L'Humanité
Quelles bornes de recharge pour le pouvoir d’achat ?
ActuHier, la première ministre a prononcé le même discours à deux reprises devant les députés dans l’après-midi, puis devant le Sénat dans la soirée. Aujourd’hui, quelques mesures devraient être annoncées à l’issue du Conseil des ministres. Mais on sait déjà qu’elles ne seront pas de nature à inverser le recul du pouvoir d’achat sur l’ensemble de l’année 2022, tel que l’analyse une récente note de conjoncture de l’INSEE.
Gérard Le PuillLe 24 juin, douze jours avant le discours prononcé hier par Élisabeth Borne devant les parlementaires, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiait une note de conjoncture de 69 pages intitulée « Guerre et Prix ». Elle évoquait plus d’incertitudes que de certitudes sur l’évolution de l’économie du pays d’ici la fin de l’année en cours. Elle multipliait aussi les précautions de langage, comme en témoignent ces extraits :
« Fortement soutenu par des mesures budgétaires, le pouvoir d’achat des ménages se redresserait au second semestre 2022, mais baisserait tout de même en moyenne annuelle en 2022 (…) En prenant en compte l’évolution des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu brut disponible (RBD) des ménages se redresserait nettement au second semestre, mais baisserait sur l’ensemble de l’année 2022 (-0,6 % de prévu, soit -1 % par unité de consommation ».
Dans le paragraphe suivant de la page 4, l’INSEE indiquait que durant le second semestre 2022, « le contexte d’inflation très élevée et d’incertitude continuerait de peser sur les décisions d’achat des ménages et de favoriser l’épargne de précaution. Les ménages lisseraient par ailleurs l’effet sur leur consommation des fluctuations trimestrielles de leur pouvoir d’achat. Au total, avec une consommation progressant modérément au second semestre, le taux d’épargne resterait en 2022 à 16,3 %, assez nettement supérieur donc à son niveau d’avant a crise sanitaire (15 % en 2019) ». Les chiffres étaient précis, mais l’INSEE ne disait pas quel pourcentage sur la totalité des ménages aurait les moyens d’avoir une épargne de précaution dans les prochains mois.
Des perturbations à prévoir dans les entreprises
Évoquant les conséquences de la guerre en Ukraine cette note de conjoncture indiquait, qu’en mai 2022, « la part des entreprises de l’industrie manufacturière qui se disent limitées dans leur production par des difficultés d’approvisionnement reste globalement à son niveau très élevé du mois précédent à près de 45 %. Dans l’industrie du bâtiment, la part des entreprises concernées se replie, à 36 % après 40 % en avril, tout en restant à un niveau très supérieur à sa moyenne de longue période (…) Au sein de l’industrie manufacturière, en mai 2022, la part des entreprises affectées par les difficultés d’approvisionnement en lien avec la guerre en Ukraine varie selon les branches, entre 30 % environ et près de 40 % dans la fabrication de biens d’équipement ».
En page 15, la note de conjoncture indiquait que pour la France « les échanges d’énergie ont évolué de façon contrastée, les importations accélérant fortement et les exportations se repliant ». Signalons que cette note est parue quelques jours avant la publication par le Journal du Dimanche de la tribune signée par les PDG de TotalEnergies, EDF et Engie, suite aux sanctions économiques européennes prises contre la Russie et les mesures de rétorsion décidée par Vladimir Poutine.
Ces trois patrons, dont les entreprises font toujours beaucoup de publicité pour tenter de gagner des parts de marché les unes contre les autres, étaient en service commandé sur demande du chef de l’État et du gouvernement. Ils donnaient le conseil suivant aux consommateurs que nous sommes : « la meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. Nous devons, collectivement, agir sur la demande en énergie en réduisant notre consommation pour nous redonner des marges de manœuvre. Nous en aurons besoin pour gérer les futurs points de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter ». Un message à contre-courant de leurs stratégies patronales bien connues !
Vers 7 % d’inflation sur 12 mois en septembre
S’agissant enfin des futures hausses de prix, la note de conjoncture intitulée « Guerre et Prix », prévoit que l’inflation sur douze mois atteindra « un peu moins de 7 % en septembre, avant de se stabiliser globalement entre 6,5 % et 7 % en fin d’année (…) La hausse de l’inflation jusqu’en septembre résulterait majoritairement de celles des produits hors énergie. Ce serait notamment le cas des produits alimentaires et manufacturés, en lien avec les hausses marquées des prix de production agricoles (+31 % sur un an en avril) et industriels (+13 % pour l’industrie hors énergie). Le profil de l’inflation dans les produits manufacturés serait, en outre, marqué par le calendrier des soldes d’été, qui avaient exceptionnellement été décalés d’une semaine en 2021 du fait des mesures sanitaires. Les prix des services accéléreraient également dans le sillage des hausses récentes des prix des carburants et en lien avec les revalorisations successives du SMIC ».
En page 25, la note de l’INSEE montrait que tous les ménages ne subissent pas le même niveau d’inflation. Ainsi, « les ménages ouvriers et employés dépensent davantage en proportion de leur revenu pour le logement mais moins que les cadres en hébergement restauration. Les habitants des zones rurales ont quant à eux davantage de dépenses de carburants et d’énergie du logement ».
Des mesures concernant le pouvoir d’achat des ménages doivent être annoncées ce jeudi suite à un nouveau Conseil des ministres. Mais on sait déjà qu’elles ne couvriront pas la hausse des prix que subissent les actifs comme les retraités depuis le début de l’année.
Salaires et pouvoir d'achat Opex 360
Des élus du Congrès américain s’opposent à la vente de chasseurs-bombardiers F-16 Viper à la Turquie
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.
« J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.
Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.
Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…
Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.
« La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.
Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.
« La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.
Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.
« Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.
« Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.
Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.
Opex 360
Guerre électronique : L’armée de l’Air cherche une capacité intérimaire pour remplacer les Transall C-160 Gabriel
par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022
La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.
Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.
Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.
Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »
Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].
Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.
Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.
Opex 360
Deux régiments de l’armée de Terre ont signé une charte de jumelage avec le 4e bataillon logistique belge
par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022
Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.
Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.
D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.
Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».
Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.
En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].
« Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.
Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »
Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.
L'Humanité
Catastrophe climatique. La fonte meurtrière du glacier de la Marmolada était-elle prévisible ?
ActuLa rupture d’une partie du glacier de la Marmolada a fait au moins sept morts, dimanche, dans les Alpes italiennes. La veille, des températures anormalement élevées y avaient été relevées. Explications
Marion d'AllardLes images sont terrifiantes, le bruit assourdissant. Dimanche 3 juillet, en fin de journée, une partie du glacier de la Marmolada a cédé, déboulant avec fracas les pentes du versant nord du plus haut sommet des Dolomites, dans les Alpes italiennes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 7 morts, 8 blessés et d’au moins 14 disparus. Sur place, la porte-parole des secouristes décrit « une avalanche de neige, de glace et de roches, qui, sur son passage, a touché la voie d’accès au sommet alors que s’y trouvaient plusieurs cordées ». Formels, les scientifiques pointent unanimement les conséquences du réchauffement climatique. La veille, la station météo de Punta Penia enregistrait, au sommet de la Marmolada, une température anormalement élevée de 10 °C.
Les premières constatations privilégient la thèse de la rupture d’un sérac, immense « tranche » de glace délimitée par des crevasses. La fonte précoce aurait rempli les crevasses d’eau, favorisant la rupture du sérac, en quelque sorte prédécoupé. Géomorphologue au CNRS, Ludovic Ravanel penche toutefois pour une autre hypothèse. « En analysant les images captées par le refuge qui jouxte le glacier, on constate la présence d’énormément d’eau sous-glaciaire lors de la fracture », explique le chercheur. Selon lui, « ce sérac ne s’est pas déstabilisé juste par son poids, mais par des pressions hydrauliques très fortes, comme dans les années 1890 au-dessus de Saint-Gervais ».
« Une fonte précoce des neiges hivernales »
À Annecy, la direction des archives départementales a gardé en mémoire cet épisode catastrophique qui, le 12 juillet 1892, a ravagé la vallée de Montjoie. Causé par « la rupture d’une poche d’eau à l’intérieur du glacier de Tête-Rousse », l’écoulement vers l’aval formera une immense coulée de boue dans laquelle périront plus de 200 personnes. Comme à Saint-Gervais en son temps, la catastrophe de la Marmolada « est un phénomène imprévisible, tous les glaciers ne pouvant pas être monitoré », souligne Ludovic Ravanel. Néanmoins, « nous savons que les changements climatiques affectent l’épaisseur de la glace, de plus en plus sujette aux pressions sous-glaciaires ».
La Marmolada avait fait l’objet d’une étude poussée, en 2019, menée par l’Institut italien des sciences marines (CNR-Ismar). Elle prédisait la « disparition totale » du glacier « dans vingt-cinq ou trente ans, à moins que le changement climatique ne soit stoppé ». « Ce qui vient de se passer est un phénomène très visible, très marquant, mais que l’on peut retrouver ailleurs dans les Alpes occidentales », insiste Ludovic Ravanel. Il s’explique par « une fonte précoce des neiges hivernales – d’ailleurs en déficit cette année – qui met la glace à nu et la soumet à la hausse des températures dès le début de la saison ».
En septembre prochain, « à la fin de l’année hydrologique, nous tirerons le bilan de masse, c’est-à-dire le rapport entre l’accumulation des neiges et l’ablation – fonte et perte de glace – », explique le géomorphologue, qui prévoit des résultats « très négatifs ». Le drame qui s’est noué dimanche dans les Dolomites est un nouveau signal d’alarme, un symptôme gravissime du changement climatique.
Réchauffement climatiquecatastrophes naturellesItalie BBC
Pride at 50: Rare photos of early marches
This year's Pride in London marked five decades of annual marches and festivities celebrating the LGBTQ+ community.
The central London parade returned on 2 July after a two-year hiatus due to the coronavirus pandemic.
About 2,000 people joined the first UK Gay Pride Rally, in London, on 1 July 1972, the nearest Saturday to the third anniversary of the Stonewall riots against a police raid at a gay bar in Manhattan.
Now, more than one million celebrate Pride in the UK's capital - and there are events all over the world.
Bishopsgate Institute's Special Collections and Archives holds one of the most extensive collections on LGBTQ+ history, politics and culture in the UK, including:
1970s
Manager Stef Dickers told BBC News: "Recording and archiving LGBTQ+ history is vital to inform, inspire and empower future generations about their own history.
"We have missing voices from LGBTQ+ people in the historical narrative, due to the struggles and oppression the community has faced over the decades.
"It is so important that our histories are recorded now to celebrate how far we have come in visibility and hard-won freedoms but also to warn and arm the community for any future struggles."
On the first march, Ted Brown - pictured above (left) with campaigner Peter Tatchell (right) - told BBC News, "there were men kissing men, men kissing what looked like men in drag and there were women kissing women and women kissing men in drag and vice versa.
"It was a declaration of freedom, declaration of rights," he said.
"We did that in front of the police, almost as a challenge.
"Fortunately, nobody got arrested."
Gay Pride Week, in 1976, saw a picnic in Victoria Gardens, by the Houses of Parliament.
Many of the images have never been publicly displayed.
"These kind of photo archives don't exist elsewhere in this size and scope," Mr Dickers said.
"Photo agencies hold images of Prides taken by press photographers - but these archives are photographers from the LGBTQ+ community photographing the community.
"This is powerful."
1980s
Section 28 of the Local Government Act 1988, which meant schoolteachers were not allowed to "promote" gay relationships, was repealed in 2003.
The 1981 Pride march was moved to Huddersfield, in support of the Gemini Club, which police had called "a cesspit of filth".
In 1983, the march was renamed Lesbian and Gay Pride.
1990s
In 2017, Mr Tatchell told the BBC's Newsround: "We have made fantastic progress.
"Compared to two decades ago, Britain is almost a different country.
"All the main anti-gay laws have been abolished.
"We are now one of the best countries in the world for gay equality."
Today, it is illegal to discriminate against somebody because of their sexuality or gender - although, many gay people face discrimination in their daily lives.
"There is big progress - but more needs to be done," Mr Tatchell said.
"Public attitudes are much more supportive - although, there are still families who reject their gay children.
"We still have too much homophobic hate crime, many kids are still bullied and a lot of schools don't have an anti-bullying programme that specifically addresses anti-gay issues.
"We want to get to a situation where no-one cares what sexuality you are, where we accept the person and their right to love whoever they wish - male, female, both or neither."
Drag queen Lily Savage (Paul O'Grady, above centre) attended Pride in 1992.
"New additions to our archive arrive almost daily and we would recommend anyone to get in touch who wants to record and document their own LGBTQ+ history," Mr Dickers said.
"As this year is such an important milestone, we hope people will share images of what Pride means to them, through our People's Pride gallery.
"This could be attending the official Pride festivities but also other moments of joy and celebration that make them feel proud to be who they are.
"It's also not limited to London and we'd be delighted for people to contribute from all over the UK."
All pictures are subject to copyright.
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France24 - World
Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent
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Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19
African Development Bank
Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.
The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.
The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.
Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:
- Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
- Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
- 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
- From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
- Africa receives only 3% of total global climate finance flows.
Africa must successfully carry out its energy transition because:
- The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
- Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
- 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
- 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
- To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.
Climate justice
The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”
Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt.
AfDB, a pioneering role
The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.
On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.
Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia.
Ghana goes solar
On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.
The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.
Nothing but water
By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.
The shoes that never wear out
Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.
Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts
Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en
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Quatre siècles d’histoire des troupes de marine
Tout d’abord affectés au service des ports, des navires et des colonies, les soldats de marine combattent l’Anglais ou l’Espagnol. Leur histoire mouvementée est alors celle des mers lointaines, des espaces vierges du Canada, des îles à sucre antillaises, des Mascareignes et des comptoirs des Indes. Ils arborent sur leur tenue le signe distinctif de l’ancre dès le XVIIIe siècle.
Lorsque la Révolution éclate, leurs régiments sont mis à terre et intégrés à la ligne, sans marque distinctive, à l’exception de certains artilleurs de marine qui se signalent plus tard à Lützen et à Bautzen, foudroyant les cuirassiers de Brandebourg et les grenadiers russes tandis que l’Empire finissant jette ses derniers feux.
La paix revenue, les jeunes Français à l’étroit dans un pays engourdi depuis Waterloo s’engagent dans les régiments d’infanterie et d’artillerie de marine recréés par ordonnance royale du 7 août 1822. Jetant aux quatre vents de l’aventure la sécurité et le confort de la terre natale, ils combattent durant la Guerra grande en Uruguay, où la France soutient le gouvernement de Fructuoso Rivera contre les forces rebelles et argentines.
Ils parcourent le “Grand Océan” et donnent à la France Tahiti, les Marquises et la Nouvelle-Calédonie. En Afrique, ils élargissent le point d’appui de Gorée et incorporent les premiers tirailleurs sénégalais.
Lorsque l’impérialisme russe menace la paix européenne, on les retrouve en Crimée. Ils s’illustrent à l’Alma aux côtés des zouaves et prennent part à la victoire de Sébastopol. Surtout, un corps amphibie prend d’assaut la puissante citadelle baltique de Bomarsund, clé de la défense de Saint-Pétersbourg. Le tsar est ramené à la raison. La mer Noire ne sera pas un lac russe. L’équilibre européen est sauvé.
Désormais dispensée du service à bord des navires, l’infanterie de marine gagne des marins doux-amers le surnom de marsouins, les cétacés inutiles que l’on voit sauter devant l’étrave… Accrochés à leurs pièces comme des bigorneaux à leur rocher, les artilleurs de marine sont, eux, qualifiés de bigors. Les uns et les autres se retrouvent en Chine où ils prennent les forts du Peï-Ho et s’emparent du palais d’Été des empereurs mandchous à Pékin, que leurs alliés britanniques livrent aux flammes. Ils embarquent ensuite pour la difficile et sanglante campagne du Mexique dont la prise de Puebla constitue le point d’orgue.
Réunis en une même division, marsouins et bigors sont engagés en 1870 contre les forces des États allemands coalisés. Les 31 août et 1er septembre 1870, ils se heurtent aux Bavarois, largement supérieurs en nombre et en artillerie, dans le village martyr de Bazeilles. Submergés à l’issue d’un combat dantesque, ils se sacrifient et résistent littéralement jusqu’à la dernière cartouche. Tous les ans, l’anniversaire de ces combats est devenu la fête des troupes de marine (TDM) et le symbole de leur pugnacité.
Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or
Malgré ces prodiges de valeur, le second Empire s’effondre avec fracas et, à Versailles, temple de ses grandeurs passées, la France humiliée cède ses pro- vinces de l’Est. Pour essayer d’oublier l’Alsace et la Lorraine, la IIIe République tourne les yeux vers le grand large. Un parti colonial se forme derrière Léon Gambetta et Jules Ferry. À charge pour les soldats de marine de rendre à la France son éclat en lui donnant un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Une nouvelle épopée commence. Pour ne pas exposer les conscrits à la chaleur écrasante du Ouaddaï, au paludisme endémique du Mékong ou aux coups des rudes guerriers toucouleur, les troupes de marine n’incorporent plus que des professionnels acclimatés à des environnements qui tuent autant, voire plus, que la lance et le fusil.
Les marsouins réduisent les Pavillons noirs sur le fleuve Rouge et ouvrent la voie à la pacification de l’Indochine. Ils engagent leurs colonnes dans les immensités mystérieuses de l’Afrique, traversant savanes et déserts, de villages en tatas fortifiés. Mais l’infanterie de marine ne se contente pas de tailler un empire ; elle en devient simultanément l’émanation. Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or.
Le service à la mer réduit à un lointain souvenir
En Indochine et à Madagascar, de nouvelles méthodes de pacification émergent sous l’impulsion de chefs comme Gallieni. Il ne s’agit plus seulement de conquérir des provinces, mais aussi de susciter l’adhésion des indigènes en apprenant à les respecter, à les aider et à les aimer. Du fond de leur poste de brousse oublié, de jeunes cadres se font instituteurs, médecins et bâtisseurs. L’adaptabilité et l’interculturalité, cette capacité à se débarrasser de ses préjugés pour voir le monde avec les biais et les modes de pensée de l’autre, intègrent dès lors les qualités distinctives des TDM.
Le service à la mer réduit à un lointain souvenir, les troupes de marine sont rebaptisées troupes coloniales et rattachées à l’armée de terre en 1900. Les coloniaux confirment leur réputation de formation d’élite pendant la Grande Guerre. Bien que décimés à Rossignol, ils contre-attaquent sur la Marne, s’accrochent dans la boue champenoise et tiennent à Verdun où ils reprennent le fort de Douaumont. Projetés plus à l’est, ils percent les défenses bulgares à Dobro Polje, en 1918, et contraignent Sofia à demander la paix.
Pendant la campagne de France de 1940, la coloniale se signale par son mordant et emporte plusieurs des trop rares succès français. Elle le paie cher. Indignés par sa résistance acharnée et, plus encore, par la promiscuité raciale qui y règne, des officiers noirs y commandant parfois des Blancs, à l’image des capitaines Moïse Bebel ou Charles N’Tchoréré, les Allemands se livrent à des massacres de prisonniers.
Une autre aventure commence pour les rescapés, celle de la France libre. Coupés de leur famille et de leur pays, marsouins, bigors et tirailleurs défendent leurs trois couleurs en Libye, en Érythrée et en Égypte. Ils livrent un de leurs plus beaux faits d’armes à Bir Hakeim : écrasés sous des orages d’acier, assoiffés et sous-équipés, ils permettent la retraite et le rétablissement des Britanniques en imposant à l’Afrikakorps de Rommel un coup d’arrêt de seize jours. Ils participent plus tard aux combats de la Libération et le régiment de marche du Tchad ira même jusqu’au “nid d’aigle” d’Hitler, à Berchtesgaden.
Avec la création des unités coloniales aéroportées, les guerres d’Indochine et d’Algérie voient naître le mythe du “para-colo”, nourri par des chefs d’exception à l’image de Marcel Bigeard. La décolonisation ne clôt pas le cycle de l’outre-mer pour les coloniaux, redevenus troupes de marine en 1961. Ils forment dès lors le noyau des forces françaises de présence et d’intervention outre-mer. On les trouve essentiellement en Afrique, mais aussi en Bosnie où, le 27 mai 1995, le lieutenant Héluin dirige la dernière charge française à la baïonnette sur le pont de Vrbanja qu’il arrache aux Serbes. Les TDM sont naturellement des aventures ivoirienne et afghane puis de l’opération Serval, au Mali, en 2013, au cours de laquelle certaines de leurs unités conduisent de Niamey à la frontière algérienne un des plus longs raids blindés depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des traditions à faire passer les autres armes pour des dames de patronage…
Aujourd’hui encore, marsouins et bigors assurent des tours de service de trois ans hors métropole, dans les départements-régions et collectivités d’outre-mer ou dans les pays alliés hors d’Europe. Ils détachent également des cadres au profit du service militaire adapté, un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle au profit de la jeunesse française ultramarine.
Les TDM cultivent une identité forte, souvent rugueuse, et des traditions à faire passer les corps de garde “métro” ou “biffins”, comme elles qualifient les unités métropolitaines, pour des réunions de dames de patronage. Mais c’est sur le terrain qu’elles justifient la réputation qui leur vaut d’être placées en binôme avec les Royal marines britanniques et les marines américains. Un tiers des combattants morts pour la France depuis 1962 sont issus de leurs rangs. Ils représentent pourtant moins de 15 % des effectifs de l’armée de terre.
L'Humanité
La médaille Fields pour le mathématicien français Hugo Duminil-Copin
ActuLe mathématicien est 13e Français à recevoir cet équivalent d’un « Nobel de mathématiques ». Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ».
Anna MussoL’annonce vient d’être faite à l’occasion du 29e Congrès international des mathématiciens lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Le français Hugo Duminil-Copin, âgé de 36 ans, a été récompensé pour avoir résolu des « problèmes de longue date dans la théorie probabiliste des transitions de phase », ce qui a permis d’ouvrir « plusieurs nouvelles directions de recherche », a déclaré le jury. En effet, ses travaux portent sur des modèles de particules en interaction, régies par des processus aléatoires, notamment les transitions de phase et la percolation des fluides.
David Bessis : « Une société capable d’enseigner vraiment les maths est plus démocratique »Ancien élève de l’ENS Ulm de Paris, il est le 11e « médaillé Fields » de la prestigieuse Ecole et le 13e Français à recevoir cette médaille, preuve de l’excellence de l’Ecole française de mathématiques. Nommé professeur à l’âge de 29 ans, il partage son temps entre l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES) à Bures-sur-Yvette où il est professeur permanent, et l’Université de Genève.
La mathématicienne ukrainienne Maryna Viazovska est la deuxième femme à gagner le prix.
Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ». Parmi eux, la mathématicienne ukrainienne de 37 ans, Maryna Viazovska, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à gagner le prix depuis sa création en 1936. Les deux autres lauréats sont le chercheur June Huh, 39 ans, professeur à l’Université de Princeton aux États-Unis, et le britannique James Maynard, âgé de 35 ans, professeur à l’Université d’Oxford.
mathématiques Opex 360
La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la torpille nucléaire « dronisée » Poseidon
par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022
Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.
Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.
Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.
En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].
En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].
Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.
Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.
Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS
— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022
« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…
A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.
Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
Valeurs Actuelles
La fosse Dionne, l’œil d’un autre monde
On raconte qu’aux temps anciens, un soir, le diable poursuivait une jeune fille à travers les ruelles de Tonnerre, dans l’Yonne. Au comble de la terreur, la malheureuse implore le secours de la Sainte Vierge. Celle-ci lui apparaît alors dans une grande lumière, étend son manteau d’azur, ouvrant devant sa protégée un cratère rempli d’eau cristalline. Telle serait l’origine miraculeuse de la fosse Dionne. Mais selon une autre légende, c’est un pieux ermite du Ve siècle, Jean de Réomé, qui aurait découvert la source en creusant à l’endroit où se terrait un terrifiant basilic, monstre infernal à tête de dragon, capable de foudroyer ses adversaires d’un seul regard de ses yeux flamboyants.
En réalité, les origines de la “fontaine divine” remontent à l’époque celtique, lorsque l’oppidum de Tornodurum était l’un des places fortes des Lingons. Le nom de Fons Divona – qui donnera “fosse Dionne” – renvoie à la déesse gauloise des gouffres et des sources, dont on retrouve trace dans la Dives, une petite rivière de Normandie, ou dans le nom de la ville thermale de Divonne-les-Bains, près de Genève.
Au Moyen Âge, les environs, couverts de marécages, abritaient de nombreuses tanneries. Il faut attendre 1758 pour que l’avocat Louis d’Éon de Beaumont, maire de Tonnerre et père du “chevalier” du même nom, fasse assainir le quartier et aménager le lavoir circulaire qui demeure le monument le plus remarquable de la petite cité bourguignonne. Sa galerie surmontée d’un toit de tuiles, en forme de demi-rotonde, enchâsse une margelle en pierre de 14 mètres de diamètre. Au centre, les eaux du bassin changent de teinte, passant du brun à l’émeraude ou au turquoise, au gré des caprices du ciel et des saisons. Résonnent alors en écho les vers du poète gallo-romain Ausone : « Salve, fons ignote ortu… Salut fontaine à la source ignorée, sacrée, bienfaisante, éternelle, vitreuse, glauque, profonde, murmurante, limpide, ombreuse… »
Un accès désormais strictement réglementé
Les abysses de la fosse Dionne n’ont pas fini d’exciter les imaginations. Les géologues assurent qu’elle est alimentée par des infiltrations pluviales à travers les failles calcaires du plateau karstique qui la surplombe, mais également par un cours d’eau, la Laigne, qui se perd à plus de 40 kilomètres de distance. Cela en ferait le deuxième réseau hydrographique le plus considérable de France, après celui du gouffre de Fontaine-de-Vaucluse, près d’Avignon. Cependant, ces abysses, au miroitement hypnotique, préservent jalousement leurs mystères…
La vasque, aux parois tapissées de végétation aquatique, débouche sur une galerie noyée haute de 2,5 mètres qui s’enfonce jusqu’à 32 mètres de profondeur. Des scaphandriers s’y sont aventurés dès la fin du XIXe siècle. À partir des années 1950, plusieurs plongeurs tenteront encore d’explorer ce labyrinthe englouti. À la suite de trois accidents mortels, l’accès de la fosse sera strictement réglementé. En 2018 et 2019, le spéléologue Pierre-Éric Deseigne, en empruntant d’étroits boyaux, plusieurs chatières et une succession de siphons, a progressé jusqu’à 370 mètres de l’entrée. Au-delà, l’inconnu règne en maître.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
BBC
Shinzo Abe killing: Security was flawed, Japan police say
Japanese police have admitted there were flaws in the security for former Japanese Prime Minister Shinzo Abe, who was shot dead in the southern city of Nara on Friday.
"It is undeniable that there were problems in the security," said Nara police chief Tomoaki Onizuka.
A gunman opened fire on Abe at a political campaign event - a crime that has profoundly shocked Japan.
A motorcade carrying Abe's body has arrived at his home in Tokyo.
Police say the suspect, named as Tetsuya Yamagami, 41, held a grudge against a "specific organisation". He believed Abe was part of it, they said.
Yamagami has admitted shooting him with a homemade gun, according to police.
"The urgent matter is for us to conduct a thorough investigation to clarify what happened," police chief Onizuka said, without specifying where he saw failings. He was on the verge of tears, addressing journalists.
Japanese media quote sources close to the investigation, who say Yamagami believed Abe to be linked to a religious group which, Yamagami alleged, had ruined his mother financially.
Yamagami told police he had served in Japan's navy, the Maritime Self-Defense Force, for three years. More recently, he had worked at a factory in western Japan.
As a hearse carrying Abe's body arrived at his residence in Tokyo, members of his ruling Liberal Democratic Party (LDP), dressed in black, lined up to pay their respects.
According to local media reports, a night vigil will be held on Monday and Abe's funeral is due to take place on Tuesday.
Abe was Japan's longest-serving prime minister and died aged 67. He was campaigning for the LDP in the run-up to upper house parliamentary elections on Sunday.
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Current Prime Minister Fumio Kishida, also an LDP member, said he was "simply speechless", vowing that Japan's democracy would "never yield to violence".
He said the election campaign would continue on Saturday with tightened security, with Sunday's vote still set to go ahead.
Gun violence is extremely rare in Japan, where handguns are banned and incidences of political violence are almost unheard of.
Police are investigating why Abe was targeted and whether his killer acted alone.
Abe was giving a speech on behalf of a political candidate at a road junction when he was shot from behind. Photos show the suspect standing close to Abe moments beforehand.
Witnesses described seeing a man carrying a large gun moving within a few metres of Abe and firing twice. The former prime minister fell to the ground as bystanders screamed in shock and disbelief.
Crude firearm
Security officers dived on to the gunman, who made no attempt to run.
The twin-barrelled weapon that killed Abe was crudely made with metal and wood, wrapped in heavy-duty black tape.
Several other handmade guns and explosives were later found at the suspect's home.
Abe was wounded in the neck and was bleeding profusely as he was airlifted to hospital.
He was said to be conscious and responsive in the minutes after the attack, but doctors said no vital signs were detected by the time he was transferred for treatment.
Medics worked for hours to save him before he was pronounced dead at 17:03 local time (08:03 GMT) on Friday.
On Japanese social media, the hashtag "We want democracy, not violence" was trending throughout Friday, with many users expressing their horror and disgust over the incident.
In 2014, there were just six incidents of gun deaths in Japan, compared to 33,599 in the US. People have to undergo a strict exam and mental health tests in order to buy a gun. Even then, only shotguns and air rifles are allowed.
Abe first held office for a year in 2006 and then again from 2012 to 2020 before stepping down, citing health reasons.
While he was in office, he pushed more assertive policies on defence and foreign policy and had long sought to amend Japan's pacifist post-war constitution.
He also pushed for an economic policy that came to be known as "Abenomics", built on monetary easing, fiscal stimulus and structural reforms.
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Japan ex-leader Shinzo Abe assassinated
How Shinzo Abe aimed to revitalise Japan's economy
Shinzo Abe: The legacy of Japan's longest-serving PM
As it happened: Suspect used handmade gun to kill Abe - police
Video from the scene of former Japan PM shooting
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
BBC
SANS TITRE
Prime Minister Ranil Wickremesighe has agreed to resign, his office says, to make way for an all-party government.
It's been a tumultous day in Sri Lanka so far - events are moving fast. Here's a recap of the main developments:
This striking footage from local news agency NewsWire gives a bird's eye view of the moment protesters stormed President Gotabya Rajapaka's official residence in Colombo.
Thousands of heavily armed troops and police were deployed in Sri Lanka's capital on Friday ahead of the planned protests.
The authorities tried to stop them by announcing a curfew on Friday night but it was lifted after opposition parties and civil society groups strongly objected. The bar association threatened to sue the police chief.
Demonstrators began gathering near the official residence of the president on Saturday, having ignored the order to stay at home. Some had even forced railway staff to run trains to take them to Colombo, AFP news agency reported.
Police fired tear gas to try to disperse the vast crowds and fired shots in the air. But so many people had turned up for the demonstration and the authorities could not hold them back.
Footage on social media soon showed people roaming through the president's house, lounging in its stately rooms and jumping and splashing in his pool.
There were no immediate reports of injuries. Over the past few months a number of Sri Lankans have been killed in the demonstrations, and hundreds hurt.
Thousands of demonstrators have made their way into the Colombo residence of President Rajapaska, as shown in this footage.
The protesters crowded into the building, roving through bedrooms, bathrooms and grand halls.
There have been months of protests as the country literally ran out of foreign currency - and it now can't afford to buy basics, such as fuel, food and medicine.
It's the worst economic crisis in the island since independence more than 70 years ago.
The president and his family, who have been in power for years, are widely blamed.
Read about the daily struggle being endured by millions - and the toll it is taking on people.
Months of mounting anger boiled over on Saturday - here you can see crowds taking a dip in the pool that used to be used by the president after they stormed his residence.
It's not clear where President Gotabaya Rajapkaksa is right now - but defence officials say he was whisked away before crowds entered his residence.
"The president was escorted to safety," an unnamed senior defence official told AFP news agency. "He is still the president, he is being protected by a military unit."
Thousands of protesters in Sri Lanka have stormed the residence of the president in Colombo, after months of mounting anger over the country’s financial crisis. Our news story is here.
Stay with us for updates.
L'Humanité
Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne
ActuChèque alimentation, plafonnement de l’augmentation des loyers, suppression de la redevance… Le projet de loi du gouvernement est un pêle-mêle de mesures d’urgence et parfois délétères pour le service public, qui évite soigneusement la question des salaires.
Cyprien CaddeoPrésenté le 7 juin en Conseil des ministres, la première grande loi du second quinquennat Macron est un fourre-tout de mesures pansements. Elle sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du lundi 18 juillet. Grands absents : les salaires, qu’il n’est pas question d’augmenter - à l’exception de ceux des fonctionnaires, mais pas au point de rattraper l’inflation. On fait le tour des dispositifs que contient la loi.
- La loi prévoit la distribution d’un chèque alimentaire de 100 euros à neuf millions de foyers, plus 50 euros supplémentaires par enfant à charge.
- La remise carburant de 18 centimes à la pompe, instaurée en avril, est prolongée jusqu’à fin août. Elle disparaîtra progressivement d’ici noël 2022, précise Bercy : passant à 12 centimes en septembre, puis 6 centimes, avant d’être retirée.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
- Le « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité est prolongé jusqu’à la fin de l’année.
Victoire : le « bouclier tarifaire » est étendu aux locataires de logements sociaux
- Une « indemnité carburant travailleur » sera créée, sous conditions de ressources, au 1er octobre pour les salariés et alternants qui doivent prendre leur véhicule pour aller travailler.
- Revalorisation des pensions de retraite de 4 %, tout comme de l’allocation adulte handicapé et de l’allocation de solidarité pour les personnes âgées. Cela reste insuffisant pour rattraper l’inflation (5,8 %).
- Le point d’indice des fonctionnaires, gelé depuis dix ans, augmentera de + 3,5 %. Là encore, pas de quoi compenser le taux d’inflation à 5,8 %.
- Le plafond de la « prime Macron », sera triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation à leurs salariés. Mais la mesure reste au bon vouloir des entreprises.
- L’augmentation des loyers sera de + 3,5 % en juillet puis sera gelée à ce niveau pendant un an.
Logement, le grand oublié du pouvoir d’achat
- La redevance télé (138 euros pour les ménages équipés d’un téléviseur) sera supprimée. Soit 3 milliards d’euros de perte pour l’audiovisuel public, que l’État promet de compenser. Les salariés du service public craignent eux une perte d’effectifs et de qualité des contenus.
L’audiovisuel public dans la ligne de mireVous partagez les valeurs de l'Humanité ?
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pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
BBC
SANS TITRE
Rybakina v Jabeur
A gentleman in a Tunisia short, who is one of a group who regularly gather to catch a glimpse of Ons, told her "it's coming home!" when she won her semi-final on Thursday.
Rybakina v Jabeur
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Wimbledon
The stage is set.
The net-posts have been jacked into place, the net-cord has been tightened and the lines have been licked with paint.
A buzz of excitement around Centre Court already.
The earlybirds are already sat in their seats, sipping Pimms and nibbling on their picnic food.
The roof was slightly closed a few moments ago, presumably to stop the sun scorching the grass.
Baking hot in SW19.
Rybakina v Jabeur
So, who wins?
Rybakina v Jabeur
Billie Jean King
Six-time Wimbledon singles champion on BBC TV
Rybakina's really aggressive. She has an amazing serve and
pronation on the follow through is done very well. She’s the opposite of Jabeur
in her personality – if she wins a point or not she stays the same.
She is truly an aggressive player and if Jabeur doesn’t keep
up she will fall behind on the pace
Hewett/Reid 2-2 Kunieda/Fernandez*
Alfie Hewett and Gordon Reid had delivered the first blow in their men's wheelchair doubles final, but they were unable to back it up.
The British pair seized their first opportunity to break for a 2-1 lead, but Shingo Kunieda and Gustavo Fernandez have hit back and we're all level again at 2-2 in the first.
You can watch that match over here.
Rybakina v Jabeur
Elena Rybakina, who was born in Moscow, on whether she 'feels' Russian: "What does it mean for you to feel? I mean, I'm playing tennis, so for me, I'm enjoying my time here.
"They believed in me. There is no more question about how I feel. It's already a long time my journey as a Kazakh player."
Rybakina v Jabeur
Should she win today, Elena Rybakina would become the first Kazakhstan player to win a Grand Slam singles title.
She has represented the country since 2018 after they offered her funding which she credits with helping her become professional.
Russian media has already reported on Rybakina reaching the final as a victory for the country, with the president of the Russian Tennis Federation describing her as "our product".
Rybakina v Jabeur
Elena Rybakina's easy power was just too much for Simona Halep a few days ago.
Rybakina v Jabeur
Rybakina v Jabeur
Elena Rybakina has flown under the radar for much of the Championships but she was in stunning form in the semi-finals.
She completely outplayed Simona Halep, champion here in 2019, and barely put a foot wrong on her Centre Court debut.
She had a breakthrough 2020, reaching four of five finals to start the season before the WTA season shut down due to the coronavirus pandemic.
Rybakina v Jabeur
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Wimbledon
When Elena Rybakina and Ons Jabeur return to the All England Club next summer, one of them will see they have been honoured in the walkway of champions underneath Centre Court.
Navratilova. Williams. Graf.
To highlight but a few of the 134 names on the Ladies' Singles board.
So who's next? Rybakina? Or Jabeur?
After today's match one of their names will be added - underneath 2021 champion Ashleigh Barty - in white tape.
A four-foot photo of the new champion will also be placed on the board next door.
Hewett/Reid v Kunieda/Fernandez
Alfie Hewett and Gordon Reid are bidding for a remarkable 11th consecutive Grand Slam doubles title today.
The British pair are in action now on court three, having sealed their place in the final late on Friday night in a dramatic final set tie-break against Dutchman Tom Egberink and Belgium's Joachim Gerard.
The 15-time major doubles champions and four-time Wimbledon winners prevailed 6-3 1-6 7-6 (10-7) following a tense conclusion, with Hewett spending a total of five hours 49 minutes on court yesterday after also reaching his first Wimbledon men's wheelchair singles final.
There's also some Brits in action today...
Rybakina v Jabeur
Billie Jean King, incidentally, is wearing purple and green glasses in honour of the Wimbledon colours.
Rybakina v Jabeur
Billie Jean King
Six-time Wimbledon singles champion on BBC TV
Ons has made such a difference and the reason Africa is next
for hope and energy in tennis is because of her. She just loves to play tennis
and bring joy to others.
She knows this is so important for others and she really
comes to the top when she thinks about others. She has such a joy of life.
Rybakina v Jabeur
Ons Jabeur on manifesting winning Wimbledon: "I did a lot of times imagine myself giving the good speech, holding the trophy, seeing the trophy.
"I did all of it. Now I need really to hold the trophy. That's the only thing left for me. But I believe in that. I know that I can do it.
"One of the things that I hate is disappoint myself. I hope I will not do that. There is one match left, so hopefully I'll give it all."
Martina Navratilova
Nine-time Wimbledon singles champion on BBC TV
Ons has embraced it all along. She was holding the mantle for Arab woman all along and
I think that is why she was so committed and I think she is going to give hope
to boys and girls.
Rybakina v Jabeur
Billie Jean King
Six-time Wimbledon singles champion on BBC TV
What makes Jabeur so
great is she can change her game, she can slice, she’s gotten better off the ground
and that’s what she has to do – hit through the ball today.
It's really important for her to stay inside her game. She plays
a lot like the older players used to play.
Rybakina v Jabeur
Rybakina v Jabeur
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Wimbledon
Regular readers will know Ons Jabeur has been a BBC Sport columnist throughout Wimbledon and in her latest piece before the final, she reveals her parents won't be in London to see the biggest match of her career.
She also laughs about how winning Wimbledon was never her childhood dream, why victory today would be a double celebration and going to St James' Park to ask her ‘little squirrel friend’ for more luck.
Read the full column here and also look back at Ons' other columns over the past fortnight.
Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Le Figaro
Le président du Sri Lanka en fuite, sa résidence envahie par des manifestants
Le premier ministre a convoqué dans la foulée une «réunion d'urgence», tandis que le pays fait face à une pénurie sans précédent de carburants, d'électricité et d'aliments.
Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fui ce samedi son palais de Colombo quelques minutes avant qu'il ne soit pris d'assaut par des centaines de manifestants l'accusant d'être le responsable de la crise économique catastrophique que traverse le pays et voulant le chasser du pouvoir.
Le premier ministre Ranil Wickremesinghe, qui est le prochain dans la ligne de succession si Gotabaya Rajapaksa démissionne, a aussitôt convoqué une réunion d'urgence du gouvernement pour discuter d'une «résolution rapide» de la crise. Dans un communiqué, il a convié les dirigeants des partis politiques à se joindre à cette réunion, et a également demandé que le Parlement soit convoqué. «Le président a été escorté en lieu sûr», a indiqué une source de la Défense à l'AFP. «Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire», a ajouté cette source, selon laquelle les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l'air pour dissuader les manifestants d'approcher jusqu'à ce que Gotabaya Rajapaksa soit évacué.
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Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles du palais présidentiel, un bâtiment datant de l'époque coloniale, situé en bord de mer et symbole du pouvoir au Sri Lanka. Certains manifestants ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos montrant une foule déambulant à l'intérieur du palais, certains piquant même une tête dans la piscine présidentielle ou s'allongeant d'un air amusé dans les chambres à coucher de la résidence. Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence, situés à proximité et devant lesquels des manifestants campent depuis trois mois.
Des responsables gouvernementaux ont dit ignorer les intentions de Gotabaya Rajapaksa après sa fuite. «Nous attendons des instructions», a déclaré à l'AFP un haut fonctionnaire. «Nous ne savons toujours pas où il se trouve, mais nous savons qu'il est avec la marine du Sri Lanka et qu'il est en sécurité». Des chaînes de télévision privées ont montré un convoi de véhicules d'allure officielle à l'aéroport international de Colombo, mais aucune confirmation concernant un éventuel départ du pays de Gotabaya Rajapaksa n'a été fournie.
Trois blessés par balle
Des dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à des manifestations pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa, jugé responsable de la crise sans précédent qui frappe le Sri Lanka et provoque une inflation galopante ainsi que de graves pénuries de carburant, d'électricité et d'aliments. Les Nations unies estiment notamment qu'environ 80% de la population saute des repas pour faire face aux pénuries et à la flambée des prix.
Les forces de l'ordre ont tenté de disperser l'immense foule rassemblée dans le quartier administratif de la capitale. Le principal hôpital de Colombo a fait état de trois personnes blessées par balle et de 36 autres souffrant de difficultés respiratoires à cause des gaz lacrymogènes massivement employés.
Trains «réquisitionnés»
Vendredi, les forces de l'ordre avaient imposé un couvre-feu pour tenter de décourager les protestataires de descendre dans la rue. Mais cette mesure a été levée après des menaces de poursuites contre le chef de la police formulées par des partis d'opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays. Le couvre-feu avait de toute façon été largement ignoré par les manifestants, dont certains ont même forcé samedi les autorités ferroviaires à les conduire en train jusqu'à Colombo pour participer au rassemblement, ont indiqué des responsables à l'AFP. «Le couvre-feu n'a pas eu d'effet dissuasif. Il a en fait encouragé davantage de personnes à descendre dans les rues en guise de défi», a déclaré le responsable de la Défense. «Des passagers ont réquisitionné des trains pour rejoindre Colombo».
Même si le pays a presque épuisé ses maigres réserves d'essence, les manifestants, soutenus par les principaux partis d'opposition, ont également loué des bus privés pour se rendre dans la capitale. Selon les autorités, quelque 20.000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président.
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L'ONU avait exhorté les autorités sri-lankaises et les manifestants à veiller à ce que les rassemblements de samedi se déroulent dans le calme. En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de troubles dans le pays. Le Sri Lanka a fait défaut en avril sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et a entamé des négociations de sauvetage avec le Fonds monétaire international. Cette crise, d'une ampleur sans précédent depuis l'indépendance du pays en 1948, est imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé cette île de 22 millions d'habitants des devises du secteur touristique et a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.
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L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné
L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.
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Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
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Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?
Bénédicte LutaudFOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.
L'homme n'aurait pas – tout à fait – prémédité son acte. C'est du moins ce que présume un éditorialiste politique japonais, au lendemain de l'assassinat de Shinzo Abe, ancien premier ministre du Japon, lors d'un meeting public à Nara, vendredi 8 juillet. En effet, Shinzo Abe devait à l'origine tenir son meeting politique dans une autre préfecture, quand les responsables de son parti ont changé le lieu à la veille de l'événement. «Ce changement de calendrier à la dernière minute montre que le tueur n'a pas prémédité son acte», écrit ainsi l'éditorialiste Takao Toshikawa. D'autres médias locaux, toutefois, affirment que l'homme souhaitait à l'origine assassiner un cadre de la secte Moon, dont le siège était situé à quelques pas des lieux du crime.
Alors, qu'est-ce qui a pu conduire cet homme, vers 11h30 vendredi, à tirer à deux reprises sur Shinzo Abbe, le visant au cou et au flanc ? Et que sait-on de son profil ?
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Les coups de feu à peine partis, le service de protection s'est rué sur le tireur, qui avait pris la fuite. L'assassin présumé est alors rapidement identifié : il s'appelle Tetsuya Yamagami. Âgé de 41 ans, actuellement sans emploi, il avait travaillé entre 2002 et 2005 pour les forces navales japonaises. C'est là qu'il aurait appris comment fabriquer une arme artisanale. En effet, d'après les enquêteurs, Tetsuya Yamagami aurait utilisé une arme «d'apparence artisanale», qu'il tenait encore en main lors de son arrestation. Des photos d'agence de presse montrent en effet un objet en forme de revolver enroulé de gros scotch noir.
Plus récemment,il a travaillé dans une usine de l'ouest du Japon pendant environ un an et demi, mais avait démissionné en mai dernier selon des médias locaux. «Son attitude au travail n'avait pas posé de problème. Je suis surpris et choqué», a déclaré son ancien supérieur au quotidien Mainichi.
La police a par ailleurs perquisitionné vendredi le domicile de Tetsuya Yamagami, et a confisqué «plusieurs objets artisanaux ressemblant à des armes à feu». L'homme est soupçonné d'avoir fabriqué au moins une de ces armes il y a plusieurs mois, selon l'agence Jiji, qui a également rapporté que le suspect avait participé à des exercices de tir à balles réelles dans la marine.
D'anciens camarades de collège, interrogés par la chaîne de télévision publique NHK, l'ont décrit comme calme mais pas solitaire, doué pour le sport comme pour les études.
La secte Moon initialement visée ?
Devant les policiers, Tetsuya Yamagami ne tarde pas à avouer son crime. Mais ses motivations restent ambiguës. D'après la NHK, Tetsuya Yamagami aurait confié aux enquêteurs qu'il était « frustré » vis-à-vis de Shinzo Abe et qu'il lui a tiré dessus avec l'intention de le tuer. Il « a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu'il croyait que l'ancien premier ministre Abe lui était lié », a déclaré un responsable de la police de la région de Nara lors d'une conférence de presse.
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Plus tard, des médias locaux ont toutefois évoqué le nom de «l'Église de l'Unification», plus connue en Occident sous l'appellation de la secte Moon.
Selon la NHK et le quotidien Mainichi, cités par le correspondant de BFMTV, la mère de l'assassin aurait elle-même été enrôlée dans cette secte, et dépensé une somme importante d'argent familial dans des dons. Selon l'agence Kyodo, qui cite des sources proches de l'enquête, l'assassin aurait alors pensé initialement attaquer l'un des cadres de cette secte, dont le siège se situe à quelques mètres du meeting public que tenait Shinzo Abe.
Le cadre en question n'étant pas venu, Tetsuya Yamagami aurait décidé au dernier moment de viser l'ex premier ministre japonais nationaliste, en pensant que ce dernier avait des liens avec ce groupe religieux, également connu pour ses positions nationalistes.
Pour l'heure, la police refuse toutefois de nommer le nom de l'organisation en question.
Selon les policiers, Tetsuya Yamagami a appris sur internet la visite à Nara de Shinzo Abe. Il se serait rendu en train à la gare devant laquelle l'ancien premier ministre prononçait un discours.
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L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné
L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Étape 2. Les Géants ont dompté le « pont de tous les dangers »
ActuAu Danemark, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), victoire au sprint du Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step). Le Belge Wout Van Aert s’empare du maillot jaune. Juste avant l’arrivée, le peloton a emprunté le spectaculaire pont du Grand Belt, balayé par les vents…
Jean-Emmanuel DucoinAu plus haut point septentrional de la longue histoire du Tour, très exactement vers la côte d’Hove Straede (km 72,5), tout au nord du Danemark, des paysages grandioses enserrés dans l’inattendu défilèrent devant nos yeux embués d’un parfum de renouveau et d’inédit. Il était un peu plus de 14 heures, le peloton allait redescendre à toute volée la bordure occidentale du pays, tout se désunissait alentour dans le tourniquet d’une nature ensauvagée, sous le soleil et un plein ciel à peine crémé de quelques nuages. La deuxième étape, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), s’était élancée deux heures plus tôt depuis l’ancienne capitale située sur l’île de Seeland – du Xe au XVe siècle, avant Copenhague – en présence du prince-héritier, d’un ruban découpé solennellement comme marque honorifique, et d’une Marseillaise entonnée avec ferveur. Les vents ronflaient déjà, de face puis en rafales, 25, 40 km/h, dans un sens assurément favorable à des tentatives d’éclatement du paquet.
Depuis le vertige de l’émotion, le chronicoeur vit déjà les pleins et les reliefs de l’effet universel de la popularité monumentale de la plus grande course du monde, à laquelle on sacrifie, et pour laquelle on ne refuse rien. Les Danois en rêvaient, la Grande Boucle est venue. Ils l’ont adoubée par excès d’amour ! Il fallait se pincer fort : mais combien étaient-ils, sur les bords des routes chamarrées ? Des centaines de milliers ? Un million ? Foule compacte inouïe, amie prodigieuse, amassée tel des murs vibrants, autant de rangées de milliers d’yeux dans l’inextricable réseau de fils des regards mobiles. Dans cette chaleureuse ambiance de kermesse ensoleillée et dispendieuse en cris, nous entendions l’allégresse et la joie profonde d’un autre peuple à l’heure du poisson fumé, avant que la tenaille de la souffrance ne vienne étouffer les Géants de la Route, eux-mêmes happés malgré eux dans la nécessité de la contemplation et de l’adulation, glorifiés comme il se doit d’une adoration indicible. Après deux jours au Danemark, le Tour vient de grandir un peu plus dans sa Légende – et le pays en question de se hisser à la hauteur de sa splendeur mémorielle.
En un temps où la passion, parfois meurtrie, se cherche encore des retours de flamme, la conjugaison du sublime populaire et de la course inflammable avait de quoi nous réjouir. La preuve, avec ce parcours unique en son genre, propice à toutes les folies cyclistes. Les coursiers savaient à quoi s’attendre. Bienvenue en Bordurie. Non, le Tour ne quittait pas le Danemark pour le pays imaginaire de Tintin, mais le tracé de la deuxième étape présageait donc des risques de bordures, cassures causées par un vent de côté le long des côtes de l’île de Seeland, plate comme une roedtunge (une limande en danois) mais exposée à la brise, tout en multipliant les changements de direction. Pour en rajouter, les coureurs allaient quitter la terre ferme à 22 kilomètres du but, par le fameux pont du Grand Belt, pour ne la retrouver vraiment qu’à environ trois kilomètres du but sur l’île de Fionie. « Au Danemark, il y a très peu de côtes, en revanche il y a le vent, avait prévenu le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. On descend nord-sud avant d’aller chercher les ponts et ensuite on va vers l’ouest, donc quel que soit le sens du vent, à un moment, il sera forcément de trois-quart. »
Au cœur de l’après-midi, léchant les fjords, deux vikings poursuivaient leur échappée folle du matin (le Danois Cort Nielsen et le Norvégien Bystrom), débarrassés depuis un certains temps de leurs compagnons de fuite (les Français Rolland et Barthe), tandis que le peloton, préparé aux pièges des derniers hectomètres, assurait une cadence nécessaire pour ne pas compromettre les chances des sprinteurs dans l’une des arrivées les plus spectaculaires de l’époque contemporaine. Le « pont de tous les dangers », immense structure de dix-sept kilomètres qui traverse le détroit du Grand Belt, ouverte aux furies d’Eole et placée juste avant Nyborg. Le directeur de la société Sund & Belt, qui construisit la liaison en 1998, racontait : « Si c’est très venteux, passer ce pont sera aussi difficile que de grimper l’Alpe d’Huez. » Certains coureurs partis en reconnaissance il y a quelques semaines, affirmaient pour leur part que les barrières extérieures « ne sont pas bien hautes et, en cas de grosse chute, on pourrait potentiellement tomber dans l’eau ». Peurs, fantasmes. « Du jamais vu ! Un truc XXL à 65 mètres au-dessus de la mer, c’est l’endroit rêvé », répétait Christian Prudhomme. Jusqu’à un certain point. L’Equipe rapportait le drame qui s’y noua, le 2 janvier 2019, quand la puissance du vent provoqua le déraillement de deux wagons de marchandises, les projetant sur la voie des trains de passagers. Et le journal ajoutait : « L’anecdote pourrait faire sourire puisque le cargo transportait des milliers de bouteilles de Carlsberg, bière brassée au Danemark, mais ce jour-là, huit personnes avaient perdu la vie. »
Retenir son souffle face aux éléments, prit dès lors toute sa saveur. Nous patientâmes, sachant néanmoins que la partie côtière qui précédait cet instant ultime, où le peloton se trouvait là-aussi à découvert, s’avéra non moins cruciale. Vent de face, vent de côté. A en perdre la tête. Une guerre de position s’activa, l’avance de l’échappée fondit dans les bourrasques aléatoires, les équipes des leaders (UAE, Jumbo, Lotto, Ineos, Quick-Step, FDJ, etc.) se montraient vigilantes d’une moindre cassure. Et à trente-et-un kilomètres de la ligne, le rescapé des fuyards, Bystrom, rendit les armes. Aussitôt, l’allure s’accéléra brutalement. Façon force extrême, au service d’une seule stratégie : bien se placer avant le goulot d’étranglement du maudit pont.
Ce fut une troupe complète, mais de moins en moins compacte et de plus en plus nerveuse, qui se présenta à l’entrée du détroit du Grand Belt, évidemment interdit au public, massivement agglutiné en amont et en aval. Dès le premier kilomètre, une rafale de trois-quart-face cisailla une dizaine de coureurs, projetés à terre, dont le maillot jaune, le Belge Yves Lampaert, contraint à une belle chasse. Beaucoup « sautèrent » par l’arrière, comme de vulgaires feuilles dans les frimas d’automne. Ils s’installèrent tous, équipiers comme cadors, dans ce petit dodelinement anxieux et métronomique. Mais une forme de prudence commanda l’armada, chacun quêtant des abris au fil de la progression, rendue plus sereine par vent de face, cette fois. Tout rentra dans l’ordre. Du coup, pas de vrais éventails, pas de bordures. Une certaine sérénité ; loin des épouvantes annoncées. Qui l’eut cru ? Nous assistâmes à un sprint, à moitié complet en raison d’une énorme chute dans les trois derniers kilomètres (aucune conséquence au temps). Le Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step), 25 ans, rescapé d’une chute terrifiante en 2020, l’emporta devant le Belge Wout Van Aert (Jumbo), qui, au bénéfice des bonifications, s’empara du paletot en or.
Aucun des grands à la victoire finale (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Les Géants venaient juste de le dompter, inaugurant un nouveau chapitre des possibles. Le chronicoeur le répète trop souvent : le Tour dépasse tout, même les éléments…
Tour de France 2022 Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : contrôle aux frontières ?
Un projet de loi maintenant un dispositif de sécurité sanitaire sera débattu à l'Assemblée nationale le 11 juillet prochain.
Bonjour,
L'état d'urgence sanitaire instauré en mars 2020 et prolongé à deux reprises prend fin le 31 juillet. La France n'en a pourtant pas fini avec l'épidémie, dont la septième vague frappe aujourd'hui le pays. Le gouvernement entend donc conserver quelques armes contre le virus : prolonger la veille sanitaire grâce à la collecte des données et garder la possibilité d'imposer un passe sanitaire aux frontières, mesure jugée dérisoire par certains. Un projet de loi sera débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Et si le gouvernement n'envisage toujours pas de rétablir le port obligatoire du masque, les élus locaux ont la liberté de le faire. Dans la métropole de Nice, le masque sera exigé dans les transports publics dès lundi prochain. Enfin, dernier outil de lutte contre l'épidémie : le deuxième rappel vaccinal ou quatrième dose pour éviter les formes graves et protéger les plus fragiles.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro.
1. Prolonger la lutte
Passe sanitaire. Face à la septième vague de Covid, le gouvernement tente de garder à disposition des outils de lutte contre l'épidémie. Alors que l'état d'urgence sanitaire doit prendre fin le 31 juillet prochain, un projet de loi «maintenant provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la Covid-19» a fait l'objet de premiers débats mardi en commission des Lois, avant son arrivée dans l'Hémicycle le 11 juillet. Il ne comprend que deux articles : l'un permet de prolonger les systèmes Si-dep et Si-vac de suivi de l'épidémie grâce à la collecte des données personnelles des patients atteints par le virus, le second offre la possibilité au gouvernement de rétablir des restrictions liées aux voyages à l'étranger. Un passe sanitaire, validé par un schéma vaccinal complet, un certificat de rétablissement du Covid-19 à jour ou un résultat de test négatif, pourrait ainsi être réclamé aux frontières dans le courant de l'été. Mais une telle mesure est-elle utile alors que le virus est déjà présent sur le territoire ? «Le Covid n'est pas une maladie d'importation ou d'exportation, il se développe très bien chez nous sans aide extérieure», commente ainsi Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches. En revanche, pour le professeur Philippe Amouyel, instaurer un passe sanitaire aux frontières permettrait de «retarder l'importation d'un nouveau variant venu de l'étranger». Un outil à combiner aux autres : vaccin, masque et test.
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Masque. L'obligation du port du masque dans les transports a-t-elle été trop rapidement abandonnée ? C'est ce qu'a affirmé mercredi Patrick Pelloux sur Europe 1. Pour le président de l'Association des médecins urgentistes de France, mettre fin à cette exigence était «une erreur». Cette décision a été prise dans un moment «d'euphorie» par l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, durant la campagne législative, a pointé le médecin qui appelle également à la réintégration des soignants non vaccinés. Le gouvernement a décidé de rester au stade de la recommandation. Élisabeth Borne a rappelé sur TF1 qu'elle n'envisageait pas de «mesure nationale d'obligation» du port du masque. Mais localement c'est possible : le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé mercredi avoir pris un arrêté, «avec d'autres maires de la métropole», pour rendre de nouveau le masque obligatoire dans les transports métropolitains à partir de lundi prochain. À l'étranger, il est obligatoire dans les transports publics en Allemagne, Espagne, Italie, Portugal ou encore en Autriche.
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2. Où en est l'épidémie?
Les hospitalisations liées au Covid vont encore monter «dans les jours qui viennent», selon de nouvelles projections publiées jeudi par des chercheurs de l'Institut Pasteur. Quant au pic de l'épidémie, sa date reste encore incertaine. Hier, plus de 160.000 contaminations ont été décomptées en 24 heures. La moyenne sur 7 jours est passée à 127 250 cas enregistrés quotidiennement contre 123 261 la veille. Simon Cauchemez, responsable des équipes de modélisation, affiche toutefois un certain optimisme. «Les taux de croissance des hospitalisations et du nombre de cas diminuent dans certaines régions, et notamment en Île-de-France», souligne le scientifique auprès du Figaro. «Les deux dernières vagues ont été stoppées sans passer par de nouvelles contraintes, ajoute-t-il. Nous ne sommes plus dans un contexte où le nombre de cas croît de manière exponentielle sans rencontrer de limite. Une part conséquente de la population est immunisée. On sait que l'immunité décroît au cours du temps, mais il n'y a pas une perte totale de toute la population.»
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Les chiffres à retenir
- 1035 malades en soins critiques (+8 depuis la veille)
- 17.719 personnes hospitalisées (+223 depuis la veille)
- 161.265 nouveaux cas détectés (+20,9% sur sept jours)
- 86 décès en 24 heures à l'hôpital (149.943 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,6 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79% de la population)
- 40,3 millions ont eu une dose de rappel (59% de la pop.)
Source : Santé publique France au 7 juillet 2022
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3. Deuxième rappel, nouveaux vaccins
Nous savons aujourd'hui que la protection conférée par les vaccins à ARN baisse assez rapidement, mais nous ne savons pas vraiment si cela est lié à la technologie ou si c'est plus profondément lié à la nature même des coronavirus qui induiraient une réponse immunitaire plus courte dans le temps.
Odile Launay, infectiologue et praticien hospitalier à l'Hôpital Cochin.
Face à l'épidémie, le gouvernement appelle les Français à mettre à jour leur schéma vaccinal avec une nouvelle dose de rappel. Mais qui sont les personnes concernées par la quatrième dose ? Le Figaro fait le point sur tous les cas particuliers selon les tranches d'âge. L'efficacité des vaccins contre les nouveaux variants pose légitimement question. Les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna ont testé avec succès des produits contre la souche historique de Wuhan mais aussi contre le variant Omicron BA.1. Leur efficacité est toutefois moindre contre les sous-variants BA.4 et BA.5. Que faire alors? Commercialiser dès l'automne les vaccins contre Omicron ou attendre et les adapter aux nouveaux variants? L'Agence européenne des médicaments doit encore se prononcer. Selon l'infectiologue Odile Launay, «le fait de présenter le spicule Omicron en rappel engendrera une bien meilleure réponse immunitaire que le rappel actuel». Quant au rappel avec le vaccin développé par GSK-Sanofi qu'elle a étudié, elle y décèle un «intérêt assez clair». «Le vaccin Sanofi-GSK contenant des spicules du variant Beta permet une meilleure remontée du niveau d'anticorps neutralisants quel que soit le variant considéré», déclare au Figaro la signataire d'une étude réalisée par l'AP-HP et publiée dans le New England Journal of Medicine.
4. La Chine encore partiellement confinée
En Chine plusieurs millions de personnes sont encore confinées. La grande ville de Xi'an va fermer pendant une semaine tous ses restaurants, bars, lieux de culte ou encore karaokés ont indiqué mardi les autorités. À Shanghai, où de nouveaux cas de Covid ont été signalés, les habitants craignent le retour des restrictions cinq semaines après la levée d'un confinement de deux mois.
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées.
Le masque n'est plus obligatoire dans les transports mais il est vivement recommandé dans les endroits de forte affluence pour les personnes positives notamment pour les cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées. Il est exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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À la semaine prochaine.
Le Figaro
Spécial polars: la sélection du Figaro Magazine pour cet été
Marie RogatienNOS CONSEILS - Le meilleur moyen de lutter contre la chaleur estivale: plonger dans des polars aux atmosphères rafraîchissantes, voire glaçantes, de Paris au XIXe siècle à Copenhague aujourd’hui, en passant par Toulouse, Parme, Londres, Madrid, l’Australie, la Virginie et… la Bretagne.
Jussi Adler-Olsen: crimes épicés
Le suicide récent d’une femme, retrouvée pendue dans le vestibule de son appartement, encourage la brigade criminelle de Copenhague à rouvrir le dossier d’une pénible affaire de meurtre déguisé en suicide, vieille de trente ans. Détail saugrenu: la police avait remarqué à l’époque un petit tas de sel sur les lieux du délit. Il n’en faut pas plus pour que le Département V, chargé des crimes non résolus, aille fouiller dans les archives et trouve d’autres morts suspectes, accompagnées de quelques pincées salées. Malgré le confinement dû au Covid-19, qui entrave les investigations, Carl Mørck et son équipe partent sur la piste d’un tueur en série singulier, exécutant ses proies avec une monstrueuse régularité, depuis plus de trois décennies… Jussi Adler-Olsen va avoir du mal à se débarrasser du taciturne Carl Mørck et de son très mystérieux complice syrien Assad (s’il est véritablement syrien et si tel est vraiment son nom): chaque aventure du Département V semble en effet rallier de nouvelles légions de fans à travers toute l’Europe, autour d’enquêtes de plus en plus sombres, de plus en plus complexes, et surtout de plus en plus addictives (succès appuyé de surcroît par une série télévisée très réussie). Le romancier danois a toujours annoncé qu’il y aurait dix volets, et pas un de plus, à sa fameuse saga policière. Sel est le neuvième épisode. Il lui reste donc peu de temps pour nous faire plaisir et… changer d’avis. PH. B.
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Sel, Albin Michel, 560 p., 22,90 €. Traduit du danois par Caroline Berg.
Margot et Jean Le Moal: du rififi en Cornouaille
Le soleil brille en Cornouaille: le restaurant alsacien Bretzel et Beurre salé est devenu le lieu incontournable de Locmaria et sa propriétaire, Cathie, est même sur le point d’accepter un schmutz de Yann. Preuve de son adoption plénière par les Bretons bretonnisants de la région! Mais voilà que Patrick, son ex-mari, débarque de Strasbourg avec un gigantesque projet immobilier dans le coffre de sa BMW: transformer les vestiges de l’abbaye bénédictine et ses 3 hectares de terrain face à l’Océan en complexe de luxe. Nom de Doué! Jacques Salomon, l’un des piliers du village, prend la tête d’un comité de défense du patrimoine et organise des réunions dans l’intention de bloquer la vente… jusqu’à ce qu’il soit retrouvé mort. Et qui est accusé du meurtre? L’ex-mari de Cathie, bien sûr. Mufle, fat et coureur, certes, mais assassin? Elle n’y croit pas…
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Flammekueche, streusel et p’tite binouze ou kouign-amann, far aux pruneaux et bolée de cidre? Les deux, mon capitaine! Chez Margot et Jean Le Moal, l’Alsace et la Bretagne font bon ménage. Pas d’ADN introuvable ni de fusillade nourrie dans ce cosy mystery franco-français, mais des personnages hauts en couleur, de la malice et beaucoup d’humour. Vous reprendrez bien un schluck de chouchen? M. R.
L’habit ne fait pas le moine. Bretzel et Beurre salé, Calmann-Lévy, 378 p., 14,90 €.
Santiago Díaz: Daddy Cool
Alertée par un appel téléphonique, la police découvre le corps sans vie d’une femme à l’étage d’une grande maison d’un quartier résidentiel de Madrid. Dans la pièce contiguë, son mari, prostré, est couvert de sang. Bien qu’il clame son innocence, cet homme sans histoires est jugé coupable et condamné. Un an plus tard, son père, Ramón Fonseca, enlève les trois personnes qu’il estime responsables de la condamnation de son fils: l’avocat qui l’a défendu, la juge responsable de la sentence, et un témoin à charge. L’ultimatum est clair: si la police ne s’active pas pour retrouver le véritable assassin, ils seront les uns après les autres exécutés. L’inspectrice Indira Ramos se lance alors dans une infernale course contre la montre… Le point de départ de cet irrésistible thriller est déjà en soi assez baroque. Mais le fait que la quasi-totalité des personnages, à commencer par les trois otages, traînent tous derrière eux d’inavouables casseroles va vite entraîner ce polar plein de suspense et d’humour noir dans un enchaînement réjouissant de péripéties sans fin. PH. B.
Le Bon Père, Le Cherche Midi, 432 p., 21,90 €. Traduit de l’espagnol par Thomas Dangoumau.
Valerio Varesi: cocaïne et tortelli
Le 13 janvier, jour de la Saint-Hilaire, saint patron de Parme, un cadavre à moitié émergé gît sous le plus vieux pont de la ville. Très vite, l’identité de la victime, un homme d’affaires riche et influent, conduit le commissaire Soneri en amont de la rivière dans un petit village enneigé des Apennins. L’endroit est lugubre, les villageois ne sont guère communicatifs. Il faut dire qu’entre les projets immobiliers controversés de l’entrepreneur local, désormais décédé, et un prospère trafic de cocaïne qui gangrène la région, tous ont quelques inavouables secrets à cacher… On ne le soulignera jamais assez, le commissaire Soneri, policier intuitif et perspicace, a quelque chose d’un Maigret moderne profondément transalpin, chassant son spleen et parfois même sa lassitude face au crime devant une assiette fumante de tortelli aux blettes arrosée de bonarda. Quant à cette filandreuse enquête, la septième, elle se révèle, une fois les derniers mystères éclaircis, comme une des plus achevées et des plus dépaysantes de la série policière de Valerio Varesi. PH. B.
La Main de Dieu, Agullo, 368 p. 21,50 €. Traduit de l’italien par Florence Rigollet.
Laura Shepherd-Robinson: à Londres, des jeunes filles en fleurs
Londres, 1782. La bonne société se presse dans les jardins du Vauxhall où se tient l’inauguration de l’exposition du peintre Jacob Agnetti. Sous une charmille, Caroline Corsham trouve le corps agonisant de Lucia, une de ses amies, cousine du roi de Naples. Qui a juste le temps de lui murmurer «Il sait» avant de rendre son dernier soupir. Policiers et magistrats commencent mollement l’enquête: l’aristocrate italienne était en fait une demi-mondaine du nom de Lucy Loveless. Mais Caroline se moque du «pedigree» de son amie. Tout comme des avertissements plus ou moins menaçants de sa famille et des relations de son mari, membre de la Chambre des communes. Bien déterminée à retrouver l’assassin de Lucy, elle engage Peregrine Child, un ancien magistrat déchu devenu «attrape-voleurs». Ensemble, ils vont découvrir que l’humanité est capable du pire.
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Les froufrous des mousselines, les relents de mauvais alcools, le martèlement des sabots des chevaux sur les pavés: l’atmosphère du Londres georgien s’échappe de chaque page de ce roman. Entre manipulation politico-judiciaire et impunité de sombres sociétés secrètes, l’auteur imagine une intrigue trépidante où des gentilshommes achètent aux enchères la virginité d’adolescentes quand ils ne font pas leur marché dans l’annuaire des prostituées. Sombre, érudit et captivant. M. R.
Vies et mort de Lucy Loveless, 10/18, 592 p., 23,90 €. Traduit de l’anglais par Pascale Haas.
Éric Fouassier: les mystères de Paris
Paris, 1830. Ferdinand d’Orval ne se remet pas de la mort de sa fille. Ancien banquier fortuné, il ne semble reprendre goût à la vie que lors des séances de spiritisme organisées par Paul Oblanoff, médium prétendant pouvoir faire revenir la jeune disparue d’outre-tombe. Inquiète de l’influence grandissante de l’extralucide sur son mari, Mélanie d’Orval sollicite l’aide de l’inspecteur Valentin Verne. Canne à pommeau à la main et redingote de tailleur réputé sur le dos, le policier de 24 ans passionné par la science est le chef du Bureau des affaires occultes, un service sans existence officielle au sein de la Préfecture, chargé de résoudre «les crimes impossibles ou apparemment teintés de surnaturel». Valentin, qui ne croit ni aux fantômes ni à la magie, compte bien clore l’enquête rapidement afin de se concentrer sur la traque du Vicaire, un tortionnaire d’enfants dont il a été lui-même la victime. Pourtant, malgré ses grandes connaissances et son esprit cartésien, Valentin peine à déjouer la mystification d’Oblanoff. Pendant ce temps, la colère du peuple gronde contre l’inefficacité de la politique de Louis-Philippe et le Vicaire court toujours.
Frénésie de la société pour l’occultisme, essor de la photographie, début de la police scientifique: des bas-fonds parisiens crottés aux salons luxueux d’hôtels particuliers, Éric Fouassier mène son intrigue tambour battant. Après le succès du premier volet couronné du prix Maison de la presse 2021, il embarque son intrépide héros dans une nouvelle enquête semée de fausses pistes, de rebondissements et de guets-apens inquiétants. Ici, c’est Paris. M. R.
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Labyrinthes, Fleuve éditions, 384 p., 21,90 €.
S. A. Cosby: fast and furious
Red Hill, petite ville de la Virginie. Après avoir participé à quelques hold-up en tant que chauffeur, et passé quelques années en prison, Beauregard Montage s’est refait une virginité. Bon père, bon mari, Beauregard tente d’offrir aux siens une existence qu’il n’a jamais connue à cause d’un père instable. Mais la vie n’est pas toujours rose pour un Afro-Américain, dans une petite ville de l’Amérique profonde. Et Beauregard a besoin d’argent pour sa fille qui entre en fac, pour son garage au bord de la faillite, et pour sa mère, en maison de retraite. Quand des truands lui proposent un coup facile dans une bijouterie, l’homme accepte sans se douter que le braquage va tourner au carnage et déchaîner la colère de la mafia locale… Dès la première page, il flotte sur ce thriller surchauffé une entêtante odeur d’essence, d’huile de vidange et de caoutchouc brûlé. S. A. Cosby, dont c’est le premier roman traduit en France, s’affiche comme le grand spécialiste d’un polar mené pied au plancher au volant de «muscle cars», multipliant de spectaculaires scènes d’action, sans négliger une seconde de sonder avec finesse les affres d’un homme profondément marqué par une enfance violente et tourmentée. PH. B.
Les Routes oubliées, Sonatine, 352 p., 22 €. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Szczeciner.
Adrian MCKinty: la possibilité d’une île
Ce voyage en Australie était en train de tourner à la purge. Il faisait très chaud, les enfants râlaient, la faune exotique locale ne semblait pas décidée à se montrer. C’est pour tout cela qu’Heather, son époux Tom et les deux adolescents de ce dernier, issus d’un premier mariage, avaient accepté avec excitation l’offre de ces deux types, garés devant une baraque à saucisses, d’aller faire un tour d’une petite heure sur une île privée censée être un paradis terrestre accessible uniquement par un bac improbable. Mais l’enthousiasme était vite retombé: à peine débarqués, le Porsche Cayenne de Tom avait percuté une jeune femme, le couple avait essayé de cacher le corps, et les locaux s’étaient fâchés. Depuis, coincés sur une île hostile peuplée d’une population particulièrement brutale et dégénérée, armée jusqu’aux dents, nos touristes américains courent, pour éviter le pire… Passé les deux premiers chapitres, instillant déjà un malaise assommé de chaleur et d’ennui, Traqués bascule dans une chasse à l’homme d’une totale sauvagerie. Le tempo devient frénétique. Et les coups de théâtre se succèdent à un rythme soutenu, au cœur d’un huis clos à ciel ouvert, auquel on n’entrevoit aucune issue. Deux ans après La Chaîne, époustouflant polar d’une folle originalité, Adrian McKinty secoue à nouveau le thriller avec ces vacances australiennes cauchemardesques. Au fil des pages, on songe aux scènes insoutenables de Délivrance, en craignant le pire. Car le pire n’est peut-être pas encore arrivé. PH. B.
Traqués, Mazarine, 368 p., 22 €. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Reignier.
Christian Authier: micmac à Toulouse
Toulouse, 1993. Depuis plus d’un an, la Yougoslavie est à feu et à sang. Frédéric Berthet, professeur de l’université du Mirail à la vie rangée, est sollicité par un de ses étudiants, d’origine croate, Zlatko Maric. Deux jours plus tôt, l’oncle du jeune homme, trafiquant d’armes à destination de la nouvelle Croatie avec la bénédiction de la DST, a été exécuté du côté de Montauban. Des copies de fax prouvant ce trafic, ainsi qu’une cassette VHS, sont en lieu sûr, à la consigne de la gare Matabiau. Mais Zlatko Maric, dont le studio toulousain vient d’être visité, est menacé. Frédéric Berthet accepte d’aller chercher ces documents compromettants à sa place… Toulouse, nid d’espions? On peut se poser la question au fil des pages de cet excellent polar hanté de fumeux agents secrets, de porte-flingues encagoulés et de vieux barbouzes à la retraite, dans lequel Christian Authier jongle habilement entre les rebondissements d’une intrigue serrée, des faits historiques oubliés et la réalité d’un conflit aux conséquences à l’époque encore obscures. PH. B.
L’Ouverture des hostilités, Les Presses de la Cité, 240 p., 20 €.
Fabrice Rose: l’ultime razzia
Tout en mûrissant sa vengeance contre trois extrémistes islamistes qui ont mis en jeu la vie de sa fille, le gangster Marc Man prépare un coup audacieux avec ses plus proches complices: braquer et enlever Théodore Sawatondo, criminel sadique à ses heures, fils à papa d’un président africain corrompu et brutal. L’opération débute en fanfare: sur les coups de minuit, deux fourgons noirs équipés de gyrophares coincent la Bentley du jeune homme en bas des Champs-Élysées, et l’otage, neutralisé par les dizaines de milliers de volts d’un taser, est embarqué vers une péniche amarrée à Nogent. Mais le casse qui suit tourne rapidement au bain de sang… Ex-braqueur, Fabrice Rose a «travaillé dans la banque», comme il le dit, avant de renoncer à une vie de hors-la-loi et de se lancer dans l’écriture, qu’il avait découverte en détention. C’est ce qui explique que ce polar frénétique, d’une extrême violence, sonne particulièrement juste, même s’il reste une œuvre de pure fiction. PH. B.
Le Plan, Robert Laffont, 336 p., 19 €.
Olivier Norek: embrouilles dans la brume
Anéanti par la perte de sa coéquipière, l’ex-capitaine de la PJ de Seine-Saint-Denis, Victor Coste est sorti des radars depuis six ans. Famille, amis, anciens collègues, personne n’a de nouvelles de lui, à l’image des criminels repentis dont il est aujourd’hui chargé de «peser les âmes». Reclus dans une véritable forteresse - vitres pare-balles, caméras de surveillance, détecteurs de mouvements… - au bord d’une falaise sur une île de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, il recueille les témoignages et confidences de comptables véreux, hackers et autres dealers voulant intégrer le programme de protection des témoins et commencer une nouvelle vie. Des individus peu recommandables dont il évalue la sincérité et pour qui il ne ressent que du mépris. Mais sa nouvelle «cliente» est d’un tout autre genre: Anna a été séquestrée dans le sous-sol d’une maison pendant dix ans. Elle est la seule rescapée d’un tueur en série jamais identifié. Victor a pour mission de gagner sa confiance afin qu’elle lui parle de son ravisseur et permette ainsi à la police de le retrouver. L’arrivée de la jeune femme, au moment même où une brume «faisant tout disparaître jusqu’aux hommes», s’abat sur Saint-Pierre, semant le chaos dans l’esprit de Victor, mais aussi dans l’île.
À lire aussiImpact, d’Olivier Norek: en vert et contre tous… les pollueurs
Suspense dévorant, intrigue machiavélique, rebondissements saisissants et psychologie subtile des personnages: le magicien du noir Norek a encore frappé. Dans un style sobre et impeccable, il tisse page après page les fils d’une histoire aussi trépidante qu’étouffante. M. R.
Dans les brumes de Capelans, Michel Lafon, 432 p., 20,95 €.
Mike Knowles: le boxeur manchot
Le détective privé Sam Jones a le moral dans les chaussettes. Dans le cadre d’une enquête qu’il traîne comme un boulet depuis six longues années (l’enlèvement d’un petit garçon), cet ancien soldat, qui a perdu un bras en Irak, vient de tuer un homme et ne va pas tarder à avoir la police sur le dos. Peu de temps après, dans un café de Toronto, un graffiti énigmatique l’intrigue: une jeune fille a écrit qu’on va la tuer et appelle à l’aide. Sans hésiter, Sam part à son secours, ne serait-ce que pour expier son récent échec à retrouver l’enfant kidnappé. L’histoire de cet homme en colère va vite prendre des allures de violente descente aux enfers… Les bons polars «hard-boiled», mettant en scène des détectives privés taciturnes et expéditifs, sont suffisamment rares pour ne pas bouder le plaisir d’affronter ce roman musclé, d’une extrême noirceur, où un héros aux faux airs de Sam Spade (à un bras près) tente d’obtenir une improbable rédemption en explosant avec rage des portes d’entrée, des cloisons de motels, des proxénètes vicieux et des tueurs d’enfants. PH. B.
Fuir ses morts, Calmann-Lévy, 360 p., 20,90 €. Traduit de l’anglais (Canada) par Estelle Roudet.
Hubert Maury et Marc Victor: espionne, lève-toi!
Après avoir intégré la DGSE quelques années plus tôt, à tout juste 23 ans, puis fait ses classes avec le lieutenant Nikolaï Kozel, ex-légionnaire d’origine ukrainienne à la réputation d’implacable professionnel, Victoire Le Lidec s’intéresse de près à une école coranique pour filles perdue à la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. La jeune analyste suspecte la directrice tchétchène de cette madrasa de former des femmes kamikazes et d’être impliquée dans un attentat qui vient d’ensanglanter New Delhi. Au même moment, un chef de l’État islamiste contacte depuis la Libye les services français. Le terroriste souhaite quitter Daech et s’installer en France, et précise qu’il ne traitera qu’avec Nikolaï Kozel. Lorsque des liens apparaissent entre les deux dossiers, Victoire Le Lidec se retrouve soudain dans l’œil du cyclone… Manipulations et trahisons: de Kiev à Kaboul, de Dubaï à Peshawar, tous les coups sont permis, y compris les plus bas et les plus tordus, dans un marigot où tout le monde ment, et où la fin justifie absolument tous les moyens. Marc Victor (cocréateur de la série Kaboul Kitchen) et Hubert Maury (ancien officier et ancien diplomate) signent un trépidant et machiavélique thriller, remarquablement documenté, premier volume d’une nouvelle et très prometteuse collection, «Espionnage», dirigée par le romancier Marc Dugain. PH. B.
Des hommes sans nom, Gallimard, 320 p., 18 €.
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Découvrez L’écolo de vacances (woke on the right side), la nouvelle inédite de Samuel Piquet
EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour de Samuel Piquet.
Frédéric Beigbeder: «Chante ici, François Sureau»
CHRONIQUE - Le discours de réception de François Sureau à l’Académie française peut être fredonné sur la plage cet été.
Le Figaro
Twitter et Elon Musk : après quatre mois de rebondissements, retour sur la saga d'un rachat avorté
Wladimir Garcin-BersonLe Figaro revient sur les principales dates des échanges entre le réseau social et l'entrepreneur, du mariage surprise à la séparation annoncée il y a quelques heures.
La nouvelle est tombée brusquement : dans un document adressé à l'autorité boursière américaine, la Securities and exchange commission (SEC), Elon Musk indique renoncer à racheter Twitter. Ce coup de tonnerre n'est que la dernière étape en date d'une procédure qui a connu de nombreux rebondissements : Le Figaro revient sur les principales dates de la relation d'amour et de haine entre l'homme d'affaires et le réseau à l'oiseau bleu.
À VOIR AUSSI - Elon Musk met fin à l'accord de rachat de Twitter, bataille juridique à l'horizon
Mars : la rumeur monte...
Suivi par plus de 100 millions de personnes, l'entrepreneur partage souvent ses idées, traits d'humour, mèmes et projets sur Twitter. Ardent défenseur de la liberté d'expression, Elon Musk estime que la plateforme ne défend pas suffisamment ce principe fondamental de la démocratie américaine : le 25 mars, il interroge ainsi ses abonnés. Deux millions de votes plus tard, sept internautes sur dix estimaient que Twitter n'adhérait pas «rigoureusement» à ce principe.
Les critiques visant le non-respect du droit à la libre expression par Twitter sont récurrentes, chez Musk. Deux jours plus tard, l'homme d'affaires explique à un internaute qu'il «pense sérieusement» à aller plus loin, en créant un nouveau réseau social mettant ce principe à l'honneur.
Avril : l'annonce du rachat
Le 4 avril, malgré ses critiques répétées à l'endroit de la plateforme, la publication d'un document de la SEC dévoile qu'Elon Musk a acquis une part minoritaire de Twitter, en achetant quelque 9,2% des titres pour 2,5 milliards de dollars. À l’époque, sa prise de participation est décrite comme passive, impliquant que l'homme d'affaires n'a pas l'intention de participer aux décisions stratégiques du groupe.
Le lendemain, Twitter annonce nommer l'entrepreneur à son conseil d'administration. «C'est à la fois un passionné et un critique féroce du service, ce qui est exactement ce dont nous avons besoin sur Twitter et au conseil pour nous renforcer sur le long terme», commente alors le patron de l'entreprise, Parag Agrawal. Le 11 avril, nouveau retournement de situation : Musk, qui s'était engagé à ne pas faire monter sa participation au-delà de 14,9% durant deux ans en échange de son fauteuil au board, renonce à sa position au conseil d'administration.
Et, trois jours plus tard, Musk va (beaucoup) plus loin : libéré de sa contrainte sur sa participation, le fondateur de SpaceX propose de racheter le réseau social et de le sortir de la Bourse, pour 43 milliards de dollars. Soit 54,20 dollars l'action. À la fin du mois, après avoir résisté un temps, le conseil d'administration du réseau social tope avec l'entrepreneur, et valide son offre, qui représente un «bonus de 38% par rapport au cours de clôture de Twitter le 1er avril 2022». À l’époque, toutes les parties se réjouissent de cette décision : «Je veux rendre Twitter meilleur que jamais en améliorant le produit avec de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes open source pour accroître la confiance, en vainquant les spambots et en authentifiant tous les humains. Twitter a un potentiel énorme - j'ai hâte de [...] le débloquer», déclare le nouveau propriétaire du réseau.
Mai : polémique sur la proportion de faux comptes
Au début du mois, Twitter estime, dans un audit, que la proportion de faux comptes ou de spams représente tout au plus 5% de l'ensemble des utilisateurs actifs quotidiens, au premier trimestre 2022. Deux semaines plus tard, nouveau coup de théâtre dans une affaire qui n'en manquait déjà pas : dubitatif sur le chiffre communiqué par le réseau social, Elon Musk annonce suspendre «temporairement» l'accord de rachat, dans l'attente de détails sur la méthode de calcul employée durant l'audit. Tout en se disant «toujours déterminé» à racheter l'entreprise.
Au fil du mois, le ton monte peu à peu entre les deux groupes et le patron de Tesla campe sur sa position : le rachat n'aura pas lieu tant qu'il n'aura pas obtenu des garanties sur la proportion de faux comptes et de spams sur la plateforme. Lui avance d'ailleurs une proportion de «20%», sous-entendant qu'elle pourrait être bien plus élevée en réalité. L'entreprise, quant à elle, entend bien que l'accord soit mené à son terme, au prix convenu et défend sa méthode de calcul. Mais les explications ne convainquent pas Elon Musk, qui répond simplement par un émoji d'excrément. Ambiance.
Juin : le torchon brûle
Le désaccord sur les faux comptes et les spams pollue les échanges entre les deux parties : début juin, Elon Musk indique que l'entreprise «résiste activement» à ses requêtes d'informations sur ce dossier et brandit la menace de se retirer de l'accord de rachat. Peu après, la presse américaine indique que le réseau social cède aux demandes de l'entrepreneur et lui fournira d'énormes «flots de données» pour répondre à ses inquiétudes.
Tout au long du mois, l'homme d'affaires reste évasif sur ses plans, y compris face aux employés de l'entreprise, qu'il rencontre pour la première fois mi-juin. Racontant les échanges à la presse américaine, des salariés s'inquiètent notamment des positions politiques du futur propriétaire, de sa défense ardente de la liberté d'expression et de ses déclarations sur la modération et le télétravail.
Juillet : Musk fait marche arrière
En juillet, l'entrepreneur sud-africain continue de soupçonner la plateforme de sous-estimer la part de faux comptes. Et, dans une lettre datée du 8 publiée par la SEC, les avocats d'Elon Musk annoncent son intention de mettre fin à l'accord de rachat. «Twitter n'a pas fourni les informations demandées par Mr Musk depuis près de deux mois, malgré ses clarifications détaillées et répétées» visant à accélérer le processus, indiquent-ils. Estimant que le réseau social «enfreint» l'accord de rachat en ne communiquant pas de données suffisamment claires et précises sur le nombre de faux comptes qui émaillent la plateforme, l'homme d'affaires préfère donc «résilier l'accord de rachat et abandonner la transaction envisagée».
L'affaire n'est toutefois pas terminée, le réseau social ayant déclaré qu'il avait l'intention de combattre cette décision. «Le conseil d'administration de Twitter [...] prévoit d'intenter une action en justice pour faire respecter l'accord de fusion», a mis en garde le président du conseil, Bret Taylor. Jusqu'à forcer l'homme d'affaires à racheter l'entreprise dont il ne veut plus ? Affaire à suivre.
À VOIR AUSSI - Retrait d'Elon Musk: un «scénario cauchemardesque» pour Twitter, selon un expert
Un piratage géant de données personnelles embarrasse Pékin
DÉCRYPTAGE - Un hackeur prétend détenir des éléments sur 1 milliard de Chinois. Si l’ampleur reste à confirmer, des informations sensibles ont bien fuité.
L'avenir de Twitter suspendu aux tergiversations d'Elon Musk
L'équipe du milliardaire fait monter l'incertitude sur le rachat en arrêtant les négociations avec un investisseur.
En France, l’industrie crypto résiste bien à la crise des marchés
Ce nouveau cycle baissier est même vécu par les acteurs les plus prometteurs comme une opportunité.
Le Figaro
SANS TITRE
EN COURS : Mis à jour le 9 juillet 2022 à 14:41
Problème mécanique pour Matthews
L’un des favoris de l’étape (BikeExchange) a un ennui mécanique et est contraint de s’arrêter pour attendre sa voiture. C’est la deuxième fois pour lui sur cette 8e étape.
Gianni Moscon (Astana) abandonne
L'Italien met fin à son calvaire sur ce Tour de France 2022. Il reste 168 hommes en course, puisque huit coureurs ont déjà abandonné depuis le départ de Copenhague.
Philipsen remporte le sprint du peloton
3 points supplémentaires pour le coureur de la formation Alpecin. Wout Van Aert (Jumbo-Visma) passe 2e juste devant son coéquipier Christophe Laporte et Fabio Jakobsen (Quick-Step).
Wout Van Aert conforte son maillot vert sans trop de problème.
Fred Wight remporte le sprint intermédiaire
Le coureur de la Bahrain passe en tête sur la ligne et marque 20 points. Le sprint n’a évidemment pas été" disputé, ce n’est pas l’objectif de l’échappée aujourd’hui. Il reste néanmoins des points à distribuer pour les 12 premiers du peloton. Le sprint devrait cette fois-ci être disputé.
Ben O’Connor ferme la marche
L’Australien est en grande difficulté, meurtrit par son côté gauche… Que c’est difficile pour lui qui venait sur ce Tour de France pour jouer le podium. Le coureur de la formation AG2R se bat désormais contre l’idée d’abandonner.
Le sprint intermédiaire approche
Les trois hommes de tête arriveront dans 7 km au sprint de Montrond qui offrira 20 points pour le classement du meilleur sprinteur au premier qui franchira la ligne en premier.
La hiérarchie est annoncée dans le peloton
Trois formations impriment le rythme en tête du groupe maillot jaune et montre leur suprématie. La BikeExchange pour amener Matthews (l’un des favoris du jour) dans de bonnes conditions dans le final vers Lausanne ; la Jumbo-Visma pour le maillot vert de Wout Van Aert et la victoire d’étape avec ce même homme ; et enfin la formation UAE pour protéger le maillot jaune de Tadej Pogacar.
3 min d’avance
L’échappée prend le large, ou du moins le peloton laisse filer. La chute collective aura joué en la faveur des trois hommes de tête. Fred Wright (Bahrain) , Frederik Frison (Lotto) et Mattia Cattaneo (Quick-Step) sont en tête de course mais cela ne devrait pas être le cas bien longtemps… La course devrait être relancée d’ici peu.
Abandon de Kevin Vermaerke
Le coureur de la DSM, coéquipier de Romain Bardet, quitte la route du Tour. Ce dernier a été le premier à tomber tout à l’heure… Il se tenait la clavicule une fois au sol.
Ben O'Connor vers la voiture médicale
Le leader australien de la formation AG2R n’a pas l’air au mieux… Le 4e du dernier Tour de France est bin souvent à l’arrière cette année.
La chute en image
Bardet touché au genou gauche
Le Français est bel et bien tombé et a été touché sur le côté gauche. Son genou saigne et la fermeture de sa chaussure a été cassée au moment du choc.
Plusieurs groupes de retardés
Le peloton n’est toujours pas au complet. Beaucoup de coureur qui sont tombés ou ont été retardés tentent de faire leur retour dans le groupe maillot jaune. Un gros groupe avec Quintana et Gaudu notamment est proche de revenir, tandis qu’un autre groupe avec Ben O’Connor ou Peter Sagan est encore plus loin.
Trois coureurs partent en éclaireur
Un trio prend le large : Fred Wright, Frederik Frison et Mattia Cattaneo. 30 secondes sur le peloton qui a réduit l’allure après la chute.
Grosse chute dans le peloton !
Un coureur de la DSM est tombé en milieu de groupe maillot jaune et a entrainé de nombreux coureurs dans son malheur. Sagan et Matthews ont été retardés par cette chute tout comme Gaudu et Bardet… Nairo Quintana (leader d’Arkéa) a quant à lui lourdement chuté en retombant les mains en avant.
Enreic Mas, Geraint Thomas, et Primoz Roglic sont également tombés dans le fossé, sans grosse conséquence.
Nils Politt relance
L’Allemand de la Bora en remet une en tête de peloton pou revenir sur trois hommes qui se sont extirpés. La formation Bora est très offensive depuis hier, son leader Alexander Vlasov ne s’est peut-être pas encore remis de sa chute d’il y a deux jours.
L’échappée ne prend pas
Ils sont tellement nombreux à vouloir être à l’avant aujourd’hui que les offensives s’entremêlent…
Magnus Cort Nielsen sort à son tour
Le maillot à pois est encore offensif aujourd’hui. Six points à aller chercher pour le classement du meilleur grimpeur à aller chercher entre Dole et Lausanne.
Sbaragli premier attaquant !
L’Italien de la formation Alpecin est le premier attaquant du jour.
C’est parti !
Christian Prudhomme agite son drapeau et donne le coup d’envoi de cette 8e étape.
Les maillots distinctifs
Maillot jaune : Tadej Pogacar (UAE)
Maillot vert : Wout Van Aert (Jumbo-Visma)
Maillot blanc à pois rouge : Magnus Cort Nielsen (EF)
Maillot blanc : Tadej Pogacar (UAE)
Le classement général au départ de Dole
1. Tadej Pogacar (Slovénie/UAE Team Emirates) 24’43’14”2. Jonas Vingegaard (Danemark/Jumbo-Visma) à 35’’3. Geraint Thomas (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) 1’’10’’4. Adam Yates (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) à 1’18”5. David Gaudu (Groupama-FDJ) à 1’31”6. Romain Bardet (DSM) à 1’32”7. Thomas Pidcock (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) à 1’35”8. Neilson Powless (États-Unis/EF Education EasyPost) à 1’37”9. Enric Mas ( Espagne / Movistar) à 1’43”10. Daniel Martinez (Colombie/Ineos-Grenadiers) à 1’55”
Les Français à l’attaque ?
Alexis Vuillermoz (Totale Energies) : « L’étape peut me convenir, je suis en très bonne forme. Ce serait un rêver de gagner sur le Tour de France. »
Warren Barguil (Arkéa-Samsic) : « C’est une bonne journée pour les baroudeurs et les puncheurs donc une bonne journée pour moi ! »
C’est parti pour le départ fictif
Environ 7 km à parcourir dans les rues de Dole avant le départ réel.
Le danger du Covid…
Cette 8e étape du jour est marquée par le retour du Covid sur le Tour. Ce matin, le premier coureur positif depuis le départ (Geoffrey Bouchard de la formation AG2R-Citroën) ne prendra pas le départ de la 8e étape.
Un autre cas positif au Covid-19 a été recensé au sein du peloton. Il s'agit du Norvégien Vegard Stake Laengen, contraint à l'abandon avant le départ. Ce dernier est l’un des coéquipiers de Tadej Pogacar…
Les scénarios probables
Cette 8e étape est une formidable occasion pour les baroudeurs/puncheurs. Nombreux sont ceux qui voudront prendre l’échappée aujourd’hui pour tenter de se disputer la gagne à Lausanne. Pas en réussite depuis le début de Tour, les échappées ne sont pour le moment pas encore allées au bout des choses. Après l’incroyable numéro de Kämna hier dans le final, le jour est peut-être venu pour résister au peloton.
Le profil de l'étape : Dole-Lausanne (186,3 km)
Avant le début des choses sérieuses dans les pentes des Alpes, samedi, les puncheurs auront l'occasion de se mettre en évidence en sortant du Jura pour rejoindre la capitale olympique, Lausanne. Comme vendredi avec l'étape de la Planche des Belles Filles, il faudra patienter la fin du parcours pour assister à une grande explication entre les favoris. Avec une arrivée en cote et de très beaux pourcentages dans le dernier kilomètre (jusqu'à 13%), le final promet d'être explosif. Il aurait parfaitement pu convenir à un Julian Alaphilippe, finalement absent, mais pourrait aussi sourire à un coureur comme Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) qui s'étaient illustrés jeudi à l'arrivée à Longwy avant de coincer dans les dernières longueurs. Mais les équipes comptant dans leurs rangs des puncheurs devront d'abord veiller à verrouiller la course afin d'éviter la multiplication des tentatives d'échappées. Et il y en aura, sans doute beaucoup sur ce tracé vallonné sans grandes difficultés majeures.
Problème mécanique pour Matthews
L’un des favoris de l’étape (BikeExchange) a un ennui mécanique et est contraint de s’arrêter pour attendre sa voiture. C’est la deuxième fois pour lui sur cette 8e étape.
Gianni Moscon (Astana) abandonne
L'Italien met fin à son calvaire sur ce Tour de France 2022. Il reste 168 hommes en course, puisque huit coureurs ont déjà abandonné depuis le départ de Copenhague.
Philipsen remporte le sprint du peloton
3 points supplémentaires pour le coureur de la formation Alpecin. Wout Van Aert (Jumbo-Visma) passe 2e juste devant son coéquipier Christophe Laporte et Fabio Jakobsen (Quick-Step).
Wout Van Aert conforte son maillot vert sans trop de problème.
Fred Wight remporte le sprint intermédiaire
Le coureur de la Bahrain passe en tête sur la ligne et marque 20 points. Le sprint n’a évidemment pas été" disputé, ce n’est pas l’objectif de l’échappée aujourd’hui. Il reste néanmoins des points à distribuer pour les 12 premiers du peloton. Le sprint devrait cette fois-ci être disputé.
Ben O’Connor ferme la marche
L’Australien est en grande difficulté, meurtrit par son côté gauche… Que c’est difficile pour lui qui venait sur ce Tour de France pour jouer le podium. Le coureur de la formation AG2R se bat désormais contre l’idée d’abandonner.
Le sprint intermédiaire approche
Les trois hommes de tête arriveront dans 7 km au sprint de Montrond qui offrira 20 points pour le classement du meilleur sprinteur au premier qui franchira la ligne en premier.
La hiérarchie est annoncée dans le peloton
Trois formations impriment le rythme en tête du groupe maillot jaune et montre leur suprématie. La BikeExchange pour amener Matthews (l’un des favoris du jour) dans de bonnes conditions dans le final vers Lausanne ; la Jumbo-Visma pour le maillot vert de Wout Van Aert et la victoire d’étape avec ce même homme ; et enfin la formation UAE pour protéger le maillot jaune de Tadej Pogacar.
3 min d’avance
L’échappée prend le large, ou du moins le peloton laisse filer. La chute collective aura joué en la faveur des trois hommes de tête. Fred Wright (Bahrain) , Frederik Frison (Lotto) et Mattia Cattaneo (Quick-Step) sont en tête de course mais cela ne devrait pas être le cas bien longtemps… La course devrait être relancée d’ici peu.
Abandon de Kevin Vermaerke
Le coureur de la DSM, coéquipier de Romain Bardet, quitte la route du Tour. Ce dernier a été le premier à tomber tout à l’heure… Il se tenait la clavicule une fois au sol.
Ben O'Connor vers la voiture médicale
Le leader australien de la formation AG2R n’a pas l’air au mieux… Le 4e du dernier Tour de France est bin souvent à l’arrière cette année.
La chute en image
Bardet touché au genou gauche
Le Français est bel et bien tombé et a été touché sur le côté gauche. Son genou saigne et la fermeture de sa chaussure a été cassée au moment du choc.
Plusieurs groupes de retardés
Le peloton n’est toujours pas au complet. Beaucoup de coureur qui sont tombés ou ont été retardés tentent de faire leur retour dans le groupe maillot jaune. Un gros groupe avec Quintana et Gaudu notamment est proche de revenir, tandis qu’un autre groupe avec Ben O’Connor ou Peter Sagan est encore plus loin.
Trois coureurs partent en éclaireur
Un trio prend le large : Fred Wright, Frederik Frison et Mattia Cattaneo. 30 secondes sur le peloton qui a réduit l’allure après la chute.
Grosse chute dans le peloton !
Un coureur de la DSM est tombé en milieu de groupe maillot jaune et a entrainé de nombreux coureurs dans son malheur. Sagan et Matthews ont été retardés par cette chute tout comme Gaudu et Bardet… Nairo Quintana (leader d’Arkéa) a quant à lui lourdement chuté en retombant les mains en avant.
Enreic Mas, Geraint Thomas, et Primoz Roglic sont également tombés dans le fossé, sans grosse conséquence.
Nils Politt relance
L’Allemand de la Bora en remet une en tête de peloton pou revenir sur trois hommes qui se sont extirpés. La formation Bora est très offensive depuis hier, son leader Alexander Vlasov ne s’est peut-être pas encore remis de sa chute d’il y a deux jours.
L’échappée ne prend pas
Ils sont tellement nombreux à vouloir être à l’avant aujourd’hui que les offensives s’entremêlent…
Magnus Cort Nielsen sort à son tour
Le maillot à pois est encore offensif aujourd’hui. Six points à aller chercher pour le classement du meilleur grimpeur à aller chercher entre Dole et Lausanne.
Sbaragli premier attaquant !
L’Italien de la formation Alpecin est le premier attaquant du jour.
C’est parti !
Christian Prudhomme agite son drapeau et donne le coup d’envoi de cette 8e étape.
Les maillots distinctifs
Maillot jaune : Tadej Pogacar (UAE)
Maillot vert : Wout Van Aert (Jumbo-Visma)
Maillot blanc à pois rouge : Magnus Cort Nielsen (EF)
Maillot blanc : Tadej Pogacar (UAE)
Le classement général au départ de Dole
1. Tadej Pogacar (Slovénie/UAE Team Emirates) 24’43’14”2. Jonas Vingegaard (Danemark/Jumbo-Visma) à 35’’3. Geraint Thomas (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) 1’’10’’4. Adam Yates (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) à 1’18”5. David Gaudu (Groupama-FDJ) à 1’31”6. Romain Bardet (DSM) à 1’32”7. Thomas Pidcock (Grande-Bretagne/Ineos-Grenadiers) à 1’35”8. Neilson Powless (États-Unis/EF Education EasyPost) à 1’37”9. Enric Mas ( Espagne / Movistar) à 1’43”10. Daniel Martinez (Colombie/Ineos-Grenadiers) à 1’55”
Les Français à l’attaque ?
Alexis Vuillermoz (Totale Energies) : « L’étape peut me convenir, je suis en très bonne forme. Ce serait un rêver de gagner sur le Tour de France. »
Warren Barguil (Arkéa-Samsic) : « C’est une bonne journée pour les baroudeurs et les puncheurs donc une bonne journée pour moi ! »
C’est parti pour le départ fictif
Environ 7 km à parcourir dans les rues de Dole avant le départ réel.
Le danger du Covid…
Cette 8e étape du jour est marquée par le retour du Covid sur le Tour. Ce matin, le premier coureur positif depuis le départ (Geoffrey Bouchard de la formation AG2R-Citroën) ne prendra pas le départ de la 8e étape.
Un autre cas positif au Covid-19 a été recensé au sein du peloton. Il s'agit du Norvégien Vegard Stake Laengen, contraint à l'abandon avant le départ. Ce dernier est l’un des coéquipiers de Tadej Pogacar…
Les scénarios probables
Cette 8e étape est une formidable occasion pour les baroudeurs/puncheurs. Nombreux sont ceux qui voudront prendre l’échappée aujourd’hui pour tenter de se disputer la gagne à Lausanne. Pas en réussite depuis le début de Tour, les échappées ne sont pour le moment pas encore allées au bout des choses. Après l’incroyable numéro de Kämna hier dans le final, le jour est peut-être venu pour résister au peloton.
Le profil de l'étape : Dole-Lausanne (186,3 km)
Avant le début des choses sérieuses dans les pentes des Alpes, samedi, les puncheurs auront l'occasion de se mettre en évidence en sortant du Jura pour rejoindre la capitale olympique, Lausanne. Comme vendredi avec l'étape de la Planche des Belles Filles, il faudra patienter la fin du parcours pour assister à une grande explication entre les favoris. Avec une arrivée en cote et de très beaux pourcentages dans le dernier kilomètre (jusqu'à 13%), le final promet d'être explosif. Il aurait parfaitement pu convenir à un Julian Alaphilippe, finalement absent, mais pourrait aussi sourire à un coureur comme Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) qui s'étaient illustrés jeudi à l'arrivée à Longwy avant de coincer dans les dernières longueurs. Mais les équipes comptant dans leurs rangs des puncheurs devront d'abord veiller à verrouiller la course afin d'éviter la multiplication des tentatives d'échappées. Et il y en aura, sans doute beaucoup sur ce tracé vallonné sans grandes difficultés majeures.
Tour de France : pourquoi il y a un départ fictif avant le vrai départ d'une étape
LE SAVIEZ-VOUS ? - Chaque étape du Tour de France débute par un départ fictif durant quelques kilomètres avant un départ réel. Un dispositif indispensable au bon déroulement de la course.
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Daniel Oss a percuté de plein fouet et à très haute vitesse un spectateur sur un secteur pavé. Souffrant d'une fracture, il a été contraint à l'abandon, comme l'Autrichien Michael Gogl, qu'il a entraîné dans sa chute.
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Le Figaro
Départs en vacances : la journée de samedi classée rouge au niveau national et noire en Auvergne-Rhône-Alpes
En ce début des congés scolaires, la circulation sera difficile sur l'ensemble du territoire ce samedi, selon Bison futé. En fin de matinée, déjà 520 km de bouchons étaient cumulés.
La circulation sera difficile sur l'ensemble du territoire samedi 9 juillet pour le début des congés scolaires, selon Bison futé, qui prévoit en particulier de gros ralentissements dans la vallée du Rhône et en direction de la côte atlantique.
Dans le sens des départs, la journée de samedi est classée rouge au niveau national et noire - signifiant une circulation «extrêmement difficile» - dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le pic des ralentissements est attendu sur l'autoroute A7 : l'axe Lyon-Orange sera fortement encombré entre 10h et 19h.
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«En Île-de-France, la circulation sera très dense en direction des barrières de péage des autoroutes A6 et A10 dès le tout début de la matinée», prévoit Bison futé, qui recommande vivement d'éviter le péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines entre 7h et 12h et l'axe Orléans-Tours entre 12h00 et 15h00. L'autoroute A13 pourra également enregistrer des difficultés de circulation dès le milieu de matinée. Celles-ci pourraient se prolonger jusqu'en milieu d'après-midi.
Des prévisions qui se vérifient dès midi. Alors que sonne l'heure du déjeuner, les autoroutes françaises sont déjà encombrées de 520 kilomètres d'embouteillages, concentrés sur l'A7 en direction du sud où l'on comptait vers 11 heures près de 100 kilomètres de perturbations en sortie de Lyon. Le temps de parcours sur l'autoroute du Soleil entre le sud de Lyon et Orange était de 3h20 au lieu de 1h35, comme l'indique son exploitant Vinci Autoroutes sur Twitter, un axe qui sera fortement encombré jusqu'à 19h. Dans le même temps, le trafic était «dense et perturbé» sur l'A10 depuis Saint-Arnoult (Yvelines) en direction de Bordeaux où il fallait compter 01H45 de plus pour joindre la capitale girondine
Vendredi, journée déjà classée rouge en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, un pic de 785 km de bouchons a été enregistré à 17h25.
Accalmie dimanche
La situation sera plus calme sur l'ensemble du réseau routier dimanche mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud, selon Bison Futé. Au total, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires s'attend à 12 journées rouges et une journée noire sur la période estivale.
Pour le retour du Pont de l'Ascension, fin mai, journée classée noire au niveau national, un pic de 934 km de bouchons avait été atteint.
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Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury
TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.
Le Figaro
Feuille de match
Cédric CallierEN COURS : Mis à jour le 9 juillet 2022 à 14:45
L’opinion de Jabeur sur Rybakina
«Rybakina est une joueuse agressive. Si vous lui donnez un peu de temps, elle vous fera très mal. Je pense qu'elle peut très bien jouer sur gazon parce qu'elle est agressive et qu'elle change de rythme. Elle sert vraiment bien, donc mon objectif principal est de renvoyer autant de balles que possible, de la faire travailler vraiment dur pour gagner le point. Je sais qu'elle peut frapper très fort et frapper beaucoup de coups gagnants.»
Jabeur a aussi l’avantage de la surface
Jabeur mène deux succès à un
Les deux joueuses ne se sont affrontées qu’à trois reprises jusqu’à présent, pour deux victoires de la tunisienne dont une sur abandon. En revanche, il s’agira de leur première confrontation sur herbe.
Quelle novice sera la moins stressée ?
Entre deux joueuses qui s’apprêtent à disputer leur première finale en Grand chelem, difficile de savoir laquelle saura le mieux gérer la pression. Jabeur a plus d’expérience du haut de ses 27 ans - contre 23 à Rybakina -, mais elle est également favorite alors que la Kazakhe n’a pas grand-chose à perdre.
Une grande première dans l’histoire de l’ère open
Bonjour à tous !
Bienvenue pour suivre en notre compagnie et en direct commenté la finale dames de Wimbledon qui opposera, un peu après 15h00, la Tunisienne Ons Jabeur à la Kazakhe Elena Rybakina.
L’opinion de Jabeur sur Rybakina
«Rybakina est une joueuse agressive. Si vous lui donnez un peu de temps, elle vous fera très mal. Je pense qu'elle peut très bien jouer sur gazon parce qu'elle est agressive et qu'elle change de rythme. Elle sert vraiment bien, donc mon objectif principal est de renvoyer autant de balles que possible, de la faire travailler vraiment dur pour gagner le point. Je sais qu'elle peut frapper très fort et frapper beaucoup de coups gagnants.»
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Quelle novice sera la moins stressée ?
Entre deux joueuses qui s’apprêtent à disputer leur première finale en Grand chelem, difficile de savoir laquelle saura le mieux gérer la pression. Jabeur a plus d’expérience du haut de ses 27 ans - contre 23 à Rybakina -, mais elle est également favorite alors que la Kazakhe n’a pas grand-chose à perdre.
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Le Figaro
Le «mégafeu» de Bordezac dans les Cévennes fixé, plus de 650 hectares détruits
Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.
Depuis jeudi 7 juillet en fin d'après-midi, les villages de Bordezac, Bessèges et Gagnières dans les Cévennes, sont en proie à un mégafeu. Alors que le département du Gard est placé depuis vendredi «en alerte maximale feux de forêt» par Météo France, les flammes, attisées par de fortes chaleurs, une sécheresse des sols et des rafales de vents, se sont emparées de plus de 650 hectares en 48 heures, malgré l'intervention de près de 1000 pompiers venus de toute la France.
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Dans la nuit de jeudi à vendredi, Éric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, a décrit une situation encore «très complexe». L'incendie «ne peut plus progresser», mais il reste placé sous la haute surveillance de 520 pompiers pour un travail de longue haleine de traitement des lisières, afin d'écarter tout risque de reprise.
«Un incendie très long à terminer» et des hectares ravagés
«À ce stade, le feu est fixé. Cela veut dire qu'on considère qu'il ne peut plus progresser. On a donc dépassé la phase critique», a annoncé samedi lors d'un point presse le lieutenant-colonel Eric Agrinier, chargé de communication des pompiers du Gard. «Mais pour l'instant, on maintient le dispositif. Nous devons poursuivre le travail de traitement de plusieurs kilomètres de lisières, mètre après mètre, en profondeur, et continuer un travail de surveillance, pour éviter tout risque de reprise», a ajouté l'officier en évoquant une météo à risque.
Durant la nuit, les pompiers ont ainsi déjà dû traiter deux reprises de l'incendie. Évoquant la règle des «trois trente» cruciale pour qualifier la dangerosité d'un incendie, le colonel Agrinier a ainsi souligné que pour ce feu de Bessèges et Bordezac, dans le nord du Gard, «le vent est à plus de 30 km/h, la température à plus de 30 degrés et le pourcentage d'humidité dans l'air particulièrement faible, jusqu'à 13% dans l'après-midi sur la zone», pour une hydrométrie qu'on considère préoccupante sous les 30%.
Sur le terrain, la végétation a été totalement détruite par endroits, la cime des arbres a été préservée à d'autres. Malgré la violence des flammes qui ont ravagé des centaines d'hectares en quelques heures, seuls un garage et un mazet (petite construction rurale) ont été brûlés. Selon son maire, Olivier Martin, le village de Gagnières a été «sauvé» grâce à des soldats du feu qui ont rapidement allumé un contre-feu.
Au total, ce sont 520 pompiers et 150 véhicules qui sont maintenus «pour la journée et probablement une partie de la nuit» sur la zone de ce «méga-feu», selon le terme employé par les secours mobilisés sur le site. Parti du hameau de Bordezac vers 17h00 jeudi, ce sinistre a mobilisé jusqu'à 950 hommes, mais n'a fait aucune victime.
Au-delà de l'incendie de Bordezac, un autre feu également déclenché jeudi a ravagé 230 hectares vers la commune de Générac, dans le sud du département. Cette même commune avait été touchée par un grave incendie en août 2019, qui avait brûlé 800 hectares et provoqué la mort du pilote d'un avion bombardier d'eau dans un accident.
Plus loin, à Sainte-Anastasie, au-dessus de Nîmes, au moins un hectare de forêt a été ravagé par les flammes. Les sites touristiques de La Baume et le pont Saint-Nicolas, en amont du pont du Gard, ont été évacués. Près d'Arles, un autre incendie s'est déclaré à Beaucaire, à proximité des habitations, mais sans gravité selon les pompiers.
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L'incendie de Bordezac reste toutefois modeste face aux 5000 hectares brûlés en septembre 1985 à quelques kilomètres de là, dans la région de Portes, un sinistre gravé dans la mémoire des anciens.
«Très fort danger d'incendies»
Globalement c'est tout le sud-est de la France qui fait face à «un très fort danger d'incendies», selon la direction générale de la sécurité civile, qui recommande une grande prudence jusqu'à dimanche, rappelant que neuf feux sur dix sont d'origine humaine, dus à une activité économique ou à des imprudences (mégots de cigarettes, barbecues, feux de camp).
Les départs de feu se multiplient dans toute la zone, comme dans les Bouches-du-Rhône, où les pompiers ont recensé 51 feux d'espaces naturels sur la journée. Mais moins de 150 hectares ont été détruits grâce à une «stratégie d'attaque des feux naissants» bien rodée dans le Sud méditerranéen. Par sécurité, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé vendredi la prolongation samedi de fermeture de six des 25 massifs forestiers du département. La ville de Nîmes a quant à elle déjà annoncé vendredi qu'elle annulait son feu d'artifice du 14 juillet.
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Si la sécheresse estivale est fréquente dans le Sud, avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence de ces épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU pour le climat. Selon le gouvernement, le déficit en eau atteint actuellement 50 à 80% dans certains départements méditerranéens. Fin juin, quelque 1800 hectares avaient déjà brûlé sur le camp militaire de Canjuers (Var) et 1250 hectares dans les Pyrénées-Orientales.
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Covid-19 : 24.418 nouveaux cas en 24 heures, 97 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Un nouveau rapport accable l'IHU de Didier Raoult
Selon le rapport relayé par La Provence, Didier Raoult aurait mis en place une «logique de soumission» au sein de l'IHU. Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine a fait part «d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle».
Le Figaro
Royaume-Uni : le ministre de la Défense renonce à briguer la succession de Boris Johnson
Ben Wallace, donné parmi les favoris pour succéder au premier ministre, souhaite se concentrer sur sa tâche actuelle et «assurer la sécurité du pays».
Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, donné parmi les favoris pour succéder au premier ministre Boris Johnson, a annoncé ce samedi sa décision de ne pas se présenter à l'élection pour diriger le parti conservateur.
«Après avoir mûrement réfléchi et discuté avec mes collègues et ma famille, j'ai pris la décision de ne pas entrer dans la course à la direction du parti conservateur», a écrit Ben Wallace sur Twitter, expliquant qu'il voulait se concentrer sur sa tâche actuelle et «assurer la sécurité du pays».
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Exprimant sa gratitude envers ceux qui lui avaient «promis» leur soutien, il a souhaité bonne chance à tous les candidats. «J'espère que nous pourrons rapidement nous concentrer à nouveau sur les questions pour lesquelles nous avons été élus», a-t-il ajouté. Depuis l'annonce jeudi de la démission de Boris Johnson, emporté par une série de scandales, quatre candidats se sont pour l'instant déclarés.
L'ex-ministre des Finances Rishi Sunak est parmi eux pour l'instant le seul poids lourd, mais il risque d'être rapidement rejoint par d'autres actuels ou anciens ministres, comme Liz Truss (Affaires étrangères) ou Nadhim Zahawi (Finances). La secrétaire d'Etat au commerce extérieur Penny Mordaunt et l'ancien ministre de la Santé Sajid Javid font figure de sérieux concurrents.
Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine
Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
Regarder la vidéoParis confirme la mort d'un second combattant français en Ukraine
«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
«Sans le groupe Wagner, l'armée russe n'est pas une véritable puissance militaire»
VU D'AILLEURS - Pendant quatre ans, Marat Gabidullin a combattu pour le tristement célèbre groupe russe Wagner en Ukraine et en Syrie. Aujourd'hui, l'ancien commandant a quitté la Russie. Il est le premier ex-mercenaire à avoir accepté de raconter en détail son «job» pour le Kremlin.
Le Figaro
«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury
Elisabeth PiersonTÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.
Cette épreuve orale, nouveauté 2022 de l'Éducation nationale, Axel l’avait consciencieusement bûchée. Le candidat au Capes d'Histoire-Géo avait épluché le «vademecum» sur la laïcité, celui contre l'homophobie et la transphobie, un troisième contre le racisme, sans oublier le condensé sur les «valeurs de la République». Fort de dix ans d’expérience dans l’enseignement, d'une thèse à Sciences Po Bordeaux et d'un post-doctorat, Axel, 38 ans, se sentait prêt à exposer ses motivations au jury, et répondre aux deux mises en situation autour de la vie scolaire. Quel ne fut son étonnement, le 1er juillet, en découvrant son résultat : 7/20. Sans la performance du 15 à l'épreuve disciplinaire, il était éliminé.
Le jour J, le candidat était tombé sur le sujet suivant : «Lors d'un cours sur la liberté d'expression, un élève, apparemment sincère, vous demande pourquoi les caricatures de Charlie Hebdo sont autorisées alors que Dieudonné est condamné». Le jury lui a alors demandé de citer l’article de loi qui sanctionne l’incitation à la haine raciale. «J’ai répondu que cela relevait du Code pénal et que je n'étais pas juriste. Est-ce ce qui m'a valu une note quasi éliminatoire ? Cette question m'a paru déplacée, voire malveillante, car elle ne présume ni de ma réaction à une situation, ni de ma connaissance du devoir du fonctionnaire. C'était clairement pour me coincer.»
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Depuis début juillet et la parution des résultats des Capes (concours pour l'enseignement public secondaire), Cafep (concours privé) et CRPE (professeur des écoles), les témoignages abondent sur les réseaux sociaux de candidats déçus, frustrés ou écœurés par cette épreuve sur la «connaissance du système éducatif». Dans l'esprit de la «loi sur l'école de la confiance» de juillet 2019 dite «loi Blanquer », cet oral à fort coefficient (3 sur 8) est devenu commun à toutes les disciplines. L'objectif, évaluer les candidats sur leur motivation et leur parcours, et juger de leur aptitude à «s'approprier les valeurs de la République». Les sujets varient autour du racisme, de l'homophobie, de la laïcité. «En classe de moyenne section, vous remarquez que les garçons jouent à la voiture et les filles s'orientent vers le coin dînette. Comment résolvez-vous ce problème ?» Ou encore : «Un élève déplacé car trop bavard, proteste parce qu'il ne veut pas s'asseoir à côté d'une fille, que faites-vous ?»
Sujets piégeux
Des sujets souvent tortueux, estime Céline, 48 ans, qui, avec 15 ans d'enseignement derrière elle, s'est sentie prise au piège sur la question du blasphème. «J'ai commencé par mettre en avant la liberté d'expression, ses limites, en m'appuyant sur des textes très précis. Mais le jury s'est focalisé sur les caricatures de Charlie Hebdo, me demandant si je serais prête à les montrer aux élèves. J'ai expliqué que j'agirais certainement comme Samuel Paty, en proposant aux élèves musulmans de quitter la classe. J'ai senti que cela ne leur plaisait pas. Ils allaient toujours plus loin, me demandant si j'en ferais autant pour des caricatures sur l'homophobie, par exemple», raconte l'enseignante grenobloise, qui a été saquée d'un 4/20. La liberté d'expression, cette Grenobloise pensait pourtant connaître, elle qui enseigne dans le lycée qui a accueilli la jeune Mila.
Céline fait tourner une pétition sous forme de lettre ouverte au ministre de l'Éducation nationale, pour réclamer la grille d'évaluation. «Si seulement elle existe», grince la professeure, définitivement écœurée. De son côté, le syndicat des enseignants de l'UNSA s'inquiète des nombreux courriers reçus de candidats dont la note ne dépasse pas 5/20. «Ils nous demandent s'il y a un recours possible», explique Elise Caperan, responsable des candidats au concours professoral. «La difficulté, c'est que tant que nous n'avons pas les bilans, nous ne pouvons expliquer où se situe le problème.» Contacté par Le Figaro, le ministère de l'Éducation nationale n'a pas donné suite.
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Cécile*, qui se reconvertit en prof de Lettres après 3 ans dans la com', regrette que cette épreuve théorique ait pris une telle place au détriment de la matière enseignée. «J'ai bachoté pour apprendre ce qu'était la pédagogie différenciée, l'échange différé, l'école inclusive, les stéréotypes.. un tas de mots-clés pour correspondre à leurs attentes. J'y ai passé autant de temps qu'à me remettre à niveau sur toute l'histoire de la littérature», indique la Rennaise. En Lettres, la nouvelle épreuve était coefficient 3, plus que l'écrit de Français (coef 2) ou celui de Littérature (coef 1).
«Est-ce qu'on doit être professeur, CPE ou flic ?»
Même déception pour Léonie, 26 ans, qui a raté son concours après être tombée sur le sujet de l'«éducation physique et sexuelle sur un enfant de 7 ans». Situation : un élève est agressé par ses camarades dans les toilettes. «J'ai d'abord proposé que les agresseurs aillent voir la directrice», raconte Léonie. «Ils m'expliquent qu'il n'y a pas de directeur. Je propose donc d'en discuter avec les parents. Ils rétorquent qu'il faut faire sans les parents.» La jeune fille change alors de technique : elle prendra quelques minutes avec les «agresseurs» pour mettre les points sur les i. «Si l'on comprend bien, vous laissez votre classe toute seule ?» Désarçonnée, elle propose alors un cours sur le respect de l'intimité. «Ils m'objectent alors qu'à cet âge-là les enfants n'ont pas le sens de l'intimité. Je me suis retrouvée au pied au mur. De toute façon, il n'y avait aucune bonne réponse.»
«Ils distordaient la réalité d'une telle manière que je me suis demandé si ces personnes avaient jamais travaillé dans un établissement scolaire», abonde Axel. «Je ne comprends pas ce que l'Éducation nationale attend de nous. Quelle posture doit-on avoir ? Est-ce qu'on doit être professeur, CPE ou flic ?» Les syndicats étaient eux-mêmes, dès le début, circonspects sur l'épreuve, considérant qu'elle ressemblait davantage à un «entretien d'embauche» qu'à un concours, explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. «Dès le début, nous avions aussi pointé que la seconde partie de l'oral, qui doit porter, sans préparation, sur deux situations professionnelles, ne suscite autre chose que des réponses toutes faites et formatées. Quels candidats prendraient par exemple le risque de tenter une approche critique d'une certaine interprétation de la notion de laïcité ou de neutralité ?»
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Certains se sont également sentis désagréablement jugés sur leur parcours. Nolwenn*, qui enseignait déjà depuis deux ans dans une école privée catholique à Paris, a été sommée de révéler le nom de son établissement qu'elle aurait préféré taire. Idem pour Axel, qui, après un commentaire sur l'«élitisme» de ses élèves entre l'école des Mines et Sciences Po, s'est vu demander la raison pour laquelle il avait choisi de faire carrière dans le privé. «Moi qui avais fait l'effort de venir en costard sous 27°C, pour montrer que j'avais une haute opinion de la fonction publique, c'était raté. Le sentiment que j'ai eu est à peu près celui-ci : t'as des beaux diplômes mais tu vas pas t'en sortir comme ça. En pleine crise des recrutements, cette position est incompréhensible», juge le professeur à Sciences Po.
Léonie se souviendra en particulier de cette question finale, pour clore l'entretien. «Pourquoi souhaitez-vous devenir agent de l'État ?» La jeune candidate est restée interloquée. «Moi, ce que je voulais, c'était transmettre un savoir. J'ai répondu cela et je suis partie.» À l'heure où la profession fait face à une grave pénurie de professeurs - en Île-de-France, près de 2000 postes risquent de rester vacants à la rentrée, selon le site spécialisé Café pédagogique -, Léonie s'interroge. «Mine de rien, les profs sont mal payés et ne comptent pas leurs heures, alors heureusement qu'on a un idéal en tête. Sinon, qu'est-ce qui nous pousserait à faire ce métier ? Certainement pas la perspective d'être agent de l'État.»
*Certains prénoms ont été modifiés
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Le Figaro
Covid-19 : les derniers chiffres
Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG DataFIG DATA - Alors que l'épidémie de Covid-19 redémarre fortement en France, découvrez les principaux indicateurs - nouveaux cas, taux d'incidence par département, taux de positivité par âge, nombre d'hospitalisations et de décès - à suivre au quotidien.
Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France est confrontée en ce début d'été, comme d'autres pays européens, à une nouvelle vague de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, arrivés d'Afrique du Sud et du Portugal. La septième vague de Covid actuelle s'explique notamment par l'arrivée de ce dernier sous-variant, encore plus contagieux que les précédents. Le BA.5 est d'ailleurs devenu majoritaire remplaçant le variant BA.2 qui ne représente plus que 21% des cas.
À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Si les taux d'hospitalisations ne sont pas inquiétants, ces variants ont également une durée de symptômes «plus longue», indique Santé publique France, laissant redouter plus d'absentéisme chez les travailleurs estivaux.
Début d'une 7e vague ?
Certains épidémiologistes affirment que la 7e vague est déjà arrivée, d'autres qu'elle est encore à venir. La France, où la hausse a commencé il y a quatre semaines, pourrait voir ce pic arriver fin juillet, estime Catherine Hill. «Même si les vagues précédentes nous ont montré qu'il était impossible de faire des prédictions», précise l'épidémiologiste.
Une estimation confirmée par le professeur Jean-François Delfraissy, invité de RTL jeudi 30 juin. «Si l'on regarde ce qui s'est passé l'an dernier, où nous avions à la même période la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5», a exposé le président du Conseil scientifique.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré s'attendre à «des niveaux élevés» de Covid-19 cet été en Europe.
Combien de nouveaux cas en France ?
Quel est le taux d'incidence par département ?
Quel est le taux d'incidence et de positivité par âge ?
Combien d'hospitalisations et de décès en France ?
Quelle est la situation dans le monde ?
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Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
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Entre promotions ou retour pour certains et départs pour d'autres, le nouveau casting de l'exécutif vient d'être annoncé par l'Élysée.
Le Figaro
Mysticisme, rejet de la science, «écolos radicaux» : dans le secret du village d'Éourres, la «petite Mecque du mouvement New Age»
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VILLAGES SOUS EMPRISE (1/4) - Les habitants de cette commune des Hautes-Alpes cultivent une utopie écologiste aux frontières du sectarisme.
Etienne JacobEnvoyé spécial à Éourres,
«C'est pour parler des sectes ?» Julien* a repéré à 10 kilomètres notre allure de journaliste. Ce quadragénaire, père de famille, ne savait pas quoi faire entre midi et deux, eh bien nous voilà. Il nous reçoit dans sa chaise longue plantée sur sa terrasse en bois au milieu des arbres. Sa maison, encore en construction, réussit l'exploit d'être excentrée du petit village d'Éourres (Hautes-Alpes), lui-même déjà à l'écart de toute civilisation. Ici, le Samu met une heure à venir. La gare et le supermarché les plus proches sont à 45 minutes en voiture.
À l'heure des interminables remontrances de son camp sur l'empreinte carbone, c'est pourtant ici qu'a décidé de s'implanter notre interlocuteur, militant LFI engagé, bénéficiaire du RSA depuis quelques mois. Originaire des Yvelines, cet utopiste, «pas en phase» avec «notre société», voulait vivre dans un milieu «alternatif». Il a trouvé chaussure à son pied avec cette microcommunauté rurale et agricole, perchée à 1100 mètres d'altitude, au cœur du verdoyant massif des Baronnies provençales.
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Dans cette localité soupçonnée de dérives sectaires, 140 âmes tentent de construire ce que certains appellent «l'harmonie», loin du «monde et de ses turbulences». Avec un totem: la cohabitation de «toutes les nuances de la gauche et l'écologie radicale», dans un village où 91% des habitants ont voté Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Mais le projet n'est pas politique. Il est avant tout spirituel. «C'est la petite Mecque du mouvement New Age», atteste Didier Pachoud, président du Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l'individu (GEMPPI). Anthroposophie, croyances mystiques menant au rejet de la science... Cette communauté forme un millefeuille idéologique préoccupant, sous prétexte d'amour de la «nature» et de la recherche du «mieux-être». Le Figaro a rencontré les gardiens de ce mystérieux temple de l'ésotérisme.
Panorama de la «gauche spiritualiste»
Les ruelles étriquées et pentues sont le cœur d'Éourres. Leur nom est inscrit sur des panneaux de bois creusés, matériau dont l'exploitation «raisonnée», façon «cueillette», fait la fierté de la commune. On arpente les chemins de graviers, pour aller à la rencontre de Robert*, un ancien du village. Anarchiste libertaire, la langue bien pendue, des tatouages émoussés témoins de luttes passées, l'octogénaire se remémore l'achat de sa maison, il y a plusieurs dizaines d'années.
Le contexte est le suivant : en 1975, alors que le village se meurt, un groupe de néoruraux, tendance New Age, débarque. Ces amoureux de la nature veulent y construire une communauté agricole autosuffisante, «Terre Nouvelle», véritable mode post mai-68. Ces «jeunes idéalistes», comme les qualifie la commune sur son site, piochent leurs idées dans les écrits de l'occultiste autrichien Rudolf Steiner. Il est l'auteur, au début du XXe siècle, d'une vingtaine d'ouvrages au fort accent ésotérique dans les domaines philosophiques, agricoles ou du bien-être. Ce touche-à-tout, aussi architecte, agronome et même politicien, est le créateur de l'anthroposophie, courant censé «mener le spirituel qui est dans l'être humain vers le spirituel qui est dans l'univers».
C'est la petite Mecque du mouvement New Age
Robert voulait donc acheter une maison à Éourres. «Le maire d'alors s'est rendu jusque chez moi, en Haute-Provence, pour voir si j'étais “compatible” avec la commune», se remémore-t-il. Compatible, c’est-à-dire en phase avec les idées de Rudolf Steiner. Notre interlocuteur se souvient des questions insistantes de l'élu lors de sa visite chez lui, et lors de celle de la maison. Robert a «lu» les écrits du penseur, sans pour autant les suivre ou les appliquer. Mais son métier dans un domaine ésotérique, son côté anarchiste et son retour d'un voyage en Inde, pays de la spiritualité par excellence, ont suffi pour convaincre l'élu de le laisser acquérir la bâtisse.
L'octogénaire l'affirme: «Ici, tout le monde a lu ou essayé Steiner. Pour moi, ce sont des foutaises». Aujourd'hui, toutes les mouvances de «gauche spiritualiste» essaiment à Éourres, témoigne-t-il. Pas uniquement les anthroposophes. Même si l'ombre du philosophe plane lourdement dans toutes les strates du village. «Ils sont partout, à bas bruit. Sans s'en réclamer. Et toutes les franges de l'écologie radicale sont représentées», souligne une habitante depuis moins de trois ans.
Écoles Steiner
À Éourres, Steiner déteint d'abord dans le domaine éducatif. Les parents revendiquent le droit de faire grandir leurs chers enfants dans un environnement privilégié, loin du système de l'Éducation nationale, que la plupart jugent «punitif», «trop formaté», et «peu respectueux de ce que sont les élèves». Dans les années 70, les néoruraux ont eu l'idée de créer une école au village, basée sur les préceptes du penseur autrichien. Lequel a décrété que la croissance d'un enfant était basée sur le surnaturel. Que ses pulsions, émotions ou sentiments sont bâtis sur des forces «astrales». Il prônait ainsi une pédagogie axée sur l'individu, en stricte opposition à l'école républicaine: pas de notation durant les premières années, un apprentissage des travaux manuels (dessin, couture, etc), des rituels proches de la nature. Si le modèle a essaimé en Europe de l'Ouest et du Nord, il peine à imprimer en France, avec une vingtaine d'établissements seulement.
Il était interdit de mettre des lignes sur les cahiers, il fallait découper les angles des feuilles. Le feutre noir, symbole négatif, était prohibé
Pire, les écoles Steiner sont même parfois accusées de dérives sectaires. La Miviludes surveille de près tout ce qui touche à l'anthroposophie, même si l'ex-ministre de la Citoyenneté et désormais secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, s'est révélée proche de ce milieu. Juste avant la rentrée 2021, un établissement de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) a par exemple été fermé. On y enseignait de «grands mythes fondateurs» au lieu de l'histoire-géographie. À Éourres, dans les années 80, c'était la même chose. De la «mythologie» plutôt que l'histoire de France, se souvient une habitante. Et des pratiques qui posent question: «Il était interdit de mettre des lignes sur les cahiers, il fallait découper les angles des feuilles. Le feutre noir, symbole négatif, était prohibé», liste-t-elle.
Rituels à la bougie
Dans la pédagogie Steiner, apprendre à son enfant à lire avant 7 ans n'est pas une priorité. L'enseignante du village a, il y a quelques années, été rappelée à l'ordre par l'Éducation nationale, le ministère ayant constaté un retard d'apprentissage chez certains élèves. Désormais, le système éducatif d'Éourres - composé d'une micro-crèche et d'une école primaire - ne se revendique plus Steiner. Mais pioche dans «toutes les pédagogies alternatives» : Freynet, Montessori... Au jardin d'enfants, des rituels à la bougie toutes fenêtres fermées, typiques de la pédagogie anthroposophique, ont bien toujours lieu, notamment pour fêter l'Avent. «C'est mignon comme tout, il n'y a rien de sectaire», relativise la maire depuis 2020, Nathalie de Bruyne. Sur le site internet de la commune, une offre d'emploi est disponible à la micro-crèche. On y souhaite une «expérience» et un «intérêt pour les pédagogies actives (Waldorf-Steiner, Montessori, Freinet, CNV …)».
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Quant à l'ex-professeur, elle garderait une forte influence sur la pédagogie enseignée, en tant qu'adjointe à l'Éducation. Tout comme l'ancienne maire, Caroline Yaffé, anthroposophe «assumée», selon plusieurs témoins. Elle est l'une des rares du groupe Terre Nouvelle à être encore sur place, à la tête d'une ferme, le Hameau des Damias. «Le problème, au niveau d'une commune, c'est que lorsque la mairie est mêlée dans ces mouvances, elle a un pouvoir facilitateur important, en termes de subventions notamment», note Didier Pachoud. Sans oublier les parents eux-mêmes, toujours demandeurs de ce mode d'éducation hors les murs.
Lorsque à la fin des années 2000, l'enseignante a été contrainte de revenir à une école plus laïque, les parents ont placé leurs enfants dans les villages voisins. «Encore aujourd'hui, les gens viennent ici pour la pédagogie enseignée», certifie une habitante. «Ils viennent vivre l'“expérience Éourres” et quand leurs enfants doivent aller au collège, à plus d'une heure de route, ils se cassent». C'est le cas de Daniella, jeune femme d'origine italienne. Elle loge depuis six mois dans un des neuf logements sociaux du village: «Les écoles Steiner sont trop chères. Ce n'est pas le cas ici. C'est une école de la vie, proche de la nature, qui préserve le vivant», confie-t-elle au Figaro. Seulement, l'école n'étant plus sous l'égide de la fédération Steiner, certains la trouvent «trop laïque». Un couple projetterait même de créer une nouvelle école afin d'y enseigner du «Steiner pur et dur».
«Forces cosmiques» en biodynamie
Se croisant dans les venelles d'Éourres, on se salue et se tutoie. On se réunit sur la place principale, plusieurs fois par an, pour fêter les saisons, coutume ancrée dans la pédagogie anthroposophique. On se retrouve près du Biocoop, le seul commerce du village, entre 15 et 19 heures pour y parler «karma» et «bonnes ondes». Dans l'établissement, on trouve du vin fait en biodynamie, une méthode pour cultiver les vignes inventée par... Rudolf Steiner. Ces principes ont été édictés par le philosophe lors de «cours aux agriculteurs» donnés en 1924, un an avant sa mort. Il y évoquait, pêle-mêle, la croyance en des «forces cosmiques», l'influence de la lune, des planètes et du zodiaque sur la croissance des plantes ou encore l'existence d'êtres surnaturels invisibles comme les gnomes, les ondines ou encore esprits de l'air et du feu. En résumé, une façon de faire le vin reposant plus sur la magie que la science, Steiner n'ayant eu aucune formation agricole ni contact avec le monde paysan. «Cela n'empêche pas que le vin soit bon», réfute un client du magasin. Car, en effet, les viticulteurs du coin prennent soin de leurs plans comme personnes et les vins sont souvent bios, avant d'être biodynamiques.
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Il n'empêche : la prépondérance de cette technique pseudoscientifique témoigne de l'influence de l'anthroposophie sur cette microcommunauté isolée. Nous recevant dans les petits locaux communaux, la maire Nathalie de Bruyne nous confie faire elle-même son vin. Et si cette dame à l'indéniable franc-parler ne se réclame pas anthroposophe - elle dit ne pas connaître ce terme -, elle admet le cultiver, sans surprise, en biodynamie. Pourquoi donc, si ce n'est par conviction? «Des gens de la région m'ont dit que ça fonctionnait, c'est du bouche-à-oreille», répond-elle. «Oui, on observe le cycle de la Lune», reconnaît-elle.
Pas question, en revanche, de mettre de la bouse de vache dans une corne, l'enterrer et la laisser fermenter pendant tout un hiver avant d'être diluée et pulvérisée sur les champs, comme le recommande le «toutologue» autrichien. «J'ai fait un stage pour tester ça, mais c'est trop cher», admet l'élue, pour qui ces méthodes sont plus des «recettes de grand-mère» que l'œuvre d'adeptes de Steiner. Michel Onfray disait, en 2019: «L'anthroposophie dont procède la biodynamie (...) relève de cette pensée magique… Le déraisonnable et l'irrationnel tout autant que la pensée magique sont les signatures des temps nihilistes». Inutile de préciser que dans la - très charmante - bibliothèque associative du village, on trouve sans trop chercher le parfait manuel pour concocter sa boisson en biodynamie. À côté des manuels vantant les bienfaits du «retour à la terre», le mal de l'individualisme, la lutte des classes et le bonheur d'avoir une vie spirituelle épanouie. Plus que jamais, l'ombre de Steiner plane sur Éourres.
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Le Figaro
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REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
Le Figaro
Travail: «La grande désertion»
Jacques-Olivier MartinL’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
Partout les vacances… Celles des Français qui traverseront ce week-end la France en direction des plages, de la campagne, des montagnes, avec des amis ou en famille. Mais aussi les vacances de postes qui font pleurer les professionnels du tourisme. Cherche serveurs, plongeurs, cuisiniers et mille autres jobs pour la saison. En vain! C’est le paradoxe de l’été: des vacanciers plus nombreux que l’an dernier mais des entreprises qui n’arriveront pas à répondre à leurs demandes faute de bras.
Les explications ne manquent pas. Le Covid a tout bousculé. Les saisonniers ont appris à aimer les congés de fin de semaine, les soirées à la maison, et découvert de nouveaux métiers ; les jeunes bouderaient les jobs d’été. D’autres auraient, dit-on, changé leur rapport au travail. On parle même de grande démission. Pour les bars, cafés, restaurants, c’est surtout la grande désertion!
Dans un pays loin du plein-emploi, c’est visiblement le rapport au travail et son organisation qu’il faut repenser. Comment? D’abord en inscrivant cette valeur travail, ô combien précieuse, au cœur de notre société. Le sujet est donc politique et ne fait pas franchement l’unanimité. D’un côté, la Nupes, avec les plus roses qui ont inventé la fumeuse théorie du partage du travail et des 35 heures, et les plus rouges tenants de l’assistanat et de la politique du guichet. De l’autre, ceux qui défendent le «travailler plus pour gagner plus» (Nicolas Sarkozy), plutôt à droite, mais aussi Marcheurs… Réforme des retraites, apprentissage, RSA conditionné à une activité, Emmanuel Macron n’a eu de cesse de promettre d’augmenter la quantité de travail. Le fera-t-il (vraiment)? C’est une autre affaire: depuis le 19 juin, il n’a plus toutes les cartes en main.
La bataille du travail ne se joue pas seulement dans l’Hémicycle. C’est toute la société qui doit se mobiliser, nos enseignants pour qu’ils transmettent le goût de l’effort et portent nos jeunes vers l’excellence, mais aussi nos entreprises pour qu’elles séduisent et offrent des carrières attractives et lucratives. Le défi est plus que jamais de donner à tous les Français les compétences qui leur manquent, et surtout l’envie de traverser la rue…
Anthony Klotz: «Dans le monde du travail, le rapport de force évolue au profit des salariés»
ENTRETIEN - L’universitaire américain est l’inventeur de l’expression «la grande démission», qui a fait mouche, et a été le premier à appréhender ce phénomène qui déferlait sur les États-Unis. Alors qu’il concerne désormais aussi l’Europe, l’intellectuel analyse les mutations du marché du travail ainsi révélées.
«La dette publique ne doit pas financer les dépenses courantes!»
TRIBUNE - La perspective d’une grève de l’impôt par les classes moyennes n’est pas une hypothèse d’école, argumente Michel Cicurel. Prélèvements obligatoires et dépenses publiques, pour être acceptés, doivent viser, par-dessus tout, à restaurer la compétitivité de l’économie française.
Agnès Verdier-Molinié: «Il faut indexer tout de suite le barème de l’impôt sur le revenu sur la vraie inflation!»
TRIBUNE - Alors que la première ministre prononce mercredi son discours de politique générale à l’Assemblée, la directrice générale de la Fondation iFrap (think-tank libéral) estime que les Français subissent des augmentations d’impôts indolores liées à la forte hausse des prix.
Le Figaro
Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées
Marti BlanchoEXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.
Affaires volées sur la plage, montre de valeur arrachée ou pire, voiture dépouillée voire complètement volatilisée. En vacances, la petite délinquance ne faiblit pas. Elle augmente même dans les communes de bord de mer, où l'été est la haute saison pour les larcins en tout genre. Alors pour identifier les stations balnéaires où redoubler de vigilance, Le Figaro a classé une centaine de communes côtières touristiques selon le taux de vols contre les personnes ou ciblant des véhicules.
Nous avons analysé les chiffres de la délinquance pour l'ensemble des communes balnéaires de moins de 100.000 habitants classées comme stations touristiques et avec au moins 150 chambres d'hôtels trois étoiles ou plus. De quoi dresser un classement des lieux les plus touchés par les petits délits et où il faudra faire particulièrement attention.
Dans les données de délinquance du ministère de l'Intérieur, le nombre de vols, rapporté à la population municipale, ne prend pas en compte l'explosion estivale de la population et des visiteurs en bord de mer. Afin de corriger du mieux possible ce biais, nous ne retenons que les stations balnéaires connues avec une importante offre hôtelière ; toutes voient leur fréquentation bondir en été. À défaut de données plus fines, les chiffres disponibles sont un bon indicateur de la petite délinquance sur ces communes littorales.
Le golfe de Saint-Tropez très touché
Saint-Tropez n'attire pas que la jet-set. Le plus connu des villages de pêcheurs, aujourd'hui remplacés par les yachts et les hélicoptères, appâte aussi les voleurs. Et au vu des chiffres de la petite délinquance, les risques d'en être la cible y sont bien plus hauts que dans la majorité des communes analysées.
Avec 74 vols sans violence et 16 vols relatifs aux véhicules pour 1000 habitants en 2021, Saint-Tropez est la station balnéaire la plus touchée par la petite délinquance. Ces indicateurs sont cinq et deux fois et demi supérieurs à la moyenne des communes de notre classement.
«Un phénomène saisonnier»
Des chiffres élevés à mettre en regard de la forte fréquentation de la ville en été. Saint-Tropez, habitée à l'année par quelque 3800 personnes voit sa population multipliée par huit sur la saison, d'après la préfecture du Var, entraînant ainsi une forte hausse des délits. «Il s'agit clairement d'un phénomène saisonnier dû à une explosion touristique qui ne va pas faiblir cet été», assure la préfecture.
«En effet, la ville est surclassée entre 20.000 et 40.000 habitants », explique la municipalité. Combattre les larcins n'en demeure pas moins «une priorité pour Madame la maire». La Ville assure avoir consacré «plus de 5,3 millions d'euros à la sécurité de ses habitants comme des visiteurs» sur la période 2021-2022.
À VOIR AUSSI - Sécurité: «La délinquance que nous vivons est un djihad», selon Éric Zemmour
La situation ne se cantonne pas à Saint-Tropez. Elle se propage dans le golfe du même nom. Gassin, commune limitrophe, affiche le plus grand nombre de vols de véhicules ; avec Grimaud elle fait partie des dix stations balnéaires les plus affectées par les vols de véhicules et contre les personnes.
Pourtour méditerranéen
Au-delà du golfe de Saint-Tropez, les larcins frappent toute la côte méditerranéenne : 15 des 20 stations balnéaires avec les plus forts taux de vols se baignent dans la grande bleue. Les Français semblent l'avoir compris. «La Méditerranée pâtit d'une mauvaise image en matière de sécurité : seuls 30 % des Français la qualifient de sûre», conclut la dernière édition du baromètre Fiducial de la sécurité après une enquête réalisée par Odoxa.
En parallèle, la période estivale correspond voit un renforcement des moyens mis en place par les forces de l'ordre, notamment à travers une augmentation saisonnière des effectifs. «Sur le secteur du golfe de Saint-Tropez, on va avoir plus d'officiers de police judiciaire, de gendarmes mobiles et un renfort de la part de militaires de la réserve opérationnelle. En tout, une trentaine au moins en début d'été, puis une soixantaine», affirme la préfecture du Var.
Attention aux vols à Hossegor
À l'ouest, sur la façade atlantique, la petite délinquance se concentre surtout au sud de la côte. Hossegor est la plus touchée du littoral océanique et se hisse même en deuxième place du classement. La commune des Landes, plébiscitée par les surfeurs et amateurs de belles vagues, affiche même le plus fort taux de vols sans violence sur les personnes : 76 pour 1000 habitants en 2021.
Des chiffres que la forte fréquentation estivale fait grimper, à l'instar de Saint-Tropez. La côte landaise séduit de plus en plus les visiteurs. Le département des Landes a compté plus de 23 millions de nuitées touristiques, dont les trois quarts sur le littoral. Même son de cloche au Pays basque. À titre d'exemple, Biarritz a multiplié sa population par cinq l'été dernier et vu passer trois millions de visiteurs, d'après les estimations de l'agence d'attractivité et de développement touristiques Béarn Pays basque. Une augmentation qui entraîne logiquement celle de la petite délinquance.
À Hossegor, les autorités locales semblent avoir pris la mesure du problème. Le «groupe local de traitement de la délinquance» mis en place en 2021 est reconduit cette année. Il s'agit avant tout de renforcer la présence des forces de l'ordre et d'instaurer un partenariat entre la mairie, la police municipale, la sous-préfecture et le parquet de Dax ainsi que la gendarmerie.
La Bretagne assez épargnée
Mis à part la Nouvelle-Aquitaine, les communes côtières des autres régions du littoral atlantique sont globalement moins fréquentées que leurs homologues du sud-est et sud-ouest et donc moins touchées par les vols. Seul dénote Deauville, septième commune du classement avec le plus de vols.
Néanmoins, la Normandie est relativement épargnée par les petits délits. Idem dans les Pays de la Loire et Hauts-de-France. Mais ces régions sont aussi moins fournies en stations balnéaires que leurs consœurs du sud. La Bretagne peut quant à elle se targuer d'avoir neuf de ses 16 communes touristiques côtières classées parmi les 20 les moins touchées du classement.
Afin de réduire les risques face aux vols de et dans le véhicule, les autorités rappellent de ne pas laisser les clefs sur le contact lors d'un arrêt-minute, veiller à la bonne fermeture des portières, éviter de laisser des objets de valeur dans la voiture, même cachés, et préférer un parking sécurisé quand on en a le choix. Des conseils qui peuvent paraître évidents mais que les vacanciers oublient souvent dans la torpeur de l'été.
Méthodologie détaillée
Pour ce classement, nous avons choisi l'ensemble des communes de moins de 100.000 habitants considérées comme « station de tourisme » et situées sur le littoral. Parmi celles-ci, nous ne gardons que les plus populaires, soit celles proposant plus de 150 chambres d'hôtel trois étoiles ou plus , ou plus de 500 lits en résidence touristique et de chambres d'hôtel trois étoiles ou plus.
Au total, 117 communes sont classées selon les chiffres de la petite délinquance, c'est-à-dire les vols sans violence contre les personnes, les vols dans les véhicules, les vols d'accessoires de véhicules et les vols de véhicules. Les données sont transmises par le ministère de l'Intérieur , qui calcule un taux pour 1000 habitants pour chacune des catégories.
Enfin, nous classons les communes en calculant une moyenne pondérée de la façon suivante : coefficient quatre pour les vols de véhicules, trois pour les vols contre les personnes et dans les véhicules et deux pour les vols d'accessoires de véhicules.
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Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury
TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.
Le Figaro
Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?
Judith WaintraubCharles JaiguDÉCRYPTAGE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.
Fini les passes, sanitaire ou vaccinal, les fermetures de lieux recevant du public et les couvre-feux. Le confinement? Relégué au musée des barbaries moyenâgeuses! Quant au masque, son port sera volontaire ou ne sera pas. Le projet de loi visant à succéder à l’état d’urgence sanitaire, qui prendra fin le 31 juillet, fait table rase de toutes les contraintes inventées par le génie administratif depuis l’apparition du Covid-19. Il se contente d’assurer le maintien des outils de surveillance de l’épidémie et de prévoir la possibilité d’instaurer si nécessaire un contrôle sanitaire aux frontières.
Ce choix est-il politique ou répond-il à la nouvelle donne épidémique induite par l’arrivée du variant Omicron? Les deux, mon général! L’option du masque obligatoire a fait débat au sein de l’exécutif. Emmanuel Macron, qui y était opposé, a tranché. Depuis qu’il a refusé de reconfiner les Français, fin janvier 2021, malgré les injonctions des pontes de la santé publique, le président est le relais le plus efficace des «rassuristes» au sommet du pouvoir.
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Peut-être aussi est-il plus conscient que ses ministres de la nécessité de ne pas dilapider un crédit politique déjà largement entamé par les législatives. La reprise épidémique a fait partie des discussions entre l’exécutif et les oppositions. Toutes ont exprimé un refus clair et net de «nouvelles mesures coercitives», pour reprendre la formule d’Olivier Marleix, patron des députés Les Républicains, après la conférence en visio sur le sujet, organisée le 30 juin par Élisabeth Borne avec les présidents des groupes à l’Assemblée nationale. La France insoumise et le Rassemblement national qui, eux, avaient massivement voté contre la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, alors que le groupe LR s’était divisé, sont sur la même ligne. Ainsi que la plupart des députés macronistes, MoDem et apparentés.
Très faible efficacité du vaccin
Cette unanimité parlementaire correspond à l’évolution de l’opinion. Les restrictions de libertés ont suscité beaucoup moins de protestations chez nous que chez nos homologues européens, avec des manifestations certes récurrentes mais de peu d’ampleur comparées aux mobilisations à Berlin, Bruxelles ou Copenhague. Le «Gaulois réfractaire» ne l’a pas été tant que ça, du moins jusqu’au passe vaccinal, soumis aux parlementaires pour adoption alors que les données sur la très faible efficacité du vaccin contre la transmission du virus commençaient à circuler.
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«Il y aurait eu un vrai risque politique à poursuivre avec le passe», estime l’épidémiologiste Martin Blachier, qui l’a combattu. Pour lui, «Olivier Véran a commis une erreur de lecture des courbes en voulant l’imposer». «C’est une faute grave qui va laisser des traces pendant des années, regrette-t-il. Le passe vaccinal est devenu le point Godwin des discussions sur le virus. Il a alimenté le complotisme parce que c’était pire qu’une obligation, une obligation déguisée.» Olivier Véran n’est plus ministre de la Santé, mais porte-parole du gouvernement, après un passage éclair aux Relations avec le Parlement. Martin Blachier espère désormais que «l’exécutif réparera la décision brutale prise contre les soignants non vaccinés, comme promis par Emmanuel Macron». Le chef de l’État avait déclaré le 2 juin à Marseille: «Dès que le Conseil scientifique dira qu’on est en phase endémique, on pourra réintégrer les soignants non-vaccinés.». Mais mardi, le nouveau ministre de la Santé François Braun a dit que ce n’était «pas d’actualité». Voilà qui promet lors du débat parlementaire!
La propagation du virus n’est plus le bon signal
L’épidémiologiste a écrit un livre passionnant sur l’histoire de la pandémie, vue de l’intérieur. Il y raconte comment les mandarins et la technostructure qui gouvernent notre système de santé publique ont confisqué le pouvoir pendant la crise, avec la complicité parfois active de certains politiques. Aujourd’hui, il se félicite que «l’obligation vaccinale ait été remplacée par le ciblage des campagnes sur les personnes vulnérables» et qu’on en ait «fini avec l’idée folle du contrôle de la circulation virale». «Omicron a changé la donne, explique-t-il, en supprimant quasiment le risque de débordement de notre système de santé. Chaque Français aura été infecté en moyenne 1,2 fois en 2022. On est dans le “vivre avec”.» Est-ce cette fois-ci la fin du précautionnisme sanitaire extrême?
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«Il y a un relatif consensus autour de l’usage facultatif du masque dans les espaces clos et la nécessité des gestes barrières, mais les experts admettent enfin que le confinement ne sert à rien et que le passe sanitaire porte atteinte à la liberté» résume le docteur Alice Desbiolles, médecin en santé publique et épidémiologiste, auteur d’un livre récent sur l’éco-anxiété. Comme Martin Blachier, elle considère que les tests remboursés par la Sécurité sociale donnent un mauvais signal. «Il faut arrêter de tester car les indicateurs de contagions ne sont plus pertinents et être infecté n’est pas grave en soi. Trop de gens les utilisent pour dramatiser la menace, nous dit-elle. Les seules données intéressantes sont celles qui mesurent le nombre de Covid graves et d’hospitalisation. Encore faut-il s’assurer qu’elles sont fiables. On sait aujourd’hui que la moitié des patients qu’on hospitalise avec le Covid ont en réalité une autre pathologie qui est la cause de leur hospitalisation. Lors des premières vagues, les chiffres, souvent masqués, indiquaient qu’un tiers des patients mouraient avec le Covid mais pas du Covid.»
Le vaccin pour les plus vulnérables
Le docteur Michaël Peyromaure, chef du service d’urologie à Cochin (Paris), tire de son côté la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes de l’obligation faite aux médecins de ne pas opérer un patient qui répond positif au test du Covid. «Cela peut entraîner de graves complications pour certains malades qui devront attendre l’expiration du délai légal de six semaines, s’inquiète-t-il, alors qu’opérer un malade qui a le Covid ne fait pas courir un grand risque de contagion. C’est comme si on refusait d’opérer un patient porteur du virus du sida au motif qu’il y a un risque de transmission.»
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Le bilan exhaustif des campagnes de vaccination n’a pas encore été fait, mais de plus en plus de chercheurs et de médecins jugent sévèrement la doctrine du vaccin pour tous. On sait que les vaccins ont empêché des formes graves chez des patients à risque, mais il est désormais établi qu’ils n’ont pas arrêté la transmission du virus contrairement à ce qui a été martelé au début. Le «vaccin altruiste» n’a pas servi à grand-chose. «C’est une stratégie qui a été très coûteuse et qui a produit des effets indésirables sur certains sujets (1/1000), comme les complications cardiovasculaires, troubles menstruels et de la fertilité, asthmes. Il aura fallu tout ce temps pour conclure que la bonne stratégie vaccinale est la vaccination ciblée des populations à risque et bien sûr de ceux qui le souhaitent, comme on le fait pour la grippe», se désole Alice Desbiolles. Les Français ont entendu pendant deux ans que la décision médicale était justifiée si elle comportait plus de bénéfices que de risques. Le choix du vaccin pour tous ne comportait pas seulement un coût économique, mais aussi des inconvénients qui ont été sous-estimés. Mais la pandémie a fait oublier les règles anciennes en matière de virologie, quand un vaccin devait répondre, avant qu’il ne soit administré à toute la population, à des critères beaucoup plus rigoureux. Ils devaient être 100 % efficaces contre la maladie et contre sa transmission, et sans aucun effet indésirable. Plusieurs épidémiologistes soulignent qu’un Didier Raoult a eu raison de dire qu’un vaccin qui se focalise sur une seule protéine est voué à perdre son efficacité car les souches mutent. Ils pointent les études allemandes et danoises sur des cohortes de patients vaccinés qui ont relevé que les multivaccinés étaient plus susceptibles d’attraper le Covid. C’est aussi pour cette raison qu’Alice Desbiolles insiste sur l’importance du consentement du patient au remède, un des piliers de la médecine. «Les limites à la liberté de circulation ont eu des effets très négatifs sur le bien-être des Français, sur l’économie, sur l’éducation, sur la santé mentale des enfants: on aurait tort de commettre à nouveau les mêmes erreurs», alerte-t-elle.
La stratégie suédoise validée
Le risque existe-t-il? Du point de vue épidémique, la situation semble sous contrôle. «Nous sommes dans une période où l’alternance des refroidissements et des coups de chaleur provoque des infections mineures qui sont une porte d’entrée pour le dernier variant du Covid en circulation, mais il n’y a aucune raison d’en faire plus de cas que d’une grippe», affirme l’épidémiologiste Laurent Toubiana. Ce chercheur à l’Inserm a décrit son expérience dans Covid-19. Une autre vision de l’épidémie (L’Artilleur). Comme la plupart de ses collègues, il prévoit que «les infections seront en recrudescence en septembre, quand les enfants retourneront à l’école» mais contrairement aux plus «alarmistes» d’entre eux, il espère que ce ne sera pas le prétexte à un retour du passe vaccinal. Même si, selon lui, rien n’est à exclure car «les grandes institutions préfèrent la politique de la peur à celle de la responsabilité individuelle».
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Entre l’enfermement chinois et l’inconséquence brésilienne, dans de nombreux pays, la politique l’a emporté sur le bon sens sanitaire. Au sein de l’Union européenne, la Suède a été montrée du doigt pour son «laxisme» par ses voisins plus «enfermistes». Le port du masque et la distanciation sociale y ont été conseillés, mais jamais imposés. Et il n’y a eu a fortiori ni confinement ni couvre-feu. «On peut comparer les résultats de la France et de la Suède parce que les dynamiques épidémiques y sont très proches, estime Martin Blachier, même s’il faut tenir compte des contextes particuliers à chaque pays: la Suède est un pays peu dense, où l’épidémie est arrivée tardivement, etc. Au départ, elle était plus mal partie que la France, essentiellement parce qu’elle avait mal pris en compte la vulnérabilité des personnes très âgées, mais elle a corrigé le tir. En revanche, en termes de perte de PIB, de ralentissement de la croissance, de dégâts économiques, sociaux et de troubles psychiques - les consultations chez les psys ont été multipliées par deux -, le bilan de la pandémie en France est beaucoup plus lourd qu’en Suède.»
(1) Méga-gâchis. Histoire secrète de la pandémie, Cerf. (2) L’éco-anxiété. Vivre sereinement dans un monde abîmé, Fayard.
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Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées
EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.
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Le Figaro
Où manger vraiment belge à Bruxelles ? Nos bonnes adresses
LA SÉLECTION DU FIGARO - Un waterzooi, des croquettes aux crevettes, un pistolet, des carbonnades flamandes… Profitez de votre passage à Bruxelles pour déguster quelques spécialités belges. Voici des tables qui goûtent bon la tradition.
Aux Armes de Bruxelles
Dans les petites rues animées qui entourent la Grand-Place, il est difficile de distinguer la bonne adresse de l'attrape-touriste. Faites comme les echte brusseleirs (vrais Bruxellois), poussez la porte des Armes de Bruxelles. Jacques Brel y avait sa table. Récemment repris par la famille Vanlancker qui exploite Chez Léon, juste en face, l'établissement centenaire a retrouvé son lustre d'antan. Avec ses tables nappées de blanc sous le portrait du roi Philippe et de la reine Mathilde. Pour l'entrée, vous hésiterez entre le cervelas, le chicon au gratin ou la salade Veulemans. Ensuite, le lapin à la brabançonne, le stoemp maison, la côte de veau sauce Blackwell. Impossible de choisir ? Optez pour la trilogie de spécialités belges : carbonnade, vol-au-vent et boulette sauce tomate. Terminez par un morceau de tarte à la cassonade, une crème brûlée au cuberdon ou des crêpes flambées à la Mandarine Napoléon.
Le plus : les serveurs en livrée blanche à galons dorés, toujours aux petits soins.
Les prix : menu déjeuner à partir de 24 €, menu du soir à partir de 38,50 €, plat à la carte entre 11 et 68 €.
Aux Armes de Bruxelles, rue des Bouchers 13, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 511 55 50.
Les Brigittines
C'est dans les Marolles, le quartier le plus populaire de Bruxelles, que Dirk Myny vous attend aux Brigittines. Voilà bientôt 30 ans que ce maître cuisinier y partage une cuisine traditionnelle qu'il réinvente en permanence. À l'image de son vol-au-vent dont il adapte la recette au fil des saisons. Quand l'assiette arrive à table, seul le feuilleté est posé dessus. Le chef débarque ensuite avec ses poêlons en cuivre pour vous servir (et vous re-servir). Dirk aime travailler les bières locales. On craque pour sa joue de veau mijotée à la kriek. Ou pour la spécialité de la maison, le zenne pot : du chou cuit à la Gueuze servi avec du bloempanch, le boudin noir de Bruxelles. La carte propose aussi une pièce de viande chevaline, très appréciée des Marolliens. Les Brigittines a décroché le titre de « Brasserie de l'Année 2020 » au Gault&Millau.
Le plus : le décor intimiste, dans un ancien bureau de poste Art Nouveau.
Les prix : menu déjeuner 35 €, menu du soir 65 €, plat à la carte à partir de 24 €.
Les Brigittines, place de la Chapelle 5, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 2 512 68 91.
Taverne du Passage
La Taverne du Passage est une brasserie Art déco emblématique de la capitale belge. Les Bruxellois ont craint de la voir disparaître après la crise sanitaire, mais elle a récemment rouvert. Et de la plus belle des manières. Le nouveau propriétaire a en effet réussi à insuffler un brin de modernité tout en respectant l'esprit du lieu. Tandis que les banquettes et les carrelages anciens ont été préservés, le plafond est désormais décoré d'un nuage d'origamis dorés signés Charles Kaisin. On commande d'abord l'apéro maison, le Hugo – en souvenir de Victor qui vécut en exil dans le quartier. Puis l'un des incontournables de la carte : les croquettes aux crevettes grises avec leur brin de persil frit, le vol-au-vent au coucou de Malines, l'américain préparé. Pour le dessert, laissez-vous tenter par la mousse au chocolat minute, servie tiède.
Le plus : l'emplacement à deux pas de la Grand-Place, dans les somptueuses Galeries royales Saint-Hubert.
Les prix : plat à la carte à partir de 22 €.
Taverne du Passage, galerie de la Reine 30, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 2 512 14 13.
Fernand Obb Delicatessen
Envie d'une pause snacking ? La bonne adresse, c'est Fernand Obb Delicatessen du côté de Saint-Gilles. L'établissement se présente comme un comptoir de cuisine populaire. La carte est simple, mais tout est bien fait. C'est l'endroit idéal pour découvrir le petit pain préféré des Belges : le pistolet. Choisissez-le garni à l'américain – un haché de bœuf cru agrémenté d'oignons, de câpres, de cornichons et d'une sauce maison. Fernand Obb propose également quelques spécialités typiques des baraques à frites, comme la fricadelle (une saucisse cuite à la friteuse) ou le poulycroc (un morceau de poulet enrobé d'une croûte croquante). Ces classiques de la cuisine industrielle sont ici déclinés en version artisanale. Tout comme le burger, préparé avec une tranche de boudin wallon. Ne manquez pas la croquette au fromage, fondante comme un souvenir d'enfance.
Le plus : la gaufrite, une drôle de frite en forme de gaufre, que l'on ne trouve nulle part ailleurs.
Les prix : pistolets à partir de 3,50 € ; assiettes avec gaufrites + salade mixte + 1 sauce entre 15 € et 17 € ; fricadelle maison à 4 € ou encore 6 € le poulycroc.
Fernand Obb Delicatessen, rue de Tamines 27, 1060 Bruxelles (Saint-Gilles). Tél. : +32 2 771 91 08.
Au Vieux Saint Martin
Le Grand Sablon est le quartier des antiquaires et des galeristes. À l'heure du repas, ils se donnent rendez-vous au Vieux Saint Martin. Ouvert dans les sixties, il a conservé le plafond rouge laqué et les sièges en cuir typiques de l'époque. Ainsi que quelques lithographies d'Alechinsky aux murs. Mais l'histoire de ce restaurant familial remonte bien plus loin. Ici on évoque encore l'aïeul, Joseph Niels, qui aurait travaillé avec Escoffier avant de mettre au point la recette qui fait toujours le succès de l'enseigne : l'américain. Il est servi avec des frites fraîches et de la mayonnaise maison. À la carte, on pointe aussi le rosbeef au piccalilli, le waterzooi de poulet à la gantoise, les solettes de Zeebruges ou la salade Castafiore – clin d'œil à Hergé, que l'on croisait souvent dans le quartier. Avec leur cravate et leur tablier rouge, les serveurs ne dépareilleraient pas dans un album de Tintin.
Le plus : des assiettes très généreuses, servies en continu de midi à 23 heures pour la dernière prise de commande.
Les prix : plats à la carte entre 19,50 € et 36,25 €.
Au Vieux Saint Martin, place du Grand Sablon 38, 1000 Bruxelles. Tél. : + 32 2 512 64 76.
Friture René
Pour retrouver les saveurs du temps où Bruxelles bruxellait, il faut parfois quitter les quartiers touristiques. Direction Anderlecht. Peut-être connaissez-vous cette commune bruxelloise pour son club de foot. Vous y viendrez désormais pour la Friture René. Un resto populaire, comme on en trouvait jadis à tous les coins de rue. Dès l'entrée, on est accueilli par une montagne de frites prêtes à être cuites devant vous. Dans du Blanc de bœuf (marque commerciale belge sous laquelle est commercialisée la graisse (suif) de bœuf utilisée pour la cuisson des frites, NDLR), évidemment. L'établissement, ouvert en 1932, a conservé son cachet d'époque. Avec ses murs carrelés, ses banquettes en bois, des néons au plafond et de petites nappes à carreaux rouges. On s'y attable devant une casserole de moules, une tomate crevette, une anguille au vert, une entrecôte de Blanc Bleu Belge ou d'excellentes petites boulettes sauce tomate. Puis, comme jadis, on termine avec une glace typiquement belge (malgré son nom) : la Brésilienne.
Le plus : l'accueil familial par Dirk et Dorine. Même la petite dernière (Ambre, 9 ans) met la main à la pâte.
Les prix : la tomate crevettes 18 € ; les boulettes 19 € ; la casserole de moules à partir de 29 €.
Friture René, place de la Résistance 14, 1070 Bruxelles (Anderlecht). Tél. : +32 2 523 28 76.
Brasseries Georges
Vous aimeriez goûter à quelques spécialités belges, mais d'autres convives préféreraient une carte plus classique ? Les Brasseries Georges ont de quoi satisfaire tout le monde. Situées en bordure du bois de la Cambre, elles sont réputées pour leur banc d'écailler et leurs belles pièces de viande. Mais on peut également y déguster diverses préparations aux accents belges. Comme les fondus au Vieux Bruges, le suprême de coucou de Malines ou le traditionnel vol-au-vent, ici revisité avec homard et saint jacques rôties. Comme tout établissement belge qui se respecte, les Brasseries Georges proposent aussi des croquettes aux crevettes grises. Elles ont été élues « Meilleures croquettes de Bruxelles 2022 ».
Le plus : le service voiturier et la vaste terrasse couverte.
Les prix : menu déjeuner à partir de 22 €, plat à la carte entre 18 € et 89 €.
Brasseries Georges, avenue Winston Churchill 259, 1180 Bruxelles (Uccle). Tél. : +32 2 347 21 00.
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Le Figaro
Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?
Tiphaine HonnetNOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.
«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?
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Un seuil de tolérance en déclin
Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»
Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»
La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive
Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).
Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.
Poison insidieux
Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.
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Enfants et achat immobilier
Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.
Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer
Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.
Tout redéfinir avec un regard extérieur
Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»
Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»
La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre
Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»
(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.
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Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?
DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?
Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
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Le Figaro
Sept spots d'escalade en plein air autour de Paris à tester absolument
En salle ou en plein air, la grimpette a la cote. Mais avec le retour des beaux jours, on a plutôt envie de reléguer les clubs en intérieur pour gravir un rocher en forêt ou une falaise près de la Seine. Nos spots favoris à quelques kilomètres de la capitale.
Envie de prendre de la hauteur ? Et si vous en profitiez pour découvrir l'escalade ? En vogue ces dernières années, ce sport a tout pour plaire : en plus d'associer exercice physique et activité de plein air, il permet de se dépenser en se vidant la tête. Le combo gagnant. Mais ce n'est pas tout. La «grimpe» est aussi une activité collective et intergénérationnelle. Chaque voie a sa propre indication de difficulté, si bien que l'on peut grimper avec ses enfants, ses amis, ses parents et même ses grands-parents. Autre avantage, la plupart de ces lieux naturels sont en accès libre. C'est donc une activité financièrement très accessible, puisque gratuite en dehors du tarif d'achat ou de location de matériel. Bref, l'aventure à la portée de tous.
VOIR LE DOSSIER - Week-end autour de Paris : toutes nos idées de sorties
La forêt de Fontainebleau, le QG des amateurs de grimpe
- Le Diplodocus, le Cul-de-chien ou le Rocher Canon
La forêt de Fontainebleau - «Bleau» pour les intimes - est sans aucun doute le royaume de l'escalade. Depuis des décennies, l'endroit est convoité par les grimpeurs du monde entier. Ici, vous pouvez pratiquer ce que l'on appelle dans le jargon de l'escalade «le bloc», c'est-à-dire grimper sur des rochers sans corde ni mousqueton. Avec plus de 27.000 voies, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Un code couleur vous informe de la difficulté de l'ascension : blanc pour les enfants, jaune pour les débutants, orange pour les niveaux intermédiaires, bleu et rouge pour les confirmés, noirs pour les experts. Il vous suffit ensuite de choisir parmi les nombreux spots dont certains aux noms fantaisistes comme le Diplodocus, le Cul-de-chien ou le Rocher Canon. Pour se repérer, mieux vaut consulter en amont le site Bleau.info, la bible de l'escalade à Fontainebleau.
Comment s'y rendre ? Depuis Paris, il faut compter environ une heure pour rejoindre les spots principaux en voiture. Mais attention, le temps de trajet peut vite s'allonger en fonction de la circulation. Un conseil : évitez le dimanche soir qui coïncide avec les retours de week-end. En train, depuis la Gare de Lyon, de nombreuses lignes desservent les gares qui entourent Fontainebleau.
- Le Rocher de la Dame Jouanne
Du haut de ses quinze mètres, la Dame Jouanne en impose et peut se targuer d'être le rocher le plus haut et l'un des plus célèbres du massif de Fontainebleau. Ce gros bloc de grès n'est d'ailleurs conquis que par les plus téméraires. Tant qu'à être dans le coin, profitez-en pour découvrir un joyau de l'architecture gothique francilienne : la tour en ruines de l'église Saint-Mathurin, située en plein cœur du village de Larchant et haute de cinquante mètres.
Comment s'y rendre ? En voiture, comptez 50 minutes et stationnez sur le parking public Dame-Jouanne-Robert Paragot. Les blocs se situent à gauche du chemin qui démarre au niveau du chalet Jobert. Si vous optez pour les transports en commun, il faudra prendre un transilien (ligne R) puis s'arrêter à Nemours. De là, un bus relie la gare au village de Larchant en dix minutes. Avis aux plus aventureux: le trajet à vélo de Nemours à Larchant se fait en une demi-heure.
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Les Andelys, les falaises au bord de la Seine
Les sensations de vertige ne vous effraient pas ? Alors, vous adorerez gravir les falaises de craie et silex qu'a façonnées la Seine. Regroupées autour de la boucle des Andelys, elles sont un régal pour les grimpeurs intermédiaires et plus expérimentés. Le Val Saint-Martin offre notamment de belles voies bien assurées grâce au travail de rééquipement de la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME) de l'Eure. Ce site est, en revanche, peu conseillé aux enfants en raison de son exposition très raide et de la petitesse du sentier au pied des voies. Puisque vous êtes de passage, profitez-en pour visiter le château Gaillard de Richard Cœur-de-Lion, qui offre un superbe panorama sur la vallée de la Seine et son défilé de péniches.
Comment s'y rendre ? Le Val Saint-Martin est situé à deux kilomètres à l'ouest des Andelys. En voiture, comptez environ 1h30 via l'autoroute A13. En train, une ligne relie la Gare Saint-Lazare à celle de Gaillon en une heure. De là, il faudra prendre un bus qui met une vingtaine de minutes à arriver aux Andelys. Comptez ensuite environ 10 minutes à vélo (30 minutes à pied) pour arriver à destination.
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Le château d'eau de Saint-Arnoult-en-Yvelines, l'atypique
Vous cherchez un lieu atypique pour grimper ? Misez sur le château d'eau de Saint Arnoult-en-Yvelines, dont la vue depuis le haut du bâtiment (37 mètres) est imprenable. On y pratique la classique escalade ascendante, la traversée de voies en voies pour simuler les falaises, des enchaînements au ras du sol type bloc et même des courtes voies sur dalles, idéales pour débuter.
Comment s'y rendre ? Rejoignez Saint Arnoult-en-Yvelines en voiture via l'autoroute A10 (compter un peu plus d'une heure).
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Le viaduc des Fauvettes : la plus haute «falaise» d'Ile-de-France
Au détour des chemins de la forêt entre Bures-sur-Yvette et Gometz-le-Chatel, à environ 25 kilomètres de Paris Sud, se niche le viaduc des Fauvettes, un pont ferroviaire désaffecté de l'ancienne ligne de chemin de fer Paris - Chartres. Avec ses douze arches et ses onze piliers, cette structure haute de 34 mètres a été rénovée en 2004 pour en faire une base de loisirs. Le site est idéal pour s'entraîner à l'escalade. On y trouve une centaine de voies de différentes cotations : blanc (facile), bleu (soutenu), rouge (difficile) et noir (expert).
Comment s'y rendre ? En voiture, empruntez l'A6B et comptez une quarantaine de minutes pour arriver à bon port. Le site est aussi accessible avec le RER B.
Les Glachoirs, un site naturel d'exception
Le site des Glachoirs, situé à Saint-Vaast-lès-Mello (environ 60 kilomètres au nord de Paris), est une ancienne carrière de calcaire à ciel ouvert privée mais en libre accès. Le lieu est aujourd'hui un paradis pour les promeneurs et les grimpeurs : des voies ont été aménagées sur d'anciens fronts de taille, avec plusieurs niveaux de difficulté. Un coin de nature calme, agréable et qui propose encore une fois un joli panorama.
Comment s'y rendre ? Plus loin que le Parc Astérix, vous pourrez rejoindre Saint-Vaast-lès-Mello via les autoroutes A3 puis A1 (compter 1H30).
Le Sherwood Parc, la grimpe kid-friendly
Pour les petits casse-cou, un arbre de 17 mètres de haut équipé de prises d'escalade est accessible dans le parc d'attractions Sherwood Parc, en plein cœur du parc naturel Oise – Pays de France. C'est une escalade ludique avec un retour au sol assuré par un descendeur automatique, et donc adaptée aux enfants qui n'ont pas le vertige. Bien d'autres activités y sont proposées : accrobranche, tyrolienne, jeux gonflables, labyrinthe, tir à l'arbalète… L'activité de L'Escalad'arbre est incluse dans des packs proposés à partir de 23 € pour les adultes et 12 € pour les enfants.
Comment s'y rendre ? L'accès est direct en voiture via l'A15 ou l'A1, ou en train depuis la Gare du Nord (40 minutes).
Quels sont les sites touristiques et culturels les plus visités de France ?
La Cité des Sciences, la Tour Eiffel, le domaine de Versailles...Ces sites sont une véritable vitrine culturelle dans notre pays et à l'étranger et attirent logiquement les foules.
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Le Figaro
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Werner Küchler chez les heureux du monde
Anne FuldaPORTRAIT - Il a passé 47 ans au Plaza Athénée, le palace parisien de l’avenue Montaigne. Au room service, puis au restaurant le Relais Plaza où il chantait une fois par semaine. Un observatoire de choix sur la foire aux vanités et une véritable école de vie.
Il aurait pu appeler son livre de souvenirs Fly Me to the Moon, du nom de cette chanson de Frank Sinatra qu’il a chantée si souvent, tout comme Strangers in the Night, un air qui est pour lui le symbole d’une époque à jamais révolue, où élégance et nonchalance se conjuguaient allègrement. Mais non, Werner Küchler a préféré un titre sobre, sans fioritures, pour publier ses Mémoires: 25 avenue Montaigne (Albin Michel). L’adresse du Plaza Athénée. L’un des palaces historiques de Paris où il a passé près d’un demi-siècle, quarante-sept ans exactement. Une vie qu’il n’aurait osé rêver, guidée par le souci du travail bien fait, mais agrémentée aussi - sous la façade austère, la ténacité - de vraies passions qu’il a pu assouvir. Pour les femmes pour lesquelles il a toujours eu un faible, notamment une princesse dont il ne dévoile pas l’identité et avec qui il vivra une histoire d’amour pendant douze ans. Pour l’amitié, la musique - il a animé des soirées jazz une fois par semaine et a chanté avec Bono et Rihanna sans la reconnaître - et enfin pour le cyclisme, lui qui a réussi à détourner l’itinéraire du Tour de France pour qu’il passe devant le Plaza.
Lorsqu’il évoque ces années passées, les yeux de Werner Küchler brillent encore. Mais ne comptez pas sur lui pour entendre des anecdotes salaces ou des révélations explosives. Ce n’est vraiment pas le genre de la maison. Werner Küchler a du mal à se départir d’une forme de retenue, voire de raideur toute prussienne. Une attitude qui lui confère une élégance dont un bon nombre des célébrités et personnalités qu’il a vu défiler, à l’hôtel et au restaurant de l’hôtel Plaza, sont parfois totalement dénuées. Il ne parle pas pour ne rien dire, s’exprime sur un ton égal qu’il s’adresse aux puissants et aux moins puissants, n’affichant pas cette espèce de morgue, ce petit air supérieur qu’ont certains de ses pairs, croyant pouvoir distinguer d’un regard le bon grain de l’ivraie. En un mot, durant toutes ces années passées dans ce temple du luxe, «Werner», comme l’appelaient les habitués, a aussi appris que les plus chanceux peuvent connaître des revers du destin. Que les heureux du monde sont aussi parfois vulnérables. De simples humains. Avec leur splendeur et leurs misères.
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Werner Küchler n’est pas non plus du genre bavard. Il a des principes et il s’y tient. Des phrases en forme de leitmotivs auxquelles il s’accroche comme des balises, à l’instar de celle-ci: «Si vous ne voulez pas que quelque chose se sache, il ne faut pas le dire même à son meilleur ami.» Son livre est donc plutôt un regard encore émerveillé sur son parcours et sur un monde en voie de disparition. Un monde d’insouciance et de légèreté. D’excès aussi parfois. Lors des années qu’il a passées au room service de nuit, le jeune homme a vécu des scènes parfois cocasses. Il a croisé Mick Jagger qui faisait la fête avec Helmut Berger, Kadhafi avec ses amazones qui le fouillaient de la tête aux pieds avant qu’il puisse entrer dans la chambre, ou Ray Charles. Il a vu des nouveaux riches passer des commandes folles au milieu de la nuit. A été témoin d’orgies, des combats de boxe organisés par un client avec des clochards rémunérés.
«Constellation heureuse»
Un drôle de destin en tout cas. Rien ne le prédestinait en effet à se retrouver dans le fameux triangle d’or parisien. Lorsqu’il arrive dans la capitale, en 1969, le jeune homme qui a grandi dans un village près d’Ulm, en Bavière, n’en mène pas large. Il a fui l’Allemagne pour ne pas faire son service militaire. Et, s’étant fait plumer dans le train, il passe ses premières nuits à Paris sous le pont Alexandre-III. Il ne parle pas le français, n’a pratiquement aucune expérience professionnelle mais parviendra à s’en sortir tout d’abord en se faisant engager à l’Intercontinental puis au Plaza Athénée. «J’ai bénéficié d’une constellation heureuse» dit-il placidement.
J’ai toujours voulu le meilleur et le meilleur à l’époque c’était le Plaza Athénée
Ce palace qu’il avait choisi («j’ai toujours voulu le meilleur et le meilleur à l’époque c’était le Plaza Athénée») sera comme une école de vie. Un poste d’observation stratégique. À l’hôtel d’abord, où il voit, à partir du milieu des années 1970, la clientèle changer avec l’arrivée des nouvelles fortunes du Moyen-Orient et principalement d’Arabie saoudite. Puis dans la salle à manger du Relais Plaza, l’un des restaurants du palace à la décoration Art déco inspirée du restaurant du paquebot Normandie. Un lieu particulier, une sorte de club qui ne dit pas son nom sur lequel il règne en douceur. S’y croisent tous ceux qui comptent ou croient compter. Les habitués et ceux qui feignent de l’être. Les vieilles fortunes comme les parvenus. Les couples officiels comme les clandestins.
Les Rastignac comme les poules de luxe. Werner excelle avec diplomatie dans l’art de distribuer les tables les plus prisées, celles qui prouvent «qu’on en est». Que l’on a un rôle même mineur dans la foire aux vanités parisiennes. Il y a aussi des vraies stars. Grace Kelly, Guy et Marie Hélène de Rothschild, l’Aga Khan ou Pierre Cardin. Des personnalités qui, comme l’a souligné François Delahaye, le directeur général de l’Hôtel Plaza Athénée, lors de la soirée organisée pour le départ de Werner Küchler, venaient aussi «pour Werner». Pour sa gentillesse, son élégance.
La farandole de stars
Werner Küchler se souvient avec émotion de certains: Serge Gainsbourg qui se mettait au piano à 2 heures du matin, parfois entouré de Françoise Sagan, de Jacques Dutronc ou de Louis Chedid, puis se faisait raccompagner par son «chauffeur» qu’il allait chercher au commissariat de la rue Jean-Goujon rentrant ainsi en car de police… Johnny Hallyday venu avec l’écrivain Daniel Rondeau, Alain Delon qu’il a su convaincre d’enfiler une veste comme les usages de l’hôtel l’exigeaient.
Yves Saint-Laurent qui adorait le Relais et y venait souvent avec sa mère Lucienne et Pierre Bergé, «difficile à satisfaire»… Il évoque aussi le chef d’orchestre Herbert von Karajan ou Marlene Dietrich avec qui il a noué «une véritable amitié» et qui a cuisiné parfois pour lui. «Elle habitait au 12, avenue Montaigne, en face de l’hôtel qu’elle avait quitté lorsqu’elle s’est séparée de Jean Gabin. Elle avait décoré son balcon avec des géraniums rouges et avait envoyé la photo à Gabin parce que le géranium est la fleur du soldat, du résistant. Il n’avait jamais répondu mais c’est ainsi que le Plaza a commencé à fleurir tous ses balcons de géraniums rouges et c’est ainsi que nous avons le rouge Plaza.» Werner Küchler pourrait continuer des heures durant. Et terminer en chanson encore. Avec Barbara, bien sûr, «ma plus histoire d’amour c’est vous»…
Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?
DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?
Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury
TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.
Le Figaro
La météo du week-end : des températures estivales avant une possible canicule
Le FigaroLes conditions météo s'annoncent estivales pour le week-end sur l'ensemble du pays. Le soleil brille et les nuages sont discrets. La chaleur sera supportable avant la semaine prochaine qui pourrait marquer le retour de la canicule.
La France est sous l'influence d'un anticyclone atlantique faisant barrage aux perturbations océaniques selon la Chaine Météo* . Le beau temps est donc présent sur la totalité de la France métropolitaine. Seuls le Nord-Est et les reliefs montagneux peuvent observer quelques passages nuageux.
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La météo dans votre région :
Samedi, le soleil est roi. Il fait beau avec de la chaleur modérée au Nord-Est et près de la Manche. Seuls quelques nuages discrets font leur apparition dans les régions situées au nord de la Seine sur les Alpes du Sud et la Montagne Corse. Les fortes chaleurs sont limitées par le vent de Nord à Nord-Est. Le golfe du Lion et ses alentours sont toujours marqués par des risques que départ de feux dû au Mistral et à la qui tramontane qui soufflent avec des rafales pouvant aller jusqu'à 60 km/h. Dimanche la situation n'évolue pas, le ciel bleu s'impose aussi bien en bord de mer, à la campagne qu'en montagne. En bord de mer, les brises rafraîchiront les plages, ce qui sera appréciable par rapport à la chaleur des villes.
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De fortes chaleurs sont attendues au Sud et à l'Ouest et une chaleur modérée dans le Nord. La chaleur est modérée entre les côtes de la Manche et le Nord-Est avec des températures l'après-midi généralement montant jusqu'à 27°C. Les matinées dans les campagnes sont fraîches avec des températures comprises entre 9 et 13°C.
Dans l'Ouest et le Sud, les températures sont et s'approchent de 30°C sur le littoral atlantique. Dans les plaines du Sud-Ouest à l'arrière-pays méditerranéen elles atteignent 36°C. Comptez sur 27 à 29°C l'après-midi dans le Centre-Est.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du mercredi 6 juillet : une belle journée estivale, orages dans les Pyrénées
L'entièreté du territoire français sera baignée d'un soleil généreux et d'une chaleur agréable. Les fortes chaleurs persistent dans le Sud-Est bien que l'on puisse observer un léger recul.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 8 juillet : le soleil revient et s'impose
Le soleil revient et s'installe sur l'ensemble du territoire après un jeudi nuageux au nord de la Loire. Ce vendredi annonce une longue période de temps sec et chaud.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 5 juillet : chaleur modérée en France, à l'exception du pourtour méditerranéen
Un anticyclone s'installe sur le proche atlantique, apportant un temps calme et sec sur la France. La chaleur reste modérée à l'exception des régions méditerranéennes où de fortes chaleurs résistent.
Regarder la vidéo Le Figaro
Nos 11 tables coups de cœur pour l'été à Marseille
LA SÉLECTION DU FIGARO - Au cœur de la ville, sur une terrasse ombragée ou avec vue panoramique, la cité phocéenne réserve de belles surprises. Découvrez nos adresses estivales favorites pour une expérience culinaire unique.
La plus festive : Rowing Club
La vue sur le port est imparable. Bienvenue au Rowing Club, le restaurant du club d'aviron marseillais ! Situé en contrebas de l'hôtel Sofitel, cet établissement compte deux terrasses, une plein ciel et une semi couverte, idéale en cas de météo capricieuse. Le chef Christian Ernst régale les habitués d'une cuisine fraîche qui fait la part belle aux poissons, coquillages et crustacés. Mention spéciale au poulpe de roche à la passion et marmelade de kumquat, dont les saveurs exotiques tranchent avec l'authenticité des lieux. Les carnivores trouvent aussi leur bonheur avec de belles pièces classiques à la cuisson parfaite, à accompagner d'un verre de vin Corse ou de Provence. Les petites faims sont ravies de profiter de tapas à déguster au son d'un DJ set bien mené. Une adresse festive, très appréciée d'une clientèle plutôt jeune, adepte de musique et de cocktails.
Rowing Club. 34, bd Charles Livon (Marseille 7e). Tél. : 04 69 00 16 96. Tlj. Brunch le dim. midi. Entrées à partir de 13€, plats à partir de 22€, desserts: 10€.
La plus bigarrée : L'Idéal
Dix ans que Julia Sammut, ex-journaliste gastronomique et fille de la chef Reine Sammut, fait des merveilles dans son épicerie restaurant de la rue d'Aubagne. Pour déjeuner ou dîner, au frais à l'intérieur ou en terrasse, elle sert des plats bien inspirés, aux saveurs méditerranéennes, riches en épices, couleurs et textures. Dans l'assiette ? Une pasta alle vongole qui vient de Camargue, un poulet rôti du Gers de 100 jours d'élevage servi avec des frites et de la mayonnaise comme à la maison, une soupe de nectarines au basilic avec des cerises fraîches, une glace à l'italienne maison fior di latte infusée au mastic. Difficile ensuite d'échapper aux trouvailles de Julia, vendues en face côté épicerie. L'occasion de remplir son cabas de bocaux pesto, calissons et autre pissaladière…Sans oublier le livre maison paru au printemps !
L'Idéal. 8 et 11, rue d'Aubagne (Marseille 1er). Tél. : 09 70 91 03 09. Resto du mercredi soir au dimanche midi. Entrées à partir de 12€, plats à partir de 16€, desserts: 8-10€.
La plus saine : Carlotta With
Dans un cadre lumineux, doté d'un immense comptoir sur lequel trônent des douceurs en tous genres, Charlotte Crousillat s'affaire dans sa petite cuisine ouverte, sous une belle hauteur sous plafond. La jeune chef autodidacte combine générosité et healthy food en une quinzaine de recettes, végétariennes et véganes pour la plupart. Elle s'inspire de contrées ensoleillées pour nourrir ses expériences culinaires, très changeantes, pour le plus grand plaisir de sa clientèle fidèle. Aubergine entière rôtie dans une sauce ponzu, salade tunisienne, ventrèche de thon, poivrons et aubergines confites, chakchouka, caponata d'aubergine panée au granola salé… Les mélanges de saveurs inattendus sont travaillés avec justesse jusqu'aux desserts (cheesecake au sésame noir à tomber), à déguster avec un verre de vin nature du domaine Mas Mellet. Un deli comme on les aime !
Carlotta With. 84, bd Vauban (Marseille 6e). Tél. : 09 72 59 49 71. Mezzes à partir de 3€, plats à partir de 15€, desserts: 6,50€.
La plus perchée : Sépia
Au pied de la basilique Notre-Dame de la Garde, le cadre est unique. Imaginez une maison perchée sur la colline Puget, toute vitrée avec une vue surplombant Marseille. Bienvenue chez Sépia pour une pause sensorielle surprenante. Le chef Paul Langlère aime les produits venus de la mer et de la terre qu'il associe brillamment pour offrir des assiettes généreuses: carpaccio de langue de veau sauce ravigote et œufs de harengs fumés ; paleron de bœuf grillé, oignons caramélisés, anchois et burrata ; fraises verveine et poivre, sur une base de crème montée à la verveine et au coulis de fraises, crumble au poivre de Sarawak, pâte de fruits fraises-poivre accompagnée d'un sorbet verveine-fraise. À noter, pour un apéro ou un verre avant dîner, le bar Julis, accolé, propose une petite sélection de tapas bien senties.
Sépia. 2, rue Vauvenargues (Marseille 7e). Tél. : 09 83 82 67 27. Du lun. au ven. Menu déjeuner et dîner: 47€.
La plus iodée : Tuba
Froid, chaud, cru, grillé, sucré. La carte en 5 temps annonce la couleur. Le choix s'effectue en fonction de ses envies, dans l'ordre ou le désordre. Sylvain Roucayrol et Paul-Henri Bayart aiment la mer et lui dédient une cuisine iodée. Si le froid invite à naviguer vers la Grèce et ses îles, les plats font la part belle aux poissons et crustacés travaillés en carpaccio, sashimi ou tartare, à la subtile touche sucrée. Les choux pastis au shot d'absinthe ponctuent avec douceur cette parenthèse marine. À noter, la belle sélection de crus du Sud. Il est alors temps de paresser sur l'un des transats jaune soleil avant de plonger dans l'eau transparente des Goudes.
Tuba. 2, bd Alexandre Delabre, Les Goudes (Marseille 8e). Tél. : 04 91 25 13 16. Tlj jusqu'au 31 oct. 2022. Plats à partir de 12€.
La plus simple : Le Bon Air
Un foodtruck installé sur le parvis de Notre Dame de la Garde ? Oui, c'est possible ! Depuis la mi-juin, les frères Jon, Torn et Florian de La French Cuisine ont garé leur camion et installé quelques tables (prises d'assaut). La vue à 360° attire les familles avec de jeunes enfants et les amis, ravis de trinquer en profitant de ce spot inédit. L'ambiance est détendue, on respire et on écoute le chant des cigales. En cuisine, rien de bien compliqué, mais une street food efficace: planche de fromages et de charcuterie, focaccia stracciatella, tomates confites et roquette, beignets de fleur de courgette farcis à la ricotta, panisses… Le tout, accompagné d'un petit Coteaux d'Aix bio du domaine de la Brillane pour admirer le coucher du soleil. Les amateurs de glaces craquent pour un esquimau Emkipop, made in Marseille !
Le Bon Air. Rue Fort du sanctuaire (Marseille 6e). Tapas à partir de 7€. Ouvert jusqu'à fin octobre 2022.
La plus italienne : Otto
Avec Otto, Pierre-Antoine Denis (La Cantinetta) joue la carte d'une trattoria au décor élégant et intemporel. Nappes blanches bien mises, éclairage diffus, terrasse charmante… Tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment. À la carte, le chef autodidacte mise sur les classiques de la gastronomie méditerranéenne avec justesse et générosité: pata negra et pain à la tomate, linguine alle vongole, beignets de fleurs de courgettes, moelleux au chocolat et glace fior di latte.... Sans oublier la très belle sélection de vins classiques (Ligurie, Sicile, Sardaigne) et naturels (Italie, Provence, Ardèche).
Otto. 150, rue Jean Mermoz (Marseille 8e). Tél. : 04 91 71 16 52. Tlj sf dim. Entrées à partir de 12€, plats: 14-24€.
La plus confidentielle : Les Eaux de Mars
Entre Les Réformés et le Palais Longchamp, ce restaurant de poche ne désemplit pas. Un petit extérieur où se poser dès les beaux jours et un intérieur à la déco toute simple et chinée font de cette adresse un repaire d'habitués. La chef Noémie Lebocey propose des associations basiques, précises et bien dosées, servies dans de petites assiettes à partager. En fonction des arrivages et de ses envies, elle associe trois ou quatre ingrédients pour mieux mettre en avant le produit. Aubergine croustillante, sauce XO, labneh, orange, sésame ; tatin d'oignon, crème fouettée origan fumé, roquette et sarrasin ; soupe de poisson de roche, beignet de ricotta, fenouil, tomates snackées ; tarte rustique abricot, glace fumée romarin, amande… Quel régal !
Les Eaux de Mars. 13, rue Consolat (Marseille 1er). Tél. : 04 91 07 61 36. Du mar. (dîn.) au sam. Assiettes à partir de 8€.
La plus intime : Saisons
Le lieu surprend. Une salle carrée, un plafond assez bas…Et l'absence de fenêtres. À l'étage, l'espace affiche la même déco épurée. Dans cette atmosphère particulière sans être guindée, Julien Diaz officie sous le regard des convives. Le menu en cinq temps, qui tient compte des intolérances et préférences de chacun, laisse place à l'imagination du jeune chef étoilé. Parmi ses plats signature: le poisson mariné au sel déposé sur une transparence de fleurs immortelles et citron, poutargue et fenouil sauvage ; le risotto au safran, huile de cyprès et pomme de pin râpée ; la seiche de Méditerranée cuite dans son encre à basse température accompagnée d'une huile de criste-marine, et, en dessert, le Calanque, une mousse à base de pastis sur un biscuit Canistrelli à l'anis, avec, à l'intérieur, des herbes sauvages. À tester absolument !
Saisons. 8, rue Sainte-Victoire (Marseille 6e). Tél. : 09 51 89 18 38. Du lun. (déj. seulement) au ven. Menus: 29 et 34€ (déj.), 65 et 95 (5 et 7 étapes).
La plus en hauteur : Ciel
Ce rooftop est l'un des plus courus de Marseille. Installé sur le toit de l'ancien bâtiment des Galeries Lafayette, au 7e étage, Ciel tutoie les nuages et offre une vue magique sur la ville, la Bonne Mère et le Vieux-Port. La cheffe italienne Sandra Gatti cultive le savoir-faire de son pays d'origine avec des plats classiques mais parfaitement exécutés. Les plus affamés craquent pour un antipasto (excellent carpaccio de loup, agrumes, fleurs de bourrache et fenouil) avant de goûter au poulpe de roche à la plancha, riz venere, caponata et espuma d'ail et de céder à la tentation du tiramisu traditionnel. Belle carte de cocktails et de vins classiques, quelques producteurs bio.
Ciel. 17, rue Haxo (Marseille 1er). Accès par ascenseur. Tlj sf dim. (soir) et lun. Assiettes à partir de 15€.
La plus carte postale : Les Tamaris
Inutile d'aller bien loin, le dépaysement, dès la première calanque, Samena, à la sortie de la ville, est immédiat. Cette institution ravit les amateurs de poissons et de crustacés simplement préparés (daurade, langouste, poulpe…). À déguster tout l'été, un filet de loup bio en pêche locale servi avec des petits légumes et du riz, des moules gratinées à la poudre d'amande, des supions de piste frits aller-retour servis avec une sauce rémoulade, des profiteroles maison, une crème brûlée à la pistache. L'immense terrasse sans chichi donne sur la mer et les plateaux rocheux, si caractéristiques des calanques. Après le déjeuner ou avant l'heure de l'apéro, on se rafraîchit avec un bain improvisé. Un spot idéal pour profiter du coucher du soleil en sirotant un verre de vin régional.
Les Tamaris. 40, bd La Calanque de Samena (Marseille 8e). Tél. : 04 91 73 39 10. Tlj sf lun. Entrées: 18€, plats: 25-28€, desserts: 8€.
World's 50 Best: 5 restaurants français dans le bas du classement
En attendant la présentation des 50 meilleurs restaurants du monde, prévue le 18 juillet à Londres, les Britanniques ont révélé les positions 51 à 100 de leur palmarès.
Nos 10 tables coups de cœur pour l'été à Nice
LA SÉLECTION DU FIGARO - Restaurants de bord de mer, toits-terrasses, adresses gastronomiques ou traditionnelles niçoises: découvrez nos adresses favorites dans la capitale des Alpes-Maritimes.
Niko Romito, le chef qui rêvait d’une autre gastronomie
Le trois étoiles de Reale, dans les Abruzzes, apporte autant de soin à la création culinaire de ses restaurants de luxe qu’à la réflexion sur le futur de l’alimentation pour le plus grand nombre.
Le Figaro
Immigration : le gouvernement veut expulser «tout étranger» ayant «commis des actes graves»
Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.
Le gouvernement souhaite rendre possible l'expulsion de «tout étranger» qui «a commis des actes graves» en levant notamment la condition de l'âge d'arrivée en France, a fait savoir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans un entretien au Monde en ligne ce samedi.
«Aujourd'hui, un étranger qui a commis des actes graves n'est pas expulsable dès lors qu'il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l'âge de 13 ans», a déclaré le ministre. «Nous voulons permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national», a-t-il ajouté.
À lire aussiSécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins
Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a ajouté le ministre. «Nous sommes prêts à discuter, à amender et à trouver des compromis avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche» pour faire adopter cette loi, a-t-il poursuivi. Le gouvernement est également disposé à «reprendre» dans la Lopmi «un certain nombre de propositions comme la loi anticasseurs de Bruno Retailleau (LR)», a encore dit Gérald Darmanin et, «en matière d'immigration, à réfléchir aux conclusions de l'excellent rapport» de François-Noël Buffet (LR).
À VOIR AUSSI - Immigration : Macron laxiste ?
Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées
EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.
Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
Départs en vacances : la journée de samedi classée rouge au niveau national et noire en Auvergne-Rhône-Alpes
En ce début des congés scolaires, la circulation sera difficile sur l'ensemble du territoire ce samedi, selon Bison futé. En fin de matinée, déjà 520 km de bouchons étaient cumulés.
Le Figaro
Résultats brevet 2022: découvrez les admis à l’examen
Par
Emma Ferrand •
Maud Kenigswald •
Amandine Lesage •
Publié le 08/07/2022 à 11:28
• Mis à jour le 08/07/2022 à 17:55
EN DIRECT - Ce vendredi 8 juillet, les élèves d’une quinzaine d’académies vont découvrir s’ils sont admis au brevet des collèges 2022. Suivez cette première journée de résultats en direct.
Les résultats du Brevet
Voir aussi
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A VENIR : Début du direct : 08/07/2022 à 11:40
EN COURS : Mis à jour Hier à 19:18
TERMINE : Fin du direct : 08/07/2022 à 19:20
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résultats du brevet 2022 Le Figaro
Un duo d’orques tueurs de requins blancs
Vincent JollyRÉCIT - Le déclin des squales dans la région du Cap en Afrique du Sud semble lié à des attaques de mammifères marins.
Le 20 juin dernier, sur une plage à l’est de Gansbaai, dans la province du Cap-Occidental en Afrique du Sud, la carcasse d’un grand requin blanc est retrouvée gisant sur des rochers. Une plaie béante sur la ceinture pectorale de l’animal, auréolée de profondes marques de dents, laisse supposer que son foie et son cœur ont été dévorés.
C’est ce que confirmera l’autopsie réalisée par l’équipe de Marine Dynamics Academy, une organisation sud-africaine regroupant plusieurs spécialistes de l’écosystème marin. Le suspect, ou plutôt les suspects, de cette attaque? Des orques, ou «killer whales» en anglais. Plus spécifiquement, Port et Starboard (babord et tribord), un duo d’orques mâles s’étant rendus célèbres pour leur exceptionnelle capacité à chasser le grand requin blanc, considéré à tort comme le plus grand prédateur des océans.
Après une attaque, les grands requins blancs n’apparaissaient pas pendant des semaines, ou des mois
Depuis 2017, ce sont au total huit carcasses avec des blessures similaires qui ont été retrouvées sur les côtes australes de l’Afrique du Sud. Huit victimes confirmées, donc, pour ces tueurs en série dont le tableau de chasse est vraisemblablement beaucoup plus élevé: la majorité des carcasses ne s’échouant pas à terre.
Un phénomène nouveau
Tout commence en 2012, lorsque les deux comparses sont aperçus pour la première fois au large de Cape Point avant de disparaître pendant trois ans. Puis en 2015, près de False Bay, ils refont surface et sont observés en train de chasser des requins plat-nez. À partir de 2016, le duo s’installe au large de Gansbaai. «Et entre 2016-2017, cinq carcasses de requins sont retrouvées sur les côtes tandis que, dans le même temps, le nombre d’observation d’orques dans cette zone augmentait. Sur ces cinq carcasses, quatre n’avaient plus leur foie et un n’avait plus de cœur», décrit Alison Towner dans un article qu’elle a dirigé et publié le 30 juin dernier dans African Journal of Marine Science.
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Biologiste marine spécialiste des requins, Towner a dirigé une étude pendant plus de cinq ans sur les effets que ces orques pourraient avoir sur la population des grands blancs. Et ses conclusions sont fascinantes: «Après une attaque, les grands requins blancs n’apparaissaient pas pendant des semaines, ou des mois. Ce à quoi nous semblons assister est une stratégie d’évitement que l’on peut observer chez les chiens-hyènes en Tanzanie lorsque les lions arrivent sur un territoire. En somme, plus les orques fréquentent un site, plus longtemps les grands blancs en restent éloignés.»
C’est la première fois que des prédations d’orques sur des grands requins blancs sont documentées dans cette région. Auparavant, cet événement extrêmement rare avait surtout été recensé en Californie. Pour comprendre ce nouveau phénomène, des balises ont été installées sur près d’une centaine de requins afin de suivre leur déplacement et de les corréler avec celui des orques. «Avant les prédations d’orques en 2017, le nombre de requins blancs observés à Gansbaai allait de 3 à 8 individus par jour», expliquent Towner et ses coauteurs. «Après la découverte de la première carcasse en janvier 2017, ce nombre a chuté à zéro.»
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Les preuves contre Port et Starboard pourraient être qualifiées de circonstancielles dans un tribunal: les scientifiques n’ont jamais pu prendre les deux orques, surnommés ainsi en raison de l’orientation de leurs nageoires dorsales (l’une vers la droite, l’autre vers la gauche), la main dans le sac dans les huit cas en question. Mais les traces de dents, ainsi que leur modus operandi ne trompent pas. Les blessures retrouvées sur les carcasses de requins blancs, mais aussi sur des requins plat-nez ou des requins cuivres dans la zone, sont identiques et la consommation spécifique du foie indique un niveau de compétence de chasse bien particulier.
Au-delà des nouveaux éléments permettant de mieux comprendre les réseaux trophiques marins, les recherches d’Alison Towner fournissent également une explication à une autre question: pourquoi la population de grands requins blancs de Gansbaai, mais aussi de requins en général, a drastiquement chuté ces dernières années? Car cette décrue a eu des conséquences écologiques mais aussi économiques. «Depuis que les grands blancs ont fui les trois sites touristiques de Gansbaai, Mossel Bay et False Bay, beaucoup de sociétés de plongée ont dû fermer leurs portes», témoigne Steve Benjamin, zoologiste, guide et photographe sous-marin, fondateur du centre de plongée Animal Ocean installé dans la région depuis 2009. «Beaucoup essayent de continuer de proposer des safaris aquatiques autour d’autres espèces, mais elles ne suscitent pas la même attraction que le requin blanc.»
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Si Port et Starboard sont les deux spécimens les plus reconnaissables et les premiers à avoir été observés, d’autres orques se sont depuis joints à eux en ciblant des grands blancs plutôt que leurs autres proies habituelles (manchots, phoques, dauphins). Des congénères auxquels les deux orques auraient pu apprendre leurs techniques de chasse. Et malgré les découvertes d’Alison Towner et de ses confrères, beaucoup d’interrogations subsistent. Comme les effets à long terme que cette émigration de requins pourrait avoir sur les autres espèces, ou encore ce qui a poussé les orques à investir la région et s’en prendre aux grands blancs. «Ce duo pourrait venir d’un morphotype rare réputé pour se nourrir de trois types requins», conclut Towner. Comment cette sous-espèce aurait développé cette habitude particulière? Le mystère demeure. Cette migration n’est pas non plus sans conséquences pour les humains: en s’évadant vers l’est, les requins investissent de nouveaux territoires. Et le 28 juin dernier à Plettenberg, à l’est de Gansbaai, un homme était retrouvé mort après avoir été attaqué par un grand blanc.
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Covid-19 : 24.418 nouveaux cas en 24 heures, 97 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Un nouveau rapport accable l'IHU de Didier Raoult
Selon le rapport relayé par La Provence, Didier Raoult aurait mis en place une «logique de soumission» au sein de l'IHU. Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine a fait part «d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle».
Le «mégafeu» de Bordezac dans les Cévennes fixé, plus de 650 hectares détruits
Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.
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«Répéter la ligne» : la bourde de Joe Biden en lisant (un peu trop) son prompteur
Le FigaroLes équipes du président des États-Unis, toutefois, démentent.
Le président des États-Unis est déjà un habitué des gaffes devant les caméras. Vendredi soir, alors qu'il prononçait un discours sur l'avortement, Joe Biden aurait un peu trop «collé» au texte de son prompteur en lisant une incise concernant le fond plutôt que la forme.
À un moment de ce discours immortalisé par les caméras, on entend le président américain prononcer tout haut la consigne «répéter la ligne» («repeat the line», en anglais) avant d'enchaîner en répétant, effectivement, une citation prononcée quelques secondes plus tôt.
Les équipes de Joe Biden, cependant, démentent. Emilie Simons, assistante de la porte-parole de la Maison Blanche, a ainsi assuré que Joe Biden aurait en réalité prononcé «let me repeat the line», soit, en français, «laissez-moi répéter la ligne». Si on n'entend pas ces deux mots «let me», le script final du discours en question, publié par la Maison Blanche, fait en effet mention de ces deux mots, ce qui change alors le sens de la phrase. Joe Biden n'aurait finalement qu'oublié deux mots du script et non lu une consigne par erreur.
Une explication embarrassée qui n'a toutefois pas convaincu les opposants au président démocrate.
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L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné
L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.
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Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
Regarder la vidéoUkraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine
Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
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Manifestations aux Pays-Bas : les raisons d'une colère qui enfle
Hugues MaillotDÉCRYPTAGE - Depuis le 10 juin, les agriculteurs néerlandais manifestent vivement leur colère face à un plan de réduction drastique des rejets d'azote. Mardi, la police a ouvert le feu sur un tracteur.
Assiste-t-on à la naissance des gilets jaunes néerlandais ? Depuis le 10 juin, agriculteurs et éleveurs des Pays-Bas manifestent régulièrement dans tout le pays pour protester contre l'annonce par le gouvernement d'un projet visant à réduire drastiquement les émissions d'azote. Le mouvement de contestation, d'abord tâtonnant, est monté crescendo. Ces derniers jours, des tracteurs ont bloqué plusieurs centres de distribution de supermarchés, déclenchant des pénuries dans certaines enseignes. Des agriculteurs ont également forcé un cordon de police devant le domicile de la ministre de l'Environnement, Christianne van der Wal.
Surtout, dans la nuit du 5 au 6 juillet, un rassemblement a dangereusement dégénéré, et des policiers ont ouvert le feu. «Vers 22h30, des conducteurs de tracteurs ont tenté de percuter des agents et des véhicules de service. (…) Une situation menaçante s'est présentée, des coups de semonce ont été tirés, ainsi que des tirs ciblés», a indiqué la police locale sur son compte Twitter. «Un tracteur a été touché. (…) Trois suspects ont été arrêtés. Personne n'a été blessé », a-t-elle ajouté.
La presse belge fait état de huit arrestations dans le cadre de l'enquête. Si les circonstances sont encore incertaines, cet événement démontre la montée en puissance d'un mouvement qui pourrait prendre encore plus d'ampleur dans les prochains jours.
Une réduction d'un tiers du cheptel à prévoir ?
Aux origines de la colère, un vaste projet de réduction des rejets d'azote dans l'air, engagé par le gouvernement sous la pression de la plus haute juridiction administrative du pays. «On parle de réduire les émissions azotées jusqu'à 70% d'ici 2030 dans les zones Natura 2000, protégées par la réglementation», explique au Figaro Alessandra Kirsch, docteur en économie et politique agricole et directrice des études du think-tank Agriculture Stratégies. L'azote prend principalement trois formes : «Le NO2, dans les gaz d'échappement des voitures, le N20, issu des engrais et des effluents d'élevage lors du pâturage et le NH3, qui vient des déjections des animaux», détaille l'ingénieure agronome. Depuis 2019, les limitations de vitesse pour les voitures sont passées de 130 à 100 km/h pour lutter contre le NO2. Désormais, le gouvernement s'attaque au N20, un gaz à effet de serre, et au NH3, l'ammoniac.
L'élevage contribue pour 40% aux excès azotés aux Pays-Bas
Les principaux concernés par ces restrictions se trouvent donc être les agriculteurs et les éleveurs, qui sont pléthores aux Pays-Bas puisque le pays est le deuxième exportateur agricole mondial, derrière les États-Unis. «On y compte 53.000 exploitations, quatre millions de bovins, 12 millions de porcs et 100 millions de poulets sur une toute petite surface agricole de 1,82 million d'hectares», rappelle Alessandra Kirsch. Par conséquent, «l'élevage contribue pour 40% aux excès azotés» aux Pays-Bas, souligne-t-elle. Au total, l'agriculture est tenue pour responsable de 16% des émissions néerlandaises de gaz à effet de serre, en particulier via les engrais et le purin.
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Depuis plusieurs années, les éleveurs néerlandais ont utilisé un certain nombre de leviers techniques pour réduire ces émissions : «couverture des fosses à lisier (un réservoir utilisé pour rassembler les déchets animaux, NDLR), utilisation de matériel d'épandage spécifique, ajustement de la ration alimentaire des animaux pour que les besoins azotés soient couverts au plus juste, diminution du nombre d'animaux présents par hectares au pâturage», énumère la spécialiste. Cependant, «les objectifs de réduction sont très élevés à un horizon très court et ces leviers risquent de ne pas suffire. Si bien qu'on évoque la possibilité d'une réduction d'un tiers du cheptel», poursuit-elle. Les éleveurs se retrouvent donc face à un dilemme cornélien : s'adapter en utilisant ces leviers techniques et en diminuant le cheptel, se délocaliser vers des zones moins sensibles ou arrêter purement et simplement leur activité.
Dans la continuité des gilets jaunes et du convoi de la liberté
Au pied du mur, les agriculteurs et éleveurs des Pays-Bas sont donc descendus dans la rue, formant un mouvement qui en évoque d'autres. «Il y a eu les bonnets rouges, les gilets jaunes, le convoi de la liberté, et maintenant cela : nous sommes entrés dans l'ère des soulèvements», analyse pour Le Figaro Michel Maffesoli, sociologue et professeur émérite à la Sorbonne, qui a consacré un livre à cette thématique. Pour lui, tous ces mouvements ont la même cause : «C'est la manifestation du désaccord contre une élite démocratique qui impose des règles de manière abstraite, sans concertation aucune». Ici, ce sont «les normes européennes imposées de manière verticale», au service d'une «écologie politique», qui sont remises en cause. «Pendant des décennies, on a adopté aux Pays-Bas un modèle d'agriculture technologique et, subitement, on veut revenir à une agriculture artisanale», traduit-il.
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En novembre 2021, les Néerlandais s'étaient déjà révoltés de façon brutale contre la politique sanitaire imposée par le gouvernement. Des heurts avaient éclaté dans plusieurs villes entre policiers et manifestants et de nombreux blessés avaient été déplorés. Les manifestations contre le plan azote s'inscrivent dans la même idée de «décalage entre le peuple et les élites», suggère Michel Maffesoli. Au risque d'un «mécanisme de saturation», observé notamment pendant le mouvement des gilets jaunes. «Au bout d'un moment, ce genre de processus peut devenir violent», alerte le sociologue.
Le fait que les syndicats d'agriculteurs et d'éleveurs se soient récemment désolidarisés des manifestants prouve d'ailleurs que le mouvement tend à se radicaliser. Il est même en train de gagner d'autres secteurs que le monde agricole, selon plusieurs anciens élèves de Michel Maffesoli, désormais installés aux Pays-Bas. Et une chose est certaine, selon eux : «Les manifestations devraient se développer et ne s'arrêteront pas du jour au lendemain, malgré l'arrivée de l'été».
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Prix alimentaires : la distribution a encore des «marges» d'action, plaide Marc Fesneau
Le FigaroSamedi matin, le ministre de l'Agriculture a appelé les distributeurs à «prendre leur part» face à l'inflation.
Face à la flambée des prix alimentaires, les différents acteurs doivent faire des efforts, estime le gouvernement. Interrogé sur France Inter, samedi matin, le ministre de l'Agriculture a appelé la grande distribution à «prendre sa part», pour limiter l'inflation, en augmentant notamment les promotions permettant aux consommateurs d'économiser de précieux euros.
Ce lundi, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait avancé la possibilité d'augmenter le plafond qui encadre les promotions des produits alimentaires de 34% à 50%. Un moyen de faire bénéficier les acheteurs de «prix cassés», selon lui. Face à une levée de boucliers du côté des producteurs, qui s'inquiétaient de voir leur marge réduite comme peau de chagrin, Bercy a fait machine arrière, abandonnant cette piste dès le lendemain.
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La question de fond sur le partage de la valeur dans la chaîne reste pourtant d'actualité, a plaidé Marc Fesneau : «il y a un certain nombre de cas où le mécanisme qui permettrait de faire de la promotion ne se met pas en œuvre. [...] Ce qu'on constate dans la plupart des cas, c'est que la grande distribution n'est qu'à 21% (de promotion maximale, NDLR)». Les acteurs ont donc encore une certaine marge de manœuvre pour augmenter les réductions temporaires, en respectant le plafond de 34% fixé par les lois Egalim, et limiter les hausses de prix, a-t-il ajouté.
Plusieurs acteurs se sont interrogés récemment sur les hausses de prix touchant les produits alimentaires. En juin, selon l'Insee, celles-ci atteignaient 5,7% sur un an, dont 6,2% pour les seuls produits frais. Un niveau jugé trop haut par certains : la commission des Affaires économiques du Sénat, qui multiplie en ce moment les auditions dans le cadre des travaux du groupe de suivi de la loi Egalim, a promis de tirer un premier bilan sur l'inflation dans l'alimentation le 20 juillet prochain. À l'Assemblée nationale, le groupe RN a demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire sur «les causes réelles de l'inflation», une idée également avancée par le groupe CRCE au Sénat.
De son côté, Bercy va lancer des contrôles «filière par filière» sur les prix dans l'alimentaire, pour «voir s'il y a des marges inacceptables» et les sanctionner, a annoncé Bruno Le Maire. La DGCCRF a également lancé un «point de contact unique» permettant aux entreprises de signaler des «anomalies» dans la formation des prix et relever les comportements abusifs.
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CHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. Cette famille parisienne s'est organisée de «de vraies belles vacances» avec une partie des indemnités de départ de la maman.
Julien Da SoisPour Christel, Olivier et leurs trois enfants, c'est le voyage d'une vie. Un mois de vacances en Tanzanie cet été, des safaris dans la savane, des baignades dans des grottes et sur les plages paradisiaques de Zanzibar. «J'ai toujours rêvé de faire de grands voyages, de prendre le temps. Et l'Afrique est un continent qui me passionne», raconte la mère de famille de 41 ans, qui n'avait jusque-là «jamais sauté le pas». «Je ne me sentais pas assez à l'aise pour me lancer, et ensuite j'ai enchaîné trois enfants !», rit-elle.
Un événement professionnel malheureux a joué le rôle de déclencheur. «J'ai été licenciée de mon travail en mai, après vingt ans dans mon entreprise, raconte l'ex-commerciale dans l'électronique grand public. Il y avait deux options : soit je m'effondrais, soit je profitais de ce temps donné, qui est rare dans une vie professionnelle.» Elle n'hésite pas une seconde et choisit d'organiser pour elle, son mari informaticien et ses trois jeunes enfants «de vraies belles vacances», avec une partie de ses indemnités de licenciement.
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Si le budget n'est pas «no limit», affirme-t-elle, l'enveloppe allouée à «l'aventure familiale» d'un mois planifiée en Tanzanie entre juillet et août est plus que conséquente : 25.000 euros tout compris. «C'est la première fois que l'on met autant d'argent pour nos vacances.» Première fois aussi que la famille parisienne aisée, qui gagnait en cumulé «entre 6500 et 8000 euros» par mois avant le licenciement de la mère, part aussi loin. «On est allé une semaine en Andalousie en 2019. Sinon habituellement on passe nos étés dans notre maison de vacances dans le Sud-Ouest, et puis quelques jours à la mer dans un hôtel», précise Christel.
A la recherche d'authenticité et d'aventure
Un budget considérable donc, estimé en fonction des envies du foyer. «Je voulais absolument faire des safaris, mais ça coûte très très cher, entre l'essence, le chauffeur et les hébergements», confie la quadragénaire. D'autant plus que celle-ci ne voulait pas de la classique expédition pour touristes. «Je voulais vraiment ressentir l'aventure, avoir l'impression d'être des baroudeurs, et avoir un truc un peu à la carte», décrit-elle. Elle a donc choisi un tour-opérateur «plus cher», mais qui permet «de véritablement s'imprégner de la culture locale et d'aller à la rencontre des populations». Durant leurs deux semaines de safari dans le nord de la Tanzanie, une nuit chez l'habitant est ainsi prévue, ainsi que des visites de villages, un cours de cuisine, la visite de deux parcs nationaux et d'une zone de conservation, et quelques jours de au pied du mythique Kilimandjaro. Pour un coût tout compris de 15000 euros.
Puis direction le sublime archipel de Zanzibar pour huit jours, à une trentaine de kilomètres au large des côtes de la Tanzanie continentale. «Là-bas, ce sera plutôt baignades au programme, pour les enfants», sourit Christel. D'autres activités sont planifiées : une journée en bateau, un barbecue sur la plage, une visite centrée sur les épices - Zanzibar étant surnommé «l'île aux épices». Niveau hébergement, «on logera dans un cottage, à 1000 euros la semaine», indique Christel.
« Je tiens à jour un tableau Excel avec l'itinéraire que l'on va faire chaque jour et le suivi du budget. »
Mais avoir un budget aussi considérable n'empêche pas la famille de surveiller les dépenses, bien au contraire. «Je tiens à jour un tableau Excel avec l'itinéraire que l'on va faire chaque jour et le suivi du budget», fait savoir la mère de famille, très prévoyante. Elle a par exemple déjà prévu une enveloppe de 3000 euros, «pour l'argent de poche sur place». Cet argent «servira à couvrir par exemple les frais de taxis, les boissons, les repas à Zanzibar, mais aussi les traitements antipaludiques», énumère-t-elle.
Une enveloppe budgétaire flexible
Dernier poste de dépenses, et non des moindres, le transport. Car, en plus d'un vol long-courrier aller-retour pour se rendre en Tanzanie, la famille prendra deux vols intérieurs sur place, ainsi que le ferry pour rallier Zanzibar. Soit six trajets, pour un coût total de 5000 euros. «Pour l'avion, on a réservé mi-mars, donc assez tard. Pour ce type de voyages, les gens réservent plutôt un an à l'avance», souligne Christel. Résultat, les vols qui n'étaient pas encore complets étaient assez chers. «On voulait en plus le trajet le plus court possible», glisse-t-elle. Pour contrebalancer, la famille a donc limité les frais sur certains hébergements, de façon à rester dans les clous du budget prévu.
Même si, une fois en vacances, la famille ne s'interdira pas quelques dépenses additionnelles non planifiées. «Sur place, si quelque chose nous paraît sympa et qu'il faut rajouter un peu, on le fera, admet Christel. C'est un voyage qu'on fera sans doute qu'une fois. Donc on se permet une marge d'erreur de 5% sur l'enveloppe de 25000 euros.» Pas plus, «pour ne pas que ça devienne déraisonnable». Même si la désormais chômeuse convient que «25000 euros, c'est déjà un budget extrêmement important».
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Mais la maman de Thomas, 11 ans, Mathieu, 7 ans, et Léa, 3 ans, ne regrette pas son projet un peu fou. «On a vécu deux ans de Covid, et ça a changé ma vision des choses. Cette opportunité, je me suis dit qu'il fallait la saisir. Car on ne sait pas de quoi demain sera fait», philosophe-t-elle, ajoutant avoir aussi «l'envie de partager quelque chose avec les enfants». Avant de penser à son avenir professionnel. «Dès mon retour, je me mettrai à la recherche d'un nouvel emploi de façon intensive», lance-t-elle.
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Le Figaro
Ils ont embrassé un métier qui a du sens... et ils en sont revenus
TÉMOIGNAGES - Après avoir tenté une reconversion professionnelle pour enfin se sentir utile, ils sont revenus sur leurs pas. Après des déceptions, ils veulent retrouver leur routine, leur salaire et leur confort de vie.
Il y a deux ans, Jérémy, 39 ans, a quitté son poste d'ingénieur commercial grand compte pour devenir ébéniste. Celui qui jusqu'à maintenant était «coincé derrière un écran toute la journée», est alors attiré par une idée : celle de passer d'une vie de bureau au travail de ses mains. «La satisfaction de voir le fruit de son labeur devenir, exister sous ses yeux, en construisant un escalier pour un couple ou du mobilier pour un restaurant, par exemple… Tout cela me séduisait», détaille-t-il. Sa formation achevée, il trouve un emploi dans le centre de la France. Après quelques mois qu'il compare à une «lune de miel où tout est beau», il déchante. Trop de travail, manque de temps pour les loisirs, moins d'argent aussi. En mai dernier, il retourne à La Défense. «Aujourd'hui, tout doit faire sens ; ses loisirs, son métier, tout. Mais finalement, si l'épanouissement devient une chose imposée par la société, n'est-ce pas le serpent qui se mord la queue ? Si je suis plus heureux avec un job pas passionnant mais pas prise de tête et qui me permet de m'épanouir dans mes vacances et avoir du temps pour mes enfants, pourquoi devrais-je me sentir coupable ?», s'interroge-t-il.
