Valeurs Actuelles
Guide Michelin, la course au buzz
Pour la première fois dans l’histoire du guide rouge, deux chefs trois étoiles se sont découverts dégradés une semaine avant l’annonce officielle du palmarès 2023. Guy Savoy et son restaurant de l’hôtel de la Monnaie et Christopher Coutanceau, à La Rochelle, passent donc de trois à deux étoiles.
« Ce sont pourtant deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchie, étayées par de nombreuses visites de nos inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?
Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la 6e fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.
Le guide rouge, qui aimerait encore faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de 3e étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec, et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?
Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy comme celle de Christopher Coutanceau est extrêmement digne, à la hauteur de leur talent et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser miner par une telle décision, mais qu’ils vont vite rebondir. Aux vues de tous les téléphones de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle j’en suis certaine.
Le Michelin ne fait plus recette
C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré aussi une amie du chef, Roselyne Bachelot, hier sur RTL : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » En moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est exclamé devant nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »
Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-mêmes.
N’oubliez jamais que contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelle, un instant T subjectif et propre à chacun. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.
Il est loin le temps des récompenses discrètes apportées par le guide dans les cuisines de chaque chef. Aujourd’hui, le guide rouge a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les produits luxueux.
Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, on peut dire que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce médiatique en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.
Valeurs Actuelles
Ode à la Résistance en Paca
Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.
Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.
David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».
Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes
Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.
En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.
Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.
Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.
Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.
BBC
Weeping US Marine describes Afghan 'catastrophe' before Congress
A former US Marine badly injured in Afghanistan has described the withdrawal in 2021 as a "catastrophe" in testimony before Congress.
Tyler Vargas-Andrews spoke in the first of a series of Republican-led hearings examining the Biden administration's handling of the withdrawal.
He detailed a period of chaos and unpreparedness in the days after the Taliban captured Kabul.
Others spoke of enduring trauma and moral injury in the aftermath.
Sgt Vargas-Andrews, 25, was one of several US military personnel tasked with protecting Kabul's airport on 26 August 2021, when two suicide bombers attacked crowds of Afghans trying to flee the Taliban during the US evacuation.
Thirteen US soldiers died in the bombing, along with 170 Afghan civilians.
Sgt Vargas-Andrews testified that he and another marine had received intelligence about the bombing before it occurred, and that he had spotted the suspect in the crowd.
He said he had alerted his supervisors and requested permission to act but had never received it.
"Plain and simple, we were ignored," Sgt Vargas-Andrews said.
In emotional testimony, he described being thrown in the air during the bombing and opening his eyes to see his comrades dead or lying unconscious around him.
"My body was overwhelmed from the trauma of the blast. My abdomen had been ripped open. Every inch of my exposed body took ball bearings and shrapnel," he said.
Sgt Vargas-Andrews called the withdrawal a "catastrophe," adding: "There was an inexcusable lack of accountability and negligence."
"I see the faces of all of those we could not save, those we left behind," he said.
The House Foreign Affairs Committee inquiry into the evacuation from Afghanistan also heard from other US soldiers and veterans who spoke of the mental health toll that the withdrawal has had on them.
Retired Lt Col David Scott Mann, who worked to evacuate Afghans at the time, testified that the experience working to get allies out had been "gutting".
He added that calls to the Veteran Affairs hotline spiked 81% after the withdrawal from Afghanistan, and he warned that the US was on the "front end of a mental health tsunami".
He said a friend he had served with had died by suicide in the aftermath.
"He just couldn't find his way out of the darkness of that moral injury," Lt Col Mann said.
Testimony from the majority of witnesses placed the blame on every presidential administration since US troops were first deployed to Afghanistan, from George W Bush to Joe Biden.
Witnesses also urged for immediate action to help Afghan allies who had worked with US soldiers who are now in limbo both in Afghanistan and in the US.
"America is building a nasty reputation for multi-generational systemic abandonment of our allies where we leave a smouldering human refuse, from the Montagnards of Vietnam to the Kurds in Syria," Lt Col Mann said.
Republicans who had long pushed for an investigation placed the blame on the Biden administration.
Panel chairman Mike McCaul, a House Republican from Texas, said the withdrawal had been a "systemic breakdown of the federal government at every level, and a stunning failure of leadership by the Biden administration".
In response, Democrats spoke out in defence of President Biden.
House representative Gregory Meeks from New York said that Mr Biden had "made the right decision to bring all our troops home".
"I can't in good conscience imagine sending more American men and women to fight in Afghanistan."
Mr Biden had previously said that he bore "responsibility for fundamentally all that has happened" but he also blamed former President Donald Trump for overseeing the withdrawal deal with the Taliban.
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2021: Chaotic scenes at Kabul airport
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US announces it has left Afghanistan
France24 - World
Kenyan women go digital for equal opportunities
Issued on: 08/03/2023 - 23:34
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: In South Sudan, UN experts say violence against civilians persists with impunity. And March 8th marks international women's day. A chance to take stock and celebrate women's achievements but also acknowledge persistant obstacles to gender equality and equal opportunity. Across Africa women are increasingly taking up more space in sectors traditionally dominated by men. In Zimbabwe that now includes cultivation of one of the country's biggest, agricultural exports.
L'Humanité
8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Vinciane Despret
ActuElles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Partant du travail des éthologues et proposant une observation renouvelée des animaux, la philosophe belge redéfinit notre rapport au monde et nous invite à passer de l’exploitation à la collaboration.
Camille BauerVinciane Despret est une référence. Proche de Bruno Latour et d’Isabelle Stengers, la philosophe belge a révolutionné le regard sur le vivant en rompant avec la vision d’une nature étrangère à l’Homme et faite pour être dominée. « La différence ontologique prétendument naturelle est d’abord une décision politique, décision particulièrement ininterrogeable puisque la façon dont les êtres sont hiérarchisés est toujours présentée comme ayant un fondement biologique ou relevant d’une détermination naturelle », expliquait-elle en 2002 dans les « Cahiers de psychologie clinique ». À travers ses ouvrages, la chercheuse a au contraire dessiné les contours d’un monde fait d’une multitude d’interactions, de coopérations et de transformations réciproques. Un monde dans lequel, loin d’être passifs, les non-humains sont des sujets qui jouent leur propre partition.
C’est d’abord avec ses travaux sur les animaux que Vinciane Despret a imprimé sa vision. Un sujet de recherche auquel elle est arrivée par hasard. « Je me suis laissé vraiment embarquer à la fois contre l’ennui et par ce qui me passionnait », résumait-elle il y a peu sur France Inter. C’est en démarrant des études de psychologie, pour compléter un diplôme de philosophie aux débouchés professionnels incertains, que la jeune étudiante découvre la spécialité qui va changer l’orientation de sa vie : l’éthologie ou l’étude du comportement des animaux.
La danse, le rire, l’écriture
D’un séjour fondateur dans le désert du Néguev auprès de l’ornithologue israélien Amotz Zahavi, elle tire son premier ouvrage, « la Danse du cratérope écaillé. Naissance d’une théorie éthologique (1996) ». Au cœur de sa démarche figure cette question, qu’on trouve dans un petit texte autobiographique de 2004 : « Comment, au départ d’observations, les scientifiques arrivent-ils à construire une théorie ? Comment rendre compte des multiples influences qui participent à son élaboration : l’influence politique, la question du genre de l’observateur, la qualité des dispositifs, les conditions de terrain et l’animal lui-même, comme acteur de cette création de savoir ? »
En passant par le travail de ces nouveaux éthologues, Vinciane Despret décrit les stratégies relationnelles des animaux, leur communication, et même leurs formes de production artistique. On apprend ainsi que le rat rit ou que les moutons « ont une stratégie relationnelle sophistiquée » qui leur permet, via des signes de reconnaissance, de ménager des stratégies de conciliation même en cas de conflit. Elle montre aussi comment les animaux « écrivent ». « D’une certaine manière, une trace est une marque qui code une signification. Et c’est la définition de l’écriture, une marque ou une trace qui code une signification. Et une fois qu’on a dit ça, on se demande : “Mais, quelles sont les traces que les animaux laissent et qui ont une signification pour ceux de leur groupe, ceux de leur espèce, ceux d’une autre espèce, voire pour le chasseur lui-même ?” » explique-t-elle sur France Inter pour résumer son ouvrage « Et si les animaux écrivaient. »
Un regard féminin qui repense la discipline
Conteuse hors pair, dont les interventions se caractérisent par leur ton enjoué, leur humour et leur langue accessible, la philosophe s’attache à raconter par le menu détail des histoires d’animaux vus comme des individus avec leur « biographie » propre. En s’appuyant avec une grande liberté sur les apports de multiples disciplines scientifiques, même du roman et de la science-fiction (« Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation »), elle déconstruit un regard qui a toujours insisté sur la compétition, les luttes pour le pouvoir et les hiérarchies. Elle montre ainsi, dans « Habiter en oiseau », que les bagarres entre oiseaux ne sont pas des luttes pour les territoires et les femelles. Ces altercations font en fait partie des stratégies relationnelles d’animaux « profondément sociaux, qui aiment avoir des voisins ». Elle souligne que ce changement d’approche, qui met l’accent sur le lien social, tient beaucoup à l’arrivée dans la discipline des femmes, comme ça a été le cas dans la primatologie.
La vision du monde développée par Vinciane Despret entre en écho avec les impératifs de changement liés à l’urgence climatique. C’est un appel à rompre avec une vision fondée sur la domination et l’exploitation. Comme elle le résumait en pleine pandémie dans un entretien au « Monde » : « Il est crucial d’apprendre de nouvelles manières plus attentives de nous rapporter aux autres êtres (virus, bactéries, animaux non humains, végétaux), de cultiver d’autres façons de penser ces rapports de composition et d’arrangements – et, si l’on doit se déclarer en guerre, l’ennemi n’est en fait pas le virus, mais bien d’abord l’économie capitaliste. Car nous ne pouvons déclarer la guerre au vivant. »
Recherche scientifiqueJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes Valeurs Actuelles
Elon Musk est redevenu l’homme le plus riche du monde, grâce à une hausse des ventes de Tesla
La fortune d’Elon Musk est estimée à 187 milliards de dollars. Autrement dit, plus de 176,1 milliards d’euros. Comme l’a relayé CNews – qui s’appuie sur un classement Bloomberg – ce mardi 28 février, le milliardaire est redevenu l’homme le plus riche au monde. Et cela, grâce à une hausse des ventes de Tesla début 2023. Comme l’indiquent nos confrères, l’homme d’affaires américain était devancé par Bernard Arnault, le patron français de LVMH, depuis décembre 2022. La richesse de ce dernier a été estimée à 185 milliards de dollars, ce qui signifie plus de 174,2 milliards d’euros, précise la chaîne d’information.
La fortune d’Elon Musk avait fondu en quelques mois
Tesla, depuis 2019, n’a cessé d’accroître ses marges bénéficiaires, en dépit de quelques remous, parmi lesquels celui engendré par le difficile rachat de Twitter, quelques mois auparavant. Dans un tweet diffusé lundi 27 février et repéré par CNews, Bloomberg Opinion avait assuré que « le géant des véhicules électriques [valait] actuellement plus que Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, BMW, General Motors, Stellantis, ainsi que Ford réunis ».
Au cours de l’automne dernier, Les Echos avaient publié un article dans lequel nos confrères expliquaient qu’Elon Musk avait perdu plus de 100 milliards de dollars en 2022. Des pertes qui s’étaient particulièrement aggravées dès lors qu’il avait officiellement racheté Twitter, au cours du mois d’octobre.
BBC
Tawang: The Indian monastery town coveted by China
High in the Himalayas, the holy town of Tawang is one of the most intractable issues in the border dispute between India and China - and a potential flashpoint for future conflict.
Along snow-capped ridges to its north, soldiers from Asia's two biggest armies face off, sometimes just a few hundred metres apart.
Last December, they clashed in what some experts saw as a worrying sign of how things could escalate.
Tawang, a pilgrimage site for Tibetan Buddhists perched some 3,000m (10,000ft) above sea level, is home to India's largest Buddhist monastery.
For this reason and because of its strategic location, it's long been the focus of tensions between the nuclear-armed neighbours.
The town is claimed by China. Tibet, annexed by China in 1950, lies just 35km (22 miles) to the north.
"It's not just the Tawang sector," Zhou Bo, a retired senior colonel in the Chinese People's Liberation Army, told the BBC.
"The entire Arunachal Pradesh [state], which we call southern Tibet, has been illegally occupied by India - it's non-negotiable."
Tawang hit the headlines in December after the first clashes there in years. India said Chinese soldiers encroached into its territory and "unilaterally tried to change the status quo".
China said its troops were on routine patrol on their side of the Line of Actual Control (LAC), which separates Chinese and Indian held territory, and had been "blocked by the Indian army illegally crossing the line".
The fight that ensued reportedly left several soldiers injured on both sides. It followed a far more serious clash in 2020 at the other end of the disputed frontier.
In a mass brawl in Ladakh's Galwan valley, 20 Indian soldiers and four Chinese troops were killed - it was the first fatal confrontation over the border in 45 years and highlighted the risks faced as the rivals try to further their strategic goals.
Since then, tensions have escalated, with both sides deploying tens of thousands of troops with heavy armaments along the disputed border.
Claims are being reinforced in other ways too.
In mid-February India announced plans to invest in more than 660 "vibrant villages" to encourage locals near the border to stay. The move was seen as a response to reports of model villages on China's side.
India is also promoting tourism in Arunachal Pradesh with hotels, restaurants and home-stays springing up in Tawang and surrounding areas.
India and China share a frontier that isn't fully demarcated, and have overlapping territorial claims. India says it is 3,488km long; China puts it at around 2,000km.
Of all the disputed areas, Tawang remains high up on China's list of claims.
It was among areas taken during a brief war in 1962 that ended in a humiliating defeat for India. Thousands of PLA troops overran Indian positions before withdrawing.
"Tawang is indispensable to China. The Tibetan spiritual leader the sixth Dalai Lama was born there [in the 17th Century]," said Mr Zhou, who attended India-China border talks as a military expert in the mid-1990s.
"What better evidence do you need to prove that it's Chinese territory?"
India asserts its boundary claim based on the 1914 McMahon line, named after the British foreign secretary of colonial India.
China refuses to accept the line - it runs from the east of Bhutan across the Himalayas and puts the whole of Arunachal Pradesh on the Indian side.
For China, Tawang offers an entry point to Arunachal Pradesh and the rest of India's north-east.
Some experts think Beijing wants to bring Buddhist holy sites, like Tawang, under its control to cement its authority over Tibet. When the current Dalai Lama fled to India in 1959, he reached Tawang first after crossing mountains by foot.
There's also suspicion among some Chinese observers that given the ethnic link between the cross-border communities, Tawang could be used to whip up any future Tibetan uprising.
China's claims to Arunachal Pradesh have become more assertive over the past 20 years, but it appears it's been willing to trade.
Liu Zongyi, a senior fellow at the Shanghai Institutes for International Studies, says Tawang was central to a deal China offered India during talks in 2006.
"On the premise of recovering Tawang, China was willing to give up its claim for sovereignty over most parts of southern Tibet [Arunachal Pradesh]… in exchange for India's recognition of China's sovereignty and control over Aksai Chin," Mr Liu told the BBC.
He said the offer didn't succeed because India hadn't been willing to give up its interests in the east, especially over Tawang, and was also not ready to make concessions on Aksai Chin - currently under Chinese control.
Shyam Saran, India's foreign secretary at that time, said he didn't remember any such proposal.
"We never got down to any bargaining on how much territory you are willing to give up, how much territory we are willing to trade off. That stage never came up," Mr Saran said.
Border negotiations have continued in the years since, but made no progress. The two sides met in Beijing in February for their first in-person talks in three years.
India's official position remains maintaining the status quo until a final settlement, but Chinese observers are wary.
Mr Zhou, the former PLA officer, says Indian intransigence has generated suspicion.
"In China there are some people who say the Indian attitude is like - mine is mine and yours is also mine. They believe that as India is in control of the eastern sector, therefore they are trying their best to grab more land in the west in Ladakh," Mr Zhou said.
According to Mr Liu, India has over decades adopted an "offensive defence policy, constantly encroaching on Chinese territory across the LAC and occupying the military commanding heights in the border areas".
Such remarks mirror criticisms of China's approach to territory that India regards as its own. "The Chinese keep moving the goal posts or shifting their position," says Mr Saran.
With both sides showing little flexibility, Mr Zhou thinks resolving the border dispute should be left to the future.
But many in India feel a delay could only be advantageous to China, which has vastly increased its military and economic might in the last few decades.
"As the power asymmetry between the two sides keeps growing, I think we should expect a much more assertive China," said Mr Saran.
No one expects a war to break out anytime soon, given how much India and China value their strong trade relations. But neither shows any sign of compromise.
As both sides vie for control on the ground, clashes like the recent one near Tawang only become more likely - all it would need is a spark for things to flare up.
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A look at what happened on the India-China border in June 2020
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Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…
Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.
Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.
En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.
Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.
Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.
Valeurs Actuelles
Réjouissante Opel Astra
Philosophie
L’Astra transfigurée ! En entrant dans la galaxie Stellantis, cette Opel a touché le jackpot. Arrivée à sa sixième génération, cette remplaçante de la Kadett hérite d’une plate-forme commune à l’excellente Peugeot 308 et à la DS 4. Elle a également pu puiser dans la banque d’organes du groupe. Ajoutez-y un design plein de peps, qui la place parmi les berlines compactes les plus dynamiques de son segment. Quel bonheur de s’installer au volant d’un véhicule au style si affirmé ! Notre modèle d’essai avait droit à un coloris biton : noir pour le toit et jaune or un brin provoquant pour le reste de la carrosserie. À l’avant, l’option des feux matriciels adaptatifs est rare dans cette catégorie pour un constructeur généraliste. L’auto vous accueille par un jeu de lumière au niveau des phares quand vous l’ouvrez à distance.
Esthétique
On prend le temps d’apprécier ce long capot à arête centrale, ce graphisme anguleux, cette fine calandre Vizor intégrant optiques et grille d’aération. L’arrière se distingue par une custode très inclinée. Vous voulez ouvrir le hayon ? C’est le logo Opel affleurant au centre de la porte du coffre (de bon volume) qui bascule astucieusement sous la pression de la main pour servir de poignée. À bord, modernité réjouissante et finition en progrès. On aime cette double dalle numérique formant un panneau incurvé (Pure Panel) regroupant les informations de conduite. Tout est lisible et clair. Connexion au smartphone facile. On peut le placer dans la console centrale à casiers multiples pour une recharge à induction bien pratique. Côté équipements, rien ne manque : sièges et volant chauffants et affichage “tête haute” pour les hauts de gamme, batterie d’aides à la conduite diablement efficaces. Sono puissante et facile à piloter avec l’écran tactile ou via le pavé sur le volant. Toit ouvrant en verre recommandé dans cet habitacle un peu sombre.
Technique
Les passagers avant voyageront à l’aise. La place est plus comptée à l’arrière. Excellente position de conduite. L’amortissement ferme ne nuit pas au confort. Nous avions en main la version essence 1,2 litre qui tire 130 chevaux d’un trois-cylindres plein d’allant, avec ce ronron caractéristique des “3-pattes”. Le comportement routier fait un bond en avant : la voiture colle à la route. Poids maîtrisé, direction saine et incisive. Consommation raisonnable de moins de 6 litres aux 100 kilomètres, sans se réfréner. La “boîte 8” auto (à modes de conduite éco, normal ou sport) apporte un agrément évident. Joli coup !
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ActuCréé en 2015, expertes.fr offre aux professionnels des médias un répertoire de plus de 6 000 femmes, spécialistes dans leur domaine. Pour Anna Mélin, au-delà du simple outil pour les journalistes, le site est aussi un formidable relais des évolutions de la société.
Nadège DubessayQuel était le constat, à la création du site des Expertes ?
Il était double. Il y avait une faible représentation des femmes dans les médias. Et nous souhaitions également répondre à l’argument des journalistes qui était de dire : nous n’invitons pas de femmes parce qu’il n’existe pas d’expertes. Lassées de ces faux arguments, dans un premier temps, Marie-Françoise Colombani et Chekeba Hachemi ont créé, en 2012, le premier « Guide des expertes » en version papier. Après trois éditions, il est devenu, en 2015, expertes.fr et propose des profils de femmes pouvant intervenir sur toutes les thématiques.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le site a bien vécu et beaucoup évolué. Il y a aujourd’hui 6 275 inscrites et 10 000 journalistes accrédités. Les femmes expertes s’inscrivent sur le site avec leur biographie, leur domaine d’expertise, leurs références, les passages médias. Tout le monde peut avoir accès au site, mais, pour obtenir les coordonnées personnelles des expertes, les journalistes doivent s’enregistrer.
Qui sont les Expertes ?
Elles œuvrent dans tous les domaines et sont répertoriées en quatre catégories : les chercheuses, les professionnelles dans leur domaine, des expertes de la société civile, responsables d’associations ou d’organisations et, récemment, nous avons créé les expertes journalistes.
Comment le site compte-t-il évoluer ?
Il est en perpétuelle évolution dans la mesure où les expertes peuvent mettre à jour leur fiche en temps réel, ce qui permet de faire un site très dynamique puisqu’il y a environ 200 fiches mises à jour chaque mois. Nous avons un très bon bilan 2022 avec 400 000 visites, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente. On sent qu’il y a vraiment un besoin et une connaissance de ce site en augmentation. Expertes.fr est devenu une sorte de maison commune de toutes les spécialistes y compris dans le monde. Nous avons créé plusieurs plateformes, thématiques ou nationales, comme Expertes Sénégal en partenariat avec une association locale et l’ambassade de France. Ce qui permet aux journalistes du Sénégal d’avoir accès directement aux expertes de leur pays, mais aussi aux journalistes français. Nous avons également Expertes francophones qui rassemblent et Expertes Genre, un site bilingue spécialiste du genre dans tous les domaines.
Peut-on mesurer l’impact des Expertes dans les médias ?
On ne peut pas attribuer la place des femmes dans les médias uniquement aux Expertes, mais le site représente un outil qui se fait le relais des évolutions de la société. Aujourd’hui, les rédactions ont conscience qu’elles doivent faire un effort sur la place des femmes sur leurs plateaux, dans leurs colonnes. Nous leur proposons un carnet d’adresses énorme sur tous les sujets. En 2020, la part des femmes dans les médias était de 40 %. On approche de l’égalité, mais, dans le temps de parole, elles sont encore très en dessous, à 35 %. Il y a encore un effort à faire, nous l’avons constaté, notamment pendant le Covid. Les femmes étaient invitées, mais elles témoignaient du quotidien : l’école, les enfants, tandis que les médecins étaient des hommes. Le qualitatif reste à faire. C’est ce à quoi nous répondons, avec des profils extrêmement qualifiés.
Journée du 8 marsdroits des femmesjournée internationale des droits des femmes New York Times - World
Daily Briefing: War in UkraineU.S. Intelligence Chief Says Russia Lacks the Forces to Make Major Gains
Kyiv March 9, 4:47 a.m.
Moscow March 9, 5:47 a.m.
Washington March 8, 9:47 p.m.
Here’s what we know:
Avril D. Haines, the director of national intelligence, told a Senate committee on Wednesday that, after battlefield setbacks, Moscow could shift to a hold-and-defend strategy, prolonging the war. Here is what we’re covering:
Lacking the firepower for territorial gains, Russia may shift to defense, the U.S. intelligence chief says.
Intelligence officials warn of risks to the U.S. posed by China and Russia’s strengthening ties.
‘Enormous challenges remain’ in the global energy market because of the war, the U.S. energy secretary says.
Kevin McCarthy turns down Zelensky’s invitation to visit Kyiv to see how U.S. aid is spent.
Ukrainian military groups release opposing statements about the identity of an executed prisoner of war.
The Wagner mercenary group claims to control part of Bakhmut.
Russia lacks the ammunition and troops to make major territorial gains in Ukraine this year and could shift to a hold-and-defend strategy, dragging out the war, the top American intelligence official said Wednesday.
The official, Avril D. Haines, the director of national intelligence, said during an appearance on Wednesday before the Senate Intelligence Committee that after setbacks on the battlefield President Vladimir V. Putin of Russia now understands the problems his military faces and could adjust his strategy in the short term.
“Even as the Russian offensive continues, they are experiencing high casualty rates,” Ms. Haines said. “Putin is likely better understanding the limits of what his military is capable of achieving and appears to be focused on more limited military objectives for now.”
Russia may see prolonging the war, even if it means long pauses in an offensive push, as its best chance of achieving its strategic goals, Ms. Haines said. She appeared before the Senate committee as intelligence officials released their annual threat assessment report.
Russia, she said, is making “incremental progress” in Bakhmut, the city in eastern Ukraine that has experienced the most intense fighting in recent weeks. But Ms. Haines said the city was not a “particularly strategic objective.”
In addition to troop losses, Russia faces critical morale challenges and ammunition shortages, she said. Russia will need to identify ammunition supplies from other countries and increase the size of its military if it wants to push forward in Ukraine.
“If Russia does not initiate a mandatory mobilization and identify substantial third-party ammunition supplies, it will be increasingly challenging for them to sustain the current level of offensive operations in the coming months,” she said. “And consequently, they may fully shift to holding and defending territories they occupy. In short, we do not foresee the Russian military recovering enough this year to make major territorial gains.”
The threat assessment report notes that Moscow wants to avoid direct conflict with the U.S., but setbacks in Ukraine could prompt Moscow to escalate the war.
“There is real potential for Russia’s military failures in the war to hurt Russian President Vladimir Putin’s domestic standing and thereby trigger additional escalatory actions by Russia in an effort to win back public support,” the report said.
— Julian E. Barnes
American intelligence officials warned senators on Wednesday about the dangers posed to U.S. security by strengthening ties between China and Russia and Beijing’s continuing effort to provide secret military assistance to Moscow.
During a hearing before the Senate Intelligence Committee, Senator Angus King, an independent of Maine, asked Avril D. Haines, the director of national intelligence, if the relationship between China and Russia was a temporary marriage of convenience or a long-term love affair.
Ms. Haines said that it was not simply a temporary partnership, but then added that the relationship had “some limitations.”
“We don’t see them becoming allies, the way we are with allies in NATO,” Ms. Haines said.
U.S. officials have publicly warned that China is considering providing lethal aid, such as ammunition, to Russia for use in the war in Ukraine. The Americans have determined that China had hoped to provide artillery shells to Russia without being detected, so that Beijing could maintain its current public position of criticizing the United States for providing arms to Ukraine.
China has come under increasing pressure from the United States and its allies to use its influence on Russia to halt the war in Ukraine.
On Tuesday, the Chinese leader, Xi Jinping, signaled in uncommonly blunt terms that China would take a hard stance against what he said was an attempt by the United States and other Western countries to implement “all-around containment, encirclement and suppression of China.”
In an annual threat assessment released on Wednesday and in testimony before the Senate, leaders from the U.S. intelligence agencies said that China wants to support Russia in its fight against Ukraine in part to weaken the United States.
“Despite global backlash over Russia’s invasion of Ukraine, China will maintain its diplomatic, defense, economic, and technology cooperation with Russia to continue trying to challenge the United States, even as it will limit public support,” the threat assessment said.
Ms. Haines said on Wednesday that, in the long run, China is the most serious national security threat that the United States faces.
“The People’s Republic of China, which is increasingly challenging the United States economically, technologically, politically and militarily around the world, remains our unparalleled challenge,” Ms. Haines said.
— Julian E. Barnes and Edward Wong
The State of the War
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HOUSTON — The oil and gas industry will have to continue to ramp up production to meet the growing global energy demand brought on by the war against Ukraine, even as it transforms to avert the worst consequences of climate change, Energy Secretary Jennifer Granholm said on Thursday.
“Make no mistake, enormous energy challenges remain across global energy markets,” Ms. Granholm told an annual energy conference in Houston known as CERAWeek. “We have not yet vanquished the volatility that characterized so much of the last 12 months.”
President Biden has exhorted the oil and gas industry to increase domestic U.S. production in order to lower gas prices, as Russia’s invasion of Ukraine continues to roil energy markets. American companies have answered that call — and several oil companies have seen record profits because of it.
Ms. Granholm said that “the United States has become, in this year, an indispensable energy partner to our allies, and a global energy powerhouse,” and told oil executives she was “so grateful” for their increases in production.
But she also warned them that change is afoot, saying, “The costs of climate change keep piling up.” The industry will have to quickly diversify — adding wind and solar but also to clean hydrogen, geothermal and other forms of carbon-free power, she said.
“In spite of, and partially because of, the geopolitics of the day, the clean energy transition is firmly underway,” she said. “As this transition progresses, our energy mix will change.”
Ms. Granholm also announced a $6 billion funding opportunity through the Energy Department for industrial decarbonization projects. The production of iron, steel, aluminum, cement and other industry contributes about a quarter of the country’s greenhouse gas emissions, according to the Environmental Protection Agency.
A new law that President Biden signed last year also provides about $370 billion in tax rebates and other investments over 10 years for clean energy development, which Ms. Granholm urged companies to take advantage of.
— Lisa Friedman
Speaker Kevin McCarthy on Wednesday declined an invitation to visit Ukraine from President Volodymyr Zelensky, who, in an interview with CNN, suggested that a trip to Kyiv may challenge the House leader’s “assumptions” about military aid.
The exchange comes as some of Mr. McCarthy’s fellow Republicans in Congress are questioning, or opposing, the large sums of aid that the United States has provided to Ukraine. In two House committee hearings last month, which were held just a few days after the anniversary of Russia’s invasion, concerns over the tens of billions of dollars that the United States has sent to Kyiv intensified, with lawmakers from both parties expressing doubts about future aid packages.
Mr. McCarthy “has to come here to see how we work, what’s happening here, what war caused us, which people are fighting now, who are fighting now,” Mr. Zelensky said in the interview with CNN. He added that if Mr. McCarthy visited Ukraine, “I think it would help him with his position.”
But the House speaker swiftly turned down the request. “I will continue to get my briefings and others, but I don’t have to go to Ukraine or Kyiv to see it,” Mr. McCarthy told CNN. “And my point has always been, I won’t provide a blank check for anything.”
An email and a phone call to Mr. McCarthy’s office were not immediately returned.
Several high-level Americans have gone to Kyiv since the war began, some in the past two months. In February, President Biden traveled to Kyiv to demonstrate the United States’ “unwavering support” for Ukraine. He walked through the Ukrainian capital’s streets alongside Mr. Zelensky as air-raid sirens sounded. One week later, the Treasury secretary, Janet L. Yellen, visited Ukraine’s prime minister, Denys Shmyhal, and announced the transfer of $1.25 billion in economic and budget assistance to Ukraine. And last week, Attorney General Merrick B. Garland met with Mr. Zelensky and attended a conference in Lviv.
There had been strong bipartisan support in Congress for providing military assistance to Ukraine, though enthusiasm has waned as the war grinds on. Republican control of the House could make it difficult for the Biden administration to win approval for more funding packages.
More questions from lawmakers are coming as backing from Americans may be slipping. Overall, public support for Ukraine aid has fallen from 60 percent last May to 48 percent in January, according to surveys by The Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research. The share of Americans who think the United States has given too much to Ukraine has grown from 7 percent a year ago to 26 percent in January, according to the Pew Research Center.
Peter Baker contributed reporting.
— Carly Olson
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German officials were treading a careful line on Wednesday in response to reports that a pro-Ukrainian group could be behind last year’s attack on the Nord Stream natural gas pipeline that links Russia and Germany, saying that they were waiting for the results of further investigations.
The New York Times reported that new intelligence reviewed by U.S. officials suggested that the attack, in September of last year, was carried out by pro-Ukrainian perpetrators, and similar reports followed in the German news media. U.S. officials told The Times that they had no evidence that the attack was done at the direction of the Ukrainian government, and Kyiv has denied any responsibility.
Boris Pistorius, Germany’s defense minister, said on Wednesday, without elaborating, that the attack could also have been a “false-flag action” to make it appear that it had been carried out by pro-Ukrainian groups.
“The likelihood of either is equally high,” he told a German public broadcaster, saying that he would wait on further developments before commenting on what he called “hypothetical research.”
Germany has delivered more weapons than any other European Union country to Ukraine, and although many Germans back the government’s support, there are fears that sending weapons into a war zone will lengthen the conflict and risk setting off a wider war. Any hint that Ukraine’s government was behind the pipeline attack could make it harder for Chancellor Olaf Scholz to continue delivering heavy weapons and providing training for Ukrainian soldiers.
Suspicion over the attack — which affected three of the four pipelines that make up Nord Stream 1 and 2 — immediately fell on Moscow, but speculation about who was to blame has included Kyiv, London and Washington.
The attack compounded fears in Germany of a gas shortage during the winter. Fifty-five percent of all gas used in Germany before the war had come from Russia, and although in the months after the invasion Germany had weaned itself off much of the natural gas it was receiving directly from Russia, the explosions made it clear that there was no going back.
Ukraine has rejected the reports linking a pro-Ukrainian group to the pipeline attack. Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky, posted on Twitter: “Although I enjoy collecting amusing conspiracy theories about Ukrainian government, I have to say: Ukraine has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about ‘pro-Ukrainian sabotage groups.’”
Russia welcomed the reports that Moscow was not involved, though officials continued to point a finger at Western countries. Andrey Ledenev, an official with the Russian Embassy in Washington, suggested that the report was an attempt to “shift the blame from the statesmen who ordered and coordinated the attacks in the Baltic Sea to some abstract individuals,” according to the Russian news agency Tass.
— Christopher F. Schuetze
The name of a Ukrainian soldier killed in a chilling video that began circulating on social media earlier this week remained unclear on Wednesday after two Ukrainian military groups released conflicting statements about his identity.
The 10-second video that emerged on Monday showed what appeared to be the execution of a Ukrainian prisoner of war, casting a new spotlight on Russian war crimes and sparking outrage.
The soldier quickly became a national symbol of patriotism and national resolve and was held up as a hero by President Volodymyr Zelensky.
But who is he? On Tuesday, he was identified as Tymofiy Shadura of the Ukrainian army’s 30th Separate Mechanized Brigade. Then on Wednesday, a regional command of the army said he was actually Oleksandr Matsiyevsky, of the 163rd battalion.
Slightly hunched and with a cigarette dangling from his lip, the Ukrainian soldier in the video is not holding a weapon and is standing in what appears to be a freshly dug patch of dirt in a forest when a voice off-camera calls out in Russian, “I’m filming now.”
Pulling the cigarette from his mouth and exhaling a cloud of smoke, the soldier in the frame flatly says his final words: “Slava Ukraini,” meaning “Glory to Ukraine,” which has long been a battle cry for Ukrainians seeking independence from Russia. Gunfire erupts almost immediately from at least two directions, and the man crumples to the ground.
Mr. Shadura, of the 30th Separate Mechanized Brigade, went missing on Feb. 3 in combat near Bakhmut, where one of the longest and bloodiest battles of the war is being fought, according to the statement on Tuesday from the Ukrainian army’s branch that identified him as the executed soldier.
But Ukraine’s north military district regional administration said in a statement on Wednesday that Mr. Matsiyevsky’s mother, son and fellow servicemen had identified him as the soldier killed in the video.
Mr. Matsiyevsky went missing in December after he and four other Ukrainian soldiers engaged in a battle with Russian troops on the outskirts of Soledar, a small town near Bakhmut in the eastern Donbas region that Russia took over a few weeks later. The details of Mr. Matsiyevsky’s capture are unclear, the statement added, with potential witnesses either dead or still missing.
Cassandra Vinograd contributed reporting.
— Carly Olson
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KYIV, Ukraine — New intelligence reviewed by U.S. officials has moved a step closer to solving the mystery of who blew up the Nord Stream natural gas pipelines last year. But the intelligence, which suggests that the perpetrators were members of a pro-Ukrainian group, is extremely vague.
The U.S. officials underscored that there was much they did not know about those responsible for the blasts and their affiliations. A number of groups claiming to support Ukraine have sought involvement in the war, although their activities and claims cannot always be independently verified. The intelligence suggests that the saboteurs were opponents of President Vladimir V. Putin of Russia but had no known government affiliations, a description that only slightly narrows the range of suspects.
A wide range of pro-Ukrainian groups operate in a murky world with unclear ties to the intelligence or security agencies of Ukraine or other nations. They include groups fighting in southeastern Ukraine or carrying out sabotage operations in Russia and its ally Belarus. Here is a look at the activities of some of them, although there is no evidence that any were involved in the pipeline attack.
Russian Volunteer Corps
A Russian partisan group with ties to the Ukrainian military, this group claimed on March 2 to have conducted a cross-border raid from Ukraine into Russia’s Bryansk region to take control of a small village for several hours, before backtracking into Ukraine. The group’s leader is a Russian nationalist in exile who opposes Mr. Putin’s rule and has said he wants to inspire armed resistance inside Russia. It is unclear whether the group, which does not appear to have any significant support inside Russia, operates with the assent of the Ukrainian authorities.
Bypol
Bypol, an organization of Belarusian activists opposed to the government of the pro-Russian president, Aleksandr Lukashenko, claimed in February to have flown a drone rigged with explosives into Belarus, damaging a sophisticated Russian airborne early warning aircraft parked on the runway of an air base. Satellite images of the plane suggested damage to the plane’s radar antenna after the strike. Bypol later released aerial videos that it claimed corroborated its role in the attack. Mr. Lukashenko blames Ukraine’s intelligence services; Kyiv has denied involvement.
Bratstvo
This Ukrainian political party, whose name means Brotherhood, has members fighting in eastern Ukraine, including in special operations. The party has described itself as a “revolutionary Christian community.” The leader, Dmytro Korchynsky, has called the group a “philosophical circle” in addition to a battalion of soldiers. In the war, soldiers in this and other paramilitary groups operate under the command of the Ukrainian military. Four members of Bratstvo were killed during a raid inside Russian territory late last year.
Honor
This group that began as a youth movement is led by Serhii Filimonov, a former member of the Azov organization, a paramilitary group that has fought in the war in eastern Ukraine and was later incorporated into the Ukrainian national guard. Honor has remained apart from the formal military command but, like Bratstvo, has members fighting in the war in southeastern Ukraine.
Tradition and Order
This group and an affiliated organization, Revenge, were best known for violent political actions inside Ukraine before some of its members joined the fight against Russia’s invasion last year. In 2015, members of the group were arrested in connection with arson attacks on stores belonging to the confectionary business of former President Petro O. Poroshenko. Some of its members also stormed Ukraine’s Parliament building after the country’s 2014 revolution and set fire to the office of a now-banned communist party. Members are also now fighting in the war.
— Andrew E. Kramer
The founder of the Russian private military company Wagner claimed on Wednesday that his forces had taken the eastern part of Bakhmut, and said that seizing the rest of the city would allow the Russian Army to accelerate its offensive in eastern Ukraine.
Wagner’s chief, Yevgeny V. Prigozhin, argued that if Russia’s forces were to take the entire city, where they have been challenged by street-by-street fighting, they would have more favorable, open terrain to advance.
“The world has not yet met a well-prepared Russian Army, their units possessing all of the possible modern equipment that have not yet joined the battle,” Mr. Prigozhin said Wednesday in a video message, speaking next to what a New York Times analysis identified as a World War II memorial in eastern Bakhmut. Explosions thundered in the distance.
Ukrainian officials did not immediately comment on Mr. Prigozhin’s claim. Before an informal meeting of European defense ministers in Stockholm on Thursday focused on supplying Ukraine with more ammunition, Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said, “We cannot rule out that Bakhmut may eventually fall in the coming days.” But he said that losing Bakhmut would not be a decisive turn in the war, an assessment that reflected the judgment of Western analysts, including the U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III.
Russian forces, who have poured equipment and fighters into the area, have been attacking Bakhmut from three directions in a persistent attempt to encircle Ukrainian troops and cut off their supply routes. Moscow, which has faced a series of setbacks on the battlefield, sees taking the city as a key step in its effort to capture the entire eastern Donbas region.
Many Western military analysts have questioned Russia’s ability to significantly accelerate its offensive if the city is captured, saying its forces have been exhausted by the heavy losses suffered in the early stages of the war. On Wednesday, the U.S. director of national intelligence, Avril D. Haines, told a Senate hearing that Russia lacked the ammunition and troops to make major territorial gains this year and could shift to a hold-and-defend strategy.
Ukrainian forces have vowed to continue defending Bakhmut and succeeded in keeping open at least one supply route. In recent days, however, they have destroyed some crossings over the river dividing Bakhmut, leading some analysts to suggest that Ukraine has made a controlled retreat to the western section of the city.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine on Tuesday framed his decision to keep fighting in Bakhmut in similar terms to Mr. Prigozhin, saying the loss of the city could open Russia’s route toward key cities such as Sloviansk and Kramatorsk, to the west.
“We understand that after Bakhmut, they could go further,” he told CNN in an interview.
In his video address, Mr. Prigozhin called on Mr. Zelensky to continue sending Ukraine’s “battle-ready units” to defend Bakhmut, repeating his frequent claim that Wagner’s staggering losses in the city are degrading Kyiv’s offensive ability elsewhere.
Ukrainian commanders have justified their costly defense of the city in similar terms, with the head of the country’s eastern group of forces saying on Tuesday that Bakhmut would turn Wagner into a spent force.
Mr. Prigozhin did not deny that possibility.
“Many things don’t last forever,” he said in the video, recorded in response to a query from The New York Times. “The same could happen to P.M.C. Wagner,” he said, using an abbreviation for the private military company.
Marc Santora and Christiaan Triebert contributed reporting.
Because of an editing error, an earlier version misspelled the surname of the director of national intelligence. She is Avril D. Haines, not Haynes.
How we handle corrections
— Anatoly Kurmanaev
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BRUSSELS — European Union defense ministers discussed the urgent need to get Ukraine more artillery ammunition at an informal meeting on Wednesday in Stockholm, but decisions on how to do that will only come later this month.
The ministers agreed on the need to ramp up supply and production of Western-standard artillery shells to Ukraine, Josep Borrell Fontelles, the E.U. foreign policy chief, said at a news conference afterward. After discussions with Ukraine’s defense minister, Oleksii Reznikov, Mr. Borrell said, “The next weeks will be critical.”
Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said before the meeting that Russia was throwing more troops into the battle for Bakhmut. Despite Russia’s “big losses,” he said, “we cannot rule out that Bakhmut may eventually fall in the coming days.” But he said that the loss of Bakhmut, however important symbolically, would not be decisive for the war in Ukraine, reflecting the general assessment of Western analysts, including U.S. Defense Secretary Lloyd J. Austin III.
Western officials estimate that up to 30,000 Russian soldiers have been killed or wounded in the fight for Bakhmut alone; Ukrainian casualties are also believed to be high, but Western officials refuse to discuss them.
The ministers debated a plan from Mr. Borrell and the European Commission to reimburse member states at a high rate for immediately sending more artillery ammunition to Ukraine from their existing stocks, using one billion euros (about $1.05 billion) from the European Peace Facility, an intergovernmental fund that has already dispersed €3.6 billion, with another €2 billion budgeted for this year.
In addition, Mr. Borrell said, the E.U.’s member states should jointly order and purchase large amounts of ammunition through the European Defense Agency, which promotes cooperation on defense, both to replenish their own stocks and send more to Ukraine, for which another billion euros would be provided by the Peace Facility. Common procurement, he said, would reduce both unit prices and delivery times.
And, in the medium-term, member states must ramp up production at existing ammunition factories while investing for increased production in the future.
“It’s not going to be short,” Mr. Borrell said. “But the sooner we start the better.”
The European Union has already reimbursed member states €450 million for ammunition alone for Ukraine, he said, but the pace must be stepped up, given the brutal nature of the current fighting, which involves massive artillery bombardments and trench warfare. “For Ukraine to win the peace, it needs to win the war,” he said.
— Steven Erlanger
WASHINGTON — The Pentagon is blocking the Biden administration from sharing with the International Criminal Court in The Hague evidence gathered by U.S. intelligence agencies about Russian atrocities in Ukraine, according to current and former officials briefed on the matter.
American military leaders oppose helping the court investigate Russians because they fear setting a precedent that might help pave the way for it to prosecute Americans. The rest of the administration, including intelligence agencies and the State and Justice Departments, favors sharing the evidence with the court, the officials said.
President Biden has yet to resolve the impasse, officials said.
The evidence is said to include details relevant to an investigation the chief prosecutor of the International Criminal Court, Karim Khan, began after Russia’s invasion of Ukraine a year ago. The information reportedly includes material about decisions by Russian officials to deliberately target civilian infrastructure and to abduct thousands of Ukrainian children from occupied territory.
In December, Congress modified longstanding legal restrictions on American help to the court, allowing the United States to assist with its investigations and eventual prosecutions related to the war in Ukraine. But inside the Biden administration, a policy dispute over whether to do so continues to play out behind closed doors.
The National Security Council convened a cabinet-level “principals committee” meeting on Feb. 3 in an attempt to resolve the dispute, the officials said, but Secretary of Defense Lloyd J. Austin III continued to object. Mr. Biden has not yet made a decision, the officials said.
Most of the people who described the internal dispute did so on the condition of anonymity to discuss sensitive deliberations.
But Senator Lindsey Graham, Republican of South Carolina, who helped push Congress to ease the restrictions last year on aiding the International Criminal Court, confirmed the parameters of the dispute and blamed the Defense Department for its reluctance. He said the Pentagon was a “problem child” that had opposed changing the statute was “now trying to undermine the letter and spirit of the law.”
Representatives at the Pentagon, State Department, Justice Department, and the Office of the Director of National Intelligence declined to comment or did not respond to requests for comment.
— Charlie Savage
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TBILISI, Georgia — Thousands of demonstrators marched toward Georgia’s Parliament on Wednesday, protesting a draft law on “foreign agents” that critics say highlights the country’s democratic backsliding and pushes it closer to Moscow.
As the evening went on, a group of protesters tried to storm the government building, but were repelled by police officers who used water cannons, stun grenades and tear gas to deter the crowd.
Later, riot police officers in helmets and with shields used all those measures, along with smoke grenades, to push the crowd away from the Parliament building. They have been making sporadic arrests, and some protesters tried to respond with force, turning one police car upside down.The demonstrations came one day after riot police officers used tear gas, water cannons and arrests to disperse a large-scale rally there.
Georgia, a mountainous country of 3.6 million people, is strategically positioned in the middle of the Caucasus, a region that for centuries has been the arena for a geopolitical tug of war between Russia, Turkey, Western states and Iran. The war in Ukraine has exacerbated the already polarized internal politics in Georgia, where the vocally pro-Western opposition has accused the governing party of siding with Russia.
Charles Michel, the president of the European Council, the group of E.U. heads of government, said on Wednesday that he was “strongly concerned about developments” in Georgia.
Opposition lawmakers and members of nongovernmental organizations vowed to return to the center of the city in bigger numbers later Wednesday to protest the draft law. The opposition also called on supporters to protest in other cities across the country.
Georgia’s Interior Ministry on Tuesday accused protesters of using violence against the police. The ministry said in a statement that its officers had detained 66 protesters overnight and charged them with hooliganism and disobedience.
Although Georgia’s government enjoys a comfortable majority in Parliament, the country’s nongovernmental organization sector and many major news media outlets side with the opposition. The draft law on “foreign influence” is widely seen by them as an attempt to replicate similar Russian legislation to exert pressure on the country’s vibrant civil society.
The legislation would require nongovernmental groups and media outlets that receive more than 20 percent of their funding from a “foreign power” to register as “agents of foreign influence.” Violations would incur hefty fines.
The bill — backed by the governing Georgian Dream party and the country’s prime minister — made it through a first reading on Tuesday and is expected to also be approved in second and third readings. Salome Zourabichvili, the country’s president, said she would veto it, but her role has limited power and the governing party has enough votes to override.
Irakli Kobakhidze, the chairman of the governing Georgian Dream party, said on Wednesday that the opposition had used “unprecedented violence” against law enforcement. He said the draft bill had been sent for consideration to the Venice Commission, a consultative body of the Council of Europe.
The commission is set to give its conclusions in a few months, he said, although members of the governing party said they would support the law regardless of what European bodies decided.
Georgia’s vocal pro-Western opposition sees the law as following the model of Russian legislation passed in 2012, which the Kremlin used to stigmatize civil society. Some 400 nongovernmental organizations and media groups signed a petition declaring that “Russian law is not the will of Georgia.”
The bill has been met with almost universal condemnation from Western governments and civil society organizations. In a statement, the U.S. Embassy in Tbilisi called the draft law “Kremlin-inspired” and said it would “damage Georgia’s relations with its strategic partners.”
Georgia fought a painful five-day war with Russia in 2008, during which the Kremlin took military control of a fifth of the country’s territory. Members of Georgia’s opposition argue that the government in Tbilisi could do more to support Ukraine’s efforts to repel Russia’s invasion, but Georgia has refrained from imposing sanctions on Moscow.
On Wednesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine paid tribute to the Georgian protests, at which his country’s flag has been flown along with the flags of Georgia and the European Union.
“This is respect for Ukraine, and I want to express my sincere respect for Georgia,” Mr. Zelensky said in his nightly address. “There is no Ukrainian who would not wish success to our friendly Georgia. Democratic success. European success.”
— Ivan Nechepurenko
The war in Ukraine has colored the Russian reaction to protests in neighboring Georgia, where thousands took to the streets for a second day on Wednesday to oppose the progress of a divisive draft law.
Protesters say the proposed law on “foreign influence” damages the country’s democracy and highlights ties between the governments of Georgia and Russia, which has enacted similar rules requiring civil society groups receiving financing from abroad to register as foreign agents. The Kremlin has used the law to stigmatize civil society groups, and pro-Democracy groups within Georgia and abroad have objected to Georgia’s version.
Russian officials on Wednesday carefully avoided directly criticizing the Georgian protesters, who have summarized their grievances in the chant “No to the Russian law!” Instead, they have accused American and European Union officials who have criticized the Georgian bill of hypocrisy, pointing out that the United States also requires individuals and organizations engaged in lobbying or advocacy to register funding from foreign governments.
“The desire of Georgian lawmakers to pass this law is quite understandable,” Konstantin Kosachev, the leader of the Foreign Relations Committee at Russia’s upper house of Parliament, wrote on the Telegram messaging app on Wednesday. What is less understandable, he said, “is the foreign meddling in a strictly internal legislative process, which is focused on curtailing precisely such meddling.”
Russia’s influential pro-war social media channels went further, claiming that Georgian protesters were seeking to replicate the example of Ukraine, where in 2014 pro-E.U. demonstrators toppled a president allied with Russia. The change of government in Kyiv prompted Russia to occupy Crimea and parts of the Donbas region, setting in motion a chain of events that led to the full-scale invasion of Ukraine last year.
The presence of E.U. and Ukrainian flags at the Georgia protests has only deepened the siege mentality among Russia’s nationalists, who believe the West is using the war in Ukraine to isolate and destroy Russia.
“Flags of E.U. and Ukraine — the template of 2014,” read one post on Wednesday on Two Majors, a prominent Russian military blogging channel on Telegram.
— Anatoly Kurmanaev
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Riot police officers in Georgia violently broke up a rally in the capital, Tbilisi, on Tuesday as thousands of demonstrators protested legislation against “foreign agents” that they said represented the latest anti-democratic, pro-Russia move in the country.
The events in the former Soviet republic have also attracted attention because of Georgia’s history as the first country that President Vladimir V. Putin of Russia invaded, in 2008. Despite losing a chunk of its territory to Moscow in that conflict, Georgia’s government has increasingly tilted toward Russia and away from the West.
Here is some background on Georgia and the demonstrations.
The protests focus on a proposed law surrounding ‘foreign agents.’
Lawmakers this week gave initial support to a draft law that would require any organization that receives more than 20 percent of its funding from overseas to register as a foreign agent or risk a hefty fine. The protesters say they fear it would harm the country’s chances of joining the European Union.
The protesters note that a similar law in Russia has been used to stifle freedom of expression by cracking down on rights groups and other independent organizations.
More broadly, the demonstrations are an expression of concern that Georgia is moving down an authoritarian path and reneging on commitments to foster closer ties with Europe. On Wednesday, as hundreds of protesters blocked the main avenue of the capital, Tbilisi, some chanted: “No to the Russian law.”
Deteriorating ties with Europe run counter to Georgians’ support for E.U. membership.
Many Georgians view joining the European Union as vital to boost trade, entrench good governance and lock in democratic structures that would offer a bulwark against the influence of Russia, its northern neighbor. More than three-quarters of Georgians support a “pro-Western” foreign policy, according to a poll conducted last summer.
Georgia applied for E.U. membership in March last year, one week after Russia launched its full-scale invasion of Ukraine. But last June, the bloc declined to grant Georgia candidate status, while approving the candidacies of Ukraine and Moldova. One analysis said the decision was a sign of Georgia’s “notable democratic backsliding.”
President Salome Zourabichvili, who has said she would veto the law on foreign agents, occupies a largely ceremonial role. Executive power lies with the prime minister, Irakli Garibashvili, whose Dream party has appeared increasingly hostile toward civil society, Europe and the United States.
The party was founded by a billionaire former prime minister, Bidzina Ivanishvili, who made his fortune in Russia and is widely believed to retain the support of the Kremlin. Its leaders have accused U.S. and European officials of interfering in Georgia’s judiciary and lashed out at Western diplomats who have called for political reforms.
There are parallels between Georgia’s and Ukraine’s experiences with Russia.
Georgia, a country of around 3.7 million people in the South Caucasus, gained independence in 1991.
In 2008, using a similar pretext as the one Moscow used to invade Ukraine, the Kremlin sent Russian forces into Georgia to support two secessionist territories, South Ossetia and Abkhazia, which Moscow subsequently recognized as independent states. Russian troops still protect the two regions, giving Moscow de facto control over around 20 percent of Georgia’s territory.
“Russia’s wars in Georgia and Ukraine seem part of a single imperial project,” according to the European Council on Foreign Relations. Many Georgians also draw parallels, and argue that had the United States and other nations responded more forcefully in 2008, it might have deterred the Kremlin from invading Ukraine in 2014 and 2022.
Georgia’s relations with Ukraine have also been strained.
Georgia initially condemned the Russian invasion last year and sent humanitarian aid to Ukraine, in a sign of the traditional solidarity between two ex-Soviet republics. But it has declined to join in Western sanctions against Russia. After the government barred a chartered plane from landing in Georgia to transport volunteer fighters to Ukraine, President Volodymyr Zelensky of Ukraine railed against Georgia’s “immoral position.”
Last month, Mr. Zelensky accused the Georgian government of trying to kill its imprisoned former president, Mikheil Saakashvili, who is now a Ukrainian citizen. Mr. Saakashvili, who led Georgia during the 2008 Russian invasion, had sought to move the country out of Moscow’s orbit and closer to the West, pushing for NATO and E.U. membership, and infuriating Mr. Putin.
— Matthew Mpoke Bigg and Shashank Bengali
BRUSSELS — A European Union court on Wednesday annulled the sanctions that the bloc imposed last year against the mother of Yevgeny V. Prigozhin over her son’s status as founder of the Wagner mercenary group and close ally of President Vladimir V. Putin of Russia.
The court found that the sanctions imposed on Mr. Prigozhin’s mother, Violetta Prigozhina, citing their close ties and her role in his businesses, were not adequately justified.
Although Mr. Prigozhin “is responsible for actions that have undermined the territorial integrity, sovereignty and independence of Ukraine,” the court said in its ruling, “Ms. Prigozhina’s link with her son, which was established at the time of the adoption of the restrictive measures, is based only on their relationship and is therefore not sufficient to justify her inclusion in the restrictive measures.”
The Wagner mercenary group has been heavily involved in Russia’s monthslong fight to capture the eastern Ukrainian city of Bakhmut. Its efforts, which have largely relied on throwing waves of former inmates toward Ukrainian positions, have helped Russia wear Ukraine’s forces down in that battle.
The European Union’s moves to include family members in the expansive sanctions the bloc has adopted since Russia invaded Ukraine a year ago have been a means of applying pressure to oligarchs and Russian officials who have been key to the war. But the penalties are also a fairly standard legal measure to stop those people from diverting wealth outside Russia through their relatives.
Successfully challenging sanctions at the General Court of the European Union, as the chambers is known, is not unusual. Dozens of listed Russians and their family members have similarly sued the bloc in an effort to have their sanctions overturned.
— Matina Stevis-Gridneff
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GENEVA — Four bankers went on trial in Zurich on Wednesday charged with helping to cover up the movement of tens of millions of Swiss francs through accounts opened in the name of a Russian musician with close links to President Vladimir V. Putin of Russia.
The case focuses on two bank accounts in the name of Sergei P. Roldugin, a concert cellist and director of a Moscow musical academy who is known as an old friend of Mr. Putin’s and as a godfather to the president’s eldest daughter. The accounts were opened in the Swiss unit of Gazprombank, a prominent lender in Russia.
The trial raises wider questions about the role of Swiss banks as the destination of choice for billions of dollars of deposits linked to Russian officials, oligarchs and ultimately to Mr. Putin, especially in the wake of Russia’s invasion of Ukraine last year.
Swiss prosecutors say the defendants — Gazprombank’s chief executive and three other employees at the bank — were criminally negligent in failing to perform robust due diligence to determine the real beneficiary of the assets flowing through the accounts. The bankers, three Russians and a Swiss, deny the charge.
The prosecutors contend the bankers should have suspected Mr. Roldugin was not the beneficial owner of these assets but only, as the indictment suggests, a “straw man” or “wallet” for Mr. Putin.
“It is well known,” the indictment said, “that Russian President Putin officially only has an income of 100,000 Swiss francs, and is not wealthy, but in fact has enormous assets which are managed by persons close to him.”
Prosecutors also drew attention to companies set up in Mr. Roldugin’s name by Bank Rossiya, an institution whose chairman, the billionaire financier Yuri Kovalchuk, they said, “is considered Mr. Putin’s treasurer.”
Mr. Roldugin has acknowledged that he is not a businessman. He said in a 2014 interview that “I don’t have millions,” yet the accounts opened with Gazprombank credited him with holding assets of over $50 million and receiving over $8 million a year, the indictment said.
In an interview on Russian television in 2016, Mr. Roldugin said his so-called wealth consisted mainly of donations from rich businessmen to finance the purchase of expensive musical instruments for Russian musicians.
Gazprombank opened the accounts in 2014, after Russia had annexed Crimea, and managed them until 2016. Their existence came to light in 2016 in the Panama Papers leak, which released more than 11 million documents with financial details of over 214,000 offshore business entities.
Switzerland’s financial market regulator, FINMA, started an investigation soon after the leak, leading eventually to the criminal charges filed by prosecutors against Gazprombank.
Switzerland has taken steps to clean up its reputation as a haven for dirty money, and Wednesday’s one-day trial attracted interest as evidence of Swiss authorities holding bankers to account. It has also drawn criticism, however, for the leniency of the penalties sought by prosecutors. They asked for a suspended sentence of seven months, with two years of probation, for each defendant.
“That’s absurd if you want to change the environment for bankers laundering money for Russian officials,” William F. Browder, the British-based financier and campaigner against corruption in Russia, said in a phone interview. “They should face custodial sentences, not a slap on the wrist.”
The proceedings provide another example of how “Switzerland wants to be seen to be doing something but doesn’t want to be tough,” said Mr. Browder, once a major investor in Russia who started a campaign for sanctions against corrupt Russian officials after his tax adviser, Sergei Magnitsky, was detained, severely beaten and left to die in prison.
In 2021, the Swiss authorities closed a decade-long investigation into a money-laundering scandal involving funds siphoned off by Russian officials into Swiss bank accounts, without pressing charges. In January, the authorities decided to return to Russia more than $14 million of the funds frozen in that investigation and held in accounts in Credit Suisse and UBS.
— Nick Cumming-Bruce
The United Nations secretary general, António Guterres, met with President Volodymyr Zelensky of Ukraine in Kyiv on Wednesday to help bolster support for extending a grain deal that has been credited with alleviating a global food shortage and price increases before it expires this month.
The agreement between Russia and Ukraine allows the shipment of Ukrainian grain through the Black Sea and will end on March 18 if it is not renewed. It was last extended in November after Russia agreed to extend the initiative — along with Ukraine, Turkey and the United Nations — three days before it was set to expire.
At a news conference with Mr. Zelensky, Mr. Guterres underlined the “critical importance” of extending the grain deal.
“I can assure you that we will continue to seek solutions and a just peace for the people of Ukraine and the world,” he said.
The deal has been one of the few areas of cooperation between Russia and Ukraine during the yearlong war. It was brokered with the help of the United Nations and Turkey in July, ending a monthslong Russian blockade of critical ports that created a backlog of millions of tons of grain in Ukrainian silos and contributed to a global food crisis.
Under the deal, Ukrainian marine pilots guide ships through Ukrainian minefields around the ports of Odesa and two others in the Black Sea. The ships are given safe passage by the Russian Navy to Turkey, where teams representing all of the parties inspect them before they travel to delivery ports. Returning ships are also inspected for arms.
Turkey and the United Nations are in favor of extending the deal. Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said on Sunday that his country was “working hard for the smooth implementation and further extension” of the deal. And David Beasley, the leader of the U.N. World Food Program, said on Sunday that “lives are at stake” if the agreement is not renewed.
Whether Moscow will cooperate remains uncertain. Sergey V. Lavrov, the Russian foreign minister, met with Mr. Cavusoglu last week and indicated that Russia was not satisfied with the current pact and might withdraw its support.
Mr. Lavrov said that the agreement “could continue only with due consideration of the interests of Russian agricultural and fertilizer producers, notably, their free access to world markets,” according to a statement from the Russian Foreign Ministry.
A U.N. spokesman said on Wednesday that Rebeca Grynspan, the U.N.’s chief for trade and development, would meet senior Russian officials in Geneva next week to discuss extending the deal, Reuters reported.
Although the grain deal’s primary goal was to end Russia’s blockade of Ukrainian exports, it also allowed for more shipments of Russian grain and fertilizer. As part of the deal, the United States and the European Union gave assurances that banks and companies involved in trading Russian grain and fertilizer would be exempt from sanctions.
Mr. Lavrov threatened to block the deal’s extension last time, citing a failure by the United States and Europe to remove sanctions on Russian grain and fertilizer, according to Reuters. Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, called the stance “blackmail.”
— Carly Olson
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SEOUL — South Korea said on Wednesday that it had given Poland approval to send howitzers that used South Korean components to Ukraine to help Kyiv’s fight against Russia, but insisted that the delivery did not violate its policy on providing weapons to countries in conflict.
Poland sent 18 of its Krab howitzers to Ukraine after the Russian invasion a year ago and plans to send more. On Wednesday, South Korea’s Defense Ministry confirmed that some of those howitzers included South Korean components. The Krab howitzers use the chassis of the K9 self-propelled howitzer made by the South Korean arms maker Hanwha.
But the South Korean Defense Ministry insisted that the shipment did not violate its export control rules, which stipulate that its weapons or weapons parts sold to a foreign country should not be resold or transferred to a third country without its approval. South Korea gave such approval to Poland, it said.
“The Krab is a Polish howitzer made in Poland with the assistance of countries like South Korea, Britain and Germany,” the ministry said in a statement. “The portion we have provided was just part of the howitzer, and we don’t consider this the transfer of a South Korean weapons system to Ukraine.”
“Our government’s position remains unchanged: We don’t directly provide lethal weapons to Ukraine,” it added.
The statement came after a news report that South Korea had approved export licenses last year for Poland to ship Krab howitzers to Ukraine. Wednesday’s acknowledgment was the first time South Korea had confirmed that some of its weapons components were sent to Ukraine through a third nation and with its approval. It had previously declined to comment on the shipment of Krab howitzers to Ukraine.
Although it has denounced the Russian invasion of Ukraine, South Korea has been extremely cautious not to be seen as providing lethal assistance to Kyiv. South Korea is reluctant to openly antagonize Moscow, from which it hopes for cooperation in imposing new sanctions against an increasingly belligerent North Korea. Countries throughout Latin America, Israel and others have also declined to send weapons directly to Ukraine.
President Vladimir V. Putin of Russia last year warned South Korea against sending weapons to Ukraine and said that such a move would ruin relations between the two countries. President Yoon Suk Yeol of South Korea has denied supplying lethal weapons to Ukraine but has said that doing so was “a matter of our sovereignty.”
— Choe Sang-Hun
BBC
Fox News host Tucker Carlson not credible, says White House
The White House has called Fox News presenter Tucker Carlson "not credible" after he made a number of claims based on previously unseen footage from the 2021 Capitol riots.
The criticism echoes similar statements this week from leading Democrat and Republican lawmakers.
Mr Carlson showed unseen clips from the riots on his show this week.
He argued the footage "does not show an insurrection or a riot in progress" but rather "mostly peaceful chaos".
A top congressional Republican recently gave Mr Carlson and his team exclusive access to more than 40,000 hours of surveillance video from the Capitol.
The White House rarely criticises journalists by name but weighed in with a statement on Wednesday about the prime-time TV host's broadcast related to the footage.
Spokesperson Andrew Bates said the White House agreed with critics, including the "chief of the Capitol Police and the wide range of bipartisan lawmakers" that "condemned this false depiction of the unprecedented, violent attack".
"We also agree with what Fox News's own attorneys and executives have now repeatedly stressed in multiple courts of law: that Tucker Carlson is not credible."
The BBC contacted Fox News for a response.
On his Wednesday broadcast, Mr Carlson showed no new footage but repeated his previous claims and criticised government officials who stated that five police officers died as a result of the riot.
One Capitol Police officer died of a stroke the day after the riot, while four others subsequently took their own lives.
Unproven claims
Mr Carlson, the top-rated host on conservative Fox News, has long insisted that other media outlets exaggerated violence at the Capitol on 6 January 2021, when Trump supporters stormed the complex as lawmakers met to certify Joe Biden's victory in the presidential election.
He has also suggested, without evidence, that government agents could have instigated the riot.
In the roughly 45-minute segment, Mr Carlson said the video showed that while a minority of protesters did commit violence, most were "sightseers".
His show on Tuesday night included an interview with Tarik Johnson, a former Capitol Police officer who said he donned a pro-Trump red hat during the riot in order to help fellow officers escape the melee.
Mr Carlson questioned why intelligence about possible violence that day wasn't relayed to rank-and-file officers, but he did not broadcast much new video from the riot.
Criticism of Fox News reporting came from Democrats as well as top Republicans in Washington, the head of the Capitol police, and the family of a police officer whose death was mentioned by Mr Carlson in the show.
Senate Republican leader Mitch McConnell said on Tuesday it had been a "mistake for Fox News to depict this in a way that's completely at variance with what our chief law enforcement official here at the Capitol thinks" about the riot.
Mr McConnell pointed to an internal memo by Capitol Police Chief Tom Manger, whose agency is responsible for protecting the buildings where the lawmakers meet.
In that memo, Mr Manger says the primetime Monday broadcast was "filled with offensive and misleading conclusions about the January 6 attack".
"The programme conveniently cherry-picked from the calmer moments of our 41,000 hours of video," he wrote.
"The commentary fails to provide context about the chaos and violence that happened before or during these less tense moments."
During Monday's programme, the Fox host showed footage of the "QAnon Shaman" - a man named Jacob Chansley and also known as Jake Angeli - wandering around the Capitol building trailed by police officers who show no signs, at least in the clips broadcast, of attempting to stop or arrest him.
Chansley, who was bare-chested and wearing a headdress made of fur and horns that day, became one of the most recognisable figures from the Capitol riot.
He pleaded guilty in September 2021 to obstructing an official proceeding and is currently serving a 41-month prison sentence.
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Jacob Chansley spoke from jail about his role in the Capitol riots.
Mr Carlson said the videos - which have not been viewed by the BBC or any other media organisation in full - showed that police had acted as Chansley's "tour guide".
This version of events was rejected by Mr Manger, who called the allegation "outrageous and false".
"Those officers did their best to use de-escalation tactics to try to talk rioters into getting each other to leave the building," he wrote.
The justice department says about 140 police officers were assaulted that day.
Around 1,000 people have been arrested so far in connection with the riot, most of them charged with entering or remaining in a restricted federal building, according to justice department figures.
More than 300 have been charged with assaulting, resisting, or impeding officers or employees, including more than 100 who have been charged with using a deadly or dangerous weapon or causing serious bodily injury to a police officer.
Mr Carlson also focused on Capitol Police officer Brian Sicknick, who collapsed after returning to his office during the siege and died the next day.
Fox News showed footage of Mr Sicknick continuing to perform his duties inside the Capitol after being pepper-sprayed.
"Whatever happened to Brian Sicknick was very obviously not to do with the violence he suffered outside the Capitol," Mr Carlson said.
In April 2021, a medical examiner found that Mr Sicknick had died of natural causes from a medical condition not brought on by an injury.
On Tuesday, Mr Sicknick's family issued a statement saying they were "outraged" at the coverage and lambasted the network as "propaganda".
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Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].
Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].
Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.
En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.
Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.
À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.
« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».
Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.
Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z
— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023
Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.
« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.
Photo : armée de Terre
L'Humanité
Des millions de jeunes femmes « dénutries et oubliées »
ActuInégalités Le fonds des Nations unies pour l’enfance a publié, lundi, un rapport révélant l’ampleur de la crise nutritionnelle qui touche un milliard de femmes et d’adolescentes dans le monde. Depuis 2020, la malnutrition aiguë des femmes enceintes ou allaitantes a bondi de 25 %.
Marion d'AllardLa date n’a pas été choisie au hasard. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Unicef publie un rapport inédit et alarmant sur la crise nutritionnelle majeure dont sont victimes les femmes et les adolescentes à travers le monde. Un phénomène aux conséquences dramatiques pour elles et pour les enfants qu’elles portent ou qu’elles nourrissent. Une crise largement aggravée par la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique et l’instabilité politique qui gangrènent certaines régions. Depuis 2020, relève ainsi l’organisme onusien, « le nombre d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 5,5 millions à 6,9 millions – soit une augmentation de 25 % – dans les 12 pays les plus durement touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle mondiale » (Afghanistan, Burkina Faso, Éthiopie, Kenya, Mali, Niger, Nigeria, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad et Yémen).
51 millions d’enfants en retard de croissance
Fruit d’un travail minutieux compulsant les données de 190 pays et territoires, le rapport établit que « plus d’un milliard d’adolescentes et de femmes souffrent de dénutrition (se traduisant notamment par une insuffisance pondérale et une petite taille), de carences en micronutriments essentiels et d’anémie ». À l’échelle mondiale, « 51 millions d’enfants de moins de 2 ans présentent un retard de croissance », détaille le rapport dont les auteurs estiment en outre que « dans près de la moitié des cas, celui-ci survient durant la grossesse et les six premiers mois de la vie, lorsque la nutrition d’un enfant dépend entièrement de sa mère ». Plus de 70 % d’entre eux vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.
La pandémie de Covid, conjuguée à la crise alimentaire mondiale, à la multiplication des conflits locaux et au dérèglement climatique, a dramatiquement creusé les inégalités de genre « en matière de sécurité alimentaire », relève encore le rapport, qui précise que ces inégalités « ont plus que doublé » en quelques années seulement, passant de 49 millions de personnes touchées, en 2019, à 126 millions, en 2021.
« Il n’y a plus de temps à perdre »
Derrière les chiffres, les conséquences concrètes sont extrêmement inquiétantes, insiste l’Unicef, qui rappelle que « la dénutrition, les carences en micronutriments et l’anémie réduisent les capacités d’apprentissage, les revenus et les perspectives d’avenir des adolescentes et des femmes, en affaiblissant leurs défenses immunitaires face aux infections et en augmentant le risque de complications graves durant la grossesse et l’accouchement ». Mais pas seulement. « Une mauvaise nutrition maternelle est susceptible d’entraîner des conséquences à long terme, voire mortelles, sur les nourrissons et les jeunes enfants, (…) augmente le risque de mortinatalité, de mortalité néonatale et d’accouchement prématuré, et nuisent au développement fœtal, générant ainsi des effets durables sur la nutrition, la croissance et l’apprentissage des enfants, ainsi que sur leur future capacité à subvenir à leurs besoins. »
Alors qu’aucun des objectifs projetés à 2030 en matière de sécurité alimentaire n’est en passe d’être atteint, « il n’y a plus de temps à perdre », insiste Catherine Russell. Et la directrice générale de l’Unicef d’exhorter à l’action : « Il nous reste à mobiliser la volonté politique et les ressources nécessaires pour agir. »
PauvretéMalnutritionFemmes dans le mondeJournée du 8 mars New York Times - World
Loss Piles on Loss for Afghan Women
By Christina Goldbaum and Kiana HayeriUpdated March 8, 2023
The Taliban’s takeover ended decades of war. But their restrictions, and the economic fallout, threw many women into a new era of diminished hopes.
Zulaikha, 25, went into hiding after the Taliban seized power
“There is no income, no job opportunities for me. I don’t know how I’m going to survive.”
Basira, 22, former University student who studied English literature
“I still try to have motivation to continue my studies, but how can I do that if I look into the future?”
Aziza, 35, lost her husband – a Taliban fighter – during the war
“Now we can go out, but there is no job for us, no school for our children.”
Keshwar, 50s, lost her son during the Taliban’s first regime
“There will be no peace in Afghanistan in my lifetime. War will come, war will go, it will return again.”
Marjan, 23, worked as a journalist before the Taliban seized power
“Day after day, I’m getting pushed in a tighter corner. Life has become solitary confinement.”
Some women went into hiding, fearing retribution after the Taliban seized power. Others began protesting on the street. Grandmothers in dusty villages walked out of their mud brick homes with relief, free for the first time in 40 years of the fear of stray bullets or airstrikes raining down. Some teenage girls began attending schools in secret, echoing the stories from their mothers’ childhoods that once felt like grim folklore.
When the Taliban returned to power in Afghanistan in August 2021, women were among the most profoundly affected. While the end of fighting offered a welcome respite, particularly for women in rural areas, others’ lives have been severely constricted. Many watched 20 years of gains made under Western occupation unravel as the new government issued edict after edict scrubbing women from public life.
BAMIYAN
Kabul
Herat
AFGHANISTAN
WARDAK
Kandahar
200 miles
BAMIYAN
Kabul
Herat
WARDAK
AFGHANISTAN
Kandahar
200 miles
Today, Afghanistan is among the most restrictive countries in the world for women, according to human rights monitors. Girls are barred from secondary schools. Women are prohibited from traveling any significant distance without a male relative, and from going to public spaces like gyms and parks. In recent months, women were banned from attending universities and from working for aid organizations, some of the last hopes left for professional or public lives.
Those policies have come to define the Taliban’s government in the eyes of the West, and have caused tension within the movement’s leadership. The changes threaten the aid offered by Western donors amid the country’s dire humanitarian crisis. And they have been universally condemned, including by other Islamic governments like Iran’s and Saudi Arabia’s, and set Afghanistan on course for near-total isolation in the world.
The New York Times spoke with dozens of women across the country to understand how their lives and Afghan society have changed over the past year and a half. This is what they told us.
Some of the quotations that appear with photos have been edited for length and clarity.
A Wrenching Change
KABUL, Afghanistan — Walk around the capital, Kabul, and it often feels as if women have been airbrushed out of the city.
There are fewer women on the streets these days than even a few months ago. More and more, those who still venture out — once in jeans and long blouses — are covered head-to-toe in concealing robes, their faces obscured behind masks. Female shop mannequins have been beheaded or their heads wrapped in tinfoil.
But the most profound change is invisible: It is the storm of loss, grief and rage that has enveloped the city’s women, they say.
Hawa Gul, 40, with her daughter Tahera, 17
“The world keeps talking about girls’ education, but women in Afghanistan have a lot more problems: poverty, abusive husbands, strict fathers.”
Zohra, 17, was blocked from finishing her high school degree
“Even within families, fathers and brothers want to take control.”
Munisa, 32, a women’s rights activist who fled Afghanistan
“These restrictions that Taliban are imposing on women are like kidnapping someone.”
Masooda, 52, a women’s therapist
“The young women are not coping well — they lost their hopes.”
Masooda, a therapist in Kabul, encounters that tempest each day as she goes house to house visiting her ever-growing list of clients. With each new dictate restricting women’s rights, she gets more phone calls from women desperate for any emotional outlet, any avenue for relief. Gone are the days when women could find expression, purpose or camaraderie at work or school, or even picnic in the park with friends or wander the zoo’s stone paths.
The return of the Taliban is most difficult for the younger women, she says, whose dreams of becoming politicians, athletes, surgeons or C.E.O.s once seemed achievable. They grew up in a world of possibility — and watched it shatter when the Western-backed government collapsed.
“The young women are not coping well — they lost their hopes. They cannot deal with the situation,” said Masooda, 52, who prefers to go by her first name for fear of retribution.
Najia, 28, a former radio journalist
“Talibs do not feel comfortable talking with women reporters, they think their leaders might insult them for it.”
Raihana, 32, worked at the Ministry of Interior
“A month after the Taliban took control of Kabul, my husband went missing and hasn’t returned home to this day.”
Sumaya, 22, with Bahara, 25, former students at the National Military Academy of Afghanistan
“I had a clear path ahead of me, but I feel lost now.”
Maryam, 17, turned 16 the day the Taliban entered Kabul
“The future is dark. I feel like a bird that has wings but can’t fly.”
The older women, who survived the Taliban’s first administration, are hardened from experience, she says. The difference now is the economic collapse threatening families’ ability even to feed themselves. Women’s inability to work in most jobs has made that crisis even more devastating.
“Even women who are leaving the country, they are not leaving just because they want freedom,” she said. “They also want something to eat.”
Peace at Last
TANGI VALLEY, Afghanistan — For most of the past 40 years, Habiba could feel death knocking at her door.
When she was a child growing up in central Afghanistan, she endured the bloody days of the Soviet invasion and then the years of fighting and civil war that followed. After the Americans invaded in 2001, some of the fiercest fighting played out in her village along the Tangi Valley, a lush patchwork of fields flanked by hills in Wardak Province.
Habiba often awoke to find new homes destroyed in overnight bombings. Every day that she went to collect water or buy food, she knew she might not make it back home, and no family seemed unscathed. But Habiba endured.
Then one morning four years ago, her 36-year-old son, Mohammad Sami, was shot in the chest while he tended to their wheat fields. Villagers believed he had been killed by a government policeman in retaliation for a Taliban assault days earlier.
Habiba, around 50, lost her son during the war
“It was raining bullets, rockets and mortars. My children now can go to the field and I know they will come home at night.”
Shakila, 12, a sixth grade student
“I want to go to school, even at the cost of war.”
Bibi Alai, 55, became a widow during the war
“Since the invaders have left our country, we can sleep peacefully at night.”
Maryam, 28, came to a clinic for the first time
“With my first childbirth, the pain kicked in at night. I couldn’t come to the clinic: There was heavy fighting going on. This time, peace has returned.”
After that, Habiba lost herself in rage, she said. She hated the Western-backed government. When she saw their soldiers driving through the village, she prayed they would die. She vowed to help the Taliban in any way she could — offering them food, water, a place to sleep.
Her vengeance came in August 2021, when the government collapsed. As the village erupted in celebratory gunfire, Habiba beamed with pride, she said, and in the year and a half since she has felt at ease for the first time in her adult life.
She visits relatives she did not see for decades because of the fighting. She does not worry about bombs falling from the sky. When her slain son’s four young children leave the house to play, she knows they will return home, unharmed.
“All my life was spent in war,” said Habiba, who like many people in rural Afghanistan uses only one name and is around 50 years old. “Now we can live freely — without fear or danger.”
Slowly Constricted Hope
HERAT, Afghanistan — Sohaila Sabri was determined to stay.
An employee of the Western-backed government’s Directory of Women’s Affairs in Herat, a cultural and economic hub in northwestern Afghanistan, she watched after the Taliban seized power, as women activists, politicians and artists drained out of the city, and evacuations to Western countries proliferated.
“I was thinking if we all leave Afghanistan, who will build this country?” Ms. Sabri, 30, said.
So when she was offered an opportunity to seek asylum in Germany, she turned it down. Then she got to work.
First, she and the few other remaining activists organized protests in the city. When those protests were met with bullets and arrests, the women switched gears. They met with local officials to negotiate with them, meetings that reversed policies preventing taxis from transporting women traveling alone and carved out exemptions so women could hold celebrations for International Human Rights Day.
Fatima, 23, widowed days before the war ended
“Everyone has gone a different way, living a life in a different country.”
Parigul, 44, mother to five children
“With the Taliban coming into power, my family fell apart. My daughter is in Pakistan. My husband is in Kabul.”
Parissa, 19, former university student
“Those of us in grade 12 are standing above a ditch. You don’t know if you should jump over or throw yourself into the ditch.”
Zarmina, 28, former employee of Herat’s Office of Refugees and Repatriation
“I feel estranged from my own city and have given up on my dreams. I am filled with fear, at every corner.”
She believed that their work could help preserve some space for women in Herat, and hoped that local government officials would keep engaging.
But that would soon change. It happened slowly at first — then like an avalanche. Police officers appeared on the street to enforce hijab mandates. Women were turned away from Herat University, then barred from working at nongovernmental organizations.
The same officials she had negotiated with in the months after the takeover now told her their hands were tied: The flood of new edicts rolling back women’s rights were coming from Kandahar, the center of power of the new government and home to its more conservative leadership. There was nothing they could do.
Once determined, Ms. Sabri felt defeated. These days, she rarely leaves her house. Her brothers now expect her to make them breakfast each morning and clean their home.
If she could leave the country now, she said, she would.
“Some people in the world are scared of the things they have to lose,” she said, “But Afghan women have lost everything, they have nothing left to lose.”
Studying in Secret
KANDAHAR, Afghanistan — The girls sidle down the cobblestone path to the building with the worn wooden door. Entering, they cross a courtyard shaded by a canopy of vines, descend down a flight of stairs, and walk through a narrow underground passageway to their classroom.
There are no windows, no chairs, no desks. The only decorations on the concrete walls are a dry-erase board, a fluorescent light and a poster depicting proper hand washing technique.
But to the dozens of high-school girls who come here each morning, the classroom is an oasis — and their presence an act of defiance.
When the Taliban seized power, girls’ schools remained open in a kind of limbo — neither officially sanctioned nor forbidden — for months. Then hours before classes were set to resume for the spring semester in March last year, the government announced that girls were banned from attending high schools indefinitely.
Zubaida, 20, teaches high school girls in secret
“Regimes come and go all the time in Afghanistan. We should study and be ready for the next one.”
Abeda, 46, teacher in an underground girls high school
“There’s a Taliban checkpoint on my way to school. I look them in the eyes to make sure they see me.”
Sayina, 18, couldn’t complete her final year of high school
“I would like to study. I just can’t stay in my house all day, bored and lonely.”
Raghjia, 38, runs an underground girls school in her home
“Every mother wants her child to study since we could not go to school when we were young.”
It was a dark day for teenage girls across the country. They describe passing the months that followed in a fog of deep depression. But as the anger and grief subsided, many were determined to find a way back to the classroom.
In one neighborhood in Kandahar, a southern city in the Taliban heartland, former high-school students and teachers banded together to create an underground classroom for girls to continue their studies. The teachers post a lookout at the front gate each morning and call the students’ parents to ensure they arrive home safely each afternoon. If they are ever questioned about what happens in the building, the schoolgirls have been coached to answer that they are attending Quranic classes, which are still permitted for girls.
It’s often a terrifying endeavor. But the students and teachers alike are clinging to it as one of the few remaining sources of hope.
“Regimes come and go all the time in Afghanistan,” said Zubaida Azizi, 20, a teacher. “We should study and be ready for the next one.”
An Unyielding Fear
BAMIYAN, Afghanistan — The fear lives within her, Keshwar Nabizada says.
It was born when the Taliban first seized power a generation ago and wreaked havoc on her village in Bamiyan Province, a center of Afghanistan’s Hazara ethnic minority. The fighters burned her house to the ground, and killed her 17-year-old son, she said. Her brother was arrested and disappeared for months. When he was finally found, dead, she could only recognize him by the wool jacket she had stitched together for him by hand.
After that regime was toppled, she went back to planting potatoes on her small farm and enjoyed the calm the American invasion brought. “It was like we were not in prison anymore,” Ms. Nabizada, 60, said. Still, the terror never truly went away. She recounted stories of those bloody days to her surviving children, telling them the Taliban were never to trusted, always to be feared.
When the Taliban returned to power in 2021, the panic roared back. Ms. Nabizada and her family fled the area for months, terrified of another massacre. A year and a half later, she says she now believes the Taliban’s new rule is not as brutal as its first.
Najiba, 30, former director of Bamiyan’s Department of Returnees and Repatriation
“Everytime I close my eyes, I imagine a world where I don’t have to hide myself anymore. A world where I feel safe.”
Arezoo, 21, mother to a toddler hospitalized with severe malnutrition
“In my tribe, girls never go to school.”
Kobra, 24, nurse in a malnutrition ward of a public hospital
“Poverty has taken over our lives and is sweeping our livelihood away.”
Fatima, 25, is training to be a midwife
“I worry about the future of my children, especially the daughter that I am carrying.”
“To be honest, this regime in power now is better — they are not going around and killing people like before,” she said.
Still, she says, she cannot shake the dread.
“I have the fear 24 hours a day, the fear will not leave me alone even at night. When I wake up, I just pray to God, ‘Please, help Afghan people to at least live in peace,’” she said.
Yaqoob Akbari, Kiana Hayeri, Safiullah Padshah and Najim Rahim contributed reporting. Produced by Mikko Takkunen and Gaia Tripoli. Design and development by Sarah Almukhtar and Gray Beltran.
Opex 360
Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.
Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.
Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.
Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».
Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».
Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.
Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.
Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.
L'Humanité
Contre l’injustice, les femmes montent au front
ActuLes organisations féministes, qui appellent à la grève ce mercredi 8 mars, dénoncent le caractère inique de la réforme, qui risque d’aggraver les inégalités de genre, en dépit des rustines proposées par l’exécutif.
Cyprien BogandaC’est un hasard du calendrier que les organisations féministes comptent bien exploiter : cette année, la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes tombe en pleine bataille des retraites. « Comme en 2020, ce 8 mars est traversé par un mouvement social historique contre la réforme des retraites et c’est l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir son retrait. Car la réforme va les pénaliser plus sévèrement », martèle Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac et cofondatrice des Rosies (lire par ailleurs).
Bien sûr, les mots d’ordre de cette journée de grève féministe débordent largement du seul cadre des retraites, puisque les organisations veulent la placer sous le double signe de la solidarité (avec « nos sœurs du monde entier, notamment iraniennes, afghanes et kurdes qui payent parfois de leur vie leur résistance à l’oppression », écrivent-elles) et de la dénonciation des violences faites aux femmes, qu’elles soient économiques ou sexuelles.
Photos et récits : figures d’Iraniennes en résistance contre un « gouvernement sauvage »60 % des économies immédiates générées par le report de l’âge légal reposeraient sur les femmes
Néanmoins, le mouvement social en cours donne un relief particulier à cette journée d’action. Il faut dire que le projet de réforme macroniste cristallise bon nombre d’injustices de genre, en dépit des dénégations de l’exécutif, qui prétendait, il y a encore quelques semaines, défendre un texte favorable aux femmes… Difficile à avaler, à la lumière de l’étude d’impact publiée en même temps que le projet de loi : les graphiques montrent très clairement que les femmes devront davantage allonger leur durée de carrière que les hommes. Par exemple, les salariées nées en 1980 seront contraintes de travailler huit mois supplémentaires, contre « seulement » quatre pour leurs collègues masculins.
Réforme des retraites : Ils légifèrent, elles s’usent au travailL’une des raisons est que « le choc individuellement le plus important en termes de décalage » sera maximal « pour les personnes qui liquident leur pension à 62 ans pile », souligne l’économiste Michaël Zemmour. Or, c’est le cas de 35 % des femmes (contre 25 % des hommes), qui s’arrêtent à cet âge grâce aux majorations de durée d’assurance pour enfant. En effet, les femmes bénéficient d’au moins quatre trimestres supplémentaires à chaque fois qu’elles ont un enfant, ce qui leur permet d’atteindre plus vite le taux plein.
Globalement, estime l’économiste, 60 % des économies immédiates générées par le report de l’âge légal reposeraient sur les femmes. Ce qui revient à dire que ce sont bien elles qui « paieront » le plus lourd tribut, au sens propre comme au figuré.
Un dispositif « carrières longues » qui concernerait moins de 1 % des femmes partant à la retraite tous les ans !
Face à la bronca suscitée, les promoteurs de la retraite à 64 ans ont dû rétropédaler en catastrophe. Ces dernières semaines ont vu s’organiser une sorte de concours Lépine des contreparties, où chacun rivalise d’imagination pour gommer le caractère le plus inégalitaire de la réforme.
Le gouvernement a ouvert le bal, avec la possibilité offerte aux femmes bénéficiant du dispositif « carrières longues » (personnes ayant commencé à travailler très tôt) d’engranger des trimestres supplémentaires au titre du congé parental, pour partir plus tôt à la retraite. Problème : cette avancée ne concernerait que 3 000 femmes chaque année, soit moins de 1 % des femmes partant à la retraite tous les ans !
De son côté, la droite sénatoriale a dégainé un amendement accordant aux mères de famille une surcote de 5 % à partir de 63 ans, à condition qu’elles aient une carrière complète. Cet amendement pose deux problèmes, quant à sa portée réelle, d’une part ; quant aux arrière-pensées idéologiques qui l’accompagnent, d’autre part. « Il s’agit d’une petite amélioration strictement financière par rapport à la première version de la réforme, mais, malgré tout, d’une dégradation par rapport à la situation actuelle, résume Mathilde Guergoat-Larivière, professeure d’économie à l’université de Lille. En effet, les femmes qui, aujourd’hui, décident de continuer à travailler jusqu’à 64 ans bénéficient d’une surcote de 10 % (5 % par année supplémentaire au-delà de l’âge légal – NDLR). L’amendement ne leur offre donc qu’une surcote diminuée de moitié… » Une avancée sociale en trompe-l’œil, donc.
L’autre problème concerne l’arrière-plan idéologique de l’amendement, dévoilé dans des termes très crus par le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau lui-même : soit on veut « valoriser les femmes qui ont mis au monde des enfants, et contribué à consolider le régime par répartition, soit on veut plus d’entrées d’immigration, assène-t-il. Nous, on veut plus d’enfants ».
Chez LR, un natalisme teinté de xénophobie
Autrement dit, LR veut bien alléger le fardeau que fait peser la réforme sur les femmes, mais à condition que ces dernières repeuplent le pays à la place des immigrés. Ce natalisme teinté de xénophobie, exposé sur la chaîne d’information Cnews (ça ne s’invente pas), vise clairement à flatter la frange la plus réactionnaire de l’électorat de droite.
Ces propos ressemblent d’ailleurs furieusement à ceux de Laure Lavalette, députée Rassemblement national (RN) : « Encourager la démographie, c’est un levier fondamental. N’en déplaise à nos collègues d’en face (la gauche), qui veulent combler le déficit d’enfants avec l’immigration. »
« En réalité, l’amendement LR permet de démasquer les fondamentaux de la droite et de l’extrême droite, juge l’économiste Rachel Silvera. Dans leur vision du monde, les femmes sont considérées uniquement comme des ventres. Lorsque l’on met l’accent sur les droits familiaux, sans parler de la question des droits au travail des femmes, voilà ce qui se passe. »
C’est bien le cœur du problème. Comme le dit Mathilde Guergoat-Larivière, la retraite constitue un « miroir grossissant des inégalités ». Si les femmes à la retraite perçoivent en moyenne des pensions inférieures de 24 % à celles des hommes, c’est le fruit de discriminations accumulées tout au long de leur vie par les travailleuses (en matière de salaire, de temps partiel subi, d’interruption de carrière, etc.). Et là-dessus, la réforme de l’exécutif reste muette.
Le RN et sa vision instrumentaliste du ventre des femmes
En présentant la politique nataliste comme une solution pour sauver le système de retraite, le RN exprime sa haine des immigré·e·s et sa haine des femmes. D’une pierre, trois infâmes coups. D’abord, il veut se placer comme un opposant à la réforme des retraites, alors que le parti n’a pas d’arguments de fond. Et pour cause, fondé sur un libéralisme d’une brutalité crasse, le RN est traditionnellement favorable aux réformes qui font payer la population au profit de la capitalisation, de la finance et des plus riches. Ensuite, il profite de l’attention de la population pour la réforme des retraites pour diffuser sa vision politique raciste. Enfin, il s’en prend aux femmes. Derrière cette vision utilitariste de la procréation, c’est surtout une vision instrumentaliste du corps des femmes : femme-objet, qui fait le lit de la culture du viol, des violences sexistes et sexuelles, des entraves ou remises en cause du droit à l’IVG ; femme-sanctuaire, mère nourricière, qui entretient une vision de la société empêchant les femmes de disposer librement de leur corps. Pour le RN, ce corps ne leur appartient pas. Il doit être au service de la nation. Comme pour Rosie la riveteuse, qui représente ces femmes bouche-trous qui ont été renvoyées derrière les fourneaux sitôt la guerre terminée. Après l’effort de guerre, l’effort des pensions. Le ventre des femmes serait la solution pour sauver le système de retraite ! Inefficace, raciste et misogyne, le RN ne recule jamais devant la démagogie et le populisme pour diffuser sa peste brune. « Lâchez nos utérus ! »
Réforme des retraitesFéminismeJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes New York Times - World
Greece Train Crash
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Greece Will Make Trains Safer, Transport Minister Vows
He also apologized for the crash that killed 57 people. But his words did little to soothe anger, as 40,000 protesters took to the streets in Athens.
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By Niki Kitsantonis
Reporting from Athens
As thousands of workers went on strike Wednesday to protest the train crash in Greece last week that killed at least 57 people, the country’s new transport minister turned toward the future, saying railway safety would be improved in the coming weeks and service would resume.
“We will significantly improve the level of safety,” the minister, Giorgos Gerapetritis, told reporters at a news conference in Athens, though he conceded that perennial inadequacies in infrastructure had contributed to the crash and that Greece’s railway network was, until recently, “chronically obsolete.”
Contracts signed over the past decade by successive governments aimed at installing an electronic signaling and remote surveillance system had failed to deliver, he said, noting that only 70 percent of the work had been done.
“If we had a fully functioning remote management system in the country, the tragedy most likely would not have happened,” he said. The remainder of the work will be done this year, he said, adding that European rail experts were in Athens to provide guidance. His comments were the most detailed by a prominent official since the crash on the state of the country’s railways and plans for the system.
Service on the route on which the crash happened has been suspended since the crash. Mr. Gerapetritis said steps would be taken to restore travel, possibly by the end of the month, adding that service would resume only if “absolute” safety were secured. He said that in the future there would be two station masters at every stop and a reduced number of trains. Additional workers will be hired to offset a significant reduction in staffing on the railways over the past 15 years, and training will be improved, he added.
A 59-year-old station manager has been charged with manslaughter through neglect in connection with the train collision. He is accused of putting a passenger train carrying more than 350 people and a freight train on the same line, leading to the Feb. 28 crash.
After initially blaming the crash — Greece’s worst on record — on a “tragic human error,” Prime Minister Kyriakos Mitsotakis, who is up for election, revised his stance on Sunday and asked for the Greek people’s forgiveness for the chronic failings of the Greek state.
On Wednesday, Mr. Gerapetritis also apologized for the authorities’ failure to avert the tragedy. “I am in shock,” he said. “I understand the collective pain that this disaster has caused to society,” he continued, adding that the anger unleashed by the crash was “very reasonable.”
Across town, there was proof that outrage over the crash had not subsided, as thousands of Greeks took to the streets of Athens, the capital, holding banners saying, “We will never forget the crime!” “Our lives matter!” and “Let anger lead to overthrow now!” Similar rallies were held in other major cities, including Thessaloniki and Larissa, the city in central Greece closest to the site of the crash.
Civil servants, including teachers, nurses and bus drivers, joined railway staff members, who have been holding rolling strikes for a week, to protest the years of neglect and understaffing that they say had made the crash all but inevitable. The civil servants’ union, Adedy, called for an end to “policies of privatization” which were adopted during Greece’s post-2009 decade-long financial crisis and led to staff cuts.
The rally in Athens was one of the biggest in recent years, drawing some 40,000 people, according to police estimates. The march was marred by violence, with the police firing tear gas after a group of around 50 hooded youths broke away from the demonstration and pelted officers with firebombs and stones.
Many of the demonstrators were young people, including college students, who accounted for a large proportion of the train crash victims. The students joined the marchers, many chanting, “Murderers!” Others carried banners with red hand prints, one reading, “Our tears have run dry and turned into anger.” Scuffles also broke out between protesters and the police in Thessaloniki and Patra, in western Greece.
Greece’s failure to upgrade its railway system to European standards — in spite of receiving millions of euros in subsidies — had come under scrutiny well before the crash. A contract signed in 2014 for the automatic operation and signaling of the railway network is the subject of an inquiry by the European prosecutor’s office.
That investigation comes amid an inquiry begun two weeks before the crash by the European Commission into Greece’s failure to comply with E.U. rules on rail transport.
Even if an electronic signaling and surveillance system had been completed, it would have had to have been accompanied by another system allowing for emergency braking among other features, Mr. Gerapetritis said, referring to the European Train Control System.
According to the government’s spokesman, Giannis Oikonomou, Mr. Mitsotakis plans to request additional E.U. funding for modernizing the country’s railways.
Mr. Mitsotakis ordered the creation of a cross-party committee of experts last week to examine the causes of the tragedy, which is also being investigated by the Supreme Court’s prosecutor, Isidoros Doyiakos, along with the systemic failings of the Greek rail system and delays in the completion of a technological upgrade of infrastructure.
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Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2
par Laurent Lagneau · 8 mars 2023
Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].
Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.
En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.
Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.
L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.
Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.
« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.
Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».
Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.
« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…
Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.
Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?
En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.
« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
New York Times - World
India Is Arming Villagers in One of Earth’s Most Militarized Places
The government is reviving local militias in the Jammu part of the restive Kashmir region, laying bare the limits of its military approach there.
Local militia members conducting a night patrol in the village of Muradpur, Jammu and Kashmir, this month.Credit...Atul Loke for The New York Times
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By Showkat Nanda
Photographs by Atul Loke
Showkat Nanda and Atul Loke traveled to Dhangri village, in Jammu and Kashmir, for this story.
As night fell in the tiny Himalayan village of Dhangri, a dozen armed men emerged from their homes one after another, their rifles slung over their shoulders, as if they were bound for war. With stealthy movements, they scanned the moonlit surroundings for signs of danger, their figures silhouetted against the horizon.
During the day, the men are drivers, shopkeepers and farmers. At night, they are members of a once-dormant local militia that the Indian government is reviving in the Jammu and Kashmir region in response to deadly militant attacks targeting Hindu families.
“We can’t sit back and watch our people being killed,” said Vijay Kumar, a member of the volunteer group who works as an electrician.
That the Indian government has felt compelled to arm thousands of civilians in one of the world’s most militarized places shows the limits of Prime Minister Narendra Modi’s more muscular approach to controlling the long-restive region.
For decades, a separatist militancy has haunted Jammu and Kashmir, as the Himalayan region disputed by India and Pakistan is called. Thousands of people, both Kashmiri civilians and Indian security forces, have died in the violence.
In 2019, Mr. Modi’s Hindu nationalist government suddenly revoked the semiautonomous status of the Muslim-majority region, bringing the valley under the direct control of New Delhi, which moved in more troops, cracked down on dissent and put even local leaders loyal to India under house arrest.
Mr. Modi’s lieutenants say the changes have streamlined governance and cut the corruption that fed the cycle of militancy. They point to the large number of tourists flooding into the area as a sign that normalcy has returned.
But nearly four years later, democracy remains suspended in the region. Repeated attacks on civilians have raised questions about the government’s military approach to what analysts say is fundamentally a political problem in Kashmir, and cast doubt on its claims that the region is enjoying peace and prosperity.
More on India
The region’s Hindus, many of whom fled the valley during an earlier outbreak of violence in the 1990s, again feel under threat, even on the Jammu side in the south, which had escaped the worst of the carnage decades ago. Large numbers have left the valley or gathered for protests imploring the government to move them to safer places.
Many in Jammu have been enlisted to provide their own protection, albeit with limited training and a government-issued firearm similar to those used a century ago by the British.
“It seems strange that in the world’s most militarized zone, you need to arm civilians to secure the citizens, which presumably is the army’s job,” said Siddiq Wahid, a political historian and academic. “It is a contradiction in many ways.”
The government first resorted to creating local militias in Jammu in the 1990s, at the militancy’s peak. Nearly 4,000 such groups, called village defense committees, had tens of thousands of volunteers.
Eventually, the tensions eased as the government countered the militants with a mix of force and dialogue and nurtured Kashmiri political leaders who saw the region as an integral part of India. The militias, which were accused of abuses against other civilians, were largely phased out after the situation in Kashmir improved.
In the village of Dhangri, the impetus to arm civilians once again was a series of bloody attacks against Hindus in January, which followed other deadly militant assaults in the wider district over the past several months.
Saroj Bala, 58, was washing dishes early in the evening when she heard the sound of gunfire, followed by the screams of her elder son, Deepak Sharma. She and her younger son, Prince Sharma, rushed outside and saw two masked gunmen, one of them in army fatigues.
The militants shot Prince at close range — he would later die in a hospital — and then continued to fire into Deepak’s lifeless body.
Less than two minutes later, the attackers targeted another house, where they locked 32-year-old Neeta Devi and her children in their kitchen before fatally shooting her husband, Shishu Pal, and father-in-law, Pritam Lal.
By the time the villagers made sense of what was happening, the gunmen had also killed Satish Kumar, a retired army officer, as he tried to secure his front gate.
The following morning, as mourners gathered at Ms. Bala’s home, a bomb went off just outside the house, killing two children, 4-year-old Vihaan and 14-year-old Smikhsha, who were cousins of the deceased brothers.
Ms. Bala, her family’s only survivor, said that she had been struggling to sleep since the attack.
“When I lie down, their faces come in front of my eyes,” she said.
Indian officials blamed the killings on the Pakistan-based Lashkar-e-Taiba, one of several banned militant outfits active in the region.
Now, in just the Rajouri district, which includes Dhangri, about 5,200 volunteers are being rearmed, according to local security officials.
“The district’s vast terrain presents challenges for complete control. Most of the army’s presence is concentrated along the 75-mile Line of Control in the district,” said Mohammad Aslam, a top police official in Rajouri, referring to the boundary that divides the Indian side of Kashmir from the side controlled by Pakistan.
Local political parties in Kashmir have long been wary of the idea of handing military weapons to civilians. According to police records, there have been 221 documented cases of abuses like murder, rape and extortion since the militias’ formation in the mid-1990s.
Security officials said that they were taking measures to keep any abuses in check. The militias fall under the command of the district’s police leadership, and each group is led by a retired army officer. Villagers, who are paid about $50 a month for the job, are being armed only after stringent background checks, officials say.
A second concern has been that selective arming of villagers in areas with mixed Hindu and Muslim populations could fuel communal tensions.
Local Muslim leaders said that only Hindu groups had been armed. Security officials justified that decision by saying that the recent attacks had targeted only Hindus.
“There were less than 3 percent Muslims in earlier village defense committees,” said Mohammad Farooq, a Muslim resident of Rajouri. “Now it’s zero percent.”
Weeks after the January killings in Dhangri, residents say that they are frustrated that the militants remain at large. Still fearful, the armed civilians continue their patrols.
As the men made their way down a forest slope one recent night, marching in a single line, they acknowledged that they were underequipped and insufficiently trained for the threat. But they said they had no choice.
“Even if we don’t have advanced weapons,” said Amaranth, one of the volunteers, who works as a farmer and raises cattle during the day, “we will do our best to defend our community.”
Mujib Mashal contributed reporting from New Delhi.
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La Pologne se dit prête à assurer la maintenance des chars Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne
par Laurent Lagneau · 7 mars 2023
Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…
Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.
Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.
Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».
Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.
New York Times - World
Macron Calls for Enshrining the Right to Abortion in the French Constitution
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President Emmanuel Macron honored Gisèle Halimi, a lawyer who worked for the legalization of abortion, but some of her family members and supporters assailed his use of her legacy.
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By Roger Cohen
Reporting from Paris
Rendering homage to Gisèle Halimi, a feminist lawyer instrumental in the legalization of abortion in France, President Emmanuel Macron announced on Wednesday that a bill would be prepared “in the coming months” to enshrine in the Constitution the freedom to choose a “voluntary termination of a pregnancy.”
A national law made abortion legal in France in 1975, and no serious threat to its legality exists today, but the decision of the United States Supreme Court last year to overturn the constitutional right to an abortion has galvanized French efforts to protect and recognize abortion as an inalienable right.
“Courts in other countries in the world have returned to the question of women’s rights because reactionary ideologues are seeking their revenge on the lawyers and activists who once made them retreat,” Mr. Macron said. It was clear which country he was alluding to.
Debate on safeguarding abortion rights through an amendment of the Constitution began last year in the National Assembly, the lower house of the French Parliament, and continued this year in the Senate. Both have backed the idea, but with different wording.
Mr. Macron’s mention of a drafting of a constitutional law bill within “months” injected a new urgency into the process and gave it his personal imprimatur.
Ms. Halimi, who died in 2020 at age 93, was a Tunisian-born French attorney and socialist lawmaker widely recognized for her unstinting struggle for the legalization of abortion in France, which occurred in 1975, two years after the Roe v. Wade ruling in the United States.
“Injustice is physically intolerable to me,” Ms. Halimi, who was born into a conservative Jewish family in Tunis, said in 1988. “My entire life can be summed up by that. Everything started with the hated Arab, then the Jew, then the colonized, and then women.”
Mr. Macron, speaking at the historic Palais de Justice courthouse in central Paris, said he hoped the “force” of Ms. Halimi’s “message” would “help us change our Constitution in order to engrave in it the freedom of women to voluntarily interrupt a pregnancy, so that nothing can obstruct or undo what would then be irreversible.”
In practice, Constitutional revision is a long process requiring either a referendum or agreement by the National Assembly and Senate on an identical text that would have to be voted on by the two houses meeting together at Versailles.
More on France
The National Assembly and the more conservative Senate have already differed on whether the word “right,” favored by the lower house, or “freedom,” favored by the Senate and by Mr. Macron in his speech, should be used in the text to define women’s irreversible constitutional access to abortion.
Ms. Halimi was known for her battles on many fronts. She defended members of the Algerian National Liberation Front fighting for independence from France in the eight-year war that ended in 1960, in particular an Algerian woman who was accused of setting a bomb and subsequently tortured and raped by French soldiers.
A French court sentenced the woman, Djamila Boupacha, to death at age 23. But after Ms. Halimi’s impassioned defense of her, she was pardoned and freed in 1962, two years after Algerian independence.
Ms. Halimi’s defense of another young woman, Marie-Claire Chevalier, a 16-year-old high school student accused of having an illegal abortion after being raped by a fellow student, led to her acquittal in 1972. The case was a turning point on the road to the legalization of abortion.
Mr. Macron marked International Women’s Day by honoring Ms. Halimi, something he had promised to do since her death in 2020, only to postpone any homage several times.
The delay, and a decision not to induct her into the Panthéon, the nation’s tomb of heroes, despite several petitions and appeals, has provoked suggestions that Mr. Macron did not want to anger the extreme right, who still revile Ms. Halimi for her role in Algeria. The war remains a matter of extreme sensitivity in France.
In a sign of the febrile atmosphere in a France shaken by enormous demonstrations and strikes over Mr. Macron’s proposal to raise the legal age of retirement to 64 from 62, the president faced sharp rebukes from within Ms. Halimi’s family and among her supporters for choosing the wrong political moment to honor a woman known for her progressive views on social issues.
Serge Halimi, one of her three sons and a former editorial director of Le Monde Diplomatique, a monthly publication on politics, culture and international affairs, refused to attend the ceremony.
He issued a statement saying that “at a moment when the women who have the toughest jobs will be the first victims” of Mr. Macron’s proposed pension reform, he could not take part. “My mother would have defended their cause and demonstrated at their side,” he said.
An association called Choosing the Cause of Women that Ms. Halimi, Simone de Beauvoir and others founded in 1971 also declined to send anyone. Its president, Violaine Lucas, sent a letter to Mr. Macron criticizing his last-minute organization of the homage as a “political manipulation that will fool nobody.”
She accused him of finding every excuse over almost three years to evade honoring this “lawyer of radical combats.”
This was not the view of another of Ms. Halimi’s sons, Jean-Yves Halimi, a lawyer who spoke before Mr. Macron and thanked him for expressing “the homage of the nation that through universal suffrage he incarnates today.”
Still, a moment intended as one of solemn unity, in honor of a woman whom many in France revere, could not escape the sharp political and social confrontation dividing France today.
Daphné Anglès and Tom Nouvian contributed reporting.
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L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé
par Laurent Lagneau · 7 mars 2023
En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.
Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.
Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.
Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.
Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.
Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.
Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…
Photo : H145M d’Airbus Helicopters
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine Needs Shells, and Arms Makers Want Money. Enter the E.U.
Ukraine is firing artillery shells faster than manufacturers can make them. Brussels is working on a plan to increase production by guaranteeing big advance purchases.
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By Steven Erlanger
BRUSSELS — So desperate is Ukraine for ammunition, it is firing considerably fewer artillery shells than it otherwise would, its defense minister says.
But it is still going through shells faster than the West can produce or supply them, and making more shells is expensive. If arms manufacturers are to increase production and build new factories, they want large orders with guaranteed money — and those factories can take two to three years or more to come online.
Hoping to address these problems, the European Union’s defense ministers will gather on Wednesday in Stockholm to consider proposals to use the E.U. budget to order and purchase up to one million shells for Ukraine at an estimated cost of four billion euros.
It is an approach the European Commission president, Ursula von der Leyen, likens to the one used by Europe to secure vaccines early in the Covid-19 pandemic — pooling resources to offer more money up front to encourage manufacturers “to invest in new production lines now” for the “standardized products that Ukraine needs desperately.”
With that in mind, Prime Minister Kaja Kallas of Estonia, with support from Ms. van der Leyen and the E.U. foreign-policy chief, Josep Borrell Fontelles, made her ambitious proposal to buy up to one million shells for Ukraine.
Short of that, Mr. Borrell has proposed spending €1 billion in the next few months to help reimburse countries that donate artillery ammunition to Ukraine, while pushing member states to place fresh joint orders to replenish and expand their stocks, which are running precariously low.
Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, has told its member nations not to worry too much about reducing their own stocks for now, despite formal NATO requirements, since they could refill them later. But he warned last month that “the waiting time for large-caliber ammunition has increased from 12 to 28 months.”
Initially, Ukraine’s challenge was to find enough Soviet-era ammunition to satisfy the outmoded arsenal it had. But European countries have recently been sending modern Western guns to Ukraine. Those require a shell of a different size, 155 millimeters.
Arguing that their efforts to hold back current Russian attacks in the Donbas are being hampered by lack of ammunition, Ukraine’s defense minister, Oleksii Reznikov, told E.U. counterparts in a recent letter obtained by The Financial Times that, at a minimum, Kyiv needed 250,000 artillery shells a month. He also said that his forces were firing only about 120,000 a month, a fifth of the rounds they would ordinarily use.
The State of the War
But a senior European official, who spoke on the condition of anonymity because of the sensitivity of the topic, said that the 12 companies in 10 E.U. countries that make such artillery shells can currently produce only 650,000 a year — and that includes other types of ammunition that are in short supply, including 120-millimeter rounds needed for German Leopard 2 tanks and 105-millimeter rounds needed for the older Leopard 1 tanks.
The United States has already sent Ukraine about one million 155-millimeter artillery shells from its stocks and is backfilling them in part with purchases from South Korea, which refuses to sell directly to Ukraine.
But the United States, too, does not make many 155-millimeter shells and is trying to increase its own production. It is ramping up from about 14,400 rounds a month to 20,000 a month this spring, with plans to be making 90,000 rounds a month by 2025.
What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
All those numbers pale compared with Ukraine’s needs, let alone the number of shells Russia is firing at Ukraine, estimated at 10,000 a day, though sometimes twice that, Mr. Borrell said.
Russia, too, is facing ammunition shortages, and its munitions factories are working at speed. But it has also reduced the number of shells it is firing. Last summer in the Donbas, the Russians were firing 40,000 to 50,000 artillery rounds per day, while the Ukrainians were firing 6,000 to 7,000 a day.
Ukraine also needs ammunition for its existing fleet of Soviet-era T-72 tanks, which Western companies do not manufacture.
François Heisbourg, a French defense analyst, praised the idea of joint purchasing but warned that even if the money comes through, Ukraine or its Western suppliers might not have the ammunition they need soon enough.
“It’s not coming fast enough, but it’s coming,” Mr. Heisbourg said. “It isn’t a question of resources or money. The €1 billion is not the problem, it’s to get those factories up and running, and that takes time.”
But there are also concerns that E.U. bureaucracy, no matter the shared sense of urgency, could slow things down, said Christian Mölling, who runs the Center for Security and Defense at the German Council on Foreign Relations.
It would be far better and faster, he said, to give Ukrainians the money and tell them to order the ammunition they need directly, rather than go through Brussels. “The E.U. should do what it does best, give money, and not get involved in the bureaucracy of procuring the ammunition,” he said.
By now, the Ukrainians know what they need and what works best from which gun, Mr. Mölling said. Ammunition is not the only issue, given the need for spare parts, maintenance and trained personnel, the same requirements that will follow the provision of complicated Western tanks to Ukraine. “It needs to be an infinite stream,” he said.
The European Union and member states could also help, he suggested, by getting rid of complicating political restrictions like export licenses for arms shipments to Ukraine, which are intended to prevent weapons from falling into the wrong hands, and climate and other regulations on ammunition production. It could push bankers to invest in arms plants, which some banks boycott under pressure from stockholders, some of whom do not want to profit from weapons.
And NATO could ease certification regulations on the use of certain shells for certain guns. For example, he said, it is against German law to fire uncertified shells from German howitzers. These regulations are designed for safety, but they can also benefit manufacturers that produce shells to sell for guns they also make, similar to printer cartridges for particular printers.
Camille Grand, a former NATO assistant secretary general for defense investment, said that NATO estimated that 80 percent of 155-millimeter shells could be fired from any Western gun, despite restrictive certifications.
Ramping up production by 50 percent would be easy, he said, with more worker shifts, even if there are sometimes supply problems for key ingredients. But to increase production by 300 percent would require huge investments for new plants.
Delivering ammunition, especially 155-millimeter shells, “is the most urgent issue,” Mr. Borrell told E.U. foreign ministers late last month. “If we fail on that, the result of the war is in danger.”
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Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse
par Laurent Lagneau · 7 mars 2023
La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».
Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.
Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.
Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.
À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.
Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.
Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.
Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.
« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.
Photo : DDPS
New York Times - World
Spying by Mexico’s Armed Forces Brings Fears of a ‘Military State’
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This is the first time a paper trail has emerged to prove definitively that the Mexican military spied on citizens who were trying to expose its misdeeds.
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By Natalie Kitroeff and Ronen Bergman
MEXICO CITY — Mexico’s armed forces spied on a human rights defender and journalists who were investigating allegations that soldiers had gunned down innocent people, documents show, providing clear evidence of the military’s illegal use of surveillance tools against civilians.
The government has been embroiled in scandal for years over the use of sophisticated spyware against a wide range of people who stand up to Mexico’s leaders. But surveillance experts say this is the first time a paper trail has emerged to prove definitively that the Mexican military spied on citizens who were trying to expose its misdeeds.
Documents and interviews show how the spying that tarnished the previous government has continued under President Andrés Manuel López Obrador, who vowed that his administration would not engage in such surveillance, which he called “illegal” and “immoral.”
Mexico’s armed forces are not authorized to spy on civilians, legal experts say, but the military has long wielded spying technology and has grown ever more powerful under Mr. López Obrador.
In a 2020 Defense Ministry report, unearthed last year in an extensive hack of the Mexican armed forces and reviewed by The New York Times, military officers described the details of private conversations between a human rights advocate and three journalists discussing allegations that soldiers just weeks earlier had executed three civilians in a confrontation with a cartel.
The report contended that the advocate, Raymundo Ramos, was trying to “discredit the armed forces” by discussing allegations of unlawful killings by the military with reporters.
It recommended that the military glean information from his private conversations, but not include it in official case files, perhaps in an attempt to keep its spying secret.
Forensic tests show that Mr. Ramos’s cellphone had been infected multiple times by Pegasus — extremely powerful spyware — around the same time that the military produced the report on his conversations, according to an analysis by Citizen Lab, a research institute at the University of Toronto.
Despite the president’s assertions, Mexico’s Ministry of Defense was actively using Pegasus in 2020, when Mr. Ramos’s phone was hacked, according to three people familiar with the export licenses required to sell the cyberweapon outside of Israel, where it is made.
Pegasus can extract enormous amounts of information from a digital device without any warning: texts, calls, contacts, photos — even its location.
More on Mexico
“We’re talking about the military monitoring you, knowing your personal information, your friendships, everything,” Mr. Ramos said in an interview. “They know where I am at all times.”
Mr. López Obrador, who took office in 2018, promised that his administration would never spy on its opponents.
The new evidence of military spying suggests Mr. López Obrador, as commander in chief of the armed forces, either knew about the surveillance and tolerated it, experts said — or his own subordinates disobeyed him.
“Both scenarios are terrible, but all the evidence we have points to the army spying on its own initiative and for its own interests,” said Catalina Pérez Correa, an expert on the military at Mexico’s Center for Research and Teaching in Economics.
“Taking into account the enormous economic power it has and all the state functions it controls,” Ms. Pérez Correa said, “you could say that Mexico has the building blocks for a military state.”
Under Mr. López Obrador, the military has taken on far greater responsibility for policing, as well as controlling the nation’s ports and customs, building part of a 1,000-mile train line and even distributing medicine. The number of troops deployed across the country is at its highest point in recent history.
The Ministry of Defense did not respond to requests for comment, but has said that its intelligence gathering is focused on fighting organized crime and has acknowledged using Pegasus only from 2011 to 2013.
The Israeli manufacturer of Pegasus, NSO Group, said it could not confirm its clients because of confidentiality agreements.
“The company does not operate the technology, nor does it know who its customers are investigating,” the NSO Group said in a written statement, adding that the company “investigates any credible claim of misuse of its technology.”
The Biden administration blacklisted the NSO Group in 2021, citing the use of the company’s spyware by foreign governments to target activists and journalists.
Mexican news media reported in October that the military had purchased spyware under the current administration. At the time, Mr. López Obrador said the military was carrying out “intelligence work, not spying.”
What set off the spying on Mr. Ramos was a car chase in the violent town of Nuevo Laredo along the U.S. border one night in July 2020. Soldiers pursuing several pickup trucks ultimately killed a dozen passengers who the military said had been part of a local criminal group.
In the days and weeks that followed, Mr. Ramos said, he spoke to the parents of three of the victims, who said their sons had been killed even though they were innocent. They were traveling inside the pickups, but had been kidnapped by the cartel, the parents said.
Mr. Ramos began publicizing the allegations, and soon a local newspaper published damaging body camera footage of the confrontation. The video showed the officers spraying one of the trucks with bullets despite no one firing back, and then ordering the assassination of a survivor of the attack.
“He’s alive!” one officer yells in the video. “Kill him!” another responds.
That’s when Mr. Ramos’s phone was targeted by Pegasus. The spyware infected his phone five times in the days before and after the military emailed its report, according to Citizen Lab.
Mr. Ramos told The Times that all of the intercepted exchanges were from messages and one call made on Telegram, an encrypted app. The military’s intelligence report said Mr. Ramos had “links” to a Mexican cartel and would benefit financially from discrediting the armed forces.
Under Mexican law, the military does not appear to be allowed to intercept private messages, legal experts said. But even if it could, it would need a federal judge’s authorization — something the military has said in public disclosures it has not once requested in recent years.
In a criminal inquiry that was opened into Mr. Ramos’s case, the federal judiciary confirmed that there had been no requests to intercept his communications, according to three people familiar with the case who were not authorized to speak publicly.
The case represents one of the most significant breakthroughs in years of spyware research, digital investigators said.
“I’ve never seen anything like it,” said John Scott-Railton, a senior researcher at Citizen Lab. “For the first time, it shows us how the operators took this man’s private digital life, dumped it out on the table and then tried to select the parts that would be most harmful to him.”
The military’s report was first made public on Tuesday by three Mexican news outlets working with local rights groups.
The document, which was sent by email on Sept. 2, 2020, suggests that the most powerful people in the military were involved in the spying.
It appears to have been produced by the second-highest-ranking officer in the military, and appears to have been addressed to his superior, Secretary of Defense Luis Cresencio Sandoval.
That same day, Mr. Sandoval had a meeting scheduled with high-ranking officers and the head of the military agency that was investigating the killings, a copy of his calendar retrieved from the hacked files shows.
“The military wasn’t using Pegasus to combat crime,” said Luis Fernando García, the director of R3D, a local digital rights group, which helped uncover the military’s report. “The military was spying on civilians to protect itself.”
The report indicates that the spying was carried out by a secretive branch of the armed forces called the Military Intelligence Center.
The agency’s purpose is to generate “intelligence” from “information obtained in closed channels,” the military said in 2021.
One of the main risks facing the center, another document says, is “that the activities carried out by this center are revealed to the public.”
Natalie Kitroeff reported from Mexico City, and Ronen Bergman from Tel Aviv. Alain Delaquérière contributed research from New York.
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La Roumanie veut se procurer un bataillon de chars M1A2 Abrams auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 7 mars 2023
Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.
« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.
S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».
Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.
« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.
Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.
Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].
Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.
New York Times - World
Nepal Will Ban Solo Hiking in Its National Parks
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The move, which the country’s tourism board said would improve safety, follows an earlier ban on climbing alone in Nepal’s mountains.
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By Jenny Gross
Solo hiking will be banned from Nepal’s national parks starting next month, a move that the country’s tourism board said would reduce the risks for the tens of thousands of adventure seekers who travel to the Himalayan country each year.
The decision, announced last week by the Nepal Tourism Board, comes after incidents in which tourists became lost and sometimes died while hiking alone, the board’s director, Mani R. Lamichhane, said on Tuesday.
“There were many cases where tourists have disappeared,” Mr. Lamichhane said. Deadly incidents involving solo trekkers had given some tourists the misperception that Nepal was an unsafe destination, he said.
The decision was reported earlier by The Kathmandu Post, an English-language newspaper in Nepal.
The new rules apply to international tourists of all experience levels on treks in Nepal’s national parks, such as the popular Annapurna Circuit, a 150-mile route that circles the Annapurna mountain range. Trekkers can still embark on solo hikes outside of national parks, such as around the city of Kathmandu.
The new rules broaden a 2017 mandate that banned solo climbing on Nepal’s mountains, including on Mount Everest, the world’s tallest peak. Eight of the world’s 10 tallest mountains are located at least partly in Nepal, which sits between India and China. Each year, deadly accidents, including ones caused by avalanches, blizzards and high-altitude sickness, are reported on Nepal’s mountains. Mr. Lamichhane did not respond to a request for comment on whether the 2017 ban led to a decrease in fatalities.
In 2019, before the pandemic, more than 400,000 tourists traveled to Nepal’s national parks for mountaineering and trekking, according to government figures; about 46,000 of them went hiking alone, Mr. Lamichhane said. Climbers came primarily from the United States, Britain, China, Germany, India and Japan.
Last year, there were about 22,000 solo trekkers in Nepal, as tourism recovered, even though the number was still down from the years before the pandemic, Mr. Lamichhane said. He added that he hoped the new rule would help create jobs for guides and other workers in the tourism industry.
Some hikers criticized the new rules.
Natalia Lange, 30, an actress from Warsaw, said she had been saving for a year for a monthlong trip to Nepal, including a solo hike to the Everest base camp via a route that would take her past the turquoise glacial lakes in the Gokyo Valley. Now, she is unsure if she has enough money to go ahead with the trip, she said.
“I’m an advanced trekker,” Ms. Lange said. “I don’t need a nanny.”
She said she was frustrated that the tourism board announced the changes just weeks before they were scheduled to come into effect.
“Many people already have trips planned and budgets tightened and simply cannot afford the extra cost,” she said. Ms. Lange also questioned the selective nature of the rules, which do not apply to citizens of Nepal, given that they face some of the same risks as international visitors.
Another hiker, Amit Kumar, a software engineer in Sydney, Australia, said he was unclear about what the new rules would mean for an upcoming 11-day trek to Everest base camp that he had planned to embark on alone.
Mr. Kumar, an experienced trekker from India, said he was somewhat introverted and preferred to experience treks either by himself or with fellow hikers if they happened to connect along the way.
“I was excited because I was going solo and enjoy being solo, taking everything at my own pace,” Mr. Kumar, 38, said. “When you go through a company, then you have to be with other people. If you like them or if you don’t like them you have to be according to their schedules, you have to be part of that group.”
He said he was unclear whether he needed to hire a guide, since the new rules would come into effect while he was in the middle of his trek.
Before the pandemic, about 400 tourists were reported missing every year in Nepal, according to government statistics, although it was unclear how many of them were later located or whether they were hiking or climbing at the time they disappeared. From July 2020 to June 2021, when international travel was curtailed by the pandemic, 54 tourists were reported missing.
Tour companies, however, welcomed the new rule. Udaya Subedi, the owner of Happy Treks Nepal, a tour organizer in the city of Pokhara, said the rule would help ensure the safety of trekkers.
Mr. Subedi, who goes by the nickname Mr. Happy, said a South Korean woman who died in January while solo trekking on Mount Annapurna, possibly from altitude sickness, may have survived had she been with another hiker, who could have led her to safety. “Many incidents have happened like that,” he said.
The increasing risks from global warming and more unpredictable weather, including flash floods, was another reason trekkers will be safer with licensed guides who are aware of risks, Mr. Lamichhane said. Nepal said last year that it was moving the site of the Mount Everest base camp, which is currently situated on a thinning glacier.
While the new rules will make trekking more expensive, Rupak Parajuli, the co-founder of Mount Mania Treks and Expedition in Kathmandu, said that the price of a porter is just $20 per day and a guide just $25 per day for some of the circuit and base camp routes. “This will help to emphasize more security for the travelers,” he said.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine Claims Bakhmut Battle Is Wagner’s ‘Last Stand’
Ukrainians say Russia’s Wagner mercenary group is running low on fighters recruited from prisons, used in attacks on Bakhmut, where Ukraine has also endured heavy losses.
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By Andrew E. Kramer and Anatoly Kurmanaev
KYIV, Ukraine — Russia’s Wagner mercenary group has been forced to use more of its professional recruits in Bakhmut to replace its depleted supply of enlisted prisoners, who are perishing by the thousands in the longest battle of the war, a Ukrainian official said on Tuesday.
The claim suggested that Ukraine sees an opportunity, despite the heavy casualties it has suffered in the eastern city, to exhaust Wagner’s nearly suicidal prisoner assaults, which Ukraine’s commanders regard as one of Russia’s most effective tactics.
“This is their last stand,” Col. Serhiy Cherevaty, a spokesman for Ukraine’s eastern group of forces, told Radio Liberty in an interview, referring to Wagner’s forces in Bakhmut, where Russia and Ukraine’s vicious, monthslong struggle has left thousands of soldiers dead and the city in rubble.
Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of Wagner’s 50,000 troops have deserted or been killed or wounded, many around Bakhmut. That number could not be independently verified, and Ukraine has not disclosed its own losses in the region. Russia’s defense minister, Sergei Shoigu, claimed on Tuesday that Ukraine had lost more than 11,000 troops in February.
As the fight for Bakhmut appears to be entering a decisive phase, both sides are trying to justify their staggering losses in a minor city of limited strategic value by presenting them as benefiting their cause. Each makes essentially the same claim: that the fighting there is worth the horrific cost because it is wearing down the enemy.
Wagner’s founder, Yegveny V. Prigozhin, has repeatedly said that his group’s triple-digit daily casualty rates are sucking experienced Ukrainian units into what he calls the “Bakhmut meat-grinder,” upsetting their offensive plans elsewhere.
President Volodymyr Zelensky said on Monday that rather than withdraw from the city, as had been rumored, Ukraine would send reinforcements into Bakhmut, where Ukrainian commanders say the fighting has tied down enormous Russian forces.
The true strategic legacy of the battle will most likely be ultimately written by its victors.
Wagner’s mercenaries have significantly helped Russia edge toward encircling Bakhmut, largely by throwing waves of former inmates toward Ukrainian positions, wearing Kyiv’s forces down at heavy cost. “Almost all of them have been killed” in Bakhmut, Colonel Cherevaty said of the prisoner units.
Some analysts say that if Ukraine can eliminate Russia’s prisoner soldiers in Bakhmut, they will not have to face their attack waves elsewhere. The number of “Russian convict recruits suitable for combat is not limitless,” the Institute for the Study of War, a research group in Washington, said in a communiqué this week. The group echoed Ukraine’s assessment that Wagner units were shifting toward higher-quality special forces because of the high losses suffered by prison recruits.
The State of the War
On Monday, Mr. Prigozhin himself appeared to sound an alarm, calling for urgent reinforcements and ammunition to withstand a potential Ukrainian counteroffensive he said could not only relieve Bakhmut’s besieged defenders, but even cut off the Wagner attackers. “Otherwise, we’re all in” trouble, he said, using an expletive in an audio message published on social media.
Mr. Prigozhin has suggested that his growing public feud with Russia’s Defense Ministry last month has cost him access to Russian prisons, where since July he was able to enlist tens of thousands of inmates with a promise of high salaries, social rehabilitation and freedom — if they survive their deployments. He had called the loss of prison recruitment an attempt to “bleed out” Wagner of its “offensive potential.”
U.S. intelligence officials in December estimated that Wagner comprised about 10,000 professional soldiers, recruited mostly from veterans of Russia's security forces, and 40,000 former inmates. Wagner defectors and Russian prison rights activists say inmates are thrown into battle after just two weeks of training, and are used mostly to charge Ukrainian positions in small, unprotected groups, in order to expose the location of enemy fire and dig foxholes for subsequent assault waves.
Wagner’s leaders treat the prison units as expendable, with most of its members killed days or even hours after arriving at the front, according to Wagner defectors, Russian prison rights activists and Ukrainian officials and military commanders.
However, one inmate recruit who this month returned home after serving his six-month contract with Wagner, including around Bakhmut, has described his survival chances as a coin toss, suggesting that different Wagner commanders use varying assault tactics. The soldier said that of about 170 inmates who enlisted from his penal colony in Russia’s Ivanov region last fall, about 80 have returned home without major injuries.
The soldier, who is not identified because of the threat of retribution, told his friends that he plans to return to the front for a new stint with Wagner, reflecting the relatively high salaries paid by the mercenary group and the limited work prospects for former prisoners.
Although Wagner lost its ability to recruit in prisons, units composed of inmates will almost certainly continue to appear in the war. Mr. Prigozhin and Russian human rights activists have said the Russian military, itself, has recently started recruiting inmates.
The Russian prison service still had more than 400,000 inmates at the start of the year, according to its website, suggesting a large remaining pool of potential recruits.
As for Wagner, Mr. Prigozhin has attempted to substitute the loss of prison access by redoubling efforts to attract professional fighters. Wagner recruitment appeals in recent weeks have appeared on billboards, social media and even on prime-time state television shows.
In addition, social media accounts affiliated with Wagner have intensified propaganda portraying the mercenary force as the preferred destination for Russian patriots.
In one video posted on social media channels last week, eight heavily armed men claiming to come from a demobilized Russian Army unit appeal to Mr. Prigozhin to accept them into his ranks. The video could not be independently verified, but hours later Mr. Prigozhin published an audio message accepting them.
“When people want to fight and not sit around firing ranges or bases, it’s necessary to do it,” he said.
Mr. Prigozhin and his allies claim that Wagner’s main task in Bakhmut is not territorial gain, but the depletion of experienced Ukrainian units that could have been fighting in other sections of the 600-mile front line.
“The Ukrainian forces send all their combat-ready units to Bakhmut,” Mr. Prigozhin said in late January.
As an example, some pro-war Russian military bloggers — an influential group that closely tracks the war — said the intensification of the Bakhmut battle had coincided with the end of Ukrainian advances in the Kreminna area farther north, where the Kremlin’s forces appear to have regained the initiative in recent weeks. Some Western analysts have made the same point, saying that the fighting in Bakhmut is starting to sap Ukrainian strength before an expected counteroffensive.
That campaign will likely focus on the southern region of Zaporizhzhia, where Ukraine is building up forces, Col. Roman Kostenko, a member of Ukraine’s Parliament who is serving in the country’s military, told Ukrainian television on Monday.
Ukraine may try to approach the Russian-held port of Melitopol and drive a wedge between Russian forces in the Crimean Peninsula and those in eastern Ukraine, military analysts and Ukrainian officials say. “The Zaporizhzhia direction is as dangerous as the eastern one,” Colonel Kostenko said, referring to parallel Russian efforts to control the area.
In another region of southern Ukraine, the Ukrainian authorities urged residents on Tuesday to evacuate because of shelling by Russian forces, in a tacit acknowledgment that efforts to restore normal life to the area have been thwarted. Ukraine recaptured the city of Kherson last fall, but Russian troops remained on the eastern bank of the Dnipro River, in position to batter civilians and Ukrainian troops with artillery.
Heavy casualties in Bakhmut could hamper Ukraine’s ability to mount a counteroffensive there or elsewhere, raising problems similar to those facing Russian commanders, analysts said.
The tenacious defense of Bakhmut has expended Russian manpower and ammunition, Michael Kofman, a Washington-based expert on the Russian military at the Center for Naval Analyses, wrote on Twitter on Sunday after visiting the Bakhmut area.
“Strategies can reach points of diminishing returns,” he wrote. “This fight doesn’t play to Ukraine’s advantages as a force.”
Andrew E. Kramer reported from Kyiv, Ukraine, and Anatoly Kurmanaev from Berlin. Reporting was contributed by Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia; Ekaterina Bodyagina from Berlin; and Alina Lobzina and Matthew Mpoke Bigg from London.
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Airbus Helicopters s’allie avec Boeing pour remplacer les hélicoptères Puma des forces britanniques
par Laurent Lagneau · 6 mars 2023
En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.
Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.
En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.
« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.
Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.
« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.
« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.
Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].
New York Times - World
France’s Pension Plan Strikes
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Fight Over Retirement in France Is a Question of Identity
Resistance to the government’s plan to push back the retirement age is not just about working longer. It springs from a deep sense of what defines France as a nation.
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By Catherine Porter
Catherine Porter, based in Paris, went to Granville, France, on the west coast of Normandy, to speak with retirees for this article.
Monday is line dancing; Tuesday scrapbooking with friends; Wednesday caring for her two grandchildren.
Martine Mirville’s itinerary is an advertisement for retirement in France.
After decades of working, much of it as a secretary, she packed up her desk for the last time, bought an apartment in this seaside town in Normandy where her daughter lives, and started the coveted next stage of her life.
“I wake up every morning and say how lucky am I to be here,” said Ms. Mirville, 67, during a break from her Thursday morning gym class. Then, she used a favored French expression that has been echoing across the country in protests this year: “This is the time to enjoy life.”
Since President Emmanuel Macron’s government introduced plans to push the retirement age back from 62 to 64, France has been convulsed by regular strikes and protests that have drawn millions into the streets, not only in the capital, but in towns and villages across the country.
On Tuesday, workers walked out of schools, refineries, power plants, airports and transportation systems in the biggest mobilization yet, trying to all but turn out the lights in the country in protest.
The government’s plan has struck a deep and sensitive nerve in a society that cherishes retirement and reveres a generous balance between work and leisure perhaps more than any other Western industrial country.
France’s attachment to retirement is complex, touching on its history, identity and pride in social and labor rights that have been hard won. They will not be easily forfeited, no matter how many times the government argues that changing the pension system is imperative to save it, given the demographic realities confronting the country.
When it was introduced by the National Resistance Council after World War II, the retirement system — along with national health care — was part of a series of celebrated social measures intended to help bind the fractured country together.
It was designed so active workers pay the pensions of their elder generation, creating interdependence, “so we don’t necessarily want to fight one another,” explained Bruno Chrétien, president of the Institute for Social Protection. “It built a kind of social peace.”
The problem today is that the baby boomers have retired and are living much longer than when the system was devised, while the system’s motor — the younger work force that pays for their pensions — is not keeping up.
Mr. Macron and his government say that the pension system is in “an increasingly precarious state” and that his proposed change is “indispensable” to put it on firmer financial footing.
The French, polls show, are overwhelmingly opposed to retiring later.
“We are capable of being as productive as Americans. But don’t forget, life is not just about working,” said Hervé Bossetti, 58, a money manager at his fifth protest snaking through Paris last month, dressed in a striped prisoner’s uniform, carrying a ball and chain, and wearing a sign that said, “Prisoner of work.”
He added, “In France, we believe that there is a time for work and then a time for personal development.”
In Granville, a town perched on a cliff overlooking the English Channel in the north of France that was proclaimed the best place to retire by Le Figaro in 2022, the allure of retirement is on full display.
Restaurants, cafes, museums and theaters are full of seniors — who make up 45 percent of the town’s population. The Inter-Age University offers dozens of courses, from Russian to contemporary history. The town supports more than 100 clubs and charitable organizations.
“It’s the first time in my life I’ve been onstage,” said Catherine Iacovelli-Hamon, 62, who moved to town about three years ago, after selling the tobacco and newspaper shop in Caen that had soaked up six days a week of her life for 20 years. Her pension covers about three-quarters of her last salary — enough to travel, and go to restaurants and the theater. “All the things we could not do, finally, we are doing them.”
After World War II, only one-third of people lived to see retirement. Those who did, got access to just 20 percent of their former salary for a handful of years before dying.
Since then, France’s pension payments and life expectancy have both ballooned. Today, the average French pensioner is richer than the general population, accessing roughly 75 percent of their previous earnings with fewer expenses.
In France, 4.4 percent of retirees live below the poverty line — one of the lowest rates in the 38-nation Organization for Economic Cooperation and Development.
The average French person now spends more than a quarter of their life — from 22 years for men, to 26 for women — in retirement, and much of that in good shape, which French statisticians measure as “life expectancy without disability.” Those who made it to 65 in 2021 could expect another 11 to 12 good years, on average, according to French government statistics.
No longer a short reprieve before death, retirement is now seen as “the afternoon of life, a time that is blessed,” said Serge Guérin, a professor of sociology specializing in old age at Iseec Business College in Paris.
“It’s a time of liberty, to finally enjoy your grandchildren, your interests, your desire to travel, to volunteer and be elected in your community.”
It is also seen as compensation for working life.
“There is this vision in France,” Mr. Guérin added, “that working time is time waiting to be able to enjoy life.”
Many retirees in Granville were hard at work in a metal hangar, putting the finishing touches on their handmade floats for the town’s annual carnival. Jean-Pierre Doron was painting a chest to be filled with confetti. Now 70, Mr. Doron began work at 18 as a metal worker, and later became a warehouse stocker at France Télécom — the former national telephone company that became synonymous with horrific work culture in France, after dozens of employees committed suicide and managers were sent to jail for “institutional moral harassment.”
“People shouldn’t wait for retirement to have liberty,” said Mr. Doron. “The young need to fight for working conditions that are respectable to them.”
The French labor code outlines specific hazardous conditions, offering workers exposed to things like extreme temperatures or night shifts points that can go toward early retirement. However, only 15 percent of French workers were entitled to points under this system, according to a recent Ministry of Labor report.
That hardly captures the overbearing sense of pressure French workers, filling protests, describe using the same term — “pénibilité,” which roughly translates to “hardship.” Researchers say the culture of the French workplace remains largely hierarchical and increasingly stressful.
“People say, ‘My work weighs on me. I don’t necessarily have health problems, but I find it difficult to withstand.’ They talk about pressure, always working at a fast speed, never being allowed the time to finish a job in peace. But there aren’t any points for that,” said Annie Jolivet, an economist and researcher at the Center for Employment and Labor Studies.
Ironically, around three quarters of French workers have consistently expressed satisfaction with their work repeatedly in surveys over the past twenty years. They have also said, repeatedly, they’d like to retire as early as possible.
“It’s a place of contradictions,” said Bertrand Martinot, a workplace economist and fellow at the right-leaning Montaigne Institute, whose recent report showed a large majority of the French were satisfied at work, but most found their work hard, and almost half said they thought the current retirement age of 62 was already too late. “This shows there is an essential schism in France, but the story is more complicated than just ‘work is a horror.’”
One explanation Mr. Martinot offers is distrust of government. Another is that by changing the age of retirement, the state is breaking an unspoken promise to workers.
“It’s a kind of contract that’s been signed with the state,” he said. “People will accept intense work, and a low salary, if they have a long retirement, with a good quality of life.”
Mr. Chrétien, the director of the Institute for Social Protection, offers another theory: That the French social protection system built after World War II came at a time when France’s international status as a superpower was eclipsed by the United States.
The social protection scheme, he said, “became an element of national pride.”
“We are not as powerful, but still, we have something others don’t — the best social protection system in the world that is extremely generous and extremely costly.”
The pension system is the biggest part of that social protection system.
“In some way," Mr. Chrétien said, “the French are experiencing the postponement of retirement as a very questioning of their identity.”
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Le prochain arrêt technique du porte-avions Charles de Gaulle va durer environ huit mois
par Laurent Lagneau · 6 mars 2023
Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.
Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.
Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».
La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.
En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.
Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.
Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].
Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.
« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.
Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »
Photo : Marine nationale
New York Times - World
France’s Pension Plan Strikes
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Record Protests in France as Anger Over Macron’s Pension Plan Persists
Travel, schools and services were disrupted by nationwide strikes and protests for a sixth time as the battle over the retirement age intensified.
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By Catherine Porter and Aurelien Breeden
PARIS — Idle trains, closed ports, empty schools, canceled flights, uncollected trash, shuttered refineries.
That was life in France on Tuesday as labor unions attempted to bring the country “to a standstill” and flooded streets in towns and cities around the country with more than a million marchers, protesting President Emmanuel Macron’s plans to raise the legal age of retirement to 64 from 62.
After two months of an uneasy confrontation and five previous demonstrations that have unfurled across the country, neither side has shown any sign of backing down.
Many wonder if Tuesday will be the beginning of a reinvigorated movement that could force the government’s hand, or instead become a final yell of frustration — lingering in the air before fading, as Mr. Macron pushes through his change.
“Will either group manage to convince public opinion or not?” asked Chloé Morin, a political scientist and former adviser to two prime ministers. Between the government, the unions and protesters, she added, “you have 67 million French people who are watching this match.”
Unions and authorities provided wildly different estimates of the number of marchers on Tuesday — a record 1.28 million, according to the Interior Ministry, versus a record 3.5 million for the unions, a gap large even for France, where discrepancies between their estimates are common.
Analysts say that Mr. Macron, facing the biggest social confrontation since his re-election last year, has backed himself into a corner by putting so much political stock into a change that few want or see as urgent. Failing to push the bill through could turn him into a lame-duck president just a year into his second five-year term.
Mr. Macron has stayed conspicuously out of the fray, saying little about the pension overhaul and leaving his government to defend it.
“The president’s silence is a serious democratic problem that inevitably leads to a situation that could become explosive,” Patricia Drevon, of the Force Ouvrière labor union, said on Tuesday evening, reading from a joint statement that called for people to come out to two new protests — the first on Saturday — “even more massively to say no to this unfair and brutal reform.”
On Tuesday, normally busy Parisian streets felt desolate, as the throngs of shoppers and tourists were unable to get across the city and office workers were stuck at home or out marching.
Only one in five trains were running on many national railway lines and some flights out of Paris’ main airports, Charles de Gaulle and Orly, were canceled.
Strikers walked out of refineries and stopped fuel and gas deliveries; in Paris, trash went uncollected in several neighborhoods and protesters blocked incinerators.
Classrooms were also closed around the country, after roughly one-third of primary and secondary school teachers went on strike.
