisé, un conseiller de l’Élysée s’est entretenu, dès lundi soir, avec les parents du défunt, les assurant du soutien d’Emmanuel Macron. Toutefois, c’est vers le candidat Reconquête ! que s’est à nouveau tourné le père de la victime. Mardi matin, Gérald Cohen a été reçu, à sa demande, au siège de campagne d’Éric Zemmour.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        A La Ciotat, une pétition pour héberger des réfugiés ukrainiens sur un yacht russe recueille 27 000 signatures

        Il souhaite aider les Ukrainiens à sa manière. Comme l’a rapporté La Provence mercredi 6 avril, un habitant de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, a décidé de lancer une pétition pour permettre aux réfugiés d’être accueillis. Pour ce faire, il a pensé qu’un yacth russe appartenant à un oligarque et saisi le 3 mars dernier dans le cadre de la mise en œuvre des sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Russie pourrait servir. A peine lancée, sa pétition a récolté un franc succès, puisqu’elle compte déjà 27 000 signataires.

        « Action symbolique »

        « J’espère recevoir le soutien de la Métropole Aix-Provence, le Conseil départemental, la Ville », a confié l’initiateur du projet. Ce dernier compte bien se rapprocher des institutions afin de parvenir à réquisitionner le yatch pour héberger les réfugiés. En attendant, Philippe Bonneau assure que de nombreux Ciotadens partagent son idée, qu’il a eue en s’inspirant d’un ferry Corsica Linea transformé en hôtel pour réfugiés à Marseille. « On voit bien que la vague de solidarité existe (…) Il s’agirait là d’une action symbolique », s’est-il enthousiasmé. Même si de nombreuses difficultés pourraient apparaître sur son chemin, le militant croit « dur comme fer » à son projet. En 2017, il avait participé à une action de solidarité pour la venue de jeunes migrants soudanais.

        Bouches-du-Rhône : les dernières actualités

        Marseille : une bagarre éclate entre des supporters grecs et olympiens

        Un groupe de dealers payait une locataire pour utiliser son appartement d’Arles comme entrepôt de drogue

        A Marseille, Eric Zemmour prend sa revanche

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Pour l'économiste Eloi Laurent« Macron incarne l’aboutissement de l’idéologie néolibérale »

        Entretien

        Economiste, professeur à Sciences-Po et à l’université américaine Stanford, Eloi Laurent déconstruit les discours économiques dominants et nous livre son analyse de l’équation politique actuelle, à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

        Cyprien Boganda

        Dans son dernier livre, « La raison économique et ses monstres » (Les liens qui libèrent, mars 2022), Eloi Laurent s’en prend aux grands récits économiques qui empoisonnent le débat : les mythologies néolibérales (incarnées notamment par le chef de l’Etat), « social-xénophobes » (représentées par l’extrême-droite) et « écolo-sceptiques». Rencontre.

        Vous dites qu’il y a urgence à « nous désintoxiquer des mythologies économiques ». Pouvez-vous définir ce que sont ces mythologies ?

        C’est l’ensemble des discours économiques présents dans le débat public qui prétendent s’appuyer sur des vérités scientifiques mais qui relèvent en réalité de la croyance collective. La langue politique repose sur une grammaire économique imaginaire. Par exemple cette idée selon laquelle l’Etat providence étoufferait l’économie. Cela fait quarante ans qu’on annonce l’effondrement de ce dernier et vingt ans que l’on veut « libérer la croissance » de son poids, mais ce raisonnement est un contre sens historique. Depuis 120 ans, les pays dotés d’un Etat providence sont aussi ceux qui ont le niveau de développement humain le plus élevé : plus d’éducation, plus de santé, plus de revenu et accessoirement plus de croissance.  Il faut se désintoxiquer d’urgence de ces croyances nocives, à plus forte raison dans une période où le choix qui nous est imposé oppose deux mythologies : d’un côté, on prétend lutter contre l’insécurité en poussant les feux de la guerre civile, de l’autre on prétend œuvrer pour l’efficacité économique en ruinant le modèle social et en appauvrissant la population.

        Vous faites référence aux deux candidats en tête des sondages, Emmanuel Macron et Marine Le Pen: quel regard portez-vous sur cette offre politique ?

        Elle est avant tout étrangère aux préoccupations exprimées dans l’opinion. D’un côté, il y a ce que je nomme la mythologie « social-xénophobe » incarnée par l’extrême droite. Inscrite au cœur de son programme, la priorité nationale implique de déclarer la guerre à une partie de la population, en la privant de l’accès à certains droits (logement, emploi, etc.). Ce tri opéré sur des bases ethniques signerait la fin de la république française. De l’autre côté, Emmanuel Macron incarne l’aboutissement ultime de l’idéologie néolibérale. Au bout de cette logique, c’est l’Etat lui-même qui s’attaque au modèle social, en démantelant la protection sociale (financée dorénavant davantage par l’impôt que par les cotisations), en affaiblissant les services publics, en externalisant de plus en plus de missions au privé, etc. Il est fascinant de voir à quel point une idéologie a engendré l’autre : les néolibéraux ont convaincu une partie de la population que l’effondrement prochain du modèle social justifiait de le défendre contre les « profiteurs » étrangers. Or, toutes les études le montrent, être Français, c’est être attaché à la solidarité sociale, or ces deux projets veulent l’affaiblir par des voies différentes.

        Dans le livre, vous expliquez que pour s’imposer dans le débat public, les mythologies économiques ont besoin d’un « clergé » : comment cela fonctionne-t-il ?

        Exactement comme une religion. Au sommet de la pyramide, vous avez de grands oracles, des universitaires influents, friands de sentences définitives sur des sujets dont ils ne savent rien. Jean Tirole, qui a reçu le prix « Nobel » d’économie, affirme que la réduction du temps de travail serait un outil inefficace pour réduire le chômage… alors qu’il n’a pas écrit une ligne dans toute sa carrière sur les politiques d’emploi, et que de très nombreux travaux universitaires ont conclu au contraire que la baisse du temps de travail avait créé des centaines de milliers d’emplois en France. A l’étage intermédiaire de la pyramide, vous trouvez des « syndicats d’économistes » et des représentants de la banque et de la finance qui défendent leurs intérêts en propageant les sentences du grand oracle qui les arrangent. Ces dernières sont ensuite reprises, en bas de la pyramide, par des journalistes politiques ou économiques, qui vont multiplier les éditoriaux sur le thème « les Français ne travaillent pas assez », accumulant les contrevérités…

        Dans le livre, vous en prenez aussi à l’idée selon laquelle la croissance serait indispensable à la survie de l’Etat social…

        C’est une idée très largement partagée : la croissance économique serait une solution à tout, alors qu’elle est en train de détruire la biosphère et donc notre bien-être. Les derniers rapports du GIEC sont sans équivoque sur les dangers que nos systèmes économiques, nourris aux énergies fossiles et à la croissance, font courir à notre planète. On établit très souvent un lien entre croissance et emploi, mais il est dans les faits très fragile. L’Allemagne est considérée comme la plus grande réussite européenne en matière d’emploi et de croissance. Pourtant, la plus longue expansion de l’emploi dans ce pays au cours du dernier demi-siècle (entre 2006 et 2018) s’est accompagnée d’une baisse du PIB réel. De même en France au cours du dernier quinquennat : progression du pouvoir d’achat et de l’emploi avec une croissance qui décline pour devenir négative !

        Mais comment créer des emplois sans croissance (et sans imiter le pseudo « modèle » allemand) ?

        La réduction du temps de travail peut créer des emplois. La vraie question n’est pas le « plein emploi », mais l’emploi plein de sens. Sur ce point, de nombreux modèles comme ceux de l’institut Negawatt, nous montrent que la transition énergétique vers la sobriété crée bien plus d’emplois qu’elle n’en détruit. L’énergie renouvelable solaire et éolienne est bien plus riche en emplois que ne l’est l’énergie fossile et bien moins couteuse que le nucléaire, qui est un véritable « gouffre sans fin ». J’insiste dans mon livre sur une idée forte : il n’y aura pas de transition réussie sans sobriété. L’exemple de la Chine le prouve : ce pays a considérablement réduit sa consommation d’énergie par unité de production, tout en faisant exploser ses émissions de CO2 en volume par une croissance folle.

        Comment concilier sobriété et haut niveau de protection sociale ?

        Si vous mettez en place une taxe carbone sans concertation ni compensation comme l’a fait le gouvernement en 2018, vous prenez le risque de faire exploser les inégalités sociales et vous poussez les gens à détester la transition écologique. Il faut, au contraire, articuler question sociale et environnementale, en partant de sujets essentiels : la mobilité (en développant des transports en commun pour réduire les mobilités pendulaires entre centre urbain et périphéries) ; la justice alimentaire (en rendant gratuite les cantines bio, par exemple) ; le partage des terres (en développant les communs forestiers ou agricoles), etc. Là aussi, gardons-nous des mythologies : l’économie, à l’origine, c’est la sobriété au service des besoins essentiels.

        Entretien réalisé par Cyprien Boganda

        Emmanuel Macronlibéralisme
        BBC

        Man City v Liverpool: Who will win? Will it decide the title? Have your say

        Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Premier League

        Manchester City play Liverpool on Sunday in a game which could go a long way to deciding who wins the Premier League title.

        Both teams are still in the hunt for multiple trophies and meet again in the FA Cup semi-finals on Saturday, 16 April.

        But who will win at Etihad Stadium this weekend? Who has the better players and manager? And how well do you know the clubs?

        Here's chief football writer Phil McNulty's assessment - then have your say on both teams underneath.

        Chief football writer Phil McNulty

        Manchester City and Liverpool's meeting is understandably being billed as a Premier League title decider.

        And such is the quality and equal stature of current leaders City and Liverpool that no-one could seriously predict the outcome with confidence.

        In each area, the match-ups create a debate as to who is best and where the key battles will be won.

        Manchester City fans would not swap manager Pep Guardiola for Jurgen Klopp after all his successes, while Liverpool supporters bow to no-one in their belief the German is the ultimate leader and the world's best coach after he brought the Champions League back to Anfield followed by a first title in 30 years.

        Liverpool have an embarrassment of riches in attack with world-class players like Mohamed Salah and Sadio Mane, while City might argue they boast the better creators from deep in Bernardo Silva, Phil Foden and the peerless Kevin de Bruyne, meaning they often work without a recognised striker.

        And what about at full-back? Do City's pair of Kyle Walker and Joao Cancelo trump Liverpool duo Trent Alexander-Arnold and Andrew Robertson?

        The Premier League title's destination, and these arguments, may not be answered on Sunday - but what can be unanimously agreed upon is that two of the modern era's greatest teams have provided yet another top-flight thrill ride that could go down to the final day once again.

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        L'Humanité

        Révélation : le gouvernement achève les contrats aidés

        Actu

        Cinq ans après avoir supprimé 250 000 emplois aidés réservés aux personnes éloignées de l’emploi, le ministère du travail finit la besogne. Une circulaire prise en catimini en février et appliquée avec zèle par certains préfets vide de sa substance leurs successeurs lointains et minimalistes : les Parcours emploi compétences (PEC).

        Stéphane Guérard

        Est-ce pour boucler la boucle et finir le (sale) boulot avant de partir ? Le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion a publié en toute discrétion, le 7 février dernier, une circulaire « relative au Fonds d’inclusion dans l’emploi (FIE) en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail ». Dans ce texte, instruction est donnée aux préfets de « veiller au pilotage physico-financier des enveloppes de contrats aidés, en particulier des parcours emploi compétences (PEC) ». Il est notamment noté : « Vous serez particulièrement attentifs au respect des paramètres prévus, afin de maîtriser l’enveloppe physico-financière qui vous est allouée, mutualisée, comme en 2021, entre les prescripteurs ». Autrement dit : le gouvernement donne ordre de diminuer les soutiens publics au dispositif.

        Ce changement de cap ne manque pas de sel. Presque cinq ans après avoir décidé de la disparition des emplois aidés, donnant le coup d’envoi du plus grand plan social de l’époque avec 250 000 contrats supprimés entre 2017 et 2018, le ministère du travail donne un coup d’arrêt aux PEC, leurs ersatz successeurs créés en 2018.

        Début août 2017, Muriel Pénicaud avait affirmé que les contrats aidés étaient « extrêmement coûteux pour la nation », « pas efficaces dans la lutte contre le chômage », encore moins « un tremplin pour l’insertion professionnelle ». L’anathème prononcé par la ministre du Travail de l’époque avait permis au gouvernement Philippe d’ajouter cette coupe franche à d’autres mesures d’économies budgétaires antisociales, telles la diminution des Aides personnalisées au logement. Face à la colère des 293 000 bénéficiaires, le plus souvent des personnes éloignées de l’emploi promises à la perte de leur contrat d’insertion, ainsi qu’au courroux de leurs employeurs floués (collectivités locales, associations), Jean-Marc Borello, alors président du Groupe associatif SOS et codirigeant de LaREM, avait été appelé à la rescousse pour restaurer l’image d’un exécutif peu soucieux des plus en difficulté. Un rapport plus tard, les Parcours emploi compétences étaient nés. Soit des contrats de droit privé, en CDD ou CDI, de 20 heures de travail par semaine en moyenne, courant sur un minimum de six mois, mais d’au moins neuf mois encouragés, renouvelables jusqu’à 24 mois cumulés, mêlant accompagnement vers l’emploi et formation. Le tout soutenu par une prise en charge publique bien moindre que pour les emplois aidés : de 30 % à 60 % du Smic horaire versé, mais 65 % pour les moins de 26 ans et en situation de handicap et 80 % pour les résidents des QPV, quartiers prioritaires de la ville, et ZVR, zones de revitalisation rurale.

        Ce qui devait arriver arriva : les PEC étant taillés a minima, ils ont convaincu un public rikiki. Seuls 67 632 sont pour l’heure financés en 2022. La circulaire éteint le dispositif à petit feu. D’autant que son application par certains préfets est zélée, comme le dénonce le Collectif des associations citoyennes qui sonne l’alerte : « Un nouvel arrêté publié le 22 février par la préfet d’Île-de-France stipule que désormais tous les renouvellements seront limités à 6 mois. Le maximum des durées de contrat tombe à 16 mois, 10 mois de prise en charge initiale et 6 mois de renouvellement. Dans le précédent arrêté de janvier 2021 le renouvellement allait jusqu’à 24 mois, une différence de taille ! Cette décision vide de tout son sens la démarche d’insertion et de formation en principe attachée à ces contrats. »

        La liste des conséquences fâcheuses ne s’arrête pas là. La prise en charge publique des PEC passe de 60 % à 45 %. Les prolongations possibles de contrats des travailleurs seniors jusqu’à l’âge de départ à la retraite sont remises en cause. Quant au PEC jeunes ou PEC QPV-ZRR, ils ne sont plus proposés.

        Comme en 2017 avec les contrats aidés, les employeurs associatifs qui ont joué le jeu des PEC se retrouvent à nouveau trahis. D’autant qu’ils ont appris la nouvelle par hasard. « C’est en allant chercher la cause d’un refus de prolongation d’un contrat par un conseiller Pôle emploi que nous sommes tombés sur l’arrêté préfectoral et la circulaire. Ça nous met très en colère, d’autant qu’il s’agit d’une rupture brutale de parcours pour le salarié, condamne Élizabeth Foscolo, dirigeante de La Petite Rockette, association parisienne du réemploi qui propose deux recycleries, un atelier vélo, une friperie atelier et bien d’autres activités écolo. Quinze personnes sont en PEC chez nous. Pour le moment, nous ne savons pas quoi faire . » Sur 17 structures sondées par le Réseau francilien des acteurs du réemploi, 62 personnes en contrat voient leur avenir professionnel compromis. « La soudaineté (du changement de règle, ndlr) limite fortement notre capacité à trouver des solutions adaptées pour chacun et conduira inévitablement à des licenciements », prévient le REFER. Son coordinateur, Benoît Ralu, est dépité : « Nous sommes piétinés une nouvelle fois. Le gouvernement fait le choix de concentrer ses efforts budgétaires en direction des entreprises d’insertion par l’activité économique au détriment des ateliers d’insertion. Il faut un vrai débat sur l’emploi associatif. On ne peut plus être ballottés de dispositif en dispositif. »

        emplois aidéscontrats aidésministère du travailinsertion professionnelle
        France24 - Monde

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

        Publié le : 07/04/2022 - 09:57

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l'avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l'événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’Union sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d'environnement, de santé, ou de climat ? Rencontre avec Zuzana, jeune Slovaque de 22 ans. Dans un pays où l'adhésion à l'UE est parfois remise en cause, Zuzana a été désignée ambassadrice.

        Cette semaine, une nouvelle fois, Zuzana va devoir boucler ses valises. Direction Strasbourg. Un voyage long dont elle a désormais pris l'habitude, pour retrouver une ville dont elle est tombée sous le charme. Zuzana vit à Bratislava, en Slovaquie, et c'est une Européenne convaincue. L'Europe est pour elle à la fois une passion et un sujet d'études, puisqu'elle prépare une thèse sur l'efficacité de la représentation des jeunes au niveau européen. La Conférence sur l'avenir de l'Europe, forcément, lui donne des idées même si l'événement ne sera pas terminé à temps pour lui permettre de concentrer sa thèse dessus. Depuis sa désignation comme ambassadrice slovaque auprès de la Conférence, la vie de Zuzana a pris une nouvelle dimension. 

        "C'est vraiment particulier d'être invitée ici, de venir à Strasbourg, d'être choisie parmi toute la population de Slovaquie parmi quasiment 5 millions de personnes. Quand je pense qu'il y a trente ans environ, la Slovaquie n'était pas une démocratie et qu'aujourd'hui, je suis ici au Parlement européen, sans mandat élu pour le faire… Pour expliquer ce qu'attendent les gens en Slovaquie… C'est quelque chose de tellement incroyable", s'étonne encore Zuzana dans un large sourire.

        Zuzana est originaire de Nové Zámky près de la frontière hongroise. Avec cette conférence, la voilà aux premières loges pour observer et comprendre un peu mieux encore le fonctionnement des institutions européennes. Chaque état membre de l'Union a dépêché un ambassadeur auprès de la Conférence l'été dernier.

        60 bienfaits pour lutter contre l'euroscepticisme

        Zuzana prend son rôle de représentante de la Slovaquie très au sérieux, que ça soit à Strasbourg ou à Bratislava. Bratislava où elle souhaite mettre en avant les bienfaits de l'Union afin de lutter contre une spécificité locale : l'euroscepticisme. La Conférence a été pour le gouvernement du pays l'occasion d'un tour des villes, "un roadshow" autour des thématiques européennes qui a permis de prendre le pouls des attentes et des espoirs, des déceptions aussi d'une population qui avait pourtant voté à une large majorité pour l'adhésion à l'UE en 2003 : 93,7 %. Le résultat était certes trompeur, puisque seulement 52,1 % des Slovaques en âge de voter y avaient participé. Depuis, l'euroscepticisme n'a visiblement pas faibli comme nous le confirme Martin Klus, secrétaire d'État slovaque aux Affaires européennes.

        "Malheureusement, la Slovaquie est l'un des pays européens où les citoyens sont le moins investis dans le projet européen. Un exemple pour s'en rendre compte : nous détenons le record de la plus faible participation aux élections européennes des 27 États membres, regrette Martin Klus. Cette Conférence ça a été pour nous une superbe opportunité de persuader les gens que nous sommes Européens, que l'Europe c'est nous. Malheureusement, les Slovaques sont aussi vulnérables face aux 'fake news', et il est difficile de les convaincre que ce qui circule sur les réseaux sociaux ou sur Internet, ce n'est quelquefois pas de la véritable info. En ce sens, la participation de Suzana à notre 'roadshow' nous a permis de pénétrer d'autres bulles. C'est la personne idéale pour parler aux jeunes Slovaques. C'est normal. Et puis elle peut partager ses expériences à Strasbourg avec eux. De ce point de vue, ça a été fantastique de l'avoir à nos côtés", conclut le secrétaire d'État.  

        Évidemment, la guerre en Ukraine et la menace russe pourraient bien avoir changé la donne et rapproché rapidement l'opinion publique de ce pays d'Europe centrale de Bruxelles. Pour Zuzana, l'adhésion à l'Union Européenne est une évidence et une véritable chance pour le pays. C'est le discours qu'elle a porté tout au long de l'été en présentant 60 bienfaits pour la Slovaquie d'être membre de l'UE. 

        "Il y en a plus de soixante bien sûr, mais c'était important de pouvoir entrer dans le concret, de parler de ce qui marche : parler d'Erasmus, d'Erasmus+, de tout ce qui fait que l'Union est un progrès pour notre pays. Je pense que beaucoup de gens ici ne comprennent pas comment les institutions européennes fonctionnent. Ils pensent que c'est loin d'eux. Un exemple : j'ai parlé avec des Slovaques eurosceptiques. Certains étaient très nostalgiques du communisme, tout le monde avait du travail, tout était plus simple… J'ai compris que ces gens avaient surtout besoin que leurs sentiments, leurs doutes soient entendus. D'autres ont été victimes du communisme, et pour eux non plus ça n'est pas simple : ils ne comprennent pas qu'on puisse se laisser imposer des choses depuis Bruxelles", déplore-t-elle.

        Cette expérience, ces craintes, ces doutes, Zuzana s'en est fait l'écho à la tribune du Parlement européen à Strasbourg en octobre 2021. En tant qu'Européenne convaincue, elle a rappelé que cet engagement appelait aussi quelques devoirs. Un discours direct qui a marqué les esprits.

        "Je crois que c'est seulement en ayant une discussion directe avec les gens eurosceptiques, que nous pouvons les atteindre personnellement et les rassurer que l'UE est là pour eux. J'ai eu des discussions avec des personnes qui ont été stigmatisées par le régime communiste par le passé et qui ont perdu l'habitude de croire les politiciens. Pourquoi le feraient-ils ? Les gens auraient besoin de voir que les conclusions de cette Conférence seront mises en œuvre dans la réalité et qu'elles toucheront notre vie quotidienne. L'UE doit leur prouver son rôle par ses actions, et non par des promesses vides. Merci beaucoup. J'ai toujours voulu parler à un hémicycle à moitié vide."

        À la tribune du Parlement, un discours direct de la part d'une européenne exigeante 

        L'absence des députés au moment de son intervention avait choqué la Slovaque qui, bien que passionnée d'Europe et de questions européennes, se montre très sourcilleuse envers les institutions. 

        "Comme toujours, comme partout, comme chez vous peut-être en France, mais particulièrement ici en Slovaquie, je crois qu'il faut expliquer les choses, faire preuve de pédagogie, mieux communiquer en somme pour montrer aux citoyens ce qui est fait pour eux. En particulier quand il y a des problèmes. Sinon, c'est toujours 'la faute à l'Europe', tout le monde blâme Bruxelles, cette bulle bruxelloise même si on ne sait pas vraiment ce que le terme recouvre. En revanche, quand quelque chose de bénéfique arrive grâce à Bruxelles, les politiques ont immédiatement le réflexe de le récupérer en disant : 'Regardez ce qu'on a fait/obtenu pour vous'. Il faut sortir de ce schéma, d'autant que les gens ne connaissent pas le fonctionnement des institutions."

        Le fonctionnement des institutions européennes c'est à l'université que Zuzana l'a appris. Elle étudie les affaires européennes depuis trois ans. Entre la Conférence sur l'avenir de l'Europe, le dialogue pour la jeunesse et ses études, cette passionnée de musique vit à l'heure européenne quasiment 24 heures sur 24, même si son quotidien a été chamboulé par le Covid-19.

        Une étudiante engagée sur tous les fronts

        La Slovaquie a fait face à une propagation rapide de la pandémie. Celle-ci a coûté sa place au précédent gouvernement après un scandale de grande ampleur de vaccins russes achetés en catimini. Devant le faible taux de vaccination, le pays a dû recourir à des mesures drastiques et notamment un confinement long, les cours ont été placés en distanciel. 

        C'est donc avec beaucoup d'émotion que Zuzana retrouve les bancs de l'université ce matin de décembre lorsque nous la rencontrons à Bratislava. Dans un pays alors en plein confinement, elle redécouvre des lieux qu'elle n'a plus fréquentés depuis plus de deux ans. Elle retrouve aussi des professeurs qui ont vu débarquer, dès sa première rentrée, cette étudiante engagée.

        "À l'époque, nous étions encore sous le choc de l'assassinat de Ján Kuciak [journaliste slovaque] et de Martina Kušnírová, sa compagne. Zuzana, déjà, était très impliquée, explique son professeur. Et depuis, ça ne s'est pas démenti. C'est une exemple positif pour ses camarades, Zuzana s'engage en faveur de ce qu'elle pense être juste." 

        Les sujets ne manquent pas : liberté de la presse, le droit des minorités et des LGBT+, la lutte contre les 'fake news', l'Europe ou la qualité de l'enseignement. Zuzana est sur tous les fronts. La guerre en Ukraine, pays voisin, évidemment et l'accueil des réfugiés devenant un nouveau sujet de préoccupation et d'engagement.

        Les retrouvailles avec "son" Conseil européen

        Cette semaine et à la fin du mois, Zuzana renouera avec la Conférence sur l'Avenir de l'Europe. Il y sera question, comme toujours depuis le début du conflit, de l'Ukraine, mais aussi de la défense des recommandations de chacun des groupes de travail. Zuzana souhaiterait voir apparaître un tronc de formation commun aux institutions européennes et à l'Europe dans toutes les écoles des 27. En tant qu'ambassadrice de son pays, la Slovaquie, elle s'impliquera totalement dans cette nouvelle session et dans un hémicycle où beaucoup la verraient faire carrière. 

        "Quand je viens ici, que je m'assieds dans l'hémicycle et que j'ai des conversations avec les députés européens et toutes les parties prenantes, tout à coup, j'ai ce sentiment, je me dis : 'Oh mon Dieu, nous sommes en train de faire quelque chose de tellement énorme qui va probablement avoir un impact énorme', enfin je l'espère… J'aimerais que ça ne s'arrête jamais, car je pense que cette Conférence avec quelques améliorations peut devenir un outil formidable pour notre démocratie et pour les citoyens, pour leur permettre d'améliorer cette Union à laquelle nous participons, leur permettre de confronter leurs idées aux décideurs politiques et à leurs réalités aussi quelquefois. À mon sens, il faudrait donc que l'événement soit pérennisé évidemment. Il faudrait aussi que les recommandations puissent être mises en application, sinon évidemment, ça n'a pas de sens." 

        Une fois les sessions terminées Zuzana retrouvera alors ce qu'elle appelle "[s]on Conseil européen" : d'autres ambassadeurs et ambassadrices des 27 qui, comme elle, participent à la Conférence. Avec ces nouveaux amis, un nouvelle fois, elle refera le monde. Il y sera beaucoup question, naturellement, d'Europe.

        Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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        Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

        Présidence française de l'UE

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

        Présidence française de l'UE

        Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

        L'Humanité

        Le poison mortel du harcèlement scolaire

        Prescription culture

        THÉÂTRE Avec « Marion 13 ans pour toujours », Frédéric Andrau et ses comédiens dénoncent, à partir d’un fait réel, ces dérapages sans retour.

        Gérald Rossi

        Marion avait dans sa tête tous les rêves pour forger la jeune fille qu’elle n’est jamais devenue. Son histoire, véritable, s’est arrêtée dans sa 13e année, au collège. « Pour la 4e C et tous les autres. Si vous recevez cette lettre c’est que je ne suis plus de ce monde » lit-on dans son dernier message. Marion, face au mur du harcèlement scolaire, a mis fin à ses jours. Nora et David, ses parents, pour sa mémoire, ont fondé une association de solidarité avec les familles de jeunes victimes de cette violence qui circule comme un poison sur les « réseaux sociaux ». En 2015 est publié (chez Calman-Lévy) « Marion, 13 ans pour toujours », titre repris dans cette pièce mise en scène par Frédéric Andrau, qui a adapté avec Valérie Da Mota le texte de Nora Fraisse et Jacqueline Rémy.

        Sur le plateau, Valérie Da Mota et Renaud Le Bas sont les deux parents, parfaits dans le rôle, ils sont aussi les profs, le journaliste, etc ; et Nina Thiéblemont est la jeune Marion. Les quelques années entre le personnage réel et l’actrice ne se voient pas, tant la comédienne est lumineuse dans ce rôle. Nina Thiéblemont avec une présence d’une densité peu commune chez une jeune comédienne, est en effet aussi juste que possible.

        D’autant plus que si le sujet est dramatique, c’est avec une certaine légèreté qu’il est abordé. Marion se raconte, comme le ferait une gamine, sans honte véritable, pointant les mots reçus, qui ont ouvert des plaies brûlantes : « on va te niquer à ton retour (…) sale pute (…) connasse… » et l’on en passe. Nora et David tentent de comprendre, à la fois le comportement des autres jeunes de la classe, mais aussi celui des parents, et enfin celui du « corps enseignant » présenté comme complètement dépassé par une situation qui finalement a échappé à tous ceux qui auraient pu, peut être, éviter l’irréparable.

        « Le procédé de ce spectacle un peu surréaliste crée une poésie accessible à tous, et permet une distance, de faire exister leur complicité avec humour, de se jouer des conventions dans cet espace de liberté qu’est le théâtre où vivants et morts peuvent se côtoyer » précise Frédéric Andrau. En France, un élève sur dix est victime de harcèlement, dans des formes multiples. Cela fait 1,3 million de jeunes en souffrance. « Marion, 13 ans pour toujours » veut faire œuvre utile. Comme un cri à partager, au-delà du plateau théâtral.

        Théâtre
        Valeurs Actuelles

        [Entretien] Thierry Mariani : « J’appellerai à voter pour le candidat en face de Macron »

        Propos recueillis par Quentin Hoster

        En juin 2021, vous étiez battu par Renaud Muselier (LR) au second tour des élections régionales. Comment jugez-vous son action à la tête de la région depuis ?

        J’ai été conseiller régional sous Jean- Claude Gaudin et sous Michel Vauzelle, il y avait un certain sens du rassemblement une fois les élections passées. On voit aujourd’hui un petit chef de bande qui essaie de régler ses comptes avec les maires d’Arles et de Cannes ou Éric Ciotti. Il est même intervenu au Conseil d’État, via des personnes interposées, m’accusant de ne pas être de la région. C’est tellement grotesque d’avoir à me justifi er, moi qui ai été ici trois fois maire, trois fois conseiller régional et quatre fois député, jamais battu une fois élu. Cette petite vendetta me rappelle le personnage pathétique de la bande dessinée Iznogoud, qui saute sur sa chaise en répétant qu’il veut être le calife. Cela relève plus de la psychiatrie que de la politique. Du reste, notre opposition n’est pas du tout considérée. Il a de plus menti sur son programme, en promettant, par exemple, de prendre en charge les Tickets-Restaurant pour tous les étudiants de la région. À la sortie, ça s’est transformé en un chèque unique de 50 euros pour les étudiants inscrits dans la fi lière sanitaire et sociale. Franchement, je leur souhaite bon appétit !

        Votre directeur de campagne, Philippe Vardon, a été écarté du bureau national du Rassemblement national une semaine après votre défaite. Il est aujourd’hui en confl it dans sa fédération des Alpes-Maritimes. Comment observez-vous cela ?

        J’ai beaucoup de sympathie et d’amitié pour Philippe Vardon, qui a fait un travail extraordinaire. Il a été une cible de choix pour Muselier, qui est allé ressortir des choses qu’il avait faites il y a vingt ans. Vous remarquerez que j’ai refusé d’évoquer la mise en examen d’une très proche de Renaud Muselier durant toute la campagne. Certains me l’ont proposé, mais j’ai refusé de faire une campagne de caniveau. Il ne méritait pas de ne plus être au bureau national, d’autant qu’il est resté fi dèle jusqu’au bout. Les attaques qu’il subit ne sont pas méritées.

        Votre défaite vous a-t-elle montré les limites du Rassemblement national comme moyen de conquête du pouvoir ?

        Cette expérience m’a appris à ne plus croire aux sondages. Certains expliquent que les régionales n’étaient pas un vrai enjeu pour les électeurs et que ce qui compte, c’est la présidentielle. Quant aux limites du parti et de Marine Le Pen, je pense qu’elle a fait une très bonne campagne, sans faute, et qu’elle a beaucoup travaillé, c’est unanime. La vraie question est de savoir si notre électorat va se mobiliser.

        Depuis plusieurs mois, vous êtes plutôt discret en Paca et dans la campagne présidentielle. Stéphane Ravier, Gilbert Collard, Nicolas Bay, Jérôme Rivière et d’autres de vos amis du Rassemblement national ont quitté le navire. Pourquoi restez-vous ?

        Je ne me sens pas à l’écart et je pense qu’ils ont fait une erreur. Et que malheureusement pour eux, si les sondages se confi rment, j’ai fait le bon choix. Je pense qu’Éric Zemmour, avec qui j’ai dîné en septembre et pour qui j’ai beaucoup d’estime, n’est pas fait pour la politique. Il faut une certaine sensibilité, une connaissance du terrain, un contact avec les Français et la réalité qui ne s’improvisent pas. Il n’a rien compris quand il explique qu’il ne faut pas accueillir les réfugiés ukrainiens. Ce genre d’erreur de débutant se paie très cher à un mois des élections. On ne peut pas sortir le discours du FN des années 1990 et espérer être élu. Il faut rassembler. Je les entends dire qu’ils vont créer le grand parti de droite de demain. Mon problème, c’est d’éviter cinq ans de plus de Macron. À 20 h 01, j’appellerai à voter pour le candidat qui restera, et je pense que ce sera Marine Le Pen. Elle et Zemmour sont dans le même camp, avec des sensibilités diff érentes. Alors que Pécresse est un clone féminin de Macron, sans vraiment de convictions et formée dans le même moule. Si elle est au second tour, je me mettrai enfi n à la pêche !

        Marine Le Pen a déclaré, sur BFM TV, que son ministre des Aff aires étrangères devrait être dans « une ligne d’équidistance, d’indépendance et de constance », ce qui ne serait pas votre cas. Que lui répondez-vous ?

        Il est évident que dans le contexte actuel, je ne peux pas être ministre des Aff aires étrangères, car je suis trop proche d’un pays. Je ne suis pas du tout surpris et je trouve même que sa réponse a été trop modérée. Si vous voulez tout savoir, je lui ai même téléphoné juste après pour lui dire que, si on lui reposait la question, la réponse devait être plus évidente : c’est non, car je suis classé trop proche des Russes. Hubert Védrine ou Dominique de Villepin, qui sont des diplomates professionnels, sont plus proches du profi l idéal. Je vais vous dire : je rêvais d’être ministre, je l’ai été, mais je ne rêve plus forcément de l’être.

        Pourquoi avoir voté contre la résolution de soutien fi nancier à l’Ukraine proposée par l’Union européenne, au début de la guerre ?

        J’ai voté contre une résolution qui accordait à l’Ukraine 1,2 milliard d’euros d’aide supplémentaire, parce que je suis attentif à l’argent du contribuable européen. Le 23 septembre 2021, la Cour des comptes européenne a sorti un rapport qui, comme toujours, est solide et vite enterré. Il dénonce l’inefficacité de l’aide à l’Ukraine, avec 8 milliards de dons et 9 milliards de prêts qui ne seront jamais remboursés et qui n’ont servi à rien, sinon à enrichir la grande corruption. L’Ukraine a touché plus que certains petits pays européens, alors que ce rapport dit très clairement qu’elle a un fonctionnement mafi eux. Il y a donc deux solutions. Soit on remet 1 milliard pour faire plaisir à l’air du temps, soit on se dit que l’argent du contribuable doit être utilisé intelligemment. J’ai voté contre, je ne le regrette pas et je le voterai encore. La question n’est pas pourquoi j’ai voté contre, mais pourquoi les autres ont voté pour.

        Vous êtes aussi défavorable aux sanctions contre la Russie. Sans cette option, comment incite-t-on la Russie à arrêter cette guerre ? Peut-on véritablement négocier avec un autocrate comme Poutine, qui s’est mis en tête de soumettre l’Ukraine ?

        Faisons un bref retour en arrière. Les accords de Minsk, signés en 2014 sous la supervision de François Hollande et Angela Merkel, réglaient tous les problèmes. Macron n’a pas fait l’après-vente et n’a pas exigé de l’Ukraine qu’elle les applique. Si cela avait été le cas, nous n’aurions pas eu les problèmes dans le Donbass depuis, avec 14 000 morts qui n’ont jamais ému personne. On aurait certainement pu éviter une guerre. Cela n’excuse pas les Russes, mais cela explique. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune confi ance en la parole occidentale.

        Les grands groupes français qui hésitent à quitter la Russie ont-ils raison d’avoir des problèmes de conscience ?

        C’est une énorme erreur de quitter la Russie. M. Zelensky, lors de son discours devant l’Assemblée nationale, exige le boycott de Renault alors qu’on lui livre des armes et nos députés se lèvent pour l’applaudir… Le plus grave dans tout cela, c’est que nous n’avons plus de politique étrangère, car nous sommes entraînés par les ex-pays du bloc soviétique. Le dernier soldat du tsar a quitté la France en 1815, mais le dernier char soviétique a quitté les pays Baltes et la Pologne dans les années 1990. Je comprends donc tout à fait que des pays qui ont une histoire douloureuse récente avec l’URSS n’aient pas du tout la même approche que la France. Mais l’Union européenne nous entraîne dans leurs histoires alors que la France n’a aucun problème avec la Russie.

        Avec l’explosion des prix en Europe, qui découle de la guerre, sommesnous en train de nous fragiliser trop dangereusement et de renforcer notre vassalisation aux États-Unis ?

        C’est une évidence. Ces sanctions sont une stupidité. En août 2020, nous avons décidé un train de sanctions contre le Bélarus à la suite d’élections contestées. L’engrais de potasse, dont il est un des premiers producteurs au monde, a vu son prix tripler. Mes amis au Bélarus sont morts de rire, ils n’ont jamais encaissé autant de fric! Si j’interdis Valeurs actuelles et que vous triplez votre prix en le vendant de la même manière à d’autres, vous gagnerez trois fois plus ! Une partie de la planète ne peut donc plus acheter d’engrais, notamment l’Afrique, et les circuits se sont réorganisés. La sanction fi nancière pour le régime du Bélarus, c’est open bar. L’Iran, la Russie, Cuba, la Corée du Nord… Citez-moi un pays qui a changé sa politique à cause des sanctions ? Le principe des sanctions, c’est l’arroseur arrosé. On vient de supprimer 300 millions d’euros sur notre budget de la défense pour en payer le prix et on nous apprend qu’on se prépare à subir des coupures de courant l’hiver prochain. Nous payons tout plus cher et nous sommes encore plus dépendants des Américains, qui nous vendent leur gaz trois fois au prix du cours. Il faut toujours continuer le dialogue. En 1962, Khrouchtchev a retiré ses fusées de Cuba, car les préoccupations de sécurité des États-Unis étaient légitimes. Lorsque la Russie demande depuis dix ans qu’on n’arme pas ses frontières, c’est aussi une préoccupation légitime.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        El pórtico zamorano al que le sacaron los colores

        La portada de la Majestad, el acceso occidental a la colegiata de Toro, conservó milagrosamente la policromía original de las construcciones románicas. Una buena excusa para visitar esta histórica ciudad de Zamora

        La colegiata de Toro es uno de los más deliciosos ejemplos de transición entre el románico y el gótico. La joya de cualquier visita a la capital del vino zamorano. Tuvo muchas fases y arquitectos, pero lo que parece claro es que quien diseñó su planta tomó como modelo la catedral de Zamora. El cimborrio, la cúpula-torre que cubre el crucero, recuerda también a ella. El maestro debía conocer asimismo la catedral Vieja de Salamanca, de la que copió los pilares de tipo cisterciense.

        Pero más allá de doctas consideraciones técnicas, al viajero moderno lo que más le impacta de este templo toresano es su enorme volumen y su emplazamiento. En el borde meridional de la plataforma rocosa sobre la que se asienta la ciudad, a más de 100 metros de altura sobre las llanuras zamoranas y el meandro del río Duero, la colegiata luce más imponente todavía. Un balcón soberbio para una obra de líneas delicadas cuya primera piedra se puso hacia 1170, reinando Fernando II de León, y que se terminó en un tiempo diríamos que de récord para este tipo de obras: apenas un siglo.

        Del interior de la colegiata de Toro destacan muchas cosas, pero estoy seguro de que cuando la visite le dejará impactado algo que a mí me dejó también: la portada de la Majestad.

        Vayamos por partes: la puerta occidental de la colegiata de Toro se empezó a construir a finales del siglo XIII en estilo románico y se terminó en el gótico. Fue concebida como un gran grupo escultórico en el que se explica la vida de la Virgen y el Juicio final. Entre toda esa iconografía de ángeles, obispos, abades, vírgenes, santos, cristos y escenas bíblicas destaca un conjunto de 18 músicos, cada uno con un instrumento de la época.

        La portada es una fascinante ventana al pasado frente a la que podrías pasar horas observando cada detalle. No hay un centímetro cuadrado que no cuente algo. Pero es que, además, las circunstancias históricas le dieron un valor añadido. Hacia 1340, el cabildo heredó unas viviendas viejas que había junto a la fachada occidental de la colegiata. Las demolió y con el paso del tiempo en aquel espacio se terminó por hacer una capilla pegada a esa fachada. Gracias a esto, la puerta de entrada —es decir, el pórtico de la Majestad— que estaba a la intemperie quedó como un elemento más del interior. De hecho, durante siglos se usó como retablo de esa nueva capilla, dedicada a santo Tomás.

        Al quedar libre de las inclemencias meteorológicas, la policromía original románico-gótica que decoraba el conjunto, más las sucesivas repintadas que sufrió a lo largo de los siglos, se conservó en bastante buen estado. La restauración llevada a cabo entre 1987 y 1996 logró devolver el esplendor a esos colores originales del pórtico.

        El resultado: cuando lo vea quedará fascinado. Y entenderá que aquellas iglesias medievales no eran lugares de piedra desnuda y fría, como ahora los conocemos. Eran recintos llenos de color y vida en los que los canteros creaban libros tallados y pintados con los que explicar al pueblo analfabeto los misterios de la teología.

        Solo por admirar ese pórtico de la Majestad merecería la pena una visita a Toro. Aunque hay más excusas, y no necesariamente tan celestiales. Por ejemplo, para comer. Dese un capricho en plan tapeo selecto, con fusión de cocina zamorana y asturiana, en La esquina de Colas, un bar sencillo en la mejor esquina de la plaza Mayor y con la carta de vinos por copas más surtida que he visto en mi vida. No olvide visitar alguna de las 70 bodegas de la DO Toro (Bodegas Fariñas fue una de las que más me gustó). Y para dormir, otro lugar de capricho: el castillo de Monte la Reina, un palacete neoclásico sobre un otero a unos 10 minutos de Toro por la carretera de Zamora, con ocho habitaciones exquisitas y una bodega anexa para dar rienda suelta al enoturismo.

        Le quedará un fin de semana redondo, se lo aseguro.

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        BBC

        25% to 27% of couples in the two older cohorts separated within two years of moving in together; in the youngest cohort, this percentage shot up to 43%

        For years, moving in with a partner was an almost sacred decision, saved for the latter stages of a relationship when partners were on track for marriage. Just a few decades ago, many couples didn’t even share a home until they tied the knot. And while this is still the case for some people today, especially within specific religions or cultures, moving in has become commonplace in countries such as the UK and US – and much less likely to be linked to assumptions about the future. 

        New research from the UK provides a close look at young people’s changing behaviours and attitudes towards moving in with a romantic partner for the first time. As well as confirming younger generations are breaking the mould around past co-habiting patterns, the study’s results also indicate that the way millennials in particular feel about moving in with their first significant other is different than previous generations.

        Rather than being a significant milestone on the pathway to permanency, moving in today might be more linked to convenience, says the researchers. It seems young people are continuing to dislodge old notions of what it means to be with a partner, both now and down the line – and proving that milestone moments don’t look the same as they once did.

        No longer a ‘test run’

        It’s fitting to look at trends around co-habitation now, since co-habitants are the fastest growing demographic in the UK. ONS data from 2018 shows the number of co-habiting couples is outpacing married couples and lone-parent families, increasing more than 25% between 2008 and 2018. 

        There are similar patterns in the US: millennials are more likely than Gen X were at the same age to be living with a romantic partner. Pew Research Center data from 2019 showed 12% of millennials were co-habiting and unmarried; at the same age, in 2003, only 8% of Gen Xers were doing so.

        Traditional narratives around co-habitation are often directly linked to marriage, whether believing that people bunk up with the explicit intention of settling down, or at least ‘checking’ their long-term compatibility with their partners. But younger generations may be proving these storylines wrong.

        Researchers from University College London and the University of St Andrews examined the changes in views around what it means to move in with a first partner now versus years ago, as well as the strength of those partnerships. Using data from the British Household Panel Survey and the Understanding Society study, the researchers examined a study sample of 3,233 people from three birth cohorts: 1974 to 1979, 1980 to 1984 and 1985 to 1990, observed between 1991 and 2016. 

        The findings showed co-habiting behaviours and relationship outcomes of these groups differed dramatically – even though the groups studied were relatively close in age.

        In terms of staying with partners, the group born in the 1970s had a 50-50 chance of staying together. Data from younger cohorts indicated less long-term stability. When examining how long couples stayed together, 25% to 27% of couples in the two older cohorts separated within two years of moving in together. In the youngest cohort – those born between 1985 and 1990 – this percentage shot up to 43%.

        The research also provides a sense of the motivations behind moving in together. The data indicated that people born in the 1970s mostly treated first-time co-habiting as a test run with partners – a kind of ‘trial marriage’. Yet millennials seem to be less interested in the ‘try-before-you-buy’ approach, instead choosing moving in as a practical decision.

        The study’s lead researcher, Alina Pelikh, a research fellow in demography at UCL, says there are many reasons for this, including convenience and economic benefit as well as less stigma around co-habiting.

        Unlike in past generations, the younger groups surveyed split with their first co-habiting partner in much higher numbers (Credit: Getty Images)

        This chimes with other data around the acceptability of moving in together. An increasing number of people approve of co-habitation, even for partners who don’t plan to get married. This is particularly true among younger generations: additional 2019 Pew data showed more than three-quarters of people aged 18 through 29 say it’s acceptable for unmarried couples to live together, whether or not they plan to marry.

        Galena Rhoades, research professor in psychology and director of the Family Research Center at the University of Denver, US, agrees that changing social attitudes around co-habiting have enabled younger generations to adopt a more casual attitude around moving in together, rather than viewing it as a test-run for marriage.

        “Co-habiting is becoming more and more a stage in dating, rather than a stage in marriage,” says Rhoades. Her research also shows millennials are less concerned about co-habitation as a path to marriage; often, younger generations report that they just started living together out of happenstance. “It's not really seeing [co-habitation] as a decision or a commitment event in a relationship. And I think that's become more and more true over time.”

        Pelikh suggests young people see living with a partner simply as an alternative to being single, and that marriage or long-term partnership may not even be a consideration for years to come.

        She also highlights the speed with which these changes have occurred, saying: “We see that there is a lot of difference between the youngest ones, those [born] closer to the ’90s, and those closer to the ’70s.” Usually, she explains, these substantial attitude swings generally occur over generations – say, between the 1950s and 1990s – yet they occurred in relatively short periods of time. She says such dramatic differences among groups only five years apart is surprising, and indicates change happened unusually fast.

        Co-habiting is becoming more and more a stage in dating, rather than a stage in marriage – Galena Rhoades

        Importantly, Pelikh caveats that the data only accounts for partnerships formed up to age 27. So, we don’t know how first-time co-habiting millennials after this age fare. She posits that these relationships could potentially be stronger, driven by factors such as people knowing themselves better, or being in a more economically stable position.

        ‘The bigger picture’

        While we have a sense of Gen X and millennial trends, what’s not clear is whether Gen Z will continue these behaviours.

        Some signs point to Gen Z continuing a more pragmatic approach like millennials. Indeed, Gen Z are finding themselves in similarly tight economic situations, and some research has shown this generation is increasingly pessimistic about this changing. Additionally, as positive attitudes towards co-habitation grow, Gen Z will be taking decisions about moving in together free of the stigma many of their predecessors faced.

        In some cases, Gen Z are also showing signs of prioritising establishing themselves as individuals before coupling up. This may continue to push younger generations’ first co-habitations increasingly later in life, similar to patterns the researchers observed in millennials.

        Regardless of how these behaviours play out for Gen Z, Pelikh believes these findings are particularly pertinent now, since hitting life milestones is no longer linear for younger generations – yet there’s still stigma around their transitions not following ‘traditional’ timelines or behaviours. In other words, it may be helpful to show how common it is for young people to split with their first-time co-habiting partners, to shake loose some of the remaining judgement from older generations.

        Pelikh believes this data spotlights “the broader complexity of adulthood” – and can potentially provide a sigh of relief to those who feel nervous about not taking the path once considered standard. “We all live our lives, but what we don’t have is the bigger picture,” she says.

        Research like this helps continue to highlight the dramatic way milestones are morphing among generations. What may have been meaningful for one generation is quickly changing – and this may paint an increasing vivid picture of what the future of adulthood looks like.

        BBC

        SANS TITRE

        One minute I was out over a seemingly endless ocean en route to Seychelles. The next, dark granite cliffs filled the plane's window, swirling in and out of the clouds with all the dark mystery of ships lost at sea. I became convinced that the plane was about to land on the water or crash into a mountain, so little space did there seem to be between the two.

        The Seychelles is an archipelago of 115 islands, a sublime meeting of sea and land beneath a sky of impossible blues. Everything here, from the towering volcanic spine on the largest island of Mahé to the 1,800 kilometres of ocean that separate Mahé from mainland Africa, seems to happen on a grand scale.

        Everything, that is, except Victoria, Seychelles' tiny capital city.

        There are other capitals around the world with smaller populations: San Marino or Vatican City, for example; or a handful of tiny Pacific Island cities. Even so, Victoria's population of around 30,000 is modest by the standards of most seats of national power.

        With a population of around 30,000, Victoria is relatively small for a capital city (Credit: imageBROKER/Alamy Stock Photo)

        If there seems to be little space along Mahé's narrow coastal strip for an international airport, there's equally little room for a capital city. Mahé measures just 20 sq km; it would take barely 10 minutes to walk around the perimeter of the centre's tight grid of streets. Houses climb the surrounding hills until the terrain becomes too steep.

        That Victoria could even make it to this size owes much to past geographical engineering.

        "Half of Victoria is reclaimed land," said George Camille, one of Seychelles' best-known artists who was born in Victoria and has spent much of his life here. "The sea was where the taxi stand now is."

        For such a small city, Victoria does a good job of telling the story of modern Seychelles through its buildings and its tightly concentrated clamour. It is an antidote to the popular Seychelles image of beaches and palm trees and a life far from the world and its noise.

        Busy, urban Victoria shows visitors another side of Seychelles (Credit: imageBROKER/Alamy Stock Photo)

        Victoria has surprisingly deep roots in its narrow plot of soil. The French founded the city in 1778, a time when the American Revolutionary War was raging, the penal colony of Australia was still just an idea and much of Africa remained untouched by Europeans. The new settlement – which was by all accounts a modest place of timber-and-granite houses, an army barracks and pens for keeping tortoises – was named, rather more grandly, L'Établissement du Roi (“the King’s establishment”).

        Little was done to grow the new city, either by the French who first built it or the British who took it over in 1811. It was a harbour, a port, a convenient waystation en route to elsewhere. So small and unimportant was it that it took the British 30 years to change the name to Victoria; they did so in 1841 to commemorate the queen's royal marriage to Prince Albert.

        Its history was, for the most part, a minor affair for much of the 19th Century. After heavy rains, an avalanche of mud and granite rained down upon the city on 12 October 1862; many were killed. In 1890, the Swiss-owned Hotel Equateur opened, a precursor to the deluge of tourist business that would one day come to define Seychelles.

        Women stop for a chat in front of an image of Lieutenant Charles Routier de Romainville, founder of the city of Victoria (Credit: Hemis/Alamy Stock Photo)

        Perhaps the oldest extant building in Victoria is now, appropriately, the National Museum of History. With its engaging mix of written information panels and wall-to-ceiling displays, it tells the story of earliest colonial times, the freeing of slaves and the resulting history of Creole culture. Many established histories of the city speak of Victoria's (and Seychelles') colonial history, understandably so as it was the French and the British who would leave behind the architectural landmarks. But on 1 February 1835, 6,521 slaves were set free on Seychelles. The entire population at the time was just 7,500; nearly 90% of these were freed slaves and they would become the foundation upon which a Creole nation was established.

        Originally built in 1885, formerly the building of the Supreme Court of Seychelles, the museum was restored in 2018 and remains a light and airy structure of wooden shutters and soaring ceilings surrounded by a palm-filled garden. It occupies the corner of Independence Avenue and Francis Rachel Street.

        In the heart of this intersection and visible from the museum grounds is one of Victoria's more curious monuments: a miniature replica of the clocktower known as Little Ben that stands on Vauxhall Bridge Road in London. It was brought to Victoria in 1903 and serves as a suitably diminutive signpost for a city that can never grow any bigger.

        Shoppers queue at the Sir Selwyn Selwyn-Clarke Market (Credit: economic images/Alamy Stock Photo)

        Inside the closely packed streets and lanes that comprise Victoria's true centre, the "city" is a tight tangle of cars and people, horns and bright fabrics. Around the covered Sir Selwyn Selwyn-Clarke Market, the city becomes a mix of shouting fishmongers and fresh produce that ranges from coconuts and plantains to vanilla pods and chillies. Along Albert Street, old-school wooden trading warehouses in fading pastels share street frontage with a glass-walled casino. Nearby, there's the extravagant balconied facade of the Domus (a residence for the church hierarchy, built in 1934). Over on Quincy Street, the Hindu Sri Navasakthi Vinyagar Temple rises amid the modern buildings.

        Victoria’s Hindu Sri Navasakthi Vinyagar Temple rises from the city (Credit: mauritius images GmbH/Alamy Stock Photo)

        "People think Seychelles is all about beaches," said Connie Patel, local trader, amateur historian and lifelong Victorian. "And, of course, the beaches are important. But everything from Seychelles is here. There aren't many roads here on Mahé; nearly all of them pass through Victoria. If you want to see where ordinary Seychellois come to do business away from tourism, Victoria is where it happens. It's an essential part of the Seychelles story."

        Resident Geetika Patel, agreed: "Victoria is a window on the real Seychelles. It can be loud and messy and we all complain about the traffic. But this is modern Seychelles. Look around you. It's a melting pot of faces and architecture that tells you a lot about who we are. Listen, and you'll hear everyone talking in Creole. You can't say you understand Seychelles unless you've been here."

        Up the hill, above the city and off Revolution Avenue, Marie-Antoinette Restaurant occupies an old home where, in the 1870s, Welsh-American journalist and explorer Henry Morton Stanley stayed for a month on his way back from Africa and his celebrated encounter with Dr David Livingstone. Stanley had been sent by a US newspaper to find Livingstone, who had lost contact with the outside world years earlier; it was at their first meeting on this trip that Stanley uttered the now-famous words, "Dr Livingstone, I presume?". Upon his arrival in Seychelles on his way home, Stanley missed a French postal ship by a day and was marooned in Seychelles for a month while he waited for passage back to Europe. Built entirely of wood, sporting towers and turrets, the building is yet another signpost to a little-known past.

        George Camille, one of Victoria’s best-known artists, wants to turn Victoria into a capital of Creole culture (Credit: Anthony Ham)

        Just down the hill, artist Camille, who dreams of turning Victoria into a regional capital of Creole culture, has restored a traditional home built of casuarina, mahogany and other hardwoods, turning it into an exhibition space and art gallery known as Kaz Zanana for his confronting artworks. "This is what the houses of Victoria once looked like," said Camille. "It's a relic of a disappearing world."

        It was dusk as I left Kaz Zanana and wandered down into the city centre. Lost in thought, I found myself outside the market. The day's heat had gone, as had the market traders. There was no traffic. The streets had fallen silent. In that moment, Victoria felt, perhaps, like the village it once was, and never really outgrew.

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        France24 - Monde

        Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

        Publié le : 06/04/2022 - 07:37

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Camille Girard, l’une des benjamines de la Conférence, originaire de Toulouse.

        Depuis son siège en haut de l’hémicycle, Camille bat la mesure du pied droit sur la moquette du confortable Parlement de Strasbourg. Dans quelques minutes, elle va prendre la parole pour livrer son avis sur la séance du jour de l’assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

        Après plusieurs mois de travail au sein du groupe santé, Camille a pris de l’assurance mais c’est la première fois qu’elle va parler en public au Parlement de Strasbourg. Elle ne disposera que d’une minute de temps de parole, alors elle choisit les mots, les remplace et tente de se les réapproprier fébrilement. Le texte prend forme peu à peu, devant elle, sur son téléphone portable. Elle espère provoquer un électrochoc dans les rangs des députés européens participant à l’événement.

        "Il faut vraiment que ça les booste un peu plus et qu’ils sortent de leur zone de confort, qu’ils arrivent à gérer nos recommandations différemment de la façon dont ils gèrent les affaires habituellement", assure-t-elle avec un brin d’impatience. "Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien quand même, car j'ai donné de mon temps, de la fatigue, je me suis vraiment donnée à fond. Je veux que notre travail soit utile et mis en application."

        Un message volontaire et empreint d’humilité

        À peine le temps d’apporter quelques retouches à son intervention, son nom apparaît sur l’écran géant. Guy Verhofstadt, qui copréside cette assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’invite à prendre la parole.

        "C’était très intense. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit que je n'avais plus le temps de réfléchir. Il va falloir se lever. Il va falloir parler. Quand j'ai entendu 'Girard', j'ai vite enlevé mon casque. Je me suis levée, j’ai allumé mon micro, j'ai inspiré et j'ai parlé. J'ai regardé ma mère d'un coin de l'œil", se souvient-elle.

        Des mots simples, un message volontaire mais également empreint d’humilité – et un instant immortalisé par sa mère, portable à la main. En tant que mineure, Camille est accompagnée de sa mère pendant les plénières. C’est elle qui l’a inscrite à la Conférence. La candidature de sa fille a été retenue et Camille est même rapidement devenue ambassadrice de son groupe de travail, le panel consacré à la santé. Avant la Conférence, elle était peu habituée aux thématiques européennes mais en quelques mois, le Parlement de Strasbourg est devenu un lieu où elle a pris ses habitudes. Elle a aussi appris à défendre ses recommandations et celles de son groupe de travail.

        "C'est la première fois qu'on est là, que les citoyens participent pleinement à cette aventure et donnent leur avis sous cette forme. C'est une innovation. Je pense qu'il faudrait quand même sortir de sa zone de confort. C'est déjà quelque chose de différent qu'on soit là, c'est la première fois", dit fièrement Camille. "Pourquoi ne pas gérer aussi nos idées différemment ? Et que ça ne prenne pas des années, et qu'il n'y ait pas qu'une seule recommandation sur une centaine qui passe."

        Le bilan de son groupe de travail : 51 recommandations en faveur de la santé

        Camille est sur tous les fronts ce samedi-là. Elle interviendra une deuxième fois en tant que porte-parole pour porter les recommandations de son groupe de travail consacré à la santé.

        Une cinquantaine de recommandations (51 exactement). Le fruit de plusieurs mois de discussions, de confrontation et de recherche de solutions à des problématiques assez variées. Début octobre, Camille a été élue ambassadrice au sein de son groupe pour travailler au sein de la plénière, un instant clef qui a poussé l’une des benjamines de la Conférence à se lancer pleinement dans l’aventure. À seulement 16 ans, il lui a fallu appréhender un nouvel environnement complexe, apprendre en temps réel le fonctionnement des institutions et approfondir sa connaissance des dossiers de la santé au niveau européen.

        Avant le Covid-19, la santé n’entrait que partiellement dans le domaine de compétence de l’Union européenne mais la pandémie a changé la donne. Le groupe de Camille souhaite en profiter pour faire avancer le développement des soins pour tous au sein des 27.

        Une santé à échelle européenne et l’inclusion du handicap

        Les États membres sont encore loin d’avancer au même rythme dans le domaine de la santé, ce qui chagrine la jeune panéliste et donne lieu à de nombreuses discussions en famille.

        "Si j’avais une baguette magique, je crois vraiment que c’est ce que je changerais en premier, parce que là, on n’est pas du tout unis", déplore Camille. "Dans plein de domaines, d’ailleurs, et ça pose question. Plus d’union, à ce niveau-là, la santé, ça ferait partie de la solution pour que tout le monde aille dans le bon sens", glisse-t-elle sous le regard complice de son père.

        Chez Camille, à Toulouse, l’Union européenne s’est invitée dans les discussions. Le sujet de la santé, lui, était déjà abondamment évoqué. La question du handicap et de l’inclusion retient particulièrement l’attention de Camille et de sa mère.

        "Ce sujet-là me touche personnellement. Déjà parce que j’ai quelques personnes dans ma famille qui sont en situation de handicap, et également en raison de mon travail : je travaille dans un service RH", explique Stéverine, la mère de Camille.

        "On en parle, c’est vrai. Ça fait partie du quotidien : du tien et donc du nôtre", complète Camille. "J’aimerais bien aller porter ça mais j’ai l’impression que mon avis n’est pas encore assez construit. Il y a certains problèmes que je vois à mon échelle mais vous, vous voyez plus dans les entreprises, dans votre vie quotidienne. Moi, je me réveille et je vais au lycée."

        Le baccalauréat et la Conférence sur l’avenir de l’Europe la même année

        Mener de front la Conférence et sa vie de lycéenne n’est d’ailleurs pas toujours simple pour la Toulousaine. Mais Camille a appris à jongler entre les cours de terminale, les devoirs à rattraper et sa présence à la Conférence. "Il y a des moments où je me suis dit que j'allais arrêter mais je suis là", confirme-t-elle dans un sourire.

        Son expérience au sein de la Conférence, Camille a décidé de la partager avec ses camarades de classe du lycée Ozenne à Toulouse. Les lycéens n’ont pas forcément une bonne connaissance des institutions mais se prêtent au jeu. Une heure de questions-réponses menées sans langue de bois. Un exercice périlleux pour Camille, qui ne se laisse pas déstabiliser.

        "Au début, je ne pensais pas trop que cette Conférence allait vraiment changer quelque chose. Et puis est arrivée la deuxième session, quand j’ai été nommée ambassadrice, et là, ça a un peu changé : il y avait des députés et on a parlé avec eux. Dans les groupes de travail aussi, on était avec eux. On avait l’impression de donner notre avis à des personnes qui peuvent faire quelque chose", raconte-t-elle.

        "Ça t’a donné envie de faire une carrière politique ?", lui demande un camarade.

        "Non, pas du tout, précise-t-elle. Je pense que c’est une expérience très enrichissante mais je ne me vois pas être là-dedans plus tard. C’est très intéressant, j’aime bien pouvoir donner mon avis mais débattre sur des sujets toute la journée, ça ne m’intéresse pas beaucoup."

        "Est-ce que tu penses que ça a un vrai impact politique ou c’est trop difficile de faire ressortir quelque chose parce qu’il y a trop de différences entre les pays ?", interroge un autre élève.

        "C’est compliqué mais je pense qu’on peut essayer de trouver un accord sur tous ces sujets", rassure Camille.

        Cette expérience au sein de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, Camille la partage aussi sur les réseaux sociaux en petit comité, auprès de ses proches et de ses amis, qui se chargent ensuite de la relayer. Peu à peu, Camille s’est prise au jeu. Pour elle, la Conférence est une opportunité.

        "La Camille du mois de septembre était perdue et elle s'est dit 'Dans quoi ma mère m'a embarquée ?' Et là, la Camille de maintenant, elle se dit 'Heureusement que ma mère m’y a embarquée parce que c’est vraiment un truc de fou.'"

        Une transformation en temps réel : "Maintenant, c’est à fond 'one life'"

        Touchée par le Covid-19 en janvier, elle n’a pas pu participer à la seule séance de travail en dehors du Parlement de Strasbourg, à Natolin, près de Varsovie, en Pologne. La déception passée, elle a décidé de s’investir jusqu’au bout dans cette aventure à la fois humaine et citoyenne.

        "Le Covid, le rendez-vous manqué de Natolin, ça a été un électrochoc. Je me suis dit que c'était une raison de plus pour m'impliquer à fond. Et puis le fait d’en parler autour de moi, que tout le monde me dise 'Ah, c'est une opportunité de dingue, t'as vraiment de la chance d'être là' m'a fait vraiment prendre conscience que ça, je ne le vivrai qu'une fois probablement et que, du coup, maintenant, c'est à fond 'one life'."

        Une transformation, une mue en temps réel qui n’a pas échappé à l’entourage de cette Conférence et notamment aux députés européens venus féliciter Stéverine pour l’implication de sa fille, qui aborde en avril deux de ses dernières séances plénières à Strasbourg avec forcément beaucoup d’attentes et d’émotion. Il y sera question de porter les propositions des groupes de travail. Celui de la santé pourra compter sur l’énergie et la fraîcheur d’une Camille plus investie que jamais.

        Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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        Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France

        Publié le : 07/04/2022 - 10:13

        FRANCE 24 Suivre

        Les personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, sont désormais éligibles à une deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid, a annoncé jeudi le ministre français de la Santé. Une dose qui était réservée jusqu'ici aux personnes de 80 ans et plus.  

        Recommandée mais pas obligatoire. La deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 va être ouverte en France aux personnes âgées de 60 ans et plus, dont la dernière injection remonte à plus de six mois, a annoncé jeudi 7 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran.