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Jérémy n'est pas un cas isolé. Une journaliste mode devenue pâtissière à succès, un informaticien au bord du burn-out qui revit en apiculteur… Ces dernières années, les reconversions idylliques déclamées sous forme de contes de fée abondent. D'après les derniers sondages BVA, en France, près de la moitié des actifs (48%) affirment avoir au moins envisagé, si ce n'est réalisé, une reconversion professionnelle. Une envie de changement exacerbé par la crise sanitaire. Depuis la pandémie, près d'un actif sur 5 (18%) a commencé à se questionner sur la possibilité d'un changement sur le plan professionnel.
Le sens, nouveau standard de réussite
La principale motivation, citée par 58% de ces actifs, réside dans le besoin de donner du sens à leur travail. Le sens comme nouveau standard de réussite. Une fausse bonne idée à en croire Florence Meyer, coach certifiée en conduite de changement et auteure de Je réussis ma transition professionnelle (1). «On peut se tromper dans la perception du ''sens'' que l'on veut donner à son métier. En ce moment, beaucoup de cadres dirigeants partent avec des indemnités confortables et souhaitent saisir l'opportunité de faire de leur passion un métier. Bien souvent, ils s'aperçoivent qu'ils ne peuvent pas en vivre, ou alors à un prix trop élevé, notamment en termes de temps», témoigne-t-elle.
Bien souvent, ils s'aperçoivent qu'ils ne peuvent pas en vivre, ou alors à un prix trop élevé, notamment en termes de temps
De quoi pousser certains reconvertis à faire machine arrière. Mais quelle serait alors la bonne raison de changer de job ? «Le cas du “conflit de valeurs”, assure la coach. En clair, quand une personne ne se retrouve plus en phase avec les valeurs de son entreprise. C'est encore pire que de s'ennuyer ou de ne pas se sentir valorisé.» Avant de s'engager dans une transition radicale comme une reconversion, la professionnelle conseille d'ailleurs de commencer par changer d'entreprise. Un premier geste salutaire, selon la coach.
Élodie, 37 ans, aurait aimé recevoir un tel conseil, elle qui s'est re-re-convertie, de chargée de communication à professeure des écoles, à responsable des relations publiques. «Lors du premier confinement, en 2020, me retrouver au chômage technique et entendre que je ne faisais pas partie des professions utiles, m'a ébranlée. Je voulais un métier qui impacte la société, je voulais être utile», raconte-t-elle. Elle postule comme contractuelle de l'enseignement primaire, un statut permettant d'enseigner sans avoir le concours (les contractuels ne sont pas titulaires, ils occupent des postes vacants ou remplacent des enseignants absents). Arrive alors une première année de remplacements dans les Hauts-de-Seine : un jour avec des CE1, le lendemain en maternelle. Sans formation, elle se sent «au mieux comme un bouche-trou, au pire comme de la chair à canon envoyée au casse-pipe». La seconde année se passe auprès d'élèves de CM1, elle est plus stable mais tout aussi éreintante. «Je me suis perdue, laissée bouffer par l'enseignement. Je bossais 75 heures par semaine, entre les récrés à surveiller et les réunions, je n'avais même pas le temps d'une pause. J'ai enchaîné les cystites. Je ne voyais plus mes amis, pas le temps», énumère-t-elle. Et de conclure : «Être prof, c'est un sacerdoce, et c'est peut-être égoïste mais moi, ce que je veux, c'est une vie de qualité. Je ne veux pas penser à mon travail nuit et jour, je veux pouvoir déconnecter mentalement et vivre autrement que pour et par le travail».
Revenus insuffisants et incertitude du lendemain
À l'instar d'Élodie, d'après une étude nouvelleviepro de 2019, 2% des actifs ayant effectué une reconversion professionnelle n'ont pas obtenu la réussite escomptée. Première raison invoquée ? Des revenus insuffisants dans 38% des cas. S'ensuivent les problèmes de précarité (l'incertitude du lendemain dans 29% des cas), un déséquilibre entre les vies professionnelles et personnelles (pour 13%) ou encore un nouveau rythme de travail trop dense (6%). «Sans introspection, les problèmes vous suivent. Un bourreau de travail continuera à se surmener qu'importe son job», met en garde Florence Meyer.
Être prof, c'est un sacerdoce, et c'est peut-être égoïste mais moi, ce que je veux, c'est une vie de qualité
Loin d'être accablés par des espoirs déchus, ces deux cadres dynamiques partis se réinventer ne semblent pas regretter. Ils s'aperçoivent simplement qu'ils poursuivaient le mauvais rêve. «Dès lors qu'on en tire une leçon, ce n'est jamais un échec, et l'expérience mérite d'être vécue à condition que l'on ne s'endette pas pour des années», commente Florence Meyer.
Et puis finalement, sans ce passage à l'acte, les «et si» auraient hanté leur esprit. Aujourd'hui, Élodie est responsable des relations publiques d'un croisiériste. Celle qui voulait être «utile» consacre désormais une partie de ses vacances aux congés solidaires. Si de son côté, Jeremy a de nouveau endossé le costume de la Défense, il a aussi acheté un pavillon de banlieue. «Une ruine», dit-il, qu'il rénove de ses mains.
(1) Je réussis ma transition professionnelle, de Florence Meyer, (Éd. Trédaniel, 18,90 euros.
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On n'épargne pas les mêmes montants de la même façon selon son âge, son niveau de revenu et ses projets. Quels placements privilégier au fil de sa vie ? Quelles stratégies adopter ? Réponses avec Alix de Renty, banquier privé et cofondatrice de The Ladies Bank by ODDO BHF.
Le Figaro
Alexandre Ricard: «Nous voulons être des créateurs de convivialité à grande échelle»
Stéphane ReynaudENTRETIEN - Arrivée de Pernod Ricard dans l’univers du vin rosé, intérêt croissant pour les boissons sans alcool, recours aux données numériques… Le président-directeur général du groupe explique ses choix.
En mars dernier, le groupe Pernod Ricard, numéro deux mondial des vins et spiritueux (8,824 milliards de chiffre d’affaires en 2021-2022) annonçait une prise de participation majoritaire dans le Château Sainte-Marguerite (environ 1 million de bouteilles produites selon nos sources), à La Londe-les-Maures (83). L’entreprise développe aussi les boissons sans alcool. Surtout, depuis quelques jours, pour mieux cibler ses ventes partout dans le monde, le groupe recourt aux données numériques.
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LE FIGARO. - La prise de participation majoritaire dans Château Sainte-Marguerite vient de marquer l’entrée de Pernod Ricard dans le monde du rosé. Est-ce seulement un début?
Alexandre RICARD. - Il y a des moments de consommation de haute énergie, dans les boîtes de nuit, sur les plages, qui donnent une très belle place au rosé. Nous le constatons sur la Côte d’Azur, à Ibiza, à Mykonos, dans certains clubs huppés, à Miami, dans les stations de ski aussi. Ce sont des lieux où le champagne, la vodka, la tequila, le whisky fonctionnent déjà. Nous avions une belle opportunité de compléter notre offre avec le rosé pour ce type d’établissements.
Ce vin est à la mode. Peut-on parler d’un «phénomène rosé»?
Oui, si nous parlons des rosés de très bonne facture, de grande renommée, et plutôt des rosés Côtes de Provence. Il se trouve que Château Sainte-Marguerite, un des 18 crus classés de Provence, est d’une qualité extraordinaire. C’est aussi un endroit remarquable. Et puis, ce qui nous a beaucoup plu, c’est le lien entre ce domaine et la famille Fayard, avec Jean-Pierre, Enzo et Olivier.
Cet engouement pour le rosé se résume-t-il à la France?
C’est aussi le cas aux États-Unis, qui est un pays de grands potentiels. Si cela intéresse le consommateur, cela va intéresser les grandes entreprises qui ont cette obsession du consommateur. Notre but est d’avoir un portefeuille de marques qui répond aux besoins des consommateurs.
Château Sainte-Marguerite est-il une tête de pont pour vous en Provence?
Oui, bien sûr. L’idée, quand nous réalisons des partenariats, des prises de participation ou des acquisitions, c’est de les développer.
La sortie de la crise sanitaire a été marquée par des tensions sur les approvisionnements de vin, notamment en Champagne, où vous êtes aussi présents avec Mumm et Perrier-Jouët. Certains ont parlé de ruptures de stock. Où en êtes-vous?
L’équation entre offres et demandes est assez tendue sur le champagne pour de multiples raisons, y compris le réchauffement climatique, avec des vendanges compliquées. Maintenant, si nous regardons la situation d’un point de vue positif, nous voyons bien qu’après le confinement, la première chose que les consommateurs ont faite c’est fêter la «libération», le retour à la convivialité. Il y a eu un énorme rebond de la demande pour le champagne qui a effectivement généré de la tension. D’autant que cette demande est mondiale. De manière plus générale, le segment du champagne est bien plus cyclique que celui des spiritueux, par exemple. Dès qu’il y a une crise, la demande baisse et quand on en sort elle rebondit.
Avec une demande forte et une aire d’appellation qui limite la production, est-ce que le champagne est condamné à évoluer en valeur?
Le champagne est une catégorie aspirationnelle qui est vue ainsi par les consommateurs partout à travers le monde, qu’ils soient américains ou asiatiques. Car l’image de la France en matière de gastronomie, de vins et de spiritueux est très puissante à l’étranger. La notion de terroir limité est sympathique, parce qu’elle crée de la rareté, cela maintient une certaine tension entre offre et demande. Le but est de maintenir une tension positive, constructive à la fois pour le consommateur mais aussi pour le fabricant, pour maintenir l’image de la catégorie à un niveau élevé. S’il n’y avait pas cette appellation, s’il n’y avait pas cette limite, cela s’appellerait du mousseux.
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Dans un registre très différent, il semble que les boissons sans alcool prennent de l’importance chez Pernod Ricard?
Il y a des gens qui, à certains moments ou pour certaines raisons, ne veulent pas boire d’alcool, mais ils peuvent être frustrés car l’alternative aux cocktails sympathiques, c’est souvent la menthe à l’eau. C’est un peu triste. On ressent alors l’importance croissante de l’effet de gamme, d’un portefeuille, non seulement en termes d’offre de catégories de produits, mais aussi en termes de proposition, de typologie d’alcool allant du zéro alcool jusqu’à ce qu’on connaît aujourd’hui. Entre les deux, il y a ce qu’on appelle le «low alcohol» (produit faiblement alcoolisé, NDLR). Pernod Ricard est un créateur de convivialité, notre démarche est inclusive. Si vous allez au magasin Drinks and Co (à Paris), vous trouverez la liste des fameux «cocktails miroir», c’est-à-dire des versions sans alcool mais enthousiasmantes des cocktails classiques.
Ricard, en France, c’est très puissant, c’est aussi numéro un en Belgique, au Luxembourg
Cette demande se développe-t-elle?
La demande est croissante puisqu’elle vise une communauté de consommateurs potentiels à laquelle personne ne s’était vraiment intéressé.
Certains voient dans cette démarche une dimension communautaire…
Nous sommes dans l’inclusion, nous regardons les consommateurs indépendamment de leur confession, de leur croyance.
Vous célébrez cette année les 90 ans de la marque Ricard… À qui s’adresse-t-elle aujourd’hui?
Sur les réseaux sociaux, nous constatons que ceux qui aiment la marque, qui la trouvent sympathique, sont plutôt jeunes.
Et plutôt français?
Oui. Et c’est le leader en valeur des produits de grande consommation. Ricard, en France, c’est très puissant, c’est aussi numéro un en Belgique, au Luxembourg.
Quel est le secret de cette longévité?
L’histoire de Ricard, depuis 1932, s’apparente un peu à celle de la France. C’est une marque patrimoniale française de référence sur laquelle nous avons toujours été très actifs: nous l’avons rajeunie, le packaging s’est modernisé, nous avons innové autour du bio. Par ailleurs, nous voyons que le moment apéritif ne fait que progresser. Le Covid et le confinement ont rappelé aux gens l’importance et la valeur de ce petit moment qui était considéré comme acquis et de la convivialité qui va avec. Chez Pernod Ricard, aujourd’hui, ce qui nous fait nous lever le matin, venir au bureau avec le sourire aux lèvres, c’est cette envie de faire de ce monde un monde plus convivial. Nous avons d’ailleurs présenté, il y a 10 jours, ce qu’on appelle la Conviviality Platform.
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De quoi s’agit-il?
Nous sommes le numéro deux mondial des vins et spiritueux, avec le portefeuille le plus large de l’industrie, nous couvrons la quasi-totalité des catégories et nous avons un réseau de distribution inégalé, avec nos propres équipes. Comment aller plus loin? En utilisant la donnée et la technologie à travers des algorithmes et l’intelligence artificielle. Nous avons déjà développé nos propres outils à cet effet. Ce qui va nous permettre de cibler le bon consommateur avec le bon produit au bon prix, au bon endroit, et nous allons faire cela à très grande échelle. Nous voulons être des créateurs de convivialité à grande échelle, en utilisant le levier des données numériques.
Comment cela fonctionne-t-il?
Ce sont des outils de type algorithme que nous nourrissons de données. Par exemple, cela s’applique en termes de promotion: quel type de promotion faire? À quel moment? En semaine ou le week-end? Est-ce que c’est moins 2 euros, moins de 10 %? Est-ce que la typographie doit être verte ou noire? Nous disposons de trois ans de données dans le système et nous en sommes au stade du déploiement mondial. Cela va encore demander deux à trois ans. Nous avons recruté durant les quinze derniers mois plus de 150 experts en données et en technologie. Je vous laisse imaginer le développement des outils, l’infrastructure informatique qui sont nécessaires… Mais c’est la priorité pour réussir notre transformation numérique. Une fois que nous arriverons à faire cela à grande échelle, nous allons pouvoir activer beaucoup plus de marques un peu partout. C’est ce que mon grand-père savait faire quand il a lancé Ricard à Marseille, mais aujourd’hui le groupe a des centaines de marques dans le monde entier.
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En attendant la présentation des 50 meilleurs restaurants du monde, prévue le 18 juillet à Londres, les Britanniques ont révélé les positions 51 à 100 de leur palmarès.
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Le trois étoiles de Reale, dans les Abruzzes, apporte autant de soin à la création culinaire de ses restaurants de luxe qu’à la réflexion sur le futur de l’alimentation pour le plus grand nombre.
Le Figaro
Bretagne: enquête ouverte après la mort d'un couple en séparation
Le couple avait trois enfants, dont deux mineurs qui ont été orientés par le parquet vers une structure hospitalière afin d'assurer une prise en charge adaptée.
Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte après le décès dans leur maison de Domagné (Ille-et-Vilaine) d'un homme et d'une femme qui étaient en instance de séparation, a-t-on appris ce samedi 9 juillet après du parquet de Rennes.
«La découverte des corps a été faite vendredi en fin d'après-midi par les gendarmes alertés par l'employeur de madame», a indiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc, confirmant une information de Ouest-France. «Si les premières constatations médico-légales laissent entrevoir un suicide de monsieur, les causes du décès de madame demeurent à ce stade inconnues», a ajouté le procureur, précisant qu'«il n'a été relevé sur elle aucune trace apparente d'intervention extérieure».
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Les autopsies doivent avoir lieu lundi. L'homme était né en 1970 et la femme en 1971. Le couple avait trois enfants, dont deux mineurs qui ont été orientés par le parquet vers une structure hospitalière afin d'assurer une prise en charge adaptée, d'après la même source.
La femme décédée avait déposé une requête devant le juge aux affaires familiales en janvier relative à l'autorité parentale (parents non-mariés) et deux audiences avaient eu lieu en avril et juin. L'enquête a été confiée à la Brigade de recherches (BR) de Vitré.
Seine-Saint-Denis : un chauffeur de bus de la RATP passé à tabac par un groupe d'individus à Épinay-sur-Seine
L'agression aurait été motivée après une manœuvre d'évitement d'un enfant dans le quartier Orgemont. Le chauffeur, âgé d'une trentaine d'années, se serait fait surprendre par le surgissement du bambin sur la chaussée, entraînant la colère de plusieurs témoins.
Paris: un faux policier qui patrouillait avec les forces de l'ordre démasqué
Depuis des mois, l'homme de 21 ans se faisait passer pour un gardien de la paix, s'intégrant aux équipes de recherche sur le terrain.
Italie : un glacier s'effondre dans les Alpes, au moins six morts
Huit blessés sont également à déplorer, ont précisé les autorités italiennes, sans donner de précisions sur la nationalité des victimes.
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Emmanuel Macron tente de lancer un second mandat incertain
François-Xavier BourmaudANALYSE - Après des législatives compliquées, le chef de l’État cherche à redonner une cohérence à son quinquennat.
Tout est en place. Le gouvernement formé, l’Assemblée nationale installée, l’Élysée en ordre de marche et le parti présidentiel bientôt doté d’un nouveau chef. Mais à l’inverse de 2017, lorsque Emmanuel Macron se lançait à tombeau ouvert dans sa grande marche réformatrice, ça brinquebale déjà à tous les étages du pouvoir exécutif.
Dès l’installation du gouvernement Borne bis, des tensions ont affleuré entre les poids lourds du gouvernement et la première ministre. Menacé par Élisabeth Borne, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en est sorti renforcé avec un ministère élargi aux Outre-mer. Dès la nouvelle Assemblée nationale constituée, un vent de fronde a soufflé chez les députés de la majorité, qui ont préféré installer au perchoir Yaël Braun-Pivet plutôt que le candidat du président Roland Lescure. Côté Élysée, la rancœur des troupes reste forte à l’encontre du secrétaire général Alexis Kohler. Quant au parti, s’il s’épargne pour l’instant une guerre des chefs avec le retrait de Clément Beaune au profit de Stéphane Séjourné, il se prépare à répondre à une question impossible: comment le macronisme peut-il survivre à Macron?
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Comme décontenancé face à ce paysage politique en apesanteur, le président de la République s’est livré jeudi soir à une rare confidence devant les députés de sa majorité relative qu’il recevait à l’Élysée. Battus aux législatives, ses fidèles de la première heure, Richard Ferrand et Christophe Castaner, n’étaient pas présents dans les jardins du Palais, tous comme l’ensemble des «camarades» éliminés lors des élections. «Ils nous manquent. C’est le plus dur de cette période», a confié le chef de l’État en appelant à ne pas céder au «découragement» devant cette situation politique «atypique». Mais ses lieutenants de la première heure ne sont pas les seuls à ne plus figurer dans l’équipe du président.
À l’Élysée, Emmanuel Macron a perdu son conseiller spécial, Clément Léonarduzzi, et sa plume, Jonathan Guémas. Les artisans de sa victoire. À défaut d’être nu, le roi est déplumé. Contraint désormais de composer avec la droite et la gauche pour avancer, tout en conservant le contrôle de ses troupes. «Quand sonne la bataille, pas un ne doit manquer», a-t-il prévenu. C’est le risque. Celui de voir sa majorité se désagréger au fil de la montée en puissance des ambitions pour lui succéder.
Horizon 2027
Car si le bloc macroniste a l’air solide à l’Assemblée nationale, il s’agit en réalité d’une coalition dont les membres ont les yeux rivés sur l’échéance présidentielle de 2027. François Bayrou et son MoDem. Édouard Philippe et son mouvement Horizons. Les anciens de la droite et Agir. Les couteaux ne sont pas encore sortis mais ils s’affûtent. Pour tenter de calmer tout ce petit monde, Emmanuel Macron en appelle à nouveau au dépassement, la martingale de 2017. «Nous devons amener les oppositions à l’esprit de responsabilité», a-t-il insisté devant ses députés en appelant à «construire des compromis et des réponses fortes». En attendant, il va bien falloir faire comme si.
Comme si au soir du second tour de la réélection d’Emmanuel Macron, le compte à rebours de son départ ne s’était pas enclenché. Comme si au soir du second tour des élections législatives, le deuxième quinquennat pouvait enfin commencer. Comme si l’horizon de 2027 n’obsédait pas déjà l’ensemble du monde politique. Et surtout, comme si Emmanuel Macron pouvait encore se représenter. «Ce que je vous demande c’est d’être en campagne permanente », a-t-il lancé à ses troupes jeudi soir. Lui-même va s’y remettre. Dès mardi, le chef de l’État effectue un déplacement en France pour vanter l’attractivité française dans la foulée du sommet Choose France. Puis sans doute une intervention, solennelle ou pas, autour du 14 juillet pour boucler la séquence électorale, et tenter enfin d’enclencher ce deuxième mandat incertain.
À l'Assemblée, Élisabeth Borne cite tous les présidents de groupe sauf Marine Le Pen (RN) et Mathilde Panot (LFI)
La première ministre a bien veillé à exclure les troupes mélenchonistes et nationalistes de l'«ouverture» qu'elle appelle de ses vœux.
Paris : dans un mail envoyé par erreur à l'équipe Szpiner, un adjoint d'Hidalgo évoque les législatives pour décaler un vote
Interpellée, la maire de la capitale a préféré remettre en question la légalité de la lecture de ce courriel plutôt que de répondre sur son contenu équivoque.
«On passe notre temps à répondre à des questions cons» : l'étonnante sortie d'Élisabeth Borne sur le chemin de l'Assemblée
Entourée d'une nuée de journalistes, la première ministre est allée à pied mercredi après-midi à la chambre basse afin d'y tenir son discours de politique générale.
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10 fermes à vendre à moins d'une heure de Paris
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Craquez pour ce magnifique corps de ferme entièrement rénové, clos de mur et sans aucun vis-à-vis, situé sur un terrain de 1 400 mètres carrés, au cœur de Milly-La-Forêt, un village classé du parc du Gâtinais, dans l'Essonne. Le bien, bâti avant 1800 et entièrement restauré, propose une surface d'environ 433 mètres carrés, dont une immense pièce à vivre de 120 mètres carrés ouvrant sur une grande terrasse exposée plein Sud et disposant d'espaces verts. En plus de ses 12 pièces et 6 chambres, vous avez la possibilité de créer un SPA avec sauna, sans oublier une salle de remise en forme ! De quoi aborder l'automne prochain sous les meilleurs auspices !
Une ferme de 335 mètres carrés à 1 heure de Paris (77)
Situé à Bassevelle, à 1 heure de la capitale et à seulement 10 minutes de la Ferté-sous-Jouarre, ce corps de ferme Briard, d'environ 335 mètres carrés habitables, a gardé tout son charme et toute son authenticité. Cé véritable havre de paix, sans aucun vis-à-vis, dispose d'un magnifique terrain plat de plus de 3 695 mètres carrés paysagé, agrémenté d'arbres d'ornements et fruitiers et joliment fleuri. Un véritable décor de carte postale avec ses charmants murs en pierre préservés et sa mare qui apporte au cadre un côté bucolique.
Une ferme de 160 mètres carrés à 30 minutes de Paris (78)
Ce joli corps de ferme est situé à seulement 30 minutes en voiture de la capitale, à Porcheville, une commune appartenant au département des Yvelines. Idéal pour une grande famille ou un investisseur, le bien est composé de quatre habitations. Une première bâtisse en pierres dispose d'un séjour, d'une cuisine équipée, de deux chambres et d'une salle de bains. Une seconde bâtisse et deux studios aménagés constituent les trois autres habitations. Le tout est édifié sur un beau terrain fleuri et sans vis-à-vis d'environ 420 mètres carrés.
Une ferme de 115 mètres carrés à 39 minutes de Paris (77)
Venez découvrir cet ancien corps de ferme situé sur les hauteurs de Crécy-la-Chapelle, une charmante commune de Seine et Marne. Le bien dispose de 5 pièces et de 3 chambres et offre la possibilité d'aménager les combles. Une cave voutée ainsi qu'une dépendance complètent ce bien. A noter que vous pourrez profiter d'une belle terrasse de 35 mètres carrés ainsi que d'un jardin clos et arboré de 425 mètres carrés pour vous détendre.
Une ferme de 339 mètres carrés à 1 h de Paris (77)
Situé à 10 minutes de la Ferté-sous-Jouarre, soit à 1 heure de Paris en voiture, ce corps de ferme métamorphosé vous propose de beaux volumes avec sa pièce à vivre de 100 mètres carrés équipée d'une fontaine fonctionnelle et joliment ornée de pierres et d'une grande cheminée. Le bien est composé de 7 pièces sur un charmant jardin de 1 000 mètres carrés. A noter que les combles sont aménageables.
- Son prix ? 290 000 euros
- Retrouvez l'annonce ici
Une ferme de 345 mètres carrés à 45 minutes de Paris (77)
Les amateurs de grandes demeures nichées en plein cœur de la nature vont être comblés ! Imaginez plutôt une grande maison d'habitation de 345 mètres carrés comprenant 14 pièces, dont 6 chambres, entièrement rénovée, disposant de 940 mètres carrés de bâtiments et d'un terrain de plus de 3 hectares, le tout entouré de champs… Ce joli corps de ferme est situé à seulement 45 minutes de la capitale en voiture, à Saint-Jean-Les-Deux-Jumeaux, sur une hauteur dominant la vallée de la Marne.
- Son prix ? 935 000 euros
- Pour consulter l'annonce, c'est par ici
Une ferme de 690 mètres carrés à 35 minutes de Paris (77)
Comment résistez à une telle demeure ? Cet impressionnant corps de ferme a été naguère une forteresse gallo-romaine. Avec ses plus de 20 chambres, sa surface de 690 mètres carrés et de 2 500 mètres carrés pour les dépendances, ce lieu est l'endroit idéal pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans une activité de chambre d'hôtes ou d'hôtellerie. Sur environ 3 ha 40, les magnifiques bâtisses empreintes d'histoire s'articulent entre jardins, cours d'honneur et cour secondaire agrémentés de trois puits. Autre atout non négligeable, la ferme et son parc se situent à une cinquantaine de kilomètres de Paris, proche de Melun et de son RER desservant la gare de Paris-Est en trente-cinq minutes.
Une ferme de 300 mètres carrés à 1 heure de Paris (77)
Cette construction Briarde, qui date du 19e siècle, est prolongée à ses deux extrémités par deux granges. Une troisième grange ouverte complète l'ensemble. La maison d'habitation érigée sur deux niveaux est construite en pierre de meulière et nichée au sein d'un parc paysager, arboré et fleuri, avec sa petite mare à l'abri des arbres, le tout sur un peu moins d'un hectare. Cette jolie maison rurale est située Coulommiers, au cœur du Pays de Brie, à 80 kilomètres environ de la capitale et accessible à seulement une heure de train. Vous ne devriez pas être gênés par le voisinage… Si ce n'est par les hennissements des chevaux !
- Son prix ? 415 000 euros
- L'annonce est disponible ici
Une ferme de 250 mètres carrés à 30 minutes de Paris (78)
Au cœur d'un hameau proche de Rambouillet, dans les Yvelines, cet ancien corps de ferme se compose d'une grande demeure familiale de 250 mètres carrés avec quatre chambres ainsi que de granges qui ont été réhabilitées en sept logements. Elle offre donc de possibles revenus locatifs. Et pour ceux qui n'en auraient pas assez, le bien comporte également d'autres granges à restaurer. La gare de Rambouillet, qui est située à seulement 8 kilomètres, dessert Paris en 30 minutes. Côté paysage, vous serez conquis par la proximité d'un des plus remarquables massifs forestiers d'Île-de-France et par la vue sur les vastes plaines céréalières de la Beauce.
- Son prix ? 2 421 000 euros
- Cliquez ici pour connaître les détails de l'annonce
Une ferme de 160 mètres carrés à 45 minutes de Paris
Ce dixième et ultime corps de ferme de la sélection se situe dans un petit hameau à 50 kilomètres de la capitale et 12 kilomètres de la gare de Melun qui vous mènera à Paris en seulement 30 minutes. Le bâti est un ensemble surprenant où se côtoient deux époques. Préservé, son corps central, construit avant la Révolution française, a cependant été entièrement remanié au 20e siècle. La partie ancienne du corps de ferme qui encadre le logis est, quant à elle, d'époque, avec ses façades en pierre de meulière et sa toiture en tuile plate du pays. Le bâtiment principal dispose d'une surface de 160 mètres carrés et de quatre chambres. Enfin, ce bien peut être source de revenus locatifs, puisque trois logements meublés sont à votre disposition.
- Son prix ? 595 000 euros
- Pour consulter l'annonce, c'est par ici
Stephanie Marpinard10 fermes à vendre à moins d'une heure de ParisUne ferme de 433 mètres carrés à 43 minutes de Paris (91)
Craquez pour ce magnifique corps de ferme entièrement rénové, clos de mur et sans aucun vis-à-vis, situé sur un terrain de 1 400 mètres carrés, au cœur de Milly-La-Forêt, un village classé...
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Le Figaro
«Si la France continue sur cette voie, la médaille Fields qu'un de nos chercheurs vient d'obtenir sera l'une des dernières»
Ronan PlanchonENTRETIEN - Le Français Hugo Duminil-Copin qui a reçu la médaille Fields, l'équivalent du Nobel de mathématiques, travaille... en Suisse. Le biochimiste et généticien Jean-Marc Egly y voit le signe d'un grave manque d'attractivité de la recherche en France, et s'inquiète de l'avenir.
Jean-Marc Egly est directeur de recherche à l'Inserm, membre de l'Académie des sciences et professeur à l'Université nationale de Taïwan. Il a a été président du conseil scientifique du Centre national de séquençage (Génoscope, Évry). Il est également lauréat du grand prix de la recherche médicale de l'Inserm (2004) et de la Fondation pour la recherche médicale (2012).
LE FIGARO. - Après un parcours classique d'excellence en France (classes prépa au Lycée Louis-le-Grand, École normale supérieure de Paris), c'est l'Université de Genève qui a offert à Hugo Duminil-Copin son premier poste après son doctorat. Comment expliquer la fuite de nos cerveaux ? Est-ce le signe d'un manque d'attractivité de notre système ?
Jean-Marc EGLY. - Les systèmes français et suisse sont très différents. Premièrement, en Suisse, un bon scientifique ne devra pas obligatoirement passer par la catégorie assistant, associé avant de devenir professeur. On leur propose tout de suite de devenir professeur. Ensuite, il y a la question du salaire. Si à notre médaillé Fields, on avait proposé un poste de professeur en classe exceptionnelle dans le système français, il aurait été payé 5000 euros mensuels nets contre 12.000 – 13.000 euros net, voire plus pour un poste similaire en Suisse. Un post-doctorant dans une université française va péniblement toucher 2200 euros par mois en France contre 4000-4500 minimum dans une université moyenne suisse. La question financière est la raison principale de la fuite de nos cerveaux.
Notre système est obsolète et refuse d'entendre parler d'excellence. Si on parle d'excellence, c'est perçu comme de l'élitisme.
Par-delà la question financière, quels sont les maux dont souffre notre système ?
Notre système est obsolète et refuse d'entendre parler d'excellence. Si on parle d'excellence, c'est perçu comme de l'élitisme. Par exemple, il est impossible d'augmenter des chercheurs en fonction de leurs performances. La prime en recherche est un sujet tabou.
Si l'on veut recruter quelqu'un ayant un bon passé scientifique, c'est également compliqué car cela nécessite d'ouvrir un poste. Pour ce faire, il est nécessaire de passer par le directeur général de l'organisme qui demandera l'aval pour créer un tel poste, passer ensuite devant une commission scientifique, puis être examiné par le Conseil scientifique de l'organisme et un jury d'admission, ce qui prendra presque un an.
Ajoutez à cela, que le lauréat n'aura pas les moyens pour développer son projet mais devra postuler à divers appels d'offres ce qui prendra encore plus d'un an avant d'avoir une réponse. Pas de moyens immédiats, ne serait-ce que pour obtenir du matériel informatique: l'on comprend pourquoi notre système n'est pas attractif.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, vous expliquiez que «l'université a également failli dans son rôle premier consistant à maintenir et transmettre nos acquis, suite à diverses pressions ou effets de mode». Comment cela se traduit ? Est-ce toujours d'actualité ?
L'Université en France n'est pas ce qu'elle est dans les autres pays, elle n'a pas intégré la recherche, confiée aux mains d'organismes de Recherche (CNRS, Inserm, INSRA) qui recrutent sur concours leurs personnels suite à des études postdoctorales niveau bac + 12.
Ceux qui restaient postulaient pour un poste de maître de conférences, le deuxième choix, où les charges d'enseignement et les charges administratives les dissuadaient de prendre en main un projet de recherche. De nombreux professeurs cessent de demander des contrats de recherche car ils ne font plus de recherche et ne dirigent plus d'équipes de recherche, notamment dans les sciences du vivant. On a donc appauvri l'enseignement et faute de cadres, l'université n'est plus en mesure d'avoir une vision et également d'apprécier la qualité scientifique de quelqu'un.
Il y a 25-30 ans, les directeurs des grands centres de recherche étaient des professeurs d'université. Maintenant, il n'y en a quasiment plus. En dehors du médical, ce sont des gens issus des organismes de recherche comme le CNRS, l'Inserm ou l'INRA notamment.
En France, la recherche n'intéresse pas le pouvoir. Ni le président de la République, ni le premier ministre ni le ministre de la Recherche ne sont entourés de scientifiques de talent.
Le manque de perspectives pour les scientifiques, la difficulté à accéder à la direction d'établissements prestigieux, est-il aussi un élément à prendre en compte ?
Tout d'abord, comme partout dans le monde, les centres de recherche et les organismes doivent être gérés par des scientifiques de talent. En France, on a pu apprécier les succès du centre Imagine gérés conjointement par Alain Fisher et Arnold Munnich ; l'Institut du cerveau et de la moelle, géré par Yves Agid et maintenant Alexis Brice ; à Strasbourg, on a vu les succès des centres de recherche dirigés en leur temps par Pierre Chambon, Jean-Pierre Ebel et Jean-Marie Lehn. À Lyon, le tandem Puisieux/Mehlen a fait revivre le centre Leon Berard, etc. Or la recherche perd de son attractivité. Comment voulez-vous qu'un bac +12 accepte un poste au CNRS ou à l'Inserm payé 2300€ ?
En France, la recherche n'intéresse pas le pouvoir. Ni le président de la République, ni le premier ministre ni le ministre de la Recherche ne sont entourés de scientifiques de talent. Aux États-Unis, il y a des prix Nobel, en Allemagne également, en Suisse des personnalités aussi brillantes que les biologistes Denis Duboule ou Suzan Gasser sont consultés par les autorités tandis qu'en France, nous n'avons personne.
Comment expliquer ce désintérêt ?
Partout dans le monde, les dirigeants des grands organismes sont ou ont été gérés par de fortes personnalités (H. Varmus et John Collins pour le NIH, Borisewitch pour le Wellcome Trust, Wriestler pour les Helmholtz). En France nos dirigeants sont des gestionnaires qui malgré des parcours de qualité, effectués il y a plus de 25-30 ans, ont du mal à apprécier les besoins et l'évolution de la recherche.
Résultat : il est devenu quasi-impossible de recruter quelqu'un dans un institut digne de ce nom, c'est le cas de l'Institut de recherche sur le vieillissement à Nice, dirigé par un très grand scientifique, Éric Gilson ou à l'hôpital Cochin. Les appels d'offres parus dans les journaux internationaux les plus cotés pour trouver un directeur de centre, n'ont aucun écho. Et le pouvoir ne fait rien.
L'actualité Covid-19, les résultats des appels d'offres européens, notre absence dans les congrès et les instances internationales sont là pour nous alerter.
Les sciences dures sont-elles davantage concernées par la fuite des cerveaux ? Pourquoi ?
Jusqu'alors, elles étaient moins concernées. Mais à présent, en mathématiques et en physique, la relève se fait rare. Le désintérêt pour les sciences et la recherche est criant ; La faute également à l'absence de ces professeurs brillants qui donnaient envie de se lancer dans les sciences (ingénierie, recherche, innovation) et d'approfondir les études dans ce domaine. Les étudiants se dirigent vers l'Université, souvent par défaut. Si on continue sur cette voie, nous n'aurons plus de médaille Fields dans dix ans, et pire, nous n'aurons plus de recherche compétitive. L'actualité Covid-19, les résultats des appels d'offres européens, notre absence dans les congrès et les instances internationales sont là pour nous alerter.
Comment inverser la tendance ?
Évidemment, il est urgent de revaloriser les salaires. Ensuite, il faut une réforme complète de l'université où les enseignants verraient leurs charges diminuer fortement, leur laissant la possibilité de faire de la recherche, d'intégrer les chercheurs des organismes à l'Université avec droits et devoirs équivalents aux enseignants, d'avoir des présidents d'Université (ayant possibilité d'avoir une politique basée sur l'excellence et la main sur leurs budgets) nommés ou élus pour leur compétence et par des jurys nationaux ou internationaux de spécialistes.
Une autre piste, serait de créer un corps unique où le professeur d'université serait aussi chercheur, reformes qui devront franchir et vaincre divers corporatismes et lobbying qui en France sont nombreux. Et pourtant, pourquoi ignore-t-on ou veut-on ignorer cet esprit français qui est toujours vivant? Il suffirait de le réveiller.
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«Les réaménagements d’Anne Hidalgo à Paris: un désastre esthétique et écologique»
TRIBUNE - La municipalité parisienne ne se contente pas d’enlaidir gravement la capitale. Sur des questions cruciales, ses choix entraînent des résultats opposés aux objectifs qu’elle affiche en matière d’environnement, argumentent les architectes Tangui Le Dantec et Dominique Dupré-Henry.
«À l'école, chacun se sent asservi à un système qui lui demande de tricher avec la réalité»
FIGAROVOX/ENTRETIEN. - Des parents d'élèves ont décidé d'attaquer l'État en justice pour le non-remplacement des professeurs absents. Pour Adrien Louis, professeur de philosophie, ce non-remplacement est l'indice de maux qui minent l'institution scolaire.
Pierre Vermeren: «Islam politique en France, ce que nous refusons obstinément de voir»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Normalien, agrégé et docteur en histoire, l’universitaire, spécialiste des sociétés berbères et arabes contemporaines, estime que l’islam politique continue de progresser dans notre pays. Les attentats de 2015, s’ils ont reçu une réponse judiciaire satisfaisante, ont entraîné une onde de choc dans la société française et affaibli la capacité de résistance collective du pays sans qu’on en prenne une claire conscience, ce qui était leur objectif, argumente l’auteur.
Le Figaro
Êtes-vous fait pour entreprendre?
NOS CONSEILS - Devenir entrepreneur, c’est faire preuve d’enthousiasme tout en gardant la tête froide. Est-ce fait pour vous?
David Flak est diplômé de HEC ; Mickaël Coenca et David Baruchel sont passés par Polytechnique. Ils ont décroché des masters en entrepreneuriat à Berkeley et fait des stages dans la Silicon Valley. De leur propre constat, il n’y avait pas meilleur cursus pour créer une entreprise. Pourtant, ajoutent-ils, ils se sont «magistralement plantés» lors de leur premier essai. De son côté, Louis Demessine a juste le bac mais il surfe depuis l’âge de 5 ans. À 19 ans, il devenait autoentrepreneur pour créer son école de surf. Aujourd’hui, à 22 ans, tout en gérant une association sportive à La Ciotat, il s’est lancé dans le développement d’une application, Surfnow, qui optimise la gestion des écoles de surf.
La morale? L’entrepreneuriat est ouvert à tous et n’est pas une affaire de diplômes. Heureusement! Car l’idée de créer une boîte continue d’attirer les volontaires de tout poil. En 2018, selon un sondage d’OpinionWay pour l’Union des autoentrepreneurs, un Français sur quatre envisageait de créer ou de reprendre une entreprise. Bien sûr, tous ne passent pas à l’acte.
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«Mais la tendance à la création est toujours en progression lente, constate Alain Bosetti, fondateur du salon SME. Il y a eu un décrochage entre février et mai 2020, avec la crise sanitaire. Depuis, c’est reparti. Tout comme nous sommes entrés dans une ère de transition énergétique, nous sommes dans une ère de transition entrepreneuriale.» Observateur de l’entrepreneuriat depuis une trentaine d’années, il constate que la motivation n’a pas changé: les créateurs sont avant tout en quête d’indépendance, quitte pour certains à poursuivre le même métier que celui qu’ils exerçaient lorsqu’ils étaient salariés.
«Tout le monde ment!»
Mais, entre le désir et la réalité, il y a un fossé. Louis Demessine l’a bien compris: il n’a pas hésité à se faire accompagner par le réseau Initiative France pour passer la vitesse supérieure. Quant à David Flak, Mickaël Coenca et David Baruchel, ils se sont bien relevés de leur premier échec. Aujourd’hui, ils sont à la tête de Start The F Up, société de conseil en innovation et en création d’entreprise. Leur regard s’est singulièrement aiguisé. «La grosse erreur est de croire que lancer son entreprise est quelque chose de facile, sous prétexte que c’est ouvert à tous», souligne David Flak. «Pour celui qui se lance, la création doit être une activité à temps plein. Pas question de mener ce projet en parallèle d’un autre», ajoute Rémy Bourdier, président de Réseau Entreprendre.
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Les jeunes créateurs, portés par l’enthousiasme, se voient un peu comme les héros de leur propre vie, certains qu’ils ne feront pas les mêmes erreurs que les autres. «Lorsque l’on sort un nouveau produit ou un nouveau service, tout le monde s’en fiche!», prévient David Flak. Il souligne aussi un travers des porteurs de projets: demander conseil à leurs amis… Qui n’y connaissent rien ou qui, par amitié, se garderont de toute critique. «Par bienveillance, tout le monde ment! Va-t-on demander conseil à ses amis lorsque l’on est malade? Non! On va voir le médecin», rappelle David Flak.
«En permanence sur une ligne de crête»
Les trois dirigeants de Start The F Up, qui ne craignent plus de brusquer les futurs entrepreneurs lors de leurs sessions de coaching, font l’analyse suivante: un bon entrepreneur est avant tout un expert dans son domaine d’activité. Ensuite, il doit être bon commercial. «Même si aujourd’hui, les plateformes internet, avec les systèmes de notation, occupent un rôle d’agent commercial non négligeable», précise Alain Bosetti. Outre ces deux qualités, le créateur gagnera à être un bon gestionnaire, un bon manager et un bon financier. «Mais je ne connais pas un dirigeant qui soit bon partout!, tranche Rémy Bourdier, en soulignant que certains pêchent parfois par manque d’humilité. Il faut avoir confiance en soi. Mais il faut aussi bien connaître ses forces et ses faiblesses afin de savoir s’entourer intelligemment.»
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Enfin, beaucoup sous-estiment le poids que représente la responsabilité de l’entrepreneur, surtout lorsqu’il emploie des salariés. Le stress peut tourner à la dépression nerveuse. «Un chef d’entreprise marche en permanence sur une ligne de crête, illustre Alain Bosetti. Plus l’entreprise grandit, plus la ligne s’élève. Nous ne sommes pas égaux face à la création d’entreprise!» Commencer par se connaître soi-même et savoir si l’on est fait pour une telle aventure est la première démarche que peut entamer le volontaire.
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L’objectif de l’association: permettre à des néocréatrices, grâce à des experts pluridisciplinaires issus de la nouvelle économie, de faire croître leur activité.
Le Figaro
Feuille de match
Quentin MarchalTERMINÉ : Fin du direct le 9 juillet 2022 à 14:14
C’est terminé !!! (17-25, 80e)
L'Angleterre remporte le deuxième test-match de cette tournée d’été face à l’Australie !!! Après une première demi-heure de haute volée (0-19), le XV de la Rose a du s’employer pour résister au sursaut des Wallabies dans le deuxième acte. Le dernier match se tiendra samedi prochain au Marvel Stadium de Melbourne.
79e : Les Australiens relancent depuis leurs 22 mètres mais se mettent à nouveau à la faute après que Paisami a rampé au sol.
77e : Nouvelle pénalité pour l’Angleterre après la mêlée. La victoire se rapproche pour le XV de la Rose…
76e : L’en-avant de Gordon ! Au terme d’une longue séquence à l’entrée du camp anglais, les Australiens rendent la possession aux Anglais, avec une mêlée à suivre.
75e : Arrêt de volée à James O’Connor après un jeu au pied trop long de Smith. Les Australiens se dégagent.
Premier échec de Farrell ! (17-25, 74e)
La tentative du buteur anglais passe à gauche des poteaux.
72e : Pénalité pour l’Angleterre qui a mis à mal les Wallabies sur un ballon porté. Farrel va la tenter.
71e : Lawes au grattage !!! Le capitaine anglais récupère une pénalité et permet à ses partenaires de ressortir de leurs 22 mètres.
70e : Pénalité pour l'Australie à la réception de la chandelle de Care après une faute d'Arundell. Gordon ramène le jeu devant les 22 mètres anglais.
69e : Le contre anglais en touche ! Nouvelle munition gâchée par les Australiens à l’entrée des 22 mètres anglais.
67e : Pénalité pour les XWallabies après un grattage. Mais O’Connor ne trouve pas la pénaltouche. Les Anglais se dégagent.
Farrell redonne de l’air au XV de la Rose ! (17-25, 66e)
L’Angleterre compte à nouveau plus d’un essai transformé d’avance !
65e : Pénalité pour l’Angleterre !!! Après une longue séquence de pick-and-go, la défense des Wallabies se met à la faute, en position de hors-jeu. Farrell va prendre les points.
64e : Les Anglais relancent depuis leurs 22m et avancent jusqu'à la ligne médiane. Derrière, Nowell fait parler sa vitesse et entrent dans les 22 mètres après une transversale de Farrell.
62e : Lancer pas droit du talonneur remplaçant Fainga'a. mêlée à suivre pour l’Angleterre.
61e : Magnifique relance des Australiens avec Wright qui transperce le premier rideau anglais avant de poursuivre au pied. A la course, Steward est le plus prompt mais est propulsé en touche. Lancer à venir pour l’Australie.
59e : Ballon volé par l’alignement australien ! Derrière, O’Connor trouve une touche directe et rend ainsi la possession aux Anglais.
58e : Les Australiens sont sanctionnés sur la mêlée et les Anglais se dégagent de leurs 22 mètres.
57e : L’en-avant australien ! Les Wallabies gachent une précieuse munition dans les 22 mètres anglais.
56e : Nouvelle pénalité sifflée contre l’Angleterre après un grattage illicite de Lawes. Les Wallabies optent pour la pénaltouche.
55e : Le rapport de force s’est complètement inversé depuis le retour des vestiaires !!! White trouve une magnifique touche à 5 mètres de l’en-but anglais. Lancer sous pression à venir pour Cowan-Dickie.
Lolesio passe la pénalité ! (17-22, 53e)
Le buteur australien poursuit son sans-faute et ramène les siens à 5 points des Anglais.
Le jaune pour Marcus Smith ! (14-22, 52e)
L’ouvreur anglais se rend coupable d’un en-avant volontaire sur une tentative d’interception. Le XV de la Rose va jouer 10 minutes en infériorité numérique.
52e : Underhill à la faute ! Le troisième-ligne anglais offre l’occasion à l’Australie de revenir dans ses 22 mètres. Ca va mieux pour les Wallabies depuis le retour des vestiaires.
50e : Bonne touche trouvée par Nowell à hauteur de la ligne médiane depuis ses 22 mètres.
Lolesio transforme ! (14-22, 48e)
L'Australie revient à 8 points juste avant la dernière demi-heure !
L’essai de Kerevi !!! (12-22, 47e)
Après de gros efforts des avants, Lolesio offre une passe laser à son centre en bout de ligne pour l'envoyer inscrire le deuxième essai des siens ! Le match est quelque peu relancé.
46e : Longue séquence des avants australiens qui multiplient les temps de jeu au près. La défense anglaise tient bon jusque-là.
45e : Stuart se met à la faute en allant directement au sol. Les Australiens trouvent la pénaltouche dans les 22 mètres.
44e : Mésentente entre Lawes et Nowell à la retombée du renvoi. Les Anglais se mettent sous pression mais vont bénéficier d’une mêlée après un en-avant australien au grattage.
Ca passe pour Farrell ! (7-22, 43e)
6/6 et 17 points pour le métronome anglais.
42e : Pénalité pour le XV de la Rose après un hors-jeu de la ligne défensive australienne. Farrell va la tenter.
41e : Le jeu est arrêté après que Pereze se soit blessé au genou sur une reprise d’appuis. L’ailier repmplaçant se tord de douleurs alors que la civière entre sur le terrain.
C’est reparti !!! (7-19, 40e)
es Wallabies relancent les hostilités. A la réception, les Anglais se dégagent rapidement !
C’est la pause à Brisbane ! (7-19, 40e)
Australie – Angleterre : 7-19Australie : Tupou (37e)Angleterre : Vunipola (4e)
Dominatrice, l’Angleterre mène de 12 points à la pause face aux Wallabies. Après un essai en force de Vunipola, à la conclusion d’un ballon porté (4e), le XV de la Rose s’est nourri de l’indiscipline australienne pour accroître son avance au score, avec la botte d’Owen Farrell (5/5, 14 points). En fin de première période, les Australiens sont parvenus à réduire l’écart grâce à une charge dévastatrice du pilier Tupou. Une réaction qui permet aux hommes de Dave Rennie de rester dans le match.
38e : Sous le renvoi, Itoje s'est blessé en plaquant Paisami. Protocole commotion pour le deuième-ligne anglais alors que l’Australie va bénéficier d’une mêlée.
Lolesion transforme ! (7-19, 37e)
Les Australiens reviennent à 12 points de l’Angleterre juste avant la pause.
Le réveil des Wallabies !!! (5-19, 36e)
Après un ballon porté, les Australiens se mettent dans l’avancée grâce à la puissance des avants. Grâce à une ultime charge du pilier Tupou, les Wallabies débloquent leur compteur.
34e : Pénalité pour l’Australie après une poussée en travers de Genge.Lolesio trouve la touche dans les 22 mètres anglais.
33e : Genge commet un en-avant après le renvoi. Mêlée à suivre pour l’Australie.
Nouvelle pénalité de Farrell ! (0-19, 31e)
La rencontre à sens unique se poursuit en faveur du XV de la Rose, qui s’envole à la demi-heure de jeu.
30e : Septième pénalité sifflée contre l’Australie, sur un ballon porté cette fois-ci. A 25 mètres sur la gauche, Farrell va la tenter.
28e : Acculés dans leur camp, les Australiens sont constamment contraints de se dégager par du jeu au pied. White trouve une nouvelle touche à hauteur de ses 40 mètres.
Bras cassé pour les Australiens en touche devant leur en-but. Lolesio dégage loin devant pour sortir de son camp.
26e : Nouvelle longue séquence des Anglais dans les 22 mètres australiens. Nowell est propulsé en touche à 5 mètres de l’en-but. Lancer sous pression à venir pour Porecki.
25e : Mis sous pression, White dégage son camp in-extremis depuis son en-but mais ne trouve pas la touche. Hill relance est est repris à 10 mètres. Les Wallabies sont à la peine depuis le coup d’envoi.
23e : Le renvoi est bien capté par les Anglais qui se dégagent au pied. Les Australiens remontent le ballon à la main et jouent sur les 40m adverses.
Farrell poursuit sons sans-faute ! (0-16, 22e)
'addition commence à être salée pour les Wallabies, qui paraissent jusque-là sans solutions.
Perese voit jaune ! (0-13, 21e)
L'ailier remplaçant écope d’un carton jaune après une tentative d’interception. Commettant un en-avant, il a annihiler une occasion franche d’essai des Anglais. Farrell va à nouveau prendre les points, à 10 mètres sous les poteaux.
20e : La défense australienne se met à nouveau à la faute après un hors-jeu. M. Brace fait appel à la vidéo après une suspicion de plaquage illicite de Tupou sur Vunipola.
19e : Lawes au grattage !!! En bon capitaine, le troisième-ligne anglais récupère une nouvelle pénalité et Farrell trouve la touche dans les 22 mètres.
18e : Ballon volé par l’alignement australien. Les Wallabies se dégagent.
17e : Pénalité pour les Anglais, auteurs d’une grosse poussée en mêlée. Les Australiens contestent auprès de M. Brace et reculent de 10 mètres. Farrell trouve la pénaltouche près des 22 mètres.
16e : Mêlée pour les Wallabies après un en-avant de Farrell sur une tentative de grattage.
15e : Pénalité contre l’Angleterre, la première du match. Genge s’est rendu coupable d’un mauvais geste à la retombée d’un plaquage sur White. Les Australiens intègrent le camp adverse avec un lancer à suivre.
Farrell enchaîne ! (0-13, 14e)
3/3 et déjà huit points inscrits par le centre anglais.
13e : Nouvelle pénalité pour les hommes d’Eddie Jones après un écran de Philip. Farrell se présente à nouveau face aux perches.
12e : Poussée anticipée des avants australiens et bras-cassée en faveur de l’Angleterre. Farrell monte une chandelle.
11e : Hill commet un en-avant sur une tentative d’interception sur ses 40 mètres. Mêlée à suivre pour l’Australie.
Ca passe pour Farrell ! (0-10, 9e)
Les Anglais font un premier break après 10 minutes de jeu.
8e : Pénalité pour l’Angleterre après un grattage illicite du capitaine Hooper. Farrell va la tenter, à 25 mètres sur la gauche.
7e : Face à la montée agressive des Anglais, Wright trouve une toute petite touche devant ses 22 mètres. Lancer à suivre pour George.
6e : Le renvoi est bien capté par les Anglais qui se dégagent au pied et trouve la touche sur la ligne médiane.
Farrell transforme ! (0-7, 5e)
Le buteur anglais règle la mire et permet à ses partenaires de mener 7 à 0 !
L’essai anglais !!! (0-5, 4e)
Le Xv de la Rose prend les devant !!! Après un lancer de Jamie George en touche, les Anglais enclenchent un ballon porté dans les 22 mètres qui termine sa course dans l’en-but. Le ballon a été aplati par Billy Vunipola !
3e : Premier temps fort de l’Angleterre ! Le XV de la Rose envoie le jeu au large où Nowell est repris à 10 mètres en bout de ligne. Les Anglais perdent ensuite la possession et les Wallabies se dégagent.
2e : Marcus Smith monte une chandelle mais celle-ci est trop longue et les Australiens optent pour un arrêt de volée.
C’est parti !!! (0-0, 1ère)
Les Anglais donnent le coup d’envoi avec la botte de Farrell. Les Australiens se dégagent rapidement et trouvent la touche sur leurs 40 mètres.
Place aux hymnes
Les deux équipes ont pénétré sur la pelouse du Suncorp Stadium de Brisbane. «God Save the Queen» y a retenti en premier avant de laisser place au Advance Australia Fair. Le coup d’envoi va débbuter dans quelques instants !
L’Angleterre inspirée par le voisin Irlandais ?
Battue la semaine passée à Perth (30-28), l’Angleterre a l’occasion de prendre sa revanche ce samedi à Brisbane. Le XV de la Rose, qui n’a plus gagné en Australie depuis une tournée d’été en 2016, pourra s’appuyer sur l’exploit de l’Irlande en Nouvelle-Zélande plus tôt ce samedi. Vainqueur (23-12) à Dunedin, le XV du Trèfle y a décroché sa première victoire de son histoire en terre néo-zélandaise.
VOIR AUSSI - Rugby : le résumé de la victoire historique de l'Irlande en Nouvelle-Zélande (vidéo)
Première cape pour Will Joseph ?
Touché aux côtes, Jack Willis a été écarté du groupe juste avant la rencontre, annonce la fédération anglaise de rugby. En conséquence, Will Joseph a été nommé dans l’équipe des finisseurs. Le centre des London Irish, qui fêtera ses 20 ans la semaine prochaine, devrait ainsi connaître sa première sélection avec le XV de la Rose ce samedi.
Une ligne arrière remaniée pour le XV de la Rose
Auteur d’un essai en sortie de banc samedi dernier, Jack van Poortvliet (Leicester Tigers) fera sa première apparition avec l'Angleterre à la mêlée, en remplacement du vétéran Danny Care. Il s’agit d’un des quatre changements opéré par Eddie Jones, qui a choisi de remanier sa ligne arrière avec les titularisations de Tommy Freeman (Northampton) à l’aile gauche et de Guy Porter (Tigers) au côté d’Owen Farrell au centre.
La composition de l'Angleterre contre l'Australie : Steward - Nowell, Porter, Farrell, Freeman - (o) Smith, (m) van Poortlviet - B. Vunipola, Underhill, Lawes (cap.) - Hill, Itoje - Stuart, George, Genge
Remplaçants : Cowan-Dickie, M. Vunipola, Heyes, Chessum, Ludlam, Willis, Care, Arundell
Cinq changements pour les Wallabies
Une semaine après un succès étriqué à Perth (30-28), l’Australie se présente avec une équipe remaniée pour un tiers. Blessé à la cheville lors du premier match, le pilier Taniela Tupou retrouve sa place, tandis que Jordan Petaia prend plac eç l’arruère pour son premier test. Tom Wright est aligné à l’aile. Hunter Paisami supplée Len Ikitau au centre et Matt Philipp remplace Darcy Wain, suspendu, en deuxième ligne.
Composition de l'équipe d'Australie contre l'Angleterre : Petaia - T. Wright, Paisami, Kerevi, Koroibete - (o) Lolesio, (m) N. White - Hooper (cap.), Valetini, Leota - C. Neville, M. Philip - Tupou, Porecki, Bell
Remplaçants : Fainga'a, Sio, Slipper, Frost, Samu, Gordon, Perese
Bienvenue à tous !
Bonjour et bienvenue à toutes et à tous sur notre site pour suivre en direct le test-match entre l’Australie et l’Angleterre. Coup d’envoi de la deuxième manche de cette tournée d’été à midi à Brisbane !
C’est terminé !!! (17-25, 80e)
L'Angleterre remporte le deuxième test-match de cette tournée d’été face à l’Australie !!! Après une première demi-heure de haute volée (0-19), le XV de la Rose a du s’employer pour résister au sursaut des Wallabies dans le deuxième acte. Le dernier match se tiendra samedi prochain au Marvel Stadium de Melbourne.
79e : Les Australiens relancent depuis leurs 22 mètres mais se mettent à nouveau à la faute après que Paisami a rampé au sol.
77e : Nouvelle pénalité pour l’Angleterre après la mêlée. La victoire se rapproche pour le XV de la Rose…
76e : L’en-avant de Gordon ! Au terme d’une longue séquence à l’entrée du camp anglais, les Australiens rendent la possession aux Anglais, avec une mêlée à suivre.
75e : Arrêt de volée à James O’Connor après un jeu au pied trop long de Smith. Les Australiens se dégagent.
Premier échec de Farrell ! (17-25, 74e)
La tentative du buteur anglais passe à gauche des poteaux.
72e : Pénalité pour l’Angleterre qui a mis à mal les Wallabies sur un ballon porté. Farrel va la tenter.
71e : Lawes au grattage !!! Le capitaine anglais récupère une pénalité et permet à ses partenaires de ressortir de leurs 22 mètres.
70e : Pénalité pour l'Australie à la réception de la chandelle de Care après une faute d'Arundell. Gordon ramène le jeu devant les 22 mètres anglais.
69e : Le contre anglais en touche ! Nouvelle munition gâchée par les Australiens à l’entrée des 22 mètres anglais.
67e : Pénalité pour les XWallabies après un grattage. Mais O’Connor ne trouve pas la pénaltouche. Les Anglais se dégagent.
Farrell redonne de l’air au XV de la Rose ! (17-25, 66e)
L’Angleterre compte à nouveau plus d’un essai transformé d’avance !
65e : Pénalité pour l’Angleterre !!! Après une longue séquence de pick-and-go, la défense des Wallabies se met à la faute, en position de hors-jeu. Farrell va prendre les points.
64e : Les Anglais relancent depuis leurs 22m et avancent jusqu'à la ligne médiane. Derrière, Nowell fait parler sa vitesse et entrent dans les 22 mètres après une transversale de Farrell.
62e : Lancer pas droit du talonneur remplaçant Fainga'a. mêlée à suivre pour l’Angleterre.
61e : Magnifique relance des Australiens avec Wright qui transperce le premier rideau anglais avant de poursuivre au pied. A la course, Steward est le plus prompt mais est propulsé en touche. Lancer à venir pour l’Australie.
59e : Ballon volé par l’alignement australien ! Derrière, O’Connor trouve une touche directe et rend ainsi la possession aux Anglais.
58e : Les Australiens sont sanctionnés sur la mêlée et les Anglais se dégagent de leurs 22 mètres.
57e : L’en-avant australien ! Les Wallabies gachent une précieuse munition dans les 22 mètres anglais.
56e : Nouvelle pénalité sifflée contre l’Angleterre après un grattage illicite de Lawes. Les Wallabies optent pour la pénaltouche.
55e : Le rapport de force s’est complètement inversé depuis le retour des vestiaires !!! White trouve une magnifique touche à 5 mètres de l’en-but anglais. Lancer sous pression à venir pour Cowan-Dickie.
Lolesio passe la pénalité ! (17-22, 53e)
Le buteur australien poursuit son sans-faute et ramène les siens à 5 points des Anglais.
Le jaune pour Marcus Smith ! (14-22, 52e)
L’ouvreur anglais se rend coupable d’un en-avant volontaire sur une tentative d’interception. Le XV de la Rose va jouer 10 minutes en infériorité numérique.
52e : Underhill à la faute ! Le troisième-ligne anglais offre l’occasion à l’Australie de revenir dans ses 22 mètres. Ca va mieux pour les Wallabies depuis le retour des vestiaires.
50e : Bonne touche trouvée par Nowell à hauteur de la ligne médiane depuis ses 22 mètres.
Lolesio transforme ! (14-22, 48e)
L'Australie revient à 8 points juste avant la dernière demi-heure !
L’essai de Kerevi !!! (12-22, 47e)
Après de gros efforts des avants, Lolesio offre une passe laser à son centre en bout de ligne pour l'envoyer inscrire le deuxième essai des siens ! Le match est quelque peu relancé.
46e : Longue séquence des avants australiens qui multiplient les temps de jeu au près. La défense anglaise tient bon jusque-là.
45e : Stuart se met à la faute en allant directement au sol. Les Australiens trouvent la pénaltouche dans les 22 mètres.
44e : Mésentente entre Lawes et Nowell à la retombée du renvoi. Les Anglais se mettent sous pression mais vont bénéficier d’une mêlée après un en-avant australien au grattage.
Ca passe pour Farrell ! (7-22, 43e)
6/6 et 17 points pour le métronome anglais.
42e : Pénalité pour le XV de la Rose après un hors-jeu de la ligne défensive australienne. Farrell va la tenter.
41e : Le jeu est arrêté après que Pereze se soit blessé au genou sur une reprise d’appuis. L’ailier repmplaçant se tord de douleurs alors que la civière entre sur le terrain.
C’est reparti !!! (7-19, 40e)
es Wallabies relancent les hostilités. A la réception, les Anglais se dégagent rapidement !
C’est la pause à Brisbane ! (7-19, 40e)
Australie – Angleterre : 7-19Australie : Tupou (37e)Angleterre : Vunipola (4e)
Dominatrice, l’Angleterre mène de 12 points à la pause face aux Wallabies. Après un essai en force de Vunipola, à la conclusion d’un ballon porté (4e), le XV de la Rose s’est nourri de l’indiscipline australienne pour accroître son avance au score, avec la botte d’Owen Farrell (5/5, 14 points). En fin de première période, les Australiens sont parvenus à réduire l’écart grâce à une charge dévastatrice du pilier Tupou. Une réaction qui permet aux hommes de Dave Rennie de rester dans le match.
38e : Sous le renvoi, Itoje s'est blessé en plaquant Paisami. Protocole commotion pour le deuième-ligne anglais alors que l’Australie va bénéficier d’une mêlée.
Lolesion transforme ! (7-19, 37e)
Les Australiens reviennent à 12 points de l’Angleterre juste avant la pause.
Le réveil des Wallabies !!! (5-19, 36e)
Après un ballon porté, les Australiens se mettent dans l’avancée grâce à la puissance des avants. Grâce à une ultime charge du pilier Tupou, les Wallabies débloquent leur compteur.
34e : Pénalité pour l’Australie après une poussée en travers de Genge.Lolesio trouve la touche dans les 22 mètres anglais.
33e : Genge commet un en-avant après le renvoi. Mêlée à suivre pour l’Australie.
Nouvelle pénalité de Farrell ! (0-19, 31e)
La rencontre à sens unique se poursuit en faveur du XV de la Rose, qui s’envole à la demi-heure de jeu.
30e : Septième pénalité sifflée contre l’Australie, sur un ballon porté cette fois-ci. A 25 mètres sur la gauche, Farrell va la tenter.
28e : Acculés dans leur camp, les Australiens sont constamment contraints de se dégager par du jeu au pied. White trouve une nouvelle touche à hauteur de ses 40 mètres.
Bras cassé pour les Australiens en touche devant leur en-but. Lolesio dégage loin devant pour sortir de son camp.
26e : Nouvelle longue séquence des Anglais dans les 22 mètres australiens. Nowell est propulsé en touche à 5 mètres de l’en-but. Lancer sous pression à venir pour Porecki.
25e : Mis sous pression, White dégage son camp in-extremis depuis son en-but mais ne trouve pas la touche. Hill relance est est repris à 10 mètres. Les Wallabies sont à la peine depuis le coup d’envoi.
23e : Le renvoi est bien capté par les Anglais qui se dégagent au pied. Les Australiens remontent le ballon à la main et jouent sur les 40m adverses.
Farrell poursuit sons sans-faute ! (0-16, 22e)
'addition commence à être salée pour les Wallabies, qui paraissent jusque-là sans solutions.
Perese voit jaune ! (0-13, 21e)
L'ailier remplaçant écope d’un carton jaune après une tentative d’interception. Commettant un en-avant, il a annihiler une occasion franche d’essai des Anglais. Farrell va à nouveau prendre les points, à 10 mètres sous les poteaux.
20e : La défense australienne se met à nouveau à la faute après un hors-jeu. M. Brace fait appel à la vidéo après une suspicion de plaquage illicite de Tupou sur Vunipola.
19e : Lawes au grattage !!! En bon capitaine, le troisième-ligne anglais récupère une nouvelle pénalité et Farrell trouve la touche dans les 22 mètres.
18e : Ballon volé par l’alignement australien. Les Wallabies se dégagent.
17e : Pénalité pour les Anglais, auteurs d’une grosse poussée en mêlée. Les Australiens contestent auprès de M. Brace et reculent de 10 mètres. Farrell trouve la pénaltouche près des 22 mètres.
16e : Mêlée pour les Wallabies après un en-avant de Farrell sur une tentative de grattage.
15e : Pénalité contre l’Angleterre, la première du match. Genge s’est rendu coupable d’un mauvais geste à la retombée d’un plaquage sur White. Les Australiens intègrent le camp adverse avec un lancer à suivre.
Farrell enchaîne ! (0-13, 14e)
3/3 et déjà huit points inscrits par le centre anglais.
13e : Nouvelle pénalité pour les hommes d’Eddie Jones après un écran de Philip. Farrell se présente à nouveau face aux perches.
12e : Poussée anticipée des avants australiens et bras-cassée en faveur de l’Angleterre. Farrell monte une chandelle.
11e : Hill commet un en-avant sur une tentative d’interception sur ses 40 mètres. Mêlée à suivre pour l’Australie.
Ca passe pour Farrell ! (0-10, 9e)
Les Anglais font un premier break après 10 minutes de jeu.
8e : Pénalité pour l’Angleterre après un grattage illicite du capitaine Hooper. Farrell va la tenter, à 25 mètres sur la gauche.
7e : Face à la montée agressive des Anglais, Wright trouve une toute petite touche devant ses 22 mètres. Lancer à suivre pour George.
6e : Le renvoi est bien capté par les Anglais qui se dégagent au pied et trouve la touche sur la ligne médiane.
Farrell transforme ! (0-7, 5e)
Le buteur anglais règle la mire et permet à ses partenaires de mener 7 à 0 !
L’essai anglais !!! (0-5, 4e)
Le Xv de la Rose prend les devant !!! Après un lancer de Jamie George en touche, les Anglais enclenchent un ballon porté dans les 22 mètres qui termine sa course dans l’en-but. Le ballon a été aplati par Billy Vunipola !
3e : Premier temps fort de l’Angleterre ! Le XV de la Rose envoie le jeu au large où Nowell est repris à 10 mètres en bout de ligne. Les Anglais perdent ensuite la possession et les Wallabies se dégagent.
2e : Marcus Smith monte une chandelle mais celle-ci est trop longue et les Australiens optent pour un arrêt de volée.
C’est parti !!! (0-0, 1ère)
Les Anglais donnent le coup d’envoi avec la botte de Farrell. Les Australiens se dégagent rapidement et trouvent la touche sur leurs 40 mètres.
Place aux hymnes
Les deux équipes ont pénétré sur la pelouse du Suncorp Stadium de Brisbane. «God Save the Queen» y a retenti en premier avant de laisser place au Advance Australia Fair. Le coup d’envoi va débbuter dans quelques instants !
L’Angleterre inspirée par le voisin Irlandais ?
Battue la semaine passée à Perth (30-28), l’Angleterre a l’occasion de prendre sa revanche ce samedi à Brisbane. Le XV de la Rose, qui n’a plus gagné en Australie depuis une tournée d’été en 2016, pourra s’appuyer sur l’exploit de l’Irlande en Nouvelle-Zélande plus tôt ce samedi. Vainqueur (23-12) à Dunedin, le XV du Trèfle y a décroché sa première victoire de son histoire en terre néo-zélandaise.
VOIR AUSSI - Rugby : le résumé de la victoire historique de l'Irlande en Nouvelle-Zélande (vidéo)
Première cape pour Will Joseph ?
Touché aux côtes, Jack Willis a été écarté du groupe juste avant la rencontre, annonce la fédération anglaise de rugby. En conséquence, Will Joseph a été nommé dans l’équipe des finisseurs. Le centre des London Irish, qui fêtera ses 20 ans la semaine prochaine, devrait ainsi connaître sa première sélection avec le XV de la Rose ce samedi.
Une ligne arrière remaniée pour le XV de la Rose
Auteur d’un essai en sortie de banc samedi dernier, Jack van Poortvliet (Leicester Tigers) fera sa première apparition avec l'Angleterre à la mêlée, en remplacement du vétéran Danny Care. Il s’agit d’un des quatre changements opéré par Eddie Jones, qui a choisi de remanier sa ligne arrière avec les titularisations de Tommy Freeman (Northampton) à l’aile gauche et de Guy Porter (Tigers) au côté d’Owen Farrell au centre.
La composition de l'Angleterre contre l'Australie : Steward - Nowell, Porter, Farrell, Freeman - (o) Smith, (m) van Poortlviet - B. Vunipola, Underhill, Lawes (cap.) - Hill, Itoje - Stuart, George, Genge
Remplaçants : Cowan-Dickie, M. Vunipola, Heyes, Chessum, Ludlam, Willis, Care, Arundell
Cinq changements pour les Wallabies
Une semaine après un succès étriqué à Perth (30-28), l’Australie se présente avec une équipe remaniée pour un tiers. Blessé à la cheville lors du premier match, le pilier Taniela Tupou retrouve sa place, tandis que Jordan Petaia prend plac eç l’arruère pour son premier test. Tom Wright est aligné à l’aile. Hunter Paisami supplée Len Ikitau au centre et Matt Philipp remplace Darcy Wain, suspendu, en deuxième ligne.
Composition de l'équipe d'Australie contre l'Angleterre : Petaia - T. Wright, Paisami, Kerevi, Koroibete - (o) Lolesio, (m) N. White - Hooper (cap.), Valetini, Leota - C. Neville, M. Philip - Tupou, Porecki, Bell
Remplaçants : Fainga'a, Sio, Slipper, Frost, Samu, Gordon, Perese
Bienvenue à tous !
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Le Figaro
À Bali, Antony Blinken et Wang Yi tentent d'apaiser les tensions sino-américaines
Le secrétaire d'État américain a salué des discussions «utiles, franches et constructives» après une rare rencontre avec son homologue chinois.
Les chefs de la diplomatie chinoise et américaine, Wang Yi et Antony Blinken, ont tenté ce samedi d'apaiser les tensions entre leurs pays respectifs au cours d'une rare rencontre dans l'île indonésienne de Bali. «Malgré la complexité de nos relations, je peux dire avec une certaine confiance que nos délégations ont trouvé les discussions d'aujourd'hui utiles, franches et constructives», a déclaré Antony Blinken après cinq heures d'entretiens avec Wang Yi, au lendemain d'une réunion des chefs de la diplomatie du G20.
Même s'il a tout de même noté que l'attitude de Pékin envers Taïwan, une île démocratique qu'elle considère comme une partie intégrante de son territoire et qu'elle s'est juré de reprendre un jour, restait un problème pour Washington, qui s'inquiète de la pression militaire croissante de Pékin.
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«J'ai fait part des profondes préoccupations des États-Unis concernant la rhétorique et les activités de plus en plus provocantes de Pékin à l'égard de Taïwan et de l'importance vitale du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan», a souligné Antony Blinken lors de sa conférence de presse à l'issue de la rencontre.
Antony Blinken a également demandé à son homologue chinois de prendre ses distances avec Moscou et de condamner «l'agression» russe contre l'Ukraine. «C'est vraiment le moment où nous devons tous nous lever, comme l'ont fait les pays du G20 les uns après les autres, pour condamner l'agression et exiger, entre autres, que la Russie autorise l'accès aux denrées alimentaires bloquées en Ukraine», a-t-il déclaré. La veille, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait claqué la porte de la réunion avec ses homologues du G20 après avoir essuyé un torrent de critiques concernant l'invasion russe de l'Ukraine.
Eviter un conflit
Mais l'objectif principal de la rencontre, une reprise d'un dialogue de haut niveau entre les États-Unis et la Chine, semble avoir été atteint. Alors que l'Occident s'efforce d'isoler la Russie après l'invasion de l'Ukraine et que l'économie mondiale est en proie à des incertitudes croissantes, la Chine et les États-Unis ont pris des mesures de précaution pour empêcher que leurs innombrables divergences ne dégénèrent en conflit incontrôlable. Les États-Unis chercheront «à faire tout ce qui est possible pour empêcher toute erreur de calcul qui pourrait conduire par inadvertance à un conflit», a déclaré aux journalistes, avant la rencontre, le plus haut diplomate américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink.
«La Chine et les États-Unis sont deux grands pays, il est donc nécessaire pour les deux pays de maintenir des échanges normaux», avait de son côté déclaré Wang Yi avant le début de la rencontre, estimant nécessaire de «travailler ensemble pour faire en sorte que cette relation continue à progresser sur la bonne voie», dans un «respect mutuel».
Cette rencontre entre Wang Yi et Antony Blinken devait aussi préparer une réunion virtuelle entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping dans les prochaines semaines. Des rencontres entre les principaux responsables de la défense, des finances et de la sécurité nationale des deux pays ont également eu lieu au cours des deux derniers mois. Pour le journal d'État chinois Global Times, connu pour ses critiques à l'égard des États-Unis, l'interaction croissante entre Pékin et Washington est le signe d'un «consensus des deux parties pour éviter une escalade».
Ligne dure
Les tensions restent présentes. Outre la question de Taïwan, le président américain Joe Biden a largement conservé la substance de la ligne dure de son prédécesseur Donald Trump à l'égard de la Chine. Mais dans un récent discours, il a tout de même clairement indiqué que les États-Unis ne cherchaient pas à déclencher une nouvelle «guerre froide», même s'il a maintenu ses critiques, notamment en accusant Pékin de génocide à l'encontre du peuple ouïgour, majoritairement musulman.
On s'attend à ce que l'administration Biden assouplisse prochainement certains des droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits chinois, ce qui pourrait atténuer l'inflation, devenue un handicap politique majeur aux États-Unis. Les responsables américains sont parfaitement conscients que toute mini-lune de miel avec la Chine pourrait être éphémère. Xi Jinping, le dirigeant le plus puissant de Chine depuis des décennies, doit en effet remanier son équipe de politique étrangère au congrès du Parti communiste qui se tiendra plus tard cette année.
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Mais Craig Singleton, qui suit l'évolution de la Chine au sein de la Fondation pour la défense des démocraties, basée à Washington, s'attend à ce que Xi Jinping nomme à nouveau des technocrates capables de travailler avec Washington. «La raison en est simple : l'économie chinoise est confrontée à des vents contraires considérables et les décideurs chinois semblent désireux de reconnaître que la rhétorique agressive de la Chine s'est retournée contre elle», a-t-il estimé.
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Au chevet du tapis de chœur de Notre-Dame de Paris, rescapé de l'incendie
Simon ChernerREPORTAGE - Le monumental ouvrage de la Savonnerie, offert par Louis-Philippe en 1841, se refait une beauté entre les mains expertes des spécialistes du Mobilier national.
Armée d'une aiguille, Julienne Tsang se penche sur un festin de couleurs. Devant elle s'étalent de lourdes grappes de raisin doré, des cornes d'abondances aux reflets éclatants, des volutes d'acanthe diaprées de vert, de bleu, de rose. La spécialiste n'entend pas faire saigner les fruits ou rayer les trésors présentés sur une longue table de travail du Mobilier national, dans le 13e arrondissement de Paris, mais les rentraire, c'est-à-dire réparer ces pièces d'étoffes. Car ses doigts ne passent pas ce jour-là sur n'importe quelle tapisserie, mais sur la partie supérieure du tapis de chœur royal de Notre-Dame. Don de Louis-Philippe à la cathédrale, à l'occasion du baptême du comte de Paris, en 1841, l'objet commence à être restauré cette semaine à l'atelier de restauration de tapis du Mobilier national. De fil en aiguille, l'opération devrait s'achever en 2024.
Un peu plus tôt, quelques coups de stress ont devancé les premiers raccommodements. Le tapis, ou plutôt les tapis – puisque l'ensemble est divisé en deux parties – ont été extraits avec précaution du camion qui les transportait. Soudain, un rouleau à demi sorti du véhicule s'affaisse en son milieu. Stupeur dans l'assemblée. Mais comme le roseau de la fable, le tapis plie sans se rompre.
Les employés du Mobilier national accourent, curieux de voir passer l'ornement religieux, recouvert et protégé par un écrin blanc. Il s'ouvre et révèle, dans un nouveau silence d'église, non pas une reine d'Égypte, mais les couleurs flamboyantes d'un ouvrage de vingt-cinq mètres de long. «Il a été si peu montré qu'il a gardé quasiment les mêmes couleurs qu'à l'origine», s'émerveille Antonin Macé de Lépinay, inspecteur en charge de la collection de tapis du Mobilier national.
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Rares sont les personnes à avoir pu admirer cette œuvre reposant dans le chœur de Notre-Dame. Le tapis a été présenté lors de messes d'exception, pour l’ordination de prêtres, lors de la visite de personnalités temporelles ou spirituelles, à l'image du tsar Nicolas II ou du pape Jean-Paul II. L'ensemble a été brièvement exposé en janvier 2017 - une des rares occasions où le public a pu découvrir cet ouvrage textile réservé à l'admiration du clergé, des premiers rangs de la nef et, depuis 1905, des agents de l'État.
Un joyau textile
«Le tapis n'a traditionnellement été sorti que pour les grandes fêtes, précise Antonin Macé de Lépinay, en présentant des images d'archives. Pour Noël 1948, par exemple, il s'agissait de la première messe de Minuit télévisée». Commandé en 1825, par Charles X, l'ornement est livré à Louis-Philippe en 1833, un déménagement des ateliers et une abdication royale plus tard. Réalisé d'après un carton du peintre et dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange, le tapis est l'un des chefs-d’œuvre de la manufacture de la Savonnerie. Développés, comme les Gobelins, à l'époque de Colbert, ses ateliers ont produit certains des plus beaux tapis de velours français, à la grande joie des restaurateurs.
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«Le travail sur les couleurs est ce qu'il y a de plus beau dans les créations de la Savonnerie», souligne, avec plus d'une note d'admiration dans la voix, Laurianne Cremieux, technicien d'art au Mobilier national. Avec les autres artisans de l'équipe du Mobilier national, l'experte va consacrer près d'une vingtaine de mois à la restauration vigilante de l'œuvre. Complexe, la tâche s'émaille malgré tout de quelques moments de grâce. «La partie où l'on va devoir rechercher, retrouver les bonnes couleurs à retisser, ça va être merveilleux», lance la spécialiste en désignant les pelotes multicolores alignées plus loin. Un nuancier y présente des échantillons de laine de mouton, à fibre longue, rangés en ordre de bataille – un modeste assortiment extrait des 40.000 couleurs conservées à l'atelier de teinture des Gobelins et qui sera utilisé pour la restauration.
Le tapis de chœur n'a pas été atteint par l'incendie, indique Marie-Hélène Didier, conservateur général des monuments historiques en charge de la restauration des objets mobiliers. «Il était conservé dans plusieurs caissons entreposés dans le déambulatoire de la cathédrale, dans l'ombre et ignorés du public», détaille-t-elle. La mise en sécurité du mobilier de Notre-Dame, dans la foulée de l'incendie, a donné à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) d'Ile-de-France l'occasion de restaurer le patrimoine complet de la cathédrale, dont le tapis ou encore sa collection de peinture. Le projet traînait de longue date dans les tiroirs de la Drac, jusqu'à ce que la souscription publique pour la conservation et la restauration de la cathédrale fournisse la manne nécessaire à cette opération au long cours.
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Épargnée par les flammes et la destruction qui ont sévi au centre de la nef, l'œuvre a également été sauvée de l'eau répandue dans la cathédrale à la suite de l'intervention des sapeurs-pompiers. Moins que l'humidité venue du ciel ou que le feu jailli de la charpente, le tapis a, au bout du compte, eu affaire avec une Némésis plus terre à terre : les mites. De petits sillons et quelques échancrures constellent différentes parties de l'ensemble tissé et témoignent du fil à retordre qu'ont présenté, au fil du temps, ces petits insectes. «Ils ont tout rongé», observe la directrice adjointe des collections du Mobilier national, Hélène Cavalié. Voilà précisément ce que nous allons refaire : recouvrir les lacunes et reconstituer le chaînage, le tramage et le velours».
Restaurer l'œuvre de la Restauration
Pour illustrer l'ampleur de la tâche, Julienne Tsang glisse son aiguille le long de la chaîne formée par les fils verticaux de l'ouvrage. «Depuis le dossier, l'arrière du tapis, il sera nécessaire de reprendre nœud après nœud, pour combler les lacunes», explique-t-elle, en clarifiant ses mots par ses gestes. Le geste est précis. Lent, surtout. Le tapis complet fait une surface de 200 m2. «La restauration sera longue et laborieuse», confie Hélène Cavalié. L'état de l'étoffe, heureusement, ne tient pas qu'à un fil et permet d'intervenir sur la durée.
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Le tapis de chœur de Notre-Dame est, historiquement, aussi patient que timide. La chute précipitée de Charles X, après les Trois Glorieuse, avait déjà retardé sa livraison à la Maison du Roi. La cause ? Il convenait, après 1830, d'abaisser les oriflammes de la royauté. De menues reprises et retouches s'imposent sur le dessin original de Saint-Ange. L'écu fleurdelisé de la Maison de France qui trônait dans la cime du tapis disparaît au profit de fantaisies géométriques. Le lys bleu, alors omniprésent, s'incline devant des gammes florales, les bijoux clinquants et de petits soleils. «Le chiffre de Charles X, formé de deux C entrelacés et couronnés a aussi été remplacé par d'autres motifs décoratifs», décrit Antonin Macé de Lépinay.
La monumentale composition actuelle, néogothique, n'en reste pas moins d'une beauté saisissante. Au Mobilier national, les artisans et les spécialistes s'enchantent comme au premier jour de cette composition où l'ogive tissée fraie avec des cascades de fruits et où, au milieu des emblèmes de la chrétienté, des arcs trilobés régatent autour d'une étoile en épis de blé. Après avoir survécu au passage des rois comme à l'incendie de Notre-Dame, le tapis de chœur devrait, sitôt sa restauration achevée, se rengorger de plus belle face aux siècles à venir.
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Le Figaro
Installation d'un portail : quelle est la réglementation ?
Délimiter sa propriété est un droit pour tous les particuliers. Pour ce faire, la solution du portail est idéale. Y a-t-il des autorisations à obtenir avant l'installation ? Quelle réglementation encadre la pose d'un portail ? Nos réponses.
L'installation d'un portail sur son terrain ne s'improvise pas. Une déclaration préalable de travaux peut être exigée. Tout comme le respect de règles particulières édictées par la commune dans son PLU.
Est-ce que le portail est soumis aux mêmes règles que la clôture ?
L'article 647 du Code civil précise que le propriétaire d'un terrain peut librement décider de le fermer par une clôture : « Tout propriétaire peut clore son héritage ». Mais rien n'est spécifiquement indiqué pour le portail.
La jurisprudence a déjà eu l'occasion de préciser que le portail est un élément de la clôture (V. notamment, CE, 21 juillet 2009, n°309356). Puisqu'il est habituellement adossé à une clôture. Il suit donc les mêmes règles que celles indiquées pour la clôture.
Tout comme la clôture, le propriétaire d'un terrain est libre de limiter son accès par un portail.
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Quelle autorisation obtenir pour installer un portail ?
Le Code de l'urbanisme ne vise pas plus le portail dans ses articles. Mais de la même manière qu'en droit civil, les portails sont aussi considérés comme des éléments de clôture et suivent la réglementation de ces dernières en droit de l'urbanisme.
Clôtures et portails sont dispensés de formalités d'urbanisme particulières (article R421-2 du Code de l'urbanisme) pour être installés. C'est-à-dire que vous n'avez pas besoin de déposer de Déclaration Préalable de travaux (DP) en mairie, ni même d'obtenir un permis de construire avant de poser votre portail.
Dans des cas bien particuliers, et limitativement énumérés par les textes de loi, une autorisation d'urbanisme spécifique peut être exigée pour installer un portail. Il s'agit d'une DP (article R421-12 du Code de l'urbanisme).
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Voici la liste des cas où elle est exigée :
- Dans le périmètre d'un site patrimonial remarquable.
- Dans les abords des monuments historiques.
- Dans un site classé ou en instance de classement.
- Dans un secteur délimité par le Plan Local d'Urbanisme (PLU).
- Dans une commune ou une partie de commune où le Conseil municipal a décidé de soumettre les murs à déclaration.
Une DP est également obligatoire lorsque le mur soutenant le portail fait plus de 2 mètres de hauteur.
Faut-il consulter le Plan local d'urbanisme avant de mettre un portail ?
Si votre projet d'installation d'un portail n'est pas soumis à DP, vous devez tout de même consulter le Plan local d'urbanisme (PLU) ou le document d'urbanisme en tenant lieu. Votre projet doit être en conformité avec le PLU.
Par exemple, le PLU peut exiger que le portail soit d'une couleur particulière, ait une hauteur minimale ou maximale, ou soit conçu dans un matériau spécifique. Renseignez-vous auprès de votre mairie.
Quelle est la réglementation pour installer un portail dans une copropriété ?
Si le portail que vous souhaitez installer se situe dans une copropriété ou un lotissement, vous devez avant toute démarche consulter le règlement de copropriété ou le cahier des charges du lotissement. Et bien entendu, vous conformer à ce qui est indiqué.
Bon à savoir
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Où placer son portail ?
Si l'installation d'un portail est un droit pour chaque propriétaire de terrain, des règles de bon voisinage et des règles de non-empiètement du domaine public doivent cependant être respectées.
Placer son portail en respectant le voisinage
L'installation d'un portail sur votre propriété doit respecter les strictes limites de votre terrain. Concrètement, vous devez prendre soin de le mettre chez vous. Il ne doit pas empiéter chez votre voisin. Même de quelques centimètres. Il en va de même du système d'ouverture du portail, qui doit s'actionner et s'ouvrir depuis votre jardin.
Si vous avez un doute sur la limite exacte de votre propriété, vous pouvez réaliser un bornage. Le bornage permet de fixer la frontière exacte entre votre terrain et celui de votre voisin.
À lire aussiLa restauration d'un mur de jardin: à remonter pierre par pierre
Même si votre portail est situé sur votre terrain, il ne doit pas constituer une gêne pour votre voisin. Par exemple, une nuisance sonore si le portail est électrifié ou une privation d'ensoleillement. Il convient de respecter des règles de bon sens pour s'éviter un recours en justice pour trouble de voisinage.
Bon à savoir
Il est interdit par ailleurs d'installer un portail sur le droit de passage d'un voisin, qui le priverait de rentrer chez lui.
Portail sur rue : quelle réglementation ?
La pose d'un portail au sein d'une propriété privée ne doit en aucun cas empiéter sur le domaine public, comme une rue ou une route.
Le PLU peut exiger des règles supplémentaires d'installation d'un portail en bord de route, comme une distance spécifique à respecter entre la route et le portail.
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Quelle hauteur réglementaire pour un portail ?
En l'absence de règles locales spécifiques mentionnées dans le PLU :
- Si votre terrain est situé dans une commune de moins de 50 000 habitants, le portail doit respecter une hauteur minimum de 2,60 mètres.
- Si votre terrain est situé dans une commune de 50 000 habitants ou plus, le portail doit respecter une hauteur minimum de 3,20 mètres(article 663 du Code civil).
Vous connaissez maintenant les règles pour installer un portail en toute légalité. Le choix de votre portail vous appartient, du moment qu'il respecte les règles d'urbanisme de votre commune.
Diviser les iris: comment s’y prendre?
AU JARDIN CE WEEK-END - Quand les iris flétrissent, il est sûrement temps de leur redonner une deuxième vie. Pour cela, rien de mieux que de les diviser. Voici comment procéder.
Pergola et permis de construire : que dit la loi ?
Vous songez à installer une pergola pour vous procurer un peu d'ombre dans votre jardin. Peut-on l'installer sur un coup de tête ? Faut-il une autorisation, un permis de construire ? Quelle est la réglementation ? Nos réponses.
Jardin en surchauffe: mode d’emploi
DÉCRYPTAGE - Canicules à répétition, périodes de grande sécheresse… Comment adapter nos espaces verts au changement climatique? Le choix des végétaux et leur entretien deviennent essentiels. Réponses d’experts.
Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 9 juillet 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : l'OTAN ressuscité ; Netflix à l'assaut de l'Afrique ; pourquoi la Covid-19 fait moins peur ; ces débats impossibles sur les sujets d'éthique.
Chers abonnés,
L'OTAN peut remercier Vladimir Poutine. Agonisante, moribonde, «en état de mort cérébrale» - selon le mot assez juste d'Emmanuel Macron en 2019 -, l'Alliance atlantique a retrouvé depuis février dernier des couleurs, une raison d'être, une relative unité et un pouvoir d'attraction (Finlande et Suède s'apprêtent à la rejoindre). Née pour faire face au danger soviétique en 1949, elle ne semblait plus qu'être une marionnette des intérêts militaires américains en Europe jusqu'au réveil de l'ours russe dont l'appétit pour les terres d'Ukraine a agi comme un détonateur. Et si, demain, il s'en prenait aux pays baltes, à la Moldavie, à la Roumanie, à la Finlande - autant de territoires visités et/ou occupés jadis par l'Armée rouge ? Pour reprendre le mot de Churchill désignant son adversaire, l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord ressemble à «un rébus enveloppé de mystère au sein d'une énigme». En approcher le cœur et en sonder les arcanes relève quasiment du miracle. C'est dire le petit exploit de nos reporters Cyril Hofstein et Jean-Luc Moreau (photographe), qui ont réussi à convaincre ses instances de pouvoir passer deux semaines dans le saint des saints (son siège permanent, à Bruxelles), mais aussi - encore plus exceptionnel - au grand quartier-général des puissances alliées en Europe (à Maisières).
Ce qu'ils ont vu et entendu ? Dans la capitale belge, une ruche de près de 4000 personnes de dizaines de nationalités différentes courant de salles de réunions en centres de conférences. Des généraux estoniens, polonais, américains, allemands et français en conciliabules discrets. Des diplomates et des conseillers en costume-cravates devisant dans le hall d'entrée de verre et d'acier sous le regard impavide de vigiles et de gardes du corps faisant du lieu l'un des plus sécurisés au monde. Et au Shape, près de Mons ? D'autres officiers vivant avec leurs familles dans ce qui s'apparente à un village avec école, supermarché, banque, restaurant, etc. Mais aussi des salles protégées où se décide en partie l'avenir de l'Ukraine : c'est ici, dans des bâtiments un peu vieillis, que sont lancés les ordres de l'état-major de l'OTAN visant à venir en aide à Kiev (pays non-membre de l'Otan mais candidat... et allié de l'Occident «par destination»). Par exemple en faisant doubler les effectifs des troupes déployées sur la façade orientale de l'Europe - en Estonie, en Lettonie, en Lituanie notamment. Parmi eux, 500 soldats français, prêts à appliquer le fameux article 5 de l'Otan qui oblige ses membres à protéger tout pays de l'Alliance qui serait attaqué...
Une peur chassant l'autre, la crainte d'un conflit mondial se serait-elle substituée à celle d'un retour en force de la pandémie apparue il y a deux ans et demi ? La septième vague de contaminations qui touche la France ne semble pas, en effet, susciter les mêmes frayeurs que ses petites sœurs de 2020 et 2021. Ni dans la population, ni chez la plupart des instances sanitaires ni au sein du gouvernement, constatent de concert Charles Jaigu et Judith Waintraub au terme de leur enquête. Certes, la reprise épidémique a été évoquée dans les discussions entre le président de la République avec sa première ministre (et son nouveau ministre de la Santé) comme avec les oppositions, mais aucune mesure coercitive n'a été envisagée : ni passe, sanitaire ou vaccinal, ni fermeture de lieu, ni couvre-feux, ni confinement, ni même obligation de porter le masque (ce qui n'a pas empêché Christian Estrosi de l'imposer de son côté à Nice à partir de lundi prochain...). À quoi est due cette soudaine et bienvenue réserve ? Sans doute à la certitude que l'opinion publique n'accepterait pas comme elle l'a fait des mesures de ce type. Mais aussi (et surtout ?), sur le plan médical, à l'efficacité des vaccins. Voire à une écoute plus attentive de ceux qui, comme Martin Blachier, fustigent la dramatisation exagérée opérée il y a peu par certains, qui s'appuyaient sur certaines données au détriment de certaines autres ? L'épidémiologiste rappelle aussi, non sans cruauté, comment certains pays comme la Suède qui n'ont jamais imposé port du masque et distanciation sociale peuvent se targuer d'un bilan meilleur que le nôtre. Non en termes de contamination, qui a atteint des taux comparables, mais «en termes de PIB, de ralentissement de la croissance, de dégâts économiques, sociaux et de troubles psychiques». Des oreilles ministérielles vont siffler ce week-end.
Les coulisses de l'OTAN comme celles de la pandémie pourraient bien, qui sait ?, faire un jour l'objet de films ou de séries télévisées. Tous les ingrédients sont là : une «guerre», des victimes, des bourreaux, des traîtres, des responsables/coupables, des désillusions, des rébellions, des menaces, des espoirs, etc. D'ici là, les géants du streaming continuent leur développement dans des genres ou des pays nouveaux. Ainsi Netflix, qui vient de donner un coup d'accélérateur à ses investissements en Afrique. Présent depuis 2016 par des acquisitions d'œuvres existantes et par une politique d'abonnements à bas prix réservés aux téléphones portables (média local plus approprié que les ordinateurs et les télévisions), il s'appuie sur des infrastructures cinématographiques de qualité (au Nigeria et en Afrique du Sud) pour produire lui-même. Ainsi Blood & Water, un teen thriller qui fait un tabac au pays de Mandela et au-delà. Cécile Bontron et Jéromine Derigny (photographe) ont pu assister au Cap au tournage de la nouvelle saison à l'issue de laquelle les jeunes comédiens rêvent de conquérir le monde et l'Amérique. Et surtout montrer au monde un autre visage du continent noir que celui des guerres, des famines, de la pauvreté, des violences. Avec une perspective de chiffre d'affaires de 200 millions dollars en Afrique, à l'horizon 2026, Netflix compte bien être un des principaux acteurs de cette mini-révolution... pacifique.
L'image. Le saurien n'a en général pas la langue dans sa poche. Surtout le caméléon affamé qui en fait habile usage pour attraper ses proies. Indifférent aux fracas de la guerre qui fait rage alentour, ce lézard ukrainien a choisi pour son goûter un papillon qui n'a sans doute même pas eu le temps de se dire qu'il aurait peut-être mieux fait de rester une banale chenille.
L'édito. Une salle, deux ambiances. Aux États-Unis, la Cour Suprême autorise à nouveau les États à interdire l'avortement : aussitôt se fait entendre une bronca appelant à inscrire, pour la protéger, l'IVG dans la Constitution... française. Comme si elle était menacée sous nos latitudes. Ce qui n'est pas le cas, aucun parti représenté à l'Assemblée nationale ne réclamant une abrogation de la loi Veil. En revanche, que cette même assemblée (en l'occurrence celle de la mandature précédente) repousse de deux semaines supplémentaires la date limite de l'IVG (jusqu'à trois mois et demi), et... rien. Pas une voix politique qui ne manifeste sa réserve en relayant par exemple l'opposition affirmée de hautes instances médicales. Raison ? La crainte d'être accusé de «délit d'entrave»... Ainsi va (ou plutôt : ne va pas) le débat en France, s'offusque Guillaume Roquette. Certains sujets sont jugés dignes d'être discutés, d'autres non. S'ils bousculent la doxa, ils seront simplifiés à outrance de telle sorte qu'il ne s'agira pas d'une «dispute» entre des avis ou des opinions contraires mais une lutte entre le Bien et le Mal. Un combat dont les termes empêchent par définition tout débat - personne ne prend parti pour le Mal. C'est le cas sur tous les sujets liés à l'éthique depuis au moins vingt ans. Et rien ne laisse penser que cela ne continuera pas, hélas, dans les vingt prochaines années.
Mes coups de cœur. La fête (du cinéma) est finie, mais ce n'est pas une raison pour fuir les salles obscures. Pour au moins deux raisons. La première s'appelle Ennio : un documentaire de 2h40 qui passent aussi vite que le TGV en Bourgogne. Sujet : le génial compositeur italien Ennio Morricone disparu il y a deux ans. Comme Olivier Delcroix, que j'ai reçu dans mon dernier Club le Figaro culture avant l'été (il reprendra le 12 septembre), Pierre de Boishue dit tout le bien qu'il a pensé de ce bijou signé Giuseppe Tornatore, déjà auteur du merveilleux Cinema Paradiso. Dans un autre genre, le réalisateur Dominik Moll, dont le Harry, un ami qui vous veut du bien a marqué une génération de spectateurs, revient avec un film époustouflant en salles mercredi prochain. La Nuit du 12 raconte, d'après une histoire vraie, une enquête policière en vallée de Maurienne. Le récit haletant d'une traque pour retrouver l'auteur d'une féminicide effroyable. Or, dès le premier plan du film, un carton indique qu'il s'agit d'un crime non élucidé. Annoncer au spectateur que le polar qu'il va regarder n’a pas d'issue, c'est d'une audace peu banale. Eh bien, figurez-vous que la mise en scène et l'interprétation (Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Anouk Grinberg) sont si remarquables que l'on s'en moque comme de savoir si le caméléon évoqué plus haut a bien digéré son paillon. On reste scotché devant son (grand) écran de la première à la dernière minute.
La nouvelle. Retenez bien son nom : Samuel Piquet. Ce garçon bien sous tous rapports quoique journaliste dans un magazine concurrent - Marianne - est l'auteur d'un roman-pamphlet intitulé Le Serment sur la moustache (Éditions de l'Observatoire). Y est décrit un monde qui ressemble au nôtre, où règne «la dictature du minoritariat». On y décolonise, y dégenrise et y désexualise à tout va, et parler français non-inclusif (comme vous et moi) et manger de la viande (comme à peu près vous tous et moi) peut vous conduire au-devant de gros problèmes. Dans le prolongement de ce texte réjouissant par son ton, son humour, ses dialogues ciselés et sa liberté d'esprit, Samuel Piquet a écrit pour Le Figaro Magazine une nouvelle inédite dans laquelle il s'est glissé dans la peau d'un écologiste très appliqué et consciencieux lors de ses premiers jours de vacances estivales. Pas de clim au bureau, pas de voyage lointain pour sauvegarder son empreinte-carbone, du covoiturage dans une voiture hybride sans clim non plus ni fenêtres ouvertes (cela ferait consommer plus d'électricité), etc. Bref, l'enfer sur terre.
Il y a 100 ans dans Le Figaro .
L'article de tête de la première page est consacré à... D'Artagnan. Le vrai. Celui qui partage avec la gloire le même cercueil. Au prétexte de la parution d'un live sur «Louis XIV en Flandres», Eugène Monfort en profite pour rappeler la personnalité exceptionnelle du commandant de la garnison de Lille. Pourquoi pas ? Célébrer nos héros nationaux dans un édito n'est pas si incongru que cela. Avis aux trois mousquetaires à plumes Vincent Trémolet de Villers, Yves Thréard, Gaëtan de Capèle et Étienne de Montety...
On s'interroge sur l'opportunité d'importer une tendance américaine : les assurances contre les pluies. Elles permettent aux hôtels et aux propriétaires de terrains de base-ball d'être indemnisés en cas de saucée décourageant leurs clients. Les Bretons, les Normands et les Biarrots semblent particulièrement intéressés.
Un centenaire qu'il eût été dommage de ne pas signaler : celui de l'asperge. C'est le 9 juillet 1822 que serait en effet apparu sur terre ce «légume exquis». Deux cents ans après, il est toujours en pointe(s).
Je vous souhaite bon appétit et un bon week-end.
Le Figaro
Enseignants assassinés à Pouyastruc : un appel à témoins diffusé pour retrouver le fugitif
Nicolas DaguinEn fuite depuis le double meurtre commis lundi et dont il est le principal suspect, Cédric Tauleygne est activement recherché par des dizaines de gendarmes. En vain, jusqu'à présent.
Quatre jours après le double meurtre de deux enseignants à Pouyastruc, dans les Hautes-Pyrenées, l'enquête se poursuit pour retrouver le principal suspect, toujours en fuite. La gendarmerie nationale a lancé un appel à témoins ce vendredi, sur demande du juge d'instruction, dans l'espoir de faire avancer les recherches.
Identifié comme Cédric Tauleygne, le fugitif n'est autre que l'ex-mari de l'une des deux victimes et père de ses enfants. Âgé de 35 ans, cet ancien militaire est décrit comme quelqu'un d'athlétique, mesurant 1m75, le crâne rasé et porteur de lunettes. Au moment de sa fuite à moto, il était semble-t-il vêtu d'un jean de couleur bleue et d'un blouson de cuir de couleur foncée.
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Ouvrier dans une usine, natif d'Arles et amateur de tir sportif, il est considéré comme «dangereux», selon les mots du procureur de la République de Tarbes, Pierre Aurignac. Les premières investigations des gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de la brigade de recherches de Tarbes se sont rapidement orientées sur la piste d'un crime «passionnel». Lors d'une conférence de presse donnée mercredi après-midi au palais de justice de Tarbes, le procureur de Tarbes a confirmé que «les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement depuis quelques semaines dans le cadre d'un voyage scolaire». Et d'ajouter que «L'enquête se dirige dans la sphère familiale», a précisé le magistrat.
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Plusieurs dizaines de gendarmes ont été mobilisées pour localiser le suspect, en vain jusqu'à présent. Le plan épervier a aussi été déclenché et un groupe de l'antenne toulousaine du GIGN mobilisé sur place. Cédric Tauleygne est par ailleurs traqué par les forces de l'ordre près de Jaca, dans la province d'Aragon en Espagne, où sa moto a été retrouvée. «Il est recherché sur le secteur de Jaca, en Espagne, mais également dans notre département et les départements voisins», selon le procureur de Tarbes, qui s'est depuis dessaisi au profit de son homologue de Pau. En outre, un bref contact avait été établi avec le suspect au début de sa cavale, mais celui-ci a rapidement été rompu.
Au moment des faits, Cédric Tauleygne serait arrivé à moto au niveau du domicile de la première victime, un professeur d'éducation physique âgé de 55 ans, pour l'abattre ainsi que son ex-femme. Cette dernière, qui avait 32 ans et qui enseignait le français au collège Desaix de Tarbes, a été retrouvée lundi en fin d'après-midi gisant dans une rue de Pouyastruc par des voisins qui ont alerté les gendarmes. Arrivés sur place, ceux-ci ont en outre découvert le quinquagénaire, décédé dans sa maison, quelques mètres plus loin.
Toute personne disposant d'informations susceptibles de faire progresser l'enquête est invitée à contacter la section de recherches de Toulouse à ce numéro vert, accessible 24h/24 : 05.62.34.81.93
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Seine-Saint-Denis : un chauffeur de bus de la RATP passé à tabac par un groupe d'individus à Épinay-sur-Seine
L'agression aurait été motivée après une manœuvre d'évitement d'un enfant dans le quartier Orgemont. Le chauffeur, âgé d'une trentaine d'années, se serait fait surprendre par le surgissement du bambin sur la chaussée, entraînant la colère de plusieurs témoins.
Double meurtre près de Tarbes : «Les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement», selon le procureur
Le principal suspect n'est autre que le mari et père des deux enfants d'une des victimes, avec qui il était en instance de divorce. Il a pris la fuite et demeure activement recherché en France et en Espagne.
Regarder la vidéoItalie : un glacier s'effondre dans les Alpes, au moins six morts
Huit blessés sont également à déplorer, ont précisé les autorités italiennes, sans donner de précisions sur la nationalité des victimes.
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Victoria's Secret, ses Anges et ses démons : le doc qui dénonce les sombres dessous de la marque
La plateforme Hulu a dévoilé la bande-annonce du documentaire Victoria's Secret : Angels and Demons, qui retrace l'histoire de la marque de lingerie. Et aborde la relation de son PDG, Les Wexner, avec le magnat des affaires Jeffrey Epstein.
Grandeur et décadence d'un empire. La plateforme Hulu vient de dévoiler la bande-annonce du nouveau documentaire Victoria's Secret : Angels and Demons, qui sera mis en ligne le 14 juillet prochain, et promet de répondre à un certain nombre de questions particulièrement sensibles sur la marque de lingerie la plus célèbre au monde.
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Cette enquête en trois parties, réalisée par le journaliste Matt Tyrnauer, aborde l'histoire de la marque, intrinsèquement liée à celle de son PDG, le milliardaire Les Wexner, fondateur de L Brand, société mère de Victoria's Secret, Abercrombie & Fitch et Bath & Body Works.
Derrière le génie marketing, sexy et glamour, ce sont les dessous du monde de la mode qui sont abordés, notamment la manière dont Victoria's Secret a insidieusement modifié les canons de beauté féminins : en distillant des injonctions à la perfection plastique, la marque aurait contribué indirectement à l'augmentation des cas d'anorexie chez de nombreuses filles. Mêlant images d'archives, vidéos internes et interviews d'anciens "anges", Victoria's Secret: Angels and Demons dénonce en outre les conflits, exploitations et abus de ce milieu féroce et très compétitif, ainsi que les aspects les moins reluisants d'une culture consumériste, dénoncée depuis longtemps par les mouvements féministes.
"Ghislaine Maxwell dans l'ombre d'Epstein", la bande-annonce
Les relations de Wexner avec le magnat des affaires Jeffrey Epstein, condamné pour crimes sexuels, sont également passées en revue, le PDG ayant en effet accordé une procuration à Epstein en 1991 comme gestionnaire de fonds personnel. La bande-annonce met en doute la bonne foi du chef d'entreprise, demandant s'il ignorait vraiment la vérité sur les crimes sexuels d'Epstein.
On ignore pour l'heure si Victoria's Secret : Angels and Demons sera diffusé en France sur Disney+, aucune information n'ayant été communiquée à ce sujet.
Kim Kardashian et sa fille North portent un piercing au nez au premier rang du défilé Jean Paul Gaultier
Ce mercredi 6 juillet, Olivier Rousteing n'était pas le seul à vouloir rendre hommage à l'enfant terrible de la mode. La femme d'affaires et sa fille de 9 ans ont impressionné les convives de la semaine de la couture.
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Ambassadrice de la maison française, l'actrice a de nouvelle fois mis en valeurs ses jambes lors de la semaine de la couture parisienne.
À Venise, David et Victoria Beckham fêtent leurs 23 ans de mariage en tenues jaunes assorties
Le couple, qui a célébré son 23e anniversaire de mariage à Paris le lundi 4 juillet, a prolongé les festivités dans la ville italienne. Le tout, vêtu de tenues coordonnées.
Le Figaro
Je n'ai pas de fantasmes sexuels, est-ce normal ?
DÉCRYPTAGE - Alors que le cerveau de certains déborde de scriptes érotiques, chez d'autres, l'encéphalogramme est plat. Pourquoi ? Quelle influence sur l'épanouissement sexuel ? Deux sexologues analysent l'absence de fantasmes sexuels.
«Et toi, quels sont tes fantasmes ?». Vous avez d'abord ri puis prononcé le classique «euh» pour gagner du temps et trouver une réponse qui satisfasse vos amis. Devant votre embarras, l'auditoire a intelligemment changé de sujet. Dans le fond, ce n'est pas la thématique qui vous a bousculé, mais plutôt l'absence de réponse à la question que l'on vous a posée.
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Alors que chacun des convives y va de ses confessions sur les scénarii qui brûlent son esprit, vous vous sondez mais ne trouvez rien. La besace est vide. Non, vous n'avez jamais eu envie de faire entrer un troisième partenaire dans la danse sexuelle. Jamais eu envie non plus, de faire l'amour en prenant le risque d'être surpris par quelqu'un. Visiblement en marge du groupe, il n'en fallait pas plus pour vous interroger. Est-ce normal de ne pas avoir de fantasmes sexuels ? Est-ce que mon désir est cadenassé ? Cela peut-il jouer sur mon épanouissement sexuel ? Faut-il entraîner son cerveau à divaguer ? À être plus créatif ?
En vidéo, la bande-annonce du film «Les fantasmes»
Un vaste monde fantasmatique
Cet imaginaire sexuel mou ou qui du moins ne déborde pas, n'a rien d'anormal ou d'étrange ; si tant est que l'on puisse parler d'une quelconque norme en la matière. Alors que par définition le fantasme est une projection dans le futur, certains n'aiment tout simplement pas «mentaliser» la sexualité, préférant la vivre dans l'instant présent.
D'autres, de leur côté, n'ont pas les outils pour se prêter au jeu. Pour laisser son cerveau divaguer vers le sexe et le désir, encore faut-il entretenir un rapport apaisé avec la sexualité, avec son corps. La sexologue Claire Alquier, cofondatrice de la plateforme de podcasts pédagogiques Le Vestibule, l'illustre : «Quand il n'y a eu aucun apprentissage autour de la sexualité, par exemple, que ce soit par l'éducation et les rencontres, l'imaginaire nécessaire au fantasme est plus difficile à construire.»
Le monde fantasmatique va bien au-delà des tenues, des jeux de rôle, des lieux ou des pratiques. Il passe par des images, des sons, des odeurs...
Il faut dire que ce «monde fantasmatique», comme l'appelle la professionnelle, est vaste et dépasse très largement les images stéréotypées. «Il va bien au-delà des tenues, des jeux de rôle, des lieux ou des pratiques, précise la sexologue. Il passe par des images, des sons, des odeurs... Tout ce qui va nourrir le charnel et donner envie d'aller explorer des choses que l'on ne connaît pas.»
Et à l'instar d'un désir sexuel étroitement lié à notre quotidien et à notre état d'esprit, notre capacité à fantasmer demande une disponibilité mentale certaine. Les fantasmes sexuels peuvent ainsi être mis en sourdine durant certaines périodes de la vie.
Construire un imaginaire
Inconsciemment, certain(e)s ont aussi pu arrêter le flot de leur imaginaire. «On peut “couper les vannes”, par peur d'être déçu, parce qu'on culpabilise ou parce qu'on a honte ; certains fantasmes relèvent de l'interdit. Dans ces cas-là, il est question de reconnexion à soi-même, en se donnant l'autorisation de rêver», indique Margot Fried-Filliozat, sexothérapeute et auteure de L'Intelligence intime - Libérez votre désir et inventez votre sexualité (1).
Cette notion de rêve, la spécialiste de l'intimité y tient. Sous l'influence du porno et des films, notre imagination s'est appauvrie, dit-elle, est devenue moins féconde. «Aujourd'hui, nous sommes conditionnés pour penser que telle ou telle chose est excitante, on associe les fantasmes à des stéréotypes, à une sorte de liste de choses à faire, à cocher dans sa sexualité», déplore la sexothérapeute. Si les fantasmes ont un rôle bénéfique - ils sont un bon support masturbatoire et aident à développer l'imagination - la professionnelle invite à ne pas céder à l'injonction. Elle encourage aussi à prendre du recul en s'interrogeant : s'agit-il de mon désir ou de quelque chose que j'ai vu ou entendu ?
Nous sommes conditionnés pour penser que telle ou telle chose est excitante, on associe les fantasmes à des stéréotypes, à une sorte de liste de choses à faire dans sa sexualité
Si on le souhaite, il est aussi tout à fait possible d'apprendre à favoriser son imaginaire et ainsi de fantasmer davantage, seul ou à deux. «Il ne faut pas réduire le fantasme à une pratique sexuelle, rappelle la sexologue Claire Alquier. Le monde fantasmatique peut être nourri par des lectures, des podcasts érotiques, des discussions avec ses proches, avec son ou sa partenaire... Il y a toujours un élément sur lequel nous sommes un peu plus sensibles. Une fois qu'on a trouvé le levier, on arrive généralement à développer des choses.»
(1) L'Intelligence intime - Libérez votre désir et inventez votre sexualité, Éditions Robert Laffont, 301 pages, 19,90 €.
Hypersensibilité et famille : les conseils d'une spécialiste pour éviter l'implosion
Élodie Crépel, psychothérapeute et codirectrice de l'Observatoire de la sensibilité, répond à nos questions sur l'hypersensibilité familiale.
Ces détails (pas si anodins) qui peuvent ruiner des vacances entre amis
Certains points de divergence peuvent mettre en péril trois semaines de farniente en Dordogne pourtant tant attendues. Passage en revue des écueils à éviter.
Le Figaro
Six protocoles qui marchent pour affiner, lisser et faire dégonfler les jambes
Victoria HidoussiMusclées, fuselées, bronzées : les gambettes vont se dévoiler tout l'été. Des menus anti-gonflette aux sports les plus ciblés, nos protocoles qui marchent vraiment pour les embellir.
On les voudrait plus fines, plus lisses, plus galbées ou plus bronzées… Elles nous portent, et c'est déjà un bon début. «On a tendance à oublier d'entretenir ses jambes, de les hydrater, de prendre soin d'elles. On les malmène beaucoup dans notre mode de vie actuel», remarque Sarah Fadli, médecin esthétique et directrice de la Maison Lutétia, à Paris. Notre relation avec elles s'embrase d'autant plus en période de canicule. «La chaleur entraîne une vasodilatation des vaisseaux sanguins, donc le retour veineux est moins bon. Le sang reste localisé dans les membres inférieurs», explique la docteure. Un phénomène particulièrement concernant, puisque 45 % des Français indiquent souffrir au moins d'un des symptômes de l'insuffisance veineuse * : sensation de jambes lourdes ou douloureuses, gonflement des chevilles, œdèmes, varicosités ou varices, crampes, fourmillements, et, dans les cas plus sévères, phlébites ou ulcères. Que faire quand le fameux jet d'eau froide et les bas de contention ne suffisent plus ? Les experts nous donnent leur ordonnance.
En vidéo, des jambes fines et galbées avec le challenge Be+Etam
Les affiner
«Chez certaines femmes, il est malheureusement difficile de cibler une perte de gras dans les jambes, que ce soit avec un régime ou avec le sport», révèle Claudia Modica, coach sportive et ancienne footballeuse de haut niveau, qui conseille de choisir une activité ludique pour se dépenser sans se décourager. Trampoline, danse sur talons hauts, course à rollers… Les nouvelles disciplines à la mode ne manquent pas d'imagination pour faire bouger nos gambettes. «Beaucoup font l'erreur de se focaliser seulement sur le cardio, et fuient le renforcement musculaire par peur que cela fasse “gonfler” leurs jambes. Pourtant, en développant notre masse musculaire on augmente notre métabolisme de base, c'est-à-dire l'énergie que notre corps consomme au repos : ainsi, on peut manger plus, tout en perdant du gras et en se tonifiant », assure l'experte.
Les nourrir
«Plutôt que de faire un énième régime, on adopte les aliments antirétention d'eau : la première chose à faire, c'est de limiter sa ration de sel», prévient Valérie Espinasse, micronutritionniste à Paris, ajoutant qu'«il faut boire exclusivement de l'eau plate ou mélangée à du jus de citron. Évitez l'eau gazeuse et les sodas, à cause de leur côté humectant et des additifs alimentaires. Limitez aussi les grands volumes hydriques associés à des légumes, comme les gaspachos.»
À l'inverse, on privilégie les protéines (animales ou végétales) et les légumes drainants (poireau, céleri, artichaut…). «Misez également sur l'alimentation dite “vivante”, c'est-à-dire tous les fruits et légumes crus et colorés, ajoute la naturopathe Claire Andreewitch. Faites de grandes salades estivales pleines d'herbes aromatiques riches en antioxydants, comme la menthe, le basilic, la coriandre…»
Plutôt que de faire un énième régime, on adopte des aliments antirétention d'eau : la première chose à faire, c'est limiter sa ration de sel
Pour celles qui n'ont pas le réflexe de s'hydrater assez, l'experte suggère de «manger son eau» en consommant des fruits d'été qui en contiennent beaucoup, tels que la pastèque, le melon ou les fraises. Sa recette incontournable pour booster la circulation et le retour veineux ? «Une infusion fraîche à base de marronnier d'Inde, d'hamamélis ou de vigne rouge, dans laquelle on ajoute des fruits rouges, très riches en antioxydants.» On associe ses repas à des compléments alimentaires à base de plantes antijambes lourdes, comme le ginkgo biloba, le mélilot, le cassis ou les polyphénols de raisin.
Les sculpter
«La bonne méthode, c'est d'utiliser des poids légers et de faire beaucoup de répétitions. C'est ainsi qu'on développe des muscles fins», affirme la coach sportive Julie Granger, fondatrice de The Studio Paris et experte bien-être chez Guerlain, qui suggère de s'inspirer des entraînements des danseurs afin de se muscler en longueur : «Ce qui est particulier à la danse, c'est la précision du mouvement. On pointe les pieds, on tend les jambes, on ajuste leur position, on les allonge. À l'inverse, les disciplines comme le crossfit ou le boot camp créent souvent des muscles en largeur.»
Prendre conscience de la zone qu'on travaille est tout aussi essentiel : «Ainsi, on engage des zones qui ne s'activeraient pas d'elles-mêmes. Par exemple, si vous faites un squat, c'est forcément le quadriceps qui travaille, car c'est le muscle le plus fort, donc il se déclenche automatiquement. Pour avoir les jambes longues, il faut chercher à diviser ce travail en engageant notamment les ischio-jambiers à l'arrière et les adducteurs à l'intérieur des cuisses», ajoute la ballerine professionnelle.
Les dégonfler
Incontournable pour soulager la sensation de jambes lourdes et diminuer la rétention d'eau, le drainage lymphatique voit sa cote de popularité augmenter en été. En institut, on teste la version mécanique, avec des rouleaux robotiques qui «ouvrent et stimulent les ganglions, puis passent sur tout le réseau lymphatique pour aider à la détoxification de l'organisme», précise Sarah Fadli. L'effet jambes légères est immédiat, mais il faut s'y adonner au moins deux fois par semaine pour conserver ces résultats sur la durée.
À la maison, on entretient ces bienfaits avec le brossage à sec, le secret de beauté dont les stars ne peuvent plus se passer : juste avant la douche, pendant deux minutes, on fait des mouvements circulaires des pieds jusqu'aux hanches avec la brosse, en remontant vers le cœur. Puis on enchaîne avec un massage sur peau propre : «En position assise, croisez votre jambe droite sur votre jambe gauche. Avec votre main gauche, massez derrière les malléoles. Avec la paume bien à plat, appuyez et glissez le long du mollet en maintenant une pression entre 5 et 8 kg (à tester sur une balance). Remontez en insistant sur le creux poplité (derrière le genou), puis jusqu'à l'arrière de la cuisse. Refaites la même chose en finissant cette fois à l'intérieur de la cuisse, puis changez de jambe. Pour varier, faites des petites manœuvres de pompage en pressant et en relâchant», recommande Anne Cali, kinésithérapeute et fondatrice du protocole minceur GAD (Glisser, appuyer, décoller), «c'est ce qu'il y a de plus efficace pour relancer le retour veineux et lymphatique en période de fortes chaleurs». On y ajoute de l'huile essentielle d'hélichryse ou de pamplemousse pour raffermir, ou de l'hydrolat de menthe poivrée pour rafraîchir.
Certaines postures permettent d'inverser les effets de la gravité, grâce au fait de ramener les jambes vers le ciel. On aide le sang à remontrer vers le cœur plus facilement
En fin de journée, on s'octroie une petite séance de yoga : «Certaines postures permettent d'inverser les effets de la gravité, grâce au fait de ramener les jambes vers le ciel. On aide le sang à remonter vers le cœur plus facilement», indique la professeure de yoga, Laure Dary, qui suggère de s'essayer au standing split (position debout, mains au sol et une jambe tendue à la verticale), à la chandelle ou encore à la posture sur la tête. «Mettre la tête plus bas que le cœur améliore la circulation sanguine et lymphatique, et assure une meilleure répartition des liquides entre le haut et le bas du corps», détaille-t-elle.
Les lisser
«Aujourd'hui, on a tendance à combiner les techniques de médecine esthétique pour optimiser les résultats contre la cellulite et la peau d'orange. On mêle le drainage lymphatique à la cryolipolyse pour détruire les amas graisseux, ou encore des ondes à basse fréquence qui ciblent la membrane des cellules adipeuses et les vident pour agir sur les capitons», explique la docteure Fadli, en précisant toutefois que «si les traitements sont efficaces, ils sont toujours temporaires». Le nouveau soin naturel en vogue dans les instituts ? La madérothérapie, une technique venue de Colombie qui exploite les bienfaits du bois.
«Contrairement à du palper-rouler, on ne va pas détendre la peau, au contraire, on va la tonifier et la sculpter à l'aide de différents outils, décrit Sarah-Line Attlan, fondatrice du studio Lymfea, à Paris. Ceux-ci se présentent sous différentes formes, comme des cylindres ou des spatules. Ils s'utilisent sur des zones spécifiques, chacun avec leur particularité : certains permettent de drainer et de désengorger les tissus lymphatiques, d'autres de casser les cellules graisseuses.» On la pratique en cure, au rythme d'une séance hebdomadaire pendant deux mois, pour retrouver une peau plus lisse. Un autre accessoire tendance s'invite dans les protocoles professionnels comme dans notre salle de bains : le couteau glacé, avec sa forme courbée qui épouse la forme des jambes. «On le passe sous l'eau froide dans la douche, et on masse vigoureusement la peau pour chasser les amas liquidiens, resserrer le calibre artériel, booster la microcirculation», garantit Claire Hermet, ostéopathe et fondatrice des studios Faciology.
Les sublimer
«Trois semaines avant le départ en vacances, on s'octroie une ou deux exfoliations hebdomadaires, conseille Dominique Rist, directrice internationale protocoles spa Clarins. Ainsi, on obtient un bronzage plus uniforme, et qui tiendra plus longtemps.» Celles qui se méfient du soleil, mais qui tiennent tout de même à arborer des jambes hâlées, peuvent s'en remettre à l'autobronzant. Les nouvelles formules lancées sur le marché permettent de le faire facilement soi-même sans se louper : «L'astuce pour un rendu parfait, c'est de le travailler sur la peau. On l'applique à pleines mains avec des mouvements circulaires et légèrement appuyés, comme si on voulait l'imprégner dans la peau, en partant des chevilles et en remontant progressivement vers le haut des cuisses. C'est comme un minimassage. On termine par le dessus des pieds et les chevilles, sans passer sur les talons.»
*Sondage Ifop «Les Français et leurs jambes. L'insuffisance veineuse, au-delà de l'esthétique», mai 2020.
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Le Figaro
Militants collés aux œuvres d'art: «Les musées français ne sont pas prêts», assurent certains activistes
Amélie ComSimon ChernerENQUÊTE - La vague d'actions militantes qui a visé les tableaux d'institutions culturelles britanniques peut-elle gagner la France ? Des groupes l'annoncent tandis que les institutions temporisent.
Le sourire énigmatique de Mona Lisa intéresse de très près les militants écologistes de Dernière Rénovation. Le Déjeuner sur l'herbe de Manet et Le Radeau de la Méduse de Géricault aussi. Les activistes se seraient-ils piqués d'histoire de l'art ? Le mouvement d'action a interpellé vendredi la première ministre Élisabeth Borne. Et la met au défi de prouver la «radicalité écologique» revendiquée lors de son discours de politique générale, mercredi, devant l'Assemblée nationale. «À quel tableau devons-nous nous coller en France pour être à la hauteur du chaos climatique qui vient ?», a tweeté le collectif. «Nous prévoyons des actions spectaculaires en juillet», a annoncé Dernière Rénovation au Figaro.
L'idée de passer à l'«action» ne sort pas de nulle part. En une semaine, depuis le 29 juin, cinq musées britanniques ont été le théâtre d'un nouveau genre d'action militante. Dans le viseur, une toile de Horatio McCulloch à la Kelvingrove Art Gallery, un William Turner à la collection Courtauld, un Van Gogh à la Manchester Art Gallery, un tableau de John Constable à la National Gallery et, enfin, une copie de La Cène de Léonard de Vinci conservée à la Royal Academy of Arts. Pour affirmer leur engagement, les activistes se sont collés au cadre de plusieurs œuvres d’art, prenant à chaque fois les agents de sécurité de court.
Cette rafale d’actions au cœur des musées a été revendiquée par le mouvement Just Stop Oil, apparenté aux militants écologistes d’Extinction Rebellion (XR). Leur mantra : «No New Oil». Ils exigent du gouvernement britannique l'arrêt immédiat des nouveaux projets pétroliers et gaziers. «Nous arrêterons de perturber les institutions artistiques dès que le gouvernement fera une déclaration significative», clame le mouvement. Mauvais timing : au Royaume-Uni, le mandat finissant du premier ministre Boris Johnson occupe davantage les esprits. En France, en revanche, acteurs institutionnels comme militants suivent de près l’éclosion de ces nouvelles actions, entre happening et coup de force.
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Serein, le ministère de la Culture ne s’émeut pas de cette vague d’activisme non-violent qui submerge les musées britanniques. Les dégâts mineurs constatés outre-Manche sur les tableaux visés ne justifieraient pas de mesures de sécurité complémentaires. «Le personnel est formé à ce type de risques, assure la direction des Musées de France, partagée entre attentisme et pragmatisme. S'il y a une multiplication des incidents, on renforcera la vigilance.»
Ambiguïté stratégique
La rue de Valois, il est vrai, en a vu d’autres. En 2011, les musées européens ont dû faire face à un groupe organisé qui dérobait des cornes de rhinocéros pour les revendre sur le marché asiatique. Outre les vols, le personnel a subi des violences. La direction des Musées de France avait alors demandé aux institutions culturelles de retirer les objets en ivoire des vitrines. À côté, les activistes écolo-pacifiques de Just Stop Oil font pâle figure.
Une parfaite sécurité régnerait donc dans les galeries et les salles d'exposition ? La simple évocation de cette idée fait rire Écosystème. «Les musées ne sont pas prêts, assure ce militant du groupe local Paris Nord d’Extinction Rebellion France. Si on décidait de mener une action dans les galeries du Louvre, la sécurité ne pourrait pas nous en empêcher, prévient l'activiste. J’ai les clés d’un centre commercial, c’est une des nôtres qui m’a fait le double. On est partout.» Malgré la proximité des deux mouvements, Extinction Rebellion n'est pas Just Stop Oil et aucune action de ce type n'a encore été constatée de ce côté de la Manche. «Des militants de XR France pourraient néanmoins s’en inspirer», concède Écosystème. Elicha, sa camarade de lutte, abonde. «Si des personnes motivées souhaitent lancer ce genre d’action, cela se terminerait sûrement par un vote favorable». L’organisation horizontale de la section française du mouvement facilite ces prises de décision.
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Le débat n'est cependant pas vraiment tranché et certains ont des préventions à cibler des musées, solution qui peut être considérée comme contre-productive. Elicha, par exemple, estime que pour l’heure, c'est hors de question. «S’attaquer à des institutions culturelles serait mauvais pour l’image du mouvement. Cela créerait un frein pour ceux qui voudraient nous rejoindre.» S’en prendre aux institutions politiques leur paraît plus cohérent. «On avait envisagé d’occuper la place Colette, à Paris, pour faire chier le Conseil d’État , mais la Comédie Française s’y trouve aussi, donc nous avons laissé tomber», affirme la militante.
Extinction Rebellion n'est cependant pas le seul mouvement en France à agir sur ces questions. Dernière Rénovation, par exemple, appartient au même réseau que le groupe anglais Just Stop Oil, un «mouvement international de résistance civile» présent dans neuf pays baptisé réseau A22. Et, ce n'est pas une coïncidence, Dernière Rénovation est justement le groupe qui a interpellé vendredi le gouvernement, en menaçant de s'en prendre au Louvre. Ils souhaitent sortir des sentiers battus d’Extinction Rebellion et poursuivre des objectifs moins ambitieux mais plus «gagnables», selon leurs mots. Le 3 juin, une militante française de Dernière Rénovation a ainsi troublé la demi-finale homme de Roland-Garros. La jeune femme s’est attachée le cou au filet pendant le match pour porter l’attention sur la nécessaire rénovation énergétique des bâtiments. La sécurité a mis quinze minutes à l’évacuer.
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Le happening rappelle les méthodes de Just Stop Oil, qui a commencé à faire parler de lui en visant les événements sportifs : interruption de matchs de foot, irruption sur le circuit du grand prix britannique de Formule 1 à Silverstone… L'extension de leurs actions aux institutions culturelles s'inscrit dans la recherche d’une lumière médiatique croissante. Pour l’instant le pari est réussi. «Je suis sur votre plateau pour parler de la situation critique à laquelle doit faire face l’humanité, donc j’appelle cela un succès», a déclaré James Skeet, porte-parole de Just Stop Oil, le 4 juillet, dans la matinale «Good Morning Britain», sur la chaîne de télévision ITV.
Fatalistes ou prudents, les directions des musées opposent un silence radio à ces menaces nouvelles. Du Petit Palais à Carnavalet en passant par le Louvre et le château de Versailles, l'affaire des militants britanniques est «évidemment suivie de près». Pour des raisons de confidentialité, aucune institution n’a souhaité faire de commentaires sur ce nouveau mode opératoire et, encore moins, s’exprimer sur la vulnérabilité de leurs collections ou leurs mesures de sécurité. Fin mai, La Joconde, surprotégée au cœur du Louvre, est sortie indemne d’une attaque à la crème. À quelques dizaines de mètres de la vitrine blindée de Mona Lisa, le Saint-Jean Baptiste de Léonard de Vinci, dans son plus simple appareil, continue de sourire.
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Besançon : un mécène suisse offre à la ville natale de Victor Hugo un bronze de l'écrivain signé Rodin
Coulée dans un moule inédit du sculpteur découvert, cette statue mesure 2,10 mètres et pèse 250 kilos. Elle sera livrée dans la préfecture du Doubs en octobre prochain.
Contre les critiques, la direction de la tour Eiffel assure que la Dame de Fer «n'a jamais été aussi préservée»
Quelque 884 défauts auraient été recensés en 2016 sur la structure, sans que les travaux actuels n'y remédient selon Marianne.
Le Sénat vole au secours du patrimoine religieux en péril
DÉCRYPTAGE - Un rapport parlementaire soulève la question du devenir des églises communales. 2500 à 5000 d’entre elles, qui sont fermées, risquent l’abandon ou la destruction. Les élus réclament un inventaire précis, et plaident pour que l’on aide les maires.
Le Figaro
Flunch : le nouveau PDG veut «transformer» la chaîne de restauration en «une enseigne populaire»
Le FigaroBaptiste Bayart, à la tête du groupe depuis le début de l'année, détaille sa feuille de route dans une interview au Parisien.
Rebondir. Après une période très difficile pour Flunch, qui a dû fermer une cinquantaine de restaurants sur tout le territoire ces derniers mois, son patron veut redonner du souffle à la chaîne de restauration familiale. Dans une interview au Parisien , Baptiste Bayart indique sa méthode pour rentabiliser à nouveau le groupe, qui n'a pas su se moderniser. «Pendant très longtemps, le concept n'a quasiment pas évolué. Or, le plateau un peu tristounet, le repas mangé tiède dans un décor vieillot, c'est fini», précise ce jeune PDG de 42 ans. Avec une ligne directrice : «Transformer cette enseigne qui s'était paupérisée en une enseigne populaire, au sens noble du terme.»
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Baptiste Bayart part d'un postulat, celui du départ de plus ne plus grande de la clientèle «depuis une décennie». Pour changer la tendance actuelle, celui-ci veut d'abord davantage de dialogue entre le siège du groupe et les restaurants et ensuite alléger la carte aux trop nombreuses références. Chargé des finances de Flunch, Baptiste Bayart pointe qu'il «dispose d'un budget de 75 millions d'euros» pour complètement rénover les enseignes, qui comprendront notamment un «nouveau parcours client». Avant de prévenir que le menu principal augmentera légèrement : de 8,95 euros à 9,45 euros. Et ce, pour remédier à la hausse des prix de l'énergie mais également de certains produits alimentaires.
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Prime Macron entre 3000 et 6000 euros : qui pourra y prétendre ?
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté jeudi en Conseil des ministres inclut un triplement du coup de pouce créé après la crise des gilets jaunes.
«Les gens en sont là» : face à l'inflation, les Français font plus que jamais la chasse aux bonnes affaires
ENQUÊTE - Sur internet ou en rayon, les ménages changent leurs habitudes et font feu de tout bois pour protéger leur pouvoir d'achat, alors que le gouvernement présente ce matin un projet de loi sur le sujet.
Häagen-Dazs rappelle ses crèmes glacées vanille vendues en France
Après une détection de traces d'oxyde d'éthylène, plusieurs lots, largement distribués, sont concernés.
Le Figaro
Les notes des Bleus après Japon-France : Lebel se reprend, Jalibert déçoit
David ReyratAprès le difficile succès du XV de France face au Japon (20-15) ce samedi matin, retrouvez les notes attribuées par nos spécialistes rugby.
Avec Arnaud Coudry
Gros 5. A fait le travail en mêlée et en défense. Discret pour le reste. Remplacé par Priso (46e) qui gratte deux ballons.
Mauvaka 5. Cafouille, et perd, un ballon au sol (28e). Récupère sur grattage un ballon brûlant dans les 22 mètres français (35e). Peu d'impact balle en main. Cède sa place à Bourgarit (43e), plus actif balle en main. Un lancer pas droit sur une touche (78e) qui laisse le XV de France sous pression.
Bamba 3,5. Pris sur plusieurs impacts. Des ballons rendus sur des fautes de main (1ère, 39e, 42e). Présent en défense (8 plaquages, aucun raté). Secondé par Falatea (46e), sanctionné en mêlée fermée (76e) alors que les Japonais poussent pour remporter le match.
Flament 5. Moins en vue que lors du premier test. Seulement 6 plaquages (mais aucun raté). N'a pas pesé dans le jeu courant. Présent dans les airs. Deux pénalités sifflées contre lui.
Jolmes 3. Commet un en-avant sur une attaque française (14e). Rate trois plaquages. Aucun impact dans le jeu courant. Remplacé par Lavault (43e) qui ne s'illustre guère plus.
Cretin 3,5. Trois plaquages ratés et une faible contribution au jeu français. Cède sa place à Diallo (43e), très présent en défense.
Ollivon 5. Sept plaquages à son actif. Trop peu de relais balle en mains. Contré en touche à l'heure de jeu.
Tanga 5. Aucun mètre gagné en première mi-temps. Un seul en seconde. Autant dire que son apport offensif a été très insuffisant. Meilleur plaqueur tricolore (10), mais deux plaquages ratés.
Lucu 3. Trop dans la gestion, n'a jamais réussi à impulser le jeu français. 2/2 dans son rôle de buteur. Cède sa place très tôt (49e) à Couilloud qui va réveiller le XV de France en jouant vite quelques pénalités à la main. A la 55e, le fait deux fois de suite pour une action qui se termine par une pénalité contre les Bleus à quelques centimètres de l'en-but japonais. Inscrit l'essai de la victoire en démarrant derrière sa mêlée pour une course de 30 mètres (71e). 74 mètres gagnés. Le meilleur Tricolore.
Jalibert 3,5. L'ouvreur de l'UBB a abusé du jeu au pied, parfois sans discernement. Offrant une relance conclue par un essai japonais (12e). Coupable d'un en-avant (24e). 2 sur 2 dans son rôle de buteur, face aux poteaux. N'a pas marqué de points dans la concurrence qu'il se livre avec Romain Ntamack.
Lebel 6,5. Dépose son vis-à-vis en un contre un sur son essai (8e). Un gros débordement sur son aile, malheureusement terminé par un en-avant sur le plaquage japonais (20e). A tenté tout ce qu'il a pu mais s'est parfois montré maladroit. Beaucoup plus en vue que lors du premier test.
Moefana 5. N'a pas assez pesé sur la défense japonaise. Trois plaquages ratés. Une intervention décisive en fin de match. Le centre bordelais fait gicler le ballon des mains de Tatafu qui pensait avoir inscrit l'essai de l'égalisation japonaise (74e).
Vakatawa 4,5. Une passe sautée décisive sur l'essai de Lebel (8e). Un plaquage déterminant sur une relance japonaise (36e). Un beau déboulé (43e). Un plaquage mettant fin à une dangereuse offensive japonaise à l'entrée de ses 22 mètres (62e). Toujours loin de son niveau de 2020.
Penaud 4. Son placement défensif est toujours aussi étonnant. À force de privilégier l'espace à un contrôle de son vis-à-vis, l'ailier clermontois a mis la défense française dans le pétrin à plusieurs reprises. Poussé en touche sur une tentative de débordement (38e). Un en-avant sur une remise intérieure de Moefana (50e). Met le pied en touche sur une tentative de débordement (54e). Sorti dès la 63e minute au profit de Macalou. Qui, trois minutes plus tard, est à deux doigts d'inscrire un essai, mais, isolé face à quatre défenseurs japonais, il perd le ballon.
Spring 3,5. Pour sa première sélection, le jeune arrière du Racing, préféré à Jaminet pour sa faculté à relancer, est complètement passé à travers en première mi-temps. Fautif sur les deux essais japonais. Un mauvais placement sur le premier, où il ne couvre pas son ailier Damian Penaud. Sur le deuxième, il est embarqué par la feinte de Leitch, au point de ne même pas plaquer (39e). Un en-avant qui permet aux Japonais de maintenir la pression (49e). Un jeu au pied trop souvent sans danger. Se signale enfin par une première relance dangereuse à la 64e minute. Petit jeu au pied qui aurait pu être décisif à destination de Macalou (66e). Commet un horrible en-avant à la réception du coup de renvoi des Japonais après l'essai de Couilloud. Tente une relance inutile depuis son en-but qui donne une dernière frayeur au camp tricolore à la 77e minute.
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Tops/Flops Nouvelle-Zélande - Irlande : Sexton porte l'exploit irlandais, Cane en perdition
Quentin MarchalUne première historique et un pilier qui s'offre un doublé mais aussi des cartons à la pelle et un capitaine en perdition… Retrouvez les Tops et les Flops du deuxième test-match de la tournée d'été entre Néo-Zélandais et Irlandais (12-23).
TOPS
Une première historique pour le XV du Trèfle
Six ans après être parvenu à battre les All-Blacks pour la première fois à Chicago (40-29), l'Irlande s'est offert la première victoire de son histoire en terre néo-zélandaise au terme d'un duel épique qu'elle a dominé dans les grandes largeurs (12-23). Bête noire des triples champions du monde ces dernières années, les hommes d'Andy Farrell sont parvenus à les dominer pour la quatrième fois grâce à une prestation remarquée de ses leaders arrières Henshaw et Sexton mais aussi des avants O'Mahony, Beirne et Furlong. Balayé à Auckland samedi dernier (19-42), le XV du Trèfle peut donc rêver de remporter la tournée lors de la troisième et dernière manche samedi prochain à Wellington. Une performance rarissime qu'aucune nation de l'hémisphère nord est parvenue à réaliser depuis le XV de France, en 1994.
Sexton porte les siens
Après sa commotion lors du premier test-match, Jonathan Sexton était légitimement incertain et sa titularisation n'a pas manqué de faire parler. En 80 minutes, le capitaine irlandais a rappelé en quoi il était indispensable et à quel point il savait faire jouer derrière lui. Chirurgical face aux perches (5/5, 13 points), l'ouvreur a également su se montrer précis dans le jeu au pied d'occupation et importantissime dans son rôle de leader. Deux jours avant son 37e anniversaire, Jonathan Sexton a également dépassé la barre des 1.000 points sous le maillot irlandais et se rapproche du record de Ronan O'Gara (1.083 points).
En puissance, Porter voit double
Homme fort du pack irlandais, ultra-dominateur sur l'ensemble de la rencontre, le pilier Andrew Porter est parvenu à inscrire un doublé en force (3e , 48e), à la conclusion de longues séquences de pick-and-go. Deux essais historiques qu'il n'est pas près d'oublier.
FLOPS
L'indiscipline, le fléau néo-zélandais
Un premier acte cauchemardesque. Méconnaissables en première période, les All Blacks ont reçu pas moins de trois cartons en l'espace de 15 minutes. Leicester Fainga'anuku s'est d'abord emporté en tentant de contrer un jeu au pied de Mack Hansen, qu'il a ensuite chargé illicitement (16e). Neuf minutes plus tard, Ofa Tu'ungafasi a également reçu une biscotte jaune après un plaquage sans ballon sur Garry Ringrose (25e). Mais les excès d'engagement des All Blacks ne s'arrêtent pas là.
En fin de première période, le pilier Angus Ta'avao voit rouge après un plaquage très dangereux et directement à la tête du même Ringrose. Commotionné, le centre irlandais ne s'en relèvera pas et est remplacé par Bundee Aki. Au total, quatre cartons ont été distribués puisque chez les Irlandais, James Ryan a pris un jaune à la 39e pour antijeu. La tendance ne s'est pas inversée au retour des vestiaires puisque le nombre de pénalités sifflées à leur encontre est monté jusqu'à 18. Une faille anormale pour les hommes de Ian Foster, qui devront montrer un tout autre visage samedi prochain, s'ils veulent espérer remporter la tournée.
Sam Cane, capitaine naufragé
Le troisième-ligne des All Blacks a traversé le match comme une ombre. Face au XV du Trèfle, Sam Cane n'est jamais parvenu à remobiliser ses troupes lorsque le bateau black tanguait dans la première demi-heure, avec de multiples fautes et trois cartons reçus par ses partenaires. Pénalisé à trois reprises, le capitaine néo-zélandais est le symbole de la déroute néo-zélandaise et risque d'être sous le feu des critiques tout au long de la semaine prochaine. Un capitanat remis en cause ?
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De l'Ouragan au Rafale : l'hommage de l'armée de l'air à un savoir-faire industriel
Nicolas BarotteDeux avions emblématiques construits par Dassault sont exposés jusqu'au 18 septembre dans les jardins de l'Hôtel des Invalides.
Le MD 450 Ouragan n°297 et le Rafale n°B01 ont été installés sur le parvis face à l'Hôtel des Invalides. Au sol, les deux avions encadrent l'allée centrale. Soudain la Patrouille de France surgit et son panache tricolore. Pour l'inauguration de l'exposition «de l'Ouragan au Rafale», l'armée de l'air n'a pas ménagé ses efforts ni l'effet de surprise pour ses invités. L'exposition sera visible jusqu'au 18 septembre dans les jardins nord de l'Hôtel. Elle raconte 70 ans de partenariat militaire et industriel entre l'État et Dassault*.
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Le chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace, le général Stéphane Mille, et le PDG du groupe Dassault, Éric Trappier, ont inauguré l'événement ensemble, devant un parterre d'invités, militaires et civils, et en présence des actionnaires du groupe fondé par Marcel Dassault : Marie-Hélène, Laurent et Thierry, les enfants de Serge Dassault ainsi qu'Héléna Meilhan, la fille d'Olivier Dassault. Ces avions racontent une longue histoire. La construction du prototype de l'Ouragan date de 1948. L'aide militaire américaine après la Seconde Guerre mondiale permettra d'ailleurs le financement de 185 avions !
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Pour être installés devant les Invalides, l'Ouragan, avec son nez ouvert et sa voilure «en position basse», et le Rafale, au fuselage si particulier, ont dû être démontés puis remontés. L'opération a nécessité des convois exceptionnels et plusieurs jours de travail. Le MD 450 est normalement conservé par l'Association Espaces Aéro Lyon Corbas, l'autre par la DGA.
«Soixante-dix ans d'excellence»
Les deux engins exposés illustrent un parcours industriel au service de l'armée française, «soixante-dix ans d'excellence», a dit le général Mille en narrant les grandes opérations menées depuis lors par l'armée de l'air, dont les missions souveraines de dissuasion. Entre l'Ouragan et le Rafale, les avions se nommeront Mystère, Mirage ou encore Jaguar, des «noms qui font rêver», comme disait Marcel Dassault, le fondateur.
L'Alpha Jet, qui équipe la Patrouille de France, a quant à lui été conçu en partenariat avec l'allemand Dornier. «Cet avion montre que nous pouvons coopérer avec l'Allemagne et qu'une coopération peut fonctionner quand elle répond à des règles simples et efficaces !», a lancé Éric Trappier dans son discours dans une allusion au projet franco-allemand d'avion de nouvelle génération SCAF, objet de négociations complexes et laborieuses avec Airbus. Le projet attend une impulsion politique pour redémarrer.
«Point d'armée moderne et efficace sans avions de combat. Mais aussi, point d'avions de combat sans une industrie performante», a résumé Éric Trappier. «La complexité est telle que, aujourd'hui, seuls 3 ou 4 pays dans le monde, dont la France, savent maîtriser et réaliser un avion de combat en toute autonomie. La maîtrise de cette complexité est un lent apprentissage, un processus d'accumulation, de maturation et de transmission d'expérience d'une génération à l'autre. On ne s'improvise pas avionneur», a-t-il souligné avant de rendre hommage au savoir-faire de ses équipes et de leurs prédécesseurs.
*(Le groupe Dassault est propriétaire du Figaro).
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Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan
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EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.
Cyril HofsteinAu loin, l'orage gronde. Sous un ciel bas et lourd, le vent qui faisait flotter les 30 drapeaux des États membres, réunis autour de « l'étoile », l'emblématique sculpture d'acier installée devant le siège de l'Otan, vient de tomber. La chaleur pèse sur la banlieue de Bruxelles. Sur le parvis comme à l'intérieur du gigantesque bâtiment qui abrite le siège permanent du Conseil de l'Atlantique Nord, les délégations nationales, les bureaux de liaison, les missions diplomatiques des pays partenaires, le Secrétariat international et l'État-major militaire international, la sécurité est maximale. Caméras, agents armés, officiers de protection et forces de l'ordre sont en état d'alerte. Les visages sont crispés. Même les équipes des services de sûreté belges, d'habitude si promptes à lancer un trait d'humour au passage, semblent tendues. C'est une journée ordinaire dans le contexte extraordinaire d'une crise diplomatique sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mais si le conflit entre la Russie et l'Ukraine a totalement changé la donne, tout comme le nouveau « concept stratégique » de l'Otan annoncée le 29 juin dernier à l'occasion du sommet de Madrid et le lancement officiel de l'adhésion de la Suède et de la Finlande – un tournant historique majeur en Europe –, l'ambiance du centre politique et administratif de l'Alliance demeure toujours aussi feutrée. Le sourire poli reste de circonstance lors des rencontres entre délégations. La diplomatie reste la diplomatie. Malgré la posture martiale, en apparence, le calme règne. Le silence et la discrétion aussi.
Une ruche vibrionnante
Sur plus de 250.000 mètres carrés, 1500 personnes des délégations nationales, 1700 membres du personnel civil et militaire international et 650 membres des différentes agences se mêlent aux quelque 500 visiteurs qui se pressent chaque jour dans l'une ou l'autre des 34 salles de réunion ou vers le centre de conférences et ses 18 salles équipées d'installations d'interprétation simultanée et de systèmes de visioconférence… Une vraie ruche à la fois tranquille et vibrionnante, à laquelle viennent encore s'ajouter les bureaux de la quarantaine de pays partenaires, répartis entre le Conseil de partenariat euro-atlantique, le Dialogue méditerranéen et les partenaires mondiaux, installés dans un autre bâtiment.
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Dans moins d'une heure, le Comité militaire, la plus haute instance placée sous l'autorité politique générale du Conseil de l'Atlantique Nord, va se réunir. Au menu des discussions : l'évolution de la situation en Ukraine, l'évaluation de la situation géopolitique internationale et un état des lieux de la posture de sécurité de l'Alliance. Pour le général Philippe Lavigne, commandant suprême allié Transformation (Sact), un marathon de quarante-huit heures a commencé. À peine arrivé de son quartier général de Norfolk, en Virginie, sur la côte est des États-Unis, l'ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace française ne restera que deux jours au siège de l'organisation internationale. De Bruxelles, il ne verra tout au plus que les interminables travaux qui font de la traversée en voiture de la capitale belge un enfer, et les quatre murs de son bureau.
À la tête du commandement allié Transformation (ACT), l'un des deux commandements militaires stratégiques avec le commandement allié Opérations (ACO, chargé des opérations militaires), le général Lavigne est chargé de préparer l'Otan à mieux répondre aux conflits du futur. « Créé en 2003, l'ACT est en quelque sorte la vigie stratégique de l'Alliance, explique le général. Car cette structure est chargée de superviser la transformation des capacités militaires et de renforcer sans cesse l'interopérabilité entre les armées membres. En clair, l'ACT prépare l'avenir de l'Otan. Et dans le contexte que nous connaissons, mouvant et hautement volatile, conserver une longueur d'avance sur l'adversaire est plus que jamais essentiel. » Après un entretien avec des généraux allemands, estoniens, polonais et quelques mots échangés avec Mircea Geoana, ancien ministre des Affaires étrangères roumain et actuel secrétaire général délégué de l'Otan, le Français se dirige vers l'agora, l'immense salle des pas perdus entre les délégations et le centre de conférence, accompagné par trois officiers de son cabinet.
Face aux chefs d'état-major
Sous les hautes lumières de cet espace de verre et d'acier, c'est la foule des grands jours. Dans un ballet étrangement lent, les uniformes des différentes armées se mêlent aux costumes des diplomates et de leurs conseillers. Tout le monde ou presque se connaît, et on se salue du regard comme de vieux amis, puis appariteurs, traducteurs et fonctionnaires se hâtent de rejoindre la salle où le Comité militaire va commencer. Face aux chefs d'état-major alliés, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, prend la parole en premier pour évoquer la situation géopolitique. Russie et Ukraine sont omniprésentes, tout comme la Chine dont les ambitions en Asie et la stratégie d'influence ont été présentées à Madrid comme « un défi systémique » pour l'Occident. Le ton est grave, la voix posée.
En poste depuis le 1er octobre 2014, l'ancien premier ministre norvégien, membre du Parti travailliste, est un orfèvre du compromis. Un atout de taille dans le monde otanien, où toutes les décisions, même les plus complexes, sont systématiquement prises par consensus après échange de vues et consultation entre les pays membres. Car il n'y a ici pas de procédure de vote et les débats peuvent se poursuivre jusqu'à ce qu'une décision acceptable par tous apparaisse.
Changement de posture
Comme souvent, Jens Stoltenberg, dont le mandat de secrétaire général a été prolongé jusqu'à la fin du mois de septembre 2023, affiche un visage de marbre. À ses côtés, l'amiral Rob Bauer, président du Comité militaire, le général américain Tod Wolters, commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), qui dirigeait l'ACO avant l'arrivée de son successeur, le général d'armée Christopher Cavoli, et le général Philippe Lavigne fixent l'assistance. Sans surprise, le secrétaire général déclare une nouvelle fois que les alliés vont renforcer leur dispositif de défense et accroître leur soutien à l'Ukraine et à « d'autres partenaires exposés à des risques ». Puis Rob Bauer approche le micro de ses lèvres.
« Ces derniers mois, explique l'amiral de la Marine royale néerlandaise, l'Otan a montré qu'il pouvait changer de posture rapidement et efficacement. Nous avons mis en œuvre le plus grand renforcement de la défense collective depuis une génération. Cette adaptation découle des activités menées par le Comité militaire depuis quelques années, en étroite coopération avec le Saceur et le Sact. » En visioconférence sécurisée, le chef d'état-major de la défense ukrainien suit les débats avec ceux de la Finlande et de la Suède qui viennent d'arriver. Dans les loges réservées aux interprètes, la concentration est totale. La troisième réunion commence par un exposé du général Tod Wolters sur la mise en œuvre du concept de dissuasion et de défense pour la zone euro-atlantique et sur la posture de l'Otan à long terme. Après une courte interruption de séance, les chefs d'état-major de l'Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud rejoignent leurs homologues pour aborder l'épineuse question des tensions dans la zone indo-pacifique.
Pendant quelques instants, l'est de l'Europe s'éloigne. Pour la dernière conférence, le général Lavigne ouvre les débats sur les questions de prospectives qui lui tiennent à cœur. « Pour conserver son avantage stratégique assure-t-il, l’Otan doit accélérer sa transformation numérique et améliorer le partage d'informations. Plus on partage vite et plus on décide vite. La guerre en Ukraine a démontré qu'il faut orchestrer tous les domaines d'opérations. Si nous voulons être capables de faire face aux défis d'aujourd'hui et de demain, nous devons miser sur la flexibilité et l'adaptabilité. »
Forces interarmées
Presque à la même heure, au grand quartier général des puissances alliées en Europe (Shape), à Maisières, près de Mons, à environ 70 kilomètres de Bruxelles, dans le Hainaut, le général Brice Houdet commence lui aussi une longue réunion avec l'amiral allemand Joachim Rühle, chef d'état-major du Shape. Fin connaisseur des rouages de l'Alliance, après douze ans dans la Légion étrangère, dont neuf au 2e régiment étranger de parachutistes, dont il a été le chef de corps de 2006 à 2008, cet ancien chef d'état-major de la direction du Renseignement militaire a servi pendant plus de cinq ans à l'Otan, avant d'être nommé vice-chef d'état-major des puissances alliées en Europe. « Au siège bruxellois se décident les grandes orientations politiques de l'Alliance, explique-t-il. Le Shape est beaucoup plus axé sur l'opérationnel. Placé sous l'autorité du commandant suprême des forces alliées en Europe qui dirige non seulement l'ACO, mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe, il conduit la planification militaire des opérations en s'appuyant sur deux commandements permanents de forces interarmées, l'un à Brunssum (Pays-Bas) et l'autre à Naples (Italie). Parallèlement, six commandements de composante de forces interarmées (JFCC) apportent des compétences propres aux différentes armées, terre, mer ou air. »
À Maisières, derrière les façades en béton et les bâtiments un peu vieillots, l'atmosphère est celle des grandes bases américaines. L'impression d'être en sécurité règne. Les militaires et leurs familles vivent au rythme otanien, sous haute protection. Tout est fait pour que ses milliers d'habitants trouvent tout ce dont ils ont besoin et se sentent comme à la maison. « Le Shape est comme un village, assure un officier canadien. On y retrouve un établissement scolaire, des supermarchés avec des produits venus de la plupart des États membres. Mais aussi des agences bancaires, des restaurants, un duty-free, etc. » Dans ce microcosme militaire, tout va très vite et la rapidité dans l'exécution des décisions prime. « Les bureaux des états-majors se font face et aucune porte n'est fermée, assure le général Houdet. Tout est fait pour accélérer les processus de commandement. Le Shape porte bien sa devise : “Vigilia pretium libertatis” (La vigilance est le prix de la liberté). »
Conçue il y a plus de soixante-dix ans pour protéger l'Europe occidentale de la menace soviétique, l'Otan, brutalement privée d'une large part de sa légitimité historique après la chute de l'URSS et la disparition du pacte de Varsovie, revient de loin. Longtemps tiraillée entre les états qui ne juraient que par un monde toujours plus atlantiste et ceux qui plaidaient aussi pour une défense plus régionale, l'institution paraissait bien en état de « mort cérébrale », comme le constatait amèrement en 2019 Emmanuel Macron.
L'échec de plusieurs de ses opérations extérieures, en Libye en 2011 et surtout en Afghanistan, avec le retrait précipité des troupes américaines, en août 2021, l'a fragilisé et a semé le trouble parmi les États membres comme parmi les pays partenaires. Et le bruyant mandat de Donald Trump, selon qui les États-Unis « dépensaient trop d'argent à défendre des pays qui étaient des rivaux plus que des partenaires », semblait lui avoir porté l'estocade. Tout comme les provocations permanentes de la Turquie qui a sapé le travail de la coalition antiterroriste en Syrie, fait monter les tensions face à la Grèce en Méditerranée et tenté un temps de refuser l'adhésion de la Suède et de la Finlande avant de lever son veto à Madrid la semaine dernière. Un geste d'Ankara à condition, cependant, que les deux pays nordiques consentent à procéder à « l'extradition » d'opposants appartenant au Parti des travailleurs du Kurdistan et au mouvement Fetö, l'organisation politico-religieuse du prédicateur Fethullah Gülen, que les autorités turques soupçonnent d'avoir orchestré la tentative de coup d'État de juillet 2016.
Conflit de haute intensité
Mais la guerre en Ukraine et le risque d'un conflit de haute intensité en Europe lui ont redonné force, confiance et vitalité, et l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Dans cet environnement géopolitique durci, même en France, où traditionnellement s'entremêlent méfiance vis-à-vis du « leadership américain » brocardé par le général de Gaulle et volonté de conserver à tout prix une dissuasion nucléaire indépendante, de moins en moins de personnalités politiques de premier plan agitent les dangers supposés d'une « soumission » à l'Otan. Il n’en demeure pas moins que les volontés nationales ne sont pas toujours systématiquement oblitérées par l'intérêt commun. Loin de là.
« Au sein de cet écosystème complexe qu'est l'Otan, chacun a son rôle à tenir et sa propre partition à jouer en fonction des agendas nationaux, bilatéraux, internationaux et de ceux propres à l'Alliance, explique Muriel Domenach, ambassadrice et représentante permanente de la France au Conseil de l'Atlantique Nord depuis 2019. Notre pays a toujours été un acteur majeur et conscient de ses responsabilités. Mais sa voix doit aussi pouvoir se faire entendre sur les enjeux sécuritaires et stratégiques, tout comme sur le rôle fondamental d'une Europe de la défense forte, sûre d'elle-même et crédible. »
« Si plus de 6000 réunions se déroulent chaque année à Bruxelles, l'essentiel du travail diplomatique se fait dans les couloirs, lance en souriant le général de corps d'armées (2S) Michel Yakovleff, ancien vice-chef d'état-major à l'Otan. C'est ce que l'on appelle ici, en anglais, “walk the corridors”. En réalité, la vie otanienne ne s'arrête jamais vraiment et, quand le siège ferme ses portes, une large part du processus commence. L'extrême concentration des pouvoirs fait le reste et un mot échangé avec la bonne personne au bon moment peut être décisif. Ainsi, la plupart du temps, le processus de négociation est relativement rapide, puisque les pays membres se consultent régulièrement, officiellement comme officieusement, et règlent à l'avance les questions les plus délicates. Mais, parfois, même si c'est assez rare, le blocage est total et le refus d'un seul entraîne le rejet de tous. »
Pour l'heure, après le sommet de Madrid, les 30 ont choisi de montrer un visage, ferme et résolu, face à une Russie qui, jusque-là, comptait les points de discordances entre les Alliés et avait appris à jouer avec leur désunion. Une époque révolue qui ne doit pas non plus gommer les risques de fissures et de fractures face aux nombreux défis qui attendent encore l'Alliance si le conflit en Ukraine s'enlisait ou montait encore en intensité.
Depuis le mois de février 2022, les États membres ont renforcé leur posture stratégique en Europe, mais aussi dans le reste du monde. Sur le flanc Est, les Alliés, qui avaient déjà augmenté leur présence militaire en 2014 après l'annexion de la Crimée, viennent de doubler leurs effectifs : 3700 soldats en Lituanie, 4000 en Lettonie et 2200 en Estonie. Dans le même temps, les États-Unis ont annoncé un renforcement de leurs capacités sur le Vieux Continent, où ils ont déjà déployé cette année plus de 20 000 soldats supplémentaires, portant à plus de 100.000 le contingent américain. Sur le front oriental de l'Europe, la France a déployé plus de 500 militaires « pour participer au renforcement de la posture dissuasive, défensive et non agressive de l'Alliance. »
Le poids de l'Article 5
Parallèlement à ce dispositif, appuyé par l'armée de l'air et de l'espace et appelé à être encore renforcé, le 22 juin dernier,une centaine de soldats français de la 11e brigade parachutiste ont été largués au-dessus du territoire estonien dans le cadre de l'opération Thunder Lynx. Une mission destinée, selon l'état-major des armées, à « rappeler la capacité des armées françaises à projeter des forces en urgence sur court préavis, en tout temps et en tous lieux, en appui ou en soutien de pays alliés en Europe ». Jamais depuis la guerre froide, le fameux article 5 du traité de l'Atlantique Nord, obligeant les membres à protéger tout pays de l'Alliance qui serait attaqué, n'a paru aussi lourd de sens.
L'Otan : combien de divisions ?
Pour chaque opération conduite par l'Otan, les moyens militaires nécessaires sont apportés par les États membres et les pays partenaires au cas par cas, en fonction des besoins et de la volonté de chaque État d'y participer ou non. Outre ses moyens de commandement, l'Otan ne dispose que de deux entités opérationnelles en propre.
La première est la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle. Créée en 1982, forte de 3000 civils et militaires et basée à Geilenkirchen, en Allemagne, elle est dotée d'une flotte de 14 Boeing E-3A équipée d'un système aéroporté de détection et de contrôle (Awacs) permettant d'assurer la surveillance aérienne, le commandement et le contrôle, la gestion de l'espace de bataille et les communications. Reconnaissables à leur rotodôme, ces appareils sont capables d'assurer un large éventail de missions, qui vont de la police du ciel en temps de paix, au soutien aux activités de lutte contre le terrorisme, aux opérations d'évacuation ou d'embargo, en passant par toute la gamme des actions en temps de guerre.
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La seconde est l'unité de surveillance terrestre AGS (Alliance Ground Surveillance) basée à Sigonella, en Italie. Composée de cinq drones Northrop Grumman RQ-4 Global Hawk, elle permet à l'Otan de disposer d'une image globale de la situation sur un terrain donné et d'assurer « une surveillance terrestre et maritime persistante de zones étendues » en temps quasi réel. Dérivés du Global Hawk Block 40 de l'armée de l'air des États-Unis, ces drones ont été spécialement adaptés aux exigences de l'Otan afin que l'Alliance dispose d'une capacité ultramoderne de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. Ces appareils sans pilote, d'une envergure de 39,8 mètres et de plus de 10 tonnes, sont les yeux et les oreilles de l'Otan.
De nos envoyés spéciaux Cyril Hofstein (texte) et Jean-Luc Moreau (photos). Édition par Louis Lecomte.
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Sri Lanka : le président en fuite, sa résidence prise d'assaut par des manifestants
Publié le : 09/07/2022 - 10:48Modifié le : 09/07/2022 - 13:44
FRANCE 24
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Des dizaines de milliers de manifestants anti-gouvernementaux ont envahi, samedi, la résidence du président sri lankais, Gotabaya Rajapaksa, le contraignant à prendre la fuite avant leur arrivée. Le pays, en proie à une grave crise économique, est sujet à d'importants mouvements de contestation depuis des mois.
Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fui, samedi 9 juillet, sa résidence officielle de Colombo quelques minutes avant qu'elle ne soit prise d'assaut par des manifestants exigeant sa démission, a indiqué à l'AFP une source de la Défense.
Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, qui est le prochain dans la ligne de succession si Gotabaya Rajapaksa démissionne, a aussitôt convoqué une réunion d'urgence du gouvernement pour discuter d'une "résolution rapide" de la crise. Dans un communiqué, il a convié les dirigeants des partis politiques à se joindre à cette réunion et a également demandé que le Parlement soit convoqué.
>> À lire : "Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt"
"Le président a été escorté en lieu sûr", a indiqué une source de la Défense à l'AFP. "Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire", a ajouté cette source, selon laquelle les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l'air pour dissuader les manifestants d'approcher jusqu'à ce que Gotabaya Rajapaksa soit évacué.
Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles du palais présidentiel, un bâtiment datant de l'époque coloniale, situé en bord de mer et symbole du pouvoir au Sri Lanka.
Certains manifestants ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos montrant une foule déambulant à l'intérieur du palais, certains piquant même une tête dans la piscine présidentielle ou s'allongeant d'un air amusé dans les chambres à coucher de la résidence.
More videos from Colombo. Protestors storming the Presidential secretariat. Monks can also be seen inside the building as others wave Sri Lankan flag. pic.twitter.com/zU8vC0gv0i
July 9, 2022Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence, situés à proximité et devant lesquels des manifestants campent depuis trois mois.
Crise économique
Des responsables gouvernementaux ont dit ignorer les intentions de Gotabaya Rajapaksa après sa fuite. "Nous attendons des instructions", a déclaré à l'AFP un haut fonctionnaire. "Nous ne savons toujours pas où il se trouve, mais nous savons qu'il est avec la marine du Sri Lanka et qu'il est en sécurité".
Des dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à une manifestation pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa, jugé responsable de la crise économique sans précédent qui frappe le Sri Lanka et cause une inflation galopante et de graves pénuries de carburant, d'électricité et d'aliments.
Les Nations unies estiment notamment qu'environ 80 % de la population sautent des repas pour faire face aux pénuries et à la flambée des prix.
Les forces de l'ordre ont tenté de disperser l'immense foule rassemblée dans le quartier administratif de la capitale. Le principal hôpital de Colombo a fait état de trois personnes blessées par balle et de 36 autres souffrant de difficultés respiratoires à cause des gaz lacrymogènes massivement employés.
>> À lire : "Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux"
Vendredi, les forces de l'ordre avaient imposé un couvre-feu pour tenter de décourager les protestataires de descendre dans la rue, mais cette mesure a été levée après que des partis d'opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays ont menacé d'intenter des poursuites contre le chef de la police.
Le couvre-feu avait été largement ignoré par les manifestants, dont certains ont même forcé les autorités ferroviaires à les conduire en train jusqu'à Colombo, samedi, pour participer au rassemblement, ont indiqué des responsables à l'AFP.
"Le couvre-feu n'a pas eu d'effet dissuasif. Il a en fait encouragé davantage de personnes à descendre dans les rues en guise de défi", a déclaré le responsable de la Défense. "Des passagers ont réquisitionné des trains pour rejoindre Colombo".
Dette souveraine
Même si le pays a presque épuisé ses maigres réserves d'essence, les manifestants, soutenus par les principaux partis d'opposition, ont également loué des bus privés pour se rendre dans la capitale.
Selon les autorités, quelque 20 000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président.
L'ONU avait exhorté les autorités sri-lankaises et les manifestants à veiller à ce que les rassemblements de samedi se déroulent dans le calme.
En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de troubles dans le pays.
Le Sri Lanka a fait défaut en avril sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et a entamé des négociations de sauvetage avec le Fonds monétaire international.
Cette crise, d'une ampleur sans précédent depuis l'indépendance du pays en 1948, est imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé cette île d'Asie du Sud des devises du secteur touristique et a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.
Avec AFP
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Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise
État en faillite
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Rafle du Vél d'Hiv : rencontre avec les derniers témoins
Publié le : 09/07/2022 - 09:54
Stéphanie TROUILLARD
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Claire PACCALIN
Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Ils sont répartis entre le camp d'internement de Drancy, au nord-est de Paris, et l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, dans le 15e arrondissement. C'est cette dernière qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.
À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée et celles qui ont suivies, et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation. Ils évoquent également un objet qui symbolise pour eux cette période.
Cliquez sur l'image ci-dessous pour lire le webdocumentaire.
>> À voir également, le reportage : Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins
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La basketteuse américaine Brittney Griner otage de la diplomatie à la russe ?
Publié le : 09/07/2022 - 12:07
La basketteuse américaine Brittney Griner, jugée en Russie pour trafic de drogue, n’est pas la seule étrangère emprisonnée par Moscou dans des conditions difficiles. La Russie serait-elle en train de se constituer un vivier de prisonniers internationaux à échanger comme des pions diplomatiques ?
Le calendrier est troublant. La basketteuse américaine Brittney Griner est détenue dans une prison russe depuis février 2022, lorsque le service fédéral des douanes de Russie a déclaré avoir découvert dans ses bagages du liquide pour cigarette électronique contenant du cannabis à son arrivée à l'aéroport international Sheremetyevo de Moscou, en provenance de New York. Une semaine plus tard débutait l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
Aux États-Unis, nombre de commentateurs voient dans la détention de la championne de 31 ans une manœuvre politique de la Russie et qualifient de "procès spectacle", l'audience de Brittney Griner devant le tribunal de Khimki, en banlieue de Moscou depuis le 1er juillet. Un procès durant lequel la star américaine a plaidé coupable, jeudi 7 juillet, de contrebande de drogue. Elle encourt jusqu'à dix ans de prison.
"C'est une période de tension accrue entre la Russie et les États-Unis", commente Ben Noble, professeur à l'University College de Londres et spécialiste de la politique russe. "La détention de Brittney Griner peut ou non avoir été motivée politiquement, mais dans tous les cas cette affaire est devenue une affaire politisée."
Cellule surpeuplée, manque d'intimité
"Je suis terrifiée à l'idée de rester ici pour toujours", écrivait Brittney Griner, dans une lettre adressée au président américain Joe Biden le 4 juillet, après avoir passé déjà cinq mois derrière les barreaux. "S'il vous plaît, ne nous oubliez pas, moi et les autres détenus américains. Faites tout ce que vous pouvez pour nous ramener chez nous."
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a répondu sur Twitter que les États-Unis ne connaîtraient "pas de répit" tant que la championne de basket et "tous les autres Américains injustement détenus" n'auront pas été libérés.
.@USEmbRu officials again attended Brittney Griner’s trial today and delivered to her a letter from President Biden. We will not relent until Brittney, Paul Whelan, and all other wrongfully detained Americans are reunited with their loved ones.
July 7, 2022Comme pour les autres prisonniers, les conditions de détention de Brittney Griner sont très dures : cellules surpeuplées, lits en mauvais état, douches limitées et toilettes communes. Mais le calvaire ne s'arrête pas là. Dans la plupart des cas, l'espoir d'un procès équitable est faible, estime Natalia Prilutskaya, chercheuse d'Amnesty International sur la Russie.
Après le procès, les personnes reconnues coupables sont envoyées dans des colonies pénitentiaires où les conditions ne sont guère meilleures – travail forcé, infrastructures minimales et absence de soins sont monnaie courante.
Deux Américains, quatre Britanniques et un Marocain
Brittney Griner n'est pas la seule détenue étrangère dans ce cas. L'ancien marine américain Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis 2018, purge actuellement une peine de 16 ans pour espionnage – une accusation que lui et les responsables américains continuent de nier.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les condamnations d'étrangers se sont multipliées. Quatre ressortissants britanniques et un Marocain ont été emprisonnés après avoir été capturés sur le sol ukrainien et reconnus coupables par les tribunaux russes d'avoir combattu en tant que mercenaires. Trois d'entre eux ont été condamnés à mort.
Il est difficile de connaître les conditions de détention précises de ces étrangers. "Il existe des colonies pénitentiaires où les ressortissants étrangers sont détenus dans des conditions probablement plus souples, mais pas nécessairement", estime Natalia Prilutskaya. "Surtout si les autorités veulent faire pression sur un détenu en particulier ou l'utiliser comme un pion."
Un travail diplomatique long et minutieux
Dans le cas de Brittney Griner, son statut d'athlète très en vue pourrait faire d'elle une prisonnière particulièrement précieuse, pour qui les États-Unis pourraient mettre le prix afin de la rapatrier. "Il se pourrait bien qu'elle soit considérée par les dirigeants politiques russes comme une candidate possible à un échange de prisonniers, notamment contre le ressortissant russe Viktor Bout, un trafiquant d'armes condamné et emprisonné aux États-Unis", avance Ben Noble.
Un échange similaire avait eu lieu en avril 2022, lorsque l'Américain Trevor Reed a été libéré en échange d'un citoyen russe détenu dans une prison américaine pour trafic de drogue. Cet ancien marine avait été condamné à neuf ans de prison pour avoir mis en danger "la vie et la santé" d'officiers de police russes, une accusation que lui-même et des responsables américains ont démentie. Il a été détenu pendant près de trois ans avant d'être libéré, après ce que la Maison Blanche a décrit comme "des mois et des mois d'un dur travail minutieux".
C'est peut-être aujourd'hui le seul espoir de Brittney Griner et des autres détenus, mais il leur faudra beaucoup de patience, même si la Maison Blanche s'est engagée le 5 juillet à faire "tout ce qu'elle peut" pour obtenir la libération de la basketteuse et de Paul Whelan.
Selon Ben Noble, il n'est pas certain que les autorités russes aient l'intention d'arrêter d'autres ressortissants étrangers à des fins politiques, mais dans tous les cas, les voyages en Russie ne sont plus légion. "Le cas de Brittney Griner pourrait bien dissuader les ressortissants étrangers de fouler le sol russe, de peur qu'ils ne subissent le même sort", souligne-t-il.
Cet article a été adapté de l'anglais par Bahar Makooi. Cliquez ici pour retrouver le texte original.
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La basketteuse américaine Brittney Griner jugée pour trafic de drogue en Russie
Russie : détention prolongée pour la basketteuse américaine Brittney Griner
La libération de la basketteuse Brittney Griner, prisonnière en Russie, "priorité" pour Joe Biden
Le Figaro
Poutine harangue les siens face à l’Occident
Le président russe multiplie apparitions et phrases chocs pour fidéliser les élites politiques et économiques.
Moscou
Le président russe, de plus en plus visible publiquement ces dernières semaines, semble avoir choisi l’escalade verbale et la consolidation de ses appuis face au bloc occidental, avec une rhétorique toujours plus prégnante du «nous contre eux».
Alors que les dirigeants du G20 se réunissaient à Bali, Vladimir Poutine, omniprésent sur les chaînes de télévision gouvernementales, se démultipliait jeudi. D’abord: une rencontre avec les finalistes du concours des «jeunes leaders» de Russie. L’occasion pour lui, au détour d’une plaisanterie sur le retour «attendu» de la fameuse marque soviétique de voitures Moskvitch, d’assurer que, pour les jeunes, l’herbe n’est pas plus verte à l’étranger. Une référence aux spécialistes de l’informatique qui ont quitté le pays après le 24 février et dont certains sont revenus car c’est, disent-ils, «mieux ici».
Vladimir Poutine a tenu, dans la foulée, une réunion avec les chefs des partis représentés à la Douma d’État, la Chambre basse du Parlement russe… Un organe qui a passé ces derniers mois de nombreux textes de loi entravant la critique des actions militaires russes. Le leader ne s’est pas fait prier pour hausser le ton face à l’Occident. «Il paraît que l’Ouest veut nous vaincre sur le champ de bataille… Qu’ils essaient!», a-t-il notamment crâné, en prévenant au passage que la Russie était loin d’avoir commencé «les choses sérieuses» en Ukraine. Une phrase qui a rapidement fait le tour des médias internationaux. Elle a depuis été précisée, vendredi, par son fidèle porte-parole, Dmitri Peskov: le président russe voulait dire que le potentiel militaire russe est beaucoup plus grand que celui de l’Ukraine, et que Moscou n’avait déployé qu’une infime partie de ses équipements et soldats.
Jeudi, face à des parlementaires réputés comme partisans d’une ligne géopolitique dure, dont le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, ou l’antique patron communiste Guennadi Ziouganov, le chef du Kremlin a assuré que l’Ouest avait «déjà perdu» à la minute où l’intervention russe avait commencé. Car elle signifiait selon lui la chute à venir de «l’ordre mondial américain, la transition de l’égocentrisme mondialiste vers un monde vraiment multipolaire».
«Nous avons souvent entendu qu’ils voulaient se battre jusqu’au dernier Ukrainien et l’on semble aller dans cette direction. Une vraie tragédie pour le peuple ukrainien», osait enfin Poutine, en affirmant que la Russie restait ouverte à des négociations. Pendant ce temps, l’artillerie russe progressait encore dans le Donbass. Des images de la capitale régionale Donetsk en feu circulaient sur Telegram - des frappes ukrainiennes, selon les autorités séparatistes. Sur le front national, le but de Vladimir Poutine à travers ces multiples réunions et apparitions médiatiques pourrait bien être la remobilisation des esprits sur la nécessité de cette «opération spéciale». En d’autres termes: il harangue les troupes, notamment les élites politiques et économiques.
Une cote en hausse à 75 %
La plupart des experts moscovites s’accordent à dire que l’élite russe s’est effectivement consolidée et ralliée autour du Kremlin après le choc des premières semaines de l’invasion russe. Elle n’a, il est vrai, guère le choix. Quant à la cote d’approbation de l’action du président, elle a aussi augmenté ces dernières semaines, à plus de 75 %, selon divers instituts proches du pouvoir mais aussi indépendants.
À lire aussiLa question russe: l’Occident face à Vladimir Poutine
Ces prises de parole interviennent alors que les pays occidentaux, États-Unis en tête, ont commencé mi-juin à livrer des armes lourdes à l’Ukraine. À Bali justement, ce contexte d’escalade était palpable vendredi. Si Sergueï Lavrov s’est trouvé dans la même pièce qu’Anthony Blinken pour la première fois depuis février, il s’est ensuite retiré puis a boudé plusieurs sessions de travail avec ses homologues. Blinken avait auparavant dénoncé «l’agression russe», alors que l’Allemande Annalena Baerbock critiquait elle aussi les actions du Kremlin. Lavrov répliquait qu’il n’y avait «rien à discuter» tant que l’Occident souhaitait une victoire ukrainienne.
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Paris confirme la mort d'un second combattant français en Ukraine
«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine
Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
Regarder la vidéoUkraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
Regarder la vidéo Valeurs Actuelles
« Des bons élèves » : à l’Assemblée, les députés macronistes impressionnés par le comportement des élus RN
Le Rassemblement national semble décidé à ne pas perdre le bénéfice de son arrivée massive à l’Assemblée nationale. Au sein du groupe, composé de 89 députés, la consigne est parfaitement claire depuis la rentrée parlementaire : pas de vague. Un comportement qui, selon Le Point, tranche nettement avec celui des députés de la Nupes et impressionne les élus de la majorité. « Ils sont restés sages comme des images, c’était très étonnant », note un député Horizons, marqué par le calme des troupes frontistes lors du discours de politique générale d’Elisabeth Borne, mercredi 6 juillet.
« Il y avait d’un côté 89 élus du RN encravatés, bons élèves, qui écoutaient religieusement le discours d’une maîtresse d’école et, de l’autre, les cancres », poursuit-il, faisant cette fois référence aux députés de la Nupes, déjà plus portés sur le chahut. En comparaison, il est vrai, les troupes de Jean-Luc Mélenchon se sont largement fait entendre mercredi : « Ils nous ont montré, si besoin était, qu’ils n’étaient pas là pour travailler mais pour gueuler », tranche un député de la majorité. Le même député Horizons est, auprès du Point, encore plus clair : selon lui, il y avait « d’un côté le cirque Pinder, de l’autre les bancs de Sciences Po. »
2027 déjà dans le viseur
« Le RN s’institutionnalise à vitesse grand V », constate une figure de la majorité, qui reconnaît que le parti à la flamme a adopté une stratégie « très intelligente ». Au point d’imaginer une victoire de Marine Le Pen en 2027 ? La prochaine élection présidentielle est encore loin, même si un autre député macroniste concède que le risque existe – et qu’il est amplifié par le comportement de la Nupes. « La Nupes signe son acte de décès en pavant la voie de l’Élysée au RN. Ils ne peuvent pas leur faire de plus beau cadeau que de les traiter de fachos ou de nazis ! »
Les concernés ne sont d’ailleurs pas les derniers à penser la même chose : « Ils nous mâchent le travail, on n’a rien à faire ! Ils gueulent, tapent des mains sur leur pupitre et organisent de faux mariages », se félicite un responsable RN en faisant référence à un mariage parodique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, organisé par plusieurs députés LFI devant l’Assemblée avant le discours d’Elisabeth Borne. Et le cadre frontiste de prévenir : « Nous, on bosse, on prend des scuds, mais dans cinq ans on sera à l’Élysée… »
Le Figaro
Pourquoi est-il si difficile de trouver un rendez-vous chez le dermatologue?
Cécile ThibertDÉCRYPTAGE - Partout dans le pays, les patients sont confrontés à des délais d'attente interminables et doivent bien souvent parcourir des kilomètres pour décrocher un rendez-vous.
En mars dernier, Isabelle, sexagénaire résidant près de La Baule, a découvert une étrange lésion sur son dos. «J'ai envoyé une photo à ma belle-sœur qui est dermatologue à la retraite. Elle m'a dit qu'il s'agissait probablement d'un carcinome basocellulaire et qu'il fallait que je me le fasse enlever», raconte cette médecin généraliste à la retraite. Les carcinomes sont les types de cancer de la peau les plus fréquents. Ils ne donnent généralement pas de métastases, mais avec le temps, ils peuvent devenir destructeurs localement s'ils ne sont pas pris en charge.
«J'ai voulu prendre rendez-vous à Saint-Nazaire car à La Baule, il n'y a plus de dermatologue. Ils sont partis à la retraite et il n'y a pas de relève», regrette-t-elle. «Le délai pour obtenir un rendez-vous à Saint-Nazaire était de six mois, ce qui ne me rassurait pas», se souvient Isabelle. Sa belle-sœur lui conseille alors de contacter de sa part un dermatologue nouvellement installé à Nantes. «J'ai été opérée trois semaines après, j'ai eu de la chance. C'est malheureux, mais si je n'avais pas été dans le milieu médical, je n'aurais pas eu le choix, il aurait fallu attendre.»
Des délais trop longs
Partout en France, le problème est le même. Sur les sites de prise de rendez-vous en ligne, les délais qui s'affichent sont parfois faramineux. Si le délai moyen de consultation varie généralement de 2 à 6 mois selon les régions, il n'est pas rare de devoir patienter un an pour voir un dermatologue...Et encore, quand celui-ci ou celle-ci est en mesure de recevoir de nouveaux patients. Certaines personnes abandonnent, et laissent s'aggraver des pathologies qui pourraient pourtant être soignées. «Il nous arrive de voir des cas qui auraient pu être pris en charge plus tôt, des tumeurs plus évoluées, des cas d'eczéma ou de psoriasis qui ne sont pas soignés. C'est délétère pour la population», estime le Dr Florence Corgibet, dermatologue en libéral à Dijon et Présidente du Conseil national professionnel de dermatologie.
Mais où sont passés les dermatologues ? La réponse tient en deux mots : numerus clausus. «Quand j'étais en première année de médecine, il y a trente-cinq ans, à la faculté de Dijon, nous étions 260 étudiants. Par la suite, la barre est tombée à 70 et elle y est restée pendant plusieurs années. Ce n'est que récemment qu'il y a à nouveau des promotions avec 280 étudiants», rapporte le Dr Corgibet.
De nombreux départs à la retraite
Le problème est donc avant tout démographique : la profession est vieillissante, et il n'y a pas suffisamment de jeunes formés pour prendre la relève. «Plus de la moitié des dermatologues en poste aujourd'hui ont plus de 55 ans. Ce qui signifie qu'ils ont déjà ou qu'ils vont prendre leur retraite dans les prochaines années. Les prévisions montrent que les quinze prochaines années vont être difficiles», s'inquiète le Dr Corgibet. Au 1er janvier 2021, le pays comptait 3806 dermatologues, soit 5,9 pour 100.000 habitants. En 2030, ils ne devraient plus être que 3096 à exercer, selon les projections du ministère de la Santé. Soit 19% de moins. «C'est la conséquence de décisions politiques prises dans les années 1970, dont l'objectif était de faire faire des économies à la Sécurité sociale», dénonce le Dr Corgibet. «Certains pensaient qu'avec moins d'offres, il y aurait moins de demandes. C'était un raisonnement simpliste.»
Une population vieillissante
D’autant plus qu'en pratique, les besoins de la population ont considérablement augmenté. «Du fait du vieillissement de la population, l'incidence des cancers de la peau est en augmentation», explique le Dr Pierre Hamann, chef de clinique à l'Institut Gustave Roussy à Villejuif et vice-président de l'association des jeunes dermatologues. Sans compter que les avancées médicales récentes ont conduit à l'augmentation de la file active de patients. «Il n'y a pas si longtemps, nous n'avions pas de traitements à disposition pour certaines maladies chroniques comme l'eczéma ou le psoriasis. Désormais, nous avons des traitements de pointe qui nécessitent un suivi à vie tous les trois à six mois», indique le Dr Corgibet. «Jeune ou vieux, tout le monde peut un jour avoir besoin de consulter un dermatologue. Il y a toujours plus de monde à voir pour toujours moins de dermatologues», résume la spécialiste.
Rythme de travail
Après plus de vingt années de baisse, le quota d'étudiants en médecine a fini par remonter progressivement à partir des années 2000. Mais cette mesure ne fera pas pleinement effet avant quelques années. «Il faut douze ans pour former un dermatologue et deux à trois ans de plus pour qu'il s'installe, c'est très long. On ne peut pas faire face aux départs à la retraite d'un claquement de doigts», fustige le Dr Pierre Hamann. D'autant que pour l'association des jeunes dermatologues, la hausse des quotas reste encore insuffisante. «On a passé la barre des 100 dermatologues admissibles au concours de l'internat l'année dernière, mais selon nos projections, il faudrait former 125 étudiants chaque année pendant dix ans pour répondre aux besoins. Pour l'instant, nous n'y sommes pas», explique le représentant de l'association.
Sans compter que la nouvelle génération n'est plus prête à se sacrifier autant que les précédentes. «Jusqu'à maintenant, le système défaillant tenait sur l'investissement de l'ancienne génération. Désormais, les jeunes ne souhaitent plus travailler à temps plein, samedi compris, ni embaucher une secrétaire ou investir dans des appareils coûteux… Ils font beaucoup de remplacements mais n'ont pas envie de se lancer dans une installation complète qui demande énormément de temps et d'investissement», analyse le Dr Corgibet. «C'est un changement de société, une nouvelle organisation à trouver qui nécessite plus de professionnels.»
Trop de médecine esthétique ?
Au-delà de ce problème d'effectif indéniable, des patients reprochent aux dermatologues de se tourner un peu trop vers la médecine esthétique, au détriment du soin. «Les cabinets des dermato sont plus réactifs pour les chirurgies laser épilation et détatouage. Inspection des nævus c'est 2 mois… (sic)», réagissait ainsi récemment un lecteur du Figaro en commentaire d'un article sur les signes d'alerte des cancers de la peau. Une critique souvent entendue, et pourtant non-fondée, selon les dermatologues : seuls 10% de ceux installés en libéral consacrent 50 à 60% de leur activité à l'esthétique, d'après la Société française de dermatologie. «La plupart des dermatologues font très peu d'esthétique, cela représente 10% de leur pratique tout au plus. Seuls quelques-uns ne font que ça», assure le Dr Corgibet.
Pourtant, force est de constater que les rendez-vous pour un motif esthétique semblent être les seuls disponibles rapidement sur les plateformes en ligne. «Généralement, les dermatologues dédient un petit créneau dans leur semaine pour les rendez-vous d'esthétique. Ce sont les seuls rendez-vous proposés en ligne car les créneaux médicaux classiques ne sont pas laissés en libre excès. Ces derniers sont généralement uniquement accessibles à la demande du médecin traitant», explique le Dr Anne Joubert, dermatologue à Orvault (Loire-Atlantique), agacée par cette idée reçue qui ternit l'image de sa profession. «L'esthétique représente moins de 5% de ma pratique. Si un patient doit être vu rapidement, je m'adapte. Même si mes journées sont pleines, je dispose toujours de rendez-vous urgents», assure-t-elle.
Un recours excessif
Selon cette spécialiste, les cabinets des dermatologues sont surtout embolisés par des patients qui n'ont pas spécialement de raison de consulter. «Sur une journée de 25 rendez-vous, il n'y en a parfois que 5 qui sont vraiment utiles», estime-t-elle. «Certains patients ont l'habitude de prendre rendez-vous tous les 6 mois sans passer par leur médecin traitant parce qu'ils ont envie d'être rassurés, de faire le point sur leur peau. Mais le suivi en dermatologie doit être adapté à son type de peau et à ses antécédents. Tout le monde n'a pas besoin d'un suivi systématique», insiste-t-elle. «Dans bon nombre de consultations, on ne traite pas des maladies, on donne des conseils cosmétiques», regrette-t-elle, tout en reconnaissant un manque criant de médecins dans sa spécialité. «On nous appelle de Mayenne, de Vendée, de partout. Les patients sont prêts à faire 1 heure et demie de voiture pour venir nous voir», rapporte le Dr Joubert.
À côté des consultations superflues, il y a aussi des rendez-vous non honorés qui plombent l'agenda des dermatologues. «Chaque jour, nous avons chacun 2 ou 3 rendez-vous manqués. Multipliés par plus de 3000 dermatologues, ça fait beaucoup», indique le Dr Corgibet. Une conséquence inattendue de la pénurie de médecins: «Les gens prennent rendez-vous un peu partout dans l'espoir qu'un créneau se libère. Quand ils en ont obtenu un, ils ne pensent pas à annuler les autres, ou bien le problème s'est résolu spontanément entre-temps», explique la spécialiste.
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Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.
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Ces dispositions sont «absolument indispensables», a justifié le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lundi soir.
France24 - Monde
Le Japon pleure son ancien Premier ministre, Shinzo Abe, au lendemain de son assassinat
Publié le : 09/07/2022 - 07:07Modifié le : 09/07/2022 - 13:35
FRANCE 24
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Les Japonais étaient en deuil, samedi, après l'assassinat, la veille, de leur ancien Premier ministre Shinzo Abe. Nombre d'entre eux se sont rendus sur les lieux où il a été tué par balles, dans la ville de Nara, dans l'ouest du pays. La police a reconnu des failles "indéniables" dans la sécurité de l'ex-chef de gouvernement.
Le Japon était toujours sous le choc samedi 9 juillet, au lendemain de l'assassinat par balles pendant un meeting électoral de son ancien Premier ministre Shinzo Abe, dont le corps a été rapatrié à son domicile de Tokyo.
L'assassinat de l'un des hommes politiques les plus connus de l'archipel, qu'il a gouverné pendant plus de huit ans, a profondément meurtri et ému au Japon comme à l'étranger.
Des failles "indéniables" existaient dans la sécurité de l'ex-Premier ministre, a estimé le chef de la police locale, qui a promis une enquête.
"Je pense qu'il est indéniable qu'il y avait des problèmes avec les mesures de garde et de sécurité pour l'ancien Premier ministre Abe", a déclaré aux journalistes le chef de la police de la préfecture de Nara, Tomoaki Onizuka, promettant d'"appréhender pleinement les problèmes et prendre les mesures qui s'imposent".
L'auteur présumé de l'attaque, arrêté sur les lieux, a avoué avoir délibérément visé Shinzo Abe, expliquant à la police en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Certains médias japonais ont évoqué un groupe religieux.
Campagne électoral
Cet homme de 41 ans, un ancien membre de la Force d'autodéfense maritime (la marine japonaise), selon les médias locaux, a, d'après la police, utilisé une arme "d'apparence artisanale", sur laquelle des analyses complémentaires était en cours.
Au moment de l'attaque, Shinzo Abe faisait campagne à Nara (ouest) pour le scrutin sénatorial de dimanche, et le Premier ministre, Fumio Kishida, a déclaré que les préparatifs pour les élections, "fondement de la démocratie", se poursuivraient normalement.
Fumio Kishida, membre comme Shinzo Abe du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), a participé, samedi matin, à un meeting de campagne à Yamanashi (ouest de Tokyo) devant 600 personnes, déclarant, selon le quotidien Mainichi, que "la violence ne saurait l'emporter sur la parole".
"On ne va pas laisser se reproduire ce qui s'est passé hier", a lancé un membre de la sécurité cité par le quotidien, qui décrivait un dispositif de sécurité renforcé, avec installation de détecteurs de métaux et fouille des sacs des spectateurs.
Le corps de Shinzo Abe est arrivé, samedi, en début d'après-midi à son domicile de Tokyo, à bord d'un corbillard dans lequel avait pris place Akie, son épouse, et qui avait quitté à l'aube l'hôpital de Kashihara, près de Nara, où l'ancien Premier ministre avait été pris en charge après son agression.
Atteint de deux balles au cou, il a été déclaré mort quelques heures après, malgré les efforts déployés par une équipe de vingt médecins.
Selon des médias locaux, une veillée funèbre est prévue lundi soir et les funérailles auront lieu mardi, en présence uniquement de la famille et de proches de Shinzo Abe.
Série d'hommages
La mort de Shinzo Abe a bouleversé au Japon, où Fumio Kishida, dont il était le mentor, a dénoncé un "acte barbare" et "impardonnable".
L'assassinat a été condamné dans le monde entier, le président américain Joe Biden se disant "stupéfait, choqué et profondément attristé" et le dirigeant français Emmanuel Macron rendant hommage à "un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l'équilibre du monde".
La Chine et la Corée du Sud, avec lesquelles le Japon entretient des relations souvent houleuses, ont également exprimé leurs condoléances. Le président chinois Xi Jinping s'est dit "profondément attristé par ce décès soudain".
En Australie, l'Opéra de Sydney sera illuminé dimanche en hommage à Shinzo Abe.
De nombreuses personnes se recueillaient depuis vendredi sur les lieux de l'attaque. "Je ne pouvais pas rester sans rien faire", a confié à l'AFP Sachie Nagafuji, 54 ans, venue avec son fils déposer des fleurs, ajoutant : "Je le respectais vraiment et j'avais confiance en lui en tant qu'homme politique".
Shinzo Abe, héritier d'une dynastie politique, détient le record de longévité au poste de Premier ministre au Japon, qu'il a occupé en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020.
À la fois nationaliste et pragmatique, il a marqué les esprits avec sa politique économique audacieuse surnommée les "Abenomics", combinant des relances budgétaires massives avec une politique monétaire ultra-accommodante.
Shinzo Abe prônait aussi un Japon décomplexé de son passé militariste, et rêvait de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947, écrite par les occupants américains et jamais amendée depuis.
Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé, mais était resté très influent au sein du PLD qu'il avait dirigé.
Stricte réglementation des armes
Des responsables locaux du PLD ont précisé n'avoir reçu aucune menace avant l'attaque, dont les images ont tourné en boucle sur les chaînes de télévision.
On y voit l'ex-chef du gouvernement debout sur un podium, quand une forte détonation retentit, suivie d'un dégagement de fumée. Les spectateurs, surpris, se baissent, et on aperçoit plusieurs personnes en plaquer une autre à terre.
"Le premier tir a fait le bruit d'un jouet", a témoigné une jeune femme sur la chaîne publique NHK. Shinzo Abe "n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir une étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. Après le deuxième tir, des gens ont entouré la victime tombée sur le sol "et lui ont fait un massage cardiaque".
Un service de sécurité était présent, mais il était facile pour les spectateurs d'approcher M. Abe.
Le Japon dispose d'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu et le nombre de personnes tuées par balles y est extrêmement faible.
Avec AFP et Reuters
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Nécrologie
Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record
HOMMAGES
"Grand démocrate", "véritable ami" : les réactions internationales après la mort de Shinzo Abe
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting
France24 - Monde
En direct : bombardements "incessants" sur la région de Donetsk, nouvelle aide américaine à Kiev
Publié le : 09/07/2022 - 08:10Modifié le : 09/07/2022 - 14:28
FRANCE 24
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Après quatre mois et demi de guerre en Ukraine, l'armée russe poursuit ses bombardements "incessants" dans la région de Donetsk (est), et les États-Unis ont promis une nouvelle aide militaire à Kiev, dont de puissants lance-roquettes et des obus de précision. Suivez en direct les derniers événements de la guerre en Ukraine.
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14 h 17 : six personnes blessées à Kharkiv dans des frappes russes
Le ministère russe de la Défense a revendiqué des frappes sur les régions de Donetsk et de Kharkiv dans un communiqué, où six civils ont été blessés selon le Parquet local ukrainien.
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10 h 37 : des soldats ukrainiens entraînés au Royaume-Uni
Un premier groupe de soldats ukrainiens est arrivé au Royaume-Uni pour y être entraîné, dans le cadre du soutien de Londres à Kiev depuis l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le gouvernement britannique.
"Cet ambitieux nouveau programme d'entraînement est la prochaine phase du soutien du Royaume-Uni aux forces armées d'Ukraine dans leur combat contre l'agression russe", a déclaré dans un communiqué le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.
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10 h 17 : Blinken demande à la Chine de condamner "l'agression" russe en Ukraine
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a demandé à la Chine de condamner "l'agression" russe en Ukraine, a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien dans l'île indonésienne de Bali avec son homologue chinois Wang Yi.
"C'est vraiment le moment où nous devons tous nous lever, comme l'ont fait les pays du G20 les uns après les autres, pour condamner l'agression et exiger, entre autres, que la Russie autorise l'accès aux denrées alimentaires bloquées en Ukraine", a déclaré Antony Blinken. Il a dit n'avoir perçu "aucun signe" de coopération de la part de la Russie.
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4 h 30 : bombardements "incessants" sur la région de Donetsk
Après quatre mois et demi de guerre en Ukraine, l'armée russe poursuit ses bombardements "incessants" dans la région de Donetsk (est).
"Toute la ligne de front est sous un bombardement incessant", a affirmé, vendredi soir, le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko. "Ils n'arrêtent pas de bombarder dans la direction de Donetsk (...) Bakhmout est bombardé, Sloviansk est bombardé jour et nuit, Kramatorsk...", a-t-il ajouté sur Telegram.
Dans la journée, Pavlo Kyrylenko avait fait état d'un bilan de six morts et 21 blessés en 24 heures dans les bombardements de la région.
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4 h : nouvelle aide américaine à Kiev
Les États-Unis ont promis une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont de puissants lance-roquettes et des obus de précision.
Selon un haut responsable du Pentagone, la nouvelle aide militaire américaine, d'un montant de 400 millions de dollars – qui comprend quatre systèmes de lance-roquettes multiples Himars et des obus de 155 mm – va améliorer les capacités ukrainiennes à viser des dépôts d'armes et la chaîne d'approvisionnement de l'armée russe.
Grâce aux huit premiers Himars acheminés le mois dernier, les experts militaires estiment que l'armée ukrainienne a pu détruire plus d'une dizaine de dépôts de munitions russes installés à l'arrière de la ligne de front dans l'est du pays.
Washington a déjà fourni 6,9 milliards de dollars en assistance militaire à Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Avec AFP
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LE FIL DU 8 JUILLET
Guerre en Ukraine : face au flot de critiques occidentales, la Russie "isolée" au G20
Reporters
Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass
Ici l'Europe
Didier Reynders : "l’UE se mobilise pour poursuivre les auteurs d’atrocités en Ukraine"
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Quand La France insoumise achève de normaliser le Rassemblement national
L’Assemblée nationale est un théâtre. Ce n’est pas là chose nouvelle. Barrès et d’autres encore en croquèrent le décor en leur temps. Cette XVIe législature n’échappe pas à la règle, mais sans doute en raison du caractère atypique de la composition de cette nouvelle chambre, l’atmosphère inaugurale y est plus bouillonnante qu’à l’ordinaire sous la Ve République. L’entrée en matière des nouveaux députés a donné lieu à une forme de démonstration de forces, principalement au sein des deux groupes parlementaires d’opposition les plus fournis : les insoumis d’un côté et le RN de l’autre, chacun s’efforçant de jouer une partition propre à son registre tactique.
Les premiers s’enivrent de leur percée en sièges comparativement à 2017, mais ils exaltent au-delà de la réalité leur nombre pour mieux compenser une déception latente : leur progression électorale demeure contenue, voire relative, en deçà du score cumulé des gauches au premier tour de la présidentielle. Ils ne peuvent surtout prétendre en effet à constituer la première marque d’opposition puisque le RN, défiant les projections des sondages, leur a ravi cette place avec 90 députés ; seule une alliance dont il faudra mesurer la robustesse sur la durée avec les écologistes, les communistes et les socialistes les autorisent à ce stade à revendiquer certains postes aussi prestigieux que stratégiques à l’instar de la commission des Finances.
Plus généralement, la gauche a donné le ton, dans sa version radicale, de ce que serait la forme et le sens qu’elle entend donner à sa présence au Palais-Bourbon. Son noyau dur écolo-insoumis, pointe majoritaire et avancée d’un cartel bien plus arithmétique que cohérent et ramassé idéologiquement, opérera sans concession, usera de l’agit-prop si nécessaire pour mener une bataille culturelle dans les travées de l’hémicycle et pratiquera pour certains de ses primo-députés une guérilla communicante mâtinée d’une geste provocatrice.
Un tournant à coup sûr qui confirme cette vérité que la République non seulement ne peut abriter deux diables sous le même toit, mais qu’elle pourrait dans la matière en fusion de ses forces politiques préparer la légitimation du diable d’hier pour mieux combattre celui d’aujourd’hui.
Il n’aura pas fallu une séance pour se rendre à l’évidence que la radicalisation sera aussi parlementaire ou ne sera pas sur certains bancs de l’Assemblée. Le refus de serrer la main aux parlementaires du RN de la part de certains jeunes insoumis ou les émois surjoués d’une Sandrine Rousseau suite au discours du doyen d’âge de la représentation nationale dont le seul tort fut d’évoquer avec émotion ses racines pieds-noirs signifient un comportement peu propice au dialogue et au respect des usages républicains.
L’intolérance structurelle se manifeste sous les oripeaux du progressisme, du bien fantasmé, de l’égalité. Il s’agit d’un abus d’idéologie dominante dont il faut bien admettre qu’il constitue l’une des caractéristiques d’une partie de la gauche et dont LFI est devenue l’un des symboles. Au fond, c’est sans doute la première fois dans l’histoire de la Ve république que l’extrême gauche acquiert un tel poids politique au point d’imposer son leadership au Parti socialiste réduit à gérer une peau de chagrin et d’entrer en force au Parlement. Ce surgissement gauchiste qui entend capitaliser et brutaliser le débat public contraste en retour avec l’arrivée en masse de députés du RN dont l’accès au Parlement s’effectue sur un mode porté par une volonté manifeste de notabilisation.
Ce différentiel de comportement constitue un tournant comme si par leur radicalité proclamée les insoumis opéraient malgré eux à un transfert de diabolisation. À proportion qu’ils occupent la théâtralité de la radicalisation, ils finissent de normaliser le Rassemblement national. Un tournant à coup sûr qui confirme cette vérité que la République non seulement ne peut abriter deux diables sous le même toit, mais qu’elle pourrait dans la matière en fusion de ses forces politiques préparer la légitimation du diable d’hier pour mieux combattre celui d’aujourd’hui. Une ruse de l’histoire en quelque sorte…
Le Figaro
L’Olympique de Marseille accélère pour Jonathan Clauss
EN COURS : Mis à jour le 9 juillet 2022 à 14:07
En quête d’un piston droit, ou d’un latéral droit très offensif, l’Olympique de Marseille aurait décidé d’accélérer dans le dossier Jonathan Clauss (29 ans). Fabrizio Romano assure que les Phocéens et les Sang et Or négocient actuellement pour trouver un accord. La formation de la Canebière pourrait bientôt formuler une offre officielle. Pisté par plusieurs écuries européennes, l’international français, sous contrat jusqu’en juin 2023, est annoncé avec insistance sur le départ du Racing Club de Lens. Pour rappel, Igor Tudor, le successeur de Jorge Sampaoli sur le banc marseillais, est un adepte du 3-4-2-1, c’est-à-dire d’un système avec deux pistons sur les côtés. Pour le moment, le Croate ne dispose dans son effectif que d’un joueur capable d’évoluer dans cette position sur le côté droit, en l’occurrence Pol Lirola, auteur d’une saison 2021-2022 mitigée. À l’OM, Jonathan Clauss ne devrait donc pas être dépaysé. Et pourrait poursuivre son développement. Affaire à suivre.
À VOIR AUSSI - Gerson, Gigot, Rongier : dans les coulisses de la reprise de l’Olympique de Marseille
Nice a «besoin de transferts», prévient Lucien Favre
Après le premier match de préparation de la saison conclu par un résultat nul contre le Cercle Bruges (1-1), samedi en fin de matinée, le nouvel entraîneur niçois Lucien Favre a déclaré avoir «besoin de transferts». Alors que Nice, 5e du dernier championnat, partira en stage dans le sud du Portugal du 14 au 23 juillet, le technicien suisse n'est cependant pas certain de s'y rendre avec de nouveaux éléments.
«On verra, a-t-il déclaré. Je me rappelle la première année (à Nice en 2016, NDLR), quelques joueurs sont arrivés très tard. C'est typique de la période des transferts. On va tenter de faire du mieux possible jusqu'à la fin du marché. On a besoin de nouveaux joueurs. Tout le monde était d'accord (au sein de la direction du club, NDLR). On me l'avait dit bien avant que je vienne là. Mais les transferts, ça ne se fait pas comme ça. C'est très difficile, il y a de la concurrence.»
Bennacer, vers un retour à Arsenal ?
Selon différents médias italiens, Arsenal courtiserait Ismael Bennacer, auteur d’une magnifique saison avec le Milan AC. Mais le club rossonero ne sera pas facile à convaincre car il a déjà perdu un milieu de terrain cet été en la personne de Franck Kessié. Perdre en plus l’international algérien de 24 ans serait un handicap considérable. Sauf si les Gunners formulent une offre d’au moins 40 millions d’euros, qui pourrait emporter l’adhésion milanaise. Bennacer retrouverait alors un club qu’il a quitté en 2017 lorsqu’il a rejoint Empoli.
Manchester United met le paquet pour Martinez
Selon le Mail, les dirigeants de Manchester United auraient augmenté le montant de leur offre afin d’obtenir la venue de Lisandro Martinez. Les Red Devils proposeraient 50 millions d’euros à leurs homologues de l’Ajax Amsterdam pour le défenseur argentin de 24 ans. Une offre qui vise également à éteindre la concurrence, en particulier celle d’Arsenal.
Le Stade Brestois pense à Rassoul Ndiaye
Il est courtisé. Auteur d’une belle saison en Ligue 2 en 2021-2022 avec le FC Sochaux-Montbéliard (35 matches, 5 buts et 3 passes décisives), Rassoul Ndiaye serait dans les petits papiers du Stade Brestois, à en croire les informations publiées par L’Équipe. Le club breton, qui est à la recherche renfort dans l’entrejeu, se serait même «renseigné sur les conditions d'un éventuel transfert», précise le quotidien sportif. Le Téfécé serait aussi intéressé par son profil. Âgé de 20 ans, le milieu de terrain franc-comtois est estimé à 4 M€.
Samuel Umtiti ne devrait pas rejoindre le Stade Rennais, qui a trouvé son défenseur
En quête d’un défenseur central pour compenser le départ de Nayef Aguerd, parti à West Ham, le Stade Rennais s’est positionné ces derniers jours sur Samuel Umititi, devenu indésirable en Catalogne et qui devrait changer d’air cet été. Cependant, en raison des blessures récurrentes dont il est victime depuis plusieurs années, son cas a fait débat au sein du club breton, comme l’a révélé L’Équipe ce vendredi. Les Rouge et Noir ont donc décidé de suivre d’autres pistes en parallèle, et notamment celle menant à Morato, le Brésilien du Benfica Lisbonne. Et les négociations seraient en passe d’aboutir, rapporte Fabrizio Romano. Ainsi, les dirigeants rennais devraient se retirer des discussions pour le champion du Monde 2018 qui devra donc se trouver une autre porte de sortie. Morato, 21 ans, est considéré comme très prometteur. La saison dernière, il a participé à 14 rencontres du championnat portugais. Ce serait une belle recrue pour l’équipe dirigée par Bruno Génésio.
Aaron Hickey rejoint le Brentford FC (officiel)
C’était pressenti, c’est désormais officiel. Aaron Hickey (20 ans) quitte le FC Bologne pour rejoindre le Brentford FC. Le montant de l’opération n’a pas été divulgué. «Nous pensons qu'Aaron est un joueur à fort potentiel, qui a déjà un nombre impressionnant de matchs à un bon niveau à son actif. Nous pensons avoir prouvé que nous sommes un bon club pour que les joueurs maximisent leur potentiel. Nous pensons que nous pouvons l'aider à être encore meilleur», a déclaré l’entraîneur de la formation de Premier League, Thomas Frank. Le très prometteur latéral gauche s’est engagé avec les Bees pour les quatre prochaines saisons, soit jusqu’en juin 2026.
Juventus Turin : Paul Pogba passe sa visite médicale
Après Angel Di Maria, Paul Pogba. Le milieu de terrain est arrivé dans les installations de la Juventus Turin pour y effectuer les examens médicaux préalables à sa signature, a annoncé la Vieille Dame ce samedi matin sur ses réseaux sociaux. Six ans après son départ pour Manchester United, pour un montant astronomique de 105 M€, l’international français est donc en passe de faire son retour chez les Bianconeri, dont il a déjà porté les couleurs entre 2012 et 2016.
À VOIR AUSSI - Le meilleur de Paul Pogba à la Juventus Turin
Chelsea finaliserait l’arrivée de Raheem Sterling
Chelsea est en passe de réaliser un grand coup. D’après les informations publiées par Fabrizio Romano, les Blues finaliseraient le transfert de Raheem Sterling pour un montant avoisinant les 53 M€, hors bonus. L’attaquant britannique était l’une des priorités de Thomas Tuchel pour ce marché des transferts estival. Âgé de 27 ans, le virevoltant ailier, qui a rejoint les Citizens à l’été 2015 en provenance de Liverpool contre un chèque de 63,7 M€, sort d’une belle saison en Premier League avec 13 buts inscrits et 6 passes décisives délivrées.
Joe Aribo à Southampton, ce serait fait
Ce serait acté. À en croire le très informé Fabrizio Romano, le milieu de terrain des Glasgow Rangers Joe Aribo aurait signé son contrat avec Southampton. L’officialisation devrait intervenir dans les prochaines heures, précise notre confrère. Pour s’attacher ses services, les Saints auraient déboursé près de 7 M€ en indemnités fixes ; une somme qui pourrait avoisiner les 12 M€ avec les bonus. Âgé de 25 ans, le Nigérian a réalisé une belle saison en 2021-2022 avec 8 réalisations et 6 offrandes en Premiership.
Kristian Thorstvedt vers Sassuolo
Une recrue attendue à Sassuolo. Le journaliste spécialiste du marché des transferts Fabrizio Romano rapporte ce vendredi que les Neroverdi ont déclenché la clause libératoire de 10 M€ de Kristian Thorstvedt. Le milieu de terrain du KRC Genk devrait rejoindre l’Italie dans les prochaines heures pour y effectuer les examens médicaux préalables à sa signature. Le Norvévien devrait s’engager avec sa nouvelle formation sur le long terme. La saison dernière, il a inscrit 5 buts et délivré 2 passes décisives en Jupiler Pro League.
Le Barça fait le forcing pour Raphinha
Le FC Barcelone ne le lâche pas. À en croire les informations de Fabrizio Romano, les Blaugrana auraient amélioré leur offre pour recruter Raphinha (25 ans). Cependant, celle-ci serait toujours inférieure à la proposition de 60 M€ formulée par Chelsea et qui a d’ores et déjà été acceptée par Leeds. L’attaquant brésilien, auteur d’une bonne saison avec les Whites (11 buts et 3 passes décisives en Premier League), aurait donné sa priorité au club catalan. Mais son avenir n’est pas entre ses mains.
PSG : les négociations patinent (un peu) pour Gianluca Scamacca
Érigé en priorité pour le secteur offensif, Gianluca Scamacca est encore loin du Paris Saint-Germain. D’après les indiscrétions dévoilées par Fabrizio Romano, les dirigeants parisiens auraient rencontré ce vendredi leurs homologues de Sassuolo pour négocier le transfert de l’avant-centre italien. Toutefois, aucun accord n’aurait été conclu. Les positions des deux clubs seraient pour le moment toujours trop éloignées : si les Rouge et Bleu seraient prêts à proposer près de 35 M€ pour s’attacher ses services, les Neroverdi, eux, en réclameraient près de 50 M€. Les discussions devraient se poursuivre dans les prochains jours. Âgé de 23 ans, Gianluca Scamacca sort d’une belle saison avec 16 buts inscrits en 36 rencontres de Serie A.
Gérard Prêcheur en pole pour le poste d'entraîneur du PSG féminin
Gérard Prêcheur à la tête du PSG féminin ? L'ancien coach de l'Olympique Lyonnais avait déjà été proche de rallier Paris après le départ d'Olivier Echouafni. C'est finalement Didier Ollé-Nicolle qui avait décroché le gros lot, lui qui a été écarté en fin de saison. D'après L'Equipe , Prêcheur fait désormais office de priorité aux yeux des dirigeants parisiens alors que Bernard Mendy et Pedro Martinez Losa étaient en lice. Les trois techniciens ont d'ailleurs été auditionnés par le nouvel homme fort de la section féminine, Angelo Castellazzi. Charge aux dirigeants parisiens de s'entendre avec Prêcheur, 62 ans. Toujours selon L'Equipe, les deux parties sont en négociations.
Gareth Bale veut aider le LAFC «à remporter un trophée»
Gareth Bale (32 ans) est arrivé à Los Angeles, où il veut aider sa nouvelle équipe du LAFC «à remporter un trophée» comme il l'a annoncé ce vendredi. «C'était la bonne chose à faire», a assuré le capitaine du pays de Galles, qui s'est engagé une saison avec le club californien. «Je me suis senti tout de suite chez moi», a expliqué le joueur, après avoir assisté depuis les tribunes à la victoire (3-2) de sa nouvelle équipe face à ses voisins du Los Angeles Galaxy, quelques heures seulement après son arrivée en Californie. «Voir les fans en direct pour la première fois m'a plus que tenu éveillé. Quel accueil incroyable j'ai reçu quand je suis arrivé!», s'est réjoui Bale au micro d'ESPN après avoir entendu les fans scander son nom avant le match. «Je suis impatient de jouer des matches et de laisser mon empreinte et faire du mieux que je peux pour essayer d'aider le LAFC à remporter un trophée», a expliqué l'ancien attaquant du Real Madrid et de Tottenham.Le Los Angeles FC n'en est qu'à sa cinquième saison, mais espère égaler l'éclat que le Los Angeles Galaxy a connu autrefois avec David Beckham. Il est actuellement en tête de la Conférence Ouest de la MLS, avec 39 points, avec une avance de 5 points sur son premier poursuivant, Austin. «Le projet qu'ils ont ici est vraiment incroyable», a déclaré Bale. «Ils ont beaucoup de grands jeunes joueurs qui essaient de progresser. Le club est vraiment en pleine ascension», a estimé le Gallois.
Renato Sanches se rapprocherait du Paris Saint-Germain
Une nouvelle recrue en vue pour le Paris Saint-Germain ? C’est ce qu’affirme Record. D’après le quotidien sportif portugais, Renato Sanches devrait s’engager officiellement avec le club de la capitale dans les prochains jours. RMC Sport, pour sa part, confirme que le milieu de terrain lillois aurait donné sa priorité aux Rouge et Bleu pour cet été et assure que «les négociations avancent bien». L’international portugais, âgé de 24 ans, devrait donc rester en Ligue 1, lui qui est annoncé avec insistance du côté de l’AC Milan depuis plusieurs mois. Si l’opération venait à se conclure, l’ex-joueur du FC Bayern Munich constituerait la deuxième recrue estivale parisienne après son compatriote Vitinha, arrivé du FC Porto. À Paris, il retrouverait son ancien entraîneur à Lille, avec qui il a décroché le titre de champion de France en 2020-2021, Christophe Galtier. La saison dernière, Renato Sanches a participé à 24 matches de Ligue 1 (1 but, 5 passes décisives).
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«Tout est possible» affirme Seko Fofana à propos de son avenir
Quid de Seko Fofana ? Sous contrat jusqu’en 2024, le milieu international ivoirien de Lens est régulièrement annoncé partant cet été. On a notamment parlé d’un intérêt du PSG à son endroit. Le natif de Paris a fait le point sur sa situation après la victoire 3-0 des Sang et Or contre Valenciennes ce vendredi, en amical. «Je suis au RC Lens, je suis très content d'être là. Après, tout est possible», a-t-il lâché devant les médias, se disant «très tranquille par rapport à ça». Ses envies ? «Prendre du plaisir chaque jour. Ce que je fais avec Lens. Ça peut être ici… ou ailleurs. On a tous des envies, de l'ambition. Pourquoi pas se qualifier pour une Coupe d'Europe, ou la jouer avec un autre club. Le club sait ce que je veux. Ce sont des choses que je garde pour moi. On verra ce qui se passera par la suite», souffle Fofana, qui n’apprécie que moyennement le départ annoncé de Cheick Doucouré. Et d’ajouter : «Je n'ai pas de pression, ni de projection. J'ai beaucoup d'attaches à Lens, avec cette région. Mais je suis là pour jouer et faire mon boulot.» Rapidement parti tenter l’expérience à Manchester City, Seko Fofana était transféré par le club anglais à Udine en 2016 puis à Lens, en 2020. Formé à Lorient, il est passé par Fulham et Bastia en prêt.
Les infos à retenir de la veille
Ousmane Dembélé parti pour rester au BarçaLa tendance de ces derniers jours tend à se confirmer. D’après RMC, Ousmane Dembélé, ses représentants et la direction du FC Barcelone sont «proches d’un accord en vue d’une prolongation». L’ancien Rennais, dont on a parlé à Chelsea, Paris, au Bayern ou ailleurs, est arrivé au terme de son contrat à la fin de la saison écoulée. Il a longtemps semblé partant certain. Virage à 180°. Il ne resterait plus que les derniers détails à régler. Une nouvelle qui devrait faire des heureux du côté de Stamford Bridge : toujours selon la même source, la probable prolongation de Dembélé devrait mettre un terme à l’intérêt barcelonais pour l’ailier brésilien de Leeds, lui aussi ancien de Rennes, Raphinha. Un joueur courtisé par les Blues de Thomas Tuchel. Recruté en 2017 après un an à Dortmund pour pallier le départ de Neymar Jr au PSG, Dembélé a inscrit 32 buts et délivré 34 passes décisives en 150 matches au Barça, entre deux passages à l’infirmerie.
LIRE AUSSI – Comparaison avec Zlatan, conflit paternel, formation atypique... Qui est Gianluca Scamacca, pressenti au PSG ?
À VOIR AUSSI - Le meilleur d’Ousmane Dembélé au FC Barcelone
Clément Lenglet prêté à Tottenham (officiel)Clément Lenglet file… à l’anglaise. Comme c’était annoncé depuis plusieurs jours, le défenseur international français de Barcelone est prêté pour une saison à Tottenham. Tout est calé, signé, il ne reste plus à l’ancien Nancéien qu’à obtenir le permis de travail. Clément Lenglet, 27 ans, est lié au FC Barcelone jusqu’en 2026, lui qui a rejoint le Camp Nou en 2018 en provenance de Séville.
LIRE AUSSI – En attendant Pogba, Di Maria signe pour une saison à la Juventus
Di Maria à la Juventus, Pogba à suivre (officiel)La fumée blanche pour Angel Di Maria. Blanche... et noire, puisqu'il est question de l'arrivée de «Fideo» à la Juventus. Comme cela avait été annoncé par plusieurs sources d'Italie et d'ailleurs ces derniers jours, l'international argentin de 34 ans rejoint le club piémontais. Arrivé tard jeudi soir à Turin, l'ex-Parisien, laissé libre cet été par les champions de France après sept ans de bons et loyaux services, a passé les traditionnels examens médicaux ce vendredi, avant de parapher un contrat d'un an, plus une autre saison en option. La Juventus a notamment pris le meilleur sur le Barça dans ce dossier. Un joli coup pour les quatrièmes au classement du championnat d'Italie en 2021-22 et qui ont notamment perdu un autre attaquant international argentin cet été, Paulo Dybala, aussi en fin de contrat. Et pas le dernier. La Juventus va en effet rapatrier Paul Pogba, libre six ans après son départ à Manchester United et qui est arrivé à Turin ce vendredi. Le «Pogback» est en marche ! «Je suis de retour, je suis très heureux et j'ai hâte de commencer, de porter à nouveau le maillot de la Juventus», s'enflamme le champion du monde tricolore de 29 ans, dans une vidéo relayée par le club italien. Visite médicale samedi. Formé à Rosario, son club de cœur, Di Maria est passé par Benfica, le Real Madrid (où il a gagné la Ligue des champions) et Manchester United avant de débarquer au PSG, où il a disputé 294 matches pour un total de 91 buts et 111 passes décisives.
Et aussi…Seko Fofana fait le point sur son avenir : «Tout est possible»Sochaux recrute le défenseur nigérian Valentine Ozornwafor (officiel)Jens Thomasen au Nîmes Olympique (officiel)Luka Jovic quitte le Real pour la Fiorentina (officiel)Dries Mertens (très) loin de Marseille (La Provence)Adil Rami prolonge à Troyes (officiel)Jack Wilshere prend sa retraite (officiel)Ancien de Bordeaux et Nice, Seri rejoint Hull City (officiel)AC Ajaccio : Ghjuvanni Quilichini passe professionnel (officiel)Pepe Reina fait son retour à Villarreal (officiel)Manchester City annonce l’arrivée de Julian ÁlvarezSteven Bergwijn à l’Ajax (officiel)Monza fonce sur Edinson Cavani (Sky)Le Paris Saint-Germain poursuit les négociations pour Gianluca Scamacca (Romano)
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L’Olympique de Marseille accélère pour Jonathan Clauss
En quête d’un piston droit, ou d’un latéral droit très offensif, l’Olympique de Marseille aurait décidé d’accélérer dans le dossier Jonathan Clauss (29 ans). Fabrizio Romano assure que les Phocéens et les Sang et Or négocient actuellement pour trouver un accord. La formation de la Canebière pourrait bientôt formuler une offre officielle. Pisté par plusieurs écuries européennes, l’international français, sous contrat jusqu’en juin 2023, est annoncé avec insistance sur le départ du Racing Club de Lens. Pour rappel, Igor Tudor, le successeur de Jorge Sampaoli sur le banc marseillais, est un adepte du 3-4-2-1, c’est-à-dire d’un système avec deux pistons sur les côtés. Pour le moment, le Croate ne dispose dans son effectif que d’un joueur capable d’évoluer dans cette position sur le côté droit, en l’occurrence Pol Lirola, auteur d’une saison 2021-2022 mitigée. À l’OM, Jonathan Clauss ne devrait donc pas être dépaysé. Et pourrait poursuivre son développement. Affaire à suivre.
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Nice a «besoin de transferts», prévient Lucien Favre
Après le premier match de préparation de la saison conclu par un résultat nul contre le Cercle Bruges (1-1), samedi en fin de matinée, le nouvel entraîneur niçois Lucien Favre a déclaré avoir «besoin de transferts». Alors que Nice, 5e du dernier championnat, partira en stage dans le sud du Portugal du 14 au 23 juillet, le technicien suisse n'est cependant pas certain de s'y rendre avec de nouveaux éléments.
«On verra, a-t-il déclaré. Je me rappelle la première année (à Nice en 2016, NDLR), quelques joueurs sont arrivés très tard. C'est typique de la période des transferts. On va tenter de faire du mieux possible jusqu'à la fin du marché. On a besoin de nouveaux joueurs. Tout le monde était d'accord (au sein de la direction du club, NDLR). On me l'avait dit bien avant que je vienne là. Mais les transferts, ça ne se fait pas comme ça. C'est très difficile, il y a de la concurrence.»
Bennacer, vers un retour à Arsenal ?
Selon différents médias italiens, Arsenal courtiserait Ismael Bennacer, auteur d’une magnifique saison avec le Milan AC. Mais le club rossonero ne sera pas facile à convaincre car il a déjà perdu un milieu de terrain cet été en la personne de Franck Kessié. Perdre en plus l’international algérien de 24 ans serait un handicap considérable. Sauf si les Gunners formulent une offre d’au moins 40 millions d’euros, qui pourrait emporter l’adhésion milanaise. Bennacer retrouverait alors un club qu’il a quitté en 2017 lorsqu’il a rejoint Empoli.