Crowds of teachers, transit workers and students swept around Paris’ Left Bank on Tuesday afternoon, chanting: “Macron, Scram,” and “Things will get serious.” In Paris and cities like Nantes or Rennes, a minority of violent protesters clashed sporadically with the police.
“We are very determined to fight as long as we can,” said Roger Malot, 55, a bus driver holding out a money box in the hopes of amassing a “solidarity fund” for him and his colleagues during a possible “unlimited strike.” He added: “It is the only power we have, so we’ll keep pressing where it hurts until they withdraw their reform plan.”
But despite experiencing rare unity and managing to rally over one million people in the street, the unions have little to show for their actions. Some now want continuous strikes — especially in key sectors like transportation, where some have already announced longer walkouts — which would ratchet up pressure on Mr. Macron but could turn public opinion against them.
“There is no room for negotiation anymore,” said Vincent Martigny, a professor of political science at the University of Nice. “That’s part of the problem: One of the two will lose.”
Changing France’s complex retirement system, among one of the most generous in Europe, is considered particularly difficult. Michel Rocard, a former Socialist prime minister, famously said that it was “enough to topple several governments.”
Mr. Macron’s government says the retirement age needs to be pushed up to prevent long-term deficits caused by longer life expectancies and a rise in the number of pensioners. In France, today’s workers pay the pensions of current retirees.
Mr. Macron made raising the retirement age a cornerstone of his re-election campaign, and considers his win a public endorsement of the plan. But opponents argue that many voted for him not in support of his platform, but to block his far-right opponent, Marine Le Pen.
Mr. Macron vowed to take that into account — part of a broad promise to govern with more collaboration and fewer dictates from above.
Union leaders accuse Mr. Macron of forgetting that promise and of ignoring public opinion, which remains resolutely opposed to the change, according to opinion polls.
The government has made small concessions, like extending exemptions for those who started work at a young age. But those were mostly offered as carrots to garner conservative Republican Party support.
With unions, the government has taken a harder line.
“When you call for bringing the French economy to its knees, you are calling for companies, factories and workers to be brought to their knees, and I don’t think most French people want that,” Gabriel Attal, France’s budget minister, told lawmakers on Tuesday.
While France’s retirement system could face long-term deficits, it is in no immediate threat of bankruptcy, and unions and left-wing opponents accuse Mr. Macron of rejecting other ways of increasing funding, including taxes on the wealthy.
Last month, the pension bill was debated in France’s lower and more powerful house of Parliament. It is now being examined by the Senate, the upper house.
Mr. Macron hopes to get it passed later this month. No one expects him to abandon the first big change of his new term. “If he backs down now, that would be saying he gives up on governing for the next four years,” said Ms. Morin. “Today, his aim is for the long term, to be known in history as the president that reformed pensions and potentially reestablished an equilibrium in the system.”
But if Mr. Macron doesn’t bend, he risks cementing his image as “Jupiter,” who hurls down orders from above and takes counsel from few, analysts say.
“In one way or another,” Mr. Martigny said, “I think it’s going to be quite hard for Macron to rebound.”
The presidential election revealed widespread disengagement with politics. Turnout in the first round of voting was the lowest on record. If Mr. Macron’s government pushes through the pension overhaul despite its unpopularity, some analysts warn that disillusionment could deepen, pushing voters to the extremes for the next elections — although a long way off.
“Being the ones who opened the door of power to Marine Le Pen, that’s a real concern for them,” Ms. Morin said.
Stakes are high for labor unions, too, as they consider their next steps. Their historical record is mixed: the government scrapped an increase to the retirement age in 1995 after prolonged strikes, but massive demonstrations in 2010 did not prevent another one, from 60 to 62.
Dominique Andolfatto, a political science professor at the University of Bourgogne who studies unions, said they had played their cards well so far, unlike the government, which bungled its presentation of a minimum monthly pension increase that will benefit fewer workers than initially promised.
But the mass demonstrations have also been predictable, Mr. Andolfatto said, arguing that only a new element — volatile student protests, or an uncontrollable Yellow Vest type movement — might change the government’s calculus.
“If the movement remains in the unions’ hands, I’m not sure they will go very far,” Mr. Andolfatto said, adding that it was unclear whether they had enough in their coffers to sustain prolonged strikes during a time of high inflation.
“With the increase in food and energy prices,” he said, “it is not so easy to convince people to go on strike for a long time.”
Tom Nouvian contributed reporting.
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Opex 360
Les forces russes auraient utilisé une nouvelle munition de 1500 kg en Ukraine
par Laurent Lagneau · 6 mars 2023
Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.
Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.
Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].
Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».
D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.
D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].
Opex 360
La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]
par Laurent Lagneau · 6 mars 2023
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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.
Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.
« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.
Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.
Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.
Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.
« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.
Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.
A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.
MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.
Photo : British Army
La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]
par Laurent Lagneau · 6 mars 2023
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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.
Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.
« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.
Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.
Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.
Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.
« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.
Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.
A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.
MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.
Photo : British Army
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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.
Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.
« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.
Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.
Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.
Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.
« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.
Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.
A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.
MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.
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Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.
« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.
Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.
Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.
Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.
« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.
Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.
A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.
MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.
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New York Times - World
A Trip to Mexico Ends in a Kidnapping and the Deaths of 2 Americans
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Four friends crossed the border on Friday, but within hours, they were abducted by gunmen and two of them were killed before the others were rescued Tuesday.
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By Natalie Kitroeff, Maria Abi-Habib, Jack Nicas and Jacey Fortin
MEXICO CITY — Zalayna Grant last spoke to her brother on Thursday, when he told her he was driving to Mexico with a group of friends — one of them was planning to get a tummy tuck there.
Her brother, 28-year-old Zindell Brown, was laughing, Ms. Grant said, and she could hear his three friends in the car, having a good time.
“They weren’t nervous,” Ms. Grant, 34, said in an interview.
But by Tuesday, the Mexican authorities confirmed that her brother was dead, one of the two Americans in the group who were killed after gunmen attacked their car hours after they had crossed into the dangerous border town of Matamoros, in Tamaulipas state last week.
The two others in the group survived — one suffered a gunshot wound in his leg. They were found along with the bodies of the dead in a house outside the city, where they were being held, the authorities said.
The Americans were the latest victims of relentless violence in Mexico that the government has been unable to contain despite promises from the country’s president that his security strategy is working.
It comes at a critical moment for the security relationship between Mexico and the United States, as Republican members of Congress have proposed a bill that would allow the U.S. military to combat organized crime south of the border and as several states push to label drug cartels terrorist groups.
“It feeds a narrative that Mexico is a lawless place, that Mexico has no capabilities of its own to deal with this and that the U.S. needs to do something,” said Alejandro Hope, a security analyst in Mexico City. “The Biden administration may come under increasing pressure to do something.”
Ms. Grant said that along with her brother, Mr. Brown, the three other kidnapping victims were Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard and Eric James Williams.
The Mexican authorities said Ms. McGee and Mr. Williams had survived, and were transferred to U.S. officials on Tuesday.
Investigators are considering many possible explanations for the attack, but have focused on the theory “that there was a confusion, that it wasn’t a targeted attack,” Irving Barrios, the state prosecutor in Tamaulipas, said at a news conference on Tuesday.
“That’s the line that we have right now as the most viable,” Mr. Barrios said.
Two Mexican officials familiar with the investigation who were not authorized to speak publicly said that among the various motives being considered by law enforcement is the possibility that the Americans were mistaken for smugglers of Haitian migrants.
Illegal migrant crossings at the U.S. southern border have soared in recent months, spurring tension among criminal groups that control human trafficking through northern Mexico, experts said.
Karine Jean-Pierre, the White House press secretary, said on Tuesday that the Biden administration was in touch with the families of those kidnapped. “We will continue to work closely with the Mexican government to make sure justice is done in this case,” she said.
She said the administration has worked to disrupt cartels through sanctions imposed on criminal groups. “Our immediate concerns are for the safe return of our citizens,” she added.
Ms. Jean-Pierre said the State Department travel advisory for the area where the Americans were kidnapped remains at Level 4, meaning “do not travel due to crime or kidnapping.”
“We urge Americans to read these alerts before traveling,” Ms. Jean-Pierre said.
She declined to answer question about whether Mr. Biden would consider using military action against the cartel.
The four Americans drove into the border town of Matamoros, Mexico, from Brownsville, Texas, in a white minivan on Friday when gunmen began firing on their vehicle, the F.B.I. said. The gunmen then put the Americans in another vehicle and drove them away.
During the initial confrontation between the victims and the kidnappers, “an innocent Mexican citizen” was killed, according to Ken Salazar, the U.S. ambassador to Mexico.
Américo Villarreal, the Tamaulipas governor, said the authorities found “medical laboratory tests” in the Americans’ car that seemed to indicate “that one of the Americans had come to undergo cosmetic surgery.”
On Sunday, Ms. Grant saw a video circulating on social media of four people being pulled onto a pickup truck. She recognized Ms. McGee’s blond braids, she said, as well as her brother, who she said was wearing tan pants and a black shirt. “I thought, that’s my brother right there,” she said.
One of the other kidnapped Americans, Mr. Woodard, had recently worked at an insulation company and then cleaning rooms at an oceanside hotel in Myrtle Beach, S.C., according to former colleagues. “He was always willing to work and always very friendly,” said Regina Downs, a manager at the Monterey Bay Suites.
Michael Graham, 45, said he was friends with three of the four abducted Americans, and that they were known around Lake City, a town of 6,000 in central South Carolina, as a foursome, so he was not surprised they had gone to Mexico together.
“They went everywhere together,” Mr. Graham said. “You saw one, you saw all four.” At least some of them had recently moved to Myrtle Beach, he said.
While Americans sometimes get entangled in violence in northern Mexico, a shared border nearly 2,000 miles long with large swaths dominated by drug cartels and criminal organizations, it is unusual for U.S. nationals to be kidnapped in Mexico.
The widely shared video that appears to be of the kidnapping showed three men dragging people on the ground and then lifting and dropping them in the bed of a white pickup truck. At least one of the men wore an armored vest, and they were dragging the people in clear view of nearby traffic.
The U.S.-Mexico border is one of the busiest in the world, with young Mexicans crossing north to shop or attend private high schools, and American nationals going south to buy cheap medication or undergo medical procedures that are unaffordable at home, from dentist appointments to cosmetic surgery.
When Americans become victims of violence in Mexico, it is often because they are at the wrong place at the wrong time, traversing a frontier rife with criminal activity. The criminal groups that operate throughout the country often avoid targeting American nationals, fearful of the blowback it will cause with U.S. law enforcement.
In 2021, more than 200 Americans died in Mexico, State Department figures show, but most of those deaths were either accidents, suicides or drug-related. Only 75 were ruled homicides.
Mexicans must contend with the reality of unyielding violence every single day. More than 30,000 people are murdered every year in Mexico, according to government figures, and the vast majority of crimes go unsolved.
There have been some recent cases of particularly brutal violence against Americans in Mexico. The body of a U.S. public defender who had 40 skull fractures was found at a beach resort in northern Mexico in January.
That same month, Mexican authorities found four bodies, including that of an American architect who had been missing, near a bullet-riddled van in central Mexico. In October, a 25-year-old American woman was killed near the resort town of Cabo San Lucas.
And just a few days before the four Americans were kidnapped, an American citizen was killed by the Mexican military in the same state, Tamaulipas, as he was driving back from a nightclub with his friends on Feb. 26.
Elda Cantú, Oscar Lopez and Zolan Kanno-Youngs contributed reporting. Kitty Bennett contributed research.
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New York Times - World
China’s Leader, With Rare Bluntness, Blames U.S. Containment for Troubles
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Xi Jinping criticized what he called a U.S.-led campaign of “encirclement and suppression.” His new foreign minister said it was impossible for China not to fight back.
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By Keith Bradsher
Reporting from Beijing
As he heads into an expected third term as president, China’s top leader, Xi Jinping, is signaling that he will take a harder stance against what he perceives as an effort by the United States to block China’s rise. And he’s doing so in uncommonly blunt terms.
Mr. Xi has hailed China’s success as proof that modernization does not equal Westernization. He has urged China to strive to develop advanced technologies to reduce its reliance on Western know-how. Then on Monday, he made clear what he regarded as an important threat to China’s growth: the United States.
“Western countries led by the United States have implemented all-around containment, encirclement and suppression of China, which has brought unprecedented severe challenges to our country’s development,” Mr. Xi said in a speech, according to China’s official news agency.
In an indication that Mr. Xi’s forthright approach signaled a broader shift in Beijing’s rhetoric, China’s new foreign minister on Tuesday reinforced Mr. Xi’s message about containment.
Mr. Xi’s new directness could play well at home with a nationalist audience but risks raising wariness abroad at a time when Beijing has sought to stabilize ties with the West. It reflects how he is bracing for more confrontation and competition between the world’s two largest economies.
His meeting with President Biden in November had raised hopes that Beijing and Washington might try to arrest the downward spiral in relations. Tensions have since only escalated over American support of Taiwan, the democratically governed island Beijing claims as its territory, as well as U.S. accusations that China operates a fleet of spy balloons, a claim China has denied.
The Biden administration has depicted Mr. Xi as seeking to reshape the United States-led international order to bolster Beijing’s interests. China’s close alignment with Russia, at a time when the West is seeking to isolate Moscow over its war on Ukraine, has intensified concerns about a new type of cold war.
“This is the first time to my knowledge that Xi Jinping has publicly come out and identified the U.S. as taking such actions against China,” said Michael Swaine, a senior research fellow at the Quincy Institute for Responsible Statecraft. “It is, without doubt, a response to the harsh criticisms of China, and of Xi Jinping personally, that Biden and many in the administration have leveled in recent months.”
China’s foreign minister, Qin Gang, the former ambassador to the United States, defended Beijing’s right to respond.
“The United States actually wants China not to fight back when hit or cursed, but this is impossible,” he said at a news conference in Beijing on Tuesday.
Better Understand the Relations Between China and the U.S.
The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.
Mr. Qin also called for the United States to take a less confrontational stance toward his country. “If the U.S. doesn’t step on the brakes but continues to speed up, no guardrail can stop the derailment,” he said.
China has come under increasing pressure from the United States and its allies to use its influence on Russia to stop the Ukraine war. Washington has also publicly accused China of considering sending weapons to Russia for its war, prompting a flurry of warnings from Western officials that Beijing would face consequences for such an action.
Mr. Qin, the foreign minister, denied the weapons allegations and criticized U.S. weapons sales to Taiwan. He blamed an “invisible hand” — the United States, in other words — for escalating the conflict in Ukraine.
China “is not a party to the crisis and has not provided weapons to either side of the conflict,” Mr. Qin said. “So on what basis is this talk of blame, sanctions and threats against China? This is absolutely unacceptable.”
Asked for the Biden administration’s response to Mr. Xi’s criticism of the United States, John Kirby, a spokesman for the National Security Council, said, “We seek a strategic competition with China, we do not seek conflict.”
“There is nothing about our approach to this most consequential of bilateral relationships that should lead anybody to think we want conflict,” Mr. Kirby added, reiterating that the administration still does not support independence for Taiwan.
China’s ambitions have also fueled pressure and scrutiny from the United States on trade and technology. As China has built the world’s largest navy and asserted its claims over Taiwan and the South China Sea, a bipartisan consensus has formed in Washington in favor of reducing American dependence on manufactured goods from China and restricting Beijing’s access to advanced technologies that could be used in war.
The tariffs that President Donald J. Trump imposed on a wide range of Chinese exports to the United States are still mostly in place. President Biden has also imposed broad curbs on the export to China of semiconductors and semiconductor manufacturing equipment. The Biden administration and Congress have increased their scrutiny of Chinese investments in the United States and begun looking at limits on American investments in China’s tech sector.
These restrictions come as the Communist Party has sought to focus its efforts on reviving the economy, which grew only 3 percent last year, falling far short of the government’s target. The Chinese government’s “zero Covid” policy of citywide lockdowns, mass testing and quarantines forced many businesses to shutter, disrupted industrial supply chains and severely damaged consumer confidence, especially last year.
Mr. Xi pointed to the United States’ restrictions as holding back growth, but Washington’s trade measures had little immediate effect on overall trade.
His comments about the United States were part of a speech he made to a Chinese business group. He urged private companies — a main driver of growth and jobs — to work with the party to help China counter the challenges posed by U.S. containment.
“We must remain calm, maintain concentration, seek progress while maintaining stability, take active actions, unite as one, and dare to fight,” he said, according to the report by Chinese television.
Mr. Xi has held China up as a model for other countries — one that offers a different path to prosperity than the West’s. This worldview rejects liberal democracy and a heavy reliance on the private sector and favors a model that emphasizes the centrality of the Communist Party and an increasingly state-led model of economic development.
But his speech on Monday was broadly aimed at reassuring the audience that the Chinese government still wants private businesses to play a large role in the country’s economy. The recent disappearance into government custody of a top banker for the tech sector has unnerved many tech executives. The state-owned banking system has also been steering much of its lending to state-owned enterprises instead of private businesses.
Mr. Xi sought to assure private companies that the party embraced them as “one of us.” At the same time, he said they had a responsibility to assist the party in achieving “common prosperity,” a slogan about reducing income inequality that has been linked to crackdowns on tycoons.
China’s propaganda apparatus appeared to be directing Mr. Xi’s accusations about the United States at the Chinese public, placing it on the front page of People’s Daily on Tuesday while omitting it entirely from an English-language version of the same article from the official Xinhua news agency.
Andrew K. Collier, the managing director of Hong Kong-based Orient Capital Research, said that Mr. Xi may not have been trying to adjust his stance toward the United States as much as reassure the Chinese public that he is defending their interests.
“Xi Jinping’s comment about containment may heighten tensions with the United States, but he is mainly speaking to a domestic audience,” Mr. Collier said. “He’s trying to foster the country’s high-tech firms both for economic growth and to handle decoupling at a time when China is facing severe economic headwinds. Beating the nationalist drum is a politically savvy way to achieve these goals.”
Li Mingjiang, an associate professor of international relations at the S. Rajaratnam School of International Studies in Singapore, offered a more pessimistic assessment of the Chinese leader’s stance.
“Xi’s comments suggest that the Chinese leadership believes the U.S. and the West do not have any good intentions towards China,” he said. “It clearly indicates that they understand that China’s relations with the Western world will be very difficult in the coming years.”
David Pierson and Olivia Wang and Zolan Kanno-Youngs contributed reporting.
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Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace
par Laurent Lagneau · 5 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.
L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].
En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».
À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.
« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.
Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.
Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».
Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».
Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace
par Laurent Lagneau · 5 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.
L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].
En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».
À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.
« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.
Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.
Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».
Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».
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L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].
En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».
À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.
« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.
Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.
Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».
Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».
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L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].
En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».
À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.
« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.
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Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».
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Outraged Over Illnesses Among Schoolgirls, Iranians Return to Streets
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With thousands of girls falling ill and claims of poisonings, Iranians held the first wide-scale protests in months.
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By Farnaz Fassihi
Protests erupted in more than a dozen cities across Iran on Tuesday over what some fear may be the poisoning of thousands of schoolgirls and the government’s inability to contain the growing crisis, videos posted on social media show.
“Death to the child-killing regime,” protesters chanted, some holding signs reading, “Protect the safety of schools,” the videos showed.
They were the first protests seen in multiple Iranian cities simultaneously after two months of relative calm. The large uprisings led by women and girls that rocked the nation toward the end of last year had largely fizzled after a brutal government crackdown that included mass arrests and the execution of four protesters.
But the school illnesses have reignited public fury, with many calling once again for an end to the Islamic Republic’s rule.
On Tuesday, hundreds of parents, teachers and ordinary citizens gathered outside schools and local offices of the Ministry of Education in Tehran, Shiraz, Mashhad, Rasht, Sanandaj and other cities. Students at several university campuses also held theatrical protests at which they lay on the ground and pretended to suffocate, videos showed.
In several cities, security forces unleashed tear gas against peacefully protesting teachers and parents and tried to arrest them, videos showed.
On Tuesday, the Interior Ministry announced that it had arrested a number of people in five provinces in connection with the episodes. The deputy interior minister, Majid Mohammadi, told state television that some of those arrested were “not enemies” and that in some instances students had carried out pranks by taking substances that provoked symptoms.
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The spokesman for the armed forces, Gen. Saeed Montazer Al-Mahdi, told Iranian news media that two men and three women had been arrested. He claimed they had carried out attacks to “create insecurity and chaos” and accused them of acting on behalf of foreign agents and news media.
The judiciary also targeted journalists, media publications and prominent public figures from the reformist political faction, accusing them of “spreading lies and rumors.” A journalist from Qom News, Ali Pour Tabatabei, was arrested on Sunday after months of leading the coverage of the illnesses that started in his hometown, the city of Qom.
Iranian schoolgirls began falling ill three months ago in Qom in what some government officials have characterized as attacks. Since then, the episodes have spread to over 200 schools, including college dormitories, in 27 of Iran’s 31 provinces, according to local new outlets and rights groups.
On Monday, one lawmaker, Mohammad Hassan Asafari, said that at least 5,000 students had sought medical treatment for symptoms of poisoning.
The explanation for the illnesses remains a mystery, and the theories offered by officials have run the gamut.
Some have spoken of deliberate poisoning with nitrogen gas, while others have suggested mass hysteria, unnamed enemies, opposition groups and the foreign news media. Some rights activists say that Islamist extremist groups opposed to educating girls might be responsible, which would be unusual because girls’ education had never been contested or attacked in Iran. Many others blame the government for the episodes and say they are part of a systematic crackdown on teenagers for participating in protests.
Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, said on Monday that the “poisoning” of schoolchildren was “a big and unforgivable crime” and that perpetrators must face the maximum penalty.
Parents interviewed in Iran said that they were terrified of sending their children to school and that they did not trust the government investigation.
“I am not sending my son to school as long this situation continues — I will not risk something happening to him for the sake of education,” said Pooneh, a 47-year-old mother in the city of Varamin who, like others interviewed, insisted that her surname not be used for fear of retribution.
Shaghayegh, a 41-year-old mother and chemical engineer, said that parents at the private high school where her daughter is a junior had rejected reassurances from the principal that their children were safe.
“My daughter and all her classmates have collectively refused to attend school and forced it into providing online classes,” Shaghayegh said in an interview. “Our priority is the health of our children not education right now.”
A 45-year-old mother in Karaj named Fariba said that only a few students had attended classes at her daughter’s high school. “My husband and I have decided not to send our daughter to school until her safety and health is guaranteed,” she said, adding that even if she allowed her daughter to return to school, she or her husband would sit outside the building.
Twenty prominent Iranian lawyers inside and outside the country have called on the United Nations to investigate the school illnesses. In a letter, they said the government lacked the competence and willingness to investigate, and noted its track record of violence against women and girls.
Leily Nikounazar contributed reporting.
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L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1
par Laurent Lagneau · 5 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.
« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.
Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.
Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.
Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.
En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].
L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1
par Laurent Lagneau · 5 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.
« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.
Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.
Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.
Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.
En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.
« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.
Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.
Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.
Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.
En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.
« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.
Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.
Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.
Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.
En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].
New York Times - World
The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)
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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.
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By Jason Horowitz
ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.
“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.
Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.
It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.
A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.
With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.
“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”
The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”
She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.
Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.
Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.
But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.
She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.
She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.
“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”
One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.
“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”
But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.
Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”
Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.
But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”
That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”
Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”
Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”
The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.
Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”
She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.
Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.
“Well,” she said. “We’ll see.”
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Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».
S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.
Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.
D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.
« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.
Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.
Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».
« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.
Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.
Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.
Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».
S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.
Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.
D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.
« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.
Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.
Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».
« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.
Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.
Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».
S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.
Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.
D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.
« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.
Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.
Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».
« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.
Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.
Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».
S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.
Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.
D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.
les pages du Rheinische Post« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.
Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.
Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».
« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.
Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.
Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
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By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
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Un rapport parlementaire prône des mesures pour anticiper l’échec éventuel des programmes d’armement européens
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].
Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…
En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau… »
« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.
L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].
Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».
Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».
Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.
« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.
« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.
Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.
« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.
Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.
« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.
Un rapport parlementaire prône des mesures pour anticiper l’échec éventuel des programmes d’armement européens
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].
Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…
En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau… »
« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.
L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].
Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».
Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».
Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.
« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.
« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.
Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.
« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.
Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.
« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.
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Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…
En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau… »
« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.
L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].
Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».
Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».
Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.
« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.
« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.
Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.
« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.
Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.
« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.
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Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…
En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau… »
« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.
L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].
Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».
Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».
Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.
« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.
« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.
Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.
« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.
Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.
« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.
New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
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By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
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La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.
« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que
sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.
En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.
Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.
Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.
Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.
Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.
Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.
S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.
S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».
Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».
Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.
« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.
Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.
Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.
Photo : Opération Corymbe – Marine nationale
La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale
par Laurent Lagneau · 4 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.
« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que
sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.
En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.
Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.
Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.
Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.
Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.
Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.
S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.
S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».
Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».
Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.
« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.
Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.
Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.
Photo : Opération Corymbe – Marine nationale
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.
« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que
sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.
En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.
Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.
Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.
Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.
Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.
Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.
S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.
S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».
Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».
Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.
« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.
Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.
Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.
Photo : Opération Corymbe – Marine nationale
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« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que
sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.
En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.
Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.
Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.
Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.
Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.
Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.
S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.
S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».
Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».
Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.
« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.
Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.
Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.
Photo : Opération Corymbe – Marine nationale
New York Times - World
‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line
The Saturday Profile
Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.
Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Ivor Prickett
Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.
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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.
When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.
“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”
The second shell landed even closer.
She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.
But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.
She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.
Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.
Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.
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They are shaping the world around them. These are their stories.
She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.
“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.
In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.
She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.
“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.
“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”
The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.
In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.
“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.
By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.
Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.
When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.
Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.
No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.
The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.
The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.
“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.
Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.
“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”
Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.
But as in any other city, residents love complaining about their mayor.
“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.
Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.
Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.
“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”
She left with a promise of 20 buses.
“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”
Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.
“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.
Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.
When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.
But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.
That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.
Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.
“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
Audio produced by Adrienne Hurst.
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Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].
« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».
Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».
Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].
Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].
Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…
Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.
« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.
Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.
« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.
« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».
En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.
Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].
« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».
Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».
Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].
Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].
Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…
Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.
« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.
Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.
« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.
« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».
En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].
« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».
Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».
Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].
Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].
Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…
Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.
« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.
Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.
« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.
« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».
En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.
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« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».
Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».
Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].
Appelé VERASPrésenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].
Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…
Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.
« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.
Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.
« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.
« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».
En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.
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Corporate Lawyer’s Unlikely Mission: Defend and ‘Humanize’ a Hated Terrorist
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Stanislas Eskenazi volunteered with Brussels’ legal aid service, typically helping petty criminals. But now he is representing Belgium’s most-wanted man.
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By Monika Pronczuk
BRUSSELS — The two men sitting in the Brussels courtroom have much in common.
They are almost the same age. They are both sons of immigrants, who grew up in rough neighborhoods of Brussels. As youths, they hung out in teahouses, smoking and watching images of the U.S. invasions of Iraq and Afghanistan, and the large-scale deaths of civilians there, as well as the notorious abuses at Abu Ghraib prison.
But for all their similarities, their roles in the courtroom could hardly be more different.
Mohamed Abrini is sitting inside a glass cubicle, accused of organizing deadly terrorist attacks that shook Europe to its core. Stanislas Eskenazi is his silver-tongued lawyer, who has devoted the last six years of his life to defending his client during highly publicized trials, first in Paris, and now this one in Brussels.
“This is going to sound crazy,” said Mr. Eskenazi, 40, in an interview at his Brussels office. “But he could have been a friend.”
The assaults in Paris in November 2015 and in Brussels in March 2016 were the deadliest operations ever carried out by the Islamic State on European soil. The coordinated shootings and bombings killed 162 people and injured several hundred.
Responsibility for both attacks, whose targets included a concert hall, a soccer stadium, a rush-hour Metro stop and the Brussels airport, was claimed by an Islamic State cell that was linked to the Brussels neighborhood of Molenbeek, where both Mr. Eskenazi and Mr. Abrini spent a big part of their lives.
While their lives’ paths had circled around each other, they did not actually cross until a half-dozen years ago. Mr. Eskenazi, a successful corporate lawyer, was volunteering with the city’s legal service. When he got a call on April 8, 2016, he thought it would be a request to defend yet another petty offender caught shoplifting.
Instead, it was the police calling about Mr. Abrini.
Known as “Belgium’s most wanted man,” he had been on the run for two weeks. Before he was identified, he had been called the “man in the hat,” seen in surveillance video accompanying two suicide bombers who detonated their explosives at Brussels Airport on March 22.
The lawyer went to the police station and spent all night speaking with Mr. Abrini, who asked Mr. Eskenazi to represent him.
“I told him: ‘You need a heavyweight for this job,’” the lawyer recalled. “But he said: ‘I want you.’”
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For Mr. Eskenazi, who is of Turkish-Jewish origins and is married to a Muslim Moroccan woman, the attacks hit close to home. When the two homemade bombs packed with nails exploded in the Brussels airport, he was supposed to be checking in with his family for a flight to New York. The trip was canceled only because his son’s appendix burst. His sister, a doctor, spent the whole night tending to victims in a Brussels hospital.
But the lawyer knew straight away he would represent Mr. Abrini, saying the more loathed an accused person is, the more interesting the case is.
As a young man, Mr. Eskenazi was “more than a rebel,” said a longtime friend and legal colleague, Jonathan De Taye. “He finds beauty in what everyone else despises.”
At the trial in Brussels, his client has no real chance at winning his freedom because Mr. Abrini has already been convicted in a French court and sentenced to life in prison over his participation in the Paris attacks.
So his mission at this trial, Mr. Eskenazi said, is to try to “humanize” his client.
“I want people to understand that the trajectory of Mohamed Abrini was not that different from other Brussels residents,” he said. “Sometimes one can get caught up in a torment.”
The trial began at the end of November after a long delay, in part over a dispute about the glass boxes designed to hold the defendants. Originally, each defendant was to be held in a small, constricted individual cube. Mr. Eskenazi, along with other defense lawyers, argued that these deprived their clients of dignity, and succeeded at having them replaced with one large glass cubicle, open at the top.
“I want them to be judged as human beings, and not as beasts,” Mr. Eskenazi said.
The 2016 attacks tore the fabric of Belgium’s multicultural society, exposing deep rifts that had been growing for years between a largely secular majority and the descendants of migrant workers, mainly Moroccan Muslims, who came to the country in the 1960s.
After the attacks, a far-right anti-Muslim party, Vlaams Belang, saw a surge in support.
Many in Belgium, including surviving victims and the relatives of those who died, have been hoping the trial will provide more insight about the motivations of the attackers — many of whom, like Mr. Abrini, grew up in Brussels. But they are likely to be frustrated.
To protest what the lawyers described as inhumane treatment by the police, including daily strip searches, Mr. Abrini and others said they would refuse to speak during the proceedings.
Mr. Eskenazi himself said he has no good answers. After six years of conversations with Mr. Abrini — “I have never spent that much time with anyone else, including my wife,” Mr. Eskenazi said — the lawyer said he still struggles with what drove Mr. Abrini and the six other attackers who called the predominantly Muslim, working-class neighborhood of Molenbeek home.
Partly, Mr. Eskenazi blames what he describes as the hyper-individualistic capitalist system, which he said destroyed the importance of communities. But he also accuses the Belgian state of abandoning people like Mr. Abrini, who were struggling with issues of identity and belonging.
“We forgot that people want to be a part of a society,” he said. “And the Islamic State gave its members the sense of brotherhood. For people that feel lost, that is invaluable.”
With his sometimes blunt manner, a passion for boxing and multiple tattoos peeking out from underneath his rolled up sleeves, Mr. Eskenazi stands out in the universe of corporate law. He is known for brushing off convention, once showing up to close a 22-million-euro deal in jeans, sneakers and a sport jacket.
His path to the law was not straightforward. Born to journalist parents, he dropped out of high school, then later left Belgium for Morocco, where he ran an I.T. company. After returning to Belgium, he worked as a waiter and a security guard.
The prolonged periods of financial hardship he experienced, he said, left him with a sense of sympathy — and duty — toward those on the margins.
“I know what it is like to struggle with an empty fridge,” he said. “I am not saying it is good to steal, but it is easier to be shocked by it if your fridge is always full.”
Ultimately, it was a custody battle with a former partner over his eldest daughter, 5 at the time and now 20, that spurred him to finish high school and retrain as a lawyer.
“At that moment I realized the power of the legal system over our lives,” Mr. Eskenazi said. He decided the best way to resist it was to master the system himself.
The approach Mr. Eskenazi has taken with Mr. Abrini’s defense has drawn criticism.
Philippe Vansteenkiste, head of V-Europe, an association representing terrorist victims, said it seemed as if the defense team was “trying to divert the theme of the trial, from terrorism to the incapacity of the state.”
“We don’t have to be naïve,” Mr. Vansteenkiste said. “We all want a good society that respects human rights. But some of these people were already convicted as terrorists.”
For Mr. Eskenazi, representing a terrorist never created a moral dilemma. He was defending the rights of the man, he said, not the acts he committed.
But the 10-month-long Paris trial, which finished this summer with 20 convictions, took a heavy toll on him, both financially and psychologically. Mr. Eskenazi has his own law firm, and his lucrative corporate work was essentially on hold during that time.
Asked whether he would take the case again if he had the choice, he said no.
“I am exhausted, physically and mentally,” he said. “I spent months listening to the most awful stories. When a mother came and talked about her daughter who was killed in the concert hall, I could only think of my children,” added Mr. Eskenazi, who has four children.
“And then you turn around, and your responsibility is to defend the perpetrators,” he said. “It doesn’t leave you unchanged.”
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Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].
Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.
Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».
« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.
Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.
« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.
« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».
Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…
Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.
Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.
« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.
« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.
Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].
Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.
Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».
« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.
Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.
« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.
« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».
Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…
Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.
Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.
« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.
« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].
Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.
Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».
« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.
Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.
« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.
« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».
Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…
Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.
Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.
« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.
« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.
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Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].
Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.
Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».
« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.
Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.
« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.
« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».
Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…
Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.
Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.
« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.
« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.
New York Times - World
The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries
Toronto Dispatch
Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.
Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times
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By Norimitsu Onishi
SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.
Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.
Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.
“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”
Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.
But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.
Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.
A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”
“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”
Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.
For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.
“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.
The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.
Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.
To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.
An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.
“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”
“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”
Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.
Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.
“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”
When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.
Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.
“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.
Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.
“Eight years the same,” he said.
The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.
“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”
At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.
Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.
“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”
Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.
“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”
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Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.
Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.
Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.
Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».
L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.
Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.
« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».
Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».
Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.
Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].
Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.
Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.
Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.
Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».
L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.
Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.
« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».
Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».
Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.
Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].
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Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.
Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.
Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».
L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.
Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.
« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».
Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».
Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.
Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].
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Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.
Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.
Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».
L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.
Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.
« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».
Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».
Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.
Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].
L'Humanité
Direct 8 mars. Tensions au Sénat, le point sur les grèves reconductibles
L'essentiel
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Pas une goutte de carburant ne sort des raffineries ce mercredi, selon la CGT. Le mouvement se poursuit sous différentes formes avant le nouveau rendez-vous samedi prochain. Les syndicats demandent à être reçus par Macron. 65% des Français les soutiennent et se prononcent pour la grève reconductible.
-
Les organisations féministes, qui appellent à la grève ce mercredi 8 mars, dénoncent le caractère inique de la réforme.
-
Au Sénat, la majorité de droite a voulu couper court aux débats dans la nuit de mardi à mercredi pour tenter de faire voter l’article 7 du projet de loi, qui repousse l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Au final, dans un climat tendu, celui-ci n’a pas été voté. La séance doit reprendre ce mercredi.
- Face à un gouvernement qui reste inflexible, les organisations syndicales ont réussi leur pari d'une mobilisation historique ce 7 mars, avec 3,5 millions de Français dans les rues.
Revivez la journée du 7 !
L'Humanité
En Grèce, après la catastrophe ferroviaire, la colère ne retombe pas
ActuGrèves et manifestations se multiplient après l’accident causé par une signalisation hors d’usage.
Nadjib TouaibiaLa colère ne retombe pas en Grèce après le terrible accident ferroviaire survenu le 1er mars, qui a fait 57 morts, dont de nombreux étudiants. Plus de 50 000 personnes, selon la police, étaient dans la rue, mercredi 8 mars, à travers le pays paralysé par une grève massive.
Une collision frontale entre un train, avec près de 350 voyageurs, et un convoi de marchandises avait provoqué ce drame près de la ville de Larissa dans le nord du pays. Les trains avaient circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique. Le ministre des Transports, Kostas Karamanlis, a donné sa démission dans les heures qui ont suivi.
Les Grecs endeuillés et en colère après la catastrophe ferroviaireLes syndicats de cheminots ne cessent de rappeler qu’ils avaient mis en garde au sujet des nombreuses défaillances techniques sur cette ligne. En grève continue de 24 heures depuis l’accident meurtrier, ils dénoncent le sous-investissement, les effectifs insuffisants et le délabrement des dispositifs de sécurité, dont, plus particulièrement, la signalisation.
Le système de signalisation a « pratiquement cessé de fonctionner » depuis 2015
L’OSE, la Société nationale des chemins de fer grecs chargée de l’entretien des infrastructures ferroviaires, reconnaît que la télécommande du système de signalisation s’était « considérablement dégradée » après un incendie en 2015 dans la région de Litochoro, au nord de Larissa. Depuis lors, « il a pratiquement cessé de fonctionner », a déclaré l’opérateur dans un communiqué rendu public lundi.
Selon cette même source, un deuxième incendie, qui s’est déclaré en 2019, avait fini de détruire câbles et équipements. « Les dispositifs de télésurveillance et de signalisation sont devenus complètement hors d’usage et ont été abolis », révèle l’entreprise.
La responsabilité de la catastrophe n’en a pas moins été rejetée sur le chef de gare, qui n’aurait pas communiqué à temps. Il est poursuivi pour « homicides par négligence ». Il a été placé en détention provisoire.
L'effondrement du système ferroviaire
Les autorités, qui s’étaient empressées de pointer « une tragique erreur humaine », sont accusées de vouloir accabler un salarié, sans expérience suffisante. Les syndicats refusent de se résoudre à cette conclusion, qui camouflerait la réalité de l’effondrement du système ferroviaire.
Confronté à cette réalité, le gouvernement grec s’engage pour une mise à niveau des dispositifs de surveillance. « Aucun train ne partira si nous n’avons pas assuré la sécurité au niveau maximal », a déclaré le ministre des Transports, George Gerapetritis, lors d’une conférence de presse. Les Grecs en colère l’attendent au tournant.
Grècecatastrophe ferroviaire New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
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L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.
Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.
En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.
Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.
Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.
Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.
Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.
D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.
Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.
Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.
Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].
« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.
L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall
par Laurent Lagneau · 3 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.
Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.
En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.
Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.
Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.
Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.
Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.
D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.
Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.
Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.
Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].
« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.
Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.
En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.
Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.
Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.
Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.
Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.
D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.
Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.
Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.
Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].
« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.
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Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.
En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.
Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.
« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.
Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.
Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.
Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.
D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.
BlickAinsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.
Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.
Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].
« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.
New York Times - World
Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
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L'Humanité
Laura Vazquez, autrice : « Je cherche à sentir ce que le texte veut »
EntretienL’autrice Laura Vazquez a écrit le Livre du large et du long, une épopée en vers dans laquelle éclate son exultation d’être au monde, dans la profusion d’un langage rendu à sa force et à sa netteté.
Muriel SteinmetzÀ l’occasion de la 25e édition du Printemps des poètes, qui doit avoir lieu dans toute la France du 11 au 27 mars, nous donnons avec plaisir la parole à Laura Vazquez. Elle publie le Livre du large et du long, une épopée versifiée où l’on voit le monde surgir, dans toutes ses multiples composantes, dans l’esprit en surchauffe d’une narratrice inspirée. Ce n’est pas la première fois que Laura Vazquez apparaît dans l’Humanité. Nous avons déjà parlé d’elle, à qui l’on doit de nombreux recueils de poèmes, qu’elle lit d’ailleurs volontiers en public.
Vous frappez un grand coup avec le Livre du large et du long. Une épopée versifiée ! Qui, à part vous, aurait pu penser à ça de nos jours ? Quand ce projet inouï est-il né ?
Je n’avais pas l’intention d’écrire une épopée. Une voie s’est esquissée, dans mes notes, en 2017. Je l’ai suivie et j’ai écrit une grande quantité de vers, de poèmes, de paragraphes, de phrases isolées. En travaillant ce gros ensemble, j’ai vu qu’il s’agissait d’une épopée, à cause du mouvement général du texte qui consiste à avancer ou, plus précisément, à aller de l’avant.
On peut alors dire de la narratrice qu’elle va, et c’est dans ce mouvement que la structure du texte s’est dessinée, presque d’elle-même. Le livre s’est développé seul. J’ai eu l’impression d’observer un phénomène naturel, comme la formation d’une rivière ou d’un volcan. Je servais et j’aidais.
Peut-on parler d’écriture automatique, au moins par endroits, dans cet écrit qui ambitionne, à partir de vous, corps et âme, de signifier le monde ?
Il y a une grande part d’intuition et même d’instinct dans la manière dont l’écriture vient, mais c’est le contraire de l’automatisme. C’est un état de grande concentration, d’absorption. C’est comme si c’était à 100 % la vie et à 100 % la mort. Dans le Livre du large et du long, la voix principale ne cherche pas à signifier le monde.
Elle cherche à le découvrir. La narratrice ne décrit pas le monde, elle le découvre dans chaque poème, elle essaie de le toucher dans chaque phonème. Tout la surprend, elle vit dans le mystère. Il y a une dynamique constante de la révélation dans ses paroles et dans le rythme de ses paroles.
Ces révélations naissent parfois d’un détail, d’une pensée, du son d’une seule lettre, d’un tout petit élément, mais elles contaminent tout ; la perception des humains, de la planète, de la matière, ça va jusqu’à l’infini. Il y a cette ouverture, vertigineuse, qui avale la narratrice et qui déborde la logique habituelle.
Dans le grand flux verbal que vous assumez en toute franchise, le lecteur averti peut retrouver, parfois, des citations d’auteurs fameux, sans guillemets. Vous faites ventre de tout et d’abord de vous-même, de l’infiniment petit au plus grand. On pense à Lautréamont. Qu’en dites-vous ?
Vous avez raison, j’ai souvent pensé à Lautréamont, à ce qu’il a fait avec les mathématiques par exemple, avec les bouts de corps, les artères, tout est vivant et parfois terrifiant, envahissant, drôle, c’est de la vie créée, je voulais de la vie.
Beaucoup de voix ont accompagné ce livre. Un court passage d’ À la recherche du temps perdu apparaît tel quel, c’est un bout de phrase mis en vers, dans lequel Proust évoque la mort et la possibilité de renaissance. Ça, c’est magnifique. Un peu de Rimbaud se manifeste aussi à un moment ; les caniches, la scène de viol.
Au départ, des citations ouvraient chaque partie, il y avait l’Ecclésiaste, Yu Xin et des témoignages à propos de la vie, de Démocrite, Aristote, Aétius, puis j’ai tout enlevé. Ces citations étaient comme des échafaudages à retirer une fois les travaux finis, mais certaines voix se sont fondues dans le texte.
Malgré la grande solitude que la narratrice ressent, sa voix est toujours accompagnée, elle est toujours reliée, pas seulement à des voix littéraires, mais à toutes les voix, humaines, animales, lointaines, intérieures, passées, à venir. Sa voix est reliée aux autres. Je crois qu’elle finit par le sentir, car, à la fin, elle se dissout dans cet ensemble.
Dans un corps qui s’écrit, le vôtre, tout l’univers défile et exige d’être mentionné. L’entreprise est farouchement totalisante. On dirait que vous n’avez peur de rien en écrivant. De quoi, malgré tout, pourriez-vous avoir peur ?
La personne de la vie courante a peur, mais quand j’écris, elle n’existe plus. J’en suis débarrassée. Le moment de la relecture, en revanche, est périlleux. Il faut que je reste concentrée sur la logique du texte, là où je serais tentée de suivre mes idées, mon plaisir, ce qui me semble bien ou beau, mes émotions personnelles, mes peurs, ou pire : mes connaissances. Je dois au contraire rester ultrafidèle à une émotion plus grande et plus mystérieuse, dont je ne sais rien, mais que je sens ; il y a une forme de foi, de grande confiance calme.
Cela semble écrit à la vitesse de la pensée. Est-ce écrit sur ordinateur ou à la main, comme avant, où l’on pouvait guetter les ratures sur le papier ?
La première version de ce livre a été écrite dans le bloc-notes de mon téléphone. Un jour, j’ai tout transféré dans un document Word et puis j’ai travaillé cette grande masse pendant quelques années. Je coupe beaucoup, je déplace, je colle, je change, je cherche à sentir ce que le texte veut.
Au bout d’un moment, de manière très naturelle, les éléments trouvent leur place. C’est comme si chaque partie ou chaque phrase, chaque mot, me disait : je vais ici, ou bien : mets-moi à la suite de tel passage, ou bien : supprime-moi tout de suite, ou bien : développe-moi, je n’ai pas encore dit ce que j’avais à dire.
Et pour ce qui est du geste, écrire à la main me semble impossible, c’est trop lent et je ne peux pas voir plusieurs pages à la fois. Sur Word, je dézoome au max, et je vois une centaine de pages, je ressens le livre, l’émotion de la structure. Les poèmes ressemblent beaucoup à des paysages, je les regarde et, quand c’est prêt (c’est-à-dire quand c’est juste), c’est comme si je voyais la vie pour la première fois, c’est cette sensation.
Avez-vous conscience qu’on pourra vous juger trop ambitieuse ? Pensez donc : s’inspirer du De natura rerum de Lucrèce, au lieu de raconter des problèmes de jeune femme d’aujourd’hui…
Oh ça, je m’en fiche grave, ça ne me concerne pas. Ce sont les livres qui décident, ils vont où ils veulent, et ma seule ambition est de m’y soumettre. Cela dit, les problèmes des jeunes femmes d’aujourd’hui ont autant de profondeur que les préoccupations de Lucrèce. C’est la même chose, le même thème, et si c’est une vérité, elle concerne tout le monde.
Pensez-vous que le fait d’habiter à Marseille, face au large, a joué dans la puissante respiration de votre Livre du large et du long ?
Certainement, à Marseille, j’ai mes habitudes, ma stabilité, mes promenades rituelles au cimetière Saint-Pierre, au bord de la mer, le centre bouddhiste que je fréquente, et la Plaine, Noailles, le Vieux-Port, le centre de poésie dans le quartier du Panier. Ce sont des lieux que j’aime, j’y côtoie des personnes que j’aime.
Le vocabulaire est très riche aussi dans la zone, et le rythme de la parole. Il y a un artiste de Marseille qui m’a accompagnée et qui m’accompagne encore, c’est Jul, il a beaucoup de force, de vivacité, de générosité – tout ce dont j’ai besoin pour écrire.
printemps des poètes New York Times - World
Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future
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An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”
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By Andrew Higgins
TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.
The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.
“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”
Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.
For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.
“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.
Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.
“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.
Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.
Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”
He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.
Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.
But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.
Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.
Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.
“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.
One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.
The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.
“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.
Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.
With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.
Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.
Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.
By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.
The current renovation finally broke the streak of failure.
Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.
The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”
Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.
In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.
Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.
But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.
“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”
Fatjona Mejdini contributed reporting.
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Russia-Ukraine War
Russia Dispatch
In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll
A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.
Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...
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By Valerie Hopkins
Photographs by Nanna Heitmann
BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.
“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.
Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.
This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.
Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”
But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.
Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.
Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.
Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.
The State of the War
Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.
“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.
Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.
“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.
Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.
One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”
Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.
“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.
Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.
Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.
The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.
One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.
He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”
In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.
The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.
In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.
Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.
“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”
“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”
The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.
“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.
Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.
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New York Times - World
Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses
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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.
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Por Natalie Kitroeff, Maria Abi-Habib, Jack Nicas y Jacey Fortin
CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.
Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.
“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.
Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.
Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.
Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.
Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.
“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.
Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.
Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.
Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.
“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.
Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.
Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.
Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.
Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.
Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.
“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.
La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.
Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.
Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.
Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.
El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.
Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.
Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.
“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.
Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.
El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.
La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.
Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.
En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.
A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.
Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.
Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.
Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.
Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá
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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.
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Por Norimitsu Onishi
Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.
La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.
“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.
“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.
Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.
El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.
Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.
Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.
Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.
Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.
El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.
François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.
En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.
Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.
Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.
Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.
Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.
Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.
“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.
Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).
Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.
Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.
Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.
“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.
Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.
Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.
“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.
“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.
Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.
Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.
Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.
El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.
No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.
La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.
Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.
“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.
Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.
Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.
No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.
“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.
Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.
Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.
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L'Humanité
Les Rosies, ambianceuses engagées
Un jour avecLe 7 mars, journée de manifestations contre la réforme des retraites et veille de la Journée pour les droits des femmes, Valentine, Youlie et Margot ont endossé, par-dessus leur bleu de travail, le costume de rédactrices en chef de l’Humanité.
Eugénie BarbezatMalgré une courte nuit, et une journée qui s’annonçait chargée, elles sont arrivées de bon matin au siège de l’Humanité, vêtues de leurs tenues d’apparat : bleu de travail et foulard à pois rouges dans les cheveux. Les gants de vaisselle, eux, sont restés dans leurs poches le temps de cette matinée passée à la rédaction.
Ravies de découvrir de l’intérieur ce journal qui compte parmi leurs « premiers fans », les trois fondatrices des Rosies, Valentine Gélin, Youlie Yamamoto et Margot Bernard, ont endossé le rôle de rédactrices en chef d’un jour avec autant d’aisance qu’elles exécutent leurs chorégraphies.
Stars des manifestations
Il faut dire qu’entre les Rosies et les réformes des retraites, c’est un combat de longue date. « En 2019, on a formé le groupe juste après avoir entendu Édouard Philippe, alors premier ministre, déclarer qu’avec la retraite par points (le projet de l’époque – NDLR), “les femmes seront les grandes gagnantes”. On a voulu dénoncer ce mensonge par une action spectaculaire », raconte Youlie, 38 ans, contrôleuse des finances publiques et porte-parole d’Attac France.
Un groupe de militantes féministes de cette association de promotion de la justice sociale et environnementale décide alors d’aller manifester en portant un costume rappelant celui de Rosie la riveteuse, symbole de la place prise par les femmes dans l’industrie américaine durant la Seconde Guerre mondiale.
Elles s’investissent dans des chorégraphies sur des chansons aux paroles savamment détournées. « On avait envie de rendre les manifestations joyeuses et d’attirer l’œil afin de pouvoir engager la conversation et déployer nos arguments », explique Margot, 62 ans, animatrice dans une école primaire, membre du groupe action d’Attac et couturière des Rosies – c’est elle qui a réalisé leurs costumes ainsi que celui de la marionnette géante qui les accompagne dans les cortèges.
Le premier « tube » des Rosies, à cause de Macron, dont Valentine, 29 ans, ingénieure du son, a réalisé le clip, explose les compteurs sur les réseaux sociaux dès sa mise en ligne et fait d’elles les stars des manifestations, adoubées par les syndicats et photographiées dans tous les journaux. « Nous avons réussi à crever le plafond de verre médiatique », note Youlie. À tel point que leur initiative a essaimé : désormais, des Rosies dansent dans presque tous les cortèges de l’Hexagone.
Dans toutes les rubriques
Les femmes iraniennes, les premières de corvée, la politique nataliste présentée comme une solution pour sauver le système des retraites… Valentine, Youlie et Margot sont intervenues dans toutes les rubriques du quotidien. « J’étais un peu impressionnée mais heureuse d’être sollicitée pour parler d’engagement féministe, indissociable des actuelles luttes sociales », avoue Valentine, qui partage, dans la rubrique culture du journal, son indignation de voir si peu de femmes dans les métiers du cinéma qu’elle connaît bien. « Lors de la conférence de rédaction, autour de la grande table, c’était plutôt paritaire, contrairement à certaines réunions syndicales », remarque d’ailleurs Youlie avec malice.
Leurs textes rédigés, les Rosies effectuent une visite des différents services du journal et prennent connaissance des étapes de sa fabrication. Devant le bureau des correcteurs, des éclats de rire fusent. Entre autres perles de journalistes, « Le miracle aux alouettes » remporte la palme des expressions malheureuses affichées sur la porte.
Une nouvelle chorégraphie
Comme toujours avec les Rosies, l’ambiance est donc joyeuse. « On a envie de partager notre bonne humeur et notre énergie avec les manifestants », aiment-elles à répéter. Et il va leur en falloir en quantité illimitée dans la période ! La veille au soir, lors de la marche de nuit féministe, organisée par l’association Paris-Banlieue, et ouverte aux femmes, notamment migrantes, non valides, aux personnes transgenres, aux hommes gays et aux travailleurs du sexe, les Rosies ont fait une flash mob, place de l’Opéra.
Tandis que se remplit le grand tableau de liège du « marbre » où sont accrochées les pages de l’édition du lendemain au fil de leur réalisation, les Rosies ont déjà filé à la manifestation parisienne contre les retraites. Elles doivent y inaugurer une nouvelle chorégraphie et comptent bien ne pas s’en tenir là. Leur mot d’ordre : « Aujourd’hui, on bloque tout, demain des meufs partout. »
En vidéo Dans les coulisses d'une matinée à l'Humanité avec les Rosies
le rédacteur en chef d'un jourLes Rosies New York Times - World
El espionaje del ejército mexicano genera temores de un ‘Estado militar’
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Es la primera vez que surge documentación que comprueba que el ejército mexicano espió ciudadanos que intentaban dar a conocer algunas de sus acciones.
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Por Natalie Kitroeff y Ronen Bergman
CIUDAD DE MÉXICO — Las Fuerzas Armadas de México espiaron a un defensor de derechos humanos y a periodistas que investigaban denuncias de que soldados habían acribillado a personas inocentes, según consta en documentos, lo que brinda pruebas claras del uso ilegal de herramientas de vigilancia contra civiles por parte del ejército.
Durante años, el gobierno ha estado implicado en escándalos por el uso de spyware o un programa espía sofisticado en contra de una amplia gama de personas que se enfrentan a los líderes de México. Pero los expertos en vigilancia indican que esta es la primera vez que surgen pruebas documentales que comprueban de manera definitiva que el ejército mexicano espió a ciudadanos que intentaban dar a conocer sus fechorías.
Documentos y entrevistas muestran cómo el espionaje que mancilló al gobierno anterior ha continuado en el sexenio del presidente Andrés Manuel López Obrador, quien prometió que su gestión no llevaría a cabo este tipo de vigilancia, que calificó de “ilegal” e “inmoral”.
Las fuerzas armadas de México, indican los juristas, no cuentan con autorización para espiar a civiles, pero el ejército, que en el mandato de López Obrador se ha vuelto aún más poderoso, desde hace mucho tiempo ha hecho uso de tecnología de espionaje.
En un informe de la Secretaría de la Defensa Nacional de 2020, descubierto el año pasado en un extenso hackeo a las fuerzas armadas mexicanas y revisado por The New York Times, oficiales militares describieron detalles de conversaciones privadas entre un defensor de derechos humanos y tres periodistas que discutían denuncias de que apenas semanas antes unos soldados habían ejecutado a tres civiles desarmados en una confrontación con un cártel.
El informe aseguraba que el defensor, Raymundo Ramos, intentaba “desprestigiar a las fuerzas armadas” al discutir con reporteros denuncias de ejecuciones extrajuidiciales por parte del ejército.
Recomendaba que el ejército recopilara información de sus conversaciones privadas pero que no la incluyera en las carpetas oficiales del caso, tal vez en un intento de mantener en secreto sus actividades de espionaje.
Exámenes forenses muestran que el celular de Ramos había sido infectado en varias ocasiones por Pegasus —un programa espía extremadamente potente— alrededor del momento en que el ejército produjo el informe sobre sus conversaciones, según un análisis de Citizen Lab, un instituto de investigación en la Universidad de Toronto.
A pesar de las afirmaciones del presidente, la Secretaría de la Defensa de México estaba utilizando activamente Pegasus en 2020, cuando el teléfono de Ramos fue hackeado, según tres personas con conocimiento de las licencias de exportación requeridas para vender esta ciberarma fuera de Israel, país donde se fabrica.
Pegasus es capaz de extraer grandes cantidades de información de un dispositivo digital sin ninguna alerta previa: textos, llamadas telefónicas, contactos, imágenes, incluso su ubicación.
“Estás hablando de un ejército de personas con acceso a vigilancia, a tu información personal, a tus movimientos, a tus amistades, a todo”, dijo Ramos en una entrevista. “Ellos saben en todo momento en dónde estoy”.
López Obrador, quien asumió la presidencia en 2018, prometió que nunca espiaría a sus opositores.
Las nuevas pruebas de espionaje militar sugieren que López Obrador, como comandante jefe de las fuerzas armadas, o bien tenía conocimiento de la vigilancia y la toleró, dijeron los expertos, o que sus propios subordinados lo desobedecieron.
“Los dos escenarios son terribles, pero por la evidencia que tenemos, todo apunta a que el ejército espía por iniciativa propia y para sus propios intereses”, dijo Catalina Pérez Correa, experta en asuntos del ejército en el Centro de Investigación y Docencia Económica de México.
“Tomando en cuenta el enorme poder económico que tienen y todas las funciones estatales que controlan”, comentó Pérez Correa, “podría decirse que en México existen las bases para un Estado militar”.
Con López Obrador, el ejército ha tomado más responsabilidades de vigilancia policial, así como control de los puertos del país, las aduanas, la construcción de parte de una línea ferroviaria de más de 1400 kilómetros e incluso la distribución de medicamentos. La cantidad de efectivos desplegados en todo el país está en su punto más elevado de la historia reciente.
La Secretaría de la Defensa Nacional no respondió a los pedidos de hacer comentarios, pero ha indicado que su recolección de información está enfocada en el combate al crimen organizado y ha reconocido el uso de Pegasus solo entre 2011 y 2013.
El fabricante israelí de Pegasus, NSO Group, comentó que no podía confirmar quiénes son sus clientes debido a acuerdos de confidencialidad.
“La empresa no opera la tecnología ni sabe a quién investigan sus clientes”, indicó NSO Group en un comunicado por escrito y añadió que la empresa “investiga cualquier denuncia creíble de mal uso de su tecnología”.
En 2021, el gobierno de Joe Biden incluyó a NSO Group en una lista negra, aludiendo al uso del software de espionaje de la empresa por parte de gobiernos contra activistas y periodistas.
En octubre, los medios de comunicación mexicanos informaron que el ejército había comprado el programa espía durante el gobierno actual. En ese momento, López Obrador declaró que el ejército estaba realizando “labores de inteligencia, no de espionaje”.
Lo que desencadenó el espionaje hacia Ramos fue una persecución en la violenta ciudad de Nuevo Laredo, en la frontera con EE. UU., una noche de julio de 2020. Los soldados que perseguían a varias camionetas al final mataron a una decena de pasajeros que los militares indicaron habían sido parte de un grupo delictivo local.
En los días y semanas que siguieron, dijo Ramos, él habló con los padres de tres de las víctimas, que le dijeron que sus hijos habían muerto a pesar de ser inocentes. Iban dentro de las camionetas, dijeron los padres, pero habían estado secuestrados por el cártel.
Ramos empezó a difundir las denuncias y poco después un periódico local publicó imágenes de cámaras corporales de la confrontación que resultaban comprometedoras. En el video se veía a los efectivos rociando con balas una de las camionetas a pesar de que nadie les disparaba a ellos, y luego ordenando la ejecución de un sobreviviente del ataque.
“¡Está vivo!”, grita en el video un oficial. “¡Mátalo!”, responde otro, con una obscenidad.
Fue entonces que el teléfono de Ramos fue atacado por Pegasus. El malware o programa malicioso infectó su teléfono en cinco ocasiones en los días anteriores y posteriores al envío por correo electrónico del reporte del ejército, según Citizen Lab.
Ramos le dijo al Times que todos los intercambios interceptados eran de mensajes de texto y una llamada realizada en Telegram, una aplicación encriptada. El informe de inteligencia del ejército decía que Ramos tenía “vínculos” con un cártel mexicano y se beneficiaría económicamente de desacreditar a las fuerzas armadas.
Según la ley mexicana, el ejército no parece tener autorización de interceptar mensajes privados, indicaron juristas. Pero incluso si tuviera esa facultad, requeriría de la autorización de un juez federal para hacerlo, algo que el ejército ha indicado en revelaciones públicas obligatorias que no ha hecho ni una sola vez en años recientes.
En una investigación penal que derivó del caso de Ramos, el poder judicial federal confirmó que no habían existido peticiones de interceptar sus comunicaciones, según tres personas con conocimiento del caso que no estaban autorizadas a hablar de manera pública.
Se trata de uno de los avances más significativos en materia de investigación del empleo de un programa espía, indicaron los investigadores digitales.
“Nunca he visto nada así”, dijo John Scott-Railton, investigador sénior en Citizen Lab. “Por primera vez nos muestra cómo los operadores tomaron la vida digital privada de este hombre, la echaron en la mesa y luego intentaron elegir las partes que fueran más dañinas para él”.
El informe del ejército se dio a conocer el martes en tres medios de comunicación mexicanos que colaboran con grupos de derechos digitales locales.
El documento, enviado por correo electrónico el 2 de septiembre de 2020, deja entrever que las personas más poderosas en el ejército estaban involucradas en el espionaje.
Parece estar creado por el segundo oficial de más alto rango en el ejército y al parecer está dirigido a su superior, el secretario de la Defensa, Luis Cresencio Sandoval.
Ese mismo día, Sandoval tenía una reunión con oficiales de alto rango así como con el director de la agencia militar a cargo de investigar las muertes, según muestra una copia de su calendario obtenida de los archivos hackeados.
“El ejército no estaba usando Pegasus para combatir la delincuencia”, dijo Luis Fernando García, director de R3D, un grupo de derechos digitales de México que ayudó a descubrir el reporte. “El ejército estaba espiando civiles para protegerse”.
El informe indica que el espionaje se llevó a cabo por una rama sigilosa de las fuerzas armadas, el Centro Militar de Inteligencia.
El propósito de la agencia, según dijo el ejército en 2021, es generar “productos de inteligencia” a partir “de la información obtenida en medios cerrados”.
Uno de los principales riesgos que enfrenta el centro, según otro documento, es “que se evidencien ante la opinión pública las actividades que se realizan en este centro”.
Natalie Kitroeff reportó desde Ciudad de México y Ronen Bergman desde Tel Aviv.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Ronen Bergman es reportero del staff de The New York Times Magazine y vive en Tel Aviv. Su libro más reciente es Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, publicado por Random House.
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New York Times - World
Las ‘monjas del kung-fu’ de Nepal rompen convenciones
Durante mucho tiempo, las funciones religiosas de las mujeres en el budismo del Himalaya han estado restringidas. Un grupo desafía las normas y costumbres establecidas con artes marciales y activismo medioambiental.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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Por Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
Para este artículo, Sameer Yasir pasó dos días en un convento de monjas en Nagarjun, Nepal, a las afueras de Katmandú.
NAGARJUN, Nepal— Cuando los primeros rayos de sol atravesaban las nubes que cubrían los picos nevados del Himalaya, Jigme Rabsal Lhamo, una monja budista, desenvainó una espada de su espalda y la enfiló hacia su oponente, tirándola al suelo.
“¡Ojos en el objetivo! ¡Concéntrate!”, le gritó Lhamo a la monja derribada, mientras la miraba directamente a los ojos frente a un templo encalado en el convento Druk Amitabha, en una colina con vista a Katmandú, la capital de Nepal.
Lhamo y las demás integrantes de su orden religiosa son conocidas como “las monjas del kung-fu” y forman parte de una secta budista de 800 años de antigüedad llamada drukpa, que es la palabra tibetana para “dragón”. Por toda la región del Himalaya y en el resto del mundo, sus seguidoras mezclan actualmente la meditación con las artes marciales.
Todos los días, las monjas cambian sus túnicas carmesí oscuro por un uniforme marrón oscuro para practicar kung-fu, las artes marciales de origen chino. Forma parte de su misión espiritual de lograr la equidad de género y una buena condición física; sus creencias budistas también las exhortan a que lleven una vida respetuosa con el medioambiente.
Las mañanas dentro del convento están repletas de los sonidos secos de los pasos pesados y el ruido metálico de las espadas presentes en los entrenamientos de las monjas bajo la tutela de Lhamo. En medio de los sutiles roces de sus uniformes holgados, las monjas dan volteretas y se lanzan golpes y patadas entre ellas.
“El kung-fu nos ayuda a romper las barreras de género y a desarrollar confianza interior”, afirmó Lhamo, de 34 años, quien llegó al convento hace más de 10 años procedente de Ladakh, en el norte de la India. “También nos ayuda a cuidar de los demás durante las crisis”.
Desde que los académicos del budismo tienen memoria, las mujeres en el Himalaya que buscan practicar la religión junto a los monjes varones como iguales espirituales han sido estigmatizadas, tanto por los líderes religiosos como por las costumbres sociales más amplias.
Las mujeres, que tienen prohibido participar en los intensos debates filosóficos fomentados entre los monjes, estaban confinadas a tareas como la cocina y la limpieza dentro de los templos y monasterios. Se les negaba realizar actividades que implicaran esfuerzo físico, dirigir oraciones o incluso cantar.
En las últimas décadas, esas restricciones se han convertido en el centro de una intensa batalla librada por miles de monjas en muchas sectas del budismo en el Himalaya.
Las monjas del kung-fu lideran la ofensiva por el cambio. Su linaje Drukpa comenzó un movimiento reformista hace 30 años bajo el liderazgo de Jigme Pema Wangchen, también conocido como el duodécimo gyalwang drukpa. El líder ha estado dispuesto a perturbar siglos de tradición y quiere que las monjas lleven el mensaje religioso de la secta fuera de los muros del monasterio.
“Estamos cambiando las reglas del juego”, afirmó Konchok Lhamo, una monja del kung-fu de 29 años. “No es suficiente meditar sobre un cojín dentro de un monasterio”.
Hoy, las monjas drukpa no solo practican kung-fu, sino que también lideran oraciones y caminan durante meses en peregrinaciones para recoger desechos plásticos y concientizar a la gente sobre el cambio climático.
Cada año, desde hace 20, a excepción de una pausa causada por la pandemia, las monjas han recorrido en bicicleta unos 2000 kilómetros desde Katmandú hasta Ladakh, en lo alto del Himalaya, para promover el transporte ecológico.
En el camino, se detienen para educar a las personas en las zonas rurales de Nepal y la India sobre la equidad de género y la importancia de las niñas.
Las monjas de este grupo religioso conocieron las artes marciales en 2008 gracias a un grupo de seguidores de Vietnam, quienes habían ido al convento para aprender las escrituras y a tocar los instrumentos utilizados durante las oraciones.
Desde entonces, cerca de 800 monjas han recibido entrenamiento básico en artes marciales y unas 90 han pasado por intensas lecciones para convertirse en entrenadoras.
El duodécimo gyalwang drukpa también ha estado capacitando a las monjas para que se conviertan en maestras de los cantos, una posición que solía ser exclusiva de los hombres. También les ha proporcionado el nivel más alto de enseñanza, llamado mahamudra, que en sánscrito significa “gran símbolo”, y que consiste en un sistema avanzado de meditación.
Las monjas se han vuelto muy conocidas tanto en Nepal, de mayoría hindú con cerca del 9 por ciento de budistas, como más allá de las fronteras del país.
Sin embargo, los cambios en el grupo religioso no se han producido sin una intensa reacción negativa. Los budistas conservadores han amenazado con quemar los templos drukpa.
Durante sus viajes por las escarpadas laderas desde el convento hasta el mercado local, las monjas han sido atacadas verbalmente por monjes de otras sectas. Pero eso, aseguran, no las disuade. Cuando viajan, con sus cabezas rapadas, en sus camionetas de caja abierta, pueden verse como soldados listas para ser desplegadas en el frente de batalla, capaces de enfrentar cualquier prejuicio.
El enorme campus de la secta alberga a 350 monjas, quienes viven con patos, pavos, cisnes, cabras, 20 perros, un caballo y una vaca, todos rescatados de los cuchillos de los carniceros o de la calle. Las mujeres trabajan como pintoras, artistas, fontaneras, jardineras, electricistas y albañiles y también administran una biblioteca y una clínica médica para la población laica.
“Cuando la gente viene al monasterio y nos ve trabajando, comienzan a entender que ser monja no es ser ‘inútil’”, afirmó Zekit Lhamo, de 28 años, refiriéndose a un insulto que a veces reciben las monjas. “No solo cuidamos nuestra religión, sino también a la sociedad”.
Su trabajo ha inspirado a otras mujeres en la capital de Nepal.
“Cuando las veo, me dan ganas de convertirme en monja”, afirmó Ajali Shahi, estudiante de posgrado en la Universidad de Tribhuvan en Katmandú. “Se ven tan geniales, que te dan ganas de dejar todo atrás”.
Todos los días, el convento recibe al menos una docena de consultas sobre cómo unirse a la orden desde lugares tan lejanos como México, Irlanda, Alemania y Estados Unidos.
“Pero no todas pueden hacer esto”, afirmó Jigme Yangchen Ghamo, una de las monjas. “Parece atractivo desde fuera, pero por dentro es una vida dura”.
“Nuestras vidas”, añadió, “están sujetas a tantas normas que hasta tener un bolsillo en la túnica conlleva restricciones”.
Un día reciente, las monjas se despertaron a las 3 a. m. y se pusieron a meditar en sus dormitorios. Antes de que amaneciera, caminaron hacia el templo principal, donde una monja maestra de cantos, Tsondus Chuskit, dirigía las oraciones. Sentadas con las piernas cruzadas en bancos, las monjas revisaban el texto de la oración en sus iPads, adquiridos para minimizar la utilización de papel.
Luego, al unísono, comenzaron a entonar cánticos, y el templo, de colores brillantes, se llenó del sonido de tambores, cuernos y campanas.
Tras las oraciones, las monjas se reunieron fuera.
Jigmet Namdak Dolker tenía unos 12 años cuando vio a un grupo de monjas Drukpa pasar por delante de la casa de su tío en Ladakh, India. Como era una niña adoptada, salió corriendo y empezó a caminar con ellas.
Quería ser monja y le rogó a su tío que la dejara entrar en el convento Drukpa, pero él se negó.
Un día, cuatro años después, salió de casa y se unió a miles de personas que celebraban el cumpleaños de Jigme Pema Wangchen, el jefe de la secta. Finalmente, se dirigió al convento y nunca regresó.
¿Y cómo se siente después de siete años, seis de los cuales los ha pasado practicando Kung Fu?
“Orgullosa. Libre de hacer lo que quiera”, dice, “y tan fuerte por dentro que puedo hacer cualquier cosa”.
Bhadra Sharma colaboró con la reportería.
Sameer Yasir es reportero de The New York Times. Se unió al Times en 2020 y está radicado en Nueva Delhi. @sameeryasir
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L'Humanité
Direct 7 mars. 3,5 millions de Français dans les rues. Nouvelle journée d'action samedi 11 mars
L'essentiel
- La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuite le 8 mars.
Suivez la journée du 8 mars dans notre direct.
- Face à un gouvernement qui reste inflexible, les organisations syndicales souhaitaient franchir un cap avec cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pari réussi : 700 000 personnes ont défilé à Paris selon la CGT, soit plus que les précédentes journées. Les cortèges étaient aussi très nourris en régions et de nombeuses actions de blocage ou d'occupation ont été menées.
Voir notre carte des manifestations et actions dans toute la France.
Manifestations, occupations, grèves : avec nos reporters dans toute la France, et durant toute la journée, suivez ci-dessous cette mobilisation sociale historique.
New York Times - World
Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó
Por Josh Holder, Lauren Leatherby, Anton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023
Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.
Zambia
Sierra Leona
Albania
Serbia
Ghana
Montenegro
Libia
Kenia
México
Nigeria
Argentina
Perú
“El mundo está
con nosotros”
Costa Rica
Australia
Ruanda
Hungría
Egipto
Alemania
Brasil
Comoras
Níger
Francia
Haití
Congo
Colombia
ALIADOS OCCIDENTALES
Ucrania
Gabón
España
EE. UU.
Polonia
Chile
Bulgaria
Papúa Nueva Guinea
Reino
Unido
Estonia
“Unidad mundial
sin precedentes”
Turquía
Italia
Canadá
Rumanía
Camboya
Malasia
Catar
Tailandia
Indonesia
Yemen
Kuwait
Japón
E.A.U.
Birmania
Corea del Sur
Filipinas
Nepal
Singapur
Afganistán
Arabia Saudita
Israel
Zambia
Sierra Leona
Ghana
Libia
Serbia
Kenia
México
Costa Rica
Nigeria
Perú
“El mundo está
con nosotros”
Argentina
Australia
Ruanda
Hungría
Egipto
Alemania
Brasil
Níger
Francia
Congo
ALIADOS OCCIDENTALES
Ucrania
Colombia
Gabón
España
EE. UU.
Polonia
Chile
Bulgaria
Reino Unido
“Unidad mundial
sin precedentes”
Estonia
Italia
Canadá
Rumanía
Turquía
Kuwait
Indonesia
Tailandia
Malasia
Yemen
Birmania
Corea del Sur
Filipinas
Japón
Nepal
E.A.U.
Singapur
Arabia
Saudita
Catar
Israel
Camboya
Serbia
Zambia
Montenegro
Sierra
Leona
Ghana
Libia
Kenia
Argentina
Brasil
“El mundo
está con nosotros”
Nigeria
ALIADOS OCCIDENTALES
México
Australia
Egipto
Alemania
Perú
Francia
Colombia
Congo
Ucrania
Haití
Níger
EE. UU.
España
Polonia
Bulgaria
Chile
Reino
Unido
Estonia
Italia
“Unidad mundial
sin precedentes”
Canadá
Turquía
Birmania
Singapur
Catar
Malasia
Yemen
E.A.U.
Corea del Sur
Indonesia
Israel
Tailandia
Japón
Arabia Saudita
Filipinas
Afganistán
Camboya
Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.
Eritrea
“Se están distorsionando las acciones rusas”
Corea
del Norte
Rusia
Bielorrusia
Siria
Eritrea
“Se están
distorsionando
las acciones rusas”
Corea
del
Norte
Rusia
Bielorrusia
Siria
Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.
Irak
Círculos en función de la población
Argelia
Bangladés
India
Irán
Marruecos
Laos
Pakistán
China
Vietnam
Mozambique
Sri Lanka
Etiopía
Uzbekistán
“No tuvimos otra opción
que abstenernos”
Uganda
Irak
Círculos en función
de la población
Argelia
Bangladés
India
Marruecos
Irán
Laos
Pakistán
China
Vietnam
Mozambique
Sri Lanka
Etiopía
Uzbekistán
“No tuvimos otra opción
que abstenernos”
Uganda
Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.
“Brasil no tiene interés en entregar municiones”
Apoyo retirado
Voto neutral
“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”
Brasil
Ucrania
Irán
Turquía
Rusia
“Una política basada en provocaciones”
E.A.U.
“Tomar partido solo conduciría a más violencia”
Apoyo retirado
Ucrania
E.A.U.
Brasil
“Tomar partido
solo conduciría
a más violencia”
“Brasil no tiene
interés en entregar
municiones”
Turquía
“Una política basada
en provocaciones”
Voto neutral
Irán
“Ucrania es víctima de las crisis
urdidas por Estados Unidos”
Rusia
Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.
En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.
El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.
La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.
Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.
Para eludir las sanciones
Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.
Austria
Grecia
“El rublo se redujo
a escombros”
Canadá
Portugal
Países Bajos
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Japón
Dinamarca
Eslovenia
Hungría
Francia
Lituania
Rusia
Polonia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Finlandia
Alemania
España
Italia
Noruega
República Checa
Australia
Austria
“El rublo se redujo
a escombros”
Grecia
Canadá
Portugal
Países Bajos
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Japón
Dinamarca
Eslovenia
Hungría
Francia
Lituania
Rusia
Polonia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Finlandia
Alemania
España
Italia
Noruega
República Checa
Australia
“El rublo se redujo a escombros”
Austria
Grecia
Canadá
Portugal
Suiza
Letonia
Irlanda
EE. UU.
Dinamarca
Japón
Rusia
Reino
Unido
Nueva Zelanda
Alemania
España
Italia
Noruega
Australia
Francia
República Checa
Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.
Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Exportación de más carros, maquinaria y chips
El transporte de
mercancías se triplicó
Uzbekistán
Kazajistán
Armenia
Turquía
Bielorrusia
China
Irán
Aumento significativo de
las exportaciones a Rusia
Kirguizistán
Bolivia
Georgia
Serbia
Colombia
Etiopía
Rusia
Sri
Lanka
Bosnia
Suiza
Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia
Ecuador
Macedonia del
Norte
India
Indonesia
Brasil
Costa
Rica
Más importaciones de petróleo ruso
Exportación de más carros, maquinaria y chips
El transporte de
mercancías se triplicó
Uzbekistán
Kazajistán
Armenia
Turquía
Bielorrusia
China
Irán
Aumento significativo de las
exportaciones a Rusia
Kirguizistán
Bolivia
Georgia
Serbia
Colombia
Etiopía
Rusia
Sri
Lanka
Pequeño aumento de las
exportaciones a Rusia
Bosnia
Suiza
Ecuador
Macedonia
del Norte
India
Indonesia
Brasil
Costa
Rica
Más importaciones de petróleo ruso
Etiopía
Irán
Bielorrusia
China
Turquía
Kirguizistán
Armenia
Kazajistán
Georgia
Uzbekistán
Serbia
Aumento significativo de las
exportaciones a Rusia
Colombia
Bolivia
Rusia
Suiza
Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia
Macedonia
del Norte
Sri
Lanka
Bosnia
Ecuador
Costa
Rica
Indonesia
Brasil
India
China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.
Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.
A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.
“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.
En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.
Importaciones totales de Rusia
Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.
Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.
Para comprar armas y componentes
Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.
Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.
Francia
Turquía
Alemania
España
Italia
EE. UU.
Japón
Polonia
Austria
Reino
Unido
Corea
del Sur
Canadá
Enviaron armas de ataque
Otras formas de
ayuda militar
Ucrania
Francia
Turquía
Alemania
España
Italia
EE. UU.
Polonia
Reino
Unido
Canadá
Japón
Corea
del Sur
Austria
Otras formas
de ayuda militar
Enviaron
armas de
ataque
Ucrania
Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.
Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.
Corea
del Norte
Irán
Envió proyectiles de artillería
Vendió cientos
de drones
Rusia
Las empresas
vendieron microchips
y otros productos de
doble uso
China
Corea
del Norte
Irán
Envió proyectiles de artillería
Vendió cientos
de drones
Rusia
Las empresas
vendieron microchips
y otros productos
de doble uso
China
Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.
Para aprovechar la ambivalencia a nivel global
A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.
En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Finlandia
Noruega
Rusia
“No queremos ser
parte de ningún bando”
Reino Unido
“Diálogo y
soluciones pacíficas”
Ucrania
Canadá
Irlanda
Corea del Norte
Francia
Pakistán
Italia
Turquía
China
EE. UU.
Japón
Irán
Irak
Marruecos
Egipto
Corea del Sur
México
India
Vietnam
Etiopía
Colombia
Indonesia
Perú
Malasia
Brasil
“La India está en
el lado de la paz”
Mozambique
“Comprometidos
con la paz”
Australia
Sudáfrica
Nueva Zelanda
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
Pakistán
“No queremos ser parte
de ningún bando”
Reino
Unido
Rusia
Ucrania
Corea
del Norte
China
EE. UU.
Japón
India
Indonesia
Australia
Brasil
Sudáfrica
“Comprometidos
con la paz”
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
Pakistán
“No queremos ser parte
de ningún bando”
Reino
Unido
Canadá
Rusia
Corea
del
Norte
Ucrania
China
EE. UU.
India
Brasil
Australia
Argentina
Sudáfrica
“Dispuestos a apoyar la resolución
pacífica de los conflictos”
La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.
Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.
Asia y Medio Oriente
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Georgia
Corea del Norte
Kirguizistán
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Azerbaiyán
Siria
Corea
del Sur
Japón
Irak
Irán
Israel
Arabia
Saudita
Birmania
E.A.U.
India
Bangladés
Filipinas
Vietnam
Yemen
Brunéi
Tailandia
“Las llamadas
sanciones”
Indonesia
Maldivas
Sri Lanka
“No seguiremos
ciegamente los pasos que dé otro país”
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Georgia
Corea del Norte
Kirguizistán
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Azerbaiyán
Siria
Japón
Irak
Irán
Corea
del Sur
Israel
Arabia
Saudita
Birmania
E.A.U.
India
Bangladés
Filipinas
Vietnam
Yemen
Brunéi
Tailandia
“Las llamadas
sanciones”
Indonesia
Maldivas
Sri Lanka
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”
Bangladés
“No se puede controlar a ningún
país imponiendo sanciones”
Mongolia
Kazajistán
Uzbekistán
Corea
del Norte
Georgia
Pakistán
Nepal
Turquía
China
Siria
Irán
Japón
Arabia
Saudita
Birmania
India
Yemen
Maldivas
Sri Lanka
Indonesia
“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”
Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.
El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.
Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.
Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.
En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.
África
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
En contra de condenar a Rusia
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Egipto
Mauritania
Níger
Eritrea
Malí
Senegal
Yibuti
Chad
Cabo Verde
Sudán
Etiopía
Nigeria
Sierra
Leona
Ghana
Somalia
Liberia
Uganda
Kenia
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Congo
Tanzania
“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”
Burundi
Angola
Zambia
Zimbabue
Mauricio
Namibia
Mozambique
Madagascar
Botsuana
“Es una guerra europea”
Lesoto
Sudáfrica
“Cuando hay
progresos con Rusia,
nos beneficiamos”
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Egipto
Mauritania
Cabo Verde
Níger
Eritrea
Malí
Senegal
Yibuti
Chad
Sudán
Etiopía
Nigeria
Sierra
Leona
Ghana
Somalia
Liberia
Uganda
Kenia
Congo
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Tanzania
Burundi
Angola
Zambia
Mauricio
Zimbabue
Namibia
Mozambique
Madagascar
Botsuana
“Es una guerra europea”
Lesoto
Sudáfrica
Uganda
“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”
Marruecos
Túnez
Libia
Argelia
Mauritania
Egipto
Níger
Malí
Eritrea
Chad
Yibuti
Nigeria
Ghana
Sudán
Etiopía
Senegal
África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”
Somalia
Kenia
Congo
Tanzania
Burundi
Angola
Mauricio
Zambia
Zimbabue
Mozambique
Botsuana
Namibia
“Es una guerra
europea”
Lesoto
Madagascar
Sudáfrica
Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.
Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.
América
Apoyo para condenar a Rusia
Abstención o ausencia en la votación de la ONU
Canadá
“No se equivoquen, Rusia no es responsable”
EE. UU.
Cuba
República Dominicana
Belice
México
Venezuela
Colombia
Ecuador
Perú
“No ayudaré a prolongar
ninguna guerra”
Brasil
Bolivia
Paraguay
“Si uno no quiere,
dos no pueden
pelear”
Uruguay
Chile
Argentina
Canadá
Cuba
“No se equivoquen, Rusia no es responsable”
EE. UU.
República Dominicana
Belice
México
Venezuela
Ecuador
Perú
Colombia
“No ayudaré
a prolongar
ninguna guerra”
Bolivia
Paraguay
Brasil
“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”
Chile
Argentina
Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente
Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.
39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Australia
Bulgaria
Italia
EE. UU.
Lituania
Turquía
Noruega
Grecia
Corea
del Sur
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Polonia
Bélgica
Irlanda
Francia
España
Japón
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Turquía
Alemania
Canadá
Corea
del Sur
Reino
Unido
Polonia
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.
Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.
Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.
31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Bulgaria
Italia
Australia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Turquía
Reino
Unido
Canadá
Corea
del Sur
Polonia
Hungría
Malta
Asistencia militar,
pero no sanciones
Chipre
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Bélgica
Irlanda
Francia
España
Japón
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Alemania
Canadá
Reino
Unido
Polonia
Turquía
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Asistencia militar,
pero no sanciones
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Bélgica
Irlanda
Finlandia
Francia
Japón
España
Eslovaquia
Bulgaria
Italia
Australia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Germany
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Hungría
Malta
Corea
del Sur
Chipre
Suiza
Sanciones, pero no
asistencia militar
Asistencia militar,
pero no sanciones
Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.
18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania
Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,
pero no enviaron armas pesadas
Enviaron armas pesadas, pero
comprometieron menos del
0,1% del PIB en ayuda
Bélgica
Japón
Francia
España
Bulgaria
Italia
Australia
Eslovaquia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda
Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas
Irlanda
Japón
Francia
España
Australia
Italia
Lituania
EE. UU.
Noruega
Grecia
Alemania
Canadá
Reino
Unido
Polonia
Turquía
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Comprometieron más del 0,1% del PIB
en ayuda, pero no enviaron armas pesadas
Enviaron armas pesadas, pero
comprometieron menos del
0,1% del PIB en ayuda
Bélgica
Francia
Japón
España
Bulgaria
Italia
Australia
Eslovaquia
EE. UU.
Lituania
Noruega
Grecia
Suecia
Letonia
Alemania
Estonia
Reino
Unido
Canadá
Turquía
Polonia
Corea
del Sur
Hungría
Malta
Chipre
Suiza
Asistencia militar,
pero no sanciones
Sanciones, pero no
asistencia militar
Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.
Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.
Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).
Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.
Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.
L'Humanité
8 Mars. Ces intellectuelles incontournables : Lucie Castets
ActuElles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Lucie Castets milite au sein d’un collectif pour redonner du sens aux services de l’État. Un engagement qu’elle consacre aux urgences sociale et climatique.
Latifa MadaniElle a fait le buzz dans l’émission « C ce soir », sur France 5, le 29 novembre 2022, laissant pantois Stanislas Guerini au sujet du recours aux cabinets de conseil. « On a perdu 180 000 fonctionnaires d’État entre 2006 et 2018, dans le même temps, le recours aux cabinets de conseil explosait alors qu’ils coûtent trop cher et souvent ne servent à rien », a-t-elle asséné face au ministre de la Fonction publique, médusé. Lucie Castets, fonctionnaire de l’État, en poste à la Ville de Paris pour les questions budgétaires et financières, a l’amour du service public chevillé au corps. Elle cofonde, en avril 2021, avec une bande de copains, le collectif Nos services publics, dont elle est l’un des trois porte-parole. « Il manquait une entité qui prenne la parole de l’intérieur pour mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions. »
Le « point de rupture »
En moins de deux ans, l’association, née d’un cercle de réflexion, a suscité l’adhésion de près de mille agents publics. « Un grand besoin s’exprime parce que le service public va très mal. Il ne s’agit plus d’une lente dégradation, on arrive à un point de rupture. On ne peut pas traiter le service public comme on traite une entreprise », lance Lucie Castets. Le collectif réalise des enquêtes, intervient dans les médias, publie des rapports dont celui sur l’externalisation qui a fait beaucoup de bruit. Actuellement, il met le paquet sur la réforme des retraites, qui « répond à une logique plus financière que de progrès social et qui aura un impact négatif de grande ampleur sur les services publics si les hypothèses retenues se réalisent ».
Comment expliquer son si fort attachement au service public alors même qu’elle n’a pas baigné dans un milieu de fonctionnaires, ses parents étant psychanalystes. La réponse vient tout naturellement : depuis l’enfance, elle a toujours désiré servir le public. Diplômée de Sciences-Po et de la London School of Economics, elle a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor, où elle a côtoyé « des gens très attachés au service public ». Il va de soi, assure l’ancienne élève de l’ENA, qu’il y a « continuité entre s’engager au service de l’État et fonder un collectif pour redonner du sens au service public et le hisser à la hauteur de l’urgence écologique et sociale ».
Née à Caen, Lucie Castets y a vécu jusqu’à ses 18 ans. Au cours de ses études supérieures, elle a effectué plusieurs séjours à l’étranger. Consultante à la Banque mondiale, elle a enquêté sur des dossiers de blanchiment, un domaine qu’elle considère comme « un fil rouge dans sa carrière » car « il y a d’énormes enjeux de justice et d’égalité dans la lutte contre la criminalité financière ». Son intérêt pour le sujet ne faiblira pas puisqu’elle rejoindra la cellule de renseignement financier Tracfin, ce qui ne fera que conforter ses convictions. Lucie Castets nourrit l’espoir que la crise actuelle fasse l’effet d’un électrochoc pour sauver le service public, restaurer la confiance des agents et celle des citoyens. « Quand une part croissante de Français accepte de voir ses impôts augmenter pour améliorer les services publics, c’est bon signe », ajoute-t-elle, espérant, par ailleurs, que « la contrainte écologique nous force à changer de paradigme car nous aurons massivement besoin de l’État pour lutter contre le réchauffement climatique ». Soucieuse de l’environnement et sportive – elle joue au foot –, Lucie Castets est aussi une féministe convaincue. « Si on poussait encore plus loin la privatisation de la santé, les femmes seraient les grandes perdantes », affirme celle qui sait combien le service public est un outil essentiel pour l’égalité et l’émancipation.
Journée du 8 marsservices publicsjournée internationale des droits des femmes L'Humanité
À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletRéunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.
Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire.
« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.
3,5 millions de manifestants
La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.
« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.
grèves reconductibles
Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".
L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.
Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16.
Réforme des retraites L'Humanité
Mobilisation du 7 mars : pourquoi ils soutiennent la grève reconductible
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletLes syndicats ont salué ce mardi 7 mars une "mobilisation historique" alors que dans le cortège parisien, de nombreux manifestants appellent à élargir la grève reconductible.
Pour cette sixième journée d'action contre la réforme des retraites, les syndicats avaient annoncé vouloir mettre la France "à l'arrêt".
Au départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a salué une "mobilisation historique au regard des 40 ou 50 dernières années" avec environ "20%" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier.
Le gouvernement "ne peut pas rester sourd" à cette mobilisation contre le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, a insisté le leader de la CFDT, tandis que le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettait en garde l'exécutif contre "un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres".
Ce soir, la CGT a chiffré à 3,5 millions le nombre de manifestants à Paris, soit davantage que lors des précédentes journées d'action.
Grève reconductible
La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée pour mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi. Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon l'entreprise, dont tous les syndicats ont lancé une grève reconductible.
« Cette journée du 7 mars est primordiale pour la reconduction de la grève et tout cela va dépendre maintenant des assemblées générales qu'on va tenir partout et le plus largement possible afin d'aller à la victoire», nous explique Ollivier Champetier, secrétaire général de l'UD CGT de l'Essonne. « La grève reconductible, ce n'est pas forcément 8 heures d'arrêt de travail tous les jours, les modalités sont à déterminer en fonction des secteurs d'activité», précise le syndicaliste.
« Les agents de la RATP sont plutôt favorable à durcir le mouvement car ils ont bien compris que les journées "saute moutons" sont importantes mais il faudra passer par la grève reconductible pour mettre en échec le gouvernement.», insiste Thibault Dasquet, agent de maintenance sur le RER A.
Cette sixième journée depuis le début du mouvement de contestation marque le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets
Chez EDF, le taux de grévistes s'élevait à 41,5% de l'effectif global, contre 44,5% le 19 janvier et 40,3% le 31 janvier.
journée d'action samedi 11 mars
Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement. Une nouvelle journée d'action samedi 11 mars est d'ores et déjà évoquée.
De nombreux barrages routiers ont été mis en place dans la matinée, de Perpignan à Miramas (Bouches-du-Rhône) en passant par Poitiers ou Rennes, où des manifestants ont bloqué un important axe routier.
Sondage après sondage, les Français restent très majoritairement opposés à la mesure emblématique de la réforme, le report de l'âge légal de départ.
Dans l'éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.
Le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.
Des coupures d'électricité "sauvages" ont touché jusqu'à 4.000 habitants ont eu lieu dans la matinée à Boulogne-sur-Mer et ses environs, selon Enedis. Plus de 2.000 foyers ont également été privés d'électricité à Annonay (Ardèche), le fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, selon la même source.
Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de "toutes les raffineries" de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), selon le syndicat CGT-Chimie.
Et dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.
Les éboueurs étaient également appelés à la grève reconductible par la CGT. Et trois usines d'incinération à proximité de la capitale (Ivry, Saint-Ouen et Issy) étaient bloquées.
Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.
mobilisations
La semaine sera émaillée d'autres mobilisations, en parallèle des débats au Sénat où le gouvernement compte sur l'adoption de la réforme d'ici dimanche. Il envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.
"La loi est extrêmement importante, mais la démocratie réelle aussi", a prévenu Laurent Berger, mettant en garde contre un passage en force à coup de 49.3 qui serait "une forme de blocage inacceptable".
Et pour Philippe Martinez, un texte "qui est voté par des parlementaires mais qui a une telle désapprobation dans l'opinion publique" n'est pas "valable".
Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.
« C’est une révolte de la France du travail qui est en cours : le gouvernement réalise t’il seulement ce qui est en train de se passer ?», a tweeté Fabien Roussel alors qu'il manifestait à Besançon.
Avec Afp
Réforme des retraites L'Humanité
Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène
ReportageSolène CahonAlexia AvrilAlors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue.
Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent “tout aussi injuste et injustifié”.
Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier.
Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.
journée internationale des droits des femmes L'Humanité
Biodiversité et agriculture : le voyage des solutions de Roch et Boniface
ReportageNicolas BertrandAu salon de l’agriculture, nous avons rencontré Roch et Boniface, deux étudiants en agronomie qui ont parcouru la France avec comme fil d’Ariane, la biodiversité. Leur « biodiversitour » a finalement été publié par le magazine La Terre. Ils nous racontent cette aventure et ce qu'elle leur a enseigné.
Roch De Gabrielli et Boniface Parlos, tous deux étudiants en agronomie ont entrepris ce voyage en 17 étapes à travers la France durant le mois de juillet 2022.L’objectif ? Rencontrer les acteurs du monde de l’agriculture et de l’environnement, maraîchers, éleveurs, agriculteurs, naturalistes, conservateurs, forestiers, aquaculteurs, paysagistes, océanographes qui cherchent à travailler tout en préservant les milieux naturels et présenter leurs solutions pour faire face à la crise climatique.À la lecture passionnante de leur récit, la rédaction de La Terre s’est décidée à promouvoir leur travail et publier l’intégralité de leur carnet de voyage sous la forme d’un Hors-Série.
Vous pouvez le commander ici :
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Leur carnet de voyage est enrichi des textes de :Yann Arthus Bertrand, photographe et réalisateur, Aurélie Trouvé, députée, ingénieure agronome, maîtresse de conférences en économie, Thierry Marx, Chef cuisinier, Jean Viard, sociologue, Philippe Mauguin, président directeur général de l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Fabien Gay, sénateur, président du groupe l’Humanité, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, Hervé Bramy, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis 2004 – 2008. Auteur de « La biodiversité à l’heure de la Covid », Dominique Planchenault de l’Académie d’Agriculture de France, etc.Ce hors-série comprend également une enquête exclusive d’Oxfam France sur la situation des agricultrices en France.
Salon de l'agriculture L'Humanité
Aux quatre coins du pays, la grève s’enracine
ActuAprès une nouvelle mobilisation historique, les syndicats veulent amplifier la dynamique par des débrayages reconductibles dans les entreprises. Sur le terrain, la résistance s’organise.
Cyprien BogandaSamuel EyeneMarie ToulgoatNaïm SakhiDans les transports en commun, les raffineries ou les ports, une même conviction : les manifestations, aussi massives soient-elles (celle du 7 mars a attiré 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), ne suffiront pas à faire fléchir l’exécutif.
Désormais, l’objectif est de multiplier les grèves reconductibles pour peser sur l’économie, tout en évitant le piège de la grève par procuration, dans laquelle une minorité de travailleurs organisés montent au front, soutenus par la « majorité silencieuse ».
Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase du mouvement, assure Emmanuel Lépine, secrétaire national de la Fnic-CGT (industries chimiques). Il nous faut désormais maintenir ce niveau de mobilisation et élargir le mouvement au maximum de secteurs de l’économie. »
Ce mercredi, en tout cas, les secteurs clés étaient toujours à la bagarre. Dans les raffineries de TotalEnergies, les installations fonctionnent toujours, mais les expéditions sont bloquées. La CGT fait état de taux de grève oscillant entre 70 et 100 % sur les différents sites, signe que la journée du 7 mars a gonflé les voiles de la mobilisation. Quant aux quatre terminaux méthaniers portuaires permettant d’importer du gaz naturel liquéfié en France et à l’ensemble des stockages de gaz où il y a du personnel, ils étaient toujours bloqués.
Dans l’énergie, plus de 15 000 mégawatts ont été retirés du réseau par les grévistes des centrales thermiques et nucléaires, un niveau « historique », selon la CGT. Les transports en commun et les ports poursuivent également le mouvement (voir plus bas). De Paris au Havre, l’Humanité est allée à la rencontre des salariés concernés pour comprendre comment ils organisent la résistance.
À la gare de Lyon, une reconduction et des soulagements
« Ce matin, j’ai entendu que 15 000 personnes étaient dans la rue à Blois. Je pensais qu’il n’y avait que le château, là-bas. » La satisfaction de ce cheminot, au micro de l’assemblée générale de la gare de Lyon, ce mercredi, tranche avec la mobilisation de 2019 contre la réforme des retraites à points. « Dans les aéroports, les ports & docks, les raffineries, le gaz, la liste des secteurs en reconduction est longue, la grève est ancrée, poursuit Berenger Cernon (CGT). Non, cette fois-ci, les cheminots ne sont pas seuls. »
Chez les agents grévistes du Sud-Est parisien, le soulagement est de mise. Ce mercredi, second jour de grève reconductible, 40 % des agents de l’axe Paris sud-est et 95 % des conducteurs sont en grève. « Le 7 mars était formidable. Police et syndicats s’accordent à dire qu’il s’agissait de la plus grosse mobilisation sociale depuis quarante ans ! Comment pourrions-nous être déçus par cette démonstration de force ? » souligne Fabien Villedieu, délégué syndical SUD rail, pour encourager les agents à poursuivre le mouvement.
Pour autant, Berenger Cernon souligne « l’état d’esprit paradoxal » parmi les grévistes. « Il y a du monde dans les rues et, à la SNCF, le taux de grévistes est encourageant, mais il n’y a pas de volonté collective d’aller au carton contre la réforme », enchaîne le cégétiste. À la SNCF, la crainte est que la reconduction ne s’estompe, ce week-end. La journée d’action interprofessionnelle de samedi, à laquelle ont appelé les confédérations syndicales, est un atout pour déjouer ce piège. « Il y avait, le 7 mars, 39 % de grévistes, tous collèges confondus, du jamais-vu après un mois et demi de mobilisation depuis vingt ans, insiste Daniel Teirlynck (Unsa). Le silence du gouvernement entraînera de la violence, ce qui n’est pas notre volonté. »
Dans un hangar de la SNCF, la reconduction à la gare de Lyon a été votée par les plus de 80 grévistes présents. Avant, pour ces derniers, de rejoindre la place de la République pour la manifestation féministe. « L’égalité salariale, c’est 5,5 milliards de cotisations pour les retraites », rappelle Fabien Villedieu. Et Radia, une gréviste, de conclure : « Nous donnons la vie mais sommes les moins payées et les plus précaires. Les femmes doivent se rendre dans la rue. »
Sur le rond-point d’Élancourt, « on ira jusqu’au bout »
Autour du rond-point, les bruits d’avertisseurs se font entendre à intervalles réguliers. Les passants en voiture ont bien compris le mot d’ordre : « Un Klaxon = un soutien », affiche une pancarte exhibée à l’entrée du croisement. Sur le rond-point du Commando-Kieffer, à Élancourt (Yvelines), ils sont une trentaine de participants réunis en assemblée générale, ce mercredi 8 mars.
Au lendemain d’une grève qui a rassemblé un nombre historique de manifestants, les salariés d’Airbus, présents, se tournent déjà vers l’avenir. « Nous n’allons rien lâcher, nous irons jusqu’au bout », avertit Pascal. Déterminé, ce développeur en informatique et délégué syndical CGT invite les participants à « durcir » le mouvement de lutte.
Et il n’est pas seul. Tour à tour, les syndicalistes se passent le micro. Des représentants d’autres secteurs d’activité sont venus apporter leur soutien. Ils exhortent les uns les autres à poursuivre la lutte. « Les agents sont très motivés. Nous sommes venus pour soutenir la mobilisation aux côtés des salariés d’Airbus », explique Morgan, électricien chez Enedis.
Pour lui, la grève par procuration n’est pas une option. « Nous avons décidé d’appliquer la sobriété énergétique », plaisante-t-il au sujet des modes d’action utilisés par les grévistes de son entreprise. De fait, ils ont décidé de faire des coupures d’électricité ciblées. D’autres initiatives tentent de voir le jour. Benoît, chimiste chez Thales et délégué CGT Île-de-France, parle de « quête au drapeau ». « Nous demandons aux salariés qui le souhaitent de soutenir financièrement les mobilisations. Puis nous redistribuons les fonds obtenus aux caisses de grève », explique-t-il.
À quelques pas, Aude, enseignante en CP, fait également preuve de ténacité. « Pour faire reculer la réforme des retraites, il faut se mobiliser. Qui peut imaginer un enseignant encore en classe à 64 ans ? » s’agace la syndicaliste FSU. Pour arriver jusqu’au lieu d’échanges, elle a fait vingt minutes de route avec son fils. Il est important d’agir, pour elle. « Je n’ai pas pu aller à Paris ce 7 mars, mais il faut montrer notre présence. Les gens sont là, ils occupent le terrain. Il faut le rappeler. » Et ce samedi 11 mars, nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, en est l’occasion toute trouvée.
Au Havre, les dockers immobilisent le port
Ports morts. Aucune marchandise ne rentre, aucune ne sort. À l’appel de leur fédération CGT, les dockers du Havre (Seine-Maritime) ont immobilisé le port, ce mardi, au lendemain d’une première journée de grève. « La différence avec une grève de 24 heures, c’est que, cette fois-ci, on occupe les lieux », détaille Jérémie Julien, secrétaire général adjoint de la CGT des ouvriers dockers du Havre.
L’appel n’est pas resté sans réponse : dès 5 heures ce matin, les nombreux dockers de la cité seinomarine ont bloqué les points d’entrée de six terminaux de la ville, rendant impossible tout déchargement de cargaison. Pour le deuxième jour de suite, 100 % d’entre eux étaient en grève.
À l’abri de la pluie dans des conteneurs convertis en cabanes, les travailleurs ont condamné l’accès aux débarcadères par de grands feux de pneus, dont la fumée s’est répandue jusqu’au centre-ville. Pour les travailleurs des docks, impossible d’accepter que la réforme des retraites soit entérinée.
« À 45 ans, nos collègues ont le dos en vrac. J’ai 30 ans et je suis déjà usé par la fatigue », souffle Alex, docker de Rouen travaillant au terminal de Radicatel (Saint-Jean-de-Folleville), que ses collègues du Havre sont venus soutenir. Du fait de la nature pénible de leur métier et de leur exposition à l’amiante jusqu’en 2004, certains peuvent aujourd’hui partir à la retraite à 55 ans. Un âge de départ que ferait reculer la réforme. Les plus jeunes recrues, dont l’exposition aux fibres toxiques n’est pas reconnue, pourraient partir à la retraite à 60 ans au lieu de 58 ans, inenvisageable pour beaucoup.
Une assemblée générale fédérale, ce 9 mars, devrait décider de la suite du mouvement des dockers et établir un calendrier d’actions à partir du 13 mars. « On est dans l’optique de l’élévation du mouvement », confie Jérémie Julien, qui espère que les autres secteurs décident également l’intensification de la lutte. En attendant, les ouvriers restent déterminés à tenir tête au gouvernement en interrompant complètement l’activité portuaire, jusqu’à la levée de leur blocage dans la nuit. « On n’est pas habitués à se laisser faire », glisse Florent, salarié de GMP, à deux pas de l’ancienne centrale thermique du Havre.
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Un large 8 mars aux forts accents sociaux
ReportageLa réforme des retraites était très présente en cette Journée internationale des droits des femmes. Ces dernières en seraient les premières victimes. L’égalité salariale résoudrait pourtant les problèmes de financement du régime...
Pierric MarissalSi ce 8 mars restait une journée de toutes les luttes pour les droits des femmes, il revêtait, forcément, actualité sociale oblige, une couleur particulière. Les hommages aux femmes kurdes assassinées en janvier étaient bien présents dans le cortège parisien, comme les dénonciations de toutes les violences sexuelles et sexistes.
« C’est une grande journée de solidarité pour que l’égalité femmes-hommes ne soit pas qu’un plan com », résume la députée communiste Elsa Faucillon. « Et on sait qu’on n’atteindra pas cette égalité sans un minimum de contrainte, de coercition », assure-t-elle.
Contre l’injustice, les femmes montent au frontContraindre et sanctionner les entreprises qui ne corrigent pas l'écart des salaires
Avec la Nupes, elle venait de déposer, le matin même, une proposition de loi en ce sens : il ne s’agit pas seulement de mesurer l’écart des salaires, qui est encore de 28 %, il faut contraindre, sanctionner les entreprises qui ne le corrigent pas. Et lutter contre les temps partiels subis qui explosent, et qui, à plus de 80 %, concernent les femmes.
8 mars : la Nupes propose une loi pour revaloriser les « premières de corvée » Les seules mesures en ce sens, présentées par Élisabeth Borne la veille, sont l’extension de l’index sur l’égalité salariale à la fonction publique et au conditionnement de l’accès aux marchés publics aux entreprises disposant d’une bonne note, selon l’index. C’est-à-dire 92 % d’entre elles… puisque la moyenne des évaluations est de 88 sur 100.
L’Ugict-CGT dénonce avec force pédagogie la vacuité de l’indice : le score n’est absolument pas transparent. Ni les syndicats ni l’inspection du travail n’ont accès au mode de calcul. Le calcul des écarts de rémunération s’effectue en équivalents temps plein, donc les temps partiels ne sont pas comptabilisés comme tels, pourtant c’est la situation de 30 % des femmes… Les exemples de l’inutilité de cet index sont nombreux.
Venu manifester sous son drapeau Solidaires Informatique, Marc Rutschlé en apporte une nouvelle preuve. Les studios du fleuron français du jeu vidéo, Ubisoft, pour qui il travaille, ont tous d’excellentes notes. « Le harcèlement sexuel systémique dans l’entreprise, qu’on dénonce après plusieurs scandales, n’est même pas pris en compte, alors comment voulez-vous qu’on prenne cet index au sérieux ? » balaye-t-il en haussant les épaules.
L’égalité salariale rapporterait 5,5 milliards d’euros en cotisations sociales
Pour atteindre l’égalité salariale, les syndicats ne sont pas avares de propositions. Ils suggèrent, par exemple, d’aligner les cotisations sociales des temps partiels sur les temps pleins pour dissuader les employeurs d’abuser de ces contrats précaires largement occupés par les femmes. L’Ugict alerte aussi sur les plafonds de verre comme les plafonds de mères qui perdurent, et demande la création d’un indicateur obligatoire pour suivre les carrières des hommes et des femmes.
Autre argument massue, l’égalité salariale rapporterait 5,5 milliards d’euros en cotisations sociales. « Ce chiffre vient d’une étude de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse, qui pointe que la hausse des cotisations s’élèverait à 18,5 milliards d’euros quand celle des pensions des femmes coûterait 13 milliards, explique Caroline Blanchot, de l’Ugict. Mais ce chiffrage a été fait il y a une dizaine d’années et ne prend en compte que le régime général, pas les complémentaires, ni les régimes spéciaux. On est en train de rafraîchir le calcul. On pense qu’une véritable égalité salariale comblerait largement le trou prévu dans les caisses de retraite, qui est devenu l’obsession du gouvernement. »
Plus du double de rassemblements et manifestations que d’habitude pour un 8 mars
C’est donc logiquement que la lutte contre la réforme des retraites se retrouvait en haut des pancartes dans la manifestation parisienne. « Les deux mobilisations se sont nourries et, du fait du contexte social, il y a plus du double de rassemblements et manifestations que d’habitude pour un 8 mars », souligne Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires.
Réforme des retraites : Ils légifèrent, elles s’usent au travailL’eurodéputée FI, Manon Aubry, résume la journée ainsi : « Les femmes sont les premières victimes de la réforme des retraites, alors qu’elles devraient être la solution. Et avec l’égalité salariale, pas avec leur utérus ! » précise-t-elle, en faisant référence à cette idée qui fait à nouveau florès à l’extrême droite et à droite de régler le problème du financement des retraites par la hausse de la natalité.
« C’est encore leur délire de grand remplacement, ils veulent que les femmes restent au foyer pour faire des enfants et bloquer l’immigration. C’est à la fois sexiste, réactionnaire et xénophobe ! s’emporte Julia, militante féministe. On a peur aussi qu’une politique dite de natalité n’implique un recul des droits à la contraception. C’est aussi pour ça qu’on se bat pour inscrire l’IVG dans la Constitution. »
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« C’est un truc de grand, t’occupes » : les jeunes sommés de ne pas s’intéresser aux retraites
ActuAlors que des dizaines de lycées et universités sont bloqués dans le pays et que les organisations de jeunesse mèneront les cortèges du 9 mars, les soutiens de la réforme des retraites multiplient les propos méprisants.
Cyprien CaddeoSe soucier à 16 ou 20 ans d’à quelle sauce on sera mangé à 64, est-ce une aberration ? C’est ce que soutiennent les laudateurs de la réforme des retraites, qui se désespèrent de voir la jeunesse rejoindre la mobilisation. Le 9 mars, ce sont d’ailleurs les organisations de jeunes qui mèneront les cortèges.
Outre les attaques de comptes macronistes sur les réseaux sociaux face aux « bloqueurs » ( « branleur », « commence par trouver un taf », « jeunesse endoctrinée », « c’est un truc de grand, t’occupes », liste non exhaustive), cette rhétorique est alimentée par certains éditorialistes (de plus de 50 ans).
Dans le Figaro, Nicolas Bouzou voit dans le refus des jeunes de travailler deux ans de plus alors qu’ils n’ont même pas commencé leur premier job « un signe de déclin ». Même dans Libération, Jean Quatremer estime qu’à cet âge, il vaudrait mieux « penser à réussir sa vie ». « Tout est bon pour les enrôler contre une réforme, qui, en réalité, ne les concerne pas », écrit Sophie Coignard dans le Point, fustigeant la gauche qui tenterait de les manipuler.
Les moteurs du dénigrement
Jeunesse malléable, jeunesse déjà fainéante, tels sont les moteurs de ce dénigrement. Les mêmes s’indigneront sans doute dans d’autres éditos de ces jeunes qui se désintéressent de la politique, passent leur temps sur leur smartphone et ne pensent qu’à nourrir leurs réseaux et leur surmoi. Et ignoreront l’anxiété - climatique, économique, sociale - qui parcourt la jeunesse.
Ceux qui regrettent que les jeunes se sentent concernés par la réforme oublient de dire que la catégorie qui y est la moins opposée sont les gens déjà en retraite. Ceux qui, pour le coup, ne seront vraiment pas concernés par les changements paramétriques des pensions. Et craignent un effondrement du financement de leurs droits actuels sans la réforme. Un socle électoral essentiel pour les macronistes, premiers chez les plus de 60 ans.
Le souvenir des jonctions de mai 68 entre le monde ouvrier et étudiant
La majorité présidentielle ne se soucie donc pas des jeunes, qui ne sont pas sa cible électorale, tant qu’ils ne viennent pas perturber ses plans. La mobilisation des organisations de jeunesse aux côtés des syndicats ravive les souvenirs des jonctions de mai 68 entre le monde ouvrier et le monde étudiant.
Alors, au lieu de répondre sur le fond aux revendications, il faut là encore dénigrer toute action. L’organisation de jeunesse du pouvoir, les Jeunes avec Macron, s’en charge par la voix de son président, Ambroise Méjean : « Les blocages dans les universités sont toujours le fait d’une minorité qui en fait un rite annuel. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui dénoncent le manque de moyens pour les étudiants et dégradent les locaux tous les ans. »
À Matignon, des « rencontres de la jeunesse »
Au même moment, Elisabeth Borne se félicite d’avoir organisé des « rencontres de la jeunesse » à Matignon sur l’avenir professionnel, le 3 mars : « à leur âge, tout doit être possible ! » Même la retraite à 60 ans ? Discuter de la réforme n’était pas au programme.
« Les jeunes, il faut surtout leur dire attention, si on ne fait rien c’est vous qui allez rembourser les dettes contractées pour payer les retraites », déclare quant à lui le député Renaissance Mohamed Laqhila, sur les ondes de France Bleu Provence, pour tenter de calmer l’opposition.
« Le jeune » est sommé de ne pas s’inquiéter pour ses conditions de travail dans 40 ans mais en revanche de bien penser à la dette publique sur les cinq prochaines décennies. Gare à ce que la jeunesse qui se sent concernée ne finisse pas consternée.
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Carte. Le 7 mars et après : visualisez l’ampleur des manifestations et des occupations dans votre région
Actu
- 3,5 millions de manifestants dans tout le pays : les syndicats ont réussi leur pari de déclencher un « tsunami social ».
- Dans la plupart des villes, les cortèges étaient encore plus nombreux que le 31 janvier, plus forte journée de mobilisation jusqu'alors contre la réforme des retraites Macron-Borne.
- Manifestations, occupations, blocages, grèves : avec nos reporters sur le terrains, visualisez grâce à la carte ci-dessous, dans votre région, cette journée de mobilisation sociale historique.
Nous recensons tout au long de la journée les chiffres de participation dans près de 100 villes et vous proposons des les comparer, quand les chiffres sont disponibles, à ceux de la plus importante journée d'action nationale jusque-là, celle du 31 janvier. Retrouvez aussi le récit des actions dans votre département grâce à nos journalistes sur le terrain.
Mode d'emploi
- Les chiffres sont ceux fournis par l'intersyndicale dans la plupart des cas. Faute de chiffres pour certaines villes, nous avons indiqué les chiffres de la préfecture.
- Utilisez la touche Ctrl et la molette de votre souris pour zoomer sur ordinateur fixe. Le zomme s'effectue à deux doigts sur mobile.
- Cliquez sur un département pour voir les actions menées dans la journée et accédez à nos reportages au cœur des manifestations.
- Utilisez le menu déroulant en haut à gauche de la carte pour comparer la taille des manifestations entre le 31 janvier et le 7 mars.
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7 mars. La France à l’arrêt, acte I
ActuNouveau pic historique dans l’histoire des mouvements sociaux, ce 7 mars a rassemblé 3,5 millions de manifestants et grévistes. Cette sixième journée de mobilisation se poursuit avec les grèves féministes du 8 mars et les débrayages décidés en assemblée générale dans les secteurs stratégiques.
Stéphane GuérardBien sûr, les superlatifs ont été convoqués par tous les leaders syndicaux pour exprimer l’ampleur de cette sixième journée de mobilisation pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. « Massif », « historique », « record »…
De même, des statistiques à sept chiffres ont été données pour tenter de dénombrer la vague sociale qui a déferlé au gré des plus de trois cents manifestations, grèves, réunions publiques, prises de contrôle de l’espace public et même danses revendicatives.
3,5 millions de mobilisés, 20% de manifestants en plus que le 31 janvier
Plus de trois millions de mobilisés, selon la CGT. « 20 % de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier », souligne la CFDT. Mais ce qui rend le mieux compte de l’ampleur de ce 7 mars tient en ces constellations de points revendicatifs qui se sont allumés sur la carte de France tout au long de la journée nationale interprofessionnelle à l’appel des huit syndicats et organisations de jeunesse.
Carte. Le 7 mars et après : visualisez l’ampleur des manifestations et des occupations dans votre régionCe 7 mars fut un grand voyage au cœur des 36 500 communes réfractaires. Petites, moyennes comme grandes. Belle-Île a vu 270 personnes manifester contre le recul de l’âge de départ de 62 ans à 64 ans. Ils et elles étaient 800 à Crest (Drôme) comme à Longwy (Meurthe-et-Moselle) ; 2 000 à Colmar (Haut-Rhin) ; 3 500 à Bagnols-sur-Cèze (Gard) ; 4 600 à Moulins (Allier) ; 5 000 à Tulles (Corrèze) ; 7 000 à Guéret (Creuse) ; 10 000 à Dieppe (Seine-Maritime) ; 15 000 à Pau (Pyrénées-Atlantiques), au moins le double à Clermont-Ferrand…
Ce grand tour a aussi fait étape aux Châtelets, à Trégueux (Côtes-d’Armor), d’où ne sont pas partis les camions des éboueurs en grève de l’agglomération de Saint-Brieuc. La zone d’activité de Coudray-Montceaux (Essonne) a connu des rassemblements sur ses ronds-points, ralentissant le flux de camions dans cette place forte de la logistique. Même sort pour la plateforme de Saint-Martin-de-Crau et de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Quant à Saint-Avold (Moselle), les automobilistes ont profité d’une opération péage gratuit.
Un agent sur 4 des services publics a débrayé, les boulangers et patissiers aussi
Dans cette France des beffrois et clochers en lutte, les opposants à la réforme, toujours plus majoritaires, se sont rencontrés, soutenus et ont additionné leurs voix pour tenter de faire sauter les bouchons d’oreille portés par la minorité présidentielle, renforcés de quelques supplétifs de droite.
L’État a bien dû admettre qu’un agent sur quatre de ses services avait débrayé. Ils n’étaient que 5 % le 16 février. Un agent sur dix de la fonction publique territoriale et hospitalière a fait de même, malgré les petits salaires et le pouvoir d’achat pour les premiers, les réquisitions de personnel, pour les seconds.
Le secteur privé a embrayé. Qu’ils soient rodés à la lutte sociale, comme chez Arkema, géant de la chimie où trois sites ont été mis complètement à l’arrêt. Ou nouveaux venus : tels les salariés de la boulangerie et de la pâtisserie, appelés par leur fédération CGT à faire la grève du pain pour faire reconnaître leurs conditions de travail pénibles. Et puisqu’il n’y a pas d’âge pour manifester, les organisations de jeunesse évoquent un grossissement de leurs cortèges et des établissements bloqués (400 lycées mobilisés selon la Fidl).
« Il faut peut-être ouvrir les volets de l’Élysée »
Noyée dans cette mobilisation générale, le Sénat, lieu des débats sur le projet de réforme, fait étriqué, presque anachronique, avec son CDI senior adopté la veille et ses premières discussions sur le cœur du projet : l’article 7 et ses deux années supplémentaires à trimer pour atteindre une pension même pas revalorisée.
Dès avant l’annonce par l’intersyndicale des nouvelles formes de mobilisations, les leaders des confédérations avaient conscience que la tempête sociale devrait souffler encore plus fort sur les lieux de pouvoir pour briser leur confinement démocratique.
« J’espère que les sénateurs ne font pas la sieste et entendront le peuple dans la rue, même s’ils ne sont pas élus par le peuple », sourit Philippe Martinez (CGT), se demandant : « Il faut peut-être ouvrir les volets de l’Élysée. »
Routiers, énergéticiens, agents des transports ou raffineurs : ces salariés des secteurs dits stratégiques sont prêts à maintenir le rapport de force ces prochains jours, en parallèle des grèves féministes du 8 mars. À la RATP, l’offre de RER et métros sera toujours réduite ce mercredi. À la SNCF, un tiers des trains circuleront pour les TGV et TER. « La réforme ne passera pas », affirme la CGT énergie qui a pesé sur 20 000 mégawatts d’électricité ce mardi.
Revivez la journée du 7 mars
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« Plus aucune sortie de carburant » : la pétrochimie de l’étang de Berre entre en grève reconductible
ReportageDans les Bouches-du-Rhône, les travailleurs des raffineries et sites pétroliers de TotalEnergies, ExxonMobil et Petroineos ont annoncé « la coupure des vannes » dès ce lundi soir, à l’appel de la CGT. Reportage.
Marc BussonneChâteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), correspondance.
« On sent bien que nous sommes dans un moment important, qui va déterminer la suite des événements : l’économie sera mise à l’arrêt dès le 7 et à partir du 7. » Ouvrant la conférence de presse consacrée ce 6 mars au matin aux ultimes préparatifs de la grève reconductible qui démarre dans la foulée, le secrétaire départemental de la CGT des Bouches-du-Rhône, département où la mobilisation s’annonce plus importante que celle du 31 janvier, a mis les choses au clair. « Si le patronat et le gouvernement s’entêtent, nos différents modes de grève que l’on enclenche vont conduire au retrait de la réforme. Car nous irons jusqu’au bout, prévient Olivier Mateu . Notre engagement est de ne lever les actions que quand le gouvernement annoncera le retrait. Nous nous préparons, les uns les autres, à un combat de haut niveau. Chacun doit prendre sa part avec les moyens dont il dispose. Dans ce pays on ne travaillera pas jusqu’à 64 ans. »
« Nous allons nous retrouver dans la même situation que l’automne dernier »
Dans le département, les travailleurs du pétrole, qui annoncent la « coupure des vannes » dès lundi, se placent à nouveau en première ligne du mouvement social, avec leur grève reconductible. « Dès 4 heures mardi, nous fermerons les vannes, plus aucun produit ne sortira », annonce ainsi Fabien Cros, élu CGT Total de La Mède. « Nous demandons aux salariés d’entamer une grève reconductible avec des journées impactantes. Si on se fie à ce que l’on fait d’habitude, avec la tension actuelle sur l’approvisionnement, il ne faut pas grand-chose : la machine peut se gripper très vite et la pénurie peut être une conséquence de la grève. »
La grève de la pétrochimie est celle de tous les salariésTous les représentants syndicaux insistent sur le fait que « le blocage de l’économie sera la conséquence de la grève ». « Nous partons ce soir à 21 heures en grève reconductible. Nos actions vont très rapidement causer de très grosses difficultés d’approvisionnement, indique ainsi Lionel Arbiol, délégué CGT ExxonMobil de Fos-sur-Mer. Nous allons rapidement nous retrouver dans la même situation que l’automne dernier. Il n’y aura plus aucune sortie de carburant par wagon, pipe ou camion. » Sébastien Varagnol, délégué CGT Petroineos, abonde : « Nous commençons la grève reconductible ce mardi à 5 heures. La production ne sera pas suffisante pour subvenir aux besoins du pays. »
Des permanences de députés et des radars automatiques en mode sobriété énergétique
« On considère que la démarche de multiplier les journées d’action n’est pas suffisante. C’est pourquoi nous nous engageons dans une démarche complémentaire », résume Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, qui s’est coordonnée avec sept autres secteurs professionnels pour nourrir les débrayages.
Parmi eux, la CGT de l’énergie a déjà démarré ses actions la semaine dernière. « Les baisses de production ont commencé dès vendredi, 7 000 mégawatts ont été retirés du réseau ce week-end. Certaines permanences de députés et des radars automatiques sont passés en mode sobriété énergétique », résume Sébastien Koch, secrétaire général CGT EDF de la centrale de Martigues-Ponteau, qui prévient : « Je peux vous annoncer une semaine noire dans l’énergie. »
raffineriesbouches-du-rhôneCGTolivier mateu L'Humanité
Inoubliable
ÉditorialStéphane SahucCe qui se passe actuellement en France va au-delà d’un simple mouvement social contre une réforme. Lorsque des syndicats dans leurs diversités appellent à mettre la France à l’arrêt, lorsqu’ils s’engagent à faire du 7 mars une journée inoubliable, lorsque la perspective d’une grève reconductible est légitimée par 65 % des Français, comme le montre notre sondage publié le 6 mars, alors c’est qu’il s’agit, bien sûr, de faire reculer le gouvernement sur son projet, mais aussi de refuser le modèle de société qu’il veut nous imposer.
Faire la sourde oreille quand un pays se mobilise n’a jamais désamorcé le mécontentement. Le passage en force peut, certes, permettre d’imposer une réforme mais il ne change pas le climat social.
En refusant la réforme des retraites, le pays prouve qu’il n’est pas dupe. Ni les mensonges éhontés sur la nécessité absolue de faire cette réforme pour sauver le système par répartition ; ni les menaces ridicules sur le chaos qu’entraînerait une mise à l’arrêt de la France n’ont réussi à endiguer le mouvement de rejet de la réforme.
Pourtant, rien ne nous aura été épargné… Jusqu’aux appels du pied à Marine Le Pen pour obtenir la bienveillance d’une extrême droite, supposée avoir l’oreille de la France des ronds-points en échange d’un brevet en respectabilité démocratique.
À longueur de journée, le pouvoir serine les mêmes bobards sur les dangers que ferait peser une grève reconductible. Elle « alourdirait une facture déjà salée » ; « Elle nous précipiterait dans une crise que l’on peut encore éviter ». Et voilà que l’on apprend que l’armateur français CMA CGM a réalisé 24,9 milliards de dollars de bénéfice net en 2022. En 2021, le magot était déjà de 17,9 milliards de dollars. Des montants colossaux sur lequel CMA CGM ne paie pas d’impôts, ou quasiment pas puisqu’il bénéficie d’une niche fiscale qui lui permet de se soustraire à l’impôt sur les sociétés (27,5 %). Même François Lenglet, l’économiste officiel de TF1, est obligé de le reconnaître : les gagnants de la société macroniste sont « les grandes entreprises ». « Non seulement elles ont repassé aux consommateurs l’intégralité de la hausse des matières premières et de l’énergie, mais elles ont accru leur profit », expliquait-il au 20 heures du 5 mars, ajoutant : « C’est Robin des bois à l’envers. »
Ce 7 mars, loin d’être le premier jour de l’Apocalypse selon Olivier Véran, pourrait bien devenir le commencement de ce « Mars rouge » que Bruno Le Maire redoute tant.
Réforme des retraitesMobilisations retraitesManifestation du 7 mars L'Humanité
Manifestations et grèves du 7 mars : les syndicats prévoient un « tsunami social »
ActuEntre 250 et 300 manifestations partout dans le pays. L’énergie, les transports, le commerce, le batiment, mais aussi les raffineries et la chimie en grève reconductible. Les syndicats qui font toujours front commun contre la réforme des retraites attendent ce mardi 7 mars des mobilisations encore plus massives que lors des précédentes journées nationales.
Stéphane GuérardLes compteurs devraient s’affoler. Qu’ils soient tenus par les préfectures, les syndicats ou des consultants, les statistiques des mobilisations de ce mardi 7 mars devraient battre les records affichés par les cinq précédentes journées, tant les manifestations, grèves et actions d’autres genres prévues sur l’ensemble du territoire sont conséquentes.
Entre 260 et 300 points de rendez-vous ont été totalisés selon les organisations syndicales unies pour le retrait du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement.
« Les gens sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement »
A la veille de cet événement social d’ampleur, les leaders syndicaux ont relancé l’appel à faire capoter le texte de loi actuellement en discussion au Sénat, qui prévoit deux années de travail en plus pour atteindre le nouvel âge légal de départ prévu à 64 ans, ainsi que l’accélération de l’augmentations des annuités à totaliser pour accéder à un pension à taux plein.
Réforme des retraites. Le Sénat invente le « contrat dernière embauche » pour les plus de 60 ansDans la veine de Solidaires, prédisant un « tsunami social », Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a appelé ce lundi matin, sur France Inter, « les salariés de ce pays, les citoyens, les retraités à venir manifester massivement ». Dimanche 5 mars, son homologue de la CGT, Philippe Martinez, avait pressenti un changement de nature du mouvement social: « Début janvier, les gens se mobilisaient de façon résignée. Mais aujourd’hui, vu l’ampleur du mouvement, ils sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement », a-t-il analysé dans le JDD.
Les mobilisations ont débuté dès ce 6 mars
Les mobilisations ont en fait débuté ce 6 mars. Dans le sillage de la CGT mines-énergies, qui revendiquait dès dimanche « un total de 5571 Mégawatts retirés du réseau électriques et/ou aux mains des grévistes », et multiplie depuis les assemblées générales sur les sites d’EDF, Engie, RTE, Enedis ou GrdF, leurs collègues de la pétrochimie des Bouches-du-Rhône ont prévenu que « plus aucune sortie de carburant » ne serait réalisé à partir de lundi soir, des raffineries et sites pétroliers de TotalEnergies, ExxonMobil et Petroineos.
Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »En Loire-Atlantique, l’intersyndicale de la raffinerie de Donges fera de même. « A partir de mardi matin, 5 heures, plus aucune goutte de carburant ne sortira de la raffinerie, ni n’entrera. Ni par pipe, ni par wagon, ni par camion », a détaillé Fabien Privé Saint-Lanne, délégué syndical CGT.
En Loire-Atlantique, on s’attend à une journée « historique »« Je pense qu’il est temps aujourd’hui de durcir le mouvement pour faire reculer le gouvernement sur son projet de réforme qui est, on le rappelle, injuste, brutal et inégal, donc allons-y! », a abondé son collègue de la CFDT Adrien Vaugrenard, envisageant un « point d’étape vendredi à 13 heures 30 ».
Certains routiers ont de même devancé l’appel du 7 mars en débutant des blocages de plateformes logistiques, de zones industrielles et des opérations-escargots autour des grandes métropoles. Des barrages filtrants ont ainsi provoqué ce lundi matin des ralentissements et bouchons près de Lille ou Rouen.
80% des TGV et TER sont annulés côté SNCF
Dans les transports de voyageurs, la pression va franchir un cran. Non seulement, ce mardi, 80% des TGV et TER sont annulés côté SNCF tandis que la RATP n’ouvrira la plupart de ses lignes de métro qu’aux heures de pointe et ne fera rouler qu’un train sur deux ou trois sur les lignes A et B du RER selon les heures. Mais les deux entreprises publiques envisagent une deuxième journée de grève très suivi mercredi avec un trafic très perturbé
Les dockers et portuaires, les travailleurs du bâtiment, mais aussi ceux du verre et de la céramique, du commerce, ainsi que lmes éboueurs, ont été appelés à un mouvement reconductible par leurs fédérations CGT. Tous avec en tête le fait que 65% des Français jugent légitime les grèves pour obtenir le retrait du projet gouvernemental sur les retraites.
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Penser « queerement »
ChroniqueCynthia FleuryIl existe désormais des approches biopsychosociales qui refusent de séparer les mondes biologique, psychologique et social pour étudier le sexe et le genre chez l’homme.
La Berlinale a récompensé plusieurs films « queers », dont le documentaire de Paul. B. Preciado, sous la présidence du jury de Kristen Stewart, connue pour défendre la cause LGBTQ +. Pour se (re)mettre à jour côté théorie queer, le « manuel » graphique de Meg-John Barker et Jules Scheele (La Découverte, 2023) est un bon outil, synthétique et ludique. Il permet en quelques pages de faire connaissance avec quantité de théoriciens proto-queers, queers, et post-queers, et de rappeler cette évidence que le non-binaire structure les sociétés depuis la nuit des temps. L’anthropologue américain contemporain Gilbert Herdt a travaillé sur les identités hijra (Inde), tom/dee et kathoey (Thaïlande), bissu, calabai et calalai (Indonésie), pour ne citer que les principales.
Qu’entend-on par queer ? Une théorie qui remet en cause le binarisme des genres et de la sexualité, qui travaille sur les effets sociétaux (politiques, éthiques, économiques, etc.) de l’hétéronormativité, sur les liens entre l’inné et l’acquis, sur la manière d’échapper à la partition entre sexualité normale et sexualité anormale, qui se lie aux travaux sur l’intersectionnalité… Bien sûr Judith Butler, qui pourtant ne s’est jamais revendiquée « queer », mais avant elle des précurseurs comme Kinsey, grand défenseur de la diversité sexuelle, Sandra Bem, qui a travaillé sur l’androgynie, Gagnon et Simon, qui ont débiologisé la sexualité, Adrienne Rich, Monique Wittig, qui ont déconstruit la contrainte à l’hétérosexualité, Kimberlé Crenshaw, qui a démarginalisé l’intersection de la race et du sexe, ou encore Gayle Rubin, qui a dénoncé les idéologies antisexe qui nous oppriment… Puis Teresa de Lauretis, en 1990, a expressément nommé la théorie queer, à l’université de Californie, sur le campus de Santa Cruz, pour lui refuser quelques années plus tard la dénomination de « théorie ».
Gauntlett, Warner, McIntosh, Sedgwick, Fuss, Hegarty, etc. ont poursuivi la déconstruction des catégories sexuelles et autres privilèges « hétéro ». Il existe désormais des approches biopsychosociales qui refusent de séparer les mondes biologique, psychologique et social pour étudier le sexe et le genre chez l’homme, ou chez l’animal. Le queer se mondialise, avec l’apparition des « diasporas queers », autrement dit des espaces queers parmi les groupes ethniques qui se sont dispersés au-delà de leur pays d’origine.
La pensée « queer », radicale, peut fonctionner d’une tout autre manière, comme nous y invite Lisa Duggan, citant Barthes : « Il faut feindre volontairement de rester à l’intérieur de cette conscience normative et (…) la délabrer, l’affaisser, l’effondrer sur place, comme on ferait d’un morceau de sucre en l’imbibant d’eau. » À vos petites cuillères.
La chronique de Cynthia FleurygenreLGBT L'Humanité
En colère contre le capitalisme !
ChroniquePhilippe Rio« Il existe bel et bien une guerre des classes et c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et la gagne. » Warren Buffett, milliardaire américain et auteur de cette citation choc, a désormais trouvé un adversaire prêt à relever le gant de la lutte des classes, aux États-Unis ! Dans son nouvel ouvrage, Il est normal d’être en colère contre le capitalisme !, Bernie Sanders, candidat à deux reprises aux primaires démocrates à l’élection présidentielle américaine, dénonce un capitalisme tellement injuste qu’il en devient immoral, et une classe dominante qui n’a jamais été aussi puissante à l’échelle de la vie du vétéran de 81 ans. Les ravages du capitalisme aux États-Unis, ce sont 500 000 sans-abri, 25 millions de personnes sans couverture maladie malgré l’Obamacare, des PDG de grandes entreprises qui gagne 400 fois le salaire moyen de leurs employés et 1 % de la population du pays qui détient 34 % du patrimoine national.
« Après des batailles parlementaires perdues, Bernie Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs. »
Dans son livre, la figure tutélaire de la gauche américaine dresse les 8 commandements de la lutte de classes dans son pays : « 1. Le système économique capitaliste est le problème », « 2. Exigez plus ! Exigez le monde ! », « 3. Le problème des inégalités est systémique », « 4. La couverture maladie pour tous est une exigence centrale », « 5. Vous êtes du côté des travailleurs ou vous êtes du côté de leurs patrons », « 6. Les nouvelles technologies ne régleront pas le problème de la propriété », « 7. Une société démocratique exige un égal accès à l’éducation » et « 8. Il n’y a pas de terrain d’entente dans les combats à venir ». Après des batailles parlementaires perdues comme la mise en place d’une assurance maladie universelle, le doublement du salaire minimum et la fin d’une fiscalité où le taux d’imposition effectif des milliardaires est inférieur à celui de la classe ouvrière, Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs.
États-Unis. Bernie Sanders appelle les démocrates à une « correction majeure de trajectoire »En éveillant les consciences, le vieux sage tente de remettre la lutte des classes au centre du jeu politique américain, à gauche. Au pays de Donald Trump et du capitalisme triomphant, il y défend une logique marxiste des droits économiques au-dessus de tout, comme le droit de se loger ou d’avoir un salaire décent. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’Atlantique, au pays de la Sécurité sociale et de son créateur, le ministre communiste Ambroise Croizat, la droite sénatoriale introduit l’idée de la capitalisation du régime de retraite. La lutte des classes serait-elle un chemin d’avenir pour la gauche des deux côtes de l’Atlantique ?
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Précarité des mères isolées
ChroniqueViolaine de Filippis AbateLa Journée internationale des droits des femmes est aussi l’occasion de rappeler la précarité économique qui touche particulièrement les mères isolées, y compris en France : 700 000 familles monoparentales vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette situation est notamment sous-tendue par les discriminations que nous vivons sur le plan de l’embauche et de l’évolution de carrière, toute notre vie. Même en couple, ce sont les femmes qui assument encore la plus grande partie de la charge mentale des tâches domestiques et familiales, au détriment de leur vie professionnelle. L’Insee estime à 28,5 % l’écart de salaires entre femmes et hommes ; ce qui a d’ailleurs des conséquences évidentes sur le montant des retraites.
Égalité des sexes : le triste bilan de MacronAu moment d’une séparation, la pauvreté économique des femmes est mise en exergue de manière évidente comme la partie émergée de l’iceberg, en ce qu’elle n’est plus masquée par les revenus du conjoint. Les mères célibataires, malgré leur courage, subissent de plein fouet les inégalités économiques structurelles. Elles sont encore plus discriminées dans l’accès aux postes bien rémunérés ou de manière générale, dans tout recrutement. Les employeurs les jugent peu fiables du fait des contraintes liées à la gestion des enfants.
Dans environ 1 cas sur 3, l’ex-conjoint ne paie pas la pension alimentaire. Depuis le 1 er janvier 2023, la caisse d’allocations familiales doit collecter systématiquement la pension auprès du parent qui la doit, puis la reverser à l’autre. La seule condition est de posséder un acte juridique constatant le montant de la pension alimentaire fixé entre les parents de l’enfant (comme une décision de justice ou un accord amiable homologué par le juge). Ce service avait été initialement créé en 2017 uniquement pour les cas de divorce avec violences conjugales, il faut donc saluer son élargissement, mais rappeler qu’un délai de mise en place de deux mois est observé à compter de la demande. Or, lorsqu’on vit en dessous du seuil de pauvreté, cette attente est beaucoup trop longue.
Réforme des pensions alimentaires : vers la fin des impayés ?Par ailleurs, la loi prévoit que le parent qui verse la pension alimentaire puisse en déduire le montant de ses impôts. Cela ne répond à aucune logique puisqu’il s’agit d’une dépense pour l’éducation et l’entretien des enfants, qu’il aurait exposée même s’il n’avait pas été séparé. Il faut donc imposer ces sommes entre ses mains, et permettre à la personne qui touche la pension (quasiment systématiquement la mère) de ne pas payer d’impôts sur ce montant. Enfin, rappelons qu’en cas d’impayés de la pension, le montant indemnitaire versé au titre de l’allocation de soutien familial est de seulement 184 euros par enfant. Il est temps de ne plus invisibiliser les mères célibataires, et d’affecter un vrai budget étatique pour lutter contre la précarité qu’elles subissent.
La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateJournée du 8 marsPrécarité L'Humanité
Le droit de pouvoir manger
ChroniquePatrick Le HyaricAprès nous avoir annoncé un « mars rouge » et un « tsunami d’inflation », voici que les dirigeants des grands groupes de la distribution communiquent tous azimuts pour expliquer qu’ils vont bloquer les prix de certains produits de première nécessité et des denrées alimentaires de base.
Pourquoi, ce qui la semaine dernière était impossible le devient soudain ? C’est sans doute, qu’avec la complicité du gouvernement, il a été décidé de ne pas soulever le capot des marges de ces mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.
De ne pas trop fouiller non plus du côté de la provenance de ces produits alimentaires alors que se creusent nos déficits en fruits et légumes, ovins, bovins, volailles.
Nos concitoyens n’ont pas besoin de plan de communication. C’est un véritable « état d’urgence anti-inflation » qui doit être décrété alors que chaque famille va dépenser au moins 100 € de plus pour manger. Que le pouvoir prenne acte des affirmations des distributeurs et décide de bloquer les prix de première nécessité et des prix alimentaires. Il peut pour cela mettre en œuvre une loi sur le « coefficient multiplicateur », c’est-à-dire la mise en place d’un taux obligatoire maximum entre le prix de vente et le prix d’achat à la ferme. Voilà un outil anti-spéculation.
Pour une période d’au moins six mois, le gouvernement devrait décider d’une allocation exceptionnelle pour les foyers modestes ou d’un chèque alimentaire mensuel comme l’a proposé la convention citoyenne. Sur six mois, des allocations allant de 50 € à 100 € par famille selon ses revenus, coûteraient environ quatre milliards d’euros facilement mobilisables en mettant à contribution les grands groupes d’amont et d’aval de la production agricole. À ceci il conviendrait d’ajouter une aide plus conséquente -bien au-delà des 60 millions prévus- en faveur des associations de solidarité et de distribution alimentaire.
Le déploiement de la guerre poutinienne contre le peuple Ukrainien est utilisé pour camoufler cette insupportable spéculation sur les matières premières agricoles et sur les produits nécessaires à l’agriculture. Les variations spéculatives, à la hausse ou à la baisse, aboutissent toujours à des prix plus élevés pour le consommateur.
Ainsi le prix des céréales baisse tendanciellement depuis le mois de décembre sans conséquence sur le prix de la baguette de pain. Le prix du gaz a diminué sans effet sur les prix à la consommation. Il devient nécessaire que l’observatoire de la formation des prix et des marges dispose des moyens d’enquêter afin de mettre en lumière la véritable répartition des marges et des profits au fil de la chaîne alimentaire du champ à l’assiette.
De même, il est difficile de comprendre pourquoi la France se situe en queue de peloton européen dans le ratio comparant le prix moyen au revenu moyen des citoyens. Les parlementaires devraient se saisir de ces enjeux aux lourdes répercussions sur le coût d’un repas, en créant des commissions d’enquêtes parlementaires visant la construction d’un droit pour toutes et tous à l’alimentation et à la nourriture.
Le gouvernement ne peut laisser les centrales d’achat et les grandes industries de la transformation jouer librement à ces parties de ping-pong sur les prix au détriment des consommateurs, alors que les évolutions des salaires et des retraites demeurent en deçà de la hausse des prix. Celle-ci va agir comme un tsunami sur le budget des familles populaires. Sont annoncées en effet des augmentations de prix de 41 % pour les produits animaliers, de 20 % pour les conserves de fruits, de 17 % pour les conserves de légumes, de 15 % pour les huiles et assaisonnements, de 13 % pour la volaille et de 10 % pour le café. Les combats pour l’augmentation des rémunérations du travail et du niveau des pensions de retraite et des prestations sociales doivent donc être à nouveau portés avec force.
Aussi, une partie des aides publiques aux entreprises de la transformation et de la distribution agroalimentaire devraient être conditionnées à une baisse des prix des denrées alimentaires. Une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) doit être conditionnée à un effet réel sur le prix à la consommation afin qu’elle ne soit pas accaparée par le vendeur.
Ajoutons que la précarité alimentaire et la réduction des achats alimentaires résultent de l’augmentation d’autres coûts pour les familles populaires notamment les loyers ou les prix de l’énergie. Ces derniers sont aussi le résultat d’un marché spéculatif européen auquel il faut mettre fin en sortant la France du marché unique européen de l’électricité.
Dans une telle situation, le gouvernement feint la neutralité pour mieux servir les intérêts des grands groupes insérant l’agriculture et l’alimentation dans le marché capitaliste mondialisé. Des milliers d’industriels, notamment les petites et moyennes entreprises, se retrouvent face à une poignée de centrales d’achat dans une situation d’oligopsone. Et, ces mêmes groupes de la grande distribution profitent de leur situation d’oligopole face aux 67 millions de consommateurs.
La pression organisée sur les salaires et les retraites, contraignant le pouvoir d’achat populaire, conduit ces grands groupes de la distribution à s’approvisionner n’importe où dans le monde, à vil prix et vil qualité, tout en réduisant l’emploi et les salaires dans les métiers de la vente, en entraînant la liquidation de l’agriculture familiale Française et en générant des problèmes de santé nouveaux chez nos concitoyens.
Un pouvoir soucieux de l’intérêt général et non des profits ne laisserait pas faire cela. Il pourrait par exemple inciter à la consommation d’une alimentation produite au plus proche des consommateurs. Il peut aussi rendre obligatoire et permanent un double affichage : le prix d’achat à l’agriculteur aux côtés de celui que paye le consommateur.
L’inflation affecte aussi les petits et moyens paysans dont les coûts de production ont considérablement augmenté.
Elle révèle un problème de haute importance : l’intégration de nos systèmes agricoles et alimentaires dans le complexe industriel et énergétique mondial entraînant leur dépendance à une multitude d’intrants comme les engrais, les semences, des substances chimiques, les carburants jusqu’à l’alimentation en protéines importées du Brésil pour nos élevages au détriment de notre souveraineté alimentaire.