        "Nous allons pouvoir ouvrir cette 2e dose de rappel pour les Français âgés de 60 ans et plus s'ils sont à six mois de leur dernière injection de rappel", sans qu'elle devienne obligatoire, a indiqué le ministre sur la radio RTL. Jusqu'ici, cette dose était réservée aux personnes de 80 ans et plus, une annonce faite par le Premier ministre Jean Castex mi-mars face au rebond de la pandémie.

        >> À (re)lire : "Covid-19 : la fin des restrictions sanitaires arrive-t-elle trop tôt en France ?"

        "On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose", a fait valoir Olivier Véran, s'appuyant sur une recommandation de la Haute autorité de santé.

        500 000 Français concernés

        Cette mesure, qui n'est donc pas obligatoire, concerne quelque 500 000 Français, a précisé Olivier Véran : "En période de circulation du virus, c'est autant de réduction d'un impact hospitalier. On sait que nos hôpitaux ont besoin de souffler".

        Les autorités sanitaires de l'Union européenne ont donné mercredi leur feu vert à une deuxième dose de rappel des vaccins anti-Covid de Moderna et Pfizer aux personnes âgées de 80 ans et plus, mais jugé prématuré d'émettre une recommandation pour la population plus jeune.

        Toutefois, de plus en plus de pays ouvrent la 2e dose de rappel – qui correspond à la quatrième dose – aux populations âgées de moins de 80 ans, dans un contexte de rebond épidémique.

        Les autorités sanitaires grecques ont ainsi annoncé mardi une quatrième dose pour "les personnes âgés de plus de 60 ans, surtout en présence d'une maladie sous-jacente". L'Australie va faire de même pour les plus de 65 ans.

        Par ailleurs, concernant le premier tour de l'élection présidentielle qui se tient en France dimanche, le ministre de la Santé a confirmé que les personnes testées positives au Covid-19 "peuvent aller voter en toute sécurité". "Il y aura à disposition des masques, du gel hydroalcoolique, ils peuvent venir avec un stylo, on sait faire", a souligné Olivier Véran.

        Avec AFP

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        L'OMS critique la levée trop "brutale" des restrictions anti-Covid-19 en Europe

        Covid-19

        Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron

        MOYEN-ORIENT & AFRIQUE DU NORD

        Amnesty : "Certains pays ont profité du Covid-19 pour restreindre les libertés"

        New York Times - World

        Una joya artística en declive que simboliza las brechas de Venezuela podría ayudar a sanar al país

        El Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, emblema de una Venezuela moderna, fue desmantelado por los gobiernos socialistas. Su modesta reactivación ofrece esperanza a una nación atribulada.

        Esculturas que decoran los jardines que conducen al Museo de Arte Contemporáneo de Caracas.Credit...

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        Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

        Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

        CARACAS— En un complejo de viviendas en decadencia lleno de callejones llenos de basura, comercios cerrados y jardines estériles se encuentra uno de los mayores mayores tesoros artísticos en América Latina.

        Las bóvedas que están encima de los sótanos inundados contienen la mayor colección pública de obras de Pablo Picasso en la región. También cientos de millones de dólares en pinturas y dibujos de maestros como Joan Miró, Marc Chagall y Lucian Freud.

        Cerca de 700 esculturas de artistas icónicos, entre ellos Salvador Dalí y Fernando Botero, están en un gran salón, amontonadas para protegerlas de la invasión de la humedad.

        Este es el Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, o MACC, que alguna vez fue referente de educación cultural, y que ahora es víctima del colapso económico y el autoritarismo.

        El museo, impulsado por la riqueza del petróleo venezolano, organizaba exposiciones de artistas de renombre internacional, compraba obras maestras y promovía artistas locales pioneros, proyectando la imagen de una nación que avanzaba a toda velocidad hacia la modernidad y la prosperidad. Ahora, los trabajadores mal remunerados del museo y los funcionarios culturales se esfuerzan por preservar y exhibir la colección luego de años de deterioro, cierres técnicos y la indiferencia de los organismos oficiales.

        El declive del museo ilustra los efectos duraderos de la polarización política en la cultura nacional. La “revolución cultural” lanzada por el gobierno socialista de Venezuela en 2001 convirtió en un campo de batalla a todas las instituciones y dividió a los ciudadanos en fronteras ideológicas, destrozando la herencia cultural común de las últimas dos décadas.

        “La cultura aquí, como todo, se polarizó”, dijo Álvaro González, un experto en conservación artística que trabaja en el museo. “El arraigo de lo que somos lo perdimos”.

        Gracias al trabajo del equipo de González y el Ministerio de Cultura, así como a la presión de la sociedad civil y los medios locales venezolanos, el museo reabrió parcialmente en febrero luego de pasar dos años cerrado, un síntoma de la reciente –aunque desigual y modesta– recuperación del país.

        Los trabajadores han repintado cinco de las salas de exposición del museo, sellaron el techo que gotea y remplazaron los focos fundidos con mobiliario moderno. Los funcionarios dicen que se realizan reparaciones en las ocho salas restantes.

        El espacio renovado muestra 86 obras maestras seleccionadas del acervo de 4500 que posee la colección del museo. Una visita de The New York Times a la bóveda de almacenamiento principal en febrero encontró que las obras más importantes del museo parecen estar en buenas condiciones.

        Algunos funcionarios consideran que la reapertura parcial del MACC presagiará una recuperación más amplia del ambiente artístico, en tanto el presidente Nicolás Maduro abandona las políticas sociales y económicas socialistas radicales en pro de un enfoque más moderado con el fin de atraer la inversión privada.

        “La colección de nuestros museos es patrimonio de todo el pueblo venezolano, y por eso es tan importante que los espacios estén en óptimas condiciones para su preservación”, comentó Clemente Martínez, presidente de la Fundación Nacional de Museos, que supervisa los museos públicos de Venezuela.

        No obstante, varios expertos en arte venezolano dijeron que la remodelación parcial del museo oculta algunos problemas que son más profundos y amenazan su colección. Advierten que el museo no se va a recuperar sin nuevas inversiones significativas y un cambio profundo en el modo en que el Estado venezolano concibe la cultura.

        La mayor parte del museo sigue cerrado. El personal técnico especializado se ha marchado en gran medida, víctima de las purgas políticas del exmandatario socialista, Hugo Chávez, o al huir de la caída económica de su sucesor, Maduro.

        Años de hiperinflación han vaciado los presupuestos de la institución, al obligar a la mayor parte del personal a migrar o mudarse al sector privado, que paga en dólares. Los altos funcionarios del MACC el año pasado ganaban el equivalente a 12 dólares al mes y el museo contaba con un presupuesto diario de 1,50 dólares para mantener los más de 9000 metros cuadrados de sus instalaciones, según un exempleado que accedió a hablar bajo condición de anonimato por miedo a las represalias.

        El Ministerio de Cultura y el director del MACC, Roberto Cárdenas no quisieron hacer comentarios.

        “No pueden seguir trabajando solo por el amor al arte”, dijo María Rengifo, quien fue directora del Museo de Bellas Artes de Venezuela, institución hermana del MACC. “Es muy duro ver cómo se han ido todos de los museos”.

        Algunos empleados han cometidos robos debido a las dificultades económicas.

        En noviembre de 2020, oficiales venezolanos de policía detuvieron al jefe de seguridad del MACC y a un curador por participar en el robo de dos obras de los renombrados artistas venezolanos Gertrud Goldschmidt y Carlos Cruz-Diez de las bóvedas.

        Los expertos en arte dicen que la colección seguirá en riesgo hasta que el Estado pague salarios decentes, instale sistemas básicos de seguridad y adquiera una póliza de seguros.

        Las principales obras del museo valían juntas unos 61 millones de dólares en 1991, la última vez que se llevó a cabo una valuación. Hoy en día, los marchantes de arte dicen que algunas partes de la colección, como las 190 pinturas y grabados de Picasso y 29 pinturas de Miró, valen unas 30 veces más que esa cifra y estiman que el valor combinado se ubica en cientos de millones de dólares, lo que convierte al acervo en un blanco para los criminales.

        La crisis económica también ha destrozado el edificio del museo, que forma parte de un proyecto urbanístico llamado Parque Central. Construido durante la bonanza petrolera de principios de los setenta, Parque Central adoptó el lema de “un nuevo estilo de vida” para simbolizar la veloz modernización del país.

        El complejo de 10 hectáreas incluía escuelas, piscinas, restaurantes, edificios de oficinas, una estación de metro, una iglesia y un teatro así como cientos de apartamentos de lujo en unos edificios que hasta 2003 eran los más altos de América Latina. Muchos de los apartamentos fueron puestos a disposición de residentes de clase obrera con hipotecas altamente subsidiadas.

        Ahora, los pasillos y pasajes de Parque Central están llenos de basura, fugas de agua, preservativos usados y restos de animales muertos. Lo que antes eran jardines frondosos ahora son terrenos estériles salpicados de charcos llenos de mosquitos. El estacionamiento subterráneo ha quedado a merced de las aguas subterráneas que van subiendo.

        El deterioro de Parque Central ha afectado al MACC, que dependía del aire acondicionado del complejo y de su presupuesto de mantenimiento para proteger al acervo artístico de la humedad.

        Sin embargo, los expertos en arte consideran que el mayor golpe al museo no es resultado de la desaceleración económica sino de las políticas del Partido Socialista Unido de Venezuela.

        Después de ganar la presidencia en 1998, Chávez, un exparacaidista que nació en una familia pobre de provincia, buscó una sepáración radical con los desacreditados partidos tradicionales, que se habían alternado en el poder desde los años cincuenta.

        Chávez, imitando los lemas de su mentor, el líder cubano Fidel Castro, proclamó una “revolución cultural” que buscaba elevar la música, danza y estilos pictóricos tradicionales de Venezuela en detrimento de lo que él llamaba la cultura elitista de sus antecesores.

        Uno de sus primeros objetivos fue el MACC, que había sido fundado y administrado desde su fundación por Sofía Ímber, una gestora cultural que fue trascendental para el arte en Venezuela. Para Chávez, Ímber encarnaba todo lo que estaba mal en el país: pertenecía a una élite cerrada que había monopolizado la riqueza petrolera de Venezuela.

        Dos años después de acceder al poder, Chávez despidió a Ímber del MACC en vivo por televisión.

        Era la primera vez en 42 años que un presidente de Venezuela intervenía en los centros culturales y resultó un presagio del desmantelamiento más amplio de las instituciones democráticas por parte de Chávez.

        “El museo representó una visión del país, un espacio donde la excelencia artística reforzó la democracia y el libre intercambio de ideas”, dijo María Luz Cárdenas, quien era la curadora jefe del MACC durante el mandato de Ímber. “Se chocó con el proyecto del país, del gobierno”.

        Las políticas de “inclusión cultural” de Chávez terminaron súbitamente luego de que los precios del petróleo y la economía nacional colapsaron tras su muerte en 2013. Su sucesor, Maduro, mostró poco interés en la alta cultura y enfocó sus menguantes recursos económicos en mantener el poder, mientras arreciaban las protestas masivas y las sanciones económicas.

        “Cuando cayeron los precios del crudo, todo el sistema económico que apoyaba la política cultural había colapsado”, dijo Jacques Leenhardt, experto en arte de la Escuela de Estudios Avanzados de Ciencias Sociales de París. “El gobierno populista de Maduro, ahora sin dinero, no hizo nada para proteger este patrimonio cultural”.

        El manejo de crisis de Maduro fue muy distinto al de sus aliados, Cuba y Rusia, que han protegido sus tesoros artísticos durante los peores años de sus recesiones.

        En la actualidad, las instalaciones prolijas del Museo de Bellas Artes de La Habana contrastan con la decadencia del MACC. La propia Habana se ha convertido en un destino artístico, pues el gobierno comunista de Cuba organiza exposiciones y festivales para atraer divisas y mejorar su reputación.

        Maduro nunca siguió el ejemplo de Cuba en términos culturales.

        Sin embargo, paradójicamente, el colapso económico de Venezuela ahora podría ayudar a revivir las instituciones culturales del país, dijo Óscar Sotillo, que dirigía el MACC el año pasado.

        Para sobrevivir a las sanciones estadounidenses, en los dos últimos años, Maduro ha empezado a cortejar discretamente a los inversionistas privados y ha devuelto algunas empresas nacionalizadas a sus dueños previos.

        Esta moderación forzada se ha propagado al mundo del arte. Adriana Meneses, hija de Ímber, dijo que el gobierno la había contactado recientemente para recaudar fondos para apoyar proyectos culturales entre la diáspora venezolana, tradicionalmente adversa al gobierno, algo que hace unos años era impensable.

        El gobierno también empezó a reparar el icónico Teatro Teresa Carreño y la Universidad Central de Venezuela, un sitio que es Patrimonio Mundial de la Unesco. La muy aplaudida red de orquestas infantiles estatales de Venezuela está negociando auspicios con el sector privado.

        Las galerías privadas de Caracas están viviendo una bonanza, pues los oligarcas y funcionarios educados en Europa y Estados Unidos invierten su fortuna en el arte, imitando el estilo de vida de las élites tradicionales y adineradas.

        “El arte tiene esta posibilidad de trascender la política”, dijo Sotillo. “¿Y qué es un país sino su cultura? El patrimonio no tiene precio”.

        Colaboraron con la reportería Ed Augustin en La Habana y Robin Pogrebin en Nueva York.

        Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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        BBC

        SANS TITRE

        "As far as Ukrainians are concerned, the war has been going on for eight years already," the Ukrainian director Sergei Loznitsa told Indiewire last month, soon after the Russian incursion into his country began. There is no more artful evidence than Loznitsa's own fiction film Donbass, a vivid kaleidoscope of life in parts of Eastern Ukraine that have been controlled by Russian separatists since 2014. Made in 2018, the film is only now about to open in the US, is currently streaming in the UK; and it is timelier than ever. It is being promoted as a satire, which is fair enough, but now lands more like a documentary laced with Alice in Wonderland absurdism. Beyond offering valuable context for the war, Donbass reveals how art can be an intimate, eye-opening counterpart to what we're seeing on the news.

        The name Donbas, a region of Ukraine bordering Russia, now registers more than it might have two months ago because the area is a flashpoint of the ongoing war. Loznitsa's film is set in 2015, a starting point of the conflict. The year before, separatists backed by Russia took control of the cities of Donetsk and Lahansk in the Donbas region, declaring them independent republics. Ever since, armed combat has continued between the Ukrainian army supported by volunteers, and the separatist troops supported by Russia. On 21 February of this year, when Vladimir Putin officially recognised those two republics, it was a prelude to his invasion of Ukraine three days later.

        In 13 lively, loosely-connected episodes ranging from Grand Guignol humour to tragedy, the film depicts characters including separatist and Ukrainian soldiers with their tanks and guns, an ordinary businessman, and a drunken bride and groom. Loznitsa writes in a director's note that he gathered real-life personal accounts and spun them into these representative, fictionalised stories. Although this is his fourth feature, he is also known for archival documentaries, including State Funeral (2019), about the national mourning after Stalin's death. That documentarian's instinct and his artistry combine beautifully in Donbass.

        Loznitsa has lived in Germany for more than 20 years, but his loyalty is clear from the words that appear on screen to establish the film's setting: "Occupied Territory, Eastern Ukraine." The theme of lies and deception under authoritarian rule is established right away, too. The first vignette takes place in an actors' make-up trailer, but we soon learn they are not cast in a movie. As they wait for their cue to move on to the street, we hear a blast. These actors are pretending to be horrified at a faked bus explosion, appearing in a bogus news report that will be glimpsed on TV in the background of a later scene. The connections between episodes are that fluid and sly. And the hand-held camera that tracks the actors running toward the explosion site adds a verité touch that Loznitsa uses effectively throughout.

        There are some dark comic turns. In one of the most effective episodes, a Ukrainian man arrives at the Russian-controlled police headquarters to retrieve his stolen car. Instead, a police official asks him to sign the car over to the republic. The tone gradually darkens, as the illogical world of Alice in Wonderland gives way to that of Kafka. At first hapless and confused, the car owner realises that the official, in the way of all authoritarian regimes, is not really asking him a question.

        But mordant humour is balanced by set pieces that are eerily close to today's news reports. A woman on a bus is heard telling her seatmate that she is heading home to see how much of her house is left after the neighbourhood was shelled. Later, the film enters an underground city bomb shelter. A gaunt man guides us through as if talking to a reporter, revealing a dank, miserable place, without heat, running water or a working toilet.

        In the most brutal, revealing episode, separatist soldiers chain a volunteer for the Ukrainian army, his face bloodied and the Ukrainian flag draped around his shoulders, to a pole on a busy city street. Young men jump out of a red car and taunt him. A granny pokes him with a stick and smashes a tomato in his face. Eventually a crowd gathers, beats him and yells "Kill him". They also call him a fascist, just as other Russian loyalists in the film claim Ukraine is full of Nazis and fascists, echoing Putin's discredited claim that Russia has now entered Ukraine to rid it of Nazi influences. The scene is the film's most visceral, and a reminder of how complex the cultural situation is, with many ethnic Russians and loyalists in Donbas.

        That episode leads into a garish, drunken wedding at a city hall, with a cackling middle-aged bride in white and her husband looking barely able to stand, surrounded by their Russian loyalist friends. The scene seems comic, but that sense soon curdles. The red car from the previous scene pulls up, with the belligerent guys as wedding guests. Amidst the raucous laughter, one of them pulls out his cell phone to gleefully show his friends video of the Ukrainian volunteer being beaten.

        The mastery of tone and style explains why Loznitsa won the best director's prize for Donbass in the Cannes Festival's Un Certain Regard section. Still, for many of us, especially in the West, the film is likely to be confusing here and there. It would have been helpful, for example, if the subtitles had let us know who's speaking Russian and who's speaking Ukrainian. But it is worth a bit of confusion for a film so powerful and immediate, and made with such a lucid artistic vision.

        In the news, the Russian defence ministry has stated that their "main goal" is now "the liberation of Donbas", to officially take control. And recently, US intelligence reportedly learned that Russia's immediate goal is to take over Donbas by early May. On screen, the film Donbass ends by returning to the make-up trailer where it started. You might guess that Loznitsa will reveal that everything so far has been faked, but no. The situations he presents are all too realistic and harrowing, as the fate of the people in the trailer makes clear.

        ★★★★☆

        Donbass opens in cinemas in the US on 8 April and is currently streaming on Prime Video in the UK.

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        France24 - World

        EU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban

        Issued on: 08/04/2022 - 14:48

        NEWS WIRES

        The European Union on Friday formally adopted its fifth package of sanctions against Russia since the country's Feb. 24 invasion of Ukraine, including bans on the import of coal, wood, chemicals and other products.

        The measures also prevent many Russian vessels and trucks from accessing the EU, further crippling trade, and will ban all transactions with four Russian banks, including VTB.

        The ban on coal imports will be fully effective from the second week of August. No new contracts can be signed from Friday, when sanctions are to be published in the EU's official journal.

        Existing contracts will have to be terminated by the second week of August, meaning that Russia can continue to receive payments from the EU on coal exports until then.

        "These latest sanctions were adopted following the atrocities committed by Russian armed forces in Bucha and other places under Russian occupation," EU's top diplomat, Josep Borrell, said in a statement.

        The Kremlin has said that Western allegations Russian forces committed war crimes by executing civilians in the Ukrainian town of Bucha were a "monstrous forgery" aimed at denigrating the Russian army.

        The coal ban alone is estimated by the Commission to be worth 8 billion euros a year in lost revenues for Russia. That is twice as big as the EU Commission's head Ursula von der Leyen had said on Tuesday.

        In addition to coal, the new EU sanctions ban imports from Russia of many other commodities and products, including wood, rubber, cement, fertilisers, high-end seafood, such as caviar, and spirits, such as vodka, for a total additional value estimated in 5.5 billion euros ($5.9 billion) a year.

        The EU also restricted export to Russia of a number of products, including jet fuel, quantum computers, advanced semiconductors, high-end electronics, software, sensitive machinery and transportation equipment, for a total value of 10 billion euros a year.

        The sanctions also forbid Russian companies from participating in public procurement in the EU and extend prohibitions in the use of crypto-currencies that are considered a potential means to circumvent sanctions.

        The Commission said that another 217 people were added to the EU blacklist as part of the new sanctions package, meaning their assets in the EU will be frozen and they will be subject to travel bans in the EU.

        Most of them are political leaders of the separatist regions of Luhansk and Donetsk, but the sanctions also hit top businessmen, politicians and military staff close to the Kremlin.

        This brings close to 900 the number of people sanctioned by the EU since the start of Russia's invasion of Ukraine, which Moscow calls a "special operation" to demilitarise and "denazify" the country.

        (REUTERS)

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        Live: Dozens of civilians fleeing eastern Ukraine killed in rocket attack on train station

        Reporters

        War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

        As it happened

        Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Las fotografías de las atrocidades en Ucrania horrorizan al mundo

        La aparente ejecución de civiles ucranianos por parte de las fuerzas rusas en retirada, con sus cuerpos esparcidos por calles y patios, ha centrado la atención en lo que constituye un crimen de guerra.

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        Por Rick Gladstone

        Tal vez fue la forma en que los cuerpos sin vida, ensangrentados por los disparos y algunos con las manos atadas, fueron dejados en las calles o trasladados a fosas comunes improvisadas. O la realidad de verlos tan cerca en las fotografías y los videos que circularon ampliamente.

        Han sucedido otras atrocidades en las semanas transcurridas desde que Rusia invadió Ucrania, concentrando gran parte de su poder armamentístico en sitios donde hay viviendas y puntos de reunión de los ucranianos de a pie, pero la indignación internacional que provocaron se ha visto eclipsada por la reacción ante las revelaciones de que los soldados rusos en retirada dejaron muchos civiles asesinados cerca de la capital ucraniana.

        Algunos de los cuerpos que fueron encontrados el fin de semana pasado en las afueras de Kiev estaban bocabajo y otros estaban acurrucados. Al parecer, los civiles fueron asesinados mientras andaban en sus bicicletas, caminaban por las calles o en los sótanos de las casas. En Bucha, un suburbio de Kiev donde se encontraron muchas de las personas fallecidas, una mujer descubrió tres cuerpos en su jardín.

        Muchas de las víctimas habían recibido disparos en la cabeza. Un forense dijo que su equipo había recolectado docenas de cuerpos en Bucha. Durante los primeros días de la guerra los rusos disparaban contra cualquier persona, mientras sus tanques atravesaban la ciudad, dijeron algunos residentes.

        Los funcionarios rusos negaron tener cualquier responsabilidad en esas muertes y descartaron las fotografías de los cuerpos diciendo que eran fabricadas, pero las imágenes satelitales tomadas durante la ocupación rusa de Bucha, y otras ciudades, desmintieron sus afirmaciones.

        Un análisis de las imágenes satelitales realizado por The New York Times mostró puntos en las coordenadas exactas donde las fuerzas y los periodistas ucranianos encontraron los cuerpos en las áreas recién liberadas. Eso corroboró los relatos de testigos que dijeron que muchos estuvieron allí durante semanas.

        Los asesinatos sumarios de civiles se suman a las crecientes evidencias de numerosas violaciones flagrantes de las leyes de la guerra cometidas por las fuerzas rusas, como se describen en los Convenios de Ginebra y las definiciones de la Corte Penal Internacional de los crímenes de guerra.

        En los casos de crímenes de guerra, los fiscales tienen una tarea cuesta arriba. Pero los expertos en derecho internacional aseguran que las angustiosas imágenes de civiles asesinados a tiros en Bucha y otras ciudades abandonadas por los rusos, junto con los relatos de testigos oculares, podrían proporcionar una gran cantidad de documentación para las investigaciones.

        A diferencia de otros horrores de la guerra de Ucrania, como el bombardeo de un hospital de maternidad, el derrumbe de un teatro donde la gente se refugiaba o el bombardeo de edificios de apartamentos, los asesinatos en Bucha no pueden ser presentados como daños no intencionales ni pueden ser negados fácilmente como propaganda por los rusos.

        “Aquí lo que es diferente es que tienes imágenes de civiles ejecutados con las manos atadas, ese es un tipo de delito completamente diferente”, dijo Alex Whiting, profesor invitado en la Facultad de Derecho de Harvard que ha trabajado en procesamientos internacionales de crímenes de guerra. “Esto se parece mucho a un crimen”.

        Rachel Denber, subdirectora de la división de Europa y Asia Central de Human Rights Watch, que ha estado reuniendo evidencia de crímenes de guerra en Ucrania, dijo que los asesinatos han generado tanta conmoción en parte porque muchas de las otras muertes de civiles en la guerra han sido causadas ​​por ataques y bombardeos indiscriminados, aunque eso no significa que sean menos atroces.

        “Creo que una de las razones por las que la gente tiene una reacción diferente al descubrimiento de estos cuerpos es la sospecha de que estas víctimas no fueron indiscriminadas, sino deliberadas”, dijo.

        Cuando Rusia comenzó la invasión el 24 de febrero, existían expectativas generalizadas de que su fuerza superior subyugaría con rapidez a Ucrania. Pero cuando encontraron la feroz resistencia ucraniana, los rusos pronto recurrieron a los ataques y bombardeos de misiles a gran escala, haciendo poca o ninguna distinción entre objetivos civiles y militares, y arrasando la totalidad o gran parte de algunas ciudades y pueblos.

        De alguna manera, según los expertos legales, las imágenes de civiles ejecutados a quemarropa transmiten una malevolencia más personal.

        “Supongo que en un nivel, al ver una ciudad destruida, uno piensa que este tipo de cosas suceden en la guerra”, dijo Andrew Clapham, profesor de derecho internacional en el Instituto de Graduados de Ginebra, quien es uno de los asesores del gobierno de Ucrania. “La gente suspende su horror y dice que eso podría suceder en tiempos de guerra”.

        Pero las muertes en las afueras de Kiev, según el académico, mostraban la intención de matar a civiles.

        “Es mucho más obvio que no hay excusas”, dijo Clapham.

        Aquí presentamos un desglose geográfico de dónde se han reportado algunas de las peores atrocidades registradas en la guerra en Ucrania:

        Mariúpol

        El puerto del sureste, uno de los primeros objetivos de la invasión rusa, ha estado sitiado durante semanas con poca comida y cortes de los servicios de agua o energía. Según algunas estimaciones, su antigua población de 450.000 habitantes se ha reducido a 100.000 o menos. El 9 de marzo, un ataque con misiles por parte de Rusia dañó severamente un hospital de maternidad, dejando un número indeterminado de víctimas. Un bombardeo ruso ejecutado el 16 de marzo destruyó el Teatro Dramático Mariúpol, donde cientos de civiles habían buscado refugio y donde se había escrito la palabra “niños” en letras grandes en el exterior para disuadir a los atacantes aéreos. Funcionarios ucranianos dijeron que 300 personas que estaban en el interior murieron. El 21 de marzo, funcionarios ucranianos dijeron que los militares rusos habían trasladado a unos 4500 residentes de Mariúpol a territorio ruso, lo que, de confirmarse como una reubicación forzada, sería un posible crimen de guerra.

        Járkov

        La ciudad de 1,5 millones en el este de Ucrania, la segunda más grande del país, ha sido objeto de ataques aéreos rusos con misiles, artillería y municiones en racimo, armas ampliamente prohibidas que esparcen bombas en un área extensa. Según los residentes y los videos verificados por The New York Times, la destrucción de Járkov ha incluido escuelas primarias y residencias. Las autoridades ucranianas estimaron recientemente que al menos 500 personas habían muerto. Y Human Rights Watch, en un informe publicado el domingo sobre posibles crímenes de guerra en Ucrania, dijo que había documentado al menos un caso de violación por parte de soldados rusos en la región de Járkov, el 13 de marzo.

        Chernígov

        La ciudad del norte, cerca de la frontera con Bielorrusia, fue un refugio temporal para muchos civiles que buscaban escapar del avance inicial de Rusia para rodear Kiev. Pero las fuerzas rusas también sometieron a Chernígov a implacables ataques aéreos, después de que los defensores ucranianos impidieran que los invasores tomaran esa ciudad. Testigos dijeron que los ataques rusos destruyeron escuelas, dañaron hospitales y afectaron a personas civiles que esperaban en las filas para comprar pan.

        Mykolaiv

        La gran ciudad industrial del sur, con una población de 500.000 habitantes, que bloquea el camino del ejército ruso al puerto de Odesa en el mar Negro, ha resistido varios avances y ataques aéreos rusos. Uno destruyó un cuartel militar marino que mató a decenas, otros fueron más indiscriminados. Los ataques con misiles se han estrellado contra edificios de apartamentos residenciales. Y la semana pasada, un ataque con misiles golpeó un edificio del gobierno y mató al menos a 36 personas. Durante el fin de semana y el lunes, se informaron otros ataques mortales contra vehículos y viviendas en la ciudad y sus alrededores.

        Suburbios de Kiev

        Se han encontrado muchos cuerpos de civiles en los suburbios al norte de Kiev, principalmente en Bucha, pero hasta el lunes no se había determinado un recuento exacto. En su informe del domingo, Human Rights Watch relató la ejecución sumaria de un hombre de Bucha, el 4 de marzo, por parte de soldados rusos y el asesinato de una madre y su hija de 14 años en otra ciudad del norte, Vorzel, unos días después.

        También se ha informado de violencia sexual por parte de los ocupantes rusos. El mes pasado, la fiscal general de Ucrania, Iryna Venediktova, dijo en una publicación de Facebook que un soldado ruso había matado a un civil desarmado y luego había violado repetidamente a su esposa en un suburbio de Kiev.

        Laura A. Dickinson, profesora de la Facultad de Derecho de la Universidad George Washington que se especializa en derecho internacional, dijo que las fotografías de los cuerpos en los suburbios de Kiev ofrecen algunos de los signos más convincentes de que la parte rusa ha cometido atrocidades, independientemente de las negaciones del Kremlin.

        “La evidencia es bastante condenatoria, diría yo”, comentó. “Es difícil descartarla como falsa”.

        Rick Gladstone es editor y escritor de la sección de International con sede en Nueva York. Ha trabajado en el Times desde 1997, en donde comenzó como editor en la sección de Negocios. @rickgladstone

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        Valeurs Actuelles

        En Bourgogne, l’abbaye de Cîteaux accueille des réfugiés ukrainiens

        Située au cœur des vignobles de Bourgogne, l’abbaye de Cîteaux est connue pour son histoire millénaire. Depuis la fin du mois de mars, ses murs abritent plusieurs familles de réfugiés ukrainiens, relate France 3 Régions, vendredi 8 avril. En accord avec la préfecture de Côte-d’Or et en partenariat avec des associations locales, les moines ont décidé de venir en aide à cinq familles. L’abbaye dispose en effet d’une maison qui d’ordinaire accueille des groupes de jeunes l’été. Cela permet à la congrégation d’offrir l’hospitalité à ces personnes qui ont fui la guerre sans compromettre le bon déroulement de la vie monastique.

        Aide matérielle et administrative

        Cet accueil présentait cependant des défis, au premier rang desquels la barrière de la langue. Heureusement, l’un des frères parle russe. « Cela a été un énorme soupir de soulagement quand ils ont vu que quelqu’un les comprenait », explique un des moines à France 3 régions. Parmi ces réfugiés, on retrouve aussi bien des enfants en bas âge que des seniors. L’une d’elles, d’origine arménienne, a fui la guerre en Arménie, puis le Kazakhstan et enfin l’Ukraine alors qu’elle avait trouvé refuge dans le Donbass.

        L’opération ne se limite pas à un simple hébergement. La communauté a mis à disposition des familles des moyens de communication afin qu’ils puissent échanger avec leurs proches. Associations et simples citoyens se sont mobilisés derrière les moines pour proposer une aide matérielle, mais aussi des activités de loisirs ou des cours de français. La préfecture a également lancé les démarches pour que le statut de réfugiés de pays en guerre soit rapidement attribué.

        Côte-d'Or : les dernières actualités

        Charlotte Fougère : « Les territoires ruraux sont les meilleurs pour recréer du lien social »

        Côte-d’Or : trois interpellations après des violences urbaines et le caillassage d’un bus et de véhicules de police

        Dijon : trois Roumains condamnés pour trafic de voitures

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick. They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry – Robert Yates

        When Cynthia Luogon and her young son became feverish and started vomiting one night, she feared the worst. It was 2014, and an epidemic of Ebola – the highly contagious haemorrhagic fever that can cause uncontrollable internal bleeding – was spreading like wildfire across West Africa.

        Without phone signal or access to a vehicle, several of Luogon’s neighbours in the remote Liberian village of Gipo – just nine miles (15km) from the border with neighbouring Guinea – were forced to carry the pair in a hammock for over an hour to the nearest health facility. "I thought I was going to die," she says.

        Luogon, now 35 and with nine children, was initially suspected of having Ebola, but later diagnosed with cholera. She eventually recovered after being treated. "We were lucky," she says. "But plenty others passed away in those days."

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        Nearly a third of Liberia’s population lives in rural areas similar to Gipo, which health experts say have the potential to be hotspots for emerging infectious diseases that could in turn break out into major epidemics or, in the worst case, pandemics. Traditional healthcare provision systems often aren't a viable way to address this threat in many countries across sub-Saharan Africa, due to limited national budgets and often inadequate infrastructure.

        But Liberia has found remarkable early success via another approach: recruiting members of rural communities to act as the crucial first line of defence against infectious diseases – helping to spot them before they become a wider problem.

        Emmanuel Poler, a community health worker in Grand Gedeh county, tests a child for malaria (Credit: Peter Yeung)

        Throughout the 21st Century, many infectious diseases have emerged or re-emerged across sub-Saharan Africa.

        Rural areas in the region are often a particularly vulnerable to disease outbreaks, says Florence Fenollar, an infectious disease specialist at the University Hospital Institute of Mediterranean Infection in Marseille, France. Limited public health systems, poverty and social inequality, violent conflict, and close contact between humans and wildlife are among the reasons for this, she adds.

        "Africa has both the greatest infectious disease burden and the weakest public health infrastructure in the world," says Fenollar. "This combination means the region must be observed carefully."

        Some of the infectious diseases seen in sub-Saharan Africa in recent years, such as Rickettsia felis, a variety of cat-flea typhus, and the bacteria which causes Whipple's disease, are newly discovered. Others are historically well known, such as cholera and the bubonic plague. Still others, such as Ebola and Zika, are previously known diseases from elsewhere but have seen their first large outbreaks in the area.

        The risk of failing to properly implement defences in the region has been underlined by the low supply of COVID-19 vaccines in Africa, which the World Health Organization has warned could lead to further variants. Liberia itself is currently battling with Covid-19, but must also be prepared for the potential resurgence of Ebola, as occurred in neighbouring Guinea last year. There is also the ever-present threat of an entirely new disease appearing that could lead to a serious outbreak.

        But Liberia's community health workers offer a compelling solution to this threat, with thousands of them now on constant lookout for infectious disease in the furthest remote reaches of Liberia. They are part of a radical scheme in the West African nation that has provided disease surveillance and healthcare to rural populations since 2016.

        Liberia’s threadbare infrastructure is a huge obstacle for quick diagnosis of disease outbreaks (Credit: Peter Yeung)

        These workers are paid, trained healthcare providers who come from and are based in remote villages that traditional healthcare systems often can’t reach. Crucially, the workers also provide a new aspect of pandemic preparedness: rapid warning.

        "If you’re building trust with the health workers and the communities, then this is a very effective way for the government to be kept abreast of goings on," says Robert Yates, director of the global health programme at Chatham House.

        Sumor Lomax Flomo, a coordinator at the National Public Health Institute of Liberia (NPHIL), which carries out surveillance for 21 diseases including yellow fever and tuberculosis, describes a recent example where a community health worker identified two cases of measles in Liberia’s north-central Lofa County.

        "That quick work prevented a serious outbreak," he says. "If they have proper support, they can prevent, detect and respond to public health threats."

        The health workers are familiar with and trusted by their patients, he adds. This means their work can also be critical in potentially tricky issues such as vaccination hesitancy – an important factor in an age of rumour and disinformation.

        Mercy Waylee says her five-year-old son Maurice's fever calmed after community health worker Theresa Wulu treated him. “The sickness stopped," she says (Credit: Peter Yeung)

        There are now some 4,000 community health workers across Liberia's 15 counties, according to data shared by Liberia’s Ministry of Health. Each worker, who must be nominated by fellow villagers and then pass a literacy test, receives months of training, covering topics such as malaria diagnosis, first aid and maternal health. They then engage with members of their community, helping to respond to any concerns, registering the details of households in the area, and aiding the launch of a community committee to discuss health issues.

        Since the scheme’s nationwide launch in 2016, there have been considerable signs of progress. Around 80% of Liberia’s one million rural residents now have access to care, according to the Ministry of Health, with 7.1 million household visits carried out to date. That is resulting in faster care, according to data (which is not publicly available) provided by the Liberian government which shows the proportion of malaria cases treated in less than 24 hours rose from 47% in 2016 to 71% in 2021. Other diseases are also being picked up by community health workers: the number of detected pneumonia cases nearly trebled to 33,800 between 2017 and 2021, with a similar rise seen in the number of seriously ill patients referred to health facilities.

        "A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick,"  says Yates. "They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry."

        The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines – Daniel Palazuelos

        The community health worker model also channels sorely needed income and employment to disadvantaged communities. Early indications also suggests the model is cost effective: the day-to-day running of standard health facilities would cost twice as much per year as the community health model to deliver the similar health services, according to an evaluation by Last Mile Health, one of the Liberian government’s implementing partners for the programme.

        "The community health model has proven our best shot at reaching universal health coverage," says Ruston Yarnko, director of national community health systems at Last Mile Health. "It's improved prevention and control, surveillance and identification and coordination."

        The Boundary health clinic in the village of Konobo, Grand Gedeh county, the birthplace of Liberia's community health programme (Credit: Peter Yeung)

        Just a few years ago, the picture across rural Liberia was dramatically different.

        The country’s long underfunded healthcare system was decimated by civil wars between 1989 and 2003. In 2008, just 51 doctors were serving a population of 3.7 million people, many living in rural, hard-to-reach areas.

        With the arrival of Ebola, trust in health institutions plummeted: outpatient visits dropped 61% in a year, immunisation rates among children more than halved, dropping to as low as 36% and women began to give birth at home again. Ebola killed more than 11,000 across the region, 40% of all those infected.

        But the epidemic also marked a turning point for Liberia’s health service, which was forced to innovate in the face of disaster. The community health model was thrust centre stage, providing, among other things, an early warning system for outbreaks.

        "Before Ebola, community members were not engaged and they were not given responsibility," says Olasford Wiah, head of community health for Liberia’s Ministry of Health. "One of the lessons we learned was the power of communities."

        Community health workers’ ability to rapidly identify infections was crucial in putting an end to the outbreak in 2016, the year the model was scaled nationally.  They were found to be more effective at carrying out Ebola-related activities than outsiders, and their relationships with locals proved resilient over time.

        "Before, it could take days for villagers to be diagnosed," says Flomo. "By then, it was often too late. Community health workers cut the time it took for diagnosis and treatment to a fraction."

        A community health worker measures the arm circumference of a child in Wulu Town, Konobo, to check for signs of malnutrition (Credit: Peter Yeung)

        Life in Gipo, whose population of 4,600 relies heavily on subsistence agriculture, has markedly improved thanks to the community health workers, who visit people’s houses to check for signs of illness and are on call for emergencies.

        Amelia Paye, a former farmer, has been watching over the community of Gipo, where she was born, since 2016. "I do this to help my people, my brothers and my sisters," says the 50-year-old.

        My aunt’s child died of measles before. I don’t think that would happen again – Rita Leah

        Zoonotic diseases – those transferred from animals to humans – are a particular risk in rural areas like Gipo, where local populations hunt monkeys and other bushmeat for food, according to Bernice Dahn, a public health expert at the University of Liberia and former chief medical officer for the country. These diseases are particularly likely to emerge in areas where humans mix with wildlife and account for more than 65% of all emerging infectious diseases globally.

        Rita Leah, 26, who lives in Gipo says she sought help from a community health worker in December when one of her children had "hot skin". Within an hour the child tested positive for malaria, thanks to a rapid diagnostic test, and by the third day of treatment they were in good health. "My aunt’s child died of measles before," says Leah. "I don’t think that would happen again."

        Drug stocks and health supplies including malaria tests, condoms and paracetamol for community health worker distribution at a health centre in Konobo (Credit: Peter Yeung)

        Community-based health schemes like those being used in Liberia are increasingly seen by global health experts as both an effective way of spotting and preventing epidemics and of delivering better healthcare to rural communities around the world.

        The Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response, which was formed by the World Health Organization at the onset of COVID-19 pandemic, has called on countries to further invest in community health workers to "build resilient health and social protection systems".

        "The pandemic has shown there’s too much at stake to have half-baked programs or approaches," says Daniel Palazuelos, assistant professor of medicine at the Blavatnik Institute at Harvard Medical School. "The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines."

        Several countries have introduced community health worker schemes over the past 50 years. In the early 1970s, Bangladesh – then the world’s poorest and most densely populated country – began to deploy its first community health workers, which have helped to cut maternal mortality by 75% between 1990 and 2015. Ethiopia’s 40,000 full-time health extension workers and three million part-time volunteers ensure that 92% of the population has access to care. In 1988, Haiti’s "accompagnateurs" formed the world’s first programme to provide free HIV treatment in the Global South.

        The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud

        When not sufficiently backed, however, the community model can flounder. Experts have warned that the failure to support Brazil’s 286,000 community workers, who, unlike Liberia’s, are low-paid and not considered to be health professionals, has put them "at risk" during the Covid-19 pandemic.

        But Liberia’s community health scheme is breaking new ground. One reason is its formalisation, which includes several months of training and fixed pay of $70 (£53) a month for four hours work a day, a considerable income in a country where people earn on average just $1.70 (£1.30) a day.

        "I’ve always railed against volunteer-based programmes," says Paula Tavrow, adjunct professor at the department of community health sciences at the University of California, Los Angeles. "To have a paid workforce who is supervised and more accountable and better equipped is definitely an improvement. They become the final fingertips of the healthcare system."

        Another key plank is Liberia’s commitment to employing one community health worker for every 350 villagers. "It’s one of the lowest ratios I’ve seen," says Palazuelos. "In many other countries, it’s 1 to 2000 or it’s 1 to 500."

        The speed of the programme’s scale-up – going from dispersed pilots in 2012 to fully-integrated nationwide scale four years later – is also remarkable. "It shows that even extremely low-resourced countries can achieve this," adds Palazuelos.

        Bongarplay in Nimba County, Liberia’s second most populous county.Community health workers in Nimba have reported being overworked (Credit: Peter Yeung)

        But the programme still has its difficulties. In Nimba, Liberia’s second most populous county, community health workers report being overworked. Paye says she should be visiting five households a day in Gipo, but often it’s many more. "All day we are in the community," she says.

        Drug shortages are a regular occurrence in the county, which has porous borders with Guinea and the Ivory Coast. Supply chains must be improved, workers say, but demand is heightened by influxes of migrants visiting for free treatment. "The improvement has been immense," says Ibrahim Kamara of Plan International, Nimba’s implementing partner. "But everyone wants a piece of the pie."

        The model has also yet to overcome gender barriers such as societal gender norms and literacy disparities. Just 17% of Liberia’s community health workers are female, which can be problematic if female patients aren't comfortable interacting with a male health worker about pregnancy or reproductive health.

        And while the priority for community health workers is the diagnosis and treatment of children under five for malaria, pneumonia and malnutrition in rural areas, Liberia’s wider population also has enormous health needs.

        Yet amendments are on the way as Liberia’s scheme evolves to the end goal of universal health coverage.

        In its second five-year strategy, set to come into effect later this year, reporting tools and methods are being improved – negative as well as positive malaria test results, for example, will be recorded. Training will be expanded from four to eight modules, including new areas such as administering injectable contraceptives, and to tackle the low numbers of female community health workers, the minimum requirement of sixth grade education will be dropped to open up access.

        "We are on the right trajectory," says Wiah. "But we want to see more being done."

        A mother collects water from a pump in Tuglor, Grand Gedeh county (Credit: Peter Yeung)

        Still, question marks remain over the long-term financial sustainability of the scheme, which is currently heavily reliant on funding from international donors such as US Aid and the Global Fund.

        That funding could disappear at any time, particularly as governments cut foreign aid budgets. UNICEF, for example, provided technical and financial support to five Liberian counties from 2015 up until March 2021, when, according to a spokesperson, "it ran out of funds and could no longer support the programme".

        A revolving drug fund (RDF) could be one solution. Here, users are required to pay fees for medication rather than receiving it for free, although those who can’t afford the fees can in theory be exempt. Implementing this system could help put an end to drug shortages. A pilot in Lofa County is currently trialling the system.

        But global health experts argue that the Liberian government should take up the slack instead, arguing that introducing drug fees would see the poorest suffer. "It would be a huge mistake," says Yates. "Drug fees are inequitable and the poor get excluded – exemptions never work."

        Yates points to the examples of Rwanda and Uganda, which scrapped fees, and Ethiopia, which pays for its community health workers through taxation. "I know public financing is difficult, but other countries have done it," he says. "But given Liberia’s economic situation, external funding will be needed for quite a while."

        Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them

        Donors acknowledge the necessity of that long-term shift. A spokesperson for the Global Fund said it focuses on supporting countries in "moving away from donor financing toward domestically funded health systems" as they grow economically.

        Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them. The West African Ebola epidemic cost the region $6bn (£4.6bn), and the world $15bn (£11.4bn). Meanwhile, the Covid-19 pandemic is expected to cost the global economy at least $12.5 trillion (£9.6 trillion) by 2024.

        The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud. Meanwhile these workers on the health frontline keep their eyes open for anything out of the ordinary.

        Under the baking afternoon sun, in Liberia's Wulu Town, Konobo, community health worker Emmanuel Poler examines a four-month-old whose mother has brought to him with swollen feet, a persistent fever, and, she says, "white eyes".

        Wearing blue rubber gloves, Poler, 45, takes a pin prick of blood from the child to test for malaria, which comes out positive. Due to the severity of the symptoms, Poler refers the child to the health facility.

        "They know the signs and symptoms themselves," says Poler, writing down the results in his large black notebook. "Now they come to me [for treatment]. They know that their health is in their hands. It’s in all of our hands."

         

        Reporting for this article was funded by the European Journalism Centre, through the Global Health Security Call, a programme supported by the Bill & Melinda Gates Foundation.

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        France24 - World

        Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

        Issued on: 07/04/2022 - 21:41

        Benjamin DODMAN Follow

        In the space of a decade, Jean-Luc Mélenchon bounced back from a lifetime on the fringes of the Socialist Party to become the dominant force in France’s post-Socialist left. As voters head to the polls on Sunday, he is hoping to prevent a repeat of President Emmanuel Macron’s 2017 duel with the far right’s Marine Le Pen.

        By most accounts, France’s presidential campaign ranks among the most disappointing in recent decades, overshadowed by the horror of the war in Ukraine, hampered by a largely absent incumbent, and tarnished by ramblings far removed from the real concerns of the public.

        In the words of Jean Lassalle, the ruralist candidate who once donned a Yellow Vest in parliament, it’s been a “campagne de merde”.

        But one man begs to differ. Veteran leftist Jean-Luc Mélenchon has described his third presidential run as the “most thrilling” yet – in part, no doubt, because it has cemented his status as the only powerful voice in a weak and divided left.

        “Never before have we had so many critical issues to address,” Mélenchon told reporters in late March, as he prepared to address tens of thousands of supporters in Marseille. “We’re at a historic moment, I hope the French people realise this (…). If other candidates have nothing to say, that’s their problem,” he added. “I have plenty to say.”

        French presidential election © France 24

        Mélenchon’s response to this “historic moment” – most notably his stance on Russia’s invasion of Ukraine – has been the subject of intense scrutiny in the final stretch of the campaign. It has weighed heavily on leftwing voters as they agonise over their choice of ballot in the first round of the election on April 10.

        In recent weeks, his rivals on the left have relentlessly targeted the candidate of the Union populaire (Popular Union), accusing him, at best, of complacency towards Russia’s Vladimir Putin. Whether their incessant negative campaigning will damage Mélenchon’s chances, or turn against them, could turn out to be a decisive factor in this election.

        Either way, the focus on Mélenchon has bolstered his status as the campaign’s dark horse – and the only candidate with a chance, however slim, of pulling a surprise in an election long billed as a rematch of 2017.

        “If I can make it to the second round [on April 24], the election would take on a whole different meaning,” Mélenchon said this week, hoping to sway undecided voters on the centre-left. “After 20 years of sectarian debates on security and immigration, we will finally turn the page.”

        A man with a plan

        According to his supporters, Mélenchon is not just the only man with a chance; he’s also the only man with a plan.

        While his rivals have squandered their time in the spotlight attacking him, Mélenchon has seized on every opportunity to expose his policy platform – a detailed and vastly ambitious plan of action he has been polishing, updating and expanding for much of the past decade, channelling the imput of intellectuals, NGOs and civil society activists.

        Of all the candidates’ platforms, Mélenchon’s L’Avenir en commun (Our Common Future) has consistently received the highest grades from advocacy groups, including feminist campaigners, health workers and – damningly for the Greens – climate activists. Even the head of France’s right-leaning business lobby, the Medef, has lauded the programme, suggesting Mélenchon is “ready to govern”, while Macron has praised his concept of long-term environmental planning.

        “After years of the left pulling back, fighting a losing battle with neoliberal dogma and the far right,” one can only rejoice at the fact that Mélenchon is scoring points in the battle of ideas, Libération wrote in a column this week.

        The leftist candidate has described his platform as “a global vision for our world, with extremely precise measures to get us there”. He has pushed it with professorial clarity on television sets and with exalted rhetoric before large crowds at campaign rallies.

        There are indeed few topics this political omnivore has not touched on during the campaign. He has looked equally at ease discussing digital technologies, ocean pollution, space exploration or animal suffering.

        “It’s the magic of politics, you can be interested in all sorts of things,” he told the Journal du Dimanche in mid-March. “Until my last breath, I will be a political activist. I cannot live any other way.”

        A life in politics

        The passion dates back to Mélenchon’s early childhood in Tangier, on the other side of the Mediterranean, where he was born in 1951 to French-Algerian parents of Spanish origin. He has spoken fondly of the animated political discussions and rallies for Moroccan independence that helped foster a lifelong taste for the rough and tumble of radical politics.

        Mélenchon was 11 when the family moved to mainland France, in the eastern Jura region. Like many young leftwingers of his generation, he was drawn to Trotskyist politics during his student years, becoming a leader of the May 68 protests at his local university in Besançon. He got a first job in the press four years later, before starting a 32-year-long association with the Socialist Party in 1976. An admirer of François Mitterrand, who clinched the presidency in 1981, Mélenchon soon rose up the ranks to become France’s youngest senator five years later, aged 35.

        Despite the promising start, Mélenchon would spend the next two decades on the party’s fringe, an outspoken and relatively well-known figure who was kept at bay by moderates at the helm. He finally broke with the Socialists in 2008, three years after he defied the party line by campaigning against a draft European constitution that he feared would enshrine neoliberal economics in EU law. The bitter divorce has hampered the French left ever since, resulting in irreconcilable factions that blame each other for wiping out the left.

        When he walked out on the Socialists, the left was already a field of ruins, Mélenchon has argued, describing the once mighty party as an empty shell, bereft of ideas. So was the rump of the Communist Party, with which he teamed up in 2012 and 2017, but which is fielding its own candidate this year.

        >> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

        “We had to start from scratch, without dissociating strategy and programme – whereas with the old left, it was only strategy,” Mélenchon told Libération last week, reflecting on his efforts to build an alternative force on the left. The turning point was “the growing environmental awareness of younger generations, and their radicalisation. I adopted it as the common thread of our ideological renewal", he said.

        “Other parties, including the Greens, failed to grasp the radicalism of this new political ecology. The old left chose not to embrace it, hoping it would go away quietly, but we made the opposite choice,” Mélenchon added. “We are the youngest political force on the left and yet we are the largest, the better organised, the most coherent.”

        On the campaign trail, Mélenchon has repeatedly said he was haunted by the vanishing of Italy’s Communist-led left wing, “long Europe’s most intelligent and creative”. During a two-hour address in Toulouse on Sunday, he recalled his fear that “France’s radical humanist tradition” would go the same way. Instead, he told the crowd of 20,000 crammed into the city’s main square, “our mission is accomplished, the strength is here, you are the living proof".

        Chasing Le Pen

        Mélenchon has enjoyed less success with his other stated mission: to reach out to working-class voters who were once solidly left-wing, and lure them back from the far right. According to a study by the Fondation Jean Jaurès published earlier this week, the share of blue-collar workers and employees who plan to back the leftist candidate has shrunk, relative to other professions since 2017. “The Mélenchon vote is neither a class-based vote nor a working-class vote,” the study argued.

        After his rally in Marseille last month, Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest. “Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, he added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”

        The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen are vying for the elusive vote populaire. As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. Polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

        >> Read more: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to low-income voters, said Cécile Alduy, a professor at Stanford University, noting that: “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”

        On paper, the narrowing gap in second-round surveys suggests Le Pen is also more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, who is seen as a longer shot to defeat the incumbent. Le Pen’s camp has been eagerly sharing the latest polls, hoping widespread voter anger can propel her to an unlikely victory over Macron.

        A new Republic

        Discontent with France’s self-styled “Jupiterian” president has highlighted one aspect of Mélenchon’s platform that allows him to reach beyond his core support: the promise to quash the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago, and put power “back into the people’s hands”.

        “Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

        Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval.

        But those are just proposals. The Union populaire candidate says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

        >> Read more: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        Ironically, Mélenchon is, in many ways, the quintessential Fifth Republic politician: egotistic, domineering, temperamental, without the veneer of sophistication and politeness that allows his rivals to get away with the very same traits. But his promise of a new Republic has enabed him to lure voters allergic to his personality – people like 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped at a rally for the Sixth Republic in March that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

        Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”.

        “It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention".

        ‘Non-aligned’

        The promise has allowed Mélenchon to reach out to some of Macron’s best-known foes: the Yellow Vest protesters that at one point looked capable of bringing his presidency to a premature end.

        “There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” said Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area who has donned the Gilet jaune since Novembre 2018. She pointed to Mélenchon’s pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and replace France’s “presidential monarchy”.

        “Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix,” she said. “But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system.”

        Like Le Pen, Mélenchon has been cautious in his appeals to the Yellow Vest electorate, wary of scaring away more moderate voters, said Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive,” he said.

        Mélenchon has been at pains to reassure centre-left voters tempted to vote for the Green’s Yannick Jadot or the Socialist candidate Anne Hidalgo. He has refrained from attacking his rivals even as they branded him unfit to rule. He has also strived to remain calm and composed, hoping to erase memories of his infamous 2018 outburst, when he pushed aside a police officer who was searching his party’s premises, and shouted: “I am the Republic!”  

        As war continues to rage in Ukraine, much will depend on those voters’ willingness to cast aside their misgivings about Mélenchon’s stance on NATO – the legacy of a lifelong hostility to American interventionism on the international stage.

        >> Ukraine war puts France’s NATO-sceptic presidential candidates in a tight spot

        In a chapter devoted to the subject of “Peace”, his policy platform describes the transatlantic alliance as “an instrument to make countries subservient to the United States”, calling NATO an “archaic” institution that “should have been dissolved at the end of the Cold War”. “Instead, it has only extended its reach with nefarious consequences for peace and our security.”

        Only a week before the launch of Russia’s full-scale invasion, Mélenchon pleaded for France’s “non-alignment” in the Ukrainian standoff, writing on Twitter: “The Russians must not cross Ukraine’s borders, which must be respected, and the Americans must not annex Ukraine into NATO.” He has stuck to this line of thinking even as Russian forces continue to pound Ukraine, rejecting talk of a volte-face.

        “Our condemnation of Russia’s military intervention does not mean we have shifted our stance, on the contrary,” he told reporters at the start of the war. “I have always said that we cannot continue to humiliate Russia by pushing NATO ever closer to its borders. It’s a danger they’ll never accept.”

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        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

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        France's Mélenchon looks to magic up more leftist votes with hologram campaign rallies

        L'Humanité

        Une immersion en terrain connu

        Prescription culture

        Les aventures extraordinaires de Tobias Schneebaum, artiste gay new-yorkais qui passa une partie de sa vie avec des tribus autochtones du Pérou et de Nouvelle-Guinée

        Vincent Ostria

        A priori, c’est un peu fouillis, mais passionnant. Pourquoi fouillis ? Parce que cette histoire de l’artiste new-yorkais Tobias Schneebaum (1922 – 2005), devenu anthropologue presque par hasard, est narrée un peu en dépit du bon sens, presque au hasard des rencontres, des voyages, des archives et des documents de qualité diverse qui illustrent son parcours extraordinaire. Mais le documentaire est passionnant pour son sujet : la rencontre d’un Occidental moderne avec des tribus isolées au fin fond de la jungle. Tobias Schneebaum était atteint par un phénomène qu’on nommait « Jungle Fever », à l’instar du créateur Jean-Paul Goude qui, dans les années 1980, intitula ainsi un ouvrage photo mettant en scène sa muse, l’icône jamaïcaine de la mode Grace Jones. Le cinéaste Spike Lee reprit à son tour le titre pour un film décrivant une relation mixte. Schneebaum, lui, est tombé amoureux des peuples dits primitifs dans sa jeunesse et a été jusqu’à épouser leurs mœurs, y compris le cannibalisme (occasionnellement), en Amazonie péruvienne. Il a ensuite vécu quelque temps avec les Asmats de Papouasie. Contrairement au Lévi-Strauss de « Tristes tropiques », simple observateur, Schneebaum devint membre à part entière de ces tribus encore proches du néolithique, partageant leur existence, y compris sur le plan le plus intime, au point d’avoir un amant officiel papou. Après plusieurs séjours en Nouvelle-Guinée, il est rentré aux États-Unis, a écrit des livres sur ses expériences, et a gagné sa vie comme conférencier dans des croisières touristiques. On le découvre d’ailleurs dans ce contexte, puis les réalisateurs proposent à Tobias de repartir à l’aventure chez des peuples où il vécut en Amérique du Sud et en Asie. Septuagénaire et déjà malade au moment du tournage du documentaire, il accomplit le voyage un peu contre son gré, à la demande des réalisateurs. Pourtant, il retrouve avec une émotion évidente les tribus qui l’accueillirent jadis. Vibrant plaidoyer anti-postcolonialiste, ce film montre comment, au lieu d’étudier des « primitifs » comme des insectes, il est possible d’entrer en communion avec eux. Pour Schneebaum, cette proximité est sans doute liée à sa faculté d’adaptation qui le montre à l’aise dans la jungle ou bien lors des rituels religieux de sa famille juive. L’autre grande particularité de Schneebaum reste son apport à la connaissance de l’art papou, dont il était un grand expert.

        documentairevodÉcrans
        New York Times - World

        ‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

        Afghanistan Dispatch

        After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

        Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Photographs by Kiana Hayeri

        THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

        The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

        But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

        Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

        Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

        For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

        50 miles

        SALANG PASS

        HINDU KUSH Mountains

        AH76

        Kabul

        AFGHANISTAN

        TURKMEN.

        AFGHAN.

        PAKISTAN

        PAK.

        By The New York Times

        After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

        So does the upkeep.

        “The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

        Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

        The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

        Reporting From Afghanistan

        Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

        In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

        To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

        But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

        “These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

        “In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

        In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

        “Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

        Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

        But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

        “They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

        “It’s not like the years before,” he added.

        And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

        Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

        The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

        Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

        The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

        “There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

        Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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        El País (ESP)

        Rápel en los cañones de la sierra de Guara y otros nueve bautismos aventureros en España

        LONELY PLANET

        Piragüismo en el río Sella (Asturias), escalada en La Pedriza (Madrid), surf en Somo (Cantabria) o esquí de travesía en la comarca leonesa de Babia. Por agua o nieve, suspendidos en el aire o subiendo una montaña, entornos naturales para divertirse

        Nadie nace sabiendo, ni el saber es excusa para dejar de aprender. Todo el mundo puede hacer sus pinitos en los deportes de naturaleza y aventura. Estos son algunos de los mejores lugares de España para empezar a surcar olas, subir montañas, aventurarse por el vértigo de las vías ferratas o practicar la escalada en roca. 

        Más información en la guía 1000 ideas para viajar por España  y en www.lonelyplanet.es

        Piragüismo

        El río asturiano Sella es célebre por su multitudinario descenso en canoas, kayaks y otras embarcaciones, pero también es un recorrido ideal para hacer unos primeros pinitos con los remos o simplemente para pasar una jornada tranquila en un ambiente espectacular. Comenzando en Arriondas, se pueden recorrer 15 kilómetros muy tranquilos.

        Otro de los clásicos para iniciarse en el remo en canoas está en el corazón de Castilla, en Segovia. Son las hoces del Duratón, uno de los paisajes icónicos de esta comunidad. Remar las aguas tranquilas del río es muy sencillo, especialmente en los tramos donde, rodeado de inmensas paredes, uno puede jugar con los ecos y las sombras y observar de cerca a los buitres leonados que anidan por allí. Uno de los recorridos más habituales (y que se puede hacer por libre) comienza en San Miguel de Bernuy y se estira hasta el embalse de Las Vencías a través de aguas mansas y delicadas.

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        El kayak es también una buena forma de conocer las soledades de las marismas del río Piedras, en la provincia de Huelva. Discurriendo hasta casi su escape al Atlántico, su ría ha permanecido sorprendentemente al margen de la urbanización. La propuesta consiste en transitar por las tranquilas aguas del cauce del río —hay que conocer con anterioridad la evolución de las mareas— a su paso por esta suerte de laberinto de marisma, con playas, pinares y retamares. Por supuesto, hay que prestar atención los atardeceres de esta Costa de la Luz, delicia de fotógrafos y poetas.

        Los miles de kilómetros en España de costas de mares, lagos, embalses y ríos suman miles de posibilidades para practicar el kayak. Por ejemplo, en el estuario del río Ulla, sobre todo en sus últimos kilómetros, en los alrededores de la localidad gallega de Padrón, donde el río se muestra más tranquilo y abierto. Es una especie de resumen de todos los encantos de la zona y una experiencia para compartir en familia, en un entorno rural mágico y sosegado.

        Las grutas marinas son otra posibilidad. Como la Cova d’en Gispert, en Begur, en la Costa Brava, una estrecha cavidad que se adentra 150 metros en el acantilado con bóvedas de hasta 20 metros de altura. Se trata de uno de esos secretos que guarda el litoral de Girona, capaz de despertar la latente emoción de la exploración en los más intrépidos.

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        Vías ferratas

        Una vía ferrata es un recorrido preparado para desplazarse por paredes rocosas y acantilados de imposible acceso por otros medios. Gracias a grapas metálicas encastradas, escalones y salientes excavados o aprovechados en la propia roca se puede acceder a parajes de belleza increíble con seguridad. Los amantes de los deportes de montaña y de las emociones fuertes tienen un reto en estas vías preparadas para desafiar el vértigo de las alturas.

        Una de las más impresionantes, y a la vez más sencillas, está en la hoz de Priego, un paisaje moldeado por el río Escabas entre las villas de Cañamares y Priego, en la provincia de Cuenca. Es apta incluso para niños, siempre que no tengan vértigo: un amplio trazado horizontal, con pasarelas y puentes y sin apenas pasos de dificultad.

        En Valencia se encuentra la ferrata de El Chorrico: las espléndidas paredes del barranco de Castellet, que caen a pico sobre el pantano de Tous, sirven de lienzo para una vía sencilla, pero muy entretenida. Es una de las más populares en el Levante, ideal para iniciar a los más pequeños en este fascinante mundo vertical.

        La vía ferrata de Los Llanos, en Camaleño, es corta y explosiva. Situada cerca de Potes, constituye uno de los mejores recorridos de Cantabria, donde, además de adrenalina, se obtiene una panorámica impactante de los collados y cimas orientales de los Picos de Europa, que parecen dientes de viejos colosos. Casi 200 metros de pura verticalidad que dan acceso a la cumbre de la peña de la Cotera de la Cruz.

        En Canarias la primera vía ferrata que se equipó en el archipiélago es conocida como de la Primera Luna. Está en los elegantes riscos volcánicos que forma la montaña de las Tabaibas, antiguo puesto de vigilancia en las alturas de Gran Canaria. Son cerca de 250 metros de itinerario, con pasos atléticos y aéreos, aunque aptos para todos. Aquí uno puede poner a prueba su vértigo entre algunos de los caprichos geológicos más hermosos de la isla.

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        Correr por el monte

        Una primera propuesta para iniciarse en el absorbente mundo del senderismo y los trail runs (carreras campo a través) lleva a la sierra de San Mamede, en Galicia, un paraje poco conocido pero fascinante. Zona de montaña agreste e intrincada, salpicada de aldeas y leyendas, es un hábitat en excelente estado de conservación con singularidades como el abedular de Montederramo. Partiendo de Campo do Casar, hay que buscar este tesoro natural y ascender a la cumbre de San Mamede, todo en poco más de 10 kilómetros.

        Dando un salto al centro de la Península, el puerto de la Fuenfría es posiblemente el paso de montaña más célebre de la sierra de Guadarrama, donde convergen naturaleza, ciencia, deporte y literatura. Una de las rutas más populares es el llamado Camino Schmid o Camino Schmidt, que puede tomarse desde el puerto de Navacerrada para recorrer veredas cargadas de historia y mitos entre pinares y prados de montaña.

        También en el centro peninsular, el hayedo de Tejera Negra, en Guadalajara, es visitable todo el año, pero sería una pena no acercarse en otoño hasta este entorno inspirador, tornadizo, cautivado por las sombras de la sierra de Ayllón. Se puede seguir la cabecera del río Lillas a través de unos pocos kilómetros, sin desniveles destacables, para sumergirse luego en una de las reservas forestales más singulares de España.