Manchester United met le paquet pour Martinez
Selon le Mail, les dirigeants de Manchester United auraient augmenté le montant de leur offre afin d’obtenir la venue de Lisandro Martinez. Les Red Devils proposeraient 50 millions d’euros à leurs homologues de l’Ajax Amsterdam pour le défenseur argentin de 24 ans. Une offre qui vise également à éteindre la concurrence, en particulier celle d’Arsenal.
Le Stade Brestois pense à Rassoul Ndiaye
Il est courtisé. Auteur d’une belle saison en Ligue 2 en 2021-2022 avec le FC Sochaux-Montbéliard (35 matches, 5 buts et 3 passes décisives), Rassoul Ndiaye serait dans les petits papiers du Stade Brestois, à en croire les informations publiées par L’Équipe. Le club breton, qui est à la recherche renfort dans l’entrejeu, se serait même «renseigné sur les conditions d'un éventuel transfert», précise le quotidien sportif. Le Téfécé serait aussi intéressé par son profil. Âgé de 20 ans, le milieu de terrain franc-comtois est estimé à 4 M€.
Samuel Umtiti ne devrait pas rejoindre le Stade Rennais, qui a trouvé son défenseur
En quête d’un défenseur central pour compenser le départ de Nayef Aguerd, parti à West Ham, le Stade Rennais s’est positionné ces derniers jours sur Samuel Umititi, devenu indésirable en Catalogne et qui devrait changer d’air cet été. Cependant, en raison des blessures récurrentes dont il est victime depuis plusieurs années, son cas a fait débat au sein du club breton, comme l’a révélé L’Équipe ce vendredi. Les Rouge et Noir ont donc décidé de suivre d’autres pistes en parallèle, et notamment celle menant à Morato, le Brésilien du Benfica Lisbonne. Et les négociations seraient en passe d’aboutir, rapporte Fabrizio Romano. Ainsi, les dirigeants rennais devraient se retirer des discussions pour le champion du Monde 2018 qui devra donc se trouver une autre porte de sortie. Morato, 21 ans, est considéré comme très prometteur. La saison dernière, il a participé à 14 rencontres du championnat portugais. Ce serait une belle recrue pour l’équipe dirigée par Bruno Génésio.
Aaron Hickey rejoint le Brentford FC (officiel)
C’était pressenti, c’est désormais officiel. Aaron Hickey (20 ans) quitte le FC Bologne pour rejoindre le Brentford FC. Le montant de l’opération n’a pas été divulgué. «Nous pensons qu'Aaron est un joueur à fort potentiel, qui a déjà un nombre impressionnant de matchs à un bon niveau à son actif. Nous pensons avoir prouvé que nous sommes un bon club pour que les joueurs maximisent leur potentiel. Nous pensons que nous pouvons l'aider à être encore meilleur», a déclaré l’entraîneur de la formation de Premier League, Thomas Frank. Le très prometteur latéral gauche s’est engagé avec les Bees pour les quatre prochaines saisons, soit jusqu’en juin 2026.
Juventus Turin : Paul Pogba passe sa visite médicale
Après Angel Di Maria, Paul Pogba. Le milieu de terrain est arrivé dans les installations de la Juventus Turin pour y effectuer les examens médicaux préalables à sa signature, a annoncé la Vieille Dame ce samedi matin sur ses réseaux sociaux. Six ans après son départ pour Manchester United, pour un montant astronomique de 105 M€, l’international français est donc en passe de faire son retour chez les Bianconeri, dont il a déjà porté les couleurs entre 2012 et 2016.
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Chelsea finaliserait l’arrivée de Raheem Sterling
Chelsea est en passe de réaliser un grand coup. D’après les informations publiées par Fabrizio Romano, les Blues finaliseraient le transfert de Raheem Sterling pour un montant avoisinant les 53 M€, hors bonus. L’attaquant britannique était l’une des priorités de Thomas Tuchel pour ce marché des transferts estival. Âgé de 27 ans, le virevoltant ailier, qui a rejoint les Citizens à l’été 2015 en provenance de Liverpool contre un chèque de 63,7 M€, sort d’une belle saison en Premier League avec 13 buts inscrits et 6 passes décisives délivrées.
Joe Aribo à Southampton, ce serait fait
Ce serait acté. À en croire le très informé Fabrizio Romano, le milieu de terrain des Glasgow Rangers Joe Aribo aurait signé son contrat avec Southampton. L’officialisation devrait intervenir dans les prochaines heures, précise notre confrère. Pour s’attacher ses services, les Saints auraient déboursé près de 7 M€ en indemnités fixes ; une somme qui pourrait avoisiner les 12 M€ avec les bonus. Âgé de 25 ans, le Nigérian a réalisé une belle saison en 2021-2022 avec 8 réalisations et 6 offrandes en Premiership.
Kristian Thorstvedt vers Sassuolo
Une recrue attendue à Sassuolo. Le journaliste spécialiste du marché des transferts Fabrizio Romano rapporte ce vendredi que les Neroverdi ont déclenché la clause libératoire de 10 M€ de Kristian Thorstvedt. Le milieu de terrain du KRC Genk devrait rejoindre l’Italie dans les prochaines heures pour y effectuer les examens médicaux préalables à sa signature. Le Norvévien devrait s’engager avec sa nouvelle formation sur le long terme. La saison dernière, il a inscrit 5 buts et délivré 2 passes décisives en Jupiler Pro League.
Le Barça fait le forcing pour Raphinha
Le FC Barcelone ne le lâche pas. À en croire les informations de Fabrizio Romano, les Blaugrana auraient amélioré leur offre pour recruter Raphinha (25 ans). Cependant, celle-ci serait toujours inférieure à la proposition de 60 M€ formulée par Chelsea et qui a d’ores et déjà été acceptée par Leeds. L’attaquant brésilien, auteur d’une bonne saison avec les Whites (11 buts et 3 passes décisives en Premier League), aurait donné sa priorité au club catalan. Mais son avenir n’est pas entre ses mains.
PSG : les négociations patinent (un peu) pour Gianluca Scamacca
Érigé en priorité pour le secteur offensif, Gianluca Scamacca est encore loin du Paris Saint-Germain. D’après les indiscrétions dévoilées par Fabrizio Romano, les dirigeants parisiens auraient rencontré ce vendredi leurs homologues de Sassuolo pour négocier le transfert de l’avant-centre italien. Toutefois, aucun accord n’aurait été conclu. Les positions des deux clubs seraient pour le moment toujours trop éloignées : si les Rouge et Bleu seraient prêts à proposer près de 35 M€ pour s’attacher ses services, les Neroverdi, eux, en réclameraient près de 50 M€. Les discussions devraient se poursuivre dans les prochains jours. Âgé de 23 ans, Gianluca Scamacca sort d’une belle saison avec 16 buts inscrits en 36 rencontres de Serie A.
Gérard Prêcheur en pole pour le poste d'entraîneur du PSG féminin
Gérard Prêcheur à la tête du PSG féminin ? L'ancien coach de l'Olympique Lyonnais avait déjà été proche de rallier Paris après le départ d'Olivier Echouafni. C'est finalement Didier Ollé-Nicolle qui avait décroché le gros lot, lui qui a été écarté en fin de saison. D'après L'Equipe , Prêcheur fait désormais office de priorité aux yeux des dirigeants parisiens alors que Bernard Mendy et Pedro Martinez Losa étaient en lice. Les trois techniciens ont d'ailleurs été auditionnés par le nouvel homme fort de la section féminine, Angelo Castellazzi. Charge aux dirigeants parisiens de s'entendre avec Prêcheur, 62 ans. Toujours selon L'Equipe, les deux parties sont en négociations.
Gareth Bale veut aider le LAFC «à remporter un trophée»
Gareth Bale (32 ans) est arrivé à Los Angeles, où il veut aider sa nouvelle équipe du LAFC «à remporter un trophée» comme il l'a annoncé ce vendredi. «C'était la bonne chose à faire», a assuré le capitaine du pays de Galles, qui s'est engagé une saison avec le club californien. «Je me suis senti tout de suite chez moi», a expliqué le joueur, après avoir assisté depuis les tribunes à la victoire (3-2) de sa nouvelle équipe face à ses voisins du Los Angeles Galaxy, quelques heures seulement après son arrivée en Californie. «Voir les fans en direct pour la première fois m'a plus que tenu éveillé. Quel accueil incroyable j'ai reçu quand je suis arrivé!», s'est réjoui Bale au micro d'ESPN après avoir entendu les fans scander son nom avant le match. «Je suis impatient de jouer des matches et de laisser mon empreinte et faire du mieux que je peux pour essayer d'aider le LAFC à remporter un trophée», a expliqué l'ancien attaquant du Real Madrid et de Tottenham.Le Los Angeles FC n'en est qu'à sa cinquième saison, mais espère égaler l'éclat que le Los Angeles Galaxy a connu autrefois avec David Beckham. Il est actuellement en tête de la Conférence Ouest de la MLS, avec 39 points, avec une avance de 5 points sur son premier poursuivant, Austin. «Le projet qu'ils ont ici est vraiment incroyable», a déclaré Bale. «Ils ont beaucoup de grands jeunes joueurs qui essaient de progresser. Le club est vraiment en pleine ascension», a estimé le Gallois.
Renato Sanches se rapprocherait du Paris Saint-Germain
Une nouvelle recrue en vue pour le Paris Saint-Germain ? C’est ce qu’affirme Record. D’après le quotidien sportif portugais, Renato Sanches devrait s’engager officiellement avec le club de la capitale dans les prochains jours. RMC Sport, pour sa part, confirme que le milieu de terrain lillois aurait donné sa priorité aux Rouge et Bleu pour cet été et assure que «les négociations avancent bien». L’international portugais, âgé de 24 ans, devrait donc rester en Ligue 1, lui qui est annoncé avec insistance du côté de l’AC Milan depuis plusieurs mois. Si l’opération venait à se conclure, l’ex-joueur du FC Bayern Munich constituerait la deuxième recrue estivale parisienne après son compatriote Vitinha, arrivé du FC Porto. À Paris, il retrouverait son ancien entraîneur à Lille, avec qui il a décroché le titre de champion de France en 2020-2021, Christophe Galtier. La saison dernière, Renato Sanches a participé à 24 matches de Ligue 1 (1 but, 5 passes décisives).
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«Tout est possible» affirme Seko Fofana à propos de son avenir
Quid de Seko Fofana ? Sous contrat jusqu’en 2024, le milieu international ivoirien de Lens est régulièrement annoncé partant cet été. On a notamment parlé d’un intérêt du PSG à son endroit. Le natif de Paris a fait le point sur sa situation après la victoire 3-0 des Sang et Or contre Valenciennes ce vendredi, en amical. «Je suis au RC Lens, je suis très content d'être là. Après, tout est possible», a-t-il lâché devant les médias, se disant «très tranquille par rapport à ça». Ses envies ? «Prendre du plaisir chaque jour. Ce que je fais avec Lens. Ça peut être ici… ou ailleurs. On a tous des envies, de l'ambition. Pourquoi pas se qualifier pour une Coupe d'Europe, ou la jouer avec un autre club. Le club sait ce que je veux. Ce sont des choses que je garde pour moi. On verra ce qui se passera par la suite», souffle Fofana, qui n’apprécie que moyennement le départ annoncé de Cheick Doucouré. Et d’ajouter : «Je n'ai pas de pression, ni de projection. J'ai beaucoup d'attaches à Lens, avec cette région. Mais je suis là pour jouer et faire mon boulot.» Rapidement parti tenter l’expérience à Manchester City, Seko Fofana était transféré par le club anglais à Udine en 2016 puis à Lens, en 2020. Formé à Lorient, il est passé par Fulham et Bastia en prêt.
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Di Maria à la Juventus, Pogba à suivre (officiel)La fumée blanche pour Angel Di Maria. Blanche... et noire, puisqu'il est question de l'arrivée de «Fideo» à la Juventus. Comme cela avait été annoncé par plusieurs sources d'Italie et d'ailleurs ces derniers jours, l'international argentin de 34 ans rejoint le club piémontais. Arrivé tard jeudi soir à Turin, l'ex-Parisien, laissé libre cet été par les champions de France après sept ans de bons et loyaux services, a passé les traditionnels examens médicaux ce vendredi, avant de parapher un contrat d'un an, plus une autre saison en option. La Juventus a notamment pris le meilleur sur le Barça dans ce dossier. Un joli coup pour les quatrièmes au classement du championnat d'Italie en 2021-22 et qui ont notamment perdu un autre attaquant international argentin cet été, Paulo Dybala, aussi en fin de contrat. Et pas le dernier. La Juventus va en effet rapatrier Paul Pogba, libre six ans après son départ à Manchester United et qui est arrivé à Turin ce vendredi. Le «Pogback» est en marche ! «Je suis de retour, je suis très heureux et j'ai hâte de commencer, de porter à nouveau le maillot de la Juventus», s'enflamme le champion du monde tricolore de 29 ans, dans une vidéo relayée par le club italien. Visite médicale samedi. Formé à Rosario, son club de cœur, Di Maria est passé par Benfica, le Real Madrid (où il a gagné la Ligue des champions) et Manchester United avant de débarquer au PSG, où il a disputé 294 matches pour un total de 91 buts et 111 passes décisives.
Et aussi…Seko Fofana fait le point sur son avenir : «Tout est possible»Sochaux recrute le défenseur nigérian Valentine Ozornwafor (officiel)Jens Thomasen au Nîmes Olympique (officiel)Luka Jovic quitte le Real pour la Fiorentina (officiel)Dries Mertens (très) loin de Marseille (La Provence)Adil Rami prolonge à Troyes (officiel)Jack Wilshere prend sa retraite (officiel)Ancien de Bordeaux et Nice, Seri rejoint Hull City (officiel)AC Ajaccio : Ghjuvanni Quilichini passe professionnel (officiel)Pepe Reina fait son retour à Villarreal (officiel)Manchester City annonce l’arrivée de Julian ÁlvarezSteven Bergwijn à l’Ajax (officiel)Monza fonce sur Edinson Cavani (Sky)Le Paris Saint-Germain poursuit les négociations pour Gianluca Scamacca (Romano)
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PSG : Donnarumma numéro 1, Navas poussé vers la sortie
D'après L'Équipe, le Paris Saint-Germain ne serait pas contre un transfert de son portier international costaricien de 35 ans cet été, bien au contraire...
Mercato : en attendant Pogba, Di Maria signe pour une saison à la Juventus (officiel)
Après l'Argentine, le Portugal, l'Espagne, l'Angleterre et bien sûr la France, l'ex-Parisien débarque en Italie.
Mercato : Galtier réclame des départs et veut garder Neymar
Le technicien de 55 ans a donné quelques indications en matière de mercato ce mardi, lors de sa première conférence de presse parisienne.
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Les coulisses de la rentrée chargée du Rassemblement national à l’Assemblée
Il y a comme un air de rentrée des classes sur la Place du Palais Bourbon, en ce mercredi matin. Les 89 députés du RN attendent patiemment l’arrivée de leur maîtresse pour les cinq années à venir. Marine Le Pen, largement réélue dans son fief d’Hénin-Beaumont, était conviée un peu plus tôt à l’Assemblée pour finaliser les derniers détails d’une journée dont elle a tant rêvé. Cette fois, ça y est, son Rassemblement national pèse au sein de l’hémicycle. Alors rien ne doit être laissé au hasard. Marine Le Pen a fait passer ses consignes : « On s’habille correctement, on respecte le personnel et on ne prend pas le melon. » Le pouvoir peut vite monter à la tête d’élus qui, pour la plupart, s’apprêtent à découvrir la vie de parlementaire.
De la petite famille de 7 élus, le Rassemblement national passe à une machine de premier plan. Conséquence d’un Big Bang électoral inattendu : les néo-députés doivent apprendre à se connaître. « Je reconnais ton visage, mais je ne remets pas ton nom », se demande le Gardois Nicolas Meizonnet, l’un des “anciens” de la bande. C’est Bénédicte Auzanot, élue dans la 2e circonscription du Vaucluse. Les “enchanté” et autre “ravi de vous rencontrer » fusent. « On se suivait tous sur les réseaux sociaux, et là on se rencontre en vrai », résume un député.
Entre nouveaux camarades d’Assemblée, on discute de ses victoires respectives, de l’euphorie certaine qui se dégage d’une situation que personne ou presque n’avait anticipé. De collaborateurs parlementaires, aussi. On échange les différentes candidatures reçues depuis dimanche. Elles sont nombreuses. Les profils viennent de tous les horizons : des assistants parlementaires LR qui se retrouvent sans fonctions avec la non-réélection de leurs candidats à des jeunes étudiants de l’Institut de Formation Politique (IFP) en passant par des collaborateurs de la “majorité”. « Ah il est bien lui, il a mis “Anglais LV1”, s’amuse un nouveau député feuilletant une chemise remplie de CV. Ça tombe bien, ce n’est pas mon fort ! »
Annonce : groupe cherche collaborateurs
Voilà le sujet chaud du moment. Percée aux législatives oblige, le Rassemblement national doit enrôler plus de 300 collaborateurs. Un casse-tête pour Renaud Labaye, le nouveau secrétaire général du groupe. Directeur de cabinet de Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle, passé par l’école militaire de Saint-Cyr et Bercy, le techno est du genre à ne rien laisser au hasard. Pour éviter toutes fautes de casting, il a été “fortement recommandé” aux députés de faire valider leurs choix par la direction du groupe. Renaud Labaye se retrouve ainsi propulsé au cœur du dispositif. Les petits nouveaux se pressent à ses côtés. Ils en ont des questions : “Combien de collaborateurs puis-je embaucher ?”, “Quel est le montant de notre enveloppe de frais ?”, “ Comment gérer les demandes des journalistes ?”.
Face aux nombreuses interrogations (légitimes) des néo-députés, l’état-major du RN a décidé d’organiser une grande journée de formation ce jeudi. Le secrétaire général supervisera la séance, épaulé par Sébastien Chenu et Jordan Bardella. Le premier, réélu dans le Nord, connaît parfaitement l’écosystème du Palais Bourbon. Proche de Marine Le Pen, ex-UMP au carnet d’adresses bien rempli, son nom est régulièrement cité — avec son compère Bruno Bilde — pour devenir l’un des futurs questeurs ou vice-président de la prochaine législature. Sébastien Chenu viendra expliquer à ses nouveaux collègues les subtilités de la vie agitée d’un député. Jordan Bardella, lui, sera présent pour expliquer le fonctionnement de la collaboration entre le Parlement et le siège du parti. Cela en fait des informations à assimiler, mais Marine Le Pen a insisté. Elle veut que son groupe et ceux qui le composent soient en ordre de marche dès le mois de juillet pour l’analyse des premiers grands textes de loi, dont celui sur le pouvoir d’achat. Sa hantise ? Que ces nouveaux députés inexpérimentés apparaissent comme peu préparés et assidus, pas à la hauteur de l’enjeu. « On ne pourra pas faire pire que La République en Marche en 2017 », s’amuse Franck Alliso, conseiller de Marine Le Pen élu dans les Bouches-du-Rhône.
Autre dossier épineux sur lequel la direction du groupe se penche activement, celui de la présidence de la Commission des finances. Traditionnellement accordé au premier parti d’opposition depuis la réforme constitutionnelle de 2009 qui prévoit que seul un député de l’opposition peut y prétendre, le poste, central sur les questions budgétaires, devrait revenir “de droit” à un élu RN. C’est en tous cas ce que souhaite Marine Le Pen, qui y voit avant tout un symbole politique de la nouvelle “respectabilité” acquise par son camp. Trois candidats du camp national se dégagent : Jean-Philippe Tanguy, le directeur adjoint de la dernière présidentielle, Hélène Laporte, qui vient à peine de quitter son poste de chef de la délégation du parti au Parlement européen, et Philippe Lottiaux. L’énarque a marqué des points en interne depuis sa victoire surprise dans la 4e circonscription du Var, celle où un certain Eric Zemmour avait posé ses valises le temps des législatives.
On ne pourra pas faire pire que La République en Marche en 2017.
Encore faut-il obtenir cette présidence hautement désirée. La Nupes et ses 137 sièges pourraient aussi s’accorder, malgré des divergences de plus en plus difficiles à masquer, sur une alternative issue de leurs rangs. « Pour prendre la tête de la Commission des Finances, il faut savoir compter…», raille le député Insoumis David Guiraud, qui a passé une tête dans la salle des Quatre Colonnes pendant la journée de rentrée des élus RN. Lui-même ne dirait pas “non” à un siège à la Commission centrale. La guerre des oppositions est lancée. Cela avait commencé avant même l’entrée du contingent RN dans le Palais. L’arrivée des députés marinistes a été perturbée par une action “coup de poing” orchestrée par des militants écologistes et leur banderole “Le problème, c’est pas les immigrés, c’est les 30 degrés”. Marine Le Pen n’a pas bronché. A-t-elle la tête ailleurs ? « Je ne vais pas rester très longtemps, j’ai une de mes chattes qui s’apprête à mettre-bas. »
Émerveillés par la splendeur de ces lieux marqués d’histoire, certains nouveaux-venus ont bien du mal à réaliser ce qu’il se joue devant leurs yeux. « C’est vrai qu’on change de dimension très rapidement », souffle Michael Taverne, policier pendant douze ans qui peut aujourd’hui se targuer d’être un “député de la Nation”, entre deux obligations. Le programme de la journée était chargé : après la traditionnelle photo de famille prise depuis le perron du Palais Bourbon, les députés étaient attendus pour une batterie de rendez-vous administratifs, de l’obtention du sacro-saint badge au rapide entretien avec l’un des déontologues de l’Assemblée. Les élus ne pourront, en revanche, pas prendre tout de suite leurs quartiers dans les bureaux alloués au groupe. L’arrivée massive d’élus marinistes et insoumis a quelque peu bousculé les plans prévus par les administrateurs d’un Palais en manque de place. Les néo-députés ont également dû repasser une seconde fois sous l’objectif, cette fois pour une photo individuelle prise au sein même de l’hémicycle. Pour le plus grand bonheur d’une Marine Le Pen jamais avare de suggestions susceptibles d’embellir le résultat final.
Ceux qui l’ont côtoyée tout au long de sa troisième campagne présidentielle affirment que la candidate n’a que rarement semblé aussi satisfaite. Fatiguée certes, mais emplie du sentiment du devoir accompli. C’est, sans doute, sa plus grande victoire. Il ne lui reste plus qu’une étape avant de se mettre au travail : son élection à la tête de son groupe. Une formalité qui devrait être réglée dans les prochains jours.
France24 - Monde
Au Pays basque, une réglementation "anti-Airbnb" revue et corrigée
Publié le : 09/07/2022 - 14:16Modifié le : 09/07/2022 - 14:15
Bayonne (AFP) – Les élus du Pays basque ont voté ce samedi un "ajustement" de la mesure de compensation destinée à lutter contre l'expansion des meublés de tourisme, dont la plateforme Airbnb est le symbole, et qui avait été suspendue il y a un plus d'un mois par le tribunal administratif de Pau.
"On va arrondir les angles là où le juge considère qu'on doit les arrondir", résume le président de la communauté d'agglomération Pays basque, Jean-René Etchegaray.
Début juin, le tribunal administratif, saisi par un collectif de 50 requérants propriétaires et sociétés de conciergerie, avait relevé un "doute sérieux" quant à la légalité de cette mesure votée le 5 mars.
Le règlement a donc été revu et corrigé sur plusieurs points, au regard des observations formulées par les juges des référés. La date d'entrée en vigueur a été repoussée au 1er mars 2023 pour "laisser un délai supplémentaire aux personnes morales pour réorganiser leur activité".
La mesure de compensation, qui devait entrer en vigueur le 1er juin avant d'être retoquée, oblige les propriétaires à produire, dans la même ville et avec une surface équivalente, un bien sur le marché locatif à l'année pour compenser un logement transformé en meublé touristique. Elle doit s'appliquer à 24 communes du Pays basque d'une zone dite "tendue".
Ce samedi, les règles de compensation ont été précisées, pour y introduire une "meilleure proportionnalité", face à la "rareté voire l'inexistence de locaux éligibles à la compensation", soulignée par les juges.
Les propriétaires peuvent acheter des "droits de commercialité" à d'autres, pour récupérer des locaux. "C'était déjà dans le règlement précédent mais seulement dans une annexe", souligne Daniel Olçomendy, vice-président de l'intercommunalité.
Le règlement concède également que des locaux de rez-de-chaussée, jusque-là exclus du cadre, puissent être convertis, tant que leur vitrine ne donne pas sur le domaine public.
Dans la foulée, l'Union des loueurs des meublés de tourisme (ULMT) annonce ce samedi qu'elle attaquera cette nouvelle délibération en justice. "Ce qui est inacceptable c'est d'être la cible unique d'une incurie de la politique du logement au Pays basque depuis plus de trente ans", commente l'ULMT qui juge la mesure "illusoire".
"Les seules conséquences seront le simple retour à la résidence de vacances et des ventes forcées de gens qui ne pourront pas conserver leur bien".
Un référé-suspension sera déposé devant le tribunal administratif dans un délai de deux mois, précise Me Victor Steinberg, avocat de l'ULMT et autres requérants, qui évoque également des "modifications juridiques purement cosmétiques".
"Nous regrettons l'absence de concertation ainsi que la précipitation avec laquelle ce nouveau texte a été adopté", ajoute l'avocat.
Depuis 2016, une augmentation de 130% des locations de meublés de tourisme a été observée, passant de "7.150 annonces actives en 2016 à 16.440 en 2020", relève l'agglomération basque, sur la base de chiffres donnée par l'Agence d'urbanisme Atlantique et Pyrénées (Audap).
© 2022 AFP
France24 - Monde
L'explosion des ventes de mangas confirmée en début d'année
Publié le : 09/07/2022 - 14:02Modifié le : 09/07/2022 - 14:01
Paris (AFP) – Avec 23 millions d'exemplaires vendus au premier semestre, les ventes de mangas ont plus que doublé en France en trois ans, la bande dessinée japonaise s'affichant comme le secteur "le plus dynamique" de l'édition, selon les chiffres dévoilés samedi par le cabinet spécialisé GfK.
Sur les six premiers mois de l'année, les ventes de mangas ont cru de 14 millions d'exemplaires par rapport à la même période en 2019, soit une hausse de 168%.
Par rapport au premier semestre de 2021, année record pour le marché du livre en France, les ventes de mangas ont augmenté de 15% (+3 millions d'exemplaires), alors même que toutes les autres catégories ont enregistré une baisse sur la période (-3% pour la fiction moderne ou -10% pour la BD de genres, par exemple).
Au total, tous genres confondus, "143 millions de livres neufs imprimés" ont été vendus au premier semestre 2022 pour un chiffre d'affaires de plus d'1,6 milliard d'euros, en léger recul, en volume comme en valeur, de 5% par rapport au premier semestre 2021.
"Cependant le marché reste supérieur de plus de 10% au niveau d'activité 2019", précise une consultante de Gfk, Casseline Rosello, citée dans le communiqué du cabinet.
Et les romans restent le genre le plus plébiscité des Français, avec 29,8 millions d'exemplaires estampillés "fiction moderne" vendus entre janvier et juin 2022.
Pour preuve, huit titres de "fiction moderne" constituent le Top 10 des livres les plus achetés au premier semestre, dominé par "L'affaire Alaska Sanders" de Joël Dicker, suivi du roman "Le grand monde: les années glorieuses" de Pierre Lemaitre et d'"Anéantir" de Michel Houellebecq.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
« Une rabatteuse du vote musulman » : le député LFI Sébastien Delogu poursuivi par sa suppléante
« Aujourd’hui, je suis dans la précarité car Sébastien Delogu n’a pas respecté sa promesse d’embauche. » Entre le tout nouveau député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône et sa suppléante, Farida Hamadi, le torchon brûle déjà. A tel point que cette dernière envisage une action judiciaire contre celui avec lequel elle a fait campagne, lui reprochant de l’avoir manipulé. Le conflit entre les deux élus de La France insoumise a commencé dès le soir du second tour des législatives. Élu avec 64% des voix, Sébastien Delogu prononce son tout premier discours de député.
Mais après avoir pris la parole, et contrairement à ce qu’il aurait promis, le néo-député aurait refusé de céder la parole à sa suppléante. A en croire cette dernière, il lui aurait même déclaré : « J’avais besoin de toi, je t’ai eu, c’est la vie ». Depuis, Sébastien Delogu aurait fait disparaître Farida Hamadi de son quotidien de député : « Il est le seul à monopoliser le paysage médiatique alors que je suis complètement effacée. Cette invisibilisation est orchestrée par ce dernier », écrit-elle dans un post publié sur Facebook, le 1er juillet dernier.
Une rabatteuse des voix des quartiers ?
Surtout, Farida Hamadi accuse Sébastien Delogu de l’avoir utilisé pour sa victoire, puis d’être revenu sur l’engagement qu’il avait pris de la recruter comme assistante parlementaire. « Dans son esprit, Sébastien Delogu me perçoit tout bonnement comme une « rabatteuse » des voix des quartiers et des musulmans », écrit-elle encore. Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 69% du vote musulman au premier tour de l’élection présidentielle.
La suppléante malheureuse accuse même l’un des responsables marseillais de la Nupes de l’avoir insulté : « C’est notre arabe de service, elle nous sert a bouffer le terrain et quand on gagnera on parachutera gentiment quelqu’un à sa place ». Aujourd’hui, Farida Hamadi affirme avoir évoqué avec les responsables de la Nupes le sort qui lui est réservé, sans succès. « Je vais être obligée d’entamer une action en justice contre le député Sébastien Delogu », annonce-t-elle, précisant que « son avocat s’est mis en contact avec [celui de Sébastien Delogu] et n’hésitera pas à entamer toutes les actions judiciaires nécessaires si cette situation ne cesse pas immédiatement ».
France24 - Monde
A Bali, Wang et Blinken s'efforcent d'apaiser les relations sino-américaines
Publié le : 09/07/2022 - 13:34Modifié le : 09/07/2022 - 13:32
Bali (Indonésie) (AFP) – Les chefs de la diplomatie chinoise et américaine, Wang Yi et Antony Blinken, ont tenu samedi une rare et inhabituellement longue rencontre dans l'île indonésienne de Bali, se félicitant de discussions "constructives" et d'un "consensus" pour essayer de détendre les relations orageuses entre les deux superpuissances.
"Malgré la complexité de nos relations, je peux dire avec une certaine confiance que nos délégations ont trouvé les discussions d'aujourd'hui utiles, franches et constructives", a déclaré M. Blinken après cinq heures d'entretiens avec M. Wang, au lendemain d'une réunion des chefs de la diplomatie du G20 à Bali.
Il a cependant noté que la pression militaire croissante de Pékin sur Taïwan, une île démocratique que la Chine considère comme une partie intégrante de son territoire et qu'elle s'est juré de reprendre un jour, restait un problème pour Washington.
"J'ai fait part des profondes préoccupations des États-Unis concernant la rhétorique et les activités de plus en plus provocantes de Pékin à l'égard de Taïwan et de l'importance vitale du maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan", a souligné M. Blinken à l'issue de la rencontre.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a lui aussi jugé la rencontre satisfaisante. "Les deux parties, sur la base de la réciprocité et des bénéfices mutuels, ont atteint un consensus pour faire en sorte que le groupe de travail conjoint sino-américain atteigne davantage de résultats", a-t-il indiqué dans son compte-rendu.
M. Blinken a également demandé à son homologue chinois de prendre ses distances avec Moscou et de condamner "l'agression" russe contre l'Ukraine.
"C'est vraiment le moment où nous devons tous nous lever, comme l'ont fait les pays du G20 les uns après les autres, pour condamner l'agression", a-t-il déclaré.
La veille, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait claqué la porte de la réunion avec ses homologues du G20 après avoir essuyé un torrent de critiques concernant l'invasion russe de l'Ukraine.
"Il y avait un fort consensus et la Russie a été laissée isolée, comme elle l'a été à de nombreuses reprises depuis le début de cette guerre", a déclaré M. Blinken. "En fait, le ministre des affaires étrangères, M. Lavrov, a quitté la réunion plus tôt que prévu, peut-être parce que ce message avait été si clair et retentissant", a-t-il estimé.
Il a également annoncé que les États-Unis allaient fournir une aide supplémentaire de 360 millions de dollars à l'Ukraine, notamment pour la nourriture, l'eau potable et les soins de santé d'urgence.
Eviter un conflit
Alors que l'Occident s'efforce d'isoler la Russie après l'invasion de l'Ukraine et que l'économie mondiale est en proie à des incertitudes croissantes, Pékin et Washington ont pris des mesures de précaution pour empêcher que leurs innombrables divergences ne dégénèrent en conflit incontrôlable.
Les États-Unis chercheront "à faire tout ce qui est possible pour empêcher toute erreur de calcul qui pourrait conduire par inadvertance à un conflit", a déclaré aux journalistes, avant la rencontre, le plus haut diplomate américain pour l'Asie de l'Est, Daniel Kritenbrink.
"La Chine et les États-Unis sont deux grands pays, il est donc nécessaire pour les deux pays de maintenir des échanges normaux", avait de son côté déclaré M. Wang avant la rencontre.
Ligne dure
Les tensions restent présentes. Outre la question de Taïwan, le président américain Joe Biden a largement conservé la substance de la ligne dure de son prédécesseur Donald Trump à l'égard de la Chine.
Mais dans un récent discours, il a clairement indiqué que son pays ne cherchait pas à déclencher une nouvelle "guerre froide", même s'il a maintenu ses critiques, notamment en accusant Pékin de génocide à l'encontre du peuple ouïghour, majoritairement musulman.
On s'attend à ce que l'administration Biden assouplisse prochainement certaines des surtaxes douanières imposés par M. Trump sur les produits chinois, ce qui pourrait atténuer l'inflation, devenue un handicap politique majeur aux États-Unis.
Les responsables américains sont parfaitement conscients que toute mini-lune de miel avec la Chine pourrait être éphémère.
Xi Jinping, le dirigeant le plus puissant de Chine depuis des décennies, devrait en effet remanier son équipe de politique étrangère au congrès du Parti communiste qui se tiendra plus tard cette année.
Mais Craig Singleton, qui suit l'évolution de la Chine au sein de la Fondation pour la défense des démocraties, basée à Washington, s'attend à ce que M. Xi nomme à nouveau des technocrates capables de travailler avec Washington.
"La raison en est simple : l'économie chinoise est confrontée à des vents contraires considérables et les décideurs chinois semblent désireux de reconnaître que la rhétorique agressive de la Chine s'est retournée contre elle", a-t-il estimé.
© 2022 AFP
Le Figaro
10 erreurs fréquentes que vous ne commettrez plus jamais en matière de vin
Alicia DoreyNOS CONSEILS - Choix, service, dégustation, accords... Voici quelques astuces et les pièges à éviter pour transformer votre expérience de dégustation.
Même les plus fins experts ont leurs petits travers. Que l'on soit ou non connaisseurs de vins, tout le monde tombe parfois dans les pièges les plus communs. Choix, service, dégustation, accords, autant d'astuces extrêmement simples à mettre en application, et qui peuvent littéralement transformer votre expérience de dégustation.
Avant toute chose – et afin de dérider les plus angoissés –, il serait une erreur de croire qu'un même vin aura invariablement le même goût, surtout lorsque l'on connaît le nombre de paramètres qui entre en ligne de compte, qu'ils dépendent ou pas de notre volonté : température, luminosité, couleur de la pièce, pression atmosphérique, finesse et forme du verre… Sans oublier les sensibilités de chacun, l'humeur du jour ou un éventuel rhume des foins. Nul besoin pour autant de céder à la panique. Il suffit simplement de suivre à la lettre ces quelques conseils pratiques…
Stocker ses vins dans sa cuisine
Même les puristes se reconnaîtront ici. Peu nombreux sont ceux n'ayant jamais cédé à la facilité de stocker quelques bouteilles dans un coin de sa cuisine – parfois même sous celui du four ou sur un rebord de fenêtre ! Hélas, entreposer ses vins dans une pièce chaude ou subissant de fortes fluctuations de température risque sérieusement de les chahuter, quelle que soit leur couleur, et d'autant plus s'ils sont particulièrement fragiles.
Bouder les vins sans appellation
Si l'on pointe souvent du doigt les buveurs d'étiquettes, qui refusent de boire autre chose que les cuvées de «grands» domaines, on ne saurait que trop encourager ceux qui ne jurent que par les appellations les plus prestigieuses de s'ouvrir à d'autres, plus confidentielles, mais aussi au «Vin de Pays» et au «Vin de France», qui reviennent en force grâce à une nouvelle garde de vignerons n'hésitant pas à expérimenter de nouveaux assemblages de cépages, se détournant ainsi des cahiers des charges imposés par l'INAO. Résultats, des vins souvent moins onéreux, libérés, et plein d'originalité.
» À LIRE AUSSI : Comment bien choisir son vin au restaurant ? 5 conseils malins et 5 erreurs à éviter
Bannir le vin rouge avec le fromage
Au risque de froisser les plus fins francophiles hors de nos frontières et de détruire ce mythe du verre de rouge en évidente escorte du plateau de fromage, autant que les choses soient dites : les tanins et l'acidité contenus dans le vin rouge sont les pires ennemis de vos agapes lactées. En réalité, hormis à de rares exceptions sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici, les fromages s'accommodant de rouges sont extrêmement rares, et la plupart leur préféreront des vins blancs, jaunes, ou même des champagnes – et certains vins pétillants tels que le Vouvray, les Crémants ou le Cerdon rosé du Bugey.
Servir un vin rouge à température ambiante
À moins d'avoir élu domicile dans un troglodyte, boire un vin à température ambiante à peu de chance de lui rendre grâce. Bu trop chaud, un vin rouge va en effet nécessairement perdre en saveur et en précision – d'autant qu'il va nécessairement se réchauffer dans votre verre entre l'entrée et le dessert. Mieux vaudra le servir légèrement trop frais, autour de 14-15°, surtout s'il s'agit d'un rouge très fruité, quitte à le réchauffer doucement en tenant votre verre entre vos mains – «en évitant toutefois de faire grimper la température au-delà de 18°», souligne Ella Lister, experte et dégustatrice du Figaro Vin. Enfin, poursuit-elle, «il faut savoir qu'un vin rouge peut tout à fait se conserver au réfrigérateur après ouverture et être ainsi consommé jusqu'à deux jours plus tard».
Ne pas laisser un vin «s'ouvrir»
Là encore, il existe plusieurs écoles. Si dans l'absolu, la grande majorité des vins gagnent à «s'ouvrir» dans le verre, on ne carafe pas un vieux vin pour qu'il respire – il a en réalité déjà longuement respiré en cave via son bouchon, et risque d'être sensible à un surcroît d'oxygène – mais simplement pour éviter que le dépôt ne finisse dans votre verre. Et Ella Lister d'ajouter : «Il est paradoxalement beaucoup plus utile de décanter un jeune vin une ou deux heures avant de le boire afin qu'il gagne en complexité et puisse s'exprimer le mieux possible» — surtout s'il est non filtré, et présente alors un léger dépôt. Surtout, n'oubliez pas que le carafage n'est pas seulement l'apanage des vins rouges, et qu'un jeune vin blanc gagnera aussi à passer par cette délicate étape.
Choisir des verres bas-de-gamme
Parmi les questions ô combien épineuses, celle de la verrerie déchaîne souvent les plus ardentes passions. Si tout le monde ne peut se permettre de stocker une infinité de modèles et formats afin de parer à toute éventualité, il faudra toutefois bannir quelques évidences : gobelet de cantine, verres au buvant trop épais ou donnant l'impression d'avoir été lesté d'une chappe de plomb… Avant même de chercher à décliner votre trousseau par couleur ou par région, fiez-vous à deux premiers critères : finesse et légèreté du verre. Le meilleur compromis restant encore le fameux verre de dégustation INAO, pouvant rendre justice à n'importe quel vin, du plus rustique au plus fin.
Jeter systématiquement son dévolu sur un vin bio ou «sans sulfite»
Dans la terrible jungle des labels, difficile de ne pas céder à la facilité de choisir une bouteille estampillée d'un logo censé vous rassurer. Hélas, la réalité est bien plus complexe, car un vin bio ou affichant la mention sans sulfite ne sera pas forcément plus sain qu'un autre ne revendiquant… absolument rien. Pourquoi ? Tout d'abord parce que certains vignerons certifiés en agriculture biologique vont utiliser à la vigne tous les intrants chimiques autorisés dans le cadre de la certification, tandis que d'autres, non certifiés, vont seulement s'autoriser un minimum d'intervention, de la viticulture à la vinification. Une seule solution pour s'y retrouver, faire confiance aux prescripteurs : cavistes, sommeliers, journalistes, écrivains spécialisés, n'hésitez jamais à demander.
Réserver les vins liquoreux pour le dessert
Une erreur qui continue à faire des ravages, à domicile comme sur les plus belles tables des restaurants, reste d'associer liquoreux et desserts gras et/ou sucrés. Certes, il est tentant de finir sur une note plus douce, mais un vin blanc vif, un champagne doté d'une belle tension ou un rouge enveloppant seront tout aussi à même d'accompagner cette fin de repas sans frôler la crise d'hyperglycémie. «Inversement, n'hésitez pas à mettre à l'honneur vos vins liquoreux en les servant en apéritif, notamment avant que le palais soit trop fatigué, ou sur des crustacées – les huîtres avec du Sauternes étant d'ailleurs un accord aussi parfait que surprenant», ajoute Ella Lister.
Servir la mauvaise quantité de vin
Il arrive aux meilleurs de pécher par excès d'enthousiasme, et de (se) servir sans compter de copieuses rasades de vin sans penser une seconde au lendemain. À l’inverse, rien de plus frustrant que d'assister à un cruel manque de générosité de la part d'un serveur ou sommelier. En réalité, tout dépend du contenant. Si cela peut paraître évident, une même quantité servie ne produira sur vous ni le même effet psychologique, ni le même ressenti aromatique. Un conseil, investir dans des verres dotés d'une fine marque sur le côté.
Ranger ses vins à la verticale
Autre erreur commune, les ranger à la verticale, ce qui a pour conséquence de sécher le bouchon. Comme l'indique également Ella Lister, «si le vin n'est pas en contact avec le bouchon, ce dernier devient sec, et l'oxygène peut plus facilement pénétrer à l'intérieur de la bouteille et oxyder son contenu – ce que l'on constate notamment avec des bouteilles ayant un grand espace de tête». Alors en attendant de vous offrir une cave réfrigérée encastrable afin d'entreposer vos flacons, optez (au moins) pour la position couchée.
Le premier Bistrot Top Chef ouvre ce vendredi à Suresnes
NOUS Y ÉTIONS - L'adresse aux allures de parc d'attractions a été inaugurée jeudi soir, en présence d'anciens candidats, de journalistes et d'invités de M6. Le carnet de réservations est déjà plein.
Niko Romito, le chef qui rêvait d’une autre gastronomie
Le trois étoiles de Reale, dans les Abruzzes, apporte autant de soin à la création culinaire de ses restaurants de luxe qu’à la réflexion sur le futur de l’alimentation pour le plus grand nombre.
Nos 11 tables coups de cœur pour l'été à Marseille
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Valeurs Actuelles
Affaire Coquerel et violences sexuelles : LFI ou le féminisme à sens unique
Depuis l’intervention sur RTL, le 30 juin, de Rokhaya Diallo, journaliste et militante féministe, qui déclarait avoir reçu des témoignages de femmes mettant en cause Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances accusé d’avoir eu des comportements suspects, la polémique enfle chez la France insoumise. Depuis, de nombreux militants du parti, anciens et actuels, y vont de leurs révélations et commentaires sur les réseaux sociaux. Enfin, une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée contre le député par la militante LFI Sophie Tissier, ce lundi 4 juillet. Le même jour, toujours sur RTL, Rokhaya Diallo renchérissait : « Il y a d’autres témoignages. »
La majorité des lieutenants de la France insoumise ont depuis rompu avec leur ligne habituelle en matière de violences sexuelles. Ils ne sont cette fois plus du côté de la plaignante, mais défendent tacitement ou ouvertement Éric Coquerel. Exemple le plus spectaculaire de ce changement d’attitude : Clémentine Autain. Conseillère régionale d’Île-de-France et députée LFI réélue, elle a, à de multiples reprises, défendu la libération de la parole des femmes ainsi que l’importance de les croire. Elle-même victime de viol à l’âge de 22 ans a fait des luttes féministes un de ses combats.
Ainsi, elle se félicitait sur Twitter en février 2018 que « les femmes publiques osent, dénoncent et agissent » pour leur permettre de « sortir du tabou et de la peur ». Adepte du mouvement #Metoo elle encourageait aussi, toujours sur le réseau social, toutes les « femmes qui brisent chaque jour un peu plus le silence ». Clémentine Autain affirmait même le 1 juillet dernier que « le maintien de Damien Abad [alors ministre des Solidarités visé par plusieurs plaintes pour agression sexuelle, ndlr] dans le gouvernement serait insupportable », puis le 4 juillet qu’il était scandaleux que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin soit maintenu « en dépit de l’affaire de viol le concernant ». En revanche, la députée LFI n’a toujours rien trouvé à redire concernant son « collègue et ami » Éric Coquerel, mis en cause pour harcèlement.
Enfin, certains l’accusent d’avoir eu une attitude ambiguë dans l’affaire Taha Bouhafs, ancien candidat Nupes évincé à la suite d’un signalement en interne. Ce dernier a depuis accusé Clémentine Autain de l’avoir poussé à justifier dans un communiqué son retrait des législatives en raison d’attaques racistes au lieu des prétendues affaires de violences sexuelles le visant, dont il n’a d’ailleurs jamais su la teneur. « Pendant 1000 ans les femmes n’ont pas été entendues, tu payes peut être aussi pour les autres […] c’est un choix politique », lui aurait même répondu Clémentine Autain, a rapporté Taha Bouhafs dans une longue lettre publiée sur Twitter ce mardi 5 juillet. Sur le même réseau social, la députée a rétorqué dans la foulée que la lettre du militant insoumis « déforme la réalité de leur échange, quand elle ne dit pas des choses factuellement fausses ».
Hypocrisie et reniement des valeurs
Chez LFI, ce comportement n’est pas un cas isolé. Les champions du féminisme changent souvent de discours quand les accusations concernent un membre de leur bord politique. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon qui déclarait sur Twitter le 2 juillet : « Écœuré par les attaques contre Éric Coquerel menées depuis 5 ans sans faits ni preuves par une petite bande qui instrumentalise et rabougrit la lutte cruciale contre les violences sexistes et sexuelles. » Le chef de file de la Nupes est même allé jusqu’à ajouter dans un autre message que certains « détournent le sens de la lutte contre les violences sexistes pour salir Éric Coquerel après sa victoire sur l’extrême droite ».
Dans son sillage, plusieurs lieutenants du parti insoumis ont adopté la même ligne de défense, comme Mathilde Panot, députée et présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, qui a tweeté à la suite de son chef que si « la vigilance en matière de violence sexiste et sexuelle est saine », pour faire avancer la lutte « nous devons nous fonder toujours sur des faits et non des on-dit ». Un point de vue partagé par Sandrine Rousseau, députée écologiste et cadre d’EELV qui, après avoir réclamé la démission de Damien Abad, a dit ne rien pouvoir faire sans témoignage direct. Un deux poids deux mesures qui viole allègrement la présomption d’innocence. Certains, plus prudents, ont toutefois préféré s’abstenir d’accabler leur allié insoumis comme la journaliste LGBT et militante féministe Alice Coffin, qui prétend pourtant se battre pour la montée en puissance d’un #Metoo politique.
Cette campagne de dénonciations, qualifiée de « chasse aux sorcières » par ses critiques, est encore incarnée par l’Observatoire VSS (violences sexuelles et sexistes) en politique, souvent relayé par les Insoumis et qui recense, notamment sur son compte Instagram, de nombreux députés ou hommes politiques, affichés sur fond rouge avec le slogan « législatives de la honte » et les faits qui leur sont reprochés. Y figurent entre autres le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, visé dans une affaire où un non-lieu a été requis et une autre classée sans suite, ou l’ancien journaliste et ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour accusé par huit femmes de violences sexuelles en l’absence de plaintes.
Enfin, de nombreuses pétitions sont relayées sur le compte de l’Observatoire contre telle ou telle personnalité politique soupçonnée d’agression. Malgré la plainte déposée contre le député LFI Éric Coquerel, un simple message mentionnant qu’il « n’était pas pertinent » de le nommer à la tête de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a été publié. Symptomatique aussi, le militant Taha Bouhafs, bien qu’ancien candidat soupçonné de violences sexuelles, n’est jamais mentionné.
Une inquisition politique
A dire vrai, LFI était moins regardant sur la présomption d’innocence quand la personnalité soupçonnée n’était pas un proche de Jean-Luc Mélenchon. C’est l’autre enseignement à retenir de cette soudaine volonté de défendre celui que les militants surnommaient «DSKoquerel », d’après l’ex-militante Tatiana Ventôse. Depuis, certaines figures politique de gauche et d’extrême gauche n’ont pas hésité à prendre la parole publiquement pour dénoncer l’hypocrisie du parti, comme le politologue et ancienne figure insoumise Thomas Guénolé et le conseiller PCF de Paris Maxime Cochard.
Tous les deux ont été écartés de leurs formations à la suite d’enquêtes ou d’accusations provenant de militants de gauche ou LFI. Le cas Guénolé est particulièrement édifiant : en 2019, une enquête interne pour violence sexiste exigeait son exclusion sans preuves. Pourtant, il était écarté du parti et sali sur les réseaux sociaux. La justice l’a finalement innocenté après sa plainte pour diffamation. À l’époque, le politologue critiquait la verticalité de la France insoumise et envisageait de quitter le parti.
Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ?
« Les dirigeants de la France insoumise se mettent à employer contre moi des méthodes staliniennes : m’accuser de choses sur la base de rumeurs mais refuser de me communiquer le moindre document m’incriminant précisément ; faire pression sur moi pour que je retire ‘spontanément’ ma candidature LFI », a-t-il déclaré dans un communiqué publié le 18 avril 2019, « Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ? » Il a depuis été rejoint par Tatiana Ventôse, ancienne militante LFI, qui critiquait Jean-Luc Mélenchon en 2020 sur Twitter : « Il est définitivement passé du coté des communautarismes à l’américaine […], il renie les valeurs républicaines. »
Ceux qui s’éloignent de la ligne politique tracée par le parti finissent par être marginalisés, exclus, ostracisés. « Ce qui existe, c’est uniquement le point de vue de Mélenchon et ceux qui le répètent, tous ceux qui s’en écartent sont un problème, confie un ancien cadre. Ceux qui sont dans la ligne du parti sont protégés. » Selon ce dernier, dans l’affaire Coquerel, un ex-militant, qui avait eu vent de rumeurs en 2018, s’était vu répondre par une cadre proche de Mélenchon que « les accusations étaient déjà vérifiées, les filles exagéraient ». Cet ancien membre LFI ajoute que « tous les cadres savaient que Coquerel avait au minimum une réputation de gros lourd et des tendances au harcèlement. » Propos appuyés par Tatiana Ventôse qui s’interroge : « Pourquoi les cadres LFI mentent-ils en disant qu’ils n’ont jamais entendu de rumeurs sur Eric Coquerel ? »
Malgré les accusations persistantes qui courent depuis des années dans les coulisses de la France insoumise et au sein du mouvement féministe au sujet d’Éric Coquerel, sa collègue à l’Assemblée nationale Sandrine Rousseau déclarait sur franceinfo le 1er juillet : « J’ai cherché, passé des coups de fils (…), je n’ai eu aucun témoignage. Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais tant qu’on n’a pas de témoignage direct, que faire ? » Qu’elle ne s’inquiète plus, une plainte pour harcèlement sexuel est désormais déposée.
New York Times - World
Sri Lanka Live Updates: Political Leaders Say They Ask President to Step Down
The request came as protesters entered his residence and office, and thousands more descended on the capital to register their fury over his government’s inability to address a crippling economic crisis.
RIGHT NOW
The president faces internal pressure to resign, and the prime minister signals he will quit.
Here’s what you need to know:
Protests have carried on for months in the face of economic hardship.
Hubris and mismanagement have led Sri Lanka into economic collapse.
COLOMBO, Sri Lanka — President Gotabaya Rajapaksa, whose family has dominated politics in Sri Lanka for much of the past two decades, was asked by the country’s political leaders to step down on Saturday after months of protests accusing him of running the island nation’s economy into the ground through corruption and mismanagement.
The call for Mr. Rajapaksa’s departure was confirmed by two lawmakers and came after protesters entered the president’s residence and his office, and thousands more descended on the capital, Colombo, to register their growing fury over his government’s inability to address a crippling economic crisis.
Afterward, Prime Minister Ranil Wickremesinghe, who took office only in May and was also facing demands to resign, signaled that he would step down.
Sri Lanka has run out of foreign-exchange reserves for imports of essential items like fuel and medicine, and the United Nations has warned that more than a quarter of Sri Lanka’s 21 million people are at risk of food shortages.
The economic crisis is a major setback for the island nation that was still grappling with the legacy of a bloody three-decade civil war. That conflict, between the government and the Tamil Tiger insurgents who had taken up the cause of discrimination against the ethnic minority Tamils, ended in 2009. But many of its underlying causes have remained, with the Rajapaksa family continuing to cater to the majority Buddhist Sinhalese.
At least 42 people have been injured in clashes with security forces in the city, health officials said, after the police used tear gas and water cannons against protesters and fired shots into the air to try to disperse them.
Local news media showed footage of protesters breaching parts of the presidential residence as well as his secretariat, a separate building that houses his office.
Videos on social media showed protesters jumping into the pool in Mr. Rajapaksa’s residence, resting in bedrooms, and frying snacks in the presidential kitchen.
“I came here today to send the president home,” said Wasantha Kiruwaththuduwa, 50, who had walked 10 miles to join the protest. “Now the president must resign. If he wants peace to prevail, he must step down.”
The whereabouts of Mr. Rajapaksa was not clear.
Protests have been taking place for months, but the demonstration on Saturday appeared to be one of the biggest yet, even though the authorities had imposed an overnight curfew and halted trains in an attempt to stop people from reaching the capital.
On Friday, the United Nations urged the “Sri Lankan authorities to show restraint in the policing of assemblies and ensure every necessary effort to prevent violence.”
— Skandha Gunasekara and Mujib Mashal
The political crisis in Sri Lanka escalated earlier this year as the devastating consequences of the government’s mismanagement of the economy started to hit harder than ever, with fuel running out and food running short.
As protests intensified in the spring, President Gotabaya Rajapaksa tried to offer incremental compromises by forcing some members of his cabinet to resign while shuffling others to new roles.
But protesters wanted the whole government to go, and the president was struggling to convince his elder brother and prime minister, Mahinda Rajapaksa, to give up his seat.
A protest camp developed along the scenic Galle Face at the heart of the capital, with protesters insisting they would not go home until the Rajapaksas left the government.
In May, Mahinda Rajapaksa was forced out as prime minister, but only after a large group of his supporters marched out of his residence and attacked the camps of peaceful protesters.
The clashes unleashed a wave of violence and vandalism across the country, raising fears that the country could break into outright anarchy., and the prime minister fled to a military base in the middle of the night.
The president has held firm, hoping he could weather the protests and complete the remaining two years of his term. He appointed a new prime minister, Ranil Wickremesinghe, who has tried to raise financial aid from allied countries and work with the International Monetary Fund to restructure the country’s immense foreign debt.
But the protests continued. On Saturday, the huge numbers of people descending on the capital, Colombo were a clear sign that none of Mr. Rajapaksa’s moves were buying him much time.
The daily reality of people’s lives has grown only harsher in recent weeks, with shortages of fuel and essential medicine. Citizens have lined up at gas stations, often in vain. Local news media have reported the deaths of at least 15 people in fuel lines, from heatstroke and other causes, since the beginning of the crisis.
— Mujib Mashal
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The international airport, built a decade ago in the name of Sri Lanka’s ruling Rajapaksa family, is devoid of passenger flights, its staff lingering idly in the cafe. The cricket stadium, also constructed on the family’s orders, has had only a few international matches and is so remote that arriving teams face the risk of wildlife attacks.
And then there is the port, the biggest of all the monuments to the Rajapaksas, a white elephant visited almost as much by actual elephants as by cargo ships before it was handed over to China in the face of impossible debt.
As Sri Lanka grapples with its worst ever economic crisis, with people waiting hours for fuel and cutting back on food, nowhere is the reckless spending that helped wreck the country more visible than in Hambantota, the Rajapaksa family’s home district in the south.
This enormous waste — more than $1 billion spent on the port, $250 million on the airport, nearly $200 million on underused roads and bridges, and millions more (figures vary) on the cricket stadium — made Hambantota a throne to the vanity of a political dynasty that increasingly ran the country as a family business.
The frenzy of building on borrowed money, with little hope of immediate return on the investment, was in essence the payoff for the family’s triumphant declaration of victory in 2009 after a three-decade-long civil war against the Tamil Tigers, an insurgency that had taken up the cause of discrimination against the ethnic Tamil minority.
With Mahinda Rajapaksa, the president, then at the peak of his powers, he did what many nationalist strongmen do: erect tributes to himself.
— Mujib Mashal, Skandha Gunasekara and Atul Loke
France24 - Monde
Valentino retrouve ses sources romaines le temps d'un défilé exceptionnel
Publié le : 09/07/2022 - 13:24
Rome (AFP) – Cent mannequins, femmes, hommes, de toutes les couleurs de peau, de tous les âges, de toutes les tailles posent sur les escaliers de la place d'Espagne à Rome, vêtus de la nouvelle collection haute couture de Valentino.
C'est par cette image forte que le défilé événement de la collection Automne-Hiver 2022-2023 de la maison romaine s'est achevé vendredi au cœur de la Ville Eternelle.
Une exception – Valentino défile normalement durant la fashion week haute couture de Paris - voulu par Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de la maison, pour célébrer les origines et la relation vive et quotidienne de Valentino avec Rome.
Le palais Mignanelli situé sur la place d'Espagne en est encore le quartier général et le siège des ateliers qui fabriquent méticuleusement depuis plus de 60 ans les créations de la maison.
L'Eglise de la Trinité des Monts, les palais historiques, les palmiers baignés par la lumière dorée ont donc fait office de décor somptueux au spectacle qui a envahi non seulement la place d'Espagne mais le quartier entier avec une passerelle longue de 600 mètres qui parcourait les rues alentour.
Plus de 100 looks ont défilé devant les 500 invités, presse, people - parmi lesquels l'actrice Anne Hathaway tout de rose vêtue, Anna Wintour, rédactrice en chef de l'édition américaine du magazine Vogue, ou la chanteuse Laura Pausini - mais aussi plus d’une centaine d'étudiants d'écoles de mode et d'art de Rome, invités pour l'occasion.
"Pour cette collection que j'ai intitulée +The Beginning+ [le commencement] j'ai ressenti le besoin d'avoir une conversation imaginaire avec monsieur Valentino. Je n'ai jamais cherché à détruire pour créer la nouveauté", a expliqué Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de la maison depuis 2008.
"La beauté est une réponse à la démocratie qui est menacée", a-t-il déclaré quelques heures avant le défilé lors de la conférence de presse.
"Je voulais que dans le lieu le plus symbolique de Rome, au milieu des monuments, la photographie finale de mon défilé montre ses visages, ses corps, ses couleurs de peau qui peuplent les périphéries de nos grandes villes mais qui ne font pas encore partie de la photographie officielle et institutionnelle du monde", a-t-il poursuivi.
"Je crois qu'aujourd'hui ici, où régnait autrefois un certain canon de perfection, 45 mannequins noirs, 20 autres asiatiques et des hommes qui choisissent librement de porter des vêtements féminins, c'est beaucoup plus fort que n'importe quelle connerie que Salvini, Meloni [chefs de formations italiennes d'extrême droite] ou Trump peuvent dire".
Simplicité et maestria
Sur le podium, les créations démontrent la vision du couturier qui revendique une haute couture "dont on ne perçoit pas les efforts derrière la beauté des pièces, comme une simplicité apparente qui cache toute la maestria des ateliers".
Des grandes roses en taffetas de soie aux plumes recouvrant manteaux et chapeaux, des micro-robes aux créations volumineuses, le pêle-mêle de Piccioli pioche dans l'univers de la maison et l'emmène dans la contemporanéité: Un mannequin homme porte une robe en voile vert citron, une robe en strass, inspirée par les pièces glamour des années 80, se retrouve embarqué vers un minimalisme radical. Ou encore la première robe rouge de 1959 de monsieur Valentino, la Fiesta, est ici en micro-manteau avec maxi-roses rouge de taffetas tridimensionnelles.
Les invités ont ensuite rejoint le site des Thermes de Caracalla pour un dîner sous les étoiles Les célèbres vestiges des colossaux thermes romains construits en 216 après JC se sont illuminés le temps d'une soirée et d'un dj set qui a vu se succéder aux platines Naomi Campbell et Pierpaolo Piccioli lui-même.
En arrière-plan des festivités, l’événement est aussi l'occasion pour la maison de soutenir la ville de Rome en offrant deux nouveaux palmiers pour remplacer ceux de la place d'Espagne, moribonds et de financer une partie de la restauration des Thermes de Caracalla. Et pour faire participer le grand public à cette grande fête, la maison ouvrira ses portes du 10 au 12 juillet pour faire découvrir les ateliers de la place Mignanelli à l'occasion d'une exposition de pièces historiques du grand couturier.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : le rouge et le gris
Par où commencer, mon cousin, en cette semaine à peine entamée et déjà plus riche que nos longs mois de campagne ? À l’heure où je prends la plume, le nouveau gouvernement est enfin installé mais il est déjà fané. Il s’en dégage une impression de fatigue, de résignation, de lassitude. Il faut que vous sachiez qu’Athénaïs Bryond et le chef de l’État ont passé pas moins de cinq heures ensemble, l’autre vendredi, pour aboutir à une composition somme toute ordinaire. Entre eux, me dit-on, la négociation fut rude mais, comme vous pouvez l’imaginer, elle a tourné à l’avantage du chef de l’État.
Un exemple ? Mme Bryond, pour montrer son autorité, voulait que Gauvain Desrosiers quitte le ministère de Toutes les Polices pour devenir ministre des Armées. Elle a invoqué le désastre de la rencontre de jeu de ballon à Saint-Denis, mais en vain. Je ne puis encore vous dire tous les secrets de cette histoire, mais M. Desrosiers n’a pas seulement été maintenu, il est sorti plus fort que jamais puisque désormais son ministère s’étend jusqu’en nos îles lointaines. Son ami le ministre des Armées n’a rien perdu non plus, il a même grimpé quelques marches dans l’ordre protocolaire. Quant à Godefroid de Longueville, dont Mme Bryond se méfie, il est plus puissant que jamais. Quatre ministres sont sous ses ordres, et il se charge de donner lui-même le cap à suivre pour les mois qui viennent.
Pour bien comprendre la division qui règne déjà au sein du gouvernement, il faut que vous sachiez que, le matin de son annonce, ces ministres d’importance affi chaient déjà crânement, comme des seigneurs en leur domaine, leur pouvoir et leur indépendance. Celle qui réside à l’hôtel de Matignon conserve le titre, la fonction, mais les fils autour d’elle, un à un, se rompent. Elle n’a pas de majorité, son autorité est profondément altérée et les travaux de ceux qui sondent les reins et les cœurs viennent cruellement lui rappeler la fragilité de son pouvoir.
En vérité, Mme Bryond se trouve au milieu d’une bataille qui la dépasse et qui, depuis le premier jour du règne de M. de Marville, oppose les hauts fonctionnaires aux fauves politiques, le gris des dossiers et l’ambition rutilante. Les premiers, sous l’autorité du puissant secrétaire général de l’Élysée, fuient les salons comme les gazettes. Diplômés comme toute la Sorbonne, ils sont philosophiquement accoutumés depuis leur plus jeune âge à voir des idées, des résultats, des moyens là où les autres voient des sentiments, des plaisirs, des illusions. Pénétrés de la supériorité des théories scientifiques, ils s’enferment, trop souvent, dans l’administration des choses quand c’est la compréhension des hommes qui devrait mobiliser toutes leurs facultés. La politique ? Si cela consiste à se pavaner dans les étranges lucarnes, faire de l’esprit dans les salons et comploter dans les auberges, autant se faire comédien ou saltimbanque.
En face, vous trouvez des êtres de chair et de sang qui, depuis leur plus jeune âge, se rêvent en Mazarin, en Aramis, en Fouquet. Ils ont désappris tout ce que l’école enseigne pour devenir maîtres dans l’art du double langage, du rapport de forces, de la courtisanerie parfois, de l’esprit de manœuvre souvent, de la conquête toujours. Pour eux, la politique et son instant suprême, l’élection, forment un spectacle majestueux auquel ne peut se comparer que celui d’un accouchement : mêmes efforts, mêmes impuretés, mêmes déchirements, même triomphe ! Nul besoin pour ces aventuriers de s’épuiser sur des lignes de comptes, des rapports assommants, des réglementations tatillonnes : la technique n’est qu’un outil, un levier pour se hisser au-dessus des autres.
M. de Marville, au milieu de ces deux camps, refuse de choisir. Sans doute parce qu’une part de lui-même raisonne comme l’École nationale d’administration quand l’autre goûte l’alcool fort des jeux de pouvoir. Qui l’emporte ? Comme au jeu de la corde que l’on voit dans les villages des Pyrénées, quand les uns gagnent un mètre, les autres bandent leurs muscles pour le leur reprendre, si bien qu’à ce jour, mon cousin, il n’y a ni vainqueur ni vaincu…
Athénaïs Bryond : présidente du Conseil ; Godefroid de Longueville : ministre des Finances.
Le Figaro
Euro féminin : où voir France-Italie et tout ce qu'il faut savoir avant l'entrée en lice des Bleues
Cédric CallierL'équipe de France débute l'Euro ce dimanche (21h00) face aux Italiennes, pour ce qui pourrait déjà une finale du Groupe D.
Où voir le premier match des Bleues ?
Comme pour tous les matches de l'équipe de France lors de cet Euro, les téléspectateurs auront le choix entre TF1 et Canal+ qui diffuseront la rencontre chacune de leur côté. Sur TF1, le tandem aux commentaires sera le même que pour les matches des Bleus, à savoir Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu, tandis que Canal+ alignera un duo Grégoire Marchal-Aline Riera. Le coup d'envoi sera donné à 21h00 et vous pourrez également suivre ce duel en direct commenté sur Le Figaro Sport.
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Quel enjeu pour les Bleues ?
Au sein d'un Groupe D où figurent également la Belgique et l'Islande, ce match entre la France et l'Italie constitue, sur le papier, une sorte de finale d'emblée pour la première place. En effet, non content de s'ouvrir en grand la voie des quarts de finale, le vainqueur prendra aussi une sérieuse option sur la première place, ce qui lui permettra d'éviter de croiser la route de la nation qui finira première du Groupe C, qui pourrait être le tenant du titre néerlandais. Ou la Suède. Mais au-delà de l'enjeu mathématique de la rencontre, ce premier match servira aussi à donner la bonne impulsion à un groupe rajeuni, talentueux mais manquant peut-être d'un peu d'expérience. Comme nous le confiait la capitaine Wendie Renard avant de s'envoler pour l'Angleterre, «un succès sur le premier match donnerait le ton pour la suite ainsi qu'une bonne dose de confiance.»
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Quel onze de départ pour la France ?
Que serait une grande compétition sans son lot de blessures et d'incertitudes ? Alors que mercredi, tous les voyants étaient au vert pour les Bleues qui venaient de récupérer leurs trois partenaires touchées lors de la préparation – Wendie Renard, Sakina Karchaoui et Grace Geyoro -, la journée de vendredi est venue assombrir quelque peu l'horizon de Corinne Diacre. Victime d'une entorse à la cheville, Kadidiatou Diani ne s'est pas entraînée et sa présence au coup d'envoi contre les Italiennes est incertaine, même si les premiers examens passés par la joueuse du PSG se sont avérés rassurants. Néanmoins, si elle devait déclarer forfait, cela entraînerait un petit jeu de chaises musicales dans le secteur offensif avec Delphine Cascarino basculant à droite pour laisser le flanc gauche à Sandy Baltimore. Autre petit pépin, les douleurs dorsales ressenties par la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, ce qui ne devrait pas l'empêcher de jouer contre ses partenaires de la Juventus.
L'équipe probable :Peyraud-Magnin – Périsset, Renard, Mbock, Karchaoui – Geyoro, Bilbaud, Toletti – Diani, Katoto, Cascarino
Que pensent les Bleues de l'Italie ?
A priori, il y a un petit niveau d'écart entre les Bleues, classées au 3e rang mondial, et les Azzurre qui occupent la 14e place du classement Fifa. La France n'a cependant pas intérêt à prendre de haut les voisines transalpines, selon Pauline Peyraud-Magnin. «Il va falloir donner le ton. Je ne dirais pas (qu'il faut les) craindre, mais il ne faut pas arriver tranquillement», prévient la gardienne de 30 ans qui vient d'être sacrée championne… d'Italie avec la Juventus. «C'est une très belle équipe, qui a vraiment un gros, gros mental. On le voit déjà pendant l'hymne, tu as l'impression que c'est tout le pays qui est derrière», ajoute la gardienne. En résumé, l'Italie présente un jeu complet, avec «un gros mental, physique, très technique aussi. C'est un jeu très intelligent, à l'image des garçons». De son côté, Marion Torrent garde quelques souvenirs du dernier France-Italie (1-1), un amical de janvier 2018 que la Montpelliéraine avait disputé comme titulaire. Griedge Mbock, présente jeudi à ses côtés, y était aussi. «C'est une équipe assez rugueuse, disciplinée, tactiquement en place. C'est un match qu'il faudra aborder sereinement, avec nos armes, ne pas se mettre de pression» avant d'entrer dimanche sur la pelouse de Rotherham, a déclaré la Lyonnaise. «Il y a des noms là-bas, elles progressent. Ça me fait un peu penser à l'Espagne en fait: du jeu dans les petits espaces, au sol, etc.», détaille Selma Bacha auprès de l'AFP. À l'Euro, «toutes les équipes peuvent nous embêter mais le plus gros adversaire, c'est nous-mêmes», conclut la Lyonnaise. Sans concertation, Torrent tient le même discours : «C'est bien de parler de l'adversaire mais c'est mieux de se focaliser sur nous-mêmes. Si nos points forts font mal, peu importe l'adversaire, ça ira».
Qui est le principal atout de l'Italie ?
Cristiani Girelli. Si la France possède une avant-centre de top niveau mondial avec Marie-Antoinette Katoto, l'Italie n'est pas en reste avec l'attaquant de la Juventus. À 32 ans, Girelli ne manque pas d'expérience, ni d'efficacité. En 67 sélections, elle a inscrit 43 buts. Surtout, elle semble se bonifier avec l'âge puisque après avoir inscrit 9 buts en 10 matchs lors des qualifications pour cet Euro en Angleterre, elle a confirmé lors des éliminatoires pour la prochaine Coupe du monde en 2023 avec 8 buts en autant de matches joués. Idem lors de la Coupe du monde 2019 où elle avait trouvé le chemin des filets à trois reprises en quatre matches joués. Pas forcément très impressionnante techniquement ou dans le jeu, Girelli a, à l'image de son compatriote Filippo Inzaghi, le but dans le sang. La défense française n'ignore rien du danger cependant.
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France24 - Monde
Tour de France : Tadej Pogacar conforte son maillot jaune sur la Planche des Belles Filles
Publié le : 08/07/2022 - 17:34Modifié le : 08/07/2022 - 17:46
FRANCE 24
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Tadej Pogacar a remporté sa deuxième étape consécutive au Tour de France, vendredi, en devançant le Danois Jonas Vingegaard.
Le Slovène Tadej Pogacar (UAE), porteur du maillot jaune, a remporté vendredi 8 juillet la septième étape du Tour de France, en haut de la Super Planche des Belles Filles, dans le massif vosgien.
Pogacar a gagné sa deuxième étape consécutive dans ce Tour de France. Il a devancé, cette fois de peu, le Danois Jonas Vingegaard dans la première arrivée au sommet de la course.
Pour remporter la première arrivée au sommet de l'épreuve, le vainqueur sortant a dû s'employer face à Vingegaard, qu'il a débordé dans les derniers mètres de la montée, sur la partie non goudronnée.
Deux ans après avoir renversé le Tour 2020 à son profit dans un contre-la-montre mémorable, Pogacar a de nouveau gagné dans la station de la Haute-Saône, qui accueillera le 31 juillet la conclusion du Tour de France Femmes.
Roglic troisième
Derrière les deux premiers du Tour 2021, le Slovène Primoz Roglic a pris la troisième place, à douze secondes, devant l'Allemand Lennard Kämna, rattrapé à 80 mètres de la ligne. Le Britannique Geraint Thomas et le Français David Gaudu ont limité la perte de temps, à moins de 20 secondes par rapport à Pogacar.
Dans cette étape ensoleillée de 176,5 kilomètres, les rescapés d'une échappée lancée de loin, à 125 kilomètres de l'arrivée, ont abordé la montée finale avec une avance limitée à moins d'une minute et demie, en raison de la poursuite longtemps conduite par l'équipe de Pogacar.
Le maillot jaune a sollicité sa formation pour être en mesure de jouer la victoire d'étape que visaient les membres de l'échappée (Geschke, Kämna, Schachmann, Teuns, Durbridge, Barthe, Erviti).
Dans l'ascension (7 km à 8,7 %), Kämna a distancé son compatriote Simon Geschke à 5 kilomètres du sommet. Il a longtemps résisté au retour du groupe des favoris mené par les hommes de Pogacar (McNulty, G. Bennett, Majka) et a buté sur le mur final, dans la poussière.
Au classement général, Pogacar a porté son avantage sur Vingegaard à 35 secondes. Geraint Thomas, troisième, est pointé à 1 min 10 sec.
Tadej Pogacar, 23 ans, compte désormais huit succès d'étape dans le Tour, dont il a remporté à deux reprises le classement final (2020 et 2021).
Avec AFP
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CYCLISME
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5E ÉTAPE
Tour de France : l'Australien Simon Clarke dompte les pavés, Wout van Aert reste en jaune
GRAND DEPART
Tour de France 2022 : Yves Lampaert déjoue les pronostics et s'adjuge le 1er maillot jaune
New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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Boris Johnson May Be Fading Out, but Not the Divisions He Stoked
Long after he is gone, his successors will be wrestling over his signature project, Brexit, and the insoluble issues it raised.
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By Mark Landler
LONDON — The swift, stinging downfall of Boris Johnson this past week removes a uniquely polarizing figure from British politics. But it does not remove the divisive issues that Mr. Johnson confronted — and in many cases, exploited — as he engineered Britain’s departure from the European Union two and a half years ago.
Mr. Johnson’s legacy, and that of Brexit, are inseparable. Britons will be wrestling with the fallout from his signature project long after their flamboyant prime minister decamps Downing Street, taking with him his heedless disregard for the rules, checkered ethical history and slapdash personal style.
From Britain’s poisoned relationship with France to its clash with Brussels over trade in Northern Ireland, Brexit-related issues will loom large in the campaign to replace Mr. Johnson as leader of the Conservative Party and, hence, prime minister. They could well define the next occupant of Downing Street, the fourth prime minister since Britain voted to leave in 2016.
Narrowing the divide between Britain’s wealthy south and poorer north — Mr. Johnson’s marquee post-Brexit initiative — is major unfinished business. Even broader economic problems, like surging inflation and a looming recession, have a Brexit component, insofar as Britain’s divorce from Brussels has aggravated its woes.
Beyond that, Mr. Johnson’s successor will have to reckon with the corrosive effect that Brexit has had on British politics, whether in the charged debates over social and cultural issues, or in the strains on institutions like Parliament and the Civil Service. Mr. Johnson, with his populist instincts, stoked those sentiments. Throwing out his playbook would not be easy for any future Conservative leader.
“What Boris Johnson did was show how the system can be exploited,” said Anand Menon, a professor of European politics at King’s College London. “Given the nature of the Conservative Party, I assume there’s not going to be much softening of its position on many of these issues.”
Even Jeremy Hunt, a middle-of-the-road figure who is likely to run for party leader, said recently he would favor ripping up parts of Britain’s agreement with the European Union that sets trade regulations in Northern Ireland. Mr. Johnson’s threat to do that provoked outrage in Brussels, which accused him of violating international law.
Mr. Hunt, who challenged Mr. Johnson for the leadership unsuccessfully in 2019, voted for Britain to stay in the European Union. But like Mr. Johnson, his fortunes will depend in part on support from the Conservative Party’s right flank, which pushed relentlessly for the most uncompromising form of Brexit.
Another likely candidate, Liz Truss, Mr. Johnson’s foreign secretary, is spearheading the aggressive approach on Northern Ireland. She is reported to have recruited an influential group of Brexiteers to vet legislation that would allow Britain to renege on parts of the agreement with Brussels before introducing it in Parliament.
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
Nor will the leadership campaign lack for culture warriors. Suella Braverman, who currently serves as attorney general, declared herself a candidate on ITV last week by vowing to crack down on migrants illegally crossing the English Channel, one of several positions that echo those of Mr. Johnson.
“We need to get rid of all of this woke rubbish,” Ms. Braverman added, “and actually get back to a country, where describing a man and a woman in terms of biology does not mean that you are going to lose your job.”
The political forces that fueled Brexit — voter disengagement, economic grievances, distrust of politicians — predated Mr. Johnson, much as similar forces predated Donald J. Trump in the United States. How much each leader was a catalyst for events or merely a symptom of them will be long debated in both countries.
And just as the United States is still dealing with the charged issues that catapulted Mr. Trump into office, analysts said British politics would continue to be dominated by hot-button topics — from immigration to economic equity between England’s north and south — that were litigated in the Brexit debate.
“We are still in the relatively early stages of living with the consequences of Brexit,” said Simon Fraser, a former head of Britain’s Foreign and Commonwealth Office. “Brexit is going to continue to devour its children.”
Those running to replace Mr. Johnson, Mr. Fraser said, have little incentive to soften his hard-line positions on Brexit-related issues because they will be selected by the Conservative Party’s lawmakers and rank-and-file members, for whom Mr. Johnson’s Brexit policy was perhaps the greatest success of his tenure.
Mr. Johnson stitched together a potent but unwieldy coalition to win a landslide general election victory in 2019. It consisted of traditional Tory voters in the country’s south, as well as working-class voters in the industrial north, who had historically voted for the Labour Party but defected to the Conservatives in part because of Mr. Johnson’s vow to “Get Brexit Done.”
“Boris Johnson was able to move into that space, partly by dint of personality, partly by his complete absence of a political philosophy,” Mr. Menon said. Without Mr. Johnson’s protean appeal to those voters, he added, social and cultural issues are “the only glue that holds it together.”
With Mr. Johnson vowing to stay in Downing Street until the Conservatives select a new leader — a process that could take until the early fall — it is too soon to judge whether he will have a lingering impact on British politics after he is no longer prime minister. Some of that will depend on whether he opts to stay in Parliament, where he could easily vex his successor from the backbenches.
Jonathan Powell, who served as chief of staff to Prime Minister Tony Blair, used an analogy to “long Covid,” the prolonged aftereffects of Covid-19.
“In the United States, you’re suffering from Long Trump,” he said. “The question is, are we in Britain going to suffer from Long Boris?”
Mr. Powell said he was cautiously optimistic that Britons would be able to move on from Mr. Johnson more readily than Americans from Mr. Trump because their institutions have, by and large, proven resilient in the face of his tactics.
After some dithering, for example, Conservative Party lawmakers rallied themselves to stand up to a leader in whom they had lost confidence. The Republican Party, by contrast, remains almost wholly in thrall to Mr. Trump.
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For all his precedent-shattering, norm-busting ways, Mr. Johnson’s denouement was oddly in keeping with custom, if with a typically dramatic flourish. His cabinet abandoned him, much as members of Prime Minister Margaret Thatcher’s cabinet abandoned her in November 1990, forcing her to yield to the inevitable and step down.
None of this is to diminish Mr. Johnson’s place in history, which even his harshest critics say will be consequential.
“Without Boris Johnson, we might not have had Brexit,” said Timothy Garton Ash, professor of European studies at Oxford University. “Without Boris Johnson, we wouldn’t have a hard Brexit because he personally gave us that. Without Boris Johnson, we wouldn’t have had the disastrous decline in standards in British public life.”
Still, he said Mr. Johnson would not play a king-making role after leaving office because he does not command a Brexit Brigade anything like Mr. Trump’s “Make America Great Again” movement.
“The Conservatives selected him quite coolly, quite calculatingly, because they thought he was a winner,” Professor Garton Ash said. Once the campaign is over, and the candidates have finished offering red meat to the Tory base, he predicted that “the Conservatives will return to their more centrist positions.”
Other experts, however, argue that the cost-of-living crisis in Britain will make it hard for Mr. Johnson’s successor to chart a more conciliatory path with Europe.
The prime minister’s promises that Brexit would unleash a new era of growth in Britain have not been borne out. In fact, it has lagged the European Union, a fact that would not surprise economic forecasters or the government itself, which predicted that Brexit would hurt the British economy.
To remedy that, most candidates to succeed him are expected to call for some combination of lower taxes and less regulation.
“None of them is going to acknowledge the downsides of Brexit,” said Mujtaba Rahman, an analyst at the political risk consultancy, Eurasia Group. “They’ll frame it as part of new Brexit opportunities.”
But cutting taxes and easing regulations would only widen the divergence between Britain and the European Union. That would aggravate the existing impasse over trade in Northern Ireland, which has long angered France and the Republic of Ireland, and recently drew a strong rebuke from the German government.
“It’s not clear to me at all that the Brexit conversation is going to end, and it may actually dominate the campaign,” Mr. Rahman said. “Europe remains an itch that the Conservative Party cannot stop scratching.”
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Valeurs Actuelles
Louis Boyard, Swann Périssé, Bilal Hassani… Le désespérant visage de la jeunesse
Leurs problèmes sont, pour la plupart, inconnus une fois passé le boulevard périphérique des grandes agglomérations. Et pourtant, leur parole n’aura jamais été autant prise au sérieux. Des réseaux sociaux aux plateaux de télévisions, cette génération, dont le progressisme n’est limité que par l’imagination, sait définitivement se faire entendre. Une jeunesse patriote, fière de son pays et de son histoire, existe, bien sûr, mais comment se faire entendre face à une minorité des plus bruyantes, prête à tous les excès pour imposer sa vision de la “société de demain” ? Voici un petit tour de ce qui se fait de mieux dans le pire.
Louis Boyard, le dealer à l’Assemblée
Vous le découvrirez plus avant page 34… L’ancien président de l’Union nationale lycéenne, élu avec l’étiquette de La France insoumise, réunit toutes les tares adressées à la nouvelle génération. Il est de toutes les causes : antiracisme, féminisme, lutte contre l’islamophobie… Il est bien sûr pour la légalisation du cannabis. Sur le sujet, Louis Boyard en connaît un rayon. Sur le plateau de Cyril Hanouna, en septembre 2021, il assumait avoir déjà vendu de la drogue. Pour « payer ses études », prétextait-il, avant de se lancer dans une diatribe sur la précarité étudiante. Tout est bon pour indigner. Y compris le refus de serrer la main d’un collègue.
Arthur Germain, le fils de…
Son nom ne vous dit sans doute rien. Son visage non plus, d’ailleurs. Mais vous connaissez sa mère. Arthur Germain, 21 ans, est le fils d’Anne Hidalgo. Voilà d’où il tient l’intégralité de sa légitimité, celle qui lui ouvre les portes des plateaux télé et des studios de radio. Depuis une vidéo postée sur son compte Twitter avant le premier tour de l’élection présidentielle, dans laquelle il annonçait qu’il ne voterait pas au premier tour, Arthur Germain est devenu la nouvelle attraction médiatique à la mode, le symbole de cette jeunesse qui ne vote pas. France Télévisions, RMC, Gala : tout le monde s’arrache la parole d’un énième “fils de” faussement rebelle, qui tente de sortir de l’ombre pesante de son illustre ascendance. « Peu importe le résultat, je ne reconnaîtrai pas la personne élue comme mon président, assurait-il fièrement lors de l’entre-deux-tours de la présidentielle. Je mettrai toute mon énergie dans la création d’un nouveau modèle sociétal. » Toutologue un brin donneur de leçons, il s’épanche aussi bien sur la montée des eaux que sur les vagues de chaleur. Le tout, en mettant en avant son expérience de nageur et d’aventurier. Il propose d’ailleurs des formations d’initiation à la survie en milieu sauvage, facturées 200 euros. Qui a dit que le nouveau monde était gratuit ?
Redazere, le salafiste cool
Yeux verts cristallins, barbe taillée, voix charismatique… L’apparence est soignée. Redazere a tout d’un musulman modéré. Le temps de quelques secondes, sur TikTok, il se mue en imam. L’Algérien de 26 ans, installé au Québec, fait un carton sur la plate-forme. Rappels de prières, appels au pèlerinage à La Mecque, conseils pour les ablutions…
Près de 2,1 millions de fidèles suivent au quotidien ses recommandations. « Sa famille », comme il aime à les appeler. Son but ? Rendre l’islam cool. Clips enjoués, ton badin, traits d’humour… Le premier influenceur religieux francophone manie d’une main de maître les codes de son époque. Seulement, les apparences sont trompeuses. Interdiction d’écouter de la musique ou de fêter Noël, obligation du port du voile pour les femmes, interdiction de s’embrasser avant le mariage…
Derrière sa bonhomie de façade, Redazere dissimule les injonctions d’un islam rigoriste. Dans le quotidien et les relations, l’influenceur divise chaque activité du musulman en deux catégories : le halal et le haram . Le licite et l’illicite. Une logique séparatiste. Sous couvert de modernité, sa chaîne diffuse un “salafisme mainstream”, accessible à tous. Mais surtout aux plus jeunes.
Anne-Fleur Goll, la Greta française
Bien ancrée dans son époque. Voilà comment l’on pourrait décrire, en quelques mots, Anne-Fleur Goll. La jeune femme de 25 ans trie ses déchets, mange bio, prône la décroissance et souffre d’éco-anxiété. Alors, en ce 9 juin, lors de la remise des diplômes de HEC, elle fait part publiquement de son mal-être : « J’ai ressenti un profond désarroi en prenant conscience que les métiers vers lesquels menaient mes études étaient la principale cause de cet effondrement environnemental. »
Sa conscience écologique, elle la développe vers 22 ans. Le déclic ? La démission de Nicolas Hulot du gouvernement, en 2018. Biberonnée aux sermons de Jean-Marc Jancovici sur la chaîne Youtube Thinkerview, la consultante en climat chez Deloitte fait de l’urgence climatique son cheval de bataille. Son ultime honte ? Son année d’échange au Pérou, « en raison de l’impact carbone du voyage ». Membre de HEC Transition, elle encourage, avec ses camarades de lutte, à une « pression intérieure ». Deux mois avant, huit étudiants de l’école AgroParisTech s’illustraient eux aussi en appelant à se « débarrasser de l’ordre social dominant ». Pour renverser la table. Tout un programme.
Édouard Louis, le nouveau penseur
Il n’a rien fait – « plutôt qu’écrire, je pourrais aller manifester, aider les migrants que l’État machiniste persécute ou être bénévole dans une association contre l’homophobie », assumait-il dans un entretien à Libération -, mais n’en est pas moins sûr d’avoir tout compris au monde qui l’entoure. À 29 ans, Édouard Louis est devenu, en trois romans largement autobiographiques ( En finir avec Eddy Bellegueule, Histoire de la violence et Qui a tué mon père, tous édités au Seuil), l’égérie de la gauche intellectuelle.
Fort de son succès de papier, il rend un jugement définitif et sans appel sur la société. Les coupables y abondent : cette classe prolétaire qui l’a vu naître et qu’il hait de toute son âme, à ses yeux raciste, homophobe, alcoolique et chômeuse ; les intellectuels, dont il ne partage pas la vision ; la droite en général ; et tant qu’à faire toute la classe politique, jusqu’à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.
Les victimes aussi sont toutes trouvées : lui d’abord, encore et toujours, livre après livre ; son père, dont il impute la mort à la société tout entière ; jusqu’à Reda, cet immigré algérien qu’il accuse dans Histoire de la violence de l’avoir agressé un soir de Noël et qu’il cherche à excuser à tout prix. Toujours interrogé par Libération, Édouard Louis affirmait vivre une « vie de honte ». Dommage qu’il nous la fasse partager.
Swann Périssé, l’influenceuse (dé)culottée
« Comment parler des objets qui ont changé ma vie, sans parler de ce sex-toy incroyable… » Elle est comme ça, Swann Périssé, sans aucun tabou : c’est même son maître mot. La jeune femme aux sourcils froncés et casquette à l’envers n’est pas sexologue mais “humoriste”. Que ce soit sur son compte Instagram ou via ses vidéos, elle propose du contenu qui se veut “marrant” et “intelligent”.
Après avoir écumé, sans succès, les scènes de stand-up parisiennes, cette jeune femme de la génération Z se lance sur Youtube et obtient rapidement du succès. Sa publication Pourquoi je montre mes seins en vidéo cumule plus d’un million de vues. “Intelligent”. Autre carton de sa chaîne, Quand on regarde un porno , dans lequel elle s’attelle à mettre en valeur les rapports humains dans toute leur subtilité. Sous cette vidéo, on peut lire des commentaires comme : « J’ai 13 ans et maintenant je connais ce genre de choses. » Encore un modèle en termes d’éducation sexuelle.
Mais rassurez-vous, elle se dit aussi « féministe » – Vos meilleures histoires féministes (et hilarantes) au lit – et « écolo », comme en témoignent ses contenus Instagram : « Mon but, c’est de donner aux gens envie de s’amuser avec l’écologie. » Un discours très original qui transcende les codes et les tendances actuelles.
Bilal Hassani, le porte-drapeau
Dis-moi qui est ton ambassadeur, je te dirai de quel pays tu viens. Le nôtre porte des collants, mais n’est pas un super-héros pour autant. Toujours habillé, maquillé et coiffé en femme, Bilal Hassani représente la France au concours de l’Eurovision en 2019. À l’époque âgé de 19 ans, il termine à la 16e place. Anecdotique, tant sa participation a fait du bruit.
Outre les tics, les cris, les gimmicks agaçants, le personnage hystérique est surtout le chouchou de tout un monde. Personne ne connaît réellement ses chansons, mais le show-business le couve et l’adule. Une sorte de poules aux œufs d’or que tout le monde s’arrache. En 2020, Europe 1 le place comme mascotte de sa campagne publicitaire “Écoutez le monde changer”. Les affiches sont placardées dans toutes les rues.
Un an plus tard, rebelote, le journal Têtu le nomme personnalité de l’année. Le Français d’origine marocaine a droit à la couverture, il y est représenté en Vierge Marie. La question n’est pas de savoir s’il chante bien, mais réellement de s’approprier le phénomène. Hassani devient une caution progressiste de certains programmes : en 2021, il participe au télé-crochet Danse avec les stars, sur TF1. La compétition se joue en duo, Hassani danse avec un autre homme. Une première, mais pas de panique, le chanteur fera la femme.
Raphaël Arnault, l’antifa Deluxe
“Des pentes de la Croix-Rousse aux bancs de l’Assemblée, un destin militant. ” Tel était le conte de fées que l’antifasciste lyonnais de 24 ans s’imaginait écrire, en cas de victoire aux élections législatives de juin. La réalité l’a bien vite rattrapé. Avec un score piteux de 6,81 % des voix dans la 2e circonscription du Rhône, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste est retourné à ses modestes ambitions : combattre “l’extrême droite”, contrôler la rue. Un art dans lequel lui et ses camarades antifascistes excellent. Tout particulièrement depuis janvier 2018, année de la fondation de son collectif : la Jeune Garde (JG).
D’abord cantonné à la capitale des Gaules, le groupuscule a rapidement étendu son maillage sur tout le territoire, engrangeant toujours plus de soutiens et de militants. Un succès largement attribuable aux nombreuses apparitions médiatiques d’Arnault. Touche pas à mon poste ! BFM Lyon, Quotidien , Le Média… Porte-parole plutôt charismatique de l’association, le jeune homme ne dit jamais non à un passage caméra. Certainement pas pour attirer les projecteurs sur sa petite personne. Non… Il s’agit bien sûr d’une stratégie, vouée à sortir l’antifascisme de son ghetto culturel, taché de bière, de hooliganisme et de punk-rock.
C’est “pour la cause” que le blondinet soigne toujours sa mise, son élocution et se pare des plus belles griffes du vêtement urbain. On l’aura compris, “l’antifa Deluxe” a les dents longues et rêve que son groupuscule rejoigne un jour la grande famille de la gauche institutionnelle. Avec lui comme tête d’affiche, sans doute.
France24 - Monde
Football : les stars à suivre durant l'Euro féminin 2022
Publié le : 06/07/2022 - 12:00
Stéphanie TROUILLARD
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Le championnat d'Europe féminin de football a lieu du 6 au 31 juillet en Angleterre. Les meilleures joueuses du Vieux Continent vont s'affronter pour décrocher le précieux trophée. Si certaines stars sont déjà confirmées, d'autres vont être les pépites à observer.
Seul événement footballistique majeur de l'été, la 13e édition de l'Euro féminin de football va attirer tous les regards du 6 au 31 juillet, en Angleterre.
Depuis le succès populaire du Mondial-2019 féminin organisé en France, les joueuses sont de plus en plus connues. Alors que certaines font déjà la Une des journaux, comme la Norvégienne Ada Hegerberg ou la Ballon d'Or Alexia Putellas, d'autres stars du football féminin vont profiter de cet événement pour se faire connaître du plus grand nombre.
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Ada Hegerberg : le retour de la reine
L'équipe de Norvège est l'une des nations phares du football féminin : les Scandinaves ont remporté deux fois l'Euro - en 1987 et 1993 - et participé à quatre finales - 1989, 1991, 2005 et 2013. Elles ont également gagné la Coupe du monde en 1995 et les Jeux olympiques en 2000.
Pour espérer revenir au sommet, les Norvégiennes peuvent compter sur leur attaquante vedette : Ada Hegerberg. Première Ballon d'Or de l'Histoire, la joueuse de l'Olympique lyonnais a connu un long passage à vide. Absente des terrains pendant vingt mois à cause d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, elle a fait son grand retour cette saison et a encore une fois tutoyé l'excellence en remportant la Ligue des champions avec son club.
La star a aussi connu une période tourmentée avec son pays. En raison de plusieurs différents avec la fédération de football de Norvège, notamment au sujet des disparités de traitement entre hommes et femmes en sélection, elle n'a pas porté le maillot national pendant cinq ans et a notamment manqué le Mondial-2019. Après avoir réalisé que des avancées concrètes ont eu lieu pour l'égalité, elle est finalement revenue dans l'équipe pour participer à cet Euro. Désormais au meilleur de sa forme, Ada Hegerberg ne va pas manquer de vouloir marquer les esprits lors de la compétition.
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Lucy Bronze : la meilleure défenseuse du monde
Depuis plusieurs années, l'Anglaise Lucy Bronze est devenue l'une des figures incontournables du football féminin international. Récemment recrutée par le FC Barcelone, elle a révolutionné le poste d'arrière latérale empilant les trophées avec Lyon puis Manchester City. En 2020, elle est devenue la première défenseuse à être élue meilleure joueuse par la Fifa.
À 30 ans, elle fait figure de taulière au sein de l'équipe anglaise, mais n'a encore rien remporté en sélection nationale. Troisième du Mondial-2015, l'Angleterre s'était aussi inclinée en 2019 face aux États-Unis en demi-finale après un magnifique parcours.
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Marie-Antoinette Katoto : la pépite française
Attaquante vedette du PSG et meilleure buteuse de l'histoire du club, Marie-Antoinette Katoto affole les compteurs à seulement 23 ans. La joueuse, née à Colombes, en région parisienne, sort d'une saison aboutie d'un point de vue personnel avec 14 buts inscrits en équipe de France, le titre de meilleure joueuse et celui de meilleure buteuse du Championnat de France (18 buts), auxquels s'ajoutent sept buts en Coupe de France et autant en Ligue des champions.
Alors qu'elle n'avait pas été sélectionnée par Corinne Diacre pour le Mondial-2019, elle fait désormais figure de pilier de la sélection française. Marie-Antoinette Katoto a répondu sur le terrain à la sélectionneuse qui lui reprochait d'être aux abonnés absents lors des matches importants. Lors de l'Euro, elle aura l'occasion de confirmer ce nouveau statut.
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Ona Batlle : l'espoir espagnol
Privée de sa meilleure joueuse, la Ballon d'Or 2021, Alexia Putellas, victime d'une rupture des ligaments du genou gauche à la veille du début de la compétition, l'Espagne va devoir se trouver un nouveau leader pour cet Euro-2022. Le salut pourrait venir de l'arrière de Manchester United, Ona Batlle.
Même si elle n'a que 23 ans, elle est l'une des titulaires indispensables des Red Devils et de la Roja avec qui elle joue depuis 2019. En l'absence de l'attaquante du Barça Jenni Hermoso, également blessée et forfait pour la compétition, Ona Batlle pourrait prendre les clés de cette jeune sélection d'Espagne et se révéler aux yeux du monde.
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Pernille Harder : l'icône danoise
Deuxième de l'Euro-2017, le Danemark est toujours aux avant-postes du football féminin. L'équipe compte à sa tête la capitaine, Pernille Harder. Depuis 2016, l'attaquante a remporté le titre de championne à chacune de ses saisons, avec les clubs de Linköping, Wolfsburg et Chelsea. Son transfert en Angleterre, en 2020, avait fait d'elle la joueuse la plus chère de l'histoire.
Mais il manque à ce palmarès déjà riche un trophée avec sa sélection nationale. Non qualifiée pour le Mondial-2019, Pernille Harder espère bien se rattraper lors de l'Euro-2022.
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Stina Blackstenius : le "gunner" suédois
Après avoir fait les beaux jours de Montpellier, Linköping et BK Hacken, Stina Blackstenius brille dans le championnat anglais sous le maillot d'Arsenal, aux côtés de la star néerlandaise Viviane Miedema.
Joueuse d'expérience sur le plan international, l'attaquante suédoise a déjà un palmarès bien rempli. Elle a remporté deux médailles d'argent aux Jeux Olympiques en 2016 à Rio et en 2021 à Tokyo. Elle a également terminé à la troisième place du Mondial-2019 organisé en France avec sa sélection.
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Vivianne Miedema : la Néerlandaise sérial buteuse
Meilleure buteuse néerlandaise de tous les temps, Vivianne Miedema affiche des statistiques affolantes. En 110 rencontres avec sa sélection nationale, l'attaquante d'Arsenal, nommée footballeuse de l'année 2021 par la BBC, a inscrit 92 buts, soit presque un but par rencontre.
Championne d'Europe en titre avec son pays et vice-championne du monde, elle va avoir à coeur de conserver ce trophée aux côtés de l'autre star de sa sélection, Lieke Martens.
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Rachel Furness : le pilier de l'Irlande du Nord
À 34 ans, la Nord-Irlandaise Rachel Furness va participer à sa première grande compétition internationale avec son pays. Star de la sélection, la joueuse de Liverpool est aussi la meilleure buteuse de son histoire avec 38 réalisations.
Après une saison réussie sous le maillot des Reds avec une remontée en première division féminine anglaise, elle aborde la compétition européenne plein de confiance pour cet événement international qui pourrait être l'un des derniers de sa carrière.
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Tine De Caigny : la pointe de l'attaque belge
Avec ses 37 buts en 72 sélections, la Belge Tine De Caigny est l'une des joueuses majeures des Red Flames. Après 2017, elle participe à son deuxième championnat d'Europe de rang et espère enfin passer le premier tour.
La joueuse d'Offenheim s'est en tout cas montrée en jambe lors des qualifications. Toute sélection confondue, elle a inscrit le plus grand nombre de buts durant les éliminatoires avec 12 réalisations.
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Lea Schüller : la jeunesse allemande flamboyante
À seulement 24 ans, Lea Schüller ne perd pas de temps. La joueuse du Bayern Munich affiche déjà 29 buts en 38 matches, tandis qu'en sélection nationale, elle se montre tout aussi prolifique avec 25 réalisations en 39 apparitions.
Après un Mondial-2019 en demi-teinte, l'avant-centre va avoir cœur de se racheter pour hisser de nouveau son pays au sommet du foot européen. L'Allemagne attend de gagner de nouveau l'Euro depuis 2013.
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Football
Ligue des champions féminine : l'OL domine Barcelone et récupère sa couronne
FOOTBALL
Ligue des champions féminine : Lyon se qualifie pour la finale en éliminant Paris
Euro-2022 : une liste des 23 Bleues sans Amandine Henry ni Kheira Hamraoui
Valeurs Actuelles
Carburant, redevance audiovisuelle, pensions : ce que contient la loi « pouvoir d’achat » du gouvernement
Le projet de loi « pouvoir d’achat », annoncé depuis des semaines comme la première mesure du second quinquennat Macron, va enfin se concrétiser. Selon Le Parisien, le texte a été présenté jeudi 7 juillet, en Conseil des ministres. Au total, l’ensemble des mesures pensées pour aider les Français à supporter l’épisode inflationniste devrait coûter 20 milliards d’euros. Plusieurs dispositifs sont prévus : la suppression de la redevance audiovisuelle (138 euros par mois), le triplement de la prime Macron, une aide de rentrée exceptionnelle de 100 euros, une revalorisation des pensions, etc.
Dans le détail, la prime de rentrée va être revalorisée, à hauteur de 50 euros par enfant. Les 750 000 élèves qui reçoivent une bourse bénéficieront d’une hausse de 4%, dès la rentrée scolaire de septembre. Les pensions de retraites et les minima sociaux augmenteront également, là encore de 4%.
Fin de la ristourne carburant
Toutes les nouvelles ne sont cependant pas bonnes : le projet de loi entérine également la sortie progressive de la ristourne accordée sur le litre d’essence depuis le mois d’avril. Pour l’heure, cette réduction s’élève à 18 centimes par litre. A compter du mois d’octobre, elle passera à 12 centimes, puis 6 centimes en novembre. Le 1er décembre prochain, enfin, elle prendra définitivement fin.
En revanche, la mesure devrait être remplacée par un nouveau dispositif carburant : dès le mois d’octobre, le gouvernement espère mettre en place une indemnité carburants « travailleurs ». Sur demande, les actifs les plus modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler pourront bénéficier d’une prime de 100 ou 200 euros, en fonction de leurs revenus. Un bonus de 50 à 100 euros est prévu pour les plus gros voyageurs, qui parcourent plus de 12 000 kilomètres par an.
France24 - Monde
Iran : les "carjacking", ces violents vols de voiture qui montent en flèche avec la crise économique
Publié le : 08/07/2022 - 15:42Modifié le : 08/07/2022 - 18:47
Alijani Ershad
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Les "carjackers", ou voleurs de voiture, sévissent en Iran dans un contexte de crise économique : plusieurs vidéos choquantes prises sur les routes montrent des hommes armés de machettes, de tasers ou d’armes à feu s’en prendre à des automobilistes. Notre Observatrice a été victime d’une tentative de vol de son véhicule.
"Keft giri", c’est le mot en persan que les Iraniens utilisent pour désigner les vols aggravés, comme les agressions. Mais il sert désormais aussi à décrire un autre phénomène, celui des vols ultra-violents de voitures sur les routes iraniennes. Sur les réseaux sociaux, une recherche à partir de ce terme fait apparaître des centaines de vidéos, filmées un peu partout dans le pays.
Les méthodes des malfrats sont variables. Certains tendent une embuscade à leurs victimes et saisissent leur véhicule et leurs objets de valeur par la force. D’autres se font passer pour des piétons et organisent de faux accidents, obligeant le conducteur à s’arrêter. Ces vols se déroulent parfois en plein jour, dans des rues fréquentées.
مرسی که امنیت داریم!!!قبلا تصور میکردیم تو ماشین بشینیم و شیشه بالا و در قفل باشه امنیت داریم!به لطف مسئولین و بخاطر فقر شدید، آخرین لولهای دزدی هم آنلاک شد در ایران و شاهد خفتگیری به روش فیلمهای اکشن هستیم!جالبیش اینه که آقا دزده میگه از دست من در میری** الان خفتت میکنم! pic.twitter.com/T7fvMZwEUm
June 27, 2022La diffusion sur les réseaux sociaux de dizaines de vidéos témoignant de ces agressions et vols a semé un vent de panique en Iran. Au point que certains internautes se sont mis à diffuser des conseils… pour éviter les vols de voiture.
Cette vidéo publiée le 8 juillet 2021 montre deux hommes attaquer une voiture avec une machette. La scène se déroule vers midi, sur une autoroute entre Téhéran et Qazvin.
"J’ai refusé de m'arrêter et ils se sont mis à brandir des machettes"
Sima (pseudonyme) a été victime de ces pirates de la route début juin :
Je rentrais du travail en voiture. J’ai pris la même sortie que d’habitude [sur une autoroute au nord de Téhéran, NDLR].
J’ai ralenti pour tourner à droite, puis j’ai vu un homme habillé tout en noir marcher le long de la rembarde de sécurité. Au début, j’ai cru qu’il était perdu. Puis il s’est mis à courir dans ma direction, m’a bloqué le chemin et a brisé mon rétroviseur. J’étais choquée pendant un instant… Puis, je me suis rappelée qu’un de mes amis m’avait dit qu’il lui était arrivé exactement la même chose quelques semaines plus tôt, sur une autre autoroute. C’était un "carjacking".
Je ne me suis pas arrêtée de conduire. Quand j’ai atteint la route principale, j’ai vu qu’une voiture blanche me suivait, et que l’homme en noir conduisait cette voiture.
Il y avait trois autres hommes dans le véhicule. Ils criaient : "Arrête-toi ! Arrête-toi ! Tu as renversé ce pauvre homme !"
Encore aujourd’hui, quand je pense à leurs visages, ça me terrifie. J’ai refusé de m’arrêter et ils se sont mis à brandir des machettes. Je tremblais et je criais pour demander de l’aide, mais personne n’est intervenu. Par je ne sais quel miracle, je me suis souvenue qu’il y avait un poste de police à proximité. Je m’y suis donc précipitée, j’ai arrêté la voiture juste devant et j’ai littéralement sauté dans les bras d’un policier.
زورگیری مسلحانه در 5 کیلومتری شادگان عوضش امنییییییت داریم pic.twitter.com/OxRQPQ7Uyq
June 30, 2022"Nous n’avons pas porté plainte, ça ne servait à rien"
Je pensais que c’était terminé, mais ces hommes se sont révélés plus agressifs que je ne le pensais. Ils se sont arrêtés en voiture devant le policier et l’un d’eux m’a dit : "On finira par t’attraper". Il a fait un geste avec sa machette pour mimer qu’ils m’égorgeraient. Puis, celui qui conduisait a appuyé sur l’accélérateur et ils sont partis.
J’étais en état de choc. La police m’a emmenée à l’intérieur du poste pour me donner de l’eau. Le policier m’a dit que j’avais bien fait de ne pas m’arrêter. Il a également dit qu’ils volaient ainsi des dizaines de personnes chaque jour.
Je leur ai demandé pourquoi la police ne faisait rien à ce sujet, il m’a dit qu’ils avaient déjà beaucoup à faire, et trop peu de policiers disponibles pour patrouiller. Il a précisé qu’il faudrait au moins trois policiers sur chaque sortie d’autoroute - ce qui est impossible. Je suis restée au poste de police jusqu'à ce que mon mari vienne me chercher puis nous sommes rentrés ensemble à la maison. Nous n’avons pas porté plainte, ça ne servait à rien.
"Ils ont l'impression de reprendre leur dû"
Depuis ce jour, je n’emprunte plus l’autoroute. Cela me prend plus d’une heure pour rentrer, mais c’est inenvisageable pour moi de passer par cette sortie à nouveau. Dès que je pense à ces hommes, j’ai la nausée. C’est horrible de penser que chaque jour, il y a un nouvel ami, un collègue, ou un membre de sa famille qui peut être victime de cette violence.
Je pense que ces criminels sont au chômage. Ils n’ont sûrement aucune ressource et doivent être prêts à tout pour obtenir de l’argent. Je pense qu’ils détestent tous ceux qu’ils considèrent comme "riches", comme si n’importe quelle personne avec un peu d’argent les avaient personnellement volé. Ils ont l’impression de reprendre leur dû.
Une vidéo publiée le 8 juillet montre une tentative de vol de voiture. L’homme derrière la caméra dit : "La voiture blanche a été victime d’un faux accident. Le conducteur ne s’est pas arrêté pour éviter d’être volé et, alors que le voleur est sur le capot de sa voiture, il se dirige vers le poste de police. Le voleur le supplie de s’arrêter et de le laisser partir."
En Iran, aucun chiffre officiel ne permet de mesurer l’ampleur de ces agressions sur les routes et des vols en voiture. Mais dans une rare conférence de presse en juin 2022, Reza Masoudifar, le vice-président des affaires sociales et de la prévention de la criminalité au sein du système judiciaire iranien, a révélé que le nombre total de vols en tout genre – pas seulement les vols et agressions sur les routes – en Iran avait été multiplié par sept depuis 2009, pour atteindre 1,4 million de cas par an.
En janvier 2021, le porte-parole de la police iranienne, le général Mahdi Hajian, avait déjà reconnu une augmentation des vols violents, imputés selon lui à la pauvreté et au chômage, mais pas au travail de la police. Il avait par ailleurs déjà évoqué la diffusion de vidéos d’agressions et vols sur les routes et avait rappelé "l'interdiction" du partage de ces vidéos "selon la loi".
>> Lire aussi sur le site des Observateurs : Violences, suicide et addictions : une crise économique sans précédent plonge la société iranienne dans les abîmes
En Iran, les crimes violents augmentent tandis que le pays traverse une sévère crise économique. La moitié des habitants du pays vit sous le seuil de pauvreté et plus d’un cinquième de la population réside dans des bidonvilles.
Selon une enquête indépendante réalisée en Iran en 2021, plus d'un tiers des Iraniens disent avoir été victimes de vols, et 27 % de ces vols ont été violents. Alors que 70 % des victimes disent avoir été blessées, seules 5 % ont engagé des poursuites judiciaires contre les auteurs.
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Le milliardaire Elon Musk renonce finalement à racheter Twitter
Publié le : 08/07/2022 - 23:38Modifié le : 09/07/2022 - 10:40
FRANCE 24
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Elon Musk a annoncé, vendredi, qu'il mettait fin à l'accord de rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars, accusant le réseau social d'avoir violé ses obligations contractuelles en fournissant notamment des données erronées ou incomplètes sur le nombre de faux comptes.
C'est la fin d'un rêve pour les uns, d'un cauchemar pour les autres : Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a mis fin, vendredi 8 juillet, à l'accord passé pour racheter le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars.
Dans une lettre publiée par le gendarme boursier américain, ses avocats assurent que Twitter n'a pas respecté ses engagements pris dans l'accord, notamment en ne fournissant pas toutes les informations demandées sur le nombre de comptes inauthentiques et de spams.
"Twitter n'a pas respecté de multiples clauses de l'accord, et semble avoir donné des informations fausses et trompeuses sur lesquelles M. Musk s'est basé pour s'engager dans l'accord d'acquisition", indique la lettre officielle.
Bataille en justice en vue
Twitter a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines que le nombre de faux comptes sur sa plateforme était inférieur à 5 %. Le multimilliardaire et son équipe estiment que le réseau ment, et que cela affecte la viabilité de son activité, et donc la valeur de la société.
Depuis des semaines, les experts se demandaient Si Elon Musk cherchait à retirer son offre ou à renégocier le prix à la baisse.
En mettant fin à son engagement de racheter Twitter, l'homme d'affaires s'expose à des poursuites juridiques conséquentes. Les deux parties se sont engagées à verser une indemnité de rupture pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars dans certaines circonstances.
Le président du conseil d'administration (CA) de la plateforme, Bret Taylor, a d'ailleurs tweeté que le CA était "déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus" et entendait bien l'emporter devant les tribunaux.
Tous perdants
"C'est un scénario désastreux pour Twitter et son CA, car l'entreprise va maintenant devoir affronter Musk dans une longue bataille judiciaire pour sauver la transaction et/ou récupérer au moins un milliard de dollars", a réagi l'analyste Dan Ives.
Dans la lettre, les avocats d'Elon Musk évoquent aussi des licenciements récents d'employés de Twitter et le gel des recrutements.
Ils ont clairement "listé le plus de motifs possibles pour éviter d'avoir à payer" l'amende prévue, a commenté l'analyste Carolina Milanesi pour l'AFP.
Le 25 avril dernier, Elon Musk semblait avoir réussi son pari, malgré les tentatives initiales de Twitter de le repousser. Après être graduellement, et discrètement, monté au capital du groupe, il passait un accord définitif avec le CA du groupe pour racheter le réseau social au prix de 54,20 dollars par action, soit 44 milliards de dollars en tout.
Depuis, le titre de Twitter a perdu plus d'un quart de sa valeur. L'action de Tesla a aussi dégringolé de près de 25 % sur cette période.
Mais même si le réseau social ressort affaibli des nombreuses péripéties de ces derniers mois, "le pire serait que Twitter force l'acquisition à avoir lieu", note Carolina Milanesi. "Ils se retrouveraient avec un propriétaire qui ne veut pas de l'entreprise, et plein de ressentiment".
Avec AFP
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Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat
Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter
La semaine de l'éco
Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer
Le Figaro
Les ventes de mangas en France ont plus que doublé en trois ans
Dopée notamment par le pass culture, la bande dessinée japonaise est devenue le secteur à la croissance la plus dynamique du monde de l'édition.
La fièvre du manga n'en finit plus de faire le bonheur des librairies. Avec 23 millions d'exemplaires vendus au premier semestre, les ventes de bande dessinée japonaise ont plus que doublé en France en trois ans en s'affichant comme le secteur «le plus dynamique» de l'édition, selon les chiffres dévoilés samedi par le cabinet spécialisé GfK.
Sur les six premiers mois de l'année, les ventes de mangas ont cru de 14 millions d'exemplaires par rapport à la même période en 2019, soit une hausse de 168%. Par rapport au premier semestre de 2021, année record pour le marché du livre en France, les ventes de mangas ont augmenté de 15% (+3 millions d'exemplaires), alors même que toutes les autres catégories ont enregistré une baisse sur la période (-3% pour la fiction moderne ou -10% pour la BD de genres, par exemple).
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Au total, tous genres confondus, «143 millions de livres neufs imprimés» ont été vendus au premier semestre 2022 pour un chiffre d'affaires de plus d'1,6 milliards d'euros, en léger recul, en volume comme en valeur, de 5% par rapport au premier semestre 2021. «Cependant le marché reste supérieur de plus de 10% au niveau d'activité 2019», précise une consultante de Gfk, Casseline Rosello, citée dans le communiqué du cabinet.
Les romans restent également le genre le plus plébiscité des Français, avec 29,8 millions d'exemplaires estampillés «fiction moderne» vendus entre janvier et juin 2022. Pour preuve, huit titres de «fiction moderne» constituent le Top 10 des livres les plus achetés au premier semestre, dominé par L'affaire Alaska Sanders de Joël Dicker, suivi du roman Le grand monde: les années glorieuses de Pierre Lemaitre et d'Anéantir de Michel Houellebecq.
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Les anciens assistants du Japonais, décédé subitement en 2021 à 54 ans, reprennent et continuent l'œuvre au long cours du maître mangaka. Une démarche qui partage les fans.
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Valeurs Actuelles
La motion de censure de la Nupes sera débattue lundi, LR et RN annoncent s’abstenir
La Nupes devra probablement patienter encore un peu avant d’espérer faire tomber le gouvernement Borne. L’hétéroclite alliance des gauches a déposé, mercredi 6 juillet, une motion de censure qui sera débattue lundi, 11 juillet. Selon Le Figaro, elle a même été déposée quelques instants avant le discours de politique générale d’Elisabeth Borne – comme pour signifier que peu importaient les propos de cette dernière.
Cette motion de censure, la première du second quinquennat Macron, est portée par les Insoumis, avec le soutien de leurs alliés communistes, socialistes et écologistes. Dans un communiqué, ces derniers ont expliqué qu’ « en l’absence de vote de confiance », ils n’ont « d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance ».
De faibles chances de succès
Lundi prochain, c’est donc un orateur de La France insoumise qui prendra la parole en premier. Il sera suivi par un membre du gouvernement, puis par l’ensemble des orateurs des autres groupes parlementaires. Les débats devraient durer près de 2H30, avant un scrutin qui se déroulera dans des salles voisines de l’hémicycle. Dans la foulée, l’examen du projet de loi sanitaire permettant le maintien des « mesures de freinage » face au Covid-19 se tiendra.
Il est fort peu probable que cette motion de censure ne parvienne à ses fins. Pour être voté, il faut à un tel texte la majorité absolue – 295 voix en l’occurrence. La marche devrait donc être bien trop haute pour la Nupes et ses 151 députés, qui ne pourront d’ailleurs pas compter sur le soutien d’autres familles politiques : le Rassemblement national et Les Républicains ont déjà fait savoir qu’ils n’ont pas l’intention de participer au vote.
New York Times - World
Latest Japan Updates: As Nation Mourns, Questions Swirl Over Abe’s Security
Many people asked how a gunman was able to get close enough to Shinzo Abe to kill him. The former prime minister’s body was taken Saturday to his home in Tokyo.
Here’s what you need to know:
Japan’s old capital of Nara becomes a site of national mourning.
Questions arise about Abe’s security protection.
The suspect will be handed over to prosecutors on Sunday, the Nara police say.
A shocking crime with many unanswered questions.
A day after the assassination, life in Tokyo (and on TV) goes on.
The assassination shocked a nearly gun-free Japan.
NARA, Japan — The assassination of Shinzo Abe, Japan’s longest serving prime minister, drew international attention to Nara, the country’s old capital and a city known more for its temples, shrines and proliferating deer than politics.
The city of about 360,000 people is often a second stop for tourists visiting nearby Kyoto, and the prefecture in which it is located is home to the third-largest number of nationally recognized cultural assets, after Tokyo and Kyoto.
Close to a third of the population is 65 or older, and Nara is a stronghold for the Liberal Democratic Party that Mr. Abe led for nearly eight years. One of his protégés, Sanae Takaichi, represents Nara in the Lower House of Parliament.
In a sign of Mr. Abe’s strong local support, hundreds of people lined up on Saturday to pay their respects to the fallen leader at a makeshift memorial set up at the site near the Yamato Saidaiji railway station where he had been assassinated a day earlier. They laid flowers, photos and cards along with packets of snacks and cans of beer and soda on tables set up under a white tent.
Police officers controlled traffic as people spilled over from the sidewalk onto the street, and set up cardboard boxes to collect the overflow of bouquets. Even as rain poured down in the midafternoon, visitors of all ages stood in line.
Miharu Araki, 24, a former resident of Nara who now works in Osaka, about 20 miles away, said she felt compelled to visit the site after being glued to the television for news about Mr. Abe all day on Friday. “He is a very memorable prime minister to me,” Ms. Araki said. “If asked who is the face of Japan, it’s Mr. Abe.”
Miyoko Ogawa, 61, who took the train from Osaka to lay two sunflowers and a small bottle of sake on the memorial, said she had been a longtime fan of Mr. Abe. “I just want to say, ‘Thank you for your hard work,’” she said. Even though he had stepped down as prime minister in 2020 for health reasons, she said, Mr. Abe had been working to support other politicians in Nara.
“He still wanted to devote himself and contribute to politics, even though he didn’t look so healthy,” Ms. Ogawa said. “I am so sad and upset that Mr. Abe was killed.”
— Hisako Ueno, Motoko Rich and Makiko Inoue
A day after former Prime Minister Shinzo Abe was gunned down in broad daylight, a stunned nation is questioning how the gunman was able to approach one of Japan’s most prominent politicians and fire two shots from close range without security stepping in.
On television and social media, there are numerous videos of the gunman walking unobstructed past security before pointing a large, handmade gun in the direction of Mr. Abe. The first shot seemed to startle the former leader and, a few seconds later, a second shot was fired and Mr. Abe collapsed to the ground. At that point, a group of men who appeared to be part of his security detail tackled the gunman to the ground.
The graphic footage has raised questions about why the gunman was able to approach from behind the riser where Mr. Abe was speaking and how, after the first shot, he was able to fire a second before security officers stopped him.
Toshio Tamogami, the chief of staff for Japan’s Air Force, seemed to ask the question that was on the country’s mind.
“How did the police, protective detail and other security not notice the criminal who approached with a gun from behind?” he wrote on Twitter.
At a press briefing on Saturday in Nara, Tomoaki Onizuka, head of the Nara prefectural police, acknowledged flaws in the protection given to Mr. Abe at Friday’s campaign event. “It is undeniable that there were problems in the security,” Mr. Onizuka said.
However, the National Police Agency said that there had been no problem with Mr. Abe’s security, according to Jiji News Agency, and that there had been an armed officer on the scene from Japan’s Security Police. That protective detail is a division of Tokyo’s Metropolitan Police Department and serves a role similar to the Secret Service in the United States. An agency spokesman was not immediately available for comment.
The agency said the lone Security Police officer at the event saw the attacker but could not stop the shooting, according to Jiji. The local police department in Nara said it also had officers there guarding Mr. Abe, although they declined to provide specifics on how many officers were deployed.
Danny Russel, a vice president of the Asia Society Policy Institute and former assistant secretary of state who traveled extensively with President Barack Obama, said he was stunned by the lack of protection for Mr. Abe during Friday’s campaign stop.
“The notion that the security police could have been there and not only allowed someone to walk up that closely to Abe carrying a homemade weapon, but there were two shots several seconds apart,” Mr. Russel said. “Why did nobody interpose their body or wrestle Abe to the ground?”
The seemingly relaxed security around Mr. Abe is a byproduct of the relative safety of Japan, where violent crimes and major disturbances at political rallies are rare.
Paul Nadeau, a former private secretary and adviser for a Liberal Democratic Party lawmaker from 2015 to 2018, said that he had attended campaign stops where Mr. Abe was speaking and that security was not overwhelming, even though he was prime minister at the time. He noted that there were around six to 12 security police officers guarding him but that the level of security did not come close to that of an American president.
Mr. Nadeau, who is now an adjunct professor at Temple University in Japan, said that he would attend party functions where Mr. Abe was in attendance with several hundred politicians, aides and other affiliated people without going through a background check, screening or a metal detector.
The proximity of candidates and constituents was intentional, he said, as part of a way to create a sense of intimacy and a feeling that the politician was approachable. Security was rarely considered.
“It never crossed my mind that you would ever need more security,” he said.
Motoko Rich and Hikari Hida contributed reporting.
— Daisuke Wakabayashi
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Tetsuya Yamagami, the suspect in the assassination of Japan’s former Prime Minister Shinzo Abe, will be detained and questioned by the police in the city of Nara for another night, then transferred to the custody of the local prosecutors’ office, the police said on Saturday.
The police said little else about the case during a brief news conference in Nara, where Mr. Abe was killed on Friday. Under Japan’s criminal justice system, the police are allowed to interrogate suspects for two days before turning them over to prosecutors.
At the news conference, the police told reporters that Mr. Yamagami had taken a train one stop from his neighborhood to the location of the campaign rally where Mr. Abe was shot. They also said they had found multiple bullet holes in a vehicle used by the candidate for whom Mr. Abe was campaigning, but they did not elaborate.
For years, Japan’s criminal justice system has been criticized as unfairly slanted toward the prosecution, with critics pointing to a national conviction rate that exceeds 99 percent.
Once Mr. Yamagami is in their custody, prosecutors will have a day to determine whether to seek a detention order from a court, which they almost certainly will, said Charles D. Weisselberg, a professor at the University of California, Berkeley, School of Law who directs a program studying U.S. and Japanese law.
At that point, prosecutors will have 10 days to question Mr. Yamagami. They can then apply for another order that would allow them to interrogate him for an additional 10 days.
In total, that means Mr. Yamagami can be detained and questioned for 23 days before being indicted. During interrogation, he is not entitled to have a lawyer present. Many critics of the system have said that it is geared toward forcing a suspect into confessing.
Japan’s Constitution states that people cannot be compelled to testify against themselves and that forced confessions are inadmissible in court. The country’s Ministry of Justice has said that it decided against letting lawyers be present during questioning because that “would make it difficult to discover the truth of the case due to the difficulty of obtaining sufficient statements from the suspects.”
The ministry also has said experts had warned that having lawyers present during interrogation would “not be supported by crime victims or the Japanese people, who strongly demand that the truth of a case be discovered.”
Satoru Shinomiya, a defense attorney and professor of law at Kokugakuin University in Tokyo, said he expected prosecutors to take the maximum amount of time allowed under the law in this case, because Mr. Abe was a high-profile victim and they want to avoid making mistakes that could expose them to criticism.
Even in cases where the accused confesses to a crime, he said, prosecutors keep investigating to capture not only a full picture of the crime but of the life of the suspect.
Mr. Shinomiya added that he did not expect prosecutors to seek the death penalty against Mr. Yamagami, because Mr. Abe was the only victim and Japanese courts have been reluctant to impose the death penalty in such cases.
— Daisuke Wakabayashi and Hisako Ueno
As Japan’s former prime minister, Shinzo Abe, spoke to the crowd in the city of Nara, a man in cargo pants and a grey shirt approached from behind, carrying a crude handmade gun. He shot Mr. Abe twice.
Men in suits, apparently the prime minister’s security detail, moved swiftly, chasing down the suspect and tackling him to the ground. The man, Tetsuya Yamagami, 41, was arrested at the scene.
While his full motives are unclear, he confessed that he had intended to kill Mr. Abe, according to the police. The prime minister, he believed, had some association with a group against which Mr. Yamagami held “a grudge.”
The police have charged him with murder.
The killing on Friday of Mr. Abe, one of the most important figures in Japanese postwar history, has sent shock waves through Japan’s political establishment and a general public unaccustomed to such violent crime, particularly in a country with some of the strictest gun laws in the world.
“I am in complete shock,” said Ayane Kubota, 37, who was headed home from work in Tokyo and scrolling through Twitter to catch up on the news on Friday evening. “This is so un-Japanese. You never hear about gun violence here. On TV in the United States you hear about it all the time, but not here.”
In a news briefing on Friday night, police officials from the Nara prefectural office said Mr. Yamagami had made the double-barreled gun, about 16 inches long and 7 inches wide. The police also found several similar weapons in his apartment near the site.
The authorities have not said what penalty they will seek for Mr. Yamagami. Japan is one of the few highly developed countries that have capital punishment; six people have been executed by hanging in the past three years. The law allows the death penalty for murder, but it is rarely applied for a single killing.
On Saturday, a hearse brought Mr. Abe’s body to his home in Tokyo. His wife, Akie Abe, accompanied the body during the ride from Nara, according to local news coverage.
Mr. Abe’s constituency office in Yamaguchi said a wake would be held on Monday and a funeral on Tuesday, but it did not indicate where the ceremonies would take place.
— Motoko Rich
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TOKYO — On Saturday, a day after the shocking news of Shinzo Abe’s assassination, the news coverage was muted.
Except for brief updates and smatterings of analysis, weekend programming proceeded as usual. The extensive coverage that, in many countries, would follow the assassination of a major public figure was nowhere to be seen.
Late Saturday morning, NHK, Japan’s public broadcaster, was showing travel and nature programs, featuring schools of fish gliding through soporific underwater scenes. Another channel took viewers through a luxury mansion, while others aired cooking programs or variety shows featuring antic performers and pop stars.
Mr. Abe was shot while campaigning for a candidate for the Upper House of Parliament in elections scheduled for Sunday.
Under Japanese law, news outlets are strictly required to provide balanced coverage of political parties during campaign seasons. Broadcasters might have been wary of violating such laws by offering wall-to-wall commentary on Mr. Abe the day before an election, said Kaori Hayashi, a professor of media studies at the University of Tokyo.
“TV stations are very cautious because it’s election time,” Ms. Hayashi said. “Theoretically, too much coverage of Abe could infringe on the election law.”
But Ms. Hayashi said that broadcasters in Japan, where political apathy runs high, were also likely wary of jeopardizing their ratings, assuming that the public is less focused on “what will become of politics or the election.”
As the nation mourned, life continued at pace. Campaigning resumed in Tokyo. In Shibuya, the city’s popular shopping and entertainment district, crowds thronged fashion stores, and cafes and restaurants were full. A flag at Tokyo Dome flew at half-staff as the Yomiuri Giants played the Yokohama DeNa Baystars, but there was no moment of silence before the game.
Outside the baseball stadium, couples tried to win stuffed animals in an arcade. A line snaked out the door of a nearby convenience store. Makiko Kawasaki, 29, who planned to take her 3-year-old for a ride on a Ferris wheel, said the assassination of Mr. Abe had not changed her plan to skip the voting.
“I’m not really interested in politics,” Ms. Kawasaki said. “And it’s my husband’s birthday tomorrow.”
— Motoko Rich and Hikari Hida
The 41-year old man arrested and charged with murder in Friday’s assassination of Shinzo Abe, Japan’s former prime minister, has said he had served in the country’s military, the police said Saturday, and his name and birth date matches that of someone defense officials said had served in the navy.
A man with the same name and birth date as Tetsuya Yamagami, about whom little is publicly known, served in the Maritime Self-Defense Forces for three years beginning in August 2002, according to Japan’s Ministry of Defense. He spent two years as a crew member of the destroyer Matsuyuki at a naval base in Hiroshima Prefecture, the ministry said. Police in Nara Prefecture, where Mr. Abe was shot, said the suspect had said he had served in the Self-Defense Forces for three years starting in 2002 but did not specify which branch.
The Defense Ministry said it could not definitively confirm that the suspect in custody for Mr. Abe’s shooting was the person who had served a single fixed term as an officer in the service.
Fixed-term officers with the Self-Defense Forces would typically receive training in shooting, handling and disassembling rifles, the ministry said.
Japan’s Self-Defense Forces, so-called because of a clause in the country’s postwar Constitution renouncing war, has more than 240,000 active personnel, 45,000 of whom are maritime. It is a voluntarily enlisted force — conscription would be unconstitutional — that has struggled to fill recruitment targets as the country’s population ages and birthrates remain low.
Under Mr. Abe’s leadership, the country steadily increased its military spending under heightened provocations from North Korea and a rising threat from China.
— Hikari Hida and Victoria Kim
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The assassination of former Prime Minister Shinzo Abe during a campaign rally in western Japan was especially hard to fathom because it involved a gun — a type of crime that is extremely rare in a country with some of the most stringent laws on buying and owning firearms.
Gun violence is almost unheard-of in Japan. There was only one firearm-related death in all of 2021. Since 2017, there have been 14 gun-related deaths, a remarkably low figure for a country of 125 million people.
Expressing a common reaction, Erika Inoue, 25, a designer in Tokyo, said the gun violence was hard to process.
“The shooting part is confusing,” she said. “There are guns? In Japan?”
Japan’s firearms law states that, in principle, guns are not permitted in the country. There are exceptions for guns used in hunting, but the process of getting a license is time-consuming and expensive, so very few people go through the hassle.
A person must pass 12 steps before purchasing a firearm, starting with a gun-safety class and then passing a written exam administered three times a year. A doctor must sign off on the gun buyer’s physical and mental health. Other steps include an extensive background check and a police inspection of the gun safe and ammunition locker required for storing firearms and bullets.
The shooting was all the more shocking because before Friday, even the idea of a political murder seemed like a relic of a long-gone era.
Tempers rarely run high in Japan’s famously sedate politics. Parliamentary debates usually do not move beyond cat calls and faux outrage, and even the ultra-right-wing groups that regularly prowl city streets in black vans, blaring political propaganda, are viewed as more of a nuisance than a threat to public safety.
Police protection at political events is light, and during campaign season, voters have plenty of opportunities to interact with the country’s top leaders. Videos showed the man suspected of shooting the former prime minister walking unobstructed in proximity of him and firing a handmade gun.
— Daisuke Wakabayashi, Ben Dooley and Hikari Hida
Shinzo Abe, the longest-serving Japanese prime minister, who made it his political mission to vanquish his country’s wartime ghosts but fell short of his goal of restoring Japan as a normalized military power, was assassinated on Friday in the city of Nara, Japan. He was 67.
Mr. Abe, the scion of a staunchly nationalist family of leading politicians, had the longest uninterrupted tenure as prime minister in Japanese history, nearly eight years beginning in 2012. He had previously served a year in an earlier stint as the country’s leader.
His long run delivered only partial victories on his two primary ambitions: to unfetter Japan’s military after decades of postwar pacifism and to jump-start and overhaul its economy. He resigned as prime minister in August 2020, a year before his term was set to end, citing ill health.
One of his most significant moves came in 2015, when, in the face of intense opposition, he pushed through legislation that authorized overseas combat missions alongside allied troops in the name of “collective self-defense.” But he failed in his long-held dream of revising the war-renouncing clause of Japan’s Constitution, put in place by American occupiers after World War II.
Mr. Abe’s economic program, known as Abenomics, involved cheap cash, government spending on stimulus projects that expanded the country’s debt and attempts at corporate deregulation. The combination delivered results in the early years of his term, lifting the economy out of an unrelenting malaise.
A key factor in Mr. Abe’s economic platform was to draw more women into the paid work force, to counterbalance a declining and aging population. But the promise of drastically raising the proportion of women in management and in government did not come to fruition.
On the international stage, Mr. Abe was one of the few world leaders to maintain a consistently close relationship with President Donald J. Trump. And after years of a chilly relationship with China, Mr. Abe tried to usher in a warmer era, making the first visit to Beijing by a Japanese prime minister in seven years when he met with President Xi Jinping in 2018.
While Mr. Abe worked to cultivate diplomatic and trade relations around the world, he never lost sight of his nationalist agenda at home. A year after taking office in 2012, he visited Yasukuni Shrine, which honors Japan’s war dead — including war criminals from the World War II era. Although he largely avoided further visits, he resisted calls for Japan to more fully apologize for its wartime atrocities, a sore point in Korea and China.
He reiterated support for past official statements of remorse, but also seemed to suggest that Japan had done enough. “We must not let our children, grandchildren and even further generations to come, who have nothing to do with that war, be predestined to apologize,” he said in 2015.
Shinzo Abe was born on Sept. 21, 1954, in Tokyo to Shintaro and Yoko Abe. His mother was the daughter of Nobusuke Kishi, prime minister from 1957 to 1960, who had been accused of war crimes by the occupying Americans, but who was ultimately released from prison without appearing before the Allied war crimes tribunal.
Mr. Abe’s father was also a politician, and served as foreign minister.
— Motoko Rich
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The weapon used to assassinate former Prime Minister Shinzo Abe of Japan was an improvised firearm.
Video of the assassination shows a device on the ground after the attack, consisting of two tubes perhaps just over a foot in length and bound together side by side with black electrical tape — similar to a double-barrel shotgun.
It is unknown what kind of ammunition was used in the attack that killed Mr. Abe. But in the video, two shots can be heard, approximately two and a half seconds apart, with a deep report that suggests they came from a cartridge such as those fired by a shotgun commonly used by civilian hunters.
Such ammunition, commonly used for hunting small game, consists of a propellant and a number of solid spherical projectiles called shot, or a single projectile called a slug. When fired, shot spreads out into a conical pattern that widens with distance; a slug follows a simple ballistic path like a bullet fired from a rifle or a handgun.
The amount of smoke seen in videos of the attack is not typical of modern, commercially purchased ammunition, suggesting the firing system and ammunition may have been homemade or improvised as well.
Japan has exceptionally strict regulations that prohibit the average citizen from obtaining a factory-manufactured firearm. Civilian ownership of firearms, except for those used for hunting purposes, is generally prohibited by the country’s Firearms and Swords Control Law.
Japanese citizens may possess guns “as an exception only if approval is obtained” from a public safety commission at the prefectural level, which is just below the national government, according to an official summary of the law.
“Licenses for possession of firearms are issued for specific guns for certain applications such as hunting or eradication of noxious birds or animals,” the summary says.
Japanese citizens who have criminal records or who are addicted to narcotics are prohibited from owning firearms. Concealed firearms are prohibited entirely.
— John Ismay and C. J. Chivers
TOKYO — It was supposed to be a quiet election for the Upper House of Parliament. But the assassination on Friday of Japan’s longest-serving prime minister, Shinzo Abe, has added an element of chaos to Japanese politics just two days before voters head to the ballot box.
For the time being, political parties across the spectrum are pulling back on their messaging, but the election is still going ahead.
Prime Minister Fumio Kishida said after Mr. Abe’s death that campaigning for the Upper House election would continue as planned.
“Free and fair elections are the foundation of democracy, and we absolutely must protect them,” he said, adding that doing so would demonstrate Japan’s “firm resolve not to surrender to violence.”
Japanese electoral law gives candidates just over two weeks to take their message to voters, and the last days normally involve politicians sprinting through endless rallies, hoping to drum up last-minute votes.
Candidates running for an electoral seat make many stops every day across their prefecture, usually on a truck with their face and slogan plastered along the side. They typically park along the road and talk from beside or even atop their truck.
Often, lesser-known candidates will have a more prominent politician join them for a few stops. That is what Mr. Abe was doing on Friday: supporting a younger politician running for re-election, even though he himself was not up for election.
So far, the authorities have not announced additional security measures for the last day of campaigning.
Mr. Abe’s party, the Liberal Democrats, have been the dominant political force in Japan since the end of World War II, and the country’s scattered opposition parties have little hope of changing that on Sunday.
Upper House members in Japan serve staggered six-year terms, with half of them up for election every three years. This year, 75 members will be chosen to represent electoral districts, and 50 through proportional representation.
Even after stepping down as prime minister in 2020, Mr. Abe continued to be a powerful force in his party, pushing forward his long-held goals of increasing Japan’s military spending and changing its pacifist Constitution to allow it to maintain a standing army.
That role as a power broker kept him at the center of public attention in the lead-up to the election, said Tobias Harris, a senior fellow for Asia at the Center for American Progress who has written a biography of Mr. Abe.
His death will have a powerful impact on the election, Mr. Harris said, even though the specifics are yet to be known.
“It just scrambles so much,” Mr. Harris said.
— Ben Dooley and Hikari Hida
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In his record-breaking run as prime minister, Shinzo Abe never achieved his goal of revising Japan’s Constitution to transform his country into what the Japanese call a “normal nation,” able to employ its military to back up its national interests like any other.
Nor did he restore Japan’s technological edge and economic prowess to the fearsome levels of the late 1980s and early 1990s, when Japan was regarded as China is today — as the world’s No. 2 economy that, with organization and cunning and central planning, could soon be No. 1.
But his assassination in the city of Nara on Friday was a reminder that he managed, nonetheless, to become perhaps the most transformational politician in Japan’s post-World War II history, even as he spoke in the maddeningly bland terms that Japanese politicians regard as a survival skill.
After failing to resolve longstanding disputes with Russia and China, he edged the country closer to the United States and most of its Pacific allies (except South Korea, where old animosities ruled).
He created Japan’s first national security council and reinterpreted — almost by fiat — the constitutional restrictions he could not rewrite, so that for the first time Japan was committed to the “collective defense” of its allies. He spent more on defense than most Japanese politicians thought wise.
“We didn’t know what we were going to get when Abe came to office with this hard nationalist reputation,” said Richard Samuels, the director of the Center for International Studies at M.I.T. and the author of books on Japan’s military and intelligence capabilities. “What we got was a pragmatic realist who understood the limits of Japan’s power, and who knew it wasn’t going to be able to balance China’s rise on its own. So he designed a new system.”
— David E. Sanger
France24 - Monde
Records de chaleur au Pakistan : reportage dans la ville la plus chaude du monde
Publié le : 09/07/2022 - 11:48
Sonia GHEZALI
Sonia GHEZALI
Située dans la province du Sind, dans le sud ouest du Pakistan, la ville de Jacobabad est la ville la plus chaude du monde. En plus de la chaleur, les habitants doivent faire face à l'extrême pauvreté. Deux éléments qui rendent leurs conditions de vie encore plus difficiles. Reportage de nos correspondants Shahzaib Wahlah et Sonia Ghezali.
Ville la plus chaude du monde, Jacobabad est également l'une des plus pauvres du Pakistan. Le thermomètre affichait 51 degrés en mai dernier au plus fort de la canicule, causant la mort de dizaines de personnes et provoquant des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants.
Dans cette ville, les moyens manquent souvent pour se rafraîchir. Seul un éventail – ou un ventilateur quand le bon fonctionnement du courant le permet – vient apporter un peu de fraîcheur.
Mais malgré des températures records, les ouvriers sont sur les chantiers, contraints de travailler pour vivre et subvenir aux besoin de leur famille. Résultat, les malaises sont fréquents. L'hôpital local voit affluer des patients victimes d'insolation, de gastro-entérites, ou encore de baisse de tension.
Alors pour tenter de pallier le manque de moyens, les habitants s'organisent pour travailler tôt le matin et éviter d'aller dehors ou de travailler l'après-midi, au plus fort de la chaleur de la journée.
>> "En images : chaleur extrême en Inde et au Pakistan"
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Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte
En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité
L'Inde et le Pakistan en proie à une vague de chaleur record
Valeurs Actuelles
“Christian Estrosi s’érige en épidémiologiste” : Eric Ciotti tacle le maire de Nice sur le port du masque
Mercredi 6 juillet, Christian Estrosi a annoncé le retour du port obligatoire du masque dans les transports en commun niçois. Le maire de la ville avait justifié, sur RTL notamment, cette décision par la hausse des contaminations liées au Covid-19 et estimé que « le gouvernement sera obligé d’y venir » : « 20 000 cas de plus en moins de 24h, on voit bien là une 7e vague qui monte en flèche », avait-il affirmé.
« Coup de com »
Des paroles et une décision vivement critiquées par Eric Ciotti, invité sur BFMTV et RMC ce jeudi 7 juillet. Le député LR a en effet taclé le maire de Nice : « Je vois Christian Estrosi s’ériger en épidémiologiste et en médecin après avoir soutenu la chloroquine au début de l’épidémie », a-t-il lancé avec ironie au micro d’Apolline de Malherbe. Eric Ciotti a poursuivi son argumentaire en jugeant qu’une « telle mesure (devrait) être nationale », tout en envoyant une nouvelle pique à son adversaire. « Arrêtons avec les coups de com des uns et des autres qui veulent laver plus blanc que blanc et qui s’érigent avec des compétences qu’ils n’ont pas », a-t-il déclaré. Concluant sur son avis personnel, le député des Alpes-Maritimes a indiqué ne pas être « pour la contrainte », et rappelé que les « méthodes coercitives » n’avaient pas été « les plus efficaces ».
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Lviv Dispatch
‘It’s Like Parallel Realities’: Rituals of Life and Death Blur in a Vibrant Ukrainian City
In Lviv, babies are born in a hospital just steps away from the military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.
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By Megan Specia
Photographs by Emile Ducke
LVIV, Ukraine — The tiny wail of newborn babies echoes out from the incubators and cribs lining a small room with mint green walls in a maternity hospital in Lviv.
Twenty-seven years ago, Liliya Myronovych, the chief pediatrician in the neonatal department, delivered a baby boy, Artemiy Dymyd, here. Last week, she watched out the front window as his funeral was held in the cemetery across the road, the dirge of the military band mingling with the cries of the newborns.
“It was my boy,” said Dr. Myronovych, 64, said of Mr. Dymyd, who was killed in the fighting in eastern Ukraine in mid-June. “It was my baby.”
Dissonant images of life and death play out side by side in the western Ukrainian city of Lviv. They can be stark, as when babies are born steps away from the now overflowing military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.
But they can also be subtle.
At the front of the maternity hospital, windows decorated with paper storks are also covered in masking tape to prevent them from shattering in an explosion.
The air raid sirens that once sent Lviv’s residents scrambling into basements no longer cause the same level of alarm as they did in February and March — though anxiety was heightened last week when a barrage of missiles was unleashed from Belarusian airspace within striking distance of the city.
Lviv has remained relatively peaceful, becoming a hub for humanitarian aid and a place of refuge for those fleeing the fighting in the east. Yet death still comes, evident in the steady stream of fallen soldiers whose funerals are held here, sometimes several times in one day.
BELARUS
RUSSIA
Lviv
Kyiv
UKRAINE
DONBAS
MOLDOVA
Mariupol
ROMANIA
Sea of
Azov
CRIMEA
100 mileS
By The New York Times
The funerals overtake the daily rhythms of city life. Trams stop. Bus passengers wipe tears from their eyes.
“Every time we say goodbye to them as if it is the first time,” said Khrystyna Kutzir, 35, who stood on a Lviv street one afternoon in late June, waiting for the passage of the latest funeral along the route to the military cemetery.
Across the street, 10 medical students wearing black-and-red robes had gathered in the plaza in front of their university to celebrate graduation.
As the funeral cortege went by, the students knelt along the sidewalk to honor the fallen soldier. They then picked themselves up, brushed off their legs and headed back to the university to pose for photos.
One graduate, Ihor Puriy, 23, said he had mixed feelings about the long-anticipated day.
“In one moment, you are happy to graduate from university, and new horizons are opening in front of you,” he said. “And at the same time, situations happen that bring you back to the reality and times we are living in.”
Better Understand the Russia-Ukraine War
All the usual graduation celebrations were canceled amid the war, but the friends had tried to find some way to mark the occasion. However, Mr. Puriy said, it was deeply uncomfortable to know that soldiers his age were dying on the front lines, never to see their own futures realized. He and his fellow graduates are exempt from being drafted because of their studies and their future occupation as doctors.
“We are trying to keep up our hope for the best, to avoid the negative thoughts each of us is having,” he said. Still, it is impossible to get used to the daily reminders of death, he said.
Honoring fallen soldiers has become a grim ritual for the staff of the medical school, as well as a few other colleges and office buildings that line the road between the center of town and the cemetery. Sometimes, there are five funerals in one day, said Anna Yatsynyk, 58, who works as a toxicologist in the city morgue and rises each day from her desk to go outside with her colleagues to watch the somber processions.
Ms. Yatsynyk said she and her colleagues have begun to organize their work days to be able to see the processions.
“It has become a sad routine,” Ms. Yatsynyk said. “But we always come. We feel it’s our responsibility to show our gratitude and pay tribute.”
On the June afternoon, they knelt to honor the dead as a minivan carrying the coffin rolled by. In the summer heat, many of the women wore sundresses, and the rough cement dug into their bare knees.
As a black car passed by, an elderly relative of the soldier who died looked out from behind the window’s glass and clasped his hands together, shaking them and nodding in appreciation to those who had gathered.
Everyone knows someone fighting in this war. And increasingly, everyone knows someone who has died as the war reaches into even the most peaceful communities.
But as the conflict has turned from weeks to months, and as the bone-chilling cold days of the winter invasion have given way to the heat of the summer, so too has the initial sense of terror in this city made way for a milder disquiet.
Lviv’s parks and green spaces, cafes and terraces, look like any other European city in the summer. Outside the opera house, children run giggling through a fountain to escape the heat, their wet clothes and hair clinging to them as they dodge the streams of water.
And then you look a little closer. At the statues wrapped in protective materials. At the buskers performing patriotic songs that speak of war and death.
At the naked halls of the national gallery, the faded squares on the ornate wallpaper signaling works of art spirited away for safekeeping. At men in military fatigues tightly holding their partners’ hands.
People in their 20s remark that they reunite with large groups of friends only when they attend the funerals of one of their peers.
That was the case for many of the friends of Mr. Dymyd, the young man born in the Lviv hospital and buried across the street. But still, life continues on.
It has to, said Roman Lozynskyi, 28, who was Mr. Dymyd’s friend of two decades.
“It’s the reason why we are there,” he said. “It’s what we are protecting.”
Mr. Lozynskyi, a marine and member of the Ukrainian Parliament, volunteered for the military three months ago and served in the same unit as Mr. Dymyd. It is important to him that Ukrainians live their lives, even though it can feel jarring to return home from the front lines.
“It’s difficult mentally, because it’s like parallel realities,” he said of time spent in Lviv with friends and family on his short reprieve from the war to attend the funeral.
Back in the maternity hospital, new mothers give birth daily, and amid all of the chaos find hope.
“When you speak to the mothers, there is no war,” said Dr. Myronovych, the pediatrician.
Khrystyna Mnykh, 28, gave birth to her first child on June 28, Ukraine’s Constitution Day. While she was in labor, the air raid alarm went off. She had just been given an epidural so was unable to make it downstairs to the shelter.
Weeks earlier, a missile strike just one kilometer from her home had shattered her neighbor’s windows. But when she held her daughter, Roksolana, those memories seemed to fade.
“You look at your tiny baby in your arms,” Ms. Mnykh said, “and understand sooner or later life will go on.”
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France24 - Monde
Paul Kagame : "Personne n'a d'intérêt à un conflit" entre le Rwanda et la RD Congo
Publié le : 08/07/2022 - 19:14
Marc PERELMAN
Dans une interview exclusive à France 24, le président rwandais Paul Kagame est longuement revenu sur l'accord de cessez-le-feu conclu cette semaine avec la République démocratique du Congo pour tenter d'apaiser les tensions entre les deux pays.
Le président rwandais Paul Kagame a accordé un entretien exclusif à France 24, auprès de notre envoyé spécial à Kigali, Marc Perelman. Alors qu'un vif regain de tensions avec la RD Congo voisine fait craindre un conflit ouvert entre les deux pays, Paul Kagame voit dans sa rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi, le 6 juillet, un progrès, et estime que "personne n'est intéressé par un conflit".
Répondant aux allégations américaines selon lesquelles des troupes rwandaises seraient actives en RDC, Paul Kagame s'est dit "surpris" de constater que "chacun" soit aussi prompt à accuser le Rwanda, tout en demeurant silencieux au sujet d'"autres problèmes" qui sèment le trouble dans la région "depuis 25 ans".
Le président rwandais a notamment fustigé l'action des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé formé en République démocratique du Congo en 2000, défendant les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC, et opposé à la présidence de Paul Kagame. Interrogé sur les prochaines élections prévues en 2024, il dit "envisager de se présenter pour 20 ans de plus".
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Région des Grands Lacs
RD Congo - Rwanda : pourquoi ce regain de tensions ?
Le médiateur angolais annonce un cessez-le-feu entre la RD Congo et le Rwanda
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
À Kigali, Boris Johnson défend l'accord sur les migrants conclu avec le Rwanda
Valeurs Actuelles
Voile islamique : un professeur viré pour avoir défendu une stricte vision de la laïcité
Depuis plus de dix ans qu’il travaille dans l’enseignement, Pascal L., 42 ans, n’avait jamais été confronté à une décision si brutale. Ni jamais été traité de « raciste ». Aujourd’hui encore, plusieurs mois après les faits, il s’interroge sur ces évènements, non sans une certaine crainte vis-à-vis des conséquences qu’ils pourraient avoir. Lorsque nous le rencontrons, courant avril, dans un café parisien, il semble à la fois résigné sur son sort et déterminé à faire connaître l’injustice dont il dit avoir été victime. Il a bien consulté un avocat, mais celui-ci lui a déconseillé d’enclencher une procédure. La justice ne peut rien pour lui. Les médias pourraient-ils faire quelque chose ? Il s’interroge.
L’affaire débute en octobre 2021, au centre de formation d’apprentis (CFA) Enfances et Compétences, structure parisienne privée appartenant au réseau de crèches La Maison Kangourou. Plusieurs classes d’adultes, essentiellement de jeunes femmes, sont formés chaque année dans ce CFA pour apprendre les métiers de « la petite enfance » (employée de crèche, assistante maternelle, garde d’enfant…) et obtenir un CAP. Pascal L. y est enseignant depuis 2018, via un « CDD d’usage », renouvelé chaque année. Vendredi 15 octobre 2021, jour de la rentrée pour le CFA, il donne son premier cours d’histoire-géographie (matière qui comprend l’éducation civique et donc la laïcité) et découvre qu’une de ses élèves est couverte d’un « tchador », un ample voile islamique qui couvre la tête, le cou et les épaules.
En plus de dix ans d’enseignement, affirme le professeur, c’est la première fois qu’il est confronté à un signe religieux ostentatoire. Il est d’ailleurs convaincu que ces signes sont interdits par le règlement du CFA, à l’instar des écoles publiques, comme le montre les SMS échangés par la suite avec la directrice. Coïncidence, ce 15 octobre est aussi le jour d’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné par un musulman radicalisé après un cours d’enseignement civique. Bien que ce signe religieux le gène, Pascal L. n’en continue pas moins de faire son cours normalement.
Une fois le cours fini, il envoie un message à sa directrice, Krystelle L., pour lui indiquer que tout s’est bien passé, qu’il a laissé la feuille de présence sur son bureau, et pour lui souhaiter un bon week-end. D’après les captures d’écran que nous avons pu consulter, il envoie un second message : « Ah oui, il y a une femme voilée, est-ce normal qu’elle garde son voile, parce que moi cela me gêne. Mais je n’ai rien dit ce matin, ne sachant pas. » Un bref échange s’ensuit avec la directrice, qui lui explique que « nous », c’est-à-dire la direction de l’école et son personnel, « tolérons le voile au sein de l’école ».
La réponse ne satisfait pas Pascal L., qui lui répond alors : « Moi vraiment ça me gêne. C’est agressif. Je vous le dis franchement comme on a dit. » Et d’ajouter : « On est une école laïque ? Surtout le jour d’hommage à Samuel Paty. Je suis vraiment désolé. » L’allusion à Samuel Paty ne passe visiblement pas auprès de la directrice, qui ne voit « aucun rapport » et lui demande de faire preuve de « discernement ». « Pour votre information, indique Krystelle L., le port du voile est interdit au sein des écoles publiques par la loi du 15 mars 2004. En tant que CFA, nous ne sommes pas concernés ».
Octobre 2021: Pascal L. est professeur dans un centre de formation depuis 2018. Le jour de la rentrée, et les suivants, il constate la présence de plusieurs élèves voilées, une première pour lui en 10ans d’enseignement. Il fait part de sa surprise et de sa gêne à la direction 2/6 pic.twitter.com/c8KgdV6M0S
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) July 8, 2022
Ouvrons ici une brève parenthèse juridique. Le droit donne en effet raison à la directrice. Les CFA privés, contrairement aux CFA publics, sont libres de faire appliquer plus ou moins rigoureusement des règles de neutralité religieuse, bien que la jurisprudence tende à donner raison aux libertés individuelles, et donc à la possibilité de manifester sa religion. Le règlement interne du CFA Enfances & Compétences indique simplement que « les signes religieux sont tolérés s’ils sont discrets ». Ce qui n’est, a priori, pas le cas du très visible tchador, ni même de certains voiles.
Pascal L., qui n’a jusqu’ici jamais été confronté à ce problème, semble ignorer ces subtilités. Il est impensable pour lui que les élèves affichent ouvertement leur religion. Dans le même échange de SMS, il insiste donc auprès de la directrice de l’établissement, en déclarant qu’« en tant que CFA c’est interdit par rapport au règlement intérieur comme établissement public administratif », ce à quoi Krystelle L. lui répond par la négative. L’échange de SMS s’achève par un message de Pascal L., qui demande à pouvoir rencontrer la directrice la semaine suivante, pour « rediscuter ».
La directrice l’accuse de « prosélytisme »
Le week-end passe. Pascal L. revient le mardi 19 octobre au CFA pour donner un cours à une autre classe, dans laquelle il constate cette fois-ci que quatre femmes, sur une vingtaine, sont voilées. Deux d’entre elles portent un « châle qui leur recouvrait les cheveux et les oreilles mais pas le dessous du visage, confie-t-il à Valeurs actuelles. Là, je n’aurais rien dit pour elles, parce qu’il y avait un semblant d’effort dans l’idée d’être discret, même si je pense qu’en cours on doit être tête nue, y compris pour les hommes à qui on demande de retirer leur casquette ». Les deux autres, en revanche, porte un ample voile « avec une robe longue jusqu’au pieds dans le même ton de couleur ». Mais cette fois-ci, pas besoin d’envoyer un SMS à la directrice. Il a justement rendez-vous ce matin-là avec elle, dans son bureau, pour aborder – pense-t-il – le sujet du voile. Mais l’entretien qui va suivre ne se déroule pas tout à fait comme prévu.
D’après Pascal L., la directrice (actuellement en congé est injoignable, malgré nos multiples tentatives), semble d’emblée peu ouverte au dialogue. Elle lui aurait expliqué en bref qu’il fait du « prosélytisme », puis lui aurait demandé de prendre ses affaires et de quitter définitivement les lieux, mettant fin à sa période d’essai, ainsi qu’à quatre ans de collaboration. Cette éviction est d’autant plus brutale qu’elle plonge Pascal L. dans une certaine précarité financière. « Par fidélité, assure-t-il, j’avais privilégié ma collaboration avec Enfance & compétence et refusé d’autres propositions professionnelles ».
Lettre de rupture du contrat de Pascal L. avec le centre de formation pour adulte. Photo © DR
Trois jours plus tard, le 22 octobre, il envoie donc un message au président et gérant d’Enfance & Compétences, Didier S., pour se plaindre du traitement qu’il a subi. « Madame Krystelle L., écrit-il, m’a mis à la porte de l’établissement d’une façon que je considère comme totalement inappropriée et injuste, en réponse à une question portant sur un sujet sensible relatif au port du voile par plusieurs élèves lors de mes cours ». Il demande au président son avis sur la question du voile, ainsi que sur son éviction brutale.
Courriel envoyé par le professeur au gérant de la structure La Maison Kangourou, dont fait partie le centre de formation Enfance et Compétences. Photo © DR
Un rendez-vous est finalement fixé le lundi 8 novembre, après les vacances scolaires, lors duquel Pascal L. croit pouvoir donner sa version posément et obtenir une compensation financière. Il déchante très vite en découvrant la présence de la directrice dans le bureau du président. Contacté par Valeurs actuelles, Didier S., le président, confirme la chronologie des événements, et indique que Pascal L. a été évincé pour avoir « tenu des propos à teneur discriminante dans l’établissement », amalgamant voile, islam et islamisme ; « propos » qui auraient été « réitérés » lors de cet entretien du 8 novembre.
Selon lui, le professeur serait également parti en claquant la porte, dans un élan de grande colère. « Ce monsieur a beaucoup de chance que je ne sois pas allé porter plainte », affirme le président. L’affaire lui est déjà lointaine, mais il se souvient que « ça tombait à peu près au moment des malheureuses célébrations pour Samuel Paty, et ce monsieur, entre autres, a expliqué que ce jour-là on aurait dû enlever le voile. On n’y a pas vu de lien. On lui a demandé de s’expliquer (…). Il ne faut pas tout confondre. Il y a des choses très différentes ».
Ce n’est pas la version des faits rapportée par Pascal L., appuyée par un enregistrement sonore de la totalité de l’entretien, que Valeurs actuelles a pu se procurer (et que nous joignons à cet article). L’entretien, qui commence de façon tout à fait banale, dégénère rapidement. « Vous vouliez me voir », commence le président pour lancer la conversation. Pascal L., visiblement mal à l’aise, se rapporte à son courriel de plainte, puis déplore la façon dont il a été mis dehors sans avoir pu parler des questions liées à la laïcité en cours. Didier S. lui demande alors posément de lui expliquer sa position sur la laïcité.
Voici la retranscription de leur conversation reproduite dans un style télégraphique pour plus de transparence :
Pascal L. : « J’enseigne l’histoire et la géographie, lors desquels nous abordons des thèmes comme la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes, et je pense que c’était compliqué d’aborder ce genre de thèmes avec ce genre de personnes (…) qui ont des signes ostentatoires, que ce soit chrétiens, juifs ou musulmans ».
Un blanc de quelques secondes s’installe dans le bureau, rompu par le président.
Didier S. : « C’est quoi le lien, pardon ? »
Pascal L. : « Une personne qui a un signe ostentatoire dans un cours où je vais parler de laïcité et de l’égalité homme-femme… moi, j’ai un rapport. »
Le président ne semble pas davantage comprendre la pensée du professeur.
Didier S. : « On peut parler de l’égalité homme-femme avec un homme comme avec une femme… »
Pascal L. : « Avec des signes religieux tel que celui-ci ? »
Didier S. : « Lequel ? »
Pascal L. : « Le voile. »
Didier S. : « Bah, je ne sais pas, pourquoi ce ne serait pas possible ? »
Pascal L. : « Parce que vous savez très bien que ce voile est un signe de soumission. »
Didier S. : « Ah non, ça je ne sais pas. »
Un blanc s’installe, le professeur reprend d’une voix mal assurée :
Pascal L. : « Vous savez très bien que ce que veut dire islam, ça veut dire soumission. »
Didier S. : « Ah non, je ne savais pas… Islam veut dire soumission ? »
Pascal L. : « C’est effectivement le terme… »
Krystelle L. : « Donc vous, en tant que professeur d’histoire-géographie, vous êtes contre l’islam ? »
Pascal L. : « Ah non, pas du tout, je vous ai juste dit que c’étaient des signes ostentatoires, que ce soit la kippa, que ce soit une grosse croix, que ce soit le voile. Moi, je parle de laïcité, je parle d’égalité homme-femme…. Voilà… Maintenant, on n’a pas pu en parler avant, je n’ai pas pu débriefer… »
Didier S. : « Vous m’avez demandé ma position, pour que je vous la donne, il faut que je comprenne. C’est quoi le lien entre la journée d’hommage à Samuel Paty et le port du voile ? »
Pascal L. : « Vous savez très bien ce qui est arrivé à Samuel Paty ! »
Didier S. : « Attendez… Ce n’est pas une femme voilée qui l’a fait ! Et quand bien-même… Quel est le lien ? Pardon, je ne comprends pas, en fait. »
Pascal L. : « Juste une question… Je suis dans un traquenard ? »
Le professeur a l’impression qu’on veut le piéger et désire visiblement mettre fin à l’entretien.
Didier S. : « Non. »
Pascal L. : « Non ? Moi, ce que je voulais juste (…) c’était en parler. Maintenant, on en a parlé, vous avez votre position, moi j’ai une autre position sur la laïcité (…). On aurait pu en parler avant que ça arrive, il n’y aurait pas eu ce genre de choses. Moi, j’ai donné ma parole à Madame L. que nous continuerions ensemble, j’ai refusé des cours pour ça, voilà… »
Didier S. : « Pardon, mais quel est le lien, j’ai besoin de comprendre… »
Pascal L. : « Je vous ai juste expliqué ma position et ce qui s’était passé, Madame L. vous a donné sa version également. Moi, je vous dis que c’est incompatible avec la laïcité ces signes religieux ostentatoires, que ce soit la croix, la kippa ou le voile. Maintenant, si vous pensez que votre école est privée et qu’elle n’est pas laïque et que vous l’acceptez, c’est votre choix, mais ce n’est pas le mien. »
Didier S. : « Elle est laïque, la preuve c’est qu’on accueille tout le monde. »
Pascal L. : « Oui, mais laïque ça veut bien dire pas de signes ostentatoires. »
Le président revient à sa question.
Didier S. : « C’est quoi le lien entre le voile et Samuel Paty ? »
Pascal L. : « Eh bien, Samuel Paty je vous rappelle que c’était une classe où il parlait de laïcité, et il s’est fait attaquer à cause de ça. »
Un nouveau blanc s’installe…
Didier S. : « Et donc le voile ? »
Pascal L. : « C’est pas laïque. »
Didier S. : « Et donc avoir le voile le jour de l’hommage à Samuel Paty ? »
Pascal L. : « C’est tombé comme ça… Mais pour moi c’était agressif ce genre de signes ostentatoires, mais comme la kippa peut l’être, comme le chapeau ou comme une grosse croix dévoilée sur un poitrail… Ce sont des signes ostentatoires et agressifs (…). Mais comme tout signe religieux… Je n’ai pas de signe religieux sur moi, ou si j’en ai un vous ne le voyez pas… ».
Didier S. : « Bon… Vous voulez mon avis ? »
Pascal L. : « Je pense que je le connais, c’est le même que Madame L.… »
Didier S. : « Il est un petit peu plus radical… Vous avez eu beaucoup de chance d’avoir eu affaire à Krystelle L. et pas à moi. Parce que moi, effectivement, je vous aurais dégagé comme un malpropre [paroles incompréhensibles]. Ce que vous avez écrit, par texto, ça pue. Et j’aurais certainement déposé une plainte pour incitation à la haine… »
On entend alors Pascal L. qui se lève et déclare sur un ton angoissé : « Je prends mes affaires, et je repars. »
Mais le président continue.
Didier S. : « Attendez ! (…) Vous savez ce que vous êtes ? Vous êtes un raciste. »
Pascal L. : « Oui, bien sûr. »
Didier S. : « Alors effectivement, je vous dégage comme un malpropre de chez nous. Barrez-vous… »
Pascal L. tente de quitter la salle, sans savoir apparemment que la porte est verrouillée, tandis que le président se lance dans un monologue de plus en plus vindicatif, tout en s’approchant, lui aussi, rapidement de la porte.
Didier S. : « Vous ne savez même pas ouvrir une porte [un loquet se trouve juste au-dessous pour la déverrouiller, ce que Pascal L. ne sait pas]… Vous savez quoi ? Vous avez de la chance d’avoir affaire à Krystelle L., qui est une dame, et pas à moi. Parce que moi, je vous aurais pris par le col du dos et je vous aurais balancé dehors, parce que des racistes chez moi, je n’en veux pas. Barrez-vous, et que je ne vous revoie plus. La prochaine fois, c’est une plainte à la police pour incitation à la haine… »
Pascal L. : « Pardon Monsieur, vous n’avez pas le droit de me toucher… »
Didier S. bloque vraisemblablement le passage à Pascal L, l’empêchant de sortir.
Didier S. : « Mais vous non plus, donc ne vous rapprochez pas… La prochaine fois, c’est incitation à la haine… »
Pascal L. : « Pardon Monsieur ! Je veux sortir ! »
Le président continue, en élevant la voix.
Didier S. : « La prochaine fois c’est incitation à la haine raciale, et propos racistes, je dépose une plainte contre vous. Vous avez entendu ? »
Pascal L. : « Oui. »
Didier S. : « Regardez bien mon visage, vous avez entendu ? »
Pascal L. : « Oui Monsieur. »
Didier S. : « Si je vous revois une fois et que vous ressortez des propos racistes, d’incitation à la haine raciale et aux religions, je dépose une plainte au commissariat contre vous et je vous poursuis. C’est clair ? »
Pascal L. : « Oui Monsieur. »
Didier S. : « Vous êtes une honte. Et en plus vous enseignez la laïcité… Vous êtes une honte, Monsieur. »
Le président se dégage de la porte, laissant passer Pascal L, et lui lance en guise d’adieu : « Allez-vous en, que je ne vous revois plus. Vous êtes une honte ! » Pas vraiment, donc, le départ en claquant la porte, relaté par Didier S. auprès de nous.
Un professeur investi et dénué de racisme, selon ses anciennes directrices
Pascal L., raciste ? Ce n’est pas l’avis de plusieurs directrices d’établissements contactées par Valeurs actuelles, qui ont toutes en commun d’avoir travaillé avec Pascal L. L’une d’entre elles, qui travaille actuellement avec Pascal L., réfute tout racisme chez ce professeur « très entier et parfois un peu maladroit ». « Il est difficile dans le contexte actuel de défendre certaines positions, notamment sur la laïcité, explique-t-elle. Il faut du courage, ce dont Pascal ne manque pas ». Une autre directrice, Sylvaine H. (le prénom a été modifié), qui travaille avec Pascal L. depuis plusieurs années, n’a pas davantage rencontré de problèmes de racisme avec cet enseignant qu’elle décrit comme un « excellent professeur », « très à cheval sur la laïcité », un brin rigide, qui « déteste l’injustice » et peut rapidement « monter en mayonnaise ».
Brigitte D. (le prénom a été modifié), ex-directrice d’établissement, connaît elle aussi bien ce professeur avec qui elle a travaillé pendant de nombreuses années. C’est d’ailleurs elle qui a recommandé Pascal L. aux dirigeants du CFA Enfances & Compétences, lors de sa création, aux alentours de l’année 2018. Elle aurait par ailleurs donné un « coup de pouce » à Didier S. et Krystelle L., lors de la création du centre de formation Enfances & Compétences. L’éviction brutale du professeur autour du sujet des signes religieux l’a « remuée ». « A mon avis, il voulait s’en débarrasser », suggère-t-elle, avant de préciser n’avoir « jamais rencontré aucun problème avec Pascal L. ». « Au contraire, ajoute-t-elle, c’est quelqu’un de trop gentil, trop naïf (…). C’était un bon professeur qui donnait beaucoup pour ses élèves ». Quant au prétendu racisme de cet homme, elle balaie : « Dans le centre que je dirigeais, une majorité de nos élèves envoyés par Pôle emploi étaient d’origine immigrée, ce qui n’a jamais posé aucun problème à Pascal L. ».
Une ancienne directrice parle d’une pression religieuse croissante dans le centre de formation qu’elle a dirigé
Le problème du voile ne se serait par ailleurs jamais posé dans son établissement, tout simplement parce que, en tant que directrice, Brigitte D. assure avoir toujours interdit les signes religieux dans l’enceinte de l’établissement, « quelle que soit la religion ». Ce qui corrobore la version de Pascal L., selon laquelle il n’aurait personnellement jamais été confronté à ce problème en classe, par le passé. « J’expliquais aux élèves qu’ils étaient évidemment libres de s’habiller comme ils le souhaitaient à l’extérieur de l’établissement, raconte Brigitte D., mais qu’il y avait des règles précises à respecter, à l’intérieur ».
Si ce parti pris était globalement accepté par les élèves, la situation aurait néanmoins évolué au cours de ses dernières années en poste, où elle explique avoir ressenti « une pression croissante ». « C’est monté. Chaque année c’était un peu plus », se rappelle-t-elle, évoquant le cas de plusieurs femmes récalcitrantes à retirer leur voile, qui l’ont menacée de faire venir des associations. D’où, selon elle, la souplesse de certains CFA en matière de laïcité : « Les gens ont peur que ça fasse des vagues et de se voir traiter de racistes. »
Enregistrement audio complet du rendez-vous:
Le Figaro
Pierre Vermeren: «Le malaise de la société algérienne pèse sur les jeunes franco-algériens»
Alexandre DevecchioENTRETIEN - Alors que l’Algérie fête les soixante ans de son indépendance, l’historien Pierre Vermeren publie une Histoire de l’Algérie contemporaine, depuis la Régence d’Alger, au XIXe siècle, jusqu’au Hirak actuel. Il y montre que la France n’est pas responsable de tous les maux et malheurs algériens.
Votre livre raconte l’Algérie avant même la présence française. Y avait-il alors un sentiment national?
La question ne s’est posée nulle part en ces termes avant le XIXe siècle, à l’exception d’îles ou de peuples agressés (Angleterre, Irlande…). La nation est une idée neuve, inventée et théorisée par les Américains en 1776 puis par les Français en 1789. Elle s’est depuis répandue dans le monde. Auparavant, l’humanité vivait sous le régime des Empires ou des royaumes: le principe d’appartenance n’était pas national mais impérial, par soumission au prince. La régence d’Alger n’échappait pas à la règle: elle était la principale province de l’Empire ottoman du fait de sa situation et de sa richesse fiscale.
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L’intrusion française a réveillé des groupes hostiles aux «roumis». Mais d’autres sont passés du service des Turcs à celui des Français. D’autres encore ont tenté de rester libres. Abdelkader n’a jamais pu unifier tout le pays contre les Français, d’où sa défaite. Puis le nationalisme algérien, petit à petit, s’est construit en contre-modèle du nationalisme français, et a fini par chasser la France. La nation algérienne est devenue une réalité historique. Les nations naissent, vivent, et peuvent mourir.
Vous évoquez notamment l’épisode méconnu de la traite transsaharienne et du pillage des navires étrangers en Méditerranée, dont les passagers chrétiens sont réduits en esclavage. Cet épisode a-t-il été une cause de la colonisation de l’Algérie par la France?
Ce sont deux choses différentes: l’Afrique d’une part, la Méditerranée de l’autre. Il faut revenir sur l’origine de l’animosité des Européens (Provençaux, Languedociens et Corses) contre Alger, dont les bateaux ont été redoutés durant des siècles. Cela a créé une psychose contre Barbaresques et «Turcs». C’est pourquoi la conquête d’Alger en 1830 a été saluée dans la joie à Marseille. Pourtant, en 1830, la traite, la piraterie barbaresque et a fortiori les rapts avaient disparu. La première fois sous Louis XIV, qui a mis fin à la piraterie d’Alger par la répression et le versement d’indemnités. Puis de manière définitive en 1815, quand Européens et Américains bombardent Alger et lui interdisent la piraterie de retour sous les guerres révolutionnaires. En 1830 ne subsistait plus, dans l’esprit des Méditerranéens, que le souvenir de siècles de peur pendant lesquels fréquenter les littoraux et circuler en mer était périlleux. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.
La colonisation a-t-elle été particulièrement violente? Que pensez-vous de la phrase d’Emmanuel Macron qualifiant la colonisation de «crime contre l’humanité»?
Cette assertion de campagne électorale faite à Alger et, semble-t-il, négociée avec les autorités, avait une visée politique et diplomatique: elle a fait long feu. Depuis la présidence Bouteflika (1999-2019), Alger réclame le pardon et la requalification des violences de guerres coloniales en crimes imprescriptibles (de masse, contre l’humanité etc.). Il s’agit d’associer la guerre d’Algérie - voire toute sa colonisation - aux crimes contre l’humanité reconnus au XXe siècle: les génocides arménien et juif, puis l’esclavage. La conquête de l’Algérie, la répression des soulèvements, puis la guerre de décolonisation ont donné lieu à de grandes violences, même si la paix civile règne au nord de 1871 à 1945. La conquête de l’Ouest américain, les campagnes japonaises en Chine ou les guerres russes en Tchétchénie ont été bien plus meurtrières.
De nombreux Algériens ont souffert de la guerre et de l’humiliation, qui en doute ? Ont-ils été davantage tués que sous les Turcs, quand toute révolte entraînait la décapitation d’une tribu, dont les têtes étaient montées en pyramides ? Non
La guerre et la violence font partie de la condition humaine, et ne choquaient pas grand monde au XIXe siècle. La communauté internationale réserve l’imprescriptibilité quand le crime de masse a été planifié. La guerre est cruelle car elle libère nos pulsions meurtrières. Mais que voulait Paris: chasser les Algériens de leur pays? Leur interdire d’en sortir? Les éradiquer? Trois fois non. De nombreux Algériens ont souffert de la guerre et de l’humiliation, qui en doute? Ont-ils été davantage tués que sous les Turcs, quand toute révolte entraînait la décapitation d’une tribu, dont les têtes étaient montées en pyramides? Non. Le débat est donc lourd, les visions antagonistes, et attiser ce brasier revient à pousser au conflit.
Votre livre montre les limites du processus d’assimilation. Pourquoi ce processus a-t-il échoué selon vous?
Si l’assimilation des musulmans a échoué en Algérie, c’est parce que les Européens et le pouvoir parisien n’en voulaient pas - sous réserve que les musulmans l’eussent voulu, ce qui est douteux pour la majorité. En Algérie, la France a assimilé pratiques et instances administratives. Elle a même plaqué l’assimilation des provinciaux de métropole sur une minorité de musulmans: mais sans jamais se donner les moyens d’assimiler la masse. Les juifs d’Algérie ont été assimilés juridiquement et culturellement, mais seule une minorité des musulmans, souvent Kabyles, l’a été pour des raisons que j’explique. Pour la masse des musulmans, ni école, ni citoyenneté, ni code civil, ni même travail. Pourquoi? Car les Européens, à 1 contre 7 ou 8 musulmans, refusaient que la majorité politique soit «arabe»! Or, jamais Paris n’a pu décider les Français à aller peupler l’Algérie. L’entrée des Algériens dans la citoyenneté française s’opère en 1958, et la francisation scolaire dans les années 1960 et 1970 par le biais de la coopération scolaire: mais la colonie a pris fin.
Venons-en à la guerre. L’armée française est-elle seule responsable des exactions? Le récit que fait le régime de cette guerre est-il mensonger?
Il n’y a pas de récit unifié: chaque groupe d’acteurs et leurs héritiers ont leur propre lecture des événements. Les historiens soulignent la brutalité et les actes de cruauté d’une guerre qui recouvre plusieurs guerres civiles: entre Français (en droit, tout le monde est d’ailleurs français), entre Français et Algériens, et entre Algériens eux-mêmes. La guerre civile est porteuse de violences extrêmes, car l’adversaire est un autre soi-même, et l’extirper n’est pas une affairede bataille. La guerre d’Algérie est une guerre sans front ni grande bataille - sauf celle d’Alger, dont les attentats étaient l’arme principale. Cette guerre, c’est l’attente de l’événement, qui n’arrive parfois jamais, le surgissement meurtrier, la course poursuite en montagne, la surveillance constante, la prise en otage des populations qu’il faut à la fois instruire et terroriser, et la traque des traîtres et des ennemis, qui justifie torture et assassinats.
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C’est la sale guerre. En Algérie, on héroïse le moudjahid, on occulte la traque des partisans de la France et on criminalise l’armée française. En France, les acteurs ont déploré la barbarie du FLN, puis le crime de masse contre les harkis - sans oublier Oran en juillet 1962 - et on s’effraye des politiques qui ont délégué sans l’assumer le sale boulot à l’armée, finalement pour rien. Violences et cruauté ont été un triste partage, quoi qu’en dise le régime d’Alger qui a bâti sa légitimité sur cet événement fondateur.
Quel est le but de cette propagande?
Les motivations des autorités algériennes sont complexes comme je tente de le montrer. Dans les années 1960, les relations entre la France et l’Algérie étaient au beau fixe: la victoire de 1962 avait donné allant et optimisme à l’Algérie. Comme le Vietnam, elle avait passé l’éponge en dépit des douleurs subies. Le Vietnam n’a pas changé d’avis - ni vis-à-vis de la France ni des États-Unis - mais l’Algérie du tout au tout. Pourquoi? Elle a raté son virage industriel et technologique avant de sombrer dans la guerre civile entre l’armée et les islamistes dans les années 1990. Ces deux échecs ont démobilisé et fragilisé l’Algérie: sous Bouteflika, par nationalisme et par idéologie, afin de retremper la légitimité d’un régime fragilisé, on a puiséà foison dans «l’histoire glorieuse» de la guerre de libération: il s’agissait de réunifier le peuple contre l’ennemi historique, celui contre lequel on a édifié la nation, tout en agrégeant les trois générations d’Algériens de France, notamment les jeunes (un jeune Français sur dix), contraints de fuir la crise ou la guerre. L’honneur des Algériens a été brandi pour saper le discours islamiste, et pour rivaliser avec Israël, les Arméniens et les Afro-Américains ayant obtenu cette supposée reconnaissance ultime. Mais les considérations financières ne sont pas à exclure, nombre de caciques réclamant non seulement le pardon mais aussi des milliards d’euros!
S’agit-il aussi de réconcilier la société en trouvant un ennemi commun après la guerre civile des années 1990?
C’est évident! Mais il fallait surtout faire oublier l’histoire immédiate en revenant aux fondements du régime et de la République, renouer avec le contrat social algérien: un autoritarisme rendu acceptable par le sacrifice des moudjahidine. La «famille FLN» en Algérie, notamment l’Organisation nationale des moudjahidine et leurs ayants droit, constitue le cœur de la société et du système politique algérien. L’après Bouteflika et l’après Hirak ont reconduit ces impératifs!
Quelles ont été les conséquences de cette deuxième guerre d’Algérie à la fois sur l’Algérie, mais aussi par ricochet sur la France?
Elles sont considérables, mais personne, ni en France ni en Algérie, faute d’archives, du fait des entraves et de la nature explosive des enjeux, ne travaille sur elle ni sur ses conséquences. On feint d’avoir refermé la parenthèse. Or, ce que les Algériens appellent la «décennie noire» a été le premier djihad moderne en pays sunnite contre un État républicain, et donc le précédent des guerres d’Irak, de Syrie, de Libye, du Yémen, du Sahel et du Mali, de Daesh et du djihad sunnite international (le 11 Septembre recouvre l’échec du djihad algérien). Bien sûr, on ne peut pas l’imputer aux Algériens. Mais dans l’agenda des salafo-djihadistes sunnites, ce fut un moment majeur.
La responsabilité historique première incombe à l’amateurisme cocardier des chefs de la Troisième République qui ont fabriqué une bombe à retardement sans anticiper ses effets ravageurs
Après que l’Algérie eut écrasé l’islamisme armé sur son sol, le djihad armé a muté en combat idéologique et de conquête des esprits, en particulier en Europe. Qui ne voit pas que le front principal du djihad - version pacifique - s’est déplacé en Europe, faute de victoire militaire en pays sunnite (Afghanistan mis à part). Le djihadisme a renforcé l’autocratie, a fait régresser les sociétés dans un conservatisme islamique étouffant, et la condition des femmes arabo-berbères et les perspectives démocratiques, Tunisie en partie exclue.
L’Algérie est devenue indépendante le 5 juillet 1962. Quel est le bilan de cette indépendance? Le général de Gaulle a-t-il commis des erreurs à l’époque?
De Gaulle voulait débarrasser la France du boulet algérien, et il a réussi non sans dégâts. Fallait-il gagner la guerre sur le terrain pour négocier en position de force et finalement tout lâcher au FLN? Fallait-il enfin équiper le pays, alphabétiser les jeunes Algériens sur fond de guerre déchaînée, donner la citoyenneté française et le code civil aux musulmans puis quitter le pays? Fallait-il attiser la haine du FLN par une guerre cruelle avant de renoncer, entraînant la liquidation des harkis et des positions françaises et libérales, outre la fuite des pieds noirs? La cohérence ne saute pas aux yeux. Mais la critique est aisée, et la guerre civile aurait pu embraser la France en cas d’abandon immédiat. De toute manière, la responsabilité historique première incombe à l’amateurisme cocardier des chefs de la Troisième République qui ont fabriqué une bombe à retardement sans anticiper ses effets ravageurs.
Pourquoi la page ne semble pas être tournée entre la France et l’Algérie? En quoi le poids de l’héritage de la guerre pèse-t-il sur les jeunes Franco-Algériens notamment?
La chose est très complexe. Comparons les jeunes Vietnamiens et les jeunes Algériens de France: ils ne sont pas aussi nombreux mais plusieurs centaines de milliers. Leurs parents ont dû fuir leur pays et la misère, parfois chassés par force. La France y a mené une guerre de décolonisation terrible et meurtrière, plus encore au Vietnam. Le niveau de vie du Vietnam est plus faible qu’en Algérie, bien que le pays soit plus ouvert. Les deux États sont militaires et autoritaires, et l’option démocratique moindre au Vietnam.
Or, d’un côté, un profond malaise identitaire, des difficultés d’intégration, une fuite dans le religieux ou la provocation chez tant de garçons ; de l’autre, une intégration apparemment silencieuse et exemplaire, une réussite scolaire et économique, une invisibilisation qui est la marque de l’intégration. N’est ce qu’illusion? La comparaison est féconde, et il faut sortir du face-à-face franco-algérien qui est porteur de rêves mais aussi de dérives douloureuses. Il n’y a pas de fatalité en Histoire, mais le malaise de la société algérienne pèse profondément sur les épaules des jeunes Franco-Algériens qui ont le privilège de partager l’existence de deux pays en profonde crise morale.
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France24 - Monde
Quand des espions chinois sont accusés d'ingérence dans une élection américaine
Publié le : 08/07/2022 - 17:51
Sébastian SEIBT
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Dans une déclaration commune inédite, les directeurs du FBI et du MI5 ont mis en garde, mercredi, contre la menace protéiforme de l’espionnage chinois. Ils ont notamment évoqué une violente campagne pour empêcher un dissident chinois devenu américain de briguer un siège au Congrès.
Le patron du FBI américain et son homologue du MI5 britannique, côte à côte pour une déclaration commune : cela n’arrive presque jamais. Christopher Wray est venu de Washington pour affirmer de concert avec le chef du renseignement intérieur britannique Ken McCallum, mercredi 6 juillet, à Londres, qu’il n’y avait actuellement pas de plus grande menace pour l’Occident que la Chine.
"Une telle initiative n’est pas du ressort des chefs du renseignement. C’est une décision politique qui doit être prise en haut lieu au niveau de l’exécutif des deux pays, ce qui donne d’autant plus de poids à leur prise de parole", souligne Zeno Leoni, spécialiste des questions de défense chinoise et des rapports entre la Chine et l’Occident au King's College de Londres.
Les 1 001 exemples d’espionnage "made in China"
Pour lui, le plus probable est "que les Américains veulent profiter de l’effet guerre en Ukraine pour tenter de créer un front occidental plus uni face à la Chine". Quel rapport entre l’invasion russe et la menace chinoise ? "Les pays d’Europe continentale se sont toujours montrés moins fermes face à Pékin que Washington, et les États-Unis espèrent que le conflit ukrainien va les convaincre que les régimes autoritaires – comme en Chine et en Russie – représentent une menace plus aiguë que ce qu’ils pouvaient penser", ajoute l’expert du King’s College.
Il y aurait ainsi une dynamique que Washington et Londres entendent exploiter au plus vite. Et ils ont décidé de frapper fort avec la prise de parole des deux chefs du renseignement. Leur déclaration conjointe se lit comme un véritable catalogue de Prévert des 1 001 manières dont les espions chinois pillent le savoir-faire occidental et mettent en péril la démocratie.
La description est tellement anxiogène qu’on a l’impression qu’il y a des espions chinois à chaque coin de rue et qu’ils viennent jusque dans nos champs voler les récoltes OGM pour s’approprier ce savoir-faire. C’est d’ailleurs exactement ce que décrit Christopher Wray, le directeur du FBI, en évoquant des agents chinois "s’enfonçant dans l’Amérique profonde pour y déterrer et voler des cultures qui leur demanderaient des années à développer eux-mêmes".
Pékin n’a pas manqué de rejeter en bloc, mercredi, toutes les accusations, affirmant que "les faits prouvent que ce sont les États-Unis qui représentent la principale menace pour la paix mondiale", raconte The Guardian.
"Les accusations d’espionnage économique et industriel à l’encontre de la Chine sont très anciennes. L’intérêt, maintenant, pour les Américains et les Britanniques est de démontrer que Pékin, qui a de plus en plus de moyens économiques et a gagné en confiance sur la scène internationale, est devenu plus entreprenant que jamais dans ce domaine", souligne Antoine Bondaz, spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique.
Un ancien de Tiananmen dans le collimateur de Pékin
Ce qui est plus nouveau, c’est l’accent mis sur la menace que les espions chinois font planer sur nos démocraties. Ainsi, Christopher Wray affirme qu’à ses yeux l‘exemple "le plus extrême" de l’activisme des espions chinois hors de leurs frontières est la campagne menée depuis Pékin pour empêcher par tous les moyens un candidat qui ne leur plaît pas de se présenter aux élections législatives américaines de mi-mandat prévues pour novembre 2022.
Le patron du FBI ne cite pas son nom, précisant simplement qu’il s’agit d’un Chinois naturalisé américain qui avait participé aux manifestations de la place Tiananmen en 1989.
Il s’agit, en fait, de Yan Xiong dont les mésaventures étaient au cœur d’une enquête fédérale qui a débouché en mars 2022 à la mise en accusation de plusieurs ressortissants chinois pour "harcèlement et intimidation".
Yan Xiong figure sur la liste des dissidents chinois les plus recherchés par Pékin, qui l’accuse d’avoir joué un rôle de premier plan dans l’organisation du mouvement étudiant de 1989. Après la répression des manifestations sur la place Tiananmen, Yan Xiong a fui aux États-Unis en 1992, où il a été naturalisé et a servi huit ans dans l’armée américaine.
Une nouvelle vie qui ne l’a pas empêché de continuer à militer contre le régime chinois. Il s’est même rendu à Hong Kong en 2009 pour manifester son soutien au mouvement pro-démocratie.
Pas étonnant, dans ces conditions, que sa candidature aux élections législatives de novembre 2022 dans l'État de New York ait déplu aux autorités chinoises.
Des méthodes "pas très subtiles"
Pour l’empêcher de se présenter, les services de renseignements chinois sont allés jusqu'à engager un détective privé chargé de trouver des squelettes dans le placard du dissident-candidat. Ils étaient même prêts à fabriquer des casseroles de toutes pièces si l’enquête n’aboutissait sur rien de croustillant. "Va trouver une fille, peut-être qu’il sera tenté", a ainsi ordonné l’agent chinois au détective, d’après le dossier d’accusation du procureur de New York.
Ils ont aussi envisagé de falsifier des déclarations de revenus afin de faire passer Yan Xiong pour un fraudeur, raconte le New York Times. Et si tout ça ne marchait pas ? Un recours à la violence ne semblait pas exclu. Plusieurs enregistrements récupérés par les enquêteurs prouvent qu’il avait proposé de "tabasser [Yan Xiong] jusqu’à ce qu’il ne puisse plus marcher". Enfin, avait été suggéré "un accident de voiture. Ça devrait suffire pour le détruire, non ?".
Yan Xiong a échappé à ce triste sort de justesse. Le détective privé a préféré tout raconter aux autorités américaines plutôt que d’exécuter les plans de son client chinois.
"C’est l’exemple choc par excellence si on veut faire passer le message que la Chine représente un vrai danger", reconnaît Antoine Bondaz. Mais les experts interrogés par France 24 trouvent aussi que ce n’est pas forcément très représentatif du modus operandi chinois. "Ce n’est pas très subtil comme procédé et, au final, peu efficace. Les Chinois disposent de méthodes plus discrètes et insidieuses pour tenter d’exercer une influence à l’étranger", assure Zeno Leoni. "L’ingérence politique chinoise passe généralement plutôt par le financement des campagnes de candidats comme en Australie", souligne Antoine Bondaz.
Pour Zeno Leoni, l’affaire Yan Xiong relève davantage d’une stratégie chinoise d’intimidation de la diaspora plutôt que d’une attaque en règle contre les institutions démocratiques américaines. "C’est une façon de dire aux Chinois qui seraient tentés de critiquer le régime depuis l’étranger que l’exil ne les protègera pas du bras vengeur de Pékin", affirme le chercheur.
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New York Times - World
The Assassination of Shinzo Abe
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Shinzo Abe, Japan’s Longest-Serving Prime Minister, Dies at 67
Mr. Abe was shot on Friday during a campaign event. Before he left office in 2020, he helped pull his country out of economic malaise but fell short of his most cherished goal: to normalize Japan’s military after decades of postwar pacifism.
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By Motoko Rich
Shinzo Abe, the longest-serving Japanese prime minister, who made it his political mission to vanquish his country’s wartime ghosts but fell short of his ultimate goal of restoring Japan as a normalized military power, was assassinated on Friday in the city of Nara, Japan. He was 67.
His death, from injuries sustained in a shooting during a speech at a campaign event, was confirmed by Dr. Hidetada Fukushima, professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital.
Mr. Abe, the scion of a staunchly nationalist family of politicians that included a grandfather who was accused of war crimes before becoming prime minister, made history by leading Japan for nearly eight consecutive years, beginning in 2012.
It was a remarkable feat of longevity not only because of Japan’s record of rapid turnover in prime ministers, but also because Mr. Abe himself had lasted just a year in an earlier, ill-fated stint as the country’s leader.
His long run in office, however, delivered only partial victories on his two primary ambitions: to unfetter Japan’s military after decades of postwar pacifism and to jump-start and overhaul its economy through a program known as Abenomics.
And in August 2020, just four days after he had set the record for the longest uninterrupted run as Japanese leader, Mr. Abe resigned as prime minister because of ill health, a year before his term was set to end.
One of his most significant moves as prime minister came in 2015, when he pushed through legislation that authorized overseas combat missions alongside allied troops in the name of “collective self-defense” after huge public protests and a contentious battle with opposition politicians.
But he failed in his long-held dream of revising the war-renouncing clause of Japan’s Constitution, which was put in place by American occupiers after World War II. Mr. Abe, in the end, proved unable to sway a Japanese public unwilling to risk a repeat of the horrors of that war.
Under his economic program, Mr. Abe imposed a form of shock therapy that involved cheap cash, government spending on stimulus projects that expanded the country’s debt and attempts at corporate deregulation. The combination delivered results in the early years of his term, lifting the economy out of an unrelenting malaise and raising Mr. Abe’s international profile.
A key factor in Mr. Abe’s economic platform was an effort to empower women, as he argued that increasing their participation in the work force would help counterbalance a declining and aging population. But some of the early promises of his “Womenomics” agenda — such as drastically raising the proportion of women in management and in government — did not come to fruition.
On the international stage, Mr. Abe was one of the few world leaders to maintain a consistently close relationship with President Donald J. Trump. He hosted two visits by the American leader, including one in which Mr. Trump met the newly enthroned emperor, Naruhito.
Mr. Abe also hosted President Barack Obama when he became the first American president to visit Hiroshima, the site of one of the two atomic bombings by the United States at the end of World War II.
And after years of a chilly relationship with China, Mr. Abe tried to usher in a warmer era, making the first visit to Beijing by a Japanese prime minister in seven years when he met with President Xi Jinping in 2018.
After the Trump administration pulled out of a multinational trade agreement among the United States and 11 other countries around the Pacific Rim, Mr. Abe kept the remaining countries in a coalition that enacted the pact in 2018 without the United States.
He met dozens of times with the Russian president, Vladimir V. Putin, in the hopes of negotiating a settlement over four contested islands north of Japan that were seized by the Soviet Union at the end of the war.
Mr. Abe’s father had long tried, and failed, to resolve the territorial dispute, and the son was unable to resolve it, too. As a result, the countries have yet to sign a peace treaty to officially end the war between them.
‘History Is Harsh’
While Mr. Abe worked to cultivate diplomatic and trade relations around the world, he never lost sight of his nationalist agenda at home.
A year after taking office in 2012, Mr. Abe visited Yasukuni Shrine, which honors Japan’s war dead — including war criminals from the World War II era. Although he largely avoided further visits, he resisted calls for Japan to more fully apologize for its wartime atrocities, a sore point with its neighbors South Korea and China.
Under his watch, Japan’s relations with South Korea fell to one of their lowest points since Japan’s colonial occupation of the peninsula, with the two countries arguing over how Japan should atone for its history.
When Mr. Abe gave the first speech by a Japanese prime minister to the U.S. Congress in 2015, he acknowledged the weight of the past but avoided a direct personal apology for Japan’s role in the war.
“History is harsh. What is done cannot be undone,” he said. “Our actions brought suffering to the peoples in Asian countries. We must not avert our eyes from that.”
On what was the 70th anniversary of the end of the war, he reiterated his support for past official statements of remorse, but also seemed to suggest that Japan had done enough. “We must not let our children, grandchildren and even further generations to come, who have nothing to do with that war, be predestined to apologize,” he said.
Shinzo Abe was born on Sept. 21, 1954, in Tokyo to Shintaro and Yoko Abe. His mother was the daughter of Nobusuke Kishi, who had been accused of war crimes by the occupying Americans, but who was ultimately released from prison without appearing before the Allied war crimes tribunal. He served as prime minister from 1957 to 1960 and ardently opposed the Constitution that his grandson, half a century later, would try to revise.
Mr. Abe’s father also went into politics, serving as foreign minister and as an influential leader in the Liberal Democratic Party, which has governed Japan for all but four years since the end of the war.
There was perhaps little question that Mr. Abe would eventually follow his father and grandfather into politics. He studied political science at Seikei University in Tokyo and spent a year at the University of Southern California, also studying political science.
After a brief stint at Kobe Steel, Mr. Abe began his political career in 1982, serving as executive assistant to his father, who was then foreign minister.
He married Akie Matsuzaki, a daughter of a former president of Morinaga, one of Japan’s largest confectionary companies, in 1987. The couple never had children.
The Japanese news media — and Mrs. Abe herself — occasionally described her as Mr. Abe’s “at-home opposition party,” because she opposed nuclear power, which he supported, and expressed more progressive views than the prime minister on issues like gay rights.
After his father died in 1991, Mr. Abe was elected to his parliamentary seat from Yamaguchi Prefecture in southwestern Japan in 1993.
His first big break came in 2000, when he was appointed to serve as deputy chief secretary of the Liberal Democratic Party.
In that role, Mr. Abe accompanied Junichiro Koizumi, a popular maverick prime minister, to Pyongyang in 2002 to meet with the North Korean leader at the time, Kim Jong-il, to negotiate the release of Japanese citizens said to have been abducted by North Korean agents. The North released five abductees, and the politicians brought them back to Japan.
For Mr. Abe, championing the cause of the abducted citizens and their families remained a preoccupation for the rest of his life, and contributed to his hawkish views on North Korea. During his tenure, he encouraged a discussion about whether Japan should acquire the ability to fire weapons that could strike missile launching sites in enemy territory if an attack appeared imminent, a debate clearly tied to a rising nuclear threat from the North.
Rise and Quick Fall
Mr. Abe’s first rise to Japan’s top job came in 2006, when he was elected leader of the Liberal Democrats and became the first Japanese prime minister born after the end of the war.
From the start, he emphasized his desire to revise the pacifist Constitution and nudge Japan toward some level of independence from the United States, which provided Japan with security in exchange for renouncing a full-fledged military and allowing American troops to be based around the country.
“By entrusting our national security to another country and putting a priority on economic development, we were indeed able to make great material gains,” Mr. Abe wrote of the postwar era in his campaign book “Toward a Beautiful Country.” “But what we lost spiritually — that was also great.”
In seeking to revise the Constitution, Mr. Abe angered China and South Korea, two victims of Japan’s 20th-century militarism. He also denied that the Japanese military had forced Asian women, primarily Koreans and Chinese, into sexual slavery during World War II, and he moved to alter school textbooks to present what critics called a whitewashed version of Japan’s wartime history.
But within a year, Mr. Abe stumbled, plagued by scandals in his cabinet, and he was written off by the political establishment and news media. Citing ill health from ulcerative colitis, a bowel disease, he abruptly resigned in September 2007, throwing the party into disarray.
His resignation was the beginning of a steep slide for the Liberal Democrats, culminating in the party’s loss of Parliament in 2009 to the opposition Democratic Party. It was only the second time since the Liberal Democrats were formed in 1955 that they had been out of power.
Yet the opposition’s time in charge was marred by gaffes, and the administration ultimately collapsed as the public grew furious at its response to the Fukushima nuclear disaster after the 2011 earthquake and tsunami. By 2012, voters had returned the conservative Liberal Democrats to power, with Mr. Abe once more at the helm.
He seemed to have learned some lessons from his first term in office. He focused at first on lifting the moribund economy and reversing years of deflation, pulling Japan out of the so-called lost decades that followed the bursting of a huge property bubble in the 1980s.
In targeting the economy in his second administration, “we saw he became much more pragmatic and flexible,” said Yuichi Hosoya, a political scientist at Keio University in Tokyo and a sometime foreign policy adviser to Mr. Abe.
Nevertheless, he held on to his ambition of returning Japan to a stronger military footing. In 2015, Mr. Abe pushed through a package of security bills that would allow Japan’s Self-Defense Forces to team up with allied troops to fight combat missions abroad. He also formed a national security council and helped increase Japan’s defense budget.
In 2016, his party won a landslide victory in national elections, aided in part by political inertia and a public that did not trust the opposition to govern.
But it also demonstrated Mr. Abe’s considerable political skill in controlling his party and the bureaucracy in a country where few prime ministers have managed to keep their jobs for long. “To create stable economic growth and play an important political role on the international stage, a Japanese political leader needs to stay in power for a certain amount of time,” Mr. Hosoya said.
In the 2016 election, voters gave the Liberal Democrats and their allies more than two-thirds of the seats in Parliament — a supermajority that, in theory, could have given Mr. Abe the votes he needed to revise the Constitution.
After Mr. Trump’s election victory, Mr. Abe shrewdly curried favor with him, rushing to New York to be the first world leader to meet with him after his triumph, and developing a close relationship through golf games, multiple phone calls and personal meetings.
The flattery helped forestall what many in Japan had feared would be swift demands for damaging trade deals or higher payments by Japan for hosting close to 55,000 American troops on bases across the country.
A Tarnished Tenure
Mr. Abe led his party to two more commanding victories in national elections, but he lost the supermajority in 2019 and was never able to push through a revision of the Constitution.
A string of influence-peddling scandals tarnished his standing, and disappointment over his tepid progress on women’s equality, the country’s perilously low birthrate, a series of natural disasters and, later, disapproval of his handling of the coronavirus pandemic and an associated economic downturn distracted from his nationalist agenda.
“By the yardsticks that he inherited and went into politics wanting to do, his tenure was a failure,” said Tobias Harris, an expert on Japanese politics at the Center for American Progress in Washington and the author of “The Iconoclast: Shinzo Abe and the New Japan.”
“He didn’t revise the Constitution, and there are still a number of restrictions on the use of force,” he added. “The notion that Japanese people have more national pride or have come around to his view of history — I don’t think that’s the case. These questions that have been around for decades remain as contentious as always, so I don’t think you could say he won hearts and minds over to his ideas.”
“So in that sense,” Mr. Harris said, “he did not succeed in the kind of transformation that he wanted to achieve.”
But even after he stepped down as prime minister, Mr. Abe continued to wield considerable influence from behind the scenes. His handpicked successor Yoshihide Suga, Mr. Abe’s chief cabinet secretary, succeeded him when he resigned. When Mr. Suga was forced from office, Mr. Abe supported Sanae Takaichi, 60, a hard-line conservative, to be Japan’s first female prime minister. When she did not gain enough votes in a first round of party voting, Mr. Abe supported Mr. Kishida in order to prevent one of his chief rivals, Taro Kono, a former foreign and defense minister, from winning.
He could still draw enormous attention by floating controversial ideas, such as a proposal that Japan host American nuclear weapons.
And as the Liberal Democrats campaigned for an upcoming Upper House election, Mr. Abe’s long-cherished hope to revise the Constitution remained a key plank in their platform.
Mr. Abe is survived by his wife, Akie Abe; his mother, Yoko Abe; and his brothers: Nobuo Kishi, Japan’s defense minister, and Hironobu Abe, who retired in March as the chief executive of Mitsubishi Corporation Packaging.
In a speech in August 2020 to mark the 75th anniversary of the end of World War II, Mr. Abe focused almost exclusively on the Japanese victims of the war, either on the battlefields of Asia, in air raids on cities across the country or in the atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.
He made no references to learning the lessons of history.
Makiko Inoue and Hisako Ueno contributed research.
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Valeurs Actuelles
« Shtar Academy » : France Télévisions va diffuser un documentaire sur un album de rap produit en prison
France Télévisions va diffuser, cet été, un documentaire consacré à la Shtar Academy – « shtar » désignant, en argot banlieusard, un détenu. Ce collectif, né en 2012, a pour ambition de faire participer des rappeurs emprisonnés à un vaste album collectif, regroupant d’autres stars du rap plus connues. Après un premier album en 2014, un nouveau projet va bientôt voir le jour, rapporte le HuffPost. Un album auquel participent quatre détenus de la prison de Fresnes, Ryan, Perkiz, Blur et Nono, a été enregistré, et sera disponible à la vente en septembre prochain.
Parallèlement à ce projet musical, un documentaire consacré à la réalisation de l’album a été tourné. Composé de six épisodes de trente minutes chacun, il devrait être diffusé sur France.tv Slash, l’un des services de France Télévisions orienté vers la jeunesse, les faits de société et la culture urbaine. L’annonce de cette collaboration a d’ailleurs fait grand bruit, au point que plusieurs fausses informations ont circulé sur le projet.
Emballement médiatique
Sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias spécialisés, c’est le lancement d’une émission baptisée « Shtar Academy » qui a d’abord été annoncé. Le concept : « une nouvelle émission où 5 détenus devront participer à la création d’un album de rap à la prison de Fresnes ». Face à un véritable emballement médiatique, le rappeur Fianso – très souvent cité comme producteur ou présentateur de ce projet – a été obligé de démentir, assurant « ne produire ni animer aucune émission pour France Télévisions, ni en prison ni ailleurs ».
Je ne produis ni n’anime aucune émission pour France Télévisions actuellement.
Ni en prison, ni ailleurs.
Cordialement.
— Fianso (@Fianso) July 7, 2022
Plus tard, c’est le collectif de la « Shtar Academy » qui a lui-même démenti, rappelant n’être qu’un « album fait par quatre détenus », comprenant de nombreuses collaborations avec des stars du rap comme Fianso, Le Rat Luciano, PLK, etc. Seule la fabrication de cet album a été filmée, grâce à la réalisatrice Sarah Marx et au producteur Sadat Seydi, et sera donc diffusée sur France Télévisions. Il n’a donc jamais été question d’une émission ou d’un télé-crochet sur le modèle de la Star Academy. Le tournage d’un clip musical à Fresnes, en présence de Fianso, avait d’ailleurs considérablement agacé la direction de la prison (voir notre article ici).
Petit rappel nécessaire 🙏💯
La shtar Academy c’est ça, rien de + rien de – pic.twitter.com/s3DHPhdUlt
— ShtarAcademy (@ShtarAcademy) July 7, 2022
Le Figaro
Comment identifier les insectes les plus courants dans la maison ?
Aude GodfrydIdentifier les insectes les plus courants dans la maison
Mouche, cafard, punaise de lit... Ils importunent votre quotidien. Comment savoir de quel insecte il s'agit ? Comment mettre un terme à sa présence indésirable ? Nos explications et nos photos.
Une petite bête circule sur votre table basse tandis qu'une autre vole entre l'étagère du salon et le lustre. Ces hôtes indésirables importunent votre quotidien et vous ne savez pas comment faire pour les congédier ? Il existe de nombreuses solutions.
Comment savoir si c'est un insecte ?
Coccinelle, abeille, moustique, cafard, criquet, fourmi.. autant d'insectes qui jouent un rôle important dans la biodiversité. Selon la définition du Larousse, un insecte est un « animal invertébré articulé, respirant par des trachées et dont la tête est indépendante du thorax, qui comprend trois anneaux portant chacun une paire de pattes.»
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Chez la plupart des espèces, l'adulte a des ailes, ce qui n'est le cas chez aucun autre animal invertébré. Les insectes constituent une immense classe d'arthropodes (1 million d'espèces environ).
Quels sont les insectes dans la maison ?
Alors qu'ils ont pour habitude de vivre à l'extérieur, certains insectes s'invitent dans les maisons.
Les insectes volants
- La mouche et le moucheron domestiques
La mouche domestique est la plus commune des espèces de mouches. Dotée d'une paire d'ailes, d’yeux rougeâtres, d'un corps recouvert de soies et d'un thorax gris avec quatre nervures longitudinales noires, elle peut atteindre jusqu'à un centimètre de longueur. Tandis que le moucheron, lui, ne dépasse pas les quatre millimètres.
Pour ne plus l'entendre bourdonner ou voler près de vous ou éviter d'attraper des maladies graves comme la dysenterie, la typhoïde, la gastro-entérite, il est conseillé de ranger la nourriture, de réparer les fuites d'eau ainsi que les fissures et autres trous. Disposez des clous de girofle ou des gouttes d'huile essentielle avec des odeurs qu'elle n'apprécie pas, comme la citronnelle, le basilic, la menthe poivrée ou le géranium rosat.
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Lorsque les températures sont élevées, l'atmosphère humide et le climat propice, le moustique s'invite pour son buffet humain, surtout à la lumière. Ce culicidé, avec ses longues et fines antennes et sa paire d'ailes, passe par quatre phases, dont les trois premières sont aquatiques et la quatrième aérienne :
- œuf,
- larve
- nymphe
- adulte (d'une taille maximale de dix millimètres).
Seule la femelle est dotée de longues pièces buccales, dont la trompe, qui sert à piquer ses proies, le « repas de sang chaud ou froid » étant indispensable à sa ponte. Le moustique constitue le premier vecteur de maladies dont le paludisme, la dengue et le chikungunya pour l'homme, devant la tique.
Bâton de citronnelle, moustiquaire ou fenêtres fermées constituent des boucliers pour éviter de croiser son chemin et avoir cette démangeaison.
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Vous sortez un chemisier de votre penderie et vous apercevez qu'il a des trous. Il s'agit sans doute de l'œuvre d'une mite de vêtement, un petit insecte gris aux teintes blanches de moins d'un centimètre, de la famille des teignes et qui a élu domicile dans votre garde-robe, à l'abri de la lumière. En réalité, ce sont les larves, de petits vers blancs à tête noire qui s'attaquent à votre pull fétiche, surtout s'il est en cachemire ou en laine ou s'il a encore des traces de sueur.
Identifiez les vêtements abîmés. Jetez-les si les trous sont trop nombreux et que même une couturière ne pourrait les récupérer. Pour les autres, placez-les dans un sac direction le congélateur pendant une nuit, « à la fraîche », pour éradiquer les larves avant un séjour dans la machine à laver à la température la plus haute possible selon ce qui est conseillé sur l'étiquette de votre textile. Pour le placard, lavez-le soigneusement avec un mélange d'eau et de vinaigre blanc. Pour éviter de revoir ces insectes, placez des gouttes d'huiles essentielles de thym, de lavande ou d'eucalyptus sur un morceau de tissu placé devant les vêtements pour leur barrer la route.
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Sans danger pour la santé, la mite alimentaire est un insecte ressemblant à un papillon marron de la famille des pyrales de deux à trois centimètres, qui fait son apparition surtout la nuit, dans la cuisine, quand les sachets de farine, pâtes, riz, céréales ou tablettes de chocolat pas hermétiques sont mal refermés ou si le contenant a un trou, même s'il n'a jamais servi.
Une petite inspection s'impose dès le retour de courses si l'emballage est fragile car une mite femelle peut pondre jusqu'à 200 œufs. Pour les produits dans les placards, jetez les paquets contaminés par les larves et les cocons, puis lavez les placards. Pour que la mite alimentaire ne revienne pas, faites un petit tour dans la cuisine : les huiles essentielles de citronnelle, menthe poivrée, cannelle ou laurier lui feront passer son chemin.
Les insectes rampants
Adepte du bois, du plâtre et autres matériaux à base de cellulose (papier, carton, tissus, doublage de cloison) mais aussi du plâtre, du plastique ou de l'enduit ou des joints de dilatation, le termite, qui vit en colonie pouvant compter un total d'un million, peut s'avérer dangereux à force de grignoter la structure d'une habitation.
En cas de présence de termites, il est obligatoire de faire une déclaration auprès de votre mairie dans le mois suivant les constatations, que vous soyez propriétaire ou locataire. À défaut, vous vous exposez à une amende. Si vous êtes copropriétaire, contactez votre syndic de copropriété, afin de faire réaliser un diagnostic termites par un diagnostiqueur certifié. Si vous êtes locataire, contactez votre propriétaire qui effectuera les démarches ci-dessus.
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D'une longueur entre un et cinq centimètres, la blatte, appelée aussi cafard, de l'ordre des blattoptères, est un insecte dont le corps ovale et plat avec deux antennes sur le devant de la tête se reproduit vite, dans des lieux humides et où la nourriture n'est pas rangée ou si la graisse séchée sur les murs de la cuisine est encore présente. La plupart du temps, elle arrive par les canalisations et peut se cacher dans des lieux sombres ou les plinthes et fissures.
Poubelle sortie régulièrement, absence de restes de plats, passage d'aspirateur au sol et sous les meubles, sol lavé avec de l'eau, du savon et du vinaigre blanc pour ne laisser aucune miette et vaisselle nettoyée les tiendront à distance. Examinez aussi si aucune fuite d'eau n'est à constater et que l'eau de cache-pots n'est pas stagnante.
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Le poisson d'argent est un insecte aptère reconnaissable à ses écailles argentées et ses deux antennes sur la tête mesure entre 0,7 et 1,5 centimètre. Inoffensif pour l'homme, il a tendance à s'inviter dans les maisons chaudes et humides et en présence de poussière, de moisissure et de cheveux au sol.
Un passage d'aspirateur régulier dans les coins et recoins et un nettoyage quotidien des pièces humides comme la salle de bains, la cuisine ou la buanderie s'impose. Aérer si possible les pièces humides pour les rendre plus sèches. Vous pouvez aussi utiliser des absorbeurs d'humidité à déposer en hauteur, sur une étagère.
Vous pouvez concocter un mélange avec des huiles essentielles (lavande, menthe poivrée ou amande douce) associées à de l'eau puis vaporiser. L'acide borique peut aussi les faire partir : mélangé avec de l'eau et du sucre dans une coupelle, placez celle-ci dans les endroits concernés. Vous pouvez aussi faire de même avec un cocktail de sucre et de bicarbonate, le premier les attirant, le second les tuant.
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De la famille des formicidés, la fourmi se promène sur votre plan de travail ou retrouve une file de ses consœurs, se déplaçant en colonies. Se différenciant avec ses antennes dotées d'un coude marqué, des mandibules vers l'avant, elle est inoffensive pour l'homme. Elle est eusociale : chacune d'entre elles a un rôle prédéfini, entre celles non fertiles et celles fertiles qui œuvrent pour un même groupe appelé fourmilière parmi trois castes différentes :
Elle est friande de sucre ou de miettes laissées au sol ou d'une cuisine dans laquelle la nourriture est à l'air libre. Elle a cependant une fonction pollinisatrice et se nourrit d'autres insectes comme les moucherons ou les larves.
Il est temps, avant l'arrivée d'une éventuelle invasion, d'installer des répulsifs comme l'ail, la menthe, la lavande, le citron, le vinaigre blanc ou le marc de café. Faire en sorte que la poubelle soit dans un sac hermétique et que rien ne soit à disposition sur le plan de travail.
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Vous vous réveillez avec des piqûres sur les bras et sur les jambes et constatez des points noirs ou de fines traces de sang sur vos oreillers et vos draps, il s'agit peut-être de punaises de lit. Ce parasite de forme ovale, une sorte de petit cafard marron foncé d'environ cinq millimètres de long se nourrit de sang humain mais n'est pas vecteur de maladies. Il se déplace principalement la nuit des sols au mur et son espérance de vie est d'environ cinq mois.
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Inspectez votre matelas et rebouchez toutes les fissures des murs. Lavez tous les vêtements « suspects » à plus de 55 degrés ou laissez-les durant cinq jours consécutifs au congélateur, dans un sac hermétique. Un nettoyage à la vapeur (120°C) sur les meubles et tissus viendra aussi à bout de ces petits intrus. En cas de constat trop compliqué ou si leur nombre s'avère important et pas gérable, faites appel au plus vite à un spécialiste et prévenez les voisins de leur présence. Selon le ministère de la Santé , «des facteurs, tels que l'accroissement des voyages internationaux et l'apparition des résistances aux insecticides ont probablement contribué à la propagation des infestations. » Par prévention, vous pouvez inspecter les matelas et les draps des hôtels dans lesquels vous vous rendez.
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Meubles : quel traitement contre les insectes ?
Des insectes xylophages indésirables peuvent s'attaquer à vos meubles stockés trop longtemps dans de mauvaises conditions. Voici comment s'en débarrasser.
Détartrer sa cafetière : une méthode naturelle
Comment nettoyer une machine à café entartrée, mais sans utiliser de produits chimiques ? Nos astuces.
Mites alimentaires : 5 astuces pour s'en débarrasser
Fléau de nos cuisines, les mites alimentaires sont des petits insectes nuisibles qui se nichent partout. Attirées par les aliments secs, elles attaquent même le plastique et le carton pour accéder aux denrées.
New York Times - World
The Assassination of Shinzo Abe
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Does Abe Shooting Reflect Success of Japan’s Gun Laws, Not Failure?
A crude weapon. Minimal security. One death. A closer look at the details of the assassination of Shinzo Abe may actually underscore the effectiveness of Japan’s restrictions.
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By Max Fisher
The assassination of former Prime Minister Shinzo Abe in Japan may look like a rebuke of the country’s famously stringent gun laws.
But there is another view: that the shooting is a reminder of, and maybe even underscores, those restrictions’ success.
Experts who research gun laws stress that even the most stringent measures cannot totally erase the human capacity for violence. Rather, restrictions, if successful, can reduce both the severity of that violence as well as impose hurdles that make it less frequent.
The details of the shooting in Japan seem to demonstrate precisely how.
The shooter apparently used a crude handmade weapon made with electrical tape and metal tubes. Such weapons, known as zip guns or pipe guns, can be assembled with materials from most hardware stores, making them functionally impossible to track or prevent.
If the shooter’s ability to build and use such a device shows that gun restrictions cannot completely eliminate violence from a society, then it also demonstrates that such measures tend to make that violence rarer and less deadly.
Contrast this attack with the recent mass shooting in Uvalde, Texas, where the gunman’s high-capacity, rapid-firing AR-15-style rifle enabled him to kill 19 children and two teachers. Another attacker used a similar rifle to quickly kill 10 at a Buffalo grocery store. Last week, another still murdered seven at a parade in Highland Park, Ill.
All those shooters had acquired their guns legally. These were just some of the 300-plus mass shootings in the United States this year alone, according to one count.
But in Japan such weapons are impossible to purchase legally, and not much easier to acquire illegally. Even simpler weapons like handguns are effectively banned.
The few legally acquirable weapons, mostly hunting rifles, can only be purchased after a screening and a training process so onerous that Japan has one of the world’s lowest firearm ownership rates: one gun per every 330 residents.
This figure includes an estimate of illegally owned weapons in Japan, which are thought to be rare in part because restrictions have all but erased private firearms from the country, leaving criminals with fewer black market weapons to purchase. Even the country’s notorious organized crime syndicates largely forgo guns.
American ownership, by contrast, is 1.2 guns for every resident, or 400 times Japan’s rate.
As a result, a would-be gunman in Japan is all but forced to resort to unusual and difficult methods such as constructing a homemade weapon like the one apparently used to kill Mr. Abe.
Building such a weapon requires time and expertise. Smoke at the scene of the shooting suggests that the ammunition, which is also tightly controlled in Japan, may have been homemade as well. Tinkering with what is effectively a homemade explosive shoved into a metal pipe would bring personal risk to its maker as well.
These are substantial obstacles compared with the ease of walking into a gun store and purchasing a weapon that will reliably fire off many rounds and not detonate in the shooter’s hand. This may be one of the reasons that shootings are exceedingly rare in Japan. The country experiences fewer than 10 gun deaths nationwide in most years, compared to tens of thousands in the United States. Since 2017, Japan has recorded 14 gun-related deaths, in a country of 125 million people.
And an improvised gun is far less effective than a commercially manufactured weapon, in some ways more akin to a homemade bomb, or an 18th-century musket (but without the range), than to a modern gun. It can often fire only one shot, perhaps two, before requiring a cumbersome reloading process. And its accurate range may be as little as a few feet.
As a result, an American-style shooter can, virtually on a whim, readily arm themselves with the firepower to kill large numbers of people before police can respond, targeting victims even hundreds of yards away.
But a Japanese shooter may require long stretches of dangerous preparation to build their weapon. They then must secret it to within feet of their victim and squeeze off what may be their only shot before they become effectively defenseless, and a bystander overpowers them.
This appears to be just what happened in Nara, the Japanese city where Mr. Abe was killed.
Skeptics of gun restrictions often argue that other factors must explain Japan’s low rate of gun violence or its frequency in the United States.
But for all the cultural and political peculiarities of these two societies, both fit neatly within a consistent global trend, one that has been repeatedly established in independent research. Countries with tighter gun laws have fewer guns in circulation, legal or illegal. And the fewer guns in a country, the fewer gun murders, mass shootings or political killings it experiences.
Underscoring this link, the handful of countries that have significantly tightened once-liberal gun laws, like Britain, Australia, Canada, New Zealand and Norway, have seen their rates of gun violence and mass shootings drop substantially.
Activists argue that tightening gun laws not only saves lives but also allows a society as a whole to live in greater comfort and security, even if the risk of violence can never be eliminated entirely.
The circumstances surrounding Mr. Abe’s killing seem to highlight the difference between operating in a society with frequent gun violence and one with virtually none.
Mr. Abe traveled with little security. As is common in Japanese campaign stops, he mingled freely with voters, keeping almost no distance between himself and the crowd.
The ease with which a lone gunman could carry a tape-covered device up to Mr. Abe, once one of the world’s most powerful leaders, may lead some in Japan to rethink that openness.
Japan experienced significant political violence during fascism’s rise there in the early years of the 20th century, showing that it is hardly immune. But since World War II’s end, it has seen only a dozen or so political attacks. Most involved knives. Few were fatal.
From today’s vantage point, that long record of relative safety might appear shattered. But, even if Mr. Abe’s stature may cause the impact of this killing to linger in Japanese society, perceptions of Japan as safe have recovered from past attacks. This includes the fatal stabbing of a lawmaker in 2002, by far-right extremists, or the gun murder of a mayor in 2007 by a criminal group. It also includes instances of mass violence, like a 2016 knife attack that killed 19 people and a 1995 sarin gas attack by an extremist cult that killed 13.
For those outside of Japan, the assassination may seem incongruous with claims that Japan has found special success against gun violence. If its gun measures worked, why was a former leader just gunned down in broad daylight?
In the early 2010s, as Americans engaged in a bitter gun control debate in the wake of the mass shooting at Sandy Hook Elementary, the world provided a similar moment of seeming contradiction.
China, which also has strict gun laws, experienced a spate of seemingly random knife attacks on schoolchildren. The attacks, which have continued, claim about a dozen lives every year. Wasn’t this proof, some Americans asked, that gun restrictions, having failed to stop the attacks in China, were ineffective against such violence?
But zoom out, and the contrast between China and the United States becomes instructive. China’s gun restrictions hardly prevented individuals from turning to indiscriminate violence. But compared with American mass shootings, Chinese knife attacks appear to be, on average, about one-tenth as deadly.
And that is when they occur at all: International media record perhaps two or three such incidents per year in China, compared to hundreds of mass shootings in the United States. In this sense, the relative death toll is near 1,000 to one.
Mr. Abe’s killing may provide an even starker contrast: It was shocking — and, indeed, only possible for the shooter to carry out — precisely because even the fear of gun violence is so rare.
It is an exception that may rock Japan for years to come, but it is also one that serves as a reminder of the thousands of gun murders that, compared to American rates, never take place there at all.
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France24 - Monde
Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt
Publié le : 04/07/2022 - 19:43Modifié le : 04/07/2022 - 19:48
Pauline ROUQUETTE
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Lourdement endetté, le Sri Lanka ne peut plus importer d'hydrocarbures et se trouve totalement à l'arrêt depuis dimanche, faute d'essence. Aux pénuries de biens essentiels, parmi lesquels aliments et médicaments, s'ajoutent aussi des coupures de courant incessantes. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, mais qui est due en réalité à plusieurs décennies de mauvaise gouvernance, notamment fiscale.
C'est la pire crise traversée par le pays depuis son indépendance en 1948, et elle vient d'atteindre de nouveaux sommets. Faute de carburants, le Sri Lanka se trouve aujourd'hui totalement à l'arrêt.
Dimanche 3 juillet, le ministre de l'Énergie Kanchana Wijesekera a déclaré que les réserves d'essence du pays s'élevaient à environ 4 000 tonnes, soit légèrement en dessous du niveau habituel de consommation d'une journée – une annonce qui a provoqué l'arrêt des transports publics. Une pénurie qui vient s'ajouter à celles de biens essentiels, dont les aliments et les médicaments, aux longues coupures d’électricité quotidiennes et à une inflation record dans un contexte de grave crise politique.
Si la situation est bien antérieure à la guerre en Ukraine, la crise politico-sociale au Sri Lanka s'est bel et bien accélérée en avril dernier avec l’explosion des prix de l’énergie liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En juin, l'inflation au Sri Lanka a ainsi passé la barre symbolique des 50 %. Les prix des denrées alimentaires ont bondi de près de 60 % par rapport à l'année précédente. Si bien que pour la classe moyenne, les légumes comme le chou, le chou-fleur et les carottes sont désormais considérés comme des aliments de luxe.
La pénurie de devises étrangères ne permet désormais plus au pays d'importer suffisamment de nourriture, de carburants et autres produits essentiels. "Il y a des pétroliers qui attendent dans la rade en face de Colombo. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de quoi les payer, car le gouvernement n'a plus de devises", appuie Éric Paul Meyer, historien spécialiste du Sri Lanka.
Aussi, incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards de dollars (près de 49 milliards d'euros), le gouvernement sri lankais s'est déclaré en défaut de paiement en avril et négocie actuellement avec le Fonds monétaire international en vue d'un éventuel renflouement.
"Il y a déjà eu des périodes d'intenses pénuries, notamment dans les années 1970", relate l'historien, professeur émérite à l'Inalco. "Mais une pénurie aussi brutale et aussi violente, c'est tout à fait nouveau."
Des racines profondes
La crise que connaît le Sri Lanka a pris un tournant l'an dernier avec la décision brutale du président Gotabaya Rajapaksa d’interdire tout engrais chimique, pesticides, herbicides et fongicides afin de faire du pays le premier du monde 100 % organique.
Présentée comme la réalisation d’une promesse électorale visant à adopter l’agriculture biologique, la mesure a davantage été reçue comme une tentative d’économiser des dollars en limitant les importations. Mais dans une économie où le secteur agricole emploie entre un quart et un tiers de la main d’œuvre nationale, une telle mesure a eu des effets dévastateurs.
Chute des rendements, fermeture de plantations, pertes d’emplois, pénuries alimentaires... "À la révolte du monde agricole confronté à une chute des rendements s’est ajoutée celle des classes populaires obligées de faire la queue pour se procurer leur alimentation, et à des prix en pleine explosion", explique Jean-Joseph Boillot, chercheur associé à l’Iris, spécialiste des grands pays émergents, notamment du monde indien. "Le résultat a été l’enclenchement d’un cercle vicieux bien connu : inflation brutale, perte de confiance, crise de la monnaie, sortie de capitaux et donc crise budgétaire et de la balance des paiements débouchant sur une crise de l’endettement."