Plus cette dépendance est importante, plus les coûts de production augmentent, plus l’empreinte écologique et sanitaire est importante et moins bien est rémunéré le travail paysan. L’heure est venue de repenser une nouvelle agriculture « plus autonome et plus économe ». C’est l’une des voies pour protéger tout à la fois le paysan-travailleur et le consommateur, leur santé et leur environnement. Le droit à une nourriture de qualité devient un enjeu pour chacune et chacun. Il est temps de reprendre le contrôle de nos assiettes en étendant la démocratie aux conditions de production et de distribution d’une alimentation accessible et de qualité.
alimentationSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Journée internationale du droit des femmes : les luttes à soutenir
ChroniqueCharlotte RecoquillonEn fait, cette journée est insupportable. Le 8 mars, journée internationalement dédiée aux droits des femmes, est une mascarade. Quel que soit le message mis en avant ce jour-là, il ne fait que souligner, en négatif, que le reste de l’année les femmes continuent d’être violentées, tuées, exploitées. Mais, l’heure est à la lutte, et c’est évidemment opportun, compte tenu du fonctionnement des agendas médiatiques et politiques, de saisir l’occasion de cette journée. Voici donc une petite sélection d’initiatives et de femmes à soutenir, jusqu’au 8 mars 2024.
Le collectif NousToutes poursuit le décompte macabre de femmes tuées parce qu’elles sont des femmes – 24 depuis le début de l’année. Parce que c’est loin d’être un hasard si les femmes sont perdantes dans le projet de réforme des retraites, le collectif appelle à une grève féministe le 8 mars. Le même jour, l’association Désinfox-Migrations propose de mettre en lumière la question des femmes et des migrations lors d’une table ronde en ligne (9 heures-10 heures). Chercheuses et journalistes rendront compte de la réalité de ces femmes, indispensables à l’économie, au monde du travail, aux luttes sociales, et pourtant souvent réduites à des politiques familiales.
Nous devons la défense et la conquête de droits pour les femmes aux féministes. Ni plus ni moins. C’est grâce à la mobilisation et aux recherches des féministes que nous pouvons penser aujourd’hui la condition féminine et le patriarcat, et comprendre les ramifications de notre oppression.
Comment faire reculer les violences faites aux femmes ?Parmi les outils qu’elles mettent à notre disposition, il y a les livres. Certains feront date. Comme celui d’Hanane Karimi, je l’espère. Dans Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?, la sociologue montre comment les femmes musulmanes sont désignées comme ennemi intérieur par la doctrine de la « nouvelle laïcité », et souffrent – au nom de leur émancipation – d’exclusions multiples de la vie publique. Au-delà d’une réflexion sur l’islamophobie et l’héritage colonial, Hanane Karimi partage son désenchantement du féminisme dit « universel », qui, rongé de biais racistes, n’a pas inclus les femmes musulmanes dans son combat.
Enfin, « Femmes à abattre » est le titre donné au nouveau projet du collectif de journalistes Youpress. À travers la constitution d’une base de données, d’entretiens, de reportages… cette enquête collaborative documente les féminicides politiques commis dans le monde entier et permet de comprendre les menaces spécifiques auxquelles les militantes font face, ces mécanismes de silenciation dont elles sont victimes pour les punir de leur engagement. Vous pouvez vous abonner à leur newsletter « Femmes à abattre » pour soutenir et suivre cette initiative importante pour la protection et la sécurité des femmes et des féministes.
Journée du 8 marsdroits des femmesla chronique de charlotte recoquillon L'Humanité
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
Palestinecolonies israéliennesnaplouseIsraël-Palestine L'Humanité
Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
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Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
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Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
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En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
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Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
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Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
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Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir
ActuLe dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.
Pierre BarbanceyAdam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.
Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.
Un site est un lieu de tensions régulières
L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneLe site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».
Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocationImmunité totale promise aux soldats
Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.
À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.
DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :
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Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »
EntretienProfesseur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, Efraim Davidi dénonce l’attitude d’un exécutif israélien toujours plus discriminant. Alors qu’une part de la population tente de riposter, la question du boycott s’impose, selon lui, plus que jamais. Entretien
Pierre BarbanceyLe nouveau ministre d’extrême droite s’est rendu, ce mardi, sur l’esplanade des Mosquées. Quelle est votre interprétation de ce geste ?
C’est une provocation de Ben Gvir, mais la responsabilité revient à Netanyahou. Il a parlé avec Ben Gvir la veille, lui a interdit de se rendre sur l’esplanade des Mosquées. Mais Ben Gvir fait ce qu’il veut. Ce qui veut dire aussi qu’il y a en Israël aujourd’hui deux premiers ministres. L’un qui a été élu à ce poste, Netanyahou. Et un deuxième en la personne de Ben Gvir, qui décide de ce qu’il veut mettre en œuvre.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneJusqu’à présent, la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens se caractérisait par l’occupation et la colonisation. Qu’est-ce qui peut changer en réalité dans ce domaine ?
L’annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. C’est ce qui lie tous ces partis d’extrême droite et religieux. Vendredi, alors que l’Assemblée générale de l’ONU étudiait la résolution visant à demander à la Cour internationale de justice de se pencher sur l’occupation et la colonisation, Netanyahou lui-même a demandé : « Mais qu’est-ce qu’on nous reproche ? » C’est-à-dire qu’il considère que ces territoires appartiennent aux juifs. Lui-même cautionne l’annexion. Il ne s’y oppose pas. D’un côté, il a peur pour son avenir judiciaire ; de l’autre, il laisse faire l’extrême droite et les partis orthodoxes.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirComment jugez- vous l’attitude de la communauté internationale ?
C’est bien qu’il y ait des protestations mais ça ne change strictement rien. Ce ne sont que des paroles. Nous avons dénoncé l’attitude de Ben Gvir, un ministre terroriste qui cherche à provoquer sinon une guerre, en tout cas une étincelle pour faire exploser la situation. Il cherche la bagarre en ayant des postes à responsabilités. Il n’est pas simplement ministre de la Police. Il a aussi la main sur les gardes-frontières, qui est une police spéciale dans les territoires occupés.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteQuelle est la riposte des Israéliens, effrayés de ce qui se passe ?
D’abord, il y a la protestation. Le premier jour du gouvernement, 3 000 personnes ont manifesté devant la Knesset (le Parlement israélien – NDLR). Le soir même, les associations LGBTQ + ont bloqué l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. La discrimination atteint les Arabes, les gens de gauche… Un parti, Noam, membre de la coalition d’extrême droite, a déjà publié des listes maccarthystes à propos des homosexuels, des lesbiennes, des gens de gauche dans la fonction publique, la presse, la télévision… Ils disent qu’ils sont prêts à les mettre en dehors. Même la bourgeoisie a peur. Pas du fascisme et de l’occupation, mais du boycott des produits israéliens, en particulier de ceux de haute technologie. Une fraction de ces patrons de la high-tech ont publié une lettre très dure vis-à-vis du gouvernement en lui disant de ne pas dépasser les limites au nom de la démocratie, des droits humains mais en réalité ils ont peur de payer le prix politique, économique et commercial d’un boycott, devenu plus justifié que jamais. C’est le prochain pas.
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Des maroquins pour l’extrême droite israélienne
ActuBenyamin Netanyahou se dit prêt à former un gouvernement. Les sionistes religieux vont contrôler les territoires palestiniens qu’ils veulent annexer.
Pierre Barbancey«Je l’ai. » Dans un tweet, mercredi soir, Benyamin Netanyahou a ainsi annoncé qu’il était en état de former un gouvernement. Si, au lendemain du scrutin législatif du 1er novembre, il avait déjà mis en lumière l’existence d’une majorité de 64 députés sur 120, prêts à s’allier à lui, il fallait néanmoins passer le barrage des négociations internes, avec le 11 décembre comme date butoir. Le président israélien, Isaac Herzog, lui avait octroyé dix jours supplémentaires. Cette coalition gouvernementale est soutenue par les partis juifs ultraorthodoxes (Shas et Judaïsme unifié de la Torah) et un bloc d’extrême droite appelé Sionisme religieux, incluant trois formations : Bezalel Smotrich, Force juive, d’Itamar Ben-Gvir, et Noam, d’Avi Maoz. Pour être juive, cette extrême droite n’en est pas moins fasciste.
« En Israël, nous avons une jeunesse très raciste et nationaliste » : entretien avec l'historien Shlomo SandEn entrant au gouvernement, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir poursuivent plusieurs buts. Ils trouvent dans cette configuration avant tout l’opportunité d’une réhabilitation du kahanisme. Cette idéologie extrémiste juive issue du sionisme religieux avait été développée par le rabbin Meir Kahane (assassiné en 1990, à New York), fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation interdite depuis 1994 en Israël et aux États-Unis mais pas en France, où elle se déchaîne régulièrement.
Pourquoi est-il si difficile de critiquer la politique d’Israël ?Les deux compères d’extrême droite ne cachent pas non plus leurs intentions et se partagent le travail. Ainsi, ils veulent tous deux étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée et l’annexion de terres palestiniennes. Or, il est fort probable que Smotrich devienne ministre en charge de la construction de colonies en Cisjordanie occupée par l’intermédiaire de l’autorité la plus influente – le ministère de la Défense –, qui comprend l’armée israélienne. Un ministère qui n’existait pas jusque-là, et qui lui donnerait le pouvoir d’empêcher la construction palestinienne dans la « zone C » – les 60 % de la Cisjordanie sous le contrôle direct de l’armée israélienne – tout en y développant la construction illégale de colonies israéliennes.
Israël. Comment Carrefour participe à la colonisationD’ailleurs, le même Smotrich a publiquement appelé à l’annexion de la Cisjordanie occupée, tandis que Ben-Gvir se dit opposé à un État palestinien. Ce dernier s’apprête, lui aussi, à investir le gouvernement. Il devrait assumer le rôle clé de ministre de la Sécurité intérieure aux pouvoirs étendus, comme devrait le décider la Knesset, qui supervisera non seulement les opérations de police, mais aussi la police des frontières. Celle-ci est gardienne de l’occupation à Jérusalem-Est et supervise les postes de contrôle militaires en Cisjordanie. Ce qui tombe bien. Il n’y a pas si longtemps, Ben-Gvir a mené des raids de colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aksa et dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où il a même sorti un revolver.
La crainte d'une remise en cause du statu quo de l'esplanade des Mosquées
Régionalement, l’installation d’un gouvernement israélien dont des membres refusent officiellement la création d’un État palestinien est perçue avec crainte. D’autant qu’un pays comme la Jordanie (signataire, comme l’Égypte, d’un accord de paix avec Israël) est aujourd’hui déstabilisée par des mouvements sociaux dus à la hausse du carburant dans un contexte de montée du chômage et de l’inflation. Une agitation sociale qu’utilisent les groupes islamistes. Amman craint par ailleurs qu’Israël ne remette en cause le statu quo sur l’esplanade des Mosquées relevant de la Jordanie. Et les autres capitales arabes signataires des accords d’Abraham (la normalisation des relations diplomatiques d’Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc) vont avoir du mal à affronter leurs propres opinions publiques.
En Israël même, certains s’inquiètent de la dérive attendue de ce nouveau gouvernement. La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a mis en garde, le 15 décembre, contre une « politisation des forces de l’ordre » qui risquerait de mener « à une sévère violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». Mais, comme le fait remarquer le député communiste Ayman Odeh, « le monde ne nous respectera pas si nous restons assis et nous plaignons du gouvernement Netanyahou-Ben-Gvir. (…) Je pense qu’il est pathétique de se plaindre auprès du monde sans agir nous-mêmes ». Contre toute attente, il espère que le nouveau gouvernement éveillera un nouvel esprit d’opposition et que « nous pourrions voir un demi-million de citoyens arabes et juifs se tenir ensemble pour protester sur la place Rabin à Tel-Aviv ».
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
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Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
DanoneSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
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Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites L'Humanité
Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
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Les salaires en rade des chercheurs du Cirad
ActuL’établissement public de coopération avec les pays du Sud pour l’alimentation est secoué par la mobilisation de scientifiques et techniciens qui estiment avoir perdu 20 % de leur pouvoir d’achat en vingt ans.
Stéphane GuérardLe carambolage des images a fait désordre. Alors que les représentants des États posaient à la COP15 sur la biodiversité, la semaine dernière, pour immortaliser le premier accord international ambitionnant un « pacte de paix avec la nature », des salariés de l’organisme français justement chargé de mettre en pratique cet accord manifestaient sur le marché de Noël de Montpellier.
Enquête : Même la BCE n’échappe pas à la lutte salarialeUne semaine après s’être mobilisés devant le siège parisien du Cirad, ces chercheurs, techniciens ou agents de maîtrise, dont le gros des bataillons est installé dans l’Hérault, y distribuaient leur lettre au père Noël, listant leurs revendications salariales.
1700 chercheurs au service du développement durable
Avant-garde du service public de la coopération, les 1 700 « Ciradiens » ont pour mission officielle de « contribuer à un monde plus durable et à la réalisation des objectifs de développement durable (de l’ONU) grâce à des systèmes agricoles et alimentaires qui nourrissent sainement les populations, qui rémunèrent décemment les productrices et les producteurs résilients face aux changements globaux dont climatiques, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles ».
À la Sécurité sociale, un coup de chaud pour dégeler les salairesCette noble tâche s’accomplit à partir du centre de recherche de Montpellier (1 000 salariés), mais aussi sur le terrain dans une centaine de pays d’Amérique latine, Asie du Sud-Est et Afrique (180 expatriés), ainsi que dans les outre-mer (350 permanents), où quarante disciplines scientifiques se déploient. « On agit contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité, pour que les petits producteurs puissent trouver le moyen de vivre de leurs productions et nourrir leurs concitoyens sans altérer la planète », énumère Pierre Defaut, élu CFDT au CSE de cet établissement public industriel et commercial (Epic). « Tout cela se fait avec un engagement des salariés qui vont sur place, y compris dans des endroits où ça chauffe. On nous dit qu’on est merveilleux, que l’on réalise un travail extraordinaire. Mais, dans les faits, le Cirad a de plus en plus de mal à attirer de nouveaux chercheurs. »
Salaires, conditions de travail : l'envers du système LeclercLes maux de l’établissement de recherche se résument en un mot : paupérisation. Les cinq organisations de salariés réunies pour la première fois en intersyndicale ont fait les comptes. « Un·e jeune cadre scientifique recruté·e à la sortie de sa thèse d’université (bac + 8) touche environ 1 900 euros net mensuels. Un·e technicien·ne recruté·e sans expérience (bac + 2) : 1 397 euros net mensuels. Un quart des rémunérations conventionnelles sont en dessous du Smic dans la grille » salariale maison.
Démissionner ou cumuler deux emplois
Résultat : les recrutements ne sont pas toujours pourvus – « c’est devenu mission impossible à Paris », à cause du niveau de vie, note l’intersyndicale – et le nombre de démissions aurait été multiplié par 5 entre 2016 et 2021, certains personnels étant contraints de se mettre à mi-temps pour cumuler un deuxième emploi plus rémunérateur à côté. « Depuis vingt ans, on a pris l’habitude de voir les subventions de nos autorités de tutelle (ministères de la Recherche et de l’Enseignement supérieur et Affaires étrangères – NDLR) se resserrer, avec à la clé un gel du point d’indice, raconte Nathalie Cialdella, élue CGT au CSE. Les financements par projet se sont eux développés (40 % du budget du Cirad) et ont accru la charge de travail. Depuis vingt ans, on a perdu plus de 20 % de pouvoir d’achat. Avec l’inflation, c’est devenu intenable. On demande donc 380 euros net de rattrapage immédiat. Ça représenterait 8 millions sur un budget de 220 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 7 milliards d’euros que verse l’État en crédit d’impôt recherche au privé. »
Grève pour les salaires chez RTE : des salariés traités comme des terroristesLa manifestation des salariés en grève le 12 décembre dernier, devant le siège parisien du Cirad où se tenait le conseil d’administration de l’établissement, semble avoir fait bouger les choses. Une rallonge budgétaire de 5,7 millions d’euros, dont 3 millions non pérennes, permettrait une augmentation collective moyenne de 3,7 %, rétroactive au 1er janvier 2022. « Nous sommes très concernés par le sujet d’attractivité. Nos tutelles s’en préoccupent aussi car nous ne sommes pas les seuls établissements dans ce cas, nous explique Anthony Farisano, directeur général délégué aux ressources et aux dispositifs. On voudrait acter une augmentation sans doute du même ordre sur les années à venir. On veut des gens au bon niveau de salaire car nous sommes aussi dans une phase de recrutement, avec une trentaine de créations nettes d’emploi. »
En attendant que les promesses se précisent, les salariés du Cirad promettent de nouveaux coups d’éclat.
InflationSalaires et pouvoir d'achatrechercheCirad L'Humanité
Anthologie Tentatives d’épuisement du mot frontière
Nos recommandations culturellesSophie JoubertDifficile pour un festival et l’anthologie qui l’accompagne de choisir un thème fédérateur, une contrainte suffisamment souple pour produire des poèmes libres tant dans leur forme que leur sujet. Réunis et présentés par Jean-Yves Reuzeau, les 111 textes qui composent le recueil Ces mots traversent les frontières réunissent poètes et poétesses venus de tous horizons, grands noms ou auteurs et autrices émergents. Pour la plupart inédits, ils donnent un aperçu non exhaustif du paysage de la poésie contemporaine, qu’elle soit en vers ou en prose, écrite pour être lue ou née sur scène avant d’être couchée sur la page. « Si cette anthologie parle volontiers de politique et de territoires, de bombes et de tankers, d’exil et d’immigration, elle parle surtout de toutes sortes de frontières extérieures et intérieures, sociales, mentales, corporelles, imaginaires, etc. Une affaire de mémoire et de vécu où la société elle-même serait un champ de bataille », résume Jean-Yves Reuzeau dans la préface.
On pourrait, à l’instar d’Hervé Le Tellier avec le mot « étranger », procéder à une tentative d’épuisement du mot « frontière » et de ses multiples sens. Séparation ténue entre la mère et l’enfant liés par un amour fusionnel chez Pauline Delabroy-Allard, elle évoque la vitre du train pour le voyageur qui s’ennuie d’Antoine Mouton. Chez Rim Battal ( Une année de gel Hydroalcocacola/ À tous les repas) et Blandine Rinkel, elle matérialise la pandémie qui nous a emmurés pendant des mois. Franchissant les barrières de la langue, Camille Bloomfield et Maïssa Alrim Karfoul se jouent des malentendus en français, arabe, anglais et italien ( Je suis née au pays des chicons pâles/ Là où je suis née je ne connaissais pas les choux de Bruxelles et le chou était toujours grand et enroulé), tandis qu’Albane Gellé appelle à faire tomber les murs ( MERCI aux trous dans les grillages, merci aux portes qu’on ne ferme pas, aux postes de douane abandonnés…). Impossible de tous les citer : de Dominique Ané à Eugène Savitzkaya, de Lisette Lombé à Laura Vazquez… Un beau tour d’horizon.
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ESSAI Christian Prigent, des pistes pour entrer dans une « étrangéité » radicale
Nos recommandations culturellesAlain NicolasL’importance de Christian Prigent dans l’univers de la poésie française n’est plus à démontrer. Elle s’étend d’ailleurs au-delà, dans les domaines de la critique, de l’essai, des écrits sur l’art, du théâtre. Pour autant, on ne peut parler à son propos de dispersion. Son œuvre frappe par sa cohérence. En quoi consiste-t-elle ? Quels rapports entretient-elle avec la littérature qui l’a précédée ? Avec la littérature tout court ? Et à quoi tient son impact ? Ces questions, que d’autres livres ont abordées notamment lors d’entretiens avec l’auteur, Laurent Fourcaut s’en saisit dans cet ouvrage ambitieux. Pour lui, l’« idée-force » qui structure la pensée et la pratique de Prigent est la nature d’être parlant, de « parlêtre »(1), qui instaure entre lui et le réel une « étrangéité » radicale. Ainsi peut se comprendre sa recherche d’une expérience authentique, hors des leurres de la société du spectacle. L’analyse précise de Laurent Fourcaut donnera aux lecteurs de Christian Prigent des pistes essentielles pour s’orienter dans l’œuvre foisonnante de ce poète capital.
LittératurepoésieEssaisChristian Prigent L'Humanité
Réédition La grammaire découpée au cutter
Nos recommandations culturellesSophie JoubertEn 1988 paraissait l’Art poétic’ d’Olivier Cadiot, un curieux objet littéraire en quinze chapitres qui puisait dans des grammaires de différentes époques pour fabriquer de drôles de drames, de brefs romans ou des « ritournelles ». Trente-cinq ans plus tard, les éditions P.O.L rééditent en poche ce livre fondateur, malencontreusement épuisé. Dans une brève préface, intitulée Autobiographie de tout le monde en hommage à Gertrude Stein, Olivier Cadiot raconte comment, arrivé au bout d’un processus d’écriture, il a eu l’idée de « remplacer le stylo par le cutter », inventant un « art poétique un peu tordu » qui a relancé la machine créative. « Sortir du bureau de l’écrivain, ça changeait, travailler debout et agencer sur des cartons blancs toutes ces phrases, les enchaîner, les faire travailler ensemble non pas comme dans une liste, mais posées en diagonale dans la page », se souvient-il. Extirpées de leur contexte, ces phrases sèchement techniques, exercices à trous, jeux de ponctuation ou traductions de locutions latines prennent un tour toujours ludique, parfois lyrique, l’émotion affleurant au détour des mésaventures de Pierre, jadis unique héros masculin des grammaires non paritaires. Paraît simultanément Irréparable, le monologue d’une femme qui tente de sortir du cauchemar, de terrasser les pensées noires, de faire repartir une vie à l’arrêt. On retrouve dans ce texte mélancolique sur la rupture, l’absence, la perte, les motifs chers à Olivier Cadiot : la rivière, Robinson, Shakespeare. Il sera adapté à l’automne par le metteur en scène Christophe Marthaler. S. J.
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Affreux, sales et gentils Coréens contre méchant alien
Nos recommandations culturellesRéédition Restauration en version numérique 4K de l’extravagante tragi-comédie de Bong Joon-ho, The Host, qui mixe de manière irrésistible drame, humour et horreur. Une formule imparable.
Vincent OstriaThe HostBong Joon-ho – et probablement tout un courant du cinéma coréen avec lui – a trouvé une nouvelle formule imparable : allier humour et action avec une crudité inédite. Ça lui a tellement bien réussi qu’il est devenu quasiment le leader du cinéma de genre dans son pays avec Parasite. Si son estomaquant The Host (2006) avait pu échapper à certains, sa reprise en version restaurée 4K est l’occasion parfaite pour réparer cette lacune. Grosso modo le contexte social est quasiment le même que celui de Parasite : au départ il y a une famille modeste et un peu dérisoire qui peine à joindre les deux bouts. Ici elle tient une gargote à Séoul au bord du fleuve Han – lieu essentiel du film. Le personnage principal, Gang-du, est un trentenaire attardé (incarné par Song Kang-ho, acteur fétiche du cinéaste) qui a une fille et tient l’établissement avec son père.
Pollution et impérialisme yankee
Contexte satirique réminiscent de certaines comédies à l’italienne de la grande époque auquel Bong Joon-ho ajoute un élément fantastique percutant : l’irruption d’un monstre mutant qui va faire souffler un vent de folie sur le récit. C’est l’effet Alien appliqué à la comédie. Contre toute attente, la greffe prend particulièrement bien parce que le cinéaste n’opte jamais pour la demi-mesure. Autant les personnages sont un peu neuneus, autant le monstre est monstrueux, impitoyable. Un type d’effet bœuf qui sera réédité avec succès par un autre Coréen, Yeon Sang-ho, dans Dernier Train pour Busan, transposition géniale du film de zombies dans un cadre ferroviaire.
Outre le sens du choc, l’alternance constante de farce et d’horreur, The Host manie avec brio une poignée de thèmes concomitants qui résonnent encore plus pertinemment aujourd’hui qu’en 2006. Pollution, contamination et impérialisme yankee sont inextricablement mêlés dans cette histoire démarrant par une mutation causée par l’armée américaine en Corée. Le déversement sauvage de produits toxiques (formol et autres) dans le fleuve Han provoque la naissance d’une créature sanguinaire, un peu comme lorsque les radiations nucléaires avaient fait surgir Godzilla dans le cinéma nippon. Même principe, même coupable : les États-Unis. Au-delà de la pique géopolitique, la contemporanéité du film réside dans son propos écologique ; la pollution provoque mutation, destruction, et par extension pandémie – la peur du virus est ici omniprésente, même si la piste n’est pas approfondie.
Bref, une foule de thèmes qui font mouche dans un film où les effets spéciaux – assez réussis dans le genre – sont renforcés par la surprise et la sidération que produit Bong Joon-ho en faisant surgir brutalement le fantastique dans un cadre naturaliste, très hédoniste. Des héros tout petits vont s’affronter héroïquement à un Léviathan apocalyptique ; tels des David coréens un peu ridicules qui livrent une bataille sans merci à un Goliath sournois, effrayant et inhumain. Moins qu’ Alien, certes, mais plus concret et nuancé malgré sa laideur caoutchouteuse. Une fois encore le renouveau du cinéma d’action est venu d’Asie.
cinémaBong Joon-hoCinema coréenCinéma fantastique L'Humanité
Ce que l’épidémie de sida a fait aux artistes
Nos recommandations culturellesArt contemporain. Inspirée par la critique d’art et militante féministe Élisabeth Lebovici, « Exposé.es » donne une vision sensible du sida, entre intimité et solidarité collective. Expression chorale de 35 artistes, cette exposition nous fait ressentir plus que jamais la fragilité du vivant.
Lise GuéhenneuxC’est à partir d’un ouvrage d’Élisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XX e siècle (2017), que se tisse le parcours de l’exposition. Afin de rendre tangible le mouvement entre l’art, la théorie et la vie qui a prévalu à la naissance des nouvelles façons d’envisager le monde rassemblées ici, elle a préféré les situer au moment où ces questions sont impulsées par les actions dans l’espace public.
Présentée au Palais de Tokyo et au Centre national de la danse, où sont notamment montrées les performances de l’artiste Jimmy Robert, « Exposé.es » travaille à partir des outils de luttes réactivés par les injustices face à l’épidémie du sida à une période où, après Mai 68 et la répression des mouvements de gauche qui s’est ensuivie, tout semblait rentrer dans l’ordre néolibéral. En tant que féministe, Élisabeth Lebovici met à l’honneur les multiples inventions et performances qui ont été inspirées par les mouvements de libération des femmes des années 1970.
Expression chorale de 35 artistes, le chemin dans les différents espaces est très touffu, d’autant que les œuvres se cristallisent bien souvent à partir de propos collectifs. Ainsi Yann Beauvais sature l’espace de son installation vidéo d’un palimpseste d’écritures transmises par les voix de victimes.
Juin 1981, le début d'une longue guerre contre le sidaDifférents chapitres, différentes temporalités sont distinguées ici, de l’accompagnement vers une mort cachée, devenue un véritable tabou dans nos sociétés hygiénistes, les prises de conscience du système immunitaire, séquence avant l’arrivée des trithérapies en 1996, puis celui du cheminement vers la vie.
Appel à l’émancipation
Cette traversée complexe donne lieu à des objets hétérogènes telles des cartes corporelles créées par des femmes sud-africaines et conçues pour se retrouver en tant que sujet à part entière ou bien, pour ne citer que celle-ci, l’action de l’artiste Zoe Leonard remplaçant dans une salle de musée des portraits d’hommes par les photos d’un sexe féminin.
La lutte contre un système qui engendre « l’exposition » de tout un chacun à des virus fédère toutes ces œuvres en un propos commun. Derrière toutes ces pratiques souffle un appel à l’émancipation. Tous ces acteurs s’érigent contre une quelconque assignation à une norme, à une sorte d’eugénisme dicté par la concurrence généralisée entre individus étiquetés de surcroît selon leur classe sociale.
Il ne s’agit pas ici prendre seulement du recul sur toutes les questions soulevées par la lutte contre le sida, mais de donner l’espace nécessaire à des œuvres afin de rendre présentes leur actualité et les vibrations sensibles qu’elles dégagent. Ainsi, le travail de l’artiste Philippe Thomas rappelle la justesse de son propos alors qu’en créant une fiction, l’agence Les ready-made appartiennent à tout le monde, il fait disparaître la notion d’auteur démiurge tout en pointant la globalisation marchande.
Michel Journiac et Nan Goldin
De nombreuses œuvres vidéo, également, comme le pléthorique Journal Annales de l’artiste militant Lionel Soukaz dont un montage, extrait des 2 000 heures de rushes déposés à la BNF et réalisé avec Stéphane Gérard, capte tous les moments du quotidien d’un militant, ses interrogations, sa liberté de parole incroyable et surtout son humour qui dynamite tout. D’autres images en mouvement, soit en grand format, projetées dans l’obscurité d’une salle de cinéma, telle Before and After (réalisé pour l’occasion, 2023), celle de Gregg Bordowitz, troisième opus d’un projet au long cours, Fast Trip. Long Drop, composé de formes hybrides, de documentaires parodiques renversant les genres télévisuels, par exemple ; soit des formes brèves sur l’écran de moniteurs incrustés dans les cimaises, tel Snow Job : The media Hysteria of AIDS (1986), qui reprend toute la paranoïa malsaine drainée par les mass media.
Des hommages comme celui de Jesse Darling à Félix Gonzalez-Torres, un artiste phare des années 1990. Une salle dédiée aux amitiés, où l’on rencontre la pratique corporelle de Michel Journiac autour de la notion de « transmutation », les photos de Nan Goldin, qui aujourd’hui se bat contre les opioïdes. Si les œuvres ne suffisaient pas à lier la question du sida à l’actualité des pandémies, un excellent texte de Mylène Ferrand paru dans la publication qui accompagne cette manifestation fait le point sur les origines coloniales du sida et la façon dont l’économie extractive empiète sur les zoonoses, tout en affaiblissant les peuples autochtones surexploités, et cela dès le début du XX e siècle.
Cette vision sensible du sida que l’art démultiplie, entre intimité et solidarité collective, nous fait ressentir la fragilité du vivant qui constitue nos écosystèmes au moment où le Covid a encore une fois mis au jour les incuries d’un système capitaliste insoutenable.
Expositionssidaarts plastiquespalais de Tokyo L'Humanité
Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
MarocgateMarocsénatmohammed VI L'Humanité
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
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MarocMusiqueRockrap L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
MarocMarocgateOmar Radi L'Humanité
Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse L'Humanité
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
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Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc L'Humanité
Des achats pour ces pachas de chats
ActuAvoir un matou à la maison apporte certes un peu de beauté et de douceur dans le quotidien. Mais c’est aussi une source de contraintes, voire de nuisances. Petite sélection féline pour se simplifier la vie.
André GoulvenBien avant d’envahir Internet avec un nombre incalculable de vidéos adorables, les chats ont su se tailler la part du lion dans nos foyers. Et malgré tout l’amour que l’on porte à ces félins, ils peuvent s’avérer pénibles. Quel propriétaire de chat n’a pas miaulé de rage en constatant que son matou avait fait ses griffes sur le canapé ? Que faire quand on veut partir en week-end sans l’affamer ? Comment taquiner son instinct de prédateur sans se faire lacérer la peau ? Cette semaine « l’Humanité magazine » propose trois accessoires pratiques aux amoureux des minets, pour que ces derniers profitent de leurs neufs vies sans pourrir la nôtre.
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Simple et efficace, ce distributeur de croquettes allège un peu la tâche des propriétaires de chats, souvent rappelés par des miaulements à leur condition de serviteurs dès que la gamelle est vide. Capable de contenir jusqu’à 3 litres de nourriture, ce distributeur s’avère aussi pratique pour laisser son animal de compagnie l’esprit tranquille lors des week-ends loin de la maison.
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Que vaut le jeûne intermittent pour maigrir ?
ActuNombre de sites Internet n’hésitent pas à en faire des kilos pour vanter le jeûne intermittent à qui désire perdre du poids. Cette technique de diète en apparence alléchante – car moins restrictive – peine cependant à démontrer scientifiquement son efficacité.
Noé BlouinDans la perspective des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent perdre les kilos superflus accumulés durant l’hiver. En quête d’une méthode miracle pour retrouver un équilibre physique et alimentaire, des personnes se penchent sur le jeûne intermittent, qui consiste à absorber de la nourriture durant une durée déterminée. La démarche est aujourd’hui mise en avant par de nombreux influenceurs et pseudo-nutritionnistes non professionnels sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il vraiment ?
Risques sur le métabolisme
La première chose à savoir, c’est qu’il existe plusieurs types de jeûne intermittent. Parmi les plus pratiqués, on relève notamment le « 16/8 », consistant à ne s’alimenter normalement que pendant huit heures par jour, et le « 5/2 », où l’on mange normalement durant cinq jours puis on enchaîne avec deux jours où l’on restreint ses apports avec un maximum de 600 calories autorisées. « Dans toutes les études menées sérieusement et dont les résultats méritent du crédit, le seul mode sur lequel on peut observer un peu de bénéfices sur la perte de poids et les paramètres cardio-vasculaires est le jeûne intermittent à l’échelle d’une journée, comme le 16/8, mais cela reste très limité », nuance Johana Le Lorrec, diététicienne nutritionniste diplômée d’État à Rennes. Ce constat rejoint celui de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui peine à voir un intérêt significatif à ce type d’alimentation, notamment au vu du manque de documentation scientifique de qualité sur le sujet.
« Ce que l’on constate, en revanche, pendant nos consultations, et qui a été récemment appuyé par une étude canadienne, c’est que, lorsque cette pratique concerne des jeunes, on trouve une forte prévalence des troubles de conduite alimentaire. Le fait de se restreindre et de lutter contre son rythme naturel a tendance à créer des moments de compulsion, pendant lesquels vont être consommées beaucoup plus de calories », poursuit Johana Le Lorrec. Pour elle, ce type de méthode restrictive, à l’instar du régime, peut fonctionner à court terme pour perdre du poids, mais elle a aussi des conséquences sur le métabolisme. Parmi les arguments vérifiés et souvent mis en avant par les adeptes du jeûne intermittent, on trouve le fait que le corps en pénurie d’énergie va puiser dans ses réserves. Mais pour prévenir d’un prochain manque, il va aussi s’adapter et tenter de stocker davantage de nutriments dès lors que l’occasion se présente. Cette stratégie de perte de poids semble donc contre-productive.
Pour tenter de retrouver son poids d’équilibre, la meilleure solution se trouve peut-être du côté des programmes préétablis. La diététicienne préconise de s’appuyer sur l’aide d’un professionnel certifié, qui saura proposer un accompagnement comprenant un maximum de facteurs individuels. « La façon dont on va pouvoir le faire, c’est en faisant évoluer les habitudes au long cours, rappelle Johana Le Lorrec. Ainsi, on peut avoir un effet durable sur le poids. »
Bien-être L'Humanité
Absence de larmes : ne restez pas à sec
ActuMis à rude épreuve, nos yeux subissent des perturbations qui peuvent provoquer des sécheresses oculaires. Ce déficit de larmes produit des lésions sur la cornée, qui devient alors vulnérable aux infections.
Hannah Tordjman Pollution, air climatisé, usage prolongé des écrans… notre mode de vie met notre confort visuel à rude épreuve, jusqu’à provoquer parfois des épisodes de sécheresse oculaire à l’origine de troubles de la vision. Ce dessèchement survient en cas d’insuffisance des larmes ou d’une mauvaise qualité de leur production. En temps normal, les glandes lacrymales sécrètent des larmes qui sont réparties sur toute la surface de l’œil dès lors que nous clignons des paupières. Elles permettent d’hydrater et de protéger la cornée contre les éléments externes comme les poussières, par exemple. Cette lubrification protège de nombre d’infections. Mais, parfois, la machine s’enraie et l’humidification ne se fait plus correctement, au point d’engendrer des picotements, voire des démangeaisons.
Un tiers des adultes sont touchés par la sécheresse oculaire, selon l’assurance-maladie. Si le temps passé sur écran ou dans un environnement intérieur ou extérieur agressif provoque cette perte d’humidification, il existe d’autres raisons, au premier rang desquelles l’âge. Plus on vieillit et moins on produit de larmes en raison de l’atrophie des glandes lacrymales. Par ailleurs, les bouleversements hormonaux liés à la ménopause chez la femme ou à l’andropause chez l’homme ont également des incidences. La sécheresse oculaire peut aussi résulter de la prise de certains médicaments : antidépresseurs, antalgiques, somnifères, antidiarrhéiques, antihistaminiques, traitements hormonaux, entre autres. Il existe également des causes liées au port régulier et prolongé de lentilles de contact ou encore à la suite des chirurgies au laser pour traiter une myopie. À noter : les effets secondaires du tabac et du cannabis peuvent aussi assécher les yeux.
Sensation de vision troublée et démangeaisons
La sensation de vision troublée se traduit par un besoin accru de cligner des paupières, par des démangeaisons, par la sensation de gêne face au vent ou à la fumée de cigarette. On assiste parfois à des problèmes de collement de paupières au petit matin ou encore à des larmoiements intempestifs. Autre cas de figure : l’impression de brûlure ou de picotement comme si une particule s’était incrustée dans l’œil. Toutefois, la sensation d’avoir les yeux secs n’implique pas toujours une sécheresse oculaire. Il se peut même que, malgré des sensations désagréables, la sécrétion de larmes soit normale. C’est vrai lorsqu’on passe beaucoup de temps devant des écrans ou dans un lieu enfumé.
Pour remédier à cette sécheresse, rien de très compliqué. Les larmes artificielles vendues en pharmacie soulagent dans la majorité des cas. Attention à les choisir en dose unique pour éviter tout risque d’infection oculaire. On peut les utiliser plusieurs fois par jour en cas d’inconfort et elles viennent généralement à bout du problème de manière assez rapide. En revanche, si la sécheresse persiste ou s’aggrave, seul un ophtalmologiste pourra mesurer la qualité de votre production de larmes et vous conseiller le traitement idoine.
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Une culture numérique commune contre la pression du digital
ActuPour éviter aux salariés d’être trop sollicités par les notifications intempestives, et de terminer épuisés en fin de journée, il est indispensable d’organiser ses outils numériques. Un processus qui doit se faire à l’échelle collective !
Mélanie MermozEntre votre ordinateur et votre smartphone, vous ne savez plus où donner de la tête. En plus de vos mails, vous recevez des messages sur différents groupes Whatsapp, complétez des documents partagés sur Slack. « C’est particulièrement compliqué dans les entreprises qui n’ont pas investi dans une digital workplace », souligne Arnaud Rayrole, directeur général de Lecko.fr. Un espace numérique de travail permet, en effet, de rassembler les outils nécessaires au travail partagé des salariés (ou prestataires). Suivant l’ergonomie de ces espaces, les notifications peuvent être plus ou moins visibles, il est aussi possible de choisir quelles notifications apparaissent et ainsi de prioriser celles qui sont importantes.
Si les outils numériques ont pour but de faciliter le travail, leur surabondance peut, au contraire, provoquer d’importants désagréments. Il est en effet difficile de ne pas aller voir immédiatement quelle est cette nouvelle information qui vient de tomber ! Le problème est alors qu’il faut ensuite retrouver le fil de la tâche abandonnée. « Le numérique est basé sur une idéologie de la fragilité humaine. Les notifications permettent d’éviter de louper quelque chose, mais elles empêchent de se concentrer. Peu à peu cette petite canne numérique prend le pas », alerte Marie-Anne Cloarec, formatrice en culture numérique d’entreprise. Censée protéger, elle a, en fait, un lourd impact sur la santé. « Cette mutiplication des outils conduit à un émiettement des tâches et à un épuisement cognitif. Le comble est qu’à la fin la personne a le sentiment d’avoir mal fait son travail. Cela peut provoquer des troubles du sommeil, de l’irritabilité », dénonce Gérald Demortière, médecin du travail.
« Faire un grand ménage »
Pour prévenir ces phénomènes, il faut déjà éviter de multiplier les outils. Pour Marie-Anne Cloarec, c’est d’abord au niveau de l’entreprise qu’une réflexion doit être menée et celle-ci doit s’effectuer en associant les équipes. Pas question de tout décider d’en haut, à l’échelle d’une entreprise ou même d’un service ! « Cela nécessite une vraie analyse du travail pour déterminer quel est l’outil le plus efficace. Il faut faire un grand ménage ! En quelques années, les outils numériques se sont multipliés très rapidement, il faut déterminer lesquels sont les plus importants », explique-t-elle. Une fois ceux-ci déterminés, c’est le moment de passer au nettoyage. « Dans une entreprise que j’ai accompagnée, la décision a été prise de supprimer Skype (un logiciel d’appel notamment en visio) quand ils ont décidé d’installer Teams, la plateforme collaborative de Microsoft », raconte-t-elle. « Si tout le monde n’a pas le même outil, cela génère de l’exclusion », avertit la formatrice. Une fois les outils choisis et hiérarchisés, il faut aussi mettre en place une culture numérique commune, particulièrement à l’échelle d’une équipe. « Il faut que soit clairement décidé où sont mis les documents importants, dans quel dossier partagé il faut aller les chercher, sinon on double le travail ! »
numérique L'Humanité
Des plantes sauvages comestibles dans le jardin
ActuTrès répandues et faciles à reconnaître, plusieurs plantes sauvages, que l’on croise aussi au jardin, sont non seulement mangeables mais excellentes.
Marcel GuedjDe nombreuses plantes sauvages sont consommables – feuilles, fleurs et même racines parfois –, et très appréciées des gourmets ! Il y a plusieurs manières de les déguster en soupes ou salades, cuites ou crues. C’est le cas de l’ortie, du pissenlit, du plantain, de la pâquerette, de la primevère, du trèfle, de la violette, etc., parmi les plus communes, qui visitent spontanément nos jardins à l’approche du printemps. Certaines sont bien connues, d’autres moins, mais des guides et même des applications sur smartphone permettent de les identifier sans erreur. Alors, ne ratez pas l’occasion de découvrir la soupe aux orties, la salade de plantain, celle de pissenlit…
Une assiette de friche
Une question se pose cependant : peut-on consommer ces plantes sauvages cueillies au milieu de la pelouse ou au bord de l’allée ? Oui, si le jardin n’est pas situé dans une zone urbaine où il faut craindre la pollution atmosphérique et celle du sol. Oui encore, si le sol ne reçoit ni engrais ni pesticides, si la terre est entretenue par des méthodes naturelles respectueuses des micro-organismes qui nous rendent tant de services. Parmi ces méthodes, rappelons : ameublissement, apport de compost, paillage organique (feuilles mortes, cosses de sarrasin, paillettes de lin ou de chanvre…), épandage de bois raméal fragmenté (BRF) ; toutes améliorent la fertilité du sol par des apports naturels d’azote et en encourageant l’action des acariens, cloportes, vers de terre…, dont les déjections forment un engrais qui reconstitue l’humus.
Pour ces diverses raisons, les meilleurs endroits de cueillette sont les friches. Dans ce cas, il suffit de cueillir les plantes que vous voulez savourer avec un bon couteau, de les laver soigneusement, de les cuisiner. À l’opposé, et pour des raisons faciles à comprendre, on s’interdira la cueillette dans les parcs ou en bordure de chemins, de routes ou de champs cultivés pour éviter les zones polluées.
Conserver un carré d’orties
L’ortie (très riche en vitamine C) est une plante vivace envahissante, qui plus est urticante, dont les rhizomes ont tendance à s’étendre rapidement pour coloniser les terres voisines. Plutôt que de la détruire, encadrez sa croissance en limitant son espace, par exemple, avec de vieilles tuiles. Vous aurez ainsi votre « carré d’orties » prêt à servir pour la cuisine.
Les bons gestes pour les récolter
- Enfiler des gants en caoutchouc pour cueillir l’ortie et se prémunir des piqûres.
- Procéder à la cueillette plutôt le matin, le jour même de son utilisation.
- Conserver uniquement les feuilles et les laver (toujours avec des gants de préférence) dans une eau légèrement vinaigrée. Rincer et égoutter avant utilisation.
Jardinage L'Humanité
La montbéliarde, une délicate saucisse au Doubs fumet
ActuAncrée dans son terroir, fruit d’un savoir-faire ancestral, la spécialité franc-comtoise fête cette année les dix ans de son indication géographique protégée (IGP), et le succès ne se dément pas.
Lea DesportesEn dix ans, son poids et ses mensurations n’ont pas changé : entre 150 et 200 g pour 15 cm de long et 25 à 40 mm de diamètre. Légèrement courbée, elle va souvent par paire. Et si la saucisse de Montbéliard a obtenu voilà une décennie une indication géographique protégée (IGP), son existence est bien plus ancienne. En témoignent les nombreux fumoirs à viande mis au jour sur le site d’Epomanduodurum, cité gallo-romaine sur l’actuelle commune de Mandeure, à quelques kilomètres de la sous-préfecture du Doubs. Les textes attestent que la saucisse prend son essor au XIVe siècle. Elle se différencie déjà par son mélange, du maigre et du gras de porc assaisonnés avec beaucoup d’ail et de cumin, et un long séchage dans les tuyés, de vastes pièces caractéristiques des fermes du haut Doubs qui servaient autant à fumer la viande qu’à chauffer leurs habitants. L’arrivée du chauffage central dans les années 1970 met fin à leur fonctionnement.
« Le Tuyé du Papy Gaby »
À Gilley, tout près de Morteau – d’où vient la seule autre saucisse française à bénéficier d’une IGP –, il est encore possible d’admirer une de ces hautes cheminées pyramidales en activité. Construit en 1973 par le boucher Émile Marguet, « le Tuyé du Papy Gaby » fabrique et vend sur place des spécialités charcutières régionales, dont 6 tonnes de montbéliards tous les ans. Une petite tranche des 5 800 tonnes produites en 2022. Si un groupe s’est taillé la part du lion, l’ensemble des 22 fabricants peut se réjouir d’une consommation en hausse, qui a atteint 32,2 millions de saucisses en 2022. Un succès pourvoyeur d’emplois, 18 rien que pour le tuyé cinquantenaire.
Fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux
Contrairement à l’appellation d’origine protégée qui nécessite que toutes les étapes de fabrication soient réalisées dans une même zone géographique, une seule est suffisante pour l’IGP. La préparation de « la mêlée », la viande hachée et relevée par des épices ou des aromates, doit avoir lieu en Franche-Comté, tout comme le fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux provenant des forêts qui recouvrent près de la moitié des terres comtoises.
Une teneur en gras inférieure à 30 %
L’opération, qui dure entre 12 et 48 heures, donne aux saucisses leur couleur légèrement ambrée, entre le brun et le doré, et leur saveur caractéristique. Leur teneur en gras doit être inférieure à 30 % et la lecture des étiquettes se révèle instructive en la matière, les versions artisanales étant largement en dessous. Si le cahier des charges autorise l’utilisation de viandes de l’Union européenne, la filière a fait le choix du mieux-disant : les trois quarts des 163 élevages auprès desquels elle s’approvisionne se trouvent en Franche-Comté et dans les régions limitrophes. Ils donnent aux cochons la confiture locale, le lactosérum (petit-lait) produit par la montbéliarde, vache reine des AOP fromagères, à l’origine notamment du comté ou du mont-d’or. Conclusion ? Des porcs qui font une bonne chair… à saucisse.
Saucisse de Montbéliard grillée à la mousseline de fenouil
Préparation : 10 minCuisson : 15 minDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 4 saucisses de Montbéliard, 400 g de fenouil, 80 g de beurre, 10 cl de crème crue, Gros sel, poivre du moulin.
Traditionnellement pochée et accompagnée de pommes de terre ou de lentilles, la saucisse de Montbéliard se décline aussi grillée, en brochette, cuite au four ou en papillotes, pour varier les plaisirs. Cette recette équilibrée et très simple d’exécution ne nécessite de suivre qu’une seule règle : ne jamais piquer la saucisse de Montbéliard avant cuisson, pour conserver tout son parfum.
- Préparation de la mousselineLaver les fenouils, retirer les cœurs et les tiges.Tailler en fines lamelles, les mettre dans une casserole, recouvrir d’eau froide, ajouter le gros sel.Porter à ébullition puis laisser cuire à gros bouillons.Égoutter les fenouils, les passer au mixeur. Ajouter le beurre et la crème, le sel et poivre puis bien mélanger.
- Dans une poêle chaude, faire cuire les saucisses sans matière grasse, les colorer de tous les côtés.
- Dans chaque assiette, lisser de mousseline et déposer la saucisse grillée.
Pour accompagner la montbéliarde
Rouge. On reste dans le Grand-Est mais direction l’Alsace. Installées à Wettolsheim, aux portes de Colmar, les sœurs Amélie et Cécile Buecher représentent la septième génération du domaine familial qu’elles ont rebaptisé en 2009 Vignoble des 2 lunes, clin d’œil à leur démarche biodynamique. La touche de fumé qui complète l’explosion de fruits rouges frais de leur pinot noir créera un pont aromatique bienvenu avec la note caractéristique de la saucisse de Montbéliard. Peu tannique et acidulée, la cuvée contrebalancera agréablement le gras du plat.
Vignoble des 2 lunes 2018, Lune noire pinot noir, AOP Alsace, 22 euros
Blanc. Fin et vertical, ce grand chardonnay de terroir exprime son sous-sol calcaire, sans pour autant manquer de matière. Comme toute la gamme, qui s’attelle à toutes les spécialités jurassiennes, il est élaboré par Pauline et Géraud Fromont, deux œnologues franc-comtois. Installés dans le Sud-Revermont depuis 2006, ils ont fait le choix de l’agriculture biologique, certifiée en 2013, et d’interventions minimales en vinification. Aussi éclatante qu’enveloppante, cette cuvée saura, dans l’assiette, tenir tête à la saucisse enrobée de mousseline.
Chardonnay Les Normins 2020, Domaine des Marnes blanches, AOP côtes-du-jura, 26,80 eurosBon et sain France24 - Monde
8 mars : à Paris, les manifestantes appellent à l'égalité "au travail comme dans la vie"
Publié le : 08/03/2023 - 19:54
Cyrielle CABOT
De notre envoyée spéciale dans le cortège parisien – Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Paris, mercredi, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Au lendemain d'une "mobilisation historique" contre la réforme des retraites, les manifestants ont donné de la voix pour dénoncer un projet dont elles sont présentées comme les grandes perdantes, tout en dénonçant un système qui continue "à les maltraiter".
"En 2023, la fin du patriarcat !" Des milliers de personnes ont manifesté mercredi 8 mars à Paris, pour la Journée internationale des droits des femmes. Une mobilisation fortement imprégnée par la contestation du projet de réforme des retraites, sans éclipser d'autres combats pour l'égalité et la justice sociale.
"C'était l'occasion parfaite pour appeler à l'égalité au travail comme dans la vie", explique Caroline, 33 ans, membre du syndicat Solidaires, à l'initiative, avec la FSU et la CGT, de cette "grève féministe". "Nous sommes dans la rue pour dire non à la réforme des retraites et dénoncer les inégalités économiques entre hommes et femmes, mais aussi pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, défendre le droit à l'avortement ou encore soutenir les femmes du monde entier", poursuit-elle. "Car tous ces combats sont liés. À la fin, il s'agit de défendre les droits de la moitié de la population."
"Cette réforme nous touche en priorité"
Le cortège, majoritairement féminin, s'est élancé sous la pluie, peu après 14 heures, de la place de la République en direction de la place de la Nation. "Même la pluie est sexiste !", crie en riant une jeune femme au porte-voix.
Parmi les manifestants, certains ont déjà battu le pavé le 7 mars, sixième journée de grève intersyndicale, à la participation "historique", selon les syndicats, contre la réforme des retraites. Parmi eux, Jasmine, 66 ans. Cette ancienne ouvrière est venue de Bourgogne pour faire entendre sa voix. "J'étais là hier, je suis là aujourd'hui, et je serai encore là aussi longtemps qu'il faudra", assure-t-elle. "Mais manifester aujourd'hui, symboliquement, c'est presque encore plus important car cette réforme, elle nous touche, nous les femmes, en priorité."
"Avec ma retraite, je ne gagne que 824 euros par mois. Une fois les charges payées, il me reste 27 euros pour vivre… Après avoir passé ma vie à l'usine, je suis maintenant obligée de faire des ménages pour arrondir mes fins de mois", témoigne-t-elle. "Et on voudrait encore empirer la situation de celles qui vont me suivre ?"
"Cette réforme, c'est le symbole même de toutes les inégalités que les femmes vivent au quotidien", abonde, quelques mètres plus loin, Chantal, 63 ans. Cette fonctionnaire a aussi manifesté lors des précédentes journées de mobilisation, mais elle tenait particulièrement à être présente pour cette journée du 8 mars. "Cette fois, je me bats pour bien plus que ma retraite. Je suis là pour tous nos droits sociaux – nos salaires, notre santé, le droit à l'avortement… Les droits des femmes sont toujours très fragiles, trop fragiles."
Dans sa main, sa pancarte illustre son engagement. Au recto est notée une citation de Gisèle Halimi, figure du féminisme : "Tout ce qui fait avancer les femmes fait avancer la société". Au verso sont collés des slogans contre la réforme des retraites – "Nous ne battrons pas en retraite", "La retraite avant l'arthrite"...
"Hé meuf, t'es au courant ? Tu vas te faire avoir"
Depuis le début des mobilisations, les femmes sont présentées comme les grandes perdantes du projet de réforme des retraites. Un constat qui passe d'autant plus mal qu'à l'heure actuelle, les inégalités de pension sont déjà conséquentes : fin 2020, les femmes avaient en moyenne une retraite de 40 % inférieure à celle des hommes, différence ramenée à 28 % en cas de réversion. En cause, des carrières souvent plus complètes que celles des hommes, avec davantage de temps partiels et des salaires plus faibles.
>> À lire aussi : Réforme des retraites : à Paris, des manifestantes révoltées et déterminées
Symbole de cette inégalité au travail qui se répercutera à la retraite : à 15 h 40 sonnantes, depuis leur char, les Rosies, un collectif féministe, prennent la parole. Affublées d'un bleue de travail, elles rappellent que c'est à cette heure-ci que, chaque jour, les femmes commencent symboliquement à "travailler gratuitement".
S'ensuit une chanson et une danse à la chorégraphie bien rodée : "Hé meuf, t’es au courant ? Tu vas te faire avoir. Tes périodes à mi-temps, ce sera pour ta poire. Si tu veux des enfants, tu partiras plus tard. Car le gouvernement raconte que des bobards", entonne la foule, sur l'air de la chanson Freed from Desire, de Gala.
Faire cesser "toutes les formes de violences"
Mais à côté des nombreux slogans liés à la retraite et aux inégalités au travail, d'autres ont préféré mettre en avant d'autres combats. "Le consentement, partout, tout le temps", "Ensemble contre les violences sexistes et sexuelles", affiche ainsi Vassilia Mattei. Cette femme de 30 ans est cheffe de projet de HandsAway, une association qui fait de la prévention contre les violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire.
"Nous sommes là parce qu'il faut éduquer et sensibiliser, tout le temps, tous les jours, contre toutes les violences et toutes les discriminations que les femmes et minorités de genre subissent", témoigne-t-elle. "En prenant en compte toutes les catégories – les racisées, les LGBT+, celles en situation de handicap… D'ailleurs, c'est elles, souvent contraintes à des métiers précaires et physiques, qui seront donc les premières impactées par la réforme des retraites."
"Nous sommes là pour nous battre pour l'égalité et réclamer les droits de tous et toutes", résume-t-elle.
Camille, de son côté, a préféré montrer son soutien aux Iraniennes, presque six mois après la mort en détention de Mahsa Amini. "J'ai déjà manifesté hier pour les retraites. Aujourd'hui, j'ai voulu rappeler que dans le monde, notamment en Iran, des femmes pourraient mourir pour être descendues dans la rue comme nous sommes en train de le faire", raconte cette enseignante de 48 ans. "Défendre nos droits est primordial, mais il ne faut pas oublier les autres : il faut faire cesser toutes les formes de violences."
"De toute façon, on en a gros de tout !", s'exclament en fin de cortège Tiffany et Raphaël. "On a l'impression de ne pas être écoutés par ce gouvernement, et qu'on doit se battre pour tout."
Ces deux amis expliquent quant à eux avoir privilégié la journée du 8 mars pour manifester pour "la portée symbolique de la date" mais être venus principalement pour crier "leur ras-le-bol" face à la politique du gouvernement. "J'aimerais simplement qu'il soit plus bienveillant avec les gens et avec notre planète plutôt que de toujours favoriser les plus riches et penser au profit…", explique Tiffany.
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L'Humanité
Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
Guerre en UkraineChine France24 - Monde
Géorgie : nouveaux rassemblements à Tbilissi, la police fait usage de gaz lacrymogènes
Publié le : 08/03/2023 - 21:47Modifié le : 08/03/2023 - 22:11
FRANCE 24
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Pour une deuxième journée consécutive, des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans la capitale géorgienne pour protester contre un projet de loi sur les "agents étrangers" considéré par ses détracteurs comme le signal d'un virage autoritaire, et d'un rapprochement avec Moscou.
Ils veulent défendre l'avenir européen de la Géorgie. Des dizaines de milliers de personnes ont de nouveau manifesté mercredi 8 mars dans la capitale, Tbilissi, contre un projet de loi controversé visant médias et ONG. La veille, des heurts avaient éclaté entre opposants et policiers.
Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour tenter de disperser la foule.
Dans le centre-ville, des drapeaux de la Géorgie et de l'Union européenne étaient brandis par les manifestants, rassemblés devant le Parlement national, selon un journaliste de l'AFP.
"Non à la loi russe !", scandait la foule réunie à l'appel de plusieurs ONG et formations d'opposition – une référence au projet de loi adopté mardi en première lecture par les députés géorgiens.
Ce texte prévoit que les organisations recevant plus de 20 % de leur financement de l'étranger soient obligées de s'enregistrer en tant qu'"agents de l'étranger", sous peine d'amendes.
>> À lire sur France 24.com : Comment Moscou utilise le statut "d’agents étrangers" pour harceler les opposants
Selon ses détracteurs, ce projet est calqué sur une loi adoptée en Russie en 2012 et que le Kremlin utilise depuis pour réprimer les médias et les voix critiques.
"Cette loi est absolument anticonstitutionnelle et va à l'encontre de la volonté du peuple géorgien de devenir membre de l'UE", fustige Badri Okoujava, un historien de 26 ans.
L'ombre de Moscou
La Géorgie, petite pays du Caucase, ambitionne de rejoindre l'Union européenne (UE). Elle a déposé sa candidature avec l'Ukraine et la Moldavie quelques jours après l'invasion russe en territoire ukrainien le 24 février 2022. En juin, l'UE avait demandé que la Géorgie procède à plusieurs réformes avant d'obtenir un statut de candidat.
Plusieurs mesures du gouvernement ont récemment jeté une ombre sur ces aspirations et soulevé des doutes sur ses liens avec le Kremlin. Le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a affirmé que sa politique à l'égard de Moscou était "équilibrée" et visait à assurer "la paix et la stabilité".
Ces dernières années, les autorités de cette ancienne ancienne république soviétique ont dû faire face à des critiques internationales croissantes sur un recul présumé de la démocratie qui a porté atteinte aux liens de Tbilissi avec Bruxelles.
Le principal parti d'opposition en Géorgie a appelé à manifester de nouveau mercredi à Tbilissi. "À partir de 15 heures, les Géorgiens vont se réunir sur l'avenue Roustavéli et cela va continuer tous les jours (...) jusqu'à la victoire", a indiqué Nika Melia, figure du Mouvement national uni (MNU), une formation d'opposition créée par l'ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili.
"Solidaires du peuple géorgien"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a apporté son soutien au mouvement : le président ukrainien a dit mercredi souhaiter "le succès démocratique" pour les manifestants en Géorgie.
"Il n'y a pas un Ukrainien qui ne souhaite le succès à notre Géorgie amie. Succès démocratique. Succès européen", a-t-il déclaré dans son allocution quotidienne. "Toutes les nations libres d'Europe méritent" de faire partie de l'Union européenne, a-t-il appuyé, alors que Kiev et Tbilissi ambitionnent de rejoindre l'UE.
De son côté, Washington a appelé les autorités géorgiennes à "respecter les manifestations pacifiques", se disant "solidaires du peuple géorgien".
"Nous appelons le gouvernement de la Géorgie à respecter la liberté de rassemblement et les manifestations pacifiques", a déclaré le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, réitérant la "forte préoccupation" des États-Unis face à cette loi.
Avec AFP
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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
Géorgie : l'ex-président Mikheil Saakachvili cesse sa grève de la faim en prison
REPORTAGE
Trente ans après la chute de l'URSS, la Géorgie toujours sous influence russe
France24 - Monde
🔴 En direct : Zelensky veut "le succès démocratique" des manifestants en Géorgie
Publié le : 08/03/2023 - 09:35Modifié le : 08/03/2023 - 22:16
FRANCE 24
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Le groupe paramilitaire Wagner a revendiqué mercredi la prise de la partie orientale de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. La ville pourrait tomber "dans les prochains jours", confirme l'Otan. La chute de cette ville-forteresse du Donbass laisserait "la voie libre" à l'armée russe pour avancer dans l'Est, assure Volodymyr Zelensky, qui rencontre le chef de l'ONU à Kiev. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.
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3 h 49 : frappes sur les régions de Kharkiv et Odessa en Ukraine
Des frappes ont ciblé les régions de Karkiv et Odessa, dans l'Est et le Sud de l'Ukraine, ont annoncé jeudi des responsables locaux. "L'ennemi a effectué une quinzaine de frappes sur la ville et la région" de Kharkiv, a déclaré le gouverneur régional Oleg Synegubov, sur les réseaux sociaux. Dans la région d'Odessa, le gouverneur Maksym Marchneko a rapporté que "des missiles ont frappé l'infrastructure énergétique régionale et endommagé des bâtiments résidentiels", parlant d'une "frappe massive de missiles".
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22 h 01 : Zelensky invite à Kiev le ténor républicain américain Kevin McCarthy
Le président ukrainien a invité le républicain Kevin McCarthy, chef de la Chambre des représentants au Congrès des États-Unis, à se rendre à Kiev, au moment où la contestation commence à monter au sein des conservateurs américains sur l'aide apportée à l'Ukraine.
"M. McCarthy doit venir ici voir comment nous travaillons, ce qui se passe, ce que la guerre a fait, ce que les gens combattent maintenant et qui ils combattent. Et seulement après cela, faites-vous une opinion", a dit Volodymyr Zelensky à CNN, selon des extraits diffusés par la télévision. Son entretien accordé à la chaîne américaine sera diffusé mercredi soir.
À la tête de la nouvelle majorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy est à ce titre le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et la vice-présidente.
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20 h 57 : Zelensky veut "le succès démocratique" pour les manifestants en Géorgie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vouloir "le succès démocratique" pour les manifestants en Géorgie opposés à un projet de loi qui menacerait médias et ONG. Ses détracteurs comparent le texte à une loi liberticide russe adoptée en 2012.
"Il n'y a pas un Ukrainien qui ne souhaite le succès à notre Géorgie amie. Succès démocratique. Succès européen", a-t-il déclaré dans son allocution quotidienne. "Toutes les nations libres d'Europe méritent" de faire partie de l'Union européenne, a-t-il appuyé, alors que Kiev et Tbilissi ambitionnent de rejoindre l'UE.
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19 h 35 : imbroglio sur l'identité du soldat fusillé dans une vidéo virale
L'identité du soldat ukrainien tué par une rafale de balles dans une vidéo d'exécution devenue virale semblait incertaine ce soir, des déclarations de l'armée ukrainienne pointant en direction de deux militaires différents.
"Un soldat du 163e bataillon de la 119e brigade distincte de défense territoriale de la région de Tcherniguiv. La vidéo de la mort héroïque d'Oleksandre Matsievskiï est devenue virale en un jour et n'a laissé personne indifférente", a indiqué sur Facebook le département régional de la section Nord des forces armées ukrainiennes.
"Sa mère, son fils Mykhaïlo et ses compagnons d'armes l'ont identifié sur la vidéo" et sa mère "l'a reconnu à la morgue à Kiev", a affirmé la même source, qui précise que le corps a été rapatrié lors d'un échange de corps et enterré le 14 février dernier à Nijine, dans la région de Tcherniguiv.
Pourtant, l'armée de terre ukrainienne avait affirmé mardi avoir identifié, "selon des données préliminaires", le soldat comme étant Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura, "un militaire de la 30e brigade mécanisée", porté disparu depuis le 3 février.
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18 h 28 : peu probable que la Russie réalise des "gains territoriaux majeurs" en Ukraine en 2023, selon Washington
L'armée russe ne réalisera probablement pas de "gains territoriaux majeurs" en Ukraine cette année, a dit la directrice du renseignement américain Avril Haines devant une commission sénatoriale.
Les Russes se voient infliger "de hauts niveaux de pertes" et le président Vladimir "Poutine comprend probablement mieux les limites de ce que son armée est capable de réaliser", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il semblait se focaliser "sur des objectifs militaires plus modestes pour l'instant".
"Nous ne prévoyons pas que l'armée russe se rétablisse suffisamment cette année pour réaliser des gains territoriaux majeurs, mais Poutine calcule très probablement que le temps joue en sa faveur", a-t-elle ajouté devant la commission du Renseignement du Sénat lors d'une audition sur les "menaces mondiales".
Selon elle, le président russe pense probablement que prolonger la guerre, avec des pauses dans les combats, "pourrait être la meilleure option qui lui reste pour protéger au bout du compte les intérêts stratégiques russes en Ukraine, même si cela prend des années".
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18 h 21 : l'UE peaufine son plan de livraison d'obus à l'Ukraine
Sur fond d'appel à bâtir une "économie de guerre", les ministres de la Défense de l'Union européenne ont négocié un plan de livraisons à l'Ukraine d'obus et de munitions qui pourrait être porté à deux milliards d'euros.
L'armée ukrainienne, qui en tire des milliers chaque jour pour repousser l'envahisseur russe, ne cesse d'alerter sur son manque criant d'obus de 155 mm pour ses canons.
"Notre priorité numéro un, ce sont des systèmes de défense aérienne, ainsi que des munitions, des munitions, et encore des munitions", a de nouveau insisté le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.
Réunis à Stockholm avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, ses homologues européens ont peaufiné un plan en trois volets, dont une donation d'un milliard d'euros d'obus à l'Ukraine, qui devrait être adopté le 20 mars.
L'objectif est d'accélérer la cadence, alors que l'armée ukrainienne est menacée d'encerclement sur le point chaud de Bakhmout, dans l'est du pays.
Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à doper les capacités de l'industrie de défense européenne à plus long terme.
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16 h 27 : une adolescente russe interdite de contact avec son père accusé d'avoir "discrédité" l'armée
En Russie, une adolescente a été placée dans un centre pour mineurs après que son père a été condamné pour avoir "discrédité" l'armée russe en Ukraine, a rapporté l'ONG de défense des droits humains OVD-Info. Elle a été interdite de tout contact avec l'extérieur.
"Maria Moskaleva (...) qui s'est retrouvée dans un centre pour mineurs après que son père Alexeï Moskalev a été assigné à résidence, n'a pas le droit de téléphoner à son père", a indiqué l'organisation après avoir échangé avec l'avocat de la famille.
L'histoire remonte à avril 2022, quand cette collégienne de 13 ans de la région de Toula, au sud de Moscou, réalise en cours d'arts plastiques un dessin contre l'intervention militaire en Ukraine. Elle avait écrit dessus "Non à la guerre" et "Gloire à l'Ukraine", explique le média indépendant russe Meduza.io (basé à Riga).
Des enquêteurs interrogent alors une première fois la fille et son père, Alexeï Moskalev, relate OVD-Info.
Le même mois, Alexeï Moskalev est condamné par un tribunal local à une amende de 32 000 roubles (400 euros au taux actuel) pour avoir rédigé des commentaires sur les réseaux sociaux critiquant l'offensive russe.
Près d'un an plus tard, le 1er mars, la police est revenue au domicile de l'adolescente et de son père, accusé cette fois-ci d'avoir "discrédité l'armée" pour de nouvelles publications en ligne, explique le média Meduza.
C'est à cette occasion que Alexeï Moskalev a été assigné à résidence par les autorités et sa fille emmenée dans un centre pour mineurs à Iefremov, selon l'agence de presse russe Ria Novosti.
Une pétition en ligne lancée en soutien au père et à sa fille avait recueilli 65 000 signatures mercredi.
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15 h 52 : procès à Zurich autour des actifs douteux d'un proche de Vladimir Poutine
Quatre employés de la banque Gazprombank Suisse, dont son directeur général, comparaissentdevant la justice suisse pour avoir accepté de gérer des actifs douteux du violoncelliste russe Sergueï Roldouguine, un proche de Vladimir Poutine.
Les quatre prévenus sont accusés de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour s'assurer que le violoncelliste et chef d'orchestre russe était l'ayant-droit légitime des sommes confiées à la banque entre 2014 et 2016, malgré les "doutes objectifs" que les millions de francs suisses transitant sur son compte auraient dû susciter.
Au regard de la loi suisse, le musicien, qui est aussi le parrain d'une des filles du président russe, aurait également dû faire l'objet de vérifications plus strictes en tant que personne dite politiquement exposée.
Depuis l'annonce de ce procès, la presse suisse s'interroge quant à savoir si le violoncelliste n'a pas agi avec ces comptes comme un "homme de paille" au profit du président russe et de son entourage.
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15 h 24 : le chef de l'ONU juge "capital" de prolonger l'accord céréalier
Le secrétaire général de l'ONU a jugé "capital" de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes conclu avec la Russie, un texte vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial qui expire le 18 mars.
"Je tiens à souligner l'importance capitale de la prolongation (de l'accord céréalier) le 18 mars et de la création des conditions permettant d'utiliser au mieux les infrastructures d'exportation", a déclaré Antonio Guterres lors d'une visite à Kiev.
Selon Antonio Guterres, l'accord a permis l'exportation de 23 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, qui étaient jusque-là bloquées dans les ports du fait de l'invasion russe.
"Il a contribué à faire baisser le coût mondial des denrées alimentaires et a apporté une aide cruciale aux populations qui paient également un lourd tribut à cette guerre, en particulier dans les pays en développement", a souligné le chef de l'ONU.
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14 h 40 : le chef de l'ONU dénonce à Kiev une vidéo d'exécution "choquante"
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé à Kiev les images "choquantes" d'une vidéo virale dans laquelle un soldat ukrainien, prisonnier, semble avoir été exécuté par balles après avoir clamé "gloire à l'Ukraine".
"Les récentes images choquantes d'un soldat ukrainien apparemment sommairement tué sont un autre rappel tragique que les lois de la guerre doivent être strictement respectées", a déclaré Antonio Guterres aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
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12 h 52 : Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", prévient l'Otan
La ville de Bakhmout, au cœur des combats depuis des mois et menacée d'encerclement par l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner, pourrait tomber "dans les prochains jours", a mis en garde le secrétaire général de l'Otan.
"Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours", a déclaré le patron de l'alliance militaire, Jens Stoltenberg, en marge d'une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm.
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11 h 39 : Volodymyr Zelensky salue le rôle des femmes dans la lutte de son pays contre l'invasion russe
"Je pense qu'il est important de dire merci aujourd'hui. De remercier toutes les femmes qui travaillent, enseignent, étudient, sauvent, soignent et combattent pour l'Ukraine", a dit Volodymyr Zelensky à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, dans une vidéo mise en ligne par le présidence.
Il a aussi appelé à se "souvenir, à penser et à remercier toutes les femmes qui ont sacrifié leur vie pour notre pays".
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11 h 12 : Continental annonce un "retrait contrôlé" de la Russie
L'équipementier automobile Continental a annoncé un "retrait contrôlé" de la Russie avec la vente de ses activités dans le pays. Le président du directoire Nikolai Setzer a déclaré lors d'une conférence de presse portant sur les résultats annuels que l'entreprise était en train de vendre ses activités en Russie.
"La guerre [en Ukraine] est la raison de notre retrait contrôlé de Russie. Cela signifie la vente de nos activités, y compris de notre usine de Kalouga. Nous sommes à un stade avancé du processus de vente", a-t-il déclaré.
Continental avait suspendu la production dans son usine de Kalouga en Russie après le début de l'invasion. Le groupe a temporairement repris ses activités au printemps afin de protéger les travailleurs locaux, sans donner plus de détails.
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9 h 05 : le groupe Wagner revendique la prise de la partie orientale de Bakhmout
Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué la prise de la partie orientale de la ville de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. "Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la cité, a affirmé le patron du groupe Evguéni Prigojine.
Dans son dernier compte-rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Étude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a estimé que les troupes du Kremlin avaient "vraisemblablement" capturé cette zone, après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes.
Dans un entretien à la télévision américaine CNN diffusé ce mercredi Volodymyr Zelensky a pour sa part assuré que ses troupes étaient résolues à tenir la ville : "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout".
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5 h 25 : un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine à l'étude
Les ministres de la Défense de l'Union européenne se réunissent pour préparer un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine, avec un premier volet d'urgence s'élevant à un milliard d'euros. L'objectif revendiqué est d'adopter ce plan le 20 mars lors d'une réunion des chefs de la diplomatie européenne.
L'armée ukrainienne fait face à un manque criant d'obus de 155 mm pour ses canons, ont mis en garde ces dernières semaines ses soutiens occidentaux.
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4 h 54 : Zelensky rappelle la position stratégique de Bakhmout
Le président ukrainien prévient qu'en cas de prise de Bakhmout, l'armée russe aurait "la voie libre" pour s'emparer de villes dans l'est de l'Ukraine.
"Nous comprenons qu'après Bakhmout, ils pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre pour les Russes (...) vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il déclaré dans une entretien à CNN diffusée ce mercredi.
Le président ukrainien a déclaré à la chaîne américaine que ses forces armées étaient résolues à rester à Bakhmout. "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout", a-t-il précisé dans cet entretien exclusif.
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4 h 23 : le chef de l'ONU va rencontrer Zelensky aujourd'hui
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est en Ukraine pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Ils évoqueront le renouvellement d'un accord international de l'été dernier sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole de l'organisation.
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3 h 01 : l'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit Ursula von der Leyen
"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé la présidente de la Commission européenne lors d'un discours devant le Parlement du Canada, à Ottawa. Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale".
Elle a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.
Avec AFP et Reuters
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Le fil du 3 mars
En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout
LE FIL DU 6 MARS
Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Le fil du 5 mars
La bataille pour le Donbass est "douloureuse et difficile" selon Zelensky
L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don L'Humanité
Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme
ReportageL’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.
Vadim KamenkaVolgograd (Russie), envoyé spécial.
Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazification », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »
Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.
À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.
L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».
« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »
La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »
Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.
UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky France24 - Monde
Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans
Publié le : 09/03/2023 - 00:28Modifié le : 09/03/2023 - 01:06
FRANCE 24
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Le Sénat dominé par la droite a adopté mercredi soir, au terme d'une vive bataille de procédure avec la gauche, l'article clé du projet de réforme des retraites portant de 62 à 64 ans l'âge légal de départ en retraite en France.
C'est une mesure-phare, rejetée par une large majorité de Français, selon tous les sondages d'opinion. Le Sénat, dominé par la droite, a approuvé dans la nuit de mercredi 8 à jeudi 9 mars l'article 7 du projet de réforme des retraites qui prévoit de reporter l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans.
L'article 7 du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale a été adopté avec 201 voix pour et 115 contre.
"Je me réjouis que les débats aient permis de parvenir à ce vote", a tweeté la Première ministre Élisabeth Borne. Silencieuse depuis le début de l'examen du texte, jeudi dernier, la majorité sénatoriale a sorti sur cet article depuis la nuit dernière l'artillerie lourde du règlement pour accélérer les débats face à "l'obstruction" de la gauche. Celle-ci s'est indignée d'un "coup de force".
"Vous bâclez le débat", "la prétendue sagesse du Sénat en a pris un coup", a critiqué la cheffe des sénateurs communistes Éliane Assassi. "Jamais nous n'accepterons que vous mélenchonisiez le Sénat", a rétorqué son homologue des Républicains Bruno Retailleau.
Les débats à la chambre haute reprendront jeudi à 10 h 30 autour d'un amendement polémique de Bruno Retailleau qui plaide pour que l'extinction progressive des régimes spéciaux, votée à l'article 2, s'applique aux salariés déjà en poste.
Porte close de Macron aux syndicats
De son côté, l'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'État "pour qu'il retire sa réforme".
"La porte du ministre du Travail, Olivier Dussopt, reste toujours ouverte", leur a répondu mercredi la Première ministre au Sénat, assurant que "le gouvernement est toujours prêt et ouvert au dialogue", et que c'est "dans la concertation et dans le dialogue que ce texte a été construit".
Plus tôt, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait expliqué que le président de la République "respectait les institutions (...) aujourd'hui, c'est le temps parlementaire qui a cours". "Ce serait une erreur si le président recevait" les syndicats, qui "veulent re-personnaliser le débat autour de 'pour ou contre le président'", a estimé une source gouvernementale. "Le président n'a pas à entrer là-dedans."
Débats tendus
Le Sénat se penche jusqu'à dimanche sur le projet du gouvernement, lequel espère parvenir à un consensus avec la droite, majoritaire à la chambre haute du Parlement.
Les débats extrêmement tendus à l'Assemblée nationale avaient empêché l'examen de l'article 7 avant la fin des discussions sur le texte, qui compte 20 articles.
>> À lire : Retraites : la réforme est-elle "indispensable", comme l'affirme le gouvernement ?
Une commission mixte de députés et sénateurs va ensuite se réunir le 15 mars, selon Public Sénat, pour tenter de dégager un texte de compromis susceptible d'être soumis aux deux chambres.
Faute d'accord, l'Assemblée nationale aura le dernier mot avec le risque de devoir mettre en œuvre sa réforme contestée par ordonnances en l'absence de validation par les députés.
Avec Reuters et AFP
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COUACS EN SÉRIE
Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée
La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue
Retraites : le Sénat vote l'extinction de plusieurs régimes spéciaux
L'Humanité
Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre
ReportageLa ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.
Vadim KamenkaSamara, Moscou (Russie), envoyé spécial.
À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).
Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.
Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.
Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.
Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.
« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.
Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022
Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »
De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.
La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.
« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »
Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.
Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.
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RussieGuerre en Ukraine France24 - Monde
C1: au PSG, la MNM n'a plus de goût
Publié le : 09/03/2023 - 00:02
Munich (Allemagne) (AFP) – L'élimination dès les huitièmes de finale contre le Bayern Munich (0-1, 2-0) signe l'échec retentissant de la MNM au Paris Saint-Germain et pose la question de l'avenir de ce trio de superstars, constitué de Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé.
. Mbappé, une étoile à retenir
"Si je liais mon avenir à la Ligue des champions, et je ne manque pas de respect au club, je serais parti très loin! Je suis ici, je suis très content et pour l'instant, je ne pense à rien d'autre que de faire les beaux jours du PSG", a lancé samedi le champion du monde 2018 après son 201e but, nouveau record du club, contre Nantes (4-2) en Ligue 1.
De quoi rassurer les dirigeants et supporters parisiens sur le futur immédiat du crack de Bondy, sous contrat jusqu'en 2024.
Si en début de saison, l'attaquant français a eu quelques états d'âme, peu satisfait du recrutement et des promesses faites par le club au moment de sa prolongation en grande pompe en mai 2022, le climat a singulièrement évolué. Mbappé ne lie plus son destin à une campagne réussie en C1, prenant même de plus en plus de poids dans le vestiaire parisien dans un rôle de leader.
L'idole du Parc des Princes devrait tout de même voir revenir à la charge les prétendants dès cet été. Mais il est bien placé pour le savoir: les propriétaires qataris du PSG savent se montrer inflexibles quand il s'agit de retenir un joueur, quelle que soit l'offre.
Difficile dans ces conditions de les imaginer laisser partir un attaquant de cette dimension, érigé l'été dernier comme l'élément central du projet parisien.
. Messi en a-t-il envie?
En lice pour le titre officieux de meilleur joueur de l'histoire, la "Pulga" n'aura pas marqué Paris d'une empreinte indélébile et sa relation affective avec le club n'a jamais atteint des sommets lyriques.
Messi n'a pas aimé les sifflets du Parc - adressés aussi à Neymar - après l'élimination face au Real Madrid en Ligue des champions, en mars 2022.
Si le stade de la Porte d'Auteuil chante des "Meeeessi! Meeeessi!" avant ses coups francs, il a surtout vu les derniers feux de l'étoile.
Sa seconde saison est meilleure, il a déjà marqué plus de buts (18 contre 11) et délivré de passes décisives (16 contre 15) qu'en 2021-2022. Sa famille semble s'adapter à Paris, après une première année plus difficile, et le club et son entourage discutent selon plusieurs médias d'une éventuelle prolongation de son contrat, qui se termine en juin.
Mais après avoir enfin conquis la Coupe du monde, la tentation est grande pour Messi de tirer un trait sur le très haut niveau alors que l'Inter Miami de David Beckham ou le richissime championnat saoudien lui font les yeux doux.
. Neymar trop fragile
Recrutement en or massif de 2017, en même temps que Mbappé, pour 220 millions d'euros, le Brésilien n'a jusqu'ici brillé que par intermittences au PSG, entre blessures et caprices, et sa grave blessure à la cheville droite, qui va nécessiter une opération et compromet sa fin de saison, ne fait qu'alourdir son cas.
Pourtant quand il est bien luné, le Brésilien est irrésistible. C'est lui qui emmène son équipe en finale de C1 2020, perdue contre le Bayern (1-0), et sa première partie de saison, avant la Coupe du monde au Qatar, était magnifique.
Mais il n'a joué que 49% des matches de Ligue 1 depuis son arrivée (112 sur 228) et 41 sur 55 matches de Ligue des champions, un maigre rendement pour un joueur de ce prix.
"Ney" a manqué des matches couperets contre le Real Madrid, Manchester United ou le Barça et ses relations fluctuantes avec le "Kyky", marquées cette saison par l'épisode du "penaltygate", n'arrangent rien.
Il n'a pas toujours clamé son amour pour Paris, à l'image de ses déclarations sur la "remontada" infligée au club par son FC Barcelone comme étant son meilleur souvenir. Et lui non plus n'a pas aimé les sifflets de la saison dernière.
Mais l'ex-prodige de Santos possède un mirifique contrat jusqu'en 2027 et le PSG, même s'il souhaitait s'en séparer comme il en a eu l’intention l'été dernier, aura bien du mal à trouver un acquéreur capable de lui assurer des émoluments princiers comparables à ce qu'il perçoit actuellement dans la capitale (36 millions d’euros net par an, selon Le Parisien).
© 2023 AFP
L'Humanité
La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine
ReportageDans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.
Emmanuelle ChazeHostomel (Ukraine), correspondance particulière.
Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.
Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.
Des familles captives
C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.
En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.
Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »
Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.
Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »
Les enfants ont repris les cours
Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.
Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.
Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.
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Guerre en UkraineUkraine France24 - Monde
8-mars: le chef de l'ONU veut faire d'internet un monde "sûr" et non "toxique" pour les femmes
Publié le : 09/03/2023 - 00:00Modifié le : 08/03/2023 - 23:58
Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Pour la Journée internationale des droits des femmes, le chef de l'ONU a exhorté mercredi à faire d'internet un monde virtuel "sûr" et non "toxique" pour celles qui sont les premières cibles de la "haine" et d'"agressions" en ligne.
"La violence en meute et en ligne est une attaque directe contre la démocratie qui censure de fait les femmes, les harcèle et émousse l'ambition des filles à devenir des dirigeantes", a écrit Antonio Guterres dans un discours lu devant des milliers de déléguées réunies plusieurs jours au siège de l'ONU à New York pour la Commission sur la condition de la femme (CSW).
Le secrétaire général des Nations unies, qui avait ouvert lundi cette 67e session de la CSW en dénonçant les inégalités mondiales croissantes entre les femmes et les hommes, était en Ukraine mardi et mercredi.
"Nous devons faire en sorte que le monde en ligne soit sûr pour les femmes et les filles", a-t-il exhorté, son organisation internationale se voulant à la pointe de la lutte contre les violences faites aux femmes, partout sur la planète.
"Des pans entiers d'internet deviennent des amplificateurs toxiques de haine, d'agression et de harcèlement et les premières cibles en sont les femmes et les filles", a encore tonné le diplomate.
M. Guterres a fustigé les "technologies numériques qui fournissent de nouveaux outils pour contrôler, faire du mal, réduire au silence et discréditer les femmes, y compris celles qui ont une vie publique".
Il a appelé les gouvernements, les régulateurs et les entreprises technologiques à mettre en place des mesures de protection "pour créer un environnement numérique sûr et demander des comptes aux harceleurs, aux agresseurs".
L'innovation et la technologie pour l'égalité femmes-hommes est un des thèmes de la CSW cette année et M. Guterres entend "combler la fracture numérique": trois milliards de personnes n'ont pas accès à internet, la plupart sont des femmes et des jeunes dans les pays en développement.
La directrice de l'ONU Femmes, Sima Bahous, a rappelé qu'en ce 8 mars "des militantes du monde entier se lèvent et réclament la fin du harcèlement, de la violence, de la discrimination dans l'éducation, au travail, dans la loi et dans tous les aspects de (nos) vies".
Selon l'ONU, les femmes et les filles sont 27 fois plus susceptibles que les hommes d'être harcelées en ligne ou soumises à des messages haineux.
© 2023 AFP
France24 - Monde
Le marché de l'emploi toujours solide aux Etats-Unis, les salaires grimpent encore
Publié le : 08/03/2023 - 23:56Modifié le : 08/03/2023 - 23:54
Washington (AFP) – Le marché de l'emploi reste très solide aux Etats-Unis, selon plusieurs enquêtes publiées deux jours avant les chiffres officiels, probablement trop aux yeux de la banque centrale américaine puisque la hausse continue des salaires empêche l'inflation de ralentir rapidement.
Les seules entreprises du secteur privé ont créé 242.000 emplois en février, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab diffusée mercredi, plus que les 205.000 anticipées par les analystes, selon le consensus de MarketWatch, mais aussi que les 119.000 de janvier.
Ce niveau robuste d'embauches "est bon pour l'économie et les travailleurs, mais la croissance des salaires est encore assez élevée", a commenté Nela Richardson, cheffe économiste de la firme de service aux entreprises ADP.
La hausse des salaires a été de 7,2% sur un an pour ceux qui ont conservé leur emploi, la plus faible des 12 derniers mois. Pour ceux qui ont changé d'emploi, les salaires ont grimpé de 14,3% sur un an, contre 14,9% en janvier.
"Le léger ralentissement de la hausse des salaires, à lui seul, ne devrait pas pouvoir faire baisser rapidement l'inflation à court terme", a souligné Nela Richardson.
Car cela suppose de faire ralentir l'activité économique, ce qu'essaie de faire la banque centrale américaine (Fed) en relevant ses taux depuis un an, pour renchérir le coût du crédit et décourager les ménages de consommer.
Les effets, néanmoins, ont jusqu'à présent été limités.
En janvier, les chiffres ADP avaient montré que la météo avait fait ralentir les créations d'emplois privés mais que le marché du travail était resté solide.
Cette bonne santé avait été confirmée par les chiffres officiels, entre rebond des créations d'emplois (517.000) et taux de chômage en baisse, au plus bas depuis 1969 à 3,4%.
Les chiffres officiels de février seront publiés vendredi. Le taux de chômage est attendu stable, et les créations d'emplois, deux fois moins élevées qu'en janvier (225.000 attendues).
Disponibilité
Par ailleurs, il y avait fin janvier 10,8 millions de postes vacants, soit 410.000 de moins que fin décembre, selon les données publiées par le département du Travail, mercredi également.
Au cours du premier mois de l'année, 3,9 millions de démissions ont été enregistrées. Le record historique avait été atteint en novembre 2021, avec 4,5 millions de démissions.
Cela "est cohérent avec un marché du travail qui ralentit", a souligné Julia Pollak, cheffe économiste du site d'annonces d'emplois ZipRecruiter, sur Twitter.
Mais, si ces chiffres montrent "que les créations d'emplois vont dans la bonne direction pour la Fed", "la baisse est bien trop modeste" pour convaincre l'institution que cela sera suffisant, a commenté Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, dans une note.
"Les travailleurs continuent de se sentir en confiance pour trouver un nouvel emploi, tandis que les employeurs hésitent à licencier des travailleurs qu'ils ont eu du mal à trouver au départ", ajoute-t-il.
La Fed a également publié mercredi son Livre Beige, une enquête réalisée fin janvier et au mois de février auprès d'entreprises du pays, et qui a mis en lumière des conditions "restées solides" sur le marché du travail.
Ainsi, "l'emploi a continué d'augmenter à un rythme modeste à modéré dans la plupart des régions malgré le gel des embauches par certaines entreprises et des rapports épars de licenciements", est-il indiqué.
Néanmoins, alors que les Etats-Unis connaissent depuis deux ans environ une pénurie de travailleurs, "la disponibilité de la main-d'œuvre s'est légèrement améliorée", même si "trouver des travailleurs possédant les compétences ou l'expérience souhaitées demeure difficile".
Quant aux salaires, ils ont "généralement augmenté à un rythme modéré", mais certaines régions ont "noté que les pressions salariales s'étaient quelque peu atténuées".
© 2023 AFP
L'Humanité
À Moscou, l’ordinaire à l’heure de la guerre
ReportageDans la capitale russe, un an après le déclenchement d’un conflit qui endeuille ses habitants, la normalité semble l’emporter malgré l’impact des sanctions occidentales. Reportage.
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les trottoirs de la capitale russe, le bal des livreurs est constant. Sur leur vélo électrique, on distingue à peine leur visage, emmitouflé. Malgré la neige, ils enchaînent les courses, profitant des passages souterrains pour se réchauffer un peu. « Ça fait du bien. Vu nos salaires, il faut faire un maximum de courses », note Sacha (1).
Pour le site spécialisé dans l’évaluation des métiers et leur niveau de salaire par villes, Gorod Rabot, en 2023 la rémunération d’un coursier atteignait les 73 628 roubles (920 euros) par mois, à Moscou. Le salaire moyen dans la capitale était estimé autour de 90 000 roubles (1 120 euros). D’où le choix pour des vélos électriques qui, en plus d’échapper à toute réglementation, leur permet d’économiser de l’énergie, de livrer les commandes plus rapidement et en plus grande quantité. Selon l’agence de statistique Mosstat, le salaire peut ainsi varier de 60 000 à 100 000 roubles (de 750 à 1 250 euros).
Pendant Maslenitsa (ou semaine des crêpes), on revient à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis » Grigori, la trentaine.
Les magasins et restaurants moscovites célèbrent, en cette fin février, la Maslenitsa (ou semaine des crêpes). Cette fête païenne, qui marque le passage de l’hiver au printemps, est l’une des plus populaires de Russie. Cette tradition, qui s’achevait le 26 février, équivalent du mardi gras, se perpétue. « Cela permet de revenir à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis autour de crêpes, notamment », raconte Grigori, la trentaine.
La capitale demeure relativement épargnée par les sanctions qui ont été décrétées depuis le 23 février 2022, deux jours après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, et durcies au fur et à mesure.
Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflitCe 24 février, les 27 ont imposé un 10e paquet de mesures imposant de nouvelles restrictions des exportations de l’Union européenne vers la Russie pour 11 milliards d’euros, et le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes.
La liste comprend 120 noms, qui seront rendus public par le Journal officiel de l’UE. « Sur le long terme, elles auront forcément un impact. Si elles touchent déjà plusieurs secteurs, dans l’immédiat l’économie russe ne s’en sort pas trop mal. La récession reste relativement modeste, 2,2 % en 2022 par rapport à 2021 », constate un diplomate français. Le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance nulle pour 2023 et une hausse de 2,3 % en 2024.
Les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo
Dans les supermarchés, les rayons sont bien fournis. « Vous voyez. On nous avait prédit que nos magasins seraient sans rien, que nous allions revenir à l’époque des années 1990 et des dures crises. Même au Tsoum, il y a encore des boutiques de luxe, avec des produits européens, qui fonctionnent », s’emporte Nadia, la cinquantaine, qui travaille dans le secteur culturel.
Le long du théâtre Bolchoï, entre les rues Neglinnaya et Petrovskaya, dans le grand magasin moscovite, les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo (Gucci, Dior, Chanel, Vuitton, Hugo Boss, Prada, etc.). Les enseignes ont le droit de les proposer si leur valeur n’excède pas 300 euros. Mais des ventes et importations parallèles d’articles de luxe existent avec des réseaux passant par la Turquie, l’Arménie, les pays du Golfe ou encore la Serbie.
Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée.
Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée. Les élections auront lieu aux périodes prévues. Les aides sociales, plus importantes en 2022 (hausse des pensions et des allocations), vont se poursuivre en 2023 avec la hausse du salaire minimum.
Le dirigeant a promis des travaux d’infrastructures, de logements, et de maintenir une agriculture forte. Cela tiendra-t-il sur la durée ? « Ces aides sociales ont un impact sur les couches moyennes, précaires. Même si on est loin du socialisme ou du communisme – on reste un état capitaliste –, les fermetures de plusieurs entreprises ont nécessité un plus grand effort social. L’inflation aussi pèse sur un certain nombre de Russes. La hausse du salaire minimum paraît aller dans ce sens », constate, pour sa part, un député russe.
Les Russes, entre fatalisme et soutien à PoutineLa durée de cette guerre et son issue pèseront de façon déterminante sur le degré d’adhésion des citoyens russes. Aujourd’hui, elle fait partie de leur quotidien, en toile de fond pour certains ou extrêmement proche pour les dizaines de milliers de familles endeuillées.
Pour l’instant, à Moscou, les élites politiques, économiques et universitaires ne semblent pas diverger du Kremlin et des autorités. Faute de possibilité de protester, les habitants s’habituent à un ordinaire trouble, où la paix s’éloigne.
moscouRussieGuerre en UkraineUkraine L'Humanité
En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail
ReportageDepuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.
Emmanuelle ChazeKiev (Ukraine), correspondance.
Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.
Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.
Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflitLa tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »
Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants
Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.
Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »
Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »
Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »
Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud
En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.
Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.
Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»
« Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages
- Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit
- Reportage. À Moscou, l'ordinaire à l'heure de la guerre
- Reportage. De Boutcha à Kiev, la guerre au quotidien
- Reportage. Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine
- « Des familles sans père, sans mari », le témoignage de Valentina Melnikova, mère de soldats de Russie
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« Il est encore illusoire de parler de paix », l'analyse de Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur
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À l'ONU, une résolution pour sortir du conflit
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Reportage. En Ukraine et en Russie, une jeunesse sacrifiée
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Reportage. En Russie, nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés
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« On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire », l'analyse de Bertrand Badie, politiste
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Ces questions que les Occidentaux refusent de se poser, le décryptage de Francis Wurtz, député honoraire du parlement européen
UkraineGuerre en Ukrainecheminots France24 - Monde
Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner : "Je demande pardon au peuple ukrainien"
Publié le : 07/03/2023 - 10:31
Marc PERELMAN
Déserteur russe du groupe Wagner, Andreï Medvedev a fui en Norvège. Cet ex-mercenaire de 26 ans est entré illégalement dans le pays dans la nuit du 12 au 13 janvier pour y demander l’asile. Depuis Oslo, il répond aux questions de Marc Perelman sur le groupe paramilitaire. Il explique avoir combattu pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine et avoir été témoin "d’un grand nombre de choses". Il assure cependant ne pas pouvoir en parler, réservant ces informations aux enquêteurs norvégiens.
Andreï Medvedev, qui a combattu entre juillet et novembre 2022 pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine, a trouvé refuge en Norvège. Il affirme l’avoir fait en raison des méthodes et des ordres des commandants de Wagner. Selon l'ex-mercenaire, les hommes étaient envoyés au combat comme de la chair à canon et les déserteurs de Wagner ont subi des "conséquences terrifiantes", comme l'exécution à l’aide d’une masse de l’un d’entre eux, une scène horrible filmée et diffusée par Wagner.
Andreï Medvedev dit avoir été témoin "d’un grand nombre de choses" mais avoue ne pas pouvoir en parler. Il nie le fait que les troupes régulières de Wagner aient commis des exactions contre des civils mais affirme que les commandants de Wagner ont, eux, des choses à se reprocher. Il refuse de donner maintenant plus de précisions sur ces crimes et ajoute réserver ces informations aux enquêteurs norvégiens.
Prigojine, un "malade" qui "finira liquidé par ses hommes"
En ce qui concerne Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, Andreï Medvedev dit l’avoir vu dans un centre de formation en train d'encourager ses hommes, en affirmant que la ville de Bakhmout avait déjà été quasiment conquise. L'ex-mercenaire explique avoir exprimé son désaccord et avoir été enfermé dans un container pendant plusieurs jours. Prigojine est, selon lui, un "malade" qui a l’impression de pouvoir faire ce qu'il veut. Il pense qui finira "liquidé par ses propres hommes". Il ajoute toutefois qu’il continue à obéir au président russe Poutine, auquel cas il ne serait plus là. Mais Andreï Medvedev se dit surpris de voir les récentes apparitions publiques de Prigojine, qui a notamment dénoncé le manque de soutien logistique et de munitions. Il dit ne pas comprendre comment ces "insultes contre l'armée russe" sont tolérées alors que toute critique de la guerre est interdite en Russie.
Andreï Medvedev demande pardon au peuple ukrainien, dont il loue le courage et la résistance. Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas faire l'amalgame entre le peuple de la Russie, victime de la propagande du pouvoir, et les dirigeants russes qui ont décidé cette guerre. Il espère obtenir l’asile en Norvège. S’il est renvoyé en Russie, il affirme qu’il y retournera "avec la vérité qu’il a apprise" et qu’il acceptera alors son sort.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 4 MARS
À Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes
Guerre en Ukraine : un ex-commandant russe de Wagner demande l'asile à la Norvège
Ukraine, un an après
"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner
L'Humanité
Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois
ActuMal accueilli par le monde atlantiste, le texte présenté par Pékin à la communauté internationale suscite ailleurs beaucoup d’espoirs.
Bruno OdentAlors que, de Moscou à Washington en passant par Bruxelles et les capitales européennes, les termes de paix, cessez-le-feu et négociations semblent avoir disparu du vocabulaire diplomatique, la République populaire de Chine a bluffé la communauté internationale en lui présentant un plan en 12 points pour sortir de la guerre. L’initiative a été accueillie favorablement aux Nations unies, où le secrétaire général, Antonio Guterres, s’inquiétait de la montée en puissance d’un risque majeur pour toute l’humanité, à la veille de la journée anniversaire du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres à l’ONU, se réjouit de « l’importance de la contribution chinoise », pointant en particulier « l’appel à éviter l’utilisation des armes nucléaires ».
Ukraine. L'ONU exige le retrait des forces russes, Pékin dévoile son planL’Otan et Washington minimisent la portée de l’initiative
Sans surprise, à Washington et du côté de l’Otan, on s’est employé aussitôt à minimiser la portée d’une initiative qui ne serait « pas crédible » étant donné les bonnes relations existant entre Pékin et Moscou. Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a cru même disposer d’informations lui donnant le sentiment que la Chine s’apprêtait à livrer des armes à la Russie. « Faux, absolument faux », ont démenti aussitôt les autorités chinoises. Occupé à justifier la montée en puissance des livraisons d’armes lourdes de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine, après le feu vert obtenu de Berlin sur les chars Leopard 2, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a voulu discréditer l’initiative chinoise d’une remarque se voulant définitive, affirmant qu’il n’y voyait « rien qui puisse bénéficier à qui que ce soit d’autre que la Russie ».
Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?Le plan chinois contre l’utilisation du nucléaire
Parmi nombre de pays dits du « Sud global », l’initiative de Pékin est accueillie bien plus favorablement. Ces pays souffrent autant des conséquences de la guerre – avec l’explosion des prix des hydrocarbures et des céréales – qu’ils sont étranglés par les prérogatives du dollar en lien avec la hausse brutale des taux d’intérêt de la Réserve fédérale états-unienne. Le Brésil est de ceux-là. Le président Lula se défie des logiques atlantistes et avance une démarche proche de celle de Pékin quand il réclame qu’un groupe de pays « non impliqués dans le conflit assume la responsabilité de rétablir la paix ».
Diplomatie. Le groupe de paix de Lula se heurte aux intérêts de WashingtonLe texte chinois, dont nous publions l’intégralité sur notre site Internet, réaffirme les grands principes de l’ONU sur la souveraineté de chacun des membres de la communauté internationale, « grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres ». Il exhorte la Russie et l’Ukraine à « se conformer strictement au droit humanitaire international, à éviter d’attaquer des civils ou des bâtiments civils ». Il dénonce tout recours aux armes nucléaires, désavouant explicitement la démarche de Vladimir Poutine quand il décrète la suspension de la participation de son pays à l’accord Start 2 de limitation des arsenaux, signé avec les États-Unis en 2010. Et le plan chinois de mettre les points sur les i en fustigeant « l’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires ».
C’est de Kiev qu’est venue la preuve sans doute la plus manifeste du sérieux avec lequel a été reçue l’initiative de paix de Pékin sur l’ensemble de la planète. « J’ai l’intention de rencontrer Xi Jinping », a réagi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ajoutant que ce serait « important pour la sécurité mondiale ».
ChineGuerre en UkraineONUOtan France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Publié le : 06/03/2023 - 08:25Modifié le : 06/03/2023 - 22:00
FRANCE 24
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi avoir demandé à l'armée ukrainienne de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, mettant fin aux spéculations sur un éventuel retrait de cette ville. Voici le fil du 6 mars.
C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici.
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21 h 49 : Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays, autour de laquelle les troupes russes ont resserré leur étau.
"J'ai dit à l'état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout", a-t-il déclaré dans une vidéo, affirmant "qu'aucune partie de l'Ukraine ne peut être abandonnée" aux Russes.
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19 h 10 : malgré le risque d'un encerclement, l'Ukraine évoque un "consensus" au sein de l'armée pour "continuer à défendre" Bakhmout
Il existe un "consensus" au sein de l'armée ukrainienne pour "continuer à défendre" Bakhmout, épicentre des combats dans l'est, malgré le risque d'un encerclement par les troupes russes, a déclaré lundi à l'AFP un conseiller de la présidence ukrainienne.
"Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait", a indiqué Mykhaïlo Podoliak, réfutant tout retrait ukrainien de Bakhmout.
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18 h 30 : Kiev réclame une enquête après une vidéo montrant l'exécution présumée d'un prisonnier de guerre
Le chef de la diplomatie ukrainienne a réclamé lundi une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) après la diffusion d'une vidéo montrant, selon lui, un prisonnier de guerre ukrainien exécuté par des soldats russes.
"Horrible vidéo d'un prisonnier de guerre ukrainien désarmé exécuté par les forces russes pour avoir simplement dit 'Gloire à l'Ukraine'. Une autre preuve que cette guerre est génocidaire", a commenté Dmytro Kouleba sur Twitter.
"Il est impératif que (le procureur de la CPI) Karim Khan lance une enquête immédiate sur ce crime de guerre odieux", a-t-il ajouté : "Les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice".
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15 h 11 : la Russie affirme avoir déjoué un assassinat piloté par l'Ukraine
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d'assassinat visant un célèbre oligarque, Konstantin Malofeïev, et préparée selon eux par un groupe nationaliste piloté par les services secrets ukrainiens.
"Le Service fédéral russe de sécurité a déjoué un attentat organisé par les services spéciaux ukrainiens contre Konstantin Malofeïev, président du conseil d'administration du groupe Tsargrad", a déclaré le FSB dans un communiqué.
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13 h 56 : Kiev dit avoir rempli les conditions pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a annoncé lundi la nomination d'un nouveau directeur à la tête du bureau national anti-corruption (NABU), affirmant que Kiev avait ainsi mis en œuvre les sept réformes réclamées par l'Union européenne en vue de négociations d'adhésion.
"L'Ukraine a maintenant rempli les sept recommandations de l'UE (...) Cela démontre notre détermination à passer au début des négociations d'adhésion dès cette année", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Bruxelles a accordé à Kiev le statut de candidat officiel à l'Union européenne en juin 2022, quatre mois après que le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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13 h 44 : l'Ukraine indique que son armée compte "renforcer" ses positions à Bakhmout
L'armée ukrainienne compte "renforcer" ses positions à Bakhmout, épicentre de combats avec les troupes russes dans l'est du pays, a indiqué la présidence ukrainienne sur fond de spéculations sur un éventuel retrait des forces de Kiev de cette ville.
Les commandants en chef de forces armées ukrainiennes "se sont prononcés en faveur de la poursuite de l'opération défensive et d'un renforcement de nos positions à Bakhmout" lors d'une réunion lundi avec le chef de l'État Volodymyr Zelensky, a indiqué la présidence dans un communiqué.
La Russie cherche depuis l'été 2022 à conquérir Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine qui comptait environ 70 000 habitants avant l'invasion russe lancée il y a un an. Les forces de Moscou et de Kiev y ont subi de lourdes pertes.
Les forces russes ont progressé ces derniers jours autour de la ville, qu'elles menacent d'encercler mais que les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement.
Dimanche, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), un groupe d'experts américains, a estimé que les forces ukrainiennes étaient "vraisemblablement en train d'effectuer une retraite tactique d'ampleur limitée" à Bakhmout.
Alors que certains analystes s'interrogent sur l'intérêt pour les Ukrainiens de s'accrocher à cette ville aujourd'hui dévastée, l'ISW a estimé que la défense de Bakhmout restait "stratégiquement sensée", car elle "continue d'épuiser les effectifs et les équipements russes".
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10 h 34 : treize drones russes ont été abattus dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'armée de l'air ukrainienne
L'armée de l'air ukrainienne a déclaré avoir abattu 13 drones explosifs lancés depuis le sud de la Russie pendant la nuit de dimanche à lundi, après que les sirènes de raid aérien ont retenti pendant des heures à Kiev.
L'armée de l'air a déclaré sur Telegram que les forces russes avaient lancé 15 drones Shahed de fabrication iranienne depuis la région de Briansk, au nord-est de Kiev, dont 13 ont été abattus par les forces ukrainiennes.
Depuis octobre, la Russie a lancé des attaques de missiles et de drones contre les infrastructures critiques de l'Ukraine, incitant Kiev à renforcer ses systèmes de défense aérienne avec l'aide de l'Occident.
>> À lire aussi : Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?
À Kiev, les signaux de raid aérien ont retenti pendant plusieurs heures tôt lundi et les autorités ont déclaré que les défenses aériennes avaient été déclenchées par une "cible aérienne".
Le chef de l'administration militaire de la ville, Sergiy Popko, a déclaré que des drones s'étaient dirigés vers Kiev mais que les forces de défense aérienne ukrainiennes les avaient abattus et qu'ils n'avaient pas fait de blessés ni touché d'infrastructures.
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10 h 01 : la Norvège a encaissé des revenus pétro-gaziers record en 2022
L'État norvégien a encaissé des revenus pétro-gaziers record l'an dernier, du fait notamment de la guerre en Ukraine qui a contribué à propulser le prix du gaz à des sommets historiques en Europe.
D'après des estimations de l'Institut norvégien de statistique (SSB), l'État a engrangé 131 milliards d'euros (1 457 milliards de couronnes) de revenus liés aux hydrocarbures, "de loin le chiffre le plus élevé jamais enregistré". À titre de comparaison, c'est près de trois fois plus qu'en 2021 (498 milliards de couronnes).
Du fait d'une nette réduction des livraisons russes et d'une augmentation de ses propres exportations, la Norvège est devenue en 2022 le plus gros fournisseur de gaz naturel de l'Europe, tirant au passage parti de l'envolée des cours qui ont atteint un record durant l'été. Ces recettes exceptionnelles ont parfois valu au pays scandinave d'être taxé de "profiteur de guerre", une étiquette qu'Oslo rejette.
Après 1 milliard d'euros l'an dernier, le gouvernement norvégien a décidé d'accorder 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros) d'aide civile et militaire à l'Ukraine sur les cinq années à venir (2023-2027) – soit 15 milliards de couronnes par an.
L'État norvégien engrange des revenus pétro-gaziers via les taxes imposées aux compagnies pétrolières, ses participations directes dans les gisements pétroliers et gaziers et dans les infrastructures (pipelines, etc.) et les dividendes versés par le géant de l'énergie Equinor, dont il détient 67 %.
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7 h 08 : le ministre russe de la Défense s'est rendu à Marioupol
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu à Marioupol, en Ukraine, pour inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass. Cette annonce intervient alors que l'armée russe a déjà fait état samedi d'une inspection menée par le même ministre dans un "poste de commandement" sur le front dans l'est de l'Ukraine.
"Dans le cadre d'un déplacement dans la zone de l'opération militaire spéciale", le ministre russe de la Défense a mené des inspections sur les sites d'infrastructures déjà reconstruits ainsi que sur de nouveaux chantiers à Marioupol, selon le communiqué de l'armée russe qui ne précise pas la date de cette visite.
>> Journal de Marioupol : la guerre en Ukraine vue par un enfant de 8 ans
À Marioupol, le ministre a notamment visité un centre médical, celui de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant douze immeubles, poursuit le communiqué, en ajoutant qu'il s'est également vu présenter un rapport sur la construction des écoles dans cette ville portuaire, qui avait subi un siège de plusieurs mois avant de tomber en mai dernier.
Un rapport sur la construction d'un important aqueduc censé relier la République populaire de Donetsk, dans l'est ukrainien, à la région russe de Rostov a également été présenté à Sergueï Choïgou, selon la même source.
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5 h 49 : la défense aérienne russe a abattu trois missiles dans la région de Belgorod, selon son gouverneur
Au moins une personne a été blessée dans la région de Belgorod, dans le sud de la Russie, après que les forces russes ont abattu trois missiles, a déclaré le gouverneur de cette région frontalière de l'Ukraine.
La chute de débris a également fait tomber des lignes électriques près de la ville de Novy Oskol, mais l'ampleur des dégâts n'était pas immédiatement connue, a déclaré le gouverneur, Viatcheslav Gladkov, sur l'application de messagerie Telegram.
"On sait qu'il y a un blessé, un homme blessé à la main par des éclats d'obus", a-t-il déclaré. Il n'a pas dit qui, selon lui, avait tiré les missiles, mais il a accusé les forces ukrainiennes d'attaques similaires par le passé.
Belgorod, qui jouxte la région ukrainienne de Kharkiv, a été la cible de tirs répétés depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
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2 h 16 : le chef du groupe Wagner met en garde contre l'effondrement de la ligne de front s'il doit se retirer de Bakhmout
Le patron du groupe Wagner a déclaré que ses troupes, qui resserrent actuellement leur emprise sur la ville ukrainienne de Bakhmout, étaient privées de munitions et que le front s'effondrerait si elles étaient forcées de se retirer.
"Si Wagner se retire de Bakhmout maintenant, tout le front s'effondrera", a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée ce week-end. "La situation ne sera pas douce pour toutes les formations militaires protégeant les intérêts russes".
Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante quand et où la vidéo a été enregistrée. La vidéo n'a pas été publiée sur la chaîne habituelle du service de presse d'Evguéni Prigojine.
>> À lire aussi : à Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes
Vendredi, le chef de Wagner avait déclaré que ses unités avaient "pratiquement encerclé Bakhmout". Mais dimanche, il s'est plaint que la plupart des munitions promises à ses forces par Moscou en février n'avaient pas encore été expédiées.
Le chef des mercenaires critique régulièrement les chefs de la défense et les généraux de haut rang de la Russie. Le mois dernier, il a accusé le ministre de la défense Sergueï Choïgu et d'autres personnes de "trahison" pour avoir refusé de fournir des munitions à sa milice.
Avec AFP et Reuters
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Le fil du 3 mars
En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout
À Washington, Biden et Scholz s'engagent à soutenir l'Ukraine dans la durée
Ukraine, un an après
"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner
L'Humanité
Ukraine. Le plan de paix avancé par Pékin en 12 points
L’Humanité publie l’intégralité du plan de paix présenté par la République populaire de Chine. Un document diplomatique qui peut constituer un tournant dans l’évolution du conflit.
Bruno Odent1. Respecter la souveraineté de tous les pays
Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la charte des Nations unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent conjointement faire respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. L’application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés.
Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois2. Abandonner la mentalité de la guerre froide
La sécurité d’un pays ne doit pas être recherchée au détriment des autres. La sécurité d’une région ne doit pas être obtenue par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires. Les intérêts et les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être pris au sérieux et traités correctement. Il n’existe pas de solution simple à une question complexe. Toutes les parties devraient, en suivant la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable et en gardant à l’esprit la paix et la stabilité à long terme du monde, contribuer à forger une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable. Toutes les parties devraient s’opposer à la recherche de leur propre sécurité au détriment de celle des autres, empêcher la confrontation entre blocs et œuvrer ensemble pour la paix et la stabilité sur le continent eurasien.
Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?3. Cesser les hostilités
Les conflits et la guerre ne profitent à personne. Toutes les parties doivent rester rationnelles et faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher la crise de se détériorer davantage, voire d’échapper à tout contrôle. Toutes les parties doivent aider la Russie et l’Ukraine à travailler dans la même direction et à reprendre le dialogue direct le plus rapidement possible, afin de désamorcer progressivement la situation et de parvenir finalement à un cessez-le-feu global.
4. Reprendre les pourparlers de paix
Le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester attachée à la bonne approche consistant à promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible, et créer les conditions et les plateformes nécessaires à la reprise des négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.
Bertrand Badie, politiste : « On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire »5. Résoudre la crise humanitaire
Toutes les mesures susceptibles d’atténuer la crise humanitaire doivent être encouragées et soutenues. Les opérations humanitaires doivent respecter les principes de neutralité et d’impartialité, et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. La sécurité des civils doit être protégée efficacement et des couloirs humanitaires doivent être mis en place pour l’évacuation des civils des zones de conflit. Des efforts sont nécessaires pour accroître l’aide humanitaire dans les zones concernées, améliorer les conditions humanitaires et assurer un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, afin d’éviter une crise humanitaire à plus grande échelle. Il convient d’aider les Nations unies à jouer un rôle de coordination dans l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones de conflit.
6. Protection des civils et des prisonniers de guerre
Les parties au conflit doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils ou les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit, et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle toutes les parties à créer des conditions plus favorables à cette fin.
7. Assurer la sécurité des centrales nucléaires
La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires ou d’autres installations nucléaires pacifiques et appelle toutes les parties à respecter le droit international, notamment la convention sur la sûreté nucléaire (CSN), et à éviter résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui joue un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.
8. Réduire les risques stratégiques
Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires ne doivent pas être menées. L’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires doit être combattu. La prolifération nucléaire doit être empêchée et la crise nucléaire évitée. La Chine s’oppose à la recherche, au développement et à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques par tout pays, quelles que soient les circonstances.
9. Faciliter les exportations de céréales
Toutes les parties doivent mettre en œuvre l’initiative sur les céréales de la mer Noire, signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et les Nations unies, de manière complète et efficace, de façon équilibrée, et aider les Nations unies à jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale proposée par la Chine offre une solution réalisable à la crise alimentaire mondiale.
10. Mettre fin aux sanctions unilatérales
Les sanctions unilatérales et la pression maximale ne peuvent pas résoudre la question ; elles ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales non autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les pays concernés devraient cesser d’abuser des sanctions unilatérales et de la « juridiction du bras long » contre d’autres pays, afin de faire leur part dans la désescalade de la crise ukrainienne et de créer les conditions pour que les pays en développement puissent développer leurs économies et améliorer la vie de leurs populations.
11. Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement
Toutes les parties devraient sérieusement maintenir le système économique mondial existant et s’opposer à l’utilisation de l’économie mondiale comme un outil ou une arme à des fins politiques. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atténuer les retombées de la crise et empêcher qu’elle ne perturbe la coopération internationale dans les domaines de l’énergie, de la finance, du commerce alimentaire et des transports et qu’elle ne compromette la reprise économique mondiale.
12. Promouvoir la reconstruction post-conflit
La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à fournir une assistance et à jouer un rôle constructif dans cette entreprise.
ChineGuerre en Ukrainepaix France24 - Monde
En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels
Publié le : 24/02/2023 - 14:53
Mélina HUET
Luke SHRAGO
Adel GASTEL
Dès février 2022, après l'attaque russe de l'Ukraine, le bureau du procureur général ukrainien a lancé une section spéciale consacrée aux "crimes de violence sexuelle liés à un conflit". Lorsque l'on pense aux crimes sexuels, on a souvent en tête des exactions commises contre les femmes. Mais des hommes, soldats comme civils, en sont également victimes. Nos reporters Mélina Huet et Luke Shrago, aidés d'Olga Ivashchenko, Daryna Viter et Adel Gastel, ont suivi le travail des procureurs qui enquêtent et recueillent leurs témoignages en vue d'un éventuel procès international.
Attention. Certains témoignages peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
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L’invité du jour
Véronique Nahoum-Grappe : "L'impunité dans une dictature repose notamment sur la cruauté"
JOURNÉE DES DROITS DES FEMMES
Guerre en Ukraine : la résistance au féminin
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité L'Humanité
Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance
Il était une foisPour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance
L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.
Le CNR : l’originalité d’une démocratisationUn phénomène qui se développe au départ de façon spontanée
Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.
Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.
Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne
Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.
Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au ReichLes tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.
Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du VercorsMétamorphoser les réfractaires en combattants
Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.
Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.
La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.
Henri Frenay « L’inventeur » de la RésistanceTransformer les « camps refuges » en maquis combattants
L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.
Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.
À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.
Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances
L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.
Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.
Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943
Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).
Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).
Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.
En savoir plus
- Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
- Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
- Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
- « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
résistance France24 - Monde
"Reconstruire une vie digne et pérenne" : sortir de la prostitution grâce à l’emploi
Publié le : 08/03/2023 - 13:04
À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 met en lumière l’initiative de l’association Solenciel. Fondée à Grenoble, elle aide des femmes à s’extraire des réseaux de prostitution en leur offrant un emploi pérenne et les accompagne vers de nouveaux projets.
"C'était une mauvaise expérience, un cauchemar même. Je ne le souhaite à personne", résume Sarah*, 25 ans, qui s'exprime en anglais. Cette jeune Nigériane, qui a immigré en Italie en août 2016, a vécu l'enfer de la prostitution durant quatre ans. Depuis, l'association Solenciel l'a aidée à récupérer le contrôle de sa vie et de son corps.
#JourneeDesDroitsDesFemmes - L'association @solenciel aide des #femmes à s’extraire des réseaux de #prostitution en leur offrant un emploi. "C’était un cauchemar" : Sarah, bénéficiaire de l’association, a vécu l’enfer de la prostitution. Elle témoigne ⤵️@a_abdelbost #IWD2023 pic.twitter.com/GLLoDZkiyd
March 8, 2023"Notre projet, c'est de pouvoir aider un maximum de personnes à quitter la prostitution et reconstruire une vie digne et pérenne", déclare Pauline Loriot, ancienne directrice et coach au sein de la structure. Fondée à Grenoble en 2017, l'association Solenciel propose un emploi d'agent d'entretien à ses bénéficiaires. Une quarantaine de personnes sont aujourd'hui employées à Grenoble.
Une formation d'au moins une semaine est proposée sur place aux arrivantes, même si elles ne maitrisent pas encore le français. Elles sont ensuite embauchées en CDI par Solenciel, en tant qu'agent d'entretien, et travaillent notamment dans des hôtels grenoblois.
Réseaux de prostitution nigérians
Comme Sarah, la plupart des salariées sont originaires du Nigeria. "Les réseaux nigérians sont vraiment les plus gros réseaux de prostitution aujourd'hui en Europe", précise Pauline Loriot. En France, 72 % des victimes de la traite des êtres humains pour une exploitation sexuelle sont originaires de ce pays, selon les données publiées par le gouvernement en 2022.
L'idée à l'origine de Solenciel est d'ailleurs née après qu'un groupe de femmes nigérianes a demandé aux bénévoles d'une association iséroise effectuant des maraudes, Magdalena38, de les aider à trouver un travail pour pouvoir s'extraire des réseaux de prostitution. C'est souvent le même schéma qui se reproduit : "Quand ces femmes arrivent en Europe, elles arrivent dans des camps pour migrants. Puis, notamment en Italie, un réseau mafieux les en extrait et les remet aux réseaux de prostitution nigérians", explique l'ancienne directrice.
Ces migrantes sont alors placées entre les mains de femmes proxénètes qu'on appelle les "Madames". "Ce sont souvent d'anciennes prostituées qui, pour ne plus avoir à se prostituer, vont prostituer d'autres femmes", ajoute Pauline Loriot. Une somme de plusieurs dizaines de milliers d'euros est alors demandée à ces jeunes femmes pour rembourser la dette de leur migration à leur passeur.
Une dette qui n'en finit pas
En réalité, cette dette n'en finit jamais : "Quand j'ai eu fini de payer ma dette à ma 'Madame', je suis allée la voir pour le lui dire. Et elle m'a dit que c'était faux, parce que je devais encore rembourser le logement, la nourriture et l'argent qu'elle disait utiliser pour m'obtenir des papiers. Rien que des mensonges. Elle disait aussi qu'elle envoyait de l'argent à ma famille, mais je savais que c'était faux".
Ce soir-là, Sarah, qui se trouve toujours en Italie, a une violente dispute avec sa "Madame", mais sa décision est prise. Quelques heures auparavant, elle vivait une expérience traumatisante. "Quatre hommes m'ont payée et quand je suis partie avec eux, ils m'ont emmenée loin derrière un buisson. Ils m'ont humiliée, ils ont couché avec moi puis ils m'ont tabassée, ils ont pris mon argent. Ils m'ont violée et ont pointé un pistolet sur ma tête. Après cela, j'ai décidé de ne jamais retourner à la rue."
"Montrer qu'elles n'ont plus peur"
Avec le soutien d'un ami, Sarah s'enfuit et se rend à Grenoble, en France. La jeune femme connaissait l'existence de Solenciel grâce à une amie et savait qu'elle serait en sécurité auprès de l'association. Toutefois, certaines bénéficiaires peuvent encore subir des pressions de la part des réseaux de prostitution, qui leur demandent encore de rembourser la dette de leur passage en Europe.
"Souvent, avec le temps, les réseaux cessent de leur mettre la pression et de leur demander cet argent, notamment parce qu'ils nous assimilent à l'État, à la police. Les personnes que l'on accompagne vont aussi faire des dépôts de plainte circonstanciés et vont ainsi montrer qu'elles n'ont plus peur, qu'elles sont accompagnées et soutenues", fait remarquer Pauline Loriot, qui assure rester toutefois vigilante.
"Rêver plus grand"
Solenciel offre un travail à ces jeunes femmes, mais les aide aussi à s'intégrer dans la société. Par exemple en leur apprenant à se déplacer à vélo dans la métropole iséroise, ou en proposant des sorties en montagne. Des cours de français sont également dispensés au sein de la structure, la grande majorité des bénéficiaires étant anglophone.
L'équipe compte également une chargée d'insertion professionnelle, qui les encourage à "rêver plus grand". "On a des personnes qui sont parties en CAP Petite Enfance ou en CAP Cuisine. On a aussi des femmes qui partent avec le projet de construire une famille donc c'est assez diversifié", détaille Pauline Loriot.
Avec l'aide fournie pour les démarches administratives, un tiers des salariées a pu se lancer sur de nouveaux projets depuis 2017. "Le but, c'est qu'elles puissent obtenir l'asile en France en tant que victimes de trafic d'être humain", souligne Pauline Loriot. C'est chose faite pour Sarah, qui se sent désormais en sécurité et fière de son travail d'agent d'entretien. Forte de son succès, l'association a ouvert des antennes à Lyon, à Toulouse et d'autres vont bientôt voir le jour.
*Le prénom a été modifié.
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DEMAIN A LA UNE
Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité
C'EST EN FRANCE
Retraites des femmes : une vie d'inégalités
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France24 - Monde
Conflit en Syrie : l'émissaire de l'ONU appelle Damas et les rebelles à faire des "compromis"
Publié le : 08/03/2023 - 18:59
FRANCE 24
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L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a demandé aux acteurs du conflit, qui déchire le pays depuis 2011, de faire des "compromis" en s'inspirant des mesures humanitaires mises en place après les séismes ayant ravagé plusieurs régions du pays et de la Turquie voisine.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a appelé, mercredi 8 mars, les acteurs clefs du conflit à observer sur le plan politique la même logique de "compromis" adoptée après les séismes.
"Si tous, et je dis bien tous, peuvent envisager un compromis par rapport à leurs positions antérieures, tout le monde sera gagnant", a déclaré Geir Pedersen, en conférence de presse à Genève.
"Au lendemain des tremblements de terre, nous avons vu des mesures humanitaires prises par toutes les parties qui ont dépassé les positions antérieures, même si ce n'est que temporairement", a dit le diplomate norvégien.
Le 6 février, la catastrophe a fait dans les deux pays, la Syrie et la Turquie, plus de 50 000 morts.
Depuis, les États-Unis et l'Union européenne ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, tandis que Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d'aide, alors qu'il n'y en avait qu'un seul avant les séismes.
Il y a un mois encore, a souligné Geir Pedersen, "il n'était pas envisageable d'ouvrir de nouveaux points de passage frontaliers ni d'assouplir les sanctions", et pourtant "il y a eu des avancées sur ces deux points".
"Nous avons besoin que la même logique qui a été appliquée sur le front humanitaire soit maintenant appliquée au niveau politique", a-t-il souligné.
Une impasse aggravée par le conflit en Ukraine
Plusieurs cycles de pourparlers parrainés par l'ONU se sont déroulés depuis le début du conflit syrien en 2011, mais les parties ne sont parvenues à aucune avancée majeure.
La guerre en Ukraine a accentué l'impasse des discussions qui étaient en cours depuis plusieurs années à Genève pour mettre sur pied une nouvelle constitution syrienne. La Russie, proche alliée du président syrien Bachar al-Assad, ne veut plus venir à Genève pour négocier, Moscou estimant que la Suisse n'est plus neutre depuis qu'elle a imposé des sanctions contre des responsables russes à la suite de l'invasion de Ukraine.
"Tant que les Russes ne voudront pas venir à Genève, le gouvernement syrien ne voudra pas venir à Genève. J'ai eu des mois de discussions à ce sujet avec les Russes et le gouvernement (syrien)", a indiqué Geir Pedersen, qui espère malgré tout des progrès.
"Soyons francs : la guerre en Ukraine et son impact ne nous aident pas à faciliter la recherche d'une solution. Mais comme je l'ai dit, le statu quo n'est pas acceptable. Nous devons aller de l'avant", a-t-il ajouté. Mais "il faut que toutes les parties soient prêtes à faire des compromis".
Avec AFP
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Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après
Séismes en Syrie : le directeur général de l'OMS en visite dans les zones rebelles
Visite historique du chef de la diplomatie égyptienne en Syrie et en Turquie lundi
L'Humanité
Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
amérindiensWounded Knee France24 - Monde
Hommage à Gisèle Halimi : Macron annonce un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution
Publié le : 08/03/2023 - 16:52Modifié le : 08/03/2023 - 18:14
FRANCE 24
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À l'occasion d'un hommage rendu à l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi, Emmanuel Macron a annoncé mercredi la présentation d'un projet de loi "dans les prochains mois" pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 8 mars, la présentation d'un projet de loi "dans les prochains mois" pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Le chef de l'État rendait hommage au Palais de justice de Paris à l'avocate et féministe Gisèle Halimi, combattante acharnée du droit à l'IVG en France, lors de la Journée internationale des droits des femmes .
"Les avancées issues des débats parlementaires, à l'initiative de l'Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois", a déclaré le président de la République.
Les deux chambres du Parlement se sont récemment prononcées pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution, en des termes différents.
>> À lire sur France24.com : l’inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, un parcours semé d’embûches
Le Sénat prévoit d'ajouter un alinéa à l'article 34 : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse."
Le texte précédemment voté par les députés allait plus loin, en mentionnant le "droit" à l'IVG via l'introduction d'un article stipulant que "la loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse."
Des associations féministes saluent une "victoire"
Dans un communiqué, la Fondation des Femmes salue une "victoire pour les associations féministes qui demandaient la constitutionnalisation de l'IVG depuis des années".
Elle y voit "un signal fort pour toutes les femmes dans le monde", qui "montre que nous soutenons le combat des militantes partout dans le monde".
Le Planning familial a salué dans un tweet "une victoire des associations féministes en France". "Les féministes du monde entier regardent la France", affirme le mouvement pro-IVG.
Alyssa Ahrabare, porte-parole d'Osez le Féminisme, salue dans un tweet une "victoire féministe qui consacre un droit humain capital pour les #femmes" et qui "est le fruit de mobilisations féministes collectives depuis des mois, des années, des générations !"
💪 @EmmanuelMacron annonce un projet de loi pour la constitutionnalisation du droit à l’#IVG est lancé! Cette victoire féministe qui consacre un droit human capital pour les #femmes est le fruit de mobilisations féministes collectives depuis des mois, des années, des générations!
March 8, 2023La Fédération nationale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (FNDICFF) se réjouit, également dans un tweet, d'"une réelle avancée pour les droits des femmes".
À l'inverse, l'association anti-IVG Alliance Vita a "dénoncé l'instrumentalisation grossière et indécente de la douloureuse question de l'avortement".
"Inscrire le droit à l'avortement dans la constitution serait la dernière étape vers la banalisation d'un acte qui met plusieurs vies en jeu" et empêcherait "la mise en place d'une véritable prévention de l'avortement", souligne le communiqué de l'association.
Avec Reuters et AFP
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L'Assemblée vote en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution
Droit à l'avortement
L’inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, un parcours semé d’embûches
DEMAIN A LA UNE
Constitutionnalisation de l'IVG en France : une bataille loin d'être gagnée ?
France24 - Monde
Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24
Publié le : 06/03/2023 - 15:11Modifié le : 06/03/2023 - 15:58
Wassim NASR
Wassim NASR
Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, est parvenu en exclusivité à envoyer ses questions à l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, stratégie d'expansion vers le Golfe de Guinée... notre chroniqueur décrypte et met en contexte les réponses du chef de l'organisation terroriste.
C'est une intervention rarissime. L'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, a accepté de répondre aux questions de Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, après près d'un an de tractations.
Vétéran du jihad, l'Algérien est l'un des fondateurs de l’ancêtre d'Aqmi, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Haut cadre de l'organisation et personnalité médiatique, il a succédé en 2020 à Abdelmalek Droukdel, son chef historique, tué par l'armée française au nord du Mali lors d'une opération héliportée.
Au cours de cet échange exclusif, le chef terroriste s'est plus particulièrement attardé sur son pays natal, considéré comme une cible par Aqmi. "Il est ici dans le déni de la situation très grave d'Aqmi en Algérie, qui est sous pression", analyse Wassim Nasr, qui rappelle que de nombreux cadres de l'organisation ont été tués ou arrêtés par les autorités. "Ce qui explique aussi le choix de descendre plus au Sud, vers le Mali".
Concernant les menaces qui pourraient peser sur le territoire français, Abou Obeida Youssef al-Annabi a assuré que les objectifs d'Aqmi et du Jnim étaient "locaux" mais s'est montré plus évasif sur les attaques qui viseraient des expatriés français.
Selon le chef d'Aqmi, le départ de l'opération Barkhane est "une victoire" pour son organisation. "Cependant, on sait que ce départ est surtout lié à l'arrivée des mercenaires de Wagner et aux tensions avec les autorités maliennes", décrypte Wassim Nasr. "Pour lui, la France et la Russie sont dans le même sac et le combat contre les forces qu'il qualifie de 'coloniales' sera le même".
Confirmation de la détention d'Olivier Dubois
Le chef d'Aqmi a également confirmé officiellement détenir le journaliste Olivier Dubois, enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", note Wassim Nasr. L'émir assure toutefois "ne pas avoir cherché à piéger le journaliste" qui voulait interviewer un cadre du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). Selon lui, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".
Abou Obeida Youssef al-Annabi a également vanté sa stratégie de recrutement au Sahel et revendiqué des gains territoriaux vers le Sud et le Golfe de Guinée. "Selon lui, il n'y a pas de limites à l'expansion. La stratégie consiste à s'insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits", détaille Wassim Nasr, qui rappelle le contexte de rivalité sanglante avec l'Organisation État islamique.
Interrogé sur le massacre de Solhan au Burkina Faso en 2021, dans lequel est impliqué une unité d'Al-Qaïda et au cours duquel 160 personnes au moins ont perdu la vie, le chef terroriste a démenti toute implication de ses hommes dans la tuerie.
À propos d'éventuelles négociations avec des États africains, "des canaux restent ouverts". "On sait que ces canaux existent avec la Mauritanie, le Niger, pendant un moment aussi avec le Burkina Faso", explique Wassim Nasr. "Chaque canal est différent selon le pays concerné. [Abou Obeida Youssef al-Annabi] explique qu'Aqmi adapte sa politique de négociation ou d'implantation aux conditions historiques de chaque pays".
Enfin, l'émir a préféré botter en touche lorsque la question de son rôle au sein du Comité "Hattin" des dirigeants d'Al-Qaïda a été abordée. "Sans nier l'existence d'un tel organe de direction, [Abou Obeida Youssef al-Annabi] a simplement répondu qu'il n'était qu'un soldat de l'islam", détaille Wassim Nasr. "Il n'a pas du tout répondu sur les arcanes de la construction d'Al-Qaïda" même s'il a reconnu dans une autre réponse une architecture "très décentralisée". "Les chefs locaux ont une grande liberté tant qu'ils suivent la grande stratégie tracée par le groupe", conclut le journaliste.
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La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali
AQMI désigne son nouveau chef pour remplacer Abdelmalek Droukdel
On va plus loin
Sahel: l'après-Barkhane
L'Humanité
Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
livres France24 - Monde
Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Publié le : 06/03/2023 - 11:59
Cyrielle CABOT
En France, environ 31 milliards de m3 d'eau douce sont prélevés chaque année dans la nature. Alors que la sécheresse hivernale en cours fait craindre un nouvel été marqué par des restrictions, se pose la question de la répartition des usages.
Après un été 2022 marqué par une sécheresse historique et un hiver tout aussi sec, tous les signaux sont au rouge pour que la France connaisse un nouvel été marqué par le manque d'eau. Mercredi 1er mars, quatre départements sont déjà soumis à des restrictions - l'Ain, l'Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Dans ces territoires, les habitants n'ont déjà plus le droit d'arroser leur pelouse, de remplir leur piscine mais aussi, pour les agriculteurs, d'irriguer leurs cultures.
"Et ce chiffre va inévitablement grimper", alertait lundi soir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en appelant les préfets des principaux bassins français à prendre des arrêtés de restriction "dès maintenant" pour anticiper la saison estivale.
Agriculture, industries, usages domestiques… À l'heure où le mot d'ordre est à "la sobriété" et aux économies d'eau, France 24 fait le point sur les principaux usages de l'eau dans l'Hexagone.
>> À lire aussi : Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse
Environ 31 milliards de m3 d'eau prélevés chaque année
La France prélève environ 31 milliards de mètres cubes d'eau douce chaque année dans ses cours d'eau et dans ses nappes phréatiques, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique. Cela peut paraître peu, par rapport aux 208 milliards de m3 d'eau disponibles en moyenne, mais il est primordial que la majorité de l'eau reste dans la nature pour préserver l'équilibre des écosystèmes.
Sans compter que le renouvellement des stocks peut varier fortement d'une année sur l'autre en fonction de la quantité de pluie tombée. Par exemple, en 2019, on estime que seulement 142 milliards de m3 d'eau étaient disponibles, loin donc de ces 208 milliards de moyenne. C'est d'ailleurs cela qui inquiète les scientifiques et météorologues pour l'été 2023 : selon Météo-France, sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires en pluie.
Autre problème : la majorité des prélèvements d'eau ont lieu en été, lorsque le niveau des nappes et des rivières est déjà au plus bas. Au total, le Ministère de la Transition écologique estime que 60 % de la consommation de l'eau a lieu entre juin et août.
Alors où va toute cette eau douce ? Si une partie est utilisée à des fins domestiques, coulant dans nos robinets, l'autre sert à des fins économiques, et, en premier lieu, au refroidissement des centrales électriques, majoritairement des centrales nucléaires.
À noter, l'eau prélevée pour le refroidissement de ces centrales, ainsi que pour l'alimentation des canaux, provient des eaux de surface, c'est-à-dire, les fleuves, rivières ou réservoirs. Pour l'eau potable, l'agriculture et l'industrie, les prélèvements sont réalisés dans ces eaux de surface, mais aussi dans les nappes phréatiques.
L'agriculture, première consommatrice d'eau
Les volumes d'eau prélevés doivent par ailleurs être distingués de ceux consommés, c'est-à-dire qui ne retournent pas dans des milieux aquatiques après utilisation. L'eau envoyée dans les centrales nucléaires, par exemple, est utilisée en circuit ouvert et est renvoyée dans la nature après son utilisation. À l'inverse, en agriculture, l'eau utilisée pour le bétail, par exemple, ne sera jamais restituée.
En moyenne, entre 2008 et 2019, ce volume d'eau consommé atteint 5,3 milliards de m3 chaque année dans l'Hexagone. Et cette fois-ci, c'est donc l'agriculture qui apparaît comme la première consommatrice d'eau, loin devant le refroidissement des centrales, l'industrie et l'eau potable.
"Et le premier usage de l'eau dans le domaine agricole, c'est l'irrigation des cultures", expliquait récemment Sami Bouarfa, chercheur à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et directeur adjoint du département AQUA. "Même si la part de l'agriculture irriguée ne concerne qu'environ 6 % des surfaces cultivées totales."
>> À lire aussi : Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"
Et les usages varient fortement en fonction des départements. D'après le bilan environnemental 2021 du ministère de la Transition écologique, le bassin Adour-Garonne, dans le sud-ouest de la France, concentre ainsi la majeure partie des prélèvements d'eau liés à l'agriculture. Le bassin Rhône-Méditerranée, lui, utilise l'eau dans les centrales électriques et représente le territoire le plus gourmand en "or bleu". Enfin, en Seine-Normandie et en Picardie, l'eau pompée sert surtout à la production d'eau potable.
Un Français consomme chaque jour 149 litres d'eau potable
Et quid de l'eau que nous utilisons pour notre usage domestique ? En 2020, 5,5 milliards de m3 d'eau ont été pompés dans la nature pour être transformés en eau potable. Mais à la fin de l'année, seulement 3,7 milliards avaient été consommés, note le dernier rapport de l'observatoire des services publics d'eau et d'assainissement (SISPEA). En cause, pendant tout ce cheminement jusqu'à nos robinets : les fuites. L'eau passe par des tuyaux et une partie d'entre elle s'échappe via des fuites. Au total, l'organisme estime que 20 % de l'eau potable est ainsi perdue dans ces défauts dans les réseaux de canalisations, soit un litre sur cinq.
Au-delà de cette quantité perdue, chaque Français consomme en moyenne 149 litres d'eau potable par jour, un chiffre proche de la moyenne européenne - 200 litres - mais bien loin derrière la consommation quotidienne d'un américain, qui atteint 600 litres. Dans des pays en forts stress hydrique, notamment en Afrique, ce nombre peut descendre à moins de 20 litres par jour et par personne.
Selon le Centre d'information sur l'eau, environ 93 % de l'eau utilisée dans les foyers français est dédiée à l'hygiène – douche, chasse d'eau ou machine à laver – et 7 % à l'alimentation. Parmi les principales sources de dépenses : le lavage des voitures, qui utilise en moyenne 200 litres d'eau, mais aussi la douche qui en consomme environ 50 litres et la machine à laver avec 60 litres.
À cet usage domestique doit par ailleurs s'ajouter l'utilisation collective de l'eau potable dans les écoles, les hôpitaux, par exemple.
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Dérèglement climatique
Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"
Un mois sans réelles pluies : la France égale le record de 2020
Entretien
Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"
L'Humanité
Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis France24 - Monde
Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner
Publié le : 08/03/2023 - 17:59
Cyril PAYEN
Dans la nuit du 5 au 6 mars, l’entrepôt d’une brasserie française situé en banlieue de Bangui, la capitale centrafricaine, était ravagé par les flammes. Cet incendie est le dernier exemple en date d’une guerre économique que mènerait le groupe Wagner en Centrafrique. France 24 a pu se procurer les vidéosurveillances de la société Mocaf-Castel.
Un grave incendie a ravagé, dans la nuit du 5 au 6 mars 2023, l’entrepôt de la brasserie Mocaf-Castel, géant français de la production d’alcool en République centrafricaine. Un incendie criminel aussitôt dénoncé par Serge Ghislain Djorie, porte-parole du gouvernement, assurant qu’une "enquête serait ouverte pour en connaître l'origine." Cet entrepôt est situé dans la localité de Bimbo, au sud de Bangui.
Le groupe Wagner derrière l'incendie ?
Sitôt dit, sitôt fait : une opération conjointe militaire et police a conduit à l’arrestation, dans les heures qui ont suivi l’incendie, de sept suspects dans un motel des environs de l’entrepôt. La photo de ces hommes d’allure frêle encerclés par des militaires a été diffusée par le gouvernement centrafricain. Cependant, les images de vidéo surveillance de l’entrepôt obtenues par France 24 offrent une version divergente, sous différents angles et à plusieurs moments, peu avant 1 h du matin, sur la nature de l’incendie et des assaillants. On y voit très clairement deux groupes de deux incendiaires, grands, athlétiques et en tenue paramilitaire et attitude maîtrisée, pistolet mitrailleur en bandoulière, en train de jeter des cocktails Molotov par-dessus la barrière de l’entrepôt. Si leur visage est caché, il est difficile de ne pas faire le lien avec les mercenaires du groupe Wagner, dans un contexte d’extrême tension à Bangui, sur fond de campagnes anti-françaises dont la dernière cible est le groupe Castel.
Deux paramilitaires, pistolet mitrailleur en bandoulière, lancent les premiers cocktails molotov par-dessus la grille de l'entrepôt :
Deux paramilitaires quittent la zone en courant :
Un gardien de l'entrepôt arrive et constate les dégâts :
La "guerre de la bière"
Selon une enquête de Jeune Afrique, le groupe Wagner a déclenché une "guerre de la bière" pour supplanter le groupe français en Centrafrique au profit de sa propre marque, "Africa Ti l’Or", des bouteilles en plastique d’un litre produites dans leur brasserie du Quatrième arrondissement à Bangui. Vitali Perfilev, le représentant de Wagner à Bangui, a mis en branle sa cellule de propagande pour discréditer la firme française. "À chaque achat de Castel, tu finances la guerre et tu te tues", "Castel = terrorisme." Des tracts sans équivoque sont apparus dans les rues de la capitale, rapidement repris sur les réseaux sociaux... Cela révèle la stratégie de conquête et de prédation économique de Wagner en République centrafricaine qui entend dominer dans tous les domaines : alcool, mines, bois, diamants, bétail... L’incendie de l’entrepôt Mocaf-Castel est le dernier épisode de la logique financière d’Evguéni Prigojine.
C’est d’ailleurs le sentiment d’être progressivement pris en otage de cette montée en puissance russe qui aurait poussé le président Faustin-Archange Touadéra, chef de l’État laboratoire de l’influence de Moscou en Afrique francophone, à engager des discussions avec l’administration américaine fin février. C’est pour la même raison que le président Touadéra a demandé à rencontrer Emmanuel Macron, le 2 mars à Libreville, en marge du One Forest Summit afin de "retisser des liens de confiance", selon un diplomate centrafricain. Un entretien de "pure formalité", selon une source diplomatique, dans le contexte du retrait des derniers soldats français à Bangui et des campagnes répétées contre Paris.
Trois jours plus tard, le même Faustin-Archange Touadéra dénonçait à la tribune du sommet des "Pays les moins avancés" (PMA) à Doha le fait que "la Centrafrique était soumise, depuis son indépendance, à un pillage systématique facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs compagnies, qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers..."