        Otro lugar de peregrinación habitual de corredores, montañeros y esquiadores es el pico de San Lorenzo, el punto más alto de La Rioja, con sus esbeltos 2.271 metros, adonde muchos llegan desde la estación de esquí de Valdezcaray, ubicada en su cara norte. Desde su aparcamiento se puede emprender una ruta directa y atrevida hasta la cumbre, ganando gran desnivel en una corta distancia, que no tiene mucho que envidiar a la mayoría de las competiciones de kilómetro vertical. Eso sí, en invierno la cosa se pone bastante técnica.

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        Barranquismo

        El Pirineo aragonés se ha convertido en un centro de peregrinación para los que quieren lanzarse por primera vez a practicar el barranquismo. Concretamente en el valle del Tena encontramos una de las opciones más populares para hacerlo, el barranco de El Gorgol, situado en un privilegiado entorno. De carácter iniciático, ofrece una buena sucesión de escollos a salvar a través de saltos y toboganes. El itinerario culmina con un largo rápel, ideal para curarse definitivamente del vértigo.

        La garganta de las Gloces, en la sierra oscense de Guara, otra meca del barranquismo, discurre por una fisura estrecha y profunda, como si la naturaleza ya hubiera pensado en nuestras ambiciones deportivas.

        Aunque probablemente el paisaje más identificado con los bautismos de barranquismo en España está en el entorno del Pirineo catalán. Como ejemplo, el barranco de Berrós, en la comarca de Pallars Sobirà (Lleida): ni riesgos ni grandes alardes técnicos se necesitan en este cañón que destaca por las risas que arrancan su sucesión de toboganes, con un caudal constante, ideal para acercarse a este deporte sin jugarse el pellejo. Una experiencia emocionante.

        El barranco de Canaletas es otro de los más divertidos de Cataluña, una opción ideal para perder el miedo a esta disciplina. Se encuentra cerca del pueblo de Horta de Sant Joan, en la comarca catalana de Terra Alta (Tarragona). Aquí hay que estar dispuesto a mojarse, porque se trata de un barranco muy acuático, orlado de sifones, toboganes, cuevas y saltos.

        Si damos un salto hasta Andalucía podremos probar las delicias del barranquismo en la sima del Diablo, un cañón angosto y sombrío en el municipio malagueño de Júzcar, una de esas fantásticas villas blancas de la serranía de Ronda. Aunque antes pocos se aventuraban por ella, hoy es buscada por aquellos que gustan derrochar adrenalina, descendiendo a través de diversos rápeles (no aptos para taquicárdicos) que muestran la capacidad del agua de labrar formas imposibles en el terreno.

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        Olas para principiantes

        En el litoral español no faltan los lugares donde iniciarse en el surf. Algunos de los más populares están en el País Vasco, por ejemplo, en las playas de Atxabiribil y Arrietara, en Sopela (Bizkaia), donde se pueden tomar unas clases que servirán para perder el miedo a tragar agua salada.

        Un paraíso surfista en Canarias es la isla de Fuerteventura. Se puede acudir a alguna de las escuelas de Corralejo, por ejemplo.

        Las playas andaluzas del Atlántico, con buen tiempo y olas increíbles, también son perfectas para iniciarse en este deporte. Muy cerca de Conil de la Frontera se encuentra El Palmar, con uno de los mejores arenales de España para aprender a surfear. Además de un animado ambiente local, sus temperaturas suaves atraen a surfistas todo el año, tanto por sus encrespadas olas como por el ambiente de sus chiringuitos, sobre todo en verano.

        Pero tal vez sea Somo el lugar emblemático para aprender a cabalgar las olas. En esta playa de Cantabria que se estira a lo largo de cuatro kilómetros hay varias de escuelas de surf, lo que hace que esté muy concurrida en temporada alta, lo que también forma parte de su atractivo.

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        Alta montaña

        Nada como los Pirineos para iniciarse en el montañismo. El pico de Alba (3.118 metros) se yergue en el flanco occidental del macizo de la Maladeta, cuna del pirineísmo más clásico. Aunque cuenta con una pala de nieve importante y algún paso expuesto en la cresta, esta cumbre escarpada y vertiginosa ofrece una ascensión corta pero sostenida, perfecta para poner a prueba nuestros conocimientos alpinos.

        Muchos montañeros de la Comunidad de Madrid suelen iniciarse en el alpinismo en La Maliciosa. La cara sur de esta montaña de la sierra de Guadarrama está llena de pasos, crestas, espolones y hasta cascadas de hielo en invierno para quienes buscan retos comprometidos y técnicos. No obstante, también cuenta con un par de rutas al alcance de cualquier montañero.

        El pico Ocejón, en la provincia de Guadalajara, es un dosmil situado en la vertiente sur de la sierra de Ayllón. Popular entre los senderistas, cuenta con varias rutas sencillas y bien señalizadas que conducen a la cima. Desde la cumbre, a 2.049 metros, se tiene una vista soberbia de todo el macizo, y, si los cielos despejados lo permiten, también una rara panorámica de las ciudades de Guadalajara y Madrid.

        Otra opción es la sierra de Gredos, al sur de la provincia de Ávila. En pleno macizo se alza el pico de La Covacha, un vértice monumental de 2.300 metros, ideal para demostrar la pericia con el equipo de alta montaña y la forma y resistencia física del alpinista. Se trata de una montaña aislada que exige una larga aproximación a sus vertientes, aunque después ofrece un desnivel bastante asumible por su cara norte, donde también hay opciones para montañeros experimentados.

        En Cataluña está la Pica d’Estats, la cota más alta del Pirineo catalán (3.143 metros), justo en la frontera con Francia, entre la comarca del Pallars Sobirà y el departamento francés de Ariège: un territorio salpicado de circos glaciares, lagos de montaña y morrenas intimidantes. El refugio de Vallferrera puede servir de base de operaciones. Además de esta cumbre, que puede alcanzarse por una arista sencilla, se pueden recorrer durante varios días los confines del macizo francés de Montcalm. Otra montaña emblemática de Cataluña es el pico de Sant Jeroni, la cima más alta del macizo de Montserrat (Barcelona). Sus 1.236 metros se alcanzan por un espectacular paisaje rocoso sin escollos reseñables.

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        Esquí de travesía y raquetas de nieve

        Los esquiadores de montaña de la zona centro tienen como rito anual la ascensión a Peñalara, la montaña más alta del Guadarrama. Sus lagunas glaciares y frondosos pinares componen uno de los paisajes más atractivos del parque nacional. Subir por la loma de Dos Hermanas no precisa de especial destreza, más allá de los conocimientos básicos con las tablas. Se debe tener en cuenta, eso sí, que estas alturas suelen estar sometidas a los caprichos meteorológicos.

        En Cantabria podremos iniciarnos en el foqueo (esquí de travesía) en La Padiona (2.319 metros), una ruta clásica de los Picos de Europa. La ascensión transcurre en gran parte por un precioso canal que da acceso a la cara norte, por la que se accede a la cima.

        A caballo entre León y Cantabria, la del pico Coriscao (2.234) es otra popular ascensión que parte del puerto leonés de San Glorio y se puede completar en media jornada. El sendero que va desde Torre de Babia hasta a la laguna de Las Verdes, en la comarca leonesa de Babia, brinda en invierno un escenario impoluto de alta montaña que se puede recorrer con esquís o raquetas.

        El pico de Salabardar o Rasos del Dalt, la cumbre más alta de los llamados Rasos de Peguera, en la comarca barcelonesa del Alt Berguedà, es un reto para los amantes de las grandes rutas con raquetas de nieve. La travesía transcurre por bosques de coníferas y un paisaje de belleza áspera y aspecto ártico que culmina a 2.077 metros de altitud.

        Bicicleta de montaña

        En la Peña de Francia, en Salamanca, los antiguos caminos de peregrinos ganan altura hasta los 1.727 metros, donde se alza un vértice geodésico tan popular como accesible por las entrañas del parque natural de Las Batuecas-Sierra de Francia. Siguiendo, por ejemplo, el muy ciclista sendero GR-10, se accede tras 30 kilómetros a una cumbre que después requiere un descenso algo técnico y muy emocionante cuesta abajo hacia el solitario valle del río Agadón.

        En Navarra, el hayedo de Urbasa es otro escenario perfecto para probar la bicicleta de montaña. Hay que pedalear unos 20 kilómetros para coronar los puertos de la sierra de Urbasa, llenos de leyendas y bosques de fagáceas. Otra de las travesías en BTT populares en Navarra es la que rodea el valle de Aranguren. Son una treintena de kilómetros sin desnivel destacable, con buena parte del firme bien acondicionado por una vía verde y atravesando varias fuentes y merenderos.

        En Valencia, el Camí Natural de l’Antic Trenet sigue a lo largo de 20 kilómetros el trazado del primer ferrocarril de vía estrecha que se inauguró en España, en 1864, que unía las estaciones de Carcaixent y Dénia.

        En Andalucía está la sierra de Cazorla, que es un territorio magnífico (y duro) para recorrer en BTT. Esta ruta larga, que requiere cierto esfuerzo, transcurre durante 60 kilómetros por senderos endiablados, pasarelas de madera y cascadas hasta el nacimiento del río Guadalquivir.

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        Escalada en roca

        Subir paredes verticales parece una hazaña casi imposible para quien no lo ha intentado nunca, pero todo es cuestión de empezar guiados por buenos profesionales. Para ello, en la Comunidad de Madrid está La Pedriza, en la vertiente sur de la sierra de Guadarrama: un laberinto de placas, agujas y enormes bloques de granito donde muchos se han iniciado en la escalada en roca y el bouldering (en grandes bolos de piedra).

        Además de un pueblo precioso, Siurana (Tarragona) es asimismo una meca de escaladores, tanto principiantes como expertos. El concejo asturiano de Quirós también es un fabuloso punto de reunión para los escaladores y alpinistas, perfecto para dar los primeros pasos en la escalada deportiva con itinerarios de corte clásico que, dicho sea de paso, darían para toda una vida de exploración vertical en esos paredones embrujados de la sierra de Caranga.

        Para escaladores expertos

        Rodellar, en pleno corazón de la sierra de Guara (Huesca), es otra de las zonas más visitadas para los aficionados a la escalada, tanto por la calidad y cantidad de sus vías como por su amable caliza, sus chorreras meteóricas, sus bóvedas improbables y su río encañonado donde rebota el eco de unas paredes siempre bulliciosas. Y una vez iniciados en los secretos de la escalada, se pueden abordar rutas de mayor dificultad como las del madrileño Pico de la Miel, en La Cabrera (1.384 metros) y su vía Espolón Manolín, que asciende a la cima en vertical a través de 200 metros fisuras y repisas, placas y diedros: todo un abanico de oportunidades para la escalada vertical.

        Otros dos lugares para avanzar mirando siempre hacia arriba: el peñón de Ifach, en la alicantina localidad de Calpe, y los Mallos de Riglos y sus soberbios pináculos de arenisca roja, en la comarca aragonesa del Somontano (Huesca).

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        'The useful vote': French presidential contenders irk rivals with tactical taboo

        Issued on: 06/04/2022 - 12:14

        Tracy MCNICOLL Follow

        Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign – for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Vote utile", the useful vote.

        The topic materialises with every French presidential vote and yet nevertheless elicits a frenzy of pearl-clutching from the relevant offended adversaries: the vote utile, the appeal to cast one's ballot usefully. The idea is a compromise: Go for a tolerable candidate with the best chance at the top prize, rather than the ideal pick in a perfect world. Better to win vaguely contented than to lose in a blaze of glory on stubborn principle.

        But the prospect of such tactical voting is so frowned upon in France, particularly on the left, that the candidate with the most to gain from it in the 2022 presidential race, far-leftist Jean-Luc Mélenchon, has dodged that loaded phrase. Instead, he favours "le vote efficace", the efficient vote.

        "I don't like the term 'useful vote'," Mélenchon demurred in a February tweet thanking former Socialist presidential candidate Ségolène Royal for controversially endorsing the La France Insoumise party candidate as the only sound tactical choice on the left. "The useless vote doesn't exist. Everyone deploys a conviction and deposits a ballot with the country's best interest in mind," said the 70-year-old.

        Mélenchon continues to climb in the polls ahead of the French presidential election's first round on Sunday, leaving behind an idling pack of left-wing rivals. With many voters still undecided and up to 30 percent considering abstaining, Mélenchon is seeking to better his 2017 performance, when a late surge left him just 600,000 votes shy of advancing to the run-off duel.

        But the leftist adversaries that Mélenchon is offending – namely Socialist candidate Anne Hidalgo, French Communist Party (PCF) candidate Fabien Roussel and Greens candidate Yannick Jadot – are pointedly not falling for his semantic antics. Mélenchon does want a useful vote, the rivals say, and they won't stand for it. Jadot last week deemed "a useful or efficient vote" a "mirage", while Hidalgo on Sunday urged lapsed Socialists to "come back to your first family", even as she polls at under 2 percent.

        Where does the term come from?

        Candidates' entreaties to vote tactically have been a mainstay of French politics at least since the 2002 presidential election's historic shocker: Back then, for the very first time, a far-right candidate, the grizzled rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, insinuated himself into the presidential run-off with less than 17 percent of the vote, beating out the much-heralded Socialist Party candidate Lionel Jospin, much to the surprise of all concerned.

        >> Flashback: Jean-Marie Le Pen's 2002 'thunderclap' shocker

        In 2002, the toxic alchemy of record low voter turnout, a record high number of candidates lowering the vote-count bar needed to advance, a glut of competing leftists, and plain old overconfidence proved politically deadly. The left wing was eliminated in the first round, leftist voters held their noses to re-elect the conservative Jacques Chirac over Le Pen in a run-off landslide, the defeated Socialist Jospin quit politics forever, and the general sentiment was. "never again".

        In a 2019 study, the independent French media watchdog Acrimed found that the press and wire services had only used the term "useful vote" 39 times in the eight months running up to that fateful 2002 presidential vote. But their use of the term skyrocketed in the races to follow: 1,075 times in 2007, 1,068 in 2012 and, finally, 1,503 in 2017, when Marine Le Pen followed in her father's footsteps and scored a place for the far-right in the final.

        Taboo remains

        Be it a design flaw of France's two-round electoral system or its cathartic saving grace, the notion of voting tactically on the first Sunday of a presidential election remains somewhat taboo.

        When Charles de Gaulle, a founding father of France's Fifth Republic and its first president, helped design the nation's modern system for voting by universal suffrage after 1958, he imbued it with his own mistrust of political parties and sought to curb their influence.

        The upshot has been a presidential first-round ballot brimming with options of every political stripe, a wide palette of candidates who hardly need to engage in compromise to stand for France's top job. Indeed, the left-wing choices on offer habitually include a couple of revolutionaries – this time, there are two candidates from the Trotskyist school alone, Philippe Poutou and Nathalie Artaud.

        Spoiled for choice, a common French voter refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on the election's first Sunday. Pragmatism's place is in the resulting run-off two weekends later – when many are reduced to choosing between the lesser of two evils.

        "The presidential election is two rounds. There is one where we vote for our ideas. It's a vote of conviction," PCF candidate Roussel told RTL radio on Friday. "Otherwise, we do it like they do in the United States: Republican, Democrat, one round, two candidates and we speak no more of it. There have always been five or six candidates on the right and five or six candidates on the left. The French love to vote for the one that they feel the closest to in the first round. Leave them to it," the Communist chief implored.

        Roussel can take solace in the knowledge his party faithful won't begrudge him that stance. He won his party's leadership in 2018 on a specific pledge to put the French Communist Party back on the presidential ballot in 2022. The party regretted having declined to field a candidate under its own banner during the last two elections, backing Mélenchon instead. In the end, no matter how close the far-leftist had come to the ultimate prize in 2017, it wasn't worth it.

        Le Pen turns the tables

        With two high-polling far-right candidates on the presidential ballot in 2022, Marine Le Pen has, too, been appealing for a tactical vote in her favour at the expense of rival newcomer Éric Zemmour. Closing the gap on the centrist incumbent Emmanuel Macron down the stretch – and finally poised to profit from the tactical voting first brandished to keep her father from winning the Élysée Palace – she, however, doesn't shy away from the term. Keen to prevent Zemmour from splitting the far-right vote and keeping her from a run-off rematch with Macron, Le Pen used a campaign ad to command of voters "neither abstention nor dispersion, but a useful vote. Very useful".

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        “Je n’oublie pas ce que je dois aux Vauclusiens” : Marion Maréchal de retour sur sa “terre d’adoption” politique

        « À très vite ! », conclut Marion Maréchal au terme d’un long discours devant près d’un millier de personnes à Avignon, ce 6 avril. Après son retour en politique aux côtés d’Éric Zemmour, en mars dernier, l’ancienne députée de Vaucluse était cette fois de retour sur son territoire d’adoption, non sans émotion. « Impossible de ne pas revenir ici », lance-t-elle en ouverture de sa réunion publique. Là où en 2012, elle est devenue la plus jeune députée de l’histoire de la Ve République, l’actuelle directrice de l’ISSEP en disponibilité revient dix ans plus tard avec plus d’expérience, d’aplomb et de courage.

        « Tu as entendu l’appel des Provençaux et des Français », se félicite Bertrand de la Chesnais, directeur de campagne d’Éric Zemmour et implanté à Carpentras. Le général appelle ses sympathisants et militants à aller chercher les voix une par une, persuadé que les électeurs se décideront dans les derniers jours. « Ils nous donnent perdants comme ils nous disaient seuls », lance-t-il en référence au dernier meeting du Trocadéro à Paris, réunissant près de 100 000 personnes.

        Les raisons de son retour dans l’arène

        Dans la cité des Papes, devant un parterre d’élus et d’anciens électeurs, l’ancienne élue a souhaité « apporter des explications » à ceux qui lui ont accordé « leur honneur et leur confiance ». La députée de Vaucluse avait totalement quitté la vie politique au lendemain du second tour de la présidentielle 2017 pour se lancer dans le privé, et notamment l’enseignement supérieur. Plus de mandat ni de rôle dans les instances du FN, ni même de carte d’adhésion.

        Si son retour en politique n’avait rien d’évident dans l’immédiat, il s’est imposé lors de l’émergence de la candidature d’Éric Zemmour. « Il y aura un avant et un après, la recomposition politique va s’accélérer et je ne voulais pas y être étranger », argumente la nièce de Marine Le Pen qui déplore « des embardées idéologiques difficiles à suivre » du côté du Rassemblement national. Un parti dans lequel Marion Maréchal avait plaidé pour mettre à mal « le cordon sanitaire imposé par la gauche », sans succès, reconnaît-elle. « Il y a une manière très autoritaire d’imposer une ligne sans concertation, il n’y a pas de place pour les courants », regrette celle qui reste fière d’appartenir « à la grande famille politique Le Pen ».

        Bien que dans l’équipe de campagne d’Eric Zemmour, Marion Maréchal n’a pas voulu adhérer au parti Reconquête !, afin de garder sa liberté de pensée, de ton et d’action. « Je suis là en alliée », indique-t-elle. Le jeune parti de 120.000 adhérents se structurera plus officiellement après l’élection présidentielle avec un congrès et une convention. « Je m’intégrerai le plus efficacement possible », assure l’ancienne députée, pour qui fonder son propre mouvement reste une option sur la table. 

        Pas de décision prise pour les législatives

        En attendant, le spectre d’une candidature aux législatives dans la région plane au-dessus de la directrice de l’ISSEP : « J’ai entendu moult rumeurs, bien évidemment mon cœur penche spontanément pour le Vaucluse, j’y ai une histoire politique, je n’oublie pas ce que je dois aux Vauclusiens qui ont permis à la jeune femme que je suis de les représenter. » Malgré tout Marion Maréchal tempère : rien n’est décidé pour le moment, car elle n’est pas certaine de pouvoir mener la campagne, la naissance de son deuxième enfant étant prévue pour le jour du second tour du scrutin. « Si je suis en forme physiquement, je le ferai », assure-t-elle, promettant dans tous les cas de « contribuer d’une manière ou d’une autre » à la campagne.

        L’élection ne sera « ni facile ni acquise », avertit Marion Maréchal, qui rappelle avoir gagné en 2012 grâce à une triangulaire. Elle peut toutefois être confortée par le score très honorable obtenu aux régionales de 2015, recueillant 45% au second tour face à Christian Estrosi, « le ministre aspirant de la macronie » et Christophe Castaner, « le feu ministre de la macronie ». Depuis, « le Vaucluse a vécu sans moi et certains ne me connaissent même pas », reconnaît l’ancienne élue qui compte sur des retrouvailles et une cohabitation avec ses anciens amis restés au RN, des LR après la « grande clarification », et même des élus de la Ligue du Sud, menés par les Bompard, à la tête de la mairie d’Orange depuis près de 30 ans.

        Sur scène, elle l’assure : « Je n’ai pas changé d’idées, je crois être à la bonne place pour que les idées nationales arrivent au pouvoir. » La réconciliation avec les électeurs du RN est-elle possible ? L’ancienne députée rappelle être partie « loyalement, discrètement, sans règlement de compte » et insiste sur la fonction « d’outil » d’un parti politique. « Ce n’est pas un objectif en soi, pas une rente, et il n’y a pas de devoir génétique mais une fidélité à des convictions, à un pays », argumente-t-elle. Pas de quoi regretter non plus, même si les sondages donnent une large avance à Marine Le Pen face à Eric Zemmour au premier tour de la présidentielle. « Vous vous attendiez à une campagne sur un tapis rouge ? » interroge-t-elle, rappelant « l’émergence spectaculaire » de son candidat. 

        D’Avignon à Aix-en-Provence, la même attente 

        Après son meeting du mardi 5 avril à Avignon, Marion Maréchal s’est rendue le lendemain à Aix-en-Provence pour une réunion publique de 600 sympathisants et militants. Un rassemblement en présence du sénateur marseillais Stéphane Ravier, l’adoubant sur ses terres. « Il était impensable de ne pas revenir en Provence, dans cette région qui m’a fait l’honneur de permettre à la jeune femme que j’étais d’arriver à la députation, et d’obtenir à la région un score qui a fait trembler un certain Christian Estrosi », explique-t-elle. Il est vrai que la jeune femme, élue dans le Vaucluse à seulement 22 ans, a laissé en 5 ans de vie politique un vif souvenir aux Provençaux. 

        « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, elle nous a manqué. Pas un seul marché pendant 5 ans où on ne m’ait dit : alors où est Marion, quand est-ce qu’elle revient ? », sourit Antoine Baudino, responsable départemental des Bouches-du-Rhône. « On en avait marre d’entendre ça sur les marchés », confirme Stéphane Ravier, amusé. Les meetings ont beau être organisés quelques jours à l’avance, ils font salle comble. « Depuis le début j’attendais le retour de Marion Maréchal », s’enthousiasme un sympathisant aixois. « Ça fait 50 ans que je fais de la politique, c’est pour elle et pour Zemmour que j’ai quitté LR », abonde un adhérent. 

        Dans la dernière ligne droite avant le premier tour, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen balaye les enquêtes d’opinion défavorables : « Il y a une décorrélation entre ce que nous voyons dans les sondages et ce que nous observons sur le terrain. » Avant de rappeler les nombreux exemples où ils se sont lourdement trompés, comme en 2002, lorsque son grand-père parvint au second tour de l’élection présidentielle, démentant toutes les prédictions. Nul doute que l’accueil qui lui est réservé en Provence lui donne des raisons d’espérer. « Quand le bon Dieu en vient à douter du monde, il se rappelle qu’il a créé la Provence » récite Stéphane Ravier, paraphrasant le poète Frédéric Mistral. Une manière de flatter cette région historiquement favorable aux idées de droite, devenue la “terre d’adoption” de Marion Maréchal. 

         

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        L’en-commun euro-africain

        Chronique

        Cynthia Fleury

        C’est un retour qui est loin d’être passé inaperçu tant il est chargé symboliquement : vingt-huit ans après le génocide des Tutsis, en 1994, quand l’Agence française de développement avait quitté le territoire et dans la foulée des parutions des rapports Muse (2017-2021) et Duclert (2021), la voici inaugurant un nouveau siège local et une politique de financement conséquente prioritairement dédiée à l’éducation. Pour mieux saisir l’évolution de la philosophie développementale, cap sur l’ouvrage co­écrit, codialogué entre Achille Mbembe et Rémy Rioux, Pour un monde commun. Regards croisés entre l’Afrique et ­l’Europe (Actes Sud, 2022), qui reprend les axes clés de cette « diplomatie du vivant » dépassant les affres du postcolonialisme, et notamment ce dialogue de sourds entre d’un côté « ceux qui pensent que le colonialisme ne mérite pas d’être évoqué car l’évoquer équivaudrait à une demande de repentance et de l’autre ceux qui ont pris l’habitude de se défausser sur la France ou sur l’Europe, voire de nos jours la Chine, de tous les maux africains » (Mbembe). En 2100, l’Afrique représentera 40 % de la population mondiale et hébergera un jeune sur deux.

        Nos deux auteurs prêchent pour une « déclosion » du continent africain, en fantasmant (seulement) une abolition des frontières actuelles intra-africaines, pour mieux porter des initiatives transfrontalières et transétatiques, seules susceptibles de développer les modèles socio-économiques viables et la paix. Un chemin vers les « communs africains » (Rioux) qui prend appui sur des cartographies plus verticales qu’horizontales. Dès 2060, l’Afrique comptera la plus importante proportion d’actifs, autrement dit un « dividende démographique » susceptible d’être une opportunité majeure.

        « L’intégration économique de l’Afrique, poursuit Rémy Rioux, et par l’Afrique progresse donc, que ce soit celle des flux financiers ou par un renforcement de la coopération économique des États dans le cadre d’organisations régionales et à l’avenir au sein de la zone de libre-échange continentale (Zlecaf). Ce processus économique et financier panafricain est un enjeu de premier plan et doit être approfondi rapidement dans l’intérêt du continent qui a la pl us forte concentration de petites économies au monde. » Il faut passer du modèle « client », renchérit Mbembe, à celui de « sociétaire », ce qui suppose d’inventer une relation mutualiste. Enfin, parce qu’il faut toujours une institution qui incarne cette nouvelle conscience des rapports, une « maison des mondes africains » telle qu’elle a été présentée au nouveau sommet Afrique-France (2021) pourrait voir le jour, prolongeant notamment le bel écho des Ateliers de la pensée de Dakar initiés en 2017.

        La chronique de Cynthia Fleury
        BBC

        Keep your waist to less than half your height, guidance says

        By Philippa RoxbyHealth reporter

        People should be encouraged to measure their waist to check they don't have too much dangerous fat around their middle, updated guidelines say.

        An adult's waist should be less than half their height to reduce health risks, health body NICE recommends.

        Measuring body mass index (BMI) is also useful - but doesn't take into account excess weight around the abdomen.

        This increases the risk of conditions such as type 2 diabetes, high blood pressure, heart disease and stroke.

        New draft guidance from the National Institute for Health and Care Excellence (NICE) says people from some Asian and black ethnic groups are more prone to this type of fat build-up around the waist, which is called "central adiposity".

        They should use lower BMI thresholds for obesity to help predict their specific health risks.

        But NICE warns that even those in a healthy BMI weight category could be carrying too much weight around the waist.

        "Explain to people that to measure their waist, they should find the bottom of their ribs and the top of their hips, wrap a tape measure around the waist midway between these points and breathe out naturally before taking the measurement," say the guidelines on identifying people who are overweight and obese.

        If you're 175cm (5ft 9 inches) tall, for example, then your waist measurement should be less than 87.5cm (34 inches) - or half your height.

        Measuring waist-to-height ratio can be used for both sexes and all ethnic groups, as well as highly muscular adults, it adds.

        But waist circumference measurements are not accurate in people with a BMI over 35, pregnant women or children under two.

        Disease risk

        The latest estimates for England suggest that 28% of adults are obese and a further 36% are overweight - a problem that is costing the NHS more than £6bn.

        Professor Naveed Sattar, professor of metabolic medicine at the University of Glasgow, said whether this new message gets taken up is "uncertain" but he said it never harms to try "new ways" to get people to think about their health.

        Other experts say measuring the waistline doesn't work for people who are very short or older people over 60 who may have lost height with ageing.

        But Professor Rachel Batterham, consultant in obesity, diabetes and endocrinology, who is on the guidelines committee, said: "Increased fat in the abdomen increases a person's risk of developing several life-limiting diseases including type 2 diabetes and heart disease.

        "Waist-to-height ratio is a simple, easy-to-use measure that identifies people who are at increased health risk and would benefit from weight management support to improve their health."

        'Be sensitive'

        In the guidance, GPs and nurses are advised to ask someone's permission before talking about their weight, and also to "discuss it in a sensitive manner".

        Advice on managing weight is usually tailored to the individual and focuses on improving their diet and getting them to exercise more, in addition to potential treatments and surgery.

        Dr Paul Chrisp, director of the centre for guidelines at NICE, said the updated draft guidelines help people understand what factors affect their health and how to address them.

        Healthcare professionals and the public can comment on the proposed recommendations in the guidelines before they are published in May.

        The updated guidelines say doctors should also consider using waist-to-height ratio in children and young people aged over five to assess and predict health risks.

        During the pandemic, there was a substantial rise in obesity in children in England with 25% classed as obese by the time they leave primary school, according to recent NHS data.

        Dr Nivedita Aswani, consultant paediatrician specialising in diabetes and weight management at Sheffield Children's Hospital, said even young children were at risk of the effects of fat in the abdomen.

        What is a healthy body mass index (BMI)?

        BMI healthy weight calculator

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        Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

        Publié le : 06/04/2022 - 22:08

        Marc DAOU Suivre

        Critiqué au sein même de sa coalition pour avoir mis fin à la neutralité de l'Espagne sur le Sahara occidental, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez se rend jeudi au Maroc, où il doit refermer, avec le roi Mohammed VI, la page d’une crise diplomatique qui a mis à mal les relations entre les deux pays. Retour sur l’affaire à l’origine des tensions.

        Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est attendu jeudi au Maroc à l’occasion d’une visite officielle de deux jours censée marquer la fin d’une crise diplomatique majeure entre les deux pays et relancer les relations bilatérales.

        Le palais royal marocain a précisé dans un communiqué que Mohammed VI "aura des entretiens officiels" avec Pedro Sanchez et "offrira également un iftar", rupture du jeûne du ramadan, "en l'honneur" de son "illustre hôte".

        Une invitation à la rupture du jeûne saluée par le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, qui a indiqué, mardi, qu’elle est considérée à Madrid comme un "signe d'amitié très fort".

        Toujours est-il que l’Espagne et le Maroc, brouillés depuis avril 2021, reviennent de loin. Les voisins ont entamé la normalisation de leurs relations le 18 mars, après un an de crise, à la faveur d’un changement de position de Madrid sur le statut du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole.

        Le dossier, élevé au rang de cause nationale au Maroc, est très sensible. Il oppose depuis 1975 le royaume chérifien aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par le pouvoir algérien. Pour l’ONU, le Sahara occidental, contrôlé à 80 % par le Maroc, est un territoire non autonome.

        Rompant avec la neutralité affichée par l’Espagne depuis des décennies sur la question, Pedro Sanchez a annoncé publiquement son soutien au plan d'autonomie sous souveraineté marocaine proposé en 2007 par Rabat. Un plan qu’il considère désormais comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend" du Sahara occidental.

        L'étincelle Brahim Ghali

        Ironie de l’histoire, la crise diplomatique entre les deux pays avait été provoquée en avril 2021 par la présence en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, avec en toile de fond la question du Sahara occidental.

        "En danger de mort" après avoir contracté le Covid-19, l’ennemi numéro un du Maroc était arrivé en Espagne, selon le quotidien El Pais, dans le plus grand secret le 18 avril, à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d'un "passeport diplomatique".

        Autorisée au "plus haut niveau", selon El Pais, cette faveur accordée à l’Algérie, principal fournisseur de gaz de l'Espagne, avait provoqué l’ire de Rabat qui a demandé une "enquête transparente" sur les conditions de l'arrivée de Brahim Ghali, accusé d'être entré en Espagne "avec des documents falsifiés et une identité usurpée".

        Échanges musclés, rappel de l’ambassadrice marocaine… L’accueil du chef des indépendantistes sahraouis, que Madrid avait justifié par des "raisons humanitaires", avait provoqué plusieurs semaines de tensions. Le départ, début juin, de Brahim Ghali en direction de l’Algérie n'avait rien arrangé. Visé par deux plaintes pour "tortures" et "génocide", Brahim Ghali avait été entendu par un juge espagnol qui n'a pris aucune mesure coercitive à son égard, le laissant libre de quitter le territoire espagnol, au grand dam du royaume chérifien.

        Remonté, ce dernier avait fait pression en jouant la carte migratoire. Le partenaire traditionnel de Madrid dans la lutte contre l’immigration illégale avait ainsi relâché, pendant quelques jours, ses contrôles frontaliers à la mi-mai, laissant passer par la plage ou par la mer 10 000 migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, située au nord du Maroc.

        L’Espagne penche en faveur du plan marocain

        Madrid avait qualifié l’initiative marocaine de "chantage" et "d’agression à l'égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l'Union européenne". Pedro Sanchez avait déclaré qu'il était "inadmissible" que "les frontières soient ouvertes pour que 10 000 migrants puissent entrer en moins de 48 heures dans une ville espagnole" en raison de "différends en matière de politique étrangère".

        De son côté, Rabat avait assuré que la crise entre les deux pays ne "s'ach(evait) pas avec (le) départ" de Brahim Ghali, car elle était liée à la position espagnole sur le Sahara occidental : celle-ci y est considérée comme "cause sacrée de l'ensemble du peuple marocain".

        En penchant en faveur du plan d’autonomie marocain, après plusieurs mois de tensions, le socialiste Pedro Sanchez place l’Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis. Cependant, il est désormais critiqué au sein même de sa coalition, notamment par le parti de gauche radicale Podemos, favorable à l'autodétermination des Sahraouis.

        Surtout, en se rabibochant avec Rabat, au nom d’une "coopération étroite" avec les Marocains, "indispensable pour protéger la sécurité des Espagnols (...), en premier lieu (grâce) à la lutte contre l'immigration irrégulière", Madrid s’est froissé avec Alger.

        Dénonçant un "revirement", l’Algérie a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne, ouvrant une nouvelle période de tensions avec un partenaire essentiel du pays.

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        L’Espagne et le Maroc mettent fin à une crise diplomatique liée au Sahara occidental

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        La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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        En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

        Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

        « Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

        Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

        A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

        Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

        Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

        La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

        Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

        « Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

        Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

        A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

        Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

        Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

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        En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

        Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

        « Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

        Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

        A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

        Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

        Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

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        En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

        Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

        « Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

        Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

        A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

        selon La Tribune

        Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

        Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

        BBC

        Rejuvenation of woman's skin could tackle diseases of ageing

        By Pallab GhoshScience correspondent

        Researchers have rejuvenated a 53-year-old woman's skin cells so they are the equivalent of a 23-year-old's.

        The scientists in Cambridge believe that they can do the same thing with other tissues in the body.

        The eventual aim is to develop treatments for age-related diseases such as diabetes, heart disease and neurological disorders.

        The technology is built on the techniques used to create Dolly the cloned sheep more than 25 years ago.

        The head of the team, Prof Wolf Reik, of the Babraham Institute in Cambridge, told BBC News that he hoped that the technique could eventually be used to keep people healthier for longer as they grow older.

        "We have been dreaming about this kind of thing. Many common diseases get worse with age and to think about helping people in this way is super exciting," he said.

        Prof Reich stressed though that the work, which has been published in the journal eLife, was at a very early stage. He said that there were several scientific issues to overcome before it could move out of his lab and into the clinic. But he said that demonstrating for the first time that cell rejuvenation is possible was a critical step forward.

        The origins of the technique stem from the 1990s, when researchers at the Roslin Institute just outside Edinburgh developed a method of turning an adult mammary gland cell taken from a sheep into an embryo. It led to the creation of Dolly the cloned sheep.

        The Roslin team's aim was not to create clones of sheep or indeed humans, but to use the technique to create so-called human embryonic stem cells. These, they hoped, could be grown into specific tissues, such as muscle, cartilage, and nerve cells to replace worn-out body parts.

        The Dolly technique was made simpler in 2006 by Prof Shinya Yamanaka, then at Kyoto University. The new method, called IPS, involved adding chemicals to adult cells for around 50 days. This resulted in genetic changes that turned the adult cells into stem cells.

        In both the Dolly and IPS techniques, the stem cells created need to be regrown into the cells and tissues the patient requires. This has proved difficult and despite decades of effort, the use of stem cells to treat diseases is currently extremely limited.

        Prof Reik's team used the IPS technique on 53-year-old skin cells. But they cut short the chemical bath from 50 days to around 12. Dr Dilgeet Gill was astonished to find that the cells had not turned into embryonic stem cells - but had rejuvenated into skin cells that looked and behaved as if they came from a 23-year old.

        He said: "I remember the day I got the results back and I didn't quite believe that some of the cells were 30 years younger than they were supposed to be. It was a very exciting day!"

        The technique cannot immediately be translated to the clinic because the IPS method increases the risk of cancers. But Prof Reik was confident that now it was known that it is possible to rejuvenate cells, his team could find an alternative, safer method.

        "The long-term aim is to extend the human health span, rather than the lifespan, so that people can get older in a healthier way," he said.

        Prof Reik says some of the first applications could be to develop medicines to rejuvenate skin in older people in parts of the body where they have been cut or burned - as a way to speed up healing. The researchers have demonstrated that this is possible in principle by showing that their rejuvenated skin cells move more quickly in experiments simulating a wound.

        The next step is to see if the technology will work on other tissues such as muscle, liver and blood cells.

        Prof Melanie Welham, who is the executive chairman of the Biotechnology and Biological Sciences Research Council, which part-funded the research that led to Dolly the sheep, told BBC News that the long-stalled clinical benefits of the technology may not be that far away.

        "If similar approaches or new therapies could rejuvenate immune cells, which we know become less responsive as we age, then in the future it might be possible to boost people's response to vaccination as well as their ability to fight infections."

        The big question is whether research efforts in this area would lead to a method of whole-body regeneration, an elixir of youth or an anti-ageing pill. Prof Reik said this idea was not completely far-fetched.

        "The technique has been applied to genetically modified mice and there are some signs of rejuvenation. One study showed signs of a rejuvenated pancreas, which is interesting for its potential to tackle diabetes."

        But Prof Robin Lovell-Badge, of the Crick Institute in London, believes that the scientific hurdles between Prof Reik's result in the lab and even the simplest clinical applications are considerable. Nor does he think it will be a trivial process to translate the rejuvenation process to other types of tissue or indeed an anti-ageing pill.

        ''If you find other chemicals to do the same thing, then that would be good, but they may be just as bad. So it is ambitious to think you are going to find these chemicals easily and that they are going to be safer.

        ''It is also quite possible that other types of cells would require different conditions that may be hard to control. And whether you could do it with the whole body safely would be such a long way off, that I would think it would be pure speculation."

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        L'Humanité

        Banlieues bleues, le jazz à la cime de l’imaginaire

        Prescription culture

        Festival L’événement francilien accueille le flow ardent de Rocé, l’ébouriffant flûtiste Magic Malik, l’afrobeat coruscant de Kokoroko et maintes agapes.

        Fara C.

        Quatre semaines durant, Banlieues bleues convie à l’excellence et à la réjouissance dans onze villes de Seine-Saint-Denis et à Nanterre. Le 9 avril, à la Marbrerie (Montreuil), outre une création gwoka-rap fort attendue de l’ExpéKa Sextet (incluant la rappeuse Casey, la flûtiste Célia Wa, les rythmiciens Andy Bérald et Sonny Troupé),

        Rocé revisitera son mini-album Poings serrés. Tout du long, son rap de l’âpre et du courroux respire la générosité. Dans Cxpitxlistes, Rocé ironise sur le cynisme du capital (« Le salut ne viendra pas du Medef ! »), tandis qu’à la fin de Tenir debout il scande, à gorge déployée, une litanie de noms héroïques, femmes et hommes de toutes époques et contrées que les dominants anonymisent et qui, sur son flow ardent, défilent en un poignant cortège de dignité : Olympe de Gouges, Cheikh Anta Diop, le combattant du FLN Ali la Pointe, Bobby Sands, Angela Davis, la Guadeloupéenne Solitude, Henri Alleg, Germaine Tillion… Quant au titre éponyme, il y fustige « ce monde révolu, coincé sous l’obus ». Du fin fond de son maquis lexical (« Dans la résistance, dans la rue du repli »), il s’adresse sans ambages à son public : « Sans culture, tu échoues. » Son art entre en résonance avec la démarche d’expérimentation, de transmission et de sensibilisation que Banlieues bleues défend depuis trente-huit ans, avec ténacité.

        Hors des sentiers battus, le flûtiste et compositeur Magic Malik accroche sans faillir son inspiration à la cime de l’imaginaire. Le 20 avril, à la Dynamo de Pantin, il présentera son palpitant album Ka-Frobeat (label Onze Heures onze/l’Autre Distribution), dans lequel, pour la première fois, il s’assume en tant que chanteur. Sur scène, le rejoindra Sandra Nkaké, invitée de marque de l’album, pour un hymne féministe radieux qui, en créole, chante et répète que « Quand une femme dit non, c’est non ». Le natif d’Abidjan qui a grandi en Guadeloupe peint, entre Afrique et Antilles, un brasillant arc-en-ciel aux miroitements afrobeat et gwoka.

        Banlieues bleues n’omet pas les femmes douées d’invention. Dans le sillage des vocalistes Elaine Mitchener et Mélissa Laveaux, qui viennent de se distinguer, on renouera avec l’enchantement à l’écoute, entre autres, de la flûtiste Naïssam Jalal et de son guest rappeur et musicien Osloob (15 avril, Nanterre, maison Daniel-Féry).

        Le 22 avril, à Aubervilliers, le collectif londonien Kokoroko (« sois fort·e » en langue orobo, du Nigeria) clôturera en beauté le festival. Fondé par la trompettiste Sheila Maurice-Grey et comprenant deux autres souffleuses ébouriffantes (la saxophoniste Cassie Kinoshi et la tromboniste Richie Seivwright), Kokoroko a dépassé 48 millions de vues sur YouTube dès son tout premier morceau, Abusey Junction. Et sème le feu sacré d’un afrobeat aux jaillissements jazz et aux éclats de calypso.

        Poings serréswww.facebook.com/rocemusicMusiquefestivalbanlieues bleues
        Opex 360

        L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

        L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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        Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

        Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

        Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

        En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

        Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

        Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

        Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

        À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

        Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

        France24 - Monde

        Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves

        Publié le : 07/04/2022 - 08:33

        FRANCE 24 Suivre Achraf ABID Roméo LANGLOIS Catherine NORRIS-TRENT Suivre

        Depuis le début de la guerre en Ukraine, les civils sont contraints de fuir ou de se terrer. À Tchouhouiv, une ville située à 30 km au sud-est de Kharkiv, nos journalistes ont partagé quelques heures avec les habitants, qui vivent dans la peur des bombardements russes. Reportage de Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.

        Dans la localité de Tchouhouiv, située à une trentaine de kilomètres de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, des milliers d'habitants s'entassent dans des pièces souterraines, pour tenter de survivre aux bombardements incessants de l'armée russe. Les hôpitaux, les bâtiments administratifs et les écoles ne sont pas épargnés.

        Tous les jours, à l’hôpital, des blessés arrivent de toute la commune. Six civils ont déjà été tués, plus d’une centaine blessés. La maire de la ville est débordée.

        Femmes, enfants, personnes âgées... Ils ont tous fui leurs maisons et se retrouvent contraints de vivre les uns sur les autres, tenaillés par la peur et la faim, épuisés et malades, faute d'endroit où aller. 

        À l'image des autres villes en Ukraine, dans ce refuge de Tchouhouiv, près de 400 personnes s'entassent depuis maintenant six semaines. La famille de Denys, travailleur ukrainien rencontré par nos équipes, se partage une pièce à seize. Et à chaque nouvelle alerte de bombardement, le même schéma : les rues se vident de ses habitants.

        >> À lire : "Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : 'Il y aura des Boutcha un peu partout'"

         

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        Dans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond

        INTERVIEW

        Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

        EXCLUSIF

        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

        BBC

        Meat ban: India isn't vegetarian but who'll tell the right-wing?

        By Aparna AlluriBBC News, Delhi

        Food has again turned political in India as right-wing politicians call for meat shops to be shut in the capital Delhi during the Hindu festival of Navratri. But the insistence on casting India, or even Hindus, as vegetarian, ignores the country's long and intricate relationship with meat.

        "If other communities respect the Hindu festival and welcome the decision, we will also show respect when their festivals will be celebrated," Parvesh Verma, a Delhi MP from the Bharatiya Janata Party (BJP) which governs India, said.

        He suggested closing shops across India through the nine-day festival - which began on 2 April - during which many Hindus fast and abstain from eating meat.

        The opposition - including Delhi's government, led by the Aam Aadmi Party - has bristled at the suggestion. It's the first of its kind in the food-loving capital, famous for its buttery sweet chicken curry and smoky, melt-in-the-mouth kebabs.

        Mr Verma seems to be ignoring the fact that Ramadan is already under way and meat is a big part of the iftar or evening meal with which Muslims break their fast. But he also appears to believe that meat shops are owned and mostly frequented by Muslims - and that all Hindus across India, or even Delhi, celebrate Navratri.

        History, data and lived experience all contradict him. The Indian diet, in its sheer range and ingenuity, defies the easy categories - Hindu or Muslim, vegetarian or non-vegetarian - that the right-wing thrives upon.

        "It's deeply unfortunate because Indian traditions are more complex than that," says Vikram Doctor, an editor at The Economic Times who writes extensively about the country's food.

        "India has a very old meat-eating tradition and a very deep vegetarian tradition, which is also important. But I am often forced into taking a position [to defend one over the other]."

        The irony, he adds, is that it's the progressives who defend meat-eating in India, unlike in the West where the left often argues for less meat on the table, and more sustainable, climate-friendly food habits.

        "In India, vegetarianism is being weaponised by the right," Mr Doctor says.

        Until now, the battle over food was largely restricted to beef. Hindus consider the cow sacred and its slaughter has long been banned in most Indian states.

        But the war on beef has intensified since Prime Minister Narendra Modi's Hindu nationalist government swept to power in 2014. His party has shuttered slaughterhouses in stronghold states and Hindu right-wing groups have lynched Muslim cattle farmers.

        There is a visible effect - when beef does appear on menus in cities such as Delhi now, it's often described as just "meat"; upscale meat sellers - who offer imported pork ribs and lamb shanks - don't stock it; and those who eat beef sometimes half-jokingly whisper the word.

        This runs counter to the fact that while many upper-caste Hindus do not eat beef, millions of Dalits (formerly untouchables), Muslims and Christians across India do. It's also a popular meat across communities in the southern state of Kerala where only a minority avoid it for religious reasons.

        Game meat was integral to Indian diets since 70,000BC, says Manoshi Bhattacharya, a clinical nutritionist who has researched Indian dietary traditions.

        History suggests that beef and wild boar were consumed widely in ancient India as far back as the Indus valley civilisation. Animal and cow sacrifices were common in the Vedic era, between 1500 and 500BC - the meat was offered to the gods and then consumed at feasts.

        So, it wasn't Muslim kings or invading armies that brought meat-eating to India, as the right-wing often suggests. Rather, existing diets changed in response to new empires, trade and agriculture. Over centuries, beef and then meat disappeared from the diets of brahmins and certain other upper-castes. The reasons vary but religion was not the only driver.

        Dr Bhattacharya says her research shows that brahmins in southern India ate meat at least until the 16th Century. In the north, they gave it up, along with some other upper-castes, only in the late 19th Century.

        She believes colonialism, which altered land use, agriculture patterns and trade, and wrought famines, played a big role in the making of the modern Indian diet - a predominance of rice, wheat and dals.

        But as with every rule in Indian cuisine, there is an exception - some brahmin communities still eat meat. Kashmiri Pandits are famed for their rogan josh, a rich gravy of lamb or goat meat cooked with a heavy dose of red chillies; in Bengal and along the southern Konkan coast, a variety of fresh fish is eaten in brahmin homes.

        Today, beef is the least popular of all the so-called non-vegetarian staples on offer - fish is at the top, followed by chicken, mutton and finally, beef, according to data from India's National Sample Survey last year.

        It's hard to pin down exactly how much meat Indians consume. When asked if they are vegetarian, 39% said yes to a Pew survey and 81% said they eat meat, but with restrictions - either they don't eat certain meats or avoid meat on certain days of the week.

        But government surveys give a lower number - just a quarter of rural households and a fifth of urban ones reported having eaten meat (or fish) over the previous week, according to the 2021 survey. This doesn't necessarily mean that the rest are vegetarian, only that they hadn't eaten any meat in the seven days before the survey. Experts say surveys also routinely underestimate meat-eating because people of lower castes might be more reluctant to disclose it.

        "We are vegetarians who 'also' eat meat," Dr Bhattacharya says.

        And that is Mr Doctor's point as well - India, he says, is one of the only cultures in the world where vegetarianism was adopted early on among the elite, even as others continued eating meat.

        The result is a diverse and delectable table which includes meat without always making it the hero of the meal.

        Mr Doctor, who lives in Goa, says he would describe the local food as "semi-vegetarian". A favourite example is a pumpkin curry laced with dried prawns, which he says is both nutritious and delicious.

        "When people come to Goa, all they want is meat. But Goans don't eat a lot of meat. Even Catholic food here is a lot of pulses with a little bit of meat or dried fish."

        He says there are many such examples - a popular Dalit recipe in the southern state of Tamil Nadu cooks green beans with dried offal to "bulk up" an otherwise vegetarian meal.

        But he fears these clever and sustainable cooking traditions are disappearing - "You will not find semi-vegetarian foods on restaurant menus."

        He's right - as someone from Hyderabad, a city famed for its Muslim cuisine, the dishes I count among my favourites are hard to find elsewhere - dalcha, a spicy soup of lentils and vegetables stewed with lamb; or tomato kut, eggs cooked and soaking in a thick, tangy tomato gravy.

        Given India's rich vegetarian repertoire - with its healthy dose of meat and seafood on the side - Mr Doctor believes we have an opportunity to craft a healthier, more climate-friendly eating tradition.

        But the trend points the other way - meat consumption is growing, propelled by factory-farmed chicken. The most-ordered dish on Indian food delivery platform Swiggy last year was chicken biryani. Indians ordered two plates every second.

        "India's vegetarian traditions should be celebrated," Mr Doctor says. "But what [they] are doing is forcing them on people - and that convinces no-one."

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        (Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)

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        Bangkok Dispatch

        The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.

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        By Hannah Beech

        BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.

        The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.

        The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.

        That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”

        “If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”

        The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.

        None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”

        The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.

        In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.

        The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”

        “By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.

        The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.

        The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”

        Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.

        “Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”

        Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.

        The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.

        It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.

        But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.

        At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.

        “I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”

        While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.

        Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.

        “People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”

        Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.

        Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.

        On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.

        “Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”

        The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.

        2 MILES

        SIRAT EXPWY.

        9

        BANGKOK

        NOI

        Chao Phraya R.

        Bangkok

        laos

        Thailand

        Bangkok

        cam.

        vietnam

        Map data from OpenStreetMap

        By The New York Times

        In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.

        The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.

        Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.

        In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.

        Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.

        “They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”

        Muktita Suhartono contributed reporting.

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        Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

        Terrorisme : Le Burkina Faso parle de « diversifier ses partenariats militaires »

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

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        Le putsch qui, en janvier, a renversé le président burkinabè, Marc-Roch Kaboré, a certes fragilisé les relations entre Paris et Ouagadougou. Pour autant, il n’a pas remis en cause la coopération militaire entre les deux pays, le Burkina Faso abritant le groupement français de forces spéciales « Sabre ».

        Cependant, et comme cela a été le cas précédemment au Mali [et en Centrafrique], et alors que les groupes jihadistes y renforcent leur influence, un sentiment anti-français semble se répandre au Burkina Faso, comme en témoignent les difficultés rencontrées en novembre par un convoi logistique de Barkhane devant traverser le pays pour rejoindre Gao… ou comme encore les campagnes d’infox sur les réseaux sociaux.

        La semaine passée, la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka » a manifesté à Ouagadougou pour appeler le nouveau pouvoir en place, incarné le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à rejeter les accords avec la France pour se tourner vers la Russie, jugée mieux placée pour combattre les organisations terroristes.

        « Les autorités doivent diversifier leur partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du nord qui sont des puissances militaires », a expliqué Ismaël Nana, le secrétaire général de cette coalition. Et d’insister : « Nous contestons l’installation de bases de forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense ».

        La Russie est-elle à la manoeuvre, comme au Mali? Ce n’est pas exclu, d’autant plus que le putsch de janvier avait été salué par Evguéni Prigojine, un proche du Kremlin qui est aussi l’un des principaux actionnaire du groupe paramilitaire russe Wagner…

        « Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », avait ainsi fait valoir celui que l’on surnomme le « cusinier de Poutine ».

        En outre, et d’après des informations du journal en ligne The Daily Beast, l’auteur du coup d’État aurait demandé au président Roch Marc Christian Kaboré de « faire intervenir le groupe Wagner » afin d’aider les forces burkinabè. Une idée « rapidement rejetée », celui qui allait être renversé quelques jours plus tard ayant rappelé que les « gouvernements européens venaient de condamner le déploiement de ces paramilitaires russes au Mali ».

        The Daily Beast

        Quoi qu’il en soit, nommé à la tête du gouvernement burkinabè il y a un mois, Albert Ouédraogo a estimé, ce 4 avril, que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires, sans donner plus de précisions.

        « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire », a en effet déclaré M. Ouédraogo. « En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il ajouté. Des propos qui font écho à ceux tenus par Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouverment de transition malien, en septembre 2021.

        « Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a encore ajouté le Premier ministre burkinabè, qui a également affirmé avoir « engagé d’importants projets d’équipements qui vont permettre de renforcer les moyens matériels et logistiques des forces de sécurité, construire de nouvelles infrastructures de sécurité et apporter un appui au déploiement de l’administration publique ».

        France24 - Monde

        Affaire Khashoggi : sans surprise, la justice turque renvoie le dossier à l'Arabie saoudite

        Publié le : 07/04/2022 - 10:47

        FRANCE 24 Suivre

        La justice turque a décidé, jeudi, de transférer le délicat dossier du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 à Istanbul, à l'Arabie saoudite. Sa compagne, Hatice Cengiz, va faire appel.

        La décision était attendue. La justice turque a décidé, jeudi 7 avril, de renvoyer à l'Arabie saoudite le dossier du meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien assassiné en octobre 2018 à Istanbul, dans le consulat du royaume.

        "Nous avons décidé de transférer le dossier à l'Arabie saoudite", a déclaré le juge du tribunal d'Istanbul, où se tenait depuis juillet 2020 le procès par contumace de 26 accusés saoudiens.

        Le suspense était très limité : le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, avait donné un avis positif à la requête du procureur, qui souhaitait "clore et transférer le dossier" à Riyad.

        >> À lire : "Affaire Khashoggi : la déchéance internationale de Mohammed ben Salmane"

        Le meurtre de Jamal Khashoggi, tué et démembré dans le consulat saoudien, empoisonne les relations entre les deux puissances régionales sunnites. Mais la Turquie, en proie à une crise économique, cherche depuis quelques mois le rapprochement avec l'Arabie saoudite.

        Pour l'un des avocats de la fiancée de Khashoggi, Me Gokmen Baspinar, "cette décision de transférer le dossier va à l'encontre de la loi" et "constitue une violation de la souveraineté turque".

        Appel de la décision 

        "Il n'y a aucune poursuite en Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes ont déjà clos le procès et décidé d'acquitter de nombreux suspects", a-t-il rappelé, précisant avoir déposé un recours devant le tribunal administratif d'Ankara contre la décision du ministère.

        Pour un autre des défenseurs, Me Ali Ceylan, cette décision revient à "jeter l'agneau dans la gueule du loup".

        >> À (re)voir : "Pour la fiancée du journaliste assassiné Khashoggi, 'l’administration Biden doit sanctionner MBS'"

        Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, assassiné à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul, a annoncé faire appel du renvoi du dossier à l'Arabie saoudite.

        "Nous ne sommes pas gouvernés ici par une famille, comme en Arabie saoudite. Nous avons un système judiciaire qui répond aux doléances des citoyens : à ce titre, nous allons faire appel", a-t-elle déclaré à la presse.

        Avec AFP

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Assassinat de Khashoggi : le Saoudien arrêté en France n'est pas le suspect recherché

        Assassinat de Khashoggi : des membres du commando saoudien formés aux États-Unis, selon le NYT

        Affaire Khashoggi : un des meurtriers présumés arrêté en France, Riyad évoque une "erreur"

        Valeurs Actuelles

        Jean-Baptiste Moreau : « Zemmour parle d’immigration zéro, mais qui ira travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? »

        Valeurs actuelles. Vous êtes un parlementaire au profil atypique, surtout au sein de LREM, qu’on brocarde souvent comme un parti déconnecté du terrain, Emmanuel Macron n’ayant pas une fibre « terrienne » très développée… Jean-Baptiste Moreau. Je suis du lundi soir au jeudi soir à Paris, et le reste du temps sur mon exploitation, pour me consacrer à sa gestion et aux rendez-vous et inaugurations dans ma circonscription, ce qui laisse peu de temps pour la vie de famille. J’ai une fille de neuf ans que je ne vois qu’en coup de vent, ce qui m’a fait hésiter à repartir pour un second mandat. Mettre les pieds dans les bottes permet de prendre conscience de la conjoncture en temps réel. Mais je ne suis pas le seul, beaucoup de députés LREM sont issus de territoires ruraux. J’ai rencontré le candidat Emmanuel Macron au salon de l’agriculture en février 2017. A l’époque, il connaissait les questions agricoles de loin, mais je peux vous dire qu’au salon suivant, il les connaissaient dans le détail. Il est d’ailleurs capable de tenir la dragée haute à l’essentiel des candidats en lice qui n’y connaissent strictement rien.

        Vous entretenez un lien étroit avec le président. L’avez-vous fait évoluer ou infléchir sur ces thématiques depuis cinq ans ? Nous avons une vraie relation affective et de confiance qui je le crois dépasse le cadre de la politique. Je pense l’avoir fait infléchir, mais je ne suis pas le seul, sur les accords internationaux, notamment le Mercosur, auquel il était plutôt favorable, alors que je considérais qu’il était destructeur pour l’agriculture française. Pareil pour le glyphosate, où j’ai plaidé contre l’interdiction totale et pour laisser des possibilités quand il n’y a pas d’alternatives. Contrairement à ce que l’on dit, c’est quelqu’un qui a une grande écoute. Il ne pilote pas tout seul dans sa tour d’ivoire. Parfois, c’est lui qui a raison et il me l’a parfois démontré sur ces questions-là.

        N’est-ce pas contradictoire de faire cohabiter dans le même gouvernement Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, aux lignes quelques peu divergentes ? Ils ont des visions différentes, mais les visions écologiques et agricoles se sont toujours affrontées. La mienne est plus proche de celle de Julien Denormandie mais nos discussions permettent d’enrichir les décisions prises.

        Quel position défendez-vous vis-à-vis des partis de la ruralité, comme Résistons !, de Jean Lassalle, ou Le Mouvement de la Ruralité (MLR), (Ex Chasse, Pêche, Nature et Traditions) ? Ils défendent une position parfois dogmatique, avec une vision de la ruralité parfois biaisée, passéiste et figée. La ruralité doit s’ancrer dans le 21e siècle, en accueillant de nouvelles populations, avec l’essor du télétravail. On a vu pendant le Covid que c’était possible. Car nous n’arriverons pas à sauver les services publics en restant entre nous. Je partage des choses avec le MLR et Jean Lassalle, comme sur la désertification, mais pas sur leurs solutions qui sont souvent assez conservatrices.

        Des activistes écologistes ont récemment saccagé des irrigations d’eau, quand d’autres ont stoppé un train et vidé sa cargaison de céréales sur les voies. Comment expliquez-vous l’essor de ces actions de vandalisme ? Une frange du syndicalisme agricole s’est politisée totalement à l’extrême gauche et est devenue le relai de la France insoumise. Quand un agriculteur s’attaque aux biens d’un autre agriculteur, on a un gros problème. Ce ne sont des choses ni admissibles, ni compréhensibles. On peut avoir des désaccords, mais pas rentrer dans des cycles de violences qui se retournent contre ceux qui les commettent. La confédération paysanne, en l’occurrence, avait au départ une vision de l’agriculture qui n’était pas la mienne mais qui était construite. Elle est partie sur un dogmatisme aberrant qui n’a rien à voir avec la réalité du terrain.

        Vous estimiez il y a peu que Éric Zemmour « est très présent dans la ruralité » et « sous-évalué » ? On est là dans une vision totalement archaïque et fantasmée de la ruralité, qui est celle du monde paysan des années 60. Mon grand-père y était paysan et je peux vous dire qu’il n’a jamais été nostalgique de cette époque où il s’est pété le dos pendant des années à curer des étables avec une brouette, pour gagner trois francs six sous dans un trois pièces avec 14 enfants ! Éric Zemmour n’a aucune vision de la ruralité qu’il ne connait pas. L’agriculture recroquevillée sur elle-même, auto suffisante, avec une fermeture des frontières, meurt dans les six mois. Les filières sont faites d’échanges, d’importations et d’exportations. Il nous parle d’immigration zéro, mais qui va travailler dans les champs, si ce ne sont les Marocains ou les gens d’Europe de l’Est ? C’est comme EELV qui nous explique qu’ils vont créer 300 000 emplois dans l’agriculture, alors qu’on n’arrive déjà pas à pourvoir ceux qui existent aujourd’hui.

        L’ouest de la France connait une épidémie de grippe aviaire sans précédent, causée pour certains par le modèle d’élevage industriel. Que répondez-vous ? La grippe aviaire est propagée par les oiseaux migrateurs. Que les volailles soient en intérieur ou en extérieur ne change rien. Ces épisodes ont toujours existé, y compris dans les années 60 avec les élevages bovins, qui n’étaient pas aussi fournis. Les élevages hors sol sont au contraire beaucoup plus surveillés que ceux en plein air.

        Quelles seront les conséquences concrètes de la guerre en Ukraine sur l’alimentation des français dans les prochains mois ? Il va y avoir de l’inflation, mais il n’y aura pas de ruptures de stocks, car nous sommes auto suffisants, voire exportateurs en céréales. Ce qui m’inquiète, c’est le Maghreb, le Proche et le Moyen Orient, où des pénuries, donc des risques géopolitiques majeurs vont se produire. Car on sait bien qu’avec les émeutes de la faim, aucun régime, qu’il soit dictatorial ou démocratique, ne peut tenir. Je pense à l’Egypte mais aussi au Maroc qui a connu l’an dernier une sécheresse catastrophique et dont les stocks sont au plus bas. Nous aurons aussi un gros enjeu sur la production d’engrais l’année prochaine, si nous n’arrivons pas à en avoir suffisamment ou si les prix sont astronomiques. Les rendements vont alors chuter et risquer d’aggraver les pénuries mondiales. Dès cet été, nous devons avoir des solutions.

        Mais la balance commerciale agricole française s’est fortement dégradée… Nous pensions que la souveraineté alimentaire n’était pas une priorité, car elle serait toujours assurée, alors que le nombre d’exploitations agricoles diminue. Il faut retrouver cette capacité à exporter, qui joue un rôle de stabilisation géopolitique majeur au-delà du problème alimentaire. L’Europe a toujours eu cette fonction nourricière d’un certain nombre de pays qu’elle a perdu au profit de l’Ukraine et de la Russie et qu’elle doit regagner. Sinon, nous allons au-devant de drames politiques encore plus importants que la guerre en Ukraine.

        Le président parle de « souveraineté alimentaire » mais depuis le début de son quinquennat, la France reste très dépendante de l’étranger, en important énormément de volailles, de fruits et légumes… 50% des agriculteurs vont partir à la retraite dans les dix ans qui viennent au niveau européen. Si nous voulons être en capacité de produire, il va falloir installer de nouveaux agriculteurs, y compris hors du cadre familial, car le simple renouvellement des générations ne suffira pas. Il faut redonner aux agriculteurs la capacité de vivre de leur métier, car on n’attirera pas les jeunes en leur expliquant qu’il faut bosser 70 heures par semaine sans rien gagner voire s’endetter. C’est tout l’enjeu des lois Egalim (Agriculture et alimentation, ndlr) : faire en sorte de pouvoir vivre de ses prix et pas que de ses primes.

        La « mode » est aujourd’hui aux circuits courts et au localisme, sujets notamment portés par le RN. Faut-il la démystifier ? Expliquer qu’il faut remettre de l’élevage dans les zones de grandes cultures est un vœu pieu. Le circuit court, c’est très bien, mais ce n’est pas l’alfa et l’oméga de l’agriculture. Il ne faut pas se passer de la vocation exportatrice de la France qui est essentielle sur le plan géopolitique comme pour l’équilibre des filières. Le prix de l’alimentation animale est abordable car une partie des céréales est exportée. Si on avait que des céréales qui resteraient sur le marché français, les prix de l’alimentation animale exploseraient et mettraient les éleveurs en difficulté. Les équilibres de filières nécessitent des échanges en plus du localisme.

        Quel jugement portez-vous sur les courants animalistes ? Je ne suis pas un grand fan de ces questions-là. Que l’on traite les animaux dignement, c’est normal. Que l’on condamne ceux qui les maltraitent aussi. Qu’on les prennent pour des humains, non. L’animalisme est un anti humanisme primaire que je rejette en bloc car il relativise tout et finit par minimiser l’homme par rapport à l’animal. Beaucoup d’extrémistes passent leur temps à nous menacer de mort car la vie humaine a beaucoup moins d’importance que la vie animale à leurs yeux.