Mais pour Éric Paul Meyer, l'économie sri lankaise a été fragilisée dès les années 1980. "Le pays a abandonné les bases de son économie de plantation pour se tourner vers le tourisme, mais aussi des revenus tirés de l'immigration, de l'industrie de la confection, et le marché mondial", explique-t-il. Un élément de faiblesse aggravé, dit-il, par la guerre civile (1983-2009) entre la minorité tamoule et la majorité cinghalaise bouddhiste.
"Le pays aurait pu repartir sur des bases nouvelles, mais le gouvernement des Rajapaksa a, dès 2009, cherché à augmenter sa présence sur les marchés mondiaux, et il n'y a pas eu de recherche d'une nouvelle forme de développement économique."
À ces causes structurelles, ancrées depuis des décennies, se sont ensuite ajoutées des causes conjoncturelles parmi lesquelles l'effondrement du tourisme, la crise du Covid-19 et, ajoute Éric Paul Meyer, "une série d'erreurs assez monumentales en matière de gouvernance fiscale qui ont fait que les choses se sont aggravées depuis 15 ans".
Capitalisme de connivence et corruption
La famille Rajapaksa dirige le Sri Lanka depuis une bonne partie des deux dernières décennies. Mahinda Rajapaksa, le frère de l'actuel président, a été à la tête de l'État de 2005 à 2015. Le clan a bénéficié d’un profond soutien au sein d’une grande partie de la population, pour avoir mis fin, selon les partisans, à une guerre civile de plusieurs décennies en 2009.
Mais depuis les années 2007-2009, le système clanique qui s’est mis en place à la tête de l'État avec les Rajapaksa s’est traduit par des pertes importantes de recettes budgétaires liées aux cadeaux fiscaux faits aux proches du pouvoir et l'ancrage profond d’un capitalisme de connivence – économie capitaliste où le succès en affaires dépend de relations étroites avec les représentants du gouvernement – au sein du pouvoir.
>> À lire aussi : "Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux"
"Il y a beaucoup de corruption, et il y a également eu beaucoup d'inconséquence dans la façon dont le gouvernement a géré son budget", explique Éric Paul Meyer, évoquant également les promesses électorales en matière de fiscalité.
Lors des élections de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa s'est engagé à mettre en place des réductions drastiques d’impôts – suppression de sept taxes et abaissement du taux de TVA de 15 % à 8 %. Des mesures populistes adoptées, comme promis, après sa victoire, alors que le pays bénéficiait d’un prêt du FMI sur quatre ans.
Sur cette fragilité fiscale et cet endettement extérieur déjà bien installés, les premiers symptômes de la crise n'ont ainsi pas tardé à apparaître, se manifestant par une inflation considérable, une attaque des marchés financiers et la chute vertigineuse de la roupie sri lankaise, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur en deux mois. L'endettement extérieur, lui, dépasse désormais 70 % du PIB. Et les dernières prévisions de l’ADB (Asian Development Bank) pour 2022 donnent une poursuite de la récession autour de -2,4 %.
Des manifestations mais "pas de véritable insurrection"
Cette crise de la gouvernance intérieure peut-elle pour autant mener à la fin de la dynastie Rajapaksa ? "Il y a un mécontentement énorme dans le pays, mais qui n'est pas organisé par les partis politiques", explique Éric Paul Meyer.
Pour l'historien, ce mouvement est comparable au Hirak en Algérie. Opposé au maintien au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika et son régime, le Hirak manifestait son rejet de la corruption et exigeait une transition politique démocratique en rupture avec le "système".
Comme en Algérie de 2019 à 2021, les manifestations rythment depuis plusieurs mois la vie des Sri Lankais qui, toutes générations et classes sociales confondues, déferlent dans les rues pour protester contre la pénurie d'essence, la hausse du prix du riz et des denrées alimentaires, et demander le départ du président Rajapaksa.
"Le président a changé de gouvernement, mais ce gouvernement est loin d'être populaire et d'avoir les clés pour régler le problème", estime Éric Paul Meyer.
Pour autant, malgré une situation catastrophique, il n'y a pas, pour le moment, de véritable insurrection au sein de la société, ajoute-t-il. Et dans tous les cas, rappelle de son côté Jean-Joseph Boillot, "on sait qu’une capacité de révolte ne se traduit pas nécessairement par une capacité d’alternative au pouvoir".
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Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise
Décryptage
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
Valeurs Actuelles
Le Conseil constitutionnel confirme l’interdiction de la PMA aux hommes transgenres
La procréation médicalement assistée (PMA) ne sera pas ouverte aux hommes transgenres – du moins pas grâce à une éventuelle intervention du Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé, vendredi 8 juillet, que l’exclusion des hommes trans de la PMA ne constituait pas une atteinte à l’égalité entre les hommes et les femmes, relate le HuffPost.
Concrètement, a déclaré le Conseil constitutionnel, « la différence de situation entre les hommes et les femmes, au regard des règles de l’état civil, peut justifier une différence de traitement, en rapport avec l’objet de la loi, quant aux conditions d’accès à l’assistance médicale à la procréation ». Or, et à leur demande, les hommes transgenres s’en sont exclus en demandant un changement d’état civil – la PMA n’étant ouvertes qu’aux femmes.
Vers un recours à la CEDH ?
C’est le Groupe d’information et d’action sur les questions procréatives et sexuelles (Giaps) qui avait saisi le Conseil constitutionnel, reprochant à la loi autorisant la PMA d’exclure des hommes transgenres qui, biologiquement, seraient encore capables de porter des enfants malgré leur changement d’état civil.
« Le Conseil constitutionnel vient réduire à néant le principe constitutionnel d’égalité entre les sexes », a réagi le Giaps, estimant que « considérer que la mention du sexe à l’état civil (…) permet de traiter différemment les hommes et les femmes, sans aucune justification » est une décision grave. Pour le Giaps, « aucun motif d’intérêt général ne justifie d’exclure les hommes de l’AMP » – l’AMP, ou « assistance médicale à la procréation », étant le nom donné à la PMA par la loi française. L’organisme n’exclut pas de saisir la Cour européenne des droits de l’homme, afin d’arriver à ses fins.
Le Figaro
Les annulations de vols font les affaires des compagnies
Jean-Yves GuérinSelon Allianz Trade, les transporteurs aériens n’ont pas intérêt à augmenter les salaires malgré les grèves.
Ouf! Les vacanciers qui prennent l’avion à Roissy et à Orly samedi et dimanche ne vivront pas l’enfer enduré par les passagers le week-end dernier dans ces aéroports: vols annulés et bagages bloqués en cascade. En effet, le mouvement social qui avait semé la panique le 2 et le 3 juillet sur ces plateformes ne sera pas reconduit.
Les personnels d’ADP (Aéroports de Paris) ont retiré in extremis leur préavis de grève car ils ont obtenu deux avancées significatives: à partir de ce mois, la baisse de salaire de 5 % consentie en 2021 à cause de la crise sanitaire ne sera plus d’actualité. En plus, ils auront droit à des hausses de rémunération de 3 %. De leur côté, les pompiers de Roissy et d’Orly qui toucheront une augmentation de 3 % assortie d’une prime de 200 euros ont aussi renoncé à cesser le travail ce week-end.
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Un happy end qui ne devrait pas être la règle cet été dans le transport aérien en Europe selon une étude d’Allianz Trade (ex-Euler Hermes). «Les vols annulés pourraient devenir la nouvelle norme en Europe, écrit Maria Latorre dans cette note. Les compagnies européennes ont peu de raisons de résoudre le problème des pénuries de personnel à court terme», en augmentant les rémunérations. En clair, annuler des vols serait plus rentable que satisfaire les demandes de revalorisation salariale des personnels.
D’abord, parce que le poids des salaires dans les coûts des transporteurs aériens est plus élevé en Europe (25 %) qu’en moyenne dans le monde (19 %). Surtout, ces annulations de vols font grimper le prix moyen des billets car la demande est bien là: en moyenne, les clients ont déboursé 215 dollars en mai contre 193 dollars en février, relève Allianz Trade, qui anticipe une hausse de 21 % sur l’année. Bien sûr, l’envolée des prix du kérosène joue un rôle dans cette affaire. Mais le déséquilibre entre une demande en plein boom et une offre rationnée est l’élément majeur de la hausse des prix des billets.
SAS dit non aux pilotes
De fait, malgré les grèves répétées des personnels navigants pour obtenir des revalorisations de salaire, les compagnies ne cèdent pas. Ainsi, les pilotes de Ryanair France appellent à une nouvelle grève le 23 et le 24 juillet. «Les représentants SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) constatent avec regret que le paiement des heures supplémentaires inclus dans les paies du mois de juin n’est toujours pas conforme», déplore le syndicat. Les personnels d’easyJet ont le sentiment de ne pas être mieux entendus.
La direction «n’a pas tenu compte des avertissements selon lesquels le transporteur ne pouvait pas faire face à la demande estivale croissante» s’il ne recrutait pas, a écrit le SNPL d’easyJet France dans un courrier envoyé à Johan Lundgren, directeur général de la compagnie. D’ailleurs, les 450 stewards et hôtesses de l’air d’easyJet Espagne sont appelés à faire grève plusieurs week-ends en juillet pour raisons salariales. Chez SAS aussi, la grève des pilotes, qui débouche sur l’annulation d’un vol sur deux depuis lundi, ne fait pas plier la direction. De son côté, British Airways a annoncé mercredi que seront annulés 10.300 vols supplémentaires d’ici à fin octobre, après avoir déjà allégé son programme. Des membres de son personnel au sol ont récemment voté en faveur d’une grève sur les salaires, prévue pendant les vacances d’été, alors qu’elle fait déjà face à un manque de personnel.
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Les compagnies s’engagent dans cette voie car, après avoir cumulé des pertes de 180 milliards en 2020 et 2021, elles s’attendent à être dans le rouge à hauteur de 9,7 milliards cette année. Et les transporteurs européens doivent se préparer à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre, ce qui coûtera très cher. «Le mélange obligatoire de 38 % de carburant durable et 62 % de kérosène d’ici à 2045 augmentera les coûts liés au carburant de 57 %», prévient l’étude d’Allianz Trade.
ARN messager : l'Allemand CureVac porte plainte contre son rival BioNTech
La start-up de biotechnologie estime que son travail sur la technologie ARN a permis «le développement rapide» de vaccins contre le coronavirus et veut «faire valoir ses droits de propriété intellectuelle».
Les nouveaux tarifs du lait de Sodiaal créent des remous
La révision du calcul du prix du lait payé par la coopérative fait gronder les éleveurs, mais aussi ses concurrents.
Alerte rouge dans les transports à la veille des vacances
Du rail à l’aérien en passant par les routes, les appels à la grève se multiplient. Les salariés s’inquiètent des conséquences de l’inflation sur leur pouvoir d’achat.
France24 - Monde
En images : la lente descente aux enfers des Girondins de Bordeaux, club phare du football français
Publié le : 06/07/2022 - 17:51
Marc DAOU
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La rétrogradation des Girondins de Bordeaux en National, confirmée mardi en appel dans l'attente d'ultimes recours, place ce club historique du football français sous la menace de liquidation. La commission d'appel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a confirmé mardi la rétrogradation en National des Girondins de Bordeaux, une décision qui sanctionne une dérive financière et un échec sportif accéléré depuis quatre ans.
La rétrogradation administrative en National 1 (troisième division), pour raisons budgétaires, des Girondins de Bordeaux a été confirmée, mardi 5 juillet, par la commission d'appel de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), le gendarme financier du football français.
La décision de la DNCG intervient moins d'un an après l'arrivée de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez aux commandes d'un club alors déjà menacé d'une rétrogradation administrative en Ligue 2.
Malgré les pièces ajoutées au dossier, comportant notamment un accord avec les créanciers King Street et Fortress, des garanties avec l'ouverture d'une ligne de crédit obligatoire, ainsi qu'une ordonnance du Tribunal de commerce de Bordeaux démontrant "le sérieux d'une restructuration financière, ainsi que la fin des difficultés de la société FCGB" si le club était maintenu en L2, les dirigeants du club n'ont pas réussi à convaincre.
Pour sauver les Girondins, relégué sportivement en Ligue 2 à l'issue de la saison passée, ils ont encore la possibilité de saisir le Comité olympique (CNOSF) ainsi que la justice administrative.
En proie à des difficultés financières récurrentes et à un déficit structurel estimé à 40 millions d'euros, miné par des changements incessants de propriétaires et d'entraîneurs, le club et ses 300 salariés risquent désormais le dépôt de bilan et une liquidation synonyme d'un redémarrage en National 3…
Un scénario du pire pour ce club phare du football hexagonal, six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999, 2009), vainqueur de quatre Coupe de France (1941, 1986, 1987, 2013) et de trois Coupe de la Ligue (2002, 2007, 2009).
Retour en images sur les heures glorieuses, mais aussi sur la face sombre de l'histoire du club au scapulaire, fondé en 1881 et entré dans le monde professionnel en 1937.
Six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999, 2009), vainqueur de quatre Coupe de France (1941, 1986, 1987, 2013) et de trois Coupe de la Ligue (2002, 2007, 2009), les Girondins de Bordeaux sont un club phare du football hexagonal. Au fil des générations, un certain nombre de joueurs de premier plan y ont été formés, avant de faire le bonheur de l'équipe de France, dont les très célèbres Alain Giresse, vainqueur de l'Euro-1984 et Bixente Lizarazu champion du monde 1998 et d'Europe en 2000 (ci-dessus).
Si le club remporte son premier titre en 1941, en s'adjugeant une Coupe de France, puis son premier championnat de France en 1950, c'est dans la deuxième partie des années 1980 qu'il écrit sa légende en remportant trois de ses six titres de champion. Jean Tigana (ci-dessus), Alain Giresse, Patrick Battiston, Marius Trésor ou encore Dominique Dropsy et Bernard Lacombe, font les beaux jours des supporters des Marine et Blanc et de leur entraîneur... Un certain Aimé Jacquet. Ces derniers remportent également deux Coupes de France et disputent deux demi-finales de Coupe d'Europe (1985, 1987).
Après ces années fastes, marquées par une grande rivalité avec l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie, les Girondins traversent leur première grande tempête avec une rétrogradation pour raisons administratives en juillet 1991, notamment à cause d'un déficit budgétaire de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros), qui a mis fin aux années Claude Bez, l'emblématique président girondin accusé d'escroquerie, d'abus de confiance, de complicité de faux et de recel de biens sociaux.
De retour dans l'élite après une année à l'échelon inférieure, Bordeaux retrouve rapidement l'Europe et écrit l'une des plus belles pages de son histoire en 1996. Emmené par le trio Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry et Zinedine Zidane (ci-dessus), le club se hisse jusqu'en finale de la Coupe de l'UEFA, après avoir notamment éliminé le grand AC Milan. Mais la marche est trop haute pour lui face au Bayern Munich qui s'adjuge le titre.
Il faudra attendre la saison 1998-1999 pour voir les Bordelais à nouveau champions de France. Portés par un redoutable duo d'attaquants, Sylvain Wiltord (ci-dessus) et Lilian Laslandes, et le meneur de jeu Johan Micoud, les Girondins coiffent l'OM lors de la dernière journée du championnat, grâce à une victoire face au PSG au Parc des Princes ...
Les années suivantes, le club enregistre plusieurs qualifications européennes, signe qu'il s'est durablement installé dans le haut du tableau du championnat de France. En 2002, il renoue avec le succès en remportant une Coupe de la Ligue, grâce notamment à son redoutable attaquant portugais Pauleta, qui marque ainsi l'histoire des Girondins avant de faire les beaux jours du PSG. Bordeaux en remportera une autre en 2007.
Dix ans après l'arrivée de M6 aux commandes des Girondins, le club signe une saison historique, 2008-2009, en s'adjugeant deux titres de premier plan ainsi qu'un Trophée des Champions : au terme d'une nouvelle course poursuite avec l'OM, les Girondins entraînés Laurent Blanc et guidés sur le terrain par un étincelant Yoann Gourcuff (ci-dessus) s'offre leur sixième championnat de France et leur dernière Coupe de la Ligue.
En juin 2011, on parle pour la première fois d'austérité et de déficit à Bordeaux où on annonce un budget "restreint" et pas de recrutement à l'intersaison. La chaîne M6, propriétaire du club, estime à 13,5 millions d'euros sa perte engendrée par les Girondins. Entraînés par Francis Gillot, dernier technicien en date à rester plus de deux saisons sur le banc des Girondins, les Bordelais remportent toutefois la Coupe de France en 2013. À ce jour, il s'agit du dernier titre remporté par le club.
Les Girondins tournent une page de leur histoire en mai 2015, en quittant son antre du Parc Lescure, rebaptisé stade Chaban Delmas, pour le tout nouveau Matmut Atlantique, construit en vue de l'Euro 2016. Une nouvelle ère commence pour le club, qui va rentrer dans le rang sportivement et commencer à connaître, à partir de son rachat par les investisseurs étrangers GACP et King Street, le 6 novembre 2018, des secousses en dehors des terrains.
En octobre 2019, les relations entre les supporters et le président Frédéric Longuépée se tendent à la suite d'une affaire de billetterie privant certains fans d'accès au virage sud faute de places disponibles, alors que cette tribune n'était pas complète. En janvier 2021, les rumeurs évoquent un déficit à venir de 80 millions d'euros tandis que, sportivement, le club va enchaîner une série de onze défaites en treize matches, pour se retrouver 16e de L1 à cinq journées de la fin. En avril 2021, Frédéric Longuépée dépose plainte contre X après une campagne d'affichage sauvage appelant "à sa capture", tandis que King Street annonce qu'il ne "souhaite plus soutenir le club et financer les besoins actuels et futurs". Un mandataire ad hoc est nommé par le tribunal de commerce pour assister le club dans sa recherche d'une solution durable.
Début juillet 2021, le club est rétrogradé à titre conservatoire en Ligue 2. Après avoir obtenu le feu vert du tribunal de commerce en présentant son plan de financement, Gérard Lopez, qui a présenté une offre de rachat, prend officiellement les rênes des Girondins, finalement maintenus en L1. Mais au terme d'une saison catastrophique, Bordeaux se retrouve en fin de saison dernier du classement et retombe en Ligue 2. Pis, quelques semaines plus tard, après l'examen financier du club, la DNCG sanctionne les Marine et Blanc d'une rétrogradation administrative en National 1. Gérard Lopez fait immédiatement appel de la décision. Pour éviter un dépôt de bilan, le club doit trouver 40 millions d'euros. Malgré de nouvelles garanties apportées, la rétrogradation a été confirmée par la commission d'appel de la FFF, mardi.
Avec AFP
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Ligue 1 : l'OM retrouve la Ligue des champions, Metz et Bordeaux relégués
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Blinken Urges China to ‘Stand Up’ Against Russia
Kyiv July 9, 3:52 p.m.
Moscow July 9, 3:52 p.m.
Washington July 9, 8:52 a.m.
The secretary of state met with China’s foreign minister in Indonesia and pushed back on Beijing’s stated aim of remaining neutral. In southern Ukraine, fighting intensified amid expectations of a possible offensive to retake occupied territory.
Here’s what you need to know:
Blinken presses his Chinese counterpart about the war.
Ukrainian officials suggest that a southern counteroffensive may start soon.
Behind Russia’s ‘pause’ are signs of a troubled effort to regroup.
Glimpses of Brittney Griner, locked up and terrified in Russia, suggest a complicated path to any release.
The arrest of an American in Russia last August resembles the case of Brittney Griner.
There is no sign of a Russian ‘pause’ for one Ukrainian town under fire.
For Ukrainians, Boris Johnson’s resignation in Britain means the loss of a personal ally.
NUSA DUA, Indonesia — Secretary of State Antony J. Blinken met with his Chinese counterpart on Saturday, pressing him to “stand up” against Russia’s war in Ukraine while also extending a hand of cooperation amid a Biden administration campaign to stabilize its strained relationship with Beijing.
The meeting, held on the Indonesian resort island of Bali one day after a summit of Group of 20 foreign ministers, followed months of American warnings to China against sending weapons to Russia or helping Moscow evade Western sanctions imposed in response to the invasion of Ukraine.
Mr. Blinken met for more than five hours at a seaside hotel with the Chinese foreign minister, Wang Yi, the latest in a series of high-level American encounters with top Chinese officials that analysts called a mutual effort at easing tensions.
Speaking to reporters afterward, Mr. Blinken dismissed China’s claims to be neutral in the war between Russia and Ukraine as implausible. He said that China’s top leader, Xi Jinping, had continued to stand by his February declaration of a partnership with President Vladimir V. Putin of Russia, that China had supported Russia at the United Nations and that it had “amplified Russian propaganda.” And Mr. Blinken pointed out that Beijing and Moscow held a joint strategic bomber exercise in May.
“I tried to convey to the state councilor that this really is a moment where we all have to stand up” to condemn Russian aggression, Mr. Blinken said, using Mr. Wang’s formal title. “What you hear from Beijing is that it claims to be neutral. I would start with the proposition that it’s pretty hard to be neutral when it comes to this aggression,” he said. “There’s a clear aggressor. There’s a clear victim.”
Mr. Blinken also echoed recent remarks by numerous U.S. officials as he emphasized the importance of cooperation between Beijing and Washington on issues of shared interest, including climate change and global health.
“The relationship between the United States and China is highly consequential for our countries, but also for the world,” Mr. Blinken said.
After several months of being consumed by Russia’s invasion of Ukraine, Biden officials have been focusing anew on China, which they call the top long-term strategic threat to the United States.
Jake Sullivan, the national security adviser, met last month in Europe with Yang Jiechi, another senior Chinese diplomat; and Defense Secretary Lloyd J. Austin III saw his Chinese counterpart a few days later in Singapore. This month, Treasury Secretary Janet L. Yellen held a videoconference with a Chinese vice premier, Liu He. And the chairman of the Joint Chiefs of Staff, Mark Milley, spoke by phone with his counterpart, Li Zuocheng, last week.
Danny Russel, a former senior State Department official who is a vice president at the Asia Society, a policy institute, said that the big question now was whether Mr. Biden and Mr. Xi would have their first in-person meeting, most likely on the sidelines of a G20 summit in November.
“Both sides seem to think that leveraging the personal relationship between Biden and Xi would go a long way to stabilizing the relationship at a time of turbulence for both the U.S. and China.” Mr. Russell said. “There are no guarantees that these efforts will succeed, and neither side is likely to be public about their plans, but it certainly feels as if there is a convergence around the idea of a face-to-face meeting.”
— Michael Crowley
KYIV, Ukraine — A huge explosion in the Kherson region of southern Ukraine jolted residents awake on Saturday morning and sent up a plume of thick smoke as Ukrainian forces continued to pound Russian positions in the area in expectation of a possible offensive to take back occupied territory, officials said.
It was not immediately clear what the target was. But Serhii Bratchuk, a spokesman for the Odesa military administration, said the explosion had occurred near the airport in the town of Chornobaivka, “where the Russians usually huddle around their equipment.”
Video sent to The New York Times from a local resident shows a plume of gray smoke rising miles into the sky, along with the flashes and bangs from numerous explosions.
As Ukrainian forces have lost ground in the eastern Donbas region, they appear to be intensifying their efforts in the south, particularly in the Kherson region, a lush agricultural area bracketing the Dnipro River that was the first to fall to Russian troops after the war began on Feb. 24.
Ukrainian artillery units have made a particular focus of trying to strike at Russian ammunition and equipment depots, though they have also targeted concentrations of Russian soldiers.
In recent weeks, Ukrainian officials have characterized the fighting in the south as chipping away at Russian positions and taking back some territory, though the progress has been slow. While Ukrainian officials have refrained from discussing details, there are signs that the military could be preparing to start some kind of offensive in the region.
On Friday evening, Iryna Vereshchuk, a deputy prime minister of Ukraine, urged residents of the Kherson region to evacuate — even if that meant fleeing temporarily to Russia.
“You need to find a way to leave, because our armed forces are coming to de-occupy,” she said on Ukrainian television. “There will be a massive fight. I do not want to scare you, but I want you to understand.”
— Michael Schwirtz and Stanislav Kozliuk
Better Understand the Russia-Ukraine War
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With Russian forces in the middle of a purported “operational pause,” some Ukrainians in the country’s battered eastern frontline regions are questioning what that means at a time when their towns are still coming under continued shelling.
Military analysts say they have indeed observed a Russian pause — an effort to regroup and prepare reinforcements for a renewed assault on cities in Donetsk Province.
President Vladimir V. Putin of Russia warned this month that his forces had yet to unleash their fiercest efforts on Ukraine. But according to some assessments, as well as information trickling out about Russia’s scramble to send more troops into the offensive, some analysis are questioning the effectiveness of the units that Russia is moving up.
“Despite President Putin’s claim on 7 July 2022 that the Russian military has ‘not even started’ its efforts in Ukraine, many of its reinforcements are ad hoc groupings, deploying with obsolete or inappropriate equipment,” an assessment from Britain’s defense ministry said on Saturday.
One sign the defense ministry pointed to was its expectation that fresh Russian troops would be deployed with MT-LB armored vehicles. The MT-LB, first designed in the 1950s to pull artillery, is not heavily armored and can mount only a machine gun to protect its forces.
“Russia has long considered them unsuitable for most frontline infantry transport roles,” the British ministry said in its analysis.
Previous deployments, it said, were transported with the well armored BMP-2 fighting vehicles, which can also fire anti-tank missiles.
Then there are the reports from Russian channels on the Telegram app of a strained effort to round up more troops to fight. Russia has resorted to creating volunteer battalions to deploy to Ukraine, a move that avoids a national draft that Moscow may fear is too politically risky.
The locations from which many of these reports are coming indicate that many of these volunteers are being drawn from regions home to Russia’s impoverished ethnic minorities, as well as Ukrainians from the separatist-held territories of Ukraine’s east. Some analysts at a discussion of the war at the University of Cambridge on Friday said this suggested that the government was trying to avoid having too many losses from Moscow or other regions of mostly ethnic Russians or wealthier classes.
But whatever challenges Russia’s plans may be facing, local officials in Ukraine said the “pause” had done little for embattled regions on the eastern front lines, with some towns still being subjected to heavy strikes.
“The enemy does not stop the terror of our cities and villages,” Valentyn Reznichenko, the head of the Dnipropetrovsk regional military administration, said on Telegram, citing several attacks overnight on the town of Kryvyi Rih.
The Washington-based Institute for the Study of War noted in its daily assessment that a successful military operational pause usually includes continued assaults on some enemy targets. In this way, it said, Russia would seek to prevent Ukraine from carrying out a successful counterattack as Moscow’s forces regroup.
The aim of such tactics, the assessment said, is “to persuade the enemy that no pause is contemplated or underway, or that it will be too short to be of benefit to the enemy, and thereby convince the enemy that it does not have the opportunity to seize the initiative.”
“Russian campaign design,” it added, “inadequate as it has generally been, is nevertheless good enough to manifest this basic principle of operational art.”
— Erika Solomon
Sports of the Times
One hundred forty-two days.
That is how long Brittney Griner has been behind bars in Russia. That is how long she has been stuck in the middle of a high-stakes staredown between the United States and Russia at exactly the wrong time, as President Vladimir V. Putin of Russia continues his horrendous invasion of Ukraine and echoes the return of the Cold War.
One hundred forty-two days. That is how long Ms. Griner has been in limbo.
What terrible uncertainty and fear she must feel, facing a decade in a Russian prison if she is convicted. Ms. Griner captured that emotion in her recent letter to President Biden. “I’m terrified I might be here forever,” she wrote. She added, “Please don’t forget about me.”
Ms. Griner, the seven-time All-Star center for the W.N.B.A.’s Phoenix Mercury, pleaded guilty on Thursday, admitting wrong doing. In so many words, Ms. Griner and her lawyer said her troubles had begun with a mistake: She was readying quickly for her flight to Russia in February and inadvertently packed the smoking cartridges with the small amounts of hashish oil — less than a single gram, according to prosecutors. She said she had no intention of breaking Russian law.
Experts say a guilty verdict was a foregone conclusion in a Russian legal system entirely stacked against defendants. Ms. Griner may have chosen not to fight a battle she could not win, helping speed her case to a conclusion.
We don’t know right now. The Mercury center’s teammates, supporters and wife, Cherelle Griner, have not been able to speak with her directly. With the war in Ukraine, all we in America have seen or heard from Griner has been from appearances at a Moscow-area courtroom that she has attended in handcuffs.
Complicating matters further are issues of race, gender and sexuality.
Griner is tattooed, dreadlocked, Black and three inches shy of seven feet tall. She does not conform to broadly accepted gender stereotypes. She is married to a woman and is an outspoken L.G.B.T.Q. activist. Putin has a well-documented disdain for L.G.B.T.Q. people, which only heightens her supporters’ fears for her well-being.
Her appearance, sexual orientation and outspokenness mean that the contempt for Ms. Griner is just as thick in some quarters of the United States. That makes it fair to wonder whether the outrage from American citizens would be louder and more pervasive if Ms. Griner were a male star athlete who fit neatly into a traditionally accepted role.
“If it was LeBron, he’d be home, right?” said Vanessa Nygaard, Ms. Griner’s coach with the Mercury. “It’s a statement about the value of women. It’s a statement about the value of a Black person. It’s a statement about the value of a gay person.”
— Kurt Streeter
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With the spotlight on the case of Brittney Griner, the American basketball star who has been detained in Russia since February, the sentencing of a former U.S. Embassy worker in Russia last month on similar drug charges has his loved ones also pleading for him to be allowed to return home.
Marc Fogel, a teacher who previously worked for the U.S. Embassy in Moscow, was convicted of drug smuggling, according to his family and Russian news outlets. He was sentenced in June — by the same court that is handling Ms. Griner’s case — to 14 years in a high-security penal colony.
Mr. Fogel, 60, worked at the Anglo-American School of Moscow and was arrested in August when customs officers at Sheremetyevo airport in Moscow found marijuana in his luggage after he arrived from New York. The cannabis, according to a statement from the Russian Interior Ministry, had been packaged in a container carrying contact lenses, and cannabis oil was also found in e-cigarette cartridges.
In a statement shared by Mr. Fogel’s wife, Jane, his family said that he had been carrying less than 20 grams of marijuana, which they said had been recommended to him by a doctor in the United States to help treat a long-term, debilitating spinal condition.
Mr. Fogel pleaded guilty to charges of smuggling and illegally possessing, transporting and producing drugs, according to the family statement, which called the 14-year sentence “grossly disproportionate” compared with other Russian court cases involving similar quantities of marijuana.
Russia’s Interior Ministry has said that Mr. Fogel and his wife had diplomatic status until May 2021, and that Mr. Fogel could have used that status to open a drug-smuggling route into Moscow. The statement from his family called those allegations “outrageous and blatantly false” and said that Mr. Fogel had “an exemplary track record as a teacher.”
“It is clear that Marc is the victim of a politically motivated prosecution designed to stimulate anti-American xenophobia among the Russian population,” it added.
Mr. Fogel has not had consular access since November, according to the family statement. It said he had since been diagnosed with anxiety and depression during his detention, and it accused the Russian authorities of ignoring repeated requests by Mr. Fogel for medical assistance. Although Mr. Fogel’s Russian lawyer had requested medical records from his detention facility, they were told that none exist, the statement said.
Unlike in Ms. Griner’s case, the Biden administration has not publicly classified Mr. Fogel as “wrongfully detained,” a designation that would move his case under the supervision of the special presidential envoy for hostage affairs.
A spokesperson for the State Department said in an email that U.S. officials were aware of and monitoring the detention of an American citizen in Russia, but they declined to comment further, citing privacy concerns.
Speaking outside the courtroom where Ms. Griner’s trial was taking place on Thursday, Elizabeth Rood, the chargé d’affaires at the U.S. Embassy in Moscow, said the Biden administration was committed to bringing home “all U.S. citizens wrongfully detained.” Ms. Rood made no specific mention of Mr. Fogel, and U.S. officials have not commented publicly on his sentencing.
— Isabella Kwai and Euan Ward
BAKHMUT, Ukraine — Russia’s defense ministry has said that it is conducting an “operational pause” in the war in Ukraine to allow units that have been fighting to rest, prompting military analysts to suggest that Russia was not ready to press into a full assault within Donetsk Province after its capture of neighboring Luhansk.
Yet while Russian troops have eased up on the sort of intense, all-day artillery strikes that they unleashed to help capture the final city in Luhansk Province, they have begun launching almost daily strikes on the next line of cities — Sloviansk, Kramatorsk and Bakhmut.
On Friday, families were fixing broken roofs and windows in the city of Bakhmut after another night of Russian shelling. One man died, and three were wounded when multiple rockets smashed into a street of small one-story houses on the eastern side of the city.
Ukrainian forces are operating from bases in the city, and the steady boom of their artillery firing out toward Russian positions resounded while a team of New York Times journalists was visiting. Less than 10 miles from Russian lines, Bakhmut is an important military stronghold for the Ukrainian Army and a strategic target for Russian forces who are preparing to advance into the area.
Yet residents were out early, walking to the shops or to work in the cool morning before the 35 degree Celsius heat — about 95 Fahrenheit — of the Ukrainian summer descended by midday. People lined up outside the central market to withdraw cash from two working A.T.M.s and shopped for essentials in the market, ignoring the roar of multiple rocket launchers that sounded to the north of the city.
Dozens of Ukrainian soldiers mingled with civilians at the market and bought supplies in a large supermarket. Some drove new battle-green sport utility vehicles, but others used personal cars daubed with homemade camouflage paint jobs. One team had to push start their car, a rusty old Lada sedan.
The Russians have particularly maintained pressure on Bakhmut, with daily rocket attacks and even aerial bombardment, probably targeting the large Ukrainian military presence in the city, said Pavlo Dyachenko, the press officer for the Bakhmut police force.
Mr. Dyachenko said he had been standing on a street corner at 7 a.m. on Sunday when Russian jets fired four rockets into the center of the city. The explosions gouged a huge crater, 12 yards across and 12 feet deep, on one of the main avenues, and broke apart and tossed aside the underground water and sewage pipes.
On a small street on the eastern side of town, a family was sweeping up burned debris and glass from a rocket strike that had burned their cars and the neighbor’s house.
“There was a huge noise,” said Raisa, 70, who was sleeping in the front room with her husband, Volodymyr. “The doors were blown off, and then I saw the cars were burning. We opened the window and threw our bags out and climbed out.”
“I was struggling and I went out with only one slipper,” she added. “I could not find the other.”
— Carlotta Gall and Kamila Hrabchuk
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LONDON — Prime Minister Boris Johnson may be a polarizing figure in Britain, where his long association with scandal rendered him a lonely man this past week as scores of onetime political allies abandoned him, forcing his resignation.
But if there is one place where appreciation for Mr. Johnson is undimmed, it is Ukraine, where the prime minister is seen as a friend of the embattled nation since Russia’s invasion in February.
Pastries have been named after him in Kyiv, and countless memes have been created in his honor. Yulia Maleks, 36, who owns a small farm in a village near Lviv, recently recounted with laughter how she had named a prized sheep “Johnsonuk,” using the moniker that has been adopted for Mr. Johnson across Ukraine, a play on his official Instagram handle.
Ukraine’s national railway service, a vital lifeline for evacuating civilians from the country’s east — and which also transported Mr. Johnson during one of two visits to the country since the invasion — topped their logo with a floppy blonde hairdo on social media.
“It will be always a great honor for us to see Boris Johnson on board,” the company wrote in a tribute on Facebook, where dozens of positive messages poured in after Mr. Johnson’s announcement on Thursday that he would resign.
For Mr. Johnson, an admirer of Churchill, stolid support for Ukraine helped buck up his leadership as the costs of Brexit and the pandemic took their toll, in addition to the numerous scandals that ultimately eroded the prime minister’s support and forced his departure.
— Megan Specia
Valeurs Actuelles
Noam Anouar, le « ripoux » des insoumis
Dans le journalisme, Noam Anouar est ce qu’on appelle “une source”. Et comme toutes les sources, son nom aurait dû rester secret. Il est pourtant apparu au grand jour le 28 juin. L’homme reconnaît avoir fourni au journaliste du Point, Aziz Zemouri, l’information selon laquelle le couple de députés de La France insoumise Raquel Garrido et Alexis Corbière exploitaient une employée de maison algérienne et sans papiers. Alléchant à première vue, le scoop était bidon. Depuis, le Point s’est excusé. Suspendu, Aziz Zemouri s’est retourné contre ses deux principaux informateurs. Parmi eux, Anouar Bouhadjela, dit Noam Anouar, un “flic”, ex-spécialiste de la lutte antiterroriste, et qui a peu à peu dérivé vers les luttes syndicales et l’antiracisme cher à l’extrême gauche.
“Manquements aux devoirs d’obéissance, de réserve, de rendre compte, de loyauté”
Ce policier de 47 ans d’origine algérienne débute sa carrière en 2006. Il rejoint la sous-direction de l’information générale de Seine-Saint-Denis en 2009, d’où il surveille les mouvements djihadistes en gestation. Il parle arabe, connaît la culture islamique : deux atouts majeurs. Mais son aventure tourne mal dès 2015, alors qu’il se voit retirer son habilitation secret défense, « parce que c’est un cas social, qui mettait le bazar dans le groupe. Il s’est d’ailleurs mis en arrêt maladie durant un an [de juin 2015 à mai 2016, NDLR]… sans être malade », indique, sans filtre, un policier.
D’après Radio France, tandis que la menace terroriste approche à l’aube des années 2010, Anouar est suspecté de radicalisation par sa hiérarchie, qui le place sur écoute. Elle lui reproche, selon lui , de communiquer en arabe avec ses sources, d’avoir un régime alimentaire et un rapport aux femmes particuliers. Après un arrêt maladie d’un an, Anouar est muté dans un centre de rétention administrative, puis s’engage au sein du syndicat de police minoritaire Vigie. Dans les médias, où sa prestance en impose, il prend position pour les “gilets jaunes” et dénonce un prétendu « racisme systémique » dans la police, qui lui vaut les lauriers de la gauche. La hiérarchie apprécie moyennement.
En 2021, Anouar est visé par une sanction disciplinaire de vingt-quatre mois d’exclusion, dont six mois ferme, pour « manquements aux devoirs d’obéissance, de réserve, de rendre compte, de loyauté et négligence professionnelle », révèle une source à l’Intérieur. Une note confidentielle de la police, que Valeurs actuelles a pu se procurer, précise les faits. « En janvier 2017, peut-on lire, se réclamant du statut de lanceur d’alerte, M. Bouhadjela faisait part de ces griefs à différents médias, tout d’abord sous couvert d’anonymat puis à visage découvert. Il présentait par ailleurs certains de ses collègues comme racistes, et donnait son opinion personnelle sur plusieurs problématiques tout en laissant le soin aux journalistes de le présenter comme un référent. »
Il lui est également reproché d’avoir conservé son arme de service pendant son congé maladie ou encore d’avoir « adopté et tenu des propos déplacés à l’encontre de ses collègues féminines », pris des « libertés avec les procédures internes, notamment concernant les dons vestimentaires aux retenus » et « adopté une proximité avec ces derniers, privilégiant certaines origines, en dépit des remarques formulées par sa hiérarchie ou par ses collègues ».
Une “forte gueule” qui tonne sur le plateau de Cyril Hanouna
Face à cette sanction, plusieurs figures de La France insoumise, comme François Ruffin et Alexis Corbière, montent au créneau pour le défendre. Sans succès. Mais c’est finalement dans le giron du parti d’extrême gauche que le policier trouve refuge. Et plus précisément dans l’organe de presse Le Média, fondé par plusieurs militants, où Noam Anouar côtoie l’activiste anti-police Taha Bouhafs, recruté quelques mois plus tôt. « Ils se croisaient peu ou pas, raconte une ancienne journaliste du Média . Noam Anouar ne venait que ponctuellement pour ses émissions, tandis que Taha Bouhafs ne venait presque jamais. »
Les deux hommes se croisent plus certainement en juin 2021 au tribunal judiciaire de Paris, lors du procès de Taha Bouhafs, jugé pour avoir traité d’ « Arabe de service » la policière d’origine maghrébine Linda Kebbab. À la barre, au milieu d’une flopée de militants et intellectuels de la gauche racialiste, l’ex-flic témoigne en faveur de Bouhafs. Rancœur envers la police ? Aveuglement idéologique ? Il laisse à certains une mauvaise impression. « C’est un mythomane », glisse un policier ; « Il n’a aucune légitimité », lâche un autre. Son ancien collègue du syndicat Vigie, Alexandre Langlois, qui le décrit comme une « forte gueule », tempère : « Il a toujours été loyal. »
Une “forte gueule” qui tonne plusieurs fois sur le plateau de Cyril Hanouna à partir de 2021, année durant laquelle, de façon bien plus confidentielle, Noam Anouar entre à la mairie de Drancy en tant que fonctionnaire de police détaché (comme l’autorise la fonction publique) à la sécurité de la ville.
Sur le papier, le poste est respectable, mais les tractations qui se jouent dans cette mairie, aux mains du couple Lagarde depuis vingt ans, le sont moins. Maire de Drancy de 2001 à 2017 (sa femme Aude lui succède), député de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis (comprenant Drancy et Bobigny) de 2002 à 2022, Jean-Christophe Lagarde a été plusieurs fois épinglé pour ses pratiques clientélistes.
En février 2020, dans son livre-enquête le Maire et les barbares, la journaliste Eve Szeftel décrit le système mis en place par Lagarde pour accéder aux commandes de Bobigny et asseoir son pouvoir local. Elle affirme que le député UDI a pactisé avec des proches du “gang des barbares”, qui a torturé puis tué Ilan Halimi, un jeune homme de confession juive en 2006. Le livre est mis en avant par le Point qui en fait sa une le 13 février. « Ces élus qui ont vendu leur âme », peut-on lire sur la couverture, qui choisit une photo de Jean-Christophe Lagarde pour illustrer ce titre assassin. L’élu fulmine… et prépare sa vengeance ?
Du scoop à la rétractation en moins de vingt-quatre heures
Législatives de juin 2022 : Jean-Christophe Lagarde se retrouve face à l’insoumise Raquel Garrido, qui tente de lui ravir son siège de député. Le match s’annonce serré. C’est alors que Noam Anouar, employé à la mairie de Drancy et proche des Lagarde mais aussi ami de longue date du journaliste du Point Aziz Zemouri, informe ce dernier qu’une femme de ménage algérienne, sans papiers, est exploitée par le couple Garrido-Corbière. Le scoop, publié le 22 juin sur le site du magazine, aurait dû retentir comme un coup de tonnerre avant le second tour des élections. Il est finalement supprimé par la direction du Point moins de vingt-quatre heures plus tard.
Zemouri est pourtant sûr de son fait : il a échangé de nombreux SMS avec cette femme, obtenu une copie de son passeport algérien, ainsi que de nombreux détails sur la vie privée de Corbière et Garrido. D’autant qu’Anouar n’en est pas à son premier tuyau. Sauf que cette fois, il est grossièrement percé. Le savait-il ? Probablement pas, selon Aziz Zemouri. A-t-il été trompé par Jean-Christophe Lagarde ? Sans doute que oui, de l’avis du journaliste. Qui a, en tout cas, porté plainte contre les deux hommes.
Le Figaro
Frédéric Beigbeder: «Chante ici, François Sureau»
CHRONIQUE - Le discours de réception de François Sureau à l’Académie française peut être fredonné sur la plage cet été.
Les discours d’entrée sous la Coupole sont un sport typiquement français. Récemment, Chantal Thomas a rendu un hommage souriant, enlevé, très XVIIIe siècle, à Jean d’Ormesson. Comme leur nom l’indique, les discours de réception servent à distraire les soirées mondaines. Cela fait bientôt quatre siècles que cette tradition amuse la galerie parisienne. Celui de François Sureau, qui vient d’être publié chez Gallimard, a le mérite de nous permettre de flagorner un académicien sans se prosterner devant un casse-pieds. L’avocat énarque a brillé ce jour-là devant Brigitte Macron, François Fillon, Bernard Cazeneuve et Jean-Pierre Chevènement, c’est-à-dire devant une assistance presque aussi hétérogène que l’actuelle chambre des députés. Mon moment préféré, c’est quand M. Sureau s’est mis à chanter une chanson militaire, avant de souligner qu’aujourd’hui «l’on ajouterait simplement sur un écran un “like” à l’appel du 18 Juin, ce qui dispenserait d’aller à Londres». Vaillamment, il a transformé une corvée (l’éloge de son prédécesseur Max Gallo) en manifeste pour la liberté d’expression et contre la paranoïa sécuritaire. Il a exprimé une chose très importante: les écrivains veulent rester des enfants pour jouer à l’Histoire de France. «L’enfance finit toujours par s’inviter au bal des adultes», et c’est un bal costumé, avec des épées en carton.
À lire aussiFrançois Sureau, engagé pour l’éternité
La soucoupe volante du quai Conti abrite de petits hommes verts qui sont «des talents incertains d’eux-mêmes», des Martiens dubitatifs qui se déguisent pour se donner la force de continuer un travail dont tout le monde se fiche.
Personne à l’Académie n’est sérieux car si l’on est sérieux, on ne s’y présente pas: on n’en a pas besoin. Max Gallo n’était pas Victor Hugo mais il avait le même rêve que lui: la littérature, cette utopie puérile, et la France, ce pari romantique. François Sureau compare les éloges d’académiciens décédés aux débats sur la personnalité des accusés dans les tribunaux pénaux. Il insinue que les Immortels ressemblent aux locataires de la prison de la Santé. Ma foi, les écrivains doivent frôler les limites, pour moderniser le vocabulaire, en racontant des histoires pas toujours licites. La réponse, allègre et tendre, de Michel Zink démontre que l’Académie est le dernier endroit à peu près stable, en France, de discussion libre dans une langue tenue. L’Académie ne vieillit pas, elle évolue ; elle ne meurt pas, elle transmet. Bientôt un DJ set?
Discours de réception de François Sureau à l’Académie française et réponse de Michel Zink, Gallimard 90 p., 13,50 €.
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France24 - Monde
Syrie : veto russe et impasse à l'ONU sur l'aide transfrontalière
Publié le : 09/07/2022 - 00:21
FRANCE 24
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Une résolution proposant de prolonger d'un an l'aide transfrontalière à la Syrie sans l'aval de Damas a été bloquée, vendredi, par un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU. Moscou réclame une prolongation de six mois seulement, ce que refusent les Occidentaux.
La Russie, isolée, a mis son veto, vendredi 8 juillet, au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution de la Norvège et de l'Irlande prolongeant d'un an l'autorisation d'aide humanitaire transfrontalière à la Syrie sans l'aval de Damas, Moscou n'acceptant qu'une extension de six mois.
L'autorisation transfrontalière expire dimanche, laissant encore du temps aux 15 membres du Conseil de sécurité pour un accord. Favorables à une prolongation d'un an de l'autorisation, les dix membres non permanents du Conseil de sécurité devraient proposer une extension de neuf mois pour sortir du bras de fer opposant notamment Moscou aux Occidentaux, ont indiqué à l'AFP des diplomates.
"Nous n'abandonnons pas", a affirmé l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, en indiquant que les négociations se poursuivaient.
Vendredi, la Russie a cependant indiqué qu'elle n'était pas favorable à une durée intermédiaire. "Six mois ne veut pas dire zéro", a lancé devant des médias l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dmitry Polyanskiy. Il a laissé entendre que Moscou n'accepterait aucun autre texte ne reprenant pas six mois.
"Entêtement"
Le dispositif transfrontalier de l'ONU est en vigueur depuis 2014 et vient en aide, via le point de passage de Bab al-Hawa à la frontière syro-turque, à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d'Idleb (nord-ouest) sous contrôle de groupes jihadistes et des rebelles. Dans le passé, il est déjà arrivé au Conseil de sécurité de le renouveler pour six mois.
Treize pays sur les quinze du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte de la Norvège et de l'Irlande. La Chine, qui a souvent dans le passé accompagné la Russie dans son utilisation du veto dans le dossier syrien, a choisi cette fois l'abstention, un geste remarqué dans le camp occidental.
"Le projet faisait fi de la souveraineté de Damas", a dénoncé Dmitry Polyanskiy, en regrettant "l'entêtement" des Occidentaux à vouloir imposer à nouveau un an. Il s'agissait d'un "texte de compromis", a rétorqué l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield. Six mois sont insuffisants pour une aide sérieuse à la population qui nécessite "un calendrier clair", a-t-elle ajouté.
Moscou isolé mais clé
Un deuxième vote vendredi du Conseil de sécurité sur le projet concurrent de la Russie, prévoyant six mois de prolongation, a accentué encore davantage l'isolement de Moscou.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont voté contre, les dix membres non permanents du Conseil se sont abstenus, le projet russe n'obtenant que deux voix favorables, celles de Moscou et Pékin.
Pour être adopté, un texte doit recueillir au moins neuf voix sur quinze sans vote négatif d'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume Uni, Russie, Chine).
Au nom des dix membres non permanents du Conseil, le Kenya avait annoncé avant les scrutins que ce groupe était "favorable" à une extension de douze mois du dispositif.
Depuis mercredi, les 15 membres du Conseil de sécurité négocient en continu pour tenter de sortir de l'impasse entre les deux durées contradictoires voulues par les Occidentaux et la Russie. De nouvelles consultations à huis clos ont suivi les votes et il était probable qu'elles se poursuivent ce week-end, a indiqué à l'AFP un diplomate requérant l'anonymat.
Ces dernières années, Moscou a utilisé plusieurs fois son droit de veto pour réduire considérablement le dispositif onusien. Son veto, clé dans le dossier syrien, était vendredi le 17e depuis le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011.
Ces dernières semaines, des dizaines d'ONG et plusieurs hauts responsables de l'ONU avaient fait pression pour que l'autorisation transfrontalière soit étendue d'un an.
Avec AFP
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ANALYSE
Rapatriement d’enfants de jihadistes : la fin de la doctrine française du "cas par cas" ?
Le Pentagone déclare non fautifs les responsables d’une frappe en Syrie en 2019
Le Figaro
« De loin mon plus beau voyage » : sur les chemins de Compostelle, des marcheurs toujours plus nombreux
SUR LES ROUTES DE COMPOSTELLE (1/6). En cette année jacquaire exceptionnelle, nous consacrons une série de six articles à la plus mythique de nos randonnées. Dans ce premier volet, croyants, curieux ou routards partagent les raisons diverses qui les poussent à marcher vers la Galice.
Mais qui sont-ils, ces marcheurs toujours plus nombreux à enchaîner les kilomètres jour après jour sur les chemins de Compostelle, le plus mythique des itinéraires de randonnée ? En 2019, le «record» avait été battu, avec 347.578 personnes comptabilisées au bureau des pèlerins de la destination finale, Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice (Espagne). Il marquait l'acmé d'une croissance ininterrompue depuis les années 1990. Imaginez : ils n'étaient que 3501 en 1988, parfois perdus en plein champ, le long d'un tracé bien moins balisé qu'aujourd'hui… Si la fréquentation a chuté à moins de 5000 randonneurs enregistrés en 2020 en raison du Covid 19, elle a remonté la pente en 2021 : au moins 176.868 «Jacquets» sont retournés sur les sentiers.
Cette reprise semble se confirmer en 2022, année jacquaire « bonus », prolongée de douze mois par le pape François en raison de la pandémie. Cet événement survient treize à quinze fois par siècle lorsque la saint Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche, comme en 2021. Qu'importe donc que ce soit un lundi ce mois de juillet, 2022 reste l'occasion de remettre les compteurs à zéro : selon la loi de l'Église, si vous marchez jusqu'au tombeau de l'apôtre saint Jacques le Majeur, vous recevrez alors la pleine indulgence de vos pêchés.
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« Envie de nature et de solitude », Marie-Bérangère (48 ans)
D'après le résultat d'une étude menée en 2021 par l'Agence française des chemins de Compostelle*(1), 54% des cheminants sont des femmes. Marie-Bérangère, galeriste parisienne de 48 ans, en est un pur exemple. Elle est revenue cette fin juin 2022 de son avant-dernière étape sur le Camino francés, la partie espagnole entre les Pyrénées et Saint-Jacques-de-Compostelle. Durant dix jours, elle a traversé la Meseta, cette austère plaine céréalière entre Burgos et Astorga, en Castille-et-Léon, réputée pour être la partie la plus monotone du tracé. « Un plateau infini qui favorise l'introspection », corrige celle qui a avancé au rythme de 25 kilomètres par jour. Marie-Bérangère s'était élancée en 2016 depuis Le Puy-en-Velay, en Haute-Loire, motivée par une envie de nature et une bulle de solitude. « Le prêtre de la messe de départ nous avait prévenus : comme sur le chemin de la vie, nous rencontrerons des périodes de joie et de souffrance, ainsi que des paysages plus ou moins bucoliques… ». Les rencontres ont de nouveau rythmé ce sixième tronçon. « Il y avait notamment une ex-héroïnomane en désintoxication. Cette trentenaire marathonienne s'était blessée au pied et nous l'encouragions tous », raconte-t-elle. Sur le chemin, toutes les barrières sociales sont gommées. « Je me souviens d'un dîner incroyable avec des jésuites en civil et des femmes belges plutôt rustiques qui n'avaient pas la langue dans leur poche ! ». La pèlerine repart cette mi-juillet pour une dizaine de jours sur le chemin d'Arles avec son fils Antoine, 12 ans, désireux de vivre la même aventure. Ce sera la troisième édition de ce rituel mère fils. L'été prochain, Marie-Bérangère reprendra seule son bâton de pèlerin sur le Camino francés, pour sa dernière étape jusqu'à Santiago de Compostela, « paraît-il extraordinairement belle », se réjouit-elle déjà.
« On apprend la maîtrise du temps», Gilles (70 ans)
Les retraités représentent un pèlerin sur deux et les « cadres supérieurs - profession libérale » 37% des marcheurs*(1). Gilles, 70 ans et installé dans le golfe du Morbihan (56), coche ces deux cases. « Je me disais depuis plusieurs années que je ferai le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle quand j'aurai du temps », explique-t-il. Lorsque a sonné l'heure de la retraite, trois amis lui ont proposé de mener ce projet ensemble, en plusieurs étapes. Parti en 2016 du Puy-en-Velay, le petit groupe est parvenu à bon port cette mi-juin 2022. « La performance sportive représentait un facteur important pour deux de mes comparses. Moi, c'était un peu pour l'aspect religieux : je souhaitais rendre grâce à ma vie de famille, époux, père et grand-père comblé. Je me sentais aussi attiré par le côté intellectuel, la méditation. Sur le chemin, on apprend la maîtrise du temps et à différencier les choses qui ont de l'importance de celles qui en ont moins. »
«Une urgence à changer de vie», Julien, 40 ans
Julien, 40 ans, a parcouru le chemin d'une traite, 1300 kilomètres en sept semaines depuis Figeac, en 2019. Et il en a fait un livre, « Compostelle Therapy » (Larousse, 16,95 €, 2021). « Je multipliais les soirées éphémères et les week-ends à Ibiza pour fuir un malaise intérieur », confie cet ancien responsable des relations presse du Club Med, de Vuitton et de Veolia, désormais thérapeute. « J'ai subitement ressenti une urgence à changer de vie. Je cherchais une voie pour retrouver de l'élan. » En quête de sens, il pioche au hasard un livre dans sa bibliothèque, Un certain regard de Françoise Sagan, et retrouve à l'intérieur une carte postale de sa mère morte quelques années plus tôt, écrite à Cajarc, dans le Lot : « Je suis revenue avec ça, ce qui était écrit sur la façade d'une maison : si tu n'arrives pas à penser, marche ; si tu penses trop, marche ; si tu penses mal, marche encore*(2). Ce chemin t'appelle, mon chéri. » Compostelle va représenter un parcours de cicatrisation pour Julien, durant lequel s'alléger afin de redevenir plus fécond et inspiré. Les trois premières semaines seront les plus douloureuses, « telle une dépollution physique et mentale ». D'autant que, dès le premier jour, ce randonneur novice se blesse au genou. « Et un matin, tu te réveilles et tu te sens plus léger », constate-t-il. Parti avec un sac de treize kilos, il se déleste de son ordinateur à la poste de Saint-Jean-Pied-de-Port, dans les Pyrénées. « Dans ce monde connecté, notre vie est emplie de choses non essentielles. Les rencontres se révèlent plus abreuvantes et ressourçantes que les médias sociaux, fortes de valeurs de solidarité et d'écoute ».
« Mon plus beau voyage », Charles, 32 ans
Charles, 32 ans, marchand de biens à Vannes, dans le Morbihan, s'évadait sac au dos tous les étés au bout du monde, sur la route de la Soie, en Amérique du Sud, en Sibérie… « Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle représente de loin mon plus beau voyage, tourné sur soi-même. J'ai découvert la marche au long cours, le fait de prendre conscience de son corps pour laver son âme, une spiritualité que je n'attendais pas », analyse-t-il. Il est arrivé le 11 juin dernier à Saint-Jacques au terme d'un chemin parcouru en deux temps, avec un départ du Puy-en-Velay en 2020 pour le fragment français, avec sa petite sœur, Aude, 17 ans. En 2022, il a parcouru la partie espagnole au rythme d'une trentaine de kilomètres par jour. Aude, désormais étudiante en médecine à Brest, n'a pu l'accompagner que jusqu'à Burgos ; elle poursuivra seule plus tard.
La solitude n'a pas été pesante en l'absence de sa cadette. Charles dînait dans les « albergues » en compagnie de Sud-Coréens, des jeunes américaines, un Australien… Au menu : croquetas, ensalada mixta et... du vin, « on ne meurt pas de soif avec des tireuses dans toutes les auberges ! » A León, le pèlerin a attrapé le Covid 19. Il a attendu que la fièvre passe, « à l'hôtel et non plus en dortoir, un sacré coup dans le budget ». Puis il s'est remis en marche, avec son lot de joies simples comme une belle lumière tôt le matin sur un champ, le vent qui couche les blés passant du vert au doré. « J'avais besoin d'un break, de couper avec cette société où tout va trop vite et je suis revenu apaisé. C'est un grand reset intérieur. »
Infos pratiques
Plus d'infos auprès de l'Agence française des chemins de Compostelle (chemins-compostelle.com), 4 rue Clémence Isaure, 31000 Toulouse, Tél. : 05 62 27 00 05, rens. : accueil@chemins-compostelle.com.
La « Bible » du chemin : le guide Miam Miam Dodo, 10 à 49 €, Editions du Vieux Crayon. Aussi téléchargeable, levieuxcrayon.com
*(1) Enquête réalisée de mai à novembre 2021 via des questionnaires distribués en ligne ou sur le terrain sur environ 500 lieux répartis sur l'ensemble des Chemins de Compostelle de France. Parmi les 3640 témoignages recueillis, 3565 ont été retenus pour l'enquête.
*(2) Citation de Jean Giono.
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Ne dites plus “rats” mais “surmulots” : les propos surréalistes d’une élue en plein débat sur la prolifération des rongeurs à Paris
C’est une séquence lunaire qui vient de se dérouler dans la capitale, alors que la question de la prolifération des rats dans les rues de la ville y est prégnante. Jeudi 7 juillet, la conseillère de Paris Douchka Markovic a préconisé de « boucher les trous » dans les logements sociaux pour lutter contre la présence de ceux qu’elle appelle les « surmulots », arguant que le terme de « rats » est connoté négativement. Ces propos, l’élue du 18e arrondissement les a tenus à l’occasion de la traditionnelle session du Conseil de Paris, indique BFM TV.
Des habitants « de plus en plus inquiets »
Quelques instants avant que Douchka Markovic ne tienne ce discours, Paul Hatte – conseiller du groupe Changer Paris et élu dans le 17e arrondissement – avait pris la parole pour fustiger « l’augmentation du nombre de rats sur l’espace public […] et aussi dans les immeubles. »Après avoir souligné qu’il incombait aux bailleurs de dératiser, l’élu avait précisé en ces termes : « On a des habitants qui nous font des remontées parce qu’ils sont de plus en plus inquiets de la présence de ces rats qui parfois les empêchent même de se déplacer dans les parties communes. » Sur ce point, Paul Hatte a formulé une demande à laquelle il associe l’édile du 17e arrondissement : « Ce qu’on voudrait avec Geoffroy Boulard et les élus du 17e arrondissement, ce serait une évaluation des dispositifs mis en place par les bailleurs sociaux pour avoir des moyens qui soient durables et efficaces » dans la lutte contre la prolifération des rongeurs.
Des rats « nécessaires à la gestion des égouts »
Dans l’hémicycle, la conseillère de Paris Douchka Markovic – également membre du parti animaliste et du groupe des écologistes – a réagi à son tour sur le sujet. « Oui, la présence de rats peut être une difficulté, lorsqu’ils se trouvent dans nos logements ou nos caves », a concédé l’élue. Avant toutefois de clamer haut et fort : « Personne ne peut nier ce fait, il y a des rats à Paris que je préfère surnommer ‘surmulots’, moins connoté négativement. »
Après quoi, Douchka Markovic s’est empressée de dresser l’ensemble des qualités qu’elle attribue à ces animaux. « Le premier bilan est de constater le rôle important joué par les surmulots au quotidien dans les égouts, avec l’évacuation des centaines de tonnes de déchets et de débouchage de canalisations, a-t-elle longuement détaillé. Ils sont nécessaires à la gestion des égouts de la ville de Paris. » Et de conclure : « Le nettoyage et l’absence de nourriture en surface semblent être la solution majeure. A cela, doit se coupler le bouchage des trous permettant aux surmulots de remonter dans les immeubles ou la pose de grilles dans certains endroits. » Une réponse jugée « lunaire » par le conseiller d’opposition, qui l’a partagée sur les réseaux sociaux, où elle a été vivement commentée.
Lunaire 🐭 : la majorité d’@Anne_Hidalgo refuse ma demande d’améliorer la dératisation dans les logements sociaux… en effet je parle de «rats» et non de «sur-mulots», et je n’ai pas évoqué la nécessité de les éloigner de façon « non-létale » 🤪 mon intervention et la réponse ⤵️ https://t.co/cauj55JGuW pic.twitter.com/q6XMRvMCsS
— Paul Hatte (@Paul_Hatte) July 7, 2022
France24 - Monde
Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record
Publié le : 08/07/2022 - 09:25Modifié le : 08/07/2022 - 10:57
FRANCE 24
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Mort vendredi après avoir été la cible de coups de feu lors d'un rassemblement électoral à Nara, l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe avait quitté ses fonctions à la tête du pays il y a près de deux ans. Le dirigeant nationaliste avait notamment marqué les esprits avec une politique de relance économique et une intense activité diplomatique.
Shinzo Abe, mort après une attaque par balles vendredi 8 juillet à Nara (dans l'ouest du Japon), a battu des records de longévité à la tête de son pays, dont il a profondément marqué la vie politique, résistant à de nombreux scandales politico-financiers autour de lui et ses proches.
Près de deux ans après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre pour des raisons de santé, Shinzo Abe, 67 ans, est mort après avoir été attaqué dans la rue lors d'un discours de campagne électorale.
Ce nationaliste teinté de pragmatisme avait 52 ans quand il est devenu chef du gouvernement pour la première fois en 2006, le plus jeune de l'après-guerre dans son pays. Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir (2012-2020) avec une politique de relance économique audacieuse et une intense activité diplomatique, mais qui ont laissé un profond sentiment d'inachevé.
À l'été 2020, alors qu'il était devenu impopulaire pour sa gestion de la pandémie de Covid-19 jugée maladroite par l'opinion publique, il avait reconnu qu'il souffrait d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, la rectocolite hémorragique, et avait démissionné peu après. Cette maladie était déjà l'une des raisons de la fin abrupte de son premier passage au pouvoir en 2007.
Shinzo Abe s'est fait surtout connaître à l'étranger avec sa politique économique surnommée "Abenomics" lancée à partir de fin 2012, combinant assouplissement monétaire, relances budgétaires massives et réformes structurelles.
Il a enregistré certains succès, comme une hausse notable du taux d'activité des femmes et des seniors, ainsi qu'un recours plus important à l'immigration face à la pénurie de main-d'œuvre.
Cependant, faute de réformes structurelles suffisantes, les Abenomics n'ont engendré que des réussites partielles.
Chantre d'un Japon décomplexé
L'ambition ultime de cet héritier d'une grande famille d'hommes politiques conservateurs était de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947, écrite par les occupants américains et jamais amendée depuis.
Ayant bâti une partie de sa réputation sur sa fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord, Shinzo Abe prônait aussi un Japon décomplexé de son passé : il refusait notamment de porter le fardeau du repentir pour les exactions de l'armée japonaise en Chine et dans la péninsule coréenne dans la première moitié du XXe siècle.
Sa visite en tant que Premier ministre au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, haut lieu du nationalisme nippon, fin 2013 avait indigné Pékin, Séoul et Washington.
Les relations entre Tokyo et Séoul se sont dégradées sur fond de leurs contentieux historiques, tandis que celles avec Pékin, qui s'étaient un peu réchauffées dans le même temps, demeurent tortueuses.
Avec le grand allié du Japon, les États-Unis, Shinzo Abe s'est toujours adapté et était parvenu à établir des liens proches avec Donald Trump, avec lequel il partageait la passion du golf.
Shinzo Abe s'était aussi employé à ne pas froisser le président russe, Vladimir Poutine. Son espoir de régler le différend des îles Kouriles du Sud, annexées par l'Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et jamais restituées au Japon, s'est toutefois avéré vain.
L'ancien chef de gouvernement a également tenté de renforcer la présence du Japon sur la scène internationale, en endossant par exemple un rôle de médiateur entre l'Iran et les États-Unis, promouvant le multilatéralisme et multipliant des accords de libre-échange.
Lois controversées
Pour durer au pouvoir, Shinzo Abe a largement tiré parti de l'absence d'un rival sérieux au sein de sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) et de la faiblesse de l'opposition, laquelle ne s'est toujours pas remise de son passage désastreux au pouvoir entre 2009 et 2012.
Certaines lois passées sous Shinzo Abe, notamment sur le renforcement de la protection des secrets d'État, l'élargissement des missions des Forces japonaises d'autodéfense et le durcissement de la lutte antiterroriste, ont fait polémique au Japon, allant jusqu'à entraîner de vastes manifestations, d'habitude rares dans le pays.
Shinzo Abe s'était également longtemps accroché à l'espoir de maintenir les Jeux olympiques de Tokyo à l'été 2020, qui devaient être le point d'orgue de son dernier mandat. Les JO de Tokyo ont finalement eu lieu un an plus tard, à huis clos.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe démissionne, mais que reste-t-il des "Abenomics"?
Au Japon, Yoshihide Suga est élu Premier ministre et succède à Shinzo Abe
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting
Le Figaro
Jean-Christophe Buisson: «Femmes, je vous hais»
Jean-Christophe BuissonCHRONIQUE - Une plongée dans le quotidien de policiers enquêtant en vain sur un féminicide. Un grand film noir de Dominik Moll.
Chaque nuit ou presque, Yohan (Bastien Bouillon) enchaîne des tours de piste sur son vélo. Il tourne en rond, comme le groupe de policiers judiciaires grenoblois qu’il dirige et qui enquête vainement sur la brûlée de Saint-Jean-de-Maurienne: une jeune femme qui a croisé nuitamment la Mort. Tapie dans l’ombre d’une rue longeant un parc de jeux d’enfants, elle avait le visage camouflé et a arrosé d’essence le haut de son corps avant d’y mettre le feu.
L’enquête sur ce meurtre atroce avance vite. Des pistes prometteuses sont explorées. Les suspects défilent, nombreux: Clara tombait facilement amoureuse et pouvait susciter de légitimes jalousies. N’est-ce pas, toi, le rappeur qui parlais de la brûler dans une chanson, justement? Et toi, qui vis seul dans une cave et as retrouvé le briquet à quelques pas du lieu du crime? Et toi, qui as été condamné pour violences conjugales? Problème: chacun a un alibi béton.
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Inspiré de faits réels, le nouveau film de Dominik Moll, La Nuit du 12 (en salles le 13 juillet), est extraordinaire. Comme Zodiac, de David Fincher, y sont retracés des mois d’enquête à la recherche d’un assassin dont on sait dès le début qu’il n’a jamais été identifié. Zéro suspense, donc. Et pourtant. Impossible de ne pas être happé par ce récit haletant, habité, dont le filmage est en équation permanente avec l’action et l’humeur des personnages. Sacré film d’atmosphères: ciel bas et gris et nuages d’où tombe parfois une grosse ondée ; lassitude, désarroi débouchant parfois sur une incontrôlable colère contre un suspect. Pour être policier, on n’en est pas moins homme…
La vie du commissariat, c’est aussi de fichus PV à taper («on combat le mal en écrivant des rapports», soupire Bouli Lanners, exceptionnel en flic désabusé), des dîners arrosés mi-amicaux mi-professionnels, des interrogatoires décourageants ou déstabilisants comme celui de la meilleure amie de Clara, Nanie. Seuls les cœurs secs ne seront pas bouleversés par la performance de Pauline Serieys dans cette scène clé de ce grand film humaniste et finement féministe. L’amie de Clara parle là en fille, en femme ; au nom de Clara, des filles, des femmes. Et on se surprend à être gêné d’être un homme. C’est vous dire.
Vous n'aurez pas ma haine, les premières images du film sur le drame du Bataclan vécu par Antoine Leiris
Les mots d'Antoine Leiris, écrits dans une lettre ouverte quelques jours après la perte de sa femme lors des attentats du 13 novembre 2015, sont devenus le titre du film qui retrace son histoire. Une bande-annonce bouleversante vient d'être dévoilée.
L'acteur James Caan, star du Parrain et de Misery, est mort
L'interprète de Sonny, dans Le Parrain, est mort à l'âge de 82 ans, a annoncé son manageur ce jeudi.
Regarder la vidéoEnnio, Peter Von Kant, After Yang... Les films à voir ou à éviter cette semaine
Un documentaire inédit sur Ennio Morricone, une relecture très personnelle d'un film de Fassbinder par François Ozon, un androïde baby-sitter doté d'une âme. Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Valeurs Actuelles
Olivier Babeau : « Une jeunesse biberonnée aux grandes indignations »
Comment avez-vous réagi aux discours de ces jeunes diplômés de grandes écoles annonçant leur intention de ne pas devenir ingénieurs pour ne pas entretenir “le système” ?
J’ai éprouvé un mélange d’incompréhension et d’énervement devant des prises de position dont les soubassements sont éminemment contestables et dont les propositions, quand il y en a, sont soit confuses soit au contraire trop claires et, pour le coup, résolument inquiétantes. Avant d’y revenir, je tiens néanmoins à préciser ceci : la tentation de la remise en question de ce qui nous a précédés a toujours existé, et la société évolue d’ailleurs grâce à ça. C’est donc rassurant de constater la permanence de cet idéalisme qui nous pousse à penser que l’on pourra faire mieux que ce qui existe déjà.
Cela étant dit, revenons aux discours : ce qui s’en dégage, selon moi, c’est un refus très inquiétant de la complexité du réel. Tout est ramené à des stéréotypes simplistes – l’entreprise, lieu de malheur, la société prédatrice qui épuise la planète ; rien de positif n’est retenu – sur le confort (dont ils ont pourtant largement profité), la sécurité alimentaire, l’espérance de vie et la santé, notamment. Tout est rejeté en bloc de ce que la société occidentale a réussi à produire. Il y a une cécité volontaire qui est très inquiétante.
Que proposent-ils en lieu et place de ce monde si détestable ?
C’est tout le problème ! Non seulement ils ne veulent pas le voir, mais ils n’ont aucune idée précise de ce vers quoi il nous faudrait nous diriger. Quelle est l’alternative ? Rejoindre une Zad [zone à défendre] au milieu de la forêt et continuer à aller à l’hôpital se faire soigner en cas de problème sérieux ? C’est amusant d’ailleurs que ce mode de vie soit plébiscité par quelques-uns de ces jeunes rebelles, car il y règne des hiérarchies féroces, des rapports de pouvoirs brutaux et ces écosystèmes supposément autonomes se nourrissent en pompant le monde extérieur – le nôtre – de différentes manières. En vérité, ils n’ont pas de plan B, sauf à basculer franchement dans des systèmes totalitaires où ils se chargeront de nous dire ce que nous avons le droit de penser, de vouloir, qui aura l’autorisation de se reproduire (car nous sommes trop nombreux), qui seront les quelques millions de chanceux à être envoyés cultiver les champs, etc. Là aussi on trouve une amnésie sidérante quant à la réalité de ces projets, qui ont déjà existé et n’ont conduit qu’à des catastrophes.
C’est une jeunesse biberonnée aux grandes indignations et à leurs cohortes de slogans faciles du genre “nos vies valent plus que leurs profits”
Comment définiriez-vous cette jeunesse et de quel processus est-elle le fruit ?
C’est une jeunesse biberonnée aux grandes indignations et à leurs cohortes de slogans faciles du genre “nos vies valent plus que leurs profits” (slogan inepte mais très efficace). Elle véhicule une pensée paresseuse, seulement animée par le ressentiment. Leur vision des choses est stupéfiante de manichéisme. Pour moi, ce sont les derniers puritains, ces personnes qui distinguent à coup sûr le bon du méchant, le vrai du faux, et qui considèrent que, si on se débarrasse du méchant, le monde ira tout de suite mieux. Accepter l’ambiguïté du monde et les arbitrages inévitables entre injonctions contradictoires leur est très difficile. C’est aussi une jeunesse paradoxale, qui ne cesse d’affirmer qu’elle combat pour l’intérêt général (quoi de plus commun que la planète ?) et qui est en même temps hyperindividualiste, qui ne se sent redevable de rien, parce que, durant des années, on ne lui a rien transmis, on n’a fait que lui répéter que seul son avis comptait, qu’elle devait tout juger à l’aune de ses impressions, etc. , ce qui a accouché de petites personnes d’un égocentrisme radical.
Pourquoi la société a-t-elle tendance à applaudir l’expression de cette jeunesse rebelle dont une certaine frange l’accable pourtant de son mépris ?
Avec l’avènement de l’enfant roi, la grande inversion des valeurs, qui avait démarré au XIXe siècle, a atteint une sorte de sommet. Jusqu’alors, le bien était indiqué par les aïeux, les ancêtres, les pères. Le mos majorum des Romains. La jeunesse devait suivre. Ce n’était pas forcément parfait, mais ça a fonctionné durant des siècles. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Ce sont les jeunes qui indiquent le chemin. Si les jeunes pensent ceci ou cela, c’est que c’est bien. À l’origine, le terme d’innovation était péjoratif. Aujourd’hui, c’est une preuve de bien en soi. C’est nouveau, donc c’est bien. Le regard de notre société sur la jeunesse s’inscrit là-dedans.
Mon espoir est donc que tout ceci ne soit pas représentatif, même si on se trouve en face d’un phénomène dont l’émergence
Le wokisme est-il le fruit de cette coupure générationnelle, qui a accouché d’une jeunesse qui ne se sent reliée à rien de ce qui l’a précédée ?
C’est en effet une expression de ce divorce d’avec nous-mêmes. Nous sommes honteux, nous avons perdu toute fierté dans notre modèle de civilisation, dont on nous a répété qu’il n’était qu’un système d’exploitation, de rapports de pouvoirs, de dominations diverses, et qu’en outre il avait détruit la planète. Pourquoi donc y chercher encore quelque chose de positif ? Le procès a été expéditif et la sentence est claire : liquidation totale. Aujourd’hui je pense que même 1789 ne serait plus fêté. Je vous laisse imaginer ce qu’il en est pour Austerlitz ! On ne s’intéresse plus à la Grande Armée que pour parler des viols commis par les soldats en campagne…
Fatiguée, paresseuse, amnésique, vindicative… Comment guérir cette jeunesse, et la société avec elle ?
Je crois d’abord que, pour les événements que nous évoquons, ou même pour le wokisme, on reste en présence d’une minorité active, précisément celle que l’on entend. Il y a aussi une grande masse d’étudiants qui ne pensent pas du tout comme ça (même s’ils applaudissent leurs camarades). Mon espoir est donc que tout ceci ne soit pas représentatif, même si on se trouve en face d’un phénomène dont l’émergence, on vient de le voir, s’explique parfaitement. Après, que deviendront ces jeunes rebelles ? Je ne sais pas ; peut-être qu’à l’instar de leurs aînés de Mai 68, ils deviendront de paisibles bourgeois. Il faut un peu l’espérer quand même, car si cette jeunesse très fatiguée, très lasse d’elle-même, devait devenir la norme dans nos contrées, l’Occident se ferait balayer sous quelques décennies.
Vivre dans le confort depuis plusieurs générations fait que, tout d’un coup, à force d’oublier les problèmes
Aurions-nous pu éviter d’en arriver là ?
C’est difficile à dire. Vivre dans le confort depuis plusieurs générations fait que, tout d’un coup, à force d’oublier les problèmes, on se les crée puis on ne voit plus qu’eux. Alors que le reste de l’humanité aspire encore à nous ressembler et bout d’énergie, nous ne nous supportons plus, nous voulons disparaître. C’est la conséquence paradoxale et réellement étonnante du chemin que nous avons suivi. La fatigue de soi est une conséquence du progrès ; il nous faut de l’adversité pour mobiliser notre énergie. Allan Bloom l’avait bien montré dans son Âme désarmée (en anglais : The Closing of the American Mind) ; il s’était intéressé à la chute du niveau de culture générale chez les étudiants. C’était il y a quarante ans, mais tout était déjà là. Des élèves gonflés d’ignorance et d’autant plus méprisants de ce passé qu’on ne leur a pas permis de le comprendre, fruits d’une démocratisation de la culture en trompe-l’œil.
New York Times - World
With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions
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Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.
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By Andrew Russeth
Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”
At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.
And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”
“I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.
Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.
That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”
With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”
Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.
At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.
As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.
At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.
More About on Deaf Culture
Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.
Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”
In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.
Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.
“Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”
(Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)
Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.
Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.
“It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”
But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.
Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.
At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”
The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.
That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.
Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”
(She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)
In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.
“Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.
Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)
Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.
In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”
As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.
“Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”
Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.
“I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : face au flot de critiques occidentales, la Russie "isolée" au G20
Publié le : 08/07/2022 - 04:59Modifié le : 08/07/2022 - 22:49
FRANCE 24
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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a quitté vendredi à la mi-journée une réunion avec ses homologues du G20 en Indonésie, après un flot de déclarations occidentales condamnant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Cette page n'est plus actualisée. Pour retrouver plus d'informations sur l'Ukraine, cliquez ici.
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18 h 15 : l'inflation russe continue de refluer au mois de juin
L'inflation, qui a flambé en Russie jusqu'à battre un record de vingt ans, a continué de refluer au mois de juin, atteignant tout de même 15,9 % sur un an, selon les données de l'agence de statistiques Rosstat publiées vendredi.
Les prix de l'alimentaire étaient encore les plus touchés par l'accélération des prix, augmentant de 19,1 % sur un an en juin, notamment les produits de base comme le sucre (+48 %), les céréales (+35 %), les pâtes (+28 %) et le beurre (+26 %).
Par rapport au mois de mai, les prix ont toutefois globalement baissé de 0,35 % en juin, et ceux de l'alimentaire de 1,25 %.
>> Guerre en Ukraine : l’économie russe résiste, mais pour combien de temps ?
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16 h 37 : la guerre en Ukraine fait fondre les exportations françaises vers la Russie
Les exportations françaises vers la Russie ont été divisées par plus de quatre en valeur en avril 2022 par rapport au même mois de 2021, illustrant les conséquences de la guerre en Ukraine, selon une étude publiée par les Douanes vendredi. Elles sont ainsi passées de 500 millions d'euros en avril 2021 à 100 millions en avril 2022.
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16 h 15 : l'Occident a "échoué" à isoler la Russie au G20, rétorque la diplomatie russe
"Le plan du G7 pour boycotter la Russie au G20 a échoué. Personne n'a appuyé les régimes occidentaux", a déclaré sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, niant en outre que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ait boudé des réunions.
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16 h 07 : la Russie s'est retrouvée "isolée" au G20, estime la ministre française des Affaires étrangères
La Russie s'est retrouvée "isolée" face aux autres pays membres du G20, vendredi, lors d'une réunion des chefs de la diplomatie du groupe à Bali, a déclaré la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna.
L'Indonésie, pays hôte, avait invité le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, malgré les réticences des Occidentaux. "La Russie a été tellement isolée, que [Sergueï] Lavrov est parti de la conférence à la mi-journée, après avoir parlé", a souligné Catherine Colonna dans une interview à l'AFP. "On anticipait une réunion avec des lignes de partage différentes, mais [...] la Russie s'est retrouvée isolée, sa responsabilité a été pointée, même par certains pays dont on aurait pu penser qu'ils pourraient nuancer les choses et lui donner du soutien."
Aucun État, même parmi les membres des BRICS, grands pays en développement plus proches de Moscou, n'a "défendu l'attitude russe", a-t-elle précisé. "Même la Chine a commencé son intervention en disant que la charte des Nations unies devait être au cœur des relations internationales, ou l'Inde", a relevé la ministre, estimant que les Occidentaux avaient réussi à réunir un front uni face à la Russie.
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12 h 34 : Sergueï Lavrov boude le G20 après des critiques occidentales sur l'invasion de l'Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a boudé des réunions des ministres des Affaires étrangères du G20 après un flot de déclarations occidentales condamnant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Sergueï Lavrov et son homologue américain, le secrétaire d'État Antony Blinken, étaient réunis pour la première fois depuis le début de la guerre en février à l'occasion de cette réunion des chefs de la diplomatie des pays du G20 sur l'île indonésienne de Bali.
"Ce que nous avons déjà entendu aujourd'hui est un important chœur du monde entier, pas seulement des États-Unis pour (...) que l'agression (russe) cesse", a indiqué à des journalistes Antony Blinken.
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11 h 55 : un opposant russe condamné à 7 ans de prison pour avoir dénoncé l'offensive contre l'Ukraine
Un élu municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a été condamné à 7 ans de prison pour avoir dénoncé l'assaut russe contre l'Ukraine, en pleine vague répressive pour faire taire toute critique sur l'offensive décidée par Vladimir Poutine.
La juge Olesya Mendeleïeva a reconnu le prévenu de 60 ans coupable d'avoir "disséminé des informations clairement mensongères" sur l'armée russe en usant de "ses fonctions officielles" et de l'avoir fait dans le cadre d'un groupe organisé motivé par la "haine politique".
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11 h 45 : l'Allemagne critique la Russie "pas intéressée" par le dialogue avec le G20
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a critiqué la Russie qui n'est "pas intéressée", selon elle, par un dialogue avec le G20, après le départ du chef de la diplomatie russe lors d'une réunion à Bali (Indonésie).
Le départ de Sergueï Lavrov "souligne d'autant plus clairement qu'il n'est pas intéressé par la coopération internationale ni par les échanges avec les autres partenaires" au sein du G20, a-t-elle jugé dans une déclaration depuis Bali et retransmise par la télévision allemande. Le chef de la diplomatie russe avait auparavant quitté la salle de réunion au moment où Annalena Baerbock critiquait Moscou au sujet de la guerre en Ukraine.
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9 h 33 : Antony Blinken demande à la Russie de "laisser sortir le grain de l'Ukraine"
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est adressé à son homologue russe lors des discussions à huis clos du G20 à Bali, exigeant que Moscou autorise les expéditions de céréales depuis l'Ukraine ravagée par la guerre, a déclaré un responsable occidental.
"À nos collègues russes : l'Ukraine n'est pas votre pays. Son grain n'est pas votre grain. Pourquoi bloquez-vous les ports ? Vous devriez laisser sortir le grain", a déclaré Antony Blinken au ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qu'il a refusé de rencontrer séparément, selon un responsable occidental présent.
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8 h 50 : la Russie "ne courra pas" après les États-Unis pour une rencontre au G20
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu'il "ne courra pas" après Washington pour des pourparlers après que son homologue américain, Antony Blinken, a refusé de le rencontrer en marge d'une réunion du G20.
"Ce n'est pas nous qui avons abandonné les contacts, ce sont les États-Unis (...). Nous n'allons pas courir après n'importe qui suggérant une rencontre", a indiqué Sergueï Lavrov à des journalistes à Bali, où se tient la réunion des chefs de la diplomatie du G20.
Les États-Unis se sont efforcés d'isoler la Russie sur la scène internationale et l'entourage d'Antony Blinken a expliqué qu'il n'y avait pas lieu d'avoir des discussions avec le ministre russe tant que Moscou poursuivait son offensive en Ukraine.
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4 h 52 : l'Indonésie appelle les membres du G20 à mettre fin à la guerre en Ukraine
La ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi a appelé vendredi les membres du G20 à "trouver les moyens d'avancer" et à mettre fin à la guerre en Ukraine lors d'un discours prononcé à l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe des vingt pays aux économies les plus développées à Bali. En présence de son homologue russe Sergueï Lavrov, Retno Marsudi a déclaré que le multilatéralisme était le seul moyen de relever les défis mondiaux et qu'elle espérait que le sommet permettrait de réfléchir aux répercussions de la guerre.
Avec AFP
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LE FIL DU 6 JUILLET
Les civils évacuent Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass
Témoignages
En Russie, la grande solitude des opposants à la guerre
LE FIL DU 1ER JUILLET
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir tiré des bombes au phosphore sur l'île des Serpents
Valeurs Actuelles
Nice : la justice suspend le retour du masque obligatoire dans les transports en commun
Tribunal administratif de Nice, 1 – Christian Estrosi, 0. Vendredi 8 juillet, l’arrêté municipal qu’avait pris le maire de Nice, visant à rendre le masque de nouveau obligatoire dans les transports en commun de l’agglomération, a été suspendu. Selon Le Parisien, le tribunal administratif a estimé qu’une telle mesure n’est « pas adaptée, proportionnée et nécessaire à l’objectif poursuivi », compte tenu des pièces fournies par la mairie, du taux d’incidence à Nice et du niveau de contamination des eaux usées.
Même si le tribunal reconnaît que l’obligation du masque « n’apparaît pas dénuée d’utilité », il considère donc que Christian Estrosi a commis « une irrégularité grave et manifeste ». Dans son référé, le tribunal ajoute par ailleurs que « l’arrêté contesté est susceptible de concerner des personnes ne résidant pas dans la commune », et porte donc atteinte à « la liberté d’aller et venir ».
« Un coup de com’ » raté ?
« 200 000 cas de plus en 24 heures, on voit bien que nous sommes sur une septième vague qui monte en flèche », avait déclaré Christian Estrosi sur RTL, le 6 juillet dernier. L’édile niçois assumait alors de vouloir aller plus loin que le gouvernement, qui se contente pour le moment de recommander le port du masque et la vaccination. Il affirmait même que l’Etat serait bientôt obligé de l’imiter, face à ce qu’il considère être une reprise épidémique majeure. Dans la foulée, son meilleur ennemi Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, avait fustigé sa décision, accusant son rival de « s’ériger en épidémiologiste » et de faire « un coup de com’ ».
Nice : les dernières actualités
France24 - Monde
Burkina Faso : au côté de Compaoré, Damiba appelle à "la cohésion" face à la violence jihadiste
Publié le : 08/07/2022 - 16:53Modifié le : 08/07/2022 - 21:44
FRANCE 24
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Une réunion entre anciens chefs d'État du Burkina Faso s'est tenue, vendredi, à Ouagadougou, à l'appel du chef de la junte au pouvoir, Paul-Henri Sandaogo Damiba. La présence de l'ex-président Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014, a créé une polémique et entraîné une manifestation d'opposants.
Le chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a appelé vendredi 8 juillet à Ouagadougou, au côté de l'ex-président Blaise Compaoré, à "la cohésion sociale au regard de la situation difficile" que traverse son pays en proie à la violence jihadiste.
Le lieutenant-colonel Damiba, qui a pris le pouvoir par un coup d'État le 24 janvier, avait lancé un appel à rencontrer des anciens présidents burkinabè, à laquelle seuls deux d'entre eux ont participé, dont Blaise Compaoré, rentré jeudi dans son pays après 8 ans d'exil pour l'occasion.
L'objectif affiché était de sceller "la réconciliation nationale" afin de lutter plus efficacement contre les violences jihadistes meurtrières qui se multiplient ces derniers mois au Burkina.
"Cette rencontre a porté principalement sur la recherche d'une paix durable dans notre pays", a déclaré Paul-Henri Sandaogo Damiba, dans une déclaration faite à l'issue de la réunion. "Nous sommes convaincus que c'est seulement dans la cohésion sociale et dans l'unité que les forces qui combattent en ce moment même le terrorisme seront davantage déterminées et auront plus de succès", a-t-il ajouté.
Le chef de la junte s'exprimait aux côtés des deux ex-chefs d'État ayant répondu favorablement à son invitation : Jean-Baptiste Ouédraogo (1982-1983) et Blaise Compaoré, président de 1987 à 2014 avant d'être contraint à l'exil en Côte d'Ivoire à la suite d'une insurrection populaire. Isaac Zida, qui avait brièvement pris le pouvoir en 2014 et actuellement en exil au Canada, Michel Kafando (2014-2015) et Roch Marc Christian Kaboré, élu en 2015 avant d'être renversé en janvier, avaient également été conviés.
"La moitié de notre territoire est hors contrôle"
Blaise Compaoré et Jean-Baptiste Ouédraogo ont publié en fin d'après-midi un communiqué dans lequel ils soulignent que la réunion avec Paul-Henri Sandaogo Damiba "a eu pour unique objet une concertation sur le péril commun qui nous menace jusqu'à notre existence même, en tant que Nation, en tant qu'État".
"Quand la violence armée pousse près de deux millions de nos compatriotes à fuir de chez eux pour trouver refuge ailleurs dans le pays, quand les terroristes tuent, pillent impunément nos compatriotes et que les survivants dépendent encore aujourd'hui largement de l'assistance humanitaire, reconquérir les territoires occupés, restaurer l'autorité de l'État est l'urgence absolue", estiment-ils.
Ils notent qu'"aucune région de notre pays n'est épargnée. Et nous avons appris récemment que plus de la moitié de notre territoire est hors contrôle : c'est effrayant, c'est dramatique".
C'est grâce "au dépassement des clivages politiques, générationnels, ethniques, religieux et autres croyances traditionnelles, que nous parviendrons à rebâtir ensemble les fondements du pays dans un sursaut patriotique", affirment-ils.
Le retour de Compaoré, qui a régné pendant 27 ans sur son pays, a suscité de nombreuses critiques : il a été condamné par contumace le 6 avril à la prison à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, icône panafricaine, lors du coup d'État l'ayant porté au pouvoir en 1987.
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés dans la matinée à Ouagadougou devant le domicile du président renversé Kaboré pour l'empêcher de participer à la réunion des ex-présidents et de Paul-Henri Sandaogo Damiba.
>>> À voir sur France 24 : Le Burkina Faso face au péril jihadiste
Manifestations contre la présence de Blaise Compaoré
"Face à la polémique grandissante, (sur le retour de Blaise Compaoré, ndlr) me préparant pour aller à la réunion, je me suis retrouvé dans la situation où devant ma porte, des personnes étaient mobilisées, exigeant que je n'aille pas à cette rencontre", a déclaré pour expliquer son absence Roch Marc Kaboré, lors d'une conférence de presse à son domicile, tenue après la réunion.
Mais, a-t-il dit, "en tant que chefs d'Etat nous devons faire preuve de sagesse, respecter les opinions et rechercher les meilleures voies vers la réconciliation", ajoutant: "Je salue l'intervention du président Damiba."
"Ce n'est pas le rôle de Damiba, qui a fait un coup d'État, de réconcilier les gens. Ce n'est pas une réconciliation, c'est une mascarade", a affirmé à l'AFP, Boukari Conombo, président du Brassard noir, un mouvement de la société civile, également présent devant le domicile de Kaboré.
Car au sein de certaines organisations de la société civile et d'avocats, la présence de Blaise Compaoré sur le sol burkinabè avait également du mal à passer. Prosper Farama, membre du collectif des avocats de Thomas Sankara, a estimé que "les putschistes, parce que c'est comme ça qu'il faut les appeler, pseudo réconciliateurs, tentent d'assassiner tout simplement l'état de droit, la démocratie au Burkina. Il n'y a pas une autre lecture à faire".
Le Front patriotique, qui regroupe une vingtaine d'organisations et de partis politiques, a rappelé qu'un "mandat d'arrêt international a été lancé contre" Blaise Compaoré, "qui n'a jamais daigné se présenter devant la justice" et qui "devrait être immédiatement arrêté et conduit" en prison.
Avec AFP
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Burkina Faso : l'exécutif confirme que l'ex-président Compaoré est "attendu" en fin de semaine
Burkina Faso : l'ex-président Compaoré de retour à Ouagadougou après huit ans d'exil
New York Times - World
Network Disruption Triggers Internet and Phone Outages in Canada
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The outages affected customers of one of the country’s largest telecommunications companies. Some local police services said customers were unable to call 911.
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By Vjosa Isai
TORONTO — An outage on Friday at Rogers, one of Canada’s largest telecommunications companies, caused significant internet, cable and cellphone disruptions, mostly in Ontario and Quebec, the country’s most populous provinces.
The outage affected emergency services and some police services, including law enforcement agencies in Toronto and Ottawa, which were warning that some Rogers customers might not be able to connect to 911 calls.
The company did not provide any details about the cause of the outage or an estimated time when service would be restored.
“At this moment, we have no cause to believe that the Rogers outage is related to a cyberattack,” Audrey Champoux, a spokeswoman for the federal public safety minister, said in an email.
Frustration caused by the outage, which as of Friday evening had lasted more than 12 hours, was felt even by those who were not Rogers customers. Banking services were interrupted by the downed network. Some courthouses postponed virtual hearings.
Passport Canada said the outage was also affecting some of its call centers at a time when the summer travel season had increased passport requests. And a hotly anticipated concert by the pop star and Toronto native The Weeknd, the first stop on his world tour at the Rogers Centre arena, was postponed.
“We acknowledge the impact our outage is having on your life,” the company said in a statement Friday evening. “We have every technical resource and partner fully deployed to solve the problem.”
It added that all customers could expect to receive payment credits.
Rogers has tens of millions of customers across Canada and about 23,000 employees, and is seeking to expand. The company is in the midst of trying to acquire Shaw Communications, in what would be one of the largest telecom takeovers in Canada.
François-Philippe Champagne, the federal minister of innovation, science and industry, said he spoke to the Rogers chief executive to express the “frustration of millions of Canadians.”
“This unacceptable situation is why quality, diversity and reliability are key to our telecom network,” he said in a statement posted to Twitter.
The Communications Security Establishment, the Canadian agency responsible for cybersecurity and other national intelligence functions, offered assistance to the company, Evan Koronewski, an agency spokesman, said.
In Hamilton, Ontario, a city west of Toronto, clerks at downtown coffee shops told growing lines of customers that they would be unable to pay with debit cards, the dominant payment form in Canada, because of the outage. Those without cash faced challenges since many nearby bank machines were also down.
Ian Austen contributed reporting from Hamilton, Ontario.
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Valeurs Actuelles
Bretagne : un village vent debout contre des éoliennes
En Bretagne, les projets éoliens ne font pas l’unanimité. En Ille-et-Vilaine, dans la commune de La Chapelle Saint-Aubert – à proximité de Fougères – l’association « Eoliennes non merci » s’oppose à l’implantation desdites structures. Un point de vue partagé par une majorité des habitants de la commune qui ont signé sa pétition, rapporte Actu.fr, mercredi 6 juillet. Une initiative qui n’a rien de surprenant, dans le secteur, puisque d’autres communes ont, par le passé, fait part de leurs désaccords sur le sujet : La Chapelle-Janson, Saint-Sauveur-des-Landes, Saint-Rémy-du-Plain, Livré-sur-Changeon ou encore Sens-de-Bretagne.
« On n’en veut pas », « votez contre »
Dans le détail, l’association « Eoliennes non merci » – récemment créée – a lancé une pétition qui a recueilli la signature de 272 personnes, parmi les 322 inscrits sur les listes électorales de la commune, détaillent nos confrères. Le 5 juillet, l’association a organisé une réunion d’information sur le sujet qui a réuni près de 70 personnes dans le village. Aussitôt, les habitants ont fait part de leur opposition. « On n’en veut pas ! Si je perds 50 % du prix de ma maison, vous êtes prêts à me les payer ? », a demandé un participant. Même son de cloche de la part d’un autre qui a lancé en ces termes : « Votez contre ! »
Présent sur place, David Lebouvier, maire de Rives-du-Couesnon, a retracé l’historique du dossier qui concerne trois communes du secteur : Saint-Marc-sur-Couesnon, La Chapelle Saint-Aubert et Saint-Sauveur-des-Landes. « Ce n’est pas un projet, c’est une possibilité. Je ne suis ni pour ni contre, a assuré l’édile, cité par le site d’actualités. Je suis le maire et j’essaie de prendre les décisions dans l’intérêt de tous. Je dois étudier les choses. » Un point de vue partagé par Christian Galle, maire de La Chapelle Saint-Aubert, qui a précisé ensuite : « Le souci des élus est d’avoir le recul suffisant pour se prononcer. Les élus tiennent compte de vos avis. »
Régulièrement, les communes situées proches de l’A84 sont au cœur de toutes les convoitises, depuis que certaines zones de vol militaires ont été réduites, à travers l’Hexagone, dans le but de favoriser le développement de parcs éoliens.
Ille-et-Vilaine : les dernières actualités
France24 - Monde
Avortement : Joe Biden signe un décret présidentiel pour protéger la confidentialité en ligne
Publié le : 08/07/2022 - 15:40Modifié le : 08/07/2022 - 19:35
FRANCE 24
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Le président des États-Unis a pris vendredi une série de mesures réglementaires pour protéger la confidentialité en ligne des femmes souhaitant avorter. Le texte prévoit également de protéger les cliniques mobiles pratiquant l'IVG aux frontières de ces États, de garantir l'accès à la contraception et aux pilules abortives mais aussi d'organiser un réseau d'avocats bénévoles.
Joe Biden, très critiqué dans son propre camp pour sa défense jugée timorée du droit à l'avortement, a appelé, vendredi 8 juillet, les électeurs, et surtout les électrices, à voter en masse aux prochaines législatives pour contrer une Cour suprême "hors de contrôle" et les projets "extrêmes" des républicains en matière de vie privée.
"Pour l'amour de Dieu, il y a une élection en novembre, votez, votez, votez", a demandé le président américain dans un court et pugnace discours à la Maison Blanche.
Et si le parti républicain remportait ces élections et passait une loi interdisant l'avortement dans tout le pays, Joe Biden a promis d'y opposer son "veto".
Son intervention, dont le prétexte était la signature d'un décret sur une série d'actions réglementaires à la portée très limitée, est surtout pour Joe Biden une tentative de reprendre la main face aux critiques insistantes dans son propre camp.
Nombre de démocrates et d'activistes estiment que le président et son administration, qui ont semblé pris de court le 24 juin par une décision pourtant prévisible de la Cour suprême contre le droit à l'avortement, devraient en faire plus, ou à défaut se montrer plus agressifs politiquement.
Se disant convaincu qu'un "nombre record" de femmes américaines iraient voter aux élections de mi-mandat prévues en novembre, Joe Biden a admis : "c'est la voie la plus rapide" pour restaurer le droit à l'IVG dans tous le pays, via une loi fédérale.
"Protéger la nation d'un projet extrémiste"
Le président a lâché ses coups contre la Cour suprême "hors de contrôle", qui a mis fin au droit constitutionnel à l'avortement dont bénéficiaient toutes les Américaines depuis 1973, et contre les positions "radicales" du parti républicain.
"C'est maintenant le moment ... de protéger la nation d'un projet extrémiste", qui pourrait remettre en cause aussi le droit à la contraception ou le mariage pour tous, a dit Joe Biden.
Le démocrate de 79 ans s'est aussi vivement ému du sort, rapporté par la presse, d'une fillette de 10 ans, enceinte suite à un viol, et forcée de quitter son État, l'Ohio, pour interrompre la grossesse. "10 ans, 10 ans", a-t-il répété, lançant : "Mettez-vous à la place de cette petite fille !"
Joe Biden a ensuite signé un décret lançant une série d'initiatives, à la portée limitée, pour protéger l'accès à l'avortement et à la constitution. La Maison Blanche promet, entre autres, de "protéger les informations de santé sensibles" et "combattre la surveillance numérique". Nombre d'activistes alertent sur les dangers liés aux données en ligne, issues de la géolocalisation ou des applications de suivi des cycles menstruels, qui pourraient être exploitées afin de poursuivre des femmes ayant avorté.
>> À lire aussi : "États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux"
Le texte signé vendredi prévoit aussi de protéger les cliniques mobiles pratiquant l'IVG aux frontières extérieures des États l'ayant interdite. La Maison Blanche veut aussi garantir l'accès à la contraception, en particulier à la pilule du lendemain et aux stérilets. L'exécutif américain entend par ailleurs organiser un réseau d'avocats bénévoles pour aider les femmes sur le plan juridique.
Une portée limitée
Ces annonces ont une portée forcément restreinte. Malgré sa réputation de puissance, le président américain ne peut pas grand-chose quand, et c'est le cas pour Joe Biden, il doit batailler contre une Cour suprême et de nombreux États hostiles sans avoir de solide majorité parlementaire.
Nombre de démocrates redoutent toutefois déjà que la tentative de mobilisation électorale ne fasse un flop, venant d'un président impopulaire, et alors que l'inflation galopante est la plus grande préoccupation des ménages.
Au-delà du droit à l'IVG, certains se demandent si Joe Biden, centriste acharné qui répugne aux coups d'éclats, est taillé pour faire face à une droite américaine toujours plus virulente, dans un climat politique toujours plus féroce.
Avec AFP
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Décryptage
Après l'avortement, pourquoi d'autres droits sont menacés par la Cour suprême américaine
SURVEILLANCE NUMÉRIQUE
États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux
Des rassemblements dans toute la France pour défendre le droit à l’avortement
New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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For Ukraine, Boris Johnson’s Resignation Means Loss of a Personal Ally
Boris Johnson may be a polarizing figure in Britain, but in Ukraine he is widely adored for his unstinting support since the conflict with Russia.
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By Megan Specia
LONDON — Prime Minister Boris Johnson may be a polarizing figure in Britain, where his long association with scandal rendered him a lonely man this week as scores of onetime political allies abandoned him, forcing his resignation.
But if there is one place where appreciation for Mr. Johnson is undimmed, it is Ukraine, where the prime minister is seen as a genuine friend of the embattled nation since Russia’s invasion in February.
Pastries have been named after him in Kyiv, and countless memes have been created in his honor. Yulia Maleks, 36, who owns a small farm in a village near Lviv, recently recounted with laughter how she named a prized sheep “Johnsonuk,” using the moniker that has been adopted for Mr. Johnson across Ukraine, a play on his official Instagram handle.
Ukraine’s national railway service, a vital lifeline for evacuating civilians from the country’s east — and which also transported Mr. Johnson during one of two visits to the country since the invasion — topped their logo with a floppy blonde hairdo on social media.
“It will be always a great honor for us to see Boris Johnson on board,” the company wrote in a tribute on Facebook, where dozens of positive messages poured in after Mr. Johnson’s announcement on Thursday that he will resign.
For Mr. Johnson, an admirer of Churchill, stolid support for Ukraine helped buck up his leadership as the costs of Brexit and the pandemic took their toll, in addition to the numerous scandals that ultimately eroded the prime minister’s support and forced his departure.
One of the few things that British lawmakers can seem to agree on is backing Ukrainian forces in their battle against Russia, and the British public in opinion polls has overwhelmingly supported these efforts.
The conflict gave Mr. Johnson an opportunity to remind his country, and the world, of the legacy of British resolve on the continent and the latitude for a more independent foreign policy that Britain’s departure from the European Union has provided. British support of Ukraine allowed Mr. Johnson to juxtapose Britain’s position with the more cautious approach of Berlin and Paris.
No major Western leader, perhaps, was as outspoken in supporting the country, with two visits to Ukraine since the start of the war, countless phone calls to Mr. Zelensky, and the commitment of military and financial aid that forged a bond between the two leaders.
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
For many in Ukraine, including President Volodymyr Zelensky, the gratitude to Mr. Johnson feels deeply personal. The two leaders traded praise for one another on Thursday.
Shortly after his resignation, Mr. Johnson called President Zelensky “to reiterate the United Kingdom’s steadfast support for Ukraine,” according to his office, and “highlighted the U.K.’s unwavering cross-party support” for the country. Mr. Johnson ended the call by praising President Zelensky, saying: “You’re a hero, everybody loves you,” his office said.
“He was a true friend of Ukraine,” Mr. Zelensky said in a Thursday interview with CNN shortly after the resignation. In his daily address to Ukraine on Thursday, Mr. Zelensky added that “Ukrainians feel personal gratitude to Boris,” specifically to his “leadership and charisma.”
The Ukrainian public also has a fondness for Mr. Johnson after the prime minister played an early role in supplying Ukraine with lethal defensive weapons and was a vocal force in pushing Western allies to impose financial sanctions on Russia.
“We will miss you, Johnsonuk,” a social media user wrote.
For ordinary Ukrainians, Mr. Johnson’s departure may feel like a more personal loss, as he has become something of a figurehead for the push for western support for their battle against Russia.
At a dinner table in Ukraine during a recent memorial for a fallen soldier, family members expressed their appreciation for Mr. Johnson, even in their time of grief praising him for his commitment to Ukraine.
The parents of a soldier from Lviv who was deployed to the east of the country said they were certain Mr. Johnson’s support, and Britain’s commitment of weaponry and training, would help bring their son home safely.
Now, in the wake of Mr. Johnson’s announcement, many on social media seemed to feel certain that whoever would replace him would also continue the legacy of commitment to Ukraine.
Mr. Zelensky on Thursday echoed that resolve, confident that the same commitment would come from Mr. Johnson’s successor: “I’m sure the policy toward Ukraine of the U.K. will not be changing.”
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He may be right.
John Kampfner, the executive director of the U.K. in the World Initiative at Chatham House, a British think tank, said that while there will be considerable changes to Britain’s foreign policy under a new leader — at least tonally if not substantively, depending on who wins the Tory leadership — the policy on Ukraine is unlikely to shift.
“It would defy all logic for any successor to Johnson to behave differently or pursue a politics that shifted from that,” he said, and one of the first calls of the new prime minister will likely be to Mr. Zelensky, and one of the first visits to Kyiv.
“Britain’s record in the last six to nine months with regard to Ukraine will be seen as a very important but rare positive in the historical reckoning on Johnson,” Mr. Kampfner said.
At times, Mr. Johnson’s own political destiny seemed tied to what was happening in Ukraine. Calls for his resignation earlier this year amid scandal seemed to quiet as attention turned to how to respond to the Russian invasion, which provided a useful political distraction.
As a result, when Mr. Johnson narrowly survived a confidence vote last month, Mr. Zelensky was among the first to applaud the fact that he had managed to stay in office. Just days later, Mr. Johnson made an unannounced visit to Kyiv and announced a training program for Ukrainian forces.
But Mr. Johnson and the successive British governments of the last three decades also had a double standard on Russia, Mr. Kampfner said, an important context when understanding the current relationship with Ukraine. The Conservative Party has benefited from Russian donors and Russian money has poured into London with little oversight.
“Consistently and enthusiastically, British governments have encouraged the city of London and the service industries to be the laundromat of dodgy Russian money and reputations,” Mr. Kampfner said. “And nothing serious was ever done on that, pretty much until Feb. 24.”
Even now, sanctions designed to punish Russian actors close to President Vladimir V. Putin in Britain have been based on freezing assets rather than seizing them.
Still, beyond Mr. Johnson’s domestic opponents, if there was one person happy to see the prime minister go, it was Mr. Putin. Mr. Johnson has been one of his loudest critics.
Asked by a reporter about the prime minister’s political turmoil on Thursday, Mr. Putin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said: “As for Mr. Johnson, he very much dislikes us — and the feeling is mutual.”
Anton Troianovski contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Insécurité : après une nouvelle agression, SOS Médecins suspend ses activités à Saint-Etienne
L’agression de trop. Vendredi 8 juillet, Le Parisien rapporte que les membres de l’antenne de Saint-Etienne (Loire) de SOS Médecins ont pris la décision d’exercer leur droit de retrait en raison de l’agression d’un de leur membre par un patient. En effet, la veille, soit le jeudi 7 juillet, aux alentours de 20 heures 30, « un médecin du Centre de consultation de Bellevue a été menacé et bousculé par un patient à qui il avait refusé de renouveler une ordonnance pour un antalgique dont le médecin estimait que l’usage pouvait être détourné », a déclaré Nacer Boukhezra, président de SOS Médecins Saint-Étienne. « Le patient s’est énervé, il a menacé le médecin et a renversé des objets qui se trouvaient sur son bureau » a expliqué la police stéphanoise.
Droit de retrait jusqu’à lundi
En conséquence, les quinze praticiens de SOS Médecins, qui interviennent en cabinet ou à domicile, ont décidé d’exercer leur droit de retrait jusqu’au lundi suivant, le 11 juillet. « Dans un contexte de déficit de médecins qui génère des tensions récurrentes, de la violence verbale et des insultes de patients de plus en plus exigeants, c’est l’agression de trop », a expliqué Nacer Boukhezra, précisant qu’il s’agissait du « premier exercice du droit de retrait de l’association stéphanoise pour ce motif ». Le président de l’association menace de ne pas reprendre son service si le mis en cause dans cette agression n’est pas puni : « Nous avons régulièrement ce type d’incidents en consultation avec du matériel dégradé, des agressions verbales. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est plus possible », a dénoncé Nacer Boukhezra. Il a lui-même déposé une plainte récemment contre une patiente qui avait brisé son téléphone après un refus de prescription. Selon lui, « sur l’ensemble de la France, SOS Médecins a déjà enregistré quatre ou cinq agressions physiques depuis le début de l’année ». La plus récente a eu lieu à Toulon (Var) fin janvier, lorsqu’un médecin avait été agressé en sortant d’une consultation de nuit. En septembre 2021, SOS Médecins s’était déjà mis en grève pour exiger une augmentation de leurs tarifs de visites à domicile. Ils avaient finalement obtenu une réévaluation desdits tarifs de leurs visites de quatre centimes pour faire face à la flambée du prix des carburants.
Saint-Etienne : les dernières actualités
France24 - Monde
Édition spéciale : l'ex-président Blaise Compaoré de retour au Burkina Faso
Publié le : 07/07/2022 - 23:16
Claire BONNICHON
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Kalidou SY
Célia CARACENA
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L'ancien président du Burkina Blaise Compaoré est arrivé jeudi à Ouagadougou pour participer à une rencontre d'ex-chefs d'État visant à "accélérer la réconciliation nationale". C'est la première fois qu'il foule le sol de son pays depuis qu'il a été contraint de s'exiler en Côte d'Ivoire en octobre 2014. Le "Journal de l'Afrique" propose une édition spéciale avec Pierre-Olivier Sur, avocat de Blaise Compaoré, Guy-Hervé Kam, avocat de partie civile dans le procès Sankara, et nos journalistes.
Burkina Faso : l'exécutif confirme que l'ex-président Compaoré est "attendu" en fin de semaine
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Édition spéciale : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la prison à vie dans le procès Sankara
La Cédéao lève les sanctions économiques au Mali, accord pour deux ans de transition au Burkina
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Russia’s Lavrov Is Pariah at Group of 20 Event, but Only for Some
Secretary of State Antony J. Blinken and other Western foreign ministers refused to meet with the Russian diplomat, but for many others it was business as usual.
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By Michael Crowley
NUSA DUA, Indonesia — He was like a skunk at the tropical resort party, shunned by many, though by no means all.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, attended a meeting of finance ministers from the Group of 20 industrialized nations in Bali on Friday, despite his country’s pariah status in Europe and elsewhere over its brutal war in Ukraine. His country’s invasion of its neighbor drove two central topics of discussion at the annual event: global disruptions of food and energy supplies.
Secretary of State Antony J. Blinken declined to meet with Mr. Lavrov, as did several other Western foreign ministers. So many attendees refused to pose with Moscow’s top diplomat that a customary group photograph was canceled.
But in a reflection of why Russia remains able to do business with the outside world and fund its relentless war machine, Mr. Lavrov sat down with several ministers from nations that have declined to join the Western-led coalition against his country. They included diplomats from China, India, Brazil, Turkey, Argentina and Indonesia.
Mr. Lavrov’s activities were one of several dramatic plotlines at a Group of 20 gathering also shadowed by the announcement of Prime Minister Boris Johnson of Britain on Thursday that he plans to resign, and the Friday assassination of Japan’s former prime minister, Shinzo Abe, an act that Mr. Blinken called “shocking” and “a loss for the world.”
The gathering concluded without a traditional joint communiqué expressing shared goals, an impossible feat given that Russia would have had to sign off on any such document.
Mr. Blinken took indirect aim at his Russian counterpart during a plenary session focused on food and energy insecurity, renewing Western charges that Russia’s blockade of Ukraine’s Black Sea ports is preventing the export of grain and other agricultural products, causing shortages and spiraling prices worldwide.
“To our Russian colleagues: Ukraine is not your country,” Mr. Blinken said. “Its grain is not your grain. Why are you blocking the ports? You should let the grain out.” He noted that the United States had committed more than $5 billion to addressing the problem, while Russia has provided less than .02 percent of all donations to the United Nations’ World Food Program.
Mr. Lavrov was not listening, however. He had made only a brief appearance at the session, and delegated Russia’s official speaking role to an unprepared subordinate, according to a Western official who was in the room.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Earlier, Mr. Lavrov had walked out of a group session during pointed remarks about Ukraine by Germany’s foreign minister, Annalena Baerbock, according to Western officials.
In remarks to reporters later, the acerbic Russian diplomat was anything but cowed, insisting that he enjoyed the moral high ground.
Mr. Lavrov said that “blatant Russophobia” was causing Western nations to persecute Russia, and that their sanctions were causing collateral damage to the global economy. He said the United States and other Western nations were prioritizing harm toward Russia above the G20’s mission of promoting global economic health.
“The fact that they are not using the G20 for the objective that it was established for is obvious,” he said.
Mr. Lavrov appeared to dismiss a proposal to create a sea corridor for Ukrainian grain exports as a NATO plot to insert its warships in the Black Sea. And he rejected any notion that he was disappointed not to interact with Mr. Blinken, with whom he last spoke during a mid-January meeting in Geneva that American officials saw as a last-ditch effort to head off an invasion. The Treasury Department placed sanctions on Mr. Lavrov a few weeks later, calling him “directly responsible” for the Feb. 24 military incursion.
“It was not us who abandoned all contacts, it was the United States,” Mr. Lavrov said on Friday. “And we are not running after anybody suggesting meetings. If they don’t want to talk, it’s their choice.”
Mr. Lavrov also took an opportunity to disparage Mr. Johnson a day after he said he would step aside for a new leader. Mr. Johnson had led one the West’s most aggressive responses toward Russia’s invasion, strongly supporting Ukraine’s government.
“They were trying to establish this new alliance — the U.K., the Baltics, Poland and Ukraine,” Mr. Lavrov said, calling it an attempt to create “an English bridgehead on the continent” after Britain’s exit from the European Union.
“They were saying that NATO isolated Russia,” Mr. Lavrov said. “It was his party that isolated Boris Johnson.”
The news of Mr. Johnson’s planned resignation led his foreign minister and potential successor, Liz Truss, to return to London and miss Friday’s program.
While Mr. Lavrov’s mockery of Mr. Johnson and the West was not seconded by other attendees, it was clear that American and European views toward Russia and Ukraine did not represent a consensus among the ministers in Bali.
In opening remarks as the event’s host, Indonesia’s foreign minister departed from Western rhetoric when she said that growing food and energy disruptions make it the world’s “responsibility to end the war sooner than later and settle our differences at the negotiating table, not the battlefield.” U.S. and European officials have generally tried to avoid the perception of pressuring Ukraine into peace talks with Mr. Putin, whom they doubt would negotiate in good faith.
While Mr. Lavrov may be barred from travel to the U.S. and the European Union, he moved freely through the luxury hotel that hosted the Bali gathering, which opened on Thursday.
India’s foreign minister, Subrahmanyam Jaishankar, who was seen strolling and chatting with Mr. Lavrov through the hotel lobby, said on Twitter that he and Mr. Lavrov had “exchanged views” on matters including “the Ukraine conflict” and Afghanistan. India has friendly relations with Moscow, a longtime patron and source of arms sales. It has also helped Russia weather sanctions by increasing its purchases of Russian oil, taking advantage of a significant discount offered by Moscow.
U.S. officials have been frustrated by those purchases and worked to coax India away from Moscow’s influence and abandon its neutral stance on the war in Ukraine. But in remarks before meeting with Mr. Jaishankar, Mr. Blinken struck a wholly positive tone, calling India “a great partner for the United States” on a range of issues.
Mr. Blinken is likely to raise economic support for Russia during a scheduled meeting here on Saturday with China’s foreign minister, Wang Yi. Like India, China has increased its purchases of discounted Russian crude — helping Mr. Putin maintain handsome oil revenues despite punishing sanctions.
But U.S. officials said that Mr. Blinken, who has not seen Mr. Wang since October, will also stress the importance of maintaining open lines of communication with Beijing and cooperating on areas of mutual interest like climate and global health.
At the end of his day on Friday, Mr. Blinken met jointly with the foreign ministers of Japan and South Korea, and expressed his shock at Mr. Abe’s killing, which he called “profoundly disturbing.”
“For the United States, Prime Minister Abe was an extraordinary partner and someone who clearly was a great leader for Japan, the Japanese people, but also so admired as a global leader and one who really during his time in office brought the relationship between our country, the United States, and Japan to new heights,” he said.
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France24 - Monde
"C’était toute ma vie" : au Caire, les maisons flottantes disparaissent
Publié le : 08/07/2022 - 17:51
Fatma Ben Hamad
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Le 26 juin, les autorités égyptiennes ont annoncé la destruction des péniches résidentielles amarrées le long du Nil dans le quartier d’Embabeh, au Caire. Depuis, les habitants sont délogés et les maisons flottantes détruites. Nos Observateurs se désolent de la disparition de ce patrimoine culturel de la capitale égyptienne.
L’une après l’autre, les "awamas" du Caire sont vidées de leurs habitants et de leurs meubles. Depuis le 26 juin, ces péniches résidentielles, emblématiques de la capitale égyptienne, sont détruites ou déplacées le long du Nil. Entre les quartiers d'Elkit Kat et Agoza, 25 des 32 "awamas" amarrées sur les berges du Nil ont déjà été entièrement ou partiellement détruites. Certaines de ces maisons en bois sont acheminées jusqu’à des hangars appartenant au ministère égyptien de la gestion des eaux et de l’irrigation.
Sur les réseaux sociaux, les anciens habitants, pour beaucoup propriétaires depuis des décennies, partagent leurs récits de vie dans ces maisons flottantes ou publient les dernières images de celles-ci avant d’assister, impuissants, à leur disparition.
Depuis l'annonce de la destruction de ce patrimoine du Caire, les médias locaux et internationaux brossent le portrait des quelques habitants de ces péniches. "Madame Ikhlass" Helmi, 88 ans, est ainsi devenue l'un des visages de ces Cairotes qui ont vécu toute leur vie dans une awama sur les berges du Nil.
L’écrivaine Ahdaf Soueïf, qui avait choisi il y a une dizaine d’années de vivre loin des immeubles et du brouhaha urbain de la capitale égyptienne aux 21 millions d’habitants, a elle aussi vu disparaître sa maison le 4 juillet.
They have taken our home. pic.twitter.com/o1fEJdKwzd
July 4, 2022Le ministère avait annoncé le 26 juin sa volonté de "désengorger" cette rive du centre-ville du Caire, invoquant des raisons sanitaires et sécuritaires. Selon le directeur de l’administration centrale pour la protection du Nil, les habitants ne paieraient pas leurs autorisations pour être amarrés sur le Nil, et les awamas ne respecteraient pas les consignes de sécurité et de sûreté de la construction. Pour lui, il est donc impossible de renouveler leurs licences résidentielles. Il estime également que les déchets domestiques de ces péniches sont jetés dans le Nil.
"J’ai assisté au saccage de mon quai, de mon jardin"
De leur côté, les habitants des péniches se sont organisés au sein d'un collectif. Contactée par la rédaction des Observateurs, l’écrivaine égyptienne Ahdaf Soueïf raconte :
Je suis restée auprès de mon awama jusqu’au dernier moment. Je l’ai regardée être traînée au loin, j’ai assisté au saccage de mon quai, de mon jardin. J’ai eu le cœur brisé pour nos maisons et nos jardins que nous entretenons depuis des décennies.
Nous [les habitants] payons en réalité toutes les licences et les taxes relatives à nos maisons : une licence pour l’amarrage de la péniche, une deuxième pour la parcelle du quai que nous louons au gouvernement, et une dernière pour bénéficier du droit d’habiter dedans.
"La littérature comme le cinéma égyptiens ont immortalisé ces péniches"
Selon Ahdaf Soueïf, en 2016, les habitants des maisons flottantes ont vu augmenter soudainement leurs charges après une modification du calcul des frais d’amarrage demandé par le ministère de l’Eau et de l’Irrigation. En 2018, les frais ont encore augmenté, pour "retard de paiement".
Deux ans plus tard, en 2020, les habitants se sont retrouvés involontairement dans l'illégalité, car les autorités ont refusé de renouveler les licences résidentielles, avant de promettre d’éditer une version mise à jour qui régulerait leur situation. Cela n'a jamais été fait.
After 4 years of conflicting messages from different authorities, the only communication coming in escalating fees & fines, we now understand what they want. Not because they told us, but because they said it on TV: no more residents, only commercial.So: what are our options? pic.twitter.com/o4cHnO8U4J
July 2, 2022Et le bras de fer s’est poursuivi :
Ce harcèlement administratif, nous l’avons subi pendant deux ans, à coups d’intimidation et de "visites" régulières des forces armées.
Mon awama c’était toute ma vie, mon chez-moi. La plupart des habitants se sont débrouillés pour loger ailleurs aujourd’hui. Mais en dehors de Madame Ikhlass Helmi, aucun de nous n’a perçu de dédommagements.
Nous aurions pu trouver un terrain d’entente si le ministère avait accepté un dialogue avec les propriétaires : par exemple organiser une journée "portes ouvertes" et inviter les usagers de la corniche à visiter nos péniches pour leur faire connaître l’histoire de ces awamas.
Car celles-ci font partie de notre histoire, et la littérature comme le cinéma égyptiens ont immortalisé ces péniches. Elles ont toujours été liées aux artistes : Farid El Atrach et Mounira Al Mahdiya ont vécu eux mêmes sur des awamas. Ces awamas sont une relique culturelle qui n’existe nulle part ailleurs, mais notre gouvernement détruit ce patrimoine et efface son histoire.
Le gouvernement égyptien a proposé une solution pour les habitants : transformer leurs résidences en commerces - avec une licence d’un coût bien plus élevé. Le ministère de l’Eau et de l’Irrigation a par ailleurs assuré que seules les awamas résidentielles seraient déplacées.
Mais un habitant contacté par notre rédaction, Mohamad Awad, a perdu sa péniche commerciale le 28 juin. Il affirme pourtant détenir toutes les licences touristiques et commerciales exigées :
Nous avons eu l’avis de destruction quasiment la veille. Aucune autre awama touristique n’a été détruite à part la mienne. Cet été, je vais perdre les recettes de toute une saison. Je suis allé voir toutes les administrations pour résoudre ce problème, on m'a renvoyé d’un bureau à l’autre.
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"En Égypte, le patrimoine passe au second plan face aux investissements commerciaux"
Ahmad Al Bindari est historien et photographe de l’architecture moderne de l’Égypte. Il exprime son chagrin et sa frustration face à la destruction des dernières awamas du Nil :
Ces maisons flottantes n’ont jamais été classées comme patrimoine culturel, mais cela n’empêche pas qu’elles fassent partie du patrimoine cairote, spécifiquement du vieux centre-ville, tout comme les cafés chantants et les anciens bâtiments du début du 20e siècle.
Entre les années 1920 et jusqu’aux années 1940, la plupart de ces maisons étaient concentrées dans le quartier chic du Zamalek, puis les populations bourgeoises ont abandonné ces habitations au profit des villas. Elles ont ensuite été investies par des classes moyennes, et les autorités les ont déplacées dans le quartier d'Elkit Kat à Embabeh. Vers la fin des années 1980, des artistes et des intellectuels ont remis les awamas à la mode du jour et, depuis, plusieurs familles ont emménagé de nouveau dans ces maisons flottantes.
Beaucoup de monuments ont été détruits dans ce sens par le passé : le triangle de Maspero et l’avenue du 26 juillet [quartier historique dans le centre du Caire donnant sur le Nil, NDLR] a été rasé en 2018 pour laisser place à des projets immobiliers, malgré une forte résistance des habitants. En 2020, la Cité des Morts [plus grande et ancienne nécropole du Moyen-Orient située au Caire et classée au patrimoine culturel par l’Unesco, NDLR] a subi un traitement similaire : les autorités prévoient une grande autoroute qui traversera la nécropole pour faciliter la circulation.
Pour les autorités, le patrimoine passe au second plan face aux investissements commerciaux et immobiliers dans des zones "stratégiques" sur la rive du Nil. S’il s’agissait réellement de désengorger la corniche, ces péniches pourraient bénéficier d’une passerelle, et n’auraient pas à être déplacées voire détruites de la sorte.
Les autorités souhaitent désormais transformer les rives est et ouest du Caire en une large corniche touristique comprenant une promenade et des commerces, cafés et restaurants. Une première étape de ce projet a déjà été réalisée sur la rive est du Nil près du pont Qasr El Nil.
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Canada : la mobilisation des communautés autochtones contre les discriminations systémiques
Publié le : 08/07/2022 - 16:35
En décembre 2021, le gouvernement canadien a signé "le plus important accord d'indemnisation dans l'Histoire du Canada", mettant fin à une saga judiciaire de près de 15 ans. Il devra payer 40 milliards de dollars pour avoir imposé un système discriminatoire et raciste de services à l'enfance depuis les années 1990. Une somme colossale destinée à des réparations financières et une réforme du système. Dans les communautés autochtones, l'accord est accueilli avec prudence, tant la confiance en Ottawa est faible.
L'Église catholique du Canada s'excuse auprès des autochtones pour les abus dans les pensionnats
Découverte de corps d’enfants autochtones : comme si le Canada "se réveillait d'une longue amnésie"
CANADA
Canada : le Premier ministre Trudeau s'excuse auprès des autochtones
Valeurs Actuelles
Hausse spectaculaire du nombre d’agressions contre les médecins en France
Agressions. Nos confrères de Sud Radio ont dévoilé ce matin ce fait inquiétant : les médecins agressés sont de plus en plus nombreux dans notre pays.
C’est un chiffre inquiétant : selon nos confrères de Sud Radio qui dévoilent cette information, le nombre d’agressions de médecins en France est en très forte progression. “C’est le signal d’alarme lancé par l’Observatoire de la sécurité des médecins, qui annonce que la barre des 1000 déclarations d’incidents sera dépassée en 2017, battant ainsi le total, déjà record, de 970 sur l’année 2016” explique la station.
Dans le détail, les médecins signalent des menaces physiques, verbales, des agressions, des vols… “Parmi les motifs invoqués pour expliquer ces actes de violences, des reproches sur la prise en charge, un refus de prescription ou encore un temps d’attente jugé trop long” explique encore Sud Radio.
Valeurs Actuelles
Paris : un SDF découvre une grenade dans un sac abandonné à la gare de l’Est
Une catastrophe a, semble-t-il, été évitée de justesse dimanche 3 juillet au matin, à la Gare de l’Est (Paris). Vers 9h40, rapporte Le Parisien, un homme âgé de 52 ans se présente devant le poste de police de la gare. Au policier qui vient à sa rencontre, il remet un sac en papier dans lequel se trouve… une grenade. L’homme, un sans domicile fixe, précise avoir découvert le sac dans un cabas abandonné sous le pont de la Villette.
Aussitôt, raconte le quotidien francilien, les policiers déposent le sac par terre, et font appel au service de déminage. Un périmètre de sécurité est alors établi, et le SDF fouillé par les forces de l’ordre. Les policiers font également évacuer l’ensemble du bâtiment du département de police des gares parisiennes (DPGP). Avec le renfort de la Brigade des réseaux franciliens (BRF), de la police des transports, et du commissariat du Xe arrondissement, ils procèdent également à l’évacuation de la rue du Faubourg Saint-Martin et d’une bonne moitié de la gare de l’Est. Sur leur demande, l’ensemble du trafic est également interrompu.
Une grenade capable d’exploser à tout moment
A leur arrivée, les démineurs confirment que la grenade, bien que passablement rouillée, est en état de fonctionnement et pourrait se déclencher au moindre choc. Vers 10h20, enfin, ils parviennent à la désamorcer. Le SDF, interpellé par précaution pour port d’arme prohibé de catégorie A, a rapidement été libéré sans poursuites. Au Parisien, une source proche du dossier indique qu’il « faut saluer la bonne réactivité des policiers de la Gare de l’Est, qui ont évacué avec sang-froid le poste et neutralisé une partie de la gare, dans l’attente de l’intervention des démineurs ».
Paris : les dernières actualités
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass
Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53
Gwendoline DEBONO
La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.
LE FIL DU 5 JUILLET
Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass
LE FIL DU 24 JUIN
Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk
LE FIL DU 4 JUILLET
L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano
Valeurs Actuelles
Sécurité : les cambriolages en hausse dans des zones rurales jusqu’à présent épargnées
En 2021, 244 700 cambriolages ont été signalés en France, soit un toutes les deux minutes. Un chiffre déjà conséquent, mais qui devrait encore augmenter en 2022. Selon une enquête réalisée par OpinionWay, pour le compte de l’Observatoire de la sécurité des foyers, les cambriolages recensés durant le premier trimestre 2022 augmentent déjà d’environ 23% par rapport au premier trimestre 2021. Une augmentation qui, selon BFMTV, frappe également les zones rurales, jusque-là relativement épargnées.
L’Île-de-France reste en tête du classement : 19,3% des cambriolages perpétrés en 2021 y ont été commis. L’Auvergne-Rhône-Alpes (15%), la PACA (10,8%), l’Occitanie (10,9%) et la Nouvelle-Aquitaine (8,7%) complètent le top 5. L’OSF constate surtout une explosion des cas dans les campagnes, tout particulièrement en Corrèze (+49%) et dans le Cantal (+33%).
Les résidences principales plus menacées
Une augmentation des cas qui pourrait être corrélée à l’exode urbain constaté depuis le Covid-19, souligne BFMTV. En tout cas, les cibles des cambrioleurs évoluent également : depuis 2017, note l’OSF, les bijoux, les articles de maroquinerie et les vélos sont de plus en plus dérobés. Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les maisons inoccupées qui sont les plus ciblées : « la fréquence de cambriolage est 50% plus élevée dans les résidences principales que dans les résidences secondaires », constate l’OSF.
En conclusion, l’Observatoire suggère aux Français, qui sont 7 sur 10 à s’inquiéter pour leur maison lorsqu’ils partent en week-end ou en vacances, d’adopter des mesures aptes à dissuader les cambrioleurs. Ces derniers « redoutent la difficulté et le moindre obstacle peut rapidement les décourager ». Pour protéger sa maison, une borde blindée, des barreaux aux fenêtres les plus accessibles ou un coffre-fort peuvent suffire à les faire reculer.
France24 - World
Sri Lankan anti-govt protesters storm President Rajapaksa's residence
Issued on: 09/07/2022 - 10:13
FRANCE 24
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Thousands of protesters in Sri Lanka's commercial capital Colombo broke through police barricades and stormed the president's official residence on Saturday following months of mounting public anger over the country's worst economic crisis in seven decades.
Some protesters, holding Sri Lankan flags and helmets, broke into the president's residence, video footage from local TV news NewsFirst channel showed.
Defence ministry sources said President Gotabaya Rajapaksa was moved away from the official premises for his safety ahead of the planned protests.
A Facebook livestream from inside the president's house showed hundreds of protesters, some draped in flags, packing into rooms and corridors, shouting slogan's against Rajapaksa .
Hundreds also milled about on the grounds outside the colonial-era white-washed building. No security officials were visible.
At least 21 people, including two police were injured and hospitalised in the ongoing protests, hospital sources told Reuters.
Prime Minister Ranil Wickremesinghe summoned an emergency meeting of party leaders to discuss the situation and come to a swift resolution, his office said in a statement.
He has also requested the speaker to summon parliament, the statement said.
Wickremesinghe has also been moved to a secure location, a government source told Reuters.
'Gota go home'
Demonstrators packed in buses, trains and trucks from across the South Asian nation entered Colombo earlier on Saturday to express outrage over the government's failure to protect them from economic ruin.
The island of 22 million people is struggling under a severe foreign exchange shortage that has limited essential imports of fuel, food and medicine, plunging it into the worst financial turmoil in seven decades.
>> Read more: As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale
Many blame the country's decline on President Rajapaksa. Largely peaceful protests since March have demanded his resignation.
Protesters on Saturday carried black and national flags and shouted "Gota go home," using a common shortened version of the president's name.
Discontent has worsened in recent weeks as the cash-strapped country stopped receiving fuel shipments, forcing school closures and rationing of petrol and diesel for essential services.
Sampath Perera, a 37-year-old fisherman, took an overcrowded bus from the seaside town of Negombo 45 km (30 miles) north of Colombo to join the protest.
"We have told Gota over and over again to go home but he is still clinging onto power. We will not stop until he listens to us," Perera said.
He is among the millions squeezed by chronic fuel shortages and inflation that hit 54.6 percent in June.
Political instability could undermine Sri Lanka's talks with the International Monetary Fund seeking a $3 billion bailout, a restructuring of some foreign debt and fund-raising from multilateral and bilateral sources to ease the dollar drought.
(FRANCE 24 with REUTERS)
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Sri Lanka imposes curfew in capital as police fire tear gas at protesters
ANATOMY OF A CRISIS
As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale
Business Daily
IMF concludes 'constructive' bailout talks with Sri Lanka as protests continue
Valeurs Actuelles
Lyon : un homme qui pique-niquait sur les berges du Rhône poignardé à six reprises
Le moment de convivialité a tourné au cauchemar. Dimanche 3 juillet, tandis qu’un groupe d’amis improvisait un pique-nique sur les berges du Rhône, dans le 7e arrondissement de Lyon, un individu âgé d’une vingtaine d’années s’est joint à eux pour une raison inconnue, relate Lyon Mag, mercredi 6 juillet, citant une information de CNews. Très vite, le ton est monté, et l’un des membres du groupe s’est évertué à maîtriser le belligérant. Aussitôt, ce dernier a dégainé un couteau, dont il s’est servi pour poignarder sa victime à six reprises, détaillent nos confrères. Finalement désarmé par la victime, l’individu a pris la fuite.
Le pronostic vital de la victime engagé
La victime, grièvement blessée au niveau du thorax, de l’abdomen, de l’aine ainsi que des jambes, a été hospitalisée avec un pronostic vital engagé, précise CNews. A ce stade de l’enquête, le couteau demeure introuvable : il a été jeté dans le Rhône par le pique-niqueur qui est parvenu à désarmer son agresseur.
Cet incident n’est pas un fait isolé en France. Fin mai, un homme a été tué de plusieurs coups de couteau, alors qu’il se trouvait dans le quartier du Marais (IIIe arrondissement de Paris). Quelques jours plus tôt, un homme avait été poignardé à mort dans l’Essonne. Plus récemment, le 28 juin, un conducteur de tramway a été menacé avec une arme blanche, à Montpellier.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Holocaust: Meeting the last witnesses to the Vél d'Hiv roundup, 80 years on
Issued on: 09/07/2022 - 09:51
Claire PACCALIN
Stéphanie TROUILLARD
Over two days in the summer of 1942, French police carried out Western Europe’s largest wartime roundup of Jews, acting on orders from occupying German forces and their French allies in the Vichy Regime.
On July 16 and 17 of that year, a total of 12,884 Jews – men, women and children – were snatched from their homes in Paris and in neighbouring suburbs. Some were taken directly to an internment camp in Drancy, northeast of the capital. The rest were crammed into the Vélodrome d’Hiver, a stadium located on the banks of the Seine in the 15th arrondissement (district) of Paris, which would give its name to this sinister chapter in French history.
To mark the 80th anniversary of this tragic event, FRANCE 24 has gathered the eyewitness accounts of six survivors of the Vél d’Hiv roundup, all of them children at the time. They recall the shock and horror of those days, and the extraordinary circumstances that allowed them to avoid deportation to Nazi death camps.
Click below to read our web documentary.
>> Watch on France 24 : Eighty years after France’s Vél d'Hiv roundup of Jews, its last survivors recount ordeal
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Algeria celebrates 60 years of independence from France, with relations still strained
WORLD WAR II
The imposition of the yellow star on Jews in France, 80 years on
Perspective
The Holocaust in Latvia: Author Linda Kinstler on her family's role and collective memory
New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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News Analysis
Johnson’s Lies Worked for Years, Until They Didn’t
The British prime minister thought he could swagger and dissemble his way through any scandal, but found the rules of gravity applied after all.
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By Sarah Lyall
After a lifetime of swaggering and dissembling his way through one scandal after another on the strength of his prodigious political skills — a potent mix of charm, guile, ruthlessness, hubris, oratorical dexterity and rumpled Wodehousian bluster — Boris Johnson has finally reached the end. It seems that the laws of gravity apply to him after all.
It’s not that he ever fooled anyone about who he really was. Over the years, he has routinely been described as mendacious, irresponsible, reckless and lacking any coherent philosophy other than wanting to seize and hold on to power.
“People have known that Boris Johnson lies for 30 years,” the writer and academic Rory Stewart, a former Conservative member of Parliament, said recently. “He’s probably the best liar we’ve ever had as a prime minister. He knows a hundred different ways to lie.”
In contrast to former President Donald J. Trump, another politician with an improvisational and often distant relationship to the truth, Mr. Johnson’s approach has rarely been to double down on his lies or to delude himself for consistency’s sake into acting as if they were true. Rather, he recasts them to fit new information that comes to light, as if the truth were a fungible concept, no more solid than quicksand.
Mislead, omit, obfuscate, bluster, deny, deflect, attack, apologize while implying that he has done nothing wrong — the British prime minister’s blueprint for dealing with a crisis, his critics say, almost never begins, and rarely ends, with simply telling the truth. That approach worked for him for years — until finally it didn't.
His government weathered scandal after scandal, much of it centered on Mr. Johnson’s own behavior. He was rebuked by the government’s own ethics adviser after a wealthy Conservative donor contributed tens of thousands of pounds to help him refurbish his apartment. (Mr. Johnson repaid the money.) There were the private text messages he exchanged with a wealthy British businessman over his plan to manufacture ventilators in the early days of the coronavirus pandemic, which raised questions of impropriety. There was an almost farcical accrual of embarrassing disclosures about how often Mr. Johnson’s aides (and sometimes Mr. Johnson) attended boozy parties during the worst days of the Covid lockdown, flagrantly violating rules the country had set for itself.
In the end, the prime minister’s different explanations for what he knew, and when, about Chris Pincher, a Conservative legislator accused of sexual impropriety, finally tipped the scales against him. It was clear that he had once again failed to tell the truth.
“He’s been found out,” said Anthony Sargeant, 44, a software developer who lives in the northern city of Wakefield. “The annoying thing about it is that the signs were there.”
“He’s been sacked from previous journalism roles for lying,” Mr. Sargeant went on, pointing to the time Mr. Johnson, then a young reporter, was fired from The Times of London for making up a quote. “Yet there he was, the leader of the Conservative Party becoming the prime minister.”
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
After helping engineer the downfall of his competent but lackluster predecessor, Theresa May, in 2019, Mr. Johnson entered office with an energetic mandate for change. His populist message, buoyant personality and easy promises to cut taxes and red tape, free Britain from the burdens of belonging to the European Union and restore the country’s pride in itself appealed to a public weary of the brutal fight over the Brexit referendum and eager to embrace someone who appeared to be expressing what they themselves felt.
But like Mr. Trump, who put a more sinister cast on his own populist message, Mr. Johnson has always behaved as if he were bigger than the office that he held, as if the damage he caused was inconsequential as long as he could remain in power. His resignation speech, in which he vowed to remain in office until the Conservatives could choose a new leader, was notable for its lack of self-awareness and its misreading of the curdled mood of his former supporters.
Born Alexander Boris de Pfeffel Johnson — he began using “Boris” in a sort of rebranding exercise in high school — the soon-to-be-ex prime minister has a long and well-documented history both of evading the truth and of acting as if he believes himself to be exempt from the normal rules of behavior. His many years in public life — as a newspaper reporter and columnist, as the editor of an influential London political magazine, as a politician — have left a trail of witnesses to, and victims of, his slippery nature.
When he was editor of the Spectator magazine, he lied to the editor, Conrad Black, promising not to serve in Parliament while working at the magazine. (He did.) When he was first elected to Parliament, he lied to his constituents when he promised to quit his Spectator job. (He didn’t.) As a legislator, he lied to the party leader, Michael Howard, and to the news media when he publicly declared that he had not had an affair with a writer for the magazine, nor gotten her pregnant and paid for her abortion. (He had done all of that.)
In a strange incident that he found hilarious but that epitomized his general lack of seriousness, in 2002 he ordered an employee at The Spectator to impersonate him when a photographer for The New York Times arrived to take his picture, fully expecting The Times to embarrass itself by publishing a photograph of the wrong person. (The ruse was discovered only toward the end of the photo shoot, when the magazine’s publisher found out what was happening.)
When he was the Brussels correspondent for the right-leaning Daily Telegraph in the late 1980s, Mr. Johnson wrote highly entertaining but blatantly inaccurate articles designed to paint the European Union as a factory of petty regulation intent on stamping out British individuality — articles that helped establish an anti-Europe narrative for a generation of Conservatives and pave the way for Brexit, two decades later.
Mr. Johnson himself described the experience years later to the BBC as akin to “chucking rocks over the garden wall” and then realizing that “everything I wrote from Brussels was having this amazing, explosive effect on the Tory party.”
“And it really gave me this, I suppose, rather weird sense of power,” he said.
In 2016, serving simultaneously as mayor of London and a member of Parliament, Mr. Johnson betrayed the Conservative Party leader, Prime Minister David Cameron, when he led the pro-leave side of the Brexit debate, contrary to the party’s position. Serving as foreign secretary under Mr. Cameron’s successor, Ms. May, he stabbed her in the back — and set the stage for his own accession to the job — by resigning from the government and publicly denouncing the Brexit agreement she had spent months negotiating.
His womanizing and affairs were an open secret during his long marriage to his second wife, Marina Wheeler, the mother of four of his (at least) seven children. They separated when his affair with a Conservative official, Carrie Symonds, now the mother of two of the seven, came to light.
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He has at least one other child, a daughter born during a liaison with a married adviser when he was the (still-married) mayor of London, in the early 2010s.
“I would not take Boris’s word about whether it is Monday or Tuesday,” Max Hastings, the Telegraph editor who hired Mr. Johnson as his Brussels correspondent, once said. In 2019, when Mr. Johnson was poised to become prime minister, Mr. Hastings wrote an article entitled “I was Boris Johnson’s Boss: He is Utterly Unfit to be Prime Minister.” In it, he called Mr. Johnson a “cavorting charlatan” who suffered from “moral bankruptcy” and exhibited “a contempt for the truth.”
Mr. Hastings, who employed Mr. Johnson when the future prime minister was in his 20s, was not the first to raise questions about his seriousness of purpose and inflated sense of self.
When Mr. Johnson was 17 and a student at Eton College, the all-boys boarding school that caters to the country’s elites, his classics teacher sent a letter home to Mr. Johnson’s father, Stanley.
“Boris really has adopted a disgracefully cavalier attitude to his classical studies,” the teacher, Martin Hammond, wrote, and “sometimes seems affronted when criticized for what amounts to a gross failure of responsibility.”
He added, speaking of the teenager who would grow up to be a prime minister: “I think he honestly believes that it is churlish of us not to regard him as an exception, one who should be free of the network of obligation that binds everyone else.”
Isabella Kwai contributed reporting from London.
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France24 - World
Japan mourns late leader Shinzo Abe a day after shock assassination
Issued on: 09/07/2022 - 07:07
FRANCE 24
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A steady stream of mourners visited the scene of former Japanese prime minister Shinzo Abe's assassination in the western city of Nara on Saturday as a motorcade carrying the late leader's body arrived in the capital, Tokyo.
Japan's longest serving modern leader was shot while making a campaign speech on Friday morning by a 41-year-old man, in a deed decried by the political establishment as an attack on democracy itself.
"I'm just shocked that this kind of thing happened in Nara," Natsumi Niwa, a 50-year-old housewife, said after offering flowers with her 10-year-old son near the scene of the killing at a downtown train station.
Abe, a conservative and architect of the "Abenomics" policies aimed at reflating the Japanese economy, inspired the name of her son, Masakuni, with his rallying cry of Japan as a "beautiful nation", Niwa said. "Kuni" means nation in Japanese.
Over 100 people were queuing to lay flowers at midday at a table featuring a photo of Abe giving a speech, with more arriving. Local officials were moving some of the offerings to create space.
A hearse carrying the late leader's body was seen entering his Tokyo residence on Saturday, while senior members of his ruling Liberal Democratic Party, dressed in black, lined up to pay their respects.
A night vigil will be held on Monday, with Abe's funeral to take place on Tuesday, attended by close friends, Japanese media said. There was no immediate word on any public memorial service.
Abe's 'unfulfilled goal'
Campaigning resumed on the final day of electioneering before polling for the upper house of parliament, which is expected to deliver victory to the ruling coalition led by Prime Minister Fumio Kishida, an Abe protege.
Kishida was back on the campaign trail visiting regional constituencies, the Mainichi newspaper reported, after making an emergency return to Tokyo on Friday in the wake of the shooting.
Abe's killing "heightens the prospect for stronger turnout and greater support for his Liberal Democratic Party (LDP)", Eurasia Group analysts including David Boling wrote in a note.
A strong election performance "could catalyze Kishida to push for Abe's unfulfilled goal of amending Japan's constitution to allow for a stronger role for the military", James Brady, vice president at advisory firm Teneo, wrote in a note.
The LDP, where Abe retained considerable influence, had already been expected to gain seats before the assassination. The lawmaker, 67, served twice as prime minister, stepping down citing ill health on both occasions.
"His health was improving so I was hoping he would have a third term," said 49-year-old Tatsuya Futami in Nara. "He was still young as a politician – it's a great shame."
Security questioned
Abe, the scion of a political family who became Japan's youngest postwar premier, was rushed to a Nara hospital following the shooting. He did not regain consciousness and was pronounced dead five and a half hours after the late-morning attack.
His death has raised questions about security for public figures in Japan, where politicians commonly make direct appeals to voters outside train stations and supermarkets during campaigning season.
Police are scrambling to establish details of the motive and method of Abe's killer.
Kishida spoke on Saturday with US President Joe Biden, who expressed his condolences and praised Abe's leadership, NHK reported.
I am stunned, outraged, and deeply saddened by the news that my friend Abe Shinzo, former Prime Minister of Japan, was shot and killed. He was a champion of the friendship between our people.The United States stands with Japan in this moment of grief.
July 8, 2022US President Joe Biden said he was "stunned, outraged, and deeply saddened" by Abe's assassination.
"This is a tragedy for Japan and for all who knew him," Biden said in a statement. "Even at the moment he was attacked, he was engaged in the work of democracy.
"The United States stands with Japan in this moment of grief. I send my deepest condolences to his family," Biden added.
Abe was key in the creation of the Quad grouping aimed at countering China's influence in the Indo-Pacific region. The other members, the United States, India and Australia, expressed shock at the assassination in a joint statement.
"We will honour Prime Minister Abe's memory by redoubling our work towards a peaceful and prosperous region," the statement said.
"Japan lost a great prime minister who dedicated his life to his country and worked for the stability of our world", French President Emmanuel Macron wrote in a tweet, addressing France's condolences to the Japanese people.
Au nom du peuple français, j’adresse mes condoléances aux autorités et au peuple japonais après l’assassinat de Shinzo Abe. Le Japon perd un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l’équilibre du monde.
July 8, 2022(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
OBITUARY
Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister
'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders
Valeurs Actuelles
Grenoble : la police abat un homme qui circulait avec une « arme de guerre »
La police a ouvert le feu sur un homme, jeudi 7 juillet vers 18h à Grenoble (Isère). Selon Le Dauphiné Libéré, les forces de l’ordre ont d’abord été informées que deux hommes circulaient à bord d’un scooter dans le centre-ville, et que l’un d’entre eux était en possession d’une arme longue de guerre. Arrivée sur les lieux, place d’Apvril, une patrouille de la Bac (brigade anticriminalité) à pied aurait été mise en joue par l’homme armé.
C’est alors qu’un des policiers aurait dégainé son arme de poing et tiré à une reprise, blessant mortellement l’homme armé. Selon le média local, la scène a eu lieu alors que les rues et les terrasses du centre-ville étaient bondées.
Ambiance tendue sur place
Selon Le Dauphiné Libéré, l’ambiance est assez tendue place d’Apvril, où les policiers qui bouclent le secteur ont été pris à partie et invectivés. Un homme, qui s’est présenté comme le frère de la victime, s’est rendu sur place. Il affirme être âgé de 23 ans, et a déclaré que son frère était âgé de 24 ans. Vendredi 8 juillet, le père de la victime a cependant fait état d’une version différente de celle des forces de l’ordre : il affirme que son fils n’était pas le porteur de l’arme, mais le conducteur du scooter.
Interrogé par RTL, il s’est montré extrêmement remonté contre le policier qui a ouvert le feu : « C’est un assassin, c’est pas un policier. Il voulait absolument le descendre », a-t-il déclaré, accusant le fonctionnaire d’avoir volontairement « tiré en pleine tête ». « C’est pas mon fils qui tenait l’arme », a encore insisté le père de famille. Charge aux autorités de démêler le vrai du faux : une enquête a été ouverte par la police judiciaire pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », et une seconde par l’IGPN.
Grenoble : les dernières actualités
New York Times - World
Even in Death, Internet Explorer Lives On in South Korea
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Why a country known for blazing broadband and innovative devices remains tethered to a browser that most of the world abandoned long ago.
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By Daisuke Wakabayashi and Jin Yu Young
SEOUL — In South Korea, one of the world’s most technologically advanced countries, there are few limits to what can be done conveniently online — except if you’re using the wrong web browser.
On Google Chrome, you can’t make business payments online as a corporate customer of one of the country’s largest foreign-owned banks. If you’re using Apple’s Safari, you’re unable to apply for artist funding through the National Culture and Arts website. And if you’re a proprietor of a child care facility, registering your organization with the Health and Welfare Ministry’s website is not possible on Mozilla’s Firefox.
In all these cases, Microsoft’s Internet Explorer, or a similar alternative, is the required browser.
When Microsoft shut down Internet Explorer, or IE, on June 15, the company said it would start redirecting users to its newer Edge browser in the coming months. The announcement inspired jokes and memes commemorating the internet of yesteryear. But in South Korea, IE is not some online artifact. The defunct browser is still needed for a small number of critical banking and government-related tasks that many people can’t live without.
South Korea’s fealty to Internet Explorer, 27 years after its introduction and now into its retirement, presents a heavy dose of irony: A country known for blazing broadband and innovative devices is tethered to a buggy and insecure piece of software abandoned by most of the world long ago.
Most South Korean websites work on every browser, including Google Chrome, which takes up about 54 percent of the country’s internet use. Internet Explorer is less than 1 percent, according to Statcounter. Yet after the announcement from Microsoft, there was a last-minute scramble among some essential sites to prepare for life after IE.
The South Korean arm of the British bank Standard Chartered warned corporate customers in May that they would need to start using the Edge browser in “IE mode” for access to its “Straight2Bank” internet banking platform. Various Korean government websites told users that some services were likely to face disruptions if they did not switch to Edge.
In May, Naver, one of Korea’s biggest internet companies, highlighted a feature of its Whale browser that allows access to sites that required Internet Explorer. Kim Hyo, who heads Naver’s Whale team, said the company had originally added the option in 2016. He thought it would no longer be needed when Microsoft shut down IE.
But as the final days approached, Mr. Kim realized that some Korean websites would not make the switch in time, so he kept the feature and changed its name to “Internet Explorer mode.” Modernizing websites that had catered to IE for decades was “quite a large task,” he said, and some sites “just missed the deadline.”
South Korea’s reliance on Internet Explorer dates back to the 1990s, when the country became a forerunner in using the internet for banking and shopping. In order to protect online transactions, the government passed a law in 1999 requiring encrypted digital certificates for any matter that had previously called for a signature.
Verifying a person’s identity required additional software that connected to the browser, known as a plug-in. The South Korean government authorized five companies to issue such digital certificates using a Microsoft plug-in called ActiveX. But the plug-in worked only on Internet Explorer.
At the time, using a Microsoft plug-in seemed like an obvious choice. Microsoft Windows software ruled the personal computer market in the 1990s, and Internet Explorer had leveraged that position to become the dominant browser. Because key Korean websites required IE, other websites began catering to Microsoft’s browser, reinforcing its importance. By one estimate, Internet Explorer had 99 percent market share in South Korea between 2004 and 2009.
“We were really the only game in town,” said James Kim, who led Microsoft in South Korea from 2009 to 2015. Mr. Kim, who now heads the American Chamber of Commerce in Seoul, said that Microsoft hadn’t tried to thwart the competition, but that a lot of things “didn’t work” without IE.
Kim Keechang, a law professor at Korea University in Seoul, said Internet Explorer’s stranglehold on South Korea was so complete in the early 2000s that most South Koreans “couldn’t name another browser.”
When Professor Kim returned to South Korea in 2002 after teaching abroad, he discovered that he couldn’t do anything online with his computer running Linux, a free, open-source alternative to Windows, and Firefox. Every year, he went to an internet cafe for access to a computer with IE in order to file his taxes on a government site.
In 2007, Professor Kim filed a lawsuit against the Korea Financial Telecommunications & Clearings Institute, one of the five government-approved private companies assigned to issue digital certificates. He argued that the company, which issued about 80 percent of South Korea’s certificates, had unjustly discriminated against him by not allowing other browsers.
Over three years, Professor Kim lost the case, lost the appeal and lost at the country’s Supreme Court. But his court battle drew broader attention to the pitfalls of South Korea’s system, especially after a 2009 cyberattack exploited ActiveX to spread malware on Korean computers.
With the advent of smartphones, an industry built on software from Apple and Google, South Korea, like much of the world, started to reduce its reliance on Microsoft. In 2010, the country issued guidelines that government websites should be compatible with three different web browsers. But changing the plumbing of South Korea’s internet was not easy — especially as banks and credit card companies stood by the existing system.
As public opinion shifted, users bristled at the inconvenience of needing to use ActiveX to buy things online. Critics argued that the technology had failed to meet its purpose because the plug-in software made users less safe.
Microsoft introduced Edge in 2015 as a replacement for Internet Explorer, and the company said it was not supporting ActiveX in the new browser. Chrome became the country’s top browser three years earlier.
In 2020, South Korea amended the 1999 law to eliminate the need for digital certificates, a move that seemed to close the book on ActiveX and Internet Explorer. That same year, Microsoft started removing support for IE in some of its online services. A year later, the company announced that it planned to retire Internet Explorer altogether.
While much of the world joked about Internet Explorer’s demise, one South Korean engineer marked the occasion in a more somber way.
Jung Ki-young, a 39-year-old software developer, erected a tombstone for IE on the rooftop of his older brother’s cafe in Gyeongju, a city on South Korea’s southeastern coast around 170 miles from Seoul. He paid $330 for the monument, which was engraved with the browser’s recognizable “e” logo and an inscription: “He was a good tool to download other browsers.”
Mr. Jung said he had his share of frustrations with Internet Explorer, but he felt the browser that had introduced so many South Koreans to the web deserved a proper goodbye.
“Using Internet Explorer was difficult and frustrating, but it also served a good purpose,” Mr. Jung said. “I don’t feel good about just retiring it with a ‘we don’t need you anymore’ attitude.”
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Valeurs Actuelles
Paris : le corps d’un salarié découvert dans la tour TF1
Le corps d’un homme de 56 ans a été découvert à l’intérieur de la célèbre tour TF1, jeudi 7 juillet. Selon Le Parisien, la dépouille a été découverte dans l’Atrium, l’un des bâtiments de la tour – située à Boulogne-Billancourt. L’homme travaillait au service informatique, et était décrit comme un expert discret et très apprécié. Son corps a été transporté à l’Institut médico-légal pour y être autopsié. La piste du suicide semble, pour l’heure, privilégiée.
« Il revient à l’enquête de police de déterminer les circonstances » du drame, a annoncé le groupe TF1 dans un communiqué, confirmant « le décès d’un collaborateur survenu tôt ce matin sur le site de l’Atrium ». Le groupe précise que son directeur général adjoint, chargé des relations humaines, s’est immédiatement rendu sur place. Sur son initiative, une cellule psychologique a été ouverte.
Télétravail privilégié
Pour faciliter le travail des autorités, le groupe TF1 a par ailleurs demandé à ses salariés de privilégier le télétravail dans la journée de jeudi. « Suite à un accident survenu à l’Atrium, nous vous demandons de privilégier le télétravail aujourd’hui », a demandé le groupe dans un mail interne consulté par Le Parisien. L’Atrium n’a été rouvert aux salariés qu’en fin de matinée, jeudi.
Boulogne-Billancourt : les dernières actualités
France24 - World
Live: Russia assembling reserve forces for next Ukraine offensive, UK warns
Issued on: 09/07/2022 - 08:00
FRANCE 24
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Russia is moving reserve forces from across the country and assembling them near Ukraine for future offensive operations, UK military intelligence warned on Saturday, a day after Russian Foreign Minister Sergei Lavrov stormed out of G20 talks in Indonesia amid criticism of the war in Ukraine. Follow the day’s events on our liveblog. All times are Paris time, GMT+2.
2:37pm: Six injured in Kharkiv in Russian strikes
The Russian defence ministry released a statement in which it claimed responsibility for strikes on the Donetsk and Kharkiv regions, where six civilians were injured according to the local Ukrainian prosecutor's office.
12:45pm: Ukrainian recruits begin military training in UK
The first batch of up to 10,000 inexperienced Ukrainian military recruits set to train in Britain over the coming months have started drills, the UK's ministry of defence (MoD) has said.
The new British-led programme involves 1,050 UK service personnel training the Ukrainian volunteers, who have little to no military experience, at MoD sites across England for several weeks.
It follows the UK's Operation Orbital – prompted by Russia's 2014 invasion of Crimea and eastern Ukraine – which gave 22,000 Ukrainians military training between 2015 and 2022.
Defence Secretary @BWallaceMP hosted the Danish Minister of Defence Morten Bødskov in the UK this week. The pair visited the UK-led training of the Armed Forces of Ukraine currently underway in the UK, as well as holding talks on continued support for Ukraine. @Forsvarsmin 🇬🇧🇩🇰 pic.twitter.com/Kar3XwLqSo
July 9, 2022"This ambitious new training programme is the next phase in the UK's support to the Armed Forces of Ukraine in their fight against Russian aggression," Defence Secretary Ben Wallace said in a statement, after visiting the latest recruits this week.
"Using the world-class expertise of the British Army we will help Ukraine to rebuild its forces and scale-up its resistance as they defend their country's sovereignty and their right to choose their own future," he added.
10:35am: Blinken urges Beijing to distance itself from Moscow in talks with Chinese FM
US Secretary of State Antony Blinken has held rare talks with his Chinese counterpart Wang Yi, a day after the G20 summit in Indonesia.
Describing the talks as "constructive", Blinken said he called on China to distance itself from Russia over the war in Ukraine.
Washington's top diplomat said he told Wang that "this really is a moment where we all have to stand up, as we heard country after country in the G20 do, to condemn the aggression, to demand among other things that Russia allow access to food that is stuck in Ukraine" .
He added there were "no signs" Moscow was willing to engage after it faced a barrage of criticism at the G20 talks a day earlier.
8:55am: Ukraine reports heavy shelling along Donbas front line
Ukrainian officials have reported heavy shelling of towns and villages as Russian forces attack Ukrainian positions in the Donbas from several directions.
"Russians are firing along the entire front line," the governor of the Luhansk region, Serhiy Gaidai, said on the Telegram message system.
"The enemy is trying to advance from the settlements of the Luhansk region to the first villages of Donetsk region," Gaidai added.
After taking the city of Lysychansk last Sunday and effectively cementing control of Luhansk, Russia has made clear it is planning to capture parts of neighbouring Donetsk province.
Gaidai said Russian forces had not paused after their recent advances in the east. "They attack and bombard our lands with the same intensity as before."
7:30am: Russia assembling reserve forces for future offensive, says UK intelligence
Russia is moving reserve forces from across the country and assembling them near Ukraine for future offensive operations, British military intelligence has warned in its daily bulletin on the war.
A large proportion of the new Russian infantry units are probably deploying with MT-LB armoured vehicles taken from long-term storage as their primary transport, Britain's ministry of defence tweeted.
(1 of 6)Russia is moving reserve forces from across the country and assembling them near Ukraine for future offensive operations.
July 9, 20224:45am: Divisions over Ukraine roil G20 summit
At the meeting of G20 foreign ministers in Bali on Friday, some of the staunchest critics of the invasion of Ukraine confronted their Russian counterpart, Sergei Lavrov.
High on their list of concerns was getting grain shipments from Ukraine out through ports blocked by Russia's presence in the Black Sea and naval mines.
But FRANCE 24’s Armen Georgian explains G20 members are not all on the same page when it comes to punishing Russia for its act of aggression against a neighbouring state.
For one, the G20 “is not a permanent institution, it cannot issue legally binding resolutions”, Georgian explained. “It can make political declarations and then it’s up to members to implement them as they see fit. It can only urge an end to the Ukrainian grain crisis.”
Within the G20, the BRICKS grouping members have not lined up against Russia, said Georgian. Brazil, India, China and South Africa represent 42 percent of the world’s population, and countries like India and China are “seen as having lined up with Russia”, he explained.
(FRANCE 24 with Reuters, AFP, AP)
© France Médias Monde graphic studio
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AS IT HAPPENED
Russia ‘isolated’ at G20 as Lavrov storms out of talks
Reporters
War in Ukraine: the battle for Donbas
War in Ukraine
Grain ship Zhibek Zholy at the heart of Black Sea dispute
Valeurs Actuelles
Rennes : armé d’un couteau, un Afghan tente d’égorger un policier
Un homme armé d’un couteau a été arrêté mardi 5 juillet, à Rennes. Selon une source policière à Valeurs actuelles, confirmant une information de CNews, ce sont les vigiles du centre commercial Colombia qui l’ont d’abord repéré. Constatant son comportement agressif et menaçant, ils ont décidé d’appeler la police. Arrivés sur place, les agents ont une première fois tenté d’interpeller l’individu, avant de reculer face aux coups de couteau de leur cible. L’homme est ensuite parvenu à prendre la fuite, avant de croiser le chemin d’autres policiers.
C’est là qu’il aurait tenté d’égorger l’un des policiers qui tentaient de l’arrêter, avant d’être immobilisé par le tir au pistolet à impulsion électrique d’un fonctionnaire de la BAC. Les forces de l’ordre ont alors pu arrêter leur homme, qui a été placé en garde à vue. Sur lui, les policiers ont trouvé un couteau papillon et un poing américain.
Un Afghan en situation régulière
Selon nos informations, l’homme est un Afghan de 27 ans, prénommé Mahdi R. Déjà connu des services de police, il circule sur le territoire librement grâce à une carte de résidence valable jusqu’en mai 2023. Au cours de son interrogatoire, il a déclaré aux policiers avoir « entendu des voix » et ne pas se souvenir des événements qui lui sont reprochés. Cependant, la piste psychiatrique n’est pas privilégiée par les enquêteurs.
Rennes : les dernières actualités
France24 - World
Ireland clinch historic first win over All Blacks in New Zealand
Issued on: 09/07/2022 - 12:14
NEWS WIRES
Ireland prevailed 23-12 in a test of high intensity to beat the All Blacks on New Zealand soil for the first time in Dunedin on Saturday, taking full advantage after the hosts had lost Angus Ta'avao to a red card in the first half.
Prop Andrew Porter scored two tries and skipper Johnny Sexton added 13 points from the kicking tee as Ireland squared up the three-match series 1-1 ahead of next week's decider in Wellington.
New Zealand's discipline cost them dear with two yellow cards in addition to Ta'avao's red in the first half and they had to be satisfied with a try from flyhalf Beauden Barrett just before halftime and a late consolation for winger Will Jordan.
Six years after their first victory over New Zealand in more than a century of trying, Ireland have now won four of the last seven encounters with the three-times world champions.
"Delighted, no team has ever done it before," said Sexton. "We're delighted with the win but we have a chance to win a series here and they don't come along too often."
𝗛𝗶𝘀𝘁𝗼𝗿𝘆 = 𝗠𝗮𝗱𝗲! ☑ Andy Farrell's Ireland secure a first ever win over the All Blacks in New Zealand to level the three-match Series 1-1! 👊 Enjoy your weekend! 👌 #TeamOfUs | #NZvIRE pic.twitter.com/DlmbJapruD
July 9, 2022
As in their 42-19 loss in Auckland last week, the Irish tore into the All Blacks from the start and scored an early try through Porter after a series of clinical raids on the home try line.
Sexton added a penalty after 14 minutes and the disciplinary problems soon started for the All Blacks when Leicester Fainga'anuku was shown a yellow card for high contact on fellow winger Mack Hansen.
Prop Ofa Tu'ungafasi joined Fainga'anuku in the sin bin after 25 minutes and the All Blacks were perhaps fortunate his early tackle on Garry Ringrose did not result in a penalty try.
Their luck did not last and on the half hour mark Ta'avao, on as prop replacement for Tu'ungafasi, clattered head-first into centre Ringrose's face and was shown a red card.
All Blacks number eight Ardie Savea was forced off the field when Tu'ungafasi returned but the Irish were unable to take advantage and ended the first half on the back foot.
On their first foray deep into the Irish half, New Zealand hammered away at the line before Barrett fortuitously got a boot on the ball, which went through the legs of a defender and enabled him to touch down.
Ireland lock James Ryan was shown a yellow card during the All Blacks siege, leaving both sides with 14 men for the first 10 minutes after the break.
The visitors were 17-7 ahead by the time he returned after another multi-phase wave of attacks resulted in Porter barging his way over the line for his second try.
Ireland kept their composure as the All Blacks came back at them and Sexton kept the scoreboard ticking over with two more penalties, the second 12 minutes from time to take the lead out to 16 points.
New Zealand kept battering away at the Irish defence in the final 10 minutes and finally managed to get the ball to Jordan in space with two minutes on the clock.
"They're a quality outfit and they bounced back in a big way tonight," said All Blacks captain Sam Cane.
"They were too good tonight."
(REUTERS)
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Rugby: France beat England to claim long-awaited Six Nations Grand Slam
RUGBY
Ireland claim historic first rugby win over New Zealand's All Blacks
France hold on for 30-24 Six Nations win over Ireland
New York Times - World
Brittney Griner’s Trial in Russia
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Brittney Griner Pleads Guilty to Drug Charges in Russian Court
“There was no intent,” the American basketball star told a Russian judge, as any resolution of the highly politicized case appeared to shift toward the diplomatic arena.
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By Anton Troianovski, Ivan Nechepurenko and Tania Ganguli
Brittney Griner pleaded guilty to drug charges in a Russian courtroom on Thursday, as the wrangling over the American basketball star’s fate shifted increasingly to the diplomatic arena — a daunting prospect for Ms. Griner’s supporters amid America’s rift with Moscow over the war in Ukraine.
Appearing before a judge outside the Russian capital on the second day of her trial, Ms. Griner said she had unintentionally carried a banned substance into the country because she had packed in a hurry. The Russian authorities say they found vape cartridges with 0.7 grams of cannabis oil in her luggage when Ms. Griner arrived in February to play basketball, and she has been detained ever since, facing 10 years in prison in a penal colony.
“I’d like to plead guilty, your honor. But there was no intent. I didn’t want to break the law,” Ms. Griner said in English, which was then translated into Russian, according to a Reuters reporter in the courtroom.
Ms. Griner told the court she would say more on the next day of her trial, scheduled for July 14. She is charged with illegal drug possession and with smuggling a “significant amount.”
By pleading guilty, Ms. Griner has potentially accelerated her case’s conclusion, clearing a path for either a deal with the United States or, perhaps, a request for clemency.
With a guilty verdict an all but a foregone conclusion in a Russian legal system that heavily favors the prosecution, her best hope, experts say, is that the Biden administration secure her freedom by releasing a Russian held in the United States. The name of one prisoner in particular has emerged: Viktor Bout, a Russian arms dealer serving a 25-year prison sentence.
But any such negotiation can take place only after the formalities of the Griner trial are over, Russian officials say.
“It is clear that we have not completed the necessary judicial procedures,” a deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, told Russian news agencies on Thursday when asked about a potential exchange. “Until this happens, there are no nominal, formal or procedural grounds for any further steps.”
American officials insist they are doing all they can to secure the release of Ms. Griner, 31, a seven-time W.N.B.A. All-Star, a two-time Olympic gold medalist and the first openly gay athlete signed to an endorsement contract by Nike. At Thursday’s hearing, the chargé d’affaires at the American Embassy in Moscow, Elizabeth Rood, handed Ms. Griner a letter from President Biden.
What to Know About Brittney Griner’s Detention in Russia
What happened? In February, Russian authorities detained Brittney Griner, an American basketball player, on drug charges, after she was stopped at an airport near Moscow. Since then, her detention has been repeatedly extended. Ms. Griner’s trial began on July 1; she has pleaded guilty.
Why was she detained? Officials in Russia said they detained Ms. Griner after finding vape cartridges that contained hashish oil in her luggage. The officials said a criminal case has been opened into the large-scale transportation of drugs, which can carry a sentence of up to 10 years.
Why was she in Russia? Griner was in Russia playing for an international team during the W.N.B.A. off-season. Trading rest for overseas competition is common among the league’s players for many reasons, but often the biggest motivation is money.
Does this have anything to do with Ukraine? Ms. Griner’s detention comes during an inflamed standoff between Russia and the United States over Russia’s invasion of Ukraine, but it is still unclear whether Russia might have targeted Ms. Griner as leverage against the United States.
How is the United States approaching the situation? U.S. officials have seen Ms. Griner and said that she was “wrongfully detained,” adding that the government was working aggressively to bring her home. Two days after Ms. Griner sent a handwritten letter to President Biden asking him not to forget about her, President Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Cherelle Griner, the W.N.B.A. star’s wife, who had questioned whether the Biden administration is doing enough to bring her spouse home.
What are the possible outcomes? Legal experts are all but certain that the trial will end in a conviction. But the Kremlin might be also interested in a prisoner’s swap that would tie her fate to that of the Russian arms dealer Viktor Bout, who is serving a prison sentence in the United States.
“Ms. Griner was able to read that letter,” Ms. Rood told reporters outside the courtroom. “I would like again to emphasize the commitment of the U.S. government at the very highest level to bring home safely Ms. Griner and all U.S. citizens wrongfully detained.”
But with tensions between the United States and Russia at their worst level in decades because of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, Mr. Biden has few options to secure her freedom. That was underscored by Mr. Ryabkov on Thursday as he made some of the most extensive comments by any Russian official about Ms. Griner’s case in the nearly five months she has spent in custody.
“Hype and publicity, for all the love for this genre among modern politicians, only gets in the way in this particular instance,” Mr. Ryabkov said. “This does not just distract from the case, but creates interference in the truest sense of the word. That’s why silence is needed here.”
He hinted, however, that Moscow was interested in negotiating over Ms. Griner’s fate, saying she would be helped by “a serious reading by the American side of the signals that they received from Russia, from Moscow, through specialized channels.”
Mr. Ryabkov did not specify what those signals were, though Russian state media has suggested that the Kremlin might be interested in exchanging the American athlete for Mr. Bout, 55, a former Soviet military officer who made a fortune in global arms trafficking before he was caught in a federal sting operation.
Without a deal, Ms. Griner could face years in prison.
Arseny Levinson, a Russian lawyer who has been involved in cases similar to Ms. Griner’s, said her case was “absurd” because she clearly had not had criminal intent. But while her prosecution has political overtones, in many ways it is typical for Russia, where the law enforcement system often “imitates the fight against drug smuggling,” Mr. Levinson said.
In most cases, Mr. Levinson said, Russian courts would give a suspended sentence to people charged with Ms. Griner’s crime. But her prospects may be grimmer, he said, because suspended sentences against noncitizens are harder to enforce.
“As a rule, foreigners get much harsher sentences than Russians,” said Mr. Levinson, who works for a nonprofit group that helps suspects in drug-related crimes.
A Russian official did note earlier this week that there was one avenue Ms. Griner might pursue. “No one is stopping Brittney Griner from making use of the appeal procedure and also from requesting clemency,” a spokesman for the Foreign Ministry said.
Hours after her guilty plea Thursday, it appeared her advisers might be laying the groundwork for just that.
“Considering the nature of her case, the insignificant amount of the substance and B.G.’s personality and history of positive contributions to global and Russian sport, the defense hopes that the plea will be considered by the court as a mitigating factor and there will be no severe sentence,” her legal team said in a statement.
Even if the United States and Russia agreed to an exchange to bring Ms. Griner home, such a deal could take years to materialize. Trevor R. Reed, an ailing former U.S. Marine held in Russia on what his family considered to be bogus assault charges, was freed in April in a prisoner swap more than two years after his arrest.
Former Gov. Bill Richardson of New Mexico, a former ambassador to the United Nations who has spent years working to secure hostage releases through his nonprofit organization, was involved in months of quiet but intense diplomacy to free Mr. Reed. Mr. Richardson is now working on Ms. Griner’s case, as well as that of a former Marine, Paul Whelan, who has been detained in Russia since 2018.
Mickey Bergman, executive director of the Richardson Center for Global Engagement, said in an email that Ms. Griner’s guilty plea was understandable. “We believe that any prisoner in a situation like this needs to do what they believe can help them survive the ordeal,” Mr. Bergman said in an email. “She is fighting for her life.”
The Plight of Brittney Griner in Russia
The American basketball star has endured months in a Russian prison on charges of smuggling hashish oil into the country.
Ms. Rood, the American diplomat who attended Thursday’s court proceeding, said Ms. Griner had told her that “she’s eating well, she’s able to read books.”
“Under the circumstances, she’s doing well,” Ms. Rood said.
Ms. Griner’s lawyer, Aleksandr Boikov, said in a comment via a messaging app that his client told the court Thursday that she “was carrying substances prohibited in Russia unintentionally.”
“She was packing in a hurry,” he said in a phone interview. “Cartridges appeared in her luggage because of carelessness.”
After her trial began last week, Ms. Griner sent a handwritten letter to Mr. Biden asking him not to “forget about” her and other American detainees overseas.
On Wednesday, Mr. Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Ms. Griner’s wife, Cherelle Griner, according to a statement released by the White House. During the call, the statement said, the president read a draft of a letter that he planned to send to Brittney Griner. He also said that his administration was pursuing “every avenue to bring Brittney home.”
Cherelle Griner had publicly expressed frustration with Mr. Biden and his administration’s efforts to secure her wife’s release.
In a statement Wednesday, Cherelle Griner said she was grateful to Mr. Biden and Ms. Harris “for the time they spent with me and for the commitment they expressed to getting B.G. home.”
The United States government has classified Brittney Griner as “wrongfully detained” and said it would work to secure her release regardless of the outcome of the trial.
Brittney Griner’s W.N.B.A. team, the Phoenix Mercury, held a rally to support her on Wednesday.
“What and how I feel today is a deeper emotion than hurt,” Cherelle Griner said at the rally. “I’m frustrated. I’m frustrated that 140 days have passed since my wife has been able to speak to me, to our family, to our friends. I’m frustrated that my wife is not going to get justice. I know you all are frustrated too, that’s why you’re here.”
Cherelle Griner asked for the people attending the rally, a few hundred fans according to The Associated Press, to help make sure the Biden administration knows “they have our support to do whatever is necessary” to bring her wife home.
Brittney Griner’s communication with her family and friends in the United States has been limited to letters. Recently, one of her Mercury teammates, forward Brianna Turner, wrote to her, recalling memories of their time together. “One of my favorite moments wasn’t even on the court,” Ms. Turner said. “We went to Indiana and rented Lime scooters and we just rode all around downtown.”
Ms. Turner also told her teammate that she would be an honorary All-Star this season. Because Ms. Griner has been detained since February, she has not played in the W.N.B.A. this season.
“And B.G. has a great sense of humor — she told me that she probably would have the worst stat line, and she wouldn’t be in the game,” Ms. Turner said, laughing.
Then she turned serious again: “We need to get her back home. She deserves to be back home. She needs to be back with her family and with her friends.”
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Valeurs Actuelles
Sri Lanka : le palais présidentiel pris d’assaut par des manifestants, le président en fuite
Vers un début de révolution au Sri Lanka ? Samedi 9 juillet, des manifestants ont pris d’assaut le palais présidentiel à Colombo, capitale du Sri Lanka, provoquant la fuite du président, rapporte Europe 1. Quelques minutes avant l’irruption d’une foule en colère au sein de sa résidence officielle, le président Gotabaya Rajapaksa a pu fuir, et aurait été escorté « en lieu sûr », rapporte une source du ministère de la Défense sri-lankais à l’AFP. « Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire », explique cette source. Le matin même, des images de télévision montraient une foule de manifestants s’engouffrer dans l’enceinte du palais présidentiel, au cœur de la capitale sri-lankaise, Colombo.
Couvre-feu ignoré
Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à une manifestation pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa. Le président en exercice est jugé responsable d’une grave crise économique qui frappe le Sri Lanka, causant une inflation galopante et de graves pénuries de carburant, d’électricité et de nourriture. La veille, vendredi 8 juillet, un couvre-feu avait été mis en place par les forces de l’ordre pour tenter de décourager les manifestants de descendre dans la rue, mais il avait été largement ignoré, et avait fini par être levé après que des partis d’opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays ont menacé d’intenter des poursuites contre le chef de la police. Des manifestants ont même forcé des trains à circuler pour les emmener à Colombo afin de participer aux manifestations.
France24 - Monde
La Martinique attend des renforts pour lutter contre les homicides
Publié le : 08/07/2022 - 17:02
Kessi WEISHAUPT
Un homme a été tué ce mercredi 6 juillet, dans un quartier de Fort-de-France. Il s'agit du 16ᵉ homicide de l'année en Martinique, qui connaît une véritable spirale de violence. De plus en plus d'armes à feu circulent sur l'île et des exécutions se produisent en pleine rue. La brigade anti-criminalité doit être prochainement renforcée.
En Guyane, les attaques de jaguars, cauchemar des éleveurs, sont de plus en plus fréquentes. Les félins s'en prennent au bétail, jusqu'à décimer certains cheptels. Un choc et un manque à gagner considérable pour les professionnels.
Quel impact les algues sargasses ont-elles sur les femmes enceintes ? Une étude menée au CHU de Martinique met en évidence un risque de pré-éclampsie, une maladie de la grossesse qui peut entraîner de graves complications.
En Guadeloupe, la plus grande bactérie au monde, qui mesure jusqu'à 2 cm, a été identifiée par des chercheurs de l'université des Antilles. Une découverte qui bouscule l'univers de la microbiologie.
Deux lycéens font la fierté de l'école des créateurs de Saint-Pierre à La Réunion. Ils ont été primés pour leur film sur les déchets électroniques. Grâce à ce travail de sensibilisation de grande qualité, ils sont arrivés à la 2ᵉ place d'un concours réunissant plus de 40 pays.
Les pirogues traditionnelles à voile seront les stars de ce mois de juillet à Wallis-et-Futuna. Elles se préparent à montrer leurs plus beaux atouts, lors des compétitions à venir. Dans les districts de Wallis, les experts de cet art ancestral sont à l'ouvrage.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L’invité du jour
"Il faut franchir les lignes si l’on veut apaiser les relations dans la société antillaise"
Outre-Mer
Innovation en Guadeloupe : des sargasses contre la chlordécone
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la secrétaire d'État à la Mer Justine Bénin battue en Guadeloupe
France24 - Monde
Série : "Stranger Things" saison quatre, un succès paranormal
Publié le : 08/07/2022 - 16:42
Renaud LEFORT
Nina MASSON
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Louise DUPONT
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Dans ce numéro de "À l’Affiche", Louise Dupont et Nina Masson reviennent sur les séries du moment. À commencer par "Stranger Things" qui dépasse le milliard d'heures de visionnage pour la deuxième partie de sa saison 4. Également au programme de cette émission, "L'Afrique en conte", un podcast autour du patrimoine culturel africain, et enfin "Uncoupled", une nouvelle série signée Darren Star avec Neil Patrick Harris, le héros de "How I met your mother".
À L’AFFICHE !
"Oussekine", un crime d'État porté à l’écran
Sortie de la série "Obi-Wan Kenobi" : comment s'y retrouver dans l'univers Star Wars
À l'Affiche !
Les séries de l’été : "Stranger Things", "Family Business" et "The Loudest Voice"
Valeurs Actuelles
Le Sri Lanka a expulsé 200 prêcheurs musulmans depuis les attentats
Les autorités insulaires ont décidé de prendre des mesures pour assurer la sécurité du pays, en proie à une vague d’attentats islamistes durant les fêtes chrétiennes de Pâques.
Frappé de plein fouet par des attentats suicides commis dans des églises chrétiennes le 21 avril dernier, en plein dimanche de Pâques, le Sri Lanka, jusqu’à présent épargné par le terrorisme islamiste, prend des mesures fortes. Après avoir interdit le port du niqab pour des raisons de « sécurité nationale », les autorités insulaires ont ainsi annoncé ce dimanche 5 mai avoir expulsé plus de 600 ressortissants étrangers, parmi lesquels 200 prêcheurs musulmans, dont les visas étaient périmés, rapporte Le Figaro. Une manière de tenter d’éradiquer le mal à la racine, en empêchant la propagation des thèses islamistes et l’endoctrinement des locaux.
« Nous allons faire plus attention »
Si ces religieux étaient rentrés légalement sur le territoire, ils y étaient restés au-delà de la date butoir indiquée sur le passeport. « Vu la situation actuelle dans le pays, nous avons examiné le système de visas et avons pris la décision de renforcer les restrictions de visas pour les enseignants religieux », a déclaré le ministre des Affaires intérieures, Vajira Abeywardena. Les nationalités des personnes expulsées n’ont pas été précisées, mais selon la police, elles seraient principalement originaires du Bangladesh, d’Inde, des Maldives et du Pakistan.
L’enjeu pour le pouvoir sri-lankais est bien là d’apprendre à gérer une menace à laquelle il n’était jusqu’alors pas confronté. « Il y a des institutions religieuses qui font venir des prêcheurs étrangers depuis des années. Nous n’avons aucun problème avec ces dernières, mais il y en a qui ont ouvert récemment. Nous allons faire plus attention à celles-ci », s’est engagé le membre du gouvernement chargé de la sécurité intérieure. Les attentats djihadistes du 21 avril dernier, qui ont frappé des hôtels de luxe et des églises en pleine messe de Pâques, ont fait 257 morts.
France24 - Monde
"Grand démocrate", "véritable ami" : les réactions internationales après la mort de Shinzo Abe
Publié le : 08/07/2022 - 12:23Modifié le : 08/07/2022 - 15:51
FRANCE 24
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Après l'annonce de la mort de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, tué par balles lors d'un rassemblement électoral à Nara au Japon, de très nombreux chefs d'État et de gouvernement lui ont rendu hommage.
L'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est mort, vendredi 8 juillet, victime d'une attaque par balles lors d'un meeting électoral. Un attentat qui a suscité une vive émotion au Japon et à l'étranger.
Ancien chef du Parti libéral-démocrate (PLD), Shinzo Abe détient le record de longévité au pouvoir pour un Premier ministre japonais. Il avait été en poste en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020. Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé mais restait très influent au sein du PLD, dont il contrôlait la principale faction au Parlement.
L'attentat a suscité l'émoi de la communauté internationale. À l'annonce de la mort de l'ex-Premier ministre japonais, qui aurait été touché au cou et à la clavicule puis aurait subi un arrêt cardiaque lors de son transport à l'hôpital, les réactions d'effroi ont afflué du monde entier.
>> À lire aussi : "Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record"
Une "perte irréparable" pour Vladimir Poutine
L'assassinat de Shinzo Abe est une "tragédie pour le Japon et tous ceux qui l'ont connu", a déploré Joe Biden, se disant "stupéfait, choqué et profondément attristé" par la nouvelle.
Peu avant, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déploré la perte d'un "dirigeant visionnaire". Au cours d'une rencontre avec ses homologues japonais et sud-coréen en marge d'une réunion du G20 à Bali, en Indonésie, le chef de la diplomatie américaine a souligné que Shinzo Abe avait "porté les relations entre nos pays, les États-Unis et le Japon, aux niveaux les plus élevés".
Le Kremlin a lui aussi réagi, saluant un "grand patriote". "Nous sommes profondément attristés par les nouvelles en provenance du Japon", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, condamnant "de la manière la plus ferme cet attentat" et exprimant ses "profondes condoléances au peuple japonais".
"Je vous souhaite (...) du courage face à cette lourde perte irréparable", a pour sa part déclaré Vladimir Poutine dans un télégramme de condoléances adressé à la mère et à la veuve de Shinzo Abe, selon un communiqué du Kremlin. "De beaux souvenirs de cet homme remarquable resteront pour toujours dans les cœurs de ceux qui le connaissaient", a-t-il souligné.
Trois jours de deuil national au Brésil
Le Brésil a quant à lui décrété un deuil national de trois jours, le président Jair Bolsonaro, exprimant son "indignation extrême". "J'ai décrété un deuil officiel de trois jours dans tout le pays, pour témoigner de notre respect à l'égard du peuple japonais, de notre reconnaissance à Shinzo Abe et de notre solidarité devant une cruauté injustifiable", a écrit le président brésilien sur Twitter, en publiant une photo sur laquelle il serre la main d'Abe.
Jair Bolsonaro rend hommage, dans un second tweet, au "brillant leader qui a été un grand ami du Brésil" et exprime ses condoléances "à la famille de Abe et à nos frères japonais". Le Brésil héberge la première communauté japonaise à l'étranger, avec 1,9 million de personnes, dont les premiers immigrants, des travailleurs agricoles, sont arrivés au début du XXe siècle.
L'ambassade de Chine au Japon a, elle, rapporté combien la Chine était "choquée" par l'attaque. "L'ancien Premier ministre Abe a contribué à l'amélioration et au développement des relations sino-japonaises. Nous adressons nos condoléances à l'occasion de son décès et exprimons notre sympathie et notre sollicitude à l'égard de sa famille", a déclaré un porte-parole de l'ambassade.
L'assassinat de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe constitue un "acte criminel inacceptable", a estimé le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. "J'adresse ma sympathie et mes condoléances à sa famille et au peuple japonais pour la perte de leur Premier ministre resté le plus longtemps au pouvoir et homme politique respecté", a déclaré Yoon Suk-yeol dans un communiqué rendu public par la présidence sud-coréenne.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a décrété une journée de deuil national samedi dans son pays en l'honneur de Shinzo Abe. "Je suis choqué et attristé au-delà des mots par la disparition tragique de l'un de mes plus chers amis, Shinzo Abe", a-t-il écrit sur Twitter. "Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs japonais dans ce moment difficile."
Deeply distressed by the attack on my dear friend Abe Shinzo. Our thoughts and prayers are with him, his family, and the people of Japan.
July 8, 2022"Esprit novateur et vision réformatrice"
Tandis que le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit "profondément attristé" par le "meurtre odieux" de Shinzo Abe, "un défenseur de la démocratie", la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué un "grand démocrate", victime d'un "meurtre lâche et brutal".
"Je ne comprendrai jamais le meurtre brutal de ce grand homme. Japon, les Européens partagent votre deuil", a réagi de son côté le président du Conseil européen, Charles Michel, sur Twitter.
"Le Japon perd un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l'équilibre du monde", a réagi Emmanuel Macron.
Profondément choqué par l’attaque odieuse dont Shinzo Abe a été victime. Pensées à la famille et aux proches d’un grand Premier ministre. La France se tient aux côtés du peuple japonais.
July 8, 2022Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'est dit "stupéfait et profondément attristé", assurant être "aux côtés du Japon en ces heures difficiles".
"C'est avec horreur que j'ai appris la nouvelle (...)", a réagi l'ex-chancelière Angela Merkel, se remémorant son "plaisir à travailler" avec un homme avec lequel la relation était "empreinte de confiance".
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui salué le "leadership mondial" de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe. "Incroyablement triste pour Shinzo Abe. Nombreux sont ceux qui se souviendront du leadership mondial dont il a fait preuve en des temps difficiles", a tweeté le Premier ministre démissionnaire.
Incredibly sad news about Shinzo Abe.His global leadership through unchartered times will be remembered by many. My thoughts are with his family, friends and the Japanese people. The UK stands with you at this dark and sad time.
July 8, 2022"L'Italie est bouleversée par le terrible attentat qui frappe le Japon et son débat démocratique libre", a déclaré pour sa part le chef du gouvernement italien, Mario Draghi. L'ex-Premier ministre japonais "a été un grand protagoniste de la vie politique japonaise et internationale de ces dernières décennies grâce à son esprit novateur et à sa vision réformatrice", a souligné Mario Draghi, réitérant la solidarité italienne "à ses proches, au gouvernement et à l'entier peuple japonais".
Avec AFP
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Nécrologie
Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting
Valeurs Actuelles
Manifestations d’agriculteurs aux Pays-Bas : comment la colère menace de gagner la France
Les agriculteurs grondent et la Hollande est au bord du chaos. Depuis plusieurs semaines maintenant, des foules d’agriculteurs en colère descendent quotidiennement dans la rue lors de manifestations violentes contre le gouvernement. Le 28 juin, à la tombée de la nuit, des dizaines d’agriculteurs ont fait le siège du domicile de la ministre de la Nature et de l’Azote, Christianne van der Wal, à bord de leurs énormes tracteurs de six tonnes, aspergeant la maison de foin et dégradant les alentours. Une dizaine de mètres plus loin, une vingtaine d’autres manifestants soulevaient à mains nues une voiture de police, avant de la renverser et de la saccager.
Depuis, les scènes se répètent à intervalles réguliers. Blocage d’autoroutes, d’aéroport, supermarchés qui ne sont plus approvisionnés, confrontations violentes avec les forces de l’ordre… Le 5 juillet, à à Heerenveen, la police a même ouvert le feu pour disperser la foule, sans faire de blessés. « Ils se battent pour leur survie », commente, sans pour autant justifier, l’ancien député LREM et agriculteur, Jean-Baptiste Moreau.
Situation tendue ce soir devant la maison de la Ministre de l’Azote aux Pays-Bas. La colère monte crescendo chez les agriculteurs contre la politique d’azote du gouvernement #boerenopstand pic.twitter.com/d5IRapgL22
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) June 28, 2022
La cause de ces manifestations remonte à début juin. Le 10, un plan gouvernemental de réduction des gaz à effet de serre est mis en place dans le cadre d’engagements pris au niveau européen. Ce plan vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Pour les agriculteurs, cela implique une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre mais aussi 30% de bétail en moins.
Depuis, chaque jour, des agriculteurs se réunissent afin de manifester contre ce plan gouvernemental en privilégiant le blocage de points stratégiques à l’économie et à la circulation interne du pays. Ces manifestations sont, selon Philippe Herlin, doctorant en économie, « les premières contre la transition écologique ».
Une situation analogue en France ?
Ces manifestations ne sont pas sans rappeler la colère des agriculteurs français qui, périodiquement, se réunissent afin de manifester contre l’excès de normes qui pèse sur leur profession. La crainte des agriculteurs hollandais d’aujourd’hui pourrait bien être celle des agriculteurs français de demain si l’adoption d’un plan similaire venait à menacer encore un peu plus leur survie déjà compromise par des législations contre productives (comme le Pacte Vert) et la guerre en Ukraine.
En France, le plan France Relance, lancé il y a deux ans afin de redonner du souffle à l’économie tricolore à la suite de la crise du Covid, prévoyait déjà de baisser les émissions de gaz à effet de serre en agriculture et de privilégier les productions les moins émettrices de GES. En clair, de nouvelles contraintes, pour une profession qui ne voit jamais le bout du tunnel. « Les agriculteurs n’ont pas assez de revenus pour investir et on fait peser beaucoup de contraintes qui ne collent pas réellement à leur réalité. On les accuse de tous les maux alors que beaucoup d’efforts sont faits », explique Jean-Baptiste Moreau, qui dénonce également les « écolos dogmatiques » qui, depuis leurs bureaux parisiens, leur disent « comment travailler ».
Stéphane est l’un de ces agriculteurs en première ligne. La cinquantaine, grand et plutôt robuste, il cultive de l’ail, du maïs ainsi que des semences de tournesol dans la Drôme. Toujours nuancé, même à l’évocation de ses conditions de travail, il décrit des agriculteurs « bouleversés par l’ensemble des choses », une agriculture française fébrile et l’absence de soutien de l’État. Et d’évoquer un « étouffement social » dû notamment à l’explosion des prix, entraînant des coûts très hauts pour des rendements bas. Ce qui ne l’empêche pas de questionner le bienfondé de la politique européenne : « Est-ce que leur ligne de conduite est la bonne ? »
Raphaël Reboul, lui aussi cinquantenaire, lui aussi agriculteur dans la Drôme, tient le même discours. Propriétaire de plusieurs dizaines d’hectares, il est confronté chaque jour aux problématiques qui pèsent sur les agriculteurs. Dans son département, en ce moment, ce sont les économies d’eau imposées. Il en est certain : bientôt, lui et ses collègues descendront dans la rue contre la préfecture, qui coupe l’eau dont ils ont besoin. Et les « écolos », qui sur la consommation et le stockage d’eau, leur mettent des bâtons dans les roues. Fort caractère, il ne mâche pas les mots dans sa barbe noire de trois jours, et fait part de son « ras-le-bol » face aux règles nationales et européennes qui compliquent la vie de sa profession. « Ça peut péter à tout moment », assure-t-il. Tous deux ne collent pas à « l’image biaisée d’agriculteurs clichés » parfois renvoyée. Raphaël déplore la vision que peuvent avoir les élites vis-à-vis des agriculteurs. Dans le fond, une représentation à laquelle s’ajoute parfois un certain mépris de classe, du moins une méconnaissance. Tout ce qui crée une barrière et empêche les agriculteurs d’être pleinement compris, finalement.
Contacté par Valeurs actuelles, Christophe Barthès, agriculteur et nouvellement élu député RN de l’Aude, s’insurge lui aussi contre les « contraintes » imposées aux agriculteurs, assurant que la situation, « similaire » à celle des Pays-Bas, peut « exploser à la rentrée ». Ce dernier ayant reçu les syndicats agricoles, il assure que ceux-ci « en ont marre » des différentes directives qui pèsent sur leurs épaules et que les dirigeants devraient « arrêter d’emmerder » ceux qui travaillent.
Le Pacte Vert, énième directive hors sol
Parmi l’arsenal de mesures contre-productives pour les agriculteurs : le Pacte Vert pour l’Europe. Cet ensemble de mesures voulues par la Commission européenne vise à rendre le continent européen neutre pour le climat d’ici 2050 en garantissant une économie raisonnée et compétitive.
Néanmoins, ce dernier, adopté en 2019, souffre de bien des critiques… En effet, le projet est jugé “hors sol” par les syndicats agricoles ; ces derniers craignent que ce pacte n’entraîne in fine une « hausse des prix et des importations ». La Copa-Cogeca, le plus important syndicat d’agriculteurs et de coopératives agricoles au niveau européen, avait également dénoncé en 2021 un « objectif politique dénué de base scientifique ».
La guerre en Ukraine vient aussi s’ajouter à l’incertitude à laquelle les agriculteurs sont confrontés au quotidien. Damien Barnier, directeur de département en charge des études agriculture industrie-service chez Ipsos précise dans les colonnes de Terres et territoires: « Les exploitants agricoles se retrouvent aujourd’hui en grande précarité […] Ils sont amenés à devoir amortir la hausse des coûts de production à leur niveau, et réclament d’urgence un soutien de la part de l’ensemble de la filière et du gouvernement pour soutenir l’activité et les aider à passer cette période difficile. »
L’Europe contre les agriculteurs
Dernière mesure en date au niveau européen, et qui cristallise encore plus les tensions dans le monde agricole français, l’accord de libre échange conclu le 30 juin entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande qui facilite l’importation de viande ovine du Pacifique. Chez les éleveurs, on peste face à la concurrence déloyale et à un coup avant tout politique, qui n’arrange pas les affaires d’une profession déjà soumise à des régimes de concurrence et des conditions de travail allant en se dégradant. Dans les colonnes de Marianne, l’eurodéputé LFI Emmanuel Maurel a qualifie ce traité d’« aberration écologique », en ce qu’il favorise l’importation de denrées produites de l’autre côté de la planète au détriment des paysans européens. Or, dans le même temps, l’Union européenne assure vouloir privilégier l’écologie et le développement durable. « On voudrait tuer l’agriculture française qu’on ne s’y prendrait pas autrement », affirme encore l’insoumis.
Aujourd’hui, c’est la crainte d’un emballement généralisé pour l’Europe et les gouvernements nationaux qui se profile. Plusieurs pays ont déjà apporté leur soutien aux agriculteurs hollandais. À la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas, par exemple, agriculteurs et citoyens allemands se sont réunis sur l’autoroute A7, en soutien à la fronde. En Italie, on voit ces derniers jours une contestation similaire apparaître. La France sera-t-elle le prochain pays sur la liste ?
Italian farmers also rise up: « We are not slaves, we are farmers! We cannot make ends meet! » Then a warning to politicians: « Let’s come to Rome! » The unjustified and nefarious increase in raw materials and basic necessities have brought the agricultural sector to its knees. pic.twitter.com/3yOTuM6Md9
— RadioGenova (@RadioGenova) July 7, 2022
France24 - Monde
Royaume-Uni : l'ex-ministre des Finances, Rishi Sunak, candidat pour succéder à Boris Johnson
Publié le : 08/07/2022 - 19:41
FRANCE 24
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L'ancien ministre britannique des Finances Rishi Sunak a annoncé vendredi sa candidature pour succéder à Boris Johnson à la tête du parti conservateur et donc à la tête du gouvernement. Il fait partie des nombreux candidats à s'être déclarés depuis la démission jeudi du Premier ministre.
Les manœuvres ont commencé vendredi 8 juillet pour remplacer le Premier ministre britannique Boris Johnson, après sa démission provoquée par une crise politique sans précédent. Son ancien ministre de Finances Rishi Sunak a été l'un des tout premiers à se positionner pour sa succession.
Boris Johnson a démissionné jeudi, lâché par le parti conservateur épuisé par les scandales à répétition qui ont marqué les 2 ans et 349 jours au pouvoir de l'ancien héros charismatique du Brexit. Entre mardi et jeudi, quelque 60 membres de son gouvernement – ministres, secrétaires d'État et autres collaborateurs aux responsabilités moindres – avaient démissionné après un nouveau scandale, ne lui laissant pas d'autre option.
"Je me présente pour être le prochain chef du parti conservateur et votre Premier ministre. Rétablissons la confiance, reconstruisons l'économie et réunissons le pays", a déclaré vendredi soir sur Twitter Rishi Sunak, qui figure parmi les favoris d'une course encore très ouverte. "Mes valeurs ne sont pas négociables : patriotisme, justice, et travailler dur", a-t-il ajouté dans une vidéo où il souligne notamment l'importance de sa famille.
I’m standing to be the next leader of the Conservative Party and your Prime Minister.Let’s restore trust, rebuild the economy and reunite the country. #Ready4RishiSign up 👉 https://t.co/KKucZTV7N1 pic.twitter.com/LldqjLRSgF
July 8, 2022L'ancien ministre des Finances de 42 ans avait été l'un des premiers à jeter l'éponge mardi soir, apparemment sans même en prévenir Boris Johnson, avec le ministre de la Santé Sajid Javid. Ces deux démissions à quelques minutes d'intervalle avaient ouvert la voie à des dizaines d'autres, des élus reprochant à Boris Johnson son manque d'intégrité.
Si le Premier ministre a démissionné, il n'a pas encore pour autant quitté Downing Street, précisant qu'il resterait au pouvoir le temps que son successeur soit nommé. Cette situation qui pourrait durer jusqu'à l'automne fait grincer des dents, alors que le pays est confronté à une inflation record de 9 %, la pire des pays du G7, et une montée des mouvements sociaux, dans un contexte de guerre en Ukraine.
Boris Johnson "est un menteur avéré noyé dans la corruption, nous ne pouvons pas passer encore deux mois comme ça", a déclaré la cheffe adjointe de l'opposition travailliste Angela Rayner, appelant vendredi à la désignation d'un Premier ministre intérimaire, sur la BBC. "S'ils ne le font pas, nous sommes très clairs sur le fait que nous présenterons une motion de défiance avant les vacances parlementaires" le 22 juillet, a-t-elle ajouté.
Le porte-parole de Boris Johnson a cependant exclu que le vice-Premier ministre Dominic Raab assure l'intérim. "Le Premier ministre agit conformément à la convention. Il reste Premier ministre jusqu'à ce qu'un nouveau chef de parti soit en place et le travail du gouvernement se poursuivra pendant ce temps", a-t-il déclaré.
Le tout nouveau ministre de l'Éducation, James Cleverly, a assuré que le processus de désignation du nouveau leader conservateur serait mené "de manière professionnelle mais rapidement". Certains élus redoutent cependant un été chaotique.
>> À lire aussi : "Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales"
Une nomination avant le 2 octobre
Les détails de la procédure pour succéder à Boris Johnson seront annoncés lundi par le Comité 1922, un groupe parlementaire conservateur. La désignation du nouveau chef du parti, qui deviendra Premier ministre – le parti étant majoritaire à la Chambre des communes – doit intervenir avant la convention annuelle du parti le 2 octobre à Birmingham.
Parmi les autres candidats pressentis, un des mieux placés serait le ministre de la Défense Ben Wallace. Viennent ensuite la secrétaire d'Etat au commerce extérieur Penny Mordaunt, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l'ancien ministre de la Santé Sajid Javid.
Le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, s'est déjà annoncé candidat. La procureure générale Suella Braveman s'est aussi dite intéressée.
Et déjà les couteaux sont sortis : Jacob Rees-Mogg, fidèle de Boris Johnson dont il est le ministre pour les opportunités du Brexit, a lancé une attaque en règle vendredi contre Rishi Sunak, dont la démission aurait mis Boris Johnson en rage. "Rishi Sunak n'a pas réussi comme chancelier de l'Échiquier. C'était un chancelier des impôts élevés, qui n'était pas conscient du problème de l'inflation", a-t-il déclaré avant même l'annonce de sa candidature.
En annonçant sa démission, Boris Johnson, 58 ans, n'avait pas eu un mot pour la vague de départs sans précédent en 48 heures, ou les turbulences de son mandat et les accusations dénonçant ses mensonges et son manque d'intégrité. Il s'était dit "immensément fier" de son bilan, et avait dénoncé "l'instinct grégaire puissant" à Westminster, une attaque directe contre ceux qui l'avaient abandonné en masse.
Avec AFP
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Au Royaume-Uni, la course à la succession de Boris Johnson est lancée
FIN DE RÈGNE
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
ROYAUME-UNI
Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre
France24 - World
Debunked: Video of injured girl singing the Ukrainian anthem after a Russian strike
Issued on: 05/07/2022 - 18:35Modified: 07/07/2022 - 17:02
People online have been sharing a video of a Ukrainian girl, allegedly injured by a Russian missile. However, the child's mother has issued a denial, saying the girl's injury was caused by a bicycle accident.
The video shows a little blonde girl having her foot bandaged by at least four nurses. She is singing the Ukrainian anthem.
Some posts, such as this one on Facebook from June 29, and this one on Twitter from the same day, claim that the video shows a little Ukrainian girl who was hit by a Russian missile.
"This little girl was injured by 🇷🇺 missiles in #Mykolayiv. And she is singing the National Anthem at the hospital. Unconquered #Ukrainian," said this post on the Twitter account ArmyInform, which presents itself as the official account of the information agency of the Ministry of Defence of Ukraine.
The real official Twitter account of the Ukrainian Ministry of Defence is available here.
This post refers to the Russian missile strike in Mykolaiv, in the south of the country, on June 29. The video has been viewed more than 35,000 times.
Another post from June 30 with the same video and a caption in French accrued more than 70,000 views on Twitter.
On Facebook, the post is accompanied by a video of the explosion following Russian strikes on the Kremenchuk shopping centre in Ukraine on June 27, suggesting that the girl was injured in the blast.
A bicycle accident, not a missile injury
When you search for the words "little girl" and "Mykolaiv" in Ukrainian on TikTok, you can find a video from a person with the same surname as the little girl. The video was published on June 30.
"Dear friends, our beautiful Elizaveta Komarevich is a real star! But today, dishonest people on social networks made her look like a girl from Mykolaiv who escaped the bombings and is singing the national anthem ... Elizaveta sang the national anthem very well, [but] her leg [is] injured because she crashed her bike ... it happens!" the post explains.
@oh_romana1234Друзі, наша красунька Єлизавета Комаревич - справжня зірка!Але сьогодні нечесні дяді і тьоті у соцмережах видали її, як дівчинку з Миколаєва, що врятувалася від обстрілів і співає Гімн... Гімн Єлизаветка співала дійсно круто, її боліла ніжка, бо підвів велосипед...буває! А вона мужньо зносила травматологічну процедуру! Але вона наша і ми всі її полюбили, підтримуємо і хочемо, щоб дитинство було веселковим, у мирній Україні, у неї і у всіх-всіх діток."Червону калину" у Єлизаветиному виконанні я думала поставити у стрічку завтра! Але зараз саме час! ТРАВМА НА ВЕЛОСИПЕДІ!!!
♬ оригінальний звук - РоманаOn the same TikTok account, another video of the girl singing the national anthem was posted on June 29.
Reuters confirmed that the person who posted the denial is the girl's mother. She told Reuters that her daughter Elizaveta, aged four, had been injured in a bicycle accident and that claims that she had been injured in a bomb attack were false. She also explained that the family resides in the Ukrainian oblast of Ternopil, 800 km away from Mykolaiv.
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Au Burkina Faso, une dizaine de fidèles assassinés devant leur église
Les faits sont d’une violence inouïe. Au cours de la nuit du 3 au 4 juillet, au moins 22 personnes – selon un premier bilan officiel provisoire – ont perdu la vie dans une attaque perpétrée dans le village de Bourasso, situé dans le diocèse de Nouna, au nord-ouest du Burkina Faso. Parmi les victimes, 14 ont été tuées alors qu’elles se trouvaient devant la cathédrale située à vingt kilomètres du village, relate Aleteia, mercredi 6 juillet, qui cite une information de la fondation pontificale AED. « Les terroristes sont venus en motos dans le village de Bourasso le dimanche 3 juillet vers 17 heures, puis ils sont repartis sans rien faire, a confié l’un des survivants dont les propos sont cités par nos confrères. Mais ils sont revenus pendant la nuit, menaçant les villageois dans la cour devant l’église. »
« Ils les ont égorgés avant de partir »
Parmi les victimes tuées dans le village, figuraient de nombreux chrétiens. « Ils sont venus chez moi et ont fait sortir deux membres de ma famille, a témoigné un autre survivant, cité par Aleteia. Ils les ont égorgés avant de partir. La psychose était énorme. Je n’arrêtais pas de penser qu’ils allaient revenir chercher le reste de ma famille. » Quelques heures avant l’attaque, le diocèse de Nouna célébrait une messe d’action de grâce pour l’ordination de deux de ses prêtres, qui s’était déroulée la veille. « Malgré tout, nous gardons espoir. Nous gardons le courage de vivre les jours que Dieu nous donne, a réagi le prêtre, cité par nos confrères. Ici, quand on se lève, on sait qu’on est vivant, mais on ne sait pas si on [le] sera encore le soir. »
France24 - Monde
Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins
Publié le : 08/07/2022 - 13:17
Stéphanie TROUILLARD
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Claire PACCALIN
Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Près de 8 000 hommes, femmes et enfants sont ensuite rassemblés dans l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, à Paris, qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.
À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée, celles qui ont suivies et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation.
Pendant longtemps, ces rescapés du Vél d'Hiv ont gardé le silence sur ce drame intime. Huit décennies plus tard, malgré le traumatisme, ils ont voulu prendre la parole et transmettre leurs souvenirs pour qu'ils ne soient pas oubliés par les générations futures.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France
FRANCE
"Cette puanteur atroce" : 75 ans plus tard, une rescapée de la rafle du Vél d'Hiv se souvient
FRANCE
De la rafle du Vél d’Hiv à Maurice Audin : quand la France demande "pardon"
New York Times - World
Shinzo Abe, ex primer ministro de Japón, muere luego de recibir un disparo durante un discurso
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Abe, de 67 años, fue asesinado el viernes en la ciudad de Nara. Ocupó el cargo más tiempo que nadie antes de retirarse en 2020.
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Por Motoko Rich
Shinzo Abe, el primer ministro que pasó más tiempo en el cargo en Japón, murió el viernes a los 67 años, luego de recibir disparos cuando hacía campaña a favor de un candidato previo a las elecciones nacionales.
La policía arrestó a un sospechoso, Tetsuya Yamagami, de 41 años, acusado en inicio de intento de asesinato antes de que se anunciara la muerte de Abe.
La Agencia Japonesa de Bomberos y Manejo de Desastres dijo que Abe había sido herido en la parte derecha del cuello y la izquierda del pecho. Videos en las redes sociales mostraban a Abe en el suelo y sangrando en la ciudad occidental de Nara, cerca de Kioto.
Hidetada Fukushima, profesor de medicina de urgencias en el Hospital de la Universidad Médica de Nara, dijo la noche del viernes que Abe fue declarado sin vida ahí poco después de las 5 p. m. hora local.
Abe fue llevado al hospital a las 12:20 p. m. sin mostrar signos vitales, dijo Fukushima. Comentó que el ex primer ministro había recibido dos heridas de bala. Los médicos intentaron detener el sangrado y realizaron una transfusión pero no lograron reanimarlo, dijo Fukushima.
La violencia de armas de fuego es poco frecuente en Japón, donde en 2021 se reportaron apenas 10 tiroteos que contribuyeron a muertes, lesiones o daño a propiedad, según las estadísticas de la Agencia Nacional de Policía. En dichos episodios una persona murió y otras cuatro resultaron heridas; las cifras no incluyen accidentes ni suicidios.
El primer ministro Fumio Kishida calificó el asesinato como “un acto de barbarie cobarde”.
“Una vez más lo condeno con las más enérgicas palabras”, dijo.
Añadió que las elecciones libres y justas, base de la democracia, deberían protegerse. La votación está prevista para el domingo.
Abe se encontraba dando un discurso de campaña a favor de Kei Sato, de 43 años, miembro del Partido Liberal Democrático (LDP) de Nara, que postulaba a la reelección en la cámara alta del Parlamento. Abe, que renunció como primer ministro en 2020 debido a problemas de salud, seguía siendo una figura poderosa en el partido.
Abe había estado hablando por menos de un minuto cuando se escucharon los disparos.
Yoshio Ogita, de 74 años, secretario general del capítulo local del LDP, estaba de pie junto a Abe. Dijo que escuchó dos sonidos fuertes y vio humo blanco que se elevaba en el cielo.
“No supe lo que había pasado”, dijo en una entrevista telefónica la tarde del viernes. “Vi que se desplomó”.
Imágenes mostradas en redes sociales mostraban a un hombre que fue derribado luego del tiroteo cerca de la estación Yamatosaidaiji. El hombre era un residente de Nara, según NHK, la emisora pública. La policía dijo que había recuperado un arma hechiza de la escena. Los funcionarios no dieron a conocer un motivo.
Esta historia está en desarrollo y se actualizará en las próximas horas. Aquí están las actualizaciones en vivo en inglés.
Motoko Rich es la jefa de la oficina de Tokio, donde cubre la política japonesa, la sociedad, cuestiones de género y las artes, así como noticias y reportajes sobre la península de Corea. Ha cubierto una amplia variedad de temas en el Times, incluidos los bienes raíces, la economía, los libros y la educación. @motokorich – Facebook
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France24 - Monde
L'ex-président de l'Angola, José Eduardo dos Santos, est mort à 79 ans
Publié le : 08/07/2022 - 14:58
FRANCE 24
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L'ancien président de l'Angola, José Eduardo dos Santos, qui a dirigé le pays pendant 38 ans, est mort à l'âge de 79 ans, a annoncé le gouvernement angolais vendredi.
L'ancien président angolais José Eduardo dos Santos est mort vendredi 8 juillet, à l'âge de 79 ans, dans la clinique de Barcelone où il était hospitalisé depuis un arrêt cardiaque le 23 juin, a annoncé le gouvernement sur sa page Facebook.
"Le gouvernement angolais rapporte avec un sentiment de grande douleur et de consternation le décès" de José Eduardo dos Santos, affirme ce court message, précisant que le décès de celui qui a dirigé le pays pendant 38 ans était intervenu en fin de matinée.
L'exécutif angolais "s'incline, avec le plus grand respect et la plus grande considération" sur cette figure historique qui, selon lui, a présidé "pendant de nombreuses années avec clarté et humanisme [au destin] de la nation angolaise, à des moments très difficiles", ajoute encore le communiqué.
Un deuil national de cinq jours a été décidé à partir de samedi pour honorer sa mémoire.
Une des filles de l'ancien président, Tchizé dos Santos, a annoncé souhaiter que le corps de son père soit soumis à une autopsie, "de crainte" que la dépouille de l'ex-chef d'État angolais ne soit transférée dans son pays d'origine.
Le placement de l'ancien président en soins intensifs, révélé par la presse, a mis au jour des tensions au sein de la famille, notamment entre l'épouse de dos Santos, Ana Paula, et au moins une de ses filles, Tchizé dos Santos, âgée de 44 ans.
Cette dernière a porté plainte début juillet à Barcelone et demandé qu'une enquête soit ouverte pour, entre autres, "tentative d'homicide présumée, non-assistance à personne en danger, lésions entraînées par une négligence grave", selon les deux cabinets d'avocats conseillant la fille de l'ex-président angolais. Selon l'un de ses avocats, elle estime que l'épouse de son père, Ana Paula, et le médecin personnel de l'ex-président sont responsables de la détérioration de son état de santé.
Une figure de l'Angola indépendant
José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant 38 ans et utilisé la manne du pétrole pour enrichir sa famille, tandis que son pays restait l'un des plus pauvres de la planète.
L'ancien rebelle marxiste avait quitté le pouvoir en mai 2017 et son empreinte n'a pas survécu à son départ. Sa fille Isabel, surnommée la "princesse" et bombardée en 2016 à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, est désormais traquée par les juges et fait face à une kyrielle d'enquêtes pour corruption. Et son fils Filomeno est en prison depuis 2019, tombé également pour corruption.
Lorsque José Eduardo dos Santos arrive au pouvoir en 1979, l'Angola connaît depuis quatre ans les affres de la guerre civile, à la suite de son indépendance du Portugal. Une longue et difficile guerre – quelque 500 000 morts en 27 ans – qu'il mène, avec le soutien de l'URSS et de Cuba, contre l'Unita de Jonas Savimbi, appuyé par le régime d'apartheid sud-africain et les États-Unis.
Point chaud de la guerre froide jusqu'au début des années 1990, la guerre civile en Angola ne s'achève formellement qu'en 2002, après la mort de Savimbi. Sonne alors l'heure du boom pétrolier. Dos Santos fait de l'Angola le premier producteur d'or noir d'Afrique – au coude à coude avec le Nigeria –, mais au seul bénéfice d'une infime partie de la population.
Rare en public, il maintient un contrôle total sur son parti, le Mouvement pour la libération de l'Angola (MPLA), qui lui vaut d'être constamment reconduit à la tête du pays dont il dirige gouvernement, armée, police et juges.
Sous son règne, les médias sont verrouillés et les rares flambées de contestation populaire matées. Hors de ses frontières, sa longévité lui a permis de s'imposer comme un pilier politique de la région, où il fut un puissant soutien du président congolais Joseph Kabila, son voisin.
38 ans au pouvoir
Dans un bidonville de la capitale, noyau de la lutte contre la puissance coloniale portugaise, José Eduardo dos Santos, fils de maçon, adhère en 1961 au MPLA mais ne fait qu'un bref passage dans la lutte armée.
Deux ans plus tard, il obtient une bourse pour étudier en Azerbaïdjan où il décroche un diplôme d'ingénieur et épouse une Soviétique, Tatiana Kukanova, la mère d'Isabel. Marié ensuite à Ana Paula, une ex-hôtesse de l'air de 18 ans sa cadette, il est père de plusieurs enfants.
Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA. Dauphin du premier président angolais Agostinho Neto, il devient son chef de la diplomatie à l'indépendance en 1975. À sa mort en 1979, il est investi chef de l'État par le parti, dont il prend la présidence.
Il n'a ensuite plus lâché le pouvoir au gré des scrutins et des changements de Constitution, sans jamais être directement élu.
En 1992, la présidentielle est annulée entre les deux tours après des accusations de fraude de son rival Jonas Savimbi. Une autre élection prévue en 2008 n'aura jamais lieu et la Constitution de 2010 lui permet d'être reconduit deux ans plus tard comme chef du MPLA, vainqueur des législatives.
La police réprime toute tentative de manifestation de masse. Ses adversaires politiques crient à la "dictature" ; lui s'en défend. "Nous sommes un pays démocratique. Nous avons plusieurs partis", souligne-t-il en 2013 dans un rare entretien à la presse.
"C'est un vrai despote, un faux démocrate", tranche le rappeur Adao Bunga "McLife", du Mouvement révolutionnaire pour l'Angola.
Amateur de musique et de poésie, "Zedu", comme il est surnommé, partage son temps entre le palais présidentiel d'un rose très colonial et une résidence dans le sud de Luanda.
En 2013, il confie à une chaîne de télévision brésilienne sa lassitude du pouvoir en qualifiant son règne de "trop long". En décembre 2016, alors que la rumeur le dit atteint d'un cancer, il annonce son retrait. Il laisse comme promis sa place quelques mois plus tard à son dauphin, Joao Lourenço.
Avec AFP
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ANGOLA
Angola : l'ex-président dos Santos à la retraite après quatre décennies de règne
ENTRETIEN
Angola : Après Dos Santos, "on peut s'attendre à une transition graduelle"
Valeurs Actuelles
Mort de George Floyd : le policier qui l’a tué condamné une seconde fois à 21 ans de prison par la justice fédérale
Une nouvelle condamnation vient de tomber pour Derek Chauvin. Le policier américain reconnu coupable de la mort de George Floyd le 25 mai 2020 vient d’être condamné une seconde fois à 21 ans de prison, par la justice fédérale, rapporte Le Parisien, jeudi 7 juillet. Cet ancien membre des forces de l’ordre, déjà condamné pour « meurtre » par la justice du Minnesota, était poursuivi au niveau fédéral pour « violation des droits civiques » du quadragénaire afro-américain qu’il avait asphyxié avec son genou. Si ces « doubles » poursuites sont autorisées aux Etats-Unis, elles demeurent toutefois rares.
La peine fédérale est définitive
Dans le détail, l’ex-agent de 46 ans avait été condamné pour « meurtre » à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l’Etat du Minnesota. Après quoi, il avait fait appel de la sentence. Le juge Paul Magnuson du tribunal de Saint-Paul a indiqué que les deux peines peuvent être purgées en même temps, avant de lui donner crédit des sept mois déjà passés en détention, précise le quotidien régional.
Quant à la peine fédérale pour « violation des droits civiques » de la victime, celle-ci est définitive puisqu’elle découle d’un accord de plaider-coupable, observe Le Parisien. En effet, en décembre dernier, Derek Chauvin avait admis une part de responsabilité dans la mort de George Floyd. Ensuite, il avait été convenu, en échange de sa reconnaissance de tort, qu’il purge sa sentence dans une prison fédérale plutôt que dans la prison de haute sécurité de l’Etat, où il est actuellement détenu à l’isolement afin de le protéger des autres prisonniers.
« Vous devez être sévèrement puni »
« Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais placer son genou sur le cou de quelqu’un jusqu’à ce qu’il meure est mal. Et pour ça, vous devez être sévèrement puni », a expliqué à l’ancien policier le magistrat, dont les propos sont cités par le journal. A l’occasion d’une courte intervention, Derek Chauvin a souhaité aux enfants de la victime de « réussir dans la vie », sans toutefois présenter ses excuses ni exprimer le moindre remord. De son côté, Carolyn Pawlenty, la mère de l’ancien agent, a assuré devant la cour que son fils n’était pas un raciste sans cœur. Et d’ajouter, pour le défendre : « Toutes les vies comptent, quelle que soit leur couleur de peau. » Enfin, le frère du défunt, Philonise Floyd, a été appelé à la barre. Après avoir précisé ne plus être en mesure de dormir depuis sa mort, il a réclamé « la peine maximale » contre Derek Chauvin.
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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Boris Johnson anuncia su renuncia como primer ministro
Una serie de funcionarios expresaron su oposición al liderazgo de Johnson, denunciando su falta de integridad en el cargo y pidiendo que renunciara.
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Por Mark Landler, Megan Specia y Stephen Castle
LONDRES — Boris Johnson dijo el jueves que renunciará como primer ministro del Reino Unido, luego de una rebelión mayoritaria de su gabinete, una ola de renuncias en el gobierno y una demoledora pérdida de apoyo partidario ocasionados por su manejo del más reciente escándalo de sexo y acoso de su partido.
Johnson dijo que planeaba quedarse en su cargo hasta que el Partido Conservador elija un nuevo líder, lo que podría tomar varios meses. Dijo que esperaba que el cronograma de su salida y la selección de un líder fueran definidos el lunes por un comité de legisladores conservadores.
“Claramente ahora es la voluntad del Partido Conservador parlamentario que debe haber un nuevo líder”, dijo Johnson en declaraciones fuera de Downing Street. “El proceso de elegir a ese nuevo líder debería empezar ahora”.
Dijo que había intentado quedarse en su cargo porque sentía que era su deber y su obligación continuar con la labor que había hecho desde 2019, cuando Johnson lideró al Partido Conservador en una victoria arrasadora en unas elecciones generales con la promesa de que lograr el brexit.
“Quiero decirles cuánto lamento estar renunciando al mejor trabajo del mundo”, dijo Johnson a un grupo que incluía a algunos ayudantes y a su esposa, Carrie, quien llevaba cargada a Romy, la hija de la pareja. “Pero es lo que hay”.
La decisión de Johnson coronó unas vertiginosas 48 horas en la política británica que empezaron la noche del martes con la inesperada renuncia de dos de sus ministros de más alto rango: el ministro de Hacienda, Rishi Sunak, y el secretario de Salud, Sajid Javid. Los siguieron una seguidilla de anuncios de renuncia de otros legisladores y funcionarios a lo largo de todo el miércoles y la mañana del jueves.
La renuncia de Johnson pone abrupto fin a un mandato tumultuoso distinguido por la victoria arrasadora hace tres años y un impulso exitoso de sacar al Reino Unido de la Unión Europea pero que colapsó bajo la carga de una serie incesante de escándalos.
El Comité de 1922, el poderoso cuerpo que representa a los legisladores de segunda fila del Partido Conservador, probablemente emplee las vacaciones de verano para llevar a cabo el proceso de elegir al nuevo líder del partido que se convertirá en primer ministro. A más tardar, buscarán instalar a la persona para cuando sea momento de la conferencia partidaria anual en el otoño.
Entre los posibles candidatos están Sunak y Javid; Lizz Truss, la secretaria de Exteriores; Suella Braverman, procuradora general; y Nadhim Zahawi, quien brevemente reemplazó a Sunak en Hacienda. Hay dos independientes: Jeremy Hunt, el exsecretario de Exteriores que desafió a Johnson en la carrera por el liderazgo del partido en 2019, y Tom Tugendhat, presidente del Comité de Asuntos Exteriores.
No quedaba claro si Johnson logrará mantener el poder hasta el otoño, dada la intensa reacción negativa que hay en su contra en el partido. La oposición acogió su salida pero dijo que era ya muy esperada.
Keir Starmer, líder del Partido Laborista, dijo que eran “buenas noticias para el país que Boris Johnson haya renunciado”, pero añadió: “debió suceder hace mucho”.
Las más recientes dificultades de Johnson surgieron la semana pasada luego de que Chris Pincher, un legislador conservador, se embriagara en un exclusivo club de Londres en donde supuestamente manoseó a dos hombres. Johnson había nombrado a Pincher a una alta posición en el partido en febrero a pesar de que existían quejas previas de comportamiento inapropiado contra Pincher.
Inicialmente Johnson negó tener conocimiento de las denuncias anteriores pero más tarde se dio a conocer que sí sabía de ellas y al final reconoció que había sido un error darle un alto cargo a Pincher.
A medida que los miembros del partido de Johnson renunciaban al gobierno, uno tras otro expresaron su oposición al liderazgo de Johnson, lo denunciaron por falta de integridad en el cargo y le pidieron que dimitiera, subrayando su precaria posición.