Le groupe Castel a acquis en 1993 la Mocaf, présente en Centrafrique depuis 1953. Cette filiale est l'un des plus gros producteurs et employeurs du pays. La firme, qui emploie trois cents personnes, est la première ressource en taxes du pays. En 2022, une enquête a été ouverte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre après un rapport accusant le géant français d’avoir soutenu financièrement des rebelles en Centrafrique.
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L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique
Moscou convoque l'ambassadeur français après une attaque contre un Russe en Centrafrique
Centrafrique : les derniers militaires français présents sur place ont quitté le pays
L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
URSS France24 - Monde
Équipe de France : sur la sellette, Corinne Diacre dénonce une "campagne de dénigrement"
Publié le : 08/03/2023 - 18:10
FRANCE 24
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À 24 heures du comité exécutif de la FFF qui pourrait sceller son destin à la tête des Bleues, la sélectionneuse Corinne Diacre est sortie du silence. Quatre joueuses de l'équipe dont Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto ont annoncé leur mise en retrait de l'équipe de France, en contestant notamment ses méthodes de management.
Une tentative désespérée de sauver son poste avant le couperet ? Lâchée par plusieurs joueuses et proche de l'éviction, Corinne Diacre est sortie du silence mercredi 8 mars. La sélectionneuse refuse de laisser la main, à la veille d'une réunion décisive sur son avenir à la Fédération française de football et à quatre mois et demi du Mondial de football
Le comité exécutif de la FFF se réunit jeudi à 9 h 30, avec à l'ordre du jour la situation de l'équipe de France féminine, plongée dans une crise historique depuis la mise en retrait de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, les trois joueuses emblématiques de l'effectif.
Principale cible de cette fronde, Diacre vit peut-être ses derniers jours à la tête des Bleues, tant la pression est forte autour des méthodes et du management mis en place depuis son arrivée en 2017.
>> À lire aussi : Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier
"Je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien"
Mais la sélectionneuse de 48 ans, restée silencieuse depuis les annonces de ses joueuses, ne compte pas quitter ses fonctions et l'a fait savoir mercredi, dans un communiqué transmis à l'AFP par son avocat, Christophe Ayela.
"Au regard du déchaînement médiatique honteux de ces derniers jours, je souhaite néanmoins réaffirmer publiquement (...) que je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien et, surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde" cet été en Australie (20 juillet – 20 août), affirme la patronne des Bleues.
🗣️ Corinne Diacre sort du silence à la veille du Comex de la FFF où son avenir sera discuté.« Je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien. Et surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde. » pic.twitter.com/AojFjzLi2J
March 8, 2023
Sous contrat jusqu'à l'été 2024, l'ancienne entraîneuse de Clermont, en Ligue 2, dénonce "une opération de déstabilisation" et "une campagne de dénigrement qui stupéfie par sa violence et sa malhonnêteté". "Mes détracteurs n'hésitent pas – sans s'embarrasser de la vérité – à s'attaquer à mon intégrité personnelle et professionnelle", explique-t-elle dans le communiqué.
Le message est clair pour la FFF et son président par intérim Philippe Diallo : l'ancienne défenseure ne démissionnera pas.
Jeudi matin, la fédération fait donc face à sa première décision majeure depuis la démission, annoncée mardi dernier, de l'ex-président Noël Le Graët. Le "Comex", où Diacre n'est pas conviée, entendra d'abord les recommandations d'une commission spéciale constituée depuis huit jours pour "dresser un constat de la situation actuelle". Quatre membres du "gouvernement" de la FFF la composent – Jean-Michel Aulas, Laura Georges, Aline Riera et Marc Keller. Ils ont mené ces derniers jours des auditions, sollicitant notamment plusieurs joueuses de la sélection.
"On va prendre nos responsabilités"
Auditionnée mardi pendant près de deux heures selon son avocat, Diacre a-t-elle convaincu ses interlocuteurs ? Ces derniers jours, toutes les sources fédérales interrogées allaient dans le sens d'une éviction.
Cette hypothèse paraissait d'ailleurs renforcée par les propos de Jean-Michel Aulas, président de l'OL et proche de Wendie Renard, qui ne cachait plus son souhait de voir Diacre partir.
"À partir du moment où les gens s'expriment de manière pondérée, avec des arguments, il faut les écouter. On va prendre nos responsabilités", avait avancé le dirigeant après le dernier Comex.
Mais Diacre a affirmé mercredi dans son communiqué qu'Aulas lui avait "assuré qu'il était prêt à revenir sur ses propos publics en considérant désormais la situation avec objectivité et impartialité".
La situation semble en tout cas insoluble : une mise à l'écart pourrait donner l'impression que les joueuses ont le pouvoir, tandis qu'un maintien en poste obligerait la France à disputer une Coupe du monde sans ses trois principaux atouts.
Par ailleurs, les statuts de la FFF ne précisent pas qui du comité exécutif ou du président dispose du pouvoir de nommer ou révoquer les sélectionneurs des équipes de France. Noël Le Gräet, lui, ne s'en était pas embarrassé : il avait géré seul la prolongation de Diacre jusqu'aux JO-2024, l'été dernier.
L'hypothèse d'un licenciement de Diacre ouvrirait la quête d'un successeur à la tête des Bleues. Plusieurs profils se distinguent : les noms de Gérard Prêcheur (PSG), Sonia Bompastor (Lyon), Sandrine Soubeyrand (Paris FC), Eric Blahic (ex-adjoint de Diacre) ou encore Hervé Renard, l'actuel sélectionneur de l'Arabie saoudite, ont été évoqués en interne ou par la presse ces derniers jours.
Avec AFP
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Fronde des Bleues : le sort de la sélectionneuse Corinne Diacre tranché "sous quinze jours"
DECRYPTAGE
Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier
Équipe de France : la capitaine Wendie Renard et deux stars claquent la porte avant le Mondial
L'Humanité
Le 22 janvier 1973. Roe v. Wade, une victoire pour le droit à l'IVG
Il était une foisCette année-là, la Cour suprême des États-Unis considère que le droit d’avorter est constitutionnel. Bien qu’assorti de certaines limites, l’arrêt historique «Roe v. Wade» marque un tournant dans la longue lutte des femmes pour disposer de leur corps. Retour sur cette conquête remise en cause depuis juin 2022 par cette Cour.
Michel MullerLe 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-Unis rend public son arrêt 410 US 113 - Jane Roe versus Henry Wade (le procureur de Dallas, Texas), un jugement qui marque l’histoire de la longue et toujours contestée lutte des femmes pour le respect de leurs droits fondamentaux d’êtres humains: le droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).
C’est la première fois que cette instance suprême, la plus haute juridiction du pays, se prononce sur une question concernant directement le corps des femmes. En fondement de sa décision, elle affirme que selon elle il n’y a pas de «droit absolu» à mettre fin à une grossesse et qu’en même temps il ne s’agit pas non plus de mettre en cause le droit d’une femme à sa vie privée tel que fixé par le 14e amendement de la Constitution. Il fallait donc placer ce droit à l’IVG au regard « de l’intérêt impérieux de l’État », fixer des limitations aux «droits fondamentaux», telle l’obligation, aussi impérieuse, de protéger la santé des femmes enceintes et la «possibilité de la vie humaine».
Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »La possibilité du recours par l’État à ce pouvoir se situe, selon la Cour, à la fin du troisième mois de grossesse. À partir de ce moment-là, « l’État (…) peut, si tel est son choix, réglementer la procédure d’avortement de manière qu’elle se déroule en concordance avec la santé maternelle». Quant au dernier trimestre de grossesse, celui, selon la Cour, de la viabilité du fœtus – la capacité «significative de vie hors de l’utérus de la mère » –, l’État, « en privilégiant son intérêt pour la potentialité de la vie humaine, peut, s’il en fait le choix, réguler, et même proscrire, l’avortement, excepté en cas de nécessité (…) de préservation de la santé de la mère ».
Jane Roe est le pseudonyme de Norma McCorvey. Issue d’un milieu populaire, elle est déjà mère de deux enfants qu’elle a confiés à l’adoption. © Bettmann Archive / Getty
Il a fallu plus d’un an pour aboutir au texte définitif de l’arrêt. Le recours Roe contre Wade est déposé une première fois en mars 1970 auprès d’un tribunal de district du Texas au nom d’une plaignante désignée sous le nom «Jane Roe» et de toutes «les femmes dans la même situation». « Jane Roe » est le pseudonyme de Norma McCorvey, une jeune femme de 22 ans vivant dans le comté de Dallas enceinte pour la troisième fois. Elle avait fait adopter ses deux enfants, habitait avec une compagne et vivait de «petits boulots». Elle ne recherchait pas la célébrité ni ne militait pour le droit des femmes. Sa seule demande était de pouvoir avorter. Un juriste spécialiste des adoptions l’adresse alors à deux jeunes avocates, Sarah Weddington et Linda Coffee, militantes féministes quant à elles, qui cherchaient une cause à défendre jusqu’au bout, celle d’une femme n’ayant pas les moyens de se rendre dans un autre État afin d’avorter légalement pour des raisons personnelles.
États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmesUne plainte pour atteinte aux droits constitutionnels est donc déposée en mars 1970 contre Henry Wade, le procureur de Dallas. Le tribunal reconnaît – alors que Norma McCorvey vient d’accoucher de son troisième enfant, qu’elle confie à l’adoption – que la loi texane viole le droit de « Jane Roe » à la vie privée, en vertu des 9e et 14e amendements de la Constitution, mais la cour refuse de délivrer une injonction dans ce sens. Les défenseures décident de poursuivre la procédure judiciaire et font appel auprès de la Cour suprême, qui examine l’affaire Roe versus Wade le 13 décembre 1971. L’arrêt est publié le 22 janvier 1973, après la prise de fonction du président Richard Nixon pour son deuxième mandat.
Norma McCorvey, dont on a rapidement découvert qu’elle était Jane Roe, est la cible de harcèlement et de violences perpétrés par des milices «pro-life», antiavortement. Engagée finalement dans le mouvement pour le droit à l’IVG, elle travaille dans des cliniques d’avortement. Mais en 1995, retournement: elle tombe sous la coupe de la puissante organisation « pro-vie » Operation Rescue (« opération sauvetage », sous-entendu des «enfants à naître») et déclare à la télévision que «l’avortement est un péché». En 2017, elle reconnaîtra avoir été payée pour ce faire par des activistes anti-IVG.
Le jugement de la Cour suprême comprend un long argumentaire, avec notamment un historique détaillé des pratiques d’IVG à travers les siècles dans le monde anglo-saxon, démontrant le caractère particulièrement relatif selon les époques et les lieux des conditions sociétales, légales ou légitimes de ce droit, féminin par définition même. Il marque également l’importance des pratiques et croyances religieuses chrétiennes, étonnamment fluctuantes, présidant à la tolérance ou à la condamnation de l’IVG. Ce faisant, l’arrêt signifie que l’IVG est interdite par principe « sauf au cas où… » des dérogations sont tolérées. Dans le même mouvement, la criminalisation de l’avortement prétend s’appuyer sur des «connaissances» médicales relatives, comme la « viabilité » d’un fœtus ou l’« apparition de la vie » – sous-entendu, celle d’un être humain à part entière –, que certains situent dès la fécondation… Mais alors, peut-on se demander, les hommes ne seraient-ils pas, en l’occurrence, aussi redevables devant la loi que les femmes quant aux restrictions du droit, ou non, de disposer de leur corps?
On en retire un sentiment inconfortable quant au statut des femmes dans une société dont, historiquement, les codes sont fixés et imposés par des hommes. La question fondamentale que posent aux États-Unis toutes ces fluctuantes législations, réglementations et décisions judiciaires – parfois simultanément contradictoires selon le «bon droit» des différents États de l’Union – n’est pas la fixation des éventuelles exceptions où le droit à l’avortement n’est pas illégal, mais la reconnaissance du droit fondamental des femmes à la propriété intégrale de leur corps.
États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaquéAux États-Unis, le statut de la personne, de son corps, est marqué historiquement par l’esclavage. Les femmes esclaves sont doublement la propriété de leur maître blanc: non seulement, comme les hommes, elles servent de bêtes de somme, mais aussi de reproductrices pour l’accroissement du cheptel humain et, accessoirement, de jouets sexuels. C’est donc tout à fait «naturellement» qu’il est fait systématiquement référence, quand il est question des droits fondamentaux des femmes états-uniennes, au 14e amendement de la Constitution datant du 9 juillet 1868. Son article 1er proclame: «Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois.» Il s’agissait, par ce texte, de conférer aux Afro-Américain.e.s, libéré.es de l’esclavage par le 13e amendement (18 décembre 1865), l’égalité devant la loi avec les Blancs, ainsi que, pour les hommes, le droit de vote, étendu aux femmes par le 19e amendement du 18 août 1920.
En vertu de ce même 14e amendement, le 22 novembre 1971, la Cour suprême proclame – enfin, peut-on dire – que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes: l’arrêt « Reed v. Reed » déclare l’illégalité d’une loi de l’État de l’Idaho privilégiant les hommes dans la gestion des biens d’un enfant du couple divorcé. Les effets de cette décision sont étendus en 2015 au mariage de deux personnes d’un même sexe, un droit confirmé par le Congrès, le 8 décembre 2022, sur proposition du président Joe Biden.
Le 24 juin 2022, la Cour suprême, dominée par des juges nommés par le président Donald Trump, revient sur ces conquêtes essentielles pour une démocratie qui se respecte. À la suite d’un recours du secrétaire à la Santé du Mississippi contre une association de santé féminine, elle renie l’arrêt Roe v. Wade et proclame que le droit à l’IVG n’est ni inscrit en tant que tel dans la Constitution, ni couvert par le 14e amendement puisque l’IVG ne serait pas exclusivement un fait de choix privé. Hypocritement, dans une obsession aveugle et fondamentaliste, les juges laissent leurs affidés, les élus suprémacistes, faire le «travail» dans les États fédérés dans un déchaînement « légal » de sadisme envers les femmes. Ainsi, après la Louisiane et l’Indiana, le Texas oblige les femmes qui ont avorté à organiser des funérailles pour les tissus fœtaux. Plus généralement, dans les États anti-IVG, les médecins doivent obliger les patientes à écouter les battements de cœur du fœtus, à contempler l’échographie de leur ventre ou encore évoquent de prétendus risques, dont le cancer.
Mais aussi, la résistance s’organise avec la constitution de réseaux de femmes, d’hommes, de personnels de santé pour aider des femmes à rejoindre un État « sûr » pour avorter. Le terme d’«Underground Railroad» (la route clandestine), le réseau multiforme de fuite au XIXe siècle des esclaves du sud du pays vers le Nord antiesclavagiste, est aujourd’hui réutilisé pour qualifier ces « routes IVG ». Un mouvement qui s’appuie sur le fait que plus de 70 % des États-Unien.ne.s estiment que l’IVG est une affaire à décider librement dans l’intimité de la personne.
L’inconstitutionnalité de ce droit à l’IVG aggrave lourdement les risques sanitaires pour les femmes. L’absence de protection sociale de la maternité est déjà largement responsable d’une mortalité maternelle importante, soit 23,8 décès pour 100 000 en 2020, le taux le plus élevé depuis 1968 et qui frappe en premier lieu les Africaines-Américaines (55,3 pour 100 000) (1).
En 2022, à Washington, Pro et anti-avortivement s'affrontent jusque devant les portes de la plus haute juridiction du pays, pour qui le droit n'est pas couvert par le 14e amendement de la Constitution. Le combat pour la liberté des femmes à pouvoir disposer de leur corps continue aux États-Unis et ailleurs. © Olivier Douliery / AFP
Avant la mise en application de l’arrêt Roe v. Wade, on estimait à un million le nombre annuel d’IVG, dont seulement 10 % étaient «légales». Un tiers des femmes ayant avorté étaient victimes de complications. Le mois précédant l’invalidation de cet arrêt, 2 596 avortements avaient été réalisés au Texas. Un mois plus tard, seulement 68 IVG y ont été recensées, soit une chute de 97 %. Plus de la moitié des États fédérés ont proclamé ou sont en train de mettre en place des interdits, souvent dès le «premier battement de cœur», sans dérogation, ni après un viol ni du fait de la malformation ou de la non-viabilité du fœtus.
Cependant, le combat des femmes états-uniennes pour disposer librement de leur corps, majoritairement soutenu par l’opinion publique, a aussi remporté des victoires. Citons notamment la Californie, le Vermont, le Michigan, le Kentucky, pourtant à majorité conservatrice, et aussi le Kansas, où les électeurs ou les élus viennent de refuser la prohibition. Ces victoires récentes confortent dans leurs choix les États connus comme «pro-choice» (pro-liberté de choix), comme ceux de New York, du New Jersey ou encore le Vermont, où l’IVG est licite depuis le début du XXe siècle. Un combat permanent des femmes, et des hommes, qui doit être aussi de toute vigilance contre les tentatives de régression.
Le droit à l’avortement ailleurs dans le mondeSalvador Brésil France Mexique Chili Argentine Pologne Corée du Sud
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité Magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
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Il était une foisRoe V. WadeIVGÉtats-Unis France24 - Monde
Violences faites aux femmes : ces invisibles qui échappent à la mort mais restent blessées à vie
Publié le : 08/03/2023 - 11:06
Bahar MAKOOI
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En France, de nombreuses femmes restent lourdement blessées ou handicapées à vie après avoir subi des violences conjugales. Faute de données sur ces victimes, ce que déplorent de nombreuses associations, elles sont devenues invisibles. Une ex-infirmière raconte la prise en charge de ces victimes.
L'an dernier en France, tous les trois jours, une femme est morte sous les coups de son conjoint ou ex-partenaire, soit 102 au total, d'après les chiffres du collectif Féminicides par compagnons ou ex. Si le décompte des féminicides a gagné en précision depuis quelques années, celui des femmes restées gravement blessées après avoir reçu des coups dans le cadre conjugal reste lacunaire. Ni l'Observatoire des violences faites aux femmes, ni les associations de défense des droits des femmes n'ont de données chiffrées. Et pourtant le phénomène existe bel et bien.
"Il y a Lola, tabassée il y a 10 ans par son conjoint, hémiplégique, le regard vide, figé, vouée à passer sa vie entre alitement et 'fauteuil confort'", raconte Caroline Couppey. Cette infirmière et illustratrice a travaillé entre 2014 et 2021 dans un service de neurochirurgie en Île-de-France. "En sept années, je peux dire qu'au moins une dizaine de cas de violences conjugales ont donné lieu à des handicaps graves avec de profonds trauma crâniens. Rien que pour un service comme le mien qui comptait 35 lits. Je trouve cela énorme".
Lorsque les femmes arrivaient en neurochirurgie à la suite de violences conjugales, le personnel soignant était informé "soit par la famille, soit par les pompiers", se rappelle Caroline Couppey. "On prenait soin d'elles pendant des mois voire des années, c'était très dur".
"Emprisonnée dans ce corps"
De ces années, l'ex-infirmière a tiré une série de dessins, couchés sur le papier pour exorciser et redonner une visibilité à ces femmes abîmées : Sophia, Lola, Emilie, Pascale, Monique, Louise. "Aucune de ces histoires n'est tirée de mon imagination, j'ai mis bout à bout chaque témoignage de mes collègues et des patientes que j'ai suivies moi-même", dit-elle.
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"L'une de celles qui m'a le plus marquée est Louise", se remémore Caroline Couppey. "Cette femme avait tellement de lésions cérébrales qu'elle ne pouvait plus parler. Elle était immobile et crispée, comme un fœtus. Autrefois, Louise aimait danser, elle faisait du ballet. On savait qu'une procédure était en cours contre son mari. Sa famille était révoltée de le savoir, lui, encore libre, et elle, emprisonnée dans ce corps".
Certaines de ces patientes sont décédées, comme Emilie, morte d'une méningite bactérienne liée aux multiples chirurgies pratiquées. "C'est dramatique, car c'est à cause des violences que ces femmes meurent. Mais la raison du décès invoqué est 'complications'".
Dans ses dessins, Caroline Couppey rend aussi hommage à Monique, presque entièrement paralysée. Cette septuagénaire s'est retrouvée dans cet état après avoir chuté dans les escaliers. "Elle avait été victime de violences conjugales mais n'avait jamais porté plainte, nous a confié un jour sa fille, qui lui rendait régulièrement visite". Dans le service, les infirmières sont mal à l'aise. Monique, qui n'arrive plus à parler de façon claire, pleure tout le temps. Son mari lui rend visite tous les jours. "C'était sans doute lui l'agresseur, mais c'est aussi lui qui s'occupait d'elle. C'était terrible à gérer au niveau des visites".
Handicapée et dépendante de son conjoint
Une situation problématique explique Claire Desaint, vice-présidente de l'association d'aide aux femmes handicapées Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir. "Une fois handicapée, la femme sera d'autant plus dépendante de son conjoint. Et des études récentes montrent que lorsque des femmes ont un handicap, cela aggrave encore le risque de subir des violences".
Cette association, qui dispose d'une ligne d'écoute plusieurs jours par semaine, reçoit aussi des appels de femmes handicapées à la suite de coups portés par le conjoint. "Il y a des femmes qui deviennent sourdes après des coups au visage parce que ça heurte le tympan, ou aveugles si elles tombent sur le nerf optique ou reçoivent un coup dans l'œil", énumère Claire Desaint.
"Au bout du fil, on nous raconte des choses de plus en plus dures : les chutes dans les escaliers, les coups dans le ventre pour des femmes enceintes." La vice-présidente de l'association se souvient d'une rencontre récente avec une femme "frappée au visage avec un fer à repasser".
Lancer une grande enquête nationale
"Il faut lancer une enquête nationale sur le sujet", préconise Claire Desaint, "sans compter l'impact psycho-traumatique pas pris en charge de façon adaptée. Or, cela peut entraîner des handicaps psychologiques, parfois des addictions, avec la même importance que pour des personnes victimes d'attentat".
D'autres associations de défense des droits des femmes sont du même avis. "C'est frustrant et inquiétant. Plusieurs études sur les violences faites aux femmes parlent dans leurs limites de l'absence de données sur les tentatives de féminicides", relève Fabienne El-Khoury, du collectif Osez le féminisme.
Plusieurs freins empêchent de mesurer l'étendue de ces violences. En France, huit femmes victimes de violence sur dix ne portent pas plainte, d'après l'Observatoire national des violences faites aux femmes. "Les victimes sévèrement handicapées seront encore moins à même de le faire si elles dépendent de leur conjoint", estime la militante.
"Nous devons nous pencher du côté de l'hôpital pour faire un recensement des victimes, notamment les urgences, où la situation de femmes battues peut-être découverte lors d'un passage dans ce service", suggère Fabienne El-Khoury. "J'espère qu'un jour ce sera possible, sachant que les services hospitaliers, on le sait, sont débordés".
Pour Pauline Baron, de Nous toutes, l'absence de statistiques est encore trop fréquent dans le domaine des violences faites aux femmes. "C'est aussi une façon de maintenir dans le flou", estime la militante, "pour éviter de rendre compte de l'ampleur de ces violences et ne pas avoir à débloquer des fonds pour intervenir".
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8 MARS
Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées
Cinéma français : les César sacrent "La Nuit du 12", un film sur un féminicide
Reportage
Guerre en Ukraine : des psychologues face à des vies brisées par des crimes sexuels
L'Humanité
Éditorial. Écoutez la France
ÉditorialMaurice UlrichPar Maurice Ulrich
Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. En tout cas, ils font semblant. Il y a quelque chose d’irréel à relire, par exemple, les propos de Gabriel Attal, le ministre du Budget, avant l’exceptionnelle mobilisation de mardi, évoquant « ceux qui triment » et seront pénalisés par les grèves, c’est-à-dire « les Français qui doivent se lever le matin, prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler ». Ou bien à lire tel éditorialiste qui, sans sortir à l’évidence de son bureau, a vu dans les cortèges « la routine d’un pays couleur sépia qui peine à regarder l’avenir dans les yeux et qui rejoue invariablement la même pièce ».
Venez voir le peuple dans les rues, de tous âges, de toutes professions, des syndicalistes chevronnés aux jeunes lycéennes et lycéens chantant et riant ; venez voir les Rosies dansant ou cette jeune femme qui a simplement écrit sur sa petite pancarte le mot : colère. Mesurez bien que plus des deux tiers des Français qui triment et se lèvent tôt soutiennent le mouvement. Et c’est à eux que le gouvernement voudrait opposer une fin de non-recevoir au prix de tractations et de manigances avec une droite qui ne trouve là qu’une occasion de se refaire, pour elle seule, une petite santé.
Mesurez le prix de cette cécité volontaire. Il ne s’agit pas de répondre ou non à des minorités agissantes ou à une France du passé. Ce qui est en jeu, c’est une véritable sédition du pouvoir et d’une partie du monde politique avec la large majorité de celles et ceux qui font la France d’aujourd’hui et celle de demain. Ce qui est en jeu, ce n’est pas de savoir si Emmanuel Macron va manger ou non son chapeau, va aller à Canossa ou essuyer un camouflet, s’il s’agit d’une défaite ou d’une victoire d’un camp ; ce qui est en jeu, c’est l’indispensable pacte social, fût-ce a minima, entre le pays et ceux qui sont en charge de légiférer et de gouverner, et sans lequel la démocratie n’est plus qu’un vain mot. Le peuple, on ne le flatte pas en serrant des mains derrière les cordons de police lors de déplacements officiels. Le peuple vit, crée et lutte. Écoutez la France.
Réforme des retraitesmanifestationsgouvernementMobilisations retraites France24 - Monde
Ligue des champions : le PSG vise l’exploit face au Bayern Munich avec Mbappé en fer de lance
Publié le : 08/03/2023 - 14:24
Jean-Luc MOUNIER
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Le PSG joue sa saison européenne, mercredi, à l’Allianz Arena en huitième de finale retour de Ligue des champions face au Bayern Munich. Les Parisiens espèrent l’exploit après une défaite au match aller par la plus petite des marges (0-1). Ils vont aussi pouvoir compter sur le retour en forme de leur attaquant vedette Kylian Mbappé.
Suivez la rencontre avec notre direct commenté à partir de 21 h (heure de Paris)
Si le PSG ne doit retenir qu’un chiffre avant d’affronter le Bayern Munich, mercredi 8 mars, en huitième de finale retour de la Ligue des champions, c’est 6 % – comme la chance qu’ont les Parisiens de se qualifier après avoir perdu au match aller (0-1). Avant cette rencontre décisive pour le club de la capitale, seules 5 des 89 équipes qui se sont inclinées dans la compétition européenne sont parvenues à inverser la tendance.
Cette statistique a le mérite d’être claire : le PSG n’a pas d’autre choix que de réaliser un exploit en Bavière, sous peine de vivre de nouveau une fin de saison loin des lumières étoilées et de l’objectif fixé par les Qataris qui ont acquis le club parisien en 2011 : soulever la Coupe aux grandes oreilles.
Mais pour espérer cette issue, les Parisiens vont devoir mettre d’autres ingrédients qu’au match aller. Leur entraîneur n’a pas dit autre chose, mardi, lors de la conférence de presse d’avant-match : “Il faudra jouer beaucoup plus que ce que nous avons fait à l'aller (...). Il faudra avoir un comportement beaucoup plus agressif, jouer un match plus complet”, a expliqué Christophe Galtier.
Le PSG a joué avec un bloc bas organisé en 4-4-2 durant la première période au Parc des Princes, ce qui a laissé peu de place à des projections vers la cage adverse. “Ce schéma n’a pas véritablement favorisé l’expression offensive des Parisiens, qui n’auront pas déclenché une frappe dans le jeu et n’auront négocié que trois ballons dans la surface adverse”, décryptait L’Equipe au lendemain du match aller, le 15 février.
Kylian Mbappé, déterminé et en forme, peut changer la donne
Mais les Parisiens ont aussi montré un tout autre visage offensif après l’entrée de Kylian Mbappé à l’heure de jeu lors du match aller. L’attaquant français, de retour de blessure, n’était pas à 100 % mais a quand même créé le danger dans la défense du Bayern. Il a même cru inscrire le but de l’égalisation (82e) sur un service de Nuno Mendes, avant que le latéral gauche ne soit finalement signalé hors-jeu.
Kylian Mbappé peut incarner à lui seul les 6 % de chances qu’a le PSG de se qualifier. Après le 0-1 du match aller, il n’était pas pour autant défaitiste : “Il y a une possibilité encore. On va aller (à Munich) avec beaucoup d'énergie et de détermination. (...). Si on égalise, si on joue notre football offensif, si on marque, après il faut jouer avec ce qu'on a dans le pantalon.”
Outre son état d’esprit déterminé, Kylian Mbappé est revenu en forme au cours des trois dernières semaines : il a inscrit cinq buts lors des trois derniers matches de Ligue 1 qu’il a disputés, en contribuant largement à la nette victoire des Parisiens à Marseille (0-3) .
Son retour en forme va être déterminant à l’Allianz Arena. Pour son entraîneur Christophe Galtier, "la présence de Kylian nous permet d'avoir plus de profondeur et de percussion, mais il faudra être plus haut sur le terrain et surtout récupérer le ballon plus haut dans le camp adverse.”
Le Bayern Munich se méfie de l’attaquant français et va probablement le surveiller comme le lait sur le feu. "Le joueur le plus spectaculaire actuellement, c'est très clairement Kylian Mbappé, son explosivité combinée aux bons choix dans la surface de réparation", a estimé l'attaquant du Bayern Thomas Müller, avant de prévenir : "On ne va pas le regarder, on va le gêner dans son travail (mercredi soir)."
Le PSG privé de Neymar pour la fin de saison
Les Parisiens, comme chaque année à la sortie de l’hiver, jouent leur saison sur un match de Ligue des champions – pour laquelle ils nourrissent de grandes ambitions. Exceptées la finale perdue face au Bayern Munich en 2019-2020 (0-1) et une élimination en demi-finale face à Manchester City en 2020-2021, le PSG peine ces dernières années à dépasser le stade des huitièmes de finale.
Le club de la capitale a échoué à ce niveau de la compétition cinq fois lors des sept dernières années, et une sixième élimination mercredi soir ne serait pas du plus bel effet pour la fin de saison.
En cas de nouvel échec, le PSG doit s'attendre à une avalanche de critiques : elles pourraient entre autres concerner le manque d’expérience européenne de Christophe Galtier, le recrutement perçu comme décevant du conseiller football Luis Campos depuis son arrivée au club ou encore la blessure de Neymar, encore une fois forfait dans le "money time".
L’absence du Brésilien pourrait d’ailleurs être à double tranchant face au Bayern, comme l’a déclaré Christophe Galtier : “C'est un joueur décisif. Neymar c'est 17 buts et 11 passes décisives cette saison. Il est gravement blessé, il a toujours été très pro depuis que je suis au club, il a eu une période post-Coupe du monde très difficile. Alors est-ce que l'équipe est plus équilibrée (à deux devant plutôt qu'à trois avec Mbappé et Messi, NDLR), oui, de par les profils de nos milieux de terrain. Est-ce que c'est mieux comme ça ? Non, avoir ‘Ney’ est un plus."
En l'absence de Neymar, le 3-5-2 de Galtier a atteint un certain équilibre. Ils ne sont plus que deux à peu ou pas défendre, Messi et Mbappé, et le triangle du milieu, avec Vitinha et Marco Verratti à sa base, quadrille bien le terrain. C'est plutôt en défense que le bât blesse, et Christophe Galtier redoute des errements pouvant "redonner beaucoup trop d'espoirs" au Bayern. "On n'aura pas le droit évidemment d'avoir ce comportement mercredi soir", assène-t-il.
Avec AFP
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Neymar bientôt opéré de la cheville, sa saison avec le PSG compromise
TOUR DES STADES
Football européen : le record de Mbappé, la chute du Barça et le renouveau de l'AC Milan
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : le Bayern Munich punit un PSG poussif
L'Humanité
Retraites. Le scandale démocratique s’étend au Sénat
ActuLa droite devait faire voter, mercredi 8 mars, au soir, l’article 7 du projet de loi sur la retraite à 64 ans, après avoir manœuvré pour restreindre le temps de parole et le droit d’amendement des élus de gauche, qui dénoncent un « coup de force ».
Aurélien SoucheyreLe parcours législatif de la réforme des retraites ressemble de plus en plus à un chemin de croix pour l’État de droit. L’improvisation permanente du gouvernement afin de contraindre les débats, y compris en détournant l’article 47.1 de la Constitution, a fini par déteindre sur un Sénat pourtant habitué à des échanges feutrés et scrupuleux des règlements.
Mercredi 8 mars, les groupes de gauche du Palais-Bourbon se sont indignés, lors d’un point presse, de ce qu’ils venaient de vivre la nuit précédente. « Un coup de force », « un scandale démocratique », « une censure du Sénat »… Des mots rares au sein de la Chambre haute.
« Gérard Larcher s’est assis sur son propre règlement. Attention, président, vous avez franchi une ligne rouge », prévient Éliane Assassi, présidente du groupe communiste. « Le moment est grave, lourd, et l’image donnée par la droite est désastreuse », s’indigne Guillaume Gontard, son homologue du groupe écologiste.
« Nous sommes dans une colère froide. Le gouvernement et la majorité LR au Sénat se donnent la main pour empêcher le débat le jour même où des millions de Français manifestent dans la rue pour dire non à la retraite à 64 ans », ajoute Patrick Kanner, président du groupe socialiste.
Une première dans l'histoire du Sénat
Car c’est bien dans la nuit du 7 au 8 mars, quelques heures après la mobilisation historique contre le projet de l’exécutif, que les sénateurs ont atteint l’article 7 de la réforme. Soit la mesure phare du texte, qui contient le report de l’âge légal de départ à la retraite. « Nous avons déposé de nombreux amendements de fond, des amendements qui s’opposaient à la réforme mais surtout des amendements de propositions alternatives », insiste Éliane Assassi.
Ils ont d’abord été examinés dans le calme, avant que Bruno Retailleau, président du groupe LR, ne réclame en pleine nuit l’application de l’article 38 du règlement, qui n’autorise que l’expression de deux avis contraires pour chaque amendement. Une première dans l’histoire du Sénat.
Comme si cela ne suffisait pas pour aller plus vite, la présidente LR de la commission des Affaires sociales, Catherine Deroche, demande alors une suspension de séance, à la suite de laquelle les rapporteurs du texte René-Paul Savary (LR) et Élisabeth Doineau (UDI) présentent un amendement de réécriture de l’article 7, qui est immédiatement examiné en séance.
Entrave, improvisation et passage en force
La manœuvre a pour effet de faire tomber d’un coup les 1 100 amendements déposés par la gauche sur l’article 7 initial. « Comme nous nous attendions à cette réécriture, nous avons travaillé des sous-amendements pour son examen. Je les remets au service de la séance », déclare Éliane Assassi. Mais Catherine Deroche annonce l’irrecevabilité de l’ensemble des sous-amendements de gauche, pour faire passer en force et en vitesse l’article 7.
« Vous déclarez irrecevables des sous-amendements que vous n’avez matériellement même pas eu le temps d’examiner. C’est une entrave au droit d’amendement », s’offusque Guillaume Gontard. « Honte à vous », poursuit Patrick Kanner.
« Le Sénat ne veut pas débattre de l’article 7, qui est pourtant le cœur du texte », affirme Éliane Assassi. Les sénateurs de gauche réclament des explications, sans les obtenir, dans une ambiance de tension et d’improvisation générale du côté de la droite sénatoriale.
Communistes, socialistes et écologistes quittent l’Hémicycle. Il est alors 3 h 30 du matin. La séance, interrompue, a repris à 16 h 30, mercredi. D’emblée, les sénateurs de gauche déposent une série de rappels au règlement. « Monsieur Larcher, dans la nuit, vous avez davantage été le président des LR que le président du Sénat. Vous décrédibilisez notre institution », alerte l’élu PCF Pascal Savoldelli.
"Dans la nuit d'hier, vous avez été davantage le président des LR que le président du Sénat envous soumettant à l'agenda du gouvernement avec cet article 38 réclamé par M. Retailleau et applaudi par les centristes" lance @PSavoldelli94 à la reprise sur l'art. 7#DirectSenat pic.twitter.com/osRCmlVhUz
— Sénateurs CRCE (@senateursCRCE) March 8, 2023
Dangereuse jurisprudence
La droite avance une série d’explications pour justifier le rejet des sous-amendements. Notamment celle selon laquelle il n’est pas possible d’amender un amendement. L’article 7 nouvellement écrit étant lui-même un amendement, il ne serait pas autorisé de le modifier.
« Mais il suffit alors de transformer un article de loi en amendement pour le rendre inamendable. C’est un détournement du règlement et une attaque de fait contre une capacité constitutionnelle des parlementaires. Attention à ce précédent qui ouvre la porte à toutes les manipulations », s’insurge Pierre Laurent, vice-président PCF du Sénat.
Du reste, pourquoi 75 amendements, pour l’essentiel issus des rangs de la droite, ont pour leur part été retenus en séance ? La droite avance un énième argument pour expliquer que l’accélération des débats sur l’article 7 est réglementaire. « Vous restreignez la parole avec l’article 38 et vous supprimez nos amendements sur le cœur du texte. C’est un coup de force », rétorque le sénateur PCF Fabien Gay, qui dénonce un déni et même une « crise démocratique ».
Réforme des retraitessénatdémocratie France24 - Monde
Transports, raffineries, éboueurs… les grèves continuent contre la réforme des retraites
Publié le : 08/03/2023 - 14:23Modifié le : 08/03/2023 - 19:28
FRANCE 24
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La grève contre la réforme des retraites devrait continuer de perturber le trafic SNCF jeudi, tandis que les terminaux de gaz et les raffineries de pétrole restent bloqués mercredi.
Les opposants à la réforme des retraites ont poursuivi leurs actions, mercredi 8 mars, avec un appel à la grève reconductible lancé dans plusieurs secteurs comme les raffineries, l'énergie et les transports. Des perturbations qui devraient continuer jeudi.
Mardi, la sixième journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale a réuni 1,3 million de personnes à travers le pays selon le ministère de l'Intérieur. La CGT évoque pour sa part une "mobilisation historique", avec 3,5 millions de manifestants.
L'intersyndicale, qui veut continuer à mettre la pression avec une nouvelle mobilisation samedi et la multiplication des actions, a demandé à être reçue "en urgence" par le chef de l'État "pour qu'il retire sa réforme".
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Raffineries : expéditions toujours bloquées
Les expéditions de carburants sont toujours bloquées à la sortie des raffineries de TotalÉnergies et d'Esso-ExxonMobil en France, avec comme objectif généralement partagé de tenir au moins jusqu'à vendredi. Le gigantesque dépôt de carburants de TotalÉnergies à Mardyck, près de Dunkerque, devrait même rester complètement bloqué jusqu'au 15 mars, dit par exemple à l'AFP Clément Mortier (FO).
Les raffineries continuent de produire du carburant mais il doit être stocké sur place jusqu'à nouvel ordre, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocage. En attendant, les 10 000 stations de France comptent sur 200 dépôts de carburants.
Un dépôt a été bloqué plusieurs heures à Ambès, sur l'estuaire de la Gironde. Le manque de carburants commence à se faire ressentir dans les stations, mis par les pétroliers sur le compte d'une ruée des automobilistes : 5,78 % des stations manquaient mercredi matin d'au moins un type de carburant (diesel ou essence), selon des données publiques analysées par l'AFP.
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Transports : perturbations à la SNCF
Le trafic reste très perturbé à la SNCF, malgré une amélioration. Un TGV Inoui et un Ouigo sur trois devraient circuler jeudi. Un train Intercités sur quatre est prévu pendant la journée tandis que ceux de nuit sont annulés. Deux TER sur cinq circuleront en moyenne. Et le trafic restera perturbé vendredi, a prévenu la SNCF.
À Paris, dans les transports en commun gérés par la RATP, le trafic s'est amélioré mercredi et devrait rester quasiment normal pour les bus et les tramways jeudi.
Le métro roulera mieux que mardi et mercredi, avec un trafic quasi normal, le matin au moins, sur les lignes 2, 4, 6, 9 et 11. Les lignes 3, 8, 10 et 13 resteront très perturbées.
Dans le secteur aérien, entre 20 et 30 % des vols devront être annulés jeudi et vendredi, comme mardi et mercredi, a demandé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Air France prévoit d'assurer jeudi "près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courriers". Mais des retards et des annulations de dernière minute "ne sont pas à exclure".
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Gaz : blocages mais gazoducs ouverts
L'alimentation du réseau français de gaz (les gazoducs gérés par GRTgaz) vers les clients est maintenue, mais les volumes envoyés depuis les sites de stockage souterrains Storengy sont désormais réduits "entre 30 et 40 %", a annoncé à l'AFP Frédéric Ben, responsable du gaz à la CGT Énergie, qui avait lancé un ultimatum à cette filiale d'Engie gérant la plupart des réserves françaises, dans des cavités naturelles.
La société confirme à l'AFP, mais assure que les clients ne sont pas affectés pour l'instant.
Plus aucun gaz naturel liquéfié (GNL) n'est par ailleurs déchargé des navires depuis mardi, les quatre terminaux méthaniers portuaires du pays étant bloqués par les grévistes.
Du gaz continue d'arriver par gazoduc de Norvège ou d'Espagne.
Des blocages, souvent partiels, ont eu lieu dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur mercredi, avant une journée de mobilisation et d'action de la jeunesse jeudi.
Le syndicat étudiant L'Alternative a compté à la mi-journée des blocages dans une trentaine d'établissements dont les universités de Grenoble, La Rochelle, Lille 2, Lyon 2 et 3, Rennes 2, Mulhouse, Dijon, Nantes ou Nanterre, ainsi que plusieurs Instituts d'études politiques et des écoles nationales supérieures d'architecture.
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Électricité : centrales ralenties et coupures
Les grévistes d'EDF ont pris en main une partie des centrales nucléaires, thermiques et hydroélectriques en France et retiré 15 000 mégawatts (MW) du réseau électrique mercredi après-midi, selon Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Énergie. Ce qui est très élevé – l'équivalent de 15 réacteurs nucléaires –, et largement supérieur aux journées de grève précédentes. EDF évoque une perte de puissance de 7 447 MW.
Le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension, RTE, surveille de près pour éviter des coupures, et a ordonné un arrêt des baisses dans la matinée pour "passer la pointe de consommation du matin", a-t-il dit à l'AFP.
Les coupures sauvages de courant se multiplient par ailleurs dans le pays, à l'initiative d'agents d'Enedis : un dépôt d'Amazon près de Pau ; à Brignoles, dans le Var (sous-préfecture) ; et des producteurs d'énergies renouvelables en Corrèze et dans l'Allier, selon Enedis.
La grève a été très suivie par les dockers mardi et mercredi matin, mais les blocages ont été levés dans l'après-midi à Marseille-Fos, au Havre, à Rouen et à Brest.
Les poubelles commencent à s'entasser dans plusieurs arrondissements de Paris, où 35 % des éboueurs municipaux sont en grève selon Régis Vieceli, secrétaire général du syndicat CGT nettoiement (FTDNEEA), ainsi qu'à Niort.
Les antennes et les sites internet de FRANCE 24 sont également perturbés en raison du mouvement de grève nationale contre la réforme des retraites.
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MOUVEMENT SOCIAL
Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"
Reportage
Réforme des retraites : à Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"
COUACS EN SÉRIE
Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée
L'Humanité
Le CO2, en plus !
BilletMaurice UlrichLes temps sont durs pour les hommes et leur place sur la planète. Une récente étude, dont on parle beaucoup depuis qu’elle a été rendue publique, précisément le 8 mars, semble bien l’attester : non seulement le barbecue est bien leur affaire mais leurs choix alimentaires, on se doit de le reconnaître, plus carnés que ceux des femmes, comme leurs modes de consommation en général, les mettent loin devant ces dernières en termes de production de CO2. Ce qui vaut à la maison, gare à la pollution domestique à laquelle il nous faudra désormais veiller davantage, vaut aussi pour les entreprises. La situation est particulièrement préoccupante dans les banques, selon un récent constat. Alors que la profession est majoritairement féminine, elle l’est de moins en moins en montant dans la hiérarchie. Aucune femme ne dirige une grande banque en France et on compte une femme sur 12 cadres dirigeants dans deux banques seulement. Les gaz à effet de serre, en plus de la testostérone ! Ça commence à faire beaucoup. Il y a urgence.
le billet de Maurice Ulrichgaz à effet de serreÉgalité hommes femmes L'Humanité
Entre Union européenne et Russie, la Géorgie se déchire
ActuParlement Votée mardi, la loi dite « des agents étrangers », sur le modèle d’une législation russe, a été contestée dans la rue par des dizaines de milliers de manifestants. Le texte prépare la chasse aux organisations financées par l’Europe et les États-Unis.
Lina SankariC’est une fracture de plus au sein du monde post-soviétique. Dans la soirée du 7 mars, à Tbilissi, des dizaines de milliers de Géorgiens se sont rassemblés devant le Parlement afin de protester contre le vote de la loi dite « des agents étrangers » jusqu’à forcer les portes de l’institution. Réprimés à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes, certains ont répondu par des cocktails Molotov et symboliquement brandi des drapeaux de l’Union européenne (UE), des États-Unis et de l’Ukraine en protestation contre un pouvoir considéré comme prorusse. La police a, en outre, procédé à plusieurs dizaines d’arrestations.
Cette nouvelle législation impose que les médias et ONG, dont 20 % des ressources proviennent de l’extérieur, soient enregistrés comme « agents de l’étranger », et donc ennemis potentiels, sur le modèle de la loi russe adoptée il y a une dizaine d’années qui a conduit à la fermeture de dizaines d’organisations ; 63 entités de la société civile et organes de presse ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne se soumettraient pas à la loi. Rêve géorgien, le parti au pouvoir de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, a récemment jugé que l’opposition pouvait être classée parmi les ennemis de l’identité nationale et de l’Église orthodoxe.
« Incompatible avec les valeurs de l’UE »
Les discussions autour de ce texte devaient reprendre mercredi soir en deuxième lecture, mais la présidente Salomé Zourabichvili, élue en 2018 au nom de Rêve géorgien, a annoncé qu’elle y opposerait son veto, considérant que la loi entrave les efforts du pays pour rejoindre l’UE alors que la Géorgie s’est déjà vu refuser le statut de candidate en juin 2022. Le Parlement peut toutefois balayer ce veto puisque la loi a été adoptée à une majorité absolue de 76 voix. Depuis New York, Salomé Zourabichvili a exprimé sa solidarité avec les manifestants : « Vous représentez aujourd’hui la Géorgie libre qui voit son avenir dans l’Europe et qui ne laissera personne lui voler cet avenir », a-t-elle déclaré. Elle a reçu le soutien du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, qui estime la législation « incompatible avec les valeurs et les normes de l’UE ». « Son adoption définitive pourrait avoir de graves répercussions sur nos relations », a-t-il précisé.
Tbilissi candidate à l’adhésion à l’Otan
Le message est directement adressé au premier ministre, Irakli Garibachvili, déjà dans le collimateur de l’UE pour avoir refusé de voter les sanctions occidentales contre la Russie au lendemain de l’invasion de l’Ukraine. En 2021, le pouvoir choisissait le moment de la visite du président du Conseil européen, Charles Michel, en Géorgie, pour nommer six juges à la Cour suprême, foulant du pied l’esprit de l’accord commun autour d’une réforme de la justice. En mai 2022, le directeur de la principale chaîne de télévision d’opposition, Nika Gvaramia, avait par ailleurs été condamné à trois ans et demi de prison, à la veille d’un déplacement à Bruxelles du chef de gouvernement.
L’ex-République soviétique est au cœur de la lutte d’influence entre Moscou et l’UE. En 2008, l’armée géorgienne avait lancé une offensive pour récupérer les provinces séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. Cette attaque avait été repoussée avec le soutien de Moscou et les provinces avaient prononcé leur indépendance. Également candidate à l’adhésion à l’Otan, Tbilissi a vu, en juin dernier, l’Alliance atlantique certifier son École pour le renforcement des institutions de défense en tant que centre de formation et d’entraînement.
géorgieUnion européenneRussie France24 - Monde
Quels progrès pour les droits des femmes en France ?
Publié le : 03/03/2023 - 18:39
Laure MANENT
Aline BOTTIN
Fadile BHAYAT
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Avec le mois de mars revient la Journée internationale des droits des femmes, signe que ce jour dédié à la moitié de l’humanité reste encore, au XXIᵉ siècle, nécessaire. Sur ce point, la France n’est pas meilleure que bien des pays, autant en ce qui concerne les violences faites aux femmes que les droits sociaux. À quelques jours du 8 mars, Isabelle Lonvis-Rome, la ministre déléguée en charge de l'Égalité femmes-hommes, est l’invitée d’"ActuElles".
En France, tous les trois jours, une femme est tuée par son compagnon ou ex-conjoint. Chaque année, près de 35 000 sont victimes de viol. Côté emploi et revenus, il y a encore beaucoup à faire : les femmes gagnent encore en moyenne 16 % de moins que les hommes, accomplissent l'immense majorité du travail invisible et gratuit au sein du foyer. Quant à la réforme des retraites présentée par le gouvernement, elle les défavorise encore un peu plus…
>> À lire aussi : Violences faites aux femmes, des collectifs fustigent le "féminisme washing" du gouvernement
Ces problèmes sont mieux relayés dans les médias et ne peuvent plus être ignorés par l’exécutif ou les parlementaires, mais, malgré deux quinquennats où Emmanuel Macron a fait des violences faites aux femmes sa "grande cause", il reste beaucoup à faire. Ancienne magistrate, ex-juge de cour d’assise qui a eu à juger viols et féminicides, la ministre Isabelle Lonvis-Rome en est bien consciente. Elle évoque avec Laure Manent la question de la possible constitutionnalisation de l’avortement en France, la nécessité d’éduquer mieux et par tous les biais possibles les jeunes générations, ainsi que les nouvelles mesures du gouvernement pour protéger les femmes et leurs droits.
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C'EST EN FRANCE
Retraites des femmes : une vie d'inégalités
RÉTRO 2022
Entre avancées et reculs, une année 2022 de lutte pour les droits des femmes
ActuElles
Retraites en France : des efforts pour tous... et surtout pour toutes
L'Humanité
Smotrich, un ministre fasciste israélien sur notre sol ?
ActuLe ministre d’extrême droite, gouverneur des territoires palestiniens occupés, pourrait effectuer une visite en France d’ici à quelques jours.
Pierre BarbanceyAprès Benyamin Netanyahou, Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême droite, va-t-il venir en France ? Selon le quotidien israélien Jerusalem Post, celui qui aime à se définir en privé comme un « fasciste homophobe » doit participer à un hommage à Paris en l’honneur de Jacques Kupfer. Ce dernier, militant et leader du Likoud France, ancien vice-président du Crif (le Conseil représentatif des institutions juives de France) et surtout ancien dirigeant du Betar, est décédé en janvier.
Cette annonce survient quelques jours seulement après les déclarations de Smotrich concernant la localité palestinienne de Huwara, où, il y a quelques jours, les colons israéliens ont déversé leur haine, incendié et détruit des maisons, et même tué un homme dans un village voisin. Smotrich avait « liké » le tweet du responsable de l’organisation des colons en Cisjordanie qui appelait à « raser » Huwara. Interrogé à ce propos, il avait précisé que Huwara devait effectivement être rasée, mais par l’État israélien. Le quotidien de gauche Haaretz a qualifié Smotrich de « criminel de guerre ». Il faut le « bannir totalement », écrit encore l’auteur de l’article, qui estime que ce ministre israélien devrait comparaître devant le Tribunal international de La Haye.
Alors que Bezalel Smotrich doit se rendre aux États-Unis, cette semaine, pour participer à une conférence de l’organisation des Israël Bonds, de nombreuses organisations juives aux États-Unis avaient interpellé l’administration américaine, la semaine dernière, lui demandant de ne pas recevoir Smotrich. Le porte-parole du département d’État a estimé « répugnants » les propos de ce membre du gouvernement Netanyahou. Il est maintenant établi qu’aucun responsable américain ne le rencontrera pendant son séjour.
C’est ce même Smotrich qui est maintenant gouverneur des territoires occupés palestiniens. Lui qui, dans un document publié en 2017, indiquait déjà les trois options qu’il réservait aux Palestiniens. Vivre sous occupation sans droits, quitter le pays, ou se révolter et être exterminés. Lui et son acolyte Ben Gvir sont à l’origine de la réforme judiciaire qui soulève d’historiques protestations en Israël. Une réforme nécessaire pour l’annexion pure et simple des territoires palestiniens. La France va-t-elle accepter sur son territoire un homme dangereux pour Israël, pour la Palestine et pour le Moyen-Orient ? À suivre P. B.
israëlcolonies israéliennesPalestine France24 - Monde
"Toi non plus tu n'as rien vu" : le tabou du déni de grossesse à l'écran
Publié le : 08/03/2023 - 16:41
Renaud LEFORT
Clémence DELFAURE
Natacha VESNITCH
Oihana ALMANDOZ
Dans ce nouveau numéro 100% cinéma de À l'Affiche, Natacha Vesnitch et Thomas Baurez reçoivent l'actrice Maud Wyler qui joue dans "Toi non plus tu n'as rien vu" le rôle d'une mère accusée de tentative d'homicide sur son nouveau-né après avoir fait un déni de grossesse. Ce film de la réalisatrice Béatrice Pollet, inspiré d'un fait divers, tente de lever le voile sur ce phénomène tabou.
Au programme également en ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes :
"Women Talking" de Sarah Polley. Un huis clos entre femmes opprimées et violées dans une communauté religieuse des États-Unis.
Et enfin "Mon crime" de François Ozon, une satire "post-MeToo" dans la France des années 30.
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À Jénine, la résistance de tous les instants
ReportageL’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie pour tenter d’éradiquer toute contestation de sa domination. L’Humanité a pu rencontrer de jeunes combattants palestiniens armés. Témoignages
Pierre BarbanceyCamps de réfugiés de Jénine (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Sur la façade de l’école de l’UNRWA, l’organisme des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens depuis 1949, sont placardées les photos d’un homme. Le crâne rasé, portant un tee-shirt de couleur, il sourit. C’est tout ce qu’il reste de Jawwad Bawaqna, 57 ans. Il était instituteur au sein de cet établissement.
Ce 19 janvier, le jour n’est pas encore levé sur le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie, lorsque l’armée israélienne y pénètre. Des combats s’engagent entre les forces d’occupation et les résistants palestiniens. L’enseignant est chez lui, avec sa femme et ses six enfants, lorsqu’il entend un homme blessé appeler à l’aide. « Mon père est sorti pour l’aider, pour lui prodiguer les premiers soins, raconte l’un de ses fils, Farid. « Nous l’avons traîné à l’intérieur et ils ont tiré sur mon père dans le haut du corps. Je l’ai alors déplacé pour le mettre à l’abri alors qu’il était couvert de sang », se souvient-il.
A quoi bon remplacer les vitres du magasin qui ont volé en éclats ?
En cette mi-février, alors que nous nous trouvons à l’endroit où Jawwad Bawaqna a été abattu, rien n’a changé. Les vitres du magasin près de l’école ont volé en éclats et n’ont pas été remplacées. « À quoi bon ? » soupire le propriétaire, qui nous donne un vague « Mohammad » en guise de nom. Il a placé des parpaings à la place.
Dans la rue perpendiculaire, de grandes tentures sont tendues. « C’est pour se protéger des snipers israéliens qui prennent place sur les toits dès qu’une opération débute », explique Ziad, qui nous accompagne dans les venelles du camp. Celui-ci se déploie à flanc de collines à partir de la ville homonyme, sans que les limites en soient bien visibles.
Ici, une maison détruite à coups de roquettes par les Israéliens ; là, des murs criblés de balles, témoignage des échanges de tirs ; partout, des photos de « martyrs », comme disent les Palestiniens ; souvent, des fresques représentant une clé. « Not to forget », peut-on lire – pour ne pas oublier.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finYasser Arafat aimait parler de « Jeningrad », comme on dit Stalingrad ou Leningrad
Comment les habitants du camp de Jénine pourraient-ils oublier, eux qui sont la cible régulière de l’armée israélienne mais n’ont jamais baissé les bras ? Yasser Arafat, le leader historique, aimait parler de « Jeningrad », comme on dit Stalingrad ou Leningrad.
Il y a vingt ans, en avril 2002, le siège a duré seize jours, faisant 52 morts. La ville est devenue d’autant plus un symbole de résistance que la jeune génération est née à ce moment-là, ne revoyant souvent son père qu’au parloir des prisons.
Palestine. A Jénine, toute une population terroriséeAprès le 19 janvier, l’armée israélienne est revenue le 26 du même mois, pour un nouveau massacre : 9 Palestiniens tués. Dernière incursion en date, ce mardi 7 mars. Selon les informations que nous avons pu recueillir par téléphone, les forces spéciales se seraient infiltrées, cachées dans une camionnette blanche portant une immatriculation palestinienne et des graffitis en arabe sur lesquels on pouvait lire « le transport du futur ».
Les portraits de six jeunes Palestiniens qui n'avaient pas 30 ans vont rejoindre les centaines d’autres sur les murs du camp
Puis l’armée est entrée, a assiégé une maison où se trouvaient des combattants palestiniens, a tiré des roquettes. Des groupes armés palestiniens sont alors intervenus. Bilan : les portraits de six jeunes Palestiniens vont rejoindre les centaines d’autres sur les murs du camp. Ils étaient jeunes, très jeunes même. Ils n’avaient pas 30 ans.
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...Mohammad, 32 ans, nous accueille sur sa terrasse, en cette matinée de février. Les arbres sont en fleurs, l’odeur du café à la cardamome vient chatouiller les narines et se mêler à celle du tabac. On est bien. Et pourtant… « Il ne faut pas s’y tromper, prévient notre hôte. L’atmosphère est mauvaise dans le camp. On se réveille en entendant des tirs, on se couche en entendant des tirs. »
Il parle des difficultés quotidiennes, du manque d’argent, de travail, des petits boulots. « Mais on a l’habitude de vivre ici. On est nés avec ça. » Et il sait que, pour son fils et sa fille, 5 ans et 4 ans, le mektoub, le destin, sera le même. « Quand ils étaient beaucoup plus petits et qu’ils entendaient des coups de feu, ils se mettaient à pleurer, ils avaient peur. Maintenant, ils comprennent que c’est l’armée israélienne qui attaque. Ils veulent poser en photo avec des fusils, comme sur celles des martyrs. »
Quand on vit en cage, les repères ne sont plus les mêmes
D’ailleurs, les chansons qu’ils préfèrent et qu’ils entonnent ne sont pas des comptines, mais plutôt des chants à la gloire de la résistance. Son fils a demandé à Mohammad de l’amener au cimetière où sont enterrés les combattants. Il y a vu une femme en train de pleurer. C’était la sœur de Jawwad Bawaqna, l’instituteur. « J’en suis fier. On se bat pour notre patrie. »
C’est à l’aune de cette vie sous occupation – les premières familles sont arrivées là en 1948, à la Nakba (la catastrophe), venant de Jaffa, de Haïfa ou encore de Nazareth – qu’il faut comprendre les paroles de Mohammad. Il n’aime pas la mort, il ne veut pas voir ses enfants mourir. Mais quand on vit en cage, les repères ne sont plus les mêmes. Ici, le mot liberté a un goût de sang et celui de résistance se décline de différentes manières.
Talal Al Housari, 25 ans, Yassar Hanoun, 23 ans, et Mohamed Fayed, 20 ans, sont tous recherchés par Israël. « Pas pour les arrêter mais pour les tuer », précise la personne qui nous a mis en contact.
« On ne veut pas l’occupation. Ce que nous faisons, c’est défendre le camp »
Lorsque nous les rencontrons, ils ont encore le visage fatigué d’une nuit en éveil constant, où l’ennemi israélien peut survenir à chaque instant. Ils posent leurs M-16 sur la table comme des jouets. Mohamed a gardé une bonne bouille d’enfant espiègle, les yeux rieurs, pétillants de vie, un perpétuel sourire aux lèvres.
Sur son arme il a accroché un médaillon : celui d’un de ses amis tué par les forces spéciales, la veille de son mariage. « Notre objectif, ce n’est pas d’aller attaquer, mais de défendre le camp, souligne-t-il. C’est une invasion quotidienne. On ne peut même pas bouger en Cisjordanie, qui est censée être à nous. »
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieTalal, le visage très pâle, encadré d’une barbe, a lui aussi épinglé la photo d’un de ses copains abattu : « C’est comme une promesse de continuer le combat, ça renforce ma détermination. » Il a passé déjà quatre ans en prison. « Une fois libéré, j’ai essayé de me tenir à l’écart de tout, mais comment faire ? La situation pousse à aller combattre. »
Yassar, au crâne rasé, a un regard triste et grave, la mâchoire crispée. « De quoi avez-vous besoin de plus lorsque vous voyez vos amis se faire tuer devant vous ? demande-t-il sans attendre de réponse. On ne veut pas l’occupation, on ne veut pas qu’ils tuent nos familles. Nous, ce que nous faisons, c’est défendre le camp. »
Tous les Palestiniens sont aujourd’hui à la recherche d’une voie pour ne pas suffoquer
Aujourd’hui la soixantaine, Jamal Hweil a combattu dans les rues du camp en avril 2002. Il a été arrêté les derniers jours et il est resté presque huit ans en prison, puis à nouveau trois ans. Membre du conseil révolutionnaire du Fatah, en désaccord avec le président palestinien Mahmoud Abbas, il voit bien que « maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une autre façon, pas en lien avec des groupes politiques. Ils se battent mais pas de façon idéologique ».
Désormais professeur à l’université arabo-américaine de Jénine, Jamal Hweil le sait bien : « Les jeunes n’ont pas le matériel, ni la formation militaire nécessaire, mais ils veulent dire aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Amed Awwas, 36 ans, exprime la même idée. « Chacun ici sait bien que, même si on a un fusil ou un revolver, les agents israéliens peuvent nous tuer avant même qu’on ait dégainé. Mais on veut montrer notre refus de l’occupation, quitte à en mourir. »
Aucune forfanterie dans ces paroles. En l’absence de leadership politique – l’Autorité palestinienne étant déconsidérée, voire haïe –, tous les Palestiniens sont aujourd’hui à la recherche d’une voie pour ne pas suffoquer, tenter de bâtir un avenir pour les enfants.
Ahmed Tobasi avait 17 ans en 2002 lorsqu’il a été arrêté. Il est devenu acteur après quatre années de prison et est maintenant l’un des animateurs du Théâtre de la Liberté à Jénine. « Résister, c’est aussi penser d’une façon différente de celle que voudrait nous imposer l’occupant », proclame-t-il avec force.
L’armée israélienne le sait bien, qui a plus d’une fois détruit les installations de ce théâtre. Un lieu où se déroule le récit, celui d’un peuple qui résiste encore et toujours et qui a fait d’un mot son phare : sabreen. La patience.
JénineisraëlPalestinecamps palestinens France24 - Monde
Réforme des retraites : quelle sortie de crise ?
Publié le : 08/03/2023 - 15:38
Après une sixième journée de mobilisation très suivie, le bras de fer se durcit entre des syndicats très organisés et très unis et un gouvernement qui ne cille pas. Dans la dernière ligne droite de l'adoption de la réforme des retraites au Parlement, la détermination semble intacte des deux côtés. Roselyne Febvre en parle avec Pierre Jacquemain de Politis et David Revault-d'Allonnes du JDD.
L'Humanité
Kirsten Neuschäfer en route vers l’exploit
ActuVoile En tête de la Golden Globe Race, la navigatrice sud-africaine pourrait devenir la première femme à remporter une telle course.
Nicolas GuillerminDans un silence médiatique inversement proportionnel à l’immense exploit qu’elle est en train de réaliser, Kirsten Neuschäfer poursuit sa longue route. Unique femme parmi seize skippeurs à avoir pris le départ de la Golden Globe Race, le 4 septembre, des Sables-d’Olonne, la Sud-Africaine occupait la tête, mardi 7 mars, du tour du monde à l’ancienne en solitaire sans escale, ni assistance. À la latitude de l’Uruguay, après plus de six mois de navigation (184 jours) dans cette épreuve au sextant et à la boussole, sans GPS ni électronique à bord, la navigatrice pourrait entrer dans l’histoire, en cas de retour victorieux, en devenant la première femme à remporter une course autour du monde en solitaire.
Le 15 février, Kirsten Neuschäfer (40 ans) est déjà entrée dans les livres d’histoire en devenant la première femme à doubler le cap Horn en tête, lors d’une circumnavigation en compétition. Avec environ 300 milles d’avance (555 km) sur l’Indien Abhilash Tomy, positionné plus dans son sud et à l’ouest, Kirsten Neuschäfer mène devant les trois derniers bateaux encore en course, depuis l’abandon de l’Anglais Simon Curwen, le 31 janvier.
Si les deux skippeurs ont laissé derrière eux les quarantièmes rugissants, profitant de conditions plus chaudes et de vents plus légers, le chemin de croix est loin d’être terminé. En début de semaine dernière, alors qu’elle avait une avance de 400 milles sur Abhilash, la Sud-Africaine a subi un front de nord avec des vents de 35 nœuds et des rafales de 50 nœuds, l’obligeant à se mettre à la cape, afin de protéger l’intégrité de son bateau, pour la première fois depuis le début de la course.
En huitième position dans sa descente de l’Atlantique à l’automne, la skippeuse, qui a accompagné ces dernières années plusieurs expéditions de la BBC dans la péninsule antarctique et en Patagonie, n’a cessé de reprendre du terrain sur ses concurrents. Mais c’est dans l’océan Indien, grâce à de belles trajectoires, que la navigatrice double plusieurs concurrents et, au gré des abandons, prend la deuxième place.
Elle a aussi sauvé Tapio Lehtinen
Au-delà de son sens marin, celle qui, à l’âge de 18 ans, a fait le tour du monde à vélo pendant quatre ans, a aussi fait preuve de beaucoup de sang-froid en sauvant Tapio Lehtinen, le 19 novembre 2022, au large de l’Afrique du Sud. Cinquième de la Golden Globe Race, il y a quatre ans, le Finlandais voit cette fois son bateau couler en quelques minutes. Le skippeur a tout le juste le temps de déclencher sa balise de détresse, d’enfiler sa combinaison de survie et de monter à bord de son radeau. Contactée par la direction de course sur son téléphone satellite de sécurité, Kirsten Neuschäfer se déroute, barre toute la nuit et le sauve le lendemain, malgré une houle de 2,5 mètres. Après un bon verre de rhum, elle parvient quelques heures plus tard, au gré de manœuvres périlleuses, à débarquer le naufragé sur un vraquier qui fait cap vers Rizhao en Chine. « J’ai fait le plein d’adrénaline. C’est quelque chose de spécial de manœuvrer si près d’un gros navire de commerce. Mais tout va bien, explique-t-elle à la direction de course. (…) Pas besoin de félicitations pour ce sauvetage. Tout le monde aurait fait de même pour un autre marin. »
Quelques semaines plus tard, dans l’océan Pacifique, elle plonge plusieurs fois pour nettoyer la coque de son bateau, un Cape George 36, une coquille de noix de 10,97 m, conçu avant 1988 comme le veut le règlement. Le lendemain, elle réalise la meilleure distance sur 24 heures avec 185,6 milles (344 km) parcourus, puis sur la semaine (1 129,5 milles, 2 090 km). Sans pilote automatique à bord, la navigation avec le régulateur d’allure nécessite une vigilance accrue et l’impossibilité de se reposer pleinement. « Je dors par tranches d’une heure pour vérifier que le cap est toujours bon et que le vent n’a pas tourné, nous expliquait-elle en septembre. On sent le mouvement du bateau qui change de direction, ça me réveille… » Avant de quitter Les Sables-d’Olonne, elle nous confiait son objectif de victoire : « J’aimerais gagner, mais surtout, faire de mon mieux. » Elle ne croyait pas si bien dire.
tour du monde à la voileKirsten NeuschäferJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes France24 - Monde
Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine
Publié le : 07/03/2023 - 11:12
Ange NOMENYO
Lilia BLAISE
Hamdi TLILI
Ethan HAJJI
Les migrants d'origine subsaharienne sont la cible d'un déferlement d'attaques en Tunisie après les propos du président Kaïs Saïed contre les "hordes de migrants clandestins". De nombreux migrants cherchent à retourner dans leurs pays d'origine. La Côte d'Ivoire a ainsi rapatrié des citoyens qui ont dû tout quitter en urgence. Nos correspondants à Tunis et Abidjan en ont suivi certains, de leur départ précipité à leur arrivée dans un pays qu'ils avaient parfois quitté depuis de longues années.
Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme
ENTRETIEN
Discours antimigrants en Tunisie : "Une façon de faire oublier les problèmes du pays"
Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes
L'Humanité
Face à la réforme, les sportives et les sportifs entrent en piste
ActuElles et ils ont porté haut les couleurs de la France, rapporté des titres, des médailles, gravi le perron de l’Élysée ou les marches de leur mairie. Malgré leur parcours au plus haut niveau, la réforme des retraites ne leur rendra toujours pas justice, si elle est appliquée. Les athlètes disent stop !
Éric SerresIls ont gagné des titres nationaux, européens, mondiaux ou olympiques dans toutes les disciplines que compte le sport. Et pourtant, ils ne sont pas tous égaux lorsqu’il s’agit de remplir les cases afin d’obtenir le droit à une pension complète. En plein débat sur la réforme des retraites, le Collectif des championnes et champions français, composé de dix membres – notamment Cathy Fleury, Marie-Claire Restoux, Philippe Candeloro ou encore Patrice Martin –, s’est invité dans la discussion afin de dénoncer un droit à la retraite inégal pour les sportifs de haut niveau. À cet effet, il a lancé une pétition le 27 février qui a déjà récolté plus de 2 000 signatures.
Carrières courtes et hachées, voilà en effet le lot de la plupart d’entre eux. Or, ceux-ci ne bénéficient pas tous des mêmes droits selon leurs années d’activité. Si, à partir de 2012, certains ont pu bénéficier de trimestres de retraite gratuits – 16 trimestres au maximum, permettant de valider les années incomplètes –, d’autres, ayant achevé leur carrière avant cette date, se sont vu refuser la rétroactivité. « La décision prise cette année-là était une avancée. Mais nous pensions tous que l’étape suivante serait d’appliquer cela à tout le monde », explique dans les colonnes du Parisien Pascal Éouzan, cofondateur du collectif et quatre fois champion du monde de tumbling. Un peu circonspect, il ajoute : « Nous avons reçu les amendements en janvier. Les sportifs inscrits sur les listes de haut niveau après 2012 peuvent maintenant obtenir 32 trimestres gratuits. Mais pour nous, c’est toujours zéro ! »
Des carrières courtes et pas toujours bien rémunérées
Pas de généralisation, donc, de ce droit à l’ensemble des athlètes. Et pourtant, quelle que soit l’époque, ceux qui ont fait la une des journaux ont, eux aussi, sacrifié une grande partie de leur jeunesse et de leurs études pour atteindre les sommets. Leur carrière était courte – elle l’est toujours – et pas toujours bien rémunérée – c’est encore le cas. Le diagnostic est donc simple à comprendre : ils n’ont pas cotisé suffisamment. Car une fois leur vie sportive achevée, ils n’ont pas tous retrouvé un travail sur la seule présentation de leurs médailles ou de leurs titres. De fait, l’heure venue, ils ne pourront pas bénéficier d’une retraite à taux plein.
L’actuelle réforme ne va rien arranger. « Loin de s’intéresser à leur sort, le projet défendu par le gouvernement d’Élisabeth Borne ne prévoit aucune amélioration ni aucune création d’un régime spécifique », peut-on lire sur le site de la Fondation Jean-Jaurès. Pis, selon les auteurs, l’économiste du sport Pierre Rondeau et Richard Bouigue, codirecteur de l’Observatoire du sport : « Il risquerait d’altérer encore plus leur situation. En reculant l’âge légal de départ de deux ans, même pour les carrières longues de celles et ceux qui auraient commencé à travailler avant 20 ans – ce qui est le cas de nombreux sportifs –, on prend le risque de les maintenir plus longtemps dans une condition d’incertitude économique et sociale avant qu’ils puissent bénéficier d’une pension de retraite qui, issue d’une carrière hachée, sera donc décotée. »
France24 - Monde
Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora
Publié le : 01/03/2023 - 16:23
Sophie GUIGNON
Dans un pays qui s’enfonce dans la crise, les Libanais sont de plus en plus nombreux à dépendre de l’argent envoyé par leurs proches depuis l'étranger pour survivre. Les fonds envoyés par la diaspora libanaise, l’une des plus importantes au monde, expliquent en partie pourquoi le Liban n’a pas encore sombré dans le chaos ou la révolte sociale, alors que le pays souffre d’une des pires crises financières du monde moderne, selon la Banque Mondiale. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon.
Bâtie sur plus d’un siècle, la diaspora libanaise compte environ 14 millions de Libanais qui vivent sur les cinq continents, contre quatre millions à l’intérieur des frontières du Liban. Ces expatriés ont toujours envoyé de l’argent à leurs familles pour boucler les fins de mois, mais depuis la crise, ces transferts sont les seules sources de revenus pour de nombreux foyers.
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EXPRESS ORIENT
Manger à sa faim, un luxe au Liban : la malnutrition en conséquence de la crise économique
Crise sanitaire
Trente ans après la dernière épidémie, le retour du choléra inquiète au Liban
EXPRESS ORIENT
Crise politique et financière au Liban : des milliers d'habitants poussés à l'exil
L'Humanité
Le relais mixte tricolore au top
Nicolas GuillerminBiathlon Privés d’Émilien Jacquelin, qui a mis un terme à sa saison, et de Quentin Fillon Maillet, positif au Covid, l’équipe de France a remporté, dimanche 5 mars, le relais mixte (4x6 km) de Nove Mesto (République tchèque) en Coupe du monde de biathlon. Un mois après le bronze aux Mondiaux d’Oberhof (Allemagne), mais avec une composition totalement différente, Lou Jean- monnot, Caroline Colombo, Éric Perrot et Fabien Claude ont devancé la Suède et la Norvège. Sur un pas de tir balayé par un vent irrégulier, les Français se sont montrés les plus forts avec seulement sept pioches au total, contre 18 pour la Suède et 16 pour la Norvège. C’est la deuxième victoire française en relais mixte de l’hiver après Pokljuka (Slovénie) début janvier. N. G.
Biathlonéquipe de Francecoupe du monde France24 - Monde
Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées
Publié le : 08/03/2023 - 07:03
Sophian AUBIN
À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.
"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.
Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde, 24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.
Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%).
Prises au piège
Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.
Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.
Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle.
Elément déclencheur
Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire.
Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant.
Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.
Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps.
La contrainte des lois locales
Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).
Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée.
Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.
Savoir que l’on est pas seul.e
Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille.
Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.
Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.
Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence.
Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".
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JOURNÉE INTERNATIONALE
Violences contre les femmes : l'appli française "The Sorority" fait ses débuts au Maroc
DEMAIN A LA UNE
Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité
ActuElles
Quels progrès pour les droits des femmes en France ?
L'Humanité
JO 2024. Pourquoi le CIO veut-il reintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre ?
EntretienLa proposition du CIO de réintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre pour les JO 2024 divise au niveau international. Directeur de recherche à l’Iris, Lukas Aubin décrypte la situation et les enjeux. Entretien.
Nicolas GuillerminEn janvier, le CIO (Comité international olympique) évoquait la possibilité d’une participation des athlètes russes et biélorusses sous drapeau neutre aux JO de Paris 2024. Une proposition loin de faire l’unanimité qui a déclenché une lutte d’influence entre la Russie et l’Ukraine. Auteur de la Sportokratura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe (éditions Bréal) en 2021 et spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Lukas Aubin livre son analyse de la situation.
Pourquoi le CIO, qui avait appelé les fédérations internationales à écarter les athlètes russes et biélorusses des compétitions, émet-il l’idée de leur retour sous bannière neutre ?
La raison principale, selon moi, c’est qu’en demandant l’exclusion des athlètes russes et biélorusses du sport mondial, le CIO joue contre nature. Sa nature originelle, qui date de sa création en 1894, c’est de séparer le sport, l’olympisme, de la politique, et en l’occurrence le CIO se dit toujours neutre et apolitique.
Mais en prenant position dès le 25 février, au lendemain de l’invasion russe, le CIO a déclaré qu’il était contre la politique militaire de Vladimir Poutine en Ukraine et a utilisé le sport pour faire pression sur le régime russe en espérant qu’avec les autres sanctions, cela fasse boule de neige.
Un an plus tard, ça n’a pas fonctionné et le CIO n’est plus neutre. Il cherche donc à le redevenir avec la participation des athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre aux JO 2024. Néanmoins, et c’est tout le problème, le sport est par essence politique.
Le concept de bannière neutre, qui n’empêche pas l’instrumentalisation politique au niveau national, est-il vraiment efficace ?
Si les athlètes russes participaient aux JO 2024, ce serait une demi-victoire pour Vladimir Poutine car la Russie serait légèrement normalisée, une sorte de premier pas vers la réintégration de son pays dans le concert des nations via le sport. On reviendrait au statut d’avant l’invasion sauf que ce statut avait été décidé suite au dopage des athlètes russes…
Ce serait positif aussi pour lui à l’échelle nationale car il utiliserait ce vecteur pour glorifier le patriotisme russe à travers la victoire sportive tout en critiquant la bannière neutre, qui serait une forme de russophobie inhérente à l’Occident.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Depuis 2014, ces biais-là ont été utilisés assez régulièrement par Poutine, pour qui le sport est moins un instrument de soft power que de sharp power servant à désinformer, renforcer son régime, construire un narratif alternatif en jouant sur le syndrome de la Russie forteresse assiégée par l’Occident…
L’idée du CIO de faire revenir la Russie sous bannière neutre divise beaucoup au niveau international…
Les pays les plus proches géographiquement de la Russie voient de plus près cette guerre et connaissent bien les usages politico-sportifs de Vladimir Poutine. Ils constatent que les athlètes ukrainiens ne s’entraînent pas normalement, que beaucoup meurent au front… Ils percevraient la participation des athlètes russes, qui, eux, ne partent pas au front et restent en vie, comme une injustice.
Retrouvez chaque lundi La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
En ce qui concerne les États-Unis ou le Canada, leur décision n’est pas figée et cela ne m’étonnerait pas qu’ils critiquent une éventuelle réintégration mais ils n’iraient pas jusqu’au boycott car, pour les Américains, le sport est un instrument de rayonnement bien trop important pour s’en défaire. Enfin, il y a des États comme la France qui ne prennent pas position et s’accordent le temps de la réflexion.
Avez-vous une idée de comment ça pourrait se terminer ?
C’est le CIO qui prendra la décision finale quoi qu’il arrive. Il est le seul propriétaire des Jeux d’hiver et d’été. Mais le CIO n’a pas interdit aux fédérations internationales de permettre aux Russes et Biélorusses de concourir, il a recommandé à ces fédérations de ne pas les faire concourir. Il ne dit pas non plus à ces fédérations qui organisent les qualifications pour les JO d’interdire aux athlètes russes d’y participer. Le CIO gagne du temps car la guerre peut évoluer très vite.
Si la Russie lance de grandes offensives, l’exclusion sera plus facile à prononcer. De même, si la Russie revenait aux frontières d’avant le 24 février 2022, la réintégration sous bannière neutre serait également plus simple à décider.
Dans le même temps, l’Ukraine s’est bien positionnée avec la République tchèque, les pays Baltes pour demander que les athlètes russes ne soient pas réintégrés. Le CIO va devoir composer et trouver une troisième voie entre les pour et les contre.
L’hypothèse a été émise de faire signer aux athlètes russes une charte dans laquelle ils reconnaissent être contre l’invasion. Mais, c’est difficile à mettre en place car la loi russe punit de prison les citoyens qui s’opposent à « l’opération spéciale »…
Comment qualifieriez-vous le lobbying ukrainien ?
Il est très tactique. Les réseaux sociaux politico-sportifs ukrainiens jouent sur l’émotion, comme Volodymyr Zelensky le fait de manière générale, en mettant en avant les athlètes ukrainiens morts au combat, les infrastructures sportives détruites tout en demandant que la Russie reste exclue du sport mondial.
Que ce soit Zelensky, qui a dit au CIO que s’il réintégrait la Russie ce serait « un signe de violence et d’impunité », ou le maire de Kiev, Vitali Klitschko, beaucoup de personnalités politiques ukrainiennes de premier plan prennent position de façon très marquée sur la question de l’exclusion en menaçant de boycotter les JO 2024.
L’usage politique et géopolitique du sport en Ukraine est plus pragmatique que l’usage diplomatique russe, qui utilise le sport comme un moyen de faire exister son narratif parallèle qui n’est pas conforme à la réalité.
Croyez-vous au boycott agité par l’Ukraine mais aussi les pays Baltes ou la Pologne ?
C’est compliqué car, même si la menace du boycott apparaît sérieuse, on imagine mal l’Ukraine ne pas aller aux Jeux, ce serait passer à côté d’un événement regardé par 5 milliards de téléspectateurs, un moyen de faire valoir ses intérêts, etc. L’Ukraine n’aurait-elle pas beaucoup à perdre à ne pas y aller ?
Dans les prochains mois, on va assister à un bras de fer pour gagner la bataille des opinions. Ça sera à celui qui craquera le premier. Pour le moment, l’Ukraine dispose d’un bloc de soutien globalement homogène tandis que la Russie réunit ses alliés (comités olympiques nationaux asiatiques et africains).
Peut-être que la menace de l’Ukraine et de ses alliés est réelle, mais j’ai du mal, pour le moment, à imaginer qu’ils aillent au bout. En revanche, le CIO, face à ces paroles, va devoir user de trésors diplomatiques pour convaincre toutes les parties de participer aux Jeux…
RussieBiélorussiejeux olympiques Paris 2024CIO France24 - Monde
Réforme des retraites : les sénateurs votent un article pour accélérer le débat sur l’article 7
Publié le : 08/03/2023 - 04:24Modifié le : 08/03/2023 - 04:32
FRANCE 24
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Dominé par la droite, le Sénat a décidé dans la nuit de mardi à mercredi d'utiliser l'article 38 de son règlement interne pour accélérer la discussion sur l'article 7, pivot de la réforme des retraites. Cette procédure a entraîné une levée de boucliers de la gauche qui a quitté l'hémicycle..
La guerre parlementaire se poursuit. La majorité sénatoriale de droite a donné un gros coup d'accélérateur, dans la nuit de mardi 7 à mercredi 8 mars, à l'examen de l'article pivot de la réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans.
Elle a, dans un premier temps, utilisé un article du règlement interne pour couper court au débat, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de cet article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements portés par la gauche.
La "clôture des débats", prévue par l'article 38 du règlement, a été proposée par le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau sur une première série d'amendements visant à la suppression de l'article 7. Elle a été votée à main levée.
Un recours fustigé par la gauche
C'est la première fois que l'article 38 du règlement du Sénat est utilisé depuis sa révision en 2015. Il peut s'appliquer aux prises de parole sur article, aux explications de vote sur amendement ou sur un article, ou encore aux explications de vote sur l'ensemble d'un texte.
"Ce recours à cette procédure est un acte de faiblesse de la part de la droite sénatoriale", a réagi la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Éliane Assassi, dénonçant "un coup de force", "une attaque contre la démocratie et les droits du Parlement".
>> À lire : Retraites : la réforme est-elle "indispensable", comme l'affirme le gouvernement ?
"Honte à vous", "C'est un scandale", a renchéri le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner.
"Un jour historique de mobilisation, sur l'article 7, le plus important, vous décidez de bâillonner le Parlement, de censurer le Sénat", a encore accusé le président du groupe écologiste Guillaume Gontard.
"Ça fait 5 jours et 5 nuits que nous avons affaire à une obstruction", a plaidé pour sa part Bruno Retailleau, pour qui "l'obstruction est au Parlement ce qu'est la désertion à un soldat".
"Nous avons eu sur cet article en l'état 124 interventions, je considère que les exigences de clarté et de sincérité ont été respectées", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (LR).
Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi
Le Sénat a dans la foulée rejeté les quelque 70 amendements déposés par la gauche demandant la suppression de l'article 7.
Après trois suspensions de séance, le Sénat a ensuite voté à 3 h 30 du matin, en l'absence des trois groupes de gauche qui avaient quitté l'hémicyle, un amendement de "réécriture" de cet article proposé par le rapporteur LR René-Paul Savary, qui n'en modifie pas le fond. Mais son adoption a fait "tomber" plus de 1 100 amendements.
La gauche a bien tenté de contre-attaquer en présentant une épaisse liasse de sous-amendements, qui ont été déclarés "irrecevables".
"Il nous restera un débat riche sur cet article 7", a assuré Paul Savary, 75 amendements restant à examiner. Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi.
La majorité sénatoriale a pour objectif d'aller jusqu'au bout du texte et au vote final d'ici la date butoir de dimanche minuit.
Avec AFP
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COUACS EN SÉRIE
Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée
La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue
Retraites : le Sénat vote l'extinction de plusieurs régimes spéciaux
L'Humanité
À Nantes, la CFDT a réussi son retour sur le terrain
ActuLes cortèges orange sont très fournis depuis le début des mobilisations contre la réforme des retraites. Une visibilité qui témoigne d’une nouvelle stratégie de la centrale syndicale, plus combative face à un dialogue social en panne.
Clotilde MathieuNantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
«S’il y a un report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ou 65 ans, la CFDT se mobilisera pour contester cette réforme », avait prévenu, début janvier, Laurent Berger. Deux mois plus tard, ses troupes sont en mouvement. À Nantes, sur le parvis de la gare, à la croisée des trams, comme sur les lieux de vie et de travail du département, les « adhérents », comme ils s’appellent, s’activent. Un travail de terrain qu’il leur a fallu réapprendre. Depuis quelques années, l’activité syndicale des représentants élus des salariés s’est focalisée sur la vie de l’entreprise. Les mouvements sociaux étaient concentrés sur les salaires, les conditions de travail ou lors de plans sociaux, spécifie Odile Denis, coordinatrice au sein de la CFDT de la Loire-Atlantique. « Les manifestations ne faisaient plus partie de notre activité », confie Viviane, permanente en charge des droits des femmes. Si bien que les militants cédétistes avaient « perdu quelques réflexes », sourit, de son côté, le secrétaire général de la CFDT départementale, Éric Malo. Après deux manifestations, les « automatismes » sont revenus, annonce Matthias, permanent du syndicat, chargé de la formation.
Une base qui pousse
La vie militante a été aussi aménagée. En plus du conseil aux élus, les permanents ont consacré une partie de leur temps à la réussite des journées d’action interprofessionnelles. « Nous nous sommes réparti les rôles », développe Éric Malo, chargé des relations avec l’intersyndicale. Odile Denis est, quant à elle, responsable des initiatives. Cette dernière a également la lourde tâche d’œuvrer auprès des petites sections, nombreuses à la CFDT, composées d’un à quelques adhérents dans lesquelles « il est plus difficile de faire bouger les collègues, de s’affirmer face à l’employeur pour dire “je vais faire grève” ».
Anthony, dirigeant de la section syndicale du sous-traitant automobile Vibracoustic à Carquefou, à l’est de Nantes, a composé la semaine dernière le numéro de téléphone d’Odile pour organiser une action, hors de son usine, afin d’élargir la mobilisation. Quelques jours plus tard, bravant le froid, dès 7 heures du matin, Anthony, Karine, Yannick, avec quelques syndiqués d’autres sociétés, ont sorti leurs équipements militants pour se répartir les feux tricolores du carrefour menant aux sites industriels. Une initiative « incroyable », plébiscitée par les sourires et les coups de Klaxon des automobilistes matinaux. Des encouragements reçus cinq sur cinq par Yannick, élu CFDT d’une usine voisine, spécialiste des plastiques pour l’automobile : « Cela fait un bout de temps qu’on n’était pas sortis ! »
Cet ouvrier, qui compte les jours avant la retraite, n’a pas toujours été en accord avec les « hautes sphères » de son syndicat, battant plusieurs fois le pavé « sans étiquette » avec les autres organisations syndicales. Heureusement, Laurent Berger a été « poussé par sa base », juge-t-il. Et il est « impeccable ». Car, contre cette réforme si injuste, qui pénalise « en premier lieu les ouvriers, il n’est pas question de céder », martèle Yannick. À 59 ans, l’opérateur est dans un « sale état », les épaules et les poignets surtout.
Ne pas renier sa singularité
Cette nouvelle orientation a été plébiscitée lors du dernier congrès, en juin, explique Anthony. « Il y a une envie de montrer de l’orange autrement qu’à travers la réunion, en rendant visible une CFDT telle qu’elle est, abonde, de son côté, Matthias . Et pas comme certains la voient, “vendue aux patrons”. » D’autant que, « si Laurent Berger a durci le ton, c’est parce que le dialogue social n’est pas de haute qualité dans les entreprises, ni même au niveau du gouvernement, qui a du mal à avoir une écoute ». Mais cela ne signifie pas déserter la table des négociations, qui, soulignent-ils, donne des résultats. Ni de renier la singularité du syndicalisme cédétiste.
Cette identité, Karine compte bien la préserver. Elle pointe notamment la différence de contenus sur le sujet des retraites avec ses homologues de la CGT, mais aussi les modalités d’action. « Je ne suis pas pour couper l’électricité ni pour le blocage. » Dans sa section, une action « journée de la canne » pour les non-grévistes a été mise en place. L’objet en bois, bombé en orange, a été fabriqué par les militants pour que les salariés, notamment les non-grévistes, puissent signifier leur opposition au projet, en concertation avec le patron. Des « opérations de communication » qui permettront de peser encore sur l’opinion publique, et jugées plus efficaces pour faire reculer le gouvernement que la grève, selon la militante. « Les deux ne s’opposent pas », tranche, de son côté, Éric Malo, content que le rythme des « gros rendez-vous » se poursuive, en plus des débrayages décidés entreprise par entreprise.
CFDTRéforme des retraitesnantesLaurent Berger France24 - Monde
Les réfugiées afghanes retournent à l'école au Pakistan
Publié le : 08/03/2023 - 13:23
Sonia GHEZALI
Des milliers de familles afghanes ont fui leur pays depuis que les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021. De nombreuses familles ont fait le choix de l’exil pour simplement pouvoir offrir une éducation à leurs filles, privées d’enseignement secondaire et supérieur par les Taliban. Loin d’être un lieu d’asile idéal, le Pakistan n’offrant pas de réelles perspectives d’emploi et d’intégration aux réfugiés afghans, c’est pourtant au pays des Purs que de nombreuses familles afghanes se sont installés.
L'Humanité
À Rennes, les moins de 20 ans en première ligne des mobilisations
ReportageAlors que plusieurs organisations de jeunesse appellent à se mobiliser ce jeudi 9 mars, les militants présents lors des manifestations des 7 et 8 mars témoignent de leur volonté de lutter dans la durée. Contre la réforme des retraites, mais pas seulement. Reportage.
Rennes (Ille-et-Vilaine), correspondance particulière.
Des regards fatigués, un cortège de tête nerveux et un parfum d’adrénaline. Ce mardi 7 mars, à Rennes, la jeunesse est, encore une fois, en première ligne de la manifestation contre la réforme des retraites. Fin des vacances scolaires oblige, les rangs sont plus serrés que lors de la journée du 16 février et la tension bien plus palpable avec, en marge du parcours officiel, plusieurs centaines de militants qui ont décidé de faire face aux forces de sécurité une bonne partie de l’après-midi.
Sur le pavé, étudiants et lycéens ne sont pas là pour un baroud d’honneur. Cette journée du 7 n’est qu’une étape dans une lutte de longue haleine. Et la prochaine date est déjà cochée : ce jeudi 9 mars, pour laquelle plusieurs organisations de jeunesse, comme l’Unef et la Fage, appellent à se mobiliser.
La capitale bretonne souvent fer de lance des mobilisations étudiantes
Mais, dans la capitale bretonne, souvent fer de lance des mobilisations étudiantes, la dynamique est encore balbutiante. Quand auront lieu les assemblées générales ? Faut-il organiser des actions chocs en plus des blocages d’établissements ? Beaucoup se questionnent encore. Mais toutes et tous affichent la volonté de participer au mouvement sur la durée.
Comme Inès, 17 ans, rencontrée pendant la manifestation rennaise, entre les canons à eau et autres gaz lacrymogènes. La jeune femme raconte avoir participé au blocage de la RN 24 dans la nuit de lundi à mardi, un axe de circulation vers Lorient, très emprunté. « C’était sympa à vivre et intéressant de participer à un réel blocage économique, d’inciter les gens à nous rejoindre en manifestation », explique l’élève à Rennes-II, membre de l’Union pirate, l’organisation étudiante majoritaire. Son établissement est bloqué depuis lundi. Comme celui de l’université de Lorraine ou encore de Lille-II.
Un sentiment d’impuissance
Pour beaucoup d’étudiants rennais, la réforme des retraites est une lutte parmi d’autres. Dans la tête d’Inès, s’ajoutent la fronde contre le service national universel (SNU), l’inquiétude face à l’urgence climatique, l’inflation, les inégalités hommes-femmes… Chaque grief se nourrit des autres. Et le ressentiment est fort. « On veut faire plier Macron et lui prouver que la jeunesse va se battre jusqu’au bout pour un avenir durable. »
« Les jeunes rejettent le projet de société que Macron leur propose »Bloquer leur établissement, c’est le souhait de Malo et Axel, lycéens rencontrés en tête de cortège. Mais le blocage n’est jamais simple. Il faut prendre en compte la géographie des lieux, son historique militant, le soutien du corps enseignant, la légitimité de l’action, la réaction de l’administration, voire même la météo.
Pour les deux amis, cela n’a pas encore fonctionné. Ce matin-là, par exemple, « il y a eu beaucoup trop de bouchons. Les professeurs n’ont pas pu nous aider, même si l’idée venait d’eux », avance le premier. Pour lui, le but de cette semaine de lutte et de celles à venir est d’apporter du changement dans leur vie. « J’ai envie d’être écouté. »
« On voit bien que ce n’est pas comme ça qu’on va développer un rapport de force »
Leur camarade Sam, membre de la section lycéenne de l’Union pirate, est du même avis. La jeune femme de 16 ans a participé à plusieurs blocages. Une certaine impatience commence à se faire sentir. « On en est à quoi, 4 ou 5 manifestations ? Pourtant, ça n’a rien changé. L’État est déjà en train de faire passer des articles de sa réforme. On voit bien que ce n’est pas comme ça qu’on va développer un rapport de force. »
Quoi qu’il en soit, pour Marius, 17 ans et membre des Jeunes insoumis, il faut continuer à « massifier le mouvement. (…) L’enjeu, c’est d’aller chercher les gens, de les convaincre de nous rejoindre pour prouver que l’on n’est pas une minorité ». Mais l’étudiant rennais pointe aussi l’importance de se renouveler, d’innover pour faire face à une certaine lassitude, un sentiment d’impuissance. « Le souci avec les formes de mobilisation classiques, c’est qu’elles ont été intégrées par le système. C’est de plus en plus difficile d’en faire ressortir quelque chose. »
Mobilisations retraitesRéforme des retraitesJeunesserennes France24 - Monde
Soupçon d'ingérence politique au Canada : Justin Trudeau face aux espions chinois
Publié le : 07/03/2023 - 18:20
Sébastian SEIBT
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Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé, lundi, une série de mesures pour enquêter sur les accusations d’influence chinoise durant les élections fédérales de 2019 et 2021. Ces derniers mois, les révélations se sont multipliées suggérant que le Canada serait devenu l’un des terrains de jeu favoris des espions chinois.
Un rapporteur spécial indépendant et deux comités parlementaires vont partir à la chasse aux agents d'influence chinois au Canada. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a détaillé, lundi 6 mars, un “vaste plan” pour faire toute la lumière sur les allégations concernant des opérations chinoises visant à influencer les élections fédérales de 2019 et 2021.
"Toute attaque ou tentative d'attaque contre notre démocratie est inacceptable", a déclaré Justin Trudeau qui subit depuis plusieurs semaines une intense pression politique de l'opposition conservatrice pour réagir fortement aux révélations de plusieurs médias.
“Malaise des services canadiens du renseignement”
Les nouvelles annonces “constituent un moment politique important pour Justin Trudeau, car jusqu'à présent, son gouvernement pouvait donner l'impression de minimiser la portée des révélations”, estime Steve Hewitt, historien et spécialiste du Canada à l'université de Birmingham.
Depuis novembre 2022, les révélations qui s'accumulent donnent pourtant l'impression que le Canada est devenu l'un des terrains de jeux favoris pour les agents d'influence politique chinois, et commençaient à se rapprocher dangereusement de l'entourage direct du Premier ministre. La fondation Pierre-Eliott Trudeau - en mémoire à l'ancien Premier ministre et père de Justin Trudeau - a ainsi dû retourner, début mars, une donation de 200 000 dollars canadien (137 000 euros) que les services canadiens de renseignement soupçonnaient d'être liée à un riche homme d'affaires chinois agissant sur ordre de Pékin.
“Il y a en ce moment une multiplication de fuites dans les médias de documents "top secret" qui suggère un malaise au sein de la communauté du renseignement. Une partie d'entre elle semble ne pas être en accord avec la manière dont le gouvernement gère les informations sur la possible ingérence politique chinoise”, poursuit Steve Hewitt, qui a travaillé sur les questions de renseignement et de sécurité intérieure au Canada.
Tout a commencé en novembre 2022 par les révélations du Global Television Network - deuxième plus important réseau de télévision au Canada après CTV - sur les soupçons du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) concernant les élections fédérales de 2019.
Les espions canadiens soupçonnaient le consulat chinois à Toronto d'avoir été au cœur d'un réseau de financement de 11 candidats au Parlement canadien qui porteraient haut les intérêts de Pékin. Sans les citer, le SCRS soulignait qu'il s'agissait aussi bien de membres du parti libéral de Justin Trudeau que de la principale force d'opposition, le parti conservateur.
Les 1001 techniques pour favoriser les candidats pro-chinois
“Le parti communiste chinois a utilisé tous les éléments à sa disposition pour mener des opérations qui sont autant de menaces directes à notre sécurité nationale et notre souveraineté”, a affirmé le Service canadien du renseignement en réponse aux révélations du Global Television Network.
Les espions chinois sont, notamment, soupçonnés d'avoir versé plus de 130 000 euros directement à des candidats jugés plus “sino-compatibles” et à des agents sur le terrain chargés d'aider à organiser les campagnes électorales de ces candidats.
Un ressortissant canadien d'origine chinoise serait même devenu candidat après un intense lobbying pro-chinois au plus haut niveau de l'État, a affirmé le SCRS. Han Dong, élu député au Parlement fédéral en 2019, serait devenu candidat du parti libéral après que des agents de Pékin ont dénigré jusque dans l'entourage de Justin Trudeau l'autre prétendant du parti au pouvoir, Gen Tan. “Le consulat chinois n'était pas satisfait des prises de position de Gen Tan”, a affirmé un responsable de SCRS à la télévision canadienne sous couvert d'anonymat.
Les révélations sont ensuite devenues beaucoup plus embarrassantes pour le parti libéral de Justin Trudeau. En février 2023, le Globe and Mail, deuxième plus important quotidien anglophone du pays, affirmait que la Chine avait tout fait pour favoriser une courte victoire du parti libéral au détriment des conservateurs aux élections fédérales de 2021, d'après les conclusions d'une nouvelle enquête des services canadiens de renseignements.
La Chine a été accusée d'avoir mis en place des campagnes de désinformation en chinois sur les services de messageries tels que WeChat afin de convaincre la diaspora chinoise au Canada que les conservateurs voulaient établir des fichiers sur les citoyens canadiens d'origine chinoise ou étaient tout simplement racistes.
Une campagne ciblée qui peut avoir une incidence électorale certaines car près de 5 % de la population canadienne est d'origine chinoise.
Les consulats chinois ont aussi été accusés d'avoir recruté des étudiants d'origine chinoise pour aider bénévolement les candidats libéraux à mener campagne. Résultat : “Dans plusieurs circonscriptions où une forte propension d'électeurs ont des origines chinoises, les conservateurs ont essuyé de lourdes défaites”, souligne le National Post, un quotidien canadien conservateur. Mais le journal souligne que ce n'est pas suffisant pour conclure à l'efficacité des tactiques chinoises puisque le parti conservateur a effectivement une rhétorique plus anti-chinoise que les libéraux. Ces candidats auraient peut être perdu de toute façon.
Objectif : Rendre le Canada difficile à gouverner ?
Reste que les efforts consentis par Pékin, d'après le SCRS, pour aider le parti libéral à rester en poste peuvent surprendre. Depuis 2018, époque à laquelle Justin Trudeau était déjà Premier ministre, les relations sino-canadiennes n'ont fait que se détériorer. Il y a eu l'arrestation par Ottawa de Meng Wanzhou, numéro 2 de Huawei, la dénonciation publique du traitement par Pékin de la minorité musulmane ouïghoure et des sanctions économiques contre plusieurs ressortissants chinois liés à cette politique. En retour, le régime communiste a plus d'une fois critiqué ouvertement Ottawa et a imposé, en 2021, des sanctions contre plusieurs ressortissants canadiens.
Mais si les conservateurs l'avaient emporté, Pékin aurait pu craindre une politique encore plus agressive à son égard. Et, surtout, “l'objectif de cette campagne d'influence semble avoir été de s'assurer que les libéraux n'obtiennent qu'une courte majorité. Ce qui signifie que le pays risque d'être difficile à gouverner, de quoi arranger les affaires chinoises”, note Steve Hewitt.
Pékin a farouchement nié toute interférence dans le jeu démocratique canadien. Mais pour l'opposition, ces soupçons sur la préférence chinoise pour Justin Trudeau sont du pain béni politique. C'est pourquoi le parti conservateur exige depuis plusieurs semaines l'ouverture d'une enquête publique.
C'est également pourquoi Justin Trudeau s'est montré réticent jusqu'à présent. “Politiquement, il sait qu'une enquête publique maintiendra le projecteur médiatique sur cette affaire pendant des mois si ce n'est plus, ce qui ne peut que favoriser les conservateurs”, note Steve Hewitt.
Les annonces de lundi ne contiennent, d'ailleurs, aucune conclusion émanant d'une enquête publique. Le rapporteur spécial et les deux commissions parlementaires saisies fonctionnent en huis clos.
Pour les observateurs, l'enjeu de cette affaire devrait dépasser les calculs politiciens. L'activisme des espions chinois au Canada est important pour toute la région nord-américaine. “Avoir accès au Canada vous rapproche des États-Unis”, rappelle Steve Hewitt. À cet égard, les espions chinois n'ont rien inventé, et ils font comme les agents secrets de l'URSS durant la Guerre froide, conclut l'historien : “à l'époque, les Soviétiques cherchaient à acquérir des passeports canadiens pour entrer plus facilement sur le sol des États-Unis”.
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ÉLECTRONIQUE
Huawei, le géant chinois au cœur du conflit entre Pékin et Washington
CANADA
Le Canada entraîné malgré lui dans le conflit commercial sino-américain
Au Canada, des enquêtes ouvertes sur les ingérences chinoises dans des élections
France24 - Monde
Cisjordanie occupée : six Palestiniens, dont un recherché, tués dans un raid israélien
Publié le : 08/03/2023 - 00:01
FRANCE 24
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Six Palestiniens ont été tués et 26 blessés dans un raid militaire israélien mardi dans le camp de réfugiés de Jénine. Parmi eux se trouvait l'auteur d'une attaque récente ayant coûté la vie à deux Israéliens, Abdel Fatah Husseïn Khrouchah. Le conflit israélo-palestinien connaît une recrudescence depuis le début de l'année.
Nouvel épisode d'une vague de violences en Cisjordanie occupée. Six Palestiniens ont été tués mardi 7 mars lors d'un nouveau raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, a annoncé le ministère de la Santé palestinien.
Outre Khrouchah, 49 ans, cinq hommes âgés de 22 à 29 ans ont été tués. Et 26 autres personnes ont été blessées, dont trois grièvement. Les forces israéliennes ont fait part de deux blessés légers dans leurs rangs.
À l'issue de l'opération ayant mobilisé des blindés, des drones, ainsi qu'au moins un bulldozer et un hélicoptère d'attaque, un journaliste de l'AFP a pu filmer à l'intérieur du bâtiment où s'était retranché Abdel Fatah Husseïn Khrouchah, membre du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Selon les éléments concordants communiqués par les forces israéliennes et les témoignages recueillis sur place, les soldats ont encerclé le bâtiment et de violents affrontements les ont opposés à des hommes armés à l'intérieur, mais aussi à des combattants palestiniens dans les rues de cette zone urbaine du nord de la Cisjordanie.
Des témoins ont parlé de tirs de roquettes sur le bâtiment. L'armée a confirmé que "des lance-missiles portatifs" avaient été utilisés contre l'immeuble d'habitation. À l'intérieur, des impacts de balles au plafond et des pans de murs écroulés témoignent de la violence des combats.
Un compte Telegram lié aux Brigades de Jénine a indiqué que des combattants de ce groupe armé local avaient mené "de violents combats" contre les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine.
Netanyahu félicite les soldats
Selon les autorités israéliennes, Khrouchah était l'auteur de l'attaque ayant coûté la vie le 26 février à deux frères habitant une colonie juive du nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a félicité les soldats d'avoir "agi avec une précision chirurgicale dans le repaire des assassins" et "éliminé [un] terroriste abominable". "Quiconque nous fait du mal en paiera le prix", a-t-il ajouté.
"Les crimes et les massacres perpétrés par les Israéliens n'intimideront pas notre peuple palestinien mais le renforcera dans sa détermination à combattre l'occupation israélienne", a réagi le Hamas.
Le Jihad islamique a publié un communiqué au ton similaire, tout comme le mouvement du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le Fatah, dont le texte laisse entendre que des membres des forces de sécurité palestinienne ont pris part aux combats contre l'armée israélienne.
Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, a dénoncé comme un acte de "guerre totale" l'emploi de roquettes contre des habitations en pleine ville et accusé le gouvernement israélien d'être "responsable [d'une] escalade dangereuse qui menace d'embraser la situation et de détruire tous les efforts destinés à ramener la stabilité".
Par ailleurs, dans le camp de réfugiés d'Askar, à Naplouse, autre ville du nord de la Cisjordanie théâtre de raids militaires israéliens à répétition depuis bientôt un an, les soldats ont arrêté trois fils de Khrouchah, selon des sources palestiniennes.
Le Shin Bet, la sécurité intérieure israélienne, indique pour sa part que deux fils de Khrouchah ont été arrêtés et qu'ils sont soupçonnés d'avoir aidé leur père à planifier son attaque.
La France "extrêmement préoccupée"
Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 71 Palestiniens (dont des combattants et des civils, parmi lesquels des mineurs) et 13 Israéliens (dont des mineurs et des forces de sécurité) et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
À l'issue d'une rare rencontre à Aqaba (en Jordanie), des responsables israéliens et palestiniens s'étaient engagés le 26 février à oeuvrer en vue d'une "désescalade". Mais alors même que se tenait cette rencontre avait lieu l'attaque meurtrière imputée par Israël à Khrouchah, et la nuit suivante, des colons juifs attaquaient en représailles la ville palestinienne de Huwara, incendiant plusieurs bâtiments.
À Amman, les Affaires étrangères jordaniennes ont condamné, mardi, "les incursions israéliennes ininterrompues dans les villes palestiniennes occupées" et mis en garde contre le risque d'une "détérioration supplémentaire de la situation".
La France est également "extrêmement préoccupée" par la vague de violences en Israël et dans les territoires palestiniens, a assuré Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères lors d'une audition mardi soir devant l'Assemblée nationale. "La violence engendre la violence et nous avons appelé les uns et les autres à d'autres comportements."
Avec AFP
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Violents affrontements à Gaza après un raid israélien meurtrier en Cisjordanie
Cisjordanie : nouvelles violences à Huwara après une attaque menée par des colons israéliens
Cisjordanie : deux Israéliens tués dans une attaque, heurts près de Naplouse
L'Humanité
Écart salarial : vite, le bureau de conciliation
ChroniqueClara GandinPour la première fois, dans un arrêt publié au Bulletin et sur lequel elle souhaite donc attirer l’attention, la Cour de cassation vient confirmer les pouvoirs d’instruction du bureau de conciliation et d’orientation au bénéfice de salariés arguant d’écarts de rémunération injustifiés. Embauchée en 2014 dans une entreprise d’assurances pour animer un réseau de mandataires, la salariée avait démissionné, début 2018, puis intenté une action prud’homale en référé contre son ancien employeur pour obtenir les documents comportant les chiffres d’affaires réalisés par tous les mandataires sous son autorité, ainsi que son chiffre d’affaires détaillé par affaire nouvelle pour le calcul de sa rémunération variable, durant les trois dernières années. Le conseil de prud’hommes a fait droit à sa demande, après quoi la salariée l’a saisi au fond.
Dans ce cadre, la salariée a demandé au bureau de conciliation et d’orientation qu’il ordonne, avant de se prononcer au fond, la production forcée par l’employeur du décompte des chiffres d’affaires réalisés par l’un des mandataires sur une période précise. En effet, le bureau de conciliation dispose du pouvoir d’ordonner toutes mesures d’instruction et toutes mesures nécessaires à la conservation des preuves (1). De nouveau, les conseillers prud’hommes ont fait droit à sa demande par provision sous astreinte. L’employeur a fait appel de cette décision, affirmant que les éléments demandés devaient être débattus au fond et que le bureau de conciliation avait excédé ses pouvoirs en ordonnant à une partie de produire des pièces détenues par un tiers au procès. Le Code du travail prévoit, en effet, à son article R. 1454-16 que c’est seulement si le bureau de conciliation commet un excès de pouvoir qu’il peut être fait appel des mesures d’instruction qu’il ordonne.
Par arrêt du 13 novembre 2020, la cour d’appel de Bourges a jugé cet appel irrecevable car le bureau de conciliation avait justement mobilisé ses pouvoirs d’instruction. C’est cette décision que la Cour de cassation a intégralement confirmée (2), jugeant que la cour avait approuvé à bon droit le bureau de conciliation qui, « saisi d’un litige relatif à la détermination de la rémunération variable de la salariée, avait apprécié, en fonction des éléments qui lui étaient soumis et des intérêts en présence, la nécessité d’ordonner à l’employeur la communication de documents utiles à la solution du litige et en rapport avec lui ». La Cour de cassation rappelle ici l’important pouvoir du bureau de conciliation pour garantir le droit à la preuve des salariés pour accéder à des informations dans les mains de l’employeur.
Chronique juridiquediscrimination au travailinégalitésÉgalité hommes femmes France24 - Monde
Réforme des retraites : à Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"
Publié le : 07/03/2023 - 18:52Modifié le : 07/03/2023 - 19:08
Grégoire SAUVAGE
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De notre envoyé spécial dans le cortège parisien – Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté mardi à Paris à l'appel des syndicats contre la réforme des retraites. Face à un gouvernement qu'il considère comme "sourd" aux revendications de la rue, ils sont nombreux à soutenir les grèves reconductibles mais aussi le blocage du pays.
Des manifestants prêts à "durcir" le mouvement. Ils étaient entre 81 000 (selon la police) et 700 000 (selon la CGT) à battre le pavé parisien, mardi 7 mars, pour demander au gouvernement d'abandonner son projet de réforme des retraites quitte à "bloquer le pays".
Sonos hurlantes, banderoles et camions bariolés, l'impressionnant cortège s'est ébranlé un peu après 14 h sur le boulevard Raspail. "Augmentez les salaires, pas l'âge de départ à la retraites", "Plus de retraités joviaux, moins d'évadés fiscaux" pouvait-on lire sur les pancartes, sans oublier le traditionnel "Tu nous mets 64, on te mai 68".
Parmi les manifestants, beaucoup espèrent "un tournant" en cette sixième journée d'action, censée faire monter d'un cran la pression sur le gouvernement notamment avec l'arme des grèves reconductibles. Des mouvements qui pourraient toucher de nombreux secteurs dans les prochaines jours en particulier l'énergie ou les transports.
"On est prêts à durcir le mouvement comme en 1995 et à se mettre en grève en illimitée. Il faut mettre l'économie à genoux. Pour obtenir un résultat, il faut un rapport de force", assure Yazid, en chasuble rouge de la CGT construction. Il est vent debout contre une réforme qui selon lui ne prend pas en compte la pénibilité de son travail : "la chaleur", "les espaces confinés", "les charges lourdes"...
Même son de cloche chez son collègue Hadj. "On parle de mettre à genoux l'économie. Cela nous fait mal au cœur. Mais si on ne lutte pas aujourd'hui, demain ils vont nous retirer d'autres choses", s'inquiète ce colosse qui s'emporte contre "les mensonges" du gouvernement, en particulier la revalorisation "minimale" à 1200 euros par mois "pour tous les retraités". En réalité, cette mesure ne concernera que 10 000 à 20 000 bénéficiaires par an, a récemment reconnu le ministre du Travail, Olivier Dussopt.
>> À lire sur France 24.com : Réforme des retraites, une communication gouvernementale souvent épinglée
"Bloquer, c'est la seule solution"
Au-delà des adhérents de la CGT, fidèles à la ligne dure prônée par la direction de la centrale de Montreuil, d'autres manifestants disent vouloir "mettre la France à l'arrêt" face à un gouvernement qui fait la sourde oreille.
"Pour moi, il faut tout bloquer, c'est la seule solution", lance Vanessa, une infirmière de 47 ans qui porte pour l'occasion une blouse blanche sur laquelle est dessinée un cercueil. "On est crevés et c'est de pire en pire. Je travaille depuis l'âge de 16 ans, j'ai trois enfants et maintenant des parents qui vieillissent. Je me dis qu'on a aussi le droit ne pas se lever et d'aller bosser à plus de 60 ans", s'indigne la soignante, qui assure ne pas être syndiquée.
"Manifester plusieurs fois, visiblement cela n'apporte rien donc je pense qu'il faut bloquer car le gouvernement n'écoute pas", estime Christelle, de la CFDT, qui cite en exemple le cas des blocages des raffineries et des dépôts pétroliers survenus à l'automne 2022.
Officiellement, la direction du syndicat réformiste n'appelle pas au "blocage du pays", tout en se disant favorable à un durcissement du mouvement. La CFDT craint notamment de perdre le soutien de l'opinion publique en cas de pénuries de carburant ou de difficultés à répétition pour les usagers des transports ou dans l'éducation nationale.
Tenir dans la durée
"Pour nous il ne faut pas bloquer mais à un moment cela sera peut-être nécessaire", glisse Thierry 60 ans, salarié dans l'administration et adhérent de la CFDT. Maintenant, c'est parti pour durer et il faut que le gouvernement puisse nous écouter, mais plus ça va va aller, moins le mouvement va être populaire".
"L'intersyndicale donne des orientations, définit une stratégie mais au final, ce sont les salariés qui décident ensemble de la mise en œuvre d'une stratégie adaptée à la situation de leur emploi, de leur entreprise et de leurs revendications", assure Vincent Gautheron, secrétaire régional de l'Union Syndicale CGT-RATP en Île-de-France, selon qui "aucune fissure" n'apparaît dans le front syndical depuis le début du mouvement.
>> À lire sur France 24.com : Réforme des retraites, "il arrive parfois que la rue gouverne"
Reste à savoir si le mouvement de grèves reconductibles qui touche la SNCF, la RATP ou encore les raffineries et les terminaux méthaniers sera en mesure de durer dans le temps.
Pour faire face, chaque organisation syndicale a constitué des "caisses de grève" pour permettre aux salariés de tenir dans la durée mais les grévistes interrogés assurent que cette aide est loin de compenser les pertes de salaires.
"Le blocage du pays peut être une solution mais avec l'inflation et les difficultés économiques, cela ne pourra pas se faire", estime Philippe, 74 ans, un retraité venu défendre "la retraite des autres par solidarité". "Je crois que malheureusement, les gens ne vont pas pouvoir faire durer cette grève dans le temps".
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La chronique de l’éco
La mobilisation contre la réforme des retraites peut-elle mettre la France "à genoux" ?
Mobilisation contre la réforme des retraites : le point sur les secteurs en grève
Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars
L'Humanité
Les féminismes, un enjeu géopolitique
Nos recommandations culturellesEssai La politologue Marie-Cécile Naves présente un état des lieux des luttes et revendications à travers les cinq continents grâce à une cartographie détaillée.
Sophie AlaryOù en sont les droits des femmes dans le monde ? Dans son livre Géopolitique des féminismes, la politologue Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, a choisi d’aborder les luttes féministes sous l’angle des réalités géopolitiques. À travers une quarantaine de fiches qui renseignent l’actualité des mobilisations à travers le monde, les défis à relever et les leviers possibles, elle dresse un panorama passionnant et complet des féminismes, de leurs spécificités régionales, et nous montre que les revendications pour les droits des femmes circulent, se rassemblent et se réinventent.
L’ouvrage est enrichi de cartes, de graphiques et de données chiffrées qui indiquent la mesure des combats à mener pour améliorer la condition des femmes. S’il décrypte quelques concepts clés apparus ces dernières années, comme l’intersectionnalité, l’écoféminisme ou la diplomatie féministe, c’est pour mieux illustrer les particularités de l’agenda féministe et de ses terrains d’expression. Violences minimisées, misogynie politisée, poids des interdits religieux, gouvernance de l’entre-soi, migrantes invisibilisées… Marie-Cécile Naves dresse un large inventaire de problématiques qui demeurent systémiques ou qui se sont amplifiées ces dernières années.
L’état des lieux par continent fait la preuve que rien n’est jamais acquis, comme l’ont montré la récente décision de la Cour suprême américaine de supprimer le droit constitutionnel à l’avortement ou les coups de frein donnés à l’accès à l’IVG en Pologne et en Hongrie. Presque partout, les avancées juridiques tardent à se traduire dans les pratiques : criminalisation des violences faites aux femmes, droit de la famille, égalité salariale, accès à l’éducation, la loi ne traduit pas toujours, loin de là, une vraie volonté politique d’améliorer la condition des femmes et de leur laisser le pouvoir d’agir.
libérer la parole des femmes face à l’impunité
Mais l’ouvrage fait aussi la part belle aux modes d’action et éclaire la vitalité des mouvements féministes contemporains qui ont su conquérir l’espace public en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, où la révolution iranienne, commencée en septembre dernier, est d’abord celle des féministes avec le slogan « Femme, vie, liberté ». La « vague verte » des groupes féministes sur le territoire latino-américain pour réclamer l’extension du droit à l’avortement a déjà débouché sur des évolutions importantes en Argentine, au Mexique ou en Colombie.
Au Maghreb et au Proche-Orient, le renversement des droits de la famille concernant le mariage, la succession ou la propriété est au centre des mobilisations. Et les réseaux féministes africains, en s’appuyant sur les plateformes et les réseaux sociaux, sont en train de libérer la parole des femmes face à l’impunité trop systématique des agresseurs et aux tabous persistants.
Les droits des femmes sont des droits humains comme les autres, affirme l’autrice, et les féministes n’ont pas dit leur dernier mot.
Féminismegéopolitique France24 - Monde
Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école
Publié le : 08/03/2023 - 22:25
Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.
France24 - Monde
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Publié le : 08/03/2023 - 15:40
Laura MOUSSET
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Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
France24 - Monde
"Je travaille ici depuis que j'ai 8 ans", le travail des enfants en Irak
Publié le : 02/03/2023 - 16:58
Samia METHENI
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"Je travaille depuis que j'ai huit ans, et j'ai maintenant 13 ans", confie le jeune irakien Haydar Karar, employé dans un atelier de tamis à Bagdad, ce qui l'a privé d'une enfance insouciante, dans un Irak où pauvreté et conflits ont favorisé le travail des mineurs.
L'Humanité
Aurélie Olivier dans le pré carré des mots
Nos recommandations culturelleslittérature L’initiatrice des Lettres aux jeunes poétesses a vécu la moitié de sa vie dans une ferme. Ses mots jouent avec une réalité qui « sort de taire ».
Alain Nicolas« L a réalité est dans le pré », dit Aurélie Olivier. Pas les « dégâts de la télé-réalité ». La réalité concrète, la sienne, commence en février 1986, par « un cri », quand « un bébé craque le déni » dans une ferme de Bretagne. Elle apprend ces circonstances sur le tard, bien qu’elle ait l’impression de le savoir depuis toujours. Mais...
« Trente ans de silence
ça laisse le temps de chercher ses mots »
Ces mots cherchés et trouvés, ce corps « de ferme » qui a été le sien pendant la moitié de son existence, c’est l’ambition Aurélie Olivier. Passer de « la fille inter dite » à « la fille par ses mots dite ».
Le livre propose ainsi un récit – récit troué, plutôt évocation – de cette vie à demi « enfermée ».
« J’ai vécu 18 ans à l’intérieur d’une ferme
j’ai vécu 18 ans à l’extérieur d’une ferme
j’ai la majorité des deux côtés
j’en ai assez des deux côtés. »
Dans la même période, et depuis plusieurs années, la ferme change, le milieu paysan se transforme. Depuis les années 1950, on lutte contre « le déficit de la modernisation et la mentalité paysanne ». « Il faut faire aimer l’argent aux paysans », dit un géographe, « un gars du coin ». Et ça marche. Le remembrement avance, « les prés deviennent carrés ». « La langue des veaux s’habitue au plastique. »
Les hommes aussi changent, même si les paysannes ont deux fois moins de congés maternité que les salariées. Quel effet sur le corps ?
« Le délivreur d’ordonnances ouvre sa porte
aux corps qui chroniquement lâchent
aux têtes qui jamais ne se relâchent. »
Aurélie Olivier nous dit son corps qui « de plus en plus se renferme », le village, les blagues d’enfants, le « bal du désir » adolescent. Et aussi, parce que « ce qui n’est pas articulé parle depuis le corps », la maladie. « Le soleil tape bien, en Bretagne, surtout à la campagne ». Elle trouve le mot « Mets-là nomme ».
Aurélie Olivier, qui a été à l’initiative et a préfacé les Lettres aux jeunes poétesses (1), travaille le matériau autobiographique, historique, économique. Plus encore qu’à l’échelle de la page, plus que dans le choix des coupes et des retours à la ligne, c’est à l’échelle du mot que la poésie joue son jeu. Calembour parfois, assumé, plaisir des sons confondus, c’est aussi une façon de révéler ce qui resterait caché sans elle :
« Mon corps de ferme déjà sait fondre
Mon corps de ferme s’effondre. » A. N.
Littératurepoésieprintemps des poètespaysannerie L'Humanité
Quatre femmes pour régénérer le vivant
Nos recommandations culturellesRécits Quatre espaces désolés ou menacés, quatre détentrices de pouvoirs étranges qui se lèvent pour combattre et habiter le monde autrement, c’est le Payvagues poétique où voyage Florence Jou.
Alain NicolasHommes, femmes et enfants, ils marchent dans une zone indéfinissable où s’accumulent impuretés ,« éjecta visqueux, matières fines consistance molle, sableuse et vitreuse qui s’élèvent sous l’effet de la pression jusqu’à se coller au ciel ». Du noir se relâche, gaz qui se condense, s’agglomère. La lumière s’affaiblit. Toute leur énergie est absorbée par la marche « monocorde » et l’effort de répéter en chœur une « litanie à peine audible » : « Et la chose traverse, arrache, détache et met en déroute. » Nous sommes dans l’un des quatre récits qui composent le Payvagues que décrit Florence Jou.
Le deuxième récit, Odor under control, se déroule sur une dalle qui devait être une protection et qui se fissure sous la menace d’une catastrophe, « les pulsations souterraines d’une altérité qui ne veut plus être contenue, une marée, une crue, un déferlement ». Et aussi un cordon littoral et une lagune où naviguent deux « agriculteurs littoralistes », cueilleurs conservant « ce qui existe de marges », loin des villes. Et encore une plage où l’on peut lire sur un écriteau « via the moon to the beach ».
Quatre espaces où la menace, la désolation qui semble au début accablante, est combattue. Par des femmes habitées, exécutant des rituels ou jouant du couteau, inventant des danses et des conjurations, détentrices de pouvoirs qui vont rendre habitable le fascinant Payvagues que nous ouvre l’écriture de Florence Jou. A. N.
Littératurepoésieprintemps des poètesécologie France24 - Monde
Sierra Leone : à Freetown, des bidonvilles construits sur l’océan
Publié le : 01/03/2023 - 16:23Modifié le : 01/03/2023 - 16:36
Laura MOUSSET
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Cockle Bay, Susan's Bay… Ces bidonvilles de Freetown, en Sierra Léone, ont été construits sur l’océan Atlantique. Chaque année, les habitants grignotent un peu plus de terrain sur l’eau en utilisant une technique de remblayage appelée "banking". Elle consiste à empiler des pneus, des détritus, des sacs de terre et de la boue pour créer des berges sur lesquelles sont construites des maisons. Bien qu’illégale, cette solution permet aux plus pauvres d’échapper à la surpopulation de la capitale, à moindre coût.
L'Humanité
Contre l’effroi, « le sortilège de la ritournelle »
Nos recommandations culturelleslittérature Dans un monde qui carbure au « fuel de la terreur », Virginie Poitrasson propose un inventaire des « allures » de la peur et, en manière de conjuration, un livre envoûtant.
Alain NicolasSouvent, Virginie Poitrasson commence ses livres par des propositions d’ordre général, comme des remarques sur l’état du monde ou des prémisses de syllogismes. On pouvait le constater, par exemple, dans Une position qui est une position qui en est une autre et le Pas-comme-si des choses. Tantôt, tantôt, tantôt s’ouvre sur cette affirmation : « La terreur n’est rien d’autre que ce va-et-vient entre les visages. » Affirmation inattendue que, réflexion faite, on accepte en attendant de voir, de lire. Car Virginie Poitrasson poursuit :
« Et pouvoir le raconter/ c’est en être revenu/ être revenu de cette terreur,/ en l’ayant regardée/ sans en être pétrifié. »
Raconter, montrer, chercher à comprendre cet effroi par quoi tout commence, puisque « toute histoire commence par un face-à-face », c’est affronter une expérience fondamentale, alliant réflexion générale, inventaire des formes et des figures de la terreur, et ombre portée d’une vie dans ce pays qui va de l’inquiétude aux « chocottes » et de l’anxiété à « l’épouvante sans objet ».
Virginie Poitrasson organise son livre en strates rigoureuses. Quatre « pluies de météores » rassemblent des notes. Remarque générale : « Les choses se produisent à seule fin de signifier. » Fulgurances d’angoisse : « Trois chiens traversent la nuit sans laisse aucune. Ils courent sans bruit. » Résolution énigmatique : « Semer des phrases de peur et aimer s’y frotter. » Tantôt l’une, tantôt l’autre. Ces séquences ouvrent le livre, le scandent en trois parties et le ferment. À la lecture, on perçoit un détachement, une mise à distance, peut-être un apaisement.
C’est qu’il a fallu « livrer bataille ». À l’inventaire des modes d’existence de la terreur font face des « Conjurations ». D’abord des « Entrées », comme on dit entrée de dictionnaire ou de personnage de théâtre : descriptions, documents, récits. Leur succèdent des « Topologies », parcours d’espaces et de temps depuis la théorie des catastrophes de Nostradamus, jusqu’à une carte de l’effroi sur le modèle de la Carte du Tendre, des « Objets » et des « Exercices ». Les « Conjurations », entre corps et symboles, proposent des plages de respiration sereines. « Nous nous risquerons à convoquer un sortilège qui regardera en face cet effroi pour l’envelopper lentement dans une danse poudrée. » Une formule magique que Virginie Poitrasson a toujours en tête, et qui « dénoue ».
Littératurepoésieprintemps des poètes France24 - Monde
En Géorgie, des milliers de personnes manifestent contre une loi sur les "agents de l'étranger"
Publié le : 08/03/2023 - 01:29Modifié le : 08/03/2023 - 01:39
FRANCE 24
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Marc PAUPE
Un rassemblement en grande partie pacifique de milliers de personnes a dénoncé, mardi, le projet de loi sur les "agents de l'étranger" à Tbilissi, la capitale géorgienne. Le texte, adopté en première lecture par les députés géorgiens, met en danger les aspirations européennes du pays.
Près de 10 000 personnes ont manifesté, mardi 7 mars, à Tbilissi, en Géorgie, contre un projet de loi sur les "agents de l'étranger", dénoncé par les détracteurs du pouvoir comme un outil d'intimidation envers les médias et les ONG.
Au cours de ce rassemblement en grande partie pacifique, au moins un manifestant a lancé un cocktail Molotov sur un cordon de policiers anti-émeutes, selon des images de la télévision indépendante Pireli TV. La police géorgienne a interpellé au moins 66 personnes. Dans un communiqué, cité par l'agence de presse russe Interfax, le ministère géorgien de l'Intérieur a ajouté que "près de 50 policiers" avaient été blessés lors de ces protestations,
La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants qui s'étaient rassemblés à l'extérieur du Parlement, après que les députés ont adopté le projet de loi en première lecture.
Cette loi prévoit que les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger devraient s'enregistrer en tant qu'"agents de l'étranger", sous peine d'amendes.
Ce texte rappelle une loi similaire adoptée en Russie en 2012 et que le Kremlin utilise pour réprimer les médias et les organisations d'opposition ou les simples voix critiques, considérés comme des "agents étrangers". Selon la législation russe récemment modifiée, toute personne "sous influence étrangère" ou recevant un soutien de l'étranger - pas seulement de l'argent étranger - peut être déclarée "agent étranger".
>> À lire sur France 24.com : Comment Moscou utilise le statut d’"agents étrangers" pour harceler les opposants
Veto de la présidente géorgienne
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, s'est exprimée à la télévision depuis New York pour se dire "aux côtés" des manifestants. "Vous représentez aujourd'hui la Géorgie libre qui voit son avenir dans l'Europe et qui ne laissera personne lui voler cet avenir", a-t-elle ajouté en demandant que la loi soit "abrogée" et promettant d'y apposer son veto.
Sur France 24 elle a déclaré cette loi inconstitutionnelle et appelé à protéger le processus d'intégration à l'Union Européenne.
Ce veto pourra toutefois être surmonté par le parti au pouvoir du Rêve géorgien qui contrôle plus de la moitié des sièges au Parlement.
"Personne n'a le droit de vous priver de votre avenir", a aussi déclaré la présidente.
L'ambassade américaine en Géorgie a dénoncé la loi, estimant qu'il s'agissait d'un "jour sombre pour la démocratie géorgienne".
"L'adoption par le Parlement de ces lois inspirées par le Kremlin est incompatible avec le désir manifeste du peuple géorgien de s'intégrer à l'Europe et de se développer démocratiquement", a-t-elle indiqué dans un message sur Facebook. "La poursuite de ces lois nuira aux relations de la Géorgie avec ses partenaires stratégiques", a aussi averti l'ambassade, bien que les États-Unis disposent eux-aussi d'une loi sur les "agents de l'étranger".
Des ambitions européennes compromises
La Géorgie, petite ex-république soviétique du Caucase, ambitionne de rejoindre l'Union européenne (UE). Elle a déposé sa candidature avec l'Ukraine et la Moldavie quelques jours après l'invasion russe en territoire ukrainien le 24 février 2022. En juin, l'UE avait demandé que la Géorgie procède à plusieurs réformes avant d'obtenir un statut de candidat.
Plusieurs mesures du gouvernement ont récemment jeté une ombre sur ces aspirations et soulevé des doutes sur ses liens avec le Kremlin. Le Premier ministre géorgien Irakli Garibashvili a affirmé que sa politique à l'égard de Moscou était "équilibrée" et visait à assurer "la paix et la stabilité".
Ces dernières années, les autorités géorgiennes ont dû faire face à des critiques internationales croissantes sur un recul présumé de la démocratie qui a porté atteinte aux liens de Tbilissi avec Bruxelles.
Le principal parti d'opposition en Géorgie a appelé à manifester à nouveau mercredi à Tbilissi. "A partir de 15 heures, les Géorgiens vont se réunir sur l'avenue Roustavéli (à Tbilissi, ndlr) et cela va continuer tous les jours (...) jusqu'à la victoire", a indiqué Nika Melia, figure du Mouvement national uni (MNU), une formation d'opposition créée par l'ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili.
Avec AFP
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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
Géorgie : l'ex-président Mikheil Saakachvili cesse sa grève de la faim en prison
REPORTAGE
Trente ans après la chute de l'URSS, la Géorgie toujours sous influence russe
France24 - Monde
Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"
Publié le : 07/03/2023 - 09:52Modifié le : 07/03/2023 - 19:59
Cyrielle CABOT
Alexandra RENARD
Kalidou SY
La sixième journée de manifestation contre la réforme des retraites a été marquée en France par une nette reprise de la mobilisation en province mais aussi dans la capitale, avec des chiffres proches, voire supérieurs à ceux du 31 janvier dans de nombreuses villes, selon les syndicats mais aussi les autorités. Revivez cette sixième journée de mobilisation.
Les Français étaient de nouveau dans la rue, mardi 7 mars, pour protester contre la réforme des retraites. Selon la CGT, 3,5 millions de personnes ont manifesté partout en France, et 1,28 million, selon un comptage réalisé par le ministère de l'Intérieur. Cette participation est légèrement supérieure à celle du 31 janvier, plus haut de la mobilisation contre cette réforme avec 1,27 million de manifestants, selon la même source. À Paris, ils étaient 81 000 à battre le pavé, selon la préfecture de police , 700 000 selon la CGT.
>> À lire sur France 24 : À Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"
Cette sixième journée de mobilisation est censée marquer le début d'une "nouvelle phase" avec le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets.
L'intersyndicale a demandé à être "reçue en urgence" par Emmanuel Macron "pour qu'il retire sa réforme" des retraites. "Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique", a dénoncé dans un communiqué l'intersyndicale, qui appelle à la mobilisation le 11 mars et le jour de la semaine prochaine où sénateurs et députés se réuniront pour tenter de trouver un accord sur la réforme des retraites, probablement autour du 15 mars.
"La porte de l'exécutif est toujours restée ouverte. C'est ce qu'a notamment rappelé le président de la République dans ses expressions récentes sur la réforme des retraites" lors de ses visites au marché de Rungis ou au Salon de l'agriculture, a affirmé l'entourage d'Emmanuel Macron sans donner de réponse à cette demande.
Revivez sur notre live la 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites :
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Revue de presse
Grèves en France : "Entre le gouvernement et les syndicats, il y aura forcément un perdant"
COUACS EN SÉRIE
Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée
La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue
France24 - Monde
Kiev nie toute implication dans les attaques contre Nord Stream
Publié le : 07/03/2023 - 11:54Modifié le : 07/03/2023 - 22:34
FRANCE 24
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Un "groupe pro-ukrainien" serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, rapporte le New York Times, alors que Kiev nie toute implication. De son côté, la Pologne a annoncé que dix autres chars Leopard 2 seront envoyés en Ukraine cette semaine. Voici le fil du 7 mars.
C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici.
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3 h 01 : l'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit Ursula von der Leyen
"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé la présidente de la Commission européenne lors d'un discours devant le Parlement du Canada, à Ottawa. Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale".
Elle a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.
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1 h 59 : le président suisse s'oppose aux exportations d'armes vers l'Ukraine
La Suisse entend préserver sa neutralité prévue par sa Constitution et reste donc pour l'instant opposée au transfert d'armements vers ce pays en guerre, a affirmé mardi le président de la Confédération Alain Berset, en visite à l'ONU.
"Le débat sur les exportations d'armes, tant que nous avons un cadre juridique en Suisse, ce n'est pas possible de le faire (...). Pour le gouvernement et le Conseil fédéral nous devons et nous voulons maintenir ce cadre juridique et travailler dans ce cadre", a-t-il déclaré. "Le Parlement (suisse) a de nombreuses possibilités pour changer les lois. Si le Parlement s'accordait pour modifier le cadre juridique (de la neutralité militaire) nous travaillerions dans ce nouveau contexte."
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0 h 23 : les femmes premières victimes des guerres, selon l'ONU
Malgré une résolution de l'ONU en 2000 censée protéger les femmes des conflits armés, elles restent les premières victimes des guerres et sous-représentées dans les négociations diplomatiques, ont dénoncé mardi des responsables officielles devant le Conseil de sécurité.
La directrice de l'ONU Femmes, Sima Bahous, a cité la guerre en Ukraine où les "femmes et leurs enfants représentent 90 % des près de huit millions d'Ukrainiens contraints de partir dans d'autres pays".
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23 h 18 : Biden et Macron se sont entretenus sur l'Ukraine
Le président américain Joe Biden s'est entretenu par téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron, avec lequel il a discuté de l'invasion russe de l'Ukraine, a fait savoir la Maison Blanche.
"Les deux présidents ont réitéré leur détermination à apporter à l’Ukraine le soutien militaire nécessaire, aussi longtemps qu’il le faudra, pour faire échouer l'agression russe", a précisé la présidence française dans un communiqué. Emmanuel Macron et Joe Biden ont également abordé les perspectives pour un retour de la paix en Europe et discuté des garanties de sécurité qui pourraient être apportées à l'Ukraine dans ce cadre.
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22 h 30 : à Kiev, des centaines de personnes pour pleurer des combattants volontaires tués en Russie
Plusieurs centaines de personnes ont assisté mardi à Kiev aux funérailles de combattants volontaires tués durant une mission de "sabotage" en Russie, alors que plusieurs attaques le long des frontières russes ont été recensées ces derniers mois.
Les personnes en deuil, dont beaucoup portaient des tenues kaki et avaient le visage couvert, ont assisté au monastère Saint-Michel, dans le centre de Kiev, aux funérailles des quatre hommes tués en décembre dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine dans l'ouest de la Russie.
Le FSB, les services de sécurité russes, avait annoncé avoir tué ces hommes, affirmant qu'ils étaient armés de fusils et d'explosifs. Les médias russes ont précisé que leurs corps avaient été rendus ce mois-ci.
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21 h 10 : Kiev nie toute implication dans les attaques contre Nord Stream
Kiev a démenti toute implication dans le sabotage l'an dernier des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique que le New York Times impute à un "groupe pro-ukrainien", sur la base d'informations obtenues par le renseignement américain.
"Bien que j'aime collecter d'amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l'Ukraine n'a rien à voir avec l'accident de la mer Baltique et n'a aucune information sur des 'groupes de sabotage pro-ukrainiens'", a tweeté Mykhailo Podolyak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky.
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20 h 13 : Kiev appelle à garder ouvertes les voies maritimes pour livrer des céréales en Afrique
L'Ukraine a réclamé mardi des efforts internationaux pour maintenir ouvertes les voies maritimes de la mer Noire utilisées pour le transport de millions de tonnes de céréales vers les pays africains.
Un émissaire ukrainien a déclaré au sommet des Pays les moins avancés (PMA) à Doha que 2,7 millions de tonnes de céréales avaient été expédiées depuis novembre, quand Kiev avait lancé son programme "Grain from Ukraine", principalement pour les pays africains les plus pauvres.
L'Ukraine prévoit d'envoyer au moins 60 autres navires "aux pays les plus touchés par la famine et la sécheresse en Afrique et en Asie", a ajouté Maksym Subkh, émissaire spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient et l'Afrique.
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20 h 08 : un "groupe pro-ukrainien" derrière le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, selon le renseignement américain
Un "groupe pro-ukrainien" serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, rapporte mardi le New York Times sur la base d'informations consultées par le renseignement américain.
Le journal ne détaille pas ce que seraient ces informations auxquelles le renseignement américain a eu accès, ni l'identité de ce "groupe pro-ukrainien". Selon des responsables américains, il n'y a aucune indication cependant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait été impliqué dans ce sabotage.
Les informations collectées par le renseignement américain suggèrent que les auteurs derrière le sabotage étaient des "adversaires du président russe Vladimir Poutine", probablement des ressortissants ukrainiens ou russes, selon le New York Times.
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20 h 04 : le Canada prolonge sa mission de formation d'ingénieurs ukrainiens
Le Canada va prolonger jusqu'en octobre sa mission de formation d'ingénieurs ukrainiens et fournir une formation à la médecine de combat, a annoncé mardi le Premier ministre Justin Trudeau.
"Aujourd'hui, j'annonce que nous allons prolonger notre formation d'ingénieurs dans le cadre de l'Opération Unifier au moins jusqu'à l'automne et que nous allons déployer des formateurs médicaux afin d'aider les forces ukrainiennes dans la médecine de combat", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite dans le pays.
Il a aussi noté que le Canada s'était engagé à fournir 3 millions de dollars pour aider au déminage en Ukraine, ainsi que des générateurs en coopération avec l'Union européenne.
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19 h 35 : Stoltenberg évoque des "progrès" avec la Turquie au sujet de l'adhésion de la Suède à l'Otan
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a salué mardi la reprise des négociations avec la Turquie sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande, évoquant des "progrès" dans ce dossier jusque là bloqué par Ankara.
Finaliser l'entrée des deux pays nordiques est "une top priorité, et nous faisons des progrès", a affirmé le patron de l'Otan, en visite en Suède jusqu'à mercredi, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.
La Suède, qui concentre les objections turques, "a tenu ses engagements" pris en juin dernier à Madrid vis-à-vis d'Ankara et "le temps est venu de finaliser le processus de ratification", a-t-il de nouveau insisté.
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18 h 02 : plus de 20 arrestations après le sabotage présumé d'un avion militaire russe en Biélorussie
Plus de 20 personnes ont été arrêtées en Biélorussie en lien avec le sabotage présumé d'un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé mardi le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko.
Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et "plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire biélorusse" ont été arrêtés à ce jour, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique Belta.
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16 h 29 : selon l'ONU, la guerre russe contre l'Ukraine va se ressentir sur "des générations"
L'ampleur des destructions infligées par la Russie à l'Ukraine va se ressentir dans les droits des générations à venir, a déclaré mardi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk.
"La guerre en Ukraine a mené à des victimes civiles et des destructions d'une ampleur choquante", a-t-il dit lors de son discours à la session du Conseil des droits de l'homme à Genève.
"Les droits des Ukrainiens vont être atteints pour des générations à venir, et l'impact de la guerre sur les prix des combustibles et de la nourriture, tout comme les tensions géopolitiques, pénalisent la population de toutes les régions du monde", a-t-il dit.
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13 h 52 : la Pologne va livrer 10 chars Leopard 2 à l'Ukraine cette semaine
Dix autres chars Leopard 2 seront envoyés par la Pologne en Ukraine cette semaine, a déclaré le ministre polonais de la Défense.
"Quatre (chars) sont déjà en Ukraine, dix autres iront à l'Ukraine cette semaine", a déclaré Mariusz Blaszczak lors d'une conférence de presse. La Pologne avait promis d'envoyer 14 chars Leopard 2 au total.
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13 h 40 : le chef de l'ONU Guterres en route pour Kiev pour rencontrer Zelensky
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, se rend mardi et mercredi à Kiev pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il s'agit de son troisième voyage en Ukraine depuis le début de l'invasion par la Russie, a annoncé son porte-parole.
Le secrétaire général des Nations unies est arrivé en Pologne mardi, d'où il poursuivra sa route vers Kiev, avant de s'entretenir mercredi avec le chef de l'État ukrainien afin, notamment, d'évoquer la poursuite de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué dans un communiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.
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12 h 09 : plus de 20 arrestations après le sabotage présumé d'un avion militaire russe en Biélorussie
Plus de 20 personnes ont été arrêtées en Biélorussie en lien avec le sabotage présumé d'un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko.
Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et "plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire biélorusse" ont été arrêtés à ce jour, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique biélorusse Belta.