        L’abattage rituel reste aujourd’hui sujet à polémiques, et ses conditions ont connu peu d’évolutions depuis cinq ans. On parle toujours du halal car c’est toujours plus facile de cibler les musulmans, mais le cacher, c’est la même chose. Nous n’avancerons sur ce sujet qu’avec les cultes. Nous ne résoudrons rien en imposant des choses par la loi. Si demain vous l’arrêtez, d’abord vous braquez une partie de la population, ensuite vous importez des animaux abattus ailleurs. Mais je m’inscris en faux contre ceux qui disent qu’on abat tout halal aujourd’hui. L’abatage halal représente 20% de l’abatage total. J’étais président d’abattoir donc je connais bien le problème. Cela coute même plus cher que l’abatage traditionnel car il ralentit la chaine. Il y a des dérives mais qui restent minoritaires. Il faut avancer sur la question de l’étourdissement mais certainement pas sur un coin de table de façon abrupte.

        Quelles évolutions concrètes en matière de bien-être animal ont été actées par le gouvernement ? La loi Egalim prévoit un certain nombre de disposition sur le bien-être animal, comme le renforcement des sanctions. Mais là aussi, il faut évoluer au niveau européen. Car ce sera comme avec les volailles, sur lesquelles on a imposé un tas de normes supplémentaires, mais que nous ne consommons pas moins puisqu’on les importe désormais au lieu de les produire. Ces moyens d’élevages ont été adoptés pour mettre à disposition du plus grand nombre une viande la moins chère possible. Nous avons imposé des normes à nos agriculteurs français, mais dans le rayon, les gens prennent le moins cher possible. C’est ce qui conduit à importer 50% des fruits et légumes, car à cause des normes phyto sanitaires, les prix ont bondit. Il faut que le consommateur l’accepte et continue à acheter français. Il faut aussi imposer aux produits importés les mêmes conditions imposées à nos agriculteurs. Car quand l’agriculture française sera morte, nous n’aurons réglé ni les déséquilibres mondiaux, ni la maltraitance animale, ni la préoccupation environnementale.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Ian Woosnam: 'You work all your life for a putt to win the Masters'

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        Ian Woosnam went into Masters week in 1991 ranked number one in the world, and backed up his status by winning the tournament by one shot from Jose Maria Olazabal.

        Woosnam's par at the 18th on the final Sunday meant the realisation of a long-held dream, to win the famous Green Jacket, as his childhood heroes Jack Nicklaus and Gary Player had done.

        Here the Welshman describes how he played the final hole and sank the crucial final putt to earn his victory.

        New York Times - World

        A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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        Afghanistan Dispatch

        Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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        By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

        Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

        ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

        Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

        It is the only store for miles.

        “I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

        That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

        While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

        The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

        There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

        But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

        Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

        Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

        Reporting From Afghanistan

        “About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

        He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

        From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

        TURKMENISTAN

        AFGHANISTAN

        Kabul

        Herat

        WARDAK

        KABUL-KANDAHAR HWY.

        (HWy.1)

        1

        ZABUL

        Kandahar   

        KANDAHAR

        PAKISTAN

        100 miles

        By The New York Times

        He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

        Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

        A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

        Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

        “I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

        A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

        “We are hungry,” Wahdat said.

        With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

        Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

        The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

        Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

        The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

        “I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

        A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

        Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

        Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

        But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

        Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

        “I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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        France24 - Monde

        Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

        Publié le : 07/04/2022 - 16:12

        Xavier CHEMISSEUR

        Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

        L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

        "Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

        Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

        "Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

        Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

        "La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

        Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

        "C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

        Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

        Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

        "C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

        Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

        "Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

        Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

        "L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

        Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

        Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

        "La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

        Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

        "L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

        Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

        Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

        "C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

        Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

        "Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

        Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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        BBC

        Are paper football programmes on their way out?

        By Bill WilsonBusiness reporter

        For a great many football fans an essential thing to do when going to watch a game is to buy the match-day programme.

        Yet as Paul Matz, editor of collectors' magazine, Programme Monthly, admits, some people now wonder if paper programmes are set to become a thing of the past.

        "Some suggest that the days of the printed programme are numbered," he says. "I don't agree, although they will be if professional clubs do not recognise the potential of the programme, as well as the role it plays as a major part of the match-day experience."

        Football, like most parts of society, has seen lasting changes as a result of the Covid-19 pandemic.

        One of those changes was that with fans not being able to attend games during lockdowns, sales of match-day programmes fell sharply. This was because only a very limited number of supporters made the effort to arrange to get them sent out in the post.

        On other occasions, clubs have had to pulp thousands of copies of programmes after games were postponed at short notice due to a coronavirus outbreak.

        As a result, a growing number of teams in England and Scotland have now stopped producing physical programmes. These include Hibernian from the Scottish Premiership, and five sides from the Championship, England's second tier - Blackburn Rovers, Bristol City, Derby County, Reading, and Swansea City.

        Hibernian and Derby have instead moved to a regular club magazine, and Blackburn, Bristol City and Swansea have switched to publishing online versions of the matchday programme.

        Mr Matz says the problem is that the days when printed programmes were the only way for clubs to directly communicate with fans are long gone. In this ever more digital world teams now have websites, numerous social media accounts, plus even their own TV stations for the largest clubs.

        However, he points out that the vast majority of clubs are still selling physical programmes. "Big championship clubs like Blackburn and Swansea going over to digital programmes has made headline news, but the fact is the majority of clubs still put out hard copies."

        Teams in the English Football League could choose to stop selling physical programmes after a 2018 ruling that ended their obligation to do so.

        Swansea City went down the digital-only route from the start of the current 2021-22 season. The previous two seasons were transitional ones, with the Welsh club introducing a digital programme, but also physical copies for those supporters wishing to buy them.

        Now, the digital programme is available for fans to download free from the club website before home games. Season ticket holders and supporters club members also receive it by email.

        The club says going digital offers "all the elements provided by a printed programme", plus the added ability to link to highlights clips and other video.

        A club spokesman adds it also removes printing costs, while later digital deadlines allow more up-to-date information, and there is also no need to discard printed programmes if a game is postponed.

        He adds that the move to a digital programme was mainly precipitated by a decline in printed sales, and income, each season over the past decade. Although sales did go up in their first, historic, Premier League season, in 2011/12.

        "With most things being online now, we felt that it was the right move for us as a club, and we have plans to improve our digital offering even further next season and strive to give our supporters as much quality content as possible," says the spokesman. "[Yet] there is no doubt that some supporters would prefer a physical copy, as such items are considered collectables."

        For those Swansea fans there is good news, as at the end of this season they will be able to buy a complete physical set of the 2021/22 home programmes for £69.

        David Cottrell, programme editor for Premier League club Liverpool, says "people still have this desire for a printed programme, it is our staple bread and butter".

        He adds: "Programmes are still popular and more so when the team is doing well, when we see big increases in sales.

        "Also, when it is a big historic occasion, people want something they can hold, touch, flick through. You might not get that tangible feeling on the internet or on a phone."

        New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

        While Liverpool does also provide the programmes digitally, Mr Cottrell says that the extensive historical content - including archive photos - found in many programmes nowadays, as well as longer-form interviews, work better in print.

        Mr Cottrell, who works for publisher Reach Sports, adds that print numbers vary according to visiting opposition, with more produced for Everton or Manchester United than Brighton or Norwich.

        Two memorable Liverpool programmes from recent years were for the 2019 Champions League semi-final against Barcelona, with its mural-style cover, and the sell-out programme for the last home match of the 2019/20 championship-winning season, against Chelsea. The latter sold 60,000 initially and had a second print run.

        Mr Cottrell adds: "We can't compete with the speed and accessibility of social media on breaking news, but we can think differently about what we put in the programme, and we have two exclusive columns - by manager Jurgen Klopp and captain Jordan Henderson."

        The future of the printed football programme may be more secure at the non-league levels of the game, where clubs get gates in the hundreds or thousands.

        Elsa Jones has been marketing manager of Isthmian League club, Hanwell Town, for the past two years.

        As well as overseeing a paper programme for every game, she also produces the west London club's digital presence on Twitter, Facebook, Instagram and WhatsApp.

        The club's programme print run varies from between 75 and 100 for each game, depending on the estimated away support.

        "Nine out of ten times we sell out, or we will have maybe a maximum of five programmes left," says Ms Jones.

        "I know there is talk of a move towards [a] digital programme, and they are becoming a lot more popular. But I think - if you are going to produce the programme, why not print it as well?"

        She says that as well as the programme promoting Hanwell Town's presence and history, it also brings in a valuable source of revenue through advertising.

        The only downside the club has experienced with paper programmes, was with four postponed home games during the 2021-22 winter. It meant the club was left with unused printed programmes from those games.

        "We can't afford to throw them in the bin and print new programmes, so we put inside an updated insert sheet, and put a sticker with the new match date over the old one," Ms Jones says.

        Programme Monthly's Mr Matz says he is upbeat about the future of printed programmes. "Clubs are thinking more about programme content, and I think they recognise there is still a strong demand for them."

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        Haut-Karabakh : l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la voie de pourparlers de paix

        Publié le : 07/04/2022 - 10:14

        FRANCE 24 Suivre

        L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont convenu de débuter la préparation de pourparlers de paix, après un regain detensions dans la région du Haut-Karabakh, a annoncé, jeudi, la diplomatie arménienne. La veille, le Premier ministre Nikol Pachinian s'était entretenu, à Bruxelles, avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. 

        L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont décidé de lancer les préparatifs pour les pourparlers de paix entre ces deux pays du Caucase, qui se sont affrontés en 2020 pour le contrôle de la région disputée du Haut-Karabakh, a indiqué, jeudi 7 avril, la diplomatie arménienne dans un communiqué.

        Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, ont ordonné à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs de "commencer les préparatifs aux pourparlers de paix entre les deux pays", lors d'une rencontre organisée mercredi, à Bruxelles, sous médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, précise le communiqué.

        "Un accord a été obtenu lors de cette rencontre (...) pour mettre en place une commission bilatérale sur les questions de délimitation de la frontière", poursuit-il. Cette commission sera notamment chargée d'assurer la sécurité et la stabilité le long de la frontière, selon la même source.

        Pour sa part, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a annoncé que des travaux étaient en cours pour commencer les négociations de paix, en ajoutant que le futur accord serait fondé sur "les principes de base proposés plus tôt par l'Azerbaïdjan".

        Un accord sous l'égide de Bruxelles

        De son côté, Charles Michel a assuré, dans un communiqué, que "le président Aliev et le Premier ministre Pachinian ont tous les deux exprimé leur volonté d'avancer rapidement vers un accord de paix entre leurs pays".

        La rencontre à Bruxelles est intervenue après un regain de tensions au Haut-Karabakh, où sont déployés, depuis novembre 2020, des forces russes de maintien de la paix.

        La Russie avait accusé, fin mars, l'Azerbaïdjan d'y avoir violé le cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit en 2020. Aux termes de cet accord, une force de paix russe a été déployée au Haut-Karabakh.

        Selon Moscou, l'armée azerbaïdjanaise y a occupé une localité et a fait usage de drones d'attaque. Trois militaires arméniens ont été tués, d'après Erevan.

        Nouvelle passe d'armes au Haut-Karabakh 

        L'Arménie a, en outre, accusé Bakou d'avoir coupé le gaz au Haut-Karabakh, empêchant la population de se chauffer malgré une météo hivernale. L'Azerbaïdjan a balayé ces accusations, insistant sur sa souveraineté sur la région.

        En novembre 2020, un cessez-le-feu signé sous médiation russe entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a mis fin à une guerre de six semaines entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui se battent pour le contrôle de l'enclave indépendantiste du Haut-Karabakh.

        Ce conflit, qui a fait plus de 6 500 morts, s'est soldé par une lourde défaite de l'Arménie, qui a dû rétrocéder d'importants territoires qu'elle contrôlait depuis une première guerre victorieuse au début des années 1990.

        Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Haut-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30 000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.

        Avec AFP et Reuters 

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        L'Humanité

        Coup de force colonialiste en Tunisie

        Il était une fois

        Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

        Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

        C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

        Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

        Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

        Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

        Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

        Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

        Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

        Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

        « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

        À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

        Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

        Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

        « Le soutien de la classe ouvrière de France »

        Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

        Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

        Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

        Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

        Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

        Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

        Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

        Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

        Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

        tunisiedécolonisation
        Valeurs Actuelles

        Blois : une enseignante se défenestre en plein cours

        Une enseignante âgée d’une soixantaine d’années a tenté de mettre fin à ses jours, rapportent Le Figaro et La Nouvelle République. Les faits se sont déroulés vendredi 11 mars au sein du lycée professionnel Sonia-Delaunay de Blois (Loir-et-Cher), aux alentours de 8h30, alors que celle-ci donnait un cours de gestion-administration, selon des informations recueillies auprès du parquet de Blois. Dans le détail, l’enseignante est montée sur un radiateur avant de se défenestrer depuis sa classe située au deuxième étage, sous les yeux de ses élèves.

        Une cellule psychologique mise en place

        Aussitôt après, les secours ont été alertés par l’établissement scolaire. Consciente malgré sa chute, l’enseignante a été conduite au centre hospitalier de Blois, avec un pronostic vital engagé, indiquent nos confrères. Le temps de l’évacuation par les secours, l’accès à l’établissement a été fermé. Par ailleurs, une cellule psychologique a été immédiatement mise en place, à destination de la quinzaine d’élèves qui ont été témoins des faits.

        « Nous avons mis en place une cellule de soutien psychologique avec les équipes de la DSDEN pour les élèves et les professeurs et nous avons reçu le soutien de la cellule d’urgence médico-psychologique du Samu », a confié la directrice académique Sandrine Lair dans les colonnes de La Nouvelle République. Celle-ci s’est rendue sur place. « Le lycée Sonia-Delaunay est un établissement où il fait d’ordinaire bon vivre. C’est un lycée qui accueille près de 700 élèves et qui profite d’une très bonne réputation », a-t-elle ensuite précisé au même journal, avant de décrire « une profonde émotion ce matin » au sein des équipes pédagogiques, mais aussi des élèves.

        « Une tentative de suicide »

        Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les circonstances de cet événement ainsi que les raisons qui ont poussé cette enseignante à commettre un tel acte. Pour les enquêteurs, l’objectif est notamment de s’intéresser à la personnalité de la victime. « Il ne fait d’ores et déjà aucun doute que nous avons affaire ici à une tentative de suicide », a précisé à nos confrères Frédéric Chevalier, le procureur de la République de Blois.

        Blois : les dernières actualités

        Loir-et-Cher : une femme chauffeur de taxi enlevée et séquestrée dans son propre véhicule

        Les tortionnaires de l’ours Mischa relaxés par la justice

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

        Publié le : 07/04/2022 - 06:16Modifié le : 07/04/2022 - 08:26

        FRANCE 24 Suivre

        Le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a annoncé jeudi la délégation des ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays. Ce nouveau conseil sera composé de huit membres et sera dirigé par Rashad al-Alimi, un ancien ministre de l'Intérieur et conseiller du président.

        Le président du Yémen a annoncé jeudi 7 avril la création d'un nouveau conseil présidentiel pour diriger le pays exsangue, ravagé par la guerre qui sévit depuis 2014 contre les rebelles Houthis, a annoncé un média d'État.

        "Je délègue de manière irréversible mes pleins pouvoirs à ce conseil présidentiel", a indiqué le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi dans une déclaration télévisée tôt jeudi matin, au dernier jour de pourparlers de paix dans la capitale saoudienne.

        Ce nouveau conseil sera composé de huit membres et sera dirigé par Rashad al-Alimi, un ancien ministre de l'Intérieur et conseiller de Abd Rabbo Mansour Hadi.

        Trêve annoncée pendant le ramadan 

        Le gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi – reconnu par la communauté internationale et soutenu depuis 2015 par une coalition militaire pilotée par l'Arabie saoudite – et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran qui nie leur fournir des armes, se disputent le pouvoir depuis que les insurgés ont pris la capitale Sanaa en 2014.

        Une trêve arrachée par les Nations unies est entrée en vigueur samedi – au premier jour du ramadan, le mois du jeûne musulman –, offrant une lueur d'espoir dans une guerre qui a causé l'une des crises humanitaires les plus graves au monde.

        En vertu de cette nouvelle trêve, qui peut être renouvelée "avec le consentement" des belligérants, toutes les offensives militaires aériennes, terrestres et maritimes doivent cesser, dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU, et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine.

        L'annonce de la trêve est intervenue alors que des discussions sur le Yémen se tenaient en Arabie saoudite, en l'absence des rebelles, qui ont dit refuser de participer à des pourparlers en territoire "ennemi".

        Avec AFP 

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        Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

        Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

        DEMAIN A LA UNE

        Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?

        L'Humanité

        Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

        Actu

        Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

        Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

        Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

        En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

        Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

        L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

        Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

        Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

        Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

        Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

        La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

        Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

        Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

        Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

        Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

        La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

        Emmanuel Alcaraz, historien

        Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
        Valeurs Actuelles

        Paris : 10 mois de prison pour un antivax qui a menacé de mort des députés

        Il n’avait jamais masqué son identité. Jeudi 7 avril, Xavier S. a écopé d’une peine de dix mois de prison, aménagée sous bracelet électronique. Cet homme de 44 ans, infirmier et opposant au vaccin anti-Covid, a été jugé pour des menaces de mort à l’encontre de près de 80 députés – 74 d’entre eux se sont ensuite portés parties civiles dans cette affaire. L’accusé avait envoyé deux courriels, dont l’un d’eux contenait une vidéo d’exécution par guillotine, relate Le Progrès. Ce message a également été envoyé au directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, à Yves Lévy, ancien président de l’Inserm et époux de l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, et au journaliste Christophe Barbier. Xavier S. a aussi été condamné à verser 250 euros à chaque député qui s’est porté partie civile et un euro symbolique à Yves Lévy et à l’Assemblée nationale.

        « Une grenade » sur des policiers

        Les premiers faits remontent au 5 janvier dernier. Alors en plein débat sur le passe vaccinal, les députés reçoivent un courriel signé de Xavier S. Sur les 26 pages de message, Xavier S. dit avoir envie de « lancer une grenade » lorsqu’il croise une voiture de police. Le 2 février, 81 députés reçoivent cette fois un second courriel de la part de Xavier S. L’e-mail est joint de deux vidéos, relaie Le Progrès. La première montre les images marquantes de la « chemise arrachée » remontant à 2015, lors de laquelle deux cadres d’Air France s’étaient fait déchirer leur chemise par des salariés de la compagnie.

        « Ce qui risque de vous arriver »…

        La seconde vidéo montre une exécution par guillotine, symbolisant « la Révolution française », a plus tard expliqué le prévenu à la barre. Dans ce courriel du 2 février, Xavier S. a écrit : « La première vidéo montre ce qui risque de vous arriver dans le meilleur des cas et la seconde dans le pire. » Cet infirmier avait déjà été condamné en 2019 à une amende pour menaces de mort. En 2020, il avait également écopé d’une peine de prison avec sursis pour « outrages à magistrat et à personne dépositaire de l’autorité publique ».

         

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Facing a drubbing, France's beleaguered Socialists hold secret summit on future

        Issued on: 07/04/2022 - 16:38

        NEWS WIRES

        French Socialist heavyweights held a secret meeting to discuss forming a new left-wing movement, Le Monde daily said Thursday, ahead of the expected elimination of their candidate Anne Hidalgo in Sunday's presidential vote.

        Analysts have said Hidalgo's looming defeat could be the death knell for the financially-strapped Socialists (PS) in a country where rightwing parties, focusing on issues like security and spending power, have been gaining force.

        The private dinner hosted by Hidalgo on Wednesday was notably attended by Francois Hollande, the former president who abandoned his chance for re-election five years ago but who still wants to shape his party's future, Le Monde said.

        They were joined by four Socialist heavyweights but not by party president Olivier Faure -- reportedly no longer on speaking terms with Hidalgo.

        >> French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

        Also absent was Jean-Luc Melenchon, the strident far-left candidate who quit the PS in 2008 but who is leading in polls among leftists hoping to unseat Emmanuel Macron.

        The fractious French left, which counts six candidates among the 12 on the ballot Sunday, is hugely divided ideologically and was unable to forge even a semblance of unity against the centrist Macron.

        Hidalgo, who is on track for the worst-ever presidential score for a French Socialist at just two percent in polls, convened the dinner to ponder a new left that would include Greens as well as Communists and other far-left factions, Le Monde said.

        "My job is to bring people together, to take the pulse, to listen to advice," Hidalgo told journalists at a campaign stop in Rouen, northwest France, on Thursday when asked about the dinner. "We're going to need to be together, there's no place for individual adventures."

        But the so-called "Yalta" summit on a post-election reconstruction was viewed in the media as a de facto capitulation by Hidalgo, who on Thursday called to vote against far-right leader Marine Le Pen if she makes the run-off against Macron as widely predicted.

        Faure, for his part, responded by tweeting a picture of him with Socialist Party activists in Morlaix, western France, captioned: "A public dinner with those fighting on to the end."

        Macron remains in the lead in polls at around 26 percent for the first round, which would set up a rematch of the 2017 contest against Le Pen.

        But Le Pen has seen a last-minute surge in polls, which say she could get up to 22 percent, that could make for a close race in the April 24 second round.

        If Hidalgo scores less than five percent in the first round, she will not be reimbursed by the state for her campaign spending -- a huge blow for the Socialist Party after it had to raise cash by selling its historic Paris headquarters in 2018 and moving to the suburbs.

        (AFP)

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        French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

        France

        ‘An extraordinary politician’: François Mitterrand’s presidential victory, 40 years on

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        'Macron looks right through you!': Socialist candidate Hidalgo calls on progressives to return to the fold

        Valeurs Actuelles

        Creil : des policiers agressés lors de l’interpellation d’un conducteur sans permis

        L’interpellation d’un individu a provoqué des scènes de violences urbaines, mardi 5 avril à Creil (Oise). Une foule hostile de plusieurs centaines de personnes s’est attroupée, alors que des policiers procédaient à une interpellation, rapporte Actu17. Les fonctionnaires ont été visés par des jets de projectiles et l’intervention de forces spécialisées dans les violences urbaines a été nécessaire. Trois personnes ont été interpellées. Les faits se sont produits dans le quartier des Hauts-de-Creil.

        Trois interpellations

        Les forces de l’ordre ont procédé au contrôle et à l’interpellation d’un individu qui conduisait sans permis. Celui-ci s’est rebellé. L’arrestation mouvementée a provoqué un attroupement. Jusqu’à quelque 200 personnes ont encerclé les fonctionnaires, selon une source policière citée par Actu17. De nombreux projectiles ont été lancés par les émeutiers et les CRS ont été appelés en renfort. Une soixantaine d’entre eux ont dû intervenir. Les forces de l’ordre ont dû recourir aux grenades lacrymogènes et aux lanceurs de balles de défense (LBD).

        Outre le conducteur sans permis, deux individus ont été interpellés. Le calme est revenu dans la soirée, selon Actu 17. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Creil.

        Oise : les dernières actualités

        A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

        Oise : à cause du bruit et de l’odeur de ses vaches, un éleveur condamné à payer plus de 100 000 euros

        Pont-Sainte-Maxence : le Conseil d’Etat confirme l’arrêté anti-chasse à courre

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        France24 - World

        Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal

        Issued on: 07/04/2022 - 15:10Modified: 07/04/2022 - 23:55

        NEWS WIRES

        Morocco’s King Mohammed VI hosted Spanish prime minister on Thursday in a landmark visit ending a year-long diplomatic crisis, after Madrid reversed decades of neutrality on the Western Sahara conflict in a U-turn that has angered Algeria.

        The premier, Pedro Sanchez, and Foreign Minister Jose Manuel Albares were given a red carpet reception at Rabat’s main airport before heading for discussions with the king followed by iftar – the evening meal in the Muslim holy month of Ramadan.

        The visit aims to draw a line under a major stand-off between the two countries.

        But the move to drop Spain’s long-held neutrality on the Western Sahara has sparked a domestic backlash, with Spain’s parliament on Thursday condemning the move in a motion presented by a coalition partner of Sanchez.

        The diplomatic crisis began a year ago when Madrid allowed Brahim Ghali, leader of the Polisario Front which seeks independence for the territory of Western Sahara, to be treated for Covid-19 in a Spanish hospital.

        Morocco, which accuses Ghali of war crimes, sees the Western Sahara as an integral part of the kingdom and a highly sensitive issue of security and national pride.

        The desert territory boasts rich Atlantic fishing waters, phosphate resources and a route to lucrative markets in West Africa.

        Morocco fought a bitter war with the Polisario after Spanish colonial forces withdrew in 1975.

        Weeks after Ghali’s hospitalisation, more than 10,000 migrants surged into Spain’s tiny North African enclave of Ceuta as Moroccan border forces looked the other way, in an incident seen as meant to punish Madrid.

        On March 18, Madrid announced a “new stage” in relations and said it now backed the North African kingdom’s plan for the territory: limited autonomy under Moroccan sovereignty.

        Addressing journalists after his meal with the king, Sanchez hailed the “historic moment”.

        He said they had agreed “a clear roadmap that allows the management of matters of interest in a concerted manner, in a spirit of normality and good neighborliness, without room for unilateral acts.”

        He also said the countries would work to restore normal border traffic between Morocco and Ceuta as well as the nearby Spanish enclave of Melilla.

        ‘Ambitious roadmap’

        Spain’s move, widely seen as a victory for Morocco, infuriated its regional rival Algeria, which has long backed the Polisario and also supplies vast quantities of natural gas to Spain.

        Algiers last month recalled its ambassador from Madrid in protest at the decision, and state-owned energy giant Sonatrach warned Friday it could increase the price of its gas sales to the country.

        Sanchez has also faced a domestic backlash over the move.

        Parliament denounced his reversal of a “historic” position, in a motion put forward by his coalition ally Podemos.

        The move “amounts de facto to supporting the path proposed by Morocco by abandoning the basis for a mutually acceptable political solution”, said the motion, passed by 168 members.

        Sanchez has defended the move by saying the crisis with Morocco had to be solved.

        In a statement Thursday evening, the Moroccan royal palace said the two men had “reaffirmed their desire to open a new phase in relations between the two countries, based on mutual respect and trust, ongoing consultation and honest cooperation.”

        Key questions include irregular migration and smuggling around Ceuta and Melilla, two Spanish enclaves which sit on Morocco’s Mediterranean coast.

        Independence squeezed

        For Spain, the principal aim of mending fences was to guarantee Morocco’s cooperation on irregular migration – which, observers say, Rabat has often used to put pressure on Madrid. 

        For Morocco, the question of Western Sahara is the top priority.

        “In the long term, the independence movement’s diplomatic margin of manoeuvre is getting ever more narrow,” said Riccardo Fabiani, North Africa project director at the International Crisis Group think-tank.

        Rabat controls 80 percent of Western Sahara, which the UN considers a “non-autonomous territory”.

        The Polisario waged a long armed struggle for independence from Morocco before reaching a ceasefire in 1991 on the promise of a referendum on self-determination.

        But it has claimed regular, sometimes deadly attacks on Moroccan forces since declaring the ceasefire null and void in November 2020.

        Former US president Donald Trump recognised Morocco’s sovereignty over the region the following month, and Rabat has since stepped up efforts to have other world powers, particularly in the European Union, follow suit.

        (AFP)

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        La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

        La Marine royale néerlandaise va réduire sa flotte de sous-marins Walrus… afin de pouvoir la conserver

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

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        Cela fait maintenant plus de huit ans que les Pays-Bas ont lancé le programme « WRES » afin de remplacer les quatre sous-marins à propulsion classique de type Walrus mis en oeuvre par la Marine royale néerlandaise. D’un montant évalué à environ 2,5 milliards d’euros, ce projet insiste sur les transferts de technologies et l’implication de l’industrie locale dans la construction et le maintien en condition opérationelle des quatre futurs navires.

        Dans le même temps, les quatre sous-marins de type Walrus ont été modernisés pour leur redonner suffisamment de potentiel pour demeurer en service jusqu’en 2025, voire 2028. Cette modernisation a consisté à remettre leur coque à neuf, à remplacer leur périscope par un mat optronique et à leur installer un nouveau système de gestion de combat ainsi que des capteurs de dernière génération et un module dédié aux opérations spéciales.

        Pour le programme WRES, trois industriels sont ont en lice, dont le français Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26]. L’espagnol Navantia a été écarté de l’appel d’offres en décembre 2019, faute d’avoir été en mesure de nouer des partenariats avec des industriels néerlandais à un niveau suffisant.

        Selon le calendrier initial, le ministère néerlandais de la Défense aurait dû annoncer le nom du constructeur naval retenu pour le programme WRES en 2021. Finalement, cette échéance a été repoussée à une date indéterminée. En cause? Une dialogue difficile avec les soumissionnaires, ceux-ci n’ayant « pas livré les informations souhaitées ». En octobre dernier, et alors que les chances de remplacer les quatre Walrus dans les délais prévus s’amenuisaient, il a indiqué avoir mis en place un « groupe de travail » pour examiner les solutions possibles pour les maintenir plus longtemps en service. Les conclusions étaient attendues dans le courant du printemps 2022.

        Et le ministère a tenu parole. En effet, le 1er avril, considérant que la Marine royale néerlandaise ne peut pas se priver d’une flotte de sous-marins, il a donc fait part de sa décision de prolonger deux des quatre « Walrus », à savoir les plus récents.

        a donc fait part

        « Afin de maintenir une capacité sous-marine jusqu’à ce que les nouveaux bateaux soient disponibles, les sous-marins actuels devront naviguer plus longtemps. L’objectif est qu’ils puissent naviguer juqu’au milieu des années 2030, mais sous réserve que les conditions de sécurité soient respectées, ce qui nécessitera, entre autre, une approche différente en matière de maintenance », a ainsi indiqué le ministère néerlandais de la Défense.

        Aussi, deux des quatre sous-marins de la classe Walrus seront désarmés. « Des parties de ces deux bateaux les plus anciens serviront à l’entretien des deux autres », a-t-il précisé. En clair, les HNMLS Walrus et Zeeleeuw vont donc être retirés du service pour être « cannibalisés ».

        Par ailleurs, afin d’accélérer la mise en oeuvre du programme WRES, le ministère va revoir les modalités de l’appel d’offres qu’il a lancé, notamment en séparant l’achat des sous-marins de leur entretien. Les trois soumissionnaires vont donc être invités à remettre leurs offres avant la fin de cette année. « Ce n’est qu’après que des accords sur la maintenance pendant la durée de vie [des sous-marins] seront conclus », a-t-il précisé, avant d’insister – c’est à noter – sur la capacité de ces futurs navires à tirer des missiles de croisière à longue portée.

        Désormais, les deux premiers sous-marins construits dans le cadre du programme WRES devraient être admis au service durant la période 2034-2037, soit trois ans de plus qu’initialement prévu… Mais trois ans de moins si le processus actuel avait été maintenu en l’état.

        Sans doute que la Marine royale néerlandaise ne se trouverait pas dans une telle situation si les Pays-Bas n’avaient pas autant baissé leurs dépenses militaires au cours de ces dernières années. En 2014, et alors que la Russie venait d’annexer la Crimée, celles-ci avaient atteint leur plus bas niveau… en 200 ans, pour atteindre 1,06% du PIB seulement. Maintenant que la guerre est de retour en Europe, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu, avec un effort visant à porter le budget de ses forces armées à un montant équivalent à 2% du PIB, conformément à l’objectif auquel tous les pays membres de l’Otan ont souscrit, en 2014.

        leur plus bas niveauun effort
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        Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

        Mali : Barkhane a « neutralisé » une trentaine de jihadistes durant ses manoeuvres logistiques

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

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        Un retrait militaire est souvent une manoeuvre compliquée, qui demande une planification et une coordination des moyens aussi précise que possible. D’autant plus que, durant de telles opérations logistiques, une force peut être plus vulnérable qu’auparavant. « C’est un véritable défi sécuritaire », a récemment souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’un entretien diffusé par France24. Et de rappeler que les « groupes armés terroristes sont encore présents ».

        Évidemment, avec la perspective du départ de la force Barkhane, ceux-ci ont accentué leurs actions. C’est notamment le cas de la Province de l’État islamique au Sahel [ex-EIGS] qui, malgré les pertes qui lui ont été infligées au cours de ces derniers mois [avec plusieurs de ces hauts dirigeants éliminés], remonte en puissance dans la région dite des trois frontières ainsi que dans celle de Gao, en multipliant les attaques contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] et Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], deux organisations signataires de l’accord de paix signé à Alger en 2015.

        Aussi, dans cette situation, Barkhane enchaîne les opérations de sécurisation « pro-actives », alors que, désormais chaque semaine, des convois logistiques font la liaison entre ses bases avancées et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

        Ainsi, le 24 mars, grâce à un drone Reaper, un groupe d’une quinzaine de combattants de l’État islamique a été mis hors de combat par une frappe aérienne, ce qui, a précisé l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, a « contribué à la protection de l’emprise de Ménaka », vers laquelle les terroristes se dirigeaient.

        Les jours suivants, Barkhane a dû livrer plusieurs combats. Le 26 mars, lors d’une « opération de sécurisation », le détachement franco-tchèque du groupement européen Takuba [TG2], appuyé par des hélicoptères Tigre, a repéré un groupe armé terroriste [GAT] dans la vallée d’Erenga, décrite par l’EMA comme étant un « sanctuaire jihadiste » au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien.

        Le compte-rendu de l’état-major ne s’attarde pas sur cette ation, si ce n’est que les militaires français et tchèques ont eu « plusieurs engagements successifs » avec les jihadistes. Ceux-ci se sont soldés par la « neutralisation » de « plusieurs » terroristes ainsi que par la saisie de quatre motos et de l’armement.

        Cinq jours plus tard, toujours dans le même secteur, le détachement franco-tchèque aurait pu tomber dans une embuscade si un drone Reaper n’avait pas repéré le rassemblement d’une dizaine de terroristes de l’EI à quelques kilomètres de la position de la formation de Takuba. Une première frappe aérienne « a permis de neutraliser ce groupe ». Mais il en a fallu une seconde, effectuée par un Mirage 2000, pour mettre hors de combat « 4 autres terroristes en embuscade à proximité du TG 2 ».

        Entretemps, également engagé dans une opération de sécurisation dans les environs de la base avancée de Gossi, en appui des convois logistiques présents dans la zone, le sous-groupement commando de Barkhane a été « pris à partie par des éléments armés », qui ont été mis hors de combat. L’EMA n’a pas précisé à quelle formation ils appartenaient.

        Par ailleurs, outre ces opérations de sécurisation, Barkhane continue également la traque des chefs jihadistes. Ainsi, le 28 mars, l’un d’eux, Boubacar Banon, affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], a été « neutralisé » par une frappe réalisée par un drone Reaper alors qu’il circulait à moto, à 30 km au nord de Gossi. C’est un « nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains », s’est félicité l’EMA.

        Dans le même temps, les Forces armées maliennes [FAMa] et le groupe paramilitaire russe Wagner n’ont a priori pas fait de détail dans le village de Moura, situé dans la région de Mopti [centre du Mali]. Le 2 avril, l’état-major malien a affirmé que plus de 200 jihadistes, membres du GSIM, avaient été tués lors d’une opération qui aura duré plus d’une semaine.

        Seulement, des exactions contre la la population civile auraient été commises. La Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a d’ailleurs fait part de ses préoccupations au sujet d’allégations de violences survenues contre les civils ». Et d’assurer qu’elle est « en concertation avec les autorités maliennes pour [en] établir les faits et les circonstances ».

        Ce 4 avril, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupé par les informations faisant état d’exactions massives dans le village de Moura par des éléments des forces armées maliennes accompagnées de mercenaires russes du groupe Wagner, et qui auraient causé la mort de centaines de civils ».

        France24 - Monde

        Coupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant

        Publié le : 07/04/2022 - 07:44

        Nicolas BAMBA

        Derniers clubs français en lice au niveau européen, l'OL et l'OM s'attaquent aux quarts de finale ce jeudi. Les Lyonnais, décrochés en Ligue 1, n'ont plus que la Ligue Europa pour sauver leur saison. Ils défient West Ham chez eux lors du match aller. De leur côté, les Marseillais sont en forme et comptent bien briller encore dans cette nouvelle Ligue Europa Conférence, face au PAOK Salonique au Vélodrome.

        Lille et Paris sortis par Chelsea et le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions (C1), Lyon et Marseille sont les deux derniers représentants tricolores en coupes d'Europe. Les deux Olympiques sont en quarts de finale dans deux compétitions : l'OL est en Ligue Europa (C3) tandis que l'OM dispute la Ligue Europa Conférence (C4), toute nouvelle compétition, hiérarchiquement un cran en-dessous de la C3. L'un et l'autre nourrissent de gros espoirs.

        Rhodaniens et Phocéens ont des ambitions, mais leurs motivations sont différentes. Pour les premiers, la Ligue Europa est la dernière carte à jouer pour sauver les meubles, voire plus, et conclure sur une note très positive une saison 2021-2022 fort pénible jusqu'à présent.

        "Cette année sera la bonne", assure Jean-Michel Aulas

        Avec 10 matches nuls et 8 défaites en championnat après 30 journées, l'OL est décroché au classement. Ces résultats en dents de scie laissent les Gones à une décevante neuvième place en Ligue 1. Sauf grosse surprise, le podium est inaccessible. Par ailleurs, mi-décembre, Lyon a été disqualifié de la Coupe de France après les heurts survenus lors du 32e de finale contre le Paris FC, également exclu.

        Ainsi, la Ligue Europa apparaît comme le dernier moyen de remporter quelque chose cette saison. C'est aussi l'ultime possibilité de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. La donne est simple : il faut gagner cette Ligue Europa pour jouer la C1 en 2022-2023. Outre son prestige, la Ligue des champions est aussi lucrative, un paramètre important dans le business-plan lyonnais.

        Demi-finaliste de la Ligue Europa en 2016-2017, l'OL s'imagine aller plus loin ce printemps, et même soulever le trophée. Jean-Michel Aulas l'a assuré, le 31 mars, au moment où il présentait sa nouvelle recrue, le Brésilien Tetê : il a eu "une vision". "Cette année sera la bonne", a révélé le président du club.

        Mais avant de se rêver en finale à Séville le 18 mai, il faut déjà passer les quarts de finale. Avec Karl Toko-Ekambi, co-meilleur buteur de la Ligue Europa avec 6 buts, les Lyonnais se rendent à Londres pour affronter West Ham en match aller. Grâce à leur premier tour brillant, avec cinq victoires et un match nul, puis leur huitième de finale très sérieux contre le FC Porto (victoire 1-0 à l'extérieur, match nul 1-1 à domicile), les Gones ont un statut à assumer face aux Hammers. "Nous sommes là pour gagner et non pas pour attendre de faire un bon résultat à la maison", prévient l'entraîneur, Peter Bosz. Ce West Ham-OL est "le match le plus important" en ce moment, insiste le coach néerlandais.

        𝖴𝗇 𝗂𝗇𝗏𝗂𝗍𝖾́ 𝖽𝖾 𝖽𝖾𝗋𝗇𝗂𝖾̀𝗋𝖾 𝗆𝗂𝗇𝗎𝗍𝖾 𝗏𝗂𝖾𝗇𝗍 𝖽’𝖺𝗋𝗋𝗂𝗏𝖾𝗋 👀Hello Karl ✌️🔴🔵#WHUOL #UEL pic.twitter.com/j4bt1vmnhd

        April 6, 2022

        L'OM a une dynamique à entretenir et des objectifs à atteindre

        Du côté de Marseille, l'atmosphère est plus sereine. La phase quelque peu compliquée entre début février et début mars, où l'OM a concédé quatre défaites, a été digérée. Le club vient d'enchaîner cinq victoires consécutives, en L1 et en C4, a inscrit 14 buts et s'est installé seul à la deuxième place du championnat de France. Idéal pour faire le plein de confiance.

        Un possible dilemme se présente désormais pour l'entraîneur Jorge Sampaoli et ses hommes : doivent-ils se concentrer avant tout sur la Ligue 1, avec la perspective de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions, et peut-être négliger la Ligue Europa Conférence ? Car jouer sur les deux tableaux peut s'avérer dangereux et exigeant, surtout à un moment de la saison où le calendrier s'affole et où les organismes fatiguent.

        Mais comme Jorge Sampaoli l'a rappelé en conférence de presse, l'Olympique de Marseille a une "histoire européenne". Alors certes, entre les indisponibilités et le rythme soutenu, le coach va "faire des rotations" dans son effectif au Vélodrome face au PAOK Salonique. Cela ne veut pas dire pour autant que les Olympiens aborderont ce quart de finale aller avec légèreté. L'OM a "des objectifs", a rappelé Sampaoli, à deux mois de la fin de la saison. L'usage du pluriel n'est pas anodin.

        La Ligue Europa Conférence n'est pas la compétition la plus prestigieuse. Mais après sa victoire en Ligue des champions en 1993, Marseille a goûté plusieurs fois à l'ivresse européenne à des échelons plus modestes : finaliste de la Ligue Europa (anciennement connue sous le nom de Coupe de l'UEFA) en 1999, 2004 et 2018, vainqueur de la Coupe Intertoto en 2005... À chaque fois, les supporters marseillais se sont enflammés pour leur équipe de cœur. Et ils ne leur en faut pas beaucoup pour recommencer.

        👋 @orangevelodrome 😍🔜 #OMPAOK, #OMMHSCVous passez à la maison cette semaine ? 🙂#TeamOM 🔵⚪️ pic.twitter.com/lFO3xdc3Dc

        April 6, 2022

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        Ligue des champions : Hazard et Courtois, deux destins opposés à Madrid avant de retrouver Chelsea

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        Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

        Les États-Unis cherchent des chars T-72 pour les livrer aux forces ukrainiennes

        par Laurent Lagneau · 4 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        Photo : Ministère polonais de la Défense

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        Le transfert vers l’Ukraine d’avions de combat MiG-29 « Fulcrum » encore en service au sein de quelques forces aériennes de pays membres de l’Otan n’ayant pas été possible, il en ira sans doute autrement pour avec les blindés.

        Déjà, le 1er avril, l’Allemagne a donné son feu vert à l’envoi en Ukraine d’une cinquantaine de BMP-1A1, c’est à dire des véhicules de combat d’infanterie ayant servi sous les couleurs de la République démocratique allemande [RDA], avant d’être revendus à la Suède, qui les a ensuite cédés à la République tchèque sous l’appellation « PBV 501 », après les avoir modernisés.

        Étant donné qu’elles disposent déjà de BMP-1 – comme leurs homologues russes – les forces ukrainiennes n’auront évidemment aucune difficulté à mettre en oeuvre ces PBV501, même s’ils ont été profondément remaniés. Et cela vaut aussi pour les chars de combat T-72, que les États-Unis veulent envoyer en Ukraine, en sollicitant plusieurs pays de l’Otan qui en sont encore dotés.

        Par rapport aux MiG-29 [voire au système de défense aérienne S-300 pour lequel la Slovaquie a été sollicitée par le Pentagone], le transfert de chars T-72 vers les forces ukrainiennes posera beaucoup moins de difficultés étant donné que certains de ces pays de l’Otan qui en alignent encore en ont mis près de 300 en réserve au total.

        Tel est le cas, par exemple, de la Bulgarie, avec 250 exemplaires mis sous cocon [contre 160 en service]. Ou encore celui la Hongrie, qui en a mis 134 de côté. En outre, les forces hongroises vont remplacer leurs 34 T-72 encore en service par 44 Leopard 2A7 et 12 Leopard 2A4 commandés auprès de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann.

        En Pologne, l’Arme blindée cavalerie [ABC] est encore puissante, avec plus de 860 chars en dotation, dont 249 Leopard, 232 PT-91 Twardy et 382 T-72 modernisés. Ces derniers doivent être prochainement remplacés par 250 M1A2 SEPv3 Abrams, dont l’achat a été confirmé pour environ 5 milliards d’euros.

        Quant aux autres alliés de l’Otan dotés de T-72, il leur sera difficile de s’en séparer, sauf à se priver d’une telle capacité. La Slovaquie n’en a ainsi conservé qu’une vingtaine d’exemplaires.

        Quoi qu’l en soit, a indiqué le New York Times, le 1er avril, les États-Unis consultent actuellement leur alliés pour fournir des T-72 à l’Ukraine, afin de répondre à un besoin exprimé par Volodymyr Zelinski, le président ukrainien. Selon le quotidien, ces chars pourraient être engagés au Donbass [sud-est], où les forces russes accentuent leur pression.

        le New York Times

        Plus largement, les États-Unis ont indiqué qu’ils fourniraient 300 millions d’aides supplémentaires à l’Ukraine, ce qui permettre de financer l’envoi de munitions rôdeuses, de drones et de missiles.

        « Les Etats-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine depuis la prise de fonction de l’administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d’aide militaire depuis l’invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Cette décision souligne l’engagement sans faille des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en soutien à sa campagne héroïque pour repousser la guerre décidée par la Russie », a-t-il ajouté.

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        When including our backlog, the actual number of tanks visually confirmed to have been lost approaches 450. pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        #UkraineWar: The Russian Army is now visually confirmed to have lost at least 400 tanks since it began its invasion of Ukraine on February 24, 2022.

        #UkraineWar

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        pic.twitter.com/kQm9CfMmEz

        — Oryx (@oryxspioenkop) April 3, 2022

        April 3, 2022

        Avant l’invasion russe, l’armée ukrainienne disposait d’un nombre assez significatif de chars de combat, dont des T-64, des T-72 et des T-80. Il a été rapporté qu’elle avait pu récupérer des engins abandonnés sur le terrain par son homologue russe, laquelle en aurait perdu près de 450 depuis le 24 février, à en croire le site oryxspioenkop.com, qui s’appuie sur les photographies diffusées via les réseaux sociaux pour établir ses bilans.

        Cependant, si les pertes russes sont assez bien documentées, il en va autrement de celles subies par les forces ukrainiennes. « La question des ressources est un grand facteur d’incertitude, en raison de l’efficacité de la propagande de Kiev et de la ‘discipline informationnelle’ des combattants », a récemment relevé la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], dans une note sur le conflit. « On ignore ainsi l’état de l’ordre de bataille ukrainien, qui a dû également accuser de lourdes pertes », a-t-elle ajouté.

        une note

        Photo : Ministère polonais de la Défense

        France24 - Monde

        Filmer les victimes du génocide des Tutsi au Rwanda pour ne pas les oublier

        Publié le : 08/04/2022 - 11:18Modifié le : 08/04/2022 - 11:53

        Simon WOHLFAHRT

        Le génocide des Tutsi au Rwanda a fait des centaines de milliers de morts en 1994, et c'est toujours un enjeu de mémoire pour plusieurs associations, qui se sont lancées dans la collecte de témoignage des rescapés. C'est le cas de l'organisation Ibouka, ou de l'ONG Aegis Trust, leur objectif est de filmer chaque témoignage et de les digitaliser.

        Opex 360

        Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

        Un député avance l’idée d’un drone de combat embarqué dérivé du nEUROn pour la Marine nationale

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

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        Dans son programme pour la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron ne prévoit pas de porter les dépenses militaires au-delà des 2% du PIB et donc de l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25. En revanche, il dit vouloir mettre l’accent sur les innovations de rupture afin de faire face aux « nouvelles menaces », en citant les armes électromagnétiques, le camouflage optique pour les véhicules de combat, les drones sous-marins, les missiles hypersoniques ou encore les nanosatellites de surveillance spatiale.

        Cependant, et au regard de la nouvelle donne géostratégique, cet objectif rappelé par le président sortant – soit un budget militaire de 50 milliards d’euros en 2025 – risque d’être insuffisant pour remédier aux déficits capacitaires dont souffrent les armées. Selon un récent rapport parlementaire relatif à la « haute intensité », il faudrait, pour cela, aller au moins jusqu’à 2,5% du PIB. En outre, la France pourrait se faire distancer par l’Allemagne, qui a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros au profit des équipements de la Bundeswehr, laquelle devrait aussi bénéficier, à terme, d’une enveloppe annuelle d’environ 70 milliards.

        Si le programme de M. Macron est succinct en matière de défense, l’un de ses soutiens, le député Fabien Gouttefarde, ne manque pas d’idées. Et certaines peuvent être « diruptives », comme celle consistant à transformer deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisière naval, tout en maintenant le format actuel de la composante océanique de la dissuasion nucléaire.

        Le député a émis cette idée dans une tribune publiée cette semaine par le site Atlantico. Tribune dans laquelle, tout en soulignant la nécessité d’un effort particulier dans le domaine de la robotique, il a également proprosé le développement d’un Rafale de guerre électronique, d’un blindé Griffon doté de capacités anti-aérienne [avec une tourelle Mistral] ou encore d’un drone d’attaque à l’image du Bayraktar TB2 turc.

        tribune publiée

        Dans une nouvelle tribune, publiée cette fois par Marine&Océans, . Gouttefarde a plus largement évoqué les capacités de la Marine nationale, dont le format ne répond que « partiellement » aux missions qui lui sont confiées. « Il est nécessaire de quitter le confort de la logique des dividendes de la paix pour prendre pied dans celle de la compétition », écrit-il.

        par Marine&Océans

        Outre l’idée de convertir deux SNLE en porteurs de missiles de croisière navals afin d’offrir « au président de la République un outil de dialogue politique de haute intensité, pour un coût relativement maitrisé », le député plaide pour un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren. Cela lui semble « incontournable si l’on veut pouvoir déployer régulièrement des SNA jusque dans le Pacifique ». En outre, poursuit-il, des « drones sous-marins, capables de surveiller les câbles Internet si vitaux à nos économies, sont également à envisager ». Ce qui est prévu dans le cadre de la stragégie pour les fonds marins dévoilée en février par le ministère des Armées… mais avec des moyens pour le moment limités.

        S’agisssant de la flotte de surface, M. Gouttefarde estime qu’il davantage de Patrouilleurs océaniques [PO], dont dix exemplaires ont été commandés. Pour lui, il en faudrait cinq de plus, ce qui « permettrait de remplacer les frégates de type La Fayette à partir de 2032 en induisant des économiques d’échelles sur un programme qui concerne les trois grands chantiers métropolitains ».

        Toujours dans ce domaine, il faudrait, selon le député, remplacer les actuelles six frégates de surveillance de type Floréal affectés en outre-Mer par huit corvettes issues du programme européen European Patrol Corvette [EPC]. Pour rappel, ces navires doivent être dotés de capacités militaires renforcées.

        Quant aux navires dits de premier rang, dont le nombre est fixé à 15 par la LPM 2019-25, M. Gouttefarde propose de conduire la rénovation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA ou « Horizon »] Forbin et Chevalier Paul ainsi que la construction deux nouvelles grandes frégates anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une coopération avec l’Italie. De tels bâtiments seraient destinés « prioritairement à la mission de réassurance, à la discrétion de l’action diplomatique du gouvernement ».

        Par ailleurs, le parlementaire n’écarte pas l’idée d’un second porte-avions de nouvelle génération afin de « restaurer la plénitude de la permanence d’alerte », à laquelle il se dit favorable. « Une décision devra être prise en 2025 » et « ce sera au président de la République d’apprécier si les conditions sont réunies », avance M. Gouttefarde.

        Cela étant, un second porte-avions de nouvelle génération nécessiterait sans doute de revoir à la hausse le format de la chasse embarquée, laquelle compte trois flottilles équipées de Rafale Marine [soit quarante avions en tout]. Mais pour le député, il faudrait d’abord commander un quatrième avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye et ouvrir la « réflexion sur la réalisation d’un drone de combat embarqué, dérivé du nEUROn ».

        Pour rappel, le nEUROn est un démonstrateur de drone de combat développé à partir de 2003 dans le cadre d’une coopération européenne, avec Dassault Aviation pour maître d’oeuvre. Et ce programme a tenu toutes ses promesses.

        L’idée d’un drone de combat embarqué a été examinée par la marine américaine, via un projet confié à Northrop Grumman. Ce qui a donné lieu au démonstrateur X-47B, lequel a été le premier drone à opérer depuis le pont d’envol d’un porte-avions. Finalement, l’US Navy a décidé de ne pas aller plus loin, préférant confier à Boeing le soin de développer le MQ-25 Stingray, un drone ravitailleur.

        Quoi qu’il en soit, en 2016, le nEUROn a réalisé des essais avec le porte-avions Charles de Gaulle, la Marine nationale ayant alors souhaité que « soit étudiée l’aptitude de drones de combat à évoluer en espace aéromaritime et à être ultérieurement mis en œuvre à partir des bâtiments de surface ». Évidemment, il n’était pas question d’appontage et de catapultage.

        Cette campagne d’essais avait en effet consisté à vérifier le comportement du nEUROn dans un environnement naval et à évaluer sa furtivité face aux capteurs du Charles de Gaulle. Ce travail a probablement nourri la réflexion concernant le Système de combat aérien du futur [SCAF].

        France24 - Monde

        L'Espagne et le Maroc scellent une réconciliation "historique"

        Publié le : 08/04/2022 - 01:21

        FRANCE 24 Suivre Ethan HAJJI

        Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s'est rendu jeudi au Maroc où il a rencontré le roi Mohammed VI. Les deux hommes ont "réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays", brouillés depuis un an. Cette normalisation a été rendue possible par la décision de Madrid d'afficher désormais son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

        L'Espagne et le Maroc se sont engagés à "ouvrir une nouvelle étape" dans leur relations suspendues depuis un an, après le revirement de Madrid sur la question du Sahara occidental, lors d'une visite jeudi 7 avril à Rabat du Premier ministre, Pedro Sanchez.

        "Nous nous sommes mis d'accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse", a dit Pedro Sanchez aux journalistes, en qualifiant ses entretiens de "moment historique". 

        Pedro Sanchez, accompagné du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a été reçu en audience dans la soirée par le roi Mohammed VI avant un "iftar", la rupture du jeûne du ramadan, offert en son honneur. Une marque de l'importance de son déplacement aux yeux des Marocains.

        Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d'"inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays". 

        "Réaliste et crédible"

        Cette normalisation a été rendue possible par la décision de l'Espagne d'afficher désormais son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

        Pedro Sanchez "a tenu à réaffirmer la position de l'Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l'initiative marocaine d'autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend", a souligné le cabinet royal.

        >> À lire aussi : Sahara occidental : aux origines de la crise entre l'Espagne et le Maroc

        Quelques heures avant d'atterrir à Rabat, le Premier ministre socialiste avait essuyé un revers à la Chambre des députés espagnols qui a dénoncé l'abandon de la position "historique" de neutralité de Madrid sur l'ex-colonie espagnole.

        Le conflit du Sahara occidental – vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses – oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie. Tandis que Rabat prône un statut d'autonomie sous souveraineté marocaine, le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.

        Alger en colère

        Si Pedro Sanchez a réfuté toute idée de "virage" sur ce dossier, il s'est mis à dos ses alliés de gauche et l'opposition de droite – comme le montre le vote des députés espagnols jeudi – mais aussi le Polisario et Alger, fournisseur de gaz de l'Espagne.

        Le quotidien algérien L'Expression a accusé jeudi l'Espagne d'avoir "trahi (...) le droit légitime du peuple sahraoui à son autodétermination" et dénoncé "le jeu dangereux de Sanchez venu, surtout, aggraver les tensions dans la région".

        La visite du dirigeant espagnol, à l'invitation du roi Mohammed VI, s'est inscrite "dans le cadre d'une nouvelle étape de partenariat" entre les deux royaumes voisins, marquant la fin d'une grave crise diplomatique. Comme attendu, les deux parties ont convenu de mettre en œuvre "une feuille de route couvrant l'ensemble des domaines du partenariat".

        "Questions d'intérêt commun"

        Parmi "les questions d'intérêt commun", figurent l'immigration illégale, la réouverture des frontières et des liaisons maritimes et la contrebande autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées sur la côte nord du royaume.

        Mais également les échanges et les investissements – l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc –, la coopération énergétique, tel l'approvisionnement en gaz naturel après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME), ou encore la délimitation des eaux territoriales.

        Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s'assurer de sa "coopération" dans le contrôle de l'immigration illégale alors que le Maroc, d'où partent la plupart des migrants vers l'Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d'observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.

        Le gouvernement espagnol espère aussi que Rabat mettra en sourdine sa revendication sur Ceuta et Melilla. Mais nombre d'analystes mettent en garde contre l'absence de réelles garanties obtenues par l'Espagne de la part du Maroc.

        Avec AFP

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        Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

        L’Espagne et le Maroc mettent fin à une crise diplomatique liée au Sahara occidental

        Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

        BBC

        Sri Lanka fuel crisis: Only God can help us now

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        Sri Lankans are facing fuel and food shortages, and steep price rises as the country is in the midst of its worst economic crisis in living memory.

        Millions are having to endure daily power cuts and queue for hours to get basics like cooking gas and diesel.

        Our South Asia Correspondent Rajini Vaidyanathan met one family in the southern city of Tangalle.

        Produced by Shalu Yadav, Danny Bull and Mohammed Zaufaran

        New York Times - World

        Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

        Ottawa Dispatch

        Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

        Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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        By Ian Austen

        Photographs by Aaron Vincent Elkaim

        OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

        But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

        “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

        Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

        Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

        More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

        When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

        Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

        Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

        “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

        Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

        CANADA

        ONTARIO

        QUEBEC

        Detail

        area

        Arrowhead

        Provincial Park

        Toronto

        N.Y.

        QUEBEC

        Patinage en Forêt

        Rideau Canal

        Skateway

        ONTARIO

        Icelynd

        Ottawa

        10 mileS

        By The New York Times

        When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

        The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

        To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

        Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

        Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

        But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

        Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

        The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

        This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

        The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

        One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

        But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

        While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

        Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

        Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

        In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

        But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

        “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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        Burkina Faso : l'ex-président Kaboré transféré à son domicile, toujours sous surveillance

        Publié le : 08/04/2022 - 00:03

        Mounia KACEM Célia CARACENA Suivre

        Renversé par un putsch fin janvier et placé depuis en résidence surveillée, l'ancien président du Burkina Faso a regagné son domicile à Ouagadougou. Mais selon son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès, Roch Marc Kaboré subit toujours "des restrictions de liberté". Les précisions de Kalidou Sy, correspondant de France 24 à Ouagadougou.

        Les avocats de la famille de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara, assassiné lors d'un putsch en 1987, ont réclamé, jeudi 7 avril, l'extradition de Blaise Compaoré, qui a été condamné à perpétuité dans cette affaire et en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014. Cette extradition est "une lutte de l'état burkinabè, du peuple burkinabè", a estimé Me Prosper Farama, lors d'une conférence de presse.

        L'ONU a réclamé au gouvernement malien d'autoriser un accès "impératif" à la localité de Moura où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'avoir perpétré un massacre fin mars.

        L'organisation britannique de défense des droits de l'Homme Minority Rights Group International affirme dans un rapport publié mercredi 6 avril que des militaires et des gardes du parc national de Kahuzi-Biega, dans l'est de la RD Congo, ont commis des crimes à l'encontre de populations autochtones pygmées batwa vivant dans le parc. Julie Barrière, coordinatrice des programmes juridiques auprès de Minority Rights Group International, présente le contenu de cette enquête. 

        Le Rwanda commémore, ce jeudi le 7 avril, le 28ème anniversaire du génocide des Tutsi. La préservation des archives des documents liées à 1994 et les témoignages des rescapés vieillissants devient un enjeu pour la mémoire du dernier massacre de grande ampleur du XXème siècle. L'organisation Ibuka a lancé un programme ambitieux de digitalisation de ces éléments. Le reportage de Simon Wohlfahrt.

        Cheffe d'édition : Célia Caracena

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        Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura

        Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

        Le Débat de France 24

        Procès Sankara : un verdict historique avec la condamnation à perpétuité de Blaise Compaoré

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        Europa and Conference leagues roundup: Lyon and Barca on edge, Marseille wins at home

        Issued on: 08/04/2022 - 01:17

        NEWS WIRES

        Thursday saw the first leg of quarter-finals for both the Europa and Conference Leagues, with French teams Lyon drawing in London and Marseille settling for a 2-1 win on their home turf.

        A second-half equaliser by Ferran Torres rescued Barcelona on Thursday as the Spanish giants were held to a 1-1 draw at Eintracht Frankfurt in the first leg of their Europa League quarter-final.

        Torres’ equaliser makes them favourites for the return leg at Camp Nou next Thursday.

        “We put in a superb performance and didn’t allow them much in the entire 90 minutes,” said Frankfurt scorer Knauff. “It’s almost a bit annoying that we didn’t hold on for the win, but anything is possible for the second leg.”

        A sell-out home crowd of 48,000 created a highly charged atmosphere, inspiring Frankfurt to create 18 shots on goal, to Barcelona’s seven.

        Barcelona equalised when substitutes Ousmane Dembele and De Jong combined before the latter teed-up Torres to fire home.

        Frankfurt were reduced to 10 men for the final 12 minutes when Tuta picked up a second booking after a mistimed challenge on Pedri.

        “It was difficult to get a grip on the game, they defended well and didn’t give us much space,” admitted Barcelona coach Xavi Hernandez.

        “We were better in the second half, they attacked us on the counter and they had their chance. We will have our fans behind us for the return to hopefully put us in the semi-finals.”

        Lyon draws with West Ham

        Elsewhere, Jarrod Bowen scored as West Ham battled to a 1-1 draw at home to Lyon after Aaron Cresswell was sent off just before half-time for a foul on Moussa Dembele.

        West Ham, playing in a European quarter-final for the first time in 41 years, went ahead in the 52nd minute when Bowen pounced on an error by Jerome Boateng.

        Tanguy Ndombele, on loan from Tottenham, levelled for Lyon 14 minutes later.

        “I thought the red card was cheap, if I’m really honest,” Bowen told BT Sport.

        In Portugal, Abel Ruiz hit a fine goal in the 40th minute as Braga defeated Rangers 1-0.

        An own-goal by Davide Zappacosta just before the hour mark allowed RB Leipzig to salvage a 1-1 draw at home to Atalanta.

        Conference League: Bodo/Glimt beat Roma

        In the Europa Conference League quarter-finals, Norwegians Bodo/Glimt grabbed a late 2-1 win over Roma on Thursday, while Leicester were held to a goalless draw by PSV Eindhoven.

        Bodo/Glimt, who inflicted a stunning 6-1 defeat on Jose Mourinho’s Roma in the group stage, battled back from a goal down to beat the Italian giants again.

        Leicester were the better side for long periods against PSV but will now face a tough test next week in the second leg in the Netherlands, after the two teams drew 0-0.

        The Foxes are hoping to reach the semi-finals of a European competition for the first time in their history, after also reaching the last eight of the 2016/17 Champions League.

        “There were not too many chances in the game,” Rodgers told BT Sport. “Maybe a bit more quality in the final third would have made it a bit easier for us. We just lacked that bit of quality up there.”

        Feyenoord and Slavia Prague played out a thrilling 3-3 draw in Rotterdam, with Ibrahim Traore netting a 95th-minute equaliser for the Czechs.

        Tear gas at Marseille

        Dimitri Payet starred for Marseille but the Ligue 1 club had to settle for a 2-1 win over Greeks PAOK at the Stade Velodrome.

        The winger set up Gerson to put OM in front in the 13th minute.

        But there was better to come on the stroke of half-time, as Payet met Cengiz Under’s clever corner on the half-volley from 25 yards out, sending the ball flying into the top corner.

        Moroccan Omar El Kaddouri pulled one back for PAOK early in the second half to leave the tie in the balance ahead of the return game, while Gerson was sent off in injury time.

        “We wanted to win tonight,” Marseille midfielder Matteo Guendouzi told uefa.com.

        “It’s a sixth straight win, we’re on a good run. We could have won by more but we’ll go there with confidence.”

        The match was marred by some ugly clashes between supporters outside the stadium before kick-off with trouble continuing inside the ground.

        Riot police fired tear gas in the direction of the Greek fans.

        “In the second leg, I hope Marseille will be received as we have been received here,” PAOK coach Razvan Lucescu told a press conference.

        “I am very disappointed with what I saw today, it is a very bad image for the city of Marseille. There is a lot of violence in the world today, there is no need to have it in football.”

        (FRANCE 24 with AFP)

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        Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

        Les groupements de commandos vont récupérer les Poids lourds des forces spéciales au standard 1

        par Laurent Lagneau · 3 avril 2022

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

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        En 2014, un rapport du Sénat avait estimé que l’état des véhicules utilisés par les unités relevant du Commandement des opérations spéciales [COS] était « préoccupant », au point que leur remplacement devait être envisagé. Et cela d’autant plus qu’ils étaient alors soumis à une intense activité opérationnelle, qui plus est dans des environnements susceptibles d’accélérer leur usure.

        Cependant, en janvier 2016, la Direction générale de l’armement [DGA] confia à Arquus [Renault Truck Defense ou RTD, à l’époque] le soin de développer et de livrer 241 Véhicules légers de forces spéciales [VLFS] ainsi que 202 Poids Lourds des Forces Spéciales [PLFS], afin de remplacer respectivement les Véhicules de patrouille SAS [VPS] et les VLRA.

        Lors de l’annonce de ces deux commandes, la DGA avait précisé que les 25 premiers PLFS seraient livrés dès 2016 dans un  » premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents » et que la livraison des VLFS commencerait à partir de 2018.

        Un an plus tard, la DGA annonça que l’objectif fixé à Arquus pour les PLFS avait été tenu. Et de se féliciter qu’il n’avait fallu que treize mois pour développer, assembler, tester et qualifier ces 25 premiers exemplaires. Seulement, le COS estima que ces nouveaux véhicules ne correspondaient pas exactement à ses besoins et qu’ils souffraient de « dysfonctionnements » susceptibles de contrarier leur utilisation en opération. Aussi furent-ils renvoyés chez l’industriel.