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Valeurs Actuelles
Ukraine, la nouvelle guerre américaine
La main invisible de l’Oncle Sam est derrière chaque coup des troupes de Kiev. Au tout début de l’invasion, grâce à ses renseignements, les défenseurs auraient contrecarré in extremis l’audacieuse opération héliportée (200 machines volantes) russe pour s’emparer de l’aéroport de Gostomel, au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Mi-avril, sans l’avion de patrouille maritime P-3 Orion, le croiseur Moskva n’aurait peut-être pas été touché par les missiles Neptune tirés depuis la côte.
Sans les Américains, les Ukrainiens n’auraient pas non plus réussi à cibler des généraux russes sur le front, comme l’affirme le New York Times, aussitôt démenti par des sources officielles embarrassées sur les bords du Potomac. Dans son édition du 25 juin, le quotidien préféré des élites démocrates, réputé proche de la CIA, détaille encore la façon dont « un réseau de commandos et d’espions » coordonne en Europe l’appui militaire à l’Ukraine.
Peu de temps avant l’invasion, la cellule américaine chargée de former les troupes d’élite ukrainiennes se serait “discrètement” exfiltrée vers l’Allemagne. Elle supervise en particulier les convois d’armes pour les dérober aux tirs russes. Plusieurs autres cellules répondraient au « commandement européen du Pentagone ».
60 milliards d’euros débloqués par le Capitole depuis février
À Kiev, des officiers de la CIA, raconte toujours le journal, renseignent Zelensky. De 2015 à février 2022, les instructeurs américains auraient formé 27 000 soldats ukrainiens à Yavoriv, près de Lviv, l’une des bases ciblée, le 13 mars, par les Russes. S’ajoutent tous ceux qui sont passés entre les mains des conseillers militaires d’une douzaine de pays, dont la France, précise le quotidien.
Après l’avoir nié, Washington assume cette stratégie indirecte. Un changement de pied intervenu fin avril, lors de la troisième réunion du “groupe de Ramstein”, cette assemblée informelle que l’Amérique a mise en place au début de l’invasion sur sa grande base aérienne d’Allemagne. Près de 40 États étaient représentés. Au même moment, de Kiev, le ministre de la Défense, l’ancien général Lloyd Austin, déclarait : « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine. » Quel contraste avec le début de la guerre ! Après avoir prédit la date de l’invasion, la Maison-Blanche muselle tous ses relais. Hors micros, les généraux du Pentagone expliquent à leurs correspondants qu’ils ne donnent pas cher des Ukrainiens et qu’ils ne veulent alimenter aucun procès en cobelligérance. Ils attendront que l’armée ukrainienne encaisse le premier choc sans rompre pour lever progressivement le voile sur l’opération “Il faut sauver le soldat Zelensky”. La suite s’intitule : “Il faut saigner l’ours russe.”
On mesure l’ampleur du pont aérien que le Pentagone jette au début du printemps en direction de l’Allemagne et de la Pologne. C’est la partie la plus visible de l’ingérence des États-Unis. Par centaines, les gros-porteurs traversent l’Atlantique pour livrer leurs lots d’équipements et de munitions, de missiles portables, de drones tueurs, de blindés, de mortiers d’obusiers, de radars de surveillance et de contrebatterie.
Les chiffres des crédits débloqués par le Capitole depuis février en révèlent l’importance. Ils atteignent la somme gigantesque de 60 milliards d’euros. C’est une fois et demie le budget annuel de l’armée française. Et ce n’est pas tout. En parallèle, et beaucoup plus discrètement, les Américains achèvent de prendre le contrôle militaire de l’Ukraine, cette Krajina (marche ou frontière, dans les langues slaves) où, depuis des années, ils déploient de quoi conduire une guerre par procuration. Leurs plans apparaissent à mesure que le rideau de fumée des machines à propagande s’estompe.
L’affaire se noue début 2014, quand éclate la révolution de Maïdan, à Kiev. La CIA est à la manœuvre, sous la supervision de la diplomate Victoria Nuland, responsable du dossier ukrainien sous Obama, qui a depuis récupéré et élargi ses prérogatives sous Biden. Le but est de remplacer le président Viktor Ianoukovytch par un leader prêt à couper le cordon ombilical avec Moscou. Quelques semaines plus tard, le Donbass se soulève et Washington accroît son ingérence, notamment par l’envoi d’une kyrielle de conseillers militaires américains (et britanniques) sur le front. C’est la réponse au soutien fourni par les Russes aux sécessionnistes, justifie-t-on. Avec leurs systèmes de communication et leurs armes antichars et antiaériennes portatives, les commandos font des miracles, mais la situation est désespérée. Le 12 février 2015, Kiev doit se résoudre à signer les accords de Minsk II avec les deux républiques autoproclamées du Donbass. La France, l’Allemagne et la Russie se portent garantes de leur application. Le cessez-le-feu est conditionné, en particulier, à l’aménagement d’un statut d’autonomie pour les deux territoires et au retrait des troupes étrangères.
Près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées
Piotr, un Ukrainien très engagé dans la défense de son pays, ancien légionnaire au 2e régiment étranger de parachutistes, raconte : « On voyait les Anglo-Saxons en première ligne manier eux-mêmes les missiles. La corruption au sein de l’armée était telle qu’ils ne voulaient pas courir le risque que ces armes soient aussitôt revendues sur le marché noir et servent ailleurs contre les soldats américains. » Sept ans plus tard, l’urgence a balayé ces réticences et ce scénario est devenu réalité : près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées, selon les spécialistes. D’ailleurs, au Donbass, les forces spéciales étrangères ne manient plus les missiles en première ligne, sinon il y aurait « des morts parmi eux », confie un haut gradé européen. À l’arrière, elles sont occupées à superviser l’armée de “civils” employés sur place par les sociétés privées, européennes et surtout américaines, à qui Washington a délégué une palette de tâches à l’étendue inédite.
« Hier, les “contractors” complétaient l’armée américaine ; désormais, ils se substituent à elle », insiste un expert français. En Irak et en Afghanistan, où le recours à leurs “services” était systématisé, on en dénombrait environ 200 000 au total, essentiellement occupés à des fonctions périphériques : logistique, sécurité des emprises, déminage et formation. En Ukraine, un nouveau seuil est franchi, avec l’externalisation de la guerre elle-même. Aux côtés des Ukrainiens depuis l’origine de ce conflit, l’U.S. Army, épaulée par ses partenaires canadiens, britanniques, baltes et les bataillons de ses sous-traitants “civils”, a commencé par restructurer l’armée ukrainienne. Puis elle a modelé le futur champ de bataille, mettant en place les conditions pour transformer chaque habitant en “résistant-combattant”.
Un nouveau mode d’action baptisé la “guerre par le milieu social”, traduction de l’expression “ political warfare”. Il s’agit de mettre « tous les moyens à la disposition d’une nation, à l’exception de la guerre, pour atteindre ses objectifs, pour accroître son influence et son autorité, et pour affaiblir ceux de l’adversaire », résume le chef de bataillon Raphaël Chauvancy dans la Revue défense nationale. Une évolution également documentée par le colonel Laurent Bansept, détaché à l’Institut français des relations internationales (Ifri), auteur d’une note remarquée sur les « acteurs relais » dans « les zones grises ».
Dans le Donbass, les Américains aident à construire une “ligne Maginot” adossée aux villes martyres de l’offensive russe actuelle – Moscou a beau jeu de dire qu’elle devait servir de base d’assaut aux Ukrainiens pour lancer en mars la reconquête des territoires perdus. Des défenses bétonnées, bardées de capteurs électroniques, reliées à un chapelet de dépôts de carburant, vivres et munitions disséminés à l’arrière. Des îlots parfois coupés les uns des autres qui s’appuient sur un terrain très compartimenté favorable à la défense, entremêlant les zones urbaines, les collines, les bois et les rivières.
Ces “hérissons” ont bien joué leur rôle face au rouleau compresseur russe, détaille une source : « Isolées, les unités ont opposé une défense décentralisée qui s’est révélée redoutable. Elles ont su fonctionner dans un mode agile, car elles étaient autonomes pour désigner des cibles, ouvrir le feu et assurer leur logistique. Elles bénéficient d’un double flux d’informations cruciales : la masse des renseignements américains en provenance du haut et, remontant du terrain, les données des drones turcs et de tous les smartphones de la population amie détournés de leur usage initial. »
Tesla transforme les smartphones des civils en terminaux militaires
Ce maillage numérique a été rendu possible par l’entrée en action au-dessus de l’Ukraine, dès le début de la guerre, de la constellation satellitaire Starlink, du milliardaire Elon Musk. Le propriétaire de la marque de voitures préférée des bobos fortunés, Tesla, fournit des systèmes de communication clés en main. Et transforme les smartphones des civils en terminaux militaires en se connectant à leurs applications. Exemple : lancée à l’origine en 2020 par l’État ukrainien pour permettre aux citoyens de numériser tous leurs documents officiels, l’application Diia est utilisée depuis le début de la guerre pour géolocaliser et désigner les postes de commandement ennemis en temps réel. À partir de la photo d’un Russe mort au combat, les algorithmes de l’outil de reconnaissance faciale de Clearview AI passent au crible les réseaux sociaux pour l’identifier et envoyer ensuite le cliché à sa famille : la guerre informationnelle n’est l’apanage d’aucun camp. Un expert lâche : « Les Américains ont mis en place en Ukraine un Pegasus géant. » La formule fait référence au logiciel israélien d’écoute qui a fait scandale à l’été 2021, à la suite des révélations sur les États qui l’auraient utilisé pour espionner nos dirigeants. Et pour protéger cette toile numérique géante des cyberattaques russes, les Américains se reposent sur leurs sociétés de cybersécurité. C’est à une filiale de Google que Kiev soustraite directement toute sa guerre numérique.
Si l’agression russe a cristallisé un patriotisme ukrainien insoupçonné, c’est grâce à l’ami américain que les troupes de Zelensky ont encaissé le choc. Mais la stratégie indirecte de Washington va-t-elle résister à l’épreuve du temps ? Au Donbass, pilonnés par l’artillerie russe depuis plusieurs semaines, les défenseurs reculent. Ils perdent des centaines d’hommes chaque jour. Derrière leur “ligne Maginot”, il y a encore quelques solides places fortes (Sloviansk, Kramatorsk), mais le terrain est beaucoup plus favorable à la manœuvre des blindés de Poutine.
« La guerre de haute intensité n’a pas changé de nature », observent les militaires français : l’effet de la masse demeure décisif dans cet « affrontement des volontés » (Clausewitz). Ce qui compte, c’est toujours le rapport de force en hommes et en matériels. Il pourrait s’inverser à la fin de l’été, annoncent maintenant les Occidentaux. En attendant, si le front craque, les Russes pourront dire : “Nous avons battu les Américains et l’Otan. ” Les membres de cette dernière l’ont si bien compris qu’au sommet de Madrid, fin juin, ils ont pris une nouvelle série de mesures qui nous rapprochent un peu plus de la cobelligérance…
New York Times - World
Cryptocurrency
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El Salvador adoptó el bitcóin para revolucionar su economía. No ha funcionado
“Bukele ha demostrado que le importa más la imagen pública que la buena gestión económica”, dijo un especialista financiero ante la adopción de la criptomoneda en El Salvador.
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Por Anatoly Kurmanaev y Bryan Avelar
El bitcóin estaba destinado a transformar la economía de El Salvador, y ubicar a la pobre nación centroamericana como un improbable precursor de una revolución financiera.
Pero casi un año después de que el presidente del país, Nayib Bukele, sorprendiera al mundo financiero al convertir la moneda digital más popular en la moneda de curso legal, su apuesta parece estar fracasando, y ha resaltado la brecha entre las promesas utópicas de los defensores de las criptomonedas y la realidad económica.
Durante la reciente caída del mercado, las tenencias de bitcóin del gobierno han perdido alrededor del 60 por ciento de su valor supuesto. El uso del bitcóin entre los salvadoreños se ha desplomado y el país se está quedando sin dinero después de que Bukele no logró recaudar nuevos fondos de los inversores en criptodivisas.
Aun así, los reveses financieros no han logrado afectar la popularidad de Bukele. Las encuestas muestran que más de ocho de cada 10 salvadoreños continúan respaldando al presidente, debido, en parte, a su popular estrategia contra las bandas criminales y los subsidios a los combustibles, que han aliviado el golpe de la inflación mundial.
Pero el fracaso de los objetivos declarados por Bukele con la adopción del bitcóin —llevar inversiones al país y servicios financieros a los pobres— ha expuesto las deficiencias de su estilo autocrático de gobernar, centrado en su imagen, dicen los críticos. También ha planteado dudas sobre la sostenibilidad financiera de su ambicioso plan para modernizar El Salvador a expensas de la gobernabilidad democrática.
El año pasado, su gobierno asignó el equivalente al 15 por ciento del presupuesto de inversión anual para tratar de arraigar el bitcóin en la economía nacional.
Ofreció 30 dólares, casi el uno por ciento de lo que gana un salvadoreño promedio en un año, a cada ciudadano que descargó una aplicación de pago de criptomonedas respaldada por el gobierno llamada Chivo Wallet; chivo significa “cool” o “genial” en la jerga salvadoreña.
Bukele afirma que casi tres millones de salvadoreños, o el 60 por ciento de los adultos, respondieron a su llamado.
Sin embargo, tras la aceptación inicial, el uso de la criptomoneda ha caído.
Solo el 10 por ciento de los usuarios de Chivo siguieron haciendo transacciones de bitcóin en la aplicación después de gastar su estipendio de 30 dólares, según una encuesta realizada por tres economistas estadounidenses en febrero y publicada por el Buró Nacional de Investigación Económica. Los investigadores constataron que casi ningún cliente nuevo se descargó la aplicación este año.
“El gobierno dio a este proyecto todo el impulso que se podía esperar, y aun así fracasó”, dijo Fernando Alvarez, economista de la Universidad de Chicago y uno de los autores del estudio.
Una encuesta independiente hecha por la Cámara de Comercio e Industria de El Salvador en marzo reveló que únicamente el 14 por ciento de las empresas del país hizo transacciones con bitcóin desde su presentación en septiembre, y solo el tres por ciento dijo que percibía algún valor comercial en ella.
Los salvadoreños en Estados Unidos también han ignorado el llamado de Bukele a utilizar el bitcóin para enviar dinero a sus familiares en su país. Las aplicaciones de pago en moneda digital, como Chivo, representaron menos del dos por ciento de las remesas en los primeros cinco meses de este año, según el banco central de El Salvador.
El impulso del bitcóin de Bukele recibió un nuevo golpe por la liquidación global de criptomonedas que eliminó cientos de miles de millones de dólares del valor de los activos digitales desde marzo.
“La gente tiene miedo de perder su dinero”, dijo Edgardo Villalobos, quien coordina a los vendedores en un extenso mercado callejero en el centro de San Salvador, la capital de El Salvador. Tras el reciente desplome de los precios, dijo que su estipendio de 30 dólares por la descarga de la aplicación Chivo vale 10 dólares.
Sin embargo, a pesar de la caída, los entusiastas y empresarios del bitcóin sostienen que la introducción del bitcóin transformó la imagen de El Salvador en la de un pionero tecnológico y creó oportunidades financieras para sus ciudadanos fuera de los sistemas bancarios convencionales.
“En la medida en que perseguimos la libertad financiera, seguimos en camino de conseguirla”, dijo Eric Gravengaard, director general de Athena Bitcoin, una empresa de criptomonedas con sede en Estados Unidos que opera la red de cajeros automáticos de El Salvador y procesa las transacciones en bitcóin para las mayores cadenas comerciales del país.
Los críticos dicen que el bitcóin tampoco ha logrado atraer la prometida ola de emprendedores de criptomonedas al país.
Solo 48 nuevas empresas enfocadas en el bitcóin se han registrado en El Salvador desde la introducción de la criptomoneda, según el banco central del país; eso representa menos del dos por ciento de todos los negocios que abrieron en 2019. Casi todas son empresas emergentes que contratan a pocos trabajadores locales y traen poca inversión, dijo Leonor Selva, la directora ejecutiva de la Asociación Nacional de la Empresa Privada de El Salvador.
“En el día a día, el impacto ha sido nulo”, dijo, añadiendo que en lugar de atraer a nuevos inversores, el bitcóin ha asustado a los proveedores de fondos tradicionales, preocupados por el impacto de la criptomoneda en la estabilidad económica.
Gravengaard replicó señalando que todos los 30 empleados de su empresa en El Salvador, excepto dos, son ciudadanos locales. En términos más generales, el creciente sector tecnológico del país ha dado a sus jóvenes la oportunidad de construir una carrera en un país que ha sido durante mucho tiempo una de las mayores fuentes de migrantes a Estados Unidos.
“Esto es simplemente un sueño”, dijo Gerson Martínez, un empresario salvadoreño del bitcóin. “Como hijo de migrantes salvadoreños que se tuvieron que ir de El Salvador, a mí me da mucha esperanza”.
El desplome de los precios tampoco ha disuadido a Bukele de su entusiasmo por el bitcóin, que le ha valido la adulación de la comunidad mundial de criptomonedas.
En una serie de publicaciones en Twitter durante el año pasado, Bukele anunció que había comprado un total de casi 2400 tókenes de bitcóin desde septiembre, en operaciones valoradas en unos 100 millones de dólares. Cuando los críticos lo acusaron de irresponsabilidad financiera, respondió diciendo que realiza las transacciones en su teléfono mientras está desnudo.
“¡Bitcóin es el futuro!”, escribió en inglés en una publicación en Twitter el 30 de junio después de anunciar su última compra en medio de una liquidación de criptomonedas en curso. “Gracias por vender barato”.
No está claro dónde se encuentran los activos de bitcóin, cuál es su valor, cómo se pagaron o incluso quién tiene los códigos que prueban su propiedad.
La oficina de prensa de Bukele, su ministro de Hacienda, José Alejandro Zelaya, y su asesor de bitcóin, Samson Mow, no respondieron a las solicitudes de comentarios.
Hasta ahora, las operaciones de Bukele han costado al país una pérdida de valor en unos 63 millones de dólares, según cálculos realizados la semana pasada por la revista Disruptiva, publicada por la Universidad Francisco Gavidia de San Salvador.
Las pérdidas aumentan a medida que el gobierno tiene dificultadas para subvencionar los crecientes costos de las importaciones de alimentos y combustible y por hacer frente a un próximo pago de la deuda.
Algo que subraya los problemas de financiamiento es que Bukele recortó el año pasado los desembolsos para los gobiernos locales, lo que obligó a algunos alcaldes a reducir servicios públicos como becas e infraestructura de agua.
“El problema es que con el bitcóin nadie está ganando nada”, dijo Carlos Acevedo, economista salvadoreño y exdirector del banco central. “Es una inversión que no tiene rentabilidad social”.
El colapso de los precios de la criptomoneda ya ha descarrilado un pilar principal del experimento financiero de Bukele: la emisión del primer bono gubernamental del mundo respaldado por bitcóin.
El bono habría permitido a Bukele eludir las instituciones financieras tradicionales, como el Fondo Monetario Internacional, que ha condicionado los nuevos fondos al país a la disciplina financiera.
Tras anunciar un bono de 1000 millones de dólares denominado en bitcóin, el gobierno pospuso el proyecto indefinidamente a último minuto, en marzo, con el argumento de que la guerra en Ucrania había empeorado las condiciones financieras mundiales.
Los economistas dicen que esto ha dejado al país con pocas opciones buenas para hacer un pago de 800 millones de dólares de su deuda que vence en enero, o los pagos siguientes en años posteriores.
Al final, Bukele se enfrentará a la difícil decisión de recortar drásticamente el gasto público, con el riesgo de hacer enojar a los votantes, o empujar al país a la suspensión de pagos. Un impago podría interrumpir las importaciones básicas, reducir el crecimiento e incluso provocar una corrida bancaria.
“Bukele ha demostrado que le importa más la imagen pública que la buena gestión económica”, dijo Frank Muci, un experto en políticas públicas de la London School of Economics que ha estudiado el bono de bitcóin de El Salvador. “Pero al final las dificultades se mantendrán, con un precio muy alto para el país”.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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France24 - World
Tunisia's Ons Jabeur carries hopes of nation and continent in Wimbledon final
Issued on: 09/07/2022 - 08:59Modified: 09/07/2022 - 09:00
NEWS WIRES
Ons Jabeur said the seeds of her history-making charge to the Wimbledon final were sown 12 months ago when she told her coaching team: "I'm coming back for the title".
Jabeur became the first African woman to reach a Grand Slam final in the modern era when she beat close friend Tatjana Maria, 6-2, 3-6, 6-1 in the semi-finals.
She will face Russian-born Elena Rybakina, now representing Kazakhstan, for the title on Saturday.
Twelve months ago, Jabeur, 27, made the quarter-finals for the first time, losing to Aryna Sabalenka.
But on the way she knocked out five-time champion Venus Williams, 2017 winner Garbine Muguruza, as well as current number one Iga Swiatek.
Having never previously got past the second round at the All England Club, that run gave her the taste for more.
"Not to lie to you, the dream kind of started last year when I enjoyed playing here, enjoyed the crowd," said the world number two.
"I didn't play so many Wimbledons before. Usually it was the first and second round. It's tricky on grass but I knew I was playing good on grass because of my game and everything.
"Melanie (Maillard), my mental coach, reminded me when I lost in the quarter-finals I told her like, 'I'm coming back next year for the title'."
'One step away'
Maillard did not need convincing.
"She was like, 'You will'. She knows that if I put something in my mind, I do it. I'm one step away from achieving it," said Jabeur. "I hope it's going to happen."
Jabeur coasted through the first four rounds at Wimbledon this year before needing three sets to defeat Marie Bouzkova and then three more to see off Maria.
Her run to the final came after a dispiriting first-round exit at the French Open in May.
Jabeur had been one of the favourites for the title in Paris having won the Madrid clay court title followed by a runners-up spot finish to Swiatek in Rome.
But a quick reset after her disappointment in the French capital put her back on course.
"I have a great team behind me, even though sometimes – I'm not going to lie to you – I maybe thought I was never going to make it or never going to make a Grand Slam title or a Grand Slam final," said Jabeur.
"I had to remind myself why did I start playing tennis, what kind of joy that tennis brings to me. As soon as I remind myself that, I get pumped, motivated to go."
Making Tunisia proud 🇹🇳❤️@Ons_Jabeur | #Wimbledon pic.twitter.com/COxViOTRCk
July 7, 2022Jabeur, one of only three Tunisian women with a world ranking, has a 2-1 winning edge over Rybakina, with her most recent victory in Chicago last year.
Russian and Belarusian players are banned from Wimbledon this year following the invasion of Ukraine.
But there will be a Russian presence in the final after Rybakina, playing in her first Slam final, switched allegiance to Kazakhstan in 2018.
"I'm really happy representing Kazakhstan. They believed in me. There is no more question about how I feel," said the 23-year-old.
"It's already a long time my journey as a Kazakh player. I played Olympics, Fed Cup."
Rybakina had never got past the quarter-finals of a Slam before this year's Wimbledon.
But the grass courts of Wimbledon are the perfect platform for her game.
She has fired 49 aces so far and boasts the second-fastest serve in the women's tournament at 122 miles (196 kilometres) per hour.
Saturday's match throws up a radically different clash of tennis styles -- Jabeur's slice and change of rhythm facing down Rybakina's raw power.
There could also a sharp contrast in celebration.
"She's not someone who screams a lot every point. I respect that about her," said Jabeur.
"I know she's a very shy person even outside the court. Maybe I'll be the one screaming on Saturday."
(AFP)
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WIMBLEDON
Ons Jabeur makes African history with Wimbledon final spot
France’s Cornet, Tan crash out of Wimbledon fourth round
Serena Williams returns to competitive tennis with Wimbledon wildcard
Valeurs Actuelles
Japon : victime d’une attaque par balles, l’ex-Premier ministre Shinzo Abe est mort
Au Japon, l’ancien Premier ministre Shinzo Abe a été victime d’une attaque par balles, vendredi 8 juillet. Il n’a pas survécu. En début de matinée, la presse locale avait fait savoir que l’ancien Premier ministre, conduit à l’hôpital, ne présentait aucun signe de vie. Les faits se sont déroulés dans la ville de Nara, dans l’est du pays, alors que l’ex-chef de l’exécutif – âgé de 67 ans – prononçait un discours en pleine campagne électorale, d’après Le Parisien. « On a tiré sur l’ancien Premier ministre vers 11H30 (02H30 GMT) à Nara. Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L’état de santé [de la victime] est actuellement inconnu », avait fait savoir le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno. Selon la chaîne de télévision publique NHK le suspect serait âgé d’une quarantaine d’années et une arme aurait été saisie.
« Un massage cardiaque »
Quelques heures plus tôt dans la journée, une jeune femme présente sur place avait expliqué à la chaîne NHK que Shinzo Abe prononçait son discours au moment où « un homme est arrivé par derrière ». « Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée », avait-t-elle ajouté ensuite. Avant d’apporter quelques précisions, auprès du même média : « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque. »
Une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir qui s’était confiée à l’agence de presse Jiji avait indiqué que l’ex-Premier ministre s’était effondré et saignait au niveau du cou. « Selon une caserne de pompiers locale, [il] semble être en état d’arrêt cardio-respiratoire », avait indiqué NHK. La chaîne avait également employé un terme utilisé au Japon avant qu’un décès ne soit confirmé par un médecin, d’après Le Parisien.
Jusqu’à présent, Shinzo Abe est le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Ainsi, il avait été en poste en 2006, pour une durée d’un an, puis de nouveau entre 2012 et 2020. Après quoi, il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
« La France se tient aux côtés du peuple japonais »
Depuis l’annonce des événements, les réactions se sont multipliées sur la scène internationale. Après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la France a réagi à son tour. Emmanuel Macron s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse » perpétrée contre Shinzo Abe, relaye France Info. Sur Twitter, le chef de l’Etat a adressé ses « pensées à la famille et aux proches d’un grand Premier ministre ». Et d’ajouter : « La France se tient aux côtés du peuple japonais. » Charles Michel, président du Conseil européen, a lui aussi réagi. Sur le même réseau social, le dirigeant a décrit Shinzo Abe comme étant un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques ». Avant de conclure : « L’UE est aux côtés du peuple du Japon et [du Premier ministre] Fumio Kishida en ces temps difficiles. Profondes condoléances à sa famille. »
France24 - World
Farrell leads England to 25-17 win over Australia in second Test
Issued on: 09/07/2022 - 14:38Modified: 09/07/2022 - 14:36
Brisbane (Australia) (AFP) – England held off a fast-finishing Australia to win the second Test 25-17 in a pulsating match at Brisbane's Suncorp Stadium on Saturday.
Owen Farrell kicked six penalties and a conversion to help England level the three-Test series and set up a winner takes all decider in Sydney next Saturday.
After an abject display in their 30-28 loss in Perth last Saturday, England regrouped and started brilliantly, dominating the Wallabies in every aspect of the early play.
They led 19-0 after 38 minutes and appeared to be heading for an easy win, but a Taniela Tupou try moments before half-time gave the Wallabies a sniff and they hauled themselves back into the match.
But England held steady and were able to clinch a much-needed victory, giving beleaguered coach Eddie Jones some breathing space.
The English started the match brilliantly, their forward runners creating havoc and making easy ground, putting enormous pressure on the Wallabies.
Australia, who suffered a string of injuries in the lead-up to the match, were rocked in the fifth minute when they lost exciting fullback Jordan Petaia when he was knocked out attempting a tackle.
The visitors scored soon after when No.8 Billy Vunipola crashed over from a rolling maul and Farrell converted from the sideline.
They continued to dominate and were rewarded with a string of kickable penalties as the Wallabies struggled to stay in touch, Farrell converting four in a row to make it 19-0 after 32 minutes.
The Wallabies, who desperately needed to get on the board before half-time, finally got the ball inside the English 22 right before the break and made the most of their chance, massive prop Taniela Tupou barging over.
Noah Lolesio converted to give the home side some hope as they reduced the deficit to 19-7 at the break.
The Wallabies had a disastrous start to the second half when Izaia Perese, who came on as a replacement for Petaia, landed awkwardly and was stretchered off with an injured knee.
They then conceded another penalty at the breakdown off the next play and Farrell stretched the lead out to 22-7.
But the Wallabies struck back when inside centre Samu Kerevi crossed following some sustained pressure from the Australian forwards which left the English defence stretched out wide. Lolesio converted to make it 22-14 10 minutes into the second half.
England lost fly-half Marcus Smith to a yellow card for a deliberate knock down and Lolesio's subsequent penalty narrowed the gap to 22-17.
The Wallabies continued to batter the English line but the visitors desperately held on, then went eight points clear with Farrell's sixth penalty following a length of the field breakout sparked by Smith.
The Wallabies pushed hard, but England never looked troubled in the closing stages and held on comfortably.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Melilla, l’enclave assaillie par les migrants et symbole d’une faillite européenne
Le 24 juin, à l’aube, dans les forêts du massif de Gourougou, dans le nord du Maroc, un nouvel assaut des clôtures de Melilla se prépare. La veille, de violents affrontements ont déjà eu lieu dans les collines environnantes avec la police locale. C’est alors qu’une horde de 1 500 à 2 000 migrants clandestins — principalement soudanais, tchadiens et maliens — déferle sur l’enclave espagnole de Melilla. Leur objectif : atteindre l’Union européenne. La ville autonome ibérique fait l’objet, depuis de nombreuses années, d’assauts incessants de plusieurs centaines d’illégaux maghrébins ou subsahariens.
Cette fois-ci, l’assaut est d’une rare violence. Les clandestins parviennent à s’approcher du poste-frontière de Barrio Chino, situé au sud de la clôture de la ville. Très vite, les forces de l’ordre marocaines essuient des jets de pierres. Les centaines de jeunes sont lourdement armés : bâtons, barres de fer, couteaux, crochets métalliques afin d’escalader les clôtures. Les policiers et garde-frontières font usage de gaz lacrymogène pour disperser les assaillants. Des scènes impressionnantes diffusées sur le compte Twitter du consul marocain en France (ici et ici) et sur YouTube . Sur d’autres vidéos, l’on peut également voir des policiers marocains renvoyer les pierres contre les migrants clandestins, alors amassés au pied des clôtures. Sous le poids de dizaines d’immigrés, qui tentent d’escalader les clôtures, un pan entier s’effondre brutalement.
Les ONG réclament une enquête indépendante. La classe politique dans son ensemble s’honorerait à les soutenir.
La présidence de l’UE @EmmanuelMacron quelques jours par la France. Silence assourdissant du pays des droits de l’homme pic.twitter.com/jrEc8berhq #Mellila #Maroc
— Ali SOUMARE (@alisoumare) June 27, 2022
Sur d’autres vidéos, tournées après les tentatives de pénétrations forcées du poste-frontière, des forces de l’ordre marocaines molestent des clandestins allongés au sol. Le soir même, les autorités chérifiennes font état de 76 blessés du côté des migrants, 140 parmi les forces de l’ordre, dont cinq sérieusement. Selon la préfecture de Melilla, 133 migrants sont parvenus à pénétrer sur le territoire espagnol. Un bilan définitif établi par plusieurs ONG présentes sur place fait état de 37 morts de migrants, contre 23 selon les autorités marocaines.
Face à la tragédie, les autorités cherchent à se dédouaner et assurent que plusieurs migrants clandestins sont morts en chutant de la clôture. L’Association marocaine des droits humains (AMDH) réfute cette version et dénonce que la « non-prise en charge » des blessés à Nador aurait entraîné une hausse du nombre de morts. Et de continuer : « Lorsque les migrants étaient à terre, blessés, les équipes de secours n’ont pas été mobilisées. Ils sont restés allongés les uns sur les autres pendant neuf heures, en plein soleil. »
Cet épisode ne doit pas rester impuni. Au total, 65 clandestins sont poursuivis à ce jour au Maroc pour des faits allant d’« entrée illégale sur le sol marocain » à « participation à une bande criminelle en vue d’organiser et de faciliter l’immigration clandestine à l’étranger ». Lundi 4 juillet, le premier procès de 36 d’entre eux a commencé. Une deuxième audience est programmée le 12 juillet. Le procès des 29 prévenus restants est prévu le 13 juillet.
Sánchez defiende a la policía marroquí pese a las muertes.
¿Cuándo van a defender y proteger a los agentes de la #GuardiaCivil?
Cataluña, País Vasco, Navarra, Melilla, Ceuta, Campo de Gibraltar, Canarias, Baleares…#EquiparacionYa29y30https://t.co/nJPrbvlpVU pic.twitter.com/AQEFHzA4js
— Jucil Nacional (@jucilnacional) June 30, 2022
La recherche du responsable du « drame de Melilla »
La responsabilité du « drame de Melilla », qualifié ainsi par la presse européenne, n’est toujours pas claire. Plusieurs demandes d’ouverture d’enquête ont été faites afin de faire la lumière sur les événements. Le 29 juin, des députés européens ont imploré la Commission européenne d’ouvrir une enquête afin de faire respecter le droit européen et les droits humains. Près de cinquante ONG, dont l’AMDH et l’espagnole Caminando Fronteras, ont déploré que Melilla soit un « symbole tragique des politiques européennes d’externalisation des frontières de l’Union européenne ».
Pour le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, « l’usage excessif de la force [à Melilla] est inacceptable ». La Commission de l’Union africaine, le Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants et le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés ont aussi exigé qu’une enquête soit ouverte. Des personnalités internationales, dont le pape François, ont à leur tour déploré le manque de considération à l’égard des « migrants » à la « recherche d’une vie meilleure ».
De leurs côtés, l’Espagne et le Maroc, sous le feu des critiques, ont annoncé ouvrir des enquêtes, deux en Espagne et une au Maroc. Le 28 juin, le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez s’est dit prêt à une « collaboration totale » avec les différentes enquêtes ouvertes. Et pour cause, l’affaire a débouché sur une crise politique interne. Plusieurs personnalités de gauche et d’extrême gauche n’ont cessé de crier au scandale.
Selon l’AMDH, la tragédie du 24 juin était prévisible : « Les campagnes d’arrestations, de ratissages des campements, de déplacements forcés visant les personnes en migration à Nador et sa région étaient annonciatrices de ce drame écrit d’avance. La reprise de la coopération sécuritaire dans le domaine des migrations entre le Maroc et l’Espagne, en mars 2022, a eu pour conséquence directe la multiplication des actions coordonnées entre les deux pays. »
En effet, l’Espagne, fraîchement réconciliée avec le Maroc sur la question de l’autonomie du Sahara occidental, ancienne colonie ibérique, reste prudente. Notamment sur la question des violation des droits fondamentaux des migrants. Dans un premier temps, Pedro Sanchez, en conférence de presse le 25 juin, avait assuré que « s’il y a un responsable […] ce sont les mafias qui font du trafic d’êtres humains ». Mais le Premier ministre espagnol a dû revoir ses positions le 3 juillet dans le quotidien El País en estimant que la question de la violation des droits fondamentaux doit être soumise à Rabat et non à Madrid. Toutefois, le chef du gouvernement espagnol a tempéré ses propos en soulignant que le Maroc « souffre d’une pression migratoire, pour défendre des frontières qui ne sont pas les siennes mais celles de l’Espagne » et a appelé l’Europe à exprimer sa « solidarité » à l’encontre du royaume. Le président de la ville autonome de Melilla, Eduardo de Castro, n’a pas hésité à dénoncer l’attitude du Maroc : « Cette tragédie n’a pas été causée par nous. […] Le Maroc essaie de cacher ce qui s’est passé », a-t-il assuré au quotidien espagnol La Vanguardia.
Rivaux historiques, le Maroc et l’Algérie, par leurs chancelleries interposées, se sont mutuellement accusés. Pour le Maroc, « le laxisme délibéré » de l’Algérie à l’encontre des clandestins poursuit un seul objectif, le déstabiliser. L’Algérie a dénoncé pour sa part le « massacre » perpétré par le Maroc
Fortes tensions diplomatiques en arrière-fond
Le drame de Melilla met en lumière les relations tortueuses et houleuses entre l’Espagne, le Maroc et l’Algérie. Ces derniers ont des différends diplomatiques et territoriaux avec l’Espagne. Notamment, autour de l’épineuse question de l’autonomie du Sahara occidental qui oppose depuis près de cinquante ans le Maroc, le Front Polisario (mouvement indépendantiste Sahraoui) soutenu par Alger. Tour à tour, chaque pays utilise l’autre pour infléchir la position adverse.
À Madrid, dès que des clandestins prennent d’assaut leurs côtes ou enclaves (Ceuta, Melilla, Alicante, Murcie, Almeria, îles Baléares et Canaries), Rabat et Alger sont soupçonnées d’être à la manœuvre. Fâchée que l’Espagne ait conclu un accord avec le Maroc sur le Sahara occidental, l’Algérie aurait, selon les informations du quotidien espagnol El Mundo, fortement assoupli ses contrôles aux frontières afin de laisser passer des clandestins. Autre représaille : Alger a suspendu début juin un traité de coopération avec Madrid.
Malgré leurs récents rapprochements, l’Espagne se méfie toujours du Maroc. Outre les problèmes d’immigration illégale et les manques de moyens et de soutiens de l’UE pour y faire face, ce qui inquiète le président de la ville autonome de Melilla, Eduardo de Castro, ce sont les « prétentions annexionnistes du Maroc ». Le 19 décembre 2020, Saad Eddine El Othmani, alors Premier ministre du Maroc, avait déclaré lors d’une interview que la souveraineté du Maroc sur « Ceuta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir ».
Sur les réseaux sociaux, Eduardo de Castro milite pour que Melilla et la ville de Ceuta, située à l’est de Tanger, soient explicitement protégées par l’OTAN, ce que le sommet de l’Alliance atlantique à Madrid la dernière semaine de juin, a refusé de faire malgré l’insistance de l’Espagne. Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares s’est malgré tout voulu rassurant le 4 juillet dans les colonnes de La Vanguardia : « Cela fait quarante ans que nous sommes dans l’Alliance atlantique et je n’ai jamais vu la protection de Ceuta et Melilla être mise en doute. » En attendant, les deux enclaves espagnoles continuent à être prises d’assaut.
France24 - World
Semenya set to end 5-year world championship absence in Eugene
Issued on: 09/07/2022 - 14:22Modified: 09/07/2022 - 14:20
Paris (AFP) – South Africa's double Olympic 800 metres champion Caster Semenya looks set to make her first appearance at a World Championships in five years in the 5,000 metres after being named in the list of registered athletes by World Athletics on Saturday.
Semenya initially missed qualification when she only finished sixth at the African Championships last month but has benefitted from a number of athletes dropping out.
The World Championships run from July 15-24 in Eugene, Oregon.
The 31-year-old last competed at a world championships in London in 2017 where she won her third 800m world crown.
A year later she won double gold in the 800m and 1500m at the Commonwealth Games which is the last time she represented South Africa in a global international competition.
Semenya was forced to switch from her favoured distance to the longer event due to gender eligibility rules that required her to take testosterone-reducing drugs to compete in races between 400m to a mile.
World Athletics bar women athletes with high testosterone levels from competing in shorter races because the governing body says the hormone increases muscle mass and oxygen uptake.
Semenya, who became a world champion at 18 years of age in Berlin in 2009, has made several unsuccessful legal attempts to overturn the ruling.
In a bid to compete at the Tokyo Olympics, she even dropped down to the 200m, but was unsuccessful in her attempts to qualify.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
La Cour des comptes alerte le gouvernement sur l’état des finances publiques
Un « message d’alerte ». Voilà, en substance, ce qu’a voulu faire passer le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lorsqu’il a délivré son traditionnel rapport sur l’état général des finances publiques jeudi 7 juillet, rapporte Libération. Le quotidien relève que l’ancien ministre socialiste s’est alerté de plusieurs phénomènes. Tout d’abord, sur la forme, Pierre Moscovici a regretté la « publication très tardive » de plusieurs textes. Comme le programme de stabilité, par exemple, feuille de route sur l’avenir des finances publiques françaises, censée être envoyée au mois d’avril. Mais cette année, en raison du calendrier électoral, ce programme de stabilité n’a toujours pas été envoyé, et devrait l’être dans les prochaines semaines, indique-t-on du côté de Bercy. Concernant l’audit sur la situation des finances publiques, normalement réalisé à la fin de chaque mandature présidentielle, il a été cette année réalisé à l’initiative de la Cour des comptes, la magistrature n’ayant pas été saisie comme en 2012 et 2017.
Non au « quoi qu’il en coûte perpétuel »
Bien que le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ait affirmé que le « quoi qu’il en coûte » était terminé, c’est-à-dire que l’État, en raison de la crise sanitaire, allait dépenser à tout-va, Pierre Moscovici n’a pas semblé convaincu. Le magistrat a mis en garde contre le « quoi qu’il en coûte perpétuel », c’est-à-dire sur des dépenses publiques irraisonnées : « Nous avons constaté que le dynamisme des dépenses ne tenait pas qu’à la crise. »
Autre alerte : les finances publiques dans le projet de loi de finances rectificatif. La Cour des comptes prévoit une augmentation de 60 milliards d’euros de dépenses par rapport à ce qui était indiqué dans le projet de loi initial. Aussi, Pierre Moscovici met en garde contre « l’illusion d’une dette gratuite ». Et prévient : s’il n’a « pas la religion de l’austérité », il faudra nécessairement une « meilleure maîtrise des dépenses ». Voilà l’exécutif prévenu.
France24 - World
Kyrgios says 'outcasts' can hit big time as he prepares for Wimbledon final
Issued on: 09/07/2022 - 14:22Modified: 09/07/2022 - 14:20
London (AFP) – Nick Kyrgios believes his journey from an overweight child playing on shabby public courts to the verge of a shock Wimbledon title can inspire all "outcasts".
The maverick Australian will become one of the All England Club's most controversial champions if he beats six-time winner Novak Djokovic in Sunday's final.
The 27-year-old, playing in his first major final, admitted he was having sleepless nights ahead of the showdown.
As he filled time counting down to Sunday, he posted a photo of himself as a self-conscious, overweight child, posing awkwardly with racquet in hand.
"I think that's just a strong message for any kid who doubts himself. Just keep going. Look at that photo, I literally look like Manny from 'Modern Family'," he said, referring to the hit US comedy series.
"I grew up in Canberra, the courts I trained on were horrible, and now I'm in the Wimbledon final.
"I think it's honestly an inspiration for any kid who's kind of been outcast or just surrounded by negative headlines or just being brought down from a lot of different angles."
Kyrgios's career has been one of more downs than ups, a journey marked by a series of bust-ups with players, officials and even fans.
Until this Wimbledon, he only had two Slam quarter-final runs to his name, the last of which was the Australian Open in 2015.
The first was his maiden appearance at Wimbledon in 2014 as a teenage, 144th-ranked wild card, shocking Rafael Nadal in the fourth round.
Even Kyrgios admits he thought his time had come and gone.
"You just have to ride the waves, roll with the punches in a Grand Slam," he said.
"There's definitely times where I hate this sport, but there are times where I think I'm one of the most competitive people I've ever met."
Despite fines totalling $14,000, admitting spitting in the direction of the crowd and even getting accused of being a "bully" by Stefanos Tsitsipas, Kyrgios has been winning fans at this year's tournament.
Even John McEnroe, former Grand Slam-winning bad boy turned respected TV commentator, is warming to the Kyrgios show.
"He's being professional, I love it. He's one of the smartest people I've ever seen, on and off the court," the American told the BBC.
If he wins on Sunday, Kyrgios does not see himself as a natural heir to Djokovic, Rafael Nadal and Roger Federer, who have mopped up 62 Slam titles between them.
"Please don't put the pressure on me to do another one. Federer, Nadal, Djokovic, these guys are so rare."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Twitter attaque Elon Musk en justice pour qu’il maintienne son rachat du réseau social
Elon Musk recule. Vendredi 8 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a décidé de renoncer au rachat du réseau social Twitter, rapporte La Tribune. Initialement, le multimilliardaire avait annoncé le rachat de Twitter en avril dernier pour la somme de 44 milliards de dollars, ce que la plateforme avait accepté. Mais Elon Musk est revenu sur sa décision vendredi 8 juillet, arguant que la transaction était viciée en raison d’informations « fausses et trompeuses » sur l’entreprise. La cause, selon l’entrepreneur : le refus de Twitter de l’informer sur les faux comptes présents sur le réseau social, qui représentent moins de 5 % des comptes sur les 229 millions d’abonnés au total, soit qu’ils soient inauthentiques, soient qu’ils publient des spams. Elon Musk a estimé que ce manque d’information altérait la viabilité et la valeur de Twitter. Impossible en revanche de savoir s’il s’agit-là d’un véritable casus belli, ou si Elon Musk cherchait en réalité à renégocier le prix à la baisse. Cette annonce a été faite par un courrier rédigé par les avocats d’Elon Musk et publié par le gendarme boursier américain, la SEC.
Twitter contre-attaque
Mais le réseau social a refusé de se laisser faire. Et a décidé de contre-attaquer en assignant le patron de Tesla et SpaceX en justice pour « faire respecter l’accord » de rachat. Dans un tweet, le directeur de Twitter, Bret Taylor, a expliqué que « le conseil d’administration de Twitter est déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus avec M. Musk ». Le directeur du réseau social s’est dit « confiant » dans ses chances d’obtenir gain de cause devant la justice.
France24 - World
'World's hottest city' wilts under scorching Pakistan heatwaves
Issued on: 09/07/2022 - 14:21
FRANCE 24
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Pakistan and its 220 million inhabitants lie on the front line of the climate emergency, pummeled by blistering heatwaves. The country is home to one of the world's hottest cities: Jacobabad.
The Pakistani city has recorded very high temperatures for several years. But this year, it saw up to 51 degrees Celsuis at the peak of the latest heatwave in May, an all-time record. Local residents have to cope with scorching heat while living in dire poverty.
Our correspondents Shahzaib Wahlah and Sonia Ghezali sent us this report from one of the hottest places on the planet.
Click on the player above to watch their report.
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Blistering heatwave sweeps South Asia as mercury in Pakistan soars to 50C
Focus
Fast fashion in Pakistan: Garment industry poisoning city of Faisalabad
Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising
France24 - Monde
Somalie : un média 100 % féminin à l’assaut des tabous
Publié le : 08/07/2022 - 17:06
Samia METHENI
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Des smartphones et des ordinateurs portables pour briser les tabous: un nouveau média composé d'une équipe 100% féminine entend mettre en lumière la situation des femmes, et notamment le sujet occulté des violences sexistes, dans la très conservatrice société somalienne.
France24 - Monde
Royaume-Uni : des patients virtuels pour former les futurs médecins
Publié le : 07/07/2022 - 16:35
Laura MOUSSET
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Le centre hospitalier universitaire de Cambridge, en partenariat avec la société GigXR, a développé une application de formation en réalité mixte (fusion des mondes réel et virtuel) permettant aux étudiants en médecine de s’exercer sur des patients holographiques. Ils sont les premiers au monde à utiliser cette technologie complémentaire de l’enseignement clinique.
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan
Publié le : 01/07/2022 - 15:47
Caroline DE CAMARET
Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.
Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.
A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.
Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
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Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?
Publié le : 30/06/2022 - 21:14
Claire BONNICHON
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Claire BONNICHON
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La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.
Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.
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Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
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Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
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Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
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Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
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Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘¡Traigan la camilla!’: la vida y la muerte en el frente de batalla ucraniano
En otro día de feroces bombardeos de artillería en el este, y rodeado por el estruendo de la guerra, un equipo de médicos ucranianos hizo todo lo posible para estabilizar y tranquilizar a los sobrevivientes.
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Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
REGIÓN DE DONETSK, Ucrania — Entre los chasquidos de los disparos de mortero y los golpes metálicos de las minas rusas autodetonantes, Yurii, un miembro del personal de salud del ejército ucraniano, preparaba una vía intravenosa para el soldado que estaba tendido en la camilla.
El soldado parecía tener unos veintitantos años. Su rostro estaba lleno de tierra y miedo.
“¿Te acuerdas cómo te llamas?”, preguntó Yurii.
“Maksym”, susurró el soldado.
Esa misma mañana, Maksym sufrió una severa conmoción durante un bombardeo ruso en el frente del este de Ucrania. Yurii y otros operarios del sistema sanitario ucraniano lo atendían en un puesto de socorro apenas alejado de lo que se conoce como la “línea cero”, donde los bombardeos son incesantes.
Las tormentas diarias de la tarde habían empapado los caminos rurales y los campos de trigo del Donbás, una franja de campos sinuosos y pueblos mineros que ha sido el centro de la campaña militar de Rusia en Ucrania. Las cortinas de lluvia convirtieron la base de las trincheras rusas y ucranianas en lodo resbaladizo.
Es probable que, el miércoles por la mañana, Maksym haya estado afuera de las trincheras porque quería secarse tras una noche húmeda.
No está claro qué ocurrió en los minutos previos a que Maksym fuera herido. Todavía se hallaba en estado de shock cuando sus compañeros lo sacaron de una camioneta y, varios minutos después, lo entregaron al equipo de Yurii y a la furgoneta verde olivo convertida en ambulancia que lo esperaba.
“Estás a salvo”, le dijo Yurii, quien antes de la invasión rusa era anestesiólogo y también fue director adjunto de un hospital infantil en Kiev, la capital. Solo dio su nombre de pila por razones de seguridad.
Maksym murmuró algo ininteligible.
“Estás a salvo”, dijo Sasha, de manos robustas y con experiencia en masajes terapéuticos.
Pero lo cierto era que Maksym y sus cuidadores no estaban a salvo.
De la noche a la mañana, los rusos habían disparado cohetes que dispersaron varias minas antivehículos alrededor de la carretera y el puesto de socorro donde Yurii y su equipo estaban tratando a Maksym. Incluso si las minas no se activan por movimiento, están programadas para detonar con un temporizador de un día.
El ejército ucraniano había eliminado algunos de los explosivos con forma de botella de refresco, comentó un soldado, mostrando un video tomado con su teléfono en la oscuridad previa al amanecer que mostraba a las tropas disparándole a una mina hasta que explotaba. Pero, en los arbustos, todavía había miras que detonarían en cualquier momento.
Yurii y el resto del equipo trataron de concentrarse en el soldado herido, pero las exigencias inmediatas iban más allá de la lista de cosas que debían hacer, que incluía tratar las hemorragias agudas o evaluar las vías respiratorias. ¿Cómo consolar a los heridos? ¿Cómo asegurarles que sobrevivieron y que lograron alejarse del frente? ¿Cómo darles esperanza a pesar de que decenas de sus amigos murieron?
“No tengas miedo, amigo mío, ya llegaste”, le dijo Yurii de manera tranquilizadora a Maksym que se retorcía en la camilla, con los ojos desorbitados y frenéticos.
Estaba claro que en la mente de Maksym el bombardeo no había cesado. Respiraba con pesadez, su pecho subía y bajaba con violencia.
“No te preocupes. Estoy poniendo la aguja en la vena. Ya llegaste, es un golpe muy fuerte”, volvió a calmar Yurii.
Los soldados que llevaron a Maksym al puesto de socorro volvieron a subirse al camión para hacer otra vez el recorrido de casi 3 kilómetros hasta el frente. Volvían a hacer la misma tarea que su amigo había llevado a cabo antes de que casi lo mataran: esperar un ataque ruso o que una ronda de artillería rusa los alcanzara.
Mientras se marchaban, un soldado más allá de los árboles gritó “¡Fuego!”. Un mortero ucraniano lanzó un proyectil hacia las posiciones rusas. Salió humo desde el lugar del disparo.
La guerra de artillería en el este de Ucrania parece no tener fin. Incluso sin que ninguno de los dos bandos ataque o contraataque, los bombardeos son constantes, causan heridas y matan, y poco a poco enloquecen a los soldados atrincherados.
Al oír los disparos de mortero, Maksym se retorció de nuevo en la camilla.
“¡No pasa nada! No tengas miedo. No tengas miedo. Todo está bien. Todo bien. Esos disparos son nuestros. Son nuestros”, le dijo Yurii a Maksym, asegurándole que no lo estaban bombardeando de nuevo.
La respiración de Maksym se hizo más lenta. Se cubrió la cara con las manos y luego miró a su alrededor.
El primer pensamiento completo que Maksym articuló y comunicó fue una sarta de improperios dirigidos a los rusos.
“Anda, dinos. ¿Tienes esposa? ¿Tienes hijos?”, instó Yurii, aprovechando la oportunidad de devolver a Maksym al mundo de los vivos.
“La metralla”, masculló.
“¿Metralla?”; preguntó Yurii. Estaba sorprendido. Maksym, claramente conmocionado, no tenía señas de otro tipo de heridas.
“Tiene metralla justo aquí y aquí”, dijo Maksym, y la voz se fue perdiendo. Los profesionales médicos pronto entendieron que hablaba de su amigo herido cuando la artillería rusa los impactó más temprano.
“Lo han trasladado, se lo llevaron al hospital”, dijo Yurii, a pesar de que no tenía idea de qué había pasado con el amigo de Maksym. Estaba tratando de evitar que su paciente volviera a ser víctima del pánico.
“¿Está vivo?”, preguntó cautelosamente Maksym.
“Tiene que”, respondió Yurii, a pesar de que no lo sabía.
Para el equipo de ambulancias de Yurii y otros médicos asignados a la zona, este tipo de llamadas son habituales. Algunos días esperan a unos pocos kilómetros de la estación de autobuses convertida en estación de socorro, el punto de recolección determinado entre la línea del frente y el área donde están a salvo, y su turno de 24 horas transcurre sin incidentes: Yurii llama a su esposa varias veces al día. Ihor duerme. Vova, hijo de un armero, piensa en cómo modernizar el armamento de Ucrania, que es de la era soviética.
Otros días las bajas son frecuentes y los médicos se ven obligados a rotar turnos constantemente entre el hospital y el puesto de socorro mientras ponen a los hombres ensangrentados y con torniquetes en sus extremidades en la parte trasera de sus ambulancias.
Yurii miró fijamente a Maksym, alentado por su recién descubierta capacidad de comunicarse.
“¿No estás herido en ningún otro sitio?”, preguntó Yurii.
Maksym colocó su mano detrás del cuello y se apartó, mirando su vendaje, casi como si esperara verlo ensangrentado.
“A todos nos cayó metralla”, dijo Maksym quedamente.
“Todo está bien, estás vivo”, dijo Yurii intentando cambiar de tema. “Lo importante es que te fue bien. Buen chico”.
Mientras Yurii preparaba la camilla y a Maksym para la ambulancia, un viejo sedán rojo, un Lada ruso, se acercó al puesto de socorro. El vehículo de la época soviética se detuvo con brusquedad, casi patinando sobre el pavimento enlodado.
El polvo se asentó. A lo lejos, la artillería retumbó con un ritmo conocido.
Un hombre con una holgada camiseta gris, claramente angustiado, saltó del asiento del piloto. El pasajero abrió su puerta y gritó: “¡La mujer está herida!”.
Era una mujer mayor llamada Zina, según se enteraron poco después, y estaba boca abajo en el asiento trasero.
Los médicos decidieron que otro grupo iba a llevar a Maksym al hospital mientras el equipo de Yurii se ocupaba de la paciente que acababa de llegar en el auto.
Los dos hombres que habían llevado a Zina al puesto de socorro (su esposo y su yerno) habían preguntado a las posiciones militares ucranianas cercanas a su casa a dónde podían llevarla después de que la metralla de una explosión de artillería le alcanzó la cabeza. Las tropas los habían dirigido al puesto de socorro de Yurii.
En el Lada, la sangre de Zina había empezado a encharcarse en las vestiduras. Parecía tener al menos 50 años, estaba inconsciente, y era otra civil herida en esta guerra de cuatro meses, como tantos que han quedado atrapados entre los cañones de esta guerra.
“¡Traigan la camilla!”, pidió Yurii.
Todavía no eran las 11 de la mañana y, de repente, otra de las minas rusas explotó cerca del puesto de socorro.
Thomas Gibbons-Neff es el jefe de la corresponsalía en Kabul y previamente fue infante de marina. @tmgneff
Tyler Hicks es un fotógrafo sénior del Times. En 2014 ganó el Premio Pulitzer en la categría de Noticias de Última Hora por su cobertura sobre la masacre del Westgate Mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto
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France24 - World
Ferrari duo edge Verstappen in second practice
Issued on: 09/07/2022 - 14:06Modified: 09/07/2022 - 14:04
Spielberg bei Knittelfeld (Austria) (AFP) – Carlos Sainz topped the times in second practice on Saturday ahead of the Austrian Grand Prix sprint race.
The Spaniard, fresh from his maiden Formula One win at Silverstone, led a Ferrari 1-2 at Spielberg with his teammate Charles Leclerc in second at 0.05sec.
Max Verstappen, on pole for the sprint, came next at 0.168 ahead of the two Alpines of Fernando Alonso and Esteban Ocon.
Sergio Perez, demoted from fourth to 13th in the sprint grid after incurring a penalty for breaking track limits, came next.
Mercedes' mechanics were faced with a race against time to get both their cars out on track following crashes for Lewis Hamilton and George Russell in Friday's qualifying.
Russell's side of the garage had their man's car in shape to get back out on the track 10 minutes into the session.
But Hamilton's car, which required a spare chassis to be fitted, was still being worked on feverishly.
The seven-time champion finally joined the fray with less than 15 minutes left on the clock.
Russell ended up seventh fastest with Hamilton in ninth.
The sprint starts at 1430GMT with the result shaping the grid for Sunday's grand prix.
Leclerc starts alongside Verstappen on the front row with Sainz now joined by Russell on the second row following Perez's demotion.
© 2022 AFP
New York Times - World
El papado de Francisco se complica por la sombra de una renuncia
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La salida de Benedicto XVI cambió las expectativas de que el papado siempre sería una asignación de por vida, alimentando una especulación que el papa actual ha tratado de rechazar.
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Por Jason Horowitz
ROMA — Durante las últimas semanas, los atentos observadores de la Iglesia católica romana han estado analizando algunos indicios sobre los muros del Vaticano para hallar pruebas de que el papa Francisco está a punto de jubilarse.
Hicieron alusión al repentino nombramiento de nuevos cardenales en agosto como una señal de que Francisco, de 85 años, estaba conformando al colegio que elegirá a su sucesor ante una salida anticipada. También interpretaron que su visita planeada a un pueblo italiano tenía relación con un papa medieval que renunció. Pese a la explicación por parte del Vaticano de que se estaba recuperando de la rodilla derecha, vieron como indicios del final prematuro de su papado la silla de ruedas que estaba usando para trasladarse y la cancelación de un viaje a África.
No obstante, en una entrevista publicada el lunes, Francisco desmintió estos rumores y dijo que las supuestas pruebas eran meras “coincidencias” y le aseguró a Reuters que la idea de renunciar “nunca cruzó por mi mente. No por el momento. No por el momento. De verdad”.
Entonces, el único indicio que parecía real fue el que dejó el predecesor de Francisco, el papa Benedicto XVI, quien, en el año 2013 se convirtió en el primer papa en renunciar en casi 600 años. Al hacerlo, cambió la índole (y la percepción) del papado: de ser una misión de toda la vida adjudicada por el Espíritu Santo, a una vocación más terrenal, sujeta a presiones políticas, diagnósticos médicos y consideraciones sobre los intereses de la Iglesia.
“Ahora es mucho más fácil imaginar una renuncia porque Benedicto allanó el camino para eso, lo que cambió nuestra percepción”, dijo Giovanna Chirri, una reportera experimentada del Vaticano que publicó la noticia de la jubilación de Benedicto cuando supo que el papa, para consternación de los cardenales que lo rodeaban, presentaba su renuncia cuando estaba hablando en latín. “Ya no es como antes”.
Pese a todos los esfuerzos de Benedicto por dejar una huella en la Iglesia, su papado casi siempre es recordado por sus tropiezos en las relaciones públicas y sus revelaciones incómodas sobre el mal funcionamiento del Vaticano. Pero la decisión de renunciar del pontífice alemán transformó el cargo y dio lugar a la era previa y la era posterior a Benedicto cuando se habla de las expectativas sobre cuánto tiempo se quedarán los papas en el poder.
Es evidente que Francisco está viviendo en la era posterior a Benedicto, lo que sin duda deja abierta la posibilidad de que renuncie algún día, si su menguante salud lo imposibilitara para dirigir la Iglesia.
“Pero lo haré cuando llegue el momento en que yo vea que ya no puedo seguir adelante”, señaló Francisco acerca de su renuncia en la entrevista de Reuters. “Además, ese fue el gran ejemplo del papa Benedicto. Fue algo buenísimo para la Iglesia. Les dijo a los papas que se detuvieran a tiempo. Benedicto es uno de los notables”.
En 2009, en una visita al pueblo de L’Aquila, el cual había sido devastado por un terremoto reciente, Benedicto colocó con solemnidad su palio, el ornamento que simboliza su autoridad papal, sobre la tumba de Celestino V. En 2010, regresó a la población cercana de Sulmona, famosa por las almendras cubiertas de azúcar que se usan en las bodas italianas y los banquetes del Vaticano y volvió a rendirle homenaje de Celestino V cuando rezó frente a sus restos.
En 1294, Celestino emitió un decreto que hacía valer el derecho a renunciar de los papas y después él mismo ejerció este derecho. Su sucesor lo encarceló y más tarde murió en la prisión. Luego Dante lo puso en el infierno por “el gran rechazo”. No es de extrañar que ningún otro papa haya adoptado el nombre de Celestino.
Más tarde, Benedicto le dijo a un entrevistador que cuando visitó la tumba, no estaba pensando en renunciar, pero esto era uno de los tópicos principales en la fábrica de rumores de la Iglesia cuando el Vaticano anunció que el 28 de agosto Francisco celebraría la misa para abrir la “Puerta Santa” en la basílica que albergaba la tumba de Celestino, cuyo ejemplo, a fin de cuentas, siguió Benedicto.
Benedicto recibió una gran despedida, con una efusión de adoración que, en su mayoría, no tuvo durante su reinado de ocho años, y les dijo a los fieles que “amar a la Iglesia también significa tener el coraje de tomar decisiones difíciles y dolorosas, siempre poniendo el bien de la Iglesia por encima de uno mismo”. Sus partidarios conservadores no estaban muy contentos, especialmente cuando prometió estar “escondido del mundo”. Se retiró en los jardines del Vaticano, en parte para evitar la creación de un centro de poder alternativo a la Ciudad del Vaticano.
Pero durante los siguientes nueve años, Benedicto, quien asumió el título de “papa emérito”, en ocasiones ha sido invocado favorablemente por los opositores tradicionalistas de Francisco y ha emergido para causarle dolores de cabeza a su sucesor, incluso cuando un libro escrito en su nombre defendió firmemente el celibato sacerdotal cuando Francisco sopesaba si levantar la restricción sobre los sacerdotes casados en áreas remotas.
Aunque Francisco y Benedicto, quien ahora tiene 95 años y está demasiado débil, se han respetado mucho, existen pocas probabilidades de que haya tres papas —dos jubilados y uno en el poder—, lo que desmiente todos los rumores recientes sobre su renuncia.
Francisco ahora tiene la misma edad que tenía Benedicto cuando renunció y el envejecimiento le ha cobrado la factura en casi una década en el trono. Sus recientes problemas de salud y su expresión adusta han aumentado las especulaciones sobre su retiro, en especial entre sus enemigos en el Vaticano, quienes esperaban que se fuera.
En julio pasado, Francisco se sometió a una operación para que le extirparan parte del colon. Estuvo hospitalizado diez días después del procedimiento, aunque después dijo en una estación de radio en español que nunca había pensado en renunciar.
El papa también tiene problemas de ciática, una enfermedad crónica del nervio que provoca dolor en la espalda, la cadera y la pierna. Esto lo ha obligado a cancelar o cambiar sus apariciones públicas importantes y, con el problema de la rodilla, en ocasiones ha tenido que trasladarse en silla de ruedas.
Hasta los seguidores de Francisco declararon claramente que su pontificado había entrado a su fase final.
“Pero incluso con el mejor pronóstico, Francisco no puede escapar de la vejez”, escribió en el momento de la operación Thomas Reese, un sacerdote jesuita como Francisco, en la agencia de noticias Religion News Service. “Podemos ver su hospitalización como el momento que marcó el principio del final de su papado”.
Sin embargo, en su entrevista con Reuters, realizada el 2 de julio en la residencia de Santa Marta del Vaticano, Francisco caminaba, aunque precariamente, con bastón.
“Tengo que comenzar a moverme porque si no lo hago puedo perder el tono muscular”, dijo. “Está mejorando”. Cuando ya estaba sentado, su trato fue inteligente y sociable y dejó en claro que todavía le quedan muchas cosas por hacer.
También descartó otros rumores sobre médicos que le habían descubierto cáncer en una operación el año pasado (“no me dijeron nada al respecto”, dijo) y explicó por primera vez que había sufrido “una pequeña fractura” en su rodilla derecha como resultado de un paso en falso, y que eso le inflamó un ligamento.
“Estoy mejorando lentamente”, dijo, y agregó que estaba recibiendo terapia con láser y magnetoterapia y evitó una operación porque la anestesia general en la cirugía de colon del año pasado le había causado efectos secundarios negativos.
Dijo que las órdenes del médico sobre un “riesgo para la salud” en su rodilla lo obligaron a posponer el viaje a Sudán del Sur y a la República Democrática del Congo. La decisión, dijo, le causó “mucho sufrimiento” pero corría el riesgo de deshacer toda su terapia de rodilla.
Francisco manifestó su deseo de ir a Moscú y luego a Kiev, Ucrania, a su regreso de Canadá, país que visitará a fines de este mes. “Lo primero es ir a Rusia con el fin de intentar ayudar de alguna manera”, comentó. “Pero me gustaría ir a ambas capitales”.
Además, Francisco sigue trabajando mucho en la renovación de la Iglesia tras lo que considera un desgaste de la jerarquía. Está logrando cambios importantes en la curia, la burocracia que administra el Vaticano, con el fin de modernizar la liturgia y asignar en cargos de responsabilidad a nuevas personas laicas y mujeres.
“Mientras pueda coordinar el proceso que inició, querrá hacerlo”, señaló Chirri. Y añadió: “Si tiene la energía suficiente para gobernar, lo seguirá haciendo durante otros 10 años”.
Gaia Pianigiani colaboró con este reportaje.
Jason Horowitz es el jefe de la oficina en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al Congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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Valeurs Actuelles
Terres agricoles : la Safer au cœur du scandale
Dans le vaste paysage agricole français, c’est le premier maillon de la chaîne. Celui qui donne le feu vert à un agriculteur pour acheter un champ à cultiver, une parcelle pour élever ses poules ou ses canards, ou même un bâtiment agricole. Créées dans les années 1960, les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) avaient pour mission de réorganiser l’agriculture, de favoriser l’installation de nouveaux paysans et de maîtriser les prix des terres. Une mission « trop large, et largement dévoyée depuis », selon l’avocat Me Bernard Mandeville, qui place aujourd’hui les Safer au cœur d’un scandale de prise illégale d’intérêts et d’abus de pouvoir.
Comment procèdent les Safer ? Quel est réellement leur pouvoir de décision ? Pour le mesurer, rien de mieux que d’assister à un comité technique chargé d’attribuer des terres. Rendez-vous est pris avec la Safer de Normandie, le matin du 15 juin. À la chambre d’agriculture, à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), une vingtaine de représentants du monde agricole se retrouvent dans un confortable auditorium. La plupart n’ont pas eu loin à aller, la chambre d’agriculture étant installée sur le même site que la Safer, le Crédit agricole, Groupama, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs. De quoi créer des liens étroits. Les autres membres, la Confédération paysanne, le Conseil des chevaux de Normandie, la fédération des chasseurs, la métropole du Havre, les notaires de Normandie… viennent d’à peine plus loin. « Comme dans chaque Safer, tout ce petit monde se connaît, se côtoie, dîne et chasse ensemble », commente le député européen et avocat Gilbert Collard, qui dénonce un « système mafieux, qui n’est pas contrôlé et qui fait le jeu des amitiés locales ».
Après un café d’accueil, le comité étudie le dossier d’ « un exploitant qui nous a fait confiance pour vendre sa ferme », nous explique Xavier Girard, directeur adjoint de la Safer. Une propriété de 48 hectares avec des bâtiments agricoles, expertisée 914 350 euros. Treize candidats se sont portés acquéreurs. Les jeunes agriculteurs sont prioritaires. La candidature d’un jeune de 26 ans est étudiée. « A-t-il un accord bancaire de financement ? », demande un membre. « Non, mais ce n’est pas une obligation », lui répond un autre. Première surprise. « Des terres attribuées par la Safer à des jeunes non solvables à qui le Crédit agricole [membre de la Safer, NDLR] accorde quand même des prêts, j’en ai vu plusieurs dans ma vie d’avocat. Et puis, trois ou quatre ans après, l’agriculteur met la clé sous la porte et la banque saisit les terres et les rachète à bas prix », dévoile Gilbert Collard. Ambiance.
Après vingt minutes de débats – la fédération des chasseurs demande notamment à conserver un droit de passage sur la propriété -, le vote intervient à main levée. Seize voix pour ce jeune agriculteur, aucune contre, deux abstentions. Me Guillaume Grenet, représentant du conseil régional des notaires, s’agace : « Je demande l’annulation du vote de mon voisin. » On s’étonne. Pourquoi donc ? « C’est le suppléant de Jean-Jo Roussignol, représentant de la Confédération paysanne, qui est lui-même vendeur des terres », nous explique-t-on. Gilbert Collard a raison, un terrible entre-soi. « Le suppléant aurait pu avoir l’élégance de sortir de la séance », glisse l’un. « Ce n’est pas une obligation légale », lui répond un autre. Les terres sont attribuées comme attendu à l’agriculteur ayant recueilli la quasi-unanimité. On comprend vite qu’un paysan qui n’a pas d’appui dans le comité Safer n’a aucune chance de remporter le dossier.
Complexification volontaire des dossiers
Outre les petits arrangements entre amis, ce sont les techniques de complexification des structures qui rendent difficile l’accès à la vérité. « C’est comme à l’Union européenne, personne n’y comprend rien et cette complexification volontaire fait que seuls les spécialistes maîtrisent les dossiers. Or ces spécialistes font partie des Safer ou des chambres d’agriculture… », poursuit Gilbert Collard. Et l’avocat d’asséner : « C’est la mise en coupe réglée du patrimoine agricole français. »
Rentrons dans le dispositif juridique. Direction, cette fois, Paris, rue Drouot, au cabinet d’avocats Lachaud-Mande-ville-Coutadeur. Quel que soit le bien agricole, les notaires ont l’obligation d’informer la Safer de tout projet de vente. Elle peut, dans un délai de deux mois, exercer un droit de préemption, avec ou sans révision de prix. Elle peut aussi acheter des terres à l’amiable ou jouer le rôle d’intermédiaire entre le vendeur et un acheteur en lançant un appel d’offres. « Dans la plupart des cas, elle monnaye la renonciation au droit de préemption contre le fait que la transaction immobilière lui soit confiée », nous explique Me Mandeville. Avec un argument de poids : toutes les cessions effectuées par une Safer sont exonérées de droits d’enregistrement, autrement dit des frais de notaire (5 % au maximum).
Mais rien n’étant jamais gratuit, la Safer applique un barème variable de “prestations”. Le taux de la Safer Normandie est de 6 % hors taxes si le bien est cédé à un jeune exploitant, sinon 7 %, auxquels s’ajoutent divers frais de dossier. Il peut s’envoler au-delà dans d’autres Safer. Et notre avocat de prendre l’exemple de deux agricultrices qui avaient pour projet de reprendre une ferme de 30 hectares dans le Languedoc-Roussillon, en vue de la diviser en deux exploitations distinctes. Leur notaire en avertit la Safer qui aussitôt menace de préempter le bien si elle n’obtient pas une promesse unilatérale de vente. Et plus encore, exige une commission de 12 % du montant de la transaction. Du jamais-vu dans l’immobilier !
« Des dossiers à charge contre les Safer accusées d’ingérence permanente et qui se montrent invasives et agressives, j’en ai des dizaines », confie le juriste. Il cite pêle-mêle une personne âgée qui voulait vendre un terrain près d’Alençon à une voisine éleveuse de chevaux. En plein confinement, la petite dame reçoit la visite de la Safer qui menace de préempter le terrain si elle ne lui confie pas une promesse de vente unilatérale.
Attaquer la Safer en justice, c’est se condamner dans les affaires futures
Ou encore, en Isère, un propriétaire confie la vente d’un grand étang de 18 hectares à une agence immobilière qui trouve un acquéreur pour 620 000 euros. La promesse est bloquée, la Safer menaçant de faire intervenir des associations écologistes afin de paralyser la vente. L’affaire a été confiée à l’avocat. « En réalité, peu de propriétaires osent attaquer la Safer en justice car se mettre à dos le gendarme des transactions, c’est se condamner dans les affaires futures. C’est pour cela que le scandale n’éclate pas », lâche l’avocat.
Voilà pour le pouvoir d’intimidation de l’institution. Mais, plus grave, il y a les transactions illicites avec prise illégale d’intérêts. À Cosne-sur-Loire (Nièvre), Thierry Saint-Cerin dirige un centre équestre. En face de sa propriété, une parcelle de 2,4 hectares qu’il souhaitait acquérir pour sa fille, jeune agricultrice. Le terrain a été vendu sans publicité. « Non seulement on s’est fait souffler le terrain en toute illégalité, mais on a appris que les acquéreurs avaient le projet d’y installer un gros méthaniseur », explique le propriétaire du centre équestre. Les acquéreurs ? Quatre associés, dont Cyrille Forest, le président du comité de la Safer de la Nièvre, réunis dans une société, Val de Loire Biogaz, qui entend transformer 10 000 tonnes de déchets par an. Pour permettre les va-et-vient des camions, les associés ont aussi acheté un bois de 1, 5 hectare, toujours sans publicité et alors que la loi indique que, pour toute parcelle inférieure à 4 hectares, le propriétaire limitrophe est prioritaire à l’achat. « Tout est magouille. Ce fameux Cyrille Forest, c’est un Napoléon, un César… », estime Thierry Saint-Cerin. On comprend à mi-mot que la municipalité est, elle aussi, et comme souvent, à la botte de la Safer. « En réunion à la mairie, en présence du sous-préfet, Cyrille Forest m’a dit : je suis intouchable, j’ai décidé que cette opération se ferait, elle se fera », dit-il. Il l’attaque en justice sur l’installation du méthaniseur qui, comble du comble, se situe à 50 mètres de son exploitation alors que la nouvelle législation applicable à partir du 1er janvier 2023 prévoit une distance minimale de 200 mètres. « Sur le bois, on a juridiquement cinq ans pour se retourner », lâche-t-il. Interrogé par Valeurs actuelles, Cyrille Forest n’a pas souhaité s’exprimer.
Dans la Nièvre, chantage et prise illégale d’intérêts
Restons dans la Nièvre, un autre témoignage, celui d’un agriculteur retraité. Il ne décolère pas, analysant que toutes les difficultés de son affaire n’ont eu d’autre but que de le contraindre à un échange inégal au profit d’un dirigeant de la Safer de Bourgogne-Franche-Comté. À la suite de la libération (pour cause de décès) d’une vingtaine d’hectares de terres attenantes, libres de tout fermage, les jeunes repreneurs de son exploitation forment le vœu de les acquérir. Ils se mettent d’accord sur le prix avec l’héritier du propriétaire décédé, signent un compromis de vente et saisissent leur notaire qui notifie le projet de vente à la Safer, comme la loi l’impose. Mais, là, surprise, les repreneurs reçoivent la visite de la Safer qui menace de préempter les terres et de les évincer de la vente s’ils ne leur confient pas la transaction à l’amiable. Les terres leur sont finalement attribuées par le comité technique mais sous condition : « La Safer a fait savoir que l’opération était bloquée, sauf si les repreneurs acceptaient d’échanger la jouissance d’une de mes parcelles de 4, 5 hectares contre un terrain d’un dirigeant de la Safer de 2 hectares, et également que les membres de ma famille et moi-même lui vendions un terrain de 30 ares », confie l’agriculteur retraité. Allons donc, presque 5 hectares au total contre 2 !
Il appelle alors un de ses amis, haut fonctionnaire ayant travaillé en préfecture. Ce dernier, au cours d’une réunion, intervient auprès de la direction de la Safer et mentionne explicitement le délit de “prise illégale d’intérêts”. Le jeu d’intimidation se retourne alors et la Safer abandonne ses prétentions. « J’aurai mis plus d’un an pour obtenir gain de cause et obtenir un échange équitable, mais pendant ce temps, l’argent de mes repreneurs destiné à la transaction était bloqué chez le notaire », dit notre homme. Il ajoute également : « Lors de notre échange de propriété chez le notaire, nous avons eu la surprise d’apprendre que la parcelle que j’ai récupérée était hypothéquée ! » Le pot de fer contre le pot de terre.
Les déclarations des agriculteurs spoliés jettent aussi le trouble sur le chantage qui accompagne les transactions. La Safer peut exiger un cahier des charges drastique sur l’usage agricole du bien : elle a un droit de regard sur le bail pendant une durée définie (dix ans minimum). « Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas louer les terres à qui voulez, ni choisir votre futur fermier. Vous êtes en liberté contrôlée pendant une dizaine d’années… », reprend Me Mandeville. « L’Ancien Régime était moins cruel avec les paysans », ajoute Gilbert Collard. Si vous voulez résilier le bail et reprendre l’exploitation en propre, vous devez avoir l’accord de la Safer. Et, attention, si vous ne respectez pas le cahier des charges, la Safer peut vous obliger à abandonner votre bien en déclenchant une “procédure de délaissement”. Enfin, bouquet final, le droit de préférence, qui impose, en cas de revente du bien, de confier à nouveau la transaction à la Safer. Nouveau mandat, nouvelles commissions… : la boucle est bouclée.
Un système financier “opaque”
Dès lors, on comprend mieux l’affirmation, il y a peu, du président de la Fédération nationale des Safer, Emmanuel Hyest, dans un entretien à la France agricole : « Est-ce que vous nous avez déjà entendus nous plaindre d’un manque d’argent ? » Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes, le système financier des Safer est « opaque » car il n’existe pas de comptabilité analytique. Ce même rapport estimait que 70 % des transactions se passent en dehors des missions pour lesquelles les Safer existent. Au grand dam des propriétaires fonciers… et des contribuables. « À l’heure où le pays croule sous 3 000 milliards de dettes, le maintien de la Safer, qui prive l’État des droits d’enregistrement et qui ruine nos agriculteurs, pose question », conclut Bruno Ronssin, qui fut longtemps directeur général de la Fédération nationale de La Propriété privée rurale. Et de s’étonner que, depuis vingt ans, aucun gouvernement de droite ou de gauche ne se soit saisi du problème.
France24 - World
Japan players remember Abe after emotional France Test
Issued on: 09/07/2022 - 14:00Modified: 09/07/2022 - 13:59
Tokyo (AFP) – Japan's rugby players said they were "sad" and "shocked" by the assassination of former prime minister Shinzo Abe but had remained "focused" for Saturday's second Test against France.
Japan lost 20-15 to the Six Nations champions on an emotional day at Tokyo's National Stadium, one day after the country's longest-serving prime minister was shot dead on the campaign trail.
The 57,000-plus crowd observed a minute's silence for a man who had been a visible and enthusiastic supporter of the Japan team when the country hosted the Rugby World Cup in 2019.
Michael Leitch, who captained Japan during their historic run to the quarter-finals three years ago, said Abe was "a great man" who "supported rugby".
"For him to be murdered in such a horrible way shocked the team," said Leitch, who was born in New Zealand but moved to Japan at the age of 15.
"Everybody was talking about it and I feel really sad for his family.
"I hoped today we could win to honour his name, but it didn't quite happen."
Abe, Japan's best-known politician, was giving a campaign speech in the western region of Nara on Friday morning when a gunman opened fire at close range.
He was taken to hospital by helicopter but was pronounced dead later in the day.
Japan captain Atsushi Sakate said he had fond memories of Abe visiting the Japan dressing room during the World Cup and inviting the team to the prime minister's office.
But Sakate also said he had a responsibility to prepare the team for Saturday's game.
"The Test match doesn't stop," he said.
"We were focused on our rugby and focused on the things we needed to do."
The French team also paid tribute with captain Charles Ollivon holding up a jersey bearing Abe's name on the pitch.
French head coach Fabien Galthie said Abe had "done a lot for rugby, in particular in staging the 2019 World Cup".
"The players, the staff and the French team wanted to pay tribute to his memory for all he did for rugby in Japan and in the world," said Galthie.
© 2022 AFP
New York Times - World
‘Mango Man’ Is the Fruit’s Foremost Poet, Philosopher, Fan and Scientist
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With 300 types of mangos to his horticultural credit, Kaleem Ullah Khan is quick to tell anyone in India and beyond about the infinite potential of the fruit and its tree, including as medicine.
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By Mujib Mashal and Hari Kumar
MALIHABAD, India — Theirs is a friendship of over half a century, the old man and his mango tree.
His days, spent with a monk-like contentment knowing that each could be his last, are now largely reduced to the tree’s shade and the tree’s care.
The tree, at least 120 years old, was there long before Kaleem Ullah Khan, 82, first came to this field in Malihabad, in the state of Uttar Pradesh in northern India. And it will be there long after he is gone.
But Mr. Khan has spent a lifetime grafting hundreds of different kinds of mango onto this mother tree — and by doing so, he has grafted his own life story onto it as well.
His profound affection is obvious as he runs his hand over the bend of a cut in the tree’s bark as if caressing an old scar. He walks the nursery surrounding the tree with the care he would use in tiptoeing over sacred ground, as he checks on the new saplings, readied to be sold far and wide. He has moved his bedroom to the edge of the nursery; he has stored the planks for his own future coffin nearby.
“If you look at it from a distance, it’s a tree. But when in fruit, you are in awe — what is this show?” he said, pointing to the tree’s dense branches that curled out like the tentacles of an octopus. “If you see through your mind’s eye, you will see that this is at once a tree, an orchard, and most importantly it is a college for the world’s mangoes.”
Mango has not only been Mr. Khan’s livelihood, but his identity. He has gained national, even global, fame as the “mango man” for his decades of experimentations.
The kinds of mango grafted over decades of work on branch after branch of the mother tree, now drooping with the sweet fruit, are so many that he struggles to remember all their names.
There is the NaMo mango, named after Prime Minister Narendra Modi in 2014, when he swept to power with the promise of growth and development for India; a mango named after Sachin Tendulkar, who led India’s national cricket team and is thought of as one of the sport’s outstanding batsmen; another named after the legendary Mughal-era dancer and courtesan Anarkali, whose story is told in many tales and films. The pulp of each side of a Anarkali mango has a different color, different aroma and different flavor.
One of Mr. Khan’s earliest varieties is named after Aishwarya Rai, the actress and model crowned Ms. World in 1994.
For his efforts, the Indian government awarded him one of the country’s highest civilian honors, the Padma Shri, in 2008.
Mr. Khan is philosophical about the fruit, and obsessive — like a scientist who, at the end of a lifetime of discovery, is resigned to the vastness of those still beyond his reach. He repeats to anyone and everyone his faith in the fruit’s infinite potential.
On a recent afternoon, he left the nursery to attend the swearing-in ceremony of Yogi Adityanath, the powerful chief minister of Uttar Pradesh. Mr. Khan was hoping to get a minute with Mr. Modi, the guest of honor, to make a pitch about what he is dedicating the remaining days of his life to: an effort to prove that extracts from the mango flower and the tree’s sap (which he adamantly refers to as “the tree blood”) can cure anything from impotency to heart disease.
But he never made it to the event, stuck in a traffic jam.
“My intention was to announce there that five men who are having strength problems — I will cure them for free,” he said, referring to erectile dysfunction.
Mr. Khan’s view of the mango — that we are all fleeting, but that the fruit is almost eternal — embodies the passion for it found across much of India. The country is the world’s largest producer of mango, much of it consumed domestically, often during heated debates about which region produces the most delicious variety, or how exactly the mango should be eaten. Sliced? Cut into cubes? Or slowly squeezed to pulp in your fist and then the juice — sweet, tangy, vibrant — sucked out of it through a hole at the top?
“We come, we eat mangoes, and we leave the world,” Mr. Khan said. “But as long as the world is there, this fruit will be there.”
He was born in 1940 in Malihabad, where his father, Abdullah, ran the tree nursery and raised 11 children.
The son was a distracted and miserable student. Before the news of his failing seventh grade — for the second time — reached his father, Mr. Khan packed a basket of mangoes and took a predawn train to his grandmother’s village about 200 miles away.
“I stayed there 17 days so I don’t get a beating,” he said with a smile. “When I came back, I quietly joined my father at the nursery. He didn’t say anything.”
That was the beginning of the son’s life of experimenting with the fruit: crossbreeding, grafting branches, growing new saplings.
One of the earliest trees he experimented on as a teenager dried up soon after, leaving him scarred — and with questions he wanted to answer. But it would be decades before he could return to grappling with those mysteries, as he had to focus on the nursery’s commercial work, to raise and support his own family.
It wasn’t until the 1980s that he turned his attention again to developing new kinds of mangoes, mainly on the 120-year-old tree to which he has grown so close.
The tree’s original type of mango — the “Asl-e-mukarar,” which translates to something like “the original, repeated” — is named after a tradition in local poetry readings where the audience, with shouts of “Mukarar, Mukarar,” requests a favorite line to be read again.
Mr. Khan continued to graft onto the old tree, eventually producing 300 different kinds of mangoes — each varying in color, size, taste, density and aroma. His method is exacting. First he carefully slices a wound into one of the tree’s many curling branches, then he inserts a piece cut from the branch of another type of mango tree and ties them together so they generate new tissue.
As word of his success spread, the presidential palace in New Delhi wanted one of his trees. Mr. Khan was elated, he said, “that a tree from a small man, the soil from this small place, Malihabad” would make it to India’s capital. He chose a younger tree on which he had grafted 54 different kinds of mangos.
“For three days, I was restless — how do I shift it? This is a delicate thing,” Mr. Khan remembered thinking. “Just like when a mother is putting a baby to sleep, feeding it milk, and the baby falls asleep and the bottle is removed and the baby doesn’t even notice — we have to remove the tree like this.”
Photos from the presidential palace archives show the planting ceremony in August 1999: A proud Mr. Khan, in his usual white kurta suit and white cap, watched as President K.R. Narayanan and other dignitaries shoveled dirt.
“The president joked to his wife that ‘this man is a scientist without education,’” Mr. Khan recalls. “I told him I am not a scientist — I am just a servant of this tree.”
If anything, Mr. Khan has a bone to pick with scientists.
Not far from his nursery in Malihabad is the Central Institute for Subtropical Horticulture, which began as the mango research institute in the 1970s. Scientists there dismiss Mr. Khan’s claim of hundreds of varieties, saying his efforts should be considered as just “new hybrids,” a scientific distinction that incenses Mr. Khan. Developing a new variety, the scientists say, requires years of experimentation and testing, as many as two decades of work before certification.
But they, too, were admiring of Mr. Khan’s dedication.
“What he is doing is an art,” said Neelima Garg, the director of the center who has spent 34 years there as a scientist.
As Mr. Khan prepares for what he sees as the final leg of his life’s journey, he spends most of his time around the old tree. About two months ago, he moved from the house where his wife, sons and grandchildren live, to another house on the edge of the nursery — taking up a bedroom that has a balcony overlooking the tree.
“Sometimes, the tree asks me questions — and I sit up and think about them,” he said. “It leaves me restless — what does it want? I think about the questions for hours.”
He has advised his children to complete his funeral and burial processions as quickly as possible after he dies — hence the planks for the coffin in the nursery storage, ready for quick assembling.
Through his mango work, Mr. Khan has made many friends and influenced many more, but he insisted he didn’t want crowds of people at his funeral. “I don’t want people to be bothered by having to come visit,” he said.
Mr. Khan is content with the fact that he will soon depart. A Muslim by faith, he believes in afterlife — and there, too, he sees the prospect of mangoes.
“My real home is there,” he said. “And it is written — that all the fruits of the world are there.”
“What bothers me is that all this will go to the grave with me,” he added about his way of developing new mangoes. “But what makes me happy is that all those people who took saplings, when their trees bear fruit, they will think of me.”
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Valeurs Actuelles
Dette publique française : la faillite se rapproche
C’est désormais acquis : la barre des 3 000 milliards d’euros de dette sera bientôt dépassée, tout comme celle des 120 % du PIB. Au plus tard d’ici à la fin 2022. Depuis le début 2020, notre dette publique a d’ores et déjà explosé de 526,9 milliards d’euros. Et tout ça pour quoi ? Pour une hausse du PIB de 95,8 milliards d’euros, inflation comprise. Oui, vous ne rêvez pas : pour obtenir une hausse du PIB de seulement 95,8 milliards d’euros, l’État français au sens large a augmenté sa dette de près de 527 milliards d’euros. Depuis le troisième trimestre 2017, le grand écart entre ces deux variations donne également le vertige : + 630,1 milliards d’euros pour la dette publique, contre + 256,9 milliards d’euros pour le PIB.
Avec la dette, pas de croissance
À l’évidence, il aurait été difficile de faire pire. Mais ce n’est malheureusement pas tout. En effet, dans la mesure où l’inflation devient incontrôlable, la flambée de la dette publique est toujours incapable de relancer la croissance. Bien au contraire. Ainsi, en juin, les perspectives d’activité ont encore fortement baissé. Les indices Insee du climat des affaires et ceux des directeurs d’achat sont sans équivoque : le glissement annuel du PIB français va tendre vers zéro au cours des prochains trimestres. Encore plus inquiétant, l’indice Insee de confiance des ménages a encore fortement baissé en juin 2022. Avec un niveau de désormais 82, il se situe 8 points en deçà de son plancher du printemps 2020 en plein confinement généralisé, et 6 points sous son précédent plus bas de la crise des “gilets jaunes”. Pour retrouver un niveau inférieur, il faut remonter à 2013, c’est-à-dire en pleine crise de la dette publique européenne et en période de graves risques d’attentats.
Le chômage suivra
Partant, il ne faut pas se voiler la face : la France devrait tomber en récession sur l’ensemble du premier semestre 2022 et certainement au-delà, ce qui se traduira par plus de chômage, plus de déficit… et plus de dette. Après une légère accalmie depuis quelques jours en correction de la flambée des semaines précédentes, les taux d’intérêt des obligations d’État vont encore nettement augmenter tant en France que dans l’ensemble de la zone euro. Après être passé de – 0,4 % en janvier 2021 à 2,4 % courant juin 2022, le taux d’intérêt des obligations de l’État français à dix ans pourrait bientôt avoisiner les 4 %, ce qui se traduira par un surcoût de la charge d’intérêts de la dette publique française d’environ 300 milliards d’euros sur dix ans, donc en moyenne 30 milliards d’euros par an.
Les investissements des entreprises, la consommation des ménages, le secteur de l’immobilier et les marchés boursiers en prendront évidemment ombrage, comme le montrent les évolutions récentes tant d’un point de vue économique que boursier. Quant à notre épargne, elle demeure menacée par tous ces excès, mais aussi par la tentation toujours très forte de l’État français d’encore augmenter les impôts et taxes qui pèsent sur l’épargne et le patrimoine des Français.
* Marc Touati est économiste et président d’Acdefi. Son livre à paraître en septembre : “Reset II, bienvenue dans le monde d’après”.
France24 - World
Twitter vows court battle after Elon Musk pulls out of $44 billion buyout deal
Issued on: 09/07/2022 - 00:05
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Elon Musk, the chief executive officer of Tesla and the world’s richest person, said on Friday he was terminating his $44 billion deal to buy Twitter because the social media company had breached multiple provisions of the merger agreement.
Twitter’s chairman, Bret Taylor, said on the micro-blogging platform that the board planned to pursue legal action to enforce the merger agreement.
“The Twitter Board is committed to closing the transaction on the price and terms agreed upon with Mr. Musk...,” he wrote.
The Twitter Board is committed to closing the transaction on the price and terms agreed upon with Mr. Musk and plans to pursue legal action to enforce the merger agreement. We are confident we will prevail in the Delaware Court of Chancery.
July 8, 2022In a filing, Musk’s lawyers said Twitter had failed or refused to respond to multiple requests for information on fake or spam accounts on the platform, which is fundamental to the company’s business performance.
“Twitter is in material breach of multiple provisions of that Agreement, appears to have made false and misleading representations upon which Mr. Musk relied when entering into the Merger Agreement,” the filing said.
Musk also said he was walking away because Twitter fired high-ranking executives and one-third of the talent acquisition team, breaching Twitter’s obligation to “preserve substantially intact the material components of its current business organization.”
Legal battle
Musk’s decision is likely to result in a protracted legal tussle between the billionaire and the 16-year-old San Francisco-based company.
Disputed mergers and acquisitions that land in Delaware courts more often than not end up with the companies re-negotiating deals or the acquirer paying the target a settlement to walk away, rather than a judge ordering that a transaction be completed. That is because target companies are often keen to resolve the uncertainty around their future and move on.
Twitter, however, is hoping that court proceedings will start in a few weeks and be resolved in a few months, according to a person familiar with the matter.
There is plenty of precedent for a deal renegotiation. Several companies repriced agreed acquisitions when the COVID-19 pandemic broke out in 2020 and delivered a global economic shock.
In one instance, French retailer LVMH threatened to walk away from a deal with Tiffany & Co. The U.S. jewelry retailer agreed to lower the acquisition price by $425 million to $15.8 billion.
“I’d say Twitter is well-positioned legally to argue that it provided him with all the necessary information and this is a pretext to looking for any excuse to get out of the deal,” said Ann Lipton, associate dean for faculty research at Tulane Law School.
Shares of Twitter were down 6% at $34.58 in extended trading. That is 36% below the $54.20 per share Musk agreed to buy Twitter for in April.
Twitter’s shares surged after Musk took a stake in the company in early April, shielding it from a deep stock market sell-off that slammed other social media platforms.
But after he agreed on April 25 to buy Twitter, the stock within a matter of days began to fall as investors speculated Musk might walk away from the deal. With its tumble after the bell on Friday, Twitter was trading at its lowest since March.
The announcement is another twist in a will-he-won’t-he saga after Musk clinched the deal to purchase Twitter in April but then put the buyout on hold until the social media company proved that spam bots account for less than 5% of its total users.
The contract calls for Musk to pay Twitter a $1 billion break-up if he cannot complete the deal for reasons such as the acquisition financing falling through or regulators blocking the deal. The break-up fee would not be applicable, however, if Musk terminates the deal on his own.
Some employees expressed disbelief and exhaustion on Friday, publicly posting memes on Twitter, such as of a rollercoaster ride and a baby screaming into a phone, in apparent commentary on the breakup. Employees have worried about the deal will mean for their jobs, pay and ability to work remotely, and many have expressed skepticism about Musk’s plans to loosen content moderation.
Digital ad woes
Musk’s abandonment of the deal and Twitter’s promise to vigorously fight to complete it casts a pall of uncertainty over the company’s future and its stock price during a time when worries about rising interest rates and a potential recession have hammered Wall Street.
Shares of online advertising rivals Alphabet, Meta Platforms, Snap and Pinterest have seen their stocks tumble 45% on average in 2022, while Twitter’s stock has declined just 15% in that time, buoyed in recent months by the Musk deal.
Daniel Ives, an analyst at Wedbush, said Musk’s filing was bad news for Twitter.
“This is a disaster scenario for Twitter and its Board as now the company will battle Musk in an elongated court battle to recoup the deal and/or the breakup fee of $1 billion at a minimum,” he wrote in a note to clients.
(REUTERS)
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Musk says he may drop deal to buy Twitter if fake-account data not provided
Business Daily
Twitter fined $150 million over misuse of user data
Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details
Valeurs Actuelles
Dette publique : la Cour des comptes demande au gouvernement davantage de crédibilité
L’État a « atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », déclarait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le 27 juin sur BFMTV. Une phrase qui fait écho à une déclaration faite en 2007 par François Fillon, alors Premier ministre, qui avait dit : « Je suis à la tête d’un État en faillite ». Dans deux rapports publiés coup sur coup, l’un sur Le budget de l’État en 2021 et un autre sur La situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes dresse un tableau plutôt sombre des finances publiques, montrant, en effet, que la côte d’alerte a été dépassée et qu’il est temps que les choses changent.
La dépense publique se porte bien
Il ressort du premier rapport de la haute autorité de la rue Cambon qu’en 2021, les dépenses ont filé bon train ; elles ont augmenté de 37 milliards d’euros, après une hausse enregistrée de 54 milliards un an plus tôt ; elles étaient alors dues aux mesures d’urgence pour répondre à la crise sanitaire. Certes, ce type de dépenses s’est poursuivi l’année dernière, auquel se sont ajoutée des dépenses de relance. Mais la cour des comptes constate aussi que « les dépenses du budget général hors mesures de soutien et de relance ont connu en 20231 une progression rapide de 17,6 milliards (+5,1 %) à périmètre constant ». Un dérapage du en partie à l’indemnité inflation (3,3 milliards), à la montée en charge de la loi de programmation militaire (2,7 milliards) et à la hausse de ma charge d’intérêts de la dette (2 milliards).
Si l’année dernière, les recettes fiscales ont bénéficié du rebond de l’économie (+ 39,7 milliards par rapport aux prévisions), elles ont permis une légère baisse du déficit, porté à 90 % par l’État car c’est lui qui finance les mesures de relance. Mais il reste toujours à un niveau (très) élevé à 170 milliards d’euros. La Cour des comptes s’est livrée à un calcul intéressant : « Les recettes de l’exercice ne couvrent qu’à peine 60 % des dépenses. Ainsi, à compter du début du mois d’août 2021, l’État a financé ses dépenses par un accroissement de sa dette. » Ce qui inquiète fortement la haute autorité car la charge de la dette dépend bien évidemment de la hausse des taux : « L’Agence France Trésor estime qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2,5 milliards la première année, 6,1 milliards la deuxième année et 29,5 milliards à l’horizon de 10 ans. L’impact de ce choc à un horizon de 10 ans est ainsi nettement plus élevé que celui estimé fin 2019 (+ 21,2 milliards) », relève la Cour des comptes. On comprend mieux, dès lors, la sortie de Bruno Le Maire.
Des incertitudes importantes pèsent sur les prévisions de déficit public pour 2022
L’institution présidée par Pierre Moscovici s’est ensuite intéressée à l’année 2022, en rappelant, au passage, « la dégradation sans précédent des finances publiques avec la crise sanitaire ». Pour elle, les trois années de croissance enregistrées entre 2017 et 2019 (en moyenne, de 2 %), n’ont pas été suffisamment mises à profit pour redresser l’état des finances françaises. Les premières attaques ne tardent pas sur la gestion des finances publiques ; la Cour des comptes constate « des incertitudes importantes pesant sur les prévisions de déficit public pour 2022 ». En cause, des dépenses plus élevées pour continuer à compenser les boucliers tarifaires, notamment pour l’énergie, pour tenir comptes des revalorisations des pensions et des traitements des fonctionnaires, opinément annoncées avant l’élection présidentielle et pour absorber l’impact de l’inflation sur la charge d’intérêt de la dette. Et cela sans compter la poursuite des effets du conflit russo-ukrainien sur l’économie française.
Le problème, comme le remarque la Cour des comptes, c’est que « la France se situe au sein de la zone euro dans le groupe des pays avec un taux d’endettement et un solde structurel élevés, comme l’Italie, l’Espagne ou la Belgique ». D’où un écart de notre pays avec ceux où l’endettement est compris entre 60 et 80 % de leurs PIB. Pour l’institution, il s’agit dorénavant de construire une loi de programmation réaliste, « là où les trajectoires passées se sont révélées en moyenne trop optimistes ». Dont acte.
France24 - Monde
Quel bilan pour la Conférence sur l'avenir de l'Europe ?
Publié le : 29/06/2022 - 11:41
Lancée le 9 mai 2021, la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) s’est achevée après un an de travail, le 9 mai dernier. À la clé, un rapport issu d’intenses négociations, avec 49 propositions citoyennes et 325 mesures, qui suscitent déjà de vives réactions parmi les 27 États membres de l’Union européenne.
Exercice participatif entamé en pleine pandémie et rattrapé par la guerre en Ukraine, la Conférence sur l'avenir de l'Europe a semble-t-il manqué de visibilité et certains doutent déjà de réels changements pour l’Union européenne.
The @Europarl_en rejected the idea to test the "conclusions" of the #CoFoE in a detailed opinion poll in each Member State.This begs the question: are those MEPs afraid of an independent, objective process that they can't control and monitor? pic.twitter.com/3P5GhhTmJD
May 9, 2022Les 800 citoyens et citoyennes tirés au sort, les panels nationaux citoyens et les institutions européennes ont, entre autres, proposé d’abaisser l’âge du vote aux élections européennes à 16 ans, de tenir des assemblées citoyennes régulières ou encore de réorienter les subventions vers l’agriculture biologique.
#CoFoE #Assessment ; @allegretto70 suggests a #permanent #CommonSecretariat for the #EU Interesting proposal pic.twitter.com/PPNNWI4sKd
June 10, 2022Parmi les propositions rendues le 9 mai se trouve aussi la fin du droit de veto dans les prises de décision au Conseil, la mise en place d’une majorité qualifiée et l’idée d’accorder le droit d’initiative sur les lois européennes au Parlement européen. Ces dernières mesures nécessiteraient donc une révision des traités européens, pourtant grande absente du rapport. Souhaitée par les eurodéputés, qui ont voté une résolution en faveur de cette révision le 4 mai dernier, celle-ci n'apparaît pas dans le paragraphe consacré à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, s’y sont eux aussi montrés favorables. Mais 13 pays y sont opposés, appelant à être prudents au sujet d'une réforme "inconsidérée et prématurée" des traités. Même si le déclenchement d’une révision dépend d’une majorité simple, les chefs d’État ne veulent pas passer en force.
Excellent news! Thirteen countries reject the Federalists' call for a new European Convention, and reject changes to the EU Treaties! A strong reminder on #EuropeDay that the EU belongs to its member states. Not the other way around. #CoFoE https://t.co/3koQTaDUGW
May 9, 2022Ces débats mis à part, il reste désormais aux institutions européennes d’examiner les propositions et d’y donner une suite concrète dans les meilleurs délais. Le Conseil a débuté l’analyse approfondie des propositions retenues et les dirigeants des 27 se sont penchés sur les résultats lors de la réunion du Conseil européen des 23 et 24 juin. Leurs remarques ont déçu plusieurs participants de la Conférence.
#EUCO Conclusions on #CoFoE are a disappointment, considering what the other institutions are already doing for the follow up of the final report! #TheFutureIsYours pic.twitter.com/lMHUmLJAmJ
June 24, 2022#CoFoE has delivered. The EP called for a Convention. #EUCO limits itself to "tak[ing] note of the proposals" & to stating that "an effective follow-up […] is to be ensured" of which "citizens are informed". No response to the EP’s call. No reaction to the proposals. Congrats… pic.twitter.com/o4ouD22ntR
June 24, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Quand l’antiquaire Bernard Tapie ne bluffait pas
« L’art n’est pas un mensonge », affirmait Gustave Flaubert. Durant toute sa vie, Bernard Tapie a érigé le mensonge en art, mais ses collections d’art sont, elles, bien réelles. Pendant plus de trente ans, il s’est patiemment constitué un petit musée dans le magnifique hôtel de Cavoye, situé 52, rue des Saint-Pères, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le 6 juillet, les objets d’arts qui le meublent seront proposés lors d’une vente judiciaire aux enchères publiques, en exécution d’une ordonnance du tribunal de commerce de Bobigny dans le cadre de la liquidation judiciaire prononcée à l’encontre de Bernard Tapie.
L’État espère ainsi recouvrer une (infime) partie des dettes que l’homme d’affaires, décédé le 3 octobre 2021, a laissées dans l’affaire de l’arbitrage de son litige avec le Crédit Lyonnais. Ce jour-là seront proposés 180 lots (tableaux anciens, mobilier et objets d’art, art asiatique, étoffes et tissages, tapis). Cette vente, intitulée “Collection Bernard Tapie, une passion française”, devrait attirer des investisseurs fortunés du monde entier, les passionnés d’art et des curieux, venus là pour admirer ces objets des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et pénétrer dans l’intimité d’un homme qui, durant sa vie, a exacerbé les passions, en bien comme en mal.
Valeurs actuelles a eu la chance de rencontrer Patrick de Buttet, un expert de renommée mondiale choisi par le commissaire-priseur chargé de la vente, Me Estelle NGuyen-Hong, de la maison Artus Enchères ; elle s’est spécialisée dans les procédures collectives (liquidations judiciaires, sauvegardes, redressements…). Patrick de Buttet, habitué à évaluer l’intérieur des grandes propriétés et châteaux de France, a donc répertorié une partie des objets d’art présents dans ce lieu chargé d’histoire — inscrit aux Monuments historiques, cet hôtel particulier a été construit en 1630 pour Paul Bailly, aumônier de Louis XIII — devenu la demeure familiale de Bernard Tapie ; en 1986, il l’avait acheté à Hubert de Givenchy. Les tableaux ont, eux, été confiés à René Millet, qui a été formé par un autre expert mondialement reconnu, Éric Turquin.
“Un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou”
L’ensemble de la collection de Bernard Tapie est expertisé au minimum à 5 millions d’euros, mais la vente pourrait bien rapporter deux fois plus, si l’on se fie à la vente aux enchères de la collection personnelle du couturier Hubert de Givenchy, organisée par la maison Christie’s du 14 au 17 juin. Les estimations les plus basses tablaient sur une cinquantaine de millions d’euros. Les 800 lots de première importance (mobilier, sculptures et tableaux) sont finalement partis pour 114 millions d’euros.
« J’avais croisé Bernard Tapie une ou deux fois à la Biennale des antiquaires ; c’est un homme qui s’intéressait certes à l’art, se souvient Patrick de Buttet. Mais autant Hubert de Givenchy était un personnage hors du commun, raffiné, ayant une connaissance parfaite de l’art, autant Bernard Tapie était un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou. » Notre expert poursuit : « Je crois qu’il voulait absolument ressentir comment pouvait vivre un des grands de la noblesse française au XVIIIe siècle ; il a donc acheté un hôtel particulier qu’il a meublé à la manière du XVIIIe siècle. » Bernard Tapie voulait donc s’entourer des plus beaux objets d’art, mais il a vite compris — sans doute aussi parce qu’il n’y connaissait pas grand-chose — qu’il devait être aidé ; il s’est alors fait conseiller, toute sa vie durant, par Bernard Steinitz, un des plus grands antiquaires de Paris.
Des factures disparues bien opinément
Il y a un mois et demi, Patrick de Buttet a réalisé l’expertise. Elle n’a pas été chose aisée, une (sacrée) épreuve : « J’ai visité la demeure de Bernard Tapie telle qu’elle était à son décès. J’ai ressenti beaucoup d’émotion chez Mme Tapie qui, dans une épreuve épouvantable, celle d’une expertise judiciaire, a su rester d’une grande dignité. Je me suis rendu compte qu’elle adorait cet intérieur, non pour les sommes importantes dépensées par son mari, mais pour son allure. »
Souvent, et aussi parce que la quasi-totalité des factures avait disparu — bien opinément ou inopinément au gré des affaires juridiques de Bernard Tapie —, l’évaluation des pièces s’est transformée en une véritable enquête policière, obligeant notre expert à se plonger dans l’histoire de France. C’est le cas d’un lustre à huit bras de lumière du XVIIIe siècle, estimé entre 130 000 et 150 000 euros.
Des ployants sans doute réalisés pour la reine Marie-Antoinette
Remarquable, rarissime… les adjectifs ne manquent pas pour cet objet attribué au fondeur et ciseleur (mais aussi ébéniste) André-Charles Boulle. « Qu’est-ce qui me permet de l’affirmer ?, demande Patrick de Buttet. C’est difficile, même si on voit tout de suite qu’il provient d’une grande maison. » Seule certitude, ce lustre provenait du château de La Roche-Guyon. « Je me suis donc intéressé à son histoire et à un moment je me suis dit “bingo !”, poursuit-il. J’ai appris que François VIII de La Rochefoucauld avait épousé Madeleine-Charlotte Le Tellier, fille du marquis de Louvois, ministre de Louis XIV et surintendant des Bâtiments du roi ; or, André-Charles Boulle était justement attaché à la manufacture des Gobelins et fut premier ébéniste de la maison du roi. Louvois est en fait intervenu plusieurs fois pour intercéder entre des clients et l’ébéniste, souvent en retard dans la remise de ses commandes. » Autre raison, un modèle similaire de lustre, aux ciselures identiques, réalisé (et non plus attribué) par le maître fondeur, est exposé au musée du Louvre. Dès lors, tous les indices étaient réunis pour que ce lustre provienne des ateliers d’André-Charles Boulle. « Tout collait, c’est aussi ça, l’histoire de l’art », résume l’expert.
La collection contient d’autres objets au destin aussi extraordinaire et qui se sont surtout révélés être d’excellentes affaires quand Bernard Tapie les a acquis.
Figurent notamment parmi les lots proposés à la vente une paire de ployants en X (lot 56). Bon, d’accord, il y a des éclats à la dorure et la garniture en velours de soie rouge à passementerie est en assez mauvais état, mais ils devraient quand même partir au minimum entre 180 000 et 200 000 euros. Ils sont attribués à la dynastie de menuisiers et ébénistes Foliot, plus précisément à Nicolas-Quinibert et Toussaint, et auraient été réalisés pour la future reine Marie-Antoinette.
« Je les ai trouvés le long d’un mur du salon », se souvient l’expert. Selon des amis de la famille, même le chien Boboy s’allongeait dessus.
“L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme”
Après des semaines de travail, Patrick de Buttet a découvert qu’ils avaient été achetés, le 31 octobre 1987, pour la somme de 93 500 dollars chez Sotheby’s à New York. « Ce qui est fou, c’est qu’à l’époque, ces ployants ont été vendus sans en préciser la provenance ; ils auraient valu sinon beaucoup plus cher, explique-t-il. Heureusement, on peut compter aussi sur le génie des grands marchands d’art, dont certains ont un vrai un flair de labrador : ils sont capables de deviner, sans se tromper, quelle est leur provenance. Je suis persuadé que Bernard Steinitz est en fait à l’origine de cette découverte ; c’était un génie de l’identification des pièces rares. » Des musées pourraient se porter acquéreurs des fameux ployants.
Parmi tous les objets qui seront proposés aux enchères, il y a aussi des pièces d’exception chargées d’émotions. C’est le cas d’un secrétaire à abattant, en laque Nanban, datant du XVIIIe siècle et attribué au maître ébéniste Philippe-Claude Montigny (lot 150). Il est estimé entre 100 000 et 120 000 euros. « Une des plus belles pièces, qui partira beaucoup plus cher, parie Patrick de Buttet. Un meuble extraordinaire à l’état de conservation remarquable. »
Difficile de dire moins : il est orné de panneaux de laque Nanban, des décors japonais achetés par des ébénistes français du XVIIIe siècles et provenant de coffres et de paravents du XVIe siècle. « L’intérieur est aussi richement décoré que l’extérieur, ce qui est extrêmement rare pour un secrétaire à abattant, fait pour être fermé afin de garder la confidentialité des écrits », explique notre expert, qui, là encore, n’a pas pu mettre la main sur l’historique de ce meuble ; il a quand même réussi à lui consacrer sept pages dans le catalogue.
Selon des amis de la famille, même le chien de Bernard Tapie, Boboy, s’allongeait sur des ployants estimés au minimum 180 000 euros.
Si ce meuble est chargé d’émotions, c’est que ce secrétaire a été acheté par Bernard Tapie pour l’offrir à son épouse Dominique comme cadeau d’anniversaire de mariage. « Vous comprendrez qu’il était donc très difficile pour Mme Tapie de voir partir ce meuble. Elle paraissait réellement bouleversée », se souvient Patrick de Buttet, très ému à cette évocation.
« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme », disait André Malraux. Qui pourra être intéressé par la collection d’objets de Bernard Tapie ? L’expert nous l’assure, cinq ou six pièces d’exception pourraient attirer quelques grands collectionneurs internationaux. Il y a encore des Américains et des Européens friands des objets de XVIIIe siècle alors que l’art contemporain a volé la vedette de part et d’autre de l’Atlantique.
En revanche, les Chinois ne sont pas intéressés par ce type de biens. Quant aux Russes, ils ont été longtemps d’importants acheteurs sur le marché des meubles anciens, puis, il y a vingt-cinq ans, ils se sont pris de passion pour l’art moderne.
« Bernard Tapie a bien essayé de s’y intéresser lui aussi, mais cela ne collait pas à sa personnalité, avance Patrick de Buttet. Sans doute n’y comprenait-il pas grand-chose : ça l’agaçait en fait de voir des œuvres atteindre des sommets alors que certains artistes n’étaient même pas connus. »
Enfin, cerise sur le gâteau, les frais ne sont que de 14,28 % TTC, contre 27 % en conditions normales dans le cadre d’une vente publique liée à des liquidations judiciaires. De quoi faire monter les enchères.
France24 - Monde
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting
Publié le : 08/07/2022 - 05:35Modifié le : 08/07/2022 - 15:37
FRANCE 24
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Constantin SIMON
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort vendredi après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public. Un suspect a été arrêté et a avoué avoir commis le crime.
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort, vendredi 8 juillet, après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public, a rapporté la chaîne NHK. L'homme politique a été attaqué lors d'un rassemblement électoral à Nara, dans l'ouest du pays.
Un suspect, arrêté peu après les faits, a avoué avoir commis le crime, a indiqué vendredi un haut responsable de la police de la région de Nara. "Le suspect a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu'il croyait que l'ancien Premier ministre Abe lui était lié", a déclaré ce policier à des journalistes, en refusant de donner davantage de détails.
>> À lire aussi : "Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record"
L'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a, plus tôt vendredi, qualifié d'"absolument impardonnable" l'attaque dont a été victime son prédécesseur.
"Un homme arrivé par derrière"
L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.
"Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. "Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné.
Shinzo Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l'agence de presse Jiji.
Shinzo Abe est le Premier ministre japonais qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il avait été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible.
L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.
Avec AFP
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe démissionne, mais que reste-t-il des "Abenomics"?
Au Japon, Yoshihide Suga est élu Premier ministre et succède à Shinzo Abe
Japon : le Premier ministre, Shinzo Abe démissionne pour raisons de santé
Valeurs Actuelles
Crise énergique : l’Etat s’apprête à relancer la centrale à charbon de Saint-Avold
Se priver des matières premières russes n’est pas sans conséquence. En renonçant à se fournir en gaz et pétrole russes, comme le reste de l’Union européenne, la France a pris le risque de manquer de ressources énergétiques en vue de l’hiver 2022-2023. Une perspective qu’entend palier le projet de loi « Pouvoir d’achat », comme le révèle RTL dimanche 26 mai. L’article 13 du texte, qu’a pu consulter la station de radio, mentionne en effet la réouverture temporaire de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle).
Une décision qui ferait passer la France au-dessus du seuil maximum de 700 heures annuelles, limitant le fonctionnement de centrales à charbon en France. Elle est cependant jugée indispensable, pour contrer la disparition du fournisseur russe et la fermeture de plus de la moitié du parc nucléaire français – pour cause de travaux en cours ou à venir. Le projet de loi indique que « faire fonctionner les centrales à charbon, notamment la centrale Émile-Huchet située à Saint-Avold, […] permettrait de limiter le risque sur la sécurité d’approvisionnement en électricité ».
71 anciens salariés de retour au travail ?
La réouverture de Saint-Avold serait donc décidée « à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne » – sauf changement de braquet avant la présentation imminente du projet de loi en Conseil des ministres. Comme pour contrer de futures critiques, le texte précise d’ailleurs que le charbon continuera à ne représenter que moins de 1 % de la production énergétique française, et qu’ « aucun charbon russe ne sera utilisé ».
L’opération nécessiterait le recrutement des 71 anciens salariés, en congés de reclassement depuis la fermeture de la centrale en mars 2022. Les réembauches, précise RTL, auraient alors lieu dès le mois de juillet, « afin de pouvoir procéder aux opérations de maintenance nécessaires » en vue de l’hiver. Elles seront proposées aux salariés volontaires, sous la forme de CDD courant du 1er juillet 2022 au 31 décembre 2023. Enfin, le texte prévoit qu’il « pourra être fait appel à des compétences extérieures si cela est nécessaire ».
France24 - Monde
L'actu en dessin : Vladimir Poutine face aux accusations de crimes de guerre
Publié le : 08/07/2022 - 15:48
FRANCE 24
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Le 27 juin, la frappe d'un missile russe sur le centre commercial de Krementchouk, au sud-est de Kiev, en Ukraine, faisait 18 morts et 40 disparus. Si la Russie dément avoir visé une installation civile, la communauté internationale a rapidement dénoncé un "crime de guerre". Un événement qui a inspiré le dessinateur algérien Dilem, qui représente le président russe Vladimir Poutine en boucher.
Au moins 18 personnes ont été tuées et une quarantaine sont portées disparues après une frappe de missile russe qui a réduit en cendres un centre commercial "très fréquenté" à Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine, lundi 27 juin. Un événement qui a immédiatement provoqué l'ire de la communauté internationale : le président français Emmanuel Macron a dénoncé une "horreur absolue" tandis que l'ensemble des dirigeants du G7 qualifiait cette attaque de "crime de guerre". La frappe montre "la cruauté et la barbarie" de Vladimir Poutine, assurait de son côté Boris Johnson.
Le dessinateur algérien Dilem a lui aussi voulu dénoncer les actes de Vladimir Poutine. Il présente le président russe comme boucher, faisant face à la grande faucheuse, le symbole de la mort. Une seule phrase de dialogue : Vladimir, pour vous servir ! Le message est clair.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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LE FIL DU 7 JUILLET
La Russie n'a "pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, assure Vladimir Poutine
LE FIL DU 6 JUILLET
Les civils évacuent Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass
Cartooning for peace
L'actu en dessin : le blé ukrainien utilisé comme une arme de guerre par Moscou
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - Monde
Au Royaume-Uni, la course à la succession de Boris Johnson est lancée
Publié le : 08/07/2022 - 04:25
FRANCE 24
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Après l'annonce par le Premier ministre Boris Johnson de sa démission à la mi-journée, le député Tom Tugendhat est devenu jeudi dans la soirée le premier à se déclarer candidat à la succession du leader conservateur. D'autres prétendants, comme le ministre de la Défense, Ben Wallace, ou la secrétaire d'État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, sont pressentis.
La course à la succession de Boris Johnson est lancée vendredi 8 juillet au sein du Parti conservateur britannique, au lendemain de la démission du Premier ministre, emporté par une avalanche inédite de défections dans son gouvernement en raison de scandales à répétition.
Sans attendre le calendrier, prévu la semaine prochaine, pour l'élection d'un nouveau leader conservateur, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a confirmé dès jeudi soir sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer après l'annonce du départ de Boris Johnson.
>> À lire aussi : "Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales"
Parmi les principaux candidats pressentis pour lui succéder figurent en haut de tableau le ministre de la Défense, Ben Wallace, suivi, selon un sondage YouGov, par la secrétaire d'État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, figure de la campagne en faveur du Brexit.
"Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement"
En annonçant sa démission dans une courte allocution devant Downing Street, Boris Johnson, 58 ans, a précisé qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la désignation de son successeur. "J'ai nommé un nouveau gouvernement qui sera en poste, tout comme moi, jusqu'à ce que le nouveau dirigeant soit en place", a-t-il déclaré, sans un mot pour la crise ouverte provoquée par la soixantaine de démissions dans son gouvernement depuis mardi, après un énième scandale.
Lors d'un Conseil des ministres dans l'après-midi, il a précisé qu'il laisserait les "décisions budgétaires majeures" à son successeur, avant d'annoncer une série de nominations pour regarnir les rangs d'un gouvernement décimé.
L'idée d'un intérim a été immédiatement dénoncée par l'opposition et certains poids lourds conservateurs. L'ex-Premier ministre John Major (1990-1997), a jugé "imprudent et peut-être intenable" que Boris Johnson reste "plus longtemps que nécessaire" à Downing Street.
"Nous n'avons pas besoin d'un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement", a fait valoir le chef de l'opposition, Keir Starmer.
Poussé vers la sortie par son camp
Une majorité des Britanniques (56 %) veulent aussi que l'intérim soit assuré par quelqu'un d'autre, selon un sondage YouGov ; 77 % d'entre eux pensent que Boris Johnson a eu raison de démissionner.
À l'image des sentiments que suscite Boris Johnson, les unes de la presse britannique affichent vendredi un large éventail : d'un affligé "Que diable ont-ils fait ?" (Daily Mail) et un reconnaissant "Merci" pour le Brexit (The Sun, Daily Express), au "Pire Premier ministre de tous les temps" (Daily Record), en passant par de plus sobres "Johnson jette l'éponge" (The Times) ou encore "C'est (presque) fini" (The Guardian).
En annonçant sa démission, Boris Johnson s'est dit "immensément fier" de son bilan, évoquant notamment le Brexit, la campagne de vaccination anti-Covid et son soutien à l'Ukraine.
Après deux ans et 349 jours tumultueux au pouvoir, marqués par le Brexit dont il était le héros, la pandémie, l'invasion russe en Ukraine, une inflation record et une montée des conflits sociaux, Boris Johnson a été poussé vers la sortie par son propre camp, lassé par les scandales à répétition et ses mensonges.
"Nouvelle page" pour l'UE
Après l'annonce de sa démission, Boris Johnson a téléphoné au président ukrainien, Volodymyr Zelensky. La présidence ukrainienne l'a remercié pour son soutien "dans les moments les plus difficiles".
Son départ est une "opportunité pour revenir à l'esprit véritable du partenariat et du respect mutuel dont nous avons besoin", a de son côté estimé le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, alors que les relations entre Dublin et Londres sont tendues au sujet de l'Irlande du Nord.
Après des années de relations houleuses, l'Union européenne espère aussi que le départ du champion du Brexit sera l'occasion de renouer le dialogue avec Londres sur l'Irlande du Nord.
Officiellement, la Commission européenne s'est refusée à tout commentaire, mais pour l'ancien négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, "le départ de Boris Johnson ouvre une nouvelle page dans les relations avec la Grande-Bretagne".
Avec AFP
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FIN DE RÈGNE
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur
France24 - Monde
Cameroun : la production de champignons en plein essor
Publié le : 08/07/2022 - 15:56Modifié le : 08/07/2022 - 16:10
Laura MOUSSET
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Grillés en brochette, séchés ou transformés en huile pour les cheveux : à Bafoussam, dans l'ouest du Cameroun, des agriculteurs et entrepreneurs tentent de diversifier les débouchés pour les champignons qu'ils cultivent sur des déchets agricoles. Ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la myciculture (la culture des champignons comestibles).
France24 - Monde
Procès Fifa : Sepp Blatter et Michel Platini acquittés des soupçons d'escroquerie
Publié le : 08/07/2022 - 10:46
FRANCE 24
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Le Suisse Sepp Blatter, ancien président de la Fifa, et le Français Michel Platini, ex-président de l'UEFA, ont été acquittés vendredi dans l'affaire d'escroquerie au sein de l'instance du football mondial.
L'ancien président français de l'UEFA Michel Platini et l'ex-président suisse de la Fifa Sepp Blatter ont été acquittés vendredi 8 juillet en Suisse dans l'affaire d'escroquerie qui a brisé en 2015 les ambitions du Français d'accéder à la tête du football mondial.
Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence.
Gianni Infantino visé par une procédure distincte
Pendant deux semaines, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans avaient comparu pour avoir "obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses" (1,8 million d'euros) "en faveur de Michel Platini".
Mis en cause dans d'autres affaires pénales mais jugés pour la première fois, Michel Platini et Sepp Blatter ont chacun plaidé l'acquittement, eux qui clament leur innocence et voient dans ce dossier une manipulation destinée à les écarter du pouvoir.
Pendant des années, la défense s'est évertuée à ramener dans les débats un possible rôle en coulisses de Gianni Infantino, ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA, puis élu inattendu début 2016 à la présidence de la Fifa – qui paraissait pourtant promise à son ancien chef.
Mais si Gianni Infantino est visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 avec l'ancien chef du parquet suisse, jamais les magistrats n'ont joint les deux dossiers, rendant judiciairement hors sujet tout soupçon de complot.
"Accord de gentlemen"
Défense et accusation s'accordaient sur un point : Michel Platini a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.
Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain – devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) – "a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses", qualifiée de "fausse facture" par l'accusation.
Les deux hommes martèlent de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un "accord de gentlemen" oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à Michel Platini.
Avec AFP
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Fifa : la justice suisse ouvre la voie au procès de Michel Platini et Sepp Blatter
Fifa : Michel Platini et Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour escroquerie
Fifa : au procès pour escroquerie de Michel Platini et Sepp Blatter, le choc des cultures
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Her Father Fled the Nazis. She’s the New U.S. Ambassador to Germany.
For Amy Gutmann, a respected democracy scholar, her role as President Biden’s envoy to Germany is not a job, “it’s a mission,” one both professional and personal.
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By Katrin Bennhold
FEUCHTWANGEN, Germany — After Amy Gutmann’s father fled the Nazis in 1934, he swore never to set foot in Germany again. For the rest of his life, he boycotted German goods and only spoke English to his daughter. Germany, he impressed on her when she was growing up, was “very bad.”
Nearly a century later, Ms. Gutmann, a respected democracy scholar, has moved to Germany — as the new U.S. ambassador. With antisemitism and far-right ideology once again resurgent, and with Russia waging war on Ukraine close by, her new role is not a job, she says: “It’s a mission.”
That mission is personal as well as geopolitical.
Earlier this month, Ms. Gutmann was striding up a cobbled alleyway in Feuchtwangen, the sleepy Bavarian town where generations of her German ancestors had dwelled before a Nazi mayor burned down the local synagogue and declared his town “Jew-free.”
When the current mayor came to greet her, Ms. Gutmann pulled out the small black-and-white photograph of her father that she always carries with her.
“You’ll forgive me for speaking not only as the U.S. ambassador to Germany, but as Amy Gutmann, the daughter of Kurt Gutmann,” Ms. Gutmann, 72, told a crowd of local dignitaries. “I would not be here today were it not for my father’s farsightedness and courage.”
The timing of her official arrival as ambassador on Feb. 17, Ms. Gutmann said in an interview, felt particularly poignant, coming one week before the invasion of Ukraine by a revisionist Russian president who has been accused by her own boss of committing “genocide” in his quest for empire.
Seventy-seven years after America and its allies defeated Hitler’s Germany, the two countries are now united against Russian aggression. A big part of Ms. Gutmann’s job will be to keep it that way.
“Germany and the U.S. today are extremely strong allies and they’re allies in defense of human rights and in defense of the sovereignty of democratic societies,” she said. “It closes a loop, while leading us forward into an era that my father never had the opportunity to witness.”
When President Biden called her in April 2021, she was the longest-serving president of the University of Pennsylvania, a mathematics major turned political philosopher who had written more than a dozen books about democracy.
“Do you want to be my ambassador to Germany?” Mr. Biden asked her.
Ms. Gutmann was sworn in on the Hebrew Bible her German grandmother Amalie, for whom she was named, had brought with her from Germany.
Germany has welcomed Ms. Gutmann not just as a representative of a new administration but of the American ally of old — before it turned fickle and abrasive during the Trump years. Ms. Gutmann’s predecessor, Richard Grenell, threatened to stop sharing intelligence with Germany and posed for selfies with lawmakers of the far-right Alternative for Germany party.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Repairing America’s alliances was one of President Biden’s main foreign policy objectives and Germany was central to this effort, making Ms. Gutmann a perfect candidate, said Julianne Smith, a longstanding Biden adviser and now the U.S. ambassador to NATO.
“The president believes that Germany is an indispensable partner for us and he wanted to send someone that he knew well,” Ms. Smith said.
(Before Mr. Biden offered her the job, Ms. Gutmann had offered him one in 2017 as a lecturer at her university, an offer that came after he lost his son Beau and “saved” him, as he once described it.)
“It was just obvious in his mind that she was the right person at the right time,” Ms. Smith said. “She is a proven leader and she is an intellectual giant.”
When her father died in 1966, Ms. Gutmann was only 16 and Germany was still filled with former Nazis.
In the three decades since reunification, the country has worked hard to own up to its history — and apply the lessons of that history.
But it took the arrival of over a million refugees from the Middle East under former Chancellor Angela Merkel, in 2015-16, for Ms. Gutmann to fully trust Germany’s transformation.
“I was deeply moved by Merkel’s welcoming of refugees,” she said. “It made a strong, perhaps decisive difference in my sense of Germany’s commitment to human rights.”
She added, “Germany today is a model of acknowledging the past.”
That acknowledgment was on display in Feuchtwangen, where the director of the local museum guided Ms. Gutmann through an exhibition on 800 years of Jewish life in the town that also described in unsparing detail the persecution of Jews under the Nazis.
Among the exhibits were items from Ms. Gutmann’s own family. A photograph of her grandfather. A postcard written by her grandmother. As a gift, Ms. Gutmann was handed copies of her father’s report cards. “German was not his strength it seems,” she said, laughing.
“Everybody gets report cards, but to see something in which there were semi-normal times for him was a high point,” she said later. “I only knew my father after he was traumatized.”
Her father, an Orthodox Jew who fled Germany when he was 23 and later organized the escape of his parents and four siblings, barely spoke to Ms. Gutmann about his own past, but he taught her about the Holocaust.
“He clearly did not want me as a child to know — let alone to carry forward — his emotional trauma, but he definitely wanted me to carry the lessons of ‘never again’ forward,” Ms. Gutmann recalled.
Raised in the small town of Monroe, N.Y., Ms. Gutmann said she felt like “a strange kid,” as she put it, her Jewishness and intellectual curiosity making her a double outsider.
Her mother urged her to do well in school. After winning a scholarship, she became the first in her family to go to college and earned a Ph.D. from Harvard before teaching at Princeton for nearly 30 years and becoming president of the University of Pennsylvania in 2004.
Her book “Democratic Education,” which shows why democracies need a robust public education system, is a standard in the field.
“One reason I wrote about democracy and education was that it is a path out of tyranny,” she said. “The first thing the Nazis did was to close down the press and burn books.”
The Gutmann house in Feuchtwangen, where her father grew up, has become a bookstore, which delighted her. “Oh my God! If this were a Hollywood script, it would be a bookstore,” she said, before purchasing half a dozen books for her grandchildren.
Her father had been an apprentice with a metallurgist in nearby Nuremberg, home to the biggest Nazi Party rallying ground, where he boarded with a Christian family that treated him well. But when he watched them flash the Hitler salute at a passing Nazi march, he knew it was time to leave.
“He fled when he could because he saw what was happening,” Ms. Gutmann said. “One of my missions is that people need to know how important it is to speak up early.”
For all Germany’s efforts to apply the lessons from its past, one great leap remains, she said: Long reluctant to spend on its military, let alone deploy it, Germans have to trust themselves to lead on military matters.
“Diplomacy is the first recourse — but it often does not work against brutal tyrannies,” Ms. Gutmann said.
That, too, is a lesson from World War II, she said: “Were it not for the military force of the allies, Hitler would have won.”
“And now we have Putin,” she added. “Without military force, there is no way Ukraine can defend its sovereignty. At this moment, as in many other moments in the history of democracies, we have to have not only the military might, but the willingness to use it.”
In Germany, that realization is still sinking in. The government has committed to a 100-billion euro rearmament program in what Chancellor Olaf Scholz dubbed a “Zeitenwende” — or historic turning point — but Berlin has been criticized for dragging its feet on delivering heavy weapons to Kyiv.
“I believe the Zeitenwende is real,” Ms. Gutmann said. “If there’s anybody who’s not disposed to be soft on Germany, it’s me. But I do think we have to recognize what a historic moment this is, and we will continue to urge Germany to do more.”
Ms. Gutmann worried that both Germans and Americans “overestimated how enduring democracies are — they’re not, unless you fight for them,” she said, adding, “Everything we do makes a difference. And everything we don’t do makes a difference.”
For all her eagerness to visit Feuchtwangen, the night before she traveled there, Ms. Gutmann barely slept.
“I was worried sick that I would go there and feel they hadn’t really come to terms with the past,” she recalled, “that I would be disappointed and I wouldn’t have been able to hide it — and it would have been just a terrible moment.”
By the time she left the town, she was reassured.
Addressing the small photograph of her father in her hands, she said, “You would be so proud of not only your daughter, but of your country, the United States, which became your country, and the country that you had to leave — and what they have become: Two of the greatest allies still fighting what you would tell me is a fight that could never end.”
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New York Times - World
A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die
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The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?
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By Motoko Rich
TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?
“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”
To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.
“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”
With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.
Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.
Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.
Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”
The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”
To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”
That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.
“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.
Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.
The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.
“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”
She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.
Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”
After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.
At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”
For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.
She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.
Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”
While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.
After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”
Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.
She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”
Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”
Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”
Hikari Hida contributed reporting.
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France24 - World
Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns
Issued on: 06/07/2022 - 20:00
Joanna YORK
As US basketball player Brittney Griner stands trial in Russia accused of drug smuggling, a growing number of other foreign nationals are also imprisoned in harsh conditions. Is Russia building a store of international prisoners to use as political pawns?
Detained American basketball player Brittney Griner made a direct appeal for her freedom in a handwritten letter to US President Joe Biden, delivered to the White House on July 4.
Griner has been held in Russian prison since February 2022 when the Russian Federal Customs Service said it discovered vape cartridges containing hashish oil in her luggage after she arrived on a flight from New York to Sheremetyevo International Airport in Moscow.
“I’m terrified I might be here forever,” Griner wrote, five months after she was first arrested. “Please don't forget about me and the other American detainees. Please do all you can to bring us home.”
Griner, 31, is one of the most decorated female basketball players in the US. She now faces a prison sentence of up to 10 years if convicted of drug smuggling charges, even though US authorities maintain that she has been “wrongfully detained”.
Some US commentators have denounced her hearing, which began on July 1, as a “show trial” and said that Russia is using Griner, who was arrested one week before Russia invaded Ukraine, as a political pawn.
“It’s a period of markedly heightened tension between Russia and the US,” says Ben Noble, associate professor of Russian politics at University College London. “The original detention of Brittney Griner may or may not have been politically motivated, but this certainly has become a politicised case.”
‘Humiliated as a human being’
Following the delivery of Griner’s letter, her wife, Cherelle Griner, told CBS Mornings on Tuesday that the basketball player was “probably the strongest person I know. That means she truly is terrified that she may never see us again. And, you know, I share those same sentiments”.
On Wednesday, President Biden called to tell Cherelle that his administration was working towards Brittney's release.
But the Griner’s fears are not unfounded – for months Brittney did not even have a trial date. This is common among detainees. Even though they are legally supposed to spend a maximum of two months on remand under Russian law, extensions are often granted. “A person could be sitting on remand for a very long time, while the investigator could be in no hurry to actually investigate,” says Natalia Prilutskaya, Amnesty International’s researcher for Russia.
In remand centres conditions are harsh and hostile. Cells are over-crowded, with poor bedding, limited shower facilities and shared toilets that often lack privacy. Detainees can be put in solitary confinement for offences as small as sitting on their bed at the wrong time. “It's a situation where you're humiliated as a human being,” Prilutskaya says.
The centres can also be dangerous. In 2021, more than a thousand leaked videos appeared to show Russian inmates being tortured.
At the end of this ordeal, there is little hope of a fair trial. “In almost 100% of cases the judge will go with what the investigation file says,” Prilutskaya says. “The Russian justice system has a very prosecutorial leaning, especially if there is some sort of political interest.”
Political pawns
Post-trial, those found guilty are sent to penal colonies where conditions are hardly better – forced labour, limited facilities, and lack of healthcare are common.
This is the situation that numerous other foreign detainees are now facing. Former US Marine, Paul Whelan, has been jailed in Russia since 2018, and is currently serving a 16-year sentence for espionage – a charge which he and US officials deny.
The war in Ukraine has offered a pretext for numerous other sentences. Four British nationals and one Moroccan were imprisoned after being captured in Ukraine and found guilty by Russian courts of fighting as mercenaries. Three of the group have been sentenced to death.
Meanwhile the Institute for the Study of War thinktank has warned that Russian forces have been increasing efforts to abduct and imprison Ukrainian citizens for use in prisoner exchanges.
It is hard to know exactly how foreign detainees are treated while imprisoned. “There are penal colonies where foreign nationals are held in conditions that probably are a little bit easier, but not necessarily,” says Prilutskaya. “Especially not if the authorities want to put pressure on a particular person or use them as a pawn.”
A growing rift
In Griner’s case, her status as a high-profile athlete could make her a particularly valuable political pawn that the US is keen to repatriate. “It may well be that she is being considered by the Russian political leadership as a possible candidate for a prisoner exchange,” says Noble. “There has been talk of swapping Griner for the Russian national Viktor Bout, who is a convicted arms dealer currently in prison in the US.”
A similar exchange was made in April 2022, when US citizen and former marine Trevor Reed was released in exchange for a Russian citizen being held in US prison on drug-smuggling charges. Reed was sentenced to nine years in prison for endangering the “life and health” of Russian police officers, a charge which he and US officials denied.
He was held for almost three years before being released, after what the White House described as “months and months of hard careful work”.
This slow approach may be now Griner and other detainees’ only hope, even though the White House pledged on July 5 to do “everything it can” to secure freedom for the basketball player and Whelan.
In the meantime, the most significant political impact of Griner’s case may be to deepen the rift between Russia and the West.
According to Noble, it is unclear whether Russian authorities intend to increase detentions of foreign nationals for political ends, but many may now fear a hostile welcome if they should travel there. In March 2022, US officials warned that Americans visiting Russia on business trips – particularly those working for companies implementing sanctions against Russia – were at risk of being arrested and held by authorities.
Noble says, “the case of Brittney Griner may well make foreign nationals think twice about stepping on Russian soil for fear that they too may suffer her fate”.
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Basketball
Russia extends detention of WNBA All-Star Brittney Griner for drug possession
Freeing WNBA's Griner from detention in Russia a 'priority', White House says
Basketball star Griner goes on trial in Russia on drug charges despite US objections
Valeurs Actuelles
Le Conseil d’État dit “non” au burkini
Le Conseil d’État, juridiction administrative suprême, a donc rejeté l’argumentation de la municipalité de Grenoble, qui tentait, comme elle l’avait fait devant le tribunal, de soutenir que le burkini n’était qu’un maillot de bain comme les autres et que sa délibération ne visait qu’à élargir les possibilités d’accès aux bains. Comme le tribunal, dont la décision se trouve intégralement validée, le Conseil d’État fonde essentiellement sa décision sur le principe de neutralité du service public, principe fondé sur l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, sur la loi du 9 décembre 1905, sur la Constitution de 1958, réaffirmé et mieux défendu au plan des mesures d’urgence par la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”. Le Conseil a écarté l’illusion que voulaient entretenir les associations défenderesses (la Ligue des droits de l’homme, l’association Alliance citoyenne et la Ligue du droit international des femmes) qui soutenaient qu’il ne s’agissait pas nécessairement de vêtements à connotation religieuse. Il a également rejeté un argumentaire plus subtil tiré de ce que la délibération grenobloise ne proposait pas au public musulman des prestations supplémentaires et permettait simplement aux usagers de se vêtir comme ils l’entendaient.
Le Conseil admet que les principes de laïcité et de neutralité du service public n’interdisent pas que des spécificités d’organisation et de fonctionnement du service puissent correspondre à des convictions religieuses. Mais il rappelle que l’administration n’est pas tenue de tenir compte de telles convictions et que les usagers n’y ont aucun droit. Il rappelle aussi que l’article 1er de la Constitution interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances pour s’affranchir de la règle commune. Le point 9 de l’ordonnance, qui contient le cœur de la motivation du Conseil d’État, croise, comme le tribunal, le motif de violation de la neutralité avec celui tenant à l’hygiène et à la sécurité. Le Conseil d’État affirme que la municipalité de Grenoble a écarté les règles d’hygiène et de sécurité édictées par son règlement pour répondre à des convictions religieuses et qu’ainsi la dérogation apparaissait « très ciblée » . Le principe de neutralité des services publics a donc subi une atteinte qualifiable de « grave » et la décision de la municipalité demeure suspendue.
Le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France
Si on va au-delà de cet arrêt, qui sera évidemment confirmé sur le fond par la juridiction administrative, plusieurs remarques doivent être faites. En premier lieu, un coup d’arrêt est porté aux dérives de l’islamisme politique, qui tend à introduire, sous couvert de majoration des droits individuels, des coutumes et des prescriptions religieuses relevant de la civilisation arabo-musulmane, qui, pour respectables qu’elles soient dans le cadre qui leur est propre, ne sauraient avoir cours dans une culture assimilationniste à la française. Il va sans dire que, symétriquement, les Français qui se déplacent dans les pays musulmans ne sauraient s’affranchir – et d’ailleurs on ne les voit pas s’affranchir – des habitudes et des coutumes en vigueur dans le vaste monde de l’oumma. Il est certain qu’en pays musulman, le regard porté sur la femme est différent du nôtre, qu’il dépend de considérations qui ne sont pas sans valeur, mais le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France. La notion de liberté, et en particulier la liberté de religion, brandie par les islamistes, ne doit pas et ne peut pas être opposée au combat contre le séparatisme, combat qui doit être cher aux citoyens de France, qui tend à la survie de notre État, de notre civilisation et de notre peuple. Les fidèles de toutes les religions doivent en tout état de cause respecter, lorsqu’ils se trouvent en France, l’obligation de discrétion qui découle implicitement mais nécessairement de l’ensemble des textes protégeant la neutralité de l’État.
En deuxième lieu, quid des arrêtés anti-burkini pris en ce qui concerne l’espace public des plages et lieux de baignade ? Le Conseil d’État a annulé, on l’a dit dans un précédent éditorial de la présente revue, la plupart de ces arrêtés ( Valeurs actuelles du 2 juin 2022). Mais la profusion des incidents liés à ces tenues, dont la presse a rendu compte récemment, devrait inciter les maires, les préfets et les juges à se montrer moins conciliants avec des tenues d’inspiration manifestement religieuse. Le contraste est fort et pénible à contempler, pour nos regards déshabitués des inégalités trop voyantes, entre les femmes musulmanes voilées de la tête aux pieds, restant la plupart du temps sur le sable, et leur mari bondissant dans l’eau en tenue normale de baignade. Rappelons ce fait évident que l’on ne voit jamais des musulmans mâles en burkini ! D’autre part, eu égard à la gêne, et pour les mouvements de natation des baigneurs et pour les opérations des sauveteurs, que représentent ces tenues, et au souci d’égalité, ces vêtements pourraient être interdits au double motif de la sécurité de la baignade dans les zones ouvertes et d’une trop grande visibilité de l’engagement religieux des baigneuses concernées. L’interdiction du burkini dans les piscines publiques marque une étape. La suite est à observer, à décrire et à réaliser.
Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français
En troisième lieu, on notera le rôle éminent du “petit” juge dans la détermination de la jurisprudence ; le Conseil d’État se trouvait en l’espèce en présence d’un jugement régulier et bien motivé ; le préfet de l’Isère défendeur et les rédacteurs du Conseil d’État avaient déjà une matière à approuver ou renverser. Ils n’étaient pas devant le fait brut. Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français au nom duquel, rappelons-le, toutes les décisions juridictionnelles sont rendues. Et, comme ils n’ont pas la lourde charge de définir une position au niveau national, ils peuvent se permettre d’être plus audacieux. Ils peuvent ainsi jouer un rôle actif d’éclaireurs dans la construction du droit.
En quatrième lieu enfin, on doit remarquer que les décisions du tribunal administratif de Grenoble et du Conseil d’État donnent un sens et une portée à une loi – celle du 24 août 2021 – que d’aucuns estiment molle et trop peu explicite. Le rôle du législateur n’est pas de définir la vêture correcte, ni la notion de “bon père de famille” ou de “tenue décente”, ni de rechercher et d’expliciter tous les cas d’application. Un correct partage des rôles entre le législateur posant les principes et un juge respectant l’esprit des lois suffit à fonder une bonne gouvernance. Alors qu’une nouvelle législature s’ouvre, avec un grand nombre de députés débutants, cette remarque est importante.
* François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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Burkini : au Conseil d’Etat, le communautarisme en débat
Comme elle l’avait annoncé mercredi 25 mai 2022, la ville de Grenoble va bien faire appel devant le Conseil d’État du jugement du tribunal administratif suspendant l’autorisation du port du burkini dans les piscines. Le Conseil d’État devrait ensuite statuer sous 48 heures, rendant une décision définitive qui, elle, ne peut être contestée. On s’approche ainsi de l’épilogue du long feuilleton du burkini, du moins sur le plan judiciaire. Car au niveau politique, c’est une autre histoire…
Le Conseil d’État doit en effet régler les litiges qui lui sont soumis en droit, certes ; mais ceci l’amène régulièrement à prendre des décisions pour garantir ce qu’il estime être la cohésion sociale du pays. Pas plus historiens que médecins, philosophes ou savants, les Juges du Palais-Royal, saisis de questions sensibles sur ces thèmes, sont régulièrement amenés à en revêtir les atours afin de trancher une fois pour toutes des débats de société (fin de vie, procréation, terrorisme, etc.) dont les contours légaux sont flous. Résultat, quand bien même ils ne peuvent en principe pas s’affranchir de la règle de droit pour faire valoir leur propre subjectivité, les décisions finissent toujours par refléter une certaine opinion.
Pour la Haute juridiction administrative, s’ajoute à cet enjeu la question de la temporalité. Entre l’annonce politique et la décision du juge, il s’écoulait auparavant plusieurs années. Désormais, il lui est demandé de se prononcer dans le feu de l’action, avant que le feu de la controverse ait pu s’éteindre.
Quand le Conseil d’Etat s’immisce dans les débats de société
Ces dernières années, le Conseil d’Etat a ainsi dû, à plusieurs reprises, imposer une certaine vision de la société au travers de ces décisions. Le 12 décembre 2014, il avait validé l’attribution de la nationalité française aux enfants nés par GPA à l’étranger. Si la Haute juridiction administrative rappelait que les contrats de gestation ou de procréation pour autrui sont interdits par le code civil, elle avait jugé que la seule circonstance qu’un enfant soit né à l’étranger dans le cadre d’un tel contrat, même s’il est nul et non avenu au regard du droit français, ne pouvait conduire à priver cet enfant de la nationalité française. Par cette décision, le Conseil d’Etat admettait les conséquences de la GPA pratiquées à l’étranger.
Le 26 août 2016, le Conseil d’Etat mettait cette fois un terme aux arrêtés « anti-burkini ». La petite commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) avait, quelques semaines plus tôt, interdit le port de cette tenue de bain controversée. Un arrêté municipal confirmé le 22 août par le tribunal administratif de Nice.
Saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), le Conseil d’Etat annulait ce même arrêté 4 jours après, alors même que l’affaire occupait tous les médias. Se voulant un arrêt de principe, cette décision cassait du même coup une trentaine d’autres arrêtés municipaux et inscrivait le burkini dans une forme de neutralité, l’estimant sans conséquence sur les bonnes mœurs.
La question du burkini ressurgit aujourd’hui à la faveur d’une délibération du conseil municipal de Grenoble. Par une ordonnance du 25 mai 2022, le Tribunal administratif de Grenoble a jugé qu’en autorisant les tenues religieuses de baignade comme le burkini dans ses piscines municipales, la ville de Grenoble avait gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public, dont la laïcité est une composante. Au cœur de sa démonstration, l’article 1er de la Constitution qui « interdit quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ».
Éric Piolle, le maire de Grenoble, a immédiatement déclaré faire appel de la décision du tribunal. Obtiendra-t-il gain de cause devant le Conseil d’État ? Dans sa jurisprudence, celui-ci s’est toujours montré favorable au burkini, au nom de liberté d’aller et venir, de la liberté de conscience et de la liberté personnelle. Il est donc plus que probable que la Haute juridiction administrative donne in fine raison à la mairie.
Il y a 150 ans, la loi du 24 mai 1872 consacrait l’indépendance du Conseil d’Etat, le transformant en une juridiction dont les décisions s’imposent à l’administration. Sa décision sur le Burkini sera donc décisive pour la suite car elle s’appliquera à toute la France, ouvrant de fait la porte, s’il s’alignait sur la mairie de Grenoble, à la généralisation de cette tenue de bain controversée.
France24 - World
Synagogue sues Florida over abortion limits, a possible template for future challenges
Issued on: 28/06/2022 - 15:45
Joanna YORK
A lawsuit brought by a Florida synagogue claims reducing access to abortion is not compatible with Jewish law, making it a violation of the constitutional right to freedom of religious expression. In the wake of the Supreme Court decision to overturn Roe v. Wade, does the lawsuit offer a template for other legal challenges?
A lawsuit filed on June 10 by a synagogue in Florida has challenged plans to limit abortions in the state on the grounds that it would violate religious rights and therefore be unconstitutional. The Jewish faith holds the right to an abortion to be inviolable.
The Florida bill is set to lower the maximum threshold for abortions from 24 weeks down to 15 weeks from July 1, with exceptions in instances where the medical procedure could save the life or prevent serious injury to the mother. It offers no exceptions for victims of incest, rape or human trafficking.
But these restrictions would infringe upon Jewish women’s right to abortion as guaranteed by their faith and are thus incompatible with the Florida constitution’s right to privacy and religious freedom, says the lawsuit, which was brought by Rabbi Barry Silver on behalf of the roughly 150 members of Congregation L’Dor Va-Dor in Palm Beach County.
“If a foetus poses a threat to the health or emotional well-being of its mother, at any stage of gestation up until birth, Jewish law not only entitles but requires the mother to abort the pregnancy and protect herself,” the suit argues.
‘The only alternative’
The suit was filed in advance of a long-expected ruling by US Supreme Court, which on Friday struck down the 1973 law that legalised abortion nationwide.
As the court overturned the Roe v. Wade ruling, it increased individual states’ powers to enforce their own abortion laws, with 26 conservative states now expected to introduce restrictions or outright bans on the procedure.
In Florida, for example, Governor Ron DeSantis quickly promised more restrictions to expand “pro-life protections” in the wake of the ruling, in addition to those already set to come into effect in July 1.
While some have celebrated the Supreme Court’s decision, others have bitterly opposed it. The US National Women’s Law Centre described it as an “extremist attack” on women’s rights, and US President Joe Biden has pledged his administration will do all it can to protect remaining abortion rights.
However, reversing the court’s decision would be practically impossible. According to Emma Long, associate professor of American history and politics at the University of East Anglia in the UK, there are only two ways to rescind a Supreme Court decision.
The first is to convince the court to overturn its own decision, something it has rarely done, which makes the decision to overturn Roe v. Wade extremely unusual. The second is an amendment to the US Constitution itself, which has only happened 17 times since 1791. And as Long says, “particularly on an issue this divisive, it’s just not going to happen”.
A single lawsuit brought in Florida against the state’s constitution (rather than the US Constitution) might thus seem like feeble resistance. But it draws on deep-rooted legal precedents: freedom of religious expression is a First Amendment right. Meanwhile, there is no mention of abortion in the Constitution, meaning constitutional laws around the practice are always interpretative.
Citing such an inalienable right as religion establishes the suit on “stronger legal ground” than trying to push for the creation of new laws to re-legalise abortion, Long said.
“Bringing a constitutional case is literally the only option, but it’s also a very clever legal move.”
A question of religion
Broadly speaking, Jewish law stipulates that life begins at birth and that until that point the mother’s life is prioritised. “So, in order to protect the health of the pregnant person, abortion is permissible and sometimes mandated,” said Samira Mehta, associate professor of women and gender as well as Jewish studies at the University of Colorado at Boulder.
The definition of what counts as a health threat varies between Jewish communities, with the congregation of L’Dor Va-Dor in Florida at the liberal end of the spectrum. But, Mehta said, there is agreement on the principle that abortion is a right. “And that it is a religious matter, not a decision for the state.”
Traditionally, US courts have been sympathetic to legal arguments made on similar constitutional grounds. Historically, minority religious groups have benefited from rulings that protected traditions not accounted for in general law. For example, a 1996 ruling allowed the use of the banned substance peyote exclusively in Native American religious ceremonies.
More recently, the balance of power has changed. “In the last 15 years or so, the Supreme Court has used religious freedom language to protect the rights of majority religious groups, particularly white evangelical Christians,” Long said.
This has led to cases that question the concept of who is a majority and who is a minority, such as those against legalising gay marriage on the grounds it discriminates against groups who do not support marriage rights for all. While those cases were dismissed, others – namely around religion in schools – have been passed.
In the national discussion around rolling back abortion rights, the National Council of Jewish Women said on its website that the conversation was so dominated by the Christian right that it had “ignored Jewish voices”. In Florida, the L’Dor Va-Dor lawsuit says that new laws amount to “imposing the laws of other religions upon Jews”.
“What we are seeing is a very powerful minority of conservative, Protestant and Catholic Americans dictating something that conflicts with other people's deeply held religious beliefs,” Mehta says. “But religious freedom is something that is enshrined in American law for all Americans. So, what happens when people's rights bump up against each other?”
‘Not much else to lose’
The L’Dor Va-Dor lawsuit challenges the state’s constitution, meaning a win would only have legal implications within Florida. But success could pave the way for similar lawsuits in other states. It could also set the stage for other suits claiming First Amendment violations that could have national implications.
“There is potential in an argument that says the theological teachings prioritise the person who is pregnant,” Long said. “To be legally successful it would have to be framed very carefully, which is what conservatives have been doing very successfully to achieve their policy aims for several decades now.”
In fact, part of the uniqueness of the Florida suit is that it is a rare example of liberals using tactics normally deployed by conservatives to try to sway the courts towards their own values. “This is certainly a different angle and it’s really clever, given the way the court has been thinking about issues of religious liberty in the last decade and a half,” Long said.
Nonetheless, even though the Florida suit contains “an argument that should be taken seriously”, Mehta said it is anyone’s guess what the outcome might be. Most probable is that there will be no quick or easy victories for those fighting to regain abortion rights. Instead, they are likely to face legal obstacles, state-by-state battles and bitter divisions on either side.
“It's a deeply polarised environment,” Mehta said, adding that Jewish activists are also facing rising rates of antisemitism.
And the price of failure in Florida may be high. A loss would give other courts grounds to rule against similar cases, and could feel like another nail in the coffin for reproductive rights in the United States.
“It's high stakes in some ways,” said Long. “But you could argue that, given that Roe v. Wade has now gone, there’s not much else to lose by trying.”
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Louisiana judge temporarily blocks implementation of abortion ban
Pride turns to outrage over abortion ruling as marchers take to US streets
Protesters at US Supreme Court denounce abortion ruling overturning Roe v. Wade
Valeurs Actuelles
La guerre sur nos plateaux TV
Qu’on soit consultant (rémunéré) ou invité occasionnel (non rémunéré), perché sur son inconfortable fauteuil, l’impression est la même, pour tous : celle du perroquet obligé de se répéter, de plateau en plateau, pour commenter des images vues et revues, parfois fausses ou manipulées. Sollicité par l’animateur, le “sachant” doit savoir rebondir, commenter, même quand il doute de l’intérêt ou de la véracité de l’information. Il sait et comprend tout, même quand il ne sait pas tout et ne comprend pas tout. Le commentaire doit être rapide et simple, sinon simpliste – “Pas de tunnel, coco !”
Sur les chaînes d’info en continu, l’information ne s’arrête jamais, c’est du “H24”. On nourrit le temps d’antenne, un œil sur la concurrence et les chiffres d’audience. D’où cette pénible impression de godiller, de la tragédie la plus brutale à la scène la plus futile, au gré des sujets. Cette pression de l’immédiateté nous transforme en robinets à commentaires. Et, parfois, on parle trop… Il faut accepter de passer de l’essentiel à l’accessoire sans hésiter, donner son avis sur tout, avoir réponse à tout et savoir cacher, parfois, le fond de sa pensée, sous peine de quitter ce grand ballet de la notoriété TV. On montre, on commente, on s’indigne. Parfois, quand l’animateur cherche la qualité – il y en a -, on prend le temps d’expliquer. Mais vite, vite.
Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant
Les débats restent trop souvent biaisés, la pression insidieuse. Depuis le 24 février, on reprend sans recul ce qu’assurent les Ukrainiens. Ne jamais douter de ce qu’ils disent. On relativise au contraire ce qui vient des Russes. On remet systématiquement en question ce qu’ils affirment. Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant. Les Ukrainiens bombardent Donetsk ou telle autre ville séparatiste ? “Une rumeur, on va vérifier… ” Puis on passe à autre chose. Les huit ans de bombardements ukrainiens contre le Donbass prorusse (14 000 victimes depuis 2014) ? “Oui, c’est ce que disent les Russes. ” Les reportages documentés de la journaliste Anne-Laure Bonnel, curieuse, franche, courageuse ? “La propagande du Kremlin, rien de plus. ”
Fin mars, le courant dominant assure que l’armée russe recule sous les coups ukrainiens. La conclusion paraît évidente : la Russie est en train de perdre la guerre. Expliquer qu’il peut aussi s’agir d’un repli opératif vers une autre partie du front ? Inaudible. En avril-mai, la contre-offensive ukrainienne n’est plus aussi victorieuse que prévu, les Russes gagnent même du terrain. Qu’importe ! Un mois, c’est une éternité. La boucle médiatique ne s’arrête jamais, l’info chasse l’info. En juin, qui se souvient encore de ce que disaient les experts en avril ? Les Russes bombardent Marioupol ? Donc, ils rasent la ville. Rappeler que le matraquage vise surtout l’immense complexe industriel périphérique Azovstal ? Inaudible, encore. Des crimes de guerre russes ? Oui, ils sont avérés. Des crimes de guerre ukrainiens ? “On manque d’infos… Ils sont agressés. ” Une maternité ou une école ravagées par les bombes ? L’horreur, bien sûr. Les Ukrainiens n’y auraient-ils pas placé des armes, des positions de tir ? Possible. Sur place, on sent un certain flou. L’envoyé spécial lui-même s’interroge. En studio, au contraire, pas de doute. Les experts du plateau balaient les réserves du terrain. La visite de Macron à Kiev, le 16 juin, est-elle un moment historique ? Plutôt discutable, tout est surjoué. Sur le moment pourtant, la plupart des analystes opinent : “Oui, c’est un moment historique. ” Un postulat en phase avec le narratif de l’Élysée, qui fixe le cadre du débat. Les questions tendent à enfermer les débatteurs dans le mantra du jour.
Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal
Dans le bain permanent d’émotion et d’indignation que sont devenus la plupart des débats – d’emblée pro-Zelensky et anti-Poutine -, un plateau TV ressemble à une ligne de front, les balles en moins. Déroger à l’unanimisme idéologique ambiant, c’est se plaquer une cible dans le dos. Dans cette ambiance, expliquer l’agression russe, c’est la justifier. Nuancer, c’est faire le jeu de l’agresseur. Éclairer la complexité du terrain, c’est risquer d’être complice de crimes de guerre. Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal.
Nos chaînes battent le rappel de tous les spécialistes, célèbres ou obscurs. Les invités viennent des rédactions, des administrations, des grandes écoles, des think tanks, des instituts de recherche. Hier, au temps du Covid, on ne comptait plus les experts en pandémies, vaccins, doses, urgences, masques, sérologie, etc. L’actualité passe, le public se lasse. La guerre a remplacé la pandémie. On voit maintenant sur les plateaux tout ce que l’Université, la diplomatie et le monde militaro-industriel comptent de spécialistes du Kremlin ou de l’âme slave, des canons de 155 et des drones, du tchernoziom et de la raspoutitsa, des mers Noire et d’Azov, du blé et des blindés, sans compter tous les fins observateurs de ce grand malade qu’est Vladimir Poutine. Sur certains plateaux, on le sait avec certitude atteint d’un cancer – la thyroïde (“le cou enflé”), le pancréas ou la prostate (“le ventre ballonné”) -, ou de la maladie de Parkinson (“il s’accroche à son bureau”). Avec, en prime, de sévères troubles neuro-cognitifs. Et tout s’éclaire : “Poutine vit dans un monde parallèle… ” Quant aux Russes, ils sont “lobotomisés”.
Il faut de tout pour faire de bons plateaux, les rééditer chaque jour, plusieurs fois par jour. Les militantes ukrainiennes, “de simples citoyennes”, crèvent l’écran. Leur blondeur et leur charmant accent slave assurent à ces pasionarias une présence quotidienne, malgré d’incroyables excès de langage et un mépris affiché pour tout ce qui n’est pas explicitement pro-ukrainien. Débattre face à des gens arborant les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, comme d’autres épinglent le ruban rouge du Sidaction, par solidarité, c’est avancer dans un champ de mines. Gare à ceux qui ne s’affichent pas “solidaires” ! Les intellectuels genre Nouvel Obs , biberonnés au Monde , à Libé et à Télérama, occupés à remplir le goulag des mal-pensants, ont toujours leur rond de serviette, comme l’inévitable intellectuel en chemise blanche et crinière laquée, spécialiste de l’autopromotion, l’éditorialiste politique du genre “réponse-à-tout”, l’opposant russe de service ou le transfuge du KGB, les experts qui ne sont que des communicants du camp atlantique, les influenceurs patentés, le psychanalyste qui lit dans le cerveau du “maître du Kremlin”, le soviétologue vintage qui veut expliquer Poutine par Staline, le général tiré de sa retraite. Les chaînes “consomment” beaucoup de ces étoilés, plutôt flattés d’être rappelés sur le front. La plupart apportent le sens du réel, la lucidité.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles
Je participe – un peu – au grand show des chaînes d’info. Surtout sur LCI et BFM, en pointe sur le traitement de cette actualité. Avec de bonnes audiences, ces chaînes tirent clairement leur épingle du jeu. Évidemment, le courant dominant y ronronne, mais il est possible de marquer ses désaccords. Bien sûr, certaines analyses décoiffent certains “experts”. Quelques camarades de plateau grondent. Mais il est possible de s’exprimer, en toute liberté. C’est tout à l’honneur des responsables et des animateurs.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles. Elles abordent des sujets (militaires ou géopolitiques) que les autres médias ne traitent pas, faute de temps ou de place. Elles présentent des reportages plus complets qu’ailleurs. Elles enrichissent la réflexion, permettent des explications et des perspectives indispensables. On y trouve des journalistes-animateurs qui travaillent vraiment leurs sujets. Leurs questions parfois naïves et souvent affûtées sont celles que se pose le grand public. Elles poussent les spécialistes dans leurs retranchements, jusqu’à bousculer aussi certaines certitudes. C’est tant mieux.
Allez… J’y retourne.
* Frédéric Pons est grand reporter, enseignant, auteur de “Poutine”, Calmann-Lévy et Mon poche.
France24 - World
Cops, cleaners, Kevins: Fresh faces take a seat in France's National Assembly
Issued on: 27/06/2022 - 22:27
Tracy MCNICOLL
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France's new slate of lower-house lawmakers sit in the National Assembly for the first time on Tuesday to open the 16th Legislature. An astonishing surge of far-right and leftist winners in elections this month not only deprived centre-right Emmanuel Macron of an absolute legislative majority, it also provided some of the new chamber's most unusual profiles. Some stand as symbolic outliers while others illustrate genuine trends. FRANCE 24 takes a look at some of the most noteworthy novices.
The new guard: Tematai Le Gayic and Louis Boyard, 21
Two of the new lawmakers taking their seats this week weren't old enough to vote during France's previous legislative elections in 2017. Tematai Le Gayic, elected in French Polynesia, and Louis Boyard, elected in suburban Paris, were both born in 2000. Taking office aged 21, they will be the youngest deputies to serve in the National Assembly, beating the previous record held by far-right scion Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who was 22 when she was elected for the National Front in 2012.
Both young men are part of the leftist wave in the new chamber. Le Gayic, who ran as a Polynesian independence candidate, and Boyard for the far-left La France Insoumise ("France Unbowed" or LFI) are backed by the pan-leftist NUPES coalition.
Among the 118 of 577 deputies under 40, the pair are the figureheads of a National Assembly ever so slightly younger to begin this legislature (average age 48.5 compared to 48.8 in 2017), confirming a youthful trend after 2012's batch averaged a relatively grizzled 54.6 years of age.
Boyard's LFI leads the charge, with the far-left party boasting the youngest slate of lawmakers at 41.2 years old, according to a FRANCE 24 tally, just under the French population's average age of 42.2. The far-right National Rally is the party with the third-youngest lawmakers (after the Greens), averaging 45.6 years of age.
Researcher Bruno Cautrès, who co-authored a review on the subject for Le Monde, attributes National Rally legislators' relative youthfulness to the party's thinness on the ground as the party leapt to 89 deputies elected this month compared to just eight in 2017. "This party does not have a reservoir of local elected executives," wrote Cautrès, a specialist at Sciences Po's CEVIPOF research centre. "More often than not, the RN's leaders designated local party activists as candidates without truly believing in their chances at winning election."
Young candidates aren't necessarily chosen for youth's sake but for what they bring to the table. "I think LFI and the RN try more to find candidates who can break institutional codes when they speak. And for that, who's better placed than young people?" said Armel Le Coz, who co-founded a group called Démocratie Ouverte ("Open Democracy") to promote institutional renewal. "Take Louis Boyard. Originally, he was an influencer speaking to his community. He breaks the codes to show another kind of politics is possible."
Anecdotally, this legislature also sees its first influx of Kevins. The Irish first name counts as a significant age marker in France, where it enjoyed short-lived but wild popularity in the early 1990s (credit Kevin Costner dancing with wolves). Kévin Pfeffer, 32, and Kévin Mauvieux, both elected under the far-right National Rally banner, are the chamber's first-ever Kevins. Meanwhile, the lower house bids goodbye to its Bernards, a moniker associated in France with the senior set; no Bernard of the eight elected in 2017 will sit in the legislature this time.
The doyen: José Gonzalez, 79
José Gonzalez, doyen de l’Assemblée nationale, présidera mardi la première séance de la XVIe législature. C’est une immense fierté pour notre mouvement ! pic.twitter.com/j2agPB48YR
June 23, 2022The far-right National Rally, meanwhile, can also boast of having the oldest of the 577 lawmakers elected to the chamber in June's elections. José Gonzalez, 79, handily beat a 32-year-old NUPES candidate to win his Bouches-du-Rhône district on June 19.
>> What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable
Being the doyen of the new lower house confers one significant privilege: it falls to Gonzalez to preside over the opening session of the new legislature from 3pm on Tuesday. Gonzalez is far from the oldest doyen the National Assembly has ever seen – aeronautics magnate Marcel Dassault was 94 when he was elected deputy for a ninth time in 1986 (and died two weeks into the legislature). But Gonzalez is the first-ever to qualify as doyen after winning a seat for the first time. Previously an elected official in suburban Marseille, Gonzalez will indeed enjoy the best seat in the house, gavel in hand, for his first-ever session in the National Assembly.
The invisible made visible: Rachel Keke, 48
Ivory Coast-born former chambermaid Rachel Keke made headlines far and wide when she beat Macron's former sports minister to win her suburban Paris seat. A far-left LFI candidate, she was running under the NUPES coalition banner.
Keke was among some 20 chambermaids who defied their employers at a northeastern Paris hotel in 2019, waging a gruelling but ultimately successful 22-month-long battle for better pay and working conditions. The mother of five had come to France at the age of 26 in 2000 and became a symbol, 22 years later, as the quintessential working-class candidate in these elections.
"I am the voice of the voiceless," Keke said after the votes were counted on June 19. "I am a maid, I am a cleaner, security guard, care assistant, home help, I am all these invisible jobs," she added.
Keke is in fact one of at least three former cleaners to take her seat in the chamber this week, along with new RN lawmakers Lisette Pollet, 54, and Katiana Levavasseur, 51. Other working-class legislators, like 29-year-old delivery driver Jorys Bovet (RN) and 31-year-old call centre worker Andy Kerbrat (LFI) also stand out in the headlines. But their election may say more about their parties than it does about the overall makeup of the National Assembly. Labourers and employees remain heavily underrepresented in the lower-house chamber (0.9 and 4.5 percent, respectively, compared to 12.1 percent and 16.1 percent in the general French population). But in this legislature, left-wingers and far-right lawmakers manage to get closer to the French norm (with 2 and 7 percent, respectively, for the NUPES; 7 and 11 percent for the RN).
"We see clearly that the deputies from the presidential majority, from (the conservative) Les Républicains and the Socialist Party generally hail from higher social strata. But that's less the case for National Rally and La France Insoumise deputies," said CNRS sociologist Sébastien Michon. "The RN and LFI electorate is more working class or more entrenched in the intermediate categories. There's a logic in wanting to stand candidates that resemble one's electorate," added Michon, who specialises in the sociology of political personnel.
Naturalised as a French citizen in 2015, Keke also stands out on that score. According to FRANCE 24's own tally, setting aside the 27 deputies elected in French overseas territories, 32 of the 550 remaining deputies (5.8 percent) in the new legislature have at least one parent born abroad or in those overseas territories, not counting so-called pied-noir families that left Algeria when it gained independence from France. LFI leads the pack with 14.6 percent of its new slate of deputies on that standard, while no lawmakers from the National Rally or Les Républicains fit the bill.
>> Read more: National Assembly gradually reflects 'diversity of the French street'
The 32-of-550 count represents a slight drop from 2017, when lawmakers from diverse backgrounds tripled their numbers in the space of a single legislative term.
"That stagnation hides progress," said Patrick Lozès, president and founder of the Representative Council of France's Black Associations, who sees the numbers stabilising after what he calls a "windfall effect" in 2017, which put diversity candidates for Macron's fledgling La République en Marche into the chamber who hadn't necessarily been expected to win seats. Lozès notes that since he ran for a National Assembly seat himself in 2002 as one of only a handful of diversity candidates, "Things have totally evolved."
Law enforcer turned lawmaker: Antoine Villedieu, 33
Another candidate who will stand out on the benches of the National Assembly for his jobs – not to mention his stature – Antoine Villedieu won election for the National Rally in the Haute-Saône, eastern France. A two-time Mixed Martial Arts world champion, Villedieu is one of no fewer than four police officers elected under the far-right banner alone, according to one count, alongside Romain Baubry, 33, Michaël Taverne, 43, and Stéphane Rambaud, 62, a father of seven who retired after 37 years as a cop. They, too, ostensibly bring the law-and-order National Rally's representatives in parliament into line with their electorate, as research has shown French law enforcement professionals tend to vote far-right disproportionately compared to the rest of the population.
Opening eyes: José Beaurain, 50
New National Rally lawmaker José Beaurain stands out not so much for his working-class chops or his combat prowess – although as a piano tuner and former bodybuilding champion, he could hold his weight on both counts. Instead, Beaurain will make history when legislature opens on Tuesday as the first blind lawmaker elected to the National Assembly. Born with congenital glaucoma, Beaurain was visually impaired all his life, but lost his sight completely in 2008. He credits bodybuilding with helping him out of a rough patch after his sight left him for good. Beaurain had served as a city councillor in Chauny, a city of 12,000, northern France, before running for a legislator's seat in 2022. On June 19, he handily defeated the centre-right incumbent in his Aisne district and said he wants to "open people's eyes" about disabilities, pun evidently intended.
"I didn't use my blindness for this campaign, but it is a part of me," Beaurain told regional newspaper L'Union. "But if this handicap can serve me to put forward projects in the National Assembly, I think on that point I can say simply that I know what I'm talking about," he added.
Fellow newcomer Sébastien Peytavie, 40, elected as an ecology candidate in the Dordogne under the pan-leftist NUPES banner, can say the same. Peytavie, who lost the use of his legs as a toddler after a heart operation gone wrong, will reportedly be the first deputy to serve in a wheelchair. Suffice it to say that the 18th-century Palais Bourbon, where the terraced semi-circular chamber is located in central Paris, is not yet disability friendly. Peytavie says he will be seated on the lowest level of the chamber, next to the government's ministers, with an electronic voting box, a tablet and a microphone installed for his use.
A family affair: Pierre Cazeneuve, 27
When Pierre Cazeneuve takes his seat among the chamber's 577 deputies on Tuesday – ranked in alphabetical order as lawmakers always are for a legislature's opening session – he will be seated next to his father Jean-René Cazeneuve, 64. No relation to recent French prime minister Bernard Cazeneuve, the father-and-son duo aren't apt to clash over policy on the house floor: they both won office under the banner of Macron's La République en Marche, with Jean-René winning re-election in the Gers, southwestern France, after a career as top executive with tech firms like Apple and Bouygues, and former Macron staffer Pierre winning for the first time in suburban Paris. Indeed, Pierre's sister Marguerite also served in the Elysée Palace as advisor to Macron; his sister's partner, Aurélien Rousseau, is Prime Minister Élisabeth Borne's chief of staff.
"I'm actually pretty proud. But it feeds a sort of suspicion. Paradoxically it's a bit of a handicap today," Jean-René told Agence France-Presse, saying his adversaries were distributing "shameless" leaflets knocking what one leftist opponent disparaged as "the family firm".
Son Pierre, meanwhile, says each of the Cazeneuves won his seat under separate circumstances in distant districts. "They are two politically distinct situations, very compartmentalised, and that's just fine," he told AFP.
The Cazeneuves aren't the first family duo to serve at the National Assembly, although it is rare. Conservative Alain Marleix and his son Olivier, Les Républicains' new house leader, served together in 2012.
Romantic partners have famously won office together, like Socialists François Hollande and Ségolène Royal in 1988. This legislature will also see LFI heavyweights with family ties sitting in the lower house; newly elected Raquel Garrido and the re-elected Alexis Corbière have three daughters together.
But the record may go to the Debré family, with Bernard and Jean-Louis joining their father, former prime minister Michel Debré, in 1986 to form a trio of conservative deputies in the National Assembly.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
National Assembly gradually reflects ‘diversity of the French street’
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
After losing the majority, can Macron strike a deal with opposition parties?
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What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable
Valeurs Actuelles
Eric Kaufmann, auteur de “La Révolution démographique” : “Pourquoi le ‘moment populiste’ est amené à resurgir”
Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous vous intéressez à l’émergence d’une “identité blanche”. Pour l’instant, elle semble toutefois au point mort, au moins politiquement : Donald Trump a été battu, en Autriche, Sebastian Kurz n’a pas non plus été reconduit, en France, le Rassemblement national n’arrive toujours pas à remporter d’élections majeures… Comment l’expliquez-vous ?
Eric Kaufmann. Depuis 2018 et la première parution de ce livre en anglais, le monde a été confronté à une série de défis sans précédents. Le Brexit a rebattu les cartes au Royaume-Uni ; nous avons subi une pandémie telle qu’on n’en rencontre qu’une fois par siècle ; en Ukraine, on a vu la première guerre entre États sur le sol européen depuis 1945 ; tout cela sans même parler de la crise du pouvoir d’achat de ces derniers mois. Toutes ces crises économiques, politiques et sanitaires font le jeu des gouvernements du “système”. À qui les citoyens font-ils le plus confiance en période de pandémie ? Pas aux populistes. Ils veulent des dirigeants qui savent vraiment ce qu’ils font en termes de politique sanitaire. Cela a contribué à étouffer le “moment populiste”.
En revanche, les questions à l’origine de ce moment populiste n’ont, elles, pas été adressées. Les progressistes se sont contentés de répéter leurs accusations et de se montrer de plus en plus agressifs. Beaucoup de politiques pensent que la période actuelle représente la nouvelle norme, ce qui n’est pas le cas. Nous avons traversé une séquence extraordinaire ; mais la pandémie, en tant qu’enjeu politique, est déjà en train de s’effacer ; la guerre en Ukraine, le coût de la vie, ces crises aussi pourraient trouver un terme. À l’heure actuelle, dans l’esprit des individus, toutes ces crises ont pris le pas sur les enjeux liés à l’immigration. Mais si la tendance s’inverse, si ces questions deviennent moins prioritaires dans l’esprit des électeurs, alors les questions ethno-culturelles resurgiront et le populisme de droite avec.
Est-ce que vous pensez que les derniers résultats électoraux témoignent de l’existence d’un plafond de verre pour les partis populistes ?
Il y a, clairement, un maximum aux scores que ces partis peuvent atteindre. La base de leur électorat se compose d’une partie spécifique de la population qui, psychologiquement, est opposée au changement. À côté de cela, il y a une autre partie de l’électorat qui aime le changement, qui le considère comme stimulant. Ils sont moins nombreux, mais ils existent réellement et ne voteront jamais pour des populistes. Cela laisse un groupe intermédiaire pour lequel le plafond électoral n’est pas bien déterminé.
Ce que l’on constate dans les études, c’est que, malgré la crise des migrants, la plupart des gens n’ont pas changé de réponse à la question “faut-il réduire ou augmenter l’immigration ?”. Parce que la réponse à cette question est très liée à l’idéologie et à la psychologie, elle reste stable quels que soient les événements qui marquent l’actualité. Ce qui change, c’est simplement que ceux qui veulent moins d’immigration, qui représentent une large majorité, placent ce sujet plus ou moins haut sur l’échelle de leurs priorités. Et c’est cela qui détermine le score des populistes. Pour l’instant, ils peinent à percer parce que les questions matérielles ont pris le pas. Si l’immigration reprend le dessus, cela sera bénéfique aux populistes.
Le racisme est un concept tellement mal défini qu’il peut être manipulé pour atteindre un objectif politique.
Vous semblez considérer que les conservateurs appartiennent essentiellement aux générations plus âgées. Pourquoi cela ? En France, par exemple, le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, est âgé de 26 ans, et en Autriche, Sebastian Kurz a été élu deux fois chancelier avant ses 36 ans.
Ce que j’essaye d’expliquer au travers de cette idée, c’est que, du simple fait des mariages interethniques, tout le monde deviendra, non pas dans ce siècle mais sans doute au cours du prochain, d’une même nouvelle ethnie. La majorité sera alors incarnée par un groupe métissé, qui reprendra à son compte l’histoire et la mémoire de la majorité “historique”. En revanche, il y aura toujours une division entre ceux qui s’identifieront comme appartenant à la majorité ethnique, peut-être parce qu’ils seront conservateurs, et ceux qui se revendiqueront multiculturalistes parce qu’ils seront progressistes. On le voit déjà aux États-Unis, où l’identité Wasp [White Anglo-Saxon Protestant, en français “protestant anglo-saxon blanc”] s’est fondue dans une identité blanche incluant les immigrés catholiques et les juifs, et où les Hispaniques qui votent républicain ont de plus en plus tendance à s’identifier comme “blancs”. Ce que l’on constate notamment, c’est que les Hispaniques et les Asiatiques qui ont voté Trump ont les mêmes opinions que les Blancs sur toutes ces questions : ils veulent moins d’immigration, pensent que la majorité blanche est attaquée… Ils adhèrent à l’idée qu’il y a une identité nationale américaine, un pays avec une majorité blanche, des minorités et des traditions héritées du passé.
C’est quelque chose qui est aussi amené à émerger en Europe : une forme d’identification à la majorité ethnique qui constitue l’identité nationale. Le fossé idéologique dépendra alors moins de votre couleur de peau que de votre rapport à l’immigration, la discrimination positive, la théorie critique de la race, etc. C’est cela qui fera de vous un progressiste, un conservateur, un démocrate, un républicain. En clair, la couleur de peau n’est plus importante en tant que telle mais en tant qu’élément définissant une idéologie.
Pourquoi l’immigration est-elle un sujet aussi radioactif dans le débat public ?
Parce qu’on a vu, à partir des années soixante, se développer un tabou autour de la question du racisme. La signification de ce terme a été progressivement étendue afin d’empêcher toute forme de débat sur l’immigration. Dans la plupart des pays occidentaux, l’essentiel de l’immigration vient de pays qui ont une origine ethnique différente de la majorité. Cela permet d’accuser de racisme toute personne qui se dit favorable à une baisse de l’immigration. Cela alimente une toxicité du débat. Le problème, c’est que ce terme est tellement mal défini qu’il est à géométrie variable et, in fine, cela empêche d’avoir une discussion honnête sur le sujet. Quand Donald Trump dit que la plupart des Mexicains qui rentrent illégalement aux États-Unis sont des violeurs, cela relève du racisme. Mais quand il explique vouloir construire un mur pour freiner l’immigration, on n’est pas sur du racisme, alors que c’est précisément ce que clament les démocrates. C’est déjà une conversation très subtile en tant que telle, alors si vous êtes face à quelqu’un qui crie “raciste, raciste, raciste” à tout bout de champ… Il nous faut nous accorder sur une vraie définition du racisme, rigoureuse, scientifique, pas juste une vague définition que l’on peut tordre pour atteindre un but politique.
Tant que la gauche fera du déboulonnage des statues son combat premier, elle le payera dans les urnes.
Cela fait penser au débat sur la notion de “grand remplacement” : le terme est systématiquement décrié par les progressistes, qui dénoncent une théorie complotiste, alors que dans le même temps ils se félicitent de la “créolisation” de la société…
Il y a une certaine forme d’hypocrisie sur ce sujet : dès que la droite attire l’attention sur les changements ethniques, c’est du “grand remplacement” et c’est horrible. Mais si c’est la gauche qui dit la même chose, alors c’est progressiste et formidable. Cette contradiction n’est pas tenable dans le temps. Si l’on parle de “grand remplacement”, il est important d’être très précis dans ce que l’on dit : l’idée selon laquelle il y a une transformation ethnique n’est pas controversée, et si c’est ce que vous entendez par “grand remplacement”, si c’est ce que les sondés veulent dire quand on leur pose la question, il n’y a pas vraiment matière à débat. En revanche, si vous sous-entendez que c’est un changement organisé, une volonté délibérée de se débarrasser des Blancs – ce qui à mon sens est la vraie définition du “grand remplacement” -, là on est dans une dérive vers l’extrême droite.
Mais si l’on veut avoir un vrai débat sur ce sujet, il faut que, lorsque les médias annoncent que la population blanche américaine décline pour la première fois de l’histoire des États-Unis, et lorsque le réalisateur Michael Moore s’en félicite sur Twitter en expliquant que « c’est le plus grand jour de l’histoire de l’Amérique », on puisse s’interroger sur la raison de ce déclin. Aujourd’hui, il est impossible d’avoir cette conversation, le sujet est utilisé comme arme par les groupes politiques.
À l’inverse des mouvements populistes, les universités, notamment, font face à l’émergence des progressistes woke et de la cancel culture . Comment peut-on rétablir le débat d’idées ?
À l’université, les sciences humaines et sociales ont toujours penché à gauche, mais cela s’est significativement accru : dans les années soixante, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le rapport était de trois chercheurs pour un en faveur de la gauche ; aujourd’hui, il est plutôt de douze, treize voire quatorze pour un. Le problème, c’est que lorsque tout le monde autour de vous partage vos idées, cela contribue à faire émerger des positions plus extrémistes. On voit par exemple que les universitaires n’hésitent plus à discriminer politiquement : au Royaume-Uni, un sur trois déclare qu’il refuserait d’embaucher quelqu’un se déclarant pro-Brexit, et aux États-Unis, un sur deux refuserait d’engager un partisan de Donald Trump.
Il est très délicat de contrer cette tendance, mais c’est quelque chose que les gouvernements peuvent mettre en place. Il faut contraindre les universités à respecter une forme de neutralité politique, ce qui implique d’être sur leur dos en permanence. Aux États-Unis, on voit passer des projets de loi qui prévoient d’infliger des amendes aux universités qui ne garantissent pas la liberté d’expression, par exemple si un professeur est licencié pour ses idées.
En fin de compte, le problème vient surtout de ce que le racisme, le sexisme, la transphobie ou l’homophobie sont des concepts trop vagues, qui peuvent être instrumentalisés pour s’en prendre aux adversaires politiques : si vous critiquez le mouvement Black Lives Matter, c’est que vous êtes raciste ; si vous êtes contre la discrimination positive, c’est que vous êtes raciste ; si vous critiquez les mouvements antiracistes, c’est que vous êtes raciste. L’universitaire américain Ibram X. Kendi défend ainsi la thèse selon laquelle si vous n’êtes pas ouvertement antiraciste, qu’il définit comme un engagement contre le racisme structurel, c’est que vous êtes raciste. Encore une fois, pour apaiser le débat, il faudrait pouvoir s’accorder sur une définition précise de ces termes. Or tant que ce débat aura lieu derrière les portes closes des universités et non pas sur la place publique, les bureaucrates continueront de se plier aux exigences d’un petit groupe d’activistes.
Après avoir longtemps imposé ses vues sans contradiction, le mouvement woke fait tout de même aujourd’hui l’objet d’une hostilité forte d’une part de l’opinion publique. Pensez-vous qu’il a atteint un plafond ?
J’en doute fortement. Le simple fait que le New York Times publie des éditoriaux contre la cancel culture ne suffi t pas à prouver que le mouvement reflue. Cette cancel culture trouve aujourd’hui un fort écho chez les plus jeunes et, à mesure qu’ils entreront sur le marché du travail, ils importeront cette idéologie, ce “socialisme culturel”, sur leur lieu de travail. La démographie va propulser le “wokisme”. Il est amené à devenir un sujet de plus en plus important, et même un enjeu politique à même de déterminer l’issue des élections. On le voit déjà, en partie, au Royaume-Uni et en Europe, notamment à travers la question du déboulonnage des statues, ou encore quand des politiciens britanniques se voient demander, au détour d’une interview, ce qu’est une femme. C’est typiquement le genre de sujets qui peuvent propulser les populistes : beaucoup de personnes considèrent qu’il est ridicule de ne pas être capable de définir simplement ce qu’est une femme, et si la gauche refuse de le reconnaître, cela renverra une mauvaise image d’elle. C’est le genre de choses qui sont portées par des activistes de gauche, mais qui vous font perdre des élections.
Ces questions de guerre culturelle, parce qu’elles n’ont pas été résolues, vont prendre une place de plus en plus importante dans les agendas politiques, et tant que la gauche ne sera pas alignée avec la population dans son ensemble, cela lui créera des problèmes. Tout comme les questions d’immigration et de multiculturalisme lui ont coûté le vote des classes ouvrières. Si la gauche s’engage sur le programme trans, elle pourrait être facilement attaquée par la droite et perdre beaucoup d’électeurs. Cela va être intéressant à observer. Pour le moment, cette guerre culturelle n’est pas rentrée dans l’esprit des électeurs en dehors des États-Unis. Mais de plus en plus de pays prennent le même chemin, s’interrogent sur ce qui est enseigné à l’école, le rapport à l’histoire et au passé, à la liberté d’expression et ses limites. Tous ces sujets vont prendre de plus en plus de place dans les années à venir.
La Révolution démographique, d’Éric Kaufmann, JC Lattès, 540 pages, 23,90 €.
France24 - World
Rising generation of young lawmakers stake their claim in French parliament
Issued on: 08/07/2022 - 22:22Modified: 08/07/2022 - 22:27
The June 2022 French legislative elections have seen a new generation of young, mostly angry lawmakers angling for influence in the National Assembly. Does this spell a real break from the past or merely the rise of hung parliament theatrics for France?
As Prime Minister Élisabeth Borne delivered her first, much-awaited address to parliament on Wednesday, the head of France’s minority government faced a raucous opposition, forcing the 61-year-old politician to soldier on through chants, taunts and jeers.
Among the 577 recently elected lawmakers in the National Assembly, France’s lower house, were a crop of young parliamentarians aged below 35.
Some were new, but there were also many familiar figures in the ranks: from the feisty Adrien Quatennens, 32, from the hard-left France Unbowed; to the measured, former government spokesman Gabriel Attal, 33; to Jordan Bardella, 26, a protégé of Marine Le Pen, president of National Rally. The 30-somethings also included Mathilde Panot, 34, MP for Val-de-Marne and a familiar pugnacious figure from Jean-Luc Mélenchon’s France Unbowed party.
The rising tide of young lawmakers has been a fallout of the collapse of France’s traditional left and conservative parties, according to Hakim el Karoui, senior fellow at the Montaigne Institute.
The trend began in 2017, when Emmanuel Macron swept to victory in the presidential polls at the head of a brand new political movement-turned-party that swept votes from the two traditional parties. “When the Socialist and the Republican parties fell apart, it left room for young people to enter politics,” he explained.
Emmanuel Rivière, director of international studies at Kantar Public, attributes the phenomenon to the widespread loss of respect for politicians. “To think one has to be experienced in politics to be effective, you had to have the feeling politicians were effective, and the previous generations failed at creating a climate of trust,” he said.
Rivière however traces the trend to a decade before Macron’s first victory in 2017 polls, when Nicolas Sarkozy, at 52, won the 2007 presidential election.
“When Nicolas Sarkozy was elected, that seemed young in comparison to [his predecessor] Jacques Chirac, and when Emmanuel Macron was elected that seemed even younger. Political destinies are being decided much earlier now,” he noted.
‘Parity has grown in importance’
On Wednesday, as Borne at times struggled to be heard over the tumult in parliament, National Assembly president Yaël Braun-Pivet had to interrupt three times to bring the house back to order.
The episode highlighted another trend: the feminisation of French politics. Besides the prime minister and the president of the National Assembly, five vice-presidents out of six in the National Assembly are women.
For Rivière, there is a clear connection between women and young politicians being placed into positions of responsibility. “When the deputies from the Republicans lost their seats in the Assembly, it opened up possibilities and made room for women,” he said.
“The question of parity has grown in importance, and there are more women with the renewal that began in 2017,” agreed El Karoui.
But many experts are not sure if the crop of young lawmakers can invigorate French politics. “I’m not sure that the generational renewal will change anything. Macron was voted into power when he was only 39 years old, he promised a break from the past but his way of doing politics remained very classical. He also abused his power a little when he was in the Élysée [presidential palace] and had the majority in the National Assembly,” said Rivière.
Following Borne’s speech, Mathilde Panot, president of the France Unbowed group, took the podium and accused the prime minister of “fleeing” the traditional vote of confidence, the political tradition of the prime minister allowing deputies to accord him or her confidence through a vote, a step that Borne eschewed. Throughout the virulent speech questioning the prime minister’s legitimacy, Borne, her face covered with a black mask, remained impassive, simply raising her eyebrows from time to time.
Politics cannot be reduced to a question of age. Even so, the generation of young lawmakers in the National Assembly could infuse some excitement among young voters. Absenteeism among the 25-34 year old age group reached 71% during the first round of parliamentary elections.
Therefore, having politicians in the National Assembly who resemble and listen to young voters could help. On the other hand, warned Rivière, “If the National Assembly is an assembly of blockage, an institution that doesn’t do anything, which politicians use as the theatre for their opposition, then it can only reinforce people’s withdrawal from political life.”
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
National Assembly gradually reflects ‘diversity of the French street’
PROFILE
French lawmakers elect Yaël Braun-Pivet as National Assembly president, first woman in role
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Cops, cleaners, Kevins: Fresh faces take a seat in France's National Assembly
Valeurs Actuelles
Laurent Toubiana : “Covid-19, le monstre était une souris”
Dans votre essai, à rebours du discours officiel, vous affirmez que le Covid a été une virose somme toute banale, bien loin du cataclysme annoncé par les autorités. D’après l’épidémiologiste que vous êtes, quel serait le bilan réel de cette épidémie ?
L’analyse que je fais du Covid dans mon essai s’appuie sur trente années d’expérience acquises en épidémiologie. Pour commencer, on parle d’épidémie à l’apparition d’un nombre de “cas” supérieur à un chiffre attendu. Il faut déjà caractériser ce que l’on entend par “cas”. La massification des tests, dont au moins 50 % des testés positifs ne présentaient aucun symptôme, a entretenu une confusion importante avec le nombre de “malades”. Un malade est une personne dont l’état est suffisamment grave pour aller consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Par conséquent, les épidémiologistes s’appuient sur les données recueillies par les médecins en première ligne, via le Réseau Sentinelles entre autres.
Par ailleurs, pour suivre froidement et sans panique l’évolution d’une épidémie, il existe un indicateur standard dans notre discipline : le taux d’incidence hebdomadaire. Il s’agit de calculer, par semaine, pour 100 000 habitants (l’équivalent d’une ville comme Nancy) le nombre des malades en ville et à l’hôpital. Que constatons-nous alors ? Lors de la première vague, en mars 2020, nous avons atteint un pic épidémique la semaine du 23 mars avec 140 nouveaux malades, 36 admissions à l’hôpital dont 6 en soins critiques et 9 décès pour 100 000 habitants. Lors de la deuxième vague, en novembre 2020, qui nous a également valu un confinement, le taux d’incidence hebdomadaire au moment du pic épidémique atteignait 83 malades. À titre de comparaison : lors d’épisodes de grippe saisonnière, ce taux d’incidence peut atteindre 800 malades par semaine ! En tant qu’épidémiologiste, c’était pour moi déconcertant de voir tous les jours M. Salomon, directeur général de la santé, brandir lors de sa météo sanitaire des chiffres cumulés de malades depuis le début de l’épidémie, chiffres qui ne voulaient strictement rien dire et participaient à la montée d’un climat anxiogène !
Comme le revendique un des spots du ministère de la Santé à destination des Français, “on peut débattre de tout sauf des chiffres”… Comment est-il alors possible que les épidémiologistes du Conseil scientifique aient de leur côté annoncé des projections cataclysmiques ?
Bien au contraire, tous les chiffres sont discutables ! De la méthode utilisée aux résultats obtenus en passant par le traitement des données recueillies, chaque étape d’une démarche scientifique doit faire l’objet d’une discussion ! Au sein du Conseil scientifique, je connais bien Simon Cauchemez, puisqu’il a étudié dans nos laboratoires au sein de l’Inserm, et Antoine Flahault, pour avoir rédigé quelques articles scientifiques avec lui.
La seule explication que je peux vous donner est qu’il est très risqué d’annoncer qu’une épidémie sera bénigne. Si vous vous trompez, vous êtes immédiatement discrédité. Alors qu’on ne prend aucun risque à prophétiser une catastrophe, même si cette dernière ne survient pas. Plus ce que vous annoncez est grave, plus votre parole a de l’importance. Ce n’est pas nouveau, Molière l’a décrit parfaitement bien : ses “Dottore”, qui abusent les crédules par leur savoir, sont des personnages emblématiques de la commedia dell’arte.
Alors comment expliquer le décalage entre les images, diffusées en boucle sur les chaînes d’info, de services hospitaliers saturés et votre analyse, comme les chiffres déconcertants de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) révélés en novembre dernier ?
Lorsqu’en novembre dernier, l’ATIH publie son rapport d’analyse sur l’impact du Covid sur les hospitalisations de l’année 2020, la presse s’est bien évidemment empressée de détricoter ces résultats par une armada de fact checkers, tant il menaçait de porter un coup au récit officiel. Pourtant, à sa lecture, on s’aperçoit que les hospitalisations pour cause de Covid n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière en 2020. Pis, cette même année, l’hôpital n’a jamais été autant sous-utilisé puisqu’il a accueilli 10 % de patients en moins.
Les déprogrammations d’opérations, comme le refus de se rendre à l’hôpital de certains malades chroniques par crainte d’attraper le virus, ont drastiquement diminué l’activité hospitalière. C’est un véritable scandale au regard de la communication gouvernementale justifiant à longueur de journée leurs mesures liberticides par le risque d’un krach hospitalier ! Certains services ont effectivement pu être saturés à un moment donné, mais, à quelques kilomètres d’eux, des hôpitaux privés qui offraient pourtant des lits restaient inexorablement vides…
En réalité, le scandale absolu est que cette crise a été générée par l’affligeante gestion d’une armée d’incompétents qui, pour cacher leurs insuffisances, n’ont eu de cesse de nous faire croire que cette épidémie était un monstre alors qu’il s’agissait d’une souris !
Au moment de la vague Omicron, en janvier dernier, Macron a annoncé souhaiter « emmerder » les non-vaccinés, responsables de la saturation des services hospitaliers. Qu’en est-il réellement ?
Dès la mi-novembre, un communiqué de presse de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) indique que sur une population adulte (supérieure à 20 ans) vaccinée à près de 90 %, 42 % des personnes admises en soins critiques à l’hôpital sont vaccinées et, par conséquent, 58 % d’entre elles ne le sont pas. Mais dès le 9 janvier, le taux s’inverse : 60 % de vaccinés admis en soins critiques contre 40 % n’ayant reçu aucune injection.
Mais ce qui est encore plus intéressant à étudier, c’est la dynamique de l’épidémie avant et après vaccination. Alors que 90 % de la population adulte est vaccinée, les admissions à l’hôpital lors du pic épidémique de cette vague Omicron sont équivalentes à celle du pic de la vague de novembre 2020, soit de l’ordre de 30 par semaine pour 100 000 habitants. Soit près de 4 admissions à l’hôpital par jour pour une ville comme Nancy, des chiffres quasi insignifiants ! En revanche, qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal, laissant penser que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau.
Vos contradicteurs vous opposeront que si le cataclysme a été évité, c’est grâce aux mesures, telles que les confinements, mises en place par le gouvernement…
Dans mon livre, j’analyse le cas de la Suède, qui a eu l’audace, dans un contexte international hostile, de privilégier l’immunité collective aux confinements adoptés par la quasi-totalité de l’Occident. Sa stratégie s’est heurtée à de nombreuses critiques de nos épidémiologistes, annonçant une hécatombe catastrophique. Ces prédictions farfelues ne se sont évidemment pas produites. Nous avons donc comparé les données suédoises à celles françaises et québécoises, région qui a adopté un confinement strict comme la France et qui présente des similarités géographiques et populationnelles avec la Suède. Nos conclusions sont sans conteste : en aucun cas nous n’observons un effet du confinement sur la dynamique épidémique ou sur le nombre de morts. Avec ou sans confinement, les chiffres sont quasi similaires. Ce constat est particulièrement accablant, car cela suggère que le confinement n’a servi à rien. Au regard des dégâts individuels et collectifs, économiques, psychiques causés par les confinements, il est évident que la Suède a réussi à juguler l’épidémie de manière beaucoup plus bénéfique pour sa population.
Vous expliquez qu’il n’y a pas eu, selon vos chiffres, de surmortalité en 2020 due au Covid. Et qu’en est-il en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?
Nous avons constaté une surmortalité de 3,72 %, soit 23 401 décès en excès en 2020 pour l’ensemble de la population. En affinant selon les tranches d’âge, la surmortalité des plus de 65 ans s’établit à 4,51 %, et celle des moins de 65 ans affiche au contraire une sous-mortalité de 0,86 %. Ce qui est bien loin du cataclysme des 500 000 morts annoncées pour justifier le premier confinement ! Sans rentrer dans les détails de calculs que je précise dans mon livre, il est important de noter que j’ai utilisé la même méthodologie que celle employée par deux collègues épidémiologistes de renom lors de l’épisode de canicule en 2003 (+15 000 morts estimés). De manière générale, les calculs de surmortalité sont assez standards en épidémiologie. Pourtant, alors que mon article sur la surmortalité devait être publié dans un ouvrage dirigé par Laurent Muchielli (directeur de recherche au CNRS), je viens d’apprendre, il y a quelques semaines, que la parution de l’ouvrage était conditionnée au retrait de mon papier… Quant à 2021, il y aurait même une légère sous-mortalité pour l’ensemble de la population. En revanche, si l’on se réfère aux études réalisées dans d’autres pays, il y aurait une légère surmortalité chez les jeunes. Pour l’étudier et analyser une possible corrélation avec les vaccins, il me faut croiser ces données avec le statut vaccinal. Ces informations existent mais ne sont pas accessibles facilement. L’autorisation d’accès nous a été pour l’heure refusée. J’ai depuis adressé une pétition auprès du Sénat.
Vous détaillez dans votre essai deux périodes : celle de la sidération et celle de la terreur. La peur, utilisée comme outil de soumission, ne serait-elle pas une des portes d’entrée vers une forme de dictature sanitaire ?
La peur est un moteur puissant de la conformisation des esprits. La présence d’un mal invisible qui circule a tétanisé la population, qui s’est soumise en acceptant d’être protégée par des mesures de plus en plus coercitives et intrusives. Le masque, outre sa symbolique de bâillon, permet d’insinuer l’idée d’un danger permanent. La récurrence des “vagues” qui viennent nous submerger, gonflées artificiellement par une “testomania” (c’est-à-dire l’usage dévoyé des tests PCR entretenant la confusion entre “cas”, souvent asymptomatiques, et “malades”), a permis de justifier des mesures disproportionnées et contraignantes telles que les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles, la limitation des déplacements, la vaccination, le passe sanitaire puis vaccinal…
Cependant, en aucun cas je n’insinuerais que ces stratégies auraient été préméditées et échafaudées par les “puissants” pour obtenir une soumission de la population à une quelconque fin. Gouverner n’est-il pas une fin en soi ? Je préfère opter pour l’hypothèse de l’opportunisme. Disons qu’ils ont appris “en marchant”. Pendant ces deux années de crise sanitaire, toutes les autres questions ou revendications n’existaient plus.
La notion de “dictature sanitaire” est trop forte. Je n’utiliserai pas ce terme-là. Mais le gouvernement a opportunément utilisé ce moyen pour faire descendre le niveau de revendications. La peur est un mode de gouvernement. Puis une peur a chassé l’autre : la guerre en Ukraine et la menace atomique russe ont remplacé le Covid. Pourtant, au même moment, il y a eu une résurgence de l’épidémie aussi importante que celle de novembre 2020, qui, à l’époque, je le rappelle, nous avait valu un confinement…
Désormais, on entend parler de la variole du singe… Il n’y a que des cas diffus et aucun risque épidémique, mais c’est sa charge symbolique de grande faucheuse, sa résurgence alors que la variole avait été éradiquée par l’OMS, qui tétanise.
S’exprimer sur le Covid en tenant un discours “rassuriste” vous plonge aux yeux de la masse dans le camp des “complotistes” et fait de vous la cible du tribunal médiatique via son armée de fact checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?
Un “complotiste” est quelqu’un qui croit aux complots. Je suis aux antipodes d’une telle pensée. Affubler de cet adjectif toute personne qui dit quelque chose d’un peu différent est assez grave. Le mot “complotiste” est avant tout une étiquette que l’on vous colle sur le front pour vous discréditer et justifier le fait de ne pas discuter avec vous.
La montée de ces thèses farfelues et douteuses n’est que le reflet d’une incrédulité grandissante, conséquence d’un décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous a été raconté, entre autres via les médias. Conséquence d’une accumulation de bévues, d’erreurs, de mesures absurdes, d’injonctions contradictoires des autorités, qui n’ont pas vraiment contribué à la confiance, installant le doute chez une partie de la population. Je considère le doute comme une tournure d’esprit très saine. Mais douter de tout et rechercher une explication univoque et monocausale à un événement est une forme de paresse intellectuelle.
Au début de la crise, j’avais décidé de ne pas y aller, je pressentais que c’était dangereux, mais jamais je n’aurais imaginé une telle violence. Il y a une forme de haine insupportable. Des amis intimes, des membres de votre famille, qui du jour au lendemain décident de ne plus vous adresser la parole. Je suis intervenu sporadiquement, dès qu’un collègue lançait une énormité ou qu’une nouvelle injonction gouvernementale me choquait. J’aime m’approcher de la vérité et je ne supporte pas le mensonge. Je veux au moins laisser une trace de cette vérité. Alors je me fiche royalement d’être mis au ban ! Comme dit La Rochefoucauld : « L’amitié est un aménagement réciproque de bons offices. »
La lecture d’Anéantir (Flammarion), le dernier livre de Michel Houellebecq, vous a accompagné pendant toute l’écriture de cet ouvrage. En quoi a-t-il fait écho à votre lecture de la crise sanitaire ?
J’allais presque le citer à chaque page tant sa vision de la société m’éclairait dans cette relecture de la crise sanitaire. Il y a d’abord la question des boomers, dont la lecture de Connemara (Actes Sud), de Nicolas Mathieu, que j’ai enchaînée à la suite de Houellebecq, m’a permis de poursuivre mes réflexions sur notre finitude.
Qu’est-ce que notre société fait de ses vieux ? Ces boomers, toujours plus nombreux et décrépits au gré des gains d’espérance de vie. Ces boomers qui, justement, avaient tant à craindre du virus. Au-delà, Anéantir questionne sur cette angoisse collective de la mort, que la foi, la spiritualité, autrefois parvenaient à calmer. Ce besoin d’au-delà a été éliminé progressivement par la science, désormais érigée en religion et dont le progrès est le nouveau credo. Cette crise est très probablement le reflet de cette angoisse collective de la mort, à laquelle la médecine, art inspiré de la science, n’apporte aucune réponse.
Covid-19, une autre vision de l’épidémie, de Laurent Toubiana, L’Artilleur, 272 pages, 17,90 €.
France24 - World
Sri Lanka imposes curfew in capital as police fire tear gas at protesters
Issued on: 09/07/2022 - 03:51
NEWS WIRES
Catherine VIETTE
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Police imposed a curfew in Sri Lanka’s capital and surrounding areas on Friday, a day before a planned protest demanding the resignations of the country’s president and prime minister because of the economic crisis that has caused severe shortages of essential goods and disrupted people’s livelihoods.
Hours before the curfew announcement, police fired tear gas and water cannons to disperse thousands of protesting students wearing black clothes, holding black flags, shouting anti-government slogans and carrying banners saying “Enough — now go.”
The protesters and other critics have said that President Gotabaya Rajapaksa is responsible for the economic crisis, the worst since the country’s independence in 1948. They also blame Ranil Wickremesinghe, who became prime minister two months ago, for not delivering on promises to end the shortages.
Civic and opposition activists have announced that thousands more protesters will gather in Colombo on Saturday. But the police announcement of the curfew said it took effect at 9 p.m. and will last until further notice in Colombo and its suburbs.
The curfew announcement drew criticism from government opponents and the Bar Association of Sri Lanka, which said the “curfew is blatantly illegal and a violation of the fundamental rights.”
The bar association statement asked police to immediately withdraw what the association called an “illegal order” imposing the curfew.
Opposition leader Sajith Premadasa called the curfew “a fraud.”
“Get on to the streets tomorrow. Defy the dictatorship and join with the people to make democracy victorious. Yes we can,” he said in a tweet.
The U.S. Ambassador to Sri Lanka, Julie Chung, asked people to protest peacefully and asked the military and police “to grant peaceful protestors the space and security to do so.”
“Chaos & force will not fix the economy or bring the political stability that Sri Lankans need right now,” Chung said in a tweet.
Sri Lanka is nearly bankrupt and has suspended repayments of $7 billion in foreign debt due this year. It must pay back more than $5 billion annually until 2026. Its foreign reserves are nearly wiped out and it is unable to import food, fuel, cooking gas and medicine.
A lack of fuel to run power stations has resulted in extended daily power cuts. People must stand in lines for hours to buy fuel and gas. The country has survived mostly on credit lines extended by neighboring India to buy fuel and other essentials.
Because of the economic crisis, inflation has spiked and prices of essentials have soared, dealing a severe blow to poor and vulnerable groups.
Due to the fuel and power shortages, schools have been shut for weeks and the government has asked state employees other than those in essential services to work from home.
The country is negotiating with the International Monetary Fund on a bailout package, but Wickremesinghe said this week that the negotiations are difficult because Sri Lanka is effectively bankrupt. He earlier said the country’s economy had “collapsed.”
The economic crisis has triggered a political upheaval, with widespread anti-government protests. Protesters have blocked main roads to demand fuel, and people in some areas have fought over limited stocks.
In Colombo, protesters have occupied the entrance to the president’s office for nearly three months to demand his resignation. They accuse him and his powerful family, which includes several siblings who until recently held Cabinet positions, of precipitating the crisis through corruption and misrule.
Months of protests have nearly dismantled the Rajapaksa political dynasty that has ruled Sri Lanka for most of the past two decades.
One of Rajapaksa’s brothers resigned as prime minister last month, and two other brothers and a nephew quit their Cabinet posts earlier.
President Rajapaksa has admitted he did not take steps to head off the economic collapse early enough, but has refused to leave office. It is nearly impossible to oust presidents under the constitution unless they resign on their own.
(AP)
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Business Daily
IMF concludes 'constructive' bailout talks with Sri Lanka as protests continue
ANATOMY OF A CRISIS
As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale
Perspective
Sri Lanka's economic crisis: 'It's not looking good' for Rajapaksa family
Valeurs Actuelles
Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne
Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?
La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.
Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?
Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?
J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.
Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?
Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.
Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.
Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.
On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?
Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.
Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !
L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?
L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.
L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.
L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.
Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?
Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.
Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !
Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?
C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.
Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.
Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.
Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?
Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.
Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.
Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?
Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.
Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.
Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?
C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.
Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.
France24 - Monde
En Arabie saoudite, les pèlerins du hajj prient sur le mont Arafat
Publié le : 08/07/2022 - 11:16Modifié le : 08/07/2022 - 11:17
FRANCE 24
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Des centaines de milliers de musulmans ont commencé à prier, vendredi, sur le mont Arafat, point culminant du hajj qui réunit le plus grand nombre de pèlerins depuis la pandémie de Covid-19. Un million de fidèles ont été autorisés à faire le pèlerinage cette année, alors qu'ils n'étaient que quelques milliers, tous résidents en Arabie saoudite, les deux années précédentes.
Des centaines de milliers de musulmans ont commencé à prier, vendredi 8 juillet, sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj, qui réunit sous une chaleur accablante le plus grand nombre de pèlerins depuis le Covid-19.
Les fidèles ont convergé, en bus ou à pied, vers la montagne où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon, appelé aussi "mont de miséricorde" (Rahma, en arabe), en chantant "Dieu, je suis là".
Les pèlerins ont passé la nuit dans des tentes installées dans la vallée de Mina, à sept kilomètres de la Grande Mosquée de La Mecque, la ville la plus sacrée de l'islam, avant d'entamer leur ascension à l'aube.
En couple, en groupe ou seuls, ils se sont assis sur les rochers et passeront la journée à prier et à réciter le Coran, rituel le plus important du hajj.
Un million de fidèles, dont 850 000 étrangers tirés au sort, ont été autorisés à faire le pèlerinage cette année, alors qu'ils n'étaient que quelques milliers, tous résidents en Arabie saoudite, les deux dernières années.
Le nombre de participants reste néanmoins deux fois moins important qu'en 2019, lorsque l'Arabie saoudite avait accueilli 2,5 millions de musulmans.
Le hajj, l'un des plus grands rassemblements religieux annuels au monde, fait partie des cinq piliers de l'islam et doit être entrepris par tous les musulmans qui en ont les moyens au moins une fois dans leur vie.
Il se déroule dans un contexte de reprise épidémique dans plusieurs pays du Golfe, qui ont récemment remis en place des mesures barrières. Des sacs contenant des masques et du gel désinfectant ont été distribués aux pèlerins, jeudi, à Mina.
Les autorités saoudiennes ont déployé d'importantes mesures de sécurité vendredi, délimitant les entrées et les sorties du site, tandis que des hélicoptères survolaient la zone.
Les autorités veulent prévenir tout débordement car l'histoire du hajj est émaillée de drames, notamment avec une attaque d'hommes armés dans la Grande Mosquée en 1979, qui a fait 153 morts, et une bousculade à Mina en 2015, qui a couté la vie à 2 300 personnes.
>> À lire - Pèlerinage de La Mecque : les règles changent, pour le meilleur et pour le pire ?
Des températures frôlant 44 °C
Aux abords de la route menant vers le mont Arafat, des volontaires distribuaient des bouteilles d'eau aux pèlerins tout de blanc vêtus, tandis que d'autres collectaient les déchets.
Le hajj se déroule cette année sous un soleil cuisant et des températures frôlant les 44 °C.
De nombreux fidèles se sont munis de parapluies en prévision de la journée de prières sous le soleil.
Les autorités saoudiennes affirment avoir pris les précautions nécessaires pour faire face à ces fortes températures en réservant des centaines de lits d'hôpitaux et en installant "un grand nombre de ventilateurs brumisateurs".
Des dizaines de camions distribuent des parapluies, des bouteilles d'eau et de petits ventilateurs.
Le Centre national de météorologie envoie également des messages d'avertissement aux pèlerins sur leurs téléphones portables, les appelant à ne pas s'exposer durant les heures les plus chaudes de la journée.
Après le coucher du soleil, les pèlerins se rendront à Mouzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils dormiront à la belle étoile, avant de se préparer à l'Aïd al-Adha (fête du sacrifice) samedi.
Ce jour-là, les pèlerins accompliront la cérémonie symbolique de la "lapidation du diable". Ce rituel a donné lieu à des bousculades meurtrières dans le passé, car des centaines de milliers de personnes convergent vers un espace restreint.
Puis ils retourneront à la Grande Mosquée de La Mecque pour effectuer un dernier "tawaf" autour de la Kaaba, la structure cubique drapée d'un tissu noir brodé d'or vers laquelle tous les musulmans se tournent pour prier.
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Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque
Décryptage
Pèlerinage de La Mecque : les règles changent, pour le meilleur et pour le pire ?
Arabie saoudite : La Mecque accueille le plus important pèlerinage depuis la pandémie
Valeurs Actuelles
La France, un pays qui s’oublie
Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.
Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.
On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.
On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.
« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.
Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »
Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.
Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.
France24 - Monde
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
Publié le : 07/07/2022 - 17:01Modifié le : 07/07/2022 - 17:05
Sébastian SEIBT
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Gauthier RYBINSKI
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi qu’il démissionnait de son poste de chef du Parti conservateur et qu'il allait quitter le pouvoir une fois que son successeur aura été désigné. Une décision qui intervient après qu’un énième scandale éclabousse le gouvernement britannique. Retour sur deux ans d’affaires diverses et variées qui auront marqué l’ère Boris Johnson.
Il aura fallu 57 démissions au sein du gouvernement britannique pour convaincre Boris Johnson que son tour était venu. Le Premier ministre a accepté, jeudi 7 juin, de quitter le pouvoir. Il abandonne d'abord la tête du Parti conservateur, puis cédera sa place de Premier ministre quand les Tories se seront mis d'accord sur son successeur.
Pourtant, il assurait encore la veille qu'un Premier ministre "ne part pas en pleine crise". Mais peut-être Boris Johnson s'est-il finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une seule crise, mais de leur multiplication ou du "tsunami de scandales" qui a marqué son mandat depuis 2019.
Boris Johnson aurait donc fini par épuiser les neuf vies que lui ont prêtées les commentateurs politiques britanniques pour décrire sa capacité à se relever après chaque nouvelle révélation.
Chris Pincher, le scandale sexuel de trop. C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Mais quelle goutte. En février 2022, Boris Johnson avait nommé Chris Pincher au poste de "whip" en chef adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.
Ce n'est pas le poste le plus en vue du petit monde politique britannique et Chris Pincher était quasi inconnu du grand public. Tout juste savait-on qu'il était un loyaliste de la cause "johnsonnienne".
Très vite, les médias se sont rendu compte que certains savaient que Chris Pincher trainait d'importantes casseroles. Il avait été accusé à plusieurs reprises d'agressions sexuelles. Le rappel de ce lourd passif a rapidement poussé le tout nouveau "whip" adjoint à démissionner le 30 juin.
La grande question a ensuite été de savoir : est-ce que Boris Johnson était au courant de ce passé lorsqu'il a fait venir Chris Pincher ? Le Premier ministre a tout d'abord assuré qu'il n'en savait rien… avant de reconnaître, mardi, qu'il était bien au courant "d'articles dans la presse qui avait évoqué des accusations".
Ainsi en quelques jours, l'affaire Pincher est devenue un concentré des grands scandales qui ont marqué l'ère "BoJo" : des affaires de sexe, et un Premier ministre qui ment sur ce qu'il sait ou ne sait pas.
L'omniprésent "Partygate". Plus qu'une affaire embarrassante pour Boris Johnson, c'est devenu le feuilleton à scandales de son mandat. Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu'au moins une fête a eu lieu au 10 Downing Street à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d'année.
Mais ce n'est que le début des révélations au sujet de ce scandale qui a donné l'image d'un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu'il y a eu plus d'une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.
Boris Johnson commence par assurer qu'il n'était au courant de rien, avant d'assurer que les "réunions" auxquelles il avait pu assister étaient strictement professionnelles. Enfin, il a promis de tout mettre en œuvre pour identifier ceux qui avaient enfreint les règles sanitaires.
Des explications qui n'ont convaincu (presque) personne et une enquête administrative officielle a été lancée pour tenter de savoir qui a participé et qui était au courant. La police de Londres a même ouvert sa propre enquête sur 13 "réunions" – dont trois auxquelles Boris Johnson a participé – pour savoir si elles étaient conformes aux règles de confinement alors en vigueur.
Les deux procédures – administrative et policière – ont conclu à de graves manquements au sein du gouvernement, mais sans jamais mettre directement en cause Boris Johnson. Il n'empêche que ce scandale a laissé un très amer arrière-goût dans la bouche de bons nombres de Britanniques, qui ont assisté au spectacle d'un Premier ministre qui a fait évoluer moult fois sa version des faits pour tenter de sauver son poste.
Owen Paterson, l'ami des lobbies. Owen Paterson, un ancien secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord au début des années 2010 et un important député conservateur, a été poussé à la démission en novembre 2021 pour de graves manquements éthiques.
Sa faute ? Avoir accepté pendant plusieurs années de l'argent de différents lobbys – notamment du secteur agricole – pour plaider leur cause auprès du gouvernement en violation des règles du Parlement.
Quel rapport avec Boris Johnson ? Owen Paterson était non seulement un proche du Premier ministre, mais ce dernier est, en outre, intervenu pour essayer d'éviter qu'il soit sanctionné. Boris Johnson avait notamment soutenu que l'enquête parlementaire n'était pas juste et qu'elle n'offrait pas suffisamment à Owen Paterson l'occasion de défendre sa cause.
Les travaux au 11 Downing Street. Qui a payé pour refaire l'appartement de Boris Johnson au 11 Downing Street ? En février 2021, un scandale éclate au Royaume-Uni lorsque la presse révèle que le Premier ministre n'a pas payé de sa propre poche la rénovation et la décoration pour son appartement de fonction.
En effet, officiellement, le Premier ministre dispose d'une enveloppe de 30 000 livres sterling (35 000 euros) pour entretenir son appartement… et que toute dépense supplémentaire doit provenir de ses propres fonds. La rénovation du 11 Downing Street a couté plus de 100 000 livres… et c'est un généreux donateur du Parti conservateur qui s'est acquitté de la douloureuse.
Boris Johnson, personnellement, s'est sorti de cette affaire avec un simple avertissement car il a pu avancer qu'il était à l'hôpital, atteint par le Covid-19, lorsque les travaux dans l'appartement ont commencé. Il n'était donc, officiellement, pas au courant de cette histoire d'addition à payer. Mais la Commission électorale – qui régule les comptes des partis politiques – a imposé une amende au Parti conservateur pour avoir mal enregistré le détail des travaux effectués.
Des vacances gratuites. Autre affaire de gros sous : comment ont été financées les vacances que Boris Johnson a passé au soleil à l'été 2019 sur la très cossue île Moustique, dans l'archipel des Caraïbes ?
Il a fallu plusieurs mois au Premier ministre britannique pour expliquer qu'une villa de luxe lui avait été gracieusement mise à disposition par un riche donateur du Parti conservateur.
Des vacances gratuites qui ne sont pas illégales, mais la Commission parlementaire a regretté en juillet 2021 que Boris Johnson ait mis autant de temps à clarifier la situation.
Du sexe, du sexe et encore du sexe. Les scandales sexuels qui ont éclaté durant le mandat de Boris Johnson sont trop nombreux pour être tous détaillés. En tout, sept députés conservateurs ont été accusés de multiples agressions sexuelles contre des femmes, des hommes et des mineurs.
Boris Johnson n'est lié à aucune de ces affaires sordides, mais il a été accusé par l'opposition travailliste d'être resté très en retrait à chaque fois que de nouvelles révélations ont été publiées. Et l'une des rares fois où il est intervenu, c'était pour défendre la décision de son parti de ne pas exclure l'un de ses membres accusé de viol.
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Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur
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Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
France24 - Monde
En Tunisie, le président Kaïs Saïed amende son projet de nouvelle Constitution
Publié le : 09/07/2022 - 02:54Modifié le : 09/07/2022 - 11:52
FRANCE 24
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Une nouvelle mouture du projet de Constitution du président tunisien, Kaïs Saïed, a été publiée au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi. Deux articles sont modifiés, l'un évoquant la place de l'islam et l'autre les droits et libertés.
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a fait publier, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 juillet, une version amendée de son projet de nouvelle constitution, qui doit être soumis à un référendum le 25 juillet. Mais le texte continue d'accorder de larges pouvoirs au chef de l'État.
Dans la nouvelle mouture publiée au Journal officiel vers minuit, Kaïs Saïed a modifié deux articles particulièrement controversés, l'un évoquant la place de l'islam et l'autre les droits et libertés.
Au chapitre 5 de la nouvelle constitution, le président a introduit la mention "au sein d'un système démocratique" dans la phrase affirmant que la Tunisie "fait partie de la communauté islamique" et que "l'État doit travailler pour atteindre les objectifs de l'islam".
Cet article a été très critiqué par les défenseurs d'une séparation nette entre la religion et l'État qui dénonçaient de possibles ambigüités dans son interprétation. Amnesty International a estimé que cet article pourrait "autoriser la discrimination contre d'autres groupes religieux".
Droits et libertés
Quelques heures avant la publication du nouveau texte, Kaïs Saïed a annoncé dans une vidéo officielle que "des précisions devaient être ajoutées (au premier texte publié le 30 juin) pour éviter toute confusion et interprétation".
L'autre passage important concerne l'article 55 sur les droits et libertés. "Aucune restriction ne peut être apportée aux droits et libertés garantis dans la présente Constitution si ce n'est en vertu d'une loi et d'une nécessité imposées par un ordre démocratique", dit désormais l'article.
Et d'éventuelles restrictions ne peuvent intervenir que "dans le but de protéger les droits d'autrui ou pour les besoins de la sécurité publique, de la défense nationale ou de la santé publique".
Les partis d'opposition et plusieurs ONG se sont inquiétés de l'article 55 qui donne, selon eux, toute latitude aux autorités pour limiter les libertés sans véritables garde-fous.
Pour le reste, Kaïs Saïed, auteur il y a un an d'un coup de force par lequel il s'est arrogé tous les pouvoirs, n'a pas modifié les grandes lignes du texte initial qui marque une rupture radicale avec le système parlementaire en place depuis 2014.
Avec AFP
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En Tunisie, l'auteur de la nouvelle Constitution désavoue le texte publié par la présidence
Valeurs Actuelles
Route 66: voyage au coeur d’une identité américaine en perdition
J’avais pour projet d’écrire sur l’identité américaine, ses mutations, son effacement peut-être. La métaphore parfaite de ce changement, c’était une route, une route mourante aux multiples noms – la Will Rogers Highway, Main Street America, la Route Mère. Pour écrire, Richard Paul Evans a sillonné la mythique Route 66, la plus célèbre du monde peut-être, celle qui relie Chicago à Santa Monica ; l’Illinois à la Californie. Il n’était pas le premier à le faire ; avant lui, des centaines de petits auteurs et quelques grands écrivains, dont Steinbeck et Kerouac, ont foulé l’asphalte pour y trouver l’inspiration. « Elle était le chemin qu’empruntaient les pionniers en route vers un monde d’opportunités, imaginaire ou non. C’était le rêve américain. » Ici, Richard Paul Evans (dans une traduction hélas malheureuse) relate la quête d’un autre homme, Charles James, dont l’enfance dans le dénuement et la brutalité de la banlieue pauvre de Chicago ne l’a pas empêché de faire fortune sur le dos de milliers de désespérés prêts à tout pour sortir de la misère sociale qui les a engloutis. Parti de rien, il a grimpé tous les échelons d’une entreprise fumeuse qui promet la réussite en vendant des programmes hors de prix censés dévoiler la recette du succès facile en affaires.
Réveillez le millionnaire en vous. Le titre du best-seller de Charles James est infect, mais il fait miroiter l’eldorado à tous ceux qui donneraient tout pour quitter enfin leur vie médiocre. Cette promesse mirifique, le bonimenteur la brandit pour prétendument rendre riches les élus qui se prennent enfin en main. Évidemment, aucun de ceux qui ont cédé à l’appel des sirènes n’est parvenu à toucher le jackpot, et la honte et l’humiliation d’avoir tout perdu anéantissent toujours toute protestation contre l’escroc. Sa fortune le perd, jusqu’à se penser infaillible lorsqu’il se répète : « Il n’y a d’autre Dieu que moi. » « Quand les gens perdent leur argent, ils perdent l’espoir. Et quand l’espoir s’en va, les mariages suivent. Les vies elles-mêmes, quelquefois. Voilà l’héritage que je laisse – un sillage de cadavres sur la route de la cupidité. » Lorsqu’un père affligé lui apprend que son fils, un de ses clients, s’est suicidé après avoir tout perdu dans ses magouilles, Charles sombre.
La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance
Là, au bord du gouffre et comme dans le conte de Dickens, la possibilité d’une rédemption le force à choisir entre les deux embouchures de la route que chantent les Rolling Stones : rester à Chicago où le luxe et l’abondance ne servent qu’à cacher la détresse humaine qui l’a englouti, ou partir vers l’Ouest inconnu de la Californie pour trouver le pardon sur son chemin de pénitence. La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance dans les bas quartiers de la banlieue pauvre de la ville, là où « la moisissure s’infiltre partout », sous l’emprise et les coups d’un père mutique et violent. Là, sous le soleil ardent, foulant du pied la poussière du chemin, il parcourt les 4 000 kilomètres qui le séparent de sa femme et de son fils, dans un acte héroïque de mortification volontaire pour obtenir la réconciliation avec ceux qu’il a sacrifiés sur l’autel du dieu-argent et de la toute-puissance.