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12 h 05 : la justice ukrainienne confisque les avoirs de Jevago dans Ferrexpo
Un tribunal ukrainien a confisqué les avoirs détenus par le milliardaire ukrainien Konstantin Jevago dans la société minière Ferrexpo, a indiqué le Fonds de garantie des dépôts de l'Ukraine, qui cherche à récupérer des dommages et intérêts après la faillite de la banque Finance and Credit.
Le milliardaire âgé de 49 ans est soupçonné par la justice de son pays d’avoir détourné 113 millions de dollars (environ 106 millions d’euros) de la banque Finance and Credit qu’il dirigeait jusqu’à sa faillite en 2015. Konstantin Jevago a nié tout acte répréhensible.
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11 h 56 : l'Ukraine affirme avoir identifié son soldat fusillé dans une vidéo virale d'exécution
L'armée ukrainienne a affirmé avoir identifié son soldat qui, prisonnier, semble avoir été tué par des rafales de balles après avoir déclaré "gloire à l'Ukraine" dans une vidéo d'exécution devenue virale.
"Selon les données préliminaires, le défunt est le militaire de la 30e brigade mécanisée Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura", qui a participé aux combats près de Bakhmout (est) et était considéré comme porté disparu depuis le 3 février, a indiqué l'armée de terre ukrainienne sur Telegram.
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11 h 44 : un étudiant condamné à huit ans et demi de prison pour "fausses informations" sur l'armée
Un tribunal de Moscou a condamné un étudiant russe à huit ans et demi de prison pour avoir publié sur Telegram des informations sur l'armée russe jugées "fausses", nouvel exemple de la répression des voix critiques du conflit en Ukraine.
Étudiant à la faculté de mathématique et d'informatique à l'université Lomonossov de Moscou (MGU), Dmitri Ivanov, 23 ans, a été reconnu coupable d'avoir diffusé "de fausses informations sur l'armée russe pour des motifs de haine politique", a indiqué l'agence officielle Tass en citant l'instance judiciaire.
Cette infraction, introduite après le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, a déjà été utilisée à plusieurs reprises pour condamner à de lourdes peines de prison des personnes ayant critiqué publiquement le conflit.
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11 h 11 : la prise de Bakhmout est nécessaire pour la suite de l'offensive russe, selon Moscou
La prise de la ville de Bakhmout, épicentre de combats acharnés dans l'est de l'Ukraine depuis des mois, est nécessaire pour la suite de l'offensive russe, a affirmé le ministre russe de la Défense.
"Cette ville est un nœud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass. Sa prise sous contrôle permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur contre la défense des forces armées d'Ukraine", a déclaré Sergueï Choïgou, lors d'une réunion de cadres de son ministère, diffusée à la télévision.
La veille, le président Zelensky a demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre #Bakhmout.
Depuis l'été, la ville est au cœur d'une offensive russe qui a largement ravagé la ville, sans pour autant permettre jusqu'ici son occupation. Ces dernières semaines, les Russes ont enregistré de légères avancées et semblent désormais contrôler les accès à la ville au nord, au sud et à l'est, créant la menace d'un encerclement.
Le président #Zelensky 🇺🇦 a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre #Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'#Ukraine pic.twitter.com/Bcc06GZyVs
March 7, 2023 -
11 h 04 : le Conseil de l'Europe s'alarme d'une "guerre" contre le journalisme en marge du conflit ukrainien
Le Conseil de l'Europe a dénoncé la "guerre" menée contre le journalisme "dans certaines parties de l'Europe", notamment depuis le lancement de l'invasion russe de l'Ukraine où "au moins douze journalistes et professionnels des médias" ont été tués depuis le début de la guerre.
Cette "guerre d'agression" lancée par la Russie contre son voisin "s'est déroulée dans un contexte de détérioration continue de la liberté de la presse en Europe, marquée par une augmentation importante du nombre de journalistes en détention", indique la Plateforme pour la sécurité des journalistes dans son rapport intitulé "La guerre en Europe et le combat pour le droit d'informer".
En Ukraine, "au moins 12 professionnels des médias" ont trouvé la mort en 2022 alors qu'ils couvraient le conflit et "21 autres ont été blessés", poursuivent les auteurs du dernier rapport de cette plateforme établie en 2015 par le Conseil de l'Europe en coopération avec une quinzaine d'organisations internationales (Fédération internationale de journalistes, Reporters sans frontières...) afin de renforcer la protection des journalistes.
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9 h 23 : Il pourrait manquer au CICR un quart de son budget prévu pour 2023, s'alarme son directeur
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) craint qu'il ne lui manque jusqu'à un quart de son budget en 2023 et risque de devoir faire des coupes dans certaines opérations, a affirmé son directeur général Robert Mardini à des médias suisses.
Faute de dons suffisants, il pourrait manquer 500 à 700 millions de francs suisses (environ autant d'euros) au budget de 2,79 milliards du CICR prévu cette année, a expliqué Robert Mardini au quotidien le Temps. "Si cela se confirme, nous n'aurons plus les moyens d'aider les populations dans les lieux les plus difficiles d'accès, où notre présence est la plus importante", a-t-il souligné.
"Il y a évidemment moins de donations pour l'aide humanitaire de manière générale. Cette tendance s'accentue maintenant avec le conflit entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il expliqué à la radio publique RTS, ajoutant que "les communautés affectées par ces crises se retrouvent oubliées par la communauté internationale qui n'est pas au rendez-vous des enjeux".
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04 h 05 : Pékin prévient les USA d'un risque de conflit sans changement de posture
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a critiqué la politique récente des États-Unis à l'égard de la Chine, prévenant d'un risque de "conflit et confrontation" si Washington ne modifie pas la trajectoire dans laquelle il est engagé.
Au cours d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie chinoise a par ailleurs déclaré qu'une "main invisible" utilisait la crise en Ukraine pour "servir un certain agenda géopolitique".
"Le conflit, les sanctions et les pressions ne résoudront pas le problème (...)", a dit Qin Gang, appelant au dialogue.
"Le processus de négociations de paix doit débuter dès que possible, et les préoccupations sécuritaires légitimes de toutes les parties doivent être respectées", a-t-il poursuivi.
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0 h 49 : Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, autour de laquelle les troupes russes ont resserré leur étau.
"J'ai dit à l'état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout", a-t-il déclaré dans une vidéo, affirmant "qu'aucune partie de l'Ukraine ne peut être abandonnée" aux Russes.
Avec AFP et Reuters
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Le fil du 3 mars
En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout
LE FIL DU 6 MARS
Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Le fil du 5 mars
La bataille pour le Donbass est "douloureuse et difficile" selon Zelensky
L'Humanité
Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »
La rencontreEn s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.
Kareen JanselmeC’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.
Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?
Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…
Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.
Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.
J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»
Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.
Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».
Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoirDans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?
Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.
Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.
Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.
En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…
Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.
Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.
La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »
Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.
Quand vous êtes-vous sentie féministe ?
Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.
Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »
Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.
Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?
Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.
On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…
Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale.
Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.
Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.
Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.
L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?
Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.
Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.
Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »
Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité.
Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.
michelle perrotdroit des femmesFéminisme France24 - Monde
Traversées de la Manche : malgré les critiques, Londres durcit sa loi contre l'immigration illégale
Publié le : 07/03/2023 - 21:50
FRANCE 24
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Julia GUGGENHEIM
Sérine BEY
Le gouvernement britannique a présenté mardi un projet de loi critiqué par les organisations de défense des droits humains. Censé lutter contre l'immigration illégale, il prévoit d'interdire à ceux qui arrivent par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni. Pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ce projet de loi équivaut à "une interdiction d'asile".
Le gouvernement britannique a présenté, mardi 7 mars, un projet de loi contre l'immigration illégale qui prévoit d'empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni et de les expulser "en quelques semaines". Un texte aux limites du droit international, de l'aveu même de Londres.
"Si vous arrivez de manière irrégulière, vous ne pouvez pas demander l'asile. Vous ne pouvez pas bénéficier de nos protections contre l'esclavage moderne. Vous ne pouvez pas faire de demandes fallacieuses liées aux droits humains et vous ne pouvez pas rester" au Royaume-Uni, a déclaré lors d'une conférence de presse le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
"C'est dur mais c'est nécessaire. Et c'est juste", a-t-il affirmé, soulignant que le nombre des migrants traversant la Manche avait "plus que quadruplé ces deux dernières années", malgré les tentatives des gouvernements conservateurs successifs pour enrayer ces traversées.
Avec plus de 45 000 arrivées par la Manche l'année dernière (surtout des Albanais et Afghans, mais aussi des Iraniens, Irakiens et Syriens) et déjà plus de 3 000 cette année, le système d'asile au Royaume-Uni est "dépassé", selon Londres.
"Nous placerons en détention les personnes qui viennent ici illégalement, puis nous les renverrons en quelques semaines", soit dans leur pays soit dans un pays jugé sûr comme le Rwanda, a précisé Rishi Sunak, ajoutant que le gouvernement allait construire de nouveaux centres de détention. Il a précisé que la loi, une fois adoptée, s'appliquerait de manière rétroactive au 7 mars.
🚨 The law proposed by @SuellaBraverman in Parl 2day to ban people claiming asylum in the UK is illegal, unworkable & utterly inhumane. The UK is playing fast & loose with its int'l commitments, ramming through flawed legislation that targets some of the most vulnerable @HRW pic.twitter.com/McOyOXXbwp
March 7, 2023"Interdire aux gens de demander l'asile est illégal, inapplicable et complètement inhumain", a réagi sur Twitter la directrice de Human Rights Watch pour le Royaume-Uni, Yasmine Ahmed.
Il s'agit "d'un nouveau coup bas choquant du gouvernement" a affirmé dans un communiqué Amnesty International, accusant le gouvernement d'utiliser les migrants comme des "boucs émissaires" en pleine crise du coût de la vie et à quelques mois d'élections locales.
Expulsions vers le Rwanda
Pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le projet de loi équivaut à "une interdiction d'asile".
"La loi, si elle est adoptée, reviendra à mettre fin au droit d'asile - privant ceux qui arrivent illégalement au Royaume-Uni du droit de chercher la protection accordée à un réfugié, quelles que soient l'authenticité et l'urgence de leur demande", a déclaré le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) dans un communiqué.
En première page du projet de loi présenté au Parlement, le gouvernement admet ne pas être en mesure d'assurer que le projet de loi "est compatible avec la Convention" européenne des droits de l'homme. "Mais le gouvernement souhaite néanmoins que la Chambre procède à l'examen du projet de loi".
Le Royaume-Uni a voté une loi l'an dernier pour expulser au Rwanda des demandeurs d'asile - quelle que soit leur origine - mais le projet, bloqué par la justice européenne, reste au point mort.
Avec ses mesures très restrictives, le gouvernement conservateur veut décourager les traversées et briser le modèle économique des passeurs.
Les associations d'aide aux réfugiés rétorquent que les durcissements successifs déjà opérés n'ont eu aucun effet, que les migrants ne seront découragés que si les autorités proposent des moyens légaux de venir demander l'asile au Royaume-Uni, ce qui actuellement n'est quasiment pas le cas.
Discussions en France
La présentation du projet de loi intervient alors que Rishi Sunak est attendu vendredi à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron, quelques mois après que les deux pays ont signé un accord de coopération prévoyant notamment une aide financière des Britanniques pour surveiller les plages et l'envoi d'observateurs britanniques côté français.
Le sujet a été au cœur de régulières crispations avec la France, accusée de ne pas en faire assez, mais l'heure est à la détente.
"Je suis très reconnaissant de la coopération des équipes françaises sur le terrain. Elles travaillent en étroite collaboration avec nos équipes et, grâce à leur travail, elles contribuent à intercepter environ la moitié des tentatives de passage. Ce chiffre varie, en ce moment, il est en augmentation, ce qui est une excellente nouvelle", a affirmé mardi Rishi Sunak.
La gestion des demandes d'asile par le gouvernement britannique est source de crispations et d'incompréhension chez de nombreux Britanniques.
Mi-février, une manifestation de militants d'extrême droite devant un hôtel de demandeurs d'asile près de Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre) a dégénéré en violents heurts avec la police.
Avec AFP
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Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale
Au Royaume-Uni, expulser des délinquants étrangers sera désormais plus facile
Royaume-Uni : la justice juge légal le projet d'expulser des demandeurs d'asile au Rwanda
L'Humanité
Les brocantes de l’histoire
ChroniqueNicolas OffenstadtOn se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.
On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?
Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…
Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.
Nicolas Offenstadt France24 - Monde
Iran : premières arrestations dans l'affaire des écolières intoxiquées
Publié le : 07/03/2023 - 16:44
FRANCE 24
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Le ministère iranien de l'Intérieur a annoncé mardi de premières arrestations dans le cadre de l'affaire sur la série d'intoxications qui a affecté des centaines d'écolières depuis trois mois. "Plusieurs personnes ont été arrêtées dans cinq provinces et les services continuent leur enquête", a précisé le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi.
Téhéran a annoncé, mardi 7 mars, de premières arrestations dans l'enquête sur la série d'intoxications qui a affecté des milliers d'écolières et provoqué une forte émotion dans le pays. Ces arrestations interviennent alors que des parents d'élèves se sont mobilisés pour appeler les autorités à agir, plus de trois mois après les premiers cas d'empoisonnement.
Le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi, est apparu mardi à la télévision d'État pour annoncer que "plusieurs personnes" avaient "été arrêtées dans cinq provinces" sur "la base des enquêtes menées par les services de renseignement". Il n'a pas donné de détails sur leur identité, les circonstances de leur arrestation et leur présumée implication.
Mais plus tard, son ministère a indiqué dans un communiqué que les services de sécurité et de renseignement avaient identifié et arrêté "un certain nombre de personnes" soupçonnées de préparer des substances dangereuses dans les provinces du Khozestan, de l'Azerbaïdjan occidental, de Fars, de Kermanshah (ouest), du Khorasan (est) et d'Alborz (nord).
Le communiqué indique également que trois d'entre elles avaient des antécédents criminels "dont une implication dans les récentes émeutes", terme utilisé par les autorités pour décrire les manifestations déclenchées après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde décédée après avoir été arrêtée.
Toujours selon le ministère, l'une d'elles "introduisait des substances irritantes à l'école par l'intermédiaire de son enfant" et envoyait aux "médias hostiles" des images des écolières après les empoisonnements pour "créer la peur parmi les gens et entraîner la fermeture des écoles".
La veille, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, était intervenu pour réclamer des "peines sévères" contre les personnes qui seraient reconnues coupables de ces actes, qu'il a qualifiés de "crimes impardonnables".
Elles "doivent être condamnées à des peines sévères" et "il n'y aura pas d'amnistie" pour elles, a averti la plus haute autorité de l'Iran, qui évoquait cette affaire pour la première fois.
Au total, "plus de 5 000 élèves ont été affectées" dans "quelque 230 établissements scolaires" situés dans 25 des 31 provinces du pays depuis la fin novembre, a indiqué mardi Mohammad-Hassan Asafari, un membre de la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les causes de cette vague d'empoisonnements.
"Complot"
À chaque fois, le phénomène s'est répété : des élèves d'écoles de filles respirent des odeurs "désagréables" ou "inconnues" puis présentent des symptômes comme la nausée, l'essoufflement et le vertige.
"Une très mauvaise odeur s'est répandue tout d'un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol", a ainsi raconté une écolière.
Certaines de ces élèves sont brièvement hospitalisées mais aucune n'a jusqu'à présent été gravement affectée. "Aucune substance dangereuse n'a été décelée chez ceux qui ont été examinés dans les centres médicaux", selon le ministère de l'Intérieur.
>> "Je retire ma fille de l'école" : la colère gronde en Iran face aux empoisonnements
Mohammad-Hassan Asafari a précisé que les "tests menés pour identifier" ces substances n'avaient pas permis de les déterminer avec certitude.
Dimanche, le vice-ministre de l'Intérieur Majid Mirahmadi avait accusé les "auteurs de l'empoisonnement des filles" de vouloir "fermer les écoles", mais aussi de "faire porter le blâme sur le système" afin de "raviver la flamme éteinte des émeutes".
Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.
Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a appelé les services de l'État à "faire échouer le complot de l'ennemi" qui "veut semer la peur, l'insécurité et le désespoir".
Cette affaire provoque aussi un certain trouble hors des frontières de l'Iran.
Les États-Unis ont appelé lundi à "une enquête crédible et indépendante". "Si ces empoisonnements sont liés à la participation à des manifestations, alors cela relève tout à fait du mandat de la mission indépendante d'établissement des faits des Nations unies", créée en novembre pour enquêter sur les violations des droits humains en Iran, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
La semaine dernière, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies a également demandé "une enquête transparente" et des conclusions publiques.
"Les informations au sujet d'écolières empoisonnées en Iran sont choquantes", a en outre jugé vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.
Avec AFP
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Nouveaux empoisonnements de jeunes écolières en Iran, un "crime impardonnable" pour Khamenei
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L'Humanité
1933, l’Allemagne bascule dans la terreur
ActuNazisme Le 27 février, l’incendie du Reichstag, bâtiment où siège le Parlement, marque un tournant. Le pouvoir hitlérien, qui vient de s’installer, attribue cet acte aux communistes afin de lancer une terrible répression et d’ouvrir la voie à la dictature.
Jean-Numa DucangeLe 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie, à Berlin. Il est appelé par le président de la République élu en 1925 et réélu en 1932, le maréchal Hindenburg. En quelques mois, les nazis (« les nationaux-socialistes ») vont éliminer leurs oppositions politiques, de diverse nature. Ils prennent un soin particulier à lutter contre les sociaux-démocrates (SPD) et surtout à éliminer les communistes (KPD), qui étaient alors encore fortement implantés dans la société allemande.
Les communistes, accusés de fomenter un coup d’État
Le 27 février, l’incendie du Reichstag (le Parlement allemand) marque un tournant. Immédiatement, les autorités attribuent l’incendie aux communistes, accusés de fomenter un coup d’État. Un jeune militant, sympathisant « communiste » (pas au sein du Parti communiste, mais d’une mouvance dissidente) d’origine néerlandaise, Marinus Van der Lubbe, est arrêté. Il sera jugé et exécuté en janvier 1934.
1933 : Hitler prend le pouvoirBien qu’il n’ait aucun lien direct avec le KPD, les nazis persistent et signe : d’après eux, ce sont bien les communistes qui ont incendié le Parlement. Pourtant, les autorités doivent essuyer certains revers. En accusant à tort le communiste bulgare Georgi Dimitrov d’être mêlé à l’incendie, ils déclenchent une immense campagne internationale de solidarité avec ce dernier, qui est finalement relaxé. Le 5 mars 1933, à l’occasion de législatives organisées dans un climat de pression et de terreur, les nazis ne parviennent à regrouper « que » 44 % des voix. Le SPD réunit encore 18 % des électeurs et les communistes 12 % ; des scores encore très élevés au regard du contexte.
Des arrestations ciblées, visant les dirigeants du SPD et du KPD
Comment expliquer alors la consolidation du pouvoir hitlérien dans le pays où existaient de puissants partis socialiste et communiste ? Les autorités ne pouvaient évidemment pas éliminer les millions d’électeurs qui accordaient encore leur confiance au SPD ou au KPD. Aussi les nazis procédèrent-ils à des arrestations ciblées, visant les dirigeants de ces organisations à tous les niveaux. En quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de cadres qui sont pourchassés ou mis hors d’état de nuire. Ainsi, juste après la première nuit de l’incendie du Reichstag, 4 000 permanents du KPD sont arrêtés, même si le parti n’est pas encore formellement interdit. Puis le démantèlement quasi total des appareils en quelques semaines provoque un effondrement des capacités de mobilisation des organisations d’opposition.
Effrondrement des puissantes forteresses ouvrières
Si l’on ajoute à cela la stratégie suicidaire de la direction du KPD, renvoyant presque systématiquement dos à dos sociaux-démocrates et nazis, et les louvoiements de la social-démocratie (qui a appelé, certes la mort dans l’âme, à voter Hindenburg pour empêcher Hitler de gagner), on comprend mieux comment, en quelques mois, ce qui apparaissait comme de puissantes forteresses ouvrières s’écroule comme un château de cartes. Rien ne peut arrêter ensuite la marche à la dictature : après quelques mouvements contraires, les mois qui suivent voient se multiplier les mesures d’interdiction, mettant hors la loi de facto toute activité sociale-démocrate ou communiste.
Pour Hitler, il fallait mettre fin à « novembre 1918 »
L’incendie du Reichstag a beaucoup marqué les consciences. Il est le symbole de la destruction du parlementarisme allemand, déjà fragilisé depuis plusieurs années. Mais, au-delà de l’événement lui-même, la destruction du mouvement ouvrier menée par les autorités nazies au lendemain de l’événement montre quel était le premier grand projet hitlérien : se débarrasser d’organisations politiques qui auraient pu, théoriquement, si elles avaient été unies, entraver l’arrivée au pouvoir du Führer, ou tout du moins limiter le chemin qui le mène aux pleins pouvoirs.
Hitler n’avait de cesse de le répéter depuis son célèbre Mein Kampf (1925) : il fallait mettre fin à « novembre 1918 ». Il renvoyait ainsi bien sûr à la défaite militaire et à l’humiliation nationale. Mais aussi à l’accession de la social-démocratie au pouvoir et à la multiplication d’expériences politiques issues des conseils ouvriers (les « soviets », Räte en allemand), qui visaient à refondre l’Allemagne sur de nouvelles bases. Or ces aspirations démocratiques et révolutionnaires, qui furent des réalités tangibles pendant plusieurs années, horripilaient les nazis.
Anéantir les organisations se réclamant du socialisme
Une fois à la chancellerie, Hitler se donne donc les moyens d’éliminer toute résurgence possible de contestations susceptibles de provoquer un nouveau « novembre 1918 ». L’incendie du Reichstag fut pour lui le prétexte idéal pour accélérer son projet d’anéantissement des organisations ouvrières se réclamant du socialisme. Conscients des rapports de forces, les nazis voulaient rendre impossible l’émergence d’un puissant mouvement susceptible de remettre en question l’ordre politique et social sur de tout autres bases que les leurs.
Allemagnehitlernazismereichstag France24 - Monde
RD Congo : les combats continuent dans l'Est malgré l'annonce d'un cessez-le-feu
Publié le : 07/03/2023 - 17:47
FRANCE 24
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Malgré l'annonce le 3 mars à Luanda d'un nouveau cessez-le-feu accepté par le M23 et censé entrer en vigueur mardi, les combats se poursuivent entre l'armée et les rebelles, dans l'est de la République démocratique du Congo, sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par la rébellion, dans la province du Nord-Kivu.
Malgré la pression internationale et l'annonce d'un cessez-le-feu prévu mardi midi (10H00 GMT) entre l'armée et la rébellion du M23, les combats se poursuivent dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales.
Après quelques jours de calme relatif, les combats avaient repris lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la province du Nord-Kivu, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires.
Dans la soirée, depuis New York, le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres exhortait "le M23 à respecter le cessez-le-feu" en vue de "son retrait total et effectif de toutes les zones occupées" dans l'est de la RDC.
Mais le lendemain, les affrontements se poursuivent et le M23 s'est emparé de nouvelles localités.
"Karuba (à une trentaine de km à l'ouest de la capitale provinciale Goma) vient de tomber dans les mains des rebelles", a déclaré une source sécuritaire. "Nous les avons attaqués cette nuit mais ce matin, ils ont lancé une contre-attaque et à cette heure les combats continuent", a ajouté la même source.
Même chose sur le front nord, où le M23 reste à l'offensive sur des villages et des positions des FARDC (forces armées de la RDC), provoquant, selon des témoins, le repli de militaires vers la ville de Kanyabayonga, plus au nord.
Mais malgré sa progression sur le terrain, la rébellion du M23 a annoncé mardi dans un communiqué "un cessez-le-feu effectif" à 12H00, afin "d'ouvrir la voie au dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa".
Les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir lancé des attaques sur leurs positions.
Willy Ngoma, un porte-parole du M23, a déclaré à l'AFP que l'armée congolaise avait attaqué lundi "simultanément toutes (ses) positions" et que la rébellion subissait encore des attaques mardi matin. Le M23 réagit "en légitime défense", a-t-il affirmé.
Les autorités congolaises, par la voix du lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, accusent de leur côté "les terroristes du M23 et leurs parrains des Rwanda Defence Force (l'armée rwandaise)" d'avoir lancé lundi "une attaque qui a ciblé le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de l'East African Community (EAC)".
"Énormes dégâts"
Selon le lieutenant-colonel, cette attaque "au mortier" a également visé un camp de personnes déplacées et la cité de Mubambiro, causant "d'énormes dégâts", à 20 km à l'ouest de Goma.
Samedi, au cours de sa visite en RDC, le président français Emmanuel Macron avait déclaré à propos des engagements pris par les parties au conflit qu'en cas de non-respect, des sanctions pourraient être prises, y compris contre le Rwanda.
La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l'ONU, bien que Kigali s'en défende.
À Karuba, les combats qui font rage entre l'armée et le M23 depuis lundi ont fait six morts et "au moins dix blessés", selon Folo Ombeni, vice président de la société civile locale.
Léopold Muisha, de la société civile du groupement Kamuronza, à la sortie ouest de Goma, affirme de son côté dans un communiqué que le M23 a bombardé des objectifs civils, précisant que "sept bombes ont été tirées lundi en fin d'après-midi, tuant deux civils, dont un enfant de 12 ans, et blessant six autres".
Le Comité international de la Croix-rouge (CICR), qui prend en charge une partie des blessés de guerre, évoque un mort et sept blessés au cours de ce bombardement.
Le nouveau cessez-le-feu annoncé intervient après l'échec de toutes les précédentes initiatives régionales lancées pour mettre fin à la progression du M23 ces derniers mois dans le Nord-Kivu.
Le 3 mars à Luanda, la présidence angolaise, désignée médiatrice par l'Union africaine dans cette crise, annonçait un nouveau calendrier de cessation des hostilités, débutant ce mardi à midi avec l'arrêt des combats "dans toute la région orientale de la RDC".
Avec AFP
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
RD Congo : des troupes burundaises de la force régionale arrivent à Goma
La RD Congo ne doit "pas être un butin de guerre", affirme Emmanuel Macron
CONFLIT
Quels sont les principaux groupes armés actifs dans l’est de la RD Congo ?
France24 - Monde
Mexique : deux des quatre Américains enlevés dans le nord-est du pays retrouvés morts
Publié le : 07/03/2023 - 17:01Modifié le : 07/03/2023 - 18:32
FRANCE 24
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Le gouverneur de l'État de Tamaulipas a annoncé mardi que deux des quatre Américains enlevés le 3 mars à Matamoros, ville du nord-est du Mexique à la frontière avec les États-Unis, ont été retrouvés morts. "L'un est blessé et l'autre est vivant", a-t-il précisé au sujet des deux autres victimes du kidnapping.
Deux des quatre Américains enlevés par des hommes armés vendredi à Matamoros, ville du nord-est du Mexique à la frontière avec les États-Unis, ont été retrouvés morts a annoncé, mardi 7 mars, le gouverneur de l'État de Tamaulipas, Americo Villarreal. Leurs corps devraient être rapatriés "dans les prochaines heures", une fois conclus les rapports d'autopsie, a-t-il ajouté.
"Sur les quatre (Américains), deux sont morts, un est blessé et l'autre est vivant", a indiqué le gouverneur par téléphone lors de la conférence de presse matinale du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. Selon lui, les victimes se seraient rendues au Mexique pour acheter des médicaments.
Ils ont été remis aux autorités américaines à l'un des ponts frontaliers entre Matamoros et la ville voisine de Brownsville. Un convoi d'une vingtaine de véhicules, dont des ambulances, a été vu se rendant du bureau du procureur à la frontière entre les deux pays.
Les quatre Américains avaient traversé la ville de Matamoros, dans l'État de Tamaulipas, au volant d'un mini van blanc immatriculé en Caroline du Nord avant d'être visés par des tirs puis enlevés par des hommes armés.
Le FBI avait offert une récompense de 50 000 dollars pour toute aide contribuant à leur libération et à l'arrestation des suspects.
Cet enlèvement est la conséquence d'un "malentendu et non d'une agression délibérée" de la part des ravisseurs, a déclaré Irving Barrios, procureur de l'État de Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique, lors d'une conférence de presse.
Bien que d'autres hypothèses sur les causes de l'enlèvement ne soient pas exclues, la piste du malentendu est considérée comme "la plus solide" et "certainement la plus juste".
Un enlèvement dû à un "malentendu"
Les autorités américaines vont "travailler étroitement avec le gouvernement mexicain pour s'assurer que justice soit faite", a dit John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche pour les questions de sécurité nationale, en transmettant ses "plus sincères condoléances" aux proches des deux personnes tuées. Les attaques contre des citoyens américains sont "inacceptables".
L'ambassadeur des États-Unis au Mexique, Ken Salazar, a rappelé dans un communiqué que ces enlèvements "sont un rappel tragique" de la nécessité que les deux pays "renforcent leur lutte contre les organisations criminelles" à la frontière.
La ville de Matomoros est en proie à des violences liées au trafic de drogue et au crime organisé. Les routes de la région sont considérées comme les plus dangereuses du Mexique en raison des risques d'enlèvement et d'extorsion par des groupes criminels.
Le département d'État américain déconseille ainsi les voyages dans la région. "Les groupes criminels ciblent les autobus publics et privés, ainsi que les voitures privées qui traversent le Tamaulipas, prenant souvent des passagers en otages et exigeant des rançons", selon un avis aux voyageurs.
Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a rappelé lundi aux citoyens américains que l'avis pour le Tamaulipas restait en vigueur.
Avec AFP
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États-Unis : un ex-ministre mexicain jugé coupable de trafic international de cocaïne
Le président du Mexique va étudier la demande de retour de l'ex-narcotrafiquant "El Chapo"
Mexique : l'un des narcotrafiquants les plus recherchés par les États-Unis arrêté
L'Humanité
« Les jeunes rejettent le projet de société que Macron leur propose »
ActuC’est ce 9 mars que les lycéens et étudiants veulent passer à l’action contre la réforme des retraites et un gouvernement qui refuse de prendre en compte leurs aspirations et leurs besoins.
Olivier ChartrainDans la jeunesse, « on a passé la phase pédagogique » sur la réforme des retraites, constate Ephram Strzalka-Beloeil, du syndicat la Voix lycéenne : « Les arguments du gouvernement ne portent plus, nous n’avons plus besoin d’aller expliquer aux lycéens pourquoi ce texte est mauvais. » Ce ne serait donc pas une coïncidence si, alors qu’elle montait doucement depuis des semaines, la mobilisation de la jeunesse semble avoir franchi un cap depuis le 7 mars, avec des universités et plusieurs centaines de lycées bloqués.
À Rennes, les moins de 20 ans en première ligne des mobilisationsAutant dire qu’après les journées du 7 et du 8, l’appel de treize organisations (1) à faire de ce jeudi 9 mars une journée de mobilisation pour la jeunesse risque d’être entendu.
À Paris, la manifestation partira à 14 heures de Saint-Lazare en direction de la place de la République, où se tiendra tout l’après-midi un village associatif, avec une scène et des concerts. Dans le reste du pays, la mobilisation aura lieu sous forme de rassemblements, manifestations, meetings, assemblées générales…
« Ça grossit »
« Ça grossit », estime Léon Deffontaines, des Jeunes communistes : de 100 000 le 19 janvier à 250 000 mardi, la participation des jeunes au mouvement progresse en effet sensiblement. Et c’est normal, juge le jeune militant : « Nous savons que nous aurons des carrières plus précaires que les générations précédentes. Et le cap fixé par Macron ne peut nous convenir. Avec les retraites, il veut nous faire travailler plus longtemps ; avec l’apprentissage et la réforme des lycées professionnels, il veut nous faire travailler plus tôt ; et avec l’assurance-chômage, il veut nous obliger à accepter des emplois toujours plus précaires. C’est tout cela que les jeunes rejettent. »
« C’est un truc de grand, t’occupes » : les jeunes sommés de ne pas s’intéresser aux retraites« Plus on force les gens à partir tard, moins il y a de place au travail pour les jeunes », ajoute Adrien Liénard, de l’Unef, qui constate : « Les jeunes ont un taux de chômage supérieur à celui du reste de la population, et le premier emploi commence désormais à 27 ou 28 ans. »
Le ras-le-bol va plus loin. Selon Léon Deffontaines, « les jeunes rejettent le projet de société que Macron leur propose ». « Plus personne ne se fait d’illusions », renchérit Adrien Liénard : « On l’a vu quand ils se sont battus pour refuser le repas à un euro pour tous les étudiants, on le voit avec le paternalisme du service national universel. Alors que la précarité explose, notamment chez les étudiants, ce gouvernement ne veut pas d’une vraie politique d’émancipation pour la jeunesse. »
Des violences policières devenues systématiques
Reste que le contexte pèse aussi. Adrien Liénard évoque « une forme de fatalisme : on n’aura pas de retraites, on n’aura peut-être plus de planète ». Tous estiment que la crainte des violences policières, devenues systématiques dès la moindre esquisse de blocage, joue également.
Et dans les lycées, alors que les terminales sont habituellement en tête des mobilisations, « il y a désormais la pression du contrôle continu et des épreuves de spécialités du bac qui commencent dans quinze jours, rappelle Ephram Strzalka-Beloeil . Mais on est quand même là, sur le terrain. La mobilisation, ça se construit ! »
Réforme des retraitesJeunessemjcfUNEF L'Humanité
En urbex dans les mines de Mansfeld-Eisleben
ChroniqueNicolas OffenstadtLa région de Mansfeld-Eisleben, dans le Land de Saxe-Anhalt, est connue pour être un berceau de la Réforme, car Luther y est né et y a grandi. Il meurt à Eisleben en 1546. Ce fut aussi la région de l’exploitation du schiste cuivreux. Le père du réformateur fut mineur puis maître fondeur en son temps. Toutes les villes et villages vécurent ici au rythme des mines et de l’industrie, le paysage est encore parsemé de terrils. Ce fut une terre révolutionnaire, où le Parti communiste allemand était bien implanté, et où Max Hoelz, le « Robin des bois rouge », mena l’insurrection en 1921. À l’époque de la RDA, la production du minerai – le cuivre sert notamment pour les pièces électriques – ne cesse d’augmenter jusqu’au début des années 1960. Puis progressivement les filons s’épuisent, les puits ferment.
Les mines, fonderies et autres activités sont rassemblées au sein d’un grand combinat qui comprend encore quelque 25 000 travailleurs dans les années 1970. Il a son siège sur la place centrale d’Eisleben, devant la statue de Luther. Le combinat comprenait aussi des usines de traitement du minerai, dont celle nommée August-Bebel – père fondateur de la social-démocratie – à Helbra, qui produisit, à partir des scories, différents types de pavés et de revêtements largement utilisés dans toute l’Allemagne.
Aujourd’hui la région, sinistrée dans les années d’unification, est parcourue de friches, même si bien des bâtiments des mines ont été détruits ou réhabilités pour de nouvelles activités, plus ou moins pérennes. Mais le puits « Hanns-Seidel » à Helbra, du nom d’un communiste assassiné par les nazis, paraît bien vide et silencieux malgré le projet de transformer les lieux en parc de panneaux solaires. Il a cessé l’extraction en 1958 et fut coulé en 1971-1972, avant d’être utilisé pour d’autres tâches.
J’hésite à l’arpenter car des panneaux l’interdisent clairement et puis des baraquements montrent une activité très contemporaine autour des restes du terril. En urbex, il faut aussi savoir vaincre ses hésitations. La visite fut très riche, notamment car il restait, intacte, une « salle des pendus », celle où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant de revêtir leur tenue de travail. Un lieu de mémoire caché.
urbexAllemagne France24 - Monde
Chaos au Stade de France : l'UEFA va rembourser tous les supporters de Liverpool
Publié le : 07/03/2023 - 15:04
FRANCE 24
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L'UEFA a annoncé lundi son intention de rembourser tous les billets des supporters de Liverpool pour la dernière finale de la Ligue des champions, dont le coup d'envoi avait dû être retardé après des scènes de chaos à Saint-Denis. Mi-février, une enquête indépendante avait conclu à la "responsabilité première" de l'instance européenne dans ces graves incidents.
L'UEFA va rembourser tous les billets des supporters de Liverpool pour la dernière finale de la Ligue des champions à Saint-Denis, émaillée de nombreux incidents dont les fans des "Reds" ont d'abord été tenus pour responsables avant d'être entièrement dédouanés.
Durement critiquée mi-février par un rapport d'enquête indépendant, l'organisation européenne a annoncé mardi qu'elle allait reverser au club de Liverpool la totalité de son allocation, soit 19 618 billets, et qu'elle le chargerait d'organiser ensuite les remboursements.
Les supporters du Real Madrid, vainqueur de la finale du 28 mai 2022 (1-0), et d'autres spectateurs concernés par le chaos au Stade de France pourront eux aussi solliciter un dédommagement, mais au cas par cas, ajoute l'UEFA dans son communiqué.
"Nous reconnaissons les expériences négatives vécues par ces supporters" le 28 mai 2022, "et grâce à ce programme nous allons rembourser ceux qui avaient acheté des billets et qui ont été les plus touchés par les difficultés d'accès au stade", a déclaré Theodore Theodoridis, le secrétaire général de l'UEFA.
Fans doublement accusés
Alors que le sujet a fortement mobilisé les organisations de supporters, "nous avons pris en compte un grand nombre de points de vue exprimés publiquement et en privé et nous pensons avoir conçu un système complet et équitable", a plaidé le dirigeant.
Attente interminable, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes ou victimes de vols... Le dispositif de maintien de l'ordre lors de cette finale, dont le coup d'envoi avait dû être retardé de 37 minutes, avait donné lieu à des scènes de chaos à Saint-Denis, provoquant une vive polémique en France et en Angleterre.
L'enquête indépendante mandatée par l'UEFA a conclu à la "responsabilité première" de l'instance sportive dans ces graves incidents, critiquant par ailleurs l'usage par la police française de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre.
>> Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris-2024
Surtout, ce rapport dédouane entièrement les fans des "Reds", accusés dans un premier temps par l'UEFA d'être arrivés en retard au stade, puis, en particulier par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, d'avoir massivement présenté des billets falsifiés.
Les experts avaient conclu qu'il n'y avait "aucune preuve d'un nombre anormalement grand de supporters sans billets ou avec des billets pas valables". Ils avaient fustigé les chiffres des autorités, "faussement gonflés et exagérés", et suggéré que cette exagération avait pu avoir pour objet de "détourner la responsabilité des échecs opérationnels".
"Cela n'excuse pas l'UEFA"
Ils s'étaient par ailleurs dits "éberlués" que les autorités françaises aient assimilé les supporteurs de Liverpool à des hooligans, "une idée fausse inexplicable", et qu'elles aient mis en place le dispositif de maintien de l'ordre en fonction de cette image.
"Des supporteurs ont été gazés, volés, attaqués, des gens ont eu peur pour leur vie. Ce qui aurait dû être le point d'orgue de la saison pour ceux venus d'Angleterre et d'Espagne s'est avéré être un maelström de chaos", avait rappelé mi-février Spirit of Shankly, l'un des principaux groupes de fans des "Reds".
Dans un sobre communiqué, Liverpool précise qu'il s'agit "d'une politique de remboursement de l'UEFA" et renvoie toute question vers l'organisation européenne, tandis que Spirit of Shankly et l'Association des supporters handicapés de Liverpool estiment que l'instance a "fait un peu de chemin vers la reconnaissance de sa part du fiasco".
"Mais cela n'excuse pas l'UEFA, ne les exempte pas de critiques ou ne diminue pas la nécessité de mettre en œuvre toutes les recommandations de l'autorité indépendante", poursuivent les deux organisations.
Avec AFP
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Chaos au Stade de France : au Sénat, l'UEFA conteste les chiffres de Gérald Darmanin
Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"
Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"
France24 - Monde
Au Nigeria, l'élection des gouverneurs prévue samedi est repoussée d'une semaine
Publié le : 09/03/2023 - 01:26Modifié le : 09/03/2023 - 01:28
FRANCE 24
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La Commission électorale du Nigeria a annoncé mercredi soir sa décision de reprogrammer au samedi 18 mars les élections des gouverneurs et députés locaux prévues le 11 mars. Un délai nécessaire, selon la Commission, pour achever la reconfiguration des machines utilisées lors de la présidentielle.
L'élection des gouverneurs et des députés locaux prévue samedi au Nigeria est repoussée d'une semaine en raison d'une décision de justice jugée tardive, a annoncé mercredi 8 mars la Commission électorale (Inec). "La Commission a pris la décision difficile mais nécessaire de reprogrammer les élections des gouverneurs et des assemblées locales, qui auront désormais lieu le samedi 18 mars 2023", a-t-elle indiqué.
Un tribunal nigérian a autorisé mercredi les autorités électorales à reconfigurer les machines utilisées lors de la présidentielle, une décision trop tardive "pour que la reconfiguration puisse être achevée" à temps, a déclaré l'Inec dans un communiqué.
La Commission a également affirmé souhaiter "avoir suffisamment de temps" pour sauvegarder les données stockées sur les machines BVAS, utilisées pendant l'élection présidentielle du 25 février, entachée par des accusations de "fraudes massives" par l'opposition.
>> À voir : Nigeria : Bola Tinubu élu président mais contesté par l'opposition
Bola Tinubu, ancien gouverneur de Lagos, a obtenu 8,8 millions de voix dans la course à la succession du président Muhammadu Buhari, contre 6,9 millions pour Atiku Abubakar, du principal parti d'opposition (PDP), et 6,1 millions pour Peter Obi, du parti travailliste, candidat surprise de la jeunesse urbaine et connectée.
Défaillances techniques
Le scrutin a été marqué par de graves défaillances techniques et de nombreux retards dans la transmission électronique des résultats, provoquant l'ire d'une partie des électeurs. Les deux adversaires de Bola Tinubu ont contesté les résultats, dénonçant des "manipulations".
Mercredi plus tôt dans la journée, la justice avait rejeté la demande de Peter Obi et son équipe d'inspecter les machines BVAS avant leur reconfiguration. Dans son communiqué, la Commission a toutefois déclaré ne pas "être opposée à ce que les parties au litige inspectent le matériel électoral". "Elle continuera d'accorder à tous les plaideurs l'accès au matériel (...) pour poursuivre leurs affaires devant les tribunaux", a-t-elle poursuivi.
>> À voir : Nigeria: "L'élection de Bola Tinubu est une déception pour la jeunesse"
Pendant la présidentielle, de nombreux Nigérians s'attendaient à suivre la publication progressive des résultats en ligne, mais le portail en ligne a été très lent à s'actualiser. Cette lenteur a semé la confusion et la colère, bien que la loi n'exige pas que les résultats électroniques soient publiés avant la proclamation des résultats officiels.
Par le passé, les élections nigérianes ont souvent été entachées de soupçons de fraudes et d'achats de voix.
>> À lire : Présidentielle au Nigeria : Bola Tinubu, le "faiseur de roi" désormais couronné
Avec AFP
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Portrait
Présidentielle au Nigeria : Bola Tinubu, le "faiseur de roi" désormais couronné
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Nigeria : les deux principaux perdants de la présidentielle contestent la victoire de Tinubu
France24 - Monde
Georgiana Viou : une étoile au Michelin, la consécration pour les saveurs franco-béninoises
Publié le : 08/03/2023 - 23:32
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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La cheffe franco-béninoise Georgiana Viou, qui a décroché une étoile au Michelin pour ses saveurs entre le Bénin et le sud de la France, est l’invitée du Journal de l’Afrique. La cheffe propose ses menus dans son restaurant "Rouge", à Nîmes. Au menu, rouget rôti à l’huile de palme artisanale tout droit venue du Bénin, servi avec son fenouil confit, un soupçon d’afiti dans la farce. "Des saveurs du Bénin dans l’assiette, mais je ne m’oblige à rien. Certains plats restent très méridionaux".
Dans la région centrale du Togo, une coopérative de femmes s'est spécialisée dans la production de la moutarde traditionnelle, un métier qui se transmet de mère en fille. Aujourd’hui, leur quotidien a changé grâce à leur collaboration avec une entreprise qui transforme leur moutarde en un bouillon cube. Reportage d'Emmanuelle Sodji et Raphaël N’TALÉ.
Innovation et technologies pour l'égalité des sexes, c'est le thème de 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Au Kenya, de nombreuses femmes utilisent les réseaux sociaux pour se créer de nouvelles opportunités et combler les écarts hommes/femmes dans le monde du travail. Nos correspondants Elodie Cousin et Bastien Renouil les ont rencontrées.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Humanité
Barbara Pravi
Femme du jourAlexandre FacheLa chanteuse de 29 ans a de la suite dans les idées, surtout quand il s’agit de défendre la cause des femmes. Comme à chaque 8 mars depuis 2018, l’ex-représentante française à l’Eurovision (2021) a rendu publique ce mercredi une nouvelle chanson hommage aux luttes féministes. Co-interprétée avec la Tunisienne Emel Mathlouthi, Lève-toi est une invitation au combat qui s’adresse à tous, y compris aux hommes. « Lève-toi, fils. Fais honneur à tes mères, à tes filles. Fais honneur à tes sœurs, à leur vie. (…) Ne laisse pas l’Histoire nous effacer », proclame son texte, tiré d’un manifeste au titre homonyme, que la chanteuse française aux origines serbe et iranienne publie aux éditions Julliard. Les droits de ce livre seront reversés à la Collective, maison d’accueil pour les femmes, à Arles, dont elle est la marraine.
Chanson françaiseFéminisme France24 - Monde
France 24 exprime sa vive inquiétude suite au réquisitoire prononcé contre ses anciens correspondant et réalisateur en Algérie
Publié le : 08/03/2023 - 22:01Modifié le : 08/03/2023 - 22:02
FRANCE 24
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Dans un communiqué, mercredi 8 mars, la direction de France 24 exprime "sa vive inquiétude" après un réquisitoire demandant trois ans de prison ferme à l'encontre de ses anciens correspondants en Algérie Moncef Aït Kaci et du réalisateur Ramadane Rahmouni.
Le journaliste et ancien correspondant de France 24 en Algérie, Moncef Aït Kaci, était jugé ce mercredi à Alger pour "financement reçu de l'étranger et publication d'informations nuisant à l'intérêt national", selon le procureur.
Moncef Aït Kaci avait été arrêté le 28 juillet 2020 et placé en détention provisoire, avant d'être remis en liberté et officiellement accrédité par les autorités algériennes.
Aujourd'hui, une lourde peine de 3 ans de prison ferme a été requise à l'encontre de Moncef Aït Kaci et du journaliste-réalisateur Ramadane Rahmouni, qui ont toujours exercé leur métier avec professionnalisme et rigueur, en toute transparence.
Dans l'attente du délibéré prévu le 22 mars, la direction de France 24 exprime sa vive inquiétude face à ce réquisitoire, mais a confiance en la justice. Elle apporte tout son soutien à ses anciennes équipes accréditées en Algérie.
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La relance du nucléaire démarre mal
ActuTRANSPARENCE La loi d’accélération de l’atome débattue à l’Assemblée avec son amendement remodelant la sûreté pourrait mettre à mal la confiance nouvelle des Français dans cette source d’énergie.
Clotilde MathieuAccélérer le tempo, mais à quel prix ? Un an après l’annonce d’une relance du nucléaire, portée notamment par la construction de six EPR 2, Emmanuel Macron hâte le pas sur l’atome civil en prenant le risque de rompre la confiance retrouvée de l’opinion dans cette source d’énergie. En novembre 2022, une étude Elabe relevait que 65 % des Français la voyaient comme une source « d’avenir ». En janvier, une étude d’Odoxa-Backbone Consulting- le Figaro enfonçait le clou, avec 60 % des sondés ayant une image positive de l’atome (contre 34 % il y a trois ans).
La précipitation de l’exécutif a donné lieu à un grand carambolage. D’une part, la tenue d’un conseil de politique nucléaire, le 3 février, s’est entrechoquée avec le débat citoyen sur le sujet sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Et avant même que le Parlement commence à débattre de la future loi de programmation sur l’énergie et le climat devant tisser, cet été, le canevas du futur mix énergétique pour les années à venir, le projet de loi sur l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires a vu débouler un amendement ajouté à la hussarde, juste avant son passage à l’Assemblée nationale le lundi 13 mars, visant à réorganiser rien de moins que la sûreté nucléaire. La relance du nucléaire multiplie donc les courts-circuits.
Une réponse « inappropriée »
Ce mardi 28 février devant l’Assemblée, les personnels énergéticiens et leurs syndicats étaient nombreux à manifester contre les dangers de cet « article additionnel » visant à « renforcer l’indépendance et les moyens de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en y intégrant les compétences de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ». Un véritable big bang consistant à rompre avec un modèle à la française résultant d’une patiente construction de plus de quarante ans. Pour tenir compte de la catastrophe de Tchernobyl, l’IRSN a en effet été créé en 2002 afin de séparer expertises et prises de décisions politiques. À l’institut les expertises et la recherche. À l’ASN le contrôle et la décision. En revenant sur cette dualité, le gouvernement espère obtenir « une plus grande fluidité de procédures de sûreté ».
Dans un rapport de 2014, la Cour des comptes avait bien alerté sur la « dispersion des ressources budgétaires, les actions de communication non concertées, l’absence d’orientations communes dans le domaine de la recherche qui réduisent les marges de progression de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ». Mais ce constat n’était accompagné d’aucune recommandation allant dans le sens du projet gouvernemental. Au contraire. L’hypothèse d’une « fusion des deux organismes constituerait une réponse inappropriée », notait le rapport, notamment en raison des « multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait », avec des « gains (…) dans des proportions limitées ». Et de souligner les « conséquences à long terme qu’entraînerait la concentration de la quasi-totalité des moyens publics de sûreté nucléaire sous la responsabilité d’une autorité indépendante dont les décisions sont souveraines ».
« Cet ajout de dernière minute n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact, ni de discussions préalables avec la représentation nationale ni les organisations syndicales », déplore le député communiste, Sébastien Jumel. Lors d’une audition de la commission de l’Assemblée sur la sûreté nucléaire, mi-février, les représentants de l’IRSN et de l’ASN étaient incapables de définir précisément le projet. Or, le texte de loi en préparation, charge leurs deux dirigeants d’un rapport « sur la mise en œuvre de la réforme » d’ici à juin 2023, avant un décret qui fixerait les modalités d’application au plus tard le 24 juillet prochain.
« Inconfort » au sein de la majorité
Mercredi 1er mars, l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui regroupent les députés et sénateurs experts en sciences, a émis plusieurs réserves au projet gouvernemental. Sans s’y opposer, il a regretté l’absence « d’un diagnostic préalable complet, rigoureux et rapidement rendu public », craignant un « meccano administratif » ou, « au pire », que cette dissolution ne soit qu’un « moyen de ne pas faire obstacle aux objectifs fixés à la filière pour le renouveau du programme électronucléaire national ».
Si bien que l’opposition à cet article de dernière minute rassemble les oppositions. Celles de l’ensemble de la Nupes, mais aussi de certains députés Renaissance, à l’image de Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique de 2020 à 2021, assurant ressentir un « inconfort » au sein de la majorité sur le sujet. Même incompréhension côté syndicats. « Autant nous étions pour toutes ces mesures d’accélération, autant le démantèlement programmé de l’IRSN est un contresens à cette ambition politique », affirme Jérôme Lambert, de la CGT mines-énergie.
D’autant que ce texte très technique, censé, d’après les calculs d’EDF, faire gagner entre un an et demi et deux ans sur les délais de construction d’un réacteur, achoppe sur une autre « incompréhension », dixit Marie-Noëlle Battistel . En commission des affaires économiques, la députée socialiste a regretté l’absence de débat sur l’objectif du mix énergétique qui sera l’objet de la future loi de programmation énergie-climat attendue cet été. Car, avant même ce texte-cadre, le Sénat a enrichi le projet de loi portant sur l’accélération des procédures liées au nucléaire en supprimant l’objectif de réduction de la part de l’atome à 50 % du mix électrique. En 2015, la France avait en effet décidé de la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, alors que l’électricité produite provient à près de 70 % du parc nucléaire. Ce projet de loi est désormais « non plus technique mais politique et préempte le débat démocratique », regrette la députée EELV Julie Laernoes, rejointe par son collègue FI Fabien Lainé, y voyant là un véritable choix de société.
« L’exécutif s’y prend à l’envers », résume Sébastien Jumel, bien que favorable à l’amendement LR sur la part du nucléaire dans une approche « pragmatique ». Le député communiste pointe par ailleurs les « autres impasses. Pas une fois ne sont cités les mots souveraineté, maîtrise publique. De même que rien n’est écrit sur l’organisation de la sous-traitance et de son encadrement nécessaire, tout comme celui des investissements directs à l’étranger ».
Nucléairecentrales nucléairesÉnergie France24 - Monde
Un "citoyen modèle" islandais licencié de Twitter, le faux pas de trop pour Elon Musk ?
Publié le : 08/03/2023 - 17:49
Sébastian SEIBT
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Le patron de Twitter Elon Musk a dû présenter ses excuses, mardi, à un employé de Twitter qu’il venait de licencier et humilier publiquement. Il ne pouvait pas choisir pire cible que Haraldur Thorleifsson, un entrepreneur islandais adulé dans son pays et suractif, malgré une maladie dégénérative incurable.
"Elon Musk mérite peut-être déjà le titre de pire être humain de l’année". Cette affirmation a été prononcée mardi 7 mars par Ethan Zuckerman, un célèbre activiste d’Internet américain, consterné. L’ancien directeur du Media Civic Center du Massachusetts Institute for Technology (MIT) réagissait à l’incroyable échange public entre le controversé patron de Tesla, Twitter et SpaceX, et l’un de ses (ex-)employés. Cet Islandais handicapé ne savait plus s’il travaillait encore ou non pour Twitter.
Dans l’ouragan de licenciements, remaniements, coups d’éclat médiatiques déclenchés par Elon Musk depuis son rachat de Twitter – en octobre 2022, pour 44 milliards de dollars –, le sort et le traitement réservé à Haraldur Thorleifsson occupent une place à part. À tel point qu’Elon Musk s’est même fendu, mardi 7 mars, d’un tweet public d’excuses. Un aveu d’erreur rarissime pour ce multimilliardaire qui ne s’était pas donné cette peine même après avoir traité de pédophile, sans raison apparente, l’un des sauveteurs ayant secouru une équipe de jeunes footballeurs bloqués dans les eaux d’une grotte en Thaïlande, en 2018.
Elon Musk, DRH brutal
Dans le cas de Haraldur Thorleifsson, Elon Musk a tweeté qu’il "s’excus(ait) et avai(t) mal compris sa situation". Le roi des licenciements chez Twitter a même proposé de le réinstaller à son poste.
Tout a commencé par un cri de détresse lancé le 6 mars par Haraldur Thorleifsson sur Twitter. Il ne pouvait plus se connecter à son poste de travail à distance depuis neuf jours et avait contacté les ressources humaines pour comprendre s'il n'avait pas été licencié sans en avoir été informé. Reflet du chaos managérial régnant au sein du réseau social, son interlocuteur n’avait aucune idée de son statut à l'intérieur de la structure.
"Peut-être que si un nombre suffisant retweete mon message, vous [Elon Musk] pourrez me répondre directement ici", avait écrit Haraldur Thorleifsson. Et tel le génie qui apparaît après avoir suffisamment frotté la lampe, le patron de Twitter a alors répondu.
Dear @elonmusk 👋9 days ago the access to my work computer was cut, along with about 200 other Twitter employees.However your head of HR is not able to confirm if I am an employee or not. You've not answered my emails.Maybe if enough people retweet you'll answer me here?
March 6, 2023Après un bref entretien préalable au licenciement très public, Elon Musk lui a alors confirmé qu’il faisait bien partie des salariés remerciés. Mais en des termes très peu diplomatiques. Non seulement Elon Musk a signifié à son interlocuteur qu’il ne comprenait pas très bien l'utilité de son poste, mais il a ensuite insinué que Haraldur Thorleifsson se cachait derrière son handicap pour en faire le moins possible. "C’est ce qu’il y a de pire", concluait brutalement Elon Musk dans un tweet qu’il a depuis effacé.
Personnalité de l'année en Islande
"C’est une nouvelle illustration d’un mouvement vers un nouveau style de management – auquel adhère Elon Musk – qui séduit de plus en plus de dirigeants désireux d’être plus authentiques, présents sur les réseaux sociaux et qui ne veulent plus se cacher derrière une communication institutionnelle très aseptisée", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes.eu et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge.
Mais dans le cas du patron de Twitter, ce désir d’authenticité se heurte à la brutalité du personnage et à sa manie de tweeter sans réfléchir. "Il est à l’avant-garde de ce mouvement, et sa personnalité fait qu’il flirte souvent avec l’inacceptable", estime Hamza Mudassir. Et surtout, Elon Musk s’expose à de sérieux retours de flamme.
Car Haraldur Thorleifsson était la mauvaise personne à humilier sur Twitter. Cet Islandais de 45 ans est l’un des entrepreneurs les plus riches et les plus appréciés de son pays. En 2022, il a même été élu personnalité de l’année par les quatre principaux médias islandais.
Il a bâti sa fortune en créant une entreprise de design et de marketing, Ueno, qu’il a revendue à Twitter en 2021 pour une somme gardée secrète. Le gratin des sociétés tech – Airbnb, Google, Apple, PayPal, Facebook – faisait partie des clients de cette agence qui se vantait de créer des "expériences utilisateurs uniques".
Lors de son rachat par Twitter et son embauche comme responsable de design pour le réseau social, Haraldur Thorleifsson a négocié pour que son bonus lui soit versé sous forme de salaire, afin qu’il puisse être taxé plus fortement en Islande et ainsi…. "contribuer à garantir le système de sécurité sociale nationale, explique-t-il sur son site. Un geste qui lui avait déjà valu une reconnaissance nationale.
Me and @PresidentISL not being awkward together. pic.twitter.com/X2kgn9Wsl9
January 13, 2022Mais il ne s’est pas arrêté là. Il a construit avec sa femme un restaurant-cinéma qui doit ouvrir ses portes cette année, mais aussi une résidence pour artistes censée accueillir ses premiers occupants en 2025. En parallèle, Haraldur Thorleifsson a financé la construction de 150 rampes d’accès pour fauteuils roulants à Reykjavik afin de rendre la capitale islandaise plus accessible aux handicapés.
Atteint de dystrophie musculaire
Une cause qui le touche personnellement puisque l'homme est condamné à se déplacer en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans – il est atteint de dystrophie musculaire, une maladie dégénérative incurable qui le prive progressivement de l’usage de ses muscles.
"Il est clair qu’Elon Musk n’avait pas fait le strict minimum de recherches sur le CV de la personne qu’il a décidé d’attaquer publiquement sur Twitter", observe Hamza Mudassir.
Jusqu’à présent, la brutalité des mesures mises en place par Elon Musk pour transformer Twitter lui avait valu de vives critiques, mais sans provoquer davantage. D’autant qu’il les avait présentées comme le seul moyen de remettre le réseau social à flot. Aux grands maux, les grands moyens, en somme.
À aussi sur France 24 : Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"
Mais sa manière de traiter Haraldur Thorleifsson pourrait marquer un tournant. "L’un des atouts les plus précieux pour un employeur dans les secteurs intellectuels et créatifs est sa capacité à attirer les talents. Et on peut se demander si cet épisode ne va pas affecter l’attractivité de Twitter si n’importe qui, même une personne avec un CV comme Haraldur Thorleifsson, peut être ainsi humilié publiquement", suppose Hamza Mudassir.
Pour ce spécialiste du management entrepreneurial, "on savait qu’Elon Musk était génial pour bâtir des entreprises à succès à partir d’une simple idée. Mais jusqu’à présent, on ne l’avait encore jamais vu à l’œuvre pour transformer une société déjà bien établie". Sauver Twitter est une tout autre histoire, et les faux-pas et décisions controversées prises par Elon Musk dans cette nouvelle aventure "montrent peut-être ses limites en tant qu’entrepreneur".
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Elon Musk déclaré non coupable de fraude pour ses tweets ayant fait fluctuer l'action Tesla
Interview
Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"
L'Humanité
L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer
ActuLes Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.
Marion d'AllardIl aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).
Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses
Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.
À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.
L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.
Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.
Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030
Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.
Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.
Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.
Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiomeCe dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.
Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener
Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.
« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».
Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.
BiodiversitéocéansONUécosystème France24 - Monde
L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et interdit à la Maison Blanche
Publié le : 03/03/2023 - 19:50
Guillaume GRALLET
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TikTok : accusé, levez-vous ! Après la Commission Européenne, c'est au tour de la Maison Blanche et du gouvernement canadien de recommander à leurs représentants la désinstallation de l'application de partage de vidéos. Si TikTok, qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs, promet de ne pas agir sur les ordres de Pékin, la méfiance grandit.
Après la Commission Européenne, la Maison Blanche et Canberra prennent leur distance avec le réseau social chinois TikTok. L'application, utilisée aussi bien par Metallica que Will Smith et Madonna, poserait de sérieuses questions de cybersécurité, si ce n'est de manipulation des esprits. Si l'affaire prend un tour diplomatique, TikTok se défend de son côté de toute ingérence.
>> À voir aussi : Soupçons d'espionnage, la pression monte autour de TikTok
Quelle que soit l'issue réservée à ce cyber-bras-de-fer, il sera de plus en plus difficile de se passer de la technologie chinoise. Une étude publiée par l'Australian Strategic Policy Institue, un think tank australien, explique que la Chine a une "avance stupéfiante" dans 37 des 44 technologies critiques et émergentes. Certes, les États-Unis gardent une avancée dans le calcul haute performance et le lancement de satellites, mais Pékin creuse l'écart dans la 5G, la biologie synthétique et les batteries électriques.
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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés
L'Humanité
L’ONU trouve enfin un accord pour protéger la haute mer
Lina SankariLes Nations unies, qui peinent tant à dépasser les divisions de leur Assemblée générale, se targuent d’avoir trouvé un accord inédit, samedi 4 mars, sur la protection de la haute mer après quinze années de discussion. Le texte est destiné à contrer les menaces pesant sur les écosystèmes. « Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée la présidente de la conférence, Rena Lee, applaudi par des délégués à New York. L’accord, qui doit encore être adopté après un passage par la traduction dans les six langues officielles et par les services juridiques, envoie un « signe », selon Laura Meller, de Greenpeace. Si elle représente 60 % des océans et près de la moitié de la surface de la planète, la haute mer n’était jusqu’alors couverte par aucune juridiction, commençant là où s’arrêtent les zones économiques exclusives des États. La régulation permet désormais de protéger des espaces jusqu’alors ouverts à tous pour la navigation, le survol, la pose de câbles sous-marins, la pêche ou encore la recherche.
Mers et océansNations UniesEnvironnement France24 - Monde
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
Publié le : 28/02/2023 - 05:01
FRANCE 24
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Quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, la Maison Blanche a fixé lundi un délai de 30 jours aux agences fédérales américaines pour s'assurer que l'application TikTok, propriété d'une entreprise chinoise, ne figure sur aucun appareil utilisé par leurs employés.
Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi 27 février le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB).
Détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains, qui considèrent l'application comme une menace à la sécurité nationale et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre. L'ordre de l'OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.
Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de "supprimer et d'interdire les installations" de l'application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'"interdire le trafic Internet" depuis ces appareils vers l'application.
"Censure"
L'interdiction ne s'applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok. Mais l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a déploré la nouvelle loi, estimant qu'elle revenait à "interdire effectivement TikTok".
"Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d'expression", a déclaré dans un communiqué Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l'ACLU. "Nous avons le droit d'utiliser TikTok et d'autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier", a-t-elle ajouté.
L'UE et le Canada aussi
L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus scrutée par les Occidentaux, qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier. Cette interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour "protéger" l'institution.
Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant un "niveau de risque inacceptable" pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.
Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
Avec AFP
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La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés
Les Observateurs
Des influenceuses ouïghoures au service de Pékin
TECH 24
TikTok : derrière le succès mondial, la délicate question des données
France24 - Monde
Ligue des champions : le Bayern Munich annihile les rêves d'exploit de Mbappé et du PSG
Publié le : 08/03/2023 - 22:53Modifié le : 08/03/2023 - 23:09
Romain HOUEIX
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Le Camerounais Choupo-Moting et l'Allemand Gnabry ont offert la victoire au Bayern Munich face au PSG, mercredi, en huitième de finale de Ligue des champions. Rien n'est allé dans le sens du PSG qui a perdu son capitaine Marquinhos sur blessure dès la première mi-temps.
Encore une élimination piteuse de Ligue des champions pour le PSG. Malgré les harangues de Mbappé, Paris a de nouveau concédé la défaite sur le score de 2 à 0 face au Bayern Munich. Le Camerounais Eric Maxim Choupo-Moting a inscrit le premier but de la rencontre face à ses anciens partenaires tandis que Serge Gnabry a parachevé la victoire dans les dernières minutes.
Les hommes de la capitale sortent à ce stade de la compétition pour la deuxième saison consécutive.
Considérés comme les deux meilleurs joueurs du monde, Kylian Mbappé et Lionel Messi ne sont pas parvenus à trouver la faille pour le PSG dans une défense munichoise très bien en place. Attendus comme sauveurs d'un Paris SG battu à l'aller dans son Parc des Princes (1-0), ni Kylian Mbappé, ni Lionel Messi n'ont réussi à briller mercredi soir pour tenter d'arracher la qualification pour les quarts dans la compétition reine du football européen.
La confiance affichée par Kylian Mbappé au diapason de ses coéquipiers dans les jours qui ont précédé le match retour à Munich n'a donc pas été suivie de fait sur le terrain. Sur la pelouse de l'Allianz Arena rendue glissante par plusieurs averses en première période, les Parisiens ont multiplié les balles dans la profondeur sans jamais parfaitement trouver l'international français.
Mbappé ne s'est créé qu'une seule grosse occasion, dès la deuxième minute : pour son premier duel avec le jeune Croate Josip Stanisic (22 ans), il s'est un peu trop excentré sur son côté gauche pour espérer tromper la vigilance de Yann Sommer, presque parfait sur sa ligne.
Ensuite, la plupart des balles envoyées vers Mbappé sont arrivées dans les gants de l'international suisse, anticipant parfaitement ses sorties.
Lors des 45 premières minutes, le champion du monde 2018 n'a touché qu'une petite dizaine de ballons, insuffisant pour espérer renverser le Bayern, qui n'a encaissé que deux buts cette saison en Ligue des champions (sur la pelouse des Tchèques du Viktoria Plzen).
Messi invisible
En seconde période, alors que le Bayern avait ouvert le score par un ancien de la maison parisienne, Eric Maxim Choupo-Moting, peu après l'heure de jeu (61e), Mbappé, qui avait hérité du brassard de capitaine après la sortie de Marquinhos, a une nouvelle fois échoué, cette fois-ci face à son coéquipier en équipe de France, Dayot Upamecano.
Fort de sa connaissance fine de Mbappé accumulée lors des rassemblements des Bleus, "Upa" a formé avec le Néerlandais Matthijs De Ligt une défense centrale imperméable du côté du Bayern.
Si la meilleure occasion parisienne est venue de Vitinha (38e) - dont le tir a été repoussé juste devant la ligne par De Ligt -, Messi a eu aussi la possibilité d'ouvrir le score pour les Parisiens quelques minutes plus tôt.
Sur un centre de Vitinha, le tir du champion du monde argentin a toutefois a été contré au dernier moment par Alphonso Davies, menace permanente sur son côté gauche dans le rôle de piston, et Sommer s'en est sorti pour capter la balle.
Le match de Messi c’est à montrer dans toutes les écoles de cache cache
March 8, 2023
L'Argentin de 35 ans, septuple Ballon d'or, a clairement manqué de jus, à l'image d'un duel perdu face au milieu défensif allemand du Bayern, Leon Goretzka, annihilant un contre parisien.
Le duo phare du Paris SG a été à peine plus visible en seconde période, et c'est le défenseur central espagnol du PSG Sergio Ramos, qui s'est créé les meilleures occasions sur coup franc.
Comme un symbole de l'impuissance de Mbappé contre le Bayern, sur un centre de Warren Zaïre-Emery dans les cinq dernières minutes de la rencontre, le tir a une nouvelle fois trouvé Davies pour contrer. Et l'international français est resté quelques secondes sur la pelouse, comprenant que le match avait échappé aux Parisiens.
Avec AFP
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Ligue des champions : le PSG éliminé dès les huitièmes de finale par le Bayern Munich
FOOTBALL
Ligue des champions : le PSG vise l’exploit face au Bayern Munich avec Mbappé en fer de lance
Chaos au Stade de France : l'UEFA va rembourser tous les supporters de Liverpool
L'Humanité
8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Évelyne Heyer
ActuElles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Connue pour ses talents de vulgarisatrice et pour son combat contre le racisme, l’anthropologue explore notre patrimoine génétique en remontant jusqu’aux origines de l’humanité.
Anna MussoSes travaux de recherche livrent un nouvel éclairage sur l’aventure humaine… Rien que ça ! À 58 ans, Évelyne Heyer est devenue la référence française en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain dans son milieu à partir des données génétiques des populations.
Pour comprendre comment les comportements socioculturels et leur transmission influent sur l’évolution génétique de notre espèce, elle conjugue la théorie à la pratique, analysant sur le terrain les peuples de l’Asie centrale et de l’Afrique centrale. Son laboratoire, elle l’a créé en 2003 au musée de l’Homme à Paris, où elle dirige une unité de recherche en éco-anthropologie.
Vulgarisatrice de talent
Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, commissaire scientifique du musée de l’Homme, elle est aussi connue pour ses talents de vulgarisatrice, que l’on apprécie dans ses chroniques à la radio ou dans ses ouvrages, parmi lesquels « l’Odyssée des gènes » (éd. Flammarion) ouvrage traduit en une dizaine de langues.
L’anthropologue, engagée dans la lutte contre le racisme, y montre la capacité d’adaptation des humains et retrace nos migrations depuis la nuit des temps. Parce que, oui, nous avons tous des ancêtres migrants. Dans son dernier livre « la Vie secrète des gènes » (éd. Flammarion), elle dévoile les mystères de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines.
Née en 1964 à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Évelyne Heyer grandit dans une famille nombreuse et se passionne pour les maths, « même enfant, j’aimais jouer avec les nombres », se souvient-elle. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en 1987, elle s’intéresse à la théorie de l’évolution « qui permet d’expliquer vraiment la diversité du monde ».
Chevalier et professeure
Elle commence alors une thèse, car « ce que l’on avait appris de la théorie de l’évolution ne suffisait pas : il fallait toujours rajouter des éléments liés à la culture, explique-t-elle. C’est pour cela qu’(elle) a basculé vers l’anthropologie génétique, qui mêle à la fois l’étude biologique des gènes et l’étude du passé et du présent de l’humain ».
Quatre ans plus tard, la jeune femme soutient sa thèse à Lyon puis son habilitation à diriger des recherches à Paris. D’abord nommée professeure à l’université du Québec à Chicoutimi, elle revient en France en 1996 et intègre le CNRS.
Professeure au Muséum national d’histoire naturelle depuis 2005, elle est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite en 2010. S’imposer dans un milieu masculin s’est fait assez « naturellement », nous confie-t-elle, en suivant le modèle d’émancipation « admirable » de sa mère, pharmacienne, qui, fait rare à l’époque, avait déjà accompli un cursus scientifique.
SciencesJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes L'Humanité
La défiance des consommateurs s’accroît envers les labels bio
ActuUn baromètre présenté ce jeudi 2 mars au Salon de l’agriculture par Obsoco pour l’Agence Bio montre que les acheteurs des produits bio se méfient progressivement des labels du secteur.
Samuel EyeneLe désamour des consommateurs pour le bio se poursuit. « La baisse de la consommation de produits biologiques s’inscrit notamment dans un contexte de diminution de l’intérêt des Français sur les labels bio », amorce ce jeudi 2 mars Agnès Crozet, directrice associée de l’Obsoco.
Cette société d’études chargée de comprendre les mutations de la société et de la consommation a dévoilé sa vingtième édition du baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en partenariat avec l’Agence BIO. Ce travail réalisé du 21 novembre au 1er décembre 2022, ne livre que peu de nouvelles rassurantes au secteur.
Alimentation. La filière bio frappée de plein fouet par l'inflationSelon l’Agence, « bien que les consommateurs aient une confiance encore élevée pour les labels publics (65% pour le label AB) ou privés, la grande majorité d’entre eux connaît tout de même une baisse d’intérêt en comparaison avec 2021 ». Cette défiance s’explique notamment par un manque de connaissances de ce qu’est le bio. Ils ne sont que 48 % à estimer que les informations au sujet des origines de ces produits sont suffisantes, d’après le baromètre. Et 57% d’entre eux ont des doutes sur la réalité du bio des produits estampillés comme tel.
Des labels trop satisfaits d’eux-mêmes
« Je pense que c’est le résultat des deux phénomènes conjugués. Depuis plusieurs années les consommateurs ont une côte de confiance envers les produits bios favorable. Néanmoins elle s’est érodée rapidement car les labels se sont satisfaits de la situation sans anticiper les risques à venir, avance Philippe Camburet, président de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Ils se sont également satisfait des politiques publiques qui n’ont pas octroyés de moyen suffisant pour entretenir un lien avec les consommateurs ».
Et l’autre phénomène ? Pour le président de la FNAB, « la recherche d’une identité écologique de la part d’acteurs de l’agro-alimentaire » joue en leur défaveur. « Les clients se retrouvent en rayon face à des produits prétendument bons pour l’environnement et un peu moins chers d’un côté, et de l’autre côté des produits bios qui n’ont d’autre identité que le label alimentaire ».
Pour 71% des Français, le bio est trop cher... mais rémunère correctement les paysans
Mais les changements d’habitudes de consommation des produits biologiques ne se résument pas qu’à une question de confiance. D’après le baromètre, 71 % des Français n’en consomment plus car ils les trouvent « trop chers ». Une augmentation de 1% comparé aux chiffres de 2021 (70 %). Laure Verdeau, directrice de l’Agence BIO, s’est d’ailleurs dit plutôt « surprise » par cette faible évolution. « Même si la raison du prix reste le premier frein à l’achat, elle n’a pas beaucoup augmenté malgré la période d’inflation », précise-t-elle.
Pour autant, tout n’est pas négatif. Un lien de confiance reste notamment établi entre les Français et l’agriculture biologique. « Près de deux tiers d’entre eux (60%) pensent que le bio permet une juste rémunération des producteurs », note l’étude. Un bon point alors que producteurs et distributeurs se rejettent la faute d’une inflation des prix de l’alimentaire de plus de 14% sur un an.
Salon de l'agricultureagriculture bio France24 - Monde
Ligue des champions : l'AC Milan tient face à Tottenham et revient en quarts de finale 10 ans après
Publié le : 08/03/2023 - 23:30
FRANCE 24
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L'AC Milan a fait le dos rond à Londres et tenu le match nul face à Tottenham (0-0) mercredi. Un résultat qui, conjugué à sa victoire lors du match aller, le qualifie pour les quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2012.
Solide derrière et toujours en contrôle, l'AC Milan a rejoint les quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2012, mercredi 8 mars (1-0, 0-0) face à Tottenham, particulièrement apathique pour un match d'un tel enjeu.
La troisième minute du temps additionnel de la seconde période a été la seule vraiment passionnante, avec une tête de Harry Kane magnifiquement repoussée au ras du sol par Mike Maignan, pour son retour dans les cages milanaises, alors qu'à l'issue du contre, Divock Origi a trouvé le poteau.
Mais avant cela, Milan a pu goûter à une soirée typique des fins d'hiver à Londres avec sa bruine, sa température tout juste supérieure à zéro et ses bouchons qui ont empêché les équipes d'arriver au stade à temps, retardant de dix minutes le coup d'envoi, comme la veille pour Chelsea-Dortmund.
Au sortir du match aller, les Spurs pouvaient se satisfaire d'avoir à remonter un avantage qui semblait minime (1-0). Mais face à un club italien, c'est déjà une petite montagne à gravir.
Maignan et Giroud au niveau
Surtout quand il s'agit du champion d'Italie, qui avait gardé sa cage inviolée lors de quatre de ses cinq matches précédents, alors que les Londoniens ont perdu quatre de leurs six dernières rencontres.
Tottenham espérait que le retour sur le banc d'Antonio Conte, après son opération à la vésicule biliaire, et le fervent soutien des 61 000 spectateurs du Tottenham Hotspur Stadium électriseraient ses joueurs.
Champions League quarter-finalists, how good does that sound?! 🙌#TOTACM #UCL #SempreMilan pic.twitter.com/hVfWr0VIhp
March 8, 2023
Il n'en a rien été. Lors du temps réglementaire, Maignan a été bon avec un arrêt après un centre dévié de Kane qui aurait pu le prendre à contre-pied (35e), ou une frappe de Pierre-Emile Hojbjerg en angle fermé qu'il a bien déviée au-dessus de sa barre (64e).
Le duel à distance entre les deux avants-centres, Kane et Olivier Giroud, buteur lors du quart de finale du Mondial au Qatar entre la France et l'Angleterre (2-1), s'est aussi soldé par un match nul et vierge.
Kane, hormis son action finale et son centre dévié, n'a été inquiétant que par une tête plongeante assez loin du cadre (68e), alors qu'"Olive", de retour dans une ville où il a brillé avec Arsenal puis Chelsea, a surtout apporté par son pressing et son jeu de déviation.
Soupe à la grimace pour Tottenham
Côté italien, le danger était avant tout venu du très mobile Brahim Diaz, buteur à l'aller et qui a forcé Fraser Foster, le remplaçant d'Hugo Lloris, à une belle parade de près (51e).
Dans les vingt dernières minutes, Conte a lancé Richarlison à la place d'un piston, Emerson Royal, espérant que le physique et le jeu aérien du Brésilien feraient la différence.
Mais le corner direct tenté par Son Heung-min, transparent dans ce match, à la 75e, avait déjà des airs d'aveux d'impuissance.
Les choses ont encore empiré quand Cristian Romero a reçu un deuxième carton jaune de Clément Turpin pour une intervention en retard sur Théo Hernandez (78e).
Et ce sont donc les Lombards, septuples champions d'Europe, qui verront les quarts de finale au printemps, alors qu'en championnat ils ne peuvent, a priori, espérer mieux que la deuxième place derrière Naples.
Pour Tottenham, les huées à la fin match laissent présager que la soupe à la grimace risque fort d'être au menu pour les prochaines semaines.
Le club a été éliminé de la Coupe d'Angleterre par une équipe de deuxième division récemment, puis rejoint par Liverpool dans la lutte à la qualification en C1, alors que l'avenir de Conte et de Kane est en suspens... la pluie londonienne n'a pas fini de tomber sur les Spurs.
Avec AFP
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COMPTE-RENDU
Ligue des champions : le Bayern Munich annihile les rêves d'exploit de Mbappé et du PSG
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Ligue des champions : le PSG éliminé dès les huitièmes de finale par le Bayern Munich
France24 - Monde
Ligue des champions : le PSG éliminé dès les huitièmes de finale par le Bayern Munich
Publié le : 08/03/2023 - 14:51Modifié le : 08/03/2023 - 22:57
Romain HOUEIX
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Le Paris SG a été éliminé dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions après sa défaite 2-0 contre le Bayern Munich mercredi lors du match retour en Allemagne.
Le compte-rendu de la rencontre est à retrouver ici
Revivez le match avec notre direct commenté
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FOOTBALL
Ligue des champions : le PSG vise l’exploit face au Bayern Munich avec Mbappé en fer de lance
Chaos au Stade de France : l'UEFA va rembourser tous les supporters de Liverpool
8E DE FINALE
Ligue des champions : Lukaku offre la victoire sur le fil à l'Inter Milan contre Porto
L'Humanité
8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Nastassja Martin
ActuElles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. De sa rencontre avec les populations du Grand Nord, l’anthropologue a tiré une nouvelle vision du rapport à notre milieu et une leçon pour les temps présents.
Jérôme SkalskiSpécialiste des populations arctiques, l’anthropologue Nastassja Martin s’est, par son travail, placée dans les pas des plus grands d’entre eux, sur la piste de Paul-Émile Victor ou de Jean Malaurie, le fondateur de la collection « Terre humaine ». « J’ai beaucoup travaillé sur la question de l’animisme, qui consiste en cette idée, partagée par de nombreux collectifs indigènes dans le Grand Nord et ailleurs, que nous partageons avec les autres membres du vivant ce qu’on pourrait appeler un fond commun animé », explique la diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), en novembre 2019, au micro de France Culture.
Née en 1986 à Grenoble, elle se rend à 23 ans auprès des Gwich’in, un peuple vivant dans le bassin du fleuve Yukon et de la rivière Peel, dans l’est de l’Alaska, et consacre à leur étude neuf années de sa vie. Son essai « les Âmes sauvages. Un peuple d’Alaska face à l’Occident » (la Découverte, 2016) rend public son travail de thèse placé sous la direction de Philippe Descola. C’est aussi le témoignage d’un engagement et d’un combat.
Expérience intellectuelle et corporelle
Dans « Croire aux fauves » (Verticales, 2019), livre couronné en 2020 par les prix Joseph Kessel, François Sommer, Mac Orlan et du Livre du réel, elle évoque sa rencontre avec un ours qui, en août 2015, alors qu’elle se trouve dans les montagnes du Kamtchatka pour réaliser une étude sur les Évènes, devient pour elle une expérience qui bouleverse son rapport au monde. Grièvement blessée par l’animal, elle connaîtra plusieurs mois d’hospitalisation en Russie puis à Paris, mais aussi une « métamorphose du regard qu’on porte sur les choses », souligne-t-elle.
« Je me sers de ma rencontre avec l’ours pour montrer comment la cosmologie animiste sur laquelle je travaille s’est transformée d’objet de recherche en une expérience qui a non seulement traversé mon intellect mais aussi mon corps. Ainsi, je questionne la position de l’anthropologue par rapport à son objet », explique-t-elle.
Avec « À l’est des rêves. Réponses even à la crise systémique » (la Découverte, 2022), Nastassja Martin nous invite à envisager différemment nos réponses à la crise environnementale que nous connaissons à l’aune des leçons des femmes et des hommes d’un peuple du Grand Nord, les Évènes, qui se sont réapproprié « non seulement leur autonomie économique, mais aussi leur manière de se relier au monde », et qui « ouvrent les possibilités de dialoguer avec des non-humains » en « un geste cosmologique mais aussi politique »
L'Humanité
Préhistoire. Homo sapiens tirait déjà à l’arc il y a 54 000 ans !
ActuUne équipe franco-américaine d’anthropologues a fait de nouvelles découvertes dans la grotte Mandrin (Drôme). Celles-ci montrent que les premiers Homo sapiens d’Europe maîtrisaient l’archerie beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.
Anna MussoLes découvertes s’enchaînent dans la grotte Mandrin, perchée sur les hauteurs de Malataverne (Drôme). Une équipe franco-américaine d’anthropologues y avait déjà identifié que les premiers Homo sapiens étaient arrivés en Europe occidentale il y a 54 000 ans.
Comme ils l’expliquent dans une récente étude publiée dans Science Advances, les chercheurs ont également trouvé dans ce niveau archéologique appelé « Néronien » quelque 1 500 petites pointes en silex utilisées pour des arcs ou des propulseurs mécaniques.
Une technique exceptionnelle
Ces premiers hommes modernes maîtrisaient donc l’archerie, repoussant l’âge de cette technique en Europe de plus de 40 000 ans. En effet, jusqu’ici, les plus anciens arcs et flèches européens connus étaient vieux de 11 000 à 12 000 ans. C’est d’autant plus exceptionnel que l’archerie emploie des matériaux difficilement préservés dans les sites paléolithiques, comme le bois, les fibres, les tendons ou le cuir.
Homo sapiens et Néandertal auraient cohabité dans la DromeLes fractures observées sur ces pointes légères, caractéristiques d’un impact très violent, prouvent qu’elles étaient emmanchées dans le bois de la flèche et étaient propulsées à l’aide d’un arc. Ainsi la flèche pouvait transpercer la peau des animaux et même traverser l’animal de part en part. Toutefois les chercheurs ne savent pas dire si ces flèches ont pu servir lors de combats ou si elles étaient réservées à la chasse.
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SciencesPréhistoireArchéologie France24 - Monde
L'impact écologique du lithium : une niche stratégique pour la RD Congo
Publié le : 07/03/2023 - 16:42
Ali LAIDI
La guerre du lithium fait rage, car la transition écologique ne peut se passer de ce précieux métal. En République démocratique du Congo, les entreprises étrangères se déchirent pour mettre la main sur le gisement de Manono, l'une des plus grandes mines inexploitées au monde. Pour parler de ces enjeux, Ali Laïdi reçoit Marius Mihigo, homme d’affaire congolais et conseiller de l’entreprise australienne AVZ, qui avait décroché une licence d'exploitation de la mine de Manono avant de la perdre.
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La chronique de l’éco
La course aux métaux stratégiques : la France mise sur le lithium pour sa transition énergétique
L'une des plus grandes mines de lithium d'Europe sera exploitée en France d'ici 2027
MADE IN EUROPE
En Europe, la course au lithium, enjeu majeur de la transition énergétique
France24 - Monde
Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"
Publié le : 06/03/2023 - 18:35
Cyrielle CABOT
Après une sécheresse historique cet été et un hiver tout aussi sec, le mois de mars démarre avec des averses prévues sur une grande partie de la France. Une bonne nouvelle, alors que l'inquiétude d'un nouvel été sans eau grandit. Mais ces pluies ne seront certainement pas suffisantes pour compenser la situation actuelle.
L'hiver a été sec, très sec. Les mois de décembre, janvier et février ont été marqués par un déficit de pluie et de neige, a confirmé Météo France lundi 6 mars, dans son bilan hivernal. De quoi renforcer les craintes d'un nouvel été marqué par la sécheresse.
En prévision, le gouvernement affirme vouloir se préparer. Depuis mi-février, quatre départements - l'Ain, les Pyrénées-Orientales, le Var et les Bouches-du-Rhône - sont déjà soumis à des restrictions sur l'usage de l'eau. Il est interdit d'arroser sa pelouse, de remplir sa piscine ou encore d'irriguer les cultures. Des mesures "d'anticipation" pour éviter "d'éventuelles situations de crise", fait valoir le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
Mais mardi, la pluie revient enfin, salue l'organisme météorologique dans son bulletin quotidien. Une trêve salutaire qui pourrait laisser espérer un renversement de la situation. "S'il pleut comme il pleut d'habitude régulièrement au printemps, nous n'aurons pas de difficultés puisque nous n'aurons pas besoin de prélever dans les nappes ou dans les cours d'eau", a ainsi voulu rassurer Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, le 27 février dernier.
Pour Simon Mittelberger, climatologue à Météo France, ces précipitations seront en effet bienvenues et permettront d'"humidifier" les sols. Elles resteront cependant insuffisantes pour recharger des nappes souterraines taries par l'accumulation d'épisodes secs, été comme hiver.
France 24 : Quelle est la situation actuelle ?
Simon Mittelberger : Depuis le mois de septembre, nous sommes sur un déficit de 18 % de la pluviométrie en France. Et février s'inscrit dans cette tendance globale avec cette séquence record de 32 jours sans pluie. Le déficit des précipitations atteint 75 %.
Avec cet hiver très doux et très sec, qui fait suite à la sécheresse de l'été 2022, l'état des sols est très inquiétant. Concrètement, aujourd'hui, nous sommes dans la situation qu'on rencontre normalement au milieu du mois d'avril.
Il y a cependant de fortes disparités entre les territoires. Dans le sud-ouest de la France, par exemple, nous sommes dans une situation quasi proche de la normale car les sols ont pu bénéficier d'importantes précipitations fin janvier. En revanche, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, les sols n'ont jamais été aussi secs à cette période de l'année. Nous sommes proches de ce qu'on rencontre habituellement au mois de mai.
Le retour des précipitations en ce début du mois de mars peut-il suffire à améliorer la situation ?
De la pluie va effectivement arriver dans les deux tiers nord de la France et dans le Sud-Ouest à partir de mardi et c'est une bonne nouvelle. Surtout que le mois de mars est crucial car c'est en quelque sorte le dernier moment pour la recharge des nappes phréatiques.
Normalement, la période entre septembre et mars est la "période de recharge", c'est-à-dire que les précipitations permettent de réalimenter en eau les nappes souterraines. Passée cette date, avec l’arrivée du printemps, c'est trop tard : les températures grimpent augmentant l'évaporation des précipitations et la végétation repart et vient puiser l’eau dans le sol pour se développer. Les pluies qui tombent ne peuvent donc plus rentrer suffisamment en profondeur pour atteindre les nappes souterraines.
Par ailleurs, on est parti de réserves en eau tellement basses, après la sécheresse de l'été 2022, qu'il aurait fallu un hiver nettement excédentaire en précipitation pour recharger entièrement les nappes. Ces pluies du mois de mars seront donc bénéfiques car elles vont permettre de réhumidifier les sols mais elles ne seront pas suffisantes pour reconstituer entièrement les stocks.
[NDLR : De début septembre au 2 mars, il est tombé en France l’équivalent de 435,1 millimètres de précipitations - la normale saisonnière étant de 583,7 millimètres. Il faudrait ainsi, que d’ici au 31 mars, il tombe au minimum 150 millimètres de pluie dans le pays. La normale pour un mois de mars est de 50 mm, note Météo France]
>> Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Concrètement, à quoi faut-il s'attendre pour le printemps et l'été ?
Actuellement, nous n'avons aucune tendance significative pour la météo des trois prochains mois. Selon notre dernier bilan, le scénario tend plutôt à un printemps plus chaud que la normale, mais nous ne parvenons pas à modéliser une tendance concernant les précipitations.
En théorie, oui, la situation peut donc encore s'améliorer si les prochaines semaines sont particulièrement pluvieuses. On a eu le cas en 2012, par exemple, où le mois d'avril a été deux fois plus pluvieux que la normale, ce qui a permis d'éviter une sécheresse estivale. Idéalement, il faudrait d'ailleurs que ce soit des précipitations modérées qui s'étaleraient sur plusieurs jours pour que l'eau ait le temps de pénétrer dans la terre.
Et s'il pleut, les agriculteurs ne seront pas obligés d'irriguer leurs cultures et donc de puiser dans les réserves d'eau. En revanche, dans le cas contraire, on sera obligés de puiser dans les nappes. Et c'est vraiment le niveau de cette réserve d'eau qui reste aujourd'hui inquiétante.
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Dérèglement climatique
Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"
Entretien
Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"
En chiffres
Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
L'Humanité
8 mars. Olga Suarez : « Ces pionnières de l’astronomie méritent d’être (re)connues »
EntretienÀ l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, l’exposition « les Pionnières de l’astronomie » met en valeur les travaux de femmes dont les noms ont été souvent oubliés au profit des hommes. Olga Suarez, docteure en astrophysique et responsable du service d’éducation et médiation scientifique de l’institut, nous raconte ces histoires pas comme les autres et fait le point sur la place actuelle des chercheuses.
Anna MussoComment est née l’idée de cette exposition ? Y avait-il urgence à réhabiliter ces femmes dans l’histoire ?
L’idée naît d’un constat : lorsque l’on parle de l’histoire de l’astronomie et des personnages les plus remarquables, les femmes sont absentes. Dans ma carrière scientifique, je n’avais entendu parler que de deux femmes : Annie Jump Cannon et Henrietta Leavitt. En me penchant sur le sujet, j’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. Ces femmes exemplaires devaient être connues du plus grand nombre ! Mettre en valeur ces pionnières, c’est aussi donner des modèles à la société et notamment aux jeunes filles tentées de s’engager dans des études de sciences dites « dures ».
« J’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. »
À quels obstacles ces femmes ont-elles été confrontées ?
La plupart n’ont pas eu accès à l’éducation que les hommes avaient à leur époque, en particulier celles nées avant le XX e siècle. Malgré tout, elles ont réussi à s’éduquer et à aller bien au-delà des connaissances de leur temps, très souvent grâce à un homme de leur entourage – père, époux, frère, voisin… – puisque c’étaient eux qui avaient accès au savoir. Leur succès – parce que si l’on se souvient d’elles, c’est grâce à leur réussite – résulte souvent d’un travail en binôme avec un homme qui les a reconnues comme des personnes intelligentes et douées.
Quelles femmes dont le nom a été oublié malgré leurs travaux vous ont particulièrement intéressée ?
J’aime beaucoup, par exemple, la vie d’Émilie du Châtelet, qui vécut pleinement le siècle des Lumières en France. Elle fait des expériences scientifiques dans son château durant la journée, et participe à la vie de la cour pendant les soirées. Elle est reconnue pour avoir traduit les Principia Mathematica de Newton. C’est la seule traduction directe du latin au français avec explication du texte qui existe encore aujourd’hui. Émilie du Châtelet avait entretenu une longue relation amoureuse avec Voltaire. Quand elle décède à l’âge de 43 ans, Voltaire, plein de chagrin, écrit ces mots au roi de Prusse : « J’ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n’avait de défaut que d’être femme. » Cette phrase me semble la clé pour comprendre la position des femmes dans la société de l’époque et souligne l’exploit scientifique d’Émilie.
« Les femmes sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers “relationnels”, tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. »
J’aime aussi beaucoup l’histoire de Williamina Fleming, femme de ménage d’Edward Pickering, directeur de l’Observatoire de Harvard vers la fin du XIX e siècle. À l’époque où les plaques photographiques commencent à être utilisées en astronomie, l’observatoire s’est retrouvé avec une quantité énorme de données que les assistants astronomes n’avaient jamais traitées. Pickering se serait énervé auprès d’eux et leur aurait dit que, face à leur incompétence, il ferait mieux d’embaucher sa femme de ménage… et il le fait ! Williamina avait les compétences nécessaires puisqu’elle avait été institutrice en mathématiques en Écosse avant de partir aux États-Unis et être abandonnée, enceinte, par son mari. Pour subsister, elle cherche du travail comme femme de ménage, tombe au meilleur endroit et finit responsable de toutes les femmes qu’Edward Pickering embauchera par la suite !
Quelle place pour les femmes dans la recherche scientifique ? L’expérience de trois chercheuses reconnuesAujourd’hui, malgré des progrès, la place des femmes en sciences continue d’être inférieure à celle des hommes. À l’Observatoire de la Côte d’Azur, par exemple, seuls 20 % des scientifiques sont des femmes. Comment l’analysez-vous ?
C’est une question que l’on se pose souvent pour essayer de trouver des solutions. Ce n’est pas uniquement le cas de l’Observatoire de la Côte d’Azur : en France, entre 2000 et 2020, le nombre de femmes chercheuses en astronomie est resté stable à 22 %. Le parcours pour devenir chercheur est très long (BAC + 8 et plusieurs années de contrats à l’étranger avant d’avoir un poste permanent). Cela décourage plus les femmes que les hommes. Les études universitaires continuent à être très différenciées par genre. Et il me semble que c’est là où il faut agir, pour que les filles qui voudraient s’engager dans des études scientifiques ne soient pas découragées par leur entourage ou par l’image des femmes dans notre société. Elles sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers « relationnels », tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. Reste qu’il faut faire des acrobaties pour concilier travail et vie de famille, mais ceci est valable aussi pour les hommes scientifiques soucieux de leur famille.
SciencesÉgalité hommes femmesjournée internationale des droits des femmesAstronomie France24 - Monde
Fact or fake : la politique de cohésion ne se soucie-t-elle pas de l'environnement ?
Publié le : 06/03/2023 - 16:20Modifié le : 06/03/2023 - 16:22
Les fonds de cohésion, qui participent à l'aménagement des territoires, prennent-ils en considérations les questions environnementales lors de l'élaboration de nouvelles constructions ? Sophie Samaille s'est posée la question pour "L'Europe dans tous ses États".
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Contre-Faits
Fact or fake : la politique de cohésion n'a rien fait face au Covid-19
Contre-Faits
La politique de cohésion, un tiers du budget de l'Union européenne
ICI L'EUROPE
Cop 23 - UE : que reste-il de l'ambition affichée il y a deux ans?
L'Humanité
Enquête dans l’ombre des Templiers à Provins
Nos recommandations culturellesTélévision Une légende, un territoire, un couple d’enquêteurs : bonne surprise pour ce téléfilm avec Thierry Neuvic, Anne Caillon et Gil Alma.
Caroline ConstantL’heure est à la fête à Provins. L’enfant chéri de la région, Renan Thomas (Stéphan Guérin-Tillier), met en scène une pièce sur l’histoire de la ville. Au beau milieu de cet instant de théâtre, il est victime d’une attaque au couteau. Dans les gradins, parmi les spectateurs, se trouvent Karine Demarle (Anne Caillon) et son fils Jonas. Elle passe quelques heures dans la ville médiévale avec son fils d’une dizaine d’années, Jonas, avant de le confier à son ex-mari, Patrick (Thierry Neuvic). Or, Karine et Patrick sont tous deux capitaines de police. Ils vont mener l’enquête conjointement. Ce qui ne va pas aller sans heurt, puisque madame vit en couple, à Paris, et que monsieur n’a pas fait le deuil de cette relation passée.
Le téléfilm embrasse la structure des collections de polars de France 3 : un crime, un duo d’enquêteurs, une légende locale. Là, ce sont les Templiers, qui se seraient réfugiés dans les souterrains de la ville au XIVe siècle, qui fournissent la trame, complètement artificielle et simple prétexte à de petites balades dans les splendides rues de Provins. L’intérêt du téléfilm repose sur la relation entre les deux personnages principaux : elle est une fonceuse, un peu tête brûlée, très investie dans son travail, et elle a tourné la page de cette histoire ; il est un grand romantique (un peu lourd parfois), qui tente vaille que vaille de recoller les morceaux d’une relation qui a explosé par sa faute. À leurs côtés, on note la présence de Gil Alma, dans le rôle du compagnon parisien de Karine.
Bien rythmé, le téléfilm, qui a déjà été diffusé en 2019, est un peu au-dessus, par la force des personnages et de la réalisation, de cette collection de France 3. Mais il serait peut-être temps d’abandonner ce prétexte des légendes, très novateur au départ, et qui vieillit mal, et plombe de jolies fictions qui n’en ont absolument pas besoin.
provinstéléfilmfrance 3 France24 - Monde
Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
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Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
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Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
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L’IVG en Italie sous la menace
Nos recommandations culturellesTélévision France 2 diffuse ce soir un numéro d’ Envoyé spécial consacré au droit à l’avortement, de plus en plus contesté : les récents reculs aux États-Unis inspirent nos voisins transalpins.
Emile LeauthierUn spectre hante le monde : celui du recul des droits des femmes. Partout à travers le globe, il accomplit son œuvre sinistre, les menaçant chaque jour un peu plus. Parmi ces droits, le plus attaqué sans doute est celui à l’avortement. Aux États-Unis, l’année 2022 aura été marquée par l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade, qui garantissait aux Américaines l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Depuis lors, nombre d’États ont soit interdit soit considérablement restreint les possibilités d’avorter. Dans le cas de l’Arizona, les autorités sont allées jusqu’à réactiver une loi remontant au XIXe siècle, interdisant l’IVG même en cas de viol et d’inceste. Aujourd’hui, ce droit fondamental demeure en vigueur dans une vingtaine d’États seulement, laissant craindre un retour en puissance des avortements clandestins pratiqués à l’aiguille ou à l’eau de Javel. Un recul sans précédent qui est loin de ne toucher que la patrie de l’Oncle Sam.
Les avortements clandestins repartent à la hausse
En Italie, avec l’arrivée au pouvoir de la postfasciste Giorgia Melloni, les militants « pro-vie » se prennent à rêver d’une abolition totale du droit d’avorter. Dans ce pays catholique très pratiquant, il est déjà contesté et loin d’être pleinement appliqué. En effet, dans la loi en vigueur, une clause permet aux médecins « objecteurs de conscience » de ne pas pratiquer l’avortement. Majoritaires parmi les gynécologues, ils imposent aux Italiennes de grandes difficultés d’accès à l’IVG. Certaines doivent faire des heures de route pour trouver un médecin conciliant, et pratiquement toutes essuient des remarques brutales, culpabilisantes, et paniquent de voir le temps filer. En Italie, l’avortement médicamenteux est autorisé jusqu’à neuf semaines. Au-delà, une opération doit être pratiquée avant douze semaines.
Le collectif féministe Obiezione Respinta recueille les témoignages des nombreuses femmes victimes de violences gynécologiques. Les avortements clandestins repartent à la hausse. Ainsi, le terrain est fertile pour abolir ce droit fragile. Revigorés par la décision de la Cour suprême aux États-Unis, les « pro-vie » fourbissent leurs armes, se modernisent, multiplient les campagnes de propagande, investissent Planning familial et hôpitaux publics. Pour le nouveau gouvernement d’extrême droite, distiller le doute dans l’esprit des femmes qui veulent avorter et les inciter à devenir mère sont devenus l’obsession numéro un. Cette enquête d’ Envoyé spécial nous rappelle que la menace plane partout, d’un continent à l’autre, sur les femmes du monde entier.
droit à l'avortementItaliefrance 2documentaire France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
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Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
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Julie Bertuccelli brosse un portrait féministe de Jane Campion
Nos recommandations culturellesTélévision À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Arte met à l’honneur le travail de la réalisatrice néo-zélandaise notamment avec ce documentaire.
Margot BonnéryL’image est surprenante et symbolique : lors du 50e anniversaire du Festival de Cannes, en 1997, Jane Campion était la seule lauréate au sein d’un groupe d’hommes. Les femmes réalisatrices sont-elles à ce point quantité négligeable dans le monde du cinéma ? Face à cette sélection machiste, la réalisatrice néo-zélandaise n’a pas tardé à s’exprimer, malgré le regard gêné des autres primés. « Je pense que c’est très représentatif de la situation actuelle. La féminité me semble être une dimension très forte, centrale, de l’humanité. Le discours des médias et notre vision du monde sont dictés par des hommes qui ignorent tout de la pensée féminine. »
Avec la Leçon de piano, elle devient la première femme à remporter la palme d’or
Entre films provocateurs, romantiques, thrillers et séries, qui est cette réalisatrice au style qui dérange ? À l’image des personnages de ses films, Jane Campion se dévoile et apparaît plus vibrante que jamais dans le chaleureux documentaire de sa consœur, Julie Bertuccelli, où s’entrecoupent extraits de films, interviews et photographies de tournage. « À travers ce portrait, je souhaite aussi parler de notre métier de réalisatrice, approcher au plus près toutes les facettes et faire partager nos difficultés, nos peurs, mais aussi notre enthousiasme et notre épanouissement », a expliqué Julie Bertuccelli à Arte. Au final, c’est un véritable portrait féministe qui se dégage du documentaire.
Car, si les femmes peinent à se faire connaître par leur talent, Jane Campion a fait de cette visibilité un combat. Elle a inventé des personnages féminins borderline, en quête d’émancipation : « J’aime les filles bizarres, les fortes têtes », confie-t-elle. En 1989, c’est avec Sweetie qu’elle débarque avec fracas sur la Croisette. La réalisatrice se démarque avec des actrices en rôle principal, Sally Bongers en directrice de la photographie, mais aussi des cadreuses, des femmes perchistes, etc. Jane Campion s’impose et démontre ainsi que les femmes peuvent réaliser les mêmes métiers que les hommes. Mais Sweetie a particulièrement déplu au public cannois : si des personnes en sont revenues enchantées, une vingtaine a quitté la projection et des huées ont suivi. « Je trouvais amusant d’être provocante dans mes films, (…) je voulais chahuter. Mais, au bout d’un moment, ce n’était plus amusant. » Mais alors, comment assumer ses opinions et sa philosophie d’une autre manière ? Progressivement, la réalisatrice développe ses personnages au travers de jeux de matières, de mouvements, de colorimétrie, de détails : Jane Campion fouille l’âme humaine et insuffle une vibration à ses personnages. Elle les rend vivants.
C’est avec la Leçon de piano, en 1993, qu’elle devient la première femme à remporter la palme d’or. Et elle est longtemps restée la seule réalisatrice à décrocher cette récompense, puisque Julia Ducournau n’a été couronnée, pour son Titane, qu’en 2021. En 2022, seule Valeria Bruni-Tedeschi a été nommée pour le meilleur film avec les Amandiers. En cette Journée internationale des droits des femmes, ce documentaire permet de rappeler que leur place se joue aussi dans la culture.
Jane CampionArtedocumentaireJournée du 8 mars France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
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Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
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Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ? (5/5)
Le débat« Marx avait-il raison ? » s’interroge le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel en ce début d’année, mettant à la une l’image, modernisée, du critique du capital et du fondateur du communisme moderne.
Pierre ChaillanPierre Cours-Salies Sociologue, professeur à l’université Paris-VIII
Face au capitalisme destructeur, il faut tirer les enseignements du XX e « siècle soviétique » et de la catastrophe stalinienne en repartant de Marx.
Sa description est encore plus vraie : le système-monde du capitalisme détruit les êtres humains et la nature. Il « se présente comme une immense accumulation de marchandises ». Cela embrouille : valeur d’échange et valeurs d’usage en constants changements, dus à la baisse tendancielle du taux de profit et à la mise en coupe réglée d’une partie colonisée du monde ; la recherche du profit et le fétichisme de la marchandise. Cela cadre le travail salarié ou dépendant, qui permet à chacun·e de trouver sa place dans le système et aussi dans la compétition de tou·te·s contre tou·te·s. Mais où sont les « fossoyeurs produits par le système », auxquels Marx s’adressait ?
Au XXe siècle, rien ne s’est-il donc passé ? La Révolution de 1917 a eu lieu. Les bolcheviks ont été au pouvoir à la fin de la guerre civile, avec des tentatives de changer méthodes et objectifs de travail, féminisme, liberté artistique… Est-il possible de dire « le communisme n’a jamais existé » ou « le siècle soviétique », selon l’expression de Moshé Lewin ?
« Le besoin reste, pour une révolution démocratique, d’une organisation fédérant les forces qui peuvent changer les rapports sociaux et faire disparaître le capitalisme. »
Après le thermidor russe (1924 à 1928), les objectifs d’une révolution démocratique ont été supplantés par une bureaucratie et un dictateur adulé par des « partis communistes ». À l’inverse de tout espoir évolutionniste, le régime de l’ex-URSS, et sans doute aussi de la Chine actuelle, ont plus à voir avec des formes de « despotisme asiatique » tel que défini par Georg Lukacs. Des « héritiers » ont gardé les oripeaux de la révolution pour asseoir leur système de pouvoir. Les suites méritent de la lucidité. Sur les erreurs et sur leurs effets mortifères. Cette catastrophe même est une preuve de la clairvoyance de Marx et Engels. De la période de la Commune à leur mort, ils insistent sur le but : dépasser la démocratie formelle. Et avertissent du risque d’un État qui gérerait l’économie. Lukacs a bien résumé, en 1968 : « Toute la cochonnerie nationaliste avait pénétré dans le socialisme. » Le besoin reste, pour une révolution démocratique, d’une organisation fédérant les forces qui peuvent changer les rapports sociaux et faire disparaître le capitalisme, faire exister le pouvoir collectif de l’ « autogestion généralisée » selon Henri Lefebvre.
La critique écologiste était forte, en 1965, dans le programme du « printemps de Prague » : « Seule une politique judicieuse, appliquée avec esprit de suite, de protection de la nature, (…) pourra enrayer efficacement le processus de dévastation de la nature. » Même choix en France avec Naville, Gorz et d’autres.
Une crise des rapports de domination, aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et à l’Est, avait réveillé les espoirs. Mais Lefebvre l’a résumé, « les deux piliers de l’ordre bourgeois » ont pesé. Le PCF refusa alors, les troupes du pacte de Varsovie réprimèrent. Reprenons les leçons essentielles de Marx. Le capitalisme détruit les êtres humains et la nature. L’urgence écologique, aujourd’hui… Le stalinisme, cette catastrophe, est une preuve de la lucidité de Marx et Engels. Et la guerre impérialiste russe, trahisons et héritage.
Denis Durand Économiste, rédacteur en chef d’Économie & Politique
Devant le risque fasciste et face aux contradictions du capitalisme, l’ambition communiste se réclamant de Marx et du marxisme vivant s’affirme en toute lucidité.
« T od dem Marxismus ! » (« Mort au marxisme ! »), c’est par une alerte contre ce slogan nazi qu’Henri Lefebvre et Norbert Guterman ouvraient, en 1934, leur présentation des Morceaux choisis qui, pour beaucoup de lecteurs français, ont longtemps été un premier contact avec l’œuvre de Marx. Les fascistes ne se trompaient pas de cible. Comme l’a noté Zeev Sternhell, c’est une certaine culture marxiste, toute superficielle et lacunaire qu’elle pouvait être, qui a préservé le mouvement ouvrier français de succomber à leur influence au début du XXe siècle.
Le retour de la menace fasciste qui se fait (hélas !) à nouveau pressante, en France comme ailleurs, ne doit-il pas être rapproché des cinquante ans de mise à l’index du marxisme qui ont accompagné le déferlement des politiques néolibérales ? L’impasse à laquelle ces politiques aboutissent, et qui n’échappe plus à personne depuis 2008, met-elle à l’ordre du jour un salutaire « retour de Marx » ? On peut le penser.
Pourtant, l’auteur du Capital n’avait pas disparu du paysage intellectuel. La richesse de son œuvre se prête à une grande variété d’exégèses, qui n’ont jamais cessé de jouir d’une certaine reconnaissance académique dès lors qu’elles laissaient de côté les deux occupations auxquelles Marx a consacré toute sa vie : l’animation des luttes politiques concrètes, au sein de la Ire puis de la IIe Internationale, et l’étude précise des contradictions de l’économie capitaliste, fondée sur une assimilation critique de toutes les données et de toute la littérature économique disponibles en son temps.
« Aller au-delà du travail de Marx pour comprendre les réalités de la civilisation capitaliste et libérale contemporaine dans la perspective de son dépassement vers une nouvelle civilisation. »
Ce qui a pu être occulté depuis une trentaine d’années, c’est précisément ce type de marxisme vivant que Marx lui-même a pratiqué. Malgré tous les dogmatismes et tous les conservatismes, le Parti communiste français (PCF) avait été un de ses foyers, reconnu comme tel dans le monde entier, avec des travaux comme ceux de Paul Boccara et de son école, attachés à aller au-delà du travail de Marx pour comprendre les réalités de la civilisation capitaliste et libérale contemporaine dans la perspective de son dépassement vers une nouvelle civilisation.
Ce foyer a menacé de s’éteindre lorsque le PCF s’est affaibli et qu’a prévalu, jusqu’en son sein, l’opinion que la chute de l’Union soviétique disqualifiait définitivement toute tentative organisée de dépasser le capitalisme pour construire une société communiste.
Il a fallu toute la lucidité révolutionnaire des militants communistes – et aussi la persévérance du travail théorique et politique poursuivi contre tous les renoncements et malgré les efforts déployés pour le refouler – pour que s’affirme de nouveau, au 38e congrès du PCF, et avec éclat dans la préparation du 39e congrès, une ambition communiste se réclamant de Marx et du marxisme. On est tenté, 170 ans après le philosophe et économiste allemand, de citer comme lui Hamlet : « Bien creusé, vieille taupe ! »
À lire
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Les Retraites : un bras de fer avec le capital, de Frédéric Boccara, Catherine Mills et Denis Durand, éditions Delga, 2020.
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À la prochaine... De Mai 68 aux gilets jaunes, de Pierre Cours-Salies, éditions Syllepse, 2019.
Karl MarxMarxisme France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
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Le « panier anti-inflation » ne réduira pas la pauvreté
ActuC’est le nouveau « poisson d’avril » du gouvernement. Les enseignes de la grande distribution vont sélectionner quelques dizaines de produits alimentaires et autres qui seront vendus pendant trois mois à des prix les plus bas possibles pour attirer plus de clients dans les magasins. Dans l’alimentation cette initiative se traduira surtout par plus d’importation de produits de bas de gamme en provenance de pays à bas salaires et fables coûts de production.
Gérard Le Puill Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances évoquait le sujet dès le mois de janvier. Le gouvernement allait favoriser la mise en place d’un « panier anti-inflation » d’une cinquantaine de produits, dont beaucoup seraient alimentaires afin de permettre aux ménages les plus pauvres de ne pas sombrer dans la misère. Au lendemain de la clôture du Salon international de l’Agriculture à Paris, on apprenait que ce panier sera mis en place pour seulement un trimestre, de la mi-mars à la mi-juin par presque toutes les enseignes de la grande distribution. Un logo permettra de repérer les produits concernés dans les linéaires des grandes surfaces et ces produits ne seront pas forcément les mêmes d’une enseigne à l’autre. L’Enseigne Carrefour annonce un panier « essentiel et nutrition » avec 200 produits à prix bloqués et dont beaucoup se vendront autour de 2€ € l’unité en moyenne. Intermarché annonce un panier comprenant « 500 produits anti-inflation » et Système U a présenté sa liste de 150 vendus à prix coûtant. Pour acheter malin en allant chercher les prix les plus bas sur toute une gamme de produits, il faudra peut-être aller d’une enseigne à l’autre au moment de faire ses courses. Voilà qui ne réduira pas la circulation automobile et les émissions de CO2 induites.
Une initiative qui fera croître les importations
Le « panier anti-inflation » ne sera pas réservé aux plus pauvres mais accessible à tous les clients de la grande distribution. On sait aussi que les produits les moins chers sont souvent ceux vendus sous « Marque de distributeur » que l’on désigne sous le sigle MDD. Sauf qu’ils ne sont pas fabriqués par les distributeurs, mais par des entreprises agroalimentaires qui doivent souvent faire cette concession aux enseignes pour faire référencer les produits de leur propre marque dans les rayons. Mais comme les prix des produits alimentaires vendus en MDD doivent être plus bas que ceux des marques nationales, les ingrédients qui les composent sont souvent des produits importés. La viande de volaille peut venir du Brésil ou d’Ukraine, celle des vaches laitières de réforme de Pologne, d’Irlande ou des Pays Bas, les légumes d’Espagne et du Maroc au détriment de la production nationale.Ce « panier anti-inflation » ne doit durer que trois mois. Le gouvernement veut-il nous faire croire que l’extinction de la pauvreté interviendra dès la mi-juin, juste avant les premiers grands départs en vacance pour les ménages qui en auront les moyens ? En attendant d’en savoir plus sur ce sujet, mieux vaut avoir quelques chiffres en tête. La France comptait en 2022 quelques 3.049.800 chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A, sans la moindre activité salariée. En ajoutant les chômeurs des catégories B et C ayant une petite activité on atteignait le chiffre de 5.113.400 personnes inscrites à Pôle emploi. Toujours en 2022, il y avait en France 2,5 millions d’auto-entrepreneurs. Le chiffre est en hausse de 272.000 par rapport à 2021 et trois fois plus élevé qu’en 2015. La France compte aussi plus de 4 millions de salariés à temps partiel dont beaucoup sont à temps partiel subi, sur décision de l’employeur. Comme la pension nette des retraités est de 1.400€ en moyenne nationale, beaucoup d’hommes et surtout de femmes perçoivent des pensions inférieures à cette somme.
Une pauvreté induite par les délocalisations de productions
Sans une forte revalorisation des salaires et des pensions de retraite, beaucoup trop de ménages auront du mal à s’acheter à manger dans un pays comme la France dont le potentiel de production agricole reste pourtant élevé. Mais pour le conserver, il faut aussi rémunérer à sa juste valeur le travail des paysans qui subissent de fortes hausses des coûts de production via les prix des carburants, des engrais, du gaz et de l’électricité du fait de la spéculation qui s’est amplifiée depuis le début de la guerre en Ukraine.Les chiffres publiés plus haut sur la situation de l’emploi montrent que la montée de la pauvreté est constante en France depuis de longues années. Cette montée résulte avant tout des politiques de délocalisation de productions industrielles dans les pays à bas coûts de main d’œuvre dès les deux dernières décennies du XXème siècle et qui se sont poursuivies durant les deux premières décennies de ce XXIème siècle. Du coup, la place de la production industrielle dans le Produit Intérieur Brut (PIB) de la France est passée de 22% à 11% en une vingtaine d’années seulement. De même, les accords de libre-échange signés en 2016 entre le Commission européenne et le Canada, puis en 2019 entre la Commission les pays du Mercosur avec des volumes d’importations de produits agricoles dispensés de droits de douanes font reculer la production agricole en Europe. Il en sera de même avec les deux accords conclus entre la Commission et la Nouvelle- Zélande en juin 2022 et enfin entre cette même Commission er le Chili en décembre 2022.Il est arrivé que le président Macron fasse état de son opposition à l’accord de libre-échange entre l’Europe et les pays du Mercosur. Mais la France n’a jamais dit clairement qu’elle rejetait cet accord, lequel n’a toujours pas été adopté par la Sénat. Elle garde enfin le silence sur ceux signés en 2022 entre la Commission et les deux autres pays que sont la Nouvelle-Zélande et le Chili. Il faut avoir tous ces éléments en tête avant de croire au poisson d’avril que sera le « panier anti-inflation » annoncé pour premier jour de ce même mois.
alimentationPanier anti-inflationInflationgrande distribution L'Humanité
8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Fatoumata Kébé
ActuElles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Préserver le ciel, protéger notre planète et transmettre sa passion aux jeunes des quartiers. Telle est la mission que s’est assignée l’astronome et astrophysicienne Fatoumata Kébé, fille de Seine-Saint-Denis et figure majeure dans la galaxie des spécialistes de l’espace.
Latifa MadaniSa brillante thèse sur les débris spatiaux, soutenue en 2016, la propulse dans le monde de l’excellence. En 2018, elle était désignée par le magazine « Vanity Fair » parmi les 50 personnalités françaises les plus influentes.
En novembre 2022, elle accompagnait Emmanuel Macron en visite officielle aux États-Unis aux côtés des astronautes Thomas Pesquet et Sophie Adenot. Cette notoriété et les nombreuses distinctions qu’elle a reçues, alors qu’elle n’a que 37 ans, ne lui montent pas à la tête.
Fatoumata Kébé, enfant prodige du 93, est la fille d’un père cariste et d’une mère femme de ménage originaires du Mali. Née à Montreuil en 1985, elle a grandi à Noisy-le-Sec. Elle n’a pas 8 ans lorsqu’elle découvre les constellations dans des encyclopédies et qu’elle décide de faire de l’étude de l’Univers sa vocation.
Si elle est excellente élève, férue de sciences et de maths, certains de ses professeurs n’y croient pas. « Je voulais faire une prépa scientifique, mais mon professeur de mathématiques pensait que c’était impossible pour une élève du 93, il ne croyait pas en moi et m’a fait un super mauvais dossier. Par dépit, je me suis inscrite à l’université », confiait-elle en 2014 à France Info. Opiniâtre, Fatoumata ne lâche pas.
Une « écolo de l’espace »
Elle travaille à McDo ou à Disneyland pour financer ses études. Elle enchaîne une licence en ingénierie et un master en mécanique des fluides à la Sorbonne, à Paris. En intégrant une formation à la Nasa, elle découvre son premier ciel étoilé dans le parc de Yosemite en Californie. Elle a 23 ans quand elle s’envole pour Tokyo, où elle étudie l’ingénierie spatiale et se familiarise avec les nanosatellites.
Un an plus tard, elle revient préparer son doctorat en astronomie, couronné par une thèse qui fera d’elle une « écolo de l’espace ». Son souci du partage la conduit à créer, en 2014, l’association Éphémérides, pour parler astronomie aux élèves de Seine-Saint-Denis et susciter des vocations. « En banlieue, on n’a pas forcément les mêmes opportunités », explique-t-elle alors au magazine « Jeune Afrique ».
Je suis allée au salon du Bourget douze ans après ma dernière venue en tant que lycéenne, et j’ai eu la désagréable surprise de rencontrer à l’entrée une femme qui distribuait des pin’s de pilote aux garçons et d’hôtesse de l’air aux filles. C’est navrant » Fatoumata Kébé
Ateliers de découverte, visites à la Villette ou à l’Observatoire, rencontre avec un ancien directeur de la Nasa dans les ateliers d’assemblage d’Ariane 6 aux Mureaux (Yvelines), elle ne ménage pas son temps. « L’idée n’est pas d’en faire des astronomes, mais d’élargir leur horizon. De les autoriser à rêver », précise-t-elle, regrettant « le pessimisme d’une jeunesse qui n’ose pas rêver jusqu’aux étoiles ».
Elle sait que, dans les quartiers populaires, il faut surmonter moult obstacles et préjugés, en particulier quand on est une femme. D’où son implication au sein des associations Femmes & Sciences et Women in Aerospace. « Je suis allée au salon du Bourget douze ans après ma dernière venue en tant que lycéenne, et j’ai eu la désagréable surprise de rencontrer à l’entrée une femme qui distribuait des pin’s de pilote aux garçons et d’hôtesse de l’air aux filles. C’est navrant », confiait-elle, en 2020, au magazine « Elle ».
Fatoumata Kébé, membre du comité des jeunes chercheur.se.s de la Royal Astronomical Society, copréside le comité des astronomes en début de carrière de l’Union astronomique internationale. Si son rêve est de devenir astronaute, elle est autant préoccupée par les sols.
Elle a créé au Mali, dans la région de Kayes, d’où est originaire sa famille, Connected Eco, une start-up pour l’irrigation visant à protéger l’environnement de l’agriculture intensive et à atteindre l’autosuffisance alimentaire. La « veilleuse du ciel » ne cache pas ses inquiétudes au sujet de la conquête de l’espace. L’utilisation du terme « coloniser » est dangereuse, affirmait-elle au magazine « Elle » : « Quand on regarde ce qui s’est passé sur Terre, comment peut-on utiliser ce terme pour une autre planète ? » Si le mouvement anticolonial de l’espace existait, Fatoumata Kébé en serait une pionnière.
Journée du 8 marsastrophysiquejournée internationale des droits des femmes France24 - World
French museum of feminist struggles aims to shed light on neglected histories
Issued on: 08/03/2023 - 18:23
Benjamin DODMAN
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In a first for France, the University of Angers has announced plans for a museum of feminist struggles, drawing on its ample archival resources and expertise to give the history of women’s fight for emancipation and equal rights a permanent home.
France is home to several thousand museums, ranging from the world’s most visited – the Louvre in Paris – to more obscure venues dedicated to themes as diverse as absinthe, vampires and cork screws.
Look for a women’s history museum, however, and you will find none.
In its index of museums dedicated to women, an A to Z of more than 150 virtual and physical venues from Albania to Zambia, the International Association of Women’s Museums counts just one French entry: Muséa, an online exhibition platform launched in 2004 by a group of historians at the University of Angers in western France.
Almost two decades later, their dream of a full-scale, physical museum is starting to take shape, soon to be housed in the university’s library and archival centre, which has established itself as a leading French hub for research on feminist movements.
“France had fallen behind other countries in not having a women’s history museum, whereas our history is full of things to talk about!” said Christine Bard, a historian at the University of Angers and one of the project’s key instigators.
Bard recently curated an exhibition at the Carnavalet museum of Paris history chronicling two centuries of women’s battles for emancipation, from their overlooked role in the country’s revolutionary upheavals to the mass mobilisations for the right to vote, divorce or have abortions. She says the exhibition’s runaway success is evidence of growing public interest in the topic.
“We’re carried by a very favourable context, with a new wave of feminism spurred on by the #MeToo movement,” Bard explained. A museum documenting women’s struggles for emancipation will have “a clear social utility”, she added, at a time when feminist conquests are ushering in profound societal changes and still need consolidating.
‘Museum of women’s conquests’
The #MeToo wave has helped “generate huge interest in discovering the women whose ground-breaking contributions to science, politics and the arts have been largely forgotten by history”, said Magalie Lafourcade, a magistrate and human rights expert who has teamed up with Bard and others to work on the future museum.
She highlighted the glaring discrepancy between younger generations’ growing awareness of gender-based inequalities and the lack of attention afforded to such topics both in schools and museums.
In May last year, as feminists around the world reacted in shock at the US Supreme Court’s decision to strike down abortion rights, Lafourcade penned an op-ed in French daily Le Monde calling for the establishment of a “museum of women’s conquests”, envisioned both as an educational facility and a sanctuary for women’s rights. Such a place would help “legitimise women’s place in all fields of the arts and knowledge”, she wrote.
Lafourcade’s plea landed at the right time for the University of Angers, which had just secured a €10 million budget to renovate its library. The combination of abundant archival resources and a refurbished venue made it a natural candidate to house the first museum dedicated to the history of women’s emancipation in France.
The contours of the future Musée des féminismes were unveiled at a conference in Angers on Wednesday, March 8, timed to coincide with International Women’s Day. The plan is to get the first exhibitions up and running as early as next year, ahead of a full opening to the public in 2027.
Focus on fine arts
The forthcoming museum has revived a dormant project for Bard, coming two decades after officials in Paris asked her to work on plans for a women’s history museum in the French capital, only to abandon the project altogether.
Historian Nicole Pellegrin, who worked with Bard on the Muséa online platform, points to a mix of cultural and political reasons for the lack of women’s museums in France.
“French museums have long privileged the fine arts, often disconnected from the civilisations that gave birth to them,” she said. “On top of that, you have the anti-feminist tradition of a masculine political establishment that claimed women were sufficiently represented without the need for them to wield any power.”
>> ‘Françaises, Français’: Could the French language be less sexist?
Unlike in the United States, where women’s museums are often sponsored by advocacy groups, such private initiatives are unusual in France, said Bard. She noted that elsewhere in the world, “state-backed women’s museums sometimes tend to instrumentalise their struggles to fit a heroic, nation-building narrative”.
Sheltered in an academic environment, the planned Musée des feminismes is opting for a third way, she added, “free from political pressure and firmly anchored in rigorous, scientific research”.
Cultural outreach
For the university of Angers, the forthcoming museum is not just a welcome spotlight. It is also a chance to fulfil an obligation often neglected by French museums, said Nathalie Clot, who heads the university’s library and archives.
“France’s state universities have three missions: to teach, carry out academic research and foster ‘cultural dissemination’ among the broader public,” she explained. “The latter mission has only recently been rediscovered. Our audience should not only be academia.”
While Clot is accustomed to welcoming researchers in Angers, she is also stunned by the number of demands from members of the public who wish to visit the university’s archives on feminist movements. She pointed to the Glasgow Women’s Library, the UK’s only accredited women’s history museum, as a model to emulate, praising its rich collections and array of public events.
“Here in Angers we are lucky to have a wealth of documentary and archival material, as well as students and expert staff, and a building to house the lot,” Clot added. “Now we need the money to turn it into a museum.”
Spearheading the hunt for sponsors, Lafourcade says she has encountered “enthusiastic responses” at the ministerial and parliamentary levels. She is now waiting for them to translate into concrete funds.
Meanwhile, the museum’s instigators are celebrating the success of their first crowdfunding campaign, which will enable them to purchase a painting by Léon Fauret depicting the French feminist and suffragist Maria Vérone as she campaigns for the “rights of man” to be renamed as “human rights”.
Féminismes, plural
While the Musée des féminismes is hoping to acquire more artworks by and about women over the coming years, its instigators stress it will not be an art institute. They noted recent progress in giving female artists greater visibility in French museums, though adding that a lot more needs to be done.
Far from exonerating other museums from addressing gender-based discriminations, the museum in Angers hopes to complement such efforts, acting as a catalyst and a source of expertise.
“We’re seeing more and more exhibitions focused on women, but what is still lacking is a focus on women’s struggles for rights and exposure,” said Pellegrin. “We need a museum that shows women not just as victims, but as fighters.”
Highlighting the struggles of LGBT groups as well as racial, religious and other minorities will be equally important, said Lafourcade, stressing the need for an interdisciplinary approach to battles for rights and emancipation. She pointed to the Mémorial de la Shoah in Paris, France’s main Holocaust museum, whose broad range of activities and focus on other histories have bolstered its reputation as a hub for research and education.
The desire to be inclusive, and to tread carefully at a time of growing divisions between feminist movements, is reflected in the museum’s use of the plural form féminismes.
“Feminist movements have very different histories, focuses and sensibilities, and some have enjoyed very little exposure,” said Bard. “Our job is to respect, display and contextualise this diversity.”
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Women's rights
French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution
Making history again, Josephine Baker enters Panthéon of French heroes
French town feminises name for 2023 to highlight gender inequality
France24 - World
Protesters clash with police in Georgia for second day over new ‘foreign agents’ law
Issued on: 08/03/2023 - 21:27
NEWS WIRES
Thousands of people staged a second straight day of protests in the Georgian capital Tbilisi on Wednesday, rallying outside parliament against a "foreign agents" law which critics say signals an authoritarian shift.
As night fell, police used water cannon and stun grenades to push back a few dozen people after they broke through a metal barrier erected some distance from the parliament.
Lawmakers on Tuesday passed a first reading of the legislation, which requires any organisations receiving more than 20% of their funding from overseas to register as "foreign agents" or face substantial fines.
The ruling Georgian Dream party say it is modelled on U.S. legislation dating from the 1930s. Critics, including President Salome Zourabichvili, say it is reminiscent of a Russian law the Kremlin has used extensively to crack down on dissent and could harm Georgia's chances of European Union membership.
In violent clashes on Tuesday evening, protesters threw petrol bombs and stones at police, who used tear gas and water cannon to disperse the crowds. The interior ministry said 77 people had been detained.
Protests restarted on Wednesday afternoon with a march down the central Rustaveli Avenue to mark International Women's Day, which is a public holiday.
"Now is (a) time when we are under direct attack from the government," said 24-year-old journalist Mikheil Gvadzabia.
"It's very clear that more and more people realise that this is scary and they should fight for their future."
Thousands gathered in front of parliament as evening set in, carrying Georgian and European Union flags and shouting "No to the Russian law".
Reuters reporters heard the Georgian, Ukrainian and EU anthems as crowds poured onto the street in front of parliament, blocking traffic.
"We cannot let our country become pro-Russian or a Russian state, or undemocratic. We don't have any other choice: Georgia is either democratic or there is no Georgia. We will win," said 33-year-old software engineer Vakhtang Berikashvili.
Footage of smaller protests in the Black Sea resort city of Batumi, Georgia's second largest, were also shared online.
Rift
The issue has deepened a rift between Georgian Dream, which leads the government and has a parliamentary majority, and
Zourabichvili, a pro-European who has moved away from the party since being elected with its support in 2018.
She backed the protesters, saying on Tuesday that lawmakers who voted for the draft had violated the constitution. She also pledged to veto the bill if it reached her desk, though parliament can override her.
Critics say Georgian Dream is too close to Russia and has taken the country in a more repressive direction in recent years. Georgian society is strongly anti-Moscow following years
of conflict over the status of two Russian-backed breakaway regions, which flared into a short war in 2008.
The U.S. Helsinki Commission, a government agency that monitors rights across Europe, has called the draft law an "assault on the country's weakening democracy" which reflected Moscow's growing sway in Tbilisi".
Georgian Dream Chairman Irakli Kobakhidze on Wednesday said the law would help root out those working against the interests of the country and the powerful Georgian Orthodox Church. He criticised Georgia's "radical opposition" for stirring up protesters to commit "unprecedented violence" during Tuesday's rallies, according to Georgian news agencies.
Several EU officials have also expressed concerns. Last year Brussels rebuffed Tbilisi's attempts to become a candidate
country for EU membership, saying it needed to speed up reforms.
(Reuters)
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Georgia's breakaway region of South Ossetia ditches referendum on joining Russia
Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
France24 - World
🔴 Live: Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns
Issued on: 08/03/2023 - 08:13Modified: 08/03/2023 - 11:39
FRANCE 24
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NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned Wednesday that the devastated eastern Ukrainian city of Bakhmut may fall into Russian hands in the coming days after months of intense fighting. Follow our live blog for all the latest developments on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).
10:01pm: US House speaker declines Zelensky's invitation to visit Ukraine
US House Speaker Kevin McCarthy said he has no plans to visit Ukraine after Ukrainian President Volodymyr Zelensky extended an invitation, CNN reported on Wednesday.
In an interview with CNN set to air on Wednesday, Zelensky asked McCarthy, a Republican, to see the situation in Ukraine firsthand.
"Mr. McCarthy, he has to come here to see how we work, what’s happening here [...] Then after that, make your assumptions," Zelensky said in the CNN interview.
The US has extended nearly $32 billion in aid to Ukraine since Russian troops invaded on February 24, 2022, but some
Republicans have balked at sending more.
Asked about Zelensky's invitation, McCarthy told CNN he did not need to travel to the country and would get information in other ways.
"I will continue to get my briefings and others, but I don’t have to go to Ukraine or Kyiv to see it," he told the television network.
9:02pm: Zelensky calls for 'democratic success' in Georgia amid protests
Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Wednesday called for "democratic success" in Georgia where thousands of protesters rallied against a controversial "foreign agent" bill reminiscent of Russian legislation used to silence critics.
"There is no Ukrainian who would not wish success to our friendly Georgia. Democratic success. European success," Zelensky said in his evening address to the nation.
7:21pm: Germany cautious over Nord Stream pipeline attack reports
Germany’s defence minister voiced caution Wednesday over media reports that a pro-Ukraine group was involved in blowing up the Nord Stream gas pipelines in the Baltic Sea last year.
German daily newspaper Die Zeit and public broadcasters ARD and SWR reported Tuesday that investigators were able to largely reconstruct how the pipelines from Russia to Germany were sabotaged on the night of September 26, 2022.
Citing multiple unnamed officials, the news outlets reported that five men and a woman used a yacht hired by a Ukrainian-owned company in Poland to carry out the attack. German federal prosecutors confirmed that a boat was searched in January.
The New York Times also reported Tuesday that US officials reviewed intelligence that suggested a pro-Ukrainian group was behind the blasts. The Ukrainian government has denied involvement.
German Defence Minister Boris Pistorius said he read the news reports “with great interest” but warned against drawing hasty conclusions.
“We need to clearly differentiate whether it was a Ukrainian group that acted on the orders of Ukraine or ... without the government's knowledge,” he told reporters in Stockholm.
5:38pm: Russia won't make major gains in Ukraine in 2023, US intelligence chief says
Russia's military is likely unable to sustain its current level of fighting in Ukraine and probably won't capture significantly more territory this year, US Director of National Intelligence Avril Haines said Wednesday.
After major setbacks and large battlefield losses, "We do not foresee the Russian military recovering enough this year to make major territorial gains," Haines told a Senate hearing.
Nevertheless, Russian President Vladimir Putin "most likely calculates that time works in his favor", Haines said.
Putin likely believes that prolonging the war, with intermittent pauses in fighting, "may be his best remaining pathway to eventually securing Russian strategic interests in Ukraine, even if it takes years", she said.
4:32pm: UK opens military base in northern Norway amid Ukraine war
The UK on Wednesday announced the opening of a military base in the far north of Norway to strengthen NATO's capabilities in the Arctic amid concerns following Russia's invasion of Ukraine.
The newly established Norwegian site, called Camp Viking, will serve as a hub for Royal Marines Commandos, said Britain's Royal Navy.
It described the troops as "the tip of the Arctic spear" and "the unit the UK turns to when it needs troops able to fight in cold weather extremes.
"A new Arctic operations base will support Britain's commandos for the next 10 years as the UK underscores its commitment to security in the High North," the statement added.
4:17pm: China will continue co-operation with Russia, US intelligence agencies say
China will maintain its cooperation with Russia as part of its attempt to challenge US hegemony, despite international concerns about the invasion of Ukraine, US intelligence agencies said on Wednesday.
"Despite global backlash over Russia’s invasion of Ukraine, China will maintain its diplomatic, defense, economic, and technology cooperation with Russia to continue trying to challenge the United States, even as it will limit public support," they said in a report tied to the Senate Intelligence Committee's annual hearing on worldwide threats to US security.
The report largely focused on threats from China and Russia, assessing that China will continue using its military and other assets to intimate rivals in the South China Sea and that it will build on actions from 2022, which could include more Taiwan Strait crossings or missile overflights of Taiwan.
The report said Russia probably does not seek conflict with the United States and NATO, but the war in Ukraine carries "great risk" of that happening, and that there is "real potential" for Russia's military failures in Ukraine to hurt Russian President Vladimir Putin's domestic standing, raising the potential for escalation.
2:55pm: Wagner Group chief claims more gains in Bakhmut
The owner of Russia's Wagner Group military contractor claimed Wednesday that his troops have extended their gains in the Ukrainian stronghold of Bakhmut, but it remained unclear how long the grinding fight that has exacted heavy losses might continue.
The battle for the city the Ukrainians have dubbed “fortress Bakhmut” has become emblematic of the way each side has tried to wear down the other. Russian forces must go through Bakhmut in order to push deeper into the areas in Donetsk province they don't yet control, but Western officials say that capturing the city won't change the course of the war.
Bakhmut has been the focus of much of the fighting in recent months, as each side hopes it can inflict severe damage on other there – while buying time to prepare offensives elsewhere. It's not clear which country has paid a higher price in the battle that has lasted six months and reduced the city with a prewar population of more than 70,000 to a smoldering wasteland.
2:45pm: Ukraine's first lady Olena Zelenska visits UAE
Ukraine's first lady on Wednesday offered spirited support to her nation's people while visiting the United Arab Emirates, a country that still remains open to Russia despite Western sanctions.
Olena Zelenska described her role and that of other first ladies and gentlemen in the world as a real power while speaking before a packed ballroom on International Women's Day. She also applauded the work of the average Ukrainian amid the ongoing war.
“We are a force and we can continue to change the world,” Zelenska said at the Forbes 30/50 Summit via a translator.
2:35pm: Ukraine, UN's Guterres call for Black Sea grain deal extension
Ukraine's president and UN Secretary-General Antonio Guterres called on Wednesday for the extension of a deal with Moscow that has allowed Kyiv to export grain via Black Sea ports during Russia's invasion.
President Volodymyr Zelensky said after talks with Guterres in Kyiv that the Black Sea Grain Initiative was necessary for the world. Guterres underlined the importance of the deal to global food security and food prices.
The 120-day deal, initially brokered by the UN and Turkey in July and extended in November, will be renewed on March 18 if no party objects. Russia has signalled that obstacles to its own agricultural exports need to be removed before it lets the deal continue.
2:01pm: Russia's demands not yet met for renewal of grain deal, says Turkish source
Russia's demands for the extension of a deal that allows the export of Ukrainian grain through the Black Sea have not yet been met, a Turkish diplomatic source said on Wednesday, adding that Ankara is "working very hard" to ensure the deal continues.
The Black Sea Grain Initiative brokered by the United Nations and Turkey last July allowed grain to be exported from three Ukrainian ports. It was extended in November and until March 18 and will expire unless another extension is agreed.
Russia signalled that obstacles to its own agricultural exports needed to be removed before it let the Ukraine's Black Sea deal continue.
"Turkey is working very hard for the extension of the Black Sea grain deal, negotiations are still going on," a Turkish diplomatic source said.
"Russia's concerns, or the rather the difficulties that it is facing, have not been overcome yet. But Turkey is doing its part for an agreement between all parties," the source added.
1:16pm: Bakhmut may fall 'in coming days', says NATO chief
NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned Wednesday that the devastated eastern Ukrainian city of Bakhmut may fall into Russian hands in the coming days following months of intense fighting.
"What we see is that Russia is throwing more troops, more forces and what Russia lacks in quality they try to make up in quantity," Stoltenberg told reporters in Stockholm on the sidelines of a meeting of EU defence ministers.
"They have suffered big losses, but at the same time, we cannot rule out that Bakhmut may eventually fall in the coming days."
The head of the Western military alliance, which backs Ukraine, insisted: "It is also important to highlight that this does not necessarily reflect any turning point of the war."
12:45pm: EU court halts sanctions against Wagner chief's mother
A European court on Wednesday cancelled EU sanctions imposed on Violetta Prigozhina, the mother of Russian paramilitary leader Yevgeny Prigozhin, ruling that Brussels had not proved she was linked to her son's actions in Ukraine.
In a statement, the EU General Court said even if Prigozhin was responsible for illegal acts in Ukraine, the evidence presented against his mother when the sanctions were applied last year was insufficient.
12:07pm: Ukraine urges EU ministers to back joint ammunition buying plan
Ukrainian Defence Minister Oleksii Reznikov urged his European Union counterparts on Wednesday to support a plan to buy 1 million artillery shells to help Kyiv fight Russia's invasion and replenish their own stocks.
Speaking to reporters just before meeting the ministers in Stockholm, Reznikov said Ukraine urgently needed the shells to defend against Russian forces and launch a counter-offensive.
He said he supported a proposal by Estonia for EU countries to group together to buy 1 million 155-millimetre shells for Ukraine this year at a cost of 4 billion euros ($4.22 billion). He said Ukraine wanted 90,000 to 100,000 artillery rounds per month.
"We need to move forward as soon as possible," Reznikov said, standing alongside Estonian Defence Minister Hanno Pevkur.
A massive joint munitions-buying effort would be a landmark step for the EU as defence procurement has largely been in the hands of the bloc's individual member governments. While there appears to be broad support among the EU's governments and institutions for a joint procurement project, they have yet to agree on how big it should be, how it should work, how much it should cost or how to pay for it.
11:58am: German prosecutors searched ship over Nord Stream blast suspicions
German investigators probing the Nord Stream gas pipeline blasts searched a ship suspected of having transported explosives used in the incident, federal prosecutors said Wednesday.
The searches took place from January 18 to 20 over the "suspicion that the ship in question could have been used to transport explosive devices that exploded on 26 September 2022 at the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 gas pipelines in the Baltic Sea", they said.
Investigators are still trying to determine the identity of the perpetrators and their motive, they added.
10:08am: UN believes video of Ukrainian soldier's killing 'may be authentic'
The UN Human Rights Office said Wednesday it believes that a viral video showing what it called the apparent execution of a captured soldier after saying "Glory to Ukraine" may be authentic.
"We are aware of this video posted on social media that shows a Ukrainian soldier hors de combat apparently being executed by Russian armed forces. Based on a preliminary examination, we believe that the video may be authentic," a spokeswoman told AFP.
"Since Russia's armed attack on Ukraine over a year ago, the UN Human Rights Office has documented numerous violations of international humanitarian law against prisoners of war, including cases of summary execution of both Russian and Ukrainian POWs," she said.
"Impartial and effective investigations must be carried out into all these allegations and those responsible held to account."
9:44am: Nord Stream sabotage 'not our activity', says Ukraine defence minister
The Ukrainian government was not involved in the sabotage last year of the Nord Stream gas pipelines in the Baltic Sea, the country's defence minister said Wednesday.
"This is not our activity," Defence Minister Oleksiy Reznikov told reporters in Stockholm ahead of a meeting with EU defence ministers, in response to a report in The New York Times on Tuesday that US officials had seen new intelligence indicating a "pro-Ukrainian group" was responsible for the sabotage.
9:27am: EU needs to prioritise existing funds for buying Ukraine shells, Borrell says
Existing European funds will need to be prioritised for procuring ammunition for Ukraine before any decision on fresh funds can be expected, the European Union's top diplomat Josep Borrell said on Wednesday.
"The first thing to do is to use what we have. If member states are ready to provide more, I will be happy. But today let's be realistic and pragmatic, and discuss about the things that can be adopted today," Borrell said before a meeting with EU defence ministers in Stockholm.
9:22am: Zelensky's statement that fall of Bakhmut gives Russia 'open road' into rest of Ukraine 'very strange'
FRANCE 24's Ukraine corresponent Gulliver Cragg says that Zelensky’s words about the fall of Bakhmut giving Russia an "open road" into the rest of Ukraine are “very strange”, given the terrain and the "very strong defences" the Ukrainians have put in place outside the city.
"The Ukrainians have dug trenches that are almost like rivers, I’ve seen it for myself in recent days driving around the area,” said Cragg, who is currently positioned about 25km outside Bakhmut.