        Profondément modifiés, ces 25 PLFS au standard 1 furent de nouveau livrés au COS en avril 2019. Mais, visiblement, ils ne donnent toujours pas satisfaction à leurs utilisateurs. « Ces véhicules ont montré trop de limites d’emploi », est-il avancé dans le dernier numéro du magazine spécialisé RAIDS.

        dernier numéro

        Ces 25 PLFS au standard 1 vont encore retourner chez l’industriel, lequel va les « reconditionner » pour ensuite les livrer à l’armée de Terre. En effet, ils serviront aux patrouilles motorisées du Groupement de commandos de Montagne [GCM] ainsi qu’à celles du Groupement des commandos parachutistes [GCP]. « Les conditions d’emploi sont légèrement différentes, même si les théatres sont souvent identitiques, comme c’est le cas actuellement au Sahel », explique RAIDS.

        Quant au standard 2 du PLFS, le mgazine fait état de « progrès », des essais étatiques étant en cours « depuis plusieurs mois ». Mais en attendant, et afin de remplacer rapidement une partie des VLRA, le COS a commandé au constructeur Technamm un lot de VOSAPP, un véhicule 6×6 dont le « maquettage est en phase finale », selon RAIDS.

        Par ailleurs, dans l’attente du VLFS, le COS s’est tourné vers Technamm pour obtenir des véhicules de patrouille spéciale [VPS, désormais appelés véhicules d’opération spéciale pour la patrouille – ou VOSPAT]. Trente exemplaires lui ont été livrés en 2020 et il vient de recevoir un second lot de 35 unités. Ce véhicule « semble donner […] toute satisfaction, grâce à un surcroît de puissance et une bonne installation [des systèmes] de communication », assure RAIDS.

        Valeurs Actuelles

        Toulouse : un engin explosif déposé dans la cathédrale Saint-Etienne, le suspect arrêté

        Une vaste opération de police impliquant l’intervention des démineurs a eu lieu, vendredi 8 avril au matin, autour de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Un individu a pénétré dans le lieu de culte en pleine messe et a déposé un colis. Selon un témoignage recueilli par Valeurs actuelles, l’individu est entré dans la cathédrale durant la messe de 8 heures, peu après la communion. Il a déposé un paquet devant l’autel, ce qui est apparu suspect.

        Un engin explosif à l’acide

        De premières informations ont évoqué l’agression d’un sacristain. Mais selon les sources de Valeurs actuelles, celui-ci a en fait tenté d’immobiliser le suspect qui prenait la fuite, mais sans succès. Il n’y a donc pas eu de véritables violences. Le sacristain a ensuite fait évacuer la cathédrale dans laquelle une quarantaine de personnes étaient rassemblées. Le suspect, décrit comme « ressemblant à un livreur » et portant une casquette et un bomber, est activement recherché par les autorités, via notamment les images de vidéosurveillance. Selon La Dépêche, les démineurs ont découvert que le paquet contenait un engin explosif artisanal contenant de l’acide, mais dépourvu de dispositif de mise à feu. Les motifs de ce geste restent inconnus. L’homme aurait vociféré des paroles dans l’église mais qui n’ont pas été comprises par l’assistance. 

        Ce quartier de la ville, qui abrite notamment la préfecture, a été bouclé et les démineurs dépêchés sur place. Le suspect a été interpellé à la mi-journée par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également tweeté sur le sujet: « Grâce à l’intervention rapide des services de déminage, opération de police terminée à Toulouse. Aucune victime. Merci aux agents », a-t-il déclaré. 

        Toulouse : les dernières actualités

        À Toulouse, un chef d’orchestre russe prié de démissionner, ses musiciens le soutiennent

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        Toulouse : refusant de se soumettre à un contrôle, un automobiliste percute trois policiers

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

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        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

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        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        Valeurs Actuelles

        Villeurbanne : une adolescente tuée à l’arme blanche, le suspect retrouvé mort dans un bois

        C’est un drame effroyable qui s’est joué mercredi 6 avril dans la soirée à Villeurbanne, dans le Rhône. En effet, France 3 rapporte que le corps d’une adolescente a été découvert dans un immeuble situé dans le quartier Ferrandière – Maisons Neuves, rue du 4 septembre 1797. La victime, âgée de 12 ans, a été précisément retrouvée « au domicile d’un voisin de la famille », a précisé le parquet dans un communiqué. Son corps présentait plusieurs plaies par arme blanche.

        « Drame abominable »

        L’occupant du logement était quant à lui activement recherché par la police judiciaire. Âgé de 74 ans, il a été retrouvé mort ce 7 avril dans un bois situé à l’est de Lyon. Son véhicule a été découvert abandonné et le parquet précise que le septuagénaire est « décédé par arme à feu ». Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette terrible affaire. Une source proche du dossier a indiqué que le jour de sa mort, l’adolescente avait terminé ses cours à midi, et devait se rendre à son cours de danse auquel elle ne s’est jamais présentée. C’est sa mère, inquiète de ne pas parvenir à la joindre par téléphone, qui a signalé sa disparition auprès du commissariat de police de Villeurbanne. « C’est un drame abominable et humainement insoutenable qui provoque sidération et incompréhension », s’est exprimé le maire de la commune meurtrie. L’homme de 74 ans était en tout cas inconnu des services de police.

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        France24 - World

        US Senate confirms Ketanji Brown Jackson as first Black woman on Supreme Court

        Issued on: 07/04/2022 - 20:19Modified: 08/04/2022 - 01:45

        NEWS WIRES

        Ketanji Brown Jackson was confirmed by the Senate on Thursday as the first Black woman to serve on the Supreme Court in a milestone for the United States and a victory for President Joe Biden, who made good on a campaign promise as he seeks to infuse the federal judiciary with a broader range of backgrounds.

        The vote to confirm the 51-year-old federal appellate judge to a lifetime job on the nation’s top judicial body was 53-47, with three Republicans – Susan Collins, Lisa Murkowski and Mitt Romney – joining Biden’s fellow Democrats. A simple majority was needed, as Jackson overcame Republican opposition in a Supreme Court confirmation process that remains fiercely partisan.

        Jackson will take the 83-year-old Breyer’s place on the liberal bloc of a court with an increasingly assertive 6-3 conservative majority. Breyer is due to serve until the court’s current term ends – usually in late June – and Jackson would be formally sworn in after that. Jackson served early in her career as a Supreme Court clerk for Breyer.

        Biden hosted Jackson at the White House to watch the vote on television, posting on Twitter a selfie he took of them smiling after Senate acted.

        “Judge Jackson’s confirmation was a historic moment for our nation. We’ve taken another step toward making our highest court reflect the diversity of America. She will be an incredible Justice, and I was honored to share this moment with her,” Biden wrote on Twitter.

        Judge Jackson’s confirmation was a historic moment for our nation. We’ve taken another step toward making our highest court reflect the diversity of America. She will be an incredible Justice, and I was honored to share this moment with her. pic.twitter.com/K8SAh25NL5

        April 7, 2022

        The two will make remarks on Friday at an event celebrating her confirmation.

        Of the 115 people who have served on the Supreme Court since its 1789 founding, all but three have been white. It has had two Black justices, both men: Clarence Thomas, appointed in 1991 and still serving, and Thurgood Marshall, who retired in 1991 and died in 1993. Current Justice Sonia Sotomayor is the only Hispanic ever to serve.

        Jackson will become the sixth woman justice ever. For the first time, four women will serve on the court together.

        Presidential nominations to the Supreme Court have become a flashpoint in American politics. The court wields great influence in shaping American policy on hot-button issues including abortion, guns, voting laws, LGBT rights, religious liberty, the death penalty and race-based practices.

        Before Jackson joins it, the Supreme Court is due to rule in major cases including one that could overturn the landmark 1973 decision that legalized abortion nationwide and another that could expand gun rights.

        Democrat Raphael Warnock, one of the Senate’s three Black members, said in the debate before the vote: “I’m the father of a young Black girl. I know how much it means for Judge Jackson to have navigated the double jeopardy of racism and sexism to now stand in the glory of this moment. ... Seeing Judge Jackson ascend to the Supreme Court reflects the promise of progress on which our democracy rests. What a great day it is in America.”

        Republican criticism

        Mitch McConnell, the Senate’s top Republican, criticized Jackson in the debate, calling her the choice of the “radical left” and saying her “disturbing” judicial record included injecting personal policy biases in rulings and treating convicted criminals as gently as possible in sentencing.

        Vice President Kamala Harris, who became the first Black woman to hold that post after Biden selected her as his 2020 election running mate, presided over the vote.

        Senate Majority Leader Chuck Schumer noted the country’s legacy of slavery and past struggles to bring rights to women and Black Americans, adding: “Today we are taking a giant, bold and important step on the well-trodden path toward fulfilling our country’s founding promise.”

        During March confirmation hearings, Jackson said she would bring to the Supreme Court her life experiences and perspectives including time as a judge, a court-appointed lawyer for criminal defendants who could not afford an attorney, a member of a federal commission on criminal sentencing and “being a Black woman, lucky inheritor of the civil rights dream.”

        Biden has aimed to bring more women and minorities and a wider range of backgrounds to the federal judiciary. Jackson’s appointment fulfilled a pledge Biden made during the 2020 presidential campaign to name a Black woman to the Supreme Court.

        The other women to have served on the Supreme Court include current Justices Amy Coney Barrett, Elena Kagan and Sotomayor, the retired Sandra Day O’Connor and Ruth Bader Ginsburg, who died in 2020.

        Biden appointed Jackson last year to the U.S. Court of Appeals for the District of Columbia Circuit after she spent eight years as a federal district judge. Like the three conservative justices appointed by Biden’s Republican predecessor Donald Trump, Jackson is young enough to serve for decades in the lifetime job.

        (REUTERS)

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        L'Humanité

        Mémoires incandescentes

        Actu

        Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

        Latifa Madani

        Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

        Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

        « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

        Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

        Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

        Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

        Guerre d'Algérie
        L'Humanité

        Henri Curiel, un ardent internationaliste

        Actu

        La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

        La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

        Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

         La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

        L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

        Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

        Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

        Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

        À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

        En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

        En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

        Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

        Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

        Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

        Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

        Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

        Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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        Valeurs Actuelles

        Bastia : la préfecture visée par des cocktails molotov et le drapeau français brûlé par des manifestants

        Plus d’un mois après l’agression mortelle d’Yvan Colonna, la pression n’est toujours pas redescendue en Corse. Mercredi 6 avril, Midi-Libre a fait savoir qu’une nouvelle manifestation s’était déroulée à Bastia (Haute-Corse), donnant lieu à des débordements. La préfecture a été la cible de cocktails molotov envoyés par des militants indépendantistes remontés contre l’Etat qu’ils jugent responsables de la mort d’Yvan Colonna. Les manifestants, souvent cagoulés, ont aussi symboliquement brûlé le drapeau français.

        L’Etat attaqué

        Devant la banque de France, des individus ont aussi mis le feu à des poubelles et bloqué des routes. Ils ont réitéré des actes similaires devant le commissariat de la ville. Face à ces violences, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour calmer la situation. Plus tôt dans la journée, la famille d’Yvan Colonna avait annoncé poursuivre l’Etat devant le tribunal administratif de Marseille, estimant que « l’administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès ». Pour rappel, Yvan Colonna est mort le 21 mars dernier à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles au début du mois. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Depuis, l’affaire a pris de l’ampleur et de vives tensions sont survenues en Corse. Des militants indépendantistes ont notamment fait part de leur colère et de leur indignation, qualifiant l’état d’« assassin ». Le 16 mars 2022, alors qu’Yvan Colonna était toujours hospitalisé, Gérald Darmanin s’était rendu sur l’Ile de Beauté pour tenter d’apaiser la situation et ouvrir des discussions, notamment sur une possible autonomie de la Corse. Mais depuis, les militants ont poursuivi leurs actions et plusieurs débordements se sont enchaînés.

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        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

        Issued on: 31/03/2022 - 12:52

        Tom WHEELDON

        Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.

        Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.

        Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.  

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.  

        These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.

        ‘Extremely vulnerable’ 

        Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.

        The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation. 

        Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”. 

        Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021. 

        ‘Competitive co-operation’ 

        Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis. 

        The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.

        A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.

        Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.” 

        In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.  

        “It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.

        ‘Longstanding interests in Ukraine’ 

        At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism. 

        Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter. 

        And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law. 

        Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia. 

        So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow. 

        This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.” 

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        Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’

        Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat

        Business Daily

        Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy

        France24 - Monde

        Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

        Publié le : 01/04/2022 - 16:31

        Guillaume GRALLET Suivre

        En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

        A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

        Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        El País (ESP)

        SANS TITRE

        Cuando pensamos en cocina balcánica es posible que lo primero que nos venga a la cabeza sean guisos contundentes, carnes y todo tipo de untables para el aperitivo, pero también hay zonas donde se prepara mucha verdura, tanto cocinada como cruda. Macedonia es una de las regiones más fértiles, con una huerta que ofrece desde manzanas hasta legumbres, pasando por tomates, pimientos -con los que preparan el delicioso ajvar-, uvas, sandías, melocotones, tomates y pimientos en temporada.

        Mi amigo Nikola Lazovski, macedonio afincado en Barcelona y autor de esta receta, me cuenta que “la col en ensalada es muy típica en toda la zona de los Balcanes, y concretamente en Macedonia se suele combinar con zanahoria y con remolacha o rábanos, todo lo que sea fresco y de la zona”. Otra ensalada que se come con la intención de fortalecer el sistema inmunitario -por allí en invierno hace frío y hay que intentar mantener los virus a raya, aunque es nuestra alimentación al completo y no un plato en particular la que nos ayudará en esos menesteres- es la de manzana rallada, remolacha y zanahoria.

        Si no se nos da muy bien lo de cortar la col fina y sospechamos que puede quedar un poco basta al mordisco, podemos aliñarla previamente con parte de la vinagreta y dejarla reposar media hora: el ácido del vinagre -Nikola usa balsámico de Módena, yo la he replicado con vinagre de manzana y también queda muy bien- y la sal ayudarán a que se ablande y sea un bocado mucho más agradable.

        Aunque tal cual está muy buena, seguro que un poco de salmón o trucha ahumados, unas anchoas, bonito en aceite o unos daditos de queso le quedan de muerte; los frutos secos también tienen pinta de ser buenos invitados a esa fiesta y las frutas deshidratadas como orejones o pasas pueden darle un toque de alegría. Si lo que queremos es más acidez, podemos dejar el pepino encurtiendo en la nevera desde el día anterior con una mezcla de vinagre, agua, sal y azúcar (y ya que estamos preparar de más, porque dura días y se lo podemos añadir desde a un plato de lentejas vegetarianas hasta a un sandwich de queso fundido).

        Dificultad

        La de cortar la col bien fina.

        Ingredientes

        Para 4 personas (como guarnición)

        • 250 g de repollo blanco
        • 250 g de col lombarda
        • 2 zanahorias frescas
        • 1 pepino pequeño
        • 1 puñado de hojas de perejil
        • ½ cucharadita de semillas de comino
        • 1 cucharada de eneldo fresco picado
        • Aceite de oliva virgen
        • Vinagre balsámico o de manzana
        • Sal
        • Pimienta
        • Una pizca de ajo en polvo

        Preparación

        1. Cortar muy finas las dos coles, con una mandolina -con mucho cuidado para no cortarse- o un cuchillo afilado y paciencia.
        2. Rallar las zanahorias y trocear el pepino en daditos. Picar el eneldo.
        3. Preparar el aliño con aceite, vinagre, sal, pimienta, el comino y el ajo en polvo. Remover bien.
        4. Mezclar bien la vinagreta con el resto de ingredientes, reposar 10 minutos y servir.

        Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

        Valeurs Actuelles

        Mayenne : l’agricultrice retrouvée morte a été tuée par arme à feu

        Il ne s’agit pas d’un accident. Après le décès d’une agricultrice, le 1er avril, dans son exploitation à Brecé en Mayenne, les gendarmes ont mené des investigations. Comme l’a rapporté Ouest France, une autopsie réalisée sur le corps de la victime, âgée d’une quarantaine d’années, a révélé qu’un individu lui avait tiré dessus, comme l’a précisé Céline Maigné, la procureure de la République : « Elle est décédée des suites de coups d’armes à feu ». Une enquête pour meurtre a été ouverte.

        Un lien entre deux affaires

        L’un des associés de l’éleveuse de bovins était recherché par les enquêteurs après avoir disparu « de manière concomitante » avec l’agricultrice. Il a également été retrouvé mort, mais aucune information n’a été donnée sur les circonstances de son décès. Le mari de la quadragénaire a été entendu par les forces de l’ordre. En effet, un lien pourrait être établi entre les deux affaires. « Les investigations se poursuivent », a indiqué la procureure de la République. Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu.

        Mayenne : les dernières actualités

        Lassay-les-Châteaux : jugé pour le meurtre de sa femme à coups de hache, il assure avoir été “envouté”

        Mayenne : démantèlement d’un réseau de trafic de drogue entre la France et la Belgique

        Mayenne : faute de place, une femme enceinte transportée en urgence à 200km de chez elle

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

        Publié le : 01/04/2022 - 15:38

        Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

        Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

        Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

        ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

        a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

        VPN : mode d'emploi 

        Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

        S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

        Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

        ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

        Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

        Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

        Avantages et inconvénients des VPN 

        Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

        Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

        Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

        Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

        Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

        Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

        Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

        Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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        L'Humanité

        Pour L’épidémiologiste Renaud Piarroux « Les gens ne veulent plus entendre parler du Covid »

        Entretien

        Santé Alors que le virus circule toujours, le retour à la « vie normale » semble de mise, avec la levée du port obligatoire du masque et la possibilité d’aller voter même si on est infecté. L’épidémiologiste Renaud Piarroux pointe le déni de la population et évoque les possibles évolutions de la pandémie.

        Eugénie Barbezat

        Renaud Piarroux Chef de service à la Pitié-Salpêtrière (APHP), spécialiste des épidémies

        Avec une moyenne de 150 000 nouvelles contaminations quotidiennes, l’épidémie semble amorcer une décrue. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé a donné le feu vert à une ­deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid, jusqu’ici réservée aux plus de 80 ans, pour les personnes de 60 ans et plus. La prudence reste cependant de mise, avertit l’épidémiologiste Renaud Piarroux, qui, sans être alarmiste, rappelle que de nouveaux variants peuvent toujours émerger.

        Quelles pourraient être les perspectives d’évolution à court terme de l’épidémie en France ?

        Depuis quelques jours, les nouvelles contaminations commencent à décroître. Mais on observe une augmentation des hospitalisations, qui concernent principalement les personnes âgées. Leur protection vaccinale tend à s’amenuiser, surtout pour celles et ceux qui ont reçu leur rappel dès l’automne dernier. Il est donc assez logique que les plus fragiles soient susceptibles d’avoir des complications, notamment quand il existe d’autres maladies préexistantes à l’infection par le Covid.

        La levée de l’obligation du masque a-t-elle été trop précoce ?

        Cet assouplissement correspond au choix de redonner à tous, et aux enfants en particulier, un peu de liberté. Par ailleurs, Omicron et ses sous-variants sont tellement contagieux que le port du masque ne constitue pas une barrière efficace à 100 %. Même en prenant des mesures drastiques, on ne ferait que ralentir ou décaler l’augmentation des cas. Au stade où nous en sommes en France, avec une immunité collective assez importante grâce au vaccin et aux vagues précédentes, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays comme la Chine, où les gens sont moins bien vaccinés.

        Se rendre dans un bureau de vote quand on est positif au Covid, est-ce raisonnable ?

        Il y a deux ans, durant les élections municipales, les contaminations avaient fait un bond. Mais, à l’époque, les gens ne portaient pas de masque, ce qui est recommandé aujourd’hui pour ce jour-là, notamment pour les personnes fragiles. Les grands rassemblements de type meetings, surtout en lieu clos, me semblent plus risqués que le fait d’aller quelques minutes dans un bureau de vote. C’est différent pour les assesseurs, qui vont y passer la journée entière.

        On constate une forte épidémie de grippe. Est-ce dû à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires ?

        C’est plutôt un effet de rattrapage. Le virus de la grippe a moins circulé depuis deux ans, du fait des confinements et des mesures barrières. C’est pourquoi les foyers de contamination se multiplient en ce moment. Néanmoins, même si l’hôpital public n’est pas en bonne santé, on reste aujourd’hui très loin des pics d’hospitalisation précédents.

        Pensez-vous que le Covid va finir par être traité comme une maladie « banale » ?

        C’est déjà le cas dans la pratique. À l’hôpital, il est admis que les personnes positives puissent venir travailler quand elles sont asymptomatiques ou n’ont que des symptômes mineurs. En dehors des soignants, la Sécurité sociale recommande sept jours d’isolement, délai qui a été raccourci par rapport à l’année dernière. Or les tests à J+ 5 sont presque toujours positifs et ceux à J+ 7 le restent souvent. En fait, les personnes qui retournent travailler après une semaine peuvent être encore contagieuses. En outre, les autotests, qui n’ont d’ailleurs pas été évalués de manière précise avant leur mise sur le marché, ne sont pas aussi fiables que les tests PCR.

        Beaucoup considèrent que l’épidémie est derrière nous…

        Ils ne veulent plus entendre parler du Covid. Pour preuve, en janvier, on est monté à plus de 30 000 hospitalisations, et cela n’a réellement ému personne. Au début de l’année, l’Institut Pasteur avait fait des projections, dont certaines étaient franchement calamiteuses. Or, la presse et le public n’ont retenu que les hypothèses les plus optimistes. Finalement, nous avons vécu une situation intermédiaire, sérieuse sans être dramatique, mais c’est tout juste si la population s’en est préoccupée. Ce phénomène de lassitude qui confine au déni n’est pas nouveau. Si on compare avec la pandémie de grippe espagnole (grippe A H1N1) en 1918-1919, on constate qu’elle a continué durant plusieurs années, avec plusieurs vagues successives, mais qui sont passées inaperçues puisque les gens ne voulaient plus en entendre parler. En l’occurrence, le virus H1N1 a circulé jusqu’en 1957, il a disparu pendant vingt ans avant de réapparaître en 1977, puis d’être supplanté par la grippe porcine.

        Peut-on penser que ce virus va disparaître ?

        On peut l’espérer, mais on n’en sait rien. L’évolution d’un virus très contagieux l’amènera peut-être à s’éteindre ou, au contraire, sa contagiosité sera un moyen pour lui de continuer à contaminer ou recontaminer les populations. Il peut même se transmettre à d’autres hôtes, comme des animaux. On n’est pas à l’abri, non plus, d’une mutation qui redonnerait de la pathogénicité au virus. Pour évaluer comment pourrait évoluer le virus, il serait judicieux d’observer avec attention ce qui va se passer en Chine. Ce pays, s’il doit faire face à une grosse épidémie, va représenter une masse virale importante qui va circuler pendant des mois. Le virus aura l’occasion de muter, dans un contexte où le 1,4 milliard d’habitants de la Chine est peu immunisé. Ces « mutants » pourraient ensuite se propager au reste du monde, de manière décalée. Ce qui renforce encore l’incertitude, c’est que l’on ne connaît toujours pas l’origine du Sars-CoV-2. La piste du laboratoire n’a pas été suffisamment investiguée. Mais si elle était avérée, il faudrait savoir ce qu’il s’est passé et s’assurer que de nouvelles manipulations de virus ne représentent pas un risque dans le futur. Sans cela, des risques inconsidérés continueront d’être pris. Avec les dangers que cela comporte.

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        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

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        Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

        À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

        Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

        Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

        Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

        Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

        « Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

        « À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

        Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

        Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

        Valeurs Actuelles

        [Alexandre del Valle] Quand le rouble, devise faussement faible, devient une stratégie de puissance pour la Russie

        Le 7 mars, à la suite des méga-sanctions lancées par l’Occident contre la Russie, la demande de Poutine de faire payer le pétrole russe en roubles par les pays “inamicaux” semblait une bonne affaire pour l’UE, car le rouble, en baisse de 40 %, s’échangeait à 139 pour un dollar. Un mois plus tard, il se négociait à 78 pour un dollar, le niveau de celui d’avant l’invasion… Entre temps, de nombreuses sociétés publiques ou privées ont acheté des roubles, pendant que leurs gouvernements occidentaux affirmaient au G7 qu’ils ne « céderaient jamais » à la demande russe « non prévue dans les contrats »… Le rouble a été la devise la plus performante du monde en mars !, ceci malgré les méga-sanctions imposées au début de la guerre et renforcées depuis le carnage de Boutcha.

        Comment les Russes ont-ils réussi à relancer leur monnaie ?

        Premièrement, grâce aux “trous” dans le mur des sanctions imposées par la coalition de pays alliés aux États-Unis, qui épargnent le gaz russe et Gazprom/GazpromBank. Les sanctions visent à restreindre la capacité russe à acquérir des dollars et des euros, mais plusieurs pays européens continuent d’acheter du gaz russe parce qu’ils en sont dépendants et parce qu’il n’y a pas assez de fournisseurs alternatifs pour répondre à la demande. Trois pays de l’UE ont même accepté d’acheter directement le gaz russe en roubles, pas seulement la Hongrie de Orbán, mais aussi la Slovaquie et l’Autriche, pendant que les autres pays européens dépendants du gaz russe ont ouvert des comptes à la GazpromBank/Russie et y ont transféré des devises qui sont changées en roubles par cette banque, laquelle paie à son tour Gazprom en roubles au taux décidé par Moscou…

        La mesure du Kremlin visant à imposer aux entreprises russes que 80 % de l’argent gagné par elles à l’étranger soit échangé contre des roubles, a été efficace.

        Deuxièmement, on sait que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz naturel puis la résilience des relations commerciales de la Russie avec d’autres grandes économies comme la Chine, le Brésil, l’union eurasiatique, l’Afrique, les pays arabes ou l’Inde, font qu’il y a toujours un flux constant de devises étrangères vers la Russie. Ceci a atténué les craintes d’une Russie devenue insolvable et contribué à mettre un plancher sous le rouble.

        Troisièmement, si la moitié des 640 milliards de dollars et d’euros, de yens et d’autres devises étrangères que la Russie détient aux États-Unis et en Europe, ont été bloqués – sauf pour payer les intérêts sur sa dette souveraine –, le Trésor américain a permis aux intermédiaires financiers de traiter les paiements pour la Russie et cela a été d’une grande aide pour Moscou. Sans cela, la Russie aurait peut-être eu besoin de lever des dollars en vendant des roubles, ce qui aurait fait baisser sa monnaie. Et en cas d’incapacité de lever ces dollars, la Russie aurait fait défaut. Par ailleurs, le 28 février, la Banque centrale de Russie a augmenté les taux d’intérêt à 20 %. Tout Russe qui aurait pu être tenté de vendre ses roubles et d’acheter des dollars ou des euros a donc été incité à économiser cet argent à la place, or moins il y a de roubles mis en vente, moins il y a de pression à la baisse.

        Quatrièmement, la mesure du Kremlin visant à imposer aux entreprises russes que 80 % de l’argent gagné par elles à l’étranger soit échangé contre des roubles, a été efficace. Par exemple, une société de sidérurgie russe qui gagne 100 millions d’euros en vendant de l’acier à la France est obligée de changer 80 millions de ces euros en roubles quel que soit le taux de change. Or nombre d’entreprises russes font beaucoup d’affaires avec des sociétés étrangères et gagnent ainsi beaucoup d’euros, de dollars et de yens. Cet ordre de convertir 80 % des revenus en roubles crée une demande importante pour la monnaie russe, ce qui contribue à la soutenir.

        Et la Russie imposera de la même manière aux “pays hostiles” d’ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes, le rouble devenant alors une monnaie gagée par des matières premières stratégiques et des réserves d’or importantes de la banque centrale.

        Cinquièmement, le Kremlin a publié un décret interdisant aux courtiers russes de vendre des titres détenus par des étrangers. Or, en interdisant ces ventes, Moscou a renforcé à la fois les marchés boursiers et obligataires et a réussi à maintenir l’argent à l’intérieur du pays, ce qui contribue à empêcher le rouble de chuter.

        Le pari de Poutine n’est toutefois pas gagné, même si le rouble s’est repris : les contrats de fourniture de gaz naturel signés avec la Russie stipulent tous que le paiement s’effectue en euros, en dollars ou dans d’autres devises étrangères, et pour ceux qui payaient en euros comme les Européens, Moscou devra renégocier les termes des contrats, or ces pays vont réduire la quantité de gaz qu’ils achètent à la Russie. Certes, la Russie est le plus grand producteur et exportateur de gaz naturel, mais les acheteurs pourraient se tourner vers de nouveaux fournisseurs, surtout si les pressions américaines (lois extraterritoriales, saisies d’avoirs) sont renforcées. Les États-Unis ne vont certainement pas rester passifs face au projet russe, chinois et d’autres acteurs “multipolaires” de dédollarisation qui risque de leur faire perdre un levier majeur de leur puissance. Ils ont d’ailleurs augmenté leurs envois de cargaisons de gaz de schiste vers l’UE, et les Européens vont augmenter leur approvisionnement depuis la Mer du Nord, le Qatar ou l’Azerbaïdjan.

        Quant au gazoduc maritime euro-israélien EastMed, un temps bloqué par la Turquie, il va être réactivé. Certes, l’Europe importe chaque année 155 milliards de m3 de gaz, et est donc dépendante envers le gaz russe à hauteur de 40 %, proportion qui ne peut être que partiellement remplacé par du GNL de schiste américain (15 milliards de m3 au maximum, soit 10 % des besoins européens) ou qatarien, vendu plus cher que le gaz russe dans les ports européens. Et les méthaniers et usines de regazéification dont ses ports manquent ne seront pas construits en un an. Pour remplacer le seul gazoduc de Nord Stream 2, suspendu depuis la guerre en Ukraine, il faudrait plus de 700 méthaniers ! Par ailleurs, outre le gaz et le pétrole, le rouble sera à terme exigé par la Russie pour les achats de tous les produits stratégiques dont elle dispose (blé, engrais, métaux rares, engrais, pétrole) et dont nombre de pays ne peuvent se passer. Et la Russie imposera de la même manière aux “pays hostiles” d’ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes, le rouble devenant alors une monnaie gagée par des matières premières stratégiques et des réserves d’or importantes de la banque centrale.

        Cette stratégie eurasiatique a en fin de compte nui au “pivot asiatique” lancé par Barak Obama et s’avère bien plus contre-productive que l’isolationnisme de Donald Trump, car elle aura accéléré la tentative de dédollarisation/désoccidentalisation du monde, en voie de multipolarisation.

        D’autres analyses estiment que si la Russie risque de perdre une grande partie de ses revenus qui ne seront pas remplacés si rapidement et aux mêmes prix par le marché asiatique, les Chinois vont monnayer leur achats supplémentaires de gaz et pétrole russes et leur violation de l’embargo occidental sur les produits russes avec l’obtention prix au rabais… Le rouble pourrait même retomber et la Russie faire défaut dans un scénario de sanctions et de confrontations longues et globales.

        En conclusion, si la guerre en Ukraine cesse dans le cadre de négociations russo-ukrainiennes, déjà très avancées, les États-Unis pourraient regretter leur stratégie d’endiguement/refoulement du Heartland russe depuis les années 2000 qui a poussé la Russie à la guerre après l’extension de l’OTAN et de ses missiles et anti-missiles aux portes de la Russie et l’empiétement en Géorgie et en Ukraine (“lignes rouges”). Cette stratégie eurasiatique a en fin de compte nui au “pivot asiatique” lancé par Barak Obama et s’avère bien plus contre-productive que l’isolationnisme de Donald Trump, car elle aura accéléré la tentative de dédollarisation/désoccidentalisation du monde, en voie de multipolarisation. Elle risque même d’entraîner la chute du dollar au profit du rouble et du yuan chinois, que l’Arabie saoudite a accepté pour payer son pétrole. Bref la fin du pétrodollar…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

        Publié le : 31/03/2022 - 18:17

        Sébastian SEIBT Suivre

        Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts. 

        Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.

        Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.

        Voiture blindée et yacht démesuré

        Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland,  universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.

        >>  Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux 

        Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.

        Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg. 

        Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.

        Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.

        Des sanctions “atténuées”

        Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux. 

        >> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.

        Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions. 

        Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.

        “Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques. 

        Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.

        Risque de dommages collatéraux

        L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.

        Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital

        Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.

        En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”. 

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        Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

        CRISE UKRAINIENNE

        Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

        Le Débat de France 24

        Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        BBC

        War in Ukraine: Home Secretary Priti Patel apologises for Ukraine visa delay

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        Home Secretary Priti Patel apologised "with frustration" about delays in the Ukraine refugee visa scheme.

        Speaking to the BBC's Mark Easton, Ms Patel said that only a quarter of the Ukrainians granted visas have reached the UK. She said, "Any new scheme takes time, any new visa system takes time".

        This is the second government apology this week, with refugees minister Lord Harrington telling parliament that "not enough" visas have been issued.

        France24 - Monde

        Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4

        Publié le : 08/04/2022 - 00:10

        FRANCE 24 Suivre

        Lyon a fait match nul contre West Ham, tout comme le Barça contre Francfort, jeudi en quart de finale de la Ligue Europa. Du côté de la Ligue Europa Conférence, Marseille a vaincu PAOK Salonique.

        Lyon a été mené par West Ham, jeudi 7 avril à Londres, en quart de finale aller de la Ligue Europa, et le FC Barcelone mené à Francfort, mais les deux équipes ont égalisé à 1-1 et maintenu intactes leurs chances de qualification pour les demi-finales.

        En Ligue Europa Conférence, l'OM a mené 2-0 à la pause grâce à des buts de Gerson (13e) et Payet (45e), mais n'a battu le PAOK Salonique que 2-1 car le club grec a réduit l'écart dès le retour des vestiaires, par El Kaddouri (48e).

        L'OL aux deux visages, en Ligue 1 et en Ligue Europa, était venu à Londres pour gagner, avait annoncé son entraîneur Peter Bosz, mais tout ne s'est pas passé comme prévu car Bowen a ouvert le score (52e). 

        Heureusement pour l'équipe de Jean-Michel Aulas, Tanguy Ndombélé a égalisé un quart d'heure plus tard (66e) suite à un raid du Brésilien Tetê, fraîchement arrivé d'Ukraine où il portait, jusqu'à l'invasion russe, les couleurs du Shakhtar Donetsk.

        Scénario similaire pour le Barça à Francfort, puisque l'Eintracht a mené 1-0, comme West Ham contre Lyon, grâce à un but de Knauff (48e). Les hommes de Xavi, qui restaient sur six victoires consécutives en Liga, ont bien réagi et Ferran Torres, à la suite d'un joli travail de Dembélé et d'une passe parfaite de De Jong, a égalisé (66e).

        Globalement trop passifs face à des Allemands survoltés, les hommes de Xavi ont encore leur destin en main, mais ils n'ont pas été à la hauteur de leur rôle de grand favoris de la compétition.

        En début de soirée, le RB Leipzig, à domicile, n'avait pu faire que match nul avec l'Atalanta Bergame (1-1), ce qui ménage le suspense pour le match retour, alors que le Sporting Braga, en battant 1-0 les Glasgow Rangers, ne s'est pas assuré un match retour tranquille en Écosse.

        Ambiance tendue au Vélodrome

        À l'étage en dessous, en C4, l'OM était bien parti pour prendre une option sur les demi-finales, Gerson et Payet ayant concrétisé avant la pause la domination marseillaise, dans une ambiance tendue par des incidents avant le match. 

        Mais comme souvent cette saison en Europe, l'équipe de Jorge Sampaoli n'a pas su conserver l'avantage de ce break et devra donc se méfier à Salonique dans une semaine, dans un contexte probablement bouillant. 

        Le seul festival de buts de cette soirée européenne de Série B a eu lieu dans le cadre de cette même C4, aux Pays-Bas, entre le Feyenoord Rotterdam et le Slavia Prague (3-3). 

        Là encore, le suspense est intact pour le retour, comme pour Leicester, qui avait éliminé Rennes au tour précédent et a fait match nul (0-0) contre le PSV Eindhoven.

        L'exploit de la soirée est venu des Norvégiens de Bodo Glimt : ils ont réussi à battre 2-1 l'AS Rome de José Mourinho, bien plus cotée qu'eux sur l'échiquier européen, grâce à un but de Vetlesen à la 89e minute.

        Avec AFP

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        Coupes européennes : l'OL seul rescapé en Ligue Europa, l'OM dernier debout en C4

        AVANT-MATCH

        Coupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant

        Ligues Europa et Conference : Monaco et Rennes battus, Marseille domine Bâle

        New York Times - World

        At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

        Angkor Wat Dispatch

        Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

        Credit...

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        By Richard C. Paddock

        Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

        ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

        Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

        “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

        But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

        This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

        “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

        Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

        The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

        Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

        Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

        In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

        A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

        Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

        Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

        Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

        Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

        But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

        At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

        Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

        Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

        “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

        Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

        In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

        Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

        In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

        “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

        Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

        “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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        Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires

        Publié le : 07/04/2022 - 18:18

        Nicolas BAMBA

        À presque 37 ans, Jo-Wilfried Tsonga va prendre sa retraite à l'issue du tournoi de Roland-Garros 2022. L'ancien n°5 mondial va se retirer avec l'un des plus beaux palmarès du tennis français. De la génération des Quatre Mousquetaires, au milieu de Richard Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon, le Manceau a été le fleuron. Dans l'ère Open, il est aussi l'un des meilleurs Français.

        L'heure de ranger la raquette arrive. Jo-Wilfried Tsonga l'a annoncé mercredi 6 avril : la 121e édition du tournoi de Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin, sera sa dernière apparition sur les courts. Après ce rendez-vous, et après quatre années gâchées par les blessures, le Français, tombé au 220e rang mondial au classement ATP, va raccrocher malgré lui.

        "Ma tête me dit ''tu peux jouer toute ta vie'', mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit ''tu n'es plus capable d'aller plus loin que ce que je te donne''. Avant, c'est ce que je faisais tous les jours", explique le tennisman, qui fêtera son 37e anniversaire le 17 avril.

        Ces quatre dernières années, Jo-Wilfried Tsonga n'a été que l'ombre du joueur qu'il fut avant une cascade de blessures : fissure du ménisque, déchirure du mollet, déchirure abdominale, douleurs au dos, diagnostic de drépanocytose... De 2018 à aujourd'hui, il n'a jamais fait mieux qu'un troisième tour en Grand Chelem et a manqué à l'appel à huit reprises. En Masters 1000, la catégorie de tournois la plus relevée derrière celle des Grands Chelems, ses résultats ont été encore plus mauvais et ses absences encore plus nombreuses. Une fin de carrière pas vraiment à l'image de ce qu'a réalisé le meilleur joueur français des 20 dernières années.

        2008 : l'explosion de Tsonga et la naissance des Quatre Mousquetaires

        Jo-Wilfried Tsonga comptait parmi les meilleurs juniors du monde avant de connaître des débuts compliqués sur le circuit professionnel, à cause d'une double hernie discale à 19 ans qui a failli lui coûter sa carrière. L'année 2007 est la première où il peut s'exprimer sans retenue et démontrer que les espoirs placés en lui sont justifiés. Ses résultats et sa progression, de la 212e place en janvier à la 43e place, lui permettent d'être élu Révélation de l'année.

        Début 2008, le Français secoue la planète tennis en se hissant, contre toute attente, en finale de l'Open d'Australie, en battant notamment Andy Murray au premier tour et en écrasant surtout Rafael Nadal en demi-finale. Malgré une belle opposition, "Jo" s'incline en finale face à un jeune prodige en devenir : Novak Djokovic. Il ne succède pas à Yannick Noah, dernier Français à avoir conquis un tournoi du Grand Chelem avec Roland-Garros en 2003. Mais il apparaît, à 22 ans, comme la nouvelle figure de proue du tennis tricolore.

        Cette même année, Jo-Wilfried Tsonga frappe encore un grand coup en remportant, en novembre, le Masters 1000 de Paris-Bercy contre David Nalbandian, dix ans après la dernière victoire française dans un tournoi de cette envergure (Sébastien Grosjean, à Paris-Bercy également).

        Dans la presse, une nouvelle expression enthousiaste voit le jour : les Quatre Mousquetaires, ou les Nouveaux Mousquetaires. Après Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste qui régnèrent dans les années 1920-1930, le tennis français dispose de quatre nouveaux joueurs promis à un bel avenir : Richard Gasquet (22 ans), Gaël Monfils (22 ans), Gilles Simon (24 ans) et donc Jo-Wilfried Tsonga (23 ans).

        Seuls les tournois du Grand Chelem se sont refusés à lui

        Les promesses de cette génération de Mousquetaires ne seront pas tenues, ou seulement en partie. Le Big Four, surnom donné au quatuor infernal Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, a écrasé le tableau masculin pendant des années, ne laissant que des miettes à la concurrence. Les quatre Français n'ont jamais rivalisé avec eux. Contrairement à Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro et Marin Cilic, Jo-Wilfried Tsonga n'a jamais pu profiter des quelques chances d'ajouter un Grand Chelem à son tableau de chasse. Malgré tout, il est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu parmi les Mousquetaires.

        Il sera resté 308 semaines n°1 français, se classant derrière Yannick Noah et ses 358 semaines, et il a atteint le 5e rang mondial à son meilleur niveau en 2012, là où Monfils et Simon n'ont grimpé qu'au 6e rang et Gasquet qu'au 7e rang. Le comparatif est aussi à son avantage, et de loin, au niveau du palmarès : Jo-Wilfried Tsonga a remporté 18 titres, dont 2 Masters 1000 (Paris-Bercy en 2008 et Canada en 2014). Dans l'histoire, seul Yannick Noah fait mieux avec 23 titres, dont un Grand Chelem. Richard Gasquet a lui remporté 15 titres, Gilles Simon 14 et Gaël Monfils 11. Aucun n'a été sacré en Masters 1000.

        Jo-Wilfried Tsonga a aussi obtenu les meilleurs résultats en Grand Chelem : outre sa finale perdue en 2008, il s'est hissé en demi-finale en Australie en 2010, puis a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon (2011 et 2012) et deux fois les demi-finales à Roland-Garros (2013 et 2015). C'est le seul Français à s'être invité en quarts de finale de chaque tournoi du Grand Chelem.

        "J'ai presque tout gagné, sauf le Grand Chelem. Mais cette quête aura été le chemin et le moyen de me dépasser pour vivre des trucs incroyables. Évidemment, j'aurais été fier de brandir le trophée devant les Français, devant la famille, devant le monde entier. Je me dis que l'histoire est comme ça", confie à L'Équipe celui qui a aussi joué une finale du Masters en 2011.

        "Roland, je t'aime" 🧡@tsonga7 has announced he will retire after this year's Roland-Garros. See you very soon, Jo! 🔥 pic.twitter.com/ZaveBd3G7I

        April 6, 2022

        Il laissera sa trace dans le tennis français

        Face au Big Four, c'est encore Tsonga qui s'en est le mieux sorti parmi les tennismen français. Avec 18 victoires en 53 rencontres, soit un taux de presque 34 % de victoires (6 contre Federer, 6 contre Djokovic, 4 contre Nadal et 1 contre Murray), il n'a pas à rougir. À eux trois, Gasquet-Monfils-Simon en ont glané seulement 21 en 145 matches, soit 14 % de victoires (8 pour Monfils, 7 pour Gasquet, 6 pour Simon).

        Jo-Wilfried Tsonga a aussi connu les sommets sous la bannière tricolore. En 2012, il est devenu vice-champion olympique en double avec Michael Llodra. Et en 2017, il fit partie de l'équipe coachée par Yannick Noah qui remporta la Coupe Davis face à la Belgique, après 16 années de disette pour le clan français. À deux mois de clore sa vie de tennisman, "Jo" prend la mesure de tout ce qu'il a accompli.

        "Je suis assez fier de pouvoir dire que je compte dans le tennis français, (...) du sentiment d'avoir marqué, d'une certaine manière, ma génération dans le sens où je faisais partie de ces joueurs qui étaient quand même humains", déclare-t-il encore à L'Équipe. Il ajoute : "Un des trucs dont je suis le plus fier, c'est que pendant quinze ou vingt ans, j'ai été aimé du public sans écart de comportement. Pour moi, cela est le fondement même de ce que mes parents ont voulu me léguer."

        Sur Twitter, l'Association des professionnels du tennis (ATP) tire son chapeau à Jo-Wilfried Tsonga : "Quel parcours ! Merci pour tout, Jo !" La Fédération française de tennis, elle, "donne rendez-vous à Roland-Garros pour vibrer une dernière fois tous ensemble". Et Gilles Simon, lui, a répondu à l'annonce de la prochaine retraite de son coéquipier par deux mots sibyllins : "J'arrive copain." Une manière d'annoncer que, pour lui aussi, la retraite est proche. L'ère des Mousquetaires touche à sa fin.

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        At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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        By Jason Horowitz

        TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

        There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

        Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

        But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

        “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

        He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

        A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

        “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

        Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

        The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

        “I lived this duality,” Mr. Basso said.

        In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

        And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

        “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

        Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

        He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

        In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

        That levity was hard-earned.

        Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

        “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

        But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

        His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

        In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

        In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

        In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

        “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

        Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

        “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

        Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

        After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

        “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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        France24 - Monde

        Ligue des champions : Villarreal surprend l'ogre Bayern Munich, en sursis

        Publié le : 07/04/2022 - 00:16

        FRANCE 24 Suivre

        Le Bayern Munich est en sursis. L'ogre allemand a été bousculé sur la pelouse du Petit Poucet, Villarreal, mercredi en quart de finale aller de Ligue des champions. Un but rapide d'Arnaut Danjuma a fait le bonheur du Sous-marin jaune. Les Bavarois devront à tout prix se ressaisir au match retour, le 12 avril à l'Allianz Arena, pour espérer rallier le dernier carré.

        Stupeur dans le ciel sans nuage – jusqu'à ce mercredi 6 avril au soir – du Bayern Munich. Le géant allemand s'est incliné à l'issue de son match au stade Ceramica, l'antre de Villarreal. Ce quart de finale aller a rapidement mal tourné pour les champions d'Allemagne, qui n'avaient jamais perdu contre ces Espagnols.

        Le Bayern a posé un genou à terre dès la 8e minute, quand Arnaut Danjuma a dévié une frappe de Dani Parejo dans les cages de Manuel Neuer, impuissant. Un but qui a ébranlé la sérénité des Munichois, désormais obligés de marquer chez eux pour se qualifier.

        Méconnaissables sur la pelouse du Ceramica, anciennement connu sous le nom d'El Madrigal, les sextuples vainqueurs de la C1 n'ont cadré leur première frappe qu'à la 66e minute, alors qu'ils venaient de faire trembler huit fois les filets en championnat. Résultat : les Allemands sont aux portes d'une nouvelle élimination en quarts de finale de la Ligue des champions, un an après avoir été sortis à ce stade par le PSG.

        Le Bayern voit ainsi sa belle série de 25 matches de C1 consécutifs sans défaite à l'extérieur s'arrêter face au sorcier Unai Emery. Le dernier revers remontait à septembre 2017. À l'époque, le technicien basque était à la tête du PSG et avait giflé Munich 3-0, provoquant in fine le limogeage de Carlo Ancelotti dans la nuit.

        Plus que le résultat, encore largement rattrapable, c'est plutôt la manière qui a de quoi inquiéter Julian Nagelsmann, l'actuel entraîneur bavarois.

        #UCL | 1-0 ⏱ 21' | 🐍 DANJUMAGIC 🐍 pic.twitter.com/74b3AhpMSq

        April 6, 2022

        Le Bayern sous l'eau

        Joshua Kimmich et ses coéquipiers ont croulé sous les menaces des joueurs de Villarreal, invités surprise de ces quarts et totalement décomplexés, un an après avoir remporté la Ligue Europa contre Manchester United. Juste avant la pause (41e), Francis Coquelin a cru doubler la mise, quand son centre raté du gauche a fini dans le petit filet allemand, mais l'arbitre a annulé le but du Français – avec l'aide de ses assistants vidéo – pour une position de hors-jeu préalable.

        Et au retour des vestiaires, le Sous-marin jaune n'a cessé d'affoler Neuer, avec trois occasions pour Gerard Moreno : à la 53e, sa frappe lointaine du gauche s'est écrasée sur la base du poteau gauche. À la 57e, sa reprise a été contrée par Alphonso Davies. Et à la 62e, son lob consécutif à une erreur de relance de Neuer n'a pas trouvé le cadre, de peu. C'est à ce moment que des "Si, se puede !" (Oui, on peut le faire !", en espagnol), ont commencé à descendre des tribunes.

        Au milieu de ces vagues jaunes, le Bayern a bien tenté sa chance. À la 50e, la frappe du droit de Serge Gnabry est passée devant tout le monde avant de raser le poteau, alertant une première fois Geronimo Rulli. Et à la 66e, le portier argentin a capté sans problème la première frappe cadrée des Bavarois, signée Davies.

        Danjuma, héros atypique

        L'histoire est belle pour Arnaut Danjuma : il y a un an, le buteur international néerlandais de 25 ans évoluait encore à Bournemouth, en deuxième division anglaise. Transféré sur la côte valencienne pour 23,5 millions d'euros l'été dernier, il a déjà marqué six buts en Ligue des champions, devenant en neuf matches le meilleur buteur de l'histoire de Villarreal dans cette compétition.

        "C'est un attaquant très dangereux, très rapide avec de bons déplacements", se méfiait déjà Nagelsmann mardi en conférence de presse.

        De quoi faire remonter le doux souvenir de l'épopée de 2006 pour le "Sous-marin jaune" : Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était alors hissé jusqu'en demi-finales, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un penalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal.

        Mardi prochain, ce sera aux Bavarois de jouer les fossoyeurs, pour éviter de commencer à s'enterrer eux-mêmes.

        Avec AFP

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        ÉLIMINATIONS

        Ronaldo et Messi de nouveau absents des quarts de finale de la C1 : la fin d'une ère ?

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : la gare de Kramatorsk visée par des roquettes, au moins 39 morts et 100 blessés

        Exactement 44 jours ont passé depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Alors que Moscou a reconnu des « pertes importantes » dans cette guerre, le pays dirigé par Vladimir Poutine a été suspendu du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce vendredi 8 avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rend à Kiev pour témoigner de son « soutien indéfectible » aux Ukrainiens. De son côté, Volodymyr Zelensky a affirmé que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha avaient été commises à Borodyanka. Les deux villes sont situées à 25 kilomètres l’une de l’autre. À Kramatorsk, deux roquettes ont visé la gare de cette ville du Donbass, provoquant la mort d’au moins 39 personnes.

        Tcherniguiv : près de 700 personnes tuées depuis le début de l’invasion

        Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 700 personnes ont été tuées dans des bombardements russes perpétrés à Tcherniguiv, centre régional situé au nord de Kiev, à proximité de la frontière bélarusse, a fait savoir ce vendredi le maire de cette ville, cité par l’agence de presse Unian. « Je peux donner un chiffre approximatif : 700 personnes. Il s’agit des militaires et civils », a assuré le maire, Vladyslav Atrochenko, dont les propos sont cités par BFM TV. Après quoi, il a précisé que deux tiers des habitants avaient quitté cette localité.

        La Russie et l’Ukraine « désireuses » de tenir des pourparlers

        Selon un haut responsable turc, qui s’est exprimé ce vendredi, la Russie et l’Ukraine demeurent « désireuses » de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie. Et cela, en dépit des récentes exactions notamment survenues à Boutcha, relaye BFM TV. « La Russie et l’Ukraine sont désireuses de s’entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d’un accord sur un texte commun », a toutefois confié à la presse le responsable, qui a refusé d’être nommé.

        Roquettes contre la gare de Kramatorsk : le bilan s’alourdit 

        Après que deux roquettes ont visé la gare de Kramatorsk, le nombre de morts est passé à 39, dont quatre enfants. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko sur Facebook : « Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants. »

        L’UE condamne l’attaque à la gare de Kramatorsk

        Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, « condamne fermement » l’attaque perpétrée contre la gare de Kramatorsk, ayant tué au moins 39 personnes. Sur son compte Twitter, il a écrit : « Je condamne fermement l’attaque aveugle de ce matin contre une gare à Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés. » D’après Josep Borrell, la Russie tenterait de « fermer les voies d’évacuation pour ceux qui fuient cette guerre injustifiée et de causer des souffrances humaines ».

        I strongly condemn this morning’s indiscriminate attack against a train station in #Kramatorsk by Russia, which killed dozens of people and left many more wounded. This is yet another attempt to close escape routes for those fleeing this unjustified war and cause human suffering

        — Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 8, 2022

        Du côté du président du Conseil européen, Charles Michel a qualifié cette attaque d’« horrible ». Il a rédigé un message sur Twitter : « Horrible de voir la Russie frapper l’une des principales stations utilisées par les civils évacuant la région où la Russie intensifie son attaque. » Il a enfin appelé à « plus de sanctions », informant que le « cinquième paquet de sanctions de l’UE vient d’être approuvé ».

        Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack.

        Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to #Ukraine are under way from the EU. 5th package of EU sanctions just approved.

        — Charles Michel (@eucopresident) April 8, 2022

        La Russie nie être l’auteur des frappes contre la gare de Kramatorsk

        Les troupes russes ont démenti avoir visé la gare de Kramatorsk – où se trouvait des centaines de civils – relaie franceinfo. Dans un communiqué, le ministère de la Défense russe a déclaré que « les forces armées russes n’avaient pas prévu et n’ont prévu aucun tir le 8 avril dans cette ville ». Au contraire,

        Moscou a pointé une « provocation » de la part de l’Ukraine. Le ministère a encore assuré que des fragments de « missiles tactiques ‘Tochka-U’ » ont été retrouvés sur les lieux du drame et « ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes ». 

        Zelensky dénonce un « mal sans limites »

        Le président ukrainien a réagi à aux frappes menées à Kramatorsk. Sur Instagram, Volodymyr Zelensky a déploré que le « mal est sans limites ». Il a poursuivi : « S’il reste impuni, il ne s’arrêtera jamais. » Le chef de l’Etat ukrainien a jugé que ces frappes témoignaient du « manque de force et de courage » de l’armée russe « pour nous tenir tête sur le champ de bataille ». Les troupes russes « détruisent cyniquement la population civile ». 

        La gare de Kramatorsk visée par deux roquettes

        La gare de Kramatorsk, ville située dans le Donbass, a été touchée par deux roquettes ce vendredi matin. Comme le relaie BFM TV, plus de 35 personnes ont été tuées dans ces frappes et au moins 100 personnes ont été blessées. La gare abritait des centaines de civils qui souhaitaient quitter la région et fuir la guerre. Le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a pointé une « frappe délibérée » de la part de l’armée russe. Il a également confirmé les faits sur Telegram : « Suite aux tirs de roquette sur la gare de Kramatorsk, selon les données opérationnelles, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées. » 

        La région de Soumy a été « libérée » selon le gouverneur 

        Le gouverneur de l’Oblast de Soumy a annoncé que la région avait été « libérée » de l’armée russe, relate Le Figaro. Cette région est située à la frontière avec la Russie.

        « Je me sens sacrément chanceux », confie le journaliste de Fox News blessé en Ukraine

        Le journaliste britannique Benjamin Hall, qui travaillait pour Fox News, a donné de ses nouvelles. Le 14 mars dernier, son véhicule avait été visé par un tir. Il se trouvait aux côtés du caméraman franco-irlandais, Pierre Zakrzewski, qui a perdu la vie dans cette frappe. Sur Twitter, vendredi 8 avril, Benjamin Hall a raconté qu’il avait « perdu une demi-jambe d’un côté et un pied de l’autre ». Dans le même message, il a écrit : « Une main est en train d’être reconstruite, un oeil ne fonctionne plus et mon ouïe est assez explosée, mais dans l’ensemble, je me sens sacrément chanceux d’être ici. »  

        To sum it up, I’ve lost half a leg on one side and a foot on the other. One hand is being put together, one eye is no longer working, and my hearing is pretty blown… but all in all I feel pretty damn lucky to be here – and it is the people who got me here who are amazing! pic.twitter.com/HNjO6PbdGf

        — Benjamin Hall (@BenjaminHallFNC) April 8, 2022

        320 corps retrouvés à Boutcha d’après le maire de la ville

        Dans une interview à BFM TV, jeudi 7 avril, le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk, a indiqué que 320 corps ont déjà été retrouvés dans sa ville. Il s’agirait de personnes « torturées et tuées ». Pire, le nombre de victimes pourrait bien augmenter selon Anatoliy Fedoruk : « Nous trouvons d’autres fosses communes autour de notre ville. » Leurs morts ne seraient pas dues à des frappes aériennes mais bien à des tirs, voire à des exécutions : « Il y a des personnes qui ont été tuées avec une balle dans la nuque (…) elles avaient les mains liées et avec des traces de torture. »

        Des massacres de civils à Borodyanka, selon Zelensky

        Le président ukrainien a indiqué dans une vidéo que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha ont été commises. Ces crimes se seraient produits à Borodyanka, situé au nord-ouest de Kiev. Volodymyr Zelensky a informé qu’il y avait « plus de victimes » dans cette commune qu’à Boutcha.

        Ursula von der Leyen à Kiev ce vendredi

        La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va se rendre à Kiev ce vendredi 8 avril pour montrer son « soutien indéfectible » au peuple ukrainien dans « son combat courageux pour nos valeurs communes », relaie BFM TV. Elle a annoncé la nouvelle lors d’une conférence de presse tenue à Stockholm jeudi 7 avril : « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C’est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi). » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        La lista de la compra

        La primavera ha explotado ya en el mercado y la frutería: las fresas nos seducen con su color y aroma para que nos olvidemos de que si no nos la comemos en 24 horas se autodestruirán, las espinacas, las alcachofas y los espárragos brillan en todo su esplendor y las acelgas nos recuerdan que ellas aún tienen para rato. Si quieres añadir estos ingredientes de temporada -y algunos más- en tu menú y no vas a tener tiempo para ir cocinando día a día, es posible que estas ideas para hacerlo del tirón y vivir de rentas el resto de la semana te sean útiles.

        Encenderemos el horno durante una hora y media aproximadamente, y en este tiempo cocinaremos gran parte de las verduras que vamos a consumir durante la semana: llenar este electrodoméstico es una de las mejores maneras de optimizar su coste. Si tienes por ahí una coliflor que amenaza con quedarse orbitando en la nevera y te sobra un rinconcito, trocéala, alíñala bien y súmala al batch para picar con el untable o sola. Si lo que tienes son unos tomates cherry que resultaron un pelín sosos, ponlos en una bandejita con aceite, vinagre, ajo y hierbas y tras 20 minutos de asado se convertirán en una bomba de sabor para las tostadas del desayuno.

        Otro truco que vamos a usar para optimizar tiempo y energía es preparar un pisto que servirá tanto para cenar con unos huevos revueltos como de sofrito base para un guiso rápido de garbanzos y alcachofas. ¿Quieres sacarle más partido todavía? Prepara el doble y congela, siempre bien etiquetado con la fecha en la que se preparó y en un envase que no deje entrar el frío -que degradaría el pisto- ni los olores. Tanto el pollo con champiñones como los garbanzos con alcachofas, la crema de verduras -llevándola a ebullición antes de comerla para que recupere la textura- o las verduras asadas pueden congelarse. Si nos acordamos de pasarlos el día anterior a la nevera para que se vayan descongelando sin cambios bruscos de temperatura, mucho mejor.

        Seguimos sin incluir los desayunos, meriendas o picoteos en la organización semanal, ya que estos no necesariamente se cocinan. De nuevo recomendamos dejar algunos de los básicos —en cada casa son diferentes— preparados en una bandeja dentro de la nevera para no tener que pensar demasiado mientras todavía luchas por despertarte. Yogur o kéfir, leche o bebida vegetal con copos de avena para tomar fría o caliente -tal cual o con un poco de chocolate 70%, coco rallado, cacao o pasas, orejones o dátiles picados, frambuesas o arándanos-, queso fresco o quark, pechuga de pavo o de pollo asada y loncheada, hummus o cualquier otro untable de los que hemos preparado por aquí, fruta de temporada o aguacate, huevos duros, queso fresco, pepino o tomates cherry para comer en tostada o bocadillo.

        Cenas

        • Garbanzos con alcachofas + untable de mejillones, judías y aguacate

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + huevos revueltos con pisto

        • Pollo con champiñones + arroz integral + acelgas salteadas con ajo

        • Empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras + caballa en papillote cítrica

        Comidas

        • Garbanzos con alcachofas + huevos revueltos con pisto

        • Crema de calabacín y boniato asados con yogur y romesco + empedrat de judías con bonito, espárragos y cebolla asados, vinagreta de chalota y alcaparras

        • Caballa en papillote cítrica + patatas asadas + acelgas salteadas con ajo

        • Pasta integral con guisantes, leche evaporada y queso curado + zanahoria y remolacha asadas con vinagreta de nueces

        • Pollo con champiñones + untable de mejillones, judías y aguacate + pan integral

        Preparación

        1. Preparar los ocho paquetitos de caballa repartiendo en la base de un papel de horno un limón y una lima en rodajas, un poco de ajo laminado, hierbas al gusto y encima una caballa de ración sin cabeza y sin tripas, salpimentada y con la piel hacia arriba. Cerrar los paquetitos doblándolos muy bien para que no se pierdan los aromas ni los jugos. Poner en la nevera o congelar (dentro de una bolsa o tartera para que el frío no queme el pescado). Cuando lo vayamos a cocinar, poner los paquetitos en una cazuela a fuego medio tapada -para crear una especie de horno- y dejar entre cuatro y siete minutos, según guste más o menos hecho.
        2. Encender el horno a 180 grados y distribuir en sus dos bandejas 12 zanahorias frescas cortadas en 4 a lo largo, 6 remolachas frescas peladas y troceadas, 4 boniatos medianos, 4 calabacines medianos, 4 cebollas, 4 patatas de ración y, en una bandejita, 600 g de espárragos verdes troceados y aliñados con un poco de aceite y sal.
        3. Cocinar al microondas ocho alcachofas enteras lavadas -puede ser en dos tandas- durante 8 minutos. Pasado este tiempo, con mucho cuidado para no quemarnos -podemos usar unas pinzas o usar un paño de cocina limpio- apretar un poco la base de una de las alcachofas: si ceden a la presión están listas, si están muy duras programar dos minutos más. Cuando estén listas, destapar y esperar hasta que se puedan manipular sin quemarse. Quitar las hojas exteriores como se vé en este vídeo, cortar las puntas y cortar las alcachofas en 4 a lo largo. Reservar.
        4. Pasados 15 minutos, remover los espárragos, las remolachas y las zanahorias. En unos 10 minutos más los espárragos estarán listos, las remolachas y las zanahorias necesitarán unos 15, las patatas unos 45 minutos y los boniatos, las cebollas y los calabacines hasta una hora en total (vigilar a partir de los 45 minutos).
        5. Preparar una vinagreta con 150 ml de aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez al gusto, sal, pimienta y 80 g de nueces picadas. Aliñar las zanahorias y la remolacha asadas tal y como salgan del horno, para que con el calor absorban el aderezo.
        6. Cuando podamos manipular las verduras asadas sin quemarnos, pelar y trocear dos cebollas y los boniatos, y ponerlas en una olla con los calabacines troceados. Añadir 1,2 l de caldo de verdura y curry en polvo al gusto. Llevar a ebullición cinco minutos, añadir 4 yogures naturales y triturar hasta conseguir la textura deseada: la crema está lista.
        7. Pelar y cortar en tiras las dos cebollas asadas restantes. Mezclar con los espárragos y las judías cocidas bien escurridas. Preparar una vinagreta con 3 o 4 chalotas picadas, un par de cucharadas de alcaparras, 150 ml de aceite, sal, pimienta y vinagre al gusto. Acabar de montar la ensalada la misma mañana, añadiendo cada vez la mitad del bonito escurrido (si es en buen aceite de oliva, podemos eliminar el de la vinagreta y usar el de la conserva).
        8. Trocear en dados 3 cebollas, 3 calabacines medianos, 3 berenjenas, 3 pimientos rojos y 2 pimientos verdes. Cocinar en una olla a fuego medio con un poco de aceite, sal y pimienta, removiendo de vez en cuando hasta conseguir un pisto. Reservar ⅓ en la misma olla para usar como sofrito base de los garbanzos y el resto para las dos cenas de huevos revueltos (en cada una de ellas poner 8 huevos salpimentados con la mitad del pisto reservado a fuego suave, removiendo sin parar hasta conseguir una textura cremosa).
        9. Añadir al pisto reservado en la olla las alcachofas y los garbanzos cocidos con su líquido de conservación, un poco de pimentón y, si hiciera falta, un chorrito de agua o caldo de verdura. Llevar a ebullición durante cinco minutos, ajustar de sal y condimentos y los garbanzos con alcachofas ya estarán listos.
        10. Poner 4 cebollas peladas y troceadas en una cazuela con un poco de aceite y sal y dorarlas a fuego medio. Cuando estén, retirar la mitad y añadir los contramuslos de pollo troceados, dejando que se doren unos tres minutos, removiendo. Añadir los champiñones laminados y unos 150 ml de vino blanco, sal, pimienta, tomillo y romero. Guisar todo durante unos 10 minutos: el pollo con champiñones está listo.
        11. Recuperar el resto de la cebolla, añadir la leche evaporada y cocinar cinco minutos. Añadir los guisantes descongelados y cocinar tres minutos más. Añadir la pasta cocinada un minuto menos de lo que recomiende el fabricante y dejar que se acabe de cocinar en la salsa un minuto, añadiendo el queso curado rallado y mucha pimienta.
        12. Poner en un bol las 2 latas de mejillones, los 800 g de judías y los 3 aguacates y un poco de sal y pimienta. Tritura con ayuda de una batidora y, si crees que le hace falta, añade un poco más de vinagre y pimentón.
        13. Cortar 2 pepinos, 4 zanahorias y un pimiento en palitos. Estas crudités en un tarro o bolsa de silicona bien cerrada aguantarán bien tres días en la nevera: en ese momento habrá que repetir el proceso con el resto para acompañar el untable el resto de la semana.
        14. Lavar y trocear las acelgas. Pelar y laminar ocho dientes de ajo, dorarlos en una cazuela con un poco de aceite. Añadir primero las pencas de las acelgas con sal y pimienta, añadir un chorrito de agua y tapar para que se cocinen al vapor unos cuatro minutos. Añadir las hojas y tapar dos minutos más. Rematar con un poco de pimentón y vinagre a fuego alegre: las acelgas salteadas con ajo están listas.