“Une route”, de Richard Paul Evans, Actes Sud, 592 pages, 24,50 €.
France24 - Monde
Rencontre d'ex présidents burkinabè, Damiba appelle à la cohésion au côté de Compaoré
Publié le : 08/07/2022 - 23:20
Fatimata WANE
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Ils n’étaient que 2 sur les 5 anciens présidents du Burkina Faso conviés à une rencontre par Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la transition.L'unique président élu, renversé par les putschistes, Roch Marc Christian Kaboré ne s'est pas rendu à l'invitation du chef de la junte. Etaient aussi absents Isaac Zida et Michel Kafando.Blaise Compaoré, arrivé ce jeudi à Ouagadougou était lui bien présent avec Jean-Bapstiste Ouedraogo.
Les musulmans du monde entier célèbreront « l’Aid El Kebir » aussi appelé Tabaski en Afrique de l’ouest ce week-end. Le prix des bêtes s’envole à cause de l’inflation. La coutume voulant que le chef de famille sacrifie un mouton est devenue une véritable gageure.
La Tunisienne, Ons Jabeur disputera ce samedi 9 juillet sa première finale de Grand Chelem sur le court central de Wimbledon où elle affrontera la Kazakh Elena Rybakina.
A 27 ans, elle est la première joueuse africaine et arabe à parvenir en finale d'un tournoi majeur de tennis. Le continent et surtout la Tunisie rêve d’une victoire de celle qu’on surnomme la « ministre du bonheur ».
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Jules Verne le Méditerranéen
Matifou ! On le trouve dans Mathias Sandorf, et c’est le souvenir d’une lecture d’enfance. Le souvenir s’accroche à un nom propre, celui d’un cap près d’Alger dont Jules Verne a fait le nom d’un de ses personnages. Le génie, abstraction faite de l’emphase romantique, est le pouvoir de faire naître ; s’agissant d’un écrivain, de faire naître un monde, d’imposer une cosmogonie, une géographie à la fois physique et humaine qui ne coïncide que par hasard avec la géographie des atlas. Ce nouveau volume des Voyages dans les mondes connus et inconnus est consacré à la Méditerranée ; mais donnons-nous de garde que la Méditerranée de Jules Verne n’est pas moins « extraordinaire », comme ses voyages, que les mers du Sud des Enfants du capitaine Grant ou que les mers de la Lune qu’entrevoit Michel Ardan depuis son obus spatial. En héraldique, il serait vain de distinguer entre les lions et les licornes, sous prétexte que les premiers se rencontrent dans la nature et que les autres seraient “fantastiques” : au vrai, tous les animaux du blason sont fantastiques. De même, le monde réinventé par un écrivain.
Voyages dans les mondes connus et inconnus : on ne peut que louer les éditeurs, MM. François Angelier et François Rivière, d’avoir repris le premier titre collectif de ces 62 romans et 18 nouvelles, éclipsé dans l’usage par le plus banal « voyages extraordinaires ». Connus ou inconnus, ces mondes sont de Jules Verne, à ce titre inconnus de nous, quelle que soit l’évidence trompeuse d’une apparente familiarité. Les mondes qu’il évoque, ce n’est pas en dehors de lui que l’auteur les découvre.
« Dépeindre la Terre et l’univers » est le but que se donne cet explorateur casanier, et c’est bien de passion qu’il s’agit, comme le souligne M. Angelier, vernien à trois poils, qui parle de ces « voyages » comme d’une « romance planétaire ». La Méditerranée est le sujet particulier de ce volume, un sujet que l’on peut trouver paradoxal à l’aune de l’extraordinaire : c’est en effet la seule mer que l’auteur connaisse réellement, pour l’avoir sillonnée quatre fois à bord de son yacht, le Saint-Michel III, entre 1878 et 1884 ; et c’est pourtant contre elle que ce Nantais, qui toute son enfance a rêvé de la mer océane, nourrit les plus vifs préjugés : trop exiguë, trop calme, « ce petit lac indolent et sans colère » n’est pas à la hauteur de son ambition neptunienne, et c’est ainsi qu’il prête ses répugnances à l’un de ses plus fameux personnages : « Cette Méditerranée, resserrée au milieu de ces terres qu’il voulait fuir, déplaisait au capitaine Nemo […] , et son Nautilus se sentait à l’étroit entre ces rivages rapprochés de l’Afrique et de l’Europe. »
Le volume s’ouvre par l’Archipel en feu, roman maritime et même nautique que l’on réédite rarement. La scène se passe en mer, au large du Péloponnèse, cinquante ans plus tôt, à la naissance du jeune royaume de Grèce encore à la merci des pirates barbaresques complices du Grand Turc. Jules Verne connaît ces parages, non en écrivain mais en touriste, et il se barbouille, qu’on nous pardonne, de vocabulaire spécialisé avec une emphase très juvénile et un plaisir très communicatif : « On envergua des voiles de rechange, on jumela les bas-mâts, on établit un mât de fort une pour remplacer l’artimon, on passa de nouvelles drisses, on capela de nouveaux haubans, on répara le gouvernail… » Un officier français héroïque fait la guerre à un pirate grec, traître à sa patrie et à sa foi, qui vend comme esclaves ses compatriotes et coreligionnaires aux Turcs ; il sauve en passant une jeune Grecque non moins héroïque, ainsi que la mère du traître, qui avait maudit son fils et mis le feu à la maison paternelle pour qu’il n’y puisse revenir et que ce fils, sans le savoir, s’apprêtait à aller vendre… M. Rivière regrette à peine que l’idylle de la Grecque et du Français « reste figée dans l’imagerie vernienne, preuve supplémentaire du peu d’aptitude de notre cher conteur à se complaire dans la psychologie la plus ordinaire ». Faut-il parler d’un « peu d’aptitude » et présenter comme une lacune ce qui est peut-être la force caractéristique de « notre cher conteur » : son ignorance, voire son dédain de la psychologie ? Laquelle, on devrait s’en apercevoir un jour, est le tombeau, en littérature comme ailleurs, de tout ce qu’il y a de grand, et de noble, et d’inattendu.
L’éditeur Hetzel fut un peu déçu par le roman, qu’il eût souhaité plus ample et pour tout dire, plus « extraordinaire » : Jules Verne le lui promit pour le suivant, qu’il mit en chantier à bord de son yacht en lui donnant pour titre de travail Méditerranée ; ce roman, dédié aux Dumas père et fils, devait être « le Monte-Cristo des Voyages extraordinaires » : ce sera Mathias Sandorf.
Il serait vain de le comparer à son lointain modèle : au plus sombre de sa vengeance, on en vient à se demander si Monte-Cristo relève encore de l’espèce humaine, s’il n’a pas cédé la place à quelque vampire, au moins à un magicien noir ; la question ne se pose jamais pour Mathias Sandorf, dont l’histoire se termine chez la fée Électricité, la seule fée ou sorcière inscrite au répertoire vernien. Le scientisme de Jules Verne est un parti pris rassurant ; la science qu’il défend et prétend illustrer est une science amusante, comme on fabriquait des nécessaires de “physique” ou de “chimie amusante” pour ses jeunes lecteurs.
Les éditeurs ont eu l’heureuse initiative d’intercaler entre deux romans connus – Mathias Sandorf et Clovis Dardentor – une pochade quasi inédite, Gil Braltar, qui révèle un autre Jules Verne, le satiriste qui joue avec les mots. Il tire d’un à-peu-près – un « hidalgo » nommé Gil Braltar – une tragédie personnelle, puis une farce : l’homme se croyant prédestiné par son nom à la reconquête de Gibraltar, devient fou, et, « en Guillaume Tell quadrumanisé », entraîne les singes monos du Rocher à l’assaut des Anglais. L’affaire se terminera heureusement pour les sujets de la reine, le général commandant la garnison, encore plus simiesque que Gil Braltar, se faisant passer pour lui et ordonnant la retraite des singes. « Aussi, l’Angleterre, très pratique, est-elle décidée à n’y envoyer désormais que les plus laids de ses généraux, afin que les monos puissent s’y tromper encore. Cette mesure vraisemblablement lui assure à jamais la possession de Gibraltar. » On ne saurait mieux parler, ni avec une fascination plus française, de nos meilleurs ennemis…
Clovis Dardentor, de tous les héros-titres des Voyages, n’est ni le plus connu ni le plus typique : en l’écrivant, Jules Verne acquitte une autre dette littéraire, cette fois envers Labiche, modèle des essais dramatiques de sa jeunesse. Ce « vaudeville sans couplets », comme il l’appelle, peut se lire comme une variation algérienne sur le Voyage de Monsieur Perrichon. La morale de la fable, « avec le dénouement obligatoire du mariage à l’instant où le rideau baisse », est plus ambiguë qu’il n’y paraît et les éditeurs prêtent à l’auteur la misogamie, soit le manque de goût pour le mariage, que Jules Verne attribue à son héros. « Clovis Dardentor était célibataire, et, vraiment, on ne concevrait pas un tel homme apparié dans les liens conjugaux, ni qu’une quelconque lune de miel se fût jamais élevée sur son horizon. […] Cet ennemi du mariage ne concevait pas qu’un homme, sain d’esprit et de corps, lancé dans les affaires, eût le temps d’y songer. Le mariage ! Il ne l’admettait ni d’inclination, ni de convenance, ni d’intérêt, ni d’argent, ni de raison… »
On demandait à Jules Verne d’ « éduquer » et de « récréer », suivant les deux destinations complémentaires du Magasin d’éducation et de récréation de la maison Hetzel, où ses Voyages étaient prépubliés (heureux temps où “magasin” n’avait pas encore dégénéré en “magazine”…). Et si le gardien du temple social, gardien modèle, que Jules Verne était aux yeux des familles, avait eu l’âme moins domestique qu’on se plaît à le considérer ? Plus loup que chien, sans attache véritable, comme ce capitaine Nemo, son personnage le plus fascinant – et sans doute le plus cher à son cœur, secrètement proscrit, comme lui, ou pour employer un mot de Joseph Conrad, outcast … Jules Verne conradien, nous voilà assez loin des vaudevilles et des « récréations » …
Une nouvelle mer dans le Sahara
Le dernier roman du volume, l’Invasion de la mer, est aussi le dernier Voyage publié après sa mort, en 1905. Il se présente comme l’épitaphe d’une utopie technique. Épitaphe, ce que l’on écrit sur une tombe, celle du dernier de ces grands projets du XIXe siècle titanique, propres à enflammer les imaginations (et accessoirement à drainer les bas de laine) : rien de moins que la création d’une « mer intérieure africaine », selon les termes de son promoteur, l’ingénieur François Élie Roudaire, en 1883. Il s’agissait pour lui de reconstituer la “baie du Triton” dont parle Hérodote, soit de remettre en eau, depuis le golfe de Gabès, toute la région des chotts tunisiens et constantinois qui aurait constitué jadis une vaste échancrure de la Méditerranée. On voyait déjà le Sahara reverdir et Ferdinand de Lesseps lui-même, le perceur d’isthmes, l’homme de Suez et de Panama, soutint l’entreprise. L’affaire fit long feu, si l’on ose cette expression pour tant d’eau, et Roudaire, honni autant qu’il avait été adulé, mourut d’épuisement et de chagrin. Jules Verne le fait revivre dans son roman, sous les espèces de l’ingénieur De Schaller, et lui offre une revanche au XXe siècle, quand un tremblement de terre le seconde et permet, vers 1930, l’ouverture de la “mer Saharienne” : « C’est ainsi que, cent ans après que le drapeau français fut planté sur la kasbah d’Alger, nous verrons notre flottille française évoluer sur la mer Saharienne et ravitailler nos postes du désert. »
Le roman aurait dû s’appeler : Une nouvelle mer dans le Sahara, ce qui est au mieux un titre de rapport. L’Invasion de la mer est plus terriblement décisif et révélateur de cette irréductible ambiguïté de la langue, pour qui sait la manier : Jules Verne n’est pas le simple porte-voix de son époque, le propagandiste de son esprit et le vulgarisateur de ses illusions, il est d’abord un écrivain, et les mots avec lui ne se départent jamais de l’ombre qu’ils recèlent. Quelle angoisse secrète recouvre l’enthousiasme technicien et dicte son activisme ? Quel aveu tout à coup, qui échappe à l’éducateur et au récréateur, et le dépasse ? Jules Verne, c’est à coup sûr beaucoup plus que Jules Verne, presque un nom collectif si l’on songe à ses illustrateurs, aux noms inséparables du sien au point qu’ils s’y confondent : Léon Benett principalement et George Roux, dont les admirables gravures Dieu merci ne manquent pas à ce volume, et sans lesquelles à l’évidence Jules Verne ne serait pas tout à fait lui-même…
“Voyages dans les mondes connus et inconnus. Tome II : La Méditerranée”, de Jules Verne, Bouquins, 1 056 pages, 32 €.
France24 - World
Russia vetoes UN push to renew cross-border aid to Syria
Issued on: 09/07/2022 - 00:36
NEWS WIRES
Russia on Friday vetoed a UN Security Council resolution that would have extended cross-border aid to Syria by one year without Damascus’s backing.
Western powers then voted down a competing resolution put forward by Moscow that proposed extending approval by just six months.
The authorization for the aid deliveries across the Syrian-Turkish border at Bab al-Hawa, which has been in effect since 2014, is set to expire Sunday.
The aid is a lifeline for more than 2.4 million people in the northwestern Idlib region of Syria, under the control of jihadists and rebels.
Thirteen of the fifteen Council members voted in favor of the text proposed by Norway and Ireland. China, which often votes the same way as Russia, chose to abstain.
The vote had been due to be held Thursday but was scrapped following disagreement between Russia and the West.
The Norway-Ireland text would have provided for a six-month extension until mid-January 2023, and then an additional six-month extension “unless the Council decides otherwise.”
The extension would also be conditional on a “substantive report” by the secretary-general, including on the operation’s transparency, progress on channeling aid across the front line, and progress on meeting humanitarian needs.
That text was already “an extreme compromise,” said America’s ambassador to the UN, Linda Thomas-Greenfield, accusing Russia of putting its “own political interests above the humanitarian needs of the Syrian people.”
“Tragically people will die because of this vote,” she told the chamber.
British ambassador Barbara Woodward said Moscow had deployed a “deeply irresponsible veto that will have a tragic impact.”
Russia’s deputy ambassador to the world body, Dmitry Polyanskiy, meanwhile accused the west of “stubbornness” and said the resolution “ignored the sovereignty of Damascus.”
‘Last lifeline’
The United States, France and Britain voted against Russia’s draft text, while the 10 non-permanent members of the Security Council abstained. Moscow secured Beijing’s vote.
Western nations had deemed the text unacceptable, as there is no guarantee of an extension at the start of the new year.
For resolutions to be adopted, at least nine of the 15 members must support it with none of the permanent members wielding their veto.
Sunday’s deadline still leaves time for members of the Security Council to find common ground, observers note.
Diplomats said the council’s non-permanent members may propose a nine-month extension to try to break the impasse.
Nearly 10,000 trucks loaded with humanitarian aid passed through Bab al-Hawa last year, bound for Idlib.
It is the only crossing through which aid can be brought into Idlib without navigating areas controlled by Syrian government forces.
Moscow, an ally of Damascus, has curtailed a number of Western-backed measures in recent years, using its veto 17 times in relation to Syria since the war’s outbreak in 2011.
Russia views the authorization as a violation of Syria’s sovereignty, and believes the delivery of aid to the northwest region should only be carried out from Damascus across the front line.
Russia had hinted in recent months that it would oppose an extension, having already forced a reduction in the number of allowed border crossings.
Dozens of NGOs and several senior UN officials had lobbied Security Council members for the year-long cross-border aid clearance.
Amnesty International warned of dire consequences from Moscow’s veto.
“The Russian veto will effectively close the last lifeline for at least four million people in northwest Syria who depend on UN aid for survival,” the rights group’s secretary general, Agnes Callamard, said in a statement.
“This will only exacerbate the humanitarian crisis but will also lead to a humanitarian catastrophe.”
(AFP)
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France repatriates 51 citizens from IS group camps in Syria
On the ground
World Refugee Day: Syrians fear Turkish plans to repatriate those who fled war
China, Russia veto US-led push for tougher sanctions on North Korea
Valeurs Actuelles
Saintes musiques à l’abbaye aux Dames
C’était le temps des pionniers résolus à débroussailler la musique ancienne, quand on interprétait encore la Saint Matthieu de Bach avec les troupes de Gustav Mahler. Les coups d’État musicaux menés par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt devenaient en quelques années une révolution baroque, bientôt des territoires indépendants sous la constitution des instruments d’époque. L’expression étant trompeuse : le stradivarius de Menuhin n’était pas moins d’époque que la viole de gambe dont joue cette année Lucile Boulanger. Tout est plutôt affaire d’accastillage, cordes en boyau, formes d’archet et de voilure balançant au rythme des danses dans cette traversée du temps musical dont l’expression “historiquement informée”, pour cuistre qu’elle paraisse, rend plus justement compte.
En 1972, Alain Pacquier donnait l’élan artistique au Festival de musique ancienne de Saintes, on allait relever les ruines de l’abbaye aux Dames. Jean-Claude Malgoire et Jordi Savall jouaient dans les rangs de la première édition, le directeur annonçait l’avenir : « Il ne s’agissait pas de nous livrer à une reconstitution archéologique, mais de faire vivre et montrer la filiation entre l’ancien et le moderne. » Comme il se doit pour toute abbaye, après le temps des essarts vient celui des fondations. William Christie, René Jacobs en furent très vite, Philippe Herreweghe les suivit de près avant de devenir, en 1982 et pour vingt ans, le directeur artistique, et, depuis, un invité permanent.
L’expression étant trompeuse : le stradivarius de Menuhin n’était pas moins d’époque que la viole de gambe dont joue cette année Lucile Boulanger
Voix de basse à la Chapelle royale, assistant à l’Orchestre des Champs-Élysées, Stephan Maciejewski, son successeur à la direction artistique et qui passera le relais après ce 50e anniversaire, en est le fils spirituel et naturel.
Comme un terroir patiemment irrigué, le Festival de Saintes est toujours gorgé de musiques vocales et sacrées, cependant des esthétiques et des répertoires élargis avancent ensemble depuis l’origine. Le temps des croisades contre la pesanteur des habitudes n’est plus, voici l’été des moissons.
La musique ancienne comme une invitation au voyage
En 2015, Sébastien Daucé, qui fut naguère un bénévole du Festival, créait ici le Concert royal de la nuit. Il revient cette année faire chanter Lucile Richardot à la cour de Charles XI de Suède en 1680.
Les frères Simon-Pierre et Louis-Noël Bestion de Camboulas s’intéressent, le premier aux Stabat Mater de Scarlatti et Dvorák, le second à San Marco après Monteverdi. De même que Graindelavoix dans les Tenebrae de Gesualdo, ils appartiennent à la nouvelle génération pour qui la pratique de la musique ancienne n’est pas une inquisition mais une invitation au voyage.
Et Philippe Herreweghe dans tout ça ? Il dirigera, ce n’est pas une surprise, l’Orchestre des Champs-Élysées dans le concert de clôture aux jardins de l’abbaye, avec des danses, valses et polkas de Brahms et de Strauss – et ça, c’en sera une pour beaucoup !
50e Festival de Saintes (Charente), quatre concerts quotidiens du 16 au 23 juillet, abbaye aux Dames et cathédrale Saint-Pierre. Informations : 05.46.97.48.48. Programme et billetterie : www.abbayeauxdames.org/festival-de-saintes
France24 - World
'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders
Issued on: 08/07/2022 - 12:09
FRANCE 24
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Friday's shocking assassination of former Japanese prime minister Shinzo Abe stunned the world and drew immediate condemnation, with world leaders praising Abe's "global leadership" and slamming a "cowardly attack".
Abe, 67, was shot from behind in Nara in western Japan while giving a campaign speech. He was airlifted to a hospital but was not breathing and his heart had stopped. He was later pronounced dead at the hospital.
Abe was Japan’s longest-serving leader before stepping down in 2020 for health reasons. Police arrested a suspected gunman at the scene.
"Japan lost a great prime minister who dedicated his life to his country and worked for the stability of our world", French President Emmanuel Macron wrote in a tweet, addressing France's condolences to the Japanese people.
Au nom du peuple français, j’adresse mes condoléances aux autorités et au peuple japonais après l’assassinat de Shinzo Abe. Le Japon perd un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l’équilibre du monde.
July 8, 2022US President Joe Biden said he was "stunned, outraged, and deeply saddened" by Abe's assassination.
"This is a tragedy for Japan and for all who knew him," Biden said in a statement. "Even at the moment he was attacked, he was engaged in the work of democracy.
"The United States stands with Japan in this moment of grief. I send my deepest condolences to his family," Biden added.
I am stunned, outraged, and deeply saddened by the news that my friend Abe Shinzo, former Prime Minister of Japan, was shot and killed. He was a champion of the friendship between our people.The United States stands with Japan in this moment of grief.
July 8, 2022'Global leadership'
British Prime Minister Boris Johnson Friday hailed Abe's leadership role and said the UK stood with Japan "at this dark and sad time".
"Incredibly sad news about Shinzo Abe. His global leadership through unchartered times will be remembered by many," Johnson tweeted.
Incredibly sad news about Shinzo Abe.His global leadership through unchartered times will be remembered by many. My thoughts are with his family, friends and the Japanese people. The UK stands with you at this dark and sad time.
July 8, 2022Britain's Queen Elizabeth said she was “deeply saddened” by Abe’s death.
"My family and I were deeply saddened to hear the news of the sudden and tragic death of former Prime Minister Shinzo Abe," said the 96-year-old monarch, who added she had fond memories of meeting Abe and his wife during their 2016 visit to Britain.
"I wish to convey my deepest sympathy and condolences to his family and to the people of Japan at this difficult time,” she said.
New Zealand Prime Minister Jacinda Ardern was visiting her Australian counterpart Anthony Albanese on Friday in Sydney when they learned the news.
Ardern said she was “deeply shocked”.
“He was one of the first leaders I formally met when I became prime minister. He was deeply committed to his role, and also generous and kind. I recall him asking after the recent loss of our pet when I met him, a small gesture but one that speaks to the kind of person he is," Ardern said. "My thoughts are with his wife and the people of Japan. Events like this shake us all to the core.”
Albanese echoed the sentiments in a tweet: “Shocking news from Japan that former PM Shinzo Abe has been shot. Our thoughts are with his family and the people of Japan at this time.”
Leaders across Asia were stunned.
“Deeply distressed by the attack on my dear friend Abe Shinzo. Our thoughts and prayers are with him, his family, and the people of Japan,” tweeted Indian Prime Minister Narendra Modi, before calling a day of national mourning for Saturday.
As a mark of our deepest respect for former Prime Minister Abe Shinzo, a one day national mourning shall be observed on 9 July 2022.
July 8, 2022China was “shocked" by the “sudden incident", said Foreign Ministry spokesperson Zhao Lijian, while Singapore's Prime Minister Lee Hsien Loong slammed it as a “senseless act of violence".
“Mr. Abe is a good friend of Singapore. I had just hosted him to lunch in May, on my visit to Tokyo. My thoughts and prayers are with Mr. Abe and his family," Lee said on Facebook.
Malaysian Foreign Minister Saifuddin Abdullah said he was saddened and shocked. “The government and people of Malaysia are praying for his speedy recovery and for his family to be given strength to endure this tragedy,” he tweeted.
Iran condemned the shooting as “an act of terrorism”.
“As a country that has been a victim of terrorism and has lost great leaders to terrorists, we are following the news closely and with concern,” Iran’s Foreign Ministry spokesperson said.
'Great man and leader'
In a telegram to Abe's family, Russian President Vladimir Putin called Abe an "outstanding statesman" who had done a lot to develop "good neighbourly ties between our countries".
Brazilian President Jair Bolsonaro expressed "outrage and sadness" over the assassination and said he had ordered three days of national mourning in Brazil.
German Foreign Minister Annalena Baerbock wrote on Twitter that she was “shocked by the news that Shinzo Abe was shot. My thoughts are with him and his family.”
Baerbock is due to visit Japan at the weekend to attend a memorial ceremony for the US nuclear attack on Nagasaki and meet with her Japanese counterpart in Tokyo.
I’m shocked by the news that Shinzō Abe was shot. My thoughts are with him and his family.
July 8, 2022Spanish Prime Minister Pedro Sánchez sent his best wishes to Abe's family and “our forthright condemnation of this cowardly attack.
“Spain stands together with the people of Japan in these difficult times," he tweeted.
The Italian government and lawmakers across the political spectrum condemned the shooting, with Premier Mario Draghi’s office expressing solidarity with Abe and the Japanese people.
Former PM Giuseppe Conte, head of the populist 5-Star Movement, called Abe an example of a politician committed to serving his country and offered his solidarity with his family and the Japanese people.
Other former world leaders also condemned the appalling attack on Abe, who was the longest serving prime minister in Japan. He led Japan from 2006 to 2007 and again from 2012 before stepping down in 2020 due to poor health.
Former US President Donald Trump said the attack on Abe was devastating. He described Abe as a “truly great man and leader” and said he “was a true friend of mine and, much more importantly, America".
“This is a tremendous blow to the wonderful people of Japan, who loved and admired him so much. We are all praying for Shinzo and his beautiful family!” Trump said on his social media app.
Former Australian Prime Minister Kevin Rudd said on Facebook that “an attack on any democratically elected political leader in the world is an attack on supporters of democracy everywhere".
(FRANCE 24 with AP)
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
OBITUARY
Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister
After Shinzo Abe's resignation, what's next for Japan?
France24 - World
Exiled former president Blaise Compaoré returns home to Burkina Faso
Issued on: 07/07/2022 - 23:37
Camille NEDELEC
Nadia MASSIH
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Blaise Compaoré had been in exile since 2014 when he was ousted from power by a military coup. He's set to attend a summit on Burkina Faso's future with a number of other former leaders. And also in this programme: legal experts in Tunisia assess the impact the new constitution would have if it is given the greenlight at polls later this month. Finally, Tanzania celebrates its linguistic heritage.
Valeurs Actuelles
Hyundai Tucson PHEV au top
PHILOSOPHIE
Comment ne pas louer cette esthétique pétrie de caractère, anguleuse, agressive à souhait, avec cette proue et cette poupe zébrées de Led ? Pas étonnant que le nouveau design du Hyundai Tucson ait rencontré son public. La machine a d’abord été disponible en hybridation légère 48 volts et en hybridation classique. L’hybridation rechargeable arrive à point nommé pour compléter l’offre. Cette technologie n’a de sens que si vous rechargez votre véhicule régulièrement pour une utilisation quotidienne. Vous battrez alors des records d’économie à la pompe. Dans le cas contraire, ne vous étonnez pas de devoir composer avec une caisse qui avoisine les deux tonnes, du fait de son imposante batterie. Celle-ci prive aussi le coffre de 50 litres. Heureusement, il reste 558 litres de volume de chargement. Largement de quoi loger les bagages de toute la famille pour partir en vacances.
PRESTATIONS
La finition N Line adopte ici une esthétique un peu plus sportive, avec ses grosses jantes et ses éléments de carrosserie spécifiques. À l’intérieur, c’est la même modernité qui s’exprime. On est frappé par l’habitabilité exemplaire, la qualité de finition et la présentation très épurée de la planche de bord. On aime ces matériaux au toucher doux, aux formes fluides. Les Sud-Coréens auraient-ils dépassé les Européens dont ils s’inspiraient tant autrefois ? Ils ont soigné les détails. L’éclairage d’ambiance sur mesure comprend 64 couleurs configurables en dix niveaux d’intensité. En valeur sur ce modèle également : une superbe instrumentation numérique, un écran large de plus de 10 pouces intégré dans la console et l’accès à un système de reconnaissance vocale élaboré pour piloter les fonctions de température, le chauffage du volant, l’ouverture du hayon et tant d’autres commandes. Confort d’assise et insonorisation remarquables.
TECHNIQUE
Une transmission intégrale permanente à liaison mécanique, pour une motricité vraiment améliorée en usage tout chemin et sur les routes au revêtement gras ou enneigé, voilà surtout la plus-value de ce Hyundai Tucson nouvelle génération en version hybride rechargeable ! Quel astucieux mariage ! Ce SUV brille surtout par sa souplesse. Son quatre-cylindres 1,6 litre turbo de 180 chevaux est couplé à un bloc électrique de 91 chevaux et accolé à une boîte automatique à double embrayage et 6 rapports. Comptez cinq heures pour charger à bloc la batterie sur une prise domestique et deux heures sur une Wallbox. Autonomie en mode tout électrique largement supérieure à 50 kilomètres. Difficile de trouver plus polyvalent en hybride.
Valeurs Actuelles
Saveurs Riviera au Rivages
C’est dans les murs du Sofitel Le Scribe Paris Opéra que le malletier Louis Vuitton ouvrit l’une de ses premières boutiques, transformée aujourd’hui en Café Scribe, et que les Frères Lumière ont présenté en leur temps Arrivée d’un train en gare à La Ciotat : que d’histoire ! La rénovation a été confiée en 2018 au cabinet Wilson Associates et c’est, aujourd’hui, dans un joli salon sous une superbe verrière que l’on découvre le nouveau restaurant du Scribe : Rivages. On y déguste une cuisine de la Riviera, de saison et de partage au caractère authentique – magnifique retour aux sources. En cuisine, c’est le chef Denis Rippa qui met en scène légumes et fruits, poissons et crustacés, mais aussi des vins qui nous font voyager du sud de la France à l’Italie ou à la Grèce. Toute la lumière de la Méditerranée trouve ici son accomplissement : un lieu, un instant, une magie… Denis Rippa n’est pas un inconnu : nommé chef des cuisines du Premier ministre à Matignon en 2014, il y resta un peu plus de sept ans. Son arrivée au Scribe est le signe d’une nouvelle aventure pour l’hôtel comme pour le chef.
À la carte, on adore l’esprit Riviera avec beaucoup de poissons, des légumes de saison et une jolie sélection de vins. En entrée, vitello tonnato, tagliata de thon frais ou asperges blanches al dente (environ 20 euros) ; en plat, poulpe, filet de bœuf ou poitrine de volaille jus perlé à l’encre (environ 40 euros) ; en dessert, on retrouve bien sûr le citron de Menton dans un sablé chic et crémeux, un tiramisu ou une meringue (14 euros). Le chef nous dit que la carte est vouée à bouger en permanence selon l’arrivée du marché.
Rivages – Le Scribe, 1, rue Scribe, Paris IXe . Tél. : 01.44.71. 24. 24.
France24 - World
India's rural female health workers fight for better pay
Issued on: 08/07/2022 - 11:55
Annette Young
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They are known as the foot soldiers of India's healthcare system. The female health workers saving thousands of lives in Indian rural areas, are now demanding better pay and recognition from the government.
Also a move by the French government to improve the level of maths in schools backfires, leading to a significant percentage of girls dropping out.
Plus the stigma of periods means many teenage girls stay away from school in the African country of Guinea, as they face shame along with a lack of access to sanitary products.
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Promenade dans les potagers de nos grands chefs
La scène gastronomique française aime les repères. On l’a vu avec la cuisine minceur, la table du chef dans sa cuisine, le menu à partager, la surprise du chef, etc. Aujourd’hui il fait bon être “locavore”. Les chefs mettent l’accent sur les produits issus de leurs potagers. Jean André Charial comme Michel Guérard utilisent leurs herbes et leurs légumes depuis bien longtemps sans en faire un outil marketing. C’est Alain Passard, dans les années 2000, qui a secoué la planète food en créant ses jardins et en présentant des assiettes tout légumes.
Il est aujourd’hui le maître incontesté du végétal. Alain Passard (le restaurant Arpège à Paris) gère trois jardins différents, sur un peu plus de 6 hectares. Du sable dans la Sarthe pour les asperges, les carottes, les poireaux. Dans la Manche, place aux arbres fruitiers, et dans l’Eure, un terrain argileux propice aux choux et aux céleris-raves, deux musts du chef. Aujourd’hui, le restaurant, avec une douzaine de jardiniers, se révèle entièrement autosuffisant en légumes, aromates et petits fruits rouges et noirs. Cerise sur le gâteau, la production permet à l’ Arpège de commercialiser, pour tous, ses légumes et de composer des milliers de paniers à l’année à 50 euros pièce.
« Le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin »
Christophe Comes ouvre en 2000 La Galinette et associe une grande cuisine à un vrai jardin. Ce dernier, de 2 hectares, est un luxe gustatif, et créatif pour le chef. Les dizaines de variétés pour un même légume autorisent l’expérimentation sur les textures et les cuissons.
Dans le village des Baux-de-Provence, Jean-André Charial, à l’ Oustau de Baumanière, fait partie des premiers grands restaurants français à avoir développé un potager. C’était au début des années 1980, dans une commune voisine. Quinze ans plus tard, le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin, cueillis très petits. À sa table, il nous prépare une décoction d’herbes maison qui est à la fois d’une grande complexité de goût et d’une simplicité incroyable. En saison, les clients du restaurant gastronomique repartent avec un sac de légumes.
Le potager raconte l’histoire de sa région
Au sein des Relais & Châteaux, 35 % des membres revendiquent un potager, mais – ne rêvons pas – cela va du carré d’herbes et du jardin d’agrumes aux 100 mètres carrés de Georges Blanc et aux terrasses de Menton de Mauro Colagreco. Ce dernier a une passion pour ses jardins, il vient de leur consacrer des menus adaptés aux pousses. Sur des restanques, aux environs de Menton, il a créé l’un de ses potagers au pied du restaurant Mirazur.
Les Bras père et fils, eux aussi, cultivent leur jardin, comme tous ceux, de plus en plus nombreux, qui se fournissent dans un potager à quelques mètres des fourneaux. Une tendance qui satisfait les clients et renforce l’identité culinaire des chefs. Quand ils ont la chance de disposer d’un potager personnel, ils jouent vraiment le jeu de la saisonnalité.
Le domaine d’Estoublon, en Provence, est somptueux et son potager raconte mille choses au chef belge Win Van Gorp. De nouveaux parterres devant le château ainsi qu’un jardin et le conservatoire de l’olivier et de la lavande ont été installés avec 24 carrés potagers déclinant une large palette de 40 plantes aromatiques, légumes, fruits, baies et fleurs.
À La Chassagnette, à Arles, la vue donne sur les 2 hectares de jardin où poussent près de 200 variétés de légumes. Armand Arnal fait partie de cette poignée de chefs français qui, en produisant leurs propres légumes, ont entièrement repensé non seulement leur carte mais leur façon de cuisiner.
C’est le jardin qui décide du menu
Alexandre Mazzia, à Marseille, du haut de ses trois étoiles, dit ne jamais commander, ce sont les producteurs et maraîchers des alentours de la cité phocéenne qui lui amènent ce qu’ils ont. C’est plus que “locavore”, c’est sa façon d’être au plus près des produits, de leur environnement et des gens.
Michel Guérard, à Eugénie-les-Bains, donne chaque matin la liste de ses envies aux sept jardiniers du domaine, une commande qui vient compléter l’approvisionnement en légumes et en plantes aromatiques biologiques assuré par son maraîcher. Dans son jardin, l’hysope côtoie l’absinthe, la sarriette, la mélisse, l’armoise, la sauge officinale, le basilic, le persil, la marjolaine, et l’origan.
Alors, profitons-en, c’est la saison où les potagers sont au sommet de leur forme et de leur production. Mangeons local, mangeons sain et choisissons de consommer les produits cultivés dans la région où nous sommes, ils seront plus frais.
France24 - World
Stranger Things: Kate Bush and Metallica rule season four
Issued on: 08/07/2022 - 15:46
Dheepthika LAURENT
Alison SARGENT
Alison Sargent and TV critic Dheepthika Laurent break down the biggest shows of the summer. We look at epic 1980s music in season four of Stranger Things, which has passed one billion hours of viewing on its streaming platform. We also talk about Apple TV+’s gritty true crime show Black Bird which features Ray Liotta in his last TV appearance. Finally, we bring you a round-up of fantasy shows to watch in August and look at Hulu’s controversial new biopic about boxer Mike Tyson.
France24 - Monde
Métavers : les avatars ont-ils des droits ?
Publié le : 06/07/2022 - 17:43Modifié le : 06/07/2022 - 17:57
Sébastian SEIBT
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Pour entrer dans le métavers, présenté comme l'avenir d’Internet par Meta (anciennement Facebook), il faudra créer son avatar. Mais dans ces mondes virtuels, auront-ils des droits et des devoirs ? L’avocat Louis Taslé d'Héliand, spécialiste de ces questions, explique à France 24 quel sera le statut de notre double virtuel.
France24 - Monde
Fuite de données : il affirme mettre en vente la vie privée des deux tiers des Chinois
Publié le : 05/07/2022 - 18:29
Sébastian SEIBT
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C’est l’une des fuites de données les plus massives de l’histoire de la cybersécurité : un pirate informatique affirme être en possession des données personnelles précises d’un milliard de Chinois. Il a mis en vente cette mine d’information qui peut intéresser un large éventail d’acquéreurs, du simple cyber-escroc à l’agent de la CIA. De quoi mettre Pékin dans l’embarras.
"ChinaDan" vient peut-être de marquer l’histoire de la cybersécurité. Personne ne sait encore qui se cache derrière ce pseudo, mais ce pirate informatique vend sur Internet, depuis le 4 juillet, ce qu’il affirme être les données personnelles d’un milliard de Chinois.
Ce piratage constituerait le plus grave incident de sécurité informatique à affecter les informations personnelles en Chine et l’une des plus importantes fuites de données de l’histoire au niveau mondial.
Le casier judiciaire, le dossier médical et plus encore
Le seul scandale d’une ampleur similaire remonte à 2013 lorsque les données liées aux trois milliards de comptes Yahoo avaient été compromises. Mais à l’époque, les cybercriminels avaient mis la main seulement sur le ba.b.a des données personnelles, comme le nom, l’adresse électronique et les identifiants de connexion.
Rien à voir avec le casse numérique qui vient d’avoir lieu. Les données auraient été dérobées sur un serveur de la police de Shanghai et pèsent plus de 22 teraoctets, soit 22 000 gigaoctets, ce qui correspond à peu près à la capacité de stockage de plus de 170 iPhone de dernière génération. "Vu son poids, cette base de données contient sûrement plus que seulement les noms et identifiants d’un milliard de Chinois", affirme Bastien Bobe, spécialiste de cybersécurité pour la société américaine de sécurité informatique Lookout.
Dans son annonce publiée sur un forum consacré à la cybercriminalité, "ChinaDan" précise d’ailleurs qu’en dehors des informations classiques - noms, numéro de téléphone, adresse physique - cette base de données contient aussi l’intégralité du casier judiciaire des individus. Et il vend cela pour la modique somme de 10 bitcoins (près de 200 000 dollars). "C’est peu vu la quantité de données, mais on peut penser qu’il espère ainsi la vendre plusieurs fois", estime Bastien Bobe.
L’éventuel acquéreur de cette mine d’or numérique pourra aussi consulter les dossiers médicaux d’une partie au moins des victimes de cette fuite de données, a pu confirmer le Wall Street Journal qui a eu accès à un échantillon des informations subtilisées afin de vérifier la véracité de ce hold-up numérique.
Il y a, en outre, probablement bien plus que du texte dans ces fichiers. "Il y a sûrement aussi les photos et scans des pièces d’identité", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour ESET France. En outre, "la police chinoise associe les enregistrements des caméras de surveillance au dossier de tous les individus fichés. Il y a également un mélange entre les dossiers judiciaires et policiers afin d’avoir un maximum d’informations qui peuvent être rapidement utilisables contre une personne si les autorités ont besoin de faire pression sur elle", précise Frans Imbert Vier, PDG d'Ubcom, agence de conseil spécialisé dans la protection des données.
Jackpot pour tout cybercriminel
Les bases de données chinoises représentent donc le jackpot assuré pour tout cybercriminel qui peut mettre la main dessus. C’est pourquoi les affirmations de "ChinaDan" sur l’étendue de son e-caverne d’Ali Baba doivent être prises avec des pincettes. Il peut être tenté de survendre la qualité de son butin sachant que ce type de base de données est très recherché.
"Afin de vérifier la validité des affirmations de "ChinaDan", il faudrait avoir accès à un échantillon représentatif", assure Benoît Ferault, responsable produit pour Quarkslab, une société française spécialisée dans la protection des données. Le Wall Street Journal a pu confirmer la véracité des informations auprès d’une dizaine d’individus apparaissant dans cette base de données. "Les informations étaient tellement précises qu’une femme appelée a demandé si elles provenaient de son smartphone qu’elle venait de perdre", raconte le quotidien américain.
Mais cela ne veut pas dire qu’il y a bien un milliard de Chinois - soit deux tiers de la population totale du pays - dans ce fichier. "Cela me semble peu probable car, en théorie, les données collectées au niveau national sont centralisées à Pékin et les autorités policières de chaque ville sont censées n’avoir accès qu’à des fichiers concernant la population locale ou régionale", note Frans Imbert Vier.
Pour une ville de l’importance de Shanghai, cela peut facilement concerner plusieurs centaines de millions d’individus, d’après les différents experts interrogés par France 24. Et avec les éventuels doublons - comme, par exemple, dans le cas de femmes inscrites une fois sous leur nom de jeune fille puis de nouveau en tant que femme mariée -, la barre du milliard d’entrées peut vite être atteinte.
Mais même avec "seulement" plusieurs centaines de millions de Chinois fichés, cette base de données à de quoi aiguiser l’appétit d’un vaste éventail d’acquéreurs potentiels. "Les premiers acheteurs seront probablement les groupes spécialisés dans la criminalité financière, comme la fraude aux prestations sociales", assure Benoît Grunemwald. Il y a tout ce qu’il faut dans cette base de données - informations personnelles et scans des documents d’identité - pour réaliser l’usurpation d’identité parfaite et tenter de détourner des aides sociales.
Des infos sur des VIP chinois ?
Des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d’assurance à la moralité douteuse peuvent aussi y trouver leur compte. L’accès au dossier médical complet des citoyens fichés "peut leur permettre de mieux cibler des campagnes de promotion de certains médicaments ou ajuster les tarifs de leurs contrats d’assurance", estime Frans Imbert Vier.
L’historique des démêlés avec la justice ou la police peut se révéler aussi très alléchant pour un maître chanteur. Surtout que parmi les centaines de millions de citoyens répertoriés, "il y a sûrement des VIP - que ce soit des stars du show-biz ou des riches hommes d’affaires - qui sont autant de cible potentiel pour des tentatives de chantage", note Gérôme Billois, expert en cybersécurité du cabinet de conseil Wavestone.
Dans le lot des VIP, il doit aussi y avoir des édiles locaux et leurs familles. "C’est potentiellement une mine d’or pour les services de renseignement du monde entier qui peuvent s’en servir pour compléter leur propre fichier sur les responsables politiques chinois", note Bastien Bobe, l’expert de Lookout.
Si la CIA, par exemple, peut y dénicher de quoi faire pression sur un haut responsable du Parti communiste chinois, cette fuite de données deviendrait alors un danger pour la sécurité nationale chinoise. Mais avant d’en arriver là, "encore faudrait-il être sûr de la qualité des informations qui sont ainsi à vendre", note Gérôme Billois.
Une sérieuse brèche dans le contrat social chinois
Ce scandale est une très mauvaise publicité pour les pays qui mettent ainsi en place des immenses bases de données rassemblant autant de renseignements sensibles sur leur population, estiment les experts interrogés. "Ce qui vient de se produire en Chine peut survenir n’importe où", souligne Bastien Bobe.
Et c’est un mauvais coup tout spécialement pour la Chine qui a fait de la surveillance numérique et de la collecte de données personnelles l’un des piliers de son système politique. "On savait qu’ils étaient très bons pour la collecte de données et la création de large base de données, on a la confirmation qu’ils sont bien moins doués pour sécuriser ces informations", résume Frans Imbert Vier.
En effet, les premiers éléments sur le modus operandi de l’attaquant démontrent qu’il y a "eu des manquements très graves aux règles de sécurité", note Benoît Ferault. L’un des développeurs en charge de cette base de données a, ainsi, laisser trainer par mégarde ses identifiants sur un forum de discussion pour informaticien en Chine.
C’est aussi une sérieuse brèche dans le contrat social qui lie l’État chinois à sa population qui accepte d’importante limite à sa liberté individuelle en échange d’une certaine sécurité. Un tel scandale pourrait remettre ce postulat en question…. "à condition que les Chinois soient mis au courant", précise Frans Imbert Vier. Pékin a bien compris le danger et, dès mardi matin, toute mention de cette attaque étaient censurée sur les réseaux sociaux.
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Des hackers chinois sont passés par Facebook pour espionner des Ouïghours
ÉTATS-UNIS
Cyberespionnage : coup de froid entre Washington et Pékin
France24 - Monde
Électrique, rock'n roll et risqué : l'incroyable come-back de la voiture de "Retour vers le futur"
Publié le : 01/07/2022 - 17:07
Guillaume GRALLET
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La DeLorean qui a changé la vie de Marty McFly va revenir sur nos routes, propulsée par une énergie décarbonée. Faut-t-il s'émerveiller de la multiplication des moyens de transports de ce type, de la voiture volante aux camions et tricycles livreurs ? #Tech24 vous propose un débrief.
Chaque jour apporte son lot de véhicules électriques surprenants, de la voiture volante mise au point à Guangzhou au bateau de plaisance imaginé en Suède. Sans parler d'une réédition de la DeLorean ou du tricycle autonome sur lequel planche le MIT. Tous ces objets futuristes se distinguent par une faible émission de décibels, et surtout, par leur faible émission de CO2.
Dans #Tech24, nous nous sommes penchés sur le coût écologique de l'énergie électrique. La fabrication de batteries implique en effet l’extraction de terres rares et l'utilisation de matières premières tels le lithium, le cobalt, le nickel, ou encore le manganèse.
Pour évaluer si ces mode de transport sont véritablement vertueux, il faut aussi prendre en compte la manière dont l'électricité est produite. En effet son empreinte environnementale n'est pas la même si elle est produite par une centrale à charbon, par un réacteur nucléaire, ou encore par un barrage hydroélectrique. Enfin, le côté recyclable des appareils électriques doit nécessairement être pris compte.
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Rugby : les Bleus s'imposent face au Japon et terminent la saison invaincus
Publié le : 09/07/2022 - 13:45
FRANCE 24
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Le XV de France a battu le Japon dans la douleur, samedi, à Tokyo, et termine la saison invaincu, une première dans l'histoire des Bleus. Les hommes de Fabien Galthié enchaînent un dixième succès de rang à un peu plus d'un an du Mondial-2023 à domicile.
Une dixième victoire pour finir ! Le XV de France, longtemps bousculé, a remporté son dixième match consécutif, samedi 9 juillet, à Tokyo, devant le Japon (20-15), terminant la saison invaincu, une première dans l'histoire des Bleus.
Grâce à des essais de Matthis Lebel (9e) et Baptiste Couilloud (71e), la France, qui organisera la Coupe du monde de rugby en 2023, enchaîne donc une dixième victoire de rang, établissant un record dans l'ère moderne.
C'est le meilleur bilan français depuis une série de dix succès, dont huit contre l'Allemagne, établie entre 1931 et 1937.
Les hommes de Fabien Galthié n'ont ainsi plus perdu depuis un revers en Australie (33-30), le 17 juillet 2021.
>> "Rugby : les Bleus battent la Nouvelle-Zélande après douze ans de disette"
Quasiment un an plus tard, l'Argentine (29-20), la Géorgie (41-15), les All Blacks (40-25), l'Italie (37-10), l'Irlande (30-24), l'Écosse (36-17), le pays de Galles (13-9), l'Angleterre (25-13) et le Japon (42-23) sont tour à tour venus buter sur le XV de France.
Plus anecdotique, les Bleus s'adjugent leur première série estivale depuis 2006 et un voyage chez la modeste Roumanie (62-14), puis en Afrique du Sud (36-26).
À un peu plus d'un an du Mondial-2023 à domicile et quelques mois après le Grand Chelem, c'est rassurant pour Fabien Galthié et son staff.
D'autant que les Bleus en tournée au bout du monde étaient venus au Japon sans leurs cadres habituels, Antoine Dupont, Romain Ntamack, Grégory Alldritt ou Gaël Fickou... laissés au repos.
Mais, comme il y a une semaine à Toyota, le XV de France a été chahuté, voire carrément asphyxié, par les Brave Blossoms.
Aucune ombre au tableau
Plus entreprenants, plus disciplinés, les Nippons ont tout simplement profité des imprécisions tricolores pour prendre les devants, portés par leur feu follet, l'arrière Ryohei Yamanaka auteur de deux essais (12e, 40e).
Rien n'a semblé vouloir aller dans le sens français : le demi de mêlée Maxime Lucu a déjoué, le deuxième ligne Thomas Jolmès n'a pas rugi, le jeune arrière Max Spring a parfois mal défendu... même l'alignement français, si dominateur il y a une semaine, a semblé en deçà de son niveau.
Heureusement, ces Bleus du bout du monde ont aussi prouvé qu'ils avaient de la ressource, à l'image d'un Thibaud Flament conquérant, d'un Damian Penaud omniprésent, d'un Baptiste Couilloud malin...
Ils ont aussi disposé d'un brin de chance quand le troisième ligne Tevita Tatafu s'est vu refuser par la vidéo un essai à cinq minutes de la fin.
"C'était âpre, très dur : les Japonais nous ont posé beaucoup de problèmes. On a souffert, ils nous ont emmenés vers un niveau d'exigence très élevé. Il va falloir apprendre de ça", a d'ailleurs admis le capitaine Charles Ollivon après la rencontre.
Peu inspirés, indisciplinés et maladroits, les coéquipiers d'Ollivon ont fait parler leur expérience en seconde période pour arracher une victoire sans relief.
Mais savoir "gagner moche" est aussi l'apanage des champions. Cette fois, les Bleus s'en contenteront.
Avec AFP
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XV de France : match test à mi-mandat pour Galthié et les Bleus face à l'Argentine
RUGBY
Tournoi des Six Nations : le XV de France remporte son premier match face à l'Italie
Tournoi des Six Nations
Rugby : le XV de France ne veut pas rater la dernière marche face à l'Angleterre
France24 - Monde
Ons Jabeur, des courts de tennis des hôtels tunisiens à ceux de Wimbledon
Publié le : 08/07/2022 - 21:24
FRANCE 24
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À 27 ans, la Tunisienne Ons Jabeur joue samedi à Wimbledon sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem. Opposée à la Kazakhe Elena Rybakina, elle pourrait devenir la première joueuse de tennis arabe et africaine à remporter un titre majeur de ce sport. Portrait d'une battante qui veut marquer l'histoire.
Ons Jabeur est une habituée des grandes premières. La Tunisienne, déjà première joueuse du monde arabe à atteindre les quarts de finale d'un Grand Chelem à l'Open d'Australie en 2020, est la première tenniswoman du continent africain à disputer la finale d'un tournoi majeur, samedi 9 juillet à Wimbledon, face à la Kazakhe Elena Rybakina,.
Sa qualification pour la demi-finale à Londres était déjà historique, puisqu’elle a fait de Ons Jabeur la première joueuse arabe et nord-africaine, hommes et femmes confondus, à atteindre ce stade lors d'un tournoi du Grand Chelem.
En octobre 2021, elle fût la première joueuse de tennis du monde arabe, hommes et femmes confondus à accéder au top 10 mondial. "Ce n'est que le début", avait déclaré à l’époque la Tunisienne qui répète fréquemment sa fierté de représenter "les Arabes et l'Afrique".
The moment Ons Jabeur reached her first Grand Slam semi-final#Wimbledon | #CentreCourt100 pic.twitter.com/c7z6F9UUYw
July 5, 2022Invaincue sur gazon cette saison, après son titre à Berlin le mois dernier, la numéro deux mondiale et sa large panoplie de coups, n’a plus qu’un match à gagner pour entrer dans la légende. Et ce pour le plus grand bonheur des Tunisiens qui suivent avec passion le parcours londonien de celle qu’ils ont élevée au rang d’idole nationale.
"Tout le monde va regarder la finale samedi, ça m’apporte beaucoup de joie et de bonheur de voir autant de Tunisiens qui me supportent, ils vont vraiment m'aider à soulever ce titre-là, avec leurs encouragements et l’énergie qui me donnent, c'est incroyable, a déclaré Ons Jabeur, en conférence de presse, le 7 juillet, après avoir vaincu son amie, l’Allemande Tatjana Maria, en demi-finale de Wimbledon (6-2, 3-6, 6-1). J'ai trop hâte de vivre ces moment-là et de faire vivre aux Tunisiens ces moments incroyables, j’espère vraiment être présente et gagner le titre samedi".
Le déclic en 2020
Née le 28 août 1994 à Ksar Hellal, dans le gouvernorat de Monastir, dans l’est de la Tunisie, Ons Jabeur a commencé très tôt à jouer au tennis. Très très tôt même puisqu’elle tape ses premières balles à l’âge de 3 ans à Hammam Sousse, banlieue chic de la station balnéaire de Sousse, sous les encouragements de sa maman Samira, elle-même licenciée dans un club de tennis local. Son club a alors pour seuls terrains les courts de tennis des hôtels voisins.
Dix ans plus tard, après avoir participé à des tournois nationaux, la jeune tenniswoman, qui affichait déjà la rage de vaincre qui l’anime aujourd’hui, intègre à 13 ans le lycée sportif de El-Menzah, à Tunis, et commence à jouer sur le circuit mondial junior de la Fédération internationale de tennis (ITF).
En 2011, en pleine révolution tunisienne, la prodige marque les observateurs en remportant le tournoi juniors de Roland-Garros. Ons Jabeur devient au passage la première joueuse nord-africaine sacrée en Grand Chelem dans cette catégorie.
Malgré les sacrifices et son énergie, son passage des juniors aux professionnels est compliqué. Elle confiera que les blessures et les mauvais choix de coachs ont longtemps freiné sa progression et son ambition de tutoyer les sommets.
C’est seulement depuis deux ans que Ons Jabeur affiche une régularité qui lui permet de rester dans le haut du tableau du circuit professionnel. Précisément depuis l'Open d'Australie en janvier 2020, où celle qui n’est alors classée que 78e mondiale ne s’incline qu’en quart de finale, face à l'Américaine Sofia Kenin, future lauréate du tournoi.
C’est le déclic ! En juin 2021, elle remporte le tournoi WTA 250 de Birmingham, le premier titre sur le circuit principal pour une joueuse maghrébine. Puis, la même année, l’ancienne fan de l'Américain Andy Roddick (numéro un mondial en 2003) se hisse en huitièmes de finale… à Wimbledon.
À l'AFP, Ons Jabeur expliquait alors avoir "gagné en expérience et confiance" à partir de l'Open d'Australie: "Les autres joueuses ont commencé à avoir peur de jouer contre moi (...) Ma façon de jouer reflète ma personnalité."
"Je veux voir plus de joueurs de mon pays, du Moyen-Orient, d'Afrique"
Avec son tennis tout en toucher, de slices et d'amorties, elle a le jeu et le mental pour s’installer durablement au haut du classement WTA, en commençant par faire chavirer de joie tout un pays, samedi après-midi. Un pays qu’elle a quitté à l’âge de 16 ans, mais qui, lui, ne l’a jamais quitté.
Elle y revient régulièrement, notamment avec son entraîneur Issam Jalleli et son mari et préparateur physique, Karim Kamoun, tous les deux Tunisiens, et reste engagée dans plusieurs opérations humanitaires (éducation et santé) en faveur d’une jeunesse tunisienne plombée par la grave crise politico-économique qui sévit dans le pays.
Making Tunisia proud 🇹🇳❤️@Ons_Jabeur | #Wimbledon pic.twitter.com/COxViOTRCk
July 7, 2022Ons Jabeur profite également de sa notoriété pour envoyer des messages d’espoir à cette jeunesse. "Je joue pour mon pays, a-t-elle confié jeudi. Ce n'est pas seulement Ons Jabeur mais aussi Ons Jabeur la Tunisienne, l'Arabe aussi. Je suis très contente de représenter ces petites jeunes filles qui rêvent d’être là et même les garçons, ce n’est pas impossible d’être là".
"Je veux aller encore plus haut et être une source d'inspiration pour plus de générations, parce nous voulons voir plus de joueurs venir de cette zone du monde. Je veux voir plus de joueurs de mon pays, du Moyen-Orient, d'Afrique", a-t-elle ajouté.
"Il y a eu un moment où nous n'avons pas cru que nous pouvions le faire. Et maintenant, j'essaie de démontrer qu'on le peut. J'espère que ça inspirera des gens", a conclut celle que les Tunisiens ont surnommée "Onstoppable", un jeu de mots entre son prénom et "unstoppable", "inarrêtable" en anglais, et "la ministre du Bonheur".
Un ministère qu’elle veut conserver "pour toujours".
Avec AFP
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tennis
Wimbledon : la Tunisienne Ons Jabeur se qualifie pour la finale
Tennis : la Tunisienne Ons Jabeur, première joueuse d'un pays arabe à entrer dans le Top 10
TENNIS
Roland-Garros : la Tunisienne Ons Jabeur vise toujours plus haut
France24 - Monde
Wimbledon : Novak Djokovic en finale pour viser un 21e titre du Grand Chelem
Publié le : 08/07/2022 - 19:57
FRANCE 24
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Le Serbe Novak Djokovic s'est adjugé, vendredi, le dernier ticket pour la finale du tournoi de Wimbledon, en éliminant le Britannique Cameron Norrie en quatre sets. Il affrontera l'Australien Nick Kyrgios dimanche, pour s'offrir peut-être son septième titre sur le gazon londonien.
Le triple tenant du titre, Novak Djokovic, s'est qualifié, vendredi 8 juillet, pour la finale de Wimbledon en battant le Britannique Cameron Norrie (12e mondial) 2-6, 6-3, 6-2, 6-4 et tentera de décrocher son septième titre sur le gazon londonien.
"J'ai joué beaucoup de demi-finales de Grand Chelem, mais il n'est jamais facile d'entrer sur le court. Il y a une pression énorme, des attentes personnelles et venant de l'extérieur", a commenté le Serbe, N.3 mondial, en soulignant que son adversaire, lui, "n'avait rien à perdre".
À 35 ans, Djokovic affrontera dimanche l'Australien Nick Kyrgios (40e) qui a bénéficié du forfait de Rafael Nadal la veille de leur demie. Le Serbe visera son 21e titre du Grand Chelem pour revenir à une longueur du record de Nadal (22).
Djokovic. Kyrgios.Centre Court. Sunday.#Wimbledon | #CentreCourt100 pic.twitter.com/GUldzbDgmR
July 8, 2022En remportant son match contre Norrie, Djokovic a écrit une nouvelle page de statistiques dans son sport. Cette finale sera sa 8e à Wimbledon, et seul Roger Federer, huit fois lauréat, a fait mieux (12).
Il jouera sa 32e finale en 68 tournois du Grand Chelem disputés. Il prend ainsi le record avec une finale de mieux que Federer (31). Et il égale Martina Navratilova pour se retrouver à une longueur de Serena Williams (33) et à deux du record absolu de Chris Evert (34).
En battant Norrie, Djokovic a en outre, signé sa 85e victoire dans le Majeur londonien. Là aussi, seul Federer a fait mieux (105).
Et il est invaincu à Wimbledon depuis son abandon en quarts de finale en 2017 avec 27 victoires d'affilée. Seuls Pete Sampras (31), Roger Federer (40) et Björn borg (41) ont fait mieux. De plus, il visera son 4e titre consécutif à Wimbledon, comme Sampras. Borg et Federer en ont aligné cinq.
À 26 ans et pour sa première demi-finale de Grand Chelem, Norrie n'a pas semblé ressentir de pression particulière.
Intraitable
"Je n'ai pas bien débuté la partie, il était le meilleur dans le premier set", a reconnu Djokovic.
Norrie a ainsi pris le service de Djokovic d'entrée et même si, cette fois, le Serbe a recollé, immédiatement après, le Britannique a aligné cinq jeux d'affilée pour empocher la première manche.
Mais dans le deuxième set, à 4-3 pour Djokovic, Norrie a commis une grosse faute sur une volée haute de revers. Le Serbe a senti l'ouverture et mis la pression sur son adversaire: il a réussi le break et servi pour égaliser à un set partout.
"J'ai eu la chance de réussir le break. Il me l'a en quelques sortes offert et à partir de là, le match a basculé. C'est ça de jouer une demi-finale de Grand Chelem", a commenté Djokovic.
En remportant le troisième jeu du troisième set, Norrie a mis un terme à une série de cinq jeux gagnés consécutivement par son adversaire. Mais le Serbe, tout juste ralenti, a repris sa marche en avant pour mener 5-1 et tranquillement empocher le set.
Intraitable, il a ensuite breaké d'entrée et malgré les encouragements du public, Norrie était dans la nasse et n'est pas parvenu à en sortir.
Avec AFP
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tennis
Wimbledon : la Tunisienne Ons Jabeur se qualifie pour la finale
TENNIS
Wimbledon : les Françaises Alizé Cornet et Harmony Tan éliminées en huitièmes de finale
France24 - World
War in Ukraine: the battle for Donbas
Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54
Gwendoline DEBONO
The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.
AS IT HAPPENED
Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance
As it happened
Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk
As it happened
Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says
France24 - Monde
Compensation carbone : le piège ?
Publié le : 08/07/2022 - 13:37
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Alors que la crise climatique s'aggrave, les pays comme les entreprises se précipitent sur la compensation carbone. Planter des arbres à grande échelle leur permet de déduire le CO2 capté par ces forêts de leurs bilans carbones. L’idée est simple : une tonne de carbone émise quelque part serait annulée par une tonne absorbée ailleurs. Vrai ou fausse bonne idée ? Planter des arbres sera-t-il suffisant si nous ne réduisons pas nos émissions par ailleurs ? "Élément Terre" a enquêté.
Le Label Bas Carbone pour compenser ses émissions dans les forêts françaises
Dans le Périgord, Jérome Chanel du syndicat forestier Alliance est convaincu des services que peut rendre la forêt aux hommes : "Les forêts sont des usines extraordinaires qui transforment le dioxyde de carbone en bois." Ici, il gère des reboisements un peu particuliers, financés par des entreprises et des collectivités. Grâce au Label Bas Carbone qui donne un cadre à ces pratiques en France, les entreprises peuvent compenser leurs émissions en subventionnant les forêts françaises. "On a d’abord étudié la qualité du sol en fonction du climat que l’on rencontre sur ce territoire, et on a fait le choix d’un certain nombre d'essences", détaille Jérôme. La parcelle dont il s’occupe ce jour-là fait 8 hectares et permettra de compenser environ 1 300 tonnes de CO2 émis, ce qui correspond environ à 9 millions de kilomètres de voiture.
Compensation carbone, l’arbre qui cache la forêt ?
Les arbres seraient donc la solution miracle à notre problème climatique ? Premier puits de carbone terrestre, en France, ils séquestrent 20 % de nos émissions. Un bon début peut-être, mais pas suffisant. Actuellement, nous rejetons tellement de gaz à effet de serre que la végétation ne peut tout simplement pas suivre. Si la planète était entièrement recouverte d’arbres, les forêts n’absorberaient que 40 à 100 gigatonnes de CO2, alors que nous émettons 10 gigatonnes en une seule année !
Compenser ne veut pas dire réduire
Pour certaines ONG de défense de l’environnement, la compensation carbone, c’est tout simplement du greenwashing. Myrtho Tilianaki, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, a étudié les stratégies de neutralité carbone de trois grandes entreprises : Nespresso, Total Énergies et Air France. Et force est de constater qu’elles n’ont quasiment pas mis en place de mesures significatives de réduction d’émissions.
Elles misent tout sur la compensation et donc la compensation carbone devient un véritable levier d’inaction climatique.
Plus qu'inefficace, la compensation carbone, surtout quand elle est faite à l’autre bout du monde, peut aussi être dangereuse. "On a eu des cas par le passé de projets de compensation carbone qui ont conduit à des intimidations, des expulsions, des phénomènes d'accaparement de terre", précise Myrtho Tilianaki.
Avec Cœur de Forêt, la qualité plutôt que la quantité
Pour Antony Cheval de l’association Cœur de Forêt, le mieux à faire pour la planète, c'est d’entretenir les forêts. L’objectif de l’action sur le territoire français, c'est d’accompagner les propriétaires dans la compréhension de leur parcelle forestière et leur apporter tous les éléments de connaissance pour qu'ils puissent gérer durablement leurs forêts. Réfléchir aux meilleures essences adaptées aux territoires, choisir des espèces variées : autant de techniques qui permettent d’entretenir une forêt pour qu’elle résiste aux sécheresses et aux maladies qui se multiplient avec le dérèglement climatique. Antony Cheval en est convaincu : c’est la diversité qui va vraiment nous sauver et qui va sauver les forêts face au réchauffement climatique.
Le sol, la moitié cachée de l’écosystème
Les arbres ont bel et bien un rôle à jouer dans la réduction du CO2 sur notre planète, mais les scientifiques de l’Inrae s'intéressent aussi à leur petit frère : le sol. Laurent Augusto, qui dirige un projet de recherche dans la forêt expérimentale de Cestas en Gironde, l’affirme : il y a autant de CO2 captés dans les arbres que dans les sols qui les soutiennent. Le processus est simple, au cours de leur croissance, les arbres vont faire tomber des feuilles mortes. Celles-ci contiennent du carbone qui va alimenter le sol. Le CO2 s’y retrouve alors piégé.
L’objectif pour Laurent et son équipe est de comprendre quelles espèces facilitent le stockage de carbone dans le sol. "On a déjà des résultats préliminaires intéressants", explique-t-il. "Les résineux, comme le sapin, l'épicéa ou le pin, stockent un peu plus de carbone dans les sols que les feuillus. Du côté des feuillus, c’est du carbone qui va rester dans les sols plus longtemps donc c’est intéressant aussi".
Laurent en est persuadé : si ces recherches pourraient permettre de stocker une grande partie du carbone généré par l’Homme dans les sols, il faut changer nos modes de vie pour réduire nos émissions. "Le CO2 qui n’est pas émis n’aura pas besoin d’être piégé", conclut-il.
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C'EST EN FRANCE
Environnement : les forêts françaises gagnent du terrain
Accord à Bruxelles sur la neutralité carbone d'ici 2050, sans la Pologne
Ici l'Europe
Taxe carbone : l'Europe arrête-t-elle les pollueurs à la frontière ?
France24 - Monde
Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême
Publié le : 07/07/2022 - 19:19
Cyrielle CABOT
Des pluies diluviennes au Japon, une vague de chaleur record en Italie, un nouvel épisode de sécheresse dans l'ouest des États-Unis… Comme en 2021, le début de l'été dans l'hémisphère Nord est marqué par plusieurs événements météorologiques extrêmes. Et avec eux revient inlassablement la même question : dans quelle mesure le réchauffement climatique en est-il responsable ?
Fin juin, le Japon a été confronté à une vague de chaleur inédite. Le mercure a grimpé jusqu'à 35 °C pendant plusieurs jours consécutifs à Tokyo, la capitale, et jusqu'à 40 °C à Isesaki, dans le centre du pays. Du jamais-vu à cette période de l'année. Après cette chaleur étouffante, ce sont désormais des pluies diluviennes qui s'abattent sur l'archipel.
De l'autre côté du globe, quinze jours après la canicule qui a touché la France, l'état d'urgence a été décrété dans cinq régions du nord de l'Italie. Là aussi, le thermomètre s'affole et les records de température tombent les uns après les autres. Rome vit ainsi depuis plusieurs jours sous 38 °C. En Sicile, la commune de Floridia a déjà atteint la barre des 46 °C. Samedi 2 juillet, pour la première fois, les 10 °C ont été atteints au sommet du glacier de la Marmolada, dans les Alpes italiennes. Conséquences directes de cette canicule : une partie de ce glacier s'est détachée provoquant la mort d'au moins sept personnes. Le lendemain, un feu de forêt se déclarait dans une pinède au sud de Rome.
>> En images : sécheresses, incendies et fonte des glaciers frappent l'Italie
Le continent américain n'est pas non plus épargné. Cette année encore, l'ouest des États-Unis subit un épisode de sécheresse important, au point de faire craindre l'arrêt prochain du barrage Hoover, qui produit de l'électricité pour des centaines de milliers de foyers américains.
"Des phénomènes interconnectés" intensifiés par le réchauffement climatique
Comment expliquer, d'abord, que ces événements se produisent quasi au même moment, à plusieurs endroits du globe ? "Ce n'est absolument pas une coïncidence", répond Pascal Yiou, climatologue, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. "Les phénomènes météorologiques sont interconnectés : un cyclone ou une vague de chaleur aux États-Unis aura une répercussion sur l'ensemble de la planète, et donc sur la mousson en Inde, par exemple."
Si la concomitance de ces événements s'explique donc facilement, se pose aussi la question de leur intensité. Et là, Pascal Yiou pointe du doigt un coupable : le réchauffement climatique. "Il vient dérégler toute la dynamique atmosphérique !", résume-t-il. "En augmentant la température aux pôles, il perturbe l'énergie des vents et, donc, l'alternance des cyclones et des anticyclones."
En bref, le réchauffement climatique favorise, par exemple, les conflits de masse d'air entre le sol et l'altitude. Cela peut provoquer, par exemple, le phénomène de "goutte froide", lorsqu'une bulle d'air froid entre en collision avec des températures plus clémentes au sol, provoquant des précipitations très fortes et des orages. L'inverse une "goutte chaude" peut créer une canicule. Et ensuite, c'est l'effet domino, une canicule peut intensifier un épisode de sécheresse, provoquant des feux de forêt ou des fortes pluies provoquer des inondations et des glissements de terrain.
Face à ce constat, les climatologues comme Pascal Yiou ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Les canicules, inondations et autres événements extrêmes vont augmenter de manière "sans précédent" en matière d'ampleur, de fréquence, d'époque de l'année où elles frapperont et de zones touchées, alertaient ainsi les experts climat de l'ONU en août dans le rapport du Giec. "Ce début d'été, comme l'an dernier, montre que tout cela est déjà une réalité", termine Pascal Yiou.
Une science de l'attribution
Si l'impact du réchauffement sur la météo mondiale n'est plus à prouver, les scientifiques ont longtemps rechigné à relier un événement individuel au changement climatique. Mais depuis 2015, un groupe international de scientifiques, le World Weather Attribution (WAA), a développé une méthode pour déterminer dans quelle mesure la survenue et l'intensité d'un événement sont liées à la crise climatique. C'est ce qu'on appelle la science de l'attribution.
"Les phénomènes météorologiques ont toujours des causes multiples", explique Robert Vautard, météorologue et climatologue à l'Institut Pierre-Simon Laplace, qui œuvre au sein du WAA. "Mais aujourd'hui, on sait que le réchauffement climatique peut modifier la probabilité de certains événements. L'objectif est de déterminer l'ampleur."
La méthode est toujours la même : "Grâce à des modèles numériques, on compare une planète A, celle dans laquelle nous vivons, et une planète B, qui serait épargnée de toute activité humaine", explique le chercheur. "On fait des milliers de simulations et on compte combien de fois un événement se serait produit dans les deux cas, et à quelle intensité."
Les membres du WAA ont ainsi montré que la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril avait eu trente fois plus de chance de se produire à cause du dérèglement climatique. Pour ce qui est de la vague de chaleur qui a touché le Canada en juin 2021, la probabilité a augmenté de 150. "Concrètement, ce que l'on montre, c'est que cet événement aurait pu se produire sans changement climatique, mais avec une bien moindre probabilité."
Une part humaine encore difficile à mesurer
À l'inverse, les analyses montrent parfois qu'un événement n'est pas lié au réchauffement climatique. C'est le cas, par exemple, des tempêtes hivernales Eleanor et Friederike, qui ont frappé l'Europe en janvier 2018.
Le groupe de chercheurs prend aussi en compte des critères économiques et sociaux. Il a ainsi tranché que le changement climatique n'était pas le principal facteur de la famine à Madagascar, contrairement aux affirmations de l'ONU. Les principaux responsables seraient la pauvreté, les conditions météorologiques naturelles et les mauvaises infrastructures.
"Aujourd'hui, l'influence du changement climatique sur les vagues de chaleur ou de froid ne fait plus de doute", résume Robert Vautard. "Pour certains phénomènes, il reste en revanche difficile d'établir un lien clair avec le réchauffement climatique. C'est le cas pour les cyclones ou les tornades."
"De même, si on parle des inondations par exemple, il faut bien faire la part des choses. Car outre les précipitations, se pose aussi la question de la gestion humaine des cours d'eau. Même chose pour les incendies : le départ de feu est souvent dû à un geste humain", poursuit-il. "Cette part humaine est forcément difficile à mesurer."
"Finalement, tout l'enjeu de la science de l'attribution, c'est que cela permette de prendre conscience de la façon dont le réchauffement climatique se manifeste au quotidien", termine Robert Vautard. "Les phénomènes météorologiques extrêmes vont désormais être la norme. La seule façon d'éviter que la situation n'empire, c'est de lutter au maximum contre le réchauffement climatique." Prochainement, le WAA rendra tranchera sur le rôle du réchauffement climatique sur la vague de chaleur au Japon.
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Face à la sécheresse, l'Italie décrète l'état d'urgence dans cinq régions du Nord
Alpes italiennes : plusieurs morts après l'effondrement d'un glacier en surchauffe
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Un nouvel épisode de sécheresse dans l'Ouest américain menace le barrage Hoover
France24 - Monde
Discours de politique générale d’Elisabeth Borne : "elle va faire un travail de dentelière"
Publié le : 07/07/2022 - 16:17
Audrey RACINE
Applaudie, malmenée, Elisabeth Borne, figure de proue du gouvernement ne s’est pas laissée déstabiliser par ses opposants. Sera-t-elle capable de louvoyer pour faire passer la réforme des retraites, principale pierre d’achoppement ? Le compromis sera-t-il un moyen pour arriver à ses fins ? Jean Petaux, politologue, invité de France 24 nous livre son analyse et affirme : "la Première ministre n’entend rien céder" et constate : "elle s’en est plutôt bien sortie". "Elisabeth Borne peut surprendre les pronostiqueurs".
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
proposé et financé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau…
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr
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Russia ‘isolated’ at G20 as Lavrov storms out of talks
Issued on: 08/07/2022 - 05:05
FRANCE 24
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Nicholas RUSHWORTH
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Russian Foreign Minister Sergei Lavrov stormed out of talks with G20 foreign ministers meeting in Indonesia on Friday as Western powers criticised Moscow over its invasion of Ukraine, prompting French Foreign Minister Catherine Colonna to note that Russia was so isolated that its top diplomat had to leave the talks immediately after speaking. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time, GMT+2.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
6:15pm: G20 does not present united stand against Russian invasion
At the meeting of G20 foreign ministers in Bali, Indonesia, some of the staunchest critics of the invasion of Ukraine confronted their Russian counterpart, Sergei Lavrov.
High on their list of concerns was getting grain shipments from Ukraine out through ports blocked by Russia's presence in the Black Sea and naval mines.
But FRANCE 24’s Armen Georgian explains G20 members are not all on the same page when it comes to punishing Russia for its act of aggression against a neighbouring state. For one, the G20 “is not a permanent institution, it cannot issue legally binding resolutions,” Georgian explained. “It can make political declarations and then it’s up to members to implement them as they see fit. It can only urge an end to the Ukrainian grain crisis.”
Within the G20, the BRICKS grouping members have not lined up against Russia, said Georgian. Brazil, India, China and South Africa represent 42 percent of the world’s population and countries like India and China are “seen as having lined up with Russia”, he explained.
3:25pm: Putin warns sanctions may spark 'catastrophic' energy price rise
Russian President Vladimir Putin has warned that continued use of sanctions against Russia could lead to catastrophic price rises on energy markets, hitting households across Europe with much higher prices for energy.
"Yes, we know that the Europeans are trying to replace Russian energy resources," Putin said at a televised meeting with senior officials. "However, we expect the result of such actions to be an increase in gas prices on the spot market," he added.
"All this once again shows that sanctions restrictions on Russia cause much more damage to those countries that impose them. Further use of sanctions may lead to even more severe, without exaggeration, even catastrophic consequences on the global energy market," he said.
1:55pm: Ukraine's Kramatorsk readies for Russian assault
Shells are raining down steadily on Kramatorsk and its twin city, Sloviansk, which are poised to become the next frontline in Moscow's Donbas offensive.
Their defenders are outgunned, but Ukrainians have repelled Russian-backed forces there before, the cities having been seized by pro-Kremlin separatists in April 2014 and recaptured three months later.
Selina Sykes has the story.
11:45am: Russia not interested in G20 dialogue, says German FM
German Foreign Minister Annalena Baerbock has criticised Moscow for blocking dialogue with international partners after diplomats said her Russian counterpart Sergei Lavrov walked out of her speech at the G20 gathering.
Speaking to German television, Baerbock said Lavrov "left the first session halfway through" and skipped a second session "which shows even more clearly that he's not interested in international cooperation or dialogue with the other G19 partners".
Lavrov later also ditched an afternoon session before a virtual appearance by Ukraine's foreign minister and was not present as US Secretary of State Antony Blinken condemned Russia in the closed-door meeting in Bali, diplomats said.
"It underscores that the Russian government is not showing a millimetre of willingness to talk, particularly on the important question of how we will grapple with the global food crisis," Baerbock said.
The German minister said although the remaining 19 countries had differing views on "Russia's war of aggression", they were "very clear in appealing to Russia that this war must end".
10:45am: Ukraine accuses Russia of playing 'hunger games'
Ukraine's Foreign Minister has accused Russia of playing "hunger games" and said it has "no place at any international fora" during a virtual address to the G20 summit in Bali.
Dmytro Kuleba said the international community had no right to allow Russia to blackmail the world with high energy prices, hunger and security threats, according to a statement from his office.
10:02am: Blinken called on Russia to let Ukrainian grain out during G20 meeting, says Western official
US Secretary of State Antony Blinken addressed Russia directly at the G20 foreign ministers meeting in Bali and called on Moscow to let Ukrainian grain get out to the world, a Western offical said.
Blinken spoke at a plenary session of the meeting, which was focused on food and energy insecurity, said the official, who did not want to be otherwise identified.
"He addressed Russia directly, saying: 'To our Russian colleagues: Ukraine is not your country. Its grain is not your grain. Why are you blocking the ports? You should let the grain out,'” the official said.
Ukraine has seen its production blocked by Moscow's military offensive, sparking a surge in prices that has particularly affected poor countries.
Moscow says it would allow Ukrainian ships loaded with food products to leave if the Ukrainian military demined its ports, an option rejected by Kyiv, which fears for the safety of its Black Sea coast.
9:57am: US asks Russia to recognise fighters held in Ukraine as combatants
Russian deputy foreign minister Sergei Ryabkov said on Friday the United States had asked that US fighters detained in Ukraine be recognised as combatants, the Interfax news agency reported.
9:15am: No let-up in artillery fire on Donbas front line
Russian forces continue to pound Ukrainian positions with artillery bombardment, a day after Moscow said its troops had been given time to rest, FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv.
“The Ukrainian armed forces say this morning that the Russians had some small success in advancing quite near the town of Siversk, west of Lysychansk. But in all other directions their attempts to advance towards the cities of Slaviansk and Kramatorsk were pushed back,” Cragg reports.
Foreign analysts say Russia may be temporarily easing its offensive in eastern Ukraine as it reassembles its forces after securing an unexpectedly swift victory in the battleground city of Lysychansk.
Russian President Vladimir Putin warned menacingly on Thursday that his forces “haven't even started” to fight.
8:30am: Lavrov dismisses West's 'frenzied' criticism of Russia
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has dismissed Western criticism of the war in Ukraine at the G20 meeting, scolding Russia's rivals for scuppering a chance to tackle global economic issues.
"During the discussion, Western partners avoided following the mandate of the G20, from dealing with issues of the world economy," Lavrov said.
He said the West's discussion "strayed almost immediately, as soon as they took the floor, to the frenzied criticism of the Russian Federation in connection with the situation in Ukraine. 'Aggressors', 'invaders', 'occupiers' – we heard a lot of things today," Lavrov said.
Earlier, host country Indonesia urged the G20 to help end the war in Ukraine at the start of a summit that has put some of the staunchest critics of Russia's invasion in the same room as Moscow's top diplomat.
Lavrov said Russia was ready to negotiate with Ukraine and Turkey about grain but it is unclear when such talks might take place.
4:29am: US, Russia's top diplomats attend G20 meeting in Bali
US Secretary of State Antony Blinken and Russian counterpart Sergei Lavrov joined their colleagues for the start of day-long talks, with Washington seeking to gain support from the world's top economies to pressure Moscow over the invasion of its neighbour.
"It clearly cannot be business as usual when it comes to Russia's involvement and engagement in enterprises like the G20," a senior US official said ahead of the meeting.
In comments to open the meeting on the resort island of Bali, Indonesian Foreign Minister Retno Marsudi directly addressed the war.
"It is our responsibility to end the war sooner than later and settle our differences at the negotiating table, not the battlefield," Marsudi said, with Lavrov in the room.
While in Bali, Blinken will also seek to reopen dialogue with Beijing in talks with his Chinese counterpart Wang Yi, the first in months after tensions strained over issues including Taiwan.
But Blinken is expected to shun a direct meeting with Lavrov, instead pointing the finger at Moscow for triggering global food and energy crises.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
© France Médias Monde graphic studio
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War in Ukraine
Grain ship Zhibek Zholy at the heart of Black Sea dispute
ON THE GROUND
French gendarmes investigate war crimes in Ukraine
US-Russia
Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns
France24 - World
Ex-UK finance minister Sunak throws hat in ring to be next PM
Issued on: 08/07/2022 - 20:02
NEWS WIRES
British former finance minister Rishi Sunak said on Friday he was running to replace Boris Johnson, three days after helping to launch the cascade of resignations that brought the prime minister down.
Johnson announced on Thursday that he would stand down as prime minister after a mass rebellion in his Conservative Party, triggered by the latest in a series of scandals that had fatally undermined public trust.
Johnson's imminent departure has added political uncertainty to an already difficult mix of soaring inflation, slowing growth and industrial unrest, set against a backdrop of war in Ukraine and Britain's ongoing struggle to adapt to life after Brexit.
"Someone has to grip this moment and make the right decisions. That's why I'm standing to be the next leader of the Conservative Party and your prime minister," Sunak said in a campaign video released on Twitter.
I’m standing to be the next leader of the Conservative Party and your Prime Minister.Let’s restore trust, rebuild the economy and reunite the country. #Ready4RishiSign up 👉 https://t.co/KKucZTV7N1 pic.twitter.com/LldqjLRSgF
July 8, 2022Sunak and Health Secretary Sajid Javid quit the cabinet on Tuesday within minutes of each other, setting in motion a chain of events that led to Johnson's decision to step down.
The rules and timetable for the contest to replace Johnson are due to be set out next week by a party committee.
Sunak's budget last year put Britain on course for its biggest tax burden since the 1950s, which critics said undermined his claim to favour lower taxes.
During the COVID-19 pandemic Sunak oversaw around 400 billion pounds ($481 billion) of economic support, avoiding a big jump in unemployment but letting public borrowing rise to a peacetime record high in the face of a historic slump in GDP.
Sunak's popularity with Conservative lawmakers was later dented after he raised payroll taxes in April to fund higher health and social care spending, and announced plans to raise corporation tax sharply in 2023.
Sunak said in his resignation letter it had become clear that his approach to the economy had been too different to Johnson's, as the two had tried to agree on the next steps for the country.
He continued on that theme in his candidacy announcement video.
"The decisions we make today will decide whether the next generation of British people will also have the chance of a better future," he said.
"Do we confront this moment with honesty, seriousness and determination? Or do we tell ourselves comforting fairy tales that might make us feel better in the moment, but will leave our children worse off tomorrow?"
The number of endorsements needed to enter the race has not yet been announced but one senior lawmaker, Mark Spencer, who has a ministerial role in charge of parliamentary business, immediately announced his backing.
"In serious times we need a person with a proven track record. Rishi gets my full support," he said on Twitter.
Sunak voted to leave the European Union in 2016.
(REUTERS)
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'We will continue to deliver,' says embattled Boris Johnson as more ministers quit
Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?
Johnson's would-be successors face long race to become UK's next PM
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister
Issued on: 08/07/2022 - 09:11
NEWS WIRES
Shinzo Abe smashed records as Japan's longest-serving prime minister, championing ambitious economic reform and forging key diplomatic relationships while weathering scandals.
Nearly two years after poor health forced him to leave office, the 67-year-old has died after being shot during a campaign event on Friday.
Abe was a sprightly 52 when he first became prime minister in 2006, the youngest person to occupy the job in the postwar era.
He was seen as a symbol of change and youth, but also brought the pedigree of a third-generation politician groomed from birth by an elite, conservative family.
Abe's first term was turbulent, plagued by scandals and discord, and capped by an abrupt resignation.
After initially suggesting he was stepping down for political reasons, he acknowledged he was suffering an ailment later diagnosed as ulcerative colitis.
They called it 'Abenomics'
The debilitating bowel condition necessitated months of treatment but was, Abe said, eventually overcome with the help of new medication.
He ran again, and Japan's revolving prime ministerial door brought him back to office in 2012.
It ended a turbulent period in which prime ministers changed sometimes at the rate of one a year.
With Japan still staggering from the effects of the 2011 tsunami and subsequent nuclear disaster at Fukushima – and a brief opposition government lashed for flip-flopping and incompetence – Abe offered a seemingly safe pair of hands.
And he had a plan: Abenomics.
The scheme to revive Japan's economy – the world's third-biggest, but more than two decades into stagnation – involved vast government spending, massive monetary easing, and cutting red tape.
Abe also sought to boost the country's flagging birth rate by making workplaces more friendly to parents, particularly mothers.
He pushed through controversial consumption tax hikes to help finance nurseries and plug gaps in Japan's overstretched social security system.
While there was some progress with reform, the economy's bigger structural problems remained.
Deflation proved stubborn and the economy was in recession even before the coronavirus struck in 2020.
Abe's star waned further during the pandemic, with his approach criticised as confused and slow, driving his approval ratings down to some of the lowest of his tenure.
Political storms
On the international stage, Abe took a hard line on North Korea, but sought a peacemaker role between the United States and Iran.
He prioritised a close personal relationship with Donald Trump in a bid to protect Japan's key alliance from the then-US president's "America First" mantra, and tried to mend ties with Russia and China.
But the results were mixed: Trump remained eager to force Japan to pay more for US troops stationed in the country, a deal with Russia on disputed northern islands stayed elusive, and a plan to invite Xi Jinping for a state visit fell by the wayside.
Abe also pursued a hard line with South Korea over unresolved wartime disputes and continued to float plans to revise Japan's pacifist constitution.
Throughout his tenure, he weathered political storms including cronyism allegations that dented approval ratings but did little to affect his power, in part thanks to the weakness of the opposition.
Abe had been due to stay on until late 2021, giving him an opportunity to see out one final event in his historic tenure – the postponed Tokyo 2020 Olympics Games.
But in a shock announcement, he stepped down in August 2020, with a recurrence of ulcerative colitis ending his second term too.
(AFP)
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
After Shinzo Abe's resignation, what's next for Japan?
Japan's longest-serving PM Abe announces resignation for health reasons
France24 - World
Biden signs executive order to help safeguard access to abortion, contraception
Issued on: 08/07/2022 - 16:56
FRANCE 24
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Catherine VIETTE
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US President Joe Biden on Friday signed an executive order to help safeguard women's access to abortion and contraception after the Supreme Court last month overturned the Roe v. Wade decision that legalised abortion.
Biden, a Democrat, has been under pressure from supporters, particularly progressives, to take action after the US Supreme Court overturned Roe v. Wade in a landmark decision that upended roughly 50 years of protections for women's reproductive rights.
The executive order was meant to "protect the reproductive rights of women in the aftermath of the Supreme Court's extreme decision to overturn Roe v. Wade", said Biden in a Twitter post.
Today I signed an Executive Order to protect the reproductive rights of women in the aftermath of the Supreme Court's extreme decision to overturn Roe v. Wade.It formalizes the actions I announced right after the decision and will add new measures to protect women's health. pic.twitter.com/cujWTnxKvw
July 8, 2022"We cannot allow an out of control Supreme Court working in conjunction with extremist elements of the Republican Party to take away freedoms and our personal autonomy," said Biden. "The choice we face as a nation is between the mainstream and the extreme."
The order directs the Health and Human Services (HHS) Department to take action to protect and expand access to "medication abortion" approved by the Food and Drug Administration.
It also directs the department to ensure women have access to emergency medical care, family planning services, and contraception, including intrauterine devices (IUDs.)
Biden's attorney general and White House counsel will convene pro bono attorneys and other organisations to provide legal counsel for patients seeking an abortion as well as abortion providers.
The Supreme Court's ruling restored states' ability to ban abortion. As a result, women with unwanted pregnancies face the choice of traveling to another state where the procedure remains legal and available, buying abortion pills online, or having a potentially dangerous illegal abortion.
The issue may help drive Democrats to the polls in the November midterm elections, when Republicans have a chance of taking control of Congress. Democrats have a slim majority in the House of Representatives and control the evenly divided Senate through Vice President Kamala Harris's tie-breaking vote.
Biden on Friday urged women to vote this November, saying the fastest way to reverse the Supreme Court's rollback of abortion rights is to have large Democratic majorities in Congress to pass a law codifying such rights.
"This is the fastest route available," he told reporters at the White House. "It's my hope and my strong belief that women will in fact turn out in record numbers to reclaim the rights that have been taken from them by the court."
'Ultimately, Congress is going to have to act'
Biden's executive order is also aimed at protecting patients' privacy and ensuring safety for mobile abortion clinics at state borders, and it directs the establishment of a task force to co-ordinate the administration's response on reproductive health care access.
It also directs agencies to work to educate medical providers and insurers about how and when they are required to share privileged patient information with authorities – an effort to protect women who seek or utilise abortion services. The Federal Trade Commission is now tasked with taking steps to protect the privacy of those seeking information about reproductive care online and establish an interagency task force to coordinate federal efforts to safeguard access to abortion.
Since the landmark Supreme Court decision, Biden has stressed that his ability to protect abortion rights by executive action is limited without congressional action.
“Ultimately, Congress is going to have to act to codify Roe into federal law,” Biden said last week during a virtual meeting with Democratic governors.
The tasking to the Justice Department and the Health and Human Services department is expected to push the agencies to fight in court to protect women, but it conveys no guarantees that the judicial system will take their side against potential prosecution by states that have moved to outlaw abortion.
(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)
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Protesters at US Supreme Court denounce abortion ruling overturning Roe v. Wade
As it happened
Supreme Court abortion reversal divides America
Louisiana judge temporarily blocks implementation of abortion ban
BBC
Elon Musk pulls out of $44bn deal to buy Twitter
Elon Musk is seeking to end his $44bn (£36bn) bid to buy Twitter, alleging multiple breaches of the agreement.
The announcement is the latest twist in a long-running saga after the world's richest person decided to buy Twitter in April.
Mr Musk said he had backed out because Twitter failed to provide enough information on the number of spam and fake accounts.
Twitter says it plans to pursue legal action to enforce the agreement.
"The Twitter Board is committed to closing the transaction on the price and terms agreed upon with Mr. Musk," Twitter chairman Bret Taylor wrote in a tweet, setting up a potentially long and protracted legal battle between the two sides.
The original merger agreement includes a $1bn (£830m) break-up fee.
Row over fake accounts
In May, Mr Musk said the deal was "temporarily on hold" as he was awaiting data on the number of fake and spam accounts on Twitter.
The billionaire businessman had asked for evidence to back the company's assertion that spam and bot accounts make up less than 5% of its total users.
In a letter filed with the US Securities and Exchange Commission, Mr Musk's lawyer said Twitter had failed or refused to provide this information.
"Sometimes Twitter has ignored Mr. Musk's requests, sometimes it has rejected them for reasons that appear to be unjustified, and sometimes it has claimed to comply while giving Mr. Musk incomplete or unusable information," the letter reads.
Spam accounts are designed to spread information to large numbers of people and manipulate the way they interact with the platform. On Thursday, Twitter said it removed around 1 million such accounts each day.
Mr Musk believes that spam or bot accounts could account for 20% or more of Twitter users.
Shares in Twitter fell by 7% in extended trading after the announcement.
Elon Musk has for weeks been trying to get information about how many daily active users Twitter has.
Twitter has a problem with bots. In fact only yesterday it said it removed a million spam accounts a day.
In a filing, Mr Musk said he'd repeatedly been refused information about the number of bot accounts on Twitter - which is why he wished to terminate the deal.
Elon Musk though has already put pen to paper on this deal, and it is not totally clear whether he can back out at this stage. Mr Musk will need to prove that Twitter breached their agreement.
There are other potential reasons why Mr Musk might want to pull out of the deal.
The stock market price for large tech companies has fallen steeply in the last few months - did Musk offer too much?
And then there was the impact the potential merger was having on Mr Musk's other companies. Tesla's share price has fallen significantly since he announced his interest in Twitter.
His position on free speech and how Twitter might moderate in the future - based on the laws of individual countries - also at times came across as naïve. Did Elon Musk ultimately decide he had bitten off more than he could chew?
Read more from James here
Mr Musk, said to be the world's richest person, is the founder of rocket company SpaceX and CEO of electric car company Tesla.
A self-described "free speech absolutist", he had pledged to loosen Twitter's content moderation rules once the company was under his ownership.
He has long criticised Twitter's ban of some accounts, like that of former US President Donald Trump.
He has also called for more transparency over how the platform presents tweets to users, a system that currently allows some to be promoted and given wider audiences.
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Pogacar wins seventh stage to extend Tour de France lead
Issued on: 08/07/2022 - 18:41Modified: 08/07/2022 - 18:44
NEWS WIRES
Tadej Pogacar extended his overall lead in the Tour de France when he won the seventh stage, a 176.3-km ride between Tomblaine and the top of the Super Planche des Belles Filles on Friday.
The twice defending champion from Slovenia pipped last year's runner-up Jonas Vingegaard of Denmark to the line at the end of a punishing ascent with gradients going over 20% at times in a final kilometre raced on dusty roads.
Primoz Roglic, the 2020 runner-up, took third place, 12 seconds behind.
Overall, Pogacar leads Vingegaard by 35 seconds with Britain's Geraint Thomas sitting in third place, one minute and 10 seconds off the pace.
The day's breakaway, which took shape after a super fast start, featured former Tour stage winners Lennard Kaemna, Simon Geschke and Dylan Teuns and built an advantage of almost three minutes.
Bora-Hansgrohe rider Kaemna and Geschke jumped away from the group at the foot of the final climb and the former went solo 4.8km from the top with the group of favourites chasing one minute behind.
Russian Alexandr Vlasov, one of the riders tipped to make it onto the podium in Paris, was dropped with 4km left and lost 1:39.
German Kaemna still had a 40-second lead going into the final kilometre when Pogacar decided to take the matter into his own hands.
The 23-year-old's acceleration left his rivals gasping for air but Vingegaard managed to take his wheel and countered after the duo caught Kaemna with less than 100 metres to go.
The Dane had a couple of bike lengths on Pogacar and seemed to be heading for victory when the UAE rider produced a final burst of speed to go around Vingegaard and take his second stage win in two days.
Kaemna took fourth place while Thomas was fifth, both crossing the line 14 seconds behind the yellow jersey holder.
France's David Gaudu finished sixth, 19 seconds adrift, to move up to fifth overall, 1:31 off the pace and 13 seconds behind Briton Adam Yates, who is fourth.
(Reuters)
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BBC
Russia's McDonald's replacement runs low on fries
By Ben TobiasBBC News
Some restaurants in the newly opened "Tasty and that's it" fast food chain, which replaced McDonald's in Russia, will temporarily stop serving fries, according to Russian media.
A shortage of the correct variety of potatoes means diners will have to find a different side dish to accompany their burgers and nuggets.
The company says it expects to have fries back on the menu by autumn.
McDonald's pulled out of Russia in protest at the invasion of Ukraine.
The American fast food giant sold its restaurants to a Russian businessman, and in June several of its outlets reopened under the name "Vkusno i Tochka", which translates as "Tasty and that's it".
But a month after opening, one of the key items on the menu is in short supply. "Rustic potatoes" - a thicker-cut version of the traditional French fry - may also be unavailable.
In a statement to Russian news agency Tass, the company explained that 2021 yielded a poor harvest for the variety of potato needed to make fries.
It said that the company generally tried to source potatoes from Russian producers, but that it had also become impossible to import potatoes from markets that could offer a temporary replacement to the domestic crop.
However, in a statement on Telegram titled "There are potatoes - and that's it", Russia's agriculture ministry sought to play down any concerns over a potato shortage.
"The Russian market is fully supplied with potatoes, including processed ones. In addition, crops from the new harvest are already arriving, which rules out the possibility of a shortage," the ministry said.
McDonald's opened its first restaurant in Moscow in 1990, a sign of Soviet Russia forming closer economic and cultural ties with the West.
But more than three decades later, the American icon pulled out of Russia along with dozens of other Western companies, in protest at Russia's invasion of Ukraine.
Russia is now under wide-ranging Western sanctions, which are disrupting supply chains and increasing unemployment.
The Russian economy is expected to shrink by up to 10% in 2022.
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France24 - World
Eighty years after France’s Vél d'Hiv roundup of Jews, its last survivors recount ordeal
Issued on: 08/07/2022 - 13:18
Claire PACCALIN
Stéphanie TROUILLARD
This month marks 80 years since the Vél d'Hiv roundup, when French police detained 13,000 Parisian Jews, including 4,000 children, acting on orders from occupying German forces and their French allies in the Vichy Regime. Many were first sent to the Vélodrome d'Hiver stadium, which gave its name to this sinister chapter of French history, before being deported to Auschwitz, never to return. FRANCE 24’s Claire Paccalin and Stéphanie Trouillard met with survivors who managed to escape.
They were children then, and today are the only people left who remember the shock of July 16-17, 1942. They recall the horror of those days and the extraordinary circumstances that allowed them to avoid deportation to Nazi death camps.
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FRANCE
The Vél d'Hiv roundup: 75 years on, a survivor remembers
WORLD WAR II
The imposition of the yellow star on Jews in France, 80 years on
FRANCE / WORLD WAR II
Vel d'Hiv' Roundup: remembering one of the darkest dates in France's modern history
France24 - World
Mozambique: Wiped out more than 40 years ago, rhinos make their return
Issued on: 05/07/2022 - 17:18
Sam BALL
More than four decades after they were driven to extinction in the region, rhinos are once again roaming the wilds of Mozambique following an ambitious project to relocate a number of the animals from neighbouring South Africa.
BBC
SANS TITRE
New education minister Andrea Jenkyns has said she " should have shown more composure" as she appeared to make a rude gesture while entering Downing Street.
In a widely-shared video she is seen showing the crowd her middle finger while on her way to No 10.
On Saturday, the leader of the House of Commons Mark Spencer said he did not condone Ms Jenkyns' actions but he added that "emotions were pretty raw" on the day the clip was filmed.
In a tweet Ms Jenkyns said that on that day a "baying mob outside the gates were insulting MPs on their way in as is sadly all too common."
She said she had previously received abuse and death threats, two of which are currently being investigated by the police.
"I had reached the end of my tether," she said, adding: "I responded and stood up for myself...I should have shown more composure but am only human."
Read more.
More now on Ben Wallace declaring he won't contest the leadership race, which he says was made after "careful consideration" with colleagues and family members.
The announcement will come as a surprise to some given that the defence secretary was the bookies' favourite to succeed Boris Johnson as Tory Party leader.
Oddschecker, which collates the odds from a number of bookies, had placed Rishi Sunak as the second favourite to lead the party, followed by Penny Mordaunt, Tom Tugendhat and Liz Truss.
So far, Sunak and Tugendhat have already declared their leadership bids, along with Suella Braverman and Kemi Badenoch.
We are also expecting to hear from Sajid Javid, Grant Shapps and Jeremy Hunt in the coming days as the leadership race gathers pace.
Defence Secretary Ben Wallace, the bookies' favourite to become Boris Johnson's successor, has announced he is not running for the leadership of the Conservative Party.
Wallace says it was "not an easy choice", but his focus is on his current job as defence secretary and "keeping this great country safe".
David Wallace Lockhart
BBC political correspondent
Former Chancellor Rishi Sunak was one of the
first to resign from Boris Johnson's cabinet this week, shortly after ex-Health Secretary Sajid Javid - leading to a wave of ministerial resignations which culminated in the end of Mr Johnson's prime ministerial career.
It appears Johnson is disappointed with the actions of his former right-hand man,
with a No 10 source telling me Rishi Sunak has a "short memory".
Boris
Johnson's allies feel he's the reason the former chancellor became a household
name, with the PM giving him a significant promotion to run the Treasury in
2020.
They expected more loyalty in return.
Relationships
between prime ministers and chancellors can be famously difficult. It appears
Johnson and Sunak will now go down as a partnership that ended in bad blood.
So what does
Boris Johnson do now? Prime minister's typically don't get involved in
leadership contests for their successor.
But Johnson is not a typical
leader.
He may stay
above the fray. But it's safe to say Rishi Sunak won't be getting his endorsement.
Also on the airwaves this morning was Conservative MP Liam Fox, who argues former Chancellor Rishi Sunak is best placed to deal with the economic challenges facing the country.
The ex-chancellor is the most high profile figure so far to have entered the race.
Announcing his decision to stand in a social media video, Mr Sunak said he wanted to "restore trust, rebuild the economy and reunite the country".
Speaking to the BBC's Today programme, Mr Fox described him as "an
outstanding individual".
"What I want to see is somebody who’s actually got a plan to
see the spending of the government controlled over time," the North Somerset MP added.
"What we can’t do is continue to spend money we haven’t got and
leave the burden on future taxpayers," he said.
Mark Spencer, the leader of the House of Commons, has said Rishi Sunak is the best candidate to replace Boris Johnson.
Speaking to the BBC, Spencer points out that during the Covid pandemic Sunak developed the furlough scheme and was responsible for saving "millions of jobs", adding "that's a fantastic track record."
"We have come out of Covid with one of the best economies in the G7 and I think that again is down to Rishi's management and I think that demonstrates he has got the experience and the ability to do the job."
There's been a suggestion this morning - from senior backbencher Sir Charles Walker - that the leadership contest could be wrapped up by early August, if the process is "truncated".
We're expecting a timetable to be set out after the 1922 Committee meets on Monday afternoon to decide how to move forward.
For now, we can guide you through the process with this graphic - as you'll see, there are quite a few hoops to jump through before a new leader, and therefore PM, is chosen.
Chris Mason
Political editor
This is the week we found out, barring something totally unforeseen, who will lead the Labour Party into the next general election: Sir Keir Starmer.
And we found out who definitely won't be leading the Conservatives into it: Boris Johnson.
For two months, the work of detectives in Durham hit the pause button on Sir Keir Starmer's leadership of Labour, after he decided he would resign if he was fined, consistent with his demand that it should have meant the same for Boris Johnson.
Sir Keir is relieved.
But in the time it took for the police to reach a decision that allows him to draw the strongest contrast with the prime minister, Mr Johnson has resigned.
As the PM's political woes multiplied in recent months, he was, for Labour and others, a political target the size of a barn door.
And Sir Keir sought to define himself as everything Boris Johnson was not.
But now Mr Johnson will soon be the former prime minister, the Labour leader now faces the moving target of a range of possible future ones.
And whoever replaces Mr Johnson may not present Sir Keir with quite the same scope for critique as he's had in recent months.
Read more.
Rishi Sunak's bid is the lead story for most of Saturday's papers.
The Times describes Mr Sunak's three minute launch video - with the tag-line, "Ready for Rishi" - as "slickly produced" and says his launch stole a march on his rivals.
The Daily Telegraph says the former chancellor is widely considered the favourite but adds attacks on him from supporters of other candidates are mounting.
The Financial Times headline is "Sunak accused of treachery", with the paper reporting allies of Boris Johnson are blaming him for triggering the prime minister's exit.
The Guardian says tax cuts are expected to feature heavily in what is likely to be a chaotic, and at times bitter, leadership race.
"Let Battle Begin" is its headline.
Read the full paper review here.
Tom Tugendhat, the first Conservative MP to put himself forward, has set out what he believes the party needs under new leadership in a newspaper article.
The chairman of the Commons Foreign Affairs Committee says he hopes to "deliver a fresh start" as the party must "act now to restore trust and repair integrity in British politics" and ensure a "clean slate".
Writing in The Times Scotland, he says he wants to "to unite the party around conservative principles, renewing our pursuit of economic growth and a strengthened Union".
He says: "If we are to defeat Labour and the SNP-Green coalition, our party will need a fresh start under serious and tested leadership."
Tugendhat, the MP for Tonbridge and Malling and a former soldier, announced his bid yesterday.
Staying with Steve Baker, the Tory backbencher has offered his thoughts on former chancellor Rishi Sunak's bid.
He said Sunak is in a "bind" where he will have to defend
high taxes in the leadership contest.
The MP for Wycombe said he was
a huge fan of Sunak's but said that he will
have to defend his recent tax policies.
He added that he believes current tax
levels are doing more harm than good.
MP Steve Baker has ruled himself out of the Conservative leadership contest after previously suggesting he might consider a bid.
The former Brexit minister is instead backing Attorney General Suella Braverman for the top job.
Speaking to BBC Breakfast, Baker said he was being realistic in not running, adding that without cabinet experience, it would be difficult to make it to the final two candidates.
"As much as I would love to seriously run, I will get the prime minister I want with Suella," he said.
Baker said she has "fierce resolve", "great authenticity", and possesses "all the right Conservative values".
A senior Tory backbench MP says he anticipates the shortlist of two could known by 21 July when Parliament breaks for the summer.
And speaking on BBC Radio 4's Today programme, Sir Charles Walker said it's possible the winner could be chosen in less than a month.
The timescale for the contest will be decided by the 1922 Committee of backbench Tory MPs.
Sir Charles, a former joint acting chairman of the committee, urged the leadership candidates not to "knock lumps out of each other", adding those with "no hope" should drop out of the contest "for the greater good".
"I think we've got to get through the thinning process very, very quickly, he said.
Sir Charles said the process of selecting a new Tory leader could be "truncated" by waiving regional hustings, but acknowledged this would favour the better known candidate.
Former equalities minister Kemi Badenoch has become the fourth person to announce a bid for leader of the Conservative party.
The MP for Saffron Walden, who resigned her job earlier this week, says she wants to lead a government that will "tell the truth".
Writing in the Times, she says "without change the Conservative Party, Britain and the Western world will continue to drift", adding that the nation needs a "strong but limited government focused on the essentials".
Badenoch, who joins Rishi Sunak, Tom Tugendhat and Suella Braverman in the leadership race, also hits out at "identity politics" and says Boris Johnson was "a symptom of the problems we face, not the cause of them".
She says she supports lower taxes "to boost growth and productivity, and accompanied by tight spending discipline".
You can read more here.
It has certainly been a busy few days in politics following Boris Johnson's resignation announcement on Thursday.
Here is a recap of what's been happening:
It may be the calm after the storm of a frantic few days in Westminster but we can expect further developments today as more Conservative MPs emerge to succeed Boris Johnson as prime minister.
Stay with us throughout the day for the latest developments.
We're pausing our live coverage shortly. Thank you for joining us as we've followed the dramatic events unfolding in Westminster.
Here's what's happened so far:
Our coverage today was delivered by Marita Moloney, Dulcie Lee, Chas Geiger, Dulcie Lee, James Harness, Catherine Evans, Jeremy Gahagan, Alex Therrien, Nathan Williams and Aoife Walsh.
Have a good evening - we'll be back with more updates soon.
David Wallace Lockhart
BBC political correspondent
Barry Tuck asks: Why should we accept a leader appointed by the
1922's grey suits?
The 1922 Committee is
the group that represents backbench Tory MPs. They will set the rules for the
leadership contest, but the new leader will ultimately be appointed by
the Conservative party membership, thought to be around 180,000 people.
Their vote is likely to come after Tory MPs have whittled the
numbers down to two candidates.
The wider public will get their say at the next general
election, due to be held by January 2025 at the latest.
The 1922 Committee: What is it and
what powers does it have?
David Wallace Lockhart
BBC political correspondent
John Starbuck asks: Can a previous prime minister, like Theresa May, stand to be prime minister again?
If she wanted to, yes!
She’d have to run to be the leader of the Conservative Party again, and win the upcoming contest.
It would be an unusual move, and I think it’s highly unlikely, but there’s no rule to stop her from having another go at the top job.
He dramatically resigned as chancellor on Tuesday, now he's launched his leadership bid for the top job. What do we know about him?
Family and education
Sunak's parents came to the UK from east Africa and are of Indian origin. He was born in Southampton in 1980. With origins elsewhere, he says this identity matters to him.
"I'd be at the temple at the weekend - I'm a Hindu - but I'd also be at [Southampton Football Club] the Saints game as well on a Saturday - you do everything, you do both", he told the BBC in 2019.
Sunak attended the exclusive private school Winchester College - and worked as a waiter at a Southampton curry house during his summer holidays. He went on to study Philosophy, Politics and Economics at Oxford.
While studying for an MBA at Stanford University he met his wife Akshata Murthy, the daughter of Narayana Murthy, Indian billionaire and co-founder of IT services giant Infosys.
Political career
Sunak campaigned for Leave in the 2016 EU referendum, saying he believed it would make Britain 'freer, fairer and more prosperous.
He became a junior minister in former prime minister Theresa May's government, and then in July 2019 was promoted by the new PM Boris Johnson to chief secretary to the Treasury.
When Sajid Javid quit as chancellor in February 2020, Johnson promoted Sunak to the post.
Within weeks the pandemic and its lockdowns began. He pledged to do "whatever it takes" to help people through the pandemic - his personal poll ratings went through the roof.
However, Sunak has had to deal with the fallout of being fined by police for breaking lockdown rules in Downing Street in June 2020.
In April this year, the tax affairs of his heiress wife Akshata Murty were placed in the spotlight. She later announced she would start paying UK tax on her overseas earnings to relieve political pressure on her husband.
Read more about Rishi Sunak's background here.
France24 - World
'We choose Europe': Georgians rally to support EU membership bid
Issued on: 04/07/2022 - 17:05
Sam BALL
Tens of thousands rallied in the Georgian capital Tbilisi on Sunday, July 3, in the latest show of support for the country joining the European Union after its bid for candidate status was temporarily scuppered when EU leaders demanded the government enact sweeping political reforms. It was just the latest pro-EU protest in the country in recent weeks and comes as Russia's invasion of Ukraine throws a spotlight on the future of former Soviet states in Europe.
BBC
New Zealand 12-23 Ireland: Irish claim historic win over 14-man All Blacks
Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Rugby Unioncomments514
Ireland emerged victorious from a chaotic game to claim their first win over the All Blacks in New Zealand and level their three-match series.
The All Blacks were permanently reduced to 14 men when Angus Ta'avao was shown red on 31 minutes in a bizarrely undisciplined first half in Dunedin.
Andrew Porter scored a try in each half for the visitors, who led throughout.
The series will be decided in next week's winner-takes-all meeting in Wellington.
Having never beaten New Zealand before 2016, Ireland have now won four of the last seven meetings between the sides - with their latest victory arguably the most emphatic example of the strides taken under Andy Farrell.
Their cause was aided by a violently off-colour New Zealand, whose disciplinary problems saw them twice temporarily reduced to 13 men in the first half, while they only posed an attacking threat in the final stages of each half.
Ireland will anticipate an enormous response next week, but will fear nothing as they go in search of what would be a sensational series win.
At the end of an utterly chaotic first half that took nearly a full hour to complete, that the All Blacks were somehow just three points behind would have given the hosts a major boost as they headed into the sheds.
Much of their problems were of their own making, as shocking indiscipline yielded a red card and two yellows to give Ireland their best-ever chance of winning in New Zealand.
At no point in the half did the visitors capitalise on their numerical advantage though, with all 10 of their first-half points coming before any cards were issued.
As was the case a week ago in Auckland, Ireland flew out of the traps and this time found the tryline inside three minutes as Porter crashed over following a huge carry up the middle from Tadhg Beirne.
It was a devastatingly accurate start from the Irish as the All Blacks struggled to find any sort of rhythm.
On 17 minutes they found themselves down to 14 as Leicester Fainga'anuku was sent to the bin for flying shoulder-first into Mack Hansen, with the young Crusaders wing only avoiding a red as his first contact was to the chest of Hansen.
Ireland continued to dominate and were just a metre from the line with numbers out wide, only for Beauden Barrett to come up with a try-saving intercept.
It looked as though New Zealand had got out of jail, but the video replays showed Ofa Tu'ungafasi tackling Garry Ringrose off the ball with the centre poised to collect Johnny Sexton's inside pass.
Although Ringrose appeared favourite to run clear to the tryline had he not been tackled, referee Jaco Peyper deemed there to be enough cover tacklers and therefore opted against awarding the penalty try, but did send Tu'ungafasi to the bin.
Out of sorts and on the back foot, New Zealand turned a bad opening 25 minutes into a dreadful one when Ta'avao careered head-first into Ringrose, leaving Peyper with no choice but to show the replacement prop a red card.
To make matters even worse, influential back row Ardie Savea was taken off to allow prop Aidan Ross to come on, with the Kiwi management seemingly assuming they could bring Savea back on once Tu'ungafasi's sin-bin expired, but they could not.
It had been the stuff of nightmares from the All Blacks, and yet they were just 10 points down. Ireland wasted multiple try-scoring opportunities as inaccuracy took hold when they twice found themselves briefly playing against 13 men.
With five minutes remaining in the half the hosts kicked it up a gear and for the first time in the game moved into the Irish 22.
As they built through phases, it was Ireland who lost their discipline with James Ryan shown yellow for repeated infringing.
A try appeared inevitable and eventually it arrived as Beauden Barrett stabbed a kick through the legs of Porter before grounding to bring his side, amazingly, to within three points.
Facing an entire half with a numerical advantage, Ireland knew a historic result was there for the taking if they could rediscover their fluency.
They started the second half as they did the first, reclaiming control of the contest again through Porter, who finished off a flowing move with a powerful leg-drive on 49 minutes.
The visitors were winning the areas in which they struggled a week ago, namely the scrum and the line-out where New Zealand badly missed lock Sam Whitelock.
Caelan Doris, quiet by his lofty standards in Auckland, delivered a herculean performance including a phenomenal tap-tackle on Jordie Barrett to stop the full-back racing clear for a try.
The crowd in Dunedin expected a response from their side, but in truth there was no point in the second half where Ireland's lead was genuinely threatened.
Sexton kicked Ireland into a 16-point lead before New Zealand did eventually drive into the 22 with Will Jordan touching down in the corner, but with two minutes remaining the damage for the hosts was already done.
New Zealand: J Barrett; Reece, Ioane, Tupaea, Fainga'anuku; B Barrett, Smith; Bower, Taylor, Tu'ungafasi, Retallick, S Barrett, Papalii, Cane (capt), Savea.
Replacements: Taukei'aho, Ross, Ta'avao, Tuipulotu, Sowakula, Fakatava, Mo'unga, Jordan.
Ireland: Keenan; Hansen, Ringrose, Henshaw, Lowe; Sexton (capt), Gibson-Park; Porter, Sheehan, Furlong, Beirne, Ryan, O'Mahony, Van der Flier, Doris.
Replacements: Herring, Healy, Bealham, Treadwell, Conan, Murray, Carbery, Aki.
France24 - World
India bans single-use plastics in bid to tackle waste
Issued on: 01/07/2022 - 18:18
Sam BALL
The production and sale of a host of single-use plastic products will be forbidden in India from July 1 as a landmark new law comes into effect. The country currently produces some four million tonnes of plastic waste per year, much of which ends up littering streets, choking rivers or piling up in landfills.
BBC
SANS TITRE
It looks like another warm day out on the road, well to be cycling a shade over 186km, which works out at almost 116 miles in old money.
Still Adam Yates looks pretty sorted for cooling down later.
When the Tour passes by every man, woman, child and dog is out lining the route. No wonder it has more live fans the Olympics or a football World Cup.
And some people do anything for a decent view.
Astana's Gianni Moscon calls it a race. The Italian had been struggling off the back of the peloton and was presumably involved in that earlier pile-up.
Fred Wright wins the uncontested intermediate sprint.
Further down the road Jasper Philipsen crosses the line ahead of Wout van Aert, Christophe Laporte and Fabio Jakobsen.
Tadej Pogacar may have lost a domestique in Vegard Stake Laengen but he looked as cool as cucumber on the start line and then was sat up smiling a few minutes after being knocked off his bike.
Can't imagine too much phasing the yellow jersey leader.
Rigoberto Uran was also involved in that earlier crash. The Colombian has been in the wars this Tour.
Tadej Pogacar has claimed five of his eight Tour de France stage wins on a summit finish:
2020: Grand Colombier and La Planche des Belles Filles (ITT)2021: Col du Portet and Luz Ardiden2022: La Super Planche des Belles Filles
Can't see this lumpy parcours suiting him mind. You can read all about this lumpy route in our stage guide.
As usual wearers of the distinctive race jerseys stepped forward earlier at the start in Dole.
The overall race leader Tadej Pogacar is in yellow, Wout van Aert is sporting green as the leader in the points classification and Magnus Cort is wearing the polka-dot jersey as the leader of the King of the Mountains competition.
Britain's Tom Pidcock is white, though the jersey for the best young rider really belongs to Pogacar.
With all the issues down the road the three-man break has managed to carve out a two minute and 50 second advantage.
Mattia Cattaneo, 19th on GC at 3'58' down, is the highest placed of the trio in the general classification.
Kevin Vermaerke's Tour de France is over. The DSM rider fell heavily in that crash and there was a suggestion that he had dislocated his shoulder.
The 21-year-old American was the second youngest starter at this year's Tour after his compatriot Quinn Simmons.
Ben O'Connor, who was fourth at the Tour last year. Looked to be in a fair amount of pain off the back a few moments ago.
The Australian has already seen his GC hopes torpedoed by crash on stage three and a puncture on stage five.
UAE Team Emirates appear up at the front of the peloton en masse and slow the pace to allow the riders chasing to get back on.
Romain Bardet is one of those, having just changed his shoes while riding at 45kmh.
Looks like Primoz Roglic has been delayed as well. The Slovenian looks like he's in a group with Geraint Thomas and Tadej Pogacar chasing back on.
Oh my. Crash in the peloton and Tadej Pogacar is down. Romain Bardet, David Gaudu and Geraint Thomas are down as well.
Nairo Quintana looked like he fell heavily there.
Mattia Cattaneo, Fred Wright and Frederik Frison go on the attack and open up 10 seconds. This may have a chance albeit the attacks behind keep coming and being snuffed out.
That move can't stick. Plenty of riders having a good look mind.
Magnus Cort (EF Education-EasyPost) nips off the front. Never stops does he?
Andrea Pasqualon (Intermarche - Wanty - Gobert Materiaux) goes with him followed by Matis Louvel (Arkea Samsic).
Kristian Sbaragli zips off the front but can't break the elastic.
The flag is dropped and racing gets under way. Pierre Rolland sticks his nose out into the wind as Wout van Aert positions himself up near the front along with the likes of Michael Morkov.
BBC
SANS TITRE
FT: Australia 17-25 England
That's all from us for today - thanks for joining our coverage!
England have got the job done and saved the series with victory in the second Test in Brisbane.
All eyes are now Sydney for the decider next week.
Until then...
FT: Australia 17-25 England
The winning team enjoy a moment together after the game...
FT: Australia 17-25 England
Australia:England
Metres gained - 295:366
Clean breaks - 3:3
Tackles - 130:110
Missed tackles - 16:29
FT: Australia 17-25 England
Speaking to Sky Sports, England centre Owen Farrell said: "It was a tough Test match. The way we started was outstanding, we thought we didn't throw a punch last week but we came here and started with a bang.
"We just wanted people to be themselves and free them up. We never really got going last week but we have an unbelievably exciting team and it's just about getting people going. I thought we did that from the off.
"We need to be smarter in that middle patch and not back up an error with an error. There are still lots of things we can tidy up but we will work on that even though we have won."
FT: Australia 17-25 England
Speaking to Sky Sports, England captain Courtney Lawes said: "It was a tough scrap but I'm proud of the boys. We stuck in and we knew they would come back at some point as they have some quality players but we got through.
"We have been working hard this week and getting to know each other and it paid of. We showed at the end that our defence can get us on the front foot but we let them score too easily and, at international level, you cannot really have that.
"Thanks to the (travelling) fans and we're glad we could put on a performance for everyone back home."
FT: Australia 17-25 England
England came out of the blocks quickly and raced into a 19-0 lead, which ultimately proved too much for Australia.
The hosts bounced back in the second-half and it looked like momentum may have swung in their favour but the boot of Owen Farrell nudged the visitors out of reach.
Onto Sydney for the decider next weekend...
England have levelled the series with victory in the second Test in Brisbane.
Australia 17-25 England
England win the penalty but the visitors are in no rush to take it.
The white shirts saunter to the mark and Owen Farrell pops the ball into touch.
Seconds remaining now.
Owen Farrell misses for the first time in the game as the ball just drifts to the left of the upright.
Just over five minutes remaining...
Australia 17-25 England
Another penalty and another shot at goal for Owen Farrell.
With the clock ticking down, this will make life difficult for the Wallabies if it goes over.
Australia 17-25 England
Here we go then.
After his impressive try-scoring debut off the bench last week, Henry Arundell has entered the fray.
He takes the place of Tommy Freeman on the wing.
Owen Farrell
Possibly the easiest kick Owen Farrell has faced today as he is bang in front of the posts.
The ball sails over and England stretch their lead to beyond a converted try.
Australia 17-22 England
England back on the front foot as Owen Farrell picks out Jack Nowell with the boot out wide.
The wing shows enough strength to shrug off a couple of gold shirts and he is quickly supported by several in white.
The visitors are held up over the line but Farrell will have the chance to kick over another three.
Australia 17-22 England
Luke Cowan-Dickie is on for Jamie George and he is immediately into the thick of things.
He starts by successfully throwing in at the line-out before breaking clear and running at the heart of the Wallaby defence.
But it's turned over and Tom Wright dances his way into open space. He chips ahead as the stands erupt with noise.
Tommy Freeman gathers the ball but he is dragged out of play by Wright from his collar. The crowd enjoyed that one.
Australia 17-22 England
The referee's arm stretches out in England's favour, and his whistle is met by loud cheers by the men in white.
Plenty of back slapping and head tapping follows.
A welcome boost.
Australia 17-22 England
Chris Ashton
Former England winger on BBC Radio 5 Live
It'll be a miracle if Australia go on to win this match and the series given what's happened to them with the red card last week and four injuries so far in this game.
Australia 17-22 England
Marika Koroibete is thrown the ball on the wrap around, but he spills it forward with Lewis Ludlam poised to stop him in his tracks.
England have the scrum in their own 22 and they need to get this right if they are to wrestle back momentum.
Australia 17-22 England
Chris Jones
BBC rugby union correspondent on BBC Radio 5 Live
Australia are rampant and have the extra man - can England stop their momentum?
Australia 17-22 England
Nic White shows his footballing talent with a huge box kick from inside his half.
The ball trickles into touch deep in English territory and White celebrates like he's scored in the cup final.
Noah Lolesio
Noah Lolesio further punishes Marcus Smith for that deliberate knock-on and Australia move to within five points.
The home crowd are starting to cheer a little louder.
France24 - World
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
Issued on: 26/06/2022 - 17:52
Tom WHEELDON
France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.
EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.
This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.
Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.
“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.
On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”
The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.
‘An urgent need?’
The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.
Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.
The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.
Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.
An ambiguous reception
But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.
In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.
The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.
However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”
Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.
‘A forum for grandstanding’?
Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.
A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.
Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”
In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”
“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”
However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.
French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?
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What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?
War in Ukraine
Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
Talking Europe
'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama
France24 - World
Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron
Issued on: 01/07/2022 - 11:41
Catherine NICHOLSON
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France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years.
The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections.
In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
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Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
ANALYSIS
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Talking Europe
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
BBC
Chelsea: N'Golo Kante and Ruben Loftus-Cheek to miss US trip due to vaccination status
Last updated on 20 minutes ago20 minutes ago.From the section Chelsea
Chelsea midfielders N'Golo Kante and Ruben Loftus-Cheek will miss the club's pre-season tour of the United States due to their Covid vaccination status, the club has confirmed.
The Blues travelled to Los Angeles on Saturday for a training camp.
But travellers who are not fully vaccinated against coronavirus are not allowed to enter the United States.
Currently only US citizens are allowed entry to the country if they are not fully vaccinated.
"N'Golo Kante and Ruben Loftus-Cheek will not travel due to their Covid vaccination status," Chelsea said in a statementexternal-link.
Chelsea are due to play three pre-season friendlies in the United States.
They face Mexico's Club America in Las Vegas on 17 July, Charlotte FC at their Bank of America Stadium on 21 July and London rivals Arsenal in Florida on 23 July.
Ben Chilwell and Callum Hudson-Odoi, who were both injured for long periods of last season, have been included in the squad.
Also travelling are returning loan players Conor Gallagher, Billy Gilmour, Ethan Ampadu and Michy Batshuayi.
Chelsea said Armando Broja, who impressed on loan at Southampton last season, will "look to join up with the squad next week".
BBC
The film allowed the famously repressed Hitchcock to explore the darker sides of sexuality and violence that had always fascinated him – Raymond Foery
A child of the Victorian age, Alfred Hitchcock was always fascinated by stories of the elusive Jack the Ripper and other supposedly "gentlemanly" murderers who lived in plain sight but stalked their victims from the shadows.
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– A horrifying true-crime classic– The troubling legacy of Lolita – How 'nice guys' became the villains
His third feature, 1927's silent thriller The Lodger: A Story of the London Fog, brought this macabre fixation to the screen and set the tone for much of the director's lauded career. In 1972, 51 films and almost as many years on from The Lodger, Hitchcock returned to London for what was to be his penultimate film, and final great work, Frenzy.
The plot centres on a classic Hitchcockian 'wrong man', played by John Finch, suspected of killings he didn't commit (Credit: Alamy)
On the surface, this project bore everything that audiences could expect from the ageing auteur – a murdered blonde and an innocent man clearing his name, served with lashings of suspense – but with the greater permissiveness of early 1970s cinema came a much nastier tone than Hitchcock had ever attempted before. Without fear of censorship and facing competition from a new wave of exploitation cinema, from US splatter horror to the Italian giallo, Hitchcock unleashed all his voyeuristic impulses on this shockingly brutal film. The result is, perhaps, just the sort of horribly graphic murder story that he’d always wanted to make, if only he'd been allowed.
Hitchcock had entered the 1960s at the peak of his powers, with the tremendous success of Psycho (1960) followed closely by The Birds (1963). However, three subsequent critical and commercial misfires – Marnie (1964), Torn Curtain (1966), and Topaz (1969) – appeared to suggest that the master of suspense was falling out of step with modern moviegoers. European influences and the collapse of Hollywood's censorious "Hays Code" had ushered in an edgier, more graphic, and more cynical US cinema.
"In the 1930s and '40s Hitchcock often said that women were his main audience as they were the ones who chose what to see when on a date, but by the '60s and '70s that demographic had changed – the key audiences were young and male, and they wanted to see on screen what couldn't be shown on television, and this meant violence and nudity," Caroline Young, author of Hitchcock's Heroines, tells BBC Culture.
In need of another hit and keen to return to a more modest style in the vein of Psycho, Hitchcock recruited the successful English playwright Anthony Shaffer to adapt Arthur La Bern's 1966 novel Goodbye Piccadilly, Farewell Leicester Square. "It is obvious upon reflection what must have attracted Hitchcock to it," writes Raymond Foery in his book Alfred Hitchcock's Frenzy: The Last Masterpiece. "The 'wrong man' motif, the gruesome murders, the interplay between the police and the real criminal; all of these elements must have seemed quite familiar to Hitchcock."
A gritty homecoming
Frenzy was Hitchcock's first British film since 1950's Stage Fright, and the opening titles emphasise the director's homecoming with a grand aerial shot of the Thames, accompanied by Ron Goodwin's bombastic score. The rest of the film, however, adopts a more naturalistic aesthetic, a marked shift for Hitchcock. "It has the cinematic look of the more documentary-like 1970s; cinematographer Gil Taylor (and the uncredited Len South) created a palette that looks a lot more like The French Connection than, say, North by Northwest," Foery tells BBC Culture.
A blackly comic tone is swiftly established when a political rally outside London County Hall is interrupted by a nude female cadaver washing up on the riverbank. As Patrick McGilligan notes grimly in his Hitchcock biography A Life in Darkness and Light, this was "the buttocks shot Hitchcock had pursued since Psycho" – such nudity having been entirely obscured during the latter's famous shower scene.
The deceased is the latest victim of the so-called "necktie murderer", a serial rapist-killer whose identity is eventually revealed to the audience as Bob Rusk, a psychotic Covent Garden greengrocer brilliantly played by Barry Foster. Rusk seems a prototype of the "nice guy" villain trope. His suave, affable, and stylish exterior merely conceals a violent misogyny beneath. "I think villains should be very attractive men. Otherwise they’d never get near their victims," Hitchcock told an audience at the University of Columbia Film School in June 1972. "If you look at most of your cultural murderers, they're rather gentlemanly sort of fellows."
Barry Foster is chilling as the actual 'necktie murderer', whose suave appearance belies his psychotic nature (Credit: Alamy)
Due to Rusk's conniving, his friend Richard Blaney (John Finch), a down-on-his-luck barman and former RAF pilot, is wrongly suspected of the killings and forced to go on the run with his girlfriend Babs (Anna Massey). Blaney is surely one of the most unlikeable heroes in cinema. Unlike the charismatic "wrong men" played by Jimmy Stewart and Cary Grant in Hitchcock's earlier thrillers, Blaney is scruffy, aggressive, and mean, and so it is little surprise how quickly he is condemned when circumstantial evidence gathers against him. "Blaney is an angry, violent young man: we need time to sympathise with him," remarked Hitchcock in a 1972 interview with Ecran magazine. "Life has been very hard on him."
Hitchcock had struggled with the new wave of 1960s films stars; of his experience working with Paul Newman on Torn Curtain, Foery quotes Hitchcock complaining to François Truffaut, "As you know, he’s a 'method' actor." Filming Frenzy in London allowed Hitchcock to cast lesser-known faces from the West End, which worked towards the film's grittier approach. "It has no Hollywood walk of fame stars. No Cary Grant, no Jimmy Stewart, no Grace Kelly," says Foery. "Instead, Hitchcock was able to work with theatrically-trained actors who easily responded to his direction. No 'method' actors, no prima donnas, no celebrities… The result was a film populated by believable characters, 'ordinary' individuals rather than movie stars pretending to be ordinary."
Hitchcock's later films were marked by fetishised violence. I think it wasn't just a Hitchcock problem, but a problem with cinema at that time – Carolyn Young
Hitchcock's characteristically artful depictions of murder and violence are some of the most celebrated in his career, but the first on-screen killing in Frenzy is undoubtedly the director's most shocking and notorious. Blaney's ex-wife Brenda (Barbara Leigh-Hunt) falls victim to Rusk in a sequence that Donald Spoto describes in his Hitchcock biography The Dark Side of Genius as "one of the most repellent examples of a detailed murder in the history of film." Rusk's rape and strangulation of Brenda unfolds in sickening detail – even from half a century's distance, it remains an excruciating watch.
As a work of montage, the scene is a triumph on a par with the Psycho’s shower stabbing, but the gratuity of the violence and nudity is unlike anything else in Hitchcock's oeuvre. "In contrast to Psycho, which in promotions and in the film itself had titillated spectators with hopes of seeing Janet Leigh's breasts but which had withheld the full sight of the desired objects, Frenzy shows an extreme closeup of the woman's breast as she struggles to pull her bra back over it, all the while murmuring the words of the psalm. It is anything but lovely; it is infinitely sad, pathetic, among the most disturbing scenes cinema has to offer," notes Tania Modleski in her excellent book The Women Who Knew Too Much, which considers Hitchcock via feminist theory.
Hitchcock was not the only mainstream filmmaker of the period to present sexual violence with shocking verisimilitude. The previous year had seen the release of Stanley Kubrick's A Clockwork Orange and Sam Peckinpah's Straw Dogs, while 1972 also brought Wes Craven's Last House on the Left and John Boorman’s Deliverance. "The film allowed the famously repressed Hitchcock to explore the darker sides of sexuality and violence that had always fascinated him," says Foery. "The zeitgeist of the era inhabits Frenzy and freed Hitchcock to bluntly reveal the depravity that harks back to the Jack the Ripper era that fascinated him as a child."
Hitchcock shot Frenzy in London, making it his first British film for over 20 years (Credit: Alamy)
While promoting Frenzy, Hitchcock denied that was merely indulging a fad for increased nudity, lamenting that he had not been granted such a free hand with his earlier films. Speaking at the Columbia Film School, he regretted the presence of Janet Leigh's bra in Psycho, "She should have been stripped, but then we weren’t allowed. There wasn't that 'permissiveness'."
How misogynistic is it?
The film's treatment of women was vehemently criticised at the time. A July 1972 article in the New York Times by Professor Victoria Sullivan asked "Does Frenzy Degrade Women?" Sullivan’s assessment was emphatic: "I suspect that films like Frenzy may be sicker and more pernicious than your cheapie humdrum porno flick, because they are slicker, more artistically compelling versions of sado-masochistic fantasies." Meanwhile, America's National Organisation for Women gave the film one of their annual "Keep Her in Her Place" awards for male chauvinism.
In The Women Who Knew Too Much, Modleski stops short of calling Hitchcock a misogynist, taking a more ambivalent view on Hitchcock's attitudes to women: "It seems to me more useful, however, to consider Frenzy not simply as the reflection of the dirty mind of a frustrated old man nor even of a new 'freedom' in sexual mores, but rather as a cultural response to women's demands for sexual and social liberation, demands that were, after all, at their height in 1972 when Frenzy was made," she argues. "...Hitchcock's fear and loathing of women is accompanied by a lucid understanding of – and even sympathy for – women’s problems in patriarchy."
It's true that while Hitchcock was happy to indulge gruesome images of women being murdered and mutilated, his female characters were never underwritten, and in the case of Frenzy they are certainly the warmest and most sympathetic parts the script has to offer. "Hitchcock's later films were marked by misogyny and fetishised violence, from the torture of Tippi Hedren and the rape scene in Marnie, to the brutal murders of women in Frenzy," Caroline Young tells BBC Culture. "I think it wasn't just a Hitchcock problem, but a problem with cinema at that time. Violence was being meted out to women on screen; they were being punished for their increasing sense of agency and this was being reflected back to audiences. In Frenzy, Barbara Leigh-Hunt and Anna Massey's characters are both independent women with careers, and they are punished for that independence. But rather than showing two-dimensional characters, Hitchcock painted these women with complexity so that the audience can identify with them. It's as if he's trying to arouse, and then shock and shame the audience for their enjoyment of violence."
Hitchcock was the supremely calculating exploiter of the full range of the medium's possibilities – [and] the freedoms of post-1960 allowed him to widen his canvas – Charles Barr
Frenzy may be more explicit than Hitchcock's previous work, but he had explored male violence, and suggestions of sexual violence, throughout his career. "I don't think of Frenzy as notably nastier than some of his other works – Shadow of a Doubt (1943) goes farther and deeper than Frenzy in this way," Sidney Gottlieb, editor of Hitchcock on Hitchcock and Hitchcock Annual, tells BBC Culture. "And I don't think that Frenzy shows Hitchcock unleashed in a way that establishes a model different from his lifelong practice of using the 'graphic' not as the essence but as one element of a much more complex 'pure cinema' of stylisation, subtlety, and suggestion. Even the quite brutal – and yes, graphic – murder of Brenda is highly stylised, and the nudity, as shocking and attention-getting as it is, is far from the main element in the sequence."
Indeed, there is nothing else in the film as brutal as Brenda's murder – in fact, the later murder of Babs is a quite ingenious exercise in restraint. As Rusk escorts her into his flat with the chilling invitation, "you're my type of woman," the door is closed on the audience and the camera slowly backs away from the scene into the busy street outside, a complex feat of camerawork which Hitchcock executes in one nauseating movement. The horribly inevitable crime has been set in motion, and this time Hitchcock refuses to indulge his audience with another exhibition of horror.
The brutal murder of Brenda (Barbara Leigh Hunt) remains one of the most disturbing death scenes in cinema history (Credit: Alamy)
"I tend always to revert to the idea that Hitchcock was the supremely calculating exploiter of the full range of the medium's possibilities. Mainstream and avant-garde, Hollywood and non-Hollywood, montage and long-take, silent and sound, male focus and female focus, and so much more," Charles Barr, author of English Hitchcock, tells BBC Culture. "The freedoms of post-1960 allowed him to widen his canvas, as it were, but without renouncing the eloquently allusive methods that he had been using and refining throughout his career."
Frenzy premiered as the closing film at the 1972 Cannes Film Festival and received a broadly rapturous critical response. Many of the contemporary reviews betrayed a sense of relief that the great Hitchcock had not produced another dud. Gene Siskel wrote in the Chicago Tribune, "Hitchcock, after a string of four indifferent films, is back providing grand entertainment," while the headline of Jay Cocks' review in Time Magazine declared the director was "still the master". The film would go on to outperform Psycho at the box office and become Hitchcock's most financially successful work for Universal.
Fifty years on, Frenzy remains a chillingly effective thriller and a curious bookend to the murderous saga which commenced with The Lodger. It is drenched in Hitchcockian verve, and, paradoxically, unlike anything he had made before. "Frenzy is steeped in the (English) past, yet contemporary in some of its ambitions, a testament to a director less encumbered by codes (of all sorts), but with complicated results that leave us wondering how well we ever really knew Hitchcock himself," Christine Sprengler, author of Hitchcock and Contemporary Art, tells BBC Culture. Hitchcock had always been celebrated for his visions of male violence within aggressively patriarchal worlds, but with Frenzy he chose not to sugar the pill. Perhaps the film's savagery suggests how its director might always have operated in a less censorious industry – but then his final film, 1976's caper Family Plot, contains little of the nastiness which characterises Frenzy. It's more likely that Hitchcock was reluctant to age into the role of an antiquated heritage act, and even in the abrasive era of the New Hollywood, giallo, and exploitation cinema, the septuagenarian genius was still probing new ways of horrifying his audience.
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France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
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Tunisia's president amends draft constitution consolidating his power
Issued on: 09/07/2022 - 07:25
NEWS WIRES
Tunisian President Kais Saied published an amended version of a draft constitution late Friday in an attempt to ward off criticism after the original was slammed for the nearly unlimited power it gave his office.
The new constitution, which will be put to a referendum this month, is the centrepiece of Saied's plan to remake the North African country's political system.
It was unveiled almost a year after Saied sacked the government, suspended parliament and seized wide-ranging powers in moves opponents have called a coup against the only democratic system to have emerged from the Arab Spring revolts.
The legal expert who oversaw the constitution's drafting has disavowed it, saying it was "completely different" from what his committee had submitted and warning that some articles could "pave the way for a dictatorial regime".
The amended draft, published around midnight Friday, makes changes to two articles, though it still retains a broad range of powers for the head of state.
Hours before the new text was released, Saied announced in an official video that "clarifications needed to be added to avoid confusion and interpretation".
Changes have been made to an article that stated Tunisia "is part of the Islamic community" and that "the State must work to achieve the objectives of Islam" -- it now adds "within a democratic system".
The clause had been previously criticised for its ambiguity by those who advocated for a completely secular system, and international rights group Amnesty International had warned it could "provide a mandate to discriminate against other religious groups".
The other amendment is to an article about rights and freedoms, which now clarifies that "no restriction may be placed on the rights and freedoms guaranteed in this Constitution except by law and necessity imposed by a democratic order".
The rest of the document remains largely unchanged.
Saied wants a presidential system to replace the country's 2014 constitution, which enshrined a mixed presidential-parliamentary system often beset by deadlock and marred by corruption.
>> Tunisia’s draft constitution: Ending the parliamentary regime, or undoing democracy?
Under his proposal, "the president of the republic carries out executive functions with help from the government", whose chief would be appointed by the president and not subject to confidence votes in parliament.
The document would water down the role of parliament, creating a new parliamentary chamber for "regions and districts", chiming with Saied's long-held vision for a decentralisation of power.
The president would be the head of the armed forces and be charged with naming judges, who would be banned from striking.
Some Tunisians have welcomed Saied's moves against the sclerotic system that emerged from the revolt that toppled dictator Zien El Abidine Ben Ali in 2011.
But others have warned he is targeting political rivals and dragging the country back towards autocracy.
(AFP)
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Democracy in Tunisia
Tunisia’s draft constitution: Ending the parliamentary regime, or undoing democracy?
Tunisia's president pushes for new constitution giving him broad powers
Hundreds protest in Tunis against Saied's constitutional referendum plan
BBC
The long-term presence of disease-causing bacteria in the gums and the bloodstream shapes our health well beyond the mouth
Crowded, misaligned and riddled with cavities and inflamed gums, our teeth are infamous for their flaws. The modern human is unique in the level of painstaking, daily intervention we need to make sure our teeth and gums don't become diseased.
Far from being confined to toothache and sore gums, our oral health affects everything from our diet to our overall wellbeing and risk of death of any cause in a given year.
This is because diseases of the mouth don't always stay in the mouth. A close link is emerging between oral health and some of the world's most pressing diseases, including cardiovascular disease, diabetes and Alzheimer's, underscoring the mouth's role as a mirror of health and disease, and a sentinel for our overall wellbeing.
Unfortunately, perhaps the most telling feature of oral health is the most frequently ignored. Periodontitis or deep gum disease, the second most widespread oral disease after cavities, affects more than 47% of adults over the age of 30. By the age of 65 and older, 64% have either moderate or severe periodontitis. Globally, it is the 11th most common disease in the world.
Periodontitis is an infection not in the surface gum that you can see when you grin, but deep below the surface. After an initial phase of superficial inflammation in the visible part of the gum (gingivitis), bacteria move down below the gumline into pockets by the tooth root where they erode the structures that hold the tooth in place. Because of the hidden nature of periodontitis, many people who have it don't know it's there until its very advanced stages. The disease has a genetic component, and is also influenced by oral hygiene.
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For most, the disease doesn't become noticeable until your 40s or 50s, says Sim K Singhrao, senior research fellow in the school of dentistry at the University of Central Lancashire in the UK. By this time, severe damage may already have undermined the tooth's architecture, risking tooth loss. Meanwhile, the infection has sent a steady drip of bacteria, such as Treponema denticola and Porphyromonas gingivalis, around the bloodstream for decades.
It is this long-term presence of disease-causing bacteria in the gums and the bloodstream that shapes our health well beyond the mouth.
Part of the danger of periodontitis is that it goes undetected in many patients, as it commonly presents with no symptoms (Credit: Getty Images)
"If you imagine the bloodstream as a bus, it will take passengers on – things like bacteria in the mouth – and it will go everywhere around the body," says Singhrao. "Some will get off in the brain, some in the arteries, some in the pancreas or the liver."
Where there are vulnerabilities in these organs, or when microbes aren't effectively cleared away, they cause inflammation and start or exacerbate other inflammatory diseases.
Indeed, periodontitis is linked to a roll call of some of the most widespread non-communicable diseases in the world: cardiovascular disease, diabetes, Alzheimer's, obesity, a range of cancers, rheumatoid arthritis, Parkinson's, pneumonia and complications in pregnancy.
For many of these conditions, it is a two-way relationship. For instance, periodontitis may worsen conditions such as atherosclerosis, the hardening of the artery walls, and the presence of atherosclerosis also predisposes patients to periodontitis. There have been no randomised controlled trials (RCT), considered the gold standard of medical investigation, delving into this relationship (these would be hard to carry out ethically, denying one group treatment of their periodontitis for a prolonged period to see how it affected their atherosclerosis). However, periodontitis-causing bacteria usually found only in the mouth have been discovered embedded in atherosclerotic plaques.
Of all these chronic health conditions, diabetes has the strongest two-way link with periodontitis. People with type 2 diabetes have a three-fold greater risk of developing periodontitis than people without. For people who have type 2 diabetes and periodontitis, the infection worsens their body's ability to control blood sugar levels.
But what's behind this link?
Periodontitis has a genetic element, but risk of developing the disease can be minimised by meticulous oral hygiene (Credit: Getty Images)
It comes back to the steady flow of bacteria from pockets deep in the gums into the bloodstream. Where the immune system detects bacteria or other pathogens, immune cells release a barrage of cellular messaging molecules known as inflammatory markers. These inflammatory markers aid the immune system in attacking and killing invading pathogens. The swelling and redness that appears within moments around a wound is the result of this efficient inflammatory response. In the short term, inflammatory markers act as excellent guides for the immune system to the site of likely infection. But when these sentinels linger in the body, they cause a host of problems.
The majority of the conditions linked to periodontitis have a well-established inflammatory element. For instance, nearly 30 years ago, an inflammatory marker called tumour necrosis factor-alpha was revealed to increase insulin resistance in diabetics. This was shortly followed by the discovery of a wave of other inflammatory markers that exacerbate both obesity and type 2 diabetes. This dense network of inflammatory markers has led to research aiming to treat diabetes by subduing chronic inflammation.
But the constant drip of bacteria from an infection hidden in the gums does precisely the opposite.
"All inflammatory diseases are connected, they have an influence on each other," says Palle Holmstrup, professor emeritus in the department of odontology at the University of Copenhagen. "Periodontitis is one of the most common, if not the most common, inflammatory disease of the human body.
"It's the same inflammatory mediators that are active in several types of inflammatory diseases – rheumatoid arthritis, heart disease, diabetes and so on. If you have periodontitis, you will have an increased level of systemic low-grade inflammation."
In humans, it's hard to investigate directly how treating periodontitis could alleviate conditions like diabetes, for the same ethical reasons as with atherosclerosis: you can't deny a patient treatment of their disease, particularly if you suspect it could worsen their other conditions. It makes studying this complex knot of connected inflammatory diseases especially difficult, and causal relationships hard to pin down.
It is very easy to lower your risk of getting periodontitis, or to treat it to reduce inflammation if you already have it
Holmstrup's group has, however, measured the effect of periodontitis on diabetes in rats. His group investigated the difference in blood sugar response to diabetic rats who were given a periodontitis-like condition, and diabetic rats without. Periodontitis led to a 30% greater spike in blood sugar after a meal.
Left unchecked periodontitis can lead to tooth loss, which comes with its own collection of health risks (Credit: Alamy)
The ultimate conclusion of periodontitis, if aggressive and untreated, is tooth loss. On top of decades of chronic inflammation, tooth loss comes with a new set of health risks, including cognitive decline and dementia.
Bei Wu, dean's professor in global health at New York University's Rory Meyers College of Nursing, discovered a dose-dependent relationship: the more teeth you lose, the greater your risk of cognitive decline and dementia. In the largest study of its kind, Wu studied the health data of 34,000 patients in the US to find that for every tooth someone loses, they have a 1.4% increase in risk of cognitive impairment and 1.1% heightened risk of dementia. Overall, those who had lost teeth had a 48% raised risk of cognitive impairment and a 28% raised risk of dementia, compared with similar individuals who had all their teeth.
Tooth loss has been largely overlooked as a risk factor for dementia, and Wu says she is usually greeted with surprise when she points out the relationship between the two. "Oral health is a missing piece," says Wu. "We're trying to provide the evidence to show it should be part of the equation."
While periodontitis may be a common cause of tooth loss, there may be other culprits for these effects besides inflammation. So far Wu's tooth-loss studies have only investigated correlations and not causation, but she wants to investigate the role of nutrition in this relationship, among other factors.
"A good denture could improve nutrition intake and also your mastication [chewing]," says Wu. "That can potentially increase blood flow, which might have an impact on cognitive function – but this is still just a hypothesis."
Every time we brush our teeth we have an opportunity to improve our wider systemic health too (Credit: Alamy)
The emerging links between our oral health and this host of other conditions has a very significant upshot: it is easy to lower your risk of getting periodontitis, and to treat it effectively if you already have it.
"If we brush our teeth properly and have good oral hygiene, then potentially we can prevent the onset of periodontitis," says Wu.
If the disease does set in, then in the early stages it can be treated with scaling and root planing, which scrapes microbes off the lower tooth surface above and just below the gum line. If you have serious periodontitis, the solution may include surgical treatment, "which means you loosen the soft tissue of the gums and clean the root surfaces, and put the tissue back", says Holmstrup.
The problem is detection, due to the disease's often symptomless nature coupled with the common misconception that unless you have severe tooth pain, you don't need to go to the dentist. The solution there is again simple: if you're due an appointment, don't delay.
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In the forthcoming second part of this two-part story, BBC Future examines the best evidence-based ways to brush your teeth – and avoid this cohort of chronic diseases.
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Martha Henriques is Editor of BBC Future Planet, and tweets at @Martha_Rosamund
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France24 - World
'Nobody is interested in conflict': Rwanda's Kagame discusses DR Congo ceasefire
Issued on: 08/07/2022 - 18:48
Marc Perelman
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Rwandan President Paul Kagame sat down with our special correspondent Marc Perelman in Kigali to talk of the ceasefire agreement reached this week with the Democratic Republic of Congo to ease tensions between the two countries.
While a major upsurge in tensions with neighbouring DR Congo has raised fears of open conflict between the two countries, Kagame believes his recent meeting with Congolese President Tshisekedi means "another step forward", and says that "nobody is interested in conflict".
When asked about the next elections scheduled for 2024, Kagame, in office since 2000, “considers running for another 20 years”.
Responding to US allegations that Rwandan troops are in the DR Congo, Kagame said he was "surprised" that "everyone" is “quick to accuse Rwanda”, and remains “silent” about “other problems” that have been present for 25 years. The Rwandan president has castigated in particular the actions of the FDLR, an armed group formed in the DR Congo in 2000, defending the interests of Rwandan Hutus who have taken refuge in the DR Congo and opposed Kagame's presidency.
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To learn the backstory here is like a discovery. It is almost a ghost island
From the sublime viewpoints above San Sebastián in the Basque Country, a hiker can see one of the world's oldest, most romantic, most biblical of paths. The Camino de Santiago pilgrimage passes this way, and the Homerian traverse to Saint James' tomb in the far western corner of northern Spain is well-trodden, proselytising many and capturing minds for centuries.
Each year, long-distance hikers and pilgrims come here in their hundreds of thousands, but I was not one of them. Instead of the cracked valleys winding towards churches, my destination was somewhere else entirely. A strange, uninhabited place called Pheasant Island.
Looking to understand Spain's Basque Country better, I accidentally stumbled upon the two-acre sliver of land while browsing through illustrated maps of the Western Pyrenees. Sheltered in the borderlands between Hendaye, France, and Irun, Spain, on the Bidasoa river flowing to the Bay of Biscay, the perplexing island is presided over by each nation for six months in turn and is a historical record of the rivalry between the countries.
Border irregularities are found throughout Europe – and the world – but a 200m-long island that swaps countries biannually is unfathomably odd. And few, curiously, know much about Pheasant Island at all.
Pheasant Island is located on the Bidasoa River between Hendaye, France, and Irun, Spain (Credit: Agefotostock/Alamy)
I learnt this much before I arrived to see the mysterious island for myself this spring. I was in the company of Pía Alkain Sorondo, an archaeologist who now leads walking tours of the region, and, like most people in this part of Spain, she feels a duty to keep the histories of the Basque Country alive. No matter how unusual they might be.
"I love telling the story of our heritage," Sorondo told me, as we strolled along the French-Spanish border east of San Sebastián, and, in a way, back in time. Behind us was a collection of industrial lots, apartments and tapas-like pinxtos bars, but in front of us were archaeological Roman remains of an ancient bridge and the bygone island itself. "There is medieval history hidden all along this riverbank, but most people walk by here without knowing any of it. That's what I'm trying to change."
When we reached our destination, a riverside park facing the isle, we were greeted by a sight like few others. Pheasant Island, browed with trees and elliptical in shape, lies just 10m from the Spanish side of the river and 20m from the French. It's of such historical importance that it's only rarely opened to visitors. At the centre was an enormous, inscribed monolith, shaped like a cenotaph, that gave a sense of the weight of centuries of history to the place. Tomb-like and grandstanding, it commemorates the meeting where the Treaty of the Pyrenees was negotiated in 1659.
"To learn the backstory here is like a discovery," Sorondo told me. "It is almost a ghost island."
Throughout history, there has been a succession of different monikers for Pheasant Island. For starters, today's name – Isla de los Faisanes in Spanish, Faisai Uhartea in Basque, Île des Faisans in French – is a mistake. "There are no pheasants on Pheasant Island," complained French novelist Victor Hugo when he visited in 1843. In fact, there are only green crested mallards and migratory birds.
At the centre of the island, a monument commemorates the meeting where the Treaty of the Pyrenees was negotiated in 1659 (Credit: Mike MacEacheran)
In Roman times, the island was known as "Pausoa", the Basque word for passage or step. Then the French translated this as "Paysans", meaning peasant, before transposing it as "Faisans", for pheasant. Over time, the name Île des Faisans stuck.
The humble island finally came into prominence in 1648, following a ceasefire at the end of the Thirty Years' War between France and Spain, when it was chosen as a neutral space to demarcate the new borderlands. In fact, 24 summits took place, with military escorts on standby should talks breakdown. Eleven years later, the Treaty of the Pyrenees peace accord was struck.
To honour the occasion, a royal wedding was mooted, and, in 1660, French King Louis XIV married the daughter of King Philip IV, Maria Theresa of Spain, on the spot of the declaration. Wooden bridges were built to ease passage, royal parties arrived in state barges and carriages, and tapestries and paintings were commissioned. Diego Velázquez, court painter to Philip and whose magnum opus remains Las Meninas (a portrait of Margaret Theresa with her maids of honour) was put in charge of arranging much of the festivities.
So symbolic was Pheasant Island as a metaphor of peace, in fact, that it was decided both countries would have joint custody of the territory. Spain would hold stewardship from 1 February to 31 July each year, while Pheasant Island would become an official part of France for the other six months. In that moment, the world's smallest condominium was born.
By definition, condominiums are places determined by the presence of at least more than one sovereign state. The sense is derived from Latin, with "com" implying "together" and "dominium" meaning "right of ownership". And over the centuries, numerous countries have become embroiled in geographic tug o' wars over condominiums, with governments spending decades happily arguing the finer points of who owns what and why. Most aren't centres of empire, but rather experimental, geopolitical addendums.
The Treaty of the Pyrenees peace accord, which was negotiated here, established the border between the two countries (Credit: Prisma Archivo/Alamy)
At least for now, there are eight in the world, including Lake Constance, the tridominium between Austria, Germany and Switzerland; the Brčko District shared by Bosnia and Herzegovina; and the disputed territory of the Republika Srpska. Then there is the Joint Regime Area, a shared maritime zone between Colombia and Jamaica; and the Abyei Area contested by South Sudan and Sudan.
Another is the Moselle river and its tributaries the Sauer and the Our – a riverine condominium shared between Germany and Luxembourg; while the Gulf of Fonseca is a tripartite condominium portioned up by Honduras, El Salvador and Nicaragua. Antarctica is the last but also the largest and most momentous, a theoretical continental condominium, governed by the 29 signatories of the Antarctic Treaty that have consulting status.
On the day of my visit to Pheasant Island, the territory was in the hands of the Spanish. A group of kayakers was exploring its nooks from the water, and, on land, only one passer-by stopped to take photographs. Besides administering the gardening, maintaining the boat landing site, discussing fishing rights and monitoring the water quality, there isn't much for the Spanish to do on a month-to-month basis. Visitors are only allowed onto the island on rare occasions: either on one of the bi-annual handover days, when the island is abuzz with activity during the official ceremony, with flags, delegates, diplomats and plenty of formal pomp; or as part of ad-hoc, occasional heritage tours.
One alarming development reverberating around the border communities, however, is the number of immigrants trying to illegally cross the river from Spain into France. The day before I arrived, a foreign national had drowned while attempting to swim across and, as Sorondo and I talked history and Basque politics, a police boat sifted through the waters looking for the body.
The island is only opened to the public on one of the bi-annual handover days or as part of heritage tour (Credit: EQRoy/Alamy)
Current figures from Irungo Harrera Sarea, Irun's NGO, estimates that up to 30 migrants arrive every day seeking safe passage north into France. As a tidal channel, the Bidasoa has an abrupt 3-4m height differential, with the river flowing up and downstream from the official border on the National Road bridge like a full-frontal attack.
"This is still a place of new hope for so many," Sorondo said, "but it is also a death trap."
With such sorrowful words lingering in the air, just one clinching thought played around in my head before I left. Pheasant Island may be an unremembered, historical footnote of an island. But in our ever-variegated, unpredictable world of border disagreements and land grabs, it is a symbol of peace and one that we should never forget.
Places That Don’t Belong is a BBC Travel series that delves into the playful side of geography, taking you through the history and identity of geo-political anomalies and places along the way.
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France24 - World
Dos Santos, Angola’s former president, dies at 79
Issued on: 08/07/2022 - 15:05
FRANCE 24
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Angola's former president Jose Eduardo dos Santos, who ruled Africa's second biggest oil producer for nearly four decades, has died aged 79, the Angolan presidency said Friday.
Dos Santos died at 11.10am Spanish time at the Barcelona Teknon clinic following a prolonged illness, the presidency said.
The announcement said dos Santos, who ruled Angola for almost 40 years from 1979, was “a statesman of great historical scale who governed ... the Angolan nation through very difficult times.”
Dos Santos had mostly lived in Barcelona since stepping down in 2017 and he reportedly had been undergoing treatment there for health problems.
Angola’s current head of state, Joao Lourenco, announced five days of national mourning starting Friday, when the country’s flag will fly at half-staff and public events are canceled.
One of Africa's longest serving leaders, dos Santos came to power four years after Angola gained independence from Portugal and became enmeshed in the Cold War as a proxy battlefield. His rule was marked by a brutal civil war lasting nearly three decades against US-backed UNITA rebels and a subsequent oil-fuelled boom.
Shy, but shrewd political operator
His political journey spanned single-party Marxist rule in post-colonial years and a democratic system of government adopted in 2008. He voluntarily stepped down when his health began failing.
In public, dos Santos was unassuming and even appeared shy at times. But he was a shrewd operator behind the scenes.
He kept a tight grip on the 17th-century presidential palace in Luanda, the southern African country’s Atlantic capital, by distributing Angola’s wealth between his army generals and political rivals to ensure their loyalty. He demoted anyone he perceived to be gaining a level of popularity that could threaten his command.
Dos Santos’ greatest foe for more than two decades was Jonas Savimbi, leader of the UNITA rebels whose post-independence guerrilla insurgency fought in the bush aimed to oust dos Santos’ Popular Movement for the Liberation of Angola, or MPLA.
The Angolan strongman frequently described himself as an accidental president, taking the reins after Angola's first leader, Agostinho Neto, died during cancer surgery in 1979.
With Neto having only served for four years and the 37-year-old dos Santos regarded as a relatively weak outside candidate, few could have imagined he would go on to rule for just shy of four decades.
But dos Santos proved an extremely astute politician.
In 2003, dos Santos banished his party's secretary general to a junior position for appearing a little too eager to replace him. João Lourenço would have to wait 14 years to finally get his wish to become Angola's next president.
Humble roots, grand ambitions
Born on August 28, 1942 to immigrant parents from the archipelago of Sao Tome, dos Santos was raised in the poor Luanda neighbourhood of Sambizanga. His father was a builder, his mother a maid.
But from a young age dos Santos had grander ambitions and joined the then-nascent MPLA.
Like many of his fellow liberation fighters, he spent his early 20s in exile in the Republic of Congo before moving to Baku in Azerbaijan, then part of the Soviet Union, to study petroleum engineering. There he met his first wife, Tatiana Kukanova, a Russian chess champion with whom he had his first and most famous daughter – Isabel dos Santos.
By 1977 and the death of Neto, dos Santos was among half a dozen senior MPLA members with a shot at the leadership. He won partly because he seemed the weakest candidate.
His opening speech as leader set the tone for future public appearances, lasting just one minute and 54 seconds. Over the next 38 years he would do just a handful of interviews.
Oil boom feeds family fortunes
Although he would increasingly be regarded by his critics as a dictator, it was his apparent willingness to compromise and stand by election results in 1992 as part of a UN negotiated peace process that would seal the popularity of his party.
Jonas Savimbi, the leader of UNITA that fought on the other side of the civil war, refused to accept the result of that election and took the tired country back to war. When the Angolan army eventually succeeded in killing Savimbi, Unita had lost much of its support.
Between 2002 and 2014, as oil production grew in tandem with booming prices, the size Angola's economy multiplied by 10, from $12.4 billion to $126 billion.
While little of the money trickled down to the poor, those closest to dos Santos became billionaires.
His eldest daughter Isabel became, according to Forbes, Africa's richest woman and youngest billionaire worth about $3 billion. Forbes has since dropped Isabel from its list of billionaires because of the asset freezes.
Isabel also became chairman of state oil company Sonangol, while son José Filomeno headed a $5 billion sovereign wealth fund.
Dos Santos, who said in a rare 2013 interview he would like to be remembered "as a good patriot", never specifically responded to the allegations that he had allowed corruption to become rampant.
(FRANCE 24 with AP and Reuters)
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ANGOLA
Angola swears in first new president for 38 years
ANGOLA
Angola elects new president after 38 years of dos Santos rule
Billionaire Isabel dos Santos, daughter of Angola's ex-president, charged with fraud
BBC
In my opinion, mustatil are some of the most unique archaeological structures so far identified in the world
The car was gliding smoothly along the immaculately maintained highway in AlUla, a region in north-western Saudi Arabia, when my driver abruptly veered off the road. "I missed the turning," he said. I looked out of the window in confusion as I couldn't see an obvious bend. "Here," he exclaimed, as the car jolted across basalt rocks to join a barely discernible path into the desert.
We drove into a vast, flat landscape. A bright blue sky enclosed us on all sides and a smattering of white clouds hung low. After a few minutes, we stopped by acircle of stacked stones. I climbed out of the car, waiting to meet Jane McMahon, part of a team of archaeologists from the University of Western Australia that has been working in AlUla since 2018. All around me was an arid plain of grey-black rocks lightly dusted in pink-hued sand. There was something otherworldly about it all: the lack of a single tree or a blade of grass; the stillness of the air that was only occasionally interrupted by a bitter gust of wind that chilled you to the bone.
I'd come here because recent discoveries in AlUla are shining a light on a fascinating period of history in Saudi Arabia. Since the nation only opened for international research a few years ago (and to tourists in 2019), many of its ancient sites are being studied for the first time. While historians are familiar with the ruins of the 2,000-year-old cities Hegra and Dadan and their place on the Incense Route (Hegra's tombs and monuments are a Unesco World Heritage Site), they didn't have much knowledge about the civilisation that came before, until now.
What has been discovered is that spread over AlUla's vast, remote landscape are millennia-old archaeological remains that could change our understanding of prehistory. Work by McMahon and her colleagues is shedding light on some of the earliest stone monuments in world history – predating Stonehenge and the earliest pyramid in Giza.
The Nabataean city of Hegra was Saudi Arabia’s first Unesco World Heritage Site (Credit: Tuul & Bruno Morandi/Getty Images)
When McMahon arrived, she explained that the circle of rocks next to me was the remains of a house occupied in the Neolithic period (from 6000 to 4500 BCE), and that this area was once scattered with thriving settlements. Until recently, the prevailing wisdom was that this region had little human activity until the Bronze Age after 4000 BCE. But McMahon and her colleagues' work has unearthed a very different story: that Neolithic Saudi Arabia was a dynamic, intensely populated, complex landscape spread over a vast area.
Around me were more than 30 dwellings and tombs, and that was just a tiny fraction of the remains here. I tried to imagine the landscape as it may have been thousands of years ago: green, lush and teeming with people as they moved noisily round, herding goats and calling out to each other.
"The climate and inert landscape of Saudi Arabia means most of the archaeology is pretty well preserved on the surface from 5,000 to 8,000 years ago. So exactly as you see it is how it was all that time ago," McMahon said, explaining that understanding more about the lives of these early peoples could also shed light on how the large, dense settlements of Hegra and Dedan developed, and how cultural and technological changes in the region, such as irrigation farming, metalworking and written texts, came about over the following millennia.
"The cultural changes that took place following the Neolithic are huge, but we don't know a lot of how those changes happened," she said.
However, even in the hands of such experienced archaeologists, one AlUla discovery has continued to elude explanation. Spread over an area of a staggering 300,000 sq km and built to a fairly consistent type, are 1,600 monumental rectangular stone structures that also date to the Neolithic period. Initially named "gates" due to their appearance from the air, the structures were later renamed "mustatil", which translates to "rectangle" in Arabic.
Archaeologist Jane McMahon has been working in AlUla since 2018 (Credit: Demi Perera)
"It makes the mind race that we have structures as big as five to six football fields, made of thousands of tonnes of stone, that not only cover such as massive geographic region but that also are 7,000 years old," said Dr Hugh Thomas, co-director of Aerial Archaeology in the Kingdom of Saudi Arabia Projects (AAKSAU). He has been working alongside McMahon for the past two years conducting aerial archaeology surveys and targeted excavations to understand the mustatil's purpose.
Mustatil are certainly impressive, and the only real way to get a sense of their size is from the air. When I flew over them in a helicopter, I could see the large stones laid out in straight lines across the sand, about the length of four football fields and a width of at least two.
"In my opinion, mustatil are some of the most unique archaeological structures so far identified in the world," Thomas said. "When we look at other structures dating to the Neolithic that are just as impressive in their construction, I am hard-pressed to think of any that cover such a large geographic region."
While Thomas's team has recorded mustatil of varying sizes and complexity, they've also noted consistent characteristics. They're all constructed in a similar manner, by piling rocks to form low walls that are filled with gravel, and they include a head (the top of the structure), a base, and long walls connecting them. Some have entrances and multiple narrow interior courtyards. The stones used for building have been especially chosen to fit together to support the large structures, displaying a deep understanding of local materials.
These prehistoric monuments were first recorded in the 1960s by a local team carrying out ground surveys, but at that point, no one knew what they were. Remote sensing surveys carried out by Professor David Kennedy (also from the University of Western Australia), in 2017 intensified interest, and initial theories suggested they were used as territorial markers for ancestral grazing grounds. Yet, as more and more were found, all dating to the same period, a different understanding emerged.
First recorded in the 1960s, mustatil are monumental rectangular stone structures that date to the Neolithic period (Credit: Royal Commission for AlUla)
Thomas, McMahon and their teams have since unearthed evidence that suggests cultic practice. They've uncovered large numbers of cattle, goat and wild gazelle skulls and horns in small chambers in the heads of the mustatil, but found no indication that these were kept for domestic use. Since no other animal's body parts were found, it led the team to deduce that these were sacrificial. It further suggested that the animals were sacrificed elsewhere. This is important because it is evidence of a highly organised, cultic society, much earlier than was previously thought – predating Islam in the region by 6,000 years.
"Excavation of several mustatil have revealed artefacts suggestive of ritual practices taking place inside the structures," said Thomas. "The people who built them had a shared culture and belief system and this was not a practice that was localised. It spread across a huge swathe of Arabia about the size of Poland."
Thomas added: "Saudi Arabia has had the appearance of being an arid and inhospitable landscape, viewed in isolation from the rest of the world other than a few notable sites, such as Dedan and Hegra. However, archaeological evidence, such as the mustatil, demonstrate that the region had a rich and complex history. To have a structure so widely dispersed across such a massive area suggests a shared belief system, language and culture on a scale that I personally never imagined possible."
The people who built them had a shared culture and belief system and this was not a practice that was localised. It spread across a huge swathe of Arabia about the size of Poland
Munirah Almushawh, co-director of an archaeological project in Khaybar (another area of AlUla), agrees, noting that not only did this society share a single belief system, but they travelled huge distances to share the knowledge that allowed them to build the structures. Some of the mustatils weigh as much as 12,000 tonnes; more than the Eiffel Tower. Their construction would have required knowledge, skill and organisation over long periods of time.
"The mustatil suggests large social networks, innovative architectural skills and vast exploration in prehistoric Arabia," Almushawh said.
McMahon and her team believe that mustatil may be evidence of a highly organised, cultic society (Credit: Royal Commission for AlUla)
Despite these exciting discoveries, knowledge of mustatil is still in its infancy, with just five of the 1,600 excavated so far. What is certain is that AlUla will only continue to reveal its mysteries. As the region reopens for tourism post-pandemic, plans are in place to construct a massive, open-air museum where visitors can self-navigate around various archaeological sites or be taken through by a guide. Travellers will be able to learn about the Neolithic period, see the ancient ruins of homes and mustatil and imagine for themselves how this seemingly highly organised society lived and moved through the landscape.
McMahon and Thomas are as excited for AlUla's future as much as for its past. "The significance of what we've discovered is rewriting the history of the Neolithic in north-west Arabia," said McMahon. "Our work has so far uncovered only what has always existed: the complexity of the Neolithic period in this region, which had previously been considered either uninhabitable or merely unimportant in this time."
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France24 - World
'Like doomsday': The Pakistan villagers living in fear of melting glaciers
Issued on: 08/07/2022 - 17:18
Sam BALL
Pakistan is home to around 7,000 glaciers, more than can be found anywhere else on Earth outside of the pole. But as climate change heats up the planet, many of these glaciers are now melting, with devastating consequences for those who live nearby.
BBC
If someone is coming down a level or two, and they've likely already achieved what the role offers, then you have to ask questions about their motivation – Terry Greer-King
When Emily wanted to move into her dream career, she assumed her best option was to apply for an entry-level admin position and work her way up. There was a vacancy at a major entertainment company in London; her five years working at other multinational corporations meant she fulfilled every requirement of the job spec.
The tactic seemed to work: the company’s hiring team contacted Emily within days. But there was good and bad news. “They said I had a very impressive CV and was an outstanding candidate,” she explains. “But in the interview, they told me I was over-qualified: that I’d quickly end up bored in a job that was beneath my experience.”
As a compromise, the company promised Emily a new role. Ultimately, however, the position fell through. Not only did it leave Emily stuck in a role she wanted to quit, but also in a Catch-22; she was too skilled for an entry-level position in her target career, but not skilled enough to apply for a vacancy that matched her current job title.
The whole process left Emily, who is using one name for job-security reasons, frustrated. “I’d rather have just been given the original role as advertised,” she says. “I may have found the job easy, but there was nothing stopping the company from promoting me if they thought it was a good fit. Hearing I was ‘too good’ was initially flattering. But when I realised I didn’t get the job, it felt like I’d been misled.”
On the face of it, being over-qualified for a job might appear to be a good thing. A candidate with more experience would logically be placed at the top of the applicant pile. And for an employer, hiring a worker who surpasses the job requirements would seemingly be a coup.
However, that’s generally not how it works out; in fact, being over-qualified can sometimes be a reason for employers to rule candidates out. Perhaps counterintuitively, employers often reject candidates based on an excess of skills and experience, even in a market where talent is hard to come by.
“Good isn’t necessarily good”
As workers’ careers progress, they typically ascend into more senior roles, gradually making their way towards management or executive positions. However, the higher employees go, the fewer the alternative jobs.
“They move towards the peak of a pyramid,” explains Terry Greer-King, vice-president of EMEA at cybersecurity firm SonicWall, based in London. “As they gain greater experience, there’s less breadth in terms of opportunities: trying something different would require scaling back down the pyramid.”
In some instances, recruiters can see workers applying for positions apparently ‘below’ their current career level as a red flag (Credit: Getty Images)
In some instances, employees want to take a step back to move forwards. This could be for a career change, such as in Emily’s case, or because an experienced worker, struggling to climb the next rung of the ladder, opts for a lateral or downwards move to make a longer-term gain. Personal circumstances can also play a factor: a relocation or a return to work following a career gap may force a worker to downgrade their job title.
Yet while these circumstances might feel like good reasons to candidates, recruiters can see workers applying for positions apparently ‘below’ their current career level as a red flag. For Greer-King, a CV of an overly-experienced candidate is like one indicating job-hopping or no movement at all – it's cause for suspicion.
“In hiring, you have to act paranoid,” he says. “If someone is coming down a level or two, and they've likely already achieved what the role offers, then you have to ask questions about their motivation.”
While a handful of candidates might manage to successfully explain their motives and convince companies they really want to take that step down, others may suffer from recruiters’ fears that a lower role will leave them unsatisfied. The concern is that the over-qualified worker will soon find themselves unchallenged, bored and itching for their next move.
“When someone joins a company, it could take three months to a year to get them fully productive,” explains Greer-King. “Even if someone is overly skilled for the role, they can’t just turn up and do the job: they need to understand the culture, processes and technology. So, investing so much time in someone, only for them to leave six months later, isn’t the wisest hiring choice.”
Workers in senior roles in industries where the corporate ladder is well established, like management consulting, can be particularly vulnerable to the perils of being over-qualified. “Someone might have deep expertise in one field and apply for a job in another, only to be informed by the recruiting team they should apply for a higher role,” says Davis Nguyen, founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “But if the firm doesn't have an opening [at that level], the candidate would ultimately be rejected.”
In turning down such workers, employers may say they’re too experienced for the position. Sometimes, they inform them that they’re simply not the best fit for the company.
“An employer wants to hire the right person, at the right time, who can grow into the role, develop and mature,” says Greer-King. “Employees generally want to be challenged; then, they tend to be happier and stay longer. At the heart of it, good isn’t necessarily good: a candidate can be wrong in areas other than skill and experience.”
‘Took my choice away’
Of course, some nimble employers may be able to harness these over-qualified workers. Greer-King says small companies in particular, less constrained by corporate structures and hierarchies, are more able to recruit over-qualified employees. “Start-ups are agile and have flexibility,” he says. “They can hire an overly skilled candidate and justify that with a job title and wage that suits their experience.”
Agile employers may also be able to recruit over-qualified workers and, by swiftly promoting them, pre-empt any feelings of boredom, says Shelley Crane, director of permanent placement services at recruiting firm Robert Half, based in London. That way, companies benefit from a worker’s experience, while keeping them motivated and engaged for the long haul.
“Someone ‘too good’ for the role will be only an asset to the business in the short term,” she says, “unless there are excellent internal progression opportunities.”
Employers may also be more likely to be accommodating to younger over-qualified workers; Greer-King says their motives for a downwards move can be more easily justified. “The more senior you are, the bigger the comedown to a junior position, the more likely it is that the short-term need is financial. Hiring an older candidate would also mean they’re not only working under someone with less experience than them, but also younger than them – that can create structural issues.”
Right now, the hiring crisis implies employers can no longer afford to be quite so picky about over-qualified workers. Greer-King acknowledges that vetting for overly experienced candidates is harder when the battle for talent is so fierce.
Yet Crane says companies are more focused on retaining existing staff; overly skilled candidates are still being turned away. “In the current market, it can be costly and time-consuming to find someone new,” she says. “When over-qualified workers move on, the company is often back where it started.”
Being constantly rejected from more junior roles can be demoralising for many workers (Credit: Getty Images)
‘A catastrophic effect’
For workers keen to move, it can be tempting to deliberately downplay skills or omit experience from resumes, but Crane advises against this. Given a candidate’s career history will likely be discussed in a job interview, any dishonesty may be uncovered further down the recruitment process.
“It’s never a good idea to scale back your CV,” she says. She also warns workers more generally against applying for roles for which they are over-qualified, saying: “If someone applies for multiple roles below their skill level, and are rejected, it can have a catastrophic effect on their confidence.”
In the end, while patience and a determined job hunt can be rewarded, the reality is that some experienced candidates can find themselves stuck through no fault of their own. This can particularly be the case for senior employees, especially those who have been at one organisation for a long time. “They could be ingrained in another workplace culture,” says Greer-King. “That makes them less malleable.”
However, the scourge of being over-qualified can affect anyone, like Emily. In her case, while she never landed her ideal role, she manoeuvred her way eventually into the career that she wanted; she found a role at a smaller entertainment brand that ended up being an upgrade on her previous job.
But the experience of being seen as too qualified for her dream role left her questioning why a company would choose to freeze out a good worker – someone who was happy to work their way up from a lower role and keen to add value to the company. “I applied for the job because I truly believed I could offer a lot to that company,” she says. “It was my choice to go for it. Saying I was over-qualified took that choice away from me.”
France24 - World
Planting trees: Climate cure-all?
Issued on: 08/07/2022 - 14:16Modified: 08/07/2022 - 14:17
Valérie DEKIMPE
It sounds like an effortless solution to one of humanity's greatest challenges: using trees as a tool to capture carbon dioxide. As the climate crisis deepens, countries and companies have embarked on a global tree-planting spree. But could they end up doing more harm than good?
France’s southwestern Périgord department is probably home to the country’s densest forests. The region’s hilly terrain is hardly ideal for planting trees. And yet, this is where more than 12,000 trees have been planted over 8 hectares of land. It’s all part of France’s Low Carbon Label, which provides a stamp of approval to carbon offset forestry projects. The principle is simple: companies pay to plant trees that capture and store carbon dioxide, providing a legal framework for them to offset their emissions by subsidising tree-planting schemes.
“Forests are like extraordinary factories that transform carbon dioxide into a material that we all know: wood,” says Jérôme Chanel of Alliance Forêts Bois, the forestry cooperative in charge of the project.
According to the cooperative’s estimates, this plot of land will help compensate approximately 1300 tonnes of C02, equivalent to driving 9 million km.
Can trees really get us out of the climate crisis?
To be sure, they can be of great help, as trees are the world’s largest terrestrial carbon sink. Here in France, they absorb 20 percent of emissions. The problem is that we are pouring out so much CO2 that trees simply won’t keep up. Even if vegetation covered the planet, we could store 40 to 100 gigatonnes of CO2. Our annual emissions, though, stand at 10 gigatonnes.
Planting trees can only be part of the solution, as long as we plant the right tree in the right place and for the right reason. And before companies even begin to consider offsetting their emissions, they should think about reducing them first.
That’s not what happens in practice, says Myrto Tilianaki, climate justice advocacy officer at CCDF-Terre Solidaire, a non-profit based in Paris. Tilianaki combed through the climate strategies of three major corporations that have made tree-planting schemes a pillar of their CO2 reduction plans: Nespresso, Total Energies and Air France.
“They’re relying mostly on carbon offset projects, and it’s just an excuse not to act,” she says.
Soil: The hidden side of nature
Trees do have a role to play in reducing CO2 but France’s National Research Institute is also interested in what’s happening down below. Laurent Augusto, who leads a research project in an experimental forest in the Gironde region, says there is as much CO2 captured in the soil as there is in the leaves. As the trees grow, leaves containing CO2 will fall off, transferring that same CO2 onto the soil.
The objective for Laurent and his team is to understand which species store more carbon dioxide in the soil. They already have promising results.
“Softwoods such as fir, spruce or pine store a little more carbon in the soil than hardwoods,” he says. “Hardwoods, on the other hand, store carbon in the soil for a longer period of time, so that's also something to look out for.”
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There are only so many containers that one could stack on top of one another on a ship before the container at the bottom of the pile would buckle under the weight
When the Ever Ace, one of the largest container ships in the world, eased out of Yantian port on 14 August last year and manoeuvred gingerly into the South China Sea, she had embarked upon a record-breaking voyage.
To date, no other ship has carried such a large volume of shipping containers – the equivalent of 21,710 20ft (6m) containers.
The 399.9m-long (1,320ft) and 61.5m-wide (203ft) vessel is a true behemoth, but there are dozens of container ships of a similar size sailing today. Many more are currently under construction. Just two of them stacked vertically would be nearly as tall as the world's tallest building, the Burj Khalifa in Dubai.
If you cast your eyes over a list of the largest container ships in the world, you'll soon notice that they are all 400m (1,320ft) in length or just less than that, and about 60m (200ft) wide. It is more or less today's upper limit for these vessels. There is a surprising number of reasons as to why – and also why you're unlikely to see any container ships much larger than this, perhaps ever. But what are they?
There are around 5,500 container ships globally and together they are capable of carrying 25 million TEUs, or the equivalent of around 25 million 20ft (6m) containers. That's if they were all fully loaded at the same moment.
As George Griffiths, editor of global container markets at S&P Global Platts explains, the global order book for new container ships will increase that total collective capacity by a gigantic 25% in just a few years.
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"We're seeing a lot more of the ultra-large container ships being built," he says. "The proportion of new ships that are moving over 14,000 containers is staggering."
In the last decade alone, the average capacity of a container ship has grown from less than 3,000 TEUs to around 4,500 TEUs. And there are currently more than 50 ships with a capacity of 21,000 TEUs or more. Practically all of them were built in the last five years.
If ships become bigger, they may not be able to use waterways such as the Suez Canal (Credit: Camille Delbos/Art In All of Us/Getty Images)
However, these vessels stretch the limits of even the world's largest ports, says Griffiths. To load and unload containers, cranes must reach across the vessels. Container ships also have to turn, pass through locks and canals – including the Suez and Panama canals, which have size restrictions.
It's crucial that vessels avoid running aground, too. In some ports, the largest ships actually sit so deep in the water that they touch the bottom and glide through the silt rather than float above it, says Stavros Karamperidis, head of the Maritime Transport Research Group at the University of Plymouth. Such a manoeuvre must be handled with extreme care.
To accommodate ships much larger than the biggest in existence today would require a huge overhaul of port infrastructure. And that would be incredibly expensive, notes Griffiths: "Why would you invest in bigger ships if it means you have to invest eye-watering amounts of money in the ports as well?"
Karamperidis adds that the largest ships are also restricted in terms of where they sail because they are so vulnerable to heavy weather. They don't tend to cross the Pacific, for example, which can hurl violent storms at vessels. Medium-sized container ships sometimes lose hundreds of containers in the Pacific.
"That's why the [ultra large] vessels come near the coast, so they don't face big waves. It's a matter of stability," says Karamperidis. He adds that most US ports are not big enough to facilitate the largest container ships. Only a handful of ships with capacities approaching 20,000 TEUs have ever called US ports.
You may be noticing a theme. The limitations on vessel size are not so much to do with the sheer engineering challenges of building really big ships but rather the economics and logistics of operating such giants.
As ships get bigger, they stress the capacity of even the biggest ports (Credit: ProPIC/Getty Images)
"Physically, there's not really any limit," says Rosalind Blazejczyk, managing partner and naval architect at Solis Marine Consultants. She does, however, note there are only so many containers that one could stack on top of one another on a ship before the container at the bottom of the pile would buckle under the weight.
Containers are also lashed to hold them in place and such systems have upper limits for the number of boxes they could secure safely, notes John Simpson, Blazejczyk’s colleague at Solis.
Another issue is how these very large and wide ships handle waves. When sailing directly into a sequence of waves, ships can experience a phenomenon called parametric rolling. It happens because, as the waves pass along the length of a very broad container ship, her bow and stern may clear the water whenever the peak of the wave is at the midpoint of the ship. This leaves the upper part of the bow and stern lacking the support of the water below. The variation in this support as waves continue to pass can cause the ship to bob weirdly from side to side.
Oil is exceedingly high at the moment and the largest container ships require huge volumes of fuel
"You get very large roll angles with not very large wave heights," says Blazejczyk.
Supersized ships are more at risk of this. And container ships also have very large hatches on their decks, which means their overall structure is weaker than some other vessels and more susceptible to torsion, or twisting.
"They're kind of like a shoebox with no lid," Blazejczyk adds. No problem in calm seas but, again, limiting when or where a ship sails likely also limits its usefulness.
Besides all of the above reasons, there is economic weather to contend with. Griffiths notes that the price of oil is exceedingly high at the moment and the largest container ships require huge volumes of fuel.
Investing in even bigger vessels might not be the wisest financial choice in the future though, having said that, at the moment these costs are being more than covered by the astronomical freight rates worldwide. Such is the present demand for moving goods around.
Containers have to be lashed onto the deck of ships, which limits the amount which can be carried (Credit: Richard Ross/Getty Images)
Karamperidis says that, for container ships with a capacity much higher than 25,000 TEUs to become viable, the economics of operating them would have to change. The Suez Canal will probably always act as a bottleneck for ships travelling from Asia to Europe but it's not impossible to imagine a 30,000 TEU vessel or similar one day traversing a route from China to, for example, a booming African port, says Karamperidis.
"Maybe we'll see those kind of vessels going from Asia to Mombasa," he adds, referring to the largest port of Kenya.
The 24,000 TEU ceiling on container ship capacity we see globally today is, more or less, a reflection of economic limits as much as it is about port infrastructure, the shape of the world's busiest waterways and engineering.
But there's always that possibility that, given the right conditions, someone somewhere with enough money will one day commission a vessel that dwarfs even today’s gargantuan ships. It would certainly be a wonder to behold.
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France24 - World
EU vote on sustainable energy is 'a win for the old fossil nuclear world and a loss for the climate'
Issued on: 07/07/2022 - 09:40Modified: 07/07/2022 - 11:23
Tom Burges WATSON
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European Union lawmakers voted to include natural gas and nuclear in the bloc's list of sustainable activities, backing a proposal from the EU's executive arm that has been drawing fierce criticism from environment groups and now looks set to trigger legal challenges. As the EU wants to set the best global standards in the fight against climate change, the decision could tarnish the bloc's image and question the region's commitment to reaching climate neutrality by 2050. For more analysis on the EU vote on sustainable activities, FRANCE 24 is Joined by Michael Bloss, German MEP representing the Greens/EFA. He describes the EU vote as a "disaster." Mr. Bloss said the ultimate goal is "the Green Deal and transformation towards 100% renewables and now gas and nuclear are being labeled as green. But this is misleading because they are not sustainable. Gas is a climate killer and nuclear energy is very risky."
BBC
SANS TITRE
Young Mungo by Douglas Stuart
Douglas Stuart, the author of the Booker Prize-winning Shuggie Bain (2020), has won rapturous praise once again for his second novel, a heartbreaking queer love story between Protestant Mungo and Catholic James, who come together across the divided landscape of a Glasgow council estate in the post-Thatcher era. "Young Mungo is a suspense story wrapped around a novel of acute psychological observation. It's hard to imagine a more disquieting and powerful work of fiction will be published anytime soon about the perils of being different," says Maureen Corrigan, book critic of NPR's Fresh Air. "If the first novel announced Stuart as a novelist of great promise, this confirms him as a prodigious talent," writes Alex Preston in The Observer. (RL)
(Credit: Little Brown)
The Candy House by Jennifer Egan
In Jennifer Egan's 2011 novel A Visit from the Goon Squad, Bix Bouton featured as a minor character. Now he is back as a tech visionary at the opening of The Candy House, as CEO of internet giant Mandala who is in search of his next "utopian vision". Bouton's invention, Own Your Unconscious, is the catalyst for the novel's exploration of the end of privacy in the digital age and how tech turns the world upside down. Meanwhile, the underlying temptation metaphor of Hansel and Gretel's "candy house" permeates the book. It is an "exhilarating, deeply pleasurable" novel, says Prospect, while The New York Times calls it "a spectacular palace built out of rabbit holes". (LB)
Either/Or by Elif Batuman
A sequel to her 2017 Pulitzer-Prize nominated debut, The Idiot, Batuman's semi-autobiographical second novel continues the adventures of Selin Karadag, a Russian literature student in her sophomore year at Harvard University in 1996. Using Kierkegaard's classic philosophical work as a starting point, Soren ponders the meaning of life through the Danish philosopher's theory of the choice between morality and hedonism, using her literature syllabus as her guide. "Either/Or is a sequel that amplifies the meaning of its predecessor while expanding its philosophical ambit," writes Charles Arrowsmith in The Washington Post, while Sophie Haigney in The New Republic praises Batuman's "brilliant, funny observations." (RL)
(Credit: Penguin Random House)
Constructing a Nervous System by Margo Jefferson
In her follow-up to 2015's Negroland, Margo Jefferson blends criticism and memoir, recalling personal experiences and family members she has lost, as well as jazz luminaries, artists and writers she admires. The veteran critic draws on a rich life full of cultural experience, as well as new thinking about the part race has played in her life, and addresses the core theme of black female identity. "Her approach is an almost poetic presentation of fragments of her experiences as they ricocheted off artists whose work and lives she has found meaningful," says The Washington Post. "It's an extraordinary reading experience - the first book I recall wanting to reread immediately after reaching the end." Or, as The Observer puts it: "It is impossible not to be stirred by her odes to fellow black American strivers of excellence." (LB)
In Love: A Memoir of Love and Loss by Amy Bloom
Described by Hephzibah Anderson in The Guardian as "a courageous howl of a memoir" In Love… is the story of novelist and psychotherapist Bloom's journey to aid her husband to end his life, after a 2019 diagnosis of early-onset Alzheimer's. The narrative jumps back and forth, documenting the frustrations and administrative red tape Bloom encounters and the ethical considerations involved with assisted suicide, while drawing a vivid picture of her husband, the architect Brian Ameche, with wit, compassion and dark humour. The memoir acts as a powerful testament to the couple's "stickily close" and tender relationship, as Bloom, writes Salley Vickers, also in The Guardian: "has written about him [Brian] with all the brave-spirited, undaunted love to which the book bears stupendous witness." (RL)
Love Marriage by Monica Ali
The tragicomic novel Love Marriage tells the story of Yasmin, junior doctor and dutiful daughter, who, as her wedding day draws closer, begins to dismantle her own assumptions about the people around her. Both her and her fiance's family face an unravelling of secrets, lies and infidelities, and Yasmin must ask herself what a "love marriage" really means. Monica Ali's 2003 novel Brick Lane was shortlisted for the Booker Prize, and this is her most acclaimed book since then. It is a "rich, sensitive and gloriously entertaining novel – her fifth, and possibly her best," says the TLS, and "juggles so many questions and plot lines that we keep expecting one of them to break free and become detached… yet everything remains utterly coherent and convincing." The Spectator praises the novel too: "It dares to be deliberately funny," it says, and is "absolutely terrific… genuinely touching." (LB)
(Credit: Hachette)
Tiepolo Blue by James Cahill
Don Lamb is a repressed 40-something Cambridge art historian working on a monograph about the the paintings of the eponymous 18th-Century Venetian master. It's 1994, the contemporary art world is rapidly changing, and after an embarrassing faux pas, Lamb is removed from Cambridge to manage a South London gallery, where he encounters Ben, a young artist who introduces him to the capital's hedonistic nightlife and a reckoning with his sexuality. Tiepolo Blue combines "formal elegance with gripping storytelling," writes the FT. "[Its] delicious unease and pervasive threat give this assured first novel great singularity and a kind of gothic edge," writes Michael Donkor in The Guardian. (RL)
Fire Island: Love, Loss and Liberation in an American Paradise by Jack Parlett
In his meditative look back at the famous queer party island in New York, Jack Parlett adds his own autobiographical asides. The result is a place-based memoir about hedonism, reinvention and liberation that has been widely acclaimed. The New York Times says: "[Parlett's] concise, meticulously researched, century-spanning chronicle of queer life on Fire Island captures, with a plain-spoken yet lyric touch, the locale's power to stun and shame, to give pleasure and symbolise evanescence." Populated by the mid-century literati – WH Auden, James Baldwin, Patricia Highsmith all make appearances – the book explores the culture and hierarchies of Fire Island's communities. "Utopias tend to be flawed in revealing ways," says the TLS, and this "sets the tone for an island history that's deeply felt and keenly judged." (LB)
Pure Colour by Sheila Heti
A follow-up to her 2018 novel Motherhood, Sheila Heti's Pure Colour is billed as "a book about the shape of life, from beginning to end," and combines the real with the abstract and surreal in its story of Mira. An aspiring art critic, she meets and falls in love with Annie, who opens up Mira's chest to a portal with her enormous power. Later, when her father dies, Mira transforms into a leaf for a long section. Pure Colour is "simultaneously wise and silly, moving and inscrutable" writes Lily Meyer in NPR. "The apocalypse written as trance, a sleepwalker's song about the end of all things… Pure Colour is an original, a book that says something new for our difficult times", writes Anne Enright in The Guardian. (RL)
Sea of Tranquillity by Emily St John Mandel
The prescient 2014 novel Station Eleven – a dystopian story of a devastating pandemic – was a hit for Emily St John Mandel, winning the Arthur C Clarke award, and also spawning a TV series. Her new book, the time-travelling story Sea of Tranquillity, begins in 1912, with a listless young British immigrant starting a new life in Canada who, when wandering in the woods, experiences an incomprehensible paranormal event. The narrative moves forward to the present day, and then to two futuristic time zones, weaving together disparate threads. The novel has "intellectual heft", says The Scotsman, and "St John Mandel is an intelligent, acute and sympathetic writer". Sea of Tranquillity is, says the Guardian, "hugely ambitious in scope, yet also intimate and written with a graceful and beguiling fluency." (LB)
(Credit: Penguin Random House)
Memphis by Tara M Stringfellow
"A rhapsodic hymn to black women," writes Kia Corthron in the New York Times, of poet, storyteller and former lawyer Stringfellow's first novel, which spans 70 years and three generations: Hazel, daughters Miriam and August and granddaughter Joan. Memphis is, Stringfellow says, "an ode to my city and the black women living here in it... full of mystery and magic and humour and grit." The Irish Times praises Stringfellow: "Her women are vivid, formidable and funny, exposing the legacy of racial violence not just within the microcosm of family or the titular city, but nationally," while The Washington Post writes: "With her richly impressionistic style, Stringfellow captures the changes transforming Memphis in the latter half of the 20th Century.” (RL)
Time is a Mother by Ocean Vuong
In his second poetry collection, written in the aftermath of his mother's death, Ocean Vuong contemplates personal loss, the meaning of family, and tenderness in the face of violence. The episodic poem Dear Rose addresses his dead mother about her journey as an immigrant from Vietnam to the US. "Because Vuong plays with time by the millisecond – slowing down or speeding up old memories or conversations – he uncovers new enlightening details that have a life of their own," says The Guardian. Artfuse describes Time is a Mother as a "dazzling investigation of love and loss, inspiring both nostalgia and release", and says the poet's language, "recognises the trauma of death, but also revels in the glory of life". (LB)
(Credit: Bloomsbury)
How High We Go in the Dark by Sequoia Nagamatsu
Much of Nagamatsu's debut novel was completed before 2020, and its themes will strike readers with their prescience. Set in the near-future, a team of scientists in Siberia discover a mummified pre-historic female corpse they name "Annie", which holds a disease that sets off a catastrophic pandemic named "the Arctic Plague". Nagamatsu focuses on the human side of the crisis, leaping forward 6,000 years to reveal a society that has commercialised death, and the long-reaching legacy of past decisions. Expansive and genre-defying, it is told through discrete stories that slowly coalesce. "Like a Polaroid photograph, How High We Go in the Dark takes time to show its true colours. When they finally appear, the effect is all the more dazzling," writes the Guardian. It is, writes the New York Times, "a book of sorrow for the destruction we're bringing on ourselves. Yet the novel reminds us there's still hope in human connections, despite our sadness." (RL)
Burning Questions by Margaret Atwood
Now in the seventh decade of her remarkable literary career, Margaret Atwood has written her third collection of essays that, says the i newspaper, "brims with enthusiasm and verve". Broadly looking at events of the past two decades, the range of subjects is wide – from censorship and Obama, to #MeToo and zombies. And there are insights into her own craft and the function of fiction. As the i puts it: "Atwood always makes the idea of big questions a little more digestible. You find yourself asking: what can fiction do? What can we do, generally?" The essays are full of a "droll, deadpan humour and an instinct for self-deprecation" says the Guardian. "Atwood remains frank, honest and good company." (LB)
Bless the Daughter Raised by a Voice in Her Head by Warsan Shire
This is Warsan Shire's long-awaited, first full-length poetry collection, after two pamphlets, Teaching My Mother How to Give Birth (2011) and Her Blue Body (2015). It arrives nearly six years after the Somali-British poet shot to world-wide fame collaborating with Beyoncé on the latter's ground-breaking visual albums, Lemonade (2016) and Black is King (2020). The poems in Bless the Daughter… draw from Shire's own experiences, bringing to vivid life black women's lives, motherhood and migration. "Shire's strikingly beautiful imagery leverages the specificity of her own womanhood, love life, tussles with mental health, grief, family history, and stories from the Somali diaspora, to make them reverberate universally," writes Dfiza Benson in The Telegraph. (RL)
(Credit: Europa Editions)
In the Margins: On the Pleasures of Reading and Writing by Elena Ferrante
In the Margins is a collection of four essays in which the best-selling, pseudonymous author of the Neapolitan Quartet articulates how and why she writes – and her inspiration, struggles and evolution as both a writer and reader. Ranging from philosophical to practical, the essays give the reader an insight into the enigmatic author's mind, and include an exploration of what a writer is – less an embodied entity, she says, than a stream of "pure sensibility that feeds on the alphabet". As the New York Times puts it: "For those who wish to burrow gopher-like into the author's mind, Ferrante has prepared a tunnel." (LB)
Moon Witch, Spider King by Marlon James
The Booker Prize-winning novelist returns with part two of his Dark Star fantasy trilogy, after 2019's Black Leopard, Red Wolf, which the author initially described as the "African Game of Thrones" (he later insisted this was a joke). A female-centric counternarrative to the first novel, Moon Witch, Spider King follows Sogolon, the 177-year-old antihero, and Moon Witch of the title, on an epic and characteristically violent journey. "Like an ancient African Lisbeth Salander," writes the FT, "she dedicates her lonesomeness to meting out lethal rough justice to men who harm women." Praising the novel in The New York Times, Eowyn Ivey writes, "the Moon Witch lit my path and showed me how a woman might navigate this dangerous, remarkable world". (RL)
Olga Dies Dreaming by Xochitl Gonzalez
Identity, elites, race and capitalism are the areas explored in this multi-layered novel, the first by Xochitl Gonzalez. This "impressive debut", says the Observer, is "deeply satisfying and nuanced… a tender exploration of love in its many forms". Set in New York City in the months around a devastating hurricane in Puerto Rico, Olga Dies Dreaming follows the story of wedding planner Olga and her congressman brother Prieto. Family strife, political corruption and the notion of the American dream all feature in this "irresistibly warm yet entirely uncompromising" novel, says The Skinny. (LB)
(Credit: Penguin Books)
Glory by NoViolet Bulawayo
NoViolet Bulawayo became the first black African woman – and first Zimbabwean – to be shortlisted for the Booker Prize, for her 2013 debut, We Need New Names. Nine years later, Glory is an Orwell-inspired fable set in the animal kingdom of Jidada, which satirises the 2017 coup that toppled Zimbabwean President Robert Mugabe (Bulawayo has explained that Glory began its life as a non-fiction account of this history). As a fierce but comedic allegory, Glory can be seen as a companion piece to Wole Soyinka's 2021 satire of Nigerian society, Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth. "By aiming the long, piercing gaze of this metaphor at the aftereffects of European imperialism in Africa, Bulawayo is really out-Orwelling Orwell," writes the New York Times. "Glory," writes the Guardian, "with a flicker of hope at its end, is allegory, satire and fairytale rolled into one mighty punch". (RL)
French Braid by Anne Tyler
Anne Tyler's 24th novel is "an extraordinarily rich portrait of a family in flux," according to the Evening Standard. "Tyler's set pieces seem undramatic, but her rhythms are masterly." The novel tells the story of the Garrett family across six decades, and like most of Tyler's works, is an ensemble piece that spans the generations, set in Baltimore. The story starts with a lakeside family holiday, where rifts emerge that are largely unvoiced, and that unravel in the lives of each family member as the years progress. It is "thoroughly enjoyable," says the Guardian, "and at this point any Tyler book is a gift". French Braid is "funny, poignant, generous… it suggests there's always new light to be shed, whatever the situation, with just another turn of the prism." (LB)
To Paradise by Hanya Yanagihara
Yanagihara's highly-anticipated third novel follows her bestselling, Booker Prize-shortlisted 2015 breakthrough, A Little Life. To Paradise, which was released in January to both rapturous acclaim and cries of dissent, is, like its predecessor, lengthy (at 720 pages) and dwells on deep suffering rather than joy, which has drawn criticism in some parts. Multi-form, and spanning three centuries, it is a compelling and wildly ambitious work, offering no less than an alternate retelling of the US, through 1890s New York, Hawaii and a dystopian, late-21st Century. "Resolution is not available here, but some of the most poignant feelings that literature can elicit certainly are," writes Vogue, while the Boston Globe calls it "a rich, emotional, and thought-provoking read." (RL)
(Credit: Doubleday)
The School for Good Mothers by Jessamine Chan
Frida Liu is a working single mother in a near future who makes the mistake of leaving her child alone at home for a couple of hours one afternoon. Authorities are summoned by the neighbours, and her daughter Harriet is taken from her. Frida is given the choice to either lose her child permanently, or to spend a year at a state-run re-education camp for mothers where inmates must care for eerily lifelike robot children, equipped with surveillance cameras. Calling this novel "dystopian" doesn't feel quite right, says Wired. "Near-dystopian, maybe? Ever-so-slightly speculative? This closeness to reality is what turns the book's emotional gut punch into a full knockout wallop." The School for Good Mothers is, says the New York Times, "a chilling debut". (LB)
The Exhibitionist by Charlotte Mendelson
The Hanrahan family gather for a weekend as the patriarch Ray – artist and notorious egoist – prepares for a new exhibition of his art. Ray's three grown-up children and steadfast wife, Lucia, all have their own choices to make. This fifth novel by Mendelson has been longlisted for the Women's Prize, and has been highly praised. The Guardian points to the author's "succinct specificity of detail," and "a precision of observation that made me laugh frequently and smile when I wasn't laughing". According to the Spectator, Mendelson excels at "vivid, drily hilarious tales about messy families". The Exhibitionist is "a glorious ride. Mendelson observes the minutiae of human behaviour like a comic anthropologist." (LB)
Free Love by Tessa Hadley
Described by The Guardian in 2015 as "one of this country's great contemporary novelists," British writer and academic Hadley has been quietly producing works of subtly powerful prose for two decades. Like her recent novels, The Past (2015) and Late in the Day (2019), Free Love – Hadley's eighth – explores intimate relationships, sexuality, memory and grief, through an apparently ordinary-looking suburban family. But, Hadley writes, "under the placid surface of suburbia, something was unhinged." Set amid the culture clash of the late 1960s, the novel interrogates the counterculture's idealistic vision of sexual freedom, in, writes the i newspaper, "a complex tale of personal awakening and a snapshot of a moment in time when the survivors of war were suddenly painted as relics by a new generation determined not to live under their dour and hesitant shadow." NPR writes, "Free Love is a fresh, moving evocation of the dawning of the Age of Aquarius." (RL)
Black Cake by Charmaine Wilkerson
A debut novel, Black Cake tells the backstory of an African-American family of Caribbean origin, and two siblings who are reunited after eight years of estrangement at their mother's funeral where they discover their unusual inheritance. The plot is driven by an omniscient narrator, dialogue and flashbacks. It is, says the New York Times, full of "family secrets, big lies, great loves, bright colours and strong smells". The themes of race , identity and family love are all incorporated, says the Independent, "but the fun is in the reading… Black Cake is a satisfying literary meal, heralding the arrival of a new novelist to watch." (LB)
Auē by Becky Manawatu
Told through several viewpoints, Auē tells the story of Māori siblings who have lost their parents, with each sibling telling their tale, and later their mother, Aroha, also telling hers from the afterlife. The novel has already won two awards in New Zealand, and is now gaining wider praise. "The plot reveals are masterful," says The Guardian. "Auē has done well because it is expertly crafted, but also because it has something indefinable: enthralling, puzzling, gripping and familiar, yet otherworldly." (LB)
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France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
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Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Mud is contagious – it is love at first touch – Dragana Kojičić
In Yemen's ancient walled city of Sana'a mud skyscrapers soar high into the sky. The towering structures are built entirely out of rammed earth and decorated with striking geometric patterns. The earthen buildings blend into the nearby ochre-coloured mountains.
Sana'a's mud architecture is so unique that the city has been recognised as a Unesco World Heritage site.
"As an outstanding example of a homogeneous architectural ensemble reflecting the spatial characteristics of the early years of Islam, the city in its landscape has an extraordinary artistic and pictorial quality," Unesco writes in its description of Sana'a. "The buildings demonstrate exceptional craftsmanship in the use of local materials and techniques."
Even though the buildings in Sana'a are thousands of years old, they remain "terribly contemporary", says Salma Samar Damluji, co-founder of the Daw'an Mud Brick Architecture Foundation in Yemen and author of The Architecture of Yemen and its Reconstruction. The ancient structures are still inhabited today and most remain private residences.
Damluji says it is easy to see why these mud buildings have not lost their appeal – they are well-insulated, sustainable and extremely adaptable for modern use. "It is the architecture of the future," says Damluji.
Architects around the world are reviving raw-earth construction as they seek to construct sustainable buildings that can withstand extreme weather events such as flash floods and intense heat. Could this ancient form of architecture influence the design of our future homes and cities? Could this back-to-basics technique provide an important solution to the climate crisis?
Construction's climate problem
The construction industry accounts for 38% of global carbon dioxide emissions. The building sector has an important role to play if the world is to meet its goal of reaching net zero by 2050 and keep global temperature rise below the critical threshold of 1.5C.
Swapping concrete for less polluting materials is critical to achieving our climate goals, scientists warn. Concrete, a staple of modern construction, has a huge carbon footprint. Building with concrete accounts for around 7% of global CO2 emissions – substantially more than the aviation industry which is responsible for 2.5% of emissions. Worldwide 4 billion tonnes of cement, the key component of concrete, is produced each year.
"We cannot live in these concrete jungles anymore," says Damluji. "We have to consider the environment and biodiversity. We cannot construct in isolation."
Mud could be the perfect sustainable alternative to concrete, according to Damluji. Constructing with mud has a very low impact on the environment and the material itself is fully recyclable, she says.
Every year all the residents of Djenné, Mali, gather to repair and reclay the Great Mosque, the largest mud building in the world (Credit: Michele Cattani / Getty Images)
Reviving an ancient tradition
The city of Djenné lies in the Niger delta region of central Mali. Founded in 800 AD, it became an important meeting place for traders travelling from the Sahara and Sudan. Djenné is known for its magnificent earthen architecture, especially its Great Mosque which is the largest mud building in the world, standing almost 20m (66ft) tall and built on a 91m-long (300ft) platform.
Every year the residents of Djenné gather together to repair and reclay the mosque, supervised by a guild of senior masons. These master builders are revered for their expertise and artistry in Malian society, says Trevor Marchand, emeritus professor of social anthropology at London's School of Oriental and African Studies and author of The Masons of Djenné.
"Master builders are recognised for their supernatural powers to bring protective elements to the buildings and people who live there," says Marchand.
The re-claying is an important symbol of social cohesion, says Marchand. "Everyone takes part. Boys and girls mix the mud, women bring the water and masons direct the activity.
Djenné's mud architecture is constantly changing as residents re-clay, repair and rebuild their homes.
"There is a dynamism to it," says Marchand. "Mud is very malleable and it responds to the changing demographics of a home." If the family grows, buildings can easily be added to the home and if it shrinks, buildings are left to decompose and turn back into soil.
Sustainable construction
The ancient building practice is inspiring modern-day architects, such as Serbian Dragana Kojičić, who specialises in raw-earth construction.
"Our ancestors were really clever and really practical – they used what they had around them," says Kojičić. "The earth was everywhere and it could be used for everything: walls, floors, ceilings, stoves and even roofs."
Kojičić, who completed her training at the Centre for the Research and Application of Earth Architecture, restores and builds earthen houses across Serbia, reviving ancient building methods.
"Mud is contagious – it is love at first touch," she says. You don't need to wear any protective gear when handling the material, she adds. "With earth, you can just play."
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Anna Heringer, an Austrian architect who creates buildings using natural materials such as mud and bamboo, agrees. "It is a wonderful feeling to touch the earth," she says. "You don't need any tools to build with it, you just use your hands."
Heringer has been working with mud for almost 20 years and has designed many notable earthen buildings, including the METI handmade school in Rudrapur, Bangladesh, for which she received the Aga Khan Award for architecture in 2007. "Mud is a very inclusive material; poor and rich can build with it," she says.
The METI handmade school was built entirely with local materials, such as mud, straw and bamboo, and constructed by a team of local builders, craftsmen and the students themselves.
"Earthbound materials such as loam and straw are combined with lighter elements like bamboo sticks and nylon lashing to shape a built form that addresses sustainability in construction in an exemplary manner," the Aga Khan jury said.
The annual reclaying of the Great Mosque of Djenné in Mali is considered an important symbol of social cohesion (Credit: Michele Cattani / Getty Images)
"Mud is the champion of future sustainable construction," says Heringer. "It is the only material we can recycle as often as we like, without using any energy," she says. "It actually gets better the more you use it." It's a bit like a dough, Heringer says – as you work with it, the material changes and responds.
But using mud for construction should be done in a sustainable way and should not reduce land availability for growing crops, says Marchand. "It can be a solution, but only on a certain scale," he says, noting that the global population is expected to reach 9.7 billion people by 2050, mounting pressure on land.
Healthy, resilient buildings
One of the best qualities of mud buildings is that they are warm in the winter and cool in the summer, architects say. Mud walls have a high thermal mass which means they slowly absorb heat and store it, preventing the house from becoming too hot.
"Mud walls collect heat during the day from solar radiation and release it at night. The temperature never fluctuates – it's always at a comfortable level," says Pamela Jerome, a US architect and president of the Architectural Preservation Studio, which focuses on restoration projects around the world.
This reduces the need for air conditioning units, which consume large amounts of electricity and contain refrigerants that are potent greenhouse gas emissions.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
In a 2021 report, the UK's Environmental Audit Committee recommended using "sustainable, bio-based and breathable" products, such as clay and lime-based plasters and natural fibres, to improve the insulation of existing homes.
"In comparison to buildings constructed of concrete or corrugated metal, mud brick buildings keep relatively stable interior temperatures across a 24-hour period and thus supply inhabitants with far superior thermal comfort," says Marchand. "An added bonus is that the thick mud-brick walls also reduce noise levels from outside or next door."
Mud is the champion of future sustainable construction – Anna Heringer
The breathable nature of mud has other benefits too. Mud is porous and allows moisture into the house, improving the indoor air quality. "The earth has the ability to absorb excess moisture from the air, and to release it, if necessary, which is why we say that these houses 'breathe'," says Kojičić.
"They are healthy buildings which breathe in the same way we breathe and have skins that adapt to hot and cold," says Damluji. "The way they are constructed is in reference, in proportion even, to the human body."
Austrian architect Anna Heringer constructed the METI handmade school in Bangladesh entirely from local materials, such as mud, straw and bamboo (Credit:Benjamin Staehli)
Mud structures are also incredibly sturdy and resilient to extreme weather, such as heatwaves, floods and droughts, which scientists say will become more frequent and intense as temperatures continue to rise. The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) warned in a report this year that cities and settlements are largely unprepared to cope with extreme weather events. To avoid costly damages and protect people, they must invest in climate-resilient buildings and infrastructure, the IPCC said.
Earthen architecture can withstand extreme events such as earthquakes and heavy winds "because of the ability of its structure to distribute the load that it faces on its surface, unlike concrete or cement," says Damluji.
But mud building's resilience to earthquakes depends on the intensity of the seismic waves and the soil in which they are built, says Jerome.
Mud buildings are "also protected from seasonal rains and flash floods due to the damp-proof and protective external rendering used in several layers of refined mud, ash and lime coating and plaster", says Damluji.
The impact of flooding on mud buildings varies, depending on whether they are built in a flood plain and have strong foundations, according to Jerome.
A severe flood in the Hadhramaut region in east-central Yemen in 2008 damaged 5,000 mud buildings, which had mostly been built on a flood plain, with few or no foundations, she says. The flood damage in Yemen's nearby desert valley Wadi Dawan was far less severe because the mud dwellings' foundations are more than 1.5m (4.9ft) deep and built of dry stone, which means water does not rise up through the soil, she adds. Paths in the valley are "designed as breakwaters that channel water into the irrigation channels of the date palm groves. Only about 25 buildings were impacted throughout Wadi Dawan".
People who wish to live in a modern, comfortable home should consider one made of mud, architects say.
"Mud buildings are extremely adaptable," says Damluji. "If you want to pull a wall down or change the design, you can recycle all the materials."
Overall, this makes for highly sophisticated as well as sustainable design, says Jerome. "Every mud house is comfortable, can be totally adapted and easily retrofitted with electricity and plumbing."
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BBC
How science is making chocolate taste even better
By Katherine LathamBusiness reporter
Luisa Vicinanza-Bedi is an artisan chocolate maker in Nottingham and founder of Luisa's Vegan Chocolates.
"I've always had a love for chocolate, but when I discovered all the tastes and nuances of single-origin chocolate - the incredible flavour notes, like a fine wine - my eyes were opened," she says.
Much of the chocolate we eat will be made from cocoa blended from a number of farms, areas, or even countries.
But Ms Vicinanza-Bedi argues that using a single bean variety, from a single farm, gives the chocolate a unique flavour.
"We trade directly with our farmers and quality check the beans," she says. "We do a cut test, weight test, moisture analysis, aroma test and pilot line taste."
"If you think about wine or coffee, it's the same. The flavours come from the terrain, climate and soils from different parts of the world. They all taste mind-blowingly different."
Scientists are trying to analyse where those special flavours come from, so they can be reproduced more consistently.
Prof Irene Chetschik heads up the Research Group for Food Chemistry at Zurich University of Applied Sciences (ZHAW).
She is developing new technological processes that can impact cocoa flavour on a molecular level - to get the best out of each harvest and create consistent quality.
"Now there is more appreciation for the product - we know where the bean is coming from, which farm, which variety - we can experience a much wider flavour diversity," she says.
Traditionally, cocoa beans are fermented on the farm where they were grown.
The cocoa pods are harvested and split. The pulp-covered beans are piled or stored in baskets, covered with banana or plantain leaves, and left to heat up in the sun.
Microbes present in the environment degrade the pulp surrounding the beans.
Next, the beans are dried, spread out on mats in the sun.
"Fermentation results in a lot of quality differences. Not every fermentation works out well," says Prof Chetschik.
Poorly fermented cocoa beans develop little flavour, while over-fermented beans produce an acidic taste.
"Moist incubation" is a new fermenting technique, developed by Prof Chetschik and her team, in which cocoa beans are dried, then a lactic acid solution containing ethanol is applied.
"This triggers the same reactions within the beans, but is far easier to control," she says.
The resulting taste, she says, is sweeter, richer and fruitier.
Johannes Ansgar Schlüter, PhD student at ZHAW, adds: "The process provides a way to control key flavour attributes of cocoa. At the same time, undesirable aroma components are not formed to the same extent as during traditional fermentations."
Better understanding of the fermentation process could help struggling farmers.
About 95% of cocoa is grown on small, family-run farms, employing around six million cocoa farmers worldwide. With low yield and little power, increasing profits in the sector do not reach cocoa farmers and many farmers live in chronic poverty.
"The cocoa value chain remains unequally divided," says Joke Aerts, from Dutch bean-to-bar chocolate company, Tony's Chocolonely.
"A few big companies make huge profits, while millions of smallholder cocoa farmers are underpaid."
This drives demand for cheap labour and exploitation.
"It has been over 20 years since the big chocolate companies pledged to eliminate child labour in cocoa but not much has changed," says Ms Aerts. "The prioritisation of company profits over human rights needs to stop now."
Cocoa farmers are susceptible to changing weather patterns too.
According to Fairtrade International, land suitable for cocoa production will decrease significantly in the near future, as a result of climate change.
Experts say understanding the fermentation process is also vital when it comes to considering the impact of climate change on the business.
"[We get] a lot of rain, a lot of humidity. It is not good for the plantations," says cocoa farmer Carmen Magali Eraso Adarme.
Ms Adarme's cocoa plantation in Huila, Colombia, is set on extremely steep land. Access is difficult and dangerous, especially when carrying heavy sacks of beans on their backs.
Ms Adarme is working with Luisa's Vegan Chocolates and Nottingham University on a project that aims to get a better flavour - and price - from their beans.
Using hand-held DNA sequencing devices, researchers and farmers can analyse the microbes fermenting Ms Adarme's cocoa beans.
With improved understanding of what drives the taste of premium chocolate, fermentation can be manipulated for improved flavour.
Ms Vicinanza-Bedi says: "We have used DNA sequencing to confirm exactly what is a 'good flavour' of a cocoa bean. Then, using this data, we teach farmers what they can do to maximise their cocoa for the premium market."
Ms Adarme's harvested beans were shipped to Luisa's Vegan Chocolates, where they were made into single origin bars.
The resulting increase in profits has allowed Ms Adarme to send her son to college and for her to learn English. Next, she hopes to improve the transportation part of the business - making her work easier and safer.
Dr David Goupaulchan, international research fellow at the University of Nottingham, says: "Growing cocoa is a very risky business. Yields can vary greatly from year-to-year depending on weather conditions, pests and diseases."
More technology of business:
Dr Goupaulchan has been studying the microbes present during fermentation, how the environment affects their growth dynamics, and the role they play in flavour development. His research will be highlighted in the Royal Society Summer Exhibition later this year.
"The fermentation process has a huge impact on cocoa quality and taste," he explains. "However, these processes are still very uncontrolled. This results in wide variability in quality between farms."
A better understanding of the process, he explains, would result in better chocolates for consumers and better prices for farmers.
"My hope is that we can use science to modernise and rejuvenate the cocoa industry, and to create sustainable livelihoods for all," he says.
Back in Switzerland Prof Chetschik aims to get the best out of the raw material, so that after fermentation the cocoa needs less processing or any additives.
"Cocoa is extremely flavourful. There are so many flavour-active molecules, there is no need at all to add anything," she says.
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BBC
Paradise reopened - Bali hopes for tourists to return
By Richard BaimbridgeBusiness reporter, Bali
From his home high atop the cliffs overlooking Bali's resort district of Jimbaran, German expat Pak Kriss has a perfect, unobstructed view of the island's international airport.
Composed of a single runway stretching out into the ocean, Mr Kriss notes that at its pre-pandemic peak, it handled some 700 flights a day, ushering more than 6.3 million international tourists a year to the Indonesian island.
"Then, one day… nothing," he says with a sweep of his hands. He expected it to last a few weeks, but it went on for two years.
In 2020 the island received just one million foreign visitors, almost all before Bali and the rest of the world went into lockdown in March of that year. Then in 2021 the island reportedly saw just 45 overseas tourists. Yes, just 45 people.
Back in February, Mr Kriss watched anxiously as the first international passenger fight for 24 months arrived from Singapore.
The expat, who runs a digital marketing and web design business catering to the local tourism industry, even recorded the event on his mobile phone. Like many in Bali, he was optimistic, especially after the island ditched quarantine rules for overseas arrivals in March.
But as the computer screens in his home office call up the latest visitor numbers, he says there's little cause for celebration.
In May, Bali saw 237,710 international arrivals, up from 114,684 a month earlier, but half the number in the same month in 2019. And Indonesia's tourism minister has set the modest aim of Bali welcoming 1.5 million overseas tourists for 2022 as a whole.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"I think it will be 10 years before Bali is back to pre-coronavirus numbers," says Mr Kriss.
He believes that foreign travellers are reluctant to visit more remote destinations like Bali due to a perfect storm of the war in Ukraine, high inflation around the world, and lingering concerns about Covid-19.
With tourism accounting for more than 60% of the island's economy, driving through the once-bustling tourist centres of Kuta, Seminyak and Nusa Dua, Covid's impact is immediately visible.
Dozens of tourism businesses, from shops, to bars, restaurants, nightclubs, and villas sit empty or abandoned, with some even reclaimed by the island's pervasive and all-consuming jungle vegetation. And the streets once crowded with Australian, Asian and European tourists are now still eerily quiet.
Made Suryani reopened her small souvenir store close to the Club Med Beach resort near Nusa Dua in April, even though most of the other retail units beside her remain shuttered.
"Before Covid, in a good month, I could earn more than two million rupiah ($140; £116) a month," she says. That was slightly below the minimum wage for employees in Bali.
"Now sometimes I make 50,000 rupiah in a week. I borrowed money from family to survive, and I don't know how I'm going pay it back," she says.
At Nusa Dua's shopping and restaurant mall Bali Collection the area that previously held some of the island's top restaurants is now fenced off and deserted. Of the remaining units, about 80% remain unoccupied.
"Most of these businesses are gone for good," says Kiran Vijay, who runs a crafts and jewellery store at the development.
He says that the site's management have been very helpful, allowing tenants to be remain rent-free for most of the past two years.
Yet Mr Vijay adds that tourist footfall is down from as many as 5,000 people a day before the pandemic to just a few hundred today. "They're going to have to lower rents significantly to attract new tenants," he adds.
Yet there are some bright spots. Bali's 110,000-strong expat community, which includes lots of digital nomads, yogis and surfers, has kept areas like Canggu, Ubud and Uluwatu thriving, with villa rental prices now nearly back to pre-Covid levels.
And bookings at Bali's five-star resorts are also surprisingly robust, with high-end hotels seeing a large spike in demand. However, the vast majority of these visitors are domestic travellers from other parts of Indonesia, primarily the capital Jakarta and Surabaya, the second-largest city.
Prior to Covid-19, many of these would have considered Bali too expensive. But with foreigners temporarily out of the picture, they're now able to get discounted rates, and special perks like free helicopter rides exclusively available on Indonesian travel booking sites.
Many of the hotel staff are however still working on reduced salaries, some down to as little as 10% of pre-pandemic rates. But for them and the resorts, some income is better than none.
Meanwhile, many hotel employees and other hospitality workers who were laid off at the start of the lockdowns went back to their home villages to work on the family farm plots. So while some commentators thought that Bali would descend into chaos during the pandemic, life carried on, helped by the island's strong family ties and Hindu culture.
Businesses, meanwhile, were able to temporarily suspend operations without fear of bank foreclosure, as most properties in Bali are purchased outright in cash.
Julia Lo Bue-Said is chief executive of Advantage Travel Partnership, an organisation that represents the UK's independent travel agents. She says that while long-haul travel from the UK to destinations such as Bali has been "slower to rebound" compared to holidays within Europe, "the appetite is there and growing".
"Long haul will see a significant growth in the next 12-18 months, as despite the cost of living crisis, people are still eager to explore, travel and have something to look forward to, banking life long memories."
Mr Kriss is certain that - given time - Bali will return again to its former glory. He says there is simply too much on offer in terms of natural beauty, and the friendly, open and tolerate nature of the Balinese people.
"Bali will come back strong as ever," he says. "I have no doubt about that. It may take years, but Balinese people are patient, and optimism is part of the fabric of their society - they believe in karma."
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BBC
Shane Richie: Actor to reprise EastEnders Alfie Moon role
Shane Richie is set to return to EastEnders as Alfie Moon this autumn, 20 years after he first took on the role, the BBC has announced.
The character won the hearts of viewers with his cheeky personality, landing himself in various scrapes as well.
He was last seen on the soap in January 2019, when he fled Walford after stealing money from Phil Mitchell.
Richie, 58, said it was "an absolute honour and privilege to be asked back to my TV home of Albert Square".
"I'm looking forward to catching up with some old cast mates and meeting some new ones," added the entertainer, who appeared on ITV's I'm a Celebrity... Get Me Out of Here! in 2020.
"The new exec producer Chris Clenshaw has been instrumental in wanting to bring Alfie Moon back with some wonderful storylines… and who am I to say no?!
"I can't wait."
'The odd porkie-pie'
Clenshaw credited Richie with having "created one of the most iconic, loveable and most memorable characters in soap," saying that "to welcome him back to Walford is an absolute pleasure."
"A lot's happened since Alfie's been away from the Square but wherever his floral shirts go you can expect fun, frolics and, of course, the odd porky-pie," he said. "We're over the moon to have him home."
Alfie Moon made his first EastEnders appearance in November 2002 and left the soap three years later. But he returned in September 2010, following in the footsteps of his on-screen wife Kat Slater (Jessie Wallace).
Their fiery relationship provided some memorable moments but the marriage came to an end in 2018 when she discovered he was the father of her cousin Hayley's baby.
The ex-landlord of the famous Vic pub left the show under a cloud having stolen money which he then gave to Kat, who eventually returned it to Phil.
News of his return comes a week after it was revealed that EastEnders' first-ever drag queen is due to sashay on to Albert Square as a regular character.
Fans were given a sneak peek at Tara Misu, played by Matthew Morrison.
The Prince of Wales and Duchess of Cornwall also made an appearance on the soap last month as part of the Queen's Platinum Jubilee celebrations
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BBC
Naomi Campbell on modelling, mortarboards and motherhood
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Supermodel Naomi Campbell has been awarded an honorary doctorate by UCA (University for the Creative Arts) for her impact on global fashion.
Campbell started her career in fashion at the age of 15 and became the first black model to appear on the cover of Vogue.
She sat down with the BBC’s Sophie van Brugen after the ceremony to talk about her career, hopes for the future and becoming a mother.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
BBC
Roe v Wade: Biden signs executive order on abortion access
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US President Joe Biden has signed an executive order which will beef up protection against potential penalties that women seeking abortion may face if they travel across state lines for the procedure.
It also includes measures to safeguard access to abortion medication and contraception.
This comes after a recent Supreme Court ruling ended the nationwide right to abortion.
Read more about this story here.
BBC
Unsustainable logging, fishing and hunting 'driving extinction'
By Helen BriggsEnvironment correspondent
One in five people around the world rely on wild animals, plants and fungi for food and livelihoods, according to a landmark assessment.
But many wild species are not being harvested sustainably, putting food security at risk, the report found.