“The Russians are proudly claiming control of the eastern side of the Bakhmutka river – that was a statement from Yevgheny Prigozhin, the head of the Wagner mercenary group. (…) If you look at the map, you realise that the eastern side of the Bakhmutka river is very much the smaller part of the city centre of Bakhmut. So we can take that to mean that the Ukrainians are still in control of the larger part of the city centre, and that also chimes with what soldiers were telling me," Cragg added.
"The Russian forces don’t really seem to have made any significant advances since last Thursday, actually,” said Cragg.
8:15am: Seoul approved Poland's export of howitzers with S. Korean parts to Ukraine, official says
South Korea's government approved export licenses for Poland last year to provide Ukraine with Krab howitzers, which are built with South Korean components, a defence acquisition official in Seoul told Reuters on Wednesday.
The comments are the first confirmation that South Korea officially acquiesced to at least indirectly providing weapons components to Ukraine for its war against Russia.
Seoul officials have previously declined to comment on the Krabs, fuelling speculation over whether South Korea had formally agreed or was simply looking the other way.
The Defense Acquisition Program Administration's (DAPA) technology control bureau reviewed and approved the transfer of the howitzer's South Korean-made chassis, said Kim Hyoung-cheol, director of the Europe-Asia division of the International Cooperation Bureau.
He later stressed that the government's stance is to not transfer weapons systems to Ukraine.
6:57am: EU defence chiefs to discuss arming Ukraine as Bakhmut fighting rages
EU defence ministers were preparing to meet Wednesday to discuss a plan to rush one billion euros of ammunition to Ukraine as pressure mounts on Kyiv's allies to boost supplies to its war effort.
Ukraine's critical shortage of ammunition will top the agenda at the meeting in Stockholm, where European leaders will try to replenish the thousands of 155-millimetre howitzer shells Kyiv's forces are firing each day in its fight against a grinding Russian offensive.
7:48am: Berlin warns against hasty accusations following Nord Stream reports
German Defence Minister Boris Pistorius warned against premature accusations on Wednesday after a media report said intelligence reviewed by US officials indicated that a pro-Ukrainian group was behind last year's attacks on the Nord Stream pipelines.
"It may just as well have been a false flag operation staged to blame Ukraine, an option brought up in the media reports as well," Pistorius told public broadcaster Deutschlandfunk in an interview.
"The likelihood for one or the other is equally high," he added. Pistorius was speaking in Stockholm where EU defence ministers are meeting.
6:19am: Prigozhin says Wagner controls all of eastern part of Bakhmut
The Wagner group of mercenaries has taken full control of the eastern part of Bakhmut, Wagner founder Yevgeny Prigozhin said on Wednesday.
"Units of the private military company Wagner have taken control of the eastern part of Bakhmut," Prigozhin said in a voice recording on the Telegram messaging platform of his press service.
"Everything east of the Bakhmutka River is completely under the control of Wagner."
FRANCE 24 was not able to independently verify the report.
Prigozhin has issued premature success claims before.
5:35am: Kremlin says reports on Nord Stream attack "coordinated" effort to divert attention
Media reports on the Nord Stream pipelines attacks are a coordinated effort to divert attention and the Kremlin is perplexed how US officials can assume anything about the attacks without investigation, the Kremlin said on Wednesday.
"Obviously, the authors of the attack want to divert attention. Obviously, this is a coordinated stuffing in the media," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told the state RIA news agency. "How can American officials assume anything without an investigation?"
Peskov also said that Nord Stream shareholder countries should insist on an urgent, transparent investigation.
"We are still not allowed in the investigation. Only a few days ago we received notes about this from the Danes and Swedes," Peskov said. "This is not just strange. It smells like a monstrous crime."
4:33am: US intelligence sees 'pro-Ukraine group' behind Nord Stream sabotage, says media report
US officials have seen new intelligence that indicates a "pro-Ukrainian group" was responsible for the sabotage last year of the Nord Stream gas pipelines, the New York Times reported Tuesday, claims dismissed by a senior Ukrainian official.
In a cautious report that did not identify the source of the intelligence or the group involved, the Times said the US officials had no evidence implicating Ukrainian President Volodymyr Zelensky in the pipeline bombing.
But the attack benefitted Ukraine by severely damaging Russia's ability to reap millions by selling natural gas to Western Europe.
At the same time, it added to the pressure of high energy prices on key Ukrainian allies, particularly Germany.
"Ukraine has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about 'pro-Ukraine sabotage groups'," presidential adviser Mykhailo Podolyak tweeted on Tuesday.
Although I enjoy collecting amusing conspiracy theories about 🇺🇦 government, I have to say: 🇺🇦 has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about "pro-🇺🇦 sabotage groups". What happened to the Nord Stream pipelines? "They sank," as they say in RF itself...
March 7, 2023US officials had no indication of who exactly took part or who organised and paid for the operation, which would have required skilled divers and explosives experts.
4:26am: Russia vows to capture Bakhmut, push further into Ukraine
The battle for Bakhmut has been the longest and bloodiest in Russia's more than year-long invasion that has devastated swathes of Ukraine and displaced millions.
Russia has appeared intent to capture it at all costs.
"Capturing (Bakhmut) will allow for further offensive operations deep into the defence lines of the Armed Forces of Ukraine," Russian Defence Minister Sergei Shoigu told military officials during a televised meeting on Tuesday.
4:20am: Swiss president opposes arms exports to Ukraine, citing neutrality
Switzerland remains opposed to exporting arms to war-torn Ukraine, the famously neutral country's President Alain Berset said Tuesday on the sidelines of meetings at the United Nations.
Switzerland bars re-export of Swiss weaponry to nations at war, but the issue of the country's long tradition of neutrality has been under debate since Russia's full-scale invasion of Ukraine just over a year ago.
Read more: War in Ukraine tests long-standing neutrality of some European nations
"The discussion about the export of arms, weapons ... while we have (our) legal framework in Switzerland, it is not possible to do it," Berset, who currently holds the country's rotating one-year presidency, told reporters on the margins of UN meetings on women's rights. "For the government and for the Federal Council, we have to, and we want to, maintain this legal framework and to work in this legal framework."
His comments came after Berlin requested in late February that German arms manufacturer Rheinmetall be permitted to acquire old Swiss Leopard tanks, guaranteeing they will not be transferred to Ukraine.
While the wealthy Alpine country, which is not a member of the European Union, has followed the bloc's lead on sanctions targeting Moscow, it has so far shown less flexibility on its military neutrality.
4:05am: Russia would get 'open road' into Ukraine if Bakhmut falls, says Zelensky
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the Russian army would have an "open road" into eastern Ukraine if it captures the besieged city of Bakhmut, US media reported Tuesday.
"We understand that after Bakhmut they could go further. They could go to Kramatorsk, they could go to Sloviansk, it would be open road for the Russians after Bakhmut to other towns in Ukraine, in the Donetsk direction," he told CNN's Wolf Blitzer in an interview due to broadcast in the United States on Wednesday.
The Russian army has vowed to capture Ukraine's eastern town of Bakhmut, a symbolic prize in months of fierce combat, as a precursor for offensives deeper into Ukraine.
1:25am: Macron and Biden spoke about the situation in Ukraine, says the Élysée Palace
French President Emmanuel Macron discussed the situation in Ukraine and how to restore peace in Europe with his US counterpart President Joe Biden, the Élysée Palace announced on Wednesday.
Macron and Biden also spoke about the situation in the Asia-Pacific region and in Iran, according to the Élysée.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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WAR IN UKRAINE
Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv
AS IT HAPPENED
Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure
The World This Week
Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city
France24 - World
Medecins Sans Frontieres shuts Haiti hospital over gang violence
Issued on: 09/03/2023 - 01:16
NEWS WIRES
Medical charity Medecins Sans Frontieres (MSF) has temporarily closed its hospital in Cite Soleil, in Haiti's capital, after gang violence threatened the safety of patients and staff, a spokesperson for the group told Reuters Wednesday.
This comes amid escalating violence from heavily armed gangs who last week expanded their territory to cover new areas both in the capital Port-au-Prince and nearby towns, forcing several schools to shut their gates as kidnappings also increase.
Field communication manager Alexandre Marcou said the closure leaves Cite Soleil, an impoverished neighbourhood on the outskirts of the capital, with just one privately run hospital and another MSF operation which is reducing operations.
"We are living scenes of warfare just metres (yards) from the establishment," Vincent Harris, an MSF medical advisor, said in a statement.
"Our hospital has not been directly targeted but we have been a collateral victim of the fighting since the hospital found itself on the frontline."
Marcou said a child who was on oxygen had died in a security room, where patients are sent for protection from gunfire around the building. A 70-year-old man had also been found shot across form the hospital as he tried to cross the street.
"Because of the territorial conflicts, one of the groups decided crossing was forbidden, so the reaction was a bullet," he said.
Earlier this year, an MSF-backed public hospital just south of the capital also closed its doors after a patient was killed by a bullet as he left the emergency room.
Around Port-au-Prince, MSF continues to operate a center for trauma and bullet wounds and survivors of sexual violence, which a United Nations report said gangs were using en masse to instill fear.
It also operates mobile clinics, emergency centers for serious accidents, clinics for pregnant women and babies, and cholera treatment centers, though Marcou said the outbreak, which began in October, was seeing a decline.
"We are not leaving Haiti," said Marcou, stressing the closure was temporary and MSF planned to increase its work if needed, although it could not keep operations open if staff and patients are not safe.
(REUTERS)
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US arrests four more suspects over assassination of Haitian president
Haiti police block streets, force entry to airport to protest officer killings
Haiti gang violence soars as UN envoy appeals for international armed force
Известия (RUS)
WSJ раскрыла предупреждение ЦРУ о подготовке украинцами диверсии на «Северных потоках»
Американское Центральное разведывательное управление (ЦРУ) еще летом предупреждало европейских коллег о подготовке диверсии на «Северных потоках» украинскими гражданами. Об этом в среду, 8 марта, сообщила газета The Wall Street Journal (WSJ) со ссылкой на источники в спецслужбах.
В частности, подобное предупреждение в июне–июле 2022 года было направлено Федеральной разведывательной службе Германии. Уведомление содержало сведения о трех украинских гражданах, которые пытались арендовать суда в странах, граничащих с Балтийским морем.
Как отмечается в материале, директор ЦРУ Уильям Бернс и советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан в октябре, через месяц после взрывов, не исключали, что теракт на российских газопроводах мог быть совершен Украиной.
В публикации указывается, что любые доказательства официального участия Украины во взрыве «Северного потока» нанесут политический ущерб партнерам Киева в Европе, особенно Берлину. Кроме того, власти Германии, ведущие собственное расследование инцидента, к февралю практически полностью исключили версию о причастности России к диверсиям на газопроводах. Такого же мнения придерживаются и США.
Взрывное дело: как повлияет на «Северный поток» расследование Херша
В Кремле рассказали, чего ждут после резонансной статьи американского публициста
Накануне, 7 марта, газета The New York Times сообщила о возможной причастности проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки». Из материала следует, что некоторые официальные лица США считают, что Украина и ее союзники имели наиболее логичный потенциальный мотив для нападения на трубопроводы.
Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 8 марта заявил о том, что публикации о взрывах на «Северных потоках» — это скоординированные вбросы. Он также выразил недоумение, как американские чиновники, на которых ссылаются СМИ, без расследования могут что-то предполагать про теракты на «Северных потоках».
До этого, 8 февраля, американский журналист Сеймур Херш опубликовал расследование диверсий на российских газопроводах. В нем говорится о том, что дайверы из США заложили бомбы во время учений Baltops в Балтийском море еще в июне прошлого года, а активировали взрывчатку норвежцы. Мотивы Вашингтона, со слов журналиста, заключались в том, чтобы вынудить Германию оказать Украине военную и финансовую поддержку.
Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.
Известия (RUS)
«Известия» побывали с артиллеристами на передовой боев за Авдеевку
Из оккупированной Авдеевки противник выпускает сотни снарядов в день, в том числе по мирному Донецку. За восемь лет этот населенный пункт превратился в город-крепость. Корреспонденты «Известий» побывали на позициях 1-й Славянской мотострелковой бригады Донецкого армейского корпуса, чтобы увидеть, как идут бои.
Работа на высоте: как российские дроны уничтожают артиллерию ВФУ
С начала марта противник лишился более 80 реактивных систем и гаубиц
Важную роль на данном направлении играет слаженная работа артиллерии. По словам механика-водителя САУ «Гвоздика» 1-й Славянской бригады с позывным Шустрый, совсем скоро войска войдут в Авдеевку.
«С 2014 года катаюсь на этой ласточке. Я уверен, что мы на ней войдем и в Авдеевку. Осталось немножко, маленький рубеж, и мы там», — уверен он.
Быстрые и маневренные САУ «Гвоздика» поддерживают огнем наступление. Для безопасности работы важно быстро выйти на огневую, отработать и быстро уйти. Самоходчики открывают огонь — быстро выпускают четыре снаряда.
Пока ствол орудия фиксируют в походном положении, все снова сидят на броне — задерживаться на этом месте нельзя.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
«Осталось немножко, маленький рубеж, и войдем в Авдеевку»
France24 - World
Saudi exiles fear extradition as kingdom extends crackdown
Issued on: 09/03/2023 - 03:12
Dubai (AFP) – As he languishes in a cell in Bulgaria, Saudi dissident Abd al-Rahman al-Khalidi dreads one thing more than any other: being flown back to his home country.
"In the event of deportation, I will be subjected to torture and long imprisonment, as I have worked with the opposition for years," Khalidi, a failed asylum-seeker, told AFP by phone from a detention centre in Sofia.
For Khalidi, 29, and other dissidents who fled after criticising the Saudi monarchy, such fears assumed new urgency following the extradition last month of their compatriot Hassan al-Rabie, who had sought temporary refuge in Morocco.
Rabie, who comes from a family of prominent dissidents and stands accused of crimes including "collaboration with terrorists", has not been heard from since. Human rights groups warn he faces "serious rights abuses" on Saudi soil.
The case highlights the vulnerability of Saudi exiles amid a widening crackdown on dissent under Crown Prince Mohammed bin Salman, the oil-rich country's de facto ruler.
Critics accuse the 37-year-old of shrinking political space even as he pursues an ambitious reform agenda involving massive investments in sports and entertainment and the expansion of some rights for women.
People without political asylum or dual citizenship are "always at risk of deportation", said Taha al-Hajji, legal director of the European-Saudi Organisation for Human Rights.
Nowhere to hide
Khalidi's activism predates King Salman's ascent to the throne in 2015 and the appointment of Prince Mohammed as heir two years later.
In 2011, he was active during rare demonstrations in eastern Saudi Arabia, where the Shiite minority is concentrated, following the Middle East's Arab Spring uprisings.
He fled to Turkey in 2013 and watched as the long arm of the Saudi state tracked down more prominent activists who were also abroad.
That group includes Loujain al-Hathloul, a women's rights campaigner who was arrested in the United Arab Emirates in March 2018 and forced back to Saudi Arabia, where she spent more than two years behind bars.
In October 2018, Saudi agents killed and dismembered journalist and critic Jamal Khashoggi inside the kingdom's Istanbul consulate -- an operation US intelligence officials believe was "approved" by Prince Mohammed, despite Saudi denials.
Beyond these high-profile cases, notorious Saudi online surveillance operations -- which a US court found last year have included enlisting Saudi Twitter employees to unmask critics -- have also put exiles on edge.
So when Khalidi's passport expired in 2021, he sought protection in the European Union, fleeing on foot into Bulgaria.
His bid for asylum was unsuccessful, however, with authorities concluding in May that he had not adequately demonstrated he would face persecution back home, according to a Bulgarian lawyer who worked on the case and spoke on condition of anonymity.
A decision on Khalidi's possible extradition could come at any time.
Saudi authorities did not respond to questions from AFP about Khalidi's case and others like it.
'Never see the sun again'
There are no comprehensive figures for Saudi dissidents living abroad, but activists and lawyers said popular destinations included the United States, Britain, Germany and Canada.
In the European Union, the number of Saudi asylum seekers has increased dramatically during King Salman's reign.
The bloc recorded 15 Saudi asylum seekers in 2013 and 40 in 2014, jumping to 130 in both 2017 and 2022, according to figures provided by the European Union Agency for Asylum.
Even those who obtain asylum say their fear never fully goes away.
Abdul Hakim al-Dakhil, a Saudi dissident who was arrested in 2010 after calling online for political reform, fled the kingdom in 2017, eventually ending up in France, where he was granted asylum in 2020.
"Before that, I was afraid that I would be deported, as I would be tried on fabricated charges, and I would never see the sun again," he told AFP.
He remains worried for his safety.
"I prefer being in public places, and I am still afraid to go to certain places on my own," Dakhil said.
Several Saudi dissidents and activists residing abroad told AFP they refuse to transit through Arab countries to avoid being extradited, as happened to Rabie.
"No one dares to pass" through the region, said Adel al-Saeed, vice-president of the European-Saudi Organisation for Human Rights.
Saudi activists consistently turn down invitations to human rights conferences in countries such as Lebanon and Tunisia for this reason, he added.
Lina al-Hathloul, Loujain's sister and head of monitoring for the London-based rights group ALQST, told AFP that asylum or dual nationality can offer a "layer of protection" for dissidents, but that there are limits.
"Taking into account the influence of Saudi Arabia on some countries," she said, "it is not a guaranteed protection".
© 2023 AFP
Известия (RUS)
США призвали протестующих в Грузии к сдержанности
Соединенные Штаты Америки призвали протестующих в Грузии к сдержанности и уважению мирных собраний и протестов. Об этом в среду, 8 марта, заявил пресс-секретарь американского Госдепартамента Нед Прайс.
«Мы призываем правительство Грузии уважать свободу мирного собрания и мирных протестов. Мы призываем все стороны проявлять сдержанность и избегать любых эскалационных или насильственных действий, уважать законы и демократические ценности Грузии», — сказал пресс-секретарь Госдепа в ходе брифинга.
Он также назвал законопроект «О прозрачности иностранного влияния» «вдохновленным Кремлем» и несовместимым со стремлением Грузии к европейской интеграции и демократическому развитию. По словам Прайса, это повредит отношениям Грузии с ее стратегическими партнерами и поставит под угрозу ее евроатлантическое будущее.
Демонстрации с силой: приведут ли протесты в Грузии к отставке правительства
Митинги против принятия закона об иноагентах продолжаются второй день, в Тбилиси на улицы вышло несколько тысяч человек
Протесты в грузинской столице начались 7 марта из-за того, что парламент страны большинством голосов принял в первом чтении законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагает создание реестра неправительственных организаций и СМИ, получающих зарубежное финансирование.
Вечером у парламента страны собралось несколько сотен человек, для разгона людей спецназ пустил в ход слезоточивый газ и водометы. В ответ митингующие закидали полицию бутылками с зажигательной смесью.
8 марта участники акции протеста в центре Тбилиси сообщили о намерении окружить здание парламента и помешать законодателям провести заседание. До этого протестующие выдвинули властям страны ультиматум. Они потребовали отзыва законопроекта об иностранных агентах и освобождения задержанных накануне демонстрантов. На выполнение требований был выделен один час.
Силовики в Тбилиси напором воды и слезоточивым газом отгоняют протестующих от ворот парламента. Участники акции протеста попытались прорвать ограждения и вплотную подошли к воротам здания.
Вместе с тем президент Грузии Саломе Зурабишвили высказалась в поддержку протестующих. Она пообещала наложить вето на законопроект, если его примут в парламенте.
France24 - World
Split Libya pushes back against UN plan for elections
Issued on: 09/03/2023 - 03:02Modified: 09/03/2023 - 03:00
Tripoli (AFP) – The new UN envoy to Libya had hoped to usher in long-delayed elections, but his initiative is facing pushback from the eastern-based parliament and a lukewarm reception by its rivals in Tripoli.
Senegalese diplomat Abdoulaye Bathily told the UN Security Council last month he planned to create a panel tasked with delivering presidential and legislative elections in conflict-torn Libya later this year.
But his blunt criticism of the North African country's two houses of parliament for failing to agree on a legal basis for elections has sparked a backlash that threatens to derail Bathily's plans.
The pushback was "predictable", said Khaled al-Montasser, a professor of international relations at the University of Tripoli, as elections would see members of both chambers potentially lose their seats and privileges.
Despite the rivalry between them, both view the UN initiative as "interference in their sovereign decision-making power and an attempt to impose international will on Libyans," Montasser told AFP.
Libya has seen more than a decade of stop-start conflict since the 2011 revolt that toppled strongman Moamer Kadhafi, with a myriad rival militias, foreign powers and multiple governments vying for influence.
The country remains split between a supposedly interim government in the western capital, Tripoli, and another in the east nominally backed by military chief Khalifa Haftar.
While most observers believe Libyans overwhelmingly support elections, bitter wrangling over the legal basis for holding them has been a key sticking point since the last major battle between Haftar and western Libyan forces in 2020.
Last month, the eastern-based House of Representatives passed an amendment to the country's Constitutional Declaration -- an interim constitution -- which it said would provide a legal basis for elections.
Bathily, who was appointed as head of the UN's Libya mission UNSMIL in October, said the amendment was "controversial" among Libyans and lacked clarity of key issues such as who may stand in presidential polls.
He also noted it had not been endorsed by the High Council of State, the Tripoli-based upper house of parliament.
The House in turn accused Bathily of "double standards" and "lacking impartiality"
'Not enough'
Libyan analyst Abdallah al-Rayes said the UN envoy's initiative aimed to put pressure on rival Libyan factions by giving them a "last chance" before "a vote takes place without them".
"The international community wants to embarrass the two chambers, who are masters in the art of wasting time and political horse-trading," he said.
The Tripoli-based transitional government of Kadhafi-era tycoon Abdelhamid Dbeibah has signalled its willingness to cooperate with Bathily's plan, asking the United Nations to provide logistical support to that end.
The US embassy last week called on "key Libyan leaders to approach the plan in a constructive spirit", saying in an online post the UN proposal would "build on progress made between" the two chambers "on the legal basis for elections".
Britain also said it supported the plan.
"Libyans deserve certainty and faith in their institutions," its mission at the United Nations in New York tweeted shortly after Bathily had spoken at the Security Council.
"Conditions for elections must be agreed by all and the results respected."
But Monstasser said US and British backing was "not enough", stressing the importance of buy-in from their arch-rival Russia, which has a presence in southern Libya via the Kremlin-linked Wagner paramilitary group.
"Moscow is a powerful actor in Libya and exerts influence on Haftar," he said.
Western Libyan efforts to prevent Haftar, a US citizen, from standing in presidential polls have been a key factor in the stalemate over the legal basis for polls.
Haftar's rivals want rules that ban the candidacy of dual citizens and military figures.
Dbeibah summed up the fears of many in western Libya in a recent speech.
"A return to a military regime is unacceptable," he said.
© 2023 AFP
Известия (RUS)
Врач перечислил причины пересадки почек
Трансплантация почек как метод лечения показана пациентам с хронической болезнью почек. Всего существует пять стадий хронической болезни почек, и чаще всего трансплантация проводится только на пятой из них. Об этом рассказал врач — детский хирург хирургического отделения по пересадке почки Российской детской клинической больницы РНИМУ им. Н.И. Пирогова Минздрава России Денис Эктов в беседе с «Известиями».
По его словам, главными причинами заболевания могут быть васкулит, пиелонефриты, гломерунефриты и вторичный гломерулонефрит при системных заболеваниях, интерстициальные нефриты, травмы почек, приведшие к утрате их функций, кистозные, наследственные и врожденные заболевания почек, а также опухоли и сахарный диабет.
Врач указал, что трансплантацию почки могут проводить как от живого, так и неживого донора. Однако, согласно законам Российской Федерации, только близкий родственник пациента способен стать донором органа.
«Перед тем как выполнить операцию по трансплантации почки, врачам необходимо провести тщательное обследование реципиента, чтобы определить, нет ли противопоказаний к пересадке. В некоторых случаях при необходимости перед трансплантацией врачи корректируют патологии, оказавшиеся причиной развития хронической болезни почек. Также важно определить группу крови пациента, провести ряд обследований на наличие вирусов: гепатиты, ВИЧ, сифилис», — добавил Эктов.
Согласно статистическим показателям, отметил доктор, выживаемости почечных трансплантатов от живого донора на сегодняшний день хорошие: в первый год они составляют 96%, а через пять лет — 85%. Спустя 10 лет с момента пересадки уровень выживаемости достигает 78%. Касательно выживаемости трансплантата от трупного донора выделяются следующие значения: через один год, пять и десять лет — 92, 76 и 57% соответственно.
Успешное проведение операции по трансплантации почки ликвидирует у пациента уремию — накопление в крови уремических токсинов. А также способствует стимуляции роста ребенка, его физическому развитию, его социальной и психологической адаптации, добавил врач.
«В дальнейшем пациент, которому пересадили почку, получает иммуносупрессивную терапию. Это необходимо для профилактики возможного отторжения почечного трансплантата. Лечение иммуносупрессивными препаратами проводится пожизненно», — указал Эктов.
Врач отметил, что качество жизни детей с пересаженной почкой повышается по сравнению с пациентами, которые получают процедуры диализа. В Российской детской клинической больнице РНИМУ им. Н.И. Пирогова работают сразу несколько отделений, занимающихся вопросом сохранения здоровья почек юных пациентов: нефрологическое, уроандрологическое, реанимации и интенсивной терапии для нефрологических больных, хирургическое отделение по пересадке почки и отделение диализа. Благодаря комплексной работе и мультидисциплинарному подходу врачи федеральной клиники успешно подбирают эффективное лечение наиболее тяжелым пациентам нефрологического профиля, поступающим из различных регионов нашей страны.
Иммунный запрет: в России создают новый метод лечения волчанки
Ученые хотят повлиять на первопричину неизлечимой пока болезни
По случаю Всемирного дня почек, который в этом году отмечается 9 марта, врач-уролог, врач ультразвуковой диагностики «Инвитро-Ростов-на-Дону» Сергей Дорошенко рассказал «Известиям», как выявить и предупредить развитие таких заболеваний.
Он уточнил, что к числу наиболее распространенных заболеваний почек относятся пиелонефрит, почечная недостаточность острого и хронического характера, гломерулонефрит, мочекаменная болезнь.
France24 - World
Syria child quake victims, flown to UAE, unaware of heartbreak to come
Issued on: 09/03/2023 - 02:52
Abu Dhabi (AFP) – Cradling a pink stuffed animal as she sleeps in a United Arab Emirates hospital, a nine-year-old Syrian earthquake survivor is recovering from the wounds that nearly claimed her life, believing her mother is still alive.
Sham Sheikh Mohammed, who suffered severe crush injuries in a 40-hour ordeal under the rubble, has not yet been told that both her mother and sister died in the February 6 earthquake that killed more than 50,000 people in Syria and Turkey.
"I tell her that her mother is in critical care and that her condition is difficult," said her father, Mohammad, who has barely slept since Sham and his 15-year-old son, Omar, were taken from Syria's rebel-held northwest to Turkey and then flown to Abu Dhabi for emergency medical treatment.
Sham's story captivated Syrians and others around the world after a viral video showed her humming a tune with the White Helmets rescue group that worked for six hours to free her.
She and her brother are among 12 Syrian quake survivors who were flown by the UAE for specialist care for their crush injuries in Abu Dhabi.
Doctors at the Burjeel Medical City hospital say they have "controlled" life-threatening infections in her lower limbs, without commenting on whether they were forced to amputate.
"Sham's condition is stable," said her father, also declining to give further details.
Sham's survival encapsulated the tragedy, hope and heartbreak of the 7.8-magnitude quake that levelled buildings across Turkey and parts of Syria last month.
After her rescue in the town of Armanaz, in Idlib province, captured global attention, the UAE dispatched a medical aircraft to fly her and Omar to Abu Dhabi from Istanbul.
"Both children are now recovering well," their doctor in Abu Dhabi, Michael Uglow, said in a statement last week.
But Sham is not the only young survivor who will soon face a harrowing revelation.
'We told her everyone's alive'
In a nearby hospital, Israa al-Abdullah receives routine updates on her medical condition but no news on the fate of her family.
Like Sham, the 17-year-old from the Syrian government stronghold of Jableh was rescued after spending hours trapped in rubble.
She has injuries to her skull, pelvis and shoulder and nerve damage in her eyes, said her brother Mohammad, a Syrian army soldier who was in Damascus when the quake hit.
What Israa doesn't know is that her parents and four other siblings all died in the earthquake, along with a brother's wife and daughter.
Israa, her 12-year-old sister and one nephew were the only survivors.
"We told her that everyone is alive," said Mohammad, closing the door of Israa's hospital room so she couldn't overhear.
Israa asks most about her mother, her sister Ghufran as well as her young niece Jana -- all of whom were killed, Mohammad said.
"I tell her I don't have phone credit in the UAE" when she asks to speak to them, he told AFP at the Sheikh Shakhbout Medical City hospital.
- 'My son died hungry' –
Hooked to monitors and an intravenous drip, Israa pants heavily but can barely speak. The nerve damage has left her cross-eyed and suffering from impaired vision.
Doctors say she will likely make a full recovery, according to Mohammad. But until she improves, the truth about her family will remain a secret.
"I buried my family members one after the other," Mohammad said. "I can't tell (Israa) anything until God cures her and she can get up on her own two feet."
In a nearby room, Ali Yussef Remmo, a displaced Syrian from the countryside of Latakia province, is receiving treatment for injuries in his lower limbs.
The father of three has regained partial leg mobility and is confident that he will walk again. But he is plagued by the loss of his youngest son and his wife, who was two months pregnant when their building collapsed.
The hardest part of being in an Emirati hospital, he said, is receiving platefuls of food, knowing he couldn't afford dinner for his family the day the tremor took their lives.
"My son died hungry," he said, tears swelling in his eyes.
"When I come to eat chicken, or meat, or an apple or a biscuit, I think that my 10-year-old was deprived of all of these things."
© 2023 AFP
France24 - World
Brazil's new Indigenous affairs chief sets sights on illegal gold
Issued on: 09/03/2023 - 02:46Modified: 09/03/2023 - 02:44
Brasília (AFP) – Joenia Wapichana is used to charting new territory: the first Indigenous woman to earn a law degree in Brazil, she was also the first elected to Congress.
But she faces one of her biggest challenges yet in her new job as the first native person to lead Brazil's Indigenous affairs agency, FUNAI, which she said was dismantled for the past four years under far-right then-president Jair Bolsonaro.
The feisty 49-year-old is the first to admit she faces a daunting to-do list, starting with the issue that thrust her into the spotlight almost from the day she took office last month: rampant illegal gold mining on protected Indigenous reservations.
Newly inaugurated leftist President Luiz Inacio Lula da Silva has ordered a police and army crackdown to wrest back control of the country's largest reservation, the Yanomami territory, from illegal miners, who are accused of poisoning the water with mercury, destroying the rainforest, raping and killing inhabitants, and triggering a humanitarian crisis.
But it is proving difficult for federal authorities to stop the boom in illegal gold, Wapichana said in an interview with AFP at her office in Brasilia.
"Brazil still doesn't have a way to curb the illegal gold trade," she said.
The government response "is very fragile," she added.
Rampant abuse
At least 30 percent of the gold mined in Brazil is irregular in origin, according to a recent study by the Federal University of Minas Gerais.
Under Brazilian law, gold dealers are allowed to make a declaration "in good faith" that their product was legally mined -- a system that leads to rampant abuse, according to experts.
The system "is still very immature," said Wapichana, who often wears a traditional headdress of bright feathers.
Her resources to fight the problem are limited: FUNAI's budget is 600 million reais (about $120 million) this year, the majority of which is for administrative costs.
Just one-sixth will remain for key functions such as establishing new Indigenous reservations and policing existing ones.
Wapichana wants at least double that.
She is hoping to get financing from the Amazon Fund, an internationally backed program to protect the world's biggest rainforest.
When Lula took office in January, donor countries revived the fund, which was suspended under Bolsonaro in response to a surge in deforestation.
Wapichana is also hoping to tap funds negotiated at UN climate talks to help vulnerable countries adapt to climate change -- though that will take time.
"Indigenous peoples' contribution to combatting the effects of climate change needs to be compensated," Wapichana said.
Numerous studies have found Indigenous peoples play a crucial role in slowing global warming by protecting the world's carbon-absorbing forests.
'Part of this country'
Wapichana inherited a FUNAI in crisis, after four years of controversy under Bolsonaro.
Indigenous leaders accuse the ex-president of appointing hostile officials to lead the very agency that was supposed to protect Brazil's 800,000 native people.
As president, Bolsonaro (2019-2022) pushed to open protected Indigenous lands to mining. Illegal gold mining in the Brazilian Amazon rose sharply on his watch, destroying a record 125 square kilometers (48 square miles) of forest in 2021, according to satellite monitoring by the national space agency.
Bolsonaro also made good on his vow to ensure that "not a single centimeter" of new Indigenous reservations were allowed.
Lula has promised to resume creating new Indigenous reservations, which currently cover 13.75 percent of the nation's territory.
Bolsonaro "encouraged land invasions, denied our rights and contributed to discrimination against Indigenous peoples, who suffered persecution and criminalization," Wapichana said.
She says it her mission to undo that damage.
She faces a tough job but Wapichana is used to blazing trails.
"This is a country where Indigenous women are seen as submissive domestic workers," she said.
"I'm here to say: 'We're part of this country, and we want to sit at the table as equals.'"
© 2023 AFP
Известия (RUS)
Синоптики рассказали об умеренном снегопаде в Москве 9 марта
Облачная погода, гололедица и осадки в виде небольшого и мокрого снега ожидают москвичей и жителей области в четверг, 9 марта. Соответствующий прогноз опубликован на сайте российского Гидрометцентра.
Днем температура воздуха в Москве будет варьироваться в диапазоне от 0 до +2 градусов, ночью столбики термометров опустятся до –8 градусов.
В Московской области днем ожидается от –3 до +2 градуса, ночью похолодает до –10 градусов.
Прогнозируется западный и юго-западный ветер со скоростью 6–11 м/с, местами с порывами до 15 м/с.
Атмосферное давление составит 735 мм ртутного столба.
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Накануне синоптик рассказал, что в погоде на этой неделе будут пробиваться «весенние нотки». По его словам, на приближающуюся весну указывает переменчивый характер погоды: в понедельник заряды снега сменяются пытающимся пробиться солнцем.
5 марта научный руководитель Гидрометцентра России Роман Вильфанд рассказал, что весеннее потепление в Москве ожидается в 20-х числах марта. В Московской области сход снежного покрова происходит в первой декаде апреля, а в лесах снег задерживается еще на неделю.
France24 - World
Shirley Kurata: designer for the 'Everything Everywhere' multiverse
Issued on: 09/03/2023 - 02:46Modified: 09/03/2023 - 02:45
Los Angeles (AFP) – As a teenager, Shirley Kurata worked in the Aratani Theatre in the Little Tokyo section of Los Angeles. On Sunday, the venue will host an Oscars watch party for her film "Everything Everywhere All at Once" -- and she could be one of the winners.
Kurata is up for her first Academy Award for best costume design for the mind-bending sci-fi fantasy, for which she dressed Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Stephanie Hsu and Jamie Lee Curtis.
"It feels like coming full circle," Kurata told AFP in an interview ahead of the Oscars gala.
"I'm so honored. I'm in the company of just very, very amazing and talented costume designers."
Kurata is competing against three past winners -- Catherine Martin ("Elvis"), Ruth Carter ("Black Panther: Wakanda Forever") and Jenny Beavan ("Mrs Harris Goes to Paris") -- and four-time nominee Mary Zophres ("Babylon").
Dressed in a vintage floral jacket and skirt, a turtleneck (her wardrobe staple, she says) and neon green jelly shoes with purple soles, Kurata rocks a retro style, complemented by distinctive round glasses.
On her pastel blue fingernails? The zany googly eyes seen throughout the film.
"Everything Everywhere," directed by Daniel Kwan and Daniel Scheinert, goes into Sunday's ceremony as a frontrunner with a leading 11 nominations including for best picture.
The movie tells the story of a Chinese American couple that runs a laundromat, is in trouble with the tax authorities and struggles to relate to their depressed lesbian daughter.
At the IRS office, Evelyn (Yeoh) and Waymond (Quan) are suddenly thrust into a battle spanning multiple universes -- against a sassy all-powerful villain who happens to be one version of their child.
Kurata, whose parents also owned a laundromat, felt her collaboration with the Daniels, as the directors are known, was a "match made in heaven."
"I think they encouraged me to sort of just show my creative muscles," she recalled.
Brainstorming with the Daniels
Some of the costume ideas were set in the film's storyboarding, like the bejeweled Elvis-style white pantsuit worn by the evil Jobu Tupaki (Hsu) when she turns policemen into confetti, Kurata explains.
But the character's myriad costume changes were not scripted.
"We just sort of brainstormed like, okay, why don't we have like a golf look for her or like a K-Pop look and we just sort of worked together," she said.
Kurata didn't even sketch out the more than 100 looks she ultimately prepared for the film. There was no time.
"I only had a month and a half to prep this movie, which is very short," she said.
"The entire budget of my movie's wardrobe was probably the equivalent of one Marvel costume," she joked about competing with a well-funded blockbuster like "Wakanda Forever."
But her looks, spiced up with dramatic hair and makeup, popped off the big screen -- and cropped up all over social media.
Especially popular were Jobu's K-Pop look featuring a Jeremy Scott teddy bear sweater, goddess Jobu in an intricately beaded white dress with a Victorian collar, and Chaos Jobu -- featuring a bit of each costume.
"There were so many people dressing up" as the film's characters for Halloween, she said.
"I was like, okay, thank God, I succeeded."
'Unique, diverse story'
Kurata describes herself as part of Generation X, without offering a specific age.
Born and raised in Los Angeles, she says she knew she wanted to be a designer from age 10 or 11, and learned to sew from her mother.
After high school, Kurata moved to Paris and trained for three years at the elite Studio Bercot.
When she returned to LA, she says there "wasn't really much of a fashion scene" so she targeted Hollywood, building her resume on low-budget films and TV sets, as well as by working as a stylist on music videos and commercials.
She ultimately headed back to the film scene because she enjoyed the "sense of family" that develops on set.
Kurata, who will start work on her next project in May, says she prefers to work on films directed by women and people of color, as they offer a "unique, diverse story about the world."
She divides her time between Hollywood work and Virgil Normal, the store she co-founded in Los Angeles with her designer husband Charlie Staunton.
'A great win'
Kurata -- who has worked with music stars like Billie Eilish and Pharrell Williams, himself the new head of menswear for Louis Vuitton -- is no stranger to showbiz glamour.
But she says she is still a bit stunned by the huge box office and critical success of "Everything Everywhere All at Once."
Kurata, who is of Japanese descent, called the film "a great win for the Asian community."
"It's long overdue, but it's so great," she said.
Kurata jokes that she's "more prepared" for Sunday, after not writing a speech for the Costume Designers Guild awards, where she bested Carter for the prize for excellence in design for a sci-fi or fantasy film.
"I'm so happy that I'm just getting nominated. I feel like I've already won."
© 2023 AFP
Известия (RUS)
Эксперт рассказал, как предотвратить выгорание на работе
Саморазвитие и общение с семьей помогут бороться с рабочим выгоранием. Об этом «Известиям» рассказал коммерческий директор «Яндекс 360 для бизнеса» Александр Чеснавский.
Эксперт объяснил, что выгорание является следствием стресса из-за постоянной занятости и обилия профессиональных задач в условиях дедлайнов. По его мнению, если сотрудник не выдерживает темп, есть риск, что он рано или поздно «сгорит» на работе. Распознать подобное состояние можно заранее по таким признакам, как общая потеря интереса к работе, обучению и развитию, раздражительность, частые больничные или нерегулярные отпуска.
По словам Чеснавского, с проблемой профессионального выгорания нужно работать в команде. По мнению эксперта, в первую очередь следует определить источник стресса и обратиться за поддержкой к команде или уйти в отпуск. Вторым шагом будет рациональное распределение времени между работой и хобби, общением с семьей и саморазвитием. Решить проблему поможет даже свободное время в перерывах в работе.
Предотвратить выгорание помогут грамотное планирование задач и времени на их выполнение. Эксперт порекомендовал искать в работе положительные моменты и точки роста и не сосредотачиваться на негативных аспектах, особенно в конце рабочего дня.
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Чеснавский посоветовал превратить в привычку самоанализ ситуаций, которые вызывают стресс. Этот навык позволит найти причины внутреннего напряжения. По словам эксперта, планирование отпуска тоже поможет переключиться, а затем вернуться во все рабочие процессы со свежей головой и новыми идеями.
Специалист порекомендовал руководителю команды, который чувствует выгорание, сначала убедиться в том, что он сам полон энергии и готов позаботиться о коллективе.
«Поощряйте команду на поиск возможностей восстановить силы, на небольшие перерывы и своевременные отпуска. Если понимаете, что нагрузка слишком велика и что есть возможность сдвинуть дедлайн или упростить задачу, то идите навстречу. Не нарушайте границы личного времени своих коллег», — советует Чеснавский.
Специалист рекомендует проводить собрания команды и неформальные мероприятия, чтобы помогать друг другу бороться с выгоранием.
«И наконец, поддерживайте команду, показывайте всем сотрудникам их ценность и значимость в общем деле», — заключил специалист.
Ранее, 4 марта, бизнес-психолог Вероника Кромбергер рассказала, как избавиться от эмоционального выгорания на работе. Она призвала искать источники стресса и менять место работы, профессию или перевестись в другой отдел, чтобы изменить ситуацию, а также не ассоциировать работу с негативом.
Известия (RUS)
Неофициальный мерч к игре Atomic Heart зажил своей жизнью
Еще в середине февраля интерес к игре Atomic Heart от российских разработчиков Mundfish увеличился в четыре раза за месяц, фиксировали ритейлеры. Теперь поклонники игры в реалиях альтернативного Советского Союза, не дожидаясь официальных продаж, мастерят мерч, сувениры, соцсетевые аккаунты для героев.
Альтернативная фатальность: чем Atomic Heart привлекает геймеров
Ритейлеры фиксируют активные предзаказы на игру о сражении майора советской милиции с андроидами
Кроме коллекционных игрушек, в интернет-магазинах появился и другой неофициальный мерч с персонажами Atomic Heart. На Ozon продаются кружки (от 400 рублей), футболки (от 1,5 тыс. рублей), нашивки (от 300 рублей) и наклейки (от 150–200 рублей).
На площадке Wildberries есть артбук по Atomic Heart стоимостью более 2,5 тыс. рублей и учетные записи с игрой для консолей PlayStation 4 и PlayStation 5 (от 6,5 тыс. до 9,5 тыс. рублей).
На AliExpress есть чехлы для смартфонов с изображениями персонажей игры (150–200 рублей), плюшевые игрушки, сумки, плакаты, аксессуары для компьютеров, одежда для косплея (3 тыс. рублей в среднем) и постельное белье (3–4 тыс. рублей).
Компания Green Leaf Studio, которая занимается производством коллекционных (и нередко эротических) фигурок с персонажами игр и аниме, открыла предзаказ на миниатюры с новыми любимицами геймеров — андроидами-близняшками и ремонтным шкафом-роботом по имени Элеонора.
«Известия» направили запрос разработчикам Atomic Heart, планируют ли они как-то реагировать на появление неофициального мерча в Сети. Mundfish на обращение не ответила. Представители платформы VK Play, на которой игру продают для российских пользователей, сообщили, что «разработчики сейчас не общаются с медиа».
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Бренд in USSR: как предприниматели монетизируют успех Atomic Heart
France24 - World
No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons
Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26
Emerald MAXWELL
Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.
Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers.
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WAR IN UKRAINE
🔴 Live: Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns
WAR IN UKRAINE
Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv
AS IT HAPPENED
🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says
Известия (RUS)
Невролог назвал оптимальную высоту для жизни в городе
Невролог Игорь Орлов рассказал, что этаж, на котором живет человек, влияет на организм человека.
В беседе с Pravda.Ru 6 марта специалист указал на то, что не рекомендуется выбирать для жилья совсем низкие этажи, поскольку на этой высоте загрязненная атмосфера и оседает смог.
Специалист посоветовал выбирать квартиру выше третьего этажа. Для Москвы, по словам Орлова, оптимальный вариант — этажи с седьмого по девятый.
Невролог предупредил, что на этажах выше пятнадцатого пониженная плотность воздуха, это может навредить людям с сердечно-сосудистыми и легочными заболеваниями, а также тем, кто страдает неврозами или паническими атаками, отмечает телеканал «360».
Кроме того, многое зависит от качества дома, поскольку в новых зданиях хорошая вентиляция и «все просушивается». В старых домах могут быть грибки и грызуны.
Старый новый ход: вторичку можно будет купить с сохранением ипотечной ставки продавца
Насколько выгодна такая схема участникам сделок с недвижимостью и кто сможет ею воспользоваться
3 марта терапевт клиники Medical On города Новосибирска Юлия Коваленко рассказала, что этаж дома, на котором живет человек, может влиять на его психику и соматическое здоровье. Так, у жителей первых этажей чаще наблюдаются заболевания легочной системы и сниженный иммунитет. Медик отметила, что в организм живущих на нижних этажах неизбежно попадают тяжелые металлы, альдегиды, углеводороды, оксид углерода, диоксид серы и бензпирены, пишет Life.ru. А вот у людей на верхних этажах нередко встречаются тревожные расстройства, а также головные боли и проблемы с артериальным давлением.
Как отмечает сайт kp.ru со ссылкой на экспертов, лучшими для жизни являются этажи в середине многоэтажного здания, с третьего по седьмой. Уже на восьмом этаже концентрация промышленного смога в воздухе начинает возрастать, а к 20-му прибавляется еще и эффект сухости, когда содержание влаги в воздухе снижается.
France24 - World
Germany’s Scholz announced tectonic policy shifts, but a year on, not much has budged
Issued on: 03/03/2023 - 23:06
Tom WHEELDON
German Chancellor Olaf Scholz visited Washington for talks with US President Joe Biden on Friday, with Ukraine the sole item on the agenda. This comes just over a year after Scholz’s momentous “Zeitenwende” speech in reaction to the Russian invasion, in which he vowed radical changes to Germany’s defence and security policies. But analysts say Germany is failing to meet the expectations Scholz set.
Three days after Russia invaded Ukraine on February 24, 2022, a German word burst into the English language to capture this tectonic shift in world policy and history: Scholz declared that Europe’s biggest conflict since World War II marked a “Zeitenwende” (“a turning point in history”), drawing a curtain on the post-Cold War era.
Scholz signalled a pivot in Germany’s foreign and security policy, pledging to not just meet but to surpass the NATO 2 percent defence spending target, while creating a special €100 billion fund to revamp the German military after decades of under-investment.
Scholz’s speech was a seismic moment given that he started out in politics in the 1980s as a student activist railing against the “aggressive-imperialist NATO”, before his long ascent through the ranks of the Social Democratic Party (SPD), an institution with historically close ties to Moscow.
“It was undoubtedly a huge moment for German politics – perhaps especially for the SPD and its voters. Nearly half a century of a hopeful Russia policy out the window and the shocking realisation that NATO – and Germany by extension – might find itself in danger of attack,” noted Rachel Tausendfreund, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Berlin office.
‘Strategic decay’
There is no doubt that Germany unequivocally supports Ukraine; it is the fourth-biggest military donor after the US, Britain and Poland. But critics say the Zeitenwende has not gone far enough.
“This war is a really profound turning point in our history [and] what the government is doing doesn’t do that justice,” Friedrich Merz, leader of conservative opposition party the Christian Democrats, declared earlier this week.
Contrary to Scholz’s vow to spend “more” than 2 percent, German defence spending will be 1.4 percent of GDP this year, according to the most generous projection by defence publication Janes. That would mark an addition of less than 0.4 percent of GDP since 2015, when the German military was so under-funded it used broomsticks in place of guns during a NATO training exercise.
Indeed, two recent stories attest that the Bundeswehr is still in a bad state: It emerged in December that not a single one of Germany’s flagship Puma tanks was operational after a training exercise, shortly after German media reported that the Bundeswehr only had enough ammunition for two days of intense combat.
“They’ve capped spending at 1.4 percent for this coalition [set to last until 2025], so they’re not going to meet that 2 percent target any time soon,” noted Dan Hamilton, a former US deputy assistant secretary of state, now a senior fellow at Johns Hopkins University’s School of Advanced International Studies and a non-resident senior fellow at The Brookings Institution.
As for the €100 billion special fund, Germany’s new Defence Minister Boris Pistorius has acknowledged that more money is needed to get the Bundeswehr up to scratch. “Almost everyone says €300 billion is needed if they’re going to be serious about getting the military back in order,” Hamilton said.
“You’ve got two things working together to undermine the Zeitenwende,” added Richard Whitman, a professor of politics and international relations at the University of Kent. “One is that Scholz’s style of politics is very cautious. The other is a very embedded culture of strategic decay, in which the defence establishment seems incapable of getting to grips with the challenges posed by Russia’s war against Ukraine.
“This idea of the Zeitenwende looked like an amazing signal but it has ended up being an albatross around the neck of Germany’s leadership, because everybody can see that Germany has not delivered,” Whitman continued.
‘Hand-wringing’ over tanks
For months, battle tanks were the symbol of Germany’s inertia. Keen to develop offensive capacity, Ukraine repeatedly demanded German Leopard tanks, which are notably well-suited to break through fixed frontline defences.
Scholz’s government refused, prompting one of the fiercest acts of public diplomacy within the Western alliance since the Russian invasion, when Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba tweeted last September: “What is Berlin afraid of that Kyiv is not?”
Germany finally announced it would send Leopard tanks to Ukraine on January 25. But this came ten days after the UK became the first Western country to agree to donate tanks, announcing it would send Challengers. Scholz’s decision was also conditional on the US sending Abrams tanks – even though Washington was long reluctant to send Abrams because they require especially complex maintenance; not an easy feat for a busy Ukrainian military, hitherto used to Soviet-era tanks.
Scholz’s insistence on the Abrams precondition underscored Berlin’s caution and enduring fear of Russian retaliation without the US security umbrella.
“Germany’s partners need to understand that the Zeitenwende was never about Germany suddenly becoming a geopolitical security policy leader in Europe,” said Tausendfreund. “It was about an important shift in Germany’s security understanding – the realisation that Germany should also be able to defend its freedoms. But the Zeitenwende was not a promise of German leadership or vision.”
Nevertheless, the delay between the UK Challenger announcement and the German Leopard announcement suggests Germany is struggling to follow through with the paradigm shift Scholz implied in his famous speech. “It was quite clear what was expected, but Germany went through a prolonged period of hand-wringing and public diplomacy,” said Whitman.
‘Remarkable’ gas shift
By contrast, there was little hand-wringing when it came to gas. Reliance on inexpensive Russian supplies through the Nord Stream 1 pipeline was a pillar of German political economy, so much so that ex-chancellor Gerhard Schroeder sat on the board of Russian gas giant Gazprom.
Russian gas made up 55 percent of German gas imports in 2021 – and that fell to 26 percent by June 2022, before Russia cut off the pipeline supply in September.
Berlin acted rapidly to secure new supplies, splashing the cash on the world gas market and ordering the creation of Germany’s first liquefied natural gas terminal at Wilhelmshaven on the North Sea coast. “Energy security for the winter is guaranteed,” Scholz declared in November, the same month construction finished on the terminal in record time.
Concerns remain about the economic fallout of Germany’s energy transition. Yet in the short term at least, Scholz limited the damage by unveiling a €200 billion aid programme to help business and consumers deal with soaring bills. German central bank (Bundesbank) projections suggest the German economy has gone through a slighter contraction than feared this winter and will start to bounce back in the second half of 2023.
“The gas shift has been remarkable; it’s been a Herculean national effort,” Hamilton noted.
Germany’s importance for US ‘overtaken’
But Hamilton suggested that Germany’s full-throated response to its domestic energy crisis foregrounds its reluctance to put the same level of effort into defence and security: “The subsidies for its own economy have been many times greater than its assistance for Ukraine,” he said.
The upshot of all this is that Scholz is visiting Washington to discuss Ukraine as the leader of a country with diminished standing as a US ally compared to its European peers, according to Whitman.
“Germany’s importance has been overtaken by that of Poland, for example, which is far more important for the war in Ukraine – while the UK has [restored its standing] after Brexit thanks to its response to the war; and Ukraine itself is of course going to be key. Germany has been a longstanding US partner since the Cold War and it’s a geopolitical fact of life – but that’s not to say it’s the most significant or useful partner for US interests in Europe.”
© France Médias Monde graphic studio
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Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’
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Известия (RUS)
Дерматолог назвала самый опасный вид родинок
Родинки, которые образуются на теле в течение жизни, являются самыми опасными для человека. Об этом предупредила врач-дерматолог, онколог АО «Медицина» (клиника академика Ройтберга) Ольга Машкова в беседе с «Известиями» в четверг, 9 марта.
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«Родинки — это видимые, чаще всего пигментированные образования на коже. Несмотря на свое название, они могут образовываться на теле в течение жизни — именно такой тип считается опасным для человека. Родинки, которые появляются с рождения, обычно безвредны и являются доброкачественными образованиями», — уточнила специалист.
По ее словам, большое количество родинок на теле не представляет для организма опасности, однако при некоторых симптомах всё же необходимо обратиться к врачу. Это могут быть болевые ощущения в области образования на коже, воспаление родинки, изменение ее размера, цвета и формы, появление пигментных пятен.
«При травмировании родинки необходимо сразу же обработать рану и обратиться к специалисту. Так как родинки бывают канцерогенными, в образовавшейся ранке могут находиться раковые клетки», — предостерегла Машкова.
Она также рассказала о причинах появления на теле бородавок. Как пояснила врач, это всегда доброкачественные образования, которые имеют вид белого узелка и чаще появляются на руках и ступнях. Причина возникновения — заражение вирусом папилломы человека на фоне повреждения кожи или развития каких-либо заболеваний.
«Все бородавки провоцируются определенным штаммом вируса папилломы человека. Самые распространенные виды бородавок — обыкновенные и плоские. Последние чаще появляются у детей и подростков. Медикаментозного метода лечения не существует, поэтому специалисты используют препараты для химического удаления бородавок. Также практикуются хирургические методы — лазерное или радиоволновое удаление», — добавила дерматолог.
В феврале врач-онколог Игорь Утяшев назвал причины появления меланомы и способы профилактики заболевания. По его словам, основными причинами меланомы являются ультрафиолетовые повреждения кожи. Их могут вызвать солнечные ожоги или ультрафиолетовое излучение, например солярий.
France24 - World
Bayern Munich beat PSG to reach Champions League quarter-finals
Issued on: 08/03/2023 - 23:12
NEWS WIRES
Bayern Munich forward Eric-Maxim Choupo-Moting scored against his former club and Serge Gnabry added a late second as the Germans beat Paris St Germain 2-0 on Wednesday to reach the Champions League quarter-finals.
The 33-year-old Choupo-Moting, who played for PSG from 2018-20, tapped in from a Leon Goretzka assist in the 61st minute.
Substitute Gnabry struck on the break in the 89th minute to seal the hosts' 3-0 aggregate win following their 1-0 victory in the first leg in Paris.
The result established Bayern as one of the title favourites going into the last eight and left PSG's star-studded squad including world champion Lionel Messi and Kylian Mbappe without a shot at Europe's premier club trophy for another year.
The quarter-final draw will take place on March 17.
(REUTERS)
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PSG's Neymar vows to ‘come back stronger’ after season-ending injury
‘I play to make history,’ says Mbappé as he clocks PSG goal record
PSG, Morocco football star Hakimi placed under formal investigation over rape allegations
France24 - World
Syrian civil war status quo 'unacceptable', UN envoy says
Issued on: 08/03/2023 - 19:00
NEWS WIRES
The United Nations special envoy for Syria on Wednesday called on the warring sides there and the international community to revive efforts to find a political solution to a conflict that has devastated the country over more than a decade.
Successive rounds of U.N. backed talks over years have failed to make headway on finding a political solution to the 12-year civil war that has split Syria along frozen frontlines.
Speaking to reporters in Geneva, Geir Otto Pedersen called for adoption of what he called a step-for-step approach that would allow all sides to present what they are prepared to concede to reach a possible settlement.
"There needs to be a genuine Syrian-led and owned political process facilitated by the United Nations," he said. "There needs to be a coordinated international effort in support of this...
"Status quo cannot be acceptable. We need to move forward."
The devastation caused by conflict, which has killed hundreds of thousands of people, displaced millions and drawn in regional and world powers, has been compounded by large-scale destruction caused by earthquakes that hit northwestern Syria in February.
Pedersen stressed that the warring sides and international players should approach peace efforts in the same way as they made concessions in response to the earthquakes.
"A month ago there was no prospect of the opening of more border crossings, nor moves to ease sanctions in a concrete way," he said, referring to measures adopted in response to the earthquakes.
"They need the same logic that was applied on the humanitarian front to now be applied on the political level," Pedersen said.
With backing from Russia and Iran, the government of Syrian President Bashar al-Assad has recovered most Syrian territory. Turkish-backed opposition fighters still control a pocket in the northwest, and Kurdish fighters backed by the United States also control territory near the Turkish border.
(Reuters)
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Syrian state media says Israeli strike damaged Aleppo airport
'It feels like yesterday': Survivors live in fear a month after Turkey quake
WHO chief visits rebel-held northwest Syria for first time since earthquake
Известия (RUS)
В результате нападения акулы в Бразилии девушке ампутировали руку
Девушке ампутировали руку в результате нападения акулы на пляже Пьедаде в бразильском штате Пернамбуку, сообщает издание Latestly.
Подвергшуюся нападению Кейлан Тимотео Фрейтас вытащили из воды другие отдыхающие. Пострадавшая была шокирована и истекала кровью. На берегу ее пытались успокоить и накрыли полотенцами до приезда скорой помощи. Она пришла в себя уже только в больнице после ампутации.
«Хотя власти предупредили, что с 2021 года пляж является запретной зоной для купания из-за частых нападений акул, посетители часто попадают в воду, и такие происшествия случаются здесь часто», — пишет издание.
Инцидент с Кейлан произошел 6 марта. Днем ранее в Пьедаде атаке морского хищника подверглась 14-летняя девочка — она потеряла ногу. Поскольку в последние дни нападения морских хищников на людей участились, мэрия приняла решение провести встречу по мониторингу инцидентов с акулами, чтобы решить, следует ли внедрять новые меры в этом районе.
Почему акулы убивают: нападения хищников связывают с деятельностью людей
Российским туристам придется переждать одну-две недели и сохранять бдительность
20 февраля сообщалось, что акула убила 59-летнего туриста из Австралии на глазах у отдыхающих. Инцидент произошел на тихоокеанском острове Новая Каледония, прибывший на отдых мужчина отплыл на 150 м от береговой линии, где на него и напала акула.
Ранее, 5 февраля, жительница Австралии скончалась после нападения акулы. Трагедия произошла в городе Перт: 16-летняя девушка вместе с друзьями каталась на гидроцикле на реке Суон, после чего решила поплавать с дельфинами. Когда она оказалась в воде, акула атаковала. Очевидцы вытащили подростка на берег и вызвали скорую помощь, однако пострадавшая умерла до приезда медиков.
France24 - World
Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?
Issued on: 08/03/2023 - 13:11
Tom WHEELDON
After years of vexed negotiations, few predicted a new Brexit deal on Northern Ireland. But not only did the February 27 agreement offer a genuine resolution of the thorny border problem – it also marked a big change in the ambience surrounding UK-EU relations. Some analysts say the war in Ukraine is a major factor in Brussels softening its stance, given the UK’s importance to European security, but they underscore that Britain will still be unable to enjoy the full benefits of EU membership outside the club.
Amid the smiles and fanfare at the Windsor Guildhall as the Northern Irish border deal was unveiled, EU Commission President Ursula Von der Leyen referred to PM Rishi Sunak as “dear Rishi”. Selling the deal in Northern Ireland, Sunak indicated a change in thinking from a glowing endorsement of a hard Brexit, instead hailing the British province’s place in the European single market as an “unbelievably special position”.
Sunak’s language mirrors a shift in British public attitudes towards Brexit over the past year and a half, with support for UK membership in the EU climbing to around 57 percent, according to a What UK Thinks polling aggregate.
The British economy is in a poor state post-Brexit. Both the IMF and OECD expect it to contract in 2023, as the G7’s worst-performing economy. Brexit is far from the only cause of this economic weakness; the UK has suffered from poor productivity growth since the 2008 financial crash for a complex array of reasons. Nevertheless, economists say Brexit is undermining the UK’s economic growth, with the Treasury’s non-partisan forecaster, the Office for Budgetary Responsibility, expecting Brexit to leave the economy four percent smaller than it would have been if the UK had stayed in the EU.
>> Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive
There is a feeling “among a small but substantial minority of those who voted ‘Leave’ that it’s messed up the economy”, noted Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.
As far as the political class goes, “even a fair number of Brexit-supporting Tories would like to see things put on a more amicable and hopefully more profitable footing”, Bale added. “Continued hostility, now we’ve left, benefits very few politicians, outside of the Brexit ultras on the Conservative backbenches.”
‘More pragmatism, less ideology’
Brussels bore this context in mind when reaching out ahead of signing the Windsor Framework, sensing this was the right moment to improve relations with the UK.
“It’s the EU that moved the most; they’ve accepted the UK’s concerns about trade flows between Great Britain and Northern Ireland, and they did so for political reasons, at a time when you can see the under-performance of the British economy is only going to get worse,” explained Jacob Kirkegaard, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Brussels office.
“They gave Sunak a pretty good deal, and they didn’t have to do that. They could have played hardball.”
The changing of the guard at Downing Street made a colossal difference to what was possible – with the EU regarding Sunak very differently from the way it viewed a blustering Boris Johnson. Combined with the shift in British public opinion, the return of emollient, technocratic diplomacy in London laid the groundwork for deeper UK-EU ties.
The Windsor Framework “may open a new chapter in EU-UK relations, based more on pragmatism and less on Brexit ideology”, said Nicoletta Pirozzi, head of the European Union programme at the Italian Institute of International Affairs in Rome.
Ukraine ‘shifted the EU’s trajectory’
Even before Sunak’s Northern Ireland deal, the Conservative government showed a little more movement than pundits expected. Sunak’s predecessor Liz Truss had a similarly belligerent diplomatic style to Johnson’s – refusing to say whether France was friend or foe, for example. Yet Truss signed up to French President Emmanuel Macron’s grand idea of a European Political Community, bringing together EU members and non-members alike to discuss Europe’s common priorities.
When Truss surprised observers by attending the European Political Community’s inaugural meeting in October, Europe’s united stance behind Ukraine was at the top of the agenda. Indeed, the Russo-Ukrainian War has made Britain a relevant geopolitical actor again after the turmoil of Brexit. Europe’s biggest defence spender and a global leader in intelligence, the UK is the second-largest weapons donor to Ukraine behind the US. London has developed a special relationship with Kyiv – as demonstrated by the talks on Ukraine manufacturing its own arms thanks to a licensing deal with British companies.
Defence and security issues are much more salient than they were during the first stage of Brexit wrangling from 2016-2019. Back then, it was common to hear pro-Brexit pundits in the UK talking up the chances of Eastern European countries like Poland helping Britain get a special trade deal, seeing as the UK was the main proponent of their accession to the EU and has long shared their hawkish stance towards Russia. But this was wishful thinking, as the EU 27 maintained a united front behind the European Commission’s chief negotiator Michel Barnier, who was keen to make sure that Britain did not enjoy the benefits that come with being part of the club after summarily rejecting membership.
Yet now the war in Ukraine is likely to soften Brussels’ stance towards the UK even further – and Eastern European countries will cheer this process on, Kirkegaard predicted. “The EU is certain to accept Ukraine as a member state within the next 10 years – and that means the EU will almost certainly have a difficult border with a nuclear-armed adversary in the shape of Russia. The UK is a major military power, a nuclear power – and that really matters,” he said.
“Before the war, it didn’t matter very much, to be frank, but the war has really shifted the trajectory of the EU,” Kirkegaard continued. “Military and security issues are a much bigger deal – making the UK a lot more important to the bloc – and nowhere will this be felt more keenly than Poland, the Baltic states and Finland.
“I’m not so sure that even the French hard line on Brexit would have been sustained if the war had broken out in 2017 or 2018,” Kirkegaard added.
‘Full benefits for full members’
If both sides proceed with building closer economic relations, the most likely options are either the Norway model or the Switzerland model.
The Norwegian approach is membership in the single market without EU membership, which involves a lot of rule-taking without any real say in rule-making. This would be anathema to the anti-EU hardliners on the Tory backbenches, who heaped opprobrium on fellow Conservative MP Tobias Ellwood when he endorsed re-joining the single market last year, even if they are largely acquiescent about Sunak’s Northern Ireland deal. The Labour Party also rules out the Norway option.
By contrast, the Swiss option could give Britain the single market access its services-reliant economy needs without it having to adopt every single EU rule. Switzerland negotiates regulatory alignment with the single market on a sector-by-sector basis through an array of bilateral deals, many of which require renegotiation as the EU changes its rules.
Downing Street denied The Sunday Times’s report in November that it is looking at the Swiss model, amid backlash from the backbenches. Labour leader Keir Starmer said the same month he is not considering the Swiss option.
Enjoying a whopping poll lead, Labour are the overwhelming favourites to win the next general elections, due before the end of 2024 – although historically polls at this stage in the electoral cycle have tended to exaggerate Labour’s chances of taking power.
Starmer’s party wants to keep Brexit off the agenda and focus on the UK’s cost-of-living crisis and flagging public services, since Leave-voting Labour supporters switched to the Tories en masse to give Johnson his landslide in 2019. Hence Labour’s oft-repeated, opaque mantra about “making Brexit work”.
“Labour’s policy is basically to find ways of reducing trade friction without getting too close to the single market,” said John Curtice, a professor of politics at the University of Strathclyde. This position has fuelled speculation that Labour wants to “cherry-pick” EU rules to follow for market access à la Switzerland, Curtice observed.
But regardless of who wins the 2024 elections, there will be limits to the EU’s new conciliatory approach. Despite its importance as a defence and security heavyweight while war rages in Europe, the EU will not accept the UK trying to undercut the single market, noted Juha Jokela, director of the European Union research programme at the Finnish Institute of International Affairs in Helsinki.
The prospects for a better economic deal depend on how much the UK diverges from the EU regulation, Jokela said. If the UK seeks a “competitive advantage by lowering standards in areas such as workers’ rights and environmental protection”, for instance, the two sides’ relations could worsen again.
There will be a “limit” to the EU’s ties with Britain as long as it remains outside the bloc, Jokela concluded. “Even if the UK is a former member state, the EU is likely to continue to highlight that the full benefits of European integration belong to full members of the Union; while they enjoy all the rights of membership, they also have to fulfil the obligations of membership.”
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BREXIT BREAKTHROUGH
Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive
Explainer
What is in the new post-Brexit trade deal on Northern Ireland?
ARMS RACE
Will a deal with the UK allow Kyiv to make Western weapons in Ukraine?
France24 - World
French protesters keep up fight against pension plan in new day of strikes
Issued on: 08/03/2023 - 11:39
FRANCE 24
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French train and metro drivers, refinery workers, garbage collectors and others were holding further strikes on Wednesday against President Emmanuel Macron’s plan to raise the retirement age to 64, in efforts to keep up pressure on the government amid the ongoing parliamentary debate.
France saw new protest actions focused on women – and the retirement reform’s impact on working mothers – to coincide with International Women’s Day. Feminist activists see the pension reform as unfair to women, especially because they say it would further deepen gender inequalities faced during their career.
Overall, around 1.28 million people took to the streets of France in this sixth day of strike action.
The continuing strikes and protest actions come after more than a million demonstrators marched in cities and towns across France on Tuesday, in what unions see as the biggest show of force against the planned changes since the beginning of the movement in January.
Unions demand the withdrawal of the reform. The bill is under debate in the Senate this week.
On Wednesday morning, train traffic and the Paris metro remained severely disrupted.
The SNCF rail authority said only one high-speed train in three was expected to circulate across the country. Trains to Spain have come to a halt and some cancellations affect those to and from Britain and Belgium.
A fifth of flights have been canceled at Paris’ Charles de Gaulle Airport and about a third at Orly Airport.
Oil shipments in the country were halted for a second consecutive day amid strikes at the refineries of TotalEnergies and Esso ExxonMobil, according to the CGT union.
Paris garbage collectors also decided to continue the strike on Wednesday.
Blockaded River Rhine
A blockade at a Rhine lock close to Strasbourg was cleared by police and an evacuation of the blockades at the Marckolsheim lock, south of Strasbourg, was underway, CGT representative Fabrice Coudour said.
"Traffic is still interrupted," an official at EDF's Gerstheim Rhine lock close to Marckolsheim told Reuters, saying he did not know when it would resume.
Rhine shipping beyond France is being affected, a spokesperson for Germany’s Waterways and Shipping Administration said, including traffic to German ports on the river such as Breisach or Weil am Rhein near the French border, as well as Basel in Switzerland. All traffic to Switzerland via the Rhine route is interrupted, the spokesperson said.
"The whole international Rhine navigation is practically interrupted on this section due to these strikes," they said.
The Upper Rhine flows through parts of France, Germany and Switzerland. Some stretches of the river have alternative transport routes via road and rail.
Traffic volumes on the Upper Rhine are dwarfed by Lower Rhine traffic to and from the Ruhr region in North Rhine-Westphalia, Germany's industrial heartland, which lies hundreds of miles to the north and depends on the river for connections to Dutch sea ports.
In addition, workers on strike were blocking access to ports in the western cities of Rouen and Le Havre.
Calls for Saturday strikes
Macron has vowed to go ahead with the bill, which he presents as key to his pro-businesses economic policies.
The reform would raise the minimum pension age from 62 to 64 and require 43 years of work to earn a full pension, amid other measures. The government argues the system is expected to dive into deficit within a decade as France’s population ages and life expectancy lengthens.
Left-wing lawmakers say companies and the wealthy should pitch in more to finance the pension system.
Unions have called for a new day of nationwide demonstrations on Saturday.
On Thursday, youth organisations representing students who haven’t even entered the workforce yet are seeking to mobilise young people to take to the streets to share concerns about retirement rights.
While the measure has a good chance of winning eventual Senate approval, unions hope that strikes and protests force the government to make concessions as the bill continues its way through the complex legislative process.
(FRANCE 24 with AP and Reuters)
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Business Daily
Will pension strikes lead to fuel shortages in France?
ON THE GROUND
‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests
As it happened
French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight
Известия (RUS)
Во всех поликлиниках Москвы появился цифровой паспорт учреждения
Цифровой паспорт учреждения заработал во всех поликлиниках Москвы. Об этом в среду, 9 марта, сообщается на сайте столичной мэрии.
Как рассказал мэр столицы Сергей Собянин, это стало возможным благодаря новому сервису ЕМИАС, который существенно упрощает главврачам медучреждений и их заместителям управление медорганизацией, а также помогает более проактивно и качественно следить за здоровьем пациентов, отмечает агентство городских новостей «Москва».
«Главврачи поликлиник теперь могут онлайн следить за работой с пациентами во всех филиалах своих учреждений», — отметил мэр.
В паспорте содержатся аналитические данные о работе учреждения, а также о качестве оказания медицинской помощи. Кроме того, там содержится сводная статистика по пациентам, включая их пол, возраст, отклонения в лабораторных исследованиях, наличие группы инвалидности и другие показатели, пишет НСН.
Собянин отметил, что больше 10 лет Москва занимается цифровизацией системы здравоохранения, отмечает «Москва 24». По словам мэра, в настоящее время одной из главных задач является развитие единой цифровой платформы, которая помогает вести учет состояния пациентов на всех этапах лечения. Все данные доступны в онлайн-формате как врачам, так и пациентам, уточняет сайт kp.ru.
Орфанный темп: как помогут пациентам с редкими заболеваниями
Выявлять 36 патологий у новорожденных начали на неонатальном скрининге
6 марта стало известно, что новая поликлиника открылась в Дмитровском районе столицы. Медицинскую помощь там смогут получать порядка 66 тыс. взрослых и детей. В течение одной смены врачи смогут принять до 750 пациентов, отмечает телеканал «360».
Известия (RUS)
Пациенты с редкой болезнью пожаловались на нарушение сроков выдачи медоборудования
Власти как минимум 40 российский регионов не соблюдают сроки предоставления жизненно важного оборудования пациентам с боковым амиотрофическим склерозом (БАС), говорится в письме благотворительного фонда «Живи сейчас» в Минздрав России.
Боль, но: какие лекарства сильнее всего подорожали в 2022 году
Средний рост цен на препараты составил 7,5%, а из списка жизненно необходимых — лишь 1,8%
Наиболее острая ситуация, когда оборудование не выдается или выдается со значительным опозданием — от нескольких месяцев до года — сложилась в Калужской, Смоленской, Владимирской и Оренбургской областях, Хабаровском крае, Мордовии и Северной Осетии, рассказала «Известиям» гендиректор фонда «Живи сейчас» Наталья Луговая.
В обращении, с которым ознакомились «Известия» напоминается, что по закону «Об основах охраны здоровья», регионы за свой счет должны обеспечить пациентов, которые нуждаются в жизненно важном медицинском оборудовании.
Перечень таких изделий Минздрав утвердил в 2019 году, и в нем есть, в частности, необходимые людям с БАС аппараты искусственной вентиляции легких, откашливатели, аспираторы, кислородогенераторы и расходные материалы к ним, а также многофункциональные кровати и подъемники.
С начала 2023 года в фонд «Живи сейчас» поступило 16 жалоб на нарушение сроков выдачи оборудования, за прошлый год общее число обращений составило 80.
В пресс-службе Росздравнадзора «Известиям» сообщили, что на его горячую линию в 2022 году поступило одно обращение от пациента с БАС с просьбой содействия в обеспечении необходимым медизделием.
«Вопрос решен оперативно, медизделие пациенту выделено», — говорится в ответе.
В 2023 году обращений от пациентов с БАС не поступало, сообщили в Росздравнадзоре.
БАС — неизлечимое заболевание центральной нервной системы, которое вызывает прогрессирующий паралич мышц. По разным оценкам в России сейчас от 8 до 15 тыс. людей с БАС.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Вздохнуть и не дышать: в 40 регионах не выдают в срок аппараты ИВЛ
France24 - World
Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24
Issued on: 06/03/2023 - 17:00
FRANCE 24
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Wassim NASR
Nadia MASSIH
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Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel.
As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance.
Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking.
When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa.
The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks.
He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force.
Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".
Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.
Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019.
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MAGHREB
Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader
France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction
Известия (RUS)
Российские военнослужащие начали закрепляться на окраинах Красногоровки
Части Первого армейского корпуса российской армии начали занимать окраины Красногоровки — города к северу от Авдеевки, из которого Вооруженные силы Украины (ВСУ) часто обстреливают Донецк, о чем стало известно в четверг, 9 марта.
Российский офицер с позывным «Саймон» рассказал, что «Грады» и «Солнцепеки» отработали по окраинам города. На первой улице населенного пункта закрепляются бойцы из 11-го полка, сообщает «РИА Новости».
«Мы только одного ждем — когда их выбьют отсюда»
Как под непрекращающимися обстрелами живет Горловка и окрестные поселки
8 марта украинские боевики обстреляли Киевский и Пролетарский районы Донецка. По предварительным данным, украинские военные для ударов применили реактивную систему залпового огня «Град». Всего за сутки украинские военные совершили 15 артиллерийских обстрелов.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
France24 - World
Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks
Issued on: 04/03/2023 - 16:55Modified: 04/03/2023 - 16:57
Jean-Luc MOUNIER
Hundreds of sub-Saharan migrants fled Tunisia on repatriation flights Saturday after a surge in racist attacks in the North African country following a controversial speech from President President Kais Saied. As tensions reach boiling point, FRANCE 24 talked to Patrick*, a Congolese student who decided to stay despite fearing for his safety.
“Right now, we are afraid to go out for a walk like we used to,” says Patrick*, a Congolese 29-year-old who arrived in Tunisia six months ago to study international business. In the past few weeks, attitudes in Tunisia have hardened towards people like him from sub-Saharan Africa.
Sub-Saharan migrants living in the North African country have long faced racial stigma, but in the wake of comments from Tunisian President Kais Saied on February 21 tensions have reached boiling point. In a hardline speech targeting illegal immigration the president called for “urgent measures” against “hordes of illegal immigrants” coming from sub-Saharan Africa who he blamed for bringing “violence, crimes and unacceptable deeds” to Tunisia.
Echoing the great replacement theory popular among some right-wing groups in Europe and the US, he said illegal immigration was the result of a “criminal plan … to change the demographic composition of Tunisia".
“The undeclared goal of the successive waves of illegal immigration is to consider Tunisia a purely African country that has no affiliation to the Arab and Islamic nations," he added.
Saied’s speech was condemned by the African Union, NGOs and the African Commission on Human and Peoples' Rights. The latter criticised his remarks as “xenophobic, offensive and humiliating for the community of sub-Saharan migrants”.
But, since the speech, attacks on people from sub-Saharan Africa living in Tunisia have multiplied. “I entered Tunisia legally, with my passport, to come and study,” Patrick says. “But because some people enter Tunisia illegally, people make sweeping statements that all Black people have come to take over their country.”
According to official figures cited by the Tunisian rights group FTDES, there are around 21,000 sub-Saharan migrants in Tunisia, a country of about 12 million inhabitants.
Partick has stopped leaving the house to avoid being targeted. “We are afraid. For the last two weeks I’ve been staying inside. I haven’t been attacked, but I’ve got friends who have been. Since the Tunisian president made his speech, there are Tunisians who are attacking Black people,” he says.
He lives with another student who has also avoided leaving the house. The pair “make an effort” to go outside sometimes and buy food. “We stay close to home to buy bread and juice. [We only go] into small shops. That’s it.”
‘Arbitrary attacks’
“There is a climate of fear. Things are very tense right now,” says Saadia Mosbah, president of M’nemty, an association working to fight against racial discrimination in Tunisia.
In the Tunisian city of Sfax four sub-Saharan Africans were attacked with knives during the night of February 25. On the same night in the capital Tunis, four Ivorian students were attacked as they left their halls of residence, RFI reported.
“People from sub-Saharan Africa are victim to arbitrary attacks,” Mosbah says, “They are being stigmatised due to the colour of their skin and, consequently, even some black Tunisians are being attacked, as happened to one of the victims in Sfax.”
Aside from the president’s speech, Mosbah says the Tunisian Nationalist Party (le parti nationaliste tunisien), founded in 2018, has been stoking anti-migrant tensions for months through its speeches and door-to-door campaigns.
“Militias [from the party] are patrolling the streets in Greater Tunis, Sfax and Médenine ordering landlords to turn sub-Saharan Africans out into the street. They are threatening shopkeepers with closure, legal action, fines and even prison unless they stop selling sub-Saharan Africans milk, rice and semolina,” Mosbah and psychiatrist and writer Fatma Bouvet de la Maisonneuve wrote in an open letter published on March 3 in French daily Le Monde.
Black African migrants have been “thrown out of housing without their belongings", says Mosbah. “There are places where houses have even been burned down and pillaged. The people we are now seeing waiting in front of their embassies don’t have a penny to their name – their money has been stolen.”
‘We are afraid’
In an increasingly dangerous environment, sub-Saharan Africans in Tunisia have been flocking to their embassies in recent days, asking for emergency repatriation. Many are unregistered migrants and have lost their work and their accommodation overnight.
The Ivory Coast embassy in Tunis flew home 50 nationals on March 1 – including entire families with children and babies – who had spent days camping outside the official building on mattresses and under tarps.
On the same day around 50 Guinean migrants landed in Conakry after having fled Tunisia on the first repatriation flight after Saied’s speech. Events in Tunisia were “a senseless outpouring of hate", one told AFP after their plane had landed.
>> Hundreds of West African migrants flee Tunisia after President Saied’s controversial crackdown
The growing numbers of sub-Saharan Africans fleeing the country is a source of anxiety for Patrick. “We are afraid. Our sub-Saharan brothers are returning home and now, those of us who are still here, are scared that reprisals are going to fall on us if we stay.” The business student believes the international community should step in to “give a sense of security to sub-Saharans who have stayed in Tunisia”.
But he does not want to leave, for the moment. “I came here with an objective: to study. I paid for my plane ticket to come here and I paid my school fees. I could return to my country for my safety, but I would be losing out.”
Even so, he says: “I feel in danger. We are trying to stay optimistic. We hope that things will get better. But we are still afraid.”
* name has been changed
This article has been translated from the original in French.
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Hundreds of West African migrants flee Tunisia after President Saied’s controversial crackdown
EYE ON AFRICA
Guinea, Ivory Coast repatriate citizens from Tunisia
On the ground
Tunisians take to the streets following President Saied's anti-migrant remarks
France24 - World
Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'
Issued on: 05/03/2023 - 15:58
Barbara GABEL
FRANCE 24
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Hundreds of protesters rallied in Tunis on Sunday, demanding the release of more than 20 opposition figures who were arrested in recent weeks. The demonstration came a day after more than 3,000 joined a rally organised by the UGTT trade union against what Amnesty International has called a "politically motivated witch hunt". Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by President Saïed on February 21.
Thousands marched through Tunis on March 4 chanting “freedom, freedom, down with the police state” and “stop impoverishment”. Protesters were called on by the country’s main trade union, the UGTT, who have demanded President Saïed open a “dialogue”.
The demonstration took place after well-known dissidents suffered weeks of arrests in the first major crackdown on opposition figures since Saïed’s July 2021 power grab. Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by Saïed on February 21.
FRANCE 24 spoke to Vincent Geisser, research fellow at the French National Centre for Scientific Research (CNRS) and Maghreb specialist, to gain insight into the situation.
FRANCE 24: What impact could these protests against President Kaïs Saïed have?
Vincent Geisser: The aim of these protests is to show that, in the context of repression, the streets belong to the Tunisian people. It’s also a way to maintain a peaceful balance of power with the president, and stop him from controlling public spaces. Activists are currently finding themselves under surveillance. They don’t want to relive the trauma of Ben Ali’s dictatorship (president of Tunisia from 1987 to 2011), when protests were banned. They want to believe there’s something to be gained from demonstrating, besides repression and arrests.
By calling on President Saïed to open a “dialogue”, the UGTT union, who wants to represent the whole of Tunisian society and not only its workforce, believes in a pacifist solution, whereas the president tends to respond with repression. Unfortunately, the mass arrests of prominent dissidents, journalists and NGOs will keep happening. And I’m not sure the protests will convince ordinary citizens to join in the fight. Fear is returning to Tunisia.
>> Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks
We mustn’t overlook the portion of Tunisian society who thinks the president is right, especially regarding his stance on immigrants. Part of the population has been complicit in reporting illegal immigrants [to authorities], hence the arrests and attacks many sub-Saharans have suffered recently.
How do you explain the arrival of the great replacement theory in Tunisian politics?
Since the coup that took place on July 25, 2021, President Saïed has used conspiratorial rhetoric and obsessed over foreign interference, as well as Tunisians with links to foreigners. He also finds himself in a situation where his European interlocutors are putting pressure on Tunisia to curb illegal immigration.
Saïed is both sustaining and instigating anti-Black and anti-African racist sentiments that have existed for many years. Within the Tunisian political system, MPs who attack their colleagues in parliament is an illustration of how racist hate speech has been unleashed, for example. Racist hate speech has become commonplace since the 2011 revolution.
>> The Arab Spring, 10 years on: In Tunisia, 'the powerful are still stealing from us'
When Ben Ali was president, racism and xenophobia existed, but political discourse was restricted. The only difference today, and this is unprecedented, is that the head of state made openly racist remarks based on the great replacement theory in a public speech.
Saïed has linked his discourse on security to strong connotations of identity. He insists on defending “Tunisianness”, a sort of Tunisian purity that he says is threatened by an African plot on immigration. He believes the “real” Tunisian exists. And this discourse doesn’t only apply to sub-Saharan Africans, he doesn’t think homosexual people are “real” Tunisians either.
What are the main issues behind this political streak?
It’s a way to distract people from the socio-economic problems Tunisia is facing. People need scapegoats. Former MPs are being blamed for ruining the country, the powerful UGTT union is being criticised and media outlets who counter Saïed’s stance are accused of having foreign ties.
The president has also used racist and xenophobic theories to absolve himself of responsibility for the crisis he’s ultimately responsible for, leaving his prime minister and ministers no room for manoeuvre.
But it’s important to note that this isn’t just a political stunt, a slip up or a temporary discourse. Tunisian diplomacy hasn’t done anything to calm the situation. Even during the Ben Ali era, there were attempts to make up for it.
This is a major part of President Saïed’s political agenda. While he doesn’t provide political, social or economic overviews, he does explain on a daily basis that problems come from abroad. It’s a fundamental element of his policy. He is convinced that Tunisia is the victim of a global plot.
This isn’t grandstanding or a desire to divert, but a political practice that is well established in presidential logic. But by doing all of this, Saïed is losing more and more credibility. He is contributing to Tunisia’s isolation and a breakdown of dialogue between Arab countries and Europe, the US and Africa.
This article has been translated from the original in French.
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ON THE OBSERVERS
Black Tunisian women speak out amid wave of anti-migrant actions
Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks
‘Down with the police state,’ chant thousands of protesters in Tunisia
Известия (RUS)
Врач назвала симптомы миомы матки
Врач-акушер-гинеколог ИНВИТРО-ЮГ Илона Довгаль 9 марта рассказала «Известиям» о симптомах, которые могут указывать на миому матки.
По словам специалиста, миома — наиболее распространенная доброкачественная опухоль женской репродуктивной системы. Частота заболевания в репродуктивном возрасте достигает 70%. Средний возраст выявления миомы — 32–34 года. В настоящее время наблюдается тенденция к росту выявления данной патологии у нерожавших женщин до 30 лет.
«Причиной миомы матки становится дисбаланс стероидных гормонов: эстрогенов и прогестеронов. Кроме того, природа миомы подтверждается генетически. Эта патология у 5–10% женщин является наследственной», — отметила врач.
Довгаль рассказала, что миома матки в основном протекает бессимптомно, поэтому диагностирование, как правило, происходит случайно. Чаще всего ее находят при осмотре женщин, которые приходят при планировании беременности или на профилактику.
«Клинические симптомы, которые говорят о миоме, — дисфункциональное маточное кровотечение, анемии, боли внизу живота, нарушение функции близлежащих органов (таких как мочевой пузырь или нарушение дефекации)», — сказала собеседница «Известий».
Она подчеркнула, что если вовремя не диагностировать миому матки, то могут возникнуть осложнения.
«Во-первых, дисфункциональное маточное кровотечение, которое может привести к тяжелой форме анемии. Кроме того, миома при длительном существовании и быстром росте может переродиться в саркому — злокачественное новообразование, которое в дальнейшем приводит к нарушению качества жизни», — предупредила специалист.
Довгаль добавила, что специфической профилактики миомы матки не существует.
«Если она протекает бессимптомно и женщину ничего не беспокоит (нет анемии, кровотечения), то рекомендуется наблюдение у гинеколога один раз в полгода, как любой здоровой женщине. Наблюдение включает осмотр, проведение ультразвуковой диагностики, исследования крови и гормонального фона, мазка на онкоцитологию и флору», — пояснила врач.
При этом в некоторых случаях миома требует медикаментозного лечения. Его назначают после осмотра, ультразвукового обследования и проведения гистероскопии, то есть определения качества эндометрия и оценки возможности назначения препаратов.
«Когда миома дорастает больших размеров (12 недель и более), требуется хирургическое лечение. В большинстве случаев эти операции проводятся лапароскопическим способом, который позволяет удалить одновременно узлы в разных местах матки и затем восстановить мышцы матки послойными швами», — заключила эксперт.
С болью в душе: дурное настроение может быть признаком недуга
Врачи рассказали, какие продукты способны избавить от плохих мыслей
27 января врач Ольга Шуппо назвала причины тяжелого течения предменструального синдрома (ПМС) у женщин. По ее словам, это не проблема яичников или гормонального сбоя, причина находится глубже. Тяжелая форма ПМС у женщин может быть связана со спецификой анатомии, отметила специалист.
Известия (RUS)
Спецназ Грузии вытеснил демонстрантов с проспекта Руставели
Силовики вытеснили участников акции протеста в Тбилиси с проспекта Руставели, где располагается парламент. Об этом в четверг, 9 марта, рассказали в прямом эфире телеканала Mtavari Arxi.
Также сообщается, что начались массовые аресты протестующих. Есть пострадавшие, им оказывается медицинская помощь. Оперативники продвигаются к столичной филармонии, участники акции протеста отходят, их количество значительно сократилось.
Демонстрации с силой: приведут ли протесты в Грузии к отставке правительства
Митинги против принятия закона об иноагентах продолжаются второй день, в Тбилиси на улицы вышло несколько тысяч человек
Ранее участники акции протеста против принятия закона об иностранных агентах в Тбилиси опрокинули и подожгли полицейскую машину. Через несколько минут пожар был потушен с помощью водомета. Также они сломали скамейки и построили из них баррикады.
8 марта силовики полностью разогнали протестующих с площади перед парламентом в Тбилиси. Полиция применила против толпы резиновые пули, водометы и слезоточивый газ. По словам журналиста из Тбилиси Георгия Джабишвили, толпа протестующих состоит в основном из студентов. После столкновения со спецназом часть людей отступила от здания парламента, однако некоторые возвращаются к месту схватки.
Президент Грузии Саломе Зурабишвили призвала власти воздержаться от применения силы в отношении протестующих в Тбилиси. По ее словам, они должны понять, что у них есть последний шанс разорвать дистанцию с населением, которая всё увеличивалась и увеличивалась.
Протесты в грузинской столице начались 7 марта из-за того, что парламент страны большинством голосов принял в первом чтении законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагает создание реестра неправительственных организаций и СМИ, получающих зарубежное финансирование.
France24 - World
Faced with summer restrictions, this is how France uses its water
Issued on: 06/03/2023 - 12:08Modified: 06/03/2023 - 12:14
Cyrielle CABOT
France extracts approximately 31 billion cubic metres of fresh water from its natural sources each year. Faced with an ongoing winter drought that could lead to water restrictions this summer, FRANCE 24 looks at the different ways the country consumes water.
France experienced a historic drought in the summer of 2022, followed by an equally dry winter. Alarm bells are still ringing this year as the country braces itself for yet another arid summer. On Wednesday March 1, 2023, four French departments were already subject to restrictions: Ain, Isère, Bouches-du-Rhône and the Pyrénées-Orientales. Inhabitants of these areas are forbidden to water their lawns, fill their swimming pools, and farmers are prohibited from irrigating their crops.
"And the number [of departments facing restrictions] will inevitably grow,” warned Ecological Transition Minister Christophe Béchu on Monday evening, as he called on authorities of France’s seven major river basins to issue restriction orders “as of now” to anticipate a summer drought.
Whether in agriculture, industry or domestic use, “sobriety” and “saving water” are the current watchwords being used by the French government. FRANCE 24 decided to take stock of how water is used and consumed across the country.
>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Around 31 billion cubic metres of fresh water extracted yearly
Every year, France extracts around 31 billion cubic metres of fresh water from its rivers and groundwater sources, according to the Ministry of Ecological Transition. Next to the 208 billion cubic metres of water available on average, this may not seem like much. But in order to maintain a balanced ecosystem, it’s essential for most water to stay in nature.
Add to this the fact that the renewal of water supplies can vary greatly from one year to the next, depending on the amount of rainfall. In 2019 for example, it was estimated that only 142 billion m3 of water were available, far from the average 208 billion. And that’s exactly what’s worrying scientists and meteorologists for the summer of 2023. According to French national meteorological service Météo-France, 15 of the past 18 months have seen rainfall deficits.
Another issue is that most water extraction takes place in the summer, when groundwater and river levels are already at their lowest. The French Ministry of Ecology estimates that 60% of all water consumption takes place between June and August.
So where does all this fresh water go? While some of it is used domestically, flowing through our taps and showerheads, the rest is used for economic purposes, primarily to cool (mostly nuclear) power plants.
It’s important to note that water used to cool power plants and supply water wheels comes from surface water like rivers or reservoirs, while water used for drinking, agriculture or industry comes from both surface water and groundwater.
Agriculture, main consumer of water
It's also important to consider that water extracted for consumption is water that will not be returned to its natural source after being used. Water sent to nuclear power plants, however, is used in an open circuit and therefore returned to nature after it is used. As for agriculture, water used for livestock is never sent back.
Between 2008 and 2019, the average amount of water extracted for consumption reached 5.3 billion cubic metres per year in France. And this time, agriculture took the lead as the main consumer of water, far ahead of power plant cooling, industry and drinking water.
"In agriculture, water is mostly used to irrigate crops,” explains Sami Bouarfa, a researcher at the French National Research Institute for Agriculture, Food and the Environment (INRAE) and deputy director of the AQUA department. “Even if the share of crops that need irrigation represent only 6% of all cultivated land.”
>> Will France’s record-breaking summer of 2022 boost efforts to fight climate change?
And the type of water use varies greatly from department to department. According to the 2021 environmental report by the Ministry of Ecology, the Adour-Garonne basin in southwest France is where most extractions for agriculture take place. The Rhône-Méditerranée basin, on the other hand, uses water in power plants and is the most water-hungry area. As for the Seine-Normandy and Picardy basins, water extracted is mainly used to produce drinking water.
A French person consumes 149 litres of drinking water daily
In 2020, 5.5 billion cubic metres of water were pumped from natural sources and transformed into drinking water. But by the end of the year, only 3.7 billion had been consumed, according to the latest report from France’s Observatory of Public Water and Sanitation Services (SISPEA). The discrepancy is entirely due to leakages that occur in the pipes carrying our drinking water from source to tap. SISPEA estimates that 20% of all drinking water in France, or one in every five litres, is lost to leakages.
Asides what is wasted, a French person will consume 149 litres of drinking water per day on average, close to the European average of 200 litres, but far behind the daily consumption of a person from the US, who consumes 600 litres on average. In countries with insufficient water resources, daily consumption can drop to less than 20 litres per person.
According to the Water Information Centre, around 93% of water used in French households is dedicated to hygiene – showering, flushing the toilet or using the washing machine. The remaining 7% goes on food. Car washing uses an average of 200 litres of water, showering about 50 litres and washing clothes around 60 litres.
In addition to domestic use, there is also the collective use of drinking water in schools and hospitals.
This article was translated from the original in French.
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CLIMATE CRISIS
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
France goes 31 days without rainfall, unprecedented in winter
FRANCE IN FOCUS
France hit by drought: Farmers bear the brunt
Известия (RUS)
Всем участникам СВО полностью отменят пени за неуплату ЖКУ
Всем участникам специальной военной операции (СВО) планируется отменить пени за неуплату ЖКУ. Правительство РФ поддержало такой законопроект, следует из проекта отзыва кабмина (есть у «Известий»). Его внесли в Госдуму (ГД) осенью 2022-го, в феврале текущего года приняли в первом чтении.
Нулевой счет: маткапитал предлагают разрешить тратить на оплату ЖКХ
Какие семьи смогут этим воспользоваться
В проекте отзыва кабмина говорится, что в материалах к проекту «необходимо отразить информацию о возможной потребности в оказании финансовой помощи бюджетам субъектов РФ из федерального бюджета, а также о дополнительных расходах консолидированных бюджетов субъектов РФ на реализацию положений законопроекта».
В пресс-службе правительства отметили, что поддерживают законопроект при условии, что замечания будут учтены ко второму чтению.
«Следует прописать ко второму чтению законопроекта регламент компенсации бизнесу недополученных средств», — считает заместитель председателя комитета ГД по строительству и ЖКХ Светлана Разворотнева.
Впрочем, это не очень затратная для сферы ЖКХ мера: в сумме штрафы, даже если абсолютно все участники СВО перестанут оплачивать коммуналку, вряд ли превысят 100 млн рублей, сказал эксперт «Народного фронта» Павел Склянчук.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Коммунальные — службе: участникам СВО отменят пени за неуплату ЖКУ
France24 - World
France asks Lebanon to question two suspects in 1983 bombing that targeted French troops
Issued on: 08/03/2023 - 17:36
NEWS WIRES
French authorities have asked Lebanese prosecutors to detain two people suspected of involvement in a 1983 bombing in Beirut that killed dozens of French troops, Lebanese judicial officials said Wednesday.
It is highly unlikely that Lebanese authorities will detain the suspects nearly 40 years after the attacks. Neither has ever been taken into custody.
The request identified the two suspects as Yousef al-Khalil and Sanaa al-Khalil and called on Lebanon’s prosecutor’s office to detain and question them, then inform French authorities of the outcome. It was not immediately clear if the two are related.
On Oct. 23, 1983, suicide car bombers simultaneously blew up a U.S. Marine base and French paratroopers headquarters in Beirut, killing 241 American servicemembers and 58 French troops.
The American and French troops were deployed in Lebanon a year earlier as part of a multinational force following Israel’s 1982 invasion of Lebanon.
A pro-Iranian Shiite group, Islamic Jihad, claimed responsibility for the 1983 attacks, which marked the beginning of the end of Western attempts to stop Lebanon’s 1975-90 civil war. Several months later, the peacekeeping force of U.S., French, British and Italian troops left Lebanon.
Islamic Jihad was believed to be linked to Hezbollah, although Hezbollah officials have denied that.
The judicial officials, who spoke on condition of anonymity in line with regulations, did not say whether the two are members of the Iran-backed Hezbollah. The request did not say whether the two are still alive, the officials said without giving further details.
In 1997, Lebanese authorities ordered two men investigated for possible links to the suicide bombings of U.S. and French military bases in the first legal action in the case. The two men that police were ordered to investigate at the time were Hassan Ezzedine and Ali Atwi, believed to have been senior security officials of the powerful Iran-backed Hezbollah in the 1980s. The men were never detained.
(AP)
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LEBANON JUSTICE
Families of Beirut blast victims slam infighting over investigation
Beirut explosion justice postponed as renewed inquiry is rejected
Beirut explosion investigator charges former PM, top prosecutor
Известия (RUS)
Очевидцы рассказали о 15-часовой пробке на российско-грузинской границе
Автомобилисты, направляющиеся на территорию России из Грузии, провели на пропускном пункте «Верхний Ларс» около 15 часов. Об этом в четверг, 9 марта, рассказал «Известиям» очевидец.
«Стоим в пять рядов. Всё перекрыли, все лезут, как хотят. Ну, это просто бардак со стороны людей, которые уезжают, и могу сказать, что это не связано абсолютно ни с чем, кроме того, что с пятого числа была закрыта граница. Поэтому все пытаются уехать, все пытаются попасть домой, дело не в беспорядках», — рассказал еще один собеседник «Известий».
Речь идет о закрытии пропускного пункта в первых числах февраля 2023 года в связи с неблагоприятными погодными условиями. Ограничения были сняты в начале марта, о чем свидетельствуют публикации в Telegram-канале «ГУ МЧС России по РСО-Алания».
С вечера 8 марта на единственном пропускном пункте через российско-грузинскую границу начали скапливаться желающие выехать на территорию РФ. Как рассказали очевидцы в соцсетях, в пробках стоят машины как с российскими, так и с грузинскими номерами.
Автомобилисты массово направились к «Верхнему Ларсу» на фоне протестов, вызванных решением грузинского парламента большинством голосов принять в первом чтении законопроект «О прозрачности иностранного влияния». В результате в стране начались демонстрации, больше всего обстановка накалилась в Тбилиси: протестующие предприняли попытку блокировать парламент, однако она была пресечена силовиками, разогнавшими толпу слезоточивым газом и резиновыми пулями, затем последовали новые столкновения между участниками акции и полицейскими. Первые поломали скамейки и соорудили из них баррикады, после чего перевернули и подожгли автомобиль правоохранителей.
France24 - World
Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster
Issued on: 08/03/2023 - 15:15
NEWS WIRES
Tens of thousands of people marched in Greece on Wednesday to protest over the country's deadliest train disaster on record, as workers staged a nationwide, day-long walkout.
The crash on Feb. 28 killed 57 people and has stirred public outrage over the crumbling state of the rail network. Striking workers say years of neglect, underinvestment and understaffing - a legacy of Greece's decade-long debt crisis - are to blame.
More than 40,000 people, among them transport workers, students and teachers, marched in central Athens chanting "Murderers!" and "We are all in the same carriage".
A group of protesters clashed with police, who fired tear gas at the crowd.
Thousands also took to the streets in Greece's second-biggest city of Thessaloniki, where a group of protesters hurled stones at a government building. The protests coincided with a 24-hour strike called by workers of different sectors, which disrupted travel across the country.
Many of the around 350 people aboard an intercity passenger train that collided head-on with a freight train while travelling on the same track were university students heading north to Thessaloniki from Athens.
The disaster has sparked protests across Greece over the past week.
"Message me when you get there," a placard in Athens read, echoing what has become one of the protest slogans.
"You feel angry because the government did nothing for all of those kids. The public transport is a mess," said 19-year-old Nikomathi Vathi.
"We're going to be here until things change," said another student, Vaggelis Somarakis. "We are the youth of this country
and we're not going to stop."
The conservative government, was initially planning to call elections in the coming weeks, promised on Wednesday to fix the ailing railway system.
Transport Minister George Gerapetritis told a news conference he understood the anger the accident had caused.
"No train will set off again, if we have not secured safety at the maximum possible level," he said, apologising for Greece's deadliest rail crash on record.
'No time for silence'
Rail workers have staged rolling, 24-hour strikes since Thursday, bringing the network to a halt. On Wednesday, the government also suspended the service while it reviews safety.
The workers say their demands for improvement in safety protocols have gone unheard for years and have promised to "impose safety" to ensure that a crash will not be repeated.
"We have an obligation towards our fellow humans and our colleagues who were lost in the tragic accident," the main railway workers' union said.
Greece's largest public sector union ADEDY participated in the 24-hour strike. City transport workers walked off the job in solidarity, disrupting metro, tram and bus services in the capital. Ships also remained docked at ports as seamen participated in the labour action.
"It's not the time to fall silent," a teachers' union said in a statement.
The government, whose term expires in July, has blamed the crash mainly on human error and deficiencies it says have not been fixed over the past decades.
Prime Minister Kyriakos Mitsotakis has handed the portfolio to Gerapetritis, one of his closest allies. Gerapetritis said rail passenger services may resume by the end of March if safety is secured.
He said funds would be invested in upgrading infrastructure and hiring staff, and also promised to shed light to the causes of the crash.
Gerapetritis was due to meet transport experts from the European Commission, which has said it will offer technical support, later on Wednesday.
Greece sold its state-owned railway operator, now called Hellenic Train, to Italy's state-owned Ferrovie dello Stato Italiane in 2017 during its debt crisis. The sale was a term in the country's bailout agreements with the European Union and the Washington-based International Monetary Fund.
(Reuters)
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Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash
Greece to seek extra EU rail funding after train crash
Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness
Известия (RUS)
Премьерой 102-го сезона Театра им. Вахтангова стал «Амадей»
Спектакль «Амайдей» стал первой на основной сцене премьерой сезона, главных героев в котором сыграли Виктор Добронравов и Алексей Гуськов. «Известия» оценили инсценировку великого мифа о гениальном Моцарте и завистнике Сальери и вспомнили предысторию театральной постановки.
Сценический образ: за что москвичи любят Театр Моссовета
Как бездарный режиссер создал великий театр
Пересказать легенду о смерти Вольфганга Амадея Моцарта устами Антонио Сальери посетила британца Питера Шеффера в середине 1970-х. Источником вдохновения ему послужили пушкинский «Моцарт и Сальери» из «Маленьких трагедий», одноименная опера Римского-Корсакова, а также письма композитора, исполненные детской наивностью.
В Московском Художественном «Амадей», поставленный Марком Розовским, пережил свой звездный час. Длился он почти 30 лет с неизменными аншлагами. Первым мхатовским Моцартом стал Владимир Пинчевский. Затем Роман Козак, Михаил Ефремов, Сергей Безруков. Сальери все эти годы играл Олег Табаков.
Новый «Амадей» подтвердил правоту Табакова, который говорил, что Сальери в значительной степени обладает недостатками, свойственными почти всем людям, занимающимся театральным ремеслом
Сценическая версия Сергея Плотова в постановке Анатолия Шульева смотрится свежо и актуально, несмотря на многократно отработанный драматургический материал. На пороге вечности Сальери вспоминает прошлое, о зароке, данном в детстве создателю ради таланта и славы, но появился Моцарт — любимец Бога. И Сальери понял, что сделка с творцом не состоялась.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
«Амадей» в моде: зачем Театру Вахтангова старинная легенда
France24 - World
Thai hunger strike activists calling for justice reforms fight for life in hospital
Issued on: 08/03/2023 - 07:59
Joanna YORK
After 44 days of hunger strikes, two Thai activists in their early twenties were rushed to a hospital near Bangkok over the weekend amid fears they may not survive the night. The pair are calling for the release of political prisoners and urgent reforms of the Thai justice system, which has some of the world’s strictest lèse majesté laws forbidding criticism of the monarchy.
Days later, Tantawan “Tawan” Tuatulanon and Orawan “Bam” Phuphong remain alive. “I talked to them: they are a little bit better. Still very tired,” said their lawyer, Kunthika Nutcharut, on Tuesday.
The pair are continuing their hunger strike from hospital, and their demands are unchanged: justice system reform; the abolition of strict laws that make it illegal for people in Thailand to criticise the monarchy and government; and the release of three activists (who go by the names Kathatorn, Thiranai and Chaiporn) refused bail while awaiting trial for taking part in anti-government protests.
They face stiff opposition. Thailand has a recent history of pro-democracy protests that gain traction before being put down. Prime Minister Gen Prayut Chan-ocha has served in his role since seizing power in a military coup in 2014, after which he expanded the use of lèse majesté laws, and successfully thwarted anti-government protests in 2020.
The ruling Pheu Thai party, together with its previous incarnations, has won every Thai election since 2001.
“People have said the activists are doing this knowing that they might not even win, but it’s a way to show the public the ugliness of the courts, the monarchy and all the key institutions,” says Pavin Chachavalpongpun, associate professor of politics and international relations at Kyoto University, and political exile from Thailand.
Hunger strikes
Tawan, 21, and Bam, 23, currently face charges for conducting a poll at Siam Paragon shopping mall on February 8, 2022 that asked whether the royal motorcades were an inconvenience to Bangkok residents.
While awaiting trial Tawan, a university student, and Bam, a supermarket worker, were released on bail in March 2022, on the condition that they ceased participation in protests and activities that insult the royal family.
On January 16, their bail was revoked at their request, to call attention to the practice of pretrial detention for political activists in Thailand. On January 18, the pair began their hunger strike while housed in Bangkok’s Central Women’s Correctional Institution.
Within days their condition had deteriorated. “They did dry fasting on the first three days,” Kunthika says, meaning the women refused food and water. “It was so extreme that their bodies became sick to the point that doctors are not usually faced with cases like theirs.”
Pro-democracy activists on hunger strike Tawan and Bam continued their protest for political prisoners’ right to bail in front of the Supreme Court today.#Thailand #ตะวันแบม #ม112 #ยกเลิก112 #ปล่อยเพื่อนเรา pic.twitter.com/VgKVdaiE9v
February 24, 2023The pair were eventually transferred to Thammasat University Hospital near Bangkok, where they received small amounts of water and vitamins on doctors’ orders. On Friday, the 44th day of the strike, they discharged themselves to join dozens of protesters supporting their cause outside Thailand’s Supreme Court.
A special tent had been set up outside the court to house the women, but by evening doctors feared they were at risk of kidney failure and may not survive the night without medical intervention. Tawan was so weak that she became unresponsive, Kunthika says. “She's already doing her second hunger strike since last year, and her body has not fully recovered since then.”
The lawyer says the pair agreed to return to hospital on the basis that while they remain alive, other activists may see charges against them dropped.
Of the 16 people detained without bail pending trial since anti-government protests in 2020, only three now remain in jail. Many activists were granted bail in February, during the hunger strike. “And some people argue that [their protest] is why the court was willing to set free a number of people charged under these laws,” says Pavin.
Kunthika says in the same period, dozens of political prisoners have had their obligation to wear electronic tagging devices removed. Some have also had restrictions lifted limiting the hours during which they can leave the house.
Criticising the monarchy
Breaking lèse majesté laws, which forbids defamatory, insulting or threatening comments about senior members of the royal family, comes with a penalty of a minimum of three and a maximum of 15 years in prison under article 112 of Thailand’s Criminal Code.
Although the law officially forbids criticism of senior members of the royal family, activist groups say it is widely misinterpreted by authorities to cover negative comment on any aspect of the monarchy whatsoever. Sedition laws also prohibit criticism of the government.
Since anti-government protests flared in Thailand in 2020, more than 200 people have been charged with lèse majesté crimes. The law has been used by all political factions to silence opposition, activist groups say.
Lifting charges for Tawan and Bam’s fellow activists means the Thai court is at risk of undermining its own authority. On one hand, the number of lèse majesté cases in Thailand has “increased significantly” in the past year, Human Rights Watch reports. On the other, if activism can force through legal reversals it shows, “the king could also force the courts to do something. It raises very, very important questions about Thai jurisprudence”, Kunthika says.
In parliament, two opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, have called for two of Tawan and Bam’s three demands to be met – the release of political prisoners and judicial reform. Only Move Forward has broached the third demand, calling for reform – but not removal – of the lèse majesté law.
As Tawan and Bam’s health has deteriorated, human rights groups have urgently called for the government to engage with the activists, to no avail. “To date, the Thai government has shown little political will to address the situation of the activists on hunger strike,” says Chanatip Tatiyakaroonwong, researcher for Amnesty International's regional office in Thailand. “In general, they are not giving due weight to the voices of young people involved in protests.”
Last month the prime minister, through his office’s spokesman, said he hopes the two activists are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior and build the correct understandings to ensure that [the children] do not believe and fall victim to political manipulation”.
‘Imploring and pleading’
Anti-government protesters in Thailand are typically young, often children, who rely heavily on social media to spread their message. Tawan and Bam’s case has received more mainstream media coverage within Thailand than expected, their lawyer says, with major newspapers and television channels all reporting on their hunger strike.
Throughout the protests the pair have tried to strike a non-confrontational tone. Their legal team has said that rather than trying to “force and coerce” authorities the activists are “imploring and pleading … with their own suffering”.
The sight of two young adults willing to edge so close to death for the release of their fellow activists and the integrity of their country’s institutions is rare. “This is the first time [in Thailand] that people are doing a hunger strike for other people,” Kunthika says.
There is also international support. Thousands have signed an open letter from Amnesty International appealing to the prime minister to withdraw charges against activists like Tawan and Bam, and to release others.
“It is still not enough to push the Thai government to take the appropriate actions,” says Chanatip. “It is clear that more support is needed both domestically and internationally to ensure that Thailand stops its crackdown on freedom of expression and peaceful assembly, which prompted the hunger strike.”
The timing of their hunger strike brings also complexities on the ground. General elections are scheduled for May, bringing hope for some that opposition parties will succeed at the ballot box.
Until then, there is low appetite for anti-government protest – which the hunger strike may have otherwise inspired. “Even among the pro-democracy groups it seems like election is something that they think will be the light at the end of the tunnel,” Pavin says. “[They think] maybe we can hold for the next few months because the election will come. Then if the result doesn’t fulfil us, we can think about protest.”
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Truth or Fake
Debunking a Ukrainian MP's strange visit to Thailand
Focus
The rise of weed tourism: Is Thailand turning into the 'Amsterdam of Asia'?
Focus
Thailand's tigers: Is tourism sabotaging conservation efforts?
Известия (RUS)
Участники протестов в Грузии опрокинули и подожгли полицейскую машину
Участники акции протеста против принятия закона об иностранных агентах в Тбилиси опрокинули и подожгли полицейскую машину. Об этом сообщил местный телеканал TV Pirveli 9 марта.
По информации телеканала, через несколько минут пожар был потушен с помощью водомета. Ситуация на проспекте Руставели по-прежнему напряженная, протестующие начали баррикадироваться перед спецназом, говорится в сообщении.
Демонстрации с силой: приведут ли протесты в Грузии к отставке правительства
Митинги против принятия закона об иноагентах продолжаются второй день, в Тбилиси на улицы вышло несколько тысяч человек
Ранее 8 марта силовики полностью разогнали протестующих с площади перед парламентом в Тбилиси. Полиция применила против толпы резиновые пули, водометы и слезоточивый газ. По словам журналиста из Тбилиси Георгия Джабишвили, толпа протестующих состоит в основном из студентов. После столкновения со спецназом часть людей отступила от здания парламента, однако некоторые возвращаются к месту схватки.
Президент Грузии Саломе Зурабишвили призвала власти воздержаться от применения силы в отношении протестующих в Тбилиси. По ее словам, они должны понять, что у них есть последний шанс разорвать дистанцию с населением, которая всё увеличивалась и увеличивалась.
Протесты в грузинской столице начались 7 марта из-за того, что парламент страны большинством голосов принял в первом чтении законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагает создание реестра неправительственных организаций и СМИ, получающих зарубежное финансирование.
France24 - World
Israeli forces kill six Palestinians in raid on West Bank refugee camp
Issued on: 07/03/2023 - 23:59
NEWS WIRES
Israeli forces raided a refugee camp in the West Bank city of Jenin on Tuesday, killing at least six Palestinian gunmen, including a Hamas gunman suspected of fatally shooting two brothers from a Jewish settlement near the village of Huwara.
Witnesses said fighting broke out after residents of the camp saw Israeli soldiers getting out of a furniture truck near a house on a hill overlooking the centre of the sprawling camp and fighters immediately opened fire.
In the ensuing gun battle, Israeli forces surrounded a house where the suspected gunman had barricaded himself with other fighters, and used shoulder-fired missiles against the building, a statement from the military said.
The Palestinian health ministry said six Palestinians were killed and at least 16 wounded. One member of the Israeli police force was wounded and three lightly hurt.
The military identified one of the gunmen as Abdel-Fattah Kharusha, a member of the Islamist group Hamas, who it said shot two Israelis while they sat in their car at a checkpoint near the Palestinian village of Huwara in the occupied West Bank on Feb. 26. It said his two sons had been arrested in a raid at the same time on the city of Nablus, another centre of militant activity.
According to statements by Hamas and Islamic Jihad, all those killed were gunmen from the militant groups Hamas, Islamic Jihad and Fatah.
"We call upon the fighters of our people everywhere to escalate armed resistance against the occupation and to fight them everywhere on the land of our occupied home," Hamas' armed wing said in a statement.
Hamas, which runs the blockaded Gaza Strip but which also has fighters in the West Bank, said Kharusha was a member and that he carried out the Huwara double killing, the latest in a series of deadly attacks on Israelis by Palestinians this year.
Jenin, one of the major centres of militant activity in the West Bank where armed fighters parade openly, has been raided repeatedly by Israeli forces during months of violence that has caused increasing fears of a repeat of the Intifadas or uprisings of the 1980s and early 2000s.
"The risk - not just to Palestine and to Israel but to the region - of the situation escalating out of hand is significant," Saudi Arabia's foreign minister, Prince Faisal bin Farhan Al Saud, told reporters in London.
The shooting of the two Israeli brothers triggered a revenge attack by Jewish settlers who killed a Palestinian man and torched dozens of houses and cars in a rampage described as a "pogrom" by a senior Israeli commander.
The rampage triggered worldwide outrage and condemnation, which was increased when ultra-nationalist Finance Minister Bezalel Smotrich, who has responsibility for aspects of the West Bank administration, said Huwara should be "erased". Smotrich later offered a partial retraction.
U.S. Secretary of State Antony Blinken overnight reiterated calls for both sides to de-escalate tensions, and the violence is also expected to be raised by Defense Secretary Lloyd Austin this week when he visits Israel.
However, there has been no sign of any let up in the violence, ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan and the Jewish Passover festival.
More Huwara violence
A spokesman for Palestinian Authority President Mahmoud Abbas condemned Tuesday's raid which came after a major reinforcement of Israeli forces in the West Bank following the violence in Huwara, which sits near a major road junction where settlers and Palestinians have frequently clashed.
Despite a crackdown by Israeli police, tensions have continued at Huwara and overnight Israeli settlers attacked Palestinians in the village.
Israeli army and border police forces dispersed what the military described as "a number of violent rioters" in Huwara. Videos shared on social media showed black-clad youths attacking a Palestinian car before its driver manages to pull away.
"My wife was sitting in the back and she hugged our daughter to cover her," said Omar Khalifa, who had just finished shopping at a supermarket and was in the car with his family. "We could have lost her. There was real danger to our lives."
Other footage appeared to show Israeli soldiers dancing together with Jewish settlers in the town on what was the Jewish festival of Purim. "Huwara has been conquered, gentlemen!" a voice is heard saying in Hebrew.
The military did not address a question about the footage of soldiers dancing with settlers when it responded to a request for information on the incident. Nor did it immediately respond to a Reuters query on whether there had been any arrests.
Since the beginning of the year, Israeli forces have killed more than 70 Palestinians, including militant fighters and civilians, while in the same period, Palestinians have killed 13 Israelis and one Ukrainian woman in a series of apparently uncoordinated attacks.
(REUTERS)
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Israeli forces kill teen in West Bank
'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack
Jordan hosts Israeli-Palestinian talks aimed at averting escalation in violence
Известия (RUS)
Глава МИДа Украины опроверг причастность Киева к диверсиям на «Северных потоках»
Киев не имеет какого-либо отношения к взрывам на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2». Об этом министр иностранных дел Украины Дмитрий Кулеба заявил в среду, 8 марта.
По его словам, в этих «слухах» нет каких-либо доказательств. Сам он ждет результатов официального расследования диверсии, сообщает Nova News.
Взрывное дело: как повлияет на «Северный поток» расследование Херша
В Кремле рассказали, чего ждут после резонансной статьи американского публициста
Ранее 8 марта глава минобороны Украины Алексей Резников опроверг причастность Киева к авариям, произошедшим на газопроводах.
До этого официальный представитель МИД России Мария Захарова иронично прокомментировала информацию о том, что власти Украины причастны к взрывам. Она отметила, что Запад вновь использует дезинформацию, для того чтобы формировать необходимую повестку, однако это не помешает выяснению правды.
Немецкий политолог Айка Хаммер в комментарии «Известиям» заявил, что организовать диверсия могли только США. У Вашингтона была такая возможность во время учений НАТО. При этом сообщение The New York Times о причастности к подрыву проукраинской группировки, по мнению эксперта, является попыткой избежать проблем в отношениях с Германией, которая больше других стран пострадала от последствий диверсии.
7 марта NYT опубликовало материал, в котором указывалась возможная причастность проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки». Из материала следует: некоторые официальные лица США считают, что Украина и ее союзники имели наиболее логичный потенциальный мотив для нападения на трубопроводы.
Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. РФ назвала произошедшее актом государственного терроризма.
France24 - World
The land of equality? Where France stands on women's rights
Issued on: 03/03/2023 - 15:06
Aline BOTTIN
Annette Young
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Fadile BHAYAT
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As we once again mark International Women's Day, we're focusing on the French government's stance on equality. The country has still yet to have its first female president; the gender pay gap stubbornly hovering at around 16 percent while neighbouring Spain is leading the way on dealing with domestic violence and consent. Annette Young asks Isabelle Lonvis-Rome, the French Minister for Gender Equality, Diversity and Equal Opportunities why France lags behind on so many fronts.
FRANCE IN FOCUS
Women and retirement in France: A lifetime of inequality
#The 51%
Pension reform in France: Does Emmanuel Macron's proposal penalise women?
Gender equality
Education in the spotlight as watchdog warns of sexist ‘backlash’ sweeping France
Известия (RUS)
Врач перечислил причины пересадки почек
Трансплантация почек как метод лечения показана пациентам с хронической болезнью почек. Всего существует пять стадий хронической болезни почек, и чаще всего трансплантация проводится только на пятой из них. Об этом рассказал врач — детский хирург хирургического отделения по пересадке почки Российской детской клинической больницы РНИМУ им. Н.И. Пирогова Минздрава России Денис Эктов в беседе с «Известиями».
По его словам, главными причинами заболевания могут быть васкулит, пиелонефриты, гломерунефриты и вторичный гломерулонефрит при системных заболеваниях, интерстициальные нефриты, травмы почек, приведшие к утрате их функций, кистозные, наследственные и врожденные заболевания почек, а также опухоли и сахарный диабет.
Врач указал, что трансплантацию почки могут проводить как от живого, так и неживого донора. Однако, согласно законам Российской Федерации, только близкий родственник пациента способен стать донором органа.
«Перед тем как выполнить операцию по трансплантации почки, врачам необходимо провести тщательное обследование реципиента, чтобы определить, нет ли противопоказаний к пересадке. В некоторых случаях при необходимости перед трансплантацией врачи корректируют патологии, оказавшиеся причиной развития хронической болезни почек. Также важно определить группу крови пациента, провести ряд обследований на наличие вирусов: гепатиты, ВИЧ, сифилис», — добавил Эктов.
Согласно статистическим показателям, отметил доктор, выживаемости почечных трансплантатов от живого донора на сегодняшний день хорошие: в первый год они составляют 96%, а через пять лет — 85%. Спустя 10 лет с момента пересадки уровень выживаемости достигает 78%. Касательно выживаемости трансплантата от трупного донора выделяются следующие значения: через один год, пять и десять лет — 92, 76 и 57% соответственно.
Успешное проведение операции по трансплантации почки ликвидирует у пациента уремию — накопление в крови уремических токсинов. А также способствует стимуляции роста ребенка, его физическому развитию, его социальной и психологической адаптации, добавил врач.
«В дальнейшем пациент, которому пересадили почку, получает иммуносупрессивную терапию. Это необходимо для профилактики возможного отторжения почечного трансплантата. Лечение иммуносупрессивными препаратами проводится пожизненно», — указал Эктов.
Врач отметил, что качество жизни детей с пересаженной почкой повышается по сравнению с пациентами, которые получают процедуры диализа. В Российской детской клинической больнице РНИМУ им. Н.И. Пирогова работают сразу несколько отделений, занимающихся вопросом сохранения здоровья почек юных пациентов: нефрологическое, уроандрологическое, реанимации и интенсивной терапии для нефрологических больных, хирургическое отделение по пересадке почки и отделение диализа. Благодаря комплексной работе и мультидисциплинарному подходу врачи федеральной клиники успешно подбирают эффективное лечение наиболее тяжелым пациентам нефрологического профиля, поступающим из различных регионов нашей страны.
Иммунный запрет: в России создают новый метод лечения волчанки
Ученые хотят повлиять на первопричину неизлечимой пока болезни
По случаю Всемирного дня почек, который в этом году отмечается 9 марта, врач-уролог, врач ультразвуковой диагностики «Инвитро-Ростов-на-Дону» Сергей Дорошенко рассказал «Известиям», как выявить и предупредить развитие таких заболеваний.
Он уточнил, что к числу наиболее распространенных заболеваний почек относятся пиелонефрит, почечная недостаточность острого и хронического характера, гломерулонефрит, мочекаменная болезнь.
France24 - World
Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'
Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06
Marc Perelman
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FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.
Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".
He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner.
The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.
Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'
Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.
He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.
The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.
The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".
Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde
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The France 24 Interview
Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'
MERCENARY WAR
Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder
EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa
Известия (RUS)
«Известия» побывали с артиллеристами на передовой боев за Авдеевку
Из оккупированной Авдеевки противник выпускает сотни снарядов в день, в том числе по мирному Донецку. За восемь лет этот населенный пункт превратился в город-крепость. Корреспонденты «Известий» побывали на позициях 1-й Славянской мотострелковой бригады Донецкого армейского корпуса, чтобы увидеть, как идут бои.
Работа на высоте: как российские дроны уничтожают артиллерию ВФУ
С начала марта противник лишился более 80 реактивных систем и гаубиц
Важную роль на данном направлении играет слаженная работа артиллерии. По словам механика-водителя САУ «Гвоздика» 1-й Славянской бригады с позывным Шустрый, совсем скоро войска войдут в Авдеевку.
«С 2014 года катаюсь на этой ласточке. Я уверен, что мы на ней войдем и в Авдеевку. Осталось немножко, маленький рубеж, и мы там», — уверен он.
Быстрые и маневренные САУ «Гвоздика» поддерживают огнем наступление. Для безопасности работы важно быстро выйти на огневую, отработать и быстро уйти. Самоходчики открывают огонь — быстро выпускают четыре снаряда.
Пока ствол орудия фиксируют в походном положении, все снова сидят на броне — задерживаться на этом месте нельзя.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
«Осталось немножко, маленький рубеж, и войдем в Авдеевку»
France24 - World
Afghan refugee girls continue their education in Pakistan
Issued on: 08/03/2023 - 14:35
Since the Taliban retook power in Afghanistan in August 2021, thousands of Afghan families have found refuge in neighbouring Pakistan. Many Afghans decided to flee their country in order for their daughters to have an education, the Taliban having imposed a ban on secondary and higher education for girls. Pakistan does not offer real prospects of integration or employment to refugees. Yet many Afghan families have nevertheless settled in the country, as our correspondents report.
#The 51%
Afghan women banned from university: The women resisting the Taliban's decision
ON THE GROUND
‘I don’t want to be illiterate’: Afghan girls defy Taliban school ban
Focus
Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat
Известия (RUS)
США призвали протестующих в Грузии к сдержанности
Соединенные Штаты Америки призвали протестующих в Грузии к сдержанности и уважению мирных собраний и протестов. Об этом в среду, 8 марта, заявил пресс-секретарь американского Госдепартамента Нед Прайс.
«Мы призываем правительство Грузии уважать свободу мирного собрания и мирных протестов. Мы призываем все стороны проявлять сдержанность и избегать любых эскалационных или насильственных действий, уважать законы и демократические ценности Грузии», — сказал пресс-секретарь Госдепа в ходе брифинга.
Он также назвал законопроект «О прозрачности иностранного влияния» «вдохновленным Кремлем» и несовместимым со стремлением Грузии к европейской интеграции и демократическому развитию. По словам Прайса, это повредит отношениям Грузии с ее стратегическими партнерами и поставит под угрозу ее евроатлантическое будущее.
Демонстрации с силой: приведут ли протесты в Грузии к отставке правительства
Митинги против принятия закона об иноагентах продолжаются второй день, в Тбилиси на улицы вышло несколько тысяч человек
Протесты в грузинской столице начались 7 марта из-за того, что парламент страны большинством голосов принял в первом чтении законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагает создание реестра неправительственных организаций и СМИ, получающих зарубежное финансирование.
Вечером у парламента страны собралось несколько сотен человек, для разгона людей спецназ пустил в ход слезоточивый газ и водометы. В ответ митингующие закидали полицию бутылками с зажигательной смесью.
8 марта участники акции протеста в центре Тбилиси сообщили о намерении окружить здание парламента и помешать законодателям провести заседание. До этого протестующие выдвинули властям страны ультиматум. Они потребовали отзыва законопроекта об иностранных агентах и освобождения задержанных накануне демонстрантов. На выполнение требований был выделен один час.
Силовики в Тбилиси напором воды и слезоточивым газом отгоняют протестующих от ворот парламента. Участники акции протеста попытались прорвать ограждения и вплотную подошли к воротам здания.
Вместе с тем президент Грузии Саломе Зурабишвили высказалась в поддержку протестующих. Она пообещала наложить вето на законопроект, если его примут в парламенте.
Известия (RUS)
Победа «Баварии» над ПСЖ обеспечила ей место в четвертьфинале Лиги чемпионов
«Бавария» победила ПСЖ в домашнем матче и прошла в четвертьфинал Лиги чемпионов. Об этом стало известно в четверг, 9 марта.
Во втором тайме нападающий немецкого клуба Эрик-Максим Шупо-Мотинг открыл счет, но гол был отменен после просмотра видеоповтора. Спустя девять минут он забил уже без нарушения правил. Счет хозяев на последних минутах матча удвоил Серж Гнабри, сообщает «Спорт-экспресс».
В первом матче «Бавария» также одержала победу над ПСЖ, поэтому команда проходит в следующий этап еврокубка.
8 марта «Бенфика» в домашнем матче разгромила «Брюгге» со счетом 5:1. Победа позволила команде пройти в четвертьфинал Лиги чемпионов. Также в следующий этап после победы над «Боруссией» прошел футбольный клуб «Челси».
Известия (RUS)
Ввоз серых смартфонов в Россию практически прекратился
О практически полном прекращении поставок серых смартфонов в Россию «Известиям» рассказали несколько продавцов телефонов на одном из крупнейших московских радиорынков.
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По словам собеседника, из-за дефицита устройства, ввезенные без соблюдения таможенных процедур и не обслуживаемые по гарантии, за последние две недели уже подорожали на 3–4 тыс. рублей, а в дальнейшем их цена, вероятно, будет аналогична доставленным гаджетам по разрешенному властями параллельному импорту.
О том, что серый импорт смартфонов в РФ прекратился, знает и ведущий аналитик Mobile Research Group Эльдар Муртазин. Он утверждает, что прекращение ввоза таких гаджетов связано с тем, что этот товар больше не пропускает таможня.
Федеральная таможенная служба осуществляет работу по борьбе с нелегальными поставками в плановом режиме, сказали «Известиям» в пресс-службе ведомства.
По мнению Муртазина, к борьбе с серым импортом государство, возможно, подтолкнули и масштабы такого ввоза. В 2021 году втемную в Россию переправлялось порядка 5% смартфонов (около 1,6 млн штук), подсчитала Mobile Research Group.
А в 2022-м на фоне прекращения поставок гаджетов и того, что на запуск параллельного импорта ушло несколько месяцев, нелегально было ввезено до 30% аппаратов (около 7,8 млн единиц).
Серые смартфоны могут стоить до 30% дешевле ввезенных параллельным импортом, рассказывает Муртазин. Но выигрыш в деньгах оборачивается дополнительными рисками для покупателя: у такого гаджета, как правило, не будет гарантии, а если продавшая его фирма-однодневка их и предоставит, то, скорее всего, не будет исполнять обязательства, отмечает он.
Кроме того, вместо нового, пользователю могут продать аппарат, бывший в употреблении, либо устройство, которое невозможно или очень сложно активировать в России, рассказал эксперт.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Граница на звонке: поставки в Россию серых смартфонов прекратились
France24 - World
Film show: Director Sarah Polley on her movie 'Women Talking'
Issued on: 08/03/2023 - 17:25
Marion CHAVAL
Magali FAURE
Eve JACKSON
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To mark International Women's Day, we bring you the story of an isolated religious community battered by sexual abuse. "Women Talking" stars Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley and Frances McDormand, among others. Canadian writer-director Sarah Polley's adaptation of Miriam Toews's 2018 novel is based on a real-life mass rape case in a Mennonite community in Bolivia. Over four years, men drugged wives, daughters and mothers and raped them – blaming ghosts, demons and hysteria. The director sat down with FRANCE 24's Eve Jackson to tell her more about making the film. We also hear from the lead actresses.
France24 - World
Israel judicial reforms: Ex-Mossad chief Yatom warns of 'dictatorship'
Issued on: 08/03/2023 - 13:12
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24 from Tel Aviv, former Mossad chief Danny Yatom expressed deep concern at the prospect of Israel becoming a "dictatorship". For weeks, Israel has been rocked by a wave of protests against a bill that would curtail the independence of the country's highest court. Yatom claimed the bill was an attempt by Prime Minister Benjamin Netanyahu to "run away from the trial he is facing" on charges of bribery, fraud and breach of trust. Yatom also criticised Netanyahu's coalition partners for backing the legislation.
At least 70 Palestinians have been killed by Israeli forces and 13 Israelis have died in attacks since the start of 2023. Asked if a third Intifada is under way, former Mossad chief Yatom said: "I don't think that anyone can answer precisely," but insisted Israel will continue to fight terrorism "without any limitation" and make sure its "people will be safe wherever they go, including the West Bank".
However, the Israeli government "should speak about what it intends to do in order to make the lives of the Palestinians easier", he added.
Yatom also regretted the events that took place in Huwara on February 26. In this West Bank town, Israeli settlers set homes and cars on fire, resulting in one Palestinian being shot dead and many injured. The rampage came in response to the murder of two Israeli brothers by a Palestinian.
"The government cannot allow the Israelis to take the law into their own hands (...) Such an event should not happen again because it encourages the extremists of both sides," he concluded.
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Israeli police use stun grenades, water cannon in crackdown on protests against judicial reform
'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack
Mass protests in Israel as controversial judicial overhauls advanced
Известия (RUS)
WSJ раскрыла предупреждение ЦРУ о подготовке украинцами диверсии на «Северных потоках»
Американское Центральное разведывательное управление (ЦРУ) еще летом предупреждало европейских коллег о подготовке диверсии на «Северных потоках» украинскими гражданами. Об этом в среду, 8 марта, сообщила газета The Wall Street Journal (WSJ) со ссылкой на источники в спецслужбах.
В частности, подобное предупреждение в июне–июле 2022 года было направлено Федеральной разведывательной службе Германии. Уведомление содержало сведения о трех украинских гражданах, которые пытались арендовать суда в странах, граничащих с Балтийским морем.
Как отмечается в материале, директор ЦРУ Уильям Бернс и советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан в октябре, через месяц после взрывов, не исключали, что теракт на российских газопроводах мог быть совершен Украиной.
В публикации указывается, что любые доказательства официального участия Украины во взрыве «Северного потока» нанесут политический ущерб партнерам Киева в Европе, особенно Берлину. Кроме того, власти Германии, ведущие собственное расследование инцидента, к февралю практически полностью исключили версию о причастности России к диверсиям на газопроводах. Такого же мнения придерживаются и США.
Взрывное дело: как повлияет на «Северный поток» расследование Херша
В Кремле рассказали, чего ждут после резонансной статьи американского публициста
Накануне, 7 марта, газета The New York Times сообщила о возможной причастности проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки». Из материала следует, что некоторые официальные лица США считают, что Украина и ее союзники имели наиболее логичный потенциальный мотив для нападения на трубопроводы.
Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 8 марта заявил о том, что публикации о взрывах на «Северных потоках» — это скоординированные вбросы. Он также выразил недоумение, как американские чиновники, на которых ссылаются СМИ, без расследования могут что-то предполагать про теракты на «Северных потоках».
До этого, 8 февраля, американский журналист Сеймур Херш опубликовал расследование диверсий на российских газопроводах. В нем говорится о том, что дайверы из США заложили бомбы во время учений Baltops в Балтийском море еще в июне прошлого года, а активировали взрывчатку норвежцы. Мотивы Вашингтона, со слов журналиста, заключались в том, чтобы вынудить Германию оказать Украине военную и финансовую поддержку.
Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.
Известия (RUS)
Синоптики рассказали об умеренном снегопаде в Москве 9 марта
Облачная погода, гололедица и осадки в виде небольшого и мокрого снега ожидают москвичей и жителей области в четверг, 9 марта. Соответствующий прогноз опубликован на сайте российского Гидрометцентра.
Днем температура воздуха в Москве будет варьироваться в диапазоне от 0 до +2 градусов, ночью столбики термометров опустятся до –8 градусов.
В Московской области днем ожидается от –3 до +2 градуса, ночью похолодает до –10 градусов.
Прогнозируется западный и юго-западный ветер со скоростью 6–11 м/с, местами с порывами до 15 м/с.
Атмосферное давление составит 735 мм ртутного столба.
«По тонкому льду»: почему весной реки становятся опасными для людей
Спасатели рассказали, как вести себя при падении в полынью
Накануне синоптик рассказал, что в погоде на этой неделе будут пробиваться «весенние нотки». По его словам, на приближающуюся весну указывает переменчивый характер погоды: в понедельник заряды снега сменяются пытающимся пробиться солнцем.
5 марта научный руководитель Гидрометцентра России Роман Вильфанд рассказал, что весеннее потепление в Москве ожидается в 20-х числах марта. В Московской области сход снежного покрова происходит в первой декаде апреля, а в лесах снег задерживается еще на неделю.
France24 - World
SOS diaspora: How Lebanese abroad help their country survive crisis
Issued on: 03/03/2023 - 13:34Modified: 03/03/2023 - 13:45
As their country sinks deeper into a financial crisis, more Lebanese people depend on money sent by relatives living abroad to survive. Remittances sent by the Lebanese diaspora, one of the largest in the world, partly explain why Lebanon has not yet descended into social chaos or full-scale revolt, despite the country suffering from what the World Bank calls one of the worst financial crises since the mid-19th century. FRANCE 24's Chloé Domat and Sophie Guignon report.
Built up over more than a century, the Lebanese diaspora is made up of approximately 14 million people over all five continents, compared to only 4 million within Lebanon. These expatriates have always sent money back to their families to make ends meet. Since the crisis, these remittances have become the only source of income for many Lebanese households.
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MIDDLE EAST MATTERS
Rising poverty and hunger in Lebanon: The fight against malnutrition for low-income families
MIDDLE EAST MATTERS
Fleeing Lebanon to escape poverty: At least 100 die in migrant shipwreck
MIDDLE EAST MATTERS
Citizens rob banks for own savings: Lebanon's economic crisis leads to desperate measures
Известия (RUS)
Воздушная тревога объявлена в центре и на севере Украины
На севере и в центральной части Украины объявлена воздушная тревога. Об этом стало известно из данных онлайн-карты минцифры Украины в четверг, 9 марта.
Оповещение действует на территории Киевской, Кировоградской, Днепропетровской, Черниговской, Черкасской, Харьковской, Сумской, Полтавской, Одесской, Николаевской областях, а также на подконтрольной киевскому режиму части Запорожской и Херсонской областях.
Подошли с огоньком: ВС РФ нанесли удар по топливным базам и военным заводам
Дефицит ГСМ и боеприпасов подрывает мобильность и огневую мощь ВФУ
Ранее, 7 марта, предупреждение о воздушной тревоге было объявлено на территории всей Украины. За день до этого, 6 марта, воздушная тревога также объявлялась на всей территории страны.
Российские войска начали наносить удары по критическим объектам Украины с 10 октября 2022 года. Как пояснил тогда президент РФ Владимир Путин, это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности на Крымском мосту.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент РФ объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
France24 - World
‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests
Issued on: 07/03/2023 - 21:52
Benjamin DODMAN
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Huge crowds marched across France on Tuesday in a sixth round of protests against President Emmanuel Macron’s plan to raise the retirement age, signalling continued opposition to a controversial reform that polls say up two three-quarters of French women reject.
In the French capital, where organisers say well over half a million people turned out (police put the number at fewer than 100,000), unionists and left-wing parties traded their traditional eastern rallying points for the wealthy 6th arrondissement (district) of central Paris, gathering along the fashionable boulevards of the left bank.
Outside the famed Lutetia palace hotel, puzzled tourists and shoppers worked their way through a sea of union and other flags. A few steps away, dozens of women danced to the tune of Gloria Gaynor’s “I will survive”, each of them dressed as the feminist champion Rosie the Riveter in her iconic blue overalls.
Among them was Camille, a 54-year-old publisher who said she turned out to protest in solidarity with the low-income workers – many of them women – who “stand to lose most” from the pension overhaul. She slammed a reform “hashed out in a hurried and brutal manner, without consultations and despite overwhelming opposition”.
“Women are structurally underpaid and their pensions are lower as a result. And yet they have some of the most exhausting jobs, working absurd hours on top of caring for the young and the elderly,” she said, pointing to the fact that women's pensions are on average 40 percent lower than men's.
She added: “The fact that they’re being asked to work longer now only adds insult to injury.“
The reform’s Achilles’ heel
Macron has staked his reformist credentials on passage of his flagship pension overhaul, which polls say around two thirds of the French now oppose – including a staggering 74 percent of women, according to a recent survey by the Elabe institute.
The government argues that raising the retirement age from 62 to 64 and stiffening the requirements for a full pension are required to balance the pension system amid shifting demographics. But unions say the proposed measures are unfair and would disproportionately affect low-skilled workers who start their careers early, as well as women.
>> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
Opponents of the reform have succeeded in framing the pension debate in much larger terms, focusing on the questions of how wealth is distributed under Macron, and whether the poorest and most vulnerable will carry the burden of his proposals.
Talk of the text’s gender imbalance has gained particular traction, not least since one of Macron’s own ministers admitted in January that it would “leave women a little penalised” – in one of several PR blunders that have marred the government’s attempts to promote its increasingly unpopular plan.
“Macron and his government have lied by claiming that women would be better off thanks to this reform,” said Camille at the Paris rally. “This injustice towards women is the reform’s Achilles’ heel: a united front of French women can defeat it.”
The sense that the government had misled women was shared by many protesters, fuelling their resentment of the proposal, which is currently being hurried through parliament.
“The government claimed the reform would foster ‘justice’ and ‘equality’, but it soon turned out to be a publicity stunt,” said Sandrine Tellier, 47, a representative of the energy and mining branch of the Force Ouvrière trade union. “In reality, it merely aggravates existing inequalities.”
Justice at stake
France’s enduring gender pay gap is reflected in a discrepancy between the average pensions paid out to men and women. That discrepancy is exacerbated by rules penalising those who worked part time or whose careers are interrupted by childcare.
They include 64-year-old Florentine Delangue, whose record of unpaid apprenticeships and career interruptions mean she is yet to qualify for a full pension, despite getting her first job at a hair salon aged 16.
“I started working two years before my husband, but I will have to keep going after he’s retired,” she said. “That’s why I’m angry.”
Jacqueline, a 57-year-old lab worker at a Paris hospital, said she couldn't bear the prospect of having to work an extra two years before qualifying for a full pension. She claimed she had never taken part in a protest before.
“I worked part-time to raise my daughter, but I had no choice. It’s not like I went part-time to go to the beach or something,” she said. “This is too much. I'm too tired and there's too much injustice.”
>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform
The notion of pénibilité (arduousness) was a recurrent theme at the rally, where protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.
Such a stance reflects politicians’ “insensitivity” and “ignorance of the realities of life”, said veteran theatre director Ariane Mnouchkine, adding that “parliamentarians should try working as hotel cleaners to see what back-breaking work really feels like”.
Mnouchkine’s troupe from the Theatre du Soleil carried a huge statue of Lady Justice, blindfolded and holding a balance and sword. The 84-year-old director said the very principle of justice was at stake in France’s pension battle.
“The government is sentencing those who live the toughest lives to tougher retirement, whereas they deserve a more comfortable one,” she explained. “The only consolation is that everyone seems to have realised just how unfair this is.”
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As it happened
French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight
MACRON VS THE UNIONS
Will strikes force Macron to back down over French pension reforms?
Raising French retirement age to 64 is 'non-negotiable', says PM Borne as strikes loom
France24 - World
Thousands protest in Tbilisi against controversial Georgian 'foreign agents' law
Issued on: 08/03/2023 - 04:10Modified: 08/03/2023 - 04:34
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Police in the ex-Soviet state of Georgia used tear gas and stun grenades early on Wednesday to break up a protest outside Parliament against a draft law on "foreign agents".
Reuters eyewitnesses in the capital Tbilisi saw police with riot shields making arrests along Rustaveli Avenue, the main thoroughfare running through the centre of the city.
Hours earlier police had clashed with demonstrators, some of whom threw petrol bombs and stones. The crowd then gathered outside parliament, where some people pulled aside light metal barriers designed to keep the public away from the building.
In a statement, the interior ministry said there were injured on both sides after what it called an extremely violent protest, and said police would react to violations of the law.
The protests erupted after legislators gave their initial backing to the law, which critics say represents an authoritarian shift and could hurt the country's bid to join the European Union.
Speaking in Berlin earlier on Tuesday, Georgian Prime Minister Giorgi Garibashvili reaffirmed his support for the law, saying the proposed provisions on foreign agents met "European and global standards".
But European Union foreign policy chief Josep Borrell said the draft law was a "very bad development" for the country and could seriously affect its ties with the EU.
Thousands of people, some waving EU and Ukrainian flags, stood outside Parliament and listened as speakers denounced the law, which would require any organisations receiving more than 20% of their funding from overseas to register as "foreign agents", or face substantial fines.