        Fruta y verdura

        8 alcachofas, 3 aguacates medianos, 8 patatas de ración, 2 limones, 2 limas, 3 cabezas de ajo, 20 zanahorias frescas, 6 remolachas frescas, 4 boniatos medianos, 7 calabacines medianos, 11 cebollas, 600 g de espárragos verdes, 3 o 4 chalotas, 3 berenjenas, 5 pimientos rojos, 2 pimientos verdes, 300 g de champiñones, 4 pepinos, 1,2 kg de acelgas frescas.

        Aves

        16 contramuslos de pollo deshuesados.

        Carnicería

        12 salchichas.

        Lácteos

        4 yogures naturales, 500 ml de leche evaporada, 200 g de queso curado.

        Pescadería

        8 caballas de ración sin cabeza ni tripa, abiertas en libro.

        Además

        1,5 kg de garbanzos cocidos, 2 latas grandes de mejillones en escabeche, 600 g de judías, 800 g de pasta integral al gusto, aceite de oliva, vinagre de manzana o jerez, sal, pimienta, 80 g de nueces, curry en polvo, 1,2 l de caldo de verdura, 4 latas de bonito en aceite, alcaparras, 2 kg de judías (alubias) cocidas, pimentón, vino blanco, 800 g de guisantes descongelados, tomillo, romero.

        Valeurs Actuelles

        Israël : une attaque terroriste fait deux morts et plusieurs blessés à Tel-Aviv

        Israël fait face à une nouvelle attaque. Dans la soirée du jeudi 7 avril, une attaque terroriste a été commise dans la rue Dizengoff, en plein centre de Tel-Aviv. Deux personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées. Un important dispositif policier a été déployé.

        L’assaillant neutralisé

        Comme le rapporte Le Parisien ce vendredi 8 avril, les services de sécurité israéliens ont indiqué avoir abattu l’assaillant plusieurs heures après l’attaque. Il aurait été repéré à proximité d’une mosquée dans le quartier de Jaffa. « Le terroriste qui a perpétré l’attaque armée hier à Tel-Aviv a été localisé et neutralisé », a confirmé l’un des responsables des services de sécurité locaux ce vendredi 8 avril. L’auteur des faits serait un Palestinien originaire de la Cisjordanie occupée.

        « Un combat pour sauver des vies »

        Seize blessés seraient à déplorer, d’après les informations de la Magen David Adom – la Croix-Rouge israélienne – relayées par Le Parisien. Les victimes ont été transférées dans différents hôpitaux locaux. Le directeur de l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, Ronni Gamzu, a parlé de « plusieurs blessés graves avec différents types de blessures, principalement à la poitrine, à l’abdomen et certains au visage ». Mais parmi eux, « deux d’entre eux sont décédés » de leurs blessures. « Nous menons actuellement un combat pour sauver des vies », a-t-il déploré. La semaine dernière, une autre attaque a fait au moins cinq morts dans la banlieue de Tel-Aviv. Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. La police israélienne est intervenue sur place et a neutralisé l’individu au cours d’échanges de tirs.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

        Issued on: 29/03/2022 - 17:44

        Lara BULLENS Follow

        Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

        It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

        Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

        “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

        “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

        On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

        Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

        #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

        March 26, 2022

        This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

        International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

        Consequences of speaking out

        The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

        “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

        Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

        The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

        Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

        “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

        ‘You could be next’

        Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

        His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

        Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

        “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

        It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

        The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

        In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

        But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Reporter's notebook

        From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

        The Observers

        War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

        BBC

        Ashanti: R&B singer's mum reveals 20-year-old souvenir star at Hollywood ceremony

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        The Grammy award winning R&B artist Ashanti has been honoured with a star on the Hollywood Walk of Fame.

        Her mother Tina Douglas said she'd bought a fake souvenir star for her daughter 20 years ago, saying she would 'get one of these one day'.

        Ashanti's first album secured her a place in the Guinness Book of World Records for fastest selling female debut album.

        A song from her second album, Rock Wit U (Awww Baby) has recently been sampled by British rapper Aitch on his single Baby.

        Valeurs Actuelles

        Etats-Unis : une femme noire nommée à la Cour suprême pour la première fois

        C’est fait : le Sénat américain a confirmé, jeudi 7 avril, la nomination de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême. Un événement historique, note Le Figaro, puisque cette juriste de 51 ans sera la première femme noire a intégré la plus importante des institutions américaines. Elle avait été choisie par Joe Biden en février dernier, afin de remplacer le juge progressiste Stephen Breyer, âgé de 83 ans, qui prendra sa retraite en juin prochain.

        Créée il y a 233 ans, la Cour suprême est un très haut lieu de la politique américaine. Neuf juges y siègent en permanence. Ils sont nommés à vie par le président en exercice, à l’occasion de la mort ou du départ à la retraite de l’un d’entre eux. Chargée de veiller sur la constitutionnalité des lois et d’arbitrer les débats de société les plus importants, la Cour suprême est à majorité conservatrice depuis le passage de Donald Trump à la Maison Blanche.

        Les Républicains concentrés sur les élections

        Le prédécesseur de Joe Biden avait, en effet, eu l’occasion de nommer trois juges. Tous, évidemment, ont été choisis pour leurs convictions conservatrices. La nomination de Ketanji Brown Jackson ne changera pas ce rapport de force, précise Le Figaro, mais constitue un symbole majeur. Depuis la création de la Cour suprême, cinq femmes y ont été nommées : quatre blanches et une hispanique. Deux hommes noirs y ont également été nommés, dont le magistrat Clarence Thomas – qui y siège toujours.

        Au cours de l’audition de Ketanji Brown Jackson, les sénateurs républicains ont particulièrement fustigé les convictions gauchères de la magistrate. Ils lui ont notamment reproché d’avoir eu la main légère dans plusieurs affaires de pédophilie. Selon Le Figaro, le vote étant cependant joué d’avance, les élus républicains ont surtout profité de l’occasion pour s’en prendre à Joe Biden, à quelques mois des élections de mi-mandat au cours desquelles les démocrates pourraient perdre leur majorité.

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        France24 - World

        ‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

        Issued on: 25/03/2022 - 11:23

        Louise NORDSTROM Follow

        When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

        On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

        From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

        "One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

        ‘Putin will take care of you!’

        Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

        Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

        Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

        “For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

        Hate mail and hacking attacks

        In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

        Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

        The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

        “They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

        ‘The conversations are getting longer’

        But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

        Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

        Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

        “The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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        Charlotte Puiseux, en guerre contre le validisme

        Un jour avec

        Féminisme, anticapitalisme, handiparentalité, recherches sur l’histoire du mouvement des personnes handicapées... À 35 ans, Charlotte Puiseux, membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe, est sur tous les fronts contre les discriminations. Portrait.

        Camille Bauer

        Militer, pour elle, c’est une seconde nature. Un « mode de survie, un moyen d’exprimer une colère », assure Charlotte Puiseux. À 35 ans, la jeune femme est sur tous les fronts contre les discriminations. Membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe, elle a participé à la lutte contre la conjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), ce mode de calcul qui consiste à déduire l’allocation des revenus du conjoint, enfonçant les femmes handicapées dans la dépendance. En tant que maman relais dans l’association Handiparentalité, elle soutient et conseille les femmes handicapées qui vivent comme elle dans la Manche dans leur désir de maternité. Son militantisme a aussi un versant théorique. Il nourrit autant qu’il inspire ses recherches et ses publications sur le Cript, un mouvement qui, à l’image du queer pour les LGBT, pousse les porteurs de handicap à revendiquer leur identité et à retourner leurs stigmates sur la société.

        Un système de domination

        Il faut dire qu’en tant que femme atteinte d’une maladie génétique qui la cloue dans un fauteuil roulant, Charlotte Puiseux est bien placée pour comprendre le système de domination qui écrase en les jugeant celles et ceux qui ne sont pas conformes à « la norme ». « Beaucoup de valides ne voient pas les discriminations dont nous sommes victimes. Ils pensent que nos limitations sont intrinsèques à notre handicap. Ils refusent de voir, par exemple, que ce qui limite notre mobilité, ce n’est pas notre handicap, mais l’absence d’aménagements pour rendre les espaces publics accessibles. Comprendre que ces situations sont le fruit de choix politiques qui excluent redonne le pouvoir d’agir dessus », explique-t-elle.

        L’expérience de ce refus de la société de lui donner sa place, elle l’a faite dès sa scolarité « À l’époque, l’acceptation d’une personne handicapée dans un établissement était au bon vouloir du directeur. L’école à côté de chez moi m’a refusée, et j’ai dû aller dans une autre. Heureusement que j’étais à Paris. Si j’avais été dans un village, je n’aurais tout simplement pas pu être scolarisée », s’agace-t-elle. La bataille pour avoir la même considération que les autres est quotidienne. Quand ses bonnes notes lui permettent d’envisager une classe préparatoire, la conseillère d’orientation la convoque pour l’en dissuader. « Le monde est fait pour les hommes, et déjà vous êtes une femme. Il est fait pour les valides, et vous êtes handicapée ! » lui lance la responsable.

        À côté du rejet explicite, l’autre écueil qu’elle rencontre se trouve dans l’approche caritative et compassionnelle. « La charité, c’est très problématique. C’est un regard qui implique une notion de pouvoir, l’impression d’être supérieur à l’autre », analyse-t-elle. Elle se souvient encore de ses camarades de classe souvent prêts à lui donner un coup de main « parce que c’était bien vu, charitable », mais qui ne l’invitaient jamais à leur anniversaire et n’avaient aucune interaction sociale avec elle. Mortifiant aussi, ce discours de la directrice du lycée Balzac, saluant son acceptation en hypokhâgne comme la preuve de l’humanisme de l’établissement, « comme si on me faisait une faveur et que je ne le méritais pas », enrage-t-elle aujourd’hui encore.

        UNE Fille de garagistes peu politisés

        La prise de conscience politique, sa capacité à agir sur le monde, a été libératrice. « Quand j’étais petite, se souvient-elle, on ne parlait pas de validisme. J’avais l’impression que tout ce qui n’allait pas venait de moi. J’en voulais à la société de me renvoyer l’image de moi comme un problème. » Le changement de regard est venu en hypokhâgne. Charlotte Puiseux, fille de garagistes peu politisés, y lie une amitié qui va changer sa vie. « Elle était femme et musulmane. A priori, il n’y avait aucun rapport entre les discriminations que nous subissions toutes les deux. Mais quand on parlait ensemble, on voyait que les façons dont nous étions traitées se ressemblaient. Ça nous a aidées à comprendre qu’on était confrontées à un système de domination », raconte celle qui va ensuite entrer au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et y faire ses armes au sein de la commission Handicap.

        Aujourd’hui, quand sa santé le lui permet, Charlotte exerce aussi comme psychologue auprès de personnes « qui cherchent quelqu’un capable de comprendre leur spécificité sans la juger ». Sa fibre militante, elle essaye de la transmettre à son fils. Un passage de relais qui se traduit aussi par des gestes du quotidien, comme lui demander s’il a bien pensé à l’accessibilité dans ses constructions en Lego. Et la prochaine fois que son fils sera invité à un anniversaire, ce sera elle, et pas son père, qui l’accompagnera : « C’est important que les enfants me voient. Si on veut que la société évolue, il faut que les enfants s’habituent dès qu’ils sont petits. »

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        Guerre en Ukraine : pour la première fois, le Kremlin reconnaît des « pertes importantes »

        43e jour de guerre. L’Ukraine est toujours touchée par une offensive russe de grande ampleur depuis le 24 février dernier. Après que les Etats-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions contre la Russie, Vladimir Poutine a nié en bloc les accusations occidentales de massacres perpétrés par l’armée russe à Boutcha. Le président russe a dénoncé une « provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev » dans cette commune proche de Kiev, évoquant des images « falsifiées ». Washington prévoit de sanctionner les filles de Vladimir Poutine en gelant leurs avoirs aux Etats-Unis et en sectionnant leurs liens avec le système financier américain. De son côté, Volodymyr Zelensky a estimé que le nouveau panel de sanctions infligées à la Russie n’était « pas suffisant ». Cela ne ferait en tout cas pas cesser les combats. De nouveaux affrontements sont prévus ce jeudi 7 avril dans l’est de l’Ukraine.

        Ursula Von der Leyen va se rendre à Kiev

        La présidente de la Commission européenne se rendra à Kiev, vendredi 8 avril, en compagnie de Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Une manière pour l’exécutif européen de témoigner de son « soutien indéfectible à Kiev ». « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C’est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi) », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse organisée à Stockholm, en Suède.

        Le porte-parole du Kremlin reconnaît des « pertes importantes »

        Lors d’un passage sur la chaine britannique Sky News, Dmitri Peskov a reconnu que l’armée russe a subi des « pertes importantes » depuis le début du conflit. « C’est une immense tragédie pour nous », a expliqué le porte-parole du Kremlin – une première depuis le début du conflit.

        Le dernier bilan officiel émanant du Kremlin, à la fin du mois de mars, faisait état de 1.351 morts au combat. Un chiffre qui semble largement sous-estimé, selon la plupart des services de renseignement occidentaux.

        Les Etats-Unis révoquent le statut commercial de la Russie et de la Biélorussie

        Mercredi, Washington annonçait vouloir intensifier ses sanctions contre la Russie. Le passage à l’acte n’a pas tardé : jeudi, les Etats-Unis ont officiellement révoqué le statut commercial de la Russie et la Biélorussie. Une mesure qui, explique franceinfo, permettra à Washington de mettre en place des tarifs douaniers ultra-punitifs sur les marchandises au départ ou en provenance de ces deux pays.

        Jusqu’à présent, cette mesure n’était appliquée que pour deux pays : Cuba et la Corée du Nord.

        La Russie exclue du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

        Les 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU se sont prononcés, jeudi, sur l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme. 93 délégations ont voté en faveur de cette exclusion, 58 autres pays se sont abstenus, et 24 ont voté contre. Des votes qui ont permis d’acter l’exclusion de Moscou — une première depuis l’exclusion de la Lybie, en 2011 — mais qui traduisent l’effritement de l’unité internationale sur la question russe, note Le Monde.

        Les négociations freinées par les accusations de crimes de guerre

        Les récentes révélations sur les crimes de guerre russes ont, pour l’heure, totalement mis à l’arrêt les négociations. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, accuse ainsi son homologue russe d’être « complice des crimes » de l’armée. « Le fait qu’il justifie les bombardements d’un hôpital à Marioupol et les crimes de guerre commis à Boutcha et dans d’autres villes et villages d’Ukraine (…) le rend complice de ces crimes », a expliqué le ministre ukrainien, cité par Le Figaro.

        Dans le même temps, Moscou continue à accuser Kiev de mise en scène. Par ailleurs, plusieurs vidéos diffusées sur Telegram semblent également démontrer l’existence de crimes de guerre commis par les troupes ukrainiennes.

        L’UE réclame un embargo immédiat sur les fossiles russes

        Dans une résolution adoptée jeudi par le Parlement européen, relate Le Figaro, les eurodéputés réclament la mise en place « immédiate » d’un embargo sur les importations « de pétrole, de charbon, de combustible nucléaire et de gaz » russes, afin d’intensifier la pression sur le régime moscovite. Jusque-là, la Russie semble avoir fait peu de cas des précédentes sanctions économiques mises en place par les puissances occidentales.

        La résolution, débattue depuis de longues semaines au sein d’une Europe dont la dépendance aux énergies fossiles russes est disparate, a été adoptée par 513 eurodéputés. 22 autres élus ont voté contre, et 19 se sont abstenus.

        La Russie accuse l’Ukraine d’être revenue sur des propositions lors des pourparlers d’Istanbul

        Moscou a accusé Kiev d’être revenue sur des propositions qu’elle avait faites lors des négociations organisées à la fin du mois de mars à Istanbul en Turquie. Selon Moscou, ces propositions avaient été accueillies favorablement par la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé dans une vidéo, que relate BFM TV, une « incapacité » de la part de l’Ukraine à trouver « un accord négocié » avec la Russie. Une manœuvre qui révélerait les « véritables intentions de Kiev », a assuré Sergueï Lavrov. Selon lui, Kiev viserait à « faire s’éterniser voire à faire échouer les négociations, en rejetant les ententes qui avaient été trouvées »

        « Dernière chance » pour les civils de partir

        Face à des combats à venir dans l’est de l’Ukraine, les habitants sont appelés à fuir ce jeudi 7 avril. Le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a prévenu dans un message sur Facebook que « les prochains jours sont peut-être la dernière chance pour partir ». Il a indiqué que « toutes les villes libres de la région de Lougansk sont sous le feu ennemi » et que les troupes russes « étaient en train de couper toutes les voies possibles de sortie ».

        Des gendarmes et des magistrats français envoyés en Ukraine

        Gérald Darmanin a indiqué sur BFM TV que des magistrats et des gendarmes français devraient être envoyés en Ukraine ce jeudi 7 avril pour constater des massacres sur place. Le ministre de l’Intérieur a en effet indiqué face au journaliste Bruce Toussaint : « Le président de la République nous a demandé d’envoyer, avec le garde des Sceaux, des gendarmes et des magistrats en Ukraine pour pouvoir aider nos amis ukrainiens à pouvoir constater les massacres qui ont eu lieu. »

        L’ambassade de Russie supprime son tweet

        Après avoir comparé les exactions de Boutcha à un « plateau de tournage » dans un post sur Twitter, l’ambassade de Russie en France a supprimé son tweet. L’ambassadeur devrait être convoqué par Jean-Yves Le Drian prochainement.

        Kiev accuse la Hongrie d’ « aider Poutine »

        Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a réagi aux récents propos de Viktor Orban. Le Premier ministre hongrois s’est dit prêt à acheter du gaz russe en roubles contrairement aux autres pays de l’UE. Dans un communiqué, ce jeudi 7 avril, Oleg Nikolenko a accusé Budapest d’« aider Poutine à continuer son agression contre l’Ukraine ». D’après lui, la Hongrie « détruit l’unité de l’UE » en se montrant favorable à l’achat du gaz russe en roubles. 

        Jean-Yves Le Drian convoque l’ambassadeur de Russie en France

        Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé convoquer l’ambassadeur de Russie en France. Et ce, après un tweet de la part de l’ambassade qui a remis en question les crimes commis à Boutcha, les comparant à « un plateau de tournage ». Jean-Yves Le Drian a donc déclaré sur son compte Twitter : « Face à l’indécence et la provocation de la communication de l’ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j’ai décidé la convocation au Quai d’Orsay ce matin de l’Ambassadeur de Russie. » Le chef de la diplomatie française a promis de continuer à « lutter contre toutes les manipulations russes de l’information sur la guerre en Ukraine ». 

        Face à l’indécence et la provocation de la communication de l’ambassade de Russie en France sur les exactions de Bucha, j’ai décidé la convocation au Quai d’Orsay ce matin de l’Ambassadeur de Russie.

        — Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 7, 2022

        Crimes à Boutcha : un « plateau de tournage » selon la Russie

        Alors que des corps de civils ont été découverts gisant au sol dans la ville de Boutcha le week-end dernier, la Russie a démenti les faits. Dans un tweet publié mercredi 6 avril, l’ambassade de Russie en France a parlé d’un « plateau de tournage » mené à Boutcha. Des propos qui ont notamment provoqué la colère du secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune : « Au-delà de la honte, stop. » De nombreux médias internationaux ont en effet attesté la présence de victimes civiles à Boutcha.

        Au-delà de la honte, stop. https://t.co/AMURBvmGf4

        — Clement Beaune (@CBeaune) April 6, 2022

        L’Ukraine demande davantage d’armes à l’Otan

        Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, est arrivé ce jeudi à Bruxelles pour assister à une réunion au siège de l’Otan. Il compte réclamer davantage d’armes pour se défendre face à l’offensive russe en Ukraine. Comme le relaie BFM TV, le chef de la diplomatie ukrainienne a déclaré à la presse : « Je viens demander trois choses : des armes, des armes et des armes. Plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées. » 

        L’ONU devrait suspendre la Russie du Conseil des droits de l’Homme

        Ce jeudi 7 avril, dès 15 h, l’Assemblée générale de l’ONU devrait voter pour la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme, relaie BFM TV. Et ce, après une demande formulée par les pays occidentaux, faisant suite à la découverte de civils morts à Boutcha.

        Des combats en vue dans l’est de l’Ukraine

        Les habitants de l’est de l’Ukraine sont appelés à quitter leur foyer pour fuir les combats prévus ce jeudi 7 avril, relate BFM TV. Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a indiqué mercredi 6 avril que l’armée russe avait bombardé plusieurs communes ukrainiennes comme Sievierodonetsk et Roubijne.

        La nouvelle série de sanctions « pas suffisante » pour Zelensky

        Les Etats-Unis ont approuvé un nouveau panel de sanctions « dévastatrices » contre la Russie. Des mesures qui ne satisfont pas le président ukrainien. Volodymyr Zelensky a prononcé un discours partagé sur les réseaux sociaux dans la nuit de mercredi 6 au jeudi 7 avril, relaie BFM TV. « Les nouveaux investissements en Russie sont bloqués, des restrictions sont appliquées contre plusieurs banques, des sanctions personnelles sont ajoutées, ainsi que d’autres restrictions », s’est-il d’abord réjoui. Avant d’estimer que ce paquet de sanctions « a l’air spectaculaire ». Mais pour lui, « ce n’est pas suffisant ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        Issued on: 26/03/2022 - 19:36

        France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

        The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

        “The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

        Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

        When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

        A gruelling trip through Europe

        They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

        The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

        While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

        Individuals respond immediately

        “Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

        Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

        At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

        “I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

        Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

        Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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        Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

        ON THE GROUND

        ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

        On the ground

        More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

        France24 - World

        War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

        Issued on: 07/04/2022 - 21:59

        FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow

        Seven buses and dozens of cars transporting evacuees, mostly from the devastated, besieged southeastern Ukrainian city of Mariupol, reached the city of Zaporizhzhia in an International Committee of the Red Cross (ICRC) convoy on Wednesday. Lucile Marbeau, spokesperson for the ICRC's regional delegation, spoke to FRANCE 24 from eastern Ukraine's Dnipro about the process of getting these people to safety.

        "Unfortunately we weren't able to access directly Mariupol, so we were 20 kilometres around; during five days we were in the area – this was the first cross line operation that the International Committee Red Cross was able to carry out," Lucile Marbeau, spokesperson for the Red Cross regional delegation, told FRANCE 24 from eastern Ukraine's Dnipro.

        "So what we saw is basically the needs of the people who are able – there's a trickle of people actually –being able to get out of Mariupol. And we were able also to have a convoy also leaving on Tuesday, arriving on Wednesday [...] with seven buses, with 350 civilians in it, mostly families, elderly people – and also a convoy of cars, cars basically who have been joining us through the convoy where we could really see what the Red Cross represents in terms of protection," Marbeau continued.

        "We estimate that in the end we were able to bring to safety around 800 to 1000 civilians; what we saw of course is that they are exhausted psychologically, physically."

        Click on the video player above to watch Marbeau speaking to FRANCE 24.

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        Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

        WAR IN UKRAINE

        US sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth

        The France 24 Interview

        'Compromise with Russia is impossible after Bucha,' says Ukraine's ex-president Poroshenko

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : Joe Biden accuse la Russie de « crimes de guerre majeurs »

        Boutcha : Poutine évoque une « provocation grossière et cynique »

        De nouveau sous un feu nourri de critiques et de sanctions après la découverte de massacres dans la région de Kiev, récemment abandonnée par l’armée russe, Vladimir Poutine a nié en bloc les accusations occidentales. Lors de son entretien avec Viktor Orban, dans l’après-midi, il a même dénoncé une « provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha », évoquant des images « falsifiées ». C’est la première réaction publique de Vladimir Poutine sur le sujet, note Le Figaro.

        Joe Biden évoque des « crimes de guerre majeurs »

        Lors d’une conférence de presse, le président américain a évoqué des « crimes de guerre majeurs » commis en Ukraine par l’armée russe. Evoquant des « corps laissés dans les rues après le retrait des Russes » et des civils « exécutés de sang-froid » à Boutcha, Joe Biden a assuré que « les responsables [devront] rendre des comptes ».

        Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé un nouveau train de sanction contre la Russie. « Nous privons (la Russie) de capitaux, nous la privons de technologie, nous la privons de talents et l’ensemble des mesures que nous prenons crée une spirale qui s’accélère au fur et à mesure que Poutine continue l’escalade », a expliqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat, relate CNews.

        Les deux filles de Vladimir Poutine dans le viseur de l’UE

        Parallèlement à la découverte des massacres de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, l’Union européenne réfléchit à renforcer ses sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine. Cette fois-ci, ce sont les deux filles du président russe qui pourraient en faire les frais. Maria et Ekaterina Poutine, respectivement nées en 1985 et 1986, pourraient être ajoutées à la liste noire régulièrement mise à jour par l’UE, et qui lui permet de geler les avoirs des personnes qui y sont inscrites, tout en leur interdisant l’accès au sol européen.

        Les filles Poutine, détaille Le Figaro, sont extrêmement discrètes, et n’apparaissent que très rarement aux côtés de leur père. La première, Maria, est endocrinologue et travaille au sein d’une entreprise russe spécialisée dans la recherche médicale. Elle est mariée à un homme d’affaires néerlandais. La seconde, Ekaterina, est une spécialiste des sciences mécaniques. Elle officie au sein du conseil scientifique de l’Université de Moscou, où elle gère notamment un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes.

        Kiev appelle ses habitants à évacuer l’Est du pays

        Sur Telegram, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a supplié la population de fuir l’est du pays au plus vite. Les autorités régionales, écrit Le Monde, ont appelé « la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée ». Alors que la Russie a entamé le retrait de ses troupes du cœur de l’Ukraine, pour se concentrer sur son versant est et le Donbass, la menace est immense pour les habitants des régions concernées. Ceux qui seraient décidés à rester « risquent la mort », a encore déclaré Iryna Verechtchouk.

        La veille, mardi, le secrétaire général de l’OTAN avait confirmé que les troupes russes entendent désormais « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », évoquant « une phase cruciale de la guerre ».

        Orban et Poutine ont évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu

        Tout récemment brillamment réélu à la tête du gouvernement hongrois, Viktor Orban a annoncé, mercredi 6 avril, s’être entretenu avec Vladimir Poutine. Les deux hommes cultivent, depuis des années, d’excellentes relations. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre hongrois a expliqué avoir proposé à son homologue russe une rencontre avec les dirigeants ukrainien, français et allemand. Il a également proposé « au président Poutine de déclarer un cessez-le-feu immédiat », relate Le Figaro. Une idée à laquelle Vladimir Poutine a répondu « oui, mais avec des conditions ».

        Après avoir accusé Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète », Volodymyr Zelensky a réclamé, mardi 5 avril, lors d’une prise de parole devant l’ONU en visio conférence, que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour que « le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer », relate Le Figaro.

        Pour la première fois, l’Allemagne s’équipe de drones armés

        La commission de la défense du Bundestag a approuvé l’achat de 140 drones armés du modèle israélien Heron TP, a déclaré à l’AFP une source parlementaire. Le ministère de la défense compte utiliser 60 d’entre eux pour des entraînements et les 80 autres pour un « usage opérationnel », selon le projet adopté par la commission, indique Le Monde.

        L’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe, juge le président du Conseil européen

        Mercredi 6 avril, le président du Conseil européen, Charles Michel a déclaré que l’Union européenne devra prendre « tôt ou tard » des mesures sur le pétrole et le gaz russe. Devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg, Charles Michel a dénoncé les « crimes contre l’humanité » commis à Boutcha et « beaucoup d’autres villes » en Ukraine.

        Les Etats-Unis annoncent une aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine

        La Maison Blanche a annoncé, mardi 5 avril, une nouvelle aide sécuritaire de 100 000 millions de dollars à l’Ukraine, indique Franceinfo. Il s’agit de « répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les Etats-Unis ont fournis à l’Ukraine et qu’ils ont (…) utilisés pour défendre leur pays » face à l’invasion russe, a précisé un porte-parole du Pentagone.

        Les enfants ukrainiens seront accueillis en crèche gratuitement

        Les enfants ukrainiens arrivés en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourront être accueillis en crèche gratuitement cette année, a annoncé hier la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf). Les Caf « prendront directement en charge le coût de leur accueil », a-t-elle ajouté, indique Le Figaro.

        L’Ukraine a « besoin d’armes lourdes », selon le ministre des affaires étrangères ukrainien

        Dmytro Kuleba, ministre des affaires étrangères ukrainien, a déclaré, mardi 5 avril, sur BFMTV, que l’armée ukrainienne a « besoin d’armes lourdes, la Russie a des milliers de tanks, des chars, des véhicules armés… Nous ne pouvons pas les arrêter avec des armes légères ». Il demande notamment l’aide des pays européens.

         Le chef de la diplomatie américaine estime que le massacre de Boutcha « n’est pas un acte isolé »

        Antony Blinken s’est exprimé sur le massacre dans la ville ukrainienne où ont été découverts des dizaines de cadavres après le retrait de troupes russes. « Ce que nous avons vu à Boutcha n’est pas l’acte isolé d’une unité dévoyée. C’est une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités », a-t-il affirmé, relate franceinfo.

        Le Royaume-Uni annonce avoir gelé 320 milliards d’euros du « trésor de guerre de Poutine »

        Près de 350 milliards de dollars ( soit 320 milliards d’euros) ont été gelés par le Royaume-Uni a déclaré, mardi 5 avril, à Varsovie, la ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss. Un montant qualifié de « trésor de guerre » de Vladimir Poutine par la ministre, rapporte Le Figaro.

        600 000 Ukrainiens ont rejoint la Russie de leur plein gré

        La Russie a procédé à l’évacuation de « 600 000 personnes » d’Ukraine, sans qu’elles soient parties « sous la contrainte ou enlevées » contrairement aux affirmations du président ukrainien, a indiqué, mardi 5 avril, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia. « Nous ne sommes pas venus en Ukraine conquérir des territoires », a-t-il déclaré, relaie Le Monde.

        Zelensky demande l’exclusion de la Russie du Conseil de sécurité de l’ONU

        Le président ukrainien a demandé que la Russie soit « tenue responsable » pour « les pires crimes de guerre » depuis la Seconde guerre mondiale, rapporte Le Figaro. Devant l’ONU, Volodymyr Zelensky a appelé à ce que la Russie soit exclue du Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’elle endosse sa responsabilité dans la guerre en Ukraine.

        Le président ukrainien demande la création d’un tribunal « comme à Nuremberg »

        Volodymyr Zelensky souhaite l’organisation d’une conférence internationale à Kiev, rapporte Le Monde. Il demande également une « justice punitive » où les dirigeants russes seront jugés lors d’un procès « comme à Nuremberg ». Le président ukrainien accuse Vladimir Poutine de « propager la mort » et d’être « le plus grand criminel de la planète ».

        Poutine menace d’exporter moins de denrées agricoles vers « les pays hostiles »

        Le président russe s’est exprimé  à la télévision russe, ce mardi 5 avril, concernant les capacités agricoles en Russie. « Nous devrons faire attention cette année aux quantités que nous exportons notamment quand il s’agit de pays qui mènent une politique hostile à note égard », a-t-il déclaré, relaie BFMTV.

        Le directeur de l’Otan redoute la découverte « d’autres atrocités » commises par les forces Russes

        Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a indiqué, ce mardi 5 avril, redouter la découverte « d’autres atrocités » lors de la reprise des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine et a dénoncé des « crimes de guerre », relate Le Figaro.

        La Russie se renforce dans l’est de l’Ukraine

        La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass », dans l’est de l’Ukraine. L’objectif est de réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a-t-il ajouté, relaie BFMTV.

        L’Italie expulse une trentaine de diplomates russes 

        L’Italie a décidé d’expulser 30 diplomates russes pour des raisons de « sécurité nationale ». L’annonce a été faite ce mardi, à Berlin, par le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, auprès de la chaîne d’informations italienne RaiNews24. Cette décision fait suite à des mesures similaires prises la veille par l’Allemagne et la France, et mardi matin par le Danemark. 

        Un réservoir d’acide nitrique touché par une frappe à Roubijné 

        Un réservoir d’acide citrique a été touché par une frappe russe ce lundi, à Roubijné, dans la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région, Serhiy Haida, relate BFM TV. Par conséquent, il a enjoint les habitants à se confiner.

        Pékin réclame des pourparlers de paix 

        Comme l’indique 20Minutes, Pékin a réitéré son appel à des pourparlers de paix afin de résoudre la guerre en Ukraine. Et cela, à l’occasion d’un entretien entre les ministres chinois et ukrainien des Affaires étrangères. Dans le même temps, les forces russes sont accusées d’avoir commis des massacres. La communauté internationale a intensifié, au cours des derniers jours, ses condamnations à l’encontre de la Russie, après la découverte d’un certain nombre de cadavres dans la région de Kiev. Des décès imputés à l’armée russe, qui dément toute implication. 

        L’Union européenne va interdire le charbon russe  

        L’Union européenne va interdire les importations de charbon russe, rapportent ce mardi plusieurs médias, parmi lesquels l’agence de presse Reuters et Bloomberg. Et cela, en citant des sources au sein de la Commission européenne. Toutefois, ni le gaz ni le pétrole ne sont sanctionnés, à ce stade. Par ailleurs, Bruxelles va interdire les exportations en direction de la Russie de semi-conducteurs et de machines destinées, notamment, à l’extraction du gaz, observe BFM TV. Sur le territoire des 27 Etats-membres, les poids lourds et les navires russes seront également interdits.

        Au nord de l’Ukraine, les Russes en recul

        Au cours de son analyse quotidienne du conflit en Ukraine, le ministère de la Défense britannique a constaté le reflux des forces russes au nord du pays, relaye 20Minutes, mardi 5 avril. « Les combats de bas niveau devraient se poursuivre dans certaines parties des régions nouvellement reprises, mais diminuer considérablement au cours de cette semaine alors que le reste des forces russes se retire », a détaillé Londres. Le ministère de la Défense britannique a également jugé que les forces russes qui se retiraient du nord allaient avoir besoin « d’un rééquipement et d’une remise à neuf importante » avant leur « redéploiement » dans l’est de l’Ukraine.

        Zelensky : « Le nombre de victimes pourrait être plus élevé à Borodyanka »

        Le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait savoir que la Russie allait « essayer de cacher les traces de ses crimes », après la découverte de nombreux corps portant des tenues de civils à Boutcha. « Ils ne l’ont pas fait à Boutcha lorsqu’ils se sont retirés, mais dans une autre région, c’est possible », a-t-il déclaré mardi 5 avril, dans un message vidéo, indique BFM TV. « Des informations indiquent déjà que le nombre de victimes des occupants pourrait être encore plus élevé à Borodyanka et dans d’autres villes libérées, a-t-il ensuite détaillé. Dans de nombreux villages des districts libérés des régions de Kiev, Tchernihiv et Soumy, les occupants ont commis des actes que les habitants n’avaient jamais vus, même pendant l’occupation nazie, il y a 80 ans. »

        De nouvelles sanctions occidentales attendues

        Les Etats-Unis et leurs alliés ont l’intention d’annoncer au cours de « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, rapporte France 24. Dans le même temps, l’Ukraine recevra davantage d’assistance militaire, a assuré le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L’Union européenne discute, de son côté, en « urgence » de nouvelles sanctions contre Moscou. Celles-ci sont notamment réclamées par la France et l’Allemagne, a déclaré Josep Borrell, le haut-représentant de l’UE.

        Ukraine : l’ambassadeur de Russie en France convoqué

        L’ambassadeur de Russie en France est convoqué ce mardi au Quai d’Orsay. Et cela, afin de se voir notifier l’expulsion de diplomates dont les activités sont contraires aux intérêts de sécurité de la France, d’après BFM TV, qui cite des sources diplomatiques. Pour rappel, la France a annoncé ce lundi son intention d’expulser 35 diplomates russes de son territoire, par le biais d’un communiqué.

        Expulsion de diplomates : Medvedev veut une réponse de Moscou

        La France a pris la décision d’expulser plusieurs dizaines de diplomates russes, dans le cadre d’une nouvelle sanction décidée en concertation avec les autres nations européennes. Dans ce contexte, Dimitri Medvedev, ex-président russe, souhaite que Moscou agisse de même contre les pays occidentaux, relaye BFM TV, ce mardi. « La réponse [de la Russie] sera symétrique et bilatérale », a-t-il développé sur Telegram, comme le rapporte l’agence de presse Reuters. Et de conclure : « Si cela continue, [il faudra] claquer la porte des ambassades occidentales. […] Ce sera moins cher pour tout le monde. Et puis, nous finirons par nous regarder […] qu’à travers des lunettes de visée. »

        Après le retrait russe, le maire de Kiev prudent

        Les habitants de Kiev qui ont fui l’invasion russe ont été appelés, lundi 4 avril, par le maire de la capitale ukrainienne – Vitali Klitschko – à ne pas y retourner avant « au moins une semaine ». D’après lui, des bombardements russes peuvent encore s’y produire, observe Libération.

        Des civils torturés

        Dmytro Zhyvytsky, le gouverneur de l’oblast de Soumy, qui se situe au nord de Kharkiv, a assuré ce mardi que l’armée ukrainienne avait retrouvé trois corps de civils torturés, indique 20Minutes. Les cadavres ont été découverts dans le quartier de Konotop, qui se trouve à l’ouest de l’oblast de Soumy. Le 3 avril, les forces russes se sont retirées de la région de Soumy.

        Suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ?

        Ce lundi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, rapporte BFM TV. Et cela, en réponse « aux images de Boutcha », la ville ukrainienne où ont été retrouvés, après le départ des forces russes, de nombreux cadavres. Un vote de l’Assemblée générale de l’ONU, afin de décider de cette suspension, pourrait intervenir dès ce jeudi, d’après Washington. Moscou a réagi en qualifiant cette démarche d’« incroyable » et en arguant qu’elle ne faciliterait pas les « pourparlers de paix » entre les Russes et les Ukrainiens.

        Des bombardements sur Kramatorsk

        Un certain nombre de bombardements ont touché, au cours de la nuit du lundi au mardi 5 avril, la grande ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, relaye 20Minutes. Celle-ci est contrôlée par Kiev, mais sous la menace d’une offensive des troupes russes. Selon des informations citées par nos confrères, ces tirs, certainement de missiles ou de roquettes longue portée, ont notamment détruit une école du centre-ville, aux alentours de 3 heures, heure locale. Quelques heures plus tard, au petit matin, un cratère fumant d’une dizaine de mètres de diamètre était apparu dans la cour de l’établissement scolaire, en partie effondré. Aux alentours, plusieurs vitres ont été soufflées. Toutefois, des habitants du quartier n’ont fait état d’aucune victime. Apparemment, l’école était vide. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué.

        L’équipe du CICR a été « libérée »

        Ce mardi, Kiev a fait savoir que l’équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui était « retenue » par la police, dans une localité proche de Marioupol, avait été « libérée » après moult négociations, et qu’elle avait pu gagner ensuite les abords de Zaporizhzhia, indique France 24.

        Vingt réfugiés ukrainiens arrivent à Tokyo

        Vingt Ukrainiens qui ont fui la guerre sont arrivés à l’aéroport de Tokyo (Japon) à bord d’un avion gouvernemental japonais, ce mardi, rapporte Le Monde. Et cela, alors même que le pays du Soleil-Levant est extrêmement réfractaire à l’accueil de réfugiés. Ces derniers, qui se trouvaient en Pologne à la suite de l’invasion russe, sont arrivés avec le ministre des Affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi. Ce dernier était en visite à Varsovie.

        Une plateforme russe du darknet​ démantelée

        Comme le rapporte 20Minutes ce mardi, la « plus grande » plateforme de vente du darknet mondial, dénommée « Hydra Market », qui opérait en langue russe depuis 2015, a été démantelée. L’annonce a été faite par la justice allemande. Des bitcoins d’une valeur de 23 millions d’euros ont été saisis. « Les serveurs du plus grand marché du darknet au monde ont été confisqués et 543 bitcoins pour une valeur totale d’environ 23 millions d’euros ont été sécurisés », stipule un communiqué rédigé par le parquet de Francfort. Les enquêteurs suspectent cette plateforme, comptant près de 17 millions de clients, de servir à des activités criminelles et à du blanchiment d’argent.

        La présidente de la Commission et le chef de la diplomatie de l’UE bientôt à Kiev

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, se rendront à Kiev au cours de « cette semaine », a appris BFM TV.

        Les discussions avec la Russie ? La « seule option »

        Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a estimé dans une déclaration retransmise à la télévision que la tenue de pourparlers avec la Russie était la « seule option » pour l’Ukraine, indique France 24. Et cela, même si de telles discussions constituent à l’heure actuelle un « défi ». Ensuite, le dirigeant a précisé qu’il était possible qu’il ne discute pas directement avec le président russe, Vladimir Poutine. Et cela, alors même que l’éventualité d’un entretien bilatéral avait été soulevée samedi 2 avril.

        L’ouverture de sept couloirs humanitaires

        « Aujourd’hui [mardi 5 avril], il y aura sept couloirs humanitaires. De Marioupol à Zaporijia, par votre propre moyen de transport », a déclaré Iryna Verechtchouk, la vice-première ministre de l’Ukraine, avant de donner quelques précisions concernant la situation de la ville portuaire de Marioupol, détruite à 90 % d’après son maire, relaye Libération. « Malgré les promesses de leurs dirigeants, les forces d’occupation ne permettent à personne d’entrer dans la ville assiégée, a-t-elle ainsi détaillé. Le dernier exemple en date est le blocage de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, à Manhush. Après les pourparlers, ils ont été libérés dans la nuit et envoyés à Zaporijia. »

        Moscou accuse Kiev de vouloir « mettre en scène » des civils tués

        Ce mardi, la Russie a accusé les autorités ukrainiennes de préparer des « mises en scène » de civils tués par les forces de Moscou dans plusieurs villes, relaye 20Minutes. Et cela, en pleine indignation internationale, après la découverte de dizaines cadavres dans la ville de Boutcha. Accusée par les Occidentaux et les autorités ukrainiennes d’avoir tué des civils dans cette ville proche de Kiev, l’armée russe a nié toute responsabilité.

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 41e jour de l’offensive russe. Après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev, et notamment à Boutcha, Volodymyr Zelensky – le dirigeant ukrainien – va s’adresser mardi 5 avril au Conseil de sécurité de l’ONU, relaye BFM TV. Et cela, après s’être rendu la veille à Boutcha. Volodymyr Zelensky, qui a fustigé des « crimes de guerre », mais également un « génocide », après la mise à jour de dizaines de cadavres vêtus de vêtements civils à Boutcha, ainsi que dans d’autres localités à proximité de la capitale ukrainienne, interviendra devant le Conseil de sécurité pour la première fois depuis l’invasion de son pays. L’annonce a été faite par le Royaume-Uni, qui préside actuellement cette instance.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        « Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

        Actu

        Olivier Chartrain

        Karine professeure d’histoire-géographie à Paris

        «Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

        Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.

        Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »

        Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.

        L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !

        Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »

        Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer
        L'Humanité

        Les patients handicapés d’Heny Gabrielle luttent pour conserver leur lien avec la nature

        Actu

        Mobilisés depuis six ans contre le déménagement de cet établissement public de rééducation, les défenseurs de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, ont manifesté ce jeudi midi pour demander des engagements au maire de Lyon et président du conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon Grégory Doucet.

        Loan Nguyen

        « Les handicapés aussi veulent rester au vert » clame une banderole accrochée aux grilles de l’hôtel de ville de Lyon ce jeudi midi. Exigeant le maintien de l’hôpital Henry Gabrielle, spécialisé dans la rééducation et la réadaptation fonctionnelle des personnes handicapées, à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, plusieurs dizaines de manifestants ont interpelé le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet et son homologue de la même tendance politique à la métropole Bruno Bernard pour qu’ils pèsent sur la future décision des Hospices civils de Lyon (HCL). « Officiellement, il existe deux scénarios sur la table : la rénovation d’Henry Gabrielle sur son site actuel ou le déménagement sur le site de l’hôpital psychiatrique du Vinatier. Mais on sait que la préférence des HCL va à ce dernier, alors même qu’ils en estiment le coût à 70 millions d’euros, ce qui revient plus cher que de rénover », explique Didier Machou, militant CGT, ex-secrétaire du syndicat à Henry Gabrielle, mais toujours très impliqué dans cette lutte qui dure depuis 2016.

        Santé. « Ici, on peut penser à autre chose qu’à son handicap »

        Un rôle thérapeutique de l’environnement

        L’enjeu de ce déménagement, d’une quinzaine de kilomètres, pourrait paraître anecdotique. Mais ce serait ignorer le rôle primordial de l’environnement dans le soin aux patients. ( Lire notre reportage du 12 avril 2017). « C’est mon médecin qui m’a orientée vers Henry Gabrielle pour de la rééducation liée à ma maladie de Parkinson », raconte Corinne Andrieux, 55 ans. Cette ancienne aide-soignante et ex-basketteuse assidue, atteinte de plusieurs maladies auto-immunes dont une spondylarthrite ankylosante, une fibromyalgie et la maladie de Crohn en plus de son Parkinson, s’est sentie revivre dans le cadre exceptionnel de l’hôpital et ses dix hectares de parc. « Là-bas, j’ai pu faire du sport, me remettre à courir ! Et aujourd’hui je fais de l’athlétisme, je prépare un marathon ! », souligne la patiente. « Dans ce parc, je pouvais aussi crier, pleurer, sans qu’on m’entende… mais aussi marcher pieds nus et me reconnecter à la nature », confie cette férue de méditation.

        « On y croit dur comme fer »

        « Mon mari était dans un état végétatif suite à une maladie nosocomiale. Il est resté 6 ans et demi à Henry Gabrielle avant de décéder. Il n’a jamais pu sortir de l’hôpital, alors le simple fait de pouvoir sortir sur la terrasse au soleil, ça le rendait heureux », témoigne Réjane Battaglia, représentante des familles dans l’association de sauvegarde de l’hôpital. « Bien souvent, les personnes handicapées ont également des soucis pulmonaires. Les transférer en pleine ville, c’est aberrant », pointe de son côté Cécile Bulin, aide-soignante à l’hôpital voisin de Lyon sud. Si soignants, patients, syndicats et militants politiques, au premier rang desquels le PCF et la CGT, sont toujours mobilisés au bout de six ans de combat, c’est que le rapport de force a déjà fait bouger certaines lignes. « Au départ, il n’était question que d’un transfert sur le site de l’hôpital militaire de Desgenettes. Cette option a été abandonnée et on nous a bien présenté un scénario de rénovation en mars 2021 comme étant une possibilité », rappelle Didier Machou, qui note que les groupes politiques communiste, socialiste et une partie des écologistes leur ont apporté leur soutien. « On y croit dur comme fer ! », martèle Réjane Battaglia. Reste à savoir comment se positionnera le maire de Lyon, également président du conseil de surveillance des HCL.

        handicapHôpital public
        France24 - Monde

        L'actu en dessin : le Giec alerte sur le climat ? Il faut donc "supprimer le Giec"

        Publié le : 08/04/2022 - 14:55

        FRANCE 24 Suivre

        Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C, mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, a averti le Giec dans un rapport publié lundi. Pour inverser la tendance, les experts scientifiques recommandent de transformer radicalement l'économie et faire plafonner les émissions d'ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles. Le dessinateur de presse Rodho réagit à cette actualité.

        "C'est maintenant ou jamais" : tels sont les mots employés par Jim Skea coprésident du groupe du Giec ayant produit un rapport de près de 3 000 pages sur le climat, publié lundi 4 avril.

        Sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs d'ici moins de trois ans, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, avertissent les experts scientifiques.

        "Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs dénoncé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec.

        Le dessinateur de presse Rodho a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène trois personnes en costume noir censées représenter des dirigeants mondiaux. "Plus que trois ans pour garder un monde vivable ! C'est le Giec qui le dit !", s'exclame le premier. "Qu'est-ce qu'on doit faire !?", interroge le deuxième. Le troisième, cigare à la bouche, répond : "Supprimer le Giec !", comme pour symboliser la réaction aux experts scientifiques qui dénoncent l'inaction face au réchauffement climatique.

        Avec AFP

        Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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        Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2

        RECORDS DE TEMPÉRATURES

        Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

        DEMAIN A LA UNE

        Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

        Valeurs Actuelles

        L’ancien candidat LR à la présidentielle, Philippe Juvin, aide des civils et des militaires en Ukraine

        Depuis la fin du mois de mars 2022, Philippe Juvin est en Ukraine. Et ce, notamment dans le but d’enseigner les gestes de sauvetage en temps de guerre aux civils et militaires, relate CNews, mardi 5 avril. Sur Twitter, le médecin explique être parti « depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main » à ses collègues ukrainiens.

        Depuis quelques jours en Ukraine pour donner un coup de main a mes collègues ukrainiens. Et former civils et militaires aux gestes de sauvetage.

        Il leur manque des garrots (1 pour 20 ou 30 soldats là où chacun devrait en avoir 1) et bien d’autres choses.

        Peuple courageux. pic.twitter.com/Os57FBGXdv

        — 🇫🇷 🇪🇺 Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) April 3, 2022

        Alors que l’Ukraine est la cible des attaques russes depuis fin février 2022, le professeur de médecine s’est d’abord rendu au nord du pays, mais n’est pas précisément géolocalisé pour des raisons de sécurité. À des milliers de kilomètres, il continue d’exercer ses fonctions de maire à distance.

        Un précédent voyage en 2014

        L’élu n’avait informé que peu de gens de son entourage de son voyage. Outre sa famille, la candidate LR à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, était notamment au courant. Dimanche 3 avril, lors du meeting de campagne de la femme politique, les militants LR ont appris que Philippe Juvin était sur le front ukrainien via un message vidéo du médecin : « J’aurais aimé être avec vous, mais je suis parti aider mes collègues médecins ukrainiens », déclarait-il ainsi, comme l’a rapporté Le Parisien.

        Auprès du quotidien francilien, l’édile a indiqué être parti avec « deux énormes sacs de matériels », car sur place, cela manque. « En France, chaque soldat a son garrot dans son paquetage. Là, ils en ont un pour trente soldats », a-t-il ainsi expliqué.

        L’élu des Hauts-de-Seine s’était déjà rendu en 2014 à Kiev, capitale ukrainienne, pour soigner les manifestants, lors du soulèvement contre le dirigeant Ianoukovytch. Quelques années auparavant, le médecin avait effectué un séjour de quelques mois en Afghanistan sur un camp militaire en 2008 auprès des forces de l’OTAN pour se former à la médecine de guerre.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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        A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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        By Raphael Minder

        MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

        So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

        “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

        Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

        In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

        In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

        During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

        Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

        But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

        Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

        In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

        Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

        While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

        Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

        “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

        Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

        He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

        “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

        As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

        “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

        Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

        “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

        Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

        « Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

        Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

        Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

        Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Présidentielle 2022 à J-4 : derniers jours pour mobiliser face à un risque d'abstention record

        Publié le : 07/04/2022 - 09:47

        Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Marina BERTSCH Suivre

        Alors que le premier tour de la présidentielle se rapproche, l'écart se resserre encore dans les sondages entre le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, crédité de 2 % dans les intentions de vote, fait son grand meeting de campagne. Également dans ce numéro, la place de l'écologie dans les programmes et le portrait de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste.

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : pour Jean-Luc Mélenchon, "ça peut se jouer à pas grand-chose"

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

        France24 - World

        Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

        Issued on: 07/04/2022 - 06:37Modified: 08/04/2022 - 04:32

        FRANCE 24 Follow Douglas HERBERT Follow

        The destruction left by Russian troops in the town of Borodianka outside of Kyiv is “much more horrific” than the situation uncovered in the nearby town of Bucha, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday. Earlier Thursday, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said Russia had sustained “significant losses” in Ukraine since its troops entered on February 24. Read about the day’s events as they unfolded on our live blog. All times are Paris time [GMT+2].

        This page is no longer being updated. Read more of France 24's coverage of the war in Ukraine here.

         

        4:32 am: Pentagon says Putin has given up on taking Kyiv but ‘significant battle’ still ahead for southeastern Ukraine

        US Defense Secretary Lloyd Austin said Thursday that Russian President Vladimir Putin has given up on conquering Kyiv after his forces were soundly beaten back by the Ukrainian military.

        “Putin thought that he could very rapidly take over the country of Ukraine, very rapidly capture this capital city. He was wrong,” Austin told a hearing of the Senate Armed Services Committee in Congress.

        “I think Putin has given up on his efforts to capture the capital city and is now focused on the south and east of the country,” said Austin.

        But the path of the overall war, six weeks after Russia invaded Ukraine, remains uncertain, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, General Mark Milley, told the same hearing.

        For Ukraine to “win” the fight, it needs to remain a free and independent nation, with its recognised territory intact, he said.

        “That’s going to be very difficult. That’s going to be a long slog,” Milley said.

        “The first part of it has probably been successfully waged,” he said of the war that began on February 24.

        “But there is a significant battle yet ahead down in the southeast, down around the Donbas region where the Russians intend to mass forces and continue their assault,” he said.

        “So I think it’s an open question right now, how this ends.”

        2:12 am: Lviv sees new refugee influx as Ukraine warns civilians to flee Donbas

        Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk urged civilians in eastern Ukraine to evacuate to safer regions before it was too late, after Moscow announced plans to concentrate its forces in the east.

        As a result, aid organisations in the western city of Lviv are welcoming a new wave of refugees. FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reports on the ground:

        1:58 am: EU approves Russia coal embargo, proposes more arms to Ukraine

        The European Union on Thursday said it had approved an embargo on Russian coal and the closing of the bloc’s ports to Russian vessels over the Ukraine war.

        An official from the French presidency of the European Council said the moves spearhead a “very substantial” fifth round of sanctions against Moscow.

        That package also includes a 10 billion euro ($10.9 billion) ban on exports to Russia, including high-tech goods, and the freezing of several Russian banks’ assets.

        In addition to the sanctions, the EU also backed a proposal to boost its funding of arms supplies to Ukraine by 500 million euros, taking it to a total of 1.5 billion euros.

        European Council President Charles Michel said on Twitter the package would be “swiftly approved”.

        Thanks and support to @JosepBorrellF for your proposal to top up the #EuropeanPeaceFacility with a further €500M. Once swiftly approved this will bring to 1.5 billion the EU support already provided for military equipment for #Ukraine. @ZelenskyyUa

        April 7, 2022

        The new financial measures were proposed by the European Commission after the bodies of dozens of civilians were found last weekend in Bucha, near Kyiv.

        It is the first time the Europeans have targeted the Russian energy sector, on which they are heavily dependent.

        The EU nations import 45 percent of their coal from Russia, worth 4 billion euros a year.

        The embargo will come into force at the beginning of August, 120 days after the publication of the new package in the EU’s official journal, expected on Friday.

        1:28 am: WHO confirms over 100 attacks on health facilities in Ukraine

        The World Health Organization (WHO) on Thursday said it had confirmed over 100 attacks on health services in Ukraine, as it called for humanitarian access to the besieged city of Mariupol.

        “As of now, WHO has verified 103 incidents of attacks on health care, with 73 people killed and 51 injured, including health workers and patients,” WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus told a press conference, calling it a “grim milestone.”

        Of the confirmed attacks, 89 had impacted health facilities and most of the rest hit transport services, including ambulances.

        “We are outraged that attacks on health care are continuing,” the WHO chief said, adding they constituted “a violation of international humanitarian law.”

        Speaking at an earlier press conference in Lviv, WHO regional director for Europe Hans Kluge lamented that while health assistance had reached many “affected areas”, some were still out of reach.

        “It’s true some remain very difficult. I think a priority definitely, I think we all agree, would be Mariupol,” Kluge told reporters.

        12:38 am: Support for Ukraine wanes in General Assembly as UN votes to suspends Russia from Human Rights Council

        The vote was 93-24 with 58 abstentions, significantly lower than the vote on two resolutions the assembly adopted last month demanding an immediate cease-fire in Ukraine, withdrawal of all Russian troops and protection for civilians. Still the vote was “humiliating” for Moscow, FRANCE 24’s Jessica Le Masurier reports from New York:

        April 8, 12:10 am: Canada to offer up to C$1 bn in new financing to Ukraine

        Canada will offer Ukraine up to C$1 billion ($794 million) in new loan resources via the International Monetary Fund (IMF) and provide an additional C$500 million in military aid, the Liberal government said on Thursday.

        The announcements in the federal budget mean Canada has now committed more than C$1.2 billion in direct contributions to Ukraine, as well as offering up to C$1.6 billion in loan supports.

        “This support has helped respond to the humanitarian crisis, and ensure that the Ukrainian government can continue to provide essential services,” the budget said.

        Canada will offer up to C$1 billion in new loan resources to Kyiv through a new Administered Account for Ukraine at the IMF.

        Since 2015, Canadian troops have been training Ukrainian forces in the west of the country. In January, Ottawa said the mission would be expanded.

        Canada, which has announced more than C$90 million in lethal and non-lethal weaponry to Ukraine so far, said on Thursday it proposed to provide an additional $500 million in the 2022-23 fiscal year to provide further military aid.

        11:25 pm: Biden calls signs of Ukraine atrocities an ‘outrage’ to humanity

        US President Joe Biden on Thursday called the images emerging as Russian troops withdraw from parts of Ukraine an “outrage” to humanity, as he hailed Moscow’s expulsion from the UN Human Rights Council.

        “Russia’s lies are no match for the undeniable evidence of what is happening in Ukraine,” Biden said in a statement.

        “The signs of people being raped, tortured, executed – in some cases having their bodies desecrated – are an outrage to our common humanity.”

        10:40 pm: Scene in Borodianka near Kyiv 'much more horrific' than Bucha, Zelensky says

        The destruction left by Russian troops in the town of Borodianka outside of Kyiv is "much more horrific" than the situation uncovered in the nearby town of Bucha, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday.

        "They have started sorting through the ruins in Borodianka," Zelensky said in his daily address to the nation. "It's much more horrific there, there are even more victims of Russian occupiers."

        © Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)

        10:20 pm: Russian Nobel-winning editor attacked on train

        Russian journalist and Nobel Peace prize laureate Dmitry Muratov was Thursday assaulted on a train by a person who sprayed him with paint, his newspaper Novaya Gazeta reported.

        “An unknown assailant attacked the chief editor of Novaya Gazeta and Nobel prize winner in a train coach,” the independent publication said via Telegram.

        “He threw oil-based paint mixed with acetone into the compartment. He shouted, ‘Muratov, that’s for our boys’,” the paper quoted Muratov as saying, in apparent allusion to Russian casualties in the Ukraine war.

        “My eyes are burning terribly. I am going to try to wash it off,” Muratov was quoted as saying after the attack on a train headed from Moscow to the southeastern city of Samara.

         

        Aboard a train to Samara, somebody attacked Nobel Peace Prize laureate and Novaya Gazeta editor-in-chief Dmitry Muratov with red paint laced with the solvent acetone. “This is for our boys!” the assailant shouted. Muratov’s eyes now burn, he wrote in a statement. pic.twitter.com/ny0Fjefo42

        April 7, 2022

         

        8:00 pm: Ukraine says 26 bodies have been found under two ruined buildings in Borodianka

        Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova on Thursday said 26 bodies had been found under two ruined buildings in the Kyiv region town of Borodianka, which is been being searched by the authorities after Russian troops occupying it withdrew.

        In a televised briefing, Venediktova did not say if the authorities had established the cause of death, but she accused Russian troops of carrying out air strikes on the town before they seized control of it.

        "Borodianka is the worst in terms of destruction and in terms of the uncertainty about (the number of) victims," she said.

        7:59 pm: Revoke Russian investor passports, Zelensky urges Cyprus

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday urged Cyprus to revoke passports issued to Russians through an investment scheme and stop private yachts docking in its marinas. Zelensky made the plea during an address to the Cypriot parliament via live video link, the latest in a series of such speeches he has made to foreign legislatures after Russia's invasion of Ukraine.

        "I'm grateful to you for your moral stance. You reacted to the Russian invasion and banned the docking of Russian ships in your ports," Zelensky said. He added that Cyprus has "tools to pressure" its traditionally close friend Russia, and urged Cypriot authorities to "close the ports" to all Russian private yachts.

        7:53 pm: Kremlin says Russia has suffered 'significant losses' in Ukraine

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Thursday that Russia had sustained "significant losses" in Ukraine, which its troops entered on February 24 in what it calls a "special military operation".

        Russia's defence ministry said on March 25, its most recent update, that 1,351 Russian soldiers had been killed since the start of the campaign, and 3,825 had been wounded.

        7:06 pm: Russia says it would have to 'rebalance' if Finland and Sweden join NATO

        Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said on Thursday that if Finland and Sweden joined NATO then Russia would have to "rebalance the situation" with its own measures.

        Moscow's invasion of Ukraine, which it says aims among other things to degrade Ukraine's military potential and prevent it becoming a bridgehead for a NATO attack, has prompted the two Nordic countries to consider joining the US-led alliance.

        If the two countries join, "we'll have to make our western flank more sophisticated in terms of ensuring our security", Peskov told Britain's Sky News.

        7:02 pm: 'We must assume' Russians committing more atrocities in Ukraine, Blinken says

        US Secretary of State Antony Blinken said Thursday it is likely that Russian forces are carrying out more "atrocities" in parts of Ukraine after bodies were found in the town of Bucha.

        "For every Bucha there are many more towns Russia has occupied and more towns that it is still occupying, places where we must assume Russian soldiers are committing more atrocities right now," Blinken told journalists after meeting foreign ministers from NATO and Ukraine in Brussels. He said the US had warned ahead of Russia's invasion that part of the Kremlin's "campaign plan was to inflict atrocities, was to target individuals, was to commit the kinds of crimes that we're now seeing to terrorise civilian populations".

        "And so this, as we saw it, was part of the game plan all along," he said.

        5:59 pm: US, allies have supplied Ukraine 25,000 anti-aircraft weapons, US general says

        Ukraine has received about 25,000 anti-aircraft weapons systems from the United States and its allies, helping Kyiv prevent Russia from establishing air superiority that would have aided Moscow's ground invasion, the top U.S. general said on Thursday.

        Army General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, said the United States and its allies had also supplied Ukraine with 60,000 anti-tank systems. "The Ukrainians ... are very, very thankful, extraordinarily thankful," Milley told the Senate Armed Services Committee.

        5:56 pm: Ukraine says it needs 'weapons, weapons, and weapons'

        "NATO will be supporting Ukraine with more weapons and also delivery of the weapons that they have already promised to Ukraine," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels.

        "We'll get more details about what exactly that assistance is going to look like," Keating continued. When Ukraine's foreign minister entered this summit this morning, he said Ukraine needs three things: weapons, weapons, and weapons. So are they getting all the weapons that they want? That's what we're going to see here today. But we have very strong words there from the [NATO] Secretary-General Stoltenberg that they understand the gravity of the situation."

        5:54 pm: UN General Assembly suspends Russia from Human Rights Council

        The United Nations General Assembly voted to suspend Russia from the Geneva-based Human Rights Council on Thursday with the US-led push garnering 93 votes in favor, while 24 countries voted no and 58 countries abstained.

        5:50 pm: 'Usual suspects' supporting Russia at UN

        As the UN assembly readies to vote on suspending Russia from the body's Human Rights Council, "we've heard from countries that you might call the usual suspects when it comes to supporting Russia; we've heard already from Venezuela, Syria, Iran, North Korea, Kazakhstan that they will be voring against this resolution, saying that it's politicised, that it won't help move forward dialogue, that it will undermine efforts to move towards peace," FRANCE 24's Jessica Le Masurier reported.

        5:49 pm: NATO members agree to strengthen support to Ukraine, Stoltenberg says

        NATO members have agreed to strengthen support to Ukraine and are providing a wide range of weapon systems to the country, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday following a meeting of foreign ministers. Stoltenberg told reporters that NATO members also agreed to do more to help other partners and shore up their ability to defend themselves, including Georgia and Bosnia and Herzegovina.

        Watch his speech here:

        5:21 pm: German intelligence service has radio intercepts on Bucha killings

        German intelligence services have intercepted radio traffic of Russian soldiers discussing the killings of civilians in the Ukrainian town of Bucha, Spiegel reported Thursday, in what would be new evidence linking Moscow troops to the deaths.

        Some of the audio material collected appears to relate to victims found dead along a main street in Bucha, the magazine said, citing a closed-door parliamentary briefing given by Germany's foreign intelligence service BND. Among the intercepts was a soldier's description of how he and his platoon mates shot a person on a bicycle.

        5:21 pm: Ukraine using landmines effectively against Russia, US general says

        Ukraine is effectively using landmines in the conflict with Russia, forcing Russian armored vehicles into engagement areas where they are vulnerable to US-supplied anti-tank weaponry, the top US general told a Senate hearing on Thursday.

        "That's one of the reasons why you see column after column of Russian vehicles that are destroyed. So anti-tank or anti-personnel mines are very effective," Army General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, told the Senate Armed Services Committee.

        4:43 pm: After Kyiv win, Ukraine still faces significant battle in southeast, US general says

        Ukrainian forces have successfully managed to counter Russia's attempt to take Kyiv but a significant battle is still ahead in the southeast of the country, the top US general said on Thursday.

        "There is a significant battle yet ahead down in the southeast, down around the Donbas, Donetsk region where the Russians intend to mass forces and continue their assault," General Mark Milley, chairman of the Joint Chiefs of Staff, told lawmakers during a hearing.

        4:42 pm: Conquering Mariupol will 'take time', pro-Russian separatist official says

        A pro-Russian separatist official in eastern Ukraine said Thursday it was impossible to say how long it could take Moscow's forces to fully seize the besieged city of Mariupol.