In 2019, experts estimated that one million plants and animals could go extinct in coming decades.
And much of this is being driven by unsustainable fishing, hunting and logging.
Now a new report by the same influential body concludes that the sustainable use of wild species is critical for people and nature.
And climate change and increased demand is likely to push more species to the brink, putting food security at risk.
The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) is conservation scientists' equivalent of the IPCC group of climate scientists.
Their most recent assessment, approved by 139 countries in Bonn, Germany, focuses on how fishing, hunting and logging can be carried out more sustainably without damaging biodiversity and food security.
It found that billions of people across the world rely on 50,000 species of wild animals, plants and fungi for food, medicine, fuel, income and other purposes.
The assessment paints a picture of widespread exploitation of nature, with about a third of wild fish in the ocean overfished, more than 10% of wild trees threatened by unsustainable logging, and more than 1,300 mammals pushed to extinction by unsustainable hunting.
Actions that would help address these challenges include a crackdown on illegal fishing and wildlife trade; better management and certification of forests; and recognising the rights of indigenous people who look after land and forests, it said.
Dr Jean-Marc Fromentin, co-chair of the assessment for France, said rural people in developing countries were most at risk from unsustainable use, and had few alternatives, "often forcing them to further exploit wild species already at risk".
The report found:
Commenting on the assessment, Inger Andersen, executive director of the UN Environment Programme, said more sustainable use of animals and plants can provide a strong incentive for conservation and living in harmony with nature.
"Today one million species are at risk of extinction," she said. "And the unsustainable, illegal and unregulated use of species is a large part of the problem. For example, the illegal wildlife trade is a 23 billion dollar annual business that lines the deep pockets of a few unscrupulous individuals. These people get rich at the expense of nature and ecosystems."
The 2019 IPBES global assessment alerted the world that the direct exploitation of species is one of the main reasons that one million species of plants and animals now face extinction.
The new report will provide decision-makers with evidence for enhancing the sustainable use of wild species and will feed into negotiations in Montreal later this year on setting global targets to stem the loss of biodiversity.
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BBC
Security warning after sale of stolen Chinese data
By Joe TidyCyber reporter
President Xi Jinping has urged public bodies to "defend information security" after a hacker offered to sell stolen data of one billion Chinese citizens.
In an advert on a criminal forum, later removed, the user said the data was stolen from Shanghai National Police.
The hacker claims the information includes names, addresses, National ID numbers and mobile phone numbers.
Cyber-security experts have verified that at least some of a small sample of the data offered is real.
The 23 terabytes of data is thought to be the largest ever sale of data on record and was being offered for $200,000 (£166,000) until the post was removed on Friday.
No Chinese officials have responded to the news and President Xi did not make direct reference to the data sale.
But, according to the South China Morning Post, the president has asked public bodies in China to "defend information security… to protect personal information, privacy and confidential corporate information" to ensure people feel secure when submitting data for public services.
On Friday, the moderators of the website where the sale was listed - by a user called ChinaDan - posted a notice which read: "Dear Chinese users, welcome to our forum. You most likely came here because of the Shanghai police database leak. The data is no longer being sold, and posts related to this topic have been deleted."
The website administrators then added that they have many other similar and high quality Chinese databases for sale, adding: "We are not in China and we are not Chinese, so we do not have to obey Chinese laws."
According to DarkTracer, which monitors cyber criminal activity, another hacker - perhaps inspired by the publicity surrounding ChinaDan's offer - posted an advert on Tuesday for 90 million Chinese citizen records, which the hacker claims to have stolen from Henan National Police (HNGA). None of that data has been verified.
"It remains unclear exactly why the data has been withdrawn," Toby Lewis, global head of threat analysis at Darktrace said.
"The original offer of sale suggests that the hacker was looking to sell the data to several buyers without exclusivity, rather than just one.
"So one theory is that for a high enough price exclusivity could have been bought, and that kind of purchase could possibly have been made by the Chinese state itself."
Mr Lewis believes the leaked information could have been a major concern for Chinese authorities which reportedly blocked discussions of the sale on Chinese social networks shortly after it was advertised.
Deb Leary, CEO of Forensic Pathways, also believes the data may have been sold to a high bidder, but adds: "It's interesting, and not unexpected, that the hacker forum used the incident as a way to promote themselves as a go-to place for stolen data.
"They don't seem to be worried about angering the Chinese authorities."
Legitimate data
In April a popular hacking website called Raid Forums was seized and shut down in an international police operation led by the FBI.
The site's Portuguese founder, and a British man based in Croydon, were arrested.
Large data sets such as the Chinese cache can be used by hackers to send impersonation emails and other malicious attacks to trick people into handing over cash to criminals.
But now the data has disappeared it may never be possible to verify it.
Another theory is that the data and ChinaDan could have been discovered to be fake by the website administrators.
However Louise Ferrett, Threat Analyst at Searchlight Security, thinks the data could well be genuine.
"There are indications that the data on sale was legitimate. Firstly, the source of the data has been reported by some security teams as human error on the part of a government developer," she said.
Apparently, this exploit happened because the gov developer wrote a tech blog on CSDN and accidentally included the credentials. 1 billion records of private citizens' data. 😭 https://t.co/vPISm534Tn pic.twitter.com/FpMCGrpx08
"Secondly, multiple sources have confirmed that the sample data that the seller, known as ChinaDan, provided was legitimate.
"This doesn't necessarily mean the entire database was real but these two elements combined do certainly make it more likely," said Mrs Ferrett.
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BBC
Zero Covid holds danger for China's Xi
By Stephen McDonellBBC News, Beijing
In June, passengers on a high-speed train from China's financial hub Shanghai to Beijing failed to reach their destination.
Halfway to the capital, officials wearing protective clothing stopped the train, boarded and announced on megaphones that everyone must get off because one of the passengers had been linked to a Covid cluster.
Chinese people mostly went along with such demands early in the pandemic because they believed the government knew what it was doing. Now, the authorities can't rely on such compliance.
Travellers shouted back: "No! Why should we get off? How did you let this person on the train?"
But they were soon bussed off to an isolation centre hundreds of kilometres away.
Such measures are part of China's uncompromising "zero Covid" strategy. President Xi Jinping has repeatedly warned that no other path is acceptable.
After the initial outbreak in Wuhan, the country has been kept inside a giant Covid protection bubble, shielding the population from the high death rates experienced elsewhere, but it has come at a cost - and growing political risk.
In China, what the Communist Party fears above all else is major social unrest - and Mr Xi does not want to see this ahead of his move into a historic third term at a Party congress later this year.
A cloud of uncertainty
While the rest of the world is trying to live with Covid, China is the only major economy still prioritising the fight against the virus above almost everything else.
So-called zero Covid measures involve mass testing, tracking and strict isolation. Just a handful of cases can spark a city-wide lockdown.
Beijing has had only a few infections recently but its more than 21 million residents are required to queue for PCR tests every three days to access public buildings and even corner shops.
When a Covid case is confirmed, a whole suburb can be swiftly cordoned off. It's been especially hard for businesses - shops, bars and restaurants can be seen pulling down shutters for good.
Everyone in China is living under a cloud of uncertainty. It's difficult to make plans, and it makes one wonder how much longer people will put up with this.
If the Party is not worried about all this, it should be. It's not hard to imagine riots in Shanghai if residents were to be confined to their homes again.
Yet, China has shown no signs of shifting its Covid approach. The world is looking on and asking why.
In short, there are two reasons: politics and vaccines.
China's vaccine rates are still too low
It's not clear why China dropped the ball on vaccination rates, which are still seen as too low for the country to safely reopen. Officials fear that a widespread outbreak could overwhelm hospitals and cause many deaths.
"Some vulnerable groups haven't been fully vaccinated with two doses or booster shots, so we can't just give in," Professor Liang Wannian from China's National Health Commission said in March.
There's been a belated move to ramp up vaccine rates - 89% of people have had two shots, but only 56% of those eligible have received a booster, according to official data.
A few months ago, the situation was much worse.
It's been especially worrying among the elderly. In Hong Kong, a huge proportion of those who've died have been older and unvaccinated.
During the Shanghai outbreak in April, city officials said that only 38% of those over 60 had received three shots, and only 15% of those over 80 had got the first two jabs.
Across the country, only 19.7% of those over 80 have had a booster.
Why the reluctance? For many in China, the government's success in controlling Covid before the Omicron variant seems to have reduced the urgency for vaccination.
Officials had been portraying Covid as an overseas problem, blaming passengers from abroad for bringing the virus into China and this belief took hold.
People have also told the BBC that some doctors have warned those with underlying conditions of the dangers associated with vaccination - rather than of the dangers of not being vaccinated, especially for the elderly or patients in high-risk groups.
Pensioners the BBC spoke to in a Beijing park said they weren't too concerned by the virus.
"I'm not worried about Covid. Just be careful, wear a mask," one 85-year-old woman told us. She and her husband had just received a shot that morning, she said.
A man nearby said: "Covid management in Beijing is good. Beijing people, the Chinese people, listen to the government. Unlike people overseas, when asked to stay at home, we just stay at home."
But Beijing is yet to have a full shutdown, with people restricted to their homes, to the extent that Shanghai, Wuhan, Xian, Jilin and other cities have.
People in the capital often compare China's experience with what they think has happened abroad. State-controlled media reports heavily on Covid in other countries. But it has been much less inclined to accurately cover the chaos and hardship as residents suffering food shortages battled through the lockdown in Shanghai.
So why hasn't Mr Xi's administration pushed vaccines harder? PCR tests are required for travel - why not vaccination records? Several international business groups in China have called for some of the vast resources devoted to testing and quarantine to be reallocated to a more vigorous long-term vaccine strategy.
Earlier this week, the Beijing city government announced a change: proof of vaccination would be required to enter cinemas, gyms, internet cafes, libraries, museums and other entertainment venues. But, within days, state media has reported officials walking this back saying that it is not compulsory.
But vaccinations are only part of the issue.
Zero Covid has turned into a political challenge
A significant part of the problem seems to have started with officials having too much faith in the Party's propaganda.
Government representatives have openly ridiculed other countries for opening up. China would not do this, they declared.
In June, Mr Xi visited Wuhan, where the pandemic first started. State media said he stressed the value of the "dynamic zero Covid" approach and told locals the government would prioritise people and prioritise life. He was quoted as saying that, if China switched to a "herd immunity" approach, the aftermath would be unimaginable.
While the Omicron variant has shown how unstoppable the virus can be, the language from the top in China remains centred on "defeating" the virus and "winning the war against the pandemic".
As a result, many people here believe that, with enough effort, the virus can somehow be expunged.
If this crisis had been years away from the next Communist Party congress - which will usher in Mr Xi's third term - the mood might be different. But it is just months away.
Former leader Deng Xiaoping introduced a two-term limit to prevent the rise of another figure like Mao Zedong who ruled China for nearly three decades.
But that limit has now been dropped to allow Mr Xi to remain in power for as long as he chooses. It is not a small shift in the country's political history.
If there are those in the senior ranks who don't want Chairman Xi to go the way of Chairman Mao, there are not many ways to stop it, certainly not many opportunities.
What might be needed?
It is hard to imagine that the last of those pre-conditions is anywhere near in place. But China's leader and his allies would always be considering the worst-case scenario to make sure it doesn't happen.
In May, the party's seven-man Politburo standing committee, which sits at the top of Chinese politics, stressed the need for the "resolute struggle against all distortions, doubts and denials of our epidemic prevention policy", according to the published highlights.
They would not have been discussing "doubts" about zero Covid if such wavering didn't exist. It must also have existed at a reasonably senior level.
Covid fatigue is everywhere
It would be surprising if questions were not being asked in the upper echelons of power. For generations, China's economy has been the most important priority and Covid is wrecking it.
Economists are speculating that the country's statistics are being massaged to hide the true impact of the virus and the approach to fighting it.
The World Bank predicted that China's real GDP growth would slow to 4.3% in 2022 in its June update, largely because of Omicron outbreaks and prolonged lockdowns.
But it's too late now to drop zero Covid before the Party congress. Mr Xi has to ride it out and hope for no more city-wide lockdowns before his new term.
In cities which have had multiple or long lockdowns, signs of Covid fatigue are everywhere.
More social media posts openly make fun of the government. In other countries this might not be unusual - in China, it represents a real shift. When Shanghai was shut down and food deliveries were not getting through, people started posting clips of the song - Do you hear the people sing? - from Les Miserables.
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It doesn't mean the building of barricades is imminent, but it is a slap in the face for the government whose reputation for Covid management has gone from highly effective to bungling and inflexible.
Last week, when state media quoted Beijing's party secretary having said the zero Covid approach would remain in place for at least another five years, it prompted an instant outcry on social media.
There was a quick correction. Apparently there had been a misunderstanding.
An announcement followed that quarantine for international arrivals would be reduced to seven days in a hotel followed by three at home. Perhaps this was a way to ease jitters and show people the government is trying to relax restrictions.
But many believe China is simply kicking the can down the road - one day it's going to have to find a way forward.
A potential off-ramp could involve redefining zero Covid and finding a way to declare that victory has been achieved.
Until then, brush fires will keep appearing. The Party wouldn't want them to get out of control.
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Sri Lanka: 'I can’t afford milk for my babies'
By Rajini VaidyanathanBBC News, Colombo
The smell hits you first - freshly cooked rice, lentils and spinach, served in ladles from steaming pots.
Dozens of families - including mothers with babies - are lined up with plates to get a serving of what will likely be their only meal for the day.
"We are here because we are hungry," says Chandrika Manel, a mother of four.
As she kneads a ball of rice with her hands, mixing it with the lentils and spinach before feeding it to one of her children, she explains that even buying bread is a struggle.
"There are times I [give them] milk and rice, but we don't cook any vegetables. They're too expensive."
Depleted foreign reserves and soaring inflation have devastated Sri Lanka's economy in recent months. President Gotabaya Rajapaksa - who pushed through tax cuts that shrunk the state's coffers and borrowed heavily from China to fund ambitious infrastructure projects - has been blamed for the crisis. The pandemic, which hit tourism, and the war in Ukraine, which sent oil prices rocketing, has only made the situation worse.
But now Sri Lanka is on the brink of a humanitarian crisis, the United Nations Children's Fund (Unicef) has told the BBC.
The organisation found that 70% of the country's families have cut down on food since the start of the year, and stocks of fuel and essential medicines are also fast running out.
'My children are miserable'
This is Ms Manel's first visit to a community kitchen as she found her options disappearing: "The cost of living is so high, we are taking loans to survive."
The kitchen is a month old - Pastor Moses Akash started it in a church hall in Colombo after meeting a single mother who lived off a jackfruit for three days.
"We get people who haven't had a second plate of rice for the last four months," Pastor Moses says.
By his estimate, the number of people queuing up for food has grown from 50 to well over 250 a day. It's not surprising given that food prices in Sri Lanka went up by 80% in June alone.
"I see a lot of children especially, most of them are malnourished," he says.
Sahna, a pregnant 34-year-old who goes by her first name only, is also in the queue with her three young children. She is due in September and anxious about the future.
"My children are miserable. They're suffering in every possible way. I can't even afford a packet of biscuits or milk for my babies."
Sahna's husband, who is a labourer, earns just $10 (£8.20) a week to support the entire family.
"Our leaders are living better lives. If their children are living happily, why can't my children?" she asks.
A looming humanitarian crisis
By the time Sahna's child is born, things are expected to get worse.
The mayor of Colombo recently said that the capital has enough food only until September.
With shortages of fuel and cooking gas, and daily power cuts, families are unable to travel to buy fresh food or prepare hot meals.
"Families can't buy what they used to buy. They are cutting down on meals, they are cutting down on nutritious food. So we are definitely getting into a situation where malnutrition is a major concern," said Christian Skoog, Unicef's representative in Sri Lanka.
"We're trying to avoid a humanitarian crisis. We're not yet at children dying, which is good, but we need to get the support very urgently to avoid that."
Unicef has appealed for urgent financial aid to treat thousands of children with acute malnutrition, and to support a million others with primary healthcare.
Acute malnutrition rates could rise from 13% to 20%, with the number of severely malnourished children - currently 35,000 - doubling, says Dr Renuka Jayatissa, president of the Sri Lanka Medical Nutrition Association.
The crisis has brought forth a sense of solidarity, with people often relying on the kindness of strangers. But even kindness and hope are becoming precious commodities.
Dr Saman Kumara at Colombo's Castle Street hospital says that if not for the goodwill of donors, his patients - tiny newborns - would have been at great risk.
He says his hospital is now "completely dependent on donations" for essential medicines and equipment, and urged more donors to come forward as patients' lives are in danger.
Back at the community kitchen, Chandrika is scooping the last morsel of food into her son's mouth.
"My best days are done. But our children have so much ahead of them," she says.
"I don't know what will happen as they grow up."
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We're not blocking post-Brexit freedoms, says Bank
By Simon JackBusiness editor
A key financial watchdog has hit back at criticism it is blocking billions of pounds of UK investment by not making the most of post-Brexit freedoms.
Parts of the insurance industry claim UK regulators' caution over how pension savings can be invested will hamper levelling up and net zero ambitions.
It potentially pits the Treasury against the Bank of England, which some fear could harm its independence.
At the heart of the battle are the pension savings of millions of workers.
A senior Bank official said on Friday that while there was an opportunity to change regulation there was also a responsibility to protect savers.
"Following Brexit we have a once-in-a-generation opportunity to re-shape insurance regulation to work better for the UK," said Sam Woods, head of the Prudential Regulation Authority, which is part of the Bank of England.
"We can do this while loosening parts of the regime which were over-calibrated by the EU, and making it easier for insurers to invest in a wider range of assets, but we also need to strengthen it in one area to avoid risks to the millions of current and future pensioners who rely on insurers for their retirement income," he said.
When it was a member of the EU, the UK was bound by pan-European rules, known as Solvency II, on how pension savings could be invested.
The freedom to invest in long-term, illiquid - hard to sell quickly - assets was limited despite the fact that many projects such as wind farms, social housing and toll roads had precisely the kind of returns suitable for long-dated savings plans like pensions.
Insurance companies and the government are keen for these rules to be relaxed, to free-up tens of billions of pounds for investment.
However, the Bank of England's insurance watchdog's primary purpose is to protect the interests of policy holders.
Although the Bank has proposed some loosening of the rules, the insurance companies feel it is being overly conservative, and have appealed to the Treasury and Number 10 to overrule the Bank.
Privately, Bank officials say that there is a "reasonable risk" they will be overruled given the high importance the government has put on its levelling up policy and net zero and the billions that are potentially available.
However, there is no guarantee that investors would put their money into these UK projects.
Regulators think there is every chance that the insurance companies would use any additional money freed up by relaxing the rules to invest abroad, or just return money to their own shareholders, rather than spending it on the government's favourite projects.
The numbers are big. The Bank of England has proposed giving the insurance industry enough firepower to invest an extra £45bn to £90bn.
The industry said it could be double that if the Bank was less cautious.
The EU is also looking at reforming its own rules, and some insurance industry leaders have told the government the UK may end up in a less competitive position.
For most economists, the list of economic wins from Brexit is a short one, but equally for most, these reforms were on that list.
Bank of England officials are aware they are entering a deeply political fight that they may lose.
If that does happen, insiders fear it could signal the start of an erosion of the independence from government the Bank has enjoyed since 1997.
And it's a fight that's entering a critical phase. The consultation between the regulator, the insurance industry and the Treasury finishes on 21 July.
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Financial incentives ‘essential’ for net zero move
Levelling up to cost more than thought - report
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BBC
Call for higher animal welfare standards for Parma ham pigs
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Rural Affairs Team
Animal welfare campaigners say it is time supermarkets stopped selling premium ham produced by EU farmers still using methods banned in the UK.
Compassion in World Farming said most Parma ham on UK shelves is farmed using crates that confine pregnant sows.
Called "sow stalls", the crates have been banned in the UK since 1999 but their limited use in the EU is legal.
Trade body the British Retail Consortium said UK stores led the way in requiring high welfare standards.
But it added that it was "more challenging with speciality hams where the UK has a small share of a highly-regulated product and the focus is on production methods."
Of the UK's top three supermarkets, Sainsbury's said that while sow stalls were used, all its suppliers have to meet "strict welfare standards" and their use was limited to a maximum of 28 days.
Asda said pigs used in the supply of Parma ham were farmed according to EU welfare legislation.
Tesco has yet to respond to the BBC but its welfare policy states that sow stalls are not permitted in its pork supply chain.
Meanwhile one retailer, Waitrose, vowed to end the use of sow stalls in any of its pork production, saying: "Animal welfare is key to our brand. We have led the way for pig welfare in the UK and now we want to ensure that sow stalls have no place in our supply chain by 2025".
Compassion in World Farming (CiWF) said it would like to see all retailers, producers and food companies commit to doing away with all confinement crates used in pig farming.
That also includes farrowing crates, which are used to confine sows during and after birth to stop them crushing their piglets and are legal both in the UK and EU.
Sarah Moyes, CiWF's senior campaigns manager, said: "People who pay a premium for products like Parma ham are likely to be shocked to discover that these 'high-end' products are from systems that keep animals in such cruel cages.
"Our investigation reveals that their farms are no better than standard farms - the animals still spend a significant part of their lives in cages."
The European Commission has said it intends to ban all caged farming systems, including the use of farrowing crates and sow stalls, possibly implementing new legislation by 2027.
A partial ban on individual sow stalls was introduced in the EU in 2013 but they can still be used for the first four weeks in a sow's four-month pregnancy.
It is argued that using stalls allows for better individual feeding, protection from aggressive behaviour by other pigs and easier access for veterinary attention.
But welfare campaigners say they leave sows little room to move and unable to perform natural and motivated behaviours, such as foraging or interacting socially with other pigs.
The UK government, which banned sow stalls in 1999, is also considering phasing out farrowing crates.
A spokesperson for the Department for Environment, Food and Rural Affairs said: "Our aim is ultimately for farrowing crates to no longer be necessary, and we continue to work towards this objective."
The National Pig Association estimates 60% of UK sows are kept on indoor pig units and the majority of them give birth and suckle their piglets in farrowing crates.
The NPA opposes a ban on farrowing crates and said the 1999 sow stall ban resulted in half the UK pig industry being lost - only for it to be replaced by EU pork produced using the stalls.
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BBC
Australia's devastating floods spur new warning systems
By Emily McAuliffeBusiness reporter, Melbourne, Australia
On 27 February, Karl Sprogis and his wife Jill spent most of the night anxiously monitoring flood height data from Australia's Bureau of Meteorology.
Their town, Lismore, was caught in the catastrophic floods that submerged southern Queensland and northern New South Wales in February and March. Those floods have become the most costly in the nation's history, according to the Insurance Council of Australia.
The latest flooding to hit Australia came at the weekend when Sydney was hit with torrential rain. Thousands were told to evacuate their homes and roads were cut by deep water.
Back in February, perched on a hill the Sprogis family home was safe, but the couple were worried about their downtown physiotherapy business. It was purposely located on the second floor but even that was not enough.
From the water-height charts they could tell the office was going to be inundated, but it was too late to save anything, the authorities had already issued an evacuation order.
"We could have put things up higher at that time, had we known, but we didn't," says Mr Sprogis, who had been at his practice the night before.
"I even left my new laptop on the office desk, thinking, well, [the water has] never been in here before so it won't come in."
By the following day, his practice was 1.8m underwater, files, records and equipment all damaged or lost.
Meanwhile in New South Wales in Gibberagee, children's book author Candy Lawrence watched as 2,000 copies of her books were sucked into the deluge.
Ms Lawrence had been carefully watching government flood warnings and gathering supplies, anticipating that nearby roads would be cut off, as often happened when the area flooded.
But, like Mr Sprogis, she was not expecting water to sweep through her property and that of her neighbours, some of whom had to scramble onto their roof to escape the fast-rising floodwaters.
"I feel like the world is pretty much ending, so why bother educating children?," she says, referencing her destroyed book collection and the terrifying new weather patterns.
Like thousands of others caught in the disaster, Mr Sprogis and Ms Lawrence would have liked more warning. So why wasn't there a better system, which could alert them in real-time if their properties were in danger?
Juliette Murphy, a water resources engineer specialising in hydrology and flooding asked this question after watching her friend's house in Brisbane flood over the roof peak in 2011. The question came up again after she moved to Calgary, Canada, and witnessed a similarly devastating flood in 2013.
Ms Murphy knew that during the Brisbane and Calgary floods, hydrology forecasts had predicted where rivers would peak at certain bridges, but she realised it wasn't enough.
"If you aren't a hydraulic engineer [who is able] to translate that flood height into an impact to properties - your personal property, your car - it can be very challenging," she says.
Ms Murphy also notes that static flood maps - including those that chart one-in-100-year floods - are also expensive, and can take days, or weeks, to produce. This makes them more suited to development planning and infrastructure design applications, rather than emergency planning and management.
"I was thinking, there has to be something more," says Ms Murphy.
She began dedicating her evenings and weekends to looking for a solution, which eventually led her to co-found FloodMapp with web developer, Ryan Prosser.
With a significant research and development investment, FloodMapp was launched in 2018.
FloodMapp's technology can rapidly forecast water levels to map floods before they happen.
It does this by ingesting huge amounts of historical data (including things like rainfall and ground saturation levels) and uses artificial intelligence to accurately model the way water will behave.
More technology of business:
The software also uses information about land features and river systems to work out how a flood will affect different areas. The company claims its models can run 100,000 times faster than traditional techniques.
An added benefit is that the resulting models can refresh hourly using real-time river sensor data and rainfall forecasts.
The technology is not available to individuals, instead it is being integrated into services offered by government agencies in Australia and the US, to better understand floods before, during and after they happen.
Researchers at the University of Melbourne's Department of Infrastructure Engineering are taking a similar approach, understanding that speed is key for emergency planning.
Like Ms Murphy, flood modeller turned researcher, Dr Wenyan Wu, is looking at ways to simulate flood levels over time, at speed, using machine learning techniques. Importantly, this is being done Dr Wu says without compromising accuracy and without costing the earth.
The availability of accurate real-time data that can be interpreted at a property-specific level is a huge part of the challenge, but being able to disseminate meaningful data to the public is also key.
As Dr Wu says, "If people's collective comprehension [of flood risk] doesn't improve, you will not actually improve the situation."
Even the concept of a one-in-100-year flood is widely misunderstood. (It means a flood event has a one in 100 chance of happening in any given year, as opposed to there only being one major flood every 100 years.)
That's where companies like the Australian-based Early Warning Network (EWN) come in. EWN sends opt-in SMS (text messages), email, landline and app push alerts to residents and businesses in at-risk areas, typically via insurers, councils and other government agencies who have signed up to their services.
Flood alerts are primarily based on data collected and distributed by Australia's Bureau of Meteorology.
However, as operations manager Michael Bath explains, EWN has a 24/7 team of human severe weather forecasters (all of whom have an understanding of threats from their experience as storm chasers). This team assess the warnings, eliminate duplication, and send geo-targeted alerts, using custom-made software.
This ensures people receive clear and localised information.
"If you've ever had automated warnings from weather agencies before, [you'll know] they can be very repetitive," says Mr Bath. "If you automatically send that to residents, they just get really annoyed with it and tune out."
Mr Bath, Dr Wu and Ms Murphy all agree that ultimately governments need to adopt these systems and technologies, and make planning decisions about whether future development should be permitted on floodplains and whether buy-back schemes are warranted in high-risk areas.
However, in many cases, moving entire communities or renovating properties at scale using flood-resistant materials is not practical in the immediate future, given these measures require significant funding and political will.
"We need something today, right now, because we are living on floodplains, and emergency warnings and alerts fill a critical role to improve safety, to save lives and prevent damage," says Ms Murphy. "We have to work together to build a safer future."
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L'Humanité
Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires
ActuÀ Lyon, le 25 juillet 1914, le directeur de l’Humanité prononce son dernier discours contre la guerre. Pour lui, pas question de rester sans rien faire alors que l’Europe fourbit les armes.
Stéphane SahucLe 25 juillet 1914, Jean Jaurès est à Lyon pour soutenir Marius Moutet, en campagne électorale pour la députation. Les nations d’Europe sont engagées dans un terrible engrenage guerrier qui risque de broyer tous les peuples du continent. Le directeur de l’Humanité choisit donc de s’exprimer pour la paix. Les socialistes décident de publier le discours dans le numéro 384 de l’Avenir socialiste (1er-7 août 1914). Dans sa réédition de 1919, est reproduite une lettre du « citoyen Calzan, secrétaire de rédaction de la revue ». Il explique que le discours « sténographié par la fille d’un militant » était en réalité plus long mais « après lecture, nous décidâmes de ne retenir que la partie du discours se rapportant au conflit austro-serbe ».
Jean Jaurès part ensuite pour Bruxelles, à la réunion du Bureau socialiste international (29 juillet), puis rentre à Paris le 31. Dans la Berner Tagwacht du 31 juillet 1915, Charles Rappoport écrit : « Jaurès, en quittant pour la dernière fois la Chambre, avait l’intention d’écrire le jour suivant, dans l’Humanité, une sorte de “ J ’ accuse ” sur toutes les causes et les responsabilités de la crise. » À Abel Ferry, sous-secrétaire d’État dans le cabinet Viviani, l’ayant consulté sur ce qu’allaient faire les socialistes dans les circonstances où l’on était, Jaurès répondit : « Continuer notre campagne contre la guerre. » « Vous n’oserez pas faire cela ! répliqua Ferry, on vous tuerait au premier coin de rue », continue Charles Rappoport. Quelques heures après, Jaurès est assassiné. Trois jours plus tard, la France entre en guerre et les socialistes s’engagent dans l’Union sacrée.
Extrait du discours
Citoyens,
Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.
Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater, et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche, le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter (…).
S’unir pour que le battement unanime de nos cœurs écarte l’horrible cauchemar. Jean jaurès
Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français, et c’est nous qui avions le souci de la France.
Voilà, hélas ! notre part de responsabilité (…).
Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie (…). La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.
(…) Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé (…). Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces, qui comptent un grand nombre de frères français, anglais, allemands, italiens, russes, et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.
J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce Parti socialiste international, qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix. »
Discours pour la paixLes séries d'été de l'Humanité BBC
Beaches and landscapes of an English summer
South African-Australian documentary and portrait photographer, Chanel Irvine, first set out to document English summertime in 2019, a year after she moved to the UK.
Irvine captured moments of leisure in coastal towns and countryside villages from Kent to Devon, from Cornwall to Shropshire.
A small number of portraits have the subjects gazing directly into the camera, but the majority of the work is taken from a distance, documenting small summertime rituals and sweeping landscapes.
An English Summer by Chanel Irvine is published by Hoxton Mini Press.
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L'Humanité
Du flop au film culte #1. L’Armée des ombres, 37 ans pour entrer dans la lumière
ActuMeilleur film français jamais réalisé sur la Résistance, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville a reçu un accueil très froid à sa sortie en 1969. Suffisant pour empêcher une diffusion aux États-Unis jusqu’en 2006.
Emilio Meslet
Et si le meilleur film français de 2006 était en réalité un film de 1969 ? Au point qu’il aurait peut-être pu remporter l’oscar du meilleur film étranger en 2007, si la France n’avait pas choisi de présenter « Fauteuils d’orchestre », de Danièle Thompson, à la place. C’est triste mais c’est ainsi : les États-Unis ont dû patienter trente-sept ans avant de pouvoir découvrir « l’Armée des ombres ». Lorsqu’il sort sur les écrans américains, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville est donc inédit. Bien qu’il ne touche pas le grand public, le triomphe est réel. Les critiques prennent une claque cinématographique monumentale en découvrant ce film dans lequel on « peut se perdre » au risque de « ne jamais en revenir », selon les mots du « New York Times ». « L’Armée des ombres » fait l’unanimité. Pourquoi alors parler d’un flop ?
Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick »
Pour tout comprendre, notamment cette sortie très tardive outre-Atlantique, il faut remonter en 1942. Occupé par les nazis, l’Hexagone connaît la pénurie, le rationnement, le couvre-feu, la peur, la censure, la collaboration. Et un certain Jean-Pierre Grumbach, juif français engagé dans la Résistance, ambitionne de rejoindre Londres. Après un long périple et plusieurs mois dans les prisons espagnoles, il y parvient en juillet 1943. C’est là qu’il devient Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick ».
Quelques semaines plus tard, en Algérie, le romancier et journaliste Joseph Kessel, lui-même résistant et coparolier du « Chant des partisans », publie « l’Armée des ombres ». Commande du général, au dire de l’écrivain, et inspiré de vrais témoignages, le roman documente le quotidien souterrain des femmes et des hommes de la Résistance intérieure française qui combattent le nazisme. Melville tombe dessus et dévore ce qu’il considère comme « le plus beau et le plus complet des documents sur cette époque tragique de l’histoire de l’humanité ». Les arrestations, les problèmes de ravitaillement, le nécessaire secret, les sabotages : il connaît la réalité décrite par Kessel. Après la bataille de Monte Cassino, en 1944, où il frôle la mort, Melville se fait une promesse : il sera réalisateur. Mais « l’Armée des ombres » est un « trop gros morceau » pour débuter.
Il lui faudra dix films et un statut de metteur en scène reconnu avant d’oser s’attaquer à la montagne Kessel. « Je l’ai porté en moi vingt-cinq ans et quatorze mois exactement. Il fallait que je le fasse et que je le fasse maintenant, complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma mémoire, de ma chair », dira Melville. Son adaptation sera la synthèse de sa carrière, un mélange entre son besoin de parler de la guerre, qu’il traite déjà dans « le Silence de la mer » (1949) et « Léon Morin, prêtre » (1961), et son talent pour le suspense éprouvé dans ses nombreux polars tels que « le Doulos » (1962) ou « le Samouraï » (1967). Surtout, de ses films de gangsters, il apporte ses impers cintrés, sa froideur et ses obsessions : le sens du devoir, l’amitié, la trahison.
La colère rentrée de Lino Ventura
Avec un tel metteur en scène, le pape du box-office à la production, Robert Dorfmann, et un budget confortable, le film est promis aux lauriers. D’autant que, dans le rôle-titre, Melville veut Lino Ventura, alors au sommet de sa carrière et avec qui il vient de tourner « le Deuxième Souffle ». Ventura accepte d’incarner Philippe Gerbier, un résistant gaulliste qui réussit à s’évader lors d’un transfert à la Gestapo. Pour l’accompagner, il recrute Simone Signoret dans la peau de Mathilde, qui est inspirée de Lucie Aubrac, ainsi que Jean-Pierre Cassel pour jouer Jean-François Jardie et Paul Meurisse dans le rôle de Luc Jardie, chef du réseau qui rappelle Jean Moulin, Pierre Brossolette et surtout Jean Cavaillès.
SORTI PEU APRÈS LA DÉMISSION DU GÉNÉRAL, LE FILM DÉCHAÎNE LES CRITIQUES. « LES CAHIERS DU CINÉMA » Y VOIENT UN TRACT GAULLISTE.
Entre Lino Ventura et Jean-Pierre Melville, les relations virent au cauchemar. Le tournage est un enfer. Ils ne se parlent plus que par assistants interposés. Mais cette fâcherie permettra au réalisateur de tirer profit de la situation en renforçant « le côté “bête traquée” du héros », comme le dit Bertrand Tessier, biographe de Melville. Il s’agit peut-être de son plus beau rôle, auquel il donne son visage fatigué et sa colère rentrée. Aussi, le metteur en scène obtient une dérogation lui permettant de tourner, place de l’Étoile, une scène à 25 millions de francs – celle dont le cinéaste est le plus fier –, où les soldats allemands en uniforme défilent dans un bruit de bottes, chose exceptionnelle moins de trente ans après la guerre.
Le 12 septembre 1969, les premiers spectateurs découvrent ce plan d’ouverture glaçant, au cadre fixe, qui devait initialement clôturer le film. Ils seront 1,4 million à voir une colonne de nazis marcher droit vers la caméra, l’Arc de triomphe en arrière-plan. Un résultat honorable mais loin des 14,8 millions d’entrées de « Il était une fois dans l’Ouest », de Sergio Leone. Car, à sa sortie en France, l’accueil est plutôt froid.
Parade nazie sur les champs
Un peu plus d’un an et demi après Mai 68 et quelques mois après la démission de De Gaulle, « l’Armée des ombres » déchaîne les critiques, à commencer par « les Cahiers du cinéma » qui y voient un tract gaulliste. Seul véritable point noir du film et l’un des rares ajouts de Melville à l’histoire de Kessel, une scène est très décriée : celle de l’apparition de De Gaulle à Londres. Mais avec un recul de plus de cinquante ans depuis la polémique, difficile de reprocher au film d’être une œuvre militante tant il s’attache à montrer, non sans un certain lyrisme, cette Résistance multiple, peuplée d’humains faillibles. Les retours mitigés poussèrent cependant les programmateurs américains à faire l’erreur de ne pas projeter le chef-d’œuvre sur leurs écrans.
Mort en 1973 d’une rupture d’anévrisme, Jean-Pierre Melville ne verra donc ni des cinéastes comme Quentin Tarantino ou Martin Scorsese le citer en modèle, ni le « Los Angeles Times », en 2006, parler de lui comme d’un « maître au sommet de son art ».
Du flop au film culteLes séries d'été de l'Humanité BBC
Durban July: South Africa's most fashionable horse race returns
By Joseph WinterBBC News
Tens of thousands of people are expected in the coastal city of Durban this weekend for the annual Durban July, billed as Africa's biggest horse-racing event.
But many are really there for the fashion and the glamour.
Saturday featured a fashion contest to show off the latest creations by local designers.
This year's event was keenly anticipated because it had been held behind closed doors for the past two years due to the Covid pandemic.
Among the local celebrities attending was actress Jessica Nkosi.
Of course, some people were also there for the racing.
The event is also a chance to stimulate the local economy, which took a huge hit from both the devastating floods around Durban in April, and from the riots last year following the jailing of former President Jacob Zuma. Many punters were hoping to strike it rich with their bets at the Greyville Racecourse.
But for many, it is all about the fashion.
All photos subject to copyright
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BD. Cet été, bullez avec l’humanité ! #2
Vingt bandes dessinées sur la ligne de départ, huit finalistes à l’arrivée. Le jury du prix de la BD citoyenne Bulles d’Humanité s’est arraché les cheveux pour trouver un successeur à « Révolution », « les Deux Vies de Pénélope » et « Fourmies, la Rouge », lauréats des trois premières éditions. Le vainqueur 2022 de ce prix, remis en partenariat avec le Comité des travaux historiques et scientifiques, sera annoncé lors de la Fête de l’Humanité. Pour patienter, notre magazine consacre ses pages estivales aux huit albums encore en lice.
Des vivants, de Raphaël Meltz, Louise Moaty, Simon Roussin,éditions 2024, 260 pages.
« Des Vivants », un album que signent Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin. Un chapitre de le Résistance par ceux qui l’ont vécue
D’emblée « Des vivants » en impose. Le format est haut, large et épais, avec une chic reliure toilée et un marquage à chaud du plus bel effet sur la couverture. Radicale, une trichromie inédite de vert-violet-orange accompagne le trait noir des contours des silhouettes – qui ne manquent pas d’évoquer ceux d’un Tintin ou Spirou. Des tâches suggèrent une présence fantomatique. Quelque chose d’un peu magique émane de ce parti pris. Si ces coloris inhabituels déroutent, peut-être peut-on y déceler une inspiration puisée dans les autochromes des frères Lumière ? Ces premiers dispositifs de photographies couleurs produits en masse pour le grand public étaient créés à l’aide de grains de fécule de pommes de terre teintés.
Ces choix graphiques inscrivent cette bande dessinée dans une geste singulière. Pour en mesurer l’originalité, il faut lire l’exergue : tous les mots dans les bulles sont ceux des protagonistes eux-mêmes. Raphaël Meltz et Louise Moaty, les deux scénaristes, et le dessinateur, Simon Roussin, ont opéré un montage savant à partir d’extraits de documents d’époque : lettres, journaux, entretiens, mémoires… Ils ont puisé dans ces archives avec virtuosité. Ils sont parvenus à reproduire quelque chose de ce qui se pratiquait dans ce musée de l’Homme investi par une nouvelle équipe : des ethnologues, bibliothécaire, enseignants et chercheurs qui s’attachaient à rendre compte pour le grand public de tout ce qui faisait le quotidien d’un être humain.
Découvrez en avant-première les planches de la BD « Des vivants » dans le N°814 de l'Humanité magazine
Ce travail de couture exceptionnel déplace les codes classiques de la BD historique. La tonalité très littéraire des dialogues ainsi rédigés dans la langue de ces intellectuels des années 1940 surprend et séduit. Le propos se résume en peu de mots : vie et destin tragique du réseau de résistance du musée de l’Homme, initié en juin 1940 et défait en 1942. Parmi ses membres, on relève Yvonne Oddon, Anatole Lewitsky, Paul Rivet, Germaine Tillion, Boris Vildé, Agnès Humbert… Tous se sont engagés très tôt pour faire évader des prisonniers, créer un journal d’information clandestin et fournir des renseignements. Leurs noms, plus ou moins connus, deviennent incroyablement familiers au fil du récit. Il est préférable de ne pas manquer la page de garde, où chaque personnage est identifié. Pour qui ne connaît pas bien cette histoire, un excellent cahier critique conclut l’ouvrage. Il retrace chaque biographie et reprend le fil des événements – comme un livre enchâssé dans le livre ! On peut regretter que cet appendice ne soit pas signalé dès le début ou au contraire se réjouir de prolonger l’aventure.
Les pages qui retracent le détail des arrestations sont poignantes. Au milieu du noir qui envahit la page surgissent des fenêtres étroites où se détachent des silhouettes en ombre chinoise perdues dans l’horreur de la détention. Une certaine solennité qui permet de ne pas tenir cette bande dessinée pour une simple anecdote historique, mais comme un témoignage de notre humanité qui résonne jusqu’à nous, et nous oblige.
PRIX DE LA BD CITOYENNE, LES HUITS FINALISTES DE LA SÉLECTION 2022
- « Une Révolte tunisienne », Aymen Mbarek, Seif Eddine Nechi, traduction Marianne Babut, Alifbata, 224 pages
- « Des Vivants », Raphaël Meltz, Louise Moaty, Simon Roussin, Éditions 2024, 260 pages
- « Faut faire le million », Gilles Rochier, 6 pieds sous terre, 96 pages
- « # J’accuse...! » de Jean Dytar, Delcourt, 312 pages
- « Le Poids des héros », David Sala, Casterman, 176 pages
- « Michel, la fin les moyens, tout ça », Pierre Maurel, L’employé du moi, 80 pages
- « René.e aux bois dormants », Elen Usdin, Sarbacane, 272 pages
- « Le Roi des vagabonds », Patrick Spät, Bea Davies, Dargaud/Seuil, 160 pages
Bulles d’Humanité 2022Les séries d'été de l'HumanitéBD L'Humanité
Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »
La rencontreProfesseure de droit à l’université de Californie, Mary Ziegler est l’une des meilleurs spécialistes aux États-Unis des droits reproductifs. Elle décrypte pour nous l’offensive des conservateurs et le tournant historique que représente la décision de la Cour suprême d’invalider l’arrêt Roe vs Wade qui protégeait constitutionnellement le droit à l’IVG.
Sébastien NatrollTremblement de terre politique : la Cour suprême a invalidé, vendredi 24 juin, l’arrêt Roe vs Wade qui, en 1973, plaçait le droit à l’avortement sous la protection de la Constitution. Depuis début mai, le mouvement « pro-choice » s’attendait à une telle régression : le site Politico avait alors révélé un « draft » (une ébauche) de la décision majoritaire des neuf juges actuels dans l’affaire Dobbs vs Jackson Women’s Health Organization. Dans de très nombreux États dirigés par les républicains, des lois interdisant l’avortement sont d’ores et déjà entrées en vigueur.
Il n’y a donc plus de droit constitutionnel à l’IVG aux États-Unis. Selon vous, est-ce là le triomphe des mouvements conservateurs ? Quelle est la prochaine étape pour les femmes américaines ?
Mary Ziegler Nous vivons une période de grande incertitude pour les femmes américaines. Nous savons que le monde a considérablement changé depuis 1973, date de la décision Roe (qui accordait aux Américaines le droit d’avorter sur tout le territoire – NDLR). L’avortement médicamenteux est désormais disponible et accessible en ligne, souvent même dans des endroits où l’avortement est illégal. Un plus grand nombre d’États protégeront l’avortement légal aujourd’hui que ce n’était le cas dans les années 1970. Mais certaines choses risquent d’empirer. Les États-Unis sont plus divisés politiquement qu’ils ne l’étaient dans les années 1970, et de nombreux États conservateurs sont politiquement non compétitifs (susceptibles d’être gagnés par le Parti démocrate – NDLR). Cela ouvre la porte à une législation extrême sur l’avortement et à des méthodes d’application draconiennes. Le mouvement anti-avortement est plus fragmenté que jamais, ce qui a augmenté les chances que certains États poursuivent les femmes pour avoir eu recours à un avortement.
États-Unis. Le « hold-up » légal de la Cour suprêmeIl s’agit certainement d’un triomphe pour les mouvements conservateurs, qui ont œuvré non seulement pour réduire le droit à l’avortement, mais aussi pour modifier le mode de fonctionnement de la Cour suprême et du Parti républicain. Il convient toutefois de souligner que l’annulation de Roe n’est pas la finalité du mouvement anti-avortement. L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tout le pays, sauf peut-être lorsque la vie de la personne enceinte est en danger. Nous devons nous attendre à ce que les conservateurs continuent à se battre pour cet objectif à l’avenir.
En 1992, la Cour suprême a confirmé Roe dans l’affaire Casey, mais l’a affaibli en adoptant le « standard du fardeau indu1 » et en inversant la charge de la preuve. Les conservateurs ont dénoncé le caractère « inapplicable » de l’affaire Casey. Pensez-vous que cette inapplicabilité était un principe destiné à renverser Roe au fil du temps ?
1- Standard du fardeau indu. Cet examen, moins approfondi que le contrôle de constitutionnalité strict qui était de rigueur jusqu’alors, laisse à l’appréciation des juges ce qui constitue ou non un « obstacle substantiel » à l’accès à l’IVG. Cela a ouvert la voie à des entraves législatives arbitraires dans de nombreux États.
Mary Ziegler Je ne pense pas que les juges de la Cour suprême qui ont façonné l’arrêt Casey avaient l’intention de le rendre inapplicable. À l’époque, la Cour tentait de trouver un équilibre entre les droits des femmes et l’importance que l’État accordait à la vie du fœtus. Le problème, pour les partisans du droit à l’avortement, est qu’il n’y a pas eu de définition très claire de l’inapplicabilité dans le droit américain.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Après l’affaire Casey, les groupes anti-avortement ont tenté de la redéfinir, en faisant valoir que Roe et Casey étaient inapplicables parce que la Cour continuait à bricoler le cadre régissant le droit à l’avortement et parce que le critère de « fardeau indu » était vague – et aussi parce que le droit à l’avortement était « instable », c’est-à-dire politiquement contesté. L’inapplicabilité devenait ainsi une prophétie autoréalisatrice – plus les groupes anti-avortement se battaient et plus la Cour répondait, plus ces groupes pouvaient plaider en faveur d’un renversement de Roe.
États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmesL’argument développé par le juge Alito, rédacteur de l’opinion majoritaire dans l’affaire Dobbs, selon lequel un droit constitutionnel doit être « profondément enraciné dans l’histoire et la tradition », peut-il conduire la Cour suprême de 2022 à se débarrasser des précédents établis ? On parle ici du droit d’utiliser des contraceptifs, mais également des relations entre personnes de même sexe et du mariage gay.
Des membres de la Cour suprême sont prêts à aller beaucoup plus loin. Dans cinq ans, il est impossible de dire quels droits seront remis en cause.
C’est certainement possible. Après tout, le juge Alito s’est appuyé sur une définition similaire des droits « profondément » enracinés dans ces opinions dissidentes dans les affaires reconnaissant les droits au mariage entre personnes de même sexe. La méthode utilisée dans le projet Dobbs suggérerait qu’il n’y a pas de droit d’utiliser des contraceptifs, pas de droit à l’intimité entre personnes de même sexe, et ce n’est qu’un point de départ. Alito souligne que l’avortement est différent parce qu’il implique d’ôter la vie du fœtus. Il est peu probable que la Cour agisse rapidement pour démanteler d’autres droits. Je lis ce démenti du juge Alito comme une façon de rallier à cette décision les juges qui pourraient ne pas vouloir agir aussi rapidement. Mais il y a certainement des membres de la Cour qui sont prêts à aller beaucoup plus loin, et la fenêtre d’Overton est en train de se déplacer. Dans cinq ans, il est impossible de dire quels droits seront remis en cause.
Les conservateurs font maintenant pression en faveur de la « personnalité du fœtus2 ». Est-ce que la menace d’une interdiction nationale de l’avortement est sérieuse ?
2- Personnalité du fœtus. Le mouvement conservateur entend s’appuyer sur le 14e amendement. Celui-ci, adopté en 1868, assurait la citoyenneté à toutes les personnes nées sur le sol des États-Unis (il faisait donc des esclaves affranchis en 1865 des citoyens à part entière) et leur égale protection face à la loi. Si le fœtus est reconnu comme une personnalité, il aura dès lors les mêmes droits que n’importe quel citoyen, dont celui de ne pas être « tué ».
Mary Ziegler À court terme, elle l’est peu. Dans cinq ou dix ans, c’est une autre histoire. Je m’attendrais à ce qu’au moins un des juges conservateurs adhère à la théorie selon laquelle le 14e amendement protège la personnalité fœtale. Ce qui est important ici, c’est que certains des juges de la Cour actuelle sont plus conservateurs que le juge Scalia et plus indifférents – et ce n’est pas peu dire ! – à l’opinion publique. Une autre possibilité à surveiller est une loi fédérale criminalisant tous les avortements, ou la plupart d’entre eux. Les dirigeants républicains ont laissé entendre que s’ils contrôlent le Congrès et la Maison-Blanche en 2025, ils adopteront une loi fédérale interdisant les avortements au-delà de six semaines dans tout le pays.
Dans un rapport rédigé par le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs, on peut lire que des organisations conservatrices américaines financent l’activisme anti-LGBTQ et anti-avortement en Europe et en Amérique latine. On y trouve notamment la Federalist Society3, dont sont membres les six juges conservateurs de la Cour suprême. Pensez-vous que le droit à l’IVG en Europe et en Amérique latine est également sur la sellette ?
3- Federalist Society. Fondée en 1982, cette organisation promeut une forme de conservatisme juridique. L’association, particulièrement influente, défend une lecture « textualiste » et « originaliste » de la Constitution américaine, c’est-à-dire attachée au texte et au sens qu’il avait au moment de sa ratification.
Mary Ziegler Je ne pense pas qu’il y ait une menace imminente en France, mais je pense que les Européens ne devraient pas être complaisants. Ce qui se passe aux États-Unis et en Pologne nous rappelle que, même lorsque la majorité de la population soutient l’accès à l’avortement, les tribunaux et les partis populistes peuvent effacer ces protections.
Il est facile de penser que rien de semblable ne pourrait se produire en Europe, mais ce n’est pas vrai.
Il est également clair qu’il s’agit d’une histoire de démocratie – le renversement de Roe a été possible en partie parce que les groupes anti-avortement et d’autres mouvements conservateurs ont modifié le fonctionnement du système états-unien. Il est facile et réconfortant de penser que rien de semblable ne pourrait se produire en Europe, mais ce n’est pas vrai. Il faut rester vigilant et prendre conscience qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème pour les femmes, mais d’un problème démocratique.
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Combien de Kurdes coûte une place dans l’Otan ?
ChroniqueFrancis WurtzErdogan s’est dit convaincu d’obtenir le renvoi en Turquie des « terroristes » réfugiés en Suède et en Finlande. Il répète à l’envi, sans être démenti par les dirigeants concernés : « Ils les renverront, ils l’ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse. » Sans extradition, en particulier, des Kurdes désignés, bénéficiant actuellement du droit d’asile dans leur pays d’adoption, le président turc menace de bloquer à nouveau l’adhésion des deux pays scandinaves à l’Otan. Les deux premières ministres (sociales-démocrates !) concernées vont-elles perdre tout honneur en troquant effectivement des réfugiés politiques contre un strapontin dans l’organisation militaire occidentale ? Pour tenter de justifier l’injustifiable, la dirigeante suédoise n’a pas hésité à reprendre à son compte le qualificatif dont le président turc affuble les militants et combattants kurdes de Syrie (du PYD, de l’YPG et de l’YPJ) en déclarant : « Si on ne se consacre pas à une activité terroriste, il n’y a aucune raison d’être inquiet », et en s’engageant, de concert avec son homologue finlandaise, à « ne pas fournir de soutien » à ces organisations.
Terroristes, les membres ou sympathisants de ces organisations ? Rappelons qu’il ne s’agit, ni plus ni moins, que des alliés auxquels avaient fait appel les États-Unis et l’Union européenne dans la lutte contre les (vrais) terroristes de Daech en Syrie ! Les héros et les héroïnes de Kobané infligeant sa première défaite au groupe « État islamique », ce sont eux ! Ceux et celles qui, au prix de la vie de nombre d’entre elles et d’entre eux, ont permis de sauver 200 000 personnes de la minorité yézidie menacée de génocide par la milice islamiste dans les monts Sinjar, en Irak, ce sont encore eux ! Les cibles de l’offensive militaire de l’armée turque et de ses supplétifs du groupe djihadiste Tahrir al-Cham (émanation d’al-Qaida) dans le nord de la Syrie, ce sont toujours eux ! Le premier chef d’État occidental à les avoir trahis fut Donald Trump – retirant ses troupes de la région kurde de Syrie pour laisser la voie libre à l’armée turque – dans le cadre d’un de ses tristement fameux deals, en l’occurrence avec Erdogan, déjà à propos d’un différend au sein de l’Otan. Désormais, c’est au tour de dirigeants européens de piétiner leurs « valeurs » pour renforcer à tout prix l’Alliance militaire transatlantique.
Loin d’avoir été offusqués par cet abaissement des autorités de Stockholm et d’Helsinki, tant Joe Biden qu’Emmanuel Macron ont tenu à remercier le président turc d’avoir accepté – à ses conditions – le nouvel élargissement de l’Otan. Le premier l’a fait sur le mode emphatique : « Je veux vous remercier pour ce que vous avez fait pour arranger la situation en ce qui concerne la Suède et la Finlande », ajoutant, en connaisseur : « Vous faites du bon boulot ! » Le second a préféré une formulation plus évasive (ou plus hypocrite) en saluant, lors de son entretien avec Erdogan, le « consensus » trouvé en marge du Sommet de l’Otan Ainsi va le monde libre…
la chronique de francis wurtz L'Humanité
Les Bleues d’attaque pour l’Euro 2022
ActuFootball L’équipe de France fait son entrée dans la compétition, ce dimanche 10 juillet, face à l’Italie à Rotherman, dans le nord de l’Angleterre. Malgré une préparation tronquée par des blessures, le groupe est au complet avec l’objectif de remporter enfin un premier titre.
Nicolas GuillerminTrois ans après la déception du Mondial 2019 organisé en France, où elles avaient été sortie dès les quarts de finale par les Etats-Unis, les Bleues entament l’Euro 2022 en Angleterre face à l’Italie (groupe D), ce dimanche 10 juillet, à Rotherham (21h00, TF1). Sur une série en cours de quatorze victoires en autant de rencontres depuis avril 2021, l’équipe de France affiche un capital confiance à l’opposé de son palmarès désespérément vide. Hormis deux demi-finales disputées et perdues lors de la Coupe du monde 2011 puis au JO 2012, il y a une décennie, les Françaises n’ont plus jamais accédé au dernier carré. Aux commandes depuis bientôt cinq ans, la sélectionneuse Corinne Diacre a bâti un groupe prometteur, savant mélange de joueuses expérimentées et de jeunes talents, pour enfin décrocher un premier titre.
Ensemble depuis le 14 juin pour préparer la compétition, les Bleues ont rempli leurs objectifs avec deux victoires faciles contre le Cameroun (4-0) puis le Viêt-Nam (7-0), respectivement 54 e et 32 e nations au classement Fifa, mais le choix de ces adversaires interroge par rapport au niveau d’adversité qu’elles rencontreront durant l’Euro. A commencer par l’Italie (14 e) puis la Belgique (19 e) et l’Islande (17 e) en matchs de poule alors que les autres favoris, comme l’Angleterre, la Suède, le Danemark, l’Espagne ou les Pays-Bas, se sont frottées à des équipes du gotha.
La balade contre les Vietnamiennes, le 1 er juillet à Orléans, a, certes, régalé les 6000 personnes qui avaient fait le déplacement mais n’a pas permis de délivrer, comme le match précédent, d’indications sur le vrai niveau de cette équipe. Après l’ouverture du score au bout de cinq minutes, les joueuses de Corinne Diacre menaient 5-0 à la demi-heure de jeu puis 6-0 à la pause… L’opposition sera d’un tout autre niveau dimanche face à l’Italie qui, dans la même soirée du 1 er juillet, a accroché l’Espagne de la Ballon d’or Alexia Putellas (1-1), désormais forfait après une rupture aux ligaments croisés du genou gauche, mardi à l’entraînement. Pour Corinne Diacre, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. « On s’adapte aux équipes qu’on a face à nous, assure-t-elle. On s’adaptera aussi face à l’Italie le 10 juillet, ça ne sera pas un problème pour nous. On se mettra dans les bonnes conditions. »
Autre interrogation, celle des automatismes entre joueuses. Pour ce dernier test, la sélectionneuse française n’a toujours pas pu aligner une équipe type, comme face au Cameroun, en raison des absences de la capitaine Wendie Renard, de la latérale gauche Sakina Karchaoui et de la milieu Grace Geyoro, toutes préservées après des pépins physiques contractés durant la préparation.
Les trois joueuses ont heureusement effectué leur retour mardi pour le premier entrainement dans leur camp de base de Ashby-de-la-Zouch, dans le nord de l’Angleterre. La situation la plus inquiétante concernait Grace Geyoro, victime d’une entorse du genou gauche le 21 juin lors d’un entrainement, qu’elle avait quitté en pleurs et en boitant. La latérale gauche du PSG, Sakina Karchaoui, soufrait quant à elle d’une grosse contusion à une cuisse. Enfin, la défenseure centrale de Lyon, Wendie Renard, était amoindrie par une douleur aux quadriceps, muscle situé sur l’avant de la cuisse.
A bientôt 32 ans celle qui a remporté 8 Ligues des champions avec l’Olympique Lyonnais, est un élément essentiel du rouage de cette équipe et une éventuelle nouvelle absence serait un coup dur pour les Bleues. Pilier de la défense et aussi buteuse, souvent de la tête en raison de sa grande taille (1,87m), la Martiniquaise (131 sélections) avait déjà connu deux mois d’indisponibilité en début de saison après une blessure musculaire à la cuisse droite survenue lors d’un rassemblement avec l’équipe de France. « Wendie, c’est un leader naturel, avec ou sans brassard c’est la même personne, souligne la milieu Kenza Dali. Elle a toujours eu ce leadership qui fait d’elle la personne et la joueuse qu’elle est aujourd’hui. »
A quelques jours du premier match face aux Italiennes, Corinne Diacre se veut pourtant sereine. « On a pu donner du temps de jeu à un maximum de joueuses (…) Les performances individuelles et la performance collective ont été satisfaisantes, on termine sans blessure et on récupère Sakina, Grace et Wendie » soit un « groupe au complet ». L’équipe de France peut désormais se tourner vers son objectif pour cet Euro, affiché dès le début du rassemblement par la sélectionneuse : « aller le plus loin possible. »
équipe de france de footballfootball féminin L'Humanité
Manchots
BilletMaurice UlrichS’il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il ne faut pas non plus prendre les manchots pour des buses. Les responsables du vaste aquarium de Hakone, au Japon, ont pourtant essayé si l’on en croit l’AFP, en leur servant sans prévenir du poisson de moindre qualité que celui auquel ils étaient habitués, le chinchard. Les prix de ce dernier ont en effet augmenté de 20 à 30 % par rapport à l’an dernier en raison d’une diminution de la ressource. Résultat, les manchots, qui n’ont pas apprécié l’entourloupe, refusent de manger, comme les loutres d’ailleurs, dont le refus a été unanime. « Ils prennent d’abord le nouveau poisson dans leur bec, a commenté Hiroki Shimamoto, responsable de l’aquarium, mais ensuite ils décrètent qu’ils ne l’aiment pas et le rejettent. Ils sentent qu’il y a quelque chose qui cloche. » Un peu comme si on voulait nous faire avaler des mesures au rabais pour le pouvoir d’achat comme une ambition sociale. On n’est quand même pas plus manchots qu’eux-mêmes. Ou moins.
japonpoissonsanimauxle billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Le ministre François Braun veut raser de près l’hôpital
ActuHôpitaux publics. Arrivé pour « conduire une rénovation de notre système de santé centrée sur les besoins des Français », le nouveau ministre commence par les urgences en réduisant l’accès des services aux patients.
Stéphane GuérardCet été, il ne prendra pas de vacances. Pas avant fin septembre. Alain Es-Sebbar a choisi de rester à son poste de secrétaire CGT de l’hôpital Pellegrin, l’un des trois établissements qui composent le gigantesque centre hospitalier universitaire de Bordeaux, devenu fameux à ses dépens pour avoir dû fermer son service d’urgences, faute d’effectifs pour accueillir les patients.
« Je reste pour m’assurer que les agents puissent, eux, partir. Mon téléphone sonne tout le temps. Il y a même un secteur qui force les gens à venir de nuit parce qu’ils ne trouvent aucun remplaçant », souffle le secrétaire CGT. « Depuis le Covid, la fatigue s’est installée. Ils sont nombreux à chercher à partir. Et on les fait travailler encore plus cet été ? Nous avons commencé, il y a une semaine, une grève illimitée “symbolique” qui court jusqu’à fin août, avec FO et SUD. Il faut bien trouver un moyen de permettre aux gens de s’arrêter car ils n’en peuvent plus. »
41 propositions et du scepticisme
Comme ses collègues, Alain Es-Sebbar a vu un nouveau ministre de la Santé apparaître lundi. François Braun a remplacé l’éphémère Brigitte Bourguignon dans le gouvernement Borne. Ce médecin urgentiste aux premières loges de l’irruption de Covid à Metz, alors qu’il était à la tête du service du centre hospitalier régional depuis quatre ans, comme ne manque pas de le rappeler la communication de l’exécutif, président aussi de l’association Samu-Urgences de France, a commencé fort dès avant le début de son mandat.
Vendredi, il a fait avaliser par la première ministre l’ensemble des 41 propositions portée par la « mission flash » sur « les urgences et les soins non programmés » qu’il a lui-même conduite durant un mois.
Urgences en péril : la carte des 120 hôpitaux concernés, les témoignages de soignantsCe tour de force n’enthousiasme cependant ni le syndicaliste bordelais, ni ses collègues. « Ses mesures sont encore une façon de cliver les secteurs. Au lieu de faire l’unité, il promet un peu plus à certains, rien à d’autres. Ce n’est pas ça qui va rendre nos métiers attrayants : les gens ne veulent plus venir travailler à l’hôpital. »
« Avant de vous déplacer, appelez »
À l’heure où les établissements flanchent (133 services de médecine et d’accueil d’urgence en difficulté mi-juin), François Braun fait du François Braun. Pour trouver à la hâte des moyens de faire passer l’été à des services hospitaliers à bout de souffle et, ainsi, d’éviter les drames humains, le référent santé du candidat Macron 2022 a remis au goût du jour les SAS, ces services d’accès aux soins mis en place en 2019 en partie sous son impulsion, pour désengorger les urgences en orientant les patients en amont.
Trois ans plus tard, il s’agit donc toujours de « réguler les admissions », dixit la « mission flash », en coupant le flux des malades via « un triage paramédical » à l’entrée des urgences, ou par une « régulation médicale préalable systématique », via le standard téléphonique du Samu. Pour ce faire, les effectifs d’assistants de régulation médicale seront « remis à niveau », donc renforcés, afin d’absorber la hausse à prévoir des appels au 15.
En France, 99 % des hôpitaux publics manquent de soignantsSeules les « urgences vitales » ont donc désormais accès direct à des services, dont les moyens peuvent être mutualisés sur un seul site afin d’organiser la pénurie. Cette réduction drastique de l’accès des usagers à ces soins de base s’accompagne d’une grande campagne d’information dont le slogan pourrait être « avant de vous déplacer, appelez ».
Une rallonge budgétaire mineure tentera de faire tenir les personnels hospitaliers (la prime de nuit passe de 1,70 euro/heure à 2,14 euros durant trois mois seulement, à quoi s’ajoute une hausse de 50 % des gardes des médecins). Les médecins libéraux sont choyés : 100 euros brut de l’heure « défiscalisés » pour qu’ils participent à la régulation ; 15 euros supplémentaires par consultation envoyée par le Samu ; aucune obligation de garde individuelle pour la médecine de ville.
« Un cataclysme s’annonce à la rentrée »
Pour s’imposer à la Santé, François Braun clive en jouant clairement la carte des médecins, dont la plupart des organisations corporatives appellent à une régulation des flux en amont, fondée sur une « responsabilisation » des Français, dont la propension à se rendre pour un oui ou pour un non aux urgences est censée expliquer l’engorgement des services. « Si c’est pour gérer la pénurie, cette gestion des flux en amont n’a aucun sens. Mais ce système est déjà en place à Nérac. L’antenne du Smur y régule les admissions depuis dix ans, avec un médecin au téléphone qui aiguille les patients vers le bon interlocuteur », rappelle le docteur Jean-François Cibien.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Pour le président d’Action Praticiens Hôpital, « la mission de François Braun est difficile. Je ne suis pas du même bord politique que lui, mais il a ma confiance. On verra vite, par les premiers arbitrages avec Matignon et Bercy, si le ministre parvient à faire passer des mesures qui rendent l’hôpital attrayant. Car, au vu des envies de départ, un cataclysme s’annonce à la rentrée. »
Pierre Schwobe craint, lui, que les organisations de médecins ne se bercent d’illusions. « François Braun organise la diminution de l’offre pour faire baisser la demande, analyse l’infirmier à l’hôpital Beaujon et membre du Collectif Inter Urgences. C’est la même optique, qui préside depuis vingt ans et qui a agi sur les effectifs des médecins avec le numerus clausus, qui organise les fusions d’établissements pour diminuer les effectifs. En bon macronien, il est aussi très télémédecine et start-up. Ça ne règle rien : les hôpitaux croulent sous la demande car ils n’ont plus de lits, ni de personnel pour y faire face. »
Mélenchon mise sur une dissolution de l'AssembléePreuve de l’accélération du délitement hospitalier, le CHU de Tours appelle à l’aide en demandant à ses homologues de lui envoyer des médecins anesthésistes. Faute de quoi, note le Canard enchaîné, la direction envisage d’envoyer ses patients de neurochirurgie jusqu’à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, à 300 kilomètres de là. Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme résume : « Notre système de santé est en train de s’effondrer et la seule réponse du gouvernement est de valider une rupture du service public en acceptant la fermeture des services d’urgences la nuit. »
En débat Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ?
Après deux années de crise sanitaire, services hospitaliers saturés et personnel épuisé vivent une situation intenable. Comment en sortir ? L'analyse de spécialistes :
- Épisode 1. Les contributions de Loïc Pen, médecin urgentiste, et Jean-Marie Fessler, membre de cercles de réflexion et de propositions portant sur la santé et l’économie sociale et solidaire.
- Épisode 2. Les contributions de Michel Limousin, médecin, co-animateur du comité « Pas de profit sur la pandémie », et Mireille Carrot, membre de la direction confédérale de la CGT, en charge de la santé.
- Épisode 3. Les contributions de Patrick Pelloux, médecin urgentiste, président de l’Amuf, et Maryse Montangon, membre de l’exécutif, responsable de la commission santé du PCF.
- Épisode 4. Les contributions de Hugo Huon, collectif Inter Urgences, et Barbara Filhol, membre du bureau de la Fédération santé et action sociale CGT.
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Aïd, abattage rituel des moutons à quelles conditions c'est permis ?
ArticlePour fêter l'Aïd el-Kébir, ou l'Aïd al-Adha, qui a lieu ce mardi 20 juillet en 2021, les musulmans procèdent à l'abattage rituel des moutons. C’est permis sous réserve de respecter la règlementation, et c’est interdit hors abattoirs agréés. Une circulaire des ministres de l'intérieur et de l'agriculture en rappelle les règles, les obligations et les dérogations admises.
L’abattage rituel (hallal) des moutons consiste à ne pas étourdir l’animal avant sa mise à mort. La loi l’autorise par dérogation et non en permanence et sous réserve d'abréger la souffrance des animaux reconnus « êtres sensibles » par les articles 515-14 du code civil et L214-1 et suivants du code rural.
La loi autorise cet abattage rituel dans les seuls abattoirs agréés et l'interdit donc dans les abattoirs clandestins, à la ferme, chez l'habitant et où que ce soit notamment sur les sites d'approvisionnement comme c'est trop souvent le cas.
La réglementation
L'abattage rituel des animaux sans étourdissement est une dérogation qui peut être levée à tout moment et est strictement encadrée par les articles R214-73 à R214-75 du code rural et selon les modalités pratiques et directives de la circulaire du 14 juin 2018 adressée par les ministres de l'intérieur et de l'agriculture aux préfets.
Les préfets mais aussi les maires qui peuvent prendre connaissance du GUIDE AÏD EL KEBIR doivent veiller à sa bonne application. Elle précise également les sanctions pénales en cas d’infraction au règlement. Quelques exemples :
- abattage en dehors d’un abattoir agréé = 6 mois de prison + 15 000 euros d’amende,
- transport d’un animal vivant dans le coffre d’un véhicule ou sans autorisation = 6 mois de prison + 7 500 euros d’amende,
- absence de précaution pour limiter la douleur et la souffrance de l’animal, absence d’immobilisation dans une berce agréée avant mise à mort, suspension d’un animal conscient, pas d’immobilisation préalable avant la saignée = 750 euros d’amende.
La circulaire rappelle aussi qu’il est interdit d’abattre les moutons et agneaux, pour les fêtes de l'Aïd, ailleurs que dans un abattoir agréé (surtout pas à la ferme ni dans sa baignoire ou tous autres lieux non agréés par les préfets), de les transporter dans le coffre des voitures et d’user de contention manuelle ou non égréée.
Les abattoirs agréés
Les moutons sacrifiés à l’occasion de l’Aïd (cela vaut pour les sacrifices rituels des autres animaux et des autres religions, notamment juive) ne peuvent l’être que dans des abattoirs existants et autorisés à exercer cette pratique ou, faute d’abattoirs de proximité, dans des abattoirs temporaires agréés par les préfets.
- liste des abattoirs agréés Aïd
Dans ces abattoirs qui doivent être aux normes sanitaires, seuls des sacrificateurs agréés sont habilités à pratiquer l’abattage rituel. Ils sont formés pour cela et doivent obligatoirement en possession d’une carte d’habilitation en cours de validité et d’un certificat de compétence.
Les cartes d’habilitation sont délivrées par l’une des trois mosquées agréées : la grande mosquée de Paris, celle d’Evry Courcouronnes et celle de Lyon. Les certificats de compétence sont délivrés par le préfet du lieu de domicile de chaque sacrificateur.
Donc on ne s’improvise pas sacrificateur tant pour le « bien être » animal que pour la sécurité sanitaire des aliments destinés à la consommation humaine.
Cet abattage rituel doit se faire dans les règles propres à tout abattage d’animaux de boucherie. La seule dérogation sujette à controverse est l’absence d’étourdissement.
En pratique
Comme pour tout abattage pratiqué dans un abattoir, il doit être ainsi procédé et dans cet ordre - articles R214-67 à R214-72 pour l'abattage conventionnel et bio et pour l'abattage rituel R214-73 à R214-75 du code rural :
- immobilisation par un procédé mécanique conforme de l’animal qui ne doit en aucun cas être suspendu. Interdiction d’utiliser de simples berces, de se contenter d’attacher l’animal et de toutes contention manuelle (à bras d’hommes) ;
- étourdissement de l’animal après immobilisation… sauf pour le sacrifice rituel de l’Aïd A CONDITION d’user d’un procédé mécanique agréé et adapté au gabarit de l’animal. L’immobilisation doit alors être maintenue pendant la saignée ;
- enfin la saignée doit être réalisée avant que l’animal ne reprenne conscience (sauf cas de l’Aïd sous réserve de maintenir l’animal immobilisé).
Attention, l’abattoir doit avoir l’autorisation du préfet de déroger à l’obligation d’étourdissement.
Quant à la manipulation des animaux qui sont des êtres sensibles (article 515-14 du code civil), elle fait l'objet d'une affichette en français et en arabe téléchargeable sur http://agriculture.gouv.fr/tout-savoir-sur-labattage-rituel
Le transport
Les animaux destinés à l’abattage rituel comme tout animal destiné à l'abattoir doivent être transportés selon les prescriptions définies aux articles R214-17 et R214-49 à R214-59 du code rural. En résumé :
- les animaux doivent être sains et identifiés,
- le transport des marchés au vif ou de chez les producteurs aux abattoirs doit être effectué en bétaillère agréé par un transporteur agréé,
- pendant le trajet prévoir eau, arrêt et nourriture s’il est long.
Tout autre moyen de transport est prohibé notamment dans les coffres des véhicules.
Sur les lieux de l'abattage
L'OABA qui est une organisation de contrôle de l'abattage dans les règles des animaux a constaté que sur certains sites d'abattage agréés, la densité est trop importante : les animaux ne peuvent pas tous se coucher ni accéder à l'abreuvoir. Souvent on ne voit qu'un seul abreuvoir pour 200 moutons !!
L'agrément délivré par la Préfecture se focalise sur les conditions d'abattage. Mais les conditions de mise en attente devraient être également mieux étudiées par les services vétérinaires. Ce d'autant que la loi sur le "bien être" animal ne cesse pas à l'entrée des abattoirs - articles R214-17 et suivants du code rural comme nous le rappelle dans l'entretien ci-dessous le directeur de l'OABA, Frédéric Freund.
En lien
- Guide OABA sur l'abattage rituel
- avis de la Commission d'enquête parlementaire sur l'abattage rituel
- position des musulmans et des juifs sur l'abattage-rituel
Comment ça se passe en pratique ?
Frédéric Freund L'humanité.fr : Comme chaque année l’OABA alerte sur les "dérives" de l’abattage rituel des moutons dans le cadre de l'Aïd. En quoi est-ce un problème et pourquoi se répète-t-il chaque année ?
Frédéric Freund : "C’est effectivement chaque année un réel problème car si l’Aïd dure 3 jours, la majorité des musulmans veut disposer de son mouton dès le premier jour. Or, les capacités d’abattage des abattoirs ne permettent pas d’abattre plus de 200 000 ovins en une seule journée. Donc, depuis toujours, les autorités ont mis en place des sites d’abattages temporaires qui permettent de renforcer la capacité d’abattage.
Suite à un recours déposé par l’OABA et un arrêt du Conseil d’Etat du 10 octobre 2001, les sites d’abattages sont interdits. Il faut désormais déposer un dossier d’agrément pour obtenir l’autorisation d’abattre. Ces abattoirs temporaires ressemblent malheureusement bien souvent aux anciens sites temporaires car ce sont majoritairement des fermes ou des terrains publics aménagés avec chapiteaux."
Comme chaque année, le ministre de l’agriculture a envoyé une CIRCULAIRE aux préfets leur rappelant les règles en matière d’abattage à l’occasion de cette fête religieuse. Comment sont-elles mises en application sur le terrain ?
"La circulaire, dont la rédaction a été en partie confiée au Comité de pilotage interministériel dont fait partie l’OABA, est très bien faite. Elle rappelle l’ensemble des exigences en matière de protection animale, d’environnement et de sécurité sanitaire.
Mais si sur le papier, tout est parfait, sur le terrain c’est autre chose. Bien souvent, les abattoirs temporaires sont agréés la veille de l’Aïd (certains ne sont donc pas listés sur l’avis publié au Journal Officiel) car la phase de test a été tardive. Et même si cette phase de test n’est pas probante, l’agrément est tout de même délivré car la pression des communautés musulmanes est trop forte : les moutons sont présents sur le site, les commandes ont été payées et les clients attendent leur mouton. Pour éviter une « émeute », le Préfet ferme les yeux sur certaines irrégularités et accorde l’agrément !"
L'abattage rituel bénéficie d'une dérogation à l'obligation légale d'étourdissement des animaux avant leur mise à mort par saignée. Cela ne va-t'il pas à l’encontre du bien être animal imposé par le code civil et le code rural ?
"L’OABA a déposé plusieurs recours contre cette dérogation à l’obligation d’étourdissement des animaux. Le Conseil d’Etat dans sa décision du 5 juillet 2013 a estimé, de façon péremptoire, qu’elle n’était pas contraire au bien-être animal et participait de la liberté de culte. Cette dernière est en effet garantie par notre Constitution (liberté de conscience) contrairement à la protection animale.
Par ailleurs, si les agréments d’abattage délivrés à des fermes peuvent légitimement faire grincer des dents (à une époque où les autorités sanitaires ferment des abattoirs qui ne sont plus aux normes…), le Conseil d’Etat rappelle que ces abattoirs temporaires permettent de limiter les abattages clandestins et participent ce faisant à un objectif de salubrité publique.
Pour résumer, mieux vaut des abattages à peu près contrôlés sur un site que de nombreux abattages sans contrôles éparpillés dans la nature.
C’est une vision davantage pragmatique que juridique !"
Le bien-être animal s’arrête-t-il aux portes des abattoirs et des abattages rituels ?
"Absolument pas. La protection animale s’impose aussi en abattoirs et aux abattages rituels. Le règlement européen 1099-2009 du 24 septembre 2009 impose d’ailleurs de nombreuses règles pour éviter toute douleur inutile aux animaux lors de leur mise à mort. Des formations sur la protection animale sont obligatoirement dispensées depuis 2013 à tous les opérateurs qui travaillent en abattoirs et qui doivent obtenir leur certificat de compétence.
Mais, comme en matière de circulation routière, ce n’est pas parce qu’un automobiliste a son permis qu’il va bien conduire et ne pas provoquer d’accident. Sur la route, pour limiter les abus, les autorités mettent des gendarmes. En abattoirs, les gendarmes, ce sont les vétérinaires. Ils sont présents mais en nombre insuffisant, notamment au poste d’abattage où les contrôles sont peu fréquents, même si les récents scandales ont conduit à renforcer le rythme des inspections.
C’est cette insuffisance de contrôles qui explique en majorité les violations des règles relatives à la protection animale."
Vous visitez régulièrement des abattoirs temporaires. Quel est votre constat ?
"Le dossier d’agrément, évoqué précédemment, se focalise sur les conditions d’abattage (matériel d’immobilisation adéquat, personnel qualifié,…) En revanche, il faudrait également que les conditions de mise en attente des animaux fassent partie intégrante des exigences liées à cet agrément.
Les délégués de l’OABA qui visitent depuis plusieurs jours les abattoirs temporaires relèvent sur certains sites une densité trop forte d’animaux qui ne peuvent se coucher et qui ne peuvent pas tous s’approcher du dispositif d’abreuvement.
Par ailleurs, lors des abattages, nous relevons souvent une accélération de la cadence qui est incompatible avec le respect des règles de protection animale qui imposent d’attendre la perte de conscience de l’animal avant de le suspendre. Les études scientifiques s’accordent pour évaluer à une vingtaine de secondes le temps nécessaire, après égorgement, pour qu’un ovin perde conscience.
Avec le temps nécessaire à l’amenée et la mise en contention de l’animal, il est impossible d’abattre plus de 2 moutons par minute. Or, certains sites abattent jusqu’à 150 ovins par heure !"
Quelles sont les propositions de l’OABA pour évoluer vers le respect des règles d'abattage et du bien être animal imposées par l’article 515-14 du code civil et L214-1 du code rural ?
"La récente modification du code civil a été saluée par les ONG de protection animale. Toutefois, il s’agit avant tout d’une avancée symbolique. N’oublions pas que l’article 515-14 du code civil rappelle que les animaux sont soumis au régime juridique des biens.
Tant qu’il n’y aura pas une réflexion majeure en France sur le régime juridique des animaux , il ne pourra y avoir d’avancée notable vers le respect des animaux.
Cela nécessite que la classe politique s’empare sérieusement du sujet. Les attentes sociétales sont fortes et nos parlementaires bien timorés sur la question animale. Les lobbies de la chasse et de l’élevage polluent le débat démocratique.
Les Etats généraux de l’Alimentation, qui se sont tenus à a fin de l'été 2017 en sont une preuve flagrante. Sur les 14 ateliers mis en place, un seul a évoqué timidement le bien-être animal. Il est ressorti que le Bien-être animal est ressenti comme une contrainte pour l’amont (éleveurs, producteurs) et un argument marketing pour l’aval (distributeur).
La loi agriculture et alimentation ne va pas dans ce sens non plus comme nous l'avons révélé dans un communiqué précédant son vote.
La mise en place d’une direction interministérielle de la condition animale permettrait sans doute de faire avancer la cause animale. Tant que le bureau de la protection animale sera rattaché à la Direction Générale de l’Alimentation (Ministère de l’Agriculture et Agroalimentaire), les avancées seront peu nombreuses et symboliques."
En lien
- communiqué de l'OABA sur l'Aïd 2018
aïd el-kébirislam L'Humanité
VIDÉO. Quelle taxation pour les bénéfices exceptionnels des entreprises ?
EmissionL'explosion du prix des matières premières due à la guerre en Ukraine, mais également la spéculation, ont entraîné des profits exceptionnels, notamment pour les entreprises de l'énergie. L'Union européenne va-t-elle taxer ces profiteurs de guerre pour aider les ménages à faibles revenus qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'augmentation du coût de la vie ?
Jean-Jacques RégibierLe point avec les députés européens Manon Aubry ( La Gauche ), et Claude Gruffat ( Les Verts-ALE ) qui expliquent également pourquoi le bilan de la présidence française de l'Union européenne est aussi mauvais.
Un débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
L'Humanité
VIDÉO. Dématérialisation. Des travailleurs étrangers manifestent afin d'accéder aux préfectures
ReportageÀ l'appel de la CGT, quelques 200 travailleurs étrangers et leurs soutiens étaient rassemblés mercredi après-midi devant une antenne du ministère de l'Intérieur à Paris pour dénoncer "l'inaccessibilité aux préfectures" qui plonge certains d'entre eux dans la clandestinité et la précarité.
Franck Cartelet"On souhaite un choc de simplification pour que la régularisation et le renouvellement des titres de séjour se fasse sur une simple preuve de travail et non pas à la discrétion de l'employeur", a expliqué Marilyne Poulain, responsable de la section immigration de la CGT, qui a appelé à cette manifestation devant la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.
Les difficultés d'accès aux préfectures pour les étrangers font l'objet d'innombrables manifestations et recours en justice depuis que l'administration a fait basculer ces démarches vers le tout numérique.
Le syndicat rappelle que des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans la force de travail des travailleurs étrangers.
Dématérialisation des procédures
"C'est une réforme qui s'inscrit dans une volonté de dématérialiser toutes les procédures avec un impact négatif sur le service public" s'insurge Gérard Delahaye, secrétaire général de CGT de la Préfecture de Police de Paris.
Début juin, le Conseil d'Etat a tranché la question et exigé du gouvernement qu'il prévoie une solution de "substitution" à ces démarches en ligne, retoquant les textes qui imposaient un recours exclusif au télé-service.
"On a une problématique d'inaccessibilité aux préfectures et une complexification du renouvellement qui fait qu'on a des gens en situation régulière depuis dix ans qui peuvent se retrouver sans titre", a poursuivi Marilyne Poulain, avant d'être reçue à la DGEF avec une délégation de la CGT.
"au bon vouloir de l'employeur"
Pour le syndicat, un récent décret sur l'immigration de travail a généré de surcroît une "dépendance absolue au bon vouloir de l'employeur" qui place les travailleurs étrangers "à leur merci".
Ibrahima Tall, porte-parole CGT des travailleurs sans-papiers a été reçu au ministère. " Tous les étrangers ne maitrisent pas l'outil informatique et les travailleurs n'arrivent pas à renouveller leurs titres de séjour et perdent leur travail". "La dématérialisation a créé l'injustice face au service public" conclue le syndicaliste.
Ainsi, Mamedy Touré, un Malien de 37 ans venu manifester mercredi, assure avoir perdu son emploi dans le secteur de "l'étanchéité" car il n'arrive pas à obtenir de rendez-vous en vue d'une régularisation à laquelle il pourrait prétendre dans le cadre de la circulaire dite Valls.
"Je travaillais depuis septembre 2021. Mon patron m'a dit que j'aurais un CDI dès que je lui ramènerai un récépissé de la préfecture. Donc je cours derrière les rendez-vous mais impossible" dans son département des Yvelines, assure-t-il, expliquant avoir travaillé pendant plus d'un an avec les papiers d'un tiers.
L'Humanité
Macron a-t-il le monopole de la République ?
EmissionLe parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale. Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite. Pour sa dernière chronique de la saison, Cyprien décrypte pour vous cette actualité politique qui crée de la confusion et brouille les repères. Retrouvez votre chroniqueur à la rentrée pour des surprises et un tout nouveau format.
Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Six minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration, un évènement politique.
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« Touche pas à l'audiovisuel public » : très forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle
ReportageLes salariés de l’audiovisuel public sont en grève ce mardi 28 juin, perturbant pour la journée les antennes radio et les chaînes de télévision, dans un élan de forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle souhaitée par l’exécutif. L’Humanité était aux côtés des manifestants dans le cortège parisien, qui craignent pour leur avenir et l’indépendance de leur modèle.
L’inquiétude est forte chez les salariés de l’audiovisuel public, qui manifestaient ce mardi 28 juin dans plusieurs villes de France, dont Paris. Pour preuve, des taux de grévistes significatifs: les trois quarts des journalistes de Radio France du mardi en grève d’après le SNJ, 45% de grévistes au sein du réseau France 3 d’après des sources internes à France Télévisions… « Du jamais vu » rapporte l’AFP.
Plus de 3 milliards d'euros à remplacer
Sur les pancartes du rassemblement parisien, on retrouve des « Touche pas aux médias publics », tandis que d’autres dépeignent le président de la République en « redevance Killer ». Tous redoutent la suppression de la redevance audiovisuelle annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui amputerait ce service public de plus de 3 milliards d’euros de ressources.
Une somme que l’État promet de compenser, mais comment ? « Est-ce à euro constant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Que se passera-t-il si les politiques changent d’avis ? Tout cela nous inquiète beaucoup », questionne la journaliste Cécile Descubes, montée sur Paris pour protester contre cette mise en péril de la stabilité et de la pérennité du financement de l’audiovisuel public. Dans son antenne à France 3 Limousin, presque toute l’équipe s’est mise en grève pour s’opposer à la suppression de la taxe portée par l’exécutif assure la journaliste, également déléguée syndicale SNJ.
« Tout ça n’est qu’un marché de dupes », accuse Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE du réseau régional de France 3. Présentée par le candidat Macron comme une façon de redistribuer aux Français du pouvoir d’achat, « la redevance va passer dans le budget de l’État, et donc, dans les impôts des Français. Ce qui revient à prendre dans la poche de gauche ce que l’on a rendu dans la poche de droite», raille-t-il.
Quant aux promesses de compensation par l’Etat, il les chasse avec un mauvais souvenir en tête : « Nous avons déjà fait l’expérience de la suppression de la publicité après 20h sous Sarkozy, où l’on nous avait assuré qu’on compenserait à l’euro près les 450 millions d’euros annuels de manque à gagner », souligne-t-il. « Or, ces 450 millions d’euros n’ont jamais été compensés. La première année, le compte n’y était pas, puis en quelques années, la compensation a tout simplement disparu », avertit Jean-Hervé Guilcher, qui craint que le même schéma se reproduise, et s’interroge sur le poids que pèsera le secteur dans les arbitrages budgétaires d’Etat. « Face à des postes tels que la santé, l’enseignement, ou encore la justice, quelle place restera-t-il pour l’audiovisuel dans un contexte d’économies drastiques sans cesse demandées par l’Etat ? ».
L'information en danger
La suppression de cette redevance entraîne d’autant plus d’appréhensions qu’elle vient frapper un secteur déjà structurellement fragilisé, faisant craindre de lourdes répercussions sur la qualité et l’indépendance de l’information. « En 10 ans, France Télévision a supprimé à peu près 15% de ses effectifs, soit environ 1 500 salariés. Dans ces conditions dégradées, on peine déjà à mener à bien notre mission de service public », déplore Jean-Hervé Guilcher.
En région, Cécile Descubes redoute de ne plus pouvoir produire « le travail que les citoyens attendent des journalistes locaux». « S’il n’y a plus de redevance, plus d’argent, on ne pourra plus travailler sur la proximité comme nous le faisons actuellement », explique-t-elle, relayant l’un des slogans de la manifestation, «écran noir sur les territoires ».
Sandrine Gadet, journaliste à France 3 Pays de la Loire voit quant à elle dans la suppression de la redevance la fin de l’indépendance de l’information, et par extension le risque de « la fin des enquêtes sur les lobbys, sur les grands groupes, et sur les tripatouillages bancaires ». Une crainte partagée par les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ dans un communiqué commun: « la redevance est à ce jour le seul mode de financement pérenne garantissant l’indépendance de l’audiovisuel public ».
Face à toutes ces problématiques, les manifestants et grévistes comptent bien « secouer » les députés qui officialisent ce 28 juin leur prise de fonction, de sorte à ce qu'ils « s'emparent du sujet », enjoint Jean-Hervé Guilcher, car, « dans les pays où l’audiovisuel public est faible, la démocratie est en mauvaise santé ».
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Macron va-t-il faire du RN un parti comme les autres ?
EmissionEmmanuel Macron, dans son allocution du 22 juin, s’est déclaré prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée », y compris le RN. Le président de la République va-t-il franchir le cap et faire du RN un parti comme les autres, alors qu'il y a 20 ans, les politiques refusaient de débattre avec l'extrême droite ? Notre journaliste politique Cyprien Caddeo décrypte pour vous cette situation inédite, signe d’une profonde crise démocratique.
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À la SNCF, la feuille de paie ne passe pas
ActuMobilisation L’ensemble des syndicats appellent les cheminots à la grève ce mercredi pour obtenir une revalorisation générale des salaires, gelés depuis huit ans.
Marion d'AllardLa grève s’annonce particulièrement suivie. À la mesure, sans doute, de la colère qui gronde dans les rangs cheminots depuis plusieurs années et que la hausse du coût de la vie vient réveiller. À l’appel des quatre organisations représentatives de l’entreprise publique (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), les agents de la SNCF devraient, ce mercredi, massivement débrayer. En cause : des salaires au rabais, grignotés par une inflation record et des conditions de travail dégradées à coups de réformes et de suppressions de postes. « Le niveau de l’inflation conjugué au gel de nos salaires depuis 2014 nous oblige à réagir », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Basés sur une grille indiciaire propre à la SNCF – dont la valeur n’a pas bougé depuis huit ans –, les salaires stagnent et « même le rattrapage du Smic n’a pas été répercuté », rappelle Éric Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Une perte sèche de pouvoir d’achat que le syndicaliste estime à « 15 % depuis 2014, tous corps de métier confondus ».
besoin de mesures d’urgence
Face à la pression, la direction a convoqué une « table ronde salariale ». Elle doit se tenir ce mercredi matin, au siège de l’entreprise publique. C’est sur ce calendrier que les syndicats ont basé leur mobilisation. « La direction doit nous annoncer des mesures d’urgence pour faire face à la situation de crise. Les cheminots attendent des annonces concrètes, entre autres une augmentation générale des salaires », prévient Laurent Brun. À cette réunion, les syndicats arrivent avec des revendications communes, parmi lesquelles « une revalorisation des salaires, pas une prime Macron », insiste Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots. Les représentants des personnels exigent également la revalorisation des « indemnités », censées rembourser les agents des frais annexes et qui n’ont pas été réévaluées en tenant compte de l’inflation. « On attend un chiffrage précis, on veut savoir quel effort l’entreprise va fournir pour rattraper les pertes accumulées », prévient Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.
Si elle s’inscrit à la suite d’une multitude de luttes locales – d’aucunes gagnantes, comme à Bordeaux où les agents de circulation s’étaient mobilisés –, cette grève nationale s’ajoute également à la longue liste des conflits sur les salaires en cours actuellement, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. « On le constate dans toutes les boîtes, la seule façon de mettre les patrons autour de la table est de construire le rapport de forces », fait valoir Éric Meyer. Et à la SNCF, « avec une inflation inédite depuis quasiment cinquante ans », il y a urgence, renchérit Didier Mathis. Cette perte sèche et généralisée de pouvoir d’achat, tous les cheminots, néanmoins, ne la subissent pas de la même manière. « À la SNCF, la réalité du travail est variable, par métier, mais aussi en fonction de la zone géographique. Avec un litre d’essence à plus de 2 euros, les agents qui sont obligés de prendre leur véhicule, parce qu’ils travaillent en 3/8 ou parce qu’ils doivent rejoindre une gare, sont par exemple les plus touchés », détaille le secrétaire général de la CFDT cheminots. Particulièrement concernés également, les agents du matériel, de l’infra ou de la circulation ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois.
C’est que les chiffres, parfois, sont trompeurs. Car si, à la SNCF, le salaire médian brut mensuel s’élève à 3 200 euros, « la maîtrise et l’encadrement pèsent 54 % de la masse salariale », rappelle Erik Meyer, et « 30 000 cheminots gagnent entre 1 500 et 2 000 euros ».
un sentiment d’injustice domine
D’une même voix, les syndicats dénoncent les conséquences de cette politique salariale a minima qui, conjuguée à une stratégie de suppression de postes, décourage les embauches et augmente la charge de travail des agents en poste. « Il y a de plus en plus de démissions. Les agents commerciaux ne sont plus que 3 000 sur toute la France et il manque 1 000 agents de conduite », déplore Laurent Brun. Certaines lignes, encore, ont été fermées temporairement à cause du manque de personnel aux postes d’aiguillage. Des difficultés à embaucher qui s’expliquent aussi par un rapport déséquilibré entre salaire et responsabilités. « Les impératifs du service public et les responsabilités juridiques individuelles pour certains cheminots ne sont absolument pas compensés avec ce niveau de rémunération », dénonce Thomas Cavel.
Pourtant, les trains sont pleins, les réservations pour cet été explosent et « SNCF voyageurs a déjà dégagé 200 millions d’euros d’avance sur son budget », rappelle Laurent Brun. Mais « la direction n’a pas anticipé cette reprise. Il manque partout du personnel. Le délai de préavis en cas de démission a même été allongé à trois mois au lieu d’un, mais cela ne suffit pas », poursuit le syndicaliste. Sans compter que « la SNCF n’a plus de réserve de matériel ». En somme, conclut le cégétiste, « les technocrates ont géré le rail sur le modèle de la route, en oubliant qu’on n’achète pas un train comme on achète un camion ».
Chez les cheminots domine un sentiment d’injustice. Mais, face aux incertitudes qui pèsent sur un service public ouvert aux quatre vents à la concurrence et soumis à des contraintes budgétaires qui corsètent son développement, ils affichent aussi, la détermination de se battre.
Sans que le détail par région ne soit pour l’heure précisé, seulement deux TER sur cinq devraient circuler ce mercredi.
Du côté des TGV, trois trains sur cinq sont attendus sur l’axe est, trois trains sur quatre sur les axes nord et Atlantique, et quatre trains sur cinq sur l’axe sud-est.
Deux Ouigo sur trois devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est annoncé « quasi normal », selon SNCF voyageurs.
En Île-de-France, le trafic local devrait également être très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien.
De nombreux Intercités devraient être supprimés, avec un train sur trois en moyenne et pas de circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont tous annulés ce mercredi soir, à l’exception du Paris-Nice.
SNCFSalaires et pouvoir d'achatlaurent bruncgt cheminots L'Humanité
Pouvoir d’achat : la Macronie bricole encore
Premier planPrécarité Le gouvernement Borne doit présenter son projet de loi censé regonfler les portefeuilles des Français la semaine prochaine. Des mesures loin de contrecarrer l’inflation et de remettre en question un logiciel libéral qui a montré ses limites.
Florent LE DUPas à la hauteur. Le gouvernement a-t-il au moins pris la mesure de l’inflation qui s’abat sur les Français et leurs budgets ? Plein de gazole à plus de 100 euros, prix de l’alimentation qui s’envolent comme ceux de l’énergie… La hausse des prix à la consommation, qui se situe déjà à 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre 2022. Le fruit, principalement, de spéculations. Jeudi, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a expliqué sur BFMTV que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant même l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et une « obligation de transparence ». « Chiche », ont réagi de suite les sénateurs communistes Fabien Gay et Éliane Assassi, qui ont saisi jeudi la commission des Affaires économiques.
De son côté, le gouvernement refuse de se pencher sur ces phénomènes spéculatifs. Alors qu’un changement de logiciel s’impose, la Macronie poursuit son atelier bricolage. Le 6 juillet, Élisabeth Borne doit enfin présenter son fameux « paquet pouvoir d’achat », envisagé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Sauf surprise, ses projets de lois ne devraient comporter ni augmentation des salaires ni blocage des prix, mais de petites aides insuffisantes, tardives et souvent temporaires.
Énergie : des coups de pouce, rien de durable
Parmi la kyrielle de mesures qui doivent être présentées mercredi, deux symbolisent la philosophie macronienne en matière de lutte contre l’inflation : la prolongation de la remise carburant et celle du bouclier tarifaire. Côté pompe, l’exécutif veut prolonger jusqu’à fin août la remise de 18 centimes par litre instaurée le 1er avril, en demandant « un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix », a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe. « On a eu Bernadette Chirac avec l’opération pièces jaunes, maintenant on a Patrick Pouyanné et Macron avec leurs 18 centimes », a réagi François Ruffin. Le député FI fait ainsi référence au PDG de TotalÉnergies, qui a vu son salaire augmenter de 52 % en 2021. Dans le même sens, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a annoncé mercredi avoir déposé « un texte de loi visant à baisser immédiatement de 35 centimes les taxes sur l’essence », financé par son corollaire : « Taxer de manière exceptionnelle sur 2021-2022 les bénéfices des compagnies pétrolières, dont Total. » « Il n’est pas question d’instaurer une taxe », a déjà balayé Clément Beaune.
Par ailleurs, le gouvernement veut prolonger jusqu’à la fin de l’année son « bouclier tarifaire », soit le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. « Des primes et des chéquounets ! s’emporte François Ruffin. Ce ne sont pas des mesures qui améliorent durablement le pouvoir d’achat. » Car cette fausse solution ne ferait que repousser la note. Contrairement au gouvernement, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante, estime qu’en 2023 un rattrapage tarifaire aura lieu. Les prix du gaz et de l’électricité pourraient alors exploser, d’au moins 8 % d’un coup, une fois le bouclier baissé.
Des hausses nécessaires mais insuffisantes
Attendues et indispensables, plusieurs hausses seront proposées dans le projet de loi du gouvernement. 4 % de plus pour le RSA, l’allocation de solidarité aux personnes âgées et l’allocation aux adultes handicapés. 4 %, c’est aussi la revalorisation des pensions de retraite de base, à partir de ce vendredi 1er juillet. Un chiffre clé, donc, qui reste inférieur à celui de l’inflation . « Nous ne voterons pas contre ces mesures, mais c’est évidemment insuffisant, juge Sophie Taillé-Polian, députée du groupe écologiste. Pourquoi sont-elles aussi tardives et pas à la hauteur de l’inflation ? Il y a un manque de volonté politique et une incapacité à remettre en cause leur logiciel. »
À partir de ce vendredi 1er juillet, le point d’indice des fonctionnaires augmente aussi, de 3,5 %. Un léger rattrapage pour un lourd retard pris depuis 2000, dont se félicite ouvertement l’exécutif : « Cette augmentation est la plus importante depuis 1985 », s’est réjoui Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui se targue de « dégager 7,5 milliards d’euros pour cette mesure ». « Face aux 180 milliards donnés aux entreprises pendant la crise, ça montre bien que les fonctionnaires valent peu à leurs yeux », s’agace Céline Verzeletti, de l’UFSE-CGT, qui demandait, comme les députés de la Nupes, une augmentation de 10 % pour pallier un gel qui durait depuis 2010.
Parmi les autres « coups de pouce » prévus par le gouvernement, la fin de la redevance, qui promet de fragiliser l’audiovisuel public, ou encore un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant, distribués à environ 9 millions de familles. « Un chèque, une fois, alors que le surcoût de l’inflation est de 220 euros par famille et par mois… », calcule Boris Vallaud, président du groupe PS.
Logement : un bouclier percé
Premier poste de dépense des Français, à hauteur de 30 à 40 % de leur budget, les loyers continuent d’augmenter. Le gouvernement a prévu de se pencher dessus, tout en prenant soin de ne pas froisser les propriétaires… La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a annoncé un « bouclier loyer » qui prévoit d’empêcher leur augmentation… mais seulement après une hausse de 3,5 % de l’indice de référence. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », s’indigne l’insoumis Adrien Quatennens. Amélie de Montchalin a répondu, mardi, à ces attaques : « Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste, ce ne serait pas juste. » L’argument ne passe pas : « C’est une fable ridicule et un outil politique pour masquer la réalité : 3,5 % des propriétaires détiennent plus de la moitié du parc locatif, s’agace Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Quant aux “petits” propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont donc pas touchés par l’inflation. »
Au rayon logement, le gouvernement Borne promet aussi une hausse des aides personnalisées au logement (APL) de 3,5 %, trois ans après les avoir baissées. Le communiste Ian Brossat ironise : « Dans sa grande générosité, le gouvernement envisage de revaloriser les APL de 168 millions d’euros. Après les avoir réduites de 15 milliards d’euros dans les cinq dernières années. Je te prends 100, je te rends 1. »
Des propositions alternatives balayées ?
Ces mesures pour le pouvoir d’achat feront figure de premier test pour la Macronie. Avec deux questions : saura-t-elle trouver une majorité absolue et écoutera-t-elle les alternatives des oppositions ? Celles de la Nupes notamment, qui posera sur la table une dizaine de propositions, dont le blocage des prix, le Smic à 1 500 euros net ou la mise en place d’une « garantie dignité pour qu’aucun Français ne vive sous le seuil de pauvreté »… Des mesures financées notamment par des cotisations en hausse grâce à celle des salaires, le rétablissement de l’ISF et l’instauration d’un impôt universel pour les entreprises. Sans surprise, la Macronie s’y oppose avec force : « On est prêt à regarder toutes les mesures si elles n’amènent pas de hausse des impôts ou de la dette », a répondu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
Pourtant, alors que le gouvernement prévoit une enveloppe totale de 9 milliards d’euros, une cagnotte fiscale inattendue de plus de 50 milliards d’euros est apparue ces derniers jours, due à des recettes supérieures aux prévisions sur les impôts sur les sociétés. « C’est le véritable sujet, ces 50 à 55 milliards d’euros n’étaient pas prévus au budget, insiste la députée Sophie Taillé-Polian. Ils doivent être redistribués aux ménages qui souffrent de l’inflation et des salaires trop bas. » Un vœu pieux ? Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà pris les devants, en insistant sur « l’impératif de réduire l’endettement public ». Tandis que les députés LR ont insisté ces derniers jours sur « la fin nécessaire du quoi qu’il en coûte », selon leur chef de file, Olivier Marleix, la Macronie devrait aller dans leur sens pour s’assurer leurs voix. Spécialiste de la mauvaise foi, le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a déjà pris les devants : « Qui pourrait voter contre nos propositions qui renforceront le pouvoir d’achat des Français ? »
pouvoir d'achatSalaires et pouvoir d'achatEmmanuel MacronÉlisabeth Borne L'Humanité
Salaire. Grève de première classe dans un hôtel des Hauts-de-Seine
ReportageDéterminés à faire plier le deuxième groupe hôtelier d’Europe, à Suresnes, une vingtaine de salariés du Campanile et du Première Classe sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations face à la flambée du coût de la vie.
Ixchel DelaporteLes salariés des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes ont battu leur record. Voilà plus de quatre semaines qu’ils ont entamé une grève au son des bidons et des sifflets. Au son aussi des camions et voitures qui klaxonnent régulièrement en signe de soutien. Femmes de chambre, barman, plongeur, technicien, veilleur de nuit… ils sont 24 grévistes sur 65 salariés depuis le 26 mai dernier sous la bannière de la CGT HPE (hôtels de prestige et économiques). Avant ce mouvement, une négociation avec la direction débouche sur une augmentation des salaires de 2 %. Insuffisant et dérisoire au regard de l’inflation qui ne cesse de grimper. « La direction n’a plus voulu négocier. Nous avons donc décidé de continuer la lutte pour une durée illimitée », explique calmement le délégué syndical Ali Djoumoi, technicien en CDI dans les deux hôtels depuis plus de dix ans.
Assis sur une chaise de camping devant le Campanile 3 étoiles, où le prix peut grimper jusqu’à 916 euros la nuit, Francis a endossé le gilet rouge de la CGT. « Je suis veilleur de nuit, je m’occupe des réservations, des paiements, de préparer les petits déjeuners… Je déborde largement de ma fonction. Avec un peu plus d’un Smic et une famille de quatre enfants à charge, je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je suis à découvert de 1 500 euros. Alors vous imaginez bien qu’on ne partira pas en vacances. C’est pour ça que je suis là. » Les grévistes réclament une augmentation des salaires de base de 300 euros par mois et une généralisation de la prime de nuit dans tous les hôtels de 25 euros par nuit travaillée. Mais pas seulement : « Nous voulons la mise en place d’une prime d’ancienneté mensuelle, car d’autres hôtels du groupe en bénéficient, poursuit le délégué syndical . De même pour la subrogation des jours d’arrêt de travail. Aujourd’hui, nous devons payer nos jours de carence. »
Des méthodes d’un autre âge
Parmi les grévistes croisés, tous paraissent rompus à l’exercice. C’est qu’ils en sont à leur troisième grève. Celle de 2012 avait permis aux femmes de chambre employées en sous-traitance d’intégrer le groupe en tant que salariées. Bintou, qui fait le trajet quotidien depuis Cergy, soit deux heures de transport par jour, en a bénéficié : « Je suis à plein temps mais je ne gagne pas plus de 1 400 euros par mois. J’ai des enfants. C’est très juste. J’ai fait grève en 2017 et je suis là encore parce qu’il faut que ça change. » Foulemata, mère de quatre enfants, vit à Ermont-Eaubonne. Elle travaille tous les week-ends et passe jusqu’à quatre heures dans les bus et les trains. Elle raconte en avalant un Doliprane : « Quand j’arrive, je badge et je commence à nettoyer les chambres. Il y a des lits en hauteur, il faut porter les matelas pour changer les draps. J’ai mal au dos et aux genoux. Certaines femmes font des fausses couches… Le groupe doit bouger. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Le groupe ? C’est Louvre Hotels Group, deuxième entreprise hôtelière européenne, qui détient notamment les chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip. La société appartient elle-même à Jin Jiang International, une entreprise chinoise numéro 2 mondial de l’hôtellerie. En grande voie d’expansion économique, Louvre Hotels Group, qui s’autoproclame « gr oupe hôtelier passionnément humain », n’hésite pas à user de méthodes d’un autre âge pour casser la grève. Ainsi, la direction de l’hôtel embauche des intérimaires et les introduit dans l’hôtel à la dérobée. « Je vais vous montrer une vidéo (1) où l’on voit un intérimaire sortir d’un utilitaire dans le parking. » C’est peu dire. Un employé de l’hôtel vêtu d’un gilet jaune qui vient de se garer, se sachant filmé, fait semblant de partir. Laissant deux femmes et un homme enfermés dans le fourgon. L’homme panique et tape dans les portes. « Monsieur, je vais mourir ! » crie-t-il, manquant d’oxygène. Le syndicaliste, qui filme la scène, s’emporte : « C’est interdit ce que vous faites. Vous prenez des gens pour des animaux, dans des cages. » « Ah oui, il faut faire ça », rétorque l’employé de l’hôtel. « La direction mène une guerre d’usure, dit Ali Djoumoi en refermant son téléphone . Mais on ne lâchera pas. »
Louvre Hotels Group fait face à une vague de grèves simultanées soutenues par la CGT (2). Dans les trois hôtels mobilisés, dont le très chic 5 étoiles Golden Tulip de Marseille où le mouvement dure depuis trente-quatre jours, tous les salariés ont harmonisé leurs revendications. Contactée par l’Humanité, la direction du groupe n’a pas donné suite.
hôtelleriefemmes de chambreSalaires et pouvoir d'achatcampanile L'Humanité
Coup de pouce minimal pour les fonctionnaires
ActuSALAIRES Le gouvernement a annoncé, ce mardi, le dégel du point d’indice. Les syndicats saluent l’ouverture d’une brèche pour le pouvoir d’achat des agents publics. Mais le compte n’y est pas.
Cécile RousseauMarie Toulgoat« U ne mesure inédite depuis trente-sept ans. » Ce mardi, au ministère de la Fonction publique, Stanislas Guerini ne manquait pas de superlatifs pour présenter le résultat de la conférence salariale et sa mesure phare : la hausse générale du point d’indice de 3,5 % pour tous les fonctionnaires. « C’est un engagement que nous avions pris depuis quelques mois, a rappelé le titulaire du maroquin depuis mai. C’est l’augmentation la plus importante depuis 1985. Le coût sera de 7,5 milliards d’euros (en année pleine). »
Dans le détail, la fonction publique hospitalière se verra octroyer 1,99 milliard d’euros, moins que la fonction publique territoriale, qui bénéficiera de 2,28 milliards, et la fonction publique d’État, 3,2 milliards. À la sortie de la Rue de Grenelle, les syndicats saluent le geste mais le jugent limité. « Cela faisait des années que les gouvernements défendaient des revalorisations de salaires ciblées et structurelles. Cette hausse générale est donc une bonne chose symboliquement et politiquement », réagit Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique d’État. « Mais 3,5 % ne suffiront pas à rattraper le gel du point depuis 2010, ni à faire face à l’inflation », poursuit-elle. « Avec une inflation d’au moins 5 % et le point d’indice augmenté de 3,5 %, les agents connaîtront une perte brute de pouvoir d’achat de 1,5 % cette année », complète Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux organisations réclamaient une revalorisation d’au moins 10 %. « C’est un premier pas non négligeable, mais nous attendions d’autres mesures », a de son côté réagi Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.
Cet été, les 5,7 millions d’agents devront voir apparaître le résultat de la hausse du point sur leur fiche de paie en août, avec effet rétroactif pour juillet. Stanislas Guerini a tenu à donner des exemples. « Un agent d’accueil en début de carrière va toucher 543 euros annuels en plus, une secrétaire de mairie avec quinze années d’ancienneté 687 euros, égrène-t-il. Cela va relever le niveau de rémunération des agents de catégorie C en début de carrière. Il y a aujourd’hui 700 000 agents payés au niveau du Smic, il n’y en aura plus aucun. »
Alors que la flambée des prix devrait atteindre les 7 % sur un an d’ici à la fin de l’année, le nouveau ministre n’a pas annoncé l’indexation du point sur l’inflation, faisant craindre aux syndicats que les effets de cette mesure ne disparaissent d’ici quelques mois pour les plus précaires. « À la prochaine augmentation du Smic liée à l’inflation, nous aurons à nouveau les premiers niveaux des grilles qui passeront sous le salaire minimal. Ils devront être relevés et cela accentuera le tassement des grilles qui affaiblit la reconnaissance de l’ancienneté et des qualifications », redoute Céline Verzeletti.
Et l’attractivité des métiers ?
Tout en mettant en avant les hausses individuelles de 1,5 % prévues pour 2022, Stanislas Guerini a aussi déroulé les autres annonces visant à restaurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Elles sont minimales : la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’inflation), l’extension du forfait mobilités durables, une revalorisation de la catégorie B en début de carrière, une revalorisation et une extension de la participation aux frais de restauration de 7 %. Le tout pour un coût de 170 millions d’euros.
« Les mesures présentées aujourd’hui visent à répondre à l’inflation, elles n’épuisent pas le sujet de l’attractivité de la fonction publique », expose le ministre, qui annonce d’autres discussions dans ce cadre. S’il n’a pas présenté de calendrier des négociations, il devrait rencontrer les syndicats après les élections professionnelles de la fonction publique, en décembre. Ceux-ci attendent de pied ferme le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers.
Quant à une éventuelle clause de revoyure automatique de ce point d’indice, en cas d’explosion continue des prix, le ministre louvoie, malgré les demandes insistantes des centrales rencontrées ce mardi. « Le ministre a été très évasif, on insistera en septembre pour avoir une nouvelle réunion. Et l’une des manières d’insister est de se mobiliser. Nous allons tout faire pour demander que les revalorisations aillent plus loin », assure Benoît Teste. Lui comme son homologue de la CGT assurent que la question salariale des employés du privé comme des agents de la fonction publique sera à l’agenda social à la rentrée.
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L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat
ActuAvec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.
Clotilde MathieuAprès la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession. Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux « chocs exogènes » : la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie « zéro Covid » continue d’avoir un « fort impact sur les chaînes de valeur mondiales ». Le scénario de croissance est donc « assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie », analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget. Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui « pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession ».
Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé « préoccupant » qui « appelle à la vigilance ». Selon l’Insee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait « majoritairement de celle des produits hors énergie », et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision « entourée d’incertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois ». Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une « inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante ». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé « une gigantesque spéculation». Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, « la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…) ».
Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.
Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, « le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital ».
L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé… Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.
L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, « il est nécessaire de conduire en même temps des mesures d’urgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises ». L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de l’ensemble des aides aux entreprises (160 milliards d’euros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. « La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire ».
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La Coordination CGT du Quai Roosevelt, une mobilisation inédite
ActuDans le sillage de CapGemini, 22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine ont décidé de se coordonner pour porter des revendications communes, dans cette zone où les sièges de grandes entreprises sont nombreux.
Pierric Marissal22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine se sont regroupés ce jeudi pour une première marche de la coordination des entreprises du Quai Roosevelt. « Ce quartier d’Issy les Moulineaux est en train de dépasser le quartier de la Défense en importance, explique Élisabeth Ornago, la secrétaire générale de l’union départementale CGT du 92. Il compte plus d’un million de salariés dont près de 700 000 cadres, ingénieurs et techniciens. Et 40 % des sièges du CAC40 ! ». L’idée est partie de la CGT CapGemini, le mastodonte des sociétés de services informatique en France, dont le siège est situé sur le dit quai Roosevelt. Avec l’Union Départementale, ils ont contacté les syndicats des groupes voisins (Thalès, Orange, Dassault, Safran, France TV, TF1, Orpea…) pour porter des revendications en commun. Et la première, celle qui met tout le monde d’accord, ce sont les rémunérations.
« Cette coordination est tout simplement inédite, se réjouit Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens) venue soutenir ce mouvement. C’est le symbole même de la crise du travail qualifié en France. On est là 6e puissance économique mondiale et on n’arrive pas à recruter des médecins ni des ingénieurs » déplore-t-elle. La syndicaliste souligne que les cadres et les ingénieurs ne profitent globalement jamais d’augmentations collectives : tout est individualisé, au mérite.
Les quatre syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) qui avaient appelé au débrayage devant CapGemini ce jeudi viennent confirmer ses affirmations. « Notre entreprise a réalisé 240 millions d’euros de bénéfices, rien qu’en France en 2021, et n’en redistribue à ses 30 000 salariés Français que 3 millions, s’insurge Laurence Mequecin déléguée syndicale CGT CapGemini. Concrètement, seuls les travailleurs qui n’ont rien touché pendant 3 ans ont pu avoir une augmentation de salaire annuel de 1 000 euros, un rattrapage ». Clairement, le compte n’y est pas, et les salariés de CapGemini se mobilisent sous forme de grève perlée ou de débrayage, un jeudi sur 2, depuis avril dernier.
Mais ce 23 juin, ils ne sont pas seuls. La CGT Orange est venue, des Tui sont là aussi, et les drapeaux Ugict sont nombreux. Dans la foule, un groupe de femmes portant la chasuble CGT santé peut étonner. Elles travaillent notamment dans les Ehpad privés du département – Orpéa y a son siège. « Il y a 120 Ehpad privés dans les Hauts-de-Seine, c’est là où les tarifs d’hébergement sont le plus élevés de France, et où il y a le plus fort taux d’emplois précaires, explique Malika Belarbi, secrétaire Santé à l’union départementale CGT. Nous avons rejoint la coordination, parce que chez nous aussi tout cet argent va aux actionnaires et jamais aux salariés, » pointe-t-elle. Quant aux questions de surcharge de travail, que connaissent bien les cadres, elles peuvent en parler aussi.
La coordination entend se mobiliser contre la réforme des retraites prévue, mais aussi autour de problématiques spécifiques des grands sièges d’entreprises. À commencer par le « Flex Office ». « Cette pratique nie l’individu, toute confidentialité dans l’espace de travail. Le matin on ne sait même plus si on va retrouver son collectif, explique Sophie Binet. La seule motivation, c’est de faire des économies sur l’immobilier. » Laurence Mequecin le confirme : « Chez CapGemini, la stratégie de Flex Office a servi à passer de 10 mètres carrés par salariés à 4 mètres carrés ! »
Les raisons de se mobiliser ne manquent donc pas. Réussir à mettre, en nombre, des cadres et ingénieurs en grève et dans la rue, ce n’est toutefois pas évident. Ils n’en ont clairement pas l’habitude. Alors à l’Ugict on réfléchit à des nouvelles formes de mobilisation. Les assemblées générales hybrides, à la fois sur site et en visioconférence, sont de plus en plus utilisées. La dernière du genre a réuni près de 700 salariés chez CapGemini, un beau succès. Les ingénieurs CGT du groupe en discutent. « On pense à une forme de grève du zèle : ne faire que ce qui est directement prescrit, et je peux vous dire que si on fait ça l’entreprise ne tourne plus, » pointe l’un d’eux. Les réflexions sont en cours et ça ne manque pas d’idées.
Après les prises de paroles de l’intersyndicale sur les salaires, la coordination CGT a quitté le siège de CapGemini pour entamer sa marche. Un parcours de manifestation inédit lui aussi, le long de la Seine, qui passe devant les sièges d’Orange et de Microsoft France, dans l’ombre des buildings d’Accor, de Safran, de Bouygues Immobilier… Jusqu’à l’esplanade de France Télévisions. La coordination avait tenu à venir apporter son soutien aux salariés de l’audiovisuel public, légitimement très inquiets par la fin de la redevance.
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Grève chez TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur de ses salariés
ActuAlors que les bénéfices du groupe pulvérisent tous les records, portés par la flambée des prix de l’énergie, la CGT appelle l’ensemble de ses salariés à une grève inédite ce vendredi.
Cyprien BogandaDepuis dix ans, c’est presque devenu une loi physique, aussi intangible que celle de l’eau qui bout à 100 degrés au niveau de la mer : chez TotalEnergies, les dividendes ne baissent jamais. Quelle que soit la conjoncture économique, que les bénéfices s’envolent ou qu’ils flanchent, le géant tricolore garantit à ses actionnaires une fidélité sans faille. « En 2020, lorsque le groupe n’a engrangé “que” 4 milliards de dollars de résultat net, c’était la panique à bord, raille Thierry Defresne, de la CGT. Mais comme ils avaient 7 milliards de dividendes à verser malgré tout, nos dirigeants ont simplement décidé d’emprunter auprès des banques. Résultat, le taux d’endettement du groupe est passé de 16 % à 19 %… »
En ce moment, les pétroliers ont toutes les raisons de se frotter les mains. Dopé par la guerre en Ukraine, le cours du brent (brut de la mer du Nord) a tutoyé les 120 dollars le baril, tandis que le prix du carburant à la pompe vole de record en record : le litre de gazole atteignait 2,15 euros ce jeudi dans les stations-service françaises, selon le site Carbu.com. Alors que l’immense majorité des automobilistes tire la langue, les actionnaires de Total voient la vie en rose : le groupe a engrangé 4,9 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre 2021 et devrait annoncer des résultats semestriels canon en juillet prochain.
Une mobilisation inédite dans le groupe
C’est dans ce contexte de douce euphorie que la CGT appelle, pour la première fois, l’ensemble des 35 000 salariés français dépendant de TotalEnergies (groupe et filiales) à débrayer, ce vendredi. En cause, la faiblesse des rémunérations, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés de certaines filiales, qui voient leur direction profiter à plein de l’inflation, alors qu’ils peinent à remplir le réservoir de leur voiture.
Khaoine Rahou, représentant du personnel et élu CGT au CSE d’Argedis (stations-service, 3 200 salariés), est dans cette situation. Depuis vingt ans, il travaille dans une station essence de cette filiale, sur l’autoroute A13, pour une paye royale de 1 300 euros net. « En ce moment, je dois payer 120 euros pour un plein d’essence, qui ne me dure qu’une semaine et demie, peste-t-il. J’habite à Paris, à 50 kilomètres de mon lieu de travail. On m’a proposé plusieurs fois de bosser dans une station de la capitale, mais c’est une très mauvaise idée : sur Paris, les stations peuvent fermer du jour au lendemain et vous vous retrouvez à la rue. Les points de vente sit ués sur les autoroutes ont une durée de vie beaucoup plus longue… »
Malgré tout, Khaoine estime qu’il n’est pas le plus mal loti des salariés de sa station-service : « Nous ne sommes que deux avec ma femme, sans bouche à nourrir. Mais je connais un agent d’entretien avec trois enfants, payé 1 200 euros par mois, obligé d’aller aux Restos du cœur… Les gens ont peur de parler, mais ces situations existent. »
« 80 % des employés d’Argedis sont éligibles à la prime d’activité (accordée aux plus bas revenus – NDLR), fulmine Djamila Mehidi, déléguée syndicale centrale CGT. Nous sommes les salariés du groupe les plus mal payés. La direction nous oppose que la situation est similaire chez nos concurrents… En tant que salariés de cette filiale, nous ne pouvons pas bénéficier du socle social commun pratiqué dans le groupe, et notamment l’intéressement. »
Jusqu’à présent, précise la syndicaliste, la grille des salaires d’Argedis démarrait néanmoins au-dessus des minima de branche, mais la récente hausse du Smic a entraîné un tassement des rémunérations. Ce vendredi, les salariés en grève réclament des hausses qui permettent au moins de couvrir l’inflation.
Les augmentations de salaires oscillent entre 1,1 % et 1,7 %
Depuis des années, le groupe tente d’acheter la paix sociale à coups de primes généreuses et d’intéressement (avantageux pour les employeurs, car exonéré de cotisations sociales), mais se révèle plus pingre quant aux hausses de salaires. Depuis 2015, les augmentations générales pour les ouvriers et employés de Total oscillent entre 1,1 % et 1,7 % par an, malgré la croissance quasi continue des bénéfices. « Rendez-nous Christophe de Margerie ! », se marre un syndicaliste du groupe sous couvert d’anonymat.
L’ancien PDG, disparu en 2014, pratiquait selon lui une politique salariale un peu plus équilibrée : « Depuis l’arrivée de Patrick Pouyanné à la tête du groupe, en 2015, l’heure est à la réduction des coûts. Tous les avantages, comme la prime d’ancienneté, ont été intégrés aux augmentations générales pour gonfler l’enveloppe. » Ce qui n’empêche pas le groupe de se montrer beaucoup plus généreux à l’endroit de son dirigeant, dont la rémunération a flambé de 52 % en 2021, à 5,9 millions d’euros. De quoi faire de nombreux pleins d’essence…
Le dernier accord salarial, signé en janvier 2022, prévoit 2,35 % d’augmentation générale, ce qui ne permet pas de couvrir l’inflation. Pourtant, le contexte géopolitique actuel pourrait inciter la direction à desserrer les cordons de la bourse. En ce moment, les pétroliers gagnent sur tous les tableaux : sur l’amont, grâce à la flambée du cours du brent provoquée par l’invasion de l’Ukraine ; mais également sur l’aval (distribution), grâce à l’explosion des marges de raffinage, c’est-à-dire la différence entre le coût du pétrole brut acheté par les raffineries et celui du produit qu’elles vendent une fois raffiné. Ces marges, traditionnellement faibles, ont explosé au cours des derniers mois, à la suite notamment des sanctions votées par les États-Unis et l’Union européenne à l’encontre des raffineries russes, qui ont réduit les capacités de raffinage sur le continent.
Par ailleurs, les groupes pétroliers n’ont eu de cesse de fermer des raffineries en Europe depuis dix ans. Conséquence logique : lorsque l’offre ne peut pas suivre la demande, les prix grimpent ! Et ce sont les consommateurs qui trinquent… À titre d’exemple, le raffinage a rapporté 1,1 milliard de dollars à Total au premier trimestre 2022, soit 4,6 fois plus que l’an passé sur la même période.
Un peu partout dans le monde, la pression politique grimpe pour que les géants du pétrole participent à l’effort général. Aux États-Unis, le président Joe Biden a récemment fustigé la voracité d’Exxon, qui a « gagné plus d’argent que Dieu ce trimestre ». En Italie ou en Grande-Bretagne, les gouvernements ont annoncé la création de prélèvements exceptionnels sur les profits des compagnies énergétiques.
Taxer les superprofits et les investir dans la transition écologique
En France, deux canaux pourraient être utilisés : une taxe exceptionnelle sur les bénéfices de Total et le blocage temporaire des prix du carburant. Portés notamment par la Nupes lors de la campagne des législatives, ces deux outils semblent tout à fait crédibles aux yeux de Thomas Porcher, économiste spécialiste des hydrocarbures : « Il faut taxer les superprofits des compagnies pétrolières. Cela s’est déjà fait, notamment dans les années 1970 aux États-Unis, où l’on parlait alors de profits “imprévus”. L’argument des multinationales, qui s’y opposent en mettant en avant la nécessité d’investir dans les renouvelables, n’est pas recevable. Après 2003 et l’explosion des prix du pétrole, elles ont réinjecté une grosse partie de l eurs bénéfices dans la poursuite de l’exploration et production des énergies fossiles (pétrole de schiste, notamment). Il faut donc taxer leurs profits “imprévus”, et se servir du produit pour investir dans la transition énergétique. »
Quant au blocage temporaire des prix (six mois), il est permis par l’article 410-2 du Code de commerce en cas de circonstances exceptionnelles. « En pratique, poursuit l’économiste, il faudra réunir tous les acteurs de la filière française (production et distribution) : les compagnies pétrolières, qui engrangent des profits colossaux ; les grandes surfaces, qui se servent de l’essence comme d’un produit d’appel et qui ont les moyens financiers de faire face à un blocage de prix ; et enfin, les distributeurs indépendants, qui représentent une faible part du marché. Il faudra fixer un prix qui garantisse la survie des indépendants, en sachant que chacun devra rogner sur ses marges… »
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Étape 5. Pogacar écrase l’Enfer du Nord
ActuEntre Lille et Arenberg (153,7 km), cinquième étape épique, victoire de l’Australien Simon Clarke (ISR). Onze secteurs pavés étaient à franchir. Le double tenant du titre a commencé à faire le ménage parmi les favoris.
Jean-Emmanuel DucoinArenberg-Porte du Hainaut (Nord), envoyé spécial.
Et ceux qui venaient de souffrir nous saluèrent, à leur manière, corps meurtris, moitié mutins moitié victimes. À raison, ils redoutaient l’événement, son injustice potentielle, avant de le ranger dans les affres de leur propre désolation. De Lille à Arenberg (153,7 km), nous assistâmes donc à l’une de ces étapes d’anthologie qui, tôt ou tard, nourriront de futurs palimpsestes immémoriaux. Nous nous trouvâmes au cœur de l’après-midi, après 80 bornes avalées sous un ciel généreux à peine ourlé, rendant les difficultés moins ardues, quand le gros de la troupe débuta son orgie d’ornières et de pavés sur des boyaux de 30 ou 32 millimètres de section. Ci-devant, les onze maudits secteurs de l’Enfer du Nord (classés de 11 à 1), pour un mini-Paris-Roubaix à l’envers (nord-sud) concentré sur 70 kilomètres et plus complexe à aborder, par bien des aspects, que le vrai Monument de printemps. Selon la formule consacrée : un favori n’y pouvait gagner le Tour, mais tout y perdre. Sur leurs visages déjà vrillés par la douleur, nous devinâmes même cet effondrement du présent sous le poids du danger permanent. Oui, c’était ça. Le silence intérieur à la place de la furie alentour.
Depuis un moment, six courageux brossés par la poussière (Powless, Gougeard, Boasson Hagen, Van Der Hoorn, Clarke, Cort Nielsen) ouvraient la voie comme pour conjurer le mauvais sort, l’âme tôt bleuie par le manque d’air. Tout s’emballa en nervosité, à la faveur d’une partie de gros bras, frottages en règle des plus puissantes équipes pour projeter au mieux leurs cadors (Ineos, Jumbo, Quick-Step, FDJ, Bora, UAE, DSM, etc.). Avant même la furie des goulets d’étranglement, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo) tâta méchamment l’asphalte et s’octroya une belle chasse pour reprendre sa place, manquant de peu de percuter un véhicule. Nous pensâmes à Chris Froome, en 2014, contraint à l’abandon dans des circonstances dantesques… sans même apercevoir le début des tronçons pavés de mauvaises intentions.
Sur la ligne d'arriver il ne fallut pas manquer l'apparition des morts-vivants, transis d'effort.
À l’heure de la bière, ils étaient bien là, ces tertres empierrés – ils déployaient leurs ombres comme on jette des maléfices. Dès Villers-au-Tertre (secteur 11), puis dans Eswars, et plus encore dans Wasnes-au-Bac et Émerchicourt (secteurs 9 et 8), en une longue file processionnaire, bataille de sape et guerre de positionnement se disputèrent l’alternance. Nous vîmes Pogacar, Roglic, Sénéchal se tenir aux avant-postes. L’écrivain Paul Fournel a raison : « Les hommes, à vélo, ressemblent à ce qu’ils sont. » Des casse-cou, qui s’installèrent progressivement dans ces dodelinements anxieux qui signèrent la fragilité haute tension, quand leur force vint à claquer la porte. Tandis que les échappés résistaient, sur ces terres noires ensemencées au mâchefer, une impitoyable sélection s’opéra dans le peloton, éparpillé. Incidents et chutes s’accumulèrent. Victimes : Van der Poel, Van Aert, Lampaert, Sagan, O’Connor, Thomas, Pinot et même Roglic et Vingegaard (longtemps en quête d’une machine à sa taille). Tous irrémédiablement lâchés. Le premier grand ménage – il laissera des traces.
Un petit déluge et un goût de fer
De ce tourbillon épique façon jeu de massacre, Tadej Pogacar en rajouta dans la démesure et s’octroya des relais de seigneur à Erre, Warlaing et Tilloy (secteurs 5, 4 et 3). Flanqué de Stuyven, le double tenant du titre creusa les écarts et martyrisa les esprits. Jusqu’à plier le Tour d’une synthèse brutale avant terme ? En tête, l’un des cinq rescapés du matin, l’Australien Simon Clarke (ISR) remporta une victoire de prestige. À l’arrière, un petit déluge et un goût de fer. Dans les porte-bagages, une quinzaine de secondes envolées pour certains (Van Aert, Vingegaard, Bardet, Thomas, Gaudu, etc.). Mais des minutes de passifs pour d’autres : plus de deux pour Roglic, trois pour O’Connor… Alors, sur la ligne d’arrivée, il ne fallut pas manquer l’apparition des morts-vivants, transis d’effort, apparaissant dans un interminable défilé, maculés d’un masque de poussière humidifié par l’usage corporel, leurs regards encore perdus, leurs jambes ravinées par la crasse, leurs muscles durcis par la souffrance, leurs espoirs largués sur les bas-côtés.
Le chronicœur les observa. Ils marchaient, le vélo à la main, comme des automates, des tonnes de remords moribonds moussaient dans leurs gorges, bloquées par la sidération, préservant encore un peu leurs silhouettes étranges qui abritaient tant de folie quelques minutes auparavant. L’Enfer du Nord venait de parler. Car ici, à condition de bien tendre l’oreille, les sacrifices de l’existence restent des murmures. Ceux des fracassés en forçats, mineurs et coursiers, gueules noires et Géants de la route réunis des abîmes.
Et puisque l’endroit, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, vit aussi par le devoir d’histoire, nous dûmes lever les yeux, en salle de presse, située à l’intérieur du site de Wallers-Arenberg, tout au bout de l’alignement rectiligne de « l’ancienne cité » minière dont la fosse, entre 1903 et 1989, extrayait 32 millions de tonnes de charbon, non loin de la mythique tranchée éponyme où la forêt domaniale impose sa masse immobile. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de bleus de travail étaient suspendus à des fils de fer, comme à l’époque des petits matins muets, silhouettes courbées et paumes tremblantes avant la « descente ». Le nez dans la chicorée fumante, nous ressentîmes une sorte de frisson.
5e étape
Lille Métropole-Arenberg, La Porte du Hainaut (157 km)
- S. Clarke (AUS/ISR), en 3 h 13’35’’
- T. Van Der Hoorn (PB/INT) mt
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 2’’
Classement général
- W. Van Aert (BEL/JUM) 16 h 17’ 22’’
- N. Powless( E-U/EFE) à 13’’
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 14’’
Maillot à pois (grimpeur). M. Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune) . T. Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). W. Van Aert (BEL/JUM) 178 points
Tour de France 2022cyclismeTour de France L'Humanité
Étape 4. Wout Van Aert, le feu du dragon
ActuEntre Dunkerque et Calais (171,5 km), victoire en solitaire du maillot jaune. Six côtes répertoriées des monts du Boulonnais étaient à franchir, avant une explosion sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance... et de prévisibilité.
Jean-Emmanuel DucoinCalais (Pas-de-Calais), envoyé spécial.
Comme si nous subsistions dans l’entrebâillement d’une porte imaginaire, le retour sur le territoire national après un grand départ lointain nous rappelle toujours que le Tour, dans son insolente francitude à la conquête de nouveaux territoires à affranchir, ne dépend pas de ses champions, mais domine ceux qui l’incarnent. Ainsi, les us et coutumes de notre monument de juillet ressemblent parfois à des enclosures, quand les lois du genre, bousculées par des règles inédites, marquent la fin des droits d’usage.
Avouons que les dernières heures parurent bien étranges à toute la caravane. Pour la première fois de l’histoire, après un transfert éreintant depuis les fjords enivrés du Danemark, les coureurs connurent donc une pause obligatoire, lundi, après seulement trois étapes. Une journée « off » supplémentaire, en plus des deux instaurées de rigueur depuis 1999. De quoi alléger le programme, ou le compliquer, chacun effectuant une sortie sur le vélo plus ou moins intense selon les équipes.
Comme le rapportait notre druide Cyrille Guimard : « Puisque le triptyque danois n’a pas bouleversé ni décanté la hiérarchie, contrairement aux prévisions, on peut affirmer que le Tour débute vraiment dans le Nord… surtout après une journée de repos. »
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Le chronicœur, furetant de nouveau sur les routes pour s’imprégner de l’articulation réelle des choix, n’oubliait pas que la légende versifiée de la « plus belle course du monde » est devenue un exercice de résistance en intensité sélective, quand elle était, jadis, une épreuve d’endurance de l’extrême.
La fameuse côte pavée de Cassel
Toutes les preuves se trouvaient sous nos yeux, dans la quatrième étape entre Dunkerque et Calais (171,5 km), sur un parcours accidenté et venteux dans les monts du Boulonnais – qui eût été idéal pour Julian Alaphilippe. Six côtes répertoriées, dont la plus fameuse, celle pavée de Cassel (1,7 km à 4,2 %), où Charly Mottet, Bernard Hinault ou Thomas Voeckler bâtirent leurs succès sur les Quatre Jours de Dunkerque. Ou encore celle du cap Blanc-Nez, balayée par les embruns du bord de mer juste avant Sangate et plantée à dix bornes de l’arrivée (900 m à 7,5 %), telle une juge de paix.
Il était à peine quatorze heures, sous un soleil entier à peine voilé, quand deux courageux croisèrent en pionniers le beffroi de Bergues, de la célèbre ville éponyme rendue mémorable, en 2008, par Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon, dont on se souviendra qu’il reste le deuxième film le plus vu dans les salles françaises de cinéma (derrière Titanic).
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Sans jouer du carillon, mais comme les jours précédents « à la maison », l’inénarrable porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), avait depuis le départ emporté dans sa roue arrière le Français Anthony Perez (Cofidis). Une échappée-fleuve vouée à l’échec. Nous attendions de l’inattendu, nous eûmes un furtif aperçu, justement dans Cassel (km 30,7). À l’initiative des Quick-Step de Jakobsen, Asgreen, Lampaert et Sénéchal, équipe plutôt en terre conquise, le peloton se fendit en morceaux. Pas inquiet, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo), leader des débuts puis prochainement équipier de luxe pour Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, avait déclaré la veille : « Nous allons continuer à essayer de combiner nos deux objectifs. Je suis bien parti pour le maillot vert et, au classement général, nous sommes restés hors de danger au Danemark. »
Sans passer par la phase « laminoir »
Puis nous constatâmes, fruit d’un schéma hélas assez désolant après l’atomisation des fuyards (Cort Nielsen d’abord, Perez ensuite), qu’il n’y aurait pas de baston générale avant le cap Blanc-Nez. Une sorte « d’explosion » en brutalité, sans passer par la phase « laminoir ». Tout explosa sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le maillot jaune en personne, le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance et de prévisibilité.
Dans les rues de Calais, cité de la dentelle et de la mode, le Dragon imaginé par l’artiste François Delarozière, construction colossale en acier et bois sculpté, possédant une mobilité inspirée des reptiles, se réveilla quelque peu sans pour autant déambuler ni cracher du feu. La foudre portait un autre nom de dragon, entre mythe et réalité : Wout Van Aert. Il laissa derrière lui une trace incandescente et s’imposa en solitaire, la septième victoire d’étape de sa carrière. Sans aucun dommage pour Pogacar, Roglic et consorts.
Le mini-Paris-Roubaix à venir
Sur la Côte d’Opale inondée de monde, à quelques lieux d’où s’élança Louis Blériot en 1909, le chronicœur négligea la tarte au maroilles. Les yeux tournés vers la houle marine que les migrants dévorent d’envie mais que nous humons avec appréhension, nous pensâmes déjà à la suite des événements.
À cette maudite épopée en ornières, ce mercredi, vers Arenberg et ses onze secteurs pavés. Un mini-Paris-Roubaix susceptible d’un chamboule-tout – à force de l’espérer. Le Tour, fils visiteur de l’art roman et gothique et du grand large, fiancé aux tournures langagières populaires des mines, des usines et des champs, demeure cet espace nomade dans lequel l’humanité se réclame aussi pour l’usage savant de la topographie. Une porte ouverte vers l’imaginaire – ou pas.
L'étape du jour
4 e étape Dunkerque-Calais (171,5 km)
- Wout Van Aert (BEL/JUM), en 4 h 1’ 36’’
- Jasper. Philipsen (BEL/ALP) à 8’’
- Christophe Laporte (FRA/JUM) mt
Classement du jour
- Wout Van Aert (BEL/JUM) 13 h 2’ 43’’
- Yves Lampaert (BEL/DEC) à 25’’
- Tadej Pogacar (SLO/UAE) à 32’’
Maillot à pois (grimpeur). Magnus Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune). Tadej Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). Wout Van Aert (BEL/JUM) 170 points
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Étape 3. Les forçats de la route adoubés par le Danemark
Un jour avecEntre Vejle et Sonderborg (182 km), victoire au sprint du Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), devant le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).
Jean-Emmanuel DucoinVenus de la caste originelle, les hommes de la « vitesse pure » étaient une nouvelle fois invités à porter au firmament une discipline de haut risque pour clore le premier chapitre du Tour, vécu au plus haut point septentrional de sa longue histoire. Le cyclisme naquit jadis du sprint, à l’initiale d’une vélocité digne des chevaux, et dans cette troisième étape au Danemark, entre Vejle et Sonderborg (182 km), dans une étonnante cavalcade vers le sud de ce pays maritime, incessamment balayé par les vents des fjords où s’ensommeillent encore quelques dieux vikings, le soleil déclinait tel un astre froid et sa lumière illuminait de moins en moins les géants de la route.
Mais avant d’en arriver là, nos héros de juillet devaient se coltiner une visitation piégeuse aux origines de l’identité danoise. Il était un peu plus de 13 h 30, le peloton allait bientôt avaler à toute volée la bordure continentale du pays, quand le peloton traversa Jelling (km 12), site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dont les pierres furent à cette région ce que les menhirs de Carnac sont à la Bretagne. Rares témoins de la culture païenne nordique, comme en témoigne son église rudimentaire polie par le temps, ces édifices rappellent la conversion du peuple danois au christianisme vers le milieu du Xe siècle. Depuis le départ à Vejle, le porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), parcourait ses terres en solitaire afin de consolider sa tunique. Le courageux moustachu, décontracté et saluant les spectateurs en ambassadeur privilégié au fil de cette échappée, parcourut ce lieu mythique sous les broncas indescriptibles d’une foule inimaginable. Le gros de la troupe laissa filer, jusqu’à 6 minutes d’avance. Fidèle à un scénario assez classique des équipes de rouleurs, sachant que les occasions de sprints massifs seront rares, dès le retour dans l’Hexagone.
Des chutes et des plaies
Souvenons-nous que, la veille, entre Roskilde et Nyborg, avait laissé des traces certes plus psychologiques que physiques, mais tout de même. Dans une ambiance de folie, sur un théâtre spectacularisé dans le tourniquet d’une nature hostile, le rescapé Fabio Jakobsen (1) avait conquis sa première victoire d’étape et Wout Van Aert son premier maillot jaune, mais au prix d’une bataille de vent espérée dans la traversée du pont du Grand Belt, désormais célèbre, qui ne fit aucune différence contrairement aux prévisions d’Eole. Sauf un peu de grabuge, des chutes et des plaies, dont celle de Tadej Pogacar, qui parvint tant bien que mal à se rattraper. « J’ai réussi à éviter le crash, je ne suis pas vraiment tombé, mais mes deux roues ont crevé et j’ai tapé les barrières avec mon poignet et ma cheville, expliquait-il. Ça a l’air d’aller, j’ai l’impression que je suis solide ! » Plus de peur que de mal pour le double tenant du titre, juste un avertissement. Aucun des autres cadors (Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Et nous eûmes ce commentaire plutôt amusé de Van Aert : « Le vent de face était si fort qu’on a eu l’impression que le rythme de course devenait soudain comme un entraînement. »
Identique impression, en ce dimanche de long défilé assez navrant. Sur le Tour, le monde et sa propriété étant sacrés puisque « ce sont les coureurs qui dictent la course et eux seuls », comme le répète notre druide Cyrille Guimard, il fallut la menace de nuages pour retrouver un soupçon de stress. Le chronicœur ne put dès lors s’empêcher de penser que nous étions à des années-lumière du début des Tours précédents, lorsque la « vélorution » imposée par Julian Alaphilippe – il nous manque – braquait toutes les évidences et enflammait les récits en mode onirique. Nous attendîmes donc, d’abord que le Danois Magnus Cort Nielsen ait achevé son tour de gloire (à 51 km du but), puis que l’emballage final se produise enfin dans les rues de Sonderborg. À l’issue de cet assaut terminal, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), 29 ans, jeta son vélo pour coiffer le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).
Notre patrimoine en itinérance
Ainsi, Sonderborg devint le port de « l’adieu », avec ses maisons colorées aux fresques murales, à l’extrême sud du Danemark puisque la ville se situe à une poignée de kilomètres de la frontière allemande. Avant d’autres aventures. L’esprit en attente du grand retour dans le nord de la France, dès mardi entre Dunkerque et Calais, le chronicœur, valise bouclée, n’eut pas trente-six façons de résumer ces trois jours inauguraux au Danemark. Non sans l’éblouissement d’une parfaite émotion vécue à distance. Car l’« excès » d’amour fou des Danois honora au centuple notre patrimoine national en itinérance, de quoi étouffer bien des critiques. Combien furent-ils sur les bords des routes, joyeux, chamarrés, chavirés d’un bonheur sincère ? Des centaines de milliers ? Des millions, sans doute ? Cette foule compacte et bruyante, amassée jusque dans les recoins des décors les plus improbables, témoigna d’une allégresse incomparable qui grandit encore un peu plus la légende des forçats, adoubés par cet autre peuple du Tour, à moins que ce ne soit le contraire. Une aventure unique à fabriquer de la mémoire – déjà, encore, toujours.
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Étape 1. Yves Lampaert premier maillot jaune
ActuSous la pluie, un contre-la-montre (13,2 km) dans les rues de Copenhague, au Danemark, victoire du Belge Yves Lampaert (Quick-Step). Pogacar et Roglic se placent. Les Français concèdent du temps.
Jean-Emmanuel DucoinCertains récits ont la vie dure. Cette douce ironie qui offre à notre irrespectueuse francitude de Juillet cet art subtile de prendre les premiers tours de roue, inviolable et sacré, ne concerne pas cette année le chronicoeur, tenu à l’écart du Danemark pour des raisons économiques et le bien des finances de l’Humanité – comme près d’un tiers de ses confrères d’ailleurs. Les plis inauguraux de la course, vue de loin, mais non sans dévorer cette admirable ferveur locale, eut donc une saveur toute particulière. Moins d’imprégnation, pas moins de passion, lors de cette première étape, un contre-la-montre intégralement tracé dans les rues de Copenhague (13,2 km), là même, pour l’anecdote, où se déroula en 1921 le premier championnat du monde cycliste de l’histoire. Jamais la Grande Boucle n’avait posé sa caravane en un point aussi septentrional, de quoi ressentir un immense vertige.
Une foule considérable de Danois endiablés et heureux d’honorer notre patrimoine itinérant ; du vent balayant l’asphalte de partout, préfiguration cauchemardesque des étapes de samedi et dimanche, vers l’ouest du pays balayé par les embruns ; et puis, imprévisibles, des gouttes de pluie façon crachin pas malin, comme pour se rappeler que la topographie des lieux et ses éléments dictent leur loi à l’horizon des trois semaines à venir. Tout débuta dans l’allégresse des frissons d’été, au cœur d’une ville si nordique qu’elle se flatte d’être la « plus cyclable au monde ».
Déjà étourdi par la ferveur de la course au maillot jaune dont le double tenant du titre, le Slovène Tadej Pogacar, demeure le grandissime favori, le chronicoeur eut néanmoins une pensée pour les quelques grands noms absents de cette cent-neuvième édition, du champion du monde français Julian Alaphilippe, insuffisamment rétabli de sa chute dans Liège-Bastogne-Liège, au Britannique Mark Cavendish, co-détenteur avec Eddy Merckx du record des victoires d’étape (34), en passant par les vétérans italien Vincenzo Nibali, 37 ans, lauréat en 2014, et espagnol Alejandro Valverde, 42 ans, champion du monde 2018, ou le jeune prodige belge Remco Evenepoel (22 ans), jugé encore un peu tendre par son équipe, sans oublier le colombien Egan Bernal, vainqueur en 2019, toujours en convalescence après une terrifiante culbute qui faillit le laisser paralysé à vie. A quand un Tour en présence de tous les Seigneurs ?
Le sortilège opéra malgré tout et, par le truchement d’images spectaculaires et assez sublimes, le contre-la-montre du jour nous invita à une sympathique ballade dans la capitale danoise, du pont de la Reine-Louise où chaque matin de véritables embouteillages de bicyclettes ponctuent la circulation, au mini secteur pavés au pied du palais d’Amalienborg de la reine Margrethe II, qui règne sur le pays depuis 1972. Les équipes avaient anticipé les éventuelles précipitations, mais les prévisions manquèrent d’exactitude, la pluie survenant bien plus tôt que prévu. Ainsi, les aspirants à la victoire finale s’élancèrent dans les tout premiers, pensant échapper aux intempéries… mais se retrouvèrent sur une chaussée finalement humide et glissante, rajoutant du stress à l’épique. A distance, le chronicoeur enfila un pull-over en se répétant, tel un mantra, que les Géants de la Route jettent leurs corps frêles dans l’épreuve légendaire comme pour signer le début d’une aventure de l’extrême qui se doit de fraterniser avec les modes oniriques empruntés à la noble tradition.
En instabilité constante, toujours aux limites de la bascule sous les averses et les conditions dantesques, les coureurs prirent plus ou moins de risques. Quelques-uns tombèrent (dont le Français Christophe Laporte, en tête à l’intermédiaire). D’autres calculèrent la prudence. Et chez les prétendants au paletot en or, entre spécialistes du genre et cadors du général, nous assistâmes à une bagarre de secondes – plus importantes qu’il n’y paraît. A ce petit jeu du suspens, nous crûmes longtemps que le petit-fils de Raymond Poulidor, le Néerlandais Mathieu Van der Poel, emporterait la mise, voire le double champion du monde en titre de la spécialité, l’Italien Filippo Ganna, voire le stupéfiant belge Wout van Aert, le dauphin du Transalpin lors des deux derniers Mondiaux. La bonne performance (deuxième) du « phénomène » des Jumbo, capable de remporter des chronos, des sprints et même des victoires en montagne, confirma, une fois encore, qu’il faudrait compter avec la force collective des « frelons », symbolisée par les présences tout en haut du tableau du Slovène Primoz Roglic et du Danois Jonas Vingegaard, à quelques encablures à peine de Tadej Pogacar (UAE), impressionnant de vélocité.
Il était écrit que nous n’en resterions pas là. Car nous ne comptions pas sur le coureur « surprise » du jour, le Belge Yves Lampaert. Excellent spécialiste de l’épreuve solitaire, l’équipier de Julian Alaphilippe chez Quick-Step arriva de nulle part et, en équilibriste de la motricité efficace sur terrain dangereux, vint ravir la vedette (à tous ceux dont on parle trop) en se drapant du premier maillot jaune, avec cinq secondes d’avance sur Van Aert. Petite leçon de choses, empreinte d’humilité pour chacun d’entre nous. La tête à l’envers, rêveur, le chronicoeur y vit le signe que ce Tour débutait de manière étrange, temporairement débarrassé des idées préconçues. A ce propos : dans cette bataille de Copenhague, les Français Thibaut Pinot, Romain Bardet, David Gaudu et Guillaume Martin, dont nous attendons beaucoup (trop ?) cette année, payèrent évidemment leur écot de rigueur. Déjà des dizaines et des dizaines de secondes perdues sur Pogacar, Roglic et consorts, telle une sanction précoce, prévisible et anticipée. Mais le Tour débute tout juste, et dans une semaine, quinze jours, le temps écoulé sera-t-il toujours identique ? Et aura-t-il seulement la même saveur ?
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Tour de France 2022 : le peloton tricolore vous présente ses meilleurs « vieux »
ActuPour cette 109e édition de la Grande Boucle, qui s'élance du Danemark ce vendredi 1er juillet, Thibaut Pinot et Romain Bardet reviennent avec l’ambition d’épater sur quelques étapes. Comme Julian Alaphilippe a su le faire. Une marque française.
Etienne BonamyCopenhague, capitale du Danemark et désignée métropole la plus cyclable au monde, accueille le départ du 109e Tour de France, le 1er juillet. Ses trois premières étapes scandinaves, aussi plates et lisses que la surface d’un Drommekage (1), aiguiseront l’appétit du peloton qui affrontera le vent et les sprints massifs. Et, comme en 2017 à Düsseldorf (Allemagne), un court contre-la-montre lance le Tour. Du déjà-vu.
Par panache plus que par calcul
Cinq ans, c’est la période écoulée qui a vu le cyclisme français et ses mousquetaires, Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot et Romain Bardet, offrir, à l’inverse, du relief à la course avec des coups d’éclat sur les routes du Tour. À défaut d’imaginer une victoire finale, la référence tricolore sait faire le show dès que possible. Par panache plus que par calcul.
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On attend les nouveaux épisodes cet été. Après un juillet 2021 discret où Bardet et Pinot avaient choisi de s’abstenir, l’édition 2022 interroge. Permettra-t-elle d’envisager à nouveau un été emballant après deux éditions perturbées par les mesures sanitaires ? La tâche en revient donc à ces trentenaires qui assument encore le leadership du cyclisme pro national. Thibaut Pinot (32 ans) et Romain Bardet (31 ans) reviennent dans le Tour et les souvenirs avec.
Julian Alaphilippe (30 ans), héraut en jaune dès la première étape il y a douze mois (Brest-Landerneau), a laissé planer le doute jusqu’au bout et son test du championnat de France, le 26 juin, à Cholet – avant de devoir renoncer à sa présence dans le Tour, moins de trois mois après sa terrible chute dans Liège-Bastogne-Liège, le 24 avril (2). Elle lui aura finalement coûté plus que les trois semaines d’arrêt qui ont perturbé son début de saison.
Le peloton tricolore présente ses meilleurs « vieux » pour animer quelques épisodes du feuilleton de la course. La concurrence étrangère, elle, continue d’aligner ses talents plus jeunes pour écrire le récit final. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE, 23 ans), double vainqueur en 2020 et 2021, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma, 25 ans) ou le Belge Wout Van Aert (Jumbo-Visma, 27 ans) sont cités en tête dans une liste de favoris qui s’allonge.
« L’entame fait vraiment peur »
L’énumération ne suffit pourtant pas à éteindre l’espoir de voir les leaders français jouer encore les fêtards dans les étapes. Si, pour les raisons évoquées plus haut, l’état de forme de Julian Alaphilippe, double champion du monde, l’a écarté de la quête aux exploits, Thibaut Pinot et Romain Bardet, après blessures et abandons, ont, eux, ciblé leurs objectifs. Ils sont élevés comme les tracés de montagne dont ils raffolent.
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« J’éprouve de la frustration à ne pas avoir pu exploiter ce que j’avais sous le capot ces deux dernières années », racontait Pinot, en janvier, lors de la présentation de son équipe pour la saison. « Quand je suis passé pro, je m’étais fait une liste d’objectifs. Je les ai presque tous remplis. Je voulais être champion de France, gagner sur les trois grands tours, gagner la Lombardie et porter le maillot rose du Giro. C’est le seul truc qui me manque. Le jaune, c’est… Je reste dans le réel en fait. Le maillot jaune du Tour a toujours été pour moi gamin quelque chose de trop grand », ajoutait-il dans une interview donnée à « Ouest-France ».
Le printemps et sa réussite, notamment au récent Tour de Suisse, annoncent autre chose. La quête d’un petit plus pour flirter avec le maillot jaune le temps d’une étape, et plus si affinités. Le scénario tricoté par Julian Alaphilippe, 18 jours en jaune dans les trois derniers Tours sans avoir jamais atteint le podium final, dit une forme de course, à défaut de se porter à hauteur de concurrence des leaders et leurs équipes bâties pour la victoire. Romain Bardet, le 3e larron, est le seul à avoir réussi à se mêler à la bagarre jusqu’aux Champs-Élysées (2e en 2016, 3e en 2017), sans jamais pouvoir porter le jaune.
Comme Pinot, Bardet a zappé l’édition 2021. Usé, il venait de quitter l’équipe AG2R la Mondiale, qui l’a révélé, pour l’allemande DSM. Ce printemps, le coureur de Brioude avait ciblé le Tour d’Italie. Il y a brillé, puis abandonné. Le Tour 2022 est un mystère et la conquête du maillot à pois de meilleur grimpeur son objectif. « Je ne serai pas obnubilé par le classement général, comme sur le Giro. J’ai envie de courir chaque étape comme si c’était une classique. J’aimerais avoir de bonnes sensations dans les Alpes et les Pyrénées », a-t-il confié à « l’Équipe ». « Avant de penser au général, il faut passer la première semaine de course. L’entame fait vraiment peur. Le vent, les bordures, les pavés, la nervosité… » Loin de la montagne où il est attendu pour un nouveau tour de force.
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Cyclisme. Un Tour de France 2022 aux multiples contours
ActuIl y en aura pour tous les goûts et tous les profils de coureurs lors de cette 109e édition de la Grande Boucle. Du 1er au 24 juillet, le peloton pourra s’exprimer à sa guise sur les 3 328 kilomètres que compte le parcours.
Éric SerresC’est donc du Danemark et plus précisément de Copenhague, sous le regard de sa Petite Sirène, que débutera la 109e édition du Tour de France masculin. Vingt et une étape pour une distance de 3 328 kilomètres. Dans la capitale danoise, les coureurs renoueront avec une vieille tradition, celle du contre-la-montre inaugural. Une première depuis 2015 ! Le parcours de 13 kilomètres se déploiera sur un terrain plat favorisant largement les spécialistes du chrono. Mais, au-delà de cette course contre le temps – la seconde aura lieu la veille de l’arrivée à Paris, entre Lacapelle-Marival et Rocamadour (40 km) –, cette édition comportera cinq arrivées au sommet : une dans les Vosges, deux dans les Alpes et deux dans les Pyrénées. Un joli programme !
Après trois journées passées dans le nord de l’Europe et un transfert, dès la 5e étape, le peloton fera son retour en France, notamment sur ces pavés tant redoutés. Entre Lille et Arenberg, sans pourtant traverser la célèbre trouée, mais avec onze secteurs pavés tout de même d’une longueur totale de 19,4 kilomètres, ce sera la 5e fois en 13 éditions que le peloton posera ses roues sur ces chemins qui mènent parfois à l’enfer.
Galibier, Granon, Spandelles : ça va grimper dur !
Passé cet écueil, puis traversant des Ardennes toujours accidentées (6e étape), la Super Planche des Belles Filles – avec un kilomètre de plus de chemin terreux à 24 % – recevra l’offrande faite de sueur et de souffrance d’un peloton déjà échaudé (7e étape). Un petit tour en Suisse, notamment à Aigle, siège de l’Union cycliste internationale (UCI), et il sera temps d’attaquer les Alpes, côté français, avec, lors de la 11e étape, le col du Granon (2 413 m d’altitude). En 1986, c’est là que Bernard Hinault avait perdu son maillot jaune au profit de son coéquipier, Greg LeMond. Mais, avant d’affronter les 11,3 kilomètres à 9,2 % de l’ascension, le peloton devra se coltiner le Galibier par sa face nord (Valloire). L’indigestion guette donc les non-grimpeurs durant ces journées alpestres où pas moins de cinq ascensions classées hors catégorie sont programmées. Après quatre années d’absence, l’Alpe d’Huez fera, quant à lui, son retour le 14 juillet, au lendemain du passage au col du Granon. Après la Fête nationale, le peloton quittera définitivement les Alpes, prendra la direction du Massif central, avant de plonger sur les Pyrénées pour les derniers temps forts de cette édition. C’est lors de la 18e étape que le Tour pourrait définitivement basculer. Cette dernière journée de montagne verra les coursiers franchir l’Aubisque, par le versant de Gourette, puis attaquer Spandelles – une montée inédite de 10,3 kilomètres à 8,3 %. Après une dernière plongée technique vers la vallée, le peloton butera sur la montée finale vers Hautacam, gravi pour la 5e fois depuis 1994. Il sera temps dès lors de revenir peu à peu vers la capitale et ses Champs-Élysées. Cette Grande Boucle, riche par sa diversité, semble convenir aux favoris et tout particulièrement au double vainqueur de l’épreuve, le Slovène Tadej Pogacar : « C’est un parcours complet, surtout les premiers jours. Il y a de tout : des sprints, de la montagne, du chrono, mais aussi des bordures en prévision. Je vais devoir faire beaucoup de reconnaissances pour les appréhender au mieux, c’est assez excitant ! » Propos confirmés par Julian Alaphilippe, qui savoure d’avance : « Il y a différents terrains d’expression, un contre-la-montre, des étapes de bordure, les pavés, des arrivées pour les puncheurs, c’est sûr qu’il y aura du mouvement. J’ai hâte de faire les reconnaissances et de voir ce qu’on va pouvoir préparer. La première impression donne envie ! » Vainqueur de six étapes du Tour depuis 2018 et maillot jaune à dix-huit reprises, le Français aura sans doute quelques cartouches de plus à tirer.
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Donbass. L’avancée russe contraint l’Ukraine à revoir ses objectifs
ActuAprès Severodonetsk et Lyssytchansk, Moscou se fixe de nouvelles ambitions militaires. Les défaites ukrainiennes signent l’échec de la stratégie jusqu’au-boutiste soutenue par les Occidentaux.
Vadim KamenkaLa Russie est-elle en train de mettre la main sur l’ensemble du Donbass ? La prise récente de Severodonetsk et de Lyssytchansk permet à l’armée russe de contrôler l’oblast de Lougansk. Une partie était déjà intégrée à la République autoproclamée du même nom, LNR. « Elle nous offre la possibilité désormais de nous concentrer sur les villes encore défendues par l’armée ukrainienne en nous focalisant sur la région de Donetsk. Les principales cibles désormais se nomment Slaviansk, Kramatorsk, Bakhmout, Avdeïevka », analyse, pour l’Humanité, une source militaire russe.
Au sein de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), les habitants ont accueilli avec enthousiasme les récentes victoires. « Si cela permet de mettre un terme aux bombardements quotidiens, à cette guerre qui dure depuis 2014, pour les populations du Donbass, alors c’est une bonne nouvelle. Mais je doute qu’elle soit rapide », explique Tania (1). Du côté des villes encore plus proches du front, Gorlovka, Yasinovataya, sous le feu intense de l’artillerie ukrainienne, le même sentiment ressort.
Deux villes risquent de polariser les combats ces prochains jours. Slaviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, et Kramatorsk, devenue la capitale régionale après 2014. Elles sont désormais les principaux objectifs de Moscou. La première a déjà subi d’importants combats, il y a huit ans. Elle avait fait partie des villes qui ont organisé le référendum d’indépendance et réclamé l’installation des républiques DNR et LNR. Face à l’intensité des bombardements sur Slaviansk et à l’approche de l’armée russe, à moins de 40 kilomètres, le gouverneur ukrainien de la région, Pavlo Kyrylenko, a appelé les habitants à évacuer la ville, mardi soir.
Le conflit entre dans une nouvelle phase
Pour l’armée ukrainienne, les témoignages qui se multiplient sur le terrain, évoquant des pertes et un nombre de blessés considérables, restent le plus inquiétant. Des chiffres sans commune mesure avec les premiers mois de guerre. De son côté, le géopolitologue et ancien militaire Olivier Kempf explique ainsi sur Twitter les récentes percées. « Il a fallu trois mois à l’armée russe pour prendre le contrôle de Marioupol, trois semaines pour prendre Severodonetsk et moins d’une semaine pour prendre Lyssytchansk. Ces chiffres démontrent à quel point une guerre d’usure peut provoquer, localement, des ruptures soudaines. Les positions ukrainiennes au fond s’avéraient indéfendables. La seule question était de savoir combien de temps elles al laient pouvoir tenir », estime-t-il.
Le conflit entre dans une nouvelle phase. Côté russe, après avoir obtenu le contrôle de la région de Lougansk, quelle va être l’attitude des dirigeants ? Ces victoires sur le terrain vont-elles pousser l’armée à tenter de poursuivre les offensives ? Le discours de Vladimir Poutine, le 4 juillet, est clair à cet égard. Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés » et il espère « que, dans leurs secteurs, tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk ». Une pause opérationnelle n’est donc pas prévue immédiatement. Pour Oleg Bodrov, dirigeant du Mouvement de la paix en Russie, « cette opération devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines ». Plusieurs députés de la Douma penchent davantage pour cet automne. Car l’armée serait tentée de profiter de la désorganisation et d’une forme de démobilisation.
Côté ukrainien, les propos encore récents affirmant une victoire certaine de la part du gouvernement commencent à agacer. Les habitants sont conscients des défaites. Si l’unité demeure derrière le président et l’armée, la stratégie jusqu’au-boutiste, soutenue par les Occidentaux, peut-elle s’inscrire dans la durée ? Le pari de Kiev de faire basculer le rapport de forces sur le terrain, avec l’essor des livraisons d’armes de la part des pays de l’Alliance atlantique, n’a pas encore permis d’emporter les succès escomptés. Les autorités réclament davantage de soutien. Ces défaites peuvent-elles lancer une nouvelle phase de négociations ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu lors des 100 jours de guerre que 20 % du territoire avaient été perdus. Au 134e jour, plusieurs pays s’interrogent sur la nécessité de définir des objectifs et un potentiel cessez-le-feu (lire ci-dessous). D’autant plus que les propos, mercredi, de l’ancien président russe Dmitri Medvedev inquiètent. Proche de Vladimir Poutine, il a évoqué, encore une fois, le recours à l’arme nucléaire et exclut par avance l’éventualité de sanctions par la justice internationale… La diplomatie devrait rapidement reprendre le dessus.
Guerre en UkraineRussiedonbass L'Humanité
L'angoisse des mères russes : « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort »
Histoire de la semaineLes milliers de familles de soldats partis combattre en Ukraine sont dans l’inconnu. Leurs proches ne donnent plus de nouvelles. Face à la censure d’état qui entoure cette guerre, même le nombre de morts est caché au grand public.
Vadim KamenkaDans un immense bâtiment alliant briques et larges fenêtres en verre, en périphérie de Moscou, Valentina Melnikova nous rejoint d’un pas décidé. À 78 ans, elle qui a connu l’Union soviétique, sa chute, les années Eltsine et les quatre mandats de Vladimir Poutine, ne laisse rien au hasard. Figure de proue des Mères de soldats dont elle dirige l’ensemble des comités, la militante organise son planning et les diverses rencontres. Depuis près de quarante ans, elle monte au front contre le gouvernement russe et les hauts gradés de l’armée. « J’ai un peu plus de cheveux blancs, désormais. Mais rien n’a réellement changé. On continue de se battre pour faire respecter les droits des jeunes conscrits, malgré les menaces. On a l’habitude depuis la guerre d’Afghanistan », affirme-t-elle d’un ton assuré.
Chaque année, 130 000 appelés
Cette ancienne professeure de géologie à la prestigieuse Université d’État de Moscou a vu sa vie basculer dans les années 1980. La guerre d’Afghanistan éclate et ses deux fils, censés faire des études universitaires, se retrouvent finalement conscrits par les autorités, à court de soldats. Très vite, elle se mobilise avec d’autres mères contre cette mesure. L’organisation naît ainsi et devient incontournable dans la société russe au fil des conflits au Haut-Karabagh, au Kirghizistan, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. Son combat pour abolir le service militaire obligatoire n’a fait que redoubler. La guerre en Ukraine a encore conforté cet engagement. Des jeunes hommes russes, peu préparés, se retrouvent sur une ligne de front, confrontés à la mort. Chaque année, près de 130 000 citoyens de 18 à 27 ans sont convoqués lors de deux appels annuels par l’armée. « Aujourd’hui, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les mêmes qu’à l’époque. Seule l’ampleur s’avère différente et les relations avec le pouvoir, qui impose une censure totalement inattendue. Celui-ci nous empêche de parler de “guerre”, selon les termes de la Convention de Genève. Nous nous occupons des invalides de guerre afin qu’on leur prête l’attention qu’ils méritent. On les aide à obtenir une augmentation de leur retraite. On travaille aussi avec des psychologues pour traiter les traumatismes », explique Valentina Melnikova.
Lors du défilé militaire du 9 mai, date de la victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou sur la place Rouge, le président Vladimir Poutine a évoqué ces « compagnons d’armes morts courageusement dans un combat juste ». Pourtant, le nombre de soldats morts demeure tabou depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. « Il nous paraît évident qu’en l’espace de quatre mois, le nombre de victimes est désormais supérieur à celui de la guerre en Afghanistan (20 000 morts – NDLR). Néanmoins, les principales villes n’en ressentent pas encore les effets. Cela apparaît extrêmement lointain aux habitants, hormis à ceux des régions frontalières », estime Mikhaïl Matveev, député communiste de la région de Samara. Autre zone d’ombre : l’invisibilité des blessés. Pour des questions de logistique militaire, peu de soldats sont rapatriés. En fonction de la zone de front, les blessés sont transportés dans un premier temps à Donetsk ou Lougansk, les deux principales villes des deux Républiques autoproclamées du Donbass (DNR, LNR). Puis, ils sont ensuite transférés dans quelques villes de Russie. « Les évacuations depuis les zones de combat se font sous contrôle médical. Les médecins ont été installés avec des soignants à la frontière avec l’Ukraine, et des hôpitaux fonctionnent normalement, notamment à Rostov-sur-le-Don (ville russe la plus proche, à une centaine de kilomètres du Donbass – NDLR) ou Voronej », explique Oleg Bodrov, du Mouvement de la paix en Russie.
Pour l’instant, peu de familles osent témoigner. Celles que nous avons rencontrées le font de manière anonyme, via des messageries sécurisées. Le fils d’Ania, qui réside dans la province de Koursk, fait partie des conscrits. Elle n’a eu que très peu d’échanges avec lui et ils furent très succincts. « “Je vais bien, ne t’inquiète pas, maman ! Nous avons bien mangé”, me répétait-il à chaque fois. Il ne voulait faire aucune erreur en donnant des informations sur les lieux ou encore les soldats avec qui il était. Puis, je n’ai plus eu de nouvelles », chuchote-t-elle avant de poursuivre péniblement : « Est-il blessé ou mort ? Je n’en sais rien. »
Au nom du secret d’État
Des milliers de familles russes partagent la même incertitude, les mêmes angoisses. Dans cette guerre de l’information que livre le gouvernement, la maîtrise du récit est primordiale. L’inventaire des victimes passe au second plan. « Je ne suis pas une spécialiste des questions militaires, mais le caractère des opérations (en Ukraine – NDLR) n’a pas permis et ne permet pas de récupérer les corps des soldats russes tués au combat, ce qui est contraire au droit humanitaire international. Après l’arrêt de chaque opération, il doit y avoir une trêve, suivie d’un échange de prisonniers et des corps des soldats tués », rappelle Valentina Melnikova.
Pour les familles, la confirmation du décès d’un proche et la restitution de son corps relèvent d’une véritable bataille. Face à l’afflux de milliers d’appels téléphoniques et de demandes d’informations sur les réseaux sociaux, les comités des Mères de soldats se sont adressés à maintes reprises aux autorités. Ils reçoivent pour toute réponse : « Remplissez des demandes via la ligne rouge du ministère de la Défense, à la Croix-Rouge, au commandement des régions militaires. » Mais rien n’avance, car tout est couvert par le secret militaire. Les parents, les épouses et les amis des disparus vont jusqu’à transmettre des analyses d’ADN pour les identifier. La mère du lieutenant Alexander Baturin, âgé de 25 ans, qui serait décédé près de Lougansk, a envoyé du « biomatériel » afin d’identifier le corps. « J’ai été informée par le commandant du régiment et je me suis rendue à Rostov pour identifier sur les restes du char des traces d’ADN de mon fils. Pas une seule correspondance n’a conclu l’examen. Maintenant, il est répertorié comme “disparu”. Plus aucune personne de l’armée ne me répond. Et je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort. » Le site Novaïa Gazeta Europe, installé en Lettonie, a publié son témoignage, ainsi qu’une enquête sur cet officier originaire de Bachkirie, n° 91711, insigne n° E049790, afin de faire réagir le ministère de la Défense.
Face au silence, dans de nombreuses régions russes, des journalistes, des médias ont créé des « murs de la mémoire ». Il s’agit de listes de soldats tombés en Ukraine constituées grâce à des proches, des militaires, des rapports, afin d’informer et d’honorer leur souvenir. Mais les autorités souhaitent les interdire, au nom du secret d’État et de la loi publiée contre les fausses nouvelles et la désinformation. Le média Baikal journal.ru fait de la résistance. Sur son site, une rubrique intitulée « Combien de soldats de Bouriatie sont morts en Ukraine » est actualisée régulièrement. La liste de noms est impressionnante. « En trois mois, le taux de mortalité des hommes de moins de 30 ans dans la région a quadruplé, écrit le journal. Le 12 juin, nous avons pu collecter, confirmer et analyser les données de 184 morts. La liste comprend les militaires qui sont nés ou ont servi dans cette République. Quatre mois après le début de la guerre, la Bouriatie occupe toujours la deuxième place parmi les régions en termes de nombre de morts. »
Le difficile échange des prisonniers
Dans la capitale, la liste des enterrements ne s’est pas allongée. Dans les rues, peu de blessés sont également visibles. Parmi les soldats morts et enterrés, beaucoup de Bouriates, de Iakoutes, de Daghestanais et de personnes issues des régions caucasiennes de la Fédération de Russie. Elles font partie des territoires les plus pauvres. « L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des Républiques aux multiples origines ethniques », détaille Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à Nanterre et spécialiste de la Russie.
Les familles reçoivent près de 7 millions de roubles (76 000 euros) pour chaque soldat tué et reconnu par l’État. « Les lois contre la désinformation qui frappent les citoyens et les médias forcent au silence. Il faut parler d’“opération spéciale”. Plusieurs quotidiens régionaux arrivent encore à publier quelques portraits. Mais la plupart des grands médias ne peuvent pas se le permettre », constate la journaliste Nadejda Prousentkova, de « Novaïa Gazeta », qui a cessé de fonctionner depuis deux mois pour échapper à la fermeture définitive.
Les soldats faits prisonniers sont l’autre inquiétude des familles. Des structures existent malgré le secret relatif qui entoure cette question, ainsi que leur nombre. Elles fonctionnent depuis 2014, lorsque le conflit a éclaté dans le Donbass. De nombreuses associations des droits de l’homme confirment que des échanges de prisonniers existent, conformément aux articles de la Convention de Genève. Seulement, aucune ne sait quelles sont les règles en vigueur pour ces échanges. Les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères russe, fin mai, ont elles aussi provoqué de l’appréhension. Andrey Rudenko a en effet fait savoir que son pays discuterait de la possibilité d’échanger des prisonniers avec l’Ukraine, une fois qu’ils auront été jugés, notamment pour crime de guerre. « Mais de quoi se mêle-t-il ? s’agace Valentina Melnikova. Avant d’aller devant une cour, il faut qu’il y ait une enquête pour savoir si ces hommes sont coupables », ce qui ralentit encore un peu plus les choses. « Je préviens les familles que nous n’avons aucune possibilité de faire pression sur les autorités. Notre seul but consiste à rappeler les noms des soldats (prisonniers ou blessés). Nous avons des contacts à ce sujet avec l’organisation ukrainienne qui s’occupe des soldats disparus. Nous nous adressons à elle dans les cas les plus difficiles afin qu’elle nous aide et réciproquement. » Des liens humains subsistent encore entre Ukrainiens et Russes. Un espoir pour mettre un terme à cette sale guerre.
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« Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie »
EntretienThéâtre Le prolifique metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui vit désormais en Allemagne, inaugure la 76e édition du Festival d’Avignon, dans la cour d’Honneur du palais des Papes, avec le Moine noir, une pièce adaptée d’une nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov.
Marie-José Sirachkirill serebrennikov Metteur en scène
Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.
Casquette vissée sur la tête, lunettes à grosse monture transparente, stature imposante, Kirill Serebrennikov ne passe pas inaperçu. Dans tous les sens du terme. Il a quitté Moscou en mars pour s’installer en Allemagne. La guerre en Ukraine, la répression à l’égard de toute contestation en Russie auront eu raison de son engagement artistique. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, Serebrennikov transforme ce lieu alors en déshérence en épicentre d’un théâtre libre, contestataire, renouvelant totalement le répertoire, le public et l’esthétique. Ses mises en scène sentent le soufre et s’il monte une pièce du répertoire russe, c’est pour la dynamiter et montrer sa puissance de subversion. Les autorités l’ont dans le collimateur et sortent du chapeau une accusation de détournement de fonds qui lui vaudra d’être arrêté et assigné à résidence. En 2018, lors de la conférence de presse de Leto, à Cannes, l’équipe du film avait laissé une chaise vide pour rappeler l’absence de Serebrennikov. En 2019, sa pièce Outside s’est jouée au Festival d’Avignon, en son absence, le metteur en scène ne pouvant quitter la capitale russe. Au Festival de Cannes, cette année, son film la Femme de Tchaïkovski était en compétition officielle. À l’issue de la projection, il prend la parole : « Merci beaucoup d’être avec nous dans ce moment difficile de notre vie. Non à la guerre. » Pendant la conférence de presse qui s’ensuit, on le questionne sur le boycott des artistes et de la culture russes. « Dans ces moments difficiles, c’est l’art, la musique, le cinéma, le théâtre qui permettent aux gens de se sentir vivants », répond-il. Des propos qui ne convainquent pas tout le monde… À quelques jours de la première du Moine noir, de Tchekhov, dans la cour d’Honneur, nous l’avons rencontré.
C’est la quatrième fois que vous venez présenter un spectacle au Festival d’Avignon. Cette fois-ci, vous êtes invité dans la cour d’Honneur où vous mettez en scène le Moine noir, de Tchekhov. À quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ?
On répète de façon intense. L’espace est complexe, on manque de temps, tout le monde est un peu sur les nerfs, sans compter les éléments qui s’invitent comme le soleil, la pluie, le vent avec lesquels on doit apprendre à négocier.
La cour d’Honneur est un espace particulier. Cela vous a-t-il obligé à revoir la scénographie du spectacle ?
Notre scénographie est assez simple, même balayée par le mistral ! Je suis curieux de voir ce que ça va pouvoir provoquer. Le palais des Papes est une sorte de loupe, de miroir grossissant où chaque spectateur vous scrute. Mais ce qu’ils vont découvrir n’a rien à voir avec la version que j’ai créée à Hambourg (au printemps dernier – NDLR). Ce sera un tout autre spectacle.
Dans le Moine noir, il est question de tenter d’approcher la vérité selon plusieurs points de vue. Dans votre dernier film, la Femme de Tchaïkovski, il s’agit du mensonge. Vérité et mensonge…
J’aime tellement cette idée formidable que je n’ai pas envie de la commenter ! Le Moine noir, c’est effectivement la quête de la vérité, sa complexité et l’impossibilité de la trouver. Dans le film, il s’agissait du mensonge qui règne, qui dirige chaque personnage et tente d’étouffer la vérité.
Peut-on y voir une métaphore de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui ?
Dans mon travail, je ne pars pas d’une idée autour de laquelle je broderais un spectacle. En général, je pars de mes souvenirs, de mes premières émotions et j’essaie de les assembler. Parfois, j’oublie des fragments. Ces lacunes, j’essaie de les colorer. Je suis traversé d’émotions et, de là, jaillissent des images qui créent cette structure bizarre qu’est un spectacle ou un film, et les gens y voient le reflet de leurs sentiments.
Vous obtenez l’autorisation de quitter la Russie pour créer votre spectacle en Allemagne et décidez de ne pas retourner dans votre pays. Qu’est-ce qui a provoqué cet exil ? La guerre contre l’Ukraine ? Vos conditions de vie à Moscou ?
C’était difficile d’être là-bas, parce que c’était la guerre. On éprouvait un sentiment de violence diffus partout. Je ne sais pas comment me comporter, comment vivre à l’intérieur d’un pays qui a déclenché une telle guerre. Aujourd’hui, on est les représentants d’un pays belligérant qui rase des maisons, des villages, des villes, tue des civils. C’est une tragédie pour nous tous. Tu crois comprendre et tu ne comprends rien. Je m’informe tous les jours sur ce qui se passe, mais tu es incapable de réaliser comment tout ça est possible. Je ne peux justifier cette violence d’État, ni me résoudre à tuer quelqu’un pour des raisons géostratégiques. Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie.
On vous a reproché de ne pas avoir pris parti assez vite, d’être resté en retrait, à la suite de l’invasion de l’Ukraine…
J’attendais mon procès et je ne pouvais rien dire quand j’étais là-bas. Mes avocats m’appelaient toutes les deux minutes pour me supplier de me taire, de ne rien dire avant mon jugement. Il me fallait serrer les dents jusqu’à ce que je sois libre de partir et de parler.
D’aucuns vous qualifient de personnage ambigu, énigmatique, voire double…
Je veux être triple, même si je ne suis pas un trépied. J’exprime des émotions différentes, parfois contraires ou contradictoires. Je lutte, parfois, contre des sentiments exécrables qui montent en moi. Mais, parfois aussi, ça sort, et j’ai honte. Pourquoi me refuse-t-on le droit de me tromper, de dire des conneries ? Je suis artiste, j’ai le droit de me tromper. Je ne suis pas un homme politique qui mesure chacun de ses mots parce qu’il veut être réélu.
Vous avez grandi en pleine perestroïka, un moment où les choses bougent, où il souffle un vent de renouveau, pour ne pas dire de liberté. Diriez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être un artiste russe ?
C’est plus difficile d’être russe tout court. Mon pays en a attaqué un autre. Quand tu dis que tu viens de Moscou, les gens te regardent de manière pas très amicale. Le plus terrible, c’est quand les gens, en Europe, te chuchotent à l’oreille « Poutine a raison ». Merde ! Où suis-je ?
Vous avez été démis de vos fonctions de directeur du Centre Gogol. La semaine dernière, on a nommé un nouveau directeur « en phase avec le Kremlin », dites-vous…
Quand on ferme un lieu de création, un organisme vivant, un lieu d’effervescence, sans en expliquer les raisons, juste parce qu’un ordre est arrivé, qu’est-ce que ça signifie ? Gogol était un théâtre mondialement connu, reconnu. Le public, le succès étaient au rendez-vous et, tout d’un coup, on le ferme. C’est terrible. Lorsqu’on m’a proposé ce théâtre, ce n’était aucunement une récompense ou parce que j’étais ami avec les autorités. Le théâtre se trouvait dans un état catastrophique. J’ai essayé de relever ce défi car il fallait tout refaire, rassembler une troupe. Ça nous a pris tellement de temps, de force et d’énergie pour que le théâtre devienne un endroit incontournable… J’y ai laissé des litres de sueur, mais c’était passionnant. Et puis, il y a eu les premières manifestations contre Poutine en 2012-2013, puis la Crimée en 2014, et le théâtre était traversé par ce vent de contestation. Et, aujourd’hui, la guerre contre l’Ukraine…
Comment est-on passé de ces manifestations, il y a dix ans, à cette faible mobilisation contre la guerre en Russie ? D’ici, on a le sentiment que la population est interdite, figée, voire complice parce que nationaliste…
Dix années de propagande non-stop, la mainmise et le contrôle de tous les médias… Des journalistes que l’on pensait honnêtes et, après coup, on a compris qu’ils travaillaient pour Poutine. On a cadenassé la télévision, on a commencé à changer les équipes. Certains proches du pouvoir ont racheté des journaux. Désormais, il n’existe plus de presse libre à Moscou. Il restait Internet et les réseaux sociaux mais, maintenant, des lois permettent de traquer les moindres opposants et un seul post sur Facebook peut vous envoyer en prison. Pour résumer, il y a les persécutions, les assignations à résidence, la guerre et le Festival d’Avignon… et tout ça se passe en même temps.
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UE. Derrière l’adhésion de l’Ukraine, la corruption en ligne de mire
ActuDans un pays qui, avant le déclenchement de la guerre, était gangrené par les pots-de-vin, les malversations et le trafic d’influence, la perspective de la reconstruction peut aiguiser les appétits des oligarques. Après avoir installé l’Ukraine dans le sas à l’entrée de l’Union européenne, Bruxelles manifeste, semble-t-il, quelques craintes…
Thomas LemahieuSur l’adhésion de l’Ukraine, l’Union européenne a-t-elle mis la charrue avant les bœufs ? La semaine dernière, le Conseil européen rassemblant les chefs d’État et de gouvernement a adopté en grande pompe la recommandation de la Commission accordant le statut de candidat au pays pris sous le feu de la Russie depuis le 24 février. Le Parlement européen avait d’ores et déjà averti qu’il n’y aurait pas de «procédure accélérée», alors que cinq États sont toujours coincés dans le sas à l’entrée : la Turquie depuis 1999, mais aussi la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).
Ce vendredi, Ursula Von der Leyen appelle les autorités ukrainiennes à accélérer les réformes contre la corruption. «Le chemin à parcourir sera long, mais l’Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu’au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne», promet-elle dans un discours en visioconférence devant le parlement ukrainien. Selon la présidente de l’exécutif européen, les autorités ont déjà mis en place «une machine anti-corruption impressionnante». Derrière les propos encourageants, Von der Leyen pose des conditions. «Désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités, estime-t-elle. Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible.» Dans sa liste de demandes immédiates, Bruxelles réclame également une «procédure de sélection des juges» nommés à la Cour constitutionnelle, une «mise en œuvre juridiquement solide» de la nouvelle loi destinée à contrer «l’influence excessive des oligarques sur l’économie» ainsi que la création d’une autorité indépendante de régulation des médias.
En réalité, derrière les démonstrations bruyantes de soutien à l’Ukraine, les Européens et les Occidentaux, de manière plus globale, commencent à s’inquiéter sérieusement d’un risque de détournement des fonds qui pourraient être versés en vue de la reconstruction du pays. À la veille d’une conférence internationale sur le sujet, organisée lundi et mardi prochains à Lugano (Suisse), une estimation des montants nécessaires donne le tournis. Selon les calculs d’Ivan Lukeria, vice-ministre ukrainien du Développement territorial, les dommages causés aux seules infrastructures critiques s’élèvent d’ores et déjà à près de 45 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le président de la Banque européenne d’investissement évalue, lui, le coût total de la reconstruction de l’Ukraine à 1 100 milliards de dollars (1 051 milliards d’euros).
Malversations, pots-de-vin, trafic d’influence et abus de pouvoir… Avant la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, l’Ukraine figurait en queue de peloton dans les palmarès de la lutte anti-corruption de l’ONG Transparency International. Seuls la Russie et l’Azerbaïdjan se classent derrière dans l’espace euro-asiatique… Malgré les richesses gigantesques dans ses sous-sols qui regorgent de minerais de fer et de nickel, mais aussi de métaux précieux comme le manganèse, le titane et le palladium, en dépit de son statut de grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine est très mal placée aussi en termes de niveau de vie : le revenu moyen par habitant ne dépasse de justesse les 3 000 euros par an, très loin derrière les standards européens.
De quoi, là aussi, inciter les Suisses qui coorganisent avec Volodymyr Zelensky la conférence de Lugano à une très grande prudence. «Il va être très difficile pour l’Ukraine de faire face aux dangers de corruption qui vont accompagner la reconstruction imminente et massive, prévient ainsi Gretta Fenner, la directrice générale de l’Institut de Bâle pour la gouvernance. Faute de surveillance et de contrôle sur les fonds attribués, je redoute que non seulement beaucoup d’argent soit perdu, mais aussi que les structures oligarchiques contrôleront à nouveau bien davantage l’Ukraine».
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En Ukraine, les femmes au cœur de l’horreur guerrière
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen donne la parole à plusieurs de celles qui continuent de vivre et de lutter dans leur pays, parfois les armes à la main.
Gérald RossiLa circulation se fait en évitant les monticules de sacs de sable et les barbelés. L’autoradio branché sur le canal 63 diffuse une chanson qui dit à peu près : « Le soir s’assombrit, le cœur de l’insurgé bat, on livre des munitions à la hâte… » Au volant, Maroussia, une soldate de 44 ans qui, après trois semaines de guerre, a droit à sa première permission. Elle est affectée à la défense militaire de la ville de Kiev. Le documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen brosse le portrait (un peu rapide) de femmes qui ont choisi de rester dans leur pays, dans leur ville, alors que d’autres n’ont eu d’autre choix que la fuite depuis que, le 24 février à l’aube, l’armée russe a entamé l’invasion de l’Ukraine.
missions de sécurité, de santé...
Maroussia rejoint sa famille, dans une petite ville à deux heures de route. Ses filles ont été envoyées en Pologne pour leur sécurité. La localité a été bombardée, mais subsistent quelques îlots, comme le parc. « D’habitude, il y a beaucoup d’enfants et des mamans, mais maintenant, c’est presque vide. Je me sens comme cette ville, dans l’attente de la victoire… » dit-elle.
De nombreuses familles, principalement femmes et enfants, ont quitté le pays au début de la guerre. Mais nombre de femmes de tout âge sont aussi restées afin de poursuivre leurs missions dans des domaines comme la sécurité, la santé, etc. Cet engagement au féminin est remarquable depuis 2014 dans ce pays, pointe le film, quand elles ont d’abord manifesté en nombre place Maïdan, « pour réclamer la chute du gouvernement pro-Russes. Puis certaines se sont engagées dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée ».
Charles Comiti et Julien Boluen ont aussi suivi la photojournaliste française Véronique de Viguerie, « qui est allée à la rencontre des épouses, mères, filles prises dans la guerre ». Pour Maroussia et les 200 combattants sous ses ordres, la mission est de patrouiller lors des alertes et sous les bombes. Cette fois, un centre commercial a été touché. On dénombre plusieurs morts.
Irina, comme tant d’autres, est une des victimes de ces attaques nocturnes visant des secteurs civil et public. Elle passe presque toutes les nuits dans la cave de son immeuble avec sa petite Victoria, 6 ans, « c’est plus calme que dans sa chambre », dit la maman. À l’hôpital de Kharkiv, près de la frontière, d’autres témoignages dénoncent la sauvagerie des combats frappant les civils. « La deuxième ville d’Ukraine vit sous les bombes depuis le début du conflit. » Et là aussi, des femmes sont en première ligne…
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Énergie. La France retourne au charbon pour passer l’hiver
ActuL’État ordonne le redémarrage de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, alors que la moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. La question de l’approvisionnement énergétique du pays fait craindre un hiver difficile. Explications.
Marion d'AllardDes soubresauts de la guerre en Ukraine à l’arrêt de 29 réacteurs nucléaires sur 56, l’approvisionnement énergétique de la France s’impose comme un sujet majeur, et la question est désormais dans toutes les têtes : va-t-on manquer d’électricité cet hiver ?
Les Français appelés à réduire « immédiatement » leur consommation
L’interrogation est telle que le gouvernement a confirmé, dimanche, la reprise de l’activité de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée le 31 mars dernier. Un redémarrage « à titre conservatoire » et de « quelques heures, si nous en avons besoin », a précisé le ministère de la Transition énergétique, assurant dans la foulée qu’ « aucun charbon russe ne serait utilisé ».
Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? Le même jour, dans la presse, les dirigeants des trois plus grands groupes d’énergie – TotalEnergies, EDF et Engie – appelaient à l’unisson, dans une tribune cosignée, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif », estiment Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Levy et Catherine MacGregor. Une tonalité un brin péremptoire, qui fait bondir la FNME-CGT.
« Tout pour préserver le système existant »
« Demander aux citoyens de moins consommer, de moins se chauffer, sans mettre de propositions sur la table pour redresser durablement la situation et alors que ces entreprises dégagent des milliards d’euros de bénéfices, est inadmissible ! » dénonce Sébastien Menesplier, son secrétaire général.
Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »Certes, poursuit le syndicaliste, « les capacités de production sont en difficulté du fait, notamment, des problèmes de corrosion recensés sur plusieurs réacteurs nucléaires, mais ces grands groupes font tout pour préserver le système existant et protéger leurs actionnaires, au lieu de pousser à la reconversion des sites récemment fermés ».
C’est le cas de la centrale de Fessenheim, mise à l’arrêt il y a deux ans exactement, mais également de la centrale à charbon du Havre, fermée en avril 2021 « après avoir pourtant bénéficié d’investissements pour réduire l’impact environnemental de son activité », précise Sébastien Menesplier. Une décision d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’un projet de reconversion du site, « porté par les salariés et basé sur la combustion de pellets de bois », n’a jamais réussi à voir le jour.
Retard sur les énergies renouvelables
Profondément bouleversé par l’explosion des prix du marché de gros et les conséquences de la sortie du gaz russe, le secteur énergétique paie aussi le prix de décisions politiques et stratégiques. Particulièrement en retard sur le développement des énergies renouvelables, la France est même le seul pays à ne pas avoir atteint, en la matière, les objectifs fixés.
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2Mais pas seulement. « En prenant le parti de fermer certains sites sans construire d’autres capacités de production pilotables, l’État a commis une erreur majeure », estime Sébastien Menesplier. Un défaut de planification funeste qui pousse aujourd’hui, et pas seulement en France, au redémarrage des centrales à charbon, au mépris des impératifs environnementaux.
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Guerre en Ukraine. Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer
ActuEn ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.
Vadim KamenkaAu gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions. Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.
Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass. Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk. Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine. Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov… L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin. Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total. Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats. Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».
Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin. Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année. Une porte ouverte à des pourparlers ? Bien au contraire. Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu. L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.
Les États-Unis ont répondu largement à l’appel. Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres. À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg. Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.) De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit. Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.
De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade. Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan. À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé : « Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. » Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe. Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.
Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient. Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre. « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire. Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste. Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times. Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est : « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…) Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »
« Les Européens, trop inféodés aux États-Unis »
Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou. Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ». Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu. Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que « l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».
Les semaines qui viennent vonr être propices à une négociation. « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire. Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe. L’été s’avère décisif.
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Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »
La rencontreAvec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.
Vadim KamenkaAntoine PoncetAprès quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.
Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?
En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.
Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.
Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?
Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».
La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.
Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.
Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?
Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.
En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.
Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?
Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.
Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?
Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.
Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.
Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…
Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?
Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.
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Kiev commence un très long voyage vers l’UE
ActuLors du sommet européen, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont approuvé jeudi la demande d’adhésion de l’UE de l’Ukraine. Kiev doit maintenant respecter les 35 critères de Copenhague. Le processus pourrait prendre des années, et même être bloqué dans la dernière ligne droite.
Gaël De SantisLa route est longue, de Kiev à Bruxelles. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont accordé, jeudi, le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à sa voisine, la Moldavie. La Géorgie, qui avait fait une demande similaire se voit, elle, signifiée une « perspective européenne » (voir si guillemets). Le pays envahi le 24 février par l’armée russe va donc devoir maintenant chercher à se conformer aux critères de Copenhague avant d’espérer pouvoir entrer officiellement dans le club continental.
« J e voudrais simplement insister sur l’importance en effet de ce moment historique dans le contexte que nous vivons », a salué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le chef de l’État, qui assure la présidence tournante du Conseil européen, insiste sur le « signal clair très fort vis-à-vis de la Russie », qui est envoyé par cette décision des Vingt-sept. « L’Ukraine a besoin d’espoir et nous lui donnons précisément cet espoir », a réagi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
En 2017, l’Ukraine avait abandonné sa neutralité pour inscrire dans sa Constitution la perspective d’adhésion à l’Otan et à l’UE.
« Il n’y aura pas de passe-droit »
Tout pays qui entre dans l’Union européenne (UE) doit remplir 35 conditions depuis les sommets européens de Copenhague (1993) et Madrid (1995). Cela explique que le temps entre l’obtention du statut de candidat et l’adhésion pleine et entière peut être long. La Turquie est candidate depuis… 1999, la Macédoine du Nord depuis 2005, la Serbie depuis 2012. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe a prévenu mardi sur Europe 1 : « il n’y aura pas de procédure accélérée ni de passe-droit ».
Le Parti communiste est interdit
Les critères sont politiques (institutions stables et démocratiques), économiques (le pays doit pouvoir faire face à la concurrence au sein de l’UE), et surtout le pays doit intégrer dans sa législation nationale « l’acquis communautaire », à savoir tout le droit de l’Union (directives, règlements, chartes)…
Du côté de Kiev, on en est loin. Ses entreprises ne font pas assez compétitives. Le pays, où l’influence des oligarques est immense, est gangrené par la corruption. Or, vu son niveau de développement, il bénéficierait, s’il entre dans l’UE, de subventions – et Bruxelles est sourcilleuse quant à l’utilisation des fonds publics : par exemple, en avril, la Commission a lancé une procédure contre la Hongrie du premier ministre d’extrême droite de Viktor Orban pour soupçons de corruption dans la passation des marchés publics. Par ailleurs, si Kiev est présenté comme un rempart de démocratie face à la Russie autocratique de Vladimir Poutine, la réalité est moins reluisante. L’Ukraine est le seul pays européen où la plupart des partis de gauche – dont le Parti communiste – sont interdits.
Le centre de gravité de l’UE pourrait se déplacer à l’Est
En outre, une adhésion est politique. Tous les États membres – ils sont aujourd’hui au nombre de 27 – devront accepter l’entrée dans l’UE de l’Ukraine. Ce ne sera pas simple. Un signal politique a été donné le 23 juin, mais certains pays pourraient bloquer l’adhésion dans la dernière ligne droite. Ainsi, la Bulgarie bloque les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord au motif que cette dernière n’a pas inclus les Bulgares comme minorité nationale dans sa Constitution. Dans cinq, dix ou quinze ans, il y a fort à parier qu’à l’ouest de l’Europe, l’inquiétude montera concernant un possible dumping social. En ce moment, le salaire minimum n’est à Kiev que de 140 euros, quand il est de 1 645 euros bruts en France.
Une entrée de Kiev déplacerait le centre de gravité à l’est de l’Europe, où la Pologne, les pays Baltes sont plus inféodés à Washington que la France et l’Allemagne. De plus, Kiev serait un pays de poids : avec ses 44 millions d’habitants, il serait le cinquième pays le plus peuplé de l’Union.
Cela pourrait appeler à une réforme des institutions de l’UE. Les plus fédéralistes pourraient en profiter pour exiger de faire tomber la règle de l’unanimité dans certains domaines. Lors d’un débat mardi au Parlement européen, la chef du groupe Socialistes et démocrates Iraxte Garcia Perez a exigé « d’éliminer l’unanimité dans la prise de décision en matière de politique extérieure ». Le Parlement européen demande d’ores et déjà demandé que soit entamée une procédure de révision des traités.
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Ukraine. Le Conseil se penche sur l’élargissement de l’Union européenne
ActuLes vingt-sept chefs d’État et de gouvernement doivent se prononcer, ce jeudi, pour accorder le statut de candidat à l’adhésion au pays envahi le 24 février par la Russie. Toutefois le chemin pour rejoindre l’Union restera encore long. Explications.
Gaël De SantisVolodymyr Zelensky est affairé sur les fronts est et ouest. À l’est, le président ukrainien observe l’offensive russe sur les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk. À l’ouest, il multipliait ces derniers jours les contacts pour s’assurer que les 27 chefs d’État et de gouvernement accordent à Kiev, jeudi, le statut de candidat à l’Union européenne (UE).
La chose est en bonne voie. Vendredi, la Commission a donné un avis favorable. Et cette semaine, des pays réticents, tel le Danemark, ont dit soutenir l’avis de la Commission. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, prédisait à l’issue d’une réunion interministérielle mardi qu’il existait désormais un « consensus total » sur le sujet.
Liste d'attente
Une fois le statut de candidat obtenu, le chemin restera long pour Kiev. Par exemple, la Macédoine du Nord attend depuis… 2005 de rejoindre l’UE. Outre l’Ukraine, la Moldavie, elle aussi en conflit avec la Russie, pourrait obtenir le statut de prétendant à l’adhésion, jeudi. D’autres sont déjà sur la liste d’attente pour rejoindre le bloc : la Serbie et la Bosnie. Un sommet UE-Balkans occidentaux est d’ailleurs programmé ce jeudi pour les rassurer.
Lituanie-Russie : le dangereux engrenage de KaliningradPour le député européen Emmanuel Maurel, qui condamne l’invasion russe et se dit « favorable à l’unification politique du continent », « la démarche » d’adhésion de l’Ukraine « est précipitée ». Selon l’élu Gauche républicaine et socialiste, « un élargissement ne se fait pas comme ça, avec un pays aussi grand que l’Ukraine, dont le salaire minimum est de moins de 300 euros. Il faudrait déjà dresser le bilan de l’élargissement de 2004 ».
Les 35 critères de Copenhague
Après le sommet, les pays candidats devront œuvrer à respecter les 35 critères de Copenhague en matière d’intégration de l’acquis communautaire, de réformes économiques libérales et de respect de l’État de droit. Une question épineuse pour l’Ukraine, où l’opposition de gauche et communiste est interdite.
Quelles chances pour la paix en Ukraine ?Il faudra voir si l’UE s’en inquiète ou se laisse guider par ses préoccupations géopolitiques. Autre caillou dans la chaussure de Zelensky : les pays nordiques sont sourcilleux sur la question de la lutte contre les détournements d’argent européen. « La grande corruption et la “captation de l’État” restent monnaie courante en Ukraine », relevait en septembre un rapport de la Cour des comptes de l’UE.
Un sas d’attente
À l’Élysée, on est conscient du défi que représente l’agrandissement de l’UE. Un nouvel élargissement oblige « à nous poser la question (…) des besoins de l’UE elle-même et de sa capacité à fonctionner à l’avenir dans une Europe élargie. Cela nécessitera une réforme de ses processus décisionnels ».
Le 9 mai, Emmanuel Macron a donc proposé un sas d’attente : la communauté politique européenne qu’il souhaite créer sera mise en débat jeudi. « Nous souhaiterions commencer par une structure légère et (tenir) une première réunion » de la nouvelle institution « lors du deuxième semestre », espère-t-on à l’Élysée. Pour les pays non membres de l’UE, cette communauté pourrait consister en une entrée prématurée dans le marché unique, voire leur participation à certaines politiques communautaires, sans attendre leur adhésion.
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Désintox. « Quand on veut, on ne peut pas toujours »
Nos recommandations culturellesMargot BonnéryNassira El Moaddem continue à déconstruire le mythe méritocratique dans la série « Parcours de combattants » sur France Inter. Un échantillon de Français issus des classes populaires relatent les épreuves qu’ils ont tenté de surmonter pour arriver là où ils en sont aujourd’hui. De nouveaux épisodes et portraits complètent la série débutée lors de l’été 2021, où Nassira El Moaddem creuse le sujet qu’elle avait déjà exploré dans son livre « les Filles de Romorantin », en 2019. Lors d’un entretien l’an passé, cette journaliste et écrivaine confiait à « l’Humanité » à quel point ce sujet parlait aussi de sa propre trajectoire : « Je voulais déconstruire ce mythe du “quand on veut, on peut” et de la méritocratie parce que, quand on veut, on ne peut pas toujours. »
Tout comme les intervenants de son émission, elle a dû se battre pour gravir les échelons. Certains sont devenus des transfuges sociaux, d’autres sont restés dans leur milieu d’origine malgré leurs efforts acharnés pour accéder à une autre situation… Au travers de témoignages poignants sur leur enfance et sur leur parcours professionnel, les portraits entrent dans le cadre intime grâce à la proximité avec la réalisatrice. Comment faire pour ne plus être assigné à sa condition sociale ? Comment réussir dans une société qui nous freine ? L’émission interroge l’injonction à « réussir » individuellement dans des conditions économiques et sociales qui constituent des contraintes. Ces déterminations ne sont pourtant pas une fatalité, la rage de vaincre les obstacles est une véritable ode à l’espoir.
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Gru, l’idole des jaunes
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Personnage phare de « Moi, moche et méchant », Gru nous guide à travers son enfance dans les années 1970. À ses côtés, ses fidèles compagnons jaunes sont prêts à tout pour le protéger, quitte à piloter un avion pour la première fois ou encore à apprendre le kung-fu… Pattes d’éléphant, voitures d’époque, coupes hippies, nous plongeons dans ce monde iconique mêlé à une fiction délirante. Cohérente et bien tissée, l’intrigue multiplie les échos aux autres aventures de Gru et de ses camarades. La bonne humeur de cette équipe est palpable notamment avec l’accueil d’un petit nouveau, Otto, Minion maladroit en quête de reconnaissance. Unis par une complicité forte et tendre, tous se mettent au travail pour construire leurs premières armes et leur repaire secret souterrain. La solidarité et le collectif, voilà les valeurs que veut transmettre le réalisateur Kyle Balda. Ce rendez-vous familial conjugue humour et action. À l’écran, les couleurs vives dansent, les animations au graphisme soigné prennent vie. Femmes, hommes et animaux s’engagent dans un combat rythmé par une ambiance musicale palpitante. Pour ce deuxième volume, Gru et ses petits hommes jaunes continuent de nous en faire voir de toutes les couleurs !
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Les féminicides de « l’araignée sainte »
Nos recommandations culturellesMichaël MélinardDans un cinéma iranien qui, d’ordinaire, cultive la métaphore et l’allégorie, le cinéaste Ali Abbasi se confronte au réel. Né en Iran mais arrivé en Europe du Nord il y a plus de vingt ans, il a à la fois les codes du cinéma de son pays d’origine et ceux du Danemark, influencé par le Dogme 95 cher à Lars von Trier. Aussi montre-t-il ce qu’on n’a pas l’habitude d’y voir. Du sexe explicite, des meurtres et des femmes non voilées. Un choix rendu possible grâce à un tournage en Jordanie.
Le récit est aussi tiré d’un véritable fait divers. À l’aube du troisième millénaire, un tueur en série, baptisé Holy Spider (l’araignée sainte), sévit à Mashhad. Ses cibles ? Des prostituées. Son mobile ? Purifier cette ville sainte de l’islam chiite. Étrangement, la police semble mettre peu d’énergie dans la traque de ce multirécidiviste. Et une partie de la population soutient son entreprise criminelle. Une journaliste arrive de Téhéran pour mener sa propre enquête. Dans ce thriller captivant, Abbasi met des images crues sur la violence masculine et la misogynie systémique qui irrigue la société iranienne. La police, les hommes et une partie des femmes, complices de ce patriarcat décomplexé, en prennent pour leur grade. Il a en plus eu la bonne idée d’offrir le rôle de la journaliste à Zar Amir Ebrahimi (1), star déchue du début des années 2000, mise au ban du cinéma iranien après une sordide affaire de sextape. Éblouissante, elle a été justement récompensée à Cannes pour l’interprétation de cette femme déterminée.
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Un week-end littéraire à la Baule
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S.J
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Nos recommandations culturellesARTS DU GESTE La 39e édition du festival installé à Périgueux, en Nouvelle-Aquitaine, convie circassiens, chorégraphes, marionnettistes… Et, pour la première fois, le regard de dessinateurs.
Géraldine KornblumPérigueux (Nouvelle-Aquitaine), envoyée spéciale.
Il est parfois des moments de grâce auxquels on s’attend, mais qui pourtant ne manquent pas de surprendre à l’instant où ils se produisent. Il en est ainsi du spectacle Horizon, de la compagnie l’Oublié(e), présenté en ouverture de Mimos et ce tous les soirs jusqu’à la fin du festival. Là, sous la direction de la metteuse en scène et chorégraphe Raphaëlle Boitel, artistes circassiens et free runners prennent possession de la cathédrale Saint-Front. D’abord de son parvis, tandis qu’une équilibriste sur corde s’approprie l’entrée de l’édifice. Puis de sa nef, à l’invitation d’une guide jouant le rôle d’une Madame Loyal.
un prétexte à la quête d’une certaine extase
Là, tout autour de l’autel, entre la pierre blanche et nue des murs et les ors des lustres, s’élancent à la corde ou aux anneaux quelques acrobates, les uns et les autres cherchant l’élévation ; la magnificence du spectacle tient dans ce qu’il transcende le lieu pour en faire un prétexte à la quête d’une certaine extase. Et le numéro de trapèze qui vient clore ce tableau restera à n’en point douter dans les mémoires des spectateurs tant la dernière envolée aura fait bondir le cœur de chacun… Et lorsqu’en dernier lieu, les acrobates investissent en extérieur les toitures de l’édifice, lorsque leurs backflips et autres figures yamakasi tracent dans les airs des lignes de fuite entre le dôme et les clochetons byzantins, lorsque deux circassiens du haut de leur mât chinois rivalisent de verticalité avec le clocher, alors le public croit toucher au sublime. Et l’on reste songeur devant ce ballet céleste qui, confronté à l’éternité de la pierre, semble émanciper l’humain de sa fragile condition.
des artistes expérimentent les formules mathématiques, défient les lois de la gravitation
Un propos que, d’une certaine manière, on retrouve avec Perceptions, un spectacle de la compagnie Bivouac en forme de voyage au cœur de l’imaginaire quantique, dont le personnage central est une monumentale structure mouvante, en bascule et en rotation, tel un passage vers un monde parallèle, un accélérateur de particules humaines. À la corde flottante ou autour d’un mât gravitationnel, les artistes expérimentent les formules mathématiques, défient les lois de la gravitation et semblent poser l’interrogation existentielle fatidique : comment tenir en équilibre dans un monde en perpétuel mouvement ? Une question qui taraude également, mais d’un point de vue psychologique, Valentina Cortese avec son spectacle Lento et violento. Tout commence par un piano, un panneau indiquant que ce qu’on voit est « déjà vu », quelques notes des Variations Goldberg, de Bach, et une conférencière qui enseigne à son auditoire qu’ « il existe des fréquences hertziennes de guérison ». Mais, très vite, quelque chose dérape, le propos passe du comique de répétition à l’expression, souvent dansée, d’une névrose quelque peu angoissante, le tout basé sur un jeu corporel auquel le spectateur se fait allègrement prendre. Le corps tout entier de la jeune artiste, sa voix, l’expressivité de son visage, sa gestuelle, ses brusques changements d’émotion, dans une mécanique implacable, œuvrent à rendre compte des états modifiés de la conscience de son personnage. Un corps qui se débat des frénésies schizophrènes de l’esprit qui l’occupe. Et qui, par à-coups, convoque son subconscient sur la scène.
Ces performances font évidemment leur effet sur les esprits. Elles donnent également le ton : Mimos, festival des arts du geste, fait le choix de célébrer des formes d’esthétisme davantage tournées vers le cirque et la danse. Mais pas seulement. « Le corps circassien est certes très présent, mais sans jamais qu’il s’agisse de cirque pur ; on est davantage sur des interprètes qui utilisent différents langages », reconnaît Nathalie Élain, directrice du Théâtre de l’Odyssée-scène conventionnée auquel le festival est rattaché. D’où le fait qu’on retrouve à travers la programmation du festival des compagnies s’appuyant aussi bien sur le théâtre, la marionnette, le théâtre d’objets, etc. Et d’où le fait que pour la première fois le festival se tourne également vers des dessinateurs, croquant Mimos et exposant leurs œuvres chaque jour, tissant ainsi un lien graphique entre les disciplines artistiques. « C’est une cousinade intéressante qui enrichit la manière de travailler, qui pose un regard de transversalité », défend encore Nathalie Élain. Pourquoi pas, d’autant que le dessin lui aussi naît du geste, ce geste qui fait le fondement de ce festival.
www.mimos.frmimosspectacle vivantcirquedanse L'Humanité
Père et ado sur le Champ de bataille
Nos recommandations culturellesThéâtre Dans la mise en scène de Denis Laujol, le texte de Jérôme Colin est porté haut et fort par Thierry Hellin. Entre bons rires et belles colères.
Gérald RossiEnvoyé spécial.
Sur la scène, un trône. Pas celui d’une quelconque royauté. Plutôt celui muni d’une chasse d’eau, bref, nous voici aux toilettes. C’est là que trouve refuge le père de famille, quand, autour de lui, les portes claquent trop fort. « L’ennui avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. Un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées et écoutent de la mauvaise musique (…) en mettant un point d’honneur à vous rappeler que vous n’êtes absolument pas à la hauteur de votre rôle de père », affirme d’emblée le texte de Jérôme Colin.
Denis Laujol, qui met en scène ce Champ de bataille, roman publié chez Allary en 2018, explique que « c’est la première fois qu’un portrait d’homme (me) fait pleurer. De rire mais aussi d’émotion ». Celui d’un père interprété avec une vérité désarmante, une truculence formidable, une sensibilité à fleur de peau par l’excellent Thierry Hellin. La bande-son créée par Marc Doutrepont est impeccable.
Le père, réfugié dans les toilettes, et dont la vie intime ne va pas fort non plus, lit des catalogues de voyages, évoquant des pays où il n’ira jamais. De sa position assise il affronte, entre autres aventures domestiques, les carnets de notes puis carrément l’institution scolaire. Laquelle, comme l’on dit, en prend pour son grade. Car en Belgique (l’auteur est belge et le spectacle a été créé au Théâtre de Poche de Bruxelles) comme en France, l’école est montrée du doigt. L’ado qui claque les portes, s’affale sur le canapé, répond avec des mots de six lettres et pas plus, n’est manifestement pas un cancre. Seulement l’institution refuse de comprendre que son cadre est dépassé. Il finira par se prendre en charge, devenant un héros du quotidien…
Le Champ de bataille, à sa sortie, « a beaucoup fait parler de lui », explique Denis Laujol, notamment par sa mise en cause de l’éducation, « mais son propos est bien plus complexe et universel. La détresse dont il est question dans ce texte est plus largement celle de l’homme occidental, en train de voir l’ordre de son petit monde s’écrouler ». Le fond de l’affaire est tragique. Il évoque dans le désordre « le couple, la logistique quotidienne, l’école, les adolescents, la société capitaliste, le temps qui passe »… Ce pourrait être follement banal, c’est juste remarquable et pertinent. Jusque dans la démesure. Les portes claquent, et les courants d’air charrient des idées nouvelles, pour dépasser celles qui n’ont plus cours. G. R.
ThéâtreFestival d'Avignon 2022le OFF L'Humanité
Jazz à Vienne, soif de swing !
Nos recommandations culturellesL’historique festival convie des légendes – George Benson, Herbie Hancock... – et la jeunesse talentueuse, comme Léon Phal et Flavia Coelho. Maints rendez-vous gratuits, un superbe album ( Jazz à Vienne - Past & Future) et deux livres, Jazz à Vienne – 40 ans d’émotion et Guide vert Jazz à Vienne 2022. Bref, un festin !
Fara C.Aux vacanciers qui prennent la route vers le sud-est, Jazz à Vienne propose une palette exceptionnelle de festivités musicales. Pour la première fois, les éditions Michelin consacrent un guide à un festival ( Guide vert Jazz à Vienne 2022, au prix symbolique d’un euro). Après l’ouverture à guichets fermés qu’a assurée magistralement MC Solaar, accompagné d’un ensemble symphonique et d’un big band sous la direction du prodigieux Issam Krimi, le splendide Théâtre antique s’apprête à recevoir, entre autres, Nubya Garcia, décoiffante saxophoniste londonienne révélée par son CD The Source, et le pianiste des rappeurs Robert Glasper (le 8 juillet), les légendaires George Benson (le 11), Herbie Hancock (le 12), puis Fred Wesley lors de l’All Night Jazz (le 13). Cette dernière convoquera, jusqu’à l’aube, au total six formations, notamment General Elektriks et la flamboyante chanteuse brésilienne Flavia Coelho, dont la générosité artistique se fond avec son engagement politique.
Le groupe Funky Ella en accès libre à Cybèle
De multiples lieux à entrée libre – le Club, le Kiosque, la Médiathèque le Trente, etc. – permettent au plus grand nombre, en particulier aux familles, d’accéder à des spectacles de grande qualité. Chaque année, le joli jardin de Cybèle réserve d’inoubliables surprises. Par exemple, le 11 juillet, ne manquez pas le groupe Funky Ella qui présentera, avec la « special guest » Leslie Lewis au chant, son savoureux album de reprises, I Put A Spell On You (paru chez Ahead/Socadisc). Le texte de livret a été rédigé par la maestra de l’orgue Rhoda Scott. Démarrage sur les chapeaux de groove avec la reprise du titre éponyme signé de Screamin’ Jay Hawkins et popularisé par Nina Simone ( I Put A Spell On You).
Vidéo, le groupe Funky Ella, I Put A Spell On You
Au gré d’arrangements judicieux, le pianiste Gérard Hagen, le guitariste Nicolas Peslier, le contrebassiste Peter Giron, le percussionniste Jean-Philippe Naeder et le batteur Mourad Benhamou, qui ont baptisé leur combo Funky Ella en hommage à la diva Fitzgerald, élaborent un superbe tremplin pour l’envol vocal de Leslie Lewis. Come Together (des Beatles), Hallelujah (Leonard Cohen), To Love Somebody (Bee Gees), le negro spiritual Sinnerman, bref, les huit plages épanchent les délicieuses fragrances d’un jazz arbre, dont les racines se nourrissent de la tradition et dont la ramure déploie une verdoyante créativité.
L’album Past & Future illustre la vitalité du festival
Dernier né des plaisirs offerts à toutes et tous par la 41ème édition de la manifestation, le rendez-vous « Jazz sur la ville » nous convie dans les quartiers, rues, églises, musées et marchés (à 18 heures toute la semaine, plus séance à midi le samedi), afin de combiner la découverte de musiques et celle de lieux qui méritent notre attention. Ainsi, le 9 juillet à 18 heures, au Club, fameuse scène des « afters » qu’abrite le Théâtre François Ponsard et où, autour de minuit, on prolonge ses soirées musicales et on étanche sa soif de swing, se produiront le trio Émile Londonien, le saxophoniste Léon Phal et leur invité de marque Antoine Berjeaut (trompette). Fleurons de la nouvelle génération, les Strasbourgeois Émile Londonien et Léon Phal participent au double album Jazz à Vienne - Past & Future.
Vidéo, Roy Hargrove, I’ll Stay (Live Jazz à Vienne, 2009)
Sous la houlette de Thierry Kovacs, président de l’association Jazz à Vienne, Samuel Riblier, directeur, et Benjamin Tanguy, directeur artistique, sont publiés des ouvrages de mémoire et de témoignage au sujet du festival. Dans le sillage de l’éblouissant double album Merci Miles ! Live at Vienne restituant une des ultimes apparitions scéniques du trompettiste (voir https://www.humanite.fr/musique-jazz-vienne-fete-ses-40-ans-avec-miles-d...), l’édifiante anthologie Jazz à Vienne - Past & Future, que sort le label indépendant Heavenly Sweetness, met en lumière à la fois l’histoire du festival et sa dynamique actualité. Le premier volume réunit des archives (extraits de concerts de Roy Hargrove, McCoy Tyner, Gilberto Gil, etc.). Le second accueille, à l’instar de Léon Phal et Émile Londonien, les artisans du jazz d’aujourd’hui. Nous reparlerons de Jazz à Vienne - Past & Future, ainsi que du beau livre Jazz à Vienne – 40 ans d’émotion, qui, lui aussi, illustre la vitalité du festival fondé en 1981 par Jean-Paul Boutellier.
www.jazzavienne.comMusiquefestival L'Humanité
Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »
Premier planAssemblée nationale. La première ministre n’a pas convaincu les députés de gauche, mercredi, lors de sa déclaration de politique générale, traînant comme un boulet le bilan d’Emmanuel Macron. Sans majorité absolue, elle a formulé des promesses aux oppositions, sans convaincre.
Aurélien SoucheyreÉlisabeth Borne n’a pas encore pris la parole que les députés de gauche, d’emblée, lui font part de leur opposition déterminée. Mercredi, les élus de la Nupes (FI, PCF, PS et EELV) ont déposé une motion de censure du gouvernement avant même que la première ministre ne prononce sa déclaration de politique générale.
La raison ? L’hôte de Matignon a décidé qu’il n’y aurait aucun vote de confiance suite à son discours. « Dès lors, nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance », expliquent les parlementaires de la Nupes, qui estiment qu’il en va du « respect du Parlement », et précisent qu’un vote permet solennellement de savoir qui se situe « dans l’opposition ou dans le soutien au gouvernement ». « La confiance ne se décrète pas a priori, elle se forgera texte après texte, projet après projet », a répondu Élisabeth Borne.
Mélenchon mise sur une dissolution de l'AssembléePlusieurs fois huée
La première ministre, qui ne dispose que d’une majorité relative, sait qu’elle devra convaincre des élus d’opposition si jamais elle compte faire adopter ne serait-ce qu’une seule loi. C’est pourquoi elle s’est adressée directement à eux. « Je veux qu’ensemble nous redonnions un sens et une vertu au mot de compromis, depuis trop longtemps oublié », a-t-elle lancé aux députés. « Trop longtemps, notre vie politique n’a été faite que de blocs qui s’affrontent. Il est temps d’entrer dans l’ère des forces qui bâtissent ensemble. »
Invitant à « faire chacun un pas vers l’autre », elle a ajouté croire « fermement au dépassement entamé il y a cinq ans par le président de la République », affirmant qu’une « nouvelle page de notre histoire politique et parlementaire commence : celle des majorités de projets ». Mais comment s’entendre quand la Macronie et les différents groupes d’opposition défendent des projets de société et des visions du monde totalement opposés ?
Élisabeth Borne a eu beau citer les noms de l’ensemble des présidents de groupes d’opposition (hormis ceux de Mathilde Panot pour la FI et de Marine Le Pen pour le RN, alimentant à nouveau un parallèle indigne entre une formation de gauche et l’extrême droite, en plus d’exclure une partie de la gauche du champ républicain), elle n’en a pas moins été huée plusieurs fois pendant son discours.
Des exemples ? Lorsqu’elle appelle à ramener le déficit à 3 % de PIB en 2027, ce qui passera par une nouvelle cure d’austérité. Lorsqu’elle invite à baisser à nouveau les impôts de production de 8 milliards d’euros, en forme de cadeau inconditionnel au patronat. Ou encore lorsqu’elle assène qu’un report de l’âge de départ à la retraite est « indispensable ». « Notre modèle social souffre d’un paradoxe. Il est à la fois le plus généreux d’Europe et celui où l’on travaille le moins longtemps », a-t-elle insisté, avant de confirmer que la Macronie présentera une loi visant à « travailler plus longtemps ».
Des annonces qui sonnent creux
Mais la cheffe du gouvernement a aussi suscité des vagues de protestations lorsqu’elle a confirmé vouloir conditionner le versement du RSA à un « travail ». Ou lorsqu’elle s’est félicitée du bilan du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre le chômage, alors même qu’elle avait, en tant que ministre du Travail, sabré brutalement dans les droits des chômeurs. À ce sujet, la première ministre a annoncé vouloir « transformer Pôle emploi en “France travail” ».
Les députés de gauche ont également plus que haussé les yeux quand Élisabeth Borne a fait part de « l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF », Emmanuel Macron ayant jusqu’ici défendu la casse de nos grands services publics de l’énergie, en plus de la vente de plusieurs de nos fleurons technologiques et industriels.
Des « Enfin, c’est pas trop tôt ! » ont en outre retenti quand la première ministre a dit vouloir déconjugaliser l’allocation adulte handicapé, ce qui aurait déjà été fait de longue date si la Macronie ne s’était pas arc-boutée contre lors du précédent mandat. Un geste attendu, mais insuffisant.
La bronca a d’ailleurs repris dès que la cheffe du gouvernement a asséné vouloir « continuer la refondation de l’école entamée lors du dernier quinquennat », quand le bilan laissé par Jean-Michel Blanquer est celui d’une destruction organisée.
Et force est de constater que plusieurs annonces, dans la bouche d’une macroniste, sonnaient creux à force de promesses jetées aux orties. À l’image de celle sur la création d’une « commission transpartisane sur nos institutions ». De celle « d’associer davantage » les élus locaux et les responsables syndicaux. De celle de provoquer une « révolution écologique » et d’organiser une « souveraineté alimentaire ». Sans oublier, évidemment, celle de solliciter « les entreprises qui génèrent des marges » afin qu’elles « prennent leur part » à l’effort collectif, ou encore celle de « soutenir les soignants »…
L’hypertrophie présidentielle a vécu
Les députés de gauche ont ainsi tancé le bilan et le programme de la première ministre. « Le chef d’État a fixé comme ligne rouge de n’augmenter ni les impôts ni la dette, condamnant votre gouvernement à l’immobilisme dès le début du quinquennat. Vous n’avez les mains libres que pour reprendre d’une main ce que vous donnez de l’autre, opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques et détricoter notre système de protection sociale et de retraite », s’est ému le communiste André Chassaigne, se disant convaincu que la feuille de route présentée n’est « pas à la hauteur de l’urgence sociale et des enjeux ».
« Nous vous avons déjà vu à l’œuvre, vous n’êtes pas à votre premier méfait : vous avez été l’artisan zélé de la casse du service public ferroviaire et de la casse de l’assurance-chômage. Vous n’avez jamais dévié : vous souhaitez, toujours, gouverner contre le peuple. Sauf que votre pouvoir est en voie de décomposition », a accusé l’insoumise Mathilde Panot.
Mesurant que l’hypertrophie présidentielle a vécu et que le pouvoir, désormais, n’est plus à l’Élysée mais à l’Assemblée, le socialiste Boris Vallaud a invité la première ministre à « desserrer l’étreinte » de l’exécutif sur le Parlement, en partageant avec lui la composition de l’ordre du jour, plutôt que de le lui imposer, et en lui laissant davantage l’initiative de la loi.
Rien de tel n’est pour l’heure au programme. Et les échanges à venir sur le projet concernant le pouvoir d’achat s’annoncent déjà tendus. Une fois que l’Assemblée aura décidé de censurer ou non le gouvernement. Le vote est prévu la semaine prochaine.
Élisabeth BorneAssemblée nationalegouvernementNupes L'Humanité
Face au gouvernement, LR et le RN jouent au poker menteur
ActuLes députés de la droite et de l’extrême droite sont sur la même longueur d’onde : pas question de s’opposer frontalement à l’exécutif. Comme la majorité, ils préfèrent cibler la Nupes.
Benjamin KönigPas de deux pour un ménage à trois ? À droite et à l’extrême droite de l’Hémicycle, les députés n’ont de cesse de critiquer un gouvernement… sans tenter quoi que ce soit qui puisse le remettre en cause, quand bien même se soustrait-il à un vote de confiance. « Ceux qui ont échoué sont tous reconduits », avait pourtant réagi Marine Le Pen. Mercredi, elle a fustigé « un pays qui va à vau-l’eau » et « un pouvoir qui n’agit plus, mais qui titube ». Mais celui-ci peut compter sur la béquille du RN qui, tout à sa volonté de s’institutionnaliser, n’a nullement l’intention de voter la motion de défiance de la Nupes. Ni même d’en déposer une, alors que ses 89 députés sont bien assez nombreux : il faut 58 élus pour ce faire.