Critics say it is reminiscent of a 2012 law in Russia that has since been used to crack down on dissent.
Georgian President Salome Zourabichvili, who has said she will veto the law it if crosses her desk, said she was on the side of the protesters.
"You represent a free Georgia, a Georgia which sees its future in the West, and won't let anyone to take this future away," she said in an address recorded in the United States, where she is on an official visit.
Late on Tuesday night protesters angrily remonstrated with police armed with riot shields who then used tear gas and watercannon. At least three petrol bombs, as well as stones, were thrown at police.
Some shouted: "No to the Russian law", and "You are Russian" at politicians inside the legislature.
Russia is viewed as an enemy by many Georgians, after Moscow backed separatists in the breakaway Georgian regions of Abkhazia and South Ossetia in the 1990s.
State Department spokesman Ned Price said the United States was deeply concerned and troubled about a law that "would strike at some of the very rights that are central to the aspirations of the people of Georgia".
(REUTERS)
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Georgia's breakaway region of South Ossetia ditches referendum on joining Russia
Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
Известия (RUS)
Недвижимость чиновников-коррупционеров предложили выставлять на аукцион
В России предложили продавать с молотка изъятую у чиновников-коррупционеров элитную недвижимость. Инициативу Минфина на прошлой неделе одобрила правительственная комиссия по законопроектной деятельности. Об этом «Известиям» сообщили в пресс-службе кабинета министров.
Вещественный отбор: как будут конфисковывать имущество киберворов
Юрист объяснил, в каких случаях государство безвозмездно изымает собственность преступников
В законопроекте говорится о собственности, которую изъяли в пользу государства по решению суда у нечистых на руку чиновников и их родственников. Сейчас такие дома по закону можно передавать нуждающимся гражданам бесплатно, по договору социального найма.
Авторы инициативы предлагают отказаться от этой нормы и продавать недвижимость только через аукцион. Квартиры и дома коррупционеров нередко бывают весьма нескромных размеров. Поэтому их крайне сложно содержать простым людям, считает член комитета Госдумы по государственному строительству и законодательству Галина Хованская.
«Даже если людям бесплатно достается такая собственность, она всё равно требует значительных средств на содержание, потому что зачастую имеет огромную площадь. Поэтому практика передачи элитной недвижимости нуждающимся семьям почти не реализуется», — подчеркнула она.
По информации Росимущества, сейчас в собственности государства находится 32 жилища, конфискованные у чиновников в связи с правонарушениями, отмечается в пояснительной записке к проекту федерального закона.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Особняковый случай: элитное жилье коррупционеров выставят на торги
France24 - World
Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash
Issued on: 08/03/2023 - 05:17
NEWS WIRES
Greece faces a fresh round of mass strikes and nationwide protests on Wednesday as anger mounts over the country's worst rail tragedy that killed 57 people last week.
Fourteen people remain in hospital after a freight train crashed head-on with a passenger train, carrying mostly students, near the central city of Larissa on February 28.
A station master, who admitted forgetting to reroute one of the trains, has been arrested and charged with negligent homicide and transport disruption. He faces life in jail if convicted.
But public anger remains widespread in Greece over decades of government mismanagement of the rail network and a failure to pursue safety reforms.
On Wednesday, Greek civil servants are to stage a fresh 24-hour walkout alongside doctors, schoolteachers, bus drivers and ferry crew.
Railways will remain paralysed for an eighth straight day, as train workers extend strike action they launched in the aftermath of the accident.
Last week protests triggered by the crash saw riot police clash repeatedly with demonstrators, including in Athens. The public order ministry has said talks are being held with protest organisers to avert new violence.
Prime Minister Kyriakos Mitsotakis, who had been expected to call national elections for April 9, has been widely criticised for laying too much blame on the station master.
Greece's transport minister resigned on March 1 and Mitsotakis has apologised to victims' families, pledged to get to the bottom of what happened and embarked on a flurry of public appearances in an apparent bid to soothe anger.
'Hollow' apology
He visited the crash site and gave a televised address, blaming "human error" for the accident while calling for a special committee of experts to investigate.
But critics have been merciless. Writing in liberal daily Kathimerini, columnist Pantelis Boukalas said the prime minister's apology was "belated" and that some may suspect it was "guided by PR gurus".
Left-wing daily Avgi said the premier's "hollow" apology had "turned into tear gas against families at a peaceful protest demanding justice and truth".
The prime minister and other politicians suspended election campaigning in the wake of the tragedy. There is now speculation that the polls could be delayed until May.
Mitsotakis has vowed to seek EU assistance to "finally" modernise the train network and called on the Supreme Court to investigate the tragedy as fast as possible.
"We all know the country's railways are deeply problematic," Mitsotakis said.
There is little sign, however, that public anger is easing. Last weekend, football fans around the country hurled insults at the prime minister during matches.
Political life will resume Thursday after a period of national mourning, but the premier seems in no rush to confront the issue of the looming polls.
Asked Monday when Mitsotakis will set an election date, government spokesman Yiannis Economou replied: "At this stage, this issue is not on the prime minister's mind at all."
(AFP)
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Greece to seek extra EU rail funding after train crash
Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness
Greek PM apologises, angry protests erupt over deadly train disaster
Известия (RUS)
Эксперты в преддверии саммита Сунака и Макрона напомнили о разногласиях сторон
В Париже 10 марта пройдет двусторонний саммит британского премьера Риши Сунака и президента Франции Эммануэля Макрона. Это будет первая за пять лет встреча лидеров двух стран в таком формате, что говорит о стремлении Лондона и Парижа нормализовать диалог.
Безграничная преданность: куда Макрон и Шольц ведут Европу
Франция стремится к лидерству, Германия — к стабильности
В последние годы отношения двух стран были омрачены торговыми разногласиями после Brexit, созданием военного блока AUKUS и спорами о нелегальной миграции.
«Отношения стали прохладными из-за того, что Британия вышла из ЕС, к этому добавились проблемы миграции, и, конечно, Франция обиделась на Британию из-за [военного союза] AUKUS», — пояснила руководитель Центра британских исследований Института Европы РАН Елена Ананьева.
Начавшееся в эпоху премьерства Бориса Джонсона охлаждение в отношениях Лондона и Парижа дошло до того, что прошлым летом претендующая на место его преемника Лиз Трасс (которая в итоге им стала, ненадолго) так и не смогла четко ответить на вопрос, другом или врагом Лондона является Макрон.
«До выхода Британии из ЕС военно-техническое сотрудничество между странами было довольно продвинутым, здесь очень близко сходились сильные стороны одного и второго ВПК. И интерес сохранить на высоком уровне кооперацию в этой сфере в Париже остается и сейчас, в особенности в нынешней непростой международной обстановке, тем более что не всё гладко в этой области идет с основным партнером — Германией», — рассказал старший научный сотрудник ИМЭМО РАН Андрей Кудрявцев.
Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:
Двое о лодке: что собрались обсуждать лидеры Франции и Великобритании
France24 - World
UK draft law amounts to 'an asylum ban', UN says
Issued on: 07/03/2023 - 22:01
NEWS WIRES
A British draft law unveiled Tuesday aimed at stopping migrants entering illegally on small boats will amount to an asylum ban, the UN warned, calling for "more humane" solutions instead.
The United Nations refugee agency said it was "profoundly concerned" by plans that would give the British interior minister a new legal duty to deport all migrants entering illegally, such as those crossing the Channel from France in inflatable boats.
"The legislation, if passed, would amount to an asylum ban – extinguishing the right to seek refugee protection in the United Kingdom for those who arrive irregularly, no matter how genuine and compelling their claim may be, and with no consideration of their individual circumstances," UNHCR said in a statement.
The bill would deny protection to asylum-seekers who needed safety and would "even deny them the opportunity to put forward their case. This would be a clear breach of the Refugee Convention".
"Most people fleeing war and persecution are simply unable to access the required passports and visas. There are no safe and 'legal' routes available to them," UNHCR said.
"Denying them access to asylum on this basis undermines the very purpose for which the Refugee Convention was established."
UNHCR said that based on the British interior ministry's most recent data, the vast majority of those arriving in Britain in small boats over the Channel would be accepted as refugees if their claims were assessed.
"Branding refugees as undeserving based on mode of arrival distorts these fundamental facts," it said.
UNHCR said it had presented London with solid, actionable proposals for fast, fair and efficient case processing and would work with Britain to expand safe, regular pathways for refugees to reach the UK, but said these were limited and "can never substitute for access to asylum".
The Geneva-based agency urged the British government and all parliamentarians "to reconsider the bill and instead pursue more humane and practical policy solutions".
(AFP)
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UK plan to deport asylum-seekers to Rwanda is legal, court rules
UK says 200 asylum-seeking children missing from temporary accommodation
Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals
France24 - World
French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight
Issued on: 07/03/2023 - 10:30Modified: 07/03/2023 - 14:13
FRANCE 24
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France was partly brought to a standstill on Tuesday as millions of protesters took to the streets in one of the biggest strike actions yet. Rejecting the government’s proposed pension reform bill, which includes raising the legal retirement age from 62 to 64, workers across all sectors turned out in force to show their disapproval in nationwide demonstrations. Follow our blog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
9:12pm: France to carry on strikes
Strikes against the government's pension reform bill are to continue until the latter is withdrawn, trade unions said.
The CGT union said workers had voted to prolong strikes at all TotalEnergies sites.
7:58pm: 3.5 million workers on strike across France, trade unions say
Tuesday saw up to 3.5 millon protesters in the streets across the nation according to the CGT trade union.
Meanwhile figures provided by the government show 1.2 millon.
Looking to pile pressure on lawmakers, France's more hardline unions said there would be rolling strikes which could go on for days, at least in some sectors.
The CGT union said workers had voted to prolong strikes at all TotalEnergies sites.
Trains will continue to be disrupted on Wednesday, as will the Paris metro system, though to a slightly lesser degree than on Tuesday, the SNCF and RATP transportation companies running them said.
Union leaders said will meet in the evening to decide on further steps.
The CFDT, now France's biggest trade union and generall reform-minded, has not committed to the rolling strikes and has said there could be other forms of protest.
6:55pm: Around '700,000 protesters' in Paris demonstrations
There were around 700,000 protesters in Paris demonstrations today, according to the CGT trade union. The Paris police put the number of demonstrators at 81,000.
Reporting from Paris's Place d'Italie, the final destination of protesters, FRANCE 24’s Liza Kaminov said the mood is changing.
Watch the report in the video below:
6:28pm: French refining sites are 'blocked'
France's eight refining sites are 'all blocked', reports FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon.
Despite continuous production, protesters have shut the gates to refining sites and "will not let the fuel leave", she said.
Meanwhile three out of France's four liquefied natural gas terminals are blocked while output from the country's nuclear plants has also been cut.
Warning of potential shortages if the strikes were to continue, Sitbon nevertheless said the impact may "not be as drastic" as it was during former strikes as more people are working from home.
Watch the report in the video below:
5:25pm: 'The mood is one of defiance and one of hope', says FRANCE 24’s Liza Kaminov
Reporting from the streets of Paris where a national strike is currently taking place, FRANCE 24’s Liza Kaminov noted a general atmosphere of hope and determination.
People from all sectors and generations have turned out for the protests as Kaminov pointed to a mix of "elderly, youth, family", as well as "people coming from the education sector, from the pharmaceutical sector, from the metal industry and also from the aeronautics sector".
Kaminov also interviewed a PHD student in social sciences, who highlighted the impact of the pension reform bill on the younger generation and on women.
Watch the report in the video below:
3:22pm: High turnout for Paris strike
FRANCE 24’s Liza Kaminov is reporting from the streets of Paris, where protesters have gathered to express their disapproval of the government’s pension reform plan.
"The turnout is high, and is perhaps even higher than the January 31st protest," Kaminov said. "Police are saying that in Paris alone there are about 60,000 to 90,000 protestors, but as we're walking with the crowd this number seems to be increasing."
Despite the various challenges of continuous striking, protesters are determined to "bring the economy to its knees and to bring the country to a halt”, she said.
Watch the report in the video below:
1:58pm: Inequality for women key part of pension reform debate
French women, whose pensions are already 40 percent lower than those of men, have been said to be the biggest losers under the new pension reform. This is because women are more likely to take time out of their careers to care of their children and other family members and therefore earn their right to full retirement later.
In the clip below, FRANCE 24’s show France in Focus takes a look at the inequality of French pensions:
12:48pm: Teachers on strike
Unions have estimated that 60 percent of the country’s teachers walked out of their jobs Tuesday, while the education ministry has put that number at around 30 percent.
12:23pm: Paris standstill ‘a little bit nerve-wracking’, tourist says
FRANCE 24’s reporter Clovis Casali is reporting from the Saint-Lazare train station in central Paris, where tourists and commuters alike are experiencing major disruptions to their travel plans this Tuesday.
One tourist he spoke to, described the disruptions as “a little bit nerve-wracking”. He also spoke to a French woman who said she had not experienced any delays in her early morning commute, but added that the strikes “need to continue”.
Watch the interviews in the clip below:
11:23am: Protest marches from Nice to Reims
Protest marches have already gotten under way in several cities, from Nice, in the south, to Reims, in the northeast.
A #Nice06, le cortège vient de s’élancer depuis la promenade des Anglais. Les organisations syndicales espèrent une mobilisation en hausse par rapport à celle du 16 février (entre 2.000 et 15.000 manifestants) #greve7mars #retraites #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/lMLXwO3xAJ
March 7, 202310:46am: Rubbish bin collectors in Paris on strike since Monday
Bin collectors in Paris began their strike action already on Monday and the streets of the French capital have already started to pile up with hundreds of tons of rubbish.
10:38am: Why the French take their retirement so seriously
Speaking to FRANCE 24, François Geerolf, an economist at Sciences Po in Paris, explains why the French take their retirement so seriously, noting that the country’s famed 35-hour work week is far from a reality for many of the country’s white-collar workers.
Watch his full explanation in the video below:
🇫🇷 "The French take their vacation very seriously and work very seriously as well, and they take retirement seriously." @FrancoisGeerolf, Economist at @sciencespo explains the #French work ethic, on the #F24Debate ⤵️ pic.twitter.com/0XdKnu6i71
March 6, 2023
10:19am: Rolling strikes
Ahead of the March 7 strikes, major confederations of French trade unions – including the CFDT and CGT – announced they would stage ‘’grèves reconductibles’, or rolling strikes, meaning workers will vote at the end of each strike day on whether to continue industrial action. This means the strikes have no end date, and could go on for days, or even weeks.
9:32am: Major train and flight disruptions
Trains to Germany and Spain are expected to come to a halt Tuesday, and those to and from Britain will be reduced by a third, according to the SNCF rail authority.
In France, only one in five regional and high-speed trains are expected to run, while RATP, the public transport operator for the Ile-de-France region around Paris, has said metro lines and suburban trains will also be heavily disrupted, with some metro lines running only at peak hours.
Around a fifth of flights have been canceled at Paris’ Charles de Gaulle Airport and about a third of flights at Orly Airport.
9:05am: Roads, fuel deliveries blocked
Already in the early hours of Tuesday morning, the protests were already being felt in France, with reports of protesters blocking several roads.
According to the public road information service a national road in the city of Rennes had been blocked by around 100 protesters since 1am.
In a a tweet, the hardline CGTunion said: “On the roads of Rennes, at the port of Gennevilliers, on the roundabouts of Rouen, in the power stations: the vigil of the March 7 strike has already begun.”
Sur les routes de #Rennes, au port de #Gennevilliers, sur les ronds-points de #Rouen, dans les centrales : la veillée de la #grevedu7mars a déjà commencée.Demain, construisons la #GreveGenerale pic.twitter.com/UXb7CI888Q
March 7, 2023Fuel deliveries from refineries across France also came to a standstill. “The strike has begun everywhere... with deliveries blocked from all the refineries this morning,” said Eric Sellini, branch coordinator for CGT, which had launched a similar blockade last autumn that eventually saw petrol stations running out of fuel.
9:00am: More than a million expected to hit the streets
Between 1.1 and 1.4 million people are expected to hit the streets Tuesday in more than 260 locations nationwide, according to a police source cited by AFP.
The upper limit of that range would mean stronger opposition than during the five previous days of rallies that have taken place since mid-January.
On January 31, on the biggest day of demonstrations so far, 1.27 million people demonstrated.
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Demonstrators set to paralyse France in massive pension reform protests
Pension reform
France braces for strikes that could bring the country ‘to a standstill’ for days on end
France's pension battle
‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform
France24 - World
Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv
Issued on: 07/03/2023 - 12:15
FRANCE 24
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UN Secretary General Antonio Guterres was on his way to Kyiv to meet with President Volodymyr Zelensky on Tuesday as Russia and Ukraine exchanged prisoners of war. Zelensky said earlier in the day that the Ukrainian military would be sending reinforcements to the besieged city of Bakhmut, belying earlier reports that Ukrainian forces might be preparing a retreat. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
1:25am: Macron and Biden spoke about the situation in Ukraine, says the Elysée Palace
French President Emmanuel Macron discussed the situation in Ukraine and how to restore peace in Europe with his US counterpart President Joe Biden, the Elysée Palace announced on Wednesday.
Macron and Biden also spoke about the situation in the Asia-Pacific region and in Iran, according to the Elysée.
9:07pm: Canada to continue training Ukraine combat engineers, Trudeau says
Canada is extending its mission to train Ukrainian combat engineers to October and deploying medical trainers too, Prime Minister Justin Trudeau said Tuesday.
He made the announcement during a joint news conference with visiting European Union Commission President Ursula von der Leyen.
Speaking at a military base in Kingston, Ontario, Trudeau also pledged $3 million CAD for de-mining efforts in Ukraine and vowed with the EU to deliver generators to Ukraine, which has suffered repeated attacks on its power grid since the Russian invasion began a year ago.
The mission to train combat engineers had been due to conclude in the near future.
7:12pm: Russia says NYT Nord Stream report justifies call for investigation
Russia's deputy UN envoy said on Tuesday that a New York Times report on who could be responsible for the attacks on the Nord Stream gas pipelines last year "only proves that our initiative on launching an international investigation under the auspices of the UN Secretary-General is very timely".
Russia plans to call a vote in the UN Security Council by the end of March on its draft resolution asking Secretary-General Antonio Guterres to establish such an inquiry, Deputy Russian UN Ambassador Dmitry Polyanskiy told Reuters.
7:08pm: Ukraine denies involvement in Nord Stream pipelines attack
A senior aide to Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Tuesday that Kyiv was "absolutely not involved" in last year's attacks on the Nord Stream pipelines and has no information about what happened.
Mykhailo Podolyak made the comments in a statement to Reuters following the release of a New York Times report citing US officials suggesting a pro-Ukrainian group was responsible.
6:33pm: Ukraine seeks to secure Black Sea shipping lanes for Africa grain deliveries
Ukraine on Tuesday appealed for international efforts to keep open Black Sea shipping lanes used to carry millions of tonnes of grain to African nations.
A Ukrainian envoy told the Least Developed Countries summit in Doha that 2.7 million tonnes of grain have been shipped since November.
The Kyiv government at that time launched its Grain from Ukraine programme, mainly for poorer African states.
Ukraine plans to send at least 60 more vessels "to the most affected by hunger and drought countries across Africa and Asia" added Maksym Subkh, Ukraine's special envoy to the Middle East and Africa.
The world's poorest nations have faced the "heaviest burden" from Russia's invasion of Ukraine in February last year, Subkh said.
Both countries are among the world's top grain exporters.
6:19PM: Pro-Ukrainian group sabotaged Nord Stream pipelines, US intel suggests: NYT
New intelligence reviewed by US officials suggests that a pro-Ukrainian group of likely Ukrainian or Russian nationals carried out the attack on the Nord Stream pipelines last year, but the intelligence reached no firm conclusions, the New York Times reported on Tuesday.
There was no evidence that Ukrainian President Volodymyr Zelensky or his top lieutenants were involved, or that the perpetrators were acting at the direction of any Ukrainian government officials, the newspaper reported, citing US officials.
The United States and NATO have called the September 2022 attacks on the pipelines that spewed gas into the Baltic Sea "an act of sabotage," while Moscow has blamed the West. Neither side has provided evidence.
5:30pm: Ukraine says they have identified POW shot dead in grisly video
Ukraine's military on Tuesday tentatively identified as one of its missing soldiers a man who appeared to be shot dead by Russian-speakers in a short video that circulated widely on Ukrainian social media and caused an uproar.
The country's chief prosecutor announced a criminal investigation into the killing, and human rights chief Dmytro Lubinets argued that it was a violation of the Geneva Conventions.
Senior Ukrainian officials alleged, without providing further evidence, that the man was an unarmed prisoner of war killed by Russian soldiers.
The 30th Mechanized Brigade on its Facebook page named the man as Tymofii Shadura. The identification is based on preliminary information and is not final, it said.
3:30pm: Ukraine war will haunt 'generations to come', UN rights chief says
The shocking magnitude of destruction inflicted by Russia’s war in Ukraine will harm the rights of generations to come, UN rights chief Volker Turk said Tuesday.
“The war in Ukraine has led to civilian casualties and destruction of a shocking magnitude,” Turk said in his main speech to the UN Human Rights Council session in Geneva.
“The rights of Ukrainians will be harmed for generations to come, and the war’s impact on fuel and food prices, as well as geopolitical tensions, are impacting negatively on people in every region of the world."
Turk also said the war was a “betrayal” of the promises made when the foundations of universal human rights were laid down in the aftermath of World War II.
He also accused Russian state media of bombarding people with constant pro-war messages, thereby inciting hatred.
3:24pm: Russia and Ukraine exchange soldiers in prisoner swap
Russia and Ukraine said on Tuesday they had exchanged scores of prisoners of war (POWs), the latest swap in more than a year of fighting.
Russia’s defence ministry said 90 Russian prisoners of war had returned from Ukraine in the latest exchange. Kyiv said 130 Ukrainian service personnel had been released from Russian custody.
Andriy Yermak, head of the Ukrainian presidential staff, said 87 of the Ukrainians had taken part in the defence of the southeastern city of Mariupol before its capture by Russia.
1:48pm: Guterres to meet Zelensky for talks on grain shipments, 'pertinent' issues
UN Secretary General Antonio Guterres is traveling to Ukraine on Tuesday to meet with President Volodymyr Zelensky, his third trip since Russia's invasion, his spokesman said.
"The secretary-general has just arrived in Poland on his way to Ukraine," spokesman Stephane Dujarric said in a statement, adding that discussions will include extending a deal with Moscow that allows the export of Ukrainian grain via the Black Sea as well as "other pertinent issues".
The 120-day deal, initially brokered in July by the United Nations and Turkey and extended in November, will be renewed on March 18 if no party objects.
Russia has signalled that obstacles to its own agricultural exports need to be removed before it agrees to let the Black Sea grain deal continue. To help convince Russia to allow Ukraine to resume Black Sea grain exports back in July, a three-year deal was also struck in which the United Nations agreed to help facilitate Russian food and fertiliser exports.
Ukraine and Russia are both major global suppliers of grains and fertilisers.
12:52pm: Poland says it will send 10 more Leopard 2 tanks to Ukraine this week
Poland will send 10 additional Leopard 2 tanks to Ukraine this week, the Polish defence minister said on Tuesday.
"Four [tanks] are already in Ukraine, another 10 will go to Ukraine this week," Mariusz Blaszczak told a news conference.
Poland has promised to send 14 Leopard 2 tanks to Ukraine in total.
11:15am: Ukraine plans reinforcement of defences in Bakhmut
Ukrainian troops will keep defending the eastern city of Bakhmut and reinforcements are on their way, President Volodymyr Zelensky said in an overnight address, apparently in a bid to outlast Moscow’s assault on the city.
Ukrainian forces had been digging trenches further west and in recent days had seemed to be preparing a withdrawal to preserve their forces and fight elsewhere.
But Zelensky’s remarks suggest Kyiv has elected to stay and fight on, apparently convinced that Russia’s losses were far greater than those of the Ukrainian troops defending the city.
Ukraine's military command on Tuesday reported a record 1,600 Russians killed over the previous 24 hours. Those figures, which could not be independently confirmed, might be behind Ukraine's renewed push for the city. While the siege of Bakhmut had previously been led by Wagner units formed mainly of released convicts, Ukrainian sources believe Russia is now committing higher value troops to the fight, giving Ukraine more reason to fight on.
The battle for Bakhmut has also exposed a rift between the Russian military and Wagner mercenaries, whose boss Yevgeny Prigozhin has in recent days accused Russia of withholding ammunition from his men.
Russian Defence Minister Sergei Shoigu said Tuesday that the capture of Bakhmut was key to launching a further offensive in the wider Donetsk region. “This city is an important defensive hub for Ukrainian troops in Donbas. Capturing it will allow for further offensive operations deep into the defence lines of the Armed Forces of Ukraine,” Shoigu said during a televised meeting of military officials.
6:00am: Ukraine investigates alleged Russian shooting of prisoner of war
Ukraine has launched a criminal investigation into what prosecutors said was Russia's "brutal and brazen shooting of an unarmed person" depicted in a video seen on social media, the country's top prosecutor said on Monday.
The 12-second video, which rapidly amassed shares on Twitter, shows an apparently unarmed man in a uniform with a Ukrainian flag insignia on his arm standing and smoking a cigarette in a wooded area.
The man says "Slava Ukraini!" – or, "Glory to Ukraine" – before multiple shots are heard. The man slumps to the ground as bullets appear to hit his body. A voice is heard saying, "Die, Bitch" in Russian.
Ukraine's military on Tuesday said it had identified the man in the video. "According to preliminary data, the deceased is a serviceman of the 30th separate mechanised brigade – Tymofiy Mykolayovych Shadura," the military said on Telegram adding that Shadura had been missing since February 3 amid fighting near Bakhmut.
"The final confirmation of his identity can be established after the body is returned," it added. Kyiv said the killed soldier's remains were located in territory currently controlled by Russian forces.
4:15am: China says an 'invisible hand' is prolonging the conflict in Ukraine
The Ukraine crisis seems to be driven by an invisible hand pushing for the protraction and escalation of the conflict, China's Foreign Minister Qin Gang said on Tuesday, while calling for dialogue to begin as soon as possible.
An "invisible hand" is "using the Ukraine crisis to serve certain geopolitical agendas", Qin said on the sidelines of an annual parliamentary meeting in Beijing.
Qin also said Beijing has not provided weapons to either side of the Ukraine conflict, amid loud warnings from US officials of unspecified "consequences" for China if it should send lethal aid to Russia.
In later remarks on Qin's comments, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the US was to blame for the conflict, saying Washington "does not want this war to end".
"Here we can probably disagree with our Chinese comrades. This is, of course, a joke. You know what the joke is: this is not an invisible hand, this is the hand of the United States of America, this is the hand of Washington," Peskov told reporters.
2:00am: Ukraine has retrieved 307 children from occupied territories
Ukraine has retrieved 307 children from Russia-occupied territories, the country's human rights ombudsman said on Monday, including an 8-year-old boy who was recently reunited with his grandmother.
"At the end of February, the office of the Commissioner for Human Rights received a request to help bring back a child who was in the territory temporarily occupied by Russia," Dmytro Lubinets, the ombudsman, said on the Telegram messaging platform.
Ukraine's authorities estimate that more than 16,000 children have been deported to Russia since the start of the war. Russia denies the accusations, insisting it has been evacuating people voluntarily from Ukraine.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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The World This Week
Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city
AS IT HAPPENED
Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure
AS IT HAPPENED
🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says
France24 - World
Nigeria's education crisis: 20 million children out of school
Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49
Sam BALL
Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.
France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
France24 - World
War in Ukraine: no place for Russian language and heritage in Odesa
Issued on: 22/02/2023 - 10:22Modified: 22/02/2023 - 10:55
The Russian invasion that began a year ago has left an indelible mark on Ukrainian society. The Russian language is slowly losing ground to Ukrainian, a fact often used by President Vladimir Putin to justify the invasion. Ukraine’s culture including literature, music and art are particularly affected by the growing phenomenon of de-Russification. FRANCE 24 reports from Odesa, a coastal city in southern Ukraine, where Russian language and culture are deeply rooted.
France24 - World
Healing ‘invisible wounds’: Mental health care, a priority in Ukraine
Issued on: 21/02/2023 - 17:47Modified: 22/02/2023 - 16:29
After nine years of armed conflict in the Donbas region, the Ukrainian population now faces the Russian invasion that began nearly a year ago. The war has inflicted heavy trauma and psychological problems, not just among soldiers but civilians as well. Several health facilities have been set up to help. FRANCE 24 reports from Kyiv.
BBC
Paris St-Germain out of Champions League: Time to rip up project?
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section European Footballcomments94
Paris St-Germain's 11th consecutive attempt at winning the Champions League ended in more misery - so is it time for them to "rip it all up" and start again?
Bayern Munich dumped them out in the first knockout round 3-0 on aggregate, with Wednesday's 2-0 win in Germany sealing the victory.
A team with the two most expensive players of all time - Neymar, who was injured for the second leg, and Kylian Mbappe - as well as arguably the greatest player in the history of football, Lionel Messi, failed to score over 180 minutes.
"The Paris St-Germain project was built to win the Champions League and they've been miles off it. It ultimately looks like it's going to be a failure," said former Chelsea playmaker Joe Cole on BT Sport.
Ex-England midfielder Owen Hargreaves said: "They have so many brilliant individuals. It's not a team. It's a shame. They've put so many fabulous players together but if anything, they're going backwards."
PSG manager Christophe Galtier said: "It's a big disappointment. We have to deal with it and accept it.
"I don't know if it's a lesson to be learned, but there's a lot of frustration. If we'd scored first, it would have been different, but we didn't."
PSG have spent over £1bn since a Qatari takeover in 2012 and have won eight of the 10 Ligue 1 titles and 12 domestic cups under the new ownership.
But the Champions League was the owners' dream and looks no closer to fruition. After reaching the quarter-final in each of the first four seasons, they have gone out in the last 16 in five of the last seven seasons.
The outlier was the 2020 final they lost to Bayern.
Their squads have frequently been top heavy with superstar attacking talent - but not enough solidity or balance.
Cole said: "They lack an identity. What are they? It's all off the cuff. There doesn't seem to be a plan. They're a scarred team. Over the last four years they've gone out in good positions and it's left a mark on their psyche as a club.
"They've bought some of the best players of the last 20 years. The young French players scattered around Europe could be doing what these lads are doing for a quarter of the cost with an identity the fans connect with."
Kingsley Coman, who scored Bayern's winner in the 2020 final and also in the first leg of this tie, is a Parisian who left PSG on a free transfer in 2014.
Another player to leave PSG for free was Cameroon striker Eric Maxim Choupo-Moting - and he scored Bayern's first goal on Tuesday.
Former Bayern midfielder Hargreaves said: "PSG should rip the whole project up and start from scratch. They have the best young talent pool in all the world from Paris.
"Why are they going to Salzburg or Dortmund or Leicester? They should all be playing for PSG.
"They could win Ligue 1 with those players then sprinkle in one or two superstars."
Mbappe has been one of the most successful PSG signings, moving from Monaco for £165m in 2017, and becoming the top scorer in their history last weekend with 201 goals in 248 games.
The 2018 World Cup winner is one of the few Parisians in their team but may feel he has to leave to establish himself as one of the game's greats.
"Mbappe has another year on his contract and even if he wants to leave they will not let it happen so he will still be there," said French journalist Julien Laurens.
"He hasn't won the Champions League but he is only 24 so this is not an obsession for him. He said it would be extra special to be the first one to win it for PSG."
One player who is out of contract this summer is Messi. The 35-year-old Argentina captain is thought to be interested in staying but has not signed a new deal yet.
He has won a record seven Ballons d'Or and scored 29 goals in 64 games for PSG since leaving Barcelona two summers ago - but he has failed to be the catalyst for the elusive Champions League crown.
"They are still talking about Messi's contract with the club but tonight he wasn't good enough," said Laurens.
"It isn't his talent that is in question but at his age he is on the counter-attack and Leon Goretzka catches him up from five yards behind. I don't think he is good enough for this level anymore."
Brazil forward Neymar, 31, left Barcelona - where he was in Messi's shadow - for PSG in 2017 for a world-record £200m.
His time with the club has been plagued by injuries, and his season was prematurely ended last week with the news he needed knee surgery.
"They tried to sell him last year so they will try to do that again," said Laurens.
Former Liverpool winger Steve McManaman said on BT Sport: "PSG aren't going to get any better next year.
"Lionel Messi will be a year older, Sergio Ramos likewise. Neymar can't keep fit at the latter end of seasons. Marquinhos is getting on. The big players are going to have to move on."
Galtier is the sixth appointment of the Qatari regime and, like the other five, has failed to deliver the Champions League.
Two of the previous five - Carlo Ancelotti and Thomas Tuchel - have gone on to win Europe's top trophy after leaving.
Galtier, who replaced Mauricio Pochettino in the summer, is one of only two managers to stop PSG winning the French title in the last decade, when he led Lille to 2021 glory.
They are eight points clear of Marseille at the top, so are likely to add another Ligue 1 trophy to the cabinet.
"The next few days are going to be crucial. I think Galtier will see out the season and hopefully they win the league," said Laurens. "I wouldn't expect him to be here at the start of the next season."
Ex-Everton defender Joleon Lescott said: "Some of the best coaches in world football have gone there and not been able to find a solution.
"Tuchel was the closest but came up short. I don't think there's one issue. There's so many issues, it's not going to be a case of going in and sorting that out and then it's going to be rosy."
France24 - World
‘Save You’: Online platform helps French expatriates who are victims of domestic violence
Issued on: 08/03/2023 - 21:23
To mark International Women's Day on May 8, FRANCE 24 looks at an online platform dedicated to helping expatriate French women who are victims of domestic violence. Seeking help can be more difficult when women are living abroad with their abusers and are cut off from a support system of friends and family. Launched in October, Save You has already helped more than 100 women break their silence to share their horrific stories.
"I didn't hit you hard enough last time. I feel like you're asking for more," shouts a large Turkish man, slamming the door on his way out. Nour* is overcome by anxiety. That week, two earthquakes hit Mersin in southern Turkey where she has been living, isolated from everyone for more than a year. A few days later, Nour herself was shaking. "I have to get out of the house tonight. He is armed, I feel like I’m going to die when he comes back," she whispers over the phone to Caroline B.
Caroline B., president of the Coeurs de Guerrières (Warrior’s Hearts) association, also runs the Save You online platform. Nour and other French expatriate women who are victims of domestic violence can seek comfort from her soothing voice over the phone for free, wherever they are in the world, 24/7. On the other end of the line, volunteers help them resolve some extremely complex situations, even helping them "avoid the worst" – as they did that evening with Nour.
Save You is the first of its kind. Dedicated to French expatriate women and their children, the platform offers women (and some men) who are victims of violence a place to tell their stories. Some 43 percent of the women who phone in suffer from psychological violence while 19 percent are victims of physical violence. Launched in October 2022, it was created by France’s Sorority Foundation, which also invented The Sorority app – an app that enables women to help each other by alerting other users using geolocation if someone nearby is in danger.
>> Read more: French app fighting violence against women brings a ‘revolution’ to Morocco
Trapped
On the day she called Caroline B. in tears, Alice* had been subject to both kinds of violence. A little over a year ago, Alice left France for Manchester with her English partner. Last September, she gave birth to a baby girl. Alice said his attitude completely changed a few months later: he tried to prevent her from caring for their daughter and began tearing the baby from her arms. The British man’s kicks were punctuated by threats and insults. Alice told FRANCE 24 over the phone what her partner had said: "Leave the baby here and go back to France, we don't need you anymore. Go, you witch."
Alice is trapped in this situation – she is unemployed, does not speak English well, is economically and legally dependent on her partner, and is living far from her family.
Nour found herself trapped in similar circumstances, as have the more than 120 other people who have reached out via Save You, says Caroline B. Some of the women she is in contact with have been held prisoner by their partners for 15 years. The situation becomes particularly challenging in cases where the woman broke off ties with her family when she left her country. Victims often sink into a deep depression after they witness the violent transformation of a man for whom they had left everything behind.
Triggering element
Alice says that her former partner’s "explosive" brutality came out of nowhere. During the last few weeks of her pregnancy, the father of her child had been extremely supportive. So how did he become so violent that the British police had to intervene? "I still don't understand," says the 40-year-old.
These sudden and brutal "metamorphoses" are often triggered by childbirth, explains Caroline B. In some cases, the father feels that the mother and child have become his property. It is as if he is thinking, "You can never leave because there is a child. And if you leave, I'll keep it," says Caroline B.
This is essentially what Alice’s partner yelled at her, insisting she had no rights in England. Unfortunately, his words were not far from the truth. If Alice does not succeed in obtaining a French passport for her baby, she will never be able to leave the UK legally with her child.
Nour was also raising a child from a previous marriage during her long period of isolation in Turkey. Rescued by Turkish policemen alerted by Save You, the young woman managed to escape from her former companion, arriving at Adana airport from Mersin. She spent many long, difficult hours there, as the chaos caused by the earthquake had grounded all flights to Paris. With no money and after several layovers, Nour finally landed at Paris Charles de Gaulle airport. She had finally returned home from what was originally meant to be a weekend trip, but which had turned into 10 months of captivity. Exhausted, considerably thinner and destitute, Nour had lost everything. "He took away all my self-confidence," the young woman said, before bursting into tears.
Overwhelmed by the flood of calls for help, Caroline B. is overcome with indignation, as she feels that French authorities should tackle the problem head-on. Out of more than a million expatriate French women, how many are living in similar circumstances, she wonders. This type of gender-based violence is not included in any official statistics.
Constrained by local laws
Although the French foreign ministry has set up a dedicated unit, it suffers from a severe lack of personnel, says Amélia Lakrafi, the MP who represents French nationals living abroad. "To respond to a problem effectively, one needs to be aware of it," says Lakrafi. In France, she says, “the popular imagination tends to imagine French expatriates as being wealthy and living wonderful, happy lives".
The other challenge is trying to apply French policies in other countries. "Our national representatives are not allowed to do what they want. And we all remain extremely constrained by local laws," she says.
Lakrafi, who has been telling decision-makers for years that this type of gender-based violence needs to be addressed, was a fan of the online platform from the start. Save You is "the tool we have been waiting for", she says.
She says associations such as The Sorority Foundation have more latitude than a government administration, which is weighed down by its own procedures. However, she adds, “Save You will only gain traction if it works alongside French government institutions abroad, like the French foreign ministry and the interior ministry.”
This relationship seems to have already begun taking shape. "The French foreign ministry often allows us to move forward more quickly, we are lucky that they support us," says Priscillia Routier-Trillard, founder of The Sorority Foundation. Within a few months of its launch, government offices such as the French foreign ministry posted a link to Save You. This has greatly benefited women like Nour and Alice, who may not have otherwise been aware of the platform.
Knowing you are not alone
Alice still has many legal obstacles to overcome before she can live in peace. However, the support that she receives from Caroline B. and others at Save You helps her believe in a better tomorrow. Barriers that seemed insurmountable before now seem to be crumbling, and Alice was able to move to a new home – although she will not disclose its location due to fears that her ex-partner will come take her daughter away.
Since its launch, lawyers, doctors, social workers and other professionals have offered their services to Save You in various countries around the world. This growing network has helped ensure that more women are made aware of this platform. "Sometimes we simply serve as a link to a local solution, which the victim has been desperately seeking for months without success," Caroline B. explains.
Simply by lending a sympathetic ear, Caroline B. gave Alice a priceless gift. "She listened to me. It was like I could see a way out from the black hole I was in," says Alice.
Like Alice and Nour – and hundreds of thousands of French women every year – Routier-Trillard and Caroline B. were once victims of domestic violence. For a long time, they felt trapped in silent guilt.
"What gets me through is providing the support I would have liked to have," Caroline B. says.
We are social beings, Routier-Trillard adds. "Nothing in the world is more powerful than knowing that you are not alone."
*Names have been changed
This article has been translated from the original in French.
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In the press
International Women's Day: Paying tribute to battles for gender equality around the world
The Debate
International Women's Day: Years of work undone by Covid-19 pandemic
VIOLENCE AGAINST WOMEN
Female genital mutilation: 'Women circumcise little girls for men'
BBC
Budburst happens up to 7.5 days earlier in areas that are brighter at night due to light pollution
One summer night in 2014, a group of biologists and ecologists staked out several streetlamp-lit suburban areas just outside Wallingford in the UK. While their nighttime presence may have prompted some concern of potential thievery among the locals, they were actually there to observe nocturnal moths going about their nightly pollinating routine.
The scientists were studying how the streetlights affected the moths' behaviour. Their theory was that the artificial light at night would disrupt the moths' flight patterns enough that it would impede how much, or how well, they could pollinate.
Sure enough, of the hundreds of moths they observed, over 70% were drawn upwards towards the lights and away from the flowering plants, resulting in a noticeable reduction in plant pollination as well as the number of pollen types that were transported by the moths. This proved true across several different nocturnal moth species and over 28 varieties of plants, meaning the ripple effect could have wide-reaching consequences.
This is just one narrow view into how light pollution is disrupting the natural world. Moths aren't the only pollinators impacted by dazzling city lights. Bees are also feeling the effects, along with all the plants they pollinate. As artificial lights disrupt how nocturnal pollinators interact with plants, their pollen output can be affected, which may, in turn, impact how well bees and other diurnal pollinators can fertilise them during the daytime.
Light pollution already encompasses about a quarter of the planet and continues to worsen, increasing by about 6% every year with growing urbanisation. Global light pollution has increased by at least 49% over 25 years.
While its impacts are still being studied and vary widely across species, scientists do know light pollution is affecting how plants grow and reproduce. It disrupts their seasonal rhythms, their ability to sense and react to natural light, and their fragile relationship with pollinators. The more strained that relationship becomes, the more our food supply may be put in jeopardy. And just one broken link could create unfathomable physiological consequences up and down the food chain.
How plants sense the world
A primary reason light pollution, or artificial light at night, impacts most living things on this planet is that they have a circadian rhythm. This rhythm is the natural sleep-wake cycle that repeats every 24 hours and is governed by when it's light or dark. Most creatures, whether nocturnal or diurnal, carry out their living processes by this cycle, so when it is disrupted by, say, a perceived shorter nighttime, it can put undue stress on how internal systems function. And the longer that disruption goes on, the more potential there is for detrimental impacts.
Light pollution is negatively impacting many different species, including bumblebees (Credit: Getty Images)
From the microplastics sprayed on farmland to the noxious odours released by sewage plants and the noise harming marine life, pollutants are seeping into every aspect of our existence. Sensory Overload explores the impact of pollution on all our senses and the long-term harm it is inflicting on humans and the natural world. Read some of the other stories from the series here:
Circadian clock disruptions can also affect regulating chemicals in humans, plants and animals, most notably melatonin, a molecule that is produced in response to darkness and helps regulate the circadian rhythm. "[It's] supposed to be elevated overnight, but light pollution suppresses melatonin, which, over time, can cause a whole sweep of negative health effects," says Valentina Alaasam, a researcher at the University of Nevada in the US. For humans, health impacts include an increased risk of sleep disorders, diabetes, depression, heart conditions, and breast cancer.
The effects aren't all that dissimilar to jet lag. Say you're flying from London to New York. Since you're traveling to a place five hours behind your home base, you're effectively losing five hours of either day or night (depending on when you're travelling), which throws your circadian rhythm off kilter. The resulting jet lag can leave you feeling foggy, sleep-deprived, and generally under the weather for several days. That's just the result of one circadian rhythm disruption. Now imagine you're a tree on the side of a city street constantly being exposed to artificial lights from street lamps, cars, and buildings. If your internal system always thinks it's daytime, it can turn your life upside down.
"Plants are like animals in that they need a sleep cycle to process stuff, and what they do is they put attention on different activities at different times of the day. So they need to know the time of day," says Joanne Chory, professor at the Salk Institute for Biological Studies in San Diego, California.
Plants have photoreceptors, 13 that we know of, that they use to determine things like day length. This helps them know when to bloom and, for deciduous trees, when to drop leaves – arguably two of the most important events in a tree's calendar. Five of the photoreceptors absorb near-infrared light from the Moon and starlight, and eight absorb a type of UV light. By artificially extending the length of the day, light pollution can trigger these photoreceptors to the point where a plant's flowering pattern changes.
"Plants will get stressed out under [artificial] light. They can photosynthesise more, and because they are there's more stress," says Brett Seymoure, an ecologist and assistant professor of biological sciences at the University of Texas at El Paso. "It's just like a bodybuilder who's just always working out." When a plant photosynthesises, they're taking in energy, and if they're doing that all the time, it can be overwhelming and create a reactive type of oxygen that kills the plant.
Couple that with warmer winters and longer summers due to climate change, and you end up with trees growing well out of their natural rhythm, which can ultimately weaken them.
Seasonal changes
Blooming or budbursts typically happen in the spring with the arrival of warmer temperatures coinciding with longer days and more UV rays. However, Seymour says light pollution is scrambling those cues for plants. "The seasonal changes of plants have been affected by artificial light at night," says Seymoure. "They do budbursts sooner or they hold onto their leaves longer, and that's because the photoperiod, which is the ratio of daytime to nighttime, is being masked by artificial light at night."
Even ambient light that radiates miles out from a city can disrupt the circadian rhythms of plants and animals (Credit: Fabrice-Coffrini / Getty Images)
One study that analysed 13 years of budburst data from deciduous trees in the UK found that budburst happened up to 7.5 days earlier in areas that were brighter at night due to light pollution. Budburst can also change when trees drop their leaves in the autumn because, again, artificial light interferes with the perceived photoperiod of shortening days as winter approaches.
Normally, as days grow shorter, deciduous trees stop the production of chlorophyll, the primary pigment used in photosynthesis, and pull nutrients out of their leaves, which is why they change colour and eventually fall to the ground. "But since they're just constantly bombarded by street lights, they don't get that photoperiod, so they're going to hold on to their leaves a lot longer, and they could lose all those leaves that have this chlorophyll which is actually very energetically costly," says Seymoure.
You might also like:
Light pollution disrupts pollinators' circadian rhythms as well as their general life patterns, which ultimately impedes plant reproduction. Several studies, the UK moth study included, have found that nocturnal pollination is diminished under artificial lights. A 2017 study found that nocturnal plant-pollinator interactions were 62% lower in brightly lit areas than in non-illuminated ones. When those interactions shrink, plants aren't as stimulated to produce pollen, which leaves less pollen for diurnal pollinators like bees.
The seasonal changes of plants have been affected by artificial light at night – Brett Seymoure
Just like jet lag affects humans, light pollution can also stress pollinators' bodies by reducing their sleep and recovery time, ultimately making it harder for them to pollinate and reproduce.
Light pollution even impacts migration by attracting insects (and other flying animal species) away from their natural, intended path and into dangerous and often deadly scenarios. "[It] has been shown to disorient [bird] migration routes and change where species breed or overwinter," says Alaasam. These migratory changes can potentially impact plants that are pollinated by birds or plants that get their seeds dispersed by birds.
There are simple steps we can all take to reduce light pollution, and many of the positive effects are instantaneous.
In terms of insects, Seymoure calls this attraction to light the "trap effect" which is "where the insects come to the lights but they never pollinate because they're just too busy flying around in the light," says Seymoure. Other pollinators, such as certain species of beetles, are photophobic, and simply avoid vegetation under artificial light; this is the "repel effect". Around one-third of bugs that are attracted to artificial light at night don't survive past the morning, according to a review of 229 studies Seymoure co-authored, either due to predation, exhaustion, or hunger.
'Insect apocalypse'
Pollinator populations are steadily declining, and ecologists like Seymoure fear it's the result of a confluence of stressors, including light pollution, chemical pollution, climate change, and habitat loss. Insects are an essential keystone to life on this planet, and as we lose them, the species domino effect becomes clearer. For example, if honeybees native to the US die out, all the species of plants they pollinate could follow, with no other intervention – that's 80% of flowering plants. The US Department of Agriculture estimates those plants account for 25% of the food Americans eat today.
"Around 200 million years ago, flowering plants and insects started to co-evolve with each other. If you start to alter either the behaviour of the insect or the behavioural physiology of the plant, you're going to affect both of them," says Seymoure. "[With light pollution] you have this new weird situation that's going to have consequences for everything on this planet because pretty much everything depends on insects and flowering plants – 80% of our crop species are pollinated by insects."
By artificially extending the length of the day, light pollution can cause changes in a a plant's flowering pattern (Credit: Frank-Bienewald / Getty Images)
Plants and pollinators rely on temperature and light changes to know how, and when, to carry out their life processes. As the planet warms and light pollution grows, these processes will be thrown more and more off-balance, and it's unclear if the affected species will adapt fast enough to survive.
"Light pollution and climate change are making these cues [light and temperature] less reliable and causing some ecological chaos," says Alaasam.
Despite all of this, there are pollinators that aren't as negatively affected by light pollution. In fact, some have evolved to use it to their advantage. One study that looked at "city moths" from 10 different populations found that they'd adapted not to fly to artificial light at night. "Moths that had been exposed to artificial light over the last 20 to 50 years no longer had the genes that allowed them to fly to the light," says Seymoure.
Pollinating bats also seem to have found a positive loophole. Not only do artificial lights illuminate the bugs they like to eat, but a 2022 study found they also increased pollination due to more fruit and seeds on the artificially illuminated trees (a potential result of excessive blooming). That may only be a temporary boon, however. As Seymoure fears, too much artificial light exposure could be overtaxing trees, weakening them over time.
Many other insect species have never been attracted to light, so they aren't directly affected by light pollution. However, that doesn't mean they aren't indirectly impacted in other ways. For example, bees aren't attracted to light, but they're negatively affected by light pollution because the plants they pollinate aren't as stimulated to produce pollen by nocturnal pollinators who are driven away by artificial lights.
It might seem like these small changes won't have sweeping effects, but all these changes can also save money through lower energy costs too. This might help convince your office manager, landlord or city council to cut back on light pollution, says Alaasam.
These changes are starting to happen more and more in small, eco-conscious pockets of the world. The more communities start reaping the benefits, then perhaps others will follow suit, drawn like, forgive the expression, a moth to a flame.
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France24 - World
Macron says will put right to abortion in French constitution in ‘coming months’
Issued on: 08/03/2023 - 18:55
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron said Wednesday his government would put forward a draft law enshrining abortion rights in the French constitution within months.
In a speech paying tribute to the late Gisele Halimi, a feminist activist and pioneer for reproductive rights, Macron said an amendment to the constitution would be submitted to parliament.
"This will enshrine the freedom of women to choose abortion, and be a solemn guarantee that nothing can ever limit or abolish this right because it will have become irreversible," he said.
"The rights of women are always a fragile conquest," Macron said.
France's National Assembly had in November 2022 already voted in favour of the constitutional change, but without deciding on a timeline.
The move has been accelerated after the US Supreme Court overturned abortion rights in June, sparking pressure from campaigners for France to do the reverse in a symbol of its commitment to women's rights.
Macron was speaking at a national tribute for Halimi, who died in 2020 aged 93 after a long career as a lawyer, activist and politician.
In a landmark case in 1972, she won the acquittal of a minor who was on trial for abortion after becoming pregnant through rape.
But Macron's choice to focus on Halimi on International Women's Day sparked some resistance, even from within her family.
Her son Serge Halimi, a journalist, stayed away from the ceremony, saying it came "at a time when the country is rising up against an extremely unfair pensions reform".
Several Women's Day demonstrations across the country included protests against the retirement reform that some critics say gives women a worse deal than men.
Abortions were de-criminalised in France in 1975.
Successive laws have aimed at making abortions safe, anonymous and free of charge.
But pro-choice associations say women wanting to abort still often face prejudice and hostility.
(AFP)
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FRENCH CONNECTIONS
Should abortion rights be enshrined in the French constitution?
The Debate
France's answer on abortion: Should constitution include a woman's right to choose?
Women's rights
French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution
BBC
Ukraine war: Why Bakhmut matters for Russia and Ukraine
Bakhmut lies in ruins.
For more than seven long months, this small industrial city in eastern Ukraine has been pounded by Russian forces.
According to its deputy mayor, Oleksandr Marchenko, there are just a few thousand civilians left living in underground shelters with no water, gas or power. "The city is almost destroyed," he told the BBC. "There is not a single building that has remained untouched in this war."
So why are Russia and Ukraine fighting so hard over this pile of rubble? Why are both sides laying down the lives of so many of soldiers to attack and defend this city in a battle that has lasted longer than any other in this war?
Military analysts say Bakhmut has little strategic value. It is not a garrison town or a transport hub or a major centre of population. Before the invasion, there were about 70,000 people living there. The city was best known for its salt and gypsum mines and huge winery. It holds no particular geographic importance. As one Western official put it, Bakhmut is "one small tactical event on a 1,200-kilometre front line".
And yet Russia is deploying huge military resources into taking the city. Western officials estimate between 20,000 and 30,000 Russian troops have been killed or injured so far in and around Bakhmut.
The Kremlin needs a victory, however symbolic. It has been a long time since the summer when Russian forces seized cities like Severodonetsk and Lysychansk. Since then what territorial gains they have made have been incremental and slow.
So Russia needs a success to sell to pro-Kremlin propagandists back home. Serhii Kuzan, chairman of the Ukrainian Security and Co-operation Centre, told the BBC: "They are fighting a political mission, not a purely military one. Russians will continue to sacrifice thousands of lives to achieve their political goals."
Russian commanders also want to take Bakhmut for military reasons. They hope it might give them a springboard for further territorial gains. As the UK Ministry of Defence noted in December, capturing the city "would potentially allow Russia to threaten the larger urban areas of Kramatorsk and Sloviansk".
And then there is question of the Wagner mercenary group that is at the heart of the assault.
Its leader Yevgeny Prigozhin has staked his reputation, and that of his private army, on seizing Bakhmut. He hoped to show his fighters could do better than the regular Russian army. He has recruited thousands of convicts and is throwing waves of them at Ukrainian defences, many to their deaths.
If he cannot succeed here, then his political influence in Moscow will diminish. Mr Prigozhin is at odds with Russia's defence minister, Sergei Shoigu, criticising his tactics and now complaining about not getting enough ammunition. There is, Mr Kuzan said, a political struggle between both men for influence in the Kremlin "and the place for this struggle is in Bakhmut and its surroundings".
So why has Ukraine been defending Bakhmut so doggedly, losing thousands of troops in the process?
The main strategic purpose is to use the battle to weaken Russia's army. One Western official put it bluntly: "Bakhmut, because of the Russian tactics, is giving Ukraine a unique opportunity to kill a lot of Russians."
Nato sources estimate five Russians are dying for every one Ukrainian in Bakhmut. Ukraine's national security secretary, Oleksiy Danilov, says the ratio is even higher at seven to one.
These numbers are impossible to verify. Serhii Kuzan told the BBC: "As long as Bakhmut fulfils its function, allowing us to grind down the enemy's forces, to destroy much more of them proportionately than the enemy inflicts losses on us, until then we will of course keep on holding Bakhmut." By defending the city, Ukraine also ties up Russian forces that could be deployed elsewhere on the front line.
Like Russia, Ukraine has also given Bakhmut political significance. Ukrainian President Volodymyr Zelensky has made the city an emblem of resistance. When he visited Washington in December, he called it "the fortress of our morale" and gave a Bakhmut flag to the US Congress. "The fight for Bakhmut will change the trajectory of our war for independence and for freedom," he said.
So what if Bakhmut falls? Russia would claim a victory, a rare piece of good news to bolster morale. Ukraine would suffer a political, symbolic loss. No longer would Ukrainians be able to cry "Bakhmut holds!" on social media. But few believe there would be a huge military impact. The US Defence Secretary Lloyd Austin said: "The fall of Bakhmut won't necessarily mean that the Russians have changed the tide of this fight."
Mick Ryan, a strategist and former Australian general, believes there would be no fast Russian advance: "The Ukrainians… will be withdrawing into defensive zones in the Kramatorsk areas that they have had eight years to prepare. And the city sits on higher, more defensible ground than Bakhmut. Any advance on the Kramatorsk region is likely to be every bit as bloody for the Russians as its campaign for Bakhmut."
So perhaps what matters most in the battle for Bakhmut are how many losses each side has incurred and what that might mean for the next phase in this war. Will Russia have suffered so many casualties that its capacity to mount further offensives will have been weakened? Or will Ukraine have lost so many soldiers that its army would be less able to launch a counter-offensive later in the spring?
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France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit
Issued on: 08/03/2023 - 17:23
NEWS WIRES
France and Britain are working on a new deal to thwart migrants crossing the Channel, which could be agreed at a summit between leaders Emmanuel Macron and Rishi Sunak later this week, a French official said Wednesday.
Macron is set to welcome British Prime Minister Sunak to Paris on Friday for the first summit between the neighbours in five years.
Preventing migrants from crossing the Channel from France to Britain is set to be a leading topic of talks, with Sunak having made stopping migrant boat crossings one of his domestic priorities.
"We are in the process of finalising the terms of a strengthening of our operational cooperation," an aide to Macron told reporters on Wednesday on condition of anonymity.
The deal would focus on "increasing the resources deployed to manage this common border, with multi-year financing in order to improve the planning of human resources, equipment and infrastructure," the aide said.
>> Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?
Britain agreed to pay France another 72.2 million euros ($74.5 million) under a deal last November that aimed to deploy an additional 350 people to detect and prevent migrant boat crossings.
Around 800 people including regular police, border control forces and customs officers are deployed daily in anti-migrant operations in northern France, according to recent figures from French authorities.
The British government outlined a new draft immigration law on Tuesday that aims to deter migrants boarding dinghies to cross the Channel, one of the world's busiest shipping channels.
The law, which would prevent people who arrived in the UK illegally from making an asylum claim, provoked an outcry from rights groups.
"At this stage we do not see any major impact on the French coast assuming that the law enters into force," the French official said after underlining that legal appeals were likely.
Rights groups and the United Nations have said that the legislation would mean Britain breaking its commitments under European and UN conventions on asylum.
The meeting of Macron and Sunak in Paris is expected to reset relations between western Europe's biggest military and diplomatic powers after years of tensions.
The departure of abrasive British prime minister Boris Johnson as well as the war in Ukraine are seen by analysts as bringing the estranged allies back together.
"We are coming out of a period when we have not had a summit in five years," a second French presidential aide said.
"We're renewing things at the moment, putting things back in order, and preparing for the future."
Joint announcements on the training of Ukrainian forces, as well as fresh cooperation on future weapons development and nuclear energy are also expected after the working lunch and talks between the leaders.
(AFP)
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BREXIT THAW
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BBC
US six-year-old who shot teacher won't be charged - prosecutor
A six-year-old boy who shot his teacher in a primary school in the US state of Virginia is unlikely to be charged, a prosecutor has said.
But authorities in the city of Newport News have yet to decide if any adult will face criminal charges in the case.
Police have said the child brought the gun in his backpack to Richneck Elementary School on 6 January.
Abigail Zwerner, a 25-year-old teacher, was shot in the hand and chest, but survived.
On Wednesday, Newport News Commonwealth's Attorney Howard Gwynn told NBC News that his office would not seek charges against the boy.
He said the "prospect that a six-year-old can stand trial is problematic" because the child is too young to understand the legal system.
"Our objective is not just to do something as quickly as possible," Mr Gwynn added.
"Once we analyse all the facts, we will charge any person or persons that we believe we can prove beyond a reasonable doubt committed a crime."
In a separate interview with a local ABC News outlet, Mr Gwynn said that the general consensus among US legal experts is that a six-year-old "cannot form the requisite criminal intent to be guilty of an aggravated assault".
Ms Zwerner is suing the school district after she was shot through her hand and upper chest following what police described as an "altercation" with the first-grader.
The firearm was legally purchased and belonged to the child's mother, police have said.
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France24 - World
Nigeria postpones elections to choose new governors after court ruling
Issued on: 09/03/2023 - 03:02
NEWS WIRES
Nigeria's electoral commission has postponed by a week Saturday's elections to choose new governors, saying it needed more time to reconfigure electronic machines that are at the centre of last month's disputed presidential vote.
The elections to pick governors in 28 of the country's 36 states will now be held on March 18. Governors are among the most influential politicians in Nigeria, Africa's biggest economy and largest oil producer.
Independent National Electoral Commission (INEC) said late on Wednesday it needed more time to reconfigure its Bimodal Voter Accreditation System (BVAS) that uses fingerprints and facial recognition to identify voters and transmit results from polling station.
The same BVAS machies were used during las month's presidential and parliamentary vote.
"This decision has not been taken lightly but it is necessary to ensure that there is adequate time to back up the data stored on the over 176,000 BVAS machines from the Presidential and National Assembly elections held on 25th February 2023 and then to reconfigure them for the Governorship and State Assembly elections," INEC said in a statement.
Observers from the European Union, the Commonwealth and other bodies reported a range of problems during last month's election, among them failures in systems designed to prevent vote manipulation, and criticised the INEC for poor planning and voting delays. But they did not allege fraud.
(REUTERS)
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Six Nigerian states challenge election result in Supreme Court
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Bola Tinubu, the political 'godfather' elected Nigerian president
BBC
International Women's Day: Istanbul women defy ban on protests
Thousands of Turkish women have defied a ban on protests on International Women's Day and rallied in the city of Istanbul for what they called a "feminist night march".
Police prevented them from reaching Taksim Square in the city centre but allowed them to carry on with their march for a while, although later they used tear gas to disperse them.
Several people were detained by police at the march.
The main opposition Republican People's Party marked the occasion by releasing a report that said that more than 600 women had been killed in Turkey by men since 2021, when Turkish President Recep Tayyip Erdogan withdrew the country from the Istanbul Convention.
The treaty aims to combat domestic violence.
All images are subject to copyright.
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France24 - World
France 24 expresses its deep concern following the indictment of its former correspondent and a director in Algeria
Issued on: 09/03/2023 - 00:00
FRANCE 24
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The journalist and former correspondent of France 24 in Algeria, Moncef Ait Kaci, was tried on Wednesday in Algiers for "financing received from abroad and publication of information harmful to the national interest," according to the prosecutor.
Moncef Ait Kaci was arrested on July 28, 2020 and placed in custody, before being released and officially accredited by the Algerian authorities.
On Wednesday, a heavy sentence of 3 years in prison was requested against Moncef Ait Kaci and the journalist-director Ramadane Rahmouni, who have always practiced their trade in full transparency with professionalism and rigor.
Pending the deliberation scheduled for March 22, the management of France 24 expresses its deep concern about this indictment, but has confidence in the justice system. It gives its full support to its former teams accredited in Algeria.
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London
“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.
Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.
Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.
Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.
Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.
Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.
L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.
France24 - World
'The oceans play a massive role' in the planet's climate control, 'biodiversity & oxygen production'
Issued on: 08/03/2023 - 04:55Modified: 08/03/2023 - 05:00
For the first time, United Nations members have agreed on a unified treaty to protect biodiversity in the high seas - representing a turning point for vast stretches of the planet where conservation has previously been hampered by a confusing patchwork of laws. An updated framework to protect marine life in the regions outside national boundary waters, known as the high seas, had been in discussions for more than 20 years, but previous efforts to reach an agreement had repeatedly stalled. Ocean ecosystems create half the oxygen humans breathe and limit global warming by absorbing much of the carbon dioxide emitted by human activities. But only about one percent of the high seas are currently protected. For more on this historic accord, FRANCE 24 is joined by Gianni Valenti, President and Founder of Gaia First.
BBC
Tottenham 0-0 AC Milan (0-1 agg): 'End of Antonio Conte's reign surely a formality'
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Tottenhamcomments259
When the final whistle sounded in the goalless draw that confirmed Tottenham Hotspur's exit at the last-16 stage of the Champions League, every sight and sound screamed the beginning of the end of manager Antonio Conte's 16-month reign.
Spurs fans reacted furiously, the body language reflected a broken team, the empty seats illustrated the brutal reality of the discontent that bubbled beneath the surface throughout what should have been a full-blooded and furious attempt to rescue their European aspirations against AC Milan.
The ramifications of this defeat over two legs may be felt far and wide at Spurs, but it was the manner of the performance that will bring justifiable criticism down on Conte's head, his eventual exit now surely a formality, whether it comes at the end of the season or before.
There is no indication he is willing to renew a contract that expires at the end of this campaign, and just as significantly no sign that Spurs are desperate for him to sign one.
It just seems a matter of time before Conte leaves.
His approach and the passive, conservative gameplan of the first 45 minutes sucked the life out of a Spurs support who had built up a superb atmosphere before kick-off. Instead, they sat back and allowed Milan to settle into their task.
In sharp contrast to the positive mindset adopted by Graham Potter's Chelsea when faced with a similar assignment against Borussia Dortmund at Stamford Bridge 24 hours earlier, Spurs played as if they were blissfully unaware that they actually had to score a goal to stay in the Champions League.
Spurs' motto 'To Dare Is To Do' was flouted spectacularly. No daring. No doing. And out they went.
The reaction at the end left Conte and his players in no doubt about how Spurs fans felt, and who could blame them? Where was the urgency? Where was the intensity? Where was the creativity?
Conte's team lacked midfield spark. Son Heung-min was poor while Harry Kane was starved of serious service, though he almost rescued Spurs and sent the game into extra time, only to be denied by Mike Maignan's magnificent save.
It would have been an undeserved reprieve for Conte and Spurs, because nothing about their performance merited any opportunity to secure a place in the Champions League quarter-finals.
The midfield duo of Oliver Skipp and Pierre-Emile Hojbjerg never lacked endeavour, but they could not provide the sort of supply line which would trouble Milan and allow Kane, in particular, to thrive.
This now has all the hallmarks of a managerial reign that is coming to a loveless conclusion unless Conte can inspire Spurs into the Premier League's top four - which will be unlikely if they show this lack of ambition and could have even more fallout further down the line.
The whispers have already started that Kane may consider his future if Spurs are not in the Champions League next season. This defeat condemned the 29-year-old club-record goalscorer to another season without a trophy.
Spurs' night was summed up by the behaviour of defender Cristian Romero, a walking yellow card who then turned it into a red one with a ridiculous late challenge on Theo Hernandez.
Romero may be a World Cup winner with Argentina but his villainous hard-man act is wearing thin, senseless being a generous way to describe the wild launch that reduced Spurs to 10 men for the last 12 minutes. It was the act of a liability.
Spurs fans were given plenty of opportunity to vent their frustrations, whether it was the aimless passing, the tediously slow build-up, the hopeful long balls or the substitution of the popular Dejan Kulusevski for Davinson Sanchez - this was a thoroughly dire night all round.
There is still a Champions League place up for grabs. Spurs are fourth but Liverpool look increasingly ominous right behind, three points adrift with a game in hand. There is no question which team has the greater forward momentum.
No matter how uncertain the future looks for Conte, Spurs must somehow put this whimper of a Champions League departure behind them quickly or even that consolation could be pushed beyond them very swiftly.
The overriding feeling, apart from the unrelenting misery and the disappointment of Spurs' performance and results, is that the countdown to the Italian's departure is now under way. The clock is surely ticking on Conte's tenure as Tottenham manager after a truly dismal Champions League exit at the hands of AC Milan in front of their own furious fans.
Valeurs Actuelles
[Exclu VA +] « Je suis soutenu par ma famille » – Pierre de Gaulle s’explique sur son voyage en Russie
« Pierre de Gaulle, vous êtes la personne qu’il faut pour faire mémoire du général de Gaulle », ces mots, prononcés par Darius Rochebin sur le plateau de LCI le 7 novembre 2021, le petit-fils du général ne risque pas de les entendre de sitôt.
Si Pierre de Gaulle n’a jamais caché ses positions pro-russes comme l’attestent son intervention sur LCI ou encore son interview au Figaro donnée peu après, l’invasion russe de l’Ukraine a quelque peu changé la donne.
Dorénavant, il est ouvertement qualifié de « gland » sur les plateaux de télévision, ne provoquant d’autres réactions que les rires. Il faut dire que le 24 février 2022 ne l’a pas fait changer d’avis au sujet de la Russie, bien au contraire.
En juin 2022, Pierre de Gaulle est invité à se rendre à l’ambassade de Russie à Paris pour participer aux célébrations de la fête nationale russe. Il propose alors d’écrire un discours où il ne cache pas son soutien à « l’opération spéciale », tout en attribuant la genèse du conflit à l’Ukraine et à l’OTAN.
« Chacun reconnaît aujourd’hui la responsabilité des États-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’Otan qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien », a-t-il notamment déclaré lors de son allocution.
Si ce discours a eu peu d’impact en France, les autorités russes ont vu là l’opportunité d’obtenir le soutien précieux d’un « de Gaulle ». Invité par la ville de Volgograd pour le 80ème anniversaire de la bataille de Stalingrad, Pierre de Gaulle rencontrera alors plusieurs officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec qui il parlera « de la paix ».
Quelques jours après son retour en Europe, Pierre de Gaulle a rencontré l’équipe de VA + en exclusivité pour revenir sur le but de son voyage en Russie, ses opinions controversées sur la guerre en Ukraine, et sur ses relations avec sa famille.
L’entretien complet, d’une durée totale de 26 minutes, est à retrouver sur notre offre Rejoindre.
France24 - World
Is the environment a priority for EU cohesion policy?
Issued on: 06/03/2023 - 17:29
EU cohesion policy puts a lot of emphasis on economic development, but it also makes sure that environmental criteria are at the forefront of new economic projects. So how does it work? We tell you more in this edition of Fact or Fake.
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FACT OR FAKE
Does Italy benefit the most from EU cohesion?
Truth or Fake
No, this video doesn't show thousands of Syrian migrants trying to cross into the EU
FACT OR FAKE
Unpacking claims that European countries are not meeting their defence spending commitments
France24 - World
What next after UN nations clinch deal to protect high seas?
Issued on: 06/03/2023 - 16:34
Shirli SITBON
This week begins on something of a bright note for environmentalists. After more than a decade of talks, countries around the world have reached a deal on the preservation of the oceans. The agreement enshrines the idea that the so-called high seas belong to all of humanity and it includes plans to set up marine protected areas. But how will the deal be implemented in this huge area that represents more than 60 percent of the world's oceans? FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon tells us more.
UN states secure 'historic' legally-binding deal to protect high seas
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Warm water is expanding cracks in Antarctica's 'Doomsday glacier'
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[Entretien] Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : « Beaucoup d’enfants sont atteints de troubles psychologiques »
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Contre les fermetures de classes, la campagne se rebiffe
BBC
Bianca Andreescu 'motivated and hungry' after injury and mental health issues
Last updated on 8 March 20238 March 2023.From the section Tennis
Bianca Andreescu acknowledged when she won the Indian Wells title at the age of 18 that there would not be "butterflies and rainbows every day".
There were for most of 2019, however, as she added her home tournament in Toronto and then the US Open trophy, by beating Serena Williams in the final.
But then Andreescu tore her meniscus and did not play a single match in 2020. The following year, worn down by further bad luck and the solitary existence of professional sport, her mental health suffered and she considered giving up for good.
A break from the sport in early 2022 included a retreat in Costa Rica, and 12 months on the now 22-year-old is able to say with a smile on her face that she "loves being back on tour, and loves the sport again".
"I definitely don't feel like I have the perfect recipe," Andreescu says while preparing for the BNP Paribas Open at Indian Wells, which starts on Wednesday.
"I'm not sure anyone really does other than maybe Novak Djokovic and Roger Federer. But I'm striving to be as close to perfect as I can be, and I feel like right now I have a pretty good recipe as I feel really good about myself.
"I'm not having the best results, but I'm not identifying myself with that.
"We have a psychologist we can see whenever we want, but I feel that at the end of the day it's also deep down in you if you want to change, if you want to get better.
"You can't really put a timeline on those things. It could take months, it could take days, it could take years.
"For me I feel it took a good two and a half years to get to this point right now and that's continuous work. If you continue to put in that work, I think it's possible to get back to that level."
Andreescu was one of the 72 players subjected to 14 days hard lockdown before the Australian Open of 2021 (her then coach Sylvain Bruneau had contracted Covid on the inbound flight), and was not able to play in Madrid or Rome as a result of her own positive test later in the year.
That may have been the straw which broke the camel's back - the moment she realised she had to find a solution.
Andreescu has reached a quarter-final stage just three times since returning to the tour in Stuttgart last April. She is being careful not to over-train, given her recent catalogue of injuries, and believes injecting more enjoyment into training will also help pay dividends before long.
So you may see the world number 36 and her all French team, headed by coach Christophe Lambert, playing football or throwing an American football around at the start of a session.
"I've changed many things over the years," Andreescu continues.
"But the thing that has really stuck is my meditation routine, my visualisation exercises that I do every single day. I'll have a picture on my vision board (a tool to visually represent your goals) of me holding up every single trophy.
"That's on tour and I'll just picture myself feeling the feelings of actually winning the tournament. It really gets me motivated and hungry."
And has she has nailed social media?
"Honestly, I think I have at this point. I'm very good at not looking at my comments or my requested messages," she said.
"Sometimes these things pop up and I'll see a negative comment here or there and I know it's easier said than done, but I just think to myself what does this person know about me, what does this person know about being a professional player?
"Sometimes it does get to me, but I'm pretty good at letting it go. I'm trying to be good in my own skin without hearing other people's opinions."
Andreescu has not won a tournament at any level since her victory at the US Open in September 2019. But as she prepares for Indian Wells, and a potential third-round meeting with world number one Iga Swiatek, the desire to win another Grand Slam seems as strong as ever.
"I definitely feel like the hunger is there," she says.
"And once you taste it, you want to taste it again. I'm really looking forward to having that taste one more time."
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Presented by
Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
BBC
Bayern Munich 2-0 Paris St-Germain (3-0 agg): Hosts cruise into Champions League quarter-finals
Last updated on 8 March 20238 March 2023.From the section European Footballcomments183
Bayern Munich cruised into the quarter-finals of the Champions League as they condemned Paris St-Germain to another last-16 exit.
Eric Maxim Choupo-Moting swept home just after the hour mark for the hosts against his former club, with substitute Serge Gnabry adding the gloss to a professional display late on.
PSG have now been eliminated from the competition at this stage in five of their previous seven campaigns and this represented another dismal failure for the Ligue 1 leaders and their under-pressure head coach Christophe Galtier.
Despite boasting a collection of stars, the Parisians not only failed to score over two legs but were saved the embarrassment of a four or five-goal aggregate defeat by a VAR decision and offside flag ruling out an earlier Choupo-Moting header and Sadio Mane's stoppage-time effort.
Six-time European champions Bayern had begun the evening nervously defending a one-goal first-leg lead and guarding against the dual threat posed by Kylian Mbappe and Lionel Messi.
However, while PSG's star forward line sporadically threatened early on neither was given the time or space to inflict any damage on a disciplined and efficient Bayern side, who ran out comfortable winners.
The only major concern for the German champions arrived in the first period and was entirely self-inflicted.
Goalkeeper Yann Sommer - who was caught in possession by Achraf Hakimi - presented visiting midfielder Vitinha with an open goal but defender Matthijs de Ligt made a superb sliding intervention for the home side.
The draw for the last eight of the competition takes place on 17 March in Nyon, Switzerland.
Sommer's mistake should have been punished and provided PSG with the momentum to go on and win the tie, in the same manner that Real Madrid did against them almost exactly 12 months ago.
However, Vitinha's weak finish was symptomatic of a side that has promised much but too often failed to deliver on big European nights - and who failed to score in a knockout tie for the first time since the 1994-95 semi-finals against AC Milan.
Sergio Ramos and Mbappe both saw second-half efforts well saved by Swiss international Sommer but by then the damage had been done and Bayern were in the ascendancy.
The German side's control and strength in reserve was also underlined by their changes with Julian Nagelsmann able to introduce Gnabry, Mane, Joao Cancelo and Leroy Sane while bringing off the likes of Thomas Muller and the impressive Jamal Musiala.
The impact of Portugal international Cancelo - who is on loan at Bayern from Manchester City - was immediate, as he laid on a goal for Gnabry within three minutes of his introduction to put the tie beyond doubt.
Player of the match
ManéSadio Mané
Bayern Munich
Avg
8.06
7.90
7.53
7.45
7.37
7.37
7.34
7.27
7.21
7.13
7.13
7.03
6.91
6.50
6.36
Paris Saint Germain
Avg
6.36
6.12
5.97
5.92
5.81
5.64
5.62
5.51
5.38
5.31
5.13
4.57
4.36
4.07
4.00
3.89
Line-ups
Formation 4-2-3-1
Formation 3-5-2
Match Stats
Live Text
Match ends, FC Bayern München 2, Paris Saint Germain 0.
Second Half ends, FC Bayern München 2, Paris Saint Germain 0.
Achraf Hakimi (Paris Saint Germain) is shown the yellow card for a bad foul.
Foul by Achraf Hakimi (Paris Saint Germain).
Joshua Kimmich (FC Bayern München) wins a free kick in the defensive half.
Offside, FC Bayern München. Leroy Sané tries a through ball, but Sadio Mané is caught offside.
Attempt saved. Alphonso Davies (FC Bayern München) left footed shot from the left side of the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Leroy Sané.
Goal! FC Bayern München 2, Paris Saint Germain 0. Serge Gnabry (FC Bayern München) left footed shot from the centre of the box to the bottom right corner. Assisted by João Cancelo following a fast break.
Attempt blocked. Kylian Mbappé (Paris Saint Germain) right footed shot from the centre of the box is blocked. Assisted by Warren Zaïre-Emery.
Substitution, FC Bayern München. João Cancelo replaces Thomas Müller.
Substitution, FC Bayern München. Serge Gnabry replaces Kingsley Coman.
Foul by Hugo Ekitike (Paris Saint Germain).
Joshua Kimmich (FC Bayern München) wins a free kick in the attacking half.
Warren Zaïre-Emery (Paris Saint Germain) wins a free kick on the left wing.
Foul by Leon Goretzka (FC Bayern München).
Attempt missed. Sergio Ramos (Paris Saint Germain) header from the centre of the box is close, but misses to the left. Assisted by Lionel Messi with a cross following a corner.
Substitution, FC Bayern München. Sadio Mané replaces Jamal Musiala.
Substitution, Paris Saint Germain. Juan Bernat replaces Nuno Mendes.
Substitution, Paris Saint Germain. Hugo Ekitike replaces Vitinha.
Corner, Paris Saint Germain. Conceded by Alphonso Davies.
Valeurs Actuelles
Un maire très bleu-blanc-rouge
France24 - World
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Presented by
Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
BBC
The lines from the song are an ode to all that is earthy and rustic, like the sharp bite of a green chilli that gives you a high
"Not salsa, not flamenco, my brother. Do you know naatu?," asks a handsome, bearded Indian of a befuddled-looking Englishman. Without waiting for a response, and accompanied by his friend, he breaks into a song and dance that is one of the most high-octane, foot-stomping numbers to grace a cinema screen.
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Using only their wide smiles and elastic suspenders as props, Alluri Sitarama Raju (Ram Charan Teja) and Komaram Bheem (NT Rama Rao Jr) kick up a mini dust storm with their energetic and perfectly synchronised steps, their elegant European suits in sharp contrast to their vigorous moves. The villainous Englishman – we know him only as Jake – calls their performance "disgusting" and "filthy" before joining in a dancing competition, only to drop to the ground with exhaustion. Raju and Bheem, meanwhile, dance on and on, in triumph. The song is the very catchy Naatu Naatu – the viral sensation from 2022 Telugu blockbuster RRR – short for Rise Roar Revolt.
"Naatu" in this song simply refers to something uber-local or desi, as opposed to the foreign, non-Indian salsa and flamenco. The lines from the song are an ode to all that is earthy and rustic, like the sharp bite of a green chilli that gives you a high, or the throbbing beat of a drum that makes your heart beat faster.
And the song is a metaphor for the film itself: the two naatu freedom fighters taking on the might of the British Empire (represented here by a nasty official called Governor Scott Buxton and his equally nasty wife Catherine, along with a bunch of junior officers who frequently slap and punch the locals), bringing it to its knees. It is a song about redemption, about David dancing the giant Goliath straight out of the arena.
Given its historically resonant and emotional storyline, RRR's resounding success in India is hardly surprising. However, its popularity with global audiences – winning a place on several "best films of 2022" lists – is unprecedented. It has become the highest grossing Indian film ever in Japan, since its release in late October. The New Yorker, in an interview with the film's director SS Rajamouli – who won best director at the New York Film Critics Circle Awards in January – described it as "[a] joyously over-the-top action-fantasy," while Rolling Stone declared it the "best – and most revolutionary – blockbuster of 2022".
The film owes its success, in no small part, to its musical centrepiece, which Variety called "a movie-music adrenaline blast". Naatu Naatu made Indian cinema history by winning the Golden Globe for best original song in January, defeating major contenders like Rihanna, Taylor Swift and Lady Gaga. With an Oscar nomination for best original song, and a slated performance at the Academy Awards ceremony this Sunday, interest in the song is at an all-time high.
Social media phenomenon
While viewers in India have been humming the words and dancing to the tune, do they think this is unique or extraordinary? Perhaps not. Anand Krishnamoorthi, a sound designer working on south Indian films, while calling this song "trippy and enjoyable," tells BBC Culture; "As Indian moviegoers, we have definitely heard better, whereas for an audience not so familiar with our kind of films, it may be fresh." But there is no doubt about its impact. As Reem Khokhar, an Indian writer who set herself a dance challenge for an entire year, tells BBC Culture; "There was a raw, frenetic energy that just exploded on-screen, I haven't enjoyed watching a song so much in a long time."
Krishnamoorthi is, however, delighted that an Indian song has been nominated for best song at the Oscars. This has only happened once before, when composer AR Rahman won for Jai Ho from Slumdog Millionaire (2009). But that film was not strictly Indian, having been directed by Danny Boyle, along with a mostly British crew.
Everything else the audiences have seen elsewhere, so it makes sense that such a song would transcend linguistic barriers – Anand Krishnamoorthi
Krishnamoorthi explains that the term Bollywood itself suggests that there is nothing exceptional about Indian cinema, that it is just a cheap copy of Hollywood. "It is true that while our industry is varied and nuanced, many aspects of our filmmaking are still derivative. But the one area where we are original and have something unique to offer to the world is our music and dance. Everything else the audiences have seen elsewhere, so it makes sense that such a song would transcend linguistic barriers," he says.
Just like RRR as a whole, the Naatu Naatu sequence is larger than life, filmed in front of Ukrainian President Volodymyr Zelensky's grand official residence in Kyiv in 2021. With its effervescent beats and infectious energy, it's a strong favourite for the best original song Academy award. The "hook step" became an overnight TikTok phenomenon, with people trying to recreate a tiny part of the 4.5min dance sequence on social media, aided by detailed tutorials such as this one by the choreographer Prem Rakshith. This has helped propel not just the song but the film itself into the consciousness of US audiences.
In RRR, two naatu freedom fighters take on the might of the British Empire (Credit: TCD / Prod.DB / Alamy)
Having discovered this song on Instagram (which in turn prompted her to try the dance and then watch the film at the cinema), Khokhar explains how important it is today for songs to have that memorable 15-20 second sequence that makes songs go viral on the platform – in this case the Naatu Naatu chorus. Indeed, there are videos of the audience in Los Angeles' Chinese Theatre getting up and dancing to the song during a screening in January as part of Beyond Fest.
A 'paradigm shift'
RRR's storyline is fairly linear and simple, even simplistic; heroes and villains are all painted in broad brush strokes. The anti-colonial message is strong and the story of the grassroots revolution exhilarating. But the film is not without its detractors, who have pointed out several critical flaws. This includes the use of religious iconography to drive the Hindutva agenda – potentially stoking the flames of nationalistic pride in a country already weighed down by its right-wing politics – and the appropriation of tribal culture. Of more concern is the casteism that runs throughout, with Bheem – who comes from a lower caste – bowing to the supposedly superior intellect of upper-caste Ram. As this detailed critique in Vox points out, "while it might be an exciting romp, the film doesn't offer any reprieve from the upper-caste vision that brought us here."
The success of this film reinforces the growing trend of movies from other parts of the country [than Mumbai] slowly making their mark on not just Hindi-speaking North Indian audiences, but also globally
The film may show Indians vanquishing their British oppressors, but Krishnamoorthi feels that there is an uncomfortable racial element, even in the context of Western audiences' enthusiasm. "Indian films are still viewed outside as animals in a zoo, they are interesting only because of their exoticism and not relatability. So, when they [Western audiences] go to watch one, there is already that expectation of an exotic spectacle, and this film dished it out in dollops."
The heroes and villains in RRR are all painted in broad brush strokes (Credit: Netflix)
That being said, the attention and acclaim being showered on RRR is heartening for one reason. Up until now, Bollywood – the Hindi film industry based in Mumbai – has been, for the rest of the world, a byword for the entirety of Indian cinema. The success of this film from the South Indian – specifically Telugu – film industry, reinforces the growing trend of movies from other parts of the country slowly making their mark on not just Hindi-speaking North Indian audiences, but also globally. AR Rahman's congratulatory tweet about a "paradigm shift" after the song's Golden Globes win was a nod to this change. And Naatu Naatu has a good chance of a win at the Oscars too, because this gives the Academy an opportunity to show its new-found love for representation and diversity.
And there is no denying that this song-and-dance sequence absolutely brims with joy and life. As Jenny, the sole English character sympathetic to the Indian cause in the film, tells Bheem in one scene, "It was overwhelming. The beat pulsating through your body, the flying feet, the flashing eyes!"
RRR is available to stream on Netflix now.
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Valeurs Actuelles
Gilles Verdez, l’entêté contradicteur du bon sens
Vous vous rappelez de cette couverture de Valeurs actuelles en mars 2020 ? «Elles censurent notre culture, fantasment le « patriarcat », dégradent la langue française, préfèrent le foot féminin, cassent l’ambiance en soirée…» À l’époque, le journal s’intéressait aux dérives idéologiques des féministes les plus radicales. En fait, à peu de choses près, la description vaut aussi pour Gilles Verdez. Dix ans sur le plateau de Touche pas à mon Poste tous les soirs, et le chroniqueur à la voix stridente du bout de la table, s’illustre chaque soir, par des interventions déconcertantes.
Défendre l’écriture inclusive ? Check. Promouvoir la transidentité à l’école. Check. Défendre l’écriture féminine universelle ? Check. Même Michel Sardou, invité dans le studio à Boulogne en septembre dernier, a du mal à comprendre et ouvre grand les yeux quand Gilles Verdez, de l’autre côté de la table, tente de convaincre le chanteur : « Mais si regardez dire « elle neige »(à la place d’”il neige”), c’est magnifique. » Heureusement le chanteur n’est pas convaincu. Reprenons. Favoriser le football féminin ? Check. Quand le journaliste de RMC sport Daniel Riolo glisse une petite blague sur le degré de spectacle de certains matchs de football féminins, Verdez crie à la misogynie, au sexisme, etc. Bref, les envolées du chroniqueur sur le plateau de Touche pas à mon poste suffisent à le situer politiquement. « Je suis foncièrement de gauche. J’ai toujours été du côté des opprimés, et du côté de ceux que tout le monde attaque» nous avoue-t-il.
Lundi 16 janvier, le plateau reçoit un commerçant victime de vol dans sa boutique. Mais l’objet de son invitation n’est pas là. L’homme a utilisé les images de ses caméras de surveillance pour diffuser le quotidien de beaucoup de confrères. Sur la vidéo, on aperçoit un homme en train de glisser dans sa sacoche des vêtements en rayon. Consensus total autour du plateau pour soutenir la démarche de ce vendeur. Tous ? Non. C’est écrit sur sa pancarte. Gilles Verdez conspue l’unanimisme et condamne le commerçant, au nom de la présomption d’innocence, et de cette illégale diffusion d’image : « Vous êtes des délinquants. Les images peuvent être truquées » clame-t-il de sa voix perçante. Le plateau, hilare, ne prend pas au sérieux la sortie du cinquantenaire, habitué de son goût pour la dissidence.
Je sais que mes convictions sont minoritaires. Parfois, je demande à mes collègues : mais comment faites-vous pour penser ça ?
Enfin, quel est le point commun entre Ruby Nikara et Amandine Pelissard ? L’une et l’autre gagnent (très gracieusement) leur vie en vendant des photos dénudées sur la plateforme Onlyfan. Ruby Nikara vend l’eau de son bain à des prix faramineux, Amandine Pélissard, après avoir participé à un reportage sur sa famille nombreuse, son couple et ses jeunes enfants, se lance dans le porno avec son mari. Tous deux ont été fermement défendus, au nom de la liberté de la femme, par Gilles Verdez sur le plateau de Cyril Hanouna, quand le reste du plateau reste navré par ces pratiques professionnelles et parcours de vie.
Seul, une nouvelle fois, à se positionner à contre-courant même dans les situations les plus improbables, Gilles Verdez, l’homme qui déteste le consensus, ou le bon sens, nous assure ne pas jouer la caution contradictoire de l’émission : «Ce que je dis me vaut quand même des problèmes. Je me fais critiquer de partout. Si c’était un rôle il y a longtemps que j’aurai arrêté.» Car oui, depuis plusieurs semaines, l’ancien journaliste de France Soir et du Parisien connaît une phase délicate. Ses récentes prises de positions lui coûtent de nombreuses menaces et intimidations. Pour avoir défendu les squatteurs, et dit que les terroristes n’étaient pas nécessairement des monstres, Gilles Verdez a franchi la ligne rouge des inepties qui, aujourd’hui, lui valent d’être prudent n’importe où.
Entre Bolloré et Boyard
«Mes interventions sont toujours lapidaires, je ne peux pas parler dix minutes. Je sais que mes convictions sont minoritaires. Parfois, je demande à mes collègues : mais comment faites-vous pour penser ça ?» Étonnant non ? Une décennie à la table de Touche pas à mon Poste, et Gilles Verdez ne se lasse pas d’être constamment isolé sur les sujets de société. Pis, depuis que le programme de C8 s’est transformé en émission sociétale, Hanouna et sa bande sont constamment accusés de faire le jeu du RN. Chose que ce cinquantenaire n’accepte pas, et contrairement aux accusations de la Nupes, ne voit aucun problème à travailler pour le groupe Bolloré. « Toutes les sensibilités sont représentées. À titre personnel, je n’ai jamais reçu la moindre pression. Sur Cnews comme sur C8, j’ai toujours été libre de présenter mes points de vue » Verdez se souvient même avoir connu, par le passé, de réelles contraintes éditoriales dans d’autres rédactions.
France Inter ? Je trouve que ce sont que des bobos, éloignés des gens et de leurs préoccupations.
La mue de TPMP, le phénomène Hanouna, Gilles Verdez s’en félicite. À l’époque, l’émission était spécialisée dans l’actualité du PAF, les debriefs de Koh-Lanta, des Marseillais, et le théâtre des gags parfois d’un goût douteux. Aujourd’hui, TPMP a changé de statut, grâce à sa vedette : « Cyril sent la société, il sent les choses, et a senti qu’il fallait donner la parole à tout le monde dans le pays. » Le succès entraîne son lot d’ennemis et d’invectives, les précédents mois restent marqués par un déferlement d’attaques contre Cyril Hanouna. Gilles Verdez hausse les épaules : « Taper sur Hanouna c’est bankable, rien de plus. »
Pourtant, l’épisode Boyard, le 10 novembre 2022, a été pénible pour tout le monde. D’abord, parce que la salve entre Cyril Hanouna et le jeune député de la Nupes a couté 3.5 millions d’amende à la chaîne C8 ; mais aussi parce que cette séquence reste une déception singulière pour Gilles Verdez. Le jeune militant de l’époque faisait partie de ses rares alliés sur le plan des idées. Avec lui, comme avec Yassine Bellatar, une sympathie s’était créée. Aujourd’hui député de la Nupes, Boyard s’est mis à dos son ancien collègue de table : «Il s’est enrégimenté, il est dans une tour d’ivoire déconnectée. Il a complètement vrillé » , tance-t-il.
La gauche déconnectée, et le Rassemblement National
Déconnecté. Le terme lui revient souvent, surtout pour évoquer certains responsables politiques actuels. « La gauche, aujourd’hui est totalement déconnectée des classes populaires, elle vit dans un autre monde » analyse-t-il. Et le service public ? Il y a longtemps, que Gilles Verdez n’écoute plus France Inter. « Je trouve que ce ne sont que des bobos, éloignés des gens et de leurs préoccupations. » À qui le dites-vous… Mais là encore, on peine à suivre. Même s’il reste sincèrement ouvert à la discussion, aux débats et aux opinions de chacun, lui aussi reprend à bras-le-corps le discours et les convictions d’une sphère parisienne. « Je déteste ceux qui stigmatisent les minorités, mon truc à moi c’est de lutter contre les discriminations. » Communautés trans, végan, musulmane, Verdez défend tout le monde. Une question hasardeuse : y a-t-il une minorité avec laquelle vous n’êtes pas d’accord ? Réponse : les catholiques ultra-traditionalistes. « Ils rejettent les évolutions sociétales. Ils ont une pensée rétrograde qu’ils veulent imposer à la société. » Elle est là, l’inquiétude, à ses yeux…
Il y en a d’autres. Parmi elles, le penchant des classes populaires pour le Rassemblement National. À ce propos, et c’est assez rare pour le souligner, il regrette une de ses interventions passées. En janvier 2022, alors en pleine campagne présidentielle, il assène que tous les électeurs du Rassemblement National sont racistes. Il reconnaît aujourd’hui que son propos était démesuré, surtout que son public, il le sait, est en partie constitué de ces mêmes électeurs. D’ailleurs, Jordan Bardella, président du parti, s’est rendu à plusieurs reprises dans les studios. Un soir, en sortant d’un plateau, Gilles Verdez lui pose une question — dont il n’a plus le souvenir — sur un élément de sa politique. Il le martèle, Verdez ne partage rien sur le plan des idées avec le jeune président, mais la réponse de celui-ci était d’une rare simplicité et courtoisie. Verdez s’en souvient encore : « J’ai apprécié. »
BBC
I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era – Tomas Chamorro-Premuzic
Like many women, I remember watching the Me Too movement mushroom as I scrolled through Facebook and Twitter in October 2017. While the hashtag #MeToo was first used in 2006 by black feminist activist Tarana Burke, who wanted to tackle sexual violence within her own community, it gained momentum following a viral tweet by actress Alyssa Milano after Harvey Weinstein’s crimes were exposed. Women around the world also began posting about how the misuse of power and privilege enabled sexual misconduct in the workplace.
For many women in the workforce, the Me Too movement triggered conversations about the inappropriate (and often illegal) behaviours we’d encountered in our own careers, prompting a mix of anger, catharsis and, for some, painful re-lived trauma. But that wasn’t the case for Gen Z who were still children or teenagers. Born between 1996 and 2012, only the oldest, now workforce-aged, were in university, or applying for their first jobs, when #MeToo trended across social media and grabbed headlines.
“I think that for myself and the majority of my peers, we didn't quite link the movement to the workforce,” says Scott Millar, 22, who runs an ed-tech start-up in Brisbane, Australia, and is a public speaker on Gen Z’s role in the workplace. “At the time, I remember us thinking it was more about sexual harassment in Hollywood, and it was more of an issue confined to the rich and famous.” Miller only became aware of the broader impact via his teachers, and through the business conferences he began to attend as he started his company while he was still in high school.
Danielle Farage, a speaker and influencer on Gen Z and work, was still an undergraduate at the University of Southern California when the movement took off. She says her peer group was aware of Me Too’s significance from the start though, especially due to her school’s proximity to Hollywood, and subsequent allegations on her own campus. “That did raise a lot of concerns, but there was also a sense of optimism that things were going to get better for our generation as we started work,” says the now-24-year-old.
But other Zoomers failed to connect with the Me Too movement at all, says Anne Boysen, a futurist and Gen Z expert based in Austin, Texas. Some were simply “too young to have understood” the sexual crimes that Me Too campaigners were focussed on, she says. The fact that the movement grew exponentially after “a lot of privileged, mostly white, women” who were “already in high places” started voicing their concerns, also made it harder for some young people to see how it could possibly shape their own future life experiences, says Boysen.
Gen Z are now in a unique position, as the first generation to have their entire adult careers develop in a post-Me Too era. The oldest members, like Farage and Millar, are a few years into their first full-time jobs, while others are still years on from entering the workforce. But it’s tricky to measure how much companies have shifted their cultures in the wake of Me Too, and what impact this is having on Gen Z’s early career experiences.
Danielle Farage was aware of Me Too early due to her university's proximity to Hollywood (Credit: Courtesy of Danielle Farage)
Policies and paperwork
On paper, at least, young people are largely entering organisations that have become “much more conscious about the repercussions of bad behaviour at work”, says New York-based organisational psychologist and author Tomas Chamorro-Premuzic. Most large businesses now provide mandatory training designed to prevent workplace harassment, he says, and encourage employees to speak out if they experience or witness unacceptable behaviours. “I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era,” he says.
Research suggests that Me Too has driven an increase in CEO firings for sexual misconduct, and that, compared with five years ago, workers are more confident that speaking out about sexual harassment or assault will have an impact. A 2022 study for the Pew Research Centre in the US showed that roughly seven out of 10 people polled believe bad actors are more likely to be held responsible for these types of behaviours in the workplace, and at least six out of 10 think accusers are more likely to be believed than they would have been in 2017. In a similar poll for a major union federation in England and Wales, seven out of 10 people who participated agreed that Me Too had allowed employees to be more open about sexual harassment.
There have been significant legal developments as well. In the US, a new law means that employees alleging harassment can’t be forced into confidential – rather than open – arbitration proceedings. Employers in South Korea are now legally bound to investigate any harassment claims involving their staff (including at off-site locations such as karaoke bars), while Spain has toughened its definition of consent.
Many employees themselves have also initiated changes to company culture in the wake of Me Too. This includes setting up women’s support groups and organising women-focused events, focused on tackling workplace harassment, and empowering more women to take on management positions, which research suggests can help limit workplace harassment.
“It started a lot of creativity and a sense of ‘no taboo, no limit, everything's possible now’’,” says Imène Maharzi, a 45-year-old Paris-based start-up advisor and mentor, who founded a platform to help promote financial independence for women in 2018. She says that she felt a renewed sense of empowerment as female colleagues of all ages began pushing for change. When she started out in her career, “nobody would have ever listened if [an intern] pushed a topic on the agenda” during a team meeting. But post-Me Too, younger colleagues no longer “wait to be allowed to initiate actions and open conversations”, about topics like harassment, and work to help create better workplace experiences for future generations.
Polls also indicate that current support for the Me Too movement is even stronger among Gen Z than millennials and older generations – a sign that young people entering the workforce remain committed to its goals. The Pew Research Center study showed 64% of 18-to-29 year olds who’d heard of the movement said they supported it, with women younger than 30 showing more support for the movement than any other group.
A confusing landscape
Despite these strides, Me Too’s impact has been more muted than many of the movements advocates initially hoped.
Inappropriate workplace behaviours remain prevalent, according to polls. Almost two out of three women and about one in three men said they’d experienced sexual harassment in the workplace during the past three years, in a recent survey for US HR consultancy firm The Shift Workshop. Notably, the majority said their workplaces had offered training on the problem during the same period.
Chamorro-Premuzic says this feeds into a large body of behavioural science that suggests there is often a “gap between what people say and what they do.” In the context of Me Too, it’s clear that “not all the companies that say they want an inclusive culture and that they're not going to tolerate toxicity … actually manage to do it.”
Similarly, despite polls suggesting workers feel more confident that sexual harassers will be held to account, that doesn’t mean that everyone who’s experienced inappropriate or illegal behaviour in the workplace has felt comfortable reporting it. A 2019 survey for the Young Women’s Trust charity in the UK found that 25% of 18-to-30 year olds feared they could lose their jobs by speaking out about harassment. Academic research by several North American Universities in 2021 suggested employees remain reluctant to oppose male leaders who engage in unethical behaviours in the workplace (conversely, women tend to receive more internal pushback, a likely result of gender norms and biases).
Chamorro-Premuzic, who recently wrote the book Why Do So Many Incompetent Men Become Leaders?, says it’s also important to recognise that middle-aged men still dominate senior management. They advanced in their careers at a time when sexism was more rife and sexual misconduct was more common, he says, plus many might have been promoted for impressing their male peers, “not on the basis of whether they are competent and ethical”.
Some experts believe Gen Z are more likely to speak up about workplace issues (Credit: Getty Images)
This, argues Chamorro-Premuzic, means that there is still a significant number of leaders and employees who haven’t embraced the post-Me Too culture shift. Others, he points out, have rejected it entirely. “They feel that there is like a ‘woke’ crusade against toxic masculinity, and everybody is out to get them,” he says.
There’s also anecdotal evidence that long-standing ‘industry norms’ mean certain sectors remain more “toxic” than others, says London-based organisational psychologist Jason David Phillips. Aged 28, he offers early career stress management coaching to Gen Z workers.
During the Me Too years, he worked in public relations, where he saw first-hand how the reality of gendered workplace pressures manifests. He says employees in the PR industry have long been expected to network and “people please” with current and potential clients. This, he argues, doesn’t always result in the kind of psychological safety required for staff to feel comfortable reporting any kind of mistreatment, from sexual harassment to bullying.
Danielle Farage agrees that sexual harassment and abuse is still “widely accepted as a norm” in certain industries. She says she’s already come across it on numerous occasions during her short career in the male-dominated tech sector. A man she described as a “very high-powered executive” non-consensually touched her rear when they were on a dance floor during an industry event, she says, and told her he wanted to dance. Another time, she says, a former male superior approached her at a private party. He kissed her on the cheek twice, which she says made her feel deeply uncomfortable.
Farage argues these kinds of experiences can be confusing for a generation that’s grown up in the shadow of Me Too. Plus, it hasn’t helped that many Gen Zers also started their careers during the pandemic, so they had fewer opportunities to build a trusted network of peers or mentors. “I entered the workforce personally at a time when forced remote work was the thing. I didn't have the opportunity to go to an office,” she says. “I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things.”
I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things – Danielle Farage
Gen Zers who are starting work now may also be doing so with slightly less optimistic expectations around sexual harassment than those who started their careers immediately after the Me Too Movement peaked, suggests Chamorro-Premuzic. This is because they are aware that while some high profile figures, like Weinstein, have been punished for their crimes, they also know that plenty of others have been able to continue in their careers, despite being publicly accused of sexual misdemeanours (prompting some media to even declare that Me Too was over).
Gen Z’s fight for change
Gen Zers tend to be more committed to caring for their own mental health, says Farage, coupled with a different understanding of what constitutes an unacceptable work environment than previous generations. This means they’re more likely to leave workplaces that make them feel uncomfortable or unsafe, leading some observers to rename Gen Z "Generation Quit”. “We’re not willing to settle for that toxic nature, and we’re actually willing to take ourselves out of it and find new opportunities,” says Farage.
“Young people are acutely aware of the myriad of opportunities that are out there, and they’re not willing to tolerate a bad work environment,” agrees Miller, the Brisbane-based public speaker. Whether or not Gen Z workers experience sexual misconduct themselves, he says they’re generally “more motivated by culture and cause than a pay packet”. This means they’re less likely to simply stand by and watch if it’s clear an organisation’s actions don’t match up to their own values on issues, he argues.
But early careers coach and organisational psychologist Phillips argues there is nuance to these trends. “It's not just about the workplace culture – it's how your personality combines with it,” he says. “It's how your values, how your upbringing, how your education, all of these things together make up your experience in the workplace”.
In other words, different factors impact how comfortable or empowered people feel complaining about harassment, or quitting a job so early on in their career.
Plus, with many economies unstable in the wake of the pandemic and warnings of a global recession, not all Gen Zers have the financial means to act with their feet. This means some may stay at jobs with toxic cultures – including those where harassment is present – simply because they can’t afford to leave. “The trends on paper suggest that young people sacrifice financial benefits for [personal] growth – but there is a cost-of-living crisis,” says Philips. “Ultimately, you may feel that ‘OK, I need to pay my bills, and therefore I need to cope with this workplace’.”
Some Gen Zers are optimistic about the future of the post-Me Too workplace (Credit: Getty Images)
A mood of optimism?
Despite these challenges, there is cause for hope: many believe that in the coming years, workplace cultures will continue to improve for women and other groups who may have faced a disproportionate amount of harassment in the past.
“I would say despite all of the tough things that I've mentioned, I am very optimistic,” says Farage.
First, older millennials “who are more in touch” are now rising into senior positions, and bringing with them experiences in workplaces in both the pre- and post-Me Too era. This, believes Farage, gives them a unique perspective as they manage and collaborate with their younger peers. “As millennials and Gen Z sort of meet in the workplace, I think there's a lot of understanding and connection there of like, ‘wow, these older generations really messed it up for us – maybe we could start to repair that’,” she argues.
Plus, as growing numbers of Gen Z enter the workforce and bring their own views and habits with them – like demands for transparency, empathic leadership and a focus on mental health – Farage hopes they’ll be in an even better position than millennials to help transform organisational cultures as they rise through the ranks. “I'm excited to jump into and be a leader, because I feel like I'm able to lead from a heart-centric place, which is, I think, what the world needs more of,” she says.
Chamorro-Premuzic points out how normalised it is for Gen Z to publicly share their negative experiences online, or call people or businesses out on social media channels. So, despite some early Me Too activists facing defamation trials for publicly listing allegations of harassment and sexual against men, this isn’t putting others off from doing the same. Just last month, a French Instagram account made global headlines for accusing powerful men of harassment in the advertising industry, sparking sackings and internal investigations. As other scandals break online, these will serve as further warnings to businesses that if there’s evidence of harassment, “employees will post about it”, journalists will write about it and their reputation will be damaged, says Chamorro-Premuzic.
It’s been just more than five years since #MeToo went viral. There’s still a long way to go. Gen Zers are generally more aware of what constitutes a predatory or toxic workplaces than the generations before them, and they feel more comfortable speaking out about abusive behaviours. But the misuse of power and privilege continues, and if Gen Zers want the kind of working environments that Me Too’s protagonists called for, they’ll need to continue the movement’s work.
France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
Presented by
Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
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I realised that absolutely all the cuisine that is practised here has a link with milk, sheep, shepherds and transhumance.
To make sügeli, a fresh shell-shaped pasta, chef Patrick Teisseire first takes a tiny round of dough, rolls it in flour, and with his thumb, presses it flat and slides it along a large circular wooden board. After pressing along the ridged board, a soft, contoured shell with seven fine pleats emerges. It's a finely-honed technique that Teisseire described as the "skill of sügeli". He repeats the process until his dough has disappeared, replaced by neat rows of pasta shells ready to be fed into a deep saucepan of boiling water.
Composed of flour, water, salt and olive oil, sügeli is one of the main dishes of cucina bianca (white cuisine), the food of the pastoral transalpine communities in the high valleys of Piedmont, Liguria and the Alpes-Maritimes in what is today south-eastern France and north-western Italy. Named for the "colourless" nature of staple ingredients, such as flour, potatoes, leeks, turnips, dairy products and legumes, it's a cuisine that shares little resemblance to the bright reds, greens and yellows of the tomato, pepper and courgette-infused dishes of the coastal Mediterranean cuisine typically associated with the region. "An absence of colour doesn't mean an absence of taste, however," Teisseire was keen to emphasise as he expertly manipulated more sügeli shells from a new batch of dough in front of me.
A short time later, having swapped his small basement workspace for the dining room above it, I was ready to test his theory. Served alongside a succulent osso bucco-style veal shank and drizzled with the cooking juices of the meat, I scooped up a forkful of sügeli. Similar in size and shape to southern Italy's orecchiette pasta, but with the texture and taste of a dumpling, the shells were the ideal shape to mop up the salty, flavoursome broth-like sauce.
Inscribed on the list of France's patrimoine culturel immatériel (intangible cultural heritage) since 2009, sügeli is cucina bianca's most celebrated dish. Other "more elaborate" recipes, as Teisseire described them, include green, lasagne-like strips called lausagne made from wild spinach, eggs, flour, salt and small quantities of potato and olive oil; and tantiflusa, a tart filled with potatoes, leeks and squash. Of course, cheese from local sheep figures prominently, too: alongside the hard tomme-style variety, brousse, a pungent cream cheese made from whey is a speciality of the local Brigasque breed and is often melted down into a sauce to accompany sügeli.
Sügeli is one of the main dishes of cucina bianca (Credit: Auberge Saint Martin)
I had made the 80km, or one-and-a-half-hour journey, from my home near Nice to the Auberge Saint Martin, Teisseire's hotel and restaurant in the small mountain village of La Brigue, in the days before the property shuttered for winter last November (the new season starts in April). By the time I arrived, the early afternoon sun had already disappeared behind the towering mountains that frame the village's riverside setting, but the warm yellows and pinks and pastel blues and greens of the Italianate trompe l'oeil facades saved the cobbled streets from feeling dark and shaded.
According to modern border lines, La Brigue is one of France's most eastern outposts. Italy is within touching distance – less than 8km away as the crow flies. In reality, however, the concept of nationality is much more fluid for the current population of 800, some of whom were born before the village passed from Italian into French hands in a post-World War Two treaty signed in 1947. When it did, a collection of six mountain hamlet communities, including La Brigue, was cut in two administratively but not culturally.
This was evident, as tables of Algerian War (1954-62) veterans and their wives sharing the dining room with me at lunchtime proved. As they gathered to mark Armistice Day (November 11), their renditions of traditional Piedmontese songs were a rousing soundtrack to my meal. "This is still an important local custom because, until 1947, the village was part of Piedmont," Teisseire told me.
Teisseire, who was born and raised in La Brigue, ran the local pizzeria until the opportunity came to take over the inn on the main square eight years ago. This new start gave him pause to reflect. "I asked myself, what exactly is our local cuisine?" he explained.
Patrick Teisseire serves sügeli with an osso bucco-style veal shank (Credit: Rémy Cortin)
The answer was just outside his door, in the high pre-alpine pastures where the Brigasque still graze during the warmer months. "I realised that absolutely all the cuisine that is practised here has a link with milk, sheep, shepherds and transhumance," he said. "So, I decided to bring that back to the kitchen and showcase it."
At the heart of cucina bianca is the practice of transhumance, or moving herds from the mountains to the coast. In autumn, after a summer spent grazing on grassy mountain slopes, shepherds and their families would traditionally guide their flocks towards the warmer coastal pastures for winter. By spring, they would be ready to return back inland.
To feed their families along the way, shepherds' wives cooked over a chimney fire in rustic shelters called malghe dotted along the route. With 1kg of flour alone, these resourceful women could make enough food to feed 10 people. "Meals usually involved just one dish that wasn't complicated or time-consuming to prepare, but still required a certain savoir-faire," Teisseire said.
Cucina bianca is characterised by ingredients like flour, potatoes, leeks and dairy (Credit: Auberge Saint Martin)
Wild herbs collected along their path, such as nettles and borage, seasoned the dishes. By nature, it was a diet almost totally free of meat, save for the occasional rabbit or game, the latter when it was hunting season. Olive oil was another precious commodity to be used sparingly, replaced by butter or, more commonly, milk.
Transhumance was at its height in the Roya valley during the 19th and early-20th Centuries, but the practice started to die out with the post-World War One rural exodus (at its most populated in 1848, La Brigue had 4,047 residents). With her husband, Francis, Martine Lanteri is one of the few remaining Brigasque sheep breeders. "We've been the only ones to continue with transhumance for about 25 years now. The only other local family stopped in the 1990s," said Lanteri.
Although four-wheeled trucks have long replaced two feet to cover the distance, the couple continued to move their herd to the Côte d'Azur towards Cannes for winter until health reasons stopped them two years ago. But today, Teisseire keeps them busy. "Every week, he's coming back for more brousse," she laughed.
Auberge Saint Martin is located in the small mountain village of La Brigue (Credit: Pango Visual)
For Teisseire, amid the current economic challenges and the climate crisis, this simple cuisine made from locally grown ingredients is more relevant than ever. "Cucina bianca is built around using only what is necessary and wasting nothing," he said. "It proves that people, at the time, were much more adapted to the land and what they had to cook."
And, as he breathes life back into a forgotten cuisine, he is also helping to revive a region that was cut off from the rest of France by devastating flash floods in 2020. The recovery from Storm Alex – which wiped out homes and infrastructure in the Roya valley and its neighbouring Vésubie valley and claimed 10 lives in the Alpes Maritimes – has been slow. But the promise of cucina bianca is drawing visitors back into the furthest corners of the valley. This summer, in partnership with a local tour operator, Teisseire is launching a week-long slow tourism itinerary along La Route de Cucina Bianca, an alpine route that links traditional transhumance communities on both sides of the French and Italian border.
"He's created a lot of work for himself," Lanteri said affectionately of her friend Teisseire. But driven by a passion for keeping his community and its traditions alive, he wouldn't change anything. "For me, cucina bianca is about reconnecting with nature," Teisseire said. "That's what I love about it."
Patrick Teisseire forms sügeli into gnocchi-like cubes (Credit: Auberge Saint Martin)
Sügeli recipeBy Patrick Teisseire
(serves 10)
1kg white flour1 tsp salt2 tbsp olive oil600g water
Method
Step 1Put the flour on the work surface and make a well in the middle. Add 1 tsp of salt, olive oil and water. Using your hands, mix the ingredients together until a ball of dough forms. Form the dough into a sausage shape, about 1cm thick. Using a knife, cut into gnocchi-like cubes, about 1½cm long.
Step 2Working on a floured wooden work surface, take a cube of the dough and turn it cut side up. Press it down with your thumb, then gently pull along the ridges (if there are any) of the wood surface with your thumb until you get a sügeli with seven pleats (or until the dough takes on the shape of a shell; making classic sügeli with its pleats takes practice to perfect and requires a ridged wooden work board). Repeat to form the remaining sügeli.
Step 3Bring a pot of salted water to a boil and cook the shells for approximately 10 minutes, but taste to check for doness as they are cooking. The shells are ready when they are floating and are just a little hard to the bite (al dente).
Step 4Drain, reserving ⅓ cup of the cooking water. Transfer the sügeli to a saucepan set over medium heat and add the reserved cooking water. Simmer for 5 minutes, or until the sügeli absorb the water. Season to taste and drizzle with extra virgin olive oil. Serve as an accompaniment to osso bucco or a hearty winter stew (drizzle with the cooking juices for extra flavour).
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Lack of support for parents can cause huge strain, and lead to illness – Yvonne Bovermann
Sebastian Schwerk lay awake at night, his mind racing. His father had recently died of leukaemia. Schwerk had been caring for him for months, together with his siblings, as well as looking after his own family. Now his mother needed care, too. His two older children were going through puberty. And he worried that with so much going on, his youngest son wasn't getting enough attention.
"All of those issues were causing me huge stress," recalls Schwerk, who is the creative director of a communications agency in Dresden, Germany. "And then my partner said to me: 'You do realise you have a right to a health retreat, don't you?'"
Germany is possibly the only country in the world where struggling parents are legally entitled to a "Kur", a health retreat of about three weeks, every four years. A Kur is prescribed by a doctor, and mostly funded by insurance. Meals, childcare and therapies are all included. Crucially, the retreat can be done not just to treat a health problem but also as a preventative measure to stop relatively mild problems from ballooning into worse ones.
Schwerk, for example, decided to apply for an insurance-funded retreat as a preventative measure, and to treat his insomnia. "My main need was really to spend as much time as possible with my son, without stress, and to get back into a healthier lifestyle," he says. In January 2020, he and his youngest son spent three weeks at a seaside clinic. Schwerk took courses in muscle relaxation therapy, meditation, Nordic walking and yoga, none of which he had tried before. He even gave up some treasured habits: "Alcohol is completely banned in those clinics, which can be difficult for Germans. So I said to myself, 'Well, I do like my after-work beer, but it's actually a great idea to skip that for three weeks.'"
It may sound like a holiday, but research shows that the retreats are surprisingly effective in preventing far worse health problems. Some also argue, however, that growing demand for them should ring alarm bells, as a signal that more and more parents are cracking under the strain of everyday life. The lingering impact of the Covid-19 pandemic and lockdowns appears to have worsened that pressure.
Health retreats for parents can have lasting benefits, research has shown (Credit: Getty Images)
"The clinics are reporting that the mothers and fathers who come to them are sicker than before [the pandemic]," says Yvonne Bovermann, director of Deutsches Müttergenesungswerk, a non-profit organisation that runs some 70 clinics offering retreats all over Germany. Most of the patients are mothers. "The vast majority of our retreats are meant to be preventative. But the clinics say that a large proportion of the women, about 30%, already arrive in a much worse state, where you would offer treatment, not prevention."
The most common problems are psychological problems such as anxiety, insomnia, or depressive symptoms, which now affect over 90% of the parents who come to their retreats, Bovermann says – up from previously 80%. "In addition, almost all of them have physical problems, such as knee pain or back pain. But the reason they go on a retreat isn't the knee pain, it's that they just don't know how to get through the day anymore. They're so ground down, they need those three weeks away from it all, to allow them to start thinking about: 'How do I get out of this situation?'"
The origin of the retreats may feel like a far cry from the worries of modern parenting. After World War Two, Elly Heuss-Knapp, a politician and wife of Germany's president, founded the Müttergenesungswerk to support exhausted mothers. Those early attendees included mothers suffering from the effects of war and malnourishment, while caring for traumatised children and husbands.
Today, a different kind of familial stress is gaining increasing attention in Germany and around the world: parental burnout.
Global research has highlighted the profound impact of parental burnout – defined as a state of "overwhelming exhaustion related to one's parental role, an emotional distancing from one's children, and a sense of parental ineffectiveness". As well as being distressing for the parents, burnout raises the risk of child neglect and violence against the children. The parents' despair can also affect their children in other ways. Parental depression increases the likelihood of the children developing depression themselves, and has been linked to behavioural problems.
Mental health surveys suggest that the problem worsened during the Covid-19 pandemic and lockdowns, when many caregivers juggled work and childcare with no support. Single mothers and fathers were under particular pressure during that time. They also generally face greater health risks, with a third of single mothers reporting depressive or anxiety symptoms. Single parents even have a shorter life expectancy than partnered parents.
"Caring for children can be tiring, sure, but it shouldn't be the case that you feel such an additional burden that you don't know how to cope," says Bovermann. "That's not how it's supposed to be."
Mothers recovering at a health retreat in Germany in the 1960s (Credit: United Archives GmbH / Alamy Stock Photo)
This article is part of Family Tree, a series that explores the issues and opportunities families face today. You might also like:
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In Germany, Bovermann says, one problem lies in the deep-rooted social expectations that one partner – traditionally the mother – should stay at home with the children. When the country was divided, this expectation was set particularly strongly in West Germany. In East Germany, women tended to work, and research has shown that this has had a lasting, positive impact on gender equality in that part of the country, even decades after reunification.
Overall, German working mothers still face a lack of reliable childcare and social support, in contrast to France or Scandinavian countries, according to Bovermann. Fathers who want to do their equal share may be met with little understanding. Many parents face the dual responsibility of caring for children and their own elderly parents: "Regardless of your gender, if you care for children and others in need, you have very little support in Germany. And that causes huge strain, and can lead to illness."
Research suggests that while a three-week retreat can't magically solve these problems, it can have a strong impact on individual mothers and fathers – and even bring lasting benefits.
"The great advantage of prevention is that you avoid a more severe form of disease," says Claudia Kirsch, head of a research unit at Hannover Medical School in Germany that has assessed the impact of these retreats on family health. "In the case of back pain, that can mean intervening before it turns into severe, chronic pain. And if the parents show signs of exhaustion, you can make sure it doesn't get worse and spiral into parental burnout."
When the parents check into a clinic, they are assessed and given a plan of tailored activities and therapies, such as talking therapy, physical exercise, and sessions with advice for a healthier routine. The children are looked after and given support for any health problems of their own, while the meals and cleaning are taken care of by staff. In the afternoons, the parents and children spend time together.
"I think it's this mix that makes these interventions a success," says Kirsch. "The therapeutic approach is crucial – without that, it wouldn't work."
Exercise, such as Nordic walking, plays an important part in a typical parent-child health retreat (Credit: Getty Images)
Research has shown improvements in parents' physical problems such as back pain up to nine months after the retreat, especially if the parents continued the exercises in their own daily lives. Children also benefited across a range of conditions, such as skin problems, respiratory problems, and behavioural problems, with improvements still evident six months after the retreat. Separately, patient surveys have also shown that the majority of parents see the retreats as beneficial, and believe they helped them deal with problems and look after their health in everyday life.
Since the benefits are generally thought to last up to a year, Kirsch recommends repeating the retreat every few years if the health problems return or worsen. "You have to consider that it's only three weeks. But in these three weeks, the parents receive a lot of help, advice and the chance to try different treatments. And then it's of course important to follow up on that, and ideally, support the parents in using it in their daily lives."
Evidence suggests that specialised retreats could also help the most vulnerable parents and their children.
Matthias Franz is a specialist in psychosomatic medicine and a psychoanalyst at the University Hospital of Düsseldorf who has studied psychological distress in single mothers and their children. Single mothers, he says, face a risk of depression that is three times higher than mothers who are part of a couple. Poverty, which disproportionately affects single mothers and their children, exacerbates these psychological problems.
"So many single mothers don't just parent alone, they are abandoned and marginalised by society, and often totally overwhelmed," he says. Feelings such as loneliness, low self-esteem and guilt over parenting alone are common among single mothers, who make up the vast majority of single parents, he adds.
Together with the Walter-Blüchert-Foundation, a non-profit organisation, Franz and his team developed a programme called Wir 2 ("We2") for single parents with problems such as severe depression. It focuses on intensive therapy for the mothers, supporting them in overcoming their own depression and connecting with their children: "It's about establishing a deep emotional contact with yourself, and your child." The programme can be done as an outpatient course, or as part of three-week or six-week stay at a specialist clinic.
"The mothers learn to see themselves as valuable, they hear things they haven't heard in years – 'you're a great mother, you look nice today'. They're often moved to tears. And after four or five sessions, their feelings start to return, and they become emotionally alive again," Franz says. This in turn helps them understand and respond to their children, he adds.
Research has shown that the programme improved the mothers' depressive symptoms, and also reduced behavioural problems in the children. The effects were still measurable a year later. While Franz emphasises that more needs to be done to support single parents, he says the mothers who take part in the programme "really take something away with them, and treat themselves and their children in a much more relaxed way".
For Schwerk, the father who went on a retreat with his son, the main benefits were learning more about himself, bonding with his son, and gaining a new perspective on dealing with family conflicts. Three years later, he says this still helps him take a more relaxed approach in certain situations.
In fact, having now spent a long period caring intensively for his mother, he thinks it could be time for another retreat: "The other day I spoke to my doctor and she said, you could do it again next year. Because it definitely gave me some healthy nudges."
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Valeurs Actuelles
Gilles Verdez, l’entêté contradicteur du bon sens
BBC
How slimmed-down websites can cut their carbon emissions
"I'm horrified," says Valentina Karellas. "I know grams because I work with them every day and I know how much 10g weighs. And that's just one page."
She's just learned that every visit to her website's homepage generates up to 9.89g of carbon emissions. It's nearly 10 times the 1g target recommended by the Eco-Friendly Web Alliance, an organisation that offers accreditation for environmentally friendly websites.
This revelation is at odds with the rest of her business, which was set up to be sustainable. Karellas designs and makes knitwear, which she describes as wearable art, in her London workshop.
For her raw materials, she sources surplus yarns that would otherwise be thrown away. Everything is made to order on a hand-powered knitting machine, so there's no excess manufacturing and very little power is used.
The website is both an online portfolio and a shopfront. Beautiful, large images are used to showcase the designs and make the site look professional. "I don't want to compromise on that," she says, "but my priority is the environment. This needs to be sorted."
When her site was built, Karellas had no way of knowing its environmental impact. Now, there are several tools that expose this data and are inspiring businesses to drive down their carbon emissions. For instance, Website Carbon Calculator and Ecograder both estimate your home page's carbon emissions.
So how are websites reducing their carbon footprint? Switching to hosting based on renewable energy is a good start. The Green Web Foundation has a tool for looking up web hosts and their green credentials.
Then it's a question of reducing the amount of data that is stored and sent across the network, passing through all those machines that use electricity. It's a challenge when the average size of a web page has increased from 468KB in 2010 to more than 2,000KB today, according to httparchive.org.
As a result of faster internet connections, web developers haven't had to think so much about their file sizes. Many sites have big images and background videos. These are the leading culprits driving the size of web pages up.
Tom Greenwood is the managing director of agency Wholegrain Digital, which builds low-carbon websites. He took a look at Karellas's website and shared a few tips.
The video that plays automatically could be set to play only when the viewer chooses to watch it or scrolls to it, he says.
When you roll the mouse over a product a new image of it appears. "I'd encourage her to have a simpler interaction, such as a zoom effect," he says. That would avoid the need to download the second image.
The homepage has five full-screen photos to cycle through. "That would be something to think about," he says, "whether that is essential or whether there could be a static image, or a smaller image."
Pictures can be optimised so that their file sizes are smaller while the quality remains good. The modern WebP format is more efficient than the older JPEG, too.
More technology of business:
Karellas is encouraged that it's easy to take the first steps, and that any tweaks are unlikely to affect her business. "I'm sure it won't cost a sale just because I change things around a bit," she says.
Tim Frick is the founder of Mightybytes, which designs and builds websites. As well as driving down file sizes, he recommends streamlining the user journey through the site.
"It's easy to calculate emissions based on data transfer," he says. "It's less easy to calculate emissions based on things that cause a user to spend more time, i.e. more energy, on interacting with the page. Some pages get millions of views every day. That tiny frustrating thing that takes each user an additional 10 seconds ends up amplified."
Product design studio Quarterre worked with agency Future Selves to cut its website carbon emissions by 96%. They went from nearly 7g of carbon to 0.3g per homepage visit.
"There's a danger when you talk about 7g that you think that's not that much, but there's a cumulative effect to that," says Clive Hartley, director at Quarterre. "You want as many people as possible to be looking at your website and to come to your business. A more than 90% reduction in energy anywhere else would have people partying in the streets."
They rebuilt the website with a small number of simple pages. Rather than using large hero images, the new site uses smaller images, arranged to create a composite design.
Coloured stripes define the site's identity. They are created with text instructions and reduce the need for bulky image files.
Behind the scenes, animation and interaction effects were added using HTML and CSS, two fundamental web languages. That meant there was no need to download large JavaScript files often used to do this on other sites.
Although Quarterre works in a highly visual industry, Hartley didn't experience any compromise in the site design. "We didn't feel we were missing out on anything," he says. "The simple graphics and the clean corporate imagery for the studio were satisfying. It looks punchy and vibrant."
As well as rethinking images, user journeys and site structure, website owners can ask themselves whether any visits can be avoided altogether.
BioteCH4 turns food waste into energy, working with local authorities and companies. With a new site design, it was able to reduce its carbon emissions by an estimated 520kg, year on year. That's equivalent to 2,500 miles of air travel.
But the company also looked at reducing its bounce rate, the number of people who came to the site and quickly left.
"We had a lot of traffic arriving at the website," says Sharon Foster, marketing and brand manager at BioteCH4. "Looking back, that was a vanity metric. The bounce rate showed they didn't find what they wanted. We were unnecessarily driving people to the website and creating that carbon impact."
BioteCH4 reviewed all its content, deleted old news stories, and merged what was still useful into richer content pages.
More detailed search engine keywords were used to drive prospective customers - rather than general browsers - to destination pages, which were designed to give them exactly what they wanted.
As a result, the bounce rate was cut by about 21%, and bounces from web searches fell by more than 13%.
"Now, although website numbers have dropped, the people we are driving to the website, through organic searches or paid-for advertising, want to talk to us," says Foster.
With a sustainable website design project, companies need to decide where they draw the line. The most efficient site would be text only, but nobody wants to visit that in 2023.
"We want richer online experiences," Wholegrain Digital's Tom Greenwood says. "For me, the line is: do what you need to do to achieve your goals but do that in an efficient way."
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BBC
Breakthrough as eggs made from male mice cells
A Japanese researcher has told a major genetics conference that he has created eggs from the cells of male mice.
The research, still in its early stages, involved turning male XY sex chromosomes into female XX ones.
Prof Katsuhiko Hayashi from Osaka University is working on developing fertility treatments.
The development, which he has submitted for publication in the scientific journal Nature, raises the prospect of male couples having their own children.
Prof George Daley of Harvard Medical School, who is not involved in the research, said that there was still a long way to go before society was faced with such a decision.
''Hayashi's work is unpublished but fascinating. [Doing this on Humans] is harder than the mouse," he said. We still don't understand enough of the unique biology of human gametogenesis (the formation of reproductive cells) to reproduce Hayashi's provocative work in mice''.
Details were presented at the human gene-editing summit at the Crick Institute in London.
Prof Hayashi, a globally respected expert in the field, told delegates at the meeting that the work was at a very early stage. The eggs, he said were of low quality and the technique could not be used safely on humans at this stage.
But he told BBC News that he could see current problems overcome in ten years and he would like to see it available as a fertility treatment for both male and female and same sex couples if it is proven to be safe to use.
"If people want it and if society accepts such a technology then yes, I'm for it".
The technique involves first taking a skin cell from a male mouse and then turning it into a stem cell - a cell that can turn into other types of cell.
The cells are male and therefore have XY chromosomes. Prof Katsuhiko's team then delete the Y chromosome, duplicate the X chromosome and then stick the two X's together. This adjustment allows the stem cell to be programmed to become an egg.
The technique could be used to help infertile couples where women are not able to produce their own eggs. He stressed though that it was a long way off from being available as a fertility treatment.
"Even in mice there are many problems in the quality of the egg. So before we can think of it as a fertility treatment we have to overcome these problems, which could take a long long time," he said.
Prof Hayashi said he would not be in favour of it being used by a man to create a baby using his own sperm and artificially created eggs.
"Technically this is possible. I'm not so sure whether at this stage it is safe or acceptable for society".
Prof Amander Clark, a stem cell scientist from the University of Californa, Los Angeles said that the LBGTQ+ community should have a say in the use of the technology for reproduction.
"The LGBTQ+ community have unique needs when it comes to having a family. It may be possible in the future for same-sex reproduction based upon current research using laboratory models to develop the technology.
"However, today this technology is not available for human use, safety and efficacy has not been proven, and it is unclear how long the technology will take to get to the clinic. There is still much to learn about the human germ line and fundamental knowledge gaps serve as a barrier to translating this research to humans."
Cultural differences
Alta Charo, professor of law at the University of Wisconsin Maddison, said different cultures would have "profoundly different views" on whether to use the technology, if it became available.
"In some societies a genetic contribution to one's children is considered absolutely essential, and for them it's a question of 'is this a step to take?' for those who are not in a heterosexual arrangement.
"For other societies that's not as nearly as important, and child adoption is perfectly acceptable, because for them families are more about the personal relationship and less about the biological connection."
Prof Haoyi Wang, of the Chinese Academy of Science believes there is a very a long way to go before the technology could be considered for use in the clinic.
"Scientists never say never, in principle it has been done in mice so, of course, it may be possible in humans, but I can foresee a lot of challenges and I couldn't predict how many years that would be."
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BBC
Harry and Meghan's daughter Princess Lilibet Diana christened in US
The Duke and Duchess of Sussex's daughter has been christened at the couple's California home.
Princess Lilibet Diana, who was born to Prince Harry and Meghan in June 2021, was christened on Friday.
The announcement is the first time she has been publicly called a princess and confirms that Harry and Meghan will use the royal titles for their children.
The couple's spokesperson said members of the Royal Family were invited to the christening.
Although Lilibet was not a princess at birth, because she was not a granddaughter of the monarch, she gained the right to that title when King Charles acceded to the throne.
Buckingham Palace has said the royal website - which currently lists her and brother Archie with the titles Miss and Master - will "be updated in due course" to reflect the title.
Lilibet is the second child of Harry and Meghan, who relocated to the US after stepping down as working royals in 2020. Their son Archie was born in May 2019.
The BBC understands members of the Royal Family were invited to the christening but it appears none were in attendance.
Harry and Meghan are understood to want their children to decide for themselves whether or not to use their titles when they are older.
The couple will not use the titles conversationally, the BBC understands, but Archie and Lilibet will be referred to as prince and princess in formal contexts.
The children will not be able to style themselves as HRH given the right to do so comes from their father and he stopped using it when he stepped back from being a working royal.
The rules governing the titles of royal children were set out by King George V in 1917.
As the children of the son of a sovereign, Archie and Lilibet are automatically entitled to be called prince and princess.
Right Reverend John Harvey Taylor, the Bishop of Los Angeles, presided over the christening.
The ex-newspaper journalist worked in the office of former US President Richard Nixon between 1984 and 1990 prior to being ordained.
Earlier this week, it emerged that Harry and Meghan were weighing up whether or not to travel to the UK for the King and Queen Consort's coronation.
A statement issued on behalf of the couple said Harry had been contacted about the event on 6 May by the King's private office via email.
The BBC understands some prospective guests are being asked to save the date ahead of official invitations to be sent later.
Buckingham Palace has declined to comment on the guest list.
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Valeurs Actuelles
Missiles, munitions de petits calibres, balles à blanc… un rapport parlementaire alerte sur la situation critique des stocks de munitions de l’armée française
Les chasseurs Rafale s’élancent du pont d’envol du Charles de Gaulle. Leurs réacteurs tournent à pleine puissance. Sous leurs ailes, ils embarquent des bombes guidées laser. Depuis le centre de commandement du porte-avions, le député RN de l’Aude, Julien Rancoule observe ce ballet aérien. Ce 2 mars, aux côtés d’une délégation de parlementaires, il assiste à l’engagement du groupe aéronaval sur l’exercice Orion au large des côtes héraultaises.
Si le spectacle est plaisant à voir, l’attention du député se fixe sur l’armement du navire et de ses aéronefs. Depuis plusieurs semaines, l’élu du Rassemblement national, co-rapporteur d’une mission d’information sur l’état des stocks de munitions de l’armée française, sonne l’alerte. Les chiffres sont éloquents : la France acquiert chaque année 20 000 obus de 155 mm, l’équivalent d’une journée de tirs sur la ligne de front en Ukraine. Le pays n’achète plus non plus de missiles de fabrication française Scalp et Exocet, les coûts d’entretien de ceux déjà acquis approchant les 10 millions d’euros. Enfin, depuis 2011, six dépôts de munitions auparavant gérés par le service interarmées des munitions (SIMu) ont également été fermés. « La faiblesse de nos stocks nous affaiblit sur la scène internationale, défend-t-il. La France est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Si elle n’est pas en mesure de tenir son rang dans ce domaine, cela lui fera perdre toute crédibilité dans les coalitions militaires. »
Le 15 mars 2022, moins d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, Christian Cambon, président de la commission défense du Sénat, affirmait qu’en cas de conflit, la France disposerait d’à trois jours de munitions et tiendrait difficilement une ligne de front d’à peine 80 km. Aujourd’hui, Julien Rancoule tempère : « La dernière loi de programmation militaire a stoppé l’hémorragie de ce problème de stock. Tout l’enjeu est d’avoir un budget qui augmente en conséquence pour permettre de reconstituer un stock pragmatique pour les défis à venir. »
Pour le député RN, il devient urgent de relocaliser la filière munitionnaire, afin de reconstituer les réserves
Comment en est-on arrivé à une telle situation ? « La guerre froide avait entériné le principe de stock. Mais, avec la fin de cette période, nos dirigeants ont considéré que cela revenait cher en comparaison à nos engagements militaires. Progressivement des usines de production ont fermé, les crédits ont été revus à la baisse et un déstockage massif a eu lieu. » Pour le député RN, il devient urgent de relocaliser la filière munitionnaire, afin de reconstituer les réserves.
À Castelnaudary, dans sa circonscription, au 4e régiment étranger de la Légion étrangère, Julien Rancoule a pu à de nombreuses reprises observer les entraînements des légionnaires sur le pas de tir. Dans les chargeurs, non pas des balles réelles, mais des munitions à blanc s’échappant. Fabriquer à nouveau des munitions sur le sol français permettrait aussi, assure-t-il, d’améliorer l’entraînement des soldats.
Reste que le défi s’annonce de taille. Depuis trente ans, la France privilégie l’achat de ses munitions “sur étagères” auprès de fournisseurs étrangers, quitte à laisser disparaître les acteurs tricolores. Dernier exemple en date, la tentative de Jean-Yves Le Drian de ressusciter, début 2017, une filière de munitions de petit calibre (5,56 mm, les cartouches utilisées dans les Famas et les HK416), a finalement été avortée à la faveur d’un changement de gouvernement. Impensable pour Julien Rancoule : « Il faut réinvestir dans cette filière impérativement. À partir du moment où vous êtes dépendant d’autres pays sur du petit calibre, forcément, vous n’êtes pas crédible au niveau diplomatique. »
En tirant ces constats alarmants, Julien Rancoule remet en question « l’Économie de guerre » proclamée par Emmanuel Macron. Une critique certes, mais nécessaire et fondée pour le jeune député du Rassemblement national. « Si les industriels de l’armement n’ont pas les garanties d’avoir un retour sur investissement, ils ne prendront aucun risque pour investir dans de nouvelles chaînes. Cette thématique des munitions est primordiale, car étroitement liée à notre pouvoir de dissuasion. »
Valeurs Actuelles
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BBC
Bao Fan: Why do Chinese billionaires keep vanishing?
The disappearance last month of technology industry dealmaker Bao Fan has rekindled interest in a recent Chinese phenomenon - vanishing billionaires.
The founder of China Renaissance Holdings - with a client list that has included internet giants Tencent, Alibaba and Baidu - is seen as a titan in the country's tech sector.
Mr Bao's case has followed a well-trodden path: he went missing for days before his company announced that he was "co-operating in an investigation being carried out by certain authorities in the People's Republic of China".
As has also become customary, there has been no word yet on which government body is carrying out the probe, what it is about or Mr Bao's whereabouts.
The mystery shrouding his disappearance comes after a number of Chinese business leaders have gone missing in recent years, including Alibaba boss Jack Ma.
While vanishing billionaires tend to get much more attention, there have also been a number of less publicised cases of Chinese citizens going missing after taking part in, for example, anti-government protests or human rights campaigns.
Mr Bao's disappearance has once again shone a spotlight on the view that this is one of the ways that President Xi Jinping is tightening his control of China's economy.
It came in the run-up to the annual National People's Congress (NPC), a rubber-stamp parliament, at which plans for the biggest overhaul in years of China's financial regulatory system were announced this week.
A new financial regulatory watchdog will be set up to oversee most financial sectors. Authorities said this would close current loopholes caused by multiple agencies monitoring different aspects of China's financial services industry, worth trillions of dollars.
In 2015 alone, at least five executives became unreachable, including Guo Guangchang, chairman of conglomerate Fosun International, which is best known in the West for owning English Premier League football club Wolverhampton Wanderers.
Mr Guo went missing in December of that year, with his company announcing after his reappearance that he had been assisting with investigations.
Two years later Chinese-Canadian businessman Xiao Jianhua was taken from a luxury hotel in Hong Kong. He had been one of China's richest people and last year was jailed for corruption.
In March 2020 billionaire real estate tycoon Ren Zhiqiang vanished after calling Mr Xi a "clown" over his handling of the pandemic. Later that year, after a one-day trial, Mr Ren was sentenced to18 years in prison on corruption charges.
The most high-profile disappearing billionaire was Alibaba founder Jack Ma. The then-richest person in China vanished in late 2020 after criticising the country's financial regulators.
The planned mega-listing of shares in financial technology giant Ant Group was shelved. And despite donating almost $10bn (£8.4bn) to the 'Common Prosperity' fund, he has not been seen in China for more than two years. He has also not been charged with any crimes
Mr Ma's whereabouts remain unclear, although there have been reports of him being seen in Japan, Thailand and Australia in recent months.
The Chinese government insists the actions taken against some of the country's richest people are purely on legal grounds and has pledged to root out corruption. But Beijing's actions also come against the backdrop of decades of liberalisation of what is now the world's second largest economy.
This opening up helped to create a swathe of multi-billionaires who, with their immense wealth, had the potential to wield considerable power.
Now, some observers say, under Mr Xi, the Chinese Communist Party wants that power back and it is going about the task in ways that are often clouded in mystery.
The theory goes like this: Big business, especially the technology industry, saw its power grow under the policies of Mr Xi's predecessors Jiang Zemin and Hu Jintao.
Prior to that, Beijing's focus had been on traditional centres of power, including the military, heavy industry and local governments.
While maintaining a tight grip on these areas, Mr Xi has widened his focus to bring even more of the economy under his control. His Common Prosperity policy has seen major crackdowns in much of the economy, with the technology industry coming in for particular scrutiny.
"Sometimes, these incidents are orchestrated in a way to send a wider message, particularly to a specific industry or interest group," Nick Marro from The Economist Intelligence Unit told the BBC.
"At the end of the day, it does reflect an attempt at centralising control and authority over a certain part of the economy, which has been a key feature of Xi's governance style over the past decade," he added.
"Beijing remains focused on ensuring that big technology platforms and players do not develop their own brands and influence that makes them difficult to rein in and more likely to go against Beijing's preferences," Paul Triolo, head of China and technology policy at global advisory firm Albright Stonebridge Group said.
Also key to Common Prosperity is the rule of law and that the rules must apply to rich or poor alike.
Beijing maintains that the policy is aimed at narrowing the widening wealth gap, which many agree is a major issue that could undermine the Communist Party's position if left unaddressed. The country has seen growing inequality - and Mr Xi is said to face pressure from ultra-leftists who want to move closer to the party's socialist roots.
The mystery surrounding the billionaires' disappearances as well as wider concerns over Beijing's approach to business may have significant unintended consequences.
Some China watchers suggest the government risks deterring new business talent.
"The danger for Beijing in making targets out of tech billionaires is putting more pressure on technology entrepreneurs hoping to become the next Jack Ma," Mr Triolo said.
Mr Xi appears aware of the risk of spooking business sentiment, and in a speech to NPC delegates this week he stressed the importance of the private sector to China.
But he also called on private enterprises and entrepreneurs to "be rich and responsible, rich and righteous, and rich and loving".
Besides the announcement of a new financial watchdog, bankers were also warned last month to not follow the example of their "hedonistic" Western counterparts.
Commentators see this as further evidence that Mr Xi has the financial system in his sights.
"In recent months, we've been seeing hints of the Common Prosperity agenda bleed into financial services, particularly in regards to remuneration and bonus schemes for senior executives, as well as the pay gaps between management and junior staff," Mr Marro said.
It remains to be seen whether or not Mr Xi's crackdown on billionaires will help him significantly tighten his grip on power.
What is certainly at risk though is confidence in China's financial markets, businesses and ultimately the economy as a whole.
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[Bigot] Le juste prix du vivre ensemble
En général, se comparer, c’est se consoler. En matière d’immigration, c’est plutôt s’accabler. La Fondation pour l’innovation politique a récemment analysé les politiques migratoires en vigueur dans les autres pays membres de l’union européenne en les comparant à ce que nous faisons en France. Le résultat pique.
Chez nos voisins, il existe partout des formations obligatoires et payantes, civiques et linguistiques sanctionnées par des examens. Pas de réussite à l’examen, pas de droit au séjour. Lorsqu’il n’y a pas de parcours d’intégration obligatoire (comme en Bulgarie, à Chypre et en Hongrie), cela signifie que le pays est fermé.
Bienvenue dans ce grand guichet social qu’est la France !
En France, l’intégration consiste à passer un entretien avec un agent de l’OFII qui peut prescrire des formations facultatives de découverte du français et qui vous fait signer un contrat d’intégration. La seule obligation de ce contrat ? Suivre une formation gratuite de 4 jours intitulée « portrait de la France » qui familiarise l’étranger avec notre système de santé, d’emploi et d’aides sociales. Cette formation n’est sanctionnée par aucun examen. Le contrat n’a donc de contrat que le nom puisqu’il n’est assorti d’aucune contrepartie. Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !
Partout dans l’UE, le regroupement familial est assorti d’obligations contraignantes.