        Mariupol, located in the country's southeast between Russia-occupied Crimea and pro-Russian separatist regions in Ukraine's east, has been the scene of some of the fiercest fighting.

        Most recently, fighting has centred around the city's Azovstal iron and steel works and port, said Eduard Basurin, a senior official in the self-proclaimed breakaway stronghold of Donetsk. In televised remarks, he described Mariupol's industrial zone as a "city within a city".

        4:40 pm: India says focus is on stabilising economic ties with Russia

        India is focused on stabilising its economic ties with Russia and is working to devise a payment mechanism to settle trade  amid Western sanctions against Moscow for its invasion of Ukraine, the foreign ministry said on Thursday.

        "We have an etablished economic relation with Russia. Given the current circumstance post development in Ukraine, I think there is an effort by both sides to ensure that this economic relationship remains stable," ministry spokesperson Arindam Bagchi told a news conference.

        3:51 pm: Novaya Gazeta opens outlet in Europe after suspending activities in Russia

        Russian journalists from investigative paper Novaya Gazeta said on Thursday they were launching a new media outlet in Europe after their paper suspended its activities over warnings it received from the authorities.

        Novaya Gazeta, whose editor-in-chief Dmitry Muratov was co-winner of last year's Nobel Peace Prize, was among the liberal Russian media facing increased pressure in the wake of Moscow's military intervention in Ukraine.

        Last month, the paper said it could no longer operate in Russia after receiving warnings from communications watchdog Roskomnadzor for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.

        3:50 pm: Turkey offers to host future Ukraine-Russia peace talks

        Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday he had told his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba that peace talks with Russia can be held in Turkey from now on.

        Speaking after a NATO meeting in Brussels, Cavusoglu said there were still around 30 Turkish citizens, including their companions, stuck in Ukraine's southern port city of Mariupol, where thousands of people are believed to have died after a month under Russian siege and relentless bombardment.

        3:48 pm: 'The road to Chuhuiv is deserted'

        "The road to Chuhuiv is deserted; the debris from recent fighting litters the wayside," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports. "This small town southeast of Kharkiv has been caught in the crossfire for weeks. Hiding from the bombs, thousands here are still living underground. Four hundred people are crammed into this network of bunkers; most have been living here non-stop since the first days of the war nearly six weeks ago. Among them, the elderly and nearly 80 children."

        3:47 pm:Thousands find refuge in Lviv transit centres

        "Since the start of this war in Ukraine, some 200,000 people have come to Lviv in the west of the country; most of them have come through transit centres like this one, where they're given initial accomodation, food, security, backup, and of course they have to go through security checks as well," FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reported from Lviv. "After that, they're redistributed around the country – to families, to churches, to anywhere that can take them and provide them with food."

        3:28 pm: Turkey says Bucha killings 'overshadow' Russia-Ukraine talks

        Images of bodies found in the Ukrainian town of Bucha and other areas near Kyiv in the wake of a Russian pullback have scuppered the positive atmosphere that followed recent talks between Russia and Ukraine, Turkey said Thursday.

        "The images from Bucha, Irpin and other regions are unacceptable. These scenes have overshadowed the negotiations," Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu told journalists after a NATO meeting in Brussels. "The emerging positive atmosphere, unfortunately, was overshadowed."

        3:23 pm: Ukraine dismisses Russian criticism of Kyiv over peace talks as propaganda

        Ukrainian negotiator Mykhailo Podolyak dismissed comments by Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Thursday suggesting Kyiv had presented it with a draft peace deal that deviated from proposals both sides had previously agreed on.

        Podolyak told Reuters in a written statement that Lavrov was not directly involved in negotiations and his statements were "of purely propagandistic significance". Podolyak said Moscow wanted to divert attention from events in the town of Bucha, where Ukraine accuses Russian troops of killing civilians, and added: "That is how any such statements should be regarded."

        3:21 pm: More than 4.3 million Ukrainians flee war, UN says

        More than 4.3 million Ukrainians have now fled their country since the Russian invasion, the United Nations said Thursday.

        UNHCR, the UN refugee agency, said 4,319,494 Ukrainians had fled across the border since the war began on February 24 – a figure up 40,705 since Wednesday. The agency says it is Europe's largest refugee crisis since World War II. The UN's International Organisation for Migration estimates that 7.1 million internally displaced people had fled their homes but were still in Ukraine.

        2:43 pm: Dnipro mayor urges women and children to leave as fighting intensifies

        The mayor of Dnipro in central-eastern Ukraine urged women, children and the elderly on Thursday to leave the city because the conflict with Russia is expected to intensify in eastern regions.

        The recommendation follows similar warnings by the authorities in the Luhansk region, which is east of Dnipro. The regional governor of Luhansk urged all residents on Wednesday to evacuate while they still could in relative safety.

        "All those who have the ability, as I have already said, should leave. This involves women, children, the elderly, those who are not [...] directly integrated into the economy," said Dnipro's mayor Borys Filatov in an online video address.

        2:37 pm: Cyprus to revoke passports of four sanctioned Russians

        Cyprus will revoke the passports of four sanctioned Russians who had received citizenship under an investment scheme discontinued in late 2020, government sources said on Thursday.

        The names of the individuals were not disclosed, but they are on a list of more than 800 people sanctioned by the European Union in the wake of Russia's invasion of Ukraine and considered to be close to Russian President Vladimir Putin.

        2:36 pm: Russia accuses Ukraine of changing demands since Istanbul talks

        Russia on Thursday accused Ukrainian negotiators of changing demands since last month's talks in Istanbul, claiming that Kyiv was not interested in ending fighting. 

        Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said that on Wednesday the Ukrainian side had presented its draft agreement. "It shows a departure from the most important provisions spelled out at the meeting in Istanbul on March 29," he said.

        In Turkey, "the Ukrainians clearly stated that future (international) security guarantees for Ukraine do not apply to Crimea and Sevastopol," Lavrov said, referring to territory Moscow annexed in 2014.

        2:35 pm: WHO says making contingency plans for possible 'chemical assaults'

        The World Health Organisation's European head said on Thursday that the body was preparing for possible "chemical assaults" in Ukraine, in a sign it is taking warnings that have emerged from both the West and Moscow seriously.

        "Given the uncertainties of the current situation, there are no assurances that the war will not get worse," Hans Kluge, WHO regional director for Europe, said during a briefing from Lviv, Ukraine. "WHO is considering all scenarios and making contingencies for different situations that could afflict the people of Ukraine, from the continued treatment of mass casualties, to chemical assaults," he said.

        2:03 pm: Hungary breaks ranks with the EU on the issue of arming Ukraine

        NATO countries are debating over whether or not they should provide hard weapons to Ukraine. There are worries that hard military equipment like tanks would be vulnerable to Russian attacks while they are within NATO territory. For its part, Hungary has said that not only will it not arm Ukraine, but it will not allow any arms to go through Hungary if they were to come from another country further west in the EU. FRANCE 24's Dave Keating reports from Brussels. 

         

         

        1:44 pm: Ukrainian military says Russia likely to renew attack on Kyiv if it takes Donbas

        Russia is likely to renew its attack on Kyiv if its forces succeed in taking full control of the eastern regions of Donetsk and Luhansk, the deputy chief of staff of Ukraine's ground forces said on Thursday.

        Speaking at an online briefing about efforts to defend the capital, Oleksandr Gruzevich said: "It is likely the enemy has not given up the goal of a second attack on Kyiv – there is such a threat."

        11:37 am: Ukraine warns of 'last chance' to flee Russian attacks in east

        A Ukrainian official in the east of the county warned residents remaining there Thursday that time was running out to flee mounting Russian attacks, saying that all villages in the region were under attack.

        "These few days may be the last chance to leave," Lugansk regional governor Sergiy Gaiday wrote to residents on Facebook, cautioning that Russian forces were "trying to cut off all possible ways of taking people out".

        10:30 am: Ukraine's Zelensky to meet EU's von der Leyen on Friday

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky will hold talks in Kyiv on Friday with European Commission President Ursula von der Leyen, Ukrainian presidential spokesman Sergii Nykyforov said on national television.

        He said other details of the talks would not be announced for security reasons. A European Union spokesman said on Tuesday that the EU's top diplomat, Josep Borrell, would also travel to Kyiv this week.

        9:49 am: UK says Russian artillery, air strikes continue along Donbas line of control

        Russian artillery and air strikes are continuing along the Donbas line of control, British military intelligence said on Thursday in an update on Moscow's invasion of Ukraine.

        The UK defence ministry said on Twitter that the main focus of Russian forces was to advance offensive operations in eastern Ukraine.

        9:38 am: Ukraine urges Hungary to 'get on the right side of history' over Russia

        Ukraine said on Thursday that Hungary's position that it is prepared to pay in roubles for Russian gas was an "unfriendly" stance that was destroying the unity of the European Union over Russia's invasion.

        "If Hungary really wants to help end the war, here's how to do it: stop destroying unity in the EU, support new anti-Russian sanctions, provide military assistance to Ukraine, and not create additional sources of funding for Russia's military machine. It is never too late to get on the right side of history," Ukrainian foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said.

        9:26 am: Turkey says Black Sea countries discussed Ukraine war, floating mines

        Defence ministers from Black Sea coastal countries held a video call on Thursday to discuss the war in Ukraine, mines floating in the sea and regional security, the Turkish Defence Ministry said, adding that the ministers had called for an immediate ceasefire.

        In a statement, Ankara said the defence ministers of Turkey, Bulgaria, Georgia, Poland, Romania and Ukraine had met via video conference upon the invitation of Turkey, adding they held "very efficient" talks.

        "Aside from the mines, the importance of cooperation in the Black Sea for peace, calm and stability was emphasised," Turkish Defence Minister Hulusi Akar said after the meeting, according to his ministry, adding the ministers discussed possible steps to alleviate the humanitarian crisis and get aid to Ukraine.

        Turkish military diving teams have so far detonated three separate floating naval mines in the Black Sea, while Romania has also defused a stray mine in its waters since the Ukraine war.

        9:22 am: Russia says it destroyed fuel storage facilities in four Ukrainian cities

        The Russian defence ministry said on Thursday its missiles had destroyed four fuel storage facilities in the Ukrainian cities of Mykolayiv, Kharkiv, Zaporizhzhia and Chuhuiv overnight.

        The ministry said the facilities were used by Ukraine to supply its troops near the cities of Mykolaiv and Kharkiv and in the Donbas region in the far southeast.

        8:25 am: Ukraine seeks 'long-term solutions' to help it win war with Russia

        Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba, who was holding talks with G7 and NATO nations on Thursday, said his country was seeking "long-term solutions" to help it win its war with Russia.

        "I came here today to discuss three most important things: weapons, weapons, and weapons. Ukraine’s urgent needs, the sustainability of supplies, and long-term solutions which will help Ukraine to prevail," Kuleba wrote in a tweet which he said was sent from NATO headquarters in Brussels.

        8:07 am: Russian troops withdraw from outskirts of Kyiv, build up forces in the east

        The Ukrainian defence ministry confirmed Pentagon reports this morning that Russia had withdrawn its military from the north of Kyiv and is now in the process of moving troops to the east of Ukraine. There has already been a considerable uptick in the fighting in the Donbas region. FRANCE 24's Rob Parsons reports from Lviv. 

         

         

        7:36 am: Ukraine to press West for full energy embargo on Russia

        Ukraine will keep up demands on the West for an oil and gas embargo on Russia after its invasion of the country, the Ukrainian foreign minister said on Thursday. Dmytro Kuleba also called for the dispatch of more planes, air defence systems, missiles and military vehicles from NATO allies.

        "We will continue to insist on full oil and gas embargo," he told reporters at NATO, speaking alongside Secretary-General Jens Stoltenberg.

        7:29 am: US ramps up sanctions on Russia 

        The Biden administration announced it would expand and increase some of the same types of sanctions that have been seen in the past, with full blocking sanctions on two major Russian banks. These sanctions, like the previous ones, include a carve-out for energy purchases. FRANCE 24's correspondent Kethevane Gorjestani reports from Washington, DC. 

        6:05 am: Ukraine girds for renewed Russian offensive on eastern front

        Ukraine braced for a climactic battle for control of the besieged country's industrial east, as Russian forces withdrew from the shattered outskirts of Kyiv to regroup and intensify their offensive across the Donbas region, where authorities urged people to evacuate before time runs out.

        The mayor of the southern port city of Mariupol said Wednesday that more than 5,000 civilians had been killed there. Meanwhile, in areas north of the capital, Ukrainian officials gathered evidence of Russian atrocities amid telltale signs that Moscow’s troops killed people indiscriminately before retreating over the past several days.

        In his nightly address, Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy warned that the Russian military continued to build up its forces in preparation for a new offensive in the east, where the Kremlin has said its goal is to “liberate” the Donbas, Ukraine’s mostly Russian-speaking industrial heartland. But he said Ukraine, too, was preparing for battle.

        “We will fight and we will not retreat,” he said. “We will seek all possible options to defend ourselves until Russia begins to seriously seek peace. This is our land. This is our future. And we won’t give them up.”

        5:30 am: US Senate to vote on revoking Russia's trade status, oil ban

        The US Senate will take up legislation Thursday to end normal trade relations with Russia and to ban the importation of its oil. Both bills have been bogged down in the Senate, frustrating lawmakers who want to ratchet up the US response to Russia’s war with Ukraine.

        Senate Majority Leader Chuck Schumer said Russian President Vladimir Putin needs to be held accountable for what Schumer said were war crimes against Ukraine.

        The trade suspension measure paves the way for US President Joe Biden to enact higher tariffs on certain Russian imports. The bill banning Russian oil would codify restrictions Biden has already put in place through executive action.

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Debunking Russian claims that Bucha killings are staged

        The Debate

        Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

        AS IT HAPPENED

        Zelensky tells UN that Russia must be expelled from Security Council

        Valeurs Actuelles

        Remboursement de la dette publique : un héritage ?

        Une dette qui explose, un débat musclé entre partisans de son effacement et tenants de l'orthodoxie budgétaire et un exécutif qui, au-delà des mots, s'empresse de ne rien faire : voilà ce à quoi pourrait ressembler 2021.

        Vertigineuse, abyssale, immense, aucun adjectif n’est assez fort pour qualifier le niveau atteint par la dette publique française, dix mois après le début de la crise sanitaire… Les chiffres donnent froid dans le dos. Fin septembre, la dette atteignait 2 674 milliards d’euros, passée de 98 % du PIB juste avant le début de la pandémie à 116,4 %. Et il ne s’agit là que d’une première étape. Il est prévu que l’escalade se poursuive en 2021, pour atteindre un endettement record de 122,4 % du PIB. Du jamais-vu. Bercy a fait ses comptes : en 2020, la crise aura coûté près de 180 milliards d’euros, avec un déficit public qui a dépassé les 11 % du PIB et qui se transforme automatiquement en dette. C’est le prix du « quoi qu’il en coûte » lancé par Emmanuel Macron pour soutenir l’économie.

        Annuler la dette publique, la recette magique ?

        Mais comment l’État, après avoir tant et tant expliqué que les caisses étaient vides, a-t-il pu trouver autant de milliards, et ce en un temps record ? De l’argent magique, a-t-on commencé à entendre… De là, il n’y avait plus qu’un pas à franchir vers la baguette magique, baguette que se sont empressés de brandir quelques économistes et personnalités politiques de gauche en clamant : cette dette, “y a qu’à” l’effacer. Et d’avancer deux ou trois arguments, qui, sur le papier, paraissent tenir debout : annuler la dette publique détenue par la Banque centrale européenne (BCE) ne léserait aucun créancier, celle-ci étant elle-même à l’abri des pertes puisqu’elle “n’a qu’à” créer de la monnaie. Les 1 850 milliards d’euros de titres – 2 400 milliards jusqu’en 2022 – émis par les États de la zone euro et rachetés par la BCE ? Il n’y “a qu’à” les effacer du bilan et faire tourner la planche à billets. Thèse soutenue de concert par Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, et par Arnaud Montebourg, ancien ministre socialiste de l’Économie, qui promettent tous deux que l’effacement serait indolore.

        Discours qui révolte le camp de l’orthodoxie budgétaire. Ses arguments ? Laisser entendre que la France pourrait ne pas honorer ses dettes est un jeu dangereux. C’est prendre le risque de faire peur aux investisseurs et de les voir devenir frileux à l’idée de prêter à la France. Avec, pour résultat immédiat, l’augmentation des taux d’intérêt. Et de rappeler que ce tour de passe-passe est strictement interdit par les traités européens. Sans compter que les pays dits “frugaux”, Allemagne en tête, champions de l’orthodoxie budgétaire, sont formellement opposés à toute annulation de dette. Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa alerte dans les Échos : « Le contribuable allemand a déjà beaucoup accepté : les taux d’intérêt négatifs, les rachats de dette publique par la BCE et la mutualisation des futures dettes. Il pourrait avoir l’impression d’avoir été floué » …

        Voilà qui nous donne une première ébauche de ce qui nous attend en 2021. À l’évidence, le gouvernement – alors que la pandémie est loin de régresser et que la campagne de vaccination s’annonce longue – n’est pas près de renoncer à soutenir les nombreux secteurs de l’économie en souffrance. Hôtellerie, restauration, événementiel, culture, sport, autant de domaines qui risquent de ne pas retrouver un fonctionnement normal avant l’été, voire l’automne prochain. Le projet de loi de finances pour 2021, qui vient d’être adopté, prévoit d’ailleurs une enveloppe de 20 milliards d’euros pour continuer de soutenir les secteurs touchés et les ménages.

        Les taux bas confortent les politiques français dans leur tentation de ne rien faire

        Pour l’instant et probablement encore pour au moins l’année à venir, la politique très accommodante de la BCE, qui permet aux États de s’endetter sans douleur, perdurera. La Banque centrale européenne rachète massivement les dettes des États membres et les taux sont passés de quasi nuls à négatifs. Récemment, la France a encore émis un emprunt à dix ans à un taux de – 0,34 %. Fin 2021, c’est la moitié du stock total des pays de la zone euro que devrait détenir la BCE. Puissant partenaire pour rassurer les marchés… Mais aussi pour conforter les dirigeants français dans l’urgence de ne surtout rien faire pour s’atteler – enfin – au désendettement du pays !

        Certes, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, rappelle timidement, à intervalles réguliers, qu’un jour viendra, après la crise, où il faudra régler la dette. Quand ? Comment ? Fidèle aux habitudes et à une vieille ficelle française, Jean Castex, le chef du gouvernement, a installé, début décembre, une commission sur l’avenir des finances publiques, chargée de remettre, fin février, un rapport sur la façon dont la France allait redresser la barre et emprunter le chemin de la vertu budgétaire. Une commission et un rapport de plus sur le sujet. Qui est capable de dire combien de rapports assortis de promesses sur notre trajectoire budgétaire ont ainsi été rendus ces vingt dernières années ? Pas grand monde. En revanche, on peut affirmer que tous ces rapports, sans exception, ont fini au fond d’un tiroir. Malheureusement, le coup de la commission et du rapport a été fait tellement souvent qu’il ne convainc plus personne. Même si ladite commission est présidée par le très sérieux Jean Arthuis, ancien ministre de l’Économie.

        Circonstance aggravante, nous serons en 2021 en année préélectorale et l’ambiance sera plus aux belles promesses qu’aux discours de rigueur. D’ailleurs, il est frappant de constater que nombre de déclarations de l’exécutif rappelant la dure réalité sont faites sous couvert d’anonymat. Ainsi, c’est un « ministre de premier plan » (qui a préféré taire son nom) qui s’inquiète, dans les colonnes du Figaro : « Le risque est grand que l’Allemagne parvienne à baisser son taux d’endettement au-dessous de 80 % du PIB et que la France au mieux le maintienne à 120 % », ce qui pourrait faire diverger l’appréciation des dettes. Avec deux camps qui se dessineraient et feraient voler en éclats l’unité de la zone euro : les pays solides et ceux dont on peut commencer à douter de la capacité de remboursement. C’est encore une source anonyme, pudiquement nommée « familier du dossier », qui, dans le Monde, alerte : « Passé la crise, l’Allemagne, les Pays-Bas vont demander où sont les réformes structurelles promises par Macron et réclamer une trajectoire soutenable pour la dette publique. »

        « L’État remboursera sa dette d’abord grâce au retour de la croissance, ensuite par une maîtrise de nos dépenses de fonctionnement et enfin par des réformes structurelles », assurait Bruno Le Maire au Parisien fin novembre. La croissance ? Elle n’a pas dépassé 1,5 % en moyenne, ces dix dernières années. La maîtrise de nos dépenses ? Malgré les promesses elles ont continué de progresser, elles aussi de 1,5 % en moyenne chaque année, sur la même période. Quant aux réformes structurelles, elles sont pour l’instant au point mort. Mais peut-être Bruno Le Maire détient-il, lui aussi, une baguette magique qui lui permettra de passer des paroles aux actes ?

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Pakistan top court rules against Khan over dissolving parliament

        Issued on: 07/04/2022 - 18:13

        NEWS WIRES

        Pakistan's Supreme Court ruled on Thursday that Prime Minister Imran Khan's move to dissolve parliament was unconstitutional and called for lawmakers to return in two days, a decision that could spell the end of his premiership.

        The former cricket star had moved to dissolve the lower chamber ahead of a no-confidence vote against him that he had looked destined to lose. The court said in its judgment that the vote would now go ahead.

        The constitutional crisis has threatened economic and social stability in the nuclear-armed nation of 220 million people, with the rupee currency hitting all-time lows earlier on Thursday and foreign exchange reserves tumbling.

        When opposition parties united against Khan last week to push for the no-confidence motion, the deputy speaker of parliament, a member of Khan's party, threw out the motion, ruling it was part of a foreign conspiracy and unconstitutional.

        Khan then dissolved parliament.

        Thursday's ruling could spell the premature end of Khan's tenure in a country where no elected leader has finished their full term in office.

        The 69-year-old, who steered Pakistan to cricket World Cup victory in 1992, came to power in 2018 after rallying the country behind his vision of a corruption-free, prosperous nation respected on the world stage.

        But it appears that the firebrand nationalist's fame and charisma may not be enough to keep him in power.

        If Khan were to lose the no-confidence vote, the opposition could nominate its own prime minister and hold power until August 2023, by which date fresh elections have to be held.

        The opposition has said it wants early elections, but only after delivering a political defeat to Khan and passing legislation it says is required to ensure the next polls are free and fair.

        Pakistan's election commission said on Thursday that the earliest it could hold the ballot was October.

        The crisis is a worry for economic policymakers in Pakistan, that is in the middle of an International Monetary Fund bailout.

        The Pakistan rupee took a battering on Thursday as the country awaited the court's judgment, hitting record lows.

        "As (the) dollar continues to soar, a massive economic meltdown is staring the country in the face," Shehbaz Sherif, an opposition leader who is among the favourites to replace Khan as prime minister, said in a tweet.

        It also threatens relationships with long-time ally the United States, who Khan has blamed for being behind a conspiracy to overthrow him. Washington denies this.

        (REUTERS)

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        Pakistan’s PM Khan calls for fresh elections after no-confidence vote blocked

        Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms

        Access Asia

        Pakistani PM Imran Khan fighting for his political life

        Valeurs Actuelles

        La dette publique et l’inflation en hausse en France

        La dette publique de la France s'élève désormais à 2 358,9 milliards d’euros. L'inflation, elle, est de 1,2%.

        Le gouvernement craint sans doute de voir une nouvelle promesse mise à mal. Alors qu’il avait promis que la dette publique de la France ne dépasserait pas les 100% du PIB, elle s’élevait à 99,6% du PIB (2 358,9 milliards d’euros) à la fin du premier trimestre, contre 98,4% à la fin de l’année 2018, rapporte notamment 20 Minutes. Soit une augmentation de 43,6 milliards d’euros.

        Une promesse revue à la baisse

        Le ratio de dette publique est supérieur à celui que s’est fixé le gouvernement pour la fin de l’année 2019, qui est de 98,9% du PIB. L’Insee justifie cette évolution par l’augmentation de 42 milliards d’euros, au premier trimestre de l’année, de la contribution des comptes de l’État à la dette. Le gouvernement a promis de ramener la dette publique de la France à 96,8 % d’ici 2022. Cela représente une baisse de 1,6 point de PIB sur l’ensemble du quinquennat, loin des cinq points de PIB annoncés initialement.

        L’inflation est elle aussi en hausse, à 1,2% en juin, contre 0,9% en mai. Selon ce qu’indique l’Insee dans un communiqué, cette augmentation est due à « une croissance plus vive des prix des services et de l’alimentation et d’un recul un peu moins marqué de ceux des produits manufacturés ».

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        L'Humanité

        Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »

        Entretien

        Dès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Stigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).

        La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?

        Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.

        Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…

        Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.

        Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?

        Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…

        La patate a été royaliste ?

        Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.

        Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de  l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.

        Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?

        Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».

        Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…

        Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».

        C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?

        Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.

        Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?

        La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.

        Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.

        L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?

        Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.

        Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?

        Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.

        Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?

        Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.

        alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022
        France24 - World

        US sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth

        Issued on: 07/04/2022 - 17:24

        NEWS WIRES

        The United States' latest round of sanctions on Russia includes two new targets: Russian President Vladimir Putin's two adult daughters, Katerina and Maria, who U.S. officials believe are hiding Putin's wealth.

        Putin's daughter Katerina Vladimirovna Tikhonova is a tech executive whose work supports the Russian government and its defense industry, according to details in the U.S. sanctions package announced on Wednesday.

        His other daughter Maria Vladimirovna Vorontsova leads government-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research, and are personally overseen by Putin, the United States said.

        "We have reason to believe that Putin, and many of his cronies, and the oligarchs, hide their wealth, hide their assets, with family members that place their assets and their wealth in the U.S. financial system, and also many other parts of the world," a senior U.S. administration official told reporters.

        "We believe that many of Putin's assets are hidden with family members, and that's why we're targeting them," the official said, speaking on condition of anonymity.

        On Thursday, the Kremlin said it was bewildered by the U.S. decision, and described the move against the daughters as part of a broader Western frenzy against Russia.

        Reuters was not able to reach Putin's daughters or their representatives.

        The sanctions announced Wednesday also include the daughter and wife of Russian foreign affairs minister Sergei Lavrov. The U.S. also banned Americans from investing in Russia, and targeted Russian financial institutions and Kremlin officials, in response to what President Joe Biden condemned as Russian "atrocities" in Ukraine.

        Russia denies intentionally attacking civilians and says images of bodies in Bucha north of Kyiv were staged to justify more sanctions against Moscow.

        Moscow says it is engaged in a "special military operation" designed to demilitarize and "denazify" Ukraine. Ukraine and Western governments reject that as a false pretext for Russia's invasion.

        The extent of Putin's wealth is a sensitive subject in Russia. The Kremlin last year denied that he was the owner of an opulent palace on the Black Sea, as alleged by opposition politician Alexei Navalny in a video that draw a huge audience on YouTube.

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov said in February that sanctions introduced against Putin himself were pointless.

        "(Putin) is quite indifferent. The sanctions contain absurd claims about some assets," Peskov said. "The president has no assets other than those he has declared."

        But U.S. lawmakers believe otherwise.

        "Putin and his oligarchs stow their dirty money in rule-of-law nations by purchasing mansions, mega-yachts, artwork, and other high-value assets," U.S. Senator Sheldon Whitehouse said a few weeks ago, while introducing legislation that offered cash rewards for information that leads to the seizure of assets held by sanctioned Russian oligarchs.

        Rock 'n' roll dancer

        Putin's daughters, who the U.S. believes help him hide his wealth, have never confirmed publicly the Russian leader is their father, and he has refused to answer questions about them.

        A Reuters investigation from 2015 detailed the connections and influence Katerina, an acrobatic rock ’n’ roll dancer, holds in the next generation of Moscow's elite.

        "Katerina, 29, described herself as the spouse of Kirill Shamalov, son of Nikolai Shamalov, a longtime friend of President Putin," the report said. "Shamalov senior is a shareholder in Bank Rossiya, which U.S. officials have described as the personal bank of the Russian elite."

        As husband and wife, Kirill and Katerina had corporate holdings worth about $2 billion, according to estimates provided to Reuters by financial analysts. This was in addition to other property and assets.

        Putin's elder daughter Maria studied biology at St. Petersburg University and medicine at Moscow State University, according to the Reuters investigation. She is also heavily involved in genetic research work, which Putin has in the past described as a field that will "determine the future of the whole world."

        According to Russian and Western media reports, Maria married Dutch businessman Jorrit Joost Faassen.

        She was pursuing a biomedical career specializing in the endocrine system in 2015, as a doctoral candidate at the Endocrinology Research Centre in Moscow, and is the co-author of a book about "idiopathic stunting" in children, the Reuters report said.

        Her husband used to work for Gazprombank, a large lender with strong links to the elite around Putin, the report noted.

        No estimates were immediately available for their assets and holdings.

        (REUTERS)

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        Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

        La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

        Une inflation de 5 à 8 % 

        Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

        Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

        Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

        Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

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        L'Humanité

        Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?

        Vidéo

        Quelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.

        Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.

        Jean-Jacques Régibier
        BBC

        Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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        The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

        The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

        But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

        Valeurs Actuelles

        “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

        Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

        Plus de la moitié des voitures concernées

        Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

        Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

        Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

        Too Fast, too Furious ?

        Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

        Vers une tension sociale

        Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

        Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

        Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

        Quelles solutions ?

        Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

        D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

        Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

        Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

        Le retour en force des voitures de collection

        L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

        La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

        Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

        Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        IMF staff reaches agreement on $3 billion deal for Lebanon

        Issued on: 07/04/2022 - 17:11

        NEWS WIRES

        The International Monetary Fund (IMF) said on Thursday it had reached a staff-level agreement with Lebanon for a four-year extended fund facility that would however only get full approval from the fund if Beirut enacts a series of reforms.

        An agreement with the IMF is seen as vital for Lebanon to begin exiting a crippling economic and financial meltdown that marks its most destabilising crisis since the 1975-90 civil war.

        The extended fund arrangement would run over 46 months and Lebanon had requested access to the equivalent of around $3 billion, the IMF said in a statement.

        Lebanese authorities had agreed, prior to the IMF board considering whether to approve the deal, to complete eight reform measures.

        >> Lebanon’s political class ‘squabbling over a field of ruins’ as economic crisis rages

        These included approval of a banking restructuring strategy that "recognizes and addresses upfront the large losses in the sector, while protecting small depositors and limiting recourse to public resources".

        The measures also included "initiation of an externally assisted bank-by-bank evaluation for the 14 largest banks", parliamentary approval of a reformed banking secrecy law and completion of an audit of the central bank's foreign asset position.

        The facility would also depend on enactment of a comprehensive economic reform programme agreed with the IMF, aimed at restoring financial sustainability, strengthening governance and transparency and removing impediments to job-creating growth, it said.

        >> Hezbollah’s campaign against Beirut blast judge paralyses Lebanon’s government

        (AFP)

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        Hezbollah’s campaign against Beirut blast judge paralyses Lebanon’s government

        Lebanon’s political class ‘squabbling over a field of ruins’ as economic crisis rages

        What political, economic consequences will Lebanon face over Saudi Arabia row?

        L'Humanité

        Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

        Premier plan

        Le troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec décrit un futur climatique en deux teintes : cataclysmique, si rien ne change ; soutenable, si de profondes mesures sont prises immédiatement dans tous les secteurs économiques.

        Marie-Noëlle Bertrand

        Après de longues et houleuses discussions entre États, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a fini par rendre public, lundi 4 avril, le troisième et ultime volet de son sixième rapport d’évaluation. Publiés en août et en février, les deux premiers analysaient les risques de réchauffement, leurs impacts sur le système Terre et les sociétés humaines, ainsi que nos capacités à nous y adapter. Bien que tout aussi alarmant, celui-ci s’attache à explorer les solutions pour éviter le pire. Elles existent, à condition de faire vite, insistent les experts de l’ONU.

        1. Urgence climatique : trois ans pour inverser la courbe

        Malgré un quart de siècle de négociations internationales sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ont cessé d’augmenter. On en produit aujourd’hui 54 % de plus qu’en 1990. Les dix dernières années n’ont rien arrangé (+12 % entre 2010 et 2019). Seule consolation : si la hausse persiste, elle décélère. Les émissions augmentent désormais de 1,3 % par an, contre 2,1 % par an entre 2000 et 2009. Reste que tout cela, ajouté aux émissions cumulées dans l’atmosphère depuis 1850, nous place face à un mur.

        Plus le temps de faire dans la dentelle : si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle, il faut réduire de 43 % nos émissions globales avant 2030. Cela implique d’amorcer leur décrue dès 2025. Mais ne nous y trompons pas : il ne nous reste ni huit ans ni même trois ans pour agir. Les mesures doivent être « immédiates et profondes », insiste le Giec. L’effort est sensiblement moindre si l’on décide de tolérer +2 °C (ultime seuil au-delà duquel il deviendra trop coûteux, voire impossible de s’adapter dans certaines grandes régions du monde). Cet objectif implique d’avoir réduit de 27 % nos émissions d’ici à 2030, mais le délai dont nous disposons n’est en aucun cas plus long.

        Concrètement, cela veut dire limiter à son strict minimum l’exploitation des énergies fossiles, principales émettrices de CO2. Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5 °C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95 % à horizon 2050, celui du pétrole de 60 % et celui du gaz de 45 % – à condition que les systèmes de production résiduels puissent être équipés de dispositifs de capture et de stockage de CO2, technologie dont tous les prototypes s’avèrent encore immatures. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins drastiques (85 % pour le charbon, 30 % pour le pétrole et 15 % pour le gaz).

        Pour l’heure, on est loin d’y être : les politiques énergétiques et industrielles actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle.

        2. Transports, industrie, agriculture : réguler tous les secteurs économiques

        Tous les secteurs économiques doivent être mis à contribution, prévient le Giec. Celui de l’énergie en premier chef, qui va devoir redéployer des sources à faibles émissions. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont appelés à produire plus d’électricité et d’hydrogène vert, en substitution des énergies fossiles. Éolien et solaire ont un bel avenir devant eux, insistent les experts, qui notent que leurs coûts unitaires ont baissé de 55 % et 85 % depuis 2010 et que leur viabilité s’est accrue.

        L’industrie doit, quant à elle, agir sur la gestion de la demande. « L’utilisation de l’acier, du ciment, du plastique et d’autres matériaux augmente à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions », déplorent les experts. Or, il existe « de nombreuses options durables » qui peuvent contribuer à réduire l’usage de ces matériaux très émetteurs, entre autres leur réutilisation dans le cadre d’une économie plus circulaire.

        Les villes se voient interpellées comme des secteurs à part entière. Ces territoires, qui devraient rassembler 70 % de la population mondiale en 2050, émettent déjà près de 70 % des émissions de GES mondiales. Transport, bâtiments, espaces verts : ils offrent aussi des « occasions d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES » à condition que leurs efforts portent sur « la réduction ou la modification » de la consommation d’énergie et de matériaux, l’électrification et l’amélioration de l’absorption du carbone.

        Le transport, justement, est un levier urgent à actionner : il émet, aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2, mais ce taux pourrait grimper à 50 % d’ici à 2050 sans actions fermes. Inverser la tendance passera par une baisse du trafic aérien, maritime et routier, ainsi qu’une optimisation de technologies nouvelles – par exemple la voiture électrique, les agrocarburants « durables » et l’hydrogène vert. Les experts préviennent toutefois : tout n’est pas encore opérationnel en la matière.

        Dans tous ces secteurs, un large éventail d’instruments réglementaires « se sont avérés efficaces pour réduire les émissions ». Cet éventail inclut les codes du bâtiment, les règles à fixer en matière d’efficacité énergétique des véhicules ou encore de procédés industriels à faibles émissions.

        3. Agriculture et forêts : alliés pour le développement durable

        Le secteur des sols et de l’agriculture est appelé à se transformer à double titre : les systèmes alimentaires émettent jusqu’à 42 % de GES, rappelle le Giec, et pourtant le monde continue d’avoir faim. La déforestation, elle, induit une large part des émissions de CO2. La bonne nouvelle, insistent les experts, est que les deux maux relèvent du même remède : « Les produits agricoles et forestiers d’origine durable peuvent être utilisés au lieu de produits à plus forte intensité de GES. » Le reboisement ou le développement de couverts végétaux peuvent servir à la fois de ressources alimentaires et de puits de carbone, indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici à la seconde moitié du siècle.

        Mais, gare, préviennent les experts : ces options de séquestration du carbone sont à double tranchant. Elles offrent des avantages en termes de « biodiversité et de conservation des écosystèmes, de sécurité alimentaire et hydrique, d’approvisionnement en bois, de moyens de subsistance, de régime foncier et de droits d’utilisation des terres des peuples autochtones, les collectivités locales et les petits propriétaires fonciers ». Mais elles génèrent aussi des risques sur tous ces points : reboiser à très grande échelle et sans régulation, ou couvrir les espaces de monocultures à destination énergétique non seulement ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, mais entrerait en concurrence avec d’autres usages des terres, singulièrement ceux dédiés à l’alimentation.

        4. Des politiques publiques au service de la sobriété

        Agir sur la demande domestique d’énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 70 % d’ici à 2050, estiment les experts de l’ONU. Cela implique de changer en profondeur nos modes de vies « à l’occidentale ».

        Ainsi, préférer le train à l’avion quand cela est possible permettrait de diminuer de 10 % à 40 % les émissions de l’aviation d’ici à 2040. Vivre sans voiture, passer à un régime alimentaire composé de peu de produits animaux, opter pour le tourisme local ou changer son système de chauffage peuvent « réduire l’empreinte carbone d’un individu jusqu’à 9 tonnes d’équivalent CO2  » par an, évalue le Giec, lequel ne met pas pour autant tout le monde dans le même sac. « L’empreinte carbone moyenne par habitant en Afghanistan n’atteint même pas 1 tonne, quand celle d’un Français atteint un peu plus de 10 tonnes », illustre-t-il, rappelant que « la moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable d’environ 10 % » des émissions liées à la consommation, alors qu’environ 50 % de ces émissions peuvent être attribuées aux 10 % les plus riches.

        Pas question, en outre, de ramener ces changements à des responsabilités individuelles. « Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail. Les experts insistent, enfin, sur l’enjeu démocratique : l’engagement citoyen dans des cadres de délibération inclusifs sera déterminant pour engager les bons mouvements de société.

        rapport du giecRéchauffement climatique
        France24 - Monde

        Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

        Publié le : 04/04/2022 - 14:05

        Aziza NAIT SIBAHA Suivre

        Un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va être publié le 4 avril. Il proposera un éventail de scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts déjà dévastateurs. Les discussions entre les 195 pays membres du Giec ont commencé voilà deux semaines et tous ne partagent pas la même vision.

        Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Jessica Fahed 

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        Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

        Actu

        Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

        Jérémie Bazart

        En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

        Pollution de l’air et bruit

        Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

        L’impact des niveaux de particules

        L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

        Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

        Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

        Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

        Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

        Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

        Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

        Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

        Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

        « Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

        L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

        (1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

        Les deux causes d’AVC

        Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

        Deux causes sont possibles :

        • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
        • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

        Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

        sciencesstresspollutionSanté
        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        The Saturday Profile

        For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

        Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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        By Carlotta Gall

        LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

        Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

        For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

        Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

        War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

        “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

        More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

        “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

        Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

        Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

        As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

        “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

        The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

        As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

        “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

        Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

        A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

        His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

        Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

        In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

        “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

        Russia-Ukraine War: Key Developments

        New efforts to isolate Russia. NATO foreign ministers are discussing an expansion of military aid to Ukraine, and the European Union is weighing a ban on Russian coal. The United Nations voted to suspend Russia from the Human Rights Council, while the U.S. Senate agreed to strip the country of its preferential trade status with the United States.

        Peace talks. Hope for progress dimmed after Russia’s foreign minister said the Ukrainian side had proposed a new draft deal that deviated from previous versions. Belarus further complicated the situation by demanding to be included in the negotiations.

        On the ground. Spurred by reports of Russian atrocities outside Kyiv and alarmed at signs that Russia’s military is about to escalate assaults in eastern Ukraine, many civilians appeared to be fleeing the region.

        In the city of Mariupol. More than 5,000 people have died in the southeastern city since the start of Russia’s invasion, according to the city’s mayor, Vadym Boichenko, who said Moscow’s forces have destroyed almost all the city’s infrastructure.

        In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

        In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

        “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

        Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

        In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

        After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

        Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

        But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

        “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

        Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

        He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

        “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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        Valeurs Actuelles

        Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

        L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

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        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Fleeing war: How a refugee crisis affects a host economy

        Issued on: 08/04/2022 - 12:39

        Kate MOODY Follow

        As more Ukrainians flee the Russian invasion, European governments are trying to meet the initial cost of supporting those refugees. One estimate puts the figure at $30 billion for this year alone. In this special show, we examine how a refugee crisis impacts the economy of host countries. Economist Emmanuelle Auriol from the Toulouse School of Economics shares her insights. We also speak to the founder of SEP, a group that's giving women refugees at the Jerash Camp in Jordan a fresh start through embroidery. 

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        • Emmanuelle Auriol, Professor of Economics, Toulouse School of Economics
        • Roberta Ventura, Founder and CEO, Social Enterprise Project (SEP)
        L'Humanité

        La science des rézosociaux

        Chronique

        Sylvestre Huet

        « Suivez la science ! » clament des manifestants ­juvéniles exigeant des politiques contre la menace climatique. On aimerait bien entendre le même slogan à propos des réseaux sociaux numériques des géants Facebook ou Twitter. Car, nous dit la science, ils sont dangereux. En 2018, la revue Science proclamait que, sur Twitter, le faux se répand plus vite et plus fort que le vrai. La faute à l’attraction humaine pour ce qui sort de l’ordinaire, un trait issu de notre histoire évolutive. L’observation serait aujourd’hui contestée, mais d’autres scientifiques sont venus apporter leur analyse.

        Selon des spécialistes de l’évolution, ces plateformes ­exploitent le besoin humain pour la validation de nos opinions par l’entourage et la conversation permanente. Un atout dans les temps anciens où l’homme devait inventer la société et le langage. Aujourd’hui, un mécanisme dévastateur de l’esprit critique et de la démocratie. Comme l’appétit pour le sucre : il y a des dizaines de milliers d’années, il favorisait la recherche d’aliments efficaces, c’est devenu une cause de l’épidémie mondiale d’obésité.

        Les géants du Net conduisent la plus grande expérience de psychologie sociale jamais réalisée en promouvant des comportements « de polarisation, tribaux et de désinformation », accuse Zeynep Tufekci, sociologue à la Columbia University (1). Avant la pandémie de Covid, des scientifiques craignaient que des populations ne s’affrontent pour piller des camions pleins de vaccins en cas de menace sur leur santé. Effarés, ils constatent que le quart des adultes états-uniens ne sont pas vaccinés, victimes d’un bullshit massif ­déferlant via les réseaux numériques.

        Le problème est civilisationnel. Comment affronter les défis planétaires sans une approche rationnelle, fondée sur le partage des connaissances ? Et politique. Car les propriétaires de ces plateformes vendent leurs utilisateurs aux annonceurs publicitaires. Plus les trafics accélèrent, plus le faux se répand, plus ils gagnent de l’argent par centaines de milliards. Il faut une science de cette crise de la désinformation pour mieux la comprendre. Il faut aussi une politique pour que les tuyaux du Net se remplissent de vrai et se vident du faux. L’idée que ce problème n’a rien à voir avec leur propriété et les milliards de profits générés par la seule publicité, mais se résume aux algorithmes et à la psychologie sociale, semble alors d’une grande naïveté.

        la chronique scientifique de sylvestre huet la chronique scientifique de sylvestre huet
        Valeurs Actuelles

        Pouvoir d’achat, le grand enfumage

        À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

        Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

        Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

        L’énergie, principal moteur de l’inflation

        Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

        Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

        L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

        Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

        Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

        Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

        Le transport change de braquet

        S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

        Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

        Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

        Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

        Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

        Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Race for the Élysée 2022: Macron's lead narrows ahead of first round of French election

        Issued on: 07/04/2022 - 20:21

        Mark OWEN Follow

        All of a sudden it's neck and neck in the race for the French presidential election. Emmanuel Macron was sitting pretty and on course for a second term. So how has April turned into the cruellest month for the sitting French president? Macron's second term is facing a real threat from far-right candidate Marine Le Pen, as polls show a closing of the gap between the incumbent and his main rival. Could he really lose? 

        Produced by Alessandro Xenos, Sophie Pizzimenti and Laura Burloux.

        French presidential election © France 24

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        • Clovis CASALI, FRANCE 24 reporter
        • Philip TURLE, International Affairs Editor, France 24
        • Nicholas DUNGAN, Senior Fellow, Atlantic Council
        • Yves SINTOMER, Professor of political science, Paris 8 University
        • Ariane BOGAIN, Senior lecturer in French and politics, Northumbria University
        Truth or Fake

        'Swiss poll' providing radically different outcome in French election disavowed by paper

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Le Pen shrugs off market 'doom-mongering' as French election race tightens

        France 2022: The Campaign

        French far-right challenger Le Pen narrows gap with Macron amid 'McKinsey affair'

        France24 - World

        'Compromise with Russia is impossible after Bucha,' says Ukraine's ex-president Poroshenko

        Issued on: 07/04/2022 - 18:36

        Marc Perelman Follow

        The town of Bucha has become the "symbol" of massacres by Russian troops and "compromise with Russia is impossible after Bucha", Ukraine's former president Petro Poroshenko told FRANCE 24 in an interview from Kyiv. Poroshenko added that Vladimir Putin "wants to have all of us dead", calling the Russian leader "the devil". He also called for an unconditional ceasefire before any talks, a stance currently at odds with the official Ukrainian position.

        Former Ukrainian president Petro Poroshenko, who was in power from 2014 to 2019, called on Ukraine's international partners to "return to Ukraine", to places like Bucha which have seen atrocities, and "start to be a symbol of solidarity with Ukraine". 

        Poroshenko also thanked US senators for voting in favour of a bill that would expedite arms sales to Ukraine and asked France to follow their example.

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        Act or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia

        Truth or Fake

        Pro-Russian accounts share images falsely suggesting Bucha massacre was staged

        The France 24 Interview

        'Putin is weak when we are together,' says ex-Ukrainian president Poroshenko

        Valeurs Actuelles

        La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

        À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

        Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

        Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

        En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

        Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

        Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

        Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

        Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

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        France24 - World

        Yemen's president sacks deputy, hands over presidential powers to council

        Issued on: 07/04/2022 - 05:45

        NEWS WIRES

        Yemen's president said on Thursday he has dismissed Vice President Ali Mohsen al-Ahmar and delegated his own powers to a presidential council that will carry out leadership duties.

        The new body will assume the duties of both the president and his deputy, said a statement from President Abd-Rabbu Mansour Hadi.

        The new council will carry out political, military and security duties for the Yemeni government during what it refers to as a "transitional period".

        Hadi was elected in 2012 following the political upheaval of a 2011 uprising to a two-year term to oversee a democratic transition. But in late 2014, the Iran-aligned Houthi group seized the capital Sanaa and Hadi eventually fled south and then to Saudi Arabia and remained as head of the internationally-recognised government.

        Hadi's statement said the move was taken in line with a 2011 power transfer initiative devised by the six-member Gulf Cooperation Council (GCC) in the wake of the anti-government protests and political crisis.

        "With this declaration a Presidential Leadership Council shall be established to complete the implementation of the tasks of the transitional period. I irreversibly delegate to the Presidential Leadership Council my full powers in accordance with the constitution and the Gulf Initiative and its executive mechanism," Hadi later said on Yemeni state TV, seated in front of two Yemeni flags.

        Seven years of conflict have divided Yemen between an internationally-recognised government led by Hadi and backed by Saudi Arabia based in the southern city of Aden, and the Houthis in Sanaa.

        Dismissed Vice-President al-Ahmar is a politically powerful army general.

        The leadership council, made up of a chair and seven deputy chairmen, will be led by Rashad Al-Alimi, a security official who was interior minister during the former presidency of Ali Abdullah Saleh.

        Alimi, who had been an advisor to Hadi, has the support of Saudi Arabia. He also has a close relationship with the major political grouping, the Islamist Islah party.

        Deputy chairs include the leader of southern separatist group, the Southern Transitional Council, Aidarous al-Zubaidi.

        A U.N.-brokered two-month truce began across Yemen on Saturday, the first nationwide cessation of hostilities since 2016. Read full story

        Political consultations are also happening in Riyadh under the aegis of the Riyadh-based GCC, although the Houthi group did not accept an invitation to attend those talks.

        (REUTERS)

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        Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

        Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks

        War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins

        L'Humanité

        Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

        Actu

        Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

        Anna Musso

        L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

        La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

        Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

        Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

        Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

        Des « signaux géochimiques très inhabituels »

        De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

        Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

        La première preuve directe d’un changement climatique  

        Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

        Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

        Le processus d’extinction reste complexe

        S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

        sciencesdinosauresastéroïdesgaz
        L'Humanité

        É​​​​​​​tats-Unis. Ketanji Brown Jackson, première femme noire à la Cour Suprême

        Actu

        La nomination de cette juge de 51 ans a reçu l’aval de 53 des 100 sénateurs. Joe Biden tient ainsi une de ses promesses de campagne tandis que les républicains, toujours en subtilité, y voient une victoire de l’extrême-gauche.

        Christophe Deroubaix

        Un « jour historique ». Le terme est souvent galvaudé mais il s’applique sans aucun doute à la confirmation de Ketanji Brown Jackson à la Cour Suprême. Cette juge de 51 ans est ainsi la première magistrate noire à siéger dans la plus haute instance judiciaire du pays. 53 sénateurs ont voté en sa faveur : les cinquante démocrates et trois républicains – Mitt Romney, Susan Collins et Lisa Murkowski. La confirmation, que la juge Jackson a regardée en direct depuis la Maison Blanche aux côtés de Joe Biden, a été accueillie par une ovation debout des démocrates dans l’hémicycle. Afin de renforcer la symbolique, la séance au Sénat était présidée par Kamala Harris, première femme et première personne non-blanche à occuper la fonction de la vice-présidence.

        La promesse faite par Joe Biden de nommer une femme noire à la Cour Suprême avait surgi, lors de la campagne des primaires démocrates en février 2020, alors que, largement battu par Bernie Sanders dans l’Iowa, le New Hampshire et le Nevada, il jouait son va-tout en Caroline du Sud, où le vote des électeurs africains-américains est déterminant. Accueil glacial en revanche, côté républicain. « Aujourd’hui l’extrême gauche a obtenu la juge de la Cour suprême qu’elle voulait », a fulminé leur leader au Sénat, Mitch McConnell.

        Parmi les 115 juges ayant jusqu’ici siégé à la Cour suprême depuis 233 ans, ne figurent que cinq femmes -- quatre blanches et une hispanique -- et deux hommes noirs, Thurgood Marshall, avocat des droits civiques, et l’ultra-conservateur Clarence Thomas nommé par Bush père qui s’y trouve toujours. Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin. Mais sa nomination ne bousculera pas l’équilibre politique de la Cour, avec l’arrivée lors du mandat de Donald Trump de trois nouveaux juges, tous très conservateurs : Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.

        Le prochain rendez-vous crucial se déroulera en juin, mois où la Cour Suprême rend traditionnellement publiques ces décisions sur des sujets dont elle a décidé de se saisir et à propos desquels elle a mené des auditions. L’oracle le plus attendu concerne le droit à l’avortement. Une majorité des experts et observateurs estiment que l’instance judiciaire invalidera l’arrêt Roe v. Wade, datant de 1973, qui considère que le droit à l’avortement est constitutionnel.

        Cour SuprêmeKetanji Brown JacksonRoe V. Wade
        Valeurs Actuelles

        À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

        « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

        À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

        « La SNCF a volontairement annulé des trains »

        Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

        Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

        Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

        La gauche réunie derrière Assa Traoré 

        D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

        La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

        Une prière de rue organisée au milieu de la route 

        La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

        En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

        Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

        Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

        — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

        La famille Traoré : une guerre de l’image 

        À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

        La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

        Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

        Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

        Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

        De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

        Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

        « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

        Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

        Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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        Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

        Actu

        Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

        Marine Cygler

        Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

        L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

        Des fossiles uniques

        Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

        De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

        Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

        La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

        La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

        Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

        La géographie et le vivant

        Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

        Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

        « Un changement climatique brutal »

        Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

        En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

        Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

        Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

        En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

        Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

        Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

        Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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        L'Humanité

        Au Brésil, Lula plaide pour la légalisation de l’avortement

        Actu

        Féminisme Malgré la pression des groupes religieux, l’ex-président de gauche dénonce les lois patriarcales et entend faire de l’IVG un « problème de santé publique », alors que 20 000 mineures accouchent chaque année. Un marqueur dans la lutte contre l’extrême droite.

        Lina Sankari

        Invoquer Dieu avant d’agresser son prochain, rien d’antinomique au Brésil. Ce 16 août 2020, à Recife (Nord-Est), des militants évangéliques et catholiques, soutenus par des députés conservateurs, s’en prennent au personnel médical et tentent de forcer la porte d’un hôpital où une fillette de 10 ans a rendez-vous pour un avortement après avoir été violée par son oncle. Repoussé par la police militaire, le groupe note l’immatriculation de la voiture qui a transporté la petite fille jusqu’au centre hospitalier, laquelle s’était déjà vu refuser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans l’État d’Espirito Santo.

        La religion est depuis plusieurs années un instrument de mobilisation au cœur du pays-continent, mais l’accession de l’extrême droite au palais du Planalto en 2018 a donné un puissant relais aux causes les plus rétrogrades. En 2020, un décret durcissait ainsi la législation sur l’accès à l’avortement pour les victimes de viol ; le gouvernement a toutefois été contraint de retirer l’obligation pour le personnel soignant de proposer à la femme de voir l’embryon ou le fœtus par échographie.

        C’est dans ce Brésil qui n’autorise l’IVG qu’en cas de viol, danger pour la vie de la femme ou problèmes congénitaux graves du fœtus que l’ex-président de gauche Lula da Silva a défendu le droit à un avortement légal et gratuit lors d’un débat organisé par la Fondation Perseu-Abramo et la Fondation Friedrich-Ebert. Le favori à l’élection présidentielle d’octobre prochain a exhorté à faire de la question un « problème de santé publique » alors que l’on compte en moyenne six hospitalisations quotidiennes pour avortement chez les enfants de 10 à 14 ans. « Toute grossesse chez des filles de moins de 14 ans est le résultat d’un viol sur personne vulnérable », précise l’organisation Grupo Curumim, qui rappelle que plus de 20 000 mineures accouchent chaque année.

        Le marché noir comme seul recours

        Dans le sillage des puissants mouvements féministes qui agitent le sous-continent ces dernières années, de la légalisation de l’avortement en Argentine ou de sa dépénalisation au Mexique et en Colombie, Lula dénonce le système patriarcal et l’impossibilité pour les femmes de disposer de leur corps. Il pointe ainsi une certaine « idée de la famille » portée par les institutions brésiliennes selon laquelle « l’autorisation d’un homme » est nécessaire avant toute intervention. Comme partout, l’absence d’un parcours sécurisé pour la pratique d’un IVG pénalise d’abord les classes populaires, pour qui le marché noir est le seul recours. « Ici, au Brésil, des femmes pauvres meurent en tentant d’avorter quand la dame peut avorter à Paris ou à Berlin ! » martèle le probable candidat du Parti des travailleurs.

        La position n’a pas manqué de faire réagir l’entourage du président Jair Bolsonaro. L’ancienne ministre de la Femme et de la Famille Damares Alves a expliqué sans rougir que Lula avait toujours défendu « la culture de la mort ». Avant d’ajouter : « Lors des prochaines élections, notre objectif sera de protéger la vie dès la conception avant la mort d’enfants innocents. » Mourir en avortant ou gâcher l’avenir de milliers de femmes aux grossesses non désirées, l’extrême droite n’a en revanche aucun problème avec ça.

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        France24 - World

        Armenia, Azerbaijan prepare for peace talks after flare-up in Nagorno-Karabakh region

        Issued on: 07/04/2022 - 10:57

        NEWS WIRES

        Armenia and Azerbaijan are preparing for peace talks, officials in both countries said Thursday, after a flare-up last month in the disputed Nagorno-Karabakh region over which they fought a 2020 war.

        Armenia's Prime Minister Nikol Pashinyan and Azerbaijani President Ilham Aliyev met Wednesday in Brussels for rare talks mediated by the European Council President Charles Michel.

        The meeting came after a flare-up in Karabakh on March 25 that saw Azerbaijan capture a strategic village in the area under the Russian peacekeepers' responsibility, killing three separatist troops.

        During the meeting, the two leaders "ordered foreign ministers to begin preparatory work for peace talks between the two countries," the foreign ministry in Yerevan said in a statement. 

        "An agreement was reached during the meeting...to set up a bilateral commission on the issues of delimitation of the Armenian-Azerbaijan border, which will be in charge of ensuring security and stability along the frontier," the ministry added.

        Azerbaijan's foreign ministry also said works were under way to begin peace talks, adding that future peace treaties would be based "on the basic principles proposed earlier by Azerbaijan."

        The European Union said Michel "noted both President Aliyev's and Prime Minister Pashinyan's stated desire to move rapidly towards a peace agreement between their countries."

        "To this end, it was agreed to instruct Ministers of Foreign Affairs to work on the preparation of a future peace treaty, which would address all necessary issues," it added in a statement. 

        'Matter of rights'

        After the March incident, Moscow and Yerevan accused Azerbaijan of a ceasefire violation, a charge Baku has rejected, insisting its troops are in Azerbaijan's sovereign territory.

        Yerevan also called on Baku to start peace talks "without delay". Baku agreed, saying it had already put forward such a proposal a year ago.

        Baku tabled in mid-March its set of framework proposals for the peace agreement that includes both sides' mutual recognition of territorial integrity, meaning Yerevan should agree on Karabakh being part of Azerbaijan.

        Armenian Foreign Minister Ararat Mirzoyan sparked controversy at home when he said – commenting on the Azerbaijani proposal – that for Yerevan "the Nagorno-Karabakh conflict is not a territorial issue, but a matter of rights" of the local ethnic-Armenian population.

        Long-contested between the Caucasus neighbours, Karabakh was at the centre of an all-out war in 2020 that claimed more than 6,500 lives before it ended with a Russian-brokered ceasefire agreement.

        The pact saw Armenia cede swathes of territories it had controlled for decades in what was seen in Armenia as a national humiliation, sparking weeks of mass anti-government protests.

        On Tuesday, several thousand opposition supporters rallied in Yerevan to warn the government against concessions on Karabakh.

        Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan when the Soviet Union collapsed in 1991. The ensuing conflicts claimed around 30,000 lives. 

        (AFP) 

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        Armenian president resigns citing 'difficult times' for nation

        Deadly clashes break out once more at Armenia-Azerbaijan border

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        Armenians in the capital remain sceptical of 'normal' ties with Turkey

        Valeurs Actuelles

        Une si longue attente

        C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

        À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

        Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

        Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

        Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

        Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

        Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

        Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

        Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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        The Saturday Profile

        After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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        By Vjosa Isai

        MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

        By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

        Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

        She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

        She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

        When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

        By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

        She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

        Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

        The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

        No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

        “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

        As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

        “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

        Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

        “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

        She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

        But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

        “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

        In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

        Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

        Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

        “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

        She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

        She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

        The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

        She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

        Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

        As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

        “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

        Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

        One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

        Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

        “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

        In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

        Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

        People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

        Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

        “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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        L'Humanité

        Guerre en Ukraine : l’équation diplomatique se complique

        Actu

        Relations internationales Après les accusations de crimes de guerre commis à Boutcha, Moscou reproche à Kiev de saborder les négociations de paix. Le Parlement européen réclame un embargo total sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, tandis que l’ONU vient de voter la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme.

        Maintenir ou non le dialogue, alors que l’armée russe a délaissé Kiev et se prépare à une nouvelle offensive vers l’Est et le Donbass, et que l’Ukraine s’apprête à subir de longues semaines de combats et de destructions. Voilà le dilemme des négociateurs réunis sous la houlette de la Turquie, et qui continuent d’avancer des propositions forcément fluctuantes en fonction du rapport de forces sur le terrain comme au sein des différents cénacles internationaux.

        Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans un contexte d’accusations de crimes de guerre, voire, dixit Volodymyr Zelensky, de « génocide », « la partie ukrainienne » aurait « présenté au groupe de négociateurs un projet d’accord dans lequel il est évident qu’elle revient sur les dispositions les plus importantes déterminées le 29 mars à Istanbul ». La volte-face de Kiev, accuse Lavrov, concernerait l’inclusion de la péninsule de Crimée – annexée par la Russie en 2014 –, des garanties de sécurité et d’intégrité territoriale, ou encore l’exigence d’une négociation directe entre le président ukrainien et son homologue russe, Vladimir Poutine, concernant les statuts futurs de la Crimée et du Donbass ukrainien, dont Moscou a reconnu les pouvoirs séparatistes juste avant son offensive militaire du 24 février.

        Fidèle à la ligne du Kremlin depuis le début de la guerre, Sergueï Lavrov continue de marteler que « le régime de Kiev est contrôlé par Washington et ses alliés, qui poussent le président Zelensky à continuer le combat », assurant néanmoins que la Russie poursuivrait « le processus de négociations », sans rien dévoiler du contenu de son propre projet d’accord. Autre pomme de discorde, la participation réclamée aux pourparlers de la Biélorussie, principal allié régional de Moscou. « Nous considérons cela comme une guerre qui est juste à la porte de notre pays. Et elle a des effets sérieux sur (notre) situation. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir d’accord dans notre dos », a ainsi déclaré le 7 avril Alexandre Loukachenko. Si le président biélorusse a laissé la Russie utiliser à sa guise son territoire pour mener son invasion de l’Ukraine, il demeure un paria à l’échelle internationale et n’entretient presque plus aucun contact avec les chancelleries occidentales. Quant aux lourdes sanctions économiques infligées dans le cadre de sa participation à l’effort de guerre russe, elles ont encore renforcé sa dépendance vis-à-vis de Moscou.

        Prochaine étape, « mener une enquête »

        Les images des massacres perpétrés à Boutcha ou Irpin, près de Kiev, ont « éclipsé » les pourparlers initiés entre la Russie et l’Ukraine, a regretté jeudi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu. L’heure semble effectivement davantage aux punitions qu’aux discussions. Le Parlement européen a ainsi voté, à une écrasante majorité, une résolution réclamant un embargo « total et immédiat » sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, alors que la Commission européenne propose un arrêt sur les seuls achats de charbon – qui représentent 45 % des achats de l’Union européenne – et la fermeture de tous les ports européens aux navires russes. Le Parlement européen réclame également que « toutes les mesures nécessaires » soient prises pour que « les actes de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko soient poursuivis comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité », et s’est prononcé en faveur de la création d’un « fonds analogue au plan Marshall » pour reconstruire l’Ukraine après la guerre.

        À l’occasion d’un déplacement à Boutcha, l’un des théâtres de massacres de civils attribués à l’armée russe par le gouvernement ukrainien, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a promis à un responsable de la mairie de la ville martyre que « la prochaine étape » sera de « mener une enquête ».

        En attendant le durcissement des sanctions et le ­résultat des enquêtes internationales sur les crimes de guerre imputés à l’armée russe, les États-Unis ont provoqué en urgence, ce jeudi, un vote à l’Assemblée ­générale des Nations unies, à New York, pour la suspension de Moscou du Conseil des droits de l’homme. Celle-ci a recueilli, sur 192 pays, 98 voix pour, 24 contre et 58 abstentions. « En fait, nous voyons chaque jour (…) des rapports déchirants sur le peu d’intérêt qu’elle porte aux droits de l’homme. La participation de la Russie (au Conseil) est une farce. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps que l’Assemblée générale la suspende », avait précisé Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU.

        Valeurs Actuelles

        [Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

        Propos recueillis par

        Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

        Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

        Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

        Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

        Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

        Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

        Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

        Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

        C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

        L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

        Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

        Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

        Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

        N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

        Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

        Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

        Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

        L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

        Issued on: 07/04/2022 - 18:10

        Sam BALL

        Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

        BBC

        Richard Osman: Pointless star quits BBC quiz show

        TV presenter Richard Osman is to leave the hit BBC One quiz show Pointless, the corporation has confirmed.

        The 51-year-old has appeared on the show since 2009, filming more than 1,300 episodes across almost 30 series.

        But in recent years, he has had to juggle his TV commitments with writing his successful Thursday Murder Club series of crime novels.

        Host Alexander Armstrong will remain on Pointless, and Osman will continue to appear on its celebrity spin-off.

        Osman will also continue to present his own BBC Two show House of Games, which launched in 2017.

        In a statement, Osman said: "Pointless has been a joy from start to finish, working alongside my friend Alexander Armstrong, backed by the most wonderful team, and for the best viewers in the world.

        "I will miss everyone so much, but I'm thrilled that I'll still be presenting the celebrity shows. I can't thank everyone enough for 12 amazing years."

        Osman will not immediately be replaced with a permanent new co-host on Pointless, the BBC said.

        Instead, Armstrong will be joined by a series of rotating guest presenters - details of which will be announced later this year.

        Osman is introduced in every episode as Armstrong's "Pointless friend". He sits at a desk behind a laptop and his role is to provide additional data and trivia about the correct answers.

        As the former creative director at TV production company Endemol UK, a position he retained until 2020, it was Osman who created the format for Pointless.

        But he also ended up being cast as Armstrong's on-screen co-host after standing in during rehearsals prior to the show's launch.

        The format of Pointless is essentially the opposite of Family Fortunes. Contestants are asked a series of questions which have already been put to 100 members of the public.

        But instead of having to guess the most popular answer, contestants must identify the least popular - with extra money added to the jackpot if they find a "Pointless answer".

        Obscure knowledge can help contestants keep a low score throughout the episode in the hope of ultimately winning the Pointless trophy.

        In a statement, Armstrong said: "Daytime television's loss is international best-selling crime fiction's gain. I say that like it's a consolation - I'm going to miss the big man next to me Monday to Friday.