En réalité, la décision d’Élisabeth Borne de ne pas se soumettre au vote de confiance est motivée par la crainte d’apparaître une nouvelle fois en connivence avec le RN, une semaine après la danse du ventre entre LaREM et le RN (en plus de LR) à l’occasion de l’élection de la présidente Yaël Braun-Pivet, dès le second tour, grâce au retrait des députés d’extrême droite, puis avec le vote de la majorité pour élire deux vice-présidents du RN. L’un d’entre eux, Sébastien Chenu, assurait d’ailleurs ce mercredi que si « nous n’avons pas confiance dans ce gouvernement », il n’est pour autant pas question de « casser la machine » et qu’à propos du vote de confiance, « nous pourrions nous abstenir ». Une première ministre obtenant la confiance avec les voix du RN, cela aurait fait – à nouveau – mauvais genre.
Du côté de LR également, l’absence de vote de confiance est une aubaine : il aurait obligé les députés à se positionner. Un exercice de contorsion qu’ils redoutent, comme en témoigne l’analyse alambiquée de Philippe Gosselin, élu de la Manche : « Ce n’est pas un affront fait au Parlement, mais c’est un aveu de faiblesse de la Macronie. » Même son de cloche polyphonique pour le président du groupe LR, Olivier Marleix, qui ne veut pas de « compromissions » avec l’exécutif, mais avance ses « propositions » et rassure : « On n’est pas dans une opposition bête et méchante, comme d’autres » – allusion à la Nupes. Mais, « en même temps », celui-ci trouve « légitime que les oppositions s’opposent à un discours de politique générale ». Comprenne qui pourra.
Une danse du ventre qui plaît à la majorité
A contrario, la motion de censure est l’occasion pour droite et extrême droite de présenter la gauche comme une « opposition de blocage », expression utilisée par l’élu LR Julien Dive. Sébastien Chenu ne dit pas autre chose en ne souhaitant pas « perdre du temps avec de la politique politicienne (…) avec la volonté de gripper la machine », insistant sur la nécessité de « parler du pouvoir d’achat des Français ». Cette danse du ventre ne semble pas déplaire à la majorité, comme en témoigne la réaction du député LaREM Ludovic Mendes, qui fustige la motion de censure de la Nupes : « Le RN en sortira gagnant, en termes de visibilité, de positionnement, ils sont plus calmes, plus posés, ils ne sont pas dans le combat permanent et ils la jouent intelligemment. » La majorité a bien choisi son adversaire, et il n’est pas à droite de l’Hémicycle.
les républicainsRassemblement nationalLaREMGouvernement Borne 2 L'Humanité
Direct politique. Discours de politique générale, motion de défiance. toute l'actualité du 6 Juillet
Elisabeth Borne va prononcer sa déclaration de politique générale à 15H00, en quête de compromis mais sans demander une confiance que lui refusent déjà les oppositions.
Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15h devant les députés, puis 21h devant les sénateurs.
Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.
Elisabeth Borne exposera donc sa feuille de route, et particulièrement le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat.
La Première ministre sera interviewée au 20H de TF1.
Une motion de défiance sera déposée à 14h3O par les groupes de la Nupes
Pour tout savoir sur le nouveau gouvernement
DIRECT. Remaniement : Exit Damien Abad mais pas de prise de guerre ni de surprise. Toute l'actualité politique du 4 juillet L'Humanité
Mélenchon mise sur une dissolution de l'Assemblée
ActuLe leader insoumis estime que la Nupes devrait se tenir prête à cette éventualité et souhaite une « grande marche » en septembre.
Diego ChauvetJean-Luc Mélenchon ne tourne pas la page de la séquence électorale qui s’est achevée avec le second tour des élections législatives. Lors d’une conférence donnée au siège du Parti ouvrier indépendant (POI), le 5 juillet, à Paris, le leader des insoumis en a présenté ses propres enseignements.
Mais il a averti que la nouvelle situation politique, notamment à l’Assemblée nationale, allait confiner au « blocage ». L’ex-candidat à la présidentielle pense même que la seule issue sera de « nouvelles élections ». Autrement dit, une dissolution de l’Assemblée, alors que le gouvernement serait incapable de réunir des majorités, même au cas par cas, pour faire voter ses lois et conduire sa politique.
Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »Un appel à organiser des assemblées de circonscription
Avec cette perspective, Jean-Luc Mélenchon n’a donc pas choisi la date de sa conférence au hasard : à la veille du discours de politique générale d’Élisabeth Borne, celui qui n’est plus député cherche à se placer comme principal adversaire de la première ministre. Mais aussi comme chef de l’opposition de gauche, avec les insoumis comme moteur principal. « Les députés insoumis doivent être les premiers à courir devant », a-t-il prévenu, en les appelant à organiser, dès cet été, des « assemblées de circonscription » et des « caravanes ».
Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation. »
Jean-Luc Mélenchon
Avec un objectif en vue, à la rentrée, qu’il fixe à la Nupes dans sa globalité et non à ses seuls partisans : l’organisation d’une « grande marche contre la vie chère » considérée comme une « initiative politique fédératrice ». Au passage, le leader de la FI passe par-dessus les syndicats, comme il l’avait déjà fait lors du précédent quinquennat pour des initiatives similaires.
L’insoumis s’appuie notamment sur la situation économique et sociale pour nourrir son argumentation en faveur d’un « blocage » qui entraînerait une dissolution. « Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation », explique-t-il à ses partisans.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Si la Nupes part à l’offensive , « le mur politique va cristalliser les capacités d’organisation populaire, et alors la politique prend le poste de commande, et la question du pouvoir sera posée ». « Quand on vous a dit “on peut gagner, élisez-moi premier ministre” , ça voulait dire que c’était tout à fait possible », rappelle encore Jean-Luc Mélenchon en soulignant les scores serrés entre la Nupes et la majorité macroniste aux législatives. Et visiblement, dans son esprit, ça l’est toujours.
Jean-Luc MélenchonNupesAssemblée nationaleGouvernement Borne 2 L'Humanité
Un gouvernement pour servir le capital
ChroniquePatrick Le Hyaric« Vite, vite des ministres ! » clamait un quotidien en fin de semaine dernière. Quelle farce ! Ils sont là désormais. Sans surprise. Et la question principale est de savoir quels intérêts vont-ils servir. Ceux du monde du travail et de la création ou ceux des puissances d’argent et des rentiers ?
Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est là que pour servir les seconds au détriment du travail. À l’exact opposé des messages exprimés par les électrices et des électeurs aux élections présidentielle et législative.
Certes, l’expression « pouvoir d’achat » comme un hochet, est agitée sans répit devant les caméras de télévision. Ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.
Ce trompe l’œil est utilisé pour sommer les parlementaires de la coalition des gauches de voter en faveur du « paquet pouvoir d’achat ».
En guise de paquet, si nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, ce n’est que pour protéger les profits. Le président de la République et le gouvernement refusent d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un smic aux alentours de 1500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.
Cela suppose de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.
Or, ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.
Il conviendrait donc de cesser l’orientation libérale qui consiste à augmenter les impôts dit de « consommation » et à réduire les impôts dit de « production ».
Au lieu de mettre de telles propositions en débat avec les organisations syndicales, le pouvoir annonce, la mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers qui n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. À croire que le gouvernement se transforme en « Restos du cœur ».
De qui se moque-t-on ? Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.
Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires majoritairement salariés et retraités qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.
Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.
Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir peut facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.
Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales, qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice, agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.
Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain avec les signes de récession qui clignotent de par le monde.
Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent banalise ces enjeux.
Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.
Mr Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable » a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, une augmentation des crédits pour la guerre.
Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Le pouvoir et le grand patronat ne le veut pas. Il prépare donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l’argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal vie des familles populaires au risque d’en plonger un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.
Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c’est-à-dire la consommation, et donc de pressurer, les salaires et les retraites. Cela, prétendument pour stopper l’inflation, et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée dont les femmes sont les premières victimes.
Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations donnant la priorité au capital contre le travail vont produire, rapidement des effets désastreux. Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraites et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.
Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.
L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes à l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus. Ainsi, il pourra aller très loin.
Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 L'Humanité
Ils entrent dans la danse avec le secours populaire
ActuSolidarité Accompagnés de l’Orchestre Ostinato, des jeunes bénéficiaires du SPF ont dansé au Grand Palais, à Paris, devant 2 000 spectateurs le 15 juin. Nous avons suivi la dernière répétition de ce spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ».
Eugénie BarbezatConcentration, intensité des corps, précision, énergie : c’est la dernière ligne droite, il faut monter les curseurs au maximum. Et, surtout, gardez toujours en tête le fil de l’histoire qu’on a décidé de raconter ensemble sur cette musique, ça vous aidera à improviser si vous avez un trou » : telles sont les indications données par Maxime Thomas, danseur de l’Opéra de Paris, à la quinzaine de danseurs en train d’enchaîner les tableaux chorégraphiés qu’ils ont créés sur la musique de la « Neuvième Symphonie » de Beethoven. Ce jour-là, le groupe de bénéficiaires du Secours populaire français (SPF), qui répète depuis plusieurs semaines dans les locaux parisiens de l’association, va se produire dans un tout autre cadre. C’est le Grand Palais qui les accueillera, ainsi que 80 musiciens de l’Orchestre Ostinato pour un grand spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ». Devant 2 000 spectateurs ! Autant dire que l’enjeu est de taille, tout comme le stress des participants.
Les novices comme les passionnés
« Quand on nous a proposé ce projet, il y a quelques mois, on s’est demandé si nos bénéficiaires allaient oser s’y associer. On a contacté en priorité ceux de l’antenne du 13e arrondissement parisien, dédiée aux étudiants. Leurs réponses ont dépassé nos espérances ! Une vingtaine de jeunes se sont inscrits et viennent régulièrement aux répétitions, ils se sont littéralement pris au jeu. Pour le SPF, cette forme d’accès à la culture à travers la participation à un projet aussi grandiose est très pertinente. Un engagement physique est bien plus riche que la simple consommation de produits culturels… », se félicite Anne Desfontaines, en charge de l’éducation populaire au SPF de Paris.
« Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé »
Très assidu, Biplojït n’a raté aucune séance, il est même souvent en avance. Pantalon de toile beige et polo jaune paille, le jeune homme, qui prépare un diplôme universitaire de français à l’université de Paris-Dauphine, est venu un peu par hasard. « J’ai besoin de pratiquer le français, alors j’ai pensé que ces ateliers de danse seraient une bonne occasion… » L’expérience lui a plu et il s’est révélé plutôt doué, au point de se voir proposer un passage en solo. « Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé », confie-t-il d’une voix douce.
À l’inverse, Lise, la benjamine du groupe, est passionnée de danse de longue date. « Le problème, c’est qu’à Paris, mes moyens ne me permettent pas de m’inscrire à un cours, alors je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Dès la première séance, j’ai trouvé cela génial. Chacun est arrivé avec sa culture, on était de niveaux très différents, mais on s’est tous retrouvés autour de la musique », détaille l’étudiante en lettres de 18 ans, qui, malgré un peu d’appréhension, se réjouit de danser « sur une immense scène, portée par un orchestre symphonique ».
« La danse dans le sang »
Azal et Rolando sont un couple d’étudiants aux Beaux-Arts de Paris. Pour elle, réfugiée iranienne en France depuis un peu plus d’une année, danser a un goût de revanche. « Dans mon pays, c’est interdit vous savez… », souffle la trentenaire en brassière rose et legging noir. Pour son compagnon, c’est différent : venu du Mexique en 2019, l’athlétique jeune homme a « la danse dans le sang ». « Ce rendez-vous hebdomadaire me permet de me reconnecter avec ma culture latino, lance-t-il. Même si, évidemment, je n’ai pas l’habitude de bouger sur du Beethoven. Mais Maxime nous laisse beaucoup de liberté et on peut laisser libre cours à notre inspiration. »
Alexiane, 22 ans, étudiante en communication et animatrice bénévole au SPF, est d’abord venue en tant qu’observatrice. Elle, qui se dit pourtant « pas forcément à l’aise avec (son) corps », n’a pas résisté à l’envie de prendre part à la troupe en train de se créer, « émerveillée par l’enthousiasme et l’énergie qui se dégageaient du groupe ». Sa démarche illustre parfaitement le propos du spectacle : « On a travaillé sur la base de l’expérience de chacun pour tenter de figurer comment on se découvre, s’apprivoise et, finalement, comment on construit quelque chose d’harmonieux ensemble », précise Maxime Thomas.
S’ouvrir à toutes les strates de la société
Tandis que le groupe répète chaque séquence sous le regard du chorégraphe qui repère les passages difficiles, les fait rejouer inlassablement, distille quelques conseils techniques et beaucoup d’encouragements, une femme blonde, assise un peu en retrait, suit la répétition avec acuité. Il s’agit d’Emmanuelle Duthu, la directrice générale de l’Orchestre-Atelier Ostinato. Ce projet, c’est « son bébé ». Elle arrive à la tête de cet orchestre d’excellence regroupant des grands prix de conservatoire après un passage par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, une association qui lutte contre la solitude et l’isolement des plus fragiles. De son précédent engagement, elle garde la conviction qu’il faut que le monde de la « grande musique » s’ouvre à toutes les strates de la société. « Nous avons proposé à des personnes sans abri d’assurer la partie percussions du grand concert du 15 juin. Pour assister à tous les ateliers préparatoires, je peux vous assurer que jouer d’un instrument les incite à se livrer, cela libère leur parole, c’est formidable. C’est le cas aussi pour les détenus du centre pénitentiaire de Nanterre qui vont déclamer des textes de slam rédigés lors d’ateliers en prison, encadrés par le chanteur Tarik, le finaliste en 2021 de l’émission “The Voice”. Leurs textes sont à la fois très poétiques et terre à terre et nous donnent à voir la réalité quotidienne de l’enfermement. » Il s’agit aussi de « briser ce mur de l’élitisme de la musique classique », en proposant un concert gratuit dans un cadre prestigieux, associant un orchestre professionnel et des amateurs.
« Une bouffée d’air frais »
Le fait d’avoir adjoint à une formation classique du slam, des percussions et de la danse contemporaine, plutôt associés aux cultures urbaines, a pour but de créer des ponts entre les différents publics qui vont venir. Preuve que cela fonctionne, les réservations explosent et c’est déjà presque complet. Pour Emmanuelle Duthu, la clé du succès est simple : « On rend accessible le répertoire classique en y faisant entrer des disciplines plus contemporaines et on casse un peu les codes aussi pour que les habitués s’ouvrent à d’autres univers. » « Une bouffée d’air frais » en dehors de la rigidité de la danse classique que Maxime Thomas apprécie. « Non professionnels, les jeunes du SPF ne sont pas obsédés par la technique ou l’esthétisme. Ils sont dans le plaisir de ressentir leur corps dans l’espace. Pour moi qui suis à l’opéra, dans un cadre très académique, cela me rappelle que le but premier de la danse est de transmettre une émotion, de faire passer un message. Ils le font avec une spontanéité qui me touche beaucoup. »
« L’important pour eux, c’est d’avoir mené le projet à son terme »
L’homme semble moins stressé que ses élèves à l’approche du grand jour. « Il y aura des surprises, peut-être des ratés, c’est le principe du spectacle vivant. L’important pour eux, c’est d’avoir réussi à mener le projet à son terme, je suis sûr qu’ils en garderont une forme de confiance en eux. » Foulard bleu sur les cheveux, Maguette, discrète étudiante en informatique à la Sorbonne, ne dément pas : « Danser avec le groupe m’a transformée, c’est presque comme si j’étais une autre personne, plus fière, plus ouverte. »
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Les engagements pour la parentalité n’engagent que ceux qui y croient
ActuTRAVAIL Pieuses déclarations d’intention ou simple catalogues de mesures, les promesses des entreprises de mieux prendre en compte la parentalité de leurs salariés, souvent trop vagues, peinent à convaincre.
Mélanie MermozDes enfants s’invitent lors d’une réunion zoom. Avec le télétravail, il est devenu impossible d’oublier que nombre de salariés, femmes comme hommes, sont aussi des parents. Même si le congé paternité a été allongé le 1er juillet 2021, la prise en compte de la parentalité par les sociétés a encore des progrès à faire. Certaines entreprises tentent toutefois de mettre en place des mesures concrètes pour l’accompagner dans ses différentes étapes et sa diversité. En décembre 2021, quatre trentenaires salariées et jeunes mères de famille ont élaboré le Parental Challenge. Cette charte d’engagements a déjà été paraphée par plus de 80 entreprises, essentiellement des start-up. Dernière en date, le cabinet de conseil PwC, qui a signé le texte en juin 2022. Si on y retrouve une mesure habituelle à de tels textes – « mettre en place des horaires de réunion qui n’excluent aucun·e salarié·e » –, d’autres sont plus précises et ciblées : « accorder cinq jours “enfants malades” intégralement rémunérés », « autoriser et rémunérer les absences des salarié·e·s postulant à l’adoption lors des rendez-vous obligatoires qui ont lieu sur les horaires de travail », ou « offrir à tou·te·s nos salarié·e·s parent·e·s dont les postes le permettent 100 % de télétravail dans les moments clés qui précèdent et suivent la parentalité ».
Congé paternité. 20 ans après, la France est encore à la traîneDes textes dénués de dispositions contraignantes
L’une est particulièrement originale : « Proposer un congé rémunéré de trois jours pour deuil en cas de fausse couche, pour les mères biologiques comme pour les seconds parents ». Les initiatrices de cette charte rappellent que, « dans un cas sur quatre, la grossesse s’arrête pendant le premier trimestre ». À ce moment-là, elle n’est souvent pas annoncée par prudence, mais aussi par crainte des discriminations. Or, une fausse couche peut non seulement s’accompagner de douleurs physiques importantes, mais a aussi un impact psychique fort.
Même s’il se veut plus concret et adapté aux évolutions de la parentalité, le Parental Challenge se limite encore à une déclaration d’intention. Et ce n’est pas la première sur le sujet. En effet, une « Charte de la parentalité en entreprise » avait déjà été édictée en 2008 et signée par 700 entreprises, parmi lesquelles des mastodontes comme Carrefour, le groupe Casino, Bouygues Immobilier. En 2021, une version actualisée, toujours aussi vague, a été publiée. En l’absence de contraintes pour les entreprises, la portée de ce texte est restée très limitée. Pour exemple, l’une des premières sociétés signataires de la charte de 2008, la BNP Paribas, a été condamnée deux ans plus tard à verser 350 000 euros de dommages et intérêts à une salariée. De retour d’un congé parental de plusieurs années, celle-ci avait été affectée à un poste moins valorisant et moins bien rémunéré.
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Recettes. Sardines fraîches : on s’en grille une ?
ActuVoici la pleine saison des sardines ! Ce petit poisson populaire, riche de saveurs et de bienfaits, est la valeur sûre des barbecues et des tables ensoleillées.
Noé BlouinDe Douarnenez jusqu’au port de Marseille, la sardine fait la fierté de tout un littoral. Cantonnée à la boîte de conserve l’hiver, elle s’achète directement à l’arrière des bateaux, l’été venu. Comme elle est peu chère, riche en oméga 3 et en bonne graisse, certains se prêtent même à la recommander quotidiennement pour une alimentation équilibrée. Si ces conseils sont à prendre avec des pincettes, la sardine n’en reste pas moins un poisson exceptionnel de par sa qualité et son goût aussi caractéristique que sa riche histoire. Les premières traces de sardines comme mets remontent à la préhistoire.
Douarnenez, la sardine, les ouvrières et les communistesÀ Rome, le petit poisson était l’un des ingrédients privilégié d’une célèbre sauce, le garum, et faisait partie, lorsqu’elle était séchée, de la ration des légionnaires. En France, elle connaît un véritable essor au début du XIXe siècle avec l’innovation d’Appert, un confiseur qui a l’idée de mettre des sardines en boîte. Le succès est tel que de nombreuses conserveries commenceront à peupler la côte atlantique, notamment en Bretagne, où le petit poisson devient le cœur d’une industrie vitale pour les territoires et marque durablement leur histoire. Seules quelques grandes marques rescapées témoignent encore aujourd’hui de cette époque où la sardine dictait la vie des pêcheurs et de leur famille, allant même jusqu’à faire avancer l’âge de la communion pour que les mousses puissent embarquer plus jeunes sur les sardiniers.
En tartine beurrée
De nos jours, la pêche se fait au chalut ou à la bolinche. Cette seconde technique, traditionnellement utilisée en Bretagne, consiste à encercler les bancs de poissons avec un filet. Plus rare, elle est défendue par certains professionnels pour son côté écologique. Aucun fond n’est en effet dragué pendant la pêche, préservant ainsi la pérennité des sols marins. Une fois sur le port, il est souvent possible d’acheter le petit poisson directement à la descente du bateau à un prix très intéressant. Pour ceux qui ne résident pas près de la mer, on peut aussi la trouver dans le commerce toute l’année, avec un pic de mi-avril à octobre. C’est cependant au mois de juillet et d’août qu’elle est la meilleure, mieux vaut privilégier les conserves le reste du temps. Victime de surpêche, le petit poisson est également à consommer avec modération. Selon l’ONG WWF, les sardines pêchées dans le golfe de Gascogne sont à privilégier.
Pour bien choisir sa sardine chez le poissonnier, un simple coup d’œil suffit. Signes de fraicheur, ses ouïes doivent rester roses, voire rouges mais sans tache de sang, son œil brillant et son corps bien rigide. Une fois achetées, elles doivent être consommées rapidement, la sardine est un poisson qui supporte mal la chaleur. Il existe de nombreuses recettes pour les cuisiner, mais la plus simple est excellente : une fois vidée, étêtée et accompagnée d’une pincée de sel, il suffit de la jeter environ 3 minutes sur chaque face au barbecue. Et nec plus ultra, on peut la déguster ensuite sur une tartine de pain beurré, demi-sel évidemment.
Sardines marinées à la chermoula
Ingrédients pour 4 personnes. 24 sardines, 3 gousses d’ail, 1 bouquet de persil, 1 citron jaune, 3 à 4 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à soupe de paprika, 1 c. à café de piment d’Espelette, 1 c. à soupe de cumin, 1/4 c. à café de poivre, sel.
- Enlever la tête et vider les sardines, puis rincer abondamment sous l’eau froide.
- Découper les filets en « portefeuille », c’est-à-dire en gardant les deux filets attachés par la peau du dos. Cette technique nécessite de la dextérité et de l’entraînement. Pour ceux qui ne désirent pas s’y risquer, la recette est réalisable sans lever les filets.
- Dans un mixeur, mélanger les gousses d’ail hachées, le persil haché, l’huile d’olive, le jus du citron, le paprika, le sel et le poivre, le piment d’Espelette et le cumin. Goûter et rectifier l’assaisonnement selon les goûts.
- Badigeonner délicatement les filets avec la marinade ou garnir l’intérieur des sardines généreusement. Laisser reposer 1 h 30 au réfrigérateur dans une assiette sous un film plastique.
- Disposer les sardines dans un plat et enfourner dans un four chaud à 180 °C, pendant 25 min.
- Déguster en compagnie de pommes de terre bouillies ou d’une salade saisonnière.
À la page. Sardines à lireVoici de quoi revisiter l’histoire de la sardine au fil de 35 recettes ponctuées d’anecdotes historiques. Dans son ouvrage « Mes recettes de sardines », l’ancienne journaliste reconvertie dans la gastronomie Sonia Ezgulian s’attaque à toutes les facettes du petit poisson argenté, pour redécouvrir un produit plus complexe qu’il n’y paraît. Mes recettes de sardines, de Sonia Ezgulian, éd. Sobbollire-les Cuisinières, 9 euros
En carafe. Une note d’agrumes qui joue son rolleQuelques notes d’agrumes et une belle fraîcheur pour ce vin blanc méditerranéen parfait pour accompagner les sardines l’été, notamment lorsqu’elles sont grillées au fenouil. Côtes-de-Provence 2021, Château La Jouliane, 100 % Rolle, 11 euros
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Bon et sainrecette L'Humanité
Une exploration des égouts parisiens, une ville sous la ville
ActuDÉCOUVERTE Flambant neuf, le musée des Égouts de Paris propose une visite immersive et pédagogique au cœur d’un site en activité pour comprendre l’histoire et le fonctionnement d’un maillon essentiel à la salubrité de la capitale.
Lea DesportesPour explorer les bas-fonds de la Ville lumière, direction les beaux quartiers. Sur les quais, entre la tour Eiffel et le Grand Palais, un petit pavillon de verre, de béton et d’acier rouillé se fond dans le paysage urbain. L’édifice donne au passant un indice : ce n’est pas en surface que cela se passe. Le voyage commence à 5 mètres de profondeur. Il a lieu sous terre mais aussi dans le temps. Une première galerie, dite sèche, raconte le grand pari de l’assainissement, depuis la prise de conscience hygiéniste au XVIIIe siècle jusqu’aux projets pour demain. Il ne s’agit pas d’une simple affaire de tuyaux et les enjeux, vitaux hier, écologiques aujourd’hui, sont d’intérêt général. La modernisation des égouts tout au long du XIXe siècle permet de purifier une métropole où les maladies se répandent comme une traînée de poudre : près de 20 000 personnes y meurent du choléra rien que lors de l’épidémie de 1832. Un an plus tard, le premier réseau rationnel d’égouts apparaît sous la ville pour récupérer l’eau de nettoyage des rues ainsi que celles des pluies.
Le Haussmann des profondeurs
Le musée met en avant la figure d’Eugène Belgrand. L’ingénieur est un baron Haussmann des profondeurs. Les deux hommes se connaissent : c’est Haussmann qui, en 1852, confie à Belgrand la mission d’amener de l’eau saine dans la capitale pour que les habitants arrêtent de puiser dans la Seine, très polluée. Le réseau qu’il met en place pour distribuer cette eau pure, puis la récupérer une fois qu’elle a servi, transite par les égouts. Il faudra attendre un vif débat puis une loi en 1894 pour qu’il devienne unitaire et reçoive non seulement les eaux pluviales mais aussi les excréments et les eaux usées des particuliers. Ce « tout-à-l’égout » fait de Paris un modèle de la lutte contre l’insalubrité.
L’homme, visionnaire, construit ainsi un ensemble cohérent de galeries souterraines et il met au point des outils indispensables à leur fonctionnement, comme des engins de curetage dont le principe est toujours de mise. Pour le vérifier, il suffit de revenir un peu sur ses pas et de pénétrer dans la galerie humide. Ici, le passé rejoint le présent. L’air est plus lourd et chargé d’effluves qui, sans être pestilentielles, n’ont rien d’agréable. Le visiteur comprend alors qu’il est entouré d’installations opérationnelles.
2 675 kilomètres de galeries
Le site de l’Alma constitue en effet un nœud d’une organisation ramifiée, dans laquelle des égouts élémentaires se jettent dans des collecteurs secondaires puis principaux, qui s’écoulent à leur tour dans des émissaires. Les 500 m2 ouverts au public représentent un petit morceau du plus dense des souterrains parisiens, 2 675 km de galeries, une ville sous la ville avec ses rues et ses avenues qui se calquent sur celles du dessus. Des plaques indiquent ainsi la « petite ligne » de la rue Cognacq-Jay, le collecteur de l’avenue Bosquet ou encore le point de départ de l’émissaire sud qui emmène une part des eaux usées de la rive gauche vers la station d’épuration d’Achères, dans les Yvelines.
Des contenus multimédias très pédagogiques éclairent le visiteur sur le fonctionnement de ce système complexe. Une gageure pour un lieu sans lumière naturelle et le résultat de travaux qui se sont déroulés entre l’été 2018 et octobre 2021 : 2 millions d’euros ont été dépensés pour le rendre plus interactif et accessible à tous.
Mondanités souterraines
En cas de fortes pluies, le réseau est saturé et des vannes automatisées régulent les flux. Il arrive encore que l’excédent d’eau doive être déversé dans le fleuve. « Une solution de dernier recours », assure Miquel Berrichon, égoutier de métier, qui anime des visites guidées. Les vannes s’ouvrent mais les portes ferment, puisqu’une partie du site peut alors être inondée. Le musée ne prend pas l’eau pour autant, bien au contraire. L’objectif est de retrouver les 100 000 visiteurs par an – 80 000 après les attentats de 2015 – et la fréquentation semble au rendez-vous.
Ce tourisme n’est pas nouveau : les visites des égouts démarrent et rencontrent beaucoup de succès dès 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle. Plus d’un siècle et demi plus tard, en 2024, Paris recevra des visiteurs du monde entier pour les jeux Olympiques et la Seine devrait s’ouvrir à la baignade pour l’occasion. Plus question de rejeter le trop-plein d’eau dans le fleuve et un immense bassin de stockage est en construction près de la gare d’Austerlitz. La promesse sera-t-elle tenue ? Tous les indicateurs de qualité ne sont pas encore au vert et les paris sont ouverts.
Trois sites pour parcourir les entrailles de la Ville-Lumière
- Musée des égouts de Paris Les visites guidées sont organisées en fonction de l’affluence. Pont de l’Alma, esplanade Habib-Bourguiba, 75007 Paris
- Cité de l’eau et de l’assainissement / Siaap Centre de formation, d’information et de documentation, la Cité de l’eau et de l’assainissement est également le point de départ des visites guidées gratuites de la station d’épuration Seine Centre à Colombes. 82, avenue Kléber, 92700 Colombes
- Pavillon de l’eau. Installé dans l’ancienne salle des machines d’une usine alimentant le réservoir de Passy, le Pavillon de l’eau propose une exposition permanente sur le schéma d’alimentation en eau de la capitale, des expositions temporaires, des animations pédagogiques et des rencontres thématiques. 77, avenue de Versailles, 75016 Paris
Découverteégouts El País (ESP)
‘La casa de papel’ y ‘Valeria’, guías perfectas por la ciudad de Madrid
NETFLIXLa plataforma de contenidos Netflix organiza en julio un recorrido gratuito para conocer los escenarios más emblemáticos de algunas de sus series
Este verano, la plataforma de contenidos en streaming Netflix invita a su audiencia a dejar de lado el mando a distancia y sumergirse en una visita guiada gratuita a pie por Madrid, Londres y París para conocer los lugares que han servido de escenario en series como La casa de papel, Élite, Emily en París o Los Bridgerton. Durante la próxima semana, del 11 al 17 de julio, y en colaboración con Sandema’s —empresa pionera en tours gratuitos que opera en una docena de países—, Netflix ofrecerá rutas de dos horas de duración que ya se pueden reservar a través de su página web.
El auge de las series, tanto nacionales como internacionales, ha provocado el aumento de un tipo de turista que, aunque no es nuevo, ha cobrado mayor importancia en los últimos años. Un viajero cuya motivación principal es la de visitar los lugares donde se han rodado las ficciones, llegándose a crear incluso rutas turísticas dedicadas a producciones concretas. El repunte de este tipo de turismo es tal que Netflix ha organizado su propio tour en tres ciudades europeas para dar a conocer los entresijos de sus series más populares.
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El seriéfilo itinerario de Madrid arranca desde la plaza de España, abordando la historia del cine desde sus comienzos en blanco y negro hasta la introducción del sonido y el color. Allí, frente al Hotel Riu, se puede observar su azotea, donde se han rodado algunas de las escenas más representativas de las series Valeria y Élite o de la película Fuimos canciones, mientras el guía desvela detalles exclusivos sobre la grabación y la producción de estos títulos.
El recorrido continúa por la Gran Vía, admirando sus numerosos teatros y cines, hasta llegar a la plaza de Callao, una visita obligada para los amantes de La casa de papel, donde se rodó la famosa lluvia de billetes del inicio de la tercera temporada. Mientras se revelan las historias que oculta la popular ficción, se aprende también sobre la evolución de la industria del cine—desde pequeñas proyecciones hasta los grandes estrenos que coparon la céntrica calle madrileña durante los años cincuenta del pasado siglo— y sobre cómo la capital comenzó a adoptar la cultura cinematográfica y se convirtió en un destino popular para celebridades de renombre mundial, incluidos artistas legendarios como Ava Gardner.
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La visita guiada prosigue frente al emblemático edificio de Telefónica de Gran Vía, escenario principal de Las chicas del cable, donde se habla de la serie y del papel de la mujer en el cine durante y después de los años veinte, década en la que se popularizó y surgieron las primeras estrellas de Hollywood.
Dejando atrás la Gran Vía, la siguiente parada es la plaza de Chueca para aprender sobre las figuras importantes de la industria cinematográfica española, como Pedro Almodóvar, y sobre la Movida madrileña. Una oportunidad para descubrir cómo las películas y los programas de televisión se convirtieron en una parte integral del cambio social en España y en un instrumento para que las historias de la comunidad LGTBI+ llegaran al público general. El recorrido termina en la Plazuela de la Memoria Trans, en el corazón del barrio de Chueca, donde se encuentra Frida, el restaurante favorito de Valeria, la protagonista de la serie que lleva su nombre.
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En cuanto a las rutas guiadas por Londres y París, los recorridos incluyen lugares emblemáticos de ambas ciudades, como la catedral de Notre Dame, los jardines de Luxemburgo o el Pont Neuf de la capital francesa, y áreas emblemáticas del centro de la ciudad británica, como el palacio de St. James’s o los teatros del West End. Todos ellos escenarios de series como Emily en París, Lupin, Los Bridgerton, The Crown o Sex Education.
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L'Humanité
Pose d’un verrou de sûreté : les étapes clés
ActuUn verrou offre une sécurité supplémentaire bienvenue avant de partir en vacances. Appliqué directement sur une porte en bois, ce système peu onéreux est aussi très simple à mettre en place.
Marcel GuedjMatériel
- Perceuse et mèches à bois
- Visseuse
- Mètre
- Crayon
- Mèche à bois plate
La pose d’un verrou de sécurité n’est pas très compliquée à réaliser sur une porte traditionnelle en bois. Elle suppose néanmoins le perçage de la porte de part en part, ce qui est facilité par un gabarit généralement fourni par le fabricant. En tout cas, si vous avez le choix, préférez cette aide, car vous n’avez pas le droit à l’erreur ou à l’approximation, vu le trou à créer pour le passage du cylindre du verrou.
Anatomie
Un verrou est composé d’une partie principale, ou coffre, qui présente un bouton commandant le fonctionnement d’un pêne (pièce mobile) depuis l’intérieur. Côté extérieur, le pêne est actionné par une clé. Un cylindre de serrure traverse la porte, et cette dernière doit être percée en conséquence (diamètre indiqué par le fabricant et figurant sur le gabarit). En position fermée, le pêne pénètre dans une gâche fixée sur la partie fixe, ou bâti, de la porte. Coffre et gâche doivent être en conséquence parfaitement positionnés, l’un en regard de l’autre. Perçage et fixation demandent donc attention et précision.
Coffre et gâche solidaires
Vu le diamètre de perçage nécessaire au passage du cylindre, on utilisera une mèche à bois plate (souvent 23 ou 24 mm, à vérifier selon le modèle). Après perçage, le cylindre est engagé dans le trou ; puis le coffre peut être fixé côté intérieur à l’aide de quatre vis fournies. Le coffre installé, la gâche le sera à son tour, selon la position du pêne qui y pénètre.
Pour effectuer proprement le trou de passage du cylindre, qui est pratiqué depuis l’intérieur, ne percez pas la porte de part en part, pour ne pas faire éclater le bois sur l’autre face. Reprenez plutôt le perçage depuis l’autre face, en vous centrant sur la marque laissée par la pointe de la mèche.
Les bons gestes
À l’extérieur, une rosace clouée ou vissée masque les petites imperfections qui peuvent subsister autour de la sortie du cylindre.
Fermer la porte puis repérer, depuis l’intérieur, l’emplacement du verrou, en général à 1,50 m du sol environ.
Placer le gabarit de perçage en position selon le repère précédent et marquer le trou (avec un clou ou un pointeau) à percer pour le passage du cylindre.
Percer la porte pour pouvoir passer le cylindre. Ajuster éventuellement avec une râpe demi-ronde.
Présenter le coffre sur la face intérieure de la porte en introduisant le cylindre dans son emplacement.
Fixer le coffre avec les quatre vis fournies.
Sortir le pêne en manœuvrant le bouton du verrou (position fermée) et positionner la gâche en conséquence sur le bâti.
S’assurer que le pêne pénètre correctement dans la gâche et fixer cette dernière avec ses quatre vis.
Bricolage L'Humanité
De belles parties de game au vert !
ActuLongue route des vacances, après-midi à l’abri du cagnard… pour traverser l’été, une sélection de jeux vidéo indépendants, abordables et terriblement captivants.
André GoulvenEn été, l’appel du grand air surplombe bien souvent celui du foyer. Pourtant, les fortes chaleurs attendues ont parfois tendance à transformer les après-midi de vacances en simple temps d’attente avant de pouvoir remettre le nez dehors. Pour continuer à s’évader loin des contraintes quotidiennes et des quatre murs qui nous gardent au frais, pourquoi ne pas en profiter pour se laisser tenter par une nouvelle expérience vidéoludique, immersive et amusante ? Si le grand public connaît déjà les jeux développés à gros budget, vendus aux alentours de 70 euros l’unité, il existe aussi une myriade de titres dits indépendants, moins chers et souvent plus créatifs que les productions grand spectacle. Voici une sélection de trois pépites indépendantes ayant déjà fait leurs preuves, pour partager de beaux moments de réflexion, de découverte et d’aventure lorsque le soleil brille trop fort à son zénith.
Un peu de fraîcheur
Ici le joueur incarne un pilote d’hydravion échoué dans le Grand Nord canadien en pleine période glaciaire. Sans ressources, il devra récupérer vivres, vêtements et matériels pour retrouver sa passagère, disparue au moment du crash. Cette simulation de survie à la première personne et au scénario haletant mélange fantastique et post-apocalyptique pour des heures de jeu sans voir le temps passer. Sans être un jeu d’horreur, « The Long Dark » est cependant à déconseiller aux âmes trop sensibles.
Puzzle en 3D
Classique du jeu indé, « Fez » continue de fasciner, dix ans après sa sortie, grâce à son système de jeu unique. Aux manettes d’un petit avatar en deux dimensions, à l’instar des premiers « Mario Bros », le joueur évolue dans un monde en trois dimensions. L’objectif est donc d’arriver à terminer les niveaux en faisant pivoter la carte sur elle-même pour découvrir des passages cachés et résoudre des énigmes. Coloré et cérébral, « Fez » ne demande pas une grande expérience de joueur pour se laisser apprivoiser et offre de beaux moments de réflexion et d’amusement.
Attention, ovni !
Dès sa sortie en 2017, « Cuphead » avait séduit les observateurs grâce à sa direction artistique exceptionnelle. Dans un univers inspiré des cartoons, le joueur prend les commandes d’une tasse anthropomorphe forcée d’affronter des boss plus loufoques les uns que les autres. Jouable en solo ou à deux, « Cuphead » peut de prime abord décourager par sa difficulté, mais son ambiance si particulière et la variété des combats proposés en font un titre qui donne envie de s’y replonger jusqu’à enfin triompher.
Consommation L'Humanité
Dérèglements climatiques
Pierre ChaillanPrès de 100 000 habitants de Sydney et de l’État de Nouvelle-Galles du Sud ont dû évacuer leur foyer au cinquième jour de pluies torrentielles. L’Australie a subi plusieurs inondations au cours des dix-huit derniers mois, ainsi que des périodes de sécheresse engendrant d’énormes feux de forêt. Avec le réchauffement de la planète, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau, augmentant les risques d’épisodes de fortes précipitations. Ce n’est pas la seule zone actuellement éprouvée par le changement climatique. Les sécheresses touchent l’Europe, particulièrement l’Italie et sa production agricole, ou encore l’ouest des États-Unis et sa production hydroélectrique. Face à ce constat toujours plus alarmant, des dizaines de maires de grandes villes, réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont appelé, samedi, dans un manifeste, à « la mobilisation générale » contre le dérèglement climatique et à « une COP des villes ».
Réchauffement climatiqueClimat L'Humanité
Entre abstention et engagements, que veulent les jeunes ? (2/2)
Le débatLes mobilisations pour le climat, contre les violences policières ou les discriminations attirent de nombreux jeunes. Pourtant, les 18-24 ans se sont massivement abstenus lors des élections.
Pierre ChaillanJasmine DjennaneCertains se mobilisent dans les centres-villes contre le réchauffement, et d’autres adoptent des gestes solidaires du quotidien dans les quartiers.
Hind Ayadi Directrice de l’association Espoir et Création à Garges-lès-Gonesse
Comment les jeunes s’engagent-ils ? Les jeunes s’engagent-ils encore ? Depuis quelques années, notre jeunesse, portée par une nouvelle incarnation d’elle-même, se manifeste dans une mobilisation de tous les jours et sur tous les modes. Nous pouvons d’abord évoquer les jeunesses présentes dans les combats écologiques, pour alerter sur le sort leur étant réservé du fait du dérèglement climatique. Durant plusieurs mois, une jeunesse urbaine, de grandes villes et de milieux sociaux globalement favorisés, a marqué l’actualité politique par son assiduité et son espoir.
« Fridays for future » La jeunesse donne une leçon d’écologie à ses aînésCet engagement est noble. L’autre engagement de la jeunesse, c’est celui du quotidien dans les quartier, un engagement de tous les jours, pour soi, sa famille, son entourage. Nous avons eu l’occasion, lors des premiers confinements, de voir comment les jeunes dans nos quartiers ont fait preuve d’une solidarité qui ne leur avait que très rarement été associée. Porter les courses de nos anciens, nettoyer les bâtiments, accompagner les plus jeunes dans leur scolarité. Cet engagement n’a pas seulement été celui d’une crise sanitaire, mais celui d’une génération.
Souvent, cette mobilisation va être remis en question par son absence lors des scrutins électoraux. Mais c’est précisément celle-ci qui valorise encore plus la beauté de ces dévouements. « Personne ne nous parle, alors on va faire par nous-mêmes. » Nous devons voir que notre jeunesse se mobilise là où on ne l’attend pas, qu’elle se permet de rêver à changer le monde, à éradiquer la faim dans un quartier, à lutter contre les violences, ou à alerter les pouvoirs publics.
Ce n’est pas que les nouvelles générations s’engagent moins, c’est que l’engagement comme il est conçu est suranné. La jeunesse s’engage. Différemment.
Antiracisme, écologie, luttes LGBT +… des écoliers ou lycéens défendent des causes concrètes. Mais ils adhèrent très peu aux partis politiques.
Lovepreet Singh Syndicaliste lycéen et militant communiste à Bagnolet
Je vais essayer de livrer une brève analyse à partir de mon engagement au Parti communiste français et de mes expériences de syndicaliste lycéen. L’engagement des jeunes en politique se traite sous divers angles. Mais, un constat s’impose : un jeune s’attache à au moins une cause politique en particulier. L’antiracisme, l’écologie, les luttes LGBT +, le social ou l’action pour les conditions d’études. On découvre les autres luttes à travers le spectre de l’une d’elles. À partir de ce constat, la question se pose de savoir comment l’attachement à l’une de ces causes peut se concrétiser par le vote ?
Nos premiers pas dans l’engagement se font à 15, 16 ou 17 ans. Même si, pour ma part, ça s’est fait encore avant. Mineur, le vote n’est pas un outil à notre disposition lorsqu’on commence à s’engager. Lorsque notre engagement commence, on ne dit pas autour de nous qu’il faut aller voter. On demande de participer au collectif en allant aux manifestation. Le vote est secondaire, voire inexistant car nos amis ne votent pas non plus. Je me souviens avoir répété à mes amis au lycée que tout se gagne par la rue et que c’est l’unique solution(rires). À moins d’être dans un parti politique, ce qui est rarement le cas, mes amis, même engagés, vont voter le jour J sans mobiliser l’entourage. Cela explique en partie l’abstention record des jeunes. Même s’il y a d’autres facteurs.
Certains partis politiques peuvent compter plus de jeunes que d’autres. Toutefois, ils adhèrent très peu aux partis politiques. Au Parti communiste (oute LO et NPA), on considère le vote comme indispensable et complémentaire à l’engagement dans la rue. Mon cas personnel est particulier car je ne vote pas, n’ayant pas la nationalité française. L’engagement communiste, en plus de l’engagement syndical, m’a appris l’utilité du vote.
JeunessejeunesClimat L'Humanité
La France est-elle suffisamment prête à faire face aux canicules ?
Le débatNous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.
Latifa MadaniIl faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.
Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futurEn 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.
De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.
Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.
Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduirePour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.
Géré de plus en plus par l’action publique, la nécessité d'intégration du phénomène de chaleur extrême en milieu urbain dans les politiques de prévention des risques porte à réflexion..
L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.
À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscinesAujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatiquse dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansJusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).
L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.
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Plus de 40 °C attendus en fin de semaine
ActuClimat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.
Marie-Noëlle BertrandElle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.
l’influence humaine en cause
Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.
À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.
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Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs
ActuSous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .
Marie-Noëlle BertrandUn coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.
Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.
Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.
Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansL’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72 % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.
Des manœuvres jusqu’à la dernière minute
Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.
La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.
Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environnementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.
Climatparlement européen L'Humanité
Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?
Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage
Marie-Noëlle BertrandRévolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.
Définir, planifier, orchestrer
Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansLa coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne
Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.
Transiter juste, transiter efficace
Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie
Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.
Débattre, évaluer, décider
Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique
Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».
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Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…
Actu À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.
Emilio MesletC’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.
Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».
Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »
« Catastrophe naturelle »
Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».
Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.
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Australie. Le premier ministre attendu au tournant sur le climat
ActuAnthony Albanese succède au conservateur Scott Morrison. Le progressiste ambitionne de faire de l’Australie une «superpuissance des énergies renouvelables». Son programme qui vise une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 suscite une forte attente.
Lilian CaillatLe climat est devenu la première priorité des Australiens ces dernières années. Après le mandat du conservateur Scott Morrison connu pour son climato-sceptiscme, la victoire aux législatives du parti travailliste et l’investiture d’Anthony Albanese semble en adéquation avec l’aspiration au respect des engagements climatiques. Au-delà d’un programme social plus développé que celui de son prédécesseur, en particulier sur les droits des Aborigènes, le salaire minimum mais aussi le soutien aux communautés LGBTQ+, “Albo” comme il est surnommé, projette de faire de l’Australie une « superpuissance des énergies renouvelables », notamment en promettant une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Une nouvelle bienvenue alors que l’Australie a connu ces dernières années des épisodes caniculaires dévastateurs et des feux de forêts colossaux ayant détruit l’équivalent de la superficie de la Finlande, sans compter les inondations à répétition.
Des mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra
Si Anthony Albanese fait de l’environnement son fer de lance, les écologistes du pays sont plus critiques quant à l’implication réelle du nouveau premier ministre. Il est notamment question des réductions de gaz à effet de serre jugées insuffisantes, du refus de l’interdiction du charbon dans les centrales électriques mais aussi, et surtout, de la décision de ne pas fermer les mines de charbon du pays dans l’immédiat. Ces mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra de devenir une puissance écologique font grincer des dents et pourraient empêcher Anthony Albanese de construire un gouvernement avec ses partenaires écologistes.
Le but du mandat de trois ans sera donc d’allier les promesses du candidat et les actes du premier ministre élu. La marche paraît haute. « On ne peut que faire confiance à la détermination d’un premier ministre issu des classes populaires » appuie le journal The Australian. Ancien ministre de gouvernements travaillistes jusqu’en 2013, il est devenu l’une des voix majeures de l’opposition pendant les neuf années de mandat conservateur, se positionnant ainsi comme le candidat idéal pour reprendre le pouvoir des mains de ces derniers.
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Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...
Il était une foisLes États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.
Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.
Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.
De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990
Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.
Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.
McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.
Au départ était un stand de hot dogs
Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.
En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.
Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.
Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.
Cap sur l'Europe
La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).
Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.
Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chicsEn France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food
Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.
En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.
Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).
Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.
Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.
Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».
Le droit social des petites entreprises
Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.
Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicatMcDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.
La francisation a des limites
En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.
En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.
Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.
En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.
En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.orgEN SAVOIR PLUS
- « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
- « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
- « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
- « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
- « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation L'Humanité
30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu
Il était une foisEntré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.
Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université
Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.
En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.
Une innovation enviée par le monde entier
Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.
Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.
À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.
La question de la rentabilisation des infrastructures
Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.
En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.
Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde
Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.
C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.
En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.
Des terminaux gratuits et un accès aux services payant
Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?
Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.
Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.
Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries
Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.
La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.
Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.
Une arme à double tranchant
Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.
La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.
En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.
Du même auteur
- Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
- De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.
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Il était une foisnouvelles technologies L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
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Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
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Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat
ActuAnalyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.
Diego ChauvetLes mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.
Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement BorneLa Macronie brandit chèques et boucliers
En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.
Quelques pirouettes verbales
D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.
Un gouvernement pour servir le capitalPorter le smic à 1 500 euros
C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.
La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation
Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».
« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »
Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.
Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron L'Humanité
La vérité des prix
ÉditorialMaud VergnolDouloureux tickets de caisse. Les prix s’envolent, les salaires sont trop bas, la pauvreté s’étend. La hausse des prix à la consommation, qui atteint déjà 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre. Du jamais-vu depuis 1985.
Qui n’a pas tiqué devant l’addition salée du plein de courses, qui entraîne dans le rouge de nombreuses familles dès le 10 du mois ? « La faute à la guerre en Ukraine », nous explique-t-on tranquillement, comme si cette inflation historique était inéluctable. Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, rappelle que « les bulles spéculatives sont l’explication essentielle de l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux ».
En France, avant prise en compte de l’inflation, le revenu des ménages a progressé de 3,7 % en 2021. Celui des patrons du CAC 40 a augmenté l’an dernier de 67 %, pour une moyenne de 8,7 millions d’euros. Eux ne connaissent pas la crise. C’est bien là tout le problème, auquel refuse de s’attaquer le pouvoir macroniste. Ce dernier s’obstine à faire payer l’État sans rien demander aux grandes entreprises, pour qui la pandémie et la guerre ont représenté une formidable machine à cash. Le CAC 40 va distribuer 80 milliards de dividendes et de rachats d’actions cette année. Une hausse de 80 % en deux ans. Le géant français des hydrocarbures, TotalEnergies, pourrait annoncer jusqu’à 20 milliards d’euros de bénéfices pour les six premiers mois de l’année… mais refuse d’augmenter les salaires de ses 35 000 salariés.
Le pouvoir macroniste reste bien silencieux sur les causes réelles de l’inflation. Jeudi dernier, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a affirmé que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. Une initiative prise par les sénateurs communistes Éliane Assassi et Fabien Gay, qui ont saisi dans la foulée la commission des Affaires économiques.
Dans ce contexte, le nouveau gouvernement devait présenter cette semaine en Conseil des ministres son projet de loi censé regonfler le portefeuille des Français. Ces mesures du « paquet pouvoir d’achat », dévoilées au compte-gouttes ces dernières semaines dans la presse, sont autant de pansements sur une jambe de bois.
Mais le dégel du point d’indice des fonctionnaires, avec une revalorisation de 3,5 %, bien insuffisant à ce niveau pour compenser l’inflation, sonne tout de même comme une première victoire idéologique, marquant l’échec des politiques salariales fondées sur l’individualisation et la multiplication des mesures parcellaires. Oui, il faut augmenter tous les revenus ! Avec ce dégel, Emmanuel Macron revient ainsi sur l’erreur fondamentale qu’a constituée le maintien du gel depuis le début de son quinquennat.
C’est une première victoire, qui en appelle d’autres. Nourrie par la multiplication des luttes sociales dans les entreprises, la bataille se jouera aussi cet été dans l’Hémicycle, où les députés de la Nupes comptent ferrailler pour arracher beaucoup plus à ce « paquet pouvoir d’achat ». C’est ce qu’attendent les électeurs qui ont privé le président d’une majorité nette pour mener ses politiques de casse sociale. Deux visions vont s’affronter : d’un côté des aides conjoncturelles financées par l’État pour ne surtout pas toucher au coût du capital, de l’autre une augmentation des revenus et une lutte contre les inégalités salariales pour améliorer durablement nos conditions de vie. Dans ce combat, les députés d’extrême droite, contre la hausse du Smic, vont s’avérer des alliés de poids pour l’exécutif. C’est maintenant que les masques vont tomber.
Editorialpouvoir d'achat L'Humanité
La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires
ActuDans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.
Stéphane GuérardIls sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »
De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.
« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »
Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »
Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »
Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »
Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.
Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne L'Humanité
Les protecteurs du capital
ÉditorialStéphane SahucL’inflation continue d’accélérer, 5,8 % en juin sur un an, 6,8 % attendus en septembre et le mouvement n’est pas près de s’arrêter. Pour les classes populaires, la situation est intenable. Afin de donner le change, le gouvernement assure qu’il va dépenser quelque 25 milliards d’euros pour protéger les Français de l’explosion des prix. Une somme qui s’ajoute, nous dit-on, aux 25 milliards déboursés depuis l’automne 2021 à coups de « chèques énergie » et autres ristournes sur les carburants.
Plus de 50 milliards… Alors qui pourrait s’opposer à « ces mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français » ? claironne Élisabeth Borne. Et revoilà la vieille tactique consistant à accuser les opposants de « dénigrement » idéologique quand l’exécutif serait, lui, dans l’action concrète. Et, à la clef, l’enjeu politique d’obtenir une majorité. Mais si le gouvernement est prêt à multiplier les chèques, les primes, les bonus, les ristournes, les exonérations, il reste absolument hostile à l’augmentation du Smic, des salaires, des pensions et des allocations. Et ce n’est pas les 3,5 % d’augmentation (en dessous de l’inflation) du point d’indice des fonctionnaires (bloqué depuis une décennie), qui changeront la donne.
La politique du « chèque », outre qu’elle n’est pas pérenne et ne permet pas aux familles de se projeter dans l’avenir, a également comme caractéristique de renvoyer à ceux qui en bénéficient l’image d’une faveur accordée. Et, cerise sur le gâteau, cette « faveur » aboutira à un nouveau chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire envers les travailleurs, les familles et les retraités. À l’inverse, l’augmentation du Smic à 1 500 euros mais aussi des salaires, des retraites et des minima sociaux permet de reconnaître l’utilité sociale et la dignité des gens en leur donnant les moyens de vivre correctement. Cela implique de casser la logique dominante de la protection des profits du capital et des dividendes des actionnaires. Dans le prolongement de son premier quinquennat, Macron compte bien protéger le capital, quoi qu’il en coûte au reste de la société et à la planète.
Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 L'Humanité
Shinzo Abe, mort d’un faucon, bigot et antisocial
ActuJapon. Fervent nationaliste, l’ancien premier ministre, tué le 8 juillet lors d’un meeting, a perpétué le lourd héritage politique familial empreint de militarisme. Nostalgique des années 1930-1940, qu’il considère comme celui de la splendeur du Japon, il consacre son dernier mandat à la révision de la constitution pacifique et au réarmement du pays.
Lina SankariShinzo Abe est l’incarnation des contradictions du Japon d’après-guerre. Issu d’une longue dynastie politique qui a émergé à la fin de l’ère Meiji, dans les dernières heures du 19ème siècle, l’ancien premier ministre a profondément transformé le visage du pays au cours de la dernière décennie. Irrésistiblement nationaliste, ce dernier aura jusqu’à son assassinat, vendredi 8 juillet lors d’un meeting à Nara, fait prospérer l’héritage familial. Ses deux grands-pères parlementaires, dont l’un premier ministre de 1964 à 1972, lui lèguent la passion de la politique et une certaine idée du rôle du Japon en Asie. Côté maternel, il descend de Nobusuke Kishi, chargé de l’administration, ou plutôt de la domination coloniale sur la Mandchourie en 1932. Pendant la seconde guerre mondiale, hissé au rang de ministre du Commerce et de l’industrie, il sera en charge du travail forcé. Après le conflit, il dédiera tous ses efforts à la libération des criminels de guerre condamnés par le Tribunal de Tokyo. Dans la famille, on trouve également Yosuke Matsuoka, ministre des Affaires étrangères qui signa avec Adolf Hitler et Benito Mussolini le pacte des puissances de l’Axe. Loin du repentir, Shinzo Abe assume l’héritage et créera la polémique en se rendant, malgré ses fonctions de premier ministre, au sanctuaire shinto Yasukuni dédié aux morts au combat pour l’empereur, dont plus d’un millier de criminels de guerre notoires. Quitte à raviver les douleurs de la Seconde guerre mondiale en Chine, à Taïwan et dans les deux Corées.
L’alliance du révisionnisme et du libéralisme
C’est la circonscription de Yamaguchi, sur laquelle régnaient déjà son grand-père et son père, qui servira de tremplin à Shinzo Abe. Il s’y présente en 1993, et façonne un style, alliance de traditionalisme, de révisionnisme et de libéralisme économique. Représentant de la jeune garde du Parti Libéral Démocrate (PLD), qui dirige le Japon de manière quasi ininterrompue depuis 1955, le député est considéré comme un réformateur. À cette époque, il planche surtout sur les questions sociales et sanitaires. Secrétaire général adjoint des cabinets des premiers ministres Yoshiro Mori et Jun’ichiro Koizumi, de 2000 à 2003, il prend la tête du PLD et acte un virage stratégique vers les questions de sécurité et de politique étrangère. Il endosse le costume de négociateur avec la Corée du Nord pour obtenir la libération de cinq Japonais. Pyongyang obtient de lui l’expression par le chef du gouvernement japonais de « profonds regrets » pour l’attitude du Japon pendant l’occupation de la Corée. Les excuses attendront. En contrepartie, Kim Jong-il reconnaît l’enlèvement par son pays de treize citoyens nippons de 1977 à 1983. La main tendue est avant tout stratégique.
Nostalgique de l’empire
En 2006, il devient à 52 ans le plus jeune premier ministre de l’histoire du Japon et incarne une forme de renouveau. Sa popularité dégringole rapidement ; il est contraint à la démission un an plus tard alors qu’il s’arc-boute sur la révision de la constitution. Décrit comme un personnage hautain, il multiplie les erreurs de casting : cinq de ses ministres sont visés par des scandales de corruption ou auteurs de déclarations polémiques. Amateur des méthodes expéditives, il s’appuie sur sa majorité ou sur les moyens légaux pour passer en force ses réformes impopulaires. De retour au pouvoir de 2012 à 2020, date à laquelle il démissionne pour raisons de santé, « le faucon » Shinzo Abe, affilié au mouvement d’extrême droite Nippon Kaigi, est désormais en mission. Il entend réviser coûte que coûte la loi fondamentale, empreinte de pacifisme et héritée de l’après-1945. Le texte interdit au Japon de posséder un potentiel militaire agressif et implique qu’il renonce à la guerre. L’obsession du chef pour le pas de l’oie satisfait aux exigences stratégiques des États-Unis qui font désormais de leur rivalité avec la Chine le maître mot. Depuis 2015, et malgré de grandes manifestations, Tokyo peut désormais participer à des opérations extérieures en appui à d’autres pays lorsque l’intérêt national est menacé. Nostalgique d’un temps qu’il considère comme celui de la splendeur du Japon, il réhabilite enfin le rescrit impérial dans les écoles. Le texte ordonne de « s’offrir courageusement à l’État en cas de danger ». Il ne veut pas de citoyens mais de sujets. Son but ultime réside dans la revalorisation du rôle de l’empereur et dans le retour à une forme de théocratie. Dans la droite ligne d’un Japon, obsédé par sa grandeur, qui n’a jamais regardé ses crimes dans les yeux.
japonshinzo abe L'Humanité
L'ex-premier ministre japonais Shinzo Abe tué en plein meeting
ActuL’ex-chef de gouvernement, resté le plus longtemps en poste depuis l’après-guerre, a été visé par une attaque par balles lors d’un meeting à Nara. La classe politique s’indigne de cette attaque contre la «démocratie». Il a été déclaré mort quelques heures après l'attentat.
Lina SankariLe Japon est sous le choc après la mort de l’ancien premier ministre nationaliste Shinzo Abe. Figure politique incontournable du Parti libéral-démocrate (PLD), l’ancien dirigeant a été tué par balles le vendredi 8 juillet, lors d’un meeting à Nara (ouest) en vue des élections sénatoriales de dimanche.
« J’ai appris qu’il se trouvait dans un état très grave (...). C’est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c’est absolument impardonnable», s’est indigné son successeur à la tête du gouvernement, Fumio Kishida, lors d’une conférence de presse en début d’après-midi.
Selon la chaîne publique NHK, l’ancien premier ministre semblait en arrêt cardio-respiratoire, un terme utilisé pour indiqué l’absence de signes de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel. Sa mort a effectivement été confirmé quelques après.
Une condamnation unanime
L’ensemble de la classe politique a dénoncé cet attentat. Le secrétaire du Parti communiste japonais (PCJ), Kazuo Shii, s'est ainsi indigné de cette «tentative barbare impardonnable de tuer la liberté d’expression par le terrorisme».
Ancien chef du PLD, Shinzo Abe a exercé la fonction de premier ministre en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020. Âgé de 67 ans, il avait tiré sa révérence en 2020 et quitté son poste de chef de gouvernement alors qu’il souffrait, depuis sa jeunesse, d’une colite ulcéreuse devenue incompatible avec l’exercice de ses fonctions. Il restait toutefois une figure importante de la droite nationaliste et continue d’influencer la vie politique nationale.
Le suspect : un ancien de la Force maritime d’autodéfense
L’assaillant, un homme d’une quarantaine d’années, a immédiatement été appréhendé par les services de protection rapprochée et arrêté pour tentative de meurtre. Les interrogatoires sont actuellement en cours pour connaître ses motivations mais il s’agirait d’un ancien de la Force maritime d’autodéfense japonaise.
Le Japon dispose de l’une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par ce armes dans ce pays de 125 millions d’habitants est extrêmement faible. L’assaillant aurait fabriqué son arme-lui-même. Sur les images amateur, on distingue Shinzo Abe abattu dans le dos en plein discours. « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque », précise une femme présente lors du drame.
Un fait rare au Japon
À l’étranger, les réactions se sont également multipliées dès la nouvelle connue. « C’est un moment très, très triste », a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, précisant que son pays, allié de premier plan de Tokyo, était « profondément préoccupés » par l’attaque. Le ministère chinois des Affaire étrangères s’est également dit « choqué » par un tel attentat, rare dans un pays où la vie politique est largement pacifiée.
Après la Seconde guerre mondiale, une dizaine d’attaques similaires a été recensée contre des représentants politiques, dont l’une des plus célèbres reste l’assassinat, en 1960, de Inejiro Asanuma, le dirigeant du Parti socialiste japonais, poignardé par un étudiant proche de l’extrême-droite.
japonshinzo abe L'Humanité
Boris Johnson n’échappe pas à l’exit
ActuRoyaume-Uni. Au terme d’un putsch orchestré par les dirigeants de son propre parti, le champion du Brexit a dû se résoudre à partir. Mais s’ils coupent une tête, les conservateurs ne changent pas de ligne.
Thomas LemahieuAprès près de 48 heures de siège, le forcené a été neutralisé au 10 Downing Street, à Londres (Royaume-Uni). Jeudi, en début d’après-midi, au terme des étapes d’un calvaire comme seuls les conservateurs britanniques peuvent en concevoir.
Entre le poison injecté au goutte-à-goutte, avec la litanie jamais interrompue des démissions de ses obligés, et le venin des trahisons surprises, avec ces courtisans qui, après l’avoir soutenu au-delà du bout, tournent casaque, le premier ministre britannique s’est résolu à partir. Ou, en l’occurrence, à parler de partir.
Victime d’un putsch fomenté par des dirigeants de premier plan de son propre parti – ce sont de très proches comme Rishi Sunak, son ministre de l’Économie, et Sajid Javid, celui de la Santé, qui ont lancé, mardi soir, le lâchage à grande échelle –, Boris Johnson s’est dit « très triste de renoncer au plus beau métier du monde ».
Éviter une déroute pour la droite aux législatives
Décoiffé comme toujours, sapé comme jamais, celui qui, en promettant de « réaliser le Brexit » et en bénéficiant à plein d’un autre sabotage interne – celui de Jeremy Corbyn chez ses adversaires travaillistes –, avait remporté en décembre 2019 une très large majorité pour les conservateurs, ne tire pas sa révérence sans une ultime entourloupe. Boris Johnson accepte d’abandonner, jeudi, la présidence de son parti.
Mais il entend bien rester, en réalité, premier ministre jusqu’à l’automne au moins. Le temps, espère-t-il sans aucun doute, de voir ses potentiels successeurs se déchirer. Une manière, en somme, de paver la route vers une déculottée pour la droite aux prochaines élections législatives, anticipées ou non. Ce qui lui permettrait de se rétablir, pour l’Histoire, comme le leader de tories victorieux, et non de rester comme le fieffé menteur qu’il est aujourd’hui pour la postérité…
Preuve de cette manigance de la dernière chance : juste après avoir officialisé cette vraie-fausse sortie, Boris Johnson a convoqué une réunion de son gouvernement avec les remplaçants des près de soixante ministres, secrétaires d’État, collaborateurs, membres des cabinets qui ont démissionné en moins de deux jours. Dans la foulée, il a même fait savoir qu’il s’était entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Comme si de rien n’était… Dominic Cummings, son âme damnée avec laquelle il s’est fâché après avoir multiplié les coups tordus pendant son ascension et lors de ses premiers mois au 10, Downing Street, prévient : « Je connais ce gars et, croyez-moi, je vous le dis, il ne pense pas un instant que c’est fini, il imagine que c’est une guerre et que, dans une guerre, des saloperies arrivent. Qu’il suffit de gagner du temps, encore et encore. Qu’il a un mandat. Que les adhérents du parti l’adorent, qu’il n’a qu’à attendre septembre pour s’en sortir. Si les députés le laissent à sa place, ce sera un carnage. »
« L’instinct de meute »
Fidèle à un procédé éprouvé tout au long de sa carrière, Boris Johnson, lui-même issu de la plus pure élite londonienne – en dépit d’un style ébouriffant –, joue une carte populiste en dénonçant « l’instinct de meute » des députés conservateurs. « Ces derniers jours, j’ai tenté de convaincre mes collègues qu’il serait absurde de changer de gouvernement, alors que nous réussissons tant de choses, que nous avons une majorité si vaste et que nous n’avons qu’une poignée de points de retard dans les sondages, détaille le premier ministre. Je regrette de ne pas l’avoir emporté avec ces arguments, mais comme on le voit à Westminster, le réflexe grégaire est puissant, et quand le troupeau bouge, il bouge ! »
Un peu plus tard dans la journée, le dirigeant conservateur a voulu reprendre un peu de hauteur : « Public britannique, je vous remercie pour l’immense privilège de vous servir en tant que premier ministre ! lance-t-il. Je veux que vous sachiez que, jusqu’à ce que mon successeur soit en place, vos intérêts seront servis et le gouvernement de ce pays continuera de fonctionner. »
Le problème pour Johnson, c’est que, au Royaume-Uni, plus grand monde ne veut le voir parader encore des mois à la tête de l’État. Les travaillistes se mettent à rêver de revenir au pouvoir, sur une ligne qui ne serait sans doute pas vraiment en rupture. Keir Starmer, leur leader, vient, par exemple, d’avaliser la ligne de Johnson sur le Brexit, après avoir intimé aux députés membres du Labour de ne surtout pas s’afficher sur les piquets de grève des cheminots en lutte pour les salaires. Mais chez les tories, l’objectif de l’éviction de leur ex-machine à gagner est sans doute précisément d’éviter des élections législatives anticipées. John Major qui a dirigé le gouvernement après Thatcher appelle à se débarrasser immédiatement de Johnson.
Un débarquement qui ne changera pas la ligne politique
Sur le fond, évidemment, cet insolite débarquement manu militari ne risque pas de déboucher sur un changement de ligne à droite. Les acteurs de cette révolution de palais au sein des tories reprochent à Johnson ses mensonges délibérés à chaque occasion – des fêtes clandestines lors du premier confinement au 10 Downing Street, à la promotion récente d’un de ses amis député poursuivi pour agression sexuelle –, mais pas du tout ses projets politiques.
Gestion de la pandémie de Covid-19 caractérisée, dans un premier temps, par une conception très libérale contre le confinement afin d’arriver à une chimérique « immunité de groupe » – ce qui a provoqué un nombre de morts plus important dans le pays qu’ailleurs ; renvoi des demandeurs d’asile arrivant au Royaume-Uni vers le Rwanda, chargé contre monnaie sonnante et trébuchante de cette gestion externalisée de l’immigration ; détricotage des traités internationaux intervenant dans le cadre du Brexit avec annulation des dispositions conditionnant le maintien de l’Irlande du Nord dans le marché unique et menace directe, dès lors, sur les accords de paix signés à la fin des années 1990 ; projet de casse du droit social à l’occasion des récentes et spectaculaires grèves des cheminots, que les conservateurs proposent de remplacer par des intérimaires lors des arrêts de travail… La liste des dégâts est en réalité bien plus longue encore que celle, interminable, des frasques de Boris Johnson, mais là-dessus, ses amis n’ont vraiment rien à redire.
Comme quoi, avec les conservateurs britanniques, quand les couteaux sont tirés, ils peuvent se tourner vers le chef de l’État. Mais ils ne tardent jamais à revenir larder les classes populaires et les couches moyennes qui traversent une crise du « coût de la vie » absolument sans précédent.
boris johnsonRoyaume-uni Opex 360
Mme Borne : Le président Macron va bientôt préciser les « contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire »
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
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Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].
Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».
En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.
« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.
La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.
Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».
Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…
Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.
Mme Borne : Le président Macron va bientôt préciser les « contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire »
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPromulguée en juillet 2018, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ne précise les ressources devant être allouées aux armées que pour ses cinq premières annuités [donc, jusqu’en 2023]. L’objectif étant alors de porter l’effort de défense à 2% du PIB d’ici 2025, il était question de procéder à une « actualisation » de cette loi afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025, sachant qu’une hausse de 3 milliards d’euros était prévue pour 2023.
Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].
Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».
En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.
« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.
La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.
Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».
Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…
Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.
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Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].
Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».
En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.
« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.
La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.
Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».
Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…
Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.
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Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].
Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».
En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.
« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.
La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.
Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».
Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…
Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.
Opex 360
À son tour, la Lettonie rétablit le service militaire obligatoire
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.
Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…
Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.
Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.
Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.
En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].
D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.
« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.
À son tour, la Lettonie rétablit le service militaire obligatoire
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.
Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…
Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.
Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.
Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.
En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].
D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.
« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.
Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…
Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.
Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.
Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.
En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].
D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.
« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.
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Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…
Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.
Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.
Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.
En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].
D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.
« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.
L'Humanité
Pogacar se met à La Planche
ActuDans la septième étape, entre Tomblaine et La Planche des Belles Filles (176,3 km), victoire du maillot jaune Tadej Pogacar. Le Slovène a dû jouer des coudes pour dominer in extremis son dauphin l’an dernier, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo).
Jean-Emmanuel DucoinLa Super Planche des Belles Filles (Haute-Saône), envoyé spécial.
Et soudain, sous un soleil d’Est aussi ardent qu’une brindille méditerranéenne en pleine sécheresse, il n’y eut dans leurs fréquences de pédalage saccadées, hachurées par la douleur des corps, qu’une exigence intime de macération – à peine trahie par la ruse des uns, la bravoure des autres et la folie collective d’à peu près tous. Dans le secret de leurs pensées, propageant maladroitement leur confusion, certains allaient enfin en savoir plus sur eux-mêmes, et une bonne partie de la suite du Tour. L’après-midi s’était écoulée bravement, entre Tomblaine (périphérie de Nancy) et La Super Planche des Belles Filles (176,3 km), qui domine le Territoire de Belfort et une partie du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Longtemps, nous quêtâmes la « bonne échappée », qui mit plus d’une heure à se former au cœur d’un peloton électrique et survolté, sur un parcours aussi plat qu’une autoroute dans sa première partie, pour venir s’échouer sur des hauteurs bien connues désormais des Géants de la Route, abordées cette fois par deux cols de troisième catégorie, ceux de Grosse Pierre et des Croix. Au fil des ans contemporains, La Planche des Belles Filles (1re cat., 7 km à 8,7 %) est devenue une sorte de « classique » des traceurs de l’épreuve, autant pour sa difficulté que par sa situation géographique, assez lointaine des massifs traditionnels, servant ainsi de « rampe de lancement » à des étapes transitionnelles. La station de ski de la Haute-Saône recevait d’ailleurs le Tour pour la sixième fois en dix ans, après avoir opéré une entrée fracassante en 2012 parmi les sites d’arrivée. Ce jour-là, un certain Chris Froome y écrasa la concurrence, ce que Tadej Pogacar réalisa de manière encore plus stupéfiante, en 2020, lors de l’ultime contre-la-montre en côte, ce qui donna lieu à un retournement de situation historique avec sa prise de pouvoir définitive aux dépens de son compatriote slovène Primoz Roglic. Depuis, Pogacar semble invincible à mesure qu’il grandit dans son écrasante supériorité.
En vérité, nous attendions cette étape avec quelques frissons. Les grimpeurs et autres cadors devaient y surgir d’une claire définition, sachant que dans l’apprentissage du pays en élévation, les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable, surtout dans les vraies premières rampes qui cassent les rythmes et atomisent tous les braquets antérieurs. Du brutal. Avant de parvenir à ces sommets d’allégresse, dix vaillants fuyards formèrent un joli groupe d’éclaireurs (Schachmann, Kamna, Teuns, Durbridge, Pedersen, Barthe, Erviti, Geschke, Ciccone et Asgreen). À l’arrière, à une centaine de kilomètres du but, les UAE de Pogacar prirent les commandes de la chasse, suite à un épisode plutôt étonnant. Tandis que le maillot jaune satisfaisait à un « besoin naturel », selon l’expression aussi ridicule que consacrée, le peloton ne ralentit pas son allure, contrairement aux usages. Apparemment, cela déplut au Slovène. De retour à son poste, il réclama dès lors à ses équipiers de mener grand train, manière de signifier méchamment : « Qui est le patron ? »
À ce petit jeu, nous ne donnâmes pas cher de l’échappée, et partant, du sort de l’ultime ascension dans la Planche des Belles Filles. Mais patience. Rappelons d’abord que le nom charmeur de l’endroit cache, lui, une histoire légendaire qu’il convient de narrer. En 1635, en pleine guerre de Trente Ans, des mercenaires suédois avaient massacré tous les hommes des vallées de la Savoureuse et du Rahin, avant de pourchasser les femmes de la région. Celles-ci se jetèrent dans les eaux du lac pour échapper à leurs bourreaux. Une seule d’entre elles parvint à s’échapper de ce suicide collectif. D’où l’origine du nom : La Planche-des-Belles-Filles… La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien. Du point de vue cycliste, celle-ci possède en revanche un invariant que le chronicoeur ne risquait pas d’oublier : les quatre derniers porteurs du maillot jaune au soir de La Planche remportèrent toujours l’épreuve à Paris (Wiggins en 2012, Nibali en 2014, Froome en 2017, Pogacar en 2020).
Puisque l’homme, en s’élevant, s’informe de son propre mystère, comme le réclame le Tour en mode sacrificiel, nous réalisâmes que le sérieux de la bagarre s’engagea dès la vallée à une cadence soutenue. À l’avant, sept courageux s’isolèrent (Geschke, Durbridge, Schachmann, Kamna, Teuns, Erviti et Barthe). Dans le groupe maillot jaune, les UAE poursuivaient leur travail de sape. En traversant le village de Plancher-les-Mines, où débute la rampe terminale, nous cherchâmes du regard Thibaut Pinot, l’enfant du pays, tandis que des slogans à sa gloire couvraient littéralement le bitume. La veille, à Longwy, le franc-tireur de la FDJ avait volontairement laissé filer du temps pour tenter, « chez lui », d’aller décrocher la lune sans provoquer les éventuelles réactions des favoris. Ayant manqué l’échappée, comment allait-il réagir ? Le pourrait-il seulement ?
La dislocation survint. Les fugitifs s’ensuquèrent, bien que l’Allemand Lennard Kämna s’essayât à la résistance, hélas en vain. Et quand les cadors se braquèrent, Thibaut Pinot s’affaissa, irrémédiablement. Le vertige de l’espoir était déjà passé. Le ménage débuta, mais seulement à moins de deux kilomètres du sommet, quand ils atteignirent l’incandescence ce que l’on pouvait nommer du cyclisme « à l’ancienne ». Ce fut spectacle hallucinant de voir ces cyclistes « modernes » – souvent à la limite de la robotisation – redécouvrir une portion antédiluvienne : un tertre de chemin blanc concassé et damé, avec son passage à 24 % noyé de poussière.
Dans ces pentes sauvages, Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros « mais ». Alors qu’on pensait qu’il allait s’envoler seul au sommet vers le bleu profond du ciel, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), son dauphin l’an dernier, vint le titiller, le dépassa, crut même un instant entrevoir la victoire d’étape à quelques mètres du but, mais Pogacar, dans un dernier sursaut, à bout de force, à l’arrache et en danseuse, le « sauta » sur la ligne. Duel étonnant ; conclusion ouverte. Les deux hommes, hors de souffle, finirent roue dans roue, quasiment à l’arrêt. Le Slovène, double tenant du titre, remportait bien sûr sa deuxième étape consécutive et confortait son maillot jaune. Sauf que, sur ces routes dressées qui semblaient vouloir lui frayer un chemin, il ne se trouvait pas seul au monde. D’autant que les autres favoris ne pointaient qu’à quelques secondes derrière (Roglic à 12’’, Gaudu et Bardet à 20’’). Le chronicoeur toucha au nœud de l’évidence : Tadej Pogacar domine le Tour, mais ne l’écrase pas encore. Au général, il ne possède que 35 secondes d’avance sur Vingegaard…
Tour de France 2022 L'Humanité
Exit Boris Johnson, la course à la succession du premier ministre est lancée
ActuParmi les ténors du Parti conservateur britannique ayant activement participé à la fronde interne contre Boris Johnson, plusieurs prétendants à son remplacement émergent.
Bruno OdentWallace, le favori
Le ministre de la Défense, Ben Wallace, 52 ans, fait, pour l’heure, figure de favori dans la course à l’accession au fauteuil suprême après la démission de Johnson. Le personnage, qui s’est illustré sur les réponses de Londres à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine, affiche une image d’intransigeance qui lui vaut la bénédiction des médias les plus atlantistes. Son profil cadre avec les qualités d’« homme fort » qui semble requises aux yeux du « petit peuple » conservateur pour enfiler les habits de chef d’État d’un Royaume-Uni déjà englué dans une crise économique et sociale d’une rare intensité.
Boris Johnson n’échappe pas à l’exitSelon un sondage YouGov rendu public ce jeudi 7 juillet, il emporterait, pour l’heure, les suffrages des adhérents du parti face à tous ses autres concurrents. « Certains d’entre nous ont l’obligation de maintenir la sécurité dans ce pays, qui que soit le premier ministre » , a-t-il déclaré, faussement distant et avec le souci évident de peaufiner son image « sécuritaire » tout en se défendant d’être candidat.
Morduant, Sunak, Baker et Truss, les challengers
Penny Mordaunt, secrétaire d’État au Commerce extérieur, figure parmi les challengers de Wallace. Elle fut l’une des figures les plus résolues de la campagne en faveur du Brexit. Ce qui rassure ceux qui souhaitent que l’on ne revienne en aucun cas sur l’inflexibilité dont fit preuve Boris Johnson à l’égard de l’UE.
Le chancelier de l’Échiquier (chargé des finances et du Trésor) démissionnaire, Rishi Sunak, s’est placé sur les rangs, en cultivant son rejet ferme de tout amendement au Brexit. Toutefois, son immense fortune familiale et les petits arrangements fiscaux dont a bénéficié son épouse font indiscutablement désordre pour son ascension vers les toutes premières responsabilités, quand une majorité de ses compatriotes sont frappés par l’inflation et un sévère recul de leur pouvoir d’achat.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Les chances de succès de la populaire ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, pourraient être amoindries par ses ambiguïtés. Championne du libre-échange, elle s’est en effet déclarée d’abord favorable au maintien dans l’UE avant de changer de camp et de s’investir dans la négociation d’une série d’accords commerciaux post-Brexit.
Le député du sud de l’Angleterre Steve Baker a pris ses concurrents de vitesse en présentant, le premier, sa candidature. Partisan de la première heure d’un Brexit dur, il cultive volontiers les provocations climatosceptiques et affiche sans doute le profil le plus trumpien de tous les prétendants.
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Royaume-uniboris johnsonbrexit L'Humanité
Michel Platini et Sepp Blatter tous les deux acquittés, mais pas encore rassurés
ActuFootball. L’ancien patron de l’UEFA et l’ancien président de la FIFA ont été jugés non coupable dans l’affaire « d’escroquerie, gestion déloyale, abus de confiance, et faux dans les titres. » qui les concernait. Pourtant la justice suisse pourrait faire appel.
Éric SerresAprès plus de six ans d’enquête et deux semaines de procès pour escroquerie en Suisse, Michel Platini – ancien président de l’UEFA- et Sepp Blatter -ancien président de la FIFA- ont été acquittés ce vendredi. Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis.
Quand le 29 juillet 2015, Michel Platini, alors président de l’instance européenne annonçait être candidat à l’élection pour la présidence de la Fifa, grand favori, il ne s’imaginait pas avoir à faire face quelque temps plus tard à la justice. En effet, à peine quelques mois après sa candidature qui le plaçait comme favori au poste de patron du football mondial, il était rattrapé par une affaire de gros sous pour un travail de conseiller sans contrat écrit avec le président de la FIFA, Sepp Blatter. Le 25 septembre de la même année, le procureur général de Suisse ouvrait une procédure pénale pour « gestion déloyale » et « abus de confiance » contre Sepp Blatter, soupçonné d’avoir effectué « un paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) en faveur de Platini, neuf ans après la fin de sa mission de conseiller du président de la FIFA en 2011.
La suite n’allait être qu’une succession d’enquête, de procédures pénales, de mises en accusations, de destitutions pour les deux hommes jusqu’à ce jugement. Mais après sept ans de rebondissements, le Français et le Suisse ont finalement été acquittés. « Un tribunal neutre a enfin constaté qu’aucun délit n’avait été commis dans cette affaire. Mon client est complètement blanchi et soulagé en conséquence, a commenté Me Dominic Nellen, l’avocat de Michel Platini. De son côté, l’ex-capitaine des Bleus s’est réjoui dans un court communiqué d’avoir « gagné un premier match », tout en faisant une nouvelle fois allusion à une manipulation politico-judiciaire destinée à l’écarter du pouvoir : « Dans cette affaire, il y a des coupables qui n’ont pas comparu au cours de ce procès. Qu’ils comptent sur moi, nous nous retrouverons. » Michel Platini soupçonne en particulier un rôle occulte de Gianni Infantino, son ancien bras droit à l’UEFA élu en 2016 à la tête de la Fifa, et visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes avec l’ancien chef du parquet suisse.
Est-on pourtant à la fin du dossier qui a terni l’image de l’ancien n° 10 des Bleus ? Rien n’est moins sûr à cet instant. Si le tribunal a jugé plausible le récit des deux accusés, et estimé que l’escroquerie n’était : « pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude » - appliquant donc le principe selon lequel le doute doit profiter à la défense-, l’éventualité d’un procès en appel n’est pas encore écartée. Le parquet a seulement indiqué vendredi qu’il déciderait de la suite de la procédure « dès qu’il disposera d’un jugement écrit et motivé. »
footballmichel platiniFIFA L'Humanité
Dernier match au Japon pour terminer la saison en beauté
ActuRugby. À Tokyo, ce samedi à 7 h 50 (heure française), l’équipe de France est en passe de terminer sa saison invaincue. Mais pour cela il faudra battre une équipe du Japon qui, même battue lors du premier test, n’a pas démérité et possède encore quelques cartouches pour faire déjouer les Bleus.
Éric SerresUne semaine après avoir été dominé par le XV de France (42-23), le Japon pense avoir les moyens de lui poser des problèmes. D’après son talonneur et capitaine Atsushi Sakate des Brave Blossoms dit à qui veut l’entendre que pour ce dernier match son équipe voudra « contrôler la rencontre ». « Lors du premier match, nous avons commis beaucoup de fautes de main, on n’a pas su garder le ballon et on a perdu. La France, elle, s’est concentrée sur son jeu mais, cette fois, nous sommes préparés : on veut contrôler le match. »
Credo repris par toute l’équipe « La première période a été équilibrée mais on a fini par perdre parce qu’on n’a pas su contrôler le match, on a fait beaucoup de fautes. Cette fois, on va voir mais il va falloir contrôler le match, notamment en attaque. » explique Warner Dearns, le deuxième-ligne. « Nos points forts, c’est la vitesse et notre bonne forme. « Il va falloir contrôler le match » termine le demi de mêlée Naoto Saito.
Face à cette volonté de redresser la barre et conserver le ballon, les Bleus qui aimeraient terminer sur une saison parfaite et avec 10 victoires d’affilée - une première dans l’ère moderne et un record inédit depuis une série établie entre 1931 et 1937- sont prévenus et en ordre de bataille : « Comme nous jouons à deux arrières avec également Jalibert, que nos deux ailiers peuvent aussi être sollicités, on s’attend effectivement à ce qu’ils proposent plus d’équilibre dans leur jeu. Même s’ils nous ont surpris par leur style la semaine dernière, leur ADN reste quand même de beaucoup porter le ballon devant la ligne de défense. Mais sans doute vont-ils proposer plus de dépossession, ce qui ressemble davantage à un rugby européen. » met en avant me sélectionneur du XV de France Fabien Galthié.
Pour ce deuxième et dernier test, le sélectionneur n’apportera guère de nouveauté. On ne change presque pas une équipe qui gagne ! Seule la titularisation du Racingman Max Spring à la place de Melvyn Jaminet à l’arrière viendra bouleverser la hiérarchie établie durant cette tournée estivale. Le jeune joueur du Racing 92, du haut de ses 21 ans, sort d’une année prometteuse (9 matches en Top 14, 2 en Champions Cup). Il avait aussi surnagé sous le maillot des Barbarians, dirigés par le sélectionneur du XV de France, lors de la magnifique victoire 52-21 face à l’Angleterre avant la tournée. Pour le reste, la confiance est maintenue à la charnière 100 % bordelaise avec Matthieu Jalibert à l’ouverture et Lucu à la mêlée. À l’aile Damian Penaud -auteur d’un doublé contre le Japon-, est reconduit sur le côté droit, avec à gauche le Toulousain Matthis Lebel. Au centre, le Racingman Virimi Vakatawa enchaîne et retrouve son partenaire de Bordeaux-Bègles Yoram Moefana.
Quant au gros de devant pas de changement non plus. Le troisième ligne Yoan Tanga et le deuxième ligne Thomas Jolmès qui ont, eux aussi, vécu leur première sélection la semaine dernière, seront de la partie tout comme le capitaine Charles Ollivon et la première ligne composée du Lyonnais Demba Bamba, du Toulousain Peato Mauvaka et du Toulonnais Jean-Baptiste Gros. Un dernier match donc à prendre avec sérieux avant de prendre des vacances finalement bien méritées pour le rugby tricolore qui a dominé l’Europe que ce soit au niveau des clubs que de l’équipe nationale.
rugby Opex 360
La hausse des dépenses militaires divise la coalition gouvernementale espagnole
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.
En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.
Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.
Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.
Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.
Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.
Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.
« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.
« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.
En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.
La hausse des dépenses militaires divise la coalition gouvernementale espagnole
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.
En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.
Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.
Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.
Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.
Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.
Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.
« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.
« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.
En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.
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En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.
Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.
Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.
Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.
Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.
Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.
« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.
« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.
En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.
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En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.
Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.
Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.
Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.
Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.
Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.
« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.
« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.
En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.
baromètre L'Humanité
Étape 6. À Longwy, Pogacar et les mains d’or
ActuTour de France. Dans la 6e étape, entre Binche en Belgique et Longwy (219,9 km), victoire de Tadej Pogacar (UAE), qui s’empare du maillot jaune. Les coureurs arrivaient dans la ville de l’ancien bassin sidérurgique, sacrifié en 1984.
Jean-Emmanuel DucoinLongwy (Meurthe-et-Moselle), envoyé spécial.
« U n grand soleil noir tourne sur la vallée/Cheminées muettes, portails verrouillés. » Jamais, sans doute, Bernard Lavilliers n’aurait imaginé que ses paroles des Mains d’or accompagneraient le chronicœur en cette journée d’étape, la plus longue du Tour. Plafond bas et nuages lourds, entre Binche, en Belgique, et Longwy (219,9 km), pour un sympathique crochet chez nos cousins wallons, avant un final promis aux puncheurs. Comme en 2017, l’arrivée se situait au sommet de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %), rehaussée d’un raidard de 800 mètres à 12 % qui risquait d’éloigner les sprinteurs. Mais nous n’en étions pas encore là lorsque la voiture de l’Humanité déboula dans la ville de Longwy. Sur les traces des hommes de fer, honorés par d’autres Géants qui allaient bientôt s’échouer tout à côté de la rue de la République et de l’avenue Raymond-Poincaré, dont les bicoques ouvrières, alignées, sont restées toutes identiques depuis les grandes heures industrielles. Au fil des décennies, elles devinrent ce que nous en voyons désormais. Mornes et décrépies. Souvent vides.
Depuis le départ, façon usus, fructus, abusus, un peloton secoué d’attaques successives semblait avoir oublié les plaies et les bosses de la veille sur les pavés de l’Enfer. Pas moins de quatre abandons à la suite de la bataille (Oss, Gogl, Haig et Kirsch) et une incertitude : combien de temps tiendrait Primoz Roglic après sa culbute et sa luxation de l’épaule, sanctionnée par deux minutes de débours sur le grandissime favori Tadej Pogacar ? Par cette grande confusion des horloges du Tour, nous pensâmes déjà à la montée de la Planche des Belles Filles, ce vendredi, qui constituera le premier juge de paix dans des pourcentages décisifs. Patience.
« Wagons immobiles, tours abandonnées/Plus de flamme orange dans le ciel mouillé. » Quand l’avant-garde du peloton, après avoir repris trois fuyards au long cours – dont le maillot jaune Van Aert, parti dans une chevauchée de l’absurde avant de sombrer –, pénétra à son tour dans Longwy en mode éclaté, nous nous demandâmes si ces Forçats de la modernité cycliste savaient que, en ce lieu, la mélancolie ouvrière continuait de s’épaissir et que la part du cœur, dans les tréfonds de la mémoire, ne se réduisait pas à son passé de plomb. À l’instant même où les casse-cou du jour mangeaient la rampe terminale pour se disputer du prestige, la voix de Lavilliers résonnait dans nos écouteurs. « On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts/Bouffés par les ronces, le gel et la mort. » Des spectres murmuraient à nos oreilles, tandis que, de ce côté-ci du temps, un travailleur du vélo, tel un modèle réduit du capitalisme sportif, levait les bras du triomphe. De l’acier rouge avait jailli de ses jambes en feu : Tadej Pogacar en personne réglait la montée finale et s’emparait même du maillot jaune. Ce qu’il accomplissait là, après son numéro sur les pavés du Nord, résista aux superlatifs.
les fantômes des classes du bas
Mais, depuis l’autre côté du temps, un peu d’histoire dans les entrailles d’une Lorraine affaissée. « J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir/Mes poumons, mon sang et mes colères noires. » Jusqu’au début des années 1980, Longwy fut en effet l’un des plus importants bassins industriels de France, intimement associé au savoir-faire sidérurgique, concentrant l’essentiel de la production nationale de fonte et d’acier. Hommes et femmes de chair solidaires, fiers du métier. La cité, modeste en taille et ensuquée par les fumées des hauts-fourneaux, s’organisait autour des blocs d’usines, charriant matin et soir, souvent à vélo, des milliers de salariés.
La plupart des maisons d’ouvriers arborèrent durablement les vestiges des décorations d’origine, des frises en bois de toutes les couleurs ornant les perrons. À l’intérieur, des tables en Formica sur lesquelles on posait bien à plat les mains d’or dont l’épaisseur calleuse attestait l’origine sociale. La vie se résumait à l’usine, pour le boulot. Et à la bicyclette, pour les loisirs. L’Union cycliste du bassin de Longwy jouissait d’ailleurs d’une méchante réputation. Une époque identificatoire, quand les Français prenaient corps, par l’intermédiaire des exploits pédalants de leurs semblables, ces hommes du peuple en « ouvriers du Tour », durs à la tâche eux aussi, ces Forçats de la Route (les vrais)… Et puis, il y eut le tournant de la rigueur et la « grande casse » du 29 mars 1984, jour maudit. Le gouvernement socialiste décida de revoir son « plan acier » et annonça la suppression de 21 000 emplois dans la sidérurgie. Mitterrand referma cyniquement le couvercle : « Qui n’a pas la Lorraine dans son cœur ? », dans la lignée des grandes dynasties de maîtres des forges – Wendel, Schneider –, devenues les archétypes des puissants, symboles des deux cents familles les plus riches de l’époque. Dès lors, Longwy perdra ses enfants : 22 000 habitants dans les années 1960, 14 000 de nos jours. Disparus les fantômes des classes du bas, sidérurgistes de la fournaise, avec leurs mains devenues si insensibles qu’ils les glissaient, par tradition et en hiver, dans les eaux glacées de la Chiers, la rivière locale. « J’voudra is travailler enc ore, travailler encore/Forger l’acier rouge avec mes mains d’or. »
Article sans titre
6e étape Binche-Longwy (219,9 km)
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 4h27’13’’
2. M. Matthews (AUS/BEX), à 0’’
3. D. Gaudu (FRA/FDJ), à 0’’
Classement général
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 20h44’44’’
2. N. Powless (É-U/EFE), à 4’’
3. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 31’’
Maillot vert (points)
W. Van Aert (BEL/JUM) 198 points
Maillot à pois (grimpeur)
M. Cort Nielsen (DAN/EFE)
Maillot blanc (meilleur jeune)
T. Pogacar (SLO/UAE)
Aujourd’hui
7e étape
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles (176,3 km)
Tour de France 2022cyclismeTadej PogacarTour de France Opex 360
La Marine nationale veut renforcer ses liens avec son homologue allemande… qui va de nouveau se concentrer sur la Baltique
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPar rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].
Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.
Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.
Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».
Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022
Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.
Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».
Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».
Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.
« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.
Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.
La Marine nationale veut renforcer ses liens avec son homologue allemande… qui va de nouveau se concentrer sur la Baltique
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPar rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].
Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.
Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.
Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».
Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022
Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.
Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».
Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».
Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.
« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.
Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPar rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].
Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.
Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.
Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».
Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022
Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.
Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».
Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».
Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.
« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.
Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.
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Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.
Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.
Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».
Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
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Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
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July 4, 2022
Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.
Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».
Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».
Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.
allocution prononcée« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.
Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.
Opex 360
Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…
Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.
« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.
Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.
Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.
Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.
Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.
« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.
Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…
Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.
« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.
Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.
Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.
Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.
Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.
« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…
Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.
« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.
Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.
Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.
Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.
Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.
« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerD’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…
Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.
entretien accordé à RFI« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.
Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.
Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.
Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.
Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.
« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.
L'Humanité
L’État préempte EDF pour relancer Hercule
ActuÉNERGIE Élisabeth Borne a annoncé la nationalisation d’EDF. Syndicalistes et économistes dénoncent un coup de com et voient dans cette stratégie l’acte I d’un vaste projet de démantèlement.
Marion d'AllardBruno Le Maire l’avait laissé entendre, Élisabeth Borne vient de le confirmer : « L’État a l’intention de détenir 100 % du capital d’EDF. » Et pour justifier une décision qu’elle estime « radicale », la première ministre a usé de toutes les grandiloquences, évoquant la « pleine maîtrise » retrouvée de la production d’électricité, le gain de « souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir », et la réponse à « l’urgence climatique ». Mais, à dessein, le mot nationalisation, lui, n’a pas été prononcé. Car, derrière une annonce qui pourrait sonner positivement à l’oreille de ceux qui défendent une maîtrise publique de l’énergie, le flou sur les réalités techniques d’une telle opération cache un tout autre projet.
Une manipulation « grossière »
« Il faut lire entre les lignes de ce gros coup de com », tempête Sébastien Menesplier. « Le cadeau aurait pu être joli s’il contenait un changement du statut juridique de l’entreprise, la baisse de la TVA à 5,5 % et la sortie du marché de l’énergie, mais franchement, quand on regarde ce que ce gouvernement a fait d’EDF ces vingt-quatre derniers mois, ce n’est pas vraiment ce qui se profile », ironise le secrétaire général de la CGT mines-énergie (FNME-CGT). Ancien membre du Conseil supérieur de l’énergie, Jacky Chorin (FO) partage ce scepticisme : « Emmanuel Macron n’a eu de cesse de charger la barque d’EDF, que ce soit en tant que ministre – en l’obligeant à reprendre Areva ou en décidant le financement sur ses fonds propres de la centrale d’Hinkley Point – comme en tant que président – en ordonnant la fermeture de Fesseinheim, en augmentant la quantité d’électricité nucléaire vendue à prix cassés aux concurrents privés d’EDF via le systèm e de l’Arenh ou en obligeant l’entreprise à reprendre une partie des activités de General Electric. » À en croire les syndicalistes, la nationalisation vendue par le gouvernement consisterait donc davantage à laisser à l’État les mains libres pour démanteler le groupe qu’à garantir l’efficacité du service public.
Concrètement, l’État, actionnaire d’EDF à hauteur de 83,88 %, est en passe d’engager le rachat des parts restantes, détenues principalement par des actionnaires « institutionnels et individuels » (15,03 %). Pour l’économiste Christophe Ramaux, « le risque de cette opération est de voir ressurgir à moyen terme un nouveau projet de type Hercule ». Une fois devenu actionnaire unique, l’État engagera probablement rapidement une séparation des activités avec « d’un côté, le nucléaire sous maîtrise publique et, de l’autre, la cession et l’introduction en Bourse des activités les plus rentables, comme les énergies renouvelables, mais surtout, la distribution avec la privatisation d’Enedis », poursuit l’économiste atterré. Une manipulation « grossière », dénonce Jacky Chorin, alors que le mouvement social historique engagé par les énergéticiens aboutissait, il y a tout juste un an, à la mise au rancart du projet Hercule.
inquiétude chez les syndicats
« La nationalisation qu’envisage le gouvernement ne procurera aucun capital supplémentaire à EDF », poursuit le syndicaliste. Or, les comptes sont dans le rouge et les dettes du groupe public devraient flirter avec les 65 milliards d’euros à la fin de l’année. Une situation désastreuse qui a conduit les élus du comité social et économique central (CSEC) à déposer un droit d’alerte économique. Dans de telles conditions, « une fois la nationalisation actée, l’État devra donc nécessairement augmenter le capital. Mais une telle recapitalisation d’un opérateur à 100 % public se fera sous le contrôle de la Commission européenne au titre des aides d’État », explique Jacky Chorin. Et Bruxelles risque fort d’y imposer des conditions. « Pour éviter une situation de trop gros monopole, la Commission européenne pourrait tout à fait exiger de la France qu’en contrepartie EDF cède les énergies renouvelables et la distribution, mais également qu’elle accroisse le mécanisme de l’Arenh » , détaille Christophe Ramaux.
Délétère pour le service public, ce nouveau rebondissement dans le dossier EDF inquiète dans les rangs syndicaux. Le gouvernement a mis Jean-Bernard Lévy sur un siège éjectable et annoncé, ce jeudi, avoir engagé « le processus de succession du PDG d’EDF ». La CGT, elle, a rendez-vous chez la ministre de la Transition énergétique, lundi. « Ils veulent aller vite, on sent que les choses s’accélèrent », prévient Sébastien Menesplier.
EDF L'Humanité
Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer
Premier planLes syndicats alertent après deux suicides dans l’entreprise, ex-France Télécom. Pour eux, il est temps de remettre en question cette stratégie de réduction de coûts, génératrice de souffrance.
Cécile RousseauSaisissant effet miroir. Le 30 juin, lors des plaidoiries de la défense au procès en appel des ex-dirigeants de France Télécom, l’une des avocates a évoqué le suicide de Christophe B., salarié d’Orange, survenu presque un mois avant.
L’irruption de ce drame, qui visait initialement à amoindrir la responsabilité des prévenus dans la crise de 2007-2011, met en lumière les situations de souffrance récentes au sein de la multinationale. En arrêt maladie depuis le 23 mai, l’agent de 52 ans, marié et père de famille, s’est pendu deux jours plus tard sur son lieu de travail.
« Elles ont été oubliées »
Dans le centre technique de Draguignan (Var), le choc n’est pas dissipé. « Il se plaignait depuis longtemps d’une activité sans intérêt et de surcharge de travail », assure Virginie Reze, élue CGT au CSE de la direction opérationnelle grand Sud-Est (DOGSE) qui a rencontré ses collègues. Cet ancien technicien, chargé du raccordement fibre des maisons individuelles, faisait l’interface, pas toujours évidente, avec les sous-traitants.
L’« outil industriel » du harcèlement chez France TélécomSelon la CGT, des pressions auraient aussi été exercées par une responsable pour qu’il prenne du galon alors qu’un poste d’adjoint était vacant. Ce que le fonctionnaire, déjà bien occupé, ne souhaitait pas. « Il ne voulait pas qu’on lui casse sa routine », raconte Robert (1), un agent œuvrant dans la structure.
Quand la syndicaliste s’est rendue sur place après ce geste violent, elle a été choquée par l’ambiance. « On aurait dit un bâtiment désaffecté, c’était très angoissant, s’indigne-t-elle. L’équipe de Christophe et deux personnes du service client avaient plusieurs fois demandé à partager le même plateau pour ne pas être isolés, mais cela leur a été refusé pour des raisons de confidentialité. Le jour du drame, deux employées ont aperçu les pompiers qui leur ont parlé d’un suicide. Terrorisées, elles ont attendu une explication. Mais entre 11 h 30 et 16 heures, personne n’est venu les voir. Elles ont été oubliées. »
Une enquête de police et une enquête paritaire
Orange a, depuis, pris des mesures de soutien et s’est engagé à reconnaître l’accident de service (accident du travail pour les fonctionnaires). Une enquête de police et une enquête paritaire (avec membres de la direction et représentants syndicaux) sont en cours.
À Draguignan, ce climat crépusculaire ne daterait pas d’hier. Seule une trentaine d’employés sont encore présents dans les locaux, dont bon nombre de techniciens en interventions. Il y a quelques années, ils étaient une centaine. « À un moment, il y avait des pots de départ quasiment tous les mois, se remémore Robert. Entre les restructurations, les retraites et les temps partiels seniors (TPS, mesure de départ de fin de carrière), le centre s’est vidé. Beaucoup préfèrent partir de manière anticipée, car les conditions de travail sont mauvaises. Dans le service de Christophe, il y avait eu beaucoup de TPS et d’autres à venir. »
Un droit d'alerte lancé le 27 avril
Pour Sandrine Ferrety, responsable de section syndicale SUD PTT à la DOGSE, la permanence de très petites équipes se sentant « abandonnées » dans des édifices surdimensionnés s’explique : « Stéphane Richard (ancien PDG d’Orange jusqu’en janvier – NDLR) s’était engagé à ne plus fermer de sites après la crise sociale, mais, avec les multiples réorganisations, les entités se retrouvent de plus en plus réduites. À Draguignan, les agents se demandaient à quelle sauce ils allaient être mangés, entre les non-remplacements et la sous-traitance généralisée. »
Le service de Christophe, qui faisait du télétravail trois jours par semaine, était composé de trois personnes ainsi que deux autres à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) et à Digne (Alpes-de-Haute-Provence), selon la CGT. Un inspecteur du travail venu à Draguignan quelques jours après le drame n’a d’ailleurs pas trouvé d’encadrant à qui s’adresser. « Depuis, un manager vient tous les jours », constate Robert.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Au sein de l’unité d’intervention Provence-Rhône-Méditerranée (UIPRM), dont dépendait cet agent, des difficultés avaient été mises en avant par le Comité national de prévention du stress (CNPS) et le rapport du cabinet d’expertise Secafi, que nous avons pu consulter. En 2021, 48 % des agents considèrent que leur travail devient de plus en plus exigeant (contre 49 % en 2019) et 65 % d’entre eux craignent que les restructurations s’accélèrent.
Céline Marty : «L’attitude de subordination qu’implique le travail est incompatible avec l’exercice démocratique d’une citoyenneté libre»Quant aux rapports annuels de la médecine du travail, attirant l’attention sur la dégradation des conditions de travail, ils avaient conduit les syndicats à lancer un droit d’alerte, le 27 avril.
Une lettre poignante aux membres de la CSSCT
Quelques jours après ce drame, un autre a endeuillé le centre technique de Troyes (Aube). Dans la nuit du 4 au 5 juin, J.-L. C., 51 ans, ingénieriste déploiement réseau (fibre et cuivre), s’est donné la mort. Sa veuve a adressé une lettre poignante aux membres de la CSSCT (commission de santé, de sécurité et des conditions de travail).
La dernière conversation que j’ai eue avec mon mari concernait les dossiers en cours. Le lendemain matin, mon fils découvrait son père au bout d’une corde. »
Son récit est sans appel. « Mon mari se plaignait d’une surcharge de travail, du non-remplacement des gens qui quittaient le service pour diverses raisons », écrit-elle. En arrêt maladie depuis le 4 mai, « il n’a jamais cessé de travailler : il répondait à ses mails, les transférait à ses collègues. (…) Il passait sa nuit à me parler des dossiers en cours. Malgré les alertes lancées par ses collègues, il a fallu qu’il craque au travail pour que l’on entende sa souffrance. »
Reçu par son n + 2 à son domicile, J.-L. s’effondre en larmes. Face à son état, celui-ci alerte la médecine du travail. Son généraliste lui prescrit un mois d’arrêt. Mais le fonctionnaire commence à avoir des idées noires. « La dernière conversation que j’ai eue avec mon mari concernait les dossiers en cours. Le lendemain matin, mon fils découvrait son père au bout d’une corde pendue dans le jardin. » Depuis, sa famille n’a pas remis les pieds au domicile.
Dans la région grand Nord-Est, les effectifs baissent de 10%
Si la société s’est engagée, là encore, à mener une enquête conjointe avec les instances représentatives du personnel et à reconnaître l’accident de service, pour cet élu à la CSSCT, qui tient à rester anonyme par peur des représailles, pas de doute : « Ce décès est lié à une politique générale anxiogène. J.-L. était devenu ingénieriste il y a un an. Mais il n’a pas eu vraiment de formation sur cette activité, ni d’accompagnement. Il a été livré à lui-même alors qu’il était en contact avec les clients et les sous- traitants (installateurs). En plus, il y avait eu un changement de prestataire et la bascule avait été compliquée. Sans compter que l e système informatique est loin d’être au top. Mais il avait une vraie conscience professionnelle. »
Comme à Draguignan, des départs, notamment en TPS, s’étaient produits. Dans cette direction opérationnelle grand Nord-Est (DOGNE), les effectifs baissent de 10 % par an avec très peu d’embauches. Le travail retombe donc sur ceux qui restent. « Une de ses collègues avait quitté le service et il s’est retrouvé avec une partie de ses dossiers. Tout le monde était sous l’eau », précise le syndicaliste.
Pour Michel Jacquier, élu CGT au CSE de la DOGNE, le témoignage de la femme du défunt correspond aux constatations du syndicat. « Comme tout est externalisé, c’est notamment le cas de 95 % de l’activité des services techniques à destination du grand public, les agents d’Orange se retrouvent avec les tâches les plus complexes. Expert sur son activité, J.-L. avait le sentiment de ne pas faire le travail comme il le faudrait. On a du mal à imaginer une fin de carrière dans ces conditions-là », soupire-t-il.
« J’ai plus de 1 000 dossiers à traiter depuis que mon collègue est parti »
D’autant qu’avec les restructurations incessantes, les périmètres n’ont cessé de s’élargir. La DOGNE compte 23 départements et plus 10 000 salariés, de Lille à Chalon-sur-Saône en passant par Strasbourg. Un casse-tête pour l’organisation et le fonctionnement des instances représentatives du personnel. « Stéphane Richard avait remis des “ressources humaines de proximité”, mais, entre les départs et une zone toujours plus large, ils ne sont plus vraiment proches des personnels, observe Michel Jacquier. Et on a beau voter non aux réorganisations en CSE, elles continuent. »
Depuis ce suicide, certaines alarmes semblent mieux entendues. Marie (1), chargée d’affaires dans le même périmètre, dénonçait depuis des mois une masse de travail énorme. Elle a soudainement été convoquée par la RH, puis la médecine du travail… « J’ai plus de 1 000 dossiers à traiter depuis que mon collègue est parti », rappelle-t-elle.
Les conséquences de ces mutations permanentes ont pourtant été pointées par les médecins du travail de cette unité d’intervention dans leur dernier rapport annuel, que l’Humanité s’est procuré : « Les activités des métiers techniques de terrain sont en train de se transformer. Les techniciens passent du “faire” au “faire faire”, au contrôle, éventuellement à l’accompagnement des prestataires, voire à de la formation. Cela requiert une posture différente qui n’est pas toujours en adéquation avec ce qui les a amenés à choisir ces métiers. »
Sur ces deux cas de suicide, Orange assure « avoir mis tout en œuvre pour accompagner les familles et pour faire la lumière sur les responsabilités de l’entreprise. La direction a rencontré les partenaires sociaux et ces échanges vont se poursuivre dans les prochains jours (…) afin (…) d’en tirer les conclusions nécessaires en matière de prévention. »
Ces tragédies n’ont cependant pas surpris les syndicats. Depuis des années, ils tirent la sonnette d’alarme sur la recrudescence de risques psychosociaux. La dernière enquête triennale sur les conditions de travail et le stress menée par le Comité national pour la prévention du stress et le cabinet Secafi, présentée début 2022, fait état d’une détérioration.
Si les agences de distribution (particulièrement les boutiques) sont fragilisées, avec une forte chute des effectifs, les unités d’intervention ont aussi subi des pertes passant de 20 199 postes en 2016 à 14 462 en 2021. 63 % des personnels de ces unités pensent qu’ils ne sont pas assez nombreux pour les tâches à effectuer, 3 % de plus qu’en 2019 (contre 59 % chez Orange). 55 % des managers sondés estiment ne pas avoir les bras nécessaires pour leurs missions, en hausse de 12 % en 2021. Enfin, 44 % jugent qu’on leur demande une quantité de travail excessive (+ 4 %).
« Cette question des suicides est complexe »
À l’échelle de tout le groupe, les indicateurs de l’intensité du travail subissent également une « dégradation importante » (– 2 points par rapport à 2019) pour atteindre un niveau inédit depuis 2012.
Si le sentiment de soutien de la part de la hiérarchie s’est renforcé, 78 % des 33 665 sondés estiment qu’ils doivent travailler intensément et 44 % constatent qu’on leur demande une charge trop importante.
Et pour cause, entre 2016 et 2021, les effectifs d’Orange (sans ses filiales) ont fondu de 84 373 à 66 332. De son côté, la direction prend « très au sérieux les recommandations du cabinet sur la charge de travail et regarde comment les mettre en œuvre ».
Selon Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange : « Il y a une tension générale. Sans vouloir faire de parallèles trop rapides, les unités d’intervention et les agences de distribution étaient déjà tendues il y a quinze ans (au moment de la crise sociale – NDLR). Le pilotage par la réduction des coûts et le recours à la sous-traitance a ses limites. Cette question des suicides est complexe, il faut que l’entreprise mette les moyens pour le diagnostic. »
« Un cocktail explosif »
Si le télétravail, très répandu depuis le Covid, a bouleversé le quotidien, les réorganisations, qui avaient marqué le pas en 2020, sont reparties de plus belle, comme le remarquent les médecins du travail dans leur rapport national, s’inquiétant en 2021 « de transformations nombreuses, voire intenses ».
Pour Pascale Abdessamad, déléguée syndicale centrale SUD PTT, c’est « un cocktail explosif » qui a conduit à des cas de souffrance : « Entre la baisse des effectifs, le télétravail à outrance et les réorganisations permanentes, on se pose la question de savoir si ça repart comme à l’époque de Didier Lombard (ex-PDG pendant la crise des suicides – NDLR). »
Malgré les voyants au rouge, la stratégie de réduction de coûts se poursuit. L’arrivée de la nouvelle directrice générale, Christel Heydemann, en avril, n’a pas fait varier le cap de la multinationale. En témoigne, le plan baptisé Scale Up, visant à réaliser 1 milliard d’euros d’économies, dont 500 millions sur la masse salariale d’ici à 2023.
Dans cette optique, un nouvel accord de temps partiel senior (TPS) a été ratifié, prévoyant jusqu’à 10 000 départs d’ici à 2025, laissant augurer une nouvelle hémorragie d’emplois. « Il y aura 8 000 recrutements en parallèle, dont 80 % sera réalisé dans les filiales », précise Samira Gouja, déléguée syndicale centrale CGT.
Les syndicats montent au créneau
Interrogée par l’Humanité, Orange estime qu’« il peut exister des personnes en souffrance mais, non, il n’y a pas de malaise social généralisé. De par ce que nous avons vécu, nous sommes plus vigilants que n’importe quelle autre entreprise sur ce sujet. Depuis la crise sociale, l’entreprise s’est profondément transformée et a déployé un ensemble de dispositions, sans précédent dans les grandes entreprises françaises, pour construire un cadre qui vise à prévenir la souffrance au travail et les risques psychosociaux ».
Les syndicats, eux, ont décidé de monter au créneau. CFDT, CGT, FO, SUD, CFE-CGC et CFTC ont voté une résolution pour exiger la tenue d’un CSE extraordinaire le 12 juillet pour évoquer ces suicides. « On ne s’attend pas à un mea culpa de leur part, mais on veut que l’entreprise prenne en compte ce mal-être, exige Michel Esselin, élu CGT. À chaque fois, on remonte les cas de burn-out comme de bore-out. Mais il ne se passe rien. Il faut des recrutements immédiats et des formations pour tout le monde. » La CGT a également décidé de ne plus siéger en instance tant que les réorganisations seront à l’ordre du jour.
Ce même 12 juillet, le syndicat organise une journée de grève. Partout, les salariés sont appelés à se mobiliser pour stopper le rouleau compresseur. « Les conditions de travail continuent de se dégrader en raison de ces économies à réaliser à tout prix, dénonce Christian Mathorel, secrétaire général de la FAPT-CGT. Il faut nous écouter et remettre en cause cette stratégie. »
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Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
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D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
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Après l’affaire des sous-marins, la France et l’Australie vont relancer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour le moment, du moins, l’actuel gouvernement australien n’envisage pas de revenir sur la décision prise par son prédécesseur de doter la Royal Australian Navy [RAN] de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
Après l’affaire des sous-marins, la France et l’Australie vont relancer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPour le moment, du moins, l’actuel gouvernement australien n’envisage pas de revenir sur la décision prise par son prédécesseur de doter la Royal Australian Navy [RAN] de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
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Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
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Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
L'Humanité
« Le Serpent Ouroboros », pavé fondateur de la fantasy
Nos recommandations culturellesLittérature Le roman d’Eric Rücker Eddison, paru il y a cent ans, vient d’être réédité chez Callidor. Une œuvre saluée par Tolkien et Le Guin.
Aurélien Soucheyre
J.R.R. Tolkien est considéré comme l’un des pères fondateurs de la fantasy et reste le plus connu d’entre tous. Mais ce genre littéraire a-t-il eu des grands-parents ? En 1922, plus de trente ans avant « le Seigneur des anneaux », paraissait « le Serpent Ouroboros », signé Eric Rücker Eddison, publié cette année en France par Callidor dans une « édition du centenaire ». Et c’est peu dire que Tolkien fut emballé par la lecture de ce roman. « Rücker Eddison est le plus grand et le plus convaincant des écrivains de “mondes inventés” que j’ai lus. »
Une passion pour les sagas islandaises
Les deux hommes avaient de nombreux points communs, à commencer par une passion pour les sagas islandaises, les mythes et légendes, qui ont irrigué leur imagination jusqu’à les amener à forger leur propre univers merveilleux. Mais Tolkien formulait au moins un reproche à Eddison : « J’ai trouvé sa nomenclature boiteuse et souvent inepte. » Car c’est là l’une des différences principales entre les deux écrivains. Quand Tolkien, philologue, est allé jusqu’à inventer un alphabet complet et une langue elfique cohérente pour bâtir sa Terre du milieu en universitaire, Eddison s’est lui replongé dans ses carnets d’enfance au moment de composer son œuvre.
Tiré de ses carnets d’enfance
Dès dix ans, il dessinait déjà les aventures des seigneurs de Démonie que sont Juss, Spitfire, Goldry Bluszco et Brandoch Daha, et tant pis si ces noms, au sein d’une même famille, semblent n’avoir aucune logique commune. Devenu adulte, Eddison a voulu terminer ce qu’il se racontait bambin, scellant d’office le lien entre fantasy et contes de fées découverts dès le plus jeune âge. Il l’a fait en conservant un manichéisme enfantin, un goût certain pour les rebondissements épiques, et… une langue toute élisabéthaine, ainsi qu’un amour prononcé pour les descriptions méticuleuses d’armures flamboyantes et de palais somptueux. L’intrigue, elle, narre les affrontements, parfois cocasses, des Démons contre les Sorciers, et se suit comme un charme. « Cette prose est excellente ; juste, claire, vigoureuse… Rien n’est factice, rien n’est flou ; on voit, on entend, on sent tout. Ce style est le style authentique d’Eddison ; c’est sa voix, la voix d’un artiste », appréciait Ursula K. Le Guin. À qui le premier chapitre du « Serpent Ouroboros » donne de suite raison. Il narre admirablement comment un homme de notre monde reçoit la visite d’un petit martinet qui lui propose de s’envoler pour le pays des Démons en passant par une fenêtre. Un point de bascule qui a donné des petits, de l’armoire magique qui ouvre les portes du « Monde de Narnia » au mur d’un quai de gare dans « Harry Potter » qui l’emmène directement de notre Londres au pays des sorciers.
livresLittératurefantasyJ. R. R. Tolkien Opex 360
Pour le chef d’état-major des armées, « opposer l’Otan à l’UE est improductif »
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a jamais caché ses réticences face au concept « d’autonomie stratégique européenne », promu par le président Macron.
« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
Pour le chef d’état-major des armées, « opposer l’Otan à l’UE est improductif »
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a jamais caché ses réticences face au concept « d’autonomie stratégique européenne », promu par le président Macron.
« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
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« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
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« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
European Defence Matters« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
L'Humanité
Des mesures en trompe l’œil pour un pouvoir d’achat en berne
ChroniqueJean-Christophe le DuigouDes mesures pour parer la perte de pouvoir d’achat seront-elles le baptême du feu pour la nouvelle Assemblée nationale élue en juin ? La porte-parole du gouvernement a parlé « d’heure de vérité » concernant l’examen du projet de loi annoncé. Qui pourrait s’opposer à « des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français ? » feint de s’interroger Elisabeth Borne. Sinon les partisans du « dénigrement systématique » qui s’excluraient ainsi de l’effort collectif de construction de réponses adaptées à la crise. La tactique est claire, forcer au moins une partie des opposants au gouvernement minoritaire à rejoindre les députés macroniens afin de former une première majorité de circonstance.
Depuis la campagne présidentielle le gouvernement n’a pas lésiné sur l’affichage : revalorisation des retraites, revalorisation des minima sociaux, blocage temporaire des prix du gaz et de l'électricité, indemnité inflation, baisse du prix de l’essence à la pompe, suppression de la redevance TV, chèque énergie…Au total avec « la loi pouvoir d’achat » pas moins de 50 milliards d’euros de crédits publics pour 2021 et 2022 ont ainsi été mobilisés, dont 18 milliards rien que pour la baisse de la taxe sur l’électricité et le gel des tarifs du gaz. « La France a pris les mesures les plus massives et les plus complètes des grands pays européens » souligne le magazine macronien Challenges qui met en exergue le montant de l’effort budgétaire consenti sur la période en points de PIB, le 1,9% français, face au petit 0,7% allemand.
Ce plan aux dires de l’Insee, se veut LA « protection du portefeuille des ménages » contre les hausses de prix. Pas si sûr ! Si l’organisme public dans sa dernière note de conjoncture, estime que ces mesures mises bout à bout, contribueront bien à rehausser le revenu disponible brut (RDB) des ménages d’environ 1 point de pourcentage en 2022 il estime que cela sera insuffisant pour garantir le maintien du pouvoir d’achat. Ce dernier baissera en moyenne sur l’ensemble de l’année 2022 de 1 % par unité de consommation.
Le Président du MEDEF vent la mèche dévoilant le double discours gouvernemental : « Officiellement il faut augmenter les salaires mais en coulisse le gouvernement nous dit de faire attention …avec trop de hausse »[1].On concède quelques compensations aux ménages y compris par un simili blocage des baux immobiliers, alors que leur consommation a été amputée par une inflation de 5 à 8 % l’an. L’opération dissimule un nouveau coup de pouce aux entreprises. D’abord en orientant les revendications salariales vers des primes générales ou vers de l’intéressement. Ensuite en refusant tout coup de pouce au SMIC pourtant basé sur l’indice des prix à la consommation qui minore le cout de la vie. Enfin en déchargeant les entreprises d’une partie des couts induits par la hausse des salaires, notamment à travers le dispositif de « prime Macron » qui prolonge la logique désormais de grande ampleur d’exonération de cotisations sociales.
Depuis deux ans les aides aux entreprises, sous forme de chômage partiel pour les unes, de compensation financière pour les autres ont été massives. Malgré le choc de la double crise pandémique et économique, le taux de marge[2] des entreprises est ainsi demeuré à un niveau élevé : 31,6%. In fine, au travers de ce « plan d’urgence », gouvernement et patronat convergent une nouvelle fois dans leur volonté de préserver la rentabilité attendue par les actionnaires. La bonne stratégie ? les salariés en doutent. Des arrêts de travail éclatent autour du même mot d’ordre : « Tout augmente sauf nos salaires. » Après des négociations qui n’aboutissent pas les travailleurs se mobilisent à juste raison pour obtenir une taxation des profits exceptionnels des grandes firmes de l’énergie et du commerce et des augmentations de salaires à la hauteur de l’inflation subie.
[1] Les Echos, 28 juin 2022
[2] Dans le partage de la Valeur Ajoutée, le taux de marge rend compte de ce qui reste à disposition des entreprises pour rémunérer le capital et investir, une fois déduites les rémunérations salariales.
Opex 360
Le ministre des Armées confirme que le budget de la Défense augmentera de 3 milliards d’euros en 2023
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, la perspective d’une hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne [BCE], un endettement équivalent à 112,9% du PIB, des politiques prioritaires à financer [comme l’hôpital] et les mesures visant à amortir l’inflation pour les ménages, un avis de gros temps budgétaire pour les armées était à craindre…
D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
Le ministre des Armées confirme que le budget de la Défense augmentera de 3 milliards d’euros en 2023
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, la perspective d’une hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne [BCE], un endettement équivalent à 112,9% du PIB, des politiques prioritaires à financer [comme l’hôpital] et les mesures visant à amortir l’inflation pour les ménages, un avis de gros temps budgétaire pour les armées était à craindre…
D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
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D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
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D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
a récemment résumé L'Humanité
La VOD de la semaine – « Radius » de Akshay Indikar
Nos recommandations culturellesLe cinéma indien, malgré sa production pléthorique, reste peu célébré et fréquenté en Europe. Pourtant en dehors de Bollywood, un courant indépendant et moderne existe, loin des conventions. Akshay Indikar en est un des représentants prometteurs.
Vincent OstriaBien qu’il sorte en France au moins un film indien chaque semaine, cela passe inaperçu car la presse n’en rend pas compte et ces productions commerciales made in Bollywood sont reléguées à quelques salles de la banlieue parisienne. Du côté du cinéma indien indépendant, celui qui cherche et innove, c’est presque terra incognita. Pourtant il existe.
La preuve avec l’inespéré « Radius », premier long métrage de fiction du trentenaire Akshay Indikar, qui en assure non seulement le scénario et la réalisation, mais aussi la direction de la photo. Décrivant les béances et errances d’un jeune poète indolent, le cinéaste louvoie entre distanciation légèrement humoristique et contemplation pour exprimer le désarroi et l’égotisme de son personnage, Avdhut, qu’on peut situer quelque part entre Bartleby (Melville) et Oblomov (Gontcharov), pour citer des références romanesques du XIXe siècle. Exilé dans la grande ville de Pune, il gagne sa vie comme échotier dans un quotidien et tente de s’affranchir du poids de la société et des coutumes, notamment du mariage traditionnel que ses parents restés au village veulent lui imposer.
Mais l’essentiel, qui montre que le jeune cinéma d’auteur indien a laissé très loin l’humanisme et la psychologie de Satyajit Ray, c’est la liberté du film, qui met en avant la sensation et l’atmosphère par rapport à la dramaturgie (succincte). Hormis un bref dialogue où Avdhut invente des horoscopes farfelus pour son journal, les dix premières minutes sont sans parole, sans action. La suite est un peu plus classique, mais à peine, car Indikar pratique l’ellipse sans vergogne. Le récit, si récit il y a, demeure fragmentaire, effectuant des sauts dans le temps et l’espace. Cela n’empêche pas quelques accents cocasses, comme le dialogue avec un chef de gare (ou policier ?), auquel Avdhut propose de réciter un poème car il ne peut pas s’acquitter du montant d’une amende (pour fraude). Il flirte aussi avec la métaphysique lors d’une étrange rencontre dans la jungle. Mais Indikar fait avant tout la part belle au paysage, à la nature, et à l’errance, qui constituent l’essentiel de la dernière partie, mini « walk movie » à travers la campagne. Malgré un jeu un peu trop appuyé sur les effets sonores — son seul défaut —, ce film énigmatique semble être un prélude à un renouveau de la création cinématographique en Asie, qui pourrait bien venir d’Inde.
vodbollywood L'Humanité
Au cœur d’un tribunal avec la justice, l’avocate et le peuple
ActuTHÉÂTRE Au festival « Villeneuve en scène », Périne Faivre et sa troupe recréent avec «Héroïne» l’ambiance d’un tribunal et questionnent les pouvoirs et les moyens de cette institution incontournable dans la société.
Gérald RossiAvignon, envoyé spécial
Sous les étoiles, qui ne brillent guère dans un véritable prétoire, la compagnie Les Arts Oseurs recrée l’ambiance d’un palais de justice. Affirmant ainsi sa volonté de faire vivre à chacun des fragments de procès aux assises, dans un tribunal des affaires familiales, en correctionnelle, etc. Avec pour fil conducteur, une avocate, et surtout une narratrice, la comédienne et metteure en scène Périne Faivre qui, pendant plus d’un an, s’est « immergée dans le quotidien » d’une défenseure des citoyens (et) dans celui des tribunaux. « Héroïnes est une épopée, une expérience à traverser pour éprouver une certaine aventure de la justice » dit-elle.
Avec son équipe de comédiens, danseurs, musiciens, techniciens et dessinateur (Kevin Adjovi-Boco, Antoine Amblard, Caroline Cano, Sophia Chebchoub, Renaud Grémillon, Florie Guerrero Abras, Daiana Migale, Moreno, Maril Van Den Broek) Périne Faivre, dans le rôle de la récitante, mène la danse. Et ce n’est pas une façon de parler car le spectacle se déroule en tous lieux de l’espace, entre les spectateurs et sur leurs bancs, qui deviennent un temps ceux d’un prétoire où, aussi, l’on danse en musique.
« Héroïne » n’est pas une simple radiographie de l’institution judiciaire, de ses doutes, de ses erreurs, de son manque de moyens. C’est aussi, et surtout, un questionnement « de classe » sur des affaires ordinaires qui semblent bâclées et laissent un goût amer, pour ne pas dire d’injustice. Pas question de prendre dans « Héroïne » le parti des petits trafiquants, des cogneurs domestiques, des truands de plus grande envergure. Mais la misère sociale, le désarroi des sans papiers, le décrochage de nombreux jeunes adultes et leur désespoir sont observés et joué avec conviction.
Le public ne s’y trompe pas, la justice rendue au « nom du peuple français » le concerne et en dépit de la durée sans doute excessive de la soirée (quatre heures trente avec entracte), son rôle muet dépasse cependant celui d’un spectateur passif. D’ailleurs, comme au tribunal, quand la cloche annonçant l’entrée du président du président de séance, chacun se lève… Et ce public, libre d’aller et de venir, et même de quitter la salle, (ici l’aire de jeu), préfère rester jusqu’au jugement dernier. Captivé, au-delà du ballet des robes noires.
Théâtrele OFF Opex 360
La Chine et la Russie enchaînent les activités militaires dans les environs du Japon
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVoir des navires chinois naviguer dans les environs des îles « Senkaku », sur lesquelles s’exerce la souveraineté du Japon, est devenu monnaie courante depuis que Pékin en revendique la possession. Mais il s’agit généralement de bâtiments appartenant à la garde-côtière chinoise, qui, cependant, relève de la « police armée du peuple », elle-même placée sous la tutelle de la Commission militaire centrale.
Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
ロシア海軍艦艇の動向についてhttps://t.co/Q3YRRmItBE pic.twitter.com/xbVycIGFqT
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) July 2, 2022
Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
Three Chinese H-6 #bombers flew a mission 23 June from the East China Sea out into the Pacific and back again, passing south of Okinawa. The aircraft were tracked and monitored by Japan's Self-Defense Forces pic.twitter.com/PW5VE99JoC
— Chris Cavas (@CavasShips) June 24, 2022
En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
La Chine et la Russie enchaînent les activités militaires dans les environs du Japon
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerVoir des navires chinois naviguer dans les environs des îles « Senkaku », sur lesquelles s’exerce la souveraineté du Japon, est devenu monnaie courante depuis que Pékin en revendique la possession. Mais il s’agit généralement de bâtiments appartenant à la garde-côtière chinoise, qui, cependant, relève de la « police armée du peuple », elle-même placée sous la tutelle de la Commission militaire centrale.
Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
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Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
Three Chinese H-6 #bombers flew a mission 23 June from the East China Sea out into the Pacific and back again, passing south of Okinawa. The aircraft were tracked and monitored by Japan's Self-Defense Forces pic.twitter.com/PW5VE99JoC
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVoir des navires chinois naviguer dans les environs des îles « Senkaku », sur lesquelles s’exerce la souveraineté du Japon, est devenu monnaie courante depuis que Pékin en revendique la possession. Mais il s’agit généralement de bâtiments appartenant à la garde-côtière chinoise, qui, cependant, relève de la « police armée du peuple », elle-même placée sous la tutelle de la Commission militaire centrale.
Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
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Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
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Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
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Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
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1972, la gauche se met d’accord
ActuV e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».
Jean VigreuxSi la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.
La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.
décomposition-recomposition
Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »
La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.
À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.
Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.
revendications fortes
L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.
Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.
L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.
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Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
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Pour la justice, « pas de recettes miracles, mais un chemin »
ActuLe comité des États généraux de la justice a remis, vendredi 8 juillet, son rapport au chef de l’État. Il réclame des milliers de recrutements de personnels, mais aussi une « réforme systémique de l’institution ».
Alexandre FacheC’est un épais rapport de 250 pages, annexes comprises, que le comité des Etats généraux de la justice a remis, vendredi 8 juillet, à Emmanuel Macron, en présence de la Première ministre Élisabeth Borne et du garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti. Une somme qui propose, non « pas des recettes miracles », mais de « tracer un chemin » pour sortir l’institution de la « double crise » dans laquelle elle est plongée depuis de longues années : « crise de l’autorité judiciaire, qui touche l’ensemble des Etats de droit », et « crise, plus française, du service public de la justice, avec une explosion des ‘stocks’ et des délais pour rendre les décisions », a détaillé Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État et pilote de ces travaux menés depuis octobre 2021, par un groupe de douze personnalités. Réclamés en juin 2021 par les deux plus hauts magistrats de France, Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, face aux accusations de lenteur et de laxisme qui visaient alors la justice, ces « états généraux » sont aussi devenus une réponse au mal-être général des magistrats et des greffiers, exprimé dans une retentissante tribune, publiée dans Le Monde, en novembre 2021.
« Oui, nous faisons écho à cette tribune. Nous avons gardé en mémoire ce que nous ont dit ses rédacteurs, quand nous les avons rencontrés, en décembre 2021. Leur honte, leur culpabilité de ne pouvoir assumer leurs missions, c’était un choc », se souvient Jean-Marc Sauvé. « Mais sur le diagnostic comme sur les propositions, on va au-delà de cette tribune », assure celui qui avait mené les travaux de la Ciase sur la pédocriminalité dans l’Église. Le comité ne met pas de côté la question des moyens, en préconisant « le recrutement a minima de 1 500 magistrats, de 2000 juristes assistants, de 2 500 à 3 000 greffiers, et de 2000 agents administratifs et techniques ». « Ces chiffres sont le résultat d’un compromis entre le souhaitable et le possible », assure Jean-Marc Sauvé. Qui prévient toutefois que ces recrutements ne suffiront pas, s’ils ne sont pas accompagnés « d’une amélioration dans la gestion et la répartition de ces ressources », gravement déficiente jusqu’ici. « Ces dernières années, on a eu beaucoup de moyens supplémentaires, et pourtant, les délais ont continué d’augmenter. C’est sans doute qu’ils n’étaient pas utilisés aux bons endroits », a relevé aussi François Molins.
La première instance ne doit pas être «un galop d’essai»
Sur le fond, le comité appelle de ses vœux une « réforme systémique de l’institution judiciaire », qui suppose de « clarifier les missions du juge », parfois sollicité de manière excessive, notamment « en matière de protection de l’enfance ». Il plaide aussi pour un « renforcement de la première instance », aujourd’hui « trop souvent perçue comme un galop d’essai », ce qui conduit à des jugements de plus en plus contestés, des procédures allongées, et des cours d’appel saturées. « À rebours de cette tendance », il réclame que l’essentiel des moyens soient dirigés vers ce premier niveau, pour y restaurer notamment « la collégialité, gage d’une justice de qualité ». L’appel ne serait plus là pour rejuger la totalité du litige, mais seulement le « réformer » en partie. Une logique valable notamment pour « la justice civile, trop souvent oubliée, alors qu’elle représente 60 % des contentieux », a insisté Chantal Arens.
Ni suppression du juge d’instruction, ni grande réforme de la carte judiciaire… Les douze « sages » du comité n’ont pas voulu se lancer dans une « révolution » judiciaire. Ils réclament en revanche une « réécriture totale du code de procédure pénale », devenu « excessivement complexe » et « illisible ». « En quelques années, il est passé de 1 700 à 2 400 pages. Il faut tout reprendre, plaide François Molins. Mais ce sera un travail de longue haleine. » Le comité appelle aussi à une « réflexion » sur la responsabilité pénale des décideurs publics. Dans ce cadre, il suggère de supprimer la Cour de Justice de la République, pour « aligner sur le droit commun les règles applicables aux membres du gouvernement ». Mais aussi, après les « 20 000 plaintes déposées » contre des ministres dans la foulée de la crise du Covid, de limiter ces poursuites aux « manquements graves et manifestes à une obligation de prudence » ou aux « violations d’une obligation de sécurité ».
Les syndicats de magistrats s’interrogent sur la suite
Sur la prison, le comité prend clairement le contrepied de la politique menée jusqu’ici par Emmanuel Macron. « Une réponse fondée uniquement sur la détention par l’enchaînement de programmes de construction d’établissements pénitentiaires ne peut constituer une réponse adéquate », affirme le rapport, qui veut stopper tout « nouveau programme ». Le comité rappelle aussi que la peine ne peut « se limiter à une sanction », mais doit aussi « favoriser la réinsertion de l’auteur (du crime ou délit) et réduire les risques de récidive ». Dans ce but, il propose de « limiter le recours aux courtes peines » et de « renforcer les moyens en milieu ouvert ».
A la sortie de l’Élysée, Jean-Marc Sauvé, a dit avoir eu « l’impression que le président et le gouvernement (faisaient) bon accueil à ce rapport ». Mais du « bon accueil » à la prise en compte effective, il y a un pas, voire un gouffre, parfois. « Maintenant que les constats sont partagés, il est urgent d’agir et de proposer une vraie réforme systémique de la justice. La justice doit devenir un chantier prioritaire ! » a réagi l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Plus sévère et circonspect, le Syndicat de la Magistrature (SM) s’interroge : « Que retiendra de ce rapport un gouvernement qui n’a jusqu’à présent pas pris la mesure de la situation ? Comprendra-t-il qu’il est temps, après des décennies de négligence politique (…) de considérer la justice comme une institution indispensable à l’État de droit et un service public accessible ? » Une institution qui aura attendu trois mois supplémentaires, élections obligent, un rapport pourtant achevé dès avril dernier…
Vendredi, Emmanuel Macron a demandé au garde des Sceaux d’engager « dès le 18 juillet prochain une concertation avec l’ensemble des acteurs du monde judiciaire sur la base des conclusions du rapport », a indiqué l’Élysée. Jean-Marc Sauvé, lui, veut y croire : « La question des moyens n’avait jamais été mise ainsi sur le dessus de la pile. Certes, ça ne sera pas le dernier rapport sur la justice. Mais il peut aider. »
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« Trajectoires et origines » des discriminations
ActuImmigration L’enquête conjointe de l’Ined et l’Insee, dévoilée cette semaine, met en lumière l’ampleur des inégalités sociales liées aux origines et leur évolution depuis dix ans.
Émilien UrbachLes chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (Ined) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont présenté, mardi 5 juillet, la deuxième édition de leur enquête « Trajectoires et origines 2 » (TeO2), basée sur un questionnaire diffusé auprès de 27 000 personnes. En France, 9 % de la population est immigrée et un tiers des personnes de moins de 60 ans ont un lien avec l’immigration, qu’elles soient de la deuxième génération (G2), avec au moins un parent immigré, ou de la troisième génération (G3), avec au moins un père ou une mère fils ou fille d’immigré. À noter qu’au sein de cette dernière catégorie, G3, les origines européennes sont prédominantes et que le lien avec l’immigration s’estompe au fil des générations du fait de la mixité. 37 % des immigrés vivent en couple avec un conjoint non immigré, et 85 % de leurs descendants.
Les chercheurs se sont d’abord penchés sur la progression du taux de diplômés du supérieur selon l’origine. On apprend ainsi que, de façon générale, 72 % des enfants d’immigrés atteignent un niveau d’études supérieur à celui de leurs parents. L’écart se réduit entre 55 et 57 % pour les enfants de couples mixtes ou les personnes du groupe G3, comme dans le reste de la population. Mais, lorsqu’on regarde ces données du point de vue des origines, on se rend compte que, pour les enfants et petits-enfants d’immigrés issus du Maghreb, d’Europe du Sud, du Portugal, et encore plus de Turquie, l’égalité de progression n’est jamais atteinte par rapport au reste de la population.
Ces inégalités persistent dans la valorisation des diplômes sur le marché du travail. Elle est clairement moins bonne pour les enfants d’immigrés d’origine extra-européenne. Seulement 63 % des diplômés du supérieur nés d’un ou deux parents d’origine maghrébine accèdent aux professions intermédiaires ou supérieures, contre 77 % pour les descendants de natifs et 75 % pour les petits-enfants d’immigrés européens. Cette discrimination sur le marché de l’emploi est due, selon Patrick Simon, socio-démographe de l’Ined, à des « structures dans la société française insuffisamment ouvertes ».
En 2019-2020, en outre, 19 % des personnes liées à l’immigration déclarent avoir subi « des traitements inégalitaires ou des discriminations ». Elles étaient 14 % en 2008-2009. Concernant les motifs de ces discriminations, la plus forte augmentation concerne le sexisme. Celles visant l’origine, la couleur de peau ou la nationalité sont en recul. En revanche, chez les personnes de confession musulmane, le sentiment d’être discriminée pour des motifs religieux est passé de 5 % à 11 % en dix ans. Une évolution liée, selon Patrick Simon, aux « crispations autour de l’islam dans le débat public ».
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Agriculture. Sécheresse au pays du citron
Histoire de la semaineDans les Alpes-Maritimes, après un hiver sec et les chaleurs historiques du printemps, les réservoirs touchent le fond. La sécheresse qui n’en finit plus atteint les collines de Menton où poussent des arbres aux fruits d’or. Laurent Gannac, agrumiculteur, refuse de les « regarder crever» et multiplie les stratégies afin de sauver son exploitation de citrons labellisés. Reportage
Émilien UrbachChapeau de paille, grosses chaussures, l’étui à sécateur en cuir en permanence accroché à la ceinture, il sillonne sa pépinière complantée d’essences méditerranéennes en surplomb de la mer azur. En ce vendredi 17 juin, Laurent Gannac vient d’arriver sur l’un de ses sites d’exploitation, sur les hauteurs de Menton : la Maison du citron. Un véritable havre de fraîcheur dans cette journée exceptionnellement chaude au cours de laquelle 14 départements, en France, ont été placés au niveau le plus élevé du « plan national canicule. »
EN 2007, ANNÉE TRÈS SÈCHE, IL EST TOMBÉ 250 MM. « LÀ, ON EST À PEINE À 150 MM, ET LES PLUIES NE REVIENDRONT QU’EN OCTOBRE. » LAURENT GANNAC, AGRUMICULTEUR SUR LES COLLINES DE MENTON
« Ma première plantation date de 1991, l’année de naissance de mon fils Adrien, raconte non sans fierté l’agriculteur. Ici, c’était une décharge où étaient stockés les remblais du chantier de l’autoroute. J’ai décidé de squatter les lieux. J’ai apporté de la terre et créé un sol pour y planter des agrumes. » Depuis, la situation a été légalisée et Laurent a élargi son exploitation sur cinq autres sites complantés de 750 arbres. C’est aujourd’hui le plus gros producteur de citrons de cette commune frontalière avec l’Italie ; 40 tonnes d’agrumes couleur soleil y sont cueillis chaque année dans une quarantaine d’exploitations. Les deux plus importantes en fournissant les trois quarts.
Le label iGP en 2015, une victoire cruciale
« Voici l’or de Menton, annonce le producteur brandissant d’une main l’un de ses fruits et de l’autre un couteau. Observez sa large écorce et goûtez. » Il en découpe quelques fines tranches et les distribue dans un large sourire jovial. Pas la moindre amertume, un léger goût sucré même, et une pulpe à l’acidité plus que modérée. « SRA-625, c’est le nom que lui a attribué l’Inra (Institut national de recherche agronomique), explique Laurent Gannac. Quand je suis arrivé ici, au début des années 1990, je ne savais pas faire la différence entre un citron et un autre. Celui-ci a 500 ans d’histoire. Il a fait la prospérité de Menton pendant des siècles jusqu’à ce que le tourisme d’hivernage des bourgeois le remplace petit à petit. Dans les années 1920, on a créé la Fête du citron pour divertir ces fortunés hivernants. »
Lui a décidé de rendre ses lettres de noblesse à l’or de Menton, en fondant l’Association de promotion du citron de Menton, allant jusqu’à obtenir, en octobre 2015, l’indication géographique protégée (IGP). « C’est très important pour nous, continue l’agriculteur. C’est dur de cultiver ici, sur ces terres abruptes. Nos coûts de production sont très élevés. Si des Varois ou des Andalous, par exemple, pouvaient récupérer l’appellation, ce ne serait plus possible de produire ici. C’est arrivé, dans les années 1980, avec la clémentine de Corse. On en importait d’Espagne avant qu’elle soit labellisée. »
Écorce charnue, sans amertume, pulpe sucrée et peu acide, arômes puissants... Le citron de Menton est unique, il est même le seul que l’on peut manger avec la peau ! © Camille Dodet
Aujourd’hui, Laurent et son fils Adrien, formé pour sa part au commerce, emploient une vingtaine de personnes, à la production agricole mais aussi à la vente et à la transformation de produits. Une véritable fierté pour ce fils d’ouvrier de l’aéronautique. « J’ai grandi à Figeac, dans le Sud-Ouest, se souvient l’agriculteur. Mon père travaillait pour les fabricants d’avions. À ses heures perdues, il taillait les arbres. L’hiver, notre jardin devenait une jauge de 800 à 1 000 arbres. Cette activité horticole extraprofessionnelle reposait sur l’entraide et la solidarité des ouvriers. C’est comme ça que j’ai chopé le virus de l’agriculture. Ce que nous réussissons à faire ici, avec mon fils, est une véritable performance. Ce n’est pas rien qu’une vingtaine de familles puissent vivre, ici, exclusivement grâce au citron. »
Mais l’entreprise familiale fait face, cette année, à une difficulté majeure : la sécheresse. Après un automne très peu pluvieux, l’hiver a été particulièrement sec. « On est passé à l’arrosage d’été au mois de mai, alors que nous le faisons normalement à la fin du mois de juin, explique Laurent Gannac. Habituellement, nous atteignons mi-juin la période sèche et chaude. Cette année, la sécheresse a commencé au mois de février et la chaleur est arrivée il y a plus d’un mois. Le manque d’eau se fait sentir depuis avril. »
Dans cette région méditerranéenne, on voit tomber, une année normale, près de 800 mm de pluie. En 2007, année très sèche, on avait comptabilisé seulement 250 mm. « Une pluviométrie à peine au-dessus de celle des zones dites semi-désertiques, alerte Laurent. Là, nous en sommes à peine à 150 mm. Et les pluies ne risquent de revenir qu’au mois d’octobre. »
Lutter pour « maintenir ce qui existe »
Une situation qui pourrait occasionner un surcoût d’approvisionnement en eau de près de 25 %, alors que les autorités demandent de réduire de 20 % les arrosages. « Sur la plupart de nos sites de production, nous nous approvisionnons grâce à la Compagnie des eaux, continue-t-il. Nous pouvons nous le permettre parce que l’agrumiculture a une forte valeur ajoutée. C’est important d’avoir une eau très peu calcaire pour notre système d’arrosage au goutte à goutte. C’est la technique que nous employons pour pouvoir maintenir une agriculture à base d’engrais biologiques qui nécessite de conserver une humidité de surface. Ça permet également d’optimiser les quantités. Les eaux naturelles captées dans une source sont souvent trop chargées en sédiments. On paie une qualité d’eau. »
LES MURS DE PIERRE QUI CANALISENT L’EAU ET SOUTIENNENT LES CULTURES SONT AUSSI MENACÉS. "TOUT CE QUI A ÉTÉ CONSTRUIT ICI EST FRAGILISÉ."
Deux autres de ses lieux de culture sont cependant alimentés par des captages de sources naturelles. Et, au-delà du surcoût, c’est à ces endroits que la sécheresse se fait le plus sentir. « Nous avons obtenu un accord de la compagnie pour nous brancher aux abords du stade de Castellar, un village juste au-dessus de Menton, explique Laurent roulant à bord d’une camionnette en direction de ce nouveau branchement. Ce n’est qu’une partie de la solution. La compagnie ne nous autorise à utiliser quotidiennement qu’une quantité limitée. » Sachant qu’un citronnier nécessite journellement près de 25 litres. Impossible d’imaginer une activité de production pour plus d’une centaine d’arbres. « C’est déjà difficile de maintenir ce qui existe », reprend-il, arrivé au niveau du branchement. Nous sommes au plus haut du bassin-versant, en amont de la source naturelle avec laquelle il compte irriguer le site dit de l’Hermitage où il compte planter bientôt 200 agrumes. Perché au-dessus des pentes abruptes du vallon, il dessine du doigt le parcours des 400 mètres de tuyaux qu’il devra tirer, au travers des ronciers de cette forêt méditerranéenne. « Et ça ne suffira pas, confie-t-il en route pour rejoindre l’Hermitage. Il va falloir stocker l’eau. »
« Une minute vingt pour remplir un litre », indique Laurent Gannac, penché sur le réservoir de la source. Undébit insuffisant pour ses futures plantations. © Camille Dodet
À l’entrée du domaine, la petite maison d’Adrien. Derrière, le potager familial. Il n’est plus arrosé depuis quelques jours. « Je n’ai plus qu’un filet d’eau », annonce le fils de Laurent avant d’entreprendre de suivre l’ensemble de sa conduite d’eau jusqu’au réservoir en béton de 80 000 litres, bâti dans les années 1920, plus haut dans le vallon.
Le chemin pour y parvenir est escarpé. C’est ici, sur les restanques élevées plusieurs siècles auparavant, puis laissées à l’abandon, que la Maison du citron compte encore se développer. Au fur et à mesure de l’ascension, on observe les impressionnants murs de pierres sèches et tous les édifices, construits sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé, des années auparavant, pour permettre la circulation des eaux de ruissellement. « C’est tout cela qu’il faudra reprendre rapidement, parce qu’après la sécheresse, quand les pluies vont reprendre, ça risque d’être chaotique, explique Laurent. Ça sera sans doute brutal. Il faudra être prêt pour recueillir l’eau, faciliter son imprégnation et surtout son ruissellement pour éviter qu’elle emporte tout. Tout ce qui a été construit ici par le passé est fragilisé. »
Capter tout, c’est « éthiquement impossible »
Arrivé au niveau du réservoir, Adrien Gannac cherche à calculer le débit d’eau en provenance de la source. Pour cela, il place au niveau de l’arrivée un seau de 10 litres vide et chronomètre son remplissage. Le verdict tombe. Plus de 13 minutes pour 10 litres. « Nous sommes à moins de 1 200 litres par jour, s’alarme le jeune homme assis sur le dessus de l’immense cuve. L’été dernier, le débit était de 2 500 litres à l’étiage, le niveau le plus bas qu’on atteint normalement début septembre. En hiver, la source donne normalement 20 000 litres par jour. » Une quantité d’eau qui leur permet d’avoir un stock de 80 000 litres au début de la période sèche.
Laurent Gannac mesure le diamètre du réservoir en faisant de grands pas sur le couvercle de béton. « Il y a à peu près 30 centimètres d’eau dans le réservoir, estime-t-il. En ce moment, on doit être en dessous des 8 000 litres. » Soit un dixième du stock habituel.
L’agriculteur veut en avoir le cœur net. Il décide de monter encore plus haut, jusqu’à la source. Le chemin est de plus en plus accidenté. Il fait chaud. Il passe au-dessus d’une cascade complètement sèche qui, habituellement, irrigue le vallon. Parmi les ronces et la végétation abondante apparaissent là encore des vestiges de restanques, bassins et conduits d’irrigation bâtis par les anciens. C’est aujourd’hui le terrain de jeux des sangliers et autres animaux sauvages. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, Laurent Gannac atteint enfin la source. Une sorte de tunnel de pierres sèches dans lequel on entre accroupi. À l’intérieur, la fraîcheur est vivifiante. Dans deux petits bassins coule l’eau de la source. À l’aide d’une bouteille, Laurent calcule à son tour son débit. Une minute vingt pour remplir un litre. Le verdict est confirmé : 1 100 litres par jour. Moins de la moitié du débit observé normalement aux périodes les plus sèches de l’année. « Et nous ne sommes qu’à la mi-juin, s’inquiète l’agriculteur qui, en redescendant, s’alarme aussi de l’état de la végétation. Elle est normalement dans cet état à la fin du mois d’août. Là, nous sortons tout juste du printemps. »
Cette réalité pèse sur les projets de plantation et sur l’existant, mais implique aussi d’autres répercussions. « Nous partageons l’eau de la source avec deux familles qui en font un usage domestique, explique Adrien Gannac. La sécheresse crée des tensions. Nous sommes en train de regarder nos arbres crever. En tant qu’agriculteur, on aurait le droit de capter toute l’eau, à la source, avant le réservoir. Mais, éthiquement, c’est impossible. Il va falloir qu’on trouve un moyen de s’arranger. » Et Laurent Gannac d’en conclure dans un sourire : « C’est un peu “Manon des sources” à Menton. »
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Familles de djihadistes : Paris change de cap
ActuDroits humains Rompant avec son approche au cas par cas, la France a rapatrié de Syrie des enfants et des épouses d’ex-combattants de l’« État islamique ».
Camille BauerPour la première fois depuis la chute, en 2019, de l’« État islamique » (EI), l’État français a renoncé à l’approche au cas par cas. Le 5 juillet, il a ainsi rapatrié un groupe composé de 35 enfants et de 16 femmes de djihadistes qui étaient enfermés dans les camps tenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie. La présence de femmes parmi les rapatriés constitue une autre rupture. Jusqu’alors, seuls des orphelins ou des enfants dont les mères avaient accepté de se séparer avaient été autorisés à rentrer en France, la règle étant alors que les adultes devaient être jugés sur place.
L’annonce a été accueillie comme un pas en avant par tous ceux qui, depuis des années, se battent pour obtenir le retour de ces enfants, condamnés à vivre dans des conditions indignes en raison du choix de leurs parents. « C’est un changement de cap qu’il faut saluer. Il est tardif mais c’est un bon début. Il y a une prise de conscience de la nécessité de se conformer à ses engagements internationaux et au respect élémentaire de l’humanité », a ainsi commenté sur France 24 Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme.
Les familles de ces enfants et leurs soutiens ne crient pas victoire pour autant. Ils demandent le rapatriement rapide de la centaine de femmes et des 250 enfants encore parqués dans les camps kurdes. « Nous espérons que ce rapatriement signe un changement de la politique française et que tous les enfants vont être rapatriés avec leur mère », a indiqué sur Franceinfo Marc Lopez, membre du Collectif des familles unies et grand-père de plusieurs de ces enfants. Évoquant une « urgence », la Défenseure des droits, Claire Hédon, a de son côté rappelé « les conditions épouvantables de vie avec des problèmes de nutrition, de santé et de non-accès à l’école » rencontrés par ces enfants que la France refuse de faire rentrer.
Pourquoi ce changement d’approche ? Le refus de rapatrier ces enfants commençait à nuire à l’image internationale de la France. En février, le pays était épinglé par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, estimant qu’il avait « violé les droits des enfants français détenus en Syrie en omettant de les rapatrier ». L’instance ajoutait ainsi sa voix à l’ensemble des organisations internationales de défense des droits humains qui dénoncent de longue date ce non-respect des droits de l’enfant. La perspective d’un examen prochain de cette affaire par la Cour européenne des droits de l’homme, et le risque de s’y voir une fois de plus sanctionnée, pourrait avoir aussi pesé. S’ajoute le fait que la position française était de plus en plus isolée, après la décision de la plupart des pays européens dont des ressortissants avaient rejoint l’EI – Belgique, Finlande, Danemark, Suède, Pays-Bas, Allemagne – de rapatrier, si possible avec leurs mères, la totalité de leurs enfants restés dans les camps syriens.
La menace turque
Des considérations d’ordre géopolitique ont sans doute pesé plus encore dans la décision des autorités françaises. « Il y a des menaces d’opérations turques (contre les camps tenus par les Kurdes – NDLR), l’EI qui se reconstitue dans le désert syrien projette d’aller libérer ces femmes et enfants », analyse Laurent Nuñez, coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, évoquant des motifs « de plus en plus sécuritaires » pour ces opérations de rapatriement. L’attaque début 2022, par des membres de l’EI, de la prison d’Hasaké, contrôlée par les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), a sans doute rappelé aux autorités françaises l’instabilité de la région. Sous la menace d’une nouvelle offensive d’Ankara, les FDS, qui, depuis des années, demandent aux Occidentaux de cesser de leur faire porter la responsabilité de la garde de leurs ressortissants, ont pu souligner que le contrôle pourrait leur échapper. « Pour la sécurité de nos concitoyens, il vaut peut-être mieux avoir ces personnes (ces femmes et enfants – NDLR) sous notre contrôle que dans une zone où elles peuvent s’égailler dans la nature », a rappelé Laurent Nuñez, reprenant un argument déjà utilisé par les défenseurs de ces enfants, mais jusque-là ignoré des autorités.
En 2019, une première opération avait été annulée à la suite de la publication d’un sondage montrant que 67 % des personnes interrogées ne voulaient pas voir les enfants de combattants revenir en France. Désormais, « Emmanuel Macron entre dans son dernier mandat, il joue donc beaucoup moins politiquement », a analysé l’avocat Vincent Brengarth, interrogé par France 24. L’enjeu est d’autant moins polémique qu’au fil des ans le souvenir des attaques terroristes particulièrement violentes en France a perdu en intensité. L’évolution de position a sans doute aussi été facilitée par le changement à la tête du ministère des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s’étant toujours montré hostile à toute idée de rapatriement.
En attendant une décision pour l’ensemble des familles d’ex-combattants de l’EI, la France a pris des dispositions afin d’accueillir ce premier groupe. Parmi les femmes rapatriées, huit ont été placées en garde à vue « en exécution d’un mandat de recherche », a indiqué le Parquet national antiterroriste. Faisant déjà l’objet d’un mandat d’arrêt, les huit autres, parmi lesquelles Émilie König, la plus connue des djihadistes françaises, ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écrouées. La récente ouverture à Rennes d’un quartier d’évaluation de la radicalisation destiné aux femmes devrait faciliter leur prise en charge judiciaire et celle d’éventuelles futures rapatriées. Les enfants, eux, ont été confiés dès leur arrivée à l’aide sociale à l’enfance des Yvelines, qui veille à leur état de santé physique et surtout psychologique, après des années de privations et de violences. La majorité d’entre eux devrait à terme rejoindre des membres de leur famille élargie, qui les attendent depuis des années.
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Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince
ActuClimat. L’action climatique de la France est « insuffisante », juge le Haut Conseil pour le climat. Induite par la crise sanitaire, la baisse des émissions de 2020 ne se pérennise pas. Décryptage par grands secteurs économiques.
Marie-Noëlle BertrandLe rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) est tombé : la France bataille mollement contre le réchauffement. Ses résultats en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont tout juste au niveau des objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, et loin des ambitions de l’Union européenne. Dans son dernier plan climat, baptisé « Fit for 55 » (ajustement à l’objectif 55), celle-ci vise une baisse de 55 % de ses émissions en 2030.
La France, elle, n’envisage de les réduire que de 40 %. Son bilan, en outre, ne doit qu’à la pandémie d’être moyen. Passé cette période de décroissance contrainte, tout est reparti de plus belle. « Les émissions de gaz à effet de serre ont réaugmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 », souligne le rapport. Des progrès sont toutefois à noter dans des secteurs économiques clés. Qu’est-ce qui gaze, qu’est-ce qui coince ? On fait le point.
Transport. 30 % des émissions nationales : en hausse/baisse
Les émissions du secteur des transports ont augmenté de 11,5 % en 2021 par rapport à 2020, mais restent près de 7 % en dessous de leur niveau de 2019. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, mêlant crise sanitaire, changements de comportement et mesures incitatives. Sur la route, les voitures marquent le pas plus que les camions. Les émissions des poids lourds (33,5 millions de tonnes équivalent CO2) n’ont pas bougé depuis 2019, tandis que celles des véhicules légers (66,4 Mt éq. CO2) ont baissé de 8,6 %. Le secteur doit accélérer son rythme, insiste le HCC. Il salue, en ce sens, la stratégie de redéveloppement du fret ferroviaire et portuaire et le plan national pour le vélo. La stratégie de décarbonation de l’aérien, en revanche, n’est pas engagée et n’intègre pas la maîtrise de la demande, déplore-t-il.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Agriculture. 19 % des émissions nationales : en baisse
Les émissions du secteur de l’agriculture affichent une baisse de 1,9 % en 2020 (leurs résultats de 2021 ne sont pas encore connus). Cette décroissance s’explique principalement par la régression du cheptel bovin et la diminution de l’azote minéral épandu (principalement sous forme d’engrais chimique). Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, en revanche, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019. Au final, le secteur est encore loin d’atteindre le niveau ambitionné dans le plan « Fit for 55 ». Celui-ci implique que le monde agricole réduise ses émissions de 3,3 Mt éq. CO2 par an jusqu’en 2030 : la stratégie française ne vise qu’une réduction moyenne de 1 Mt éq. CO2 par an sur la période 2022-2030.
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeIndustrie. 19 % des émissions nationales : en reprise
La chimie, le ciment, les mines-métallurgie et la papeterie représentent près de 75 % des émissions de ce secteur, dont les émissions ont bondi en 2021 : + 7,2 % par rapport à 2020, année où elles avaient décru. Là encore, cette oscillation s’explique par une diminution de l’activité consécutive à la crise sanitaire. Et même, cela n’a pas été suffisant. Pour tenir les ambitions fixées par le « Fit for 55 », les réductions annuelles d’émissions devraient dépasser les 2,2 Mt éq. CO2, rappelle le HCC. Or, sur la période 2018-2021, elles n’ont diminué que de 1,8 Mt éq. CO2 par an. Les feuilles de route établies par le gouvernement ne prennent en compte ni les évolutions de la demande, ni les transformations des emplois, tacle le HCC. Les financements déployés dans le cadre de France Relance sont insuffisants. Pire : les dépenses identifiées comme défavorables au climat dans le « budget vert » de l’État n’ont pas été réduites.
Bâtiment. 18 % des émissions nationales : en reprise
Après avoir chuté en 2021, les émissions du secteur du bâtiment ont augmenté de 5,5 % en 2021. La consommation d’énergie des bureaux et autres bâtiments du tertiaire a profité de la crise du Covid et d’un hiver doux en 2020. Plus rigoureux, celui de 2021 l’a fait repartir à la hausse. Le nombre d’opérations de rénovation énergétique des bâtiments a beau augmenter, cela se fait avec un niveau de performance énergétique réduit, déplore le HCC : « Faute de pérennisation des financements publics au-delà de 2022, le déploiement d’un programme ambitieux de rénovation n’est pas garanti. » Ces lacunes pèsent sur l’évolution des consommations finales de fioul, de gaz naturel et d’électricité dans le secteur résidentiel, en hausse sur la période 2019-2021.
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Agriculture. Faut-il encore labourer les sols ? Notre enquête
ActuRéservoir de biodiversité, la terre s’épuise et se meurt sous le coup de pratiques agricoles intensives séculaires. Des chercheurs et paysans sonnent l’alarme. Pionniers d’une transition en sols majeurs, ils testent des stratégies pour les régénérer et les préserver de l’érosion qui menace. Rien ne sert de creuser, il faut semer... Enquête
Marion d'AllardChaque poignée de sol recèle une formidable histoire. Qu’on le piétine, qu’on s’y allonge ou qu’on l’admire, il est difficile de se figurer l’étendue de la vie qui y grouille. Dans chaque gramme se côtoient un milliard de bactéries et un million d’espèces différentes, dont 10 000 variétés de champignons. Il est l’un des plus grands réservoirs de biodiversité et de ressources génétiques de notre planète.
« Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent », explique Mickaël Hedde, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
Et si nos voisins de jardin que sont les vers de terre, limaces, cloportes, mille-pattes et autres escargots sont bien connus, il existe, quelques centimètres sous la surface, une vie tout aussi foisonnante qu’inconnue, quoique indispensable.
Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent. Mickaël Hedde (Inrae)
C’est le royaume des nématodes, des acariens, des collemboles. À réduire encore la focale, on entre dans le monde « magnifique mais méconnu » des protides. « Ce sont des micro-organismes unicellulaires qui se déplacent dans les porosités du sol et correspondent à quasiment l’ensemble du vivant que l’on peut observer sur Terre », explique Mickaël Hedde. Véritable patrimoine de biodiversité, le sol est pourtant malmené, appauvri par l’agriculture intensive, menacé par l’érosion.
C’est en Allemagne, au mitan du XIXe siècle, que l’avocat et géologue Frédéric Albert Fallou opère pour la première fois la distinction entre l’étude du sol et la géologie. Celui qui considérait qu’« il n’y a pas d’objet plus important dans la nature, pas d’objet plus digne de contemplation » que le sol, estimait alors que « si quelqu’un se sent digne d’exploiter la terre, il doit d’abord s’y intéresser, la rencontrer.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireCar, sans la terre, l’exploitation agricole n’est pas envisageable ». Et c’est là le nœud de l’affaire. « On a tué nos sols en violant ses lois fondamentales avec deux armes de destruction massive : la charrue et les engrais chimiques », résume Claude Bourguignon, biologiste du sol qui œuvre depuis près de trente ans, aux côtés de sa femme, Lydia (lire entretien ci-dessous), pour défendre la préservation d’un sol vivant. Le labour, en enfouissant la matière organique en profondeur, annule l’action des champignons, dépendants de l’oxygène. Quant aux engrais chimiques, leur rôle étant de stimuler les bactéries du sol, ils accélèrent la minéralisation de la matière organique.
Le cercle vicieux des pesticides
« En 1950, explique Claude Bourguignon, en France, il y avait 2 tonnes de vers de terre à l’hectare. Aujourd’hui, il y en a moins de 100 kilos. » Un phénomène qui n’est pas sans conséquences. Ainsi appauvri, le sol perd une partie de l’argile qui le compose. « On le voit lorsqu’il pleut, les rivières se chargent de boue. C’est la mort physique du sol. Il part à la mer », conclut le biologiste.
Moins alarmiste, l’Inrae assure que, « non, nos sols ne sont pas morts ». L’institut public insiste néanmoins sur l’importance de trouver des alternatives aux techniques d’agriculture actuelles, estimant qu’« un changement de pratiques pourrait suffire à rétablir cette richesse dans ces milieux perturbés ».
La pratique du labour mène à la perte d'espèces capables de dégrader les polluants, et favorise l'émergence de bactéries pathogènes. Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
L’alternative passe entre autres par la diminution – voire l’arrêt total – du labour. Car, « en remuant la terre, on casse les macrostructures, les agrégats. Autrement dit, on détruit la « “maison” des micro-organismes », fait valoir l’Inrae. « Non seulement on perd de la biodiversité, avec notamment la disparition d’espèces capables de dégrader les polluants, fait valoir l’institut de recherche, mais cette pratique favorise l’émergence de bactéries pathogènes qualifiées de stratèges opportunistes, qui sont promptes à coloniser les environnements perturbés… et qu’il faudra combattre à l’aide d’intrants chimiques. » Un cercle vicieux, qui revient à combattre les méfaits des engrais à grands coups de pesticides.
En France, une loi bien trop timide
Face à l’ampleur de la destruction des terres, l’ONU, en 2001, s’est saisie du problème. Réunie à Madrid, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) crée, cette année-là, le concept d’agriculture de conservation, une nomenclature qui recense différentes techniques d’agriculture durable avec, pour objectif, de préserver le potentiel agronomique des sols. Une prise de conscience forcée face à la catastrophe de l’érosion qui menace, partout dans le monde, les récoltes et favorise les coulées de boue et les inondations.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Selon l’ONU, un tiers des terres dans le monde sont aujourd’hui dégradées « et nous perdons 24 milliards de tonnes de sols fertiles chaque année », relève, pour sa part, Greenpeace. Alors que 95 % de l’alimentation mondiale provient des sols, les conséquences d’un tel phénomène dépassent largement la seule question de la protection de l’environnement et renforcent le risque de crises alimentaires majeures.
En France, toutefois, l’agriculture de conservation reste controversée : si elle supprime totalement le labour et mise sur les couverts végétaux, elle reste dépendante, dans une faible mesure, des herbicides, singulièrement le très critiqué glyphosate. L’expérience mérite cependant d’être poussée, alors que le pays d’échappe pas à la règle générale.
En métropole, le ministère de l’Agriculture chiffrait, l’an passé, à 18 % la part du territoire soumise à l’érosion hydrique. Signe concret de la dégradation des sols, « pratiquement toutes les communes bretonnes ont été touchées par des coulées de boue au cours des trente dernières années », relève l’Inrae.
Dans ce contexte, dès 2005, des mesures – timides – de lutte contre l’érosion ont été inscrites dans la loi, prévoyant à l’époque « un zonage des risques d’érosion » sous l’autorité des préfets. Quant à la loi climat et résilience, votée en août dernier et supposée être un marqueur du quinquennat en matière de lutte contre les bouleversements climatiques, si elle mentionne bien l’enjeu de « préservation de la qualité des sols forestiers » et fixe « l’objectif national d’absence de toute artificialisation nette des sols en 2050 », elle ne comporte, en revanche, aucun chapitre portant sur un potentiel changement de pratiques agricoles.
Entretien
« L’érosion, c’est la mort des sols »
Depuis près de trente ans, Lydia Bourguignon défend la préservation d’un sol vivant et milite pour un changement radical des pratiques agricoles.
Quels sont les plus grands dangers qui pèsent sur le sol ?
Depuis trente ans, et même depuis l’après-guerre, l’industrialisation de l’agriculture a eu pour conséquence une perte énorme de la matière organique des sols. Cette situation va aboutir à des calamités, au premier rang desquelles l’érosion. Lorsque la matière organique disparaît d’un sol, il perd de sa porosité. L’argile qui n’est plus maintenue disparaît et c’est l’érosion qui menace. Cette perte de matière organique est la conséquence de l’utilisation des engrais qui la brûlent et du matériel agricole lourd qui la compacte. En cas d’érosion, on a souvent tendance à accuser les phénomènes climatiques, mais si le sol était plus poreux, les dégâts seraient bien moindres.
Y a-t-il urgence à réapprendre ce qu’est le sol, y compris dans les filières spécialisées ?
Vous dites réapprendre, je dirais même apprendre. Apprendre la notion même de biologie des sols, qui a été très peu enseignée. Il est urgent de réintroduire cet enseignement dans les lycées agricoles, mais pas seulement. Une sensibilisation dans les chambres d’agriculture, dans les coopératives agricoles et même, de temps en temps, auprès des professionnels de l’agro-industrie serait bienvenue. Tous devraient avoir une connaissance du fonctionnement d’un sol.
Existe-t-il une prise de conscience sur cette question de la préservation des sols ?
Oui et c’est extrêmement positif. Il y a un renouveau, y compris générationnel. Les jeunes sont en train de comprendre qu’il y a destruction d’un patrimoine indispensable. Ce n’était pas du tout le cas, il y a trente ans. Même dans les milieux non agricoles, la certitude que quelque chose ne tourne pas rond prend de l’ampleur.
Quelles mesures faudrait-il prendre en urgence ?
D’abord, il faut sensibiliser, reprendre les fondamentaux : le sol – le complexe argilo-humique – est formé par de l’argile et de l’humus. Grâce à divers éléments comme le calcium, le magnésium ou le fer, l’humus et l’argile sont liés. Si l’on détruit cette matière, les liens se rompent, le calcium et le fer vont être lessivés. Lorsqu’on parle de pollution des eaux et des nappes phréatiques par les nitrates, c’est de cela aussi qu’il s’agit. Lorsqu’il pleut, les argiles finissent dans les rivières. C’est le stade ultime de la dégradation des sols, l’érosion.
Ensuite, il faut changer les pratiques. Arrêter le labour profond, favoriser le semi-direct sous couvert. Il faut également replanter des haies pour ramener de l’humidité, et construire des couloirs pour la faune. Enfin, il faut comprendre que chaque sol a sa fonction. On ne fera jamais du vin en Beauce. Plus on comprend la vocation d’un sol, moins on a besoin d’utiliser d’intrants chimiques. C’est un cercle vertueux.
La préservation d’un sol vivant est-elle l’une des clefs essentielles de la transition écologique ?
C’est même la base de tout, le point de départ de la transition écologique. Si vous avez un sol vivant, poreux, avec de la faune, vous n’avez pas ce phénomène de lessivage que j’évoquais et les eaux sont de meilleure qualité. Si vous avez des sols plus oxygénés, vous aurez moins de dégagement de CO2. Je ne dis pas qu’il faut revenir à l’âge de pierre, mais à une forme de bon sens : accepter qu’existent des saisons, que la nature est lente.
Focus À la ferme du Bec-Hellouin dans l’Eure, la terre reprend vie
En allant piocher parmi les pratiques les plus vertueuses aux 4 coins du monde, des néophytes ont réussi à transformer un terrain réputé « impropre au maraîchage » en ferme modèle. Retour d’expérience.
Et si, de tous les jardiniers, la nature était finalement le meilleur ? C’est le principe mis en œuvre à la ferme de Bec-Hellouin, en Normandie, célèbre pour être parvenue à faire d’un sol considéré comme inapte à la production une terre fertile. « Notre sol était très peu profond, 15 à 20 centimètres tout juste, et pauvre en nutriments », explique Charles Hervé-Gruyer qui, avec son épouse Perrine (1), s’est installé en 2004 sur ce terrain niché dans la vallée du Bec, dans l’Eure. « Tout le monde nous le disait : la vallée est impropre au maraîchage. » Dix huit ans plus tard, la ferme est devenue une référence. Conclue en 2015, une étude menée pendant quatre ans par l’Inrae et AgroParisTech a montré que, sur 1 000 m2, les maraîchers avaient réussi à produire pour 55 000 euros de légumes commercialisables en bio, contre 30 000 euros en moyenne nationalement. Une dizaine de recherches ont ainsi été menées sur les lieux, dont une, réalisée par une université belge, avance que le sol gagne jusqu’à 10% de carbone organique chaque année, soit 26 fois plus que l’objectif de séquestration de CO2 envisagé nationalement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Par quel miracle ? Aucun, à vrai dire. « Nous nous sommes inspirés des techniques qu’utilisaient les maraîchers d’Île-de-France au XIXe siècle », époque où la région nourrissait la capitale. Initiation à la permaculture et collaboration avec des instituts de recherche ont suivi. « Nous avons combiné le meilleur du passé et du présent », résume Charles Hervé-Gruyer.
L’ensemble applique deux solides commandements. D’abord, ne pas lésiner sur l’apport en matière organique ; ensuite, ficher une paix royale au sol. « Chaque année, nous le couvrons d’au moins 30 cm de paillis – du fumier, de la taille de haies, des feuilles mortes –, ce qui équivaut à créer 3 cm de compost par an sur toute la surface du potager. » Ainsi gorgé de nutriments, ce premier horizon du sol – sa couche superficielle – retient l’humidité et révèle un PH parfaitement équilibré. « Ce mécanisme de pédogenèse, c’est-à-dire de création de sol, est identique à celui qui se produit naturellement. Notre intervention permet en revanche de l’accélérer », poursuit le maraîcher. Aucun engrais, ni aucun pesticide ne vient enrayer le processus, pas plus que du bêchage et autre retournement de terre. « Nous installons des buttes d’humus avec ce premier horizon, que nous paillons généreusement. » À mesure que le temps passe, le sol s’enrichit, les racines s’épanouissent. L’ensemble devient de plus en plus vivant.
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Des siècles après : on a enfin retrouvé l'origine de la grande peste
Plus de 700 ans après son déferlement, la peste vient de lever l’un de ses derniers mystères. Une équipe a mis en évidence la souche ancestrale du bacille responsable de l’épidémie la plus meurtrière en Europe, en Asie centrale, dans les nécropoles de l’actuel Kirghizistan. Récit.
Marine CyglerEntre 1346 et 1353, une terrible épidémie de peste s’est abattue sur l’Europe décimant des dizaines de millions de personnes, entre 30 et 50 % de la population selon les régions. Si on supposait que la maladie était arrivée de l’est par la route de la soie, son point de départ a été, pendant des siècles, un mystère qu’une équipe internationale de chercheurs de l’université de Stirling, en Écosse, de l’institut Max-Planck et de l’université de Tübingen, en Allemagne, vient, enfin, de lever.
« Mawtānā » était-il inscrit sur certaines stelles
Les scientifiques détaillent dans la prestigieuse revue « Nature » l’enquête minutieuse qui leur permet d’affirmer que l’épidémie la plus meurtrière d’Europe s’est bien déclenchée en Asie centrale, plus précisément près du lac d’Issyk-Koul, dans le nord-est de l’actuel Kirghizistan.
Là, dans deux anciens cimetières datant du XIVe siècle, des historiens ont remarqué que les tombes des années 1338 et 1339 étaient particulièrement nombreuses : sur les 467 tombes datant de 1248 à 1345, 118 correspondaient à ces deux années-là. Plus intrigant, certaines stèles portaient des inscriptions détaillant la cause de la mort : « mawtānā », c’est-à-dire « pestilence » en ancien syriaque.
À quoi ressemblaient les chiens de la préhistoire ? Les dernières découvertesUne surmortalité liée à une maladie contagieuse quelques années avant que la peste n’atteigne l’Europe via le bassin méditerranéen, il n’en fallait pas plus pour que les chercheurs se sachent sur la bonne voie. Sauf qu’il manquait encore des preuves directes pour trancher ce débat vieux de presque 700 ans.
La souche ancestrale
Avant de laisser la place aux généticiens, les historiens ont pu retrouver, en étudiant les registres du cimetière, l’emplacement de trente squelettes de cette époque déplacés à la fin des années 1880. C’est à partir des restes de ceux-ci que les spécialistes de l’ADN ancien ont pu poursuivre les investigations.
Ils ont réussi à extraire du matériel génétique à partir des dents de sept individus différents. Trois d’entre eux contenaient de l’ADN correspondant à celui de Yersinia pestis, le bacille de la peste qui se transmet à l’homme à partir de morsures de puces de rongeurs.
La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de PompéiMais identifier les plus vieilles victimes jamais exhumées ne signifiait pas encore que les chercheurs avaient découvert la souche ancestrale de la bactérie à l’origine de la grande épidémie du Moyen Âge. Les scientifiques ont réussi à retrouver la séquence de l’ADN de la bactérie et ils l’ont comparée à celles connues des différentes Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu placer la bactérie des sites kirghizes à la première place de l’arbre généalogique de ces bactéries : autrement dit, ils avaient bien la souche ancestrale.
Un bacille à la conquête de l’Ouest
Ce qui est assez logique : le Kirghizistan se trouve sur la route de la soie, un réseau de voies commerciales reliant l’Asie et l’Europe à l’époque. De plus, les dépouilles analysées sont issues de communautés chrétiennes connues pour commercer. La peste a donc profité de ces échanges commerciaux et voyagé avec les hommes, les rongeurs ou encore les poux et les puces, à la conquête de l’Ouest.
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?La peste a aussi voyagé dans le temps : les chercheurs ont pu établir que les bactéries présentes dans ces cimetières étaient aussi des ancêtres directs de la majorité des souches de peste qui circulent dans le monde aujourd’hui. Car la peste n’a pas disparu de la surface de la Terre. Elle demeure une menace importante (voir ci-dessous l'entretien avec Florent Sebbane). Le bacille reste redoutable grâce à sa faculté de se multiplier dans le corps de façon furtive, non détectable par le système de défense de notre organisme.
« Sans être une menace, la peste reste une préoccupation majeure »
Le point avec... Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm (1)
Dans quels territoires la peste est-elle présente ?
Comme beaucoup de maladies infectieuses, elle est liée à la pauvreté et à l’insalubrité. De plus, certains modes de vie (stockage de récoltes dans les habitats et literie à même le sol) augmentent le risque de contacts avec des animaux pestiférés. Aujourd’hui, la peste est présente sur tous les continents sauf le continent européen. Elle sévit principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais elle touche aussi les États-Unis. Il faut aussi noter qu’elle peut réémerger après des décennies d’absence, comme ce fut le cas récemment en Algérie et en Libye.
Pourquoi peut-elle réapparaître après des années d’absence ?
Nous ne le savons pas vraiment et c’est une question de recherche essentielle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cas humains de peste que la maladie est absente dans la nature. Autrement dit, nous nous demandons où la bactérie causant la peste se cache pour ne pas être vue pendant des décennies chez l’homme. Quel est son réservoir de longue durée et quelles sont les conditions qui conduisent à sa réémergence ? Certains ont proposé que le bacille se maintienne indéfiniment dans certains réservoirs animaux, voire le sol. Cependant, cet agent infectieux pourrait avoir de grandes difficultés à survivre à l’extérieur d’un hôte.
Comment est-elle surveillée ?
Il n’y a pas de programme de surveillance mondial, mais des pays concernés tels le Kazakhstan, la Chine ou Madagascar surveillent étroitement les réservoirs animaux. Et lorsqu’une épidémie n’est pas contrôlée, l’OMS et les autorités sanitaires du pays concerné mettent en place des mesures pour empêcher sa propagation. L’une des craintes est que les gens fuient et disséminent la peste, y compris la forme respiratoire, dont le taux de mortalité est proche de 100 % en absence de traitement antibiotique précoce.
Constitue-t-elle toujours une menace pour l’humanité ?
Je ne dirai pas qu’elle est une menace, mais elle reste une préoccupation internationale majeure. Elle est un problème de santé publique et son apparition ou réapparition peut aussi avoir des impacts économiques et psychologiques considérables. Son bacille fait partie des micro-organismes les plus surveillés ; il pourrait être utilisé de façon malveillante. Il peut aussi devenir multirésistant aux antibiotiques. Enfin, il pose un problème écologique : il serait capable de donner le coup fatal à des espèces en danger critique d’extinction, par exemple le hamster d’Europe.
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La Chine va bientôt mener les essais d’un avion militaire ayant une « importance stratégique et historique »
par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022
Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.
Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.
Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».
Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.
D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.
Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.
L'Humanité
Sciences. Les requins raffolent de nos côtes !
ActuJusqu’à présent, les chercheurs pensaient que ces grands prédateurs évitaient soigneusement les rivages urbanisés. Mais une récente étude montre le surprenant attrait des requins pour les activités humaines.
Jérémie Bazart«Pendant l’été du 1er juillet 1974, sur l’île d’Amity, un groupe d’étudiants fait la fête sur la plage. Une jeune femme s’éloigne du groupe pour un bain de minuit alors que son amoureux s’endort ivre mort sur la plage. Après quelques brasses, la jeune femme est attaquée par quelque chose qui approche avec deux notes graves de contrebasse qui s’accélèrent… Elle tente de résister, mais est happée et disparaît dans l’eau en poussant des cris de terreur. Quelques jours après, un enfant est happé à son tour. Le doute n’est plus permis : un requin rôde le long des plages d’Amity. »
Ce scénario est le point de départ de « Jaws » (« les Dents de la mer »), le blockbuster de Steven Spielberg. Le requin blanc du célèbre film est un animal qui, dans la réalité, n’est pas un mangeur d’hommes. Ce gros poisson ne voit pas très bien et s’il blesse des surfeurs au lieu de manger des phoques, c’est à son insu. Néanmoins, des espèces de requins vivent près des côtes et ce phénomène semble prendre de l’ampleur à mesure que l’homme se concentre sur le littoral…
C’est ce que vient de révéler une étude de l’université de Miami (États-Unis). Des scientifiques de Floride ont étudié l’impact de l’accélération de la croissance urbaine côtière sur les espèces alentour qui vivent dans l’océan. Pour cela, les chercheurs ont suivi par télémétrie acoustique (voir encadré) les déplacements d’une cinquantaine de requins répartis en trois espèces (taureau, nourrice et marteau) autour de la ville de Miami.
les requins PASSENT BEAUCOUP DE TEMPS PRÈS DES LUMIÈRES ET DES SONS DE LA VILLE, SOUVENT PRÈS DU RIVAGE, QUELLES QUE SOIENT L’HEURE, LA JOURNÉE OU LA SAISON.
La pollution chimique, lumineuse et sonore qui émane de cette grande ville de Floride de près de 500 000 habitants aurait dû faire fuir les requins de la mer au moins autant que les baigneurs terrorisés du film de Spielberg. Or, il n’en a rien été… « Certains animaux, comme les pigeons et les rats, prospèrent dans les villes, expliquent les chercheurs dans la publication. D’autres peuvent utiliser partiellement des zones urbanisées, mais vivent toujours principalement en zones naturelles.
D’autres enfin, les prédateurs terrestres comme les loups, sont très sensibles aux perturbations humaines et évitent les villes, comme le montre une étude ancienne de 2006. » C’est pourquoi les scientifiques s’attendaient à ce que les requins se comportent comme des loups… « Nous avons été surpris de constater que les individus que nous avons suivis passaient beaucoup de temps près des lumières et des sons de la ville animée, souvent près du rivage, quelle que soit l’heure de la journée, quelle que soit la journée (week-end compris) ou quelle que soit la saison », poursuivent les chercheurs dans leur publication. Ils ont donc conclu que les comportements des requins s’apparentaient à ceux d’espèces qui utilisent les espaces urbains pour vivre.
La littoralisation du monde
L’explication avancée par les chercheurs dans leur étude est multiple. Les requins pourraient être attirés vers le rivage par des activités humaines, telles que le rejet de carcasses de poissons par les pêcheurs ou le surplus de poissons destiné à nourrir les animaux de l’aquarium de Miami. Une autre hypothèse réside dans le ruissellement des nutriments via les eaux côtières. En effet, ce dernier impacte directement les sources d’alimentation des poissons, eux-mêmes proies des requins.
Cependant, cette cohabitation peut avoir des effets sur les requins comme sur les humains. « En passant autant de temps près du rivage, ces animaux risquent d’être exposés à des polluants toxiques ainsi qu’à la pêche, ce qui pourrait avoir un impact sur leur santé et leur survie », poursuit l’étude. Par ailleurs, bien que les morsures de ces animaux sauvages soient rares, l’étude identifie également les zones proches du rivage qu’il faudrait protéger des requins afin de réduire le risque d’une rencontre fatale. Si, sur terre, des clôtures, barrières, systèmes divers éloignent les prédateurs des zones urbaines, en ce qui concerne les zones côtières, c’est une autre histoire.
Cette étude est loin d’être anodine : selon un rapport des Nations unies de 2017, d’ici à 2050, 66 % de la population humaine mondiale vivra dans des zones urbaines dont la majorité sera centrée sur ou près des côtes maritimes ! Il conviendrait donc de prendre ce risque en compte dès maintenant. L’étude publiée, en montrant l’absence d’évitement des zones urbaines par les requins, est un plaidoyer pour les recherches futures dans le domaine de l’écologie urbaine.
Une science qui, ne se limite pas à l’étude des villes terrestres, mais qui intègre l’impact de la concentration humaine en un lieu donné. Le requin, au même titre que le caméléon, le boa ou la mygale serait-il en phase de devenir le NAC (nouvel animal de compagnie) du XXIe siècle ?
La télémétrie acoustique révolutionne l’étude des poissons
Il s’agit d’une technologie récente qui permet de suivre, de manière ponctuelle ou continue, le déplacement et le comportement d’espèces de poissons. Elle offre une analyse fine en fonction des paramètres environnementaux et des contraintes liées aux activités humaines (existence de barrage, turbines…).
Cette technique est basée sur la transmission d’un signal acoustique entre un émetteur acoustique (ou tag : étiquette), implanté sur un organisme vivant, et un ou plusieurs récepteurs que l’on appelle des hydrophones, installés dans la zone étudiée et capables d’identifier le poisson marqué. Un réseau d’hydrophones est donc en mesure d’enregistrer les signaux acoustiques émis par un individu marqué à un instant T et en un lieu donné. Ainsi, il est possible de suivre dans l’espace et dans le temps des requins sur une zone spécifique. L’ensemble des trajectoires particulières des individus peut ainsi mettre en évidence des typologies de comportement en fonction des espèces étudiées, des moments de l’année ou des lieux précis.
Parfois, les tags étant de taille importante, une opération chirurgicale est nécessaire pour leur implantation (qui implique donc une capture de l’animal). Dans le cas de l’étude états-unienne, les requins ont été capturés et les tags ont été accrochés le long des nageoires dorsales. Les tags ont une durée de vie estimée à quatre ou six ans. Il est possible de suivre ces requins en temps réel grâce à plusieurs applications de tracking.
sciences Opex 360
Otan : La British Army déploie un escadron de chars Challenger 2 en Pologne
par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022
En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.
Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.
En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.
Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu
— 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022
Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.
« C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.
Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.
30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R
— Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022
Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.
L'Humanité
Télévision: la course à l’extrême droite
ActuZemmour a quitté CNews? Heureusement, le maire de Béziers et promoteur de l’union des droites (au profit de son extrême), Robert Ménard, est recruté par LCI pour une chronique hebdomadaire.
Grégory MarinUne voix d’extrême droite s’en va, une autre revient. Alors qu’après sa catastrophique prestation pendant la campagne présidentielle, le chroniqueur multicartes (Le Figaro Magazine, CNews, Paris Première...) Éric Zemmour s’éloigne des plateaux, Robert Ménard revient sur les ondes. Le maire de Béziers, réélu en 2020 avec le soutien du Rassemblement national, a été recruté par LCI pour animer un rendez-vous hebdomadaire à la rentrée. Il présentera un billet tous les mercredis dans «24h Pujadas», à annoncé Fabien Namias, le directeur général adjoint de la chaîne, à 20 Minutes.
D’emblée, le patron de l’information de LCI anticipe sur le procès en uniformité, arguant que «le propre de l’émission de David Pujadas, qui a l’expertise et la capacité d’encadrement et de maîtrise de l’antenne, c’est de donner la parole à toutes les opinions». Pas de problème donc: LCI, qui lorgnait sur les pics d’audience de CNews période Zemmour, a son «polémiste» maison, peu importe qu’il ancre un peu plus les idées d’extrême droite dans l’opinion. «Il a été assez proche de l’extrême-droite. Aujourd’hui, il est en train d’évoluer. Il faut entendre différentes voix sur LCI. Du moment qu’elles s’exercent dans le cadre républicain (sic), elles ont voix au chapitre», minimise Namias, qui rappelle le passé de journaliste, puis de président de Reporters sans frontières de Ménard... mais pas son rôle de fondateur du site d’extrême droite Boulevard Voltaire.
LCI reste ambiguë: conscient que Ménard fait le tour des plateaux télé et des radios depuis dix ans pour faire la promotion de Marine Le Pen, Fabien Namias promet que «son temps de parole sera décompté par les autorités compétentes. On y veille.» Voilà qui promet de belles envolées. Il paraît que sur CNews, Pascal Praud est jaloux.
Extrême droiteLCIrobert ménard L'Humanité
L’espace comme vous ne l’avez jamais vu
ActuAstronomie Entièrement déployé et arrivé à bon port, le télescope spatial James-Webb livrera bientôt des images en couleurs.
Anna MussoLes premières images et données spectroscopiques du télescope spatial James-Webb (JWST), le plus grand, puissant et cher jamais lancé dans l’espace, seront publiées le 12 juillet, annonce la Nasa. Grâce à son immense miroir et à ses capacités techniques inégalées, ces clichés devraient être spectaculaires et surpasser, aux niveaux scientifique et artistique, les plus belles photos du télescope Hubble. Cette « publication offrira un moment unique, pour nous tous, de nous arrêter et de nous émerveiller devant une vue que l’humanité n’a jamais vue auparavant », se réjouit Eric Smith, scientifique du programme Webb de la Nasa. « Il est certain qu’elles offriront un “waouh” très attendu par les astronomes et le public ! » s’enthousiasme l’astronome Klaus Pontoppidan, scientifique au projet Webb. Moins de sept mois après son lancement, le 25 décembre 2021, et un déploiement parfait considéré comme « la plus complexe de toutes les missions spatiales », JWST, qui se trouve à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre, doit se concentrer sur des cibles prédéterminées. Celles-ci comprennent des exoplanètes de la taille de Jupiter et quelques « super-Terres ».
« Nos objectifs pour les premières images et données de Webb sont de présenter les instruments du télescope et donner un aperçu de la mission scientifique à venir », précise Klaus Pontoppidan. Outre l’observation de planètes lointaines, la Nasa indique que le premier paquet d’images de la phase opérationnelle de Webb éclairera aussi d’autres domaines, notamment l’histoire des débuts de l’Univers, l’évolution des galaxies et le cycle de vie des étoiles. A. M.
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Le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions d’euros de crédits annulés en mars
par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022
Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…
En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».
Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.
Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…
Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.
En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].
Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».
Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.
L'Humanité
Un petit piment rouge et les nourritures du ciel
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Le documentaire de Nicolas Autheman, dans la collection le Monde dans un tableau, permet de redécouvrir l’œuvre de Diego Velázquez, peintre espagnol du XVIIe siècle.
Gérald RossiL’enquête débute dans les salles de la National Gallery de Londres, musée public (et gratuit) connu dans le monde entier pour ses collections constituées à partir de 1824. Il faut cependant faire reculer de deux siècles la pendule du temps pour réaliser un gros plan sur le Christ dans la maison de Marthe et Marie, tableau peint par Diego Velázquez en 1618. L’artiste, né à Séville et mort à Madrid en 1660, a conçu cette toile célèbre alors qu’il n’avait que 20 ans, souligne le commentaire – dit par François Morel – dans ce film que signe Nicolas Autheman. Mais pourquoi cette œuvre attire-t-elle ainsi l’attention ?
Présenté comme « peintre baroque espagnol », Velázquez réalisa de très nombreux portraits de la famille royale et des « grands de son époque ». On en admire une partie dans cette salle qui lui est entièrement consacrée. Mais, pointe le documentaire, un tableau est différent des autres. Il pose plusieurs questions dont celle-ci : « Pourquoi avoir représenté une parabole biblique à l’intérieur d’une cuisine ? » Reprenant les tonalités des scènes de taverne, couramment reproduites alors, le peintre représente jeune et vieille femmes, dans une cuisine, avec, devant elles, « des poissons, quelques gousses d’ail, des œufs… et un piment rouge séché ». À partir de ce dernier indice, aliment alors très peu connu en Occident et qui apparaît pour la première fois sur une toile, s’explique l’histoire du monde moderne. Ou presque.
Tout commence « à Séville, au début du XVIIe siècle ». Au fil de l’enquête, la cheffe Camilia Ferraro explique que, selon les ingrédients présents, il devait s’agir d’un adobo, une marinade pour la viande ou le poisson (comme ici vraisemblablement), plat typique sévillan. Et l’on découvre aussi que le Séville du siècle d’or était alors « un des plus grands ports d’Europe à l’époque, où affluaient, depuis la découverte des Amériques, des aliments nouveaux ». D’où la présence du petit piment rouge…
le jeune artiste, observateur de son époque
Jeune homme de son temps, Diego Velázquez était sensible aux ambiances des tavernes, les bodegas, qui sont à l’origine d’un style dénommé « bodegón », très à la mode dans la peinture espagnole à cette période. Pour autant, l’introduction du Christ dans ce tableau appelle un autre récit et place le jeune artiste d’alors en observateur de son époque, même si toutes les interrogations ne sont pas levées. Quant aux victuailles, notamment les poissons figurant sur le tableau, elles semblent poser, par Velázquez, encore une question, ajoute François Morel : « Et si les nourritures terrestres, que l’on voit sur cette table, valaient autant que celles promises au royaume des cieux ? » C’est le genre d’interrogation qui anime cette série documentaire, le Monde dans un tableau. Riche en digressions et en ponts entre les époques, chaque numéro permet de saisir les influences d’un peintre et son empreinte sur le monde de l’art.
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Le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste a effectué une mission de très longue durée dans l’océan Indien
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
« La puissance qui dominera l’océan Indien contrôlera l’Asie et l’avenir du monde se jouera dans ses eaux », avait prophétisé, dès le XIXe siècle, l’amiral américain Alfred Thayer Mahan. D’où l’intérêt que lui porte la Chine, qui y déploie un nombre croissant de navires, à l’appui de sa stratégie dite du « collier de perles », laquelle vise à sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, via l’établissement de points d’appui civilo-militaires dans la région.
« Ce faisant, avait d’ailleurs noté un rapport publié en mars 2021 par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la Chine est en train de transformer l’océan Indien en un espace contesté, qui fait craindre un développement similaire à la situation qui prévaut en mer de Chine méridionale. »
Cet intérêt chinois est perçu par l’Inde comme étant un défi à sa sécurité. Et cela d’autant plus que les relations entre New Delhi et Pékin sont conflictuelles, en raison notamment de leurs différends territoriaux… et aussi du soutien chinois au Pakistan.
Cela étant, d’autres puissances s’intéressent à l’océan Indien… C’est le cas des États-Unis et aussi [et surtout], de par les territoires qu’elle y possède, celui de la France. La stratégie française vise ainsi à y garantir la liberté de navigation étant donné que cette région est une plaque tournante du commerce maritime mondial, à protéger les ressources de sa zone économique exclusive [ZEE] et à maintenir les équilibres entre les pays riverains.
D’où la mission « Confiance » qui, contrairement à celle effectuée en 2020/21 dans l’océan Pacifique par le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine », n’a pas fait l’objet d’énormément de publicité, tant de la part de la Marine nationale que de l’État-major des armées [EMA].
Il aura donc fallu attendre le 6 juillet – et le retour à Toulon du SNA Améthyste et du BSAM « Loire » – pour en connaître les détails.
« Le SNA Améthyste revient de près de 6 mois en océan Indien. Sa mission, baptisée Confiance, a contribué à la connaissance de la zone par la France et à son autonomie stratégique », a en effet indiqué la Marine nationale, via Twitter, avant de rappeler qu’elle est l’une des seules à monde à pouvoir effectuer un « tel déploiement lointain » de longue [voire de très longue] durée.
L’océan Indien est une région d’intérêt stratégique pour la 🇫🇷. L’Améthyste y a coopéré avec plusieurs partenaires de 1er plan, prenant part à des entraînements en lutte anti-sous-marine avec les marines🇮🇳(VARUNA) &🇦🇪(TIGER EEL) et comptant sur le soutien des forces 🇫🇷à Djibouti. pic.twitter.com/OGUtKOLEQO
— Marine nationale (@MarineNationale) July 6, 2022
Rappelant que l’océan Indien est une région « d’intérêt stratégique » pour la France, la Marine a précisé que l’Améthyste avait participé à plusieurs exercices de lutte anti-sous marin avec des « partenaires de premier plan », dont l’Inde [avec les manoeuvres annuelles Varuna] et les Émirats arabes unies. Si le sous-marin français et le BSAM « Loire » ont pu s’appuyer sur les forces françaises stationnées à Djibouti [FFDj], c’est à Goa [Inde] que les relèves d’équipages ont eu lieu.
« Navires de combat et instruments de puissance, les SNA sont des unités stratégiques pour le renseignement et l’anticipation des crises. La mission Confiance permet de garantir la capacité de la Marine à se déployer avec réactivité si le besoin était avéré » a encore souligné la « Royale ».
Quoi qu’il en soit, ces déploiements de SNA pendant de longues périodes sont de nouveau possible depuis l’admission au service des BSAM, qui apportent le soutien technique et logistique qui faisait alors défaut depuis le retrait des Bâtiments de soutien mobile [BSM] et du Bâtiment Atelier Polyvalent [BAP] Jules Verne durant les années 2000.
À noter que, selon des informations du magazine spécialisé « Le Marin« , au moment du départ de l’Améthyste vers l’océan Indien, trois autres SNA étaient alors en opération : Le Rubis était alors affecté au groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle tandis que l’Émeraude et le Casabianca étaient déployés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes.
L'Humanité
Corentin de Chatelperron, marin de tech douce
Un jour avecLe navigateur et ingénieur revient d’un voyage de six ans au cours desquels il a accosté dans 25 pays. De chaque étape, il a ramené une trouvaille jugée utile, accessible et durable.
Marie-Noëlle Bertrand« V ous les entendez ? » À l’autre bout du fil, on le devine qui pointe son téléphone vers l’objet de sa question. Le chant de centaines de grillons qui crépitent à tue-tête passe le combiné. Insolite, quand on sait que Corentin de Chatelperron, à l’heure où on lui cause, se trouve encore à bord de son catamaran, au large du Finistère.
Les bestioles ne sont pas la seule curiosité embarquée. Une éolienne turbinant aux moteurs d’imprimantes, un déshydrateur solaire, trois fours usant de la même énergie et un élevage de larves de mouches se disputent l’espace du voilier, qu’occupent encore d’autres bizarreries. À son bord, Corentin vient de naviguer six ans au cours desquels il a accosté dans 25 pays. De chaque étape, il a ramené une trouvaille jugée utile, accessible et durable, bref, compatible avec la définition qu’il se fait d’une low-tech.
Sa collecte a été débarquée pour la première fois ce 25 juin sur le port de Concarneau. Elle restera exposée dans la ville bretonne jusqu’au 3 juillet, dans le cadre d’un festival dédié à ces « basses technologies », mécaniques inventives, créées ou redécouvertes afin de satisfaire exigences et besoins d’une société soutenable.
un véritable laboratoire flottant
Car c’est bien là la vocation de Corentin de Chatelperron : participer à inventer un avenir qu’il imagine à l’opposé de ceux promis par des Elon Musk ou Mark Zuckerberg (1). « Chez beaucoup s’est ancrée l’idée que le futur sera fait de high-tech ; moi, je pense que les low-tech appartiennent à un avenir bien plus désirable », explique-t-il. Et parce qu’il est convaincu que le présent est la conséquence de ce demain en fabrication, Corentin de Chatelperron s’est donné pour mission immédiate de répertorier ces micro-inventions qui fourmillent de par le monde.
Il était, avant cela, ingénieur en mécanique au Bangladesh, développant un matériau en fibres de jute pour son employeur de l’époque. Une tentative d’expédition maritime en autonomie et un échec plus tard, il décidait de créer son association, afin de recenser tout ce qui fait low-tech. « Cela doit répondre aux besoins de base, tels que l’alimentation et l’énergie ; cela doit être faisable et appropriable localement par un grand nombre de personnes ; enfin, cela doit être fait de matériaux recyclés. » La même aspiration a prévalu à la mise à flot du Nomade des mers, qui, il y a six ans et quatre mois , s’est élancé de Concarneau pour faire le tour de la Terre. Plus qu’un bateau : un véritable laboratoire flottant, au creux duquel, aujourd’hui, incubent les prototypes récoltés sur le trajet, avant d’être documentés et mis en accès libre sur une plateforme dédiée (2).
La première escale du Nomade s’est faite au Maroc, où l’équipe a étudié les possibilités d’un dessalinisateur solaire. « Il n’est pas encore au point, son rendement demeure trop faible. » L’ordinateur low-tech, déniché à Taïwan, semble plus abouti. « Une coque de bois, un panneau solaire, une carte mère et un téléphone portable pour écran… »
« Nous n’avons rien inventé »
À l’époque, rappelle encore Corentin, « nous visions surtout des solutions énergétiques et alimentaires, faites de systèmes mécaniques ». Leur définition a pris du champ à mesure qu’ils repoussaient leur horizon. « À Cuba, nous avons trouvé des solutions low-tech pour la communication Internet, domaine que nous n’aurions jamais pensé explorer », se souvient-il. Le vivant, enfin, s’est incrusté dans leurs plans faits initialement de machines.
Ramené d’on ne sait plus où, l’élevage de larves de mouches soldats noires fait partie de leurs trouvailles. « Elles vous font du compost en un temps record », s’enthousiasme l’explorateur. Elles servent, aussi, à nourrir poissons, canards ou poules… et les grillons, donc, déclarés par l’équipage « meilleure source de protéines » au regard du ratio espace occupé (une cabine)/ calories absorbées.
« Nous n’avons rien inventé », rappelle Corentin de Chatelperron. « Partout dans le monde, il y a des gens hyperingénieux, à qui nous avons toujours demandé l’autorisation de diffuser leur savoir », assure-t-il, conscient, en outre, des contraintes, au premier rang desquelles la pauvreté, qui ont amené à ces systèmes D parfois faits de bric et de broc. S’ils avaient le choix, beaucoup de leurs inventeurs feraient dans le plus confortable, admet le collecteur. Justement : rendre plus attractives des solutions dont la rusticité rebute, voilà l’étape qu’il espère passer. « Je me sens comme ces geeks qui, aux premières heures de l’informatique, bricolaient des ordinateurs dans leur garage : je vois le potentiel, mais je sais qu’il n’est pas encore mûr. »
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« Cléopâtre est victime de propagande sexiste »
EntretienPODCAST Pendant deux mille ans, l’image de la reine d’Égypte a été déformée par le pouvoir romain. En compagnie d’autres historiens, Philippe Collin tente de rétablir les faits.
Gérald Rossi« L ’histoire de Cléopâtre débute au XX e siècle », explique Philippe Collin, dans le podcast en cinq épisodes de France Inter, à découvrir cet été. Et pourtant, cette reine et pharaonne a vécu au I er siècle avant notre ère… Cette série, réalisée avec des historiennes et historiens, s’appuie sur des études récentes qui la montrent sous un jour différent de ce que la « propagande romaine » a travesti depuis deux mille ans.
[voiraussi :754064: Lire aussi]
Vous consacrez ce podcast à Cléopâtre, la 7 e du nom… alors que l’on ne sait pas toujours qu’il y en a eu d’autres avant, et vous prenez sa défense.
Oui. C’est bien la dernière de cette lignée de reine, c’est la plus célèbre, et, depuis deux mille ans, elle est victime d’une propagande romaine, orchestrée par Octave, qui l’a combattue ; depuis, cette propagande se perpétue, se duplique, pour en faire une image très éloignée du réel. De nouvelles recherches historiographiques menées depuis les années 2000 sont en train de changer les regards sur cette reine que l’on connaît en fait assez mal au-delà de la fiction romancée.
Était-elle l’égale des dirigeants d’alors ?
On découvre que c’est une véritable cheffe d’État, qui a gouverné pendant dix ans (entre – 40 et – 30 de notre ère) seule, certes momentanément avec son frère, puis avec son jeune fils, mais, surtout, elle a défendu au fil du temps un projet politique, mettant à profit son apprentissage avec son père, puis avec Jules César.
Mais pourquoi est-ce que Rome a gommé ce parcours de reine ?
Pour des raisons politiques. Octave ne peut pas gagner contre Marc Antoine, successeur de Jules César, et prendre le pouvoir ainsi, car on ne peut pas, dans la Rome d’alors, triompher d’un autre Romain. Pour asseoir son pouvoir, Octave a donc besoin d’une adversaire. Il la décrit comme Égyptienne, c’est-à-dire étrangère ; elle ne serait donc pas grecque, ce qu’elle est pourtant à la base – plus précisément gréco-romaine –, et, selon cette stratégie, il ne se serait pas produit une guerre civile, mais une guerre contre une puissance étrangère menaçante pour le pouvoir de Rome. Ce qui change tout dans le discours politique. Et, en plus, c’est une ennemie féminine. Une fois qu’il a gagné sa guerre contre Marc Antoine et Cléopâtre, Octave peut donc affirmer qu’il est le vainqueur d’une vraie guerre lui permettant de devenir l’empereur puissant qu’il ambitionne. C’est ainsi qu’il va devenir Auguste et entamer son règne.
Vous expliquez que la place de la femme, à cette époque, n’est pas à la tête d’un pays.
Pour les gouvernants romains, c’est évident, la femme est au foyer, elle est fragile, c’est l’homme qui va chasser, qui ramène la nourriture que la femme cuisine, etc. En revanche, selon les stéréotypes de l’époque, la femme de pouvoir est toujours suspecte, car on considère qu’elle va détruire la virilité des mâles. Ils sont troublés, Cléopâtre est un animal politique, ce qui ne correspond ni de près ni de loin à leur culture.
Mais cela n’est pas vrai partout…
Non, en effet. Dans l’Égypte ancienne, depuis très longtemps, il y a un roi et une reine à la direction des affaires, et dans cette tradition, les femmes sont au pouvoir. L’exercice politique se pratique à deux, roi et reine, dieu et déesse.
Comment est-ce que cette propagande romaine a pu franchir les siècles ?
Une fois qu’il a gagné, pour asseoir son pouvoir, Octave a besoin de l’image qu’il a fabriqué. Il va demander à des poètes et à des historiens de continuer à alimenter cette « légende noire » de la manipulatrice, de la femme cruelle, de la femme insatiable sexuellement… Cette « légende noire » a fait de Cléopâtre un mythe dont on parle toujours aujourd’hui. Mais tout en ignorant sa véritable histoire. Dans les siècles suivants, les historiens ont repris comme base de travail les écrits du temps d’Octave.
Romain Pigeaud : « Nous avons tous le même squelette »Cléopâtre a beaucoup été représentée…
De tout temps. Au XIX e siècle, elle prend sa place dans la peinture avec deux types de représentation : la femme fatale, étrangère, et la femme de pouvoir romantique. Au XX e, le cinéma s’en empare, Méliès en premier avec une fascination et en reprenant tous les stéréotypes. En 1963, avec Liz Taylor, Joseph Mankiewicz a proposé une Cléopâtre plus subtile (le film est présenté comme le plus cher de l’histoire du cinéma), mais la véritable rupture va s’opérer dans les années 1960-1970. Elle va devenir un symbole de liberté et de pouvoir au féminin, et l’on verra des Cléopâtre noires qui combattent l’oppression dont elles sont victimes…
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Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].
À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.
Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».
Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».
Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk
— Élysée (@Elysee) June 30, 2022
Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.
Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.
« Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.
Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.
Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.
L'Humanité
Terrorisme. L’itinéraire sanglant de Ben Laden
Nos recommandations culturellesLaurent EtreCe documentaire en deux volets s’attache à faire ressortir les étapes déterminantes de l’itinéraire de Ben Laden. À cet effet, il croise des témoignages d’hommes et de femmes qui, à titres divers, ont eu affaire au terroriste islamiste : anciens des services de renseignement, journalistes, un ex-cadre d’al-Qaida… Le premier épisode relate l’enfance de Ben Laden dans une banlieue favorisée de Djeddah, en Arabie saoudite, où le jeune Oussama fréquente des groupes radicaux dès le lycée. C’est en Afghanistan, aux côtés des moudjahidin en lutte contre les Soviétiques et financés par la CIA, que le djihadiste fait ses premières armes, avant d’entreprendre l’exportation de sa « guerre sainte » meurtrière, cette fois sur fond d’un anti-américanisme viscéral. La suite est connue : les attentats du 11 septembre 2001, dont les États-Unis de Bush ont pris prétexte pour envahir à leur tour l’Afghanistan. En 2011, Ben Laden a été retrouvé et éliminé dans le Pakistan voisin. Mais, dix ans plus tard, les talibans sont de retour à Kaboul, laissant redouter l’émergence de nouveaux Ben Laden.
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M. Lecornu : Le second porte-avions sera l’un des « gros morceaux » de la prochaine Loi de programmation militaire
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.
Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.
Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].
Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.
Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].
Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.
Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.
« La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.
Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.
« Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.
Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».
Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.
El País (ESP)
Vídeo | Qué hacer si te pierden la maleta cuando viajas en avión: los pasos a seguir
AEROLÍNEASUn equipaje no se da por perdido hasta pasados siete días. El billete sirve como un contrato de transporte que cubre tanto al pasajero como a sus pertenencias
Este verano no ha hecho más que empezar y las huelgas de aerolíneas como EasyJet o Ryanair han disparado las reclamaciones por pérdidas de equipaje. Aunque desde organizaciones de consumidores como la Organización de Consumidores y Usuarios (OCU) aún no disponen de cifras definitivas de este tipo de incidencias, las denuncias en redes sociales son continuas desde que empezaron los paros. En el vídeo que acompaña esta noticia, Enrique García, portavoz de la OCU, explica los pasos que los pasajeros afectados deben seguir para efectuar sus reclamaciones y detalla que el caos que se está viviendo en los aeropuertos se debe principalmente a tres factores: la huelga de las aerolíneas, la falta de personal y el aumento de movimiento de pasajeros que, aunque no se han recuperado las cifras de 2019, sí que han aumentado considerablemente respecto al año pasado.
Si usted es una de las personas que ha decidido viajar en avión estas vacaciones pero su aerolínea ha extraviado el equipaje, no está todo perdido. “Lo primero que hay que hacer, en el mismo aeropuerto, es dar un parte de irregularidad en el equipaje“, explica el portavoz de la OCU, que detalla en el vídeo los procedimientos que deben seguirse en el caso de que una aerolínea le pierda la maleta.
Para tener más opciones de recuperarla es muy importante que el procedimiento se empiece correctamente desde el principio. En ocasiones, los pasajeros afectados cometen errores durante el proceso de reclamación y, una vez formulada la primera queja, desconocen por dónde continuar o si existen otras vías para presentar dichas quejas. Es importante también tener en cuenta que hasta que no transcurran siete días desde la desaparición de maleta las pertenencias no se consideran perdidas. Además, las compañías aéreas tienen un plazo de un mes para responder a las reclamaciones, aunque la OCU asegura que “en la mayoría de las ocasiones no se cumplen” esos plazos.
En el vídeo que acompaña a esta noticia puede informarse de todos los pasos que debe seguir para tratar de recuperar su equipaje y reclamar una indemnización si le correspondiera.
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Opex 360
Le suédois Saab va s’impliquer dans le programme de drone MALE européen conduit par Airbus
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.
Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.
Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.
We have been awarded a contract by @AirbusDefence, to supply the Remotely Piloted Aircraft Eurodrone with safety critical core computers for flight management and airspace integration. (c) Airbus #saab #avionics #aircraftsystems #Eurodrone pic.twitter.com/wpiPRa4tij
— Saab (@Saab) July 4, 2022
Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.
Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.
Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.
L'Humanité
Le PCF et les accords de Munich
ActuJérôme SkalskiEffet sans doute du surmenage lié à la révision du bac, deux éminents historiens, Olivier Dard et Fabrice Grenard, respectivement professeur à la Sorbonne et directeur à la Fondation de la Résistance, ont été pris la main sur une antisèche suspecte en répondant à Jean-Pierre Gratien, au cours de l’émission de LCP DébatDoc du 21 juin. Ils ont ainsi affirmé le fait que les députés communistes n’avaient pas voté contre les accords de Munich, en octobre 1938. « Tout le monde a été quasiment munichois, en dehors de trois ou quatre députés qui votaient contre », a expliqué Fabrice Grenard. « Non, ils ne votaient pas contre, bien sûr ! » s’est exclamé pour sa part Olivier Dard. Pas de chance, les 73 députés communistes, le 4 octobre 1938, ont bel et bien voté contre lesdits accords. L’information de l’antisèche avait sans doute été mal recopiée. Verdict de l’oral : recalés.
pcf El País (ESP)
Así fue mi cara a cara con una orca salvaje en el Mar de Cortés
MÉXICOFrente a nosotros emerge ‘Moctezuma’. Parece que tiene intención de acercarse y estamos en una posición perfecta. Por un instante me pregunto qué hago ahí, ya no hay vuelta atrás, estamos a merced del mayor depredador de los océanos
El corazón me latía con tanta fuerza que parecía que se me iba a salir del pecho. Apenas se distinguía en el horizonte la línea de costa, estaba en el azul, nadando con la cabeza fuera del agua intentado controlar la respiración. A unos 30 metros frente a mí emerge Moctezuma, una gigantesca orca macho de cinco toneladas con sus casi dos metros de aleta dorsal. Visualicé este momento en mi cabeza muchas veces, pero no me había hecho a la idea de lo sobrecogedor que podía llegar a ser. Le acompañan otras dos hembras y una cría. Veo su último soplo en la distancia y se sumergen encorvando sus lomos, directos hacia nosotros. Yo hago lo mismo, aguanto la respiración y empiezo a bucear en su dirección, hacía el azul oscuro, esperando encontrarme cara a cara con el mayor depredador del océano.
Mi amigo Alex Postigo y yo habíamos cruzado el Atlántico y aterrizamos en La Paz, la capital de Baja California Sur (México), con el objetivo principal de poder nadar con orcas salvajes en el Mar de Cortés. Allí nos esperaban Rafa Fernández y Gador Muntaner para enseñarnos ese paraíso submarino e intentar mostrarnos las criaturas que viven en él.
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Nada más llegar a la ciudad mexicana organizamos la semana, estudiamos los partes meteorológicos y el viento para saber a qué horas podríamos salir a navegar. Yo lo tenía claro: quería pasar el mayor número de horas en el agua para aumentar las posibilidades de encuentro con las diferentes especies de animales. Saldríamos al mar con la ONG Orgcas, una asociación liderada por mujeres que está consiguiendo disminuir la pesca de tiburones dando a los pescadores locales la alternativa de llevar gente al mar para mostrarles lo más increíble del océano: la vida marina. Dentro de todas las sorpresas que nos podía regalar el Mar de Cortés mi sueño era poder nadar con orcas, así que mantendríamos las comunicaciones abiertas 24 horas por si un pescador se encontraba algún ejemplar en esta zona de la costa de la península de Baja California.
El primer día nos levantamos a las cinco de la mañana, aún era de noche. Preparamos nuestros equipos fotográficos, trajes de neopreno y demás material para llegar con la primera luz del día a la ensenada de los Muertos, lugar desde donde zarparíamos. Una hora de coche por un desierto de rocas y muchos cactus, aún no me podía creer que estuviera allí… ¡Habían sido muchos meses de espera!
Llegamos a la playa y allí nos esperaba Félix, nuestro capitán. Un experimentado pescador local de unos treinta y pico años que nos sacaría con su "panga" en busca de vida marina salvaje, cetáceos y otras especies. El lugar era de postal: una bahía rodeada por bajas montañas rocosas, bañadas por la cálida luz del amanecer que se reflejaba en el mar, como si de un espejo se tratase.
Un hipnótico baile submarino
Nada más zarpar, a pocos metros de la orilla, me sorprendieron unas salpicaduras que se veían a lo lejos… ¡Eran móbulas! Saltando más de un metro por encima de la superficie. Estábamos en la época de migración de esta especie de manta, cuando decenas de miles de ellas se congregan en estas aguas creando uno de los espectáculos naturales más increíbles del planeta. Me llamó la atención el sonido que hacían al golpear el agua con sus alas abiertas y lo cerca que saltaban de la barca. Asomé la cabeza y me fijé en el agua, ¡estábamos rodeados por cientos de ellas! Rápidamente nos pusimos los trajes, la máscara y las aletas y saltamos al mar con nuestro equipo fotográfico. Un mundo nuevo se abrió ante mis ojos, el espectáculo bajo la superficie era aún mucho más impresionante. Una bola gigante de móbulas llenaba todo mi campo de visión, estaba rodeado por un hipnótico baile perfectamente coordinado. Se movían al unísono, como una bandada de pájaros. A medida que bajabas de profundidad, sorprendía el contraste de color entre su oscuro lomo y el blanco vientre de las mantas. Cuando te acercabas al muro de móbulas estas se abrían y viraban a gran velocidad, creando figuras imposibles para después volver a la formación inicial. No sé el tiempo que estuvimos inmersos en este baile submarino, mi cabeza se había abstraído por completo de la realidad. Gador, más acostumbrado a este tipo de encuentros, nos sugirió subir a la panga para continuar navegando mar adentro en busca de otros animales.
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Navegamos el resto del día hasta el atardecer, disfrutando del momento, sin dejar de estar alerta esperando distinguir una señal o un soplo a lo lejos. Ese primer día no hubo suerte. Aun así, volvimos a la costa emocionados y con la tranquilidad de tener unas cuantas jornadas por delante para seguir buscando.
Al día siguiente repetimos la logística. Cruzamos los inmensos bancos de móbulas, admirando sus bailes y saltos, esta vez sin zambullirnos en el agua para dirigirnos mar a dentro. Íbamos charlando tranquilamente cuando, de repente, Rafa se pone en pie y grita: “¡Una ballena!¡Una ballena!”. Me levanté como un resorte y miré al horizonte intentando distinguir alguna figura entre las suaves olas y los brillos de la superficie. Efectivamente, un pequeño lomo gris destellaba en la lejanía. Aumentamos la velocidad en su dirección, felices de poder ver una ballena jorobada en nuestro segundo día en Baja California Sur.
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Llegamos a la zona del avistamiento, pero el agua estaba ahora en calma, sin rastro del cetáceo. Todos permanecíamos en alerta, mirando cada onda del mar, y… ¡escuchamos un tremendo espray! Nos abalanzamos rápidamente a estribor y vimos delante de nuestras narices a una de las criaturas más grandes que ha existido en la historia del planeta, una impresionante ballena azul. Me costó contener la emoción viendo semejante animal, estaba tan cerca que podíamos oler su aliento. Después de unos minutos de pura admiración echamos a volar el dron para poder apreciar su tamaño. ¡La lancha a su lado parecía de juguete! Increíble poder ver su figura al completo y apreciar su color azul, pues desde la panga se veía más bien gris. No cabía en nosotros mayor felicidad: poder disfrutar de un animal que puede superar los 25 metros de longitud y las 150 toneladas de peso, solos en el mar sin absolutamente ninguna distracción.
Cuando de repente… “Repita por favor, no le escucho bien”. Félix sube el volumen de la radio. Una voz entrecortada responde, no logramos entender prácticamente nada excepto la palabra “orcas”. ¡Casi nos caemos al agua! El capitán aclara la situación con su compañero pescador y, efectivamente, habían visto unas orcas no muy lejos de allí. Nos despedimos de la primera ballena azul que he visto en mi vida, siempre la recordaré, y pusimos rumbo a las coordenadas que nos había facilitado el pescador.
No perdimos ni un segundo, cogimos los trajes y nos los empezamos a poner entre los saltos que daba el barco navegando a gran velocidad, nos alejábamos rápidamente de la costa. Unos minutos después distinguimos la otra panga con los pescadores y varios lomos negros a poca distancia de ellos. Era cierto, se habían topado con un grupo de orcas y el corazón me iba a mil por hora.
Un macho enorme conocido en la zona como Moctezuma, dos hembras y una cría nadaban tranquilamente mar adentro. Saludamos a los compañeros de Félix y, tras agradecerles su llamada, nos dispusimos a ver la actitud de estos superdepredadores y valorar si estaban por la labor de dejarnos tener un encuentro con ellas en el agua.
Rafa y Gador ya nos habían explicado cómo teníamos que proceder. Siempre y cuando las orcas estuvieran colaborativas y amigables, las adelantaríamos siguiendo su trayectoria. Sin contarles el paso y dejándoles distancia, saltaríamos al azul. Después todo dependería de ellas, en ocasiones son muy curiosas, otras veces pasan de largo y otras muchas se sumergen y ni siquiera puedes verlas bajo el agua. Ellas son las que deciden.
“¡Al agua!, ¡Al agua!”, empezó a gritar el capitán mientras paraba el motor de la lancha. Ya nos habíamos colocado a cierta distancia del grupo de orcas, en una buena posición y no había mucho más que pensar. Me dejé llevar por la inercia y salté por la borda. Empezamos a nadar despacio para separarnos del barco intentando intuir su trayectoria. Frente a nosotros, a cierta distancia, emerge Moctezuma. Parece que tiene intención de acercarse y estamos en una posición perfecta. Por un instante me pregunto qué hago ahí, ya no hay vuelta atrás, estamos a merced del mayor depredador de los océanos.
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El grupo de orcas se sumerge y nosotros hacemos lo mismo. Una última bocanada de aire y empiezo a aletear en su dirección ganando metros de profundidad. Buceo hacia un mar cada vez más oscuro sin saber cuándo, ni dónde, podrían aparecer. Empiezo a distinguir algo blanco delante de mí y, para cuando me quiero dar cuenta, tres impresionantes orcas aparecen como por arte de magia. Son aún mucho más grandes de lo que parecían a bordo de la lancha. Un subidón de adrenalina golpea todo mi cuerpo. Me siento tan vulnerable que un instinto me tienta a patalear en busca de la superficie, cuando de pronto una de las hembras pasa justo debajo de mí parándose por completo. Se gira dejando al descubierto sus famosas manchas blancas y logro apreciar su ojo izquierdo. Me está mirando, me analiza. En ese instante el miedo desaparece. Soy capaz de distinguir tantas cosas en esa simple mirada que siento que el tiempo se para. Tengo delante a un animal extraordinario, potencialmente peligroso, que caza todo lo que nada y que no tiene ni un solo rival. Y, sin embargo, algo ven en nosotros que les llama la atención, pero de una forma diferente. “Jamás se ha registrado un ataque de orca salvaje a un humano”, no paraba de repetirlo en mi cabeza antes de saltar al agua. Es curioso, me parece algo excepcional. Creo que estos animales tienen una sensibilidad especial que aún no somos capaces de entender.
El grupo continua su travesía. La burbuja en la que me encontraba desaparece y noto que no tengo aire. Subo todo lo rápido que puedo a la superficie con el diafragma presionando los pulmones. Respiro aceleradamente, con los ojos húmedos por la emoción y gritando por el momento que acabo de vivir. Mis compañeros están igual de emocionados. Lo celebramos.
Ese mismo día pudimos disfrutar de ellas en el agua unas cuantas veces más hasta que desaparecieron, estaban muy relajadas.
La suerte estaba de nuestro lado, los siguientes días vimos otra ballena azul, dos ballenas jorobadas, tiburones azules, delfines y, por supuesto, orcas. Un grupo de unas 14, otro día una familia más pequeña que cazó un cachalote enano (Kogia sima), otra especie dificilísima de ver. Increíble tener la fortuna de compartir este momento en el agua con ellas viendo cómo interactuaban y comían a pocos metros de distancia. Esto es algo que no suele pasar, incluso no es recomendable estar en el agua mientras comen. Pero sin esperarlo, ellas eligieron mostrarnos su festín y hacernos parte de ello.
Sin lugar a dudas, este es uno de los mejores viajes que he hecho en mi vida y los mejores encuentros con animales salvajes que he tenido. ¡Y esta solo era la primera parte de la aventura! Al día siguiente navegaríamos 30 horas rumbo al archipiélago de Revillagigedo, unas islas volcánicas en el océano Pacífico. Uno de los mejores puntos de buceo del mundo.
Gotzon Mantuliz es un viajero empedernido y creador de contenido. Comparte con sus casi 650.000 seguidores de su cuenta de Instagram sus aventuras por el mundo junto a su fiel compañera Noa.
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L'Humanité
Jonathan Kikanga
Homme du jourPierre-Henri Lab17,5 de moyenne pour son année de terminale, plus de 16 au baccalauréat ! Jonathan Kikanga a été reçu brillamment avec mention très bien. D’habitude, prompt à célébrer la méritocratie, le gouvernement ne s’est pas emparé de ce succès. Sans doute parce que le profil de ce jeune homme correspond à ceux que l’exécutif fait expulser et désigne comme bouc émissaire afin de détourner la colère sociale. Jonathan est né il y a dix-huit ans en République démocratique du Congo. Les chemins de l’exil l’ont conduit à Brest où il est arrivé à l’âge de 15 ans. Grâce au soutien d’Adjim, une association d’aide aux mineurs isolés, il intègre un lycée de la ville alors même qu’il était déscolarisé depuis quatre ans. Il fera sa rentrée à l’Institut national des sciences appliquées, prestigieuse école d’ingénieurs.
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