Au Danemark, la majorité de gauche a même imposé des conditions drastiques : le regroupé doit avoir au moins 24 ans et sa famille déjà installée dans le royaume ne doit avoir bénéficié d’aucune aide sociale pendant 3 ans. Le regroupement ne peut avoir lieu que dans un quartier qui n’est pas un ghetto (défini par des taux de chômage et d’incarcération de la population qui y habite). Enfin, la famille qui veut le regroupement doit déposer une caution équivalente à 15 000 euros. En France, en matière de regroupement familial, la seule condition à satisfaire, c’est que le foyer regroupant gagne le SMIC. Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !
il n’y aucun équivalent de notre système de santé universel ouvert sans contrepartie de financement.
En général, pour prétendre à obtenir la nationalité chez nos voisins, il ne faut pas de condamnation (pas même délictuelle), réussir un test linguistique et civique et résider depuis sept ans en moyenne dans le pays (parfois dix comme en Autriche, Lituanie, Pologne, Espagne). Vous ne parlez pas notre langue ? Vous été condamné pour délit ? Vous voulez acquérir notre nationalité ? Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !
En dehors de l’obligation normale de soigner celui qui est en danger, il n’y aucun équivalent de notre système de santé universel ouvert sans contrepartie de financement, même aux clandestins. Chez nos voisins, les étrangers qui refusent de passer une radio pour prouver qu’ils sont mineurs sont la plupart du temps réputés majeurs. Quant aux fameuses OQTF, moins de 8 % sont effectués en France contre 60 % en Allemagne et 50 % en moyenne dans l’Union Européenne.
Mais comment expliquer que la France soit aussi accueillante aux immigrés ? D’abord parce que ce que l’Europe veut, la France le veut et l’UE veut une immigration de peuplement. Bruxelles le veut par haine des frontières et parce que la libre circulation des hommes est le complément de celle des biens et des capitaux inscrite dans ses traités veut une immigration de peuplement.
La France, meilleur élève européiste
Or, la France est la meilleure élève européiste de la classe. Les autres pays utilisent les institutions européennes à leur profit, nous, nous avons une lecture maximaliste des traités, des directives et de la jurisprudence européenne.
Ensuite, parce que la classe politique française a hystérisé le sujet migratoire. On ne remerciera jamais assez François Mitterrand et son complice Jean-Marie Le Pen pour ce cadeau empoisonné ! En France, lorsque l’on est pour l’immigration, ceux qui sont contre sont des collabos ; lorsque l’on est contre l’immigration, ceux qui sont pour sont des collabos. Le sujet est moralement miné. Résultats, il n’y pas de débat, pas d’approche pragmatique.
L’immigration est ardemment souhaitée par une majorité des élites. Et une majorité de la population de gauche ou de droite est vigoureusement contre, mais cette majorité est méprisée par les notables. Et ce mépris est d’une grande violence pour les Français qui subissent une immigration de peuplement trop souvent composées de gens racistes, antisémites, homophobes et misogynes et qui s’entendent traiter de racistes à longueur de journée par les notables qui veulent cette immigration.
Ailleurs, sur le Vieux continent, l’immigration n’est pas bonne ou mauvaise en soi. Elle est surtout assortie de conditions.
Une explication à cette bizarrerie tient peut-être au fait que la classe dirigeante française a été massivement collaborationniste (surtout les magistrats, hauts fonctionnaires, journalistes, parlementaires et autres vedettes ancêtres de nos pipoles actuels) et qu’elle en conçoit un fort sentiment de culpabilité alors que le peuple a été plutôt attentiste ou résistant.
Qu’un pays comme le Danemark n’éprouve aucune gêne vis-à-vis de l’immigration et ne mélange pas cet enjeu avec un passé dont il n’a aucune raison d’avoir honte explique aussi son pragmatisme.
Ailleurs, sur le Vieux continent, l’immigration n’est pas bonne ou mauvaise en soi. Elle est surtout assortie de conditions. On ne projette sur elle aucune vision idéologique pour dire qu’elle serait forcément une chance ou une malédiction. Dans des pays d’Europe du Nord où la protection sociale est très généreuse, il n’y a aucune difficulté à considérer que pour bénéficier de transferts sociaux, il faut contribuer à les financer. Il y a aussi ce côté protestant, un côté “un sou est un sou”. Mais c’est du bon sens.
Selon l’OCDE, l’immigration coûte 1,4 point de PIB à la France
Si des immigrés doivent venir, ils doivent apporter au pays et non lui coûter. En France, que savons-nous du véritable impact d’une immigration que l’exorcisme historique de la classe dirigeante nous impose de considérer comme une chance ? Je peux avancer deux réponses à cette question essentielle. La première consiste à agréger ce que l’on sait de dépenses sociales dont certains étrangers profitent sans les financer.
On peut ainsi additionner : 3 milliards d’euros par an de HLM (plus de la moitié du parc est occupé par des étrangers), 700 millions par an (un quart des places sont occupés par des étrangers), 1,5 milliard par an d’aide médicale, 2 milliards par an de prise en charge des mineurs non accompagnés, 1 milliard au moins de fraude à la carte vitale. Le grand total dépasse les 8 milliards par an. On approche du montant d’économie espéré par la réforme des retraites.
On est encore loin du compte. Il faut en effet agréger l’ensemble des données, en recettes et en dépenses concernant tous les immigrés. C’est l’exercice auquel s’est livré le CEPII (un organisme placé sous la tutelle du PM) en publiant en 2018 un rapport intitulé l’impact budgétaire de l’immigration en France qui évalue le coût net de l’immigration à 1,64 de points de PIB. Une étude de l’OCDE de 2021 débouche sur un calcul coût très proche d’1,4 points de PIB.
l’immigration appauvrit la France d’environ 30 milliards d’euros par an, soit 3 fois le montant des économies attendues de la réforme des retraites.
Les deux méthodes de calcul disent la même chose. En gros, l’immigration appauvrit la France d’environ 30 milliards d’euros par an, soit 3 fois le montant des économies attendues de la réforme des retraites.
Évidemment, si nous faisions venir des ingénieurs indiens du genre de ceux qui immigrent dans la Silicon Valley, le résultat ne serait pas le même. Mais une immigration qui est plus pauvre, moins diplômé, deux fois plus inactive et quatre fois plus criminogène que la population nationale cela coûte plus cher qu’elle ne rapporte. Le vivre ensemble a un prix, c’est 30 milliards par an. C’est aussi le prix de la mauvaise conscience historique de la bourgeoisie.
BBC
The mushrooms you can wear and build with
There's no doubt mushrooms are having a moment.
From the popular Netflix documentary Fantastic Fungi, to the surge of medical trials exploring the use of a compound found in hallucinogenic species as a treatment for depression, a mushroom boom is alive and kicking.
But there's one part of fungi that businesses are now especially tapping into, and that's mycelium, the root structure of a mushroom.
London-based biomanufacturing company Biohm grows mycelium on a large scale by feeding it the likes of food waste and sawdust to create construction industry products such as insulation panels. These can then be used as an alternative to the prevalent plastic ones.
"We are focused on solving global challenges, and one of the largest in terms of impact on the planet and ecosystem is the construction industry," explains Oksana Bondar, director of design at Biohm.
"We looked deeper into waste streams, and types of materials, and the fabric of buildings, and one of the largest commodities is insulation. The idea was to tackle one of the challenges with a natural solution."
Once the mycelium has grown over a number of weeks, Biohm harvests and dries it, and then compresses it into brick-like panels.
"What's beautiful about this product is that the panels can be remanufactured, it can be broken down into feed stock, it's safe to be composted, it's pH neutral and 100% natural. It can fertilise soil," says Ms Bondar.
A spokeswoman for Biohm said the company was "currently negotiating... with major multinationals" to take its products to global markets. "Expect to see their mycelium thermal insulation being installed in homes, offices, and public spaces in the UK and Europe within the next couple of years."
In San Francisco, a company called MycoWorks is growing mycelium to produce a leather substitute called "Reishi". Using this material it is now making everything from hats to wallets, handbags and bowls.
"Mycelium-grown Reishi is an incredible material, and the first of its kind [leather replacement] that doesn't use plastic as a core ingredient," says Sophia Wang, MycoWorks co-founder.
"It is grown using three organic materials - water, sawdust and mycelium, which keeps carbon emissions low."
She adds that the luxury goods sector is currently showing the most interest in the company's work. MycoWorks has already helped Hermes produce a handbag partly made from its mycelium, and it has formed a collaboration with hat-maker Nick Fouquet.
MycoWorks is also working with General Motors to explore the use of mycelium in car interiors.
Ms Wang says the firm "coaxes" mycelium to grow into a large brick. The top layer of this, which is said to look like a sheet of animal leather, is then peeled off and can be tanned or coloured in the same way as leather.
Ms Wang says the cost of Reishi is currently comparable to luxury leather. However, she hopes that as the firm introduces production on a much larger scale, the price will fall.
To achieve this growth the company has raised $125m (£104m) to fund the building of a new facility that will allow it to ramp up output from thousands of sheets a year to millions. This is due to open in South Carolina later this year.
While it's difficult to source figures for the financial value of the mycelium sector, its rapid growth is undoubtedly increasing that of the wider global mushroom market. This is due to reach $90.4bn by 2028, up from $63bn in 2022, according to research company Imarc Group.
"I think the reason for the expanded interest in mycelium for materials science applications is just increased awareness," says Dr Mitchell Jones, a researcher at the Vienna University of Technology, and an expert on mycelium.
"When I started my PhD on the topic about seven years ago nobody knew about it. There was almost no documented research on mycelium-based materials and just two companies in the US doing stuff with it.
"These days the topic is much more popular. Companies are popping up everywhere including the US, UK, Italy, the Netherlands, Indonesia, South Korea, Estonia and Australia. The more media attention the topic gets the more people want to get into it commercially and found start-ups. The allure is the 'weirdness' of the concept, for want of a better term."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
For Dr Jones, mycelium's strong sustainable kudos makes it an attractive material. For starters, it is usually made using agricultural or forestry by-products, or food waste that would otherwise have been incinerated or gone into landfill.
He adds that unlike most manufacturing processes - which may use a lot of energy and require machinery - fungi, a biological organism, basically does the hard work for you, simply by growing.
But are there any downsides to the use of mycelium? Dr Jones cautions that it has to be effectively sealed with water repellent, "because if you don't it is like a sponge compared to other materials, it is susceptible to sucking up large quantities of water".
And he adds that we don't yet know how long it will last for. "As it hasn't yet been produced on a commercial scale we don't have accurate life assessment data."
An increasing number of food start-ups are also using mycelium as a high-protein alternative to meat, or even a replacement for wheat flour.
Berlin-based Bosque Foods has raised $3m to develop mycelium-based substitutes for chicken, pork and bacon.
Isabella Iglesias-Musachio, its co-founder and chief executive, says they grow their mycelium "in a matter of days" in fermentation vessels that allow for indoor, urban farming.
"From our perspective this is advantageous because we are able to scale up our production in a much more cost-effective way, which means we can reach price parity with animal meat sooner," she says.
Bosque's mycelium is said to have a mild flavour, with a hint of "umami" or savoury notes. To this it adds a range of spices.
While Bosque's products have yet to go on sale, mycelium-based burgers are already available to buy in the US, and the European Union gave clearance for one type of mycelium earlier this year.
The situation in the UK has been complicated by Brexit, but the UK's Food Standards Agency has maintained EU authorisation rules for so-called "novel foods". These are food substances that were not consumed "significantly" prior to 1997.
Ms Iglesias-Musachio is adamant that mycelium is the future of vegan food. "Some of the issues with plant-based alternatives is that soy and pea protein isolates can have a very strong flavour which on its own many people find off-putting.
"Our mycelium can act as a blank canvas for us to create delicious flavour profiles that people crave."
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[Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade
Le quinquennat est une machine à broyer la stabilité politique. Il l’est encore plus dès lors qu’un Président a été réélu et qu’il n’est plus en mesure de se présenter à nouveau. Il n’est plus qu’une feuille séchée livrée à bien des vents à partir du moment où le chef de l’Etat est confronté à une Assemblée sans majorité absolue.
De ce point de vue, force est de constater qu’Emmanuel Macron, bien malgré lui, cumule tous les obstacles qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait jusqu’à aujourd’hui empilés avec tant d’épaisseur sur son chemin. Depuis plusieurs semaines, alors que ce mandat n’a même pas un an, les ambitions au sein même de la majorité présidentielle ne cessent de s’aiguiser, tout juste mezzo voce, et les commentaires et autres pronostics vont bon train, jusqu’au très compassé Times qui voit dans Marine Le Pen la grande favorite de… 2027 ! Encore, serions-nous tentés de préciser, faut-il arriver jusqu’à la date fatidique, tant l’Assemblée nationale demeure dans sa durée nominale soumise à un tel faisceau d’aléas que rien ne garantit à cette législature d’aller au terme de son échéance.
Emmanuel Macron, pour contourner les effets induits d’un deuxième quinquennat sans autre perspective assurée que celle de son impossibilité à postuler à sa propre succession, dispose de deux cartes dans sa main, même si ces atouts demeurent fortement hypothétiques : l’international dont il use déjà et usera encore plus l’instar des autres présidents de la Vème et une temporalité propre dont il s’efforcera de rester le maître. Pour la première de ces cartes, l’instabilité géopolitique indissociable de la guerre en Ukraine lui offre quelques opportunités pour réactiver des réflexes de cohésion autour de sa figure de chef des armées; encore faut-il que le conflit ne finisse pas par sa longévité à inquiéter l’opinion dont le soutien à la cause ukrainienne n’est pas forcément marqué dans le marbre. Emmanuel Macron, au demeurant, en est certainement conscient et ce pressentiment explique pour une part qu’il apparaisse et avec raison pour le moins des bellicistes parmi les dirigeants Occidentaux.
A l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu.
L’autre carte, elle, relève d’un dispositif dont le concepteur n’est autre que l’un des consultants politiques les plus controversés de ces trois dernières décennies, le “spin doctor” de Bush junior, Karl Rove, inspirateur de la communication du président américain à l’occasion de la seconde guerre du Golfe : à l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu. Cette stratégie a un nom : “la stratégie de Shéhérazade”, la princesse des Mille et une Nuits qui, toute les nuits, invente un nouveau récit pour échapper à une destinée funeste…
Déjà, alors qu’elle n’est pas, loin s’en faut, encore adoptée, le président de la République semble vouloir négligemment enjamber la réforme des retraites et se diriger vers d’autres horizons : projet de loi sur l’immigration mais également une réforme institutionnelle dont il imagine que nonobstant un contexte parlementaire peu propice elle serait à même de redonner du mou à une vie démocratique anémiée. Tout se passe comme si l’activisme présidentiel consistait le meilleur antidote à la menace toujours présente de la crise politique.
Dans un système fortement instable, Emmanuel Macron fait le choix de bousculer le champ des possibles, pour ne pas perdre la main et ne laisser que peu de marges à ses oppositions mais avec le risque que cette démarche ne se transforme en une fuite en avant sans autre horizon que celui d’essayer d’échapper à une crise d’ampleur dont les prolégomènes ne cessent de se rapprocher. La virtualité de la stratégie présidentielle a tout de la velléité, car elle se heurte à une contrainte autant conjoncturelle que structurelle : conjoncturelle avec la combinaison entre hostilité au projet de réforme des retraites et pression inflationiste, structurelle avec cet élément que semble vouloir ignorer mais qui ne peut nullement l’être, un pouvoir dont l’étiage parlementaire traduit qu’il n’est nullement majoritaire dans un pays qui s’est installé dans le gouvernement par la minorité d’une majorité. À cette faille explosive, sauf à abandonner toute lecture démocratique de la cité, vient se surajouter une désinvolte appréhension d’une situation sociale, mésestimée, sous-estimée, voire méprisée. Il ne sert à rien de courir tout le temps si c’est pour se dérober au réel.
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[D’Orcival] Un mois encore pour les retraites
« Cette réforme n’est pas celle que j’aurais faite. Et elle a des lacunes. » Quelle réforme n’aurait pas de lacunes, surtout quand on est dans l’opposition ? Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis sept ans, n’adopte une prudence de Sioux que lorsqu’il s’agit de la réforme des retraites. Il n’en dit qu’un mot aux journalistes à qui il présente ses vœux au mois de janvier. Ce mot, c’est « principe de responsabilité » – et celui-ci consiste « à ne pas s’opposer à cette réforme ».
Il n’est pas contre, donc il est pour. Mais il ne le redira pas. Un président de région devrait-il s’exprimer à répétition sur le sujet ? Ce ne sera pas lui. En revanche, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, va y revenir sur différentes antennes. Il rappelle qu’il est « tombé dans la marmite des retraites » dès son engagement national en 2003 – il y a vingt ans. Depuis, le sujet est revenu bien des fois ! L’avant-dernière, c’était il y a quatre ans, quand Bertrand disait, en compagnie de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et à la vérité comme tous les Républicains, qu’il était partisan d’un âge de départ à la retraite à 65 ans.
Depuis, Macron a été réélu, le débat est revenu. Et Xavier Bertrand a changé : il estime que ce n’est plus le moment de parler des retraites. Parce que c’est un projet Macron. Il met de telles conditions à son approbation à la loi présentée par Élisabeth Borne que, s’il était député, il voterait contre ou s’abstiendrait, parce que cette affaire n’est vraiment « pas la priorité » par rapport à tout le reste. Comme il veut se présenter à la présidence de la République en 2027, sans oublier qu’il a été battu à la primaire LR de 2021, il juge que, d’ici là, il devra être hostile à tout ce que fera Emmanuel Macron. « Il aurait fallu construire ça autrement. »
À la différence de Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez s’était bien gardé d’aller à la primaire LR pour la dernière présidentielle (comme Bruno Retailleau), après avoir été réélu président de sa région contre la gauche avec le score enviable de 59 % des voix. Il a donc loyalement soutenu Valérie Pécresse, même si le score de celle-ci au premier tour de la présidentielle a laissé un triste souvenir.
Et maintenant ? La prudence lui dicte, croit-il, de ne pas s’exprimer avant le vote final de la loi sur les retraites, fin mars ou début avril. Quatre semaines très longues, très dures, voulues comme telles par les syndicats dans les entreprises et dans la rue. Mais après cette retraite à 64 ans qu’il n’aura pas eu besoin de voter, il fêtera le 12 avril ses 48 ans, en sachant qu’il aura alors quatre ans pour préparer intensivement l’épreuve de la présidentielle. Et il compte bien n’avoir plus besoin de parler retraites.
Le 26 février dernier, il publie sur le réseau Facebook sa lettre du dimanche qu’il destine à son public d’abonnés. Pas un mot sur les retraites dont le projet de loi arrive en discussion au Sénat : son thème, c’est le travail et le mérite. Il l’a choisi pour répliquer à Olivier Faure, le chef de file des socialistes subsistant à l’Assemblée (31 députés sur 577) et des socialistes existant au Sénat (64 sur 348). Le 30 janvier, en clôture du 80e congrès du PS, au cours duquel il avait été réélu avec une marge infime, Faure avait dénoncé « le mythe de l’égalité des chances » en se disant décidé à « engager la rupture avec la tyrannie du mérite, voilà, lançait-il, ce qui doit nous porter ! »
Quelle sottise, réplique Wauquiez : notre problème français, c’est qu’ « avec férocité nous avons découragé tous ceux qui travaillent ». Il ajoute : « Le travail, le savoir, l’effort, le mérite en France valent plus que la fortune, l’héritage, les titres. […] Le travail et le mérite, c’est au contraire l’arme des plus modestes. » Le mot est choisi : avec la modestie, Wauquiez fait le pari de la discrétion. Mais il n’est pas seul. Le maire de Cannes, David Lisnard, président des maires de France, le fait également et rien ne dit qu’il ne sera pas lui aussi candidat en 2027. Il faudra donc, à nouveau, une primaire à droite.
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[D’Orcival] Un mois encore pour les retraites
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Le Grand Débat des Valeurs revient !
Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023.
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Chers lecteurs,
Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !
Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.
À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.
🔴 13 avril 2023 : et si une nouvelle carrière débutait pour @GeoffroyLejeune ? 👀RDV pour le Grand Débat des Valeurs au Palais des Sports pour une soirée exceptionnelle avec la rédaction de VA !
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— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 8, 2023
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Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.
BBC
Climate change: New idea for sucking up CO2 from air shows promise
A new way of sucking carbon dioxide from the air and storing it in the sea has been outlined by scientists.
The authors say that this novel approach captures CO2 from the atmosphere up to three times more efficiently than current methods.
The warming gas can be transformed into bicarbonate of soda and stored safely and cheaply in seawater.
The new method could speed up the deployment of carbon removal technology, experts say.
While the world has struggled to limit and reduce emissions of carbon dioxide in recent decades, several companies have instead focussed on developing technology to remove CO2 from the atmosphere.
Climeworks in Switzerland is perhaps the best known. Over the past ten years it has developed machines to suck in the air from the atmosphere that filter and trap the carbon dioxide molecules.
At a plant in Iceland the captured CO2 is injected deep underground where it is permanently turned into stone.
The company has recently started selling a certified carbon removal service to large corporate clients including Microsoft, Spotify and Stripe.
However, one big problem for most current approaches to direct air capture is cost.
CO2, although a powerful warming agent, is relatively diluted in the atmosphere at around 400 parts per million (ppm) in air.
So big machines that require large amounts of energy are needed to both absorb and discharge the CO2.
This new approach, using off-the-shelf resins and other chemicals, promises far greater efficiency and lower cost, say the scientists involved.
The research team have borrowed an approach used for applications in water, and "tweaked" existing materials to remove CO2 from the air.
In tests, the new hybrid absorbing material was able to take in three times as much CO2 as existing substances.
"To my knowledge, there is no absorbing material which even at 100,000 ppm, shows the capacity we get it in direct air capture of 400 ppm," said lead author Prof Arup SenGupta from Lehigh University in the US.
"This simple ability to capture CO2 at a high quantity, in a small volume of material, is a unique aspect of our work."
The development, while in its early stages, has been welcomed by others in the field.
"I am happy to see this paper in the published literature, it is very exciting, and it stands a good chance of transforming the CO2 capture efforts," said Prof Catherine Peters from Princeton University, an expert in geological engineering, who wasn't involved in the research project.
"What is clever about this is that the starting point was a technology previously designed for applications in water. This advance applies this technology to the gas phase - a new idea."
"The demonstrated performance for CO2 capture is promising."
One of the big challenges in capturing CO2 is what to do with the trapped gas.
Storing it under the ground or sea in former oil wells is one widely used approach. But the new paper suggests that with the addition of some chemicals the captured CO2 can be transformed into bicarbonate of soda and stored simply and safely in sea water.
Dr SenGupta says he now wants to establish a spin-off company to develop the technology further.
He believes that removing CO2 in this way will not only be critical to limiting the rise in global temperatures but could also be directly empowering for developing countries.
"We have to take it to places like Bangladesh, Barbados or the Maldives, they also have a role to play, they cannot be just bystanders who keep suffering."
Some scientists are reluctant to put too much emphasis on new and emerging technologies like direct air capture because they fear that it could dilute the carbon cutting efforts of governments and individuals.
But with the temperature thresholds of the Paris climate agreement under threat from rising emissions, many others feel that the rapid deployment of direct air capture in addition to massive cuts in carbon is the best hope of avoiding dangerous climate change.
"It has become even more important now that we are definitely in an overshoot regime, where we have to take carbon back from the environment," said Prof Klaus Lackner, a pioneer in the field of removing CO2.
"DAC will have to get cheaper to make a useful contribution. I am optimistic that it can do this."
Professor SenGupta shares that optimism, believing that this new approach can remove CO2 for less than $100 a tonne.
The research has been published in the journal, Science Advances.
BBC
Gary Lineker: Why his comments present a problem for the BBC
As the UK's most scrutinised media organisation in increasingly polarised times, to say Gary Lineker's recent tweets cause difficulty for the BBC is an understatement.
The director general, Tim Davie, has made impartiality a key platform of his leadership.
Trust in the corporation is at the heart of this. It matters if the public believes its public service broadcaster doesn't represent their views, or that the BBC is shaped by a particular perspective.
Davie has previously said: "If you want to be an opinionated columnist or a partisan campaigner on social media then that is a valid choice, but you should not be working at the BBC."
However, there is a big difference between impartiality, which staff and on-air talent who work in news are bound by, and "due" impartiality, which the BBC is committed to achieving across all its output.
Ofcom defines due impartiality, an important distinction from simply impartiality, as "means adequate or appropriate to the subject and nature of the programme".
To use the classic example: If someone says the earth is round, the BBC does not have to give equal weight to someone else who claims the earth is flat.
Lineker is a sports presenter. He tweets on his personal Twitter account.
If a news presenter commented, as he has done, about the government's asylum policies, or about Brexit for example, they would at the very least receive a very serious warning.
Lineker, as somebody associated with sport for the BBC, and who argues he is a freelancer, is in a different position.
"I try to be sensible," he told Radio 4's Media Show in 2021, saying that as a freelancer he's "considerate" to his employers when it comes to what he tweets.
He added that the BBC rules "only apply to people in news and current affairs".
From the outside, it can appear more complicated.
The BBC's editorial guidelines state: "Where individuals identify themselves as being linked with the BBC, or are programme makers, editorial staff, reporters or presenters primarily associated with the BBC, their activities on social media have the potential to compromise the BBC's impartiality and to damage its reputation."
Lineker's Twitter account has 8.7m followers. So he has a huge platform.
And, whatever the set up of the BBC as a broadcaster, with sport and news being distinct from one another, for audiences that distinction can be less clear. In many people's minds, if you are on the BBC, you work for it, and Lineker happens to be one of corporation's most high profile presenters.
That's why the BBC's editorial guidelines also say that people with platforms have a greater responsibility to uphold impartiality.
Last year, a different tweet by Lineker was found to have broken BBC rules. That concerned a post about the then-Foreign Secretary Liz Truss urging a boycott of the Champions League final in Russia.
The Match of the Day host added: "And her party will hand back their donations from Russian donors?"
The BBC's Executive Complaints Unit ruled that, although the star is not required to uphold the same impartiality standards as BBC journalists, he has an "additional responsibility" because of his profile.
"We expect these individuals to avoid taking sides on party political issues or political controversies and to take care when addressing public policy matters," the ruling said.
To his detractors, Lineker has form. He has made comments before that some have found controversial, including, in 2016, that the government's treatment of asylum seekers was "hideously racist and utterly heartless".
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Watch: Suella Braverman says she is "disappointed" by Gary Lineker's tweet
But he is also a much loved and well respected sports broadcaster. Match of the Day is a very popular programme.
He may be the BBC's highest paid star, but he could probably earn even more if he switched to another broadcaster.
Lineker clearly cares deeply about the issue of migrant crossings, and he has taken refugees into his own home in the past.
He has not removed his original Twitter comments criticising the government's asylum announcements, which he posted on Tuesday.
After those tweets caused controversy, he tweeted on Wednesday: "Great to see the freedom of speech champions out in force this morning demanding silence from those with whom they disagree."
I have never known such love and support in my life than I’m getting this morning (England World Cup goals aside, possibly). I want to thank each and every one of you. It means a lot. I’ll continue to try and speak up for those poor souls that have no voice. Cheers all. 👊🏻
He also thanked his followers for their "love and support", pledging to "continue to try and speak up for those poor souls that have no voice".
Lineker appears bullish. And he isn't the only sports presenter straying into politics this morning, with BT Sport anchor Jake Humphrey describing the government's "stop the boats" pledge as being "a cruel slogan".
What a cruel slogan. Immigrants are people. With dreams, ambitions, loved ones…and most likely traumas we can never understand. We must stop dehumanising and vilifying the most vulnerable in the world. pic.twitter.com/GRXqYWMsjp
The News Agents presenter and former BBC journalist Emily Maitlis said it was "curious that Gary Lineker [was] free to raise questions about Qatar's human rights record - with the blessing of the BBC - over the World Cup, but cannot raise questions of human rights in this country if it involves criticism of government policy".
However, this is arguably a false equivalence. Voicing an opinion on a government policy about migrant crossings, a divisive subject, is not the same thing as highlighting well-documented human rights breaches in Qatar, something which is a matter of fact.
The BBC is in a difficult position. They say a "frank" conversation is being had with Lineker. But in the end, what are the options?
With some Conservative MPs calling for him to be sacked, not for the first time, the pressure is mounting.
Perceptions on impartiality matter, but it's also clear that impartiality can be politicised by people who have an agenda against the BBC.
As it navigates the demands of its editorial standards, its talent and its audiences, the BBC is walking a tightrope.
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Gary Lineker stays top of BBC star pay list
BBC
Georgia: Police break up protests as crowds stay defiant
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Georgians have taken to the streets to voice their anger at a controversial draft law that critics see as an attack on civil society and independent media.
The government says the "foreign agents" bill will improve transparency.
Riot police have used water cannon and pepper spray to disperse the crowds - and MPs have brawled over the bill in parliament.
Police break up second night of Georgia protests
BBC
Oceans littered with 171 trillion plastic pieces
More than 171 trillion pieces of plastic are now estimated to be floating in the world's oceans, according to scientists.
Plastic kills fish and sea animals and takes hundreds of years to break down into less harmful materials.
The concentration of plastics in the oceans has increased from 16 trillion pieces in 2005, data suggests.
It could nearly triple by 2040 if no action is taken, scientists warn.
Last week, nations signed the historic UN High Seas treaty aiming to protect 30% of the oceans.
To produce this new estimate, a group of scientists analysed records starting in 1979 and added recent data collected on expeditions that trawl the seas with nets to collect plastics.
The plastic counted in nets is then added to a mathematical model to produce a global estimate.
The 171 trillion pieces are made up of both recently discarded plastics and older pieces that have broken down, lead author Dr Marcus Eriksen from the 5 Gyres Institute told BBC News.
Single-use plastics like bottles, packaging, fishing equipment or other items break down over time into smaller pieces due to sunlight or mechanical degradation.
Wildlife like whales, seabirds, turtles and fish mistake plastic for their prey and can die of starvation as plastic fills their stomachs.
They also make their way into our drinking water, and microplastics have been found in human lungs, veins and the placenta.
Scientists say we do not yet know enough about whether microplastics negatively affect human health.
The concentration of plastics in the oceans has significantly increased from around 16 trillion pieces in 2005 to 171 trillion in 2019.
Before 2005 the concentrations fluctuated. Dr Eriksen says scientists are not sure why this is, but it could be explained by stronger legislation being replaced by voluntary agreements, the breakdown of plastics, or the fact that less data was collected.
Prof Richard Thompson at Plymouth university, who was not involved in the study, said the estimate adds to what scientists know about marine pollution.
"We are all agreed there is too much plastic in the ocean. We urgently need to move to solutions-focused research," he told BBC News.
The highest concentration of ocean plastic is currently in the North Atlantic sea, with some large floating masses found elsewhere including the Great Pacific Garbage Patch.
The authors also suggest that the changing levels of pollution before 2000 may be due to the effectiveness of treaties or policies that govern pollution.
In the 1980s several legally-binding international agreements mandated countries to stop discarding fishing and naval plastics in the oceans, as well as to clean up certain amounts.
These were later followed by voluntary agreements which the authors say may have been less effective, and could explain the rise in plastics from around 2000 onwards.
The authors argue that solutions must focus on reducing the amount of plastic produced and used, rather than cleaning up oceans and recycling plastics because this is less likely to stop the flow of pollution.
The research was published in the scientific journal PLOS ONE.
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Watch: How old fishing nets are being recycled - and helping save the oceans
Data visualisation by Erwan Rivault
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BBC
TikTok launches Project Clover to allay China security fears
TikTok has launched security measures to allay concerns it could be made to share user data with China.
Project Clover will see a separate security company "monitor data flows" - and TikTok will make it harder to identify individual users in data.
"Security gateways" will add an extra layer of control over employee access to European user information and data transfers outside of Europe, it says.
The European Commission has banned the ByteDance-owned app from staff devices.
'Earn trust'
As part of its current effort to store European user data locally, TikTok revealed plans for two new data centres, costing a total of €1.2bn (£1.1bn) every year, in Dublin, in addition to one already announced, and the Hamar region of Norway.
Both will be renewably powered and operated by third parties.
The company has been working on Project Clover since last year.
"We're ahead of the curve on this because we have to be - because we need to earn trust," TikTok vice-president of government relations and public policy in Europe Theo Bertram said.
A similar plan, Project Texas, is under way in the US.
Its back against the wall, TikTok is fighting hard to prove it is no national-security threat.
Executives unveiling Project Clover repeatedly said they were going further than other major social networks to protect user privacy.
And I can't think of a time when a Facebook, Instagram or Snapchat held a press conference announcing sweeping privacy changes, with an open Q and A.
But will it be enough to save the platform?
Chinese telecoms giant Huawei bent over backwards to convince governments it could be trusted.
It spent a fortune setting up a transparency centre in Oxfordshire, where for years UK cyber chiefs poured over source code looking for signs of Chinese government interference.
None was found - but US-led theoretical concerns about spying still saw Huawei banned from the UK's 5G networks.
Project Clover aims to convince European lawmakers TikTok is safe.
But history tells us TikTok's future will remain in jeopardy unless the US is convinced - and at the moment, the US seems firmly set on taking action against the app.
More than 100 million Americans use the viral-video app.
But the Canadian and US governments have also restricted its use on official devices.
TikTok has said such bans are "misguided and do nothing to further privacy or security".
And China firmly opposes the action.
"How unsure of itself can the world's top superpower like the US be to fear young people's favourite app like that?" China foreign ministry spokeswoman Mao Ning said.
'Diplomatic tensions'
The day before Project Clover was announced, US President Joe Biden lent his administration's support to a bill - promoted by Democrat Mark Warner, who chairs the senate intelligence committee, and Republican John Thune - granting powers to ban foreign-owned technology.
TikTok chief executive Shou Zi Chew will appear before congress later this month.
On Tuesday, TikTok told BBC Radio 4's World Tonight programme it feared becoming a "pawn" in diplomatic tensions between the US and China.
"It would be hard to deny that we're caught up in those very broad geopolitics that really have nothing to do with us," its US head of public policy Michael Beckerman said.
"Almost all the major tech companies also have engineers in China," he said, and TikTok was not the only one to gather significant amounts of user data.
"And so some of these concerns would extend to all these companies- but that's why we're building out the system to ensure that there's no doubt that data is secure."
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Valeurs Actuelles
La moitié des Français désavouent la politique économique et sociale du gouvernement
Le mécontentement gronde parmi la population française. En pleine mobilisation contre la réforme des retraites, un sondage CNews publié mercredi 8 mars, montre qu’une majorité de Français rejettent la politique économique et sociale du gouvernement.
Ainsi, 51% des sondés se déclarent « très en colère » contre la politique économique et sociale menée par le gouvernement d’Elisabeth Borne alors que 31 % se disent « un peu en colère ». Seuls 17 % des personnes interrogées affirment qu’ils ne sont « pas du tout en colère », approuvant ainsi la politique gouvernementale.
Au niveau de la répartition selon les classes d’âge, les 18-24 ans sont les plus hostiles à la politique économique et sociale du gouvernement (58 %), suivis des 35-49 ans (54 %). À l’opposé, les séniors, 65 ans et plus, ne sont que 46 % à désapprouver la politique gouvernementale.
Les électeurs de gauche presque unanimes dans leur rejet de la politique gouvernementale
En ce qui concerne l’affiliation politique, les sondés qui adhèrent aux idées de La France insoumise et de la gauche anticapitaliste sont les plus en colère contre la politique économique et sociale du gouvernement, 86 % d’entre eux se disant « très en colère ». Viennent ensuite les électeurs écologistes (60 %). Quant aux socialistes, ils sont 45 % à se déclarer « très en colère ».
De l’autre côté de l’échiquier politique, les partisans du Rassemblement national sont 76 % à se dire « très en colère », tout comme 72 % des électeurs de Reconquête !. Les sondés proches des Républicains sont quant à eux, plus mesurés, n’étant que 33 % à être « très en colère ». De manière générale, les partisans de Renaissance sont les moins critiques de la politique économique et sociale du gouvernement avec seulement 21% des sondés centristes qui s’estiment « très en colère ».
BBC
US interest rates could go higher than expected
The head of the US central bank has warned that officials could raise interest rates farther and faster than previously expected in order to stabilise prices.
US stocks fell and the dollar rose following the remarks, which come just a few weeks before the bank is due to make another rates announcement.
Many analysts had been expecting another 0.25 percentage point increase.
But the comments suggest the bank could move more aggressively.
Over the last year, the Fed has raised its benchmark rate to more than 4.5% - the highest rate since 2007 - responding to prices rising at the fastest pace in decades.
Inflation - the rate at which prices rise - in the US stood at 6.4% in January.
While that is lower than it was, it remains far higher than the 2% rate considered healthy, and Mr Powell said officials have been worried by recent data suggesting that progress could be stalling.
He said that could push the bank to lift rates above the 5% to 5.5% officials had forecast in December.
Raising borrowing costs is one mechanism to slow price increases in the wider economy.
"The latest economic data have come in stronger than expected, which suggests that the ultimate level of interest rates is likely to be higher than previously anticipated," Mr Powell said in Congress during the first of two days of testimony on the economy.
"If the totality of the data were to indicate that faster tightening is warranted, we would be prepared to increase the pace of rate hikes," he added.
The comments generated some pushback from lawmakers, especially those on the left.
They said the moves would do little to address causes of the inflation problem - such as the war in Ukraine and supply chain issues - while leading to an economic slowdown that will throw millions of people out of work.
"You are gambling with peoples' lives," said Senator Elizabeth Warren, a Democrat from Massachusetts, who also blamed the inflation problem on price-gouging by companies.
Mr Powell said the economy would be in worse shape if the bank did not act.
US prices jumped an unexpected 0.5% from December to January, while monthly updates on retail sales and hiring have also been stronger than expected.
By raising borrowing costs, Federal Reserve officials are hoping to reduce demand for loans for business expansions, homes and other purchases, ultimately cooling the economy and easing the pressures pushing up prices.
The moves have already led to sharp slowdowns in rate-sensitive areas of the economy, like the housing market.
Mr Powell said officials would be looking carefully at incoming data as they make their decision.
"The upshot is that not only are interest rates set to rise higher than we previously anticipated, but there is a lot less scope for rate cuts later this year than we had originally thought," Andrew Hunter, deputy chief US economist for Capital Economics wrote in a note following the testimony.
In early afternoon trade in New York, the Dow Jones Industrial Average had fallen 1.6%, while the S&P 500 was down about 1.4% and the Nasdaq was roughly 1% lower.
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Valeurs Actuelles
Sondage : la grande majorité des Français s’oppose à la réforme des retraites
Les Français n’en veulent pas. Selon un sondage de l’Institut CSA pour CNews, publié mercredi 15 février, 67 % de nos concitoyens sont opposés au projet de réforme des retraites du Gouvernement. Un chiffre en hausse de six points en un mois.
De manière plus détaillée, la grande majorité des Français âgés de moins de 35 ans (81 %) sont contre la réforme portée par le Gouvernement. Les plus de 50 ans sont plus mesurés, avec 56 % d’opposition. Seule la tranche des plus de 65 ans est favorable à la réforme avec 59 % des sondés se disant pour le recul de l’âge du départ à la retraite. Autre enseignement, l’hostilité au projet de réforme transcende les catégories socioprofessionnelles (CSP). Les « contres » sont les plus nombreux parmi les CSP aux revenus les plus modestes (75 %).
Les électeurs LR sont les plus favorables
Néanmoins, un vrai clivage émerge au niveau de la sensibilité politique. Ainsi, les électeurs de gauche rejettent massivement la réforme (82 %), les plus hostiles étant ceux de La France insoumise (94 %). À l’inverse, les électeurs de droite LR (75 %) et de la majorité (64 %) sont favorables au recul de l’âge du départ à la retraite. Fait notable, les partisans du Rassemblement national (74 %) et de Reconquête ! (65 %) sont opposés à la réforme.
De manière générale, une majorité de Français (65 %) souhaite que le Gouvernement retire sa réforme des retraites. À l’opposé, 34 % des personnes sondées jugent que la réforme doit aller au bout, tandis que 1 % des sondés ne se prononcent pas.
Valeurs Actuelles
Constitutionnalisation de l’IVG : l’Elysée annonce un projet de loi “dans les prochains mois”
A l’occasion de l’hommage national à Gisèle Halimi décédée en 2020, ce mercredi 8 mars, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi constitutionnel « dans les prochains mois », afin d’inscrire « la liberté » des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), relate Le Monde le même jour.
« Je veux aujourd’hui que la force de ce message nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible », a déclaré le président de la République.
Adoptée en première lecture
« Les avancées issues des débats parlementaires, à l’initiative de l’Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront, je le souhaite, d’inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois », a déclaré le chef de l’Etat.
Une proposition de loi constitutionnelle visant à inscrire le droit de recourir à l’IVG dans la Constitution, portée par la présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale en novembre dernier. Elle a ensuite été approuvée par le Sénat, le 1er février, mais les sénateurs ont retenu une formulation juridique différente de celle de l’Assemblée.
BBC
Covid-19 origin debate 'squashed', ex-CDC chief Dr Robert Redfield claims
The former head of the US Centers for Disease Control and Prevention has said he was "sidelined" over his views on the origins of the Covid-19 pandemic.
Dr Robert Redfield was the key witness in a US congressional committee's first public hearing as it investigates how the coronavirus emerged.
He said he was cut out of early discussions on where the virus came from because he suspected a lab leak.
The accusation was dismissed by Dr Anthony Fauci as "completely untrue".
Many scientists point out there is no evidence that Covid leaked from a lab.
The White House has said there is no consensus across the US government on the virus's origins.
Some studies suggest the virus made the leap from animals to humans in Wuhan, China, possibly at the city's seafood and wildlife market.
The market is near the Wuhan Institute of Virology, a world-leading virus laboratory that conducted research into coronaviruses.
Dr Redfield, who led the US Centers for Disease Control and Prevention when the outbreak began in 2020, was an early proponent of the lab leak theory.
He told the House select subcommittee, formed by the new Republican majority in the US House of Representatives, it was "not scientifically plausible" to him that the virus had natural origins.
He claimed he was "sidelined" at the beginning of the pandemic and excluded from meetings as his views were not in line with other major scientists like Dr Fauci, the de-facto face of the US pandemic response.
"It was told to me that they wanted a single narrative, and that I obviously had a different point of view," he said. "Science has debate and they squashed any debate."
Dr Fauci, who was not present at the hearing, denied Dr Redfield's accusation.
"No one excluded anyone," he told US news outlet Politico after the hearing.
"And the idea of saying that he was not wanted there because he had a different opinion … there were several people on the call who had the opinion that it might have been an engineered virus," said Dr Fauci, who retired from his government roles in December.
During his testimony, Dr Redfield also spoke of his opposition to so-called gain of function research, in which viruses are manipulated to become more infectious in lab environments.
He said that US agencies had likely funded such research at the Wuhan institute.
Divisive subject
The House panel, which consists of nine Republicans and seven Democrats, has said it aims to stay above the fray of partisan politics.
But that may prove difficult given the divisive subject matter.
On the panel is Republican congresswoman Marjorie Taylor Greene, who used Wednesday's hearing to air her concerns about decisions made by federal agencies during the pandemic.
At the outset of the hearing, Democrat Raul Ruiz protested the inclusion of witness Nicholas Wade, the author of a controversial book on race and genetics that has been endorsed by a former Ku Klux Klan leader.
Mr Ruiz argued Mr Wade had written a dangerous book and his testimony could not be relied upon, but Mr Wade defended his book and remained at the hearing.
The spectre of Donald Trump also hung over the proceedings, with Democrat Jamie Raskin suggesting the former president had been sycophantic and fawning in his approach to Chinese President Xi Jinping.
The House probe comes a week after FBI Director Christopher Wray said an unintentional lab incident was "most likely" how Covid originated.
A few days before that, the US Department of Energy said it had found the virus was most likely the result of a lab leak in Wuhan, but could only reach that conclusion with "low confidence".
In response to that, many scientists who have studied the virus said that there was no new scientific evidence pointing to a lab leak.
A natural origin is still the more likely theory, said Professor David Robertson, head of viral genomics and bioinformatics at the University of Glasgow.
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Covid origin likely China lab incident - FBI chief
BBC
Rob Burrow receives ‘Points of Light’ award from Rishi Sunak
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Rob Burrow has received an award from Prime Minister Sunak for his campaigning on motor neurone disease (MND).
In a special ceremony at Downing Street, the former Leeds Rhinos star accepted the 2,000th ‘Points of Light’ award, which recognises outstanding individual volunteers.
Burrow was diagnosed with MND in 2019 and has campaigned for three years for better research into the disease.
In 2022 the government pledged to fast-track £50-million of funding into research for a cure.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Violences conjugales : chahutée à l’Assemblée, Aurore Bergé au bord des larmes
En fin de journée, mardi 7 mars, l’Assemblée nationale a examiné une proposition de loi visant à imposer une peine d’inéligibilité aux auteurs de violences conjugales ou intrafamiliales. Après des débats houleux, les députés ont finalement rejeté ce texte porté par la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée Aurore Bergé, par 140 voix contre 113, et 14 abstentions. Après deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti au président du groupe LR Olivier Marleix, Aurore Bergé a été particulièrement visée. Face aux critiques et aux accusations de l’opposition, la rapporteure de la commission des lois s’est montrée très émotive. Au bord des larmes, elle n’a pas pris la parole durant un instant.
« Je sais de quoi je parle quand je parle des violences conjugales », déclare @auroreberge, en réponse aux interpellations l’accusant d’instrumentaliser le sujet à des fins politiciennes. « Je n’entendrai pas une minute de plus que je ne suis pas sincère dans ce combat ». #DirectAN pic.twitter.com/Gb1KhmEnM2
— LCP (@LCP) March 7, 2023
« Je sais de quoi je parle »
Après avoir repris ses esprits, Aurore Bergé a déclaré, en s’adressant à la députée La France insoumise (LFI) Danièle Obono qui l’avait accusé d’instrumentaliser le sujet : « Je sais exactement de quoi je parle quand je parle des violences conjugales. » Elle a poursuivi : « Entendre, intervention après intervention, remettre en cause la sincérité qui est la mienne sur ce combat, comme vous l’avez fait, je ne peux pas laisser passer. Je n’entendrai pas une minute de plus que je ne suis pas sincère dans ce combat. » Un député du Rassemblement national (RN) a même interpellé Aurore Bergé : « Tenez vos nerfs. » L’élue lui a enfin répondu fermement : « Dans cet hémicycle, j’ai entendu suffisamment de choses aujourd’hui, donc je peux vous assurer que je tiens mes nerfs. »
BBC
Japan forces H3 rocket to self-destruct after failed launch
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Japan was forced to blow up its new rocket during a failed launch on Tuesday, setting back efforts to crack a market led by Elon Musk's Space X.
The Japan Aerospace Exploration Agency says the H3 rocket launched but the second engine failed to ignite so a decision was made to abort the mission. Officials are trying to determine the cause of the failure.
Read more: Japan destroys new rocket minutes after lift-off
BBC
CCTV of Couzens moments before flashing drive-through workers
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The Metropolitan Police has released footage of Wayne Couzens visiting a McDonald's drive-through in February 2021.
The footage shows a car with the number plate AF12 XXW visiting the fast food restaurant in Swanley, Kent on two separate occasions. It was there that Couzens indecently exposed himself twice, once just days before he killed Sarah Everard.
He has been sentenced to 19 months in prison for exposing himself on three occasions - the other offence took place in woodland in 2020.
The former Met Police officer, 50, is already serving a whole-life sentence for murdering Ms Everard in March 2021.
Met sorry for no Couzens arrest before murder
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : la gauche agitée au Sénat, l’article 7 encore débattu ce mercredi
Les débats ont été houleux au Sénat dans la nuit du mardi au mercredi 8 mars. Les parlementaires se sont adonnés à de vifs échanges autour du très critiqué article 7 de la réforme des retraites, qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les discussions ont été si tendues que l’article 7 sera à nouveau examiné ce mercredi 8 mars. Débutée vers 19h mardi, la séance a viré à l’esclandre vers 1h du matin lorsque le président des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, a demandé à recourir à l’article 38 du règlement intérieur du Sénat afin d’accélérer les discussions, relaie BFMTV. Et ce, alors que des centaines d’amendements déposés par la gauche devaient encore être débattus.
Colère à gauche
Les sénateurs socialistes, communistes et écologistes se sont alors immédiatement offusqués. Le socialiste Patrick Kanner a accusé la droite de vouloir « bâillonner l’opposition », tandis que le président du groupe écologiste Guillaume Gontard l’a accusé de vouloir « censurer le Sénat », relaie BFMTV. « Le recours à cette procédure est un acte de faiblesse. C’est une attaque contre la démocratie », a de son côté dénoncé la communiste Elianne Assassi.
Les sous-amendements de la gauche rejetés
Mais cela n’a pas arrêté les sénateurs LR qui, réunis en commission, ont proposé, une vingtaine de minutes plus tard, un amendement de réécriture de l’article 7. De quoi faire ainsi tomber « plus de 1 100 amendements », selon le républicain René-Paul Savary. La gauche a ainsi contesté en déposant des sous-amendements. Toutefois, cette manœuvre n’aura permis qu’une suspension de séance, avant que les sous-amendements soient finalement jugés irrecevables, relaie BFMTV. Les sénateurs de gauche ont ainsi protesté en quittant l’hémicycle. La séance a été levée vers 3h30. Les débats reprendront ce mercredi en fin d’après-midi.
BBC
Women Photograph: Pictures from female and non-binary storytellers
In 2017 photographer Daniella Zalcman set up Women Photograph, a non-profit organisation that aims to show the world through the eyes of women and non-binary visual storytellers.
Six years on from launch, the community now consists of 1,600 photographers from more than 100 countries. As well as highlighting their work, it offers grants, workshops and mentoring to those looking to enter the world of photography.
A collection of work by 100 members forms part of a new book, What We See! Alongside the pictures the photographers offer insight into their work and experience.
The pictures depict everything from war to family moments, but Zalcman says: "The photos themselves often come from the periphery of injustice, or focus on women as the actors in spaces that are so often seen as predominantly male.
"Our long-term objective for the organisation is simple: to become obsolete.
"If Women Photograph is successful in helping the industry achieve true intersectional parity, then the advocacy work at the heart of our organisation will no longer be necessary."
Here is a small selection of the photographs.
Xyza Cruz Bacani
My father, Villamor, hugs my mother, Georgia, as she spends time with my nieces and sister, Sharila.
My mother has been a domestic worker in Hong Kong for more than two decades and only comes home once a year for two weeks. Those two weeks are the happiest I have seen our family.
When I took this photo, my family was oblivious to the camera as they were in the moment, enjoying each other.
Migration is a big part of our lives, and subconsciously, we know that these moments are fleeting. The process of documenting my own family was cathartic and it taught me that vulnerability is a gift.
The circumstances of our lives made me a survivor but being vulnerable made me a better photographer.
Nyimas Laula
The pandemic has changed the way we travel. It grounded me, and most people, in the four walls of the space I love to call home. At the end of 2021, I decided to visit Rote Island - the southernmost point of Asia.
On one of the evenings I spent staring at the vast India Ocean as the sun set to the horizon, I met Aurel, who shared a calm and tender moment with her dog as she bathed in the water.
As a working photojournalist, I usually gravitate towards newsworthy images, created in a fast-paced environment around issues I care about.
This photograph inspires me to rethink how I work, to slow down and to look into slower, quiet moments that I often overlook, and to explore beyond my usual approach.
Danielle Villasana
For a decade I have been photographing both the threats facing transgender women throughout Latin America and their resilience, despite deeply rooted phobias.
In the most recent chapter of this work, Abre Camino (Open Road), I have documented not only the push factors compelling trans women to flee Central America, but also their journeys north towards the United States and the challenges they face on reaching the country they perceive as a safe haven.
By following, long-term, women such as Alexa, who is pictured here in the centre with friends in San Pedro Sula, Honduras, I strive to paint a more truthful, humanistic portrait of this community that is often narrowly portrayed by the media.
By showing the larger context of these women's lives, I hope to educate people on how transphobia and discrimination have far-reaching, harmful consequences.
Irina Unruh
My Shy Girl photograph from January 2019 is one of my dearest pictures from my long-term project, Unfolding Kyrgyzstan - Where the Poplars Grow, about my re-encounter and my relationship with my native country.
I was born in today's Kyrgyzstan when it was part of the Soviet Union and immigrated to Germany in 1988 as a nine-year-old girl. Since 2008, I have regularly visited Kyrgyzstan, now an independent and democratic country in central Asia.
I was driving down the long road on the north shore of Lake Issyk Kul with two friends in the car when I saw this bus in the distance.
When I reached the bus, I noticed it was without wheels and that children used it as a playground. While one shy girl decided to be photographed, several other children played hide and seek. They are hiding in the bus, having fun and laughing.
Clara Mokri
I first became interested in photography when I was in high school, when my grandfather was diagnosed with Alzheimer's.
The idea that you could live your entire life and one day just forget it all terrified me.
I became obsessed with the idea of documenting everything and everyone in the hope that if I ever started to lose my own memory one day, my relentless documentation over the course of my life would help me remember.
I am particularly drawn to the subtle, mundane and oftentimes forgetful moments.
Haruka Sakaguchi
This is an image from a photo-diary that I kept during the first month of lockdown in New York City, from the official shelter-in-place order that spanned 20 March to 20 April 2020.
I have a history of depression and live alone, so I feared that isolation would exacerbate past mental-health issues. I gave myself an assignment to make one photo every day to restore some semblance of routine and normalcy during the early days of the pandemic.
When starting out in my career as a documentary photographer, I strove for journalistic objectivity - since the pandemic, however, I have become more open to non-traditional approaches to storytelling, like turning the camera on myself.
Rania Matar
As a Lebanese-born American woman and mother, my cross-cultural experiences inform my art. I have dedicated my work to exploring issues of personal and collective identity through photographs of female adolescence and womanhood, both in the United States, where I live, and the Middle East, where I am from.
This image is part of my series SHE. In this work, I focus on young women in their 20s - the ages of my daughters. I portray the raw beauty of their age, their individuality, physicality, texture, and mystery, and I create a personal narrative with them.
The process is collaborative and the women are active participants in the image-making process.
Farah was part of the young generation who had been protesting in Lebanon, during the popular uprising of October 2019, demanding to get rid of the government. There were factions trying to undermine the protests, and they burned Farah's car.
We collaborated to portray the moment, immortalising the car before it went to the dump. It was an act of resistance and it was important to tell her story.
Sarah Waiswa
This image is part of my series Ballet in Kibera and was one of the first personal projects I worked on in my career as a documentary and portrait photographer.
I have an interest in the intersection between identity and self-expression, particularly new African identities, and strive to highlight social issues on the continent in a contemporary and non-traditional way.
It was a project that told an African story without centring on poverty, but instead focused on human beings navigating their world.
I worked with Annos Africa, a non-profit organisation that offered the classes, and initially I just watched. For me, it was an important lesson in just how important it is to spend time with your collaborators.
You can find out more about the work of the group on their website
All photographs courtesy Women Photograph.
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Valeurs Actuelles
Un pédocriminel afghan, expulsé du Royaume-Uni, tente de nouveau de franchir la Manche
Il se dit « déterminé » à rejoindre le Royaume-Uni. Plusieurs médias britanniques dont le Times et le Daily Mail se font l’écho de ce migrant afghan qui attendait dans un camp français pour embarquer à bord d’un navire en direction du Royaume-Uni. Ce dernier avait été expulsé en Afghanistan en 2019 après avoir purgé une peine de cinq ans pour avoir violé une fillette de 12 ans.
En 2014, Emal Kochai a été reconnu coupable du viol d’une jeune fille de 12 ans à Reading, dans le Berkshire, et condamné à neuf ans de prison. Il a été renvoyé en Afghanistan en 2019 après avoir purgé la moitié de sa peine.
Il affirme avoir « changé »
Or, selon le Times, le pédocriminel de 28 ans vit maintenant dans un camp de migrants situé à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Lundi 6 mars, il a tenté de monter à bord d’un bateau afin de rejoindre le Royaume-Uni, une traversée écourtée par l’arrivée de la police. Emal Kochai a expliqué aux journalistes du Times qu’il souhaitait de nouveau rejoindre le Royaume-Uni, et de préciser qu’il avait « changé » depuis son incarcération. Il a également affirmé qu’il était « déterminé » à faire sa vie au Royaume-Uni.
Une source au sein du ministère de l’Intérieur britannique a expliqué au Times que le cas de Emal Kochai démontre l’urgence de mettre en place des solutions pratiques pour empêcher les criminels étrangers de rejoindre le Royaume-Uni.
Valeurs Actuelles
“Je ne pensais pas que cette erreur me conduirait devant le tribunal“ : un migrant pakistanais jugé pour agression sexuelle dans le Tarn
Le tribunal correctionnel de Castres a condamné un migrant pakistanais de 18 ans à 30 mois de prison, dont 12 avec sursis probatoire pour avoir agressé sexuellement une femme, rapporte La Dépêche ce vendredi 11 novembre. Traduit par une interprète, il s’est exprimé à la barre, les larmes aux yeux : « Je demande pardon, je ne le ferai plus, je ne pensais pas que cette erreur me conduirait devant le tribunal. » Avant de demander de « rester dans votre beau pays qui m’a si bien accueilli ». Toutefois, cette déclaration n’a pas attendri la justice qui estime que l’accusé n’a « pas pris la mesure de la gravité des faits ».
Les faits dans la nuit du 9 au 10 septembre
La victime est surveillante de nuit dans un foyer pour jeunes migrants situé à Lagarrigue. Le prévenu, au casier judiciaire vierge, était hébergé dans cet établissement dans le cadre d’un contrat jeune majeur de l’Aide sociale à l’enfance. L’agression a été commise dans la nuit du 9 au 10 septembre. Le jeune Pakistanais aurait consommé une bouteille de whisky et fumé du cannabis. Il s’est rendu au bureau de la veilleuse de 45 ans, et s’est rapidement montré agressif, forçant l’entrée du bureau avant de l’agresser sexuellement. La victime a déposé plainte le lendemain. Puis le 13 septembre, le migrant a été interpellé et écroué.
S’il a au départ nié les faits, il a avoué ne plus se souvenir pourquoi il avait éjaculé ce soir-là. La victime présenterait des marques sur le corps et des traces de sperme sur la cuisse. Durant l’agression, la surveillante a même réussi à enregistrer la scène à l’aide de son téléphone. D’après La Dépêche, il serait possible de l’entendre dire qu’elle est mariée avec des enfants et qu’elle n’est pas sa copine, puis elle indique à l’agresseur qu’il lui fait mal. L’individu aurait agi par jalousie, accusant la surveillante de 45 ans d’avoir une relation avec un autre jeune du foyer. Cette femme, mariée, maman de cinq enfants, se montre complice avec les personnes hébergées, mais plutôt « comme une mère ».
La « dangerosité criminologique » du prévenu
L’avocat de la victime a également dénoncé le manque de formation de sa cliente qui doit gérer seule la nuit 30 mineurs et jeunes majeurs. Cette dernière s’est fait embaucher par le foyer protestant de Castres qui gère le foyer de Lagarrigue pour le conseil départemental, à travers son agence d’intérimaire, indique La Dépêche. « Je ne fais pas de politique et je ne dis pas qu’il ne faut pas accueillir de migrants mais l’association a fait n’importe quoi », a pointé l’avocat de la surveillante qui souffre de stress post-traumatique et suivrait actuellement une psychothérapie.
Enfin, le procureur a évoqué les addictions et l’agressivité de l’accusé. Pour lui, sa comparution devant un tribunal était « inévitable » au vu de sa « dangerosité criminologique évidente ». « Ce n’est pas un prédateur sexuel, mais il a une conception particulière des relations homme-femme. Il a voulu restaurer son image d’homme qui domine les femmes », a-t-il terminé en requérant 3 ans de prison avec 18 mois de sursis.
Castres : les dernières actualités
BBC
Robotaxi tech improves but can they make money?
It is past midnight on a quiet residential street in San Francisco and I have just left a taxi with a nagging feeling I didn't close the door properly.
Normally I wouldn't worry, but this isn't a normal ride. It is a Cruise robotaxi with no human driver to close the door.
I go back to check and sure enough, it was a weak push. A human voice pipes up on a speaker checking everything is OK. I apologise about the door, but I also press her. What if I hadn't come back? We would take care of it, she reassures me.
Driverless robotaxi services open to the public now operate on the dense streets of San Francisco, albeit in limited form.
Cruise, a subsidiary of GM, competes with Waymo, owned by Google's parent company Alphabet. Cruise began taking fares last June and charges a little less than Uber or Lyft.
I crisscross San Francisco in both companies' cars, steering wheels turning on their own in front of empty driver's seats, controlled by artificial intelligence that uses data from camera, Lidar and radar systems.
The rides are mostly smooth and the cars seem respectful of cyclists and pedestrians. The driving can at times seem both more and less cautious than my own. Some routes are unfathomably circuitous.
People stop to gawk, photograph and strike up conversations - a reminder of the technology's novelty.
My rides are without incident, but the cars have raised concerns among city officials, including for unexpected and hazardous stopping.
In January the city asked state regulators to hold off on approving expansions to the companies' services until they addressed the problems.
The companies want to cover more of the city - currently their services only cover parts and neither serves downtown - and add more vehicles.
In addition, Cruise wants to run its service in the daytime - it is currently limited to between 22:00 and 05:30.
Waymo is allowed to operate around the clock and is awaiting permission to charge for its driverless rides.
At the moment, to take a Waymo or Cruise taxi members of the public have to join a waiting list. The companies also continue to run testing programs, where rides are free to those selected to participate.
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Watch: James Clayton takes a ride around San Francisco in a driverless taxi
Other cities where the companies operate similar limited driverless ride-hail services include Phoenix (both Waymo and Cruise) and Austin (Cruise). Both are working to add additional locations.
Other firms are on the scene as well. Motional, backed by Hyundai and which has partnerships with Uber and Lyft, plans to offer a limited driverless service in Las Vegas this year.
Yet, as this new way of travelling creeps forward, there are questions about whether autonomous taxis can scale up to be profitable.
The companies might be spending big to eliminate the cost of low-paid drivers but, as my experience with the half-closed door shows, operations are far from human-free.
A Cruise spokesperson later confirmed that while, if shut loosely the door would latch automatically, if it was left wide open someone would indeed need to come and close it.
"The economics are, to put it mildly, fanciful," says Ashley Nunes, a researcher at Harvard Law School who has looked specifically at the business case of autonomous taxis.
Getting the business model right is going to be "crucial" and promises to be "even harder than the technology", says William Riggs, an associate professor at the University of San Francisco School of Management who leads its Autonomous Vehicles and the City Initiative.
More technology of business:
Over the past year or more, there has been a recalibration when it comes to autonomous driving, on which in excess of $100bn (£83bn) is estimated to have been spent.
Back in the 2010s some thought we would be doing most of our trips in autonomous vehicles by now.
Argo AI, the self-driving tech start-up backed by carmakers Ford and Volkswagen, announced it was shutting late last year.
Many traditional car companies are now saying private self-driving cars, unconstrained by where they can travel, are a long way off and have switched their attention to advanced driver assistance systems instead.
More limited use cases, like self-driving shuttle services, that would operate along short fixed routes are also getting more attention, including from the UK government.
But Cruise and Waymo appear to be staying the course, ploughing resources in and incrementally making progress. Cruise is pursuing both ride-hail and last-mile driverless delivery, which it has been trialling in Phoenix. Additionally, Waymo is developing long-haul autonomous trucking.
Touted benefits of autonomous taxis range from being safer - though that is still being proved - to more reliable, to more relaxing as customers don't have to worry about being sociable with a driver.
Yet, for such benefits to be realised, the service needs to become financially sustainable. And analysis by Mr Nunes, published in 2020 but which he believes still holds true, shows autonomous ride-hailing doesn't make economic sense, even with generous assumptions.
Firstly, behind the scenes there is still a human requirement. Automation changes the type of labour that is required, but it doesn't eliminate the need for labour.
Transport consultant Nick Reed says that robotaxi services will need customer support agents, fleet operators to monitor where the cars are, engineers to troubleshoot specific problems the vehicles encounter, and people to physically rescue the cars if needed as well as clean and charge them.
Secondly, there is plenty of time when taxis are empty. While a driver isn't paid for that time, those working behind the scenes in the autonomous taxi model still need to be.
Yet the companies remain confident they can scale up and become profitable.
Cruise is betting on a new purpose-built vehicle called the Origin, says Megan Prichard, Cruise's vice president of ride-hail.
That vehicle, an autonomous people mover with no steering wheel or space for a driver but room for six passengers, is due to go into production shortly and Cruise expects it will be in use in the US for ride-hailing later this year, with Dubai following next.
Waymo has a similar vehicle called the Zeekr.
Because Cruise's Origin will be mass-produced, at GM's dedicated electric vehicle assembly plant in Michigan, not only will the production costs be "far lower", says Ms Prichard, but the design will open the opportunity for ride pooling - trips of multiple customers with similar routes in a single vehicle.
That will maximise the utilisation of each vehicle and provide the ability to deliver rides cheaply at scale.
Expect tens of thousands on the road in the next handful of years, says Ms Prichard.
She notes Cruise is also working to drive down its human-to-autonomous vehicle ratios. The doors on the Origin will be able to be closed remotely.
Others remain sceptical - people haven't wanted to share before, notes Mr Nunes.
And, ride sharing in a world where there isn't someone on board to sort out any issues between the human customers?
"There's some issues to resolve there," says Mr Reed.
The BBC approached Waymo for this article but the company declined an interview.
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BBC
Sake brewers toast big rise in global sales
Sake is gathering new fans all over the world, but back in its home market, the Japanese are losing interest.
Genki Ito says there are a number of factors behind the continuing decline in sake sales in the drink's home market.
"Sake's consumption in Japan has dropped significantly due to an increasing variety of choice of alcohol... as well as the westernisation of consumer culture."
A Japanese expat, Mr Ito is the founder of Tippsysake, a US website that focuses on importing and selling the alcoholic drink, which is made from fermenting rice soaked in water.
He adds that the reputation of sake in its home country has been tarnished by cheaper, low-quality versions "with lots of additives that caused hangovers".
Sake, which typically has an alcohol content of between 15% and 17%, is still often referred to as the national drink of Japan. Yet today beer is the best-selling alcoholic beverage in the country.
Sales of sake have been further squeezed by the continuing popularity of a spirit called shochu, plus whisky, wine and "highballs" - canned drinks that mix either fruits or whisky with fizzy water.
The figures showing the decline of sake are pretty stark. Between 1973 and 2020, annual domestic sales fell by 75%, according to one report. Meanwhile, the Brewers Association of Japan said in 2021 that home market demand had shrunk by 30% over the past decade.
Thankfully for Japan's more than 1,100 sake breweries, there is one shining light - continuing strong overseas sales. Exports of sake in 2021 totalled 40.2bn yen ($294m; £243m), according to the Japan Sake and Shochu Makers Association. It added that this was a record high for the 12th year in a row.
So what is driving this international growth? Jumpei Sato, chief executive of sake brewer Tatenokawa, says that a growing appreciation of Japanese food and culture certainly helps.
Yet he explains that sake producers are also continuing with a successful policy of focusing on exporting some of their best bottles. "Overseas export and high-end sake are key elements for our future management," says Mr Sato, who is the sixth generation to make sake at Tatenokawa.
"Of course the domestic sector is also important, but it is equally vital to be recognised in the new global market. I think it will give a bright future for Japanese sake."
Mr Ito says that in addition to focusing on quality for the export market, producers are also adjusting their recipes to increase the level of natural acid in the sake, and slightly reduce the alcohol content, so as to make it taste more like wine.
The idea here is both that sake will appeal more to wine enthusiasts, but also so that it can better pair with richer, fattier and often dairy-based Western food.
Global Trade
More from the BBC's series taking an international perspective on trade.
"With this attention on acidity and ability to pair with food, brewers are designing the taste of sake to cater to consumers outside of Japan," adds Mr Ito. "They think that the wine communities around the world are the most susceptible and appreciative of works of art craft sake brewing."
This targeting of the wine enthusiast community appears to be a continuing success, as a number of prestigious wine-tasting competitions around the world now have sake categories running along the likes of best US chardonnay or pinot noir.
To help make sakes more wine-like, a number of producers are even bringing on board former winemakers.
Tatenokawa is working with a new sake producer called Heavensake, which is a Franco-Japanese business. Its founder Regis Camus was previously head winemaker at champagne house Piper Heidsieck.
While Heavensake's sakes are still, quality sparkling sake is available and increasingly growing in popularity. Another former champagne big wig, Richard Geoffroy, previously of Dom Perignon, also now makes sake.
Heavensake is also said to benefit from champagne's decades of marketing and advertising know-how.
"I believe international collaboration and cultural exchange on liquid, packaging and marketing concepts for sake will open new doors, and make it more relevant and successful outside Japan," says Heavensake's chief executive, Laurent Cutier.
He adds that international sales of high-end sake were helped by the coronavirus pandemic. "Consumers were exploring new products and categories while being stuck at home."
UK wine writer Jamie Goode is also a sake expert, with an advanced level qualification in the Japanese drink.
"Lighter, fruitier sakes are the ones that are really flying at the moment on the international market," he says. "They are more accessible for people used to wine, who can appreciate them more easily than some of the more traditional sakes.
"Sake is obviously not as mainstream as wine, but it does seem to be having a bit of momentum."
Courtney Kaplan, the co-owner of Los Angeles sake bar and restaurant Ototo, says that many sake-makers are now "explicitly" mentioning wine in their English language literature. "And they are suggesting that consumers enjoy sake from stemware [wine glasses] rather than worrying about procuring more traditional vessels like ochoko and guinomi [sake cups]," she says.
Ms Kaplan adds that some sake producers talk about pairing sake with non-Japanese foods. "As an example, we sell a sake called 'Cowboy' that is only sold on the export maker, and was developed by the brewery specifically to demonstrate to Americans that sake can pair with steak or beef.
"We also serve sake with oysters at the restaurant, which are loved around the world. It's also a great pairing with pizza - sake shares high levels of the amino acid called glutamate with tomatoes and Parmesan cheese, making it a natural fit."
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Education nationale : les chiffres des atteintes à la laïcité seraient sous-évalués, selon un syndicat
La laïcité est menacée dans le milieu scolaire, d’autant plus que la gravité de la situation est sous-estimée. Ce sont les conclusions d’une enquête menée par le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) et dont les résultats sont repris par Le Figaro ce mercredi 8 mars.
La première organisation syndicale chez les directeurs d’établissement du second degré (collèges, lycées) et leurs adjoints a interrogé ses adhérents sur les violations commises par les élèves sur le sujet de la laïcité à l’école.
Les résultats sont édifiants. En effet, depuis le début de l’année 2023, 42 % des sondés (72 % dans les lycées technologiques) ont constaté la présence de tenues qui peuvent être « utilisées dans le cadre d’une pratique religieuse », c’est-à-dire des qamis et des abayas. Fort heureusement, la ruralité est relativement épargnée par ce phénomène, alors que les banlieues des grandes métropoles sont fortement touchées.
Doute sur la fiabilité des statistiques de l’Education nationale
Fait plus inquiétant encore, selon l’enquête du SNPDEN, de nombreuses atteintes à la laïcité ne sont pas remontées aux rectorats par les chefs d’établissement. Ainsi, 42 % des incidents liés à des élèves portant des tenues religieuses ne sont pas communiqués aux services de l’Education nationale, 71 % pour les refus de participation aux cours d’EPS ou de natation.
Le Figaro note ainsi que ces résultats jettent un voile sur les chiffres des atteintes à la laïcité au sein du milieu scolaire, publiés chaque mois par le ministère de l’Education nationale. Le dernier bilan, publié début février, recensait 363 signalements en décembre et 280 en janvier sur l’ensemble du territoire.
BBC
International Women's Day: Hundreds take part in sunrise swim
Hundreds of swimmers took a sunrise dip in the Firth of Forth to mark International Women's Day.
Organisers had called off the official event due to the sub-zero temperatures - but that did not deter those who turned up to take the plunge regardless.
Money raised from the event at Portobello Beach, Edinburgh, is to be donated to the charity Women's Aid.
This year sees the 50th anniversary of the organisation's Edinburgh branch.
Pictures by Jane Barlow, PA Images, and Alicia Bruce, Reuters.
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Sables d’Olonne : l’Archange Saint-Michel devant le Conseil d’Etat
La statue de l’archange Saint-Michel, aux Sables-d’Olonne, échappera-t-elle au déboulonnage ? Ce jeudi 9 mars, le Conseil d’État doit se prononcer sur le pourvoi formé par la commune afin de sauver la sculpture. Installée en octobre 2018 sur le parvis de l’église Saint-Michel, elle est depuis dans le collimateur de l’association La Libre pensée, pour qui la présence d’un symbole religieux sur un emplacement public n’est pas acceptable. À deux reprises déjà, en première instance en décembre 2021 puis devant la cour administrative d’appel de Nantes en septembre 2022, la justice a donné raison aux militants laïcards. Devant le conseil d’État, la commune des Sables d’Olonne joue donc son va-tout.
La commune des Sables d’Olonne demande désormais au Conseil d’Etat de casser cet arrêt au nom d’un vice de procédure. Maître François-Henri Briard, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation défendra demain les intérêts de la commune des Sables d’Olonne et de la statue. Il explique que « les signes ou emblèmes revêtants des significations multiples, notamment religieuses, peuvent en France légalement trouver leur place dans l’espace public », citant par exemple le cas de certaines crèches de Noël. A cet égard, cette statue de Saint-Michel, « de dimension modeste, ne comporte aucun signe ou référence à caractère religieux ».
« Un élément global du patrimoine français »
Il s’agira donc demain pour l’avocat de défendre la valeur culturelle, historique et patrimoniale de la statue : « Elle est installée dans le quartier Saint-Michel, fabriquée par une fonderie spécialisée dans les statues profanes, républicaines et militaires. » Au-delà de la commune vendéenne, la figure de Saint-Michel est « un élément global du patrimoine français », assure-t-il. Et de s’interroger : faudrait-il rebaptiser le Mont-Saint-Michel pour satisfaire la Libre pensée ?
Autre preuve que la figure de Saint-Michel déborde de la stricte obédience chrétienne, l’archange est le saint-patron des parachutistes, « une figure patriotique chérie par les militaires qui assurent la sécurité des Français, et en particulier des parachutistes ». Maître Briard représentera donc également Monsieur Abdel Rahman, un ancien parachutiste de culte musulman, très attaché à la figure de l’Archange Saint-Michel et à sa présence dans l’espace public.
« Tel est exactement le cas de Saint-Michel, intimement lié à l’histoire et à la culture de la France. »
Maître Briard appuiera son propos sur ceux d’Aristide Briand, chantre de la laïcité française et père fondateur de la loi de 1905, actant la séparation des Églises et de l’Etat. Aristide Briand, interrogé sur la possibilité d’ériger, en dehors de toute exposition, des statues d’hommes saints ayant une stature historique sur le domaine public, avait répondu à l’affirmative, quand bien même ils seraient représentés avec leurs attributs, une Bible à la main ou une croix autour du cou. Il émettait pour seule condition que la dimension religieuse ne prenne pas le pas de façon décisive sur l’hommage historique. « Tel est exactement le cas de Saint-Michel, intimement lié à l’histoire et à la culture de la France », soutient maître Briard.
Interrogé sur l’issue la plus probable demain, maître Briard reste prudent. Il rappelle que le taux d’admission devant le Conseil d’Etat est d’environ 25 %. Cependant, la statue ne mesure que 1m90, ce qui joue, à ses yeux, plutôt en faveur de son maintien. L’avocat aime à rappeler les propos de Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui disait en 2016 lors d’une conférence : « Le législateur de 1905 n’a pas poursuivi de sa vindicte l’héritage culturel issu des religions chrétiennes. » Reste que le déboulonnage d’une statue de Saint-Jean-Paul II, à Ploërmel en 2018, n’est pas pour rassurer les défenseurs de Saint-Michel.
Quoi qu’il en soit, maître Briard sera bien présent demain au Conseil d’Etat pour défendre les partisans de Saint-Michel : « Je me battrai pour que cette statue reste à sa place. »
BBC
Ghana photography: Capturing a new nation coming to life
A decades-old photograph from Ghana's Deo Gratias studio, now in its centenary year, demands attention.
It is not one of dozens snapped in a hurry to be swiped through and then forgotten.
The photographer and the subjects clearly spent time on the composition and production. That time needs to be repaid.
One day in the 1930s a local chief fisherman holding a ceremonial oar must, along with his wife, have stepped into JK Bruce-Vanderpuije's studio in Accra, the capital of what was then known as the Gold Coast.
Asking the couple to keep still and look straight ahead, he captured their regal look - dressed in fine cloth with a symbolic crown. The couple are frozen in time but the country was undergoing big changes around them.
Three decades later colonial Gold Coast, under British rule, would become Ghana through the pressure of an independence movement that served as an inspiration to other anti-colonial struggles on the continent.
What emerges from the 50,000 images that still exist in the Deo Gratias archive is a record of a transforming society.
Bruce-Vanderpuije was one of the few commercial photographers operating in Accra at that time, and weddings provided one of the biggest sources of income.
Many were dressed, like the couple above from the 1930s and the two below from the 1940s, in English top hat and tails and white bridal gown. They have the same serious stare as the chief fisherman, but the clothes seem worlds away.
By the 1970s, the wedding clothes were still formal but the suits became more relaxed and some took to wearing traditional Ghanaian kente cloth and felt able to smile in the photograph.
The studio, in the city's commercial Jamestown district, was a magnet for those who wanted a memento of their lives.
It was close to a lot of churches and people often came in wearing their Sunday best like the two below in the 1930s, hoping the camera would capture them looking their finest.
The vast archive of photographs is now in the hands of Bruce-Vanderpuije's grand-daughter, Kate Tamakloe.
The Deo Gratias studio, still in the same place where it was founded just over 100 years ago, has stacks of old pictures and glass plates in its darkrooms, she says.
"It's exciting to see them and see how Ghanaians lived and looked like then."
There are also envelopes full of old passport photos, dating from a time when going to a professional studio was the only way to get a picture for an official document.
Looking at the pictures now and meeting the gaze of the person in the photograph, there is a profound sense of staring into the past. But there are a lot of unanswered questions.
Ms Tamakloe is left with some dates of when the photographs were taken, but most of the subjects' names have been lost.
She is now trying to sort through them and gradually digitise the archive so that more people can see it.
"I really want to put them out there and watch people get excited to identify their relatives, so that people can tell the story of every photo," she says.
Baby pictures were also a mainstay for Bruce-Vanderpuije.
Around the time of Ghanaian independence, which fell on 6 March 1957, two proud parents brought their child to the studio to be photographed.
He is sitting on a cloth marking the birth of a new nation with a portrait of then-Prime Minister Kwame Nkrumah.
There are thousands of others like this of people who went on to become citizens of a new country.
As a man with a camera, Bruce-Vanderpuije was in demand by all sorts of groups, including those in the vanguard of the independence movement.
In 1948, he took the picture above of the leaders of the United Gold Coast Convention (UGCC), who posed for the photo along with their British lawyer Dingle Foot.
The men are considered to be the country's founders. Among them was Nkrumah (top row, second from right), who later broke away from the UGCC and led Ghana to independence.
JB Danquah (bottom row, second from right), established the party and is said to be the person who came up with the name Ghana. Edward Akufo-Addo (top row, first on the left), later went on to serve as president and was the father of the current president.
"At long last the battle has ended! And thus Ghana, your beloved country, is free for ever," Nkrumah told the crowds at independence just after midnight on 6 March 66 years ago.
Bruce-Vanderpuije got out of the studio and was there to capture the famous moment, but it is the host of other images of unknown people that are in a way more significant.
They provide a snapshot of the lives of less celebrated people.
What Ms Tamakloe wants to do now is "exhibit all these photos… and tell the Ghanaian story to the world".
If you think you recognise someone in the photographs or may know someone who had their picture taken in the studio contact deogratiasphotos@gmail.com or leave a message here.
All photos subject to copyright.
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[Tribune] Plaidoyer pour un féminisme humaniste
En cette journée internationale du droit des femmes, il est plus que jamais essentiel de rappeler que nous devons être à l’avant-garde de ce combat historique et culturel pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
En tant que Députée de la nation engagée pour son territoire et son pays, j’ai conscience que ce combat, aussi moderne soit-il, ne s’écrira pas sur une feuille blanche. Car, au fond, il n’y pas d’opposition entre histoire et modernité. Au contraire, l’innovation peut s’approprier le fond ancien et l’histoire permet de projeter un destin commun.
Alors, à cette précieuse occasion, il relève de notre devoir d’honorer ces figures du féminisme qui se sont levées pour défendre notre liberté, à l’image d’héroïnes telles que Christine de Pizan, Simone de Beauvoir, Simone Veil ou Gisèle Halimi.
Autant de visages qui, encore aujourd’hui, transforment la promesse de notre devise républicaine d’égalité en une réalité : reconnaissance des droits civiques, interruption volontaire de grossesse, principe d’égalité sociale, universalisme…
Ce féminisme marque, de manière indélébile, l’histoire de ce combat car il a toujours veillé à ne jamais se revendiquer d’aucun mouvement activiste ou militant. Au contraire, le rassemblement autour de causes nobles et justes constituait, à chaque instant, sa boussole.
Or, ce féminisme subit aujourd’hui un malheureux dévoiement. Cela, à travers les assauts de mouvements idéologues plus prompts à diviser notre société qu’à la réconcilier. À l’image des propos d’une grande violence tenus, il y a quelques jours, par une porte-parole associative affirmant que “les meurtres de femmes étaient favorisés par notre culture judéo-chrétienne”.
Alors que d’infinis combats restent à mener pour défendre le droit des femmes, ces dérives mortifères risquent, in fine, d’affaiblir la lutte féministe qui ne doit pas avoir vocation à ériger en vertu toute forme de radicalisme.
Au fond, le féminisme doit redevenir ce qu’il a toujours été, un mouvement fondamentalement universaliste avec un objectif : accorder indistinctement à tout être humain au sein d’une même société les mêmes droits.
La France est un grand pays qui a vocation à rassembler et mobiliser l’ensemble de ses forces autour de ce combat pour les droits des femmes.
Pour ce faire, une confiance réciproque entre les femmes et les hommes s’impose afin de réconcilier et d’œuvrer à l’avènement d’une société plus juste, fondée sur la reconnaissance d’une égale dignité humaine.
D’autant que, pour reprendre les mots de Benoîte Groult, « à toutes celles qui vivent dans l’illusion que l’égalité est acquise et que l’Histoire ne revient pas en arrière, je voudrais dire que rien n’est plus précaire que les droits des femmes ».
Oui, le combat féministe mérite un sursaut salvateur. L’heure est venue de défendre un féminisme profondément humaniste !
En cette journée internationale des droits des femmes, défendre un féminisme humaniste, c’est d’abord avoir le courage de dénoncer les exactions quotidiennes contre les femmes iraniennes qui se battent pour leur liberté au prix de leur sang.
Défendre un féminisme humaniste, c’est refuser toute assignation de la femme à toutes les formes de déterminisme, ce qui doit, de fait, garantir aux femmes une égale considération et implication dans l’ensemble des gouvernances, en particulier politiques et économiques.
Défendre un féminisme humaniste, c’est soutenir de toutes nos forces une égalité salariale à l’heure où les femmes salariées gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein dans le secteur privé.
Défendre un féminisme humaniste, c’est protéger les femmes contre toutes formes de violences physiques, psychiques et sexuelles en donnant à la justice les moyens économiques et humains de ses ambitions alors que l’année dernière, 111 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
Défendre un féminisme humaniste, c’est prôner et construire une égalité des droits et des conditions sociales par l’éducation des comportements humains.
La France est un grand pays qui a vocation à rassembler et mobiliser l’ensemble de ses forces autour de ce combat pour les droits des femmes. Oui, nous avons besoin de chacun, de chaque homme et de chaque femme afin de rendre possible l’indispensable, à savoir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.
Alors, tous ensemble, levons-nous pour relever ce défi aussi immense qu’essentiel. Le féminisme humaniste doit devenir le combat de tous et pour tous !
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Gisèle Halimi : polémique autour de l’hommage national présidé par Macron
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ce mercredi 8 mars, Emmanuel Macron préside à partir de 14h un hommage national à l’avocate Gisèle Halimi au palais de justice de Paris. Toutefois, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, l’événement est vivement critiqué, voire boycotté par certaines personnalités, relaie franceinfo. L’Élysée avait déjà reporté à deux reprises l’hommage à la militante féministe, morte à 93 ans le 28 juillet 2020.
L’un des fils de Gisèle Halimi absent
L’un de ses fils, Serge Halimi, fait partie des personnes qui ne se rendront pas à l’hommage. « Le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes. Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés », a-t-il expliqué, comme le rapporte franceinfo. Serge Halimi reproche également à l’Élysée de l’avoir prévenu de l’organisation de cet hommage seulement quelques jours avant. D’après franceinfo, il aurait reçu un SMS de la part d’un conseiller de l’Élysée le 1er mars, le prévenant de la tenue de l’événement. Et ce, alors que le gouvernement avait convenu de cette date avant l’annonce d’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mercredi.
Une « instrumentalisation politique » ?
L’association Choisir la cause des femmes – créée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971 – ne devrait pas non plus s’y rendre. Sa présidente Violaine Lucas a indiqué à franceinfo que la réforme des retraites, « qui va pénaliser les femmes », ne pouvait pas être associée à l’hommage. Avant d’accuser : « Comment ont-ils pu s’imaginer qu’on allait participer à cette instrumentalisation politique ? »
La présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, ne sera pas non plus présente ce mercredi, estimant que sa place est « dans la rue » aux côtés des Français opposés au texte du gouvernement. Malgré le climat de tension lié à la politique, l’Élysée refuse pourtant de mélanger la mobilisation à la journée internationale des droits des femmes, et assure que la date choisie « fait écho aux combats menés par Gisèle Halimi », a indiqué un conseiller de l’Élysée à franceinfo.
Valeurs Actuelles
“PMA pour toutes” : 22 800 demandes de première consultation en 2022, une augmentation inédite
Les chiffres étonnent même les médecins. Le 29 juin 2021, l’Assemblée nationale votait le projet de loi sur la procréation médicalement assistée (PMA) dite « pour toutes », qui ouvre le procédé aux femmes seules et aux couples lesbiens. Selon des chiffres publiés mercredi 8 mars par l’Agence de la biomédecine, et repris par La Croix, 22 800 demandes de premières consultations ont été effectuées à la fin 2022. Des chiffres en nette hausse qui ont même étonné à l’Agence de la biomédecine (ABM) qui encadre la PMA ainsi que le don de gamètes. « On a été surpris par l’ampleur des demandes et maintenant on va entrer dans un processus de normalisation », explique ainsi Claire de Vienne, médecin référent à l’ABM, selon des propos repris par Le Monde.
L’apport des hommes finalement pas si négligeable
Au premier semestre 2022, près de 9 300 demandes de première consultation ont été enregistrées, pour 11 800 qui ont été effectuées entre août 2021 et fin décembre 2022. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, c’est près de 2 000 premières tentatives de PMA qui ont été réalisées. Celles-ci concernent en premier lieu les femmes non mariées à hauteur de 53 %, puis les couples de femmes qui représentent 47 % de ces tentatives.
Selon l’Agence de Biomédecine, le délai moyen d’une prise en charge pour une PMA est de 14,4 mois en France. L’ABM souhaite réduire ce délai dans la mesure du possible. Seul problème : le don de spermatozoïdes est trop peu élevé. En effet, Claire de Vienne rappelle que « tous ces projets ne sont possibles que s’il y a des hommes qui donnent ». Un facteur parfois vite oublié.
BBC
Greece train crash: Pictures of devastation as dozens killed
Two trains have collided in northern Greece, killing at least 38 people and injuring more than 60 others.
The crash happened late Tuesday night near the city of Larissa, when a passenger train carrying hundreds of passengers hit a freight train travelling in the opposite direction.
Pictures have been coming in which show the extent of the devastation.
They described tragic scenes as they raced to find survivors.
"We are pulling out people alive, injured... there are dead," one volunteer rescue worker told state TV. "We are living through a tragedy."
It is not yet clear what caused the crash.
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Valeurs Actuelles
Montpellier : une saisie de 1,2 tonne de cannabis annulée à cause d’une erreur de procédure
En août 2018, plus d’une tonne de résine de cannabis avait été saisie dans une semi-remorque par les douaniers, lors d’un contrôle sur une aire de repos de l’autoroute A9 relate RTL. Le chauffeur et son passager avaient alors pris la fuite, pour être retrouvés, l’un en Roumanie, l’autre en Espagne, trois ans plus tard. Une enquête de longue haleine, qui aurait dû déboucher sur un procès dans les semaines à venir.
Mais, coup de théâtre, les avocats du chauffeur ont réussi à faire annuler la procédure. Un vice de procédure a été invoqué, car les douaniers ont effectué la fouille du camion sans témoin et sans le conducteur, puisque ce dernier avait pris la fuite. « Les douaniers auraient dû s’adjoindre deux témoins qui auraient pu vérifier dans quelles conditions ils intervenaient pour procéder à la saisie des produits », a ainsi plaidé Maître Ronald Gallo, l’avocat du chauffeur. Mais ce n’est pas la seule erreur dans la procédure, puisque la justice avait ordonné la destruction de la drogue, avant l’arrestation des trafiquants, encore une fois en fuite.
Un non-lieu pour les suspects
Une erreur qui, pour Maître Gallo, prive « la défense des droits qui lui sont reconnus, c’est-à-dire notamment de demander une contre-expertise ou une expertise des produits saisis pour déterminer par exemple, la qualité du produit ». La Cour d’appel de Montpellier a souhaité donner raison aux avocats de la défense en octroyant un non-lieu aux suspects, malgré la situation singulière de ces erreurs commises dans la procédure. Les suspects n’auront fait que quatre mois de détention provisoire avant d’être remis en liberté, définitivement. Il s’agissait pourtant de la plus grande quantité de drogue découverte depuis novembre 2020.
Montpellier : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Eric Le Dissès, un maire très bleu-blanc-rouge
Dans son grand bureau où se côtoient des références à la Corse, l’île natale de sa mère, ou à la Côte d’Ivoire, où il a grandi, Éric Le Dissès peste contre le silencieux mépris de Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale. Le maire de Marignane (Bouches-du- Rhône) proposait de rendre l’uniforme obligatoire dans les écoles de sa commune et d’y instaurer le lever des couleurs avec chant de la Marseillaise. Il se souvient de ces instants de communion patriotique à Abidjan : « Tous les matins, on chantait à tue-tête, on adhérait, sans regard des couleurs de chacun. » Pour le maire, il s’agit là d’un palliatif à l’effritement du sentiment national : « Ce n’est pas la panacée, mais c’est déjà quelque chose. Aujourd’hui, on ne fait rien du tout. » Cette requête faisait suite à la circulaire laïcité du ministère, censée répondre aux revendications vestimentaires communautaristes de plus en plus nombreuses.
L’édile réfute cependant l’idée que Marignane serait particulièrement concerné par ces problèmes : « Il y a ici beaucoup de familles d’immigrés algériens, mais ce sont des modèles d’intégration. » Même analyse pour les Kurdes, qui se sont visiblement approprié les terrasses des cafés du centre-ville, en ce lundi après-midi où Valeurs actuelles vient lui rendre visite.
Ce n’est pas la première fois que le vice-président de la métropole Aix Marseille Provence attire l’attention. En mai 2022, il avait interdit par arrêté le port du burkini dans les piscines municipales, à la suite de la polémique provoquée par le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, qui, lui, l’avait autorisé. Dans un communiqué, le Marignanais accuse son homologue de participer à « l’islamisation de la France ».
Quatre mois plus tôt, ce sont les cours de langue pendant le temps périscolaire qu’Éric Le Dissès faisait interdire. Ces leçons, prévues par le dispositif Eile (Enseignements internationaux de langues étrangères), ex-Elco (Enseignement des langues et cultures d’origine), concernent pour Marignane le turc et l’arabe, sans surprise. Une absurdité pour le maire : « S’ils veulent parler leur langue d’origine, ils prennent des cours à la maison, mais pas dans l’école de la République », se justifie-t-il. Le consulat d’Algérie, à la limite de l’ingérence, aurait fait pression sur la mairie, ce qui n’a fait que renforcer la conviction du maire : « Il y a un dessein. » Et d’ajouter : « Je me suis rendu dans ces cours, ils s’amusaient mais n’apprenaient rien. »
“C’est plus qu’un travail, on donne sa vie” : il n’a d’autre ambition que sa ville
Éric Le Dissès naît et grandit là où « l’adhésion à la France était sans borne », en Côte d’Ivoire. Son père y était professeur de sport. Le jeune Français se distingue au 400 mètres haies : il est sacré champion de Côte d’Ivoire. « Les obstacles me motivent », sourit-il. Le second élément structurant de sa jeunesse est l’engagement militaire de ses parents. D’abord, son père rejoint de Gaulle pendant l’Occupation et intègre les SAS (Special Air Service) britanniques. Quelques années plus tard, c’est en Indochine que ses deux parents s’engagent volontairement pour la France. En tant que maire, Éric Le Dissès se veut leur digne héritier : « Je me dis que je suis dans une position où je peux continuer à défendre mon pays, surtout actuellement. »
C’est à 18 ans que le natif d’Abidjan débarque à Toulon. Après des études à Paris, il fait son service national dans la Marine. Éric Le Dissès exerce le métier de professeur de sport quand il est appelé par Laurens Deleuil, le maire (DVD) de Marignane, pour travailler au service des sports. En 1995, la ville passe aux mains du mégrétiste Daniel Simonpieri et Éric Le Dissès se retrouve dans l’opposition. Il rejoint le RPR, se bâtit pierre à pierre une réputation et se présente aux municipales de 2008 sans le soutien d’aucun parti.
À la faveur d’un sentiment anti- Simonpieri et d’une campagne intense, il est élu : « C’était le bon moment. » Depuis, le maire de Marignane n’a plus quitté son fauteuil : « C’est plus qu’un travail, on donne sa vie. » Ses succès municipaux pourraient lui donner des idées au-delà de sa ville, mais il souhaite se concentrer sur Marignane, loin du tumulte de l’Assemblée nationale qui lui répugne.
Jacques Clostermann, deux fois candidat dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, connaît bien et respecte celui qui était dans le camp adverse aux législatives : « Il se donne beaucoup de mal pour redresser une ville qui était dans des difficultés financières. C’est un garçon courageux. » Laure Chevalier, conseillère régionale et responsable Reconquête ! de la circonscription, a un avis plus mitigé : « Il y a beaucoup d’effets d’annonces, mais vous avez bien vu l’aspect du centre-ville de Marignane. » L’élue fait référence au fait que dans le centre, on entend davantage parler la langue turque que le français. Elle poursuit : « À côté de cela, M. Le Dissès vote favorablement les subventions destinées à l’accueil des migrants au niveau du Département. »
Charles Pasqua et Philippe Séguin comme modèles
À Marignane, le pouvoir se partage entre deux droites, grâce à une gauche inexistante, ceci s’expliquant, entre autres, par une forte présence de pieds-noirs depuis les années 1960. Solidement ancré dans ce fief, Éric Le Dissès n’oublie pas Paris. Pendant les dernières législatives, il a fait pression sur le candidat LR Éric Diard en lui promettant son soutien, seulement si ce dernier acceptait une liste de conditions incluant de ne pas rejoindre la majorité et de voter toute loi réduisant l’immigration.
Éric Le Dissès aime faire référence à Charles Pasqua et à Philippe Séguin comme des modèles. À la dernière présidentielle, il a accordé son parrainage et son vote à Éric Zemmour, autre nostalgique du RPR : « Il a parlé de la France que j’aime, ça m’a touché, et quel courage ! » Questionné sur l’état de la droite française, le maire soupire puis fustige les représentants de la « droite molle » qui ont rejoint Emmanuel Macron. Pour 2027, il ne croit pas en une victoire du Rassemblement national et un seul cadre des Républicains trouve grâce à ses yeux, Éric Ciotti : « Je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas aller à la présidentielle. Les gens ont voté Ciotti, pas Wauquiez. »
Cet ami de Philippe de Villiers et de Gilbert Collard tient à son indépendance et s’est juré de ne jamais adhérer de nouveau à un parti. Une décision mûrement réfléchie qui trouve son origine dans le traumatisme de l’UMP. Il croit pourtant en une solution et elle s’appelle l’union des droites : « Une personnalité va se dégager et il y aura adhésion des gens de droite. J’ai ma petite idée mais je me la garde », distille-t-il avec un sourire en coin.
Valeurs Actuelles
Marseille : le djihadiste Reda Kriket menace de mort le personnel pénitentiaire de la prison des Baumettes
Ce lundi 6 mars, le djihadiste Reda Kriket a fait l’objet d’un signalement auprès du parquet de Marseille pour outrages et menace de mort contre des surveillants de l’établissement pénitentiaire dans lequel il est incarcéré. Cet individu de 41 ans avait été condamné en appel le 22 juin 2022, à une peine de 30 dans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de deux tiers.
Selon des informations du Journal du Dimanche, une enquête a immédiatement été ouverte, puis confiée aux policiers de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône. Reda Kriket n’en est pas à son coup d’essai. Ancien délinquant de droit commun, il avait déjà été condamné plus d’une dizaine de fois, notamment pour des vols par effraction ainsi qu’à main armée. C’est au milieu des années 2010, que l’individu originaire de Courbevoie (Hauts-de-Seine) était apparu dans les radars des services antiterroristes, et surveillé en conséquence.
Un profil inquiétant
Peu de temps après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, « six kalachnikov, sept armes de poing, 33 chargeurs », ainsi que des milliers de munitions avaient été retrouvées dans un appartement d’Argenteuil (Val-d’Oise) que Reda Kriket louait sous une fausse identité. Les enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) l’avaient alors interpellé le même jour, dans une rue de Boulogne-Billancourt.
Pour l’accusation, ce récidiviste « préparait des attentats, coordonnés et évidemment directement liés à l’État islamique », des faits dont s’est toujours défendu Reda Kriket qui nie avoir été membre d’une cellule terroriste. Il avait été condamné en première instance à 24 ans de réclusion criminelle, la cour statuant que ni la nature des attaques envisagées, ni les cibles, « ni le moment » n’avaient pu être déterminés « avec précision ». Le parquet avait, à l’époque, réclamé la perpétuité pour Réda Kriket.
Marseille : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Aveyron : une opération “péage gratuit” dégénère à Millau
Une trentaine de manifestants, selon des chiffres communiqués par la préfecture de l’Aveyron, se sont rassemblés dans la matinée du mercredi 8 mars au niveau du péage du viaduc de Millau. Ils entendaient mener une opération de « péage gratuit » pour protester contre la réforme des retraites du Gouvernement. Une manifestation qui a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, relate Le Midi libre.
Les manifestants, qui incluaient plusieurs membres de la Confédération paysanne, se sont réunis au niveau du péage de Saint-Germain. Ils ont alors ouvert les barrières pour permettre aux automobilistes de s’engager gratuitement sur l’A75.
Deux personnes interpellées
Dépêchés sur place, les gendarmes ont demandé aux manifestants de se disperser. Le ton est vite monté entre les forces de l’ordre et les protestataires à la suite de quoi certains d’entre eux se sont couchés à même le sol. S’en sont suivies alors plusieurs empoignades, certaines assez violentes.
Les gendarmes répriment une opération péage gratuit au viaduc de #Millau sur la A75. Plusieurs blessés à déplorer. Un paysan serait hospitalisé #greve8mars #ReformeDesRetraites #BlocageDeLaFrance pic.twitter.com/QZ4VqNZ4T4
— Thibault Penet (@THBLT_Penet) March 8, 2023
« Ils ont voulu nous évacuer par la force, explique Sébastien Persec, le porte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron interrogé par franceinfo. On a alors opposé une résistance pacifique, mais ils ont surenchéri. On n’avait jamais vu ça auparavant. »
Selon nos confrères, deux manifestants ont été interpellés par la gendarmerie, avant d’être relâchés en fin de journée. Trois autres ont été blessés, dont Christian Roqueirol, éleveur local et figure des luttes du Larzac. La préfecture indique aussi dans un communiqué que deux militaires ont été légèrement blessés.
Millau : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?
Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.
Valeurs Actuelles
Toulouse : plusieurs policiers blessés après un refus d’obtempérer
Les refus d’obtempérer se multiplient en France, avec des conséquences qui peuvent être parfois dramatiques. Nos confrères de La Depêche se font ainsi l’écho de cet incident survenu mercredi 8 mars qui a vu des policiers ouvrir le feu sur un automobiliste qui leur a foncé dessus par suite d’un refus d’obtempérer.
Les faits se sont déroulés dans l’après-midi du mercredi 8 mars dans le quartier des Izards à Toulouse. Les policiers interviennent sur les lieux d’une altercation qui oppose deux automobilistes. Les fonctionnaires procèdent alors au contrôle des deux véhicules quand l’un des conducteurs a subitement démarré, tentant au passage d’écraser les policiers qui auraient ouvert le feu à trois reprises selon des témoins présents sur place. Le chauffard a réussi à prendre la fuite.
Deux individus interpellés
Selon nos confrères, plusieurs policiers seraient légèrement blessés. Après l’incident, les forces de l’ordre ont bouclé le quartier. Selon une source policière interrogée par France 3, les deux hommes présents dans la voiture, ont été interpellés et placés en garde à vue.
Toulouse : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Metz : une femme poignardée devant la cathédrale
Une femme de 46 ans a été poignardée ce mercredi matin à Metz. L’agression a eu lieu devant la cathédrale, sur la place d’Armes.
Ce mercredi 8 mars, une femme de 46 ans a été poignardée à trois reprises, ce matin à 8 heures devant la cathédrale de Metz, en Moselle, relate CNews. La victime, blessée au flanc gauche, a été prise en charge et envoyée à l’hôpital, où des examens de santé doivent être pratiqués pour rendre compte de son état de Santé.
Le suspect a été interpellé et placé en garde en vue. Il serait le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime, rapporte FranceInfo. Le procureur de Metz, Yves Baroc, a précisé à France Bleu Lorraine Nord que l’arme utilisée est un couteau et qu’une enquête pour « tentative d’assassinat » est ouverte et confiée à la sûreté départementale.
Une tragédie survenue en cette journée des droits des femmes
Le maire de la ville, François Grosidier, a indiqué sur les réseaux être « de tout cœur auprès de la victime dont je souhaite ardemment le meilleur rétablissement », après avoir précisé connaître la famille de la victime. Celui-ci a ajouté qu’en cette journée de droits des femmes, « cette tragédie nous rappelle une fois de plus l’horrible réalité créée par ceux qui s’arrogent le droit de disposer de la vie et de la liberté des femmes ». Enfin, le maire de Metz a néanmoins insisté pour remercier les forces de l’ordre, ainsi que les pompiers pour « leur promptitude et leur efficacité ».
Metz : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un homme tire au fusil à pompe sur le commissariat de Clichy-sous-Bois
C’est une scène qu’on aurait pu croire tirée d’un film de Ladj Ly qui s’est déroulée à proximité du commissariat de Clichy-sous-Bois. Lundi 6 mars, plusieurs coups de fusil à pompe ont été tirés en direction du commissariat de la ville de Seine-Saint-Denis. Un individu, soupçonné des faits, a été interpellé alors qu’il prenait la fuite, selon des informations du Figaro.
Hier, vers 17h45, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) est alertée par des effectifs de la surveillance générale de la sûreté ferroviaire (SUGE), qu’un individu armé a été aperçu prenant à la fuite à proximité de l’arrêt de tramway. Ce dernier aurait tiré plusieurs coups de feu sur la façade du commissariat à l’aide d’un fusil à pompe, détruisant au passage une des caméras de surveillance, avant de prendre ses jambes à son cou.
Un suspect qui laisse traîner des indices
Les agents de la force publique, alors à bord d’une voiture banalisée, se dirigent vers la cité du Chêne Pointu, résidence privée tristement connue pour être “la copropriété la plus dégradée de France ”, ainsi que le décor du film Les Misérables de Ladj Ly. Épaulés par une autre équipe de la BAC, les policiers se rendent sur place, où ils découvrent l’arme du suspect, laissée à l’abandon dans un hall d’immeuble. L’individu, retranché quelques étages plus hauts, est interpellé, mais clame qu’il sort simplement de chez lui. Une explication qui ne convainc pas les officiers de la BAC. Et pour cause, puisqu’ils remarquent que le suspect est « perlé de sueur et très essoufflé ». Après quelques minutes de fouille, les forces de l’ordre retrouvent, deux étages plus hauts, plusieurs habits laissés à l’abandon soupçonnés d’appartenir à l’individu et correspondant au signalement effectué par les membres de la SUGE.
Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Ce jeune homme de 21 ans, sans emploi, n’a pas expliqué les raisons de son geste. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Clichy-sous-Bois. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Toulon : un dealer clandestin sous OQTF blesse des policiers, est relâché, puis récidive
Un clandestin tunisien, sous le coup de trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), a agressé et blessé un policier, en le mordant au sang à la main gauche, à proximité d’un point de deal dans la cité des Œillets, à Toulon, dans le Var, vers 23h ce lundi soir, selon nos informations.
A l’occasion d’un contrôle, au pied d’un HLM, d’un groupe de mineurs qui venaient de crier « Arah », un mot utilisé par les guetteurs pour sonner l’alerte, à la vue de la voiture de police, les agents ont repéré un individu suspect de « type nord-africain » sortant du hall de l’immeuble.
Ce dernier, déjà interpellé dans le même quartier la semaine passée pour offre et cession de stupéfiants, a pris la fuite en courant, bousculé un policier avant de mordre un de ses collègues à l’issue d’une course à travers la circulation, un stade, un chantier et une résidence.
Interpellé et placé en garde à vue, le dealer clandestin a été déféré pour comparution immédiate ce mardi matin. L’agent blessé a lui bénéficié de trois jours d’ITT. Sous le coup de deux OQTF, le Tunisien en situation irrégulière avait déjà agressé deux policiers ce jeudi 2 mars.
Ce jour-là, peu avant 23h, le clandestin s’attaquait et blessait deux policiers dans les étages d’un HLM de la même cité des Œillets, après leur avoir proposé de la résine de cannabis. Le premier était mordu au sang à la main droite (deux jours d’ITT) tandis que le second était frappé au visage (un jour d’ITT).
Interpellé dans ce haut lieu du trafic de stupéfiants toulonnais, l’homme tatoué de la tête aux pieds a prétendu en garde à vue être un mineur âgé de 16 ans, avant d’écoper d’une nouvelle OQTF et d’être remis en liberté en attendant sa convocation devant le tribunal en novembre.
Jugé en comparution immédiate ce mercredi 8 mars, il a écopé de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, avec maintien en détention, indique une source policière à Valeurs actuelles.
🔴 [Info @Valeurs] Un dealer a blessé un policier en le mordant au sang, cité des Œillets à Toulon (83) ce soir. Ce clandestin tunisien sous 3 OQTF avait déjà blessé 2 policiers jeudi dont 1 mordu au sang aussi. Interpellé, il avait été libéré en attendant d’être convoqué. 1/2
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 7, 2023
Valeurs Actuelles
Rouen : plusieurs lycéens rackettés, ils refusent de témoigner par peur de représailles
Un groupe d’individus sème la terreur dans le centre-ville de Rouen et viserait particulièrement des lycéens qui fréquentent les terrasses de la place du 19 avril 1944. Comme le rapporte France Bleu, plusieurs adolescents du lycée Camille Saint-Saëns se sont fait voler leur téléphone ou leurs vêtements de marque par une bande d’individus. Les faits étaient généralement commis le week-end et durant les vacances scolaires. Un lycéen a raconté à France Bleu que l’un de ses amis s’était « fait racketter » et que « douze personnes l’ont encerclé » pour s’emparer de « son manteau ».
Un « carnage »
Le patron de la brasserie Le Socrate est également confronté à cette situation à l’approche du week-end. La deuxième semaine des vacances d’hiver était même un véritable « carnage », dit-il à France Bleu. « Ils viennent de je ne sais où, ils attendent que les clients se lèvent et ils les mettent derrière le bar pour leur piquer leurs chaussures ou leur pull. » La brigade anticriminalité est d’ailleurs intervenue il y a peu sur place après un autre racket. Le restaurateur prévient chaque fois la police, mais en l’absence de plainte, les fauteurs de troubles ne peuvent pas être poursuivis. Les jeunes victimes craindraient en effet des représailles, indique France Bleu.
Des moyens supplémentaires
« Ce lieu est couvert par la vidéoprotection, mais sans plainte, il est évident que rien ne se passera », a confirmé à France Bleu l’adjoint chargé de la tranquillité publique. La Ville de Rouen va se doter de 140 nouvelles caméras de vidéosurveillance d’ici la fin de l’année. Une brigade de nuit de la police municipale devrait également être mobilisée du mardi soir au dimanche matin.
Rouen : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Un député communiste placé en garde à vue pour conduite en état d’ivresse
« Je pensais que je pouvais conduire. » C’est ce qu’a estimé le député du Cher Nicolas Sansu après avoir été placé en garde à vue le week-end dernier. L’élu du Parti communiste français (PCF) de 54 ans a été interpellé dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 février pour conduite en état d’ivresse et outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique, relaie Le Figaro lundi 6 mars, confirmant une information du Berry républicain.
« J’étais à 500 mètres de chez moi »
Le député a confirmé qu’il était « un peu au-dessus » du taux d’alcool maximum autorisé dans le sang pour prendre le volant. « J’étais à 500 mètres de chez moi, j’estimais que je pouvais rentrer en voiture, peut-être à tort », a-t-il déclaré lundi à la presse. Mais la police l’a donc intercepté sur le chemin après sa soirée dans un bar de Vierzon. Nicolas Sansu n’aurait pas hésité à outrager les agents lors de ce contrôle.
Durant le week-end du 4 au 5 février, Nicolas Sansu a été convoqué dans un commissariat de police dans lequel il a été placé en garde à vue. Il a confirmé à la presse, comme le relaie Le Figaro, qu’il passera « devant la procureure » pour ses actes, sans préciser la date de sa comparution.
Cher : les dernières actualités
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Guerre en Ukraine : Wagner affirme avoir conquis “la partie orientale” de Bakhmout
Le groupe Wagner a annoncé ce mercredi 8 mars avoir pris le contrôle de “la partie orientale” de la ville de Bakhmout dans l'est de l’Ukraine. L’Otan estime que la ville pourrait entièrement tomber aux mains des troupes russes dans les prochains jours.
Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, a affirmé mercredi 8 mars que ses troupes avaient pris « toute la partie orientale » de la ville de Bakhmout, au cœur d’intenses combats dans l’est de l’Ukraine, relate BFMTV le même jour.
« Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l’est de la rivière Bakhmoutka », a-t-il lancé, dans un message audio publié par le service de presse de groupe paramilitaire. Ces derniers jours, la pression s’est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d’un encerclement.
L’Otan alerte sur la chute à venir de Bakhmout
La ville de Bakhmout est le théâtre d’intenses affrontements, opposant forces de défense ukrainiennes et troupes de Wagner, depuis plusieurs mois. Ce mercredi 8 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a alerté sur le fait que la ville de Bakhmout pourrait rapidement tomber. « Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours », a-t-il déclaré, en marge d’une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm. La prise de la ville par les troupes de Wagner laisserait « la voie libre » à l’armée russe dans le Donbass, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Face aux difficultés rencontrées par les forces ukrainiennes, les ministres de la Défense de l’Union européenne ont annoncé la prochaine livraison de munitions à l’Ukraine, malgré des stocks de l’Otan sous pression. Ces munitions seront financées par le fonds de la Facilité européenne pour la paix (FEP).
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Pékin songe à produire des drones “kamikazes pour Moscou
Les relations entre la Chine et la Russie semblent se lier davantage. Comme le relaie Le Figaro, confirmant les révélations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Pékin envisagerait de produire des drones d’attaque « kamikazes » en grande quantité pour la Russie, afin que le pays puisse probablement poursuivre son offensive en Ukraine. Des négociations entre les responsables militaires russes et le fabricant chinois de drones Xi’an Bingo Intelligent Aviation Technology auraient récemment commencé à ce sujet, selon le journal allemand.
Une production de 100 drones par mois
L’entreprise chinoise se serait montrée prête à produire, pour commencer, une centaine de drones de type ZT-180, avant de les tester et de les livrer au ministère russe de la Défense d’ici le mois d’avril. Puis Bingo compterait par la suite fournir ses composants et son savoir-faire à Moscou en vue d’une production de drones sur place. Selon Der Spiegel, la Russie pourrait alors être en mesure de produire environ 100 drones d’attaque par mois. Cet engin de type ZT-180 ressemblerait aux drones iraniens Shahed-136, pouvant transporter une charge explosive de 35 à 50 kilogrammes, relaie Le Figaro.
Pékin accuse Washington
Contacté par le journal allemand, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas commenté les faits relatant de la production des drones. Toutefois, un porte-parole du ministère a rappelé que « les États-Unis sont la principale source d’armement pour le champ de bataille en Ukraine » et que le pays affirmait que « la Chine pourrait livrer des armes à la Russie ». Une « manœuvre bien connue », selon le ministère qui a transmis un communiqué à l’ambassade de Chine en Allemagne.
Le ministère chinois fait référence aux récentes accusations de Washington. Après une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi samedi 18 février à Munich, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a déclaré que Pékin songerait à livrer « des armes » à la Russie. La Chine a toutefois démenti deux jours plus tard accusant les Américains de « propager de fausses informations ».
Valeurs Actuelles
Etats-Unis : un passager attaque l’équipage et tente d’ouvrir une issue de secours dans un avion
C’est un incident peu ordinaire qui s’est déroulé lundi 6 mars, lors d’un vol de la compagnie United Airlines. Dans un avion qui reliait Los Angeles à Boston (Etats-Unis), un passager s’en est pris à un membre de l’équipage, comme l’a relaté ce mardi BFM TV, qui s’appuie sur des informations communiquées par plusieurs médias américains, parmi lesquels CNN. Plus précisément, il est reproché à cet individu d’avoir attaqué un agent de bord, après avoir essayé d’ouvrir la porte d’une issue de secours.
Le passager placé en garde à vue
Tout a commencé lorsque l’équipage qui se trouvait lundi à bord de l’avion a compris que l’une des portes de l’appareil avait été désarmée, en entendant une alarme. Un agent de bord, après avoir effectué une inspection, a découvert que la poignée de ladite porte avait été poussée en dehors de la position entièrement verrouillée, poursuit la chaîne américaine.
Ensuite, après avoir constaté qu’un passager se trouvait à proximité de la porte, un autre agent de bord a décidé d’échanger avec lui. Le ministère de la Justice, dont les propos sont cités par CNN, a fait savoir que « l’agent de bord [avait] informé le commandant de bord qu’il pensait que [ce passager] constituait une menace pour l’avion et que le commandant de bord devait [par conséquent] faire atterrir l’avion dès que possible ». Quelques instants plus tard, le passager aurait quitté son siège pour foncer « vers l’un des agents de bord en s’attaquant à lui avec une cuillère en métal cassée », toujours selon des informations citées par CNN. À trois reprises, l’individu l’aurait frappé au niveau du cou.
Le passager a, dans un premier temps, été maîtrisé par d’autres voyageurs. Puis, une fois que l’avion eut atterri à l’aéroport de Boston, il a été arrêté et placé en garde à vue. D’après les informations dont dispose CNN, l’individu aurait expliqué aux policiers avoir tenté d’ouvrir une porte de sortie de secours, puis avoir songé à sauter de l’appareil. De son côté, la compagnie aérienne a fait savoir dans un communiqué que son client ne serait plus autorisé à prendre l’un de ses vols pour toute la durée de l’enquête.
Au cours de l’automne dernier, nous nous étions fait l’écho d’un article du Figaro dans lequel nos confrères rapportaient eux aussi une situation d’urgence qui s’était déroulée dans les airs. Un avion de la compagnie anglaise low-cost Jet2.com avait dû dévier sa trajectoire pour aller se poser à l’aéroport de Nantes. Selon les informations du quotidien national, l’avion était parti d’Alicante en Espagne et devait atterrir à Leeds au Royaume-Uni. Le pilote avait toutefois pris la décision de débarquer un passager sur le sol français, car ce dernier aurait commis une agression sexuelle sur l’une des hôtesses de l’air.
Valeurs Actuelles
États-Unis : Joe Biden appelle à apprendre “le bien comme le mal” de l’histoire américaine
« On ne peut pas choisir d’apprendre que ce que l’on veut savoir », a rappelé Joe Biden. Dimanche 5 mars, le président américain était en déplacement dans l’État d’Alabama, pour assister à la commémoration d’une répression de centaines de militants survenue à Selma (Alabama), le 7 mars 1965. Près de 58 ans après cette journée sanglante, Joe Biden a rappelé l’importance de connaître l’ensemble de l’histoire des États-Unis, relaie BFMTV : « On doit tout savoir, le bien comme le mal. »
« L’Histoire importe »
Cette marche pour les droits civiques avait mené quelques mois plus tard à l’adoption d’une loi fédérale garantissant l’accès au droit de vote pour tous, le Voting Rights Act. Les militants ont ainsi « forcé l’Amérique à faire face à la vérité et à agir », selon Joe Biden. « L’Histoire importe », a-t-il conclu lors de sa prise de parole depuis le pont Edmund Pettus à Selma.
L’opposition accusée de « dissimuler la vérité »
Les propos du président démocrate interviennent alors qu’un débat est en cours aux États-Unis sur l’enseignement dans les écoles du passé esclavagiste et ségrégationniste, relaie BFMTV. Joe Biden accuse d’ailleurs les républicains de vouloir « dissimuler la vérité » de l’Histoire et appelle à la vigilance.
Plusieurs États conservateurs adopteraient tour à tour depuis 2020 des lois pour interdire l’enseignement de la « théorie critique de la race ». Comme le relate BFMTV, le gouverneur de Floride, Ron de Santis, a notamment jugé que ces cours sur l’histoire afro-américaine tentaient « d’endoctriner » les jeunes. La Cour suprême tenterait également de défaire le Voting Rights Act en adoptant des « dizaines de lois » contraires.
Valeurs Actuelles
Italie : forte hausse des arrivées de migrants en 2023, la “route turque” mise en cause
Mauvaise nouvelle pour le gouvernement conservateur dirigé par Giorgia Meloni. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes connaissent une forte hausse en ce début d’année. En cause, la montée en puissance de la route de la Méditerranée orientale avec comme point de départ la Turquie, relate Courrier international le mercredi 1er mars, qui cite la presse italienne et notamment le Corriere della Sera.
Selon le dernier rapport statistique publié par le ministère de l’Intérieur italien, dont la dernière mise à jour remonte au 24 février, 14 104 migrants sont arrivés en Italie en 2023. Un chiffre qui a triplé par rapport à la même période en 2022 (5 354) et 2021 (4 304 débarquements). Le plus souvent, ces migrants arrivent sur des embarcations autonomes ou sont interceptés par les gardes-côtes italiens.
La Turquie, point de départ de cette « route orientale »
Parmi les nationalités représentées, on trouve les ressortissants de Guinée (1 772) et de Côte d’Ivoire (1 720) mais également 861 mineurs non accompagnés provenant, eux, en majorité du Moyen-Orient et notamment d’Afghanistan, Syrie, Irak, Iran et Pakistan. Selon la presse italienne, le port de Bodrum, sur la côte sud de la Turquie, est aujourd’hui le principal point de départ vers l’Europe. Un trafic géré par des réseaux de passeurs turcs qui font appel à des équipages ukrainiens ou russes.
Selon l’agence européenne Frontex, en 2022, 42 831 personnes ont emprunté la route « turque », qui passe par les mers Égée et Ionienne. Si la majorité des migrants arrivent en Italie, certains débarquent en Grèce, pour poursuivre leur route à pied, à travers les Balkans.
Valeurs Actuelles
Japon : polémique après la proposition du Premier ministre d’alléger la dette étudiante des ménages qui ont des enfants
Alors que depuis 40 ans, le Japon connaît un déficit de naissances important, qui se creuse d’année en année, le Premier ministre nippon, Fumio Kishida, a proposé de réduire la dette étudiante des ménages ayant des enfants. Une proposition qui a suscité de nombreuses réactions dans le pays du Soleil levant.
Cette proposition intervient alors qu’en 2022, un peu moins de 800 000 bébés sont nés au Japon, c’est-à-dire à peine plus qu’en France malgré une population japonaise près de deux fois plus importante. Un taux de natalité que le Premier ministre japonais, qui appartient au Parti libéral-démocrate (droite conservatrice), perçoit comme une menace existentielle pour son pays puisqu’il déclarait en janvier dernier que le Japon se retrouvera à terme « à la limite de l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société » dû au fait de cette dénatalité. Près de 30 % des 125 millions d’habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, un record mondial après Monaco.
Les critiques pleuvent
Le député du Parti libéral-démocrate en charge de ce dossier, Masahiko Shibayama, a tenu à assurer devant les médias japonais que cette proposition n’était pas une punition contre les foyers sans enfant et que cette mesure visait avant tout à agir comme « une extension du soutien à l’éducation des enfants, plutôt que comme une politique liée à la natalité ».
Quoi qu’il en soit, la proposition a suscité de nombreuses critiques dans les rangs de l’opposition. « Exiger un enfant en contrepartie de sa dette étudiante, c’est une mauvaise mesure pour s’attaquer au faible taux de natalité », a, par exemple, jugé, vendredi 3 mars, la sénatrice Noriko Ishigaki lors d’un débat à la Chambre haute du Parlement japonais.
Valeurs Actuelles
Migrants en mer : le pape appelle à arrêter les passeurs
Le souverain pontife a appelé dimanche 5 mars à démanteler les réseaux de passeurs de migrants actifs en Méditerranée, une semaine après le naufrage d’un navire qui a fait au moins 70 morts dans le sud de l’Italie, relate La Croix le même jour.
« Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents », a lancé le pape François à la fin de la prière dominicale de l’Angélus. « Que ces voyages d’espoir ne se transforment plus jamais en voyages de la mort, et que les eaux claires de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par des incidents aussi dramatiques », a-t-il ajouté. Le natif d’Argentine s’est ensuite recueilli en silence pendant quelques secondes devant la foule massée sur la place Saint-Pierre de Rome.
Trois personnes soupçonnées d’être des passeurs sont interpellées
Ces propos interviennent quelques jours après le naufrage au sud de l’Italie d’une embarcation remplie de migrants tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Les médias italiens ont indiqué que trois personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées. Ils auraient fait payer entre 5.000 et 8.000 euros à chaque migrant qu’ils avaient fait embarquer en Turquie trois jours plus tôt.
Valeurs Actuelles
Emmanuel Macron invite le président de la RDC à cesser « d’accuser la France »
C’était un déplacement attendu pour Emmanuel Macron. Ce samedi 4 mars, le chef de l’État était en visite à Kinshasa, en RDC, l’occasion d’échanger avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Ce dernier a notamment attaqué la France pour son paternalisme alors que « la Françafrique n’existe plus ».
« Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non toujours avec un regard paternaliste avec l’idée de savoir toujours ce qu’il faut pour nous. Nous devons instaurer une politique égale à égale », a assuré le président congolais, cité par Le Monde.
« Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur »
De son côté, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas manqué de rappeler à son homologue certains points qu’il estime primordiaux dans la situation de la RDC aujourd’hui. « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays. C’est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur », a lancé le chef de l’État, invitant Félix Tshisekedi à ne pas accuser la France.
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.
Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.
Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.
« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.
Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.
D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.
Valeurs Actuelles
Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher
Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.
Plusieurs villes ciblées
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».
Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.
Valeurs Actuelles
Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France
Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.
Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »
Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.
Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »
La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.
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[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins
L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.
Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?
C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.
Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?
Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.
Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.
Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.
*Olivier Dauger est délégué FNSEA.
Valeurs Actuelles
Terreur sur les prix alimentaires
Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.
Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.
« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »
Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».
Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »
Les industriels sous la menace d’un déréférencement
Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.
Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.
Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.
Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.
« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.
Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”
Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.
Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.
Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.
« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »
Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.
« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.
“Ne laissons pas crever nos entreprises”
Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.
Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.
« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).
Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.
« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.
« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”
Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ?
Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).
Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.
Que reprochez-vous donc à l’État ?
Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.
Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ?
Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.
Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ?
Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.
Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
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[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire
Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.
Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?
Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.
C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.
À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.
Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?
Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.
Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.
D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.
Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.
Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.
Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.
Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?
Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?
Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.
Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?
Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.
Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.
Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.
Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.
Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?
Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.
On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.
On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.
Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.
Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.
Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.
Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?
L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.
L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.
Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.
Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?
Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.
Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.
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[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague
Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.
En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?
Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.
Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.
Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
L’islam est tout autant une culture qu’une confession.
Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.
Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?
Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.
Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?
Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !
Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.
Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.
La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.
Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.
En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.
En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?
Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.
Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).
Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.
Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).
Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.
Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?
On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.
Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).
Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.
Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?
Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.
Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?
La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.
L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?
Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.
Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.
De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.
« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?
Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.
Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.
Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.
L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.
Comment expliquer cette inversion récente ?
Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.
Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.
Comment décrire le loisir ?
Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…
« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort…
Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.
Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.
Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ?
Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.
Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.
Quelle est la différence entre culture et divertissement ?
Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »
Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.
Si tout est culture, alors la culture n’est rien.
Quel effet ont les écrans ?
Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.
Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ?
Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…
Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ?
Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.
Quelle juste place donner aux loisirs ?
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.
La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.
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JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée
Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».
Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.
Pour Anne Hidalgo, c’est non
Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.
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Rennes : la ville interdit un concert du rappeur Freeze Corleone après une alerte du Crif
Pas de concert pour Freeze Corleone. Mardi 28 février, la municipalité de Rennes (Ille-et-Vilaine) a fait interdire un concert du rappeur Freeze Corleone, rapporte Le Parisien. C’est par un arrêté municipal que la commune a décidé d’interdire au rappeur francilien de se produire sur scène le 18 mars prochain à l’occasion du Boomin Fest, aux côtés de cinq autres artistes programmés au Liberté. C’est la section locale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui a « récemment » interpellé le préfet d’Ille-et-Vilaine sur « la haine raciale véhiculée par les propos indiqués et en sollicitant l’interdiction du spectacle ».
« Rien à foutre de la Shoah »
En effet, le rappeur Freeze Corleone, originaire de Seine-Saint-Denis, et de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, s’est fait remarquer par des propos antisémites dans ses textes (« J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 », « comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs »), voire carrément négationnistes (« Tous les jours RAF [rien à foutre] de la Shoah »), propos relevés par la section rennaise du Crif et par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
Par conséquent, la mairie de Rennes a publié un arrêté municipal afin d’interdire purement et simplement au rappeur de se produire sur scène, invoquant « de véritables provocations et incitations à la haine, voire à la violence, propos illégaux remettant en cause les valeurs républicaines et la cohésion nationale ».
Rennes : les dernières actualités
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Bergsveinn Birgisson : pas si fous
Mon ami avait toujours été dépressif par intermittence, mais cette fois c’était différent, comme si tous les barrages avaient cédé, laissant une substance noire et visqueuse s’engouffrer dans son âme, tel un tourbillon à la rupture des digues. Selon le récit de sa mère, il abandonna la partie, ayant perdu l’envie de vivre depuis longtemps. Il cessa de se lever et quand il en arriva au point de ne plus aller faire ses besoins, il fut interné au service psychiatrique. Un universitaire abîmé par un divorce douloureux retrouve la trace d’un ami d’enfance interné “chez les fous”. Ni l’un ni l’autre n’ont de nom ni de visage. Pour sortir cet autre de sa prison et se sauver lui-même, le narrateur et son « ami dépressif », tous les deux cabossés par la vie, s’enfuient par-delà les fjords de l’ouest vers l’est sauvage, Lesley Gore à la radio. Au loin, le glacier Hofsjökull, de l’autre côté des Hautes Terres d’Islande : là, les deux amis espèrent trouver un sens à une existence amère et désolée. « C’est la grande différence qui distingue l’Islande des autres pays : le ciel y est tellement proche de la terre. »
Leur fugue, hélas, n’est pas passée inaperçue et une furieuse infirmière, en laquelle émerge le souvenir de Miss Ratched, s’élance à leur poursuite, dans une course frénétique et endiablée qu’il faut lire comme une métaphore de ce temps qui veut faire taire le faible et le fou. « À une époqueoù tout était à vendre, ce qui était le plus précieux avait perdu toute sa valeur. » Alors que la route et ses paysages défilent à la fenêtre, les frontières et les images que les deux hommes se renvoient se dissolvent au point de se confondre : qui est le fou ? « Maintenant ce sont Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok et j’en passe, outre le flot ininterrompu de fausses nouvelles, de mensonges agressifs et de pornographie, qui sont en bonne voie de conquérir cette zone délicate et extrafine de notre cerveau. Ils ont fait du lobe frontal un champ de bataille, résumai-je à mon ami dépressif, ou plutôt une piste disco où l’on danse au son des pensées et sentiments qu’ils décident pour toi. »
Bergsveinn Birgisson consacre son roman à la déshumanisation de la société.
Une fuite rocambolesque et loufoque
Alors que le monde désespère du réchauffement climatique et hurle à l’apocalypse, Bergsveinn Birgisson consacre son roman à un phénomène nettement moins médiatisé mais autrement plus inquiétant : la « déperdition de la chaleur humaine » . « Or tout ce qui a été créé de beau […] est une révolte contre la servilité. » Dans cette fuite rocambolesque et loufoque – parfois un peu trop -, l’auteur investit le thème de la déshumanisation d’une société faite d’individus plus que de personnes, où les liens et les relations s’achètent et se défont et où plus rien ne semble éternel. Seuls face à la vacuité de leurs vies et de leurs souvenirs, les deux amis, qui finalement n’en sont peut-être qu’un, contemplent dans leur folie les lambeaux de l’existence humaine : « Si seulement survenaient d’autres temps, où les gens seraient plus tolérants envers des hommes comme lui. La société humaine avait besoin aussi de types sensibles et de drôles de types. Cela n’avait jamais eu autant d’importance qu’à présent. »
“Déperdition de la chaleur humaine”, de Bergsveinn Birgisson, Actes Sud, 192 pages, 22 €.
Valeurs Actuelles
[La touche de bon sens] Michelin : un guide, des étoiles, du débat, et un goût de la France
Dans quel autre endroit que chez nous la publication d’un guide gastronomique peut-elle provoquer des discussions passionnelles ? Voilà qu’à la veille de la nouvelle mouture du guide rouge craint des chefs et chéri des gastronomes, l’on apprend que l’un des plus grands chefs français, Guy Savoy, se voit rétrogradé.
Titulaire de trois macarons depuis 2002, celui qui règne à la Monnaie de Paris sur ce majestueux restaurant en bord de Seine, ne pourra cette année en afficher que deux. Un crime pour ceux qui fréquentent son établissement — nous n’avons pas eu cette chance —, qui vous racontent, les pupilles dilatées et les papilles encore choquées, sa soupe d’artichaut, son utilisation du beurre double-crème, et l’excellence d’une cuisine ponctuée d’un chariot de gourmandises à se défenestrer Quai Conti. Qui plus est, Guy Savoy fait partie des rares chefs présents, préférant donner physiquement de sa personne pour que son luxueux restaurant garde l’âme d’une auberge plutôt que de céder à la tentation du chef conférencier et/ou globe-trotter.
Christopher Coutanceau : consécration, confinement, humiliation
Un plus jeune chef rochelais très prometteur, Christopher Coutanceau, ayant développé une relation sacrée au poisson (respect des saisons, respect du produit de la chair à l’arête), a perdu lui aussi sa troisième étoile. Cette fois glanée en 2020. On imagine en trois ans l’ascenseur émotionnel vécu, aussi cruel qu’un mauvais repas de mariage: consécration, confinement, humiliation.
Même le médiatique et truculent Michel Sarran, juré de Top Chef, a été puni par Bibendum à Toulouse, où il perd une étoile sur deux. Il a depuis raconté la manière assez lâche, ou à tout le moins faussement courtoise, dont il avait appris par téléphone l’information : « Michel, je voulais vous dire que le guide Michelin continuera la promotion de votre restaurant dans le guide, avec l’étoile que vous avez. » Au chef de déduire qu’il en avait perdu une en route. On a connu plus élégant.
Notre spécialiste ès gastronomie Véronique André l’a rappelé dans un article paru sur le site de Valeurs actuelles, la bonne foi du guide interpelle: « On peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec (le directeur du guide, NDLR), et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ? »
Le suicide de Bernard Loiseau, traumatisme fondateur de la critique gastronomique
De même qu’il existe en droit la notion de jurisprudence, la critique gastronomique vit avec un traumatisme fondateur : le suicide de Bernard Loiseau. A Saulieu, le 24 février 2003, le grand chef propriétaire de la Côte-d’Or se suicide avec son fusil de chasse. Michelin vient de nouveau de lui accorder trois étoiles, mais le Gault et Millau a rétrogradé sa note de 19 à 17 sur 20. Peut-on pour autant accuser ce guide de l’avoir tué ? Quelles étaient les blessures intimes et immuables de Bernard Loiseau ? Quoi qu’il en soit, la France découvre à partir de cette date que la très, très, très grande gastronomie est un monde de sacrifices insensés. Où règne une pression absolument hors norme. Comme si l’intensité absolue de l’exigence y trouvait son paroxysme. Le guide Michelin sortira essoré de ce drame: aujourd’hui encore, nombreuses sont les personnes qui pensent que Loiseau s’est suicidé après avoir perdu une troisième étoile.
Un guide qui marche sur des oeufs, même s’il le fait parfois avec une démarche d’éléphant. Au sujet des rétrogradés 2023, Gwendal Poullenec, le patron du Rouge depuis 2018, a timidement rappelé ceci auprès de l’Agence France Presse: « Ce sont des restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année. »
Dans une société d’“influenceurs food” et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, le Michelin tente de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat.
Les méthodes du Michelin sont peut-être opaques et ringardes, mais personne ne peut nier que ses inspecteurs connaissent quelque chose à la cuisine. Mieux : dans une société des “foodistas”, “influenceurs food”, et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, Michelin tente lui de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat. Ce ne sont pas les tatouages détonnants d’un chef, ou sa barbe de hipster, qui intéressent les inspecteurs, mais l’expérience gastronomique vécue par le client. Que la sanction touchant Guy Savoy soit injuste, tous les spécialistes semblent s’en accorder. Mais cela ne doit pas obérer le formidable rôle d’aménageur du territoire que joue le Guide depuis un siècle, réveillant des bouts entiers mais perdus du Périgord ou du Berry grâce à la consécration d’une table. Il suffit pour s’en convaincre de lire l’excellent livre paru chez Grasset de Gautier Battistella. Intitulé Chef, il raconte la vie d’un génie de la cuisine installé au bord du lac d’Annecy, au destin similaire à celui de Loiseau; et, à travers lui, la grande fresque de la haute cuisine française. Le Michelin est un personnage à part entière du livre. Avec ses facettes sombres, mais aussi sa grandeur.
Aussi injuste, voire arbitraire, que soit une rétrogradation, le guide Michelin vient nous rappeler chaque année une vieille tautologie: sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable. A titre personnel, nous avions été ainsi quelque peu sonné par un article de Stéphane Durand-Souffland paru dans Le Figaro en septembre 2022. Consacré à l’Arpège, un trois étoiles situé rue de Varenne, à deux pas de Matignon, le texte déshabillait son chef dès le titre: « Où est passé le génie d’Alain Passard ? » Il se trouve que l’Arpège est le seul restaurant trois étoiles où j’ai déjà eu la chance de manger — avec l’Astrance. Et que l’on se souvient toute sa vie de la soupe de tomate qu’on y déguste, de tous les légumes qui sont ici magnifiés. On imagine Alain Passard, après une vie de labeur, lisant ces lignes: « Ce soir-là, Passard était poussif. Zéro énergie. Routine sans âme. Était-il seulement présent? »
Sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable.
Un ami oenologue racontait récemment le panurgisme de ceux qui ont le privilège d’être reçus dans les grands domaines bourguignons pour une dégustation: les places y sont, au sens propre comme figuré, tellement chères, que personne n’ose rien dire. Tout serait bon et formidable. Lui s’est risqué à faire remarquer à un vigneron star que l’une de ses cuvées présentait un défaut. Stupéfaction dans l’assemblée de visiteurs. Silence bruyant. Quelques jours plus tard, pourtant, le vigneron écrivait au critique pour le remercier de sa remarque.
Si nous voulons une élite, il faut des professeurs intraitables. La citation de Beaumarchais ne vaut pas que pour la littérature ou la politique: sans la liberté de blâmer un chef, il n’est pas d’éloge flatteur pour sa cuisine.
Valeurs Actuelles
Turreau, criminel oublié
Il avait promis une « promenade militaire » ; ce fut une campagne d’infamie. En prenant, à 37 ans, le commandement en chef de l’armée de l’Ouest, le 30 décembre 1793, le général Louis-Marie Turreau écrira l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. À la tête de ses “colonnes infernales”, ce Normand va détruire le pays vendéen.
Signe de l’embarras que suscite ce héros de la jeune République, aucune biographie ne lui avait été consacrée jusqu’à ce qu’une maison d’édition basée à Cholet édite, l’automne dernier, un ouvrage rédigé par un avocat, Tanneguy Lehideux, le Procès du général Turreau. Grâce à un travail de recherche dans les archives, l’auteur retrace avec des informations inédites l’itinéraire et la responsabilité d’un des criminels de guerre de la période révolutionnaire.
La nomination de Turreau, fin octobre 1793, est d’abord politique. En guerre contre l’Europe des rois, la Convention veut mater, une fois pour toutes, les révoltes dans l’ouest de la France : « détruire l’armée des brigands » , disent deux décrets pris le 1er août et le 1er octobre 1793. Car la Vendée, déjà choquée par l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, horrifiée par ces prêtres nommés par le pouvoir qu’on veut lui imposer, surchargée d’impôts nouveaux, refuse le décret de levée en masse adopté par Paris.
« La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »
Pour écraser la rébellion, le pouvoir choisit un homme de confiance. Quoique issu d’un père procureur du roi anobli à la veille de la Révolution et bien qu’il ait servi comme lieutenant dans la garde du comte d’Artois, Louis-Marie Turreau a rallié les révolutionnaires. Garde national en 1789, il s’enrôle comme volontaire en août 1792. En quelques mois, le voici général de division, puis commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales avant de recevoir son affectation dans l’ouest du pays.
Ses appuis politiques (il soutient la tendance hébertiste à l’extrême gauche) sont aussi familiaux : son cousin Louis Turreau siège comme député à la Convention. Dans l’Ouest, le premier fait d’armes auquel assiste Turreau est la prise de l’île de Noirmoutier, le 3 janvier 1794. À Barbâtre, tous les hommes, vieillards compris, sont massacrés : le bourg est pillé et incendié. La ville de Noirmoutier se rend : elle a obtenu du général Haxo une promesse de vie sauve pour ses combattants. Pourtant, les trois conventionnels présents (dont le cousin Turreau) font fusiller 1 500 hommes !
Dans le mois qui suit, les massacres s’amplifient. À Angers, où s’est établi le député Francastel, par groupes de 200 à 300, 2 000 hommes et femmes prisonniers sont abattus devant des fosses communes tout juste creusées. Dans une lettre à ses amis jacobins, le 28 décembre, Francastel avait prévenu : « La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »
Alors même que la grande armée catholique et royale est déjà largement défaite, la pression de Paris s’accentue. Le 13 janvier 1794, le Comité de salut public écrit au général Turreau : « Hâte-toi du moins d’exterminer le dernier des brigands ! » Plus tard, Turreau tentera de se justifier en rejetant la responsabilité des atrocités sur ce pouvoir politique radicalisé : « L’échafaud t’attend, me disait-on, si la Vendée se prolonge encore. »
« Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette »
L’homme semble hésiter à endosser de nouvelles horreurs. Le 16 janvier, il écrit aux députés Turreau et Bourbotte et leur demande des instructions détaillées, ne serait-ce que pour se couvrir : « J’ai voulu que vous déterminiez d’une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l’égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier […] mais cette grande mesure doit être prescrite par vous ; je ne suis que l’agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. »
Il poursuit : « Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »
Des mots effroyables où transparaît davantage la lâcheté d’un fonctionnaire craintif pour sa carrière que le sincère effroi d’une morale légitimement révulsée.
Turreau lance son expédition le 21 janvier. Son plan de campagne a été exposé par de nombreux témoins. Douze colonnes de soldats ont pour ordre de « tout incendier sur le territoire de la Vendée » et de « casser la tête » de ses habitants, à coups de crosse, « par motif d’économie à ne plus user notre poudre à de pareils moineaux ».
Sans pitié, ces “colonnes infernales” massacrent toute âme sur leur passage, comme l’illustrent de nombreux vitraux de Vendée ( la Mémoire du vitrail, de Jean-Louis Sarrazin et Nicolas Delahaye, Éditions Pays et Terroirs). Dans une lettre au général Haxo, Turreau confirme ses ordres : « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. »
“Ennemis de la patrie”
Parmi les principaux subordonnés de Turreau, seul le général Bard tente d’épargner son secteur. Turreau le relève aussitôt de ses fonctions. Car la Convention a adopté un décret disposant que « les généraux qui ne mettraient pas dans cette expédition [de Vendée] toute l’activité possible seront dénoncés comme ennemis de la patrie ».
Dans cette guerre atroce, faire preuve d’humanité devient un crime. Le 24 janvier, Turreau réclame à nouveau un blanc-seing aux députés du Comité de salut public : « Si mes intentions sont bien secondées, écrit-il, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions. »
Le 6 février, Lazare Carnot entérine formellement cette politique de destruction systématique : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »
Dans les semaines qui suivent, les conventionnels s’irritent que l’affaire ne soit pas déjà achevée. Le 13 mai, le Comité de salut public destitue Turreau de son commandement. En disgrâce, il est nommé gouverneur de Belle-Île. Mais ses ennuis ne font que commencer.
Le 29 septembre 1794, un obscur député, Louis-Prosper Lofficial, exige des comptes de la part de ces généraux qui « ne songeaient qu’à perpétuer la guerre » en Vendée : « Le temps de tout dire est venu. » C’est qu’entre-temps, fin juillet, Robespierre a été arrêté et guillotiné. Les modérés reprennent le pouvoir et veulent tourner la page. Mais il faut des boucs émissaires pour les crimes perpétrés dans l’Ouest. À la tribune, Carnot ose prétendre qu’en Vendée, il a toujours voulu « employer l’arme de la persuasion et ramener les esprits par la douceur » ! Même le cousin Turreau se défausse sur le général. Dénoncé comme criminel, le militaire est arrêté avec les généraux Grignon et Huché.
Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.
En prison, le général Turreau rédige des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée. Inquiets de voir leur responsabilité mise au jour, les élus font traîner l’instruction du procès. Lorsque celui-ci s’ouvre, à l’été 1795, Turreau plaide « qu’il n’a agi que d’après les ordres supérieurs, et qu’il y allait de sa tête, s’il ne les avait pas exécutés ». Cent cinquante ans plus tard, à Nuremberg, les accusés se défendront de la même manière.
Prudente, le 26 octobre 1795, la Convention vote une loi d’autoamnistie. Turreau, lui, passe devant un conseil de guerre qui l’acquitte en décembre. Les pièces de son procès vont disparaître : trop compromettantes pour trop de monde ! Réintégré, le général sera nommé par Napoléon ambassadeur aux États-Unis en 1803 et fait baron d’Empire en 1812. Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.
“Le Procès du général Turreau”, de Tanneguy Lehideux, Éditions Pays et Terroirs, 416 pages, 30 €.
“Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée”, de Louis-Marie Turreau, Éditions Pays et Terroirs, 192 pages, 22,50 €.