        "But at least I still get him at weekends - and weekdays if you're watching on Challenge."

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        Osman has become a hugely successful author - with The Thursday Murder Club and its follow-up The Man Who Died Twice both topping the Sunday Times best-seller list for fiction.

        Writing on Twitter, Osman said that the books had "become such a juggernaut around the world I simply couldn't keep up with my schedule".

        A film adaptation is also in the works after the rights were bought by legendary director Steven Spielberg.

        Filming for the next series of Pointless begins next month.

        SOME NEWS!After 13 wonderful years I'm leaving daytime Pointless, to concentrate on writing. Will still be doing the celebrity shows and 'HouseOfGames'. It has been the GREATEST pleasure and I can't wait to start watching as a viewer. Thank you to everyone! ❤️

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        Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse

        « Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.

        Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.

        Des usagers dénoncent une écologie punitive

        Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.

        Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.

        Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%

        Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».

        Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.

        La contestation tente de dialoguer

        Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch

        Issued on: 05/04/2022 - 19:28

        Sam BALL

        For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.

        BBC

        Farming labour shortage could mean price rises, MPs warn

        By Claire MarshallBBC Rural Affairs Correspondent

        Chronic labour shortages in the food and farming sector could lead to price rises and the UK becoming more dependent on food imports, MPs warn.

        The report by the Environment, Food and Rural Affairs Committee said Covid and Brexit had a huge impact on the sector.

        MPs want ministers to ease English language rules for skilled workers, and expand the seasonal worker visa scheme.

        The Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) said it was "continuing to work with the sector".

        500,000 vacancies

        Last year, a sudden decline in overseas labour led to more than half a million job vacancies in the food and farming sector, out of a workforce of four million.

        Almost a quarter of the UK daffodil crop was left unpicked. Fruit suppliers were forced to leave produce rotting in the fields.

        A lack of skilled butchers and abattoir workers meant some 35,000 pigs destined to be made into sausages, bacon and chops were incinerated or rendered - reduced to lard.

        When the supply of Christmas turkeys was threatened by a shortage of workers and HGV drivers, the government stepped in and set up a temporary visa scheme.

        However the committee heard that industry members had been warning the government since spring 2021 and that this was "too little too late". It led to a serious impact on animal welfare, food security, and the mental health of workers.

        Price rises

        While the report welcomed "some of the government's work" it warned that "without fundamental change" the UK was facing "a chain reaction of wage rises, leading to price increases and food production being exported abroad".

        Neil Parish, chairman of the EFRA committee, said: "The government's attitude to the plight of food and farming workers was particularly disappointing."

        MPs said they were "struck by the government's failure to grasp the labour issues" and there had been an "unwelcome tendency ... to blame the sector for not doing more to tackle the problem or fully utilising the immigration system, on the basis of incorrect information on its own immigration system".

        Nick Allen, chief executive of the British Meat Processors Association, said the impact of the new post-Brexit immigration regime and Covid had been "crippling".

        "As a result of the conflict in Ukraine, we find ourselves faced with a severe test of the UK's food security, it's clear that this approach has allowed structural weaknesses to develop, which have compromised Britain's food resilience."

        The FDF's director of policy and corporate affairs, Jayne Almond, said: "Compounding the inflationary pressures on UK food and drink manufacturers, many businesses continue to struggle with systemic labour shortages."

        And the National Farmers' Union president Minette Batters said her union was calling for a review of the immigration system, including the seasonal workers' visa scheme.

        She said: "Today's report from the Efra committee backs up the NFU's long-standing call for a more enabling immigration policy which mitigates against the crippling labour shortages and structural issues that have existed throughout the food supply chain for many months."

        The new report calls for a "radical rethink" of labour strategy, including a review of the skilled workers visa scheme; and for the seasonal workers pilot visa scheme to be made permanent.

        It also said there should be a 'tailoring' of the English language requirement to the "needs of the industry". This could mean less stringent testing for some workers.

        Longer-term, home-grown talent should be "nurtured", said the MPs, alongside the development of new technology.

        In a statement, Defra said it was looking at how new technology could be used in the sector.

        It added: "We fully acknowledge that the food and farming industry is facing labour challenges and we continue to work with the sector to mitigate them.

        "We have given the industry greater certainty by enabling the seasonal workers scheme until the end of 2024, allowing overseas workers to come to the UK for up to six months to work in the horticulture sector.

        "Our new points-based immigration system also expanded the skilled worker route to many more occupations, including butchers, who can now be recruited from anywhere in the world."

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        Valeurs Actuelles

        Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »

        Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ? Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?

        Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ? C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.

        On peut donc être pro-nucléaire et écologiste… Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.

        En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ? Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.

        Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        'We will be forced to steal': Taliban bans poppy cultivation

        Issued on: 04/04/2022 - 18:12

        Sam BALL

        Afghanistan is the world's biggest producer of opium poppies, the sap of which is used to produce heroin, in an industry that accounts for tens of thousands of jobs and a substantial proportion of the country's GDP. But now, the ruling Taliban has said it plans to put an end to poppy cultivation, leaving farmers fearing for their future in a country whose economy is in freefall.

        BBC

        South America: More than 100 animals released back into Colombian wild

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        More than 163 animals have been released back into the Colombian wild.

        The 15 different species of wildlife were released to the Casanare province, after being seized and rehabilitated by authorities fighting wildlife trafficking.

        There were anteaters, turtles, macaws, a toucan and a leopard, who were nurtured back to health by fauna vets from environmental authority Corporinoquia, in charge of managing sustainable development.

        Corporinoquia released more than 1,200 animals back into the wild last year alone.

        Valeurs Actuelles

        Une histoire de la famille Peugeot

        Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

        C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

        Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

        Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

        C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

        Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Bilan(s)

        Chronique

        Jean-Emmanuel Ducoin

        Projets Nous votons ce dimanche, et le bloc-noteur repense malaisément aux séquences antérieures. Celles de ces derniers mois, bien sûr. Celles des cinq ans aussi, qui ont défilé à la vitesse de la lumière – incapables que nous fûmes d’en dévier le sens, ni la trajectoire mortifère. Question de dynamique, dit-on, de volonté collective, de rapport de forces crédible et durable. En sommes-nous donc là, à l’heure des mécomptes, quand il s’agit d’imaginer l’à-venir du pays en nous ­efforçant de croire de toutes nos forces que rien n’est encore perdu ? Entre optimisme (toujours modéré) et pessimisme (plutôt approprié), les circonstances commandent le pas de côté en tant que bilan de faillite d’une France un peu paumée, prise d’assaut entre les intérêts particuliers et généraux, entre les combats idéologiques dont l’opposition nous effraie autant qu’elle nous afflige. Car nous avons de qui tenir, et de quoi nous réjouir au fond : une longue lignée nous pousse dans le dos, une belle fratrie nous tire déjà. En vérité, le véritable tronc commun auquel se rattachent nos psaumes d’actualité, comme pour atteindre la source vive, remonte aux Lumières, versus les actuels anti-Lumières qui pullulent et polluent les débats de fond et les projets alternatifs de société.

        Nation Il faut du temps et de l’énergie pour mettre en place un autre dispositif de pensée, en une époque maudite où, en effet, la guerre menée contre les valeurs et l’éthique historique des Lumières, comme horizon, se poursuit avec autant de détermination qu’au cours des deux siècles précédents. Identique rengaine, celle des philosophes du XVIIIe siècle, qu’il n’est pas vain de rappeler : une société représente-t-elle un corps, un organisme vivant, ou seulement un ensemble de citoyens ? En quoi réside l’identité nationale d’une nation comme la France ? Une communauté nationale se définit-elle en termes politiques et juridiques, ou bien en fonction d’une histoire et d’une culture ? Qu’y a-t-il de plus important dans la vie des humains, ce qui leur est commun à tous ou ce qui les sépare ? Que de questions… Auxquelles s’en ajoutent deux autres. Le monde tel qu’il existe est-il le seul envisageable ? Un changement radical de l’ordre social en place constitue-t-il un objectif légitime ou l’assurance d’un désastre ?

        Individu De la conception que nous nous faisons de l’homme dépendent certaines réponses. D’autant que cette question « identitaire », de nouveau à l’ordre du jour, n’a jamais disparu depuis que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a formulé la définition de la nation selon les Lumières : « Une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue du pays, renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même gouvernement ». Constatation : pas un mot sur l’histoire, la culture, la langue ou la religion. Voilà comment le citoyen vint au monde, affranchi de ses particularités. Sur cette base, furent ainsi libérés par la Révolution les juifs et les esclaves noirs. Pour la première fois dans l’histoire moderne, tous les habitants d’un même pays obéissant au même gouvernement devinrent des citoyens libres et égaux en droits, relevant tous des mêmes lois. « Pour la pensée politique représentée par le puissant et tenace courant anti-Lumières, l’individu n’a de sens que dans le particulier concret et non dans l’universel abstrait », expliquait l’historien Zeev Sternhell. Et il ajoutait : « Il convient donc de privilégier ce qui distingue, divise, sépare les hommes. Si la nation est une communauté historique et culturelle, la qualité de Français “historique” devient alors une valeur absolue, tandis que celle de citoyen français se transforme en valeur relative, puisqu’elle désigne une simple catégorie juridique, artificiellement créée. » Évidemment, l’affrontement entre les deux traditions politiques continue, pas moins aiguisé qu’hier. La défense de l’universalisme et du rationalisme reste une tâche urgente et complexe, à la mesure de ses enjeux : maintenir ce qui fonde une nation composée de citoyens autonomes. Surtout au moment des grands choix.

        Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
        France24 - World

        French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'

        Issued on: 01/04/2022 - 16:32

        Sam BALL

        When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.

        Valeurs Actuelles

        La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

        À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

        Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

        Progression de l’euthanasie en Europe

        À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

        En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

        Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

        Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

        On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

        Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

        En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

        L’euthanasie progresse en Europe

        Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

        En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

        Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

        Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

        Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

        En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

        Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

        D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

        La sédation profonde, un glissement dangereux

        Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

        Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

        Incohérence du droit

        Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

        Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

        Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

        * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        L'Humanité

        Jeunes cadres de la fonction publique : nous refusons de voir disparaître nos services publics

        Tribune

        Nous publions un texte collectif de syndiqués à l’UGICT-CGT.

        Collectif

        Nous sommes jeunes cadres de la fonction publique d’Etat, de l’hôpital public et des collectivités territoriales et nous observons, depuis notre entrée dans le monde du travail, une dégradation accélérée de nos conditions de travail et des services publics au sein desquels nous nous sommes engagé·es. Nous avons pour la majorité d’entre nous été recruté·es avec des contrats de courte durée qui ne permettent pas d’accéder à un logement et de se projeter dans l’avenir. Quand nous demandons à être titularisé·es ou à préparer des concours, nos employeurs nous maintiennent dans la précarité et l’incertitude, quand ils ne refusent simplement pas de nous inscrire aux cycles préparatoires.

        Notre quotidien au travail est rendu pénible car nos structures refusent d’ouvrir des postes et connaissent de lourdes difficultés de recrutement. Comment s’en étonner, quand les rémunérations sont de plus en plus faibles et ne tiennent compte ni de nos diplômes ni des responsabilités écrasantes que nous prenons, quand nos conditions d’exercice sont si contraignantes, quand nos droits nous sont petit à petit retirés (comme avec la suppression de jours de repos dans de nombreuses administrations) ?

        Les campagnes de communication de nos employeurs pour recruter des inspecteur·ices du travail, des sages-femmes, ou des attaché·es territoriaux·ales ne trompent personne alors que bon nombre de nos structures d’emploi se targuent de supprimer chaque année plusieurs dizaines, voire centaines de postes de fonctionnaires ! Nous avons pris nos postes dans des contextes professionnels incertains, dont les repères sont constamment modifiés. Nos administrations sont en réorganisation permanente. Nous n’avons pas encore terminé de traduire la mise en œuvre d’une réforme qu’une nouvelle est adoptée, parfois contradictoire avec la précédente. Nos bureaux sont modifiés, nos locaux déménagés, parfois plusieurs fois sur une même année. Nos administrations sont décomposées et recomposées, et l’on attend de nous que nous maintenions le même niveau d’activité.

        Le glissement des modes de financement de nos missions de la dotation vers les appels à projets instaure une insécurité incompatible avec le temps long de la gestion des services publics. Les appels à projets nous épuisent et représentent un gâchis d’argent public, entre le temps passé à y répondre et celui à instruire les réponses. Les “projets innovants” sont financés alors que nous n’avons plus les moyens d’assurer nos missions de base. Nous observons tous les jours les effets délétères des idéologies du « New Public Management ». Les administrations délèguent des missions nécessitant une expertise pointue à des structures comme les cabinets de conseil. A notre échelle nous voyons déjà comment cette perte d’expertise en interne est catastrophique pour nos collègues obligé·es de saboter l’avenir du service public.

        Le recours à ces structures coûte pourtant plus cher que de disposer des qualifications des fonctionnaires. La délégation au privé de missions qui ont vocation à rester uniquement publiques, ne serait-ce que pour protéger les populations, pose aussi des problèmes éthiques. L’exemple récent des révélations sur Orpéa montre bien les effets délétères d’une culture de la performance basée sur du chiffre lorsqu’on s’attache à des services qui touchent à l’humain. Ces idéologies infusent la culture managériale de la fonction publique. A la culture de la hiérarchie verticale s’est ajoutée celle du reporting, la demande de justification permanente de l’efficience de notre travail. Nos services sont quantifiés, jugés sur des indicateurs chiffrés sans tenir compte des spécificités de nos activités.

        Quand on encadre des équipes, on nous demande de devenir maltraitant·es. Nous sommes laissé·es seul·es face à l’arbitrage impossible entre qualité du service que nous devons au public et préservation des conditions de travail de nos collègues. Nous savons que nos activités ont un impact réel, parfois immédiat sur la vie des gens. C’est pourquoi ne pas pouvoir rendre un service public décent cause des situations de souffrance chez beaucoup d’entre nous. La période des élections présidentielles aurait dû permettre un débat de société qui apporte des réponses à la question centrale : qu’attendons-nous de nos services publics ? Une fois redéfinis collectivement le sens et la finalité de nos services publics, doit découler une réflexion sur leurs moyens et leur organisation, afin que cette souffrance que nous exprimons ne soit plus monnaie courante, afin que nous puissions exercer nos métiers essentiels dans des conditions dignes des missions qui nous sont confiées et de la valeur que nous accordons à chaque citoyen·ne. Ce débat a malheureusement pour l’essentiel été occulté. Cependant, nous refusons de nous résigner.

        Nous refusons que les échéances électorales nous soient volées avec des résultats soit disant écrits d’avance. Nous utiliserons notre bulletin de vote pour faire entendre nos convictions. Au-delà, nous avons fait le choix de nous syndiquer au sein de l’union générale des ingénieurs, cadres, techniciens (UGICT) de la CGT pour défendre nos conditions de travail et le service public. Le syndicalisme nous permet de trouver un cadre collectif où débattre de notre travail et de nos responsabilités. C’est un levier pour retrouver du sens et des marges de manœuvres.

        Nous avons choisi la fonction publique car nous voulons construire un monde plus solidaire, égalitaire et durable. Nous découvrons un fossé entre nos missions et les moyens mis à notre disposition pour exercer nos responsabilités. Le syndicalisme nous permet de surmonter cette dichotomie, de retrouver confiance et de reprendre la main.

        fonction publiqueugict-cgtPrésidentielle 2022
        BBC

        Amazon secures rockets for broadband project

        Over the next five years, three new heavy-lift rockets will put thousands of satellites into low earth orbit as part of Amazon's Project Kuiper.

        The project aims to provide broadband connections using a constellation of 3,236 satellites.

        Rival Starlink is said to have more than 2,300 satellites in orbit already.

        The rockets will be made by Arianespace, Blue Origin - which was founded by Amazon owner Jeff Bezos - and United Launch Alliance.

        Amazon says Project Kuiper aims to provide high-speed, low-latency broadband to customers including households, businesses, government agencies, disaster relief operations, mobile operators, and other organisations "working in places without reliable internet connectivity".

        Like Elon Musk's Starlink, users will connect to the internet via a terminal that communicates with the satellites. Amazon says its experience in shipping and making products like Echo and Kindle will be useful in producing and distributing these.

        "Project Kuiper will provide fast, affordable broadband to tens of millions of customers in unserved and underserved communities around the world," said Dave Limp, senior vice-president for Amazon Devices & Services, in a statement announcing the deal.

        New rockets

        Amazon plans 83 launches over the next five years, saying it constitutes "the largest commercial procurement of launch vehicles in history".

        The firm plans two "prototype" missions later this year - but using a rocket made by ABL Space Systems, and not the three that will launch the bulk of the satellites.

        Unlike Elon Musk's Falcon 9 rockets, the three new rockets used for Project Kuiper's launches are still in development.

        Another satellite internet firm OneWeb, which is part-owned by the British government, recently decided to use SpaceX Falcon 9 rockets after losing access to the Russian-built Soyuz rockets it had been using, following the invasion of Ukraine.

        In total Mr Musk hopes to launch as many as 30,000 Starlink satellites into space.

        The value of this type of low-earth orbit satellite internet has already been demonstrated in Ukraine, where the United States Agency for International Development said, in conjunction with SpaceX, it had helped ship a total of 5,000 Starlink terminals to the country's government.

        But, as low-earth orbit becomes increasingly congested, astronomers have complained that the light reflected from these satellites as they pass overhead increasingly disrupts the view of the night's sky.

        Astro-photographer Mary McIntyre, said on Twitter: "The satellites are literally destroying our beautiful night sky."

        Overnight on 2nd3rd April 2022 our SW facing #RaspberryPi #meteorcamera UK0006 based in North Oxfordshire had one of the worst nights we've ever seen for #satellitetrails. Dotted lines = aircraft, curved lines = #startrails + there are about 25 meteors. Just horrendous :( pic.twitter.com/ZLZNK4xgq2

        There are also concerns that so many satellites in orbit exacerbates the risk of collision and the problem of space junk.

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        In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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        Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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        By Jason Horowitz

        ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

        In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

        Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

        “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

        “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

        She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

        An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

        The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

        For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

        “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

        “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

        But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

        Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

        She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

        In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

        Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

        “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

        The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

        What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

        That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

        Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

        For the princess, the past few years have been a constant battle.

        In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

        She considers the inspection tantamount to a home invasion.

        As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

        But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

        “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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        Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

        Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

        Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

        l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

        Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

        Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

        Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

        L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

        Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

        * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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        L'Humanité

        La fraise de Carpentras face l’ouverture de la saison des fruits rouges

        Actu

        Alors que la variété « cléry » commence à sortir des serres, les producteurs du Vaucluse tentent de mieux faire connaître leur production pour reprendre des parts de marché face aux fraises importées d’Espagne. Le logo « Fraise de Carpentras » est mis en exergue pour attirer l’attention des consommateurs. Mais la fixation des prix au jour le jour complique la démarche.

        Gérard Le Puill

        En ce second week-end d’avril que l’on nous promet ensoleillé, les fraises sont présentes sur les étals des grandes surfaces comme sur les marchés. Parce qu’il faut communiquer pour vendre sa production, André Bernard, président de la Chambre d’Agriculture de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et vice-président des Chambres d’Agriculture au niveau national, avait fait monter à Paris les responsables de la « Confrérie de la fraise de Carpentras » le 5 avril pour présenter à la presse l’arrivée sur le marché de la variété « cléry ».

        Les Français consomment environ 110.000 tonnes de fraises par an, soit 2,6 kilos par ménage. Mais la production nationale est d’environ 50.000 tonnes. Les fraises importées proviennent surtout d’Espagne. Avec 6.000 tonnes produites chaque année sur 130 exploitations, contre 3.000 tonnes en 1980, le département du Vaucluse occupe la troisième place derrière le Lot-et-Garonne et la Dordogne. En Lot-et-Garonne, la mariguette vient de rejoindre la gariguette et la ciflorette dans les variétés vendues sous label rouge. En Bretagne, à Plougastel-Daoulas dans le Finistère, la coopérative Savéol produit aussi 3.000 tonnes de fraises dans plusieurs variétés chaque année.

        Les prix de la fraise sont fixés au jour le jour

        Les premiers fraisiers furent plantés en 1882 à Carpentras, juste après la création du canal qui alimente encore la zone de production de nos jours. Depuis 1999, la « Confrérie de la fraise de Carpentras » se charge de promouvoir les différentes variétés produites autour de la ville. Car produire, ne suffit pas. Il faut aussi vendre une denrée périssable dont les prix sont fixés au jour le jour, selon la loi de l’offre et de la demande.

        Variété précoce, la « cléry » est une fraise brillante, de couleur rouge cumin et de forme conique plutôt volumineuse avec un goût sucré aromatique. Mais ce goût avait encore du mal à émerger lors de la dégustation proposée aux journalistes mardi dernier dans les locaux des Chambres d’Agriculture. Nous avons testé la même fraise deux jours plus tard, dans une préparation où le fruit était coupé en quatre avec un faible ajout de sucre et de crème fraîche, ce qui rendait ce dessert délicieux.

        Il semble que les Français n’aient plus guère la main verte

        Plus tard on trouvera de la Mara des bois sur les étals. Cette dernière est la plus facile à produire pour les jardiniers amateurs. En ces temps de vie chère et d’indispensable lutte contre le réchauffement climatique, l’autoproduction pourrait prendre plus de place qu’elle n’a aujourd’hui dans une France où le nombre de maisons disposant d’un terrain ne cesse de croître au fil des décennies. Mais il semble que les Français n’aient plus guère « la main verte », tant les pelouses ont pris la place des jardins potagers, comme de la production fruitière. Ajoutons que la nouvelle place prise par les livraisons de repas à domicile amplifie les comportements d’achat qui contribuent au réchauffement climatique.

        Au cours de la présentation des conditions de production de la fraise de Carpentras, André Bernard et d’autres intervenants ont fait état de pratiques innovantes visant à réduire la consommation d’énergie grâce à la pose de panneaux photovoltaïque sur les sites de production dans cette région très ensoleillée. On travaille aussi sur la réduction de la consommation d’eau grâce au système d’alimentation des fraisiers par le goutte-à-goutte et au recyclage de cette eau qui amène aussi des nutriments minéraux. Car 80 % de la fraise de Carpentras provient de ce que l’on nomme une culture « hors-sol » produite sous serre.

        Le prix de la qualité n‘est pas acquis d’avance

        Dans un monde concurrence tel qu’il fonctionne au sein de l’Union européenne, la compétitivité des zones de production comme des producteurs individuels provient souvent des conditions climatiques. S’y ajoutent le dumping social via les bas salaires et le dumping environnemental que l’Espagne pratique depuis longtemps. « Jusqu’en 2016, l’appellation « Fraise de Carpentras » était utilisée abusivement en dehors même de sa région de production. Depuis, le dépôt par la Confrérie d’un logo délivré par « l’Institut National de la Propriété Industrielle » (INIPI) seuls les producteurs adhérents à ce cahier des charges et versant une cotisation annuelle à cet effet peuvent commercialiser la fraise de Carpentras avec plusieurs variétés dont la « Joly » qui sera sur les marchés à partir de mois de juin. Sortir des emballages en plastique pour des emballages d’origine végétale est aussi à l’ordre du jour. Mais il reste à savoir s’ils seront produits en France ou des pays à bas coûts de main-d’œuvre.

        Le 7 avril sur les six stands de fruits et légumes d’une ville de 80.000 habitants dans la proche banlieue parisienne, la fraise de Carpentras était totalement absente. Un marchand proposait de la Masia Luza provenant d’Espagne 8€ le kilo et de gariguette du Gard à 10€ les deux barquettes sans précision concernant le poids. Un second stand proposait de la Borja d’Espagne à 5,95€ le plateau, mais aussi de la gariguette produite par Savéol à Plougastel-Daoulas. Cette dernière était proposée à 15,95€ avec des fruits plus petits et plus attirants sur un plateau de même volume que la fraise d’Espagne. Vu la différence de prix, la reconquête de notre marché intérieur par la fraise produite en France n’est pas encore gagnée.

        alimentation
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        Pour remplacer ses MiG-29, la Pologne pourrait acquérir des avions de combat européens

        par Laurent Lagneau · 8 avril 2022

        Pour faire face à l’invasion russe, Kiev « demande trois choses : des armes, des armes et des armes », a scandé Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères à Bruxelles, peu avant une réunion de l’Otan, le 6 avril. Et les besoins exprimés par les forces ukrainiennes portent sur les systèmes de défense aérienne, le blindés et les avions de combat qu’elles n’auront aucune peine à mettre en oeuvre.

        Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.

        Parmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.

        Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».

        Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».

        Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.

        Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.

        La première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.

        Les trois autres choix sont européens. L’italien Leonardo aurait proposé le chasseur léger M-346FA Master. Un appareil que les forces polonaises connaissent bien puisqu’elles l’ont choisi dans sa version « entraînement » pour la formation de leurs pilotes de combat. Il est bien « adapté aux missions air-sol et air-air ainsi que pour la reconnaissance tactique », fait valoir le groupe transalpin.

        Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.

        Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].

        Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…

        BBC

        Miscarriage: Tens of thousands have PTSD symptoms

        By Tulip Mazumdar and Smitha MundasadBBC News

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        Tens of thousands of women in the UK may be experiencing symptoms of post-traumatic stress disorder (PTSD) after miscarriages each year, a leading researcher warns.

        Prof Tom Bourne estimates the number affected could run to 45,000 annually.

        But he says most are not given prompt psychological support that could help prevent PTSD developing.

        His team is trying out a variety of new approaches - including virtual reality - to help address the issue.

        Kellie's story: 'I felt so alone after my baby died'

        Kellie Cunningham lost her baby boy five months into her pregnancy in 2017. She named him Henry.

        "It changed my life," she says.

        "I went into hospital one person and came out a totally different person."

        Kellie said she did not get any NHS follow-up or mental health support after she left hospital, and went on to develop PTSD, only picked up by a support group led by the baby loss charity, Sands.

        She began to pay for her own therapy.

        "I was just left to pack up my things in hospital that day, take the little memory box they gave me, and leave the building. I felt so alone.

        "People think because your baby never lived, you cannot feel a close bond with them.

        "But as soon as you find out you are pregnant, you are planning your futures. For that to be taken away from you in a second has a big impact," she said.

        Kellie now raises money for Sands, and is a befriender for the charity, helping other women who have lost babies.

        She continues to suffer with PTSD and anxiety five years after the loss of Henry.

        "I strongly believe if I had been given support when I left the hospital I would not have ended up with PTSD, or still be in therapy, years later."

        Estimates suggest there are about 250,000 miscarriages in the UK each year, with most occurring in the first three months of pregnancy.

        But miscarriage rates are not officially monitored in the UK, or most countries around the world, making it very difficult to know the true scale of pregnancy loss and the psychological impact that follows.

        Prof Bourne, who works at Tommy's National Centre for Miscarriage Research at Imperial College London, has studied this for many years.

        In one of the largest studies of its kind, published in 2019, he attempted to estimate just how common PTSD symptoms are.

        The surveys focused on women at three London hospitals who experienced miscarriages in the first three months of pregnancy, and some who had ectopic pregnancies - where the baby develops outside the womb and cannot survive.

        Of 338 women who completed the study, approximately 18% had some symptoms of post traumatic stress nine months after their loss.

        If these numbers were replicated around the UK, some 45,000 women would experience symptoms of PTSD each year, according to Prof Bourne's calculations.

        But he says this is likely to be an under-estimate, because the research did not look at miscarriages that happened at home or those that happen later in pregnancy.

        Symptoms of PTSD are wide-ranging and can include:

        SOURCE: Mind

        Therapies available on the NHS include talking ones such as trauma-focused cognitive behavioural therapy, eye movement desensitisation and reprocessing, and sometimes medication.

        But the Miscarriage Association says there is an urgent need for better access to talking and other psychological therapies for those affected. At present, most women have to ask for help themselves rather than support being in place.

        Prof Bourne believes there needs to be more research into other ways of helping people experiencing loss.

        One idea his team is experimenting with is offering women virtual reality headsets during miscarriage procedures.

        It builds on previous work that shows VR headsets can help reduce pain during some medical procedures.

        Researcher Dr Nina Parker says the aim is "to transport them to sort of a more calm, virtual reality world for distraction from the pain and anxiety during the procedure".

        She adds: "There is nothing that we are ever going to be able to do that takes away from the loss and the trauma of losing pregnancy and having a miscarriage.

        "But if we can do everything that we can to minimise any additional trauma we might be adding to in the interactions that are had within the hospital, then we are obligated to do that."

        Meera had a miscarriage before Christmas and was offered use of the VR headset at Queen Charlotte's hospital in London. She said she was glad to use it while having what's called a manual vacuum aspiration procedure to remove pregnancy tissue from the womb - and would encourage others to try it.

        "I shed a tear but without feeling suffocated or overwhelmed by what was happening because I felt I was in this other space, watching this totally different scene," she said.

        "But I still felt present for what was happening to me, which was important to me too."

        Dr Parker is also investigating whether immersing people in brief tasks - such as playing a modified computer game or listening to a podcast - immediately after recalling a painful memory, can help prevent PTSD and other psychological problems developing.

        The theory is that getting someone to do a task in this way could have an impact on the way the brain processes difficult intrusive memories, and may help prevent them from developing more distressing and persistent symptoms.

        A Department of Health spokesperson said: "We're committed to making the NHS the safest place in the world for maternity care and supporting anyone who experiences a miscarriage."

        A maternity disparities taskforce was launched recently to ensure all mothers and babies receive the best care.

        The government said it had also set up 26 maternal mental health hubs for 24,000 more expectant or bereaved mothers to access treatment for a range of mental health issues in England.

        The BBC Action Line has details of organisations offering support.

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        Miscarriage: 'I was in pain - they did not listen'

        Pregnancy loss podcasters: 'I'd cry in the car'

        Virtual reality game aids burns victims

        Related Internet Links

        PTSD and birth trauma - Mind.website

        Together, for every baby - Charity for Babies Tommy's.website

        Sands Stillbirth and neonatal death charity.website

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        France24 - World

        France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

        Issued on: 24/02/2022 - 18:04

        Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

        Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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        From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

        Issued on: 10/02/2022 - 11:14

        The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

        Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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        Valeurs Actuelles

        [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

        Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

        Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

        Eric Zemmour et la civilisation

        Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

        A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

        Des religions et des visions du monde différentes

        Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

        La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

        C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        Le ministère britannique de la Défense envisage de donner des blindés Mastiff et Jackal à l’Ukraine

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        Si les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.

        Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».

        Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.

        « Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».

        Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.

        À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.

        Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.

        En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.

        Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].

        Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».

        Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.

        « Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.

        BBC

        Climate change: IPCC scientists report five ways to save the planet

        Matt McGrathEnvironment correspondent@mattmcgrathbbcon Twitter

        The dangers of climate change have been well reported for years. But what's had less attention is how the world could effectively tackle the issue.

        Yesterday, UN scientists laid out a plan that they believe could help people avoid the worst impacts of rising temperatures.

        The report, by the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), essentially calls for a revolution in how we produce energy and power our world.

        To avoid very dangerous warming, carbon emissions need to peak within three years, and fall rapidly after that.

        Even then, technology to pull CO2 from the air will still be needed to keep temperatures down.

        Here are five key ideas that the researchers say are critical to keeping the world safe.

        1 - Coal is on the dole (again!)

        The 63 dense pages of this IPCC report are littered with qualifications and dense footnotes.

        But all the verbiage can't hide the scientists' central message. If the world wants to steer clear of dangerous warming, fossil fuels are toast.

        Keeping the world under 1.5C requires emissions to peak by 2025, the researchers say, and shrink by 43% by the end of this decade.

        The most effective way of making that switch is to generate energy from sustainable sources like wind and solar.

        The authors point to the collapse in costs of these technologies, down around 85% across the decade from 2010.

        And while the war in Ukraine is making governments in Europe flirt with carbon-rich coal once again, there's wide political acceptance that cheap, sustainable energy is the only road to Putin-free power.

        So for the temperature of the planet (as well as the politics of the present), the IPCC believes that coal should finally be retired for good.

        "I think that's a very strong message, no new coal power plants. Otherwise, you're really risking 1.5C," said Prof Jan Christoph Minx, from the University of Leeds, and an IPCC co-ordinating lead author.

        "I think the big message coming from here is we need to end the age of fossil fuel. And we don't only need to end it, but we need to end it very quickly."

        2 - Pie in the sky gets real…

        A few short years ago, the idea of a technological fix to climate change was generally seen as the preserve of the eccentric.

        From spraying things into the atmosphere to cool the Earth to blocking out the Sun with space-based shields, various ideas were mocked, knocked and quickly forgotten.

        But as the climate crisis has escalated and cutting carbon emissions has proven difficult, researchers have been forced to look again at the role of technology in both limiting and reducing CO2 in the atmosphere.

        The idea of carbon dioxide removal (CDR) has now gone fully mainstream with the endorsement of the IPCC in this latest report.

        The scientists are blunt - keeping temperatures down won't really be possible without some form of removal, be it via trees or air filtering machines.

        There's a lot of opposition from environmentalists, some of whom accuse the IPCC of giving in to fossil fuel producing countries and putting far too much emphasis on technologies that in essence remain unproven.

        "The major shortcoming that I see is that the report is way too weak on the rapid phase out of fossil fuels," said Linda Schneider from the Heinrich Böll Foundation in Berlin.

        "I would have hoped that the report would have put forward the most reliable kind of safe pathways towards 1.5C without an overshoot and reliance on technologies that we just don't know if they will work."

        3 - Curbing demand is a secret weapon

        One of the big differences with this report from previous releases is that social science features heavily.

        This is mainly focussed on the ideas of reducing people's demand for energy in the areas of shelter, mobility and nutrition.

        This covers a multitude of areas - including low carbon diets, food waste, how we build our cities, and how we shift people to more carbon friendly transport options.

        The IPCC believes changes in these areas could limit emissions from end-use sectors by 40-70% by 2050, while improving well-being.

        That's a huge goal but the report is quite specific and detailed - and yes it will take incentives and nudges from governments.

        But it feels like a fairly painless way to really make an impact.

        4 - Cooling the planet with cash…

        Tackling climate change has often been delayed due to the perceived high-cost implications.

        But that sense has changed in recent years as the financial toll of climate disasters has steadily climbed.

        Now the IPCC are weighing in with some new guidance on the costs.

        The bottom line is that transforming our world, won't (and please pardon the pun) cost the Earth.

        Right now, the IPCC says there is far too much money still flowing towards fossil fuels and not to clean energy climate solutions.

        If fossil fuel subsidies from governments were removed, this would reduce emissions by up to 10% by 2030, according to Greenpeace.

        In the longer term, the IPCC says that models that incorporate the economic damages caused by climate change show that the global cost of limiting warming to 2C over this century is lower than the global economic benefits of reducing warming.

        Keeping temperatures well under 2C costs a bit more, but not much, given the avoided damages, and wide range of co-benefits such as cleaner air and water.

        "If you take the most aggressive scenarios in the entire report, it would cost, at most 0.1% of the rate of annual GDP growth assumed," said Prof Michael Grubb, from University College London, a co-ordinating lead author of the report.

        5 - Eat the rich… or copy them?

        There is renewed emphasis in this report on the outsized impact that richer people are having on the planet.

        According to the IPCC, the 10% of households with the highest per capita emissions contribute up to 45% of consumption-based household greenhouse gas emissions.

        In essence, the report says that the world's richest people are spending way too much of their money on mobility, including on private jets.

        So you would think that this would make them good targets for greater taxation or other means of curtailing their emissions?

        That may well be the case, but some IPCC authors believe the rich have other roles to play in helping the world towards net-zero.

        "Wealthy individuals contribute disproportionately to higher emissions but they have a high potential for emissions reductions, whilst maintaining high levels of well-being and a decent living standard," said Prof Patrick Devine-Wright, an IPCC lead author from the University of Exeter.

        "I think there are individuals with high socioeconomic status who are capable of reducing their emissions by becoming role models of low carbon lifestyles, by choosing to invest in low carbon businesses and opportunities, and by lobbying for stringent climate policies."

        Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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        Valeurs Actuelles

        Pierre Lemaitre, dans l’ombre des Trente Glorieuses

        Beyrouth, mars 1948. Le long de l’avenue des Français, qui borde le littoral, depuis la mosquée d’Aïn Mreissé, entre le vieux port et le phare, la famille Pelletier marche en rang serré. Comme chaque année, Louis, le père, Angèle, son épouse, et leurs quatre enfants, Jean, François, Étienne et Hélène, célèbrent la prospérité de la savonnerie familiale fondée dans les années 1920. Sur l’autre rivage méditerranéen, la France jubile dans l’euphorie de ces années que Jean Fourastié nomme en 1979 les “Trente Glorieuses”. C’est ce qu’ont bien voulu retenir les livres d’histoire. Si la guerre est finie depuis trois ans, le pays, qui n’a pas achevé sa reconstruction, fait face aux années grises des pénuries et du rationnement tandis que des conflits coloniaux s’éternisent.

        C’est dans cette époque singulière et bouillonnante de l’après-guerre que Pierre Lemaitre compose cette fresque familiale conçue comme un roman choral aux allures de feuilleton ou de chronique historique. Entre Beyrouth, Paris et Saigon, il met en scène les turpitudes de cette famille ordinaire. Jean, l’aîné, génie d’incompétence et de médiocrité, s’installe avec son épouse irascible à Paris, où son cadet François se fraye une place à la rubrique faits divers d’un quotidien national. Très vite, ils sont rejoints par leur jeune sœur à peine sortie de l’adolescence, qui rêve de liberté mais qui se heurte à la réalité d’une vie d’adulte pour laquelle elle n’est pas encore prête. Étienne, lui, a quitté le Liban pour Saigon dans l’espoir de retrouver son amant, un légionnaire parti combattre en Indochine dans un conflit oublié et perdu d’avance.

        Là, le roman se fond en une enquête historique haletante où le meurtre est surprise mais pas suspense, sur fond de scandale avéré. Le 23 décembre 1945, René Pleven, ministre des Finances du Gouvernement provisoire du général de Gaulle, passe le taux de la piastre de 10 à 17 francs. « En France, avec les francs, on achète de l’or qu’on fait revenir ici. Cet or, on le transforme en piastres et on vous dépose un nouveau dossier de transfert. » « Grâce à la guerre, les Français trafiquaient de la piastre. […] Ça voulait dire une chose, une seule, terrible, d’une importance tragique. Dans la guerre qui les opposait, la France, sans le savoir, finançait le Viêt-minh. »

        Le texte a d’exquis la plume élégante de son auteur, dont on discerne l’influence du XIXe siècle de Dumas et Zola dans une intrigue sémillante qui met en scène des personnages à la densité humaine remarquable (à l’exception de celui de Geneviève, dont on regrette la caricature). Pierre Lemaitre réussit le pari jubilatoire – et risqué – d’emprunter à toute la palette des émotions : l’humour (noir, souvent), l’humble tendresse qui unit une fratrie, l’inconsolable douleur de la perte d’un enfant et l’horreur abominable de certains passages qui retournent l’estomac, dans une littérature qui prend aux tripes.

        “Le Grand Monde”, de Pierre Lemaitre Calmann-Lévy, 592 pages, 22,90 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Rights group says indigenous Batwa community attacked in DR Congo

        Issued on: 07/04/2022 - 23:24

        Georja Calvin-Smith Follow

        In tonight's edition: Rangers and troops in DR Congo are accused of working with soldiers to terrorise and kill members of the indigenous Batwa community in a bid to drive them out of the Kahuzi-Biega National Park. Also, Rwanda marks 28 years since the start of the genocide of the Tutsis and moderate Hutus. Over a million lives were lost. President Paul Kagame says too many perpetrators are still at large, hiding out overseas. And a quarter of a century after the death of Nigerian music icon Fela Kuti, we see how his son and grandson are perpetuating his legacy.

        France24 - World

        UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

        Issued on: 07/04/2022 - 17:09

        NEWS WIRES

        A UN envoy on Thursday demanded access to the Malian village of Moura, site of an alleged massacre last month by local forces and suspected Russian fighters.

        The UN's peacekeeping mission in Mali, MINUSMA, was able to fly over the site on April 3.

        But its envoy for the Sahel nation, El-Ghassim Wane, told the Security Council an "integrated mission" had yet to receive a green light "despite extensive engagement with the national authorities."

        Mali's army announced on April 1 that it had killed 203 militants in Moura, in central Mali, during an operation in late March.

        However, that announcement followed widely shared social media reports of a civilian massacre in the area.

        Human Rights Watch also said this week that Malian forces and foreign fighters killed 300 civilians in Moura in late March, in what it called "the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict."

        Several witnesses and other sources identified the foreign soldiers as Russians to HRW.

        Russia has supplied what are officially described as military instructors to Mali, which has been battling a brutal jihadist conflict since 2012. The United States, France, and others, say the instructors are operatives from the Russian private-security firm Wagner.

        Wane said he welcomed word from Mali that a military tribunal had opened an investigation into the events in Moura.

        However, he added, "it is imperative that the Malian authorities extend the necessary cooperation for MINUSMA to have access to the site of the alleged violations, in line with its mandate."

        On Wednesday, independent UN human rights expert Alioune Tine urged an independent and impartial investigation into the events.

        In a statement, he called on the Malian authorities to allow the UN's MINUSMA force to perform the investigation.

        "The findings must be made public and the alleged perpetrators brought to justice," Tine added.

        Swathes of Mali lie outside of government control due to a brutal jihadist conflict that first emerged in 2012, before spreading to neighboring Burkina Faso and Niger.

        Thousands of soldiers and civilians have been killed in the conflict, and hundreds of thousands have been forced to flee their homes.

        Mali's under-equipped army has often been accused of committing abuses.

        The country's ruling junta, which seized power in a military coup in 2020, routinely defends the rights record of the armed forces.

        (AFP)

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        NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians

        Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura

        ANALYSIS

        ‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'

        BBC

        Ed Sheeran: Copyright case was about honesty, not money

        By Mark UrbanBBC Newsnight

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        Ed Sheeran says his recent High Court copyright case over one of his songs was not about money but honesty and standing up for what was right.

        The singer-songwriter told BBC Two's Newsnight he did not have a choice but to defend his work in court.

        To protect against future claims, Sheeran said he now films all of his songwriting sessions.

        A judge ruled on Wednesday that Sheeran had not plagiarised the song Oh Why by Sami Chokri.

        In their first interview following the verdict, Sheeran and his co-writer, Snow Patrol's John McDaid, told Newsnight of the "extraordinary strain" the case had exerted on them.

        Describing the court case as long and unpleasant for all involved, Sheeran said "there was no other choice" but to fight the claim.

        "You can get a judgement or you can have a settlement and [when] you know that you're in the right, then you can't settle just out of principle. You can't settle.

        "Our royalties were frozen and we were given two options and we chose the option that was integral to us."

        McDaid added: "In the last year, it got really heavy and it was consuming. The cost to our mental health and creativity was really tangible."

        This is not Sheeran's first time in court for a copyright dispute.

        In 2017, the 31-year-old settled a $20m copyright infringement case for his song Photograph, something he told Newsnight he now regrets doing.

        When asked if he thought that settlement had led, in part, to his most recent case he said "the floodgates opened".

        It also led to him reassessing his relationship with the song.

        "I didn't play Photograph for ages after that. I just stopped playing it. I felt weird about it, it kind of made me feel dirty," he said.

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        And there have been lasting effects on the way he works.

        To guard himself against any similar claims in the future, the Grammy award-winning singer began filming all of his creative writing sessions.

        He said he did not apply this protective measure to collaborative writing sessions involving other artists such as the Shape of You writing sessions with McDaid and producer Steven McCutcheon.

        But he said: "Now I just film everything, everything is on film.

        "We've had claims coming through on the songs and we go, well here's the footage and you watch. You'll see there's nothing there."

        'Second-guessing yourself'

        And his experience of songwriting has been tainted: "There's the George Harrison point where he said he's scared to touch the piano because he might be touching someone else's note. There is definitely a feeling of that in the studio.

        "I personally think the best feeling in the world is the euphoria around the first idea of writing a great song.

        "That feeling has now turned into 'oh wait, let's stand back for a minute'. You find yourself in the moment, second-guessing yourself."

        McDaid called for more open discussion between all members of the music industry rather than more litigation.

        "I think there's obvious holes in the system at the moment. If I can go to a musicologist and get a report and take that report and they can freeze someone's income based on that... that's a problem.

        "It creates a culture where it can be used as a threat and I think we need to be having conversations with societies, with managers, with artists, songwriters and say this isn't OK for anybody."

        They both spoke of their relief that the years-long process had come to an end.

        "I'm happy it's over. I'm happy we can move on and get back to writing songs," said Sheeran.

        Watch the full interview on Newsnight at 22:30 BST on Friday 8 April on BBC Two.

        Additional reporting by Jasmin Dyer

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        L'Humanité

        Regards africains sur l’élection présidentielle en France

        Tribune

        Issa N’Diaye Forum civique Mali, ancien ministre de l’Éducation nationale puis de la Culture au Mali

        Les élections présidentielles françaises amènent bon nombre d’Africains à s’interroger sur les enjeux majeurs de la nécessaire refondation des relations franco-africaines, surtout à l’aune des défis que traverse le monde actuel.

        Dans ce contexte, le Parti communiste français (PCF) est l’un des rares partis à avoir posé les jalons d’une redéfinition des rapports néocoloniaux que la France persiste à maintenir dans ses relations avec l’Afrique.

        Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux prises de position de ses élus au Sénat et à l’Assemblée, lors des questions orales et écrites au gouvernement. Par ailleurs, les interventions remarquables du sénateur Pierre Laurent au Sénat et du député Jean-Paul Lecoq à l’Assemblée nationale ont fortement marqué les esprits.

        Dans son programme électoral, le PCF s’engage à mettre fin aux accords économiques dévastateurs imposés aux pays du Sud par ceux du Nord et à les remplacer par des traités internationaux plus respectueux de la souveraineté des peuples et des nations.

        Il s’engage à mettre fin au franc CFA, instrument de servitude des peuples africains, rebaptisé frauduleusement éco avec la complicité du président ivoirien Alassane Ouattara. Concernant la migration, le PCF demande l’ouverture de voies légales et sécurisées, conformément au droit international, à la Convention européenne des droits de l’homme et à celle de Genève sur le droit d’asile.

        De même, Fabien Roussel engagera la France à quitter l’Otan, demandera sa dissolution et la création d’un cadre de coopération et de sécurité collective. Il mettra fin aux opérations militaires extérieures et fermera les bases françaises hors du pays.

        En outre, le PCF dénoncera les traités de libre-échange et agira en faveur de nouveaux traités plus justes, visant au développement humain, social et écologique, à travers une nouvelle institution remplaçant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur le plan macroéconomique, il insiste sur la nécessité de sortir du consensus de Washington, d’inspiration ultralibérale, favorisant l’évasion fiscale des multinationales, qui soustrait aux pays du Sud des moyens importants pour le financement de leur développement.

        Le PCF préconise aussi une conférence sur la dette et recommande des droits de tirage spéciaux pour les pays du Sud. Cela freinera la fuite des cerveaux tant utiles, l’emploi local des jeunes et la transformation de l’informel en formel. Le PCF s’engage à porter l’aide publique au développement à 0,7 % du PIB en en redéfinissant les modalités, faisant sienne la vision de Thomas Sankara selon laquelle il faudrait « encourager l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide ». Sur le plan de la santé, le PCF réclame la levée des brevets sur les vaccins et certains médicaments pour en faire des biens universels, faire reculer certaines pandémies et renforcer la souveraineté médicale des pays concernés. Les réalités du monde nous apprennent qu’Africains, Français, Européens et autres sont tous victimes d’un même système de prédation mondiale qui pille nos ressources, dégrade l’environnement et le climat, crée et entretient les foyers de guerre et de conflit.

        Il reproduit le racisme systémique comme dans la guerre actuelle en Ukraine, étend les poches de famine en Afrique et ailleurs, faute d’accès aux ressources alimentaires à la suite des sanctions occidentales imposées à la Russie. Les Africains d’Afrique et du monde sont concernés par les batailles que mène le peuple de France. Soutenons fermement les idées et les principes guidant la campagne de nos camarades du Parti communiste français ! Relevons ensemble les défis des « Jours heureux » !

        afriquePrésidentielle 2022Mali
        Valeurs Actuelles

        Dans les Landes, Michel Sardou candidat unique à l’élection présidentielle

        C’est officiel, Éric Zemmour vient de se faire « grand-remplacer ». Non pas par une nouvelle vague d’immigration, comme l’évoque souvent l’ancien journaliste… mais par Michel Sardou. Son visage, comme celui de ses onze rivaux, a effectivement été remplacé par celui du chanteur culte sur les affiches officielles installées à Mont-de-Marsan (Landes).

        C’est la branche landaise du site Actu.fr qui a repéré cette facétieuse propagande musicale. Michel Sardou 2022, donc ? S’il y a de quoi faire rêver les admirateurs du chanteur, il faut croire que cette perspective fait réellement battre le cœur de celui qui est à l’initiative de cet improbable collage. Selon Actu.fr, ce Landais a, en réalité, commencé à faire campagne pour l’interprète des « Vieux mariés » il y a quelques mois.

        Militant mélomane

        Depuis plusieurs semaines, déjà, les habitants de Mont-de-Marsan ont eu l’occasion de croiser, dans les rues ou sur la vitrine du centre-commercial de la ville, des autocollants « I love Sardou ». Nul doute qu’en lançant officiellement sa campagne « Sardou 2022 », le militant mélomane a décidé de passer à la vitesse supérieure. Hélas pour ses fans, Michel Sardou n’a pas obtenu 500 parrainages, loin s’en faut. Impossible, donc, de glisser un bulletin Sardou dans l’urne dimanche prochain.

        Au soir du premier tour, l’organisateur de cette campagne amateure pourra tout de même se consoler en écoutant « La Marseillaise », chantée par Sardou lui-même en 1976. Un morceau qui pourrait l’aider à imaginer son idole gravir le perron de l’Elysée, à défaut de le revoir monter sur scène. L’homme aux 26 albums studios et aux plus de 350 chansons a, en effet, tenu son dernier concert en avril 2018. Un dernier « Salut » au public de la part d’un immense artiste, trop souvent réduit aux « Lacs du Connemara » des fins de soirées. La carrière politique, elle, devra attendre.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Une symphonie finlandaise

        Il avait su, si l’on en croit la critique du temps, restituer « non la ressemblance superficielle, mais la sensation même du savant, de l’infatigable chercheur » : au Salon de 1886, le portrait de Louis Pasteur par le Finlandais Albert Edelfelt remporte les suffrages, supplantant la version qu’en livra un contemporain aussi prestigieux que Léon Bonnat. Arrivé près de douze ans plus tôt à Paris pour exercer sa main au “grand genre” de la peinture d’histoire, le jeune peintre de 32 ans, déjà habitué du Salon, acquérait par cette œuvre une reconnaissance internationale, la Légion d’honneur et l’indéfectible amitié de la famille de l’inventeur du vaccin contre la rage. « Vous personnifiez même à ses yeux la race finlandaise, confiait le fils du savant, Jean-Baptiste, à l’artiste, et de loin, à travers son affection pour vous, il avait une profonde sympathie pour votre pays et vos compatriotes. » À l’image de nos pères, c’est non sans une certaine amitié que l’on redécouvre les œuvres de ce compagnon de la France, à l’exposition “Albert Edelfelt (1854-1905), lumières de Finlande” que lui consacre le Petit Palais. Des jeux d’enfants de la haute bourgeoisie dans les jardins du Luxembourg aux portraits des élégantes et des mondaines, Edelfelt dresse l’image de ce Paris auquel il doit son aura supranationale. « J’aime Paris, je le sens […], confiera-t-il à sa mère. Ici j’ai souffert, mais je me suis réjoui aussi. Ce n’est pas sans châtiment qu’on vit près de dix ans de sa plus brillante jeunesse dans le centre du monde. Que les premières impressions sont fortes, irremplaçables au cœur. »

        Ce francophile dans le sang, qui confesse avoir « deux patries, la [s] ienne et la France », n’en oublie pas pour autant sa terre natale dont il peint les paysages ; ici, le Coucher de soleil sur les collines de Kaukola, là, son idyllique port d’attache Haikko, où il retourne tous les étés et se fait construire son atelier… Défendant l’intégrité de son pays menacé par l’Empire russe, ce nationaliste, signataire de la pétition paneuropéenne Pro Finlandia et commissaire de la section finlandaise de l’Exposition universelle de 1900, apparaît comme un modèle pour la jeune génération d’artistes qui, tout comme lui, entend promouvoir dans la Ville lumière sa Finlande chérie, ce « pays pauvre, retiré, dont toute l’histoire s’est passée dans l’ombre, au milieu des tourments de troubles politiques, au milieu de misères et de privations de toutes sortes », comme le note le peintre finlandais Magnus Enckell dans la préface du Salon d’automne de 1908. « Nous marchons. Si notre pas est encore mal assuré, une explication s’en trouve dans le manque absolu de toute tradition plastique et dans l’extrême jeunesse de notre art. Il n’a pas encore un demi-siècle, et son premier maître fut Edelfelt. »

        Héros de l’épopée finlandaise

        C’est à l’un de ses compatriotes et disciples qu’est d’ailleurs consacrée une autre rétrospective finlandaise de belle ampleur : Akseli Gallen-Kallela. Tout comme son aîné, qui avait croisé la route de Jules Bastien Lepage, c’est d’abord vers une veine naturaliste qu’incline sa peinture. Et tout comme son compère, si “cosmopolite” que fût ce voyageur européen, c’est à sa lointaine contrée nordique que sont en partie occupés son esprit comme sa main. Des héros de l’épopée finlandaise le Kalevala aux panoramas locaux dont il saisit l’immensité paisible, c’est aux sujets du mythe et de la nature qui composent une belle part du corpus de Gallen-Kallela qu’est dédiée la dernière exposition du musée Jacquemart-André. S’abreuvant des légendes populaires et ancestrales recueillies par l’ethnologue Elias Lönn rot pour constituer le Kalevala (ce « livre saint de la nature nordique », selon un contemporain), Gallen-Kallela compose des toiles puissantes non dénuées d’un certain mystère. Un aspect secret de son œuvre qu’il entretient, poussé par une fascination pour un ésotérisme qui l’in-cite à dévorer la littérature théosophique, à participer à des séances de spiritisme ou à peindre les âmes des défunts glissant le long de la Rivière des morts

        Mais c’est surtout dans cette nature qu’il saisit inlassablement à quelques encablures de son refuge de Kalela (dont il adopte le nom en 1907) qu’il fait rayonner cette présence invisible et sacrée à laquelle il est attaché. Renouant avec l’univers qui l’entoure, parcourant jusqu’à 60 kilomètres par jour juché sur ses skis, l’artiste peint de silencieuses symphonies hivernales, désertées de tout être, louant cette « magnifique nature inhabitée et intouchée de la main de l’homme ». Et, sûr que les Finlandais étaient, avant l’industrialisation forestière, « habités par l’esprit de la nature », fait aussi de ces paysages un symbole national. À l’aube de l’industrialisation massive, cette cristallisation de la nature du bord de la Baltique jusque dans l’intérieur des terres résonne comme une aspiration à fuir le monde. Et demeure, aussi, un creuset vivace de son inspiration, lui qui confiait : « L’art est la grande forêt éternelle, dont les arbres s’élancent de façon aussi dispersée ou resserrée qu’on peut le désirer. »

        Albert Edelfelt (1854-1905), lumières de Finlande, Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 10 juillet.

        Gallen-Kallela, mythes et nature, musée Jacquemart-André, Paris VIIIe, jusqu’au 25 juillet.

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        France24 - World

        The fight against homophobia and transphobia in Cameroon

        Issued on: 07/04/2022 - 16:29

        Hardly a week goes by in Cameroon without a video emerging that documents violence against gay or transgender people. Our Observers, LGBT rights activists, brought this worrying phenomenon to our attention. In this episode of The Observers Direct, we visited them on the ground to see how they help victims and fight to change public attitudes.

        Caught "in the act" with a partner, lured into an ambush or singled out for their appearance – LGBT people in Cameroon face daily threats, violence and suspicion. They are often the victims of beatings, evictions from their homes, prison sentences or even death, all because of their sexual orientation or gender expression. 

        Our Observers' fight against violence and discriminatory laws takes courage. While their associations are legal, their missions are sensitive: one of them asked to stay anonymous in our report and some activists preferred to use pseudonyms. 

        Their fear isn't unfounded. Some activists – even some lawyers – were taken into custody themselves when they went to the police station to help an LGBT person who was detained. 

        And they know that change won't happen overnight. Raising awareness and protecting LGBT people in Cameroon will also require the goodwill of authorities.

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        Armée de l’Air : Les capacités de simulation des menaces sol-air montent en gamme avec le système ARPEGE

        par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

        Hormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.

        Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.

        Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».

        Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».

        Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.

        Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.

        Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.

        Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM

        BBC

        Ukraine's dream of a Eurovision win

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        The Ukrainian group Kalush Orchestra are the bookies’ favourites to win the Eurovision Song Contest when it is held in Turin, Italy, next month.

        On Thursday they will be holding their first international performance since the invasion of Ukraine. The six members of the band were given special permission to come to Israel, for a pre-Eurovision concert, as men of military age are banned from leaving the country.

        Russia was banned from taking part in the annual competition following its invasion of Ukraine.

        France24 - World

        Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil

        Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19

        Delano D'SOUZA Follow

        Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.

        >> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet

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        Opex 360

        Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record

        par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

        Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

        Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

        Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

        En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

        Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

        Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

        Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

        « Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

        Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

        Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

        Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

        « J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

        Photo : Marine nationale

        Valeurs Actuelles

        Mode masculine : le succès du vintage

        Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.

        Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Masters: Larry Mize on 1987 winning chip - 'it looked good, I was just frozen watching it'

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        Larry Mize remains the only golfer born in Augusta, Georgia, to win the Masters - and he did it in some style in 1987.

        Mize finished on three under par after 72 holes, and was in a play-off with Greg Norman and Seve Ballesteros, who were both major champions.

        After Ballesteros was eliminated at the first play-off hole, Mize produced one of the most iconic shots ever seen at the Masters, chipping in at the 11th hole to claim the Green Jacket. Here he describes his memories of the day when the local boy became the national hero.

        Valeurs Actuelles

        Brasserie Bellanger

        Ce lieu a une belle histoire, celle de Charly et Victor, deux passionnés de beaux plats, qui ont découvert le carnet de cuisine de l’arrière-arrière-grand-tante de Charly, c’est donc Marie-Louise Bellanger qui donne son nom à la brasserie. La brasserie Bellanger propose une cuisine de bistrot, aux produits bien sourcés, le tout à des prix plutôt doux. C’est ce que vous trouverez au fin fond du Xe arrondissement de Paris, un quartier bobo qui se veut canaille au niveau de l’assiette. Pas déplaisante, une immense terrasse aura ses accros aux beaux jours.

        Dans l’assiette, les entrées de 2 à 7 euros se font poireaux vinaigrette, œuf mayo, tartare tranché au couteau, toast d’avocat, un choix de saucissons et une énorme carte de jambons. En plat, de 10 à 17 euros, bœuf bourguignon, saucisse purée, sole meunière, risotto veggie, suprême de volaille, hampe de bœuf grillée, salade niçoise. Mais le choix hétéroclite propose aussi un croque-monsieur déjà best-seller du lieu. En dessert, de 7 à 12 euros, on voit bien que ce sont ceux d’antan, mille-feuille, poire sauce chocolat et paris-brest. Pour le dîner s’ajoutent un velouté de cresson, une terrine de campagne et des huîtres gratinées aux entrées du déjeuner. Pour les plats et les desserts, la carte est la même, avec une possibilité de découvrir un plateau de fromages très variés. Tous les plats sont faits maison ; tout est mijoté sur place avec exclusivement des produits français et de saison, en provenance directe du producteur par circuit court.

        Brasserie Bellanger, 140, rue du Faubourg-Poissonnière, Paris Xe. Tél. : 09. 54.00.99.65.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP

        par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

        C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

        Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

        Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

        Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

        Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

        « Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

        On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

        Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

        D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

        « L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

        BBC

        Trevor Immelman: 'I didn't look at the leaderboard at all'

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        Trevor Immelman won his first Major title at the 2008 Masters, leading the field all the way from the opening round to the final Sunday.

        Immelman became the second South African golfer, after Gary Player, to wear the Green Jacket after finishing three shots clear of Tiger Woods.

        Here he describes how he played the 18th hole in the final round, and how one last surprise was waiting for him on the fairway.

        Valeurs Actuelles

        BMW Série 2, l’atout Active Tourer

        PHILOSOPHIE

        BMW relance l’Active Tourer en cinq places. Essayé dans sa version 220i, ce monospace compact passerait presque pour une incongruité, alors que tous les constructeurs automobiles continuent d’étoffer en priorité leurs gammes de sport utility vehicles (SUV), ces véhicules de loisir polyvalents tant prisés du public. Et pourtant, que d’atouts présente cette familiale tout en rondeurs ! Basé sur la plate-forme de la Série 1, l’Active Tourer offre d’abord une habitabilité record pour un encombrement minimal. Sans renoncer à un soupçon de séduction, avec ses flancs sculptés, sa calandre affirmée et ses feux à signature Led comme des yeux mystérieux. Le coffre passera de 470 à 1 455 litres, selon les configurations. De quoi glisser un VTT, voire deux, en leur ôtant les roues et en abaissant le tiers gauche du dossier de la banquette arrière. Le hayon à ouverture électrique se révèle bien pratique.

        FONCTIONNALITÉS

        La modernité ambiante plaira : un habitacle très “digital”, avec un poste de conduite ergonomique barré par un écran XXL incurvé pour l’instrumentation et le pilotage du système multimédia, évidemment archiconnecté. Larges surfaces vitrées baignant de lumière l’espace de vie, finition soignée reposant sur des plastiques de qualité et des inserts métalliques de belle facture, comme cela est plaisant ! L’engin est aussi doté de sièges avant remarquablement confortables et enveloppants. Profitez des commandes vocales, de l’affichage “tête haute” des données de conduite et de navigation par réflexion sur le pare-brise. La conduite semi-autonome à laquelle accède cet engin est hyperrelaxante. La sono embarquée haut de gamme tient ses promesses.

        CONCEPTION

        Bonnes prestations dynamiques également pour la 220i. Ce monospace, pourtant haut perché, s’accroche au bitume, relance fort, vire quasi à plat et bénéficie d’une direction précise. La raideur de l’amortissement SelectDrive n’est pas si dérangeante que cela sur la version M Sport. On est frappé par le silence de fonctionnement en roulant. Excellente insonorisation. Le freinage “régénératif” (pour charger une batterie d’une capacité de 1 kilowattheure) peut sembler un peu spongieux au départ. Question d’habitude. Sous le capot : un “3-pattes” turbo de 170 chevaux plutôt alerte, associé à une boîte robotisée souple et réactive. Attention : il faudra puiser dans le catalogue des packs et options pour trouver son bonheur côté équipements. Prévoyez donc un budget, c’est une BMW.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Opex 360

        L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques

        par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

        Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

        Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

        Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

        Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

        Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

        En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

        À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

        « Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

        « Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

        D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

        En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

        BBC

        World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed

        Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.

        Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.

        The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.

        "It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.

        "I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."

        Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.

        The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.

        This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.

        Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.

        The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.

        The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.

        The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.

        The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.

        "This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.

        The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.

        Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.

        Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.

        The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.

        Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan

        Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse

        Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images

        Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press

        Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News

        Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos

        North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'

        South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia

        South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center

        Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times

        All pictures are subject to copyright.

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        Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

        « Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

        Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

         

        16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

        Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

        — Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

        L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

        Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

        Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

        À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

        « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

        Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

        Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

        Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

        Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

        10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

        « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

        L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

        Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

        Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

        Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

        Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

        Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

        « Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

        « Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

        Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

        En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

        Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

        Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

        Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

        Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

        Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

        « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

        La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

        Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

        Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

        La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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        Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque

        par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

        Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

        Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

        En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

        Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

        « Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

        Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

        Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

        Valeurs Actuelles

        La première des “légions internationales”

        Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

        À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

        Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

        À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

        L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

        Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

        Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

        D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

        Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

        Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

        Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

        Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

        Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

        Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

        Les photos de Capa font la légende des brigades

        À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

        Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

        Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

        Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

        « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

        Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

        Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

        À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

        La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

        Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

        Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Bird family sets up home in photographer's bicycle

        By Greig WatsonBBC News

        A family of robins has set up an unlikely new home in a bicycle in a photographer's garden.

        Sarita White, from Ilkeston in Derbyshire, said the vintage bike was normally used as a prop in her wedding shoots.

        But last week she and her husband found five eggs, which have since hatched, inside the nest in the basket.

        She said: "It's really sweet but we feel like we have to look out for them, there are some cats around."

        The bicycle is stored next to Mrs White's garden studio but was being moved during some spring tidying.

        She said: "As it was moved, a bird flew out - it was such a surprise.

        "When we looked we found the eggs and were then worried we might have scared the parents off but they came back within 10 minutes."

        The eggs hatched at the weekend but the chicks attracted the attention of local cats.

        "We saw a cat on the fence and said, 'oh my god, we have to do something'.

        "So we put chicken wire on the fence and around the nest. It took the parents a little while to work it out but now they hop in and out without a problem," she said.

        Robins start to fly - fledging - about 14 days after hatching and are looked after by their parents for another three weeks.

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        In pictures: Behind the shop facade

        Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

        His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

        And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

        "More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

        "He was still opening his shop, every day, in his 80s."

        Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

        In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

        Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

        And the family lived above the business.

        Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

        And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

        "This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

        The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

        Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

        And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

        "I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

        "People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

        "I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

        In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

        And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

        "He was so kind," she said, "he included me in everything.

        "When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

        One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

        "I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

        "He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

        Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

        "His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

        From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

        The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

        Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

        One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

        Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

        Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

        The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

        It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

        Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

        "It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

        "The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

        "I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

        After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

        "The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

        "And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

        "But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

        Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

        Grover's other work can be seen on his website.

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